- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Céline Philippe, plus connue sous le nom de Teinture Sauvage. Bonjour Céline.
- Céline Philippe
Bonjour Pauline.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Céline, je suis vraiment ravie de te recevoir aujourd'hui parce que tu sais qu'on a pris contact très tôt au lancement du podcast et tu étais dans un grand temps d'activité pour toi et donc ça a été compliqué qu'on se contacte, donc je suis vraiment ravie. Je voudrais te poser la première question pour les personnes qui ne te connaissent pas ou ne connaissent pas ton parcours. Si tu peux nous raconter un petit peu ton parcours, comment tu es tombée dans la couleur végétale et qui t'a formée durant ce parcours ?
- Céline Philippe
Moi, à la base, rien ne me prédestinait à faire de la couleur végétale parce qu'en fait, j'ai une formation de juriste. Je suis née à Lyon, j'ai vécu à Lyon jusqu'à mon… Jusqu'en 2020. Et donc j'ai fait des études de droit, j'ai été avocate quelques années. Et ensuite j'ai continué ce métier de juriste sous le statut de salariée pour pouvoir avoir un peu plus de temps pour mes enfants. Et donc j'avais une vie de stabine, un petit boss de dossier, toutes les journées dans un bureau derrière un ordu, parce qu'on parle à la première personne. Et en 2007, on a acheté une ruine à la campagne. qu'on a rénové, etc. Une fois la maison terminée, alors c'était en 2007-2008 déjà, à l'époque je me rappelle, on avait quand même fait pas mal d'investigations, de recherches pour faire une rénovation qui soit la plus écologique possible. Voilà, j'ai fait mes premières couleurs naturelles en fait sur mes murs.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah génial !
- Céline Philippe
J'ai fait mes peintures, je ne voulais pas aller acheter des peintures tout prêtes à Castorama. Et donc, pareil, je ne connaissais rien. Et à cette époque, Internet était fort utile et j'ai fait pas mal de recherches pour pouvoir faire mes couleurs. Et donc, voilà, j'ai passé beaucoup de temps, d'énergie, mais bon, finalement, je suis bien contente du résultat. Et voilà, la maison terminée, je me suis occupée, j'ai commencé à m'occuper du jardin, là aussi je ne connaissais rien, j'ai fait un peu par-là et puis j'ai continué ma vie de famille. Sauf qu'il y a un moment, je n'attendais qu'avec impatience la fin de semaine pour rejoindre la maison, le jardin, ce besoin d'oxygène, de nature, j'ai tout fait en ville. Et très vite je me suis dit, il va falloir que je ne vais pas pouvoir continuer cette activité, enfin cette vie de bureau, ça m'étouffait. Il fallait que je trouve une voie de sortie et j'avais un fort besoin de travailler avec les plantes, de les toucher, de les sentir. Et voilà, là on devait être en 2010 et il s'est passé beaucoup de temps. D'abord, il y avait des contraintes financières, des contraintes familiales, mes enfants étaient ados, il était hors de question pour eux qu'on aille se repeler à la campagne. Mais bon, tout ça, ça a été une période où je me suis imaginée dans plein de vies différentes, avec plein d'activités différentes. J'y avais pensé au projet agricole, mais aujourd'hui j'ai 100 ans de prison, je ne me voyais pas seule sur le projet agricole. Et petit à petit, je cherchais la plante, vraiment. Et j'avais besoin de trouver quelque chose, une activité de reconversion dans laquelle je puisse travailler la plante. J'avais pensé aux plantes aromatiques, médicinales. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui le pratiquent. Et puis, de toute façon, c'est simple. Les plantes, les pâmes comme on dit historiquement, c'est les plantes aromatiques, médicinales, mais aussi tinctoriales. De fil en aiguille, je me suis intéressée aux plantes qui font de la couleur. Au début, naïvement, je me suis dit de toute façon ce n'est pas pour chez moi parce que c'est des plantes du sud. Et puis en creusant, je me suis rendue compte que non, j'ai commencé à faire mes premières expériences. Alors sur la laine, parce qu'à l'époque, même encore aujourd'hui, comme j'aime bien bricoler de mes mains, c'est vraiment de la bricole, j'ai mis des noms aux crochets, aux tricots, donc j'ai commencé à faire mes premières couleurs sur la laine avec une technique que certains connaissent peut-être, c'est la technique par fermentation, il n'y a pas de mordantage. Et moi ça m'allait très bien parce qu'en fait la semaine je n'étais pas chez moi, à la maison, à la campagne. Donc le principe c'est, on fait fermenter des plantes en bain acide dans lesquelles on plonge après notre écheveau de laine. Et on laisse, voilà, après c'est à leur tour. Je ne vous rappelle plus, mais il y a des détails où on alterne séchage, trempage, etc. Et moi, ça m'allait très bien parce que du coup, pendant que ça trempait, moi, j'étais à Lyon dans mon bureau et j'arrivais en fin de semaine et je voyais où ça en était. Et après, on fixe en passant dans un bain alcalin, en fait, avec de la lessive de cendres, etc. Et là, le câlin, en fait, pour son tout, il va ouvrir les écailles de la laine et il va faire en sorte que la couleur se fixe. Bon, c'était très empirique, mais c'est comme ça que j'ai fait mes premières couleurs, etc. Très vite, je me suis rendue compte des limites du système et puis après, j'ai commencé progressivement à imaginer une reconversion, donc des reconversions du projet professionnel. Et je me suis dit, de toute façon, il faut que je me forme. Et je suis donc allée me former auprès de deux personnes, c'est-à-dire M. Portemont, Michel Garca et Magali Bontou. Donc ça, c'était en 2016. Et pour moi, ça m'a vraiment éclairée sur ce qui était possible. J'étais dans ce projet de teindre du fil de toute façon, parce que voilà, avec les tissus, c'est encore autre chose. Du fil et notamment du fil, en particulier du fil de laine. Et voilà, petit à petit, en fait, vu que j'avais une autre activité, mon projet s'est construit pas à pas. Et c'est comme ça qu'en fin 2017, début 2018, j'ai créé Peinture Sauvage. Et j'ai commencé... En fait, j'avais cette contrainte d'être en double activité, c'est-à-dire que Peinture Sauvage, c'était uniquement le week-end, et la semaine, j'étais dans mon bureau. Donc je pouvais difficilement bouger. En terme de visibilité pour se faire connaître, pareil, je n'étais pas du tout réseaux sociaux et on m'avait parlé d'Instagram. Et donc j'ai commencé sur Instagram pour me faire connaître. Et donc j'ai fait ça pendant 2018-2019. C'était quand même très intense en terme de rythme. Et les enfants ont grandi, voilà. Et il y a un moment où, juste avant le Covid, j'ai démissionné de mon boulot de juriste à Lyon. Et j'ai lâché Lyon. Et voilà, je vis dans ma maison et je fais de la couleur. Voilà comment ça a commencé. Et donc, à partir du début 2020, voilà, je me consacre entièrement. J'essaye d'avancer à mon rythme. Mais vraiment, la couleur végétale, c'est pour moi ce qui est important. C'est vraiment le besoin d'être en contact avec la plante. Et après, de la travailler, de voir les différentes nuances qu'elle peut offrir. C'est une approche sensible. Voilà, faire de la couleur pour de la couleur, enfin voilà, c'est pas... C'est en ça que ma démarche, elle est... Voilà, je sais pas, il n'y a pas un projet de création qui existe derrière, il n'y a pas... enfin j'ai pas eu un parcours... d'art appliqué. C'est très sensible et empirique ma démarche. Je me balade beaucoup, j'observe beaucoup. Et du coup, en parallèle, pour moi, le jardin de la nature, c'est vraiment quelque chose qui m'anime de pouvoir avoir le plaisir de contempler du vivant autour, avec de la biodiversité. Et ça, voilà. Et la couleur, travailler la plante, c'est juste aussi apprendre à connaître les plantes, leur richesse et les découvrir au fil du temps et les préserver. La couleur végétale, c'est un peu un moyen pour moi de me sensibiliser d'abord moi, en premier, à la biodiversité, aux plantes qu'on voit mais qu'on ne regarde même plus et de voir et de découvrir. toutes les richesses qu'elles ont et toutes celles qu'elles peuvent nous offrir, à la fois en couleur, mais aussi en termes de plantes utiles pour un écosystème équilibré, etc. En fait, pour moi, les deux sont liés. Et pendant longtemps, j'ai eu le modèle, je me suis dit, je fais un peu de la tambouille dans le sens où, techniquement, les gestes de la couleur végétale ne sont pas des gestes. très compliquées, des grosses tisanes, des grosses décoctions. Mais voilà, ce qui m'attirait après, c'était de sentir les bains, les matières. Vraiment, c'était ça qui me porte et que je continue de me porter, cette approche sensible de la couleur végétale en lien avec le vivant, la biodiversité. C'est une approche de sensibilisation. Voilà, je ne sais pas...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord si si c'est très clair non non mais c'est très clair du coup toi c'est vraiment ton lien ta rencontre avec la plante et voilà et la nature autour est en lien avec ton jardin d'accord du coup donc Teinture Sauvage démarre en activité unique on va dire en 2020 est-ce que tu peux expliquer aux gens ce que tu réalises ce que tu proposes comment tu en vis aujourd'hui
- Céline Philippe
Alors, je teinte essentiellement de la laine. Et donc je propose des fils à tricoter, alors je le fais souvent en fin d'année, voilà, des fils à broder. Alors pourquoi les fils à broder ? Parce que j'aime dans les fils à broder, contrairement aux fils à tricoter. Les fils à tricoter ce sont des couleurs que les gens portent, on porte les fils, voilà. Et les gens ne portent pas toutes les couleurs. Voilà, voilà. On a une palette de couleurs, je ne suis pas du tout branchée mode, mais on voit qu'il y a des couleurs à la mode, les gens sont très actés sur le bleu, sur le rouge, on ne porte pas n'importe quelle couleur. Alors que dans les fils à broder, parce que moi ce qui me plaît c'est de faire de la couleur. et pas forcément faire tout le temps la même. Dans les fils à broder, ce qui me plaît, c'est que du coup, on peut avoir mille et une nuances, on peut jouer en travaillant les bains différemment. Et c'est cette richesse de palette de couleurs que j'essaye de retrouver, que j'aime faire quand je fais du fil à broder. A l'époque, quand j'ai commencé les fils à broder, je n'étais pas brodeuse. Je ne connaissais pas la broderie. Je me suis mise à faire un peu de broderie. J'ai pris goût toujours parce que ça fait écho aux plantes. Ce que je brode, ce sont seulement des motifs floraux. Je fais une sorte de boucle sans cesse entre les factures que j'aime contempler quand je me balade dans mon jardin. en forêt, n'importe où, autour de chez moi ou ailleurs, et ce que je peux faire à la maison. Voilà, c'est l'écho qui m'anime. Et donc avec la broderie, il y a des plantes qui m'émeut, je fais de la couleur sur du fil et avec le fil je brode la silhouette de la plante. Voilà, c'est mes petits plaisirs on va dire. Ouais, des fils à broder et puis, par exemple pour cette fin d'année, ce que je fais aussi, ça c'est pour vraiment... Je fais des petites séries de fin d'année pour faire des cadeaux, se faire plaisir. Je fais des chaussettes, des étoiles aussi, des petites séries. Et puis je propose aussi des kits teintures. pour guider celles qui n'osent pas se lancer toute seule ou qui n'ont pas... Voilà, c'est pour une sorte de pied à l'écrier, où il y a un petit... Il y a des plantes, en fin de moment, les autres couleurs, et puis avec un petit guide pour décrire les gestes, du mieux que je peux, pour ne pas être le pied à l'écrier. Voilà, je crois que c'est ça.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et est-ce que tu proposes des formations ?
- Céline Philippe
Alors les formations, on m'en demande régulièrement, souvent. En fait, j'ai… je ne sais pas si vous en avez rendu compte. Voilà, j'ai… en fait j'ai… C'est quelque chose qui sera peut-être certainement 2024, mais si ça prend tant de temps, j'ai deux facteurs limitants. Le premier, c'est un facteur lieu. J'ai fait mon atelier en 2022, je pensais que j'allais pouvoir recevoir, mais franchement, ça va être trop, comme on dit, casse-gueule. Le lieu est trop exigu et surtout l'accès, il est quand même… Il n'est vraiment pas pratique pour acquérir du public, donc il faut que je trouve un autre lieu. Et l'autre facteur limitant, c'est moi. En fait, je suis dyspraxique, un peu TDA, etc. Pour avoir suivi, pour avoir fait des formations avec Michel, avec Magali Bonto, etc., je sais les qualités que ça requiert, à savoir une planification d'enfer, de l'organisation logistique, si on veut, et là-dessus. Là-dessus, il faut orchestrer 15 recettes à la fois. Ça demande une énergie. Pour moi, il faut vraiment que je me prépare et que ça ne s'improvise pas comme ça du jour au lendemain.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
voilà c'est bien que tu le redises parce que c'est vrai que c'est pas facile d'animer un groupe surtout c'est des groupes de 6-8 personnes il y a plusieurs trucs à lancer en même temps les niveaux sont pas les mêmes, les demandes sont pas les mêmes c'est bien que tu rappelles que c'est pas quelque chose d'intuitif et que tout le monde est capable de faire ça je me souviens pendant les formations de Michel effectivement il lance 15 000 trucs en même temps. Je ne sais même pas comment dans sa tête, il arrive à tout orchestrer. Et donc, c'est bien de le redire. Donc aujourd'hui, pas de formation, mais ça reste dans un coin de ta tête. Tu y réfléchis quand même,
- Céline Philippe
mais pour 2024. Voilà. Je vais prendre le temps de faire un programme. Voilà. Voir, moi, si je suis en mesure de pouvoir transmettre. et que ça soit quelque chose de construit et je sais que pour moi ça va être du fait de la manière dont fonctionne mon cerveau ça va être un gros effort cognitif donc voilà Toute seule, je me perds, mais ce n'est pas grave, je suis toute seule. Si je me perds dans mes trucs, je suis toute seule. Après, quand tu as un groupe avec toi, tu n'as pas le droit de te perdre. Donc, il faut, en termes de... Tu vois, il faut que tu saches exactement... et je sais que ça manque beaucoup d'énergie donc je veux prendre le temps de le préparer, il faut que je trouve le lieu aussi voilà donc ouais certainement pour 2024 j'aimerais bien pour 2024
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord, ouais en plus il doit y avoir je comprends quand tu dis qu'il y a de la demande parce que, donc pour te faire un retour quand tu m'as dit que c'était bon pour le podcast, j'ai eu des j'en ai parlé sur Instagram et j'ai eu une foule de questions, notamment sur le livre que j'ai tout de suite lu, je te l'avais dit je l'ai récupéré et du coup ça m'amène à cette question là en fait j'ai plein de questions mais je vais essayer d'aller dans l'ordre donc il y a ton livre qui est sorti alors je sais plus si c'était avril ou c'était plus tôt encore c'était avril il me semble avril donc ouais c'est ça bon bah donc teinture sauvage je le montre on sait jamais si un jour on se sert de cette vidéo donc de la plante à la couleur initiation à la teinture végétale ce qui me bon déjà il y a deux trucs qui m'ont sauté aux yeux sur ton livre le premier mais c'est la même chose sur ton compte Instagram c'est ta signature créative dans tes photos dans tes illustrations tu sais on reconnait tout de suite sur Instagram quand c'est une photo de teinture sauvage je sais pas on a dû te le dire mille fois mais en tout cas c'est vraiment quelque chose qui saute aux yeux ah ouais non mais c'est incroyable donc première petite question par rapport à ça est-ce que c'est toi qui fais ces photos est-ce que t'es accompagnée qui a les idées de faire cette mise en c'est pas une mise en scène mais tu vois c'est toujours
- Céline Philippe
les photos comme je te disais tout à l'heure j'ai commencé à quand je me suis mis sur Instagram pour me faire connaître et donc ça passait par la photo moi la photo d'abord je peux photographier ce qui me touche j'ai beaucoup photographié mes enfants petits en argentique et quand j'ai commencé à faire les premières photos de J'avais pas de numérique, mais j'avais un espèce de numérique compact, vraiment bas de gamme, et j'ai commencé à faire avec ça. Et en fait, l'une des caractéristiques des couleurs végétales, c'est que ce sont des couleurs qui sont très sensibles à la lumière, dans le sens où, en fonction de l'éclairage, les nuances vont changer. C'est des couleurs, contrairement à une couleur de synthèse qui reste uniforme, là on a vraiment des changements de la couleur en fonction de l'éclairage. Et avec mon premier appareil, la compacte numérique, c'était affreux, affreux, affreux. Et donc, du coup, je me suis équipée, mais je n'y connaissais rien en photo. Et là, pareil, de manière intuitive, j'ai eu entre les mains un appareil numérique, un Nikon 1, plutôt pas mal. Et comme je suis incapable de comprendre une notice, vas-y. J'ai fait à tâtons. Au fil du temps, même encore aujourd'hui, j'apprends mon appareil photo et j'ai compris comment ça marchait. Et puis ensuite, c'est une question de lumière, de sensibilité, mise en scène. Ça, c'est ma... c'est mes manifs, je sais pas, je fais pareil à la maison pour plein de choses. Voilà, c'est... Voilà, j'aime bien quand c'est... Enfin, voilà, il faut que ça soit... Il faut que ça me plaise à l'œil.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ouais, c'est...
- Céline Philippe
Mais encore, c'est toujours... En tout cas... Les questions à la technique, c'est... Moi, j'apprends en faisant. Et au début, c'est toujours laborieux. Et puis, à force, voilà, j'essaie de trouver mon truc, quoi. Voilà, ça...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
mais voilà en tout cas Céline c'est vraiment un des signes distinctifs je trouve c'est qu'on reconnait directement sur Instagram quand c'est une photo de ton compte tout de suite direct enfin moi je c'est vraiment une patte que tu as. Donc, pour revenir au livre, en plus d'avoir des photos magnifiques, franchement, il y a plein de fois où je le ré-ouvre comme ça, tu sais, pour juste prendre... Donc, je ne sais pas ta technique pour les photos, mais en tout cas, effectivement, les couleurs de la teinture végétale ressortent super bien. Tu sais, ça fait presque du bien de voir ces photos avec cette couleur, cette... Je ne sais pas comment on dit, cette lumière. Enfin, je n'ai pas les termes non plus. Bref, j'adore ce livre parce que, voilà, on retrouve... tu sais c'est pas on retrouve ta signature en fait dans ton livre et au delà de ça le contenu donc on balaye beaucoup de sujets mais moi ce qui m'a vraiment surpris donc pour le dire aux gens qui écoutent on balaye donc tout ce qui est matière première on va dire pour la teinture on fait un tour au jardin il y a des recettes de cuisine enfin des recettes de cuisine des recettes de teinture et ce qui moi m'a interpellée et ce qui est très intéressant comment on va dire, singulier aussi dans ta pratique, c'est ton approche du 100% végétal, qui franchement a aiguisé ma curiosité. Pourquoi ? Parce que t'expliques dans ton bouquin que la teinture à l'alain, c'est, on va dire... historique, mais que toi, tu as essayé de chercher un autre chemin avec des plantes qui sont bioaccumulatrices. On en reparlera en détail. Et ça, pareil, je trouve que c'est hyper singulier. C'est-à-dire que tu portes à toi toute seule. Enfin, pour moi, tu es un peu l'étendard de cette technique de tout 100% végétal. Et moi qui suis très passionnée des plantes et très curieuse de... Enfin, comment dire ? J'avais vraiment hâte d'échanger avec toi sur ce sujet. parce que voilà tu utilises des plantes qui sont pas forcément connues qui te servent donc du coup comme tu l'expliqueras tout à l'heure de plantes à mordant toi tu fais la différence entre les plantes à mordant et les plantes à couleur et j'aime beaucoup ça ouais c'est mon petit pargon ouais mais c'est sympa parce que tu vois pour ceux qui vont découvrir le livre c'est hyper clair et donc voilà moi ce que je voulais dire c'est que ce livre en plus d'être déjà très beau et très riche parce qu'il est bien complet donc tu balayes tout, c'est à dire que vraiment on parle de tous les sujets mais tu as vraiment cette approche sur la plante et en fait c'est là dessus que j'aimerais vraiment c'est ta pratique avec des plantes qu'on utilise peu le simple ocos, les lycopodes tes plantes bioaccumulatrices ta technique avec la pelure de banane en fait ce que je voudrais voir avec toi c'est toi tu prônes le 100% végétal c'est ce que tu pratiques j'aimerais bien que tu nous dises pourquoi tu as décidé d'aller vers ça et ensuite que tu nous racontes ce que toi tu as expérimenté et qui est vraiment génial dans ce livre que je recommande aux gens d'aller se procurer parce que franchement c'est une approche nouvelle et moi j'apprécie de lire des trucs qui
- Céline Philippe
changent qui ouvrent un peu des voies et donc je trouve ça très intéressant après clairement personnellement j'ai rien contre l'Alain c'est juste que quand Encore une fois, ma démarche pour faire de la couleur végétale, c'était pour le plaisir de travailler les plantes. Et quand j'ai commencé à me former et que voilà, on utilisait cette poudre d'alun, etc. Après, quand tu... que ce soit en termes de... que c'est la poudre d'Alain, enfin les selles d'Alain, comment c'est fabriqué, d'où ça vient, comment tu le manipules, comment tu l'évacues. Voilà, pour moi, ça faisait trop de questions qui m'embêtaient. Voilà, moi, je voulais juste manipuler de la plante, enfin, ça m'embêtait. Donc, c'est notamment auprès de Michel Garçat que j'ai découvert qu'il y avait d'autres alternatives. et notamment avec le Saint-Focos, et ça j'ai trouvé ça génial, et du coup moi je me suis dit voilà c'est comme ça que je veux travailler. Alors certes le Saint-Focos n'est pas local, mais comme le Celle d'Alain n'est pas local non plus, donc voilà, mais sauf que, alors à l'époque, alors malheureusement c'est une fondation qui, je ne sais pas si elle existe toujours, mais tu peux avoir une filière complètement… complètement évitable sur le Saint-Flocos. C'est une ressource renouvelable, qui est en Inde, en Asie, une ressource abondante. Chez nous, il y a quelques variétés de Saint-Flocos qui sont acclimatées. Bon, moi, j'avais fait l'expérience, je l'ai planté en fin 2021, mais il n'a pas survécu à la sécheresse 2022. En fait, c'est des plantes qui poussent généralement sous des climats pédicaux, sur des sols acides. Voilà, ils ont besoin d'un sol frais et bien drainé pour qu'ils puissent… puiser la lumine du sol dans les parties aériennes, que ce soit les feuilles ou les corses, il faut que le sol soit suffisamment acide. C'est le principe de ces plantes hyperaccumulatrices. Après, je sais que je m'étais... Ça, c'est un phénomène que j'ai découvert par le Sainte-Flocos, mais c'est le même principe que les plantes, quand on fait de la phytorémédiation, toutes les plantes métallifères qui vont dépolluer les sols, par exemple. C'est le même principe. Elles ont cette capacité, une sorte de stratégie de survie. où elles ont la faculté de puiser dans le sol les métaux, et notamment des métaux lourds, pour les stocker dans leur papier aérien.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Actuellement, il y a une filière qui est en train de se construire sur cette biomasse chargée en métaux lourds, ou en métaux pour être revalorisés auprès de certaines industries. C'est un cercle plutôt vertueux. Moi, je trouve que c'est un sujet passionnant. Et du coup, le simple glucose en fait partie. Après, dans une moindre mesure, alors ce ne sont pas des plantes hyperacuminatrices, alors quand on dit hyper, c'est en référence à la mesure de la quantité de métaux, d'alumine ou de métaux qu'elles sont capables d'absorber. Mais par exemple, l'hortensia, il fait de même. Un hortensia qui est bleu, généralement, c'est un hortensia qui a puiser de l'aluminium dans le sol. Et d'ailleurs, dans les jardineries, vous savez, les engrais qui font buire les orquans, il y a de l'aluminium dedans.
- Céline Philippe
c'est ce que tu me mettais dans ton livre tu parlais d'hortensia et aussi de camélia oui les camélias les camélias par exemple c'est une plante historiquement utilisée comme mordant au Japon en
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Chine on utilise les cendres de camélias pour mordancer donc voilà pareil les camélias chez moi j'en ai mais malheureusement ils souffrent C'est trop sec chez moi, le sol n'est pas… J'ai un peu de difficulté à les maintenir en vie. Le thé aussi, le thé… Le thé, c'est la même famille que les caméras. Elles ont cette faculté aussi d'absorber la lumine du sol. Voilà, ces plantes-là, on retrouve des métaux, des oligo-éléments dans les plantes en fonction d'où elles sont cultivées, du climat, du sol, etc. Et c'est ça qui m'intéressait d'expérimenter. Voilà, donc après il y a des recettes éprouvées, comme avec le sang de locos, etc. Après, parce que j'aime bien chercher, c'est dans mon ancien métier aussi, quand j'étais avocate, j'ai toujours aimé chercher. J'ai expérimenté et c'est comme ça que j'ai pu voir qu'on pouvait avoir des résultats intéressants avec des plans. pas loin de chez nous et de montrer qu'avec ce qu'on a sous la main on peut quand même faire des couleurs avec un résultat plutôt satisfaisant mais pour soi, voilà, vraiment l'idée de faire à son échelle et c'est surtout montrer qu'avec pas grand chose on peut faire et se faire plaisir sans sans sans Comment dire ? Sans que ce soit une usine à gaz.
- Céline Philippe
Sans investir ou que ce soit une usine à gaz.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Des usines à gaz dans le sens... Après, sur tout ce qui est protocole, etc., ce n'est pas au gramme près. Ce que je sais, c'est que, notamment quand on utilise des plantes locales qui ne sont pas des plantes territoriales emblématiques reconnues pour leur richesse en principe actif, Il faut quand même bien charger en quantité si on veut avoir un résultat satisfaisant. C'est pour ça que ça reste une démarche empirique sur une petite échelle, à titre d'expérience. Je ne sais pas comment dire, c'est quelqu'un qui voudrait le faire à grande échelle. Je pense que sur tout ce qui est grande échelle, la teinture végétale, elle a encore un avenir qui se profile, notamment avec des startups. Il y en a beaucoup qui cherchent justement à faire une couleur pour l'industrie textile qui soit plus naturelle. sans les colorants de synthèse. Il y a pas mal de travaux, je pense, là-dessus.
- Céline Philippe
Du coup, je te disais, toi Céline, ton approche, c'est vraiment d'avoir expérimenté une des propriétés des plantes qui est d'accumuler les ions métalliques dans le sol. Tu as cité des exemples avec l'alun. Le simple ocosme, pour les gens qui ne savent pas, parce que ce n'est pas évident pour tout le monde, c'est un petit arbuste, on peut dire tropical.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, il peut être grand en fonction. D'accord, ok. Arbus, mais ça peut être...
- Céline Philippe
D'accord, jusqu'à un arbre.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il y a plusieurs variétés. Dominique Cardon en parle très bien dans son ouvrage justement. Parce qu'en fait, historiquement, il y a plein de teinturiers d'autre temps, autrefois ou même encore maintenant, qui n'ont pas accès à la lin et qui teignent avec des ressources locales, et notamment avec du simplecosse. Il y a d'autres variétés de plantes qui peuvent faire office de mordant.
- Céline Philippe
d'ailleurs le stock est une plante médicinale en Inde d'accord et tu parlais aussi des lycopodes donc plutôt là européens des lycaines mais qui sont des plantes de tourbière
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, alors les lycopodes en Europe, je crois que c'est jusqu'au 19ème siècle, notamment en Écosse, on a utilisé le lycopode qui est aussi une forme qui est hyper accumulée de aluminium. pour m'ordoncer, sauf qu'aujourd'hui, les eaux d'émis des temps en menacent, en voient de disparition, de raréfication. Pour moi, il n'était pas question, même si local, dans le sens européen, il n'était pas question d'utiliser cette plante qu'il faut protéger. Donc voilà, une des raisons. Mais j'en parle parce que, historiquement, elle a été utilisée aussi par des artisans autrefois. Et...
- Céline Philippe
et d'ailleurs je pense que dans son épisode de Dominique je pense que c'est comme ça qu'elle a connu la teinture végétale je pense qu'elle parlait de l'Irlande ou de l'Ecosse où elle a commencé avec du lichen donc il faudrait que je réécoute mais je pense que c'était ça donc plutôt les simple-ocos puisque l'hélicopode c'est plutôt sur des zones protégées c'est important pour toi d'utiliser de la matière qui soit comme tu disais renouvelable plus abondante moi ma question c'est mais on trouve où du simple-ocos en fait euh
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Est-ce qu'il y en a en France ? C'est pas facile à trouver. Moi, j'ai un contact en Inde où je peux en avoir. Après, je sais que Couleur Garance en propose. Moi, j'en propose un peu pour des paniers. Mais voilà, c'est pas… D'accord, ok. Après, j'imagine en cherchant sur le net, peut-être qu'on trouve. Non, ça rien.
- Céline Philippe
mais en tout cas tu viens déjà de citer plusieurs pistes ok et alors du coup ma question c'est tu dois donc utiliser certaines plantes pour leur accumulation en sel métallique entre guillemets comment tu procèdes est-ce que tu mets toutes les plantes en même temps, est-ce que tu as un ordre, est-ce que ça rajoute une étape supplémentaire, est-ce que tu peux nous raconter euh la différence, on va dire, entre un alain qu'on viendrait mettre et une plante bioaccumulatrice ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Une chose est sûre, c'est que faire du 100% plante, c'est-à-dire mordancer y compris avec de la plante, c'est plus long. On travaille la plante à mordant de la même manière que la plante à couleur. Quand on parle d'une plante sèche, ça implique une décoction. ça implique filtrer et ensuite ça implique un bar donc c'est plus long que si tu fais un bar de celle d'Alain ou voilà c'est plus long et c'est plus coûteux aussi parce que ça n'a pas le même prix clairement, c'est clairement plus coûteux mais après voilà c'est un choix c'est un choix c'est un choix c'est pour ça que je fais moi des petites quantités des petites séries et
- Céline Philippe
et après ce qui est intéressant Céline c'est que tu dis dans ton livre que ça n'apporte pas les mêmes nuances de couleurs une plante et ça ça m'intéresse vachement parce que tu le dis en fait il y a cet alain végétal entre guillemets et l'alain classique et en fait les nuances qui sont apportées et les couleurs obtenues sont pas les mêmes et ça je trouve que rien que cette phrase là elle donne envie d'essayer tu vois pour dire attends mais qu'est-ce que ça pourrait donner
- Pauline Leroux ArtEcoVert
En fait, moi je ne suis pas chimiste, je ne suis pas scientifique, vraiment ma démarche est empirique, mais ce qui va permettre d'accrocher le colorant végétal, le colorant naturel avec la fibre, c'est l'ion aluminium, à L3. Et après, cet ion... Quand il est d'origine organique, c'est-à-dire synthétisé par la plante, il est sous une forme bien différente que l'ion métallique, l'ion d'aluminium qu'on trouve dans le sel d'Alain. Je ne rentrerai pas dans le détail, je vais dire des décisions. Mais le fait est que le cétium aluminium, selon sa forme, en fait, effectivement, il va faire une accroche différente. On a effectivement une réaction chimique, biochimique différente. Et c'est pour ça, par exemple, quand tu fais un bain de campèche avec de la lin, généralement, tu as plutôt du violet. Alors que si tu le fais avec du simple rose, tu auras du bleu, voire un bleu marine, en fonction de la qualité de ton eau. Tu auras plus de bleu violet, plus de bleu marine. Les garances aussi, elles sont différentes. Voilà, ça fait partie. C'est un texte. Les plantes à couleur aussi, enfin les plantes à mordant, c'est qu'elles vont... Ajouter de la nuance en fait, l'alun on l'a beaucoup utilisé, notamment, on l'utilise beaucoup, il est un peu hyper efficace, un peu universif parce qu'il entre guillemets il ne maltère pas la couleur finale, il est inodore si je puis dire en termes de couleurs quoi, ce qui n'est pas le cas des plantes qu'on peut utiliser comme mordant. Comme les canins par exemple. Moi j'aime beaucoup utiliser les canins colorés parce que justement ça enrichit la nuance.
- Céline Philippe
Et alors du coup, en plantes à tannin, qu'est-ce que toi tu utilises le plus, tes coups de cœur, on va dire, que tu pratiques le plus ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Les plantes à tannin, j'aime beaucoup… Bon, la noix de galle, ça serait un petit peu comme… La noix de galle, elle ne modifie pas trop la couleur, donc c'est le tannin le plus incolore. Mais après, en tannin coloré, moi j'aime bien le châtaignier, le cachou, les acacias, le grenadier. Voilà, c'est des plantes assez… Utilisées. Hyper intéressantes à intégrer dans une recette de teinture.
- Céline Philippe
D'accord. Et alors du coup, pour faire un petit aller dans ton jardin rapidement, tu cultives des plantes… Dans ton jardin, tu cultives des plantes tinctoriales ? Tu expérimentes aussi ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, je n'ai pas de jardin de plantes tinctoriales à proprement parler. D'abord je cultive peu d'annuelles, je n'ai pas de terres et puis je ne suis pas très bonne notamment pour le potager parce qu'il faut être super régulier, enfin rigoureux en termes de suivi et ce n'est pas du tout mon truc. Par contre, c'est essentiellement des plantes pérennes, vivaces, donc essentiellement des arbustes, des arbres, il y a des fleurs, des roses, des aromatiques, etc. Toutes ces plantes peuvent amener de la couleur, avec de l'origan, de la sauge. Par contre, pour moi le jardin c'est vraiment une part importante de ma vie, de mon cœur. Chaque fois que j'implante une plante dans le jardin, j'essaie de voir ce qu'elle peut apporter pour le lieu. Donc son action sur le sol, sur la biodiversité, les auxiliaires, sur les autres plantes et sur la couleur. Donc en fait, j'aime bien ces plantes un peu entre guillemets multifonctions, qui à la fois rendent service aux auxiliaires, mais aussi peut-être rendent service. Voilà, donc là il y a un arbre que j'aime bien, qui pousse assez spontanément chez moi aussi, c'est le bouleau. Le bouleau, c'est une plante pionnière qui va régénérer son sol. Avec ses feuilles, tu peux faire du jaune. Et avec l'écorce, tu peux faire du rose sans mordant. Et en même temps, cette écorce, tu peux t'en servir pour mordancer la laine et avoir d'autres couleurs. Donc voilà, c'est… C'est dingue. Je trouve que c'est une plante qui ne ressemble pas, ce n'est pas un super arbre, et tu peux avoir aussi la flemme de bouleau, mais c'est un arbre qui a plein de qualités, qui est intéressant. Autrement, j'ai planté du robinet acacia. Voilà, les arbres à Tannin, c'est des plantes, des arbres intéressants. Là, si, en plan territorial, vraiment, c'est pour ça que je l'ai acheté, c'est le Chlorodendron, l'arbre du Cargé, là où on peut avoir. Voilà, bon ça, clairement, voilà. Mais autrement, je n'ai pas…
- Céline Philippe
tu te sers de ce que tu as dans ton jardin voilà exactement et puis après beaucoup on balade autour de chez moi dans la campagne ouais voilà c'est ce que tu abordes aussi dans ton livre tu parles des plantes au jardin aussi des déchets de cuisine on va dire et tu parles aussi des plantes sauvages et c'est bien de rappeler à tout le monde qu'en fait quand on ne veut pas investir on trouve autour de nous la nature est bien faite il y a tout ce qu'il faut pour se lancer sur la... sur la couleur ok donc je comprends mieux ton jardin je voulais rebondir aussi sur une utilisation que tu as de la peau de banane qui m'intrigue si tu peux alors j'ai eu deux témoignages un témoignage qui me dit mais j'y arrive pas moi avec la peau de banane et un autre témoignage d'une fille qui nous suit sur Patreon et qui dit oh génial ça a changé enfin bref elle avait l'air hyper comblée moi je t'avoue j'ai pas essayé mais j'aimerais bien pour les auditeurs que t'expliques un petit peu ce fonctionnement de la peau de banane parce que franchement en termes de de trucs accessibles on est quand même des gros mangeurs de bananes en France donc on est quand même pas mal donc est-ce que tu peux raconter un petit peu le principe
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors déjà la peau de banane, on peut l'utiliser comme un engrais, elle a plein d'usages en fait. Un jour je m'étais amusée à regarder les multiples usages de la peau de banane, entre se brosser les dents, tirer ses chaussures, faire de l'engrais, enfin bon bref. En fait, comment l'expérience est venue, c'est que... Je ne sais plus où j'avais vu ça, il y a longtemps, je crois que c'était en Amérique latine, ils utilisent le tronc de banané qui est fermenté comme mordant. C'est un usage traditionnel, je crois que c'est en Amérique latine. Et tout ça, bien sûr, ça a attiré mon... Ma curiosité, bien sûr, je n'ai pas de bananier, encore qu'aujourd'hui, tu peux trouver des bananiers plastiques. Oui, carrément. Après, peut-être qu'un jour, j'en mettrai un au jardin. Et donc, du coup, je me suis dit, ok, je n'ai pas du tronc, je n'ai pas de feuilles. J'ai fait un test avec la peau de banane. Voilà. et sur la laine et j'ai trouvé alors par contre je ne saurais pas expliquer vraiment alors je sais que le selon le stade de maturation de la peau les résultats seront pas les mêmes à ce moment qu'elle est séchée ou pas. Donc là, je pense, voilà, moi encore, je ne suis pas dans un labo, je suis vraiment dans ma cuisine, enfin voilà, je fais les choses simplement. Mais par contre, ce que je veux dire, ça serait la… Je le mets dans mon livre, on ne peut pas l'utiliser avec toutes les plantes, par exemple. Toutes les plantes riches en flavonoïdes, la plupart ont besoin de lions aluminium pour accrocher la fibre. Donc il faudrait plutôt, par exemple, la verge d'or, le rez-de-da, il faut plutôt utiliser le simple-cause. Par contre, moi j'ai eu des bons résultats avec la garance, notamment la peau de banane. J'ai eu avec de la rhubarbe aussi, du raponty. Donc voilà, ça ne va pas être une tente à mordant révolutionnaire. Mais franchement, vu qu'elle est destinée à être mise à la poubelle, enfin au compost, voilà. Encore une fois, pour moi, c'est l'idée de sensibiliser à la valorisation des déchets, comme avec les pédophiles, les familles de l'étrave. Voilà, ces plantes sont… ont une richesse intrinsèque et qui peuvent parfois nous faire de la couleur. L'idée c'est vraiment d'expérimenter et de se faire plaisir. C'est dans cette optique-là que je l'ai partagée. On pouvait aussi faire de la couleur avec ce qu'on a sous la main.
- Céline Philippe
d'accord et alors du coup ce que je voulais te demander c'est donc comme tu n'utilises pas d'alun que c'est une volonté de ta part et que tu travailles avec des plantes est-ce que tu donc tu as des partenaires tu l'as dit en Inde pour le simple au cos quels sont tes autres partenaires quels sont les lieux où tu achètes tes matières premières tes ressources est-ce que ça a été facile de trouver ça dans ton coin
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, je pense que là-dessus, enfin sur ce point, je n'ai pas d'originalité dans le sens où je me fournis chez… Alors, notamment si j'ai besoin d'extraits, c'est vrai que pour les certains tanins, c'est bien pratique de les utiliser sous forme d'extraits. Je vais dans les boutiques spécialisées extraits de plantes, plantes tanatoriales. Après… Si ce n'est pas de la ressource locale que je peux avoir moi, c'est chez les herboristes, en gros. Voilà. Mais pas rien de très original.
- Céline Philippe
est-ce que tu peux nous parler ou nous partager de collaborations que tu as pu faire est-ce qu'il y en a est-ce que tu peux nous en citer si tu as le droit de les dire et s'il y en a eu alors
- Pauline Leroux ArtEcoVert
les collaborations j'ai fait quelques petits par le passé j'avais fait avec une tricoteuse un châle l'idée c'est de faire un kit où à la fois tu teignais ta laine et tu avais le modèle de tricot mais sur les collaborations j'avoue que je suis plutôt on va dire en plus de mes sauvages mais en fait j'ai peine à faire à tout gérer enfin voilà j'avoue que j'ai pas je suis assez ouais je suis assez non pour l'instant j'ai pas merci Ça me prend trop de temps en fait. C'est un peu du... Je n'arrive pas à faire déjà les projets que j'ai en tête. J'ai du mal à avancer sur mes projets. Donc voilà, j'avoue que je ne suis pas en recherche de collaboration. Ou alors sur des choses très ponctuelles. D'accord.
- Céline Philippe
d'accord je voudrais te poser des petites questions rapides
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Céline pour toi au delà de la nature quelle est ta source d'inspiration au delà je vais te décevoir parce qu'en fait c'est que la nature qui me il n'y a pas de non mais vraiment c'est vraiment ma pitié d'oxygène qui est C'est ça qui me... J'ai pas... J'ai pas une éducation culturelle. Voilà, une balade en forêt, mais ça peut me ressourcer pour le jamais. C'est ce besoin de... Voilà, de voir pousser les plantes, de voir... Par exemple... Tu vois par exemple, là, t'as un peu le sauvage, mon terme économique, tout ça, c'est pas très simple, c'est pas facile de s'en sortir, mais là j'ai un projet qui me tient à cœur, c'est que j'arriverai à sortir comme bénéfice une partie. Je veux le réserver pour préserver une… au fond, en bas de chez moi, c'est une parcelle dont je suis propriétaire qui a été laissée gracieusement à des agriculteurs. C'est une zone humide un peu folle, enfin un peu sauvage. Et notamment depuis l'été 2022, la caniculaire, ils ont fait n'importe quoi dessus. Et moi, ça ne me plaît pas. C'est un refuge souvent de la faune. Et du coup, je veux… Je leur ai dit que je la récupérais et j'essaye d'organiser, là je suis en train d'organiser une sorte de chantier participatif pour clôturer et faire des marques. voilà ah génial et donc et bon ça coûte un stress pour faire venir une hôtel et du coup j'aimerais qu'une partie de mon activité de couleur végétale donc un peu sauvage puisse financer ce projet voilà
- Céline Philippe
pour te dire que c'est vraiment ton c'est vraiment ton inspiration c'est pas ouais d'accord ouais je comprends bien ouais donc Oui, c'est clair.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est ça qui me tient à cœur. Et en partageant un peu mes expériences couleur végétale aussi, j'ai l'envie de pouvoir aussi sensibiliser les gens à cette biodiversité, à sa richesse, à la nécessité de la préserver, de la regarder. Vous voyez, tu vois, la carotte sauvage, voilà. Bon, elle n'est pas menacée, mais c'est des plantes qui ne sont pas menacées, mais de les regarder à la renouée du Japon, de les regarder d'un autre point de vue, et de voir que toute plante a forcément des qualités intrinsèques. et voilà c'est vraiment une manière pour moi de sensibiliser aux plantes et aux vivants à la biodiversité d'accord et
- Céline Philippe
alors si je te demandais pour toi qui fédère aujourd'hui autour de la couleur végétale, tu penses à qui ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ouf bah j'ai pas l'impression que Enfin, je suis peut-être à côté de la plaque, mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait quelqu'un qui fédère, ou un organisme qui fédère. J'ai l'impression quand même qu'on est toutes et tous un peu dans notre coin. je sais que Michel Garcia par son tempérament son enthousiasme, sa généalité il a formé beaucoup de personnes il a beaucoup partagé et il y a vraiment une école entre guillemets à Michel Garcia mais voilà c'est lié à sa personnalité et à tout ce qu'il a mis en place mais je n'ai pas l'impression que je ne sais pas non non non c'est J'ai l'impression qu'on est tous dans notre coin et on fait tous de manière très différente. Et puis encore une chose, la couleur végétale c'est une chose, mais il y a mille et une manières de la pratiquer, mille et une façons en fonction de notre parcours, de notre appétence. Moi, je ne fais pas du tout la même chose que Charlotte Marambert, que Magali Bontour. On travaillait à tout différemment en fonction de ce qu'on est, de notre expérience, de notre formation, de notre façon de vivre.
- Céline Philippe
Il y a autant de façons de teindre que de… C'est vraiment une énorme diversité. C'est vrai que ça, c'est quelque chose qui est…
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Quand tu réfléchis, la couleur, c'est quoi ? C'est juste un support. C'est un support d'une matière. Donc après, tout dépend comment tu travailles. Enfin, ouais, tout dépend. En fait, tu peux l'aborder de plein de manières différentes.
- Céline Philippe
Si tu devais choisir une plante tinctoriale qui t'incarnerait, tu penserais à qui ? Tu penserais à laquelle ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Une plante... Il y en a plein. J'aime... Je pense que déjà, ça serait un arbre. Parce que, vraiment, l'arbre est au cœur de mes préoccupations. Un arbre... Bah tiens, tout à l'heure je te parlais du boulot. Je trouve que le boulot, il n'est pas très joli, mais franchement, en couleur, il fait des chouettes choses.
- Céline Philippe
d'accord si tu avais des livres à recommander aux auditeurs qui toi t'ont aidé qui t'ont plu, donc t'as pas le droit de citer le tien parce que je l'ai fait mais est-ce que t'as d'autres livres que tu voudrais proposer aux auditeurs alors un livre que tu connais fortement c'est celui de
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Dominique Cardon qui est d'ailleurs Pour ceux, les novices, pas celui qui n'a jamais fait, il n'est pas fortement très accessible. En fait, c'est plus une… il y a un côté un peu encyclopédique. Par contre, quand tu sais, bon, quand tu as compris le langage des plantes de la couleur végétale, une fois que tu as compris ce langage, la famille des colorants et tout ça, etc., il est vraiment très riche. Ensuite, j'ai commencé avec quel livre ? Je n'ai plus les titres en tête. Il y a plus de trois ans, il y a le livre d'Aurélien Wolff qui était sorti. Oui. Après, pour tout te dire, honnêtement, franchement, moi, je me suis formée en 2016 et avec ce mot appris, Michel Garcia et Magali Bontemps, j'ai fait mon… Après, il y a des livres. Il y a un livre d'une Anglaise que je trouvais qui était pas mal dans son… je ne sais plus le nom.
- Céline Philippe
Abigail Booth ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, pas elle, non.
- Céline Philippe
Une autre ? Rebecca Desnos ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
non je laisse mon livre c'est deux livres que j'ai fait après du coup j'ai acheté des autres livres des peinturières mais voilà plus par entre guillemets curiosité voilà et puis même je trouvais ça chouette de les avoir mais
- Céline Philippe
non j'ai oublié son nom tu me le diras je le mettrai en descriptif d'épisode si tu... euh... Est-ce que tu as un épisode préféré du podcast que tu voudrais citer ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je sais que tu as Dominique Cardon, j'aime beaucoup l'écouter. D'accord. Dame que j'aime beaucoup.
- Céline Philippe
Est-ce que, Céline, il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ouh là là ! Bien...
- Céline Philippe
enfin je sais pas là j'avoue et toi est-ce que tu as posé toutes les questions que tu voulais poser moi j'ai posé toutes les questions que je voulais je pense qu'on a balayé vraiment ce qui faisait ta singularité ton parcours, ton approche et on voit bien ton lien avec la nature et la l'inspiration que ça te donne après moi c'était vraiment dans les plantes tu vois tu parles du clérodendron tu parles dans ton livre tu parles du sureau on pourrait en parler des heures mais moi ce que je recommande aux gens c'est de se procurer le livre parce qu'ils vont faire leurs expériences eux-mêmes des plantes que tu racontes que je trouve hyper bien choisies une chose que je pourrais rajouter les
- Pauline Leroux ArtEcoVert
échecs font partie de l'apprentissage Moi j'en ai plein et je suis en train de m'en avoir et l'important c'est de savoir pourquoi. Moi j'ai avancé aussi, on avance comme ça en fait. Les recettes que je donne c'est indicatif. mais voilà c'est vraiment l'expérience qui forge l'expérience, se former si on peut se former c'est très bien et après c'est l'expérience qui forge super écoute
- Céline Philippe
Céline je voulais te remercier pour ce temps, ce partage merci
- Speaker #2
Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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