- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast ArtEcoVert Axelle Gisserot. Bonjour Axelle.
- Axelle Gisserot
Bonjour Pauline.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Axelle, je suis ravie de te rencontrer pour la pluridisciplinarité de ton... parcours. J'aimerais bien du coup que tu puisses expliquer aux auditeurs qui tu es, comment t'en es arrivé à la couleur végétale et nous raconter un petit peu où tu travailles. Je pense que ça va intéresser pas mal de monde.
- Axelle Gisserot
Alors moi je suis Axelle Gissereau, je suis designer textile et chef de projet à l'atelier Luma à Arles. Alors pour vous en dire quelques mots sur mon parcours, j'ai été formée au design textile et à l'ENSI des ateliers après être passée à Olivier de Serres avant l'ENSI en textile matériaux surface. Et donc je suis rentrée à l'ENSI pour me spécialiser en tissage et en maille et vraiment en compréhension des principes de construction textile pour la mode, l'ameublement ou bien d'autres applications. Et en fait, durant cette formation... Je me suis posé des questions sur la provenance des fils qu'il y avait dans les placards du cinquième étage de l'ENSI, la provenance des colorants que j'utilisais dans la teinture. Et en fait, toutes ces questions-là m'ont ouvert un peu le champ de différentes recherches que j'ai commencé à mettre en place plutôt dans la phase de mon mémoire et de mon diplôme, avec une sensibilité, une curiosité particulière. aux ressources et aux procédés de transformation. Et donc, j'ai fait un projet de diplôme qui s'appelle Au fil de l'eau, qui était un diplôme où j'ai développé une collection de tissus pour le bain, pour la salle de bain. Donc voilà, il y avait à la fois des tapis de bain, des draps de bain, des tissus plus exfoliants, etc. Et tout ça a été fait à partir de ressources naturelles marines. que ce soit par exemple des coproduits de l'industrie de la pêche ou bien des algues invasives comme des sargasses, etc., que j'utilisais à la fois comme colorant, mais aussi comme matière propice à produire des fibres. Donc j'avais, pour mon diplôme, plutôt sourcé des fils existants, mais j'avais également utilisé du bissus, par exemple, ces fils qui sont présents dans les moules pour faire du rembourrage, par exemple, de tapis, etc. Donc voilà, il y avait déjà une sensibilité particulière à toutes ces matières. Et puis après, et avant ce diplôme surtout, j'ai travaillé sur un mémoire qui s'appelle Sur le fil lui aussi. Et donc, ce mémoire, il parlait des possibilités d'entrevoir des tissus techniques, mais avec des matières naturelles. Et en fait, comment est-ce qu'on peut justement mettre en valeur et souligner des propriétés mécaniques ? à des fibres naturelles et puis aussi surtout augmenter ses propriétés avec les techniques de construction textile et d'apprêtage qui permettraient justement d'obtenir des tissus techniques qui répondraient à nos besoins notamment, j'avais beaucoup en tête des besoins plutôt d'activité extérieure et de montagne dans un souci environnemental et social. En fait, tous ces projets, ces recherches m'ont amenée ensuite à l'atelier Luma que j'avais en tête pendant mon diplôme. L'atelier Luma a ouvert en 2016. Et en 2016, j'étais dans le début de mes projets de mémoire et de diplôme. Et en fait, l'atelier commençait un projet de bioplastique chargé en micro-algues de Camargue. Il faisait des objets avec un couple de designers hollandais. Et donc, après le diplôme, en fait, je l'aurais écrit, j'ai fait une candidature spontanée pour développer des projets textiles. Et il se trouve que le directeur artistique et la co-directrice associée de l'atelier ont été assez sensibles à mon profil, dont la candidature, en fait, était tombée aussi dans un moment où... où ils se disaient que ce serait intéressant de travailler le textile, de travailler la couleur, les matériaux souples, etc. Donc, voilà comment je suis arrivée à l'atelier.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et Atelier Luma, du coup, c'est quoi ? Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un centre de formation ? C'est un lieu culturel ? Qu'est-ce que c'est, en fait, exactement, ce lieu ? Parce qu'il y a plein de choses. Quand tu revois passer des articles, tu vois qu'il y a plein de trucs. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu l'essence, ce qui est proposé, etc. ?
- Axelle Gisserot
L'Atelier Luma, c'est... une des entités de la Fondation Luma, de Luma Arles, qui a ouvert ses portes en 2021, ici à Arles. La Fondation Luma existe depuis bien plus longtemps en Suisse. Elle a été créée par une philanthrope suisse qui s'appelle Maya Hoffman. Et donc voilà, l'atelier est né en 2016 et a pour principe d'être un laboratoire de recherche en design au sein duquel on développe des projets qui... soit revalorisent des ressources naturelles de différents territoires, soit peuvent également revitaliser des filières de production, ou faire les deux à la fois, dans un but de production de projets qui peuvent être des tissus d'ameublement, qui peuvent être de l'objet, de l'architecture, ou bien tout simplement des choses plus immatérielles comme des expositions, des livres, des formations, etc. Et donc en fait, nous, dans cet atelier, cet atelier, déjà, il est en constante évolution depuis sa création. Il a été créé en 2016, moi je suis arrivée en 2018 pour installer le laboratoire textile, qui comprend maintenant un laboratoire d'échantillonnage, plutôt en maille, tissage. On a quelques machines de filature, et puis après on a une teinturerie et un jardin textile. Et donc, au début, il y avait quelques architectes, et quelques designers produits. Puis après, voilà, moi, je suis arrivée en textile. Il y avait aussi une chargée de recherche plutôt scientifique. Et donc, maintenant, l'équipe s'est agrandie. On est vraiment une équipe pluridisciplinaire de créatifs, donc plutôt designers et architectes et de profils plus scientifiques. Donc, on a une ingénieure textile qui s'appelle Mathilde Laroche, qui est une très chouette collègue. Et puis, voilà, il y a des... des biologistes, des biochimistes, des aquaculteurs, et d'autres profils variés. Et donc, en fait, cette diversité des profils, elle permet de dérouler un peu un fil du début à la fin d'un projet, que ce soit au niveau scientifique, conception, développement de projet, implémentation, test et certification, etc.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Donc, tu peux... Vous pouvez vraiment faire tout de A à Z.
- Axelle Gisserot
Alors, nous, du coup, on est vraiment un espace de prototypage. Par exemple, en teinture, on a une teinturerie ici, une petite teinturerie, on va dire à échelle laboratoire, et on commence à se fournir, s'équiper en machine plus industrielle, on va dire, mais quand même à petite échelle. Donc, on a par exemple récemment reçu la Natura DS d'Alliance Machines via David Godineau. que je salue. Et donc, on a, donc, par exemple, voilà, ce laboratoire, il nous permet à la fois de faire de la recherche, de l'échantillonnage, mais aussi, maintenant, il va pouvoir faire de la petite, permettre de faire de la petite production de textiles. Mais après, nous, les projets, selon avec qui on travaille, selon si c'est un projet partenarial, si c'est un projet avec un artiste ou un projet avec un designer, admettons, eh bien, il va y avoir des différentes échelles de projets et donc, et bien parfois on est amené à travailler avec des acteurs sur le territoire ou par exemple en région Occitanie ou plus dans le centre de la France pour teindre à plus grande échelle. Donc en fait ça va vraiment dépendre du type de projet. Donc on va dire qu'ici en tous les cas on n'est pas vraiment un espace de production. On va jusqu'au prototypage et après selon le projet, selon les quantités, on éduit et on développe notre réseau sur le territoire.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ok, top. Alors du coup, si on revient à comment toi, tu as rencontré la couleur végétale, c'est au moment... de ton projet au fil de l'eau avec la sargasse qui a donné de la couleur ou est-ce que déjà avant ça, tu avais déjà rencontré la couleur végétale dans ton cursus ou par ta curiosité naturelle ?
- Axelle Gisserot
Alors, c'est étonnant, mais en fait, j'ai quand même passé, je pense, les deux premières années de l'ENSEAD, qui correspondent à mes, on va dire, quatrième et cinquième année d'études, à faire de la teinture de synthèse. À l'ENSI, à l'époque, on avait un cours de teinture, mais on utilisait des sachets d'Ylon et on ne nous avait pas trop parlé de teinture végétale. Et moi, je n'ai pas grandi dans un milieu où j'étais tellement acculturée ou sensibilisée à ce genre de ressources. Donc, en fait, j'ai commencé vraiment à en entendre parler quand j'ai commencé à me poser la question sur la provenance des filles, sur la provenance des couleurs, des teintures d'Ylon. Et ensuite, évidemment, voilà. L'écriture de mon mémoire, puis le projet de diplôme m'a vraiment ouvert les yeux et plein de portes sur des ressources colorantes potentielles, des procédés de teinture, etc. Donc, ça a vraiment commencé plutôt dans mes dernières années d'études, on va dire en 2017-2018. Et puis ensuite, j'ai très vite, tout s'est accéléré en fait avec mon arrivée à l'atelier. En arrivant à l'atelier, je travaillais sur trois grandes ressources, la laine, les plantes invasives et les algues. Et donc, que ce soit les plantes invasives ou les algues, elles étaient matière pour moi, matière colorante, matière à expérimenter, à étironner. Et très rapidement, les recherches que je faisais sur les espèces exotiques envahissantes, donc je teignais avec du baccharis, de l'élan, de la renouée du Japon, d'autres plantes locales assez envahissantes tout de même, comme la canne de Provence, le rumex, etc., m'avaient donné toute une palette de couleurs sur l'aine. Et les synergies, les liens entre l'atelier Luma et Luma Harle ont fait qu'un jour, j'ai pu rencontrer un artiste thaïlandais qui s'appelle Rikrit Thiravanija, qui avait une carte blanche dans un restaurant... pour le drum café de la Fondation Luma, qui se trouve au rez-de-chaussée de la Fondation et que je vous invite vraiment à découvrir. Et donc, en fait, Rick Ritz, il cherchait à transformer, à interpréter une couleur, une photographie d'un champ de tournesol en fin de saison en grandes pièces textiles de 10 mètres par 4. Et en fait, il est venu me voir pour ça, mais aussi parce qu'il avait vu, il avait été très sensible à la gamme de couleurs que... J'étais en train de travailler, qui était très exploratoire, évidemment beaucoup dans les bruns, les jaunes, les caquis, les verts, quelques orangés, qui en fait correspondaient assez bien à la photographie qu'il avait et qu'il voulait transformer. Et donc, très vite, j'ai été plongée dans le bain de bon, on a cette tapisserie, on a 72 couleurs, 72 teintes dans cette photographie et on aimerait la transformer en tapisserie Et donc… Donc là, c'est ouvert un grand projet en fait sur deux ans où j'ai beaucoup travaillé avec Aurélia Wolf de Hall pour la mise au point des teintes et ensuite la teinture qu'on a réalisée à la filature Terrade à Feltin. Et ensuite, la tapisserie a été réalisée à la manufacture Pintot. Donc un tissage de 12 mois. avec cinq lissiers et lissières qui tissaient cette tapisserie de 4 mètres par 10. Donc voilà, on va dire que j'ai beaucoup travaillé avec Aurélia, elle m'a appris énormément de choses. Dans la genèse de ce projet, j'ai aussi travaillé avec Charlotte Marambert pour mettre au point quelques teintes qu'on ne trouvait pas avec Aurélia. J'ai aussi travaillé avec Sandrine Rosier. Donc voilà, j'ai eu vraiment une immersion dans la teinture végétale qui allait au-delà du... de mes recherches sur les algues envahissantes pendant mon diplôme et les espèces exotiques envahissantes. Et donc voilà, ça m'a fait une première introduction. Et puis ensuite, je me suis formée à l'Indigo près de David-Saint-Andreux, à Mérenchal, à la ferme du Mersin, via la formation Vieilles Racines et Jeunes Pouces. Et puis depuis deux ans maintenant, je travaille étroitement avec Marie Marquet. sur le projet de jardin qu'elle m'a aidé à mettre en place à l'atelier Luma. Et donc, parfois, on fait des sessions de workshop ensemble avec Marie et ma collègue Mathilde. On met au point des teintes. Là, on a fait la gamme de couleurs annuelles du jardin. On a appris à extraire des pigments pour colorer des peintures pour un de mes collègues qui travaille des peintures sur bois, etc. Donc voilà, il y a eu un peu tous ces noms-là. Et aussi, n'est pas sans oublier, évidemment, Dominique Cardon, que j'ai pu rencontrer plusieurs fois à l'occasion de formation. Donc oui, j'ai aussi fait la formation des 157 couleurs de Paul Pougeot en dernier. et ensuite Dominique elle m'a aussi soutenue dans le début du jardin de la mise en place du jardin et puis aussi elle a été pour moi évidemment une source très inspirante dans tous les projets notamment mes projets à l'ENSI où au final j'avais relativement peu de soutien dans les recherches de teinture végétale et donc j'étais avec son grand grimoire rouge pour les premières et puis j'ai eu le plaisir premières recherches.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors du coup, Axelle, on voit que tu as touché à tout, c'est-à-dire toutes les sources tinctoriales, que ce soit celles qui sont cultivables, donc avec le jardin tinctorial avec Marie Marquet, que ce soit les autres sources de couleurs, tu vois, pour les envahissantes, on y reviendra, ou même les algues. Est-ce que pour toi, il y a... Comment dire ? Qu'est-ce que tu priorises comme utilisation future de ressources tinctoriales ? Est-ce que pour toi, ça passera par la culture ? Est-ce que tous ces épisodes, par exemple, les invités qu'on a reçus, le champ des couleurs, l'Ivadène, Cécilie Agui, tous ces producteurs de plantes tinctoriales, est-ce que pour toi, c'est la culture des plantes tinctoriales seule ou la culture des plantes tinctoriales avec d'autres ressources comme ces envahissantes qu'on viendrait utiliser pour assainir l'environnement, ces algues qui sont là en trop plein ? Qu'est-ce que tu vois, toi, un peu comme source tinctoriale de demain ?
- Axelle Gisserot
Alors moi, je pense que je prône un équilibre dans la production et dans l'utilisation des ressources. Donc pour moi, il ne faudrait pas faire un seul choix parmi toutes ces ressources, mais essayer de développer des filières qui puissent toutes les revaloriser et toutes les valoriser. Donc en effet, pour moi, la teinture végétale, en effet, elle ne pourra pas se passer de cultivateur et de cultivatrice de plantes tinctoriales. Et je trouve que c'est très, très bien qu'en France, la filière se développe, que ce soit... pour avoir de la garance, de la persilkéra indigo, du rezéda et plein d'autres choses. Mais pour moi, dans tous les cas, on sait tous qu'on ne pourra pas, si demain on doit teindre tout en végétal, on ne pourra jamais utiliser que des plantes tinctoriales. Déjà, ces plantes tinctoriales, pour la plupart, évidemment, elles prennent des espaces qui peuvent être cultivables pour de l'alimentation. Donc, il faut avoir une certaine vigilance par rapport à ça. Et puis ensuite, on a plein d'autres ressources à disposition qui sont des ressources colorantes qui existent, qui sont présentes en excès, dont on ne sait pas quoi faire, qu'on brûle ou qu'on composte, et qui pourraient être des potentiels gisements pour réaliser des couleurs, que ce soit des pigments ou des colorants. Donc en effet, je prône... Et en fait, tous ces choix, évidemment, ils doivent être faits par rapport au projet. par rapport à l'échelle du projet, par rapport à l'application, par rapport aux procédés de transformation et de mise en œuvre. Donc, en fait, pour moi, c'est vraiment un écosystème et les choix doivent être faits selon vraiment des facteurs très variés. Mais en tous les cas, en effet, que ce soit les espèces exotiques envahissantes ou bien les coproduits agricoles, je trouve que ce sont des ressources hyper intéressantes à utiliser, qui permettent de revaloriser, en effet, des ressources déjà présentes. Par exemple, quand je pense aux espèces exotiques envahissantes, les parcs naturels les arrachent, ont des programmes d'arrachage chaque année afin de permettre aux espèces en place de pouvoir continuer de vivre et de se développer. Donc eux, souvent, ils ont beaucoup de quantités d'espèces exotiques envahissantes qui peuvent être intéressantes à revaloriser dans des projets. C'est peut-être des projets à petite échelle, c'est peut-être des projets one-shot pour... pour un événement, etc. Mais voilà, c'est à avoir en tête. Et puis après, il y a les coproduits agricoles. Par exemple, on peut penser à l'artichaut, on peut penser à la rhubarbe. Ici, par exemple, dans le jardin, on a du sorgho. La culture de sorgho, voilà, elle est très connue depuis très longtemps en Afrique. Marie Marquet, d'ailleurs, m'en a beaucoup parlé. Elle a fait beaucoup de recherches en Afrique à ce sujet. Et nous, on en a mis ici parce que la culture du sorgho se développe en France. Et en fait, on pourrait utiliser le coproduit du sorgho, à savoir pas les graines, pas ce qui peut nous servir à manger, mais l'enveloppe de la tige et la tige en entier qui peuvent être des ressources colorantes, qui peuvent être intéressantes aussi. Donc pour moi, il y a vraiment un mélange entre réemploi et valorisation de filières agricoles plus classiques. Mais voilà, c'est deux choses à avoir en tête.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et alors du coup, il faudrait recréer des boucles au sein de ces filières existantes. Par exemple, quand tu parles des coproduits agricoles, parce qu'aujourd'hui, les coproduits agricoles, soit ils sont ramassés, ils sont méthanisés, soit ils sont enfouis dans le champ, soit ils sont mis au compost. Donc ça voudrait dire venir créer des nouvelles boucles où on vient retirer la matière, on vient extraire le colorant et la recycler, sa fin de vie. Il faudrait créer des petites boucles.
- Axelle Gisserot
Et voilà, c'est vrai que ça demande à vraiment repenser des filières de production, peut-être aussi adapter des outils industriels déjà en place à des nouvelles ressources. Mais par exemple, Greening travaille avec des extracteurs, c'est comme ça qu'ils ont développé leur extrait de châtaignier, par exemple d'Occitanie, qui est issu de coproduits de Syrie, des Cévennes et d'Occitanie. Donc voilà, lui, il a déjà mis en place une filière. Après, ces filières, elles demandent à être davantage développées pour pouvoir répondre à des quantités de production, à des délais, etc. Mais ça, je suis sûre que c'est possible. Après, c'est vrai que nous aussi, à l'atelier, on prône vraiment le local, à savoir que nos idées, notre méthodologie, nos principes de production, de conception, etc., ils peuvent être exportés, mais ce qui est bien, c'est de rester local au niveau des matériaux. À savoir, par exemple, on pourrait imaginer des unités d'extraction à échelle de territoire. Au lieu d'avoir, par exemple, de la garance du Luberon et qu'on aimerait extraire, par exemple, dans le centre de la France, ce serait intéressant de pouvoir avoir une unité d'extraction davantage dans le sud, etc. Et de travailler vraiment à échelle de territoire pour créer des filières, créer des synergies aussi entre différents profils et de revitaliser. la couleur végétale aussi dans ce sens.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Top. Dernière petite question sur les plantes invasives. Je crois qu'il y a une liste de 100 plantes, à peu près une centaine de plantes invasives en France. Toi, tu as parlé des plantes invasives exotiques, mais tu as aussi travaillé sur celles qui n'étaient pas forcément exotiques et qui sont hyper présentes, notamment dans les cours d'eau et tout ça. Est-ce que tu as travaillé d'autres plantes invasives que tu pourrais nous... nous raconter un petit peu où tu les as trouvées, ce qu'elles donnent comme couleurs, le travail que ça t'a inspiré aussi, ces ressources.
- Axelle Gisserot
Oui, quand on parle d'espèces exotiques envahissantes, en fait, quand je parle d'espèces exotiques envahissantes en France, ce ne sont pas des plantes françaises, justement. Ce sont des espèces exotiques qui se sont implantées en France. On parle de la renouée du Japon, de la gave américaine. de l'élante, de la morpha qui est le faux indigo, etc. Ce sont toujours des espèces indigènes qui sont venues s'implanter en France via très souvent la mondialisation et qui ont réussi à s'y développer parce qu'elles n'avaient pas de prédateurs ou de concurrents. Donc voilà, en France, en fait, on n'a pas d'espèces exotiques envahissantes françaises. Ce sont toujours des plantes qui viennent d'ailleurs. On parle parfois, nous, de plantes invasives quand on parle de… de cannes de Provence, mais en fait, c'est une erreur. La canne de Provence, ce n'est pas une plante invasive. En fait, elle est totalement provençale. Elle n'est pas du tout arrachée par les parcs naturels. Les collectivités territoriales la gèrent au travers de fauchages, etc. Mais sinon, voilà. Et donc, concernant cette liste, on a beaucoup travaillé avec le parc naturel de Camargue, le parc naturel des Calanques, et différentes institutions, par exemple les Marais du Viguera, et également en Camargue, qui nous ont aidé à dresser la liste des espèces qui, eux, leur posaient problème, et pour lesquelles ils arrachaient annuellement des plantes, au fur et à mesure. Donc, on a commencé avec plutôt des enquêtes terrain. Puis après, voilà, quelques petites récoltes, des recherches à l'atelier. Voilà, par exemple, tu parlais de plantes dans les cours d'eau. On sait qu'il y a énormément de jus ici. C'est une plante extrêmement problématique en France. Il n'y en a pas du tout que dans les canaux en Camargue et dans le Rhône et dans les canaux parallèles. Mais voilà, j'ai vu qu'il y en avait énormément à Nevers, de là où je viens, comme la Renault et du Japon, etc. Mais par exemple, la Jussie, nous, en teinture, on n'a pas réussi à en faire quoi que ce soit. Il se trouve qu'avec les espèces exotiques envahissantes, à l'atelier, moi, j'ai fait beaucoup de recherches, on a fait beaucoup de recherches de teinture. Mais après aussi, on a des collègues qui ont fait beaucoup de recherches sur le bois, en fait, et comment est-ce que nous, on pouvait avoir des utilisations complémentaires des plantes. Par exemple, deux designers qui sont Samirio, Arnaud Magnin, utilisent le bois de ces plantes pour faire du plaquage. Il y a eu du plaquage à partir de renouées du Japon qui est fait. En ce moment, il y a du plaquage qui est fait à partir des lentes. Et nous, c'est des plantes dont on se sert, mais plus que des feuilles. Donc voilà, il y a un aspect un peu complémentaire de l'utilisation de la ressource qui permet, au bout d'un moment, d'avoir presque plus de biomasse à utiliser.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est ça qui est intéressant. C'est l'utilisation complète de la biomasse produite. Il peut y avoir, par exemple, des racines qui servent pour une utilisation de la couleur végétale, d'autres, des tiges qui servent pour les panneaux, les trucs. En fait, il faut penser global et cette ressource, on peut l'utiliser de différentes manières. Et souvent, il y a quand même de la couleur qui s'y cache ou un principe actif, il ne faut pas se le cacher. Donc, intéressant de réfléchir la plante dans sa globalité.
- Axelle Gisserot
Oui, sur les plantes, c'est vrai qu'en fait, le… Ce projet a commencé avec la grande tapisserie de Rikrit Tiravanija, où on atteint à peu près 50% de la tapisserie en plantes exotiques envahissantes, et après on a complété avec deux plantes tinctoriales. C'était vraiment un projet à l'échelle d'une œuvre d'art. C'était un peu un one-shot, on avait 72 couleurs, 1,5 kg de laine à teinte par couleur, pour arriver à environ 100 ou 110 kg de laine mérinos d'art teinte. Mais ensuite, au fil de l'eau, on a travaillé à essayer de voir comment est-ce qu'on pouvait industrialiser l'extraction en colorant de ces espèces exotiques envahissantes pour pouvoir avoir une matière qui puisse être teinte et utilisée par des industriels de la teinture. Et donc, on a travaillé avec l'NCA7 à Toulouse, qui nous a fait toute une recherche. On a travaillé ensemble sur des protocoles d'extraction et d'optimisation d'extraction des colorants pour pouvoir ensuite en obtenir des poudres, des poudres d'extraits colorés et colorants pour travailler notamment, on a beaucoup travaillé avec Plot en oblisseur pour faire des essais de teinture et pour des potentiels après mis à l'échelle selon des projets. Évidemment, les espèces exotiques envahissantes, le but de ces arrachages, c'est qu'au bout d'un moment, elles ne soient plus là. On ne pense pas des projets qui puissent se reprendre d'année en année, mais des couleurs qui puissent changer selon les projets, évoluer, etc.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Tu as parlé aussi d'un truc hyper intéressant sur lequel on est déjà intervenu dans le podcast, c'est les tissus techniques et le lien avec la couleur végétale. On sait maintenant qu'il y a de plus en plus un retour vers les teintures naturelles, des grands industriels se posent la question, il y a encore des freins, des préjugés. On en a abordé pas mal sur le podcast. Et tu as parlé notamment des tissus techniques qui sous-entendent un après, je suppose, donc après une phase de teinture, un après. Est-ce que là-dessus, tu as des pistes naturelles, végétales, sur ces après qui peuvent être posées sur des tissus ? Parce qu'en fait, ok, on est en train de regarder pour la teinture, pour la rendre plus naturelle, plus tournée vers la couleur végétale, mais est-ce qu'on a aussi des solutions sur les après ? Est-ce que ça, c'est quelque chose qui t'a intéressé ? ou sur lequel tu as des choses à nous raconter ?
- Axelle Gisserot
Alors, c'est vrai que dans le mémoire, j'avais fait un état de l'art, on va dire, des procédés d'apprêtage, notamment, et d'ennoblissement, en effet, des tissus techniques. Et à quel point l'ennoblissement, en effet, est une étape importante pour conférer, justement, des propriétés techniques aux tissus. Donc voilà, il y avait déjà à l'époque, donc ça fait déjà presque, on va dire, 8 ans, je crois. et donc il y avait déjà pas mal de recherches faites sur en effet des films de bioplastique, des caoutchoucs naturels qui pouvaient imperméabiliser des textiles, etc. Nous aujourd'hui à l'atelier on n'a pas encore tellement travaillé le tissu technique en tant que vêtements, donc je ne pourrais pas te donner des réponses très claires à ce sujet, mais par contre on a fait par exemple toute une recherche... sur la guayoule il y a quelques années, qui est une plante à caoutchouc, une plante à latex qui provient du Mexique, et qui est très travaillée au cirade de Montpellier. Il y a eu des champs expérimentaux de guayoule qui sont cultivés à Montpellier.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et recherchées par les ingénieurs agronomes du CIRAD. Et donc, en fait, cette plante à guayoule, cette plante à latex, excuse-moi, elle permet d'obtenir un latex qui serait beaucoup plus local que le latex qu'on obtient d'habitude. Et plus précisément, maintenant, on a plutôt affaire à des matières pétro-sourcées que des latex 100% naturels. Et donc, on avait fait toute une recherche d'imperméabilisation de tissus par induction, par imprégnation, pour voir comment est-ce que ce goyoule, il pouvait conférer des propriétés techniques à un tissu ou bien même à du papier. Donc voilà, on avait eu à la fin de la recherche, voilà, quelques résultats,
- Axelle Gisserot
quelques pistes à pousser.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et il se trouve qu'au final, on n'a pas eu vraiment de projet qui nous a permis d'y conserver plus de temps. Et sinon, on avait travaillé un petit peu, notamment avec Sandrine Rosier aussi, sur des possibilités d'imperméabiliser des textiles ou bien du papier avec des tannins naturels. Mais sinon, on n'a rien vraiment mis au point en termes d'ennoblissement technique. Par contre, je suis aussi persuadée que le tissu technique peut être technique aussi par la fibre. sa ressource. Par exemple, la fibre de laine, elle peut être naturellement hydrophobe, selon comment est-ce qu'elle est filée. Si elle est filée en peignée très serrée, puis tissée ou tricotée très serrée, elle peut avoir des belles capacités déperlantes, voire imperméables, etc. Donc voilà, il y a aussi, on va dire, tout l'amont de la chaîne qui est important à prendre en compte pour les propriétés techniques. Ici, à l'atelier, on a aussi fait pas mal de recherches sur l'extrusion filage par voie fondue, donc l'utilisation de biopolymères comme possibilité à devenir du fil. Et donc, ces biopolymères, déjà, par rapport à la couleur, on peut les charger en colorant pendant le processus d'extrusion filage, ce qui nous permet d'éviter le processus de teinture, donc d'utilisation d'eau, de rinçage, etc. C'est un procédé qui est quand même très intéressant. Je sais que Decathlon aussi l'utilise pour teindre leurs fibres en polyester pour éviter l'utilisation d'eau et donc la pollution de beaucoup de cours d'eau. Et puis après, ces biopolymères aussi, puisqu'ils sont très sensibles à la chaleur, ils peuvent être traités en post-tissage. en calandrage, etc., potentiellement pour devenir des tissus imperméables, des tissus à membrane. Mais c'est vrai que puisqu'on n'est pas,
- Axelle Gisserot
nous,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
en fait, à l'atelier, jusqu'à présent, ces sept dernières années, on a beaucoup travaillé plutôt sur le tissu d'ameublement, sur des installations architecturales, etc., et donc je n'ai pas de proposition claire à te donner sur Non,
- Speaker #2
mais c'est déjà ça. C'est déjà des belles pistes, c'est top. Est-ce que tu peux nous parler du coup de l'écosystème de l'UMA, les partenaires, les collaborations ? Est-ce que tu peux nous en citer quelques-unes pour illustrer le travail que vous réalisez et les gens qui travaillent avec toi dans ton quotidien ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, du coup, pour moi, on a un réseau où on est fait assez pluridisciplinaire. On a tout d'abord un réseau de personnes qui sont au niveau de la ressource. Donc, par exemple, des éleveurs de mérinos d'Arles, je pense particulièrement à Lionel Escoffier à Oreille. On peut avoir des négociants de laine, comme Michael Delgrande de Nature Facerne. On peut avoir des agriculteurs, évidemment. Le champ des couleurs, on a beaucoup travaillé avec elle il y a quelques années parce qu'on avait besoin de plantes entières pour un projet de tissu d'ameublement pour un restaurant. Des aquaculteurs. Résulteurs, pour des projets, quand les projets concernent des micro-algues, etc. Il y a toute une partie ressources. Je donne quelques noms, mais évidemment, ce n'est pas du tout exhaustif. Et ensuite, au niveau de la production, il y a notamment des fournisseurs d'extraits colorants. Je pense à couleur de plante, à greening, défilateur. En ce moment, on travaille avec Tournier, par exemple. On a beaucoup travaillé avec Terad. mais on a travaillé aussi avec du fil de peignée de biela, des tisserands aussi, des manufactures de tissage, Sfate et Convier, Tournier également pour cette partie-là, on peut avoir aussi des tricoteurs comme Guigou, on a fait quelques projets avec eux, et des imprimeurs en ce moment, on travaille avec les Olivades. En tissage aussi, on avait fait des prototypes, des très beaux prototypes avec Brunvillant-Tirand. qu'on n'a malheureusement pas pu développer cette année avec eux pour des raisons de contraintes industrielles. Mais voilà, on va dire que ça, c'est côté ressources et côté production. Et puis après, on a tout un réseau de partenaires, de laboratoires de recherche, que ce soit en biologie ou en ingénierie, parce qu'ici, en interne, on n'a pas non plus... toutes les compétences ou toutes les machines ou aussi toute la ressource humaine, on va dire, pour répondre à tous nos besoins. Et donc, voilà, typiquement, on a beaucoup travaillé avec l'NCA7 à Toulouse. On travaille pour l'extraction, par exemple, de colorants. On a travaillé avec le laboratoire SDTech pour de la micronisation. On a travaillé avec l'IFTH, par exemple, pour tester des certifications de textile. Donc voilà, ça va un peu tout azimut.
- Speaker #2
C'est un vrai réseau fédérateur. Tu as toutes les compétences au sein et puis tout l'écosystème qui vient faire vraiment des projets collaboratifs complètement. Tu fais intervenir plein de monde. OK, top.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Teinture végétale, on va dire couleur végétale à proprement parler. Bon, ben voilà, c'est vrai que j'ai eu de la chance, on a beaucoup de chance d'avoir pu côtoyer un peu ces grands noms de la couleur comme Sandrine qui nous a aidé sur beaucoup de choses. projets différents, Dominique qui était vraiment là en soutien historique et parfois technique Marie Marquet pour ce jardin qui m'est d'une aide vraiment précieuse et qui est devenue vraiment une précieuse collaboratrice ça c'est sûr voilà Michel Garcia aussi il m'a aidé à distance il a été d'un soutien technique aussi très précieux au début de mes années à l'atelier voilà et plein d'autres personnes que j'ai pu citer aussi précédemment... Il est top.
- Speaker #2
Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment tu envisages cette transmission ? Parce que tu es sur des projets. D'ailleurs, est-ce que c'est des entreprises qui te sollicitent, qui sollicitent l'humain en disant, tiens, on voudrait monter un truc, est-ce que vous pouvez nous aider ? Ou est-ce que c'est vous qui proposez ? Est-ce que c'est des appels à projets ? Comment ça fonctionne, en fait ? Pour qu'un projet démarre, comment ça fonctionne ? Et comment tu te sers de cet enseignement pour le transmettre ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, en fait...... Quand l'atelier est né, l'UMA Arles n'avait pas encore ouvert ses portes au public à Arles. Elle a ouvert ses portes au public en 2021, donc quelques années après. Et donc, en fait, on va dire que la plupart des projets des trois, quatre premières années étaient concentrés sur des demandes de projets qui venaient de la Fondation pour aménager et participer à l'aménagement de la Fondation. Donc, par exemple, on a travaillé, j'ai une de mes collègues qui a travaillé sur du revêtement mural en sel. J'ai une autre collègue qui a travaillé sur des carreaux en bioplastique, justement colorés en plantes tinctoriales et en micro-algues pour les sanitaires. Moi, j'ai travaillé sur cette tapisserie avec ma collègue Margot Graziani, mon ancienne collègue, et Mathilde Laroche. On a travaillé sur des tissus d'ameublement qui ont été… produits en série et cousus sur des... enfin tapissés, excuse-moi, sur des bancs, des banquettes, des sofas Artec, qui est un éditeur de tissus d'ameublement. Donc voilà, en fait, les premières années, c'était vraiment... On répondait à des commandes de la fondation. Donc il n'y avait pas vraiment, en fait, de commandes externes. Et surtout, pour nous, c'était un moyen, en fait, de... d'expérimenter, de mettre à l'épreuve les tissus qu'on faisait, de voir comment est-ce que les personnes se les appropriaient, comment est-ce qu'ils duraient dans le temps,
- Axelle Gisserot
par rapport au soleil,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
par rapport au frottement, etc. Même si les tissus passaient des tests et des certifications, mais aussi rien ne vaut l'usage réel au fil du temps. Et donc voilà, après que la fondation est ouverte, on a pu davantage se concentrer et répondre à des projets extérieurs. Donc déjà, pour continuer, on a travaillé avec des architectes d'intérieur ou des designers pour répondre à des projets toujours pour lui-même et plutôt pour l'aménagement de restaurant. Donc voilà, j'ai eu la chance de travailler avec Martino Gamper, qui est un designer italien basé à Londres, qui a eu une carte blanche pour le réfectoire du Parc des Ateliers. Donc là, on a travaillé avec les ateliers La Brouillère et la filature Terrat pour faire du feutre cardé en dégradé, teint en garance. Et ça, c'était vraiment magnifique.
- Axelle Gisserot
Et puis,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
petit à petit, on a répondu à des projets qui venaient de l'extérieur, et de la part de partenaires de l'UMA qui ont pris contact avec nous. J'ai fait par exemple un projet sur un territoire très différent au Moyen-Orient, aux Émirats Arabes Unis, avec IRTI, qui est une institution émirienne qui promeut des savoir-faire locaux travaillé par des femmes. Donc voilà, j'ai travaillé avec une collègue sur une collection de tapis et d'assistes en garance et tressés en fibre de palmier qui est un coproduit agricole du palmier d'Athier, par exemple. Voilà, on a travaillé vraiment avec différents partenaires à différentes échelles. En ce moment, par exemple, on a justement un partenaire, un éditeur de tissus d'ameublement dans la directrice artistique et est venue nous voir il y a plus d'un an. Et voilà, elle souhaitait développer une collection, collaborer sur une collection de tissus d'ameublement pour cet éditeur dont, pour l'instant, je garde le nom. La collection n'est pas encore sortie. Et donc ça, par exemple, c'est un projet. Ensuite, prochainement, on va peut-être travailler avec les ateliers Labrouillère. On est en discussion avec les ateliers Labrouillère pour développer une collection d'objets qui pourraient être commercialisés par l'Huma. On a aussi d'autres projets qui concernent même l'urbanisme, le développement de voiles de tombrage dans l'espace public. Et puis, on va dire que maintenant, on est moins... on répond moins à des demandes uniquement de la fondation mais maintenant ça s'est diversifié voilà donc on répond à des commandes tant au niveau de design et recherche mais aussi parfois c'est juste du conseil de méthodologie ou de cartographie etc et
- Speaker #2
voilà ça c'est au fond et du coup donc tous ces projets qui au début étaient plutôt des partenaires de l'UMA qui ensuite s'est ouvert... Comment tu fais pour qu'à chaque projet, tout ce que tu découvres, entre guillemets, puisse être transmis autour de l'atelier, que vous puissiez partager toutes ces découvertes et toutes ces innovations ? Comment vous vous organisez là-dessus ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, donc c'est vrai que la transmission à l'atelier, c'est un grand sujet. En fait, on en prend soin par différents biais.
- Axelle Gisserot
On a à la fois des livres,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
on est en train de faire des livres, On publie des livres, là on a publié notre deuxième livre cette année, sur le design, pratique du design biorégional, dans lequel on explique toute notre méthodologie de recherche et on prend et on s'appuie sur des exemples, on illustre en fait notre méthodologie de recherche avec des exemples très concrets, notamment du bâtiment et du projet architectural de notre atelier qui s'appelle le Lobit, le magasin électrique. pour expliquer toute notre méthodologie. Donc ça, c'est une façon de transmettre notre savoir-faire, notre méthodologie, notre expertise, au travers de différents livres. Après, on est aussi présent sur différentes expositions. On ne peut malheureusement pas répondre à toutes les demandes d'exposition,
- Axelle Gisserot
mais là,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
par exemple, on travaille sur une exposition qui sera exposée. qui aura lieu au Louisiana Museum au Danemark. Mais sinon, on a aussi évidemment ici à Arles, notre atelier se visite sur réservation, on visite l'idée avec un médiateur ou une médiatrice. Donc ça, c'est vraiment une chouette façon de découvrir notre travail ici à l'atelier. Je vous invite évidemment à venir. Et aussi, on participe aussi à des conférences, des tables rondes. Donc voilà, moi, j'hésite pas à répondre souvent par la positive. pour des conférences. J'ai aussi expliqué, par exemple, notre travail à Decathlon. J'ai expliqué mon travail à des étudiantes de l'ENSI, du Greta via Sandrine Rosier. Voilà. On est présents sur des tables rondes. Donc, voilà, par exemple, avec Vanessa Marie-Diossant sur les zones grises de la teinture végétale. Et puis, sinon, je dirais que nous, on va dire de façon plus pragmatique aussi ici à l'atelier, la transmission, elle se fait déjà… d'humain à humain, de femme à femme, homme à homme ici. C'est vrai que notre équipe en textile est très féminine,
- Axelle Gisserot
mais quand je suis arrivée,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
les deux ou trois premières années, j'étais toute seule, ensuite Margot est arrivée, et donc je lui ai transmis tout ce que je savais en teinture végétale. Puis ensuite, on a continué de construire ensemble notre expertise. Après Mathilde Laroche, ma collègue qui travaille aujourd'hui à l'atelier, qui est ingénieure textile. a pu également profiter de toute cette transmission de savoir-faire et on continue de construire ensemble. On accueille des stagiaires aussi, à peu près j'ai eu un stagiaire pendant six mois, à peu près tous les ans ou en et demi, donc c'est chouette, c'est vraiment un chouette moment de transmission aussi. Et après dans le laboratoire textile, nous on a tout un système d'archivage très précis, très construit à la fois physique et numérique, dans lequel on archive tout. tous nos protocoles, par exemple, si on parle de couleurs, tous nos protocoles de couleurs, toutes nos teintes, où l'archivage est assez précis. Merci à, justement, par exemple, une de mes anciennes stagiaires qui s'appelle Pauline Plouvier, qui est encore étudiante à l'ENSI en design textile et qui nous a aidé, justement, à construire tout cet archivage de façon extrêmement méthodique et c'est extrêmement précieux pour nous aujourd'hui. notamment, surtout dans la reproductibilité des couleurs, parce qu'on échantillonne beaucoup, mais en fait, tout cet échantillonnage, toute cette recherche couleur qu'on a, on a aujourd'hui environ 500 couleurs en fait en végétal, mais en fait, elle ne serait rien si on n'avait pas un archivage précis et également des tests lumière, des tests de solidité lavage qui sont justement réalisés par ma collègue Mathilde et associés à ces protocoles. Et tout ça, en fait, ça permet surtout qu'il y ait vraiment une reproductibilité de la couleur. et pour nous ça c'est très intéressant parce qu'on est loin de rester que on ne teint pas que de façon artisanale, on teint aussi beaucoup par exemple en ce moment avec ploie en oblisseur et pour nous c'est vraiment important de connaître exactement le pH de l'eau, le rapport de bain la courbe de température etc. Donc voilà on a des archives assez construites. Et après si on peut parler de la distribution par rapport je finis par rapport au à l'infrastructure. Et bien en fait, ici, on a plusieurs... Donc, c'est vrai que l'espace de l'atelier, on est un espace de prototypage, on a des machines, on a des bureaux, on a un centre de ressources aussi qui est très inspirant avec beaucoup d'ouvrages différents. Notamment, je m'applique à ce qu'il y ait pas mal d'ouvrages textiles qui peuvent nous servir, mais qui peuvent aussi servir à des personnes de l'extérieur. Et en fait, l'atelier aussi, parfois accueille des résidents, des designers, pour venir faire des recherches. Là, par exemple, bientôt, on a une résidente qui va venir plutôt travailler avec la teinturerie, mais aussi avec le jardin de plantes tinctoriales. Et ces deux espaces ont vraiment été conçus comme des espaces qui peuvent être ouverts sur le territoire et qui peuvent accueillir des personnes qui auraient besoin d'infrastructures. Donc, évidemment, sous des conditions particulières, il y a un contrat, c'est toujours en discussion avec l'UMARL, etc. Et il y a beaucoup de juridiques et d'administratifs derrière tout ça. Mais voilà, notre volonté, c'est évidemment que, par exemple, la teinturier puisse être un point d'ancrage sur le territoire. Et là, par exemple, on est en discussion avec Isina sur cette possibilité-là.
- Speaker #2
Top. Oui, top, franchement, c'est génial. Vous maillez vraiment à fond au point de vue local. J'ai maintenant des questions assez rapides, tac au tac, avant de passer. à la suite, est-ce que tu peux me dire pour toi, les personnes inspirantes, alors si tu les as déjà citées, t'es pas obligée de revenir dessus, est-ce que t'en as oublié ? Est-ce que t'as oublié des personnes inspirantes dans cette volonté de revégétaliser, de réemployer la couleur végétale, de retravailler les fibres naturelles, de travailler au local, de se servir des ressources ? Est-ce que tu penses à d'autres personnes ?
- Axelle Gisserot
Alors,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
je réfléchis. La personne qui m'inspire beaucoup, on va dire, au niveau d'une pratique qui se situerait entre le design et l'art, c'est Aurore Pélisson. J'adore vraiment son approche. J'adore son geste artistique, son geste textile dans ses œuvres et dans ses pièces,
- Axelle Gisserot
que ce soit…
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'ai découvert ses installations à une exposition qui a eu lieu à Bannon, dans les Halles de Haute-Provence. où elle avait cousu sur des très grandes toiles des toisons de moutons de façon assez brute. Et c'est vraiment magnifique. Ça sublime vraiment. Il y a un caractère quasi mystique de ses œuvres. Après, j'adore vraiment tout son travail d'impression et vraiment son geste artistique. Je le trouve très, très beau et très inspirant. Et j'ai l'impression que parfois, il m'inspire même pour des projets vraiment de mise en production. donc ça c'est chouette après je dirais que dans la couleur végétale j'ai l'impression que j'ai peut-être parlé un peu de beaucoup de personnes qui m'inspirent, c'est vrai que au niveau on va dire de l'esprit l'esprit du projet par rapport au jardin, par rapport à la transmission aux synergies qu'on peut créer entre les personnes, je pense particulièrement à à Philippine-Mangard et Max Félix de Terrain commun. Philippine-Mangard, elle fait beaucoup de teintures végétales à Nevers et ils ont un terrain maintenant à Nevers où ils font pousser notamment des plantes tinctoriales. Elles donnent pas mal d'ateliers, etc. Et voilà, elle a un travail très sensible de la couleur aussi et aussi vraiment de... Elle sait scénographier aussi la couleur, la mettre en valeur aussi, ne serait-ce que par... via des tableaux, des mises en scène sous verre, etc. Donc voilà, ça c'est une personne dont j'aime beaucoup le travail. Mais sinon, j'ai du mal à te répondre comme ça du tac au tac. Je réfléchis, après j'ai des designers évidemment qui m'inspirent, mais vraiment dans la couleur végétale, j'ai l'impression que j'ai dit beaucoup de non.
- Speaker #2
Qui fédère aujourd'hui, selon toi, autour de la couleur végétale ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, immédiatement, je pense à Isina, donc à Marie Longuet et Marie-Angèle Bongard, qui nous ont contactés il y a peu, justement, pour savoir si l'Huma serait intéressée d'être un peu un point d'ancrage avec sa teinturerie, comme un espace sur le territoire qui pourrait être partagé avec ses adhérents. et donc j'ai découvert leur travail il y a peu. Je n'étais pas allée justement au festival sur la couleur qu'elles avaient organisée l'an dernier.
- Axelle Gisserot
Et donc,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
j'ai l'impression en tous les cas, quand elles m'ont présenté la structure, l'esprit, le projet vraiment et la programmation, j'ai l'impression que c'est vraiment une structure qui fédère, qui rassemble. Et en en ayant parlé avec différentes personnes qui travaillent la couleur végétale autour de moi, j'ai l'impression que c'est une structure qui rassemble de par ses formations, ses événements, sa programmation avec Vola Territorial, etc. Après, évidemment, je pense à Couleur Garance à l'ORIS, avec le jardin, évidemment, la production de teintures qu'ils font à façon pour eux ou pour des externes, et puis évidemment,
- Axelle Gisserot
leur...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
programme de formation. Je dirais que c'est un petit peu les deux structures majoritaires auxquelles je pense aujourd'hui. Mais c'est vrai que c'est important, c'est très important d'avoir des structures qui fédèrent, comme c'est important d'avoir des structures qui fédèrent dans la filière laine ou dans la filière chambre, etc.
- Speaker #2
Est-ce que tu peux me dire si tu devais choisir une plante tinctoriale que tu incarnerais, ce serait laquelle et pourquoi ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, ce n'est pas si facile de répondre à cette question parce qu'elles ont tellement de spécificités, ces plantes. Il y en a tout le temps qui sont tellement magiques. Mais en tous les cas, je pensais au sorgho. Je voyais le sorgho pousser dans le jardin tout à l'heure. On a toute une parcelle de sorgho. Et je me disais, c'est quand même une plante incroyable parce que déjà, elle est chargée d'histoire avec toute cette histoire en Afrique.
- Axelle Gisserot
C'est plus...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
elle est comestible aujourd'hui, justement. On est en train d'essayer de la mettre en culture en France parce que c'est une source légumineuse. Et à la fois, elle est unctoriale, il y a beaucoup de coproduits, beaucoup de quantités de ressources non utilisées après l'extraction des graines de sorgho. Et donc, c'est vrai que je trouve qu'elle symbolise un petit peu, nous, les recherches transversales à l'atelier, notre travail avec Marie, le travail avec le Biolab de l'atelier concernant les recherches sur l'extraction et l'optimisation de l'extraction du sorgho. Et c'est vrai que je la trouve belle. Quand les pieds de sorgho la passent du vert à la teinte un peu violette sur la tige, je trouve ça hyper beau. Les grains qui passent du vert au violet foncé, c'est magique.
- Speaker #2
Fibre de prédilection, laquelle tu choisirais ? Si tu devais en dire une.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
intuitivement, immédiatement, je choisirais la laine, de par ses propriétés techniques, d'une part de thermorégulation, d'isolation thermique, d'isolation acoustique, aussi ses capacités, sa diversité de possibilités de mise en forme, par le non-tissé, le feutre, le fil, le tissage, la maille, etc. Il y a quand même énormément de possibilités. son affinité tinctoriale évidemment, nous on adore teindre sur laine la laine boit énormément le colorant il y a très peu de pertes et aussi évidemment toute l'histoire pastorale qu'il y a derrière tout ça et c'est vrai que le lien entre l'homme, l'animal, le paysage sont des éléments tellement forts pour moi c'est la laine
- Speaker #2
Est-ce que tu peux nous parler des prochains projets de l'UMA ? pas les projets confidentiels, mais vers quoi vous vous orientez, vers quoi vous avez envie de mettre l'accent ? C'est quoi votre virage pour les années qui arrivent ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, je dirais que... Disons que nous, je pense que notre virage principal à l'atelier, c'est de voir comment est-ce qu'on peut répondre à différents besoins sur différents territoires et d'aider des institutions, d'aider des entreprises, de les soutenir dans justement leur transition. Moi, je parle évidemment pour le textile, donc plutôt des éditeurs de tissus d'ameublement, pourquoi pas des personnes qui font des encres, des peintures, etc. Et donc, de s'autonomiser aussi ou d'être un peu plus à l'équilibre financier à l'atelier par rapport à différents projets. Et donc, c'est vrai que j'aimerais voir davantage toutes les recherches qu'on a faites ces dernières années prendre corps dans des projets de petite production, mais aussi j'aimerais qu'il y ait davantage de transmission, de savoir-faire et de synergie qui se crée dans la teinturerie, par exemple dans le jardin, et de pouvoir… participer davantage au réseau textile en France et que nos espaces ici à Luma puissent bénéficier à différentes personnes, tant sur la recherche que de la création. Après, moi, je suis toujours très intéressée par voir le textile s'implémenter dans des projets industriels. Pour moi, c'est... Enfin, le textile, la couleur végétale aussi et puis, voilà, le textile, on va dire, au sens alternatif. Je trouve que c'est vraiment important dans le sens... dans l'idée aussi de créer, de stabiliser, de consolider des filières de production. Et j'aime beaucoup voir aussi le textile aller sur des échelles plus architecturales, plus urbanistiques. Donc voilà, là, ce projet, par exemple,
- Axelle Gisserot
qu'on a avec la ville d'Avignon dans l'espace public,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
je trouve que c'est des projets qui sont très enrichissants. Et voilà, comment est-ce qu'on peut commencer à entrevoir le textile comme...
- Axelle Gisserot
Donc,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
possibilité de réponse à des îlots de chaleur dans les centres-villes, par exemple. Et à qui,
- Speaker #2
ma dernière question, à qui tu aimerais, Axelle, passer le micro pour continuer cette exploration sur la couleur végétale, que ce soit sur les plantes envahissantes, les micro-algues, les sources tinctoriales,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
à qui tu penses ? Alors, moi, j'aurais pensé, j'y pensais avant le podcast, je pensais particulièrement à Philippine Mangard. du coup, voilà, dont j'ai parlé précédemment, qui est du coup, voilà, une... une designer et teinturière à Nevers qui a ouvert, qui a développé et qui a mis en place un projet avec son chéri qui s'appelle Max, qui s'appelle Terrain commun. Et donc voilà, Philippine, elle a une activité à la fois vraiment de teinture végétale et de production de petits objets et voilà, donc plutôt d'accessoires ou bien de vêtements. Et à la fois, ils ont vraiment tout. ce projet de terrain commun qui est un projet plutôt de maraîchage, de jardinage, de création synergie avec les quartiers qui entourent ce terrain, etc. Et donc voilà, c'est un espace, on va dire que c'est un espace d'exploration incroyable au niveau des espèces exotiques envahissantes qu'ils ont sur leur terrain, au niveau des plantes tinctoriales. Bon, là, il se trouve qu'ils n'ont pas d'algues, mais pourquoi pas des lichens, etc. Et donc voilà, je pensais particulièrement à elle, avec sa sensibilité et à leur projets aussi qui ont constante évolution et qui méritent d'être d'être connus voilà ils ont créé cette association et et je trouve que c'est très chouette aussi que ce soit voilà des designers qui a une sensibilité particulière et qui puisse aussi voilà qui ont cette capacité à communiquer d'une façon particulière sur sur leur projet donc voilà je conseillerais évidemment j'avais ma collègue, mais ça ferait peut-être doublon avec la Fondation Luma, qui est ma collègue ingénieure, et qui, elle, évidemment, a vraiment une vision mise en production, enjeux industriels, tester certification. Elle a un profil plus technique, et à la fois, maintenant, elle fait beaucoup de recherches à l'atelier, mais je trouve que c'est vraiment important aussi dans ses projets de mise en place. production d'avoir ce genre de profit.
- Axelle Gisserot
Bon bah écoute, un grand merci Axelle, est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée ou un sujet que je n'ai pas abordé avec toi, que t'aurais voulu aborder avant qu'on ne se quitte ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, je pense que je crois qu'on a quand même vu beaucoup de choses, je pense moi ce que j'aimerais, je pense que j'aimerais finir là-dessus sur l'importance de créer un de créer des synergies entre les personnes, entre les institutions, entre les différents, à la fois des ateliers artisanaux, des unités de production industrielle. C'est important aussi que les manufactures historiques puissent ouvrir leurs portes et s'ouvrir justement à d'autres méthodes de production, d'autres ressources. Aujourd'hui, on travaille avec les Olivades et c'est une aventure incroyable qui mériterait aussi d'y passer beaucoup plus de temps, de revenir en arrière sur... des formulations du siècle passé utilisées, comment est-ce qu'on peut les adapter avec les extraits, les colorants qu'on a aujourd'hui, et de voir comment ces manufactures peuvent venir s'adapter à des problématiques et des enjeux actuels par rapport à la production textile aujourd'hui.
- Axelle Gisserot
Donc un lien aussi intergénérationnel et un lien entre les différents... monde qui ne se parle pas toujours, artisans, industriels, etc. Donc vraiment toute une filière, c'est exactement ce qu'on essaye de voir et de faire avec le podcast à récovert. Écoute, merci beaucoup Axelle pour ce témoignage et toutes ces informations. Je pense qu'on aura l'occasion de se refaire un épisode d'ici quelques temps quand il y aura encore d'autres projets à nous raconter. C'est en tout cas hyper intéressant. Merci beaucoup.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Merci à toi Pauline et merci beaucoup, beaucoup pour l'invitation. J'ai été très honorée et je suis ravie de pouvoir partager avec toi et avec les auditeurs et auditrices nos projets. Oui,
- Axelle Gisserot
top.
- Speaker #2
Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains. invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale