- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,
- Elfie Morel
bonne écoute !
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Aréco Vert Elfie Morel. Bonjour Elfie.
- Elfie Morel
Bonjour.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Elfie, est-ce que vous pouvez vous présenter pour les auditeurs, nous raconter un petit peu votre parcours qui vous a amené à la coloration capillaire végétale ?
- Elfie Morel
Donc moi en fait, je suis ingénieure chimiste de formation. J'ai travaillé pendant plusieurs années dans des laboratoires de cosmétiques en formulation de produits. C'est moi qui créais toutes les recettes de cosmétiques et je me suis spécialisée en produits capillaires. J'ai travaillé pour des marques, notamment pour les coiffeurs. Lors de mes expériences, j'ai eu une expérience personnelle et professionnelle qui m'ont menée vers la coloration capillaire végétale. D'abord l'expérience personnelle. J'ai utilisé... des colorations chimiques classiques comme tout le monde pendant plusieurs années quand j'étais plus jeune. Donc je faisais des mèches, des couleurs, etc. En fait, à 20 ans, je me suis retrouvée avec les cheveux totalement bousillés. Voilà, j'étais obligée de tout couper. Et c'est là que j'ai cherché une alternative en fait. Et j'ai découvert la coloration végétale à travers le henné, qui est une des plantes qui est le plus utilisée en végétal. et là déjà ça a été une révélation pour moi en termes de qualité de cheveux ça n'avait rien à voir j'ai vraiment vu la différence les cheveux qui étaient plus forts, plus brillants le côté soin, la couleur que j'adorais aussi bien sûr donc déjà il y a eu ça donc là à ce moment là personnellement j'ai arrêté les colorations chimiques et ensuite comme je travaille dans le secteur cosmétique et dans le capillaire j'ai moi même fabriqué des colorations chimiques et donc en fait je devais porter tout un tas d'équipements combinaisons intégrales tout ce qui est masque pour respirer pour protéger les yeux faire manipulation sous hot parce que tout simplement les colorants qu'on utilise en coloration capillaire chimique c'est des produits qui sont vraiment dangereux pour la santé souvent ils sont suspectés d'être cancérigènes etc donc il y a des têtes de mort dessinées dessus euh... Donc voilà, il y a tout un tas de précautions à prendre pour les manipuler. Donc en fait, ça m'a encore plus... J'étais déjà persuadée personnellement que ce n'était pas des bons produits, en tout cas pour nos cheveux. Mais là, en plus d'avoir manipulé tout ça, je me suis dit que ce n'est pas possible. La chloration chimique, ça devrait limite plus exister. En fait, c'est des produits tellement dangereux pour la santé et l'environnement. Donc du coup, je me suis retrouvée à... à moi, à rechercher beaucoup de choses sur le végétal, à expérimenter des choses, à m'apercevoir en fait qu'il existe plein de plantes, qu'il existe plein de plantes possibles pour faire des colorations, qu'on peut obtenir tout un tas de teintes, s'amuser, donc voilà, j'ai commencé à m'intéresser comme ça en fait.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok, donc vous, vous avez vu vous avez le bagage qui fait que vous comprenez de quoi vous parlez, vous avez en plus vu l'envers du décor et vous avez entre guillemets subi les dégâts que peuvent causer les produits chimiques, etc., de la coloration capillaire, alors du coup ça vous a amené à créer une société est-ce que vous pouvez nous raconter l'aventure de la société, quand est-ce qu'elle s'est créée ce que vous proposez comme produit est-ce que vous travaillez avec des gens nous racontez un petit peu cette entreprise
- Elfie Morel
C'est un projet qui a démarré en 2020, un changement personnel qui m'a amenée à arrêter mon travail salarié. J'avais cette idée en tête depuis quelques années. Comme je vous ai dit, je faisais déjà mes propres expériences sur moi, sur des amis, la famille, etc. J'avais commencé un petit peu mes recherches en creusant le sujet, en faisant mon étude de marché. Je me suis aussi aperçue qu'aujourd'hui, les marques qui existent en coloration capillaire végétale sont souvent fabriquées en Inde, puisqu'on utilise, comme je disais, le henné, l'indigotier et d'autres plantes ayurvédiques indiennes. Et donc, en fait, finalement, on importe tous ces produits-là et en plus, on les retrouve dans les magasins bio. dans des cartons. Les poudres sont dans des sachets en plastique avec des charrettes en plastique jetables, des gants en plastique jetables. Et en fait, je me suis dit, c'est une hérésie de faire des produits naturels qui sont bons pour la santé, mais par contre, niveau impact carbone, c'est du zéro. Que avec des jetables, des produits importés. Donc, c'est comme ça, en fait, que j'ai eu l'idée de créer la marque, en ayant vraiment ce côté éco-responsable. Donc en essayant de sourcer un maximum de plantes plus locales, qui vont être cultivées en France ou en Europe. et aussi dans le packaging, l'emballage, que des produits qui sont sans pour semble dégradables, compostables, de ne pas proposer d'accessoires en plastique pour appliquer sa couleur. C'était vraiment la genèse du projet. La société a été créée en juin 2022. Après, il y avait bien sûr tout le temps de développement, de sourcine des plantes, de tests. J'ai travaillé dès le départ avec des coiffeurs, parce que pour moi, c'était important d'avoir... des produits de qualité, et puis j'étais habituée aussi dans mon travail à l'exigence des coiffeurs, donc pour moi c'était vraiment important. Et d'ailleurs au départ c'était un projet que je pensais plus destiné aux particuliers. Et finalement, au fur et à mesure, en étant en contact avec les coiffeurs, ils m'ont montré aussi de l'intérêt. Et donc finalement, ça s'est fini en une marque qui répond finalement aux deux clientèles. Donc à la fois les particuliers et les coiffeurs. Donc aujourd'hui, il y a six teintes qui ont été créées. Donc qui vendent du blond doré au châtain marron. Et ça a été lancé en fait fin 2022, en septembre, via une campagne de crowdfunding. sur Ulule, qui a très fort fonctionné. Donc au niveau de la fabrication, je travaille en fait avec un laboratoire partenaire qui est à Pamier et qui s'occupe donc de la production selon les bonnes pratiques de fabrication, puisque voilà, pour tout ce qui est cosmétique, il y a toute une réglementation. ça aussi ça a été aussi impactant dans le développement des produits parce qu'il y a tous les dossiers informations de produits à faire valider par un toxicologue les formules donc tout ce cheminement là pour pouvoir commencer les premières fabrications donc début 2023 donc c'est assez récent
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Elwen donc c'est une marque qui s'adresse autant aux particuliers qu'aux coiffeurs et donc je pense que vous êtes la première qui fait les deux. Je trouve ça intéressant. Donc, du coup, vous avez dit six teintes de produits. Donc là, on est vraiment sur la coloration capillaire. Est-ce que vous avez dans l'idée de développer d'autres produits, toujours à base de plantes, pour accompagner la gamme et faire, je ne sais pas, des shampoings, des produits de soins, etc. Ou vous allez vous focaliser sur la couleur ?
- Elfie Morel
Oui, tout à fait. Après, j'ai déjà d'autres teintes en cours de développement aussi, que j'avais même développées dès le départ, mais il fallait choisir quelques teintes pour déjà commencer, démarrer l'activité. Donc déjà, d'autres teintes de couleurs, c'est sûr, mais j'aimerais bien aussi développer effectivement toute une gamme de soins, avec toujours pour idée, par contre, de mettre vraiment les plantes au centre du produit. Ça, c'est ce qui est aussi, ce qui incarne le cœur de la marque, parce que d'ailleurs, là... la baseline c'est la beauté ancestrale par les plantes et des plantes brutes donc vraiment plantes séchées sous forme de poudre dans les produits donc ça peut être peut-être un shampoing aux plantes un masque de cuir chevelu aux plantes ça peut être toute une gamme de soins à proposer de ce type et toujours aussi bien sûr dans la démarche écologique etc
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et alors, si on achète un produit d'Elwen, on le reçoit comment ? Il est matérialisé comment ? Vous pouvez nous raconter un petit peu. Vous avez dit des emballages éco-conçus et tout ça, ça m'intéresse de en savoir un peu plus.
- Elfie Morel
Donc en fait, il y a deux formats différents pour les deux types de clientèle. Pour les particuliers, c'est des formats de 100 grammes. Ce sont des sachets en fait, sachets craft qui sont en matériaux biodégradables et compostables et qui sont étiquetés aussi avec une étiquette qui est elle-même biodégradable. Donc c'est des étiquettes à base de lins et de résidus de canne à sucre, de lins et de chanvre. Donc ce qui fait qu'une fois qu'elles ont utilisé leur coloration, elles peuvent directement mettre leur sachet et l'étiquette dans leur compost, dans leur jardin. Donc vraiment, il n'y a pas de déchets. Et donc pour les coiffeurs, eux, ils ont des formats un peu plus grands, de 500 grammes, qui leur permet de faire quand même plusieurs clientes. Voilà les grandes différences entre les deux.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Alors, vous avez parlé de vos partenaires, dans le sens, plutôt les débouchés, on va dire, salon de coiffure et les particuliers. Vos partenaires, vous avez dit que vous essayiez d'avoir un sourcing le plus possible en France et en Europe. Quel type de plantes, vous, vous travaillez dans vos mélanges et est-ce que ça a été facile de trouver les ressources en France ?
- Elfie Morel
Alors donc moi j'utilise quand même deux plantes qui sont incontournables en végétal et qui malheureusement ne poussent pas vers chez nous. C'est l'indigo et le henné, je pense qu'on en a parlé également. En fait le henné va vraiment servir d'accroche aux autres pigments et l'indigotier va permettre vraiment de foncer les couleurs et donc d'obtenir des marrons. donc ces deux plantes là elles sont quand même sourcées en Inde parce qu'elles ne poussent pas du tout près de chez nous peut-être avec le réchauffement climatique dans quelques années ça va pousser chez nous mais ça sera plutôt mauvais signe et ensuite donc pour toutes les plantes qu'on va associer pour obtenir différents reflets mais aussi pour leurs propriétés de soins donc là je vais prendre des plantes plus locales donc par exemple de la garance des teinturiers extrait de châtiigniers du houblon du romarin de la côte de la bourdaine donc c'est des plantes vraiment qu'on peut trouver de par chez nous qui pousse naturellement en france après par contre ça a été effectivement pas facile de trouver des fournisseurs Donc je vais travailler par exemple avec des grossistes en herboristerie, des fournisseurs de plantes colorantes ou des producteurs. Mais finalement en fait il y a très peu de culture de plantes colorantes en France aujourd'hui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Pour nuancer ça, on essaye sur le podcast justement de recevoir les agriculteurs en plantes tinctoriales pour montrer que ça existe et qu'il y a de la garance et qu'il y a de la camomille, des choréopsis, des trucs comme ça qui poussent en France. Et on a des agriculteurs et des agricultrices surtout, parce que depuis le début, je n'ai que des femmes qui cultivent ça en France. Mais j'avoue, je suis un peu d'accord avec vous, ce n'est pas évident de les trouver. Donc du coup, un grossiste en herboristerie, c'est intéressant parce que je n'ai pas encore eu d'acteur, je n'ai pas encore eu d'herboriste, on va dire, sur le podcast. Le métier d'un herboriste, c'est quoi ? C'est de repérer les plantes. Et lui, sa particularité, c'est qu'il les sèche. Elles sont entières.
- Elfie Morel
Eux, ils vont travailler directement avec les producteurs. Ils vont récupérer les plantes, mais vraiment brutes. et en fait il va pouvoir les transformer sous différentes coupes donc après ils vont pouvoir revendre pour aussi tout ce qui est tisane etc en fait leur métier principal c'est plus la tisanerie je pense où ils vont proposer différents types de coupes mais du coup ils vont pouvoir aussi proposer du broyage et là c'est ça qui est intéressant pour moi du coup vu qu'en croissance végétale on travaille avec des plantes broyées très finement en poudre pour pouvoir avoir un mélange une application facilitée avec l'eau chaude. Donc c'est pour ça, parce que aussi, le problème de travailler directement avec les producteurs, c'est qu'ils ne sont pas équipés pour broyer leurs plantes. Ils ne peuvent pas fournir des plantes broyées directement. D'accord. Donc en passant par un grossiste, qui ont quand même plus d'équipement, on va pouvoir avoir cette qualité broyée dont on a besoin. D'accord, ok.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ok,
- Elfie Morel
je ne savais pas ça.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord,
- Elfie Morel
donc ça c'est l'étape herboriste.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et donc là, vous avez trouvé herboriste en France, je suppose qu'il y en a, mais comme vous dites, plutôt pour la tisane, mais vous arrivez du coup à trouver votre bonheur. Donc des plantes, on a dit, des plantes de soins, des plantes tinctoriales. Donc la majorité de l'approvisionnement, c'est donc Inde pour les deux incontournables et sinon en France, vous trouvez votre bonheur. Vous avez parlé d'Europe.
- Elfie Morel
Voilà, j'allais dire que ça va être France ou Europe parce que les arboristes vont travailler avec des pays aussi européens. et pour certaines plantes en fait finalement d'une année à l'autre peut-être ils vont avoir un lot français peut-être ils vont avoir un lot d'Espagne peut-être ils vont avoir un lot du Portugal donc du coup c'est pour ça que je précise France ou Europe parce qu'en fait même si je veux favoriser le Made in France bien sûr parfois en fonction des années et des lots qui sont récoltés il n'y a pas trop le choix finalement
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ouais ouais c'est vrai ça dépend du vivant et les mauvaises années forcément il n'y a pas forcément de ressources ok d'accord je comprends bien qu'est-ce qui fait pour vous qu'il n'y a pas plus de coloration je vais y arriver, de coloration capillaire végétale en France pourquoi il n'y en a pas plus ?
- Elfie Morel
je pense que clairement il y a un manque de connaissances mais que ça soit du point de vue des consommateurs comme du point de vue des coiffeurs en fait il y a beaucoup de fausses croyances en végétal et du coup ça fait un peu peur c'est quoi pour vous ces fausses croyances ? par exemple beaucoup de coiffeurs qui refusent de coiffer les gens qui ont fait du végétal parce qu'ils ont peur que ça tourne au vert que la coloration ne prend pas que voilà et du coup qui refusent catégoriquement de toucher les personnes qui ont fait du végétal alors qu'en fait il y a un apprentissage à avoir mais Mais il n'y a pas d'incompatibilité entre une coloration chimique ou végétale si la personne veut passer de l'un à l'autre. Du coup, il faut une espèce de blocage en mode, le végétal, j'évite totalement pour prendre aucun risque.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est de la méconnaissance, c'est plutôt parce qu'ils ne connaissent pas et qu'ils ne savent pas que ça peut switcher de l'un à l'autre. J'avais quand même entendu qu'il fallait, je ne sais plus, un temps, il fallait peut-être laisser un temps si on veut switcher, et il fallait surtout bien traiter le cheveu avec un masque à l'argile ou je ne sais pas quoi pour détoxifier si on passe à la couleur végétale.
- Elfie Morel
Oui, on ne va pas le faire du jour au lendemain. Je ne sais pas si... Effectivement, la cliente s'est fait une correction chimique, trois jours après, elle va faire du végétal. Dans ce sens-là, ça va encore à peu près mieux se passer. Dans l'autre sens, ça va être peut-être plus compliqué parce que le végétal, vu qu'il va se déposer autour du cheveu, il peut faire un petit peu barrière à la correction chimique qui, elle, va tenter de pénétrer à l'intérieur. Donc c'est même plus dans ce sens-là que c'est plus problématique. Mais après, il suffit d'atteindre quelques mois. Soit, effectivement, c'est mieux de faire des masques. argile en plus pour vraiment rétablir le pH du cheveu et pouvoir avoir une meilleure accroche du végétal mais en soi on aura quand même un résultat une fois ce sera meilleur si on fait des mascaras à chile mais si on n'en fait pas il y aura quand même un résultat dans le sens où on fait du végétal sur du chimique ce qui peut se passer c'est qu'en fait le cheveu modifié chimiquement est très poreux et bien des fois la végétale accroche moins bien On va devoir faire peut-être plus d'applications parce que le cheveu va dégorger plus vite s'il a été modifié chimiquement avant que s'il est naturel.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Une méconnaissance des niveaux des coiffeurs et des niveaux des consommateurs. Est-ce que vous avez des craintes quand vous avez demandé par exemple à vos amis pour essayer vos produits ? Quelles ont été leurs premières réactions ? Quelles sont les craintes des clientes à passer à la coloration végétale ?
- Elfie Morel
Pour celles qui font à la maison, il y a déjà aussi le fait de ne pas réussir à appliquer comme il faut. des fois ils ont l'impression que ça va être compliqué alors que finalement c'est pas plus compliqué qu'une coloration si on se fait des colorations soi-même à la maison déjà du chimique c'est pas plus compliqué puisque le mélange de poudre et d'eau chaude se fait vraiment en 5 minutes et après l'application on obtient quand même quelque chose une texture, un cataplasme qui va quand même être une texture assez crémeuse qui est quand même assez simple à appliquer d'ailleurs j'ai eu beaucoup de testeuses autour de moi qui avaient ces craintes là au départ et qui finalement on dit bon bah la première fois je l'ai fait faire par une amie parce que je craignais un peu et puis bah la deuxième fois finalement je l'ai fait toute seule et je me suis dit bah finalement c'est pas si compliqué quoi donc là il y a ça il y a le fait de mal appliquer peut-être de se tromper du coup et qu'on n'ait pas le résultat souhaité et après il y a aussi cette fausse croyance du cheveu vert Alors, je ne sais pas si c'est lié aussi à la couleur de la poudre qui est verte. Du coup, si on se dit, on va dans les cheveux verts parce que la poudre est verte, alors que ça n'a rien à voir. Donc, il y a un peu cette croyance-là. Ou des fois, il y a eu des mauvaises réactions de cheveux verts pour des personnes qui avaient utilisé des colorations végétales renforcées au sel métallique. Donc, en fait, on utilise ça un peu comme mordant. dans les colorations de teinture de vêtements. Et du coup, ça va améliorer la prise des pigments. Mais le problème, c'est que derrière, si on fait des services techniques chimiques, donc ça peut être des permanentes ou d'autres choses, en fait, ça va réagir avec le sel métallique. et c'est là qu'on a des cheveux qui deviennent verts donc ça aussi ça a fait peur aux coiffeurs et ils ont du coup cette idée là comme je disais que la collation végétale ça fait les cheveux verts ou ça peut abîmer parce qu'il y avait eu ces histoires là avec des collations végétales mais qui ne sont pas 100% naturelles alors que si on utilise la peau naturelle il n'y a pas d'incompatibilité comme je disais
- Pauline Leroux ArtEcoVert
le temps de pose, il est de combien de temps à peu près ? Est-ce que ça diffère par rapport à une coloration classique ?
- Elfie Morel
Alors, c'est un peu plus long généralement. Donc déjà, il faut couvrir les cheveux. Il ne faut pas laisser à l'air libre puisqu'en fait, la chaleur va activer aussi la coloration. Donc pour une personne qui se le fait à la maison simplement avec une charlotte, une serviette ou quelque chose pour couvrir, c'est jusqu'à deux heures. surtout si on veut couvrir les cheveux blancs. Et pour des coiffures, en fait, eux, ils utilisent une source de chaleur, généralement, donc un casque chauffant ou quelque chose, et du coup, ça permet de diminuer le temps par deux. Donc, finalement, ils laissent maximum une heure.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Quasiment une coloration synthétique, quoi.
- Elfie Morel
Oui, ça va être demi-heure, 45 minutes pour une coloration synthétique.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ouais donc c'est pas forcément plus long c'est pas un frein en gros attendre un quart d'heure de plus c'est pas une raison pour ne pas y passer d'accord niveau transmission qu'est-ce que vous pouvez Comment vous pouvez faire pour que des coiffeurs soient au courant, soient formés, etc. Comment vous faites pour transmettre ce savoir que vous avez sur la coloration capillaire auprès des clients mais aussi auprès des coiffeurs ?
- Elfie Morel
Justement, c'est tout le problème vu que les coiffeurs ne sont pas du tout formés à la coloration végétale. dans leur formation, en fait, de base, leur CAP ou leur brevet de coiffure, ils n'apprennent pas. Ils n'apprennent que la coloration chimique. Donc, moi, ça, je trouve ça aberrant. Je ne comprends pas qu'ils aient l'option de voir les deux possibilités, puisque quand même, les végétales, ça s'est quand même bien implanté. Et du coup, qu'ils n'apprennent pas, qu'ils n'aient pas le choix, en fait, au moment de leur formation, je trouve ça assez aberrant. mais bon le problème c'est que souvent les écoles elles sont liées avec des grands groupes pas citer L'Oréal par exemple et du coup c'est finalement les grands groupes qui choisissent ce qu'ils mettent dans leur formation et du coup s'ils ne veulent pas mettre de végétal les écoles n'en proposent pas donc finalement aujourd'hui c'est les marques qui forment les coiffeurs en fait à la coloration du travail d'école qui font des formations pour pouvoir leur apprendre à utiliser les plantes, etc. Le fonctionnement, effectivement, s'il y a des choses à savoir, incompatibilité, etc. Donc aujourd'hui c'est un peu compliqué Parce que moi j'ai essayé de me rapprocher Justement d'école de coiffure Et en fait on m'a dit Même pour un stage Je voulais moi proposer un stage de découverte Pour faire découvrir aux coiffeurs Qui sont en formation Qu'il y a autre chose qui existe Et non je me suis fait la plupart du temps Remballer parce qu'on m'a dit On travaille avec tel produit De telle marque Et on ne peut pas proposer d'autre chose Donc du coup c'est assez C'est assez compliqué Merci donc aujourd'hui finalement c'est aux acteurs de former les gens et pareil pour les particuliers c'est à nous les marques en fait de leur expliquer de leur faire des tutos de leur faire tout ce qu'on peut faire avec les réseaux sociaux pour essayer d'éduquer les clients à la coloration végétale un maximum.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'ai vu que vous aviez fait sur votre site un petit e-book pour expliquer la coloration végétale. J'ai trouvé que c'était bien fait. La différence entre capillaire, une coloration synthétique, une coloration végétale et tout ça, j'ai trouvé ça bien fait. Je trouve que c'est une façon aussi de, en plus des réseaux sociaux, en plus peut-être de tutos, etc., en plus de témoignages, je trouve ça bien qu'ils aient quelque chose, un support à lire pour avoir... la réponse à leurs questions parce que forcément, c'est les questions qui se posent et on n'a pas forcément le temps quand on en parle comme ça de tout expliquer. Et donc, je trouvais ça très bien. Je voulais le souligner.
- Elfie Morel
Merci.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc, OK, sur la partie... Je vous en prie. Donc, OK, sur la partie transmission. Donc, aujourd'hui, ce sont bien les marques de coloration végétale qui forment les coiffeurs là-dessus. Il n'y a pas de cursus pour le moment en couleur végétale. Je voulais savoir pour vous, dans les questions un peu d'inspiration, quelles sont les personnes qui vous ont inspirées et vos sources d'inspiration pour vous lancer dans cette aventure de la coloration capillaire 100% végétale ?
- Elfie Morel
alors j'ai pas une source en végétal j'avoue que je pensais plutôt à d'autres femmes entrepreneurs en fait sur le fait de se lancer, de se prendre et de croire en soi et son projet surtout, donc je pensais par exemple à Pauline Lignot qui est la fondatrice de Gemio, une marque de joaillerie qui a aussi un podcast qui est super chouette à suivre pour les entrepreneurs donc voilà
- Pauline Leroux ArtEcoVert
type de personnes inspirantes mais j'ai dit globalement les femmes qui entreprennent sont des grandes sources d'inspiration pour moi génial si vous aviez un choix à faire d'être une plante tinctoriale laquelle seriez-vous et pourquoi ?
- Elfie Morel
je pense que je serais la bourdenne C'est une plante qui n'est pas trop connue en coloration capillaire végétale. Je ne sais pas si c'est en teinture sur vêtements, peut-être un peu plus. Mais pourtant, c'est une plante qui est un peu messée à la teinte. Un petit peu, mais ce n'est pas non plus...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et ça donne quoi comme teinte ?
- Elfie Morel
Ce qui est intéressant, c'est qu'en fonction du pH qu'il va y avoir, elle peut donner des teintes un petit peu différentes. C'est ça que je trouve super chouette avec la brodenne. Elle va être plutôt jaune en milieu acide. Par exemple, elle va pouvoir remplacer la camomille en coloration capillaire végétale. Et si on va sur des pH un peu plus basiques, elle va être sur des teintes plus orangées, voire aller sur le rouge. Donc en fait, voilà, c'est une forme changeante et pour ça, je trouve ça...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
super intéressant est-ce que vous avez des personnes que vous voulez recommander pour le podcast ou même une piste pour moi pour continuer à explorer la coloration capillaire végétale un acteur que j'ai pas interviewé et que vous trouvez pertinent d'aller consulter
- Elfie Morel
alors moi ça fait quelques années que j'habite sur Toulouse et du coup ça m'a fait penser à Terre de Pastel donc en fait c'est un organisme qui cultive à nouveau le pastel puisque c'est une plante tanctoriale qui a été cultivée pendant des années à Toulouse donc c'est vraiment un patrimoine en fait et donc du coup il y a tout un musée sur le pastel où ils parlent de cette plante tanctoriale, de comment ils font les cocagnes etc donc c'est super intéressant Et aujourd'hui, ils utilisent vraiment tout ce qu'ils peuvent sur cette plante. Ils font des cosmétiques, ils ont un spa, etc. Ils font de la teinture, bien sûr, sur les vêtements. donc voilà je trouvais ça super intéressant moi j'étais en contact avec eux j'ai eu l'occasion de visiter donc je me suis dit pourquoi pas aussi valoriser une plante du patrimoine local qui est la fourche donc ça pourrait peut-être être un peu tout à fait ouais c'est une super bonne idée bah écoutez en plus je ne connaissais pas Terre de Pastel donc je vais aller je vais aller creuser avec plaisir bah
- Pauline Leroux ArtEcoVert
écoutez merci beaucoup Elfie pour ce pour cet échange et ce partage autour de la coloration capillaire 100% végétale je vous remercie merci à vous je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert A R T E C O V E R T pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale merci à tous
- Elfie Morel
Merci
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