- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Aréco Vert Patrice André. Bonjour Patrice.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Bonjour Pauline.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Patrice, on a enfin réussi à enregistrer tous les deux. J'aimerais que tu puisses te présenter pour les auditeurs, raconter ton parcours et ils vont tout de suite comprendre pourquoi on se rencontre aujourd'hui et ton point de vue va être très intéressant.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui, alors ça va être un peu long parce que mon parcours il est long puisque comme ça se voit je suis plutôt jeune. En fait, j'ai bientôt avoir 73 ans, mine de rien. Je suis rentré dans la cosmétique totalement par hasard en 1979, parce que je cherchais un job pour vivre. Et j'ai eu l'opportunité de rentrer chez Parfums Christian Dior par une petite porte. Il se trouve que dans cette société, en pleine croissance, dans les laboratoires, personne n'avait pris en charge la partie végétale. Ce qui explique que finalement je ne savais pas quand j'y suis rentré que j'y passerais 34 ans de ma vie, plus après 2-3 ans de consultance. Mais j'ai pu développer tout le secteur sur l'utilisation des végétaux pour la marque cosmétique Dior au départ. et ensuite ça s'est étendu puisque Dior appartient comme tout le monde le sait à un grand groupe LVMH où on va retrouver des sociétés comme Guerlain, Givenchy, Canso et beaucoup d'autres et moi j'ai principalement travaillé pour Dior Dior et Guerlain et un petit peu pour Givenchy
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, est-ce que tu peux nous détailler quand tu dis je me suis occupée de la partie végétaux dans les parfums Christian Dior ça veut dire quoi ? C'est le sourcing de la matière première ? C'est directement ?
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
C'est tout mon capitaine, comme on répondrait. En fait, d'abord, ce n'est pas pour la partie parfum, parce que le parfum, c'est extrêmement spécifique et c'est géré par des gens qu'on appelle les laits, qui sont les créateurs des senteurs. Non, moi, j'ai beaucoup plus travaillé pour la partie produits de soins, tous les produits cosmétiques qu'on va appliquer sur la peau pour apporter, je dirais, des propriétés, disons, de nouvellement, de qualité, d'anti-âge à la peau.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Ça consistait en fait, quand j'ai commencé à... Moi je suis rentré dans un laboratoire de contrôle, qui était très formateur, parce que j'ai appris à découvrir les matières premières et les produits finis cosmétiques, que je ne connaissais pas du tout à l'époque. Ensuite, je me suis plus spécialisé dans les approches analytiques, comme j'avais quand même une connaissance scientifique suffisante. J'ai développé des techniques, d'abord en chromatographie phase gazeuse, en chromatographie chevelsée, en chromatographie liquide, en performance, etc. Je me suis rendu compte que les quelques extraits végétaux qui étaient utilisés à l'époque en cosmétique étaient plus décoratifs qu'actifs. Voilà, donc ça m'a donné envie d'aller beaucoup plus loin, et j'ai commencé par... par, disons, mettre en place l'approche analytique, et après, l'approche préparative, j'ai préparé quelques extraits végétaux, puis après, il faut les montrer que ces extraits végétaux avaient des propriétés, donc, mettre en place des tests. Tout ça, je ne l'ai pas fait tout seul, puisque ça faisait partie de la croissance de l'entreprise, et donc, j'ai pu disposer d'une équipe, avoir des gens avec moi, donc quand je dis le jeu, ce n'est pas du tout de la prétention, c'est de la simplification. Il est clair qu'on ne travaille jamais tout seul, si on veut avancer. et je pense qu'avec ton activité tu es bien au courant ça se fait forcément en équipe donc pardonnez l'utilisation du jeu mais derrière le jeu c'est nous
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors tu vois il y a un hasard des calendriers Patrice parce que juste avant toi j'ai reçu une chercheuse à Itepnaï qui nous a détaillé les méthodes d'extraction, les méthodes d'isolement des composés végétaux etc. Donc quand tu parles de chromatographie etc. je pense que les auditeurs ne seront pas perdus du coup donc ça c'est top. Alors du coup ce que je comprends c'est que tu t'es rendu compte qu'il y en avait des plutôt décoratifs que actifs. Et est-ce que c'est à ce moment-là où il y a eu un pont avec la couleur végétale ou c'est venu après ?
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
C'est-à-dire que moi chez DIR j'ai pu faire plusieurs métiers en fait. Je suis rentré par le laboratoire de contrôle, j'ai fait de la politique, après j'ai monté ce laboratoire sur le Gétal, et entre-temps j'ai eu à m'occuper du développement d'un grand produit qui s'appuyait sur la mise au point de liposomes. Les liposomes sont des petites structures nanométriques qui minent finalement les membranes de nos cellules. ça donnait lieu à un grand produit de soins à Dior qui s'appelait Captur. Et donc, j'avais un pied dans la technologie de développement de ces liposomes. Et puis, on m'avait demandé de m'occuper d'un autre projet, auquel je n'avais aucune compétence, c'est de redévelopper des vernis à ongles. Parce qu'il y a eu une crise sur les vernis à ongles, donc le patron à l'époque m'a dit, Patrice, les petites plantes c'est bien, mais il y a urgence, vous allez vous occuper de vernis à ongles. Dans une société où on dit non et on s'en va, On dit oui et on continue. Et donc finalement, j'ai découvert à travers les vernis à ongles toute une technologie que je ne connaissais pas. Les vernis à ongles, ce sont des vernis, c'est comme des peintures. Mais donc, comme des peintures, ça utilise des pigments. J'ai découvert justement le monde des pigments que l'on utilisait dans les produits maquillage dans les grandes sociétés cosmétiques. J'ai eu un pied dans la couleur grâce à cette approche et je me suis rendu compte que les couleurs sont magnifiques. On va y revenir, mais elles sont toutes construites à partir de pigments synthétiques, des composés azuriques et autres, qui ont énormément de qualité mais qui ont également énormément de défauts. Aujourd'hui, le maquillage est fait avec des pigments de synthèse et des pigments minéraux, des oxydes de fer et compagnie.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, alors ça c'est génial parce que pareil on a reçu une invitée, le rouge français Elodie Carpentier qui a développé, je le porte aujourd'hui, des vernis à ongles à base de garance et de couleurs végétales et elle est arrivée au même constat que toi, c'est qu'il y avait trop de produits de synthèse et de produits pas forcément super clean pour la santé, pour faire court et du coup elle s'est lancée le défi d'intégrer le plus de matière végétale. possible dans ces produits. Ça va de l'emballage à la couleur ou à la biomasse utilisée. Bref, je t'invite à écouter son épisode, c'est passionnant. Mais du coup, c'est hyper intéressant de voir que tu es rentré par là. Donc tu as découvert d'abord, je suppose, les pigments minéraux, parce que c'est quand même ce qu'on utilise avant d'utiliser les pigments végétaux, il me semble.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui, mais les pigments minéraux vont donner des couleurs assez ternes, si tu veux, de la vivacité, de la puissance. la force colorimétrique, comme on dit, il faut des pigments de synthèse.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Je vais donner des explications pourquoi finalement c'est très très dur de développer du naturel en cosmétique. C'est marrant ce que tu dis, parce que le rouge français, j'y ai pensé, je me mettrai probablement en contact avec cette personne.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, avec plaisir.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
C'est effectivement une initiative qui va dans le sens de l'histoire. Moi j'aime beaucoup les gens qui font avancer l'histoire dans la bonne direction.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Voilà, écoute, moi, mon rôle aussi, c'est que tout le monde se maille pour que la filière avance. C'est vraiment ce à quoi j'aspire. Donc, tu as parlé aussi d'un sujet qui m'intéresse et que je vais sûrement développer sur le podcast, c'est les colorants azoïques. Donc, moi, je l'ai plutôt abordé dans la partie, tu sais, textiles, parce qu'ils sont fortement utilisés comme colorants de synthèse pour nos textiles. Est-ce que tu peux dire, tu as dit, il y a des avantages et des inconvénients, est-ce que ces colorants azoïques... Tu dirais aujourd'hui avec ton recul qu'ils ont plus d'avantages par rapport à la confection des produits ou ils ont plus de défauts par rapport à l'environnement et à la santé ?
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Non, je pense que... Bon, je vais aborder le sujet de fond de suite, alors sur le problème de la couleur en cosmétique. Comme je disais, on arrive avec des colorants azoïques, en général bloqués sur des supports, le sulfate de barium, des choses comme ça, on arrive à avoir des puissances extraordinaires. et ça on n'aura jamais ces puissances avec des composés naturels parce qu'on pourra faire un peu de biologie végétale mais la couleur végétale elle s'appuie sur d'autres technologies que ce qu'on a développé Donc ça c'est un premier point. Ensuite, ces colorants, comme ils sont très simples, ce sont des molécules à structure unique, déposées sur un support, on arrive à avoir une standardisation extraordinaire. Par exemple, la marque Dior, dès que ça a été lancé, le premier rouge à lèvres chez Dior s'appelait Rouge Baiser. et ça a été une révolution après la guerre parce que les gens avaient envie de se rendre belles j'avais souffert pendant quelques années et ça a vraiment été quelque chose de très fort et bien quand on a donc une couleur il faut qu'elle soit toujours identique à elle-même et donc d'ailleurs Asker a inventé ce qu'on appelle les loupes c'est à dire que deux fois par an en fonction de la saison au printemps et à l'automne il lance une nouvelle collection de couleurs dans les rouges à lèvres, dans les vernis à ongles dans le mascara et choses comme ça et donc chaque fois ce sont des teintes qui sont adaptées finalement à la tendance du moment et ça fait en accord avec la mode et donc ça suppose une standardisation extrêmement poussée ça c'est très très dur à standardiser avec du naturel
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Exactement.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
La nature, elle est pour la diversité, elle joue sur des nuances. Et donc, moi j'ai toujours en mémoire, je suis toujours l'exemple de ma maman, qui, comme je suis d'une famille nombreuse, elle picotait beaucoup de pulls pour ses enfants. Et je me rappelle, quand elle achetait des lots de laine, c'était, elle achetait carrément un lot pour avoir exactement la même teinte. Parce qu'à l'époque justement, les laines étaient encore colorées avec des pigments beaucoup plus simples, et chaque batch avait une différence de couleur. Aujourd'hui, dans l'industrie, on n'accepte pas ça. Le rouge à lèvres, je me rappelle, est 763, c'est un rouge très puissant, il doit toujours, toujours, toujours avoir le même rendu.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc là tu appuies sur un des préjugés qui est plutôt avéré de la couleur végétale, peu importe le domaine, c'est cette histoire de standardisation et cette histoire de reproductibilité à l'identique, qui est comme tu dis compliquée parce qu'il y a plein de paramètres, je pense à la teinture, il y a plein de paramètres qui font varier la couleur, il y a plein de végétaux, c'est du vivant du coup ça bouge. Et effectivement, les colorants de synthèse, c'est une molécule, quand des colorants végétaux, c'est des cocktails de molécules, je ne sais plus, c'est entre 5 et 25 molécules pour, enfin bref, je ne sais plus le nombre exact, mais c'est hallucinant.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Vous dépendez sûr, mais moi je crois que c'est le gros souci d'industrialisation, c'est-à-dire qu'on veut standardiser absolument la couleur, alors qu'une voie de progrès justement, et là je m'adresse aux gens qui sont, disons, dans cette mouvance, c'est de dire non justement... La qualité, justement, c'est d'être parfois différent en fonction des salaires. C'est quelque chose qu'on accepte très bien pour les vins. On a l'adoption de ce qu'on appelle le millésime, c'est-à-dire qu'on sait très bien qu'on peut aimer un vin, mais que l'année suivante, il sera un peu différent, et qu'une année, il sera exceptionnel, et qu'une année, il sera moins bien. Et donc, tant qu'on n'aura pas cette capacité à accepter cette mouvance, eh bien, ce sera très, très difficile. on ne fera jamais la même chose avec des colorants naturels que ce qu'on a fait avec des colorants synthétiques. Mais on peut faire aussi des belles choses.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Donc pour toi, ces colorants végétaux ont un intérêt dans la lumière, la couleur qu'ils apportent. Par contre, ils ne peuvent pas être à la même hauteur que certains colorants de synthèse. Et c'est plutôt un changement de perception qu'il faudrait avoir. de tolérer ces différentes nuances légères, des fois parfois, même parfois tu ne les vois même pas à l'œil, c'est ton spectrophotomètre ou ton colorimètre qui te dit qu'il y a une différence, mais des fois tu ne les vois même pas à l'œil ces différences.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui, mais pourquoi toujours chercher à avoir des produits extrêmement standardisés ? Je pense que, moi je prêche souvent, surtout au niveau culturel, pour ce que j'appelle le droit à la différence. On parle beaucoup de biodiversité à l'heure actuelle, mais il faut aussi penser à la diversité culturelle. Et à un moment donné, moi, je porte sur moi un pull, je n'ai pas tellement envie de croiser dans la rue 50 personnes qui ont exactement le même pull que moi. Si le mien est un petit peu différent, parce qu'il se trouve qu'il a été fait à une époque un peu différente, tant mieux.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
donc la biodiversité mais partout et pour même dans le regard est-ce que tu...
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
les produits manufacturés je pense que c'est important on a perdu l'artisanat mais l'artisanat faisait des objets différents en fonction justement j'allais dire presque de l'humeur de l'artisan en fonction des journées et c'est un monde qu'on interroge
- Pauline Leroux ArtEcoVert
souvent sur le podcast, tous ces artisans de la couleur finalement qui sont très nombreux, là où on pensait que c'était un milieu de niche, la couleur végétale, ils sont très nombreux en France. Est-ce que tu as d'autres voies de progrès ? Est-ce que tu as d'autres choses à pointer par rapport à ton expérience dans le luxe, en lien avec la couleur ? Est-ce qu'il y a des choses que tu voudrais venir détricoter ou apporter ton point de vue ?
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Non, que ce soit le luxe ou... Je pense que la beauté ne doit pas être réservée à une catégorie, du luxe ou pas de luxe. On peut faire, disons, des beaux produits. dans différentes niches, qu'ils soient luxe ou pas luxe, et faire de la chose. Je pense que, et ça je l'ai prêché tout le temps durant ma carrière, c'est-à-dire que de toute façon, les produits cosmétiques, que ce soit le maquillage, le soin ou le parfum, qui sont les trois grandes catégories... les métiers de la beauté doivent aller vers la végétalisation, ce que j'appelais, c'est-à-dire être de plus en plus, disons, et ça je le prêche depuis des dizaines d'années, il se trouve que ça commence à être entendu, pourquoi ? Parce qu'effectivement, il y a des tendances, d'abord on a supprimé les matières animales dans les années 70, il ne faut pas oublier qu'on utilisait beaucoup de matières animales en cosmétique avant, mais qu'on les a complètement supprimées. On a ensuite supprimé plus ou moins les matières minérales et dérivées du pétrole, donc quelque part il reste le végétal et la biotechnologie. Je mets les deux dans le même paquet parce que plantes et micro-organismes, ça s'entend très bien et on peut faire de belles choses. Et en couleur végétale, on le sait d'ailleurs intuitivement et empiriquement. Donc je crois que de toute façon, ça c'est une vraie tendance de fond et qu'il faut y aller. Le problème, c'est que dans cette notion d'industrialisation, de standardisation, il y a des blocages. Les blocages, ils sont avant tout réglementaires. En plus réglementaire, si on veut développer un nouveau pigment à l'heure actuelle pour du maquillage, il faut qu'il soit validé par l'AFDA, Food and Drug Administration. Ça, c'est un gros travail, un gros travail d'investissement, parce que ça coûte des dossiers, des dossiers, beaucoup de temps et beaucoup d'argent. Ce qui fait que personne n'y va, parce que s'il le fait, il le fera pour tout le monde.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah, il ouvre la voie, d'accord, ok.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
C'est vrai dans les pigments, mais c'est vrai aussi dans les filtres solaires, c'est vrai dans beaucoup de catégories de molécules. La réglementation, je ne suis pas contre réglementer un certain nombre de choses, mais à l'excès devient finalement un frein plutôt qu'une facilité.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, tu vois, j'avais jamais fait le lien que ça pouvait être un des freins à aller développer les colorants végétaux davantage, d'accord, ok. Donc le réglementaire, mais c'est aussi un avantage le réglementaire, parce que par exemple, tu vois, pour le domaine du textile, c'est un peu ça qui booste les acteurs à trouver des solutions plus vertueuses.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui, parce qu'effectivement, le textile est un bon exemple, tout ce qui est, disons, peinture, tout ce qui est tannage aussi des matières et autres, ça utilisait quand même des ingrédients qui étaient loin d'être inoffensifs. De même que les composés azuriques, je ne sais plus combien... les formulateurs de maquillage en disposent aujourd'hui, mais de moins en moins parce que certaines molécules ont été retirées parce que leur dossier toxicologique n'était pas satisfaisant. Donc il arrive un moment donné où effectivement on veut avoir le mieux, mais le mieux n'est pas forcément le bien en termes d'inocuité. Donc ça donne des éléments supplémentaires pour aller vers du naturel. Attention, qui dit naturel ne dit pas non plus que ce soit absolument inoffensif. Il faut faire aussi attention, et tout ce qui est naturel n'est pas forcément bon. La nature, c'est un système en équilibre dynamique permanent, où il y a des luttes, des compétitivités, des combats, des associations, il y a tout un tas de choses qui se passent, donc tout n'est pas forcément merveilleux. Il ne faut pas non plus idéaliser les choses.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ok, donc pour toi, aller tendre vers la végétalisation, c'est une tendance de fond sur laquelle il faut mettre de l'énergie, etc. Le réglementaire est un frein. Est-ce que tu vois d'autres freins ? Parce que j'ai eu dans des échanges des questions de me dire, Pauline, pourquoi depuis le temps, il n'y a rien eu ? Pourquoi depuis le temps, il n'y a pas d'acteurs, de gros acteurs qui se lancent ? Alors, on pointe souvent du doigt le luxe. en se disant, c'est un peu eux qui pourraient démocratiser, et j'aimerais avoir aussi ton point de vue là-dessus, c'est un peu eux qui peuvent démocratiser tout ça, parce qu'ils ont plus de moyens, ils ont de la notoriété des équipes, et ils pourraient, en travaillant sur ces sujets-là, c'est vrai, donner un gros élan. Ça, j'aimerais savoir, qu'est-ce que tu en penses ?
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Alors moi, ce que j'en pense, je ne vais pas cracher sur le luxe, ça m'a fait vivre pendant longtemps, et je dis toujours d'ailleurs, j'ai pu faire des très belles choses. parce que la Maison d'Iore m'a permis de le faire. J'ai disposé quand même de moyens, de liberté, ce qui m'a permis de faire des choses que je n'aurais probablement pas pu faire ailleurs. Donc j'ai beaucoup de respect pour la maison pour laquelle j'ai travaillé. Par contre, je pense que le luxe, globalement, celle-ci comme les autres, pourrait aller effectivement beaucoup plus loin, compte tenu qu'il devrait être en avant et avant-gardiste. En fait, on se rend compte que l'innovation, elle ne vient plus finalement des grandes maisons, il vient plutôt des petites structures qui osent. qui osent parce qu'à un moment donné, ils n'ont pas le choix, ils ont une idée, ils essaient de la concrétiser. Et bien souvent, après, au bout d'un moment, ils se font avaler par les grandes baissons. Mais peu importe, peu importe. Donc, je ne suis pas sûr que les grandes structures puissent vraiment, je dirais, avancer. Elles peuvent, par contre, collaborer avec des petites structures. Et puis, tout ça, comme on le disait en introduction, ça doit être un travail d'équipe. Personne n'a 100% raison, dans son coin, s'il n'échange pas avec les autres.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, donc le luxe devrait être avant-gardiste, mais actuellement peut s'associer, peut travailler avec d'autres. Est-ce que tu as des exemples de tests, de choses qui ont été faites au sein de Dior, mais aussi au sein d'LVMH sur la couleur végétale ? Des choses que tu as le droit de dire, bien sûr, mais est-ce que tu as un retour là-dessus ? Est-ce qu'il y a eu des essais ? Est-ce qu'il y a eu des volontés ?
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Il y a eu des essais, il y a eu des choses de fait. Je pense que les équipes travaillent sur les sujets parce que j'ai toujours un peu...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Une oreille.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Une oreille à droite et des yeux à droite à gauche. Non, je pense qu'il ne faut pas dire qu'ils ne font rien, ce serait complètement absurde. Je pense qu'ils sont dans des systèmes où la taille crée l'inertie. Parce que quand on est très grand et très gros, c'est plus difficile de bouger des choses. quand on est petit la facilité à partir en petit c'est bien connu après quand même dans la couleur végétale en cosmétique tu me demandais si je voyais encore des points de difficulté je crois que la grosse difficulté reste la technologie C'est à dire que moi j'y ai travaillé, j'avais un de mes très bons collègues qui était plutôt biophysico-chimiste et moi plutôt biologiste, on travaillait très bien ensemble, main dans la main sur ces sujets, et on avait souvent des discussions au fond parce qu'on disait, ouais ton truc ça passe pas, ça va pas, parce que le végétal c'est travailler la couleur dans son environnement. Quand on voit la puissance de certaines fleurs, en termes de colorimétrie, c'est énorme. Mais elles gèrent ça dans un milieu qui est le milieu de la cellule végétale, avec ses vacuoles, avec son appareil. On pourrait discuter des heures là-dessus, c'est passionnant. Nous, on ne sait pas transposer ça. Tu prends une rose, qui a un rouge éclatant. je pense à une rose de mon ami André, de parfum, qui est vraiment très belle, en plus qui a une belle odeur, qui est trop... Eh bien, cette rose, tu la manipules, pouf, tu détruis la couleur. Parce que cette couleur est une couleur due à des anthocyanes qui sont eux-mêmes en équilibre, en structure quaternaire avec d'autres polyphénols et autres, et tout ça, c'est magnifique. Prendre ce projet de scène dans un rouge à lèvres, on ne sait pas faire. donc c'est là où peut-être que le biomimétisme prend tout son sens c'est comment on peut réussir à copier et à transférer ce que sait faire la nature dans notre produit qui va se retrouver appliqué sur une lèvre en très très film très très mince et donc où il doit quand même y avoir une puissance colorante et ça on ne sait pas faire donc il y a beaucoup de travail à faire et c'est là où les grands groupes peuvent être très utiles c'est qu'ils peuvent englancher des programmes de recherche moyen long terme pour essayer de trouver des solutions technologiques pour transposer je dirais ce qu'il y a d'une fleur à ce qu'on a envie d'avoir sur une lèvre Oui,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
alors...
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
C'est un peu plus simple, parce que le textile, on a un support, qui est une toile, un coton, une soie, n'importe quelle toile, auquel on va effectivement apporter une couleur, on sait jouer, puis historiquement, il y a un passé, il y a des tas de savoir-faire. Mais sinon, les couleurs végétales, le rouge à lèvres, par exemple, à part se mettre de l'oreillana, de la bixine sur les lèvres, ça donne une petite cota. Ça parle de la puissance et de la qualité des rouges à lèvres. il y a encore beaucoup de travaux à faire d'un point de vue technologique et il ne faut pas opposer le naturel et la technologie alors ça c'est un de mes gros discours ça doit travailler main dans la main alors je te renvoie je ne suis pas payée par Elodie Carpentier mais je te renvoie vers Elodie Carpentier parce que je
- Pauline Leroux ArtEcoVert
me suis fait le cadeau je pense pour ma fête des mères d'un rouge à lèvres à la Garance qu'elle a développé donc ce serait hyper intéressant que vous ayez justement cet échange tous les deux parce qu'elle, alors est-ce que c'est 100% végétal, je voudrais pas mettre ma main au feu mais il me semble et en tout cas elle c'est son combat, elle fait aussi du mascara avec je sais qu'il y a de l'indigo il y a d'autres couleurs dedans elle c'est vraiment son combat et exactement ce que tu dis c'est qu'elle elle est complètement dans la nouvelle technologie dans s'intéresser de tout ce qui se passe etc et je sais que ça marque fonctionne si bien donc elle est vraiment basée sur le luxe tu vois, elle a des effigies opéra, opéra de Paris bon bref, et j'ai vu tourner sur les réseaux que ça y est, elle partait aux Etats-Unis parce que c'était la seule elle est la seule à détenir ce brevet donc vraiment ce serait hyper intéressant que vous échangez tous les deux, ou même qu'on se fasse une discussion ça me passionnerait parce que, écoute, je pense qu'on va faire ça je trouve que ce serait génial d'échanger sur ces sujets donc voilà, donc tu vois c'est ça qui me rend ça me donne vraiment beaucoup d'énergie beaucoup d'espoir c'est de me dire que tu vois là où on pense qu'il y a un peu des freins enfin il y a des freins là où il y a un peu d'inertie etc comme tu dis il y a des gens qui émergent c'est une solution qu'elle propose, comment faire pour que ce soit démocratisé ? Parce qu'en fait, le truc, si je comprends bien, c'est qu'un brevet, jusqu'à ce qu'il tombe en désuétude, je crois que c'est le terme, personne ne peut y aller.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui, il y a une période, effectivement, où le brevet protège pendant une vingtaine d'années, disons, de la concurrence extérieure. après un brevet ça donne aussi des idées on peut être à côté du brevet sans être dedans il y a tout un tas de choses et je pense que ce que fait cette personne c'est Elodie, c'est ça, charpentier Elodie Carpentier c'est très bien justement parce qu'elle ouvre une nouvelle voie et donc ça va forcément donner d'autres idées je crois qu'on n'est jamais seul à avoir une bonne idée de toute façon il y en a toujours plein qui l'ont et entre l'idée et le projet la différence c'est qu'il y a l'action et l'action collective vient souvent parce que cette personne je suppose qu'elle est moteur mais qu'elle a aussi autour d'elle des gens qui l'aident qui lui ont permis de faire des choses parce qu'on n'est pas bon dans tous les domaines
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Tu vas adorer son épisode. Je te remettrai le numéro parce que je ne l'ai plus en tête, mais moi, elle m'a soufflé. Je trouve que c'est un vrai modèle. Moi, ma question et un peu mon projet, enfin mon souhait avec ce podcast, tu l'as compris, c'est qu'il reste gratuit pour tout le monde, pour démocratiser la couleur végétale, pour fédérer aussi autour d'un média. L'idée, c'est quand même que ça se développe. Comment on peut faire ? Est-ce qu'il y a d'autres entreprises cosmétiques où tu as eu vent d'emploi de couleurs ? Est-ce que la couleur est forcément employée, enfin la couleur végétale, est-ce qu'elle est employée juste pour donner une petite couleur au produit ? Est-ce que tu sais s'il y a des gens qui s'y intéressent pour vraiment colorer à 100% leur produit, que ce soit produit de soins, make-up, etc. Est-ce que tu as un retour là-dessus ?
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Non, je pense que tout le monde est en réflexion sur le sujet depuis très longtemps. Moi, j'ai abordé le sujet il y a très longtemps parce que j'étais un peu en avance sur cette végétalisation de la cosmétique. Donc, j'ai travaillé très, très tôt avec mon ami Michel Garcia, que tu connais très bien, puisque j'ai vu que tu faisais des formations avec lui. Michel, c'est un garçon exceptionnel qui a apporté beaucoup. Mais il pourrait te raconter aussi, on a tenté plein de trucs ensemble, on n'a pas réussi, quoi, parce que l'environnement n'était pas prêt. Je pense, par contre, là, je suis rencontré un garçon que tu connais aussi, Maheri Akitama. Oui. qui a monté la société Cholérophile, il travaille sur un projet que j'ai travaillé il y a 20 ans. Et quand c'est arrivé, on était très contents d'échanger. Mais il me dit, j'ai même vu que tu avais un brevet, mais heureusement, il n'a pas été entretenu.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc ça veut dire Patrice qui a une idée,
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
et moi ça m'a fait énormément plaisir, ça veut dire qu'il a repris une idée, qu'on avait travaillé avec Michel aussi, qui avait été impliqué dans cette affaire, et j'espère qu'il va réussir, et je ferai tout pour l'aider pour qu'il réussisse à développer son affaire.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Génial, écoute…
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
C'est vrai que nous petits humains, on ne vit pas très très longtemps, au moins dans la partie active. on pousse un peu les limites et par contre il y a des cinétiques qui sont plus lentes, alors on a l'impression que les choses n'avancent pas mais elles avancent quand même et là mettons ce que tu as fait avec ton
- Pauline Leroux ArtEcoVert
on est couverts moi quand je l'ai vu c'est pour ça que j'étais contacté je trouve que ça avait sa place ça a sa raison d'être parce que ça rassemble justement des gens qui ne seraient peut-être pas croisés sans cet outil-là c'est ce qu'on me dit c'est que voilà c'est un outil c'est ce média il est ce qu'il est il est perfectible mais il permet aux gens de rentrer en lien et alors tu vois ce que j'adore c'est quand je reçois des messages ça y est grâce à toi j'ai écouté le podcast je l'ai contacté on a monté un truc ensemble et donc ça c'est top donc vraiment je suis hyper ravie Biomimétisme, nouvelles technologies, est-ce qu'on peut mettre dedans la chimie verte ? c'est ça ? Oui, la chimie verte, de toute façon, il faut pas faire une opposition entre naturel et chimie, le naturel, on est obligé de le transformer quelque part, minimum, parce que sinon, combien de fois j'expliquais quand j'avais mon approche hypnobotanique pour trouver des plantes qui avaient des activités biologiques sur la peau, je disais, vous êtes marrant, au moment où j'ai fait mon premier voyage à Madagascar, on m'a montré que des écorces, écorces d'arbres, parce qu'ils avaient des propriétés un peu magiques, je me suis dit, oui, ça, ça... Moi, je ne sais pas pouvoir en faire grand-chose. Je ne peux pas mettre des corves dans les crèmes, on va me dire qu'est-ce que c'est que ce truc-là. Donc, il faut à un moment donné, là encore, ne pas mettre les choses en opposition, mais prendre ce qu'il y a de bon de chaque côté. C'est-à-dire que les savoirs ethnobotaniques sont des bonnes sources d'inspiration. J'ai beaucoup travaillé de cette façon-là, mais il y a également la modernité. On a des outils de laboratoire qui nous permettent de voir les plantes sous... certains angles qu'on n'avait pas avant, donc autant en profiter.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Ok avec l'exemple que tu as donné sur être dans le bon timing quand tu dis il y a beaucoup d'entreprises qui cherchent soit des fois c'est sorti trop tôt soit des fois comme dit Michel j'étais le seul sur le sujet j'étais peut-être un peu trop en avance est-ce que tu penses qu'aujourd'hui en 2024 on est dans le bon timing parce que moi comme je suis dans le milieu et que je creuse en 360 toutes les applications de la couleur végétale je vois un boom entre par exemple tu vois l'année dernière et cette année je vois vraiment un boom est-ce que c'est moi qui ai un biais parce que je suis dedans ou est-ce que même toi d'un regard extérieur tu te rends compte qu'il y a plusieurs domaines d'application qui cherchent à se végétaliser et qui cherchent à intégrer cette couleur dans leurs produits oui je pense que c'est
- Pauline Leroux ArtEcoVert
plus visible que ça l'a été une dizaine d'années encore, mais il y a encore beaucoup de travail. Par contre, ce qu'il faudrait, c'est effectivement, et le podcast est peut-être top, c'est qu'à un moment donné, il y ait une organisation qui se mette en place pour que les gens acceptent de travailler en commun. Et le gros défaut des métiers de la cosmétique, puisqu'on oriente nos discussions essentiellement sur la cosmétique, c'est que chacun voudrait avoir sa pépite et que l'autre n'est pas. Et qu'en fait, il y a probablement des dossiers... où les structures pourraient travailler de façon collaborative dans l'intérêt de tout le monde, et en disant qu'on sera tous gagnants, parce qu'on pourra avancer avec ces nouvelles matières, qui de toute façon sont utiles à tout le monde. Par contre, on ne peut pas partir dans toutes les directions, parce qu'au bout d'un moment, le sujet est tellement vaste. qu'aujourd'hui on voit des opérations qui sont un peu partout. Moi je travaille sur un fruit, Michel le connaît aussi puisque je l'avais fait bosser un peu dessus, qui s'appelle l'aronia, qui est une sourde d'anthocyanes extrêmement stable. Je suis sûr qu'on va pouvoir en faire des choses en cosmétique. Aujourd'hui je le travaille plus en alimentaire parce que c'est un fruit qui a surtout des propriétés intéressantes en termes de nutrition et de santé. mais on pourra également faire des choses, disons, par cet apport en anthocyanes extrêmement stable que je n'ai jamais vu ailleurs.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
d'accord ok donc je vais recevoir aussi quelqu'un de Guyane qui travaille sur les compléments alimentaires et les nouveaux alors je n'ai plus le terme tu sais ces aliments, ces super aliments voilà et elle travaille également la couleur végétale donc je pense que ça pareil cet épisode va bien t'intéresser et on part aussi avec une flore un peu tropicale et d'autres plantes que ce qu'on entend beaucoup en France Je voulais te poser une question, j'ai vu en regardant ton LinkedIn que tu étais à la tête de Botany Cosmetic.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Botany Cosmetic, c'est la société que j'ai montée en 2013 quand j'ai quitté le groupe LVMH. J'ai monté une société... Dior m'a demandé de rester consultant quelques temps avec eux ensuite et c'est ce qui m'a finalement amené à monter une société et puis j'ai compris de toute façon qu'en France si on n'a pas une structure morale on ne peut pas avancer donc c'est une structure uni-personne je suis tout seul dedans et donc effectivement il me fallait un nom donc je lui ai dit ce qui m'intéressait la botanique, la cosmétique et l'éthique et donc voilà, ça a donné le nom de la société Cosme
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
D'accord. Et dans cette société, du coup, tu es consultant, donc encore pour LVMH. Est-ce que tu fais d'autres...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Pour LVMH, j'ai travaillé en consultant jusqu'en 2016. Puis il est arrivé un moment donné, il fallait bien que mon chemin se sépare. Donc, ça m'a permis également aussi de travailler avec d'autres. J'ai eu, et j'ai toujours... permet d'ouvrir un peu son sens et d'horizon 1 et donc bon moi je me présente comme un facilitateur ça dépend Les sociétés qui ont besoin finalement qu'on les conseille quelque chose, donc simplement qu'ils veulent une expertise. Et l'avantage d'être seul et indépendant, c'est que j'ai un discours qui est honnête par définition.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Il est libre.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il est totalement libre. Et puis ça me permet aussi souvent de mettre des gens, comme tu le fais, en contact, parce que je me rends compte que je connais telle personne qui fait telle chose, et si elle travaille avec telle autre qui fait telle chose, ça pourrait marcher beaucoup mieux.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Génial. Génial, tu catalyses comme ce que j'essaye de faire les projets. Et donc, spécifiquement végétal ou spécifiquement couleur végétale ? Végétal au sens large.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La couleur pour moi n'est qu'une partie, j'allais dire, et puis pas uniquement cosmétique, parce que je pense justement que l'erreur de la cosmétique, c'est de rester un peu sur sa petite planète, et que finalement, une plante, elle n'est pas cosmétique. par définition, elle n'est pas faite pour faire du parfum, c'est un ensemble... disons complexes qui méritent de regarder comment on peut, c'est ça la véritable ethnobotanique c'est comment finalement je réunis, je rassemble l'humain et le monde végétal et comment je les rends interdépendants. Il n'y a pas plein de choses à découvrir, la couleur végétale n'est qu'un aspect parmi d'autres mais c'est utile en nutrition, c'est utile en santé, c'est utile pour des matériaux, on peut faire plein de choses avec les plantes.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Ok, donc tourner plante, tu restes dedans, tu es facilitateur vraiment sur la partie végétale. Est-ce qu'on peut passer sur la partie un petit peu inspiration ? Est-ce que tu as des gens que tu trouves très intéressants dans ce domaine du végétal et de la... J'avoue, un peu en lien avec la couleur, ça m'intéresserait. Est-ce que tu as des pépites comme ça que tu veux partager, des gens que tu aimerais un peu mettre en avant dans la source d'inspiration, comme tu disais tout à l'heure ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je vais être très franc, je dirais que mon réseau couleur végétale était un peu vieillissant. Je t'ai cité Michel Garcia, il est presque de mon âge, on peut le dire. J'ai rencontré Anne de Lafayette, Patrick Brenac, des gens que tu connais. comme Dominique Caron, et je connaissais tous ces gens-là, bien sûr, parce qu'à un moment donné, j'étais beaucoup plus dans le milieu, et je me suis dit, tiens, c'est un peu vieillissant, de façon très positive, c'est pas le problème, et justement, grâce à ton podcast, j'ai vu qu'il y avait des nouveaux acteurs qui émergeaient, qui faisaient des choses, je suis arrivé des gens qui cultivaient... du bleu de l'indigo, du côté d'Amiens, madame, je ne sais plus son nom.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Le bleu d'Amiens, Hélène Brumel.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et donc je me suis dit, tiens, c'est bien, ça bouge. Et ce qui se passe dans la couleur, ça se passe aussi dans d'autres domaines, tout bêtement dans la méthode de culture des plantes, il faut savoir cultiver. Moi ce qui m'intéresse, c'est vraiment l'ensemble, de partir de la plante et jusqu'où je peux aller avec elle.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
et c'est dingue Patrice parce qu'en fait on a le même on est tous les deux, on a dû créer notre entreprise on part de la plante jusqu'à moi je pars à la couleur toi tu pars vraiment dans toutes les applications du végétal et alors si on se lance sur la plante tu vois moi je suis de formation ingénieur agronome et en fait je me suis rendu compte après avoir enregistré une dizaine d'épisodes avec les agris mais en ayant eu beaucoup d'échanges, des tables rondes etc, que même cette partie là on pouvait l'améliorer, parce qu'aujourd'hui, il y a eu très peu d'études agronomiques, ou en tout cas connues sur les plantes tectoriales, il y a eu très peu d'outils mis en place pour dire aux agris, ah bah tiens, là, ta feuille de pastel, c'est bon, elle contient un bon taux de colorant, c'est maintenant qu'il faut récolter. On a eu très peu... en tout cas je cherche, et j'ai dû chercher par moi-même et faire des articles, mais tu vois, par exemple, moi je cherchais quels étaient les facteurs qui pouvaient influer, influencer la production de colorants, et tu vois, j'en ai répertorié une douzaine et je me suis dit, mais comment ça se fait que ça ne se soit pas sorti ? Parce qu'on a des agriculteurs qui peut-être font l'erreur par méconnaissance de se dire, bah tiens, il faut attendre, j'en sais rien, 15 jours de plein soleil avant de récolter parce qu'on sait maintenant que les plantes produisent leurs colorants en réaction à une agression. entre guillemets pour faire méga cours et donc tu vois je me dis je pense que là je me sens plus légitime que sur d'autres sujets genre la teinture etc c'est pas mon métier mais tu vois l'agronomie c'est ma formation je comprends un peu je vois ce que ça peut aider et je me dis tu vois en fait ce que je me rends compte c'est que dans cette filière teintoriale comme je l'appelle à chaque maillon il y a des choses qu'on peut améliorer il y a des gens qu'on peut mettre en lien et en fait si on arrive le premier maillon Les agris pour moi c'est vraiment le nerf de la guerre, à les aider dans des recherches agronomiques, dans des outils de mécanisation pour pas que le travail soit juste pénible, genre la récolte de garances à la fourche, mais franchement je les admire vraiment. Je me dis, tu vois, si on améliore ce premier maillon, ça se répercute sur tout. Il y a moins de pertes à l'extraction dans les colovans, il y a moins de pénibilité dans les champs, donc beaucoup plus d'agriculteurs qui pourraient s'installer. Et tu vois, après, ça fait boule de neige sur toute la filière.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Nous sommes totalement en phase. Je ne t'ai pas tout raconté quand même, parce que dans mes activités, je suis également administrateur d'un comité horticole en région centre, Val-de-Loire, avec qui je travaille depuis que j'ai créé d'ailleurs Botany Cosmétiques. bon et donc c'est là c'est sûr des cultures spécialisées pas je pense pas qu'on ait aujourd'hui de projets de projets sur des plantes à couleur alors qu'on en a plein parce que à l'origine c'était surtout disons une association pour aider les horticulteurs à développer leur production alors savoir faire et aujourd'hui tout doucement on évolue on évolue sur d'autres applications la plante n'est pas corne mentale à la d'autres fonctions elle peut faire de la couleur à peu près de l'auteur donner des médicaments beaucoup de choses donc il faut apprendre et puis on évolue aussi sur les méthodes de culture c'est à dire que pour moi aujourd'hui on est une boîte à outils extraordinaire puisqu'on peut avec les plantes on peut faire de la culture de cellules végétales des différenciés on peut faire de la culture de racines on peut faire du vitre au plant on peut faire de la culture indoor on peut faire de l'agroponie, d'hydroponie donc moi je baigne dans tout ça et je baigne également dans le monde de la transformation parce que j'essaie de travailler avec des gens qui ont des idées sur des nouvelles méthodes de transformation pour aider justement aujourd'hui C'est cette vision d'ensemble qui fait qu'à un moment donné, je peux être utile. Parce que telle plante, si on la cultive de telle façon, elle va nous produire beaucoup plus de métabolites intéressants. Et puis par contre, il faut trouver à un moment donné la façon de la stabiliser, de la transformer. Puisque le gros problème d'un producteur, c'est qu'à un moment donné, ça récolte quelle qu'elle soit. Et pour quelle raison qu'elle est d'être là, il faut effectivement qu'il puisse la stabiliser. Parce que sinon, il est pris par le flux et puis la plante meurt. Ou alors on lui achète un rabais et donc la filière devient instable.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
C'est ça, et tu vois alors c'est hyper intéressant parce que ces sujets-là avec les agrines de facteurs qui améliorent de reconnaissance aujourd'hui il n'y a aucune mention des plantes teintoriales quand tu répertories les cultures que tu produis c'est-à-dire que quand tu fais tes déclarations à la PAC tu dois te mettre dans les oléagineux ou tu dois te mettre dans les PAM les plantes à parfum aromatique et médicinal et tu vois déjà je me dis si on veut qu'une filière existe ça part déjà d'être mentionné, ça part aussi d'être un peu structuré. Donc tu vois, les histoires de maillons, alors moi j'ai pris presque un an à sortir un annuaire des acteurs par maillon qui n'est pas encore complet, que je vais améliorer, etc. Et je veux dire, tu identifies déjà les différents maillons et par maillon, j'essaie de voir les actions concrètes, pratico-pratiques, qui feraient que d'un coup ça accélère et les améliorations d'un maillon, comme je te dis, font... se répercute sur le reste de la chaîne. Pour moi, l'avantage qu'on a en France, c'est qu'on a toutes les couleurs qui peuvent être produites en France. Un autre avantage, c'est que le fait de prendre ce sujet au global, c'est de se dire qu'il y a des parties de plantes qui peuvent servir pour la couleur et la même plante, mais une autre partie, peut servir à la cosmétique ou autre. Donc, on utiliserait l'entièreté de la plante. Et un autre sujet que je suis en train de creuser, c'est ce que j'appelle moi, toute seule dans mes réflexions et mon travail, les autres sources sectoriales, qui sont soit des coproduits agricoles, soit des coproduits d'industrialisation, parce que tu vois, moi dans mes jobs, j'ai beaucoup bossé dans la grande distribution, mais aussi dans l'agroalimentaire, je vois bien ce qui ressort comme coproduit, je vois bien que le nerf de la guerre, c'est de les valoriser, et en fait, l'idée ce serait de favoriser des projets où avant... bêtement entre guillemets de tout mettre à la mécanisation, on essaye de voir s'il n'y a pas une étape supplémentaire pour aller collecter de la couleur. Par exemple, ce qu'on fait super bien Grigny avec son extrait de teint, je ne sais pas si tu en as entendu parler, mais une fois que l'huile essentielle de teint a été distillée, lui il récupère les déchets, j'aime pas ce mot-là, et il en obtient une belle couleur orangée. Et je me dis, tu vois, ça pour moi c'est un modèle. C'est des modèles qu'il faut mettre en avant.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est évident qu'il y a de la place pour toutes ces valorisations. Après, il faut pouvoir échanger. Dans certains cas, ça a du sens. Dans certains cas, ça n'a pas de sens. Quand j'ai commencé à ouvrir Botteille Cosmétique, j'ai fait le tour des bons articles. Qu'est-ce qu'on avait comme coproduit ? Je me suis rendu compte qu'un état des lieux n'a jamais été fait. Il n'a toujours pas été fait. Il y a des gens qui ont des coproduits pour tout. J'ai beaucoup travaillé le domaine de la rose. Les roses, effectivement, elles sont en détail. Il y a des bois de taille qui sont disponibles. On peut sortir des polyphénols. On ne va pas faire, on a travaillé aussi là-dessus avec Michel à l'époque, on ne va pas faire des rouges pétants avec des bois parce que ce sont des composés plutôt tanniques. mais on peut avoir du marron, des noirs, est-ce que ça a du sens ou pas ? Il faut expérimenter. Est-ce que c'est la bonne valorisation ? Je suis d'accord avec toi, tout ne doit pas passer pour faire du méthane. Le vivant, c'est un cycle où on apporte, je le cite souvent sur le vrai sens du terme valorisation. Valorisation, ce n'est pas faire de l'argent, c'est apporter de la valeur. Et le vivant fonctionne comme ça, c'est-à-dire qu'au cas de l'énergie solaire, cette énergie, on va lui apporter de la valeur au fur et à mesure du cycle du vivant. Puis à un moment donné, ça va repartir en fumée, parce que tout est comme ça, l'entropie du monde fonctionne de toute façon là. Mais valoriser, c'est effectivement, la plante sait ce qu'elle fait très bien, elle capte finalement de l'énergie, du carbone, elle fait des hydrates de carbone, et ces hydrates de carbone, elle fait des protéines, elle fait tout un tas de choses, des polyphénols, pour se protéger aussi un peu, et donner de la couleur, parce que la couleur, ça lui sert à séduire, parce qu'on ne fait rien. C'est vrai qu'elles sont belles les fleurs, elles cherchent à séduire, c'est pas autre chose. Et puis à bout d'un moment, la fleur, ça fâle, ça va retomber sur Terre, et ça va enrichir le sol, fabriquer des acides uniques, etc. Et non, on ne sait pas faire, on gaspille. On gaspille, et quand il y a eu, dans les années 70, le choc pétrolier, où tout voulait faire absolument des biocarburants, ils disaient, attendez, on ne va pas cultiver des champs. pour faire de l'énergie. C'est un circuit court qui n'a aucun sens. Il y a des circuits courts, ça a un sens en termes géographiques, mais en termes de... qu'il faut faire du circuit là.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui. D'accord, donc on est en phase d'essayer de mettre en lien les gens qui ont des démarches comme ça de valorisation avant de partir à la méthanisation je pense aussi à Patrick Martin à l'unité de Béthune dans le nord, dans mon coin qui réemploie les pots d'oignon au lieu de les mettre directement en méthanisation il en tire du jaune, il en tire des produits de soins, etc. Donc il y a toute cette réflexion aussi à momer et qui pour moi peut amener de la biomasse, etc., mais peut aussi amener une phase de couleur. Et encore une fois, on va me dire, oui, mais Pauline, on ne va pas faire de la couleur si on n'a pas de débouchés, si on n'a pas d'utilisation à la fin.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, mais alors le débouché, là encore, c'est une question de taille, c'est-à-dire que tout ne doit pas, disons, aboutir à des grands systèmes. Il y a des choses qui peuvent avoir un intérêt à une échelle artisanale, d'autres qui peuvent avoir un intérêt à une échelle un peu plus grande. Si on part sur une politique de transition écologique qui doit automatiquement aller vers de la régionalisation, on peut à un moment donné, peut-être avec des pots d'oignons, faire un jaune qui servira à faire de la teinture localement pour une certaine région. Et puis c'est très bien.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Et tu vois, dans le cadre du travail qu'on a fait avec les agris en teintorial, j'ai tellement saoulé les chambres d'agriculture pour savoir si elles avaient des infos sur les teintorials qu'on m'a invitée à une présentation justement du projet Aréco Vert et de la filière teintorial devant toutes les chambres d'agriculture. Et ce qui m'a... Sur le coup, j'avais l'impression que tout le monde s'en foutait en fait de ce que j'étais en train de raconter. plein de coups de fil après de différentes régions en disant nous on voudrait travailler des projets locaux avec du champ jusqu'à la fin avec les industries qu'on a dans notre secteur et je me suis dit c'est tellement ça en fait c'est vraiment comme tu vois Dominique Cardon elle pouvait le dire dans le monde chaque personne a trouvé ses ressources colorantes en fonction de son milieu et des ressources qu'ils avaient et bien c'est la même chose par région et je me dis franchement je serais vraiment super comment dire, super heureuse de relayer des démarches, tu vois, qui se sont faites en région avec et les agris, et les transformateurs, jusqu'à un produit final d'une industrie régionale connue. Et donc, tu vois, vraiment, ça, c'est des choses qui sont... moi qui me donne beaucoup d'espoir, je me dis, il y a moyen de trouver. Comme tu dis, des circuits courts mais qui sont des circuits où tu valorises en permanence, et c'est vraiment la boucle. Écoute, plein de bonnes nouvelles quand même. Est-ce que tu as, Patrice, des sources d'inspiration à nous partager, des livres, des personnes, des contes, des trucs que tu... que tu nous recommanderais pour continuer à cette histoire de s'inspirer de la nature, explorer le végétal ? Est-ce que tu as des choses que tu voudrais nous relayer ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'ai en tête comme ça brutalement non, parce que je picore un peu partout, et c'est évident, et puis après je synthétise à ma façon. Non, non, mais ce serait bon, si j'ai une idée, je te l'enverrai, c'est plus simple. Moi, ce que j'essaie, c'est d'avoir cette vue vraiment de la plante. Je suis beaucoup des méthodes de culture, quelles qu'elles soient, parce que je pense encore, ne mettons pas en opposition les systèmes. Je trouve qu'il y a trop de gens qui sont… qui sont, disons, enfermés dans leur propre modèle, sans accepter les ouvertures extérieures. On n'a jamais raison à 100% et tort à 100%. Il faut retrouver le juste équilibre. Et puis, surtout, comme le vivant, ce sont des équilibres dynamiques. Rien n'est jamais figé. Rien n'est jamais figé. On ne sait pas que sera le monde demain. En fonction de ce qu'on fera, il sera d'une certaine façon ou d'une autre. Il y a des imprévus. Et puis, il y a plein de choses. Donc, soyons… Soyons pas trépensieux, mettons de l'humidité dans tout ça, essayons par contre de faire des choses nouvelles. Le monde du végétal et de la couleur végétale en particulier peut importer beaucoup de choses. on peut parler de beaucoup de choses mais peut-être qu'il faut que ça passe par des échelles artisanales mais on peut faire de l'artisanat rentable je travaille beaucoup avec l'Afrique j'ai monté une association qui s'appelle la Fédération Internationale Afrique Émotée et d'ailleurs notre forum à Orléans en mois d'octobre je fais un petit peu de pub en passant ces pays se cherchent à l'heure actuelle, ils se cherchent parce que ils ont besoin de développer leur modèle et je leur dis mais prenez de l'Occident exactement ce qu'il a fait de bon mais ne prenez pas ce qu'il a fait de mal N'essayez pas de miner. Vous avez vos ressources, vous avez vos cultures, essayez de faire des choses par rapport à vous-même, qui ont du sens par rapport à vos territoires. Tout le monde veut m'y aller parce que, moi en particulier, la cosmétique française est très belle. Ah oui, mais il n'y a pas que la cosmétique française. Le jour où la planète ne sera faite que de cosmétiques à la française, ça sera triste.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui, tu as raison.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'attends d'aller voir quelque part quelque chose de différent. Ce que j'appelle le droit à la différence, c'est important. on doit, disons, avoir une diversité des gens, des façons de penser, des façons de s'habiller, des façons de se maquiller, qui sont différentes d'un pays à l'autre. Ça a du sens.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui, carrément. Donc, on revient à travailler avec ces ressources, proposer des choses nouvelles, une ouverture d'esprit, des mises en lien pour faire émerger d'autres idées. Est-ce que, Patrice, il y a une question que tu aurais aimé que je te pose ou un sujet que tu aurais aimé qu'on aborde, qu'on n'a pas abordé ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il y a plein de choses qu'on n'a pas abordées, mais bon, pas une autre fois. J'aime bien le côté un petit peu spontané, parce que les idées, elles arrivent. Je n'ai pas préparé une fiche.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Moi non plus.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est comme ça que c'est ce qu'on appelle en anglais le brainstorming. C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut se lâcher. Et ce que les gens ne savent plus faire, parce qu'on a trop, effectivement, malheureusement, d'échanges. via des visios et autres, alors que la relation humaine, quand on est encore plus face à face, on arrive encore à exprimer plus de choses.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Non, c'est vrai.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est un peu un pizzeret. On va essayer de voir. Je n'ai pas d'écouteurs, OK ?
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Non, mais j'espère qu'on aura un bon son. En tout cas, je te dirais, est-ce que tu penses à quelqu'un que tu aimerais que j'interroge sur le sujet de la couleur végétale ? Est-ce qu'il y a encore des gens que tu connais chez LVMH que tu me recommanderais ? Est-ce qu'il y a des acteurs ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Chez LVMH, je ne sais plus où ils en sont. Je me garderais bien de recommander à quelqu'un, tous les anciens que je connais, tu les as déjà interviewés, ce qui est bien, ça veut dire que tu as bien fait ton travail. Je pense que ça peut être effectivement intéressant de faire à un moment donné des échanges comme ça à trois.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Oui, c'est une super bonne idée.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Des ping-pong, c'est plus difficile à gérer, bien sûr.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
C'est pas grave, on relève nos défis, c'est une bonne idée.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est à un moment donné, après il faut avoir quelque chose à se dire, il ne faut pas faire les choses d'une façon artificielle, on est là pour faire du naturel, donc soyez naturel.
- Patrice André (Dior parfum LVMH)
Ok, donc on se donne le challenge de se faire un épisode à trois avec Elodie Carpentier en parlant d'un sujet de base enfin, il y a plusieurs sujets que vous avez en commun, je vais essayer de structurer ça et je vous rappelle tous les deux voir si vous êtes partants, si on trouve un créneau etc, mais je trouve que ce serait vraiment bien t'as raison de faire des échanges à trois un peu ping-pong enfin vraiment c'est une super idée donc écoute, merci Patrice pour cette bonne idée d'un nouveau format qui va... Oui, puis pareil, apporter de la spontanéité, du contenu, des échanges qui vont faire grimper la connaissance. Un frein peut être une solution et ça crée des idées. bah écoute Patrice je te remercie énormément je vais arrêter là mais on reste ensemble si ça te va y'a aucun soucis je coupe là hop tac Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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