Louise Bécart - Pincroft - Échange sur la recherche de solutions plus naturelles dans les textiles techniques cover
Louise Bécart - Pincroft - Échange sur la recherche de solutions plus naturelles dans les textiles techniques cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

Louise Bécart - Pincroft - Échange sur la recherche de solutions plus naturelles dans les textiles techniques

Louise Bécart - Pincroft - Échange sur la recherche de solutions plus naturelles dans les textiles techniques

57min |07/09/2023
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Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Louise Bécart, une analyste commerciale passionnée de Pincroft, une entreprise emblématique dans le domaine des textiles techniques. Louise nous emmène dans un voyage fascinant à travers son parcours, de ses études à Lille jusqu'à sa carrière florissante à Manchester, où elle a rejoint Pincroft il y a sept ans.


Pincroft, fondée en 1890, a su se forger une réputation solide en produisant des tissus pour uniformes et vêtements de travail, y compris des camouflages utilisés par les armées du monde entier. Dans cet épisode, nous explorons l’histoire de cette entreprise innovante et son engagement envers des pratiques durables. Louise partage avec nous les défis rencontrés dans l'utilisation de fibres naturelles et les projets d'innovation qui visent à améliorer l'économie d'énergie et la durabilité dans l'industrie textile.


Avec une attention particulière portée sur la teinture végétale, Louise évoque les essais de teinture naturelle réalisés par Pincroft, mettant en avant les colorants végétaux comme l'indigo et la garance. Elle aborde également les obstacles à l'adoption de colorants biosourcés dans des applications industrielles, tout en soulignant l'importance des normes environnementales et du recyclage des textiles.


« La teinture végétale n'est pas seulement une tendance, c'est un retour aux sources qui nous permet de redécouvrir les richesses de notre environnement », déclare Louise. Cet épisode est une véritable ode à la couleur végétale et aux plantes tinctoriales, où nous découvrons comment l'industrie textile s'efforce d'intégrer des pratiques plus durables tout en répondant aux exigences de qualité et de performance.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui met en lumière les efforts de l'industrie pour une agriculture tinctoriale responsable et une coloration capillaire végétale respectueuse de l'environnement. Que vous soyez passionné par les pigments végétaux, les tanins ou simplement curieux d'en savoir plus sur le monde fascinant des couleurs de plantes, cet épisode d'ArtEcoVert est fait pour vous.


Pour approfondir vos connaissances, nous vous invitons à consulter les liens utiles mentionnés dans notre description. Préparez-vous à être inspiré par les idées novatrices de Louise et à découvrir comment la teinture végétale peut transformer notre approche des textiles.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert,

  • Pauline

    le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications.

  • Pauline

    Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute !

  • Pauline

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Louise Bécart de l'entreprise Pincroft. Bonjour Louise. Alors Louise, est-ce que tu peux te présenter, nous raconter un petit peu ton parcours et ton arrivée dans ton entreprise, tout ce qui a fait que tu es arrivée chez Pincroft ?

  • Louise Bécart

    Alors moi j'ai commencé mes études en France à HEI à Lille et puis au détour d'un stage chez Airbus, j'ai découvert les textiles techniques et c'est à ce moment-là que je me suis dit, oh le domaine Team Text, technologie, innovation et management textile de chez HEI, ça a l'air plutôt pas mal parce que les textiles techniques. Une fois que tu découvres toutes les applications possibles et inimaginables du textile, ça m'a paru quand même assez intéressant. C'est pour ça que j'ai commencé le domaine TeamText à HEI. Et dans ma dernière année d'HEI, j'ai fait un échange Erasmus avec l'Université de Manchester. Et une fois arrivée à Manchester, j'ai rencontré quelqu'un et donc comme j'étais dans ma dernière année, j'ai pris mon diplôme d'HEI et puis je suis restée à Manchester. Donc ça c'était il y a 10 ans où je suis arrivée à Manchester pour un an d'Erasmus et puis j'y suis toujours. Et donc mon diplôme en poche, j'ai fait des petits boulots. à droite, à gauche, et j'ai commencé chez Pincroft il y a 7 ans, dans le département qualité, pour réduire les déchets qu'on créait en production. Et puis, au fil des années, j'ai gravi les échelons chez Pincroft, et maintenant je suis business analyst.

  • Pauline

    D'accord, et tu peux expliquer ce que c'est ?

  • Louise Bécart

    Donc, Business Analyst, en gros, c'est analyser toutes les données de production, les données de vente pour trouver les meilleures stratégies pour l'entreprise.

  • Pauline

    D'accord, ok, c'est très clair.

  • Louise Bécart

    Un des domaines qui m'intéresse vraiment au sein de l'entreprise, c'est que j'ai fait beaucoup de travail sur les projets d'économie d'énergie. Donc j'ai participé à l'accréditation de l'entreprise pour ISO 50001, qui est la norme pour mesurer la consommation d'énergie. Et donc c'est vraiment ce qui m'intéresse, mais tout ce que j'ai appris en fait sur la façon de collecter les données et d'analyser les données d'énergie, maintenant j'applique sur tout ce qui est business en général.

  • Pauline

    D'accord. Est-ce que tu peux nous présenter maintenant Pincroft, son cœur d'activité, quand est-ce que ça a été créé, le nombre de personnes que ça emploie, la mission, etc. Pour qu'on voit un petit peu la taille de l'entreprise dans laquelle tu travailles.

  • Louise Bécart

    Oui. Alors, Pincroft a été créé en 1890. Donc, c'était l'âge d'or de l'industrie textile à Manchester. Manchester, c'est le nord de l'Angleterre, donc c'est assez, en termes de climat, c'est assez similaire au nord de la France. Donc, si tu imagines à la fin du 19e siècle comment c'était à Lille, Manchester, c'était assez similaire. Donc, Pincroft a été créé à ce moment-là, donc maintenant, 133 ans plus tard. Ils emploient 220 personnes et on a des joint ventures. avec une usine au Portugal depuis le Brexit et une usine au Pakistan.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    L'usine au Pakistan qui fournit surtout le marché asiatique, l'usine au Portugal pour le marché européen et l'usine en Angleterre qui fournit partout dans le monde. Notre domaine d'activité c'est principalement des tissus pour uniformes, vêtements de travail, équipements de protection individuelle. Un des gros marchés sur lesquels on travaille c'est les uniformes militaires parce qu'on fait toutes les étapes de l'ennoblissement, donc de la préparation, de la teinture, de la finition, des après. Mais on fait aussi de l'impression et donc on imprime des camouflages pour différentes armées dans le monde. Donc ça va de l'Australie à Dubaï en passant par le Royaume-Uni. Donc voilà.

  • Pauline

    Top ! Est-ce que tu peux nous donner, en termes d'entreprises similaires, il y en a beaucoup dans le monde qui font ça sur les vêtements un peu techniques type uniforme où vous êtes seule ?

  • Louise Bécart

    Nos principaux concurrents sont Klopman en Italie qui fait partie du groupe français TDV.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Et ensuite il y a une autre entreprise en Europe qui s'appelle Tenkate, où ils font surtout des vêtements à retard de flamme, donc tout ce qui est retard de flamme avec un après ou inhérent. Donc inhérent c'est quand la propriété est dans la fibre, donc c'est des fibres aramides, des choses comme ça.

  • Pauline

    D'accord, ok. Donc, quel type de fibres vous travaillez chez Pincroft ? Et est-ce que, pour faire le lien avec notre sujet, est-ce que tu travailles aussi des fibres naturelles ?

  • Louise Bécart

    Alors le vêtement de travail, si tu imagines le bleu de travail, c'est du vêtement 100% coton, fibre naturelle. Après au fil des années, pour plus de confort, on a commencé à mélanger le coton avec du polyester. Maintenant c'est du polyester et du coton et du stretch, donc des fibres comme le lycra. Et sur les uniformes pour l'impression, c'est beaucoup de nylon, donc polyamide. Après, tout ce qui est fibres cellulosiques, on utilise des choses comme Tencel.

  • Pauline

    Tu as essayé le Cicel ?

  • Louise Bécart

    Cicel, c'est...

  • Pauline

    à Basdag j'essaye de me rappeler le nom de l'entreprise c'est une entreprise allemande qui fait ça ouais j'ai plus le nom en tête je le mettrais peut-être dans les commentaires ouais

  • Louise Bécart

    on a fait des essais avec cette fibre alors je saurais pas te dire si on a commercialisé le produit mais je sais qu'on a fait des essais en recherche et développement d'accord ok

  • Pauline

    Donc tu dis fibres cellulosiques, le tencel, est-ce que tu as testé d'autres fibres ?

  • Louise Bécart

    Oui, alors on a testé des fibres à base de noix de coco, comment ça s'appelait ? Cocona. ça s'appelait. D'accord. Donc ça, c'est censé aider avec la régulation de la température du corps. Donc la fibre, elle s'appelle en anglais, c'est 37.5, donc 37,5, qui est la température du corps. Et donc c'est censé aider le corps à rester à cette température. Donc, tu imagines des vêtements de travail, quand tu fais un effort intense, avoir quelque chose qui régule la température corporelle, c'est recherché. Donc ça, ça s'appelait Cocona, c'est une fibre à base de noix de coco.

  • Pauline

    On a la fibre autour là ?

  • Louise Bécart

    Oui.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    On voit beaucoup apparaître des fibres qui utilisent des déchets alimentaires. Ce que l'industrie alimentaire considère comme un déchet, il y a beaucoup de développement pour créer des fibres de vêtements. D'accord.

  • Pauline

    Moi, j'avais entendu parler du... Tu sais, les restes d'ananas ou ces trucs-là pour faire du cuir végétal. Mais en autres déchets pour faire du textile, je ne vois pas trop.

  • Louise Bécart

    J'avais entendu parler de déchets de peau de banane, de fibres à base de peau de banane.

  • Pauline

    D'accord, donc là, l'idée, c'est de valoriser les déchets alimentaires pour en faire des fibres qui peuvent être utilisées dans le textile. Comme nous, par exemple, sur la couleur végétale, on utilise des déchets alimentaires aussi pour proposer de la couleur. Donc, par exemple, les pots d'oignons, les déchets, tu sais, tout ce qui ne peut pas être exploité en agriculture, genre quand tu cultives des artichauts. Il n'y a que la fleur de l'artichaut qu'on mange finalement. Et en fait, c'est comment, avec les restes, les coproduits, on fait de la couleur. Et donc, en fait, vous aussi, sur le textile, vous essayez d'innover là-dedans. Ok, d'accord. Est-ce que, comme tu es proche du bassin du lin, vu que tu n'es pas très loin de la Normandie et les Hauts-de-France, est-ce que le lin, c'est une matière que vous travaillez ?

  • Louise Bécart

    On a fait des essais pour certains clients qui voulaient faire des essais à base de lin. On a aussi essayé de mélanger sur nos produits existants avec du lin, mais c'est encore en phase de développement parce qu'on essaye de faire un produit qui est à retard de flamme. Donc on met un après retard de flamme sur des produits à base de lin. Donc ça c'est encore en phase de développement parce que la chimie marche différemment.

  • Pauline

    et j'avais reçu quelqu'un sur le podcast donc Virgo Cop c'est une coopérative on va dire qui remet en route la filière chanvre en France et elle expliquait que la fibre du chanvre était beaucoup plus épaisse et beaucoup plus résistante et était plus destinée à des comme tu travailles des vêtements de travail est-ce que le chanvre c'est quelque chose sur lequel vous vous questionnez ou vous avez fait des essais ?

  • Louise Bécart

    si au lin on a aussi fait des essais en mélangeant du chanvre dans nos produits existants comme le coton le chanvre tout seul c'est un peu trop comment dire, c'est un peu trop rêche, tu sais. Donc, quand on parle de confort, tout ça, le chanvre tout seul, c'est pas assez... Ou alors, il faudrait qu'on utilise tellement de produits synthétiques pour le rendre plus doux qu'il n'y a plus d'intérêt à utiliser le chanvre. Tu vas compenser avec de la chimie, mais le mélanger avec d'autres... produits existants, le mélanger avec du Lyocell par exemple, ou avec des fibres un peu plus sensibles, tu sais, au contact à la peau, des choses comme ça.

  • Pauline

    D'accord, ok.

  • Louise Bécart

    Il y a un mouvement en Angleterre qui utilise des sites, des anciens sites industriels qui peuvent pas, tu peux pas faire pousser de... de produits pour la consommation. Maintenant, ils font pousser du lin. Comme en France, la filière du lin revient en Angleterre. Pour ça, ils utilisent des sites industriels qui ne peuvent pas être utilisés pour autre chose. et ils font aussi pousser de la guède. C'est une fleur qui ressemble un peu à la fleur de moutarde. Et donc, de guède, tu peux faire des colorants naturels.

  • Pauline

    Ouais, c'est l'autre nom du pastel des teinturiers. Donc, ça donne du bleu, la guède. Pastel des teinturiers, c'est une des trois plantes qui donne le bleu. Et nous, ils s'en servent aussi pour notamment les projets sur les jeans, mi-chamvre, mi-coton, teint avec du bleu. Ok, d'accord.

  • Louise Bécart

    C'est le même genre de projet, mais la version anglaise. Donc, oui, ils utilisent du lin et de la guêne pour faire du denim local.

  • Pauline

    Ah génial, c'est cool, ça veut dire que ça bouge partout, ça fait plaisir. Donc on a fait un peu le tour des fibres, j'avais une question dans le même axe, c'est une question que je me pose et sur laquelle je n'ai pas trop de réponses, donc je prends les avis, c'est qu'est-ce que vous chez Pincroft et toi personnellement, vous pensez du recyclage des fibres textiles ?

  • Louise Bécart

    Le recyclage définitivement, le recyclage autant qu'on peut autant le faire. Après la meilleure option c'est quand même de ne pas utiliser trop. Le recyclage ok s'il faut prouver une fin de vie aux vêtements mais si on commence par créer moins de vêtements c'est quand même mieux que d'essayer de recycler. Après nous dans les produits recyclés on utilise du polyester reprive. Donc c'est R-E-P-R-E-V-E. Et reprise ça utilise des bouteilles en plastique recyclées.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Donc on a mesuré pour un mètre de notre produit équivalent, en utilisant Reprive, ça recycle 11,3 bouteilles de plastique.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Donc on a plusieurs produits comme ça où on a remplacé le polyester par du polyester recyclé.

  • Pauline

    et moi ce qu'on m'expliquait c'est que ce qui fait la qualité d'un tissu notamment c'est la longueur et la résistance des fibres et que le fait de recycler en gros on coupe les fibres pour refaire un tissu et que dans ce sens là, dans la logique ça ça et ça toi tu partages aussi

  • Louise Bécart

    Les chaînes de polyester du plastique recyclé sont plus courtes que les chaînes de polyester normal. C'est pour ça que ça casse plus facilement. Et il y a une théorie, on n'a pas réussi à le prouver concrètement, que le polyester recyclé crée plus de microplastique que le polyester vierge.

  • Pauline

    D'accord, parce que comme les fibres sont plus petites, il y a plus de risque que ça se répande au lavage, c'est ça ? D'accord. Alors justement, super transition parce que j'allais te poser cette question. Nous, en France, les lois se durcissent, notamment je te disais à compter du 1er janvier 2027, où on va avoir un taux de réincorporation de matières recyclées, biosourcées, etc., qui va augmenter. Un taux de réemploi et de recyclage pareil qui va passer à 60. Et aussi des réglementations sur les nouvelles machines à laver. qui vont devoir être complètement hermétiques à l'émission des microplastiques dans l'eau. Alors, je n'ai plus la date pour les machines à laver, mais c'est demain, c'est 2025 ou 2027, je ne sais plus. Et en fait, je voulais savoir, donc ça c'est en France que ça se passe, c'est notamment avec la loi AJEC, mais aussi avec, je pense, la revue, peut-être aussi la revue du règlement REACH. Qu'est-ce que vous, vous avez comme contrainte légale en Angleterre avec tout ce qui s'est passé, Brexit ? Qu'est-ce que ça impacte chez vous ?

  • Louise Bécart

    Donc nous avant Brexit, parce que le Royaume-Uni était dans l'Union Européenne, en termes de normes et de réglementations, on devait suivre Riche. Avec le Brexit, beaucoup des lois et des réglementations européennes ont été copiées dans la loi britannique. Et donc en termes de réglementations riche, on suit toujours les mêmes normes. Mais ça ne s'appelle plus riche, c'est la version anglaise. Pour ce qui est de futures réglementations... pas au courant de choses qui vont arriver dans l'immédiat. On sait que la loi française est en train de changer, la loi italienne suit le même mouvement que la loi française. Et nous, en tant que fournisseurs dans l'Union européenne, de toute façon, on va devoir adopter ces changements. Donc si on les adopte sur notre usine au Portugal, on va aussi les adopter sur l'usine anglaise.

  • Pauline

    D'accord. Et alors du coup, si la loi française, l'Italie bouge, sûrement l'Europe, vers un taux de recyclage, de réemploi, d'utilisation de matières biosourcées, etc., alors qu'on a quand même des doutes sur le recyclage du polyester, c'est un peu compliqué d'envisager, tu vois ce que je veux dire ? C'est un peu particulier. Est-ce que vous, vous travaillez sur des pistes ?

  • Louise Bécart

    Ça c'est vraiment basé sur la consommation. Consommons ! ce dont on a besoin, essayons de réduire l'overconsommation plutôt que d'essayer de recycler. Recycler, c'est très bien. Une fois qu'on a utilisé quelque chose, recycler, c'est parfait. Mais il faut quand même essayer de réduire la consommation à la source. Et je pense que le message, ça devrait plus être ça. que de se concentrer sur le recyclage. Le recyclage, c'est une fois qu'on n'a plus le choix, on l'a utilisé. Maintenant, il faut bien en faire quelque chose, plutôt que de l'envoyer dans des décharges.

  • Pauline

    Et le problème...

  • Louise Bécart

    la consommation à la source. Ça, c'est une opinion personnelle.

  • Pauline

    D'accord. Et Louise, qui dit recyclage, dit mise en place de filières, mise en place de tri, etc. Et alors, voilà, tu as les exemples en France, tu y vivais. Tu vois bien qu'aujourd'hui, déjà, on a du mal à recycler et à bien trier correctement nos déchets. Et d'ailleurs, la loi vient de changer pour essayer de simplifier parce que du coup, ce n'était pas suivi. Donc, je me dis si déjà sur des aliments qu'on mange tous les jours, donc des gestes qu'on doit faire au moins trois fois par jour à chaque repas de bien trier ses emballages dans les bonnes poubelles, comment on envisage un tri des matières textiles ? Ça veut dire qu'il va falloir déjà que le client, il sache ce qu'il porte pour le mettre au bon endroit ou ça veut dire que les bennes qui récupèrent les vêtements vont devoir trier et comme on a beaucoup de… de textiles qui ne sont pas monomatériaux, pareil, ça va être un... Ça va juste être un délire absolu de se dire Attends, lui, il a 3% d'élastane, l'autre, il a ça. Moi, ça me semble... Je ne sais pas, mais comme ça, ça me semble un peu compliqué.

  • Louise Bécart

    Nous, c'est ce qu'on a... C'est aussi l'expérience qu'on en a parce qu'on a aussi exploré des façons de recycler les coproduits de nos productions. et ça marche très bien pour les produits 100% coton, 100% nylon, mais dès que tu as des mélanges, ça devient compliqué, les polyestères, les polycotons, 65% de coton, 35% de polyestère, ça devient plus difficile à recycler.

  • Pauline

    Oui, parce que moi, ça me fait le parallèle avec l'alimentaire et que je vois bien que dès qu'il y a plusieurs composants dans un produit, dans un emballage, c'est compliqué. Et donc, ça me fait penser à ça. Par contre, tu vois, je n'ai plus le nom de l'entreprise, mais je sais qu'ils utilisent notamment des enzymes pour séparer. Je crois que c'était pour les collants. Il y a deux fibres différentes synthétiques qui sont liées, il me semble. Et en fait, avec des enzymes, ils arrivaient à séparer les deux fibres. donc je me dis bon si il y a déjà des trucs comme ça dans les tuyaux il y a peut-être moyen de réussir dans une étape de recyclage à séparer les matières mais en tout cas oui de premier abord ça semble un peu lourd et compliqué j'en arrive aux questions des labels je voulais savoir est-ce que vous avez vous de la demande sur des labels pour le coton vu que vous travaillez le coton est-ce que vous avez des demandes de labels particuliers et est-ce que vous travaillez chez Pincroft

  • Louise Bécart

    Oui, alors déjà on a les normes ISO, la norme 9001, la norme 14001 pour l'environnement, la norme 50001 pour la consommation d'énergie. Ensuite, les labels textiles, donc Ecotex, Ecotex Standard 100. En termes de coton, on a du BCI coton. BCI c'est Better Cotton Initiative, c'est un label qui certifie la qualité du coton, et qui est un coton qui essaie d'utiliser moins de ressources naturelles, n'est pas connecté à l'esclavage, des choses comme ça. Donc, c'est BCI. Ensuite, on fait partie du ZDHC. Donc, c'est Zero Discharge of Harmful Chemicals. Donc, en gros, les produits chimiques qu'on utilise sur le site sont... enregistrés sur un portail pour s'assurer que ce ne sont pas des produits chimiques dangereux. Un des projets pour cette année, c'est s'enregistrer sur le HIG Index, qui mesure l'empreinte environnementale de l'usine.

  • Pauline

    D'accord, donc globalement c'est à peu près les mêmes labels dont on m'avait parlé et les exigences, sachant qu'on avait fait un épisode sur le coton bio en indiquant qu'en fait c'était seulement la culture du coton qui était bio, parce qu'après le coton partait dans les cycles classiques et donc il recevait aussi des produits chimiques et des préparations, donc c'était juste la nuance que je voulais apporter. En préparant l'épisode, on avait parlé que vous, vous aviez tenté un essai sur la teinture végétale. Est-ce que tu pourrais nous faire un petit retour de par quoi vous avez commencé et comment ça s'est terminé et pourquoi ?

  • Louise Bécart

    Alors, nous, on a fait des essais avec les produits Earth Colors de chez Archroma. Donc, on a choisi ça parce que c'est des produits qui sont à échelle commerciale. et donc en terme de volume ça convenait avec nous ce qu'on recherche le seul frein c'était très bien pour tout ce qui était uniforme pour des domaines comme la restauration, des uniformes qui subissent pas autant de stress que d'autres types d'uniformes comme les vêtements qu'on produit pour le médical par exemple. Donc quand tu dois faire sans lavage à 60 degrés, les solidités des teintures naturelles sont très importantes. ne suivent pas forcément donc ça marche pour des choses qui sont lavées en machine à la maison mais dès qu'on parle de blanchisserie industrielle ça ne tient pas

  • Pauline

    D'accord, donc c'est pour ça que vous vous avez arrêté les essais, que vous n'êtes pas allé jusqu'à la solidité lumière ou tout ça, les frottements ? D'accord, ok. Et selon toi, avec ton recul, pour la partie, j'entends, vêtements de travail qui doivent passer par une blanchisserie industrielle, à part ça, qu'est-ce qui pourrait faire qu'on ait un retour à la couleur végétale dans le textile plus largement ? Est-ce que tu crois que c'est uniquement la loi qui va contraindre les entreprises à y aller ? Ou est-ce que tu penses qu'il y a… des petits leviers qui peuvent assurer ce retour à ça non parce que

  • Louise Bécart

    Pour tout ce qui est application vêtements de tous les jours, il n'y a pas de raison que toi ou moi on ne puisse pas acheter des vêtements teintés à partir de couleurs naturelles, parce qu'on n'a pas besoin de ces cycles de lavage intense, on n'a pas besoin d'un vêtement qui va durer indéfiniment. et qui doit avoir le même aspect tout au long de son cycle de vie. Après, je ne dis pas qu'on a complètement archivé la couleur naturelle. On regarde encore des produits comme Colorifix ou des produits comme Octarine. On fait des essais et on regarde. On offre aussi à nos clients qui demandent des solutions un peu plus naturelles. On leur dit que c'est la palette qu'on peut vous offrir. Parce que ça c'était aussi un frein avec Earthcolors parce que la palette était assez limitée. La palette de couleurs.

  • Pauline

    Ça, c'est aussi un peu un mythe. C'est qu'en fait, il y a quand même un sacré grand nuancier de couleurs naturelles. Après, elles sont toutes, comme tu dis, plus ou moins résistantes en fonction des utilisations. Mais c'est vrai que toi, tu as double contrainte, c'est-à-dire que tu dois avoir un vêtement, ne serait-ce qu'il passe en lavage à 60 degrés. Tu vois, déjà ça, ça me... je me dis, voilà, 60 degrés, ce n'est pas ce qu'on préconise pour la teinture végétale, c'est plutôt 30 degrés. Et quand tu parles de sans lavage, je comprends bien qu'au bout d'un moment, la couleur végétale, bien sûr, elle passe. Donc, tu vois, j'entends en termes de couleur.

  • Louise Bécart

    Peut-être que les normes vont changer parce que c'est vrai que maintenant, les normes sont sans lavage à 60 degrés. Si on commence à dire, écoute, il faut qu'on utilise des produits plus éco-friendly, mais qui vont durer moins longtemps. les normes vont sûrement évoluer.

  • Pauline

    Oui. Toi, ce que tu penses, c'est que au lieu d'avoir un test qualité à 100 lavages à 60 degrés, ça pourrait peut-être être, j'en sais rien, soit 100 lavages à 30 degrés ou soit... Oui, je comprends. Donc, pas un assouplissement, mais quand même...

  • Louise Bécart

    Au défi technique qu'on a en ce moment.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Un exemple flagrant dans le reste de...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de l'ennoblissement, c'est qu'on utilise aussi des produits à base de plantes pour l'imperméabilisant, par exemple pour créer l'effet lotus. Donc ça c'est très bien si tu veux un vêtement qui résiste à l'eau, mais ça ne remplace pas la chimie des fluorés pour résister aux produits chimiques, aux produits à base d'huile. sur une veste pour aller faire de la marche ou de la randonnée, tu as juste besoin d'une veste imperméabilisante. Tu n'as pas besoin de la résistance aux tâches, la résistance aux huiles et aux produits chimiques.

  • Pauline

    Oui, ce que tu veux dire, c'est qu'on est peut-être aussi trop exigeant avec nos vêtements par rapport à l'utilisation réelle qu'on en fait. Ouais, il y a ça aussi, ouais. Il y a les normes en entreprise et il y a nous.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Les normes, les horaires sont en train d'évoluer et un jour, on ne les retrouvera plus sur nos vestes de randonnée. Parce qu'il y a déjà beaucoup d'entreprises qui ne les utilisent plus et ils vont être de plus en plus difficiles à utiliser.

  • Pauline

    D'accord. Parce que les fluorés, c'est ce qui est le plus toxique, c'est ceux-là qui sont les plus...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Le problème des fluorés, c'est qu'ils sont bioaccumulatifs. Donc ça veut dire qu'ils restent dans l'environnement. Oui,

  • Pauline

    c'est ça, d'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ils ne sont pas biodégradables. dans l'environnement

  • Pauline

    50 ans plus tard ouais d'accord ça y est je me souviens de ce terme là ok d'accord et bah alors justement tu fais une super transition je voulais te poser la question donc nous là le podcast c'est surtout sur la couleur végétale au sens large il y a des applications dans la dans la teinture donc c'est 80% on va dire du podcast dans la coloration capillaire aussi on a exploré tout ce qui est cosmétique avec la savonnerie etc j'ai découvert des applications dans les bioplastiques donc plastique biosourcé, teinté végétalement, etc. Et que pareil, ils ont les mêmes défis parce qu'ils sont sur les mêmes normes REACH et les mêmes contraintes de la loi AGEC. Et en fait, ce que je voulais voir avec toi, c'est que moi, je me suis vachement focalisée sur la partie teinture que je trouvais vachement impactante. Mais en fait, en creusant, je me suis dit mais en fait, il n'y a pas que la teinture qui est hyper impactante. Il y a tout ce qui est, toute la phase d'ennoblissement. Et je voulais savoir... est-ce que vous ou tu as connaissance de solutions plus naturelles, de recherches de solutions plus naturelles sur toutes les différentes étapes de l'ennoblissement et pas uniquement la teinture est-ce qu'il y a des choses donc là tu parlais de l'effet lotus pour l'effet déperlant est-ce que tu as d'autres idées ou d'autres tu as entendu d'autres choses là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors il y a des apprêts à base de menthe pour tout ce qui est contrôle de l'odeur, contrôle des odeurs sur les vêtements. Donc ensuite les apprêts à base de plantes pour tout ce qui est déperlant. On a aussi eu un contact avec une entreprise française qui crée... un produit naturel pour repousser les moustiques et les insectes. Parce que c'est quelque chose que nous, on utilise beaucoup en textile technique pour les armées. Parce que les armées qui sont en milieu tropicaux, il faut qu'ils aient une protection contre les piqûres de moustiques. Il y a une entreprise française qui travaille sur une version naturelle parce qu'une fois encore, l'armée française va pousser la réglementation sur le produit chimique. Et donc, ils veulent arrêter de l'utiliser. Donc, il y a cette entreprise française qui s'est dit, nous, on va essayer de trouver une alternative naturelle. et quand on a eu une première conversation avec eux c'est des résistances lavage à 40 degrés d'accord encore il faudra ajuster les normes de lavage si on veut que ce soit adopté d'accord

  • Pauline

    Ok, donc contrôle de l'odeur, donc on a des solutions avec les plantes, déperlant, on a quelques pistes, mais comme tu dis, ce n'est pas les mêmes résultats, mais à nous aussi de revoir un peu nos exigences. Ensuite, éloigner moustiques et insectes, c'est hyper intelligent, je n'avais pas du tout pensé à ça. Est-ce que tu penses à d'autres étapes dans l'ennoblissement qui peuvent être... remplacées ou complétées par des choses moins impactantes et plus tournées vers le naturel ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a des projets qui sont encore au stade de recherche pour utiliser les algues dans certaines étapes de production. mais je te dis là c'est encore au stade de recherche et ce serait quoi les propriétés des algues du coup ? je pense que c'est pour remplacer certains enzymes dans la préparation des tissus

  • Pauline

    d'accord ok et tu m'avais parlé quand on avait préparé notamment de cire aussi enfin je ne sais plus si c'était chez vous mais tu avais déjà entendu parler de cire pour les après non ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ah oui c'est une des options pour remplacer les imperméabilisants donc utiliser des après à base de cire et qui donc reproduisent l'effet de

  • Pauline

    d'accord ok bon bah écoute on a fait le tour là dessus j'avais une autre question c'était est-ce que t'as des ordres de grandeur d'une différence de coût entre tu vois une teinture au colorant de synthèse versus naturelle et après je voulais voir aussi par rapport aux matières utilisées si t'avais des ordres d'idées

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je pense que le coût du naturel contre les colorants de synthèse, je pense que c'est juste dû au volume. Parce que les colorants de synthèse sont produits en masse, la teinture naturelle c'est encore un peu... C'est pas produit à la même échelle et donc je pense que les différences de coût viennent de ça. Après un produit... teinté oui avec une teinture naturelle tu peux aussi le vendre avec une marge plus élevé que le produit normal donc je pense pas qu'il ya un gros impact de coûts et aussi ce qu'on voit aussi c'est que beaucoup de ces produits naturels utilisent moins de ressources donc moins d'eau moins de d'énergie et donc au final, le coût, je ne pense pas que ce soit le plus gros frein.

  • Pauline

    Alors, pour compléter ce que tu dis, moins de ressources et moins d'énergie, ça, j'avais constaté. On a même eu une étude qui montrait que les colorants synthétiques, tu en avais à peu près 15 qui partaient directement dans l'eau. parce qu'ils n'arrivaient pas à se fixer ou parce qu'on en mettait trop dans les préparations. Donc, il y a aussi cet impact-là qui peut être réduit parce que forcément, colorant de synthèse qui se retrouve dans l'environnement, si ce n'est pas forcément toujours bien traité, etc., c'est vachement impactant. Alors que colorant naturel, finalement, si tu as du colorant naturel dans l'environnement, finalement, ce n'est pas si grave. Mais une pollution, c'est à partir du moment où il y a trop de... trop de quelque chose en trop grande quantité à un endroit, donc même un composant naturel pourrait être une pollution. Je fais juste une parenthèse parce que je sais que c'est important de faire ce petit point. Et tu disais moins d'énergie, moins d'eau. Ça, moi, j'ai plutôt à petite échelle. Par contre, je suis complètement d'accord avec toi. Je pense qu'on compare ce qui n'est pas comparable. par rapport à la production et les niveaux d'échelle ne sont pas les mêmes. Par contre, quand tu prends là, aujourd'hui, une teinture que tu veux faire, par exemple, sur de la lingerie, les cycles pour teindre sont allongés de minimum deux heures de cycle avec la teinture naturelle. Donc, c'est un des exemples qu'on a eus. Ce n'est pas une vérité générale, mais c'est un des retours qu'on a eus. Mais en termes d'énergie, etc., apparemment, c'est juste le temps qui est rallongé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mais pareil il faudrait qu'il y ait des études et des choses qui soient posées si le temps est allongé mais la température n'est pas aussi élevée exactement tu économises beaucoup plus d'énergie en utilisant des températures plus basses ouais moi je te dis c'est l'exemple des après-déperlants où on a on a prouvé que les options naturelles utilisent moins d'énergie que l'option synthétique, mais le problème c'est les normes, c'est les normes de qualité, les normes de test. qui ne passent pas encore.

  • Pauline

    Oui, ça c'est le gros sujet. Et donc c'est là où je t'expliquais qu'en fait, à Roubaix, moi je suis allée voir ces fameux tests, notamment la résistance lumière qui, pour beaucoup de marques de textile, donc là on parle d'habitement, on ne parle pas de textile comme toi technique. La résistance lumière, c'était le premier frein. Et en fait, là, on a démontré que, tu vois, dans les boîtes à lumière, pour voir en fonction d'une lumière du jour, une lumière de magasin, etc., avec deux outils qui sont le Xenotest et le Suntest, donc des expositions prolongées à la lumière, etc., qu'en fait, on avait des candidats. donc dans les plantes qui étaient de bonne résistance, donc c'est noté, je ne sais plus, de 1 à 8 ou de 1 à 5, j'ai un trou de mémoire, mais en gros, il y a des candidats qui sont bien notés. Et en fait, c'est là aussi où je veux en venir, c'est que je pense qu'il n'y a pas une réponse de dire la couleur végétale, ça ne tient pas. En fait, il y a une réponse par rapport aux plantes et par rapport au projet qui est... qui est fait par exemple de la lingerie, c'est plutôt sous un autre vêtement, donc ça n'a pas besoin d'avoir une résistance lumière de dingue. Par contre, comme tu dis, un vêtement qui est technique, qui doit absolument répondre à une norme ou une couleur particulière ou quelque chose, là, j'avoue, je suis d'accord avec toi, il y a un cahier des charges à respecter. Et si, soit le cahier des charges, comme tu dis, la norme peut être allégée parce qu'on se rend compte que finalement, résister trois ans, ce n'est peut-être pas le critère premier. on peut alléger ces normes-là. Mais j'entends bien que dans du textile technique, bien sûr, il y a des choses à cocher, des cases à cocher. Je voulais te demander, Louise...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Même dans les textiles techniques, je suis d'accord avec toi que les cahiers des charges, ils sont... Les cahiers des charges sont trop... Comment dire ?

  • Pauline

    Exigeants.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exigeants, voilà.

  • Pauline

    Oui, et pas forcément adaptés.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et je pense que... Si on veut vraiment améliorer la filière textile, il faut revoir la filière textile globalement. Donc oui, regarder les cahiers des charges, regarder est-ce que j'ai vraiment besoin d'acheter ce t-shirt ou est-ce qu'il va finir dans mon armoire avec mes 20 autres t-shirts. C'est un problème. de consommation à l'échelle où on en parle. Parce que pour revenir aux produits recyclés, c'est très bien, mais réduisons la consommation avant d'essayer de recycler.

  • Pauline

    et le problème de la surconsommation c'est par exemple sur les textiles d'habillement on en parle plusieurs on a eu beaucoup d'invités qui nous en ont parlé sur le podcast c'est vraiment le problème du coût c'est à dire que maintenant que ce soit le vêtement ou la couleur apposée sur le vêtement, le coût est dérisoire donc les gens n'ont plus du tout de frein parce que ça coûte 2 euros qu'est-ce qu'on va se priver d'acheter un t-shirt et ça entre dans la tête des consommateurs qu'en fait, la couleur, ça ne vaut rien du tout. Donc, entre un T-shirt blanc et un T-shirt rouge, en fait, c'est le même prix. Donc, on perd cette notion de bah oui, la couleur, avant, c'était travaillé par des teinturiers, c'était issu des plantes, avec des plantes qu'on appelait des plantes industrielles qu'on cultivait exprès pour faire de la couleur. Et en fait, tout ça, ça se perd. Et finalement, ça date de... de très peu de temps les colorants de synthèse c'est 150 ans et en fait en 150 ans on a fait complètement un black out plus personne se souvient de la base et d'où ça venait et que ça avait un coût et une reconnaissance dans ce métier là aujourd'hui tu demandes à quelqu'un ce qu'est un teinturier ou un ennoblisseur non mais c'est franchement Louise c'est vrai ouais tu vois teinturier moi on me répond c'est pour les cheveux un teinturier et un ennoblisseur donc bah ouais Non mais toi t'es au courant ! T'es au courant !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai une citation d'un de mes collègues qui dit que pour créer une cuillère à soupe de violet, on devait utiliser 250 000 escargots. Et que c'est pour ça que le violet était devenu la couleur de la monarchie et du clergé parce que c'est... T'imagines 250 000 escargots, il faut pouvoir les trouver pour créer une cuillère à café de teinture violette. quand tu penses oui un t-shirt violet ou un t-shirt blanc ils sont vendus au même prix aujourd'hui c'est ça le violet c'était pas abordable pour tout le monde bah voilà pareil tu sais la cape de je crois que c'est Néron en

  • Pauline

    rouge la magnifique cape bah en fait déjà elle était tellement c'était vraiment un long un grand tissu etc et pareil c'était du rouge c'était pas accessible pour tout le monde etc il y avait vraiment cette euh cette connaissance et cette reconnaissance de bah oui la couleur ça coûte plus cher c'est pas accessible pour tout le monde c'est des ressources qu'il faut préserver il y a même c'est comme pour tout il y a même des ressources aujourd'hui végétales qui sont presque déjà épuisées parce qu'on les a on les a comment dire surexploitées pour une couleur etc c'est comme tout il faut des nuances il faut il faut se rappeler la base. Et moi, je trouve que, voilà, un des défis, comme tu dis, c'est réduire la consommation de textile. Mais en même temps, si tu es tenté par 15 t-shirts à 2 euros, tu préfères t'acheter 15 t-shirts à 2 euros plutôt que de te payer un bouquin pour apprendre qu'en fait, voilà comment c'était teinté avant. Enfin, tu vois, il y a aussi ce paradoxe. Bon. Et alors, ma question d'après, c'est, donc toi, dans ton nouveau job, tu dois chasser, on va dire, les coûts perdus, quoi, faire des économies, regarder ce qui peut être plus vertueux, etc. Toi, tes gros défis de demain, c'est quoi ? Là où tu vas mettre le paquet par rapport à ton activité, c'est quoi où tu trouves que… Ma question est hyper longue. Où est-ce que tu trouves qu'il y a le plus de coupes à faire, entre guillemets ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est pas l'un ou l'autre parce que si tu penses réduire les ressources, réduire notre dépendance aux ressources naturelles, c'est bien, c'est vertueux, mais ça pousse aux réductions de coûts aussi. Donc il n'y a pas à choisir entre faire ce qui est bien et faire ce qui va coûter moins. Parce que depuis l'invasion en Ukraine et les événements qui ont suivi, les coûts d'énergie sont à un stade maintenant qu'il faut qu'on fasse des économies d'énergie.

  • Pauline

    C'est plus négociable, c'est il faut.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, moi, mes gros projets, ils sont autour de ça, de ces réductions d'énergie, ces réductions de dépendance aux ressources naturelles. Donc, trouver de meilleures alternatives de tissus que le polyester, trouver des process techniques qui utilisent des meilleurs... technologie, parce que les machines textiles ont évolué très lentement comparé à d'autres. Quand tu penses comment est-ce qu'on fabrique une voiture aujourd'hui, comparé à comment on fabrique un t-shirt, le t-shirt il n'a pas beaucoup changé. Sur le laps de temps, les voitures ne sont plus assemblées à la main. Un t-shirt... Donc, il y a des défis technologiques dans l'industrie textile qui sont… Enfin, c'est fascinant parce que tout est à créer.

  • Pauline

    On m'a parlé de techniques de teinture qui réduisaient le temps, l'énergie, la chaleur, etc. Il y a eu notamment…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a Daiku qui font de la teinture sans eau.

  • Pauline

    Oui, j'ai même entendu des…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    qu'on explore. Il y a une entreprise suédoise aussi qui fait de la... Ça ressemble un peu au concept de Daiku, mais je me rappelle plus, sinon.

  • Pauline

    C'est pas l'entreprise qui teint avec du CO2 ? en fait moi dans les pistes j'avais vu comme tu dis la teinture à sec entre guillemets on va dire la teinture au CO2 mais j'arrive pas à trouver d'interlocuteur et des sources et j'ai aussi vu la teinture via des

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    bactéries plutôt que des plantes de bactéries des teintures à base d'algues aussi et les et Ce qui est intéressant avec les teintures à base de bactéries, c'est que c'est colorifique la teinture à base de bactéries. En fait, les incubateurs sont chez le teinturier, donc tu ne transportes plus des gros volumes de teintures à base d'eau ou des teintures en poudre. C'est les... inoculums je sais pas si ça te... donc tu transportes des choses vraiment plus légères et qui prennent beaucoup moins de place donc ça réduit l'empreinte carbone aussi de ta teinture d'accord ok

  • Pauline

    donc CO2 t'en as entendu parler de la teinture au CO2 je crois que c'est un acteur chinois il me semble j'ai entendu parler mais j'ai plus le nom non ça te parle pas j'ai entendu parler de teinture au CO2 mais avant dernière question pour toi Louise quel est l'événement à ne pas louper sur la teinture et l'ennoblissement on va dire

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc c'est pas spécifique à la teinture mais à Milan qui est la grosse réunion pour tout ce qui est production textile. Mais ça va de la production de la filature jusqu'à l'ennoblissement et les tests. Donc c'est vraiment le gros événement pour l'industrie textile. C'est tous les 4 ans Hitman, c'est soit à Barcelone ou à Milan, donc cette année c'est à Milan. Et le deuxième événement c'est Tech Textile en Allemagne. Tech Textile en général c'est au mois de mai, c'est tous les 2 ans. Oui, il y a une version, il y a Tech Textile North America, il y a Tech Textile China, mais la version européenne c'est tous les deux ans en Allemagne. Et donc là ce sera l'année prochaine, aux alentours du mois de mai en général, Tech Textile. C'est les deux grosses expositions où on va et on y va vraiment pour... cultiver les idées, vraiment rechercher ok, qu'est-ce qu'il y a sur le marché dont on n'a pas entendu parler donc ça va des... ça peut aller de la teinture naturelle aux nouvelles machines qui vont rendre les process plus...

  • Pauline

    eco-friendly et c'est vraiment l'événement où on y va avec l'esprit ouvert ouais c'est vraiment là où vous allez être inspiré pour la suite et les innovations etc d'accord ok top est-ce que est-ce que tu as quelqu'un une entreprise comme la tienne ou quelqu'un dont tu penses que le témoignage serait intéressant que tu me recommandes d'aller d'aller interviewer alors c'est pas

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pas tant sur la teinture naturelle, mais c'est plus sur valorisation des déchets textiles et des choses comme ça. Il y a une entreprise qui s'appelle La Huitième Foix et qui crée des vêtements à taille ajustable. C'est basé sur le concept qu'en moyenne, une femme va porter un vêtement sept fois avant de ben soit la taille ne va plus vraiment ou est donc là c'est des vêtements ou la ils ont été construits pour que tu puisses changer la taille de deux tailles, en fait, avec le même vêtement. Donc, si tu prends un peu de poids après une grossesse, par exemple, ou tu as du mal à perdre ou des choses comme ça, tu peux continuer à porter le même vêtement. Et donc, ça s'appelle la huitième fois. Et c'est une fille qui est allée au lycée avec nous.

  • Pauline

    Ah, super ! Bah, écoute, top ! Je vais creuser ça, je vais essayer de l'avoir. Super, écoute Louise, est-ce que tu as un mot de la fin ou quelque chose que tu veux rajouter ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, il y a juste une chose dont on n'a pas parlé, c'est tout ce qui est teinture et impression digitale. Ce n'est pas des process tellement nouveaux, surtout l'impression. La teinture, ce n'est pas encore développé à échelle commerciale, mais l'impression digitale, c'est une des pistes pour utiliser moins de teinture à la base.

  • Pauline

    Mais alors, excuse-moi, mais je ne comprends pas le principe du coup.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, le principe de l'impression digitale, c'est une impression comme ton imprimante. papier à la maison, c'est de l'impression inkjet. Et donc tu imprimes sur du tissu de la même façon que tu vas imprimer sur un morceau de papier. Et l'avantage c'est que ça crée beaucoup moins de déchets et ça utilise beaucoup moins de ressources que l'impression traditionnelle.

  • Pauline

    d'accord parce que je connaissais l'impression textile avec la couleur végétale qu'on appelle la sérigraphie mais où ils mettent des encres végétales dessus mais j'avais jamais entendu parler donc impression digitale ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc en mode t'imprimes chez toi tes vêtements c'est pas le but d'imprimer chez soi c'est le concept à l'échelle industrielle mais tu peux créer des lots beaucoup plus petits donc pour réduire les déchets Parce que le problème de l'impression traditionnelle, c'est des machines qui font 20 mètres de long, et puis il faut dispenser la couleur pour mettre dans les... dans les cadres et donc il faut créer des minimums il y a des quantités minimums alors qu'avec l'impression digitale si tu veux imprimer un mètre de tissu tu peux imprimer un mètre de tissu et après changer le le design et puis imprimer un autre mètre etc d'accord ok bon bah écoute je vais creuser tout c'est un bon moyen de réduire la surproduction bon

  • Pauline

    D'accord, ok. Bon, bah super. Bah écoute Louise, c'était génial. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous. Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction à Louise Bécart et son parcours

    00:45

  • Présentation de Pincroft et son histoire

    03:56

  • Fibres naturelles et innovations chez Pincroft

    07:22

  • Défis du recyclage et des normes environnementales

    14:51

  • Essais de teinture végétale et perspectives d'avenir

    25:25

Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Louise Bécart, une analyste commerciale passionnée de Pincroft, une entreprise emblématique dans le domaine des textiles techniques. Louise nous emmène dans un voyage fascinant à travers son parcours, de ses études à Lille jusqu'à sa carrière florissante à Manchester, où elle a rejoint Pincroft il y a sept ans.


Pincroft, fondée en 1890, a su se forger une réputation solide en produisant des tissus pour uniformes et vêtements de travail, y compris des camouflages utilisés par les armées du monde entier. Dans cet épisode, nous explorons l’histoire de cette entreprise innovante et son engagement envers des pratiques durables. Louise partage avec nous les défis rencontrés dans l'utilisation de fibres naturelles et les projets d'innovation qui visent à améliorer l'économie d'énergie et la durabilité dans l'industrie textile.


Avec une attention particulière portée sur la teinture végétale, Louise évoque les essais de teinture naturelle réalisés par Pincroft, mettant en avant les colorants végétaux comme l'indigo et la garance. Elle aborde également les obstacles à l'adoption de colorants biosourcés dans des applications industrielles, tout en soulignant l'importance des normes environnementales et du recyclage des textiles.


« La teinture végétale n'est pas seulement une tendance, c'est un retour aux sources qui nous permet de redécouvrir les richesses de notre environnement », déclare Louise. Cet épisode est une véritable ode à la couleur végétale et aux plantes tinctoriales, où nous découvrons comment l'industrie textile s'efforce d'intégrer des pratiques plus durables tout en répondant aux exigences de qualité et de performance.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui met en lumière les efforts de l'industrie pour une agriculture tinctoriale responsable et une coloration capillaire végétale respectueuse de l'environnement. Que vous soyez passionné par les pigments végétaux, les tanins ou simplement curieux d'en savoir plus sur le monde fascinant des couleurs de plantes, cet épisode d'ArtEcoVert est fait pour vous.


Pour approfondir vos connaissances, nous vous invitons à consulter les liens utiles mentionnés dans notre description. Préparez-vous à être inspiré par les idées novatrices de Louise et à découvrir comment la teinture végétale peut transformer notre approche des textiles.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert,

  • Pauline

    le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications.

  • Pauline

    Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute !

  • Pauline

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Louise Bécart de l'entreprise Pincroft. Bonjour Louise. Alors Louise, est-ce que tu peux te présenter, nous raconter un petit peu ton parcours et ton arrivée dans ton entreprise, tout ce qui a fait que tu es arrivée chez Pincroft ?

  • Louise Bécart

    Alors moi j'ai commencé mes études en France à HEI à Lille et puis au détour d'un stage chez Airbus, j'ai découvert les textiles techniques et c'est à ce moment-là que je me suis dit, oh le domaine Team Text, technologie, innovation et management textile de chez HEI, ça a l'air plutôt pas mal parce que les textiles techniques. Une fois que tu découvres toutes les applications possibles et inimaginables du textile, ça m'a paru quand même assez intéressant. C'est pour ça que j'ai commencé le domaine TeamText à HEI. Et dans ma dernière année d'HEI, j'ai fait un échange Erasmus avec l'Université de Manchester. Et une fois arrivée à Manchester, j'ai rencontré quelqu'un et donc comme j'étais dans ma dernière année, j'ai pris mon diplôme d'HEI et puis je suis restée à Manchester. Donc ça c'était il y a 10 ans où je suis arrivée à Manchester pour un an d'Erasmus et puis j'y suis toujours. Et donc mon diplôme en poche, j'ai fait des petits boulots. à droite, à gauche, et j'ai commencé chez Pincroft il y a 7 ans, dans le département qualité, pour réduire les déchets qu'on créait en production. Et puis, au fil des années, j'ai gravi les échelons chez Pincroft, et maintenant je suis business analyst.

  • Pauline

    D'accord, et tu peux expliquer ce que c'est ?

  • Louise Bécart

    Donc, Business Analyst, en gros, c'est analyser toutes les données de production, les données de vente pour trouver les meilleures stratégies pour l'entreprise.

  • Pauline

    D'accord, ok, c'est très clair.

  • Louise Bécart

    Un des domaines qui m'intéresse vraiment au sein de l'entreprise, c'est que j'ai fait beaucoup de travail sur les projets d'économie d'énergie. Donc j'ai participé à l'accréditation de l'entreprise pour ISO 50001, qui est la norme pour mesurer la consommation d'énergie. Et donc c'est vraiment ce qui m'intéresse, mais tout ce que j'ai appris en fait sur la façon de collecter les données et d'analyser les données d'énergie, maintenant j'applique sur tout ce qui est business en général.

  • Pauline

    D'accord. Est-ce que tu peux nous présenter maintenant Pincroft, son cœur d'activité, quand est-ce que ça a été créé, le nombre de personnes que ça emploie, la mission, etc. Pour qu'on voit un petit peu la taille de l'entreprise dans laquelle tu travailles.

  • Louise Bécart

    Oui. Alors, Pincroft a été créé en 1890. Donc, c'était l'âge d'or de l'industrie textile à Manchester. Manchester, c'est le nord de l'Angleterre, donc c'est assez, en termes de climat, c'est assez similaire au nord de la France. Donc, si tu imagines à la fin du 19e siècle comment c'était à Lille, Manchester, c'était assez similaire. Donc, Pincroft a été créé à ce moment-là, donc maintenant, 133 ans plus tard. Ils emploient 220 personnes et on a des joint ventures. avec une usine au Portugal depuis le Brexit et une usine au Pakistan.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    L'usine au Pakistan qui fournit surtout le marché asiatique, l'usine au Portugal pour le marché européen et l'usine en Angleterre qui fournit partout dans le monde. Notre domaine d'activité c'est principalement des tissus pour uniformes, vêtements de travail, équipements de protection individuelle. Un des gros marchés sur lesquels on travaille c'est les uniformes militaires parce qu'on fait toutes les étapes de l'ennoblissement, donc de la préparation, de la teinture, de la finition, des après. Mais on fait aussi de l'impression et donc on imprime des camouflages pour différentes armées dans le monde. Donc ça va de l'Australie à Dubaï en passant par le Royaume-Uni. Donc voilà.

  • Pauline

    Top ! Est-ce que tu peux nous donner, en termes d'entreprises similaires, il y en a beaucoup dans le monde qui font ça sur les vêtements un peu techniques type uniforme où vous êtes seule ?

  • Louise Bécart

    Nos principaux concurrents sont Klopman en Italie qui fait partie du groupe français TDV.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Et ensuite il y a une autre entreprise en Europe qui s'appelle Tenkate, où ils font surtout des vêtements à retard de flamme, donc tout ce qui est retard de flamme avec un après ou inhérent. Donc inhérent c'est quand la propriété est dans la fibre, donc c'est des fibres aramides, des choses comme ça.

  • Pauline

    D'accord, ok. Donc, quel type de fibres vous travaillez chez Pincroft ? Et est-ce que, pour faire le lien avec notre sujet, est-ce que tu travailles aussi des fibres naturelles ?

  • Louise Bécart

    Alors le vêtement de travail, si tu imagines le bleu de travail, c'est du vêtement 100% coton, fibre naturelle. Après au fil des années, pour plus de confort, on a commencé à mélanger le coton avec du polyester. Maintenant c'est du polyester et du coton et du stretch, donc des fibres comme le lycra. Et sur les uniformes pour l'impression, c'est beaucoup de nylon, donc polyamide. Après, tout ce qui est fibres cellulosiques, on utilise des choses comme Tencel.

  • Pauline

    Tu as essayé le Cicel ?

  • Louise Bécart

    Cicel, c'est...

  • Pauline

    à Basdag j'essaye de me rappeler le nom de l'entreprise c'est une entreprise allemande qui fait ça ouais j'ai plus le nom en tête je le mettrais peut-être dans les commentaires ouais

  • Louise Bécart

    on a fait des essais avec cette fibre alors je saurais pas te dire si on a commercialisé le produit mais je sais qu'on a fait des essais en recherche et développement d'accord ok

  • Pauline

    Donc tu dis fibres cellulosiques, le tencel, est-ce que tu as testé d'autres fibres ?

  • Louise Bécart

    Oui, alors on a testé des fibres à base de noix de coco, comment ça s'appelait ? Cocona. ça s'appelait. D'accord. Donc ça, c'est censé aider avec la régulation de la température du corps. Donc la fibre, elle s'appelle en anglais, c'est 37.5, donc 37,5, qui est la température du corps. Et donc c'est censé aider le corps à rester à cette température. Donc, tu imagines des vêtements de travail, quand tu fais un effort intense, avoir quelque chose qui régule la température corporelle, c'est recherché. Donc ça, ça s'appelait Cocona, c'est une fibre à base de noix de coco.

  • Pauline

    On a la fibre autour là ?

  • Louise Bécart

    Oui.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    On voit beaucoup apparaître des fibres qui utilisent des déchets alimentaires. Ce que l'industrie alimentaire considère comme un déchet, il y a beaucoup de développement pour créer des fibres de vêtements. D'accord.

  • Pauline

    Moi, j'avais entendu parler du... Tu sais, les restes d'ananas ou ces trucs-là pour faire du cuir végétal. Mais en autres déchets pour faire du textile, je ne vois pas trop.

  • Louise Bécart

    J'avais entendu parler de déchets de peau de banane, de fibres à base de peau de banane.

  • Pauline

    D'accord, donc là, l'idée, c'est de valoriser les déchets alimentaires pour en faire des fibres qui peuvent être utilisées dans le textile. Comme nous, par exemple, sur la couleur végétale, on utilise des déchets alimentaires aussi pour proposer de la couleur. Donc, par exemple, les pots d'oignons, les déchets, tu sais, tout ce qui ne peut pas être exploité en agriculture, genre quand tu cultives des artichauts. Il n'y a que la fleur de l'artichaut qu'on mange finalement. Et en fait, c'est comment, avec les restes, les coproduits, on fait de la couleur. Et donc, en fait, vous aussi, sur le textile, vous essayez d'innover là-dedans. Ok, d'accord. Est-ce que, comme tu es proche du bassin du lin, vu que tu n'es pas très loin de la Normandie et les Hauts-de-France, est-ce que le lin, c'est une matière que vous travaillez ?

  • Louise Bécart

    On a fait des essais pour certains clients qui voulaient faire des essais à base de lin. On a aussi essayé de mélanger sur nos produits existants avec du lin, mais c'est encore en phase de développement parce qu'on essaye de faire un produit qui est à retard de flamme. Donc on met un après retard de flamme sur des produits à base de lin. Donc ça c'est encore en phase de développement parce que la chimie marche différemment.

  • Pauline

    et j'avais reçu quelqu'un sur le podcast donc Virgo Cop c'est une coopérative on va dire qui remet en route la filière chanvre en France et elle expliquait que la fibre du chanvre était beaucoup plus épaisse et beaucoup plus résistante et était plus destinée à des comme tu travailles des vêtements de travail est-ce que le chanvre c'est quelque chose sur lequel vous vous questionnez ou vous avez fait des essais ?

  • Louise Bécart

    si au lin on a aussi fait des essais en mélangeant du chanvre dans nos produits existants comme le coton le chanvre tout seul c'est un peu trop comment dire, c'est un peu trop rêche, tu sais. Donc, quand on parle de confort, tout ça, le chanvre tout seul, c'est pas assez... Ou alors, il faudrait qu'on utilise tellement de produits synthétiques pour le rendre plus doux qu'il n'y a plus d'intérêt à utiliser le chanvre. Tu vas compenser avec de la chimie, mais le mélanger avec d'autres... produits existants, le mélanger avec du Lyocell par exemple, ou avec des fibres un peu plus sensibles, tu sais, au contact à la peau, des choses comme ça.

  • Pauline

    D'accord, ok.

  • Louise Bécart

    Il y a un mouvement en Angleterre qui utilise des sites, des anciens sites industriels qui peuvent pas, tu peux pas faire pousser de... de produits pour la consommation. Maintenant, ils font pousser du lin. Comme en France, la filière du lin revient en Angleterre. Pour ça, ils utilisent des sites industriels qui ne peuvent pas être utilisés pour autre chose. et ils font aussi pousser de la guède. C'est une fleur qui ressemble un peu à la fleur de moutarde. Et donc, de guède, tu peux faire des colorants naturels.

  • Pauline

    Ouais, c'est l'autre nom du pastel des teinturiers. Donc, ça donne du bleu, la guède. Pastel des teinturiers, c'est une des trois plantes qui donne le bleu. Et nous, ils s'en servent aussi pour notamment les projets sur les jeans, mi-chamvre, mi-coton, teint avec du bleu. Ok, d'accord.

  • Louise Bécart

    C'est le même genre de projet, mais la version anglaise. Donc, oui, ils utilisent du lin et de la guêne pour faire du denim local.

  • Pauline

    Ah génial, c'est cool, ça veut dire que ça bouge partout, ça fait plaisir. Donc on a fait un peu le tour des fibres, j'avais une question dans le même axe, c'est une question que je me pose et sur laquelle je n'ai pas trop de réponses, donc je prends les avis, c'est qu'est-ce que vous chez Pincroft et toi personnellement, vous pensez du recyclage des fibres textiles ?

  • Louise Bécart

    Le recyclage définitivement, le recyclage autant qu'on peut autant le faire. Après la meilleure option c'est quand même de ne pas utiliser trop. Le recyclage ok s'il faut prouver une fin de vie aux vêtements mais si on commence par créer moins de vêtements c'est quand même mieux que d'essayer de recycler. Après nous dans les produits recyclés on utilise du polyester reprive. Donc c'est R-E-P-R-E-V-E. Et reprise ça utilise des bouteilles en plastique recyclées.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Donc on a mesuré pour un mètre de notre produit équivalent, en utilisant Reprive, ça recycle 11,3 bouteilles de plastique.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Donc on a plusieurs produits comme ça où on a remplacé le polyester par du polyester recyclé.

  • Pauline

    et moi ce qu'on m'expliquait c'est que ce qui fait la qualité d'un tissu notamment c'est la longueur et la résistance des fibres et que le fait de recycler en gros on coupe les fibres pour refaire un tissu et que dans ce sens là, dans la logique ça ça et ça toi tu partages aussi

  • Louise Bécart

    Les chaînes de polyester du plastique recyclé sont plus courtes que les chaînes de polyester normal. C'est pour ça que ça casse plus facilement. Et il y a une théorie, on n'a pas réussi à le prouver concrètement, que le polyester recyclé crée plus de microplastique que le polyester vierge.

  • Pauline

    D'accord, parce que comme les fibres sont plus petites, il y a plus de risque que ça se répande au lavage, c'est ça ? D'accord. Alors justement, super transition parce que j'allais te poser cette question. Nous, en France, les lois se durcissent, notamment je te disais à compter du 1er janvier 2027, où on va avoir un taux de réincorporation de matières recyclées, biosourcées, etc., qui va augmenter. Un taux de réemploi et de recyclage pareil qui va passer à 60. Et aussi des réglementations sur les nouvelles machines à laver. qui vont devoir être complètement hermétiques à l'émission des microplastiques dans l'eau. Alors, je n'ai plus la date pour les machines à laver, mais c'est demain, c'est 2025 ou 2027, je ne sais plus. Et en fait, je voulais savoir, donc ça c'est en France que ça se passe, c'est notamment avec la loi AJEC, mais aussi avec, je pense, la revue, peut-être aussi la revue du règlement REACH. Qu'est-ce que vous, vous avez comme contrainte légale en Angleterre avec tout ce qui s'est passé, Brexit ? Qu'est-ce que ça impacte chez vous ?

  • Louise Bécart

    Donc nous avant Brexit, parce que le Royaume-Uni était dans l'Union Européenne, en termes de normes et de réglementations, on devait suivre Riche. Avec le Brexit, beaucoup des lois et des réglementations européennes ont été copiées dans la loi britannique. Et donc en termes de réglementations riche, on suit toujours les mêmes normes. Mais ça ne s'appelle plus riche, c'est la version anglaise. Pour ce qui est de futures réglementations... pas au courant de choses qui vont arriver dans l'immédiat. On sait que la loi française est en train de changer, la loi italienne suit le même mouvement que la loi française. Et nous, en tant que fournisseurs dans l'Union européenne, de toute façon, on va devoir adopter ces changements. Donc si on les adopte sur notre usine au Portugal, on va aussi les adopter sur l'usine anglaise.

  • Pauline

    D'accord. Et alors du coup, si la loi française, l'Italie bouge, sûrement l'Europe, vers un taux de recyclage, de réemploi, d'utilisation de matières biosourcées, etc., alors qu'on a quand même des doutes sur le recyclage du polyester, c'est un peu compliqué d'envisager, tu vois ce que je veux dire ? C'est un peu particulier. Est-ce que vous, vous travaillez sur des pistes ?

  • Louise Bécart

    Ça c'est vraiment basé sur la consommation. Consommons ! ce dont on a besoin, essayons de réduire l'overconsommation plutôt que d'essayer de recycler. Recycler, c'est très bien. Une fois qu'on a utilisé quelque chose, recycler, c'est parfait. Mais il faut quand même essayer de réduire la consommation à la source. Et je pense que le message, ça devrait plus être ça. que de se concentrer sur le recyclage. Le recyclage, c'est une fois qu'on n'a plus le choix, on l'a utilisé. Maintenant, il faut bien en faire quelque chose, plutôt que de l'envoyer dans des décharges.

  • Pauline

    Et le problème...

  • Louise Bécart

    la consommation à la source. Ça, c'est une opinion personnelle.

  • Pauline

    D'accord. Et Louise, qui dit recyclage, dit mise en place de filières, mise en place de tri, etc. Et alors, voilà, tu as les exemples en France, tu y vivais. Tu vois bien qu'aujourd'hui, déjà, on a du mal à recycler et à bien trier correctement nos déchets. Et d'ailleurs, la loi vient de changer pour essayer de simplifier parce que du coup, ce n'était pas suivi. Donc, je me dis si déjà sur des aliments qu'on mange tous les jours, donc des gestes qu'on doit faire au moins trois fois par jour à chaque repas de bien trier ses emballages dans les bonnes poubelles, comment on envisage un tri des matières textiles ? Ça veut dire qu'il va falloir déjà que le client, il sache ce qu'il porte pour le mettre au bon endroit ou ça veut dire que les bennes qui récupèrent les vêtements vont devoir trier et comme on a beaucoup de… de textiles qui ne sont pas monomatériaux, pareil, ça va être un... Ça va juste être un délire absolu de se dire Attends, lui, il a 3% d'élastane, l'autre, il a ça. Moi, ça me semble... Je ne sais pas, mais comme ça, ça me semble un peu compliqué.

  • Louise Bécart

    Nous, c'est ce qu'on a... C'est aussi l'expérience qu'on en a parce qu'on a aussi exploré des façons de recycler les coproduits de nos productions. et ça marche très bien pour les produits 100% coton, 100% nylon, mais dès que tu as des mélanges, ça devient compliqué, les polyestères, les polycotons, 65% de coton, 35% de polyestère, ça devient plus difficile à recycler.

  • Pauline

    Oui, parce que moi, ça me fait le parallèle avec l'alimentaire et que je vois bien que dès qu'il y a plusieurs composants dans un produit, dans un emballage, c'est compliqué. Et donc, ça me fait penser à ça. Par contre, tu vois, je n'ai plus le nom de l'entreprise, mais je sais qu'ils utilisent notamment des enzymes pour séparer. Je crois que c'était pour les collants. Il y a deux fibres différentes synthétiques qui sont liées, il me semble. Et en fait, avec des enzymes, ils arrivaient à séparer les deux fibres. donc je me dis bon si il y a déjà des trucs comme ça dans les tuyaux il y a peut-être moyen de réussir dans une étape de recyclage à séparer les matières mais en tout cas oui de premier abord ça semble un peu lourd et compliqué j'en arrive aux questions des labels je voulais savoir est-ce que vous avez vous de la demande sur des labels pour le coton vu que vous travaillez le coton est-ce que vous avez des demandes de labels particuliers et est-ce que vous travaillez chez Pincroft

  • Louise Bécart

    Oui, alors déjà on a les normes ISO, la norme 9001, la norme 14001 pour l'environnement, la norme 50001 pour la consommation d'énergie. Ensuite, les labels textiles, donc Ecotex, Ecotex Standard 100. En termes de coton, on a du BCI coton. BCI c'est Better Cotton Initiative, c'est un label qui certifie la qualité du coton, et qui est un coton qui essaie d'utiliser moins de ressources naturelles, n'est pas connecté à l'esclavage, des choses comme ça. Donc, c'est BCI. Ensuite, on fait partie du ZDHC. Donc, c'est Zero Discharge of Harmful Chemicals. Donc, en gros, les produits chimiques qu'on utilise sur le site sont... enregistrés sur un portail pour s'assurer que ce ne sont pas des produits chimiques dangereux. Un des projets pour cette année, c'est s'enregistrer sur le HIG Index, qui mesure l'empreinte environnementale de l'usine.

  • Pauline

    D'accord, donc globalement c'est à peu près les mêmes labels dont on m'avait parlé et les exigences, sachant qu'on avait fait un épisode sur le coton bio en indiquant qu'en fait c'était seulement la culture du coton qui était bio, parce qu'après le coton partait dans les cycles classiques et donc il recevait aussi des produits chimiques et des préparations, donc c'était juste la nuance que je voulais apporter. En préparant l'épisode, on avait parlé que vous, vous aviez tenté un essai sur la teinture végétale. Est-ce que tu pourrais nous faire un petit retour de par quoi vous avez commencé et comment ça s'est terminé et pourquoi ?

  • Louise Bécart

    Alors, nous, on a fait des essais avec les produits Earth Colors de chez Archroma. Donc, on a choisi ça parce que c'est des produits qui sont à échelle commerciale. et donc en terme de volume ça convenait avec nous ce qu'on recherche le seul frein c'était très bien pour tout ce qui était uniforme pour des domaines comme la restauration, des uniformes qui subissent pas autant de stress que d'autres types d'uniformes comme les vêtements qu'on produit pour le médical par exemple. Donc quand tu dois faire sans lavage à 60 degrés, les solidités des teintures naturelles sont très importantes. ne suivent pas forcément donc ça marche pour des choses qui sont lavées en machine à la maison mais dès qu'on parle de blanchisserie industrielle ça ne tient pas

  • Pauline

    D'accord, donc c'est pour ça que vous vous avez arrêté les essais, que vous n'êtes pas allé jusqu'à la solidité lumière ou tout ça, les frottements ? D'accord, ok. Et selon toi, avec ton recul, pour la partie, j'entends, vêtements de travail qui doivent passer par une blanchisserie industrielle, à part ça, qu'est-ce qui pourrait faire qu'on ait un retour à la couleur végétale dans le textile plus largement ? Est-ce que tu crois que c'est uniquement la loi qui va contraindre les entreprises à y aller ? Ou est-ce que tu penses qu'il y a… des petits leviers qui peuvent assurer ce retour à ça non parce que

  • Louise Bécart

    Pour tout ce qui est application vêtements de tous les jours, il n'y a pas de raison que toi ou moi on ne puisse pas acheter des vêtements teintés à partir de couleurs naturelles, parce qu'on n'a pas besoin de ces cycles de lavage intense, on n'a pas besoin d'un vêtement qui va durer indéfiniment. et qui doit avoir le même aspect tout au long de son cycle de vie. Après, je ne dis pas qu'on a complètement archivé la couleur naturelle. On regarde encore des produits comme Colorifix ou des produits comme Octarine. On fait des essais et on regarde. On offre aussi à nos clients qui demandent des solutions un peu plus naturelles. On leur dit que c'est la palette qu'on peut vous offrir. Parce que ça c'était aussi un frein avec Earthcolors parce que la palette était assez limitée. La palette de couleurs.

  • Pauline

    Ça, c'est aussi un peu un mythe. C'est qu'en fait, il y a quand même un sacré grand nuancier de couleurs naturelles. Après, elles sont toutes, comme tu dis, plus ou moins résistantes en fonction des utilisations. Mais c'est vrai que toi, tu as double contrainte, c'est-à-dire que tu dois avoir un vêtement, ne serait-ce qu'il passe en lavage à 60 degrés. Tu vois, déjà ça, ça me... je me dis, voilà, 60 degrés, ce n'est pas ce qu'on préconise pour la teinture végétale, c'est plutôt 30 degrés. Et quand tu parles de sans lavage, je comprends bien qu'au bout d'un moment, la couleur végétale, bien sûr, elle passe. Donc, tu vois, j'entends en termes de couleur.

  • Louise Bécart

    Peut-être que les normes vont changer parce que c'est vrai que maintenant, les normes sont sans lavage à 60 degrés. Si on commence à dire, écoute, il faut qu'on utilise des produits plus éco-friendly, mais qui vont durer moins longtemps. les normes vont sûrement évoluer.

  • Pauline

    Oui. Toi, ce que tu penses, c'est que au lieu d'avoir un test qualité à 100 lavages à 60 degrés, ça pourrait peut-être être, j'en sais rien, soit 100 lavages à 30 degrés ou soit... Oui, je comprends. Donc, pas un assouplissement, mais quand même...

  • Louise Bécart

    Au défi technique qu'on a en ce moment.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Un exemple flagrant dans le reste de...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de l'ennoblissement, c'est qu'on utilise aussi des produits à base de plantes pour l'imperméabilisant, par exemple pour créer l'effet lotus. Donc ça c'est très bien si tu veux un vêtement qui résiste à l'eau, mais ça ne remplace pas la chimie des fluorés pour résister aux produits chimiques, aux produits à base d'huile. sur une veste pour aller faire de la marche ou de la randonnée, tu as juste besoin d'une veste imperméabilisante. Tu n'as pas besoin de la résistance aux tâches, la résistance aux huiles et aux produits chimiques.

  • Pauline

    Oui, ce que tu veux dire, c'est qu'on est peut-être aussi trop exigeant avec nos vêtements par rapport à l'utilisation réelle qu'on en fait. Ouais, il y a ça aussi, ouais. Il y a les normes en entreprise et il y a nous.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Les normes, les horaires sont en train d'évoluer et un jour, on ne les retrouvera plus sur nos vestes de randonnée. Parce qu'il y a déjà beaucoup d'entreprises qui ne les utilisent plus et ils vont être de plus en plus difficiles à utiliser.

  • Pauline

    D'accord. Parce que les fluorés, c'est ce qui est le plus toxique, c'est ceux-là qui sont les plus...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Le problème des fluorés, c'est qu'ils sont bioaccumulatifs. Donc ça veut dire qu'ils restent dans l'environnement. Oui,

  • Pauline

    c'est ça, d'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ils ne sont pas biodégradables. dans l'environnement

  • Pauline

    50 ans plus tard ouais d'accord ça y est je me souviens de ce terme là ok d'accord et bah alors justement tu fais une super transition je voulais te poser la question donc nous là le podcast c'est surtout sur la couleur végétale au sens large il y a des applications dans la dans la teinture donc c'est 80% on va dire du podcast dans la coloration capillaire aussi on a exploré tout ce qui est cosmétique avec la savonnerie etc j'ai découvert des applications dans les bioplastiques donc plastique biosourcé, teinté végétalement, etc. Et que pareil, ils ont les mêmes défis parce qu'ils sont sur les mêmes normes REACH et les mêmes contraintes de la loi AGEC. Et en fait, ce que je voulais voir avec toi, c'est que moi, je me suis vachement focalisée sur la partie teinture que je trouvais vachement impactante. Mais en fait, en creusant, je me suis dit mais en fait, il n'y a pas que la teinture qui est hyper impactante. Il y a tout ce qui est, toute la phase d'ennoblissement. Et je voulais savoir... est-ce que vous ou tu as connaissance de solutions plus naturelles, de recherches de solutions plus naturelles sur toutes les différentes étapes de l'ennoblissement et pas uniquement la teinture est-ce qu'il y a des choses donc là tu parlais de l'effet lotus pour l'effet déperlant est-ce que tu as d'autres idées ou d'autres tu as entendu d'autres choses là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors il y a des apprêts à base de menthe pour tout ce qui est contrôle de l'odeur, contrôle des odeurs sur les vêtements. Donc ensuite les apprêts à base de plantes pour tout ce qui est déperlant. On a aussi eu un contact avec une entreprise française qui crée... un produit naturel pour repousser les moustiques et les insectes. Parce que c'est quelque chose que nous, on utilise beaucoup en textile technique pour les armées. Parce que les armées qui sont en milieu tropicaux, il faut qu'ils aient une protection contre les piqûres de moustiques. Il y a une entreprise française qui travaille sur une version naturelle parce qu'une fois encore, l'armée française va pousser la réglementation sur le produit chimique. Et donc, ils veulent arrêter de l'utiliser. Donc, il y a cette entreprise française qui s'est dit, nous, on va essayer de trouver une alternative naturelle. et quand on a eu une première conversation avec eux c'est des résistances lavage à 40 degrés d'accord encore il faudra ajuster les normes de lavage si on veut que ce soit adopté d'accord

  • Pauline

    Ok, donc contrôle de l'odeur, donc on a des solutions avec les plantes, déperlant, on a quelques pistes, mais comme tu dis, ce n'est pas les mêmes résultats, mais à nous aussi de revoir un peu nos exigences. Ensuite, éloigner moustiques et insectes, c'est hyper intelligent, je n'avais pas du tout pensé à ça. Est-ce que tu penses à d'autres étapes dans l'ennoblissement qui peuvent être... remplacées ou complétées par des choses moins impactantes et plus tournées vers le naturel ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a des projets qui sont encore au stade de recherche pour utiliser les algues dans certaines étapes de production. mais je te dis là c'est encore au stade de recherche et ce serait quoi les propriétés des algues du coup ? je pense que c'est pour remplacer certains enzymes dans la préparation des tissus

  • Pauline

    d'accord ok et tu m'avais parlé quand on avait préparé notamment de cire aussi enfin je ne sais plus si c'était chez vous mais tu avais déjà entendu parler de cire pour les après non ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ah oui c'est une des options pour remplacer les imperméabilisants donc utiliser des après à base de cire et qui donc reproduisent l'effet de

  • Pauline

    d'accord ok bon bah écoute on a fait le tour là dessus j'avais une autre question c'était est-ce que t'as des ordres de grandeur d'une différence de coût entre tu vois une teinture au colorant de synthèse versus naturelle et après je voulais voir aussi par rapport aux matières utilisées si t'avais des ordres d'idées

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je pense que le coût du naturel contre les colorants de synthèse, je pense que c'est juste dû au volume. Parce que les colorants de synthèse sont produits en masse, la teinture naturelle c'est encore un peu... C'est pas produit à la même échelle et donc je pense que les différences de coût viennent de ça. Après un produit... teinté oui avec une teinture naturelle tu peux aussi le vendre avec une marge plus élevé que le produit normal donc je pense pas qu'il ya un gros impact de coûts et aussi ce qu'on voit aussi c'est que beaucoup de ces produits naturels utilisent moins de ressources donc moins d'eau moins de d'énergie et donc au final, le coût, je ne pense pas que ce soit le plus gros frein.

  • Pauline

    Alors, pour compléter ce que tu dis, moins de ressources et moins d'énergie, ça, j'avais constaté. On a même eu une étude qui montrait que les colorants synthétiques, tu en avais à peu près 15 qui partaient directement dans l'eau. parce qu'ils n'arrivaient pas à se fixer ou parce qu'on en mettait trop dans les préparations. Donc, il y a aussi cet impact-là qui peut être réduit parce que forcément, colorant de synthèse qui se retrouve dans l'environnement, si ce n'est pas forcément toujours bien traité, etc., c'est vachement impactant. Alors que colorant naturel, finalement, si tu as du colorant naturel dans l'environnement, finalement, ce n'est pas si grave. Mais une pollution, c'est à partir du moment où il y a trop de... trop de quelque chose en trop grande quantité à un endroit, donc même un composant naturel pourrait être une pollution. Je fais juste une parenthèse parce que je sais que c'est important de faire ce petit point. Et tu disais moins d'énergie, moins d'eau. Ça, moi, j'ai plutôt à petite échelle. Par contre, je suis complètement d'accord avec toi. Je pense qu'on compare ce qui n'est pas comparable. par rapport à la production et les niveaux d'échelle ne sont pas les mêmes. Par contre, quand tu prends là, aujourd'hui, une teinture que tu veux faire, par exemple, sur de la lingerie, les cycles pour teindre sont allongés de minimum deux heures de cycle avec la teinture naturelle. Donc, c'est un des exemples qu'on a eus. Ce n'est pas une vérité générale, mais c'est un des retours qu'on a eus. Mais en termes d'énergie, etc., apparemment, c'est juste le temps qui est rallongé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mais pareil il faudrait qu'il y ait des études et des choses qui soient posées si le temps est allongé mais la température n'est pas aussi élevée exactement tu économises beaucoup plus d'énergie en utilisant des températures plus basses ouais moi je te dis c'est l'exemple des après-déperlants où on a on a prouvé que les options naturelles utilisent moins d'énergie que l'option synthétique, mais le problème c'est les normes, c'est les normes de qualité, les normes de test. qui ne passent pas encore.

  • Pauline

    Oui, ça c'est le gros sujet. Et donc c'est là où je t'expliquais qu'en fait, à Roubaix, moi je suis allée voir ces fameux tests, notamment la résistance lumière qui, pour beaucoup de marques de textile, donc là on parle d'habitement, on ne parle pas de textile comme toi technique. La résistance lumière, c'était le premier frein. Et en fait, là, on a démontré que, tu vois, dans les boîtes à lumière, pour voir en fonction d'une lumière du jour, une lumière de magasin, etc., avec deux outils qui sont le Xenotest et le Suntest, donc des expositions prolongées à la lumière, etc., qu'en fait, on avait des candidats. donc dans les plantes qui étaient de bonne résistance, donc c'est noté, je ne sais plus, de 1 à 8 ou de 1 à 5, j'ai un trou de mémoire, mais en gros, il y a des candidats qui sont bien notés. Et en fait, c'est là aussi où je veux en venir, c'est que je pense qu'il n'y a pas une réponse de dire la couleur végétale, ça ne tient pas. En fait, il y a une réponse par rapport aux plantes et par rapport au projet qui est... qui est fait par exemple de la lingerie, c'est plutôt sous un autre vêtement, donc ça n'a pas besoin d'avoir une résistance lumière de dingue. Par contre, comme tu dis, un vêtement qui est technique, qui doit absolument répondre à une norme ou une couleur particulière ou quelque chose, là, j'avoue, je suis d'accord avec toi, il y a un cahier des charges à respecter. Et si, soit le cahier des charges, comme tu dis, la norme peut être allégée parce qu'on se rend compte que finalement, résister trois ans, ce n'est peut-être pas le critère premier. on peut alléger ces normes-là. Mais j'entends bien que dans du textile technique, bien sûr, il y a des choses à cocher, des cases à cocher. Je voulais te demander, Louise...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Même dans les textiles techniques, je suis d'accord avec toi que les cahiers des charges, ils sont... Les cahiers des charges sont trop... Comment dire ?

  • Pauline

    Exigeants.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exigeants, voilà.

  • Pauline

    Oui, et pas forcément adaptés.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et je pense que... Si on veut vraiment améliorer la filière textile, il faut revoir la filière textile globalement. Donc oui, regarder les cahiers des charges, regarder est-ce que j'ai vraiment besoin d'acheter ce t-shirt ou est-ce qu'il va finir dans mon armoire avec mes 20 autres t-shirts. C'est un problème. de consommation à l'échelle où on en parle. Parce que pour revenir aux produits recyclés, c'est très bien, mais réduisons la consommation avant d'essayer de recycler.

  • Pauline

    et le problème de la surconsommation c'est par exemple sur les textiles d'habillement on en parle plusieurs on a eu beaucoup d'invités qui nous en ont parlé sur le podcast c'est vraiment le problème du coût c'est à dire que maintenant que ce soit le vêtement ou la couleur apposée sur le vêtement, le coût est dérisoire donc les gens n'ont plus du tout de frein parce que ça coûte 2 euros qu'est-ce qu'on va se priver d'acheter un t-shirt et ça entre dans la tête des consommateurs qu'en fait, la couleur, ça ne vaut rien du tout. Donc, entre un T-shirt blanc et un T-shirt rouge, en fait, c'est le même prix. Donc, on perd cette notion de bah oui, la couleur, avant, c'était travaillé par des teinturiers, c'était issu des plantes, avec des plantes qu'on appelait des plantes industrielles qu'on cultivait exprès pour faire de la couleur. Et en fait, tout ça, ça se perd. Et finalement, ça date de... de très peu de temps les colorants de synthèse c'est 150 ans et en fait en 150 ans on a fait complètement un black out plus personne se souvient de la base et d'où ça venait et que ça avait un coût et une reconnaissance dans ce métier là aujourd'hui tu demandes à quelqu'un ce qu'est un teinturier ou un ennoblisseur non mais c'est franchement Louise c'est vrai ouais tu vois teinturier moi on me répond c'est pour les cheveux un teinturier et un ennoblisseur donc bah ouais Non mais toi t'es au courant ! T'es au courant !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai une citation d'un de mes collègues qui dit que pour créer une cuillère à soupe de violet, on devait utiliser 250 000 escargots. Et que c'est pour ça que le violet était devenu la couleur de la monarchie et du clergé parce que c'est... T'imagines 250 000 escargots, il faut pouvoir les trouver pour créer une cuillère à café de teinture violette. quand tu penses oui un t-shirt violet ou un t-shirt blanc ils sont vendus au même prix aujourd'hui c'est ça le violet c'était pas abordable pour tout le monde bah voilà pareil tu sais la cape de je crois que c'est Néron en

  • Pauline

    rouge la magnifique cape bah en fait déjà elle était tellement c'était vraiment un long un grand tissu etc et pareil c'était du rouge c'était pas accessible pour tout le monde etc il y avait vraiment cette euh cette connaissance et cette reconnaissance de bah oui la couleur ça coûte plus cher c'est pas accessible pour tout le monde c'est des ressources qu'il faut préserver il y a même c'est comme pour tout il y a même des ressources aujourd'hui végétales qui sont presque déjà épuisées parce qu'on les a on les a comment dire surexploitées pour une couleur etc c'est comme tout il faut des nuances il faut il faut se rappeler la base. Et moi, je trouve que, voilà, un des défis, comme tu dis, c'est réduire la consommation de textile. Mais en même temps, si tu es tenté par 15 t-shirts à 2 euros, tu préfères t'acheter 15 t-shirts à 2 euros plutôt que de te payer un bouquin pour apprendre qu'en fait, voilà comment c'était teinté avant. Enfin, tu vois, il y a aussi ce paradoxe. Bon. Et alors, ma question d'après, c'est, donc toi, dans ton nouveau job, tu dois chasser, on va dire, les coûts perdus, quoi, faire des économies, regarder ce qui peut être plus vertueux, etc. Toi, tes gros défis de demain, c'est quoi ? Là où tu vas mettre le paquet par rapport à ton activité, c'est quoi où tu trouves que… Ma question est hyper longue. Où est-ce que tu trouves qu'il y a le plus de coupes à faire, entre guillemets ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est pas l'un ou l'autre parce que si tu penses réduire les ressources, réduire notre dépendance aux ressources naturelles, c'est bien, c'est vertueux, mais ça pousse aux réductions de coûts aussi. Donc il n'y a pas à choisir entre faire ce qui est bien et faire ce qui va coûter moins. Parce que depuis l'invasion en Ukraine et les événements qui ont suivi, les coûts d'énergie sont à un stade maintenant qu'il faut qu'on fasse des économies d'énergie.

  • Pauline

    C'est plus négociable, c'est il faut.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, moi, mes gros projets, ils sont autour de ça, de ces réductions d'énergie, ces réductions de dépendance aux ressources naturelles. Donc, trouver de meilleures alternatives de tissus que le polyester, trouver des process techniques qui utilisent des meilleurs... technologie, parce que les machines textiles ont évolué très lentement comparé à d'autres. Quand tu penses comment est-ce qu'on fabrique une voiture aujourd'hui, comparé à comment on fabrique un t-shirt, le t-shirt il n'a pas beaucoup changé. Sur le laps de temps, les voitures ne sont plus assemblées à la main. Un t-shirt... Donc, il y a des défis technologiques dans l'industrie textile qui sont… Enfin, c'est fascinant parce que tout est à créer.

  • Pauline

    On m'a parlé de techniques de teinture qui réduisaient le temps, l'énergie, la chaleur, etc. Il y a eu notamment…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a Daiku qui font de la teinture sans eau.

  • Pauline

    Oui, j'ai même entendu des…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    qu'on explore. Il y a une entreprise suédoise aussi qui fait de la... Ça ressemble un peu au concept de Daiku, mais je me rappelle plus, sinon.

  • Pauline

    C'est pas l'entreprise qui teint avec du CO2 ? en fait moi dans les pistes j'avais vu comme tu dis la teinture à sec entre guillemets on va dire la teinture au CO2 mais j'arrive pas à trouver d'interlocuteur et des sources et j'ai aussi vu la teinture via des

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    bactéries plutôt que des plantes de bactéries des teintures à base d'algues aussi et les et Ce qui est intéressant avec les teintures à base de bactéries, c'est que c'est colorifique la teinture à base de bactéries. En fait, les incubateurs sont chez le teinturier, donc tu ne transportes plus des gros volumes de teintures à base d'eau ou des teintures en poudre. C'est les... inoculums je sais pas si ça te... donc tu transportes des choses vraiment plus légères et qui prennent beaucoup moins de place donc ça réduit l'empreinte carbone aussi de ta teinture d'accord ok

  • Pauline

    donc CO2 t'en as entendu parler de la teinture au CO2 je crois que c'est un acteur chinois il me semble j'ai entendu parler mais j'ai plus le nom non ça te parle pas j'ai entendu parler de teinture au CO2 mais avant dernière question pour toi Louise quel est l'événement à ne pas louper sur la teinture et l'ennoblissement on va dire

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc c'est pas spécifique à la teinture mais à Milan qui est la grosse réunion pour tout ce qui est production textile. Mais ça va de la production de la filature jusqu'à l'ennoblissement et les tests. Donc c'est vraiment le gros événement pour l'industrie textile. C'est tous les 4 ans Hitman, c'est soit à Barcelone ou à Milan, donc cette année c'est à Milan. Et le deuxième événement c'est Tech Textile en Allemagne. Tech Textile en général c'est au mois de mai, c'est tous les 2 ans. Oui, il y a une version, il y a Tech Textile North America, il y a Tech Textile China, mais la version européenne c'est tous les deux ans en Allemagne. Et donc là ce sera l'année prochaine, aux alentours du mois de mai en général, Tech Textile. C'est les deux grosses expositions où on va et on y va vraiment pour... cultiver les idées, vraiment rechercher ok, qu'est-ce qu'il y a sur le marché dont on n'a pas entendu parler donc ça va des... ça peut aller de la teinture naturelle aux nouvelles machines qui vont rendre les process plus...

  • Pauline

    eco-friendly et c'est vraiment l'événement où on y va avec l'esprit ouvert ouais c'est vraiment là où vous allez être inspiré pour la suite et les innovations etc d'accord ok top est-ce que est-ce que tu as quelqu'un une entreprise comme la tienne ou quelqu'un dont tu penses que le témoignage serait intéressant que tu me recommandes d'aller d'aller interviewer alors c'est pas

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pas tant sur la teinture naturelle, mais c'est plus sur valorisation des déchets textiles et des choses comme ça. Il y a une entreprise qui s'appelle La Huitième Foix et qui crée des vêtements à taille ajustable. C'est basé sur le concept qu'en moyenne, une femme va porter un vêtement sept fois avant de ben soit la taille ne va plus vraiment ou est donc là c'est des vêtements ou la ils ont été construits pour que tu puisses changer la taille de deux tailles, en fait, avec le même vêtement. Donc, si tu prends un peu de poids après une grossesse, par exemple, ou tu as du mal à perdre ou des choses comme ça, tu peux continuer à porter le même vêtement. Et donc, ça s'appelle la huitième fois. Et c'est une fille qui est allée au lycée avec nous.

  • Pauline

    Ah, super ! Bah, écoute, top ! Je vais creuser ça, je vais essayer de l'avoir. Super, écoute Louise, est-ce que tu as un mot de la fin ou quelque chose que tu veux rajouter ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, il y a juste une chose dont on n'a pas parlé, c'est tout ce qui est teinture et impression digitale. Ce n'est pas des process tellement nouveaux, surtout l'impression. La teinture, ce n'est pas encore développé à échelle commerciale, mais l'impression digitale, c'est une des pistes pour utiliser moins de teinture à la base.

  • Pauline

    Mais alors, excuse-moi, mais je ne comprends pas le principe du coup.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, le principe de l'impression digitale, c'est une impression comme ton imprimante. papier à la maison, c'est de l'impression inkjet. Et donc tu imprimes sur du tissu de la même façon que tu vas imprimer sur un morceau de papier. Et l'avantage c'est que ça crée beaucoup moins de déchets et ça utilise beaucoup moins de ressources que l'impression traditionnelle.

  • Pauline

    d'accord parce que je connaissais l'impression textile avec la couleur végétale qu'on appelle la sérigraphie mais où ils mettent des encres végétales dessus mais j'avais jamais entendu parler donc impression digitale ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc en mode t'imprimes chez toi tes vêtements c'est pas le but d'imprimer chez soi c'est le concept à l'échelle industrielle mais tu peux créer des lots beaucoup plus petits donc pour réduire les déchets Parce que le problème de l'impression traditionnelle, c'est des machines qui font 20 mètres de long, et puis il faut dispenser la couleur pour mettre dans les... dans les cadres et donc il faut créer des minimums il y a des quantités minimums alors qu'avec l'impression digitale si tu veux imprimer un mètre de tissu tu peux imprimer un mètre de tissu et après changer le le design et puis imprimer un autre mètre etc d'accord ok bon bah écoute je vais creuser tout c'est un bon moyen de réduire la surproduction bon

  • Pauline

    D'accord, ok. Bon, bah super. Bah écoute Louise, c'était génial. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous. Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction à Louise Bécart et son parcours

    00:45

  • Présentation de Pincroft et son histoire

    03:56

  • Fibres naturelles et innovations chez Pincroft

    07:22

  • Défis du recyclage et des normes environnementales

    14:51

  • Essais de teinture végétale et perspectives d'avenir

    25:25

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Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Louise Bécart, une analyste commerciale passionnée de Pincroft, une entreprise emblématique dans le domaine des textiles techniques. Louise nous emmène dans un voyage fascinant à travers son parcours, de ses études à Lille jusqu'à sa carrière florissante à Manchester, où elle a rejoint Pincroft il y a sept ans.


Pincroft, fondée en 1890, a su se forger une réputation solide en produisant des tissus pour uniformes et vêtements de travail, y compris des camouflages utilisés par les armées du monde entier. Dans cet épisode, nous explorons l’histoire de cette entreprise innovante et son engagement envers des pratiques durables. Louise partage avec nous les défis rencontrés dans l'utilisation de fibres naturelles et les projets d'innovation qui visent à améliorer l'économie d'énergie et la durabilité dans l'industrie textile.


Avec une attention particulière portée sur la teinture végétale, Louise évoque les essais de teinture naturelle réalisés par Pincroft, mettant en avant les colorants végétaux comme l'indigo et la garance. Elle aborde également les obstacles à l'adoption de colorants biosourcés dans des applications industrielles, tout en soulignant l'importance des normes environnementales et du recyclage des textiles.


« La teinture végétale n'est pas seulement une tendance, c'est un retour aux sources qui nous permet de redécouvrir les richesses de notre environnement », déclare Louise. Cet épisode est une véritable ode à la couleur végétale et aux plantes tinctoriales, où nous découvrons comment l'industrie textile s'efforce d'intégrer des pratiques plus durables tout en répondant aux exigences de qualité et de performance.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui met en lumière les efforts de l'industrie pour une agriculture tinctoriale responsable et une coloration capillaire végétale respectueuse de l'environnement. Que vous soyez passionné par les pigments végétaux, les tanins ou simplement curieux d'en savoir plus sur le monde fascinant des couleurs de plantes, cet épisode d'ArtEcoVert est fait pour vous.


Pour approfondir vos connaissances, nous vous invitons à consulter les liens utiles mentionnés dans notre description. Préparez-vous à être inspiré par les idées novatrices de Louise et à découvrir comment la teinture végétale peut transformer notre approche des textiles.


Belle écoute,


Pauline.


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⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : https://www.patreon.com/ArtEcoVert 

👁️Instagram : @artecovert     

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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert,

  • Pauline

    le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications.

  • Pauline

    Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute !

  • Pauline

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Louise Bécart de l'entreprise Pincroft. Bonjour Louise. Alors Louise, est-ce que tu peux te présenter, nous raconter un petit peu ton parcours et ton arrivée dans ton entreprise, tout ce qui a fait que tu es arrivée chez Pincroft ?

  • Louise Bécart

    Alors moi j'ai commencé mes études en France à HEI à Lille et puis au détour d'un stage chez Airbus, j'ai découvert les textiles techniques et c'est à ce moment-là que je me suis dit, oh le domaine Team Text, technologie, innovation et management textile de chez HEI, ça a l'air plutôt pas mal parce que les textiles techniques. Une fois que tu découvres toutes les applications possibles et inimaginables du textile, ça m'a paru quand même assez intéressant. C'est pour ça que j'ai commencé le domaine TeamText à HEI. Et dans ma dernière année d'HEI, j'ai fait un échange Erasmus avec l'Université de Manchester. Et une fois arrivée à Manchester, j'ai rencontré quelqu'un et donc comme j'étais dans ma dernière année, j'ai pris mon diplôme d'HEI et puis je suis restée à Manchester. Donc ça c'était il y a 10 ans où je suis arrivée à Manchester pour un an d'Erasmus et puis j'y suis toujours. Et donc mon diplôme en poche, j'ai fait des petits boulots. à droite, à gauche, et j'ai commencé chez Pincroft il y a 7 ans, dans le département qualité, pour réduire les déchets qu'on créait en production. Et puis, au fil des années, j'ai gravi les échelons chez Pincroft, et maintenant je suis business analyst.

  • Pauline

    D'accord, et tu peux expliquer ce que c'est ?

  • Louise Bécart

    Donc, Business Analyst, en gros, c'est analyser toutes les données de production, les données de vente pour trouver les meilleures stratégies pour l'entreprise.

  • Pauline

    D'accord, ok, c'est très clair.

  • Louise Bécart

    Un des domaines qui m'intéresse vraiment au sein de l'entreprise, c'est que j'ai fait beaucoup de travail sur les projets d'économie d'énergie. Donc j'ai participé à l'accréditation de l'entreprise pour ISO 50001, qui est la norme pour mesurer la consommation d'énergie. Et donc c'est vraiment ce qui m'intéresse, mais tout ce que j'ai appris en fait sur la façon de collecter les données et d'analyser les données d'énergie, maintenant j'applique sur tout ce qui est business en général.

  • Pauline

    D'accord. Est-ce que tu peux nous présenter maintenant Pincroft, son cœur d'activité, quand est-ce que ça a été créé, le nombre de personnes que ça emploie, la mission, etc. Pour qu'on voit un petit peu la taille de l'entreprise dans laquelle tu travailles.

  • Louise Bécart

    Oui. Alors, Pincroft a été créé en 1890. Donc, c'était l'âge d'or de l'industrie textile à Manchester. Manchester, c'est le nord de l'Angleterre, donc c'est assez, en termes de climat, c'est assez similaire au nord de la France. Donc, si tu imagines à la fin du 19e siècle comment c'était à Lille, Manchester, c'était assez similaire. Donc, Pincroft a été créé à ce moment-là, donc maintenant, 133 ans plus tard. Ils emploient 220 personnes et on a des joint ventures. avec une usine au Portugal depuis le Brexit et une usine au Pakistan.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    L'usine au Pakistan qui fournit surtout le marché asiatique, l'usine au Portugal pour le marché européen et l'usine en Angleterre qui fournit partout dans le monde. Notre domaine d'activité c'est principalement des tissus pour uniformes, vêtements de travail, équipements de protection individuelle. Un des gros marchés sur lesquels on travaille c'est les uniformes militaires parce qu'on fait toutes les étapes de l'ennoblissement, donc de la préparation, de la teinture, de la finition, des après. Mais on fait aussi de l'impression et donc on imprime des camouflages pour différentes armées dans le monde. Donc ça va de l'Australie à Dubaï en passant par le Royaume-Uni. Donc voilà.

  • Pauline

    Top ! Est-ce que tu peux nous donner, en termes d'entreprises similaires, il y en a beaucoup dans le monde qui font ça sur les vêtements un peu techniques type uniforme où vous êtes seule ?

  • Louise Bécart

    Nos principaux concurrents sont Klopman en Italie qui fait partie du groupe français TDV.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Et ensuite il y a une autre entreprise en Europe qui s'appelle Tenkate, où ils font surtout des vêtements à retard de flamme, donc tout ce qui est retard de flamme avec un après ou inhérent. Donc inhérent c'est quand la propriété est dans la fibre, donc c'est des fibres aramides, des choses comme ça.

  • Pauline

    D'accord, ok. Donc, quel type de fibres vous travaillez chez Pincroft ? Et est-ce que, pour faire le lien avec notre sujet, est-ce que tu travailles aussi des fibres naturelles ?

  • Louise Bécart

    Alors le vêtement de travail, si tu imagines le bleu de travail, c'est du vêtement 100% coton, fibre naturelle. Après au fil des années, pour plus de confort, on a commencé à mélanger le coton avec du polyester. Maintenant c'est du polyester et du coton et du stretch, donc des fibres comme le lycra. Et sur les uniformes pour l'impression, c'est beaucoup de nylon, donc polyamide. Après, tout ce qui est fibres cellulosiques, on utilise des choses comme Tencel.

  • Pauline

    Tu as essayé le Cicel ?

  • Louise Bécart

    Cicel, c'est...

  • Pauline

    à Basdag j'essaye de me rappeler le nom de l'entreprise c'est une entreprise allemande qui fait ça ouais j'ai plus le nom en tête je le mettrais peut-être dans les commentaires ouais

  • Louise Bécart

    on a fait des essais avec cette fibre alors je saurais pas te dire si on a commercialisé le produit mais je sais qu'on a fait des essais en recherche et développement d'accord ok

  • Pauline

    Donc tu dis fibres cellulosiques, le tencel, est-ce que tu as testé d'autres fibres ?

  • Louise Bécart

    Oui, alors on a testé des fibres à base de noix de coco, comment ça s'appelait ? Cocona. ça s'appelait. D'accord. Donc ça, c'est censé aider avec la régulation de la température du corps. Donc la fibre, elle s'appelle en anglais, c'est 37.5, donc 37,5, qui est la température du corps. Et donc c'est censé aider le corps à rester à cette température. Donc, tu imagines des vêtements de travail, quand tu fais un effort intense, avoir quelque chose qui régule la température corporelle, c'est recherché. Donc ça, ça s'appelait Cocona, c'est une fibre à base de noix de coco.

  • Pauline

    On a la fibre autour là ?

  • Louise Bécart

    Oui.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    On voit beaucoup apparaître des fibres qui utilisent des déchets alimentaires. Ce que l'industrie alimentaire considère comme un déchet, il y a beaucoup de développement pour créer des fibres de vêtements. D'accord.

  • Pauline

    Moi, j'avais entendu parler du... Tu sais, les restes d'ananas ou ces trucs-là pour faire du cuir végétal. Mais en autres déchets pour faire du textile, je ne vois pas trop.

  • Louise Bécart

    J'avais entendu parler de déchets de peau de banane, de fibres à base de peau de banane.

  • Pauline

    D'accord, donc là, l'idée, c'est de valoriser les déchets alimentaires pour en faire des fibres qui peuvent être utilisées dans le textile. Comme nous, par exemple, sur la couleur végétale, on utilise des déchets alimentaires aussi pour proposer de la couleur. Donc, par exemple, les pots d'oignons, les déchets, tu sais, tout ce qui ne peut pas être exploité en agriculture, genre quand tu cultives des artichauts. Il n'y a que la fleur de l'artichaut qu'on mange finalement. Et en fait, c'est comment, avec les restes, les coproduits, on fait de la couleur. Et donc, en fait, vous aussi, sur le textile, vous essayez d'innover là-dedans. Ok, d'accord. Est-ce que, comme tu es proche du bassin du lin, vu que tu n'es pas très loin de la Normandie et les Hauts-de-France, est-ce que le lin, c'est une matière que vous travaillez ?

  • Louise Bécart

    On a fait des essais pour certains clients qui voulaient faire des essais à base de lin. On a aussi essayé de mélanger sur nos produits existants avec du lin, mais c'est encore en phase de développement parce qu'on essaye de faire un produit qui est à retard de flamme. Donc on met un après retard de flamme sur des produits à base de lin. Donc ça c'est encore en phase de développement parce que la chimie marche différemment.

  • Pauline

    et j'avais reçu quelqu'un sur le podcast donc Virgo Cop c'est une coopérative on va dire qui remet en route la filière chanvre en France et elle expliquait que la fibre du chanvre était beaucoup plus épaisse et beaucoup plus résistante et était plus destinée à des comme tu travailles des vêtements de travail est-ce que le chanvre c'est quelque chose sur lequel vous vous questionnez ou vous avez fait des essais ?

  • Louise Bécart

    si au lin on a aussi fait des essais en mélangeant du chanvre dans nos produits existants comme le coton le chanvre tout seul c'est un peu trop comment dire, c'est un peu trop rêche, tu sais. Donc, quand on parle de confort, tout ça, le chanvre tout seul, c'est pas assez... Ou alors, il faudrait qu'on utilise tellement de produits synthétiques pour le rendre plus doux qu'il n'y a plus d'intérêt à utiliser le chanvre. Tu vas compenser avec de la chimie, mais le mélanger avec d'autres... produits existants, le mélanger avec du Lyocell par exemple, ou avec des fibres un peu plus sensibles, tu sais, au contact à la peau, des choses comme ça.

  • Pauline

    D'accord, ok.

  • Louise Bécart

    Il y a un mouvement en Angleterre qui utilise des sites, des anciens sites industriels qui peuvent pas, tu peux pas faire pousser de... de produits pour la consommation. Maintenant, ils font pousser du lin. Comme en France, la filière du lin revient en Angleterre. Pour ça, ils utilisent des sites industriels qui ne peuvent pas être utilisés pour autre chose. et ils font aussi pousser de la guède. C'est une fleur qui ressemble un peu à la fleur de moutarde. Et donc, de guède, tu peux faire des colorants naturels.

  • Pauline

    Ouais, c'est l'autre nom du pastel des teinturiers. Donc, ça donne du bleu, la guède. Pastel des teinturiers, c'est une des trois plantes qui donne le bleu. Et nous, ils s'en servent aussi pour notamment les projets sur les jeans, mi-chamvre, mi-coton, teint avec du bleu. Ok, d'accord.

  • Louise Bécart

    C'est le même genre de projet, mais la version anglaise. Donc, oui, ils utilisent du lin et de la guêne pour faire du denim local.

  • Pauline

    Ah génial, c'est cool, ça veut dire que ça bouge partout, ça fait plaisir. Donc on a fait un peu le tour des fibres, j'avais une question dans le même axe, c'est une question que je me pose et sur laquelle je n'ai pas trop de réponses, donc je prends les avis, c'est qu'est-ce que vous chez Pincroft et toi personnellement, vous pensez du recyclage des fibres textiles ?

  • Louise Bécart

    Le recyclage définitivement, le recyclage autant qu'on peut autant le faire. Après la meilleure option c'est quand même de ne pas utiliser trop. Le recyclage ok s'il faut prouver une fin de vie aux vêtements mais si on commence par créer moins de vêtements c'est quand même mieux que d'essayer de recycler. Après nous dans les produits recyclés on utilise du polyester reprive. Donc c'est R-E-P-R-E-V-E. Et reprise ça utilise des bouteilles en plastique recyclées.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Donc on a mesuré pour un mètre de notre produit équivalent, en utilisant Reprive, ça recycle 11,3 bouteilles de plastique.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Donc on a plusieurs produits comme ça où on a remplacé le polyester par du polyester recyclé.

  • Pauline

    et moi ce qu'on m'expliquait c'est que ce qui fait la qualité d'un tissu notamment c'est la longueur et la résistance des fibres et que le fait de recycler en gros on coupe les fibres pour refaire un tissu et que dans ce sens là, dans la logique ça ça et ça toi tu partages aussi

  • Louise Bécart

    Les chaînes de polyester du plastique recyclé sont plus courtes que les chaînes de polyester normal. C'est pour ça que ça casse plus facilement. Et il y a une théorie, on n'a pas réussi à le prouver concrètement, que le polyester recyclé crée plus de microplastique que le polyester vierge.

  • Pauline

    D'accord, parce que comme les fibres sont plus petites, il y a plus de risque que ça se répande au lavage, c'est ça ? D'accord. Alors justement, super transition parce que j'allais te poser cette question. Nous, en France, les lois se durcissent, notamment je te disais à compter du 1er janvier 2027, où on va avoir un taux de réincorporation de matières recyclées, biosourcées, etc., qui va augmenter. Un taux de réemploi et de recyclage pareil qui va passer à 60. Et aussi des réglementations sur les nouvelles machines à laver. qui vont devoir être complètement hermétiques à l'émission des microplastiques dans l'eau. Alors, je n'ai plus la date pour les machines à laver, mais c'est demain, c'est 2025 ou 2027, je ne sais plus. Et en fait, je voulais savoir, donc ça c'est en France que ça se passe, c'est notamment avec la loi AJEC, mais aussi avec, je pense, la revue, peut-être aussi la revue du règlement REACH. Qu'est-ce que vous, vous avez comme contrainte légale en Angleterre avec tout ce qui s'est passé, Brexit ? Qu'est-ce que ça impacte chez vous ?

  • Louise Bécart

    Donc nous avant Brexit, parce que le Royaume-Uni était dans l'Union Européenne, en termes de normes et de réglementations, on devait suivre Riche. Avec le Brexit, beaucoup des lois et des réglementations européennes ont été copiées dans la loi britannique. Et donc en termes de réglementations riche, on suit toujours les mêmes normes. Mais ça ne s'appelle plus riche, c'est la version anglaise. Pour ce qui est de futures réglementations... pas au courant de choses qui vont arriver dans l'immédiat. On sait que la loi française est en train de changer, la loi italienne suit le même mouvement que la loi française. Et nous, en tant que fournisseurs dans l'Union européenne, de toute façon, on va devoir adopter ces changements. Donc si on les adopte sur notre usine au Portugal, on va aussi les adopter sur l'usine anglaise.

  • Pauline

    D'accord. Et alors du coup, si la loi française, l'Italie bouge, sûrement l'Europe, vers un taux de recyclage, de réemploi, d'utilisation de matières biosourcées, etc., alors qu'on a quand même des doutes sur le recyclage du polyester, c'est un peu compliqué d'envisager, tu vois ce que je veux dire ? C'est un peu particulier. Est-ce que vous, vous travaillez sur des pistes ?

  • Louise Bécart

    Ça c'est vraiment basé sur la consommation. Consommons ! ce dont on a besoin, essayons de réduire l'overconsommation plutôt que d'essayer de recycler. Recycler, c'est très bien. Une fois qu'on a utilisé quelque chose, recycler, c'est parfait. Mais il faut quand même essayer de réduire la consommation à la source. Et je pense que le message, ça devrait plus être ça. que de se concentrer sur le recyclage. Le recyclage, c'est une fois qu'on n'a plus le choix, on l'a utilisé. Maintenant, il faut bien en faire quelque chose, plutôt que de l'envoyer dans des décharges.

  • Pauline

    Et le problème...

  • Louise Bécart

    la consommation à la source. Ça, c'est une opinion personnelle.

  • Pauline

    D'accord. Et Louise, qui dit recyclage, dit mise en place de filières, mise en place de tri, etc. Et alors, voilà, tu as les exemples en France, tu y vivais. Tu vois bien qu'aujourd'hui, déjà, on a du mal à recycler et à bien trier correctement nos déchets. Et d'ailleurs, la loi vient de changer pour essayer de simplifier parce que du coup, ce n'était pas suivi. Donc, je me dis si déjà sur des aliments qu'on mange tous les jours, donc des gestes qu'on doit faire au moins trois fois par jour à chaque repas de bien trier ses emballages dans les bonnes poubelles, comment on envisage un tri des matières textiles ? Ça veut dire qu'il va falloir déjà que le client, il sache ce qu'il porte pour le mettre au bon endroit ou ça veut dire que les bennes qui récupèrent les vêtements vont devoir trier et comme on a beaucoup de… de textiles qui ne sont pas monomatériaux, pareil, ça va être un... Ça va juste être un délire absolu de se dire Attends, lui, il a 3% d'élastane, l'autre, il a ça. Moi, ça me semble... Je ne sais pas, mais comme ça, ça me semble un peu compliqué.

  • Louise Bécart

    Nous, c'est ce qu'on a... C'est aussi l'expérience qu'on en a parce qu'on a aussi exploré des façons de recycler les coproduits de nos productions. et ça marche très bien pour les produits 100% coton, 100% nylon, mais dès que tu as des mélanges, ça devient compliqué, les polyestères, les polycotons, 65% de coton, 35% de polyestère, ça devient plus difficile à recycler.

  • Pauline

    Oui, parce que moi, ça me fait le parallèle avec l'alimentaire et que je vois bien que dès qu'il y a plusieurs composants dans un produit, dans un emballage, c'est compliqué. Et donc, ça me fait penser à ça. Par contre, tu vois, je n'ai plus le nom de l'entreprise, mais je sais qu'ils utilisent notamment des enzymes pour séparer. Je crois que c'était pour les collants. Il y a deux fibres différentes synthétiques qui sont liées, il me semble. Et en fait, avec des enzymes, ils arrivaient à séparer les deux fibres. donc je me dis bon si il y a déjà des trucs comme ça dans les tuyaux il y a peut-être moyen de réussir dans une étape de recyclage à séparer les matières mais en tout cas oui de premier abord ça semble un peu lourd et compliqué j'en arrive aux questions des labels je voulais savoir est-ce que vous avez vous de la demande sur des labels pour le coton vu que vous travaillez le coton est-ce que vous avez des demandes de labels particuliers et est-ce que vous travaillez chez Pincroft

  • Louise Bécart

    Oui, alors déjà on a les normes ISO, la norme 9001, la norme 14001 pour l'environnement, la norme 50001 pour la consommation d'énergie. Ensuite, les labels textiles, donc Ecotex, Ecotex Standard 100. En termes de coton, on a du BCI coton. BCI c'est Better Cotton Initiative, c'est un label qui certifie la qualité du coton, et qui est un coton qui essaie d'utiliser moins de ressources naturelles, n'est pas connecté à l'esclavage, des choses comme ça. Donc, c'est BCI. Ensuite, on fait partie du ZDHC. Donc, c'est Zero Discharge of Harmful Chemicals. Donc, en gros, les produits chimiques qu'on utilise sur le site sont... enregistrés sur un portail pour s'assurer que ce ne sont pas des produits chimiques dangereux. Un des projets pour cette année, c'est s'enregistrer sur le HIG Index, qui mesure l'empreinte environnementale de l'usine.

  • Pauline

    D'accord, donc globalement c'est à peu près les mêmes labels dont on m'avait parlé et les exigences, sachant qu'on avait fait un épisode sur le coton bio en indiquant qu'en fait c'était seulement la culture du coton qui était bio, parce qu'après le coton partait dans les cycles classiques et donc il recevait aussi des produits chimiques et des préparations, donc c'était juste la nuance que je voulais apporter. En préparant l'épisode, on avait parlé que vous, vous aviez tenté un essai sur la teinture végétale. Est-ce que tu pourrais nous faire un petit retour de par quoi vous avez commencé et comment ça s'est terminé et pourquoi ?

  • Louise Bécart

    Alors, nous, on a fait des essais avec les produits Earth Colors de chez Archroma. Donc, on a choisi ça parce que c'est des produits qui sont à échelle commerciale. et donc en terme de volume ça convenait avec nous ce qu'on recherche le seul frein c'était très bien pour tout ce qui était uniforme pour des domaines comme la restauration, des uniformes qui subissent pas autant de stress que d'autres types d'uniformes comme les vêtements qu'on produit pour le médical par exemple. Donc quand tu dois faire sans lavage à 60 degrés, les solidités des teintures naturelles sont très importantes. ne suivent pas forcément donc ça marche pour des choses qui sont lavées en machine à la maison mais dès qu'on parle de blanchisserie industrielle ça ne tient pas

  • Pauline

    D'accord, donc c'est pour ça que vous vous avez arrêté les essais, que vous n'êtes pas allé jusqu'à la solidité lumière ou tout ça, les frottements ? D'accord, ok. Et selon toi, avec ton recul, pour la partie, j'entends, vêtements de travail qui doivent passer par une blanchisserie industrielle, à part ça, qu'est-ce qui pourrait faire qu'on ait un retour à la couleur végétale dans le textile plus largement ? Est-ce que tu crois que c'est uniquement la loi qui va contraindre les entreprises à y aller ? Ou est-ce que tu penses qu'il y a… des petits leviers qui peuvent assurer ce retour à ça non parce que

  • Louise Bécart

    Pour tout ce qui est application vêtements de tous les jours, il n'y a pas de raison que toi ou moi on ne puisse pas acheter des vêtements teintés à partir de couleurs naturelles, parce qu'on n'a pas besoin de ces cycles de lavage intense, on n'a pas besoin d'un vêtement qui va durer indéfiniment. et qui doit avoir le même aspect tout au long de son cycle de vie. Après, je ne dis pas qu'on a complètement archivé la couleur naturelle. On regarde encore des produits comme Colorifix ou des produits comme Octarine. On fait des essais et on regarde. On offre aussi à nos clients qui demandent des solutions un peu plus naturelles. On leur dit que c'est la palette qu'on peut vous offrir. Parce que ça c'était aussi un frein avec Earthcolors parce que la palette était assez limitée. La palette de couleurs.

  • Pauline

    Ça, c'est aussi un peu un mythe. C'est qu'en fait, il y a quand même un sacré grand nuancier de couleurs naturelles. Après, elles sont toutes, comme tu dis, plus ou moins résistantes en fonction des utilisations. Mais c'est vrai que toi, tu as double contrainte, c'est-à-dire que tu dois avoir un vêtement, ne serait-ce qu'il passe en lavage à 60 degrés. Tu vois, déjà ça, ça me... je me dis, voilà, 60 degrés, ce n'est pas ce qu'on préconise pour la teinture végétale, c'est plutôt 30 degrés. Et quand tu parles de sans lavage, je comprends bien qu'au bout d'un moment, la couleur végétale, bien sûr, elle passe. Donc, tu vois, j'entends en termes de couleur.

  • Louise Bécart

    Peut-être que les normes vont changer parce que c'est vrai que maintenant, les normes sont sans lavage à 60 degrés. Si on commence à dire, écoute, il faut qu'on utilise des produits plus éco-friendly, mais qui vont durer moins longtemps. les normes vont sûrement évoluer.

  • Pauline

    Oui. Toi, ce que tu penses, c'est que au lieu d'avoir un test qualité à 100 lavages à 60 degrés, ça pourrait peut-être être, j'en sais rien, soit 100 lavages à 30 degrés ou soit... Oui, je comprends. Donc, pas un assouplissement, mais quand même...

  • Louise Bécart

    Au défi technique qu'on a en ce moment.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Un exemple flagrant dans le reste de...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de l'ennoblissement, c'est qu'on utilise aussi des produits à base de plantes pour l'imperméabilisant, par exemple pour créer l'effet lotus. Donc ça c'est très bien si tu veux un vêtement qui résiste à l'eau, mais ça ne remplace pas la chimie des fluorés pour résister aux produits chimiques, aux produits à base d'huile. sur une veste pour aller faire de la marche ou de la randonnée, tu as juste besoin d'une veste imperméabilisante. Tu n'as pas besoin de la résistance aux tâches, la résistance aux huiles et aux produits chimiques.

  • Pauline

    Oui, ce que tu veux dire, c'est qu'on est peut-être aussi trop exigeant avec nos vêtements par rapport à l'utilisation réelle qu'on en fait. Ouais, il y a ça aussi, ouais. Il y a les normes en entreprise et il y a nous.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Les normes, les horaires sont en train d'évoluer et un jour, on ne les retrouvera plus sur nos vestes de randonnée. Parce qu'il y a déjà beaucoup d'entreprises qui ne les utilisent plus et ils vont être de plus en plus difficiles à utiliser.

  • Pauline

    D'accord. Parce que les fluorés, c'est ce qui est le plus toxique, c'est ceux-là qui sont les plus...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Le problème des fluorés, c'est qu'ils sont bioaccumulatifs. Donc ça veut dire qu'ils restent dans l'environnement. Oui,

  • Pauline

    c'est ça, d'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ils ne sont pas biodégradables. dans l'environnement

  • Pauline

    50 ans plus tard ouais d'accord ça y est je me souviens de ce terme là ok d'accord et bah alors justement tu fais une super transition je voulais te poser la question donc nous là le podcast c'est surtout sur la couleur végétale au sens large il y a des applications dans la dans la teinture donc c'est 80% on va dire du podcast dans la coloration capillaire aussi on a exploré tout ce qui est cosmétique avec la savonnerie etc j'ai découvert des applications dans les bioplastiques donc plastique biosourcé, teinté végétalement, etc. Et que pareil, ils ont les mêmes défis parce qu'ils sont sur les mêmes normes REACH et les mêmes contraintes de la loi AGEC. Et en fait, ce que je voulais voir avec toi, c'est que moi, je me suis vachement focalisée sur la partie teinture que je trouvais vachement impactante. Mais en fait, en creusant, je me suis dit mais en fait, il n'y a pas que la teinture qui est hyper impactante. Il y a tout ce qui est, toute la phase d'ennoblissement. Et je voulais savoir... est-ce que vous ou tu as connaissance de solutions plus naturelles, de recherches de solutions plus naturelles sur toutes les différentes étapes de l'ennoblissement et pas uniquement la teinture est-ce qu'il y a des choses donc là tu parlais de l'effet lotus pour l'effet déperlant est-ce que tu as d'autres idées ou d'autres tu as entendu d'autres choses là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors il y a des apprêts à base de menthe pour tout ce qui est contrôle de l'odeur, contrôle des odeurs sur les vêtements. Donc ensuite les apprêts à base de plantes pour tout ce qui est déperlant. On a aussi eu un contact avec une entreprise française qui crée... un produit naturel pour repousser les moustiques et les insectes. Parce que c'est quelque chose que nous, on utilise beaucoup en textile technique pour les armées. Parce que les armées qui sont en milieu tropicaux, il faut qu'ils aient une protection contre les piqûres de moustiques. Il y a une entreprise française qui travaille sur une version naturelle parce qu'une fois encore, l'armée française va pousser la réglementation sur le produit chimique. Et donc, ils veulent arrêter de l'utiliser. Donc, il y a cette entreprise française qui s'est dit, nous, on va essayer de trouver une alternative naturelle. et quand on a eu une première conversation avec eux c'est des résistances lavage à 40 degrés d'accord encore il faudra ajuster les normes de lavage si on veut que ce soit adopté d'accord

  • Pauline

    Ok, donc contrôle de l'odeur, donc on a des solutions avec les plantes, déperlant, on a quelques pistes, mais comme tu dis, ce n'est pas les mêmes résultats, mais à nous aussi de revoir un peu nos exigences. Ensuite, éloigner moustiques et insectes, c'est hyper intelligent, je n'avais pas du tout pensé à ça. Est-ce que tu penses à d'autres étapes dans l'ennoblissement qui peuvent être... remplacées ou complétées par des choses moins impactantes et plus tournées vers le naturel ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a des projets qui sont encore au stade de recherche pour utiliser les algues dans certaines étapes de production. mais je te dis là c'est encore au stade de recherche et ce serait quoi les propriétés des algues du coup ? je pense que c'est pour remplacer certains enzymes dans la préparation des tissus

  • Pauline

    d'accord ok et tu m'avais parlé quand on avait préparé notamment de cire aussi enfin je ne sais plus si c'était chez vous mais tu avais déjà entendu parler de cire pour les après non ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ah oui c'est une des options pour remplacer les imperméabilisants donc utiliser des après à base de cire et qui donc reproduisent l'effet de

  • Pauline

    d'accord ok bon bah écoute on a fait le tour là dessus j'avais une autre question c'était est-ce que t'as des ordres de grandeur d'une différence de coût entre tu vois une teinture au colorant de synthèse versus naturelle et après je voulais voir aussi par rapport aux matières utilisées si t'avais des ordres d'idées

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je pense que le coût du naturel contre les colorants de synthèse, je pense que c'est juste dû au volume. Parce que les colorants de synthèse sont produits en masse, la teinture naturelle c'est encore un peu... C'est pas produit à la même échelle et donc je pense que les différences de coût viennent de ça. Après un produit... teinté oui avec une teinture naturelle tu peux aussi le vendre avec une marge plus élevé que le produit normal donc je pense pas qu'il ya un gros impact de coûts et aussi ce qu'on voit aussi c'est que beaucoup de ces produits naturels utilisent moins de ressources donc moins d'eau moins de d'énergie et donc au final, le coût, je ne pense pas que ce soit le plus gros frein.

  • Pauline

    Alors, pour compléter ce que tu dis, moins de ressources et moins d'énergie, ça, j'avais constaté. On a même eu une étude qui montrait que les colorants synthétiques, tu en avais à peu près 15 qui partaient directement dans l'eau. parce qu'ils n'arrivaient pas à se fixer ou parce qu'on en mettait trop dans les préparations. Donc, il y a aussi cet impact-là qui peut être réduit parce que forcément, colorant de synthèse qui se retrouve dans l'environnement, si ce n'est pas forcément toujours bien traité, etc., c'est vachement impactant. Alors que colorant naturel, finalement, si tu as du colorant naturel dans l'environnement, finalement, ce n'est pas si grave. Mais une pollution, c'est à partir du moment où il y a trop de... trop de quelque chose en trop grande quantité à un endroit, donc même un composant naturel pourrait être une pollution. Je fais juste une parenthèse parce que je sais que c'est important de faire ce petit point. Et tu disais moins d'énergie, moins d'eau. Ça, moi, j'ai plutôt à petite échelle. Par contre, je suis complètement d'accord avec toi. Je pense qu'on compare ce qui n'est pas comparable. par rapport à la production et les niveaux d'échelle ne sont pas les mêmes. Par contre, quand tu prends là, aujourd'hui, une teinture que tu veux faire, par exemple, sur de la lingerie, les cycles pour teindre sont allongés de minimum deux heures de cycle avec la teinture naturelle. Donc, c'est un des exemples qu'on a eus. Ce n'est pas une vérité générale, mais c'est un des retours qu'on a eus. Mais en termes d'énergie, etc., apparemment, c'est juste le temps qui est rallongé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mais pareil il faudrait qu'il y ait des études et des choses qui soient posées si le temps est allongé mais la température n'est pas aussi élevée exactement tu économises beaucoup plus d'énergie en utilisant des températures plus basses ouais moi je te dis c'est l'exemple des après-déperlants où on a on a prouvé que les options naturelles utilisent moins d'énergie que l'option synthétique, mais le problème c'est les normes, c'est les normes de qualité, les normes de test. qui ne passent pas encore.

  • Pauline

    Oui, ça c'est le gros sujet. Et donc c'est là où je t'expliquais qu'en fait, à Roubaix, moi je suis allée voir ces fameux tests, notamment la résistance lumière qui, pour beaucoup de marques de textile, donc là on parle d'habitement, on ne parle pas de textile comme toi technique. La résistance lumière, c'était le premier frein. Et en fait, là, on a démontré que, tu vois, dans les boîtes à lumière, pour voir en fonction d'une lumière du jour, une lumière de magasin, etc., avec deux outils qui sont le Xenotest et le Suntest, donc des expositions prolongées à la lumière, etc., qu'en fait, on avait des candidats. donc dans les plantes qui étaient de bonne résistance, donc c'est noté, je ne sais plus, de 1 à 8 ou de 1 à 5, j'ai un trou de mémoire, mais en gros, il y a des candidats qui sont bien notés. Et en fait, c'est là aussi où je veux en venir, c'est que je pense qu'il n'y a pas une réponse de dire la couleur végétale, ça ne tient pas. En fait, il y a une réponse par rapport aux plantes et par rapport au projet qui est... qui est fait par exemple de la lingerie, c'est plutôt sous un autre vêtement, donc ça n'a pas besoin d'avoir une résistance lumière de dingue. Par contre, comme tu dis, un vêtement qui est technique, qui doit absolument répondre à une norme ou une couleur particulière ou quelque chose, là, j'avoue, je suis d'accord avec toi, il y a un cahier des charges à respecter. Et si, soit le cahier des charges, comme tu dis, la norme peut être allégée parce qu'on se rend compte que finalement, résister trois ans, ce n'est peut-être pas le critère premier. on peut alléger ces normes-là. Mais j'entends bien que dans du textile technique, bien sûr, il y a des choses à cocher, des cases à cocher. Je voulais te demander, Louise...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Même dans les textiles techniques, je suis d'accord avec toi que les cahiers des charges, ils sont... Les cahiers des charges sont trop... Comment dire ?

  • Pauline

    Exigeants.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exigeants, voilà.

  • Pauline

    Oui, et pas forcément adaptés.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et je pense que... Si on veut vraiment améliorer la filière textile, il faut revoir la filière textile globalement. Donc oui, regarder les cahiers des charges, regarder est-ce que j'ai vraiment besoin d'acheter ce t-shirt ou est-ce qu'il va finir dans mon armoire avec mes 20 autres t-shirts. C'est un problème. de consommation à l'échelle où on en parle. Parce que pour revenir aux produits recyclés, c'est très bien, mais réduisons la consommation avant d'essayer de recycler.

  • Pauline

    et le problème de la surconsommation c'est par exemple sur les textiles d'habillement on en parle plusieurs on a eu beaucoup d'invités qui nous en ont parlé sur le podcast c'est vraiment le problème du coût c'est à dire que maintenant que ce soit le vêtement ou la couleur apposée sur le vêtement, le coût est dérisoire donc les gens n'ont plus du tout de frein parce que ça coûte 2 euros qu'est-ce qu'on va se priver d'acheter un t-shirt et ça entre dans la tête des consommateurs qu'en fait, la couleur, ça ne vaut rien du tout. Donc, entre un T-shirt blanc et un T-shirt rouge, en fait, c'est le même prix. Donc, on perd cette notion de bah oui, la couleur, avant, c'était travaillé par des teinturiers, c'était issu des plantes, avec des plantes qu'on appelait des plantes industrielles qu'on cultivait exprès pour faire de la couleur. Et en fait, tout ça, ça se perd. Et finalement, ça date de... de très peu de temps les colorants de synthèse c'est 150 ans et en fait en 150 ans on a fait complètement un black out plus personne se souvient de la base et d'où ça venait et que ça avait un coût et une reconnaissance dans ce métier là aujourd'hui tu demandes à quelqu'un ce qu'est un teinturier ou un ennoblisseur non mais c'est franchement Louise c'est vrai ouais tu vois teinturier moi on me répond c'est pour les cheveux un teinturier et un ennoblisseur donc bah ouais Non mais toi t'es au courant ! T'es au courant !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai une citation d'un de mes collègues qui dit que pour créer une cuillère à soupe de violet, on devait utiliser 250 000 escargots. Et que c'est pour ça que le violet était devenu la couleur de la monarchie et du clergé parce que c'est... T'imagines 250 000 escargots, il faut pouvoir les trouver pour créer une cuillère à café de teinture violette. quand tu penses oui un t-shirt violet ou un t-shirt blanc ils sont vendus au même prix aujourd'hui c'est ça le violet c'était pas abordable pour tout le monde bah voilà pareil tu sais la cape de je crois que c'est Néron en

  • Pauline

    rouge la magnifique cape bah en fait déjà elle était tellement c'était vraiment un long un grand tissu etc et pareil c'était du rouge c'était pas accessible pour tout le monde etc il y avait vraiment cette euh cette connaissance et cette reconnaissance de bah oui la couleur ça coûte plus cher c'est pas accessible pour tout le monde c'est des ressources qu'il faut préserver il y a même c'est comme pour tout il y a même des ressources aujourd'hui végétales qui sont presque déjà épuisées parce qu'on les a on les a comment dire surexploitées pour une couleur etc c'est comme tout il faut des nuances il faut il faut se rappeler la base. Et moi, je trouve que, voilà, un des défis, comme tu dis, c'est réduire la consommation de textile. Mais en même temps, si tu es tenté par 15 t-shirts à 2 euros, tu préfères t'acheter 15 t-shirts à 2 euros plutôt que de te payer un bouquin pour apprendre qu'en fait, voilà comment c'était teinté avant. Enfin, tu vois, il y a aussi ce paradoxe. Bon. Et alors, ma question d'après, c'est, donc toi, dans ton nouveau job, tu dois chasser, on va dire, les coûts perdus, quoi, faire des économies, regarder ce qui peut être plus vertueux, etc. Toi, tes gros défis de demain, c'est quoi ? Là où tu vas mettre le paquet par rapport à ton activité, c'est quoi où tu trouves que… Ma question est hyper longue. Où est-ce que tu trouves qu'il y a le plus de coupes à faire, entre guillemets ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est pas l'un ou l'autre parce que si tu penses réduire les ressources, réduire notre dépendance aux ressources naturelles, c'est bien, c'est vertueux, mais ça pousse aux réductions de coûts aussi. Donc il n'y a pas à choisir entre faire ce qui est bien et faire ce qui va coûter moins. Parce que depuis l'invasion en Ukraine et les événements qui ont suivi, les coûts d'énergie sont à un stade maintenant qu'il faut qu'on fasse des économies d'énergie.

  • Pauline

    C'est plus négociable, c'est il faut.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, moi, mes gros projets, ils sont autour de ça, de ces réductions d'énergie, ces réductions de dépendance aux ressources naturelles. Donc, trouver de meilleures alternatives de tissus que le polyester, trouver des process techniques qui utilisent des meilleurs... technologie, parce que les machines textiles ont évolué très lentement comparé à d'autres. Quand tu penses comment est-ce qu'on fabrique une voiture aujourd'hui, comparé à comment on fabrique un t-shirt, le t-shirt il n'a pas beaucoup changé. Sur le laps de temps, les voitures ne sont plus assemblées à la main. Un t-shirt... Donc, il y a des défis technologiques dans l'industrie textile qui sont… Enfin, c'est fascinant parce que tout est à créer.

  • Pauline

    On m'a parlé de techniques de teinture qui réduisaient le temps, l'énergie, la chaleur, etc. Il y a eu notamment…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a Daiku qui font de la teinture sans eau.

  • Pauline

    Oui, j'ai même entendu des…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    qu'on explore. Il y a une entreprise suédoise aussi qui fait de la... Ça ressemble un peu au concept de Daiku, mais je me rappelle plus, sinon.

  • Pauline

    C'est pas l'entreprise qui teint avec du CO2 ? en fait moi dans les pistes j'avais vu comme tu dis la teinture à sec entre guillemets on va dire la teinture au CO2 mais j'arrive pas à trouver d'interlocuteur et des sources et j'ai aussi vu la teinture via des

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    bactéries plutôt que des plantes de bactéries des teintures à base d'algues aussi et les et Ce qui est intéressant avec les teintures à base de bactéries, c'est que c'est colorifique la teinture à base de bactéries. En fait, les incubateurs sont chez le teinturier, donc tu ne transportes plus des gros volumes de teintures à base d'eau ou des teintures en poudre. C'est les... inoculums je sais pas si ça te... donc tu transportes des choses vraiment plus légères et qui prennent beaucoup moins de place donc ça réduit l'empreinte carbone aussi de ta teinture d'accord ok

  • Pauline

    donc CO2 t'en as entendu parler de la teinture au CO2 je crois que c'est un acteur chinois il me semble j'ai entendu parler mais j'ai plus le nom non ça te parle pas j'ai entendu parler de teinture au CO2 mais avant dernière question pour toi Louise quel est l'événement à ne pas louper sur la teinture et l'ennoblissement on va dire

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc c'est pas spécifique à la teinture mais à Milan qui est la grosse réunion pour tout ce qui est production textile. Mais ça va de la production de la filature jusqu'à l'ennoblissement et les tests. Donc c'est vraiment le gros événement pour l'industrie textile. C'est tous les 4 ans Hitman, c'est soit à Barcelone ou à Milan, donc cette année c'est à Milan. Et le deuxième événement c'est Tech Textile en Allemagne. Tech Textile en général c'est au mois de mai, c'est tous les 2 ans. Oui, il y a une version, il y a Tech Textile North America, il y a Tech Textile China, mais la version européenne c'est tous les deux ans en Allemagne. Et donc là ce sera l'année prochaine, aux alentours du mois de mai en général, Tech Textile. C'est les deux grosses expositions où on va et on y va vraiment pour... cultiver les idées, vraiment rechercher ok, qu'est-ce qu'il y a sur le marché dont on n'a pas entendu parler donc ça va des... ça peut aller de la teinture naturelle aux nouvelles machines qui vont rendre les process plus...

  • Pauline

    eco-friendly et c'est vraiment l'événement où on y va avec l'esprit ouvert ouais c'est vraiment là où vous allez être inspiré pour la suite et les innovations etc d'accord ok top est-ce que est-ce que tu as quelqu'un une entreprise comme la tienne ou quelqu'un dont tu penses que le témoignage serait intéressant que tu me recommandes d'aller d'aller interviewer alors c'est pas

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pas tant sur la teinture naturelle, mais c'est plus sur valorisation des déchets textiles et des choses comme ça. Il y a une entreprise qui s'appelle La Huitième Foix et qui crée des vêtements à taille ajustable. C'est basé sur le concept qu'en moyenne, une femme va porter un vêtement sept fois avant de ben soit la taille ne va plus vraiment ou est donc là c'est des vêtements ou la ils ont été construits pour que tu puisses changer la taille de deux tailles, en fait, avec le même vêtement. Donc, si tu prends un peu de poids après une grossesse, par exemple, ou tu as du mal à perdre ou des choses comme ça, tu peux continuer à porter le même vêtement. Et donc, ça s'appelle la huitième fois. Et c'est une fille qui est allée au lycée avec nous.

  • Pauline

    Ah, super ! Bah, écoute, top ! Je vais creuser ça, je vais essayer de l'avoir. Super, écoute Louise, est-ce que tu as un mot de la fin ou quelque chose que tu veux rajouter ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, il y a juste une chose dont on n'a pas parlé, c'est tout ce qui est teinture et impression digitale. Ce n'est pas des process tellement nouveaux, surtout l'impression. La teinture, ce n'est pas encore développé à échelle commerciale, mais l'impression digitale, c'est une des pistes pour utiliser moins de teinture à la base.

  • Pauline

    Mais alors, excuse-moi, mais je ne comprends pas le principe du coup.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, le principe de l'impression digitale, c'est une impression comme ton imprimante. papier à la maison, c'est de l'impression inkjet. Et donc tu imprimes sur du tissu de la même façon que tu vas imprimer sur un morceau de papier. Et l'avantage c'est que ça crée beaucoup moins de déchets et ça utilise beaucoup moins de ressources que l'impression traditionnelle.

  • Pauline

    d'accord parce que je connaissais l'impression textile avec la couleur végétale qu'on appelle la sérigraphie mais où ils mettent des encres végétales dessus mais j'avais jamais entendu parler donc impression digitale ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc en mode t'imprimes chez toi tes vêtements c'est pas le but d'imprimer chez soi c'est le concept à l'échelle industrielle mais tu peux créer des lots beaucoup plus petits donc pour réduire les déchets Parce que le problème de l'impression traditionnelle, c'est des machines qui font 20 mètres de long, et puis il faut dispenser la couleur pour mettre dans les... dans les cadres et donc il faut créer des minimums il y a des quantités minimums alors qu'avec l'impression digitale si tu veux imprimer un mètre de tissu tu peux imprimer un mètre de tissu et après changer le le design et puis imprimer un autre mètre etc d'accord ok bon bah écoute je vais creuser tout c'est un bon moyen de réduire la surproduction bon

  • Pauline

    D'accord, ok. Bon, bah super. Bah écoute Louise, c'était génial. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous. Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction à Louise Bécart et son parcours

    00:45

  • Présentation de Pincroft et son histoire

    03:56

  • Fibres naturelles et innovations chez Pincroft

    07:22

  • Défis du recyclage et des normes environnementales

    14:51

  • Essais de teinture végétale et perspectives d'avenir

    25:25

Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Louise Bécart, une analyste commerciale passionnée de Pincroft, une entreprise emblématique dans le domaine des textiles techniques. Louise nous emmène dans un voyage fascinant à travers son parcours, de ses études à Lille jusqu'à sa carrière florissante à Manchester, où elle a rejoint Pincroft il y a sept ans.


Pincroft, fondée en 1890, a su se forger une réputation solide en produisant des tissus pour uniformes et vêtements de travail, y compris des camouflages utilisés par les armées du monde entier. Dans cet épisode, nous explorons l’histoire de cette entreprise innovante et son engagement envers des pratiques durables. Louise partage avec nous les défis rencontrés dans l'utilisation de fibres naturelles et les projets d'innovation qui visent à améliorer l'économie d'énergie et la durabilité dans l'industrie textile.


Avec une attention particulière portée sur la teinture végétale, Louise évoque les essais de teinture naturelle réalisés par Pincroft, mettant en avant les colorants végétaux comme l'indigo et la garance. Elle aborde également les obstacles à l'adoption de colorants biosourcés dans des applications industrielles, tout en soulignant l'importance des normes environnementales et du recyclage des textiles.


« La teinture végétale n'est pas seulement une tendance, c'est un retour aux sources qui nous permet de redécouvrir les richesses de notre environnement », déclare Louise. Cet épisode est une véritable ode à la couleur végétale et aux plantes tinctoriales, où nous découvrons comment l'industrie textile s'efforce d'intégrer des pratiques plus durables tout en répondant aux exigences de qualité et de performance.


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui met en lumière les efforts de l'industrie pour une agriculture tinctoriale responsable et une coloration capillaire végétale respectueuse de l'environnement. Que vous soyez passionné par les pigments végétaux, les tanins ou simplement curieux d'en savoir plus sur le monde fascinant des couleurs de plantes, cet épisode d'ArtEcoVert est fait pour vous.


Pour approfondir vos connaissances, nous vous invitons à consulter les liens utiles mentionnés dans notre description. Préparez-vous à être inspiré par les idées novatrices de Louise et à découvrir comment la teinture végétale peut transformer notre approche des textiles.


Belle écoute,


Pauline.


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Bonne écoute


Pauline



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Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert,

  • Pauline

    le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications.

  • Pauline

    Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute !

  • Pauline

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Louise Bécart de l'entreprise Pincroft. Bonjour Louise. Alors Louise, est-ce que tu peux te présenter, nous raconter un petit peu ton parcours et ton arrivée dans ton entreprise, tout ce qui a fait que tu es arrivée chez Pincroft ?

  • Louise Bécart

    Alors moi j'ai commencé mes études en France à HEI à Lille et puis au détour d'un stage chez Airbus, j'ai découvert les textiles techniques et c'est à ce moment-là que je me suis dit, oh le domaine Team Text, technologie, innovation et management textile de chez HEI, ça a l'air plutôt pas mal parce que les textiles techniques. Une fois que tu découvres toutes les applications possibles et inimaginables du textile, ça m'a paru quand même assez intéressant. C'est pour ça que j'ai commencé le domaine TeamText à HEI. Et dans ma dernière année d'HEI, j'ai fait un échange Erasmus avec l'Université de Manchester. Et une fois arrivée à Manchester, j'ai rencontré quelqu'un et donc comme j'étais dans ma dernière année, j'ai pris mon diplôme d'HEI et puis je suis restée à Manchester. Donc ça c'était il y a 10 ans où je suis arrivée à Manchester pour un an d'Erasmus et puis j'y suis toujours. Et donc mon diplôme en poche, j'ai fait des petits boulots. à droite, à gauche, et j'ai commencé chez Pincroft il y a 7 ans, dans le département qualité, pour réduire les déchets qu'on créait en production. Et puis, au fil des années, j'ai gravi les échelons chez Pincroft, et maintenant je suis business analyst.

  • Pauline

    D'accord, et tu peux expliquer ce que c'est ?

  • Louise Bécart

    Donc, Business Analyst, en gros, c'est analyser toutes les données de production, les données de vente pour trouver les meilleures stratégies pour l'entreprise.

  • Pauline

    D'accord, ok, c'est très clair.

  • Louise Bécart

    Un des domaines qui m'intéresse vraiment au sein de l'entreprise, c'est que j'ai fait beaucoup de travail sur les projets d'économie d'énergie. Donc j'ai participé à l'accréditation de l'entreprise pour ISO 50001, qui est la norme pour mesurer la consommation d'énergie. Et donc c'est vraiment ce qui m'intéresse, mais tout ce que j'ai appris en fait sur la façon de collecter les données et d'analyser les données d'énergie, maintenant j'applique sur tout ce qui est business en général.

  • Pauline

    D'accord. Est-ce que tu peux nous présenter maintenant Pincroft, son cœur d'activité, quand est-ce que ça a été créé, le nombre de personnes que ça emploie, la mission, etc. Pour qu'on voit un petit peu la taille de l'entreprise dans laquelle tu travailles.

  • Louise Bécart

    Oui. Alors, Pincroft a été créé en 1890. Donc, c'était l'âge d'or de l'industrie textile à Manchester. Manchester, c'est le nord de l'Angleterre, donc c'est assez, en termes de climat, c'est assez similaire au nord de la France. Donc, si tu imagines à la fin du 19e siècle comment c'était à Lille, Manchester, c'était assez similaire. Donc, Pincroft a été créé à ce moment-là, donc maintenant, 133 ans plus tard. Ils emploient 220 personnes et on a des joint ventures. avec une usine au Portugal depuis le Brexit et une usine au Pakistan.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    L'usine au Pakistan qui fournit surtout le marché asiatique, l'usine au Portugal pour le marché européen et l'usine en Angleterre qui fournit partout dans le monde. Notre domaine d'activité c'est principalement des tissus pour uniformes, vêtements de travail, équipements de protection individuelle. Un des gros marchés sur lesquels on travaille c'est les uniformes militaires parce qu'on fait toutes les étapes de l'ennoblissement, donc de la préparation, de la teinture, de la finition, des après. Mais on fait aussi de l'impression et donc on imprime des camouflages pour différentes armées dans le monde. Donc ça va de l'Australie à Dubaï en passant par le Royaume-Uni. Donc voilà.

  • Pauline

    Top ! Est-ce que tu peux nous donner, en termes d'entreprises similaires, il y en a beaucoup dans le monde qui font ça sur les vêtements un peu techniques type uniforme où vous êtes seule ?

  • Louise Bécart

    Nos principaux concurrents sont Klopman en Italie qui fait partie du groupe français TDV.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Et ensuite il y a une autre entreprise en Europe qui s'appelle Tenkate, où ils font surtout des vêtements à retard de flamme, donc tout ce qui est retard de flamme avec un après ou inhérent. Donc inhérent c'est quand la propriété est dans la fibre, donc c'est des fibres aramides, des choses comme ça.

  • Pauline

    D'accord, ok. Donc, quel type de fibres vous travaillez chez Pincroft ? Et est-ce que, pour faire le lien avec notre sujet, est-ce que tu travailles aussi des fibres naturelles ?

  • Louise Bécart

    Alors le vêtement de travail, si tu imagines le bleu de travail, c'est du vêtement 100% coton, fibre naturelle. Après au fil des années, pour plus de confort, on a commencé à mélanger le coton avec du polyester. Maintenant c'est du polyester et du coton et du stretch, donc des fibres comme le lycra. Et sur les uniformes pour l'impression, c'est beaucoup de nylon, donc polyamide. Après, tout ce qui est fibres cellulosiques, on utilise des choses comme Tencel.

  • Pauline

    Tu as essayé le Cicel ?

  • Louise Bécart

    Cicel, c'est...

  • Pauline

    à Basdag j'essaye de me rappeler le nom de l'entreprise c'est une entreprise allemande qui fait ça ouais j'ai plus le nom en tête je le mettrais peut-être dans les commentaires ouais

  • Louise Bécart

    on a fait des essais avec cette fibre alors je saurais pas te dire si on a commercialisé le produit mais je sais qu'on a fait des essais en recherche et développement d'accord ok

  • Pauline

    Donc tu dis fibres cellulosiques, le tencel, est-ce que tu as testé d'autres fibres ?

  • Louise Bécart

    Oui, alors on a testé des fibres à base de noix de coco, comment ça s'appelait ? Cocona. ça s'appelait. D'accord. Donc ça, c'est censé aider avec la régulation de la température du corps. Donc la fibre, elle s'appelle en anglais, c'est 37.5, donc 37,5, qui est la température du corps. Et donc c'est censé aider le corps à rester à cette température. Donc, tu imagines des vêtements de travail, quand tu fais un effort intense, avoir quelque chose qui régule la température corporelle, c'est recherché. Donc ça, ça s'appelait Cocona, c'est une fibre à base de noix de coco.

  • Pauline

    On a la fibre autour là ?

  • Louise Bécart

    Oui.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    On voit beaucoup apparaître des fibres qui utilisent des déchets alimentaires. Ce que l'industrie alimentaire considère comme un déchet, il y a beaucoup de développement pour créer des fibres de vêtements. D'accord.

  • Pauline

    Moi, j'avais entendu parler du... Tu sais, les restes d'ananas ou ces trucs-là pour faire du cuir végétal. Mais en autres déchets pour faire du textile, je ne vois pas trop.

  • Louise Bécart

    J'avais entendu parler de déchets de peau de banane, de fibres à base de peau de banane.

  • Pauline

    D'accord, donc là, l'idée, c'est de valoriser les déchets alimentaires pour en faire des fibres qui peuvent être utilisées dans le textile. Comme nous, par exemple, sur la couleur végétale, on utilise des déchets alimentaires aussi pour proposer de la couleur. Donc, par exemple, les pots d'oignons, les déchets, tu sais, tout ce qui ne peut pas être exploité en agriculture, genre quand tu cultives des artichauts. Il n'y a que la fleur de l'artichaut qu'on mange finalement. Et en fait, c'est comment, avec les restes, les coproduits, on fait de la couleur. Et donc, en fait, vous aussi, sur le textile, vous essayez d'innover là-dedans. Ok, d'accord. Est-ce que, comme tu es proche du bassin du lin, vu que tu n'es pas très loin de la Normandie et les Hauts-de-France, est-ce que le lin, c'est une matière que vous travaillez ?

  • Louise Bécart

    On a fait des essais pour certains clients qui voulaient faire des essais à base de lin. On a aussi essayé de mélanger sur nos produits existants avec du lin, mais c'est encore en phase de développement parce qu'on essaye de faire un produit qui est à retard de flamme. Donc on met un après retard de flamme sur des produits à base de lin. Donc ça c'est encore en phase de développement parce que la chimie marche différemment.

  • Pauline

    et j'avais reçu quelqu'un sur le podcast donc Virgo Cop c'est une coopérative on va dire qui remet en route la filière chanvre en France et elle expliquait que la fibre du chanvre était beaucoup plus épaisse et beaucoup plus résistante et était plus destinée à des comme tu travailles des vêtements de travail est-ce que le chanvre c'est quelque chose sur lequel vous vous questionnez ou vous avez fait des essais ?

  • Louise Bécart

    si au lin on a aussi fait des essais en mélangeant du chanvre dans nos produits existants comme le coton le chanvre tout seul c'est un peu trop comment dire, c'est un peu trop rêche, tu sais. Donc, quand on parle de confort, tout ça, le chanvre tout seul, c'est pas assez... Ou alors, il faudrait qu'on utilise tellement de produits synthétiques pour le rendre plus doux qu'il n'y a plus d'intérêt à utiliser le chanvre. Tu vas compenser avec de la chimie, mais le mélanger avec d'autres... produits existants, le mélanger avec du Lyocell par exemple, ou avec des fibres un peu plus sensibles, tu sais, au contact à la peau, des choses comme ça.

  • Pauline

    D'accord, ok.

  • Louise Bécart

    Il y a un mouvement en Angleterre qui utilise des sites, des anciens sites industriels qui peuvent pas, tu peux pas faire pousser de... de produits pour la consommation. Maintenant, ils font pousser du lin. Comme en France, la filière du lin revient en Angleterre. Pour ça, ils utilisent des sites industriels qui ne peuvent pas être utilisés pour autre chose. et ils font aussi pousser de la guède. C'est une fleur qui ressemble un peu à la fleur de moutarde. Et donc, de guède, tu peux faire des colorants naturels.

  • Pauline

    Ouais, c'est l'autre nom du pastel des teinturiers. Donc, ça donne du bleu, la guède. Pastel des teinturiers, c'est une des trois plantes qui donne le bleu. Et nous, ils s'en servent aussi pour notamment les projets sur les jeans, mi-chamvre, mi-coton, teint avec du bleu. Ok, d'accord.

  • Louise Bécart

    C'est le même genre de projet, mais la version anglaise. Donc, oui, ils utilisent du lin et de la guêne pour faire du denim local.

  • Pauline

    Ah génial, c'est cool, ça veut dire que ça bouge partout, ça fait plaisir. Donc on a fait un peu le tour des fibres, j'avais une question dans le même axe, c'est une question que je me pose et sur laquelle je n'ai pas trop de réponses, donc je prends les avis, c'est qu'est-ce que vous chez Pincroft et toi personnellement, vous pensez du recyclage des fibres textiles ?

  • Louise Bécart

    Le recyclage définitivement, le recyclage autant qu'on peut autant le faire. Après la meilleure option c'est quand même de ne pas utiliser trop. Le recyclage ok s'il faut prouver une fin de vie aux vêtements mais si on commence par créer moins de vêtements c'est quand même mieux que d'essayer de recycler. Après nous dans les produits recyclés on utilise du polyester reprive. Donc c'est R-E-P-R-E-V-E. Et reprise ça utilise des bouteilles en plastique recyclées.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Donc on a mesuré pour un mètre de notre produit équivalent, en utilisant Reprive, ça recycle 11,3 bouteilles de plastique.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Donc on a plusieurs produits comme ça où on a remplacé le polyester par du polyester recyclé.

  • Pauline

    et moi ce qu'on m'expliquait c'est que ce qui fait la qualité d'un tissu notamment c'est la longueur et la résistance des fibres et que le fait de recycler en gros on coupe les fibres pour refaire un tissu et que dans ce sens là, dans la logique ça ça et ça toi tu partages aussi

  • Louise Bécart

    Les chaînes de polyester du plastique recyclé sont plus courtes que les chaînes de polyester normal. C'est pour ça que ça casse plus facilement. Et il y a une théorie, on n'a pas réussi à le prouver concrètement, que le polyester recyclé crée plus de microplastique que le polyester vierge.

  • Pauline

    D'accord, parce que comme les fibres sont plus petites, il y a plus de risque que ça se répande au lavage, c'est ça ? D'accord. Alors justement, super transition parce que j'allais te poser cette question. Nous, en France, les lois se durcissent, notamment je te disais à compter du 1er janvier 2027, où on va avoir un taux de réincorporation de matières recyclées, biosourcées, etc., qui va augmenter. Un taux de réemploi et de recyclage pareil qui va passer à 60. Et aussi des réglementations sur les nouvelles machines à laver. qui vont devoir être complètement hermétiques à l'émission des microplastiques dans l'eau. Alors, je n'ai plus la date pour les machines à laver, mais c'est demain, c'est 2025 ou 2027, je ne sais plus. Et en fait, je voulais savoir, donc ça c'est en France que ça se passe, c'est notamment avec la loi AJEC, mais aussi avec, je pense, la revue, peut-être aussi la revue du règlement REACH. Qu'est-ce que vous, vous avez comme contrainte légale en Angleterre avec tout ce qui s'est passé, Brexit ? Qu'est-ce que ça impacte chez vous ?

  • Louise Bécart

    Donc nous avant Brexit, parce que le Royaume-Uni était dans l'Union Européenne, en termes de normes et de réglementations, on devait suivre Riche. Avec le Brexit, beaucoup des lois et des réglementations européennes ont été copiées dans la loi britannique. Et donc en termes de réglementations riche, on suit toujours les mêmes normes. Mais ça ne s'appelle plus riche, c'est la version anglaise. Pour ce qui est de futures réglementations... pas au courant de choses qui vont arriver dans l'immédiat. On sait que la loi française est en train de changer, la loi italienne suit le même mouvement que la loi française. Et nous, en tant que fournisseurs dans l'Union européenne, de toute façon, on va devoir adopter ces changements. Donc si on les adopte sur notre usine au Portugal, on va aussi les adopter sur l'usine anglaise.

  • Pauline

    D'accord. Et alors du coup, si la loi française, l'Italie bouge, sûrement l'Europe, vers un taux de recyclage, de réemploi, d'utilisation de matières biosourcées, etc., alors qu'on a quand même des doutes sur le recyclage du polyester, c'est un peu compliqué d'envisager, tu vois ce que je veux dire ? C'est un peu particulier. Est-ce que vous, vous travaillez sur des pistes ?

  • Louise Bécart

    Ça c'est vraiment basé sur la consommation. Consommons ! ce dont on a besoin, essayons de réduire l'overconsommation plutôt que d'essayer de recycler. Recycler, c'est très bien. Une fois qu'on a utilisé quelque chose, recycler, c'est parfait. Mais il faut quand même essayer de réduire la consommation à la source. Et je pense que le message, ça devrait plus être ça. que de se concentrer sur le recyclage. Le recyclage, c'est une fois qu'on n'a plus le choix, on l'a utilisé. Maintenant, il faut bien en faire quelque chose, plutôt que de l'envoyer dans des décharges.

  • Pauline

    Et le problème...

  • Louise Bécart

    la consommation à la source. Ça, c'est une opinion personnelle.

  • Pauline

    D'accord. Et Louise, qui dit recyclage, dit mise en place de filières, mise en place de tri, etc. Et alors, voilà, tu as les exemples en France, tu y vivais. Tu vois bien qu'aujourd'hui, déjà, on a du mal à recycler et à bien trier correctement nos déchets. Et d'ailleurs, la loi vient de changer pour essayer de simplifier parce que du coup, ce n'était pas suivi. Donc, je me dis si déjà sur des aliments qu'on mange tous les jours, donc des gestes qu'on doit faire au moins trois fois par jour à chaque repas de bien trier ses emballages dans les bonnes poubelles, comment on envisage un tri des matières textiles ? Ça veut dire qu'il va falloir déjà que le client, il sache ce qu'il porte pour le mettre au bon endroit ou ça veut dire que les bennes qui récupèrent les vêtements vont devoir trier et comme on a beaucoup de… de textiles qui ne sont pas monomatériaux, pareil, ça va être un... Ça va juste être un délire absolu de se dire Attends, lui, il a 3% d'élastane, l'autre, il a ça. Moi, ça me semble... Je ne sais pas, mais comme ça, ça me semble un peu compliqué.

  • Louise Bécart

    Nous, c'est ce qu'on a... C'est aussi l'expérience qu'on en a parce qu'on a aussi exploré des façons de recycler les coproduits de nos productions. et ça marche très bien pour les produits 100% coton, 100% nylon, mais dès que tu as des mélanges, ça devient compliqué, les polyestères, les polycotons, 65% de coton, 35% de polyestère, ça devient plus difficile à recycler.

  • Pauline

    Oui, parce que moi, ça me fait le parallèle avec l'alimentaire et que je vois bien que dès qu'il y a plusieurs composants dans un produit, dans un emballage, c'est compliqué. Et donc, ça me fait penser à ça. Par contre, tu vois, je n'ai plus le nom de l'entreprise, mais je sais qu'ils utilisent notamment des enzymes pour séparer. Je crois que c'était pour les collants. Il y a deux fibres différentes synthétiques qui sont liées, il me semble. Et en fait, avec des enzymes, ils arrivaient à séparer les deux fibres. donc je me dis bon si il y a déjà des trucs comme ça dans les tuyaux il y a peut-être moyen de réussir dans une étape de recyclage à séparer les matières mais en tout cas oui de premier abord ça semble un peu lourd et compliqué j'en arrive aux questions des labels je voulais savoir est-ce que vous avez vous de la demande sur des labels pour le coton vu que vous travaillez le coton est-ce que vous avez des demandes de labels particuliers et est-ce que vous travaillez chez Pincroft

  • Louise Bécart

    Oui, alors déjà on a les normes ISO, la norme 9001, la norme 14001 pour l'environnement, la norme 50001 pour la consommation d'énergie. Ensuite, les labels textiles, donc Ecotex, Ecotex Standard 100. En termes de coton, on a du BCI coton. BCI c'est Better Cotton Initiative, c'est un label qui certifie la qualité du coton, et qui est un coton qui essaie d'utiliser moins de ressources naturelles, n'est pas connecté à l'esclavage, des choses comme ça. Donc, c'est BCI. Ensuite, on fait partie du ZDHC. Donc, c'est Zero Discharge of Harmful Chemicals. Donc, en gros, les produits chimiques qu'on utilise sur le site sont... enregistrés sur un portail pour s'assurer que ce ne sont pas des produits chimiques dangereux. Un des projets pour cette année, c'est s'enregistrer sur le HIG Index, qui mesure l'empreinte environnementale de l'usine.

  • Pauline

    D'accord, donc globalement c'est à peu près les mêmes labels dont on m'avait parlé et les exigences, sachant qu'on avait fait un épisode sur le coton bio en indiquant qu'en fait c'était seulement la culture du coton qui était bio, parce qu'après le coton partait dans les cycles classiques et donc il recevait aussi des produits chimiques et des préparations, donc c'était juste la nuance que je voulais apporter. En préparant l'épisode, on avait parlé que vous, vous aviez tenté un essai sur la teinture végétale. Est-ce que tu pourrais nous faire un petit retour de par quoi vous avez commencé et comment ça s'est terminé et pourquoi ?

  • Louise Bécart

    Alors, nous, on a fait des essais avec les produits Earth Colors de chez Archroma. Donc, on a choisi ça parce que c'est des produits qui sont à échelle commerciale. et donc en terme de volume ça convenait avec nous ce qu'on recherche le seul frein c'était très bien pour tout ce qui était uniforme pour des domaines comme la restauration, des uniformes qui subissent pas autant de stress que d'autres types d'uniformes comme les vêtements qu'on produit pour le médical par exemple. Donc quand tu dois faire sans lavage à 60 degrés, les solidités des teintures naturelles sont très importantes. ne suivent pas forcément donc ça marche pour des choses qui sont lavées en machine à la maison mais dès qu'on parle de blanchisserie industrielle ça ne tient pas

  • Pauline

    D'accord, donc c'est pour ça que vous vous avez arrêté les essais, que vous n'êtes pas allé jusqu'à la solidité lumière ou tout ça, les frottements ? D'accord, ok. Et selon toi, avec ton recul, pour la partie, j'entends, vêtements de travail qui doivent passer par une blanchisserie industrielle, à part ça, qu'est-ce qui pourrait faire qu'on ait un retour à la couleur végétale dans le textile plus largement ? Est-ce que tu crois que c'est uniquement la loi qui va contraindre les entreprises à y aller ? Ou est-ce que tu penses qu'il y a… des petits leviers qui peuvent assurer ce retour à ça non parce que

  • Louise Bécart

    Pour tout ce qui est application vêtements de tous les jours, il n'y a pas de raison que toi ou moi on ne puisse pas acheter des vêtements teintés à partir de couleurs naturelles, parce qu'on n'a pas besoin de ces cycles de lavage intense, on n'a pas besoin d'un vêtement qui va durer indéfiniment. et qui doit avoir le même aspect tout au long de son cycle de vie. Après, je ne dis pas qu'on a complètement archivé la couleur naturelle. On regarde encore des produits comme Colorifix ou des produits comme Octarine. On fait des essais et on regarde. On offre aussi à nos clients qui demandent des solutions un peu plus naturelles. On leur dit que c'est la palette qu'on peut vous offrir. Parce que ça c'était aussi un frein avec Earthcolors parce que la palette était assez limitée. La palette de couleurs.

  • Pauline

    Ça, c'est aussi un peu un mythe. C'est qu'en fait, il y a quand même un sacré grand nuancier de couleurs naturelles. Après, elles sont toutes, comme tu dis, plus ou moins résistantes en fonction des utilisations. Mais c'est vrai que toi, tu as double contrainte, c'est-à-dire que tu dois avoir un vêtement, ne serait-ce qu'il passe en lavage à 60 degrés. Tu vois, déjà ça, ça me... je me dis, voilà, 60 degrés, ce n'est pas ce qu'on préconise pour la teinture végétale, c'est plutôt 30 degrés. Et quand tu parles de sans lavage, je comprends bien qu'au bout d'un moment, la couleur végétale, bien sûr, elle passe. Donc, tu vois, j'entends en termes de couleur.

  • Louise Bécart

    Peut-être que les normes vont changer parce que c'est vrai que maintenant, les normes sont sans lavage à 60 degrés. Si on commence à dire, écoute, il faut qu'on utilise des produits plus éco-friendly, mais qui vont durer moins longtemps. les normes vont sûrement évoluer.

  • Pauline

    Oui. Toi, ce que tu penses, c'est que au lieu d'avoir un test qualité à 100 lavages à 60 degrés, ça pourrait peut-être être, j'en sais rien, soit 100 lavages à 30 degrés ou soit... Oui, je comprends. Donc, pas un assouplissement, mais quand même...

  • Louise Bécart

    Au défi technique qu'on a en ce moment.

  • Pauline

    D'accord.

  • Louise Bécart

    Un exemple flagrant dans le reste de...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de l'ennoblissement, c'est qu'on utilise aussi des produits à base de plantes pour l'imperméabilisant, par exemple pour créer l'effet lotus. Donc ça c'est très bien si tu veux un vêtement qui résiste à l'eau, mais ça ne remplace pas la chimie des fluorés pour résister aux produits chimiques, aux produits à base d'huile. sur une veste pour aller faire de la marche ou de la randonnée, tu as juste besoin d'une veste imperméabilisante. Tu n'as pas besoin de la résistance aux tâches, la résistance aux huiles et aux produits chimiques.

  • Pauline

    Oui, ce que tu veux dire, c'est qu'on est peut-être aussi trop exigeant avec nos vêtements par rapport à l'utilisation réelle qu'on en fait. Ouais, il y a ça aussi, ouais. Il y a les normes en entreprise et il y a nous.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Les normes, les horaires sont en train d'évoluer et un jour, on ne les retrouvera plus sur nos vestes de randonnée. Parce qu'il y a déjà beaucoup d'entreprises qui ne les utilisent plus et ils vont être de plus en plus difficiles à utiliser.

  • Pauline

    D'accord. Parce que les fluorés, c'est ce qui est le plus toxique, c'est ceux-là qui sont les plus...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Le problème des fluorés, c'est qu'ils sont bioaccumulatifs. Donc ça veut dire qu'ils restent dans l'environnement. Oui,

  • Pauline

    c'est ça, d'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ils ne sont pas biodégradables. dans l'environnement

  • Pauline

    50 ans plus tard ouais d'accord ça y est je me souviens de ce terme là ok d'accord et bah alors justement tu fais une super transition je voulais te poser la question donc nous là le podcast c'est surtout sur la couleur végétale au sens large il y a des applications dans la dans la teinture donc c'est 80% on va dire du podcast dans la coloration capillaire aussi on a exploré tout ce qui est cosmétique avec la savonnerie etc j'ai découvert des applications dans les bioplastiques donc plastique biosourcé, teinté végétalement, etc. Et que pareil, ils ont les mêmes défis parce qu'ils sont sur les mêmes normes REACH et les mêmes contraintes de la loi AGEC. Et en fait, ce que je voulais voir avec toi, c'est que moi, je me suis vachement focalisée sur la partie teinture que je trouvais vachement impactante. Mais en fait, en creusant, je me suis dit mais en fait, il n'y a pas que la teinture qui est hyper impactante. Il y a tout ce qui est, toute la phase d'ennoblissement. Et je voulais savoir... est-ce que vous ou tu as connaissance de solutions plus naturelles, de recherches de solutions plus naturelles sur toutes les différentes étapes de l'ennoblissement et pas uniquement la teinture est-ce qu'il y a des choses donc là tu parlais de l'effet lotus pour l'effet déperlant est-ce que tu as d'autres idées ou d'autres tu as entendu d'autres choses là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors il y a des apprêts à base de menthe pour tout ce qui est contrôle de l'odeur, contrôle des odeurs sur les vêtements. Donc ensuite les apprêts à base de plantes pour tout ce qui est déperlant. On a aussi eu un contact avec une entreprise française qui crée... un produit naturel pour repousser les moustiques et les insectes. Parce que c'est quelque chose que nous, on utilise beaucoup en textile technique pour les armées. Parce que les armées qui sont en milieu tropicaux, il faut qu'ils aient une protection contre les piqûres de moustiques. Il y a une entreprise française qui travaille sur une version naturelle parce qu'une fois encore, l'armée française va pousser la réglementation sur le produit chimique. Et donc, ils veulent arrêter de l'utiliser. Donc, il y a cette entreprise française qui s'est dit, nous, on va essayer de trouver une alternative naturelle. et quand on a eu une première conversation avec eux c'est des résistances lavage à 40 degrés d'accord encore il faudra ajuster les normes de lavage si on veut que ce soit adopté d'accord

  • Pauline

    Ok, donc contrôle de l'odeur, donc on a des solutions avec les plantes, déperlant, on a quelques pistes, mais comme tu dis, ce n'est pas les mêmes résultats, mais à nous aussi de revoir un peu nos exigences. Ensuite, éloigner moustiques et insectes, c'est hyper intelligent, je n'avais pas du tout pensé à ça. Est-ce que tu penses à d'autres étapes dans l'ennoblissement qui peuvent être... remplacées ou complétées par des choses moins impactantes et plus tournées vers le naturel ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a des projets qui sont encore au stade de recherche pour utiliser les algues dans certaines étapes de production. mais je te dis là c'est encore au stade de recherche et ce serait quoi les propriétés des algues du coup ? je pense que c'est pour remplacer certains enzymes dans la préparation des tissus

  • Pauline

    d'accord ok et tu m'avais parlé quand on avait préparé notamment de cire aussi enfin je ne sais plus si c'était chez vous mais tu avais déjà entendu parler de cire pour les après non ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ah oui c'est une des options pour remplacer les imperméabilisants donc utiliser des après à base de cire et qui donc reproduisent l'effet de

  • Pauline

    d'accord ok bon bah écoute on a fait le tour là dessus j'avais une autre question c'était est-ce que t'as des ordres de grandeur d'une différence de coût entre tu vois une teinture au colorant de synthèse versus naturelle et après je voulais voir aussi par rapport aux matières utilisées si t'avais des ordres d'idées

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je pense que le coût du naturel contre les colorants de synthèse, je pense que c'est juste dû au volume. Parce que les colorants de synthèse sont produits en masse, la teinture naturelle c'est encore un peu... C'est pas produit à la même échelle et donc je pense que les différences de coût viennent de ça. Après un produit... teinté oui avec une teinture naturelle tu peux aussi le vendre avec une marge plus élevé que le produit normal donc je pense pas qu'il ya un gros impact de coûts et aussi ce qu'on voit aussi c'est que beaucoup de ces produits naturels utilisent moins de ressources donc moins d'eau moins de d'énergie et donc au final, le coût, je ne pense pas que ce soit le plus gros frein.

  • Pauline

    Alors, pour compléter ce que tu dis, moins de ressources et moins d'énergie, ça, j'avais constaté. On a même eu une étude qui montrait que les colorants synthétiques, tu en avais à peu près 15 qui partaient directement dans l'eau. parce qu'ils n'arrivaient pas à se fixer ou parce qu'on en mettait trop dans les préparations. Donc, il y a aussi cet impact-là qui peut être réduit parce que forcément, colorant de synthèse qui se retrouve dans l'environnement, si ce n'est pas forcément toujours bien traité, etc., c'est vachement impactant. Alors que colorant naturel, finalement, si tu as du colorant naturel dans l'environnement, finalement, ce n'est pas si grave. Mais une pollution, c'est à partir du moment où il y a trop de... trop de quelque chose en trop grande quantité à un endroit, donc même un composant naturel pourrait être une pollution. Je fais juste une parenthèse parce que je sais que c'est important de faire ce petit point. Et tu disais moins d'énergie, moins d'eau. Ça, moi, j'ai plutôt à petite échelle. Par contre, je suis complètement d'accord avec toi. Je pense qu'on compare ce qui n'est pas comparable. par rapport à la production et les niveaux d'échelle ne sont pas les mêmes. Par contre, quand tu prends là, aujourd'hui, une teinture que tu veux faire, par exemple, sur de la lingerie, les cycles pour teindre sont allongés de minimum deux heures de cycle avec la teinture naturelle. Donc, c'est un des exemples qu'on a eus. Ce n'est pas une vérité générale, mais c'est un des retours qu'on a eus. Mais en termes d'énergie, etc., apparemment, c'est juste le temps qui est rallongé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mais pareil il faudrait qu'il y ait des études et des choses qui soient posées si le temps est allongé mais la température n'est pas aussi élevée exactement tu économises beaucoup plus d'énergie en utilisant des températures plus basses ouais moi je te dis c'est l'exemple des après-déperlants où on a on a prouvé que les options naturelles utilisent moins d'énergie que l'option synthétique, mais le problème c'est les normes, c'est les normes de qualité, les normes de test. qui ne passent pas encore.

  • Pauline

    Oui, ça c'est le gros sujet. Et donc c'est là où je t'expliquais qu'en fait, à Roubaix, moi je suis allée voir ces fameux tests, notamment la résistance lumière qui, pour beaucoup de marques de textile, donc là on parle d'habitement, on ne parle pas de textile comme toi technique. La résistance lumière, c'était le premier frein. Et en fait, là, on a démontré que, tu vois, dans les boîtes à lumière, pour voir en fonction d'une lumière du jour, une lumière de magasin, etc., avec deux outils qui sont le Xenotest et le Suntest, donc des expositions prolongées à la lumière, etc., qu'en fait, on avait des candidats. donc dans les plantes qui étaient de bonne résistance, donc c'est noté, je ne sais plus, de 1 à 8 ou de 1 à 5, j'ai un trou de mémoire, mais en gros, il y a des candidats qui sont bien notés. Et en fait, c'est là aussi où je veux en venir, c'est que je pense qu'il n'y a pas une réponse de dire la couleur végétale, ça ne tient pas. En fait, il y a une réponse par rapport aux plantes et par rapport au projet qui est... qui est fait par exemple de la lingerie, c'est plutôt sous un autre vêtement, donc ça n'a pas besoin d'avoir une résistance lumière de dingue. Par contre, comme tu dis, un vêtement qui est technique, qui doit absolument répondre à une norme ou une couleur particulière ou quelque chose, là, j'avoue, je suis d'accord avec toi, il y a un cahier des charges à respecter. Et si, soit le cahier des charges, comme tu dis, la norme peut être allégée parce qu'on se rend compte que finalement, résister trois ans, ce n'est peut-être pas le critère premier. on peut alléger ces normes-là. Mais j'entends bien que dans du textile technique, bien sûr, il y a des choses à cocher, des cases à cocher. Je voulais te demander, Louise...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Même dans les textiles techniques, je suis d'accord avec toi que les cahiers des charges, ils sont... Les cahiers des charges sont trop... Comment dire ?

  • Pauline

    Exigeants.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exigeants, voilà.

  • Pauline

    Oui, et pas forcément adaptés.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et je pense que... Si on veut vraiment améliorer la filière textile, il faut revoir la filière textile globalement. Donc oui, regarder les cahiers des charges, regarder est-ce que j'ai vraiment besoin d'acheter ce t-shirt ou est-ce qu'il va finir dans mon armoire avec mes 20 autres t-shirts. C'est un problème. de consommation à l'échelle où on en parle. Parce que pour revenir aux produits recyclés, c'est très bien, mais réduisons la consommation avant d'essayer de recycler.

  • Pauline

    et le problème de la surconsommation c'est par exemple sur les textiles d'habillement on en parle plusieurs on a eu beaucoup d'invités qui nous en ont parlé sur le podcast c'est vraiment le problème du coût c'est à dire que maintenant que ce soit le vêtement ou la couleur apposée sur le vêtement, le coût est dérisoire donc les gens n'ont plus du tout de frein parce que ça coûte 2 euros qu'est-ce qu'on va se priver d'acheter un t-shirt et ça entre dans la tête des consommateurs qu'en fait, la couleur, ça ne vaut rien du tout. Donc, entre un T-shirt blanc et un T-shirt rouge, en fait, c'est le même prix. Donc, on perd cette notion de bah oui, la couleur, avant, c'était travaillé par des teinturiers, c'était issu des plantes, avec des plantes qu'on appelait des plantes industrielles qu'on cultivait exprès pour faire de la couleur. Et en fait, tout ça, ça se perd. Et finalement, ça date de... de très peu de temps les colorants de synthèse c'est 150 ans et en fait en 150 ans on a fait complètement un black out plus personne se souvient de la base et d'où ça venait et que ça avait un coût et une reconnaissance dans ce métier là aujourd'hui tu demandes à quelqu'un ce qu'est un teinturier ou un ennoblisseur non mais c'est franchement Louise c'est vrai ouais tu vois teinturier moi on me répond c'est pour les cheveux un teinturier et un ennoblisseur donc bah ouais Non mais toi t'es au courant ! T'es au courant !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai une citation d'un de mes collègues qui dit que pour créer une cuillère à soupe de violet, on devait utiliser 250 000 escargots. Et que c'est pour ça que le violet était devenu la couleur de la monarchie et du clergé parce que c'est... T'imagines 250 000 escargots, il faut pouvoir les trouver pour créer une cuillère à café de teinture violette. quand tu penses oui un t-shirt violet ou un t-shirt blanc ils sont vendus au même prix aujourd'hui c'est ça le violet c'était pas abordable pour tout le monde bah voilà pareil tu sais la cape de je crois que c'est Néron en

  • Pauline

    rouge la magnifique cape bah en fait déjà elle était tellement c'était vraiment un long un grand tissu etc et pareil c'était du rouge c'était pas accessible pour tout le monde etc il y avait vraiment cette euh cette connaissance et cette reconnaissance de bah oui la couleur ça coûte plus cher c'est pas accessible pour tout le monde c'est des ressources qu'il faut préserver il y a même c'est comme pour tout il y a même des ressources aujourd'hui végétales qui sont presque déjà épuisées parce qu'on les a on les a comment dire surexploitées pour une couleur etc c'est comme tout il faut des nuances il faut il faut se rappeler la base. Et moi, je trouve que, voilà, un des défis, comme tu dis, c'est réduire la consommation de textile. Mais en même temps, si tu es tenté par 15 t-shirts à 2 euros, tu préfères t'acheter 15 t-shirts à 2 euros plutôt que de te payer un bouquin pour apprendre qu'en fait, voilà comment c'était teinté avant. Enfin, tu vois, il y a aussi ce paradoxe. Bon. Et alors, ma question d'après, c'est, donc toi, dans ton nouveau job, tu dois chasser, on va dire, les coûts perdus, quoi, faire des économies, regarder ce qui peut être plus vertueux, etc. Toi, tes gros défis de demain, c'est quoi ? Là où tu vas mettre le paquet par rapport à ton activité, c'est quoi où tu trouves que… Ma question est hyper longue. Où est-ce que tu trouves qu'il y a le plus de coupes à faire, entre guillemets ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est pas l'un ou l'autre parce que si tu penses réduire les ressources, réduire notre dépendance aux ressources naturelles, c'est bien, c'est vertueux, mais ça pousse aux réductions de coûts aussi. Donc il n'y a pas à choisir entre faire ce qui est bien et faire ce qui va coûter moins. Parce que depuis l'invasion en Ukraine et les événements qui ont suivi, les coûts d'énergie sont à un stade maintenant qu'il faut qu'on fasse des économies d'énergie.

  • Pauline

    C'est plus négociable, c'est il faut.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, moi, mes gros projets, ils sont autour de ça, de ces réductions d'énergie, ces réductions de dépendance aux ressources naturelles. Donc, trouver de meilleures alternatives de tissus que le polyester, trouver des process techniques qui utilisent des meilleurs... technologie, parce que les machines textiles ont évolué très lentement comparé à d'autres. Quand tu penses comment est-ce qu'on fabrique une voiture aujourd'hui, comparé à comment on fabrique un t-shirt, le t-shirt il n'a pas beaucoup changé. Sur le laps de temps, les voitures ne sont plus assemblées à la main. Un t-shirt... Donc, il y a des défis technologiques dans l'industrie textile qui sont… Enfin, c'est fascinant parce que tout est à créer.

  • Pauline

    On m'a parlé de techniques de teinture qui réduisaient le temps, l'énergie, la chaleur, etc. Il y a eu notamment…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a Daiku qui font de la teinture sans eau.

  • Pauline

    Oui, j'ai même entendu des…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    qu'on explore. Il y a une entreprise suédoise aussi qui fait de la... Ça ressemble un peu au concept de Daiku, mais je me rappelle plus, sinon.

  • Pauline

    C'est pas l'entreprise qui teint avec du CO2 ? en fait moi dans les pistes j'avais vu comme tu dis la teinture à sec entre guillemets on va dire la teinture au CO2 mais j'arrive pas à trouver d'interlocuteur et des sources et j'ai aussi vu la teinture via des

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    bactéries plutôt que des plantes de bactéries des teintures à base d'algues aussi et les et Ce qui est intéressant avec les teintures à base de bactéries, c'est que c'est colorifique la teinture à base de bactéries. En fait, les incubateurs sont chez le teinturier, donc tu ne transportes plus des gros volumes de teintures à base d'eau ou des teintures en poudre. C'est les... inoculums je sais pas si ça te... donc tu transportes des choses vraiment plus légères et qui prennent beaucoup moins de place donc ça réduit l'empreinte carbone aussi de ta teinture d'accord ok

  • Pauline

    donc CO2 t'en as entendu parler de la teinture au CO2 je crois que c'est un acteur chinois il me semble j'ai entendu parler mais j'ai plus le nom non ça te parle pas j'ai entendu parler de teinture au CO2 mais avant dernière question pour toi Louise quel est l'événement à ne pas louper sur la teinture et l'ennoblissement on va dire

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc c'est pas spécifique à la teinture mais à Milan qui est la grosse réunion pour tout ce qui est production textile. Mais ça va de la production de la filature jusqu'à l'ennoblissement et les tests. Donc c'est vraiment le gros événement pour l'industrie textile. C'est tous les 4 ans Hitman, c'est soit à Barcelone ou à Milan, donc cette année c'est à Milan. Et le deuxième événement c'est Tech Textile en Allemagne. Tech Textile en général c'est au mois de mai, c'est tous les 2 ans. Oui, il y a une version, il y a Tech Textile North America, il y a Tech Textile China, mais la version européenne c'est tous les deux ans en Allemagne. Et donc là ce sera l'année prochaine, aux alentours du mois de mai en général, Tech Textile. C'est les deux grosses expositions où on va et on y va vraiment pour... cultiver les idées, vraiment rechercher ok, qu'est-ce qu'il y a sur le marché dont on n'a pas entendu parler donc ça va des... ça peut aller de la teinture naturelle aux nouvelles machines qui vont rendre les process plus...

  • Pauline

    eco-friendly et c'est vraiment l'événement où on y va avec l'esprit ouvert ouais c'est vraiment là où vous allez être inspiré pour la suite et les innovations etc d'accord ok top est-ce que est-ce que tu as quelqu'un une entreprise comme la tienne ou quelqu'un dont tu penses que le témoignage serait intéressant que tu me recommandes d'aller d'aller interviewer alors c'est pas

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pas tant sur la teinture naturelle, mais c'est plus sur valorisation des déchets textiles et des choses comme ça. Il y a une entreprise qui s'appelle La Huitième Foix et qui crée des vêtements à taille ajustable. C'est basé sur le concept qu'en moyenne, une femme va porter un vêtement sept fois avant de ben soit la taille ne va plus vraiment ou est donc là c'est des vêtements ou la ils ont été construits pour que tu puisses changer la taille de deux tailles, en fait, avec le même vêtement. Donc, si tu prends un peu de poids après une grossesse, par exemple, ou tu as du mal à perdre ou des choses comme ça, tu peux continuer à porter le même vêtement. Et donc, ça s'appelle la huitième fois. Et c'est une fille qui est allée au lycée avec nous.

  • Pauline

    Ah, super ! Bah, écoute, top ! Je vais creuser ça, je vais essayer de l'avoir. Super, écoute Louise, est-ce que tu as un mot de la fin ou quelque chose que tu veux rajouter ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, il y a juste une chose dont on n'a pas parlé, c'est tout ce qui est teinture et impression digitale. Ce n'est pas des process tellement nouveaux, surtout l'impression. La teinture, ce n'est pas encore développé à échelle commerciale, mais l'impression digitale, c'est une des pistes pour utiliser moins de teinture à la base.

  • Pauline

    Mais alors, excuse-moi, mais je ne comprends pas le principe du coup.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, le principe de l'impression digitale, c'est une impression comme ton imprimante. papier à la maison, c'est de l'impression inkjet. Et donc tu imprimes sur du tissu de la même façon que tu vas imprimer sur un morceau de papier. Et l'avantage c'est que ça crée beaucoup moins de déchets et ça utilise beaucoup moins de ressources que l'impression traditionnelle.

  • Pauline

    d'accord parce que je connaissais l'impression textile avec la couleur végétale qu'on appelle la sérigraphie mais où ils mettent des encres végétales dessus mais j'avais jamais entendu parler donc impression digitale ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc en mode t'imprimes chez toi tes vêtements c'est pas le but d'imprimer chez soi c'est le concept à l'échelle industrielle mais tu peux créer des lots beaucoup plus petits donc pour réduire les déchets Parce que le problème de l'impression traditionnelle, c'est des machines qui font 20 mètres de long, et puis il faut dispenser la couleur pour mettre dans les... dans les cadres et donc il faut créer des minimums il y a des quantités minimums alors qu'avec l'impression digitale si tu veux imprimer un mètre de tissu tu peux imprimer un mètre de tissu et après changer le le design et puis imprimer un autre mètre etc d'accord ok bon bah écoute je vais creuser tout c'est un bon moyen de réduire la surproduction bon

  • Pauline

    D'accord, ok. Bon, bah super. Bah écoute Louise, c'était génial. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous. Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction à Louise Bécart et son parcours

    00:45

  • Présentation de Pincroft et son histoire

    03:56

  • Fibres naturelles et innovations chez Pincroft

    07:22

  • Défis du recyclage et des normes environnementales

    14:51

  • Essais de teinture végétale et perspectives d'avenir

    25:25

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