- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Aréco Vert Florence Boissery et Kevin Brun de La Main Bleue. Bonjour à tous les deux.
- La main bleue
Bonjour.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors du coup, j'aimerais que vous puissiez vous présenter aux auditeurs, un peu poser le contexte de qui vous êtes tous les deux, votre parcours et ce qui vous a amené à créer La Main Bleue, donc en lien avec la couleur végétale. Les auditeurs sont un petit peu habitués maintenant. Allez-y.
- La main bleue
Alors, je commence ou je suis comment ? Je commence ? Alors moi, je ne suis pas du tout du monde du textile, je suis archéologue. Archéologue en reconversion. Ça fait une bonne quinzaine d'années que j'exerce ce métier, je le fais encore à mi-temps. Voilà, donc je suis spécialiste du Moyen-Âge. Et en quelques années, on va dire, ça remonte à 2018. J'ai 41 ans aujourd'hui, mais déjà en 2018, je commençais à fatiguer, parce que l'archéologie de terrain, c'est assez usant au niveau physique et cérébral aussi, parce qu'on réfléchit beaucoup, on lit énormément, puis on passe beaucoup de temps sur les ordinateurs. Et puis, au niveau créatif, c'est zéro. Moi qui ai quand même un côté créatif et surtout manuel, j'ai toujours fait de la couture par contre, du coup j'ai vraiment voulu me recentrer sur cette passion-là. donc en 2019 j'ai donc j'ai j'ai découvert la teinture végétale je crois que c'était vraiment le boom à l'époque le boom sur internet des tutos et compagnie des livres aussi des livres en loisirs créatifs donc mon cher et tendre m'a acheté la teinture naturelle de Christine Veja C'est une nana qui fait de la teinture, qui a un studio à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Donc j'ai commencé à faire mes petites popotes chez moi et ensuite j'ai décidé de commencer à me former un peu plus sérieusement. J'ai fait un petit passage chez Caroline Cochet d'Atelier Mademoiselle C. J'ai fait un jour d'initiation au Chibori, j'ai découvert le Chibori chez elle. dans la foulée donc pendant l'été j'ai filé chez Michel Garcia pendant j'ai fait deux stages chez lui donc les fondamentaux de la couleur végétale et le stage sur Navigo voilà et j'ai voulu continuer à me former en shibori il y a en fait un un artisan shibori un bigotier japonais qui s'appelle Takayuki Ishi qui a un studio qui s'appelle Aonoyo et qui est basé dans les environs de Tokyo, qui propose des petits cursus en ligne. En fait, c'est une technique par mois. Donc, voilà. Je suis ce petit cursus actuellement. D'accord. Puis, voilà. Voilà pour mon parcours assez rapidement.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord et du coup Kevin tu l'as dit donc ton chair est tendre
- La deuxième main bleue
Kevin de la main bleue la deuxième partie vas-y Kevin à toi salut moi je suis la main droite de la main bleue j'ai un double parcours donc je suis graphiste maquettiste de formation malheureusement difficile de bosser là-dedans et j'ai toujours fait en parallèle de la vente en boutique particulièrement le prêt-à-porter parce que j'aimais bien ça et J'ai fait des expériences d'abord dans mon île natale, j'ai fini à Paris dans des belles boutiques dans le marais, où j'ai un peu fait mes classes pendant... 6-7 ans et voilà l'avantage de ces boutiques c'est qu'on vendait des produits je veux dire peut-être haut de gamme mais pas dans la dans la qualité dans le savoir-faire pas dans l'image, pas haut de gamme image c'est à dire bon luxe etc Travailler avec des produits comme ça, ça s'implique sur l'impact de la mode. Le fameux slogan qu'on entend beaucoup en anglais qui va être les 6 morts, c'est à dire avoir moins mais avoir plus. Une bonne part de chaussures, par exemple je vais prendre l'exemple de Paraboot, qui fabrique toujours en France, Aroma en Isère. Voilà ce type de produits là, des produits qui restent, qui durent, qui sont peut-être moins à la mode en général, même s'ils ont parfois des revévoles. Et voilà, ça m'a bien formé sur Paris, ça m'a fait comprendre que vaut mieux faire attention à ce qu'on consomme, vaut mieux s'acheter moins de choses sur l'année, mettre de la qualité, un savoir-faire. Aussi, c'est rétribuer des gens qui ont mis leur âme un peu dans ce qu'ils font. Ce qui manque un peu aujourd'hui, je trouve, il y a beaucoup de com'au niveau de tout ce qui va être écologie, l'impact, etc. Mais quand on gratte un peu sous le vernis, on se rend compte que ce n'est pas forcément... pas forcément ça, beaucoup de fabriqués au Portugal etc. Donc quand on vient du métier, on se fait un peu moins avoir je dirais, il faut faire attention. Et en parallèle de ça, étant graphiste, je pense que j'ai une espèce de double étiquette, à la fois j'ai un peu le nez et l'œil je vais dire, ça me permet de voir un petit peu peut-être les coups à l'avance ou de sentir l'air du temps. Et j'ai eu d'autres expériences avant ça, des marques de vêtements ou... J'ai fait des espadrilles au Pays Basque avec des amis, on fabriquait des tissus, j'ai eu plusieurs parcours et ça m'a amené à la main bleue aujourd'hui à 40 piges avec Flo. On est un peu plus mature et c'est peut-être plus facile de monter des projets comme ça, centré sur le réel. Comme un agriculteur qui bosserait de la terre, qui ferait de la permane, on veut faire ça mais à notre échelle au niveau du textile. Donc la production douce, de qualité, sans bullshit.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord alors du coup donc vous vous êtes vous vous êtes associé pour créer la main bleue est-ce que vous pouvez expliquer maintenant aux auditeurs quel est votre quel est votre projet on voit bien les deux influences et on voit bien à peu près ce que vous allez proposer mais est-ce que vous pouvez nous raconter voilà quand est-ce que vous l'avez créé votre objectif ce que vous y vendez ce que vous proposez comme comment on va dire comme nouvel mode
- La deuxième main bleue
La main bleue, ça synthétise cette volonté de faire du slow-made, comme on dit encore en termes anglais, désolé, mais faire de la production douce et de la production de qualité. Et c'est aussi penser ce qu'on va faire, dire ce qu'on pense et faire ce qu'on a dit. C'est un petit peu bizarre comme formule, mais c'est un petit peu ça, c'est-à-dire un peu jusqu'au boutiste. Et là Flo, c'est des études d'archéo, c'est quelqu'un qui est rigoureuse, et ça fonctionne bien avec moi qui suis plus dans les idées, dans le théorique. Donc bosser en équipe c'est important, c'est pas toujours facile. Nous on a fait un enfant en équipe, ça marche super bien, et on s'était dit qu'on pouvait faire un deuxième bébé, mais c'est la main bleue. C'est pas mal, pour le moment on ne produit pas énormément parce qu'on est à la maison. c'est long à germer un produit mais les petites productions qu'on fait sont elles sont plutôt bien enfin moi je suis fier de ce qu'on fait donc on a fait un t-shirt en indigo pour cet été largement bien vendu en boutique et nous mêmes voilà sur les petits marchés de créateurs sur sur l'île de Ré enfin là où on a pu on retaque des jeans on a acheté pas mal de draps anciens avec lesquels voilà on va faire sûrement de la production qu'on peut teindre c'est doucement voilà ça se fait Ça se fait doucement, on prend notre temps. Pour le moment on n'en vit pas du tout mais il y a un truc à faire, clairement.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
c'est ça que j'allais dire c'est que j'avais vu sur votre site les jeans retapés et j'aurais bien voulu qu'on parle aussi de cette activité là donc Florence tu m'avais dit quand on avait préparé que Kevin il s'y connaissait dans le déni mais le jean il connaissait j'ai vu que vous proposiez une technique de je suppose que vous récupérez des jeans seconde main et vous faites complètement un ravalement de façade, on va dire, vraiment, avec de la couture et plein de techniques. Tu as employé même des mots sur ton site que je ne connaissais pas du tout. Et j'aimerais vraiment que tu puisses les expliquer aux auditeurs. Qu'est-ce que vous faites quand vous donnez une seconde vie à un jean, mais de manière hyper artistique ? C'est vraiment joli, quoi. Comment vous procédez ?
- La main bleue
alors du coup les jeans quand on les récupère ils sont vraiment dans un sale état ils sont troués ils sont usés alors vu que l'usure elle est toujours à peu près au même endroit on a commencé à le comprendre du coup Kevin il a conçu cette customisation surtout sur le devant au niveau des cuisses, du genou, parce que c'est là où on se frotte les mains, donc le tissu s'use beaucoup plus à cet endroit-là, ainsi qu'à l'entrejambe et à d'autres endroits comme les poches. Donc lui, il a conçu des patchworks avec des chutes de tissu, soit des chutes de teinture à l'atelier. mélangé à des morceaux de vieille chemise, enfin, tout ce qu'on trouve sous la main, mais qui reste joli, et on n'utilise pas de polyester du tout. On reste vraiment dans les fibres naturelles, on a horreur du polyester, mais les fibres mélangées, c'est vraiment pas notre truc. Donc, voilà, alors, oui, alors, sur notre site, on parle de, en fait, On parle de techniques mais qui sont plus des influences. Alors tout d'abord le sashiko. Le sashiko, pour une définition vraiment la plus étroite possible, c'est un point de couture, une couture manuelle qui est spécifique, donc qui est un petit point avant. qui est de l'ordre, je ne sais pas, entre 3 et 7 mm, on va dire, qui est utilisé au Japon depuis des siècles et qui, en fait, est utilisé principalement pour deux choses. Donc, soit ils vont assembler plusieurs couches de tissu ensemble par ce point de couture en les matelassant. c'est-à-dire on va renforcer, en fait, ils matelasent pour épaissir un tissu, pour le rendre plus chaud. Ça, c'était à l'époque, on le voit sur les vieux boraux, j'en parlerai tout à l'heure. Voilà, donc, pour renforcer et rendre un vêtement plus chaud. Ils utilisaient le sashiko aussi pour rapiercer. des tissus usés ou trouvés. Et un autre truc aussi, ils utilisaient Sachiko sur des couches uniques de tissus qui n'étaient pas encore usées pour le renforcer. Parce qu'en fait, la technologie du fil Sachiko, c'est que c'est un fil épais qui est composé de plusieurs brins de coton qui sont torsadés. Du coup, une fois brodé sur tissage, avec le temps, ce fil va se fondre dans le tissage et il va le renforcer de l'intérieur. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Voilà. Et donc, toutes ces techniques dans un seul et même but, c'est pour prolonger la vie du texte. C'est ce qu'on fait au Japon pendant très longtemps. une habitude, une pratique de conservation du textile au maximum. On le voit dans les bourreaux. Les bourreaux, ce sont des pièces textiles qui datent depuis le début de la période édo, c'est-à-dire début du XVIIe siècle, jusqu'aux années 1930. Et en fait, ce sont des vestiges de pièces textiles qui témoignent de cette pratique de volonté de conservation à Maxima. Alors, soit c'est d'un vêtement de pièce d'habillement ou de pièce de litterie. Alors, il y a trois grands types de boraux. Donc, il y a la pièce qui a été rapiécée pendant des décennies. Il y a la pièce qui, dans la construction, est issue d'un démontage de plusieurs autres pièces qui étaient trop usées pour les utiliser. Donc, c'est de l'upcycling avant l'heure, type les couvertures de lit. Et il y a une troisième catégorie, ce sont en fait les tissus qui sont constitués, alors je crois que c'est le fil de trame, en fait c'est pas du fil, c'est des rubans qui sont issus, enfin c'est des lambeaux en fait de tissus qui étaient trop usés. Donc au lieu de démonter une pièce, on va la déchirer. Ils avaient des grandes griffes, en fait, pour déchirer le tissu en lambeaux. Et ces lambeaux, ils vont servir de fil de tram pour créer une belle pièce, un beau tissage. D'accord. Dans ce petit bureau, on voit beaucoup cette technique Sachiko, notamment du matelassage, par des lignes parallèles, des lignes droites parallèles, des petits points. Voilà. Et donc le Boro, c'est une grosse inspiration parce que... Donc il y a une dimension vraiment pratico-pratique de conserver un vêtement au maximum, mais il y a aussi cette dimension philosophique de respect en fait de la matière, de la conserver parce que ça appartenait à des ancêtres, parce que c'est le patrimoine familial. parce que c'est le respect de la matière en elle-même, de la nature. Et aussi parce qu'à l'époque Edo, il y avait un vide absolu de coton. Et le coton était vraiment une denrée rare et très recherchée. Et du coup, toutes les pièces de coton que les classes populaires pouvaient... On pouvait récupérer des vêtements de leur propre famille, soit de ballots qui étaient vendus par des marchands. On les gardait, on s'en servait pour rapiercer, pour matelasser, pour remanier, pour transformer.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord ok bon bah tu vois je viens d'apprendre plein de trucs que je ne sais pas et du coup est-ce que toutes ces techniques font partie du c'est un mot anglais visible minding visible
- La main bleue
minding c'est du raccommodage visible c'est à dire créatif c'est à dire qu'au lieu de faire du raccommodage invisible qui n'existe pratiquement plus aujourd'hui on va faire une broderie à la façon Sachiko, ou alors on va faire une grosse fleur dessus, voilà, il y a toute une tendance qui vient des pays anglo-saxons, encore une fois.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
En fait, c'est un peu dans d'ordre de l'actualité, mais ils viennent d'annoncer le fameux bonus pour la réparation textile. Est-ce que vous, du coup, vous êtes reconnue comme...
- La main bleue
Non, parce que il faut avoir un diplôme de couture. CAP Couture je crois soit il faut 3 ans d'activité ah d'accord moi j'ai commencé une activité de remaillage là je me suis formée au stoppage donc alors ça pour le coup c'est du invisible mending du raccommodage invisible d'accord et ça pour le coup c'est une technique qui s'est quasiment totalement perdue en France et je pense ailleurs
- Pauline Leroux ArtEcoVert
alors tu peux l'expliquer ?
- La main bleue
le remaillage c'est remailler un pull par exemple ou un tricot essentiellement c'est sur la maille et le stoppage c'est sur des armures chaine et trame donc ça va consister sur un trou ou une tâche de retisser enfin reproduire le tissage sur le trou ou la tâche.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc comme de la rénovation d'œuvres d'art, en fait.
- La main bleue
Oui, c'est ça. C'est vraiment invisible.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Et alors, comment toi tu fais pour retrouver exactement la même couleur, du coup ?
- La main bleue
Ça, ça se prend dans les ourlets et dans les poches.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah, d'accord, ok.
- La main bleue
On récupère les films sur le... C'est comme le remaillage, on récupère les films directement sur la pièce.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Donc, toi...
- La main bleue
C'est le format textile, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, c'est ça, exactement. Donc, toi, tu connais... Tu es en train d'apprendre la technique invisible qui permet toujours la seconde vie. Donc, vous êtes tout le temps dans cette démarche-là. Mais tu as aussi l'aspect créatif, donc avec ces techniques dont tu nous as parlé, qui sont...
- La main bleue
en fait on ne les cache pas on veut montrer que c'est un tissu qui a plusieurs vies qu'on conserve au plus longtemps ok super j'ai compris parce que là ça donne du charme aussi aujourd'hui on est dans une époque où on adore le vintage et ça fonctionne aussi dans la teinture végétale parce que là il y a beaucoup de créateurs qui utilisent la teinture aussi pour donner un aspect directement usé
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et c'est ce que j'allais dire c'est vachement tendance tout ce qui est recyclerie seconde vie, seconde main même des friperies on nous parle de tout ça, de beaucoup de loisirs créatifs le retour on va dire au fait main depuis le confinement on va pas se mentir il y a plein de gens qui ont repris des activités manuelles pour faire de leur main donc vous êtes carrément dans le sujet j'invite les auditeurs à aller voir vraiment sur votre site internet la main bleue parce qu'en fait moi j'ai... J'ai vraiment compris. Comment ? ah d'accord .org donc on précise bien je le remettrai dans le descriptif de l'épisode non non mais t'as raison de préciser du coup qu'ils aillent vraiment voir pour comprendre les différentes techniques parce que moi perso je connaissais pas du tout donc je trouve que c'est bien de l'illustrer si vous êtes visuel je voulais savoir l'activité de teinturière, du coup, c'est toi qui l'as, Florence, à quel moment elle intervient ? Est-ce que tu fais de la restauration en reteignant des jeans, par exemple ? Ou est-ce que c'est que sur de la matière, on va dire, atteindre, prête à teindre ?
- La main bleue
C'est de la matière à teindre. D'accord, ok. Non, on ne reteint pas les jeans. est-ce que tu peux nous expliquer un peu du coup les activités que tu fais en termes de teinture pour l'instant donc on a on a créé cette petite série de t-shirts à l'indigo C'est un t-shirt qui est fabriqué par une ferme familiale de coton bio aux Etats-Unis, qui s'appelle SOS Palm Texas. C'est un t-shirt que Kevin connaissait de Royal Chin.
- La deuxième main bleue
Non, non, c'est en cherchant un t-shirt de qualité il y a quelques années.
- La main bleue
Donc c'est un t-shirt qu'on connaissait déjà, qu'on portait déjà depuis plusieurs années et qui est d'une qualité dingue. Il n'y a pas de couture sur les côtés, c'est une construction tubulaire donc il ne bouge pas. Il a un grammage assez épais. En plus, en écrue, il est magnifique. Et là, on s'est dit que ce t-shirt en végétal serait de la bombe. Donc voilà, on en a commandé quelques dizaines. J'ai teint ces t-shirts, j'ai teint des écharpes en laine de fibre bio. Et puis là, on va se mettre à faire une pièce en linge ancien, les draps anciens.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, et du coup tu as la problématique est-ce que c'est des linges anciens qui ont déjà servi ou c'est des draps qui étaient stockés en trop en fait ?
- La main bleue
Alors les deux
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc tu as une problématique pour les linges qui ont déjà servi de peut-être apparition éventuelle de taches ou de petites aspérités
- La main bleue
Oui alors le linge ancien il passe bien dans la cuve indigo par contre parce que du coup c'est un Comment dire ? Les charges de lessive qui sont dedans, en fait, sont à peu près éliminées par la chaux de la cuve.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, OK.
- La main bleue
C'est plus problématique pour des colorants à mordant. C'est plus problématique pour mordant.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et alors, du coup, ça veut dire que tu ne fais pas que de l'indigo ?
- La main bleue
Non.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et tu travailles quoi comme haute couleur, du coup, si tu parles des colorants à mort ?
- La main bleue
Garance, Cochigny, Rhubarbe, Reseda, Cachou.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, donc t'es partie dans les grands teints.
- La main bleue
Oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Cachou, je ne sais plus quelle couleur ça donne exactement.
- La main bleue
Ça donne un fauve.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ouais, d'accord, ok. Donc t'as quasiment tout. T'essayes de faire du vert ou pas ?
- La main bleue
Oui, oui, oui. Moi, mon grand truc, c'est les couleurs composées. D'abord ça.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
est-ce que tu peux expliquer réexpliquer aux auditeurs les couleurs composées parce que ça va m'être posé c'est faire plusieurs bains de teinture de différents colorants on
- La main bleue
va faire ce qu'on appelle un pied alors moi d'habitude ce que je fais c'est que dans une marmite d'un même colorant je vais l'épuiser et tous les bains, les derniers bains, les couleurs plus claires vont me servir de pied, de base pour un autre bain d'une autre couleur.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et est-ce que dans les couleurs composées, donc on entend le vert, par exemple, que tu peux faire, est-ce que tu commences d'abord par le bleu ou est-ce que tu commences par le jaune ? C'est tout le temps les questions qui reviennent.
- La main bleue
Non, normalement, on commence par le bleu.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Voilà, c'est ce que j'ai entendu aussi. Donc ça, c'est l'exemple de couleurs composées qu'on connaît. Est-ce que toi, tu te permets d'en faire d'autres et est-ce que tu peux en citer quelques-unes pour les personnes qui nous écoutent ?
- La main bleue
Moi, j'ai fait Garance Cochny, Garance Rezeda, j'ai fait d'autres, j'ai fait Cachou, Rezeda, plein de choses.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et alors, Garance Cochny, ça te donne un quoi, du coup ?
- La main bleue
Garance Cochny, ça donne un rose, une sorte de cerise.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
d'accord et un garance résidence ça te donne un corail à peu près fin Oui ? D'accord, ok.
- La main bleue
d'accord ok j'aime bien connaître les petits petits détails le couleur composé que moi je préfère c'est l'indigo avec un bourdèmbre et la rhubarbe en tout cas avec un fleuron et alors ça donne quoi ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ça donne des verts très spéciaux d'accord bon bah ça va inciter les gens c'est bien tu fais du teasing ils vont retourner à leur atelier bon allez go les gars on y va ok donc top les couleurs composées c'est bien de le rappeler parce que hum Voilà, ils aiment bien les auditeurs avoir des petits points. On revient sur… c'est important. Du coup, je voulais vous poser la question de… Donc, on a vu ce que vous travaillez, on a vu vos influences à tous les deux qui se rapprochent et rassemblent dans votre projet. Vous parlez beaucoup de slow-made, donc votre but, ce n'est pas de produire beaucoup, mais de faire de la qualité. Aujourd'hui, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de votre écosystème, de vos partenaires, de comment vous vous arrangez pour trouver de la matière ? par exemple, où tu trouves ton indigo ? Est-ce que vous avez vocation de le cultiver ? Quel est un peu votre écosystème à vous ?
- La main bleue
On commence par la matière première, par les djinns.
- La deuxième main bleue
Pour les djinns, c'est à la Chine, en Chine, simplement, un peu de partout.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Attends, tu as dit à la Chine ou en Chine ?
- La deuxième main bleue
Oui, en Chine.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah oui !
- La deuxième main bleue
En Chine, c'est les chineurs. Oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ce que je me suis dit, mince, là, ça ne va plus du tout dans le concept.
- La deuxième main bleue
Donc, vous, chinez. Une grosse problématique, c'est qu'on sort quand même depuis les années 2000 de la mode des jeans skinny et slim, donc du coup, très près du corps. Donc forcément, quand c'est près du corps, il y a de l'élastane parce que sinon, ça craque. Du coup, il n'y a plus trop de... de matière en fait de jeans, on peut aller chercher dans les années 80-90. Donc nous, ça nous arrange parce qu'on va tomber sur des jeans qui sont forcément usés. Ça correspond bien avec notre activité. Mais je dirais qu'il y a un problème en France, c'est qu'on jette beaucoup. Le problème qu'on a, c'est qu'on a beaucoup jeté, les grands-parents jettent tout, on est moins sur la conservation de produits. Il y a pas mal de gens qui font ce qu'on fait aux Etats-Unis, bon on a pas mal parlé du Japon mais au States aussi ça se fait pas mal. Aux Etats-Unis ils gardent énormément, quand on va voir nous sur les gens qu'on suit sur les réseaux, particulièrement sur Insta, on voit des gens qui vont chiner dans des foires, dans ce qui ressemble à des villes greniers qu'on a chez nous. pour faire large. On voit ce qu'ils arrivent à trouver, eux, des répépis, des trucs qui datent des 50's, des 60's, des 70's, jusqu'à maintenant. J'ai l'impression qu'ils conservent beaucoup, ils sont peut-être un cumulateur un peu compulsif. Chez nous, ce n'est pas trop le cas. On jette énormément. Du coup, il y a eu une grosse perte de matière sur ce qu'ils faisaient, les matériaux nobles qu'on a conservés. Voilà, jusqu'au début des années 80 avec l'arrivée du synthétique, que ce soit tant au niveau de la teinture que des matières en fabrication textile. Le pot de testère des barques, les teintures de synthèse, tout ça, ça va être la grosse cause de ce qu'est aujourd'hui l'industrie textile, c'est-à-dire la deuxième industrie la plus polluante du monde, et ça, il faut bien le rappeler. Quand on consomme des produits depuis 40 ans, je dirais mass market, on participe sans vouloir. à la pollution et je comprends que la voiture on en ait besoin pour aller au boulot je ne vais pas faire la bosse aux enjeux on va avoir des besoins mais quand on consomme du textile si on fait attention on peut trouver des alternatives mais bon c'est il faut s'enseigner, c'est pas évident il y a beaucoup de bouches qui traînent parfois du coup nous on a ce problème là pour le moment c'est du pièce par pièce qu'on chine Un peu de partout, les vide-gouronniers, les maus, les recycleries, Vinted, les gens qu'on connaît, les copains des potes, des potes, des potes, etc. Mais il y a cette possibilité, ça va être peut-être la phase 2 un peu de ce qu'on fait, c'est d'aller voir les fripiers. Ce sont des gens qui vendent des ballots de frip en gros. Ce sont des immenses hangars avec énormément de vêtements. Et eux, on peut leur acheter des ballots, par contre à la veuble.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, tu ne sais pas la qualité,
- La deuxième main bleue
tu ne sais pas les pièces. La marque des pantalons, la coupe des pantalons. Là, c'est des ballots au kilo, au poids. C'est moins cher qu'à la pièce, mais je ne vois pas ce que j'achète. Ce qui est bien, c'est que quand j'achète un jean, je sais ce que c'est, la marque, la coupe, l'année.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
donc deux trucs pour rebondir sur ce que t'as dit Kevin il y a un épisode spécifique du podcast sur justement l'industrie de la mode la deuxième plus polluante du monde on passe vraiment du temps à expliquer redonner le sens c'est hyper important est-ce qu'on peut demander aux auditeurs s'il y en a qui ont des belles pièces et qui veulent s'en séparer est-ce que c'est aussi un appel est-ce que les gens peuvent vous dire moi j'ai un jean, il y a un bouton qui est pété je voudrais le jeter mais en fait je viens d'entendre votre épisode est-ce que ça peut marcher ça aussi ?
- La main bleue
Il y a juste un bouton de pété, Juliane, et je suis à couturière.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, mais j'ai pris un exemple facile, mais tu vois ce que je veux dire ? Je ne sais pas, t'es déchirée, est-ce qu'on peut...
- La deuxième main bleue
Nous, là, on a cette problématique de choper les vêtements, pour les récupérer ou les acheter. Pour le moment, on les achète, on ne les donne pas, je tiens à le préciser, on achète les jeans. on les retape, on les revend. Mais en fait, on se rend compte que c'est pas évident, parce que quand nous on arrive et qu'on souhaite les revendre, sur notre petite boutique ambulante qu'on a eu cet été à l'Île-de-Ré, on a des problèmes de taille. Les pantalons, il y a 26, 27, 28, je parle en taille US, donc 36, 38, 39, 40, 20, bref. Et c'est difficile d'avoir... la customisation qui pèle à la personne qui va tomber à sa taille, vous voyez. Donc là, on est en train de réfléchir à peut-être customiser les pantalons des gens. C'est génial ça. Quand vous avez un vieux 501 Levis que vous avez, qui est de papa-maman, bref, il a son histoire, il est chargé d'une histoire. C'est ça qui nous intéresse aussi. Mais il est trop déchiré, il se déchire à l'entrejambe, nous, bref. On peut peut-être faire un service qui serait SOS Jeans. On récupère votre jean d'une manière ou d'une autre. Aujourd'hui, c'est assez évident avec les relais, tout ça, de fonctionner comme ça. On le récupère, vous nous l'envoyez. Bref, on vous le retape façon la main bleue. On vous le renvoie.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est une super bonne idée.
- La deuxième main bleue
Ce serait plus intéressant que de proposer à chaque personne de lui acheter son pantalon.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
je comprends après moi ce qui m'intéresserait c'est d'acheter des lots parce que pire par pièce je me doute que c'est fastidieux d'accord donc ça c'est pour les jeans ok donc qui est quand même votre matière première les t-shirts on en a parlé c'est votre super t-shirt est-ce que dans les les colorants est-ce que Florence tu t'approvisionnes quelque part en particulier est-ce que tu as vocation à faire
- La main bleue
ou pas non c'est pas du tout vocation à faire j'achète l'indigo au critorticole à Rochefort ouais à Rochefort c'est à côté de chez nous d'accord à La Rochelle ah génial donc est-ce que oui et puis tout les autres colorants donc ça vient de Tintilis de Michel Garcia ouais voilà j'achète pas des extraits pour le moment parce que j'aime bien mettre les mains dans la matière mais je sens que si l'activité se développe il va falloir que je passe aux extraits forcément et
- Pauline Leroux ArtEcoVert
apparemment on m'a expliqué que quand on passe quand on change de matériel de base il y a encore des petits tests d'ajustement à faire donc du coup t'as parlé de Tinctilis c'est la map ? oui c'est la map Michel Garcia donc on a les épisodes je rappelle à tout le monde 1 et 2 Anne de la Saillette donc du Crit Horticole c'est l'épisode 26 t'as parlé de Caroline Cochet aussi j'ai pas le numéro de l'épisode mais il sort bientôt donc t'as cité plein de gens merci ça fait du rebond d'épisodes et du coup donc tu veux passer sur des extraits si l'activité se développe pour aller quand même un petit peu plus vite parce que mine de rien c'est plus pratique bah oui l'extraction de colorants c'est quand même super chronophage c'est
- La main bleue
plus consommateur d'énergie aussi mais surtout chronophage je veux dire là au niveau de la vie d'entrepreneur là je conseille d'écouter l'épisode de Mathieu Ruiz parce qu'il explique vraiment très bien j'ai écouté tout à l'heure en plus ça m'a mis dans le bain mais oui oui là ce dont il a parlé ça a vraiment résonné là parce que je peux dire ce qui me manque le plus c'est le temps C'est ça. Oui, des extraits. Alors, pour l'instant, l'indigo, moi, j'aimerais bien me former. Pour l'instant, je fais avec la formule 1, 2, 3 de Michel. Mais à l'avenir, j'aimerais vraiment... quand même tester l'activité. Et si ça se développe, j'ai le projet de me former à la cuve au pastel.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
on va recevoir beaucoup d'invités sur le pastel tu peux voir ça va donc on a le Bleu de l'Aigle Tour on va avoir des agriculteurs du Nord aussi pour un peu couvrir les deux régions pastel France on va dire j'avais maintenant envie de vous demander qu'est-ce que vous auriez besoin aujourd'hui dans votre activité c'est quoi la prochaine étape c'est en gros ce qui pourrait vous aider à pas à vous développer mais à passer à l'étape d'après Merci
- La main bleue
Du temps pour produire.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Du temps pour produire, ouais. Et comment tu te libères du temps ? Donc, ça peut être prendre des excursions.
- La main bleue
Là, il va falloir... Je vais réorganiser mon temps de travail, en fait, pour me dégager des temps plus longs. Parce que là, je suis à mi-temps la semaine. Et deux jours et demi par semaine, c'est clairement pas... Je ne peux pas faire grand-chose, quoi. donc là je vais m'y bérer dans des périodes de temps plus longues pour envoyer en production voilà on va travailler aussi les canaux de vente deuxième point vital on va dire pour un entrepreneur c'est bien beau de vouloir faire des belles choses mais encore faut-il les vendre et en plus que ce soit rentable ça fait beaucoup d'exigences donc là on a un on commence à avoir des contacts sur Paris la vente en local ça a plutôt bien marché en boutique en direct c'est un peu plus mitigé et en ligne vous l'envisagez ou pas ? en ligne oui mais là ça reste très marginal en plus comme c'est de la teinture végétale les gens ont besoin de voir aussi surtout d'être présent je veux dire là on a vu sur les marchés cet été on a pas pu y être tous les jours et je veux dire vu que c'est des produits quand même avec un certain prix les gens maintenant ils passent ils ont plus d'achats compulsifs sauf pour certains produits comme la déco ou les bijoux le textile, je veux dire, en France, on part de zéro. Ce n'est plus du tout un achat compulsif, sauf pour les gens qui ont un peu plus d'argent. Mais en tout cas, pour le commun des Français, ce n'est plus du tout la priorité. Donc, c'est bien d'être présent tous les jours. sur place pour que les gens viennent revoir le produit. Ils sont intéressés par un produit, mais ils ne vont pas l'acheter tout de suite. Ils vont revenir le voir, ils vont l'essayer une fois, deux fois, trois fois, et c'est pour ça que c'est mieux d'être en boutique, clairement.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
pour rebondir sur ce que tu dis Florence il y a l'épisode 38 avec Néprin je ne sais pas si tu l'as écouté, elles sont à mi-temps aussi entre costume et production et elles ont un peu le même casse-tête que toi il y a aussi Justine Jeans qui a fait le pas d'y aller à fond parce que c'était plus elle avait vraiment besoin de temps tu as rappelé l'épisode de Mathieu Ruiz le 43, lui il aborde vraiment tous ces sujets-là sans tabou d'ailleurs ce sera l'invité d'une des tables rondes sur comment mieux vivre de la couleur végétale j'y participe Génial je trouve ça super intéressant parce que tu vois c'est des questions qui ont été abordées au festival de la couleur à peau début novembre et en fait on se rend compte qu'on a tous les mêmes problématiques et il y a plein d'astuces et notamment il parle aussi des canaux de vente lui il avait des petites boutiques pop-up, il y avait des points enfin bref vraiment astucieux et en fait je pense que si on se partage tous nos canaux de vente il y a moyen de il y a plein d'auditeurs qui me demandent si je ne peux pas être partout d'organiser tu sais un genre de rassemblement de tous les créateurs de la teinture végétale sur tout support etc et de faire un grand événement mais en fait bon il faut je suis toute seule aussi donc voilà mais en tout cas il y a des demandes dans ce sens là donc j'entends bien ce que tu dis donc l'étape d'après c'est vraiment toi te dégager du temps pour produire et pouvoir être là pour assister la vente entre guillemets et assister le client surtout pour pouvoir fournir du stock aux boutiques aujourd'hui vous faites quoi vous dans votre activité pour essayer aussi de transmettre tout ce que vous avez appris, tout ce que vous êtes en train de de comment on va dire votre fusion là entre vous deux et votre projet de la main bleue est-ce que vous arrivez quand même à transmettre en même temps que vous avancez on a bien essayé de faire des ateliers mais on a pas eu grand moment D'accord.
- La main bleue
C'est que... sur la tâture végétale les gens n'ont pas encore entendu assez parler pour avoir envie de s'y former de s'y intéresser le raccommodage visible aussi c'est pareil c'est que ils n'ont pas encore entendu assez parler alors je pense que voilà maintenant avec la loi AGEC et le lancement du bonus réparation ça va peut-être bouger on va commencer à à entendre un peu plus de pédagogie là-dessus.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et je ne sais pas s'il vous en avait entendu parler, mais sûrement, il y a Weekendoo qui a bien aidé aussi les ateliers de teinture végétale à se mettre en place. Je ne sais pas si ça vous parle, mais... Alors maintenant, je voulais voir avec vous des petites questions un peu rapides d'inspiration. Qui sont pour vous les personnes... alors ça peut être toute source d'inspiration qu'est-ce qui vous inspire aujourd'hui dans votre travail et qu'est-ce qui vous a inspiré jusqu'à présent vous pouvez lancer des idées comme ça des noms Ne vous battez pas sur qui prend la parole. J'aime bien illustrer aux auditeurs ce que je vois au moins en direct.
- La deuxième main bleue
Moi, ce ne sont pas des personnes en particulier. C'est plutôt des pays, des époques, des modes. On a vachement cité le Japon. Moi, c'est vrai que sur la partie que je travaille à la main bleue, je travaille plutôt du workwear, des vêtements de travail. Ça va être des bleus français. voilà, des années 50-60, le bleu ouvrier, les prolos, ça va être tout ce qui va être l'univers des kimonos au Japon, toujours les vêtements de travail, c'est-à-dire ce qu'ils utilisent pour aller dans les champs, dans les arts martiaux qui ont été un travail pendant longtemps aux Etats-Unis. Je ne parle pas, moi, c'est pas trop les kimonos ornementaux, c'est plutôt, voilà, le noragui de travail, le hantens qu'ils mettaient les paysans. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il y beaucoup de réparations, c'était que on se rend compte que... les pièces, les vêtements à topologie entre guillemets pour faire du gros tout bourgeois, on ne réparait pas trop quand vous regardez les anciens dessins animés de Disney par exemple qui a la représentation d'un personnage de classe populaire il a toujours des empiècements sur ses vestes carré pour bien symboliser sa classe sociale là où le bourgeois est toujours habillé impeccablement les vêtements neufs et compagnie. Donc nous on rentre aussi dans ce truc-là sans faire politique, mais réparer ses vêtements, c'est un truc de pauvre. Ça a été vu comme ça, donc peut-être qu'à un moment donné, ça s'est un peu perdu, c'est peut-être pour ça qu'on a jeté, parce qu'on n'a plus voulu, il y a eu ce standard un peu bourgeois qui est rentré dans les têtes, et réparer non, autant racheter finalement. du consommable c'est pour ça qu'on en est arrivé là c'est à dire qu'à toujours vouloir avoir l'air neuf et puis finalement à rentrer dans les standards bourgeois on s'est mis à vouloir toujours être de neuf nickel, propre, etc peut-être que là on va un petit peu perdre ce côté là grâce à l'écologie ça commence à bouger pas forcément en social mais on va bouger là-dedans moi j'aime beaucoup aussi la... L'histoire des pionniers américains, le rail, la ruée vers l'or, tout ça, le vêtement qui tournait autour de ça, on cherchait à faire de la qualité. Donc c'est souvent des grosses toiles de coton, du laiton, du cuir.
- La main bleue
Des vêtements durables.
- La deuxième main bleue
Voilà, ce qui dure, ce qui… Et j'aime bien aussi, je n'aime pas l'armée, la guerre, par contre j'aime beaucoup les vêtements militaires. Là pour le coup, on a un travail de coupe. Je pense qu'il faut avoir une symbolique derrière, c'est que le couper est nickel. D'ailleurs on a beaucoup de vêtements de l'usure civile d'aujourd'hui qui viennent des vêtements militaires à la base.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
On a eu un épisode, je ne sais pas si vous l'avez entendu, c'est le 42 ou le 44 de Pinkcroft en Angleterre, qui justement sont spécialisés dans les costumes, pas les costumes, mais tous les vêtements de travail, que ce soit pompiers, cuisiniers, militaires, etc. Et ils expliquent tout le travail qui est fait et qui sont même en train de revenir à des questions de colorer les uniformes militaires avec de la couleur végétale et aussi... pour associer, mais alors là, il faut que je creuse le sujet, des propriétés apparemment, il y a des couleurs végétales qui ont des propriétés qui resteraient sur les vêtements type anti-moustiques, anti-fongiques, etc. et qui sont en train d'exploiter pour...
- La deuxième main bleue
C'est pas étonnant.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
...antibactériens.
- La deuxième main bleue
Regarde, par exemple, le zèbre, il est zébré pour ne pas se faire piquer par les moules. Donc, oui, il y a certainement un ponce. C'est pas déconnant. Moi, c'est l'univers au workwear militaria, donc habit de travail, habit militaire, habit de fonction. Moi, j'aime beaucoup cet univers-là.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ok, top.
- La deuxième main bleue
L'alliance du pratique et du costaud.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, de la qualité.
- La deuxième main bleue
Du style. Quand on voit des vieilles photos des ouvriers français, il y a des super livres là-dessus dans les années 50-60, il y a même des expos. Ils sont beaux, les mecs. C'est pas crado comme on l'a en vision. Pour moi, j'avais cette volonté, ben voilà, le petit veston, le petit poulet à recours, j'aime bien ça.
- La main bleue
Ouais, il fallait bien présenter, quoi. Il suffit de se plonger dans les vieilles photos de famille. Moi, j'ai une palanquée de photos d'arrière-grands-parents, d'arrière-arrière-grands-parents, et même, enfin, voilà, on les voit au travail.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ils sont classe.
- La deuxième main bleue
Oui, ils sont classe. Ce n'est pas une question d'argent. La dictature du prix, les gens, il faut qu'on en sorte un petit peu. Déjà, avec la deuxième main, on peut acheter moins cher un produit qui est à la base inaccessible de neuf. Et il y a des choses très bien, pas forcément chères.
- La main bleue
Et puis, il faut dire que le low cost, au final, c'est très cher. ça ne dure pas donc tu mets ton t-shirt 3 mois et c'est fini comparaison quand tu compares le prix d'un vêtement low cost avec un vêtement durable c'est sûr c'est de l'investissement c'est sûr que 400 ou 500 euros c'est dur à sortir ou alors il faut le trouver d'occasion mais à côté d'un truc low cost qui va coûter le tiers mais qu'il va falloir l'acheter tous les deux ou trois ans au final à côté d'une paire de pompes par exemple à 500 euros par about qui va durer toute la vie quasiment le low cost est très cher il faut vraiment que les gens je pense que c'est sûr que on va pas tous, on est pas au-dessus, on va pas tous avoir des dressings de pièces neuves, d'artisans en fibre naturelle qui coûtent une blinde mais on peut on peut essayer déjà de prendre connaissance des bonnes marques et de les chercher d'occasion sur le marché de ce moment.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Justement, j'allais vous poser une question. Dans les marques que vous trouvez, comment on va dire ? que vous trouvez avec du sens sans greenwashing en ce moment il y a plein de nouvelles marques qui arrivent avec des engagements etc est-ce que vous en avez deux trois en tête que vous trouvez vertueuses ou en tout cas sur lesquelles vous êtes plutôt alignés
- La deuxième main bleue
moi je connais pas assez les nouvelles marques malheureusement en plus depuis le covid on est vachement sur internet en boutique c'est un peu compliqué vu qu'il n'y a plus de multimarques en ville, mais particulièrement sur la Rochelle, quand tu sors des gros multimarques, on en a partout. Il n'y a plus vraiment de petites boutiques indépendantes qui vont faire une sélection de produits. C'est dur à trouver. Ce que je vois sur Internet, ça va être les gros qui se payent du clic. Je ne vais pas dire de nom, parce que je n'ai pas envie de les bâcher pour rien. Mais quand tu cherches un peu, pour le moment, je suis un peu déçu. Moi, j'achète des marques. Voilà.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Voilà.
- La deuxième main bleue
Filson, Paraboot, des marques qui sont là depuis très longtemps, qui ont un savoir-faire. il y a des vieilles marques qui ont périclité qui sont reprises il y a qui durent il y a des trucs comme ça moi j'irais plutôt taper là dedans l'avantage qu'ils ont c'est qu'ils ont toujours les machines il faut savoir que quand on a eu la désindustrialisation en Europe et en France tout est parti à l'étranger et ça revient notamment Et pour relancer l'économie chez nous, il faut des machines. Et ces machines-là, c'est très très très très cher pour les racheter, parce qu'on ne les fabrique plus. Et il y a donc du coup, il faut aller trouver ces marques-là qui ont refusé de délocaliser, qui n'ont pas fermé, qui ont fait le doron pendant une vingtaine d'années. Et c'est pour ça que pour moi, le... L'exemple que je ressors toujours, c'est vraiment Paraboot. Parce que quand on connaît l'histoire de Romain Nyser, qui était la capitale mondiale de la chaussure, il faut prendre conscience que la chaussure en cuir, mais l'île de France, à une époque, on était les meilleurs. Paraboot, ils sont restés, ils ont gardé leur machine. Ils ont tenu, tenu, tenu et grâce notamment au marché asiatique, qui sont tombés à l'amour pour ces produits, ils ont réussi à se relancer un petit peu. Maintenant, ça cartonne. Ce n'est pas donner une paire de chaussures par about, par contre, vous achetez un truc que vous perdurez à vie.
- La main bleue
À vie,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
oui.
- La deuxième main bleue
La Mikaël, tout ça, c'est des modèles mythiques. Alors, c'est de la chaussure du prof d'histoire géo, on peut dire, mais…
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je vais dire ça à mon copain, il va être ravi. Il n'est pas prof d'histoire géo. Mais oui, il a des paraboutes. Non mais attends, il a des paraboutes qui datent de son grand-père, que son grand-père a eu toute sa vie. Et en fait, il est allé en boutique paraboute et ils lui ont dit, attendez, on va vous retravailler la semelle. Oui,
- La deuxième main bleue
tu sais, le bordelier te la remet.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et c'est incroyable.
- La deuxième main bleue
Ils ont les moules à semelle, si tu veux. Ils ont tout encore. Je vais vous dire aux Norvégiens, je veux dire ça sur nous. Pour moi, la personne qui cherche à acheter... qui durent longtemps, etc. C'est dans les vieux chaudrons qu'on fait des constructures. Il faut retrouver ces antiques qui sont toujours là.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ok. Est-ce que, Florence, si tu devais choisir une plante tinctoriale, tu choisirais laquelle et pourquoi ? une plante indigo j'allais dire ce serait étonnant que tu me cites le châtaignier donc l'indigo j'adore tous les colorants mais c'est vrai que l'indigo, le bleu c'est quelque chose de très spécial est-ce que tu as une fibre de prédilection ?
- La main bleue
parce que tu dis que tu fais de la couture aussi j'aime toutes les fibrales mais oui j'ai quand même une petite préférence pour la laine merci
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Est-ce que vous avez des livres à recommander dans votre domaine, vos inspirations qu'on voit et qu'on entend bien dans l'épisode ? Est-ce que vous avez des propositions de bouquins pour les auditeurs ?
- La main bleue
Oui, voilà. Pour ceux qui ont envie de voir des vêtements de travail dans leur jus, il y a un catalogue d'expo qui s'appelle Visage du monde ouvrier En fait, c'est une expo de photographie qui date de 1880 à 1940, à la Galerie Lumière des Roses à Montreuil. Et c'est des photos d'ouvriers d'acierie, notamment des menuisiers, tout ça. Et voilà, ça paie quoi. C'est vraiment des beaux témoignages.
- La deuxième main bleue
visuel le montage est super ouais ah t'es pas noir et blanc ouais ouais c'est pia noir et blanc photo d'époque superbe mise en page on est au niveau de la chaîne et ouais il est super ce livre d'accord
- La main bleue
ok ça va inspirer les designers ouais sinon ouais il y a un livre sur le Boro c'est encore un catalogue d'exposition mais il est très très difficile à trouver il est en anglais en plus j'ai un peu arraché pour le trouver ça s'appelle Boros, the art of necessity c'est une expo qui s'était tenue à Stockholm et en fait ils ont exposé une collection privée en fait de pièces Boros et ah ouais il est trouvable sur internet encore mais j'ai pas réussi à trouver un de qualité sur le Boros voilà
- Pauline Leroux ArtEcoVert
c'est autre que celui-là ouais d'accord ok c'est chouette vous avez vraiment un univers vraiment un univers non mais c'est chouette vous avez vraiment votre univers il se sent dans vos propos il se voit dans votre travail c'est pour ça que je redis aux gens allez voir le site parce que je trouve qu'on voit bien est-ce
- La main bleue
que t'as d'autres livres je t'ai coupé du coup mais après il y a des livres de raccommodage qui sont quand même vachement bien il y a le raccommodage de Hikaru Noguchi oui il faudra que tu m'envoies ouais donc ça il est super bien fait parce qu'elle répare tout cette nana elle répare autant le polyester que la laine que les pulls, les chaussettes et il y a plein de photos en fait de tutos photographiées super bien il y a le livre de raccommoder, rapiécer de Kerstin Müller c'est une suédoise qui a notamment fait un bouquin sur l'indigo il y a quelques années aussi
- Pauline Leroux ArtEcoVert
les couturières je prends la base mais on fait de tout à tisse maintenant ça c'est des bouquins qui se trouvent dans le commerce d'accord ok petite question quel était votre épisode préféré du podcast jusqu'à présent
- La main bleue
alors moi j'ai vraiment beaucoup aimé celui de le dernier de Sandrine Rosier qui est une pure patronne ouais que tu as vu à Praterion c'est une personne que je ne connais pas personnellement mais je la trouve très inspirante au niveau donc de la théorie de la teinture végétale mais aussi de la pratique parce qu'elle elle est vraiment pointue dans le jus de la pratique Et j'ai beaucoup aimé sa manière de voir. son point de vue sur les économies de ressources, l'eau, les couleurs. Ouais. Voilà. j'ai beaucoup aimé aussi
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Audrey Minier le livre sur la mode tu sais que je reçois en permanence des messages privés pour me dire il devrait être obligatoire cet épisode pour tous les auditeurs parce qu'il fait prendre conscience et moi j'ai eu un choc en lisant le livre et en ayant Audrey Minier et elle continue son combat son texte en Europe c'est l'épisode 25 du coup je crois que je l'ai... par cœur vu qu'à chaque fois on en parle donc allez écouter l'épisode avec Audrey Millet qui est une écrivaine et une chercheuse au CNRS qui nous parle notamment de l'impact de la teinture dans la mode mais de la mode en général franchement ça fait bien ça remet bien l'église au milieu du village et ça fait bien prendre conscience des priorités et du risque de continuer à consommer comme ça et à fonctionner comme ça carrément Vas-y, Kevin, si tu en as un.
- La deuxième main bleue
Moi, mon épisode préféré, il n'est pas encore sorti. C'est celui de ma soeur de cœur, Juliette Vergne. Je lui fais un gros bisou.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Génial ! Ah ouais, Juliette Vergne, ok. Bon, bah oui, c'était un super épisode. Je ne fais pas trop de teasing, mais ouais, carrément. C'est génial. Les gens vont commencer à se faire des petits messages. Bon, je ne couperai pas cette partie, je la laisse. Il n'y a pas de soucis. Est-ce que je peux vous demander qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter à tous les deux ?
- La main bleue
Du temps ! Du temps pour produire.
- La deuxième main bleue
Non, de garder la pêche et la motivation. Je vous avoue que ce n'est pas facile tous les jours, mais il faut s'accrocher.
- La main bleue
Oui, on a été centré sur nos objectifs.
- La deuxième main bleue
C'est un peu une vague, en fait, où ça, depuis qu'on a lancé la main bleue, on a senti qu'on... dans l'air du temps quand on hume l'air du temps on sent qu'on y est mais tout ça c'est un peu une vague c'est dur pour ceux qui sont au début de la vague parce qu'ils vont réussir le take-off pour faire une petite analogie au surf est-ce qu'on va réussir à surfer ? c'est ça est-ce qu'on va réussir le take-off ? ou est-ce que nous on va le rater ? d'autres surferont on a peur que tout ça se soit récupéré par les géants, les gros qui eux ont facilité
- Pauline Leroux ArtEcoVert
moi j'ai plutôt alors je suis pas dans la teinture les mains dedans tous les jours vu que moi c'est vraiment j'ai plus le temps vu les épisodes de podcast à monter et tout c'est un boulot du tonnerre mais je vais me retrouver du temps pour pratiquer ce que Michel Garcia m'a appris ce que je lis dans les livres et ce que les invités me partagent mais franchement je suis plutôt hyper optimiste en fait depuis que je suis allée au festival de la couleur à peau je me dis en fait on a tous la même envie Il y a une énergie, il y a quelque chose qui se crée, il y a des rendez-vous qui arrivent. Je le sens, je vois que ça vient. Et juste, je pense que vous êtes au courant, mais Dominique Cardon, dans ses épisodes, a rappelé qu'il y aurait le prochain symposium international de la couleur végétale chez vous, à La Rochelle. C'est quelque part...
- La main bleue
Superbe, parce que le dernier, je l'avais loupé. Je n'étais pas du tout dans la teinture végétale à l'époque.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Là, c'est automne 2025. super et il y a des gens du monde entier c'est un truc de fou moi elle m'a dit je compte sur toi donc moi mon objectif c'est de survivre jusqu'à automne 2025 donc merci Florence d'avoir parlé de Patreon en faisant de la pub pour ce truc là parce que franchement c'est le seul moyen en gros pour que ça continue mais voilà moi l'idée c'est d'accompagner toute cette vague comme tu dis Kévin c'est une vraie belle image toute cette vague jusqu'à ce symposium parce que je suis sûre que qui va sortir des choses. Il y a vraiment des projets semi-industriels, des machines qui se mettent en place, des teinturiers qui se mobilisent, qui montent à des échelles différentes. Il y a des gens qui sont arrivés, comme ils disent, à un plateau et ils veulent passer à l'étape d'après. Ils sont accompagnés. Il y a plein de gens qui lancent des jardins teinturiers. Il y a plein d'agriculteurs et de jeunes agricultrices qui se mettent à reprendre des terres familiales et à y aller, même sur des terrains qui ne leur appartiennent pas.
- La deuxième main bleue
donc moi j'ai vraiment une belle vague d'optimisme en tout cas sur ces projets là moi je suis assez optimiste aussi mais pour moi le gros défi le plus gros défi cette communauté de gens qui ont pris conscience c'est, moi j'appellerais ça l'éducation de clients, c'est à dire comment on fait pour que les gens du quotidien le consommateur du quotidien ils choisissent ce mode là de consommation face à celui du prix parce que malheureusement ou heureusement quand tu fais des choses comme ça en petite série ça a un coût tout ça au moins les gens sont tellement dans le prix
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Quand on voit arriver des trucs comme Shane et compagnie sur cette jeune génération qui achètent des t-shirts à quoi, je veux dire. On peut pas rivaliser avec eux sur le prix. Comme pour le moment, c'est un combat pas équitable quoi. Nous on peut pas se battre sur le prix avec eux. C'est pas possible. Comment on fait pour... comment on a fait pour éduquer le client et qu'il se dise bon maintenant c'est le bout de la chaîne c'est moi je vais choisir cette consommation là à l'autre même si ça me coûte un peu plus même si whatever
- La main bleue
il est là le gros défi c'est un peu comme ça qu'on s'est connu avec Florence si on dit un peu les off c'est que moi je prône que déjà entre nous, membres de la communauté qui sommes sensibles à ça on cède entre nous c'est à dire j'avais mis en avant une marque de lingerie qu'on avait reçue donc Naturafeel qui est venue parler sur le podcast, moi pour moi ça commence déjà par là aujourd'hui le podcast il rassemble tous les mois en moyenne 1200 auditeurs uniques j'aurais jamais cru ça de ma vie que déjà ces 1200 personnes essayent de se faire vivre les unes entre elles et en fait j'ai des retours comme ça de gens qui me disent ah bah grâce à ton épisode j'ai rencontré Mathieu Ruiz, on a fait une expo on a fait un truc, ah bah tiens on a mutualisé un atelier, bah tiens j'ai bossé avec un tel, ah bah je savais pas qu'un tel il faisait des extraits, ah bon bref vous voyez le truc et en fait moi juste ça déjà de me dire que cette communauté, elle grandit, que ce podcast, il a au moins cette valeur-là, c'est de rassembler, mais aussi de faire parler. Parce qu'il y en a plein qui ne connaissent pas la couleur végétale.
- La deuxième main bleue
Et je pense que déjà,
- La main bleue
c'est une première.
- La deuxième main bleue
De faire de la vente directe, j'aime bien, parce qu'il y a tout un aspect pédagogie. Alors, on passe plus de temps à discuter, à blablater que de vendre, mais c'est intéressant. Parce que les gens, on se rend compte qu'il y a une vraie écoute.
- La main bleue
et bah donc lance un appel sur la Rochelle si jamais il y a des marchés, des gens parce qu'il y a d'autres artistes teinturiers il y a Alizarine Teinture qui m'a parlé justement des acteurs à la Rochelle j'ai plus les noms mais elle m'a cité deux teinturières et bah voilà super et je pense que à force de dire, de parler de se renseigner sur les cartes ça bouge dans ma région les gens se mutualisent il y a même des boutiques qui sont prêtées pendant les congés de certains ils se filent les boutiques donc franchement faut pas hésiter à à venir en aide, à se contacter, à mutualiser toute cette démarche, en fait. Bon, top. Est-ce qu'il y a une question que je ne vous ai pas posée que vous auriez aimé que je vous pose juste avant que je vous demande votre prochaine invitée ?
- La deuxième main bleue
Je crois que tu les as. Oui. Je vais que que je que
- La main bleue
qui arrivera pas le soir aussi en plus qui ?
- La deuxième main bleue
Aurore Pélisson qui m'inspire beaucoup oui alors il y avait là c'est l'archéologue qui parle il y a Charlotte Andraud la teinturière du château de Guedelon qui recrée les anciennes façons de teindre au Moyen-Âge
- La main bleue
je ne sais pas si tu connais le château de Guédelon c'est un château qui s'est construit à la façon du Moyen-Âge avec tous les outils du Moyen-Âge que les gens ont fait là récemment je crois que j'en ai entendu parler il y a eu des reportages et tout là-dessus avec tous les savoir-faire français oui c'est ça il
- La deuxième main bleue
y a toute une flopée d'artisans qui travaillent au château de Guédelon dont une teinturière qui s'appelle Charlotte Andraud oui Je pense que ce sera intéressant de parler de coma travail.
- La main bleue
d'accord ok et ça va rebondir avec je ne sais pas si vous connaissez la tapisserie de la dame à la licorne mais on a eu une des restauratrices en podcast donc je pense que ça ira carrément avec la suite et on a beaucoup de restauratrices d'oeuvres d'art, Cécilia Aguirre il y avait qui ? il y avait Charlotte Marambert aussi qui avait travaillé sur de la restauration donc non c'est une très bonne idée je vais juste te redemander la bonne écriture des noms mais c'est pour pas me planter et mettre 3 jours à chercher mais en tout cas super bah écoutez franchement tous les deux je voulais vraiment vous remercier parce que vous nous avez fait découvrir un univers dingue, enfin moi il y avait plein de trucs que je connaissais pas et j'attends que ça va motiver pas mal de gens parce que il y a beaucoup de couturières aussi il y a beaucoup de gens qui sont vraiment branchés seconde vie et il y a beaucoup de personnes qui m'ont contacté sur le tu sais le streetwear bon j'ai pas les termes moi mais tu vois pareil ça oui c'est à peu près ça et ouais je connaissais moins ce terme là mais je comprends tout à fait mais non c'est chouette non mais streetwear c'est le bon
- Pauline Leroux ArtEcoVert
parce que c'est la mode qui vient de la rue alors souvent on associe streetwear à un côté plutôt sport parce que depuis les années 90 c'est plutôt ça qui s'exprime mais le streetwear c'est la mode qui vient de la rue c'est à dire c'est la mode qui s'impose de la rue et qui n'est pas imposée par les grandes maisons de stylisme, etc. D'ailleurs, ça fait des années et des années que la mode, en fait, elle vient en en bas vers le haut. On l'a vu dans les années 2000 avec le Perfecto qui arrivait dans les défilés de mode. Aujourd'hui, celui hip-hop avec des marques comme Louis Vuitton, etc. Donc la mode, ce qu'on appelle streetwear, donc la mode de rue aujourd'hui, c'est la rue qui impose ses codes. Mais c'est plus l'inverse. C'est assez intéressant de voir ce renversement qu'il y a eu. Avant c'était les grandes maisons de mode qui arrivaient avec des catalogues.
- La main bleue
La tendance à changer.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Les individus qui en chinant, récupérant, mélangeant des trucs improbables, rendent des choses probables. Streetwear c'était le bon cas.
- La main bleue
ok bon bah écoutez merci à tous les deux franchement c'était hyper intéressant ciao à bientôt je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale