- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos pays. Alors c'est parti, on écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Marie-Angèle Bongard. plus connue sous le nom d'Alizarine Teinture. Bonjour Marie-Angèle.
- Marie Angèle Bongars Alizarine Teinture
Bonjour Pauline.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, je vais te demander de nous parler de ton parcours, de te présenter et nous expliquer un petit peu ton cheminement, s'il te plaît.
- Marie Angèle Bongars Alizarine Teinture
Bonjour à tous, donc mon parcours, je viens de, j'ai fait un BTS, pardon, en oblissement textile il y a 20 ans. Donc j'étais dans la partie chimie synthétique. Suite à ça, j'ai fait un diplôme supérieur en art appliqué en création textile. Et puis je suis partie au Bangladesh justement pour voir l'envers du décor, voir comment ça se passait. Ça m'a vite donné, on va dire, les valeurs que je voulais suivre et celles que je ne voulais pas suivre. Donc après j'ai continué dans la mode quand même avec Morgane de Toit qui fabriquait en Tunisie Donc là j'étais en rapport aussi avec les teinturiers tunisiens et la couleur Puis j'ai enchaîné avec 10 ans de chef de produit dans les montures de lunettes Parce que je voulais faire du made in France Donc là on fabriquait dans le Jura Et j'ai continué à travailler la couleur à travers les matières, les matériaux Le bois, la cétate, le tissu aussi J'ai continué mon parcours professionnel en intégrant un atelier de soie à Tours où on faisait du tissu d'ameublement, pour finir après deux ans, il y a deux ans justement, à vouloir créer ma structure qui s'appelle aujourd'hui Alizarine Peinture, dont j'ai fait pendant un an et demi, j'ai intégré une couveuse d'entreprise, et là je me suis lancée depuis le 1er mars.
- Alizarine
Ok, alors tu as déjà dit plein de choses hyper intéressantes et je sais qu'il y a des curieux et des curieuses au bout du casque. Du coup, j'aimerais bien que tu détailles un petit peu ton expérience au Bangladesh. Qu'est-ce que tu as vu, comme tu dis, qui t'a interpellé et qui t'a remis, on va dire, les idées ou les volontés en place ? Qu'est-ce qui a été le plus marquant pour toi ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors le plus marquant, on parle aujourd'hui de RSE, mais c'est vraiment le travail social. De voir des enfants travailler, même des femmes très jeunes. Et puis les conditions de travail justement qui ne sont pas du tout les mêmes que les nôtres. De voir aussi des tissus sécher en plein air et d'avoir des retards de livraison parce que c'est la mousson. Et que justement, quand on parle de rejet d'eau et d'ennaudissement textile aujourd'hui, qui est malheureusement la partie la plus polluante de la fabrication du textile, j'en ai vu le réel. et même la notion de test et de qualité parce que les Européens demandent des certifications et les certifications du Bangladesh ou de Chine ne sont pas du tout les mêmes que les certifications européennes. Donc c'était ce grand décalage entre eux pensant bien faire en contrôlant le pH de l'eau, en se disant que le pH était bon, donc finalement leur rejet était correct, mais ils ne contrôlaient que le pH, malgré les eaux qui rejetaient avec tout ce qu'il y avait dedans, dans les métaux d'eau et d'autres choses. Ça m'a plu.
- Alizarine
Je te pose cette question, ce n'est pas anodin, c'est parce qu'en fait, je ne sais pas si c'est de la non-connaissance ou le fait que les entreprises ne creusent pas ou préfèrent se dire que c'est fait ailleurs et on ne regarde pas vu que ce n'est pas chez nous. Mais en tout cas, c'est un sujet qui va être abordé. On va avoir notamment l'écrivaine Audrey Millier qui a écrit le livre noir de la mode. Je suis en train de terminer. Pour justement aborder ces sujets-là, parce qu'en fait, je pense qu'on n'est pas tous est tout au courant et que c'est important de bien en reparler. Donc c'est pour ça que je te posais cette petite question qui n'était pas anodine. et ensuite j'avais des questions parce que quand tu m'as parlé des lunettes je t'avoue que moi je n'ai aucune connaissance je porte des lunettes depuis que je suis toute petite mais je n'ai aucune connaissance de la matière que je mets sur mon nez tous les jours et je ne sais pas du coup la couleur, j'aimerais bien que tu m'expliques comment justement on impose de la couleur sur de la lunette quelles sont les matières utilisées et le truc le plus surprenant que tu as cité c'est du tissu dans les lunettes donc là j'aimerais vraiment que tu nous éclaires parce que je ne vois pas pour le coup merci
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors, moi, j'ai eu la chance d'intégrer une marque qui s'appelle Lafonte, je peux la citer, qui était, enfin, qui est encore spécialiste, on va dire, de la couleur dans les montures de lunettes, puisqu'elle avait été, à l'origine, Madame Lafonte était... La styliste textile, elle travaillait justement la matière et la couleur et c'est elle qui m'a embauchée il y a très longtemps. L'idée, c'est que justement, elle intégrait la couleur dans la stade de cellulose. Donc la stade de cellulose, c'est la version plastique des montures de lunettes qui est une matière cellulosique. C'est une matière aussi qui se teint puisqu'elle était la première à avoir trempé des lunettes en cristal dans un bain de teinture justement pour faire des lunettes colorées. Et après, justement, dans les années 80, elle avait mis des tissus de tartan, donc des motifs géométriques pour les montures enfants, pour faire insérer du tissu, en fait, entre deux plaques d'acétate, justement, pour faire des montures enfants. On a repris l'idée avec son fils 20 ans après. Et là, j'ai eu la chance, justement, de travailler avec Liberty, fabricant de textiles. un motif avec des matières très fines, des cotons justement très très fins pour pouvoir l'intégrer facilement dans l'acétate et de travailler justement avec les fabricants d'acétate de cellulose en Italie parce qu'on peut justement fabriquer l'acétate soit par couche, en faisant justement des strates et en mettant, on peut mettre du tissu dedans, on peut mettre des plaques de couleurs dedans et faire des superpositions et après quand on vient travailler la matière, on fait apparaître des couleurs. Donc c'était un travail justement de 3D de la couleur. et on peut aussi faire des blocs de matière où c'est plein de petits morceaux de matière justement qui s'imbriquent les uns dans les autres pour faire justement des écailles enfin ce que tu portes justement ouais je crois que j'ai sur le côté des petites écailles le côté marron, jaune lumineux et transparent de la matière est très intéressant justement à travailler puisque ça, on joue avec la lumière et on joue aussi avec le porté puisqu'en fait une lunette est vraiment essayée comme on essaye une chaussure on va dire et la couleur du visage et les traits du visage font qu'une lunette peut être complètement perçue différemment sur un visage ou sur un autre. Et donc c'est vrai que le travail de la matière, c'était le travail de la transparence, le travail de l'opacité, le travail des matériaux, donc la stade de cellulose, on avait travaillé sur du bois, sur des matières injectées, sur du métal aussi, et puis tout le rapport aussi aux allergies, puisque je travaillais aussi en amont sur le développement et après en aval sur la qualité et les premiers retours sur les allergies des gens qui ont fait des allergies au monde sur des lunettes et de comprendre pourquoi d'analyser aussi si c'était quelle couleur, quel matériau et en fait on s'est souvent rendu compte que c'était les crèmes que portaient les clients sur le visage qui avaient une interaction avec la matière et qui faisaient du coup un accord
- Alizarine
mais comme c'est des contacts au niveau des patins et au niveau des oreilles en fait les seuls endroits ça serait là au niveau le haut du nez c'est ça ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
à ce niveau là des fois ça devient catastrophique donc c'est pour ça que je me suis posé aussi la question du côté hypo-allergénique et même de qu'est-ce qu'il y avait dans les couleurs en fait et puis justement de fil en aiguille moi j'avais commencé à faire aussi un peu de petits de couleurs naturelles donc par rapport à tout le réseau que tu as découvert j'avais commencé justement avec Color ton monde à Sceaux, à faire une journée de formation, puis après je suis allée chez Michel Garcia, je suis retournée après chez Michel Garcia, et puis j'en ai rencontré d'autres aussi. Et c'est vrai que je voulais justement que la couleur parle d'elle-même. Alors c'est vrai que je voulais vaincre dans le textile, puisque c'était mon ADN, mais qu'elle soit aussi dans le design, on va dire, en général. Parce que justement, suite au travail sur la lunette, je me suis dit que ce serait intéressant de l'intégrer aussi dans d'autres matériaux, voire même des biomatériaux aujourd'hui. ou d'autres choses.
- Alizarine
Donc formée par Couleur de Plante, t'as dit ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Couleur Tommonde.
- Alizarine
J'avoue que les noms sont assez proches dans les assos, les noms, les formations. Donc Couleur Tommonde.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'était la Michèle Garcia. Michèle Garcia. J'ai aussi rencontré Magali Bontou à Dron. J'ai rencontré aussi Marie Longhi à Isina, avec laquelle j'ai aussi participé.
- Alizarine
Donc l'association ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
L'association. Et l'idée, c'est que quand j'ai commencé ma structure, j'ai fait un petit peu un tour de France de l'existant, des teinturiers et des teinturières, déjà pour me former, pour aussi les rencontrer, et savoir justement ce qu'il était possible de mettre en place, puisque moi je suis un petit peu tombée de ma chaise aussi, c'est que ça fait déjà 20 ans qu'il y a plein de choses qui existent. Greening existe depuis déjà un certain temps. Couleur de plantes, justement, le clitorcicole de Rochefort, puisque je viens de la Rochelle, existe aussi depuis 20 ans. On a déjà travaillé sur les plantes pectorales. Il y a déjà eu des efforts de faits dans l'industrie texie, mais malheureusement, à cette époque-là, il n'y avait soit pas les clients, soit le procès était abouti, mais trop cher. ça n'a pas du coup décollé et là je pense que depuis quelques années on va dire 3-4 ans il y a vraiment une volonté en tout cas il y a des gens qui se reposent la question à ce sujet là
- Alizarine
Tu as fait un tour de France pour rencontrer les acteurs, te former, etc. Et donc, ça a commencé comme ça, en fait, Alizarine Teinture. C'est d'abord une immersion dans ce monde-là, pour comprendre là où tu pouvais apporter, toi, ta pierre à l'édifice, on va dire. Et du coup, c'est créé depuis un an et demi.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Un an et demi parce que j'étais en couveuse d'entreprise.
- Alizarine
Couveuse, c'était ça.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Voilà, c'est une association qui permet justement de développer son activité et de voir si elle fonctionne. J'ai eu la chance de me dire que ça fonctionnait suffisamment pour gagner ma vie justement, donc de me lancer aujourd'hui, depuis le 1er mars. Donc ça, c'est très intéressant pour moi. Et c'est vrai que c'est un gros travail de réseau. En fait, je fais beaucoup de prospection, donc je rencontre les marques pour parler de la couleur naturelle, je rencontre les teinturiers pour parler de la couleur naturelle, puisqu'en fait, si on veut en produire, il faut savoir où le faire. et puis moi je pratique aussi mais je vais aussi dans les écoles un petit peu pour aussi dire et diffuser la bonne parole aux étudiants qui sont les futurs fabricants de demain. Je travaille aussi sur la professionnalisation sur le côté Made in France puisqu'en fait à force de faire ce réseau j'intègre aussi les réseaux comme Fashion Green Hub qui sont aujourd'hui à Roubaix ou à Lyon qui veulent aussi travailler sur le Grand Ouest j'intègre aussi ma région Nouvelle-Aquitaine qui veut travailler aussi sur l'environnement et l'écologie donc avoir un regard textile aussi différent des autres régions qui sont créées en moteur aujourd'hui, comme Troyes, Lyon ou Roubaix, qui sont aujourd'hui des plateformes textiles très vives. Et donc, de voir aussi, moi, à mon échelle, comment je peux aussi intégrer les colorants naturels. Donc, pas forcément que dans le textile, ça peut être aussi dans les biomatériaux, ça pouvait être aussi dans les lunettes, puisqu'on a aussi essayé, et dans d'autres secteurs.
- Alizarine
Et donc du coup, toi, tu es basée, ta structure qui vient d'être créée, elle est basée ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
À La Rochelle.
- Alizarine
À La Rochelle, ok. Et donc ton activité, c'est ce que j'essayais de te demander, tu es consultante en couleurs végétales, on va dire.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, alors en fait, je suis teinturière dans un premier temps, puisque je pratique moi-même la teinture. Sauf que je voulais trouver des recettes de teinture pour les semi, enfin les artisans de grande échelle ou les semi-industriels, voire même là de grande industrie. Au début, je pensais qu'on avait des solutions concrètes, c'est-à-dire qu'avec toutes les formations et les stages qu'on a faits, on comprend que la couleur peut être vive, qu'elle tient, qu'il n'y a pas de soucis. Sauf qu'en fait, quand on passe à la passe industrielle, c'est-à-dire que sur des échantillons de 10 grammes, ça marche très bien. Sur 1 kg, déjà, ça marche bien, mais il y a déjà des fois des choses qui ne vont plus. Et sur 20 kg, ça change encore complètement les critères. Finalement, aujourd'hui, je suis spécialisée, enfin je dis consultante, parce que je suis vraiment spécialisée en R&D. je propose un service de recherche de recettes et pas de solution finale on a plein de surprises tout le temps et que justement même si on a un savoir-faire dans les livres et dans les formations qu'on apprend aujourd'hui on n'a pas encore trouvé la recette miracle que chaque matière est différente que chaque matière étant préparée différemment que ça soit la laine on prend très bien la couleur justement la soie les matières naturelles donc on part après du coton du lin, du chanvre et puis il y a aussi des matières synthétiques alors on a tendance à dire couleur naturelle, matière naturelle ce qui est logique puisqu'à la base au 15ème siècle c'était quand même ça et puis les matières de l'époque c'était les matières naturelles aussi mais en fait on se rend compte que ça peut teindre aussi quelques matières synthétiques comme le polyamide ça peut teindre aussi des mélanges ça peut teindre des matières recyclées finalement ça peut teindre d'autres matériaux alors soit on teint, soit on utilise des pigments comme disait Génie, il y a les colorants qui teignent et les pigments aussi qu'on peut utiliser en impression ou qu'on peut mélanger à d'autres matières.
- Alizarine
Donc là, tu ouvres une belle porte parce que depuis le début, donc là, on est à peu près une vingtaine d'épisodes enregistrés. C'est vrai qu'on est resté sur le fait que, comme tu le disais, on restait sur le fait couleur naturelle, fibre naturelle, malgré le fait que dans les livres, on commence, enfin moi, j'ai commencé à voir que voilà, ça pouvait s'étendre plus et c'est bien que tu mettes, voilà, un pied dans la porte, qu'on ouvre cette porte sur, ben en fait, ça peut teindre d'autres choses et en fait, c'est infini cette couleur, elle peut s'appliquer, mais bien sûr, comme tu dis, il y a tout un travail de... recherche et de compréhension et des procédés et des matériaux utilisés, etc. Donc, je suis ravie que tu ouvres cette porte.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Un message qu'on veut faire passer aussi, parce qu'aujourd'hui, souvent, c'est le prix, la coloration naturelle qui rebute aussi les industriels ou même les gens dans la mode. parce que finalement aujourd'hui une couleur synthétique c'est une molécule de la pétrochimie et ça coûte vraiment rien alors qu'une couleur de plante c'est un agriculteur c'est une valorisation d'un terroir c'est une récolte donc c'est saisonnier c'est comme un vin c'est justement un terroir un cépage des années qui sont différentes les unes des autres c'est à sortir les extraits tous les ans pour avoir plus ou moins la même couleur justement en constance et puis c'est des acteurs humains et c'est vrai que c'est de l'humain et c'est pas de la chimie
- Alizarine
synthétique pardon parce que la couleur naturelle pour moi ça reste de la chimie on voit bien dans ton travail le mot consultante en fait il faudrait l'étendre teinturière, consultante et on va dire chercheuse de procédés et d'applications. Bon, il faudra trouver un nom, mais là. Du coup, ça consiste vraiment, comme tu disais, à aller frapper à la porte des marques. Est-ce que dans ton tour, donc tu as fait plus d'un an et demi de tour de France, on va l'appeler comme ça, quel retour, quelle analyse, toi, tu fais ? tu as parlé un petit peu d'une montée de la demande on va dire ou en tout cas de la connaissance de la couleur végétale et des pratiques de teinture naturelle ça c'est intéressant est-ce que tu as d'autres analyses que tu peux nous partager de ce que tu as perçu toi
- ArtEcoVert Pauline Leroux
en défrichant le sujet comme ça en un an et demi moi je trouve qu'il y a une vraie volonté aussi bien de jeunes expériences justement de cultivation de plantes parce qu'il y a justement déjà des grands acteurs mais il y a aussi des jeunes qui se font qui veulent de cultiver des plantes à plus petite échelle et de façon régionale. Il y a une revalisation de la Oued, par exemple, dans le Nord. Je suis en contact aussi avec l'Université de Béthune. Il y a l'ENSEP à Roubaix aussi, qui est très acteur. Et c'est vrai qu'il y a un vrai dynamisme aujourd'hui, dans le sens qu'aujourd'hui, justement, j'ai même eu l'occasion d'intervenir en table ronde la semaine dernière, puisqu'il y a vraiment une volonté d'avoir un autre regard sur la teinture aujourd'hui. On sait que c'est quelque chose qui pollue. Et les gens veulent prendre... donner du sens et se poser les bonnes questions par rapport à ça. Et le souci aujourd'hui, c'est justement de retrouver tous les acteurs qui sont présents, parce que souvent ils sont méconnus, de savoir où en est chacun, parce que je pense qu'il y a des choses qui sont faites et d'autres qui sont même encore plus avancées, mais on ne le sait pas, parce que c'est soit secret, soit en cours, parce qu'il y a aussi le côté on va être les premiers à l'avoir fait et sorti, et que du coup, ce n'est pas encore déjoué. moi-même je travaille des fois avec des contrats de confidentialité sur certains projets parce que il y a des choses qui se font mais on n'a pas encore le droit d'en parler et l'idée c'est justement je pense qu'il y a une vraie prise de conscience de chacun sur la consommation d'énergie sur l'empreinte carbone puisque aujourd'hui l'idée des plans de panctorial c'est qu'on sait exactement où c'est fait et comment et il y a vraiment des vraies valeurs je trouve, et ça je trouve que c'est super important parce qu'il y a plein de teinturières aujourd'hui qui ont envie justement de passer le cap de plus que du beau et du travail des plantes, de la récolte du côté artistique, il y a vraiment une volonté que demain justement elles vont teindre des vêtements, c'est pas juste un accessoire, c'est pas juste un coussin, même s'il y a aussi de très belles choses en ameublement mais c'est aussi de se dire on porte quelque chose au quotidien c'est sur notre peau Qu'est-ce que ça peut faire ? Comme les gens commencent à prendre conscience de tout ça au niveau grand public, le public est curieux. les gens viennent dans les ateliers de teinture il y a quand même énormément de teinturières qui font des ateliers de teinture au grand public et il y a quand même de plus en plus de personnes qui s'y intéressent qui ont déjà fait une fois, deux fois qui justement recherchent en fait cette démarche je pense qu'il y a vraiment aujourd'hui une dynamique positive après il ne faut pas faire du greenwashing parce que c'est facile aussi mais justement c'est ça l'ambiguïté et je pense qu'il y a aussi un constat de se dire que il y a 150 ans, la pétrochimie a mis de côté le naturel mais un peu trop radicalement. Nous, maintenant, avec le naturel, il ne faut pas qu'on fasse comme eux, il faut qu'on s'intègre. On voit aussi ce qu'ils font parce que les peinturiers se remettent en question. Ils ont déjà travaillé sur des process plus vertueux en utilisant déjà des biomatières ou des bioproduits ou du moins des produits qui sont déjà moins polluants. Et moi, aujourd'hui, je suis plus dans une notion d'hybridation, d'en mettre le colorant naturel dans leurs recettes ou de voir comment, en fait, Vu qu'on part de la couleur et qu'elle a un coût, on va déconstruire la recette de base pour justement la rendre plus vertueuse et en tout cas de meilleure qualité que ce qu'ils avaient au préalable. Et c'est vrai que parce qu'on part de la couleur au début, aujourd'hui au textile souvent on met la couleur à la fin. d'une fabrication de mode là ça veut dire parler dans le développement rien que déjà pour les stylistes et même pour la partie marketing c'est réfléchir autrement en fait c'est parler du vêtement en commençant par la couleur voire même le motif si on peut parler dès le départ donc c'est vraiment une nouvelle démarche en fait de fabriquer un vêtement en sens inverse
- Alizarine
Et tu parles de recettes hybrides. En fait, toi, ton objectif, c'est de proposer des pistes d'amélioration pour être plus vertueux en termes d'impact, on va dire, de pollution, etc. Donc, tu pourrais combiner, c'est envisageable pour toi de combiner des colorants de synthèse avec des colorants naturels pour réduire ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, alors, ce n'est pas combiner les colorants, c'est que combiner les préparations de matière. D'accord. Ce que Michel Gersen nous dira toujours, c'est que pour que la matière soit bien teinte, il faut bien la préparer en amont, notamment même avec le coton, avec l'engalage, après le mordantage et la teinture. Et finalement, pour les fibres cellulosiques, il faut justement penser à une bonne préparation. Et ce qu'il fait aussi après la liaison chimique avec le colorant, c'est d'avoir le bon mordant. et donc savoir aussi si on prend un mordant naturel un mordant chimique comment ça se passe et finalement quand je parle de solution hybride c'est que un industriel va peut-être faire un blanchiment bio et pas forcément un engalage mais après il va peut-être quand même faire un engalage ou il va faire une préparation qui va faire quelque chose de similaire et l'idée c'est que finalement petit à petit il va venir à des recettes semi-artisanales qui sont semi-industrielles mais c'est plus dire que les recettes aussi qu'on apprend en atelier ou que moi je suis à la lettre pour moi parce que je pense que c'est quand même on a des références et qu'elles fonctionnent parfois on a besoin justement de suivant les matières ou même quand on est dans les biomatériaux où là il n'y a plus de mordant c'est de se dire comment on les inclut et finalement là c'est sur des recettes complètement différentes et c'est des choses que seuls les industriels aujourd'hui ont le savoir-faire en fait donc c'est de comprendre leur savoir-faire et de mixer avec le Nord
- Alizarine
d'accord je comprends mieux du coup aussi pour préciser on va également recevoir des teinturiers de teinture synthétique pour comprendre, c'est ce que je te disais quand on était à deux avant pour comprendre aussi leurs problématiques et les avantages et les inconvénients et aussi tout le chemin qu'ils sont en train de faire parce qu'il ne faut pas croire que tout est noir il ne faut pas croire qu'il n'y a rien qui avance, au contraire et en fait c'est bien aussi de dire que de leur côté également ils avancent à grands pas et on a aussi des témoignages qui vont arriver sur les après qui sont, donc on parle beaucoup de la teinture parce que c'est là où on met la couleur mais il y a tous les après et apparemment là également c'était pas terrible en termes de pollution et ils sont en train de je vois ta tête, les gens ne le voient pas mais ils sont en train de faire des progrès est-ce que là-dessus tu as des notions d'après qui soient plutôt en train de s'améliorer est-ce que tu as des choses à nous dire là-dessus ou
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, alors, les teinturiers avec qui je travaille vont me dire Ah, mais t'as déjà dit nos secrets ! Je ne vais pas les citer et on ne dira rien sur la marque du produit. Mais justement, on parle d'adoucissants sur les après. Mais aujourd'hui, il y a déjà des adoucissants qui sont plus écologiques ou même bio. Ils sont déjà issus des cires végétales ou des choses comme ça. Et en fait, ils ont déjà sur les... les après justement ils ont déjà accès en fait à des propositions plus écologiques et même plus naturelles et c'est pareil c'est si client leur demande parce que forcément c'est forcément un adoucissant ou un après qui est plus coûteux et même si eux on pourrait avoir la volonté de faire à la fin le client il veut une recette qui leur coûte pas cher et donc le souci c'est le prix et donc en fait il faut vraiment expliquer tout le prix et finalement d'être transparent et quand je parlais d'hybridation et même de solutions plus vertueuses c'est d'être plus transparent aussi dans la communication et donc de ne plus faire du greenwashing mais si on explique qu'on fait quelque chose de mieux et pourquoi et comment finalement c'est pas du greenwashing c'est juste montrer une amélioration et finalement on est quand même dans la vraie réalité de se dire il y a moins de produits final de rejeter dans les eaux puisque c'est ça aussi le plus important c'est de se dire qu'aujourd'hui parce que j'ai travaillé un peu ces chiffres là en teinture synthétique je crois qu'il y a 15% des colorants qui ne sont pas fixés sur le tissu qui vont directement dans les eaux usées 15% c'est énorme, si on fait la même chose avec un colorant naturel du fait qu'il soit naturel, la répercussion et l'impact écologique environnemental dans l'eau est beaucoup plus faible donc déjà rien qui est beaucoup plus réduit donc c'est ça qui est intéressant aussi c'est de connaître aussi l'existant de ne pas non plus crier arrow sur synthétique parce que il existe aujourd'hui et on en porte tous à ce moment là on aurait pu acheter de bêtements colorés en synthétique les extrêmes ne sont jamais bons pour moi je pense que c'est pas l'option il faut vraiment travailler ensemble pour que justement on avance et que des choses concrètes se fassent sinon on n'y arrivera pas
- Alizarine
Pour le moment, je trouve que le chemin des invités, c'est vraiment de dire qu'il faut faire ça avec bonne intelligence, sans radicalité. Et donc, ton témoignage appuie là-dessus. J'aimerais aussi qu'on aborde, donc tu en as déjà largement parlé, mais si tu as encore des choses à nous dire sur les partenaires, que tu travailles avec des labos, tes fournisseurs, vers qui tu tournes, comment tu fonctionnes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors, moi c'est avec Géographie de Monde étant à La Rochelle, j'ai la chance d'avoir à Rochefort le critorticole qui a travaillé depuis 20 ans sur les plantes tinctoriales. Donc je travaille en partie avec Couleurs de Plantes. Ils ont aussi un labo auquel j'ai la chance d'avoir aussi accès. Donc je peux valoriser aussi les recettes que je fais d'abord chez moi, puis après les faire en labo, puis après aller en labo teinturier. Ils ont une grande palette et aussi des plantes régionales, donc c'est assez intéressant pour ça. Greening est un complément aussi puisqu'il n'a pas les mêmes produits donc c'est intéressant d'avoir justement cet acteur je recherchais tout à l'heure, il y a Erubescence aussi qui travaille sur la garance dans le sud de la France On va justement sur un extrait de Garance très pur, et c'est une toute petite structure. Et en fait, voilà, après... ça c'est par rapport aux fournisseurs moi j'aime bien aussi dans mes ateliers me fournir auprès des amap parce que avoir des plantes panctoriales pour les étudiants et même pour montrer d'où vient la couleur c'est important aussi de montrer ce qu'est la plante à la base et donc c'est vrai que je travaille aussi avec les amap pour avoir ma matière première on va les citer puisqu'il n'y en a que deux il y a l'amap tanctilis et il y a l'amap panctorial des cévennes voilà et donc on a cherché mais apparemment il n'y en a que deux pour l'instant en France et après j'ai été contactée moi par des jeunes agricultrices aussi mais qui justement leurs productions ne sont pas encore en cours parce qu'il faut quand même un an de récolte minimum voire pour la garance trois ans pour les racines donc après voilà il faut suivre les cycles de vie donc ça c'est pour les matières principales après en formation forcément Michel Garcia étant le grand référent j'ai parlé de Magali Bontou avec l'herbier à couleur il y a aussi un autre récré donc je parlais de Marie Longhi à Essina donc à Pau, Couleur ton monde à Sceaux enfin il y a déjà pas mal de gens en fait aujourd'hui qui font des formations et qui sont très riches il y a l'ENAMAC aussi maintenant qui est très important je regardais même encore hier ils ont une formation qui est très riche et puis après c'est aussi l'université de Béthune dans le nord justement eux qui valorisent la biomasse en fait là c'est la pure d'oignon puisqu'aujourd'hui on sait très bien que la pure d'oignon teint très bien et là ils veulent justement faire un extrait pour qu'on puisse aussi l'industrialiser ils remettent aussi pour le bleu il y a le bleu d'Amiens et c'est vrai qu'il y a aussi la filière du bleu qui est en train d'être reprise aussi bien dans la région donc c'est de la Somme, je sais qu'en Normandie il se passe quelque chose il y a le bleu de l'exsourd dans le sud il y a le pastel forcément et même en Occitanie il y a énormément de choses qui se passent et c'est vrai qu'il y a une vraie dynamique aujourd'hui je trouve au niveau des couleurs françaises parce qu'il y a toute la diversité avec le réseda, la garance justement le bleu et finalement on a les trois couleurs primaires parce que principales avec lesquelles après on peut tout faire et puis après il y a toutes les plantes qu'on peut glaner, récolter puisque comme l'a très bien souligné justement Grimling dans le reportage que tu as fait à la base ce sont des plantes sauvages et il y a énormément de plantes justement qu'on peut trouver pour aujourd'hui t'as parlé des matières premières,
- Alizarine
tes partenaires t'as parlé des formations est-ce que tu vois d'autres personnes ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
oui alors moi je voulais parler aussi des matières premières parce que il y a on parle alors la laine en fait ma spécialité c'est justement les cellulosiques puisque les vêtements sont faits en fait les trois quarts de nos vêtements je dirais 80% c'est soit du synthétique soit après c'est le coton qui vient en numéro 1 et la laine, la soie et le lin et le chanvre arrivent après aujourd'hui le coton made in France il n'y en a pas beaucoup il y a la société Jean Phil mais c'est plus pour encore à très petite échelle le lin et le chanvre sont vraiment en train d'être acteurs aujourd'hui il y a énormément de choses qui se font et moi enfin même en Nouvelle-Aquitaine en fait il y a déjà pas mal d'acteurs qui sont sur le développement aussi en Normandie et dans le Nord avec le lin et puis la laine qui est très travaillée en Occitanie donc là je repense encore à à Isina, mais c'est vrai que il y a même des acteurs, des teinturiers comme Ploy en aubissement qui teignent déjà des balles de laine à échelle industrielle. Donc ça, c'est super chouette parce qu'ils ont même deux stations d'épuration, une pour la station d'épuration synthétique et une pour la station d'épuration naturelle. Et puis, ils teignent justement en grande quantité de la laine. À Lyon, il y a Fibre Bio qui fait de la soie. Et je voulais reparler de la soie aussi puisque justement, moi, on va m'atelier de soirée à Tours juste avant de faire le tour. mon lancement, je dirais, de projet. La soie aussi est une matière protéinique comme la laine, et ce sont des matières qui prennent vraiment bien la couleur naturelle. Et donc aujourd'hui, il y a vraiment des acteurs qui reviennent sur la soie.
- Alizarine
On va avoir donc des acteurs sur la laine, on va avoir des acteurs sur le lin, sur le chanvre. La soie, je t'avoue que je suis un petit peu en galère. Est-ce que tu as des noms d'entreprises qui sont acteurs sur la soie ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors en soyeux en fait, donc il y en a encore trois en France, donc il y aurait Maison Jean-Rose dans laquelle justement j'ai travaillé, qu'il y a à Tours, donc c'est pas très loin du coup. Mais après à Lyon c'est Tassinari et Châtel et la Maison Trel en fait qui sont deux soyeux, pour venir leur soie d'Italie ou... du Brésil. Mais en tout cas, il y a vraiment encore des fabriquants de soie. Et il y a une autre petite structure qui s'appelle Au Vert à Soie aussi, au sud de Paris, qui travaille aussi, qui en tout cas intègre cette matière. Enfin, travaille le fil et fournissant de fil, de soie. Il y a aussi Cérissine, qui travaille justement le vert à soie différemment, mais qui, elle, fait du... du marketing enfin du marketing mais qui propose justement d'autres aspects avec le verre à soie au lieu qu'il fasse un fil elle fait une nappe de soie en fait et donc c'est intéressant parce qu'elle le travaille comme un papier d'accord c'est vrai qu'au niveau des matières et des matériaux après il y a plein de choses et il y a Origine Tissage aussi qui elle fait du tissage à la demande
- Alizarine
dans le sens qu'elle fait des précommandes de tissage en mélangeant justement des fibres françaises nobles, aussi bien le lin le chanvre et des matières premières d'assez grande qualité
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Top, j'aurais dû dire aux auditeurs de prendre un calepin pour eux je vais avoir du boulot pour le descriptif de l'épisode ok, c'est bien, ça nous fait un sacré tour de réseau quel est selon toi le plus grand frein pour un retour à la couleur naturelle à plus grande échelle.
- Alizarine
En fait, c'est de se dire que une couleur naturelle, déjà, elle est chère. Déjà, il y a le prix qui peut freiner. Il y a toujours cette notion de vous travaillez des terres agricoles alors que ce seraient des terres alimentaires. Je pense que c'est aussi un autre sujet parce que finalement, quand les plantes tectoriales sont très... Justement, en même temps, quantité de colorants, il n'y a pas besoin d'en planter beaucoup pour que ça fonctionne. Donc déjà c'est bien, puis ça valorise aussi l'agriculteur de planter des plantes bactérielles. après c'est aussi les solidités c'est à dire qu'aujourd'hui le problème c'est qu'on compare toujours malheureusement un colorant synthétique avec le colorant naturel il sera toujours comparé et on a réussi aujourd'hui en synthétique à avoir des super cahiers des charges que l'industrie justement demande des échelles de couleurs à être à 8 des échelles de lumière pareil à être à 8 et en fait c'est pas possible en naturel en fait et tu n'entends pas être à 8 à 8 pardon c'est à dire qu'il y a des échelles de test qui soient de 0 à 5 et l'échelle lumière est à 0 à 8 et en fait il faut avoir 8 pour être super bon tenu à la lumière et souvent malheureusement les colorants naturels ils sont plutôt à 3-4 suivant comment ils sont faits enfin je parle de l'industrie parce que quand on fait l'artiste final ça tient très bien il y a des choses qui tiennent très très bien l'indigo tient très bien la garance tient très bien le Reseda aussi après c'est plus que moi dans ce que j'ai fait aujourd'hui malheureusement la solidité lumière c'est souvent un défaut un défrain d'accord mais après dans les lingeries ça marche en fait ça dépend aussi de là où on place le produit et puis ça dépend de comment on place aussi la matière et finalement avec chaque matière il y a une réaction différente donc en fait on peut pas faire de généralité là où on a tendance à en faire ou à dire que ça ne tient pas ou à dire que les couleurs ne sont pas vives alors qu'en fait on peut avoir sur des matières des très très belles couleurs très vives et qui tiennent vraiment donc en fait c'est là où je pense que le frein c'est la mauvaise presse aussi qu'on donne à la couleur naturelle parce que le côté aussi artisanal même s'il est très beau et très artistique a malheureusement aussi son défaut aussi quelque part c'est que souvent on se dit bah oui ça tient une fois et puis dès qu'on va le laver ça va se déteindre alors qu'en fait si pareil la liaison chimique elle est bien faite dès le départ ça ne déteint pas, ça tient même en lavage en fait
- ArtEcoVert Pauline Leroux
c'est vraiment l'objectif même de ce podcast c'est à chaque fois de rappuyer et de lever toutes ces étiquettes qui sont collées à la teinture végétale et je pense que c'est ça notre plus
- Alizarine
gros frein et notre pire ennemi quelque part c'est de finalement revaloriser la couleur végétale à sa juste valeur et quand je parle de couleur c'est justement en sens large, pas forcément la teinture mais dans d'autres milieux c'est de dire que justement il y a vraiment des choses qui sont bien teints et colorés ou peints ou imprimés et qui tiennent très bien et justement les exemples que tu as montrés avec l'impression textile avec Dominique Cardon mais avec Saint-Rinosier et son biome Clément Bautier qui ont fait des super beaux imprimés pour le cinéma et ça c'est génial et je pense qu'au contraire il faut vraiment montrer les exemples qui fonctionnent aujourd'hui et je pense que c'est un peu portant de dire qu'il y en a et qu'il y en a de plus en plus et que voilà je pense que c'est ça aujourd'hui c'est de vraiment revaloriser et de redonner ce sens là à la couleur naturelle aujourd'hui maintenant on va passer à des petites questions un peu tac au tac rapide d'inspiration même si tu en as déjà donné plein alors
- ArtEcoVert Pauline Leroux
quelles sont pour toi si tu devais me citer trois personnes inspirantes tu me dirais qui ?
- Alizarine
bon alors le premier ça a été Michel Garcia je l'ai cru comprendre avec son jardin et tout ce qu'il a fait la deuxième personne c'est Dominique Cardon parce qu'aujourd'hui ses livres sont vraiment des référents et après je dirais presque la jeune génération parce qu'en fait on a tendance à parler de nos maîtres mais moi ça a été une super rencontre et donc c'est Marie Longui parce que c'est vraiment quelqu'un avec qui qui est ouvert d'esprit qui a envie que ça bouge différemment et qui se donne les moyens de faire plein de choses et je trouve ça génial enfin voilà donc je pense que Marie Longui de l'association Isina aime voilà pour qui ouvre le sujet et qui travaille aussi avec justement
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Color ton monde à seau qui est déjà en lien aussi avec plein de gens qui fédère aujourd'hui pour toi autour de la teinture végétale et est-ce que c'est suffisant ?
- Alizarine
les les fabricants quelque part fédèrent les fabricants de pigments, pardon, les colorants, dans le sens que justement, si on ne les avait pas, on ne pourrait pas faire aujourd'hui de la couleur. Tous les acteurs, en fait, se fédèrent, mais justement, on n'est pas assez fédérés. C'est-à-dire qu'on est tous éparpillés. On en a parlé un peu en amont, mais moi, ce que j'aimerais justement, c'est qu'un jour, on ait peut-être une fédération nationale de la teinture naturelle, ou une association, ou une... On va dire comme avant, on va dire une... une guilde voilà des teintures naturelles mais c'est vrai que même au niveau des formations on n'a pas suffisamment de formations reconnues presque il faudrait aller déjà là dedans le label il y en a plein qui voudraient mais il y a déjà plein de labels donc des fois je me dis un label supplémentaire c'est pas forcément ce qu'il y a de mieux parce que c'est encore perdre le consommateur mais par contre ouais avoir vraiment une
- ArtEcoVert Pauline Leroux
se dire qu'on aurait la Fédération Française de la Tarture Naturelle ça j'aimerais bien qu'elle existe bientôt écoute à suivre ce sujet qui nous passionne tous les deux si tu étais une plante colorante laquelle serais-tu ? et pourquoi ?
- Alizarine
la garance parce qu'il y a l'isarine teinture l'isarine en fait c'est la molécule colorante de la garance et c'est ce fameux rouge qui est en plus une couleur qu'on peut dire française qui a énormément de force et qu'on n'arrive pas forcément toujours à avoir parce qu'elle est très capricieuse et en même temps parce que la garance justement elle est composée de plein de couleurs, plus de 19 principes colorants donc on peut avoir des roses, des rouges suivant les matières, ça change à chaque fois et je pense que c'est une racine aussi et c'est quelque chose de très fort, moi je viens d'un milieu viticole et se dire que je viens de la terre, c'est le fait que la racine prenne ses forces aussi, la couleur prend ses forces dans la racine, c'est différent, c'est pas une plante mais voilà je trouve que c'est vraiment une plante forte on va dire,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
la galance Ta fibre de prédilection, vu que tu es teinturière également
- Alizarine
Alors, je me suis orientée sur les cellulosiques parce que c'était plus compliqué, enfin à mon goût. Mais pour me rassurer, j'aime bien de temps en temps justement sortir un bon morceau de laine et avoir une laine ou même un travail sur le chambre et le lin qui sont vraiment aujourd'hui, moi je trouve, les matières à venir aussi dans le terme environnement écologique. Et je pense qu'il faut vraiment valoriser ces matières-là, le lin et le chambre.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Est-ce que tu pourrais nous recommander trois livres que tu nous proposerais ?
- Alizarine
Alors, je vais me regarder à la bibliothèque. Il y a forcément les 157 couleurs de... Paul Goutte de Dominique Cardon et son dernier bouquin il y a peinture nature aussi Babs Berla Bellham pardon parce qu'il y a aussi pas mal de choses qui se passent en Europe les anglais sont très forts aussi aujourd'hui et dans le nord je parle du Danemark et en Norvège aussi il y a pas mal d'acteurs de la peinture naturelle enfin voilà, c'est pas forcément que des auteurs français ou francophones mais quand celui qui m'a servi le plus c'est le petit livre de
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Marie Marquet le petit livre je l'ai là guide des teintures naturelles plantes à fleurs,
- Alizarine
Marie Marquet celui-ci qui est en fait pour une découverte et même pour justement commencer, essayer c'est très complet, ça parle du pH ça parle de choses qu'elle mordant devrait utiliser et ça parle de plantes aussi bien connues que méconnues et je trouve qu'il est très très complet. C'est vraiment le petit guide à avoir dans sa poche tout en se disant.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Dernière question, à qui aimerais-tu passer le micro ? Donc le but du podcast, je le rappelle, c'est qu'on parle de la couleur végétale, de la graine à la couleur finale. et on a commencé avec Michel Garcia il a parlé de plusieurs personnes à qui il voulait passer le relais et en fait ça ne fait que ça de se passer le relais pour le podcast donc quelles seraient toi tes trois personnes ?
- Alizarine
j'ai droit à quatre fois tu peux en dire plus en fait je pense que dans les acteurs dans les marques aussi aujourd'hui qui sont actrices de la couleur naturelle il y a une jeune marque qui s'appelle Néprin ils sont deux teinturières justement dans je crois qu'elles sont dans le Berry il y a Amateurise avec la marque Fraîche aussi qui fait un travail de kit et qui fait un gros travail de com sur la teinture naturelle qui est super intéressant aussi. Donc ça pour moi c'est aussi des jeunes marques et des jeunes aussi, c'est intéressant. je dirais dans les mentors qui ont été aussi élèves de Michel Gersen et qui continuent aussi à se former et à former, je parlais tout à l'heure Magali Bontou avec l'herbie à couleur et aussi Miro Boland qui fait de la laine en Belgique et puis j'ai pas le droit à plus si tu peux vas-y après on en a déjà parlé mais il y a déjà Marie après je pense que moi je suis à La Rochelle depuis un an et demi On était deux sur le réseau de la teinture naturelle et j'aimerais justement parler de Mikita qui sont deux teinturières qui sont à La Rochelle aujourd'hui qui sont un binôme de teinturières qui veulent aussi valoriser la teinture et la technique, la technique du chibori, la technique du motif, justement, et puis qui ont une volonté de faire. Et je trouve qu'il faudrait presque t'interviewer toutes les teinturières de France. Mais voilà, nous, on a commencé justement à se dire qu'il fallait qu'on fasse un petit peu de réseau. plus on parle avec des teinturières autour de nous des fois on arrive à s'assembler de temps en temps mais c'est hyper intéressant et donc voilà c'est pas forcément voir ça comme des concurrentes, au contraire on est toutes des alliés de la couleur et au contraire on a toutes à apporter quelque chose de bien dans la couleur
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Artecovert A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast et de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix, c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale
- Alizarine
Merci.