- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valo.
- Greening
Mon but,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
pédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,
- Greening
bonne écoute !
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Isabelle et Patrick Brenac de l'entreprise Greening. Bonjour Patrick, bonjour Isabelle.
- Greening
Bonjour.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Est-ce que vous pouvez nous présenter vos parcours respectifs, puis nous présenter votre entreprise Greening,
- Isabelle Castel Brenac Greening
s'il vous plaît ? Bonjour, moi je suis Isabelle Castel-Brenac, je suis co-gérante de Greening. Je suis en fait ingénieure spécialisée dans les traitements des eaux et le management qualité environnement. J'ai une expérience en industrie et en R&D. J'ai dans le domaine technique les procédés,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
les certifications.
- Greening
J'ai suivi les travaux de Patrick depuis la mise en place des filières territoriales et leur développement et cela m'a aussitôt intéressée, que ce soit la partie agricole, les procédés d'extraction, la qualité produit et également les applications textiles,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
biosourcées et également la partie cosmétique. donc voilà ok merci Isabelle et du coup Patrick ?
- Greening
et moi je suis donc Patrick Brenac je suis comme Isabelle co-fondateur et co-gérant de la société Drenning je suis tombé dans la couleur naturelle moi en 1989 lorsque j'étais étudiant au hasard de mon herbier de botanique c'était le Je voulais consacrer un thème à cet herbier qui était les plantes utiles. Et comme il y en avait dans mon environnement, ça a été mes premiers contacts. Alors j'ai toujours un échantillon d'une organette qui est conservée en herbier, qui date de 1989. Dans ce cadre-là, je faisais des études universitaires à la fac de Montpellier. et je suis allé, j'ai fait une thèse en substances naturelles. Je n'étais pas sur la couleur à cette époque-là. Suite à cette thèse, je suis parti, nous sommes partis tous les deux, avoir une expérience de recherche dans une université aux États-Unis. Et puis ensuite, on est revenus. On est revenu en France où la couleur est devenue notre activité professionnelle.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et du coup, Greening, ça s'est passé comment ? Ça se passe où ? Ça s'est créé quand ?
- Patrick Brenac Green'ing
Alors Greening, on l'a créé tous les deux en 2014. Pour vous présenter très rapidement Greening, alors on est installé... à Irepian, au nord de l'Hérault, dans le sud de la France, près de la Méditerranée. Avec quelques points, quelques repères qui sont importants pour nous. D'abord, on est installé dans le parc naturel régional du Haut-Languedoc. C'est l'arrière-pays, mais c'est une zone où il y a une activité naturelle très importante. Et c'est aussi une région qui a eu d'importantes productions de textiles naturels, surtout de la laine, mais aussi des textiles d'autres fibres, comme du genet, par exemple. C'est une région où il y a eu des cultures et des collectes de plantes territoriales. Et c'est une région où il y a eu... Beaucoup d'industriels, d'artisans, à la fois du textile et de la teinture. Et donc il y a des teinturiers qui ont laissé des écrits et des échantillons de très grande valeur. Comme par exemple les produits qui sont actuellement remis en valeur dans les livres de Dominique Cardon sur les teinturiers qui sont Antoine Jeannot et Paul Bou, qui étaient vraiment dans notre région. Donc nous on est attaché aussi à ce patrimoine, à ce patrimoine historique et on s'y appuie. On s'y appuie pour finalement créer du lien entre des activités historiques et de l'innovation et du développement économique sur notre territoire, mais aussi au-delà. Alors Greening, finalement, qu'est-ce que c'est ? C'est une société qui propose... des couleurs naturelles essentiellement sous forme d'extraits végétaux et d'autres ingrédients naturels de formulation pour pouvoir utiliser ces extraits colorants dans différentes applications. On s'intéresse à des applications qui sont industrielles mais qui sont aussi artisanales et puis on a une clientèle importante de particuliers. Mais le point commun de tout ça c'est que ce sont des gens qui veulent développer des produits finis respectueux de l'environnement. C'est vraiment le trait d'union. Et puis, on travaille bien sûr en France, mais aussi beaucoup à l'international.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord. Dans quel pays à peu près ?
- Greening
Alors, à ce jour, en 2022, on a travaillé dans 35 pays à peu près. Un peu sur tous les continents, tout à fait. C'est vraiment partout dans le monde. On va dire qu'en complément de ces activités de développement, de production et de commercialisation de couleurs, on a aussi une activité de conseil et d'accompagnement technique, toujours dans le champ de la couleur, pour utiliser des acteurs qui s'intéressent à ça.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Vous êtes combien aujourd'hui chez Greening ?
- Greening
On est quatre personnes. Nous deux, les deux créateurs, on a un technicien de laboratoire et puis on a une personne qui nous aide pour la préparation et l'expédition des commandes. Justement parce que ça rentrait dans notre état d'esprit, si vous voulez, cette personne, on l'a recrutée, c'est une personne qui est en intérim social. Parce qu'on voulait d'une part lui donner un petit coup de pouce et puis peut-être lui mettre un peu de couleur dans les yeux. On a toute activité confondue, un peu plus de 2000 clients.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord.
- Greening
Et on expédie des produits qui vont de sachets de 100 grammes jusqu'à des commandes de plusieurs centaines de kilos. Donc ça, c'est au gré des commandes. Et bien sûr, nos secteurs d'activité, c'est par définition un petit peu tout secteur qui peut utiliser de la couleur et de la couleur naturelle. dans la mesure où on rentre dans des contraintes ou des cahiers des charges techniques ou économiques. Les secteurs principaux, c'est le textile, c'est la cosmétique, c'est les encres, les produits Beaux-Arts. C'est les matériaux, les biomatériaux écologiques. Puis après, on peut avoir quelques activités qui sont un peu plus spécifiques aux molécules colorantes. Donc finalement, oui, on peut travailler dans beaucoup de secteurs, peut-être hormis le secteur alimentaire. que l'on n'a pas visé à ce jour pour différentes raisons, de possibilités d'innovation, de contraintes réglementaires, de présence déjà de certains très gros acteurs industriels. Donc, il n'y avait pas beaucoup d'innovation à amener dans ce secteur.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Que vous pouvez réexpliquer ? J'ai vu que vous proposiez dans votre catalogue des colorants, des extraits et des actifs. Est-ce que vous pouvez réexpliquer pour les auditeurs la différence entre ces trois mots pour que ce soit bien clair ?
- Greening
Oui, alors pour nous il n'y a pas spécialement de différence en termes techniques. Par contre c'est surtout une question de terminologie et parfois de concentration de ces produits. En fait ce que l'on développe nous ce sont des extraits colorants solubles. Et donc nous on les appelle entre nous des colorants ou des extraits colorants. Et on a également des produits insolubles qu'on peut appeler des pigments. Alors, selon les secteurs, finalement, les noms peuvent être un peu différents. Je vous donne un exemple. Dans l'industrie des peintures, On parle souvent de colorant en citant une dispersion de pigments dans une base. Et donc, en fait, c'est un mélange de produits insolubles qui sont dans une base. Et ça, les gens de la peinture appellent ça pigments, par opposition au pigment poudre qui est sous forme sèche. Donc, en fait, il faut très souvent, c'est bien de préciser le secteur d'activité.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, donc c'est un vocabulaire différent en fonction du secteur.
- Greening
Oui, après vous avez parlé du terme actif. Le terme actif est beaucoup plus utilisé dans le secteur cosmétique par exemple. Souvent, quand on est en présence d'actifs cosmétiques, la concentration des produits n'est pas très élevée. Dans notre cas, on a besoin de produire de la couleur et qu'elle se voit. Donc on a besoin d'avoir des produits avec des actifs entre guillemets, mais qui soient très concentrés. C'est d'ailleurs une des difficultés techniques de fabrication. de ce type d'extrait pour fabriquer des produits qui soient à la fois très concentrés et qu'on puisse utiliser assez facilement.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ok, parfait. Donc ça, c'est plus clair. Et est-ce que vous pouvez nous dire à peu près aujourd'hui combien vous avez de produits à votre catalogue chez Greening ?
- Greening
Oui, alors aujourd'hui, on a 22 extraits colorants, on vient de les compter. 22 extraits colorants et puis on a 15 autres ingrédients que l'on appelle parfois des mordants quand on est en textile ou des auxiliaires de formulation. Ces produits, alors ce sont des produits purs, unitaires et bien sûr dans le champ de la couleur, après on va pouvoir tous les mélanger. Et nous quand on commercialise ces produits pour certains, alors selon leur richesse et leur prix, on en conditionne certains à partir de 50 grammes. et on va jusqu'à des sacs unitaires de 20 à 25 kilos selon les produits. Ça, c'est les conditionnements unitaires de nos produits.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Quels sont les extraits ou les colorants les plus demandés ? Du coup, toute industrie confondue, c'est quoi qui ressort ?
- Greening
C'est assez variable. Je veux dire qu'il n'y a pas de généralité. Il y a... Ça peut varier en fonction des saisons. En textile, bien sûr, ça peut varier en fonction des tendances. Il y a des maisons qui proposent des cahiers de tendance et qui, chaque année, sortent quelques indications de couleurs. Et donc, ça, ça crée de l'inspiration pour les créateurs. Et donc, les couleurs en demandé, oui, ils peuvent varier en fonction des préparations de collection. En textile, après en cosmétique, ça va dépendre des secteurs. On sait que pour des applications maquillage par exemple, on utilisera quand même... plus de coloris un petit peu vifs, comme des rouges. On cherche beaucoup de rouges par rapport à des coloris verts, par exemple.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je voulais aussi rebondir sur la question de savoir si vous travaillez avec des cultivateurs français ou européens et mondiaux et nous expliquer un peu comment ça se passe, ce métier de cultiver les plantes tinctoriales. C'est cultivé, ça vient chez vous, comment ça fonctionne ?
- Greening
Alors, comment ça fonctionne ? On travaille avec... quelques agriculteurs avec lesquels on réinvente certains métiers. D'une part parce qu'on met en place des cultures qu'ils ne connaissent pas, d'autre part parce que très souvent il n'y a pas non plus de semences disponibles, donc on est obligé aussi de produire nos propres semences ou nos propres plants. Et puis également parce que pour évoluer avec l'agriculture, on souhaite essayer de mettre en place des cultures bio. Et donc ça pour nous, ça nécessite de repenser, de nous adapter au parcours de culture en permanence. On part souvent d'une feuille vierge et puis on voit quelle est la structure de l'exploitation. le matériel de l'agriculteur et on réfléchit à ce qu'on peut mettre en place par rapport à ça. Un point important là-dedans, c'est que l'agriculteur ait la volonté d'évoluer, qu'il soit curieux, au bon sens du terme, et qu'il ait une ouverture d'esprit. Et bien sûr, je le dis parfois un petit peu comme ça, mais il faut que l'agriculteur ait envie de descendre du tracteur. parce que on commencent à travailler souvent à petite échelle et puis ça peut être un petit peu fastidieux. Pour l'instant, on ne peut pas aller sur... On n'est pas sur des modèles de grande culture.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et il y en a beaucoup des producteurs de plantes tanctoriales en France ?
- Greening
Non, non, non. Il y en a qui font... C'est une question d'échelle là aussi. Il y a beaucoup de gens qui cultivent des plantes dans leur jardin. Il y a une frange de personnes qui... Ils veulent mettre en place des cultures en permaculture. On sait tous que la permaculture c'est bien, c'est très intéressant, mais ça devient très compliqué à gérer dès qu'on dépasse le millimètre carré par exemple. Pour passer à une échelle supérieure, ça crée des difficultés. Et là, on est beaucoup moins nombreux à pouvoir mettre en place des cultures supérieures à 3000 ou 4000 m².
- ArtEcoVert Pauline Leroux
On a d'autres acteurs, par exemple en Europe ou dans le monde, qui sont capables de produire des plus grandes surfaces. Ça se passe généralement où ? Les plantes tectoriales, je pense que ça dépend des plantes. Mais est-ce qu'il y a des pays qui sont reconnus pour la culture des plantes tectoriales ?
- Greening
La culture, il n'y en a pas beaucoup, finalement. Bon, il y a quelques initiatives. Bien sûr, les grands pays de culture de plantes tectoriales, de certaines plantes, c'est les pays de l'indigo. En Inde, ils maîtrisent des surfaces importantes. Ils ont aussi quelques autres cultures ou collectes, parce qu'il se fait quand même beaucoup de collectes dans le monde. Et puis, il y a des projets sur des plantes à indigo, par exemple, des projets qui sont plutôt portés par des start-up. Un projet assez important, c'est le projet Stony Creek Color, qui est développé aux États-Unis, dans le Tennessee. sur des productions d'indigo naturel. Là, il y a des surfaces importantes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord. Est-ce qu'on peut prendre un exemple, ou pas, vous me dites, d'un extrait pour savoir, par exemple, combien il faut de plantes ? Donc, on rappelle que toute la partie de la plante peut servir à la couleur, mais donner un exemple de, je ne sais pas, l'indigo ou un exemple que vous voulez sur, tiens, pour avoir autant de kilos de colorants, il faut autant de kilos de plantes pour qu'on voit un petit peu le ratio.
- Greening
Oui, alors là on va parler des plantes à extrait. Ce n'est pas le cas de l'indigo puisque l'indigo est une plante qu'on traite en frais et puis il y a différentes plantes d'indigo avec des rendements totalement différents. Mais sur les plantes à partir desquelles on fait des extraits, habituellement on les cultive, on les récolte ou on les collecte, on les sèche. On les pré-broie pour les stocker, pour faire toutes nos analyses, pour éventuellement faire de la pré-standardisation avec des assemblages de l'eau par exemple. C'est des choses qu'on peut faire. Et ensuite, on va fabriquer nos extraits à partir de ces matières-là. Pour donner une idée de rendement... Bien sûr, ça va varier d'une plante à l'autre, ça va varier d'une partie de plante à l'autre. Et puis, il faut rappeler qu'on peut utiliser, avec certaines plantes territoriales, on peut utiliser des parties aériennes, mais avec d'autres, on va pouvoir utiliser des racines. Globalement, il faut à peu près 5 à 10 kilos de plantes sèches pour fabriquer un kilo d'extrait.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, ok.
- Greening
Ces 5 à 10 kilos de plantes sèches, ça va représenter à peu près 25 à 50 kilos de plantes fraîches. d'accord ça donne une idée, c'est vraiment une valeur moyenne d'accord, pour donner une idée c'est à peu près les ratios et finalement on se rend compte que lorsqu'on fabrique de l'extrait mais surtout quand on regarde la quantité de plantes qu'il faudra pour atteindre un kilo de tissu par exemple, mais il ne faut pas tant de surface que ça pour arriver à produire de la couleur naturelle. On a parfois eu le débat avec des gens qui nous posaient la question, qui nous disaient oui mais si vous consacrez des terres agricoles pour fabriquer de la couleur, on n'aura plus assez de terre pour nourrir l'humanité. Je caricature mais... C'est quelque chose qui peut s'entendre bien sûr, mais de notre côté on n'a pas besoin de grosses surfaces pour arriver à mettre de la couleur sur des quantités importantes de tissus. Donc c'est pas ça qui va mobiliser les surfaces agricoles, c'est un faux débat.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ce que j'entends, c'est que vous faites aussi des assemblages de lots, donc de lots différents, sûrement de provenances différentes. Du coup, je voulais savoir un petit peu, faire un zoom sur tout ce qui est origine des produits, la traçabilité, etc., que vous nous racontiez un petit peu.
- Greening
Alors, quand je parle d'assemblage, on va dire que c'est... Nos techniques et notre savoir-faire, pour l'instant, ce sont des assemblages d'une même plante et de différentes provenances géographiques, par exemple, de différentes années. Ça nous permet, nous, de très standardiser les produits.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors,
- Greening
concernant les origines et la traçabilité, on a une démarche scientifique, déjà, à la base. On est plus ou moins de formation scientifique et, nous, ce qui nous intéresse, mais aussi ce qui est important pour nos clients. c'est qu'on conserve la traçabilité de tout monos. et la traçabilité de tout nos lots, elle part de la plante jusqu'au produit que l'on livre chez le client. Donc nous, on enregistre, on a des codes, et on est capable de remonter et de dire, voilà, c'est un lot qui a été produit ou acheté à telle période et qui provient de tel endroit. Ça, c'est une chose, et on est très attentif à ça, notamment à l'origine. Alors bien sûr, on privilégie autant que possible. des origines locales ou régionales de nos produits. Mais pour certaines plantes, ce n'est pas possible, en particulier certaines plantes qui viennent de régions chaudes. Et donc, on a des approvisionnements dans toutes les régions du monde. Là, on a aussi un sourcing qui est important en termes de production, d'éthique de la production et surtout de qualité des produits. Alors, concernant une question, par exemple, parce que très souvent, Il y a une question un petit peu sensible. Très souvent, les gens nous demandent l'origine géographique de nos produits, qui peut être plus ou moins précise. Nous, on la connaît. on la connaît, on peut la garantir. Par contre, on arrive parfois en terrain un petit peu délicat. Certains clients voudraient connaître sur quelle parcelle ou chez quel agriculteur on a cultivé telle plante. Là, je veux dire que ça fait partie de notre savoir-faire. C'est légitime un petit peu de le protéger, d'autant qu'on a vu parfois des clients qui essaient de switcher et qui essaient de s'approvisionner directement à la société. en direct donc ça c'est des choses qu'on nous conserve mais on est obligé de conserver une certaine sécurité par rapport à ces approvisionnements.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
J'entends bien qu'il faut préserver aussi ces sources, mais du moment que vous l'avez et que vous la garantissez, c'est déjà le principal.
- Greening
Concernant l'origine et la traçabilité, il y avait quelque chose qui était assez important à dire, c'est que dans tous les cas, nous, on donne la priorité d'une part à la naturalité des produits. et d'autre part à la qualité des produits, la priorité par rapport à l'origine. On voit ces dernières années qu'il y a un marché qui évolue, autant pour les fournisseurs que pour les clients, que pour la demande. Et ça, nous on a vu apparaître de plus en plus de produits falsifiés. Et donc ça, ça ne correspond pas du tout à notre éthique. Bon, par exemple, sur le marché des indigos et des indigos naturels, il y a un pays qui était le pays emblématique de l'indigo, qui est l'Inde. Aujourd'hui, si vous êtes un acheteur lambda, et que vous allez essayer d'acheter de l'indigo en Inde, A 90% vous allez acheter de l'endigo qui est soit mélangé avec de l'endigo de synthèse, soit tout simplement remplacé par de l'endigo de synthèse. Et ça, c'est une des choses que l'on a constaté nous il y a 4-5 ans. On le voit aussi sur des extraits de Garance. Alors pourquoi l'indigo et pourquoi la garance ? Parce que finalement, si on regarde l'indigotine, qui est la principale molécule des indigos, et l'alizarine, qui est la principale molécule de la garance, ce sont les deux premiers colorants qui ont été synthétisés, qui ont été copiés sur le naturel. L'Inde, malheureusement, est un grand pays historique des couleurs naturelles, mais c'est aussi un grand pays de chimie. Et forcément c'est assez facile de mélanger les produits ou de les remplacer.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
alors que le prix de l'indigo et de la de la garance, on est bien d'accord le prix du naturel est environ j'avais lu, 10 fois plus cher que celui de synthèse, c'est à peu près ça ?
- Greening
c'est ça,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord, donc c'est de la fraude clairement et il faudrait des tests ou des contrôles pour vérifier les origines vous, vous pratiquez ça par exemple ? j'ai un échantillon d'indigo, je peux vous l'envoyer et vous me dites si c'est de la synthèse ou du naturel et la qualité de l'indigo ?
- Greening
Oui tout à fait, parce qu'en fait il y a eu une période où nous on a subi, on a eu des doutes sur certains indigos et puis on s'est dit mais comment on peut faire ? Alors c'est très compliqué parce que finalement c'est la même molécule. Donc il faut simplement arriver à distinguer si elle est d'origine naturelle ou si elle est d'origine pétrochimique. On en a discuté avec quelques acteurs internationaux. Il y a quelques années, j'ai mis un petit peu les pieds dans le plat dans le cadre d'une conférence internationale où un fournisseur d'indigo de synthèse était là et il a quand même été sympathique de prendre la parole et de dire moi je vends mon indigo de synthèse à beaucoup de fournisseurs d'indigo naturel en leur disant que finalement, ils allaient faire du bénéfice. en falsifiant leurs produits et en les revendant moins cher. Donc tout ça, ça a fait que ça ne correspondait absolument pas à ce qu'on voulait proposer et mettre sur le marché. Donc on a pas mal travaillé sur des méthodes et on a identifié une méthode qui nous permet de quantifier la proportion de produits qui viennent d'origine naturelle et celles qui viennent d'origine pétrophilique. Donc aujourd'hui...
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est incroyable qu'il y ait de la fraude un peu.
- Greening
Oui, il faut savoir que c'est pas incroyable, c'est un petit peu comme tous les marchés qui se développent. On va dire, il y a des gens qui font des efforts pour les développer de manière honnête, et puis il y a toujours des gens qui veulent faire des profits. C'est fatiguant. Il y a aussi un point quand même à prendre en compte, qui est que... C'est souvent une question de perception. On va dire que nous en tant que scientifiques, on est choqués. De manière générale, les Européens sont aussi choqués. Mais il y a parfois des secteurs où, en termes de marketing, le fait de dire j'achète un produit que l'on me vend comme étant du naturel, je le développe dans des produits naturels et finalement je ne me pose pas plus de questions il y a des endroits ça les arrange je ne sais pas si ça les arrange mais en tout cas ça ne les choque pas nous ça n'est pas du tout notre façon de voir les choses ça explique aussi que c'est une expérience qu'on a vécue nous et que ça nous a fait vivre On a fait beaucoup d'efforts de sourcils, on s'est fâchés, on a menacé beaucoup de fournisseurs, mais aussi il faut comprendre que maintenant on est en même temps de garantir des produits naturels, mais forcément les produits naturels sont un petit peu plus chers que les autres. Donc tout ça c'est des choses à prendre en compte. Dans ce domaine, je pense que c'est très important, notamment dans les applications textiles, parce que bon c'est assez facile d'avoir de la falsification et puis c'est aussi une passerelle vers le greenwashing et différentes autres comportements
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ouais pratique ouais d'accord bon bah ça c'est franchement c'est un sujet sur lequel j'avais rien lu pour le moment et donc je suis hyper hyper contente que vous l'abordiez du coup être vigilant sur la Vraie origine de... Donc ça c'est surtout sur l'indigo et la garance du coup ?
- Greening
Principalement sur l'indigo et la garance, parce qu'à ce jour ce sont les... Il est plus facile. Le plus gros, oui. Je vais dire que ça peut arriver sur d'autres, bien sûr. Oui,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
OK. D'accord. Et du coup, je reviens à ma question sur tout ce qui est impact sur votre secteur avec tout ce qui est l'inflation, la hausse des énergies, etc. Vous parliez tout à l'heure de séchage. Par exemple, vous séchez de manière… A l'air libre, vous avez des machines, qu'est-ce qui vous consomme de l'énergie chez vous dans votre process ?
- Greening
Une parenthèse sur le séchage, ça fait partie des procédés qu'on a pu mettre en place. Surtout parce qu'on est dans le midi finalement, en travaillant sur les périodes de récolte et les techniques, nous on n'a pas besoin d'énergie au moment du séchage. Donc à ce jour, bon. Je ne sais pas s'il faut remercier le réchauffement climatique de ça, mais on a des périodes dans le midi de beau temps sec et on arrive à sécher nos plantes avec une qualité intéressante sans apport d'énergie. Ça c'est une chose. Bon, pour tout le reste, bien sûr.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
L'inflation, le coût de l'énergie, oui on les ressent à la fois sur nos fabrications et sur nos achats. Quand on relance des fabrications, nos sous-traitants nous disent, écoutez, l'énergie est plus chère, donc les prix sont plus élevés. Pour les achats, En fait, on est bien sûr confronté à ça. Globalement, tous nos fournisseurs nous disent que les prix augmentent. Par rapport à nos clients et par rapport à nos marchés, on arrive un petit peu à le minimiser. Tout simplement parce que la taille de greening évolue et que les besoins de nos clients évoluent aussi. Donc nous, on fait des efforts. pour acheter des quantités un petit peu plus importantes, et ça nous permet d'avoir des prix un petit peu moins chers. Donc ça, ça a permis dans un certain cas, de limiter les hausses. Bien sûr, dans ce même domaine, le réchauffement climatique, pour nous on le ressent, on le ressent énormément sur les cultures. Et par rapport aux cultures, comme je vous l'avais dit, on est en permanence obligé de s'adapter aux conditions de culture. Et il faut être imaginatif, je vais dire, et souvent il faut anticiper. Je crois qu'il y a un petit peu de moins en moins de règles établies. Il faut profiter des périodes favorables pour mettre en place des cultures et essayer de les mener le mieux possible par rapport à ça.
- Greening
D'accord, ok.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Également, un point important, c'est que quand même, on est sur des plantes, les plantes territoriales qui sont des plantes. qui à la base sont des plantes sauvages et qui ont été peu améliorées. Ce caractère fait que ce sont des plantes qui sont quand même relativement résistantes à certaines conditions. Et même au-delà, si on pousse un petit peu ça, ce raisonnement, les molécules que l'on a dans ces plantes, ce sont ce que l'on appelle des métabolites secondaires. quelque part ils sont produits dans la plante en réponse à des stress. Donc le fait de cultiver ces plantes dans des conditions qui ne sont pas toujours très favorables, ça peut être un petit peu plus favorable pour la production de nos métabolites colorées. C'est dingue ça. Ça, ça reste très théorique, mais c'est quand même des choses à prendre en compte. Je crois que ce qu'il faut retenir, c'est qu'on n'est pas sur des plantes issues de sélection, au sens agronomique du terme. Et donc, cette origine qui est sauvage leur confère quand même une certaine résistance.
- Greening
Ah d'accord et justement je n'allais pas vous la poser cette question Patrick mais moi je me renseigne à titre personnel sur où on peut trouver des graines tanctoriales en France j'ai eu quelques pistes avec Cocopéli la ferme Sainte-Marthe est-ce que vous avez des noms de personnes qui sont reconnues en tout cas pour ça en France ou c'est anecdotique et c'est que le troc et la culture personnelle et le...
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, c'est de la sélection personnelle. En dehors de ceux que vous avez cités, il y a sûrement Couleur Garance qui vend des petits sachets de différentes plantes tinctoriales. Tout ça, c'est suite, c'est parce qu'ils ont la chance d'avoir le jardin de plantes teintes coréales qu'avait mis en place Michel Garcia. et qu'ils produisent quelques semences qu'ils vendent auprès de la communauté, mais ça reste à toute petite échelle.
- Greening
D'accord, donc il n'y a pas un acteur aujourd'hui en France reconnu pour ça ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Pas de gros acteurs. Il faut voir qu'on est aussi sur du matériel génétique, avec de la... de la qualité ou de la concentration liée à ce matériel génétique. Forcément, dès qu'on passe à une certaine échelle, les gens essaient de préserver leurs ressources génétiques.
- Greening
Oui, d'accord.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Sinon, il faut rentrer dans le secteur de l'agriculture extensive avec des somatiers qui en font leur business. Donc,
- Greening
on reste sur des graines potagères, on va dire, non hybridées, non... On est d'accord. Donc, OK. Donc, il y a quelques acteurs. Je note, je ferai sûrement un petit épisode là-dessus aussi. J'avais une question sur la répartition un petit peu de vos clients, mais vous l'avez déjà dit. Donc, sur vos 2000 clients, ça se répartit comment entre le B2C et le B2B ? Donc, le business vers les particuliers et le business vers les autres business, à peu près pour savoir. s'il y a une grosse part de particuliers ou si finalement il y a beaucoup de business sur la couleur végétale.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Puisque vous travaillez dans la distribution, vous connaissez un petit peu ça, on est sur des répartitions où on a du B2C avec beaucoup de clients petits ou intermédiaires. Et puis sur du B2B, avec un nombre plus restreint de clients, mais plus important.
- Greening
En quantité, d'accord.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Cette répartition finalement, par rapport à nos activités, on a une activité de B2C et un site de vente en ligne qui fonctionne en permanence. Et l'activité de B2B est liée. Au développement de produits, aux achats industriels, pour des préparations de lancements, de collections. Cette répartition, elle évolue. Elle évolue et il suffit qu'on ait 2, 3, 4 commandes importantes pour des lancements industriels et forcément, ça modifie totalement la répartition de l'endroit.
- Greening
Oui, d'accord. Il n'y a pas de règle. C'est plein de petits acteurs particuliers, mais avec des petites quantités, et quelques acteurs du B2B, mais avec des quantités plus importantes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
On essaie de considérer tous ces acteurs. Je vais dire que... Notre origine scientifique, notre savoir-faire et notre réputation font qu'on arrive à parler à la fois des tout petits acteurs et puis à des acteurs beaucoup plus gros, beaucoup plus spécialisés sur différents marchés.
- Greening
d'accord ça me fait une super transition avec la question d'après donc j'ai vu sur votre site qu'en fait vous ne proposiez pas uniquement des produits mais vous proposiez aussi des accompagnements j'ai eu des invités du podcast qui m'ont parlé de votre accompagnement et du coup me vient cette question vous vous voilà vous travaillez dans le conseil si j'ai bien compris pour accompagner des entreprises dans tous les domaines à se lancer sur la couleur végétale est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu cette partie plutôt on va dire service de greening merci
- ArtEcoVert Pauline Leroux
En ce qui concerne les services, ça peut être des missions techniques. Par exemple, des développements de coloris, de procédés de teinture, de transfert industriel en teinturerie. Ça peut être aussi des accompagnements analytiques. Tout à l'heure, on parlait... On a développé une expertise sur les dosages d'indigo et en particulier leur richesse. Ça fait 8 ans maintenant qu'on reçoit des échantillons d'indigo d'un petit peu partout dans le monde. Donc on a une banque de données d'indigo commerciaux. mais aussi d'indigo-indicolopements qui proviennent de différentes plantes et de différentes régions du monde. Donc ça, ça fait partie des choses auxquelles on est souvent parfois confronté. Et puis après, on peut amener à conseiller certains clients, à les accompagner sur leur formulation, mais aussi sur un textile par exemple, sur des tests de solidité qu'ils pourraient mettre en place. Selon le secteur d'activité, est-ce qu'ils visent plutôt des vêtements enfants, comme c'est arrivé ? On a conseillé certains tests un peu plus spécifiques. Est-ce qu'ils visent du... du textile plutôt déco ou ameublement. Donc là, il y a des tests qu'on peut mettre en place qui sont spécifiques par rapport à ces projets ou à ces structures. Après, à côté de ça, on met en place, on a actuellement des études et des projets de R&D à façon, mais on les réalise en général avec des industries. spécialisés et ce sont des structures en général de taille et de secteur spécifique mais ce sont en général des entreprises d'assez grosse taille Patrick,
- Greening
la répartition entre votre activité d'accompagnement de service et la partie produit, c'est quoi à peu près c'est beaucoup plus de service, est-ce que c'est ce qui vous occupe tous les jours ou c'est plutôt la partie la partie produit en fait ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Bon, en fait, il faut distinguer en termes de temps consacré ou de chiffre d'affaires.
- Greening
Le temps consacré ou le chiffre d'affaires, comme vous voulez.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, le temps consacré, on en... une personne qui c'est à peu près un équivalent en temps plein qui travaille sur les activités de service et puis un chiffre d'affaires je ne sais pas si on l'a quantifié c'est à peu près 25 à 30% la partie conseil et service ouais d'accord et du
- Greening
coup déjà merci de partager des ordres d'idées comme ça ça permet aux auditeurs et même à moi de mieux comprendre du coup ce que je voulais vous poser comme question c'est est-ce que vous euh Vous sentez, comme vous êtes sur la partie produit et la partie service, est-ce que vous, vous sentez les prémices d'un regain d'intérêt sur la couleur naturelle ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ça fait plus de 25 ans qu'on est dans ce secteur-là. Oui, on le voit évoluer, parfois avec des vagues différentes, géographiquement avec des intérêts différents. Il y a 15-20 ans, on a vu beaucoup d'intérêts de l'industrie textile française qui souffraient à cette période-là et qui essayaient vraiment de se diversifier. Ce ne sont pas des projets qui ont pu aboutir. Depuis quelques années par contre, on a un retour sur des productions un peu plus respectueuses de l'environnement, sur de la relocalisation. Donc oui, il y a un intérêt qui... Ça me croit ça. Il y a aussi un point à souligner, c'est que, comme dans tous les secteurs d'activité, il y a des renouvellements de génération. Et il y a quelques jeunes qui arrivent dans les entreprises, qui sont beaucoup plus sensibles à ces questions-là. En tout cas, il y a un intérêt. Ensuite, il faut arriver à de la concrétisation. D'accord, ok. Il y a quelque chose aussi que vous voulez ajouter par rapport à... aux activités de service et d'accompagnement, parce qu'on est parfois questionnés sur ça. Il faut que les gens comprennent qu'on est parfois amené à dire non à des questions d'accompagnement, dans la mesure où elles pourraient venir en concurrence avec nos propres activités. Il nous est arrivé parfois d'avoir des gens qui venaient nous voir en nous disant expliquez-moi ce que vous savez faire et je vais faire la même chose Donc c'est un petit peu difficile de dire. on a la volonté de contribuer au développement de la filière et d'amener nos propres connaissances, mais il y a parfois des limites à notre bonne volonté.
- Greening
Oui, c'est tout à fait normal. Ce que je comprends, c'est que vous apportez quand même un savoir-faire qui est plutôt unique en France, de par une traçabilité, une qualité de produit et un accompagnement, on va dire, un accompagnement complet de par vos deux parcours à tous les deux. Est-ce que vous avez des, moi j'appelle ça des pairs plutôt que des concurrents, mais est-ce qu'il y a des pairs à Greening en France ou c'est plutôt des gens qui sont à l'étranger en fait ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est une question un petit peu compliquée. On n'est pas nombreux. On n'est pas nombreux sur ce marché-là. Je pense que nous, on a basé en fait notre développement sur quelques piliers qui sont d'une part… la rigueur scientifique et l'innovation. On est bien conscients que... Pour promouvoir le développement de produits dans des activités industrielles qui sont déjà installées, il faut amener de l'innovation, il faut amener des produits que les gens pourront utiliser, il faut amener des produits qui correspondront aux pratiques, mais il faut aussi innover par rapport à ça. Donc ça c'est un des premiers piliers. Le second pilier c'est qu'on fait beaucoup d'efforts pour être très réactif. Très souvent par rapport à des structures, et en particulier par rapport aux structures assez grosses, on est beaucoup plus rapide qu'eux. Ça peut provenir de notre organisation, ça peut provenir aussi du fait qu'on est une structure assez petite, on peut être réactif. Et on attache aussi pas mal d'importance à la qualité. fonctionnement de la logistique même si on est une petite équipe. Deux autres points aussi qui sont importants pour nous c'est les relations humaines avec nos clients. On n'est pas là que pour faire du business, on est dans le secteur de la couleur, c'est un secteur de passion et on aime bien travailler avec des passionnés donc effectivement on est à l'écoute. Et comme je vous le disais, on essaie de prendre en compte tous les clients, qu'ils soient gros ou qu'ils soient petits. On essaie d'être à leur écoute. Alors, ce n'est pas toujours facile, bien sûr. Mais en tout cas on a la volonté d'avoir une approche très humaine, ça fait partie de notre composante RSE aussi. Et puis un point important c'est que forcément on essaie d'amener On vend des produits mais on essaie d'amener du conseil technique pour l'utilisation de ces produits. Ça je pense que c'est important dans ce qu'on peut amener. Par rapport à certains produits, finalement, on essaie aussi ces dernières années de valoriser des produits qui proviennent vraiment de nos innovations, de nos sourcings. Comme ces derniers mois, on a lancé un tannin de raisin par exemple. D'accord. Voilà, et on essaie de valoriser les produits qui viennent non pas de culture, mais de covalorisation, d'upcycling, de sous-produits qui sont des sous-produits agroalimentaires par exemple. Mais que l'on essaie de traiter dans un environnement industriel. et dans des quantités industrielles.
- Greening
Du coup, vous me tendez une belle perche avec ma question un peu plus tournée, aspects environnementaux, RSE, etc. J'ai vu que c'était plutôt la partie d'Isabelle. Donc, en fait, je voulais que vous, Isabelle, vous puissiez nous balayer un peu ce qui se passe en termes d'aspects environnementaux dans l'activité Greening et que vous nous en disiez un peu plus.
- Speaker #2
Alors, au niveau de l'ARSE et au cœur de notre activité, On a déjà cité quelques exemples. Par exemple, pour la partie environnementale, bien sûr, on produit des estrés naturels à partir de procédés les plus respectueux possibles de l'environnement. On s'attache à identifier des ingrédients de formulation du régime naturel ou issus de covalorisation de sous-produits du secteur alimentaire. Comme Patrick en a parlé, c'est le cas par exemple de notre estré de châtaignière, de l'estré de pépins de raisin ou également du lac d'ail. qui est sourcée à l'international, mais aussi on a des auxiliaires, par exemple comme la crème de tartin, l'acide de tartrique, le sirop de fructose, qui sont des sous-produits de l'industrie du nifol. Cela nous tient à corps puisque Montpatrick est issu du milieu du nifol et aussi dans un secteur qui est exemplaire dans la valorisation et l'observation de ces sous-produits qui produisent un grand nombre d'ingrédients naturels, et ça depuis plus de 100 ans. À côté de ces ingrédients, on optimise nos transports, on réutilise les emballages reçus autant que possible, et on sélectionne aussi des sachets. On est obligé de conditionner ce sachet plastique pour la bonne conservation de nos estrés. On essaie d'utiliser des matières plastiques recyclables. On est aussi très attaché à notre territoire, et on essaie de collaborer avec les acteurs locaux et les institutions. Notre communauté de communes, par exemple, nous soutient et on lui est très reconnaissants. Au niveau social, on a déjà cité des actions pour nos recrutements, mais la plus importante est sans doute qu'on s'efforce à mettre beaucoup d'humanité dans nos relations avec nos salariés, nos partenaires et aussi nos fournisseurs et nos clients. C'est un peu l'épreuve-point de notre démarche RSE.
- Greening
d'accord et j'avais une autre question vous avez indiqué sur votre site internet que vous aviez des produits compatibles GOTS 6 alors si je ne dis pas de bêtises c'est une labellisation pour le coton il me semble dites-moi, racontez-moi parce que j'avoue c'était une de mes questions parce que je n'ai pas tout à fait bien saisi ce terme et ce label alors le GOTS 6 c'est pour toutes les fibres toutes fibres d'accord
- Speaker #2
Ils répondent au cahier des charges de GOT6. Parce que ça évolue, ils mettent des nouvelles versions. Le réflexe est évolué. Donc, c'est toutes les fibres. Il y a les ingrédients et les colorants qui peuvent être certifiés GOT6. Alors il y a très peu d'ingrédients naturels pour certifier GOTS. Il suffit de répondre aux critères. En fait vous payez des charges pour être GOTS et ce n'est pas besoin d'être naturel. Donc il y a une différence entre des produits naturels GOTS et des produits GOTS.
- Greening
Mais en terme de certification,
- Speaker #2
on ne voit pas cette différence au niveau de la certification. Il faut creuser un peu plus au niveau des produits.
- Greening
Nous,
- Speaker #2
on est un peu mitigé sur les certificats GOTS. Nos clients nous les demandent, donc on est un peu en reculons, mais en fait on est obligé. Mais il y a beaucoup d'estrés colorants qui ne sont pas naturels. Mais ils répondent aux critères du référentiel.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est une question effectivement importante et depuis plusieurs années. Les GOTS par exemple, nous on a connu le GOTS 3, 4, 5. Au moment du passage entre le 4 et le 5, on a dit on ne référence plus nos GOTS, nos produits GOTS parce qu'on n'est pas d'accord. On n'est pas d'accord parce que le GOTS ne met pas suffisamment en avant nos produits, les produits naturels. En fait, si vous regardez l'idée, c'est que quand vous regardez la liste des produits qui sont certifiés GOTS, vous en avez 95 à 98%, en tout cas pour les colorants qui sont des colorants de synthèse.
- Greening
Ah oui,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord.
- Greening
Donc ça ne valorise pas l'activité.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Au final, quand vous avez un produit dans les magasins qui est certifié GOTS, ça crée une confusion pour les acheteurs. Parce que les acheteurs se disent, oui, c'est GOATS, donc c'est respectueux de l'environnement. Alors, c'est peut-être respectueux de l'environnement, mais en tout cas, ça n'est pas du naturel.
- Greening
D'accord.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Voilà. On a eu encore une discussion, nous, avec les instances du GOATS en disant, mais est-ce que vous n'auriez pas intérêt à aller plus loin ? Bon ça c'est un petit peu en gaffe je veux dire, mais ils nous ont un petit peu gentiment répondu, vous êtes bien gentil, mais les gens qui font vivre le référentiel, ce n'est pas les gens de la couleur naturelle.
- Greening
ce sont les gens qui ont le droit de synthèse et oui c'est du coup un sujet sur lequel il faudra creuser parce qu'il y a plein de raccourcis qui peuvent être faits et encore une fois on perd le consommateur et ça ça me je vais creuser cette histoire là on va partir à une tromperie du consommateur c'est clair c'est ça et après on s'étonne que les gens font des raccourcis ok je regarderai
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ok, écoutez, super,
- Greening
encore un sujet à regarder.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Il y a bien sûr d'autres labels. Nous, on est sollicité par nos clients, nos clients industriels, en nous disant qu'il faut que vos produits rentrent dans ces labels. En général, ils y rentrent assez facilement parce que les critères d'attribution de ces labels sont des critères qui ont été mis en place pour des produits de synthèse. Nous, on a des produits qui sont beaucoup plus faciles pour les faire rentrer dans ces cahiers des charges. Ça, c'est une chose. Mais à ce jour, il n'y a pas de label qui soit suffisamment spécifique et qui mette suffisamment en valeur les produits naturels. Actuellement, il y a quelques réflexions au niveau international sur la mise en place d'un label. Bon, nous, ça fait 25 ans qu'on est dans ce milieu. On a vu plusieurs fois des initiatives pour essayer de créer en place des labels. On a eu du mal à trouver, à avoir des positions communes au niveau international pour faire émerger un label national. Même s'il y a des réflexions et des volontés.
- Greening
D'accord, mais...
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Pour nous, c'est que très souvent, ces labels, bien sûr, il y a un intérêt pour les labels. Mais très souvent ces labels, à un moment, ça devient du business. Et nous on est confronté, on se dit tiens pourquoi, pour le goth en particulier, pourquoi on se dit pourquoi est-ce qu'il nous faudrait payer parfois quelques milliers d'euros pour référencer des produits goths. qui finalement comprennent 98% de Colorant de Synthèse. Donc on a l'impression de contribuer à la renommée d'un label qui fait la promotion de Colorant de Synthèse.
- Greening
Qui prône.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc quelque part on se dit, tiens, au lieu de payer pour qu'on nous dise vous travaillez bien, c'est une image, mais on préfère développer des systèmes d'analyse. qui nous permettent de prouver que nos produits ou les produits finis qui en résultent sont 100% naturels et d'amener cette information. C'est une démarche un petit peu différente, mais il y a toute une réflexion à avoir dans ce secteur-là.
- Patrick Brenac Green'ing
J'étais ravie d'avoir Isabelle et Patrick Brenac de l'entreprise Greening pour cette première partie d'épisode. Ils nous invitent à creuser davantage les sujets et aiguiser notre curiosité. Nous les retrouvons dans le prochain épisode qui sortira samedi. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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