- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications, que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30. Je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valais.
- Hélène Landreau
Mon but,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,
- Hélène Landreau
bonne écoute !
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Areco Vert Hélène Landreau. Bonjour Hélène !
- Hélène Landreau
Bonjour !
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Hélène, est-ce que vous pouvez vous présenter pour les auditeurs, nous raconter un petit peu votre parcours et comment vous en êtes arrivée à la coloration capillaire 100% végétale ?
- Hélène Landreau
Oui, tout à fait. Écoutez, moi, je m'appelle Hélène Landreau. Mon parcours, en fait, j'ai un diplôme de BTS cosmétique à la base. Je me suis passionnée pour le naturel, donc j'ai fait derrière une formation d'un an en naturopathie. Après, je me suis lancée très jeune à mon compte en bio-esthéticienne, donc avec la marque à l'époque Dr Rouchka, qui est une marque assez ancienne en bio. En fait, ce chemin-là m'a fait rencontrer Bénédicte, qui était elle aussi une passionnée du naturel et qui venait d'ouvrir en 2005 son salon 100% végétal. Donc voilà, c'était vraiment les tout débuts du végétal dans les salons de coiffure. Et moi, je suis tombée dans la marmite, je l'ai vue mélanger ses plantes, obtenir des couleurs, tester des choses avec des clientes qui étaient volontaires. Et donc, en fait, j'ai commencé l'aventure avec elle à ce moment-là. Donc, je l'ai aidée au salon. et puis on a fait ça un ou deux ans, et en fait on a vite vu qu'il y avait beaucoup de coiffeurs qui nous appelaient, en disant voilà, moi ma cliente, elle revient faire ses coupes chez moi, mais elle fait en fait les couleurs dans votre salon, donc est-ce que vous pouvez m'apprendre à faire de la coloration végétale ? Donc c'est vraiment comme ça que Couleur Gaïa est arrivée, ça ne s'appelait même pas Couleur Gaïa au début, c'était juste un centre de formation. donc on apprenait la base du métier c'était vraiment apprendre les coiffeurs le métier de coloriste végétal parce que la coloration végétale ça peut être très beau mais il faut que ce soit très bien fait donc en fait c'est vraiment un savoir-faire, c'est des subtilités mais qu'on découvre encore aujourd'hui et donc l'idée c'était de transférer ce savoir-faire au végétal ce qu'on en savait en tout cas Donc ça, ça a été pendant deux ans. Et puis après, on a décidé de lancer notre marque vraiment de couleurs 100% végétales. Ça permettait de maîtriser les pigments, de maîtriser les arrivages. Et donc, on a continué comme ça, petit à petit, à créer Couleur Gaïa. Moi, bien sûr, avec mon cursus cosmétique, j'étais plutôt sur la partie produit. Et Bénédicte, qui était ancienne enseignante de coiffure, donc elle était prof de coiffure. elle a plutôt axé sur la formation et bien sûr, on a toujours continué le sel.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et alors Couleur Gaïa, ça s'est créé en quelle année du coup ?
- Hélène Landreau
Ça s'est créé en 2007, Couleur Gaïa.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et donc, si je comprends bien, vous êtes deux cofondatrices ?
- Hélène Landreau
Alors à la base, on était deux cofondatrices en 2007. Comme notre métier, c'était vraiment moi le produit et Bénédicte Plus la formation, il y a Benoît qui est aujourd'hui le dirigeant de l'entreprise, qui nous a accompagnés dès 2007, vraiment pour l'aspect développement, commerce, pour que chacun s'occupe vraiment plus des parties qui nous concernaient. Et en fait, aujourd'hui, Benoît est le dirigeant de Couleur Gaïa. Moi, je suis la responsable innovation et technique pour la marque.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok, donc on va pouvoir parler innovation, ça c'est chouette. Alors du coup, vous êtes basée où en France ?
- Hélène Landreau
Alors là, en fait, notre siège social et notre salon de coiffure principal est à Cholet, donc Place Ravaud, vraiment en plein centre de Cholet. L'idée un peu du lieu, c'est de toujours avoir en fait un salon pilote en bas. Donc en fait, on a trois coiffeuses qui travaillent en permanence justement avec les innovations. et ça nous permet aussi de faire de la formation avec les modèles du salon. Donc en fait, c'est toujours par l'expérience qu'on travaille. Donc il y a le salon pilote, et puis après on a les bureaux qui sont au même endroit, à Cholet.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Après,
- Hélène Landreau
on a aussi un salon de coiffure à Paris. Donc on a un deuxième salon pilote maintenant qui est situé à Paris, près de Gare de Lyon, qui nous permet aussi d'avoir notre salon de coiffure à Paris et aussi de proposer de la formation de coloristes végétales sur Paris. On a aussi cinq centres de formation.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc si je comprends bien, vous avez deux grandes parties dans votre métier, proposer des innovations pour la coloration capillaire pour les salons de coiffure et former les coiffeurs à se convertir, entre guillemets, passer du conventionnel à la coloration 100% végétale.
- Hélène Landreau
exactement en fait c'est ça nous l'idée c'est de développer vraiment très fort les deux axes c'est à dire que moi je suis axée vraiment développement produit pour faire les produits les plus performants les plus propres donc ça on en reparlera peut-être un peu tout à l'heure mais on est très exigeant sur les labels sur la certification sur la qualité des plantes avec lesquelles on travaille et d'être toujours aussi avec des performances produits au niveau professionnel parce que c'est vrai qu'on a quand même une attente de qualité et de résultats quand on va chez le coiffeur donc on est vraiment qualité plus plus l'idée c'est d'être toujours dans la qualité du produit et du service. Mais pour faire utiliser un bon produit, en végétal, le produit peut être super. Si on ne sait pas bien l'utiliser, on peut aussi avoir de très mauvais résultats. Donc l'idée, c'est de savoir bien utiliser le produit. Ce n'est pas compliqué. La formation végétale et le mécanisme végétal ne sont pas compliqués, mais il y a des petites subtilités sur lesquelles il ne faut pas se rater. Et en fait, l'idée, c'est vraiment l'étape obligatoire quand on démarre en végétal, c'est les deux premiers jours de formation. vraiment être sûr de démarrer sereinement en salon de coiffure
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord et donc du coup vous proposez des gammes de produits donc pour les salons de coiffure ça va de quoi ? de coloration capillaire ? vous avez aussi des soins des choses à côté ?
- Hélène Landreau
voilà exactement on a vraiment la gamme de coloration capillaire qui n'est pas très longue on a une gamme de coloration de 10 couleurs elle n'est pas longue c'est pas qu'on ne fait pas beaucoup de couleurs c'est qu'on en fait énormément mais nous on apprend aux coiffeurs à mélanger le savoir-faire du coloriste c'est-à-dire on met un petit peu de jaune on met un petit peu de violet on met un petit peu d'orange et on obtient notre marron Donc en fait l'idée c'est de développer ce savoir-faire pour éviter aux coiffeurs d'avoir 50 références en stock et puis surtout qu'ils maîtrisent d'avoir un métier qu'ils maîtrisent en fait ce savoir-faire qui est passionnant Et à côté de ça, ça c'est la gamme de coloration qui est 100% certifié Cosmos donc ça on reviendra peut-être un peu après aussi sur les certifications et après on a une gamme de soins capillaires, donc là qui est très large aussi ça veut dire qu'on a des shampoings On travaille beaucoup avec des huiles végétales, donc tout est bio, et des quintessences. En fait, c'est des mélanges d'huiles essentielles qui sont spécifiques à chaque couleur ou spécifiques à chaque problématique de cheveux. On travaille aussi bien sûr les matières nobles comme le beurre de karité. On a un masque à l'argile qui permet de bien préparer le cheveu à la coloration végétale. Donc ça, ça nous permet tout de suite d'avoir une couleur qui a une belle prise et un beau résultat. Donc on travaille beaucoup avec l'argile. Et puis après, on a aussi une gamme de coiffants. qu'on est en train de toutes passer en bio et donc qui permet d'avoir des pâtes coiffantes, des lacs, des mousses pour que le coiffeur puisse vraiment travailler à 100% avec cette bière.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Donc vraiment, toute la gamme complète de A à Z, votre promesse, c'est vraiment le 100% végétal, mais de qualité plus-plus.
- Hélène Landreau
Qualité plus-plus. On analyse tout, même si on est certifié Cosmos, c'est-à-dire que c'est la certification biologique européenne, qui fait qu'on est audité, même dans tous les pays où on va sourcer les plantes. il y a principalement l'Inde pour nous, ils sont audités sur place pour toute la culture et toutes les plantes sont analysées en termes de microbiota, de pesticides, de métaux lourds. On les analyse à chaque arrivage de toutes les plantes.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, génial. Alors, je ne vais pas vous redemander de nous faire la comparaison entre coloration végétale, coloration synthétique. On a eu ces témoignages avant. Moi, ce que j'aimerais vraiment voir avec vous, c'est justement cette histoire de quelles plantes vous utilisez, comment vous procédez, et vous qui êtes à l'innovation, comment vous faites pour trouver les plantes les plus adaptées, voire même remodifier des propositions que vous avez faites avec des nouvelles plantes. Alors, comment vous fonctionnez ? où vous vous approvisionnez, quelles plantes utiliser, etc.
- Hélène Landreau
C'est vraiment le végétal, ça rend de la recherche appliquée. Il faut être sur un support cheveux pour bien voir le résultat. C'est-à-dire qu'on pourrait se calquer sur ce qui se passe sur le tissu, ce qui est très inspirant. La coloration pour le végétal, il y a énormément de bibliographies sur ce qui se passe sur le tissu, etc. Parce que ça a été utilisé pendant des années. Mais le cheveu est vraiment un matériau très spécifique et ce qu'il prend sur le tissu ne prend pas forcément sur le cheveu. Donc nous, en fait, on source toutes les matières colorantes qui existent. Il y a des bibliographies très bien faites, des livres, On travaille aussi avec des universités, on travaille avec des consultants en biochimie, avec des laboratoires spécifiques pour vraiment explorer tout ce monde du végétal. Et une fois qu'on a identifié les molécules qui nous paraissent les plus intéressantes, là après, on passe vraiment au niveau du salon à recherche expérimentale sur mèches de cheveux. Donc là, c'est des mèches de cheveux naturellement traitées. Et là, on va faire tous les mélanges dans toutes les situations, toutes les températures d'eau, si on l'applique à froid, on l'applique à chaud. Donc en fait, il y a plein de méthodes. Et en fonction de ces résultats-là, on se dit ça, ça c'est intéressant, on le décline, on le décline, et quand on a des résultats vraiment probants, on passe à une autre étape qui est l'étape vraiment sur modèle, volontaire, etc. Et là, on voit la réaction du cheveu vivant, parce que ça peut être aussi très différent entre un cheveu mort et un cheveu vivant. Et donc, c'est cette étape-là, quand elle est bien validée avec les volontaires, qu'on valide le colorant dans la couleur. d'accord après le monde des colorations végétales il est très vaste les molécules qui tiennent sur le cheveu sont très restreintes donc on en trouve toujours d'autres qui aident à modifier mais on reste quand même sur une base de henné et d'indigo qui sont les plantes même si c'est plus ancestral c'est les principales c'est des plantes sans ailes moi je leur dis merci tous les jours parce que sans ailes on n'aurait pas de coloration végétale mais les nombreuses autres elles nous permettent vraiment de nuancer tous les reflets et d'avoir des trucs très très sympas maintenant en végétal ça a beaucoup évolué la vie En 15 ans, c'est fou les reflets qu'on obtient maintenant qu'on n'obtenait pas avant. Donc il y a une belle évolution dans le végétal.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il y a un énorme parallèle entre ce qui se passe en teinture et ce qui se passe dans le cheveu. Je le vois au fur et à mesure qu'on enregistre des épisodes sur la coloration capillaire. C'est que vous l'avez dit rapidement, mais en teinture, il faut préparer sa fibre avant de lui mettre la couleur. Et vous dites la même chose. Pour vous, les cheveux, il faut faire un masque à l'argile qui vient, on va dire, dépolluer le cheveu, le rendre prêt à la couleur. Il y a cette histoire de couleur principale. Vous, vous parlez du henné, de l'indigo, qui sont en fait... c'est les molécules qui tiennent le mieux, c'est les grands teints en teinture, c'est les couleurs qui tiennent, on va dire. Et ensuite, vous avez toutes les étapes de nuançage comme on a en teinture végétale. Donc, c'est vraiment un parallèle. Sauf que, comme vous l'avez dit, la fibre n'est pas la même, même si le cheveu reste une fibre. Et en fait, ce qui est incroyable, c'est qu'on ne peut pas garantir vraiment une couleur à 100% parce que la fibre, elle est... Même vous, vous avez des cheveux complètement différents. Vos clientes ont des cheveux... toutes différentes. Donc, c'est ça qui est aussi hyper intéressant. Vous trouvez à chaque fois ces nouvelles choses.
- Hélène Landreau
C'est vraiment un métier artisanal, en fait. Et c'est vrai que selon la cliente, selon la nature du cheveu, qu'elle ait un cheveu très lisse, qu'elle ait un cheveu très épais, la prise ne sera pas du tout la même. On n'a pas non plus le même pH de cuir chevelu, on n'a pas le même film hydrolypidique. Donc, c'est vraiment un travail de la matière vivante, ce qui rend le métier très passionnant, un peu stressant aussi des fois. parce qu'on essaie de comprendre, etc. Mais c'est un métier qui est vraiment passionnant et où il y a encore beaucoup, beaucoup à découvrir. et la différence quand même qu'il faut dire entre un textile et un cheveu c'est qu'on nous reste quand même dans le respect du cheveu c'est à dire qu'on ne rajoute absolument aucune molécule facilitante chimique dans nos produits, on n'a pas de sodium picramate par exemple dans nos rouges ou des choses comme ça qui permettent d'activer, on n'a rien qui mordance et en tissu ce qui se passe c'est qu'on mordance avec des choses assez fortes qui poncent vraiment le tissu pour que ça accroche si on faisait ces mêmes produits sur le cheveu on n'aurait un cheveu qui serait qui peut être très abîmée. Et donc, en fait, si on fait du végétal pour abîmer le cheveu avant le végétal, ce n'est pas non plus le sens du projet. Donc, il faut trouver le juste milieu entre faire accrocher sans abîmer.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord après en teinture je le précise pour les gens qui font de la teinture et qui écoutent l'épisode il y a bien sûr des techniques maintenant de mordansage avec des plantes donc les bio mordants etc exactement on n'utilise pas de la lin etc mais on nuance un petit peu ce que je voulais voir avec vous vraiment qui pour moi est un peu votre particularité c'est vraiment cette hum comment on va dire, le fait que vos produits soient méga clean, méga tracés, avec des certifications bio, Cosmos vous l'avez dit, qu'est-ce que vous faites pour vous assurer, on va dire, de la bonne traçabilité, des bons respects sur les parcelles que vous avez pour vos plantes, de toutes les étapes entre guillemets, entre la culture de la plante et le travail à partir de la plante séchée, comment vous scrutez ça à la loupe en fait ?
- Hélène Landreau
Alors nous c'est pour ça qu'on a fait vraiment le choix du 100% certifié et le choix notamment du référentiel Cosmos juste pour expliquer un petit peu en cosmétique il y a quelques années chaque pays avait son label on avait Ecosert en France, on avait Natru en Allemagne on avait ICEA en Italie, il y a tous ces petits labels et à un moment ils se sont concertés, on se met tous d'accord sur un cahier des charges cosmétiques qui pourrait être qualifié de biologique et propre donc ils ont créé le cahier des charges Cosmos donc qui est très bien fait et qui à l'international c'est le plus connu et c'est un référentiel qui est plus facile à travailler quand on est à l'international parce qu'ils le connaissent, que chacun qui travaille avec son petit label c'est plus simple. Un produit Cosmos, ce n'est pas juste des ingrédients bio, c'est les ingrédients bien sûr, mais c'est surtout la manière dont c'est travaillé. La manière dont est travaillée chaque matière première doit montrer pâte blanche sur le procédé de fabrication. Ça veut dire que la molécule ou la plante, dans les shampoings c'est des molécules et puis dans les couleurs c'est des plantes, doit montrer que la manière dont est fabriquée ne pollue pas. Et respecte de l'environnement, et respecte de l'humain, et respecte des droits de l'homme, et respecte en fait de toutes ces valeurs. pour dire, voilà, cet ingrédient, il est propre, il est Cosmos. Et donc, un produit Cosmos doit avoir tous ces ingrédients qui sont Cosmos. Pour ça, chaque ingrédient, en fait, a toutes ces fiches qualité remplies par des contrôleurs, donc des certificateurs indépendants. Donc, on peut choisir EcoCert, on peut choisir CosmetCert. Ils sont complètement indépendants, en fait, de Cosmos. Et ils viennent sur place. Donc, nous, en fait, par exemple, en Inde, nos fournisseurs sont audités minimum une fois par an. dans l'usine et sur tous les champs. Donc, il y a des analyses de terrain, on regarde les conditions de travail, on regarde toute la chaîne de production de A à Z dans le lieu. Et à la fin, chaque année, on reçoit, nous, des fabricants et des producteurs, leur certificat à eux, ÉcoCert. En l'occurrence, nous, c'est ÉcoCert. Donc, nous, ça nous permet de tout tracer là-bas. Et nous, c'est la même chose ici. On est audité aussi sur la manière dont on transporte. Comment sont faits nos packagings ? Est-ce que nos packagings sont minimalistes ? Est-ce que nos packagings sont écologiques ? Donc on nous demande toute la traçabilité, donc je vous dis pas il y a 400 documents, c'est vrai que c'est du travail, il y a beaucoup de gens qui font pas certifié parce que c'est un gros gros travail, mais pour nous notamment parce que c'est fabriqué en Inde. On pourra avoir une image, c'est en Inde, on ne sait pas ce qui se passe. Donc nous, on y va déjà une à deux fois par an, partout, dans les champs, dans les entreprises, partout, vérifier que tout se passe bien. Et en plus, on a fait le choix de travailler avec des fournisseurs commerce équitable, qui ont le label commerce équitable, qui permet aussi d'être vérifié sur toutes les conditions de travail, la rémunération aussi des salariés. Donc forcément on achète des matières qui sont plus chères, mais c'est le choix qu'on a fait justement pour la qualité et pour l'éthique, ce qui est très important pour nous.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc votre approvisionnement, il est en Inde, donc on sait que les plantes tectoriales, il y a des plantes tectoriales qu'on trouve bien sûr en France, il y a des plantes tectoriales utilisées dans la coloration capillaire qui ne poussent pas en France, notamment je pense au henné, etc. Est-ce que vous, dans votre volonté, vous avez une envie, une inspiration, une aspiration par contre, pardon, à revenir sur peut-être des plantes qu'on peut trouver en France ? Parce qu'on reçoit beaucoup d'agriculteurs sur le podcast et c'est quelque chose qui est en train de se développer. Est-ce que vous, c'est une vision que vous avez de réutiliser de la matière qui peut être produite en France ?
- Hélène Landreau
Ah oui, dans l'idée, le hainé et l'indigo, je pense qu'évidemment, c'est des plantes qui, si on les fait en France, on est obligé de les mettre sous le cerf, de faire dans des conditions qui ne seraient pas plus écologiques. Donc, je pense que sur les matières principales, ce sera un moment compliqué. Mais par contre, bien sûr, sur toutes les autres plantes, bien sûr, on étudie tout le sourcing, on est en relation, notamment, on est assez gâtés dans l'Ouest. au niveau des plantes on a Chenier qui est pas loin on a beaucoup de connaissances donc ça c'est vraiment un travail de fond aussi pour pouvoir ramener les plantes actuelles aux normes réglementaires cosmétiques donc en fait c'est un vrai travail de fond que nous aussi on lance pour pouvoir travailler aussi des plantes en local mais il faut réussir aussi à les faire en quantité c'est à dire que pour faire de la collaboration végétale il faut certaines quantités donc on peut être à l'échelle expérimentale et après pour pouvoir développer à l'échelle plus grande sachant qu'on est quand même généralement sur certaines plantes territoriales, des plantes qui ont besoin soit de beaucoup de soleil, soit beaucoup d'aridité. Donc, il faut vraiment trouver les plantes qui pourraient être intermédiaires mais qui nous permettraient de nuancer nos couleurs ou de compléter nos couleurs.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Bien sûr. Et alors, ce que j'allais vous demander, c'est, on va encore rester sur vos partenaires, le réseau. Moi, ce que je voudrais savoir, c'est est-ce que vous avez des liens des échanges avec des acteurs, par exemple, déjà vos partenaires concurrents, on va dire. Est-ce que vous avez des échanges comme un syndicat de la coloration végétale 100% végétale, de la coloration capillaire 100% végétale ?
- Hélène Landreau
Écoutez, nous, on a vraiment fait la démarche d'en parler autour de nous, notamment il y a le Mondial de la coiffure, d'aller voir les partenaires, parce que c'est vraiment l'envie qu'on a de tous se rassembler. On a des marques différentes qui fonctionnent différemment, certaines certifiées, d'autres pas. Mais en fait, on est dans cette dynamique, c'est de vraiment que le végétal prenne de plus en plus de place, de savoir parler du végétal et de faire évoluer aussi les institutions. On parlera peut-être des écoles derrière, mais voilà. On s'est déjà rapprochés, notamment, on va le dire, de marque à part, pour rapprocher, en fait, les écoles de coiffure. On est en train de travailler avec eux sur des éventuellement... On ne peut pas changer de référentiel comme ça parce que c'est assez long administrativement, mais au moins de mettre les premiers pas pour installer, en fait, le végétal et faire des essais. du végétal dans les écoles de coiffure. Et ça, c'est vraiment le début de l'évolution. Donc là, on est vraiment en discussion. On fait souvent des visios, des réunions de travail avec la marque Marcapar et l'UNEC, notamment pour faire évoluer le végétal dans les écoles.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, parce que c'est ce que j'allais dire. En fait, encore un parallèle entre la coloration capillaire 100% végétale et par exemple le monde de la teinture ou toutes les applications de la couleur végétale au sens large, c'est qu'en fait, c'est souvent des acteurs qui sont un peu, pas dispersés, ce n'est pas le bon mot, mais un peu isolés. Et en fait, c'est pour ça que je posais la question, c'est vraiment de savoir s'il y a une entente, des échanges. Et donc, je suis ravie d'entendre ça parce que c'est vrai que si on veut que la couleur végétale, elle soit... plus abordés, mieux expliqués, mieux connus du grand public. C'est vrai que de s'unir, c'est quand même pas mal. Surtout que vous avez tous les deux, vous êtes les leaders, on va dire, Marc Apparez-vous, et que vous avez tous les deux des centres de formation et que vous êtes vachement dans la transmission. C'est vrai que c'est génial s'il y a... Donc ça, c'était ma première question. Ma deuxième question, c'était pourquoi, selon vous, il n'y a pas plus de coloration capillaire 100% végétale en France ?
- Hélène Landreau
Pourquoi il n'y a pas plus de coloration ? Je pense qu'on commence par la base, c'est l'école. Je pense qu'à partir du moment où dans une école, pour l'instant, c'est quelques lignes dans le référentiel, on en parle, en théorie, il y a coloration permanente, semi-permanente, et en petit dernier, il y a coloration végétale. Il y a le mérite d'avoir une phrase, sauf que ce n'est pas du tout mis en pratique. Donc il n'y a pas de pratique pour l'instant, sauf des écoles qui ont envie de faire découvrir ça à leurs élèves, ou des profs qui ont envie que ça rentre dans l'école, ils font certaines demi-journées sur le végétal, mais ça ne fait vraiment pas partie de la pratique dans le référentiel, et on ne peut pas passer son examen avec du végétal. Par exemple, quelqu'un qui est allergique aujourd'hui, il a allergique en chimie, il doit passer son examen, il ne peut pas le faire avec du végétal. Donc souvent, il peut même arriver à arrêter sa formation parce qu'il est vraiment allergique. Donc à partir de là, on bloque quand même parce que si ce n'est pas appris à l'école, ça veut dire que ça doit être appris après par les salons de coiffure. et quand on est coiffeur qu'on maîtrise son métier de coloriste d'oxydation et que tout d'un coup on doit tomber dans la marmite du végétal réapprendre un métier avec un petit peu de peur d'appréhension, de fausses idées sur lesquelles on pourra revenir et bien du coup ils osent pas et ils disent bah non je maîtrise pas, j'y vais pas donc je pense que c'est surtout un problème d'enseignement et c'est de le faire rentrer de plus en plus dans le référentiel de coiffure et puis après voilà je pense qu'il y a les peurs parce qu'un coiffeur il veut maîtriser on vient le voir comme expert du cheveu il veut absolument maîtriser et comme il y a pas mal de peurs et de freins qu'il se met sur le végétal je pense que ça vient de là si je peux vous parler des peurs c'est ce que j'allais dire à l'idée les fausses idées je pense que déjà la première c'est ça ne couvre pas le cheveu blanc on l'entend très souvent c'est faux, ça veut dire qu'en fait en végétal on couvre très bien le cheveu blanc La différence, c'est que contrairement à l'oxydation, l'oxydation, moi je suis brune, on me met une couleur un peu plus claire, toute ma tête sera plus claire. Donc c'est très uniforme. En végétal, on n'éclaircit pas la base, on ne change pas les couranturées, on se pose dessus. Donc si votre cheveu est très bien et que vous faites un blond, vous aurez des cheveux blonds et des cheveux bruns. Mais par contre, si vous êtes comme moi, vous avez des cheveux blancs, vous voulez être brune, on couvre le cheveu blanc en brun, sans problème. Donc on a vraiment une très belle couvrance en végétal, mais on peut aussi avoir, et c'est souvent très intéressant, des effets méchés c'est à dire qu'avec le cheveu blanc naturel on arrive à faire des effets méchés sans avoir à faire des mèches déco donc ça fait justement de la créativité ça rend la couleur assez ludique première fausse idée deuxième fausse idée c'est hyper long donc on nous dit oui mais ça dure 4-5 heures peut-être il y a des années on pouvait laisser des couleurs 3-4 heures bien que c'était pas forcément non plus utile mais on avait pas la force des pigments en tout cas nous on utilise des pigments indiens qui ont une force de couleur très forte et nos protocoles ont tellement évolué que là, pour vous estimer des temps de pause, on va être à peu près 15 minutes pour un blanc, 45 minutes pour un cuivré, une belle couleur cuivré, noisette, etc. Et c'est vraiment, si on a un cheveu blanc, on veut vraiment un noir, on est obligé de faire une double application. Donc là, on va être sur 1h30. 1h30, il faut savoir que c'est les temps qu'on met pour faire des mèches déco ou des choses comme ça. Donc, on n'est pas sur des temps du tout décalés par rapport à ce qui se pratique aujourd'hui en salon de coiffure. Donc, le temps, c'est une fausse croyance aussi.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Il y en a d'autres de fausses croyances ?
- Hélène Landreau
Je pense aussi sur les reflets, il y a le côté, c'est orange. La couleur à l'invention végétale, il y a un peu l'effet historique du aîné un peu hippie. Donc la coloration végétale, c'est orange. Avec toute l'évolution qu'on a fait, maintenant, on n'est pas orange en végétal. On peut y être, les cuivrés sont magnifiques. Ça, il y a vraiment des très beaux cuivrés. On peut avoir des blonds très clairs, des blonds doux, des blonds dorés, des cuivrés, des noisettes, des foncés. On a des limites aussi, c'est-à-dire qu'il y a encore des choses, des blonds foncés très froids, des choses comme ça, qu'on cherche encore en végétal. Ce ne sont pas des pigments naturellement dans la nature, ce sont des pigments qui n'accrochent pas forcément le cheveu. Il y a des évolutions encore à avoir, mais on a déjà une palette de résultats très belle.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Moi, j'ai entendu comme autre préjugé, c'était l'histoire, notamment quand on emploie l'indigo, c'est pareil en teinture, il y a une petite couleur ou un petit reflet vert au début, le temps que la couleur s'installe. Et donc ça, c'est en gros, comment dire, ça va évoluer. On dit qu'il faut attendre 24 heures avant d'avoir la couleur vraiment aboutie. Je ne sais pas si c'est pareil chez vous.
- Hélène Landreau
L'indigo, c'est un cadeau et en même temps, il a ses défauts. C'est-à-dire que l'indigo, il n'y a que cette plante, enfin pratiquement, il y en a d'autres, mais c'est le plus connu en tout cas pour faire des foncés et elle a besoin d'oxydation avec l'air. Ça, c'est la nature du végétal. On ne peut pas réussir à ne pas avoir ce reflet. Donc, il dure à peu près 24 heures, il s'en va après le premier shampoing et après, on a une couleur bien foncée. Souvent, ça ne pose problème qu'au coiffeur. Lui, d'habitude, il sort sa couleur en chimie, sa couleur est tout de suite nickel, il sort. Après la couleur, au bout de 15 jours, la couleur est plus partie, le cheveu est plus abîmé. là il part c'est vrai qu'il manque l'oxydation de sa couleur les clientes elles elles sont complètement ok nous on a des clientes qui disent ah mais non mais moi plus c'est vert mieux c'est pris c'est super donc en fait c'est plus changer son regard et ses habitudes de coiffeur mais si le coiffeur ok la cliente généralement elle me non non c'est ok j'ai l'habitude je sais que demain ce sera nickel ouais voilà elle le sait elle est éduquée entre guillemets à la coloration d'accord ok ouais ok ouais mais de toute façon le végétal il se fait pas que le coiffeur il faut vraiment Voilà, le végétal, vous allez avoir une super nature de cheveux, une belle brillance, vous allez retrouver du volume, tout le soin. Par contre, vous allez avoir une journée de... Il faut demander une petite journée pour oxyder. C'est mieux de préparer votre cheveu à l'argile. On explique à la cliente, elle est OK pour y aller. Elle connaît en fait les tenants, les aboutissants. Et si elle n'est pas OK, elle passera peut-être à la couleur végétale dans quelques années.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est quoi les freins pour les clients ? C'est quoi les premiers freins qu'on vous répond sur la couleur végétale ? Point de vue client.
- Hélène Landreau
Beaucoup moins que les coiffeurs. C'est pour ça que je pense qu'il y a plein de fausses idées. Je pense que quand même, il ne faut pas se mentir, l'éclaircissement, parce que les gens sont quand même habitués à se faire de la mèche déco. Il y a beaucoup de femmes qui s'éclaircissent d'un ou deux tons ou qui font des mèches. Et c'est vrai qu'au jour d'aujourd'hui, si on veut faire du 100% végétal, on ne va pas éclaircir le cheveu. on va donner des superbes effets de lumière. Des fois, on a l'impression de s'être éclairci parce qu'il y a des effets de lumière avec certaines plantes, notamment les dorés, qui donnent l'impression vraiment qu'on a éclairci. Mais voilà, quelqu'un qui dit, moi, j'aime bien être blonde et je suis brune, là, actuellement, on n'aura pas la réponse, par exemple.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord.
- Hélène Landreau
Quelqu'un qui veut vraiment une couleur très froide, je veux être blond froid, actuellement, il vaut mieux lui dire, voilà, ce n'est pas possible en végétal, vous aurez un reflet doré ou chaud, mais vous ne serez pas blond foncé actuellement.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Selon vous, Hélène, quels sont les défis que devra relever la coloration capillaire 100% végétale demain ?
- Hélène Landreau
justement on en parle je pense qu'il faut continuer à chercher à creuser que ce soit avec les universités les labos, la technologie pour essayer d'obtenir ces reflets qu'on n'a pas encore parce que mine de rien quand même les châtains clairs, les blonds foncés en France on a un gros pourcentage de personnes qui ont ces reflets là et donc je pense qu'il faut vraiment arriver à continuer à chercher pour trouver les reflets qui nous manquent Je pense que ce sera le plus gros défi, de convaincre, bien sûr, les coiffeurs, comme vous faites, des émissions comme ça, pour qu'ils comprennent toutes les fausses idées qui ont bien évolué quand même depuis quelques années. Et puis, je pense que, et là, c'est ce qu'on a vraiment commencé à faire avec les écoles de coiffure, c'est faire rentrer vraiment ce métier dans les écoles de coiffure, ce savoir-faire, même qu'il soit reconnu, même en pratique, qu'on puisse éventuellement passer son examen avec du végétal. tout de suite, ça va démocratiser le métier et derrière, faire des belles ouvertures.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Si on prend du recul, est-ce que la France est en avance sur la coloration capillaire 100% végétale ou est-ce qu'on a des pays qui sont plus en avance dont on pourrait s'inspirer ?
- Hélène Landreau
Je pense qu'en Europe, on fait partie des plus avancés, honnêtement. Les pays où on se dit que c'est comme le Maghreb, où il y a ces vieux comme le monde, eux, ils sont plutôt à l'étape, ils sont repassés à la chimie, ils vont peut-être revenir au végétal, mais voilà, la démarche école et tout ça, pour l'instant, c'est moins avancé dans ces pays-là, pour l'instant en tout cas, mais ils vont peut-être revenir au végétal derrière. On a entendu parler du Japon, qui était assez avancé au niveau de la coloration végétale, mais honnêtement, la France... En Europe, on est plutôt dans les premiers de la liste.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Tout ce que vous faites, à travailler sur les plantes, à être certifié bio, à avoir des labels, des certifications, regarder la traçabilité, etc. Est-ce que vous avez mesuré la réduction d'impact sur l'environnement par rapport à la coloration classique ? Nous, en fait, chez Couleur Gaïa, on a vraiment une politique d'éco-conception, de RSE dans l'entreprise. C'est vraiment un de nos piliers stratégiques vraiment de la marque depuis le début. Donc, on a beaucoup travaillé l'éco-conception. Pour cela, je ne vous ai pas parlé tout à l'heure, mais tous nos soins, on l'a passé en vrac. Tous les produits principaux, les shampoings, les baumes. Donc, on a mis en place tout le système vrac en accord avec la réglementation. C'est-à-dire que les coiffeurs puissent le faire sans qu'on vienne leur dire, tu n'as pas le droit de les remplir. Donc, on a fait un beau travail là-dessus. On a un meuble vrac aussi qui est proposé. Mais pour revenir à l'éco-conception, on a fait toutes nos études carbone. Donc on a mesuré, nous, de A à Z, que ce soit le trajet des salariés, que ce soit l'impact de fabriquer en Inde et de faire venir des containers jusqu'à nous avec les couleurs, de fabriquer là-bas, de fabriquer ici. Donc nous, on mesure vraiment le bilan carbone. Il faut savoir que les couleurs végétales sont complètement propres pour les nappes phréatiques. Donc il n'y a zéro polluant dans la coloration végétale. Donc on lui coiffe l'heure. Rince une coloration végétale, l'eau, elle n'est pas propre parce qu'elle est pleine de... On n'ira pas la boire derrière, mais je veux dire, pour l'environnement, elle est 100% respectueuse. d'accord donc ça vous avez vous avez les études vous avez fait votre bilan avec un organisme indépendant de Cholet qui nous a tout étudié nous a demandé plein de critères ça a été un vrai travail parce qu'il mesure tout de la consommation d'eau même dans les plantations de hainé combien il consomme d'eau etc il a tout calculé pour qu'on sache en fait où on consomme beaucoup de carbone où on peut progresser et ce qu'on ne peut pas faire progresser il faudra le compenser c'est un délire d'accord et ça c'est tout
- Hélène Landreau
d'accord et ça on le retrouve dans votre rapport RSE ou on le retrouve quelque part Hélène ? je pense qu'on peut le retrouver oui j'en parlerai c'est vrai que moi je suis sur la partie produit mais Benoît le dirigeant est vraiment sur cette partie RSE mais oui je tiens à te réinformer de comment d'accord parce que ça c'est mon ancien métier et donc ça m'intéresse vraiment ouais ouais moi j'ai bossé dans la RSE pendant 5 ans chez Auchan sur plein de sujets différents mais j'avoue ça ça m'intéresse énormément et puis Je trouve que ce serait aussi un argument supplémentaire pour inciter les salons de coiffure à passer de la coloration traditionnelle à la coloration 100% végétale, s'ils voient qu'ils réduisent vraiment leur impact, la qualité de l'eau, même pour eux, leur santé, les produits chimiques. S'il y a des infos sur peut-être la toxicité, j'ai entendu que l'Europe allait interdire certains... produits en coloration traditionnelle, parce qu'ils se rendaient compte qu'il y avait des soucis de santé, tout ça, ça m'intéresse pour creuser, en parler davantage, et je pense que c'est des bons arguments aussi.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et c'est pour ça qu'il faut avoir les vraies études, parce que des fois, on se trompe, on dit, voilà, ça, ça consomme beaucoup d'énergie, par exemple, en transport, mais non, un bateau, par exemple, un bateau avec des gros containers sur le bateau, s'il a beaucoup de containers... quand on ramène au sac et aux produits, c'est beaucoup moins polluant que le camion qui va juste vous emmener du Havre à Cholet vos produits. Donc en fait, il n'y a pas de surprise comme ça. Et le bilan carbone, ça vous permet d'avoir une lecture objective. Et derrière, ça vous permet d'agir sur des critères objectifs. C'est ça,
- Hélène Landreau
et ça vous force à faire un chemin de progrès et à vous dire, tiens, là où je peux aller atténuer mon impact, j'essaye, et puis ça vous fait un peu une feuille de route d'année en année pour vous le mémorer.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il y a des mesures, c'est-à-dire qu'on ne parle pas dans le vent. Et le certificat COSMOS est très intéressant pour ça, parce qu'il mesure aussi, il fait attention, que l'impact de la fabrication des matières premières sur l'environnement. Parce que souvent, on a une matière première, mais elle peut être très, très, très polluante, ou très énergivore à fabriquer. Donc, il y a toutes ces mesures-là qui rentrent aussi en compte.
- Hélène Landreau
D'accord. Ok, bon, top. Ça, j'avoue, je suis très curieuse d'avoir...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
maintenant ce sera un plaisir de vous ok super,
- Hélène Landreau
c'est chouette alors maintenant j'aimerais qu'on passe, c'est un point hyper important dans le podcast, c'est la transmission, donc j'aimerais que vous nous parliez de ce que vous faites pour transmettre vos connaissances de la couleur capillaire végétale aux autres ce que vous mettez en place il y a différents axes on a bien sûr l'axe de nos coiffeurs
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Comme tous les coiffeurs qui veulent travailler avec nos produits doivent passer par l'étape formation. Comme je vous l'expliquais tout à l'heure rapidement, il y a cette étape initiation pratique de deux jours qui permet vraiment de maîtriser les bases de la coloration végétale. Derrière, on perfectionne, c'est bien on demande aux coiffeurs de venir une fois par an, on perfectionne avec soit des nouvelles techniques, soit des techniques plus poussées, on neutralise des reflets, etc. et aussi on a développé cette année une formation qui permet aux coiffeurs parce qu'on a eu tout un moment des coiffeurs qui étaient 100% végétales qui voulaient faire de la couleur on a aussi maintenant des coiffeurs qui travaillent en oxydation mais font de la demande de leur clientèle en végétal et qui veulent juste découvrir et commencer à se mettre dedans et nous on veut absolument ouvrir on ne veut pas dire vous ne faites que du végétal oui d'accord moi je ne le fais pas si on veut le développer démocratiser il faut ouvrir il faut accueillir et puis il faut amener les gens à progresser On fait une formation découverte qui permet de commencer par toutes les bases du végétal, ce qui est simple, ce qui est facile, ce qui n'a pas de reflets verts. ce qui permet de donner de la lumière et qui est facile à démarrer pour un coiffeur justement qui a un peu des peurs, qui est un peu frileux à l'idée de démarrer le végétal avec toutes les fausses idées qu'on s'est faites. Donc ça, ça va démarrer cette année. Parallèlement, on travaille aussi avec les écoles, c'est-à-dire que soit on contacte les écoles, soit les écoles viennent vers nous et on leur fait des demi-journées, des journées entières de découvertes. Souvent, on oriente ça plutôt vers les BP. Parce que voilà, quand on démarre en 5P, on est un peu jeune, on découvre déjà tout ce qu'il y a dans la chimie. Donc, c'est déjà beaucoup. Et après, en BP, ça y est, on peut se spécialiser. BP, c'est quoi ? Le brevet professionnel. Dans l'ordre, il y a le CAP coiffeur, puis après, il y a le brevet professionnel.
- Hélène Landreau
D'accord.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et après, il y a le brevet de maîtrise. Et c'est sur ce brevet de maîtrise qu'il pourrait être intéressant de travailler encore plus le végétal.
- Hélène Landreau
d'accord donc là pour passer par exemple leurs examens en végétal c'est à ce moment là ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
voilà mais dans tous mais bon peut-être que c'était par cette porte que ça pourrait commencer parce que c'est des gens qui se perfectionnent un peu plus donc ça pourrait être une porte d'entrée oui d'accord Mais après, on sent vraiment que le corps enseignant a envie aussi. Mais c'est vrai que ce n'est pas facile de former tous les professeurs, etc. Donc, c'est vrai que c'est beaucoup de nouveautés. Mais on sent de la motivation quand même dans les équipes enseignantes. On y va, on est sur place, on envoie des formatrices pour petit à petit faire connaître au niveau des écoles de coiffure. et ça met quand même la puce à l'oreille à des élèves, parce qu'il y a quand même beaucoup d'élèves qui ont très vite des démangeaisons au niveau des mains, on voit des gros problèmes et ce qui fait qu'ils sont passionnés par le métier de la coiffure et on leur dit, tu ne pourras pas être coiffeur donc là le végétal ça leur laisse attendre de moi, ça y est, je suis allergique mais je peux quand même être coiffeur d'accord,
- Hélène Landreau
et vous êtes présent aujourd'hui dans combien de salons de coiffure à peu près en France pour qu'on se représente ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
950 je dirais actuellement 950 salons répartis sur... toute la France, principalement l'Ouest, parce que le bouche-à-oreille va plus vite dans les régions où on est. où on est situé.
- Hélène Landreau
Est-ce que vous avez la volonté d'aller dans d'autres pays un peu vous étendre en Europe ou ce n'est pas votre souhait ? Vous préférez vous qualifier sur la France ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
À la demande, on répond, mais il y a tellement déjà de travail. Il y a 70 000, je ne sais peut-être plus le chiffre juste, mais de coiffeurs en France. Il y a tellement de travail déjà à faire avec les coiffeurs en France que ce n'est pas le lettre motive d'aller tout de suite à l'export. Après, sur demande, et puis peut-être que ça viendra, mais je pense qu'il y a déjà pas mal de choses à faire en France. Oui, OK.
- Hélène Landreau
est-ce qu'il y a une question Hélène que je ne vous ai pas posée et que vous auriez aimé que je vous pose clairement je pense que vous avez fait bien le tour moi j'ai alors du coup je continue moi ce que j'aimerais savoir c'est si vous deviez choisir une plante tinctoriale qui vous incarnerait vous et la marque Gaïa vous seriez quelle plante tinctoriale et pourquoi moi
- Pauline Leroux ArtEcoVert
j'aime la camomille
- Hélène Landreau
est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu comment vous l'utilisez,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
à quoi elle sert parce que c'est pas évident j'adore toutes les autres plantes mais cette camomille si vous voulez déjà je suis très sensible aux odeurs donc elle a une odeur subtile et fleurie qui est hyper agréable et en fait c'est une coloration toute douce ça fait partie des plantes quand vous les apportez, elles apportent cette petite nuance cette subtilité et elle apporte une très belle couleur elle apporte une très belle odeur, elle nous permet de faire des reflets et moi c'est toute cette subtilité de cette plante que j'aime beaucoup
- Hélène Landreau
et je suis très fan de l'odeur donc je dirais la camomille est-ce que vous avez un mot de la fin que vous voulez passer, donc peut-être au salon de coiffure avec lesquels vous travaillez ou peut-être aux coiffeurs qui sont pas encore convertis entre guillemets qu'est-ce que vous voulez leur dire avant qu'on ne se quitte
- Pauline Leroux ArtEcoVert
moi ce que je voudrais leur dire c'est que déjà ne pas rester sur des a priori du végétal il est intéressant mais pour tout coiffeur parce que nous on avait des transformations chez certains coiffeurs qui disaient moi le végétal c'est compliqué et quand ils ont touché la matière qu'ils ont vu le résultat sur le cheveu surtout les coupeurs de cheveux ceux qui adorent couper les cheveux de sentir la texture ils me mais en fait je retrouve avec la correction végétale je retrouve ce que c'est couper un cheveu naturel je retrouve ce que c'est un tomber naturel de cheveux parce que comme on ne casse pas de cheveux on retrouve en fait cette texture. Et pour tous les coiffeurs qui sont amoureux des cheveux, amoureux de cette texture, qui aiment cette matière, franchement, généralement, le végétal, ils ne peuvent pas s'en passer après. Pas pour tout, ils ne feront pas tout. Ils arrivent vraiment à passer beaucoup de choses en végétal. Donc moi, je dis, venez explorer le végétal, que vous soyez convaincus, que vous ne soyez pas convaincus. Je pense que ça mérite d'être exploré.
- Hélène Landreau
Super, bah écoutez Hélène, c'était génial, je vous remercie beaucoup. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Artecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix, c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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