- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur.
- Frédéric Bodart
Mon but,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast A Récovert Frédéric Bodart. Bonjour Frédéric.
- Frédéric Bodart
Bonjour Pauline.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Frédéric, est-ce que vous pouvez vous présenter pour les auditeurs, nous raconter un peu votre parcours et comment vous en êtes arrivé à la coloration capillaire végétale chez Herboriste ?
- Frédéric Bodart
C'est un très long parcours. Ça fait je crois même 1995, oui 1995 on a... On s'est lancé dans la coloration végétale, au départ on est fabricant. produits cosmétiques, capillaires, c'est vraiment notre domaine. J'ai démarré en fait dans tout ce qui était bio au départ, et du bio, des problèmes d'allergies personnelles ont fait que j'ai dû, dans la cuisine, préparer des shampoings et trouver des solutions à mes problèmes de peau personnelle. Et c'est comme ça en fait, le plus grand des hasards, la rencontre d'une coiffeuse qui avait les mêmes problèmes cutanés, donc elle avait les mêmes brûlés systématiquement qu'elle faisait des shampoings, Elle a dit moi j'aurais été ma profession, je lui ai dit écoute, j'ai des champagnes, utilise-les, regarde ce que ça va donner. Et la fille en fait a trouvé ça magique au niveau des mains, au niveau qualitatif, c'était déplorable évidemment. Et donc on a amélioré les formules entre le début et la fin. Et le végétal s'imposa à nous puisque comme on était déjà dans les plantes, dans tout ce qui était complément alimentaire, j'avais déjà une société qui distribuait en magasin bio. s'est imposé de soi-même. C'était logique que si on fabriquait pour des coiffeurs Au départ c'était des par bidons de 5 litres. Et puis la sauce a pris et les coiffeurs nous ont dit oui mais vous n'avez pas d'autres alternatives aussi pour les colorations. Et comme on était aussi dans le domaine du textile, ça nous a intéressé énormément de colorer justement les habits avec le textile. Attention, la technique est un peu différente quand même. On utilise de la chimie dans le textile pour que la prise se fasse. Tandis que dans le végétal, dans le capillaire en tout cas, c'est vraiment que de la plante et de l'eau. Et ça c'était magique je trouve. et donc c'est 1995 pour les belges et 1995 pour les français le départ et une longue histoire parce que ça fait quand même un bout de temps en tout cas d'accord et alors donc est-ce que vous pouvez nous présenter donc Herboriste où vous vous situez,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
le lieu les dates de création les activités que vous avez les personnes qui travaillent avec vous nous racontez un petit peu l'entreprise
- Frédéric Bodart
Nous avons deux sociétés, nous avons Anybrain Cosmetics qui est l'usine de fabrication où nous fabriquons du private label pour beaucoup de marques en Europe. Et nous avons Herborist qui est le propre laboratoire. C'est un peu à partir de Herborist qu'Anybrain Cosmetics s'est développé. Airbris étant en fait un peu le pionnier, le lanceur de mode, le laboratoire interne finalement. C'est sur nos propres clients qu'on a pu tester et voir l'évolution. Et puis de là, on a créé des concepts pour d'autres marques avec une différence. C'est important parce qu'en fait, le but n'est pas de faire la concurrence l'un à l'autre. Le but, c'est d'apporter une image différente, quelque chose de nouveau à nos clients. Finalement, le soleil brille pour tout le monde. J'ai un principe de départ, c'est... Je suis très bio depuis le début, donc c'est vrai que de ce côté-là, j'essaye de tout passer en naturel ou en bio. Ça a toujours été depuis que j'ai fait des scouts, pensée naturelle et bio. C'est un état d'esprit en fait, tout à le départ, depuis la jeunesse. Et donc Abris a été créé en 2004. Au début, c'était une autre marque avec laquelle je m'étais associé avec un coiffeur. Et puis, on s'est rendu compte qu'on n'avait plus les mêmes atomes crochus, surtout au niveau des compositions. Donc, j'ai dû utiliser du bois. On va faire à Brist. A Brist a grandi, venu quand même à l'international. On vend dans plusieurs pays, à Hollande, Belgique, France, Suisse, Allemagne et d'autres pays encore. Et donc, les ambitions sont illimitées, puisqu'en fait, ça ne fait que progresser. Nous avons des chiffres d'affaires qui augmentent de 30% tous les ans. Et donc, on n'a pas à rougir de nos chiffres, puisque l'augment est total et partout. Au début, ce n'était pas évident. La coloration plante, la coloration végétale. et les coiffeurs je me rappelle encore avoir pris ma valise oui elle est pour des cinq coiffures en l'an et là les coiffeurs me regardaient comme un comme un revenu en se disant mais c'est quoi celui-là qui vient avec des plantes et c'est vrai qu'on était au balbutiement par rapport à aujourd'hui fait des choses aujourd'hui qui sont magnifiques. En 20 ans, on a progressé énormément. On n'a pas à rougir, en tout cas, de nos résultats par rapport en 2000. C'est encore que le début, je veux dire, on faisait du cuivre, on faisait un peu noir, et c'était un peu la recherche. Je répète, c'est toujours évident au départ.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et alors, vous êtes basé où, votre laboratoire-usine, en fait, il est basé où ?
- Frédéric Bodart
On est à la frontière française. En fait, on est une entreprise belgo-française. Moi, l'épouse étant 50% de l'entreprise est française, donc on peut dire qu'elle est une entreprise vraiment belgo-française. C'est pour ça qu'en fait, on est situé en Flandre, mais on parle francophone dans notre usine. On parle tous les langues ici, c'est vrai que c'est...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est génial.
- Frédéric Bodart
Je crois qu'il y a une trentaine de personnes au hôtel qui travaillent dans l'entreprise. Tout le monde se comprend sans même parler les langues. C'est absolument génial. Parfois, on se pose des questions. Comment elles arrivent à se comprendre entre elles en production ? Non, tout le monde se comprend impeccablement alors qu'elles ne parlent pas la langue ni l'une ni l'autre. Donc, en fait, on est situé en région flamande, mais vraiment à 30 minutes de l'île.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord comme moi alors on est voisins en fait Frédéric parce que moi je suis à 30 minutes de Lille je suis à côté de la Belgique je connais bien vous arrivez à Courtret de Courtret on est entre Gans,
- Frédéric Bodart
Bruges et Courtret donc c'est vraiment la frontière dans la campagne tous les champs autour de nous si tu es en plein milieu de rien du tout No, mais stop.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, ok, donc on a parlé de la date de création, des personnes qui y travaillent. Est-ce que vous pouvez nous parler des produits ? Est-ce que vous faites uniquement de la coloration capillaire ou est-ce que vous faites aussi des produits de soins, des shampoings, etc. ? Est-ce que vous pouvez nous raconter ?
- Frédéric Bodart
Au départ, on est vraiment fabricant. C'est très très rare. Je pense qu'on est rare à être fabricant parmi les marques que vous voyez pour l'instant sur le marché. Pourquoi ? Parce qu'avoir un laboratoire, ça demande énormément d'investissement. Les machines de fabrication coûtent excessivement cher. On fabrique par tonnes, donc c'est quand même des très gros volumes. Ici, notre spécialité, c'est vraiment le capillaire de pli. Pourquoi ? Parce que c'était vraiment très personnel. C'est de la cuisine au laboratoire, n'ayant pas de solution en fait. Si j'avais eu la solution, jamais je ne serais venu à cela. Nous faisons principalement du cosmétique capillaire, mais on a également une section cosmétique. visage, soins du corps, donc en fait nos machines peuvent tout fabriquer. C'est 95% de capillaires et aussi pour les petits animaux, les petits chiens. Pourquoi ? Parce qu'en fait c'est une aberration aujourd'hui ce qu'il y a dans les shampoings pour animaux, c'est du détergent. Disons-le clairement, si vous analysez les compositions, c'est du détergent, vous n'oseriez jamais vous laver le corps ni les mains avec cela. On met ça sur les poils de nos animaux, c'est absolument scandaleux. Nous avons créé une gamme qui s'appelle Nutz, et cette gamme Nutz Pet Care, tout est bio, tout est 100% éco-garanti, éco-garanti est le label que nous utilisons. et dont je représente également parce qu'en fait, entre temps, c'est une association de fabricants et de producteurs. Le label existe depuis 2005. Nous avons, j'ai pris la présidence en tout cas de cette union professionnelle. Donc, c'était un syndicat au départ. Nous défendons en fait des valeurs écologiques et tout ce qui doit sortir. Le label est très simple. Tout ce qui doit sortir doit être propre. Donc, c'était bien avant Cosmos que ce label existait. Cosmos, c'est… Nous sommes une organisation plutôt contrôlée par des organes de contrôle. Nous sommes vraiment une organisation indépendante que nous représentons. Nous avons de la détergence, nous avons un peu de tout. Nous sommes donc labellisés Eco-Guarantie pour les produits pour animaux. et pour les herboristes nous avons 60% des produits qui sont éco-garantis il y a des produits qu'on n'arrive pas à faire à être un éco-garantie il faut savoir qu'éco-garantie tout doit être 100% bio tout, en extrait naturel c'est pas 95-60 c'est 100% ça met la barre plus haut et tout n'est pas toujours possible il y a des plantes que nous avons qui ne sont pas en bio mais qui sont plantes donc c'est 100% naturel oui, c'est pas 100% bio nécessairement Donc Herborist, vous avez Herborist qui est la première marque, qui est plutôt axée sur le bien-être. Et puis nous avons lancé une gamme plus jeune qui s'appelle This Green, This is Green, un jeu de mots. C'est sévère. C'est vrai que cette marque a plutôt adressé un public plus jeune pour des coiffeurs qui ont envie de démarrer sans se mettre le couteau à la gorge en disant j'ai envie d'une gamme légère mais je n'ai pas envie d'investir beaucoup d'argent. Et finalement, c'est pour des coiffeurs de démarrer. Et Nuts Pet Care, là c'est vraiment pour une série haut de gamme de la coiffure pour animaux. Donc on peut laver les poils des chiens. C'est toujours basé soit en huile au départ. En fait, on travaille beaucoup les huiles. parce que mon premier métier c'était l'aromathérapie je me suis lancé en fait avant 95 dans l'aromathérapie, les compléments alimentaires dans les magasins bio et c'était ma passion l'aromathérapie et j'ai joint l'agréable à l'utile alors du coup vous avez donc 5% de l'activité qui est sur le capillaire et dans ces
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Est-ce que dans ces 5%, il y a une volonté future d'intégrer de la coloration végétale ou de la couleur des plantes ?
- Frédéric Bodart
C'est possible. C'est vraiment du visage. C'est du visage, donc la coloration végétale, c'est vraiment le capillaire. L'engouement, je veux dire, du végétal, on peut dire que nous sommes vraiment les pionniers dans le domaine, puisque après 30 ans, je pense qu'on a quand même fait un solide bout de chemin. Les grandes marques ont essayé de se joindre. au mouvement. C'était mon but. Mon but était que les grandes marques viennent également au végétal parce qu'il faut penser plus loin que ça. Il faut penser que si demain vous pouvez arriver à convaincre un grand groupe mondial de venir à cela, c'est moins de polluants dans la nature. C'est pour les futures générations. Vous imaginez que demain, si vous arrivez à convertir un milliard de petits chinois au végétal, Mais ce sont les rivières qui seront les premiers bénéficiaires. Parce que le problème du chimique, c'est qu'en fait, c'est très polluant. Ce sont des matières qui ne sont pas biodégradables et qui arrivent dans les rivières. La masse fait qu'on court à la catastrophe, tout simplement. Tandis que le végétal, au moins, ce sont de la plante. Il y a des plantes qui peuvent avoir une certaine toxicité, mais ça reste de la plante.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Pourquoi aujourd'hui vous expliquez que vous faites plus 30% de chiffre d'affaires chaque année donc il y a un engouement réel et une progression dans la volonté d'aller sur le végétal pourquoi aujourd'hui il n'y a pas des grandes marques type L'Oréal etc qui n'y vont pas en fait pourquoi c'est pas répandu chez ces gens là ?
- Frédéric Bodart
ils y sont allés ils ont essayé on a nous-mêmes été contactés puisqu'étant fabricants on a été contactés par des grands groupes nous avons essayé de les joindre au train on va dire certains se sont lancés mais on fait marche arrière je ne suis pas sûr que ce soit d'abord leur volonté première il faut savoir que le chimique ne coûte pas cher c'est toujours une question de rendement quand une société fait 7 milliards de bénéfices par an d'euros leur but de bénéfice, c'est qu'il y a quand même un but derrière, qui est purement économique. Et la plante coûtera toujours plus cher que la chimie, au niveau de masse. Le deuxième, c'est plus compliqué. Vous faites une coloration chimique, c'est facile. Vous prenez un tube, vous mettez un oxydant, vous mélangez le tout et tout le monde peut le faire. Donc, vous n'avez pas besoin d'un coiffeur pour le faire. Tandis que la coloration en plante, si vous essayez de le faire vous-même, il faut avoir une certaine connaissance. Tandis que si vous allez chez un coiffeur, lui, il va pouvoir vous appliquer le produit, mais il y a une science à avoir, à acquérir. Et ce n'est pas en un jour qu'on peut obtenir, je veux dire, l'adresse, la capacité à colorer un cheveu parfaitement. Ça demande, en fait, ça exige une certaine connaissance et ça ne passe pas de la pratique. la chimie aussi au départ ces coiffeurs apprennent à l'école à le faire mais les écoles ne forment pas aujourd'hui les coiffeurs au végétal c'est une vraie erreur parce que qui sont les enseignants dans les écoles ce sont finalement des coiffeurs qui n'ont peut-être pas tous réussi dans la vie, qui sont devenus enseignants. Je ne dis pas ça pour l'enseignement, mais aujourd'hui, l'enseignement, ce n'est pas toujours le haut du panier. Si vous êtes un bon coiffeur et que vous avez finalement un grand sein de coiffure, vous n'allez pas partir de l'enseignement. Et donc, c'est un peu le problème principalement dans l'enseignement aujourd'hui. Nous avons un enseignement qui n'est pas formé à la coloration végétale, tout simplement. Il n'a pas envie de l'être parce que c'est perturbant. Il faut apprendre. Donc, l'enseignant lui-même va devoir apprendre. Les grandes marques comme que vous avez citées, donc, ont essayé et viennent de faire marche arrière. Ils abandonnent et je trouve ça absolument regrettable qu'ils abandonnent parce que... pour moi, le but principal est justement le résultat sur la nature.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ce que j'avais entendu, c'est qu'ils y étaient allés et revenaient. Donc ça, on a les mêmes infos. Ce que j'avais appris, c'est qu'en France, je ne sais pas pour la Belgique, mais en France, comme vous le dites, ils n'ont pas la coloration capillaire végétale. C'est juste abordé, mentionné, mais pas du tout pratiqué. Et ils n'ont pas la possibilité en France de passer leurs examens. en végétal, même s'ils développent une certaine allergie. Ça, j'ai entendu que c'était un des combats de la filière coloration capillaire végétale. Je voulais savoir, quand vous dites que c'est beaucoup moins impactant pour l'environnement, ça se conçoit très bien. Est-ce que vous avez, je ne sais pas, des analyses de cycles de vie, des chiffres ou des choses comme ça qui pourraient motiver les troupes à basculer ? Parce que, bien sûr, on est... Comment on va dire ? Factuellement, on comprend bien que si ça n'utilise pas la chimie, quand c'est rejeté dans les éviers, etc., après coloration, c'est moins impactant pour l'environnement, mais on n'a pas de notion chiffrée, moi, je ne sais pas, de la réduction d'impact entre une coloration synthétique avec une coloration végétale. Est-ce que vous avez quelques infos qui pourraient nous donner des grands ordres d'idées pour qu'on voit le réel impact ?
- Frédéric Bodart
Oui, on a cela évidemment en laboratoire. On a des études qui ont prouvé sur la chimie, la toxicité de la chimie. Je vais vous donner un très simple exemple. Je parle très globalement. Prenez un tube de coloration chimique. Pour tout produit cosmétique, vous avez l'obligation de faire un dossier de sécurité. Ce dossier de sécurité doit être validé par un expert toxicologue. indépendant. Donc c'est un médecin qui a au moins fait 7 années d'études et en général, ils sont plutôt à 12 années d'études, puisque un toxicologue, c'est 12 années d'études. Et quand vous regardez les dossiers cosmétiques pour ce type de produit, c'est une dose pour le consommateur toutes les 5 semaines. C'est calculé pour que le consommateur puisse utiliser cette dose. toutes les cinq semaines. S'il dépasse cette dose, il met en danger sa sécurité. Ça, c'est la réglementation cosmétique. Mais vous imaginez les coiffeurs qui utilisent dix doses par jour sans un masque, alors que c'est indiqué que vous devez porter un masque et des gants. Chaque notice indique clairement que vous devez porter masque et gants. Et aucun, je n'ai jamais vu un coiffeur porter un masque. Et des gants ? Oui. Oui, oui. Et encore, il porte. Mais vous inhalez des choses. Et donc, en fait, si les coiffeurs prennent 10 fois plus de doses quotidiennement, mais fois 5 semaines, donc il sera 300 fois des doses.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La dose recommandée, d'accord.
- Frédéric Bodart
Et si vous regardez maintenant les statistiques nationales belges et françaises, le métier de la coiffure est le métier le plus à risque après les agriculteurs. Les agriculteurs de la coiffure sont les deux métiers, et ça ce sont des études, ça ne vient pas de moi, études du CNRS en France,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
CNRS, oui,
- Frédéric Bodart
qui ont prouvé qu'en fait il y avait plus de cas de cancer, mais on ne sait pas d'où ça vient, chez... les coiffeurs et chez les agriculteurs que dans le monde industriel ou ouvrier normal. Et donc, on peut supposer qu'il y a peut-être, je dis bien peut-être, parce que rien n'est prouvé. On ne sait pas d'où ça vient, mais on sait qu'il y a. Ça peut peut-être venir de molécules toxiques. Maintenant, nous, en tant que fabricants, on connaît la chimie des ingrédients. Et on a des fiches de sécurité sur chaque ingrédient. Et je peux vous assurer que les doses, c'est limité. Parce que c'est toxique. et quand, si je devais utiliser, faire des tubes de coloration chimique, mon personnel doit porter des équipements de sécurité excessivement pointus. Et d'ailleurs, c'est pour ça, d'ailleurs, que chez nous, on ne fait pas de coloration chimique pour la sécurité de nos employés, tout simplement. Donc, tout ce qui est chez nous, en fait, est dans le bio, principalement.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
On a eu un témoignage d'une formulatrice, enfin, quelqu'un qui faisait ça en laboratoire, qui avait tenue intégrale, masque. enfin complètement en tenue de consomnode, c'est ce qu'elle expliquait en disant que oui, on ne se rend pas compte des substances toxiques qu'il y a et dangereuses qu'il peut y avoir dans la coloration capillaire synthétique.
- Frédéric Bodart
Attention, répétons-le bien, le consommateur n'a aucun risque avec les doses d'une application toutes les cinq semaines. C'est le coiffeur qui prend tous les risques. Et le coiffeur, c'est comme un fumeur. tant qu'il n'a pas le problème, il continuera à utiliser sa coloration chimique en disant, c'est pour les autres, ça ne sera pas jusqu'au jour où il a un problème à 50 ans, et puis il se dit, mince, j'ai un problème de santé, il faudrait peut-être que j'aille maintenant me tourner vers la coloration en plantes. Ce n'est pas à 50 ans qu'il faut le faire, je trouve que c'est à 30 ans. Et d'ailleurs, économiquement, il est préférable de se lancer dans la coloration végétale aujourd'hui que dans la coloration chimique, puisque de toute façon, il y a de moins en moins de salons qui tournent, il y a de... je veux dire qu'il y a de moins en moins de demandes depuis le Covid. sur la coloration chimique, puisque les gens le font eux-mêmes. Les grands groupes ont poussé les consommateurs à aller faire leur coloration en grande surface et acheter en grande surface et le faire soi-même. Donc, les coiffeurs n'ont plus de monde dans leur salon. Donc, s'ils ne changent pas leur fusil d'épaule très vite, je vous promets qu'il y aura 30% de faillite en plus dans les prochaines années dans la coiffure.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Est-ce que vous avez constaté, donc vous dites pendant le Covid, on a incité les gens à aller chercher leur coloration en grande distri. On a eu une interview qui disait qu'il y avait des marques de distributeurs, des MDD qui étaient passées à la coloration végétale. Vous avez des infos là-dessus ? Donc comme j'ai enregistré avec elle il y a quelques jours, je n'ai pas eu le temps d'aller vérifier. Mais du coup, je voulais vous poser la question. Est-ce que ça vous parle ? Ou est-ce que ce n'est pas forcément 100% végétal ?
- Frédéric Bodart
Vous pouvez faire de la coloration végétale à domicile. Nous, en fait, quand on est... Je vais plutôt parler de mon... du cas de mes coiffeurs et de mes clients en air brusque et en disc green. Le premier jour de la crise, c'était, je me rappelle, un samedi, on a eu l'annonce. Le dimanche, nous étions en réunion de crise avec toute l'équipe de communication. Et le lundi, on met en place, c'était le 17 mai, si je me rappelle bien, 2020. Et je sais que le 20 mai 2020, on met en place une stratégie pour que nos clients gardent contact avec leur propre clientèle. Et on leur a dit, voilà, vous avez deux choix. Comment on va faire ? Puisqu'il y a un lockdown, vous ne pouvez plus voir vos clients. Comment allez-vous faire pour que la coloration végétale puisse continuer à être appliquée ? Et les coiffeurs, en fait, ont fait des petits mélanges eux-mêmes, sur mesure, des petits sachets, avec la formule de Madame Interle, Madame... venait, elle ne pouvait pas être en compte. C'était assez marrant. Le coiffeur avait le droit de livrer, enfin en Belgique, le coiffeur avait le droit de fournir le produit à sa cliente, mais il fallait garder une distance, donc c'était tout un cinéma pas possible. Ça permettait d'ailleurs à certains coiffeurs de sortir un peu et de prendre l'air parce qu'ils disaient je n'ai pas livré son Ils avaient une facture à la plume. Et surtout, ils ont tenu un lien très étroit avec leur clientèle. En fait, les clients n'ont pas été voir en grande surface. puisque les grands groupes ont poussé leurs clients à aller en grande surface en disant, mais vous pouvez acheter en grande surface, puisque là, les magasins sont ouverts, votre coiffeur, il est fermé. C'était malin de leur part, mais c'était malhonnête vis-à-vis des coiffeurs. Tandis que nous, évidemment, les coiffeurs se sont substitués, en tout cas, aux livreurs et ont fait le service sur mesure. Et donc, le mélange était tout fait. et en fonction du résultat par vidéoconférence ils ont pu t'entretenir de là à dire que les grandes marques se sont lancées dans le végétal j'ai aucune idée mais ça va être compliqué je pense vous pouvez toujours le faire mais quel est le résultat que vous allez obtenir si vous n'avez pas une certaine connaissance et un soutien d'un coiffeur je pense que vous ne pouvez pas réussir il y a des marques qui le font pour l'instant j'ai des marques pour qui je fabrique aussi ils se sont lancés à dire le défi de vendre ça au consommateur en direct moi je ne le fais pas vis-à-vis de mes clients coiffeurs, déjà c'est un principe c'est le coiffeur qui a la science et la connaissance l'expertise franchement, sinon vous allez avoir des clients mécontents vous pouvez trouver sur Aromazone de la coloration plante vous en trouverez, mais vous n'avez pas l'expertise, vous ne savez pas du tout le type de plante, il faut vraiment avoir une connaissance. Vous prenez un aîné, moi j'ai des aînés qui viennent d'Inde, j'en ai qui viennent d'Égypte, j'en ai qui viennent d'Iran, j'en ai qui viennent du Maroc, donc on a différentes sources. Et chaque aîné n'a pas la même couleur. C'est le mélange qu'il va faire. Donc une plante, c'est comme du raisin, c'est comme du vin. Vous avez différentes qualités.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est page, mélange.
- Frédéric Bodart
et différentes variétés suivant les régions. Et ça va être compliqué de savoir exactement tel type de couleur. En plus, c'est très varié vis-à-vis de l'épaisseur du cheveu, c'est très varié vis-à-vis de plein de choses.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Quelles sont les plantes globalement utilisées pour la coloration capillaire ? Voir s'il y a des parallèles avec notamment la teinture végétale ou les encres, etc. Et ce que j'aimerais savoir aussi, c'est est-ce qu'on peut envisager une relocalisation de la culture de ces plantes en France ou en Europe ? Parce que... Je pense qu'on peut maintenant plus raisonner niveau Europe pour tout ça. Je voulais avoir votre avis là-dessus.
- Frédéric Bodart
Oui, bon déjà les plantes, il y en a une vingtaine qui ont vraiment une efficacité. On a déjà le brunois qui a été essayé. Mais vous savez, entre certains, ça donne une certaine tension, mais ça ne tient pas sur le cheveu. Donc en fait, la base au départ, il faut comprendre que c'est du hainé.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord.
- Frédéric Bodart
Grâce à sa polarité, va couvrir la surface des cheveux. Et après, vous allez transformer la couleur du hainé avec d'autres plantes vectoriales qui vont avoir en fait une couleur différente sur... au départ, le ton qui est neutre ou cuivré. Ce sont des cataplasmes qui permettent de couvrir le cheveu en surface et non pas en profondeur. C'est pas bon, donc ça ne tient pas mieux. Ça tient impeccablement bien. Si vous n'avez pas de détergent, donc pas de shampoing trop agressif, si vous prenez un shampoing de marque traditionnelle, ça risque d'être décapé beaucoup. Mais ça, c'est comme tout. Si vous utilisez des biologiques, les saponines sont... Chez nous, on fait des saponines à base de fruits de la papaye ou de noix de lavage. Ces saponines, ce sont des savons qui, en fait, ce sont des moussants, mais qui sont beaucoup plus naturels et plus doux. Donc, moins agressifs. Oui, on pourrait produire maintenant des plantes en Europe, mais, de nouveau, c'est une question de qualité. J'ai des niveaux... d'alcaloïdes. Il me faut des... En fait, dans chaque plante, vous avez des molécules. Chaque plante a des niveaux à des molécules. Et nous devons obtenir, par plante, à certains niveaux d'indigotine ou d'autres alcaloïdes pour obtenir le résultat que nous espérons. Et en Europe, je crains... Avec les réchauffements climatiques, on pourrait espérer, en tout cas, produire maintenant certaines plantes, mais vous n'aurez jamais la même couleur. Donc, elles peuvent être intéressantes. Je ne dis pas le contraire. Je pense qu'il faut laisser encore ça au pays en dessous. de l'Europe qui est plutôt pire qu'Otario. Mais avec le réchauffement climatique, on pourrait avoir espoir qu'on puisse cultiver. Je pourrais cultiver du hainé dans mon champ face, mais ce n'est pas pour autant que j'aurai des résultats qui seront fabuleux et je ne pense pas qu'ils seraient exploitables au niveau du niveau qu'on veut atteindre. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le niveau d'exigence est tel qu'il faut une qualité impeccable. Il faut un résultat impeccable. Moi, mes clients n'accepteraient pas d'avoir ton noir qui au bout de quelques jours disparaisse. Ça doit tenir, tout simplement. Il y a une vingtaine de plantes au total.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'allais dire les deux principales, je comprends bien qu'elles sont destinées plutôt aux pays équatoriaux, etc. Mais donc dans la vingtaine de plantes, ça en laisse quand même une grande quinzaine encore. Est-ce que dans ces quinzaines de plantes-là, est-ce que vous pensez qu'il y a moyen de rapatrier un petit peu ça pour être encore plus local et être encore moins impactant ?
- Frédéric Bodart
On l'a fait à l'époque. Rappelez-vous, Toulouse avait l'isatis qui était une plante sectorielle et on l'a cultivée tout un temps. On faisait des textiles, on avait le rupia qui faisait les uniformes de l'armée anglaise, la garance et le bleu pour les français, l'isatis. Donc on pouvait colorer. On a fait énormément de choses dans l'art également grâce aux plantes que nous avions à l'époque parmi nous. on pourrait le faire mais je crains que d'un point de vue économique ça ne soit pas rentable pas possible parce qu'il y a déjà un aspect économique les pays dans lesquels nous achetons on est clair ont des prix qui sont imbattables et si vous devez aujourd'hui payer un agriculteur pour produire cela en Europe, entre un agriculteur qui a payé 5 euros de l'heure dans un pays non européen et un agriculteur qui a payé 30 euros de l'heure ici sur notre terre, c'est 6 fois le prix. Moi, ça ne me dérange pas de payer plus cher, mais je crains qu'on se limite le marché, la plus grande assurance sera que tous ces pays émergents en auront toujours plus. Donc c'est un problème d'abord économique. On pourrait très bien dire... d'avoir nos propres productions ici, mais même vous n'auriez pas de résultats. Je pense qu'aujourd'hui, les résultats sont plus puissants parce que la culture est meilleure là-bas, dans certaines régions du monde.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Donc, il y a l'histoire du terroir, clairement, et puis de la météo, enfin, des facteurs. Donc, c'est un OK. Il y a le coût de la main-d'œuvre dans les pays hors Europe par rapport aux pays Europe. Et est-ce qu'il y a aussi la notion de surface ? Est-ce qu'on aurait, parce que sur le podcast, on a reçu plusieurs agricultrices, notamment aussi une en Belgique, l'UTEAS, Anne-Sylvie Godot. On a reçu plusieurs agriculteurs qui travaillent des surfaces aux alentours de 2 hectares, etc. Est-ce que même cette histoire de surface, je ne sais pas, est-ce que vous utilisez autant de plantes qu'on utilise par exemple en teinture pour la coloration capillaire ? On pourrait créer une filière. Mon syndicat que je représente s'occupe également de l'alimentaire. Je m'occupe de la partie détergence cosmétique. Mon organisation que je représente s'occupe également des agriculteurs bio et des transformateurs bio sur toute la Belgique. Nous sommes en contact direct avec des agriculteurs. Créer des filières, c'est possible. Il faut pour ça avoir une demande. et créer l'offre. Mais il faut la surface. Effectivement, déjà les terres sont ultra exploitées ici. Se lancer dans le bio, vous allez faire, comme vous dites, 2-3 hectares. 2-3 hectares, moi je ne peux pas faire grand-chose avec ça. C'est des containers entiers qui rentrent. Ce n'est pas deux personnes que je colore. Je vois mes produits en France, en Allemagne. Non, la demande est telle qu'il faut de la grande surface. Il faut de la surface. c'est maintenant une question de qualité ça serait pas mal par contre au niveau environnemental de diversifier donc c'est une idée je suis le premier partant si demain j'ai des fournisseurs de plantes je les prendrai par principe c'est pas principe ça sera pas un souci d'économie parce que c'est clair qu'en importation on aura toujours un prix moindre mais on peut soutenir aussi l'agriculture locale.
- Frédéric Bodart
Oui, c'est génial.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ça s'englobe l'un dans l'autre. Vous voyez, vous faites un effet de calcul volumique. On dit, voilà, j'intègre 10% de culture européenne dedans. On ne sait pas. On mélange alors l'ensemble. Et là, on pourrait y arriver. Mais il faut que l'agriculteur soit payé au juste prix. Donc, il faut que ça passe par une filière déjà bio et que la demande dépasse l'offre. En fait, le prix ne peut être intéressant pour l'agriculteur que s'il y a plus de demandes que d'offres.
- Frédéric Bodart
donc il peut monter le prix de ses prestations et gagner correctement sa vie ça c'est vraiment un super projet moi je trouverais ça génial pareil dans l'alimentaire je travaillais sur les filières responsables dans une grande entreprise pareil je pense que ça pourrait être une super idée bon bien sûr avec des contraintes dont on vient de parler mais je pense que ça peut être hyper intéressant et peut-être au niveau européen parce qu'en fait Plus ça avance dans le podcast, et plus je suis contactée par des gens d'autres pays, de la Suisse, Belgique, etc. Et donc, on s'ouvre. En Espagne aussi, j'ai des gens qui m'ont contactée. Et c'est vrai que cette histoire de mélange, je trouve ça hyper intéressant parce que vous avez raison, plantes qui viennent des pays, on va dire, plutôt chauds, etc., sont assez plus riches. apparemment en substances colorantes que nous en Europe, mais si on pouvait aussi créer cette filière et la biodiversité, parce que j'ai aussi eu des chercheurs et des intervenants qui m'ont expliqué la richesse qu'apportaient les plantes tinctoriales, notamment pour le sol, celles qui avaient des racines et qui pouvaient avoir des propriétés sur le sol, comme engrais verts, comme même dans la rotation des cultures. Donc je trouverais ça hyper intéressant de creuser ce sujet. Enfin bref, je trouve ça passionnant.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, ça offre de la diversité. Effectivement, vous avez raison. Pour l'agriculteur, c'est une belle diversité. C'est-à-dire, un jour, je produis du sérasa, l'autre jour, je produis du hainé. Pourquoi pas ? Ou de l'indigo. Ce serait très intéressant.
- Frédéric Bodart
Et qu'est-ce qui ferait pour vous, alors vous qui travaillez sur les filières bio, et les agriculteurs, la transformation, etc., qu'est-ce qui ferait que plus de personnes se lanceraient là-dedans ? Parce que vous parlez de rentabilité. C'est vrai qu'on a eu sur le podcast des agriculteurs... des agricultrices pour le coup, qui travaillaient en Provence sur deux hectares de Garance et de Persicaire Indigo, et qui disaient que c'était difficile de se rémunérer, parce que notamment sur la Persicaire Indigo, on ne cultive que ce qu'on peut et qu'on a en capacité de transformer sur l'exploitation. Qu'est-ce qui ferait pour vous qu'il y ait plus d'agriculteurs qui se lancent là-dedans ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La demande. C'est clairement la demande. Vous devez avoir des gens comme nous intéressés à acheter leurs matières premières et avoir un certain volume manuel. Je prends un agriculteur que je connais, il fait à peu près 100 hectares de terre en bio. Tout est acheté un an à l'avance, pas un grand groupe qui lui achète pour du surgelé, il fait du haricot, principalement. Donc 100 hectares, c'est pas mal. C'est déjà un bon acteur. Il dit tout est vendu. Avant, même de... Donc si vous avez la filière, si vous avez... La demande au départ, plus grande que l'offre, ils seront rémunérés correctement. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ils créent l'offre sans avoir la demande.
- Frédéric Bodart
Il y a forcément la demande.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Vous allez avoir peut-être un petit malin qui va acheter un tout petit peu juste pour faire joli et faire du marketing en disant Made in France Non, ce n'est pas ça. Créer une filière, ça doit être durable dans le temps. Ce n'est pas juste l'intérêt personnel de l'entrepreneur au détriment de l'agriculteur. Si vous lancez, il faut que ça tienne la route. Mais il faut d'abord... Vous me parlez du rubia tinctoria, l'agarance, pardon. C'est joli, mais ce n'est pas l'ingrédient principal parce que l'agarance ne tient pas sur le cheveu. Vous allez pouvoir rajouter un petit peu. En textile, ça marche. En coloration végétale, vous en mettez un petit peu, mais ça ne tient pas.
- Frédéric Bodart
Mais c'est juste pour les reflets.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il faudrait le haineux, l'indigo, oui, à la limite. Et encore là, il faut voir si on a la capacité de produire de la bonne qualité, de voir au niveau de l'eau, mais ça peut être des sources intéressantes. Et attention, il faut aussi encore avoir la place, parce que l'alimentaire prend également énormément de place en Europe. Le bio marche, et les agriculteurs disent, nous, si on pouvait produire le double, on produirait le double, parce qu'on vend tout.
- Frédéric Bodart
J'ai deux remarques par rapport à ça. On va recevoir un agriculteur d'indigo de Guadeloupe qui produit un indigo de super bonne qualité, réputé, etc. On va la voir, il va nous expliquer comment ça fonctionne et les propriétés de son indigo. Il fait aussi du bois de campèche, etc. Oui. On a eu une... Alors, je pense que vous connaissez le critorticole ou couleur de plante en France. Anne de Lassaillette qui nous expliquait qu'elle avait fait le calcul en 2018. des terres qu'il faudrait exploiter pour pouvoir teindre tous les tissus textiles coton de la planète en couleur végétale. Et ça représentait la surface de la Belgique. Et apparemment, à date, la surface de la Belgique, c'est ce qui est cultivé pour le tabac. Donc en fait, c'est quand même une histoire aussi un petit peu de, comment on va dire, de priorité et en fait, comme vous l'avez dit, de demande. Mais en tout cas, pour moi, ça ne semble pas déconnant par rapport aux terres disponibles, etc. Et il y a une autre intervenante, donc Marie Marquet. qui est botaniste, chercheuse, archéologue et passionnée de plantes, qui expliquait qu'il faut aussi envisager les couleurs végétales peut-être en inter-rangs, en rotation de culture. En France, on appelle ça les... Il faut des bandes enherbées sur les côtés pour intégrer la biodiversité. Et en fait, elle pense que ce n'est pas inenvisageable. malgré le fait que ça rajoute un boulot supplémentaire à l'agriculteur, parce que ce n'est pas forcément les mêmes machines qui sont utilisées, etc. Mais en fait, il n'y a pas vraiment quelqu'un qui s'est penché sur le modèle aujourd'hui, j'ai l'impression.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Mais de nouveau, c'est une question de gros sous. Vous me parlez du tabac qui, lui, est plus producteur. Oui, c'est simplement que l'industrie du tabac génère beaucoup plus de bénéfices et ces gens n'ont pas du tout envie de voir changer les choses. Pourquoi l'industrie de la chimie n'a pas du tout envie de voir le développement de la collaboration végétale ? Il faut se poser la même question, c'est une question de rendement, c'est préférable de faire du chimique que du végétal, donc on va dénigrer le végétal en disant que ça ne colore pas, ça ne fait pas ci, ça ne fait pas là. Maintenant, si les mains ont son donné moyen, mais le problème c'est qu'aujourd'hui, on est encore une minorité par rapport, en 30 ans, j'ai vu évoluer des choses, c'est incroyable d'où je viens. Imaginez qu'à 30 ans, j'étais avec ma valise, je rentrais dans un salon de coiffure, je disais, je fais la coloration en plantes et le gars rigole et dit... Mais t'es qui toi ? Ça n'a pas marché Ils n'y croyaient pas Alors entre temps on a tellement évolué C'est formidable Mais on est encore qu'à quelques pourcents Du marché Il faudrait une prise de conscience Des consommateurs Que les consommateurs exigent plus Ils croient encore plus Et là je pense que vous aurez alors Peut-être un déclenchement C'est toujours le consommateur qui va faire finalement la décision finale, nous, on va suivre une tendance. Au départ, on a lancé la tendance. Si le consommateur pousse les grands groupes à exiger du végétal, ne vous inquiétez pas, ils vont s'y mettre à nouveau. Le problème, c'est qu'ils ne l'ont pas fait bien. Ils l'ont fait en mélangeant de la chimie avec du végétal. Non, ça ne peut pas fonctionner. Soit on fait du végétal, soit on fait de la chimie. On ne mélange pas les deux. On a essayé, avec des mordants sages aussi, à un certain moment, au début, dans le textile, on a suivi les techniques. Mais ça ne fonctionne pas sur le cheveu comme ça fonctionne sur du textile. C'est très marrant, d'ailleurs, que ça ne puisse pas le faire. Maintenant, pour revenir à ça, oui, je pense qu'il y a moyen réellement en s'impliquant et je suis le premier à pouvoir créer une filière à la source que je suis. toutes les possibilités. Oui, il y a donc la possibilité de créer une filière. Si nous-mêmes, finalement, on a des produits intéressants qu'on pourrait rajouter pour avoir des résultats, je suis le premier partant, mais je vous dis, la garantie, c'est trop peu de volume. Le gros volume, il est sur le Henné, l'Indigo, principalement, et le Cassia en Bovata, en fait, c'est les trois. premiers éléments. Le curcuma aussi, pas mal de curcuma, on utilise beaucoup de curcuma. Donc finalement, on a quatre axes intéressants. Dans l'indigo, on pouvait avoir un autre bleu différent des bleus qu'on obtient dans certains pays. Oui, on est partout. Donc oui, il est possible de créer une filière.
- Frédéric Bodart
Est-ce que vous savez combien de salons de coiffure ou de coiffeurs se sont convertis à la coloration capillaire végétale ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Combien de coiffeurs se sont convertis à la coloration capillaire végétale ? Oui, parce qu'en fait, on a créé au début de Facebook, en 2015, des réseaux Facebook. Donc, ça permet de mesurer. On a 1000 membres, nous, aujourd'hui, sur nos réseaux Facebook. 1000 professionnels, pas 30. D'accord. Ils utilisent ce réseau. Nous-mêmes. Mais tous nos clients en private label, je suis absolument certain qu'eux-mêmes ont dupliqué le système. Il doit y avoir, je pense, sur les pays francophones, on doit facilement avoir 5000-6000 coiffeurs qui utilisent de la condition végétale. Donc ça veut dire quand même 10%, je dirais. Je pense qu'on ne doit pas être loin de 10%. C'est tout leur intérêt. Parce que de toute façon, le chimique ne fonctionne plus. Je vous l'ai expliqué tout à l'heure pour la raison par laquelle.
- Frédéric Bodart
D'accord, ok. Donc 10%, mais ce n'est encore pas suffisant. Il faut encore plus en parler aux consommateurs. J'entends bien ce sujet-là, c'est le même pour la teinture. Qu'est-ce que j'allais dire ? Ça passe par la formation. Donc nous, en France, on n'a pas de formation pendant le CAP ou pendant les BP, je crois que ça s'appelle comme ça, sur la coloration capillaire végétale. C'est les marques. petite marque à part, couleur Gaïa, qui forment les coiffeurs et qui, en gros, les convertissent, on va dire, entre guillemets. En Belgique, c'est pareil ou chez vous, vous avez la chance d'avoir ça dans le cursus ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
On n'a pas ça en cursus non plus dans les écoles belges. Nous donnons les formations dans les écoles. C'est vrai que nous donnons les formations depuis 2005, nous donnons des formations aux coiffeurs. En fait, ce sont les premiers coiffeurs qui ont donné les formations à d'autres coiffeurs. Les maîtres, ils sont devenus maîtres et eux-mêmes ont donné formation. Aujourd'hui, nos formateurs sont des coiffeurs, tout simplement. Mais c'est la logique même. Disons que les meilleurs coloristes partagent leur savoir à d'autres. C'est une communauté. Il faut quand même bien savoir que... c'est typiquement esprit belge notre devise en belgique c'est l'union fait la force c'est la devise du pays même si le pays a l'air très divisé, ça reste, entre Flamands et Wallons, sans compter les Bruxellois, ça reste toujours la devise du pays et la mentalité du pays. Et en fait, quand on est venu avec une communauté au départ en 2015, on a dit, voilà, on va créer une communauté sur les réseaux sociaux, bienveillante, où les coiffeurs vont aider les autres coiffeurs. En France, on m'a dit, ça ne marchera jamais. Ce n'est pas l'esprit des Français. Aujourd'hui, ça marche. Et pourquoi ? Je vais vous expliquer pourquoi. pascal et coiffard qui travaillaient avec nous le soleil brilla leurs portes nous, nos coiffeurs, ce sont des gens, ça fait partie des... Notre public, c'est 80% des coiffeurs qui ne gagnent pas leur vie. Parce qu'en France, 80% des coiffeurs gagnent moins de 1500 euros par mois. Patron coiffeur, 80%. Vous imaginez ? C'est impressionnant. C'est pas moi qui l'invente, c'est les chiffres. Vous n'avez que 20% de coiffeurs qui gagnent plus que 1500 euros par mois. autant travailler en grande surface, quasi la même chose, sans toutes les contraintes, les responsabilités. Et nous tirons, nous, nos clients vers le haut. Nous leur disons, voilà, on va vous créer ici une rareté, vous allez avoir une identité, quelque chose de plus fort, et quand on va vous faire, on va vous amener la demande. En fait, aujourd'hui, c'est ça qui se passe. C'est que nos coiffeurs végétaux ont plus de demandes que d'offres. ils ont leur demain et ils travaillent plus de 38 heures semaine et comme ils disent quand on travaille plus on a deux choix, soit on embauche mais on ne peut pas rebaucher parce qu'il n'y a plus de personnel depuis le Covid terminé le personnel n'a plus envie de travailler surtout l'Europe, l'Allemagne la France, la Belgique, les salariés ne veulent plus travailler il y en a encore mais c'est de plus en plus rare et donc, qu'est-ce que vous avez ? vous avez le coiffeur qui est seul et dit j'ai que demain et bien je lui dis, vous montez le prix de vos prestations de 1% ou 2% vous montez le prix de vos prestations de 15% et vous éliminez les gens qui peuvent venir toutes les cinq semaines chez vous, vous ne les éliminez pas. Vous leur dites que vous avez des petits sachets où ils peuvent le faire à la maison une fois sur deux. Donc les gens peuvent économiser en faisant à la maison, en achetant des petits sachets, mais vous avez d'autres parties de gens qui sont plus à l'aise et qui peuvent se permettre de dépenser. En fait, c'est une question de priorité. Vous me dites, oui, c'est la crise en France. On ne peut pas. Non, ça dépend. On a, les gens ont de l'argent pour ce qu'ils veulent bien. Les gens ont de l'argent pour un kilo de carottes, mais ils ont bien de l'argent pour leur iPhone, leur paquet de cigarettes, leur caisse de terre. Ils ont du plaisir, ils ont toujours de l'argent pour les produits premiers nécessaires, ils n'en ont pas. Et bien, il faut choisir, et je pense que l'alimentation... ainsi que la coloration en plantes, eh bien, c'est fait partie de la santé. Il faut peut-être envisager de se dire, tiens, je mets un peu plus de budget pour la coloration en plantes. Est-ce qu'on pourrait dire que ça coûte plus cher ? Non, la coloration en plantes ne coûte pas plus cher, mais la demande rend que l'offre, donc c'est une question de marché. Donc oui, la coloration en plantes va coûter peut-être plus cher en seins ou en coiffure. Pourquoi ? Parce que simplement, l'offre est plus rare. Il y a moins de coiffeurs qui font de la coloration en plantes que de coiffeurs qui font du chimique.
- Frédéric Bodart
et comme la demande est plus forte automatiquement c'est hyper intéressant toutes ces ratios, ces notions parce que c'est vrai que ça éclaire un peu la démarche et je comprends mieux les enjeux je voulais savoir Frédéric avant qu'on ne se quitte, est-ce que vous avez des sources d'inspiration ? et des personnes que vous trouverez intéressantes que je reçois sur le podcast pour continuer à creuser le sujet de la coloration capillaire végétale, continuer à en parler aux auditeurs, mais sous différents angles. Pourquoi pas motiver des coiffeurs à aller faire une formation avec vous, marque à part, couleur Gaïa, etc., pour découvrir la couleur végétale. À qui vous pensez un témoignage qui pourrait aider dans la réflexion de la coloration capillaire végétale ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est une question difficile, mais je pense que tous nos clients, par exemple chez Herboriste, sont des sources d'inspiration pour ces coiffeurs-là. Nous affichons publiquement les success stories, les coiffeurs qui ont réussi, et tous sont des témoins. D'ailleurs, dans notre système, nous n'avons pas d'agents commerciaux. Ce sont nos coiffeurs qui vont eux-mêmes sonner aux portes de leurs concurrents. ça va loin ils sonnent au port de leur cancan en disant écoute, viens voir ce que je fais chez moi ça marche d'y tenir chez moi, j'ai trop de monde je peux pas suivre, viens voir ce que je fais donc finalement ce sont tous nos clients qui sont des sources d'inspiration c'est eux qui ont fait évoluer la marque nous, nous ne sommes que des fabricants je ne suis pas coiffeur je leur mets à leur disposition du matériel on leur donne une impulsion Et puis, c'est eux qui tirent la marque vers le haut. Et donc, je pense que tous nos coiffeurs ambassadeurs, et on en a partout en Europe, peuvent attester de l'efficacité. Maintenant, il faut aussi les soutenir. C'est quand, dans notre entreprise, on va plus loin. Ça part du scoutisme. Le scoutisme, c'est la solidarité, c'est l'entraide. et c'est ce qui m'a animé depuis ma plus tendre enfance. Belgique, c'est très mouvant de jeunesse, et ça nous forme pour la vie. Et c'est vrai qu'en fait, ces valeurs ont toujours été partagées. Le but, c'est une solidarité, c'est de faire une grande famille des coiffeurs, et de se dire, voilà, on se tient à l'écoute, on grandit ensemble, et c'est pour ça qu'en fait, nous, on est venus avec des idées nouvelles, on vous offre un site internet gratuit, on vous offre un soutien marketing. Nos clients, à partir de 2015, ont reçu leur site internet gratuit. Et le site internet, au bout de 6 mois, c'est le téléphone qui, tous les jours, sonne. C'est trop de monde à refuser. et en fait c'est ça qui a fait le succès et tous ces gens peuvent en témoigner aujourd'hui, tous nos clients peuvent en témoigner il suffit simplement de voir la satisfaction de nos clients on n'a pas d'agent sur la route, vous imaginez on a deux ou trois salariés sur la route qui ouvrent des portes juste, mais les clients restent fidèles pourquoi restent-ils fidèles ? ils ne vont pas changer de marque si vous leur apportez suffisamment si vous leur dites, voilà, chaque année je t'offre 20% de plus de chiffre d'affaires en période de crise, en période de Covid, 20% de chiffre d'affaires en plus, ce n'était pas négligeable, et on l'a garanti, mais on met un système marketing en place où on doit offrir aujourd'hui plus. En fait, si vous donnez à quelqu'un, vous recevrez en retour. Mais il faut d'abord pouvoir donner. Et le coiffeur, souvent, est dans une bulle un peu artistique on va dire et il est pris par les grandes marques, écrasé par la grande marque et il ne se rend pas compte qu'en fait la grande marque n'est pas toujours son amie puisque la grande marque vend 95% de son chiffre en grande surface et pour moi il utilise plus le coiffeur. pour sa notoriété à lui. Il n'y a pas d'échange qui se fait. C'est ça qui est malheureux. Les sites, je vous dis, tous nos coiffeurs ont reçu gratuitement des sites. Ça m'a coûté au début. Mais on l'a fait. Pourquoi ? Parce qu'on a engrangé des bénéfices et ces bénéfices doivent redevenir. en partie à nos clients. Et finalement, c'est un échange intéressant. Je ne peux pas concevoir que mes clients... Allez, que je puisse gagner ma vie sans que mes clients ne gagnent pas leur vie. Mais on est une entreprise familiale. C'est aussi un état d'esprit.
- Frédéric Bodart
Vous avez combien de clients aujourd'hui, un petit peu répartis ? Donc, vous avez dit France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas. Vous avez à peu près combien de personnes qui sont ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je pense qu'on doit être entre 1 200 et 1 500 clients, à peu près.
- Frédéric Bodart
D'accord. je ne peux pas dire de chiffre d'affaires mais on est au-dessus des 5 millions d'euros entre 5 et 10 je ne peux pas vous les citer précisément et ça ne fait que grandir tout le temps non mais c'est génial ça veut vraiment dire qu'il y a un avenir une question bizarre mais est-ce que Frédéric il y a une question que je ne vous ai pas posée que vous auriez aimé que je vous pose avant qu'on ne se quitte Elle est bizarre celle-là.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, c'est vrai.
- Frédéric Bodart
Non, on a balayé tous les sujets.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
On a couvert en tout cas l'ensemble des éléments. Mais je suis, votre suggestion de filière m'intéresse énormément. ça va me faire réfléchir et je trouve très intéressant en tout cas cet échange parce que au delà d'un interview qui pourrait faire un peu de marketing pour nous ou de la publicité cette filière m'intéresse énormément n'hésitez pas à venir vers moi
- Frédéric Bodart
Bon bah écoutez Frédéric, je vous remercie pour cet échange vraiment éclairant avec des chiffres, avec des portions, des rations, ça nous a bien aidé à bien situer le marché, les enjeux. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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