- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.
- Adolfo Mandato
Je suis Pauline Leroux,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.
- Adolfo Mandato
Mon but,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Adolfo Mandato. Bonjour Adolfo !
- Adolfo Mandato
Bonjour !
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Adolfo, première question, est-ce que vous pouvez vous présenter pour les auditeurs et nous raconter comment vous êtes arrivé à travailler le lin ?
- Adolfo Mandato
Bien sûr, je m'appelle Adolfo Mandato, j'ai 43 ans, je suis le directeur de l'innovation et de la relation avec les marques chez Safila. Je m'occupe vraiment de créer des nouveaux produits ou des nouveaux process et de stimuler les marques, pas forcément du luxe, mais surtout du luxe en France et à l'international, à travailler des projets plus verteux et responsables et locaux. Moi, je suis arrivé à travailler, les lins, c'était un peu un hasard, mais c'est un hasard qu'après, j'ai fait les schémas, le parcours des personnes qui travaillent dans les lins est toujours le même. On y arrive, on s'y passionne et même si on les quitte, après, on revient en mode boomerang. C'est un peu comme Obélix qui tombe dans les chaudrons de la potion. Moi, je suis un vrai produit Erasmus. J'ai connu mon épouse française quand j'étais petit. En Espagne, et après avoir fait une expérience chez Giorgio Armani en Italie au bureau produit, quand je suis arrivé en France, en fait, très naturellement, après avoir travaillé au Cirque du Soleil ou dans les bars des TGV, je me suis retrouvé avec une offre d'emploi à Saïd-sur-la-Lys, donc dans les Nords. bon milieu des champs des lins. Et en fait, le directeur général de l'époque, il m'a proposé un deal. Je t'apprends à parler les Français, je t'apprends les lins, et toi, tu vas les vendre en Italie. Donc, rapidement, tout jeune, à 24 ans, 25 ans, je me suis retrouvé à gérer 50% du chiffre d'affaires des Safinins. Et après, pour des questions, bon, donc, naturellement, la bonne école, l'Italie, il y a quand même 50% du lin mondial qui passe sous toutes les formes, matière, fil, tissu, pièce, ça passe quand même, au moins 50% passe par l'Italie tous les années. Et du coup, j'ai eu l'opportunité d'échanger avec, au départ, des pisseurs, parce que les tricoteurs, il y a 20 ans, vous ne tricotiez pas les lingues. c'était techniquement pas possible. Et voilà, après, j'ai, comment dire, après quelques années, j'ai quitté la société parce que j'ai manié un peu, chaîne et tram, blanchi, décivé, c'était pas très, comment dire, excitant. Et 18 ans plus tard, j'étais rappelé par mon ancien collègue et maintenant directeur général Olivier Guillaume qui m'a proposé un poste plus transversal entre la production, la vente, les produits. du coup ça effectivement c'est devenu très excitant parce que mon métier c'est vraiment d'aller mettre les nains où il n'y en a pas ou de faire des choses émuler des produits qui ne sont pas un nain et les transformer en produit un nain donc les co-responsables et donc voilà pour accompagner l'évangélisation autour du produit naturel mais aussi les chambres depuis qu'il y a très peu du chambre et voilà, j'utilise plein d'astuces qui font que je prends des idées du monde de l'automobile de l'automotive ou de l'aérospatiale et je les mets dans la mode et vice versa la mode aussi apporte souvent des idées qui font que on arrive à mettre à point des produits qui peuvent aller dans les satellites et donc la nuit ne passe pas sur ma tête Ah génial !
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors est-ce qu'avant qu'on rentre dans le détail est-ce que vous pouvez présenter pour les auditeurs Safilin sa genèse, où ça a été créé, ce que vous faites depuis l'entreprise, le nombre de salariés, un petit peu pour poser le contexte et après on rentrera dans l'innovation et le lin en détail.
- Adolfo Mandato
Sa fila, c'est une très belle aventure qui a bientôt 250 ans. On est la plus ancienne filature du monde du lin, du timbre. Elle a été fondée en 1778 par autorisation du roi Louis XVI. quelques années avant faire une mauvaise fin. Mais voilà, il a autorisé la famille Salmont, parce que Safilin, ça veut dire Salmont Filature des Lins. Et du coup, ils ont autorisé les faits pour construire des tissages et des filatures dans les bassins d'Armentière, donc à l'entrée de l'île et d'Inca. Et du coup, Safilin, depuis tous ces temps, il a une belle histoire. C'est un corps de société qui est détenu par la famille Salmon. Je crois que c'est la huitième génération qui gère, au niveau d'actionnariat, la société. Aujourd'hui, Safilin, c'est 500 personnes. C'est 35 millions d'euros de chiffre d'affaires. L'année dernière, on exporte d'un monde entier, mais pour une question de philosophie, on exporte le minimum possible, d'ailleurs de l'Europe. On a des beaux partenariats avec les Japon, qui sont très friands, de la fibre naturelle et surtout de la très haute qualité. Et en fait, nous, on travaille d'une manière un peu à l'ancienne, avec des vieilles machines qui... qui sont bichonnés par nos différentes générations de mécaniciens. Parce que c'est vrai qu'on a cette mauvaise habitude de capitaliser sur l'humain. On sait quelle est l'importance de l'être humain sur notre travail. Il y a très peu d'écrans tactiles dans nos usines. Il y a très peu d'écrans… Je veux dire, c'est les mains des personnes qui travaillent avec nous, surtout des femmes qui travaillent avec nous, parce qu'il y a la précision, l'attention, la… Vraiment, l'application des femmes, elle est quand même incroyable. Et du coup, grâce à cette expérience, parce que nous, il y a 30 ans, on a dû, pour des raisons économiques... délocaliser en Pologne donc on ne peut pas aller très loin mais c'est quand même une délocalisation donc c'était un passage qui a fait mal et qui était triste pour M. Lion Salmon c'est lui qui a fait ça il y a 30 ans et après non plus il a risqué ce qu'il faut il a hypothéqué sa maison c'était quand même un moment difficile mais il a fait vraiment la bonne opération qui nous a permis il y a un an et demi, de réouvrir une filature à Béthune. Et cette filature qui, aujourd'hui, va produire 400 tonnes de fils par an, destinées vraiment aux marchés les plus vertueux. Donc, on parle de toutes les maisons de mode, toutes les maisons, les éditeurs, etc., qui veulent faire du très local. Disons qu'ils n'ont pas d'alternative. Déjà, à niveau de la qualité, on est la seule alternative. Parce qu'on n'a rien inventé. C'est juste qu'on a décidé de travailler dans une certaine manière, et dans une certaine sélection de matières premières. On ne va pas vite. Je veux dire, les lins, on dit qu'il y a un dîner, quand vous lui posez une question, il a 100 jours pour vous répondre. Parce que c'est les temps qu'il prend les lins, dès la sème jusqu'à la floraison. vraiment on travaille une matière qui doit être respectée parce que de toute façon si vous ne la respectez pas ça ne marche pas c'est ça qui est incroyable et alors du coup comment on repère un bon lin et est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu du
- Pauline Leroux ArtEcoVert
champ jusqu'au fil qu'est-ce qui vous fait dire que c'est un bon lin, les critères de qualité je suppose que comme dans tout il y a différents niveaux de qualité et vous triez comment ça marche
- Adolfo Mandato
Nous, alors déjà, il faut comprendre que la qualité est énormément liée à la quantité. Je vous explique pourquoi. Les lins, c'est 0,4% du textile mondial. Et pour vous dire à quel point c'est petit. Donc aujourd'hui, quand vous les voyez partout, chez H&M, Shane, Primark, etc., je veux dire, on ne comprend pas, ça n'a pas vraiment de sens. Mais tout ça, pour les contextualiser. Donc du coup, si vous voulez, chaque année, vous avez un nombre de kilos qui est limité et de toute façon, tout va se vendre. Ça veut dire que tous les filateurs au monde vont tout acheter. Maintenant, bien évidemment, il y a les facteurs météo qui jouent. Je veux dire, nous, on sait déjà, là, en ces moments, comment elle va être la récolte. Et cette année, par exemple, elle ne va pas être bonne. À part 2022, sur les derniers quatre ans, la récolte n'a pas été bonne. Pour des raisons différentes, surtout liées au changement climatique. Et donc, du coup, là, par exemple, cette année, il y a eu beaucoup de sécheresse. D'accord ? Au mauvais moment. Oui,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
au mauvais moment.
- Adolfo Mandato
C'était parfait. L'hygrométrie était bonne cette année. C'est juste que le soleil et la pluie auraient dû s'inverser. Du coup, vous reconnaissez. Déjà, sous les champs, on reconnaît la couleur et la taille de la plante. Aujourd'hui une plante d'élan, au moment de la floraison, elle doit être aux alentours des 80 cm à 1 m. Cette année, elle est à 40-50. Donc, je veux dire, il y aura très peu de matières premières qui peuvent être destinées au fil pour la chemise, par exemple. Pour faire du fil pour un chinon, un fil pour faire un pantalon, pas de problème. Pour l'ameublement, il n'y aura pas de problème. Mais pour du tissu fin, du tissu de voilage, du linge des lits et du linge de table très haut de gamme, Il faudra se baser sur une production qui fait travailler les stocks anciens. Je me demande qu'aujourd'hui personne n'a du stock ancien sauf Safilin. Ça veut dire qu'aujourd'hui la particularité de Safilin c'est que nous on achète, nous on a un stock, en fait on fait les lains comme on fait les vins. On a différentes années de récolte et différentes régions de récolte. Pour avoir les fils parfaits par rapport à une utilisation, on va écrire notre récepte, on va dans notre stock matière, on va regarder les couleurs, la longueur, la ténacité, quand on va les casser avec les doigts. pour voir si la fibre quand elle est cassée reste droite ou s'éplie, quelle est sa souplesse, du coup quelle torsion va donner au fil pour l'adapter à un travail de tricotage plutôt qu'un travail de tissage. Et voilà, donc aujourd'hui vous pouvez le faire avec un microscope électronique. Mais je vais dire, en fait la mesure absolue d'un élan ça sert à rien, parce que si vous pouvez pas l'acheter la matière derrière, ça sert à rien d'avoir un microscope électronique. Donc il faut plutôt aller discuter avec les tailleurs et devant lui, vous tester et à chaque fois, vos doigts ils vont vous dire si vous allez acheter ou pas les camions, les fibres qui vont vous parvenir, qui vont vous arriver.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et alors du coup aujourd'hui vous avez combien de théieurs qui travaillent pour vous ?
- Adolfo Mandato
Aujourd'hui nous on achète un peu partout, ça veut dire que c'est hyper important de garder des bonnes relations nous on n'a pas bien sûr on a des partenaires il y a Van Robbe qui est tout près à Quilhem, près d'ici on travaille avec Terre des Lins on travaille avec Opalin on travaille un peu avec tout le monde avec quelques négociants belges aussi Mais souvent, les négociants belges, ils achètent en France. Donc, en fin de compte, nous, notre approvisionnement, il est presque à 90% en France et à 10% entre la Belgique et la Hollande. Ça dépend, parce que ça dépend aussi. Vous savez, l'élan, c'est tous les 7 ans sur un champ. Donc, ça fait un peu comme un cœur qui bat. Une année, vous pouvez en avoir plus. Une année, vous pouvez en avoir moins. Et ça, ça va jouer aussi au niveau des frontières. Et donc du coup on travaille vraiment avec tout le monde. Après, nous on a l'avantage, comme on est client depuis 250 ans, ça aide à pouvoir avoir une certaine priorité sur des choix qualitatifs. Quand j'utilise certaines, c'est là aussi, quand une fois c'est réactif, ça veut dire qu'il y a une manière de caractériser l'élan. qui n'est pas absolu. Nous, on a un fournisseur, notre président, parce que c'est notre président qui se charge de l'achat, on n'a pas un responsable d'achat, c'est notre président qui achète les fibres. C'est la tradition des Safiens qu'il y ait le président et le directeur général soit l'acheteur de la fibre. Donc, M. Guillaume a passé par ses mains au moins 500 lots de fibres différentes par an. Et voilà. on l'achète et on ne s'oblige pas à l'utiliser en fait. On la stocke et on sait que comme on mélange entre 24 et 34 lots de fibres différentes pour faire un seul fil, du coup, on va faire du picking d'un non-stock, on va regarder tiens, cette couleur est plus argentée, cette couleur est un peu plus jaunâtre. Pour faire tel type des produits, pour tel type des clients, on va mettre un peu plus de ça et voilà.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc, c'est vraiment... Comme un assemblage dans le vin, c'est vraiment, on choisit. Oui, d'accord, ok.
- Adolfo Mandato
On fait un brut comme dans les champagnes.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ok. Alors, du coup, il y a, comme vous disiez, ce contrôle qualité que vous faites vous-même à la main sans forcément avoir d'outil. Vous avez aussi parlé de 100 jours entre la graine et le fil, si j'ai bien compris. C'est ça,
- Adolfo Mandato
c'est à peu près la… La graine et la floraison.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La graine et la floraison, ok. Et alors, il y a une étape dont on m'a souvent parlé… Dans la filière lin, c'est le ruissage ?
- Adolfo Mandato
Oui, alors en fait, au moment de la récolte, les lins ne se coupent pas, ça s'arrache, donc on amène la fibre. C'est pour ça qu'après, il y a, dans les phases des transformations, vous pouvez avoir des pénuses de tête et des pénuses de pied. Mais avant ça, il y a effectivement la phase d'arrouissage et la phase d'étayage. L'arrouissage, ça veut dire qu'on arrache la plante, on la met au sol et on attend que la chimie naturelle fasse son travail. Donc la pluie, les soleils et les vents vont dissoudre les pectines qui vont tomber et vont séparer la partie cellulosique de la fibre. Et donc du coup, on enlève la colle qui tient ces deux parties ensemble. Et du coup, au bon moment, quand ce processus est terminé, alors… pendant des années, j'aurais pu vous dire, ces procès, ça se passe entre fin août et septembre. Là, depuis les dernières années, là, c'est un peu catastrophique, mais vous savez, quand on est paysan, on veut sauver sa récolte. Donc, plutôt que de gagner zéro, on gagne ce qu'on peut et on fait la fibre qu'on peut faire. Donc, voilà. Mais sinon, normalement, c'est entre fin août et septembre. Une quinzaine de jours, trois semaines, là aussi, ça dépend des précipitations, ça dépend de la température. et à ce moment là on fait des balles comme pour les foins et on envoie tout ça chez les tailleurs puis ils vont tailler donc mécaniquement ils vont séparer la fibre des anins et du coup nous on achète la fibre qui reste mais on achète aussi les toupes des taillages donc c'est de la fibre très courte qui tombe suite à ces passages là et là on va faire les gros fils par exemple pour la ficellerie alimentaire ou Je veux dire, comment dire, des tissus très, très rustiques. Ça ressemble énormément au sac des poids militaires. Oui, d'accord.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Un jute, comme un peu de la jute.
- Adolfo Mandato
Comme de la jute, mais disons que c'est de la jute haut de gamme.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et donc, du coup, dans le lin, il n'y a rien qui se perd, en fait, vu que vous arrachez tout et vous récupérez quasiment tout.
- Adolfo Mandato
Ah non, non. Alors là, plus les années passent et moins on perd. Déjà, à la base, c'était hyper vertueux parce que, je veux dire, comment aujourd'hui, nous comptons. Quand on transforme, on fait encore des coproduits, et les coproduits on y fait du fil. C'est ce qu'on appelle des peignages. En fait, on ne garde pas que les longs brins qui font 80 cm, mais quand on peigne, on va récupérer une fibre qui fait plus ou moins 25 cm. On peut faire un fil qui est très correct et qui aujourd'hui est très répandu. Les peignages représentent quand même une grosse partie du marché des lameaux bléments. parce que pour faire des rideaux souvent les sofas c'est des filaments, des peignages par exemple les rideaux c'est souvent sauf les rideaux très très fins ça dépend du marché mais voilà du coup Plus on avance dans les process, plus les coproduits sont inutilisables. Ça veut dire que, je veux dire, déjà vous pouvez cotoniser la fibre, et à la cotonison, vous faites du fillering, des lopinels, des techniques, donc ça ramène la fibre. à 3 cm maxi, et donc vous pouvez les combiner par force centrifuge ou d'autres techniques. Ça change que nous, on n'aime pas trop les autres techniques, parce qu'on est vraiment dans la mécanique. La seule chimie qu'on utilise, c'est l'eau, parce que l'eau active et réactive les pectines tout au long du process. Donc quand on a besoin que les films s'écollent, on met de l'eau, et quand on n'a plus besoin, on sèche. Et sinon, au moment du blanchiment, on met de l'oxygéné. Donc, c'est la stimule de Dessafilien, c'est l'oxygéné. Donc, on se retient quand même assez vertueux par rapport à d'autres pratiques. Et après, à la fin, si vous voulez, tout ce qui reste à la fin, chez nous, il n'y a presque plus rien, c'est de la poussière. Cette poussière-là, dans nos filatures en Pologne, en fait, on a une machine très manuelle qui va compacter tout ça. On fait du pellet, on les donne à nos ouvriers pour qu'ils puissent chauffer leur maison.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah d'accord, des granulés de pelée là, enfin d'accord je vois.
- Adolfo Mandato
C'est vraiment tout, je veux dire, c'est tout fin quoi, donc je veux dire, pour ne pas les jeter, vraiment on fait ça, c'est un de nos ouvriers qui a eu l'idée, et effectivement, je veux dire, pourquoi pas, plutôt que les jeter ça fait rien, voilà, après je veux dire, même là, moi avec l'innovation, j'essaye de, là j'ai travaillé sur un projet... Très récent, avec des sociétés françaises, j'ai réussi à mettre du lin. Les anas des lins, la partie cellulosique que l'on utilisait, j'ai réussi à le mettre dans une semelle pour faire des chaussures avec un polymère qui est réutilisable à l'infini. Vous les chauffez, vous pouvez continuer à l'utiliser. C'est un projet sur les chaussures très verteuses dans lesquelles la tige est biodégradable, est compostable et la semelle est réutilisable à l'infini. Puis le temps passe, puis on pousse et on essaie de valoriser la réutilisation du résultat de chaque étape de transformation.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
c'est génial et j'avais juste une petite question pour rester encore un petit peu dans les champs sur le lin il y a beaucoup de lins bio dans les régions et c'est quoi essentiellement la différence entre une culture de lin conventionnel et une culture de lin bio bonne
- Adolfo Mandato
certification
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, mais je...
- Adolfo Mandato
Non, non, c'est à moitié une blague, je vous explique pourquoi. En fait, les lins, comme je vous ai dit, il faut les laisser tranquilles. D'accord ? Aujourd'hui, il n'y a aucune mesure préventive, chimique, pour protéger les lins des parasites qui est faite. Il n'y en a aucune. Je veux dire, on ne met rien avant. Je veux dire, là, par exemple, nos bureaux sont de la campagne, des fois je passe et je me sens presque intoxiqué pour voir les tracteurs qui passent à traiter les terrains quand il n'y a rien. Je ne sais pas, ce n'est pas mon métier. Mais Aujourd'hui, il y a un seul moment dans lequel il y a une fragilité. C'est quand il sort de terre et qu'il n'a pas encore développé la fille. Là, c'est le moment dans lequel, si un parasite arrive, là on va traiter. d'accord et on s'arrête là je veux dire à niveau des traitements je veux dire c'était les seuls moments dans lesquels on peut déjà on peut intervenir on sait doit mais on peut intervenir plus tard ça sert à rien de mettre quoi que ce soit du coup voilà et là au lieu d'un des bio les bio aujourd'hui je veux dire moi je travaille énormément des lins bio parce qu'ils ont eu zéro traitement je ne veux pas dire que c'est organique parce que je n'ai pas les certifications GOTS d'accord après nous on travaille beaucoup des lins aussi GOTS et GOTS in transition donc ça veut dire que si les lins sont plantés sur des champs dans lesquels on a commencé la dépollution entre guillemets du sol Donc, il faut 4 ans pour que ce somme soit déclaré GOTS. Et à partir de ces 4 ans, on a vraiment du fil GOTS. Donc nous, sur nos productions organiques, on est obligé de mettre si c'est du GOTS ou du GOTS in transition. Et c'est pour ça que, bon, après pour nous, comme je vous ai dit tout à l'heure, on mélange énormément de l'eau. Il faut faire attention parce que... Je veux dire, on est beaucoup plus limité. Donc, beaucoup plus limité, ça veut dire que l'équilibre est prévenu, qu'il y a la qualité finale du fil. Et après, on peut discuter pendant trois jours sur ce que ça veut dire qualité d'amélin, parce qu'il y en a un qui, s'il n'y a pas de flammes, c'est du coton, c'est moche, c'est nul. Et s'il y a trop de flammes, il est régulier, la fibre n'est pas belle. Donc, on reste encore sur une matière qui est tellement politique qu'il y a de la subjectivité pour les biétudes.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et vous dites flamme, c'est quoi ? C'est les petites...
- Adolfo Mandato
Les flammes, c'est les changements des numérométriques, donc c'est les changements des grosseurs au long de tous les films. Vous voyez les lains, c'est la flamme, c'est la chose grâce à laquelle vous allez... Il faudrait qu'on aide les cellulins. D'accord, oui, je vois. Ces propriétés intrinsèques, vous les découvrirez après, c'est bien fait après les avoir mis, mais quand à vue, les nains, c'est flammé. La particularité du lin par rapport à un polyester flammé, c'est que cette flamme, elle est random, ça veut dire qu'elle peut avoir la taille, la distance entre l'une et l'autre, ce n'est pas mesurable, ça vient grâce à la caractéristique de la matière. dans les polyester ou dans les filabaves continue vous programmez une machine qui va faire une flamme de 10 cm ou les 27 cm donc chose qui fait un effet un effet comme on appelle en Italie un effet télévisionné donc ça fait que c'est moche un moche
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord ok ah bah je savais pas alors pour se rapprocher un petit peu de notre sujet sur le podcast je voulais savoir si vous en tant que voilà sur le lin sur le fil est-ce que vous avez expérimenté la teinture végétale et est-ce que vous pouvez nous raconter un peu vos retours
- Adolfo Mandato
Alors nous, SafiLin, on n'est pas un teinturier, on utilise la teinture seulement pour la ficellerie alimentaire, parce que nos clients ont des cahiers des charges alimentaires qui sont assez précis. Donc on ne considère pas ça notre métier, c'est un service additionnel qu'on donne à nos clients. Par contre, moi en tant que directeur de l'innovation, bien évidemment vous comprendrez que c'est une bonne partie des sujets de la mode, ça se porte autour aussi des services. Moi je travaille sur des sujets qui peuvent être très poussés, par exemple faire un lin noir ou anthracite sans utiliser de colorant du tout. Moi j'ai un sac à impossibilités toujours à côté de moi et c'est de faire du lin transparent. donc faire comme un fil de pêche mais du coup la couleur, l'aspect, vous comprendrez que c'est quand même un sujet chouette l'idée, donc moi j'ai testé dans les derniers deux ans et demi j'ai testé pas mal de teinture digitale et en fait à part la technique c'est tellement génial mais c'est génial C'est d'allemande et la fast fashion c'est quelque chose qui ne peut pas coexister si vous voulez. C'est vraiment plutôt d'allemande effectivement du luxe non ostentatoire qui peut trouver sa place la teinture naturelle. C'est vraiment... Alors moi j'ai testé surtout en Italie et ici en France un peu moins sur la naturelle donc par process d'infusion. avec des fleurs, la camomille pour faire du jaune, il y a un verre avec lequel on fait un rouge, c'est assez exceptionnel, ça m'a impressionné, je trouvais ça un peu dégoûtant, mais en fait, les rues de fer sont vraiment jolies, c'est un joli rouge, et la chemise que je porte, c'est un indigo naturel fait avec l'écorce d'un arbre. Donc voilà, si vous voulez, là... Les expériences sont différentes et sont très intéressantes. On peut faire ça à la maison, c'est génial. Mais si on parle d'industrialisation, j'ai vu que pour teindre une bobine des fils avec une teinture normale, ça prend quelques heures. Avec la teinture naturelle, j'envoie les fils et mon client reçoit les fils 40, 50 jours plus tard. si on met l'épée sous l'accélérateur. Donc, on est en train de respecter tout. On respecte l'environnement, on respecte la fibre, on respecte tout. Et du coup, les résultats sont excellents. Maintenant, dans les dernières années et demie, je dirais qu'avec les fûts furieux, je ne sais pas pourquoi, il y a une grosse concentration en Italie de ces gens, des fûts furieux, mais qui font quand même avancer les choses. Donc là, à ce moment-là, je travaille à soin. un process des fixations de la teinture naturelle sur la fibre libérienne avec des pectines de chambre. Ça veut dire qu'on va utiliser les sucres du chambre comme colle. Et les résultats sont assez prometteurs. Naturellement, il y a une usure, une sensibilité. L'objectif, c'est vraiment de réduire la... la lumière, la couleur la peinture en fait c'est toujours le même on va traiter les frottements, on va traiter les UV Donc, la protection des UV. Parce que, je veux dire, toute pigmentation, comme les lins naturels, en fait, c'est un pigment, ce n'est pas une couleur. Donc, je veux dire, on les connaît, les problèmes de la teinture naturelle, parce qu'on n'a même pas besoin de teindre les lins pour les vivre. Les lins changent de couleur à chaque lavage d'un tissu naturel. Je veux dire, les tissus de votre grand-mère qui, maintenant, sont blancs cassés, un peu patinés, ils étaient... bris quand tu les as fait voilà et au bout des 100 ans et au bout de je sais pas combien de lavages ça c'est parti donc du coup je me suis penché aussi sur les côtés un peu l'approche commerciale et entre guillemets philosophique de la question et je suis arrivé avec une grande marque de luxe italienne à afficher sur une chemise bah cher client vous êtes en train d'acheter un produit naturel il évoluera à chaque lavage d'accord et c'est comme ça qu'il faut présenter la chose je veux dire pour moi il faut pas aller chercher alors je pense que d'ici quelques mois vous auriez des bonnes nouvelles j'ai discuté hier avec un teinturier qui a trouvé la solution pour fixer d'une manière bien bien comment dire solide donner énormément de la solidité à la teinture naturelle je Je vous passerai les contacts officiels, mais là pour l'instant, je ne peux pas en parler. Mais apparemment, ça marche. Et il est venu me le dire, me confirmer que c'est bon. Mais je veux dire, ça c'est bien, techniquement, il faut toujours avoir de l'avant. Mais pour moi, la partie la plus importante, c'est la sensibilisation du client. C'est, je veux dire, vous voulez du rouge, mais s'il est rouge, d'un 30-40 lavages, je deviens un sérise. Ce n'est pas si mal que ça, c'est joli le sérise. ça fait frais voilà je veux dire l'évolution avoir une pièce qui évolue pourquoi pas quoi c'est franchement je ne vois pas je veux dire ça a toujours été identifié comme un défaut et du coup c'était considéré dans l'industrie comme has been la la la teinture naturelle et en fait c'est un problème des paradigmes pour moi personnellement c'est un problème des paradigmes
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord donc pour vous là vous vous y intéressez depuis deux ans et demi vous voyez que ça bouge et que les gens s'y essayent par contre vous pensez que c'est aussi le consommateur qu'il faut avertir et puis un peu pas éduquer mais avertir que la couleur végétale dans le temps ça se patine et encore quand on choisit bien et qu'on a le bon procédé la couleur peut être solide c'est ça en fait votre message c'est plutôt
- Adolfo Mandato
Tout à fait. En fait, c'est encore une fois, c'est la perception d'un bon produit. Ce n'est pas parce que les produits ne bougent pas pendant 25 ans qu'il est un bon produit. Je veux dire, après, on entend tous les discours des circularités, des cycles de vie des produits, mais aujourd'hui, quand vous faites du naturel, c'est ce qu'on dit, vous faites du naturel, c'est de la nature. Ça veut dire que ça sort de la terre, ça va retourner de la terre. et voilà après je vais dire encore une fois moi je n'écrache pas sur tout ce qui n'est pas filo-libérienne mais un sac un polyester qui était fait en 1980 et avec lesquels moi j'allais à l'école primaire et qui aujourd'hui qui est encore là-haut, ça reste quand même un produit un produit qui est éco-responsable mais pas forcément naturel donc je veux dire
- Pauline Leroux ArtEcoVert
on ne peut pas mettre tout dans le même panier en fait oui non c'est ça est-ce que vous avez des demandes de vos clients sur le lin en je ne sais pas est-ce que vous sentez je vais y arriver à faire ma question qu'il y a une évolution de la demande sur de la couleur et de la teinture végétale en tout cas sur le lin
- Adolfo Mandato
De toute façon, en général, après la Covid, toute demande particulière a pris de la force. Avant, c'était une demande particulière. Aujourd'hui, il y a clairement des marques qui ont une… un leitmotiv qui font que la teinture naturelle ou quand même les process vertueux doivent forcément rentrer dans leur process. Je veux dire, même les marques qui sont les moins, disons les plus polluantes et les moins éco-responsables aujourd'hui disent de le faire. Mais c'est vrai qu'il y a quand même une tendance naturelle. Moi, aujourd'hui, J'envoie de plus en plus des livraisons, l'adresse des livraisons, c'est de plus en plus de teintureries qui font de la teinture naturelle plutôt que des teintureries classiques. Le seul problème, c'est la capacité. Aujourd'hui, moi, même si je suis un tout petit industriel, parce que je représente 10% du marché, de linge mondiale, donc 0,04% du textile mondial, mais je reste quand même un industriel. Du coup, quand je livre, je ne peux pas livrer 50 tonnes dans une année à une teinturerie naturelle. Je peux livrer peut-être 3 tonnes et ça va lui prendre un an pour le faire. D'accord. C'est vraiment du slow fashion.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Et justement, dans les freins, les verrous, qu'est-ce qu'il faudrait lever selon vous pour qu'on accélère en gros la transition vers la couleur végétale ? Vous avez dit que maintenant les industriels, même les marques moins vertueuses, s'y penchaient. Est-ce que c'est juste du fait de la loi, la nouvelle loi ? Ou est-ce qu'il y a autre chose ? Ou c'est vraiment la loi qui a boosté un peu les gens ?
- Adolfo Mandato
Ce n'est pas du tout la loi.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ce n'est pas la loi ?
- Adolfo Mandato
Génial. Je veux dire, depuis nos amis américains, il y a quelques centaines d'années, ils ont inventé le néolibéralisme et on vit dans le néolibéralisme. Donc, à un moment donné, les clients font la loi. Moi, je crois dans l'effet qu'il faut éduquer les clients finales. Et quand les clients finales seront éduqués, ils vont dire je veux ça et si ce n'est pas comme ça, je ne l'achète pas Là, je pense qu'on pourra sauver la planète.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, donc ça vient, encore une fois, on y revient à la sensibilisation du client et s'il le demande, les entreprises vont s'adapter. D'accord, ça c'est super clair. Je voulais avoir avec vous, donc vous êtes directeur de l'innovation, je voulais voir un petit peu avec vous ce point-là. J'ai vu sur votre site qu'il y avait plein de trucs hyper intéressants que j'aimerais qu'on creuse. J'ai vu que vous parliez de la fabrication de biocomposites. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que c'est et vos challenges sur… sur la partie innovation, ce que vous voyez, ce que vous envisagez, sans révéler de secret, bien sûr, mais pour nous aiguiser un peu les méninges.
- Adolfo Mandato
Alors, là, c'est qu'il y a tout un monde qui est récent, d'accord ? Et c'est un monde, justement, qui est comme, comment dire, un des marchés porteurs, c'est l'automotive. Du coup, qui dit automotive, dit NDA. Donc, je veux dire, c'est compliqué d'en parler librement, mais on peut quand même en parler. Aujourd'hui, alors, des fois... On parle du textile traditionnel, la clé du composite, c'est l'infusion, c'est vraiment la création, l'interaction entre une résine et la fibre. Donc il y a énormément de manières de les faire, on peut les faire avec les noms tissés. Nous, ce n'est pas notre intérêt parce que nous, on est des filateurs, donc qui diffusent les tissus après. Et donc, brièvement, par exemple, Safilin travaille sur plusieurs projets, sur des parties intérieures des voitures, des parties visibles, des parties invisibles, de la déco intérieure. Vous voyez, aujourd'hui, depuis quelques années, c'est très à la mode, les tuiles. ou les natter de deux à l'intérieur des voitures en fibre des carbones. Nous, on va émuler ça. On va enlever la fibre des carbones et on va mettre exactement au même endroit, exactement de la même manière, avec une technique qui est totalement différente, bien évidemment, la fibre des lins. C'est juste que ce n'est pas parce que... Alors, à la base, ce n'était pas juste Ouah, c'est génial, on va faire du naturel C'est quand même des industries les plus polluantes. Donc, si vous voulez, avant l'intérêt du public final, faire du green... s'en ficher un peu mais la question c'est que techniquement c'est canon si on est très fort et si on a les bonnes techniques un produit, un fibre bélin par rapport à un produit un fibre à décarbon sera plus léger, sera plus performant donc au bout du coup vive les bateaux vive les voitures de sport vive tout ce qui est performance à un niveau composite Merci Si en plus de ça, on rajoute que vous pouvez, dans l'air du temps, donner un aspect naturel, parce que ça ne sera pas noir, ça sera plutôt marron. D'accord. Voilà, ça va avoir des tons pastels, des tons belges. Quand vous regardez les cahiers des charges, les différentes groupes automobiles qui sont sortis cette année, début d'année, eh ben... je veux dire, les chromés, les brillants, c'est de l'actualité. Du coup, pourquoi pas utiliser des fibres qui déjà ont ça intrinsèquement, plutôt qu'aller faire du pot de cerf et donner une couleur naturelle. D'accord. C'est un vol. Donc, c'était quand même dans une phase expérimentale pendant au moins une dizaine d'années. Moi, je suis arrivé, j'ai pris quand même l'héritage de... une prédécesseur qui échangeait avec mes actuels clients depuis des années j'ai pas pris les mérites parce que j'en ai pas autant que ça mais bon depuis que je suis arrivé à la société on vend plusieurs tonnes par an donc plusieurs dizaines des tonnes par an de roving donc les roving c'est un film low twist c'est un film avec moins d'étorsion Donc, c'est un produit hyper difficile à faire. Parce que, je veux dire, on fait exactement ce qu'on fait avec un film. À un moment donné, on s'arrête, on fixe la tension, pas trop faible, parce qu'il ne faut pas que ça casse, mais pas trop, parce que sinon, la résine ne va pas bien s'imprégner au milieu des fibres. Et on y fait un tissu qui, après, va être infusé avec des résines qui, aujourd'hui, ne sont pas du tout écoresponsables. Je veux dire, une époxy, ça reste une époxy. Oui, oui. Chaque mois, il y a une nouveauté. La cité de Marseille est en train de travailler sur une bioresine à base de sève de pin. Il y a des résines qui sont développées avec 60% moins d'énergie, etc. Nous, aujourd'hui, on se porte quand même ambassadeur de tout ça et on essaye avec les prestataires des grandes maisons, des productions d'automobiles, pour faire ça. Tout ça, ça ne se limite pas à l'automobile. Je veux dire, l'aérospatiale est liée, l'horlogerie, c'est lié, les mondes du packaging s'y intéressent. Il y a déjà pas mal d'immobiliers qui sont faits comme ça. Donc, je veux dire, aujourd'hui, il faut juste penser qu'on peut justement, le plastique est remplacé par un composite d'élargisse.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, et on a reçu sur le podcast Pinkcroft, qui est un ennoblisseur anglais, qui nous parle justement de la recherche de résine plus naturelle, et il nous cite plein d'exemples qu'ils ont essayés, donc oui, c'est hyper intéressant, et donc du coup aujourd'hui, ces histoires de biocomposites et donc vous l'avez dit, résine et fibre de lin, les résines, elles pourraient encore être améliorées, mais déjà il y a un gros plus et donc c'est surtout l'aspect naturel, le fait que ce soit plus léger et moins polluant qui fait que c'est quelque chose qui qui a le vent en poupe, c'est ça ?
- Adolfo Mandato
Oui, c'est vraiment le mix entre l'effet que ce soit éco-responsable et ses prestations techniques qui sont exceptionnelles. Donc voilà, on ne pourra pas… remplacer totalement la fibre des carbones et la fibre des verts. La fibre des verts, alors, c'est vraiment incité parce que cancérigène, etc., etc. Je ne sais pas si vous l'avez déjà touchée, la fibre des verts. Vous la touchez et vous avez des échappes des fibres de verts dans les doigts pendant des semaines.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La fibre de verts, c'est parce qu'on sert pour faire les isolations ?
- Adolfo Mandato
les isolants les isolations mais aussi tout ce qui est des composites pour faire tous les bateaux on a un peu un porte-bateau graphique de verre d'accord ok normalement je ne connais pas non non c'est une saleté c'est une saleté moi je préfère qu'on le dise j'ai
- Pauline Leroux ArtEcoVert
vu aussi sur votre site le fil Gaïa sur lequel vous avez mis en place beaucoup de traçabilité etc est-ce que vous pouvez me raconter ça et après on passera à la recyclabilité parce que c'est un sujet aussi qu'on a abordé sur le podcast ah oui
- Adolfo Mandato
Le style Gaïa, c'est un concept qui permet de valoriser notre travail, le travail dont je vous parlais tout à l'heure. C'était l'effet que nous, on fait les vins comme le vin. Et donc, si vous voulez, l'idée, c'était d'aller remonter jusqu'au champ. C'est vraiment de la… donner l'origine de la fibre. On veut donner, en fait, c'est un travail qui est né avec, qui a démarré il y a quelques temps, mais qui en fait a pris énormément d'importance quand on a commencé à travailler avec la marque Chloé. On a travaillé sur un projet qui s'appelle Vertical, vous pouvez aller sur les réseaux et vous trouverez. Donc, les projets à la base, c'était de faire du farm to closet, donc d'aller vraiment du champ jusqu'au produit fini. et donc nous on a une relation très forte avec cette marque et on est ravis de collaborer avec eux parce qu'ils ont été quand même une impulsion pour aller plus loin dans ce projet qu'on avait déjà commencé sans eux quand vous avez un partenaire fort qui vous démontre l'intérêt là et qu'on peut le faire et qu'on peut le mainstreamer c'est hyper intéressant donc on va si vous voulez humainement parce que on est comme je vous l'ai dit nous les écrans tactiles c'est pas trop notre truc voilà mais on va quand on a un lot produit on va rechercher tous les lots de matières qu'on a mis dedans Et on va dire, celui-ci, il vient des Kulheim, celui-ci, il vient des Rouen, et c'était la récolte 2015, et c'était la récolte 2017, etc. Donc, on donne une certification, mais ce n'est pas une certification, c'est plutôt une déclaration qui est signée par notre président, à laquelle on donne la recette de notre fille, tout simplement. et du coup il n'y a même plus des questions à poser je veux dire si on veut aller plus loin c'est Jean-Michel Pézan qui a les cheveux rouges qui l'a planté mais aujourd'hui il y a des marques qui adorent ça
- Pauline Leroux ArtEcoVert
c'est comme en alimentaire on faisait le système de blockchain on avait le nom de l'agriculteur la taille de la parcelle, énormément de détails c'est une blockchain en fait c'est ça,
- Adolfo Mandato
c'est totalement ça seulement que nous, elle n'est pas informatisée, ça reste des humains nous avec un paysan un paysan vous ne lui envoyez pas un mail vous pouvez pour formaliser et avec un filateur vous ne lui envoyez pas un mail vous discutez vous prenez les téléphones, vous allez les voir on a un métier dans lequel on touche tout on touche la fibre, on touche les fils, on touche l'eau on touche les machines donc voilà je veux dire je suis désolé je suis peut-être pas du tout je suis vraiment en mode boomer mais c'est une autre manière de faire des travails
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord donc ça sur le fil Gaïa donc c'est l'histoire de la traçabilité et donc comme vous le dites c'est hyper important pour certaines marques et qui voudraient vraiment ben voilà en fait c'est afficher de la transparence je voulais avoir votre avis sur la recyclabilité parce que cette fameuse nouvelle loi il parle beaucoup de produits recyclés recyclables etc. sur les fibres alors j'ai eu des gens sur le podcast pour nous parler de la recyclabilité des fibres synthétiques donc avec les avis. Je voulais savoir, vous, est-ce que vous trouvez qu'il y a un intérêt à recycler une fibre naturelle, sachant que, si je comprends bien le phénomène, recycler une fibre, c'est en gros la casser, la réagencer et en refaire un tissu. Est-ce que dans le lin, dans les fibres naturelles, ça a du sens ?
- Adolfo Mandato
alors encore une fois vous voulez mon avis je dois être politiquement correct ou je ne fais pas mon expérience non non justement le but c'est de voir pour moi dans les lins ça n'a vraiment pas de sens parce que dans les fibres libériennes en général ça n'a pas de sens parce qu'aujourd'hui quand vous avez une plante qui elle-même vous n'arrosez pas vous avez une plante qui capte énormément de CO2 vous avez une plante que, comment dire, on y fiche la paix et on la laisse tranquille, on met le minimum de phytosanitaires possibles, comment dire, pour la mettre en place logistique, pour la récupérer, la, comment dire, la rétransformer, couper la fibre, etc. Vous imaginez l'énergie et l'eau, surtout à part l'énergie, l'eau qu'il faut pour faire ces process là, c'est juste aberrant. Donc pour moi, ça n'a pas de sens la recyclabilité textile-textile après récupérer des vieux vêtements peu importe leur fibre pour en faire autre chose plutôt que réacheter des fibres synthétiques issues du pétrole ça franchement il faut y aller avec les yeux fermés voir des déserts au fin fond de l'Amérique centrale ou l'Amérique du Sud plein des vêtements ça n'a pas de sens on mérite la mort si on continue comme ça voilà du coup je veux dire si on parle des recyclages d'une fibre spécifique la fibre libérienne en général l'ortie, les lins, les chambres je vous dis absolument non si on parle de réutiliser des choses qui sont produits en trop je vous dis oui par contre vous comprendrez bien que pour moi les problèmes ne viennent vraiment pas du fait que recyclabilité ou pas recyclabilité parce que si on ne produisait pas trop on n'aurait pas besoin de recycler
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc ça passe déjà par une prise de conscience qu'on y va trop fort, de ralentir cette surconsommation et ensuite adapter la recyclabilité sur des fibres qui sont plutôt synthétiques et pour lesquelles ça a du sens plutôt que sur des fibres, donc on va dire les fibres libériennes, elles n'ont pas de, enfin il n'y a pas d'intérêt et je voulais savoir votre avis sur le coton parce que, est-ce que le coton c'est une fibre libérienne ?
- Adolfo Mandato
Alors les cotons justement, en fait la question c'est que la fibre libérienne par exemple la myriacaline dans la mer vous la laissez et au bout de 2 ans, il n'y a plus rien. Je veux dire, les poissons, ils ne vont pas se trouver avec du linde à l'estomac. Peut-être qu'il y en a eu, mais bon, ça ne va pas les tuer. C'est du végétal. Les cotons, les polymères du coton, c'est naturel. C'est un polymère, c'est quelque chose qui résiste. C'est très résistant, c'est une plante incroyable, les cotons. C'est une fibre qui est incroyable. Il y a une résistance qui est courte, mais une résistance qui est phénoménale. Donc, les cotons, il faut plutôt s'intéresser parce que les cotons, ils ne doivent pas aller dans la mer. on sait bien que tout va à la mer à un moment donné tout et donc du coup il faut vraiment se poser la question c'est pas une question de recyclabilité comme je vous ai dit c'est une question de retenir les fibres contrôler leur site de vie on ne les laisse pas faire ce qu'elles veulent parce que c'est pas bien on les a libérées dès là qu'elles devaient être et maintenant c'est à nous être humains être responsables de ce qu'elles deviennent
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ok, donc ça c'est plus clair pour moi sur la partie recyclabilité. J'avais quelques questions avant de vous demander à qui vous souhaitez passer le micro, mais le lien entre le lin et le chanvre, j'ai reçu sur le podcast VirgoCop. qui est sur le chanvre en Occitanie. J'aimerais donc avoir aussi d'autres personnes sur le chanvre. Mais il me parlait quand même des forts liens entre le chanvre et le lin. J'ai vu aussi Marie Marquet qui expliquait dans l'histoire que là où il y avait du lin, il n'y avait pas de chanvre. Et là où il y avait du chanvre, il n'y avait pas de lin. Et qu'il y avait vraiment une complémentarité de ces deux. ces deux cultures. Est-ce que vous pouvez m'en dire plus ? Est-ce que vous avez des liens, justement, avec des chambriers ? Est-ce que vous avez des contacts ? Est-ce qu'il y a des choses que vous mutualisez ? Je ne sais pas, les outils, les débouchés ? Est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu votre lien avec les chambres ?
- Adolfo Mandato
Si vous voulez, la réponse est oui, on a des liens. Pour aller plus en détail, cette année, on a acheté 70% de la fibre des chambres produites en France. Et c'était une grande première parce qu'avant c'était presque rien. Là on a un nombre d'hectares qui devient intéressant. Et grâce à des structures comme l'un et chambre bio, ou comme l'alliance du l'un et du chambre, on met vraiment ça en avant. Donc nous, l'IrgoCop c'est un client. On les connaît très bien et on interagit justement avec ces... ces industriels qui sont sensibles comme nous à un produit local et un produit verteux. Nous, on a bien évidemment un état. Si vous voulez, quand vous allez développer une nouvelle fibre, les bottlenecks, c'est toujours la filature. Il y a énormément de gens qui vont processer des fibres et après, quand c'est le moment de les tester, il n'y a pas de filateur qui va le faire. D'accord ? Et nous, on est différents. Nous, quand il y a quelque chose de nouveau à faire, attention sur ce qu'on sait faire techniquement, voilà, on les fait. Donc, c'est grâce à cette interaction avec les tailleurs, les paysans. et les industriels plus en aval les tisseurs et les confectionnaires comme Vialocop les tissages d'automne, Atelier Toufferie etc mais aussi d'autres, je ne vais pas tous les citer presque tous les français ils sont très à cheval avec tout ça d'accord, mais ce qui se passe c'est qu'à un moment donné on a dit la fibre de l'air, la chambre c'est des fibres très similaires Après, à cause de leur taille, de la taille de la molécule, à cause de leur taille surtout, parce que la fibre est très similaire, il peut y avoir plus des silices, moins des silices, donc des composants chimiques dedans qui sont très différents. Ça va faire que, si on se compare à la laine, les lains ça va être les cachemires, les champs ça va être la grosse laine 25-29 microns qui est en... On s'en fout, les moutons, etc. Il est sur la montagne, etc. Donc, on est sur une fibre qui est très similaire, mais on est sur une fibre qui a des caractéristiques différentes. Donc moi j'ai dit souvent que les lins c'est une fibre nerveuse et que les champs c'est une fibre énervée. Parce qu'on a quand même cette résistance qui est incroyable. Les champs c'est incroyable comme il est résistant. Je veux dire, ça fait des millénaires qu'on y fait des cordes. Donc voilà, sa caractéristique c'est que quand vous commencez à les processer, ça bouge. des tritons ça abîme même les métailles l'abrasion des chambres incroyables donc du coup on a dû clairement adapter la manière déjà de la transformer de la rendre affilable les chambres parce que moi je dirais soit je crois entre 5 et 10 échantillons par mois de partout dans le monde tout le monde m'envoie sur la planète Afrique du Sud Pennsylvanie, Mexique Amérique du Sud, Chili, Pérou la Finlande etc on m'envoie des fibres qui sont rouillées sous la neige des fibres qui sont rouillées à 7000 mètres dans un bidon d'huile de rhum des trucs des fous et bon J'ai test quand même parce que je suis quelqu'un de curieux. Mais la réalité, donc des fibres écorchées, voilà. Mais la réalité, c'est que moi, j'ai des machines qui ont 150 ans, d'accord ? Et que depuis 60 ans, il n'y a plus rien qui est fait d'innovation à niveau machine parce que qui va s'intéresser à produire une machine pour 0,4% du textile mondial ? Personne, apparemment personne. Voilà, et donc du coup, on a des machines qui… Bien évidemment, comme je capitalise sur l'humain, je dois aussi capitaliser sur la mécanique qu'on a depuis des années. Et donc, du coup, on a eu vraiment ce besoin de transformer, de faire des possibles pour que la fibre des champs soit présentée comme la fibre des nains. Donc, c'est pour ça qu'il y a des machines qui ont été inventées pour couper à double hauteur la plante quand elle est sur les champs, parce qu'il n'y a pas des machines qui peuvent processer une fibre à 2 ou à 4 mètres. Ça laisse filer, il faut que ça soit... aller autour d'un mètre pour être processable et donc du coup on a interagi pendant des années pour arriver à l'aboutissement cette année c'était presque 800 hectares de chambres plantées en France et de ces 800 hectares on a réussi quand même à avoir 70% donc on est vraiment ravis et je veux dire encore bravo à notre responsable des achats qui a réussi avec des années de travail de la route, des placements du nord à... normandie etc c'est pour ça que je vous dis les travails politiques qui rentrent en jeu, les travails de relationnel de faire comprendre aux agriculteurs qu'il y a un futur et qu'ils vont gagner de l'argent et que c'est parce qu'ils sont en train de faire quelque chose qui ressemble à une drogue légère qu'après ils vont avoir des problèmes donc vraiment il y a plein d'éléments à insérer mais je veux dire moi cette semaine et la semaine dernière à Londres et cette semaine à Paris j'étais assez fier de montrer les premières bobines des nains filés au mouillé avec de la matière première française et alors vous avez dit il y a
- Pauline Leroux ArtEcoVert
800 hectares de chanvre qui ont été plantés en France vous savez combien il y a d'hectares de nains en France ?
- Adolfo Mandato
oui cette année c'était 146 000
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Donc, il y a une sacrée différence.
- Adolfo Mandato
Ah oui, mais c'est rien à voir.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, c'est pour savoir, parce que je n'avais pas d'ordre d'idée. Je voulais vous poser une dernière question. Pour vous, Adolfo, c'est quoi les défis demain pour vous ? C'est de mailler avec, par exemple, le chanvre, c'est de faire des rapprochements, défendre les fibres libériennes, c'est d'investir dans des machines, mais comme vous dites, il n'y a pas grand monde qui va faire des machines pour une fibre qui est encore… Déjà, si le lin, c'est discret, imaginons le chambre. Parce que si vous m'avez dit le lin, c'est 0,4 le chambre, du coup, ce n'est vraiment pas grand-chose.
- Adolfo Mandato
Après, ça dépend quand vous allez les processer. Si vous allez les cotoniser, les chambres et les lins, ils peuvent, je veux dire, pas les lins, parce que les lins, c'est compliqué à planter et à faire lever, etc. Mais les chambres, c'est une herbe folle. C'est beaucoup plus facile. Et du coup, par contre, avec les process de dé cotonisation, je pense que d'ici 50 ans, les chambres n'ont pas totalement à placer les cotons. de toute façon, on ne sera plus capable de respirer. D'accord. Pour moi, il peut y avoir une accélération assez puissante, mais encore une fois, c'est mon avis, mais il peut y avoir potentiellement une accélération assez remarquable dans les prochains dix ans. Après, nous, à un niveau de challenge qu'on s'impose à un niveau de Safilin, c'est, je veux dire, qu'est-ce qu'on va faire pour devenir de plus en plus green ? On a déjà enlevé toute la chimie qu'on pouvait enlever en général. On travaille normalement sur le recyclage de notre eau, on chauffe nos locaux avec l'eau de la production du lin. Dès qu'on est en dessous des puces, on met un nouveau panneau solaire. L'énergie reste quand même un challenge qu'on oublie. Tous les matins quand on se réveille, on pense à ça. Après, je veux dire, à niveau de la promotion, on est quand même hyper bien accompagné justement par l'Alliance du lin et du chanvre et par les lins et champs bio pour ces associations qui font ce que moi je ne sais pas trop faire. Et du coup, nous, la seule chose qu'on doit vraiment faire, c'est continuer à rester, faire la Rolls-Royce du fil. J'ai dit un an, aujourd'hui, c'est en assurant cette qualité. qui n'est pas évident, je veux dire, on ne fait pas des baves continues, on ne fait pas du coton, quand on la récolte... est pas bonne, il faut trouver des stratagèmes qui ne soient pas chimiques. Nos amis chinois, dès qu'il y a un petit souci, on fout un peu d'ammoniaque, on fout un peu d'échlorite, on fout un peu de substances poraves. Après, quand vous achetez une bobine de fil chinois et que ça ne ressemble pas à du lin et ça ne ressemble pas à du chanvre, mais que c'est très fin, vous êtes en train de faire du marketing. Vous vouliez sur l'étiquette du chanvre, le chanvre est sur l'étiquette. Parce qu'après, sur les produits, Quelle raison de l'avoir si ça ressemble à du coton ? Quelle raison d'avoir si vous avez pollué beaucoup plus qu'avec ? Les greenwashing qu'il y avait eu cette année sur Première Vision, ils venaient tout d'Asie. Je suis désolé, je ne suis pas du tout quelqu'un de raciste, mais je suis quelqu'un qui essaie de protéger la santé de mes enfants. Et quand je vois ça, ça me rend dingue.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et c'est pourquoi ? C'est parce que là-bas en Chine, il n'y a pas de réglementation ? Il n'y a pas de conscience environnementale ? Ou c'est parce que nous, les tissus qui sont importés, ils ne sont pas contrôlés ?
- Adolfo Mandato
Tout ce que vous avez dit.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Et alors, c'est quoi la piste ? En fait, ça passe au niveau mondial de responsabiliser les fabricants. Oui, d'accord.
- Adolfo Mandato
Dans un magasin ou que vous achetez sur Internet, regardez l'étiquette, vous savez, qui s'est fait. c'est pas compliqué ah il est joli cette robe je l'ai acheté bah non elle est faite à un chien qui vient du chien qui vient qui l'achète pas quoi à part les faits qu'il ne saura pas qu'il vient du chien mais moi aujourd'hui pourquoi j'ai vendu beaucoup plus des fils GOTS pourquoi j'ai vendu beaucoup de fils tracés c'est parce que j'ai des clients des clients des médecins américains qui ont mis en place des analyses chimiques qui arrivent à dire que tel produit tel fil libérien était planté dans une certaine zone géographique de la planète D'accord ? D'accord.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Mais si la conscience, si les tisseurs, quand ils doivent aller négocier des prix avec une marque, et que la marque, on sait bien, qui vend les marges dans les ventes, ils arrivent à dire Non, non, mais déjà, je ne vais pas baisser les 40 centimes du mètre, parce que je vais acheter du fil européen, parce que je vais acheter de la matière en première locale. C'est-à-dire, si à un moment donné, on pense qu'il y a à vendre, à faire des volumes, mais les problèmes, c'est faire du volume qui est en train de dépourrir la planète. C'est pas… Je veux dire, c'est juste ça. Et à un moment donné, vu que les industriels, de toute façon, ils sont fichus. Les industriels ne pensent pas à ça. À un moment donné, il faut… comment dire, s'appuyer sur qui est capable de prendre la décision. Et ce qui est capable de prendre la décision, c'est les clients finales. C'est les seuls qui vont pouvoir imposer ça. Mais comme, je veux dire, c'est presque un discours utopique, anarchique, ou je ne sais pas, totalement communiste, mais les peuples, dans ça, ont les pouvoirs. Je veux dire, les consommateurs finales ont tous les pouvoirs du monde pour changer les choses. Si on n'arrive pas à comprendre ça, on n'y arrivera pas.
- Adolfo Mandato
ce qu'il faut réussir à les atteindre avec le message et vu toutes les sollicitations qu'ils ont aujourd'hui sur plein de trucs, de loisirs, de machins, il y a plein de gens qui n'ont plus envie de se prendre la tête à écouter des sujets un peu complexes où il faut creuser, où il y a des... Donc voilà,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
l'idée c'est… Non mais Pauline, la question ce n'est pas d'écouter. Je veux dire, aujourd'hui, on est en 2023, on a tous un… Je veux dire, avec notre portable, on peut faire ce qu'une équipe de scientifiques faisait il y a 20 ans. Nous, avec notre portable. Je veux dire, on est capable de faire des choses extraordinaires. Je veux dire, ok, il y a aussi Snapchat, mais on peut aussi faire des choses extraordinaires avec un téléphone. on a des bibliothèques on a la bibliothèque d'Alessandrie multipliée par 50 millions d'un objet qui fait quelques centimètres donc voilà, si maintenant on a juste la conscience, c'est une question des consciences et de l'éducation on peut avoir un but, on peut être beau en respectant les autres en respectant des ouvriers qui sont à l'autre bout du monde et qu'il faut les respecter il ne faut juste pas acheter des produits que ces ouvriers qui sont exploités à l'autre bout du monde produisent
- Speaker #2
Adolfo,
- Adolfo Mandato
est-ce qu'il y a une question que je ne vous ai pas posée que vous auriez aimé que je vous pose ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, franchement, je suis ravi des questions que vous m'avez posées.
- Adolfo Mandato
j'ai une dernière question pour vous est-ce que vous auriez quelqu'un à me recommander pour continuer cette chaîne donc nous le podcast comme je vous l'ai dit c'est la couleur végétale mais c'est aussi les fibres naturelles parce que ça fait partie on va dire de l'écosystème est-ce que vous auriez quelqu'un à me recommander pour continuer l'exploration soit sur la couleur végétale soit sur des étapes du lin du chanvre, à qui vous pensez ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors moi je vous conseille de contacter l'association L'Ain et Chambre Bio qui vont vous diriger vers les bonnes personnes pour effectivement parler de la culture. du chanvre et du linge bio. Et sinon, j'aimerais bien... Alors, c'est quelqu'un avec qui je collabore beaucoup, j'ai fait beaucoup d'expériences sur mes produits, etc. C'est un fin connaisseur, c'est une personne jeune, dynamique, qui est un fin connaisseur de la peinture en général. Donc, il aura un avis qui est probablement, il sera totalement différent du mien, je ne sais pas. C'est quelque chose... Je vais mettre un changement avec lui sur ces questions, on était plutôt sur la résistance des colères, etc. Mais c'est Frédéric Vernet qui est le directeur général, les patrons des teinturies de la justice à Roubaix. C'est une teinturier qui est en plein centre-ville, donc c'est quand même quelque chose d'assez inouï, et qui quand même, malgré son jeune âge, il a quand même des idées assez claires, et c'est un grand professionnel de la teinture des films libériens.
- Adolfo Mandato
Ok, génial ! Écoutez, top ! Je vais contacter Frédéric Vernet. Avec plaisir. En plus, vous êtes tous dans mon coin puisque vous êtes des gens du Nord et pareil pour moi. Donc enfin, ce n'est pas quelque chose à l'autre bout de la France. Donc avec grand plaisir. Je voulais vous remercier Adolfo pour votre partage, votre non-langue de bois qui nous a fait du bien parce qu'on a posé les vraies questions. Je vous remercie.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Merci beaucoup Pauline. Merci à vous et merci pour cette initiative. C'est très intéressant. C'est bien que les gens sachent ce qui se passe.
- Speaker #2
Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale nuances indigo