- ArtEcoVert Pauline Leroux
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Justine Gintz. Bonjour Justine.
- Justine Gintz
Bonjour.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Est-ce que tu peux nous présenter ton parcours et comment tu en es arrivée à la teinture végétale ?
- Justine Gintz
Ah oui, donc moi j'ai commencé par faire mes études dans la mode, donc je viens de la mode et du textile. Donc j'ai fait l'école, l'ESIV, qui est l'école supérieure des industries du vêtement. Aujourd'hui c'est la fabrique, qui propose une formation, un côté très technique. Par exemple, j'avais 8 heures d'atelier de couture par semaine, on fonctionnait en mini-entreprise, donc avec le développement de collections. beaucoup de cours sur la technologie des matériaux, donc vraiment pour qu'on sache comment sont faits les tissus, comment ils sont composés, comment les entretenir. Il y a aussi tout le côté ennoblissement, donc teinture aussi. Et la deuxième année qui est un petit peu plus, disons, manageriale, donc avec tout le côté négo et communication. Ensuite, j'ai continué dans ce domaine et j'ai travaillé chez Eres. Eres, c'est une marque de lingerie et de maillots de bain de luxe qui appartient au groupe Chanel. J'étais dans le studio, j'ai beaucoup travaillé sur le développement des matières et des couleurs. travail que je faisais en parallèle de coordination de collection, donc gérer vraiment tous les corps de métier sur le développement des collections. Donc ça m'a à la fois vraiment fait travailler mon œil sur la couleur. sur les matières. Donc, j'ai vraiment développé une affinité avec matière et couleur, donc passer des heures dans ce qu'on appelle une boîte à lumière. Donc, ça permet de juger les échantillons de couleurs, savoir si on atteint la couleur qu'on désirait. Donc, on était très, comment dire, précises, dans le sens où, parfois, on faisait rajouter un tout petit peu de jaune, un tout petit peu de vert dans la couleur. Mais ça m'a vraiment appris beaucoup de choses sur la couleur. Et ensuite, j'ai eu une expérience d'un an et demi à New York, où j'ai travaillé pour un designer de mode dans l'habillement, qui s'appelle Samuel Snyder. Ce designer développait ses collections et les teignait en colorant naturel, en collaboration avec un atelier de teinture à Brooklyn. Donc c'est mes premiers pas dans la teinture naturelle. Moi je ne faisais pas de teinture naturelle, mais je collaborais avec la teinturière pour gérer sa production, l'aider dans les plannings, les prix. Donc voilà, ça m'a aussi... apporter des éléments sur, par exemple, les contraintes d'une teinturière en teinture naturelle, mais aussi le temps de teinture. Donc là-dessus, c'était aussi très enrichissant. J'ai commencé par l'inverse, pas par la pratique, mais par la théorie, on va dire. Et donc en rentrant en France, c'était en plein Covid, donc j'ai décidé de prendre mon temps pour retrouver du travail et donc j'ai décidé surtout de me former à l'attention naturelle, de façon pratique, sans trop savoir ce que j'allais en faire. Donc j'ai commencé par faire une semaine d'initiation chez Couleurs Garance. avec l'ISCAMOIN. C'est un super endroit. Il y a aussi un jardin panctorial. Ça permet aussi de découvrir les plantes. Après cette formation, j'ai fait un stage avec Charlotte qui a l'atelier Solveig à Paris. Et donc pendant deux mois on a travaillé sur un projet de teinture. pour du linge de maison. Et donc, faire trois couleurs, je l'ai aidée là-dessus. Et c'était aussi super enrichissant parce que c'était de la production, en fait. Et c'est là où j'ai commencé à me dire peut-être qu'il y a un truc à faire dans la teinte naturelle, en production, en collaboration avec d'autres marques. Et donc, ensuite, j'ai rencontré Aurélia Wolf. avec qui j'ai discuté là je ne savais toujours pas vraiment ce que j'allais faire avec la teinture naturelle mais je sentais que ça m'intéressait et puis j'avais vraiment envie de rester dans le textile et la mode aussi mais avoir un côté beaucoup plus beaucoup plus écologie respectueux de l'environnement et de l'être humain donc j'ai discuté avec Aurélia qui m'a dit moi si j'étais toi je ferais de la teinture de la façon Et là, je me suis dit, bon, c'est une bonne idée parce que ça rassemble à la fois ce que j'aime, donc la teinture, le développement des couleurs, la collaboration avec des marques et aussi tout le côté gestion de production, gestion de collection que j'ai fait auparavant dans mes expériences précédentes. Donc, c'est un petit peu comme ça que je suis arrivée à la teinture naturelle. C'est vraiment fait de rencontres et d'expériences. et je pense que ma jeunesse aussi au fin fond de la Normandie et dans pleine nature a aussi fait que j'ai développé une certaine affinité avec tout ce qui est végétal voilà
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et alors, du coup, tu as lancé Maison Teinté il y a quelques mois ?
- Justine Gintz
Voilà. Donc, ensuite, après tout ça, je me suis formée à l'ENAMAC, dans la Creuse.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord.
- Justine Gintz
J'ai fait le parcours certifiant. J'ai eu Magali Bontou, Charlotte Maronbert et Aurore Pélisson. Donc, moi, j'ai fait le parcours sur quatre semaines. il y a plusieurs niveaux donc d'abord on va aborder le cellulosique donc toutes les fibres végétales et ensuite les fibres protéiques donc c'est toutes les fibres animales parce que ça ne se teint pas de la même manière donc sur ces 4 semaines et ensuite il y a eu la certification où on devait dans notre propre atelier, atelier que je n'avais pas encore c'est dans le garage de mes parents alors et je me suis dit si je peux travailler que dans ces conditions je pourrais travailler n'importe où donc on devait développer une gamme couleur d'abord sur du coton et ensuite sur la laine et expliquer les contraintes qu'on avait rencontrées les problèmes, pourquoi on n'avait pas réussi à atteindre certaines couleurs vraiment avoir un esprit d'analyse sur notre travail et ensuite proposer un projet avec la teinture naturelle Donc, après tout ça, j'ai lancé Maison Teinté à Lyon.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord.
- Justine Gintz
Et j'ai trouvé un atelier à la Cité des Halles. C'est une friche industrielle. C'était une ancienne usine de câbles, une production de câbles en plein Lyon. donc c'est temporaire ce sera détruit ensuite mais on a deux ans donc c'est un lieu qui à la fois reçoit du public avec des événements un bar et un côté artiste et artisan donc même si j'ai mon atelier toute seule je suis au milieu de plein de personnes avec beaucoup d'inspiration de créativité donc c'est super sympa tu seras pas isolée dans ton atelier voilà j'entends parler un peu tout le monde c'est cool d'accord donc ton lieu tu nous en as parlé,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
la date de création c'était donc du coup c'était le
- Justine Gintz
19 décembre juste avant d'accord
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et alors, du coup, j'ai une question plutôt d'entrepreneuse à te poser. On voit que la teinture végétale, c'est un milieu qui est artisanal pour la plupart des pratiquantes. Je dis femmes parce qu'en fait, il y en a quand même pas mal, ça se démontre. Ma question, elle est assez cash, c'est... comment tu t'es dit il y a plein de personnes qui veulent vivre de la teinture végétale et toutes n'y arrivent pas mais moi je crée ma boîte qu'est-ce qui t'a donné le déclic je sais pas si elle est très claire ma question mais tu vois ce que je veux dire oui oui il
- Justine Gintz
y a plusieurs choses c'est vrai que pendant mes formations j'ai beaucoup de doutes mais oui Je suis arrivée à Lyon. Déjà, Lyon, c'est une ville textile avec une histoire du textile. Donc, je me suis dit, je ne sais pas, c'est un signe, c'est déjà un bon début. Et dans mes rencontres, je me suis dit qu'il n'y avait pas beaucoup de teinturières qui faisaient de la teinture à façon. Il y a beaucoup d'ateliers de teinture qui ont leur propre marque, qui teignent pour elles-mêmes. et je me suis dit pourquoi pas essayer 100% teinture à façon mais en parallèle développer un procédé qui me permette de ne pas touiller toute la journée et de faire autre chose, de travailler plus sur le développement des couleurs et enfin il y a une dernière chose c'est le petit déclic aussi c'est Charlotte Marambert qui m'a dit qui m'a un peu décomplexée dans le sens où j'avais envie d'avoir tout de suite un super atelier, super matériel et qui m'a dit de toute façon commence avec ce que tu as comme tu peux et ensuite tu évolueras et tu verras où ça te mène
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, donc progressivement super conseil parce que c'est vrai que ça décomplexe et du coup ça permet de se lancer alors on va parler un petit peu de tes partenaires de tes collaborations à venir ou futur de tes partenaires par exemple pour tes pigments, comment tu fonctionnes, si tu peux nous raconter un petit peu ton écosystème
- Justine Gintz
ouais donc pour tout ce qui est extrait parce que je vais travailler je pense avec la plupart du temps avec des extraits pour switcher l'étape extraction des colorants donc je travaille beaucoup avec Greening d'accord et je trouve que je leur fais confiance et c'est vrai qu'ils sont hyper réactifs dès qu'on On a des questions même sur tout ce qui est utilisation de leurs produits. Après, le plus compliqué, c'est tout ce qui est rapport à la cuve Indigo, parce que je fais la cuve de David Santandreux, donc avec les dates et le méné. Donc là, c'est des produits qui viennent plutôt. du Maroc, enfin au Maghreb. Et là, c'est un petit peu plus compliqué. Donc, je connais une personne qui est au Maroc qui peut peut-être passer directement par des producteurs. Donc, ça, c'est super. Donc, c'est encore en cours. Et ensuite, il y a tout le côté approvisionnement en tissu. Oui, parce qu'en parallèle du service de teinture naturelle que je propose, je suis en train de développer des collections de tissus teints à l'atelier. Comme ça, je propose une sorte de stock service, un catalogue dans lequel les marques qui n'auraient pas envie de passer par l'étape développement vous pouvez directement choisir dans ce catalogue. Donc, tout ce qui est tissu, je passe par des fabricants de la région ou même des ennoblisseurs qui auraient des stocks dormants. Pour l'instant, je passe surtout par des stocks dormants parce qu'il faut atteindre quand même des quantités assez importantes pour pouvoir lancer une production. en général c'est quand même entre 50 et 100 mètres donc c'est beaucoup donc pour l'instant je passe vraiment par stock dormant il y a en Auvergne-Rhône-Alpes il y en a quand même pas mal les tissages de charlieux auvergne-bio voilà tous ceux qui me viennent en tête comme ça rapidement mais voilà passer directement par des endoblisseurs et fabricants de la région
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, donc en gros si j'ai compris Maison Teinté tu proposes deux choses c'est la teinture à façon donc j'ai un projet de teinture que ce soit sur pièce ou d'un tissu, toi tu peux rechercher la couleur et la teindre enfin teindre la pièce et tu proposes également du tissu qui est teinté pour les entreprises pour leur simplifier la démarche
- Justine Gintz
Voilà c'est ça
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, super Ok, donc ça j'ai bien compris. Donc c'est ces services-là que tu proposes. Est-ce que tu as déjà des collaborations dont tu peux parler ou des collaborations à venir, etc. ? Enfin, ce que tu as le droit de nous dire, bien sûr.
- Justine Gintz
Alors, je ne peux pas être encore trop précise parce que ce sont des collaborations qui ne sont pas encore sorties, mais je suis toute dans les étapes de développement et même fin de développement de couleurs avec des marques. de sport, des marques de linge de maison et aussi des artistes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord.
- Justine Gintz
Donc, il y a différentes choses. On va me demander... Il y a une collaboration où vraiment, j'ai dû développer des coloris précis sur des tissus que j'avais et ensuite, ça va se faire sur des tissus sur les leurs. donc là vraiment j'ai reçu des petits échantillons et je développe je vais rechercher les recettes il y a d'autres projets où c'est nous on a récupéré des déchets on veut absolument teindre avec ces déchets alimentaires Donc là, la couleur importe, il faut qu'elle soit jolie et qu'elle soit solide, mais c'est plus l'utilisation de déchets qui va importer. Et ensuite, avec les artistes, ça va être le développement des couleurs qui va plus importer.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord donc ça veut dire qu'en plus de tes deux façons de travailler donc teinture à façon plus les tissus disponibles colorés tu fais aussi du sur-mesure pour des projets d'entreprise de toute taille et de tout milieu où tu vas répondre soit à un cahier des charges avec une matière qu'on t'impose soit une couleur que tu dois rechercher de par ton parcours je ne sais pas si on dit coloriste ou d'œil tu sais pas d'accord merci et donc tu fais aussi du sur-mesure en fait pour les entreprises oui du développement couleur parce que de toute façon à partir du moment où ils me confient leur tissu
- Justine Gintz
que ce soit produit fini ou métrage, on doit faire un développement de couleurs puisque même si j'utilise exactement une recette précise, elle me donnera une couleur différente sur chaque tissu. Donc, je ne peux pas lancer une production comme ça.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
donc effectivement à chaque fois il y a une recherche de couleurs et un ajustement de recettes d'accord donc en fait tu prends leurs tissus admettons ils te fournissent des échantillons de tissus tu travailles ta couleur tu travailles ta recette tu proposes les échantillons de tissus vous vous mettez d'accord et ensuite tu lances ta production plus grande échelle c'est ça ? voilà exactement d'accord ok Alors, du coup, tu as dit quelque chose qui m'a interpellée et qui m'intéresse beaucoup. Tu as dit je souhaite ne pas touiller toute la journée Donc, j'entends par là que tu as peut-être en projet de te mécaniser. Et j'ai ma première question qui est à quoi ressemble ton atelier, Justine, aujourd'hui ? Et qu'est-ce que tu as envie d'en faire demain ?
- Justine Gintz
Alors aujourd'hui, j'ai à peu près 40 mètres carrés, ce qui est... Enfin, je suis assez contente. J'ai une cuve de 200 litres que je chauffe avec une grosse résistance puisque mon objectif c'est aussi de ne pas utiliser le gaz. et donc j'ai une grosse résistance thermoplongeur et je suis en train aussi de développer une sorte de gros panier inox que je plonge dans cette tuve pour protéger à la fois le tissu de ce thermoplongeur et le thermoplongeur d'accrochage de tissu quand on remue, etc. Donc ça, c'est pour toutes les couleurs, la plupart des couleurs, en fait toutes les couleurs sauf l'indigo. Et ensuite, à côté de ça, j'ai deux cuves de 500 litres qui sont là pour l'indigo. Donc, c'est des grosses cuves de récupérateur de pluie, aux récupérateurs de pluie qu'on achète en jardinage.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Les gros cubes blancs, là ?
- Justine Gintz
Ce ne sont pas des cubes, c'est rond, ça fait très gros. Ah oui !
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord ok c'est bon je vois merci d'accord donc de 500 litres et tout ça tu portes les tissus mouillés toi avec tes bras alors là aussi je suis en train de réfléchir à une sorte de poulie parce que vu que je suis dans
- Justine Gintz
une ancienne usine il y a des gros IPM le plafond est assez costaud donc à voir ce que je peux développer
- ArtEcoVert Pauline Leroux
comme subterfuge pour pouvoir moins me casser le dos ouais d'accord ok donc ça et t'as des énormes volumes c'est incroyable donc déjà t'es sur des volumes qui sont pas du tout artisanaux moi je trouve ça énorme moi on parle de 2, 10, 20 litres là t'es sur des cuves de 100,
- Justine Gintz
500 c'est déjà un pas de plus après vu que mon objectif c'est vraiment d'avoir des unis Parfait, ça m'embête de dire ça parce que c'est compliqué, mais des beaux unis. Il faut tout de suite des cuves un peu plus grandes parce qu'il faut vraiment que le tissu… Alors là, je parle vraiment de ma cuve de 200 litres pour les… Je ne parle pas de l'indigo, mais il faut vraiment que le tissu ait de la place pour bouger correctement dans la cuve et qu'il soit complètement immergé. Du coup, forcément, les cuves sont plus grandes, mais ça permet, dans une cuve de 200 litres, selon le poids du tissu et selon sa rigidité et toutes ses technicités, ça permet de teindre entre 5 mètres pour du gros tissu d'ameublement. Bon, à la prochaine ! 20, 25 mètres pour du voile.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et alors, attends, juste moi, Justine, j'essaye de me représenter. Donc, ta cuve, une cuve de 200 litres, alors les gens ne voient pas, mais je fais des mimes. Ta cuve de 200 litres, comment t'arrives à mettre 20 mètres même de voile dans une cuve ? en étant sûr que tout le tissu soit en contact avec le bain de teinture. Tu vois ce que je veux dire ? Est-ce que tu as un système d'enroulage en escargot ? Comment tu fonctionnes en fait ?
- Justine Gintz
Pour l'instant, c'est vraiment de l'artisanat. J'ai vraiment ce gros panier inox dans lequel je mets mes tissus. Et après, j'ai acheté une sorte d'énorme spatule. et c'est moi qui fais en sorte que je remue délicatement tout le long c'est pour ça aussi que je me donne peut-être un an voire deux ans pour avoir un système plus viable sur le long terme parce qu'aujourd'hui je peux pas passer mon temps à faire ça
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, c'est hyper physique et alors comment tu peux t'assurer que par exemple sur tes 20 mètres de voile il n'y ait pas un endroit qui malgré tout ton mélange il n'y ait pas un endroit qui par exemple se soit collé et qui fasse une couleur pas forcément unique tu ressors tout, tu recheck à un moment et tu replonges
- Justine Gintz
non en fait le secret de l'uni c'est de toujours faire en sorte que le tissu soit en mouvement et si je loupe un endroit je loupe un endroit d'accord
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ok et une phase hyper importante donc tu travailles quoi comme type de tissu on n'en a pas parlé quelle fibre tu travailles
- Justine Gintz
Eh bien, toutes les fibres naturelles. Après, j'aime beaucoup travailler le lin. Le lin, le coton, soit laine. Pour l'instant, j'évite tout ce qui est angora, toutes ces matières qui sont vraiment très délicates.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord parce que je ne me considère pas encore assez voilà pour l'instant d'accord ok et alors ton projet pour ton atelier du coup tu te dis je me donne un, deux ans pour en gros pour mécaniser parce que l'étape au dessus pour toi c'est la mécanisation est-ce que tu peux nous parler un peu est-ce que tu as regardé ce qui se passe est-ce que tu peux nous dire un petit peu vers quoi tu t'orienterais demain
- Justine Gintz
Alors, j'avais commencé par contacter des écoles d'ingénieurs à Lyon pour, pourquoi pas, collaborer avec des étudiants sur des projets au sein de leur cursus pour développer une machine. Et en parallèle, David Godineau de Alliance Textile Machine m'a contactée via Techtera qui est... Une structure qui permet aux industriels du textile, je dirais que c'est plutôt industriel, de collaborer, d'échanger et de se développer sur des points techniques, matériels, etc. J'ai discuté avec David sur son projet de développement de machines pour la teinture naturelle. pour petite quantité. Parce que moi, mon objectif n'est pas non plus de teindre des centaines de mètres, parce que je considère que l'attention naturelle... Pour teindre des centaines et des centaines de mètres, je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée. Mais en tout cas, pour proposer des petites collections en teinture naturelle et pour éviter d'avoir à remuer toute la journée. Et je pense que le problème des malunis serait plus facile à gérer. avec une machine comme ça. Donc pour l'instant, c'est en cours de leur côté. Je crois qu'ils sont au prototype. Leur objectif étant de présenter la machine pour le salon Glitma à Milan. donc en juin donc j'attends avec impatience de voir cette machine et de pouvoir l'essayer et ce qu'il se perd c'est qu'il est vers Lyon donc je vais pouvoir facilement aller voir et tester
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ah génial ! d'accord ok alors niveau transmission alors tu viens de t'installer etc mais est-ce que tu essayes déjà de transmettre ou tu as des projets de transmission sur tes savoir-faire est-ce que tu as acquis avec tes formations et tes expériences alors
- Justine Gintz
En termes de transmission, moi je dis toujours que mon atelier est grand ouvert à qui est intéressé de venir le visiter et j'adore le faire visiter quand il y a des personnes curieuses qui viennent. Je pense que d'ici le mois de septembre, en deuxième partie d'année, j'aimerais accueillir des stagiaires parce que j'ai remarqué que j'avais beaucoup de demandes de stages. notamment des écoles de mode à Lyon. Et pour l'instant, je suis assez... Pas réticente, pas du tout, mais je ne me considère pas encore assez installée correctement et mes procédés rodés pour pouvoir accueillir une jeune, ou un jeune d'ailleurs. un stage parce que j'aimerais vraiment les faire travailler sur des choses intéressantes et dans des bonnes conditions donc voilà déjà en deuxième partie d'année je vais commencer vraiment à y réfléchir et ensuite j'ai je vais j'ai fait quelques ateliers alors pas pour apprendre la teinture naturelle mais plus pour faire découvrir l'attention naturelle et quelle utilisation elle peut en avoir. Par exemple, l'été dernier, j'ai fait une sorte de stage dans un hôpital psychiatrique en Suisse, pas avec des patients, mais avec des étudiants en ingénieurs. Donc, ça leur permettait à la fois de découvrir le parc, qui entourait l'hôpital psychiatrique, de découvrir les plantes, ce qu'on leur a fait faire de la cueillette. J'étais avec deux autres artistes, Mathilde Gins et Adeline Vieira. On les a envoyés un peu partir à l'aventure, faire ces recherches de plantes, et ils ont fait toutes ces recherches. pour ensuite extraire les colorants et faire une carte du parc selon les plantes tinctoriales présentes dans le parc. Donc, c'était des ingénieurs. Ils ne savaient pas trop ce qu'ils faisaient ici, mais au final, ils ont pris au jeu et ils ont été hyper curieux et ils ont vraiment découvert la teinture naturelle. Voilà. Et ensuite, cet été à Toulouse, je vais participer au nouveau printemps. qui est un festival d'un mois en juin où je vais faire des petites initiations assez courtes mais c'est aussi de la découverte voilà
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ok super alors j'avais des questions pour toi sur la teinture pour t'installer t'as dû forcément je pense faire une étude de marché en tant que créatrice d'entreprise quel est pour toi de tes observations l'avenir de la teinture végétale est-ce que tu sens des frémissements est-ce que tu vois que c'est en train de progresser est-ce que tu peux nous faire ton retour d'expérience sur ce sujet là
- Justine Gintz
Alors, moi ça fait du coup depuis à peu près 5 ans que je suis dedans, donc je n'ai pas un énorme recul, mais en tous les cas, je sens qu'il y a une progression, beaucoup d'intérêt. de la part des professionnels du textile. En m'installant, j'ai aussi contacté des ennoblisseurs textiles, notamment des teinturiers qui sont teintures de synthèse, et des marques. Ils ont essayé en industriel, ils n'ont pas encore trouvé tous des solutions qui soient parfaites et qui conviennent encore au marché d'aujourd'hui. mais je sens qu'il y a une bonne progression et surtout beaucoup d'intérêt. Après, il y a encore beaucoup de pédagogie à faire parce qu'on ne peut pas réfléchir de la même manière la teinture naturelle que la teinture de synthèse.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
on ne peut pas,
- Justine Gintz
ça ne fonctionne pas de la même manière et pour toi Justine du coup avec ton recul de 5 ans et ce marché ce secteur qui est en train de bouger quels sont les leviers que tu identifies qui pourraient qui pourraient motiver les troupes entre guillemets et aider les industriels à passer le pas
- ArtEcoVert Pauline Leroux
les leviers moi je pense que ce serait que la teinture naturelle se fasse plus connaître auprès de des particuliers d'accord on arrive à faire changer cette image de la teinture naturelle sur ça ne tient pas, les couleurs sont fades ou beiges. Donc vraiment travailler ensemble entre passionnés de la teinture et professionnels de la teinture naturelle pour montrer qu'il y a énormément de choses à faire avec les colorants naturels et faire des collaborations avec des marques qui sont connues et qui vont pouvoir véhiculer cette image. voilà c'est les premières idées comme ça qui me viennent et faire changer l'état d'esprit dans le sens où peut-être moins produire mais produire mieux et si la teinture évolue un petit peu dans le temps comme elle évolue en teinture de synthèse de toute façon aussi, c'est pas grave c'est aussi travailler avec le vivant c'est aussi ça ok,
- Justine Gintz
on va passer à des questions un peu plus d'inspiration
- ArtEcoVert Pauline Leroux
quelles ont été et quelles sont pour toi les personnes inspirantes Justine ou les sources d'inspiration j'en ai eu plusieurs déjà dont je vais un petit peu parler mais toutes les personnes qui m'ont aidé dans mon projet donc Aurélia Wolff, Charlotte Marandère il y a aussi David Santandreux qui est un peu la première personne qui a commencé à me parler de volumes intéressants Parce que c'est vrai que pendant mes formations, je me disais comment je vais faire pour teindre des grandes quantités. C'est vrai que David a un peu plus l'habitude de teindre, si ce n'est juste 6 à 10 mètres. Déjà rien que ça, je trouve que c'est bien en teinture naturelle et en artisanat. Ensuite, Magali Bontou, qui nous a apporté des bases très solides. Elle a un super jardin que je n'ai pas encore visité, mais que j'adorerais aller voir, où elle produit ses propres plantes. Voilà, les premières qui me viennent à l'esprit.
- Justine Gintz
D'accord. Est-ce que tu as en tête, et est-ce que tu peux nous dire qui fédère aujourd'hui autour de la teinture végétale ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Qui fédère ? Je ne suis pas sûre qu'il y ait quelqu'un qui fédère vraiment. Après, il y a des personnes référentes, mais... mais je ne suis pas sûre qu'il y ait une vraie fédération de la teinture naturelle ou alors j'aimerais en faire partie mais ok,
- Justine Gintz
quels événements sont selon toi à ne pas louper sur la teinture végétale ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
je suis sûre qu'il y a des choses intéressantes sur le salon Made in France ça c'est sûr après des événements à ne pas louper j'en ai pas vraiment en tête mais À Lyon, en tous les cas, il y a des réunions d'acteurs du textile qui se font pour faire évoluer l'industrie du textile, la rendre plus vertueuse, plus respectueuse. Et avec le Textile Lab, c'est un... on va dire un laboratoire de recherche dans le textile à Lyon. Ils sont en train d'initier des travaux sur la teinture naturelle. Donc, c'est tout le début. On a fait déjà des petites présentations auprès du public et on aimerait réfléchir à comment faire évoluer la teinture naturelle dans l'industrie textile.
- Justine Gintz
Super, ok. si tu étais alors attention c'est la question que tout le monde rigole si tu étais une plante colorante enfin une plante claquelle serais-tu et pourquoi ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je choisirais, je pense, le noyer.
- Justine Gintz
Ah, c'est la première fois que je l'ai, celui-là. Alors, raconte-nous.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Le noyer, parce que, bon, déjà, j'adore cet arbre. Je le trouve vraiment magnifique. C'est un arbre qu'il y a beaucoup dans ma région. Donc, je suis dans la Drôme, proche de l'Isère. Donc, il y en a un peu partout. Et c'est une couleur... On n'a pas besoin de mordansage, de l'alain, qui a une affinité naturelle avec la fibre. Et je trouve qu'on peut avoir aussi différentes grilles. C'est assez surprenant parce que ton jus est très brun, foncé, et on arrive à des grilles qui sont très rosées, assez doux, qu'on peut nuancer aussi avec du fer. Et ça nous donne vraiment des nuances différentes et assez douces, je trouve.
- Justine Gintz
ok est-ce que tu aurais un livre ou des livres à recommander qui t'ont toi accompagné dans ton parcours que tu aimerais partager ici
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors ceux que j'ai en tête ils ont beaucoup été cités les livres de Dominique Cardon et aussi le petit livre de poche de Marie Marquet qui m'a pas mal accompagnée dans mes balades mais celui auquel je pense enfin ceux auxquels je pense c'est plutôt des livres sur la couleur en général sur l'histoire de la couleur donc les livres de Michel Pastoureau qui Elle a écrit des livres sur chaque couleur.
- Justine Gintz
Oui, sur chaque couleur, le bleu, le rouge. Ah oui, je vois quoi. Oui, d'accord, OK. Bon, tes prochains projets ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
mes prochains projets vas-y mes prochains projets ça revient à ce dont j'ai parlé tout à l'heure c'est à dire développer une machine qui puisse me permettre de ne pas devenir une touilleuse professionnelle
- Justine Gintz
d'accord qu'est-ce qu'on peut te souhaiter Justine au delà de la machine c'est quoi ton rêve au fond c'est quoi ton rêve avec ce que tu es en train de monter
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ce serait de participer à mon échelle, à faire évoluer l'industrie textile, l'industrie de la mode, montrer qu'on n'a pas besoin de produire des quantités astronomiques pour profiter de la mode et des magnifiques couleurs. Ce serait que la teinture naturelle avec tous les passionnés ait un impact plus important et une vraie place dans l'industrie textile.
- Justine Gintz
super et dernière question à qui tu aimerais que j'aille passer le micro pour recueillir son témoignage alors j'aurais
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Cindy et Océane de la marque Néprun qui font un super travail, elles sont dans le Berry et elles ont leur marque et elles teignent tout dans leur atelier et pour avoir une vision différente j'ai pensé à Sébastien Robion de chez Proverbio Proverbio qui est un ennoblisseur textile notamment spécialisé dans la soie ils sont à Miribel et ils travaillent aussi la teinture naturelle donc on s'est contacté plusieurs fois voilà
- Justine Gintz
Ok, nickel. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale
