#E56 - Elisabeth Berthon - Les projets créatifs de la couleur végétale sur le feutre de laine cover
#E56 - Elisabeth Berthon - Les projets créatifs de la couleur végétale sur le feutre de laine cover
ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E56 - Elisabeth Berthon - Les projets créatifs de la couleur végétale sur le feutre de laine

#E56 - Elisabeth Berthon - Les projets créatifs de la couleur végétale sur le feutre de laine

52min |29/11/2023
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#E56 - Elisabeth Berthon - Les projets créatifs de la couleur végétale sur le feutre de laine cover
#E56 - Elisabeth Berthon - Les projets créatifs de la couleur végétale sur le feutre de laine cover
ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E56 - Elisabeth Berthon - Les projets créatifs de la couleur végétale sur le feutre de laine

#E56 - Elisabeth Berthon - Les projets créatifs de la couleur végétale sur le feutre de laine

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Description

⁉️Le feutre de Laine vous connaissez ?


Dans cet épisode du Podcast ArtEcoVert nous rencontrons Elisabeth Berthon, spécialiste et amoureuse du Feutre de laine. 


Elle nous parle de la technique du feutrage, de l'écoprint sur feutre et de tellement d'autres choses passionnantes du jardin à l'atelier. 


Belle écoute 


Retrouvez Elisabeth Berthon sur https://morsefeltstudio.com/ 


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ArtEcoVert, LE podcast de la couleur végétale 🌿, de la graine à la couleur finale dans tous les domaines d'application : 

  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

🚨 Je compte sur vous pour vous abonner à la newsletter du podcast pour ne pas louper la sortie des épisodes :https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1

Pour cela 

  1. ArtEcoVert  LE PODCAST 🎧

pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

En rejoignant le patréon d’ArtEcoVert vous soutenez le podcast ArtEcoVert (pour qu’il dure) mais vous avez de nombreux avantages : 

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  • Épisodes exclusifs (dont les mini séries...)

  • Rencontres avec des e-tables rondes 👥

  • Des discussions instantanées que vous pouvez choisir et dans lesquelles vous pouvez parler avec les invités qui ont rejoint Patréon (Cécilia Aguirre, Aurélia Wolff, Charlotte Marembert, Beste Bonnard, Suzy Gallo, …) 💬

  • Des informations (sorties, actualités, événements…) 📣

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  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Aréco Vert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valone.

  • Elisabeth Berthon

    Mon but,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,

  • Elisabeth Berthon

    bonne écoute !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Elisabeth Berthon. Bonjour Elisabeth.

  • Elisabeth Berthon

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Elisabeth, je vais vous demander pour les auditeurs de vous présenter, de raconter votre parcours et en fait comment vous en êtes arrivée à la couleur végétale et qui vous a formée.

  • Elisabeth Berthon

    Mon attirance pour les tissus, pour les fibres textiles, elle vient de... Elle a démarré très tôt, très très tôt, parce que je me souviens que mon doudou, quand j'étais petite, c'était un tissu que je frottais contre mes lèvres, comme ça, et je me souviens très bien du... du plaisir que ça m'apportait sensuellement. J'ai aussi été beaucoup attirée très jeune par l'artisanat. Je me souviens d'une lettre au Père Noël où j'avais demandé un métier à tisser, qui m'avait été offert, mais une fois qu'il était monté, je ne savais pas trop comment l'utiliser parce que personne de chez moi ne pouvait me montrer. Mais voilà, mon attirance pour le faire avec mes mains a été vraiment très tôt inscrite en moi. Ensuite, je passe pas mal d'années, je ne veux pas dire d'errance, mais de recherche, qui m'ont amenée à 24 ans à décider d'épouser le métier de modéliste. Ce qui m'attirait, c'était la haute couture, c'était le fait de pouvoir faire des pièces uniques et de faire du moulage aux mannequins. Donc je me suis inscrite à… j'ai fait les écoles de la chambre syndicale de la haute couture à Paris, à la suite de quoi j'ai fait des stages chez Saint-Laurent, chez Chanel. Je me suis vite aperçue que la hiérarchie des maisons de couture était assez implacable et j'avais pas vraiment envie de me conformer à ça. J'ai assez vite créé ma griffe. J'étais à Paris dans le quartier de la Bastille, j'ai créé la griffe Lola Bastille en 1981. Donc ma première collection, je la montre à la presse, à des acheteurs, je fais les salons du prêt-à-porter. Et là, pendant deux ans, je fais régulièrement une fois par saison, deux fois par an, automne-hiver. C'est un temps été, je fais les salons du prêt-à-porter, on est dans les années très porteuses des jeunes créateurs, il y a une belle effervescence et une belle ouverture sur la mode et ça marche bien, ça marche très bien, voire trop bien, parce que je n'ai pas été formée à la gestion, aux finances, etc. Et malheureusement, c'est une partie... vraiment essentiel d'un business. Et là, je me suis confrontée à des problèmes auxquels je ne sais pas faire face. Des représentants qui partent avec des collections que je ne vois plus, des fournisseurs qui… qui me livrent quand ils veulent, les problèmes avec les sous-traitants. Et pourtant, j'avais un beau carnet de commandes qui doublait à chaque saison. Donc, c'était vraiment très enthousiasmant et très valorisant. Pour mes créations, je proposais des vêtements pour les femmes, pour la rue. Je proposais déjà des couleurs pastelles. A l'époque, je teignais avec des teintures chimiques. Mais à l'époque, c'était beaucoup le noir, le bleu marine. Et moi je proposais des couleurs un peu pastelles, je tricotais aussi, je proposais des vêtements tricotés à la main et je n'utilisais que des fibres naturelles. Ça a été vraiment un choix. Vraiment, ce n'était même pas un choix, c'était une évidence. C'était vraiment une évidence. Donc je travaillais beaucoup le lin, les soies, la laine, beaucoup la soie. Donc des difficultés au niveau du business de Lola Bastille. J'avais aussi un réseau d'artistes que j'ai avec plaisir habillé, soit pour la scène, soit pour la rue. Et voilà, je me suis régalée comme ça pendant tout un temps. Il est venu un moment où j'avais besoin de... de prendre l'air de Paris. J'ai formé le projet avec mon compagnon. C'est ce qu'on a fait. On est partis plusieurs années. Donc, on a quitté Paris. Le projet, ça a mis du temps à se monter. On a mis cinq ans. À partir du moment où on a formé le projet, on a mis cinq ans à la place. Et on est partis. plusieurs années en bateau et ça a été vraiment une époque de ma vie très féconde, d'une manière personnelle. Lorsqu'on a traversé l'Atlantique, traversé le Pacifique et un jour on arrivait en Nouvelle-Zélande. Et je commençais un petit peu à m'interroger sur ce que j'allais faire en rentrant en France. Je sentais que ça y est, on avait fait un peu le tour de la question, au niveau du voyage en voilier. Je savais que je ne voulais pas refaire exactement la même chose, mais que je voulais de toutes les manières rester dans le domaine du textile, de la création textile, parce que voilà, c'est ce qui m'anime. et il se trouve que par hasard, un jour, on était dans une chambre d'hôte en Nouvelle-Zélande, et je vois au mur un tableau qui représentait un surfeur qui était notre hôte, avec un paysage, la mer, la plage, et je n'arrivais pas du tout à identifier en quoi était fait ce tableau. Ce n'était pas une photo, ce n'était pas de la peinture, ce n'était pas de l'aquarelle, donc je lui demande mais c'est quoi le médium c'est du feutre ah bon du feutre mais tu connais pas le feutre et elle me fait une démonstration de feutre et là mes cheveux se sont dressés sur ma tête comme ça et ça y est je savais que j'avais trouvé j'avais trouvé que ce que j'allais faire en rentrant. Voilà, je suis rentrée en France. Bon, ça m'a pris un petit peu de temps pour atterrir quand même. Et puis, j'ai commencé à me former auprès de différentes feutrières, étant donné que le métier de feutrier est entré dans la nomenclature des métiers d'art en 2016. Et c'est là que je vais vous expliquer ce qu'est le feutre, parce que le feutre, c'est le plus ancien textile au monde. N'est-ce pas ? Il est arrivé bien avant le métier à tisser, bien avant le tricot, dans la mesure où le feutre c'est un textile non tissé, c'est un intissé. C'est un amalgame de fibres, de fibres de laine qui produit un textile par le frottement et l'humidité. Alors, on évalue à peu près l'apparition du feutre à 5 ou 6 000 ans. Les premiers artefacts retrouvés le furent en Sibérie, et la datation c'est environ 5 à 6 000 ans. Alors, bien sûr, on n'a pas de trace tangible de son apparition, donc il y a eu plein d'hypothèses. Moi, celle que j'ai retenue, qui fait le plus sens pour moi, c'est qu'il y a 5 ou 6 000 ans, on est en période de refroidissement climatique, contrairement à aujourd'hui. et que les hommes, pour lutter contre le froid, se sont emparés des toisons, des mouflons, à l'époque ce n'était pas des moutons, c'était des mouflons, pour s'en entourer les pieds. Et le fait de marcher, qui crée un frottement, et le fait de transpirer, donc l'humidité, qui produit l'humidité, ont fait que les fibres se sont compactées entre elles. dans un process où on ne peut pas revenir en arrière. On ne peut pas le déchirer, on ne peut pas le défaire. Et aujourd'hui, 6 ou 7 000 ans plus tard, c'est toujours le même process. C'est toujours le frottement et l'humidité. qui va faire que les fibres se compactent, s'entremêlent les unes aux autres. Le frottement, c'est mes petites mains, mes bras, et l'humidité, c'est l'automne, avec l'aide du savon, mais ça c'est encore un adjuvant un peu occidental, puisque je vois que dans certaines cultures, en Mongolie par exemple, ils n'utilisent pas de savon. et c'est toujours le même process qui fait qu'aujourd'hui le feutre devient un textile par le frottement et l'huilité d'accord et c'est quoi les propriétés du feutre

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Elisabeth par rapport à donc ça vient forcément d'une laine ? oui forcément de la laine et c'est quoi la propriété par rapport à la laine entre une laine tricotée et du feutre, c'est quoi les différences et les propriétés du feutre ?

  • Elisabeth Berthon

    Alors, merci de me poser cette question parce que je passe mon temps à expliquer que le feutre, non madame, ce n'est pas de la laine bouillie, non madame, ce n'est pas de la feutrine. Ok, alors la laine bouillie, c'est un tricot industriel, c'est-à-dire comme des pulls par exemple ou des t-shirts, c'est de la maille, d'accord, industriel, mais au contraire des t-shirts, c'est de la maille de laine qui a été ensuite, une fois produite. chauffer et ensuite gratter pour donner un aspect un peu moussu. La laine bouillie, c'est un tricot industriel. La feutrine, ce qu'on trouve aujourd'hui dans les magasins de loisirs créatifs pour faire des petites poupées, des choses comme ça, c'est toujours du peutre. puisque c'est un nain tissé, mais c'est fait avec des fibres synthétiques. J'ai appris même la semaine dernière, parce que l'accordeur de mon piano est venu, il m'a appris que les feutres utilisés pour les marteaux de piano deviennent aussi synthétiques malheureusement. Ce n'est pas du tout de son goût à mon accordeur parce que pour poter et piquer les feutres, ça demande une force physique beaucoup plus importante que le feutre de laine industrielle. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors pourquoi ? C'est parce qu'on a perdu la compétence en France et le savoir-faire ? Il y a encore beaucoup de feutrières en France ?

  • Elisabeth Berthon

    Alors, pour le feutre industriel des marteaux de piano, il n'y en a plus qu'un, c'est ce qu'il m'a dit. En France, alors j'ai lu pas plus tard qu'hier ou avant-hier qu'on est une centaine maintenant. Alors, est-ce qu'on en vit toutes de notre travail ? J'en doute. J'en doute, mais tant mieux, tant mieux. Tant mieux, alors vraiment tant mieux. Pourquoi tant mieux ? parce que le feutre en France, c'est très difficile. Les gens ne connaissent pas le feutre, et quand on ne connaît pas, il n'y a pas de demande. Alors maintenant, si vous voulez bien, je peux vous parler des propriétés de la laine, et donc, fortiori, du feutre de laine, parce qu'elles sont vraiment, j'allais dire innombrables, j'exagère un peu, mais elles sont magnifiques. D'abord, bon... Les moutons, ils ont besoin d'être tondus, d'accord ? Dans des plaisos véganes, ils ont besoin d'être tondus. Donc, c'est une matière constamment renouvelable, biodégradable, iniffuse. Quand une maison brûle, ça va être le dernier matériau à brûler. C'est antibactérien. Il y a une capacité à s'adapter à la chaleur du corps. Ce qui fait que même quand on tire, il n'y a pas d'odeur qui se transmet à l'haleine. C'est imperméable. C'est-à-dire que lorsqu'il pleut, quand on a une veste ou un manteau, on est surpris par la pluie, l'eau ne va pas pénétrer jusqu'à une certaine mesure. D'accord. C'est plus averse, oui, mais on n'aura pas cette sensation de mouillé, comme on peut l'avoir avec du lin ou du coton ou de la soie. C'est imperméable. Le feutre, c'est coupe-vent, puisque c'est un non-tissé. C'est chaud, comme je vous l'ai dit, l'hiver. Alors, le feutre est évidemment très utilisé dans les pays où il fait froid, en Allemagne, en Russie, dans les pays nordiques. Les Russes, par moins 30 degrés, s'ils n'avaient pas des chaussettes en feutre dans leurs bottes, ils ne pourraient pas rester. dans le froid comme ils le font, je pense par exemple aux militaires qui sont dehors pendant de longues heures, etc. Ça serait impossible. Donc voilà, la laine a vraiment des propriétés sérieuses et nombreuses. Et j'ai oublié aussi le fait que c'est un excellent isolant thermique. qu'on utilise maintenant pour les isolants de la laine. Et puis, c'est un excellent isolant phonique aussi, n'est-ce pas ? Lorsqu'on est dans une pièce un peu trop sonore, avec les matériaux d'aujourd'hui, l'acier, le verre, le béton, ça crée quand même des ambiances sonores assez froides. Le feutre va être très utile pour... faire baisser les décibels d'une pièce. Il y a une feutrière en Hollande qui s'appelle Claudie, qui est pratiquement autonome dans son unité de production. Elle a ses moutons, son jardin végétal, et elle travaille beaucoup avec des architectes pour, par exemple, des lobbies d'immeubles, comme des banques, par exemple. qui sont construites dans ces matériaux froids. Elle fait des panneaux entiers, des murs immenses, des panneaux entiers de feutres, ou dans des bibliothèques municipales, publiques.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ça marche très très bien est-ce qu'il y a une laine parce qu'il y a plein de laines qui existent est-ce qu'il y a une laine plus adaptée pour faire un feutre de par exemple vous travaillez vous quel type de laine est-ce qu'il y a des laines spécifiques pour faire des feutres de meilleure qualité entre guillemets absolument

  • Elisabeth Berthon

    en Europe on a environ 200 races ovines Alors, toutes ne sont pas susceptibles de produire du feutre. Il y a des laines qui sont plus adaptées pour le filage, d'autres plus rustiques qu'on va utiliser par exemple pour faire des matelas ou de l'isolation. Nous, les feutrières, on a besoin de laines qui ont une bonne capacité feutrante, c'est-à-dire qui vont feutrer bien, qui vont accepter ce travail. Bon, elles sont très diverses. Elles sont très diverses. Alors, évidemment, la première qui vient en tête, c'est le mérino. Le mérino qu'on trouve aujourd'hui en France, grâce à une association de mérinos dans le sud de la France. L'association s'appelle Mérilénos. Et puis il y a en France des personnes qui récoltent des laines localement, par exemple je pense à Séraphita en Auvergne, Christelle Jeannet, elle récolte par exemple des noirs du Velay, de la Bizet, elle est tondeuse donc elle récolte ces oiseaux-là. et elle les fait transformer, laver et ensuite garder pour en faire des nappes, des nappes que nous on va utiliser pour faire du feutre. Elle fait aussi filer parce qu'elle produit aussi des chaussettes, des pulls, des très très belles, des très beaux plaids. tissée à Mazamè ou à Castres. Elle a tout un circuit comme ça de transformation des très belles laines qu'elle récolte en Auvergne. Il y a aussi l'association des frilsons moutons en Savoie qui est spécialiste de la taune et marteau. La taune et marteau, c'est une race endémique de taune. qui produit une laine un peu rustique mais très belle, très belle avec un beau gonflant, nacré, une belle luminosité. Quand je dis un peu rustique, c'est-à-dire que ces laines un peu plus rustiques vont être bien adaptées pour produire des objets pour la maison, des abat-joux ou des tentures. Pour près de la peau, pour des vêtements, il y a des laines qui sont quand même plus douces, donc le mérinos, le yac. Alors le yac, malheureusement, on n'en trouve pas ici. Ce que j'utilise pas mal aussi, c'est l'alpaga, mais pas tout seul, parce que l'alpaga est très difficile à feutrer. Donc je le mélange avec des laines un petit peu plus rustiques et elles se complètent. Il y a une synergie qui se fait entre les deux aspects de laine qui est magnifique. J'aime beaucoup.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et qu'est-ce que j'allais dire on a reçu on a reçu le collectif tricolore qui nous a parlé des différents types de laine on va recevoir aussi d'autres acteurs sur les laines il y a notamment des difficultés sur la sur la chaîne de valeur entre guillemets avec un seul je crois qu'il reste plus qu'un seul acteur qui nettoie les toisons en France voilà une unité de lavage Voilà, une unité de lavage, super, c'est ça les termes. Il n'y a plus qu'une unité de lavage et on m'a parlé aussi qu'il y avait, pas un souci, mais qu'on pouvait optimiser les collectes dans les fermes, que c'était encore un sujet à remettre au goût du jour, parce qu'en fait, c'est des fois plus coûteux aux agriculteurs de faire tondre leurs animaux et ils doivent encore payer quasiment pour venir faire collecter leur laine. Est-ce que vous, vous avez ce retour ou est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur vous, vos connaissances sur ça, la collecte des laines, des toisons ?

  • Elisabeth Berthon

    Moi, je vous inviterais, si le sujet vous intéresse, à vous rapprocher de Christelle Janais, qui est vraiment en première ligne pour pouvoir vous répondre. Christelle Janais, elle a créé donc… Je vous parlais d'elle, c'est elle qui collecte les noirs du Velay et les utilisait en Auvergne. Elle est tondeuse aussi, enfin, et elle est aussi dans le comité directeur d'Atelier Laine d'Europe, c'est une très importante et historique association qui fédère absolument tous les acteurs de la filière laine en France et en Europe. Ce que je sais sur l'unité de lavage de SAUG, c'est qu'effectivement, pour des grandes quantités. Mais il y en a d'autres pour des petites quantités. Et récemment, j'ai parlé avec un… de machines qui dépolluraient les eaux. Ah oui ? Voilà. Si vous voulez, il y a ce problème autour de la pollution.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    L'effaciation-dépuration.

  • Elisabeth Berthon

    L'effaciation-dépuration, exactement. Exactement. Oui, il est… D'accord. Il n'a pas… mais il a une unité de lavage aussi effectivement c'est un vrai problème les problèmes de lavage de la laine mais on y travaille enfin quand je dis on c'est pas moi personnellement je suis vraiment qu'un petit petit drap de poussière dans tout dans toute la galaxie laine en France mais on y travaille à travers justement des gens de plus en plus nombreux est de plus en plus impliquée pour revaloriser l'haleine, le métier d'éleveur, le métier de tondeur, le métier de transformateur, etc. Bien entendu, on tient le bon bout, on tient le bon bout, c'est évident. Bon, le collectif tricolore avec son billet d'entrée à 500 euros, ce n'est pas pour tout le monde, il faut le savoir quand même.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pour ça que je vais avoir le collectif j'ai eu le collectif tricolore et je vais avoir l'Aine d'Europe je ne retenais plus le nom mais oui le but c'est d'avoir plusieurs acteurs pour comprendre la filière mais c'était très intéressant les défis à relever sur la filière l'Aine et tout ce qui était déjà en place donc moi j'ai trouvé ça hyper passionnant et oui je dirais creuser vous avez raison puis la richesse de, comme vous l'avez dit, toutes les races ovines qu'on a, notamment. Absolument. Et toutes les particularités. Donc, ce serait intéressant d'aller voir plus loin.

  • Elisabeth Berthon

    On parle de la France, mais on est vraiment de plus en plus dans une ouverture à l'Europe aussi. Et ça aussi, c'est vachement intéressant parce que les Allemands sont super bien équipés pour transformer les laines, je pense aux feutres industriels, par exemple. Donc... Les Anglais ont un... Capital, Cheptel, qualité de laine absolument fabuleuse. Enfin, la Belgique aussi est bien impliquée. Il y a beaucoup, beaucoup de possibilités. La Suède, le Gotland, en Finlande, il y a des laines merveilleuses aussi. Donc, il y a vraiment un potentiel à venir énorme et très enthousiasmant.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    plutôt parler au niveau européen que de regarder que sur la France, vous avez raison de le préciser parce que vous n'êtes pas la première à me le dire. Du coup, pour faire le lien avec notre podcast, Elisabeth, j'ai une question toute bête, mais du coup, votre feutre, vous le travaillez, donc on a compris, c'est des frottements et de l'humidité qui fait que la laine va feutrer. Je ne sais pas si on dit comme ça, d'ailleurs, la laine va feutrer. Et comment vous faites pour teindre ? Est-ce que c'est une étape de je teins la laine, je la travaille et donc du coup mon feutre est coloré ? Ou est-ce que c'est je feutre et je colore mon feutre ? Comment ça fonctionne ?

  • Elisabeth Berthon

    On peut travailler avec des laines de couleur naturelle, parce que les races, c'est comme nous, il y a des beiges, les marrons, les roux, les gris, les laines un peu raides, les laines très très très brunes. Il y a vraiment un très beau choix au niveau des couleurs naturelles. Mais quand on veut un produit naturel, j'ai essayé, il y a longtemps, j'ai essayé des laines que j'achetais teintes avec des coloris naturels, des coloris, oui, teintes végétales, et ça ne tenait pas. Ça ne tenait pas à... Quand je travaillais avec Célène, dès le départ, avant le feutrage, parce que comme on utilise beaucoup d'eau et de savon, il y avait une belle déperdition quand même. Mais ça, c'est moi. J'ai des collègues qui, elles, sont bien moins paresseuses que moi, qui ont leur jardin de plantes tectoriales, récoltent. font leur teinture, ensuite teignent leur laine et feutrent. Ouais. Ouais, vraiment, respect.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, voilà, c'est ça.

  • Elisabeth Berthon

    Par exemple, ouais, respect, ouais. Je pense notamment à Rouge Garance Cindy qui a fait ça pendant des années et des années. Bon, elle a un petit peu... Laissée de côté le feutre pour le moment après la naissance de son deuxième enfant, mais elle continue le filage et elle continue à proposer des très très très beaux fils teints avec les plantes de son jardin. Elle n'est pas la seule. Ma technique, c'est que j'imprime, je fais des impressions botaniques. Je pratique la technique dite de l'écoprint ou impression botanique sur le feutre. Alors, comment je suis arrivée là ? Il se trouve que j'étais invitée à une réunion annuelle de feutrière en Italie, à laquelle j'aime beaucoup me rendre. J'ai initié, je crois, il y a une vingtaine d'années par Eva Basile, qui... une experte en tissage à Florence et qui a eu l'idée de créer une réunion de feutrière chaque année en Italie, chaque année dans des endroits différents d'Italie. Et j'y suis allée comme... faisant partie du public. Et puis un jour, elle m'a invitée à faire un masterclass à l'occasion de cette réunion. Et dans la même année, était invitée également Irith Duhlman. Vous avez entendu parler d'Irith Duhlman ? Oui, l'expert de l'écologie. Absolument, oui, absolument. Et à l'époque, Irith, elle commençait l'éco-print et elle sortait d'une expérience de feutrière. Elle avait travaillé pour une très bonne designer israélienne installée aux États-Unis qui s'appelle Ayala Sarfati. Et elle avait cessé son partenariat avec Ayala Sarfati. Elle s'était mise à expérimenter l'impression avec des feuilles d'eucalyptus, une technique qui a été donc au départ historiquement diffusée par India Flint en Australie.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et on s'est donc rencontré à la faveur de ce feltrosa toutes les deux et j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce qu'elle proposait d'imprimer des feuilles d'eucalyptus sur du feutre sur de la laine c'était magnifique c'était absolument magnifique et puis c'était vraiment une super ouverture à encore une fois une alternative aux impressions chimiques ouais c'était vertueux vraiment Et il se trouve que moi, j'ai la chance d'habiter dans une maison avec un grand jardin et j'ai tout sous la main. Je n'ai pas le calyptus, mais j'ai quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de variétés de végétaux. Je suis un peu supposée vivre de mes créations. Le feutre, c'est adapté pour l'automne, pour l'hiver, mais pas vraiment pour le printemps ni pour l'été. Et forte de mon expérience de modéliste, j'ai proposé des vêtements faits dans des mailles de lin, de coton, de soie ou de tissu tissé ou imprimé en éco-print, donc avec les feuilles, les végétaux que je trouve dans mon jardin.

  • Elisabeth Berthon

    Et alors vous procédez comment ? Vous pouvez nous raconter votre technique ? Parce qu'il y a autant de techniques d'écoprint, j'ai l'impression qu'il y a d'écoprinteuses entre guillemets. Et vous comment vous pratiquez alors sur vos matières ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et bien alors c'est là où certaines connaissances de la teinture végétale deviennent un peu nécessaires. Je ne suis pas teinturière et je ne le serai jamais. Teinturière c'est vraiment un métier. On est d'accord, je n'ai pas les connaissances ni chimiques ni botaniques. Je suis vraiment une amateur dans le domaine, mais j'ai quand même été obligée de… Oui, de m'intéresser par exemple au mordansage. Le mordansage, c'est vraiment l'indispensable par rapport à l'écoprint, un tissu qui n'est pas mordancé, même fibre végétale ou animale. Ça prendra un petit peu l'impression, mais ça ne sera pas pérenne. Ça ne sera pas stable au niveau lavage ni au niveau lumière. Donc voilà, il y a effectivement le mordansage. Alors ce qui est intéressant dans ce café Irit, c'est qu'un peu comme Michelle Garcia, elle avance en tâtonnement, elle déconstruit. Irit, elle vit de la transmission de son savoir-faire. Donc je ne vais pas vous parler de ses recettes, mais ce que je peux dire c'est qu'il y a eu vraiment depuis, parce que c'est apparu il y a quoi, il y a 10-12 ans, Il y a eu vraiment une évolution qui fait qu'à chaque fois, elle est déconstruite et elle continue à chercher. Ce qui fait qu'il y a une constante évolution dans son approche et dans son système de technique. C'est vachement intéressant. Michel aussi, il cherche toujours à déconstruire, à simplifier, à aller au plus simple, au plus abordable. Et c'est assez extraordinaire de pouvoir côtoyer des gens comme ça, qui ne prennent jamais pour granted, comme on dit, que c'est jamais définitif leur recherche. ça continue, c'est en constante de venir. Moi, ça me va bien. Moi, j'apprécie énormément et que j'accepte dès le départ. Si on veut être certain d'un résultat qu'on s'est construit dans la tête. C'est pas la peine, on n'y va pas, parce que selon les saisons que vous cueillez un oxalis ou une feuille de passiflore au printemps ou à l'automne, ou même chose pour un érable japonais, le résultat sur le même tissu, avec le même mordant sage, sera différent. et l'eau, et l'hygrométrie, enfin il y a plein de facteurs qui rentrent en compte, et qui font que c'est génial, parce que j'ai des gens qui cueillent des feuilles avec moi, et qui me disent ah ben ça, ça va faire quelle couleur ? Et je ne peux pas répondre à autre chose que tu verras Parce que moi-même, je ne sais pas. Il y a des tendances, bien sûr. Mais il y a des tendances parce que, comme le dit Rit, il y a des catégories de plantes qui vont donner des couleurs ou des plantes qui vont être plus tanniques ou les deux à la fois ou qui vont donner des acides, qui vont décharger, retirer de la couleur. Mais bon, et selon le support aussi, selon le support de la fibre. Il y a quelque chose de très aléatoire. Moi, j'aime bien cette prise de risque-là. Et puis, ça me permet à chaque fois d'être émerveillée aussi. Si on est sûr du résultat, ça devient un peu boring quand même.

  • Elisabeth Berthon

    Et alors du coup, Elisabeth, vous faites des stages pour enseigner l'éco-print sur feutre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comment vous faites pour transmettre votre connaissance vous pouvez nous raconter c'est chez vous alors c'est chez moi où je me déplace bien entendu je me suis pas mal déplacée comme je vous le disais tout à l'heure je suis allée en Italie en Allemagne et puis en France aussi voilà j'interviens dans des écoles dans des écoles je suis intervenue à l'ENSAD Il n'y a pas longtemps, je suis intervenue ici à Lyon à l'ENSAT pour les costumières, conception costume. J'ai plusieurs cordes à mon arc dans la mesure où ma formation de base étant celle de modéliste, moi j'aime beaucoup faire du vêtement. Pour moi ça a du sens de proposer des vêtements comme des vestes ou des manteaux qui sont des carapaces contre le froid l'hiver. J'aime ça, j'aime le faire et je sais bien le faire et j'aime conférer. un style et une élégance à des vêtements qui sont encore parfois considérés comme des... Une référence de Nio Ippi au Babacool des années 70, non, on est loin, on peut s'en éloigner et je m'évertue à le prouver. Le feutre peut vraiment produire des vêtements très stylés, élégants, simples, faciles à mettre et très confortables et qui durent des années. veste en feutre, je les porte tout l'hiver depuis 12 ans, 15 ans sans problème donc certes ça a un coût mais ce coût il est quand on porte 10 ou 12 ans un même vêtement il est amorti quand même

  • Elisabeth Berthon

    D'accord. Et est-ce que vous vendez vos créations ? Donc vous continuez, vous faites des formations, vous continuez à faire des vêtements ? Vous vendez tout ça encore ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui. Oui, bien sûr, oui, je vends. J'ai maintenant une clientèle particulière, des collectionneurs, des galeristes qui s'intéressent à mon travail. Et puis, pour la partie formation, j'accueille dans mon atelier tous les ans environ, je ne sais pas, entre… entre 8 et 20 stagiaires, des élèves qui sont dans des étudiants en design textile, en mode et environnement, même des... Les étudiants qui sont au Beaux-Arts, ils viennent pour des périodes de deux mois dans mon atelier. On a évalué que deux mois, c'est nécessaire pour faire un petit peu le tour de la question. Et puis, ils participent d'abord, ils acquièrent les bases, le B.A.B. du feutre. Et puis, petit à petit, ils deviennent assez… assez adroit pour pouvoir participer à la production ou à des recherches qu'on fait ensemble, etc. On se régale, on se régale, vraiment. J'ai gardé beaucoup, pas mal de liens avec d'anciennes stagiaires. C'est vachement... J'aime bien transmettre. La transmission. Oui, la transmission a du sens parce que des jeunes qui vont travailler dans le textile, qui sont susceptibles ensuite de savoir de quoi ils parlent quand ils parlent de feutre et de pouvoir y penser pour des créations, pour des séries, des choses comme ça.

  • Elisabeth Berthon

    il faut ouvrir il faut diffuser j'ai eu la chance parce que mon père est amateur d'art d'avoir pour mes 18 ans un manteau une petite veste en feutre que j'ai eu d'un artisanat à Roubaix, il faudrait que je regarde je vais aller regarder l'étiquette de savoir qui l'a fait mais du coup j'avais une question sur l'entretien du feutre, est-ce que ça peut des fois repelucher, je ne sais pas le terme Quels sont vos conseils à vous pour l'entretien du feutre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, au niveau des boulotches… Il faut prendre un rasoir, jamais tirer dessus parce que ça fait l'émergence d'une autre fibre, etc. Et donc, ça va favoriser le renouvellement de ces boulotches. Donc, prendre un rasoir tout simplement, un rasoir bic là, et le passer dans les quatre sens.

  • Elisabeth Berthon

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vers le nord, vers le sud, vers l'est et vers l'ouest. Voilà, ça c'est bien, ça marche. Et effectivement, il y a un frottement au niveau des aisselles, des coudes, une certaine partie des manches qui frottent. Effectivement, c'est un petit peu… Alors moi, souvent, je le rase avant de livrer mes vêtements. Je les rase pour justement faire en sorte que ça ne soit pas trop poilu et que ça bouloche à ces endroits qui sont exposés. Pour le lavage, alors ça, c'est une question effectivement qui en entraîne d'autres parce que… comment dire moi j'ai choisi le fait de pousser le feutrage au maximum pourquoi j'ai fait ce choix là de pousser au maximum c'est parce que je veux pouvoir dire à mes clients vous pouvez passer votre veste ou votre manteau à l'intérieur au connerie avec un savon vertueux, un savon doux. Voilà. Et ça marche. Mais si on ne fait pas ça, on ne pousse pas le feutrage au maximum de sa possibilité de rétracter, effectivement, on prend des risques à le mettre à la machine à laver. À ce moment-là, ce n'est pas grave, on le lave à la main, toujours avec un savon vertueux et sans essorer comme ça parce que le fait de faire ce geste, ça sépare les fibres qu'on a mis tant de temps à vouloir se rencontrer.

  • Elisabeth Berthon

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, on va y aller. Voilà. Alors, effectivement, l'inconvénient de pousser le feutrage au maximum, c'est que ça fait un feutre un peu rigide et que souvent, la clientèle aime bien un textile plus souple. Et c'est vrai que pour un certain tombé, on peut avoir envie d'avoir une veste un peu fine, faite avec deux couches. de laine au lieu de 4 ou 6 et que ça soit un peu vraiment, voilà, qu'il y ait un tombé très souple, très fluide. Bon, c'est vrai, mais à ce moment-là... Le lavage en machine, non, ce n'est pas possible. On se retrouvera avec un vêtement qui sera portable par un enfant de 4 ans et on ne sera pas content. Voilà, ça c'est sûr. Ok,

  • Elisabeth Berthon

    merci Elisabeth pour ces précisions qui sont hyper importantes parce que du coup, je vais savoir comment entretenir ma veste que je n'osais absolument pas toucher, j'avais tellement peur d'abîmer.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Juste oublier une chose, c'est que si vous le lavez à la main, il faut que ce soit de l'eau tiède, pas de choc thermique. pas d'eau froide, pas d'eau chaude d'accord,

  • Elisabeth Berthon

    vous pouvez bien le préciser ok,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    eau tiède et pas de changement de température voilà room temperature comme on dit en anglais d'accord,

  • Elisabeth Berthon

    ok alors quelques petites questions rapides avant que on ne se quitte Elisabeth est-ce que vous pouvez me parler des personnes qui ont été inspirantes pour vous et vos sources d'inspiration alors

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je vais plutôt vous parler des personnes qui ont été inspirantes pour moi, mais qui n'incluent pas forcément des feutrières ou des gens qui font du feutre. J'écoute beaucoup de musique, la peinture est importante dans ma vie, la littérature aussi. Enfin je veux dire que les sources d'inspiration, ouais c'est… C'est des sources multiples en fait, un ciel, une lumière, une photo, voilà. Le beau, oui. Le beau, c'est tellement subjectif. C'est tellement subjectif, mais ce qui suscite des émotions pour moi. D'accord. Ensuite, avec qui j'ai apprécié de travailler pour me former, et je continue à le faire, parce que vraiment, c'est sans fin. C'est sans fin ce qu'on peut faire avec le feu. C'est extraordinaire. C'est un monde de... je pense que j'en sortirai quand je me reposerai pour l'éternité parce que c'est sans cesse les envies l'enthousiasme l'envie d'aller explorer telle technique plutôt qu'une autre bon ces dernières années j'ai eu Il y a Judith Box en Hongrie, qui est une grande technicienne coloriste. Il y a Gladys Paulus qui m'a ouvert un monde extraordinaire du feutre en 3D à travers son enseignement des masques. Elle a mis au point une technique incroyable et elle continue à la développer. Elle aussi a rejeté et à l'enseigner. C'est un grand bonheur de pouvoir travailler avec elle. J'aime beaucoup le travail de Rotsuko Sakata, une Japonaise avec qui j'ai eu le bonheur de travailler aussi. bon elle n'est plus de notre monde mais c'est impossible de ne pas la citer Christine Azofal qui nous a en France pratiquement toutes les feutrières de ma génération avant et après nous a formées avec son immense savoir sur l'Hélène sur l'Hélène puisqu'elle était fileuse au départ euh Voilà, moi je pense qu'en ce moment il y a eu aussi une feutrière qui a une énorme énergie, c'est Wepke Haussmann à Nantes, qui fait un travail formidable de collectif, de feutre collectif. Effectivement, le feutre, ça se prête vraiment bien à un travail collectif, pour les tapis notamment, les tentures. J'ai intervenu en milieu carcéral où j'avais fait faire des tapis à des prisonniers. C'était un très très bon moment pour moi. Très fort. D'accord.

  • Elisabeth Berthon

    Est-ce que vous pourriez nous dire si vous deviez choisir une plante teintoriale laquelle vous seriez et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je pense que je choisirais la Gaulde, le Reseda, le Teola. parce que il se nuance peu il se nuance peu j'ai vu l'autre jour sur un réseau une femme qui a travaillé la cochonille on voyait je sais pas peut-être mon esprit de contradiction mais moi j'aime bien les couleurs qui se nuancent pas

  • Elisabeth Berthon

    d'accord et est-ce que vous auriez des livres à recommander Elisabeth pour les auditeurs des livres notamment sur le feutre ou sur la couleur végétale ou sur l'éco-print des livres que vous aimez et que vous avez envie de partager il y a un livre pour le feutre qui est très inspirant mais je ne sais pas s'il se trouve encore qui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    s'appelle 500 felt objects 500 felt objects On doit pouvoir le trouver. Pas évident. Récemment, des livres sur le feutre. J'aime beaucoup. J'ai découvert le travail d'un jeune feutrier qui est au Liban actuellement, qui s'appelle Adriane Pépé. J'aime beaucoup son travail.

  • Elisabeth Berthon

    Est-ce que vous, dans toutes les personnes que vous avez citées, si vous devez en retenir une à qui vous aimeriez passer le micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, une, c'est difficile. Je vous ai parlé de Rouge Garance Cindy, parce qu'elle a une belle pratique de la teinture de la laine et du feutre. Et comme je vous l'ai dit, elle... Elle... vraiment elle s'est investie dans toute la filière puisqu'elle a son jardin potager elle est en Normandie Cindy j'ai aussi en dehors d'Irit qui est en France donc je ne sais pas à quel moment vous pourrez introduire tout le monde me demande comment on s'outif Les sous-titres en audio, ce n'est pas évident.

  • Elisabeth Berthon

    Non, il va falloir le faire en anglais.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Pour moi, c'est un peu incontournable. Mais en francophone, il y a Muriel, Muriel Doman, dite Clotogoncho sur les rites. Fabienne, Fabienne Dorsman-Ray, qui est francophone, qui est suisse, mais qui vit en Hollande. et qui elle aussi pratique la teinture végétale et a une grande connaissance de la teinture végétale et de l'éco-print.

  • Elisabeth Berthon

    Écoutez, merci beaucoup Elisabeth. Est-ce que vous avez un mot de la fin ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Tout intérêt pour le domaine du textile et l'envie de faire nécessite travail, persévérance et ténacité. voilà du moment que j'ai un peu avancé je peux témoigner là-dessus ok merci beaucoup Elisabeth

  • Elisabeth Berthon

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

Description

⁉️Le feutre de Laine vous connaissez ?


Dans cet épisode du Podcast ArtEcoVert nous rencontrons Elisabeth Berthon, spécialiste et amoureuse du Feutre de laine. 


Elle nous parle de la technique du feutrage, de l'écoprint sur feutre et de tellement d'autres choses passionnantes du jardin à l'atelier. 


Belle écoute 


Retrouvez Elisabeth Berthon sur https://morsefeltstudio.com/ 


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  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

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  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

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Bonne écoute 👍

Pauline Leroux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Aréco Vert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valone.

  • Elisabeth Berthon

    Mon but,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,

  • Elisabeth Berthon

    bonne écoute !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Elisabeth Berthon. Bonjour Elisabeth.

  • Elisabeth Berthon

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Elisabeth, je vais vous demander pour les auditeurs de vous présenter, de raconter votre parcours et en fait comment vous en êtes arrivée à la couleur végétale et qui vous a formée.

  • Elisabeth Berthon

    Mon attirance pour les tissus, pour les fibres textiles, elle vient de... Elle a démarré très tôt, très très tôt, parce que je me souviens que mon doudou, quand j'étais petite, c'était un tissu que je frottais contre mes lèvres, comme ça, et je me souviens très bien du... du plaisir que ça m'apportait sensuellement. J'ai aussi été beaucoup attirée très jeune par l'artisanat. Je me souviens d'une lettre au Père Noël où j'avais demandé un métier à tisser, qui m'avait été offert, mais une fois qu'il était monté, je ne savais pas trop comment l'utiliser parce que personne de chez moi ne pouvait me montrer. Mais voilà, mon attirance pour le faire avec mes mains a été vraiment très tôt inscrite en moi. Ensuite, je passe pas mal d'années, je ne veux pas dire d'errance, mais de recherche, qui m'ont amenée à 24 ans à décider d'épouser le métier de modéliste. Ce qui m'attirait, c'était la haute couture, c'était le fait de pouvoir faire des pièces uniques et de faire du moulage aux mannequins. Donc je me suis inscrite à… j'ai fait les écoles de la chambre syndicale de la haute couture à Paris, à la suite de quoi j'ai fait des stages chez Saint-Laurent, chez Chanel. Je me suis vite aperçue que la hiérarchie des maisons de couture était assez implacable et j'avais pas vraiment envie de me conformer à ça. J'ai assez vite créé ma griffe. J'étais à Paris dans le quartier de la Bastille, j'ai créé la griffe Lola Bastille en 1981. Donc ma première collection, je la montre à la presse, à des acheteurs, je fais les salons du prêt-à-porter. Et là, pendant deux ans, je fais régulièrement une fois par saison, deux fois par an, automne-hiver. C'est un temps été, je fais les salons du prêt-à-porter, on est dans les années très porteuses des jeunes créateurs, il y a une belle effervescence et une belle ouverture sur la mode et ça marche bien, ça marche très bien, voire trop bien, parce que je n'ai pas été formée à la gestion, aux finances, etc. Et malheureusement, c'est une partie... vraiment essentiel d'un business. Et là, je me suis confrontée à des problèmes auxquels je ne sais pas faire face. Des représentants qui partent avec des collections que je ne vois plus, des fournisseurs qui… qui me livrent quand ils veulent, les problèmes avec les sous-traitants. Et pourtant, j'avais un beau carnet de commandes qui doublait à chaque saison. Donc, c'était vraiment très enthousiasmant et très valorisant. Pour mes créations, je proposais des vêtements pour les femmes, pour la rue. Je proposais déjà des couleurs pastelles. A l'époque, je teignais avec des teintures chimiques. Mais à l'époque, c'était beaucoup le noir, le bleu marine. Et moi je proposais des couleurs un peu pastelles, je tricotais aussi, je proposais des vêtements tricotés à la main et je n'utilisais que des fibres naturelles. Ça a été vraiment un choix. Vraiment, ce n'était même pas un choix, c'était une évidence. C'était vraiment une évidence. Donc je travaillais beaucoup le lin, les soies, la laine, beaucoup la soie. Donc des difficultés au niveau du business de Lola Bastille. J'avais aussi un réseau d'artistes que j'ai avec plaisir habillé, soit pour la scène, soit pour la rue. Et voilà, je me suis régalée comme ça pendant tout un temps. Il est venu un moment où j'avais besoin de... de prendre l'air de Paris. J'ai formé le projet avec mon compagnon. C'est ce qu'on a fait. On est partis plusieurs années. Donc, on a quitté Paris. Le projet, ça a mis du temps à se monter. On a mis cinq ans. À partir du moment où on a formé le projet, on a mis cinq ans à la place. Et on est partis. plusieurs années en bateau et ça a été vraiment une époque de ma vie très féconde, d'une manière personnelle. Lorsqu'on a traversé l'Atlantique, traversé le Pacifique et un jour on arrivait en Nouvelle-Zélande. Et je commençais un petit peu à m'interroger sur ce que j'allais faire en rentrant en France. Je sentais que ça y est, on avait fait un peu le tour de la question, au niveau du voyage en voilier. Je savais que je ne voulais pas refaire exactement la même chose, mais que je voulais de toutes les manières rester dans le domaine du textile, de la création textile, parce que voilà, c'est ce qui m'anime. et il se trouve que par hasard, un jour, on était dans une chambre d'hôte en Nouvelle-Zélande, et je vois au mur un tableau qui représentait un surfeur qui était notre hôte, avec un paysage, la mer, la plage, et je n'arrivais pas du tout à identifier en quoi était fait ce tableau. Ce n'était pas une photo, ce n'était pas de la peinture, ce n'était pas de l'aquarelle, donc je lui demande mais c'est quoi le médium c'est du feutre ah bon du feutre mais tu connais pas le feutre et elle me fait une démonstration de feutre et là mes cheveux se sont dressés sur ma tête comme ça et ça y est je savais que j'avais trouvé j'avais trouvé que ce que j'allais faire en rentrant. Voilà, je suis rentrée en France. Bon, ça m'a pris un petit peu de temps pour atterrir quand même. Et puis, j'ai commencé à me former auprès de différentes feutrières, étant donné que le métier de feutrier est entré dans la nomenclature des métiers d'art en 2016. Et c'est là que je vais vous expliquer ce qu'est le feutre, parce que le feutre, c'est le plus ancien textile au monde. N'est-ce pas ? Il est arrivé bien avant le métier à tisser, bien avant le tricot, dans la mesure où le feutre c'est un textile non tissé, c'est un intissé. C'est un amalgame de fibres, de fibres de laine qui produit un textile par le frottement et l'humidité. Alors, on évalue à peu près l'apparition du feutre à 5 ou 6 000 ans. Les premiers artefacts retrouvés le furent en Sibérie, et la datation c'est environ 5 à 6 000 ans. Alors, bien sûr, on n'a pas de trace tangible de son apparition, donc il y a eu plein d'hypothèses. Moi, celle que j'ai retenue, qui fait le plus sens pour moi, c'est qu'il y a 5 ou 6 000 ans, on est en période de refroidissement climatique, contrairement à aujourd'hui. et que les hommes, pour lutter contre le froid, se sont emparés des toisons, des mouflons, à l'époque ce n'était pas des moutons, c'était des mouflons, pour s'en entourer les pieds. Et le fait de marcher, qui crée un frottement, et le fait de transpirer, donc l'humidité, qui produit l'humidité, ont fait que les fibres se sont compactées entre elles. dans un process où on ne peut pas revenir en arrière. On ne peut pas le déchirer, on ne peut pas le défaire. Et aujourd'hui, 6 ou 7 000 ans plus tard, c'est toujours le même process. C'est toujours le frottement et l'humidité. qui va faire que les fibres se compactent, s'entremêlent les unes aux autres. Le frottement, c'est mes petites mains, mes bras, et l'humidité, c'est l'automne, avec l'aide du savon, mais ça c'est encore un adjuvant un peu occidental, puisque je vois que dans certaines cultures, en Mongolie par exemple, ils n'utilisent pas de savon. et c'est toujours le même process qui fait qu'aujourd'hui le feutre devient un textile par le frottement et l'huilité d'accord et c'est quoi les propriétés du feutre

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Elisabeth par rapport à donc ça vient forcément d'une laine ? oui forcément de la laine et c'est quoi la propriété par rapport à la laine entre une laine tricotée et du feutre, c'est quoi les différences et les propriétés du feutre ?

  • Elisabeth Berthon

    Alors, merci de me poser cette question parce que je passe mon temps à expliquer que le feutre, non madame, ce n'est pas de la laine bouillie, non madame, ce n'est pas de la feutrine. Ok, alors la laine bouillie, c'est un tricot industriel, c'est-à-dire comme des pulls par exemple ou des t-shirts, c'est de la maille, d'accord, industriel, mais au contraire des t-shirts, c'est de la maille de laine qui a été ensuite, une fois produite. chauffer et ensuite gratter pour donner un aspect un peu moussu. La laine bouillie, c'est un tricot industriel. La feutrine, ce qu'on trouve aujourd'hui dans les magasins de loisirs créatifs pour faire des petites poupées, des choses comme ça, c'est toujours du peutre. puisque c'est un nain tissé, mais c'est fait avec des fibres synthétiques. J'ai appris même la semaine dernière, parce que l'accordeur de mon piano est venu, il m'a appris que les feutres utilisés pour les marteaux de piano deviennent aussi synthétiques malheureusement. Ce n'est pas du tout de son goût à mon accordeur parce que pour poter et piquer les feutres, ça demande une force physique beaucoup plus importante que le feutre de laine industrielle. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors pourquoi ? C'est parce qu'on a perdu la compétence en France et le savoir-faire ? Il y a encore beaucoup de feutrières en France ?

  • Elisabeth Berthon

    Alors, pour le feutre industriel des marteaux de piano, il n'y en a plus qu'un, c'est ce qu'il m'a dit. En France, alors j'ai lu pas plus tard qu'hier ou avant-hier qu'on est une centaine maintenant. Alors, est-ce qu'on en vit toutes de notre travail ? J'en doute. J'en doute, mais tant mieux, tant mieux. Tant mieux, alors vraiment tant mieux. Pourquoi tant mieux ? parce que le feutre en France, c'est très difficile. Les gens ne connaissent pas le feutre, et quand on ne connaît pas, il n'y a pas de demande. Alors maintenant, si vous voulez bien, je peux vous parler des propriétés de la laine, et donc, fortiori, du feutre de laine, parce qu'elles sont vraiment, j'allais dire innombrables, j'exagère un peu, mais elles sont magnifiques. D'abord, bon... Les moutons, ils ont besoin d'être tondus, d'accord ? Dans des plaisos véganes, ils ont besoin d'être tondus. Donc, c'est une matière constamment renouvelable, biodégradable, iniffuse. Quand une maison brûle, ça va être le dernier matériau à brûler. C'est antibactérien. Il y a une capacité à s'adapter à la chaleur du corps. Ce qui fait que même quand on tire, il n'y a pas d'odeur qui se transmet à l'haleine. C'est imperméable. C'est-à-dire que lorsqu'il pleut, quand on a une veste ou un manteau, on est surpris par la pluie, l'eau ne va pas pénétrer jusqu'à une certaine mesure. D'accord. C'est plus averse, oui, mais on n'aura pas cette sensation de mouillé, comme on peut l'avoir avec du lin ou du coton ou de la soie. C'est imperméable. Le feutre, c'est coupe-vent, puisque c'est un non-tissé. C'est chaud, comme je vous l'ai dit, l'hiver. Alors, le feutre est évidemment très utilisé dans les pays où il fait froid, en Allemagne, en Russie, dans les pays nordiques. Les Russes, par moins 30 degrés, s'ils n'avaient pas des chaussettes en feutre dans leurs bottes, ils ne pourraient pas rester. dans le froid comme ils le font, je pense par exemple aux militaires qui sont dehors pendant de longues heures, etc. Ça serait impossible. Donc voilà, la laine a vraiment des propriétés sérieuses et nombreuses. Et j'ai oublié aussi le fait que c'est un excellent isolant thermique. qu'on utilise maintenant pour les isolants de la laine. Et puis, c'est un excellent isolant phonique aussi, n'est-ce pas ? Lorsqu'on est dans une pièce un peu trop sonore, avec les matériaux d'aujourd'hui, l'acier, le verre, le béton, ça crée quand même des ambiances sonores assez froides. Le feutre va être très utile pour... faire baisser les décibels d'une pièce. Il y a une feutrière en Hollande qui s'appelle Claudie, qui est pratiquement autonome dans son unité de production. Elle a ses moutons, son jardin végétal, et elle travaille beaucoup avec des architectes pour, par exemple, des lobbies d'immeubles, comme des banques, par exemple. qui sont construites dans ces matériaux froids. Elle fait des panneaux entiers, des murs immenses, des panneaux entiers de feutres, ou dans des bibliothèques municipales, publiques.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ça marche très très bien est-ce qu'il y a une laine parce qu'il y a plein de laines qui existent est-ce qu'il y a une laine plus adaptée pour faire un feutre de par exemple vous travaillez vous quel type de laine est-ce qu'il y a des laines spécifiques pour faire des feutres de meilleure qualité entre guillemets absolument

  • Elisabeth Berthon

    en Europe on a environ 200 races ovines Alors, toutes ne sont pas susceptibles de produire du feutre. Il y a des laines qui sont plus adaptées pour le filage, d'autres plus rustiques qu'on va utiliser par exemple pour faire des matelas ou de l'isolation. Nous, les feutrières, on a besoin de laines qui ont une bonne capacité feutrante, c'est-à-dire qui vont feutrer bien, qui vont accepter ce travail. Bon, elles sont très diverses. Elles sont très diverses. Alors, évidemment, la première qui vient en tête, c'est le mérino. Le mérino qu'on trouve aujourd'hui en France, grâce à une association de mérinos dans le sud de la France. L'association s'appelle Mérilénos. Et puis il y a en France des personnes qui récoltent des laines localement, par exemple je pense à Séraphita en Auvergne, Christelle Jeannet, elle récolte par exemple des noirs du Velay, de la Bizet, elle est tondeuse donc elle récolte ces oiseaux-là. et elle les fait transformer, laver et ensuite garder pour en faire des nappes, des nappes que nous on va utiliser pour faire du feutre. Elle fait aussi filer parce qu'elle produit aussi des chaussettes, des pulls, des très très belles, des très beaux plaids. tissée à Mazamè ou à Castres. Elle a tout un circuit comme ça de transformation des très belles laines qu'elle récolte en Auvergne. Il y a aussi l'association des frilsons moutons en Savoie qui est spécialiste de la taune et marteau. La taune et marteau, c'est une race endémique de taune. qui produit une laine un peu rustique mais très belle, très belle avec un beau gonflant, nacré, une belle luminosité. Quand je dis un peu rustique, c'est-à-dire que ces laines un peu plus rustiques vont être bien adaptées pour produire des objets pour la maison, des abat-joux ou des tentures. Pour près de la peau, pour des vêtements, il y a des laines qui sont quand même plus douces, donc le mérinos, le yac. Alors le yac, malheureusement, on n'en trouve pas ici. Ce que j'utilise pas mal aussi, c'est l'alpaga, mais pas tout seul, parce que l'alpaga est très difficile à feutrer. Donc je le mélange avec des laines un petit peu plus rustiques et elles se complètent. Il y a une synergie qui se fait entre les deux aspects de laine qui est magnifique. J'aime beaucoup.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et qu'est-ce que j'allais dire on a reçu on a reçu le collectif tricolore qui nous a parlé des différents types de laine on va recevoir aussi d'autres acteurs sur les laines il y a notamment des difficultés sur la sur la chaîne de valeur entre guillemets avec un seul je crois qu'il reste plus qu'un seul acteur qui nettoie les toisons en France voilà une unité de lavage Voilà, une unité de lavage, super, c'est ça les termes. Il n'y a plus qu'une unité de lavage et on m'a parlé aussi qu'il y avait, pas un souci, mais qu'on pouvait optimiser les collectes dans les fermes, que c'était encore un sujet à remettre au goût du jour, parce qu'en fait, c'est des fois plus coûteux aux agriculteurs de faire tondre leurs animaux et ils doivent encore payer quasiment pour venir faire collecter leur laine. Est-ce que vous, vous avez ce retour ou est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur vous, vos connaissances sur ça, la collecte des laines, des toisons ?

  • Elisabeth Berthon

    Moi, je vous inviterais, si le sujet vous intéresse, à vous rapprocher de Christelle Janais, qui est vraiment en première ligne pour pouvoir vous répondre. Christelle Janais, elle a créé donc… Je vous parlais d'elle, c'est elle qui collecte les noirs du Velay et les utilisait en Auvergne. Elle est tondeuse aussi, enfin, et elle est aussi dans le comité directeur d'Atelier Laine d'Europe, c'est une très importante et historique association qui fédère absolument tous les acteurs de la filière laine en France et en Europe. Ce que je sais sur l'unité de lavage de SAUG, c'est qu'effectivement, pour des grandes quantités. Mais il y en a d'autres pour des petites quantités. Et récemment, j'ai parlé avec un… de machines qui dépolluraient les eaux. Ah oui ? Voilà. Si vous voulez, il y a ce problème autour de la pollution.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    L'effaciation-dépuration.

  • Elisabeth Berthon

    L'effaciation-dépuration, exactement. Exactement. Oui, il est… D'accord. Il n'a pas… mais il a une unité de lavage aussi effectivement c'est un vrai problème les problèmes de lavage de la laine mais on y travaille enfin quand je dis on c'est pas moi personnellement je suis vraiment qu'un petit petit drap de poussière dans tout dans toute la galaxie laine en France mais on y travaille à travers justement des gens de plus en plus nombreux est de plus en plus impliquée pour revaloriser l'haleine, le métier d'éleveur, le métier de tondeur, le métier de transformateur, etc. Bien entendu, on tient le bon bout, on tient le bon bout, c'est évident. Bon, le collectif tricolore avec son billet d'entrée à 500 euros, ce n'est pas pour tout le monde, il faut le savoir quand même.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pour ça que je vais avoir le collectif j'ai eu le collectif tricolore et je vais avoir l'Aine d'Europe je ne retenais plus le nom mais oui le but c'est d'avoir plusieurs acteurs pour comprendre la filière mais c'était très intéressant les défis à relever sur la filière l'Aine et tout ce qui était déjà en place donc moi j'ai trouvé ça hyper passionnant et oui je dirais creuser vous avez raison puis la richesse de, comme vous l'avez dit, toutes les races ovines qu'on a, notamment. Absolument. Et toutes les particularités. Donc, ce serait intéressant d'aller voir plus loin.

  • Elisabeth Berthon

    On parle de la France, mais on est vraiment de plus en plus dans une ouverture à l'Europe aussi. Et ça aussi, c'est vachement intéressant parce que les Allemands sont super bien équipés pour transformer les laines, je pense aux feutres industriels, par exemple. Donc... Les Anglais ont un... Capital, Cheptel, qualité de laine absolument fabuleuse. Enfin, la Belgique aussi est bien impliquée. Il y a beaucoup, beaucoup de possibilités. La Suède, le Gotland, en Finlande, il y a des laines merveilleuses aussi. Donc, il y a vraiment un potentiel à venir énorme et très enthousiasmant.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    plutôt parler au niveau européen que de regarder que sur la France, vous avez raison de le préciser parce que vous n'êtes pas la première à me le dire. Du coup, pour faire le lien avec notre podcast, Elisabeth, j'ai une question toute bête, mais du coup, votre feutre, vous le travaillez, donc on a compris, c'est des frottements et de l'humidité qui fait que la laine va feutrer. Je ne sais pas si on dit comme ça, d'ailleurs, la laine va feutrer. Et comment vous faites pour teindre ? Est-ce que c'est une étape de je teins la laine, je la travaille et donc du coup mon feutre est coloré ? Ou est-ce que c'est je feutre et je colore mon feutre ? Comment ça fonctionne ?

  • Elisabeth Berthon

    On peut travailler avec des laines de couleur naturelle, parce que les races, c'est comme nous, il y a des beiges, les marrons, les roux, les gris, les laines un peu raides, les laines très très très brunes. Il y a vraiment un très beau choix au niveau des couleurs naturelles. Mais quand on veut un produit naturel, j'ai essayé, il y a longtemps, j'ai essayé des laines que j'achetais teintes avec des coloris naturels, des coloris, oui, teintes végétales, et ça ne tenait pas. Ça ne tenait pas à... Quand je travaillais avec Célène, dès le départ, avant le feutrage, parce que comme on utilise beaucoup d'eau et de savon, il y avait une belle déperdition quand même. Mais ça, c'est moi. J'ai des collègues qui, elles, sont bien moins paresseuses que moi, qui ont leur jardin de plantes tectoriales, récoltent. font leur teinture, ensuite teignent leur laine et feutrent. Ouais. Ouais, vraiment, respect.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, voilà, c'est ça.

  • Elisabeth Berthon

    Par exemple, ouais, respect, ouais. Je pense notamment à Rouge Garance Cindy qui a fait ça pendant des années et des années. Bon, elle a un petit peu... Laissée de côté le feutre pour le moment après la naissance de son deuxième enfant, mais elle continue le filage et elle continue à proposer des très très très beaux fils teints avec les plantes de son jardin. Elle n'est pas la seule. Ma technique, c'est que j'imprime, je fais des impressions botaniques. Je pratique la technique dite de l'écoprint ou impression botanique sur le feutre. Alors, comment je suis arrivée là ? Il se trouve que j'étais invitée à une réunion annuelle de feutrière en Italie, à laquelle j'aime beaucoup me rendre. J'ai initié, je crois, il y a une vingtaine d'années par Eva Basile, qui... une experte en tissage à Florence et qui a eu l'idée de créer une réunion de feutrière chaque année en Italie, chaque année dans des endroits différents d'Italie. Et j'y suis allée comme... faisant partie du public. Et puis un jour, elle m'a invitée à faire un masterclass à l'occasion de cette réunion. Et dans la même année, était invitée également Irith Duhlman. Vous avez entendu parler d'Irith Duhlman ? Oui, l'expert de l'écologie. Absolument, oui, absolument. Et à l'époque, Irith, elle commençait l'éco-print et elle sortait d'une expérience de feutrière. Elle avait travaillé pour une très bonne designer israélienne installée aux États-Unis qui s'appelle Ayala Sarfati. Et elle avait cessé son partenariat avec Ayala Sarfati. Elle s'était mise à expérimenter l'impression avec des feuilles d'eucalyptus, une technique qui a été donc au départ historiquement diffusée par India Flint en Australie.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et on s'est donc rencontré à la faveur de ce feltrosa toutes les deux et j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce qu'elle proposait d'imprimer des feuilles d'eucalyptus sur du feutre sur de la laine c'était magnifique c'était absolument magnifique et puis c'était vraiment une super ouverture à encore une fois une alternative aux impressions chimiques ouais c'était vertueux vraiment Et il se trouve que moi, j'ai la chance d'habiter dans une maison avec un grand jardin et j'ai tout sous la main. Je n'ai pas le calyptus, mais j'ai quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de variétés de végétaux. Je suis un peu supposée vivre de mes créations. Le feutre, c'est adapté pour l'automne, pour l'hiver, mais pas vraiment pour le printemps ni pour l'été. Et forte de mon expérience de modéliste, j'ai proposé des vêtements faits dans des mailles de lin, de coton, de soie ou de tissu tissé ou imprimé en éco-print, donc avec les feuilles, les végétaux que je trouve dans mon jardin.

  • Elisabeth Berthon

    Et alors vous procédez comment ? Vous pouvez nous raconter votre technique ? Parce qu'il y a autant de techniques d'écoprint, j'ai l'impression qu'il y a d'écoprinteuses entre guillemets. Et vous comment vous pratiquez alors sur vos matières ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et bien alors c'est là où certaines connaissances de la teinture végétale deviennent un peu nécessaires. Je ne suis pas teinturière et je ne le serai jamais. Teinturière c'est vraiment un métier. On est d'accord, je n'ai pas les connaissances ni chimiques ni botaniques. Je suis vraiment une amateur dans le domaine, mais j'ai quand même été obligée de… Oui, de m'intéresser par exemple au mordansage. Le mordansage, c'est vraiment l'indispensable par rapport à l'écoprint, un tissu qui n'est pas mordancé, même fibre végétale ou animale. Ça prendra un petit peu l'impression, mais ça ne sera pas pérenne. Ça ne sera pas stable au niveau lavage ni au niveau lumière. Donc voilà, il y a effectivement le mordansage. Alors ce qui est intéressant dans ce café Irit, c'est qu'un peu comme Michelle Garcia, elle avance en tâtonnement, elle déconstruit. Irit, elle vit de la transmission de son savoir-faire. Donc je ne vais pas vous parler de ses recettes, mais ce que je peux dire c'est qu'il y a eu vraiment depuis, parce que c'est apparu il y a quoi, il y a 10-12 ans, Il y a eu vraiment une évolution qui fait qu'à chaque fois, elle est déconstruite et elle continue à chercher. Ce qui fait qu'il y a une constante évolution dans son approche et dans son système de technique. C'est vachement intéressant. Michel aussi, il cherche toujours à déconstruire, à simplifier, à aller au plus simple, au plus abordable. Et c'est assez extraordinaire de pouvoir côtoyer des gens comme ça, qui ne prennent jamais pour granted, comme on dit, que c'est jamais définitif leur recherche. ça continue, c'est en constante de venir. Moi, ça me va bien. Moi, j'apprécie énormément et que j'accepte dès le départ. Si on veut être certain d'un résultat qu'on s'est construit dans la tête. C'est pas la peine, on n'y va pas, parce que selon les saisons que vous cueillez un oxalis ou une feuille de passiflore au printemps ou à l'automne, ou même chose pour un érable japonais, le résultat sur le même tissu, avec le même mordant sage, sera différent. et l'eau, et l'hygrométrie, enfin il y a plein de facteurs qui rentrent en compte, et qui font que c'est génial, parce que j'ai des gens qui cueillent des feuilles avec moi, et qui me disent ah ben ça, ça va faire quelle couleur ? Et je ne peux pas répondre à autre chose que tu verras Parce que moi-même, je ne sais pas. Il y a des tendances, bien sûr. Mais il y a des tendances parce que, comme le dit Rit, il y a des catégories de plantes qui vont donner des couleurs ou des plantes qui vont être plus tanniques ou les deux à la fois ou qui vont donner des acides, qui vont décharger, retirer de la couleur. Mais bon, et selon le support aussi, selon le support de la fibre. Il y a quelque chose de très aléatoire. Moi, j'aime bien cette prise de risque-là. Et puis, ça me permet à chaque fois d'être émerveillée aussi. Si on est sûr du résultat, ça devient un peu boring quand même.

  • Elisabeth Berthon

    Et alors du coup, Elisabeth, vous faites des stages pour enseigner l'éco-print sur feutre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comment vous faites pour transmettre votre connaissance vous pouvez nous raconter c'est chez vous alors c'est chez moi où je me déplace bien entendu je me suis pas mal déplacée comme je vous le disais tout à l'heure je suis allée en Italie en Allemagne et puis en France aussi voilà j'interviens dans des écoles dans des écoles je suis intervenue à l'ENSAD Il n'y a pas longtemps, je suis intervenue ici à Lyon à l'ENSAT pour les costumières, conception costume. J'ai plusieurs cordes à mon arc dans la mesure où ma formation de base étant celle de modéliste, moi j'aime beaucoup faire du vêtement. Pour moi ça a du sens de proposer des vêtements comme des vestes ou des manteaux qui sont des carapaces contre le froid l'hiver. J'aime ça, j'aime le faire et je sais bien le faire et j'aime conférer. un style et une élégance à des vêtements qui sont encore parfois considérés comme des... Une référence de Nio Ippi au Babacool des années 70, non, on est loin, on peut s'en éloigner et je m'évertue à le prouver. Le feutre peut vraiment produire des vêtements très stylés, élégants, simples, faciles à mettre et très confortables et qui durent des années. veste en feutre, je les porte tout l'hiver depuis 12 ans, 15 ans sans problème donc certes ça a un coût mais ce coût il est quand on porte 10 ou 12 ans un même vêtement il est amorti quand même

  • Elisabeth Berthon

    D'accord. Et est-ce que vous vendez vos créations ? Donc vous continuez, vous faites des formations, vous continuez à faire des vêtements ? Vous vendez tout ça encore ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui. Oui, bien sûr, oui, je vends. J'ai maintenant une clientèle particulière, des collectionneurs, des galeristes qui s'intéressent à mon travail. Et puis, pour la partie formation, j'accueille dans mon atelier tous les ans environ, je ne sais pas, entre… entre 8 et 20 stagiaires, des élèves qui sont dans des étudiants en design textile, en mode et environnement, même des... Les étudiants qui sont au Beaux-Arts, ils viennent pour des périodes de deux mois dans mon atelier. On a évalué que deux mois, c'est nécessaire pour faire un petit peu le tour de la question. Et puis, ils participent d'abord, ils acquièrent les bases, le B.A.B. du feutre. Et puis, petit à petit, ils deviennent assez… assez adroit pour pouvoir participer à la production ou à des recherches qu'on fait ensemble, etc. On se régale, on se régale, vraiment. J'ai gardé beaucoup, pas mal de liens avec d'anciennes stagiaires. C'est vachement... J'aime bien transmettre. La transmission. Oui, la transmission a du sens parce que des jeunes qui vont travailler dans le textile, qui sont susceptibles ensuite de savoir de quoi ils parlent quand ils parlent de feutre et de pouvoir y penser pour des créations, pour des séries, des choses comme ça.

  • Elisabeth Berthon

    il faut ouvrir il faut diffuser j'ai eu la chance parce que mon père est amateur d'art d'avoir pour mes 18 ans un manteau une petite veste en feutre que j'ai eu d'un artisanat à Roubaix, il faudrait que je regarde je vais aller regarder l'étiquette de savoir qui l'a fait mais du coup j'avais une question sur l'entretien du feutre, est-ce que ça peut des fois repelucher, je ne sais pas le terme Quels sont vos conseils à vous pour l'entretien du feutre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, au niveau des boulotches… Il faut prendre un rasoir, jamais tirer dessus parce que ça fait l'émergence d'une autre fibre, etc. Et donc, ça va favoriser le renouvellement de ces boulotches. Donc, prendre un rasoir tout simplement, un rasoir bic là, et le passer dans les quatre sens.

  • Elisabeth Berthon

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vers le nord, vers le sud, vers l'est et vers l'ouest. Voilà, ça c'est bien, ça marche. Et effectivement, il y a un frottement au niveau des aisselles, des coudes, une certaine partie des manches qui frottent. Effectivement, c'est un petit peu… Alors moi, souvent, je le rase avant de livrer mes vêtements. Je les rase pour justement faire en sorte que ça ne soit pas trop poilu et que ça bouloche à ces endroits qui sont exposés. Pour le lavage, alors ça, c'est une question effectivement qui en entraîne d'autres parce que… comment dire moi j'ai choisi le fait de pousser le feutrage au maximum pourquoi j'ai fait ce choix là de pousser au maximum c'est parce que je veux pouvoir dire à mes clients vous pouvez passer votre veste ou votre manteau à l'intérieur au connerie avec un savon vertueux, un savon doux. Voilà. Et ça marche. Mais si on ne fait pas ça, on ne pousse pas le feutrage au maximum de sa possibilité de rétracter, effectivement, on prend des risques à le mettre à la machine à laver. À ce moment-là, ce n'est pas grave, on le lave à la main, toujours avec un savon vertueux et sans essorer comme ça parce que le fait de faire ce geste, ça sépare les fibres qu'on a mis tant de temps à vouloir se rencontrer.

  • Elisabeth Berthon

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, on va y aller. Voilà. Alors, effectivement, l'inconvénient de pousser le feutrage au maximum, c'est que ça fait un feutre un peu rigide et que souvent, la clientèle aime bien un textile plus souple. Et c'est vrai que pour un certain tombé, on peut avoir envie d'avoir une veste un peu fine, faite avec deux couches. de laine au lieu de 4 ou 6 et que ça soit un peu vraiment, voilà, qu'il y ait un tombé très souple, très fluide. Bon, c'est vrai, mais à ce moment-là... Le lavage en machine, non, ce n'est pas possible. On se retrouvera avec un vêtement qui sera portable par un enfant de 4 ans et on ne sera pas content. Voilà, ça c'est sûr. Ok,

  • Elisabeth Berthon

    merci Elisabeth pour ces précisions qui sont hyper importantes parce que du coup, je vais savoir comment entretenir ma veste que je n'osais absolument pas toucher, j'avais tellement peur d'abîmer.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Juste oublier une chose, c'est que si vous le lavez à la main, il faut que ce soit de l'eau tiède, pas de choc thermique. pas d'eau froide, pas d'eau chaude d'accord,

  • Elisabeth Berthon

    vous pouvez bien le préciser ok,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    eau tiède et pas de changement de température voilà room temperature comme on dit en anglais d'accord,

  • Elisabeth Berthon

    ok alors quelques petites questions rapides avant que on ne se quitte Elisabeth est-ce que vous pouvez me parler des personnes qui ont été inspirantes pour vous et vos sources d'inspiration alors

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je vais plutôt vous parler des personnes qui ont été inspirantes pour moi, mais qui n'incluent pas forcément des feutrières ou des gens qui font du feutre. J'écoute beaucoup de musique, la peinture est importante dans ma vie, la littérature aussi. Enfin je veux dire que les sources d'inspiration, ouais c'est… C'est des sources multiples en fait, un ciel, une lumière, une photo, voilà. Le beau, oui. Le beau, c'est tellement subjectif. C'est tellement subjectif, mais ce qui suscite des émotions pour moi. D'accord. Ensuite, avec qui j'ai apprécié de travailler pour me former, et je continue à le faire, parce que vraiment, c'est sans fin. C'est sans fin ce qu'on peut faire avec le feu. C'est extraordinaire. C'est un monde de... je pense que j'en sortirai quand je me reposerai pour l'éternité parce que c'est sans cesse les envies l'enthousiasme l'envie d'aller explorer telle technique plutôt qu'une autre bon ces dernières années j'ai eu Il y a Judith Box en Hongrie, qui est une grande technicienne coloriste. Il y a Gladys Paulus qui m'a ouvert un monde extraordinaire du feutre en 3D à travers son enseignement des masques. Elle a mis au point une technique incroyable et elle continue à la développer. Elle aussi a rejeté et à l'enseigner. C'est un grand bonheur de pouvoir travailler avec elle. J'aime beaucoup le travail de Rotsuko Sakata, une Japonaise avec qui j'ai eu le bonheur de travailler aussi. bon elle n'est plus de notre monde mais c'est impossible de ne pas la citer Christine Azofal qui nous a en France pratiquement toutes les feutrières de ma génération avant et après nous a formées avec son immense savoir sur l'Hélène sur l'Hélène puisqu'elle était fileuse au départ euh Voilà, moi je pense qu'en ce moment il y a eu aussi une feutrière qui a une énorme énergie, c'est Wepke Haussmann à Nantes, qui fait un travail formidable de collectif, de feutre collectif. Effectivement, le feutre, ça se prête vraiment bien à un travail collectif, pour les tapis notamment, les tentures. J'ai intervenu en milieu carcéral où j'avais fait faire des tapis à des prisonniers. C'était un très très bon moment pour moi. Très fort. D'accord.

  • Elisabeth Berthon

    Est-ce que vous pourriez nous dire si vous deviez choisir une plante teintoriale laquelle vous seriez et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je pense que je choisirais la Gaulde, le Reseda, le Teola. parce que il se nuance peu il se nuance peu j'ai vu l'autre jour sur un réseau une femme qui a travaillé la cochonille on voyait je sais pas peut-être mon esprit de contradiction mais moi j'aime bien les couleurs qui se nuancent pas

  • Elisabeth Berthon

    d'accord et est-ce que vous auriez des livres à recommander Elisabeth pour les auditeurs des livres notamment sur le feutre ou sur la couleur végétale ou sur l'éco-print des livres que vous aimez et que vous avez envie de partager il y a un livre pour le feutre qui est très inspirant mais je ne sais pas s'il se trouve encore qui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    s'appelle 500 felt objects 500 felt objects On doit pouvoir le trouver. Pas évident. Récemment, des livres sur le feutre. J'aime beaucoup. J'ai découvert le travail d'un jeune feutrier qui est au Liban actuellement, qui s'appelle Adriane Pépé. J'aime beaucoup son travail.

  • Elisabeth Berthon

    Est-ce que vous, dans toutes les personnes que vous avez citées, si vous devez en retenir une à qui vous aimeriez passer le micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, une, c'est difficile. Je vous ai parlé de Rouge Garance Cindy, parce qu'elle a une belle pratique de la teinture de la laine et du feutre. Et comme je vous l'ai dit, elle... Elle... vraiment elle s'est investie dans toute la filière puisqu'elle a son jardin potager elle est en Normandie Cindy j'ai aussi en dehors d'Irit qui est en France donc je ne sais pas à quel moment vous pourrez introduire tout le monde me demande comment on s'outif Les sous-titres en audio, ce n'est pas évident.

  • Elisabeth Berthon

    Non, il va falloir le faire en anglais.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Pour moi, c'est un peu incontournable. Mais en francophone, il y a Muriel, Muriel Doman, dite Clotogoncho sur les rites. Fabienne, Fabienne Dorsman-Ray, qui est francophone, qui est suisse, mais qui vit en Hollande. et qui elle aussi pratique la teinture végétale et a une grande connaissance de la teinture végétale et de l'éco-print.

  • Elisabeth Berthon

    Écoutez, merci beaucoup Elisabeth. Est-ce que vous avez un mot de la fin ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Tout intérêt pour le domaine du textile et l'envie de faire nécessite travail, persévérance et ténacité. voilà du moment que j'ai un peu avancé je peux témoigner là-dessus ok merci beaucoup Elisabeth

  • Elisabeth Berthon

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

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Description

⁉️Le feutre de Laine vous connaissez ?


Dans cet épisode du Podcast ArtEcoVert nous rencontrons Elisabeth Berthon, spécialiste et amoureuse du Feutre de laine. 


Elle nous parle de la technique du feutrage, de l'écoprint sur feutre et de tellement d'autres choses passionnantes du jardin à l'atelier. 


Belle écoute 


Retrouvez Elisabeth Berthon sur https://morsefeltstudio.com/ 


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pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

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  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


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Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Aréco Vert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valone.

  • Elisabeth Berthon

    Mon but,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,

  • Elisabeth Berthon

    bonne écoute !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Elisabeth Berthon. Bonjour Elisabeth.

  • Elisabeth Berthon

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Elisabeth, je vais vous demander pour les auditeurs de vous présenter, de raconter votre parcours et en fait comment vous en êtes arrivée à la couleur végétale et qui vous a formée.

  • Elisabeth Berthon

    Mon attirance pour les tissus, pour les fibres textiles, elle vient de... Elle a démarré très tôt, très très tôt, parce que je me souviens que mon doudou, quand j'étais petite, c'était un tissu que je frottais contre mes lèvres, comme ça, et je me souviens très bien du... du plaisir que ça m'apportait sensuellement. J'ai aussi été beaucoup attirée très jeune par l'artisanat. Je me souviens d'une lettre au Père Noël où j'avais demandé un métier à tisser, qui m'avait été offert, mais une fois qu'il était monté, je ne savais pas trop comment l'utiliser parce que personne de chez moi ne pouvait me montrer. Mais voilà, mon attirance pour le faire avec mes mains a été vraiment très tôt inscrite en moi. Ensuite, je passe pas mal d'années, je ne veux pas dire d'errance, mais de recherche, qui m'ont amenée à 24 ans à décider d'épouser le métier de modéliste. Ce qui m'attirait, c'était la haute couture, c'était le fait de pouvoir faire des pièces uniques et de faire du moulage aux mannequins. Donc je me suis inscrite à… j'ai fait les écoles de la chambre syndicale de la haute couture à Paris, à la suite de quoi j'ai fait des stages chez Saint-Laurent, chez Chanel. Je me suis vite aperçue que la hiérarchie des maisons de couture était assez implacable et j'avais pas vraiment envie de me conformer à ça. J'ai assez vite créé ma griffe. J'étais à Paris dans le quartier de la Bastille, j'ai créé la griffe Lola Bastille en 1981. Donc ma première collection, je la montre à la presse, à des acheteurs, je fais les salons du prêt-à-porter. Et là, pendant deux ans, je fais régulièrement une fois par saison, deux fois par an, automne-hiver. C'est un temps été, je fais les salons du prêt-à-porter, on est dans les années très porteuses des jeunes créateurs, il y a une belle effervescence et une belle ouverture sur la mode et ça marche bien, ça marche très bien, voire trop bien, parce que je n'ai pas été formée à la gestion, aux finances, etc. Et malheureusement, c'est une partie... vraiment essentiel d'un business. Et là, je me suis confrontée à des problèmes auxquels je ne sais pas faire face. Des représentants qui partent avec des collections que je ne vois plus, des fournisseurs qui… qui me livrent quand ils veulent, les problèmes avec les sous-traitants. Et pourtant, j'avais un beau carnet de commandes qui doublait à chaque saison. Donc, c'était vraiment très enthousiasmant et très valorisant. Pour mes créations, je proposais des vêtements pour les femmes, pour la rue. Je proposais déjà des couleurs pastelles. A l'époque, je teignais avec des teintures chimiques. Mais à l'époque, c'était beaucoup le noir, le bleu marine. Et moi je proposais des couleurs un peu pastelles, je tricotais aussi, je proposais des vêtements tricotés à la main et je n'utilisais que des fibres naturelles. Ça a été vraiment un choix. Vraiment, ce n'était même pas un choix, c'était une évidence. C'était vraiment une évidence. Donc je travaillais beaucoup le lin, les soies, la laine, beaucoup la soie. Donc des difficultés au niveau du business de Lola Bastille. J'avais aussi un réseau d'artistes que j'ai avec plaisir habillé, soit pour la scène, soit pour la rue. Et voilà, je me suis régalée comme ça pendant tout un temps. Il est venu un moment où j'avais besoin de... de prendre l'air de Paris. J'ai formé le projet avec mon compagnon. C'est ce qu'on a fait. On est partis plusieurs années. Donc, on a quitté Paris. Le projet, ça a mis du temps à se monter. On a mis cinq ans. À partir du moment où on a formé le projet, on a mis cinq ans à la place. Et on est partis. plusieurs années en bateau et ça a été vraiment une époque de ma vie très féconde, d'une manière personnelle. Lorsqu'on a traversé l'Atlantique, traversé le Pacifique et un jour on arrivait en Nouvelle-Zélande. Et je commençais un petit peu à m'interroger sur ce que j'allais faire en rentrant en France. Je sentais que ça y est, on avait fait un peu le tour de la question, au niveau du voyage en voilier. Je savais que je ne voulais pas refaire exactement la même chose, mais que je voulais de toutes les manières rester dans le domaine du textile, de la création textile, parce que voilà, c'est ce qui m'anime. et il se trouve que par hasard, un jour, on était dans une chambre d'hôte en Nouvelle-Zélande, et je vois au mur un tableau qui représentait un surfeur qui était notre hôte, avec un paysage, la mer, la plage, et je n'arrivais pas du tout à identifier en quoi était fait ce tableau. Ce n'était pas une photo, ce n'était pas de la peinture, ce n'était pas de l'aquarelle, donc je lui demande mais c'est quoi le médium c'est du feutre ah bon du feutre mais tu connais pas le feutre et elle me fait une démonstration de feutre et là mes cheveux se sont dressés sur ma tête comme ça et ça y est je savais que j'avais trouvé j'avais trouvé que ce que j'allais faire en rentrant. Voilà, je suis rentrée en France. Bon, ça m'a pris un petit peu de temps pour atterrir quand même. Et puis, j'ai commencé à me former auprès de différentes feutrières, étant donné que le métier de feutrier est entré dans la nomenclature des métiers d'art en 2016. Et c'est là que je vais vous expliquer ce qu'est le feutre, parce que le feutre, c'est le plus ancien textile au monde. N'est-ce pas ? Il est arrivé bien avant le métier à tisser, bien avant le tricot, dans la mesure où le feutre c'est un textile non tissé, c'est un intissé. C'est un amalgame de fibres, de fibres de laine qui produit un textile par le frottement et l'humidité. Alors, on évalue à peu près l'apparition du feutre à 5 ou 6 000 ans. Les premiers artefacts retrouvés le furent en Sibérie, et la datation c'est environ 5 à 6 000 ans. Alors, bien sûr, on n'a pas de trace tangible de son apparition, donc il y a eu plein d'hypothèses. Moi, celle que j'ai retenue, qui fait le plus sens pour moi, c'est qu'il y a 5 ou 6 000 ans, on est en période de refroidissement climatique, contrairement à aujourd'hui. et que les hommes, pour lutter contre le froid, se sont emparés des toisons, des mouflons, à l'époque ce n'était pas des moutons, c'était des mouflons, pour s'en entourer les pieds. Et le fait de marcher, qui crée un frottement, et le fait de transpirer, donc l'humidité, qui produit l'humidité, ont fait que les fibres se sont compactées entre elles. dans un process où on ne peut pas revenir en arrière. On ne peut pas le déchirer, on ne peut pas le défaire. Et aujourd'hui, 6 ou 7 000 ans plus tard, c'est toujours le même process. C'est toujours le frottement et l'humidité. qui va faire que les fibres se compactent, s'entremêlent les unes aux autres. Le frottement, c'est mes petites mains, mes bras, et l'humidité, c'est l'automne, avec l'aide du savon, mais ça c'est encore un adjuvant un peu occidental, puisque je vois que dans certaines cultures, en Mongolie par exemple, ils n'utilisent pas de savon. et c'est toujours le même process qui fait qu'aujourd'hui le feutre devient un textile par le frottement et l'huilité d'accord et c'est quoi les propriétés du feutre

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Elisabeth par rapport à donc ça vient forcément d'une laine ? oui forcément de la laine et c'est quoi la propriété par rapport à la laine entre une laine tricotée et du feutre, c'est quoi les différences et les propriétés du feutre ?

  • Elisabeth Berthon

    Alors, merci de me poser cette question parce que je passe mon temps à expliquer que le feutre, non madame, ce n'est pas de la laine bouillie, non madame, ce n'est pas de la feutrine. Ok, alors la laine bouillie, c'est un tricot industriel, c'est-à-dire comme des pulls par exemple ou des t-shirts, c'est de la maille, d'accord, industriel, mais au contraire des t-shirts, c'est de la maille de laine qui a été ensuite, une fois produite. chauffer et ensuite gratter pour donner un aspect un peu moussu. La laine bouillie, c'est un tricot industriel. La feutrine, ce qu'on trouve aujourd'hui dans les magasins de loisirs créatifs pour faire des petites poupées, des choses comme ça, c'est toujours du peutre. puisque c'est un nain tissé, mais c'est fait avec des fibres synthétiques. J'ai appris même la semaine dernière, parce que l'accordeur de mon piano est venu, il m'a appris que les feutres utilisés pour les marteaux de piano deviennent aussi synthétiques malheureusement. Ce n'est pas du tout de son goût à mon accordeur parce que pour poter et piquer les feutres, ça demande une force physique beaucoup plus importante que le feutre de laine industrielle. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors pourquoi ? C'est parce qu'on a perdu la compétence en France et le savoir-faire ? Il y a encore beaucoup de feutrières en France ?

  • Elisabeth Berthon

    Alors, pour le feutre industriel des marteaux de piano, il n'y en a plus qu'un, c'est ce qu'il m'a dit. En France, alors j'ai lu pas plus tard qu'hier ou avant-hier qu'on est une centaine maintenant. Alors, est-ce qu'on en vit toutes de notre travail ? J'en doute. J'en doute, mais tant mieux, tant mieux. Tant mieux, alors vraiment tant mieux. Pourquoi tant mieux ? parce que le feutre en France, c'est très difficile. Les gens ne connaissent pas le feutre, et quand on ne connaît pas, il n'y a pas de demande. Alors maintenant, si vous voulez bien, je peux vous parler des propriétés de la laine, et donc, fortiori, du feutre de laine, parce qu'elles sont vraiment, j'allais dire innombrables, j'exagère un peu, mais elles sont magnifiques. D'abord, bon... Les moutons, ils ont besoin d'être tondus, d'accord ? Dans des plaisos véganes, ils ont besoin d'être tondus. Donc, c'est une matière constamment renouvelable, biodégradable, iniffuse. Quand une maison brûle, ça va être le dernier matériau à brûler. C'est antibactérien. Il y a une capacité à s'adapter à la chaleur du corps. Ce qui fait que même quand on tire, il n'y a pas d'odeur qui se transmet à l'haleine. C'est imperméable. C'est-à-dire que lorsqu'il pleut, quand on a une veste ou un manteau, on est surpris par la pluie, l'eau ne va pas pénétrer jusqu'à une certaine mesure. D'accord. C'est plus averse, oui, mais on n'aura pas cette sensation de mouillé, comme on peut l'avoir avec du lin ou du coton ou de la soie. C'est imperméable. Le feutre, c'est coupe-vent, puisque c'est un non-tissé. C'est chaud, comme je vous l'ai dit, l'hiver. Alors, le feutre est évidemment très utilisé dans les pays où il fait froid, en Allemagne, en Russie, dans les pays nordiques. Les Russes, par moins 30 degrés, s'ils n'avaient pas des chaussettes en feutre dans leurs bottes, ils ne pourraient pas rester. dans le froid comme ils le font, je pense par exemple aux militaires qui sont dehors pendant de longues heures, etc. Ça serait impossible. Donc voilà, la laine a vraiment des propriétés sérieuses et nombreuses. Et j'ai oublié aussi le fait que c'est un excellent isolant thermique. qu'on utilise maintenant pour les isolants de la laine. Et puis, c'est un excellent isolant phonique aussi, n'est-ce pas ? Lorsqu'on est dans une pièce un peu trop sonore, avec les matériaux d'aujourd'hui, l'acier, le verre, le béton, ça crée quand même des ambiances sonores assez froides. Le feutre va être très utile pour... faire baisser les décibels d'une pièce. Il y a une feutrière en Hollande qui s'appelle Claudie, qui est pratiquement autonome dans son unité de production. Elle a ses moutons, son jardin végétal, et elle travaille beaucoup avec des architectes pour, par exemple, des lobbies d'immeubles, comme des banques, par exemple. qui sont construites dans ces matériaux froids. Elle fait des panneaux entiers, des murs immenses, des panneaux entiers de feutres, ou dans des bibliothèques municipales, publiques.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ça marche très très bien est-ce qu'il y a une laine parce qu'il y a plein de laines qui existent est-ce qu'il y a une laine plus adaptée pour faire un feutre de par exemple vous travaillez vous quel type de laine est-ce qu'il y a des laines spécifiques pour faire des feutres de meilleure qualité entre guillemets absolument

  • Elisabeth Berthon

    en Europe on a environ 200 races ovines Alors, toutes ne sont pas susceptibles de produire du feutre. Il y a des laines qui sont plus adaptées pour le filage, d'autres plus rustiques qu'on va utiliser par exemple pour faire des matelas ou de l'isolation. Nous, les feutrières, on a besoin de laines qui ont une bonne capacité feutrante, c'est-à-dire qui vont feutrer bien, qui vont accepter ce travail. Bon, elles sont très diverses. Elles sont très diverses. Alors, évidemment, la première qui vient en tête, c'est le mérino. Le mérino qu'on trouve aujourd'hui en France, grâce à une association de mérinos dans le sud de la France. L'association s'appelle Mérilénos. Et puis il y a en France des personnes qui récoltent des laines localement, par exemple je pense à Séraphita en Auvergne, Christelle Jeannet, elle récolte par exemple des noirs du Velay, de la Bizet, elle est tondeuse donc elle récolte ces oiseaux-là. et elle les fait transformer, laver et ensuite garder pour en faire des nappes, des nappes que nous on va utiliser pour faire du feutre. Elle fait aussi filer parce qu'elle produit aussi des chaussettes, des pulls, des très très belles, des très beaux plaids. tissée à Mazamè ou à Castres. Elle a tout un circuit comme ça de transformation des très belles laines qu'elle récolte en Auvergne. Il y a aussi l'association des frilsons moutons en Savoie qui est spécialiste de la taune et marteau. La taune et marteau, c'est une race endémique de taune. qui produit une laine un peu rustique mais très belle, très belle avec un beau gonflant, nacré, une belle luminosité. Quand je dis un peu rustique, c'est-à-dire que ces laines un peu plus rustiques vont être bien adaptées pour produire des objets pour la maison, des abat-joux ou des tentures. Pour près de la peau, pour des vêtements, il y a des laines qui sont quand même plus douces, donc le mérinos, le yac. Alors le yac, malheureusement, on n'en trouve pas ici. Ce que j'utilise pas mal aussi, c'est l'alpaga, mais pas tout seul, parce que l'alpaga est très difficile à feutrer. Donc je le mélange avec des laines un petit peu plus rustiques et elles se complètent. Il y a une synergie qui se fait entre les deux aspects de laine qui est magnifique. J'aime beaucoup.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et qu'est-ce que j'allais dire on a reçu on a reçu le collectif tricolore qui nous a parlé des différents types de laine on va recevoir aussi d'autres acteurs sur les laines il y a notamment des difficultés sur la sur la chaîne de valeur entre guillemets avec un seul je crois qu'il reste plus qu'un seul acteur qui nettoie les toisons en France voilà une unité de lavage Voilà, une unité de lavage, super, c'est ça les termes. Il n'y a plus qu'une unité de lavage et on m'a parlé aussi qu'il y avait, pas un souci, mais qu'on pouvait optimiser les collectes dans les fermes, que c'était encore un sujet à remettre au goût du jour, parce qu'en fait, c'est des fois plus coûteux aux agriculteurs de faire tondre leurs animaux et ils doivent encore payer quasiment pour venir faire collecter leur laine. Est-ce que vous, vous avez ce retour ou est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur vous, vos connaissances sur ça, la collecte des laines, des toisons ?

  • Elisabeth Berthon

    Moi, je vous inviterais, si le sujet vous intéresse, à vous rapprocher de Christelle Janais, qui est vraiment en première ligne pour pouvoir vous répondre. Christelle Janais, elle a créé donc… Je vous parlais d'elle, c'est elle qui collecte les noirs du Velay et les utilisait en Auvergne. Elle est tondeuse aussi, enfin, et elle est aussi dans le comité directeur d'Atelier Laine d'Europe, c'est une très importante et historique association qui fédère absolument tous les acteurs de la filière laine en France et en Europe. Ce que je sais sur l'unité de lavage de SAUG, c'est qu'effectivement, pour des grandes quantités. Mais il y en a d'autres pour des petites quantités. Et récemment, j'ai parlé avec un… de machines qui dépolluraient les eaux. Ah oui ? Voilà. Si vous voulez, il y a ce problème autour de la pollution.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    L'effaciation-dépuration.

  • Elisabeth Berthon

    L'effaciation-dépuration, exactement. Exactement. Oui, il est… D'accord. Il n'a pas… mais il a une unité de lavage aussi effectivement c'est un vrai problème les problèmes de lavage de la laine mais on y travaille enfin quand je dis on c'est pas moi personnellement je suis vraiment qu'un petit petit drap de poussière dans tout dans toute la galaxie laine en France mais on y travaille à travers justement des gens de plus en plus nombreux est de plus en plus impliquée pour revaloriser l'haleine, le métier d'éleveur, le métier de tondeur, le métier de transformateur, etc. Bien entendu, on tient le bon bout, on tient le bon bout, c'est évident. Bon, le collectif tricolore avec son billet d'entrée à 500 euros, ce n'est pas pour tout le monde, il faut le savoir quand même.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pour ça que je vais avoir le collectif j'ai eu le collectif tricolore et je vais avoir l'Aine d'Europe je ne retenais plus le nom mais oui le but c'est d'avoir plusieurs acteurs pour comprendre la filière mais c'était très intéressant les défis à relever sur la filière l'Aine et tout ce qui était déjà en place donc moi j'ai trouvé ça hyper passionnant et oui je dirais creuser vous avez raison puis la richesse de, comme vous l'avez dit, toutes les races ovines qu'on a, notamment. Absolument. Et toutes les particularités. Donc, ce serait intéressant d'aller voir plus loin.

  • Elisabeth Berthon

    On parle de la France, mais on est vraiment de plus en plus dans une ouverture à l'Europe aussi. Et ça aussi, c'est vachement intéressant parce que les Allemands sont super bien équipés pour transformer les laines, je pense aux feutres industriels, par exemple. Donc... Les Anglais ont un... Capital, Cheptel, qualité de laine absolument fabuleuse. Enfin, la Belgique aussi est bien impliquée. Il y a beaucoup, beaucoup de possibilités. La Suède, le Gotland, en Finlande, il y a des laines merveilleuses aussi. Donc, il y a vraiment un potentiel à venir énorme et très enthousiasmant.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    plutôt parler au niveau européen que de regarder que sur la France, vous avez raison de le préciser parce que vous n'êtes pas la première à me le dire. Du coup, pour faire le lien avec notre podcast, Elisabeth, j'ai une question toute bête, mais du coup, votre feutre, vous le travaillez, donc on a compris, c'est des frottements et de l'humidité qui fait que la laine va feutrer. Je ne sais pas si on dit comme ça, d'ailleurs, la laine va feutrer. Et comment vous faites pour teindre ? Est-ce que c'est une étape de je teins la laine, je la travaille et donc du coup mon feutre est coloré ? Ou est-ce que c'est je feutre et je colore mon feutre ? Comment ça fonctionne ?

  • Elisabeth Berthon

    On peut travailler avec des laines de couleur naturelle, parce que les races, c'est comme nous, il y a des beiges, les marrons, les roux, les gris, les laines un peu raides, les laines très très très brunes. Il y a vraiment un très beau choix au niveau des couleurs naturelles. Mais quand on veut un produit naturel, j'ai essayé, il y a longtemps, j'ai essayé des laines que j'achetais teintes avec des coloris naturels, des coloris, oui, teintes végétales, et ça ne tenait pas. Ça ne tenait pas à... Quand je travaillais avec Célène, dès le départ, avant le feutrage, parce que comme on utilise beaucoup d'eau et de savon, il y avait une belle déperdition quand même. Mais ça, c'est moi. J'ai des collègues qui, elles, sont bien moins paresseuses que moi, qui ont leur jardin de plantes tectoriales, récoltent. font leur teinture, ensuite teignent leur laine et feutrent. Ouais. Ouais, vraiment, respect.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, voilà, c'est ça.

  • Elisabeth Berthon

    Par exemple, ouais, respect, ouais. Je pense notamment à Rouge Garance Cindy qui a fait ça pendant des années et des années. Bon, elle a un petit peu... Laissée de côté le feutre pour le moment après la naissance de son deuxième enfant, mais elle continue le filage et elle continue à proposer des très très très beaux fils teints avec les plantes de son jardin. Elle n'est pas la seule. Ma technique, c'est que j'imprime, je fais des impressions botaniques. Je pratique la technique dite de l'écoprint ou impression botanique sur le feutre. Alors, comment je suis arrivée là ? Il se trouve que j'étais invitée à une réunion annuelle de feutrière en Italie, à laquelle j'aime beaucoup me rendre. J'ai initié, je crois, il y a une vingtaine d'années par Eva Basile, qui... une experte en tissage à Florence et qui a eu l'idée de créer une réunion de feutrière chaque année en Italie, chaque année dans des endroits différents d'Italie. Et j'y suis allée comme... faisant partie du public. Et puis un jour, elle m'a invitée à faire un masterclass à l'occasion de cette réunion. Et dans la même année, était invitée également Irith Duhlman. Vous avez entendu parler d'Irith Duhlman ? Oui, l'expert de l'écologie. Absolument, oui, absolument. Et à l'époque, Irith, elle commençait l'éco-print et elle sortait d'une expérience de feutrière. Elle avait travaillé pour une très bonne designer israélienne installée aux États-Unis qui s'appelle Ayala Sarfati. Et elle avait cessé son partenariat avec Ayala Sarfati. Elle s'était mise à expérimenter l'impression avec des feuilles d'eucalyptus, une technique qui a été donc au départ historiquement diffusée par India Flint en Australie.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et on s'est donc rencontré à la faveur de ce feltrosa toutes les deux et j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce qu'elle proposait d'imprimer des feuilles d'eucalyptus sur du feutre sur de la laine c'était magnifique c'était absolument magnifique et puis c'était vraiment une super ouverture à encore une fois une alternative aux impressions chimiques ouais c'était vertueux vraiment Et il se trouve que moi, j'ai la chance d'habiter dans une maison avec un grand jardin et j'ai tout sous la main. Je n'ai pas le calyptus, mais j'ai quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de variétés de végétaux. Je suis un peu supposée vivre de mes créations. Le feutre, c'est adapté pour l'automne, pour l'hiver, mais pas vraiment pour le printemps ni pour l'été. Et forte de mon expérience de modéliste, j'ai proposé des vêtements faits dans des mailles de lin, de coton, de soie ou de tissu tissé ou imprimé en éco-print, donc avec les feuilles, les végétaux que je trouve dans mon jardin.

  • Elisabeth Berthon

    Et alors vous procédez comment ? Vous pouvez nous raconter votre technique ? Parce qu'il y a autant de techniques d'écoprint, j'ai l'impression qu'il y a d'écoprinteuses entre guillemets. Et vous comment vous pratiquez alors sur vos matières ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et bien alors c'est là où certaines connaissances de la teinture végétale deviennent un peu nécessaires. Je ne suis pas teinturière et je ne le serai jamais. Teinturière c'est vraiment un métier. On est d'accord, je n'ai pas les connaissances ni chimiques ni botaniques. Je suis vraiment une amateur dans le domaine, mais j'ai quand même été obligée de… Oui, de m'intéresser par exemple au mordansage. Le mordansage, c'est vraiment l'indispensable par rapport à l'écoprint, un tissu qui n'est pas mordancé, même fibre végétale ou animale. Ça prendra un petit peu l'impression, mais ça ne sera pas pérenne. Ça ne sera pas stable au niveau lavage ni au niveau lumière. Donc voilà, il y a effectivement le mordansage. Alors ce qui est intéressant dans ce café Irit, c'est qu'un peu comme Michelle Garcia, elle avance en tâtonnement, elle déconstruit. Irit, elle vit de la transmission de son savoir-faire. Donc je ne vais pas vous parler de ses recettes, mais ce que je peux dire c'est qu'il y a eu vraiment depuis, parce que c'est apparu il y a quoi, il y a 10-12 ans, Il y a eu vraiment une évolution qui fait qu'à chaque fois, elle est déconstruite et elle continue à chercher. Ce qui fait qu'il y a une constante évolution dans son approche et dans son système de technique. C'est vachement intéressant. Michel aussi, il cherche toujours à déconstruire, à simplifier, à aller au plus simple, au plus abordable. Et c'est assez extraordinaire de pouvoir côtoyer des gens comme ça, qui ne prennent jamais pour granted, comme on dit, que c'est jamais définitif leur recherche. ça continue, c'est en constante de venir. Moi, ça me va bien. Moi, j'apprécie énormément et que j'accepte dès le départ. Si on veut être certain d'un résultat qu'on s'est construit dans la tête. C'est pas la peine, on n'y va pas, parce que selon les saisons que vous cueillez un oxalis ou une feuille de passiflore au printemps ou à l'automne, ou même chose pour un érable japonais, le résultat sur le même tissu, avec le même mordant sage, sera différent. et l'eau, et l'hygrométrie, enfin il y a plein de facteurs qui rentrent en compte, et qui font que c'est génial, parce que j'ai des gens qui cueillent des feuilles avec moi, et qui me disent ah ben ça, ça va faire quelle couleur ? Et je ne peux pas répondre à autre chose que tu verras Parce que moi-même, je ne sais pas. Il y a des tendances, bien sûr. Mais il y a des tendances parce que, comme le dit Rit, il y a des catégories de plantes qui vont donner des couleurs ou des plantes qui vont être plus tanniques ou les deux à la fois ou qui vont donner des acides, qui vont décharger, retirer de la couleur. Mais bon, et selon le support aussi, selon le support de la fibre. Il y a quelque chose de très aléatoire. Moi, j'aime bien cette prise de risque-là. Et puis, ça me permet à chaque fois d'être émerveillée aussi. Si on est sûr du résultat, ça devient un peu boring quand même.

  • Elisabeth Berthon

    Et alors du coup, Elisabeth, vous faites des stages pour enseigner l'éco-print sur feutre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comment vous faites pour transmettre votre connaissance vous pouvez nous raconter c'est chez vous alors c'est chez moi où je me déplace bien entendu je me suis pas mal déplacée comme je vous le disais tout à l'heure je suis allée en Italie en Allemagne et puis en France aussi voilà j'interviens dans des écoles dans des écoles je suis intervenue à l'ENSAD Il n'y a pas longtemps, je suis intervenue ici à Lyon à l'ENSAT pour les costumières, conception costume. J'ai plusieurs cordes à mon arc dans la mesure où ma formation de base étant celle de modéliste, moi j'aime beaucoup faire du vêtement. Pour moi ça a du sens de proposer des vêtements comme des vestes ou des manteaux qui sont des carapaces contre le froid l'hiver. J'aime ça, j'aime le faire et je sais bien le faire et j'aime conférer. un style et une élégance à des vêtements qui sont encore parfois considérés comme des... Une référence de Nio Ippi au Babacool des années 70, non, on est loin, on peut s'en éloigner et je m'évertue à le prouver. Le feutre peut vraiment produire des vêtements très stylés, élégants, simples, faciles à mettre et très confortables et qui durent des années. veste en feutre, je les porte tout l'hiver depuis 12 ans, 15 ans sans problème donc certes ça a un coût mais ce coût il est quand on porte 10 ou 12 ans un même vêtement il est amorti quand même

  • Elisabeth Berthon

    D'accord. Et est-ce que vous vendez vos créations ? Donc vous continuez, vous faites des formations, vous continuez à faire des vêtements ? Vous vendez tout ça encore ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui. Oui, bien sûr, oui, je vends. J'ai maintenant une clientèle particulière, des collectionneurs, des galeristes qui s'intéressent à mon travail. Et puis, pour la partie formation, j'accueille dans mon atelier tous les ans environ, je ne sais pas, entre… entre 8 et 20 stagiaires, des élèves qui sont dans des étudiants en design textile, en mode et environnement, même des... Les étudiants qui sont au Beaux-Arts, ils viennent pour des périodes de deux mois dans mon atelier. On a évalué que deux mois, c'est nécessaire pour faire un petit peu le tour de la question. Et puis, ils participent d'abord, ils acquièrent les bases, le B.A.B. du feutre. Et puis, petit à petit, ils deviennent assez… assez adroit pour pouvoir participer à la production ou à des recherches qu'on fait ensemble, etc. On se régale, on se régale, vraiment. J'ai gardé beaucoup, pas mal de liens avec d'anciennes stagiaires. C'est vachement... J'aime bien transmettre. La transmission. Oui, la transmission a du sens parce que des jeunes qui vont travailler dans le textile, qui sont susceptibles ensuite de savoir de quoi ils parlent quand ils parlent de feutre et de pouvoir y penser pour des créations, pour des séries, des choses comme ça.

  • Elisabeth Berthon

    il faut ouvrir il faut diffuser j'ai eu la chance parce que mon père est amateur d'art d'avoir pour mes 18 ans un manteau une petite veste en feutre que j'ai eu d'un artisanat à Roubaix, il faudrait que je regarde je vais aller regarder l'étiquette de savoir qui l'a fait mais du coup j'avais une question sur l'entretien du feutre, est-ce que ça peut des fois repelucher, je ne sais pas le terme Quels sont vos conseils à vous pour l'entretien du feutre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, au niveau des boulotches… Il faut prendre un rasoir, jamais tirer dessus parce que ça fait l'émergence d'une autre fibre, etc. Et donc, ça va favoriser le renouvellement de ces boulotches. Donc, prendre un rasoir tout simplement, un rasoir bic là, et le passer dans les quatre sens.

  • Elisabeth Berthon

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vers le nord, vers le sud, vers l'est et vers l'ouest. Voilà, ça c'est bien, ça marche. Et effectivement, il y a un frottement au niveau des aisselles, des coudes, une certaine partie des manches qui frottent. Effectivement, c'est un petit peu… Alors moi, souvent, je le rase avant de livrer mes vêtements. Je les rase pour justement faire en sorte que ça ne soit pas trop poilu et que ça bouloche à ces endroits qui sont exposés. Pour le lavage, alors ça, c'est une question effectivement qui en entraîne d'autres parce que… comment dire moi j'ai choisi le fait de pousser le feutrage au maximum pourquoi j'ai fait ce choix là de pousser au maximum c'est parce que je veux pouvoir dire à mes clients vous pouvez passer votre veste ou votre manteau à l'intérieur au connerie avec un savon vertueux, un savon doux. Voilà. Et ça marche. Mais si on ne fait pas ça, on ne pousse pas le feutrage au maximum de sa possibilité de rétracter, effectivement, on prend des risques à le mettre à la machine à laver. À ce moment-là, ce n'est pas grave, on le lave à la main, toujours avec un savon vertueux et sans essorer comme ça parce que le fait de faire ce geste, ça sépare les fibres qu'on a mis tant de temps à vouloir se rencontrer.

  • Elisabeth Berthon

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, on va y aller. Voilà. Alors, effectivement, l'inconvénient de pousser le feutrage au maximum, c'est que ça fait un feutre un peu rigide et que souvent, la clientèle aime bien un textile plus souple. Et c'est vrai que pour un certain tombé, on peut avoir envie d'avoir une veste un peu fine, faite avec deux couches. de laine au lieu de 4 ou 6 et que ça soit un peu vraiment, voilà, qu'il y ait un tombé très souple, très fluide. Bon, c'est vrai, mais à ce moment-là... Le lavage en machine, non, ce n'est pas possible. On se retrouvera avec un vêtement qui sera portable par un enfant de 4 ans et on ne sera pas content. Voilà, ça c'est sûr. Ok,

  • Elisabeth Berthon

    merci Elisabeth pour ces précisions qui sont hyper importantes parce que du coup, je vais savoir comment entretenir ma veste que je n'osais absolument pas toucher, j'avais tellement peur d'abîmer.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Juste oublier une chose, c'est que si vous le lavez à la main, il faut que ce soit de l'eau tiède, pas de choc thermique. pas d'eau froide, pas d'eau chaude d'accord,

  • Elisabeth Berthon

    vous pouvez bien le préciser ok,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    eau tiède et pas de changement de température voilà room temperature comme on dit en anglais d'accord,

  • Elisabeth Berthon

    ok alors quelques petites questions rapides avant que on ne se quitte Elisabeth est-ce que vous pouvez me parler des personnes qui ont été inspirantes pour vous et vos sources d'inspiration alors

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je vais plutôt vous parler des personnes qui ont été inspirantes pour moi, mais qui n'incluent pas forcément des feutrières ou des gens qui font du feutre. J'écoute beaucoup de musique, la peinture est importante dans ma vie, la littérature aussi. Enfin je veux dire que les sources d'inspiration, ouais c'est… C'est des sources multiples en fait, un ciel, une lumière, une photo, voilà. Le beau, oui. Le beau, c'est tellement subjectif. C'est tellement subjectif, mais ce qui suscite des émotions pour moi. D'accord. Ensuite, avec qui j'ai apprécié de travailler pour me former, et je continue à le faire, parce que vraiment, c'est sans fin. C'est sans fin ce qu'on peut faire avec le feu. C'est extraordinaire. C'est un monde de... je pense que j'en sortirai quand je me reposerai pour l'éternité parce que c'est sans cesse les envies l'enthousiasme l'envie d'aller explorer telle technique plutôt qu'une autre bon ces dernières années j'ai eu Il y a Judith Box en Hongrie, qui est une grande technicienne coloriste. Il y a Gladys Paulus qui m'a ouvert un monde extraordinaire du feutre en 3D à travers son enseignement des masques. Elle a mis au point une technique incroyable et elle continue à la développer. Elle aussi a rejeté et à l'enseigner. C'est un grand bonheur de pouvoir travailler avec elle. J'aime beaucoup le travail de Rotsuko Sakata, une Japonaise avec qui j'ai eu le bonheur de travailler aussi. bon elle n'est plus de notre monde mais c'est impossible de ne pas la citer Christine Azofal qui nous a en France pratiquement toutes les feutrières de ma génération avant et après nous a formées avec son immense savoir sur l'Hélène sur l'Hélène puisqu'elle était fileuse au départ euh Voilà, moi je pense qu'en ce moment il y a eu aussi une feutrière qui a une énorme énergie, c'est Wepke Haussmann à Nantes, qui fait un travail formidable de collectif, de feutre collectif. Effectivement, le feutre, ça se prête vraiment bien à un travail collectif, pour les tapis notamment, les tentures. J'ai intervenu en milieu carcéral où j'avais fait faire des tapis à des prisonniers. C'était un très très bon moment pour moi. Très fort. D'accord.

  • Elisabeth Berthon

    Est-ce que vous pourriez nous dire si vous deviez choisir une plante teintoriale laquelle vous seriez et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je pense que je choisirais la Gaulde, le Reseda, le Teola. parce que il se nuance peu il se nuance peu j'ai vu l'autre jour sur un réseau une femme qui a travaillé la cochonille on voyait je sais pas peut-être mon esprit de contradiction mais moi j'aime bien les couleurs qui se nuancent pas

  • Elisabeth Berthon

    d'accord et est-ce que vous auriez des livres à recommander Elisabeth pour les auditeurs des livres notamment sur le feutre ou sur la couleur végétale ou sur l'éco-print des livres que vous aimez et que vous avez envie de partager il y a un livre pour le feutre qui est très inspirant mais je ne sais pas s'il se trouve encore qui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    s'appelle 500 felt objects 500 felt objects On doit pouvoir le trouver. Pas évident. Récemment, des livres sur le feutre. J'aime beaucoup. J'ai découvert le travail d'un jeune feutrier qui est au Liban actuellement, qui s'appelle Adriane Pépé. J'aime beaucoup son travail.

  • Elisabeth Berthon

    Est-ce que vous, dans toutes les personnes que vous avez citées, si vous devez en retenir une à qui vous aimeriez passer le micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, une, c'est difficile. Je vous ai parlé de Rouge Garance Cindy, parce qu'elle a une belle pratique de la teinture de la laine et du feutre. Et comme je vous l'ai dit, elle... Elle... vraiment elle s'est investie dans toute la filière puisqu'elle a son jardin potager elle est en Normandie Cindy j'ai aussi en dehors d'Irit qui est en France donc je ne sais pas à quel moment vous pourrez introduire tout le monde me demande comment on s'outif Les sous-titres en audio, ce n'est pas évident.

  • Elisabeth Berthon

    Non, il va falloir le faire en anglais.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Pour moi, c'est un peu incontournable. Mais en francophone, il y a Muriel, Muriel Doman, dite Clotogoncho sur les rites. Fabienne, Fabienne Dorsman-Ray, qui est francophone, qui est suisse, mais qui vit en Hollande. et qui elle aussi pratique la teinture végétale et a une grande connaissance de la teinture végétale et de l'éco-print.

  • Elisabeth Berthon

    Écoutez, merci beaucoup Elisabeth. Est-ce que vous avez un mot de la fin ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Tout intérêt pour le domaine du textile et l'envie de faire nécessite travail, persévérance et ténacité. voilà du moment que j'ai un peu avancé je peux témoigner là-dessus ok merci beaucoup Elisabeth

  • Elisabeth Berthon

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

Description

⁉️Le feutre de Laine vous connaissez ?


Dans cet épisode du Podcast ArtEcoVert nous rencontrons Elisabeth Berthon, spécialiste et amoureuse du Feutre de laine. 


Elle nous parle de la technique du feutrage, de l'écoprint sur feutre et de tellement d'autres choses passionnantes du jardin à l'atelier. 


Belle écoute 


Retrouvez Elisabeth Berthon sur https://morsefeltstudio.com/ 


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  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

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En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

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  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


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Bonne écoute 👍

Pauline Leroux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast Aréco Vert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valone.

  • Elisabeth Berthon

    Mon but,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,

  • Elisabeth Berthon

    bonne écoute !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Elisabeth Berthon. Bonjour Elisabeth.

  • Elisabeth Berthon

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Elisabeth, je vais vous demander pour les auditeurs de vous présenter, de raconter votre parcours et en fait comment vous en êtes arrivée à la couleur végétale et qui vous a formée.

  • Elisabeth Berthon

    Mon attirance pour les tissus, pour les fibres textiles, elle vient de... Elle a démarré très tôt, très très tôt, parce que je me souviens que mon doudou, quand j'étais petite, c'était un tissu que je frottais contre mes lèvres, comme ça, et je me souviens très bien du... du plaisir que ça m'apportait sensuellement. J'ai aussi été beaucoup attirée très jeune par l'artisanat. Je me souviens d'une lettre au Père Noël où j'avais demandé un métier à tisser, qui m'avait été offert, mais une fois qu'il était monté, je ne savais pas trop comment l'utiliser parce que personne de chez moi ne pouvait me montrer. Mais voilà, mon attirance pour le faire avec mes mains a été vraiment très tôt inscrite en moi. Ensuite, je passe pas mal d'années, je ne veux pas dire d'errance, mais de recherche, qui m'ont amenée à 24 ans à décider d'épouser le métier de modéliste. Ce qui m'attirait, c'était la haute couture, c'était le fait de pouvoir faire des pièces uniques et de faire du moulage aux mannequins. Donc je me suis inscrite à… j'ai fait les écoles de la chambre syndicale de la haute couture à Paris, à la suite de quoi j'ai fait des stages chez Saint-Laurent, chez Chanel. Je me suis vite aperçue que la hiérarchie des maisons de couture était assez implacable et j'avais pas vraiment envie de me conformer à ça. J'ai assez vite créé ma griffe. J'étais à Paris dans le quartier de la Bastille, j'ai créé la griffe Lola Bastille en 1981. Donc ma première collection, je la montre à la presse, à des acheteurs, je fais les salons du prêt-à-porter. Et là, pendant deux ans, je fais régulièrement une fois par saison, deux fois par an, automne-hiver. C'est un temps été, je fais les salons du prêt-à-porter, on est dans les années très porteuses des jeunes créateurs, il y a une belle effervescence et une belle ouverture sur la mode et ça marche bien, ça marche très bien, voire trop bien, parce que je n'ai pas été formée à la gestion, aux finances, etc. Et malheureusement, c'est une partie... vraiment essentiel d'un business. Et là, je me suis confrontée à des problèmes auxquels je ne sais pas faire face. Des représentants qui partent avec des collections que je ne vois plus, des fournisseurs qui… qui me livrent quand ils veulent, les problèmes avec les sous-traitants. Et pourtant, j'avais un beau carnet de commandes qui doublait à chaque saison. Donc, c'était vraiment très enthousiasmant et très valorisant. Pour mes créations, je proposais des vêtements pour les femmes, pour la rue. Je proposais déjà des couleurs pastelles. A l'époque, je teignais avec des teintures chimiques. Mais à l'époque, c'était beaucoup le noir, le bleu marine. Et moi je proposais des couleurs un peu pastelles, je tricotais aussi, je proposais des vêtements tricotés à la main et je n'utilisais que des fibres naturelles. Ça a été vraiment un choix. Vraiment, ce n'était même pas un choix, c'était une évidence. C'était vraiment une évidence. Donc je travaillais beaucoup le lin, les soies, la laine, beaucoup la soie. Donc des difficultés au niveau du business de Lola Bastille. J'avais aussi un réseau d'artistes que j'ai avec plaisir habillé, soit pour la scène, soit pour la rue. Et voilà, je me suis régalée comme ça pendant tout un temps. Il est venu un moment où j'avais besoin de... de prendre l'air de Paris. J'ai formé le projet avec mon compagnon. C'est ce qu'on a fait. On est partis plusieurs années. Donc, on a quitté Paris. Le projet, ça a mis du temps à se monter. On a mis cinq ans. À partir du moment où on a formé le projet, on a mis cinq ans à la place. Et on est partis. plusieurs années en bateau et ça a été vraiment une époque de ma vie très féconde, d'une manière personnelle. Lorsqu'on a traversé l'Atlantique, traversé le Pacifique et un jour on arrivait en Nouvelle-Zélande. Et je commençais un petit peu à m'interroger sur ce que j'allais faire en rentrant en France. Je sentais que ça y est, on avait fait un peu le tour de la question, au niveau du voyage en voilier. Je savais que je ne voulais pas refaire exactement la même chose, mais que je voulais de toutes les manières rester dans le domaine du textile, de la création textile, parce que voilà, c'est ce qui m'anime. et il se trouve que par hasard, un jour, on était dans une chambre d'hôte en Nouvelle-Zélande, et je vois au mur un tableau qui représentait un surfeur qui était notre hôte, avec un paysage, la mer, la plage, et je n'arrivais pas du tout à identifier en quoi était fait ce tableau. Ce n'était pas une photo, ce n'était pas de la peinture, ce n'était pas de l'aquarelle, donc je lui demande mais c'est quoi le médium c'est du feutre ah bon du feutre mais tu connais pas le feutre et elle me fait une démonstration de feutre et là mes cheveux se sont dressés sur ma tête comme ça et ça y est je savais que j'avais trouvé j'avais trouvé que ce que j'allais faire en rentrant. Voilà, je suis rentrée en France. Bon, ça m'a pris un petit peu de temps pour atterrir quand même. Et puis, j'ai commencé à me former auprès de différentes feutrières, étant donné que le métier de feutrier est entré dans la nomenclature des métiers d'art en 2016. Et c'est là que je vais vous expliquer ce qu'est le feutre, parce que le feutre, c'est le plus ancien textile au monde. N'est-ce pas ? Il est arrivé bien avant le métier à tisser, bien avant le tricot, dans la mesure où le feutre c'est un textile non tissé, c'est un intissé. C'est un amalgame de fibres, de fibres de laine qui produit un textile par le frottement et l'humidité. Alors, on évalue à peu près l'apparition du feutre à 5 ou 6 000 ans. Les premiers artefacts retrouvés le furent en Sibérie, et la datation c'est environ 5 à 6 000 ans. Alors, bien sûr, on n'a pas de trace tangible de son apparition, donc il y a eu plein d'hypothèses. Moi, celle que j'ai retenue, qui fait le plus sens pour moi, c'est qu'il y a 5 ou 6 000 ans, on est en période de refroidissement climatique, contrairement à aujourd'hui. et que les hommes, pour lutter contre le froid, se sont emparés des toisons, des mouflons, à l'époque ce n'était pas des moutons, c'était des mouflons, pour s'en entourer les pieds. Et le fait de marcher, qui crée un frottement, et le fait de transpirer, donc l'humidité, qui produit l'humidité, ont fait que les fibres se sont compactées entre elles. dans un process où on ne peut pas revenir en arrière. On ne peut pas le déchirer, on ne peut pas le défaire. Et aujourd'hui, 6 ou 7 000 ans plus tard, c'est toujours le même process. C'est toujours le frottement et l'humidité. qui va faire que les fibres se compactent, s'entremêlent les unes aux autres. Le frottement, c'est mes petites mains, mes bras, et l'humidité, c'est l'automne, avec l'aide du savon, mais ça c'est encore un adjuvant un peu occidental, puisque je vois que dans certaines cultures, en Mongolie par exemple, ils n'utilisent pas de savon. et c'est toujours le même process qui fait qu'aujourd'hui le feutre devient un textile par le frottement et l'huilité d'accord et c'est quoi les propriétés du feutre

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Elisabeth par rapport à donc ça vient forcément d'une laine ? oui forcément de la laine et c'est quoi la propriété par rapport à la laine entre une laine tricotée et du feutre, c'est quoi les différences et les propriétés du feutre ?

  • Elisabeth Berthon

    Alors, merci de me poser cette question parce que je passe mon temps à expliquer que le feutre, non madame, ce n'est pas de la laine bouillie, non madame, ce n'est pas de la feutrine. Ok, alors la laine bouillie, c'est un tricot industriel, c'est-à-dire comme des pulls par exemple ou des t-shirts, c'est de la maille, d'accord, industriel, mais au contraire des t-shirts, c'est de la maille de laine qui a été ensuite, une fois produite. chauffer et ensuite gratter pour donner un aspect un peu moussu. La laine bouillie, c'est un tricot industriel. La feutrine, ce qu'on trouve aujourd'hui dans les magasins de loisirs créatifs pour faire des petites poupées, des choses comme ça, c'est toujours du peutre. puisque c'est un nain tissé, mais c'est fait avec des fibres synthétiques. J'ai appris même la semaine dernière, parce que l'accordeur de mon piano est venu, il m'a appris que les feutres utilisés pour les marteaux de piano deviennent aussi synthétiques malheureusement. Ce n'est pas du tout de son goût à mon accordeur parce que pour poter et piquer les feutres, ça demande une force physique beaucoup plus importante que le feutre de laine industrielle. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors pourquoi ? C'est parce qu'on a perdu la compétence en France et le savoir-faire ? Il y a encore beaucoup de feutrières en France ?

  • Elisabeth Berthon

    Alors, pour le feutre industriel des marteaux de piano, il n'y en a plus qu'un, c'est ce qu'il m'a dit. En France, alors j'ai lu pas plus tard qu'hier ou avant-hier qu'on est une centaine maintenant. Alors, est-ce qu'on en vit toutes de notre travail ? J'en doute. J'en doute, mais tant mieux, tant mieux. Tant mieux, alors vraiment tant mieux. Pourquoi tant mieux ? parce que le feutre en France, c'est très difficile. Les gens ne connaissent pas le feutre, et quand on ne connaît pas, il n'y a pas de demande. Alors maintenant, si vous voulez bien, je peux vous parler des propriétés de la laine, et donc, fortiori, du feutre de laine, parce qu'elles sont vraiment, j'allais dire innombrables, j'exagère un peu, mais elles sont magnifiques. D'abord, bon... Les moutons, ils ont besoin d'être tondus, d'accord ? Dans des plaisos véganes, ils ont besoin d'être tondus. Donc, c'est une matière constamment renouvelable, biodégradable, iniffuse. Quand une maison brûle, ça va être le dernier matériau à brûler. C'est antibactérien. Il y a une capacité à s'adapter à la chaleur du corps. Ce qui fait que même quand on tire, il n'y a pas d'odeur qui se transmet à l'haleine. C'est imperméable. C'est-à-dire que lorsqu'il pleut, quand on a une veste ou un manteau, on est surpris par la pluie, l'eau ne va pas pénétrer jusqu'à une certaine mesure. D'accord. C'est plus averse, oui, mais on n'aura pas cette sensation de mouillé, comme on peut l'avoir avec du lin ou du coton ou de la soie. C'est imperméable. Le feutre, c'est coupe-vent, puisque c'est un non-tissé. C'est chaud, comme je vous l'ai dit, l'hiver. Alors, le feutre est évidemment très utilisé dans les pays où il fait froid, en Allemagne, en Russie, dans les pays nordiques. Les Russes, par moins 30 degrés, s'ils n'avaient pas des chaussettes en feutre dans leurs bottes, ils ne pourraient pas rester. dans le froid comme ils le font, je pense par exemple aux militaires qui sont dehors pendant de longues heures, etc. Ça serait impossible. Donc voilà, la laine a vraiment des propriétés sérieuses et nombreuses. Et j'ai oublié aussi le fait que c'est un excellent isolant thermique. qu'on utilise maintenant pour les isolants de la laine. Et puis, c'est un excellent isolant phonique aussi, n'est-ce pas ? Lorsqu'on est dans une pièce un peu trop sonore, avec les matériaux d'aujourd'hui, l'acier, le verre, le béton, ça crée quand même des ambiances sonores assez froides. Le feutre va être très utile pour... faire baisser les décibels d'une pièce. Il y a une feutrière en Hollande qui s'appelle Claudie, qui est pratiquement autonome dans son unité de production. Elle a ses moutons, son jardin végétal, et elle travaille beaucoup avec des architectes pour, par exemple, des lobbies d'immeubles, comme des banques, par exemple. qui sont construites dans ces matériaux froids. Elle fait des panneaux entiers, des murs immenses, des panneaux entiers de feutres, ou dans des bibliothèques municipales, publiques.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ça marche très très bien est-ce qu'il y a une laine parce qu'il y a plein de laines qui existent est-ce qu'il y a une laine plus adaptée pour faire un feutre de par exemple vous travaillez vous quel type de laine est-ce qu'il y a des laines spécifiques pour faire des feutres de meilleure qualité entre guillemets absolument

  • Elisabeth Berthon

    en Europe on a environ 200 races ovines Alors, toutes ne sont pas susceptibles de produire du feutre. Il y a des laines qui sont plus adaptées pour le filage, d'autres plus rustiques qu'on va utiliser par exemple pour faire des matelas ou de l'isolation. Nous, les feutrières, on a besoin de laines qui ont une bonne capacité feutrante, c'est-à-dire qui vont feutrer bien, qui vont accepter ce travail. Bon, elles sont très diverses. Elles sont très diverses. Alors, évidemment, la première qui vient en tête, c'est le mérino. Le mérino qu'on trouve aujourd'hui en France, grâce à une association de mérinos dans le sud de la France. L'association s'appelle Mérilénos. Et puis il y a en France des personnes qui récoltent des laines localement, par exemple je pense à Séraphita en Auvergne, Christelle Jeannet, elle récolte par exemple des noirs du Velay, de la Bizet, elle est tondeuse donc elle récolte ces oiseaux-là. et elle les fait transformer, laver et ensuite garder pour en faire des nappes, des nappes que nous on va utiliser pour faire du feutre. Elle fait aussi filer parce qu'elle produit aussi des chaussettes, des pulls, des très très belles, des très beaux plaids. tissée à Mazamè ou à Castres. Elle a tout un circuit comme ça de transformation des très belles laines qu'elle récolte en Auvergne. Il y a aussi l'association des frilsons moutons en Savoie qui est spécialiste de la taune et marteau. La taune et marteau, c'est une race endémique de taune. qui produit une laine un peu rustique mais très belle, très belle avec un beau gonflant, nacré, une belle luminosité. Quand je dis un peu rustique, c'est-à-dire que ces laines un peu plus rustiques vont être bien adaptées pour produire des objets pour la maison, des abat-joux ou des tentures. Pour près de la peau, pour des vêtements, il y a des laines qui sont quand même plus douces, donc le mérinos, le yac. Alors le yac, malheureusement, on n'en trouve pas ici. Ce que j'utilise pas mal aussi, c'est l'alpaga, mais pas tout seul, parce que l'alpaga est très difficile à feutrer. Donc je le mélange avec des laines un petit peu plus rustiques et elles se complètent. Il y a une synergie qui se fait entre les deux aspects de laine qui est magnifique. J'aime beaucoup.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et qu'est-ce que j'allais dire on a reçu on a reçu le collectif tricolore qui nous a parlé des différents types de laine on va recevoir aussi d'autres acteurs sur les laines il y a notamment des difficultés sur la sur la chaîne de valeur entre guillemets avec un seul je crois qu'il reste plus qu'un seul acteur qui nettoie les toisons en France voilà une unité de lavage Voilà, une unité de lavage, super, c'est ça les termes. Il n'y a plus qu'une unité de lavage et on m'a parlé aussi qu'il y avait, pas un souci, mais qu'on pouvait optimiser les collectes dans les fermes, que c'était encore un sujet à remettre au goût du jour, parce qu'en fait, c'est des fois plus coûteux aux agriculteurs de faire tondre leurs animaux et ils doivent encore payer quasiment pour venir faire collecter leur laine. Est-ce que vous, vous avez ce retour ou est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur vous, vos connaissances sur ça, la collecte des laines, des toisons ?

  • Elisabeth Berthon

    Moi, je vous inviterais, si le sujet vous intéresse, à vous rapprocher de Christelle Janais, qui est vraiment en première ligne pour pouvoir vous répondre. Christelle Janais, elle a créé donc… Je vous parlais d'elle, c'est elle qui collecte les noirs du Velay et les utilisait en Auvergne. Elle est tondeuse aussi, enfin, et elle est aussi dans le comité directeur d'Atelier Laine d'Europe, c'est une très importante et historique association qui fédère absolument tous les acteurs de la filière laine en France et en Europe. Ce que je sais sur l'unité de lavage de SAUG, c'est qu'effectivement, pour des grandes quantités. Mais il y en a d'autres pour des petites quantités. Et récemment, j'ai parlé avec un… de machines qui dépolluraient les eaux. Ah oui ? Voilà. Si vous voulez, il y a ce problème autour de la pollution.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    L'effaciation-dépuration.

  • Elisabeth Berthon

    L'effaciation-dépuration, exactement. Exactement. Oui, il est… D'accord. Il n'a pas… mais il a une unité de lavage aussi effectivement c'est un vrai problème les problèmes de lavage de la laine mais on y travaille enfin quand je dis on c'est pas moi personnellement je suis vraiment qu'un petit petit drap de poussière dans tout dans toute la galaxie laine en France mais on y travaille à travers justement des gens de plus en plus nombreux est de plus en plus impliquée pour revaloriser l'haleine, le métier d'éleveur, le métier de tondeur, le métier de transformateur, etc. Bien entendu, on tient le bon bout, on tient le bon bout, c'est évident. Bon, le collectif tricolore avec son billet d'entrée à 500 euros, ce n'est pas pour tout le monde, il faut le savoir quand même.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pour ça que je vais avoir le collectif j'ai eu le collectif tricolore et je vais avoir l'Aine d'Europe je ne retenais plus le nom mais oui le but c'est d'avoir plusieurs acteurs pour comprendre la filière mais c'était très intéressant les défis à relever sur la filière l'Aine et tout ce qui était déjà en place donc moi j'ai trouvé ça hyper passionnant et oui je dirais creuser vous avez raison puis la richesse de, comme vous l'avez dit, toutes les races ovines qu'on a, notamment. Absolument. Et toutes les particularités. Donc, ce serait intéressant d'aller voir plus loin.

  • Elisabeth Berthon

    On parle de la France, mais on est vraiment de plus en plus dans une ouverture à l'Europe aussi. Et ça aussi, c'est vachement intéressant parce que les Allemands sont super bien équipés pour transformer les laines, je pense aux feutres industriels, par exemple. Donc... Les Anglais ont un... Capital, Cheptel, qualité de laine absolument fabuleuse. Enfin, la Belgique aussi est bien impliquée. Il y a beaucoup, beaucoup de possibilités. La Suède, le Gotland, en Finlande, il y a des laines merveilleuses aussi. Donc, il y a vraiment un potentiel à venir énorme et très enthousiasmant.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    plutôt parler au niveau européen que de regarder que sur la France, vous avez raison de le préciser parce que vous n'êtes pas la première à me le dire. Du coup, pour faire le lien avec notre podcast, Elisabeth, j'ai une question toute bête, mais du coup, votre feutre, vous le travaillez, donc on a compris, c'est des frottements et de l'humidité qui fait que la laine va feutrer. Je ne sais pas si on dit comme ça, d'ailleurs, la laine va feutrer. Et comment vous faites pour teindre ? Est-ce que c'est une étape de je teins la laine, je la travaille et donc du coup mon feutre est coloré ? Ou est-ce que c'est je feutre et je colore mon feutre ? Comment ça fonctionne ?

  • Elisabeth Berthon

    On peut travailler avec des laines de couleur naturelle, parce que les races, c'est comme nous, il y a des beiges, les marrons, les roux, les gris, les laines un peu raides, les laines très très très brunes. Il y a vraiment un très beau choix au niveau des couleurs naturelles. Mais quand on veut un produit naturel, j'ai essayé, il y a longtemps, j'ai essayé des laines que j'achetais teintes avec des coloris naturels, des coloris, oui, teintes végétales, et ça ne tenait pas. Ça ne tenait pas à... Quand je travaillais avec Célène, dès le départ, avant le feutrage, parce que comme on utilise beaucoup d'eau et de savon, il y avait une belle déperdition quand même. Mais ça, c'est moi. J'ai des collègues qui, elles, sont bien moins paresseuses que moi, qui ont leur jardin de plantes tectoriales, récoltent. font leur teinture, ensuite teignent leur laine et feutrent. Ouais. Ouais, vraiment, respect.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, voilà, c'est ça.

  • Elisabeth Berthon

    Par exemple, ouais, respect, ouais. Je pense notamment à Rouge Garance Cindy qui a fait ça pendant des années et des années. Bon, elle a un petit peu... Laissée de côté le feutre pour le moment après la naissance de son deuxième enfant, mais elle continue le filage et elle continue à proposer des très très très beaux fils teints avec les plantes de son jardin. Elle n'est pas la seule. Ma technique, c'est que j'imprime, je fais des impressions botaniques. Je pratique la technique dite de l'écoprint ou impression botanique sur le feutre. Alors, comment je suis arrivée là ? Il se trouve que j'étais invitée à une réunion annuelle de feutrière en Italie, à laquelle j'aime beaucoup me rendre. J'ai initié, je crois, il y a une vingtaine d'années par Eva Basile, qui... une experte en tissage à Florence et qui a eu l'idée de créer une réunion de feutrière chaque année en Italie, chaque année dans des endroits différents d'Italie. Et j'y suis allée comme... faisant partie du public. Et puis un jour, elle m'a invitée à faire un masterclass à l'occasion de cette réunion. Et dans la même année, était invitée également Irith Duhlman. Vous avez entendu parler d'Irith Duhlman ? Oui, l'expert de l'écologie. Absolument, oui, absolument. Et à l'époque, Irith, elle commençait l'éco-print et elle sortait d'une expérience de feutrière. Elle avait travaillé pour une très bonne designer israélienne installée aux États-Unis qui s'appelle Ayala Sarfati. Et elle avait cessé son partenariat avec Ayala Sarfati. Elle s'était mise à expérimenter l'impression avec des feuilles d'eucalyptus, une technique qui a été donc au départ historiquement diffusée par India Flint en Australie.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et on s'est donc rencontré à la faveur de ce feltrosa toutes les deux et j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce qu'elle proposait d'imprimer des feuilles d'eucalyptus sur du feutre sur de la laine c'était magnifique c'était absolument magnifique et puis c'était vraiment une super ouverture à encore une fois une alternative aux impressions chimiques ouais c'était vertueux vraiment Et il se trouve que moi, j'ai la chance d'habiter dans une maison avec un grand jardin et j'ai tout sous la main. Je n'ai pas le calyptus, mais j'ai quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de variétés de végétaux. Je suis un peu supposée vivre de mes créations. Le feutre, c'est adapté pour l'automne, pour l'hiver, mais pas vraiment pour le printemps ni pour l'été. Et forte de mon expérience de modéliste, j'ai proposé des vêtements faits dans des mailles de lin, de coton, de soie ou de tissu tissé ou imprimé en éco-print, donc avec les feuilles, les végétaux que je trouve dans mon jardin.

  • Elisabeth Berthon

    Et alors vous procédez comment ? Vous pouvez nous raconter votre technique ? Parce qu'il y a autant de techniques d'écoprint, j'ai l'impression qu'il y a d'écoprinteuses entre guillemets. Et vous comment vous pratiquez alors sur vos matières ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et bien alors c'est là où certaines connaissances de la teinture végétale deviennent un peu nécessaires. Je ne suis pas teinturière et je ne le serai jamais. Teinturière c'est vraiment un métier. On est d'accord, je n'ai pas les connaissances ni chimiques ni botaniques. Je suis vraiment une amateur dans le domaine, mais j'ai quand même été obligée de… Oui, de m'intéresser par exemple au mordansage. Le mordansage, c'est vraiment l'indispensable par rapport à l'écoprint, un tissu qui n'est pas mordancé, même fibre végétale ou animale. Ça prendra un petit peu l'impression, mais ça ne sera pas pérenne. Ça ne sera pas stable au niveau lavage ni au niveau lumière. Donc voilà, il y a effectivement le mordansage. Alors ce qui est intéressant dans ce café Irit, c'est qu'un peu comme Michelle Garcia, elle avance en tâtonnement, elle déconstruit. Irit, elle vit de la transmission de son savoir-faire. Donc je ne vais pas vous parler de ses recettes, mais ce que je peux dire c'est qu'il y a eu vraiment depuis, parce que c'est apparu il y a quoi, il y a 10-12 ans, Il y a eu vraiment une évolution qui fait qu'à chaque fois, elle est déconstruite et elle continue à chercher. Ce qui fait qu'il y a une constante évolution dans son approche et dans son système de technique. C'est vachement intéressant. Michel aussi, il cherche toujours à déconstruire, à simplifier, à aller au plus simple, au plus abordable. Et c'est assez extraordinaire de pouvoir côtoyer des gens comme ça, qui ne prennent jamais pour granted, comme on dit, que c'est jamais définitif leur recherche. ça continue, c'est en constante de venir. Moi, ça me va bien. Moi, j'apprécie énormément et que j'accepte dès le départ. Si on veut être certain d'un résultat qu'on s'est construit dans la tête. C'est pas la peine, on n'y va pas, parce que selon les saisons que vous cueillez un oxalis ou une feuille de passiflore au printemps ou à l'automne, ou même chose pour un érable japonais, le résultat sur le même tissu, avec le même mordant sage, sera différent. et l'eau, et l'hygrométrie, enfin il y a plein de facteurs qui rentrent en compte, et qui font que c'est génial, parce que j'ai des gens qui cueillent des feuilles avec moi, et qui me disent ah ben ça, ça va faire quelle couleur ? Et je ne peux pas répondre à autre chose que tu verras Parce que moi-même, je ne sais pas. Il y a des tendances, bien sûr. Mais il y a des tendances parce que, comme le dit Rit, il y a des catégories de plantes qui vont donner des couleurs ou des plantes qui vont être plus tanniques ou les deux à la fois ou qui vont donner des acides, qui vont décharger, retirer de la couleur. Mais bon, et selon le support aussi, selon le support de la fibre. Il y a quelque chose de très aléatoire. Moi, j'aime bien cette prise de risque-là. Et puis, ça me permet à chaque fois d'être émerveillée aussi. Si on est sûr du résultat, ça devient un peu boring quand même.

  • Elisabeth Berthon

    Et alors du coup, Elisabeth, vous faites des stages pour enseigner l'éco-print sur feutre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comment vous faites pour transmettre votre connaissance vous pouvez nous raconter c'est chez vous alors c'est chez moi où je me déplace bien entendu je me suis pas mal déplacée comme je vous le disais tout à l'heure je suis allée en Italie en Allemagne et puis en France aussi voilà j'interviens dans des écoles dans des écoles je suis intervenue à l'ENSAD Il n'y a pas longtemps, je suis intervenue ici à Lyon à l'ENSAT pour les costumières, conception costume. J'ai plusieurs cordes à mon arc dans la mesure où ma formation de base étant celle de modéliste, moi j'aime beaucoup faire du vêtement. Pour moi ça a du sens de proposer des vêtements comme des vestes ou des manteaux qui sont des carapaces contre le froid l'hiver. J'aime ça, j'aime le faire et je sais bien le faire et j'aime conférer. un style et une élégance à des vêtements qui sont encore parfois considérés comme des... Une référence de Nio Ippi au Babacool des années 70, non, on est loin, on peut s'en éloigner et je m'évertue à le prouver. Le feutre peut vraiment produire des vêtements très stylés, élégants, simples, faciles à mettre et très confortables et qui durent des années. veste en feutre, je les porte tout l'hiver depuis 12 ans, 15 ans sans problème donc certes ça a un coût mais ce coût il est quand on porte 10 ou 12 ans un même vêtement il est amorti quand même

  • Elisabeth Berthon

    D'accord. Et est-ce que vous vendez vos créations ? Donc vous continuez, vous faites des formations, vous continuez à faire des vêtements ? Vous vendez tout ça encore ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui. Oui, bien sûr, oui, je vends. J'ai maintenant une clientèle particulière, des collectionneurs, des galeristes qui s'intéressent à mon travail. Et puis, pour la partie formation, j'accueille dans mon atelier tous les ans environ, je ne sais pas, entre… entre 8 et 20 stagiaires, des élèves qui sont dans des étudiants en design textile, en mode et environnement, même des... Les étudiants qui sont au Beaux-Arts, ils viennent pour des périodes de deux mois dans mon atelier. On a évalué que deux mois, c'est nécessaire pour faire un petit peu le tour de la question. Et puis, ils participent d'abord, ils acquièrent les bases, le B.A.B. du feutre. Et puis, petit à petit, ils deviennent assez… assez adroit pour pouvoir participer à la production ou à des recherches qu'on fait ensemble, etc. On se régale, on se régale, vraiment. J'ai gardé beaucoup, pas mal de liens avec d'anciennes stagiaires. C'est vachement... J'aime bien transmettre. La transmission. Oui, la transmission a du sens parce que des jeunes qui vont travailler dans le textile, qui sont susceptibles ensuite de savoir de quoi ils parlent quand ils parlent de feutre et de pouvoir y penser pour des créations, pour des séries, des choses comme ça.

  • Elisabeth Berthon

    il faut ouvrir il faut diffuser j'ai eu la chance parce que mon père est amateur d'art d'avoir pour mes 18 ans un manteau une petite veste en feutre que j'ai eu d'un artisanat à Roubaix, il faudrait que je regarde je vais aller regarder l'étiquette de savoir qui l'a fait mais du coup j'avais une question sur l'entretien du feutre, est-ce que ça peut des fois repelucher, je ne sais pas le terme Quels sont vos conseils à vous pour l'entretien du feutre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, au niveau des boulotches… Il faut prendre un rasoir, jamais tirer dessus parce que ça fait l'émergence d'une autre fibre, etc. Et donc, ça va favoriser le renouvellement de ces boulotches. Donc, prendre un rasoir tout simplement, un rasoir bic là, et le passer dans les quatre sens.

  • Elisabeth Berthon

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vers le nord, vers le sud, vers l'est et vers l'ouest. Voilà, ça c'est bien, ça marche. Et effectivement, il y a un frottement au niveau des aisselles, des coudes, une certaine partie des manches qui frottent. Effectivement, c'est un petit peu… Alors moi, souvent, je le rase avant de livrer mes vêtements. Je les rase pour justement faire en sorte que ça ne soit pas trop poilu et que ça bouloche à ces endroits qui sont exposés. Pour le lavage, alors ça, c'est une question effectivement qui en entraîne d'autres parce que… comment dire moi j'ai choisi le fait de pousser le feutrage au maximum pourquoi j'ai fait ce choix là de pousser au maximum c'est parce que je veux pouvoir dire à mes clients vous pouvez passer votre veste ou votre manteau à l'intérieur au connerie avec un savon vertueux, un savon doux. Voilà. Et ça marche. Mais si on ne fait pas ça, on ne pousse pas le feutrage au maximum de sa possibilité de rétracter, effectivement, on prend des risques à le mettre à la machine à laver. À ce moment-là, ce n'est pas grave, on le lave à la main, toujours avec un savon vertueux et sans essorer comme ça parce que le fait de faire ce geste, ça sépare les fibres qu'on a mis tant de temps à vouloir se rencontrer.

  • Elisabeth Berthon

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, on va y aller. Voilà. Alors, effectivement, l'inconvénient de pousser le feutrage au maximum, c'est que ça fait un feutre un peu rigide et que souvent, la clientèle aime bien un textile plus souple. Et c'est vrai que pour un certain tombé, on peut avoir envie d'avoir une veste un peu fine, faite avec deux couches. de laine au lieu de 4 ou 6 et que ça soit un peu vraiment, voilà, qu'il y ait un tombé très souple, très fluide. Bon, c'est vrai, mais à ce moment-là... Le lavage en machine, non, ce n'est pas possible. On se retrouvera avec un vêtement qui sera portable par un enfant de 4 ans et on ne sera pas content. Voilà, ça c'est sûr. Ok,

  • Elisabeth Berthon

    merci Elisabeth pour ces précisions qui sont hyper importantes parce que du coup, je vais savoir comment entretenir ma veste que je n'osais absolument pas toucher, j'avais tellement peur d'abîmer.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Juste oublier une chose, c'est que si vous le lavez à la main, il faut que ce soit de l'eau tiède, pas de choc thermique. pas d'eau froide, pas d'eau chaude d'accord,

  • Elisabeth Berthon

    vous pouvez bien le préciser ok,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    eau tiède et pas de changement de température voilà room temperature comme on dit en anglais d'accord,

  • Elisabeth Berthon

    ok alors quelques petites questions rapides avant que on ne se quitte Elisabeth est-ce que vous pouvez me parler des personnes qui ont été inspirantes pour vous et vos sources d'inspiration alors

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je vais plutôt vous parler des personnes qui ont été inspirantes pour moi, mais qui n'incluent pas forcément des feutrières ou des gens qui font du feutre. J'écoute beaucoup de musique, la peinture est importante dans ma vie, la littérature aussi. Enfin je veux dire que les sources d'inspiration, ouais c'est… C'est des sources multiples en fait, un ciel, une lumière, une photo, voilà. Le beau, oui. Le beau, c'est tellement subjectif. C'est tellement subjectif, mais ce qui suscite des émotions pour moi. D'accord. Ensuite, avec qui j'ai apprécié de travailler pour me former, et je continue à le faire, parce que vraiment, c'est sans fin. C'est sans fin ce qu'on peut faire avec le feu. C'est extraordinaire. C'est un monde de... je pense que j'en sortirai quand je me reposerai pour l'éternité parce que c'est sans cesse les envies l'enthousiasme l'envie d'aller explorer telle technique plutôt qu'une autre bon ces dernières années j'ai eu Il y a Judith Box en Hongrie, qui est une grande technicienne coloriste. Il y a Gladys Paulus qui m'a ouvert un monde extraordinaire du feutre en 3D à travers son enseignement des masques. Elle a mis au point une technique incroyable et elle continue à la développer. Elle aussi a rejeté et à l'enseigner. C'est un grand bonheur de pouvoir travailler avec elle. J'aime beaucoup le travail de Rotsuko Sakata, une Japonaise avec qui j'ai eu le bonheur de travailler aussi. bon elle n'est plus de notre monde mais c'est impossible de ne pas la citer Christine Azofal qui nous a en France pratiquement toutes les feutrières de ma génération avant et après nous a formées avec son immense savoir sur l'Hélène sur l'Hélène puisqu'elle était fileuse au départ euh Voilà, moi je pense qu'en ce moment il y a eu aussi une feutrière qui a une énorme énergie, c'est Wepke Haussmann à Nantes, qui fait un travail formidable de collectif, de feutre collectif. Effectivement, le feutre, ça se prête vraiment bien à un travail collectif, pour les tapis notamment, les tentures. J'ai intervenu en milieu carcéral où j'avais fait faire des tapis à des prisonniers. C'était un très très bon moment pour moi. Très fort. D'accord.

  • Elisabeth Berthon

    Est-ce que vous pourriez nous dire si vous deviez choisir une plante teintoriale laquelle vous seriez et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je pense que je choisirais la Gaulde, le Reseda, le Teola. parce que il se nuance peu il se nuance peu j'ai vu l'autre jour sur un réseau une femme qui a travaillé la cochonille on voyait je sais pas peut-être mon esprit de contradiction mais moi j'aime bien les couleurs qui se nuancent pas

  • Elisabeth Berthon

    d'accord et est-ce que vous auriez des livres à recommander Elisabeth pour les auditeurs des livres notamment sur le feutre ou sur la couleur végétale ou sur l'éco-print des livres que vous aimez et que vous avez envie de partager il y a un livre pour le feutre qui est très inspirant mais je ne sais pas s'il se trouve encore qui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    s'appelle 500 felt objects 500 felt objects On doit pouvoir le trouver. Pas évident. Récemment, des livres sur le feutre. J'aime beaucoup. J'ai découvert le travail d'un jeune feutrier qui est au Liban actuellement, qui s'appelle Adriane Pépé. J'aime beaucoup son travail.

  • Elisabeth Berthon

    Est-ce que vous, dans toutes les personnes que vous avez citées, si vous devez en retenir une à qui vous aimeriez passer le micro ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, une, c'est difficile. Je vous ai parlé de Rouge Garance Cindy, parce qu'elle a une belle pratique de la teinture de la laine et du feutre. Et comme je vous l'ai dit, elle... Elle... vraiment elle s'est investie dans toute la filière puisqu'elle a son jardin potager elle est en Normandie Cindy j'ai aussi en dehors d'Irit qui est en France donc je ne sais pas à quel moment vous pourrez introduire tout le monde me demande comment on s'outif Les sous-titres en audio, ce n'est pas évident.

  • Elisabeth Berthon

    Non, il va falloir le faire en anglais.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Pour moi, c'est un peu incontournable. Mais en francophone, il y a Muriel, Muriel Doman, dite Clotogoncho sur les rites. Fabienne, Fabienne Dorsman-Ray, qui est francophone, qui est suisse, mais qui vit en Hollande. et qui elle aussi pratique la teinture végétale et a une grande connaissance de la teinture végétale et de l'éco-print.

  • Elisabeth Berthon

    Écoutez, merci beaucoup Elisabeth. Est-ce que vous avez un mot de la fin ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Tout intérêt pour le domaine du textile et l'envie de faire nécessite travail, persévérance et ténacité. voilà du moment que j'ai un peu avancé je peux témoigner là-dessus ok merci beaucoup Elisabeth

  • Elisabeth Berthon

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

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