Matthieu Ruiz - Designer et teindre avec les plantes en s'inscrivant dans la modernité de la mode [Teinture végétale] cover
Matthieu Ruiz - Designer et teindre avec les plantes en s'inscrivant dans la modernité de la mode [Teinture végétale] cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

Matthieu Ruiz - Designer et teindre avec les plantes en s'inscrivant dans la modernité de la mode [Teinture végétale]

Matthieu Ruiz - Designer et teindre avec les plantes en s'inscrivant dans la modernité de la mode [Teinture végétale]

1h17 |31/08/2023
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ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

Matthieu Ruiz - Designer et teindre avec les plantes en s'inscrivant dans la modernité de la mode [Teinture végétale]

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1h17 |31/08/2023
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Description

Dans cet épisode captivant du podcast "ArtEcoVert", Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Mathieu Ruiz, un designer et artisan passionné qui nous plonge au cœur de l'univers fascinant de la teinture végétale. À travers son parcours inspirant, Mathieu nous raconte comment il a évolué dans le monde du design avant de fonder sa propre marque de vêtements, Maturize, en s'engageant pour des pratiques plus durables et respectueuses de l'environnement.


Mathieu débute par partager son expérience des teintures synthétiques, avant de nous expliquer son désir profond de se tourner vers des alternatives plus saines, notamment la teinture naturelle, qui utilise des colorants végétaux issus de plantes tinctoriales comme l'indigo et la garance. Cette transition vers la couleur végétale ne se limite pas à une simple tendance ; elle représente un véritable engagement envers une mode éthique et durable.


Au fil de cette conversation enrichissante, Pauline et Mathieu discutent de l'importance d'une transparence totale dans le processus de fabrication, ainsi que de la nécessité d'éduquer le public sur l'artisanat et la durabilité. Mathieu évoque également les défis qu'il a rencontrés dans la production et la vente de vêtements teintés naturellement, tout en partageant ses inspirations et ses techniques de travail.


"Chaque couleur végétale raconte une histoire", souligne-t-il, rappelant que derrière chaque nuance se cache le travail acharné de l'artisan et le potentiel des fibres naturelles. Cet épisode met en lumière l'importance de l'artisanat dans le secteur de la mode et la nécessité d'une approche plus consciente de la création textile.


Nous vous invitons à découvrir les multiples facettes de la teinture végétale et à plonger dans l'art de la coloration capillaire végétale, des pigments végétaux et des colorants biosourcés. Ensemble, explorons l'agriculture tinctoriale et les jardins tinctoriaux qui nourrissent notre passion pour les couleurs de plantes.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui vous donnera envie de repenser votre rapport à la mode et à l'environnement.


Pour plus d'informations sur les pratiques de teinture végétale et les initiatives durables, rendez-vous sur notre site et suivez-nous sur les réseaux sociaux.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcovert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Matthieu Ruiz

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valais. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Mathieu Ruiz. Bonjour Mathieu.

  • Matthieu Ruiz

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Mathieu, est-ce que tu peux te présenter, nous raconter un petit peu ton cheminement pour arriver à la teinture végétale ?

  • Matthieu Ruiz

    Oui, avec plaisir. Alors moi je m'appelle Mathieu Ruiz, j'ai 29 ans, bientôt 30. Je pense que j'en aurai peut-être 30 au moment de la diffusion. Je suis designer et artisan. Je le vis bien, ça va, je le vis bien, j'ai 30 ans. Je suis designer et artisan et j'habite à Paris. J'ai créé ma marque de vêtements qui aujourd'hui porte mon nom, Maturize, et qui auparavant s'appelait Fresh. Comme en français, F-R-A-I-C-H-E. en gros mon parcours donc moi je suis né à Montpellier j'ai vécu 7 ans dans le sud de la France ensuite je suis arrivé dans un petit village de Moselle près de l'Alsace qui s'appelle Mittelbronn où j'ai passé mon adolescence ensuite j'ai fait une licence d'art appliqué design à l'université de Strasbourg en fait c'est des licences le parcours universitaire en design est assez rare à l'époque il y avait Strasbourg il y avait Nîmes, je suis tombé un peu par hasard dedans hum à l'époque, enfin je dis à l'époque parce que peut-être que ça a changé entre temps, il y a eu beaucoup de mises à niveau qui devaient se faire, les fameuses manas pour entrer dans des écoles d'art ou de design, et j'avais été pris à aucune. Et en fait, en quatrième ou cinquième choix, j'avais l'université des arts de Strasbourg, avec l'option à réappliquer, mais je ne savais absolument pas ce que ça signifiait. Et en fait, je me rends compte en y entrant, qu'en fait, à réappliquer, c'est le nom français pour dire design. donc j'y fais j'y fais trois ans j'ai une spécialisation en mode et en communication et pendant mes années à la fac je je crée la marque fraîche alors en fait c'est au début c'est plus un prétexte un prétexte pardon pour créer pour pour développer mon univers, pour communiquer un petit peu avec le monde, parce que, initialement, même si aujourd'hui, ça va beaucoup mieux, et je prends beaucoup plus facilement la parole en public, c'était quelque chose qui était assez compliqué pour moi, de communiquer de manière large. C'est peut-être pour ça aussi que je fais beaucoup de communication maintenant, pour pallier un peu à ça. Et en fait, j'avais besoin de m'exprimer de cette manière-là, et pour moi, faire de la mode, il fallait forcément créer une marque, créer une entreprise, une auto-entreprise à l'époque. je ne pensais pas du tout, en tout cas, je ne savais pas, j'étais très, très ignorant et naïf, mais ce n'est pas péjoratif, dans ma bouche, sur ce monde-là de e- et de l'entrepreneuriat et de la mode et de la création de manière large. Du coup, dans ma tête, il fallait forcément créer une entreprise si on veut vendre le premier t-shirt à 20 euros. Donc voilà, je passe un peu par ça. C'est un peu... Alors, ce n'est pas une erreur, mais ce n'est pas vraiment ce que je conseille s'il y a des gens qui veulent créer leur... leur entreprise, leur projet, tester des produits, essayer de vendre un peu à droite à gauche à vos amis, à vos cousins, à votre famille. Et ensuite, si ça tient la route, faites le truc un peu plus sérieusement. Si le fisc m'entend, zappez cette partie. Mais grosso modo, j'ai commencé comme ça. Du coup, pareil, dépôt de la marque, fraîche, etc. à l'Inpi. J'avais 18 ans, j'étais en première année de fac. et voilà je commence comme ça je commence sans rien savoir donc vous me dis ok comment on fait un t-shirt comment fait la scénographie rien à voir avec la teinture je vais passer un peu vite mais rien à voir que la teinture ça fait aussi partie de mon cheminement donc au début je faisais la scénographie moi même je m'étais acheté un cadre les encres etc j'avais tout appris avec youtube et internet tout sur le tas, la couture pareil, les étiquettes, les écussons on brodait les écussons avec ma mère parce qu'à l'époque il y avait des boutiques qui commençaient à m'appeler pour revendre chez eux donc pareil à cette époque je ne savais pas du tout à quel prix il fallait vendre un t-shirt qui était vendu je crois à 30 euros à combien je le vends à la boutique par exemple et aujourd'hui cette notion ça paraît évident mais c'est des choses que quand on tape sur Google c'est quoi la marge quand on vend dans une boutique aujourd'hui je peux vous la dire pour les personnes qui s'intéressent généralement c'est entre 2 et 2,5 entre 2 et 3 même ça va dépendre et grosso modo si je vends le t-shirt à 10 euros à une boutique elle va le vendre après 25 euros donc ça veut dire que sur les 10 euros auxquels je vends à la boutique il va falloir que euh au minimum j'essaie de faire au moins 50% de marge j'entre direct dans le dur avec les chiffres mais voilà ça veut dire que sur les que je vais vendre à la boutique il faut que je me fasse une marge parce que si j'en vends 200 200 pièces et qu'en fait je touche rien sur les pièces que je vends ok c'est cool d'avoir son produit dans une boutique, dans la vitrine ou ailleurs mais au final on se rend compte que en fait tout ça pour ça parce que c'est quand même beaucoup de travail surtout au départ quand on fait beaucoup de choses soi-même voilà première expérience donc c'est super cool qu'on me fasse confiance et en fait ça s'enchaîne un petit peu donc on est encore en 2012 2013, 2014, 2015, 2016 je vais un peu vite sur ces années là donc en fait ça commence par des t-shirts, ensuite il y a des sweatshirts il y a des casquettes, etc j'essaie de produire, alors pas forcément localement mais en tout cas avec des intermédiaires le plus local possible parce que j'ai pas du tout de notion là-dessus, donc du coup je vais un peu sur les fabricants que je trouve un peu sur internet, je fais mes erreurs, mais faire ces erreurs c'est aussi avancer, sérigraphie je suis plus en artisanal Enfin, en tout cas, je ne les fais plus moi-même. Je passe par quelqu'un parce que du coup, les quantités sont trop importantes. Et en 4-5 ans, j'ai à peu près une dizaine de revendeurs sur toute la France et 4 ou 5 plateformes en ligne qui revendent. Grosso modo, ça va des petites boutiques à des plus grosses, des petites plateformes à des plus grosses. Et puis, les chiffres d'affaires, ça varie. En fait, ça peut être, je crois, la plus belle année, c'était 40 ou 50 000 de CA. et sachant qu'en fait moi c'est pas vraiment mes produits à moi qui se vendaient je t'explique c'est en fait je travaillais avec des plateformes de on va dire de art shop qui revendaient mes illustrations qu'ils imprimaient sur des vêtements donc en fait moi je leur fournissais le le fichier Illustrator, le fichier informatique. Ensuite, eux, en fonction de la commande, si je dois acheter un T-shirt ou un sweat avec mon illustration, ils me reversaient une commission. Ce qui faisait que c'était principalement ça ma source de revenus. Les boutiques de vente, finalement, c'était intéressant, mais en termes de bénéfices purs, ce n'était pas ce qui rapportait le plus parce que forcément, peut-être je ne me sentais pas légitime, je n'avais pas encore les épaules, je n'étais pas assez mature sur ce niveau-là pour imposer un prix, un prix juste tout simplement. c'est à dire que le prix auquel je vendais je crois qu'à l'époque je faisais même pas x2 je faisais x1,5 x 1,8 ce qui était assez ridicule mais en même temps il faut passer par là pour savoir qu'en fait c'est pas ces marges là enfin il y a plein d'étapes voilà là on arrive en 2015-2016 là je me rends compte que je veux faire un truc un peu plus créatif parce que moi je grandis en même temps je suis plus à la fac je commence à travailler en freelance pour des magasins de vêtements pour des événements en communication en communication visuelle je commence à faire les vitrines, je commence à faire de l'architecture d'intérieur j'aide un petit peu pour les achats donc ça c'est à chaque fois, c'est toujours à Strasbourg c'est vraiment dans des petits boutiques locales, des petits commerçants enfin des petits commerçants locaux qui locaux mais qui ont quand même pignon sur rue à Strasbourg et en fait comment c'est venu c'est qu'en fait la même technique que quand j'avais 15 ans quand j'étais DJ, c'est la même technique que j'utilise encore aujourd'hui à l'époque pour l'anecdote, je suis arrivé dans un bar avec mon ordinateur, je leur dis salut, je suis DJ, j'ai un ordinateur est-ce que tu veux me faire un test pour une soirée, j'avais qu'un ordinateur aujourd'hui un DJ ça a des platines, ça a des messages etc et il m'a dit, ben ok, et c'est comme ça que j'ai commencé à, c'est comme ça en fait, et donc en fait, toutes les rencontres que j'ai pu faire, ou les boutiques avec lesquelles j'ai travaillé, c'est uniquement comme ça, c'est fait par hasard, par chance, chacun y voit ce qu'il veut, en tout cas c'est des hasards, c'est des chances que j'ai essayé de provoquer. donc voilà quand je travaille avec les boutiques c'est que je suis allé toquer à la porte salut en fait j'ai une marque de vêtements est-ce que tu veux vendre mes t-shirts ben ouais si tu veux mets tes t-shirts dans le fond on prend une commission à l'époque c'était en dépôt-vente je fonctionnais pas beaucoup en dépôt-vente c'était une des seules boutiques avec lesquelles je bossais en dépôt-vente mais parce que j'avais en tête ok là si tu dépôts-vente ça m'arrange pas mais je sais qu'après t'es pas très fort en communication je te l'ai pas dit comme ça mais je vais essayer de t'aider là-dessus et c'est comme ça qu'on a travaillé et c'est comme ça que finalement les relations se sont faites et en fait il se trouve que le commerçant de la boutique il habitait derrière chez mes parents dans le petit village et en fait je l'ai connu en tant que gérant de sa boutique donc ces petites rencontres comme ça qui sont intéressantes et au final ensuite en 2015 j'ai 22 ans là j'arrive au printemps pareil concours de circonstances je joue une voiture de particulier à particulier il se trouve que la personne à qui je joue la voiture est directeur marketing du printemps il cherche quelqu'un pour gérer la côté visual merchandising du printemps à Strasbourg et j'entre comme ça en tant que visual merchandiser pour être quelques mois plus tard passé responsable d'équipe du magasin donc grosso modo un visuel merchandising c'est un mot qui n'est pas tellement connu dans le domaine pour le commun des mortels entre guillemets mais c'est une part importante du retail parce que c'est tout ce qui va être la mise en valeur des produits. Et dans un grand magasin comme le Printemps, c'est très large. Ça va de comment est-ce qu'on communique les informations de base aux clients, la signalétique, comment est-ce qu'on communique sur les vitrines, comment est-ce qu'on communique avec la mode, donc le stylisme, le mannequin, la scénographie, la mise en avant des collections, la cohérence avec l'ADN du groupe ou de l'entreprise, mais aussi avec la stratégie commerciale. donc finalement moi j'arrive j'avais 22 ans à l'époque j'avais 3 personnes dans mon équipe qui avaient toutes 30 ans de plus que moi mais ça s'est bien passé et premier défi managérial, entrepreneurial en tout cas presque intrapreneurial et aussi stylistique parce que finalement mon oeil devient beaucoup plus exigeant je commence à faire des moodboards beaucoup plus précis, on s'inspire vraiment des fashion week très clairement et comment est-ce qu'on retransmet une énergie qu'on a vu chez Gucci par exemple, comment est-ce qu'on la retranscrit avec des marques plus accessibles, puisqu'on ne vendait pas Gucci, en tout cas pas dans le magasin de Strasbourg, pas dans les grandes villes en région. Voilà, c'était le premier défi, mais finalement, moi ça allait aussi avec mon parcours de designer, je suis passé très vite là-dessus. Moi en tant que designer aujourd'hui, j'essaie d'avoir une approche assez sociologique. C'est-à-dire que du coup, je vais à chaque fois analyser à qui est destiné le message, à qui est destiné le produit que je fais. Comment est-ce qu'il va être perçu ? Comment est-ce que le message peut être le plus juste possible par rapport aux attentes de la personne et par rapport à qui sont ces personnes-là ? Donc même si moi, par exemple, je prends l'exemple du printemps, il faut absolument que je cartographie qui est la clientèle, qui passe dans ce magasin, qui touche mon produit. pour voir comment est-ce que je vais le présenter. Et ça, c'est quelque chose, des notions de design assez élémentaires, qui pour moi sont vraiment les fondements assez théoriques, et c'est la force un peu de l'enseignement théorique que j'ai eu. Pendant longtemps, j'ai cru que c'était une faiblesse, parce que j'avais moins de pratiques que les autres, toi qui avais des écoles de mode notamment. et finalement c'est assez une force parce que du coup ça me permet vraiment d'analyser et de comprendre qui j'ai en face de moi pour lui proposer non pas de lui vendre au maximum mais l'idée de lui proposer quelque chose qui soit en cohérence avec ce qu'il attend si c'est quelque chose lié à la vente tant mieux, si c'est un autre chose un banc public par exemple pour qu'il soit bien assis dans le parc, moi ça serait un banc public voilà, donc ça c'est en 2015 j'y suis jusqu'en en 2018 à Strasbourg et en 2018 j'arrive à Paris à partir de là grosso modo fraîche, donc c'est en parallèle, il y a plein de parallèles donc il faut un peu construire sa vision en deux, j'ai mon côté vraiment vie professionnelle on va dire en tant que salarié et la vie entrepreneuriale à côté fraîche à ce moment-là, du coup, je commence, moi, à grandir en termes de maturité, en termes d'ambition stylistique, en termes d'ambition créative, et le style que je commence à créer, je vois qu'il ne convient plus tellement aux boutiques avec lesquelles je travaillais, qui finalement étaient assez pas simples, enfin, simples dans le bon sens du terme, c'est-à-dire que c'était des essentiels du vestiaire, des basiques, et moi, je voulais être un petit peu moins basique, un peu plus personnel, et forcément, ça coincait, donc au fur et à mesure, j'ai commencé à perdre un peu ces boutiques-là. mais ça ne me dérangeait pas parce que j'étais salarié à côté. Enfin, ça ne me dérangeait pas. En tout cas, je ne réalisais pas qu'il fallait le combler. Et donc, pendant ce temps-là, je fais des choses plus créatives, mais qui ne me rapportent rien financièrement. Vraiment, je gagnais zéro. Ça me coûtait beaucoup plus que ça me rapportait. D'ailleurs, tout ce que j'ai gagné, en fait, pendant les années précédentes, où j'ai plutôt pas mal gagné en termes de bénéfices, finalement, pendant les 2-3 ans où j'ai essayé de faire des choses créatives et je ne comprenais pas pourquoi ça ne marchait pas parce que je n'avais pas le recul nécessaire, parce que... j'avais pas en fait tout ce qui était marketing, commercial j'ai aussi appris sur le tas et en fait j'ai un peu liquidé tout ce que j'avais de côté dans ces essais créatifs qui ont été une superbe expérience mais finalement en termes de rentabilité c'était pas c'était pas au rendez-vous la seule chose qui était intéressante c'est que du coup il y a pas mal de stylistes et de magazines quand je dis pas mal ça se compte sur les doigts d'une main mais c'est quand même bien pour mon échelle donc ça c'était intéressant pour l'estime de soi mais ça vendait pas donc c'est toujours, là ça m'a appris qu'il fallait aussi avoir une balance entre ce que j'ai dans la tête ce qui peut être intéressant d'un point de vue créatif et aussi ce que le niveau non pas le niveau des gens mais on est toujours beaucoup plus avancé dans ce qu'on veut dans sa tête parce qu'on est seul avec soi-même donc forcément nous on se comprend mais la personne en face de nous à leur aboie être la plus cultivée sur le domaine dans lequel on est il faut toujours se poser la question est-ce que je vais être compris par qui, par combien de personnes donc ça c'était aussi une petite claque entre guillemets à ce niveau là donc là on est en 2018, j'arrive à Paris grâce au printemps parce que du coup je me fais muter parce que je me rends compte que en termes de style c'est beaucoup plus simple en termes de direction artistique dans le milieu artistique, milieu mode à Paris il y a beaucoup plus de portes finalement en tout cas de mon oeil novice de l'extérieur c'est ce que je me disais et en même temps ça me faisait peur parce que moi j'ai un petit village à 700 habitants et déjà Strasbourg c'était une montagne alors Paris encore plus la même énergie que quand j'allais dans ce bar où je ne connaissais pas et je dis salut je viens avec mon ordinateur je veux être DJ en fait j'aborde tout de cette manière là c'est un mélange un petit peu de naïveté et en même temps de culot et d'excès d'orgueil parfois je me force à avoir des excès d'orgueil qui n'est pas spécialement ma nature pour justement oser faire des choses que je n'aurais peut-être pas osé si je m'écoutais trop en fait tout ça pour dire qu'en fait avec ces années là je me suis rendu compte que j'ai pas mal produit que j'avais du stock j'avais du stock encore chez mes parents c'était pas grand chose, c'était 4-5 cartons mais à l'échelle de la cave de mes parents et de mon ancienne chambre dans le garage c'était beaucoup donc je me suis dit imagine à l'échelle d'un chez elle, imagine à l'échelle d'un Zara même d'un Louis Vuitton c'est énorme. Et à l'époque, j'étais seul. Alors, à l'époque, j'étais avec une personne qui m'aidait pour la photo, mais sinon, je faisais tout seul, c'est-à-dire la logistique, la création, le commerce, l'envoi, etc. Je faisais tout seul. Le site Internet, les retouches photos, les vidéos, enfin vraiment de A à Z. Tout simplement, pourquoi ? Non pas parce que je voulais tout faire, mais parce qu'au départ, j'étais passé par des personnes. Voilà, je passe par un ami qui est en école d'informatique pour me faire le site. je passe par quelqu'un que je connais, qui fait des photos, que je trouve cool sur sa page Facebook, etc. Et à chaque fois, je paye des personnes pour ça, qui, c'est pas grand-chose, c'est 200-300 euros, mais pour moi, 200-300 euros, c'était énorme à l'époque. c'était vraiment un investissement et j'étais à chaque fois déçu en tout cas pas assez satisfait du niveau d'exigence forcément qu'ils avaient mis en même temps moi je ne me rendais pas compte qu'ils n'étaient pas bien payés que 200-300 euros ce n'est pas très bien payé pour un shooting photo d'e-commerce et je me suis dit c'est quoi je vais le faire moi-même et c'est un peu comme ça du coup je l'ai fait moi-même et ce qui fait qu'aujourd'hui c'est moi qui prends encore une fois toutes mes photos, toutes mes vidéos c'est moi qui fais le site internet ça va beaucoup plus rapide parce que forcément mon oeil est beaucoup plus aiguisé, j'ai beaucoup plus d'automatisme et j'ai du matériel un peu mieux etc mais effectivement ça me permet d'être autodidacte sur pas mal de choses voilà et donc du coup de ce stock un petit peu que j'avais et de cette situation là que j'avais quand j'arrive à Paris 2018 j'avais quel âge, je suis né en 93 j'avais 25 ans, en fait je me dis il faut que je trouve quelque chose de différent quelque chose qui plus sain tout d'abord pour moi c'est à dire que moi j'étais seul j'avais une expérience qui m'avait créé pas mal de frustrations créatives j'avais créé pas mal de choses j'avais tenté des choses avec des influenceurs ça n'avait pas du tout marché ou en tout cas pas du tout rentable de ce que je voulais j'avais dépensé beaucoup d'énergie je voulais trouver quelque chose qui puisse à la fois être intéressant en termes de créativité je ne voulais pas retourner à faire des choses trop simples qui étaient trop à la facilité même si je savais que en recontactant les boutiques avec qui je travaillais, je pouvais trouver preneur, mais ce n'est pas ce que je voulais. En même temps, je voulais que ça soit flexible pour moi, en termes de logistique, en termes d'entrepreneuriat, parce que du coup, moi j'arrive à Paris avec des loyers qui sont les loyers parisiens, donc moi je n'avais pas du tout d'argent. Donc en gros, je me suis dit, ok, comment je peux faire sans argent ? sans place, parce que je n'ai pas de place du tout chez moi. Et en même temps, apporter quelque chose de différent, de nouveau. En tant que designer, je me suis posé la question, à quoi ça sert une marque de vêtements ? Il y en a déjà 25 000. À quoi ça sert d'en avoir une de plus ? Mais si c'est une de plus, à quoi elle va servir ? Qu'est-ce que ça va apporter de différent, de nouveau ? C'est un peu ça les questions, les problématiques de départ. du coup je découvre un peu la teinture par hasard en me disant mais là du coup qui n'est pas naturelle vraiment la teinture dans le sens large du terme en me disant ça peut être cool parce que du coup je peux commander des vêtements blancs et si le lundi on m'achète du vert je teint en vert si le mercredi on m'achète du bleu je peux le teindre en bleu je faisais déjà la couture des étiquettes je faisais déjà un peu de couture de personnalisation j'ai pas un niveau énorme en couture mais je me débrouille pour faire du prototypage je fais un peu de couture je fais de la sérigraphie je faisais du transfert sérigraphique c'est un peu un dérivé de la sérigraphie qui justement est plus simple en termes de flux tendu c'est à dire qu'en fait le transfert sérigraphique rapidement c'est de la sérigraphie de l'encre sérigraphique qui est imprimée sur des planches de papier et ensuite ces planches de papier là sont chauffés avec une presse à chaud ça peut se faire avec un fer à repasser de manière un peu archaïque mais avec une presse à chaud à 160 degrés ce qui permet en fait donc moi j'ai mes planches et je les mets n'importe où c'est à dire que tu m'achètes un t-shirt je la prime le lundi si on n'en rachète pas avant un mois je peux faire une seule impression contrairement à la scénographie ou du coup c'est beaucoup plus lourd en termes de process même si c'est simple ou du coup il faut mettre ton cadre, passer l'encre, etc. Tu ne peux pas sortir ta machine de scénographie pour une pièce. Enfin, tu peux, mais c'est beaucoup d'énergie pour pas grand-chose. Donc voilà, il fallait que je trouve une solution à ça. Et le transfert scénographique m'aidait bien à ce niveau-là. Donc du coup, j'avais les étiquettes, j'avais la couture, j'avais l'impression la production j'arrivais à la gérer en petite quantité, j'avais des usines avec lesquelles je travaille encore qui arrivaient à avoir des petites productions et je me suis dit ça peut être cool de gérer la couleur donc c'est vraiment parti de là, c'est vraiment une ambition, en tout cas une volonté logistique et de flexibilité personnelle c'est de là que c'est parti, et en même temps créativement je trouvais que le côté tie and die était intéressant ça revenait pas mal avec à l'époque les sorts de Coachella, les festivals un peu chaque année et je me dis en fait ok c'est cool les américains ce qu'ils font, ça fait un peu mal aux yeux je pense qu'il y a moyen de faire un truc un peu plus minimaliste, un peu plus doux un peu plus travaillé alors travailler pas dans le sens tie and die parce que souvent c'est assez minutieux, ça prend beaucoup de temps mais dans le sens un petit peu plus comment dire ça sans mettre de jugement de valeur sur leur magnifique travail coloré un peu plus subtil voilà on va dire ça comme ça en tout cas un peu plus pas français mais un peu plus subtil et un peu je me suis dit qu'il y a quelque chose à explorer là-dedans et du coup je commence mes premiers essais en teinture synthétique avec ce qu'on trouve dans le commerce pas vraiment dans le commerce grand public mais c'était RIT RIT d'ail qui sont connus aux Etats-Unis pour faire le tie and die, alors je vous déconseille ça tient pas trop au lavage pourtant même si ça tient mais c'est pas privilégié à ta nature naturelle, ça tient beaucoup mieux. Mais en tout cas, je fais mes premiers essais dans ma baignoire, etc. Et c'est cool en termes de style, moi je trouve ça intéressant. Mais je sens que chimiquement, c'est quand même pas très sain. Et pareil, là je me dis, en fait, déjà moi dans ma salle de bain avec ma bassine, avec mon verre, déjà moi les vapeurs c'est un peu bizarre. Donc déjà à la longue, sur plusieurs années, j'imagine pas les risques. et ensuite je me dis pareil comme H&M il y a 5 ans quand je me disais avec mes cartons imagine à l'échelle d'une multinationale ou à l'échelle d'une usine et encore là les teintures que j'achetais elles étaient certifiées riche ou certifiées CE etc donc c'était quand même entre guillemets encadré même si c'est nocif et que c'est du pétrole mais c'était quand même pas les pires donc bref et je me dis est-ce que il n'y a pas mieux, on ne peut pas chercher autre chose et je trouve pas vraiment de solution en fait je cherche pas trop parce que je suis aussi dans le truc où j'aimerais bien commencer à sortir un truc etc en fait il y a plein de sujets en même temps quand on est entrepreneur il y a le sujet créatif il y a le sujet de la recherche de logistique, de comment est-ce qu'on réalise ce qu'on a en tête, combien ça va nous coûter parce que si je fais les choses à la main il fallait que ça soit rentable même si c'était synthétique comme teinture, c'était quand même artisanal finalement même les tie-and-die, il fallait que ça passait du temps je sais pas si peut-être... c'était minimum 30 à 40 minutes par produit ce qui est beaucoup en fait même dans le côté teinture, enfin tie and die donc pliage, préparation pliage, essorage, rinçage etc, repassage, étiquette impression, enfin voilà finalement tout ça c'est beaucoup de travail donc aussi à chaque fois que j'essaie de faire un un mouvement vers l'avant, il y a cette question combien ça me coûte, combien ça me rapporte quel stock je peux faire, comment est-ce que je le vends, comment je ne le vends pas, etc. pendant que je commence à faire mes recherches je croise par hasard un... en fait le directeur du printemps à Paris, qui en fait est l'ancien directeur du printemps de Strasbourg. Et il me dit, Mathieu, je sais que tu fais des vêtements, moi j'ai un espace qui me libère, ça tombe bien que tu passes parce que du coup j'ai pensé à toi, est-ce que tu n'as pas du stock pour en gros utiliser l'espace ? Je pense, entre nous, il savait ce que je faisais, il savait que c'était bien, même s'il ne connaissait pas l'actualité la plus chaude. Et du coup, il voulait un peu que j'utilise son espace. moi je dis bah ouais si tu veux on y va etc je suis partant c'est pour quand on était en juin il me dit bah c'est pour septembre là on est en 2019 et à l'époque en fait j'avais rien j'avais même pas un prototype un shooting photo et je sors de là et je dis je viens de dire oui à 20m2 dans un printemps et à l'époque j'avais toujours pas d'argent tu vois en tout cas juste ce qu'il faut pour vivre mais pas pour investir dans parce que quand t'es en magasin dans un projet c'est en magasin, c'est d'ailleurs pour ça aujourd'hui que du coup je suis beaucoup plus restrictif sur là où je suis revendu et je fais toujours très attention c'est parce qu'en fait c'est pas du flux tendu, c'est t'arrives il faut que t'aies 2S, 2M 2L, 2XL dans chaque couleur, chaque motif etc, grosso modo moi j'avais essayé de chiffrer ça, ça coûtait ce qui pour moi était beaucoup à l'époque j'avais clairement pas cet argent là par contre j'avais un loyer qui était à 1200 et à l'époque je me dis ok ça veut dire si je paye pas loyer je peux faire le pop-up au printemps Donc en fait, je n'ai pas payé mon loyer du mois d'août pour pouvoir financer la collection en septembre en me disant qu'avec ce que je vais gagner en septembre, je paierai en retard le loyer. Chose qui ne s'est pas vraiment passée parce que du coup, je n'ai pas rentalisé à 100% le truc. Après, je me suis débrouillé pour payer le loyer. Mais finalement, je ne regrette pas aujourd'hui d'avoir pris un peu ce risque-là. Pour l'époque, c'était un risque. Après, tout dépend de la notion de risque. Mais ouais, c'était quand même quelque chose d'assez stressant. Mais en même temps, je me disais que c'est peut-être une étape à ne pas louper. parce que je savais qu'au-delà de... Et d'ailleurs, à toutes les personnes auxquelles aujourd'hui un grand magasin, qu'un grand magasin contacte, c'est bien, printemps, en fait, sur un CV. C'est comme moi aujourd'hui sur un CV. J'y ai travaillé, même sur un CV de marque ou sur un CV d'entrepreneur ou de projet. C'est intéressant. Galerie Lafayette, c'est pareil. À l'époque, je l'avais vendu au Galerie Lafayette. Par contre, c'est beaucoup d'énergie, beaucoup de dépenses. si on n'a pas une communauté forte qui va acheter son produit en boutique, qui se déplace c'est juste bien pour le CV et c'est bien pour les followers qui ont vu ah ouais trop bien t'es au printemps, t'es au Carré de la Fayette c'est super je suis content pour toi la vérité c'est que ces grandes plateformes là enfin ces grands magasins en tout cas pour un petit créateur, petite créatrice ou jeune projet en fait j'aime pas trop le côté petite marque parce que finalement à partir du moment où on est une marque, on est une marque en fait et c'est enfin je suis pas pendant longtemps oui petite marque petit créateur et en fait non c'est quoi qui me fait dire que je suis petit juste parce que je suis tout seul et que je fais pas un million de chiffre d'affaires non je suis autant une marque Louis Vuitton j'avoue, je prends l'extrême, mais je suis autant une marque que Louis Vuitton, et je suis autant un créateur que, je ne sais pas, Edith Lehman, après on ne fait pas la même chose, mais ne serait-ce que de se dire ça, et de se dire, en fait, je suis autant une marque que Louis Vuitton, même si, sur le papier, tu vas me dire, forcément, ce n'est pas du tout pareil, ce n'est pas comparable, ne serait-ce que de se le dire, et de se le répéter, en fait, déjà, on casse un plafond de verre qui fait, en fait, je ne suis plus, j'enlève le côté petit, et c'est vraiment le côté petit, je fais un petit projet, une petite marque, en fait on saute aux limites et c'est quelque chose que j'ai mis du temps à comprendre que parce que j'étais pas designer chez Louis Vuitton j'étais pas designer, alors je vais prendre Louis Vuitton on va essayer de prendre une autre marque parce que les VMH sont très gentils mais ils font voilà on va essayer de leur donner de la visibilité à quelqu'un d'autre mais en tout cas parce que j'étais pas dans une grande marque qui faisait la Fashion Week je me suis dit ouais bon encore je suis encore un petit designer etc c'est ça en fait j'ai fait beaucoup de podcasts écoutez beaucoup de podcasts notamment Entreprendre dans la mode d'Adrien Garcia qui est vraiment super intéressant donc à l'époque j'avais suivi son podcast dès le départ, aujourd'hui il a 300 épisodes c'est très intéressant j'ai un peu lâché l'affaire parce que parfois j'avais des profils qui se ressemblaient un peu trop c'est à dire que du coup ils avaient un déclic écologique après avoir fait le tour du monde être passé par l'Inde, le Japon et finalement de par leur parcours à New York ils ont rencontré quelqu'un qui a fait un déclic je caricature mais du coup j'avais du mal à me projeter dans les modèles qui m'étaient présentés mais grosso modo je fais mon pop-up au printemps ça marche et en même temps c'est pas une rentabilité extrême, mais j'arrive à faire un événement et j'arrive à avoir des gens qui viennent à mon événement. Donc ça, c'est cool, en tout cas, pour moi, l'estime de moi. Dans ma tête, ce que je présentais là, j'étais déjà passé à après. Parce qu'en fait, avant que le directeur du printemps me propose ce pop-up, je m'étais déjà dit, faut plus que je fasse de teinture chimique, c'est pas bon pour moi, c'est pas bon pour moi, c'est pas vraiment ce que je veux. Mais en même temps, quand on m'a proposé le pop-up, je me suis dit, je peux pas louper l'occasion, je vais pas dire non à un rez-de-chaussée de magasin, de grand magasin. Donc du coup, je dis, bon, OK, on va fermer les yeux, on va y aller avec ce qu'on a fait. Mais dans ma tête, je ne voulais plus refaire. Et par hasard, je rencontre une fille sur un apéro, un apéro de comptable, parce que du coup, ma sœur est comptable, elle a fait un apéro avec sa boîte. Et par hasard, j'y étais. Et par hasard, je rencontre une fille qui se marie et qui me dit, ah ben tu sais, moi, je fais de la teinture, je vais teindre les nappes de mes invités avec des plantes. Et je me dis, mais comment ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et là en fait c'est là en fait très véritablement 2018-2019 que je me rends compte que c'est possible de teindre avec des plantes donc c'est vraiment que des hasards des rencontres vraiment fortuites et en fait de là j'avais qu'une obsession c'est de me dire comment on fait comment ça marche etc et qui t'a formé ? YouTube, Google, Google Internet, pendant deux ans, 2019, 2020, c'est que du YouTube, c'est que du déchet alimentaire, c'est que de l'expérience, c'est que des plantes que je trouve autour de moi, je ne connais pas le mot garance, le mot réséda, je ne le connais pas du tout, je caricature un peu, mais ça ne veut rien dire pour moi, ou alors je les vois, mais en fait, pour moi, je... Je ne sais pas quelle est l'importance, les grands 1, les petits 1, pour moi ça n'a pas vraiment de sens. Je suis vraiment dans l'expérimentation pure de qu'est-ce que fait le végétal, qu'est-ce que fait la matière minérale sur mon produit. Je ne suis même pas dans est-ce que ça tient, est-ce que ça ne tient pas, est-ce que c'est vendable, est-ce que c'est vendable. Je ne suis pas du tout à ça, je suis reparti vraiment à zéro, en mode ok, comment est-ce que j'arrive à créer quelque chose. sur mon textile avec les ressources naturelles autour de moi. Que ce soit du bois, du charbon, de la pierre, des clous, peu importe. C'était vraiment ça. Donc là, en fait, je ne vends rien du tout, après le pop-up au printemps. Je ne vends plus rien jusqu'en 2022. Et là, en 2021, il y a les confinements, les différents confinements. et 2021 en fait je commence à vraiment me commencer à me former plus professionnellement et je vais me former chez color ton monde donc avec suzy gallo donc là on est en 2021 donc c'était pas si longtemps finalement et je fais la teinture donc du coup ils ont des teintures vraiment intense de cinq jours du coup là on travaille la teinture par mordant et donc du coup à la suite de cette formation en fait je fais que ça parce qu'en fait on est encore en confinement moi en plus en grand magasin c'était spécifique parce que c'était des surfaces de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés du coup à l'époque c'était encore contraint des confinements ou des restrictions du coup moi je fais que ça et en parallèle moi le magasin printemps où je travaille j'étais toujours responsable visuel là-bas au printemps j'étais à Place d'Italie dans le 13ème arrondissement Et en fait il ferme ses portes, donc il est en procédure de fermeture. Et donc en parallèle je me dis qu'il faut que je profite de cette fermeture. pour y aller à 100%. Donc en gros, là, pour rentrer dans le dur de la teinture naturelle, ce qui intéresse tout le monde, j'ai mis un peu de temps, mais ça permet aussi de comprendre comment j'en suis arrivé et aussi par quelle voie j'en suis arrivé. Et ce qui explique aussi peut-être le style que j'ai aujourd'hui, ma vision aussi des choses, c'est que finalement peut-être que je n'arrive pas avec une approche botanique du terme, parce que moi l'écologie est un peu venue par expérience dans le sens où... où moi, finalement, j'ai fait des expériences qui fait que j'ai trop produit et donc du coup, j'ai essayé de pallier à ça. Mais c'est pas quelque chose... J'ai pas eu de déclic dans ma consommation parce que j'ai jamais vraiment trop consommé. C'est-à-dire que malheureusement, ou heureusement, je sais pas, mais j'ai pas... culturellement, je n'ai pas non plus beaucoup pris l'avion. Tu vois, par exemple, la première fois ou la deuxième fois que je prends l'avion, c'est au moment où je commence l'attention naturelle. C'est-à-dire que du coup, je n'ai pas encore ce recul en me disant mon mode de vie est nocif pour l'environnement, il faut absolument que je change ma pratique et que je pourrais un monde meilleur. Je ne suis pas vraiment là-dedans parce que je ne suis pas encore conscient, parce que je n'en suis pas touché personnellement. Et je pense que c'est comme tout, on en est véritablement conscient, on prend conscience beaucoup plus facilement quand ça nous touche. ne serait-ce que le réchauffement climatique il suffit de voir qu'il fait très très chaud à Paris il n'y a que maintenant je pense que le commun des mortels en tout cas les gens qui ne sont pas dans ce serail là qui se disent ah ouais c'est chaud dans plusieurs sens du terme donc voilà finalement moi je ne suis pas arrivé avec un parcours dans ce sens là c'est ce qui fait un petit peu aussi en fait chaque différence est une force quelque part et donc on est en 2021 donc du coup je fais ma formation avec Suzy chez Color Tombe Monde

  • Matthieu Ruiz

    suite à ça en fait direct je me lance mes journées font coup de la teinture donc là je poursuis mes essais c'est ce que j'allais te demander Mathieu du coup qu'est-ce que tu expérimentes donc tu as dit un peu tout même du minéral, j'ai entendu charbon j'ai entendu même des clous mais sur le végétal par quoi tu commences où tu fournis tes pigments par quoi tu attaques et où est-ce que tu te sources tout ça ok ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors déjà avant de connaître la garance, le résédat des plantes grandins qui... qui tiennent bien. En tout cas, quand elles sont bien faites, elles tiennent bien. Je travaillais uniquement avec des déchets alimentaires, donc avec pelure d'oignon jaune, pelure d'oignon rouge, avocat, enfin les fans de carottes. Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Il y avait les essais un peu classiques au curcuma, au café, choses comme ça. Même la betterave, j'ai dû tester, etc. Et ça, je me fournissais dans les magasins en bas de chez moi. Donc en fait, j'allais chez eux, je leur disais Bonjour, vous n'avez pas des pelures d'oignon ? et je faisais les 3-4 biocops magasins bio primeurs du coin de ma rue pour m'approvisionner ensuite après je découvre le reseda, la garance les plantes un petit peu plus entre guillemets institutionnelles moi je me fournis essentiellement chez Greening que vous avez reçu enfin que tu as reçu pardon je dis vous pour l'entité découverte merci essentiellement chez Grigny, encore aujourd'hui et j'utilise essentiellement j'ai un peu tout testé, c'est à dire de la garance sous différentes formes en racine, en poudre, en extrait aujourd'hui j'utilise principalement que de l'extrait, c'est beaucoup plus simple dans ma pratique il n'y a pas de décoction, etc pareil, le Reseda j'utilise en extrait pour des questions de logistique toujours de flexibilité par exemple, j'aimerais beaucoup passer à... par Cecilia et la micro-ferme des Lilas, tu vois, qui fait de la garance et qui fait du Reseda. J'aimerais beaucoup pouvoir vraiment avoir un truc très local encore plus en Ile-de-France et j'aime beaucoup ce qu'elle fait. Mais comme c'est pas de l'extrait et c'est des plantes, finalement, moi, dans mon process, ça vient ajouter une étape où clairement, je peux me permettre d'ajouter une étape supplémentaire dans mon process. Puis ça se stocke aussi parce que pour un jaune, donc avec le Reseda qui fait du jaune, donc en tout cas qui fait des teintes de jaune, qui va tendre vers le jaune. J'essaie toujours d'avoir de la nuance, parce que je n'aime pas trop dire une plante est égale à une couleur, parce que ce n'est pas tellement vrai, parce que ça dépend de l'intensité, ça dépend avec quoi on la mélange, ça dépend de plein de choses en fait, avec quoi on la mordance, avec quoi on la post-mordance, etc. Oui, finalement, ça se stocke aussi. Et aujourd'hui, si on a un kilo de plantes, un kilo d'extrait de Reseda ne va pas faire la même chose qu'un kilo de plantes de Reseda. Et aussi, ça ne va pas prendre la même place dans son local, si local il y a. Parce que moi, jusqu'à il y a trois semaines, mon local, c'était mon appartement. Qui n'est plus le même de mes débuts à Paris. Qui était encore un peu plus grand, heureusement. Mais voilà, jusqu'à trois semaines, mon local, c'était mon appartement. pour plein de raisons différentes, j'y reviendrai. mais grosso modo je teste principalement toutes les plantes Garance, Reseda qu'est-ce qu'on a Myrobolan il y avait Châtaignier qu'est-ce qu'on avait d'autres Cochonis qui n'est pas une plante qui est un insecte mais que je teste également un peu les institutionnels et après je crois que je m'étais un peu perdu sur les sites de couleurs végétales comme Greening comme Couleur Garance du coup j'avais un peu pris 50 grammes 100 grammes de chaque pour essayer j'avais testé et voilà et finalement je suis très vite retombé sur mes 3 plantes favorites en tout cas qui moi me vont bien c'est la garance, le reseda et le châtaignier et tout de suite je me suis dit il faut que je structure la chose il faut que je structure la teinte naturelle ça prend beaucoup de temps est-ce qu'aujourd'hui le client est prêt à acheter quelque chose qui demande autant de temps et donc du coup ce temps là qui était transformé en prix finalement si on estime que mon taux horaire il est de 20 euros du coup si je passe 2h sur un produit techniquement il va falloir que je rajoute je dis une bêtise mais du coup si un t-shirt me coûte et que je sais pas aujourd'hui grosso modo c'est à peu près ça aujourd'hui un t-shirt ça me coûte en termes de fabrication je sais que je vais avoir par exemple de frais de teinture mordant ça je compris si je me dis qu'il me faut 2h par produit c'est beaucoup moins et que mon taux horaire est de ça fait plus 40 donc du coup on est à 10 plus 5 10 de matière, 5 plus 2 plantes plus 40 de main d'oeuvre ça me fait 45 et 45 j'ai toujours pas de bénéfice pour l'entreprise donc 40 voilà 45 c'est un c'est un coût de fabrication finalement je grossitrais parce que 45 pardon 40 plus 15 je grossitrais mais grosso modo je me suis vite dit ok ça peut vite revenir cher ça peut vite revenir cher et à moi et forcément à fortiori pour le client en bout de chaîne donc déjà la notion de teinture la notion d'artisanat déjà ça je voulais faire du flux tendu déjà de base je voulais faire du flux tendu je voulais pas d'intermédiaire je voulais pas d'intermédiaire parce que pour moi il était hors de question de vendre un t-shirt au delà de en tout cas pas pour le moment peut-être que dans un temps un futur proche ou moins proche ça arrivera parce que X suivrait Creson et parce que j'aurais drainé une communauté, en tout cas une partie de la communauté que j'aurais drainée Sora saura qu'un t-shirt spécifique, etc., dans un chanvre bio, etc., pourra valoir plus de 100 euros.

  • Matthieu Ruiz

    mais en tout cas c'était pas mon but à l'époque donc là c'est toi qui fais depuis 3 semaines tu fais dans ton nouvel atelier est-ce que tu peux par exemple nous parler de ton atelier, comment il est équipé parce que t'as fait ça dans ton appartement donc j'imagine entre comme tu dis les stocks le matériel qu'il faut la place qu'il faut qu'est-ce que tu as du coup adapté dans ton atelier que tu as depuis 3 semaines en

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fait pas grand chose c'est à dire que pour l'instant mon atelier il ressemble un peu à ma cuisine d'avant avec un peu plus de place et réservé uniquement à la teinture. Le plus chronophage, en fait, dans tout mon travail entrepreneurial, c'était ça, c'était de travailler depuis chez soi. C'est-à-dire que l'année dernière, je recevais les stagiaires chez moi, dans mon salon. Du coup, j'avais des stagiaires, on était deux, même voire trois. Du coup, on était quatre, trois stagiaires en même temps. On s'est retrouvés à quatre dans mon salon à travailler. Et ce qui fait qu'en fait, la teinture, j'avais dans ma cuisine. et en fait ça veut dire que du coup si tu fais ta teinture le 8 l'après midi le soir forcément tu vas manger dans ta cuisine tu vas préparer à manger donc du coup il faut vraiment avoir tout, moi j'ai tout sur roulette j'ai tout qui se nettoie, j'ai tout qui se pousse j'ai tout qui se range sous un truc j'ai vraiment optimisé l'espace à fond dans mon salon pareil tout était sur traiteau, sur roulette ça passait en mode bureau la journée, ça passait en mode salon le soir le canapé il revenait à sa place initiale enfin vraiment les machines à coudre elles étaient rangées, donc c'était vraiment ça et finalement c'était ça qui me prenait le plus de temps et donc voilà mais là aujourd'hui dans mon atelier en fait j'ai à peu près la même chose grosso modo mon matériel c'est les plantes en extrait qui sont dans des bocaux en verre je fonctionne, j'ai quoi en stock j'ai pas énormément de stock, j'essaie pas trop de stocker pareil parce que couleur je sais pas combien de temps je vais l'utiliser grosso modo j'ai à peu près 5 kilos de plantes, ce qui est beaucoup déjà parce que tout dépend du volume mais quand on est à 300 euros le kilo de Reseda tu vois quand t'as 5 kilos de Reseda ça fait tout de suite à 1500 c'est peut-être un peu moins je m'emballe un peu sur les prix mais on est pas trop loin donc voilà donc j'ai à peu près ça et j'ai une cuve de 100 litres j'aimerais bien en prendre une deuxième parce que là je commence à être un peu limité cette cuve de 100 litres que j'avais déjà chez moi donc du coup dans mon appartement et ensuite j'ai différentes marmites, j'ai des 10 litres, des 5 litres, des 3 litres, voilà.

  • Matthieu Ruiz

    C'est toujours à la force de tes bras, c'est-à-dire si tu fais des grandes pièces, forcément quand elles se gorgent d'eau et qu'il faut les sortir, c'est plus lourd, toi tu fais tout ça, t'es pas mécanisé on va dire là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, pas encore, pourquoi ? Parce que moi je fais que de la... Oui, vas-y je t'en prie.

  • Matthieu Ruiz

    Oui, excuse-moi, il y a un petit décalage, et du coup c'est quelque chose que tu envisages dans le futur, dans ton atelier, de pourquoi pas mécaniser un petit peu plus ton process ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors oui et non oui parce que parce qu'effectivement là je commence à faire des quantités qui sont plus ou moins importante en tout cas pour moi c'est important en tout cas pour le matériel que j'ai pour la configuration mon atelier et de ma pratique c'est important Après moi je ne fais pas de métrage Je fais essentiellement des pièces Teinture dans la masse Donc du coup ce n'est pas des gros volumes Dans le sens J'ai fait une fois une collab Où c'était des pantalons Et des vestes en coton assez épais Donc là c'était assez lourd Mais en fait Ça se gère et je sais pas si je veux vraiment faire de la quantité d'un point de vue teinture de masse dans le sens masse volume j'aimerais bien être être équipé pour parce que pour certains projets ça s'y prête et certains projets qui peuvent être intéressants mais je sais pas si c'est quelque chose que je veux faire on m'a déjà contacté d'un peu en tout cas plusieurs fois c'est récurrent qu'on me contacte bonjour j'aimerais teindre ça j'ai des clients qui sont intéressés pour ça, est-ce que c'est possible souvent c'est des ateliers de fabrication qui me contactent qui aimeraient bien mettre la teinture naturelle dans leur chaîne de production mais tout de suite c'est si vous êtes d'accord on peut faire 2000 pièces par mois 2000 pièces par semaine et non seulement moi je ne peux pas du tout produire ça mais en plus, je ne sais pas si ça m'intéresse, je ne suis pas sûre.

  • Matthieu Ruiz

    Et quand tu parlais, donc toi, tu fais de la teinture de pièces, donc tu as des... Tu as dit marmite, ok. Comment tu t'assures que ta couleur, si c'est des unis, par exemple, comment tu t'assures que ta couleur, elle sera unie, nickel ? Comment tu fais ? Parce que tu dois... Tu as quand même du matériel, on va dire... peu sophistiquée c'est toute ton expertise à toi qui joue comment tu fais pour que la pièce elle ressorte et que tu sois sûr qu'elle soit nickel et qu'il n'y ait pas à la recommencer et bien en fait c'est simple je fais pas d'unis comme ça ça règle le problème et bien voilà c'est réglé si tu veux il y a beaucoup de taille and dye mais il y a beaucoup de nuances t'aimes pas le terme taille and dye je pense si ça me dérange pas j'en

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fais plus trop en fait là récemment moi j'ai commencé par le taille and dye parce que si tu veux moi je faisais les choses à la main donc artisanalement depuis longtemps en teinture encore plus ça prend encore plus de temps et je me suis dit mais imagine t'as un t-shirt euh... bleu uni enfin bleu c'est l'indigo donc c'est différent je vais prendre un truc à mordant rouge rose uni si tu sais pas que c'est naturel, si tu sais pas que c'est fait à la main en fait personne sur un cintre dans un magasin si tu sais pas que c'est fait à la main personne comprend pourquoi ça coûte 60 euros donc moi je m'étais dit il faut absolument que ce que je fais à la main soit visible ça c'est vraiment ma priorité depuis le départ, comment est-ce que je peux rendre visible ce que je fais et en fait la seule chose qui pour moi à l'époque la manière de rendre visible ce que je faisais à la main c'était le tie and die parce que tout le monde ne sait pas qu'un tie and die qui coûte ou qui coûte est fait à la main mais tie and die est forcément fait à la main même chez H&M chez Shein ou chez Prymark quand un produit coûte et qu'il y a une spirale, un tie and die spirale c'est l'une des plus connues c'est forcément fait à la main à la H&M certes mais à la main du coup moi c'était la première manière de rendre visible quelque part mon artisanat si j'étais pas derrière le stand en disant vous savez que c'est fait à la main machin machin non j'allais dire il y a un truc qui m'a hyper marqué chez toi c'est

  • Matthieu Ruiz

    je crois que c'était des suites que tu avais fait avec tu sais quand on filtre ces bains de teinture il reste quelque chose qui est dans le je perds tous mes mots mais tu vois dans le filtre et en fait toi tu avais réussi à mettre ça à plat sur tes suites ou sur tes vêtements je sais pas comment t'appelles ça mais ça je me suis dit ça c'est malin parce qu'en fait il y a que manuellement qu'on peut faire un truc comme ça je sais pas si tu vois ce que je veux dire on voit là que c'est de l'artisanat et que c'est de la teinture maison en tout cas les artisanes elles le repèrent direct oui c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en fait au fur et à mesure que j'ai développé ma pratique le côté taïndai un peu institutionnel avec les spirales, avec les shiburi donc du coup plus taïndai d'origine japonaise, la spirale c'est d'origine d'Afrique de l'Ouest, en tout cas d'inspiration d'Afrique de l'Ouest, c'est passé par la Jamaïque c'est passé par les Etats-Unis la notion un peu de crumble c'était un peu ce froissage là aujourd'hui j'utilise plus que ce froissage là principalement et des dérivés et d'autres techniques comme celle que tu viens de citer moi j'ai appelé l'entonnoir mais je sais pas si peut-être quelqu'un l'a déjà fait avant et l'a appelé autrement moi je l'ai appelé comme ça parce que finalement c'est un peu la question je n'ai jamais vu ça

  • Matthieu Ruiz

    En tout cas, sur un vêtement, moi, nous, tu vois, en formation, on nous avait appris qu'un bain, il fallait tout le temps soit l'épuiser, soit vraiment s'en servir jusqu'au bout. Et cette notion, comme tu dis, d'entonnoir, moi, c'était vraiment que de la récup. Mais il est connu par tout le monde, vu que... dans les bouquins, dans les formations, on te parle que tes bains doivent être valorisés au maximum. Et j'ai trouvé ça tellement marquant. Je t'avoue, c'est vraiment les pièces qui m'ont... Quand j'ai vu, je crois que c'était un suite avec un entonnoir. Je pense que c'était de la cochenille parce que c'était un rose magnifique. Et mis à plat comme ça, ça faisait comme un soleil. Je me dis, franchement, c'est génial parce que si tu es dans le milieu, tu as compris que le mec, il t'a à la main. et avec du végétal et si t'es un consommateur tu vois quelque chose que t'as vu nulle part ailleurs et quand on te raconte l'histoire bah donc ça ça m'avait vachement marqué et d'ailleurs je suis curieuse de comprendre comment tu réussis à centrer ton entonnoir sur par exemple je crois que c'était des sweats que t'as fait avec ça ou c'était des t-shirts des sweats ouais voilà comment t'arrives à le centrer et du coup ça veut dire que tu dois faire un bain de teinture avant qui probablement te sert à quelque chose d'autre et tu viens le recycler sur une de tes pièces que tu veux créer alors il y a du recyclage et il n'y en a pas forcément ça dépend en fait ce

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    que je voulais représenter déjà graphiquement c'était la notion d'éclipse parce qu'en fait depuis que je teins depuis que je fais les couleurs c'était à chaque fois les couleurs du ciel moi qui m'inspirent beaucoup et donc il y a beaucoup les couleurs du ciel que j'essaye en fait l'idée c'est comment est-ce que je peux représenter la lumière avec le végétal, c'est vraiment ça qui m'anime, depuis le départ en fait depuis le départ les couleurs que j'utilise d'ailleurs en fait les couleurs que j'utilise j'en utilise très très peu, j'en utilise à l'âge j'en ai utilisé 4 auxquelles je donne des noms en fait, des nuances et j'en fais pas plus c'est à dire qu'en fait une fois que la phase de recherche est faite je ne reviens plus dessus j'ai ma recette, alors peut-être que parfois en fonction des récoltes Là, dernièrement, il y avait une garance qui était un petit peu moins intense. Du coup, j'ai un peu ajusté, si tu veux. Mais en fait, je ne fais pas... autre chose que ces trois couleurs là que j'ai décidé de faire pour la technique en tonnoir en fait l'entonnoir ça va être le bon en fait je vais je vais prendre mon vêtement par en dessous et je vais lever mon doigt et forcément il va tomber de chaque côté il va se rabattre ça va former un chapiteau je ne sais pas si visuellement on se rend compte ça va former un chapiteau et ensuite finalement je prends ça et je vais mettre le bout dans la teinture et donc forcément il y a plusieurs étapes de teinture puisqu'on va commencer alors là la nuance que j'ai faite en fuchsia je l'ai appelée crépuscule, en fait, elle est à base de garance et de cochonis à lac. En fait, j'étais sur la cochonis, pendant mes formations, je travaillais sur la cochonis, et en fait, là, j'ai travaillé la cochonis à lac, qui est un peu une cousine de la cochonis, qui, d'après moi, mais je ne suis pas sûr à 100%, ça m'a l'air un peu moins agressif que la cochonis, parce que du coup, la cochonis à lac, en fait, c'est la résine que sécrète la cochonis, qui a été utilisée pour faire la teinture, et non la cochonis. après on reste dans la culture d'insectes je sais pas ce qu'il advienne des cochonis une fois qu'elles ont sécrété leur résine y'a pas non plus énormément y'a pas non plus hyper documenté à la culture de la cochonie à lacs sur internet mais en tout cas c'est cette cochonnie là que j'utilise et mélangé avec de la garance on a un peu un fuchsia un fuchsia un peu plus chaud ou alors un rouge un peu plus rosé donc il y a un bain de cette nuance là et ensuite pour avoir le bain au préalable il y a un mordant sage il y a un engalage qui est fait à base de noix de gale pourquoi je précise engalage à base de noix de gale parce que parfois je fais des engalages à base de tara qui est le même principe, c'est-à-dire rendre tannique la matière. Mais le Tara, noix de galle qui vient du chêne, enfin, c'est pas forcément du chêne, mais bon, ça peut venir du sumac, mais là, j'utilisais du chêne. Et le Tara, je crois que c'est des gousses de Tara, c'est plus d'origine amérique latine. Donc ça vient d'un peu plus loin, certes, mais ça a la particularité d'avoir un... une coloration un peu plus douce. C'est-à-dire que la noix de galle, on va être vite sur un beige qui va tirer légèrement vers le jaune, vers la couleur sable. Le tara va quand même être beaucoup moins prononcé. Moi, c'est ce que... Notamment pour les t-shirts que je faisais, j'utilisais ça. Mais le tara est moins concentré en tannin. Du coup, en post-mordant sage avec le fer, on va avoir un gris plus doux. qu'avec la noix de galle après ça dépend encore une fois comment on met en baie de fer etc mais donc du coup pour avoir ce noir assez profond ou en tout cas avoir un noir plus profond pour symboliser cet éclipse comme si on avait une lune qui passait devant le soleil du coup j'avais un mordansage un engalage à la noix de galle mais ma couleur à base de lac, de cochonnier à lac et de garance, une fois passée dans le fer ne me donnait pas ce noir là je passais ensuite mon vêtement dans un bain de châtaignier assez concentré et ensuite ce châtaignier là qui allait me donner un genre de marron j'allais le passer dans le fer et qui le châtaignier étant trétanique et la noix de galle étant trétanique va aller me donner cette couleur assez sombre donc finalement il y a plein d'étapes il y a pas mal d'étapes il y a trois étapes de teinture finalement et trois manipulations différentes pour arriver à cette forme-là.

  • Matthieu Ruiz

    Ouais, et qui est canon. Maintenant, c'est top. Ok, je suis contente d'avoir posé la question. Donc alors, attends, qu'on ne perde pas le fil, on a parlé un peu de tes partenaires, donc on a dit greening. Est-ce que tu as des partenaires sur tes fibres ? Et quelles fibres tu travailles en priorité ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, pour l'instant, je travaille uniquement, quasi exclusivement le coton. le coton je l'utilise brut je l'utilise bio je l'utilise certifié par GOTS et je l'utilise brut c'est à dire brut qui n'a pas été blanchi industriellement parce que les t-shirts blancs qu'on voit dans le commerce, qu'on a l'impression qu'ils ne sont pas teints, en fait, c'est pas la couleur naturelle du coton. Enfin, ça paraît, quand on est dedans, en fait, ça paraît logique, mais encore, moi, souvent, je le dis et ça paraît évident quand on le sait, mais quand on ne le sait pas, on se dit effectivement, certes, la fleur de coton est blanche, mais mon t-shirt blanc, enfin, ultra blanc optique, c'est pas naturel, en fait. du coup moi j'utilise le coton brut donc du coup on voit les aspérités du coton et ça rappelle aussi que le coton est une plante parce qu'on oublie presque que le coton est une plante et que ça ne pousse pas en rouleau mais Je dis ça, mais en fait, il y a beaucoup de professionnels aujourd'hui qui ne connaissent pas du tout l'origine de leur matière. Moi, pareil, je faisais des vêtements depuis 10 ans. Je travaillais aussi pour d'autres marques. Et à aucun moment, la notion de couleur, je me suis demandé comment ma couleur arrive sur mon rouleau. Moi, j'achète des rouleaux au mètre parce qu'il m'en faut 10 mètres pour faire ces pantalons-là. Mais à aucun moment, je me demande, mais il y a quoi dans ma couleur ? Et ça, c'est une réflexion qu'aujourd'hui, dans l'industrie créative, dans les milieux créatifs de la mode, la réflexion ne se fait pas du tout. Parce qu'on travaille sur pantone, je veux cette couleur-là, faites-moi des essais, envoyez-moi des échantillons et on valide, on ne valide pas. Du coup, il n'y a pas du tout cette notion-là. Du coup, je travaille sur coton brut, le coton est cultivé en Inde, parce que pareil, le coton bio est produit aujourd'hui à 90% en Inde. il y en a un petit peu en Australie et il y en a un petit peu en Afrique de l'Ouest du Mali et du Burkina notamment je sais qu'il y a aussi du coton d'Egypte qui est bien etc mais en fait moi pourquoi j'ai choisi l'Inde c'est parce que je travaille avec une usine belge qui est implantée en Inde et qui fait tout fabriquer là-bas et qui me permet aujourd'hui d'avoir une certaine souplesse sur les quantités de fabrication c'est beaucoup plus simple en termes de logistique, de flexibilité et de coût mais également en termes de traçabilité c'est à dire que du coup je sais d'où vient mon coton je sais de quelle région il vient région avec un S parce que ça vient de plusieurs régions je sais où est-ce qu'il est tissé où est-ce qu'il est fabriqué et comment il est acheminé jusqu'à chez moi j'avais l'opportunité d'acheter mon coton à un endroit X de le faire fabriquer par exemple au Portugal voire même en France mais en France c'était des coûts qui étaient beaucoup trop importants couplés à mon artisanat peinture végétale en tout cas pour le moment je n'ai pas trouvé la bonne formule mais j'aurais très bien pu prendre mon coton bio d'Inde, et aller au Portugal, mais je perdais énormément en traçabilité. C'est-à-dire que du coup, j'avais beaucoup moins de retours sur quelles conditions de fabrication, etc. Enfin voilà, en fait, je perdais plein d'informations en cours de route, et j'ai préféré rester en Inde, faire tout en Inde, plutôt que de faire ailleurs et de perdre en traçabilité.

  • Matthieu Ruiz

    Et du coup, là, tu fais... Donc, le coton bio est cultivé en Inde. Il est transformé en Inde. Toi, tu commandes des rouleaux de tissu ou tu commandes déjà, par exemple, des t-shirts, on va dire, prêts à teindre, et toi, tu fais la teinture.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    prêt à mordre danser si tu veux. C'est moi qui mordant. Oui,

  • Matthieu Ruiz

    voilà. Prêt à... On va dire prêt à agir. Mordant, sage, peinture. D'accord, ok.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais du coup, il n'y a pas d'après dessus. Il n'y a pas d'après, il n'y a pas de traitement.

  • Matthieu Ruiz

    Voilà, ok, j'ai compris. Ta marque qui s'appelait Frèche et qui devient Maturise, quel type de produit tu proposes ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu les pièces ? Et ensuite, on retourne sur la teinture végétale avec... Tu as parlé de quatre couleurs. J'aimerais bien que tu nous expliques un peu tes combinaisons ou ta recherche de... Tu as parlé beaucoup de recherche de couleurs et je trouve ça intéressant de creuser. Mais d'abord, j'aimerais savoir quel type de produit tu vends.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, ça va dépendre des périodes. J'ai décidé, il y a encore plus là avec le... la marque éponyme du coup qui porte mon nom et qui ne porte plus fraîche pour la simple et bonne raison que très rapidement je suis arrivé à un niveau de maturation qui faisait que je me sentais légitime moi pour imposer mon nom j'étais plus le petit créateur j'étais plus la petite marque j'étais un designer qui valait autant que n'importe qui donc du coup je vois pas pourquoi mon nom ne pourrait pas être et en fait il y avait un peu ce truc qui je suis pour mettre mon nom, je suis pas Jean-Paul Gaultier alors petit tips pour toutes les personnes qui se disent je ne suis pas Jean-Paul Gaultier, pourquoi est-ce que je mettrais mon nom moi je pense à Edouard Leclerc qui s'est dit, je m'appelle Edouard Leclerc et je vais faire des magasins ça me fait sourire mais du coup c'est un peu pour dire, en fait notre nom c'est le nôtre, on l'a depuis qu'on est né c'est comme ça qu'on nous appelle donc il n'y a pas de on se prend pour personne on ne se prend pas pour qui on n'est pas à s'appeler par son propre nom je fais cette réflexion parce que moi pendant longtemps je pensais à faire une marque éponyme je me suis dit je vais attendre que ça marche que je sois un peu plus connu sous fraîche avant de passer sous maturise parce que j'aurai à ce moment là acquis la légitimité et tout le monde trouvera sa logique et en fait c'est des fausses barrières c'est des plafonds de verre qu'on se met à soi même en tout cas que moi je m'étais mis à moi même et aujourd'hui voilà mais aussi je voulais pas que on se dise ok fraîche ah oui fraîche c'est la marque de teinture végétale c'est la marque naturelle je voulais pas parce que je voulais pas que la teinture naturelle soit le concept de ma marque, pour moi c'est pas un concept pour moi c'est un moyen d'arriver d'exprimer quelque chose plus qu'un concept donc ça voudrait dire

  • Matthieu Ruiz

    Mathieu que là demain ta marque Mathieu Ruiz, elle pourrait demain accueillir des produits teints de manière synthétique ou tu resteras sur le végétal je resterai sur le végétal c'est compliqué après je trouve que c'est compliqué de revenir en arrière

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi demain je ne me verrais pas vendre quelque chose qui est teint synthétiquement à la rigueur la seule chose que je pourrais faire c'est que je pourrais très bien vendre des produits non teints tu vois en coton brut ce serait pas là c'est pas l'objectif mais c'est quelque chose qui ne me dérangerait peut-être pas mais produire de la couleur synthétique ça c'est pas possible

  • Matthieu Ruiz

    c'était une question comme ça et alors du coup tes produits tu dis que ça change sûrement en fonction aussi de tes inspirations et de pas des collections mais un peu quand même, t'as quand même un rythme je vois ce que tu dis quand tu dis ça change c'est vrai qu'on retrouve pas tout le temps les mêmes produits même dans tes publications etc si on suit on voit que t'as pas un essentiel que t'as tout le temps et que tu déclines en couleur

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    t'as plusieurs trucs explique nous tes produits un petit peu j'ai toujours eu un style un peu même depuis que je fais des vêtements depuis que j'ai créé la marque même prêche 2012 on tourne un petit peu autour d'un style décontracté, streetwear, workwear donc finalement on va être sur les essentiels du vestiaire comme le sweatshirt, le t-shirt la chemise le bonnet, la casquette, des choses comme ça, ou des grands cabas. L'idée, c'est d'avoir des produits qui sont utiles au quotidien. Et aussi, pourquoi aujourd'hui je fais des vêtements, c'est parce qu'aujourd'hui, les objets qu'on utilise le plus dans nos vies sont les vêtements. Hormis, peut-être qu'un jour, j'irai sur la food parce qu'on est obligé de manger. Pour le moment, on est obligé de s'habiller. En tout cas, obligé. par contrainte météorologique ou alors sociale, en tout cas, on s'habille. Du coup, on utilise beaucoup ce produit-là. C'est ce qui, moi, m'a dirigé vers le vêtement. C'est-à-dire que ça pouvait parler et toucher des gens. Donc, moi, dans cette même veine, je vais travailler des produits que les gens, en tout cas que moi, je vais porter au quotidien. Pourquoi, en fait, je travaille la notion d'uniforme ? c'est à dire qu'aujourd'hui moi je suis artisan je suis designer, je suis artisan, je fais beaucoup de choses à quoi ressemble mon uniforme qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui le look dans lequel je serai, la silhouette va être plaisante en termes de style et de désirabilité si on veut mais aussi va être pratique pour ma pratique de teinture va être pratique dans mon quotidien qui est parfois assez mouvementé, je fais pas mal de choses généralement le matin je fais pas la même chose que l'après-midi ou que le soir donc voilà je vais un petit peu si tu veux chercher à à concevoir mon vestiaire idéal en tant que artisan. Et l'idée aussi, c'est de se dire qu'en fait, on est tous et toutes artisans, artisanes de quelque chose. C'est-à-dire que même si mon voisin, il est informaticien, pourquoi il ne serait pas artisan de l'informatique ? Tu vois, et dans l'artisanat, il y a aussi ce côté, je valorise tous les gestes de mon quotidien. par exemple je reprends cette idée d'informatique pourquoi je prends l'informatique parce que souvent on vraiment on met en opposition le côté très modernité informatique même intelligence artificielle avec le côté très manuel c'est pour ça que je prends exprès ce côté informaticien qui finalement est peu d'un extérieur semblait pas très manuel mais en fait ces gestes au quotidien qui sont très techniques finalement, puisque du coup ils sont propres à son domaine, pourquoi est-ce que ce ne serait pas de l'artisanat ? Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas valoriser ces petits gestes du quotidien que même l'informaticien les fait tellement de manière répétitive et quotidiennement qu'il ne se rend même plus compte de la technicité et du savoir-faire que demande ce geste-là ? Donc il y a aussi cette idée de qu'est-ce que veut dire l'artisanat ? Comment est-ce que je peux valoriser l'artisanat ? Et si moi je le valorise dans mon quotidien, il se sentira valorisé auprès de mon public. Et si mon public sent que je valorise l'artisanat, forcément, la valeur de l'artisanat qu'il percevra, tu me dis si c'est un peu complexe, mais la valeur de l'artisanat qu'il percevra sera plus forte et donc forcément, la rémunération de l'artisanat va être meilleure. Donc tout est une question de comment est-ce que je rends mon artisanat visible, comment est-ce que je fais comprendre la technicité du savoir-faire que j'ai. et donc si ma silhouette est aussi artisanale forcément ça va dans ce mouvement là donc du coup pour recentrer le débat sur la silhouette pour l'instant effectivement c'est le t-shirt, le sweatshirt la chemise, le bonnet, la casquette et je travaille, j'ai un modèle économique que je tends à stabiliser je travaille de plusieurs manières, j'ai mes collections maintenant et la deuxième qui est sortie cet été, la troisième qui va sortir à l'automne du coup il ya la collection que j'ai appelé mode artisanal qui sort qui sort courant septembre en tout cas à l'automne. Donc j'ai ces points de rendez-vous, si tu veux, quatre fois par an, en tout cas que j'aimerais bien avoir quatre fois par an ou trois fois par an, ça dépend, qui sont des collections capsules, qui sont des collections, je ne vais pas dire le mot capsule, qui sont des collections réalisées avec le moins de neuf possible. du coup il y a principalement de réutilisation d'anciens produits que je stocke depuis des années si j'estime que la qualité est au rendez-vous soit je travaille à partir de vêtements vintage, soit je travaille à partir de ce qu'on appelle des deadstock donc des produits endormis de certaines marques qui me passent parce qu'ils n'en font plus rien et du coup ça peut se transformer en collaboration ou non ça dépend, parfois je peux racheter des pièces vintage que je travaille et en fait du coup à chaque fois ça vient sur une thématique donc là en janvier 2022 on était sur la notion d'éclipse avec ces fameuses moi je les appelle des tâches, fameuses tâches dans ton noir je les appelle des tâches enfin pareil parce qu'en fait ça re-questionne aussi la notion de tâche, c'est à dire que qu'est-ce qu'une tâche aujourd'hui, est-ce que plein de tâches mis bout à bout, finalement c'est pas un tie and die tu vois et aujourd'hui ça veut dire que en fait l'idée aussi derrière cette tâche là donc en tonnoir la technique je l'ai appelée en tonnoir c'est de se dire en fait parfois on a une petite tâche sur une manche et on va plus porter le vêtement parce qu'on a une petite tâche que personne ne voit mais que nous on sait qu'elle est là cette tâche du coup on va pas porter ce vêtement et en fait là je voulais montrer que en fait en mettant une tâche tellement énorme que du coup on se dit forcément elle est faite exprès du coup en fait c'est presque comment j'arrive à théoriser ça c'est presque pour dire en fait une tâche énorme peut se porter beaucoup plus facilement qu'une tâche invisible que personne, que seuls nous savons qu'elle existe donc il y avait un peu ce côté comme on appelle ça un peu retournement de situation de cette manière là et j'aime bien un peu jouer un peu avec ces codes là voilà donc j'ai ces rendez-vous de mode artisanal qui arrivent 3 à 4 fois par an et à côté de ça je travaille en collaboration j'en ai fait beaucoup je vais essayer d'en faire moins pourquoi ? parce que ça demande beaucoup d'énergie en termes de préparation et parfois la rentabilité est là, parfois elle est moins là et forcément comme c'est une collaboration les bénéfices sont sont divisées par deux quand on partage les bénéfices. Ça dépend des modèles économiques, des collaborations.

  • Matthieu Ruiz

    Dans le podcast, on parle souvent de comment on transmet son savoir. Qu'est-ce que toi, tu fais avec la marque Mathieu Ruiz pour transmettre ton savoir ? Tu as parlé de stagiaires. Est-ce que tu fais d'autres actions dans le cadre de la transmission ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors première action je pense que c'est de communiquer donc moi je suis généralement assez transparent sur sur les plantes que je suis que sur les plantes que j'utilise sur mon procédé sur le temps que ça prend donc je pense que sur instagram tik tok sur les réseaux sociaux qui ont youtube aussi je fais des vidéos youtube sur l'artisanat je trouve que c'est bien de montrer l'envers du décor qui permet peut-être pas de transmettre mais au moins d'alerter, de sensibiliser des gens qui ne connaîtraient pas ou qui n'auraient pas de notion d'artisanat de teinture naturelle les stagiaires effectivement, même si les stagiaires n'étaient pas forcément en teinture c'est pas forcément les stagiaires autour de la teinture mais néanmoins ça permettait d'expérimenter après moins dans une démarche pédagogique mais ça intervient quand même, je fais des ateliers avec des entreprises c'est à dire que j'interviens soit auprès d'un public soit c'est une entreprise qui reçoit du public et qui me fait intervenir par exemple pas le printemps j'avais été intervenu au printemps à lyon 2 il avait des sacs qui n'utilisait plus et du coup on a on atteint des sacs avec leurs clients un samedi par exemple du coup ça peut être des ateliers vraiment avec les entreprises du coup avec les collaborateurs donc ça c'est quand même un moyen de transmission ce qui est cool c'est que du coup moi je crois beaucoup que le changement peut se faire aussi de l'intérieur de l'intérieur des entreprises c'est à dire que les entreprises en elles-mêmes voilà, toutes ne vont pas changer mais par contre si dans l'entreprise il y a une fille à un moment donné qui a un poste une fille ou un garçon, peu importe qui a un poste un peu intéressant, décisionnaire dans l'entreprise et qui a croisé sur Instagram une vidéo, qui a participé à un atelier par hasard, machin, machin, de teinture végétale elle va pouvoir voilà, mais en fait c'est comme tout, c'est des petites graines qu'il faut planter pour voir si ça fleurit ou si ça fleurit pas, voilà pour la transmission Pour toi,

  • Matthieu Ruiz

    quelles sont les personnes inspirantes dans la teinture végétale ? Quels sont les comptes Instagram que tu vas regarder, ou les livres, ou je ne sais pas, des gens de la teinture qui correspondent à ton univers, ou en tout cas qui t'inspirent ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en teinture végétale, moi je ne suis pas tellement du serail teinture végétale ou teinture naturelle, donc je ne vais pas forcément... je vais suivre mes consœurs et mes confrères généralement je les suis sur Instagram et je suis leur travail de manière assidue donc ça reste une source d'inspiration finalement aussi parce que je suis leurs travaux mais néanmoins moi j'essaie toujours de voir aussi d'autres domaines qui peuvent s'appliquer aux miens en teinture il y a la marque Story MFG que j'aime beaucoup qui est une marque anglaise. C'est un couple qui s'appelle Saïd et Cathy, qui font tout produire en Inde. Ils font tout en teinture végétale. Ils font tout à la main. En tout cas, tout ce qui est broderie, teinture, tout est fait à la main. Et pour moi, ça m'a permis de me dire OK, il y a un modèle économique qui existe, qui est viable. Eux l'ont fait. Donc moi, ça veut dire que je peux le faire aussi. donc ça c'est aussi important de ce en tout cas moi dans ma démarche de me trouver à un moment donné des modèles l'ont fait avant moi d'une certaine manière même si je ne fais pas exactement la même chose mais en tout cas de me dire que c'est possible aujourd'hui et dernier compte Instagram c'est Pigment Hunter qui travaille les pigments naturels donc Pigment Hunter chasseur de pigments c'est pas forcément sur du textile mais c'est très intéressant le travail de texture moi qui est passionné par la texture C'est très intéressant pour ça. Voilà. Ok,

  • Matthieu Ruiz

    top. Si tu devais choisir une plante tinctoriale, que tu serais ? Tu serais laquelle ? Et pourquoi tu serais celle-là ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors celle que j'utilise le plus c'est la garance souvent je dis que la garance c'est comme le jus de pomme dans les cocktails c'est un peu la base de tout dans ce que je fais mais en réfléchissant à la question je me dis que le jeûner ça peut être ma plante parce qu'en fait j'ai grandi dans le petit village qui s'appelle Mittelbronn dans la rue des jeûnés et par hasard forcément 20 ans plus tard je me rends compte qu'on peut faire de la couleur avec du jeûner donc symboliquement je vais choisir le jeûner est-ce que tu as des livres qui t'ont inspiré sur la teinture végétale que tu voudrais nous recommander pas tellement, je suis désolé dans le sens où je ne suis pas très très lecteur et en tout cas il n'y a rien qui m'a marqué, qui m'a dit qui m'a bouleversé, après j'ai un livre qui est autour de la couleur qui est Petit Livre des Couleurs de Michel Pastereau et Dominique Simonnet que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps que ça qui nous apprend nos renseignes sur l'histoire des couleurs sur leur signification dans telle ou telle civilisation ça c'est quelque chose qui m'intéresse fortement de comprendre la signification de certaines couleurs parce qu'en fait on se rend compte que si aujourd'hui le bleu c'est lié à la royauté si à l'époque le bleu était lié à la royauté c'est aussi par rapport à la valeur de l'indigo qui était extrêmement cher parce qu'extrêmement rare donc finalement la place des couleurs aussi dans notre quotidien a une histoire et cette histoire est fortement liée à différentes civilisations et à leur histoire aussi

  • Matthieu Ruiz

    Quels sont tes prochains projets, que ce soit expérimental, d'une nouvelle technique ou d'un nouveau... Enfin, expérimental, peut-être aussi des projets... Est-ce que tu as envie d'apprendre une nouvelle technique dans la teinture ou autre qui pourrait venir compléter ce que tu fais aujourd'hui ? Enfin, qu'est-ce que tu t'imagines demain sur l'aspect technique teinture végétale en mode projet ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je sais pas si elle est très claire mais elle est vague mais en même temps je la comprends très bien ben en fait moi ce que ce que j'aimerais travailler de plus en plus c'est C'est l'aspect vraiment global, c'est-à-dire monter des projets où je peux vraiment imposer mon univers presque scénographique. J'aimerais beaucoup commencer à faire des événements physiques où je peux montrer mes produits, mais aussi l'ambiance scénographique du lieu et vraiment toute la palette très large de A à Z finalement. et en parallèle de ça j'aimerais beaucoup aussi travailler pour les décors de Fashion Week je sais pas pourquoi ça m'intéresse beaucoup donc là j'en vois plein de je vais essayer de faire la même technique qui marche tout le temps, qui a marché jusqu'à maintenant je vais aller taper aux portes, salut je fais de la teinture est-ce que ça t'intéresse ? ça me permettra aussi de rentrer un peu dans des milieux qui sont plus fermés par cette voie là donc le milieu de la scénographie je pense que ça peut être intéressant voilà grosso modo ça va être ça je dis collaborations qui arrivent qui sont très cool certaines sont plus petites mais sont très intéressantes parfois les plus petites sont plus intéressantes parce qu'elles permettent une latitude plus large donc voilà tout dépend mais j'espère qu'il y en aura des très cool minimise je veux minimiser mon temps en tout cas l'énergie que je veux mettre là-dedans parce que c'est pas forcément la plus rentable mais ça participe aussi à la crédibilité et à la légitimité que peut avoir le milieu de la mode sur ma pratique et

  • Matthieu Ruiz

    alors ma dernière question Mathieu c'est à qui tu voudrais passer ton micro en lien avec la teinture végétale à qui est-ce que t'aimerais que j'aille interroger

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois que tu ne l'as pas encore reçu Suzy Gallo de Color to Monde Est-ce que tu l'as reçu ?

  • Matthieu Ruiz

    Je ne suis pas sûre Je vais la recevoir

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne l'ai pas encore eu J'aimerais bien l'entendre Et il y a également Romain de Ro Studio Qui fait plus de la série graphique Ro Et Studio Je crois que c'est comme ça qui fait plus de sérigraphie mais qui a vraiment une démarche sur la sérigraphie végétale, il fait des choses avec du blanc d'oeuf, avec du fromage blanc, là il fait des citrons qui ensuite il fait quelque chose, il chauffe les citrons enfin il brûle les citrons, ça fait de l'impression alors je suis vraiment son truc avec passion, mais c'est super intéressant il est pas mal dans l'expérimentation sur l'impression du coup lui

  • Matthieu Ruiz

    mais du coup voilà l'impression du coup tu me demandais les choses que j'aimerais bien développer c'est cette espèce sérigraphie impression que pour l'instant je ne fais pas de manière végétale c'est là dessus que je voulais un peu j'ai cru que c'était ça que tu allais me dire en vrai parce que je trouve que ça t'amène tout ce que tu m'as raconté ça m'amenait un peu là dessus je me suis dit c'est bizarre il n'en parle pas alors peut-être que je me suis plantée mais oui j'avais l'impression que on a reçu donc 3, 4 épisodes avant toi Marie Longui d'atelier Télème qui est spécialisé de la spécialiste pardon de la sérigraphie végétale et en fait je me suis rendu compte qu'il y avait pas mal de techniques à découvrir et du coup moi j'avoue que je vais aussi essayer d'avoir des invités qui soient plus là-dedans donc ça me va très bien ton contact parce que du coup ça permettra de creuser aussi la sérigraphie ou impression textile je sais que je sais qu'il y a un nom précis à donner mais bon

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, la scénographie, c'est vraiment avec le cadran, mais aussi l'histoire de block print que les Indiens font beaucoup, qui est super passionnant. Mais que je connais sans connaître, je n'ai pas encore expérimenté. J'attends de maîtriser pleinement certaines choses avant de passer à la suivante.

  • Matthieu Ruiz

    Oui, moi, c'est pareil. Il faut creuser parce que là, je ne maîtrise pas. Bon, écoute, merci beaucoup, Mathieu.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je t'en prie.

  • Matthieu Ruiz

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Pauline Leroux

    00:00

  • Rencontre avec Matthieu Ruiz : parcours et introduction à la teinture végétale

    00:44

  • Le parcours de Matthieu : de Montpellier à Paris et création de sa marque

    01:01

  • Les débuts de Matthieu Ruiz et les défis de l'entrepreneuriat

    01:26

  • Les premières expériences de teinture et la transition vers le végétal

    03:57

  • Les défis de la production et de la vente de vêtements teints naturellement

    09:00

  • Découverte des plantes tinctoriales et techniques de teinture

    14:09

  • Formation et apprentissage de la teinture naturelle

    31:21

  • Évolution du travail de Matthieu et nouveaux projets

    40:06

  • Conclusion et perspectives d'avenir dans la teinture végétale

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast "ArtEcoVert", Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Mathieu Ruiz, un designer et artisan passionné qui nous plonge au cœur de l'univers fascinant de la teinture végétale. À travers son parcours inspirant, Mathieu nous raconte comment il a évolué dans le monde du design avant de fonder sa propre marque de vêtements, Maturize, en s'engageant pour des pratiques plus durables et respectueuses de l'environnement.


Mathieu débute par partager son expérience des teintures synthétiques, avant de nous expliquer son désir profond de se tourner vers des alternatives plus saines, notamment la teinture naturelle, qui utilise des colorants végétaux issus de plantes tinctoriales comme l'indigo et la garance. Cette transition vers la couleur végétale ne se limite pas à une simple tendance ; elle représente un véritable engagement envers une mode éthique et durable.


Au fil de cette conversation enrichissante, Pauline et Mathieu discutent de l'importance d'une transparence totale dans le processus de fabrication, ainsi que de la nécessité d'éduquer le public sur l'artisanat et la durabilité. Mathieu évoque également les défis qu'il a rencontrés dans la production et la vente de vêtements teintés naturellement, tout en partageant ses inspirations et ses techniques de travail.


"Chaque couleur végétale raconte une histoire", souligne-t-il, rappelant que derrière chaque nuance se cache le travail acharné de l'artisan et le potentiel des fibres naturelles. Cet épisode met en lumière l'importance de l'artisanat dans le secteur de la mode et la nécessité d'une approche plus consciente de la création textile.


Nous vous invitons à découvrir les multiples facettes de la teinture végétale et à plonger dans l'art de la coloration capillaire végétale, des pigments végétaux et des colorants biosourcés. Ensemble, explorons l'agriculture tinctoriale et les jardins tinctoriaux qui nourrissent notre passion pour les couleurs de plantes.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui vous donnera envie de repenser votre rapport à la mode et à l'environnement.


Pour plus d'informations sur les pratiques de teinture végétale et les initiatives durables, rendez-vous sur notre site et suivez-nous sur les réseaux sociaux.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



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Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcovert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Matthieu Ruiz

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valais. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Mathieu Ruiz. Bonjour Mathieu.

  • Matthieu Ruiz

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Mathieu, est-ce que tu peux te présenter, nous raconter un petit peu ton cheminement pour arriver à la teinture végétale ?

  • Matthieu Ruiz

    Oui, avec plaisir. Alors moi je m'appelle Mathieu Ruiz, j'ai 29 ans, bientôt 30. Je pense que j'en aurai peut-être 30 au moment de la diffusion. Je suis designer et artisan. Je le vis bien, ça va, je le vis bien, j'ai 30 ans. Je suis designer et artisan et j'habite à Paris. J'ai créé ma marque de vêtements qui aujourd'hui porte mon nom, Maturize, et qui auparavant s'appelait Fresh. Comme en français, F-R-A-I-C-H-E. en gros mon parcours donc moi je suis né à Montpellier j'ai vécu 7 ans dans le sud de la France ensuite je suis arrivé dans un petit village de Moselle près de l'Alsace qui s'appelle Mittelbronn où j'ai passé mon adolescence ensuite j'ai fait une licence d'art appliqué design à l'université de Strasbourg en fait c'est des licences le parcours universitaire en design est assez rare à l'époque il y avait Strasbourg il y avait Nîmes, je suis tombé un peu par hasard dedans hum à l'époque, enfin je dis à l'époque parce que peut-être que ça a changé entre temps, il y a eu beaucoup de mises à niveau qui devaient se faire, les fameuses manas pour entrer dans des écoles d'art ou de design, et j'avais été pris à aucune. Et en fait, en quatrième ou cinquième choix, j'avais l'université des arts de Strasbourg, avec l'option à réappliquer, mais je ne savais absolument pas ce que ça signifiait. Et en fait, je me rends compte en y entrant, qu'en fait, à réappliquer, c'est le nom français pour dire design. donc j'y fais j'y fais trois ans j'ai une spécialisation en mode et en communication et pendant mes années à la fac je je crée la marque fraîche alors en fait c'est au début c'est plus un prétexte un prétexte pardon pour créer pour pour développer mon univers, pour communiquer un petit peu avec le monde, parce que, initialement, même si aujourd'hui, ça va beaucoup mieux, et je prends beaucoup plus facilement la parole en public, c'était quelque chose qui était assez compliqué pour moi, de communiquer de manière large. C'est peut-être pour ça aussi que je fais beaucoup de communication maintenant, pour pallier un peu à ça. Et en fait, j'avais besoin de m'exprimer de cette manière-là, et pour moi, faire de la mode, il fallait forcément créer une marque, créer une entreprise, une auto-entreprise à l'époque. je ne pensais pas du tout, en tout cas, je ne savais pas, j'étais très, très ignorant et naïf, mais ce n'est pas péjoratif, dans ma bouche, sur ce monde-là de e- et de l'entrepreneuriat et de la mode et de la création de manière large. Du coup, dans ma tête, il fallait forcément créer une entreprise si on veut vendre le premier t-shirt à 20 euros. Donc voilà, je passe un peu par ça. C'est un peu... Alors, ce n'est pas une erreur, mais ce n'est pas vraiment ce que je conseille s'il y a des gens qui veulent créer leur... leur entreprise, leur projet, tester des produits, essayer de vendre un peu à droite à gauche à vos amis, à vos cousins, à votre famille. Et ensuite, si ça tient la route, faites le truc un peu plus sérieusement. Si le fisc m'entend, zappez cette partie. Mais grosso modo, j'ai commencé comme ça. Du coup, pareil, dépôt de la marque, fraîche, etc. à l'Inpi. J'avais 18 ans, j'étais en première année de fac. et voilà je commence comme ça je commence sans rien savoir donc vous me dis ok comment on fait un t-shirt comment fait la scénographie rien à voir avec la teinture je vais passer un peu vite mais rien à voir que la teinture ça fait aussi partie de mon cheminement donc au début je faisais la scénographie moi même je m'étais acheté un cadre les encres etc j'avais tout appris avec youtube et internet tout sur le tas, la couture pareil, les étiquettes, les écussons on brodait les écussons avec ma mère parce qu'à l'époque il y avait des boutiques qui commençaient à m'appeler pour revendre chez eux donc pareil à cette époque je ne savais pas du tout à quel prix il fallait vendre un t-shirt qui était vendu je crois à 30 euros à combien je le vends à la boutique par exemple et aujourd'hui cette notion ça paraît évident mais c'est des choses que quand on tape sur Google c'est quoi la marge quand on vend dans une boutique aujourd'hui je peux vous la dire pour les personnes qui s'intéressent généralement c'est entre 2 et 2,5 entre 2 et 3 même ça va dépendre et grosso modo si je vends le t-shirt à 10 euros à une boutique elle va le vendre après 25 euros donc ça veut dire que sur les 10 euros auxquels je vends à la boutique il va falloir que euh au minimum j'essaie de faire au moins 50% de marge j'entre direct dans le dur avec les chiffres mais voilà ça veut dire que sur les que je vais vendre à la boutique il faut que je me fasse une marge parce que si j'en vends 200 200 pièces et qu'en fait je touche rien sur les pièces que je vends ok c'est cool d'avoir son produit dans une boutique, dans la vitrine ou ailleurs mais au final on se rend compte que en fait tout ça pour ça parce que c'est quand même beaucoup de travail surtout au départ quand on fait beaucoup de choses soi-même voilà première expérience donc c'est super cool qu'on me fasse confiance et en fait ça s'enchaîne un petit peu donc on est encore en 2012 2013, 2014, 2015, 2016 je vais un peu vite sur ces années là donc en fait ça commence par des t-shirts, ensuite il y a des sweatshirts il y a des casquettes, etc j'essaie de produire, alors pas forcément localement mais en tout cas avec des intermédiaires le plus local possible parce que j'ai pas du tout de notion là-dessus, donc du coup je vais un peu sur les fabricants que je trouve un peu sur internet, je fais mes erreurs, mais faire ces erreurs c'est aussi avancer, sérigraphie je suis plus en artisanal Enfin, en tout cas, je ne les fais plus moi-même. Je passe par quelqu'un parce que du coup, les quantités sont trop importantes. Et en 4-5 ans, j'ai à peu près une dizaine de revendeurs sur toute la France et 4 ou 5 plateformes en ligne qui revendent. Grosso modo, ça va des petites boutiques à des plus grosses, des petites plateformes à des plus grosses. Et puis, les chiffres d'affaires, ça varie. En fait, ça peut être, je crois, la plus belle année, c'était 40 ou 50 000 de CA. et sachant qu'en fait moi c'est pas vraiment mes produits à moi qui se vendaient je t'explique c'est en fait je travaillais avec des plateformes de on va dire de art shop qui revendaient mes illustrations qu'ils imprimaient sur des vêtements donc en fait moi je leur fournissais le le fichier Illustrator, le fichier informatique. Ensuite, eux, en fonction de la commande, si je dois acheter un T-shirt ou un sweat avec mon illustration, ils me reversaient une commission. Ce qui faisait que c'était principalement ça ma source de revenus. Les boutiques de vente, finalement, c'était intéressant, mais en termes de bénéfices purs, ce n'était pas ce qui rapportait le plus parce que forcément, peut-être je ne me sentais pas légitime, je n'avais pas encore les épaules, je n'étais pas assez mature sur ce niveau-là pour imposer un prix, un prix juste tout simplement. c'est à dire que le prix auquel je vendais je crois qu'à l'époque je faisais même pas x2 je faisais x1,5 x 1,8 ce qui était assez ridicule mais en même temps il faut passer par là pour savoir qu'en fait c'est pas ces marges là enfin il y a plein d'étapes voilà là on arrive en 2015-2016 là je me rends compte que je veux faire un truc un peu plus créatif parce que moi je grandis en même temps je suis plus à la fac je commence à travailler en freelance pour des magasins de vêtements pour des événements en communication en communication visuelle je commence à faire les vitrines, je commence à faire de l'architecture d'intérieur j'aide un petit peu pour les achats donc ça c'est à chaque fois, c'est toujours à Strasbourg c'est vraiment dans des petits boutiques locales, des petits commerçants enfin des petits commerçants locaux qui locaux mais qui ont quand même pignon sur rue à Strasbourg et en fait comment c'est venu c'est qu'en fait la même technique que quand j'avais 15 ans quand j'étais DJ, c'est la même technique que j'utilise encore aujourd'hui à l'époque pour l'anecdote, je suis arrivé dans un bar avec mon ordinateur, je leur dis salut, je suis DJ, j'ai un ordinateur est-ce que tu veux me faire un test pour une soirée, j'avais qu'un ordinateur aujourd'hui un DJ ça a des platines, ça a des messages etc et il m'a dit, ben ok, et c'est comme ça que j'ai commencé à, c'est comme ça en fait, et donc en fait, toutes les rencontres que j'ai pu faire, ou les boutiques avec lesquelles j'ai travaillé, c'est uniquement comme ça, c'est fait par hasard, par chance, chacun y voit ce qu'il veut, en tout cas c'est des hasards, c'est des chances que j'ai essayé de provoquer. donc voilà quand je travaille avec les boutiques c'est que je suis allé toquer à la porte salut en fait j'ai une marque de vêtements est-ce que tu veux vendre mes t-shirts ben ouais si tu veux mets tes t-shirts dans le fond on prend une commission à l'époque c'était en dépôt-vente je fonctionnais pas beaucoup en dépôt-vente c'était une des seules boutiques avec lesquelles je bossais en dépôt-vente mais parce que j'avais en tête ok là si tu dépôts-vente ça m'arrange pas mais je sais qu'après t'es pas très fort en communication je te l'ai pas dit comme ça mais je vais essayer de t'aider là-dessus et c'est comme ça qu'on a travaillé et c'est comme ça que finalement les relations se sont faites et en fait il se trouve que le commerçant de la boutique il habitait derrière chez mes parents dans le petit village et en fait je l'ai connu en tant que gérant de sa boutique donc ces petites rencontres comme ça qui sont intéressantes et au final ensuite en 2015 j'ai 22 ans là j'arrive au printemps pareil concours de circonstances je joue une voiture de particulier à particulier il se trouve que la personne à qui je joue la voiture est directeur marketing du printemps il cherche quelqu'un pour gérer la côté visual merchandising du printemps à Strasbourg et j'entre comme ça en tant que visual merchandiser pour être quelques mois plus tard passé responsable d'équipe du magasin donc grosso modo un visuel merchandising c'est un mot qui n'est pas tellement connu dans le domaine pour le commun des mortels entre guillemets mais c'est une part importante du retail parce que c'est tout ce qui va être la mise en valeur des produits. Et dans un grand magasin comme le Printemps, c'est très large. Ça va de comment est-ce qu'on communique les informations de base aux clients, la signalétique, comment est-ce qu'on communique sur les vitrines, comment est-ce qu'on communique avec la mode, donc le stylisme, le mannequin, la scénographie, la mise en avant des collections, la cohérence avec l'ADN du groupe ou de l'entreprise, mais aussi avec la stratégie commerciale. donc finalement moi j'arrive j'avais 22 ans à l'époque j'avais 3 personnes dans mon équipe qui avaient toutes 30 ans de plus que moi mais ça s'est bien passé et premier défi managérial, entrepreneurial en tout cas presque intrapreneurial et aussi stylistique parce que finalement mon oeil devient beaucoup plus exigeant je commence à faire des moodboards beaucoup plus précis, on s'inspire vraiment des fashion week très clairement et comment est-ce qu'on retransmet une énergie qu'on a vu chez Gucci par exemple, comment est-ce qu'on la retranscrit avec des marques plus accessibles, puisqu'on ne vendait pas Gucci, en tout cas pas dans le magasin de Strasbourg, pas dans les grandes villes en région. Voilà, c'était le premier défi, mais finalement, moi ça allait aussi avec mon parcours de designer, je suis passé très vite là-dessus. Moi en tant que designer aujourd'hui, j'essaie d'avoir une approche assez sociologique. C'est-à-dire que du coup, je vais à chaque fois analyser à qui est destiné le message, à qui est destiné le produit que je fais. Comment est-ce qu'il va être perçu ? Comment est-ce que le message peut être le plus juste possible par rapport aux attentes de la personne et par rapport à qui sont ces personnes-là ? Donc même si moi, par exemple, je prends l'exemple du printemps, il faut absolument que je cartographie qui est la clientèle, qui passe dans ce magasin, qui touche mon produit. pour voir comment est-ce que je vais le présenter. Et ça, c'est quelque chose, des notions de design assez élémentaires, qui pour moi sont vraiment les fondements assez théoriques, et c'est la force un peu de l'enseignement théorique que j'ai eu. Pendant longtemps, j'ai cru que c'était une faiblesse, parce que j'avais moins de pratiques que les autres, toi qui avais des écoles de mode notamment. et finalement c'est assez une force parce que du coup ça me permet vraiment d'analyser et de comprendre qui j'ai en face de moi pour lui proposer non pas de lui vendre au maximum mais l'idée de lui proposer quelque chose qui soit en cohérence avec ce qu'il attend si c'est quelque chose lié à la vente tant mieux, si c'est un autre chose un banc public par exemple pour qu'il soit bien assis dans le parc, moi ça serait un banc public voilà, donc ça c'est en 2015 j'y suis jusqu'en en 2018 à Strasbourg et en 2018 j'arrive à Paris à partir de là grosso modo fraîche, donc c'est en parallèle, il y a plein de parallèles donc il faut un peu construire sa vision en deux, j'ai mon côté vraiment vie professionnelle on va dire en tant que salarié et la vie entrepreneuriale à côté fraîche à ce moment-là, du coup, je commence, moi, à grandir en termes de maturité, en termes d'ambition stylistique, en termes d'ambition créative, et le style que je commence à créer, je vois qu'il ne convient plus tellement aux boutiques avec lesquelles je travaillais, qui finalement étaient assez pas simples, enfin, simples dans le bon sens du terme, c'est-à-dire que c'était des essentiels du vestiaire, des basiques, et moi, je voulais être un petit peu moins basique, un peu plus personnel, et forcément, ça coincait, donc au fur et à mesure, j'ai commencé à perdre un peu ces boutiques-là. mais ça ne me dérangeait pas parce que j'étais salarié à côté. Enfin, ça ne me dérangeait pas. En tout cas, je ne réalisais pas qu'il fallait le combler. Et donc, pendant ce temps-là, je fais des choses plus créatives, mais qui ne me rapportent rien financièrement. Vraiment, je gagnais zéro. Ça me coûtait beaucoup plus que ça me rapportait. D'ailleurs, tout ce que j'ai gagné, en fait, pendant les années précédentes, où j'ai plutôt pas mal gagné en termes de bénéfices, finalement, pendant les 2-3 ans où j'ai essayé de faire des choses créatives et je ne comprenais pas pourquoi ça ne marchait pas parce que je n'avais pas le recul nécessaire, parce que... j'avais pas en fait tout ce qui était marketing, commercial j'ai aussi appris sur le tas et en fait j'ai un peu liquidé tout ce que j'avais de côté dans ces essais créatifs qui ont été une superbe expérience mais finalement en termes de rentabilité c'était pas c'était pas au rendez-vous la seule chose qui était intéressante c'est que du coup il y a pas mal de stylistes et de magazines quand je dis pas mal ça se compte sur les doigts d'une main mais c'est quand même bien pour mon échelle donc ça c'était intéressant pour l'estime de soi mais ça vendait pas donc c'est toujours, là ça m'a appris qu'il fallait aussi avoir une balance entre ce que j'ai dans la tête ce qui peut être intéressant d'un point de vue créatif et aussi ce que le niveau non pas le niveau des gens mais on est toujours beaucoup plus avancé dans ce qu'on veut dans sa tête parce qu'on est seul avec soi-même donc forcément nous on se comprend mais la personne en face de nous à leur aboie être la plus cultivée sur le domaine dans lequel on est il faut toujours se poser la question est-ce que je vais être compris par qui, par combien de personnes donc ça c'était aussi une petite claque entre guillemets à ce niveau là donc là on est en 2018, j'arrive à Paris grâce au printemps parce que du coup je me fais muter parce que je me rends compte que en termes de style c'est beaucoup plus simple en termes de direction artistique dans le milieu artistique, milieu mode à Paris il y a beaucoup plus de portes finalement en tout cas de mon oeil novice de l'extérieur c'est ce que je me disais et en même temps ça me faisait peur parce que moi j'ai un petit village à 700 habitants et déjà Strasbourg c'était une montagne alors Paris encore plus la même énergie que quand j'allais dans ce bar où je ne connaissais pas et je dis salut je viens avec mon ordinateur je veux être DJ en fait j'aborde tout de cette manière là c'est un mélange un petit peu de naïveté et en même temps de culot et d'excès d'orgueil parfois je me force à avoir des excès d'orgueil qui n'est pas spécialement ma nature pour justement oser faire des choses que je n'aurais peut-être pas osé si je m'écoutais trop en fait tout ça pour dire qu'en fait avec ces années là je me suis rendu compte que j'ai pas mal produit que j'avais du stock j'avais du stock encore chez mes parents c'était pas grand chose, c'était 4-5 cartons mais à l'échelle de la cave de mes parents et de mon ancienne chambre dans le garage c'était beaucoup donc je me suis dit imagine à l'échelle d'un chez elle, imagine à l'échelle d'un Zara même d'un Louis Vuitton c'est énorme. Et à l'époque, j'étais seul. Alors, à l'époque, j'étais avec une personne qui m'aidait pour la photo, mais sinon, je faisais tout seul, c'est-à-dire la logistique, la création, le commerce, l'envoi, etc. Je faisais tout seul. Le site Internet, les retouches photos, les vidéos, enfin vraiment de A à Z. Tout simplement, pourquoi ? Non pas parce que je voulais tout faire, mais parce qu'au départ, j'étais passé par des personnes. Voilà, je passe par un ami qui est en école d'informatique pour me faire le site. je passe par quelqu'un que je connais, qui fait des photos, que je trouve cool sur sa page Facebook, etc. Et à chaque fois, je paye des personnes pour ça, qui, c'est pas grand-chose, c'est 200-300 euros, mais pour moi, 200-300 euros, c'était énorme à l'époque. c'était vraiment un investissement et j'étais à chaque fois déçu en tout cas pas assez satisfait du niveau d'exigence forcément qu'ils avaient mis en même temps moi je ne me rendais pas compte qu'ils n'étaient pas bien payés que 200-300 euros ce n'est pas très bien payé pour un shooting photo d'e-commerce et je me suis dit c'est quoi je vais le faire moi-même et c'est un peu comme ça du coup je l'ai fait moi-même et ce qui fait qu'aujourd'hui c'est moi qui prends encore une fois toutes mes photos, toutes mes vidéos c'est moi qui fais le site internet ça va beaucoup plus rapide parce que forcément mon oeil est beaucoup plus aiguisé, j'ai beaucoup plus d'automatisme et j'ai du matériel un peu mieux etc mais effectivement ça me permet d'être autodidacte sur pas mal de choses voilà et donc du coup de ce stock un petit peu que j'avais et de cette situation là que j'avais quand j'arrive à Paris 2018 j'avais quel âge, je suis né en 93 j'avais 25 ans, en fait je me dis il faut que je trouve quelque chose de différent quelque chose qui plus sain tout d'abord pour moi c'est à dire que moi j'étais seul j'avais une expérience qui m'avait créé pas mal de frustrations créatives j'avais créé pas mal de choses j'avais tenté des choses avec des influenceurs ça n'avait pas du tout marché ou en tout cas pas du tout rentable de ce que je voulais j'avais dépensé beaucoup d'énergie je voulais trouver quelque chose qui puisse à la fois être intéressant en termes de créativité je ne voulais pas retourner à faire des choses trop simples qui étaient trop à la facilité même si je savais que en recontactant les boutiques avec qui je travaillais, je pouvais trouver preneur, mais ce n'est pas ce que je voulais. En même temps, je voulais que ça soit flexible pour moi, en termes de logistique, en termes d'entrepreneuriat, parce que du coup, moi j'arrive à Paris avec des loyers qui sont les loyers parisiens, donc moi je n'avais pas du tout d'argent. Donc en gros, je me suis dit, ok, comment je peux faire sans argent ? sans place, parce que je n'ai pas de place du tout chez moi. Et en même temps, apporter quelque chose de différent, de nouveau. En tant que designer, je me suis posé la question, à quoi ça sert une marque de vêtements ? Il y en a déjà 25 000. À quoi ça sert d'en avoir une de plus ? Mais si c'est une de plus, à quoi elle va servir ? Qu'est-ce que ça va apporter de différent, de nouveau ? C'est un peu ça les questions, les problématiques de départ. du coup je découvre un peu la teinture par hasard en me disant mais là du coup qui n'est pas naturelle vraiment la teinture dans le sens large du terme en me disant ça peut être cool parce que du coup je peux commander des vêtements blancs et si le lundi on m'achète du vert je teint en vert si le mercredi on m'achète du bleu je peux le teindre en bleu je faisais déjà la couture des étiquettes je faisais déjà un peu de couture de personnalisation j'ai pas un niveau énorme en couture mais je me débrouille pour faire du prototypage je fais un peu de couture je fais de la sérigraphie je faisais du transfert sérigraphique c'est un peu un dérivé de la sérigraphie qui justement est plus simple en termes de flux tendu c'est à dire qu'en fait le transfert sérigraphique rapidement c'est de la sérigraphie de l'encre sérigraphique qui est imprimée sur des planches de papier et ensuite ces planches de papier là sont chauffés avec une presse à chaud ça peut se faire avec un fer à repasser de manière un peu archaïque mais avec une presse à chaud à 160 degrés ce qui permet en fait donc moi j'ai mes planches et je les mets n'importe où c'est à dire que tu m'achètes un t-shirt je la prime le lundi si on n'en rachète pas avant un mois je peux faire une seule impression contrairement à la scénographie ou du coup c'est beaucoup plus lourd en termes de process même si c'est simple ou du coup il faut mettre ton cadre, passer l'encre, etc. Tu ne peux pas sortir ta machine de scénographie pour une pièce. Enfin, tu peux, mais c'est beaucoup d'énergie pour pas grand-chose. Donc voilà, il fallait que je trouve une solution à ça. Et le transfert scénographique m'aidait bien à ce niveau-là. Donc du coup, j'avais les étiquettes, j'avais la couture, j'avais l'impression la production j'arrivais à la gérer en petite quantité, j'avais des usines avec lesquelles je travaille encore qui arrivaient à avoir des petites productions et je me suis dit ça peut être cool de gérer la couleur donc c'est vraiment parti de là, c'est vraiment une ambition, en tout cas une volonté logistique et de flexibilité personnelle c'est de là que c'est parti, et en même temps créativement je trouvais que le côté tie and die était intéressant ça revenait pas mal avec à l'époque les sorts de Coachella, les festivals un peu chaque année et je me dis en fait ok c'est cool les américains ce qu'ils font, ça fait un peu mal aux yeux je pense qu'il y a moyen de faire un truc un peu plus minimaliste, un peu plus doux un peu plus travaillé alors travailler pas dans le sens tie and die parce que souvent c'est assez minutieux, ça prend beaucoup de temps mais dans le sens un petit peu plus comment dire ça sans mettre de jugement de valeur sur leur magnifique travail coloré un peu plus subtil voilà on va dire ça comme ça en tout cas un peu plus pas français mais un peu plus subtil et un peu je me suis dit qu'il y a quelque chose à explorer là-dedans et du coup je commence mes premiers essais en teinture synthétique avec ce qu'on trouve dans le commerce pas vraiment dans le commerce grand public mais c'était RIT RIT d'ail qui sont connus aux Etats-Unis pour faire le tie and die, alors je vous déconseille ça tient pas trop au lavage pourtant même si ça tient mais c'est pas privilégié à ta nature naturelle, ça tient beaucoup mieux. Mais en tout cas, je fais mes premiers essais dans ma baignoire, etc. Et c'est cool en termes de style, moi je trouve ça intéressant. Mais je sens que chimiquement, c'est quand même pas très sain. Et pareil, là je me dis, en fait, déjà moi dans ma salle de bain avec ma bassine, avec mon verre, déjà moi les vapeurs c'est un peu bizarre. Donc déjà à la longue, sur plusieurs années, j'imagine pas les risques. et ensuite je me dis pareil comme H&M il y a 5 ans quand je me disais avec mes cartons imagine à l'échelle d'une multinationale ou à l'échelle d'une usine et encore là les teintures que j'achetais elles étaient certifiées riche ou certifiées CE etc donc c'était quand même entre guillemets encadré même si c'est nocif et que c'est du pétrole mais c'était quand même pas les pires donc bref et je me dis est-ce que il n'y a pas mieux, on ne peut pas chercher autre chose et je trouve pas vraiment de solution en fait je cherche pas trop parce que je suis aussi dans le truc où j'aimerais bien commencer à sortir un truc etc en fait il y a plein de sujets en même temps quand on est entrepreneur il y a le sujet créatif il y a le sujet de la recherche de logistique, de comment est-ce qu'on réalise ce qu'on a en tête, combien ça va nous coûter parce que si je fais les choses à la main il fallait que ça soit rentable même si c'était synthétique comme teinture, c'était quand même artisanal finalement même les tie-and-die, il fallait que ça passait du temps je sais pas si peut-être... c'était minimum 30 à 40 minutes par produit ce qui est beaucoup en fait même dans le côté teinture, enfin tie and die donc pliage, préparation pliage, essorage, rinçage etc, repassage, étiquette impression, enfin voilà finalement tout ça c'est beaucoup de travail donc aussi à chaque fois que j'essaie de faire un un mouvement vers l'avant, il y a cette question combien ça me coûte, combien ça me rapporte quel stock je peux faire, comment est-ce que je le vends, comment je ne le vends pas, etc. pendant que je commence à faire mes recherches je croise par hasard un... en fait le directeur du printemps à Paris, qui en fait est l'ancien directeur du printemps de Strasbourg. Et il me dit, Mathieu, je sais que tu fais des vêtements, moi j'ai un espace qui me libère, ça tombe bien que tu passes parce que du coup j'ai pensé à toi, est-ce que tu n'as pas du stock pour en gros utiliser l'espace ? Je pense, entre nous, il savait ce que je faisais, il savait que c'était bien, même s'il ne connaissait pas l'actualité la plus chaude. Et du coup, il voulait un peu que j'utilise son espace. moi je dis bah ouais si tu veux on y va etc je suis partant c'est pour quand on était en juin il me dit bah c'est pour septembre là on est en 2019 et à l'époque en fait j'avais rien j'avais même pas un prototype un shooting photo et je sors de là et je dis je viens de dire oui à 20m2 dans un printemps et à l'époque j'avais toujours pas d'argent tu vois en tout cas juste ce qu'il faut pour vivre mais pas pour investir dans parce que quand t'es en magasin dans un projet c'est en magasin, c'est d'ailleurs pour ça aujourd'hui que du coup je suis beaucoup plus restrictif sur là où je suis revendu et je fais toujours très attention c'est parce qu'en fait c'est pas du flux tendu, c'est t'arrives il faut que t'aies 2S, 2M 2L, 2XL dans chaque couleur, chaque motif etc, grosso modo moi j'avais essayé de chiffrer ça, ça coûtait ce qui pour moi était beaucoup à l'époque j'avais clairement pas cet argent là par contre j'avais un loyer qui était à 1200 et à l'époque je me dis ok ça veut dire si je paye pas loyer je peux faire le pop-up au printemps Donc en fait, je n'ai pas payé mon loyer du mois d'août pour pouvoir financer la collection en septembre en me disant qu'avec ce que je vais gagner en septembre, je paierai en retard le loyer. Chose qui ne s'est pas vraiment passée parce que du coup, je n'ai pas rentalisé à 100% le truc. Après, je me suis débrouillé pour payer le loyer. Mais finalement, je ne regrette pas aujourd'hui d'avoir pris un peu ce risque-là. Pour l'époque, c'était un risque. Après, tout dépend de la notion de risque. Mais ouais, c'était quand même quelque chose d'assez stressant. Mais en même temps, je me disais que c'est peut-être une étape à ne pas louper. parce que je savais qu'au-delà de... Et d'ailleurs, à toutes les personnes auxquelles aujourd'hui un grand magasin, qu'un grand magasin contacte, c'est bien, printemps, en fait, sur un CV. C'est comme moi aujourd'hui sur un CV. J'y ai travaillé, même sur un CV de marque ou sur un CV d'entrepreneur ou de projet. C'est intéressant. Galerie Lafayette, c'est pareil. À l'époque, je l'avais vendu au Galerie Lafayette. Par contre, c'est beaucoup d'énergie, beaucoup de dépenses. si on n'a pas une communauté forte qui va acheter son produit en boutique, qui se déplace c'est juste bien pour le CV et c'est bien pour les followers qui ont vu ah ouais trop bien t'es au printemps, t'es au Carré de la Fayette c'est super je suis content pour toi la vérité c'est que ces grandes plateformes là enfin ces grands magasins en tout cas pour un petit créateur, petite créatrice ou jeune projet en fait j'aime pas trop le côté petite marque parce que finalement à partir du moment où on est une marque, on est une marque en fait et c'est enfin je suis pas pendant longtemps oui petite marque petit créateur et en fait non c'est quoi qui me fait dire que je suis petit juste parce que je suis tout seul et que je fais pas un million de chiffre d'affaires non je suis autant une marque Louis Vuitton j'avoue, je prends l'extrême, mais je suis autant une marque que Louis Vuitton, et je suis autant un créateur que, je ne sais pas, Edith Lehman, après on ne fait pas la même chose, mais ne serait-ce que de se dire ça, et de se dire, en fait, je suis autant une marque que Louis Vuitton, même si, sur le papier, tu vas me dire, forcément, ce n'est pas du tout pareil, ce n'est pas comparable, ne serait-ce que de se le dire, et de se le répéter, en fait, déjà, on casse un plafond de verre qui fait, en fait, je ne suis plus, j'enlève le côté petit, et c'est vraiment le côté petit, je fais un petit projet, une petite marque, en fait on saute aux limites et c'est quelque chose que j'ai mis du temps à comprendre que parce que j'étais pas designer chez Louis Vuitton j'étais pas designer, alors je vais prendre Louis Vuitton on va essayer de prendre une autre marque parce que les VMH sont très gentils mais ils font voilà on va essayer de leur donner de la visibilité à quelqu'un d'autre mais en tout cas parce que j'étais pas dans une grande marque qui faisait la Fashion Week je me suis dit ouais bon encore je suis encore un petit designer etc c'est ça en fait j'ai fait beaucoup de podcasts écoutez beaucoup de podcasts notamment Entreprendre dans la mode d'Adrien Garcia qui est vraiment super intéressant donc à l'époque j'avais suivi son podcast dès le départ, aujourd'hui il a 300 épisodes c'est très intéressant j'ai un peu lâché l'affaire parce que parfois j'avais des profils qui se ressemblaient un peu trop c'est à dire que du coup ils avaient un déclic écologique après avoir fait le tour du monde être passé par l'Inde, le Japon et finalement de par leur parcours à New York ils ont rencontré quelqu'un qui a fait un déclic je caricature mais du coup j'avais du mal à me projeter dans les modèles qui m'étaient présentés mais grosso modo je fais mon pop-up au printemps ça marche et en même temps c'est pas une rentabilité extrême, mais j'arrive à faire un événement et j'arrive à avoir des gens qui viennent à mon événement. Donc ça, c'est cool, en tout cas, pour moi, l'estime de moi. Dans ma tête, ce que je présentais là, j'étais déjà passé à après. Parce qu'en fait, avant que le directeur du printemps me propose ce pop-up, je m'étais déjà dit, faut plus que je fasse de teinture chimique, c'est pas bon pour moi, c'est pas bon pour moi, c'est pas vraiment ce que je veux. Mais en même temps, quand on m'a proposé le pop-up, je me suis dit, je peux pas louper l'occasion, je vais pas dire non à un rez-de-chaussée de magasin, de grand magasin. Donc du coup, je dis, bon, OK, on va fermer les yeux, on va y aller avec ce qu'on a fait. Mais dans ma tête, je ne voulais plus refaire. Et par hasard, je rencontre une fille sur un apéro, un apéro de comptable, parce que du coup, ma sœur est comptable, elle a fait un apéro avec sa boîte. Et par hasard, j'y étais. Et par hasard, je rencontre une fille qui se marie et qui me dit, ah ben tu sais, moi, je fais de la teinture, je vais teindre les nappes de mes invités avec des plantes. Et je me dis, mais comment ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et là en fait c'est là en fait très véritablement 2018-2019 que je me rends compte que c'est possible de teindre avec des plantes donc c'est vraiment que des hasards des rencontres vraiment fortuites et en fait de là j'avais qu'une obsession c'est de me dire comment on fait comment ça marche etc et qui t'a formé ? YouTube, Google, Google Internet, pendant deux ans, 2019, 2020, c'est que du YouTube, c'est que du déchet alimentaire, c'est que de l'expérience, c'est que des plantes que je trouve autour de moi, je ne connais pas le mot garance, le mot réséda, je ne le connais pas du tout, je caricature un peu, mais ça ne veut rien dire pour moi, ou alors je les vois, mais en fait, pour moi, je... Je ne sais pas quelle est l'importance, les grands 1, les petits 1, pour moi ça n'a pas vraiment de sens. Je suis vraiment dans l'expérimentation pure de qu'est-ce que fait le végétal, qu'est-ce que fait la matière minérale sur mon produit. Je ne suis même pas dans est-ce que ça tient, est-ce que ça ne tient pas, est-ce que c'est vendable, est-ce que c'est vendable. Je ne suis pas du tout à ça, je suis reparti vraiment à zéro, en mode ok, comment est-ce que j'arrive à créer quelque chose. sur mon textile avec les ressources naturelles autour de moi. Que ce soit du bois, du charbon, de la pierre, des clous, peu importe. C'était vraiment ça. Donc là, en fait, je ne vends rien du tout, après le pop-up au printemps. Je ne vends plus rien jusqu'en 2022. Et là, en 2021, il y a les confinements, les différents confinements. et 2021 en fait je commence à vraiment me commencer à me former plus professionnellement et je vais me former chez color ton monde donc avec suzy gallo donc là on est en 2021 donc c'était pas si longtemps finalement et je fais la teinture donc du coup ils ont des teintures vraiment intense de cinq jours du coup là on travaille la teinture par mordant et donc du coup à la suite de cette formation en fait je fais que ça parce qu'en fait on est encore en confinement moi en plus en grand magasin c'était spécifique parce que c'était des surfaces de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés du coup à l'époque c'était encore contraint des confinements ou des restrictions du coup moi je fais que ça et en parallèle moi le magasin printemps où je travaille j'étais toujours responsable visuel là-bas au printemps j'étais à Place d'Italie dans le 13ème arrondissement Et en fait il ferme ses portes, donc il est en procédure de fermeture. Et donc en parallèle je me dis qu'il faut que je profite de cette fermeture. pour y aller à 100%. Donc en gros, là, pour rentrer dans le dur de la teinture naturelle, ce qui intéresse tout le monde, j'ai mis un peu de temps, mais ça permet aussi de comprendre comment j'en suis arrivé et aussi par quelle voie j'en suis arrivé. Et ce qui explique aussi peut-être le style que j'ai aujourd'hui, ma vision aussi des choses, c'est que finalement peut-être que je n'arrive pas avec une approche botanique du terme, parce que moi l'écologie est un peu venue par expérience dans le sens où... où moi, finalement, j'ai fait des expériences qui fait que j'ai trop produit et donc du coup, j'ai essayé de pallier à ça. Mais c'est pas quelque chose... J'ai pas eu de déclic dans ma consommation parce que j'ai jamais vraiment trop consommé. C'est-à-dire que malheureusement, ou heureusement, je sais pas, mais j'ai pas... culturellement, je n'ai pas non plus beaucoup pris l'avion. Tu vois, par exemple, la première fois ou la deuxième fois que je prends l'avion, c'est au moment où je commence l'attention naturelle. C'est-à-dire que du coup, je n'ai pas encore ce recul en me disant mon mode de vie est nocif pour l'environnement, il faut absolument que je change ma pratique et que je pourrais un monde meilleur. Je ne suis pas vraiment là-dedans parce que je ne suis pas encore conscient, parce que je n'en suis pas touché personnellement. Et je pense que c'est comme tout, on en est véritablement conscient, on prend conscience beaucoup plus facilement quand ça nous touche. ne serait-ce que le réchauffement climatique il suffit de voir qu'il fait très très chaud à Paris il n'y a que maintenant je pense que le commun des mortels en tout cas les gens qui ne sont pas dans ce serail là qui se disent ah ouais c'est chaud dans plusieurs sens du terme donc voilà finalement moi je ne suis pas arrivé avec un parcours dans ce sens là c'est ce qui fait un petit peu aussi en fait chaque différence est une force quelque part et donc on est en 2021 donc du coup je fais ma formation avec Suzy chez Color Tombe Monde

  • Matthieu Ruiz

    suite à ça en fait direct je me lance mes journées font coup de la teinture donc là je poursuis mes essais c'est ce que j'allais te demander Mathieu du coup qu'est-ce que tu expérimentes donc tu as dit un peu tout même du minéral, j'ai entendu charbon j'ai entendu même des clous mais sur le végétal par quoi tu commences où tu fournis tes pigments par quoi tu attaques et où est-ce que tu te sources tout ça ok ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors déjà avant de connaître la garance, le résédat des plantes grandins qui... qui tiennent bien. En tout cas, quand elles sont bien faites, elles tiennent bien. Je travaillais uniquement avec des déchets alimentaires, donc avec pelure d'oignon jaune, pelure d'oignon rouge, avocat, enfin les fans de carottes. Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Il y avait les essais un peu classiques au curcuma, au café, choses comme ça. Même la betterave, j'ai dû tester, etc. Et ça, je me fournissais dans les magasins en bas de chez moi. Donc en fait, j'allais chez eux, je leur disais Bonjour, vous n'avez pas des pelures d'oignon ? et je faisais les 3-4 biocops magasins bio primeurs du coin de ma rue pour m'approvisionner ensuite après je découvre le reseda, la garance les plantes un petit peu plus entre guillemets institutionnelles moi je me fournis essentiellement chez Greening que vous avez reçu enfin que tu as reçu pardon je dis vous pour l'entité découverte merci essentiellement chez Grigny, encore aujourd'hui et j'utilise essentiellement j'ai un peu tout testé, c'est à dire de la garance sous différentes formes en racine, en poudre, en extrait aujourd'hui j'utilise principalement que de l'extrait, c'est beaucoup plus simple dans ma pratique il n'y a pas de décoction, etc pareil, le Reseda j'utilise en extrait pour des questions de logistique toujours de flexibilité par exemple, j'aimerais beaucoup passer à... par Cecilia et la micro-ferme des Lilas, tu vois, qui fait de la garance et qui fait du Reseda. J'aimerais beaucoup pouvoir vraiment avoir un truc très local encore plus en Ile-de-France et j'aime beaucoup ce qu'elle fait. Mais comme c'est pas de l'extrait et c'est des plantes, finalement, moi, dans mon process, ça vient ajouter une étape où clairement, je peux me permettre d'ajouter une étape supplémentaire dans mon process. Puis ça se stocke aussi parce que pour un jaune, donc avec le Reseda qui fait du jaune, donc en tout cas qui fait des teintes de jaune, qui va tendre vers le jaune. J'essaie toujours d'avoir de la nuance, parce que je n'aime pas trop dire une plante est égale à une couleur, parce que ce n'est pas tellement vrai, parce que ça dépend de l'intensité, ça dépend avec quoi on la mélange, ça dépend de plein de choses en fait, avec quoi on la mordance, avec quoi on la post-mordance, etc. Oui, finalement, ça se stocke aussi. Et aujourd'hui, si on a un kilo de plantes, un kilo d'extrait de Reseda ne va pas faire la même chose qu'un kilo de plantes de Reseda. Et aussi, ça ne va pas prendre la même place dans son local, si local il y a. Parce que moi, jusqu'à il y a trois semaines, mon local, c'était mon appartement. Qui n'est plus le même de mes débuts à Paris. Qui était encore un peu plus grand, heureusement. Mais voilà, jusqu'à trois semaines, mon local, c'était mon appartement. pour plein de raisons différentes, j'y reviendrai. mais grosso modo je teste principalement toutes les plantes Garance, Reseda qu'est-ce qu'on a Myrobolan il y avait Châtaignier qu'est-ce qu'on avait d'autres Cochonis qui n'est pas une plante qui est un insecte mais que je teste également un peu les institutionnels et après je crois que je m'étais un peu perdu sur les sites de couleurs végétales comme Greening comme Couleur Garance du coup j'avais un peu pris 50 grammes 100 grammes de chaque pour essayer j'avais testé et voilà et finalement je suis très vite retombé sur mes 3 plantes favorites en tout cas qui moi me vont bien c'est la garance, le reseda et le châtaignier et tout de suite je me suis dit il faut que je structure la chose il faut que je structure la teinte naturelle ça prend beaucoup de temps est-ce qu'aujourd'hui le client est prêt à acheter quelque chose qui demande autant de temps et donc du coup ce temps là qui était transformé en prix finalement si on estime que mon taux horaire il est de 20 euros du coup si je passe 2h sur un produit techniquement il va falloir que je rajoute je dis une bêtise mais du coup si un t-shirt me coûte et que je sais pas aujourd'hui grosso modo c'est à peu près ça aujourd'hui un t-shirt ça me coûte en termes de fabrication je sais que je vais avoir par exemple de frais de teinture mordant ça je compris si je me dis qu'il me faut 2h par produit c'est beaucoup moins et que mon taux horaire est de ça fait plus 40 donc du coup on est à 10 plus 5 10 de matière, 5 plus 2 plantes plus 40 de main d'oeuvre ça me fait 45 et 45 j'ai toujours pas de bénéfice pour l'entreprise donc 40 voilà 45 c'est un c'est un coût de fabrication finalement je grossitrais parce que 45 pardon 40 plus 15 je grossitrais mais grosso modo je me suis vite dit ok ça peut vite revenir cher ça peut vite revenir cher et à moi et forcément à fortiori pour le client en bout de chaîne donc déjà la notion de teinture la notion d'artisanat déjà ça je voulais faire du flux tendu déjà de base je voulais faire du flux tendu je voulais pas d'intermédiaire je voulais pas d'intermédiaire parce que pour moi il était hors de question de vendre un t-shirt au delà de en tout cas pas pour le moment peut-être que dans un temps un futur proche ou moins proche ça arrivera parce que X suivrait Creson et parce que j'aurais drainé une communauté, en tout cas une partie de la communauté que j'aurais drainée Sora saura qu'un t-shirt spécifique, etc., dans un chanvre bio, etc., pourra valoir plus de 100 euros.

  • Matthieu Ruiz

    mais en tout cas c'était pas mon but à l'époque donc là c'est toi qui fais depuis 3 semaines tu fais dans ton nouvel atelier est-ce que tu peux par exemple nous parler de ton atelier, comment il est équipé parce que t'as fait ça dans ton appartement donc j'imagine entre comme tu dis les stocks le matériel qu'il faut la place qu'il faut qu'est-ce que tu as du coup adapté dans ton atelier que tu as depuis 3 semaines en

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fait pas grand chose c'est à dire que pour l'instant mon atelier il ressemble un peu à ma cuisine d'avant avec un peu plus de place et réservé uniquement à la teinture. Le plus chronophage, en fait, dans tout mon travail entrepreneurial, c'était ça, c'était de travailler depuis chez soi. C'est-à-dire que l'année dernière, je recevais les stagiaires chez moi, dans mon salon. Du coup, j'avais des stagiaires, on était deux, même voire trois. Du coup, on était quatre, trois stagiaires en même temps. On s'est retrouvés à quatre dans mon salon à travailler. Et ce qui fait qu'en fait, la teinture, j'avais dans ma cuisine. et en fait ça veut dire que du coup si tu fais ta teinture le 8 l'après midi le soir forcément tu vas manger dans ta cuisine tu vas préparer à manger donc du coup il faut vraiment avoir tout, moi j'ai tout sur roulette j'ai tout qui se nettoie, j'ai tout qui se pousse j'ai tout qui se range sous un truc j'ai vraiment optimisé l'espace à fond dans mon salon pareil tout était sur traiteau, sur roulette ça passait en mode bureau la journée, ça passait en mode salon le soir le canapé il revenait à sa place initiale enfin vraiment les machines à coudre elles étaient rangées, donc c'était vraiment ça et finalement c'était ça qui me prenait le plus de temps et donc voilà mais là aujourd'hui dans mon atelier en fait j'ai à peu près la même chose grosso modo mon matériel c'est les plantes en extrait qui sont dans des bocaux en verre je fonctionne, j'ai quoi en stock j'ai pas énormément de stock, j'essaie pas trop de stocker pareil parce que couleur je sais pas combien de temps je vais l'utiliser grosso modo j'ai à peu près 5 kilos de plantes, ce qui est beaucoup déjà parce que tout dépend du volume mais quand on est à 300 euros le kilo de Reseda tu vois quand t'as 5 kilos de Reseda ça fait tout de suite à 1500 c'est peut-être un peu moins je m'emballe un peu sur les prix mais on est pas trop loin donc voilà donc j'ai à peu près ça et j'ai une cuve de 100 litres j'aimerais bien en prendre une deuxième parce que là je commence à être un peu limité cette cuve de 100 litres que j'avais déjà chez moi donc du coup dans mon appartement et ensuite j'ai différentes marmites, j'ai des 10 litres, des 5 litres, des 3 litres, voilà.

  • Matthieu Ruiz

    C'est toujours à la force de tes bras, c'est-à-dire si tu fais des grandes pièces, forcément quand elles se gorgent d'eau et qu'il faut les sortir, c'est plus lourd, toi tu fais tout ça, t'es pas mécanisé on va dire là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, pas encore, pourquoi ? Parce que moi je fais que de la... Oui, vas-y je t'en prie.

  • Matthieu Ruiz

    Oui, excuse-moi, il y a un petit décalage, et du coup c'est quelque chose que tu envisages dans le futur, dans ton atelier, de pourquoi pas mécaniser un petit peu plus ton process ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors oui et non oui parce que parce qu'effectivement là je commence à faire des quantités qui sont plus ou moins importante en tout cas pour moi c'est important en tout cas pour le matériel que j'ai pour la configuration mon atelier et de ma pratique c'est important Après moi je ne fais pas de métrage Je fais essentiellement des pièces Teinture dans la masse Donc du coup ce n'est pas des gros volumes Dans le sens J'ai fait une fois une collab Où c'était des pantalons Et des vestes en coton assez épais Donc là c'était assez lourd Mais en fait Ça se gère et je sais pas si je veux vraiment faire de la quantité d'un point de vue teinture de masse dans le sens masse volume j'aimerais bien être être équipé pour parce que pour certains projets ça s'y prête et certains projets qui peuvent être intéressants mais je sais pas si c'est quelque chose que je veux faire on m'a déjà contacté d'un peu en tout cas plusieurs fois c'est récurrent qu'on me contacte bonjour j'aimerais teindre ça j'ai des clients qui sont intéressés pour ça, est-ce que c'est possible souvent c'est des ateliers de fabrication qui me contactent qui aimeraient bien mettre la teinture naturelle dans leur chaîne de production mais tout de suite c'est si vous êtes d'accord on peut faire 2000 pièces par mois 2000 pièces par semaine et non seulement moi je ne peux pas du tout produire ça mais en plus, je ne sais pas si ça m'intéresse, je ne suis pas sûre.

  • Matthieu Ruiz

    Et quand tu parlais, donc toi, tu fais de la teinture de pièces, donc tu as des... Tu as dit marmite, ok. Comment tu t'assures que ta couleur, si c'est des unis, par exemple, comment tu t'assures que ta couleur, elle sera unie, nickel ? Comment tu fais ? Parce que tu dois... Tu as quand même du matériel, on va dire... peu sophistiquée c'est toute ton expertise à toi qui joue comment tu fais pour que la pièce elle ressorte et que tu sois sûr qu'elle soit nickel et qu'il n'y ait pas à la recommencer et bien en fait c'est simple je fais pas d'unis comme ça ça règle le problème et bien voilà c'est réglé si tu veux il y a beaucoup de taille and dye mais il y a beaucoup de nuances t'aimes pas le terme taille and dye je pense si ça me dérange pas j'en

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fais plus trop en fait là récemment moi j'ai commencé par le taille and dye parce que si tu veux moi je faisais les choses à la main donc artisanalement depuis longtemps en teinture encore plus ça prend encore plus de temps et je me suis dit mais imagine t'as un t-shirt euh... bleu uni enfin bleu c'est l'indigo donc c'est différent je vais prendre un truc à mordant rouge rose uni si tu sais pas que c'est naturel, si tu sais pas que c'est fait à la main en fait personne sur un cintre dans un magasin si tu sais pas que c'est fait à la main personne comprend pourquoi ça coûte 60 euros donc moi je m'étais dit il faut absolument que ce que je fais à la main soit visible ça c'est vraiment ma priorité depuis le départ, comment est-ce que je peux rendre visible ce que je fais et en fait la seule chose qui pour moi à l'époque la manière de rendre visible ce que je faisais à la main c'était le tie and die parce que tout le monde ne sait pas qu'un tie and die qui coûte ou qui coûte est fait à la main mais tie and die est forcément fait à la main même chez H&M chez Shein ou chez Prymark quand un produit coûte et qu'il y a une spirale, un tie and die spirale c'est l'une des plus connues c'est forcément fait à la main à la H&M certes mais à la main du coup moi c'était la première manière de rendre visible quelque part mon artisanat si j'étais pas derrière le stand en disant vous savez que c'est fait à la main machin machin non j'allais dire il y a un truc qui m'a hyper marqué chez toi c'est

  • Matthieu Ruiz

    je crois que c'était des suites que tu avais fait avec tu sais quand on filtre ces bains de teinture il reste quelque chose qui est dans le je perds tous mes mots mais tu vois dans le filtre et en fait toi tu avais réussi à mettre ça à plat sur tes suites ou sur tes vêtements je sais pas comment t'appelles ça mais ça je me suis dit ça c'est malin parce qu'en fait il y a que manuellement qu'on peut faire un truc comme ça je sais pas si tu vois ce que je veux dire on voit là que c'est de l'artisanat et que c'est de la teinture maison en tout cas les artisanes elles le repèrent direct oui c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en fait au fur et à mesure que j'ai développé ma pratique le côté taïndai un peu institutionnel avec les spirales, avec les shiburi donc du coup plus taïndai d'origine japonaise, la spirale c'est d'origine d'Afrique de l'Ouest, en tout cas d'inspiration d'Afrique de l'Ouest, c'est passé par la Jamaïque c'est passé par les Etats-Unis la notion un peu de crumble c'était un peu ce froissage là aujourd'hui j'utilise plus que ce froissage là principalement et des dérivés et d'autres techniques comme celle que tu viens de citer moi j'ai appelé l'entonnoir mais je sais pas si peut-être quelqu'un l'a déjà fait avant et l'a appelé autrement moi je l'ai appelé comme ça parce que finalement c'est un peu la question je n'ai jamais vu ça

  • Matthieu Ruiz

    En tout cas, sur un vêtement, moi, nous, tu vois, en formation, on nous avait appris qu'un bain, il fallait tout le temps soit l'épuiser, soit vraiment s'en servir jusqu'au bout. Et cette notion, comme tu dis, d'entonnoir, moi, c'était vraiment que de la récup. Mais il est connu par tout le monde, vu que... dans les bouquins, dans les formations, on te parle que tes bains doivent être valorisés au maximum. Et j'ai trouvé ça tellement marquant. Je t'avoue, c'est vraiment les pièces qui m'ont... Quand j'ai vu, je crois que c'était un suite avec un entonnoir. Je pense que c'était de la cochenille parce que c'était un rose magnifique. Et mis à plat comme ça, ça faisait comme un soleil. Je me dis, franchement, c'est génial parce que si tu es dans le milieu, tu as compris que le mec, il t'a à la main. et avec du végétal et si t'es un consommateur tu vois quelque chose que t'as vu nulle part ailleurs et quand on te raconte l'histoire bah donc ça ça m'avait vachement marqué et d'ailleurs je suis curieuse de comprendre comment tu réussis à centrer ton entonnoir sur par exemple je crois que c'était des sweats que t'as fait avec ça ou c'était des t-shirts des sweats ouais voilà comment t'arrives à le centrer et du coup ça veut dire que tu dois faire un bain de teinture avant qui probablement te sert à quelque chose d'autre et tu viens le recycler sur une de tes pièces que tu veux créer alors il y a du recyclage et il n'y en a pas forcément ça dépend en fait ce

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    que je voulais représenter déjà graphiquement c'était la notion d'éclipse parce qu'en fait depuis que je teins depuis que je fais les couleurs c'était à chaque fois les couleurs du ciel moi qui m'inspirent beaucoup et donc il y a beaucoup les couleurs du ciel que j'essaye en fait l'idée c'est comment est-ce que je peux représenter la lumière avec le végétal, c'est vraiment ça qui m'anime, depuis le départ en fait depuis le départ les couleurs que j'utilise d'ailleurs en fait les couleurs que j'utilise j'en utilise très très peu, j'en utilise à l'âge j'en ai utilisé 4 auxquelles je donne des noms en fait, des nuances et j'en fais pas plus c'est à dire qu'en fait une fois que la phase de recherche est faite je ne reviens plus dessus j'ai ma recette, alors peut-être que parfois en fonction des récoltes Là, dernièrement, il y avait une garance qui était un petit peu moins intense. Du coup, j'ai un peu ajusté, si tu veux. Mais en fait, je ne fais pas... autre chose que ces trois couleurs là que j'ai décidé de faire pour la technique en tonnoir en fait l'entonnoir ça va être le bon en fait je vais je vais prendre mon vêtement par en dessous et je vais lever mon doigt et forcément il va tomber de chaque côté il va se rabattre ça va former un chapiteau je ne sais pas si visuellement on se rend compte ça va former un chapiteau et ensuite finalement je prends ça et je vais mettre le bout dans la teinture et donc forcément il y a plusieurs étapes de teinture puisqu'on va commencer alors là la nuance que j'ai faite en fuchsia je l'ai appelée crépuscule, en fait, elle est à base de garance et de cochonis à lac. En fait, j'étais sur la cochonis, pendant mes formations, je travaillais sur la cochonis, et en fait, là, j'ai travaillé la cochonis à lac, qui est un peu une cousine de la cochonis, qui, d'après moi, mais je ne suis pas sûr à 100%, ça m'a l'air un peu moins agressif que la cochonis, parce que du coup, la cochonis à lac, en fait, c'est la résine que sécrète la cochonis, qui a été utilisée pour faire la teinture, et non la cochonis. après on reste dans la culture d'insectes je sais pas ce qu'il advienne des cochonis une fois qu'elles ont sécrété leur résine y'a pas non plus énormément y'a pas non plus hyper documenté à la culture de la cochonie à lacs sur internet mais en tout cas c'est cette cochonnie là que j'utilise et mélangé avec de la garance on a un peu un fuchsia un fuchsia un peu plus chaud ou alors un rouge un peu plus rosé donc il y a un bain de cette nuance là et ensuite pour avoir le bain au préalable il y a un mordant sage il y a un engalage qui est fait à base de noix de gale pourquoi je précise engalage à base de noix de gale parce que parfois je fais des engalages à base de tara qui est le même principe, c'est-à-dire rendre tannique la matière. Mais le Tara, noix de galle qui vient du chêne, enfin, c'est pas forcément du chêne, mais bon, ça peut venir du sumac, mais là, j'utilisais du chêne. Et le Tara, je crois que c'est des gousses de Tara, c'est plus d'origine amérique latine. Donc ça vient d'un peu plus loin, certes, mais ça a la particularité d'avoir un... une coloration un peu plus douce. C'est-à-dire que la noix de galle, on va être vite sur un beige qui va tirer légèrement vers le jaune, vers la couleur sable. Le tara va quand même être beaucoup moins prononcé. Moi, c'est ce que... Notamment pour les t-shirts que je faisais, j'utilisais ça. Mais le tara est moins concentré en tannin. Du coup, en post-mordant sage avec le fer, on va avoir un gris plus doux. qu'avec la noix de galle après ça dépend encore une fois comment on met en baie de fer etc mais donc du coup pour avoir ce noir assez profond ou en tout cas avoir un noir plus profond pour symboliser cet éclipse comme si on avait une lune qui passait devant le soleil du coup j'avais un mordansage un engalage à la noix de galle mais ma couleur à base de lac, de cochonnier à lac et de garance, une fois passée dans le fer ne me donnait pas ce noir là je passais ensuite mon vêtement dans un bain de châtaignier assez concentré et ensuite ce châtaignier là qui allait me donner un genre de marron j'allais le passer dans le fer et qui le châtaignier étant trétanique et la noix de galle étant trétanique va aller me donner cette couleur assez sombre donc finalement il y a plein d'étapes il y a pas mal d'étapes il y a trois étapes de teinture finalement et trois manipulations différentes pour arriver à cette forme-là.

  • Matthieu Ruiz

    Ouais, et qui est canon. Maintenant, c'est top. Ok, je suis contente d'avoir posé la question. Donc alors, attends, qu'on ne perde pas le fil, on a parlé un peu de tes partenaires, donc on a dit greening. Est-ce que tu as des partenaires sur tes fibres ? Et quelles fibres tu travailles en priorité ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, pour l'instant, je travaille uniquement, quasi exclusivement le coton. le coton je l'utilise brut je l'utilise bio je l'utilise certifié par GOTS et je l'utilise brut c'est à dire brut qui n'a pas été blanchi industriellement parce que les t-shirts blancs qu'on voit dans le commerce, qu'on a l'impression qu'ils ne sont pas teints, en fait, c'est pas la couleur naturelle du coton. Enfin, ça paraît, quand on est dedans, en fait, ça paraît logique, mais encore, moi, souvent, je le dis et ça paraît évident quand on le sait, mais quand on ne le sait pas, on se dit effectivement, certes, la fleur de coton est blanche, mais mon t-shirt blanc, enfin, ultra blanc optique, c'est pas naturel, en fait. du coup moi j'utilise le coton brut donc du coup on voit les aspérités du coton et ça rappelle aussi que le coton est une plante parce qu'on oublie presque que le coton est une plante et que ça ne pousse pas en rouleau mais Je dis ça, mais en fait, il y a beaucoup de professionnels aujourd'hui qui ne connaissent pas du tout l'origine de leur matière. Moi, pareil, je faisais des vêtements depuis 10 ans. Je travaillais aussi pour d'autres marques. Et à aucun moment, la notion de couleur, je me suis demandé comment ma couleur arrive sur mon rouleau. Moi, j'achète des rouleaux au mètre parce qu'il m'en faut 10 mètres pour faire ces pantalons-là. Mais à aucun moment, je me demande, mais il y a quoi dans ma couleur ? Et ça, c'est une réflexion qu'aujourd'hui, dans l'industrie créative, dans les milieux créatifs de la mode, la réflexion ne se fait pas du tout. Parce qu'on travaille sur pantone, je veux cette couleur-là, faites-moi des essais, envoyez-moi des échantillons et on valide, on ne valide pas. Du coup, il n'y a pas du tout cette notion-là. Du coup, je travaille sur coton brut, le coton est cultivé en Inde, parce que pareil, le coton bio est produit aujourd'hui à 90% en Inde. il y en a un petit peu en Australie et il y en a un petit peu en Afrique de l'Ouest du Mali et du Burkina notamment je sais qu'il y a aussi du coton d'Egypte qui est bien etc mais en fait moi pourquoi j'ai choisi l'Inde c'est parce que je travaille avec une usine belge qui est implantée en Inde et qui fait tout fabriquer là-bas et qui me permet aujourd'hui d'avoir une certaine souplesse sur les quantités de fabrication c'est beaucoup plus simple en termes de logistique, de flexibilité et de coût mais également en termes de traçabilité c'est à dire que du coup je sais d'où vient mon coton je sais de quelle région il vient région avec un S parce que ça vient de plusieurs régions je sais où est-ce qu'il est tissé où est-ce qu'il est fabriqué et comment il est acheminé jusqu'à chez moi j'avais l'opportunité d'acheter mon coton à un endroit X de le faire fabriquer par exemple au Portugal voire même en France mais en France c'était des coûts qui étaient beaucoup trop importants couplés à mon artisanat peinture végétale en tout cas pour le moment je n'ai pas trouvé la bonne formule mais j'aurais très bien pu prendre mon coton bio d'Inde, et aller au Portugal, mais je perdais énormément en traçabilité. C'est-à-dire que du coup, j'avais beaucoup moins de retours sur quelles conditions de fabrication, etc. Enfin voilà, en fait, je perdais plein d'informations en cours de route, et j'ai préféré rester en Inde, faire tout en Inde, plutôt que de faire ailleurs et de perdre en traçabilité.

  • Matthieu Ruiz

    Et du coup, là, tu fais... Donc, le coton bio est cultivé en Inde. Il est transformé en Inde. Toi, tu commandes des rouleaux de tissu ou tu commandes déjà, par exemple, des t-shirts, on va dire, prêts à teindre, et toi, tu fais la teinture.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    prêt à mordre danser si tu veux. C'est moi qui mordant. Oui,

  • Matthieu Ruiz

    voilà. Prêt à... On va dire prêt à agir. Mordant, sage, peinture. D'accord, ok.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais du coup, il n'y a pas d'après dessus. Il n'y a pas d'après, il n'y a pas de traitement.

  • Matthieu Ruiz

    Voilà, ok, j'ai compris. Ta marque qui s'appelait Frèche et qui devient Maturise, quel type de produit tu proposes ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu les pièces ? Et ensuite, on retourne sur la teinture végétale avec... Tu as parlé de quatre couleurs. J'aimerais bien que tu nous expliques un peu tes combinaisons ou ta recherche de... Tu as parlé beaucoup de recherche de couleurs et je trouve ça intéressant de creuser. Mais d'abord, j'aimerais savoir quel type de produit tu vends.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, ça va dépendre des périodes. J'ai décidé, il y a encore plus là avec le... la marque éponyme du coup qui porte mon nom et qui ne porte plus fraîche pour la simple et bonne raison que très rapidement je suis arrivé à un niveau de maturation qui faisait que je me sentais légitime moi pour imposer mon nom j'étais plus le petit créateur j'étais plus la petite marque j'étais un designer qui valait autant que n'importe qui donc du coup je vois pas pourquoi mon nom ne pourrait pas être et en fait il y avait un peu ce truc qui je suis pour mettre mon nom, je suis pas Jean-Paul Gaultier alors petit tips pour toutes les personnes qui se disent je ne suis pas Jean-Paul Gaultier, pourquoi est-ce que je mettrais mon nom moi je pense à Edouard Leclerc qui s'est dit, je m'appelle Edouard Leclerc et je vais faire des magasins ça me fait sourire mais du coup c'est un peu pour dire, en fait notre nom c'est le nôtre, on l'a depuis qu'on est né c'est comme ça qu'on nous appelle donc il n'y a pas de on se prend pour personne on ne se prend pas pour qui on n'est pas à s'appeler par son propre nom je fais cette réflexion parce que moi pendant longtemps je pensais à faire une marque éponyme je me suis dit je vais attendre que ça marche que je sois un peu plus connu sous fraîche avant de passer sous maturise parce que j'aurai à ce moment là acquis la légitimité et tout le monde trouvera sa logique et en fait c'est des fausses barrières c'est des plafonds de verre qu'on se met à soi même en tout cas que moi je m'étais mis à moi même et aujourd'hui voilà mais aussi je voulais pas que on se dise ok fraîche ah oui fraîche c'est la marque de teinture végétale c'est la marque naturelle je voulais pas parce que je voulais pas que la teinture naturelle soit le concept de ma marque, pour moi c'est pas un concept pour moi c'est un moyen d'arriver d'exprimer quelque chose plus qu'un concept donc ça voudrait dire

  • Matthieu Ruiz

    Mathieu que là demain ta marque Mathieu Ruiz, elle pourrait demain accueillir des produits teints de manière synthétique ou tu resteras sur le végétal je resterai sur le végétal c'est compliqué après je trouve que c'est compliqué de revenir en arrière

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi demain je ne me verrais pas vendre quelque chose qui est teint synthétiquement à la rigueur la seule chose que je pourrais faire c'est que je pourrais très bien vendre des produits non teints tu vois en coton brut ce serait pas là c'est pas l'objectif mais c'est quelque chose qui ne me dérangerait peut-être pas mais produire de la couleur synthétique ça c'est pas possible

  • Matthieu Ruiz

    c'était une question comme ça et alors du coup tes produits tu dis que ça change sûrement en fonction aussi de tes inspirations et de pas des collections mais un peu quand même, t'as quand même un rythme je vois ce que tu dis quand tu dis ça change c'est vrai qu'on retrouve pas tout le temps les mêmes produits même dans tes publications etc si on suit on voit que t'as pas un essentiel que t'as tout le temps et que tu déclines en couleur

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    t'as plusieurs trucs explique nous tes produits un petit peu j'ai toujours eu un style un peu même depuis que je fais des vêtements depuis que j'ai créé la marque même prêche 2012 on tourne un petit peu autour d'un style décontracté, streetwear, workwear donc finalement on va être sur les essentiels du vestiaire comme le sweatshirt, le t-shirt la chemise le bonnet, la casquette, des choses comme ça, ou des grands cabas. L'idée, c'est d'avoir des produits qui sont utiles au quotidien. Et aussi, pourquoi aujourd'hui je fais des vêtements, c'est parce qu'aujourd'hui, les objets qu'on utilise le plus dans nos vies sont les vêtements. Hormis, peut-être qu'un jour, j'irai sur la food parce qu'on est obligé de manger. Pour le moment, on est obligé de s'habiller. En tout cas, obligé. par contrainte météorologique ou alors sociale, en tout cas, on s'habille. Du coup, on utilise beaucoup ce produit-là. C'est ce qui, moi, m'a dirigé vers le vêtement. C'est-à-dire que ça pouvait parler et toucher des gens. Donc, moi, dans cette même veine, je vais travailler des produits que les gens, en tout cas que moi, je vais porter au quotidien. Pourquoi, en fait, je travaille la notion d'uniforme ? c'est à dire qu'aujourd'hui moi je suis artisan je suis designer, je suis artisan, je fais beaucoup de choses à quoi ressemble mon uniforme qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui le look dans lequel je serai, la silhouette va être plaisante en termes de style et de désirabilité si on veut mais aussi va être pratique pour ma pratique de teinture va être pratique dans mon quotidien qui est parfois assez mouvementé, je fais pas mal de choses généralement le matin je fais pas la même chose que l'après-midi ou que le soir donc voilà je vais un petit peu si tu veux chercher à à concevoir mon vestiaire idéal en tant que artisan. Et l'idée aussi, c'est de se dire qu'en fait, on est tous et toutes artisans, artisanes de quelque chose. C'est-à-dire que même si mon voisin, il est informaticien, pourquoi il ne serait pas artisan de l'informatique ? Tu vois, et dans l'artisanat, il y a aussi ce côté, je valorise tous les gestes de mon quotidien. par exemple je reprends cette idée d'informatique pourquoi je prends l'informatique parce que souvent on vraiment on met en opposition le côté très modernité informatique même intelligence artificielle avec le côté très manuel c'est pour ça que je prends exprès ce côté informaticien qui finalement est peu d'un extérieur semblait pas très manuel mais en fait ces gestes au quotidien qui sont très techniques finalement, puisque du coup ils sont propres à son domaine, pourquoi est-ce que ce ne serait pas de l'artisanat ? Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas valoriser ces petits gestes du quotidien que même l'informaticien les fait tellement de manière répétitive et quotidiennement qu'il ne se rend même plus compte de la technicité et du savoir-faire que demande ce geste-là ? Donc il y a aussi cette idée de qu'est-ce que veut dire l'artisanat ? Comment est-ce que je peux valoriser l'artisanat ? Et si moi je le valorise dans mon quotidien, il se sentira valorisé auprès de mon public. Et si mon public sent que je valorise l'artisanat, forcément, la valeur de l'artisanat qu'il percevra, tu me dis si c'est un peu complexe, mais la valeur de l'artisanat qu'il percevra sera plus forte et donc forcément, la rémunération de l'artisanat va être meilleure. Donc tout est une question de comment est-ce que je rends mon artisanat visible, comment est-ce que je fais comprendre la technicité du savoir-faire que j'ai. et donc si ma silhouette est aussi artisanale forcément ça va dans ce mouvement là donc du coup pour recentrer le débat sur la silhouette pour l'instant effectivement c'est le t-shirt, le sweatshirt la chemise, le bonnet, la casquette et je travaille, j'ai un modèle économique que je tends à stabiliser je travaille de plusieurs manières, j'ai mes collections maintenant et la deuxième qui est sortie cet été, la troisième qui va sortir à l'automne du coup il ya la collection que j'ai appelé mode artisanal qui sort qui sort courant septembre en tout cas à l'automne. Donc j'ai ces points de rendez-vous, si tu veux, quatre fois par an, en tout cas que j'aimerais bien avoir quatre fois par an ou trois fois par an, ça dépend, qui sont des collections capsules, qui sont des collections, je ne vais pas dire le mot capsule, qui sont des collections réalisées avec le moins de neuf possible. du coup il y a principalement de réutilisation d'anciens produits que je stocke depuis des années si j'estime que la qualité est au rendez-vous soit je travaille à partir de vêtements vintage, soit je travaille à partir de ce qu'on appelle des deadstock donc des produits endormis de certaines marques qui me passent parce qu'ils n'en font plus rien et du coup ça peut se transformer en collaboration ou non ça dépend, parfois je peux racheter des pièces vintage que je travaille et en fait du coup à chaque fois ça vient sur une thématique donc là en janvier 2022 on était sur la notion d'éclipse avec ces fameuses moi je les appelle des tâches, fameuses tâches dans ton noir je les appelle des tâches enfin pareil parce qu'en fait ça re-questionne aussi la notion de tâche, c'est à dire que qu'est-ce qu'une tâche aujourd'hui, est-ce que plein de tâches mis bout à bout, finalement c'est pas un tie and die tu vois et aujourd'hui ça veut dire que en fait l'idée aussi derrière cette tâche là donc en tonnoir la technique je l'ai appelée en tonnoir c'est de se dire en fait parfois on a une petite tâche sur une manche et on va plus porter le vêtement parce qu'on a une petite tâche que personne ne voit mais que nous on sait qu'elle est là cette tâche du coup on va pas porter ce vêtement et en fait là je voulais montrer que en fait en mettant une tâche tellement énorme que du coup on se dit forcément elle est faite exprès du coup en fait c'est presque comment j'arrive à théoriser ça c'est presque pour dire en fait une tâche énorme peut se porter beaucoup plus facilement qu'une tâche invisible que personne, que seuls nous savons qu'elle existe donc il y avait un peu ce côté comme on appelle ça un peu retournement de situation de cette manière là et j'aime bien un peu jouer un peu avec ces codes là voilà donc j'ai ces rendez-vous de mode artisanal qui arrivent 3 à 4 fois par an et à côté de ça je travaille en collaboration j'en ai fait beaucoup je vais essayer d'en faire moins pourquoi ? parce que ça demande beaucoup d'énergie en termes de préparation et parfois la rentabilité est là, parfois elle est moins là et forcément comme c'est une collaboration les bénéfices sont sont divisées par deux quand on partage les bénéfices. Ça dépend des modèles économiques, des collaborations.

  • Matthieu Ruiz

    Dans le podcast, on parle souvent de comment on transmet son savoir. Qu'est-ce que toi, tu fais avec la marque Mathieu Ruiz pour transmettre ton savoir ? Tu as parlé de stagiaires. Est-ce que tu fais d'autres actions dans le cadre de la transmission ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors première action je pense que c'est de communiquer donc moi je suis généralement assez transparent sur sur les plantes que je suis que sur les plantes que j'utilise sur mon procédé sur le temps que ça prend donc je pense que sur instagram tik tok sur les réseaux sociaux qui ont youtube aussi je fais des vidéos youtube sur l'artisanat je trouve que c'est bien de montrer l'envers du décor qui permet peut-être pas de transmettre mais au moins d'alerter, de sensibiliser des gens qui ne connaîtraient pas ou qui n'auraient pas de notion d'artisanat de teinture naturelle les stagiaires effectivement, même si les stagiaires n'étaient pas forcément en teinture c'est pas forcément les stagiaires autour de la teinture mais néanmoins ça permettait d'expérimenter après moins dans une démarche pédagogique mais ça intervient quand même, je fais des ateliers avec des entreprises c'est à dire que j'interviens soit auprès d'un public soit c'est une entreprise qui reçoit du public et qui me fait intervenir par exemple pas le printemps j'avais été intervenu au printemps à lyon 2 il avait des sacs qui n'utilisait plus et du coup on a on atteint des sacs avec leurs clients un samedi par exemple du coup ça peut être des ateliers vraiment avec les entreprises du coup avec les collaborateurs donc ça c'est quand même un moyen de transmission ce qui est cool c'est que du coup moi je crois beaucoup que le changement peut se faire aussi de l'intérieur de l'intérieur des entreprises c'est à dire que les entreprises en elles-mêmes voilà, toutes ne vont pas changer mais par contre si dans l'entreprise il y a une fille à un moment donné qui a un poste une fille ou un garçon, peu importe qui a un poste un peu intéressant, décisionnaire dans l'entreprise et qui a croisé sur Instagram une vidéo, qui a participé à un atelier par hasard, machin, machin, de teinture végétale elle va pouvoir voilà, mais en fait c'est comme tout, c'est des petites graines qu'il faut planter pour voir si ça fleurit ou si ça fleurit pas, voilà pour la transmission Pour toi,

  • Matthieu Ruiz

    quelles sont les personnes inspirantes dans la teinture végétale ? Quels sont les comptes Instagram que tu vas regarder, ou les livres, ou je ne sais pas, des gens de la teinture qui correspondent à ton univers, ou en tout cas qui t'inspirent ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en teinture végétale, moi je ne suis pas tellement du serail teinture végétale ou teinture naturelle, donc je ne vais pas forcément... je vais suivre mes consœurs et mes confrères généralement je les suis sur Instagram et je suis leur travail de manière assidue donc ça reste une source d'inspiration finalement aussi parce que je suis leurs travaux mais néanmoins moi j'essaie toujours de voir aussi d'autres domaines qui peuvent s'appliquer aux miens en teinture il y a la marque Story MFG que j'aime beaucoup qui est une marque anglaise. C'est un couple qui s'appelle Saïd et Cathy, qui font tout produire en Inde. Ils font tout en teinture végétale. Ils font tout à la main. En tout cas, tout ce qui est broderie, teinture, tout est fait à la main. Et pour moi, ça m'a permis de me dire OK, il y a un modèle économique qui existe, qui est viable. Eux l'ont fait. Donc moi, ça veut dire que je peux le faire aussi. donc ça c'est aussi important de ce en tout cas moi dans ma démarche de me trouver à un moment donné des modèles l'ont fait avant moi d'une certaine manière même si je ne fais pas exactement la même chose mais en tout cas de me dire que c'est possible aujourd'hui et dernier compte Instagram c'est Pigment Hunter qui travaille les pigments naturels donc Pigment Hunter chasseur de pigments c'est pas forcément sur du textile mais c'est très intéressant le travail de texture moi qui est passionné par la texture C'est très intéressant pour ça. Voilà. Ok,

  • Matthieu Ruiz

    top. Si tu devais choisir une plante tinctoriale, que tu serais ? Tu serais laquelle ? Et pourquoi tu serais celle-là ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors celle que j'utilise le plus c'est la garance souvent je dis que la garance c'est comme le jus de pomme dans les cocktails c'est un peu la base de tout dans ce que je fais mais en réfléchissant à la question je me dis que le jeûner ça peut être ma plante parce qu'en fait j'ai grandi dans le petit village qui s'appelle Mittelbronn dans la rue des jeûnés et par hasard forcément 20 ans plus tard je me rends compte qu'on peut faire de la couleur avec du jeûner donc symboliquement je vais choisir le jeûner est-ce que tu as des livres qui t'ont inspiré sur la teinture végétale que tu voudrais nous recommander pas tellement, je suis désolé dans le sens où je ne suis pas très très lecteur et en tout cas il n'y a rien qui m'a marqué, qui m'a dit qui m'a bouleversé, après j'ai un livre qui est autour de la couleur qui est Petit Livre des Couleurs de Michel Pastereau et Dominique Simonnet que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps que ça qui nous apprend nos renseignes sur l'histoire des couleurs sur leur signification dans telle ou telle civilisation ça c'est quelque chose qui m'intéresse fortement de comprendre la signification de certaines couleurs parce qu'en fait on se rend compte que si aujourd'hui le bleu c'est lié à la royauté si à l'époque le bleu était lié à la royauté c'est aussi par rapport à la valeur de l'indigo qui était extrêmement cher parce qu'extrêmement rare donc finalement la place des couleurs aussi dans notre quotidien a une histoire et cette histoire est fortement liée à différentes civilisations et à leur histoire aussi

  • Matthieu Ruiz

    Quels sont tes prochains projets, que ce soit expérimental, d'une nouvelle technique ou d'un nouveau... Enfin, expérimental, peut-être aussi des projets... Est-ce que tu as envie d'apprendre une nouvelle technique dans la teinture ou autre qui pourrait venir compléter ce que tu fais aujourd'hui ? Enfin, qu'est-ce que tu t'imagines demain sur l'aspect technique teinture végétale en mode projet ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je sais pas si elle est très claire mais elle est vague mais en même temps je la comprends très bien ben en fait moi ce que ce que j'aimerais travailler de plus en plus c'est C'est l'aspect vraiment global, c'est-à-dire monter des projets où je peux vraiment imposer mon univers presque scénographique. J'aimerais beaucoup commencer à faire des événements physiques où je peux montrer mes produits, mais aussi l'ambiance scénographique du lieu et vraiment toute la palette très large de A à Z finalement. et en parallèle de ça j'aimerais beaucoup aussi travailler pour les décors de Fashion Week je sais pas pourquoi ça m'intéresse beaucoup donc là j'en vois plein de je vais essayer de faire la même technique qui marche tout le temps, qui a marché jusqu'à maintenant je vais aller taper aux portes, salut je fais de la teinture est-ce que ça t'intéresse ? ça me permettra aussi de rentrer un peu dans des milieux qui sont plus fermés par cette voie là donc le milieu de la scénographie je pense que ça peut être intéressant voilà grosso modo ça va être ça je dis collaborations qui arrivent qui sont très cool certaines sont plus petites mais sont très intéressantes parfois les plus petites sont plus intéressantes parce qu'elles permettent une latitude plus large donc voilà tout dépend mais j'espère qu'il y en aura des très cool minimise je veux minimiser mon temps en tout cas l'énergie que je veux mettre là-dedans parce que c'est pas forcément la plus rentable mais ça participe aussi à la crédibilité et à la légitimité que peut avoir le milieu de la mode sur ma pratique et

  • Matthieu Ruiz

    alors ma dernière question Mathieu c'est à qui tu voudrais passer ton micro en lien avec la teinture végétale à qui est-ce que t'aimerais que j'aille interroger

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois que tu ne l'as pas encore reçu Suzy Gallo de Color to Monde Est-ce que tu l'as reçu ?

  • Matthieu Ruiz

    Je ne suis pas sûre Je vais la recevoir

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne l'ai pas encore eu J'aimerais bien l'entendre Et il y a également Romain de Ro Studio Qui fait plus de la série graphique Ro Et Studio Je crois que c'est comme ça qui fait plus de sérigraphie mais qui a vraiment une démarche sur la sérigraphie végétale, il fait des choses avec du blanc d'oeuf, avec du fromage blanc, là il fait des citrons qui ensuite il fait quelque chose, il chauffe les citrons enfin il brûle les citrons, ça fait de l'impression alors je suis vraiment son truc avec passion, mais c'est super intéressant il est pas mal dans l'expérimentation sur l'impression du coup lui

  • Matthieu Ruiz

    mais du coup voilà l'impression du coup tu me demandais les choses que j'aimerais bien développer c'est cette espèce sérigraphie impression que pour l'instant je ne fais pas de manière végétale c'est là dessus que je voulais un peu j'ai cru que c'était ça que tu allais me dire en vrai parce que je trouve que ça t'amène tout ce que tu m'as raconté ça m'amenait un peu là dessus je me suis dit c'est bizarre il n'en parle pas alors peut-être que je me suis plantée mais oui j'avais l'impression que on a reçu donc 3, 4 épisodes avant toi Marie Longui d'atelier Télème qui est spécialisé de la spécialiste pardon de la sérigraphie végétale et en fait je me suis rendu compte qu'il y avait pas mal de techniques à découvrir et du coup moi j'avoue que je vais aussi essayer d'avoir des invités qui soient plus là-dedans donc ça me va très bien ton contact parce que du coup ça permettra de creuser aussi la sérigraphie ou impression textile je sais que je sais qu'il y a un nom précis à donner mais bon

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, la scénographie, c'est vraiment avec le cadran, mais aussi l'histoire de block print que les Indiens font beaucoup, qui est super passionnant. Mais que je connais sans connaître, je n'ai pas encore expérimenté. J'attends de maîtriser pleinement certaines choses avant de passer à la suivante.

  • Matthieu Ruiz

    Oui, moi, c'est pareil. Il faut creuser parce que là, je ne maîtrise pas. Bon, écoute, merci beaucoup, Mathieu.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je t'en prie.

  • Matthieu Ruiz

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Pauline Leroux

    00:00

  • Rencontre avec Matthieu Ruiz : parcours et introduction à la teinture végétale

    00:44

  • Le parcours de Matthieu : de Montpellier à Paris et création de sa marque

    01:01

  • Les débuts de Matthieu Ruiz et les défis de l'entrepreneuriat

    01:26

  • Les premières expériences de teinture et la transition vers le végétal

    03:57

  • Les défis de la production et de la vente de vêtements teints naturellement

    09:00

  • Découverte des plantes tinctoriales et techniques de teinture

    14:09

  • Formation et apprentissage de la teinture naturelle

    31:21

  • Évolution du travail de Matthieu et nouveaux projets

    40:06

  • Conclusion et perspectives d'avenir dans la teinture végétale

    01:03:40

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast "ArtEcoVert", Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Mathieu Ruiz, un designer et artisan passionné qui nous plonge au cœur de l'univers fascinant de la teinture végétale. À travers son parcours inspirant, Mathieu nous raconte comment il a évolué dans le monde du design avant de fonder sa propre marque de vêtements, Maturize, en s'engageant pour des pratiques plus durables et respectueuses de l'environnement.


Mathieu débute par partager son expérience des teintures synthétiques, avant de nous expliquer son désir profond de se tourner vers des alternatives plus saines, notamment la teinture naturelle, qui utilise des colorants végétaux issus de plantes tinctoriales comme l'indigo et la garance. Cette transition vers la couleur végétale ne se limite pas à une simple tendance ; elle représente un véritable engagement envers une mode éthique et durable.


Au fil de cette conversation enrichissante, Pauline et Mathieu discutent de l'importance d'une transparence totale dans le processus de fabrication, ainsi que de la nécessité d'éduquer le public sur l'artisanat et la durabilité. Mathieu évoque également les défis qu'il a rencontrés dans la production et la vente de vêtements teintés naturellement, tout en partageant ses inspirations et ses techniques de travail.


"Chaque couleur végétale raconte une histoire", souligne-t-il, rappelant que derrière chaque nuance se cache le travail acharné de l'artisan et le potentiel des fibres naturelles. Cet épisode met en lumière l'importance de l'artisanat dans le secteur de la mode et la nécessité d'une approche plus consciente de la création textile.


Nous vous invitons à découvrir les multiples facettes de la teinture végétale et à plonger dans l'art de la coloration capillaire végétale, des pigments végétaux et des colorants biosourcés. Ensemble, explorons l'agriculture tinctoriale et les jardins tinctoriaux qui nourrissent notre passion pour les couleurs de plantes.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui vous donnera envie de repenser votre rapport à la mode et à l'environnement.


Pour plus d'informations sur les pratiques de teinture végétale et les initiatives durables, rendez-vous sur notre site et suivez-nous sur les réseaux sociaux.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcovert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Matthieu Ruiz

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valais. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Mathieu Ruiz. Bonjour Mathieu.

  • Matthieu Ruiz

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Mathieu, est-ce que tu peux te présenter, nous raconter un petit peu ton cheminement pour arriver à la teinture végétale ?

  • Matthieu Ruiz

    Oui, avec plaisir. Alors moi je m'appelle Mathieu Ruiz, j'ai 29 ans, bientôt 30. Je pense que j'en aurai peut-être 30 au moment de la diffusion. Je suis designer et artisan. Je le vis bien, ça va, je le vis bien, j'ai 30 ans. Je suis designer et artisan et j'habite à Paris. J'ai créé ma marque de vêtements qui aujourd'hui porte mon nom, Maturize, et qui auparavant s'appelait Fresh. Comme en français, F-R-A-I-C-H-E. en gros mon parcours donc moi je suis né à Montpellier j'ai vécu 7 ans dans le sud de la France ensuite je suis arrivé dans un petit village de Moselle près de l'Alsace qui s'appelle Mittelbronn où j'ai passé mon adolescence ensuite j'ai fait une licence d'art appliqué design à l'université de Strasbourg en fait c'est des licences le parcours universitaire en design est assez rare à l'époque il y avait Strasbourg il y avait Nîmes, je suis tombé un peu par hasard dedans hum à l'époque, enfin je dis à l'époque parce que peut-être que ça a changé entre temps, il y a eu beaucoup de mises à niveau qui devaient se faire, les fameuses manas pour entrer dans des écoles d'art ou de design, et j'avais été pris à aucune. Et en fait, en quatrième ou cinquième choix, j'avais l'université des arts de Strasbourg, avec l'option à réappliquer, mais je ne savais absolument pas ce que ça signifiait. Et en fait, je me rends compte en y entrant, qu'en fait, à réappliquer, c'est le nom français pour dire design. donc j'y fais j'y fais trois ans j'ai une spécialisation en mode et en communication et pendant mes années à la fac je je crée la marque fraîche alors en fait c'est au début c'est plus un prétexte un prétexte pardon pour créer pour pour développer mon univers, pour communiquer un petit peu avec le monde, parce que, initialement, même si aujourd'hui, ça va beaucoup mieux, et je prends beaucoup plus facilement la parole en public, c'était quelque chose qui était assez compliqué pour moi, de communiquer de manière large. C'est peut-être pour ça aussi que je fais beaucoup de communication maintenant, pour pallier un peu à ça. Et en fait, j'avais besoin de m'exprimer de cette manière-là, et pour moi, faire de la mode, il fallait forcément créer une marque, créer une entreprise, une auto-entreprise à l'époque. je ne pensais pas du tout, en tout cas, je ne savais pas, j'étais très, très ignorant et naïf, mais ce n'est pas péjoratif, dans ma bouche, sur ce monde-là de e- et de l'entrepreneuriat et de la mode et de la création de manière large. Du coup, dans ma tête, il fallait forcément créer une entreprise si on veut vendre le premier t-shirt à 20 euros. Donc voilà, je passe un peu par ça. C'est un peu... Alors, ce n'est pas une erreur, mais ce n'est pas vraiment ce que je conseille s'il y a des gens qui veulent créer leur... leur entreprise, leur projet, tester des produits, essayer de vendre un peu à droite à gauche à vos amis, à vos cousins, à votre famille. Et ensuite, si ça tient la route, faites le truc un peu plus sérieusement. Si le fisc m'entend, zappez cette partie. Mais grosso modo, j'ai commencé comme ça. Du coup, pareil, dépôt de la marque, fraîche, etc. à l'Inpi. J'avais 18 ans, j'étais en première année de fac. et voilà je commence comme ça je commence sans rien savoir donc vous me dis ok comment on fait un t-shirt comment fait la scénographie rien à voir avec la teinture je vais passer un peu vite mais rien à voir que la teinture ça fait aussi partie de mon cheminement donc au début je faisais la scénographie moi même je m'étais acheté un cadre les encres etc j'avais tout appris avec youtube et internet tout sur le tas, la couture pareil, les étiquettes, les écussons on brodait les écussons avec ma mère parce qu'à l'époque il y avait des boutiques qui commençaient à m'appeler pour revendre chez eux donc pareil à cette époque je ne savais pas du tout à quel prix il fallait vendre un t-shirt qui était vendu je crois à 30 euros à combien je le vends à la boutique par exemple et aujourd'hui cette notion ça paraît évident mais c'est des choses que quand on tape sur Google c'est quoi la marge quand on vend dans une boutique aujourd'hui je peux vous la dire pour les personnes qui s'intéressent généralement c'est entre 2 et 2,5 entre 2 et 3 même ça va dépendre et grosso modo si je vends le t-shirt à 10 euros à une boutique elle va le vendre après 25 euros donc ça veut dire que sur les 10 euros auxquels je vends à la boutique il va falloir que euh au minimum j'essaie de faire au moins 50% de marge j'entre direct dans le dur avec les chiffres mais voilà ça veut dire que sur les que je vais vendre à la boutique il faut que je me fasse une marge parce que si j'en vends 200 200 pièces et qu'en fait je touche rien sur les pièces que je vends ok c'est cool d'avoir son produit dans une boutique, dans la vitrine ou ailleurs mais au final on se rend compte que en fait tout ça pour ça parce que c'est quand même beaucoup de travail surtout au départ quand on fait beaucoup de choses soi-même voilà première expérience donc c'est super cool qu'on me fasse confiance et en fait ça s'enchaîne un petit peu donc on est encore en 2012 2013, 2014, 2015, 2016 je vais un peu vite sur ces années là donc en fait ça commence par des t-shirts, ensuite il y a des sweatshirts il y a des casquettes, etc j'essaie de produire, alors pas forcément localement mais en tout cas avec des intermédiaires le plus local possible parce que j'ai pas du tout de notion là-dessus, donc du coup je vais un peu sur les fabricants que je trouve un peu sur internet, je fais mes erreurs, mais faire ces erreurs c'est aussi avancer, sérigraphie je suis plus en artisanal Enfin, en tout cas, je ne les fais plus moi-même. Je passe par quelqu'un parce que du coup, les quantités sont trop importantes. Et en 4-5 ans, j'ai à peu près une dizaine de revendeurs sur toute la France et 4 ou 5 plateformes en ligne qui revendent. Grosso modo, ça va des petites boutiques à des plus grosses, des petites plateformes à des plus grosses. Et puis, les chiffres d'affaires, ça varie. En fait, ça peut être, je crois, la plus belle année, c'était 40 ou 50 000 de CA. et sachant qu'en fait moi c'est pas vraiment mes produits à moi qui se vendaient je t'explique c'est en fait je travaillais avec des plateformes de on va dire de art shop qui revendaient mes illustrations qu'ils imprimaient sur des vêtements donc en fait moi je leur fournissais le le fichier Illustrator, le fichier informatique. Ensuite, eux, en fonction de la commande, si je dois acheter un T-shirt ou un sweat avec mon illustration, ils me reversaient une commission. Ce qui faisait que c'était principalement ça ma source de revenus. Les boutiques de vente, finalement, c'était intéressant, mais en termes de bénéfices purs, ce n'était pas ce qui rapportait le plus parce que forcément, peut-être je ne me sentais pas légitime, je n'avais pas encore les épaules, je n'étais pas assez mature sur ce niveau-là pour imposer un prix, un prix juste tout simplement. c'est à dire que le prix auquel je vendais je crois qu'à l'époque je faisais même pas x2 je faisais x1,5 x 1,8 ce qui était assez ridicule mais en même temps il faut passer par là pour savoir qu'en fait c'est pas ces marges là enfin il y a plein d'étapes voilà là on arrive en 2015-2016 là je me rends compte que je veux faire un truc un peu plus créatif parce que moi je grandis en même temps je suis plus à la fac je commence à travailler en freelance pour des magasins de vêtements pour des événements en communication en communication visuelle je commence à faire les vitrines, je commence à faire de l'architecture d'intérieur j'aide un petit peu pour les achats donc ça c'est à chaque fois, c'est toujours à Strasbourg c'est vraiment dans des petits boutiques locales, des petits commerçants enfin des petits commerçants locaux qui locaux mais qui ont quand même pignon sur rue à Strasbourg et en fait comment c'est venu c'est qu'en fait la même technique que quand j'avais 15 ans quand j'étais DJ, c'est la même technique que j'utilise encore aujourd'hui à l'époque pour l'anecdote, je suis arrivé dans un bar avec mon ordinateur, je leur dis salut, je suis DJ, j'ai un ordinateur est-ce que tu veux me faire un test pour une soirée, j'avais qu'un ordinateur aujourd'hui un DJ ça a des platines, ça a des messages etc et il m'a dit, ben ok, et c'est comme ça que j'ai commencé à, c'est comme ça en fait, et donc en fait, toutes les rencontres que j'ai pu faire, ou les boutiques avec lesquelles j'ai travaillé, c'est uniquement comme ça, c'est fait par hasard, par chance, chacun y voit ce qu'il veut, en tout cas c'est des hasards, c'est des chances que j'ai essayé de provoquer. donc voilà quand je travaille avec les boutiques c'est que je suis allé toquer à la porte salut en fait j'ai une marque de vêtements est-ce que tu veux vendre mes t-shirts ben ouais si tu veux mets tes t-shirts dans le fond on prend une commission à l'époque c'était en dépôt-vente je fonctionnais pas beaucoup en dépôt-vente c'était une des seules boutiques avec lesquelles je bossais en dépôt-vente mais parce que j'avais en tête ok là si tu dépôts-vente ça m'arrange pas mais je sais qu'après t'es pas très fort en communication je te l'ai pas dit comme ça mais je vais essayer de t'aider là-dessus et c'est comme ça qu'on a travaillé et c'est comme ça que finalement les relations se sont faites et en fait il se trouve que le commerçant de la boutique il habitait derrière chez mes parents dans le petit village et en fait je l'ai connu en tant que gérant de sa boutique donc ces petites rencontres comme ça qui sont intéressantes et au final ensuite en 2015 j'ai 22 ans là j'arrive au printemps pareil concours de circonstances je joue une voiture de particulier à particulier il se trouve que la personne à qui je joue la voiture est directeur marketing du printemps il cherche quelqu'un pour gérer la côté visual merchandising du printemps à Strasbourg et j'entre comme ça en tant que visual merchandiser pour être quelques mois plus tard passé responsable d'équipe du magasin donc grosso modo un visuel merchandising c'est un mot qui n'est pas tellement connu dans le domaine pour le commun des mortels entre guillemets mais c'est une part importante du retail parce que c'est tout ce qui va être la mise en valeur des produits. Et dans un grand magasin comme le Printemps, c'est très large. Ça va de comment est-ce qu'on communique les informations de base aux clients, la signalétique, comment est-ce qu'on communique sur les vitrines, comment est-ce qu'on communique avec la mode, donc le stylisme, le mannequin, la scénographie, la mise en avant des collections, la cohérence avec l'ADN du groupe ou de l'entreprise, mais aussi avec la stratégie commerciale. donc finalement moi j'arrive j'avais 22 ans à l'époque j'avais 3 personnes dans mon équipe qui avaient toutes 30 ans de plus que moi mais ça s'est bien passé et premier défi managérial, entrepreneurial en tout cas presque intrapreneurial et aussi stylistique parce que finalement mon oeil devient beaucoup plus exigeant je commence à faire des moodboards beaucoup plus précis, on s'inspire vraiment des fashion week très clairement et comment est-ce qu'on retransmet une énergie qu'on a vu chez Gucci par exemple, comment est-ce qu'on la retranscrit avec des marques plus accessibles, puisqu'on ne vendait pas Gucci, en tout cas pas dans le magasin de Strasbourg, pas dans les grandes villes en région. Voilà, c'était le premier défi, mais finalement, moi ça allait aussi avec mon parcours de designer, je suis passé très vite là-dessus. Moi en tant que designer aujourd'hui, j'essaie d'avoir une approche assez sociologique. C'est-à-dire que du coup, je vais à chaque fois analyser à qui est destiné le message, à qui est destiné le produit que je fais. Comment est-ce qu'il va être perçu ? Comment est-ce que le message peut être le plus juste possible par rapport aux attentes de la personne et par rapport à qui sont ces personnes-là ? Donc même si moi, par exemple, je prends l'exemple du printemps, il faut absolument que je cartographie qui est la clientèle, qui passe dans ce magasin, qui touche mon produit. pour voir comment est-ce que je vais le présenter. Et ça, c'est quelque chose, des notions de design assez élémentaires, qui pour moi sont vraiment les fondements assez théoriques, et c'est la force un peu de l'enseignement théorique que j'ai eu. Pendant longtemps, j'ai cru que c'était une faiblesse, parce que j'avais moins de pratiques que les autres, toi qui avais des écoles de mode notamment. et finalement c'est assez une force parce que du coup ça me permet vraiment d'analyser et de comprendre qui j'ai en face de moi pour lui proposer non pas de lui vendre au maximum mais l'idée de lui proposer quelque chose qui soit en cohérence avec ce qu'il attend si c'est quelque chose lié à la vente tant mieux, si c'est un autre chose un banc public par exemple pour qu'il soit bien assis dans le parc, moi ça serait un banc public voilà, donc ça c'est en 2015 j'y suis jusqu'en en 2018 à Strasbourg et en 2018 j'arrive à Paris à partir de là grosso modo fraîche, donc c'est en parallèle, il y a plein de parallèles donc il faut un peu construire sa vision en deux, j'ai mon côté vraiment vie professionnelle on va dire en tant que salarié et la vie entrepreneuriale à côté fraîche à ce moment-là, du coup, je commence, moi, à grandir en termes de maturité, en termes d'ambition stylistique, en termes d'ambition créative, et le style que je commence à créer, je vois qu'il ne convient plus tellement aux boutiques avec lesquelles je travaillais, qui finalement étaient assez pas simples, enfin, simples dans le bon sens du terme, c'est-à-dire que c'était des essentiels du vestiaire, des basiques, et moi, je voulais être un petit peu moins basique, un peu plus personnel, et forcément, ça coincait, donc au fur et à mesure, j'ai commencé à perdre un peu ces boutiques-là. mais ça ne me dérangeait pas parce que j'étais salarié à côté. Enfin, ça ne me dérangeait pas. En tout cas, je ne réalisais pas qu'il fallait le combler. Et donc, pendant ce temps-là, je fais des choses plus créatives, mais qui ne me rapportent rien financièrement. Vraiment, je gagnais zéro. Ça me coûtait beaucoup plus que ça me rapportait. D'ailleurs, tout ce que j'ai gagné, en fait, pendant les années précédentes, où j'ai plutôt pas mal gagné en termes de bénéfices, finalement, pendant les 2-3 ans où j'ai essayé de faire des choses créatives et je ne comprenais pas pourquoi ça ne marchait pas parce que je n'avais pas le recul nécessaire, parce que... j'avais pas en fait tout ce qui était marketing, commercial j'ai aussi appris sur le tas et en fait j'ai un peu liquidé tout ce que j'avais de côté dans ces essais créatifs qui ont été une superbe expérience mais finalement en termes de rentabilité c'était pas c'était pas au rendez-vous la seule chose qui était intéressante c'est que du coup il y a pas mal de stylistes et de magazines quand je dis pas mal ça se compte sur les doigts d'une main mais c'est quand même bien pour mon échelle donc ça c'était intéressant pour l'estime de soi mais ça vendait pas donc c'est toujours, là ça m'a appris qu'il fallait aussi avoir une balance entre ce que j'ai dans la tête ce qui peut être intéressant d'un point de vue créatif et aussi ce que le niveau non pas le niveau des gens mais on est toujours beaucoup plus avancé dans ce qu'on veut dans sa tête parce qu'on est seul avec soi-même donc forcément nous on se comprend mais la personne en face de nous à leur aboie être la plus cultivée sur le domaine dans lequel on est il faut toujours se poser la question est-ce que je vais être compris par qui, par combien de personnes donc ça c'était aussi une petite claque entre guillemets à ce niveau là donc là on est en 2018, j'arrive à Paris grâce au printemps parce que du coup je me fais muter parce que je me rends compte que en termes de style c'est beaucoup plus simple en termes de direction artistique dans le milieu artistique, milieu mode à Paris il y a beaucoup plus de portes finalement en tout cas de mon oeil novice de l'extérieur c'est ce que je me disais et en même temps ça me faisait peur parce que moi j'ai un petit village à 700 habitants et déjà Strasbourg c'était une montagne alors Paris encore plus la même énergie que quand j'allais dans ce bar où je ne connaissais pas et je dis salut je viens avec mon ordinateur je veux être DJ en fait j'aborde tout de cette manière là c'est un mélange un petit peu de naïveté et en même temps de culot et d'excès d'orgueil parfois je me force à avoir des excès d'orgueil qui n'est pas spécialement ma nature pour justement oser faire des choses que je n'aurais peut-être pas osé si je m'écoutais trop en fait tout ça pour dire qu'en fait avec ces années là je me suis rendu compte que j'ai pas mal produit que j'avais du stock j'avais du stock encore chez mes parents c'était pas grand chose, c'était 4-5 cartons mais à l'échelle de la cave de mes parents et de mon ancienne chambre dans le garage c'était beaucoup donc je me suis dit imagine à l'échelle d'un chez elle, imagine à l'échelle d'un Zara même d'un Louis Vuitton c'est énorme. Et à l'époque, j'étais seul. Alors, à l'époque, j'étais avec une personne qui m'aidait pour la photo, mais sinon, je faisais tout seul, c'est-à-dire la logistique, la création, le commerce, l'envoi, etc. Je faisais tout seul. Le site Internet, les retouches photos, les vidéos, enfin vraiment de A à Z. Tout simplement, pourquoi ? Non pas parce que je voulais tout faire, mais parce qu'au départ, j'étais passé par des personnes. Voilà, je passe par un ami qui est en école d'informatique pour me faire le site. je passe par quelqu'un que je connais, qui fait des photos, que je trouve cool sur sa page Facebook, etc. Et à chaque fois, je paye des personnes pour ça, qui, c'est pas grand-chose, c'est 200-300 euros, mais pour moi, 200-300 euros, c'était énorme à l'époque. c'était vraiment un investissement et j'étais à chaque fois déçu en tout cas pas assez satisfait du niveau d'exigence forcément qu'ils avaient mis en même temps moi je ne me rendais pas compte qu'ils n'étaient pas bien payés que 200-300 euros ce n'est pas très bien payé pour un shooting photo d'e-commerce et je me suis dit c'est quoi je vais le faire moi-même et c'est un peu comme ça du coup je l'ai fait moi-même et ce qui fait qu'aujourd'hui c'est moi qui prends encore une fois toutes mes photos, toutes mes vidéos c'est moi qui fais le site internet ça va beaucoup plus rapide parce que forcément mon oeil est beaucoup plus aiguisé, j'ai beaucoup plus d'automatisme et j'ai du matériel un peu mieux etc mais effectivement ça me permet d'être autodidacte sur pas mal de choses voilà et donc du coup de ce stock un petit peu que j'avais et de cette situation là que j'avais quand j'arrive à Paris 2018 j'avais quel âge, je suis né en 93 j'avais 25 ans, en fait je me dis il faut que je trouve quelque chose de différent quelque chose qui plus sain tout d'abord pour moi c'est à dire que moi j'étais seul j'avais une expérience qui m'avait créé pas mal de frustrations créatives j'avais créé pas mal de choses j'avais tenté des choses avec des influenceurs ça n'avait pas du tout marché ou en tout cas pas du tout rentable de ce que je voulais j'avais dépensé beaucoup d'énergie je voulais trouver quelque chose qui puisse à la fois être intéressant en termes de créativité je ne voulais pas retourner à faire des choses trop simples qui étaient trop à la facilité même si je savais que en recontactant les boutiques avec qui je travaillais, je pouvais trouver preneur, mais ce n'est pas ce que je voulais. En même temps, je voulais que ça soit flexible pour moi, en termes de logistique, en termes d'entrepreneuriat, parce que du coup, moi j'arrive à Paris avec des loyers qui sont les loyers parisiens, donc moi je n'avais pas du tout d'argent. Donc en gros, je me suis dit, ok, comment je peux faire sans argent ? sans place, parce que je n'ai pas de place du tout chez moi. Et en même temps, apporter quelque chose de différent, de nouveau. En tant que designer, je me suis posé la question, à quoi ça sert une marque de vêtements ? Il y en a déjà 25 000. À quoi ça sert d'en avoir une de plus ? Mais si c'est une de plus, à quoi elle va servir ? Qu'est-ce que ça va apporter de différent, de nouveau ? C'est un peu ça les questions, les problématiques de départ. du coup je découvre un peu la teinture par hasard en me disant mais là du coup qui n'est pas naturelle vraiment la teinture dans le sens large du terme en me disant ça peut être cool parce que du coup je peux commander des vêtements blancs et si le lundi on m'achète du vert je teint en vert si le mercredi on m'achète du bleu je peux le teindre en bleu je faisais déjà la couture des étiquettes je faisais déjà un peu de couture de personnalisation j'ai pas un niveau énorme en couture mais je me débrouille pour faire du prototypage je fais un peu de couture je fais de la sérigraphie je faisais du transfert sérigraphique c'est un peu un dérivé de la sérigraphie qui justement est plus simple en termes de flux tendu c'est à dire qu'en fait le transfert sérigraphique rapidement c'est de la sérigraphie de l'encre sérigraphique qui est imprimée sur des planches de papier et ensuite ces planches de papier là sont chauffés avec une presse à chaud ça peut se faire avec un fer à repasser de manière un peu archaïque mais avec une presse à chaud à 160 degrés ce qui permet en fait donc moi j'ai mes planches et je les mets n'importe où c'est à dire que tu m'achètes un t-shirt je la prime le lundi si on n'en rachète pas avant un mois je peux faire une seule impression contrairement à la scénographie ou du coup c'est beaucoup plus lourd en termes de process même si c'est simple ou du coup il faut mettre ton cadre, passer l'encre, etc. Tu ne peux pas sortir ta machine de scénographie pour une pièce. Enfin, tu peux, mais c'est beaucoup d'énergie pour pas grand-chose. Donc voilà, il fallait que je trouve une solution à ça. Et le transfert scénographique m'aidait bien à ce niveau-là. Donc du coup, j'avais les étiquettes, j'avais la couture, j'avais l'impression la production j'arrivais à la gérer en petite quantité, j'avais des usines avec lesquelles je travaille encore qui arrivaient à avoir des petites productions et je me suis dit ça peut être cool de gérer la couleur donc c'est vraiment parti de là, c'est vraiment une ambition, en tout cas une volonté logistique et de flexibilité personnelle c'est de là que c'est parti, et en même temps créativement je trouvais que le côté tie and die était intéressant ça revenait pas mal avec à l'époque les sorts de Coachella, les festivals un peu chaque année et je me dis en fait ok c'est cool les américains ce qu'ils font, ça fait un peu mal aux yeux je pense qu'il y a moyen de faire un truc un peu plus minimaliste, un peu plus doux un peu plus travaillé alors travailler pas dans le sens tie and die parce que souvent c'est assez minutieux, ça prend beaucoup de temps mais dans le sens un petit peu plus comment dire ça sans mettre de jugement de valeur sur leur magnifique travail coloré un peu plus subtil voilà on va dire ça comme ça en tout cas un peu plus pas français mais un peu plus subtil et un peu je me suis dit qu'il y a quelque chose à explorer là-dedans et du coup je commence mes premiers essais en teinture synthétique avec ce qu'on trouve dans le commerce pas vraiment dans le commerce grand public mais c'était RIT RIT d'ail qui sont connus aux Etats-Unis pour faire le tie and die, alors je vous déconseille ça tient pas trop au lavage pourtant même si ça tient mais c'est pas privilégié à ta nature naturelle, ça tient beaucoup mieux. Mais en tout cas, je fais mes premiers essais dans ma baignoire, etc. Et c'est cool en termes de style, moi je trouve ça intéressant. Mais je sens que chimiquement, c'est quand même pas très sain. Et pareil, là je me dis, en fait, déjà moi dans ma salle de bain avec ma bassine, avec mon verre, déjà moi les vapeurs c'est un peu bizarre. Donc déjà à la longue, sur plusieurs années, j'imagine pas les risques. et ensuite je me dis pareil comme H&M il y a 5 ans quand je me disais avec mes cartons imagine à l'échelle d'une multinationale ou à l'échelle d'une usine et encore là les teintures que j'achetais elles étaient certifiées riche ou certifiées CE etc donc c'était quand même entre guillemets encadré même si c'est nocif et que c'est du pétrole mais c'était quand même pas les pires donc bref et je me dis est-ce que il n'y a pas mieux, on ne peut pas chercher autre chose et je trouve pas vraiment de solution en fait je cherche pas trop parce que je suis aussi dans le truc où j'aimerais bien commencer à sortir un truc etc en fait il y a plein de sujets en même temps quand on est entrepreneur il y a le sujet créatif il y a le sujet de la recherche de logistique, de comment est-ce qu'on réalise ce qu'on a en tête, combien ça va nous coûter parce que si je fais les choses à la main il fallait que ça soit rentable même si c'était synthétique comme teinture, c'était quand même artisanal finalement même les tie-and-die, il fallait que ça passait du temps je sais pas si peut-être... c'était minimum 30 à 40 minutes par produit ce qui est beaucoup en fait même dans le côté teinture, enfin tie and die donc pliage, préparation pliage, essorage, rinçage etc, repassage, étiquette impression, enfin voilà finalement tout ça c'est beaucoup de travail donc aussi à chaque fois que j'essaie de faire un un mouvement vers l'avant, il y a cette question combien ça me coûte, combien ça me rapporte quel stock je peux faire, comment est-ce que je le vends, comment je ne le vends pas, etc. pendant que je commence à faire mes recherches je croise par hasard un... en fait le directeur du printemps à Paris, qui en fait est l'ancien directeur du printemps de Strasbourg. Et il me dit, Mathieu, je sais que tu fais des vêtements, moi j'ai un espace qui me libère, ça tombe bien que tu passes parce que du coup j'ai pensé à toi, est-ce que tu n'as pas du stock pour en gros utiliser l'espace ? Je pense, entre nous, il savait ce que je faisais, il savait que c'était bien, même s'il ne connaissait pas l'actualité la plus chaude. Et du coup, il voulait un peu que j'utilise son espace. moi je dis bah ouais si tu veux on y va etc je suis partant c'est pour quand on était en juin il me dit bah c'est pour septembre là on est en 2019 et à l'époque en fait j'avais rien j'avais même pas un prototype un shooting photo et je sors de là et je dis je viens de dire oui à 20m2 dans un printemps et à l'époque j'avais toujours pas d'argent tu vois en tout cas juste ce qu'il faut pour vivre mais pas pour investir dans parce que quand t'es en magasin dans un projet c'est en magasin, c'est d'ailleurs pour ça aujourd'hui que du coup je suis beaucoup plus restrictif sur là où je suis revendu et je fais toujours très attention c'est parce qu'en fait c'est pas du flux tendu, c'est t'arrives il faut que t'aies 2S, 2M 2L, 2XL dans chaque couleur, chaque motif etc, grosso modo moi j'avais essayé de chiffrer ça, ça coûtait ce qui pour moi était beaucoup à l'époque j'avais clairement pas cet argent là par contre j'avais un loyer qui était à 1200 et à l'époque je me dis ok ça veut dire si je paye pas loyer je peux faire le pop-up au printemps Donc en fait, je n'ai pas payé mon loyer du mois d'août pour pouvoir financer la collection en septembre en me disant qu'avec ce que je vais gagner en septembre, je paierai en retard le loyer. Chose qui ne s'est pas vraiment passée parce que du coup, je n'ai pas rentalisé à 100% le truc. Après, je me suis débrouillé pour payer le loyer. Mais finalement, je ne regrette pas aujourd'hui d'avoir pris un peu ce risque-là. Pour l'époque, c'était un risque. Après, tout dépend de la notion de risque. Mais ouais, c'était quand même quelque chose d'assez stressant. Mais en même temps, je me disais que c'est peut-être une étape à ne pas louper. parce que je savais qu'au-delà de... Et d'ailleurs, à toutes les personnes auxquelles aujourd'hui un grand magasin, qu'un grand magasin contacte, c'est bien, printemps, en fait, sur un CV. C'est comme moi aujourd'hui sur un CV. J'y ai travaillé, même sur un CV de marque ou sur un CV d'entrepreneur ou de projet. C'est intéressant. Galerie Lafayette, c'est pareil. À l'époque, je l'avais vendu au Galerie Lafayette. Par contre, c'est beaucoup d'énergie, beaucoup de dépenses. si on n'a pas une communauté forte qui va acheter son produit en boutique, qui se déplace c'est juste bien pour le CV et c'est bien pour les followers qui ont vu ah ouais trop bien t'es au printemps, t'es au Carré de la Fayette c'est super je suis content pour toi la vérité c'est que ces grandes plateformes là enfin ces grands magasins en tout cas pour un petit créateur, petite créatrice ou jeune projet en fait j'aime pas trop le côté petite marque parce que finalement à partir du moment où on est une marque, on est une marque en fait et c'est enfin je suis pas pendant longtemps oui petite marque petit créateur et en fait non c'est quoi qui me fait dire que je suis petit juste parce que je suis tout seul et que je fais pas un million de chiffre d'affaires non je suis autant une marque Louis Vuitton j'avoue, je prends l'extrême, mais je suis autant une marque que Louis Vuitton, et je suis autant un créateur que, je ne sais pas, Edith Lehman, après on ne fait pas la même chose, mais ne serait-ce que de se dire ça, et de se dire, en fait, je suis autant une marque que Louis Vuitton, même si, sur le papier, tu vas me dire, forcément, ce n'est pas du tout pareil, ce n'est pas comparable, ne serait-ce que de se le dire, et de se le répéter, en fait, déjà, on casse un plafond de verre qui fait, en fait, je ne suis plus, j'enlève le côté petit, et c'est vraiment le côté petit, je fais un petit projet, une petite marque, en fait on saute aux limites et c'est quelque chose que j'ai mis du temps à comprendre que parce que j'étais pas designer chez Louis Vuitton j'étais pas designer, alors je vais prendre Louis Vuitton on va essayer de prendre une autre marque parce que les VMH sont très gentils mais ils font voilà on va essayer de leur donner de la visibilité à quelqu'un d'autre mais en tout cas parce que j'étais pas dans une grande marque qui faisait la Fashion Week je me suis dit ouais bon encore je suis encore un petit designer etc c'est ça en fait j'ai fait beaucoup de podcasts écoutez beaucoup de podcasts notamment Entreprendre dans la mode d'Adrien Garcia qui est vraiment super intéressant donc à l'époque j'avais suivi son podcast dès le départ, aujourd'hui il a 300 épisodes c'est très intéressant j'ai un peu lâché l'affaire parce que parfois j'avais des profils qui se ressemblaient un peu trop c'est à dire que du coup ils avaient un déclic écologique après avoir fait le tour du monde être passé par l'Inde, le Japon et finalement de par leur parcours à New York ils ont rencontré quelqu'un qui a fait un déclic je caricature mais du coup j'avais du mal à me projeter dans les modèles qui m'étaient présentés mais grosso modo je fais mon pop-up au printemps ça marche et en même temps c'est pas une rentabilité extrême, mais j'arrive à faire un événement et j'arrive à avoir des gens qui viennent à mon événement. Donc ça, c'est cool, en tout cas, pour moi, l'estime de moi. Dans ma tête, ce que je présentais là, j'étais déjà passé à après. Parce qu'en fait, avant que le directeur du printemps me propose ce pop-up, je m'étais déjà dit, faut plus que je fasse de teinture chimique, c'est pas bon pour moi, c'est pas bon pour moi, c'est pas vraiment ce que je veux. Mais en même temps, quand on m'a proposé le pop-up, je me suis dit, je peux pas louper l'occasion, je vais pas dire non à un rez-de-chaussée de magasin, de grand magasin. Donc du coup, je dis, bon, OK, on va fermer les yeux, on va y aller avec ce qu'on a fait. Mais dans ma tête, je ne voulais plus refaire. Et par hasard, je rencontre une fille sur un apéro, un apéro de comptable, parce que du coup, ma sœur est comptable, elle a fait un apéro avec sa boîte. Et par hasard, j'y étais. Et par hasard, je rencontre une fille qui se marie et qui me dit, ah ben tu sais, moi, je fais de la teinture, je vais teindre les nappes de mes invités avec des plantes. Et je me dis, mais comment ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et là en fait c'est là en fait très véritablement 2018-2019 que je me rends compte que c'est possible de teindre avec des plantes donc c'est vraiment que des hasards des rencontres vraiment fortuites et en fait de là j'avais qu'une obsession c'est de me dire comment on fait comment ça marche etc et qui t'a formé ? YouTube, Google, Google Internet, pendant deux ans, 2019, 2020, c'est que du YouTube, c'est que du déchet alimentaire, c'est que de l'expérience, c'est que des plantes que je trouve autour de moi, je ne connais pas le mot garance, le mot réséda, je ne le connais pas du tout, je caricature un peu, mais ça ne veut rien dire pour moi, ou alors je les vois, mais en fait, pour moi, je... Je ne sais pas quelle est l'importance, les grands 1, les petits 1, pour moi ça n'a pas vraiment de sens. Je suis vraiment dans l'expérimentation pure de qu'est-ce que fait le végétal, qu'est-ce que fait la matière minérale sur mon produit. Je ne suis même pas dans est-ce que ça tient, est-ce que ça ne tient pas, est-ce que c'est vendable, est-ce que c'est vendable. Je ne suis pas du tout à ça, je suis reparti vraiment à zéro, en mode ok, comment est-ce que j'arrive à créer quelque chose. sur mon textile avec les ressources naturelles autour de moi. Que ce soit du bois, du charbon, de la pierre, des clous, peu importe. C'était vraiment ça. Donc là, en fait, je ne vends rien du tout, après le pop-up au printemps. Je ne vends plus rien jusqu'en 2022. Et là, en 2021, il y a les confinements, les différents confinements. et 2021 en fait je commence à vraiment me commencer à me former plus professionnellement et je vais me former chez color ton monde donc avec suzy gallo donc là on est en 2021 donc c'était pas si longtemps finalement et je fais la teinture donc du coup ils ont des teintures vraiment intense de cinq jours du coup là on travaille la teinture par mordant et donc du coup à la suite de cette formation en fait je fais que ça parce qu'en fait on est encore en confinement moi en plus en grand magasin c'était spécifique parce que c'était des surfaces de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés du coup à l'époque c'était encore contraint des confinements ou des restrictions du coup moi je fais que ça et en parallèle moi le magasin printemps où je travaille j'étais toujours responsable visuel là-bas au printemps j'étais à Place d'Italie dans le 13ème arrondissement Et en fait il ferme ses portes, donc il est en procédure de fermeture. Et donc en parallèle je me dis qu'il faut que je profite de cette fermeture. pour y aller à 100%. Donc en gros, là, pour rentrer dans le dur de la teinture naturelle, ce qui intéresse tout le monde, j'ai mis un peu de temps, mais ça permet aussi de comprendre comment j'en suis arrivé et aussi par quelle voie j'en suis arrivé. Et ce qui explique aussi peut-être le style que j'ai aujourd'hui, ma vision aussi des choses, c'est que finalement peut-être que je n'arrive pas avec une approche botanique du terme, parce que moi l'écologie est un peu venue par expérience dans le sens où... où moi, finalement, j'ai fait des expériences qui fait que j'ai trop produit et donc du coup, j'ai essayé de pallier à ça. Mais c'est pas quelque chose... J'ai pas eu de déclic dans ma consommation parce que j'ai jamais vraiment trop consommé. C'est-à-dire que malheureusement, ou heureusement, je sais pas, mais j'ai pas... culturellement, je n'ai pas non plus beaucoup pris l'avion. Tu vois, par exemple, la première fois ou la deuxième fois que je prends l'avion, c'est au moment où je commence l'attention naturelle. C'est-à-dire que du coup, je n'ai pas encore ce recul en me disant mon mode de vie est nocif pour l'environnement, il faut absolument que je change ma pratique et que je pourrais un monde meilleur. Je ne suis pas vraiment là-dedans parce que je ne suis pas encore conscient, parce que je n'en suis pas touché personnellement. Et je pense que c'est comme tout, on en est véritablement conscient, on prend conscience beaucoup plus facilement quand ça nous touche. ne serait-ce que le réchauffement climatique il suffit de voir qu'il fait très très chaud à Paris il n'y a que maintenant je pense que le commun des mortels en tout cas les gens qui ne sont pas dans ce serail là qui se disent ah ouais c'est chaud dans plusieurs sens du terme donc voilà finalement moi je ne suis pas arrivé avec un parcours dans ce sens là c'est ce qui fait un petit peu aussi en fait chaque différence est une force quelque part et donc on est en 2021 donc du coup je fais ma formation avec Suzy chez Color Tombe Monde

  • Matthieu Ruiz

    suite à ça en fait direct je me lance mes journées font coup de la teinture donc là je poursuis mes essais c'est ce que j'allais te demander Mathieu du coup qu'est-ce que tu expérimentes donc tu as dit un peu tout même du minéral, j'ai entendu charbon j'ai entendu même des clous mais sur le végétal par quoi tu commences où tu fournis tes pigments par quoi tu attaques et où est-ce que tu te sources tout ça ok ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors déjà avant de connaître la garance, le résédat des plantes grandins qui... qui tiennent bien. En tout cas, quand elles sont bien faites, elles tiennent bien. Je travaillais uniquement avec des déchets alimentaires, donc avec pelure d'oignon jaune, pelure d'oignon rouge, avocat, enfin les fans de carottes. Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Il y avait les essais un peu classiques au curcuma, au café, choses comme ça. Même la betterave, j'ai dû tester, etc. Et ça, je me fournissais dans les magasins en bas de chez moi. Donc en fait, j'allais chez eux, je leur disais Bonjour, vous n'avez pas des pelures d'oignon ? et je faisais les 3-4 biocops magasins bio primeurs du coin de ma rue pour m'approvisionner ensuite après je découvre le reseda, la garance les plantes un petit peu plus entre guillemets institutionnelles moi je me fournis essentiellement chez Greening que vous avez reçu enfin que tu as reçu pardon je dis vous pour l'entité découverte merci essentiellement chez Grigny, encore aujourd'hui et j'utilise essentiellement j'ai un peu tout testé, c'est à dire de la garance sous différentes formes en racine, en poudre, en extrait aujourd'hui j'utilise principalement que de l'extrait, c'est beaucoup plus simple dans ma pratique il n'y a pas de décoction, etc pareil, le Reseda j'utilise en extrait pour des questions de logistique toujours de flexibilité par exemple, j'aimerais beaucoup passer à... par Cecilia et la micro-ferme des Lilas, tu vois, qui fait de la garance et qui fait du Reseda. J'aimerais beaucoup pouvoir vraiment avoir un truc très local encore plus en Ile-de-France et j'aime beaucoup ce qu'elle fait. Mais comme c'est pas de l'extrait et c'est des plantes, finalement, moi, dans mon process, ça vient ajouter une étape où clairement, je peux me permettre d'ajouter une étape supplémentaire dans mon process. Puis ça se stocke aussi parce que pour un jaune, donc avec le Reseda qui fait du jaune, donc en tout cas qui fait des teintes de jaune, qui va tendre vers le jaune. J'essaie toujours d'avoir de la nuance, parce que je n'aime pas trop dire une plante est égale à une couleur, parce que ce n'est pas tellement vrai, parce que ça dépend de l'intensité, ça dépend avec quoi on la mélange, ça dépend de plein de choses en fait, avec quoi on la mordance, avec quoi on la post-mordance, etc. Oui, finalement, ça se stocke aussi. Et aujourd'hui, si on a un kilo de plantes, un kilo d'extrait de Reseda ne va pas faire la même chose qu'un kilo de plantes de Reseda. Et aussi, ça ne va pas prendre la même place dans son local, si local il y a. Parce que moi, jusqu'à il y a trois semaines, mon local, c'était mon appartement. Qui n'est plus le même de mes débuts à Paris. Qui était encore un peu plus grand, heureusement. Mais voilà, jusqu'à trois semaines, mon local, c'était mon appartement. pour plein de raisons différentes, j'y reviendrai. mais grosso modo je teste principalement toutes les plantes Garance, Reseda qu'est-ce qu'on a Myrobolan il y avait Châtaignier qu'est-ce qu'on avait d'autres Cochonis qui n'est pas une plante qui est un insecte mais que je teste également un peu les institutionnels et après je crois que je m'étais un peu perdu sur les sites de couleurs végétales comme Greening comme Couleur Garance du coup j'avais un peu pris 50 grammes 100 grammes de chaque pour essayer j'avais testé et voilà et finalement je suis très vite retombé sur mes 3 plantes favorites en tout cas qui moi me vont bien c'est la garance, le reseda et le châtaignier et tout de suite je me suis dit il faut que je structure la chose il faut que je structure la teinte naturelle ça prend beaucoup de temps est-ce qu'aujourd'hui le client est prêt à acheter quelque chose qui demande autant de temps et donc du coup ce temps là qui était transformé en prix finalement si on estime que mon taux horaire il est de 20 euros du coup si je passe 2h sur un produit techniquement il va falloir que je rajoute je dis une bêtise mais du coup si un t-shirt me coûte et que je sais pas aujourd'hui grosso modo c'est à peu près ça aujourd'hui un t-shirt ça me coûte en termes de fabrication je sais que je vais avoir par exemple de frais de teinture mordant ça je compris si je me dis qu'il me faut 2h par produit c'est beaucoup moins et que mon taux horaire est de ça fait plus 40 donc du coup on est à 10 plus 5 10 de matière, 5 plus 2 plantes plus 40 de main d'oeuvre ça me fait 45 et 45 j'ai toujours pas de bénéfice pour l'entreprise donc 40 voilà 45 c'est un c'est un coût de fabrication finalement je grossitrais parce que 45 pardon 40 plus 15 je grossitrais mais grosso modo je me suis vite dit ok ça peut vite revenir cher ça peut vite revenir cher et à moi et forcément à fortiori pour le client en bout de chaîne donc déjà la notion de teinture la notion d'artisanat déjà ça je voulais faire du flux tendu déjà de base je voulais faire du flux tendu je voulais pas d'intermédiaire je voulais pas d'intermédiaire parce que pour moi il était hors de question de vendre un t-shirt au delà de en tout cas pas pour le moment peut-être que dans un temps un futur proche ou moins proche ça arrivera parce que X suivrait Creson et parce que j'aurais drainé une communauté, en tout cas une partie de la communauté que j'aurais drainée Sora saura qu'un t-shirt spécifique, etc., dans un chanvre bio, etc., pourra valoir plus de 100 euros.

  • Matthieu Ruiz

    mais en tout cas c'était pas mon but à l'époque donc là c'est toi qui fais depuis 3 semaines tu fais dans ton nouvel atelier est-ce que tu peux par exemple nous parler de ton atelier, comment il est équipé parce que t'as fait ça dans ton appartement donc j'imagine entre comme tu dis les stocks le matériel qu'il faut la place qu'il faut qu'est-ce que tu as du coup adapté dans ton atelier que tu as depuis 3 semaines en

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fait pas grand chose c'est à dire que pour l'instant mon atelier il ressemble un peu à ma cuisine d'avant avec un peu plus de place et réservé uniquement à la teinture. Le plus chronophage, en fait, dans tout mon travail entrepreneurial, c'était ça, c'était de travailler depuis chez soi. C'est-à-dire que l'année dernière, je recevais les stagiaires chez moi, dans mon salon. Du coup, j'avais des stagiaires, on était deux, même voire trois. Du coup, on était quatre, trois stagiaires en même temps. On s'est retrouvés à quatre dans mon salon à travailler. Et ce qui fait qu'en fait, la teinture, j'avais dans ma cuisine. et en fait ça veut dire que du coup si tu fais ta teinture le 8 l'après midi le soir forcément tu vas manger dans ta cuisine tu vas préparer à manger donc du coup il faut vraiment avoir tout, moi j'ai tout sur roulette j'ai tout qui se nettoie, j'ai tout qui se pousse j'ai tout qui se range sous un truc j'ai vraiment optimisé l'espace à fond dans mon salon pareil tout était sur traiteau, sur roulette ça passait en mode bureau la journée, ça passait en mode salon le soir le canapé il revenait à sa place initiale enfin vraiment les machines à coudre elles étaient rangées, donc c'était vraiment ça et finalement c'était ça qui me prenait le plus de temps et donc voilà mais là aujourd'hui dans mon atelier en fait j'ai à peu près la même chose grosso modo mon matériel c'est les plantes en extrait qui sont dans des bocaux en verre je fonctionne, j'ai quoi en stock j'ai pas énormément de stock, j'essaie pas trop de stocker pareil parce que couleur je sais pas combien de temps je vais l'utiliser grosso modo j'ai à peu près 5 kilos de plantes, ce qui est beaucoup déjà parce que tout dépend du volume mais quand on est à 300 euros le kilo de Reseda tu vois quand t'as 5 kilos de Reseda ça fait tout de suite à 1500 c'est peut-être un peu moins je m'emballe un peu sur les prix mais on est pas trop loin donc voilà donc j'ai à peu près ça et j'ai une cuve de 100 litres j'aimerais bien en prendre une deuxième parce que là je commence à être un peu limité cette cuve de 100 litres que j'avais déjà chez moi donc du coup dans mon appartement et ensuite j'ai différentes marmites, j'ai des 10 litres, des 5 litres, des 3 litres, voilà.

  • Matthieu Ruiz

    C'est toujours à la force de tes bras, c'est-à-dire si tu fais des grandes pièces, forcément quand elles se gorgent d'eau et qu'il faut les sortir, c'est plus lourd, toi tu fais tout ça, t'es pas mécanisé on va dire là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, pas encore, pourquoi ? Parce que moi je fais que de la... Oui, vas-y je t'en prie.

  • Matthieu Ruiz

    Oui, excuse-moi, il y a un petit décalage, et du coup c'est quelque chose que tu envisages dans le futur, dans ton atelier, de pourquoi pas mécaniser un petit peu plus ton process ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors oui et non oui parce que parce qu'effectivement là je commence à faire des quantités qui sont plus ou moins importante en tout cas pour moi c'est important en tout cas pour le matériel que j'ai pour la configuration mon atelier et de ma pratique c'est important Après moi je ne fais pas de métrage Je fais essentiellement des pièces Teinture dans la masse Donc du coup ce n'est pas des gros volumes Dans le sens J'ai fait une fois une collab Où c'était des pantalons Et des vestes en coton assez épais Donc là c'était assez lourd Mais en fait Ça se gère et je sais pas si je veux vraiment faire de la quantité d'un point de vue teinture de masse dans le sens masse volume j'aimerais bien être être équipé pour parce que pour certains projets ça s'y prête et certains projets qui peuvent être intéressants mais je sais pas si c'est quelque chose que je veux faire on m'a déjà contacté d'un peu en tout cas plusieurs fois c'est récurrent qu'on me contacte bonjour j'aimerais teindre ça j'ai des clients qui sont intéressés pour ça, est-ce que c'est possible souvent c'est des ateliers de fabrication qui me contactent qui aimeraient bien mettre la teinture naturelle dans leur chaîne de production mais tout de suite c'est si vous êtes d'accord on peut faire 2000 pièces par mois 2000 pièces par semaine et non seulement moi je ne peux pas du tout produire ça mais en plus, je ne sais pas si ça m'intéresse, je ne suis pas sûre.

  • Matthieu Ruiz

    Et quand tu parlais, donc toi, tu fais de la teinture de pièces, donc tu as des... Tu as dit marmite, ok. Comment tu t'assures que ta couleur, si c'est des unis, par exemple, comment tu t'assures que ta couleur, elle sera unie, nickel ? Comment tu fais ? Parce que tu dois... Tu as quand même du matériel, on va dire... peu sophistiquée c'est toute ton expertise à toi qui joue comment tu fais pour que la pièce elle ressorte et que tu sois sûr qu'elle soit nickel et qu'il n'y ait pas à la recommencer et bien en fait c'est simple je fais pas d'unis comme ça ça règle le problème et bien voilà c'est réglé si tu veux il y a beaucoup de taille and dye mais il y a beaucoup de nuances t'aimes pas le terme taille and dye je pense si ça me dérange pas j'en

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fais plus trop en fait là récemment moi j'ai commencé par le taille and dye parce que si tu veux moi je faisais les choses à la main donc artisanalement depuis longtemps en teinture encore plus ça prend encore plus de temps et je me suis dit mais imagine t'as un t-shirt euh... bleu uni enfin bleu c'est l'indigo donc c'est différent je vais prendre un truc à mordant rouge rose uni si tu sais pas que c'est naturel, si tu sais pas que c'est fait à la main en fait personne sur un cintre dans un magasin si tu sais pas que c'est fait à la main personne comprend pourquoi ça coûte 60 euros donc moi je m'étais dit il faut absolument que ce que je fais à la main soit visible ça c'est vraiment ma priorité depuis le départ, comment est-ce que je peux rendre visible ce que je fais et en fait la seule chose qui pour moi à l'époque la manière de rendre visible ce que je faisais à la main c'était le tie and die parce que tout le monde ne sait pas qu'un tie and die qui coûte ou qui coûte est fait à la main mais tie and die est forcément fait à la main même chez H&M chez Shein ou chez Prymark quand un produit coûte et qu'il y a une spirale, un tie and die spirale c'est l'une des plus connues c'est forcément fait à la main à la H&M certes mais à la main du coup moi c'était la première manière de rendre visible quelque part mon artisanat si j'étais pas derrière le stand en disant vous savez que c'est fait à la main machin machin non j'allais dire il y a un truc qui m'a hyper marqué chez toi c'est

  • Matthieu Ruiz

    je crois que c'était des suites que tu avais fait avec tu sais quand on filtre ces bains de teinture il reste quelque chose qui est dans le je perds tous mes mots mais tu vois dans le filtre et en fait toi tu avais réussi à mettre ça à plat sur tes suites ou sur tes vêtements je sais pas comment t'appelles ça mais ça je me suis dit ça c'est malin parce qu'en fait il y a que manuellement qu'on peut faire un truc comme ça je sais pas si tu vois ce que je veux dire on voit là que c'est de l'artisanat et que c'est de la teinture maison en tout cas les artisanes elles le repèrent direct oui c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en fait au fur et à mesure que j'ai développé ma pratique le côté taïndai un peu institutionnel avec les spirales, avec les shiburi donc du coup plus taïndai d'origine japonaise, la spirale c'est d'origine d'Afrique de l'Ouest, en tout cas d'inspiration d'Afrique de l'Ouest, c'est passé par la Jamaïque c'est passé par les Etats-Unis la notion un peu de crumble c'était un peu ce froissage là aujourd'hui j'utilise plus que ce froissage là principalement et des dérivés et d'autres techniques comme celle que tu viens de citer moi j'ai appelé l'entonnoir mais je sais pas si peut-être quelqu'un l'a déjà fait avant et l'a appelé autrement moi je l'ai appelé comme ça parce que finalement c'est un peu la question je n'ai jamais vu ça

  • Matthieu Ruiz

    En tout cas, sur un vêtement, moi, nous, tu vois, en formation, on nous avait appris qu'un bain, il fallait tout le temps soit l'épuiser, soit vraiment s'en servir jusqu'au bout. Et cette notion, comme tu dis, d'entonnoir, moi, c'était vraiment que de la récup. Mais il est connu par tout le monde, vu que... dans les bouquins, dans les formations, on te parle que tes bains doivent être valorisés au maximum. Et j'ai trouvé ça tellement marquant. Je t'avoue, c'est vraiment les pièces qui m'ont... Quand j'ai vu, je crois que c'était un suite avec un entonnoir. Je pense que c'était de la cochenille parce que c'était un rose magnifique. Et mis à plat comme ça, ça faisait comme un soleil. Je me dis, franchement, c'est génial parce que si tu es dans le milieu, tu as compris que le mec, il t'a à la main. et avec du végétal et si t'es un consommateur tu vois quelque chose que t'as vu nulle part ailleurs et quand on te raconte l'histoire bah donc ça ça m'avait vachement marqué et d'ailleurs je suis curieuse de comprendre comment tu réussis à centrer ton entonnoir sur par exemple je crois que c'était des sweats que t'as fait avec ça ou c'était des t-shirts des sweats ouais voilà comment t'arrives à le centrer et du coup ça veut dire que tu dois faire un bain de teinture avant qui probablement te sert à quelque chose d'autre et tu viens le recycler sur une de tes pièces que tu veux créer alors il y a du recyclage et il n'y en a pas forcément ça dépend en fait ce

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    que je voulais représenter déjà graphiquement c'était la notion d'éclipse parce qu'en fait depuis que je teins depuis que je fais les couleurs c'était à chaque fois les couleurs du ciel moi qui m'inspirent beaucoup et donc il y a beaucoup les couleurs du ciel que j'essaye en fait l'idée c'est comment est-ce que je peux représenter la lumière avec le végétal, c'est vraiment ça qui m'anime, depuis le départ en fait depuis le départ les couleurs que j'utilise d'ailleurs en fait les couleurs que j'utilise j'en utilise très très peu, j'en utilise à l'âge j'en ai utilisé 4 auxquelles je donne des noms en fait, des nuances et j'en fais pas plus c'est à dire qu'en fait une fois que la phase de recherche est faite je ne reviens plus dessus j'ai ma recette, alors peut-être que parfois en fonction des récoltes Là, dernièrement, il y avait une garance qui était un petit peu moins intense. Du coup, j'ai un peu ajusté, si tu veux. Mais en fait, je ne fais pas... autre chose que ces trois couleurs là que j'ai décidé de faire pour la technique en tonnoir en fait l'entonnoir ça va être le bon en fait je vais je vais prendre mon vêtement par en dessous et je vais lever mon doigt et forcément il va tomber de chaque côté il va se rabattre ça va former un chapiteau je ne sais pas si visuellement on se rend compte ça va former un chapiteau et ensuite finalement je prends ça et je vais mettre le bout dans la teinture et donc forcément il y a plusieurs étapes de teinture puisqu'on va commencer alors là la nuance que j'ai faite en fuchsia je l'ai appelée crépuscule, en fait, elle est à base de garance et de cochonis à lac. En fait, j'étais sur la cochonis, pendant mes formations, je travaillais sur la cochonis, et en fait, là, j'ai travaillé la cochonis à lac, qui est un peu une cousine de la cochonis, qui, d'après moi, mais je ne suis pas sûr à 100%, ça m'a l'air un peu moins agressif que la cochonis, parce que du coup, la cochonis à lac, en fait, c'est la résine que sécrète la cochonis, qui a été utilisée pour faire la teinture, et non la cochonis. après on reste dans la culture d'insectes je sais pas ce qu'il advienne des cochonis une fois qu'elles ont sécrété leur résine y'a pas non plus énormément y'a pas non plus hyper documenté à la culture de la cochonie à lacs sur internet mais en tout cas c'est cette cochonnie là que j'utilise et mélangé avec de la garance on a un peu un fuchsia un fuchsia un peu plus chaud ou alors un rouge un peu plus rosé donc il y a un bain de cette nuance là et ensuite pour avoir le bain au préalable il y a un mordant sage il y a un engalage qui est fait à base de noix de gale pourquoi je précise engalage à base de noix de gale parce que parfois je fais des engalages à base de tara qui est le même principe, c'est-à-dire rendre tannique la matière. Mais le Tara, noix de galle qui vient du chêne, enfin, c'est pas forcément du chêne, mais bon, ça peut venir du sumac, mais là, j'utilisais du chêne. Et le Tara, je crois que c'est des gousses de Tara, c'est plus d'origine amérique latine. Donc ça vient d'un peu plus loin, certes, mais ça a la particularité d'avoir un... une coloration un peu plus douce. C'est-à-dire que la noix de galle, on va être vite sur un beige qui va tirer légèrement vers le jaune, vers la couleur sable. Le tara va quand même être beaucoup moins prononcé. Moi, c'est ce que... Notamment pour les t-shirts que je faisais, j'utilisais ça. Mais le tara est moins concentré en tannin. Du coup, en post-mordant sage avec le fer, on va avoir un gris plus doux. qu'avec la noix de galle après ça dépend encore une fois comment on met en baie de fer etc mais donc du coup pour avoir ce noir assez profond ou en tout cas avoir un noir plus profond pour symboliser cet éclipse comme si on avait une lune qui passait devant le soleil du coup j'avais un mordansage un engalage à la noix de galle mais ma couleur à base de lac, de cochonnier à lac et de garance, une fois passée dans le fer ne me donnait pas ce noir là je passais ensuite mon vêtement dans un bain de châtaignier assez concentré et ensuite ce châtaignier là qui allait me donner un genre de marron j'allais le passer dans le fer et qui le châtaignier étant trétanique et la noix de galle étant trétanique va aller me donner cette couleur assez sombre donc finalement il y a plein d'étapes il y a pas mal d'étapes il y a trois étapes de teinture finalement et trois manipulations différentes pour arriver à cette forme-là.

  • Matthieu Ruiz

    Ouais, et qui est canon. Maintenant, c'est top. Ok, je suis contente d'avoir posé la question. Donc alors, attends, qu'on ne perde pas le fil, on a parlé un peu de tes partenaires, donc on a dit greening. Est-ce que tu as des partenaires sur tes fibres ? Et quelles fibres tu travailles en priorité ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, pour l'instant, je travaille uniquement, quasi exclusivement le coton. le coton je l'utilise brut je l'utilise bio je l'utilise certifié par GOTS et je l'utilise brut c'est à dire brut qui n'a pas été blanchi industriellement parce que les t-shirts blancs qu'on voit dans le commerce, qu'on a l'impression qu'ils ne sont pas teints, en fait, c'est pas la couleur naturelle du coton. Enfin, ça paraît, quand on est dedans, en fait, ça paraît logique, mais encore, moi, souvent, je le dis et ça paraît évident quand on le sait, mais quand on ne le sait pas, on se dit effectivement, certes, la fleur de coton est blanche, mais mon t-shirt blanc, enfin, ultra blanc optique, c'est pas naturel, en fait. du coup moi j'utilise le coton brut donc du coup on voit les aspérités du coton et ça rappelle aussi que le coton est une plante parce qu'on oublie presque que le coton est une plante et que ça ne pousse pas en rouleau mais Je dis ça, mais en fait, il y a beaucoup de professionnels aujourd'hui qui ne connaissent pas du tout l'origine de leur matière. Moi, pareil, je faisais des vêtements depuis 10 ans. Je travaillais aussi pour d'autres marques. Et à aucun moment, la notion de couleur, je me suis demandé comment ma couleur arrive sur mon rouleau. Moi, j'achète des rouleaux au mètre parce qu'il m'en faut 10 mètres pour faire ces pantalons-là. Mais à aucun moment, je me demande, mais il y a quoi dans ma couleur ? Et ça, c'est une réflexion qu'aujourd'hui, dans l'industrie créative, dans les milieux créatifs de la mode, la réflexion ne se fait pas du tout. Parce qu'on travaille sur pantone, je veux cette couleur-là, faites-moi des essais, envoyez-moi des échantillons et on valide, on ne valide pas. Du coup, il n'y a pas du tout cette notion-là. Du coup, je travaille sur coton brut, le coton est cultivé en Inde, parce que pareil, le coton bio est produit aujourd'hui à 90% en Inde. il y en a un petit peu en Australie et il y en a un petit peu en Afrique de l'Ouest du Mali et du Burkina notamment je sais qu'il y a aussi du coton d'Egypte qui est bien etc mais en fait moi pourquoi j'ai choisi l'Inde c'est parce que je travaille avec une usine belge qui est implantée en Inde et qui fait tout fabriquer là-bas et qui me permet aujourd'hui d'avoir une certaine souplesse sur les quantités de fabrication c'est beaucoup plus simple en termes de logistique, de flexibilité et de coût mais également en termes de traçabilité c'est à dire que du coup je sais d'où vient mon coton je sais de quelle région il vient région avec un S parce que ça vient de plusieurs régions je sais où est-ce qu'il est tissé où est-ce qu'il est fabriqué et comment il est acheminé jusqu'à chez moi j'avais l'opportunité d'acheter mon coton à un endroit X de le faire fabriquer par exemple au Portugal voire même en France mais en France c'était des coûts qui étaient beaucoup trop importants couplés à mon artisanat peinture végétale en tout cas pour le moment je n'ai pas trouvé la bonne formule mais j'aurais très bien pu prendre mon coton bio d'Inde, et aller au Portugal, mais je perdais énormément en traçabilité. C'est-à-dire que du coup, j'avais beaucoup moins de retours sur quelles conditions de fabrication, etc. Enfin voilà, en fait, je perdais plein d'informations en cours de route, et j'ai préféré rester en Inde, faire tout en Inde, plutôt que de faire ailleurs et de perdre en traçabilité.

  • Matthieu Ruiz

    Et du coup, là, tu fais... Donc, le coton bio est cultivé en Inde. Il est transformé en Inde. Toi, tu commandes des rouleaux de tissu ou tu commandes déjà, par exemple, des t-shirts, on va dire, prêts à teindre, et toi, tu fais la teinture.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    prêt à mordre danser si tu veux. C'est moi qui mordant. Oui,

  • Matthieu Ruiz

    voilà. Prêt à... On va dire prêt à agir. Mordant, sage, peinture. D'accord, ok.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais du coup, il n'y a pas d'après dessus. Il n'y a pas d'après, il n'y a pas de traitement.

  • Matthieu Ruiz

    Voilà, ok, j'ai compris. Ta marque qui s'appelait Frèche et qui devient Maturise, quel type de produit tu proposes ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu les pièces ? Et ensuite, on retourne sur la teinture végétale avec... Tu as parlé de quatre couleurs. J'aimerais bien que tu nous expliques un peu tes combinaisons ou ta recherche de... Tu as parlé beaucoup de recherche de couleurs et je trouve ça intéressant de creuser. Mais d'abord, j'aimerais savoir quel type de produit tu vends.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, ça va dépendre des périodes. J'ai décidé, il y a encore plus là avec le... la marque éponyme du coup qui porte mon nom et qui ne porte plus fraîche pour la simple et bonne raison que très rapidement je suis arrivé à un niveau de maturation qui faisait que je me sentais légitime moi pour imposer mon nom j'étais plus le petit créateur j'étais plus la petite marque j'étais un designer qui valait autant que n'importe qui donc du coup je vois pas pourquoi mon nom ne pourrait pas être et en fait il y avait un peu ce truc qui je suis pour mettre mon nom, je suis pas Jean-Paul Gaultier alors petit tips pour toutes les personnes qui se disent je ne suis pas Jean-Paul Gaultier, pourquoi est-ce que je mettrais mon nom moi je pense à Edouard Leclerc qui s'est dit, je m'appelle Edouard Leclerc et je vais faire des magasins ça me fait sourire mais du coup c'est un peu pour dire, en fait notre nom c'est le nôtre, on l'a depuis qu'on est né c'est comme ça qu'on nous appelle donc il n'y a pas de on se prend pour personne on ne se prend pas pour qui on n'est pas à s'appeler par son propre nom je fais cette réflexion parce que moi pendant longtemps je pensais à faire une marque éponyme je me suis dit je vais attendre que ça marche que je sois un peu plus connu sous fraîche avant de passer sous maturise parce que j'aurai à ce moment là acquis la légitimité et tout le monde trouvera sa logique et en fait c'est des fausses barrières c'est des plafonds de verre qu'on se met à soi même en tout cas que moi je m'étais mis à moi même et aujourd'hui voilà mais aussi je voulais pas que on se dise ok fraîche ah oui fraîche c'est la marque de teinture végétale c'est la marque naturelle je voulais pas parce que je voulais pas que la teinture naturelle soit le concept de ma marque, pour moi c'est pas un concept pour moi c'est un moyen d'arriver d'exprimer quelque chose plus qu'un concept donc ça voudrait dire

  • Matthieu Ruiz

    Mathieu que là demain ta marque Mathieu Ruiz, elle pourrait demain accueillir des produits teints de manière synthétique ou tu resteras sur le végétal je resterai sur le végétal c'est compliqué après je trouve que c'est compliqué de revenir en arrière

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi demain je ne me verrais pas vendre quelque chose qui est teint synthétiquement à la rigueur la seule chose que je pourrais faire c'est que je pourrais très bien vendre des produits non teints tu vois en coton brut ce serait pas là c'est pas l'objectif mais c'est quelque chose qui ne me dérangerait peut-être pas mais produire de la couleur synthétique ça c'est pas possible

  • Matthieu Ruiz

    c'était une question comme ça et alors du coup tes produits tu dis que ça change sûrement en fonction aussi de tes inspirations et de pas des collections mais un peu quand même, t'as quand même un rythme je vois ce que tu dis quand tu dis ça change c'est vrai qu'on retrouve pas tout le temps les mêmes produits même dans tes publications etc si on suit on voit que t'as pas un essentiel que t'as tout le temps et que tu déclines en couleur

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    t'as plusieurs trucs explique nous tes produits un petit peu j'ai toujours eu un style un peu même depuis que je fais des vêtements depuis que j'ai créé la marque même prêche 2012 on tourne un petit peu autour d'un style décontracté, streetwear, workwear donc finalement on va être sur les essentiels du vestiaire comme le sweatshirt, le t-shirt la chemise le bonnet, la casquette, des choses comme ça, ou des grands cabas. L'idée, c'est d'avoir des produits qui sont utiles au quotidien. Et aussi, pourquoi aujourd'hui je fais des vêtements, c'est parce qu'aujourd'hui, les objets qu'on utilise le plus dans nos vies sont les vêtements. Hormis, peut-être qu'un jour, j'irai sur la food parce qu'on est obligé de manger. Pour le moment, on est obligé de s'habiller. En tout cas, obligé. par contrainte météorologique ou alors sociale, en tout cas, on s'habille. Du coup, on utilise beaucoup ce produit-là. C'est ce qui, moi, m'a dirigé vers le vêtement. C'est-à-dire que ça pouvait parler et toucher des gens. Donc, moi, dans cette même veine, je vais travailler des produits que les gens, en tout cas que moi, je vais porter au quotidien. Pourquoi, en fait, je travaille la notion d'uniforme ? c'est à dire qu'aujourd'hui moi je suis artisan je suis designer, je suis artisan, je fais beaucoup de choses à quoi ressemble mon uniforme qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui le look dans lequel je serai, la silhouette va être plaisante en termes de style et de désirabilité si on veut mais aussi va être pratique pour ma pratique de teinture va être pratique dans mon quotidien qui est parfois assez mouvementé, je fais pas mal de choses généralement le matin je fais pas la même chose que l'après-midi ou que le soir donc voilà je vais un petit peu si tu veux chercher à à concevoir mon vestiaire idéal en tant que artisan. Et l'idée aussi, c'est de se dire qu'en fait, on est tous et toutes artisans, artisanes de quelque chose. C'est-à-dire que même si mon voisin, il est informaticien, pourquoi il ne serait pas artisan de l'informatique ? Tu vois, et dans l'artisanat, il y a aussi ce côté, je valorise tous les gestes de mon quotidien. par exemple je reprends cette idée d'informatique pourquoi je prends l'informatique parce que souvent on vraiment on met en opposition le côté très modernité informatique même intelligence artificielle avec le côté très manuel c'est pour ça que je prends exprès ce côté informaticien qui finalement est peu d'un extérieur semblait pas très manuel mais en fait ces gestes au quotidien qui sont très techniques finalement, puisque du coup ils sont propres à son domaine, pourquoi est-ce que ce ne serait pas de l'artisanat ? Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas valoriser ces petits gestes du quotidien que même l'informaticien les fait tellement de manière répétitive et quotidiennement qu'il ne se rend même plus compte de la technicité et du savoir-faire que demande ce geste-là ? Donc il y a aussi cette idée de qu'est-ce que veut dire l'artisanat ? Comment est-ce que je peux valoriser l'artisanat ? Et si moi je le valorise dans mon quotidien, il se sentira valorisé auprès de mon public. Et si mon public sent que je valorise l'artisanat, forcément, la valeur de l'artisanat qu'il percevra, tu me dis si c'est un peu complexe, mais la valeur de l'artisanat qu'il percevra sera plus forte et donc forcément, la rémunération de l'artisanat va être meilleure. Donc tout est une question de comment est-ce que je rends mon artisanat visible, comment est-ce que je fais comprendre la technicité du savoir-faire que j'ai. et donc si ma silhouette est aussi artisanale forcément ça va dans ce mouvement là donc du coup pour recentrer le débat sur la silhouette pour l'instant effectivement c'est le t-shirt, le sweatshirt la chemise, le bonnet, la casquette et je travaille, j'ai un modèle économique que je tends à stabiliser je travaille de plusieurs manières, j'ai mes collections maintenant et la deuxième qui est sortie cet été, la troisième qui va sortir à l'automne du coup il ya la collection que j'ai appelé mode artisanal qui sort qui sort courant septembre en tout cas à l'automne. Donc j'ai ces points de rendez-vous, si tu veux, quatre fois par an, en tout cas que j'aimerais bien avoir quatre fois par an ou trois fois par an, ça dépend, qui sont des collections capsules, qui sont des collections, je ne vais pas dire le mot capsule, qui sont des collections réalisées avec le moins de neuf possible. du coup il y a principalement de réutilisation d'anciens produits que je stocke depuis des années si j'estime que la qualité est au rendez-vous soit je travaille à partir de vêtements vintage, soit je travaille à partir de ce qu'on appelle des deadstock donc des produits endormis de certaines marques qui me passent parce qu'ils n'en font plus rien et du coup ça peut se transformer en collaboration ou non ça dépend, parfois je peux racheter des pièces vintage que je travaille et en fait du coup à chaque fois ça vient sur une thématique donc là en janvier 2022 on était sur la notion d'éclipse avec ces fameuses moi je les appelle des tâches, fameuses tâches dans ton noir je les appelle des tâches enfin pareil parce qu'en fait ça re-questionne aussi la notion de tâche, c'est à dire que qu'est-ce qu'une tâche aujourd'hui, est-ce que plein de tâches mis bout à bout, finalement c'est pas un tie and die tu vois et aujourd'hui ça veut dire que en fait l'idée aussi derrière cette tâche là donc en tonnoir la technique je l'ai appelée en tonnoir c'est de se dire en fait parfois on a une petite tâche sur une manche et on va plus porter le vêtement parce qu'on a une petite tâche que personne ne voit mais que nous on sait qu'elle est là cette tâche du coup on va pas porter ce vêtement et en fait là je voulais montrer que en fait en mettant une tâche tellement énorme que du coup on se dit forcément elle est faite exprès du coup en fait c'est presque comment j'arrive à théoriser ça c'est presque pour dire en fait une tâche énorme peut se porter beaucoup plus facilement qu'une tâche invisible que personne, que seuls nous savons qu'elle existe donc il y avait un peu ce côté comme on appelle ça un peu retournement de situation de cette manière là et j'aime bien un peu jouer un peu avec ces codes là voilà donc j'ai ces rendez-vous de mode artisanal qui arrivent 3 à 4 fois par an et à côté de ça je travaille en collaboration j'en ai fait beaucoup je vais essayer d'en faire moins pourquoi ? parce que ça demande beaucoup d'énergie en termes de préparation et parfois la rentabilité est là, parfois elle est moins là et forcément comme c'est une collaboration les bénéfices sont sont divisées par deux quand on partage les bénéfices. Ça dépend des modèles économiques, des collaborations.

  • Matthieu Ruiz

    Dans le podcast, on parle souvent de comment on transmet son savoir. Qu'est-ce que toi, tu fais avec la marque Mathieu Ruiz pour transmettre ton savoir ? Tu as parlé de stagiaires. Est-ce que tu fais d'autres actions dans le cadre de la transmission ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors première action je pense que c'est de communiquer donc moi je suis généralement assez transparent sur sur les plantes que je suis que sur les plantes que j'utilise sur mon procédé sur le temps que ça prend donc je pense que sur instagram tik tok sur les réseaux sociaux qui ont youtube aussi je fais des vidéos youtube sur l'artisanat je trouve que c'est bien de montrer l'envers du décor qui permet peut-être pas de transmettre mais au moins d'alerter, de sensibiliser des gens qui ne connaîtraient pas ou qui n'auraient pas de notion d'artisanat de teinture naturelle les stagiaires effectivement, même si les stagiaires n'étaient pas forcément en teinture c'est pas forcément les stagiaires autour de la teinture mais néanmoins ça permettait d'expérimenter après moins dans une démarche pédagogique mais ça intervient quand même, je fais des ateliers avec des entreprises c'est à dire que j'interviens soit auprès d'un public soit c'est une entreprise qui reçoit du public et qui me fait intervenir par exemple pas le printemps j'avais été intervenu au printemps à lyon 2 il avait des sacs qui n'utilisait plus et du coup on a on atteint des sacs avec leurs clients un samedi par exemple du coup ça peut être des ateliers vraiment avec les entreprises du coup avec les collaborateurs donc ça c'est quand même un moyen de transmission ce qui est cool c'est que du coup moi je crois beaucoup que le changement peut se faire aussi de l'intérieur de l'intérieur des entreprises c'est à dire que les entreprises en elles-mêmes voilà, toutes ne vont pas changer mais par contre si dans l'entreprise il y a une fille à un moment donné qui a un poste une fille ou un garçon, peu importe qui a un poste un peu intéressant, décisionnaire dans l'entreprise et qui a croisé sur Instagram une vidéo, qui a participé à un atelier par hasard, machin, machin, de teinture végétale elle va pouvoir voilà, mais en fait c'est comme tout, c'est des petites graines qu'il faut planter pour voir si ça fleurit ou si ça fleurit pas, voilà pour la transmission Pour toi,

  • Matthieu Ruiz

    quelles sont les personnes inspirantes dans la teinture végétale ? Quels sont les comptes Instagram que tu vas regarder, ou les livres, ou je ne sais pas, des gens de la teinture qui correspondent à ton univers, ou en tout cas qui t'inspirent ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en teinture végétale, moi je ne suis pas tellement du serail teinture végétale ou teinture naturelle, donc je ne vais pas forcément... je vais suivre mes consœurs et mes confrères généralement je les suis sur Instagram et je suis leur travail de manière assidue donc ça reste une source d'inspiration finalement aussi parce que je suis leurs travaux mais néanmoins moi j'essaie toujours de voir aussi d'autres domaines qui peuvent s'appliquer aux miens en teinture il y a la marque Story MFG que j'aime beaucoup qui est une marque anglaise. C'est un couple qui s'appelle Saïd et Cathy, qui font tout produire en Inde. Ils font tout en teinture végétale. Ils font tout à la main. En tout cas, tout ce qui est broderie, teinture, tout est fait à la main. Et pour moi, ça m'a permis de me dire OK, il y a un modèle économique qui existe, qui est viable. Eux l'ont fait. Donc moi, ça veut dire que je peux le faire aussi. donc ça c'est aussi important de ce en tout cas moi dans ma démarche de me trouver à un moment donné des modèles l'ont fait avant moi d'une certaine manière même si je ne fais pas exactement la même chose mais en tout cas de me dire que c'est possible aujourd'hui et dernier compte Instagram c'est Pigment Hunter qui travaille les pigments naturels donc Pigment Hunter chasseur de pigments c'est pas forcément sur du textile mais c'est très intéressant le travail de texture moi qui est passionné par la texture C'est très intéressant pour ça. Voilà. Ok,

  • Matthieu Ruiz

    top. Si tu devais choisir une plante tinctoriale, que tu serais ? Tu serais laquelle ? Et pourquoi tu serais celle-là ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors celle que j'utilise le plus c'est la garance souvent je dis que la garance c'est comme le jus de pomme dans les cocktails c'est un peu la base de tout dans ce que je fais mais en réfléchissant à la question je me dis que le jeûner ça peut être ma plante parce qu'en fait j'ai grandi dans le petit village qui s'appelle Mittelbronn dans la rue des jeûnés et par hasard forcément 20 ans plus tard je me rends compte qu'on peut faire de la couleur avec du jeûner donc symboliquement je vais choisir le jeûner est-ce que tu as des livres qui t'ont inspiré sur la teinture végétale que tu voudrais nous recommander pas tellement, je suis désolé dans le sens où je ne suis pas très très lecteur et en tout cas il n'y a rien qui m'a marqué, qui m'a dit qui m'a bouleversé, après j'ai un livre qui est autour de la couleur qui est Petit Livre des Couleurs de Michel Pastereau et Dominique Simonnet que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps que ça qui nous apprend nos renseignes sur l'histoire des couleurs sur leur signification dans telle ou telle civilisation ça c'est quelque chose qui m'intéresse fortement de comprendre la signification de certaines couleurs parce qu'en fait on se rend compte que si aujourd'hui le bleu c'est lié à la royauté si à l'époque le bleu était lié à la royauté c'est aussi par rapport à la valeur de l'indigo qui était extrêmement cher parce qu'extrêmement rare donc finalement la place des couleurs aussi dans notre quotidien a une histoire et cette histoire est fortement liée à différentes civilisations et à leur histoire aussi

  • Matthieu Ruiz

    Quels sont tes prochains projets, que ce soit expérimental, d'une nouvelle technique ou d'un nouveau... Enfin, expérimental, peut-être aussi des projets... Est-ce que tu as envie d'apprendre une nouvelle technique dans la teinture ou autre qui pourrait venir compléter ce que tu fais aujourd'hui ? Enfin, qu'est-ce que tu t'imagines demain sur l'aspect technique teinture végétale en mode projet ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je sais pas si elle est très claire mais elle est vague mais en même temps je la comprends très bien ben en fait moi ce que ce que j'aimerais travailler de plus en plus c'est C'est l'aspect vraiment global, c'est-à-dire monter des projets où je peux vraiment imposer mon univers presque scénographique. J'aimerais beaucoup commencer à faire des événements physiques où je peux montrer mes produits, mais aussi l'ambiance scénographique du lieu et vraiment toute la palette très large de A à Z finalement. et en parallèle de ça j'aimerais beaucoup aussi travailler pour les décors de Fashion Week je sais pas pourquoi ça m'intéresse beaucoup donc là j'en vois plein de je vais essayer de faire la même technique qui marche tout le temps, qui a marché jusqu'à maintenant je vais aller taper aux portes, salut je fais de la teinture est-ce que ça t'intéresse ? ça me permettra aussi de rentrer un peu dans des milieux qui sont plus fermés par cette voie là donc le milieu de la scénographie je pense que ça peut être intéressant voilà grosso modo ça va être ça je dis collaborations qui arrivent qui sont très cool certaines sont plus petites mais sont très intéressantes parfois les plus petites sont plus intéressantes parce qu'elles permettent une latitude plus large donc voilà tout dépend mais j'espère qu'il y en aura des très cool minimise je veux minimiser mon temps en tout cas l'énergie que je veux mettre là-dedans parce que c'est pas forcément la plus rentable mais ça participe aussi à la crédibilité et à la légitimité que peut avoir le milieu de la mode sur ma pratique et

  • Matthieu Ruiz

    alors ma dernière question Mathieu c'est à qui tu voudrais passer ton micro en lien avec la teinture végétale à qui est-ce que t'aimerais que j'aille interroger

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois que tu ne l'as pas encore reçu Suzy Gallo de Color to Monde Est-ce que tu l'as reçu ?

  • Matthieu Ruiz

    Je ne suis pas sûre Je vais la recevoir

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne l'ai pas encore eu J'aimerais bien l'entendre Et il y a également Romain de Ro Studio Qui fait plus de la série graphique Ro Et Studio Je crois que c'est comme ça qui fait plus de sérigraphie mais qui a vraiment une démarche sur la sérigraphie végétale, il fait des choses avec du blanc d'oeuf, avec du fromage blanc, là il fait des citrons qui ensuite il fait quelque chose, il chauffe les citrons enfin il brûle les citrons, ça fait de l'impression alors je suis vraiment son truc avec passion, mais c'est super intéressant il est pas mal dans l'expérimentation sur l'impression du coup lui

  • Matthieu Ruiz

    mais du coup voilà l'impression du coup tu me demandais les choses que j'aimerais bien développer c'est cette espèce sérigraphie impression que pour l'instant je ne fais pas de manière végétale c'est là dessus que je voulais un peu j'ai cru que c'était ça que tu allais me dire en vrai parce que je trouve que ça t'amène tout ce que tu m'as raconté ça m'amenait un peu là dessus je me suis dit c'est bizarre il n'en parle pas alors peut-être que je me suis plantée mais oui j'avais l'impression que on a reçu donc 3, 4 épisodes avant toi Marie Longui d'atelier Télème qui est spécialisé de la spécialiste pardon de la sérigraphie végétale et en fait je me suis rendu compte qu'il y avait pas mal de techniques à découvrir et du coup moi j'avoue que je vais aussi essayer d'avoir des invités qui soient plus là-dedans donc ça me va très bien ton contact parce que du coup ça permettra de creuser aussi la sérigraphie ou impression textile je sais que je sais qu'il y a un nom précis à donner mais bon

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, la scénographie, c'est vraiment avec le cadran, mais aussi l'histoire de block print que les Indiens font beaucoup, qui est super passionnant. Mais que je connais sans connaître, je n'ai pas encore expérimenté. J'attends de maîtriser pleinement certaines choses avant de passer à la suivante.

  • Matthieu Ruiz

    Oui, moi, c'est pareil. Il faut creuser parce que là, je ne maîtrise pas. Bon, écoute, merci beaucoup, Mathieu.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je t'en prie.

  • Matthieu Ruiz

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Pauline Leroux

    00:00

  • Rencontre avec Matthieu Ruiz : parcours et introduction à la teinture végétale

    00:44

  • Le parcours de Matthieu : de Montpellier à Paris et création de sa marque

    01:01

  • Les débuts de Matthieu Ruiz et les défis de l'entrepreneuriat

    01:26

  • Les premières expériences de teinture et la transition vers le végétal

    03:57

  • Les défis de la production et de la vente de vêtements teints naturellement

    09:00

  • Découverte des plantes tinctoriales et techniques de teinture

    14:09

  • Formation et apprentissage de la teinture naturelle

    31:21

  • Évolution du travail de Matthieu et nouveaux projets

    40:06

  • Conclusion et perspectives d'avenir dans la teinture végétale

    01:03:40

Description

Dans cet épisode captivant du podcast "ArtEcoVert", Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Mathieu Ruiz, un designer et artisan passionné qui nous plonge au cœur de l'univers fascinant de la teinture végétale. À travers son parcours inspirant, Mathieu nous raconte comment il a évolué dans le monde du design avant de fonder sa propre marque de vêtements, Maturize, en s'engageant pour des pratiques plus durables et respectueuses de l'environnement.


Mathieu débute par partager son expérience des teintures synthétiques, avant de nous expliquer son désir profond de se tourner vers des alternatives plus saines, notamment la teinture naturelle, qui utilise des colorants végétaux issus de plantes tinctoriales comme l'indigo et la garance. Cette transition vers la couleur végétale ne se limite pas à une simple tendance ; elle représente un véritable engagement envers une mode éthique et durable.


Au fil de cette conversation enrichissante, Pauline et Mathieu discutent de l'importance d'une transparence totale dans le processus de fabrication, ainsi que de la nécessité d'éduquer le public sur l'artisanat et la durabilité. Mathieu évoque également les défis qu'il a rencontrés dans la production et la vente de vêtements teintés naturellement, tout en partageant ses inspirations et ses techniques de travail.


"Chaque couleur végétale raconte une histoire", souligne-t-il, rappelant que derrière chaque nuance se cache le travail acharné de l'artisan et le potentiel des fibres naturelles. Cet épisode met en lumière l'importance de l'artisanat dans le secteur de la mode et la nécessité d'une approche plus consciente de la création textile.


Nous vous invitons à découvrir les multiples facettes de la teinture végétale et à plonger dans l'art de la coloration capillaire végétale, des pigments végétaux et des colorants biosourcés. Ensemble, explorons l'agriculture tinctoriale et les jardins tinctoriaux qui nourrissent notre passion pour les couleurs de plantes.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui vous donnera envie de repenser votre rapport à la mode et à l'environnement.


Pour plus d'informations sur les pratiques de teinture végétale et les initiatives durables, rendez-vous sur notre site et suivez-nous sur les réseaux sociaux.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcovert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Matthieu Ruiz

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valais. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Mathieu Ruiz. Bonjour Mathieu.

  • Matthieu Ruiz

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Mathieu, est-ce que tu peux te présenter, nous raconter un petit peu ton cheminement pour arriver à la teinture végétale ?

  • Matthieu Ruiz

    Oui, avec plaisir. Alors moi je m'appelle Mathieu Ruiz, j'ai 29 ans, bientôt 30. Je pense que j'en aurai peut-être 30 au moment de la diffusion. Je suis designer et artisan. Je le vis bien, ça va, je le vis bien, j'ai 30 ans. Je suis designer et artisan et j'habite à Paris. J'ai créé ma marque de vêtements qui aujourd'hui porte mon nom, Maturize, et qui auparavant s'appelait Fresh. Comme en français, F-R-A-I-C-H-E. en gros mon parcours donc moi je suis né à Montpellier j'ai vécu 7 ans dans le sud de la France ensuite je suis arrivé dans un petit village de Moselle près de l'Alsace qui s'appelle Mittelbronn où j'ai passé mon adolescence ensuite j'ai fait une licence d'art appliqué design à l'université de Strasbourg en fait c'est des licences le parcours universitaire en design est assez rare à l'époque il y avait Strasbourg il y avait Nîmes, je suis tombé un peu par hasard dedans hum à l'époque, enfin je dis à l'époque parce que peut-être que ça a changé entre temps, il y a eu beaucoup de mises à niveau qui devaient se faire, les fameuses manas pour entrer dans des écoles d'art ou de design, et j'avais été pris à aucune. Et en fait, en quatrième ou cinquième choix, j'avais l'université des arts de Strasbourg, avec l'option à réappliquer, mais je ne savais absolument pas ce que ça signifiait. Et en fait, je me rends compte en y entrant, qu'en fait, à réappliquer, c'est le nom français pour dire design. donc j'y fais j'y fais trois ans j'ai une spécialisation en mode et en communication et pendant mes années à la fac je je crée la marque fraîche alors en fait c'est au début c'est plus un prétexte un prétexte pardon pour créer pour pour développer mon univers, pour communiquer un petit peu avec le monde, parce que, initialement, même si aujourd'hui, ça va beaucoup mieux, et je prends beaucoup plus facilement la parole en public, c'était quelque chose qui était assez compliqué pour moi, de communiquer de manière large. C'est peut-être pour ça aussi que je fais beaucoup de communication maintenant, pour pallier un peu à ça. Et en fait, j'avais besoin de m'exprimer de cette manière-là, et pour moi, faire de la mode, il fallait forcément créer une marque, créer une entreprise, une auto-entreprise à l'époque. je ne pensais pas du tout, en tout cas, je ne savais pas, j'étais très, très ignorant et naïf, mais ce n'est pas péjoratif, dans ma bouche, sur ce monde-là de e- et de l'entrepreneuriat et de la mode et de la création de manière large. Du coup, dans ma tête, il fallait forcément créer une entreprise si on veut vendre le premier t-shirt à 20 euros. Donc voilà, je passe un peu par ça. C'est un peu... Alors, ce n'est pas une erreur, mais ce n'est pas vraiment ce que je conseille s'il y a des gens qui veulent créer leur... leur entreprise, leur projet, tester des produits, essayer de vendre un peu à droite à gauche à vos amis, à vos cousins, à votre famille. Et ensuite, si ça tient la route, faites le truc un peu plus sérieusement. Si le fisc m'entend, zappez cette partie. Mais grosso modo, j'ai commencé comme ça. Du coup, pareil, dépôt de la marque, fraîche, etc. à l'Inpi. J'avais 18 ans, j'étais en première année de fac. et voilà je commence comme ça je commence sans rien savoir donc vous me dis ok comment on fait un t-shirt comment fait la scénographie rien à voir avec la teinture je vais passer un peu vite mais rien à voir que la teinture ça fait aussi partie de mon cheminement donc au début je faisais la scénographie moi même je m'étais acheté un cadre les encres etc j'avais tout appris avec youtube et internet tout sur le tas, la couture pareil, les étiquettes, les écussons on brodait les écussons avec ma mère parce qu'à l'époque il y avait des boutiques qui commençaient à m'appeler pour revendre chez eux donc pareil à cette époque je ne savais pas du tout à quel prix il fallait vendre un t-shirt qui était vendu je crois à 30 euros à combien je le vends à la boutique par exemple et aujourd'hui cette notion ça paraît évident mais c'est des choses que quand on tape sur Google c'est quoi la marge quand on vend dans une boutique aujourd'hui je peux vous la dire pour les personnes qui s'intéressent généralement c'est entre 2 et 2,5 entre 2 et 3 même ça va dépendre et grosso modo si je vends le t-shirt à 10 euros à une boutique elle va le vendre après 25 euros donc ça veut dire que sur les 10 euros auxquels je vends à la boutique il va falloir que euh au minimum j'essaie de faire au moins 50% de marge j'entre direct dans le dur avec les chiffres mais voilà ça veut dire que sur les que je vais vendre à la boutique il faut que je me fasse une marge parce que si j'en vends 200 200 pièces et qu'en fait je touche rien sur les pièces que je vends ok c'est cool d'avoir son produit dans une boutique, dans la vitrine ou ailleurs mais au final on se rend compte que en fait tout ça pour ça parce que c'est quand même beaucoup de travail surtout au départ quand on fait beaucoup de choses soi-même voilà première expérience donc c'est super cool qu'on me fasse confiance et en fait ça s'enchaîne un petit peu donc on est encore en 2012 2013, 2014, 2015, 2016 je vais un peu vite sur ces années là donc en fait ça commence par des t-shirts, ensuite il y a des sweatshirts il y a des casquettes, etc j'essaie de produire, alors pas forcément localement mais en tout cas avec des intermédiaires le plus local possible parce que j'ai pas du tout de notion là-dessus, donc du coup je vais un peu sur les fabricants que je trouve un peu sur internet, je fais mes erreurs, mais faire ces erreurs c'est aussi avancer, sérigraphie je suis plus en artisanal Enfin, en tout cas, je ne les fais plus moi-même. Je passe par quelqu'un parce que du coup, les quantités sont trop importantes. Et en 4-5 ans, j'ai à peu près une dizaine de revendeurs sur toute la France et 4 ou 5 plateformes en ligne qui revendent. Grosso modo, ça va des petites boutiques à des plus grosses, des petites plateformes à des plus grosses. Et puis, les chiffres d'affaires, ça varie. En fait, ça peut être, je crois, la plus belle année, c'était 40 ou 50 000 de CA. et sachant qu'en fait moi c'est pas vraiment mes produits à moi qui se vendaient je t'explique c'est en fait je travaillais avec des plateformes de on va dire de art shop qui revendaient mes illustrations qu'ils imprimaient sur des vêtements donc en fait moi je leur fournissais le le fichier Illustrator, le fichier informatique. Ensuite, eux, en fonction de la commande, si je dois acheter un T-shirt ou un sweat avec mon illustration, ils me reversaient une commission. Ce qui faisait que c'était principalement ça ma source de revenus. Les boutiques de vente, finalement, c'était intéressant, mais en termes de bénéfices purs, ce n'était pas ce qui rapportait le plus parce que forcément, peut-être je ne me sentais pas légitime, je n'avais pas encore les épaules, je n'étais pas assez mature sur ce niveau-là pour imposer un prix, un prix juste tout simplement. c'est à dire que le prix auquel je vendais je crois qu'à l'époque je faisais même pas x2 je faisais x1,5 x 1,8 ce qui était assez ridicule mais en même temps il faut passer par là pour savoir qu'en fait c'est pas ces marges là enfin il y a plein d'étapes voilà là on arrive en 2015-2016 là je me rends compte que je veux faire un truc un peu plus créatif parce que moi je grandis en même temps je suis plus à la fac je commence à travailler en freelance pour des magasins de vêtements pour des événements en communication en communication visuelle je commence à faire les vitrines, je commence à faire de l'architecture d'intérieur j'aide un petit peu pour les achats donc ça c'est à chaque fois, c'est toujours à Strasbourg c'est vraiment dans des petits boutiques locales, des petits commerçants enfin des petits commerçants locaux qui locaux mais qui ont quand même pignon sur rue à Strasbourg et en fait comment c'est venu c'est qu'en fait la même technique que quand j'avais 15 ans quand j'étais DJ, c'est la même technique que j'utilise encore aujourd'hui à l'époque pour l'anecdote, je suis arrivé dans un bar avec mon ordinateur, je leur dis salut, je suis DJ, j'ai un ordinateur est-ce que tu veux me faire un test pour une soirée, j'avais qu'un ordinateur aujourd'hui un DJ ça a des platines, ça a des messages etc et il m'a dit, ben ok, et c'est comme ça que j'ai commencé à, c'est comme ça en fait, et donc en fait, toutes les rencontres que j'ai pu faire, ou les boutiques avec lesquelles j'ai travaillé, c'est uniquement comme ça, c'est fait par hasard, par chance, chacun y voit ce qu'il veut, en tout cas c'est des hasards, c'est des chances que j'ai essayé de provoquer. donc voilà quand je travaille avec les boutiques c'est que je suis allé toquer à la porte salut en fait j'ai une marque de vêtements est-ce que tu veux vendre mes t-shirts ben ouais si tu veux mets tes t-shirts dans le fond on prend une commission à l'époque c'était en dépôt-vente je fonctionnais pas beaucoup en dépôt-vente c'était une des seules boutiques avec lesquelles je bossais en dépôt-vente mais parce que j'avais en tête ok là si tu dépôts-vente ça m'arrange pas mais je sais qu'après t'es pas très fort en communication je te l'ai pas dit comme ça mais je vais essayer de t'aider là-dessus et c'est comme ça qu'on a travaillé et c'est comme ça que finalement les relations se sont faites et en fait il se trouve que le commerçant de la boutique il habitait derrière chez mes parents dans le petit village et en fait je l'ai connu en tant que gérant de sa boutique donc ces petites rencontres comme ça qui sont intéressantes et au final ensuite en 2015 j'ai 22 ans là j'arrive au printemps pareil concours de circonstances je joue une voiture de particulier à particulier il se trouve que la personne à qui je joue la voiture est directeur marketing du printemps il cherche quelqu'un pour gérer la côté visual merchandising du printemps à Strasbourg et j'entre comme ça en tant que visual merchandiser pour être quelques mois plus tard passé responsable d'équipe du magasin donc grosso modo un visuel merchandising c'est un mot qui n'est pas tellement connu dans le domaine pour le commun des mortels entre guillemets mais c'est une part importante du retail parce que c'est tout ce qui va être la mise en valeur des produits. Et dans un grand magasin comme le Printemps, c'est très large. Ça va de comment est-ce qu'on communique les informations de base aux clients, la signalétique, comment est-ce qu'on communique sur les vitrines, comment est-ce qu'on communique avec la mode, donc le stylisme, le mannequin, la scénographie, la mise en avant des collections, la cohérence avec l'ADN du groupe ou de l'entreprise, mais aussi avec la stratégie commerciale. donc finalement moi j'arrive j'avais 22 ans à l'époque j'avais 3 personnes dans mon équipe qui avaient toutes 30 ans de plus que moi mais ça s'est bien passé et premier défi managérial, entrepreneurial en tout cas presque intrapreneurial et aussi stylistique parce que finalement mon oeil devient beaucoup plus exigeant je commence à faire des moodboards beaucoup plus précis, on s'inspire vraiment des fashion week très clairement et comment est-ce qu'on retransmet une énergie qu'on a vu chez Gucci par exemple, comment est-ce qu'on la retranscrit avec des marques plus accessibles, puisqu'on ne vendait pas Gucci, en tout cas pas dans le magasin de Strasbourg, pas dans les grandes villes en région. Voilà, c'était le premier défi, mais finalement, moi ça allait aussi avec mon parcours de designer, je suis passé très vite là-dessus. Moi en tant que designer aujourd'hui, j'essaie d'avoir une approche assez sociologique. C'est-à-dire que du coup, je vais à chaque fois analyser à qui est destiné le message, à qui est destiné le produit que je fais. Comment est-ce qu'il va être perçu ? Comment est-ce que le message peut être le plus juste possible par rapport aux attentes de la personne et par rapport à qui sont ces personnes-là ? Donc même si moi, par exemple, je prends l'exemple du printemps, il faut absolument que je cartographie qui est la clientèle, qui passe dans ce magasin, qui touche mon produit. pour voir comment est-ce que je vais le présenter. Et ça, c'est quelque chose, des notions de design assez élémentaires, qui pour moi sont vraiment les fondements assez théoriques, et c'est la force un peu de l'enseignement théorique que j'ai eu. Pendant longtemps, j'ai cru que c'était une faiblesse, parce que j'avais moins de pratiques que les autres, toi qui avais des écoles de mode notamment. et finalement c'est assez une force parce que du coup ça me permet vraiment d'analyser et de comprendre qui j'ai en face de moi pour lui proposer non pas de lui vendre au maximum mais l'idée de lui proposer quelque chose qui soit en cohérence avec ce qu'il attend si c'est quelque chose lié à la vente tant mieux, si c'est un autre chose un banc public par exemple pour qu'il soit bien assis dans le parc, moi ça serait un banc public voilà, donc ça c'est en 2015 j'y suis jusqu'en en 2018 à Strasbourg et en 2018 j'arrive à Paris à partir de là grosso modo fraîche, donc c'est en parallèle, il y a plein de parallèles donc il faut un peu construire sa vision en deux, j'ai mon côté vraiment vie professionnelle on va dire en tant que salarié et la vie entrepreneuriale à côté fraîche à ce moment-là, du coup, je commence, moi, à grandir en termes de maturité, en termes d'ambition stylistique, en termes d'ambition créative, et le style que je commence à créer, je vois qu'il ne convient plus tellement aux boutiques avec lesquelles je travaillais, qui finalement étaient assez pas simples, enfin, simples dans le bon sens du terme, c'est-à-dire que c'était des essentiels du vestiaire, des basiques, et moi, je voulais être un petit peu moins basique, un peu plus personnel, et forcément, ça coincait, donc au fur et à mesure, j'ai commencé à perdre un peu ces boutiques-là. mais ça ne me dérangeait pas parce que j'étais salarié à côté. Enfin, ça ne me dérangeait pas. En tout cas, je ne réalisais pas qu'il fallait le combler. Et donc, pendant ce temps-là, je fais des choses plus créatives, mais qui ne me rapportent rien financièrement. Vraiment, je gagnais zéro. Ça me coûtait beaucoup plus que ça me rapportait. D'ailleurs, tout ce que j'ai gagné, en fait, pendant les années précédentes, où j'ai plutôt pas mal gagné en termes de bénéfices, finalement, pendant les 2-3 ans où j'ai essayé de faire des choses créatives et je ne comprenais pas pourquoi ça ne marchait pas parce que je n'avais pas le recul nécessaire, parce que... j'avais pas en fait tout ce qui était marketing, commercial j'ai aussi appris sur le tas et en fait j'ai un peu liquidé tout ce que j'avais de côté dans ces essais créatifs qui ont été une superbe expérience mais finalement en termes de rentabilité c'était pas c'était pas au rendez-vous la seule chose qui était intéressante c'est que du coup il y a pas mal de stylistes et de magazines quand je dis pas mal ça se compte sur les doigts d'une main mais c'est quand même bien pour mon échelle donc ça c'était intéressant pour l'estime de soi mais ça vendait pas donc c'est toujours, là ça m'a appris qu'il fallait aussi avoir une balance entre ce que j'ai dans la tête ce qui peut être intéressant d'un point de vue créatif et aussi ce que le niveau non pas le niveau des gens mais on est toujours beaucoup plus avancé dans ce qu'on veut dans sa tête parce qu'on est seul avec soi-même donc forcément nous on se comprend mais la personne en face de nous à leur aboie être la plus cultivée sur le domaine dans lequel on est il faut toujours se poser la question est-ce que je vais être compris par qui, par combien de personnes donc ça c'était aussi une petite claque entre guillemets à ce niveau là donc là on est en 2018, j'arrive à Paris grâce au printemps parce que du coup je me fais muter parce que je me rends compte que en termes de style c'est beaucoup plus simple en termes de direction artistique dans le milieu artistique, milieu mode à Paris il y a beaucoup plus de portes finalement en tout cas de mon oeil novice de l'extérieur c'est ce que je me disais et en même temps ça me faisait peur parce que moi j'ai un petit village à 700 habitants et déjà Strasbourg c'était une montagne alors Paris encore plus la même énergie que quand j'allais dans ce bar où je ne connaissais pas et je dis salut je viens avec mon ordinateur je veux être DJ en fait j'aborde tout de cette manière là c'est un mélange un petit peu de naïveté et en même temps de culot et d'excès d'orgueil parfois je me force à avoir des excès d'orgueil qui n'est pas spécialement ma nature pour justement oser faire des choses que je n'aurais peut-être pas osé si je m'écoutais trop en fait tout ça pour dire qu'en fait avec ces années là je me suis rendu compte que j'ai pas mal produit que j'avais du stock j'avais du stock encore chez mes parents c'était pas grand chose, c'était 4-5 cartons mais à l'échelle de la cave de mes parents et de mon ancienne chambre dans le garage c'était beaucoup donc je me suis dit imagine à l'échelle d'un chez elle, imagine à l'échelle d'un Zara même d'un Louis Vuitton c'est énorme. Et à l'époque, j'étais seul. Alors, à l'époque, j'étais avec une personne qui m'aidait pour la photo, mais sinon, je faisais tout seul, c'est-à-dire la logistique, la création, le commerce, l'envoi, etc. Je faisais tout seul. Le site Internet, les retouches photos, les vidéos, enfin vraiment de A à Z. Tout simplement, pourquoi ? Non pas parce que je voulais tout faire, mais parce qu'au départ, j'étais passé par des personnes. Voilà, je passe par un ami qui est en école d'informatique pour me faire le site. je passe par quelqu'un que je connais, qui fait des photos, que je trouve cool sur sa page Facebook, etc. Et à chaque fois, je paye des personnes pour ça, qui, c'est pas grand-chose, c'est 200-300 euros, mais pour moi, 200-300 euros, c'était énorme à l'époque. c'était vraiment un investissement et j'étais à chaque fois déçu en tout cas pas assez satisfait du niveau d'exigence forcément qu'ils avaient mis en même temps moi je ne me rendais pas compte qu'ils n'étaient pas bien payés que 200-300 euros ce n'est pas très bien payé pour un shooting photo d'e-commerce et je me suis dit c'est quoi je vais le faire moi-même et c'est un peu comme ça du coup je l'ai fait moi-même et ce qui fait qu'aujourd'hui c'est moi qui prends encore une fois toutes mes photos, toutes mes vidéos c'est moi qui fais le site internet ça va beaucoup plus rapide parce que forcément mon oeil est beaucoup plus aiguisé, j'ai beaucoup plus d'automatisme et j'ai du matériel un peu mieux etc mais effectivement ça me permet d'être autodidacte sur pas mal de choses voilà et donc du coup de ce stock un petit peu que j'avais et de cette situation là que j'avais quand j'arrive à Paris 2018 j'avais quel âge, je suis né en 93 j'avais 25 ans, en fait je me dis il faut que je trouve quelque chose de différent quelque chose qui plus sain tout d'abord pour moi c'est à dire que moi j'étais seul j'avais une expérience qui m'avait créé pas mal de frustrations créatives j'avais créé pas mal de choses j'avais tenté des choses avec des influenceurs ça n'avait pas du tout marché ou en tout cas pas du tout rentable de ce que je voulais j'avais dépensé beaucoup d'énergie je voulais trouver quelque chose qui puisse à la fois être intéressant en termes de créativité je ne voulais pas retourner à faire des choses trop simples qui étaient trop à la facilité même si je savais que en recontactant les boutiques avec qui je travaillais, je pouvais trouver preneur, mais ce n'est pas ce que je voulais. En même temps, je voulais que ça soit flexible pour moi, en termes de logistique, en termes d'entrepreneuriat, parce que du coup, moi j'arrive à Paris avec des loyers qui sont les loyers parisiens, donc moi je n'avais pas du tout d'argent. Donc en gros, je me suis dit, ok, comment je peux faire sans argent ? sans place, parce que je n'ai pas de place du tout chez moi. Et en même temps, apporter quelque chose de différent, de nouveau. En tant que designer, je me suis posé la question, à quoi ça sert une marque de vêtements ? Il y en a déjà 25 000. À quoi ça sert d'en avoir une de plus ? Mais si c'est une de plus, à quoi elle va servir ? Qu'est-ce que ça va apporter de différent, de nouveau ? C'est un peu ça les questions, les problématiques de départ. du coup je découvre un peu la teinture par hasard en me disant mais là du coup qui n'est pas naturelle vraiment la teinture dans le sens large du terme en me disant ça peut être cool parce que du coup je peux commander des vêtements blancs et si le lundi on m'achète du vert je teint en vert si le mercredi on m'achète du bleu je peux le teindre en bleu je faisais déjà la couture des étiquettes je faisais déjà un peu de couture de personnalisation j'ai pas un niveau énorme en couture mais je me débrouille pour faire du prototypage je fais un peu de couture je fais de la sérigraphie je faisais du transfert sérigraphique c'est un peu un dérivé de la sérigraphie qui justement est plus simple en termes de flux tendu c'est à dire qu'en fait le transfert sérigraphique rapidement c'est de la sérigraphie de l'encre sérigraphique qui est imprimée sur des planches de papier et ensuite ces planches de papier là sont chauffés avec une presse à chaud ça peut se faire avec un fer à repasser de manière un peu archaïque mais avec une presse à chaud à 160 degrés ce qui permet en fait donc moi j'ai mes planches et je les mets n'importe où c'est à dire que tu m'achètes un t-shirt je la prime le lundi si on n'en rachète pas avant un mois je peux faire une seule impression contrairement à la scénographie ou du coup c'est beaucoup plus lourd en termes de process même si c'est simple ou du coup il faut mettre ton cadre, passer l'encre, etc. Tu ne peux pas sortir ta machine de scénographie pour une pièce. Enfin, tu peux, mais c'est beaucoup d'énergie pour pas grand-chose. Donc voilà, il fallait que je trouve une solution à ça. Et le transfert scénographique m'aidait bien à ce niveau-là. Donc du coup, j'avais les étiquettes, j'avais la couture, j'avais l'impression la production j'arrivais à la gérer en petite quantité, j'avais des usines avec lesquelles je travaille encore qui arrivaient à avoir des petites productions et je me suis dit ça peut être cool de gérer la couleur donc c'est vraiment parti de là, c'est vraiment une ambition, en tout cas une volonté logistique et de flexibilité personnelle c'est de là que c'est parti, et en même temps créativement je trouvais que le côté tie and die était intéressant ça revenait pas mal avec à l'époque les sorts de Coachella, les festivals un peu chaque année et je me dis en fait ok c'est cool les américains ce qu'ils font, ça fait un peu mal aux yeux je pense qu'il y a moyen de faire un truc un peu plus minimaliste, un peu plus doux un peu plus travaillé alors travailler pas dans le sens tie and die parce que souvent c'est assez minutieux, ça prend beaucoup de temps mais dans le sens un petit peu plus comment dire ça sans mettre de jugement de valeur sur leur magnifique travail coloré un peu plus subtil voilà on va dire ça comme ça en tout cas un peu plus pas français mais un peu plus subtil et un peu je me suis dit qu'il y a quelque chose à explorer là-dedans et du coup je commence mes premiers essais en teinture synthétique avec ce qu'on trouve dans le commerce pas vraiment dans le commerce grand public mais c'était RIT RIT d'ail qui sont connus aux Etats-Unis pour faire le tie and die, alors je vous déconseille ça tient pas trop au lavage pourtant même si ça tient mais c'est pas privilégié à ta nature naturelle, ça tient beaucoup mieux. Mais en tout cas, je fais mes premiers essais dans ma baignoire, etc. Et c'est cool en termes de style, moi je trouve ça intéressant. Mais je sens que chimiquement, c'est quand même pas très sain. Et pareil, là je me dis, en fait, déjà moi dans ma salle de bain avec ma bassine, avec mon verre, déjà moi les vapeurs c'est un peu bizarre. Donc déjà à la longue, sur plusieurs années, j'imagine pas les risques. et ensuite je me dis pareil comme H&M il y a 5 ans quand je me disais avec mes cartons imagine à l'échelle d'une multinationale ou à l'échelle d'une usine et encore là les teintures que j'achetais elles étaient certifiées riche ou certifiées CE etc donc c'était quand même entre guillemets encadré même si c'est nocif et que c'est du pétrole mais c'était quand même pas les pires donc bref et je me dis est-ce que il n'y a pas mieux, on ne peut pas chercher autre chose et je trouve pas vraiment de solution en fait je cherche pas trop parce que je suis aussi dans le truc où j'aimerais bien commencer à sortir un truc etc en fait il y a plein de sujets en même temps quand on est entrepreneur il y a le sujet créatif il y a le sujet de la recherche de logistique, de comment est-ce qu'on réalise ce qu'on a en tête, combien ça va nous coûter parce que si je fais les choses à la main il fallait que ça soit rentable même si c'était synthétique comme teinture, c'était quand même artisanal finalement même les tie-and-die, il fallait que ça passait du temps je sais pas si peut-être... c'était minimum 30 à 40 minutes par produit ce qui est beaucoup en fait même dans le côté teinture, enfin tie and die donc pliage, préparation pliage, essorage, rinçage etc, repassage, étiquette impression, enfin voilà finalement tout ça c'est beaucoup de travail donc aussi à chaque fois que j'essaie de faire un un mouvement vers l'avant, il y a cette question combien ça me coûte, combien ça me rapporte quel stock je peux faire, comment est-ce que je le vends, comment je ne le vends pas, etc. pendant que je commence à faire mes recherches je croise par hasard un... en fait le directeur du printemps à Paris, qui en fait est l'ancien directeur du printemps de Strasbourg. Et il me dit, Mathieu, je sais que tu fais des vêtements, moi j'ai un espace qui me libère, ça tombe bien que tu passes parce que du coup j'ai pensé à toi, est-ce que tu n'as pas du stock pour en gros utiliser l'espace ? Je pense, entre nous, il savait ce que je faisais, il savait que c'était bien, même s'il ne connaissait pas l'actualité la plus chaude. Et du coup, il voulait un peu que j'utilise son espace. moi je dis bah ouais si tu veux on y va etc je suis partant c'est pour quand on était en juin il me dit bah c'est pour septembre là on est en 2019 et à l'époque en fait j'avais rien j'avais même pas un prototype un shooting photo et je sors de là et je dis je viens de dire oui à 20m2 dans un printemps et à l'époque j'avais toujours pas d'argent tu vois en tout cas juste ce qu'il faut pour vivre mais pas pour investir dans parce que quand t'es en magasin dans un projet c'est en magasin, c'est d'ailleurs pour ça aujourd'hui que du coup je suis beaucoup plus restrictif sur là où je suis revendu et je fais toujours très attention c'est parce qu'en fait c'est pas du flux tendu, c'est t'arrives il faut que t'aies 2S, 2M 2L, 2XL dans chaque couleur, chaque motif etc, grosso modo moi j'avais essayé de chiffrer ça, ça coûtait ce qui pour moi était beaucoup à l'époque j'avais clairement pas cet argent là par contre j'avais un loyer qui était à 1200 et à l'époque je me dis ok ça veut dire si je paye pas loyer je peux faire le pop-up au printemps Donc en fait, je n'ai pas payé mon loyer du mois d'août pour pouvoir financer la collection en septembre en me disant qu'avec ce que je vais gagner en septembre, je paierai en retard le loyer. Chose qui ne s'est pas vraiment passée parce que du coup, je n'ai pas rentalisé à 100% le truc. Après, je me suis débrouillé pour payer le loyer. Mais finalement, je ne regrette pas aujourd'hui d'avoir pris un peu ce risque-là. Pour l'époque, c'était un risque. Après, tout dépend de la notion de risque. Mais ouais, c'était quand même quelque chose d'assez stressant. Mais en même temps, je me disais que c'est peut-être une étape à ne pas louper. parce que je savais qu'au-delà de... Et d'ailleurs, à toutes les personnes auxquelles aujourd'hui un grand magasin, qu'un grand magasin contacte, c'est bien, printemps, en fait, sur un CV. C'est comme moi aujourd'hui sur un CV. J'y ai travaillé, même sur un CV de marque ou sur un CV d'entrepreneur ou de projet. C'est intéressant. Galerie Lafayette, c'est pareil. À l'époque, je l'avais vendu au Galerie Lafayette. Par contre, c'est beaucoup d'énergie, beaucoup de dépenses. si on n'a pas une communauté forte qui va acheter son produit en boutique, qui se déplace c'est juste bien pour le CV et c'est bien pour les followers qui ont vu ah ouais trop bien t'es au printemps, t'es au Carré de la Fayette c'est super je suis content pour toi la vérité c'est que ces grandes plateformes là enfin ces grands magasins en tout cas pour un petit créateur, petite créatrice ou jeune projet en fait j'aime pas trop le côté petite marque parce que finalement à partir du moment où on est une marque, on est une marque en fait et c'est enfin je suis pas pendant longtemps oui petite marque petit créateur et en fait non c'est quoi qui me fait dire que je suis petit juste parce que je suis tout seul et que je fais pas un million de chiffre d'affaires non je suis autant une marque Louis Vuitton j'avoue, je prends l'extrême, mais je suis autant une marque que Louis Vuitton, et je suis autant un créateur que, je ne sais pas, Edith Lehman, après on ne fait pas la même chose, mais ne serait-ce que de se dire ça, et de se dire, en fait, je suis autant une marque que Louis Vuitton, même si, sur le papier, tu vas me dire, forcément, ce n'est pas du tout pareil, ce n'est pas comparable, ne serait-ce que de se le dire, et de se le répéter, en fait, déjà, on casse un plafond de verre qui fait, en fait, je ne suis plus, j'enlève le côté petit, et c'est vraiment le côté petit, je fais un petit projet, une petite marque, en fait on saute aux limites et c'est quelque chose que j'ai mis du temps à comprendre que parce que j'étais pas designer chez Louis Vuitton j'étais pas designer, alors je vais prendre Louis Vuitton on va essayer de prendre une autre marque parce que les VMH sont très gentils mais ils font voilà on va essayer de leur donner de la visibilité à quelqu'un d'autre mais en tout cas parce que j'étais pas dans une grande marque qui faisait la Fashion Week je me suis dit ouais bon encore je suis encore un petit designer etc c'est ça en fait j'ai fait beaucoup de podcasts écoutez beaucoup de podcasts notamment Entreprendre dans la mode d'Adrien Garcia qui est vraiment super intéressant donc à l'époque j'avais suivi son podcast dès le départ, aujourd'hui il a 300 épisodes c'est très intéressant j'ai un peu lâché l'affaire parce que parfois j'avais des profils qui se ressemblaient un peu trop c'est à dire que du coup ils avaient un déclic écologique après avoir fait le tour du monde être passé par l'Inde, le Japon et finalement de par leur parcours à New York ils ont rencontré quelqu'un qui a fait un déclic je caricature mais du coup j'avais du mal à me projeter dans les modèles qui m'étaient présentés mais grosso modo je fais mon pop-up au printemps ça marche et en même temps c'est pas une rentabilité extrême, mais j'arrive à faire un événement et j'arrive à avoir des gens qui viennent à mon événement. Donc ça, c'est cool, en tout cas, pour moi, l'estime de moi. Dans ma tête, ce que je présentais là, j'étais déjà passé à après. Parce qu'en fait, avant que le directeur du printemps me propose ce pop-up, je m'étais déjà dit, faut plus que je fasse de teinture chimique, c'est pas bon pour moi, c'est pas bon pour moi, c'est pas vraiment ce que je veux. Mais en même temps, quand on m'a proposé le pop-up, je me suis dit, je peux pas louper l'occasion, je vais pas dire non à un rez-de-chaussée de magasin, de grand magasin. Donc du coup, je dis, bon, OK, on va fermer les yeux, on va y aller avec ce qu'on a fait. Mais dans ma tête, je ne voulais plus refaire. Et par hasard, je rencontre une fille sur un apéro, un apéro de comptable, parce que du coup, ma sœur est comptable, elle a fait un apéro avec sa boîte. Et par hasard, j'y étais. Et par hasard, je rencontre une fille qui se marie et qui me dit, ah ben tu sais, moi, je fais de la teinture, je vais teindre les nappes de mes invités avec des plantes. Et je me dis, mais comment ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et là en fait c'est là en fait très véritablement 2018-2019 que je me rends compte que c'est possible de teindre avec des plantes donc c'est vraiment que des hasards des rencontres vraiment fortuites et en fait de là j'avais qu'une obsession c'est de me dire comment on fait comment ça marche etc et qui t'a formé ? YouTube, Google, Google Internet, pendant deux ans, 2019, 2020, c'est que du YouTube, c'est que du déchet alimentaire, c'est que de l'expérience, c'est que des plantes que je trouve autour de moi, je ne connais pas le mot garance, le mot réséda, je ne le connais pas du tout, je caricature un peu, mais ça ne veut rien dire pour moi, ou alors je les vois, mais en fait, pour moi, je... Je ne sais pas quelle est l'importance, les grands 1, les petits 1, pour moi ça n'a pas vraiment de sens. Je suis vraiment dans l'expérimentation pure de qu'est-ce que fait le végétal, qu'est-ce que fait la matière minérale sur mon produit. Je ne suis même pas dans est-ce que ça tient, est-ce que ça ne tient pas, est-ce que c'est vendable, est-ce que c'est vendable. Je ne suis pas du tout à ça, je suis reparti vraiment à zéro, en mode ok, comment est-ce que j'arrive à créer quelque chose. sur mon textile avec les ressources naturelles autour de moi. Que ce soit du bois, du charbon, de la pierre, des clous, peu importe. C'était vraiment ça. Donc là, en fait, je ne vends rien du tout, après le pop-up au printemps. Je ne vends plus rien jusqu'en 2022. Et là, en 2021, il y a les confinements, les différents confinements. et 2021 en fait je commence à vraiment me commencer à me former plus professionnellement et je vais me former chez color ton monde donc avec suzy gallo donc là on est en 2021 donc c'était pas si longtemps finalement et je fais la teinture donc du coup ils ont des teintures vraiment intense de cinq jours du coup là on travaille la teinture par mordant et donc du coup à la suite de cette formation en fait je fais que ça parce qu'en fait on est encore en confinement moi en plus en grand magasin c'était spécifique parce que c'était des surfaces de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés du coup à l'époque c'était encore contraint des confinements ou des restrictions du coup moi je fais que ça et en parallèle moi le magasin printemps où je travaille j'étais toujours responsable visuel là-bas au printemps j'étais à Place d'Italie dans le 13ème arrondissement Et en fait il ferme ses portes, donc il est en procédure de fermeture. Et donc en parallèle je me dis qu'il faut que je profite de cette fermeture. pour y aller à 100%. Donc en gros, là, pour rentrer dans le dur de la teinture naturelle, ce qui intéresse tout le monde, j'ai mis un peu de temps, mais ça permet aussi de comprendre comment j'en suis arrivé et aussi par quelle voie j'en suis arrivé. Et ce qui explique aussi peut-être le style que j'ai aujourd'hui, ma vision aussi des choses, c'est que finalement peut-être que je n'arrive pas avec une approche botanique du terme, parce que moi l'écologie est un peu venue par expérience dans le sens où... où moi, finalement, j'ai fait des expériences qui fait que j'ai trop produit et donc du coup, j'ai essayé de pallier à ça. Mais c'est pas quelque chose... J'ai pas eu de déclic dans ma consommation parce que j'ai jamais vraiment trop consommé. C'est-à-dire que malheureusement, ou heureusement, je sais pas, mais j'ai pas... culturellement, je n'ai pas non plus beaucoup pris l'avion. Tu vois, par exemple, la première fois ou la deuxième fois que je prends l'avion, c'est au moment où je commence l'attention naturelle. C'est-à-dire que du coup, je n'ai pas encore ce recul en me disant mon mode de vie est nocif pour l'environnement, il faut absolument que je change ma pratique et que je pourrais un monde meilleur. Je ne suis pas vraiment là-dedans parce que je ne suis pas encore conscient, parce que je n'en suis pas touché personnellement. Et je pense que c'est comme tout, on en est véritablement conscient, on prend conscience beaucoup plus facilement quand ça nous touche. ne serait-ce que le réchauffement climatique il suffit de voir qu'il fait très très chaud à Paris il n'y a que maintenant je pense que le commun des mortels en tout cas les gens qui ne sont pas dans ce serail là qui se disent ah ouais c'est chaud dans plusieurs sens du terme donc voilà finalement moi je ne suis pas arrivé avec un parcours dans ce sens là c'est ce qui fait un petit peu aussi en fait chaque différence est une force quelque part et donc on est en 2021 donc du coup je fais ma formation avec Suzy chez Color Tombe Monde

  • Matthieu Ruiz

    suite à ça en fait direct je me lance mes journées font coup de la teinture donc là je poursuis mes essais c'est ce que j'allais te demander Mathieu du coup qu'est-ce que tu expérimentes donc tu as dit un peu tout même du minéral, j'ai entendu charbon j'ai entendu même des clous mais sur le végétal par quoi tu commences où tu fournis tes pigments par quoi tu attaques et où est-ce que tu te sources tout ça ok ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors déjà avant de connaître la garance, le résédat des plantes grandins qui... qui tiennent bien. En tout cas, quand elles sont bien faites, elles tiennent bien. Je travaillais uniquement avec des déchets alimentaires, donc avec pelure d'oignon jaune, pelure d'oignon rouge, avocat, enfin les fans de carottes. Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Il y avait les essais un peu classiques au curcuma, au café, choses comme ça. Même la betterave, j'ai dû tester, etc. Et ça, je me fournissais dans les magasins en bas de chez moi. Donc en fait, j'allais chez eux, je leur disais Bonjour, vous n'avez pas des pelures d'oignon ? et je faisais les 3-4 biocops magasins bio primeurs du coin de ma rue pour m'approvisionner ensuite après je découvre le reseda, la garance les plantes un petit peu plus entre guillemets institutionnelles moi je me fournis essentiellement chez Greening que vous avez reçu enfin que tu as reçu pardon je dis vous pour l'entité découverte merci essentiellement chez Grigny, encore aujourd'hui et j'utilise essentiellement j'ai un peu tout testé, c'est à dire de la garance sous différentes formes en racine, en poudre, en extrait aujourd'hui j'utilise principalement que de l'extrait, c'est beaucoup plus simple dans ma pratique il n'y a pas de décoction, etc pareil, le Reseda j'utilise en extrait pour des questions de logistique toujours de flexibilité par exemple, j'aimerais beaucoup passer à... par Cecilia et la micro-ferme des Lilas, tu vois, qui fait de la garance et qui fait du Reseda. J'aimerais beaucoup pouvoir vraiment avoir un truc très local encore plus en Ile-de-France et j'aime beaucoup ce qu'elle fait. Mais comme c'est pas de l'extrait et c'est des plantes, finalement, moi, dans mon process, ça vient ajouter une étape où clairement, je peux me permettre d'ajouter une étape supplémentaire dans mon process. Puis ça se stocke aussi parce que pour un jaune, donc avec le Reseda qui fait du jaune, donc en tout cas qui fait des teintes de jaune, qui va tendre vers le jaune. J'essaie toujours d'avoir de la nuance, parce que je n'aime pas trop dire une plante est égale à une couleur, parce que ce n'est pas tellement vrai, parce que ça dépend de l'intensité, ça dépend avec quoi on la mélange, ça dépend de plein de choses en fait, avec quoi on la mordance, avec quoi on la post-mordance, etc. Oui, finalement, ça se stocke aussi. Et aujourd'hui, si on a un kilo de plantes, un kilo d'extrait de Reseda ne va pas faire la même chose qu'un kilo de plantes de Reseda. Et aussi, ça ne va pas prendre la même place dans son local, si local il y a. Parce que moi, jusqu'à il y a trois semaines, mon local, c'était mon appartement. Qui n'est plus le même de mes débuts à Paris. Qui était encore un peu plus grand, heureusement. Mais voilà, jusqu'à trois semaines, mon local, c'était mon appartement. pour plein de raisons différentes, j'y reviendrai. mais grosso modo je teste principalement toutes les plantes Garance, Reseda qu'est-ce qu'on a Myrobolan il y avait Châtaignier qu'est-ce qu'on avait d'autres Cochonis qui n'est pas une plante qui est un insecte mais que je teste également un peu les institutionnels et après je crois que je m'étais un peu perdu sur les sites de couleurs végétales comme Greening comme Couleur Garance du coup j'avais un peu pris 50 grammes 100 grammes de chaque pour essayer j'avais testé et voilà et finalement je suis très vite retombé sur mes 3 plantes favorites en tout cas qui moi me vont bien c'est la garance, le reseda et le châtaignier et tout de suite je me suis dit il faut que je structure la chose il faut que je structure la teinte naturelle ça prend beaucoup de temps est-ce qu'aujourd'hui le client est prêt à acheter quelque chose qui demande autant de temps et donc du coup ce temps là qui était transformé en prix finalement si on estime que mon taux horaire il est de 20 euros du coup si je passe 2h sur un produit techniquement il va falloir que je rajoute je dis une bêtise mais du coup si un t-shirt me coûte et que je sais pas aujourd'hui grosso modo c'est à peu près ça aujourd'hui un t-shirt ça me coûte en termes de fabrication je sais que je vais avoir par exemple de frais de teinture mordant ça je compris si je me dis qu'il me faut 2h par produit c'est beaucoup moins et que mon taux horaire est de ça fait plus 40 donc du coup on est à 10 plus 5 10 de matière, 5 plus 2 plantes plus 40 de main d'oeuvre ça me fait 45 et 45 j'ai toujours pas de bénéfice pour l'entreprise donc 40 voilà 45 c'est un c'est un coût de fabrication finalement je grossitrais parce que 45 pardon 40 plus 15 je grossitrais mais grosso modo je me suis vite dit ok ça peut vite revenir cher ça peut vite revenir cher et à moi et forcément à fortiori pour le client en bout de chaîne donc déjà la notion de teinture la notion d'artisanat déjà ça je voulais faire du flux tendu déjà de base je voulais faire du flux tendu je voulais pas d'intermédiaire je voulais pas d'intermédiaire parce que pour moi il était hors de question de vendre un t-shirt au delà de en tout cas pas pour le moment peut-être que dans un temps un futur proche ou moins proche ça arrivera parce que X suivrait Creson et parce que j'aurais drainé une communauté, en tout cas une partie de la communauté que j'aurais drainée Sora saura qu'un t-shirt spécifique, etc., dans un chanvre bio, etc., pourra valoir plus de 100 euros.

  • Matthieu Ruiz

    mais en tout cas c'était pas mon but à l'époque donc là c'est toi qui fais depuis 3 semaines tu fais dans ton nouvel atelier est-ce que tu peux par exemple nous parler de ton atelier, comment il est équipé parce que t'as fait ça dans ton appartement donc j'imagine entre comme tu dis les stocks le matériel qu'il faut la place qu'il faut qu'est-ce que tu as du coup adapté dans ton atelier que tu as depuis 3 semaines en

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fait pas grand chose c'est à dire que pour l'instant mon atelier il ressemble un peu à ma cuisine d'avant avec un peu plus de place et réservé uniquement à la teinture. Le plus chronophage, en fait, dans tout mon travail entrepreneurial, c'était ça, c'était de travailler depuis chez soi. C'est-à-dire que l'année dernière, je recevais les stagiaires chez moi, dans mon salon. Du coup, j'avais des stagiaires, on était deux, même voire trois. Du coup, on était quatre, trois stagiaires en même temps. On s'est retrouvés à quatre dans mon salon à travailler. Et ce qui fait qu'en fait, la teinture, j'avais dans ma cuisine. et en fait ça veut dire que du coup si tu fais ta teinture le 8 l'après midi le soir forcément tu vas manger dans ta cuisine tu vas préparer à manger donc du coup il faut vraiment avoir tout, moi j'ai tout sur roulette j'ai tout qui se nettoie, j'ai tout qui se pousse j'ai tout qui se range sous un truc j'ai vraiment optimisé l'espace à fond dans mon salon pareil tout était sur traiteau, sur roulette ça passait en mode bureau la journée, ça passait en mode salon le soir le canapé il revenait à sa place initiale enfin vraiment les machines à coudre elles étaient rangées, donc c'était vraiment ça et finalement c'était ça qui me prenait le plus de temps et donc voilà mais là aujourd'hui dans mon atelier en fait j'ai à peu près la même chose grosso modo mon matériel c'est les plantes en extrait qui sont dans des bocaux en verre je fonctionne, j'ai quoi en stock j'ai pas énormément de stock, j'essaie pas trop de stocker pareil parce que couleur je sais pas combien de temps je vais l'utiliser grosso modo j'ai à peu près 5 kilos de plantes, ce qui est beaucoup déjà parce que tout dépend du volume mais quand on est à 300 euros le kilo de Reseda tu vois quand t'as 5 kilos de Reseda ça fait tout de suite à 1500 c'est peut-être un peu moins je m'emballe un peu sur les prix mais on est pas trop loin donc voilà donc j'ai à peu près ça et j'ai une cuve de 100 litres j'aimerais bien en prendre une deuxième parce que là je commence à être un peu limité cette cuve de 100 litres que j'avais déjà chez moi donc du coup dans mon appartement et ensuite j'ai différentes marmites, j'ai des 10 litres, des 5 litres, des 3 litres, voilà.

  • Matthieu Ruiz

    C'est toujours à la force de tes bras, c'est-à-dire si tu fais des grandes pièces, forcément quand elles se gorgent d'eau et qu'il faut les sortir, c'est plus lourd, toi tu fais tout ça, t'es pas mécanisé on va dire là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, pas encore, pourquoi ? Parce que moi je fais que de la... Oui, vas-y je t'en prie.

  • Matthieu Ruiz

    Oui, excuse-moi, il y a un petit décalage, et du coup c'est quelque chose que tu envisages dans le futur, dans ton atelier, de pourquoi pas mécaniser un petit peu plus ton process ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors oui et non oui parce que parce qu'effectivement là je commence à faire des quantités qui sont plus ou moins importante en tout cas pour moi c'est important en tout cas pour le matériel que j'ai pour la configuration mon atelier et de ma pratique c'est important Après moi je ne fais pas de métrage Je fais essentiellement des pièces Teinture dans la masse Donc du coup ce n'est pas des gros volumes Dans le sens J'ai fait une fois une collab Où c'était des pantalons Et des vestes en coton assez épais Donc là c'était assez lourd Mais en fait Ça se gère et je sais pas si je veux vraiment faire de la quantité d'un point de vue teinture de masse dans le sens masse volume j'aimerais bien être être équipé pour parce que pour certains projets ça s'y prête et certains projets qui peuvent être intéressants mais je sais pas si c'est quelque chose que je veux faire on m'a déjà contacté d'un peu en tout cas plusieurs fois c'est récurrent qu'on me contacte bonjour j'aimerais teindre ça j'ai des clients qui sont intéressés pour ça, est-ce que c'est possible souvent c'est des ateliers de fabrication qui me contactent qui aimeraient bien mettre la teinture naturelle dans leur chaîne de production mais tout de suite c'est si vous êtes d'accord on peut faire 2000 pièces par mois 2000 pièces par semaine et non seulement moi je ne peux pas du tout produire ça mais en plus, je ne sais pas si ça m'intéresse, je ne suis pas sûre.

  • Matthieu Ruiz

    Et quand tu parlais, donc toi, tu fais de la teinture de pièces, donc tu as des... Tu as dit marmite, ok. Comment tu t'assures que ta couleur, si c'est des unis, par exemple, comment tu t'assures que ta couleur, elle sera unie, nickel ? Comment tu fais ? Parce que tu dois... Tu as quand même du matériel, on va dire... peu sophistiquée c'est toute ton expertise à toi qui joue comment tu fais pour que la pièce elle ressorte et que tu sois sûr qu'elle soit nickel et qu'il n'y ait pas à la recommencer et bien en fait c'est simple je fais pas d'unis comme ça ça règle le problème et bien voilà c'est réglé si tu veux il y a beaucoup de taille and dye mais il y a beaucoup de nuances t'aimes pas le terme taille and dye je pense si ça me dérange pas j'en

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fais plus trop en fait là récemment moi j'ai commencé par le taille and dye parce que si tu veux moi je faisais les choses à la main donc artisanalement depuis longtemps en teinture encore plus ça prend encore plus de temps et je me suis dit mais imagine t'as un t-shirt euh... bleu uni enfin bleu c'est l'indigo donc c'est différent je vais prendre un truc à mordant rouge rose uni si tu sais pas que c'est naturel, si tu sais pas que c'est fait à la main en fait personne sur un cintre dans un magasin si tu sais pas que c'est fait à la main personne comprend pourquoi ça coûte 60 euros donc moi je m'étais dit il faut absolument que ce que je fais à la main soit visible ça c'est vraiment ma priorité depuis le départ, comment est-ce que je peux rendre visible ce que je fais et en fait la seule chose qui pour moi à l'époque la manière de rendre visible ce que je faisais à la main c'était le tie and die parce que tout le monde ne sait pas qu'un tie and die qui coûte ou qui coûte est fait à la main mais tie and die est forcément fait à la main même chez H&M chez Shein ou chez Prymark quand un produit coûte et qu'il y a une spirale, un tie and die spirale c'est l'une des plus connues c'est forcément fait à la main à la H&M certes mais à la main du coup moi c'était la première manière de rendre visible quelque part mon artisanat si j'étais pas derrière le stand en disant vous savez que c'est fait à la main machin machin non j'allais dire il y a un truc qui m'a hyper marqué chez toi c'est

  • Matthieu Ruiz

    je crois que c'était des suites que tu avais fait avec tu sais quand on filtre ces bains de teinture il reste quelque chose qui est dans le je perds tous mes mots mais tu vois dans le filtre et en fait toi tu avais réussi à mettre ça à plat sur tes suites ou sur tes vêtements je sais pas comment t'appelles ça mais ça je me suis dit ça c'est malin parce qu'en fait il y a que manuellement qu'on peut faire un truc comme ça je sais pas si tu vois ce que je veux dire on voit là que c'est de l'artisanat et que c'est de la teinture maison en tout cas les artisanes elles le repèrent direct oui c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en fait au fur et à mesure que j'ai développé ma pratique le côté taïndai un peu institutionnel avec les spirales, avec les shiburi donc du coup plus taïndai d'origine japonaise, la spirale c'est d'origine d'Afrique de l'Ouest, en tout cas d'inspiration d'Afrique de l'Ouest, c'est passé par la Jamaïque c'est passé par les Etats-Unis la notion un peu de crumble c'était un peu ce froissage là aujourd'hui j'utilise plus que ce froissage là principalement et des dérivés et d'autres techniques comme celle que tu viens de citer moi j'ai appelé l'entonnoir mais je sais pas si peut-être quelqu'un l'a déjà fait avant et l'a appelé autrement moi je l'ai appelé comme ça parce que finalement c'est un peu la question je n'ai jamais vu ça

  • Matthieu Ruiz

    En tout cas, sur un vêtement, moi, nous, tu vois, en formation, on nous avait appris qu'un bain, il fallait tout le temps soit l'épuiser, soit vraiment s'en servir jusqu'au bout. Et cette notion, comme tu dis, d'entonnoir, moi, c'était vraiment que de la récup. Mais il est connu par tout le monde, vu que... dans les bouquins, dans les formations, on te parle que tes bains doivent être valorisés au maximum. Et j'ai trouvé ça tellement marquant. Je t'avoue, c'est vraiment les pièces qui m'ont... Quand j'ai vu, je crois que c'était un suite avec un entonnoir. Je pense que c'était de la cochenille parce que c'était un rose magnifique. Et mis à plat comme ça, ça faisait comme un soleil. Je me dis, franchement, c'est génial parce que si tu es dans le milieu, tu as compris que le mec, il t'a à la main. et avec du végétal et si t'es un consommateur tu vois quelque chose que t'as vu nulle part ailleurs et quand on te raconte l'histoire bah donc ça ça m'avait vachement marqué et d'ailleurs je suis curieuse de comprendre comment tu réussis à centrer ton entonnoir sur par exemple je crois que c'était des sweats que t'as fait avec ça ou c'était des t-shirts des sweats ouais voilà comment t'arrives à le centrer et du coup ça veut dire que tu dois faire un bain de teinture avant qui probablement te sert à quelque chose d'autre et tu viens le recycler sur une de tes pièces que tu veux créer alors il y a du recyclage et il n'y en a pas forcément ça dépend en fait ce

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    que je voulais représenter déjà graphiquement c'était la notion d'éclipse parce qu'en fait depuis que je teins depuis que je fais les couleurs c'était à chaque fois les couleurs du ciel moi qui m'inspirent beaucoup et donc il y a beaucoup les couleurs du ciel que j'essaye en fait l'idée c'est comment est-ce que je peux représenter la lumière avec le végétal, c'est vraiment ça qui m'anime, depuis le départ en fait depuis le départ les couleurs que j'utilise d'ailleurs en fait les couleurs que j'utilise j'en utilise très très peu, j'en utilise à l'âge j'en ai utilisé 4 auxquelles je donne des noms en fait, des nuances et j'en fais pas plus c'est à dire qu'en fait une fois que la phase de recherche est faite je ne reviens plus dessus j'ai ma recette, alors peut-être que parfois en fonction des récoltes Là, dernièrement, il y avait une garance qui était un petit peu moins intense. Du coup, j'ai un peu ajusté, si tu veux. Mais en fait, je ne fais pas... autre chose que ces trois couleurs là que j'ai décidé de faire pour la technique en tonnoir en fait l'entonnoir ça va être le bon en fait je vais je vais prendre mon vêtement par en dessous et je vais lever mon doigt et forcément il va tomber de chaque côté il va se rabattre ça va former un chapiteau je ne sais pas si visuellement on se rend compte ça va former un chapiteau et ensuite finalement je prends ça et je vais mettre le bout dans la teinture et donc forcément il y a plusieurs étapes de teinture puisqu'on va commencer alors là la nuance que j'ai faite en fuchsia je l'ai appelée crépuscule, en fait, elle est à base de garance et de cochonis à lac. En fait, j'étais sur la cochonis, pendant mes formations, je travaillais sur la cochonis, et en fait, là, j'ai travaillé la cochonis à lac, qui est un peu une cousine de la cochonis, qui, d'après moi, mais je ne suis pas sûr à 100%, ça m'a l'air un peu moins agressif que la cochonis, parce que du coup, la cochonis à lac, en fait, c'est la résine que sécrète la cochonis, qui a été utilisée pour faire la teinture, et non la cochonis. après on reste dans la culture d'insectes je sais pas ce qu'il advienne des cochonis une fois qu'elles ont sécrété leur résine y'a pas non plus énormément y'a pas non plus hyper documenté à la culture de la cochonie à lacs sur internet mais en tout cas c'est cette cochonnie là que j'utilise et mélangé avec de la garance on a un peu un fuchsia un fuchsia un peu plus chaud ou alors un rouge un peu plus rosé donc il y a un bain de cette nuance là et ensuite pour avoir le bain au préalable il y a un mordant sage il y a un engalage qui est fait à base de noix de gale pourquoi je précise engalage à base de noix de gale parce que parfois je fais des engalages à base de tara qui est le même principe, c'est-à-dire rendre tannique la matière. Mais le Tara, noix de galle qui vient du chêne, enfin, c'est pas forcément du chêne, mais bon, ça peut venir du sumac, mais là, j'utilisais du chêne. Et le Tara, je crois que c'est des gousses de Tara, c'est plus d'origine amérique latine. Donc ça vient d'un peu plus loin, certes, mais ça a la particularité d'avoir un... une coloration un peu plus douce. C'est-à-dire que la noix de galle, on va être vite sur un beige qui va tirer légèrement vers le jaune, vers la couleur sable. Le tara va quand même être beaucoup moins prononcé. Moi, c'est ce que... Notamment pour les t-shirts que je faisais, j'utilisais ça. Mais le tara est moins concentré en tannin. Du coup, en post-mordant sage avec le fer, on va avoir un gris plus doux. qu'avec la noix de galle après ça dépend encore une fois comment on met en baie de fer etc mais donc du coup pour avoir ce noir assez profond ou en tout cas avoir un noir plus profond pour symboliser cet éclipse comme si on avait une lune qui passait devant le soleil du coup j'avais un mordansage un engalage à la noix de galle mais ma couleur à base de lac, de cochonnier à lac et de garance, une fois passée dans le fer ne me donnait pas ce noir là je passais ensuite mon vêtement dans un bain de châtaignier assez concentré et ensuite ce châtaignier là qui allait me donner un genre de marron j'allais le passer dans le fer et qui le châtaignier étant trétanique et la noix de galle étant trétanique va aller me donner cette couleur assez sombre donc finalement il y a plein d'étapes il y a pas mal d'étapes il y a trois étapes de teinture finalement et trois manipulations différentes pour arriver à cette forme-là.

  • Matthieu Ruiz

    Ouais, et qui est canon. Maintenant, c'est top. Ok, je suis contente d'avoir posé la question. Donc alors, attends, qu'on ne perde pas le fil, on a parlé un peu de tes partenaires, donc on a dit greening. Est-ce que tu as des partenaires sur tes fibres ? Et quelles fibres tu travailles en priorité ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, pour l'instant, je travaille uniquement, quasi exclusivement le coton. le coton je l'utilise brut je l'utilise bio je l'utilise certifié par GOTS et je l'utilise brut c'est à dire brut qui n'a pas été blanchi industriellement parce que les t-shirts blancs qu'on voit dans le commerce, qu'on a l'impression qu'ils ne sont pas teints, en fait, c'est pas la couleur naturelle du coton. Enfin, ça paraît, quand on est dedans, en fait, ça paraît logique, mais encore, moi, souvent, je le dis et ça paraît évident quand on le sait, mais quand on ne le sait pas, on se dit effectivement, certes, la fleur de coton est blanche, mais mon t-shirt blanc, enfin, ultra blanc optique, c'est pas naturel, en fait. du coup moi j'utilise le coton brut donc du coup on voit les aspérités du coton et ça rappelle aussi que le coton est une plante parce qu'on oublie presque que le coton est une plante et que ça ne pousse pas en rouleau mais Je dis ça, mais en fait, il y a beaucoup de professionnels aujourd'hui qui ne connaissent pas du tout l'origine de leur matière. Moi, pareil, je faisais des vêtements depuis 10 ans. Je travaillais aussi pour d'autres marques. Et à aucun moment, la notion de couleur, je me suis demandé comment ma couleur arrive sur mon rouleau. Moi, j'achète des rouleaux au mètre parce qu'il m'en faut 10 mètres pour faire ces pantalons-là. Mais à aucun moment, je me demande, mais il y a quoi dans ma couleur ? Et ça, c'est une réflexion qu'aujourd'hui, dans l'industrie créative, dans les milieux créatifs de la mode, la réflexion ne se fait pas du tout. Parce qu'on travaille sur pantone, je veux cette couleur-là, faites-moi des essais, envoyez-moi des échantillons et on valide, on ne valide pas. Du coup, il n'y a pas du tout cette notion-là. Du coup, je travaille sur coton brut, le coton est cultivé en Inde, parce que pareil, le coton bio est produit aujourd'hui à 90% en Inde. il y en a un petit peu en Australie et il y en a un petit peu en Afrique de l'Ouest du Mali et du Burkina notamment je sais qu'il y a aussi du coton d'Egypte qui est bien etc mais en fait moi pourquoi j'ai choisi l'Inde c'est parce que je travaille avec une usine belge qui est implantée en Inde et qui fait tout fabriquer là-bas et qui me permet aujourd'hui d'avoir une certaine souplesse sur les quantités de fabrication c'est beaucoup plus simple en termes de logistique, de flexibilité et de coût mais également en termes de traçabilité c'est à dire que du coup je sais d'où vient mon coton je sais de quelle région il vient région avec un S parce que ça vient de plusieurs régions je sais où est-ce qu'il est tissé où est-ce qu'il est fabriqué et comment il est acheminé jusqu'à chez moi j'avais l'opportunité d'acheter mon coton à un endroit X de le faire fabriquer par exemple au Portugal voire même en France mais en France c'était des coûts qui étaient beaucoup trop importants couplés à mon artisanat peinture végétale en tout cas pour le moment je n'ai pas trouvé la bonne formule mais j'aurais très bien pu prendre mon coton bio d'Inde, et aller au Portugal, mais je perdais énormément en traçabilité. C'est-à-dire que du coup, j'avais beaucoup moins de retours sur quelles conditions de fabrication, etc. Enfin voilà, en fait, je perdais plein d'informations en cours de route, et j'ai préféré rester en Inde, faire tout en Inde, plutôt que de faire ailleurs et de perdre en traçabilité.

  • Matthieu Ruiz

    Et du coup, là, tu fais... Donc, le coton bio est cultivé en Inde. Il est transformé en Inde. Toi, tu commandes des rouleaux de tissu ou tu commandes déjà, par exemple, des t-shirts, on va dire, prêts à teindre, et toi, tu fais la teinture.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    prêt à mordre danser si tu veux. C'est moi qui mordant. Oui,

  • Matthieu Ruiz

    voilà. Prêt à... On va dire prêt à agir. Mordant, sage, peinture. D'accord, ok.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais du coup, il n'y a pas d'après dessus. Il n'y a pas d'après, il n'y a pas de traitement.

  • Matthieu Ruiz

    Voilà, ok, j'ai compris. Ta marque qui s'appelait Frèche et qui devient Maturise, quel type de produit tu proposes ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu les pièces ? Et ensuite, on retourne sur la teinture végétale avec... Tu as parlé de quatre couleurs. J'aimerais bien que tu nous expliques un peu tes combinaisons ou ta recherche de... Tu as parlé beaucoup de recherche de couleurs et je trouve ça intéressant de creuser. Mais d'abord, j'aimerais savoir quel type de produit tu vends.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, ça va dépendre des périodes. J'ai décidé, il y a encore plus là avec le... la marque éponyme du coup qui porte mon nom et qui ne porte plus fraîche pour la simple et bonne raison que très rapidement je suis arrivé à un niveau de maturation qui faisait que je me sentais légitime moi pour imposer mon nom j'étais plus le petit créateur j'étais plus la petite marque j'étais un designer qui valait autant que n'importe qui donc du coup je vois pas pourquoi mon nom ne pourrait pas être et en fait il y avait un peu ce truc qui je suis pour mettre mon nom, je suis pas Jean-Paul Gaultier alors petit tips pour toutes les personnes qui se disent je ne suis pas Jean-Paul Gaultier, pourquoi est-ce que je mettrais mon nom moi je pense à Edouard Leclerc qui s'est dit, je m'appelle Edouard Leclerc et je vais faire des magasins ça me fait sourire mais du coup c'est un peu pour dire, en fait notre nom c'est le nôtre, on l'a depuis qu'on est né c'est comme ça qu'on nous appelle donc il n'y a pas de on se prend pour personne on ne se prend pas pour qui on n'est pas à s'appeler par son propre nom je fais cette réflexion parce que moi pendant longtemps je pensais à faire une marque éponyme je me suis dit je vais attendre que ça marche que je sois un peu plus connu sous fraîche avant de passer sous maturise parce que j'aurai à ce moment là acquis la légitimité et tout le monde trouvera sa logique et en fait c'est des fausses barrières c'est des plafonds de verre qu'on se met à soi même en tout cas que moi je m'étais mis à moi même et aujourd'hui voilà mais aussi je voulais pas que on se dise ok fraîche ah oui fraîche c'est la marque de teinture végétale c'est la marque naturelle je voulais pas parce que je voulais pas que la teinture naturelle soit le concept de ma marque, pour moi c'est pas un concept pour moi c'est un moyen d'arriver d'exprimer quelque chose plus qu'un concept donc ça voudrait dire

  • Matthieu Ruiz

    Mathieu que là demain ta marque Mathieu Ruiz, elle pourrait demain accueillir des produits teints de manière synthétique ou tu resteras sur le végétal je resterai sur le végétal c'est compliqué après je trouve que c'est compliqué de revenir en arrière

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi demain je ne me verrais pas vendre quelque chose qui est teint synthétiquement à la rigueur la seule chose que je pourrais faire c'est que je pourrais très bien vendre des produits non teints tu vois en coton brut ce serait pas là c'est pas l'objectif mais c'est quelque chose qui ne me dérangerait peut-être pas mais produire de la couleur synthétique ça c'est pas possible

  • Matthieu Ruiz

    c'était une question comme ça et alors du coup tes produits tu dis que ça change sûrement en fonction aussi de tes inspirations et de pas des collections mais un peu quand même, t'as quand même un rythme je vois ce que tu dis quand tu dis ça change c'est vrai qu'on retrouve pas tout le temps les mêmes produits même dans tes publications etc si on suit on voit que t'as pas un essentiel que t'as tout le temps et que tu déclines en couleur

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    t'as plusieurs trucs explique nous tes produits un petit peu j'ai toujours eu un style un peu même depuis que je fais des vêtements depuis que j'ai créé la marque même prêche 2012 on tourne un petit peu autour d'un style décontracté, streetwear, workwear donc finalement on va être sur les essentiels du vestiaire comme le sweatshirt, le t-shirt la chemise le bonnet, la casquette, des choses comme ça, ou des grands cabas. L'idée, c'est d'avoir des produits qui sont utiles au quotidien. Et aussi, pourquoi aujourd'hui je fais des vêtements, c'est parce qu'aujourd'hui, les objets qu'on utilise le plus dans nos vies sont les vêtements. Hormis, peut-être qu'un jour, j'irai sur la food parce qu'on est obligé de manger. Pour le moment, on est obligé de s'habiller. En tout cas, obligé. par contrainte météorologique ou alors sociale, en tout cas, on s'habille. Du coup, on utilise beaucoup ce produit-là. C'est ce qui, moi, m'a dirigé vers le vêtement. C'est-à-dire que ça pouvait parler et toucher des gens. Donc, moi, dans cette même veine, je vais travailler des produits que les gens, en tout cas que moi, je vais porter au quotidien. Pourquoi, en fait, je travaille la notion d'uniforme ? c'est à dire qu'aujourd'hui moi je suis artisan je suis designer, je suis artisan, je fais beaucoup de choses à quoi ressemble mon uniforme qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui le look dans lequel je serai, la silhouette va être plaisante en termes de style et de désirabilité si on veut mais aussi va être pratique pour ma pratique de teinture va être pratique dans mon quotidien qui est parfois assez mouvementé, je fais pas mal de choses généralement le matin je fais pas la même chose que l'après-midi ou que le soir donc voilà je vais un petit peu si tu veux chercher à à concevoir mon vestiaire idéal en tant que artisan. Et l'idée aussi, c'est de se dire qu'en fait, on est tous et toutes artisans, artisanes de quelque chose. C'est-à-dire que même si mon voisin, il est informaticien, pourquoi il ne serait pas artisan de l'informatique ? Tu vois, et dans l'artisanat, il y a aussi ce côté, je valorise tous les gestes de mon quotidien. par exemple je reprends cette idée d'informatique pourquoi je prends l'informatique parce que souvent on vraiment on met en opposition le côté très modernité informatique même intelligence artificielle avec le côté très manuel c'est pour ça que je prends exprès ce côté informaticien qui finalement est peu d'un extérieur semblait pas très manuel mais en fait ces gestes au quotidien qui sont très techniques finalement, puisque du coup ils sont propres à son domaine, pourquoi est-ce que ce ne serait pas de l'artisanat ? Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas valoriser ces petits gestes du quotidien que même l'informaticien les fait tellement de manière répétitive et quotidiennement qu'il ne se rend même plus compte de la technicité et du savoir-faire que demande ce geste-là ? Donc il y a aussi cette idée de qu'est-ce que veut dire l'artisanat ? Comment est-ce que je peux valoriser l'artisanat ? Et si moi je le valorise dans mon quotidien, il se sentira valorisé auprès de mon public. Et si mon public sent que je valorise l'artisanat, forcément, la valeur de l'artisanat qu'il percevra, tu me dis si c'est un peu complexe, mais la valeur de l'artisanat qu'il percevra sera plus forte et donc forcément, la rémunération de l'artisanat va être meilleure. Donc tout est une question de comment est-ce que je rends mon artisanat visible, comment est-ce que je fais comprendre la technicité du savoir-faire que j'ai. et donc si ma silhouette est aussi artisanale forcément ça va dans ce mouvement là donc du coup pour recentrer le débat sur la silhouette pour l'instant effectivement c'est le t-shirt, le sweatshirt la chemise, le bonnet, la casquette et je travaille, j'ai un modèle économique que je tends à stabiliser je travaille de plusieurs manières, j'ai mes collections maintenant et la deuxième qui est sortie cet été, la troisième qui va sortir à l'automne du coup il ya la collection que j'ai appelé mode artisanal qui sort qui sort courant septembre en tout cas à l'automne. Donc j'ai ces points de rendez-vous, si tu veux, quatre fois par an, en tout cas que j'aimerais bien avoir quatre fois par an ou trois fois par an, ça dépend, qui sont des collections capsules, qui sont des collections, je ne vais pas dire le mot capsule, qui sont des collections réalisées avec le moins de neuf possible. du coup il y a principalement de réutilisation d'anciens produits que je stocke depuis des années si j'estime que la qualité est au rendez-vous soit je travaille à partir de vêtements vintage, soit je travaille à partir de ce qu'on appelle des deadstock donc des produits endormis de certaines marques qui me passent parce qu'ils n'en font plus rien et du coup ça peut se transformer en collaboration ou non ça dépend, parfois je peux racheter des pièces vintage que je travaille et en fait du coup à chaque fois ça vient sur une thématique donc là en janvier 2022 on était sur la notion d'éclipse avec ces fameuses moi je les appelle des tâches, fameuses tâches dans ton noir je les appelle des tâches enfin pareil parce qu'en fait ça re-questionne aussi la notion de tâche, c'est à dire que qu'est-ce qu'une tâche aujourd'hui, est-ce que plein de tâches mis bout à bout, finalement c'est pas un tie and die tu vois et aujourd'hui ça veut dire que en fait l'idée aussi derrière cette tâche là donc en tonnoir la technique je l'ai appelée en tonnoir c'est de se dire en fait parfois on a une petite tâche sur une manche et on va plus porter le vêtement parce qu'on a une petite tâche que personne ne voit mais que nous on sait qu'elle est là cette tâche du coup on va pas porter ce vêtement et en fait là je voulais montrer que en fait en mettant une tâche tellement énorme que du coup on se dit forcément elle est faite exprès du coup en fait c'est presque comment j'arrive à théoriser ça c'est presque pour dire en fait une tâche énorme peut se porter beaucoup plus facilement qu'une tâche invisible que personne, que seuls nous savons qu'elle existe donc il y avait un peu ce côté comme on appelle ça un peu retournement de situation de cette manière là et j'aime bien un peu jouer un peu avec ces codes là voilà donc j'ai ces rendez-vous de mode artisanal qui arrivent 3 à 4 fois par an et à côté de ça je travaille en collaboration j'en ai fait beaucoup je vais essayer d'en faire moins pourquoi ? parce que ça demande beaucoup d'énergie en termes de préparation et parfois la rentabilité est là, parfois elle est moins là et forcément comme c'est une collaboration les bénéfices sont sont divisées par deux quand on partage les bénéfices. Ça dépend des modèles économiques, des collaborations.

  • Matthieu Ruiz

    Dans le podcast, on parle souvent de comment on transmet son savoir. Qu'est-ce que toi, tu fais avec la marque Mathieu Ruiz pour transmettre ton savoir ? Tu as parlé de stagiaires. Est-ce que tu fais d'autres actions dans le cadre de la transmission ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors première action je pense que c'est de communiquer donc moi je suis généralement assez transparent sur sur les plantes que je suis que sur les plantes que j'utilise sur mon procédé sur le temps que ça prend donc je pense que sur instagram tik tok sur les réseaux sociaux qui ont youtube aussi je fais des vidéos youtube sur l'artisanat je trouve que c'est bien de montrer l'envers du décor qui permet peut-être pas de transmettre mais au moins d'alerter, de sensibiliser des gens qui ne connaîtraient pas ou qui n'auraient pas de notion d'artisanat de teinture naturelle les stagiaires effectivement, même si les stagiaires n'étaient pas forcément en teinture c'est pas forcément les stagiaires autour de la teinture mais néanmoins ça permettait d'expérimenter après moins dans une démarche pédagogique mais ça intervient quand même, je fais des ateliers avec des entreprises c'est à dire que j'interviens soit auprès d'un public soit c'est une entreprise qui reçoit du public et qui me fait intervenir par exemple pas le printemps j'avais été intervenu au printemps à lyon 2 il avait des sacs qui n'utilisait plus et du coup on a on atteint des sacs avec leurs clients un samedi par exemple du coup ça peut être des ateliers vraiment avec les entreprises du coup avec les collaborateurs donc ça c'est quand même un moyen de transmission ce qui est cool c'est que du coup moi je crois beaucoup que le changement peut se faire aussi de l'intérieur de l'intérieur des entreprises c'est à dire que les entreprises en elles-mêmes voilà, toutes ne vont pas changer mais par contre si dans l'entreprise il y a une fille à un moment donné qui a un poste une fille ou un garçon, peu importe qui a un poste un peu intéressant, décisionnaire dans l'entreprise et qui a croisé sur Instagram une vidéo, qui a participé à un atelier par hasard, machin, machin, de teinture végétale elle va pouvoir voilà, mais en fait c'est comme tout, c'est des petites graines qu'il faut planter pour voir si ça fleurit ou si ça fleurit pas, voilà pour la transmission Pour toi,

  • Matthieu Ruiz

    quelles sont les personnes inspirantes dans la teinture végétale ? Quels sont les comptes Instagram que tu vas regarder, ou les livres, ou je ne sais pas, des gens de la teinture qui correspondent à ton univers, ou en tout cas qui t'inspirent ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en teinture végétale, moi je ne suis pas tellement du serail teinture végétale ou teinture naturelle, donc je ne vais pas forcément... je vais suivre mes consœurs et mes confrères généralement je les suis sur Instagram et je suis leur travail de manière assidue donc ça reste une source d'inspiration finalement aussi parce que je suis leurs travaux mais néanmoins moi j'essaie toujours de voir aussi d'autres domaines qui peuvent s'appliquer aux miens en teinture il y a la marque Story MFG que j'aime beaucoup qui est une marque anglaise. C'est un couple qui s'appelle Saïd et Cathy, qui font tout produire en Inde. Ils font tout en teinture végétale. Ils font tout à la main. En tout cas, tout ce qui est broderie, teinture, tout est fait à la main. Et pour moi, ça m'a permis de me dire OK, il y a un modèle économique qui existe, qui est viable. Eux l'ont fait. Donc moi, ça veut dire que je peux le faire aussi. donc ça c'est aussi important de ce en tout cas moi dans ma démarche de me trouver à un moment donné des modèles l'ont fait avant moi d'une certaine manière même si je ne fais pas exactement la même chose mais en tout cas de me dire que c'est possible aujourd'hui et dernier compte Instagram c'est Pigment Hunter qui travaille les pigments naturels donc Pigment Hunter chasseur de pigments c'est pas forcément sur du textile mais c'est très intéressant le travail de texture moi qui est passionné par la texture C'est très intéressant pour ça. Voilà. Ok,

  • Matthieu Ruiz

    top. Si tu devais choisir une plante tinctoriale, que tu serais ? Tu serais laquelle ? Et pourquoi tu serais celle-là ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors celle que j'utilise le plus c'est la garance souvent je dis que la garance c'est comme le jus de pomme dans les cocktails c'est un peu la base de tout dans ce que je fais mais en réfléchissant à la question je me dis que le jeûner ça peut être ma plante parce qu'en fait j'ai grandi dans le petit village qui s'appelle Mittelbronn dans la rue des jeûnés et par hasard forcément 20 ans plus tard je me rends compte qu'on peut faire de la couleur avec du jeûner donc symboliquement je vais choisir le jeûner est-ce que tu as des livres qui t'ont inspiré sur la teinture végétale que tu voudrais nous recommander pas tellement, je suis désolé dans le sens où je ne suis pas très très lecteur et en tout cas il n'y a rien qui m'a marqué, qui m'a dit qui m'a bouleversé, après j'ai un livre qui est autour de la couleur qui est Petit Livre des Couleurs de Michel Pastereau et Dominique Simonnet que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps que ça qui nous apprend nos renseignes sur l'histoire des couleurs sur leur signification dans telle ou telle civilisation ça c'est quelque chose qui m'intéresse fortement de comprendre la signification de certaines couleurs parce qu'en fait on se rend compte que si aujourd'hui le bleu c'est lié à la royauté si à l'époque le bleu était lié à la royauté c'est aussi par rapport à la valeur de l'indigo qui était extrêmement cher parce qu'extrêmement rare donc finalement la place des couleurs aussi dans notre quotidien a une histoire et cette histoire est fortement liée à différentes civilisations et à leur histoire aussi

  • Matthieu Ruiz

    Quels sont tes prochains projets, que ce soit expérimental, d'une nouvelle technique ou d'un nouveau... Enfin, expérimental, peut-être aussi des projets... Est-ce que tu as envie d'apprendre une nouvelle technique dans la teinture ou autre qui pourrait venir compléter ce que tu fais aujourd'hui ? Enfin, qu'est-ce que tu t'imagines demain sur l'aspect technique teinture végétale en mode projet ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je sais pas si elle est très claire mais elle est vague mais en même temps je la comprends très bien ben en fait moi ce que ce que j'aimerais travailler de plus en plus c'est C'est l'aspect vraiment global, c'est-à-dire monter des projets où je peux vraiment imposer mon univers presque scénographique. J'aimerais beaucoup commencer à faire des événements physiques où je peux montrer mes produits, mais aussi l'ambiance scénographique du lieu et vraiment toute la palette très large de A à Z finalement. et en parallèle de ça j'aimerais beaucoup aussi travailler pour les décors de Fashion Week je sais pas pourquoi ça m'intéresse beaucoup donc là j'en vois plein de je vais essayer de faire la même technique qui marche tout le temps, qui a marché jusqu'à maintenant je vais aller taper aux portes, salut je fais de la teinture est-ce que ça t'intéresse ? ça me permettra aussi de rentrer un peu dans des milieux qui sont plus fermés par cette voie là donc le milieu de la scénographie je pense que ça peut être intéressant voilà grosso modo ça va être ça je dis collaborations qui arrivent qui sont très cool certaines sont plus petites mais sont très intéressantes parfois les plus petites sont plus intéressantes parce qu'elles permettent une latitude plus large donc voilà tout dépend mais j'espère qu'il y en aura des très cool minimise je veux minimiser mon temps en tout cas l'énergie que je veux mettre là-dedans parce que c'est pas forcément la plus rentable mais ça participe aussi à la crédibilité et à la légitimité que peut avoir le milieu de la mode sur ma pratique et

  • Matthieu Ruiz

    alors ma dernière question Mathieu c'est à qui tu voudrais passer ton micro en lien avec la teinture végétale à qui est-ce que t'aimerais que j'aille interroger

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois que tu ne l'as pas encore reçu Suzy Gallo de Color to Monde Est-ce que tu l'as reçu ?

  • Matthieu Ruiz

    Je ne suis pas sûre Je vais la recevoir

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne l'ai pas encore eu J'aimerais bien l'entendre Et il y a également Romain de Ro Studio Qui fait plus de la série graphique Ro Et Studio Je crois que c'est comme ça qui fait plus de sérigraphie mais qui a vraiment une démarche sur la sérigraphie végétale, il fait des choses avec du blanc d'oeuf, avec du fromage blanc, là il fait des citrons qui ensuite il fait quelque chose, il chauffe les citrons enfin il brûle les citrons, ça fait de l'impression alors je suis vraiment son truc avec passion, mais c'est super intéressant il est pas mal dans l'expérimentation sur l'impression du coup lui

  • Matthieu Ruiz

    mais du coup voilà l'impression du coup tu me demandais les choses que j'aimerais bien développer c'est cette espèce sérigraphie impression que pour l'instant je ne fais pas de manière végétale c'est là dessus que je voulais un peu j'ai cru que c'était ça que tu allais me dire en vrai parce que je trouve que ça t'amène tout ce que tu m'as raconté ça m'amenait un peu là dessus je me suis dit c'est bizarre il n'en parle pas alors peut-être que je me suis plantée mais oui j'avais l'impression que on a reçu donc 3, 4 épisodes avant toi Marie Longui d'atelier Télème qui est spécialisé de la spécialiste pardon de la sérigraphie végétale et en fait je me suis rendu compte qu'il y avait pas mal de techniques à découvrir et du coup moi j'avoue que je vais aussi essayer d'avoir des invités qui soient plus là-dedans donc ça me va très bien ton contact parce que du coup ça permettra de creuser aussi la sérigraphie ou impression textile je sais que je sais qu'il y a un nom précis à donner mais bon

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, la scénographie, c'est vraiment avec le cadran, mais aussi l'histoire de block print que les Indiens font beaucoup, qui est super passionnant. Mais que je connais sans connaître, je n'ai pas encore expérimenté. J'attends de maîtriser pleinement certaines choses avant de passer à la suivante.

  • Matthieu Ruiz

    Oui, moi, c'est pareil. Il faut creuser parce que là, je ne maîtrise pas. Bon, écoute, merci beaucoup, Mathieu.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je t'en prie.

  • Matthieu Ruiz

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Pauline Leroux

    00:00

  • Rencontre avec Matthieu Ruiz : parcours et introduction à la teinture végétale

    00:44

  • Le parcours de Matthieu : de Montpellier à Paris et création de sa marque

    01:01

  • Les débuts de Matthieu Ruiz et les défis de l'entrepreneuriat

    01:26

  • Les premières expériences de teinture et la transition vers le végétal

    03:57

  • Les défis de la production et de la vente de vêtements teints naturellement

    09:00

  • Découverte des plantes tinctoriales et techniques de teinture

    14:09

  • Formation et apprentissage de la teinture naturelle

    31:21

  • Évolution du travail de Matthieu et nouveaux projets

    40:06

  • Conclusion et perspectives d'avenir dans la teinture végétale

    01:03:40

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