#E47 - Martina Planty - Le projet collaboratif KER MER, pour une mode vraiment plus vertueuse cover
#E47 - Martina Planty - Le projet collaboratif KER MER, pour une mode vraiment plus vertueuse cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E47 - Martina Planty - Le projet collaboratif KER MER, pour une mode vraiment plus vertueuse

#E47 - Martina Planty - Le projet collaboratif KER MER, pour une mode vraiment plus vertueuse

52min |28/09/2023
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ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E47 - Martina Planty - Le projet collaboratif KER MER, pour une mode vraiment plus vertueuse

#E47 - Martina Planty - Le projet collaboratif KER MER, pour une mode vraiment plus vertueuse

52min |28/09/2023
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Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Martina Planty, une experte du secteur textile avec une riche expérience dans le domaine du luxe. Martina nous raconte son parcours fascinant et comment la création de sa marque KerMer a éveillé en elle une conscience aiguë des impacts environnementaux de l'industrie textile. À travers son récit, elle nous plonge dans l'univers de la teinture végétale, un savoir-faire ancestral qui utilise des plantes tinctoriales telles que l'indigo et la garance pour créer des couleurs vibrantes et durables.


Martina partage ses efforts passionnés pour promouvoir une mode régénératrice, où la transparence et la traçabilité des matériaux sont au cœur des préoccupations. Elle souligne l'importance des colorants biosourcés et des pigments végétaux dans la création de textiles respectueux de l'environnement. En évoquant les défis liés à la certification des produits, elle met en lumière la nécessité d'un collectif d'experts pour garantir la qualité et la durabilité des créations textiles.


Au fil de cette discussion enrichissante, Martina aborde également les collaborations avec des artisans et d'autres marques, démontrant ainsi que l'union fait la force dans la transformation de l'industrie textile. Les liens entre la mode, l'écologie et la créativité sont plus que jamais d'actualité, et cet épisode d'ArtEcoVert vous invite à réfléchir à votre propre rapport à la couleur et aux matières que vous choisissez.


« La teinture végétale n'est pas seulement une technique, c'est un véritable art qui nous reconnecte à la nature », déclare Martina. Cette citation résume parfaitement l'esprit de cet épisode, où chaque couleur végétale raconte une histoire, celle des plantes et de leur potentiel incroyable.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer les enjeux de l'agriculture tinctoriale et de découvrir comment créer un jardin tinctorial chez vous. Que vous soyez passionné par la mode éthique, les fibres naturelles ou simplement curieux des colorants végétaux, cet épisode vous apportera des clés pour mieux comprendre l'impact de vos choix.


Pour aller plus loin, retrouvez des liens utiles dans la description de cet épisode et n'hésitez pas à partager vos réflexions sur les réseaux sociaux avec le hashtag #artecovert.


Belle écoute à tous,


Pauline


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtecoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Areco Vert Martina Planty. Bonjour Martina.

  • Martina Planty

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Martina, est-ce que vous pouvez vous présenter et nous raconter le parcours qui vous a amené aujourd'hui à la couleur végétale ?

  • Martina Planty

    Ce parcours en fait est assez, comment dire, complexe. J'ai tout d'abord en fait une expérience de 26 ans. dans le domaine du luxe. En 2016, c'est en créant la marque Kermère que j'ai pris conscience de l'impact de l'industrie textile sur la biodiversité. Et c'est ensuite à travers de nombreuses rencontres, et notamment d'une rencontre déterminante avec Dominique Cardon, que... Comment dire ? Qu'un projet s'est construit de façon précise.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vous pratiquez vous-même la teinture végétale ?

  • Martina Planty

    Je ne pratique pas la teinture végétale.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Martina Planty

    En fait, je suis acheteuse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Acheteuse. Dans le textile ?

  • Martina Planty

    Dans le textile, dans la mode. Dans la mode. Et dans le domaine du luxe. C'est en sélectionnant les marques et les produits au sein de ces collections, pour nos clients, qui sont des grands magasins concept stores à l'étranger, que j'ai réalisé que nous n'avions absolument aucune information concernant la traçabilité sur le circuit de transformation de la matière. la transparence sur des savoir-faire industriels ou artisanaux qui étaient donc mobilisés dans ce processus de transformation. Et donc, il y a eu une véritable interrogation sur le sens même du vêtement. Et du coup, à un moment donné, je me suis dit, mais comment est-ce que je vais pouvoir continuer mon métier d'acheteur un métier que j'aime passionnément, si je ne le reconnecte pas au vivant. Et c'est donc en créant la marque Kermère, la marque Kermère en fait a une véritable signification, puisque le mot KER, alors il a un ancrage en Bretagne, évidemment parce que cela symbolise pour moi cette authenticité. par rapport à toutes ces notions que je vous ai évoquées précédemment. Et Kerr signifie en fait village, ville, village. Et du coup, ça a une symbolique en fait pour moi de communauté. Et Mer renvoie à la notion en fait d'étendue d'eau, donc d'océan, et de l'eau en fait qui est le bien vital à notre humanité. Et du coup, cette marque Kerr Mer en fait porte des valeurs d'excellence. Et l'idée aujourd'hui est de fédérer ces acteurs engagés, mobilisés autour de ces enjeux de mode régénératrice. Ce que je souhaite aborder, la mode par le biais d'une mode positive et innovante et pas par le biais d'une mode négative. Donc une mode positive, innovante et forcément créative. Parce qu'on ne peut pas créer de l'habillement ou des accessoires sans avoir cet influx créatif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Je comprends bien la démarche qui, quand vous étiez acheteur, qui a dû aussi être beaucoup chamboulée par la loi du devoir de vigilance qui oblige les entreprises à remonter tous les rangs des fournisseurs au rang et en textile, on sait combien il peut y avoir de rangs. C'est vraiment des intermédiaires et des acteurs très nombreux. Donc, je pense que ça vous a aussi, cette loi et cette réglementation a posé beaucoup de questions à l'industrie textile. Ma question c'est du coup, qu'est-ce que vous faites avec Kermer ? Quels sont les produits que vous vendez ? Et comment vous faites justement pour être au fait de la traçabilité, de la transparence, des acteurs ? Comment ça fonctionne en fait ?

  • Martina Planty

    En fait, je voulais tout de même juste préciser, même s'il y a eu cette loi, ce devoir de vigilance, nous, en tant qu'acheteurs, on n'est pas forcément au fait de l'applicabilité de cette loi. D'autant plus que quand on source des marques, c'est à un niveau international. Nos clients étrangers... donner un cahier des charges en nous demandant de sourcer des marques françaises, européennes. On regarde en fait surtout la partie créative et la force, le positionnement marketing de ces marques. Donc il faut juste remettre cela dans un contexte et ce contexte m'amène aujourd'hui. comment dire, reporter en fait des outils, des outils et des outils d'accompagnement, des solutions si je puis dire, parce que c'est ça, c'est à la fois des solutions d'accompagnement et des solutions textiles clés en main qui nous permettent de certifier in fine des produits, des produits vertueux. au regard de ce cahier des charges et de ce référentiel que nous avons mis en place.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Alors, vous avez aiguisé ma curiosité, je ne vous le cache pas, du coup, j'aimerais savoir. Donc, est-ce que vous pouvez présenter du coup votre marque textile et ensuite, on arrivera sur les outils d'accompagnement, les solutions, etc. qui m'intéressent très particulièrement parce que moi, dans le domaine de l'alimentaire, j'ai travaillé là-dessus, sur la traçabilité, les solutions. Donc, j'essaie de garder mon impatience. Alors, présentez-nous votre marque Kermer qui date de 2016.

  • Martina Planty

    Voilà, alors de toute façon, Kamer, pour moi, c'est une marque collaborative. C'est essentiel de comprendre ce point-là. Il y a déjà tellement de marques sur le marché, et de très belles marques, qu'il ne s'agissait pas de créer une énième marque qui n'apportait pas un point de distinction nouveau sur le marché. Du coup... En étant une marque collaborative, notre objectif c'est de mettre évidemment en avant l'ADN, l'identité de ces marques ou designers avec lesquels nous collaborons à partir de matières ou de filières. que nous avons authentifiées selon nos critères et qui sont donc respectueuses à la fois de la biodiversité, de l'environnement, de l'aspect social et territorial. Parce que c'est très très important de comprendre en fait qu'une matière... dès lors qu'elle est cultivée ou collectée sur un territoire, elle a un impact autant culturel que de savoir-faire sur le territoire. Et donc, nous sommes partis, je suis partie dans cette réflexion de quelles sont les matières les plus vertueuses, avec une application la plus vertueuse dans le textile. Évidemment ! un peu sous l'angle de l'excellence, parce que voilà, je veux dire, et où on entre aussi dans une remise en question des paradigmes de consommation et de production visuelle. Et je suis, en fait, c'était dans les années 2000, oui, enfin 2000, 2014, 2015, j'avais déjà collaboré avec un très grand groupe égyptien. Et je m'étais en fait étonnée, déjà du fait que le coton égyptien, qui pourtant était connu avant dans les années 1950-1960 ici en France, comme la matière la plus noble qui soit. Et ce qui est toujours d'ailleurs le cas puisque c'est une fibre, ça a de longues fibres, donc ça garantit des qualités de résistance, de douceur, autre que toutes les propriétés. antibactériennes et autres, et je m'étonnais pourquoi cette fibre était tombée dans l'oubli. Et du coup, avec l'aide d'ailleurs de mes anciens clients, je suis partie à la recherche d'une filière de coton égyptien biologique. pour pouvoir, pour comprendre déjà sa culture par rapport à la disponibilité de l'eau, évidemment sur le territoire, mais aussi son impact en termes de régénération des sols, de séquestration carbone, enfin voilà, toutes ces interrogations qui me sont venues, et de voir comment... on pouvait valoriser cette fibre d'exception sur des collaborations créatives, voire artistiques. Et donc, nous sommes partis sur... En fait, l'idée, ce n'était pas de créer mes propres produits, mais nous sommes partis sur la production d'un T-shirt. Ça n'a rien d'extraordinaire, je vous l'accorde. Mais ce t-shirt permet aujourd'hui, ou l'a permis en tous les cas, de faire des collaborations créatives et notamment avec un designer qui s'appelle Coy Alexander et avec aussi une autre marque qui s'appelle Stella Pardo qui ont toutes en fait des savoir-faire artisanaux très spécifiques. Et étant donné que notre t-shirt a des qualités propres et un grammage spécifique, cela nous permet de le customiser avec des savoir-faire très particuliers. Et du coup, nous pouvons valoriser aussi bien la créativité, les savoir-faire avec la matière. Bon, ça c'est un exemple. plutôt je dirais spécifique mais on est allé encore plus loin en fait dans la démarche puisque ce t-shirt ensuite nous l'avons fait teindre en teinture naturelle et notamment par David, son tendreux, qui a une maîtrise d'un savoir-faire en matière de teinture naturelle à partir de l'indigo, et notamment d'un indigo biologique, parce que ça c'est extrêmement important, et où il y a la pressabilité également assurée sur la culture de cette fibre, Et donc nous avons fait également des tests de solidité, puisque ça c'est important également de pouvoir transmettre ces informations au consommateur final sur un produit en teinture naturelle. et le rassurer en fait sur le fait que c'est un produit qui est solide qui est durable sur la peinture voilà

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc ça c'est en fait j'illustre le démarrage j'allais dire en fait donc là Kermère il y a un t-shirt ou vous avez d'autres produits sur la marque Kermère alors ce qu'il faut en fait comprendre

  • Martina Planty

    c'est que je ne suis pas partie avec l'idée de développer tout de suite une collection et de la marketer. L'idée, en fait, c'était de commencer par l'identification d'une filière d'excellence de textile écologique selon des critères, selon un cahier des charges. que j'avais en fait modélisé mais pas conceptualisé dans une forme finale de référentiel. Et c'est en répondant à un appel à projet de la région Bretagne, fin 2020, que je suis véritablement partie dans une dynamique de recherche et d'expérimentation. Par rapport à l'élaboration d'un référentiel, final qui nous permet aujourd'hui de qualifier une filière d'excellence de textile mais pas que incluant le coton égyptien biologique, mais incluant également d'autres fibres puisque nous avons nous avons après développé aussi une filière sur la laine mérinos d'arles. avec deux acteurs, la filature du parc et Brun devient tyran. Ça a été une expérimentation que nous avons menée sur des textiles et également sur de la teinture. Voilà, et là je pourrais vous expliquer, mais c'est un projet qui est devenu très systémique en fait.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça que je veux comprendre d'accord je comprends alors moi pour avoir vécu beaucoup ça dans le milieu alimentaire les filières responsables du champ à la fourchette etc de trouver à chaque étape comme vous parliez de l'excellence et la mise en place de cahiers des charges ou de référentiels ma question c'est pour moi un cahier des charges ou un référentiel est solide quand il est vérifié par un tiers de confiance. Et donc, je voulais vous poser la question, Martina, pour que... En fait, pour me convaincre, en tout cas, si je me mettais dans la place d'un consommateur, moi, pour me convaincre, il faut un tiers de confiance qui vienne vérifier vos critères. Et donc, du coup, je voulais vous poser la question, qui est votre tiers de confiance pour... Ne serait-ce que vérifier la qualité, l'aspect biologique sur toute la filière, les résistances couleurs. En fait, qu'est-ce que vous mettez en place qui garantit ce cahier des charges ou ce référentiel ?

  • Martina Planty

    Absolument. Alors, en fait, c'est la conjugaison de plusieurs expertises indépendantes. Nous avons en fait créé un collectif qui est constitué par plusieurs compétences et spécialités indépendantes. A commencer, sur l'histoire du cahier des charges, Dominique Cardon. a apporté toute sa connaissance, enfin je dirais toute, c'est très relatif parce que c'est un puits de science, Dominique Cardon, mais en tous les cas apporté des éclairages, des éclairages extrêmement intéressants. par rapport déjà au fait que la teinture naturelle, la teinture naturelle tient, la teinture naturelle peut se décliner également à une échelle de manufacture et à une échelle industrielle. Cela a été prouvé en fait par le passé et déjà dans ce domaine, Dominique... a apporté cet éclairage extrêmement important et également a pendant ces trois dernières années ma mise en relation avec les artisans teinturiers qui qui répondait en fait à ce cahier des charges que nous avons mis en place Donc ça c'était une première chose. La deuxième chose, c'est qu'il nous fallait également démontrer l'excellence de la filière par le biais de la biodégradabilité et donc la compostabilité des matières et process. que nous sélectionnions ou développions avec les différents acteurs, selon le cahier des charges mis en place. Et pour cela, Dominique Cardon nous a présenté à Nicolas Garnier, qui a son propre laboratoire de chimiste et qui étudie la biodégradabilité. des matériaux et pour cela Nicolas a donc rédigé un rapport de biodégradabilité des matières et process selon en fait le cahier des charges. Donc ça c'est le deuxième point la troisième chose c'est que nous avons Claire Deslandes Claire Deslandes qui est responsable d'un organisme de formation spécialisé dans la RSE et dans l'éco-conception, et qui est également tiers de confiance en... validant, je dirais, les filières et les produits finis qui en découlent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc ça veut dire que par exemple, Dominique Cardon, par rapport à ses écrits, par rapport à ses recherches, a validé la solidité, notamment lumière, la solidité, tous les tests de qualité qu'on peut faire, notamment, je pense, xénotest, les coloris.

  • Martina Planty

    Je précise, tous les tests de solidité ont été réalisés par l'IFTH. donc encore par un autre organisme indépendant.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Donc, le fait que ça tienne, que ce soit solide, ça, j'en suis convaincue parce que c'est aussi l'objectif du podcast, c'est de démonter tous ces préjugés sur la couleur végétale, donc on est d'accord. Vous apportez une vision supplémentaire sur la biodégradabilité du produit, ça, c'est hyper intéressant, surtout avec les lois qui vont nous tomber dessus, loi AGEC, la revue du référentiel REACH et, on va dire, le durcissement, je ne sais pas si c'est français, le durcissement de la loi européenne. canon et la dernière partie c'est sur l'éco-conception donc vraiment la chaîne de valeur de A à Z et regarder l'impact exactement parce qu'en fait aujourd'hui pour vraiment parler de mode régénératrice il faut que tous

  • Martina Planty

    les acteurs de la filière soient investis en fait dans la circularité

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    du produit.

  • Martina Planty

    Donc ce ne sont pas uniquement, je dirais, les agriculteurs, les producteurs, ou les formateurs, les marques, mais c'est aussi les consommateurs. parce que les consommateurs, ce sont eux qui vont acheter le produit, déjà en état de connaissance de toutes les propriétés de la matière et du produit fini, mais cela va bien au-delà, puisqu'il sera participatif de la réintroduction, je dirais de la recircularité de la matière, et c'est là où il peut jouer un rôle énorme en contribuant justement à la création de cet humus parce que je suis intimement convaincue que la mode peut avoir une image différente, un impact au contraire régénérateur. dès lors que l'on arrive à démontrer, je dirais, ce bénéfice que l'on en retire sur le plan bien-être et santé, parce que ça, c'est hyper important de comprendre que même une teinture d'un T-shirt à l'indigo a des propriétés antibactériennes supplémentaires et autres du fait de l'utilisation de l'indigo, mais tout ça, ça doit être démontré de façon... scientifique, parce que sinon ce sont encore des allégations du greenwashing, etc. Or, on ne peut pas entrer dans cette démarche. Donc c'est pour ça aussi qu'aujourd'hui, on ne peut avancer que petit à petit, en fait, sur nos objectifs de mode régénératrice. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc j'ai bien compris l'apport de preuves pour ne pas être dans l'allégation mais dans la preuve tangible. Est-ce que sur la partie RSE, qui est également mon domaine d'avant, on va dire, est-ce que vous avez travaillé à partir du seul, pour moi, la seule preuve tangible qui est l'analyse de cycle de vie, les ACV.

  • Martina Planty

    Oui, alors, on a, et ça justement, on est en train de le faire réaliser, on le fera d'ailleurs avec maintenant selon deux méthodes. et celle de l'ADEME, parce que là on vient de nous proposer aussi de faire l'expérimentation de l'ADEME, et moi je suis au contraire complètement ouverte d'expérimenter telle ou telle forme d'évaluation, mais je sais aujourd'hui qu'il y a un indicateur fondamental qui manque dans les critères d'évaluation, c'est celui justement de la compostabilité des textiles et de la pondération. de cet indicateur, étant donné qu'il faut savoir qu'aujourd'hui, si on peut démontrer qu'un textile est compostable, cela démontre qu'il y a zéro micro-particules plastiques dans les océans, qu'il y a zéro enfouissement des textiles dans les sols, voire incinération. et qu'il y a zéro toxicité pour l'homme. Donc bien-être et santé. Du coup, comment peut-on évaluer au mieux, je dirais, cet indicateur de compostabilité, puisque en fait, on est plus, et j'oubliais, excusez-moi, j'oubliais un point fondamental, c'est aussi la séquestration carbone. C'est très très important ce point-là, puisque la séquestration carbone, elle peut être accrue à travers des pratiques agricoles régénératrices, bien sûr. Du coup, aujourd'hui, le gros enjeu, et c'est ce que je suis en train de partager avec les professionnels de l'industrie de la mode, c'est comment est-ce que c'est possible d'intégrer cet indicateur dans l'évaluation environnementale. des produits chimiques, mais surtout de le mettre à un niveau d'excellence qui permettrait justement aux marques et à tous les acteurs de cette filière de s'engager vers cet objectif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    cet objectif final voilà un peu mon le le le alors comment comme moi vous m'ivrez le problème en direct j'ai forcément j'essaye de me retenir depuis tout à l'heure mais j'ai plein de questions pour moi l'indice de compostabilité il faut le il faut le découper en deux gros parties de vigilance c'est attention à la différence entre la biofragmentation et la biodégradabilité C'est l'exemple qu'on a sur l'alimentaire, c'est-à-dire qu'il y a eu énormément de greenwashing sur telle barquette est biodégradable, mettez-la au compost. Sauf qu'il y a le home compost qui n'est pas réel car il faut des filières de compostage industriel avec des taux d'humidité, des températures. Et en fait, il faut faire attention à ne pas dire aux gens compostable, mais dire dans le compost. Allez-y, allez-y.

  • Martina Planty

    Non, non, non, mais je rejoins parfaitement votre commentaire. Et c'est la raison pour laquelle, et c'est là où je spécifie, aujourd'hui on est en train de monter un bureau d'études avec l'Infini. Alors l'Infini, c'est ce nouveau projet de relocalisation de filature de lin en Bretagne. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler. Si,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    j'en ai entendu parler.

  • Martina Planty

    Qui est porté par Xavier Denis et Tim Muller. Et en fait, nous collaborons justement sur ce bureau d'études, sur les activités de ce bureau d'études. Et évidemment, la qualification des conditions de compostabilité du textile est un véritable sujet et nous avons déjà rencontré des spécialistes qui pourraient justement aider à cette mise en pratique de cette compostabilité dans ces conditions qualifiées. Mais pour cela, il faut aussi avoir... un site pour pouvoir expérimenter et puis après, c'est bon. Mais vous voyez en fait un petit peu la dimension innovante de ce projet, parce que ce référentiel est hyper exigeant. Il est hyper exigeant, voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, pour moi, votre projet, c'est la volonté d'assembler toutes les bonnes pratiques qu'on a pu essayer de mettre sur l'alimentaire. C'est-à-dire... Il y a plein de sujets sur l'alimentaire, de traçabilité, de transparence, de filière responsable, de compostabilité. Tout ça, je le retrouve dans un projet textile et pour moi, c'est nouveau. J'ai vraiment l'impression qu'il y a un parallèle entre tout ce qui a pu être fait dans la filière agroalimentaire, on va dire, le meilleur, et d'essayer de l'appliquer au textile. J'avais encore une autre remarque par rapport à la biocons… compostabilité, c'était notamment tout ce qui est accessoire. Donc là, vous êtes sur un T-shirt, il y a forcément une étiquette, il y a forcément d'autres... Et donc, ça aussi, c'est envisagé d'avoir des matières complètement... En gros, quand une t-shirt sera décomposée, il ne restera pas l'étiquette.

  • Martina Planty

    Oui, complètement. Et d'ailleurs, il a fallu, vous savez, en fait, c'est vraiment une histoire de work in progress parce que même notre partenaire égyptien qui est extrêmement engagé et qui est dans l'agriculture régénératrice et qui a également, si vous voulez, ses unités de tissage et de confection. Quand on a réalisé nos premiers t-shirts. on s'est aperçu qu'il y avait un fil en polyester. Et ça, c'était en 2019, 2018. Et du coup, comment est-ce qu'on s'en est aperçu ? C'est en le teignant. C'est David qui m'a dit, mais attends, le fil là, il n'est pas en coton. Alors, de nouveau, il a fallu déconstruire et dire, ben non, nous, on souhaite avoir, et encore là, on ne peut pas, mais que du coton. Évidemment, là, on n'a pas non plus une certaine… Là, pour le coup, si le fil en coton, il est biologique ou pas, d'accord ? Parce que ça, c'est encore un autre enjeu.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Un autre sujet.

  • Martina Planty

    Un autre sujet, mais voilà, on avance petit à petit. Mais c'est là où il faut comprendre que j'ai investi tellement dans ce projet parce que je souhaite mettre en avant des produits finis exemplaires et qui renvoient une image positive d'une mode régénératrice qu'on a dû à chaque fois gérer comme ça des... des petits détails, mais qui ont en fait une importance énorme sur la fin de vie du produit que nous envisageons au niveau de sa compétitivité. Donc voilà, c'est juste pour que l'on comprenne en fait toutes ces difficultés et pour revenir, ou pour répondre plutôt à votre question d'accessoire, aujourd'hui... On est en train de développer avec le studio NME Design, NME Studio, elles sont en train de développer des textiles en lin, à base de lin normand. et qui seront en fait filés et tissés en Alsace par le groupe Emmanuel Langue Velcorex. Et du coup, ces textiles, nous les destinons à un usage, plutôt pour un usage d'accessoires. Voire cela peut être aussi habillement veste. Mais voilà, et là on est dans un textile créatif et potentiellement aussi compostable. Donc on s'adresse plutôt au luxe. Voilà, ça il faut le comprendre, parce que vu le travail et le prix, et ce que nous sommes également en train de voir, c'est l'inclusion de teinture végétale dans ce textile. Donc voilà, et ça, si tout va bien, on pourra vous présenter ces textiles début juillet.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Là, juillet 2023.

  • Martina Planty

    Oui, début juillet 2023.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bon, j'avais d'autres questions, mais je pense qu'on le prend en off. Des trucs hyper précis, mais c'est le métier d'avant qui me rattrape. Donc, des alertes sur certains sujets, mais on en parlera à côté. Je voulais mettre en avant, donc vos partenaires, vous en avez cité pas mal. Donc, vous voulez être une marque collective, collaboratrice, etc. Est-ce qu'il y a des partenaires que vous n'avez pas cités, que vous aimeriez citer pour expliquer un peu à quel moment ils interviennent dans le projet ?

  • Martina Planty

    Oui, je voulais préciser, en fait, on est donc une marque collaborative accompagnée de ce label de sélection d'excellence de textile. Je pense que c'est très, très important, en fait, d'associer la créativité à des matières qui sont authentifiées, je dirais, par... par le collectif. C'est très important, cette notion.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et votre label d'excellence, est-ce qu'il est transparent, c'est-à-dire qu'il est disponible sur un site Internet, il est consultable ?

  • Martina Planty

    Alors, nous allons partager. Déjà, oui, Kermer a un site, déjà depuis 2019. Mais nous allons en fait partager. premières expériences de certification en septembre, septembre 2023, sur des produits du studio NME, de NME Studio, à l'événement Léna Mac en septembre. Donc oui, là effectivement, concrètement, on pourra comprendre en quoi consiste cette certification. vise la transmission justement de tous ces bénéfices de cette mode régénératrice et de la valorisation des acteurs ayant contribué à la création de ce produit fini auprès du consommateur. Voilà, c'est là pour le coup, c'est très très important, on est vraiment dans de la transmission.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc du coup le label d'excellence a une vocation d'adaptabilité et potentiellement peut être utilisé ou en tout cas peut être disponible pour d'autres marques qui voudraient faire de l'excellence.

  • Martina Planty

    Ah ben complètement, complètement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    du coup ma question qui arrive après en toute logique c'est s'il y a un label d'excellence un cahier des charges qui est vérifié par des tiers avec des preuves tangibles vient la question naturellement du label type éco certes etc est-ce que c'est quelque chose que vous avez envisagé alors vous êtes la deuxième à me poser cette question merci

  • Martina Planty

    Tout est envisageable, mais il ne faut pas oublier que nous, dans notre vision des choses, nous intégrons les labels existants. Nous n'allons pas nous mettre en compétition avec ces labels qui apportent des certifications sur la production, etc. Par exemple, le coton égyptien biologique, il est certifié, déméthère. qui pour moi est vraiment l'excellence au niveau de l'agriculture régénératrice, et GOTS. Et prochainement, ça va être même la dernière version de GOTS, qui est 7.0. On vient de me la prendre, et qui démontrera que le texyl est compostable en plus. Donc, je veux dire, là c'est tout nouveau, je viens de la prendre hier.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Martina Planty

    Donc, moi je pense qu'en fait c'est plus l'approche aujourd'hui, moi j'ai une véritable interrogation, comment aujourd'hui on peut au mieux, je dirais, avancer sur peut-être... un nouvel écosystème, peut-être gérer aussi un nouvel écosystème. En tous les cas, nous, on est déjà en train d'apporter un nouveau modèle économique, ça c'est évident. Mais après, à voir si ça peut évoluer vers d'autres structures ou autres. En tous les cas, aujourd'hui, c'est porté par ma société, mais voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, ma question derrière le label, il y a deux points pour moi. C'est qu'aujourd'hui, il y a, comme en alimentaire, beaucoup trop de labels différents qui couvrent une partie spécifique d'un projet. Et en fait, vous, votre projet, il se veut, comme je le disais tout à l'heure, quasiment vertueux et excellent sur tous les aspects. Donc, c'est pour ça que vous englobez tous ces labels. Mais ma question... qui est pas anodine, c'est en gros, est-ce que demain, si on vise l'excellence, est-ce qu'au lieu d'avoir des labels spécifiques à un critère, on n'aurait pas un label d'excellence textile ? conforme à tous les critères qui obligeraient tous les industriels, toutes les marques, etc., à aller directement, au lieu d'avancer d'une goutte d'eau, vu l'urgence qu'on est en train de vivre, d'avancer à grand pas, en fait.

  • Martina Planty

    Moi, je suis tout à fait de cet avis-là. Donc, au contraire, je suis prête. Je suis prête à ce que l'on avance. tous ensemble. Voilà, donc, que l'on… Mais en fait, je ne vous cache pas que je suis, déjà avec cette vision des choses, quand j'ai démarré en 2017, j'étais tout de même un petit peu seule, voyez-vous, même sur cette idée de mode régénératrice, alors que je n'étais pas du tout, au fait, des filières, de filières vertueuses, de sourcing. parce qu'il a fallu vraiment que je creuse et que je parte en mode exploratoire mais je suis tellement engagée tellement convaincue que c'est possible et je le vois maintenant, ça y est c'est possible avec ces filières qui ont été mises en place et aussi avec la volonté des acteurs derrière à atteindre ces objectifs et on sait que c'est possible c'est pour ça que c'est Moi, je suis complètement ouverte et j'insiste. pour justement, pour qu'on avance ensemble sur ce label de sélection d'excellence, puisque aujourd'hui la base est liée, et je ne vous cache pas qu'aujourd'hui il faut vraiment avancer sur ces sujets de compostabilité, et surtout sur ces sujets de teinture naturelle, de teinture, grosso modo. C'est ça.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Moi j'ai deux petites remarques, je pense que... Je vous invite vraiment à aller voir ce qui se passe sur l'alimentaire parce qu'en fait, il y a plein de choses similaires. Et un autre truc, c'est que je suis ravie parce que, oui, j'entends que vous vous appuyez avec les ACV, que vous allez vers la couleur végétale, etc. Et en fait, ça, l'important, c'est qu'on connaît le prix d'une analyse de cycle de vie aujourd'hui. Et en fait, je pense que la personne qui les rendra disponibles, en mode vraiment collaboratif et bénéfique à tout le monde, ça sera vraiment super bien perçu, parce que là, tout le monde avance des hypothèses, mais seule une ACV peut, enfin aujourd'hui, c'est la chose la plus tangible qui montre la réduction d'impact sur l'environnement. Donc voilà, moi, mon attente, j'ai entendu toutes vos dates, et je trouve ça génial, parce que c'est demain, juillet 2023, présentation des produits, septembre, Aléna Mac, le partage du… du référentiel, etc. C'est canon. Et c'est vrai que si... Je ne sais pas quel acteur va rapidement mettre une analyse de cycle de vie sur la couleur végétale, en tout cas en teinture, et montrer la réduction d'impact, mais je pense que cette personne-là fera du bien à la teinture végétale et va motiver les trous. Ça, c'est clair.

  • Martina Planty

    Oui, oui, oui. Mais en fait, je vais vous dire, je ne sais pas quels seront les résultats, parce qu'on verra bien, puisque nous allons en fait... les faire déjà sur les produits que nous avons co-créés avec d'autres designers. Mais très honnêtement, je n'ai pas vraiment d'idée si ce sera en faveur de cette filière d'excellence dont on parle, puisque déjà, il y a des biais dans cette évaluation environnementale, puisque parfois les fibres... recyclés sont mieux évalués que les fibres naturelles, alors que les fibres recyclées ont un impact réel sur la biodiversité avec le relargage des microplastiques. Du coup, il faut, en fait aujourd'hui, je pense qu'on n'a pas les réponses dans les ACV actuels, mais je me prête à cet exercice parce que c'est une nécessité.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme vous êtes précurseur dans un domaine innovant, il va falloir faire des ACV au sein d'Astélie. C'est-à-dire qu'il va falloir... Avec les nouvelles entrées scientifiques que vous avez. Et en fait, c'est exactement nous ce qu'on a... Enfin, moi, les projets que j'accompagnais en alimentaire sur des innovateurs, des précurseurs, des pionniers qui sont obligés de retravailler les modèles parce que les modèles actuels ne sont pas... aussi avancé que le projet que vous êtes en train de proposer. Donc, il y a énormément de boulot.

  • Martina Planty

    Bon, alors du coup, Martina,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je n'aménage pas l'interview parce qu'on a passé du temps, mais c'était extrêmement intéressant. Enfin, moi, ça me passionne parce que c'est exactement les sujets que je traitais quand j'étais sur l'offre responsable avant. Donc, passionné et passionnant. Je voulais voir avec vous, qui sont les personnes qui vous ont... inspiré et les sources d'inspiration pour ce projet ?

  • Martina Planty

    D'abord Dominique Cardon. Dominique Cardon m'a vraiment... Elle m'a vraiment formée. Elle est vraiment une personne extrêmement inspirante. Déjà, en fait, ses connaissances sur le sujet sont... sont incroyables. Et oui, c'est vraiment une... En fait, je souhaite sincèrement que le travail de Dominique soit plus largement diffusé au monde créatif. C'est déjà ce qu'elle fait grâce à ses éditions de Cahiers des couleurs. et je pense que ça va prendre de plus en plus d'importance dans le milieu des écoles. Maintenant, je pense aussi que ces cahiers peuvent être des sources d'inspiration pour des industriels. Et voilà, donc déjà, Dominique Cardon, c'est quelqu'un... J'ai une profonde admiration et aussi reconnaissance pour tout ce qu'elle m'a enseigné. Donc ça c'est une chose. Et puis, c'est la raison pour laquelle aujourd'hui, j'ai vraiment poussé pour qu'il y ait ce projet de symposium, de congrès international de la teinture naturelle. qui devrait en fait voir le jour l'année prochaine et qui devrait avoir en fait pour mission principale de rassembler, de mettre en valeur tout le travail scientifique. mais pas que, les progrès aussi réalisés par les industriels en matière de coloration naturelle, que ce soit sur la production des colorants, sur la mise au point de nouveaux protocoles, on voit que certains pays sont plus avancés en fait. que d'autres, et je pense que c'est absolument une nécessité d'avoir ce type de rendez-vous où tout le monde peut se retrouver, que ce soit les écoles, les scientifiques, les industriels, les artisans, les marques, les consommateurs finaux à un moment donné, le grand public, pour qu'ils puissent aussi découvrir ce qui est maintenant accessible. au plus grand nombre parce qu'il y a beaucoup de de méconnaissances ou de désinformations à propos de la teinture naturelle et il est temps de de recadrer tout cela et cela doit se faire avec et sous la caution scientifique de Dominique Cardon voilà donc ça c'est un projet qui me tient à cœur et qui ne peut être soutenu que par des acteurs, notamment un des acteurs avec lequel je collabore en Bretagne sur ce bureau d'études, parce qu'en fait ce projet-là sera porté par le bureau d'études de l'Infini. Donc ça c'est très très important. Et parmi les organisateurs, nous pourrons compter aussi sur Anne de La Sayette, du CRI Torticon, qui est aussi sur d'autres acteurs comme Michel Garcia et Sandrine Rosé, parmi les organisateurs de ce congrès. Super, génial

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bon bah nickel Une avant-dernière question Martina Est-ce que vous auriez des livres à nous recommander à moi et aux auditeurs qui peuvent aider à ce cheminement ou aider à creuser des sujets sur justement cet impact de l'industrie textile cette mode régénérative etc

  • Martina Planty

    Et bah tout simplement le livre de Dominique Cardon les 157 couleurs de Paul Gou il n'y a pas sujet il faut impérativement que tous ceux qui s'intéressent à la teinture naturelle

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    achète ce livre ma dernière question Martina c'est à qui aimeriez-vous passer le micro pour que j'aille recueillir le témoignage de cette personne son avis,

  • Martina Planty

    son apport écoutez en fait en matière C'est une question difficile parce qu'en fait, il y a tellement d'acteurs dans ce domaine-là. Alors, est-ce que vous voulez un industriel aujourd'hui convaincu, pas convaincu de la teinture végétale ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Des industriels pas convaincus, j'en ai eu. J'en ai. C'est vrai ? Des industriels convaincus. Je veux bien des industriels convaincus avec plaisir.

  • Martina Planty

    Alors des industriels convaincus, mais je ne sais pas par exemple si vous avez, ça pourrait être Mathieu et Bessène par exemple, de tissage d'autant. Je sais que eux très concrètement, ils ont déjà développé des textiles avec de la teinture naturelle et notamment des textiles teints par Julia Gazer. Donc ça, ça pourrait être intéressant. que vous contactiez ou même Julia elle-même, ça pourrait être très intéressant. Puisqu'en fait, nous avons sélectionné également un de leurs textiles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est le chanvre, parce que moi, Mathieu et Besson, je l'ai reçu, mais alors est-ce que c'est le même outil ?

  • Martina Planty

    Oui, c'est le même en fait. Mais est-ce qu'il vous a parlé de la teinture végétale sur son textile en fait ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    On a parlé du lien à la fin, mais non, il ne m'a pas dit.

  • Martina Planty

    Julia Gazer, est-ce que vous... Eh bien alors, allez-y. Eh bien voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Julia Gazer ? ok bon je garde Julia Gazer c'est parti ok top est-ce que vous avez un mot de la fin Martina avant qu'on ne se quitte ?

  • Martina Planty

    le mot c'est merci Pauline pour l'organisation de ce podcast et pour la mise en lumière de nos actions voilà je vous en suis infiniment reconnaissante merci beaucoup je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction de Martina Planty et parcours personnel

    00:44

  • La création de la marque KerMer et ses valeurs

    01:49

  • Impact de la loi du devoir de vigilance dans l'industrie textile

    04:50

  • Présentation des produits de KerMer et traçabilité

    07:26

  • Le rôle des tiers de confiance et certification des produits

    17:00

  • Analyse de cycle de vie et compostabilité des textiles

    23:33

  • Conclusion et remerciements

    44:15

Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Martina Planty, une experte du secteur textile avec une riche expérience dans le domaine du luxe. Martina nous raconte son parcours fascinant et comment la création de sa marque KerMer a éveillé en elle une conscience aiguë des impacts environnementaux de l'industrie textile. À travers son récit, elle nous plonge dans l'univers de la teinture végétale, un savoir-faire ancestral qui utilise des plantes tinctoriales telles que l'indigo et la garance pour créer des couleurs vibrantes et durables.


Martina partage ses efforts passionnés pour promouvoir une mode régénératrice, où la transparence et la traçabilité des matériaux sont au cœur des préoccupations. Elle souligne l'importance des colorants biosourcés et des pigments végétaux dans la création de textiles respectueux de l'environnement. En évoquant les défis liés à la certification des produits, elle met en lumière la nécessité d'un collectif d'experts pour garantir la qualité et la durabilité des créations textiles.


Au fil de cette discussion enrichissante, Martina aborde également les collaborations avec des artisans et d'autres marques, démontrant ainsi que l'union fait la force dans la transformation de l'industrie textile. Les liens entre la mode, l'écologie et la créativité sont plus que jamais d'actualité, et cet épisode d'ArtEcoVert vous invite à réfléchir à votre propre rapport à la couleur et aux matières que vous choisissez.


« La teinture végétale n'est pas seulement une technique, c'est un véritable art qui nous reconnecte à la nature », déclare Martina. Cette citation résume parfaitement l'esprit de cet épisode, où chaque couleur végétale raconte une histoire, celle des plantes et de leur potentiel incroyable.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer les enjeux de l'agriculture tinctoriale et de découvrir comment créer un jardin tinctorial chez vous. Que vous soyez passionné par la mode éthique, les fibres naturelles ou simplement curieux des colorants végétaux, cet épisode vous apportera des clés pour mieux comprendre l'impact de vos choix.


Pour aller plus loin, retrouvez des liens utiles dans la description de cet épisode et n'hésitez pas à partager vos réflexions sur les réseaux sociaux avec le hashtag #artecovert.


Belle écoute à tous,


Pauline


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtecoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Areco Vert Martina Planty. Bonjour Martina.

  • Martina Planty

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Martina, est-ce que vous pouvez vous présenter et nous raconter le parcours qui vous a amené aujourd'hui à la couleur végétale ?

  • Martina Planty

    Ce parcours en fait est assez, comment dire, complexe. J'ai tout d'abord en fait une expérience de 26 ans. dans le domaine du luxe. En 2016, c'est en créant la marque Kermère que j'ai pris conscience de l'impact de l'industrie textile sur la biodiversité. Et c'est ensuite à travers de nombreuses rencontres, et notamment d'une rencontre déterminante avec Dominique Cardon, que... Comment dire ? Qu'un projet s'est construit de façon précise.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vous pratiquez vous-même la teinture végétale ?

  • Martina Planty

    Je ne pratique pas la teinture végétale.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Martina Planty

    En fait, je suis acheteuse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Acheteuse. Dans le textile ?

  • Martina Planty

    Dans le textile, dans la mode. Dans la mode. Et dans le domaine du luxe. C'est en sélectionnant les marques et les produits au sein de ces collections, pour nos clients, qui sont des grands magasins concept stores à l'étranger, que j'ai réalisé que nous n'avions absolument aucune information concernant la traçabilité sur le circuit de transformation de la matière. la transparence sur des savoir-faire industriels ou artisanaux qui étaient donc mobilisés dans ce processus de transformation. Et donc, il y a eu une véritable interrogation sur le sens même du vêtement. Et du coup, à un moment donné, je me suis dit, mais comment est-ce que je vais pouvoir continuer mon métier d'acheteur un métier que j'aime passionnément, si je ne le reconnecte pas au vivant. Et c'est donc en créant la marque Kermère, la marque Kermère en fait a une véritable signification, puisque le mot KER, alors il a un ancrage en Bretagne, évidemment parce que cela symbolise pour moi cette authenticité. par rapport à toutes ces notions que je vous ai évoquées précédemment. Et Kerr signifie en fait village, ville, village. Et du coup, ça a une symbolique en fait pour moi de communauté. Et Mer renvoie à la notion en fait d'étendue d'eau, donc d'océan, et de l'eau en fait qui est le bien vital à notre humanité. Et du coup, cette marque Kerr Mer en fait porte des valeurs d'excellence. Et l'idée aujourd'hui est de fédérer ces acteurs engagés, mobilisés autour de ces enjeux de mode régénératrice. Ce que je souhaite aborder, la mode par le biais d'une mode positive et innovante et pas par le biais d'une mode négative. Donc une mode positive, innovante et forcément créative. Parce qu'on ne peut pas créer de l'habillement ou des accessoires sans avoir cet influx créatif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Je comprends bien la démarche qui, quand vous étiez acheteur, qui a dû aussi être beaucoup chamboulée par la loi du devoir de vigilance qui oblige les entreprises à remonter tous les rangs des fournisseurs au rang et en textile, on sait combien il peut y avoir de rangs. C'est vraiment des intermédiaires et des acteurs très nombreux. Donc, je pense que ça vous a aussi, cette loi et cette réglementation a posé beaucoup de questions à l'industrie textile. Ma question c'est du coup, qu'est-ce que vous faites avec Kermer ? Quels sont les produits que vous vendez ? Et comment vous faites justement pour être au fait de la traçabilité, de la transparence, des acteurs ? Comment ça fonctionne en fait ?

  • Martina Planty

    En fait, je voulais tout de même juste préciser, même s'il y a eu cette loi, ce devoir de vigilance, nous, en tant qu'acheteurs, on n'est pas forcément au fait de l'applicabilité de cette loi. D'autant plus que quand on source des marques, c'est à un niveau international. Nos clients étrangers... donner un cahier des charges en nous demandant de sourcer des marques françaises, européennes. On regarde en fait surtout la partie créative et la force, le positionnement marketing de ces marques. Donc il faut juste remettre cela dans un contexte et ce contexte m'amène aujourd'hui. comment dire, reporter en fait des outils, des outils et des outils d'accompagnement, des solutions si je puis dire, parce que c'est ça, c'est à la fois des solutions d'accompagnement et des solutions textiles clés en main qui nous permettent de certifier in fine des produits, des produits vertueux. au regard de ce cahier des charges et de ce référentiel que nous avons mis en place.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Alors, vous avez aiguisé ma curiosité, je ne vous le cache pas, du coup, j'aimerais savoir. Donc, est-ce que vous pouvez présenter du coup votre marque textile et ensuite, on arrivera sur les outils d'accompagnement, les solutions, etc. qui m'intéressent très particulièrement parce que moi, dans le domaine de l'alimentaire, j'ai travaillé là-dessus, sur la traçabilité, les solutions. Donc, j'essaie de garder mon impatience. Alors, présentez-nous votre marque Kermer qui date de 2016.

  • Martina Planty

    Voilà, alors de toute façon, Kamer, pour moi, c'est une marque collaborative. C'est essentiel de comprendre ce point-là. Il y a déjà tellement de marques sur le marché, et de très belles marques, qu'il ne s'agissait pas de créer une énième marque qui n'apportait pas un point de distinction nouveau sur le marché. Du coup... En étant une marque collaborative, notre objectif c'est de mettre évidemment en avant l'ADN, l'identité de ces marques ou designers avec lesquels nous collaborons à partir de matières ou de filières. que nous avons authentifiées selon nos critères et qui sont donc respectueuses à la fois de la biodiversité, de l'environnement, de l'aspect social et territorial. Parce que c'est très très important de comprendre en fait qu'une matière... dès lors qu'elle est cultivée ou collectée sur un territoire, elle a un impact autant culturel que de savoir-faire sur le territoire. Et donc, nous sommes partis, je suis partie dans cette réflexion de quelles sont les matières les plus vertueuses, avec une application la plus vertueuse dans le textile. Évidemment ! un peu sous l'angle de l'excellence, parce que voilà, je veux dire, et où on entre aussi dans une remise en question des paradigmes de consommation et de production visuelle. Et je suis, en fait, c'était dans les années 2000, oui, enfin 2000, 2014, 2015, j'avais déjà collaboré avec un très grand groupe égyptien. Et je m'étais en fait étonnée, déjà du fait que le coton égyptien, qui pourtant était connu avant dans les années 1950-1960 ici en France, comme la matière la plus noble qui soit. Et ce qui est toujours d'ailleurs le cas puisque c'est une fibre, ça a de longues fibres, donc ça garantit des qualités de résistance, de douceur, autre que toutes les propriétés. antibactériennes et autres, et je m'étonnais pourquoi cette fibre était tombée dans l'oubli. Et du coup, avec l'aide d'ailleurs de mes anciens clients, je suis partie à la recherche d'une filière de coton égyptien biologique. pour pouvoir, pour comprendre déjà sa culture par rapport à la disponibilité de l'eau, évidemment sur le territoire, mais aussi son impact en termes de régénération des sols, de séquestration carbone, enfin voilà, toutes ces interrogations qui me sont venues, et de voir comment... on pouvait valoriser cette fibre d'exception sur des collaborations créatives, voire artistiques. Et donc, nous sommes partis sur... En fait, l'idée, ce n'était pas de créer mes propres produits, mais nous sommes partis sur la production d'un T-shirt. Ça n'a rien d'extraordinaire, je vous l'accorde. Mais ce t-shirt permet aujourd'hui, ou l'a permis en tous les cas, de faire des collaborations créatives et notamment avec un designer qui s'appelle Coy Alexander et avec aussi une autre marque qui s'appelle Stella Pardo qui ont toutes en fait des savoir-faire artisanaux très spécifiques. Et étant donné que notre t-shirt a des qualités propres et un grammage spécifique, cela nous permet de le customiser avec des savoir-faire très particuliers. Et du coup, nous pouvons valoriser aussi bien la créativité, les savoir-faire avec la matière. Bon, ça c'est un exemple. plutôt je dirais spécifique mais on est allé encore plus loin en fait dans la démarche puisque ce t-shirt ensuite nous l'avons fait teindre en teinture naturelle et notamment par David, son tendreux, qui a une maîtrise d'un savoir-faire en matière de teinture naturelle à partir de l'indigo, et notamment d'un indigo biologique, parce que ça c'est extrêmement important, et où il y a la pressabilité également assurée sur la culture de cette fibre, Et donc nous avons fait également des tests de solidité, puisque ça c'est important également de pouvoir transmettre ces informations au consommateur final sur un produit en teinture naturelle. et le rassurer en fait sur le fait que c'est un produit qui est solide qui est durable sur la peinture voilà

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc ça c'est en fait j'illustre le démarrage j'allais dire en fait donc là Kermère il y a un t-shirt ou vous avez d'autres produits sur la marque Kermère alors ce qu'il faut en fait comprendre

  • Martina Planty

    c'est que je ne suis pas partie avec l'idée de développer tout de suite une collection et de la marketer. L'idée, en fait, c'était de commencer par l'identification d'une filière d'excellence de textile écologique selon des critères, selon un cahier des charges. que j'avais en fait modélisé mais pas conceptualisé dans une forme finale de référentiel. Et c'est en répondant à un appel à projet de la région Bretagne, fin 2020, que je suis véritablement partie dans une dynamique de recherche et d'expérimentation. Par rapport à l'élaboration d'un référentiel, final qui nous permet aujourd'hui de qualifier une filière d'excellence de textile mais pas que incluant le coton égyptien biologique, mais incluant également d'autres fibres puisque nous avons nous avons après développé aussi une filière sur la laine mérinos d'arles. avec deux acteurs, la filature du parc et Brun devient tyran. Ça a été une expérimentation que nous avons menée sur des textiles et également sur de la teinture. Voilà, et là je pourrais vous expliquer, mais c'est un projet qui est devenu très systémique en fait.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça que je veux comprendre d'accord je comprends alors moi pour avoir vécu beaucoup ça dans le milieu alimentaire les filières responsables du champ à la fourchette etc de trouver à chaque étape comme vous parliez de l'excellence et la mise en place de cahiers des charges ou de référentiels ma question c'est pour moi un cahier des charges ou un référentiel est solide quand il est vérifié par un tiers de confiance. Et donc, je voulais vous poser la question, Martina, pour que... En fait, pour me convaincre, en tout cas, si je me mettais dans la place d'un consommateur, moi, pour me convaincre, il faut un tiers de confiance qui vienne vérifier vos critères. Et donc, du coup, je voulais vous poser la question, qui est votre tiers de confiance pour... Ne serait-ce que vérifier la qualité, l'aspect biologique sur toute la filière, les résistances couleurs. En fait, qu'est-ce que vous mettez en place qui garantit ce cahier des charges ou ce référentiel ?

  • Martina Planty

    Absolument. Alors, en fait, c'est la conjugaison de plusieurs expertises indépendantes. Nous avons en fait créé un collectif qui est constitué par plusieurs compétences et spécialités indépendantes. A commencer, sur l'histoire du cahier des charges, Dominique Cardon. a apporté toute sa connaissance, enfin je dirais toute, c'est très relatif parce que c'est un puits de science, Dominique Cardon, mais en tous les cas apporté des éclairages, des éclairages extrêmement intéressants. par rapport déjà au fait que la teinture naturelle, la teinture naturelle tient, la teinture naturelle peut se décliner également à une échelle de manufacture et à une échelle industrielle. Cela a été prouvé en fait par le passé et déjà dans ce domaine, Dominique... a apporté cet éclairage extrêmement important et également a pendant ces trois dernières années ma mise en relation avec les artisans teinturiers qui qui répondait en fait à ce cahier des charges que nous avons mis en place Donc ça c'était une première chose. La deuxième chose, c'est qu'il nous fallait également démontrer l'excellence de la filière par le biais de la biodégradabilité et donc la compostabilité des matières et process. que nous sélectionnions ou développions avec les différents acteurs, selon le cahier des charges mis en place. Et pour cela, Dominique Cardon nous a présenté à Nicolas Garnier, qui a son propre laboratoire de chimiste et qui étudie la biodégradabilité. des matériaux et pour cela Nicolas a donc rédigé un rapport de biodégradabilité des matières et process selon en fait le cahier des charges. Donc ça c'est le deuxième point la troisième chose c'est que nous avons Claire Deslandes Claire Deslandes qui est responsable d'un organisme de formation spécialisé dans la RSE et dans l'éco-conception, et qui est également tiers de confiance en... validant, je dirais, les filières et les produits finis qui en découlent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc ça veut dire que par exemple, Dominique Cardon, par rapport à ses écrits, par rapport à ses recherches, a validé la solidité, notamment lumière, la solidité, tous les tests de qualité qu'on peut faire, notamment, je pense, xénotest, les coloris.

  • Martina Planty

    Je précise, tous les tests de solidité ont été réalisés par l'IFTH. donc encore par un autre organisme indépendant.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Donc, le fait que ça tienne, que ce soit solide, ça, j'en suis convaincue parce que c'est aussi l'objectif du podcast, c'est de démonter tous ces préjugés sur la couleur végétale, donc on est d'accord. Vous apportez une vision supplémentaire sur la biodégradabilité du produit, ça, c'est hyper intéressant, surtout avec les lois qui vont nous tomber dessus, loi AGEC, la revue du référentiel REACH et, on va dire, le durcissement, je ne sais pas si c'est français, le durcissement de la loi européenne. canon et la dernière partie c'est sur l'éco-conception donc vraiment la chaîne de valeur de A à Z et regarder l'impact exactement parce qu'en fait aujourd'hui pour vraiment parler de mode régénératrice il faut que tous

  • Martina Planty

    les acteurs de la filière soient investis en fait dans la circularité

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    du produit.

  • Martina Planty

    Donc ce ne sont pas uniquement, je dirais, les agriculteurs, les producteurs, ou les formateurs, les marques, mais c'est aussi les consommateurs. parce que les consommateurs, ce sont eux qui vont acheter le produit, déjà en état de connaissance de toutes les propriétés de la matière et du produit fini, mais cela va bien au-delà, puisqu'il sera participatif de la réintroduction, je dirais de la recircularité de la matière, et c'est là où il peut jouer un rôle énorme en contribuant justement à la création de cet humus parce que je suis intimement convaincue que la mode peut avoir une image différente, un impact au contraire régénérateur. dès lors que l'on arrive à démontrer, je dirais, ce bénéfice que l'on en retire sur le plan bien-être et santé, parce que ça, c'est hyper important de comprendre que même une teinture d'un T-shirt à l'indigo a des propriétés antibactériennes supplémentaires et autres du fait de l'utilisation de l'indigo, mais tout ça, ça doit être démontré de façon... scientifique, parce que sinon ce sont encore des allégations du greenwashing, etc. Or, on ne peut pas entrer dans cette démarche. Donc c'est pour ça aussi qu'aujourd'hui, on ne peut avancer que petit à petit, en fait, sur nos objectifs de mode régénératrice. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc j'ai bien compris l'apport de preuves pour ne pas être dans l'allégation mais dans la preuve tangible. Est-ce que sur la partie RSE, qui est également mon domaine d'avant, on va dire, est-ce que vous avez travaillé à partir du seul, pour moi, la seule preuve tangible qui est l'analyse de cycle de vie, les ACV.

  • Martina Planty

    Oui, alors, on a, et ça justement, on est en train de le faire réaliser, on le fera d'ailleurs avec maintenant selon deux méthodes. et celle de l'ADEME, parce que là on vient de nous proposer aussi de faire l'expérimentation de l'ADEME, et moi je suis au contraire complètement ouverte d'expérimenter telle ou telle forme d'évaluation, mais je sais aujourd'hui qu'il y a un indicateur fondamental qui manque dans les critères d'évaluation, c'est celui justement de la compostabilité des textiles et de la pondération. de cet indicateur, étant donné qu'il faut savoir qu'aujourd'hui, si on peut démontrer qu'un textile est compostable, cela démontre qu'il y a zéro micro-particules plastiques dans les océans, qu'il y a zéro enfouissement des textiles dans les sols, voire incinération. et qu'il y a zéro toxicité pour l'homme. Donc bien-être et santé. Du coup, comment peut-on évaluer au mieux, je dirais, cet indicateur de compostabilité, puisque en fait, on est plus, et j'oubliais, excusez-moi, j'oubliais un point fondamental, c'est aussi la séquestration carbone. C'est très très important ce point-là, puisque la séquestration carbone, elle peut être accrue à travers des pratiques agricoles régénératrices, bien sûr. Du coup, aujourd'hui, le gros enjeu, et c'est ce que je suis en train de partager avec les professionnels de l'industrie de la mode, c'est comment est-ce que c'est possible d'intégrer cet indicateur dans l'évaluation environnementale. des produits chimiques, mais surtout de le mettre à un niveau d'excellence qui permettrait justement aux marques et à tous les acteurs de cette filière de s'engager vers cet objectif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    cet objectif final voilà un peu mon le le le alors comment comme moi vous m'ivrez le problème en direct j'ai forcément j'essaye de me retenir depuis tout à l'heure mais j'ai plein de questions pour moi l'indice de compostabilité il faut le il faut le découper en deux gros parties de vigilance c'est attention à la différence entre la biofragmentation et la biodégradabilité C'est l'exemple qu'on a sur l'alimentaire, c'est-à-dire qu'il y a eu énormément de greenwashing sur telle barquette est biodégradable, mettez-la au compost. Sauf qu'il y a le home compost qui n'est pas réel car il faut des filières de compostage industriel avec des taux d'humidité, des températures. Et en fait, il faut faire attention à ne pas dire aux gens compostable, mais dire dans le compost. Allez-y, allez-y.

  • Martina Planty

    Non, non, non, mais je rejoins parfaitement votre commentaire. Et c'est la raison pour laquelle, et c'est là où je spécifie, aujourd'hui on est en train de monter un bureau d'études avec l'Infini. Alors l'Infini, c'est ce nouveau projet de relocalisation de filature de lin en Bretagne. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler. Si,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    j'en ai entendu parler.

  • Martina Planty

    Qui est porté par Xavier Denis et Tim Muller. Et en fait, nous collaborons justement sur ce bureau d'études, sur les activités de ce bureau d'études. Et évidemment, la qualification des conditions de compostabilité du textile est un véritable sujet et nous avons déjà rencontré des spécialistes qui pourraient justement aider à cette mise en pratique de cette compostabilité dans ces conditions qualifiées. Mais pour cela, il faut aussi avoir... un site pour pouvoir expérimenter et puis après, c'est bon. Mais vous voyez en fait un petit peu la dimension innovante de ce projet, parce que ce référentiel est hyper exigeant. Il est hyper exigeant, voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, pour moi, votre projet, c'est la volonté d'assembler toutes les bonnes pratiques qu'on a pu essayer de mettre sur l'alimentaire. C'est-à-dire... Il y a plein de sujets sur l'alimentaire, de traçabilité, de transparence, de filière responsable, de compostabilité. Tout ça, je le retrouve dans un projet textile et pour moi, c'est nouveau. J'ai vraiment l'impression qu'il y a un parallèle entre tout ce qui a pu être fait dans la filière agroalimentaire, on va dire, le meilleur, et d'essayer de l'appliquer au textile. J'avais encore une autre remarque par rapport à la biocons… compostabilité, c'était notamment tout ce qui est accessoire. Donc là, vous êtes sur un T-shirt, il y a forcément une étiquette, il y a forcément d'autres... Et donc, ça aussi, c'est envisagé d'avoir des matières complètement... En gros, quand une t-shirt sera décomposée, il ne restera pas l'étiquette.

  • Martina Planty

    Oui, complètement. Et d'ailleurs, il a fallu, vous savez, en fait, c'est vraiment une histoire de work in progress parce que même notre partenaire égyptien qui est extrêmement engagé et qui est dans l'agriculture régénératrice et qui a également, si vous voulez, ses unités de tissage et de confection. Quand on a réalisé nos premiers t-shirts. on s'est aperçu qu'il y avait un fil en polyester. Et ça, c'était en 2019, 2018. Et du coup, comment est-ce qu'on s'en est aperçu ? C'est en le teignant. C'est David qui m'a dit, mais attends, le fil là, il n'est pas en coton. Alors, de nouveau, il a fallu déconstruire et dire, ben non, nous, on souhaite avoir, et encore là, on ne peut pas, mais que du coton. Évidemment, là, on n'a pas non plus une certaine… Là, pour le coup, si le fil en coton, il est biologique ou pas, d'accord ? Parce que ça, c'est encore un autre enjeu.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Un autre sujet.

  • Martina Planty

    Un autre sujet, mais voilà, on avance petit à petit. Mais c'est là où il faut comprendre que j'ai investi tellement dans ce projet parce que je souhaite mettre en avant des produits finis exemplaires et qui renvoient une image positive d'une mode régénératrice qu'on a dû à chaque fois gérer comme ça des... des petits détails, mais qui ont en fait une importance énorme sur la fin de vie du produit que nous envisageons au niveau de sa compétitivité. Donc voilà, c'est juste pour que l'on comprenne en fait toutes ces difficultés et pour revenir, ou pour répondre plutôt à votre question d'accessoire, aujourd'hui... On est en train de développer avec le studio NME Design, NME Studio, elles sont en train de développer des textiles en lin, à base de lin normand. et qui seront en fait filés et tissés en Alsace par le groupe Emmanuel Langue Velcorex. Et du coup, ces textiles, nous les destinons à un usage, plutôt pour un usage d'accessoires. Voire cela peut être aussi habillement veste. Mais voilà, et là on est dans un textile créatif et potentiellement aussi compostable. Donc on s'adresse plutôt au luxe. Voilà, ça il faut le comprendre, parce que vu le travail et le prix, et ce que nous sommes également en train de voir, c'est l'inclusion de teinture végétale dans ce textile. Donc voilà, et ça, si tout va bien, on pourra vous présenter ces textiles début juillet.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Là, juillet 2023.

  • Martina Planty

    Oui, début juillet 2023.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bon, j'avais d'autres questions, mais je pense qu'on le prend en off. Des trucs hyper précis, mais c'est le métier d'avant qui me rattrape. Donc, des alertes sur certains sujets, mais on en parlera à côté. Je voulais mettre en avant, donc vos partenaires, vous en avez cité pas mal. Donc, vous voulez être une marque collective, collaboratrice, etc. Est-ce qu'il y a des partenaires que vous n'avez pas cités, que vous aimeriez citer pour expliquer un peu à quel moment ils interviennent dans le projet ?

  • Martina Planty

    Oui, je voulais préciser, en fait, on est donc une marque collaborative accompagnée de ce label de sélection d'excellence de textile. Je pense que c'est très, très important, en fait, d'associer la créativité à des matières qui sont authentifiées, je dirais, par... par le collectif. C'est très important, cette notion.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et votre label d'excellence, est-ce qu'il est transparent, c'est-à-dire qu'il est disponible sur un site Internet, il est consultable ?

  • Martina Planty

    Alors, nous allons partager. Déjà, oui, Kermer a un site, déjà depuis 2019. Mais nous allons en fait partager. premières expériences de certification en septembre, septembre 2023, sur des produits du studio NME, de NME Studio, à l'événement Léna Mac en septembre. Donc oui, là effectivement, concrètement, on pourra comprendre en quoi consiste cette certification. vise la transmission justement de tous ces bénéfices de cette mode régénératrice et de la valorisation des acteurs ayant contribué à la création de ce produit fini auprès du consommateur. Voilà, c'est là pour le coup, c'est très très important, on est vraiment dans de la transmission.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc du coup le label d'excellence a une vocation d'adaptabilité et potentiellement peut être utilisé ou en tout cas peut être disponible pour d'autres marques qui voudraient faire de l'excellence.

  • Martina Planty

    Ah ben complètement, complètement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    du coup ma question qui arrive après en toute logique c'est s'il y a un label d'excellence un cahier des charges qui est vérifié par des tiers avec des preuves tangibles vient la question naturellement du label type éco certes etc est-ce que c'est quelque chose que vous avez envisagé alors vous êtes la deuxième à me poser cette question merci

  • Martina Planty

    Tout est envisageable, mais il ne faut pas oublier que nous, dans notre vision des choses, nous intégrons les labels existants. Nous n'allons pas nous mettre en compétition avec ces labels qui apportent des certifications sur la production, etc. Par exemple, le coton égyptien biologique, il est certifié, déméthère. qui pour moi est vraiment l'excellence au niveau de l'agriculture régénératrice, et GOTS. Et prochainement, ça va être même la dernière version de GOTS, qui est 7.0. On vient de me la prendre, et qui démontrera que le texyl est compostable en plus. Donc, je veux dire, là c'est tout nouveau, je viens de la prendre hier.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Martina Planty

    Donc, moi je pense qu'en fait c'est plus l'approche aujourd'hui, moi j'ai une véritable interrogation, comment aujourd'hui on peut au mieux, je dirais, avancer sur peut-être... un nouvel écosystème, peut-être gérer aussi un nouvel écosystème. En tous les cas, nous, on est déjà en train d'apporter un nouveau modèle économique, ça c'est évident. Mais après, à voir si ça peut évoluer vers d'autres structures ou autres. En tous les cas, aujourd'hui, c'est porté par ma société, mais voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, ma question derrière le label, il y a deux points pour moi. C'est qu'aujourd'hui, il y a, comme en alimentaire, beaucoup trop de labels différents qui couvrent une partie spécifique d'un projet. Et en fait, vous, votre projet, il se veut, comme je le disais tout à l'heure, quasiment vertueux et excellent sur tous les aspects. Donc, c'est pour ça que vous englobez tous ces labels. Mais ma question... qui est pas anodine, c'est en gros, est-ce que demain, si on vise l'excellence, est-ce qu'au lieu d'avoir des labels spécifiques à un critère, on n'aurait pas un label d'excellence textile ? conforme à tous les critères qui obligeraient tous les industriels, toutes les marques, etc., à aller directement, au lieu d'avancer d'une goutte d'eau, vu l'urgence qu'on est en train de vivre, d'avancer à grand pas, en fait.

  • Martina Planty

    Moi, je suis tout à fait de cet avis-là. Donc, au contraire, je suis prête. Je suis prête à ce que l'on avance. tous ensemble. Voilà, donc, que l'on… Mais en fait, je ne vous cache pas que je suis, déjà avec cette vision des choses, quand j'ai démarré en 2017, j'étais tout de même un petit peu seule, voyez-vous, même sur cette idée de mode régénératrice, alors que je n'étais pas du tout, au fait, des filières, de filières vertueuses, de sourcing. parce qu'il a fallu vraiment que je creuse et que je parte en mode exploratoire mais je suis tellement engagée tellement convaincue que c'est possible et je le vois maintenant, ça y est c'est possible avec ces filières qui ont été mises en place et aussi avec la volonté des acteurs derrière à atteindre ces objectifs et on sait que c'est possible c'est pour ça que c'est Moi, je suis complètement ouverte et j'insiste. pour justement, pour qu'on avance ensemble sur ce label de sélection d'excellence, puisque aujourd'hui la base est liée, et je ne vous cache pas qu'aujourd'hui il faut vraiment avancer sur ces sujets de compostabilité, et surtout sur ces sujets de teinture naturelle, de teinture, grosso modo. C'est ça.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Moi j'ai deux petites remarques, je pense que... Je vous invite vraiment à aller voir ce qui se passe sur l'alimentaire parce qu'en fait, il y a plein de choses similaires. Et un autre truc, c'est que je suis ravie parce que, oui, j'entends que vous vous appuyez avec les ACV, que vous allez vers la couleur végétale, etc. Et en fait, ça, l'important, c'est qu'on connaît le prix d'une analyse de cycle de vie aujourd'hui. Et en fait, je pense que la personne qui les rendra disponibles, en mode vraiment collaboratif et bénéfique à tout le monde, ça sera vraiment super bien perçu, parce que là, tout le monde avance des hypothèses, mais seule une ACV peut, enfin aujourd'hui, c'est la chose la plus tangible qui montre la réduction d'impact sur l'environnement. Donc voilà, moi, mon attente, j'ai entendu toutes vos dates, et je trouve ça génial, parce que c'est demain, juillet 2023, présentation des produits, septembre, Aléna Mac, le partage du… du référentiel, etc. C'est canon. Et c'est vrai que si... Je ne sais pas quel acteur va rapidement mettre une analyse de cycle de vie sur la couleur végétale, en tout cas en teinture, et montrer la réduction d'impact, mais je pense que cette personne-là fera du bien à la teinture végétale et va motiver les trous. Ça, c'est clair.

  • Martina Planty

    Oui, oui, oui. Mais en fait, je vais vous dire, je ne sais pas quels seront les résultats, parce qu'on verra bien, puisque nous allons en fait... les faire déjà sur les produits que nous avons co-créés avec d'autres designers. Mais très honnêtement, je n'ai pas vraiment d'idée si ce sera en faveur de cette filière d'excellence dont on parle, puisque déjà, il y a des biais dans cette évaluation environnementale, puisque parfois les fibres... recyclés sont mieux évalués que les fibres naturelles, alors que les fibres recyclées ont un impact réel sur la biodiversité avec le relargage des microplastiques. Du coup, il faut, en fait aujourd'hui, je pense qu'on n'a pas les réponses dans les ACV actuels, mais je me prête à cet exercice parce que c'est une nécessité.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme vous êtes précurseur dans un domaine innovant, il va falloir faire des ACV au sein d'Astélie. C'est-à-dire qu'il va falloir... Avec les nouvelles entrées scientifiques que vous avez. Et en fait, c'est exactement nous ce qu'on a... Enfin, moi, les projets que j'accompagnais en alimentaire sur des innovateurs, des précurseurs, des pionniers qui sont obligés de retravailler les modèles parce que les modèles actuels ne sont pas... aussi avancé que le projet que vous êtes en train de proposer. Donc, il y a énormément de boulot.

  • Martina Planty

    Bon, alors du coup, Martina,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je n'aménage pas l'interview parce qu'on a passé du temps, mais c'était extrêmement intéressant. Enfin, moi, ça me passionne parce que c'est exactement les sujets que je traitais quand j'étais sur l'offre responsable avant. Donc, passionné et passionnant. Je voulais voir avec vous, qui sont les personnes qui vous ont... inspiré et les sources d'inspiration pour ce projet ?

  • Martina Planty

    D'abord Dominique Cardon. Dominique Cardon m'a vraiment... Elle m'a vraiment formée. Elle est vraiment une personne extrêmement inspirante. Déjà, en fait, ses connaissances sur le sujet sont... sont incroyables. Et oui, c'est vraiment une... En fait, je souhaite sincèrement que le travail de Dominique soit plus largement diffusé au monde créatif. C'est déjà ce qu'elle fait grâce à ses éditions de Cahiers des couleurs. et je pense que ça va prendre de plus en plus d'importance dans le milieu des écoles. Maintenant, je pense aussi que ces cahiers peuvent être des sources d'inspiration pour des industriels. Et voilà, donc déjà, Dominique Cardon, c'est quelqu'un... J'ai une profonde admiration et aussi reconnaissance pour tout ce qu'elle m'a enseigné. Donc ça c'est une chose. Et puis, c'est la raison pour laquelle aujourd'hui, j'ai vraiment poussé pour qu'il y ait ce projet de symposium, de congrès international de la teinture naturelle. qui devrait en fait voir le jour l'année prochaine et qui devrait avoir en fait pour mission principale de rassembler, de mettre en valeur tout le travail scientifique. mais pas que, les progrès aussi réalisés par les industriels en matière de coloration naturelle, que ce soit sur la production des colorants, sur la mise au point de nouveaux protocoles, on voit que certains pays sont plus avancés en fait. que d'autres, et je pense que c'est absolument une nécessité d'avoir ce type de rendez-vous où tout le monde peut se retrouver, que ce soit les écoles, les scientifiques, les industriels, les artisans, les marques, les consommateurs finaux à un moment donné, le grand public, pour qu'ils puissent aussi découvrir ce qui est maintenant accessible. au plus grand nombre parce qu'il y a beaucoup de de méconnaissances ou de désinformations à propos de la teinture naturelle et il est temps de de recadrer tout cela et cela doit se faire avec et sous la caution scientifique de Dominique Cardon voilà donc ça c'est un projet qui me tient à cœur et qui ne peut être soutenu que par des acteurs, notamment un des acteurs avec lequel je collabore en Bretagne sur ce bureau d'études, parce qu'en fait ce projet-là sera porté par le bureau d'études de l'Infini. Donc ça c'est très très important. Et parmi les organisateurs, nous pourrons compter aussi sur Anne de La Sayette, du CRI Torticon, qui est aussi sur d'autres acteurs comme Michel Garcia et Sandrine Rosé, parmi les organisateurs de ce congrès. Super, génial

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bon bah nickel Une avant-dernière question Martina Est-ce que vous auriez des livres à nous recommander à moi et aux auditeurs qui peuvent aider à ce cheminement ou aider à creuser des sujets sur justement cet impact de l'industrie textile cette mode régénérative etc

  • Martina Planty

    Et bah tout simplement le livre de Dominique Cardon les 157 couleurs de Paul Gou il n'y a pas sujet il faut impérativement que tous ceux qui s'intéressent à la teinture naturelle

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    achète ce livre ma dernière question Martina c'est à qui aimeriez-vous passer le micro pour que j'aille recueillir le témoignage de cette personne son avis,

  • Martina Planty

    son apport écoutez en fait en matière C'est une question difficile parce qu'en fait, il y a tellement d'acteurs dans ce domaine-là. Alors, est-ce que vous voulez un industriel aujourd'hui convaincu, pas convaincu de la teinture végétale ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Des industriels pas convaincus, j'en ai eu. J'en ai. C'est vrai ? Des industriels convaincus. Je veux bien des industriels convaincus avec plaisir.

  • Martina Planty

    Alors des industriels convaincus, mais je ne sais pas par exemple si vous avez, ça pourrait être Mathieu et Bessène par exemple, de tissage d'autant. Je sais que eux très concrètement, ils ont déjà développé des textiles avec de la teinture naturelle et notamment des textiles teints par Julia Gazer. Donc ça, ça pourrait être intéressant. que vous contactiez ou même Julia elle-même, ça pourrait être très intéressant. Puisqu'en fait, nous avons sélectionné également un de leurs textiles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est le chanvre, parce que moi, Mathieu et Besson, je l'ai reçu, mais alors est-ce que c'est le même outil ?

  • Martina Planty

    Oui, c'est le même en fait. Mais est-ce qu'il vous a parlé de la teinture végétale sur son textile en fait ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    On a parlé du lien à la fin, mais non, il ne m'a pas dit.

  • Martina Planty

    Julia Gazer, est-ce que vous... Eh bien alors, allez-y. Eh bien voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Julia Gazer ? ok bon je garde Julia Gazer c'est parti ok top est-ce que vous avez un mot de la fin Martina avant qu'on ne se quitte ?

  • Martina Planty

    le mot c'est merci Pauline pour l'organisation de ce podcast et pour la mise en lumière de nos actions voilà je vous en suis infiniment reconnaissante merci beaucoup je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction de Martina Planty et parcours personnel

    00:44

  • La création de la marque KerMer et ses valeurs

    01:49

  • Impact de la loi du devoir de vigilance dans l'industrie textile

    04:50

  • Présentation des produits de KerMer et traçabilité

    07:26

  • Le rôle des tiers de confiance et certification des produits

    17:00

  • Analyse de cycle de vie et compostabilité des textiles

    23:33

  • Conclusion et remerciements

    44:15

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Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Martina Planty, une experte du secteur textile avec une riche expérience dans le domaine du luxe. Martina nous raconte son parcours fascinant et comment la création de sa marque KerMer a éveillé en elle une conscience aiguë des impacts environnementaux de l'industrie textile. À travers son récit, elle nous plonge dans l'univers de la teinture végétale, un savoir-faire ancestral qui utilise des plantes tinctoriales telles que l'indigo et la garance pour créer des couleurs vibrantes et durables.


Martina partage ses efforts passionnés pour promouvoir une mode régénératrice, où la transparence et la traçabilité des matériaux sont au cœur des préoccupations. Elle souligne l'importance des colorants biosourcés et des pigments végétaux dans la création de textiles respectueux de l'environnement. En évoquant les défis liés à la certification des produits, elle met en lumière la nécessité d'un collectif d'experts pour garantir la qualité et la durabilité des créations textiles.


Au fil de cette discussion enrichissante, Martina aborde également les collaborations avec des artisans et d'autres marques, démontrant ainsi que l'union fait la force dans la transformation de l'industrie textile. Les liens entre la mode, l'écologie et la créativité sont plus que jamais d'actualité, et cet épisode d'ArtEcoVert vous invite à réfléchir à votre propre rapport à la couleur et aux matières que vous choisissez.


« La teinture végétale n'est pas seulement une technique, c'est un véritable art qui nous reconnecte à la nature », déclare Martina. Cette citation résume parfaitement l'esprit de cet épisode, où chaque couleur végétale raconte une histoire, celle des plantes et de leur potentiel incroyable.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer les enjeux de l'agriculture tinctoriale et de découvrir comment créer un jardin tinctorial chez vous. Que vous soyez passionné par la mode éthique, les fibres naturelles ou simplement curieux des colorants végétaux, cet épisode vous apportera des clés pour mieux comprendre l'impact de vos choix.


Pour aller plus loin, retrouvez des liens utiles dans la description de cet épisode et n'hésitez pas à partager vos réflexions sur les réseaux sociaux avec le hashtag #artecovert.


Belle écoute à tous,


Pauline


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👁️Instagram : @artecovert     

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👤PROFIL PAULINE LEROUX 

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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtecoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Areco Vert Martina Planty. Bonjour Martina.

  • Martina Planty

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Martina, est-ce que vous pouvez vous présenter et nous raconter le parcours qui vous a amené aujourd'hui à la couleur végétale ?

  • Martina Planty

    Ce parcours en fait est assez, comment dire, complexe. J'ai tout d'abord en fait une expérience de 26 ans. dans le domaine du luxe. En 2016, c'est en créant la marque Kermère que j'ai pris conscience de l'impact de l'industrie textile sur la biodiversité. Et c'est ensuite à travers de nombreuses rencontres, et notamment d'une rencontre déterminante avec Dominique Cardon, que... Comment dire ? Qu'un projet s'est construit de façon précise.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vous pratiquez vous-même la teinture végétale ?

  • Martina Planty

    Je ne pratique pas la teinture végétale.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Martina Planty

    En fait, je suis acheteuse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Acheteuse. Dans le textile ?

  • Martina Planty

    Dans le textile, dans la mode. Dans la mode. Et dans le domaine du luxe. C'est en sélectionnant les marques et les produits au sein de ces collections, pour nos clients, qui sont des grands magasins concept stores à l'étranger, que j'ai réalisé que nous n'avions absolument aucune information concernant la traçabilité sur le circuit de transformation de la matière. la transparence sur des savoir-faire industriels ou artisanaux qui étaient donc mobilisés dans ce processus de transformation. Et donc, il y a eu une véritable interrogation sur le sens même du vêtement. Et du coup, à un moment donné, je me suis dit, mais comment est-ce que je vais pouvoir continuer mon métier d'acheteur un métier que j'aime passionnément, si je ne le reconnecte pas au vivant. Et c'est donc en créant la marque Kermère, la marque Kermère en fait a une véritable signification, puisque le mot KER, alors il a un ancrage en Bretagne, évidemment parce que cela symbolise pour moi cette authenticité. par rapport à toutes ces notions que je vous ai évoquées précédemment. Et Kerr signifie en fait village, ville, village. Et du coup, ça a une symbolique en fait pour moi de communauté. Et Mer renvoie à la notion en fait d'étendue d'eau, donc d'océan, et de l'eau en fait qui est le bien vital à notre humanité. Et du coup, cette marque Kerr Mer en fait porte des valeurs d'excellence. Et l'idée aujourd'hui est de fédérer ces acteurs engagés, mobilisés autour de ces enjeux de mode régénératrice. Ce que je souhaite aborder, la mode par le biais d'une mode positive et innovante et pas par le biais d'une mode négative. Donc une mode positive, innovante et forcément créative. Parce qu'on ne peut pas créer de l'habillement ou des accessoires sans avoir cet influx créatif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Je comprends bien la démarche qui, quand vous étiez acheteur, qui a dû aussi être beaucoup chamboulée par la loi du devoir de vigilance qui oblige les entreprises à remonter tous les rangs des fournisseurs au rang et en textile, on sait combien il peut y avoir de rangs. C'est vraiment des intermédiaires et des acteurs très nombreux. Donc, je pense que ça vous a aussi, cette loi et cette réglementation a posé beaucoup de questions à l'industrie textile. Ma question c'est du coup, qu'est-ce que vous faites avec Kermer ? Quels sont les produits que vous vendez ? Et comment vous faites justement pour être au fait de la traçabilité, de la transparence, des acteurs ? Comment ça fonctionne en fait ?

  • Martina Planty

    En fait, je voulais tout de même juste préciser, même s'il y a eu cette loi, ce devoir de vigilance, nous, en tant qu'acheteurs, on n'est pas forcément au fait de l'applicabilité de cette loi. D'autant plus que quand on source des marques, c'est à un niveau international. Nos clients étrangers... donner un cahier des charges en nous demandant de sourcer des marques françaises, européennes. On regarde en fait surtout la partie créative et la force, le positionnement marketing de ces marques. Donc il faut juste remettre cela dans un contexte et ce contexte m'amène aujourd'hui. comment dire, reporter en fait des outils, des outils et des outils d'accompagnement, des solutions si je puis dire, parce que c'est ça, c'est à la fois des solutions d'accompagnement et des solutions textiles clés en main qui nous permettent de certifier in fine des produits, des produits vertueux. au regard de ce cahier des charges et de ce référentiel que nous avons mis en place.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Alors, vous avez aiguisé ma curiosité, je ne vous le cache pas, du coup, j'aimerais savoir. Donc, est-ce que vous pouvez présenter du coup votre marque textile et ensuite, on arrivera sur les outils d'accompagnement, les solutions, etc. qui m'intéressent très particulièrement parce que moi, dans le domaine de l'alimentaire, j'ai travaillé là-dessus, sur la traçabilité, les solutions. Donc, j'essaie de garder mon impatience. Alors, présentez-nous votre marque Kermer qui date de 2016.

  • Martina Planty

    Voilà, alors de toute façon, Kamer, pour moi, c'est une marque collaborative. C'est essentiel de comprendre ce point-là. Il y a déjà tellement de marques sur le marché, et de très belles marques, qu'il ne s'agissait pas de créer une énième marque qui n'apportait pas un point de distinction nouveau sur le marché. Du coup... En étant une marque collaborative, notre objectif c'est de mettre évidemment en avant l'ADN, l'identité de ces marques ou designers avec lesquels nous collaborons à partir de matières ou de filières. que nous avons authentifiées selon nos critères et qui sont donc respectueuses à la fois de la biodiversité, de l'environnement, de l'aspect social et territorial. Parce que c'est très très important de comprendre en fait qu'une matière... dès lors qu'elle est cultivée ou collectée sur un territoire, elle a un impact autant culturel que de savoir-faire sur le territoire. Et donc, nous sommes partis, je suis partie dans cette réflexion de quelles sont les matières les plus vertueuses, avec une application la plus vertueuse dans le textile. Évidemment ! un peu sous l'angle de l'excellence, parce que voilà, je veux dire, et où on entre aussi dans une remise en question des paradigmes de consommation et de production visuelle. Et je suis, en fait, c'était dans les années 2000, oui, enfin 2000, 2014, 2015, j'avais déjà collaboré avec un très grand groupe égyptien. Et je m'étais en fait étonnée, déjà du fait que le coton égyptien, qui pourtant était connu avant dans les années 1950-1960 ici en France, comme la matière la plus noble qui soit. Et ce qui est toujours d'ailleurs le cas puisque c'est une fibre, ça a de longues fibres, donc ça garantit des qualités de résistance, de douceur, autre que toutes les propriétés. antibactériennes et autres, et je m'étonnais pourquoi cette fibre était tombée dans l'oubli. Et du coup, avec l'aide d'ailleurs de mes anciens clients, je suis partie à la recherche d'une filière de coton égyptien biologique. pour pouvoir, pour comprendre déjà sa culture par rapport à la disponibilité de l'eau, évidemment sur le territoire, mais aussi son impact en termes de régénération des sols, de séquestration carbone, enfin voilà, toutes ces interrogations qui me sont venues, et de voir comment... on pouvait valoriser cette fibre d'exception sur des collaborations créatives, voire artistiques. Et donc, nous sommes partis sur... En fait, l'idée, ce n'était pas de créer mes propres produits, mais nous sommes partis sur la production d'un T-shirt. Ça n'a rien d'extraordinaire, je vous l'accorde. Mais ce t-shirt permet aujourd'hui, ou l'a permis en tous les cas, de faire des collaborations créatives et notamment avec un designer qui s'appelle Coy Alexander et avec aussi une autre marque qui s'appelle Stella Pardo qui ont toutes en fait des savoir-faire artisanaux très spécifiques. Et étant donné que notre t-shirt a des qualités propres et un grammage spécifique, cela nous permet de le customiser avec des savoir-faire très particuliers. Et du coup, nous pouvons valoriser aussi bien la créativité, les savoir-faire avec la matière. Bon, ça c'est un exemple. plutôt je dirais spécifique mais on est allé encore plus loin en fait dans la démarche puisque ce t-shirt ensuite nous l'avons fait teindre en teinture naturelle et notamment par David, son tendreux, qui a une maîtrise d'un savoir-faire en matière de teinture naturelle à partir de l'indigo, et notamment d'un indigo biologique, parce que ça c'est extrêmement important, et où il y a la pressabilité également assurée sur la culture de cette fibre, Et donc nous avons fait également des tests de solidité, puisque ça c'est important également de pouvoir transmettre ces informations au consommateur final sur un produit en teinture naturelle. et le rassurer en fait sur le fait que c'est un produit qui est solide qui est durable sur la peinture voilà

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc ça c'est en fait j'illustre le démarrage j'allais dire en fait donc là Kermère il y a un t-shirt ou vous avez d'autres produits sur la marque Kermère alors ce qu'il faut en fait comprendre

  • Martina Planty

    c'est que je ne suis pas partie avec l'idée de développer tout de suite une collection et de la marketer. L'idée, en fait, c'était de commencer par l'identification d'une filière d'excellence de textile écologique selon des critères, selon un cahier des charges. que j'avais en fait modélisé mais pas conceptualisé dans une forme finale de référentiel. Et c'est en répondant à un appel à projet de la région Bretagne, fin 2020, que je suis véritablement partie dans une dynamique de recherche et d'expérimentation. Par rapport à l'élaboration d'un référentiel, final qui nous permet aujourd'hui de qualifier une filière d'excellence de textile mais pas que incluant le coton égyptien biologique, mais incluant également d'autres fibres puisque nous avons nous avons après développé aussi une filière sur la laine mérinos d'arles. avec deux acteurs, la filature du parc et Brun devient tyran. Ça a été une expérimentation que nous avons menée sur des textiles et également sur de la teinture. Voilà, et là je pourrais vous expliquer, mais c'est un projet qui est devenu très systémique en fait.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça que je veux comprendre d'accord je comprends alors moi pour avoir vécu beaucoup ça dans le milieu alimentaire les filières responsables du champ à la fourchette etc de trouver à chaque étape comme vous parliez de l'excellence et la mise en place de cahiers des charges ou de référentiels ma question c'est pour moi un cahier des charges ou un référentiel est solide quand il est vérifié par un tiers de confiance. Et donc, je voulais vous poser la question, Martina, pour que... En fait, pour me convaincre, en tout cas, si je me mettais dans la place d'un consommateur, moi, pour me convaincre, il faut un tiers de confiance qui vienne vérifier vos critères. Et donc, du coup, je voulais vous poser la question, qui est votre tiers de confiance pour... Ne serait-ce que vérifier la qualité, l'aspect biologique sur toute la filière, les résistances couleurs. En fait, qu'est-ce que vous mettez en place qui garantit ce cahier des charges ou ce référentiel ?

  • Martina Planty

    Absolument. Alors, en fait, c'est la conjugaison de plusieurs expertises indépendantes. Nous avons en fait créé un collectif qui est constitué par plusieurs compétences et spécialités indépendantes. A commencer, sur l'histoire du cahier des charges, Dominique Cardon. a apporté toute sa connaissance, enfin je dirais toute, c'est très relatif parce que c'est un puits de science, Dominique Cardon, mais en tous les cas apporté des éclairages, des éclairages extrêmement intéressants. par rapport déjà au fait que la teinture naturelle, la teinture naturelle tient, la teinture naturelle peut se décliner également à une échelle de manufacture et à une échelle industrielle. Cela a été prouvé en fait par le passé et déjà dans ce domaine, Dominique... a apporté cet éclairage extrêmement important et également a pendant ces trois dernières années ma mise en relation avec les artisans teinturiers qui qui répondait en fait à ce cahier des charges que nous avons mis en place Donc ça c'était une première chose. La deuxième chose, c'est qu'il nous fallait également démontrer l'excellence de la filière par le biais de la biodégradabilité et donc la compostabilité des matières et process. que nous sélectionnions ou développions avec les différents acteurs, selon le cahier des charges mis en place. Et pour cela, Dominique Cardon nous a présenté à Nicolas Garnier, qui a son propre laboratoire de chimiste et qui étudie la biodégradabilité. des matériaux et pour cela Nicolas a donc rédigé un rapport de biodégradabilité des matières et process selon en fait le cahier des charges. Donc ça c'est le deuxième point la troisième chose c'est que nous avons Claire Deslandes Claire Deslandes qui est responsable d'un organisme de formation spécialisé dans la RSE et dans l'éco-conception, et qui est également tiers de confiance en... validant, je dirais, les filières et les produits finis qui en découlent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc ça veut dire que par exemple, Dominique Cardon, par rapport à ses écrits, par rapport à ses recherches, a validé la solidité, notamment lumière, la solidité, tous les tests de qualité qu'on peut faire, notamment, je pense, xénotest, les coloris.

  • Martina Planty

    Je précise, tous les tests de solidité ont été réalisés par l'IFTH. donc encore par un autre organisme indépendant.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Donc, le fait que ça tienne, que ce soit solide, ça, j'en suis convaincue parce que c'est aussi l'objectif du podcast, c'est de démonter tous ces préjugés sur la couleur végétale, donc on est d'accord. Vous apportez une vision supplémentaire sur la biodégradabilité du produit, ça, c'est hyper intéressant, surtout avec les lois qui vont nous tomber dessus, loi AGEC, la revue du référentiel REACH et, on va dire, le durcissement, je ne sais pas si c'est français, le durcissement de la loi européenne. canon et la dernière partie c'est sur l'éco-conception donc vraiment la chaîne de valeur de A à Z et regarder l'impact exactement parce qu'en fait aujourd'hui pour vraiment parler de mode régénératrice il faut que tous

  • Martina Planty

    les acteurs de la filière soient investis en fait dans la circularité

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    du produit.

  • Martina Planty

    Donc ce ne sont pas uniquement, je dirais, les agriculteurs, les producteurs, ou les formateurs, les marques, mais c'est aussi les consommateurs. parce que les consommateurs, ce sont eux qui vont acheter le produit, déjà en état de connaissance de toutes les propriétés de la matière et du produit fini, mais cela va bien au-delà, puisqu'il sera participatif de la réintroduction, je dirais de la recircularité de la matière, et c'est là où il peut jouer un rôle énorme en contribuant justement à la création de cet humus parce que je suis intimement convaincue que la mode peut avoir une image différente, un impact au contraire régénérateur. dès lors que l'on arrive à démontrer, je dirais, ce bénéfice que l'on en retire sur le plan bien-être et santé, parce que ça, c'est hyper important de comprendre que même une teinture d'un T-shirt à l'indigo a des propriétés antibactériennes supplémentaires et autres du fait de l'utilisation de l'indigo, mais tout ça, ça doit être démontré de façon... scientifique, parce que sinon ce sont encore des allégations du greenwashing, etc. Or, on ne peut pas entrer dans cette démarche. Donc c'est pour ça aussi qu'aujourd'hui, on ne peut avancer que petit à petit, en fait, sur nos objectifs de mode régénératrice. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc j'ai bien compris l'apport de preuves pour ne pas être dans l'allégation mais dans la preuve tangible. Est-ce que sur la partie RSE, qui est également mon domaine d'avant, on va dire, est-ce que vous avez travaillé à partir du seul, pour moi, la seule preuve tangible qui est l'analyse de cycle de vie, les ACV.

  • Martina Planty

    Oui, alors, on a, et ça justement, on est en train de le faire réaliser, on le fera d'ailleurs avec maintenant selon deux méthodes. et celle de l'ADEME, parce que là on vient de nous proposer aussi de faire l'expérimentation de l'ADEME, et moi je suis au contraire complètement ouverte d'expérimenter telle ou telle forme d'évaluation, mais je sais aujourd'hui qu'il y a un indicateur fondamental qui manque dans les critères d'évaluation, c'est celui justement de la compostabilité des textiles et de la pondération. de cet indicateur, étant donné qu'il faut savoir qu'aujourd'hui, si on peut démontrer qu'un textile est compostable, cela démontre qu'il y a zéro micro-particules plastiques dans les océans, qu'il y a zéro enfouissement des textiles dans les sols, voire incinération. et qu'il y a zéro toxicité pour l'homme. Donc bien-être et santé. Du coup, comment peut-on évaluer au mieux, je dirais, cet indicateur de compostabilité, puisque en fait, on est plus, et j'oubliais, excusez-moi, j'oubliais un point fondamental, c'est aussi la séquestration carbone. C'est très très important ce point-là, puisque la séquestration carbone, elle peut être accrue à travers des pratiques agricoles régénératrices, bien sûr. Du coup, aujourd'hui, le gros enjeu, et c'est ce que je suis en train de partager avec les professionnels de l'industrie de la mode, c'est comment est-ce que c'est possible d'intégrer cet indicateur dans l'évaluation environnementale. des produits chimiques, mais surtout de le mettre à un niveau d'excellence qui permettrait justement aux marques et à tous les acteurs de cette filière de s'engager vers cet objectif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    cet objectif final voilà un peu mon le le le alors comment comme moi vous m'ivrez le problème en direct j'ai forcément j'essaye de me retenir depuis tout à l'heure mais j'ai plein de questions pour moi l'indice de compostabilité il faut le il faut le découper en deux gros parties de vigilance c'est attention à la différence entre la biofragmentation et la biodégradabilité C'est l'exemple qu'on a sur l'alimentaire, c'est-à-dire qu'il y a eu énormément de greenwashing sur telle barquette est biodégradable, mettez-la au compost. Sauf qu'il y a le home compost qui n'est pas réel car il faut des filières de compostage industriel avec des taux d'humidité, des températures. Et en fait, il faut faire attention à ne pas dire aux gens compostable, mais dire dans le compost. Allez-y, allez-y.

  • Martina Planty

    Non, non, non, mais je rejoins parfaitement votre commentaire. Et c'est la raison pour laquelle, et c'est là où je spécifie, aujourd'hui on est en train de monter un bureau d'études avec l'Infini. Alors l'Infini, c'est ce nouveau projet de relocalisation de filature de lin en Bretagne. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler. Si,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    j'en ai entendu parler.

  • Martina Planty

    Qui est porté par Xavier Denis et Tim Muller. Et en fait, nous collaborons justement sur ce bureau d'études, sur les activités de ce bureau d'études. Et évidemment, la qualification des conditions de compostabilité du textile est un véritable sujet et nous avons déjà rencontré des spécialistes qui pourraient justement aider à cette mise en pratique de cette compostabilité dans ces conditions qualifiées. Mais pour cela, il faut aussi avoir... un site pour pouvoir expérimenter et puis après, c'est bon. Mais vous voyez en fait un petit peu la dimension innovante de ce projet, parce que ce référentiel est hyper exigeant. Il est hyper exigeant, voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, pour moi, votre projet, c'est la volonté d'assembler toutes les bonnes pratiques qu'on a pu essayer de mettre sur l'alimentaire. C'est-à-dire... Il y a plein de sujets sur l'alimentaire, de traçabilité, de transparence, de filière responsable, de compostabilité. Tout ça, je le retrouve dans un projet textile et pour moi, c'est nouveau. J'ai vraiment l'impression qu'il y a un parallèle entre tout ce qui a pu être fait dans la filière agroalimentaire, on va dire, le meilleur, et d'essayer de l'appliquer au textile. J'avais encore une autre remarque par rapport à la biocons… compostabilité, c'était notamment tout ce qui est accessoire. Donc là, vous êtes sur un T-shirt, il y a forcément une étiquette, il y a forcément d'autres... Et donc, ça aussi, c'est envisagé d'avoir des matières complètement... En gros, quand une t-shirt sera décomposée, il ne restera pas l'étiquette.

  • Martina Planty

    Oui, complètement. Et d'ailleurs, il a fallu, vous savez, en fait, c'est vraiment une histoire de work in progress parce que même notre partenaire égyptien qui est extrêmement engagé et qui est dans l'agriculture régénératrice et qui a également, si vous voulez, ses unités de tissage et de confection. Quand on a réalisé nos premiers t-shirts. on s'est aperçu qu'il y avait un fil en polyester. Et ça, c'était en 2019, 2018. Et du coup, comment est-ce qu'on s'en est aperçu ? C'est en le teignant. C'est David qui m'a dit, mais attends, le fil là, il n'est pas en coton. Alors, de nouveau, il a fallu déconstruire et dire, ben non, nous, on souhaite avoir, et encore là, on ne peut pas, mais que du coton. Évidemment, là, on n'a pas non plus une certaine… Là, pour le coup, si le fil en coton, il est biologique ou pas, d'accord ? Parce que ça, c'est encore un autre enjeu.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Un autre sujet.

  • Martina Planty

    Un autre sujet, mais voilà, on avance petit à petit. Mais c'est là où il faut comprendre que j'ai investi tellement dans ce projet parce que je souhaite mettre en avant des produits finis exemplaires et qui renvoient une image positive d'une mode régénératrice qu'on a dû à chaque fois gérer comme ça des... des petits détails, mais qui ont en fait une importance énorme sur la fin de vie du produit que nous envisageons au niveau de sa compétitivité. Donc voilà, c'est juste pour que l'on comprenne en fait toutes ces difficultés et pour revenir, ou pour répondre plutôt à votre question d'accessoire, aujourd'hui... On est en train de développer avec le studio NME Design, NME Studio, elles sont en train de développer des textiles en lin, à base de lin normand. et qui seront en fait filés et tissés en Alsace par le groupe Emmanuel Langue Velcorex. Et du coup, ces textiles, nous les destinons à un usage, plutôt pour un usage d'accessoires. Voire cela peut être aussi habillement veste. Mais voilà, et là on est dans un textile créatif et potentiellement aussi compostable. Donc on s'adresse plutôt au luxe. Voilà, ça il faut le comprendre, parce que vu le travail et le prix, et ce que nous sommes également en train de voir, c'est l'inclusion de teinture végétale dans ce textile. Donc voilà, et ça, si tout va bien, on pourra vous présenter ces textiles début juillet.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Là, juillet 2023.

  • Martina Planty

    Oui, début juillet 2023.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bon, j'avais d'autres questions, mais je pense qu'on le prend en off. Des trucs hyper précis, mais c'est le métier d'avant qui me rattrape. Donc, des alertes sur certains sujets, mais on en parlera à côté. Je voulais mettre en avant, donc vos partenaires, vous en avez cité pas mal. Donc, vous voulez être une marque collective, collaboratrice, etc. Est-ce qu'il y a des partenaires que vous n'avez pas cités, que vous aimeriez citer pour expliquer un peu à quel moment ils interviennent dans le projet ?

  • Martina Planty

    Oui, je voulais préciser, en fait, on est donc une marque collaborative accompagnée de ce label de sélection d'excellence de textile. Je pense que c'est très, très important, en fait, d'associer la créativité à des matières qui sont authentifiées, je dirais, par... par le collectif. C'est très important, cette notion.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et votre label d'excellence, est-ce qu'il est transparent, c'est-à-dire qu'il est disponible sur un site Internet, il est consultable ?

  • Martina Planty

    Alors, nous allons partager. Déjà, oui, Kermer a un site, déjà depuis 2019. Mais nous allons en fait partager. premières expériences de certification en septembre, septembre 2023, sur des produits du studio NME, de NME Studio, à l'événement Léna Mac en septembre. Donc oui, là effectivement, concrètement, on pourra comprendre en quoi consiste cette certification. vise la transmission justement de tous ces bénéfices de cette mode régénératrice et de la valorisation des acteurs ayant contribué à la création de ce produit fini auprès du consommateur. Voilà, c'est là pour le coup, c'est très très important, on est vraiment dans de la transmission.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc du coup le label d'excellence a une vocation d'adaptabilité et potentiellement peut être utilisé ou en tout cas peut être disponible pour d'autres marques qui voudraient faire de l'excellence.

  • Martina Planty

    Ah ben complètement, complètement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    du coup ma question qui arrive après en toute logique c'est s'il y a un label d'excellence un cahier des charges qui est vérifié par des tiers avec des preuves tangibles vient la question naturellement du label type éco certes etc est-ce que c'est quelque chose que vous avez envisagé alors vous êtes la deuxième à me poser cette question merci

  • Martina Planty

    Tout est envisageable, mais il ne faut pas oublier que nous, dans notre vision des choses, nous intégrons les labels existants. Nous n'allons pas nous mettre en compétition avec ces labels qui apportent des certifications sur la production, etc. Par exemple, le coton égyptien biologique, il est certifié, déméthère. qui pour moi est vraiment l'excellence au niveau de l'agriculture régénératrice, et GOTS. Et prochainement, ça va être même la dernière version de GOTS, qui est 7.0. On vient de me la prendre, et qui démontrera que le texyl est compostable en plus. Donc, je veux dire, là c'est tout nouveau, je viens de la prendre hier.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Martina Planty

    Donc, moi je pense qu'en fait c'est plus l'approche aujourd'hui, moi j'ai une véritable interrogation, comment aujourd'hui on peut au mieux, je dirais, avancer sur peut-être... un nouvel écosystème, peut-être gérer aussi un nouvel écosystème. En tous les cas, nous, on est déjà en train d'apporter un nouveau modèle économique, ça c'est évident. Mais après, à voir si ça peut évoluer vers d'autres structures ou autres. En tous les cas, aujourd'hui, c'est porté par ma société, mais voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, ma question derrière le label, il y a deux points pour moi. C'est qu'aujourd'hui, il y a, comme en alimentaire, beaucoup trop de labels différents qui couvrent une partie spécifique d'un projet. Et en fait, vous, votre projet, il se veut, comme je le disais tout à l'heure, quasiment vertueux et excellent sur tous les aspects. Donc, c'est pour ça que vous englobez tous ces labels. Mais ma question... qui est pas anodine, c'est en gros, est-ce que demain, si on vise l'excellence, est-ce qu'au lieu d'avoir des labels spécifiques à un critère, on n'aurait pas un label d'excellence textile ? conforme à tous les critères qui obligeraient tous les industriels, toutes les marques, etc., à aller directement, au lieu d'avancer d'une goutte d'eau, vu l'urgence qu'on est en train de vivre, d'avancer à grand pas, en fait.

  • Martina Planty

    Moi, je suis tout à fait de cet avis-là. Donc, au contraire, je suis prête. Je suis prête à ce que l'on avance. tous ensemble. Voilà, donc, que l'on… Mais en fait, je ne vous cache pas que je suis, déjà avec cette vision des choses, quand j'ai démarré en 2017, j'étais tout de même un petit peu seule, voyez-vous, même sur cette idée de mode régénératrice, alors que je n'étais pas du tout, au fait, des filières, de filières vertueuses, de sourcing. parce qu'il a fallu vraiment que je creuse et que je parte en mode exploratoire mais je suis tellement engagée tellement convaincue que c'est possible et je le vois maintenant, ça y est c'est possible avec ces filières qui ont été mises en place et aussi avec la volonté des acteurs derrière à atteindre ces objectifs et on sait que c'est possible c'est pour ça que c'est Moi, je suis complètement ouverte et j'insiste. pour justement, pour qu'on avance ensemble sur ce label de sélection d'excellence, puisque aujourd'hui la base est liée, et je ne vous cache pas qu'aujourd'hui il faut vraiment avancer sur ces sujets de compostabilité, et surtout sur ces sujets de teinture naturelle, de teinture, grosso modo. C'est ça.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Moi j'ai deux petites remarques, je pense que... Je vous invite vraiment à aller voir ce qui se passe sur l'alimentaire parce qu'en fait, il y a plein de choses similaires. Et un autre truc, c'est que je suis ravie parce que, oui, j'entends que vous vous appuyez avec les ACV, que vous allez vers la couleur végétale, etc. Et en fait, ça, l'important, c'est qu'on connaît le prix d'une analyse de cycle de vie aujourd'hui. Et en fait, je pense que la personne qui les rendra disponibles, en mode vraiment collaboratif et bénéfique à tout le monde, ça sera vraiment super bien perçu, parce que là, tout le monde avance des hypothèses, mais seule une ACV peut, enfin aujourd'hui, c'est la chose la plus tangible qui montre la réduction d'impact sur l'environnement. Donc voilà, moi, mon attente, j'ai entendu toutes vos dates, et je trouve ça génial, parce que c'est demain, juillet 2023, présentation des produits, septembre, Aléna Mac, le partage du… du référentiel, etc. C'est canon. Et c'est vrai que si... Je ne sais pas quel acteur va rapidement mettre une analyse de cycle de vie sur la couleur végétale, en tout cas en teinture, et montrer la réduction d'impact, mais je pense que cette personne-là fera du bien à la teinture végétale et va motiver les trous. Ça, c'est clair.

  • Martina Planty

    Oui, oui, oui. Mais en fait, je vais vous dire, je ne sais pas quels seront les résultats, parce qu'on verra bien, puisque nous allons en fait... les faire déjà sur les produits que nous avons co-créés avec d'autres designers. Mais très honnêtement, je n'ai pas vraiment d'idée si ce sera en faveur de cette filière d'excellence dont on parle, puisque déjà, il y a des biais dans cette évaluation environnementale, puisque parfois les fibres... recyclés sont mieux évalués que les fibres naturelles, alors que les fibres recyclées ont un impact réel sur la biodiversité avec le relargage des microplastiques. Du coup, il faut, en fait aujourd'hui, je pense qu'on n'a pas les réponses dans les ACV actuels, mais je me prête à cet exercice parce que c'est une nécessité.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme vous êtes précurseur dans un domaine innovant, il va falloir faire des ACV au sein d'Astélie. C'est-à-dire qu'il va falloir... Avec les nouvelles entrées scientifiques que vous avez. Et en fait, c'est exactement nous ce qu'on a... Enfin, moi, les projets que j'accompagnais en alimentaire sur des innovateurs, des précurseurs, des pionniers qui sont obligés de retravailler les modèles parce que les modèles actuels ne sont pas... aussi avancé que le projet que vous êtes en train de proposer. Donc, il y a énormément de boulot.

  • Martina Planty

    Bon, alors du coup, Martina,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je n'aménage pas l'interview parce qu'on a passé du temps, mais c'était extrêmement intéressant. Enfin, moi, ça me passionne parce que c'est exactement les sujets que je traitais quand j'étais sur l'offre responsable avant. Donc, passionné et passionnant. Je voulais voir avec vous, qui sont les personnes qui vous ont... inspiré et les sources d'inspiration pour ce projet ?

  • Martina Planty

    D'abord Dominique Cardon. Dominique Cardon m'a vraiment... Elle m'a vraiment formée. Elle est vraiment une personne extrêmement inspirante. Déjà, en fait, ses connaissances sur le sujet sont... sont incroyables. Et oui, c'est vraiment une... En fait, je souhaite sincèrement que le travail de Dominique soit plus largement diffusé au monde créatif. C'est déjà ce qu'elle fait grâce à ses éditions de Cahiers des couleurs. et je pense que ça va prendre de plus en plus d'importance dans le milieu des écoles. Maintenant, je pense aussi que ces cahiers peuvent être des sources d'inspiration pour des industriels. Et voilà, donc déjà, Dominique Cardon, c'est quelqu'un... J'ai une profonde admiration et aussi reconnaissance pour tout ce qu'elle m'a enseigné. Donc ça c'est une chose. Et puis, c'est la raison pour laquelle aujourd'hui, j'ai vraiment poussé pour qu'il y ait ce projet de symposium, de congrès international de la teinture naturelle. qui devrait en fait voir le jour l'année prochaine et qui devrait avoir en fait pour mission principale de rassembler, de mettre en valeur tout le travail scientifique. mais pas que, les progrès aussi réalisés par les industriels en matière de coloration naturelle, que ce soit sur la production des colorants, sur la mise au point de nouveaux protocoles, on voit que certains pays sont plus avancés en fait. que d'autres, et je pense que c'est absolument une nécessité d'avoir ce type de rendez-vous où tout le monde peut se retrouver, que ce soit les écoles, les scientifiques, les industriels, les artisans, les marques, les consommateurs finaux à un moment donné, le grand public, pour qu'ils puissent aussi découvrir ce qui est maintenant accessible. au plus grand nombre parce qu'il y a beaucoup de de méconnaissances ou de désinformations à propos de la teinture naturelle et il est temps de de recadrer tout cela et cela doit se faire avec et sous la caution scientifique de Dominique Cardon voilà donc ça c'est un projet qui me tient à cœur et qui ne peut être soutenu que par des acteurs, notamment un des acteurs avec lequel je collabore en Bretagne sur ce bureau d'études, parce qu'en fait ce projet-là sera porté par le bureau d'études de l'Infini. Donc ça c'est très très important. Et parmi les organisateurs, nous pourrons compter aussi sur Anne de La Sayette, du CRI Torticon, qui est aussi sur d'autres acteurs comme Michel Garcia et Sandrine Rosé, parmi les organisateurs de ce congrès. Super, génial

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bon bah nickel Une avant-dernière question Martina Est-ce que vous auriez des livres à nous recommander à moi et aux auditeurs qui peuvent aider à ce cheminement ou aider à creuser des sujets sur justement cet impact de l'industrie textile cette mode régénérative etc

  • Martina Planty

    Et bah tout simplement le livre de Dominique Cardon les 157 couleurs de Paul Gou il n'y a pas sujet il faut impérativement que tous ceux qui s'intéressent à la teinture naturelle

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    achète ce livre ma dernière question Martina c'est à qui aimeriez-vous passer le micro pour que j'aille recueillir le témoignage de cette personne son avis,

  • Martina Planty

    son apport écoutez en fait en matière C'est une question difficile parce qu'en fait, il y a tellement d'acteurs dans ce domaine-là. Alors, est-ce que vous voulez un industriel aujourd'hui convaincu, pas convaincu de la teinture végétale ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Des industriels pas convaincus, j'en ai eu. J'en ai. C'est vrai ? Des industriels convaincus. Je veux bien des industriels convaincus avec plaisir.

  • Martina Planty

    Alors des industriels convaincus, mais je ne sais pas par exemple si vous avez, ça pourrait être Mathieu et Bessène par exemple, de tissage d'autant. Je sais que eux très concrètement, ils ont déjà développé des textiles avec de la teinture naturelle et notamment des textiles teints par Julia Gazer. Donc ça, ça pourrait être intéressant. que vous contactiez ou même Julia elle-même, ça pourrait être très intéressant. Puisqu'en fait, nous avons sélectionné également un de leurs textiles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est le chanvre, parce que moi, Mathieu et Besson, je l'ai reçu, mais alors est-ce que c'est le même outil ?

  • Martina Planty

    Oui, c'est le même en fait. Mais est-ce qu'il vous a parlé de la teinture végétale sur son textile en fait ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    On a parlé du lien à la fin, mais non, il ne m'a pas dit.

  • Martina Planty

    Julia Gazer, est-ce que vous... Eh bien alors, allez-y. Eh bien voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Julia Gazer ? ok bon je garde Julia Gazer c'est parti ok top est-ce que vous avez un mot de la fin Martina avant qu'on ne se quitte ?

  • Martina Planty

    le mot c'est merci Pauline pour l'organisation de ce podcast et pour la mise en lumière de nos actions voilà je vous en suis infiniment reconnaissante merci beaucoup je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction de Martina Planty et parcours personnel

    00:44

  • La création de la marque KerMer et ses valeurs

    01:49

  • Impact de la loi du devoir de vigilance dans l'industrie textile

    04:50

  • Présentation des produits de KerMer et traçabilité

    07:26

  • Le rôle des tiers de confiance et certification des produits

    17:00

  • Analyse de cycle de vie et compostabilité des textiles

    23:33

  • Conclusion et remerciements

    44:15

Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Martina Planty, une experte du secteur textile avec une riche expérience dans le domaine du luxe. Martina nous raconte son parcours fascinant et comment la création de sa marque KerMer a éveillé en elle une conscience aiguë des impacts environnementaux de l'industrie textile. À travers son récit, elle nous plonge dans l'univers de la teinture végétale, un savoir-faire ancestral qui utilise des plantes tinctoriales telles que l'indigo et la garance pour créer des couleurs vibrantes et durables.


Martina partage ses efforts passionnés pour promouvoir une mode régénératrice, où la transparence et la traçabilité des matériaux sont au cœur des préoccupations. Elle souligne l'importance des colorants biosourcés et des pigments végétaux dans la création de textiles respectueux de l'environnement. En évoquant les défis liés à la certification des produits, elle met en lumière la nécessité d'un collectif d'experts pour garantir la qualité et la durabilité des créations textiles.


Au fil de cette discussion enrichissante, Martina aborde également les collaborations avec des artisans et d'autres marques, démontrant ainsi que l'union fait la force dans la transformation de l'industrie textile. Les liens entre la mode, l'écologie et la créativité sont plus que jamais d'actualité, et cet épisode d'ArtEcoVert vous invite à réfléchir à votre propre rapport à la couleur et aux matières que vous choisissez.


« La teinture végétale n'est pas seulement une technique, c'est un véritable art qui nous reconnecte à la nature », déclare Martina. Cette citation résume parfaitement l'esprit de cet épisode, où chaque couleur végétale raconte une histoire, celle des plantes et de leur potentiel incroyable.


Ne manquez pas cette occasion d'explorer les enjeux de l'agriculture tinctoriale et de découvrir comment créer un jardin tinctorial chez vous. Que vous soyez passionné par la mode éthique, les fibres naturelles ou simplement curieux des colorants végétaux, cet épisode vous apportera des clés pour mieux comprendre l'impact de vos choix.


Pour aller plus loin, retrouvez des liens utiles dans la description de cet épisode et n'hésitez pas à partager vos réflexions sur les réseaux sociaux avec le hashtag #artecovert.


Belle écoute à tous,


Pauline


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👤PROFIL PAULINE LEROUX 

🎨PROFIL ENTREPRISE ARTECOVERT 


🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtecoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Areco Vert Martina Planty. Bonjour Martina.

  • Martina Planty

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Martina, est-ce que vous pouvez vous présenter et nous raconter le parcours qui vous a amené aujourd'hui à la couleur végétale ?

  • Martina Planty

    Ce parcours en fait est assez, comment dire, complexe. J'ai tout d'abord en fait une expérience de 26 ans. dans le domaine du luxe. En 2016, c'est en créant la marque Kermère que j'ai pris conscience de l'impact de l'industrie textile sur la biodiversité. Et c'est ensuite à travers de nombreuses rencontres, et notamment d'une rencontre déterminante avec Dominique Cardon, que... Comment dire ? Qu'un projet s'est construit de façon précise.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vous pratiquez vous-même la teinture végétale ?

  • Martina Planty

    Je ne pratique pas la teinture végétale.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Martina Planty

    En fait, je suis acheteuse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Acheteuse. Dans le textile ?

  • Martina Planty

    Dans le textile, dans la mode. Dans la mode. Et dans le domaine du luxe. C'est en sélectionnant les marques et les produits au sein de ces collections, pour nos clients, qui sont des grands magasins concept stores à l'étranger, que j'ai réalisé que nous n'avions absolument aucune information concernant la traçabilité sur le circuit de transformation de la matière. la transparence sur des savoir-faire industriels ou artisanaux qui étaient donc mobilisés dans ce processus de transformation. Et donc, il y a eu une véritable interrogation sur le sens même du vêtement. Et du coup, à un moment donné, je me suis dit, mais comment est-ce que je vais pouvoir continuer mon métier d'acheteur un métier que j'aime passionnément, si je ne le reconnecte pas au vivant. Et c'est donc en créant la marque Kermère, la marque Kermère en fait a une véritable signification, puisque le mot KER, alors il a un ancrage en Bretagne, évidemment parce que cela symbolise pour moi cette authenticité. par rapport à toutes ces notions que je vous ai évoquées précédemment. Et Kerr signifie en fait village, ville, village. Et du coup, ça a une symbolique en fait pour moi de communauté. Et Mer renvoie à la notion en fait d'étendue d'eau, donc d'océan, et de l'eau en fait qui est le bien vital à notre humanité. Et du coup, cette marque Kerr Mer en fait porte des valeurs d'excellence. Et l'idée aujourd'hui est de fédérer ces acteurs engagés, mobilisés autour de ces enjeux de mode régénératrice. Ce que je souhaite aborder, la mode par le biais d'une mode positive et innovante et pas par le biais d'une mode négative. Donc une mode positive, innovante et forcément créative. Parce qu'on ne peut pas créer de l'habillement ou des accessoires sans avoir cet influx créatif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Je comprends bien la démarche qui, quand vous étiez acheteur, qui a dû aussi être beaucoup chamboulée par la loi du devoir de vigilance qui oblige les entreprises à remonter tous les rangs des fournisseurs au rang et en textile, on sait combien il peut y avoir de rangs. C'est vraiment des intermédiaires et des acteurs très nombreux. Donc, je pense que ça vous a aussi, cette loi et cette réglementation a posé beaucoup de questions à l'industrie textile. Ma question c'est du coup, qu'est-ce que vous faites avec Kermer ? Quels sont les produits que vous vendez ? Et comment vous faites justement pour être au fait de la traçabilité, de la transparence, des acteurs ? Comment ça fonctionne en fait ?

  • Martina Planty

    En fait, je voulais tout de même juste préciser, même s'il y a eu cette loi, ce devoir de vigilance, nous, en tant qu'acheteurs, on n'est pas forcément au fait de l'applicabilité de cette loi. D'autant plus que quand on source des marques, c'est à un niveau international. Nos clients étrangers... donner un cahier des charges en nous demandant de sourcer des marques françaises, européennes. On regarde en fait surtout la partie créative et la force, le positionnement marketing de ces marques. Donc il faut juste remettre cela dans un contexte et ce contexte m'amène aujourd'hui. comment dire, reporter en fait des outils, des outils et des outils d'accompagnement, des solutions si je puis dire, parce que c'est ça, c'est à la fois des solutions d'accompagnement et des solutions textiles clés en main qui nous permettent de certifier in fine des produits, des produits vertueux. au regard de ce cahier des charges et de ce référentiel que nous avons mis en place.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Alors, vous avez aiguisé ma curiosité, je ne vous le cache pas, du coup, j'aimerais savoir. Donc, est-ce que vous pouvez présenter du coup votre marque textile et ensuite, on arrivera sur les outils d'accompagnement, les solutions, etc. qui m'intéressent très particulièrement parce que moi, dans le domaine de l'alimentaire, j'ai travaillé là-dessus, sur la traçabilité, les solutions. Donc, j'essaie de garder mon impatience. Alors, présentez-nous votre marque Kermer qui date de 2016.

  • Martina Planty

    Voilà, alors de toute façon, Kamer, pour moi, c'est une marque collaborative. C'est essentiel de comprendre ce point-là. Il y a déjà tellement de marques sur le marché, et de très belles marques, qu'il ne s'agissait pas de créer une énième marque qui n'apportait pas un point de distinction nouveau sur le marché. Du coup... En étant une marque collaborative, notre objectif c'est de mettre évidemment en avant l'ADN, l'identité de ces marques ou designers avec lesquels nous collaborons à partir de matières ou de filières. que nous avons authentifiées selon nos critères et qui sont donc respectueuses à la fois de la biodiversité, de l'environnement, de l'aspect social et territorial. Parce que c'est très très important de comprendre en fait qu'une matière... dès lors qu'elle est cultivée ou collectée sur un territoire, elle a un impact autant culturel que de savoir-faire sur le territoire. Et donc, nous sommes partis, je suis partie dans cette réflexion de quelles sont les matières les plus vertueuses, avec une application la plus vertueuse dans le textile. Évidemment ! un peu sous l'angle de l'excellence, parce que voilà, je veux dire, et où on entre aussi dans une remise en question des paradigmes de consommation et de production visuelle. Et je suis, en fait, c'était dans les années 2000, oui, enfin 2000, 2014, 2015, j'avais déjà collaboré avec un très grand groupe égyptien. Et je m'étais en fait étonnée, déjà du fait que le coton égyptien, qui pourtant était connu avant dans les années 1950-1960 ici en France, comme la matière la plus noble qui soit. Et ce qui est toujours d'ailleurs le cas puisque c'est une fibre, ça a de longues fibres, donc ça garantit des qualités de résistance, de douceur, autre que toutes les propriétés. antibactériennes et autres, et je m'étonnais pourquoi cette fibre était tombée dans l'oubli. Et du coup, avec l'aide d'ailleurs de mes anciens clients, je suis partie à la recherche d'une filière de coton égyptien biologique. pour pouvoir, pour comprendre déjà sa culture par rapport à la disponibilité de l'eau, évidemment sur le territoire, mais aussi son impact en termes de régénération des sols, de séquestration carbone, enfin voilà, toutes ces interrogations qui me sont venues, et de voir comment... on pouvait valoriser cette fibre d'exception sur des collaborations créatives, voire artistiques. Et donc, nous sommes partis sur... En fait, l'idée, ce n'était pas de créer mes propres produits, mais nous sommes partis sur la production d'un T-shirt. Ça n'a rien d'extraordinaire, je vous l'accorde. Mais ce t-shirt permet aujourd'hui, ou l'a permis en tous les cas, de faire des collaborations créatives et notamment avec un designer qui s'appelle Coy Alexander et avec aussi une autre marque qui s'appelle Stella Pardo qui ont toutes en fait des savoir-faire artisanaux très spécifiques. Et étant donné que notre t-shirt a des qualités propres et un grammage spécifique, cela nous permet de le customiser avec des savoir-faire très particuliers. Et du coup, nous pouvons valoriser aussi bien la créativité, les savoir-faire avec la matière. Bon, ça c'est un exemple. plutôt je dirais spécifique mais on est allé encore plus loin en fait dans la démarche puisque ce t-shirt ensuite nous l'avons fait teindre en teinture naturelle et notamment par David, son tendreux, qui a une maîtrise d'un savoir-faire en matière de teinture naturelle à partir de l'indigo, et notamment d'un indigo biologique, parce que ça c'est extrêmement important, et où il y a la pressabilité également assurée sur la culture de cette fibre, Et donc nous avons fait également des tests de solidité, puisque ça c'est important également de pouvoir transmettre ces informations au consommateur final sur un produit en teinture naturelle. et le rassurer en fait sur le fait que c'est un produit qui est solide qui est durable sur la peinture voilà

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc ça c'est en fait j'illustre le démarrage j'allais dire en fait donc là Kermère il y a un t-shirt ou vous avez d'autres produits sur la marque Kermère alors ce qu'il faut en fait comprendre

  • Martina Planty

    c'est que je ne suis pas partie avec l'idée de développer tout de suite une collection et de la marketer. L'idée, en fait, c'était de commencer par l'identification d'une filière d'excellence de textile écologique selon des critères, selon un cahier des charges. que j'avais en fait modélisé mais pas conceptualisé dans une forme finale de référentiel. Et c'est en répondant à un appel à projet de la région Bretagne, fin 2020, que je suis véritablement partie dans une dynamique de recherche et d'expérimentation. Par rapport à l'élaboration d'un référentiel, final qui nous permet aujourd'hui de qualifier une filière d'excellence de textile mais pas que incluant le coton égyptien biologique, mais incluant également d'autres fibres puisque nous avons nous avons après développé aussi une filière sur la laine mérinos d'arles. avec deux acteurs, la filature du parc et Brun devient tyran. Ça a été une expérimentation que nous avons menée sur des textiles et également sur de la teinture. Voilà, et là je pourrais vous expliquer, mais c'est un projet qui est devenu très systémique en fait.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ça que je veux comprendre d'accord je comprends alors moi pour avoir vécu beaucoup ça dans le milieu alimentaire les filières responsables du champ à la fourchette etc de trouver à chaque étape comme vous parliez de l'excellence et la mise en place de cahiers des charges ou de référentiels ma question c'est pour moi un cahier des charges ou un référentiel est solide quand il est vérifié par un tiers de confiance. Et donc, je voulais vous poser la question, Martina, pour que... En fait, pour me convaincre, en tout cas, si je me mettais dans la place d'un consommateur, moi, pour me convaincre, il faut un tiers de confiance qui vienne vérifier vos critères. Et donc, du coup, je voulais vous poser la question, qui est votre tiers de confiance pour... Ne serait-ce que vérifier la qualité, l'aspect biologique sur toute la filière, les résistances couleurs. En fait, qu'est-ce que vous mettez en place qui garantit ce cahier des charges ou ce référentiel ?

  • Martina Planty

    Absolument. Alors, en fait, c'est la conjugaison de plusieurs expertises indépendantes. Nous avons en fait créé un collectif qui est constitué par plusieurs compétences et spécialités indépendantes. A commencer, sur l'histoire du cahier des charges, Dominique Cardon. a apporté toute sa connaissance, enfin je dirais toute, c'est très relatif parce que c'est un puits de science, Dominique Cardon, mais en tous les cas apporté des éclairages, des éclairages extrêmement intéressants. par rapport déjà au fait que la teinture naturelle, la teinture naturelle tient, la teinture naturelle peut se décliner également à une échelle de manufacture et à une échelle industrielle. Cela a été prouvé en fait par le passé et déjà dans ce domaine, Dominique... a apporté cet éclairage extrêmement important et également a pendant ces trois dernières années ma mise en relation avec les artisans teinturiers qui qui répondait en fait à ce cahier des charges que nous avons mis en place Donc ça c'était une première chose. La deuxième chose, c'est qu'il nous fallait également démontrer l'excellence de la filière par le biais de la biodégradabilité et donc la compostabilité des matières et process. que nous sélectionnions ou développions avec les différents acteurs, selon le cahier des charges mis en place. Et pour cela, Dominique Cardon nous a présenté à Nicolas Garnier, qui a son propre laboratoire de chimiste et qui étudie la biodégradabilité. des matériaux et pour cela Nicolas a donc rédigé un rapport de biodégradabilité des matières et process selon en fait le cahier des charges. Donc ça c'est le deuxième point la troisième chose c'est que nous avons Claire Deslandes Claire Deslandes qui est responsable d'un organisme de formation spécialisé dans la RSE et dans l'éco-conception, et qui est également tiers de confiance en... validant, je dirais, les filières et les produits finis qui en découlent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc ça veut dire que par exemple, Dominique Cardon, par rapport à ses écrits, par rapport à ses recherches, a validé la solidité, notamment lumière, la solidité, tous les tests de qualité qu'on peut faire, notamment, je pense, xénotest, les coloris.

  • Martina Planty

    Je précise, tous les tests de solidité ont été réalisés par l'IFTH. donc encore par un autre organisme indépendant.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Donc, le fait que ça tienne, que ce soit solide, ça, j'en suis convaincue parce que c'est aussi l'objectif du podcast, c'est de démonter tous ces préjugés sur la couleur végétale, donc on est d'accord. Vous apportez une vision supplémentaire sur la biodégradabilité du produit, ça, c'est hyper intéressant, surtout avec les lois qui vont nous tomber dessus, loi AGEC, la revue du référentiel REACH et, on va dire, le durcissement, je ne sais pas si c'est français, le durcissement de la loi européenne. canon et la dernière partie c'est sur l'éco-conception donc vraiment la chaîne de valeur de A à Z et regarder l'impact exactement parce qu'en fait aujourd'hui pour vraiment parler de mode régénératrice il faut que tous

  • Martina Planty

    les acteurs de la filière soient investis en fait dans la circularité

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    du produit.

  • Martina Planty

    Donc ce ne sont pas uniquement, je dirais, les agriculteurs, les producteurs, ou les formateurs, les marques, mais c'est aussi les consommateurs. parce que les consommateurs, ce sont eux qui vont acheter le produit, déjà en état de connaissance de toutes les propriétés de la matière et du produit fini, mais cela va bien au-delà, puisqu'il sera participatif de la réintroduction, je dirais de la recircularité de la matière, et c'est là où il peut jouer un rôle énorme en contribuant justement à la création de cet humus parce que je suis intimement convaincue que la mode peut avoir une image différente, un impact au contraire régénérateur. dès lors que l'on arrive à démontrer, je dirais, ce bénéfice que l'on en retire sur le plan bien-être et santé, parce que ça, c'est hyper important de comprendre que même une teinture d'un T-shirt à l'indigo a des propriétés antibactériennes supplémentaires et autres du fait de l'utilisation de l'indigo, mais tout ça, ça doit être démontré de façon... scientifique, parce que sinon ce sont encore des allégations du greenwashing, etc. Or, on ne peut pas entrer dans cette démarche. Donc c'est pour ça aussi qu'aujourd'hui, on ne peut avancer que petit à petit, en fait, sur nos objectifs de mode régénératrice. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc j'ai bien compris l'apport de preuves pour ne pas être dans l'allégation mais dans la preuve tangible. Est-ce que sur la partie RSE, qui est également mon domaine d'avant, on va dire, est-ce que vous avez travaillé à partir du seul, pour moi, la seule preuve tangible qui est l'analyse de cycle de vie, les ACV.

  • Martina Planty

    Oui, alors, on a, et ça justement, on est en train de le faire réaliser, on le fera d'ailleurs avec maintenant selon deux méthodes. et celle de l'ADEME, parce que là on vient de nous proposer aussi de faire l'expérimentation de l'ADEME, et moi je suis au contraire complètement ouverte d'expérimenter telle ou telle forme d'évaluation, mais je sais aujourd'hui qu'il y a un indicateur fondamental qui manque dans les critères d'évaluation, c'est celui justement de la compostabilité des textiles et de la pondération. de cet indicateur, étant donné qu'il faut savoir qu'aujourd'hui, si on peut démontrer qu'un textile est compostable, cela démontre qu'il y a zéro micro-particules plastiques dans les océans, qu'il y a zéro enfouissement des textiles dans les sols, voire incinération. et qu'il y a zéro toxicité pour l'homme. Donc bien-être et santé. Du coup, comment peut-on évaluer au mieux, je dirais, cet indicateur de compostabilité, puisque en fait, on est plus, et j'oubliais, excusez-moi, j'oubliais un point fondamental, c'est aussi la séquestration carbone. C'est très très important ce point-là, puisque la séquestration carbone, elle peut être accrue à travers des pratiques agricoles régénératrices, bien sûr. Du coup, aujourd'hui, le gros enjeu, et c'est ce que je suis en train de partager avec les professionnels de l'industrie de la mode, c'est comment est-ce que c'est possible d'intégrer cet indicateur dans l'évaluation environnementale. des produits chimiques, mais surtout de le mettre à un niveau d'excellence qui permettrait justement aux marques et à tous les acteurs de cette filière de s'engager vers cet objectif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    cet objectif final voilà un peu mon le le le alors comment comme moi vous m'ivrez le problème en direct j'ai forcément j'essaye de me retenir depuis tout à l'heure mais j'ai plein de questions pour moi l'indice de compostabilité il faut le il faut le découper en deux gros parties de vigilance c'est attention à la différence entre la biofragmentation et la biodégradabilité C'est l'exemple qu'on a sur l'alimentaire, c'est-à-dire qu'il y a eu énormément de greenwashing sur telle barquette est biodégradable, mettez-la au compost. Sauf qu'il y a le home compost qui n'est pas réel car il faut des filières de compostage industriel avec des taux d'humidité, des températures. Et en fait, il faut faire attention à ne pas dire aux gens compostable, mais dire dans le compost. Allez-y, allez-y.

  • Martina Planty

    Non, non, non, mais je rejoins parfaitement votre commentaire. Et c'est la raison pour laquelle, et c'est là où je spécifie, aujourd'hui on est en train de monter un bureau d'études avec l'Infini. Alors l'Infini, c'est ce nouveau projet de relocalisation de filature de lin en Bretagne. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler. Si,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    j'en ai entendu parler.

  • Martina Planty

    Qui est porté par Xavier Denis et Tim Muller. Et en fait, nous collaborons justement sur ce bureau d'études, sur les activités de ce bureau d'études. Et évidemment, la qualification des conditions de compostabilité du textile est un véritable sujet et nous avons déjà rencontré des spécialistes qui pourraient justement aider à cette mise en pratique de cette compostabilité dans ces conditions qualifiées. Mais pour cela, il faut aussi avoir... un site pour pouvoir expérimenter et puis après, c'est bon. Mais vous voyez en fait un petit peu la dimension innovante de ce projet, parce que ce référentiel est hyper exigeant. Il est hyper exigeant, voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, pour moi, votre projet, c'est la volonté d'assembler toutes les bonnes pratiques qu'on a pu essayer de mettre sur l'alimentaire. C'est-à-dire... Il y a plein de sujets sur l'alimentaire, de traçabilité, de transparence, de filière responsable, de compostabilité. Tout ça, je le retrouve dans un projet textile et pour moi, c'est nouveau. J'ai vraiment l'impression qu'il y a un parallèle entre tout ce qui a pu être fait dans la filière agroalimentaire, on va dire, le meilleur, et d'essayer de l'appliquer au textile. J'avais encore une autre remarque par rapport à la biocons… compostabilité, c'était notamment tout ce qui est accessoire. Donc là, vous êtes sur un T-shirt, il y a forcément une étiquette, il y a forcément d'autres... Et donc, ça aussi, c'est envisagé d'avoir des matières complètement... En gros, quand une t-shirt sera décomposée, il ne restera pas l'étiquette.

  • Martina Planty

    Oui, complètement. Et d'ailleurs, il a fallu, vous savez, en fait, c'est vraiment une histoire de work in progress parce que même notre partenaire égyptien qui est extrêmement engagé et qui est dans l'agriculture régénératrice et qui a également, si vous voulez, ses unités de tissage et de confection. Quand on a réalisé nos premiers t-shirts. on s'est aperçu qu'il y avait un fil en polyester. Et ça, c'était en 2019, 2018. Et du coup, comment est-ce qu'on s'en est aperçu ? C'est en le teignant. C'est David qui m'a dit, mais attends, le fil là, il n'est pas en coton. Alors, de nouveau, il a fallu déconstruire et dire, ben non, nous, on souhaite avoir, et encore là, on ne peut pas, mais que du coton. Évidemment, là, on n'a pas non plus une certaine… Là, pour le coup, si le fil en coton, il est biologique ou pas, d'accord ? Parce que ça, c'est encore un autre enjeu.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Un autre sujet.

  • Martina Planty

    Un autre sujet, mais voilà, on avance petit à petit. Mais c'est là où il faut comprendre que j'ai investi tellement dans ce projet parce que je souhaite mettre en avant des produits finis exemplaires et qui renvoient une image positive d'une mode régénératrice qu'on a dû à chaque fois gérer comme ça des... des petits détails, mais qui ont en fait une importance énorme sur la fin de vie du produit que nous envisageons au niveau de sa compétitivité. Donc voilà, c'est juste pour que l'on comprenne en fait toutes ces difficultés et pour revenir, ou pour répondre plutôt à votre question d'accessoire, aujourd'hui... On est en train de développer avec le studio NME Design, NME Studio, elles sont en train de développer des textiles en lin, à base de lin normand. et qui seront en fait filés et tissés en Alsace par le groupe Emmanuel Langue Velcorex. Et du coup, ces textiles, nous les destinons à un usage, plutôt pour un usage d'accessoires. Voire cela peut être aussi habillement veste. Mais voilà, et là on est dans un textile créatif et potentiellement aussi compostable. Donc on s'adresse plutôt au luxe. Voilà, ça il faut le comprendre, parce que vu le travail et le prix, et ce que nous sommes également en train de voir, c'est l'inclusion de teinture végétale dans ce textile. Donc voilà, et ça, si tout va bien, on pourra vous présenter ces textiles début juillet.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Là, juillet 2023.

  • Martina Planty

    Oui, début juillet 2023.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bon, j'avais d'autres questions, mais je pense qu'on le prend en off. Des trucs hyper précis, mais c'est le métier d'avant qui me rattrape. Donc, des alertes sur certains sujets, mais on en parlera à côté. Je voulais mettre en avant, donc vos partenaires, vous en avez cité pas mal. Donc, vous voulez être une marque collective, collaboratrice, etc. Est-ce qu'il y a des partenaires que vous n'avez pas cités, que vous aimeriez citer pour expliquer un peu à quel moment ils interviennent dans le projet ?

  • Martina Planty

    Oui, je voulais préciser, en fait, on est donc une marque collaborative accompagnée de ce label de sélection d'excellence de textile. Je pense que c'est très, très important, en fait, d'associer la créativité à des matières qui sont authentifiées, je dirais, par... par le collectif. C'est très important, cette notion.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et votre label d'excellence, est-ce qu'il est transparent, c'est-à-dire qu'il est disponible sur un site Internet, il est consultable ?

  • Martina Planty

    Alors, nous allons partager. Déjà, oui, Kermer a un site, déjà depuis 2019. Mais nous allons en fait partager. premières expériences de certification en septembre, septembre 2023, sur des produits du studio NME, de NME Studio, à l'événement Léna Mac en septembre. Donc oui, là effectivement, concrètement, on pourra comprendre en quoi consiste cette certification. vise la transmission justement de tous ces bénéfices de cette mode régénératrice et de la valorisation des acteurs ayant contribué à la création de ce produit fini auprès du consommateur. Voilà, c'est là pour le coup, c'est très très important, on est vraiment dans de la transmission.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc du coup le label d'excellence a une vocation d'adaptabilité et potentiellement peut être utilisé ou en tout cas peut être disponible pour d'autres marques qui voudraient faire de l'excellence.

  • Martina Planty

    Ah ben complètement, complètement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    du coup ma question qui arrive après en toute logique c'est s'il y a un label d'excellence un cahier des charges qui est vérifié par des tiers avec des preuves tangibles vient la question naturellement du label type éco certes etc est-ce que c'est quelque chose que vous avez envisagé alors vous êtes la deuxième à me poser cette question merci

  • Martina Planty

    Tout est envisageable, mais il ne faut pas oublier que nous, dans notre vision des choses, nous intégrons les labels existants. Nous n'allons pas nous mettre en compétition avec ces labels qui apportent des certifications sur la production, etc. Par exemple, le coton égyptien biologique, il est certifié, déméthère. qui pour moi est vraiment l'excellence au niveau de l'agriculture régénératrice, et GOTS. Et prochainement, ça va être même la dernière version de GOTS, qui est 7.0. On vient de me la prendre, et qui démontrera que le texyl est compostable en plus. Donc, je veux dire, là c'est tout nouveau, je viens de la prendre hier.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Martina Planty

    Donc, moi je pense qu'en fait c'est plus l'approche aujourd'hui, moi j'ai une véritable interrogation, comment aujourd'hui on peut au mieux, je dirais, avancer sur peut-être... un nouvel écosystème, peut-être gérer aussi un nouvel écosystème. En tous les cas, nous, on est déjà en train d'apporter un nouveau modèle économique, ça c'est évident. Mais après, à voir si ça peut évoluer vers d'autres structures ou autres. En tous les cas, aujourd'hui, c'est porté par ma société, mais voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, ma question derrière le label, il y a deux points pour moi. C'est qu'aujourd'hui, il y a, comme en alimentaire, beaucoup trop de labels différents qui couvrent une partie spécifique d'un projet. Et en fait, vous, votre projet, il se veut, comme je le disais tout à l'heure, quasiment vertueux et excellent sur tous les aspects. Donc, c'est pour ça que vous englobez tous ces labels. Mais ma question... qui est pas anodine, c'est en gros, est-ce que demain, si on vise l'excellence, est-ce qu'au lieu d'avoir des labels spécifiques à un critère, on n'aurait pas un label d'excellence textile ? conforme à tous les critères qui obligeraient tous les industriels, toutes les marques, etc., à aller directement, au lieu d'avancer d'une goutte d'eau, vu l'urgence qu'on est en train de vivre, d'avancer à grand pas, en fait.

  • Martina Planty

    Moi, je suis tout à fait de cet avis-là. Donc, au contraire, je suis prête. Je suis prête à ce que l'on avance. tous ensemble. Voilà, donc, que l'on… Mais en fait, je ne vous cache pas que je suis, déjà avec cette vision des choses, quand j'ai démarré en 2017, j'étais tout de même un petit peu seule, voyez-vous, même sur cette idée de mode régénératrice, alors que je n'étais pas du tout, au fait, des filières, de filières vertueuses, de sourcing. parce qu'il a fallu vraiment que je creuse et que je parte en mode exploratoire mais je suis tellement engagée tellement convaincue que c'est possible et je le vois maintenant, ça y est c'est possible avec ces filières qui ont été mises en place et aussi avec la volonté des acteurs derrière à atteindre ces objectifs et on sait que c'est possible c'est pour ça que c'est Moi, je suis complètement ouverte et j'insiste. pour justement, pour qu'on avance ensemble sur ce label de sélection d'excellence, puisque aujourd'hui la base est liée, et je ne vous cache pas qu'aujourd'hui il faut vraiment avancer sur ces sujets de compostabilité, et surtout sur ces sujets de teinture naturelle, de teinture, grosso modo. C'est ça.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Moi j'ai deux petites remarques, je pense que... Je vous invite vraiment à aller voir ce qui se passe sur l'alimentaire parce qu'en fait, il y a plein de choses similaires. Et un autre truc, c'est que je suis ravie parce que, oui, j'entends que vous vous appuyez avec les ACV, que vous allez vers la couleur végétale, etc. Et en fait, ça, l'important, c'est qu'on connaît le prix d'une analyse de cycle de vie aujourd'hui. Et en fait, je pense que la personne qui les rendra disponibles, en mode vraiment collaboratif et bénéfique à tout le monde, ça sera vraiment super bien perçu, parce que là, tout le monde avance des hypothèses, mais seule une ACV peut, enfin aujourd'hui, c'est la chose la plus tangible qui montre la réduction d'impact sur l'environnement. Donc voilà, moi, mon attente, j'ai entendu toutes vos dates, et je trouve ça génial, parce que c'est demain, juillet 2023, présentation des produits, septembre, Aléna Mac, le partage du… du référentiel, etc. C'est canon. Et c'est vrai que si... Je ne sais pas quel acteur va rapidement mettre une analyse de cycle de vie sur la couleur végétale, en tout cas en teinture, et montrer la réduction d'impact, mais je pense que cette personne-là fera du bien à la teinture végétale et va motiver les trous. Ça, c'est clair.

  • Martina Planty

    Oui, oui, oui. Mais en fait, je vais vous dire, je ne sais pas quels seront les résultats, parce qu'on verra bien, puisque nous allons en fait... les faire déjà sur les produits que nous avons co-créés avec d'autres designers. Mais très honnêtement, je n'ai pas vraiment d'idée si ce sera en faveur de cette filière d'excellence dont on parle, puisque déjà, il y a des biais dans cette évaluation environnementale, puisque parfois les fibres... recyclés sont mieux évalués que les fibres naturelles, alors que les fibres recyclées ont un impact réel sur la biodiversité avec le relargage des microplastiques. Du coup, il faut, en fait aujourd'hui, je pense qu'on n'a pas les réponses dans les ACV actuels, mais je me prête à cet exercice parce que c'est une nécessité.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme vous êtes précurseur dans un domaine innovant, il va falloir faire des ACV au sein d'Astélie. C'est-à-dire qu'il va falloir... Avec les nouvelles entrées scientifiques que vous avez. Et en fait, c'est exactement nous ce qu'on a... Enfin, moi, les projets que j'accompagnais en alimentaire sur des innovateurs, des précurseurs, des pionniers qui sont obligés de retravailler les modèles parce que les modèles actuels ne sont pas... aussi avancé que le projet que vous êtes en train de proposer. Donc, il y a énormément de boulot.

  • Martina Planty

    Bon, alors du coup, Martina,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    je n'aménage pas l'interview parce qu'on a passé du temps, mais c'était extrêmement intéressant. Enfin, moi, ça me passionne parce que c'est exactement les sujets que je traitais quand j'étais sur l'offre responsable avant. Donc, passionné et passionnant. Je voulais voir avec vous, qui sont les personnes qui vous ont... inspiré et les sources d'inspiration pour ce projet ?

  • Martina Planty

    D'abord Dominique Cardon. Dominique Cardon m'a vraiment... Elle m'a vraiment formée. Elle est vraiment une personne extrêmement inspirante. Déjà, en fait, ses connaissances sur le sujet sont... sont incroyables. Et oui, c'est vraiment une... En fait, je souhaite sincèrement que le travail de Dominique soit plus largement diffusé au monde créatif. C'est déjà ce qu'elle fait grâce à ses éditions de Cahiers des couleurs. et je pense que ça va prendre de plus en plus d'importance dans le milieu des écoles. Maintenant, je pense aussi que ces cahiers peuvent être des sources d'inspiration pour des industriels. Et voilà, donc déjà, Dominique Cardon, c'est quelqu'un... J'ai une profonde admiration et aussi reconnaissance pour tout ce qu'elle m'a enseigné. Donc ça c'est une chose. Et puis, c'est la raison pour laquelle aujourd'hui, j'ai vraiment poussé pour qu'il y ait ce projet de symposium, de congrès international de la teinture naturelle. qui devrait en fait voir le jour l'année prochaine et qui devrait avoir en fait pour mission principale de rassembler, de mettre en valeur tout le travail scientifique. mais pas que, les progrès aussi réalisés par les industriels en matière de coloration naturelle, que ce soit sur la production des colorants, sur la mise au point de nouveaux protocoles, on voit que certains pays sont plus avancés en fait. que d'autres, et je pense que c'est absolument une nécessité d'avoir ce type de rendez-vous où tout le monde peut se retrouver, que ce soit les écoles, les scientifiques, les industriels, les artisans, les marques, les consommateurs finaux à un moment donné, le grand public, pour qu'ils puissent aussi découvrir ce qui est maintenant accessible. au plus grand nombre parce qu'il y a beaucoup de de méconnaissances ou de désinformations à propos de la teinture naturelle et il est temps de de recadrer tout cela et cela doit se faire avec et sous la caution scientifique de Dominique Cardon voilà donc ça c'est un projet qui me tient à cœur et qui ne peut être soutenu que par des acteurs, notamment un des acteurs avec lequel je collabore en Bretagne sur ce bureau d'études, parce qu'en fait ce projet-là sera porté par le bureau d'études de l'Infini. Donc ça c'est très très important. Et parmi les organisateurs, nous pourrons compter aussi sur Anne de La Sayette, du CRI Torticon, qui est aussi sur d'autres acteurs comme Michel Garcia et Sandrine Rosé, parmi les organisateurs de ce congrès. Super, génial

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bon bah nickel Une avant-dernière question Martina Est-ce que vous auriez des livres à nous recommander à moi et aux auditeurs qui peuvent aider à ce cheminement ou aider à creuser des sujets sur justement cet impact de l'industrie textile cette mode régénérative etc

  • Martina Planty

    Et bah tout simplement le livre de Dominique Cardon les 157 couleurs de Paul Gou il n'y a pas sujet il faut impérativement que tous ceux qui s'intéressent à la teinture naturelle

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    achète ce livre ma dernière question Martina c'est à qui aimeriez-vous passer le micro pour que j'aille recueillir le témoignage de cette personne son avis,

  • Martina Planty

    son apport écoutez en fait en matière C'est une question difficile parce qu'en fait, il y a tellement d'acteurs dans ce domaine-là. Alors, est-ce que vous voulez un industriel aujourd'hui convaincu, pas convaincu de la teinture végétale ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Des industriels pas convaincus, j'en ai eu. J'en ai. C'est vrai ? Des industriels convaincus. Je veux bien des industriels convaincus avec plaisir.

  • Martina Planty

    Alors des industriels convaincus, mais je ne sais pas par exemple si vous avez, ça pourrait être Mathieu et Bessène par exemple, de tissage d'autant. Je sais que eux très concrètement, ils ont déjà développé des textiles avec de la teinture naturelle et notamment des textiles teints par Julia Gazer. Donc ça, ça pourrait être intéressant. que vous contactiez ou même Julia elle-même, ça pourrait être très intéressant. Puisqu'en fait, nous avons sélectionné également un de leurs textiles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est le chanvre, parce que moi, Mathieu et Besson, je l'ai reçu, mais alors est-ce que c'est le même outil ?

  • Martina Planty

    Oui, c'est le même en fait. Mais est-ce qu'il vous a parlé de la teinture végétale sur son textile en fait ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    On a parlé du lien à la fin, mais non, il ne m'a pas dit.

  • Martina Planty

    Julia Gazer, est-ce que vous... Eh bien alors, allez-y. Eh bien voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Julia Gazer ? ok bon je garde Julia Gazer c'est parti ok top est-ce que vous avez un mot de la fin Martina avant qu'on ne se quitte ?

  • Martina Planty

    le mot c'est merci Pauline pour l'organisation de ce podcast et pour la mise en lumière de nos actions voilà je vous en suis infiniment reconnaissante merci beaucoup je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction de Martina Planty et parcours personnel

    00:44

  • La création de la marque KerMer et ses valeurs

    01:49

  • Impact de la loi du devoir de vigilance dans l'industrie textile

    04:50

  • Présentation des produits de KerMer et traçabilité

    07:26

  • Le rôle des tiers de confiance et certification des produits

    17:00

  • Analyse de cycle de vie et compostabilité des textiles

    23:33

  • Conclusion et remerciements

    44:15

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