- ArtEcoVert Pauline Leroux
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.
- Speaker #1
Mon but,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Christian Muschenbach. Alors Christian, la première question c'est est-ce que vous pouvez vous présenter vous, votre parcours et comment vous en êtes arrivé à la coloration ?
- Christian Munchenbach Terre de Couleur
Je suis 100% dans la cosmétique puisque je suis rentré chez L'Oréal qui n'a absolument rien à voir avec le végétal, pas mal d'années, début années 90. Donc j'ai vendu de la coloration chimique, des produits 100% chimiques, très convaincu de ce que je faisais, voilà. Donc ça a occupé pas mal de temps dans ma vie puisque j'ai travaillé 20 ans. Ensuite je suis rentré dans le groupe Estée Lauder pour m'occuper de maquillage sur la marque MAC Cosmetics. Je travaillais en Amérique Latine pour toute l'Amérique Latine sur cette marque-là. Ce n'était pas du capillaire mais ils se sont parlé aussi de couleurs quand même, de pigments. Mais entre les deux, j'étais au Brésil pour L'Oréal et justement le... Je n'avais pas envie de rentrer au Brésil. L'Oréal voulait que je rentre du Brésil en France après quelques années d'expatriation. Et moi, pour des raisons personnelles, je voulais rester au Brésil. Et à ce moment-là, en fait, une coiffeuse de L'Oréal qui avait été atteinte d'un cancer, qui était devenue une amie d'ailleurs, m'a dit écoute, mon médecin m'a indiqué les produits Terre de Couleur. Donc ça serait intéressant que tu connaisses parce que c'est extrêmement différent de tout ce que j'ai connu chez L'Oréal et chez d'autres. Donc elle m'a envoyé les produits. Moi j'ai déposé les produits dans un salon de coiffure qui était à côté de la maison à Rio. Et puis le salon m'a dit écoutez j'ai jamais vu ça, c'est vraiment intéressant, comment est-ce qu'on commence ? Et à cette époque-là, moi j'ai voulu tout simplement devenir distributeur pour la marque de couleur au Brésil. Je voulais pas faire autre chose que ça. J'ai commencé à lever des fonds en monnaie brésilienne pour lancer Terre de Couleur comme distributeur là-bas. Ça a pris quelques temps, mais au bout d'un moment, c'était l'époque où le Brésil, le pays du futur, était rentré dans une situation plus compliquée du point de vue économique. Après trois ou quatre dévaluations, ça devenait assez cher d'importer des produits et c'était difficile d'engager les investisseurs là-dessus. Finalement, on a suspendu le projet. Et moi, j'avais beaucoup échangé à cette époque avec Rémi Guillaumard, qui est le fondateur de Terre de Couleurs. Et on avait eu de superbes échanges, ce qui est passionnant. C'était sur la coloration végétale, mais bien au-delà de la coloration végétale. Et du coup, j'ai décidé à cette époque-là, avec mon épouse, d'investir dans Terre de Couleurs, de devenir associé, sans savoir vraiment ce qu'on allait en faire. Et on est resté associé pendant 5 ans. associé, je dirais, silent partner, sans forcément agir du point de vue opérationnel, mais on prenait des nouvelles tous les trois mois. et puis en 2020 j'étais chez Estée Lauder le Covid arrivait et puis on s'est dit voilà c'est peut-être le moment après 20 ans d'expat on était à New York et après 20 ans d'expat c'est peut-être intéressant de peut-être s'investir dans quelque chose de différent il y en a un petit peu marre des gros groupes des grosses boîtes on a envie d'être un peu plus près des clients et puis peut-être avoir quelque chose qui fait sens moi je voyais aussi quand même je suis tellement habitué des produits effectivement très classiques de la pétrochimie on voyait quand même que ça ça Voilà, qu'il y avait quand même des soucis. Sur les consommatrices, c'est difficile de le voir à très long terme quand on ne suit pas la même consommatrice pour faire des études pour ça. Maintenant, on sait qu'il y a des études qui montrent qu'effectivement, ce n'est pas du tout anodin. C'est un peu embêtant d'ailleurs. Par contre, on voyait chez les coiffeurs, j'avais des tas d'amis coiffeurs qui ne pouvaient plus exercer leur métier pour des raisons d'allergie, d'eczéma. Et donc on s'est dit c'est le moment en 2020 de changer peut-être de vie et de passer à une échelle peut-être plus petite mais plus près de ce qu'on a envie de faire. Et donc on est rentré opérationnellement sur Terre de Couleurs, moi comme DG. comme directrice marketing. Voilà, depuis octobre 2020. Et l'idée, c'était vraiment d'apporter à la marque un petit peu les compétences qu'on avait, qui étaient plus le marketing et les ventes. Et puis Rémi, c'est toujours le chercheur, l'homme orchestre, mais qui connecte des tas de choses qui apparemment n'ont rien à voir, et puis après font des formules géniales, ce qui, moi, m'avait séduit. et puis voilà, on décolle bien, c'est une marque qui est en très forte croissance depuis maintenant 3 ans, donc on fait une bonne équipe. Voilà le parcours, si on veut résumer.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
J'ai plein de questions par rapport à votre parcours, mais on va d'abord présenter aux auditeurs le laboratoire Terre de Couleur.
- Speaker #1
Il faut savoir que Terre de Couleur, au départ, ce n'était pas du tout ancré sur la coloration végétale, c'était d'abord ancré sur la santé. Donc Rémi Guillomard, c'est quelqu'un qui vient des laboratoires, qui vient de Roussel-du-Claff. Il est parti pour des raisons assez personnelles et éthiques. Il a quitté ce laboratoire il y a quelques années. Et puis, il s'est consacré pendant quelque temps à sa passion qui était d'être professeur d'art martiaux, professeur de Budo. Il avait un dojo à Tours. Et en fait, il travaillait, comme c'était un grand intuitif, il a travaillé sur les points communs entre les médecines occidentales et les médecines orientales. Il a commencé à écrire une thèse. Il a vu des tas de points communs, des tas de bons et des choses qui pouvaient se compléter. Et puis, il se trouve que son dojo était juste à côté d'un centre esthétique. Et l'esthéticienne, il se trouve qu'elle est tombée sur la thèse de Rémi, qu'il était en train d'écrire. Il a dit, mais j'aurais vraiment envie de formuler des produits. à partir de ça. Rémi a complètement relevé le défi et il a travaillé avec un grand professeur de médecine et de méopathie de Paris. Il a utilisé ce laboratoire et il a formulé les premiers produits de taille de couleur qui n'étaient pas de la coloration végétale mais qui étaient des masques capillaires détoxinants à l'argile. Et en fait, c'est ce qui a permis de proposer des soins totalement révolutionnaires. Moi, c'est d'abord ces soins qui m'ont séduit quand j'étais au Brésil, qui permettent, et c'est les seuls à le faire, on est souvent copiés, mais jamais égalés, heureusement pour nous, à enlever les métaux lourds du bulbe capillaire. Donc toute la philosophie de la marque, c'est vraiment d'abord restaurer la santé du cheveu depuis le bulbe, depuis l'usine à faire du cheveu qui est le bulbe capillaire. alors que toutes les marques pour lesquelles j'avais travaillé et les marques en général travaillent sur le cheveu une fois qu'il est sorti sur la longueur du cheveu on apporte des réponses même avec des produits naturels sur les longueurs mais on ne résout rien puisque le cheveu il va toujours pousser avec ses anomalies ses déséquilibres aussi il va continuer à pousser sec parce que ce qu'on fait avec les produits tard de couleur c'est qu'en fait on va réinitialiser l'équilibre naturel du cheveu en enlevant ce qui l'empêche de vivre normalement et puis du coup comme il retrouve ses fonctions naturelles l'organisme a vocation à fonctionner normalement il suffit simplement de lui permettre de respirer et de fonctionner normalement, donc un cheveu qui était sec il va repousser il va reproduire du cheveu normal qui n'est pas sec et c'est évidemment extrêmement efficace contre la chute des cheveux particulièrement, tous les antichutes du marché ils vont vous ajouter des tas de trucs dans le bulbe pour exciter le bulbe pour faire pousser, mais nous ce qu'on fait c'est qu'on enlève tout ce qui l'empêche de fonctionner Aucune marque ne fait ça. Donc en fait c'était d'abord une approche autour de enlever les toxines. Les toxines par exemple qui viennent de la chimio, les femmes qui font de la chimio perdent leurs cheveux. Et tous les métaux lourds en fait qui viennent de la chimio, c'est quelque chose qui est extrêmement traumatisant pour le cuir chevelu. Les cuirs chevelus sont hypersensibles, c'est très douloureux. Justement, les premiers masques développés par Rémy, ça permettait d'enlever les toxines. Non seulement ça permettait de soulager le cuir chevelu, mais ça permettait aussi aux cheveux de repousser avec un cycle normal. Souvent, les cheveux qui repoussent après la chignose, c'est un cheveu qui pousse tout malingre, un peu en frisottis comme ça, qui n'est pas sain. avec ces produits et réussissait à trouver vraiment une repousse tout à fait intéressante il y en a beaucoup aujourd'hui de coiffeuses terre de couleur qui sont adossées à des cliniques, à des centres de soins et qui sont indiquées en fait par des professeurs de médecine ou par des oncologues c'est souvent des relations assez personnelles et rien qui du point de vue académique est établi c'est vraiment des relations interpersonnelles qui se nouent et il y a beaucoup d'accompagnement qui se fait à ce niveau là Alors ça, c'était la première démarche. Et en fait, peu à peu de temps après, certains coiffeurs sont rentrés en contact avec Rémi pour d'autres nécessités, qui n'étaient pas des nécessités d'enlever les métaux lourds du bulbe, mais qui étaient de dire... Le premier d'ailleurs qui est rentré en contact avec Rémi, il disait Moi, je n'arrive plus à exercer mon métier, je suis couvert d'eczéma ou j'ai de l'asthme. Donc en fait, c'était d'abord le problème de santé des coiffeurs. C'est vrai que les femmes ont de la coloration chimique, ce n'est pas génial, mais c'est une fois toutes les six semaines. Le coiffeur, c'est cinq, six fois par jour. Il inhale des choses. Pire pour la décoloration. surtout quand les poudres étaient volatiles. Il y a vraiment une nécessité, et beaucoup de coiffeurs, en fait les premiers piliers de la marque Terre de Couleur, les premiers coiffeurs qui sont rentrés en 2004, on parle de 2004, en fait c'est des gens qui ne pouvaient plus exercer leur métier. qui auraient dû arrêter, changer de métier s'ils n'avaient pas connu la marque, et qui ont commencé avec des soins à l'argile. Donc ça c'est le début. Et quelques années après, à partir de 2006-2007, à ce moment-là, la coloration végétale est venue. comme une nécessité, mais plus comme une continuité qu'il fallait apporter notamment aux femmes qui, justement, après avoir fait de la chimio, ne pouvaient plus, en aucune manière, revenir à la coloration chimique. Ce n'était pas possible. Et donc là, évidemment, la coloration végétale, c'était un accompagnement, une continuité par rapport à ce qui avait été fait, justement, dans le processus de détoxination et très souvent de changement de vie pour les femmes qui sont passées par cet épisode-là. C'est bouleversant, donc on veut souvent changer de vie. Donc c'était d'abord les femmes, ensuite les coiffeurs qui étaient très allergiques. Et aujourd'hui, c'est de plus en plus les femmes qui tapent à la porte des salons, qui disent moi je voudrais de la bulle végétale, est-ce que vous en avez monsieur le coiffeur ? Les coiffeurs disent bah non, j'en ai pas Donc souvent, ça commence comme ça, c'est écoutez, moi, si vous ne me donnez pas de colorat de montage, je vais changer de salon Donc en fait, aujourd'hui, on est contacté par des salons qui font des produits traditionnels à la Loi Royale. qui voient qu'ils perdent un marché et donc ils veulent créer ce pilier à côté de la coloration chimique. Le couleur est basé à côté de Tours, à Rochecorbon, juste à côté de Tours, au nord de Tours. D'accord.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et vous avez combien de salons aujourd'hui ?
- Speaker #1
Aujourd'hui, on a à peu près 500 salons.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et en France, où vous allez aussi ?
- Speaker #1
Non, on a commencé... Là, l'export démarre assez fort, donc on a des salons au Canada, au Québec. on a des salons aux Pays-Bas, les Pays-Bas ont très bien démarré, et puis là on est je ne veux pas pour des raisons de confidentialité vous dire où on explore, mais on a très bientôt d'autres ouvertures dans d'autres pays qui vont intervenir D'accord,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ok, d'accord et alors c'est combien de personnes aujourd'hui qui travaillent chez Terre de Couleur ?
- Speaker #1
On est une quinzaine de personnes entre agent-co agent-co, commerciaux recherche et développement parce qu'en fait On a vraiment le cœur de Terre de Couleur, vous l'avez compris, c'est d'abord la recherche et le développement. C'est Rémi, mais c'est aussi Héloïse qui est une chercheuse très jeune, mais très très douée. Et c'est la possibilité qu'a Rémi de connecter avec énormément d'acteurs partenaires, tels que le CNRS d'Orléans, tels que l'Université d'Orléans qui s'occupe de l'extraction végétale, tels que le laboratoire BioEC qui est un laboratoire de mesures d'efficacité cosmétique. En fait, moi, ce qui m'a plu dans Terre de Couleur, c'est la raison pour laquelle j'ai souhaité investir personnellement. C'est qu'en fait, toutes les marques de végétal, je ne veux pas du tout jeter la pierre au concurrent, ce n'est pas le but, mais toutes les marques qui se disent naturelles, je dirais que d'abord, il y a beaucoup de greenwashing quand même. Et puis même quand ce n'est pas du greenwashing, en fait, très souvent, je dirais, on n'est pas sur la notion d'efficacité. Ce n'est pas la valeur cardinale, l'efficacité. C'est d'abord, ça ne fait pas de mal. C'est l'inocuité. L'inocuité, c'est une valeur très importante pour nous. C'est d'abord ne pas nuire. C'est vraiment quelque chose, quand on traite les gens qui ont un cancer, c'est clair que c'est la valeur principale. Mais c'est souvent, bon, ça ne fait pas de mal, ça sent bon, on a peut-être moins d'allergies. Mais franchement, pour avoir un vrai beau résultat qui se voit, il n'y a rien de tel que la bonne vieille chimie. Il y a comme ça un peu dans la tête des gens. Ou même pour un vrai traitement qui marche, c'est vraiment la chimie. Et en fait, ce qui m'a vraiment intéressé dans la marque, c'est qu'on avait des résultats prouvés en laboratoire indépendant des études cliniques qui montraient l'efficacité des produits, particulièrement les soins. les soins à l'argile. D'où l'intérêt, d'ailleurs, je pense qu'un des gros vecteurs de croissance de la marque aujourd'hui, c'est qu'en fait, la marque Terre de Couleur a été choisie pour un financement public. Donc, comme je vous le disais, en collaboration avec le CNRS, l'Université d'Orléans et le Laboratoire d'Efficacité Cosmétique Bio-EC en région parisienne, pour créer un consortium de recherche autour de l'eau, autour de l'eau dans les cosmétiques. L'eau de l'eau cosmétique souvent c'est considéré comme un excipient, c'est jamais considéré comme un ingrédient. Or, je dirais la valeur, la grande trouvaille de Rémy, ça a quand même été de trouver qu'en prêtant l'eau d'une certaine manière, au-delà du filtrage que font les grands groupes cosmétiques, on pouvait lui conférer des propriétés absolument incroyables qu'on découvre tous les jours. qu'on a découvert de façon intuitive, empirique, et qui aujourd'hui, c'est justement grâce aux instruments de mesure du CNRS de montrer comment, en association avec des huiles essentielles, des argiles ou des plantes, comment on peut arriver à créer des cocktails d'ingrédients, des recettes qui ont une espèce de synergie, en fait, grâce à cette eau qui est transformée. Et on est le premier dépôt de brevet, justement, de cette machine qui transforme les propriétés physiques de l'eau. On ne touche pas à la chimie, c'est H2O. Par contre, on change certaines... propriété de l'eau pour qu'elle interagisse différemment dans les ingrédients. Et avoir des performances tout à fait étonnantes dans les soins et la coloration aussi.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et alors j'ai une question, je vois que vous vous entourez vraiment de labos indépendants, de CNRS, de cautions qui montrent vraiment la véracité, ce n'est pas des allégations, c'est des preuves scientifiques. Est-ce que c'est nécessaire aujourd'hui pour convaincre ? En fait, qui il faut convaincre aujourd'hui pour qu'il y ait plus de coloration capillaire végétale, ici en France et ailleurs ?
- Speaker #1
En fait, je pense que ça passe naturellement par les consommatrices parce qu'elles y viennent naturellement. Donc je dirais qu'il y a une tendance assez naturelle pour les consommatrices. Après, je pense que c'est des gens comme vous qui font un travail de fourmis, qui effectivement expliquent la différence entre les deux. Et je pense que ça viendra beaucoup par les coiffeurs. Pour ça, je crois énormément au canal coiffeur. parce que je crois que c'est d'une certaine façon d'un côté c'est le canin le plus difficile à convaincre parce qu'ils ont tous grandi à la sauce L'Oréal ou Véla ou Schwarzkopf les CAP aujourd'hui de coiffure c'est essentiellement des CAP où on apprend la coloration chimique on n'apprend pas du tout le végétal donc on est en train de convaincre d'ailleurs c'est les CFR les centres de formation qui viennent plutôt nous chercher en disant moi je voudrais bien créer un milieu de coloration végétale parce que j'ai des jeunes qui veulent rentrer sur le marché mais ils ne veulent pas Donc qu'est-ce que je fais ? Donc on crée des modules avec certains CFA, mais c'est là aussi un travail de fourmi, c'est un par un. Donc voilà, je pense que ça passe par les coiffeurs, parce que eux, très souvent, il y a une réticence, ils ont peur de changer les habitudes. Mais je comprends tout à fait, parce que, vous savez, quand on achète un produit en supermarché, Eh bien, si la consommatrice n'est pas contente, il s'écoule l'aps de temps où elle va revenir chez elle, essayer le produit, elle va revenir pas contente, mais en attendant de se préparer. Quand vous appliquez une coloration végétale sur quelqu'un, c'est en live, c'est en direct, elle vous dit ben écoutez, là vraiment ça va pas du tout Donc le coiffeur, il a peur de se risquer, je comprends très très bien pourquoi, c'est vraiment l'histoire, ça en direct. Donc il y a vraiment un besoin de lui apporter de la sécurité. Donc les habitudes de la chimie, c'est 35 minutes de temps de pause, on applique ça, ça donne ça, même s'il y a aussi beaucoup de surprises entre nous. En coloration chimique, quelquefois, on a des trucs qui se passent pas prévus, donc c'est pas aussi certain que ça. Mais le végétal, en fait, il y a une image aussi qui n'était pas très bonne au départ. Je pense que ce qui est intéressant, c'est que c'est né il y a maintenant une petite vingtaine d'années, le végétal. Oui, une vingtaine d'années. Au début, c'était beaucoup d'essais-erreurs, en fait. Au départ, le végétal, on broyait les pigments à 300-500 microns. c'était de la grosse poudre, bien grossière, ça tombait par terre en paquet, c'était difficile à appliquer, donc ce n'était pas forcément très facile, pas agréable pour le coiffeur, des résultats un peu inégaux pour la consommatrice, et c'est vraiment un marché qui a grandi avec le coiffeur, déjà dans les concurrents qu'on a, nous on est un peu à part parce qu'on est vraiment labo de recherche, mais nos concurrents, et avec le plus grand respect pour ce qu'ils ont fait, ce sont principalement des coiffeurs. Christian Roche c'est un coiffeur, Couleur Gaia c'est des coiffeuses, il y a aussi l'Envolée des couleurs qui est un concurrent que vous connaissez peut-être, qui est aussi une coiffeuse, qui était clientèle de Couleur auparavant. Donc c'est des gens qui ont fait énormément d'essais. en important des plantes, en faisant des mélanges. Et en fait, ça s'est beaucoup amélioré grâce à ces essais et erreurs. On a appris depuis à broyer différemment, à passer non seulement du broyat grossier à la micronisation, on passe à 30-70 microns, et là on a une adhérence. bien meilleures sur le cheveu, on a des valeurs d'usage qui sont bien meilleures, et que si on a un résultat qui est bien supérieur. Donc tout ça a progressé, on a appris à faire des mélanges, on a appris à ajuster. Et donc la coloration végétale, aujourd'hui, elle a peut-être l'image encore d'il y a une vingtaine, trentaine d'années, où le hainé, on parlait du hainé, il y a encore beaucoup de coiffeurs qui disent oui, c'est du hainé Le hainé, c'est une plante sur la vingtaine qu'on peut utiliser. Donc c'est une seule plante. Et le henné, il y a une vingtaine, trentaine d'années, il était souvent vendu avec des selles métalliques. Et c'était impossible avec du henné de mettre de la chimie derrière, des mèches ou de la permanente parce que les cheveux cassaient. Non pas à cause du henné, mais à cause des selles métalliques. Donc le hainé était une espèce de truc complètement en prohibition totale dans les salons de coiffeurs qui faisaient de la chimie. Maintenant qu'on fait du hainé pure plante, il n'y a plus aucun souci. Au contraire, le végéta se marie très bien après des services techniques tels que les mèches ou la permanente, par exemple. Je pense que c'est par le coiffeur qu'on va arriver à convaincre davantage. C'est lui qui va convaincre la consommatrice.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Est-ce qu'il n'y a pas une forme ? Ma question va paraître naïve, mais c'est fait exprès. Est-ce qu'il n'y a pas une forme de lobby de ces marques qui, oui, sont dans les centres de formation, sont partout, sont présents partout, tout le temps ? En fait, ils sont même dans les supermarchés, on les retrouve vraiment. C'est aussi ça. Il y a les géants et il y a la couleur végétale qui essaye d'émerger. Il y a des preuves. Donc, à chaque fois, je vois dans les acteurs de la couleur végétale, il y a beaucoup de gens qui font des preuves de la recherche, etc. Mais je me dis... est-ce qu'en fait il n'y a pas un gros poids lourd qu'il faudrait soit bouger soit qu'est-ce qu'on peut faire en fait oui en fait je pense que c'est vrai qu'ils ont quand même beaucoup évolué on va être tout à fait honnête là-dessus ils
- Speaker #1
ont lancé leur premier regard pour les salons de coiffure une marque qui était sincèrement des ingrédients naturels c'était pas de la coloration mais c'était du soin il y avait un véritable effort de coller déjà cette tendance qui montait du vert voilà mais c'est je dirais qu'il y avait déjà peut-être à l'époque il y avait moins de sourcing, il y avait moins de choix d'ingrédients il y avait un savoir-faire qui était naissant tout simplement une culture dans des groupes comme ça, qui est vraiment une culture de la pétrochimie qui vient de décennies de pratiques différentes. Donc même avec la plus grande sincérité, je pense qu'il n'y a pas forcément les connexions qu'ils peuvent avoir avec les bons acteurs, avec les gens qui essayent. Il y a toujours un peu les mêmes canaux. Il y a cette culture qui se dit, un peu comme je vous le disais, ce qui marche, c'est quand même la chimie. Quand vous avez une grosse maladie, on va prendre un truc qui vient des labos, on ne va pas danser autour du feu. En gros, c'est... Il y a un peu cette culture très sceptique par rapport à tout ce qui vient de la nature. Après, je pense qu'ils ont vraiment essayé d'évoluer, mais je pense que ce qui leur a manqué dans l'histoire, c'est qu'il y avait trois plantes, il y avait trois plantes, et pas 20 ni 15, et le coiffeur devait lui-même faire ses mélanges, avec cette idée que si le coiffeur fait ses mélanges, le coiffeur, en fait, il adore bricoler, donc comme il adore bricoler, on va lui laisser faire ses mélanges lui-même. Sauf que c'était sur zéro énormément, donc il ne faut vraiment pas se planter dans les pesées. Et puis on n'avait pas du tout une variété de ton et de reflets qui était suffisante. C'était marbre, ouais. On faisait des marrons plus ou moins clairs, mais pas vraiment. Il y a une infinie subtilité de reflets qu'on peut avoir avec le végétal qui est juste magnifique. Et il n'y avait pas du tout ça qui était capté. Donc, source d'erreur, des temps de pause assez longs, que des marrons. Je pense qu'ils n'ont pris pas forcément un avis par le bambou. Et surtout, ils n'ont pas vraiment… Je n'ai pas l'impression que je me trompe. Ce n'est pas des croisseurs. Pour vraiment justement avoir ce savoir-faire qui permet d'arriver à des recettes qui fonctionnent. C'est beaucoup de boulot. C'est des années de boulot. Est-ce que toutes ces marques… Et est-ce que du coup…
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Est-ce que ces marques, du coup, vous pensez qu'elles travaillent encore à sortir du végétal ou c'est quelque chose qui se fera pas ? Est-ce qu'elles ont un intérêt ?
- Speaker #1
Je pense qu'elles vont y venir tôt ou tard, elles vont y revenir tôt ou tard pour une raison simple à mon avis, qui est que quand vous faites rentrer une coloration végétale dans un salon qui le pratique correctement, petit à petit, la coloration chimique, elle disparaît. Nous, nos plus gros clients, je veux dire... Mon client numéro 1 qui se trouve à Arles, il y a 7 ans c'était 80% de chimie et 20% de végétal. Aujourd'hui c'est 99,9% de végétal.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
voilà elle est très pratique très très bien oui voilà elle est en météo voilà et est-ce que la demande globale des clientes augmente ?
- Speaker #1
la demande augmente c'est pour ça que les coiffeurs viennent nous chercher j'ai une cliente qui dit je veux du végétal donnez-moi une marque qu'est-ce que je fais parce que sinon je vais voir ailleurs donc oui est-ce qu'il n'y a pas aussi une cible notamment les femmes enceintes qui pendant je pense que pendant la grossesse c'est
- ArtEcoVert Pauline Leroux
pas recommandé de faire des colorations moi synthétique ? Est-ce que ce n'est pas aussi un passage où la cliente passe à la végétale ?
- Speaker #1
Le masque dont je vous parlais, vous savez le masque blanc qui permet de détoxiner les métaux lourds pour les femmes qui étaient en traitement ? C'est typiquement un produit qu'on utilise également pour les femmes enceintes et elles font des colorations végétales après. Oui, absolument. C'est aussi un moment où on bascule très souvent.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord alors je vous fais pas la question la différence entre la coloration végétale synthétique et naturelle parce qu'on l'a vu et je voudrais aborder d'autres questions avec vous selon vous qu'est-ce qui peut faire qu'on accélère la transition du synthétique au végétal ouais alors en fait nous le challenge pour nous c'est vraiment de convaincre les coiffeurs et convaincre les coiffeurs qui font de la chimie
- Speaker #1
et on a justement on a vraiment essayé de créer ces ponts entre les deux parce que en fait il y a une quinzaine d'années il y a un petit peu le ghetto des gens qui font du végétal un peu babacool et puis les gens sérieux très business un peu ennuyeux de la chimie et c'est deux mondes qui ne se parlaient pas du tout aujourd'hui comme les salons qui font de la chimie voient vraiment arriver des femmes qui leur demandent des services du végétal ils sont obligés d'y aller mais du coup il faut essayer de les rassurer de leur montrer qu'on peut faire des choses très simples avec le végétal au moins pour mettre un pied dedans pour exercer son œil. Et après, on peut monter en technicité comme un coiffeur chimique. Ce n'est pas plus difficile. En fait, le premier service en salon de coiffure que beaucoup de salons font, à part quelques salons qui sont en végétal de façon très, très, je dirais, extrême, c'est le service des mèches et balayages. Les méchés balayages, aujourd'hui, ce n'est pas forcément avec des poudres volatiles, c'est devenu un petit peu moins embêtant pour le coiffeur, même si vous lui mettez un masque. Mais en fait, les salons ont beaucoup de mal à renoncer à ce service, parce que c'est un service extrêmement lucratif pour eux. C'est assez peu de matières premières, c'est beaucoup de savoir-faire, beaucoup de côté artistique très personnalisé. C'est un service que la clientèle ne peut pas se faire en supermarché. quand elles achètent dans le supermarché, donc c'est très professionnel et ça leur apporte quand même une belle rentabilité. Donc c'est le service incontournable, qu'on fait aux jeunes avant qu'elles aient des feux blancs aussi par exemple. Donc en fait, ce que font souvent les salons, c'est qu'une fois qu'on a fait des mèches et balayages, on met ce qu'on appelle une patine derrière. une coloration ton sur ton, le plus souvent chimique, pour colorer légèrement en doré, ou pour enlever le faux reflet rouge, pour enlever le faux reflet jaune, pour le rendre un peu plus neutre, pour protéger. Et donc ça, en fait, ça veut dire qu'après la chimie de la poudre décolorante ou de la pâte décolorante, on rajoute encore de la chimie avec une patine. et en fait ce que nous on a découvert et ce qu'on a vraiment mis au point c'est de faire ça avec du végétal faire des patines avec du végétal il n'y a que des avantages c'est plus rapide ou aussi rapide en fonction des nuances que la chimie Non seulement ça ne va pas oxyder le cheveu une autre fois, mais au contraire, comme on travaille en gainage, vous avez dû entendre parler de la façon dont ça fonctionnait, c'est du gainage la coloration végétale, on n'est pas dans le cheveu. Donc on gaine, on protège, on protège les mèches, on évite qu'elles se sensibilisent. Le pire pour une femme qui fait des mèches, qui veut devenir blonde, c'est qu'au bout de six semaines, comme le cheveu a été vraiment ouvert, les écailles ont été ouvertes et bien les mèches deviennent jaunes et il n'y a pas pire que des mèches qui deviennent jaunasses C'est pour ça que les femmes adorent le côté polaire, glacé, quand elles veulent devenir blondes. Et ce n'est pas le cas de toutes. Je ne pense pas que vous devez devenir polaire, en tout cas quand je vois votre look, je ne pense pas que ça soit votre cas. Il y a pas mal de femmes qui veulent le faire. Et donc en fait, l'intérêt avec les patines, c'est que justement, comme on va faire un gainage, on va éviter ce côté jaunâtre. Voil��. après et en plus c'est très rentable pour le coiffeur c'est d'abord du savoir-faire mais c'est quelque chose qui est moins cher que de faire une patine une patine chimique d'accord,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
en gros vous avez une gamme de combien de teintes un peu pour donner un ordre ?
- Speaker #1
19 et en fait on a une grande expertise sur les blonds notamment justement qui nous permet dans les patines on a 8 nuances de blonds ce qui nous permet d'être du blond cendré au blond plus chaud, au blond foncé, avoir des nuances très subtiles. Et surtout, l'intérêt, c'est que nous, on a un protocole qui est un petit peu différent de ce que peuvent faire la plupart des marques végétales, avec tout le respect que je leur dois, qui ont tout à fait développé le marché. Mais en fait, nous, on a ces soins à l'argile qu'on recommande d'appliquer avant la coloration végétale. et donc ça a le double intérêt d'enlever les polluants les résidus de coloration chimique et tout ce qui pourrait être aussi les résidus de soins chimiques comme du silicone qui vont empêcher un peu l'adhérence de la coloration donc un, on permet une meilleure accroche et surtout, comme on a vraiment purifié le cheveu on peut se permettre d'utiliser en fait dans les mélanges de coloration végétale en fait beaucoup moins de plantes indigotier parce que l'indigo en fait c'est ce qui souvent va permettre de couvrir beaucoup d'avoir la couverture, d'avoir l'opacité l'inconvénient c'est que en fait l'indigo c'est vert, c'est bleu vert donc ça va neutraliser le hainé pour faire un marron ça va aussi apporter la petite touche de couverture pour un blond par contre quand il y en a une certaine dose après vous ne pouvez plus faire de mèche et balayage du tout donc souvent pour le coiffeur qui fait de la chimie il se dit oula si je me mets au végétal c'est un chemin sans retour je pourrais plus vendre de service mèche à ma consommatrice alors en fait avec tous nos blonds, avec toutes nos nuances en fait hormis les bases très foncées qui ont une forte dose d'indigo on peut vraiment faire des mèches derrière pour le coiffeur sans aucun problème grâce au fait qu'on a cette détox qui vient avant et que l'équilibre des plantes dans nos nuances est un peu différent
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord et alors vous avez parlé d'une vingtaine de plantes est-ce que, alors on a beaucoup d'auditeurs passionnés de plantes je vous le dis est-ce que vous pourriez les balayer comme ça nous en donner quelques unes Oui, on a des indigotiers, on a deux types d'indigo, l'indigo qui est plutôt bleu qui vient d'Inde, l'indigo plutôt vert qui vient d'Iran, on a de la matricaire, pour donner un côté blond très léger, la matricaire c'est un genre de camomille en fait, on a du quebracho, qui est un bois qui vient d'Argentine, du sud d'Amérique latine. que moi j'avais bien connu en Argentine pour faire des barbecues, mais ça sert aussi à faire de la coloration. On a de la rhubarbe, on a du roucou, roucou qui donne ce côté orange-rouge, du thé noir. Qu'est-ce que je pourrais vous dire encore ? L'amla, évidemment, c'est un incontournable pour donner le côté légèrement, pas assez subtil, mais pour nuancer les châtains et les bruns. Du campèche, pour le côté mauve, violacé. Le campeche, ce qui est intéressant, c'est qu'il apporte beaucoup de tonicité aussi à la peau. L'intérêt des plantes, c'est qu'il y a aussi l'aspect thérapeutique des plantes, pas seulement sur le cheveu, mais aussi, certains sont très intéressants pour la kératine, comme le curcuma par exemple. le curcuma qui donne ce côté blond très intense mais très jaune, très doré, il faut l'utiliser avec précaution, mais il a un côté nourrissant de la carotine qui est très intéressant, et d'autres ont aussi des vertus très intéressantes pour la peau elle-même, quand on l'applique sur le cuir chevelu, comme le campege qui apporte beaucoup de tonicité à la peau, évidemment le henné, donc on a trois types de henné, le henné cuivré qui vient d'Iran, le henné jaune qui vient d'Egypte, le henné orange qui vient du Maroc. qui a le côté protecteur gainant mais qui est surtout la base pour faire des colorations deux temps, pour une base comme la vôtre il faudrait faire un deux temps, donc une première couche de henné et une deuxième couche qui serait à forte teneur en indigo pour justement avoir cette belle couverture donc voilà ce que je peux passer comme plantes c'est les principales plantes utilisées, il y en a pas mal d'autres mais je pense que là ça se fait un peu dans le détail c'est des plantes qui viennent,
- Speaker #1
bon rhubarbe je pense qu'on peut trouver chez nous sans problème mais c'est plus... Donc c'est plutôt des plantes d'ailleurs. Il n'y a donc pas la possibilité de faire, j'en sais rien, une filière coloration capillaire 100% française, parce que tout ça, on n'en trouve pas. Et le henné, sauf erreur, il n'y en a pas sur le territoire français. C'est quoi les défis en fait ? On va passer un peu sur l'environnement. C'est quoi les défis sur la couleur, la coloration capillaire ? Si ce n'est pas un sourcing plutôt français, vu qu'on voit bien que ce ne sont pas des essences qui touchent chez nous, c'est quoi vos défis de demain ? C'est quoi ? C'est l'emballage ? C'est le retraitement des os ? Parce qu'en salon de coiffure, ces traitements sont impliqués sur la cliente et ils repartent dans les canalisations. donc on a le même souci que pour la teinture végétale etc, c'est comment on fait attention à ce qu'on rejette, c'est quoi vos défis en gros que vous avez identifiés ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors déjà, si j'englobe un peu votre sujet en parlant des produits que l'on commercialise généralement, il y a aussi les soins à l'argile ça est totalement biodégradable, c'est-à-dire que ce qui va dans la canalisation il n'y a franchement pas de problème l'argile c'est un matériau qui est, une matière première qui est littéralement classée comme inépuisable c'est-à-dire qu'un champ d'argile ça va se produire en permanence On extrait de l'argile, la terre reproduit de l'argile en permanence, donc on n'a pas de souci d'approvisionnement pour ça. Pour la coloration végétale, c'est super intéressant le sujet que vous abordez, justement ça pousse en général dans des pays qui ne sont pas les nôtres, ce n'est pas le nôtre, ce n'est pas l'Europe. Et justement, nous ce qu'on a tenu à faire, c'est vraiment la décision de Rémi, il aurait pu partir sur autre chose. On a mis un petit peu de temps d'ailleurs nous, à voir notre coloration végétale telle qu'on la voulait, on a pris du temps. Pour une raison simple, c'est que la valeur super importante, comme on s'occupait de gens qui étaient au départ, les racines de la marque, c'est quand même les gens qui étaient en traitement lourd, à qui on pouvait donner absolument aucun type de toxines. En fait, le problème, c'est que quand on importe les plantes, généralement, elles sont déjà broyées. Ceux qui fournissent, les grands exportateurs de ces différents pays qui sont... l'Egypte, l'Inde, le Pakistan, le Yémen, le Maroc, tous ces petits gros producteurs de plantes, les exportateurs exportent la plante déjà broyée. En fait, en France, c'est essentiellement un mélange entre ces différents plantes qui est réalisé pour faire les recettes, ou alors c'est déjà mélangé sur place, c'est commercialisé, c'est expédié en France. Donc en fait, Rémi n'a pas du tout voulu rentrer sur cette logique-là. il s'est dit si on fait ça on n'a pas du tout le moyen de savoir ce qu'il y a dedans c'est extrêmement difficile de savoir il y a deux problèmes, il y a un problème d'abord de fraîcheur c'est à dire que quand vous avez des plantes qui arrivent en lot comme ça vous pouvez avoir un mélange entre un lot qui a quelques mois et un lot qui a 5 ans c'est impossible de le savoir donc premier problème, deuxième problème En fait, c'est comme moi, ce que la plante a été cultivée, c'est pas en fait. Donc ce qui se passe, c'est qu'en fait, il y a des labels. Attention, nous aussi, on a pris un label Ecoserve Cosmos, des colorations qui arrivent labellisées, même Ecoserve Bio. Et en fait, ÉcoCert, qu'on connaît bien, ou les labels, ils n'ont pas vraiment les moyens d'aller voir sur place et garantir que le paysan et qu'il cultive sans pesticides. C'est juste pas possible. Il le dit, ils sont très honnêtes, hein, voilà. Et je pense qu'un fournisseur a le moyen d'aller voir tous les champs dans lesquels il va aller voir comment ça va. Donc, tout ça, c'est du déclaratif, en fait. C'est basé sur du déclaratif. Il faut avoir des labels parce qu'aujourd'hui, c'est une réassurance pour la consommatrice, mais nous on sait que ce n'est pas suffisant. On n'était pas satisfait avec cette filière-là. Donc nous ce qu'on a décidé, et on est un peu les seuls à le faire, c'est d'importer les plantes entières. Donc elles viennent entières en France. Et je préfère là pas vous donner le nom de nos partenaires, parce que c'est bien à développer. Donc on a un partenaire qui importe les plantes et on a mis au point avec lui tout un cahier des charges pour sélectionner les plantes quand elles arrivent. Donc on va vérifier leur taux d'humidité et leur fraîcheur, donc on connaît le temps du lot en fait, combien de temps a le lot. on va également vérifier leur teneur en métaux lourds et c'est là qu'on peut savoir s'il y a des pesticides ou pas en fait c'est le seul moyen de savoir si la plante est saine et une fois qu'on a fait ça et bien ça passe il y a une fois où Rémi a carrément renvoyé sur place un container complet d'indigotier on a été en rupture mais on n'avait pas le choix c'était essentiel cas pour nous et donc une fois que ces plantes passent le filtre de ces analyses chez notre partenaire à ce moment là on va les broyer comme je vous disais à 300-500 microns ensuite on les envoie à un autre prestataire qui va microniser les plantes Il n'y en a pas 50 en France d'ailleurs, et il va les passer suivant les plantes, entre 30 et 70 microns, un peu plus parfois. Et l'intérêt aussi c'est que nous on peut vraiment maîtriser notre micronisation, c'est-à-dire que comme c'est nous qui le faisons en France, c'est notre partenaire, de vraiment avoir la poudre qu'on veut, et en fait d'avoir une poudre très fine c'est un avantage pour le coiffeur, parce que vraiment quand il mélange, il va avoir une crème super sympa à la poudre,
- Speaker #1
donc c'est un plus. D'accord, d'accord.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et ensuite, on emmène, la dernière étape, c'est de faire conditionner ces colorations dans une entreprise adaptée où travaillent les gens en situation de handicap. C'est un travail qui est assez faisable par une large population. Une fois que c'est conditionné, on fait rentrer en forme. En fait, nous, c'est plutôt une filière où on garantit la traçabilité. Donc voilà, c'est notre réponse. On a posé la question à notre importateur de plantes, mais pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas faire pousser des plantes sectorielles en France Alors, il y a déjà un problème un peu écologique, c'est que ça serait forcément sous serre, donc tout ce que ça suppose. Mais il n'y a pas que ça, en fait. En fait, il nous dit, mais la terre a une grande importance. La nature de la terre, par exemple. Oui,
- Speaker #1
le terroir.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est parfaitement vulgaire. Oui, oui, oui. L'agro, ce qu'il y a dedans, voilà. Donc, on est en train de trouver des filières pour des nouvelles plantes, parce qu'il y a certaines plantes qui ne sont pas commercialisées autrement qu'en poudre. Donc, on est en train de trouver d'autres filières pour des gens qui veulent bien nous vendre des plantes entières. Sinon, on ne fait pas. Mais voilà, c'est vraiment plus sain. En fait, écologiquement, importer par bateau, par grand container, ce n'est pas un gros impact, c'est du bateau, ce n'est pas très gênant. Donc nous, ce qui est vraiment important, c'est plutôt d'avoir, de pouvoir revendiquer le fabriqué en France. D'ailleurs, on vient d'avoir l'autorisation par les douanes de pouvoir maintenant mettre des jolis drapeaux français sur nos colorations. On ne va pas se le faire. parce que c'est quand il y a une transformation fabriquée en France on est pas en train de raconter des bêtises on le fait vraiment et c'est super important pour nous parce qu'on a un public notre public vraiment de départ qui sont des gens on peut pas leur donner des choses qui sont certes labellisées peut-être labellisées mais pas forcément sans pesticides voilà
- Speaker #1
et ce qu'il y a eu à votre connaissance des botanistes ou des chercheurs qui ont regardé s'il n'y avait pas des plantes qui pourraient faire l'affaire mais des plantes qui sont de notre coin enfin des plantes françaises ou en tout cas européennes qui pourraient faire qu'on rapproche un peu la filière parce que vous dites le bateau je suis d'accord avec vous c'est pas le pire mais on l'a vu pendant le Covid etc on est vachement dépendant d'ailleurs est-ce qu'il n'y a pas une réflexion aussi à engager bon vous voyez où je veux en venir parce que moi
- ArtEcoVert Pauline Leroux
agronomiquement est-ce qu'il n'y a pas des gens qui cherchent certainement on a bien d'abord récemment le contact de quelqu'un qui effectivement est en France le contact pour il travaille plutôt sur le plan alimentaire mais un contact important pour savoir effectivement sur la cultivabilité des plantes en France c'est des choses sur lesquelles on travaille tout le temps mais aujourd'hui les plantes qui sont vraiment en Europe c'est la matricaire, la rhubarbe il y a beaucoup de plantes qui sont super intéressantes pour le textile je pense que vous le savez mieux que moi mais en fait on arrive plus facilement à faire adhérer des plantes sur des tissus que sur la kératine c'est plus compliqué sur la kératine donc voilà mais en fait au départ on s'inspire du textile et puis il y en a qui marchent et d'autres qui ne marchent pas mais aujourd'hui si on veut des plantes avec des reflets vraiment un peu intenses ça ne pousse pas ailleurs D'ailleurs que dans les pays... D'accord. Et alors,
- Speaker #1
quelles autres grandes thématiques vous voulez embarquer ? Parce que du coup, on comprend bien, c'est un marché qui... qui augmente par les clients. Enfin, voilà, il y a des demandes de plus en plus importantes. Vous avez donc un sourcing, une traçabilité et des analyses qualité au top. Les clients, des partenaires qui vous, comment on va dire, donnent des gages de qualité. Le CNRS, vous avez cité plein de gens. Il y a la recherche, voilà, pour relocaliser un petit peu l'approvisionnement, on va dire. Il y a quoi comme autre défi que vous avez, vous ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Comme autre défi ? C'est un défi dont on a parlé, c'est d'abord l'éducation du marché et embarquer les coiffeurs avec nous. En fait, je pense qu'il y a un truc qui est super intéressant aujourd'hui, et moi qui ai bossé avec le circuit coiffure depuis très très longtemps, d'abord chez L'Oréal et ensuite chez Terre de Couleurs, c'est quand même un peu de réenchanter la profession. Parce qu'il y a beaucoup de coiffeurs qui sont aujourd'hui... il y a un peu le côté déjà ils se rendent compte quand même que manipuler des produits tels qu'ils manipulent pendant des années il y a quand même beaucoup de maladies professionnelles c'est quand même un des secteurs qui a le plus de maladies professionnelles tels que l'asthme, les rhinites, l'eczéma donc ça ils s'en rendent vraiment compte et donc ça gâche un peu le plaisir quand même et puis il y a aussi le fait que quand on manipule des produits tels que les soins à l'argile tels que la coloration végétale quand on rentre dans un salon qui travaille avec ça c'est d'autres odeurs, d'autres sensations. Et donc, on prend du plaisir à exercer son métier. Le fait d'appliquer un soin à l'argile, on va laisser poser 20 minutes, on prend son temps. Il y a un côté où ça vous allège complètement le cuir chevelu, ça enlève les toxines. Donc, c'est vraiment, le coiffeur redécouvre un peu la prise en charge d'une consommatrice. Il va l'accompagner, il sent qu'il lui fait du bien, elle sort, elle est contente. ça c'est on est aux antipodes du côté un peu à la chaîne où on fait notre coloration en une demi-heure et puis ciao donc c'est en fait on est ravis de voir que ceux qui bossent vraiment avec nous bien et qui sont contents c'est les gens qui sont juste qui est ravi voilà et c'est contagieux ils sont contents ils en parlent autour d'eux et voilà ils aiment à nouveau leur métier et ça je trouve que c'est assez très gratifiant c'est très sympa c'est le défi c'est d'arriver à passer un peu à passer ce mot et rendre tout ça contagieux
- Speaker #1
J'ai vu sur votre site que vous faisiez des formations présentielles ou numériques. J'ai trouvé ça intéressant d'avoir aussi la possibilité de se former à distance. J'ai vu qu'il y avait des sujets, je ne comprends même pas, de coloration, je ne comprends pas les termes, et j'ai vu qu'il y avait en trois niveaux la formation à la coloration capillaire végétale. pour les débutants, en gros, c'est pour vraiment accompagner les coiffeurs et leur montrer que ça va être un accompagnement pas à pas. J'ai trouvé bien la forme numérique parce que je pense qu'il y a un gros frein dans tous les domaines, c'est de devoir se déplacer pour une formation ou de devoir prendre du temps. J'ai trouvé ça top pour le moyen.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Il y a beaucoup de choses qu'on peut transmettre par le... par le numérique par contre ça rien ne remplace le contact humain et le fait qu'on puisse voir un modèle appliqué sur quelqu'un l'appliquer sur soi-même c'est quand même assez irremplaçable mais en tout cas pour communiquer les techniques de base c'est tout à fait faisable de façon digitale alors
- Speaker #1
on arrive globalement à la fin des questions que j'avais à vous poser mais est-ce qu'il y a un sujet que vous voulez aborder que je n'ai pas que je ne vous ai pas posé ou que je n'ai pas amené
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Est-ce qu'il y avait un sujet ? Non, je pense qu'on a balayé assez largement. Il y a quelque chose qui me semble important, qui me semble super source d'optimisme, c'est que moi qui viens de l'autre côté de ce monde de la chimie, on considérait un peu que finalement, rendre les femmes belles, c'était, je dirais, il y avait une contrepartie qui est que certaines choses ne sont pas forcément bonnes pour la santé. Donc, il y avait un peu ce choix. Soit on va rester dans la santé et on n'a pas son résultat, soit on a son résultat, mais du coup, c'est au détriment de... Les femmes qui font de la coloration chimique pendant des années, elles ont le cuir chevelu qui est beaucoup plus clairsemé après 50, 60 ans, ça te voit. Et donc il y avait un peu cette idée que c'était ou l'un ou l'autre. Et moi ce que j'ai découvert en fait, c'est que quand on pousse vraiment loin la recherche avec les plantes, et je pense qu'on est qu'au début de l'histoire, on découvre des trucs qui nous étonnent chaque fois plus, les plantes ou les éléments naturels comme l'argile, ou les huiles essentielles associées d'une certaine façon. on découvre qu'en fait, quand on pousse vraiment la science dans cette piste-là, la santé, finalement, la démarche santé peut donner des résultats encore beaucoup plus beaux que ce qu'était la chimie, finalement. Une belle coloration végétale avec une belle détox avant, ça brille beaucoup plus, ça respecte les différences naturelles, il n'y a pas ce côté uniforme, il y a un aspect vraiment cheveux sains qui est super sympa. Et donc, en fait, en étant sain, en étant naturel, on peut être beaucoup plus performant. qu'avec la chimie. Pour moi, c'était la vraie découverte. C'est ça qui rend vraiment le truc vraiment sympa. Je ne veux pas vous rendre optimiste.
- Speaker #1
J'avais une question comme ça qui me passe par la tête. J'ai reçu hier sur le podcast les ocres de France, la société ocre de France. Parce qu'en fait, il y a beaucoup de gens qui me posent la question sur c'est quoi la différence entre un pigment végétal et un pigment minéral. Question complètement improvisée. Est-ce que vous avez déjà entendu parler de colorer les cheveux avec des pigments minéraux ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors en fait, on a des pigments minéraux qui sont dans nos soins à l'argile. Avec nos soins à l'argile, il y a 9 couleurs différentes, c'est pour ça qu'on s'appelle terre de couleurs d'ailleurs. Terre de couleurs, ce n'est pas la couleur de la coloration végétale, ce n'est pas le couleur des soins à l'argile. parce qu'on sait que la couleur communique par la longueur d'onde qu'elle transmet elle communique quelque chose on met une personne, même aveugle, dans une pièce jaune elle va ressortir différemment que si c'est une pièce bleue on commence à le savoir donc on utilise plutôt les pigments minéraux pour cet aspect un peu chroma influence sur l'organisme, sur la santé pas encore pour la coloration.
- Speaker #1
C'est une piste ou pas du tout ? Ou ce n'est pas a priori une bonne idée ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je ne peux pas vous répondre très honnêtement. Je pense que les labos ont dû l'essayer. Si ça avait été le cas, je pense qu'on l'aurait fait.
- Speaker #1
Oui, que ce serait déjà fait.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ce serait déjà fait.
- Speaker #1
ok super est-ce que vous avez quelqu'un à qui vous voulez passer le micro pour qu'on continue l'exploration de la coloration capillaire je pense que c'est intéressant c'est de passer le micro moi je pense par exemple à une personne coloriste
- ArtEcoVert Pauline Leroux
végétale qui serait très intéressante d'un pas de louer c'est justement Sylvie du salon Arles qui est aussi notre formatrice de couleur oui carrément c'est vraiment quelqu'un qui a développé l'aspect artistique de la coloration végétale parce qu'en fait souvent le végéta c'est un peu ce qu'on disait il y a le côté il faut couvrir les cheveux blancs ou alors il ne faut pas faire de la chimie mais c'est un peu c'est un peu des besoins je dirais assez basiques et en fait très souvent on pensait que l'artistique c'était uniquement la chimie parce qu'on pouvait décolorer les cheveux parce qu'on pouvait faire des choses comme ça et elle a vraiment développé des techniques super intéressantes et a complètement sorti le végéta de son ghetto un petit peu couverture santé pour le mettre aussi dans l'artistique et là elle a plein de trucs à dire elle a vraiment bon bah génial et bah c'est
- Speaker #1
c'est top franchement Christian un grand merci parce qu'on a encore exploré des nouvelles portes de la coloration capillaire en fait j'ai l'impression que c'est sans fin parce qu'à chaque fois je me dis j'espère qu'on ne va pas redire les mêmes choses et non on ne redit pas les mêmes choses donc c'est génial je vous remercie vraiment beaucoup et puis je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert A R T E C O V E R T pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale merci à tous
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Merci