- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.
- Aurélia Wolff
Je suis Pauline Leroux,
- Whole
ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines,
- Aurélia Wolff
chaque jeudi et samedi à 7h30,
- Whole
je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valais.
- Aurélia Wolff
Mon but,
- Whole
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors, c'est parti !
- Aurélia Wolff
Bonne écoute !
- Whole
Alors, bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Aurélia Wolff. Bonjour Aurélia.
- Aurélia Wolff
Bonjour.
- Whole
Alors Aurélia, je vais te demander de te présenter, de me raconter un petit peu ton parcours et comment tu es arrivée à la teinture végétale.
- Aurélia Wolff WHOLE
Alors, mon parcours, il est plutôt autodidacte, en tout cas sur cette partie, mais ça a commencé par des études, j'ai fait des études scientifiques quand même, il y a très longtemps. J'ai pris une voie ensuite plus école de commerce, avec une petite teinte un peu nouvelle technologie. Je me suis pas mal cherchée quand même. J'avais pas mal d'envie, pas mal d'idées, mais ça restait assez cérébral, alors qu'en fait, j'avais envie de faire des choses plutôt manuelles, je pense, plutôt être dans le fer. Et j'ai commencé à faire de la couture, à faire de la céramique, à faire pas mal de pratiques artisanales et artistiques. Et je dessinais beaucoup, ça depuis toujours. Et en fait, à la suite de mes études, après avoir eu diverses expériences dans la communication, je suis partie en République tchèque, j'ai un peu voyagé, et un de mes premiers postes, en fait, ça a été pour une créatrice. créatrice haut de gamme qui s'appelait Renata, qui avait une marque de prêt-à-porter haut de gamme. Et en fait, ça a renoué avec un plaisir du textile et de la couleur. C'était vraiment une approche très forte, la couleur pour elle. Et en fait, ma mère était dans le textile et plusieurs personnes de ma famille du côté maternel. Et je pense que ça a parlé à quelque chose en moi. Et en fait, pendant cette première expérience professionnelle qui a duré quelques années, où je ne m'occupais pas de création, j'ai eu envie de renouer avec ça. Donc, je me suis remise à coudre, à essayer de créer des modèles. Et en fait, j'ai suivi une formation en patronage à Londres, modélisme en fait, modélisme femme. Et puis, de fil en aiguille, j'ai quitté mon emploi et je me suis lancée via une couveuse d'entrepreneurs pour monter une marque de prêt-à-porter femmes qui s'appelait Rosa Tapioca. Rosa est dans le nom de mon arrière-grand-mère, qui était donc un peu la figure couturière familiale. Et je faisais des modèles assez contemporains, assez sobres. Et puis un vestiaire, chaînes et trames, mailles. J'adorais dessiner du vêtement et je faisais fabriquer en France, donc une approche plutôt locale, circuit court. Je récupérais aussi du tissu, je faisais déjà de l'upcycling. Je travaillais avec aussi des ateliers type CAT et un atelier à Paris. qui travaillent aujourd'hui pour des marques de créateurs type Jacquemus, par exemple. Et ça m'a énormément plu. J'étais complètement à fond dans cette expérience de... J'étais entrepreneur. Enfin, à allier plusieurs aspects qui me plaisaient beaucoup, de création, mais aussi un peu de gestion, de gestion de production. Il y a tellement d'aspects quand on est dans la mode. et la dimension couleur était très présente. Et en fait, j'étais malgré moi un peu prise dans le calendrier des collections, dans cette effervescence qui, même quand on est créateur, on a un petit pied dans la fast fashion, à travers les salons, à travers les impératifs des industriels textiles. Et ça me semblait dissonant par rapport à ce que moi j'avais envie de faire. Donc il y a eu un moment où j'ai essayé de faire un peu une pause pour réfléchir. Tout en continuant les collections. Et puis, j'ai eu la chance de rencontrer quelqu'un qui avait fait des teintures. Ça a été un peu le déclic. Il avait fait des teintures, il s'appelait Mathieu. En Inde, en Islande, il avait essayé pas mal de choses. Et on a commencé un projet de recherche autour de la récupération de déchets de cuisine et de déchets de magasins, des invendus de fleurs, du mar de café dans les bars et tout ça. de la collecte auprès de maraîchers. Et on a fait des premières expérimentations teinture. Et moi, je n'y connaissais pas grand-chose. J'avais quelques livres sur la teinture, parce que j'aime énormément les couleurs. Je faisais teindre mes tissus de façon, on va dire, aujourd'hui traditionnelle, avec des colorants de synthèse. Et voilà, ça a été un déclic. Donc, à partir de ce moment-là, je me suis un peu détachée du prêt-à-porter, parce qu'il y a déjà une complexité, justement, du modélisme du vêtement. du type de client aussi avec lequel j'avais affaire. Et j'ai eu envie de faire des choses plus simples et de me concentrer sur l'apport de cette couleur qui est assez magique et de travailler des formes simples plutôt rattachées à la décoration, au linge de maison, à l'accessoire. Ce qui était mes premiers amours en fait. J'avais commencé par faire ça. Et puis, j'ai eu une espèce de genèse de nouvelles marques en essayant de définir un peu des lignes fortes, donc de garder cette notion de fabrication locale, d'avoir la teinture, une recherche de matière super importante, et de présenter une première collection. Et c'est comme ça qu'est Néhole. Et juste avant de créer Hall, il y a eu, pendant cette phase de recherche, une envie de me dire mais qui c'est cette communauté des gens qui font de la couleur végétale, des teinturiers ? Tout d'un coup, ça m'a paru vraiment merveilleux. Et c'est comme ça que j'ai commencé à soulever un peu, découvrir les noms, Dominique Cardon, Aboubakar Fofana, bien sûr Michel Garcia, Sandrine Rosier. J'ai pris contact avec quelques personnes et ça s'est construit doucement. J'ai commencé à me former. auprès de Michel Garcia et puis d'acheter plein de livres et de continuer d'expérimenter, d'aller plus loin. Voilà, donc ça a été le début de cette aventure qui, en fait, continue toujours. Et ce qui est passionnant, c'est que c'est très transversal. Et donc, je pense que, contrairement à la mode, qui peut avoir un côté un petit peu plus enfermé autour d'une collection, ensuite la production, ensuite la vente, et puis on recommence. Et il y a une certaine... Bon, moi, je trouvais une certaine pression. Là, ça me permet de toucher à la botanique, à l'histoire. à une pratique quotidienne aussi, puisque la création dans la mode, je la trouvais trop peu présente. Donc là, tous les jours, il y a cette dimension créative et puis vraiment le travail de la matière, donc de faire du tissage, chercher des points de maille. Enfin, ça a donné naissance à tout ce qui était les collections Hall et ça m'a ouvert à plein d'autres façons de travailler autour de cette thématique qui me passionne.
- Whole
d'accord Whole du coup est-ce que tu peux expliquer comment ça se passe où c'est quand est-ce que ça a été créé combien t'as de personnes qui travaillent là et comment tu t'organises aujourd'hui sachant que si j'ai bien compris tu es à la réunion on entend les oiseaux exotiques derrière c'est magnifique comment tu t'organises aujourd'hui sur Hall oui
- Aurélia Wolff
Hall, ça a commencé chez moi. Ça a commencé quand j'habitais à Ivry. Je suis parisienne d'origine et j'étais longtemps à Ivry. J'avais un lieu qui me permettait de vivre et de travailler. Donc ça a commencé là. Ensuite, j'ai eu un premier atelier boutique dans le 11e à Paris. Et puis, il y a quelques années, j'ai décidé de changer l'atelier. J'ai remporté un appel à projet, je pense qu'on va en reparler, de pariculteur. Et j'ai pu créer un jardin avec mon atelier. Donc ça, c'est depuis deux ans, à peu près, deux, trois ans, que l'atelier maintenant est dans le 13e, mais il n'y a plus dans le 11e. Et il n'y a plus vraiment de boutique. Donc j'ai maintenant un espace showroom et création textile un peu en complément. voilà et on est une toute petite équipe c'est moi avec évidemment d'autres personnes notamment Mathilde qui est là depuis super longtemps qui a commencé par un stage et ensuite que j'ai embauché et qui est toujours là depuis je crois un peu plus de 7 ans et il y a d'autres personnes qui sont venues soit en freelance, soit sur des périodes plus courtes et puis quelques stagiaires aussi mais on est quand même une équipe resserrée autour de Mathilde et moi il y a Lucie aussi qui est dans l'aventure depuis longtemps, qui a une casquette création textile parce qu'elle a fait du costume mais elle a aussi maintenant une casquette paysage jardin elle a fait l'école du Breuil donc elle est plus sur cette partie-là aussi donc voilà et puis ensuite les autres personnes soit pour la photo soit pour d'autres parties mais le cœur de rôle c'est nous et donc comment je suis organisée pardon j'ai pas le temps de m'attaquer ça donc là Mathilde physiquement elle est à Paris en ce moment moi je suis à la Réunion depuis plusieurs mois Pour des raisons d'envie de découvrir aussi une autre flore, j'avais une opportunité de venir là et de me greffer sur différents projets. Et puis il y a d'autres projets qui sont arrivés aussi en... en entretemps, donc c'est passionnant. J'apprends énormément de choses et je pratique aussi d'une autre manière, donc ça me fait vraiment avancer. Voilà, donc je travaille à distance avec Paris, j'ai développé des choses que je peux faire depuis ici qui sont pertinentes. Et puis c'est Mathilde qui assure les ateliers, évidemment, présentiels à Paris et une partie de la production. Puis je viens de temps en temps, soit en renforce sur un projet ou pour faire quelques rendez-vous. Il y a chaque année une visite au jardin, donc je suis évidemment là présente. sur cette visite en présence de Michel Garcia et Sandrine Rosier par exemple bon ça fait partie des temps forts donc j'essaye quand même d'être là et voilà donc ça va durer encore sur quelques temps mais c'est une période finie dans le temps
- Whole
D'accord. Et ta visite au jardin, c'est quelle date à peu près pour que les gens sachent ?
- Aurélia Wolff
C'est à l'automne. Alors, c'est une visite qui se fait dans le cadre du Greta. Par contre, c'est un cadre de formation professionnelle par le Greta. Et donc, c'est ce temps de moment botanique, historique, qui vient un peu au milieu ou à la fin de la formation proposée par Michel Garcia, qui se fait au jardin.
- Whole
D'accord.
- Aurélia Wolff
Et donc, pour des plantes.
- Whole
Voilà, justement, pour rebondir sur les plantes, est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce jardin ? Comment est venue l'idée ? Comment tu as fait tes plans, ton financement, les animations, les espèces que tu y accueilles ? Nous raconter un petit peu ce jardin.
- Aurélia Wolff
En fait, avoir une pratique tinctoriale en ville, je trouve ça génial. J'ai adoré cet atelier de Paris 11e qui me permettait d'être vraiment... C'était un atelier très parisien. D'avoir l'atelier présent, les gens pouvaient le deviner à travers le... comment dire, la boutique. Mais finalement, je n'allais pas au bout de la logique. Sans être complètement à la campagne, j'avais envie qu'il y ait quand même un peu plus d'espace naturel pour pouvoir recycler nos bains, mieux connaître les plantes, faire aussi un peu plus de cueillettes pour certains projets, récupérer l'eau de pluie, essayer d'être un peu à moyen terme entre quelque chose de très urbain et quand même le lien avec le vivant. Donc, cette idée de jardin, elle est arrivée comme ça. C'est pas original, il y a déjà plein de jardins teinturieux qui ont été créés. Évidemment, le plus fameux, c'était celui de Michel Garciat, qui était peut-être plus ambitieux, je pense. Moi, j'ai voulu un espace qui me permettait d'aller au bout de la logique, d'avoir cette pratique de teinture inscrite en milieu urbain. qui puisse quand même faire le lien avec les plantes, voir les plantes qu'on utilise, pouvoir en cultiver certaines, pouvoir les montrer, pouvoir faire des cueillettes pour des imprimés par exemple, donc avoir aussi, aller plus loin dans la mission pédagogique. Et puis justement, essayer de créer cet écosystème entre la pratique de teinture, le sol, les plantes, le vivant, rejeter une partie des bains, composter les restes végétaux, etc. Et voir si c'était possible de créer un peu une unité pilote. qui pouvaient, à taille, on va dire, à échelle humaine quand même, fonctionner. Et donc, c'était ça le projet. Donc, j'ai candidaté à Paris Culteur. Je connaissais ce dispositif pour connaître d'autres paris culteurs qui faisaient de l'agriculture urbaine. C'est une surface qui fait 300 mètres carrés. Donc, ça me semblait suffisamment grand et en même temps, pas trop surdimensionné pour qu'on puisse quand même la gérer à notre échelle. On n'est pas des spécialistes de l'agriculture urbaine. Moi, je me suis formée en permaculture pour quand même avoir les outils nécessaires. J'ai pas mal lu. et on s'est fait accompagner par une paysagiste pour imaginer un peu les espaces dans lesquels on allait cultiver. Moi, j'avais une liste de plantes que je voulais à tout prix essayer de planter, de proposer. Et donc, 2019, c'était l'appel à projet. On a été lauréat en été, en juillet. Et puis, juste après, en automne-hiver, on a commencé à préparer le jardin. C'était une friche, en fait, qui est sur le terrain d'une crèche. Donc c'est une crèche qui a un grand grand terrain déjà, et en plus il y avait quelques marches qui montaient vers un autre espace. Ce jardin de 300 mètres carrés, il y avait un petit kiosque, qui était un peu pourri, ça n'avait pas été utilisé depuis longtemps. Il y a trois grands marronniers qui sont très beaux, donc en plus il y a des arbres, et ce n'était plus utilisé depuis des dizaines d'années. Et c'est une belle crèche des années 70, et donc voilà, ça faisait peut-être 10-15 ans qu'il n'y a rien eu à cet endroit-là. Donc, on a imaginé un espace avec des massifs, des espaces de circulation, un emplacement pour notre atelier et proposer un peu une palette de plantes territoriales qu'on pouvait cultiver là, dans ces conditions, de climat, d'ensoleillement et tout. Et donc, il y a une centaine de variétés. Il y a aussi des plantes médifères pour justement contribuer aussi à la biodiversité en ville, attirer un peu les insectes, les abeilles. Il y a des plantes qui vont aider à nourrir le sol et amender le sol qui était très pauvre, notamment je crois que c'est en phosphate, donc on a planté plein de consoudes en potassium, et on a planté plein de consoudes pour nous aider à faire des purins, à l'enrichir, et puis mettre au pied des nouvelles plantations, et plein de trèfles, qui est une légumineuse qui capte l'azote pour les autres plantes, donc on a essayé d'imaginer un peu tout ça qui fonctionnait ensemble, et bien sûr de pouvoir présenter les tangatoriales classiques, donc pour les bleus, les jaunes, les rouges, du pastel et de la persiquaire, de la garance et de la gaude, et puis ensuite tout un panel d'autres plantes, soit historiquement intéressantes ou des plantes moins connues. On a gardé aussi des sauvages qui étaient là et qu'on a un petit peu laissé s'épanouir. Il y avait du millepertuis spontané sur le jardin qu'on a gardé. Et en fait, ce qui est assez fou, c'est que ce lieu, dans le 13e arrondissement, c'est dans le quartier historique, c'est dans le sillage, on va dire, du quartier historique des tanneurs, des teinturiers. C'est le quartier de la Bièvre, en fait, du 13e arrondissement, qui rejoignait la Seine, vers les Gobelins. Et c'était un quartier historique, en fait, d'artisans qui travaillaient sur ces... sur ces techniques. Donc, ils ont adoré, d'ailleurs, la mairie du XIIIe, que ce soit ce type de projet qui soit proposé là. Peut-être que ça fait partie de la raison pour laquelle on l'a remporté.
- Whole
D'accord. Et aujourd'hui, qui est en charge de l'entretien de ce jardin, du coup ?
- Aurélia Wolff
Alors, justement, Lucie, dont je parlais tout à l'heure. D'accord. Qui vient régulièrement. Alors, il y a des phases où il y a plus de choses à faire que d'autres. C'est un jardin qui vit un peu comme un jardin à l'anglaise. Donc, il n'est pas manucuré non plus. Déjà parce qu'on n'aurait peut-être pas forcément le temps. Et puis parce qu'on laisse aussi des zones un petit peu sauvages se faire, si ça ne gêne pas le massif. Et puis, c'est toujours bien d'en avoir. On le remanie un peu chaque année. Il y a des plantes qui sont vivaces et puis il y en a d'autres qui sont des annuelles. On refait des semis, on sème, et on refait nos massifs un peu chaque année pour les enrichir. Mais l'idée, c'est qu'on n'a pas d'arrosage, à part une grosse période de sécheresse. Donc, il n'y a pas d'arrosage, il n'y a pas de système particulier d'arrosage. Il est censé vivre un peu en autonomie quand même, une fois que la plante a réussi à s'implanter. Mais bon, il y a quand même du désherbage un petit peu, et puis de rendre les massifs bien définis, que les allées aussi soient... praticables, donc oui, c'est sûr, il y a un entretien. Et puis, il faut récolter les graines, il faut, évidemment, collecter les fleurs, puisqu'on a besoin de les faire sécher pour les utiliser, donc il y a plein, plein de... Entre, je dirais, le printemps, entre avril-mai, et puis jusqu'en octobre, quasi-novembre, là, il y a beaucoup de travail sur la collecte, l'entretien, vérifier que...
- Whole
Et il est ouvert au public, ce jardin, ou tu l'ouvres qu'une fois, comme tu dis, pour le Greta ?
- Aurélia Wolff
Alors, on l'ouvre... Il n'est pas ouvert au public parce que comme il est dans l'enceinte de la crèche, c'est un lieu fermé. Ah oui, d'accord. Donc, il est ouvert au moment de... Par exemple, si on a des workshops, eh bien, évidemment, les gens visitent le jardin, ça fait partie même de l'atelier ou sur rendez-vous. On se calque sur les événements annuels proposés type week-end de l'agriculture urbaine, la fête des jardins, ce genre d'événements. Donc là, en général, on essaye de faire une porte ouverte au moins sur une des journées. comme ça là vraiment on accueille les gens et on peut leur raconter ce qu'on fait là là il y avait une autre mode est possible qui a fait un festival au mois d'octobre et là aussi on a fait des visites du jardin et on a parlé de notre pratique mais le reste du temps on ne peut pas rentrer comme ça
- Whole
Ok, d'accord donc sans variété c'est assez énorme je trouve, c'est chouette et du coup, est-ce que tu as pour projet, enfin tout ce qui est produit sur le jardin, on va dire entre guillemets produit, cueilli, etc, tout ça te sert à toi ou est-ce que tu comptes demain pouvoir commercialiser en fait ce que tu récoltes ? parce que je pense qu'au bout d'un moment, avec 100 variétés qui vont forcément prendre plus de place, etc., est-ce que ça, c'est un souhait ou en fait, ça restera pour vos usages à vous ?
- Aurélia Wolff
Bonne question. C'est en partie en train de devenir un peu pour d'autres usages, ça déborde de l'usage. on en fait déjà. Notamment, ça va s'intégrer un peu dans les kits parce qu'on fait un kit justement d'éco-print pour lequel il faut des fleurs. Donc, on a pressé des fleurs, on récupère des végétaux qui nous servent pour la création de ce kit. Je dirais que sinon, il est utilisé en tant que vraiment support de ressources au moment des autres ateliers, donc notamment l'atelier éco-print aussi au jardin qui va commencer au printemps où les gens vont cueillir eux-mêmes les fleurs, les feuilles et autres pour... pour faire leur réalisation. Sinon, ça reste dans ce cadre-là. Je n'ai pas encore prévu de faire de la vente. Je pense qu'en plus, c'est un petit peu différent de faire de la vente de fleurs séchées ou de la vente de graines. Là, j'ai énormément de graines. Je dirais presque que c'est ce qui reste le plus après une saison, c'est finalement la quantité de graines. Notamment, la Garance, elle a produit des centaines de graines. Donc nous, on va en replanter peut-être un petit peu, mais pas autant. Donc là, c'était dans mon projet plutôt d'offrir un petit sachet de graines ou lors d'un atelier ou pour certains clients. Pas forcément de me mettre dans la vente de graines, c'est encore un autre métier. Mais voilà, plus sur ce cadre-là, ou proposer une petite pépinière ou certaines plantes qu'on trouve moins facilement.
- Whole
Et justement, j'allais te poser la question parce qu'il y a plein de personnes qui me demandent où on trouve des plants de plantes de tinctoriales déjà avancés, etc., ou des graines. Donc, graines, on a quelques pistes. Mais, enfin, quelques pistes, j'ai eu Cocopéli, j'ai eu quelques noms de marques, la ferme Sainte-Marthe. Couleur Garance, est-ce que toi tu peux nous dire où tu t'es approvisionnée pour constituer ton jardin ? Et est-ce que ça a été facile de trouver les produits et les ressources en France ?
- Aurélia Wolff
Pas si facile, c'est vrai. Notamment pour la Gaude, c'est celle où on a eu le plus de mal. Après je me suis fait aider par justement Tinctilis. Cécilia Aguirre qui a pas mal de plans et là en deuxième année, parce que mes premières gaudes c'était pas terrible je lui ai acheté des plans justement donc elle avait quelques plans supplémentaires qu'elle a pu nous fournir et de persiquaires aussi Ça, je dirais que c'est le plus difficile. Là, j'ai vu des graines de persiquaire. Il faudrait que je retrouve la référence, mais je vois qu'il y en a un petit peu plus. Il y a pas mal de teinturiers qui font de la collecte et des jardins anglo-saxons. J'ai trouvé quelques sites, mais ce n'est pas toujours facile d'acheter les graines en France. Parfois, ils n'en voient pas, d'ailleurs. Sinon, nous, c'est la pépinière... qui nous a aidés à faire tous nos plants. Parce qu'on n'avait pas de serre, je ne pouvais pas faire les semis, à part quelques petits trucs. Mais pour toutes les quantités de plantes qui nous ont livrées, c'est eux qui ont fait ça, qui se sont approvisionnés. Alors, auprès de la ferme Sainte-Marthe, il y a eu aussi le conservatoire de Milly-la-Forêt qui avait certaines graines. Tinctoriales. Et puis... et puis voilà, globalement et puis un peu par couleur garance mais avec ça on a réussi à faire ce qu'il fallait
- Whole
et puis après ça s'est amélioré d'année en année grâce à Tantilis notamment qui nous a fourni des plans donc pas si évident de trouver là voilà on est d'accord après je voulais qu'on parle de ton écosystème donc on a compris les activités que tu avais on a compris ta démarche tu as fait comme je le disais un très bon podcast on va citer le nom donc c'est Nouveaux Modèles tu as fait un podcast il n'y a pas longtemps donc l'idée c'était de partir sur d'autres sujets moi j'aimerais vraiment axer sur toutes les relations dans ce réseau qui n'est finalement pas si grand, comme tu le disais, c'est une communauté. Et en fait, savoir, est-ce que tu pouvais nous parler de tes partenaires, de tes fournisseurs, de tes collaborations, et nous raconter un petit peu des projets intéressants ou des gens que tu as envie de citer pour nous montrer un peu un tour d'horizon ?
- Aurélia Wolff
Oui, bien sûr. Alors, il y a tout un tas de ficelles que j'ai envie de tirer, du coup. Je dirais, peut-être si on part de, comme on a dit, de la graine à la plante jusqu'à la réalisation finale, là, j'aime énormément travailler avec les filles de chez Champs des couleurs, des agricultrices en bio qui font une très belle garance, qui font un indigo de persil qui est magnifique, et du Reseda, et puis d'autres choses. Mais je travaille beaucoup avec leurs produits maintenant. dont je suis vraiment super contente. Et c'est génial de pouvoir se dire, c'est des filles en plus qui se sont lancées en agriculture, en bio, quand même sur des surfaces conséquentes pour alimenter les teinturiers. Donc voilà, il y a une filière qui existe à notre échelle, mais c'est super. Donc on travaille pas mal avec elles. Moi, je préfère travailler avec des vraies plantes sèches qu'avec des extraits, mais ça m'arrive aussi de travailler avec des extraits. Donc j'ai aussi, je peux quand même citer le fait que j'utilise les extraits de chez couleur de plante, qui est reliée au cri torticole à Rochefort. Ils ont maintenant une assez importante production d'extraits que je trouve plutôt intéressant à utiliser. Avec Greening aussi, je m'approvisionne régulièrement. Et bien sûr, Michel Garcia fournit aussi certaines plantes et certaines formulations qu'on ne trouve pas ailleurs, qu'il fabrique lui-même par exemple. et puis aussi il a certains approvisionnements intéressants qu'on ne trouve pas si facilement notamment la racine de rhubarbe ou d'autres mais voilà il fait partie bien sûr des fournisseurs super importants de qualité et quand tu parles de formulation qu'il propose tu entends quoi par formulation c'est à dire un mélange préfait tu peux expliquer non par exemple alors oui c'est un peu il fabrique un indigo sulfoné d'excellente qualité à partir d'indigo. Et on peut même demander à partir de tel ou tel indigo si on veut avoir justement la traçabilité jusqu'au bout. Et en fait, c'est... c'est comment dire, c'est du labo il fait ça en labo, ça n'a rien de je dirais de synthèse, mais c'est quand même une formulation à partir d'indigo pour créer un produit qui est soluble, qui fonctionne sur les laines et les soies et qui permet de faire des bleus un peu différents, juste en milieu acide voilà, et je ne sais pas le fabriquer d'accord ça permet de faire des choses qu'on ne peut pas faire classiquement avec une cuve d'indigo bon bref, c'est un bon c'est une piste c'est un truc en plus que j'aime bien utiliser et on le trouve pas non plus comme ça dans les partenaires sur ce plan là je pense que j'oublie personne bah évidemment oui bah j'ai cité un utiliste aussi qui fait un super beau Reseda couleur Garance aussi je m'approvisionne chez eux donc je pioche un peu selon les besoins selon et parfois la quantité dont j'ai besoin et le jardin ça vient un peu en complément sur certains mais c'est tout petit en quantité ce qu'on fabrique au jardin. Donc, c'est vraiment plus pour faire de l'écoprint, je dirais, ou pour faire des recherches sur d'autres types de plantes qui sont peut-être moins faciles à trouver. Voilà. Ensuite, pour les fibres, ça, c'est super important, la qualité des tissus, ce qu'on utilise. On a plusieurs façons de faire. Soit on achète du fil, c'est-à-dire fil de laine. en filature, qu'on transforme pour faire du tricotage ou qu'on utilise en tissage. On le teint avant ou on le teint après, ça dépend. Mais ça, c'est super important avec des laines Merinos locales. Maintenant, il y a tout un tas de pistes de laine locale vraiment, vraiment géniales et de super belles qualités. Et ça, les fournisseurs de laine, il y en a plein. Je ne pourrais pas tous les citer. En tout cas, je travaille souvent avec la filature Fonty. Mais dans les... Producteur, disons, on a travaillé avec plein d'autres producteurs, avec Boucle Laine pour un projet qu'on a fait sur de la tapisserie.
- Whole
mais il y en aurait plein à citer donc je vais en oublier je vais avoir un collectif c'est le collectif tricolore qui représente les partenaires de laine justement pour que on ait comme je te disais sur le podcast de la graine, les fibres les acteurs textiles, les industriels et le produit fini donc il y aura des chanvriers,
- Aurélia Wolff
des ligniculteurs et le collectif tricolore c'est vraiment créer une filière laine en plus, ça c'est super qui a besoin d'être soutenu et à juste titre parce que franchement on peut faire des trucs formidables avec notre laine donc apparemment on est connu en France pour avoir je sais plus de
- Whole
43 types de laines différents enfin vraiment on est réputé là-dessus sur la qualité et la richesse des différentes laines donc il nous racontera ça je pense mais c'est super intéressant
- Aurélia Wolff
Après, on utilise beaucoup de lin et un peu de coton. Du lin, comme tu le sais, qui est produit majoritairement en France, mais qui ensuite fait tout un circuit de par le monde. Il y a quelques filières qui essayent de garder le lin français, aussi bien pour la culture qu'ensuite le taillage, le tissage, la transformation. Il y a des petites productions sur lesquelles on arrive à se positionner. Sinon, du lin bio belge aussi, moi que j'aime bien. et je suis membre de l'association Lins et Chambres Bio donc là ça fait plusieurs années qu'ils remettent en culture du chanvre textile génial donc là je crois qu'ils ont réussi à faire une centaine de mètres et c'est en train de se structurer encore mieux, qui est vraiment une alternative au coton extraordinaire et qu'on pourrait faire pousser ici et en plus c'est une fibre qui a énormément de qualité, qui n'a besoin d'aucun intrant qui est robuste. Eux, ils réfléchissent et ils construisent un peu cette filière-là. Donc, j'ai hâte de pouvoir vraiment avoir du chanvre en collection. Mais bon, déjà du lin. Et puis, des partenaires aussi pour le coton. Alors, un coton bio, mais en tissage français. Ah, génial ! La matière première n'est pas française, mais en tissage français. Des entreprises comme les Trouveilles d'Amandine qui font un tissage français à partir de fibres bio. En tout cas, c'est vrai que le lin, c'est quand même une richesse française et une fibre super.
- Whole
Donc en gros, tu travailles quasiment toutes les fibres, si je comprends bien.
- Aurélia Wolff
Oui, oui. Enfin, toutes les fibres. On fait aussi de la soie, mais je la mets assez peu en collection. Donc là, c'est plutôt pour d'autres types de projets. Mais quand même, beaucoup de laine et beaucoup de lin. C'est les matières de prédilection.
- Whole
Et est-ce que soit on en trouve de la soie française encore ? Je me souviens qu'il y avait le bassin de Lyon, mais est-ce qu'il y en a encore de disponibles ?
- Aurélia Wolff
En matière première ?
- Whole
Oui. Pas à ma connaissance. Il y a eu un gros bassin de production dans les Cévennes, à une période. Il y a encore quelques manufactures qui font du tricotage, notamment de soie, mais c'est une soie de Madagascar. Mais en production de soie locale, je ne suis pas sûre. Après, il y a des soies non violentes qui viennent de... Il y a un distributeur allemand qui fait des produits comme ça, mais c'est une soie qui n'est pas produite en Europe. D'accord. Donc, à ma connaissance, il n'y a pas de producteur.
- Aurélia Wolff
de rien de toute façon je vais essayer de chercher pour trouver pour avoir les tu sais autant les fibres animales que les fibres végétales donc je vais essayer de creuser donc on a parlé de la partie on va dire plutôt jardin on a parlé des fibres est-ce que tu peux nous parler de tes collaborations plutôt dans l'univers donc tu m'as dit tu fais aussi de la décoration, tu fais du textile tu fais plein de domaines différents est-ce que tu peux nous citer quelques exemples qui illustrent et puis qui nous montrent l'étendue de ce que tu proposes
- Whole
Ok. On a fait une trop belle collab qui est sortie il y a quelques mois avec le coq sportif. On est super fiers parce que ça a permis de justement montrer qu'on pouvait dialoguer entre une structure artisanale, un atelier de taille moyenne avec une grande marque de mode, donc là sur la chaussure. Et ils ont proposé une basket en plus entièrement réfléchie de façon... éco-conçues avec un caoutchouc végétal. C'était sur du lin bio, lacet en coton bio, production Espagne, si je ne dis pas de bêtises, ou Portugal. Et ce qui était intéressant, alors c'est vrai que la chaussure, c'est une petite pièce. Nous, ça nous a permis de teindre d'assez grands panneaux avec justement des infusions de couleurs, des effets assez particuliers qui, pris sur des petits éléments de chaussures, donnaient des détails très chouettes. Donc chaque pièce est vraiment unique, mais se ressemble quand même pour essayer d'avoir un peu une conformité de série, même s'il y a une singularité dans chaque pièce. Et finalement, ça a fait quand même, je crois, 400 chaussures d'un modèle et 500 paires de l'autre modèle. ce qui fait une production c'est une toute petite capsule à leur échelle mais malgré tout ça fait quand même une offre qui n'est pas toute petite mais gérable dans notre atelier où nous on s'est organisé en faisant plusieurs panneaux de 2 mètres par 1m50 reproduits et c'était vraiment intéressant et le résultat est vraiment chouette je les porte en plus je les regarde mais ça c'était une super chouette collaboration puis il y a eu une bonne discussion entre leurs équipes créatives et nous, comment on pouvait travailler pour trouver pour arriver au résultat donc ça c'est une collaboration vraiment de marques oui, mode chaussures et qu'est-ce qu'on a fait récemment alors là c'est plutôt un projet très artistique avec un designer qui s'appelle Dorian Etienne Et on a été sollicité pour créer les couleurs et teindre en grande quantité des échevaux de laine qui ont servi à la création de trois immenses tapisseries en laine tuftée. Donc le tufting, technique particulière de point tapis comme ça en volume. Et donc il en a fait trois. Alors en plus, il y a tout un concept de ça représente des paysages en transition. Donc c'est pour alerter sur l'évolution des territoires. Là, c'était en Bretagne. Ce sont des vues aériennes. C'est très, très beau avec des fleuves, des forêts, des littoraux. et donc on a créé les couleurs et ensuite fait la production il y avait à peu près 25 kilos de laine par tapisserie donc c'était génial c'est génial de changer d'échelle parce que ça te met dans un autre fonctionnement d'intensité et puis reproduire une couleur c'est aussi un sacré défi et puis en plus on a eu la chance de pouvoir le faire à l'atelier des Gobelins en partie, donc on a en partie travaillé dans notre atelier et en partie aux Gobelins qui nous ont autorisé à utiliser leurs espaces parce que c'était un projet soutenu du ministère de la Culture un projet artistique de monde nouveau et donc ça c'était génial et les réalisations sont vraiment très très belles On les voit sur ton site internet. Oui, j'ai fait une entrée sur ça. C'est vraiment super. Après, qu'est-ce que je pourrais citer ? Encore une troisième... Il y a une collaboration que j'aime beaucoup qui se fait avec une artiste japonaise qui s'appelle Masami Akatsuka qui a elle-même des projets de création. Et en fait, régulièrement, elle nous commande des panneaux de lin qu'on teint dans sa gamme de couleurs. Et puis, des fois, on propose aussi des couleurs. Et elle les utilise pour des pièces uniques, ravissantes qu'elle propose sur son site. et toutes les chutes sont utilisées, c'est-à-dire qu'elle a sa création d'objets, il reste toujours des petits bouts, évidemment, qu'elle a découpés. Nous, à l'atelier, on a parfois des petits bouts aussi qui nous restent dans certaines pièces, le crêpe de laine ou le lin, et tout est réutilisé, donc à la fois, elle fait des œuvres et des objets très jolis, très beaux, et aussi, elle réutilise toutes les chutes, donc ça nous permet d'avoir... Nous, on le fait un petit peu de notre côté, mais elle, elle va en plus vraiment sublimer en faisant d'autres objets en patchwork, donc régulièrement, on conserve et on teint et on... et voilà c'est une valorisation de zero waste de chute et c'est une collab qui dure depuis plusieurs années donc là on aimerait faire d'autres développements on est en train d'en discuter et quand tu parles de panneaux de couleurs c'est à dire que tu fais par exemple un mètre carré d'une même couleur oui c'est ça dans le terme de panneaux de couleurs c'est toute la lèse donc en général un mètre cinquante sur un mètre ou deux mètres et justement on voudrait lancer des métrages comme ça à la vente au détail pour les gens qui font de la couture qui cherchent peut-être deux mètres pour faire une robe donc là je suis en train de préparer sur une proposition de panneau de tissu comme ça
- Aurélia Wolff
tu verras dans les épisodes qui arrivent il y a quelqu'un qui lance une perche là dessus en disant il faudrait teindre au mètre plutôt que de teindre à la pièce donc bon bah top d'accord ce sera pas au mètre sur un rouleau mais juste au mètre sur un mètre,
- Whole
deux mètres,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
trois mètres on fera régulièrement c'est déjà un début même pour faire des prototypes pour les créateurs qui doivent faire des prototypes je vous invite à me rejoindre sur ma page instagram artecovert a-r-t-e-c-o-v-e-r-t pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast et de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix, c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
- Speaker #2
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