#E92 - Romain Gauthier - RoStudio - La sérigraphie hollistique, la modernité d'une technique ancéstrale [encres végétales] cover
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ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E92 - Romain Gauthier - RoStudio - La sérigraphie hollistique, la modernité d'une technique ancéstrale [encres végétales]

#E92 - Romain Gauthier - RoStudio - La sérigraphie hollistique, la modernité d'une technique ancéstrale [encres végétales]

43min |14/11/2024
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Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la couleur végétale et des plantes tinctoriales avec notre invitée exceptionnelle, Romain Gauthier, artiste visionnaire et fondateur de Raw Studio. En tant qu'ingénieure agronome passionnée de couleur végétale, Pauline Leroux vous guide à travers une discussion enrichissante qui explore les profondeurs de la sérigraphie, ses techniques traditionnelles, et son impact écologique.


Romain nous partage son parcours inspirant, depuis sa découverte de la sérigraphie aux Beaux-Arts jusqu'à la création de son studio axé sur l'écologie. "La couleur est un langage, une façon de raconter des histoires", déclare-t-il, illustrant ainsi l'importance de la couleur végétale dans l'art et la narration. Ensemble, ils abordent les défis liés à l'utilisation de peintures végétales, tout en mettant en lumière des méthodes innovantes pour rendre la sérigraphie plus durable. Grâce à l'utilisation de matériaux de réemploi et à la fabrication d'encres à partir de plantes, Romain démontre comment l'écologie et l'art peuvent s'entrelacer harmonieusement.


Au fil de cette conversation, vous découvrirez des projets fascinants réalisés avec des couleurs extraites de plantes locales, telles que l'indigo et la garance, ainsi que l'importance des pigments végétaux dans la création artistique. Romain nous explique également comment les colorants biosourcés et les tanins issus des plantes contribuent à une approche plus respectueuse de l'environnement dans la coloration capillaire végétale et d'autres applications artistiques.


Cet épisode est une véritable source d'inspiration pour tous ceux qui souhaitent allier art et écologie dans leur pratique. Que vous soyez artiste, amateur de jardinage ou simplement curieux d'en savoir plus sur les fibres naturelles et la teinture naturelle, vous trouverez dans cette discussion des clés pour intégrer la couleur végétale dans vos créations.


N'hésitez pas à explorer les liens utiles mentionnés dans l'épisode pour approfondir vos connaissances sur les colorants végétaux et les techniques de sérigraphie écologiques. Rejoignez-nous pour cette belle aventure au cœur des couleurs de plantes et des pratiques durables.


Belle écoute à tous !


Pauline


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Romain Gauthier de Raw Studio. Bonjour Romain.

  • Romain Gauthier

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Romain est un invité courageux parce qu'il enregistre de dehors dans le froid. Je l'admire déjà rien que pour ça, donc on va essayer de ne pas le laisser congeler dehors. Romain, je suis ravie de te recevoir. Je te l'expliquais avant qu'on enregistre. J'ai peu d'invités sur la sérigraphie. j'ai beaucoup de questions des gens qui me suivent sur Instagram ou des auditeurs sur la technique de la sérigraphie, comment la rendre plus vertueuse, comment utiliser les encres végétales, comment il y a plein de questions, c'est souvent des questions, c'est ce que je te disais d'hommes qui sont plus jeunes que moi dans la vingtaine, trentaine, qui essayent d'expérimenter et donc je suis ravie que Mathieu Ruiz m'ait passé ton contact parce que quand j'ai regardé ce que tu faisais, je me suis dit mais c'est carrément Ce genre de témoignages dont on a besoin, qui peut nourrir les auditeurs. Donc je suis ravie et je voudrais te proposer de te présenter, de raconter un petit peu toi ton parcours, comment tu as cheminé pour arriver à la sérigraphie, à la couleur végétale et un petit peu qui t'a formé jusqu'ici.

  • Romain Gauthier

    Eh bien ouais, moi je m'appelle Romain, je suis artiste, j'ai créé mon studio de sérigraphie qui s'appelle RoStudio. et la sérigraphie je la rencontre assez tôt, je la rencontre aux Beaux-Arts, je fais les Beaux-Arts à Nice, à la ville d'Arsens, et c'est pendant mon parcours assez tôt que je découvre cette technique, et je la trouve plutôt sympa parce qu'elle a deux avantages, la première c'est qu'elle permet de réaliser les travaux des autres personnes, c'est pas forcément une technique qui peut être très individuelle, souvent c'est une technique de service, de prestation de service, donc assez tôt je me dis qu'artiste ça peut être compliqué, Donc si mes potes, eux, ils finissent artistes, je pourrais peut-être imprimer leur boulot. Donc ça pouvait être une technique de pouvoir en vivre après les beaux-arts. Et la sérigraphie, c'est aussi une des seules techniques, on pourrait dire peut-être en ton direct, où disons que la couleur passe directement à travers le cadre. Elle n'a pas besoin de passer dans du tuyau comme pour une imprimante, elle n'a pas besoin d'adhérer à une plaque comme pour de la gravure. Donc pour fabriquer après des peintures soi-même, ça peut être une solution de facilité. L'écran, il effectue juste un tamis. et donc tant que la peinture passe à travers potentiellement elle peut s'accrocher à la feuille derrière donc pour ces deux avantages là je la trouvais plutôt cool et au delà de ça encore une fois peut-être que quand je la découvre tout de suite on me parle de la trame Et cet objet, la trame, ça me plaît. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai tout de suite vu un peu comme la représentation d'un schéma d'une population, comme plein de petits points qui sont à côté des uns des autres, plus ou moins gros et plus ou moins espacés les uns des autres. Donc je la vois quand même comme un outil presque collectif. Préto, je la vois comme ça. Donc je la garde comme ça, et puis je pense que dans mon travail, cet outil, le collectif, c'est quelque chose qui revient.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. C'est beau ta manière de l'aborder. Je trouve que ça fait reprendre la sérigraphie d'un autre point de vue. Je trouve ça intéressant. Du coup, comment... Donc, tu démarres par de la sérigraphie, on va dire, traditionnelle. Oui,

  • Romain Gauthier

    très traditionnelle.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, voilà. Est-ce que tu peux réexpliquer, parce que même moi, je t'avoue, je suis vraiment novice. Est-ce que tu peux réexpliquer un peu le principe de la sérigraphie et la technique historique, on va dire, qui est un peu... Remise un peu en question, ces derniers temps, on voit qu'il y a des gens qui essayent de trouver des méthodes un peu moins impactantes. Est-ce que tu peux expliquer la technique que tu as apprise et comment on peut un peu moins impacter sur cette technique ?

  • Romain Gauthier

    Bien sûr, la sérigraphie, déjà on peut décomposer le mot. Sérigraphie, souvent on pense que c'est pour imprimer en série, mais à l'origine ça vient plutôt de séricum qui est la soie. et graphène-écriture. Donc la sérigraphie, c'est écrire avec la soie. Pourquoi la soie ? Déjà parce que potentiellement, si on raccroche ça à l'Asie, là où ça émerge, ou du moins c'est l'histoire qu'on raconte en général, c'est un pays qui développe ce matériau et il décide de l'utiliser pour imprimer sur les kimonos. Ils utilisent de la soie et des papiers découpés qu'ils assemblent entre eux et ça leur fait des pochoirs qu'on peut appeler katagami. et avec ces pochoirs, ils impriment. Et ensuite, quand la diaspora peut évoluer en Europe et aux Etats-Unis, ils rencontrent des procédés photographiques, et là ils modernisent le procédé, c'est là vraiment que ça devient de la sérigraphie. On tend la toile sur des cadres, pour permettre de manipuler ces pochoirs de manière plus industrielle, on enduit la soie d'une mution qui est photosensible, qui va nous permettre ensuite de découper dans notre soie, en utilisant la lumière plutôt que des ciseaux et le papier qu'on faisait à l'origine. pour faire des motifs beaucoup plus précis et des choses beaucoup plus précises. Donc la sérigraphie, c'est ça. C'est réussir à écrire, imprimer, reproduire des images grâce à de la soie, grâce à des tissus de soie, grâce à des cadres en soie, qu'on manipule couleur après couleur. En sérigraphie, c'est assez binaire, la couleur passe ou elle ne passe pas. On peut imprimer des dégradés et plusieurs couleurs en même temps, mais on n'imprimera jamais différentes couleurs à différents endroits d'un même coup de racle. sauf si on fait quelque chose qui ressemblerait à un monotype mais c'est pas vraiment fait pour ça c'est vraiment une question de pochoir couche après couche et alors après comment ça se fait effectivement on doit réaliser le cadre avec une technique d'insolation. On passe sa couche de couleur avec une racle. On racle la couleur à travers le cadre et elle s'imprime sur le support, qu'il soit du papier, du textile, un cadran de monte, un panneau de signalisation, un circuit imprimé, par exemple. Ah ouais ? Carrément.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Incroyable.

  • Romain Gauthier

    Tout ce qui est plat et lisse. En scénographie, on aime bien dire qu'on imprime sur tout ce qui est plat et lisse. Dès qu'on va avoir du volume, ça peut être un peu compliqué. Puisque notre écran est tendu, c'est un tissu tendu, on cherche toujours à essayer d'imprimer sur une couche qui, elle aussi, est tendue et lisse. Si on veut imprimer sur quelque chose en volume, notre racle va un peu buguer, accrocher ses différents volumes. La peinture va un peu faire ce qu'elle veut derrière, donc elle va glisser, couler, baver, se mettre en épaisseur. Ça ne sera jamais très net. Donc vraiment tout ce qui est plat et lisse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc ça veut dire que contrairement, par exemple, à la teinture végétale qui prône les supports naturels, toi tu peux imprimer. Enfin, sérigraphié, du coup, en fait, sur n'importe quel support, il n'a pas besoin d'être naturel.

  • Romain Gauthier

    Eh bien, on va dire oui et non. Oui et non. Ça dépend si j'ai envie de le faire avec des peintures qui, elles aussi, sont naturelles ou ça dépend un peu des conditions de mon impression. Moi, j'aime bien dire qu'une peinture, c'est une colle qui est colorée. Donc, pour faire de la peinture, il faut d'un côté de la colle, de l'autre côté de la couleur. Maintenant, toutes ces colles naturelles, comme de la sève, comme de l'œuf, comme de la farine, comme n'importe quoi. Elle va réussir à adhérer plus ou moins sur un matériau en fonction de sa nature. Sur du bois, sur du papier, ça va être assez simple. Par contre, sur du plastique, sur du verre, c'est peut-être quelque chose qui va être plus compliqué.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok.

  • Romain Gauthier

    Donc, on peut imprimer sur tout et n'importe quoi, sur n'importe quel matériau. Par contre, si ça a besoin de tenir à des conditions particulières, de frottement, d'intempéries, de choses comme ça, il faudra choisir une colle qui soit adaptée. Et parfois, dans les colles naturelles, pour l'instant, moi, je n'ai pas toutes les réponses ou je n'ai pas encore fait tous les essais pour adhérer à n'importe quel support et en partie au support synthétique.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Ah, ok, c'est plus clair. Ok, et alors du coup est-ce que tu peux présenter un petit peu ton Raw Studio quand est-ce que tu l'as créé qu'est-ce que tu y fais combien vous êtes à travailler là je vois que tu es dans une structure où il y avait plein de monde, est-ce que c'est une maison d'artistes ou est-ce que c'est ton atelier où il y a plein de gens est-ce que tu peux nous expliquer

  • Romain Gauthier

    Alors Raw Studio c'est un atelier de sérigraphie qui Comment dire ? qui veut rendre la sérigraphie écologique et accessible. Je suis dans un atelier avec deux autres sérigraphes que je connais parce que j'avais fait des stages avec eux quand j'étais encore au Beaux-Arts. Donc à un moment où ils ont eu besoin de changer d'atelier, il leur fallait potentiellement une troisième personne et je me suis présenté et ça a collé. Et ici, on essaye avant tout d'utiliser la sérigraphie pour créer du lien. ou pour penser peut-être aussi l'impression autrement et l'écologie en général. C'est pour ça que j'aime bien me dire sérigraph holistique, c'est parce que l'idée ce n'est pas seulement d'imprimer des choses, c'est d'essayer de raconter des histoires avec, et de penser la sérigraphie de manière assez globale, c'est-à-dire penser l'atelier, penser les encres, penser les écrans différemment, mais penser aussi les projets de manière plus globale. parce que justement encore une fois on ne peut pas forcément imprimer sur tout et n'importe quoi ou on ne peut pas fabriquer toutes les couleurs donc il y a aussi un peu de pédagogie parfois à faire ou des compromis et c'est en ça que je trouve que ça a une dimension écologique l'écologie parfois si on la pense comme un écosystème c'est aussi faire des compromis pour que tout le monde arrive à bien vivre ensemble ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors du coup sur ta vous êtes basé donc tu m'as dit à Paris oui exactement à Montreux en 93 ok et donc ça a été quand est-ce que tu as rejoint ou quand est-ce que tu as créé Rostudio du coup ?

  • Romain Gauthier

    officiellement je crois que ça se passe à l'été 2020 je crois que ça se passe à l'été 2020 je sors des beaux-arts en 2018 et assez rapidement je suis accompagné par Paul-Ancourt-Ploy pour développer ce projet créer le business plan et une fois que l'accompagnement est terminé c'est peut-être une question que tu me poseras derrière mais je fais une petite formation avec les Namaks et Magali Bontou d'accord ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et aujourd'hui vous êtes combien dans l'atelier dans lequel tu es ?

  • Romain Gauthier

    techniquement aujourd'hui on est 4 je travaille avec Mélanie qui est mon ancienne apprentie je travaille aussi avec Raphaël qui est mon nouvel apprenti et aujourd'hui on a aussi Guillaume qui est en stage

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok est-ce que tu peux nous expliquer comment tu pas Verdi mais comment tu rends moins impactant la sérigraphie dans ta pratique et les différentes étapes du coup ouais

  • Romain Gauthier

    ça va commencer par l'atelier l'atelier il a été fabriqué à la main avec des matériaux de réemploi les machines aussi sont de seconde main quand c'est possible de le faire on va aussi du coup avoir cette technique des katagami qui est en fait une façon de fabriquer des petits pochoirs de sérigraphie sans utiliser d'eau ni d'émulsion photosensible. On va fabriquer nos peintures nous-mêmes, avec des ingrédients bruts et naturels, quand c'est possible, surtout pour le papier, le carton, le verre, et en fait plein d'autres matériaux. Et encore une fois aussi avoir cette pédagogie avec mes clients ou mes clientes, de leur dire que parfois, effectivement, est-ce que le rose fluo qu'ils veulent, c'est vraiment la bonne couleur pour leur projet, Et c'est en ça aussi qu'ici j'aime bien dire que la couleur c'est chez nous plutôt une destination qu'un point de départ. On ne va pas plonger dans un pantone et ensuite essayer de le reproduire. Ça peut nous arriver, tu vois, cette semaine c'est ce qu'on a réalisé. Mais quand c'est possible, on essaye aussi de les accompagner et de leur dire voilà peut-être que votre projet peut se nourrir d'une couleur qui est plus proche de vos valeurs, qui est plus la vôtre, qui vous est plus propre en fait. C'est pour ça que j'aime bien dire qu'on fabrique des couleurs propres aussi ici. qui sont propres pour l'environnement, mais qui sont aussi propres aux gens qui nous demandent ces couleurs. Et on pourrait les fabriquer à partir des choses qui sont dans leur environnement, par rapport aux déchets de leur activité, par rapport à... On essaie d'avoir cette réflexion-là aussi. Donc c'est dans toute cette dimension, je pense, logistique qu'on essaie de retrouver l'écologie.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors du coup t'as une donc nous ce qu'on a pour l'instant exploré sur le podcast c'est la fabrication d'encre d'encre qui si elles sont très fluides on va dire sont des encres d'écriture si elles sont épaissies je pense que c'est le terme je ne sais pas si tu as mais épaissies avec de la gomme de goire ou de la gomme de c'était quoi l'autre nom la gomme de santa de xanthane on a entendu aussi d'autres types de gommes de gommes mais pour d'autres utilisations arabiques, voilà. Et donc, en gros, si je comprends bien, toi, tu commences par réaliser tes couleurs, enfin tes encres, entre guillemets, avec des plantes. Puis tu les épaissis et ça devient ta matière colorante, c'est ça ?

  • Romain Gauthier

    Ben, ça peut. Moi, j'aime bien parler de peinture parce que à la fois, ça me rapproche du monde des beaux-arts que j'apprécie. Et en même temps, quand j'ai voulu commencer à fabriquer mes premières peintures, j'ai commencé à les fabriquer comme on peut fabriquer un masque pour les visages ou un masque pour les cheveux. et en bidouillant à un moment je me suis demandé ok est-ce que ça colle, est-ce que ça colle pas donc en fait est-ce que ma peinture ça serait pas une colle que je dois colorer et du coup si je dois choisir une colle colorée, quelle colle j'utilise et quelle source de couleur j'utilise alors la source de couleur ça peut être des plantes mais ça peut être aussi des pigments, ça peut être des terres donc si jamais je dois travailler avec une plante je peux aussi décider de la travailler à partir des colorants de cette plante mais je peux aussi décider d'en extraire un pigment Et là, on va avoir déjà une distinction entre qu'est-ce qu'est un pigment ou qu'est-ce qu'est un colorant. Un pigment, ça va être la couleur sous un état insoluble, et un colorant, ça va être la couleur plutôt sous un état insoluble. Un des premiers projets que j'avais fait, c'était récupérer des plantes dans les rues de Paris, en extraire la couleur, la fixer, en faire abriquer un pigment, et essayer d'obtenir comme ça un espèce de nuancier des rues de Paris, avec lequel on pourrait se rendre compte aussi que les rues finalement les plus riches sont les plus pauvres en couleur, et les rues les plus pauvres sont les plus riches en couleur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah, j'ai bien !

  • Romain Gauthier

    C'est bien ça ! Donc voilà, j'utilise pas forcément que des plantes, surtout que, encore une fois, les plantes ça demande aussi des fois certains types de manipulations qui sont pas toujours évidentes, ou on n'arrive pas toujours à fabriquer tous les tons possibles. Avec des pigments, c'est vrai que parfois on arrive à obtenir d'autres choses, donc je me contrains pas à une matière végétale exclusive, j'essaye vraiment d'utiliser l'écologie comme un outil. et donc parfois c'est vrai que j'utilise des ingrédients bruts et naturels certains pigments que je peux manipuler ne sont pas toujours d'origine naturelle la colle que je fabrique, les autres ingrédients vont l'être mais des fois la source de couleur en elle-même peut être assez variée et ça c'est quelque chose que j'avais expérimenté dès le départ parce que je me rappelle dans des premiers projets aussi qu'on m'avait demandé un mec qui voulait fabriquer une peinture à partir de la poudre de billets de billets de dollars ah ouais ? donc j'avais trouvé ça assez chouette aussi de me dire que voilà on peut on peut aussi essayer d'utiliser ces couleurs vraiment pour raconter des histoires et sans ça aussi qu'elles peuvent être écologiques parce que si on commence à laisser parler les couleurs je pense que ça évoque quand même déjà des idées plutôt que si on fait juste que les regarder et juste se dire ok cette couleur c'est rouge cette couleur c'est vert mais si on commence à les laisser parler moi je pense que mon atelier il veut ça aussi il veut laisser les couleurs s'exprimer et je pense que si on rajoute ou si on pense cette phrase par rapport à ce qui existe dans la société ou par rapport à l'actualité parfois C'est en ça aussi que mon atelier se veut écologique. Et je prends l'écologie comme l'intelligence de vivre ensemble, de penser comme un écosystème.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme type de gomme tu utilises quoi toi ? tu en utilises des naturels et des des naturels gomme xanthane,

  • Romain Gauthier

    gomme de goire,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    gomme aradique et en colorant issus des plantes, donc ceux que tu as gardé entre guillemets dans la short list qu'est-ce que tu peux nous citer pour nous inspirer un peu, parce qu'il y a beaucoup de fans de botanique je te le dis sur le podcast Donc dès que tu dis un nom de plante, c'est vrai que c'est moi la première.

  • Romain Gauthier

    Un des jolis projets que j'avais réalisé avec Paraboot et Classique, qui est une maison d'édition à Paris, c'était de réaliser une couleur à partir des mauvaises herbes, encore une fois, qui poussaient devant l'usine Paraboot, et d'utiliser cette peinture pour imprimer les boîtes de la collaboration entre Paraboot et Classique. Et on avait utilisé de la vergerette du Canada, que j'avais découvert justement grâce à Magali Bontou, quand j'avais fait mon stage avec elle à l'ENAMAC. on avait utilisé du mille-per-tuis et un petit peu de sauge. Super. Mais après, voilà, encore une fois... Moi je pense qu'il faut toujours réfléchir à ce qu'on veut faire avec cette couleur. Est-ce qu'on veut qu'elle soit grand teint ? Je pense que ça c'est quelque chose qu'on entend souvent dans le podcast. On veut que ça soit grand teint, que ça tienne longtemps. Mais si c'est une impression qui est juste là pour véhiculer un message, et que le message il est immédiat, pas besoin que ça soit grand teint. On peut ramasser n'importe quelle mauvaise herbe qui pousse devant chez soi, n'importe quel fruit du jardin, n'importe quelle épluchure de légumes, on va en faire une couleur. Et parfois, même une couleur qui n'existe pas vraiment peut raconter quelque chose. Je m'explique. Le premier workshop que j'avais donné au Beaux-Arts de Nice, j'avais été réinvité par mon ancienne prof de scénographie. On avait fabriqué un nuancier à partir des déchets qui avaient été les déchets d'un repas qu'on avait partagé ensemble. Donc on avait utilisé des choses qui pouvaient teindre, parce qu'on sait qu'on peut teindre avec des déchets, c'est ce qu'on faisait au Moyen-Âge pour les paysans par exemple. Mais on sait aussi qu'une pelure de citron, ça n'a pas donné de couleur. Mais ce n'est pas parce qu'on ne voit pas la couleur qu'elle n'existe pas. Et donc fabriquer un nuancier avec ces choses-là, ça permettait vraiment de tracer un peu une forme d'archéologie du repas, ou de colorimétrie du repas, du nuancier du repas. Et ça, ça raconte déjà quelque chose. Même si la couleur, on ne la voit pas, c'est pas pour ça qu'encore une fois, elle ne s'exprime pas et qu'elle n'existe pas. Donc j'utilise à peu près tout et n'importe quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et en pigments minéraux donc du coup vous disiez nous on a reçu Ludivine Rouboreil des Ocres de France la société des Ocres de France parce qu'en fait il y a beaucoup de gens qui me parlaient des pigments minéraux et ce qui peut être utilisé ou pas tu sais les différences les avantages des uns la tenue la couleur bref donc avec Ludivine on avait exploré ce côté là toi tu peux je ne savais pas en sérigraphie on peut utiliser des pigments minéraux pour sérigraphier Il n'y a aucune contre-indication ? Il n'y a rien du tout ? C'est une source de couleur ?

  • Romain Gauthier

    C'est une source de couleur. Pour réduire la poussière, on pourrait réduire ton appart en poudre et en faire une peinture.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok.

  • Romain Gauthier

    Ce serait pas cool, mais on va le garder.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord,

  • Romain Gauthier

    ok. Si on arrive à mélanger n'importe quoi d'un peu solide et fin avec une colle et la faire passer à travers notre tamis, en sérigraphie, on utilise des mailles qui sont très ouvertes pour imprimer sur du textile ou en général déposer surtout beaucoup d'encre. et donc si la maille est très ouverte on peut faire passer des pigments très gros à travers Par contre, si la maille est plus serrée, là, il va nous falloir des peintures qui sont plus fines, plus finement broyées.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et est-ce que tu utilises aussi des matières d'origine, on va dire, animales au sens large, genre des insectes, les cochenilles, tout ça, tu as essayé de shérigraphier ?

  • Romain Gauthier

    Non, ça, je m'étais un peu... Pas forcément interdit, mais c'était pas... Après, j'utilise des œufs, donc je ne suis pas non plus végan. D'accord. Mais si je veux, je peux fabriquer des peintures véganes sans utiliser d'œufs. Mais non, la cochenille... Je vois ce que ça donne. Pour l'instant, je n'ai jamais eu vraiment l'occasion de l'utiliser en particulier. De l'utiliser ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui. D'accord, mais en tout cas, ce n'est pas contre-indiqué et les pigments minéraux sont utilisés dans la graphique.

  • Romain Gauthier

    Non, ce n'est pas contre-indiqué. La gorgxanthame, par exemple, c'est sécrété par une petite bactérie, donc ça pourrait rentrer aussi dans le domaine animal.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, exactement. J'ai regardé sur ton site, j'ai vu tes travaux, j'ai vu ce que tu proposais et à un moment, même la personnalisation des produits, j'ai vu que tu proposais des effets couleurs, des suppléments. Je t'ai fait un petit imprimé du sujet sur lequel je voulais qu'on échange dans fluo, encre, or, etc. que tu peux rajouter à de la sérigraphie. là tu me surprendrais de me dire que c'est naturel du coup qu'est-ce que tu utilises d'autre qu'est-ce qu'on peut comment dire, je vais réussir à faire ma question en gros si c'est pas naturel c'est forcément des trucs synthétiques que tu peux intégrer à ta composition c'est ça c'est ça qu'on pourrait faire après en général l'un des missions encore une fois de mon atelier c'est de rendre

  • Romain Gauthier

    la scénographie accessible Dans mon premier atelier, qui était Homemakers, un Fab Lab dans le 15ème, j'ai découvert un peu ce monde-là du textile, surtout du textile parisien, mais de toutes ces marques qui se heurtaient à des minimums de commandes. Et je me suis dit, ok, il y a peut-être quelque chose à faire avec ça. et comment on peut leur permettre d'imprimer eux-mêmes peut-être leurs projets aussi pour rendre leurs rêves ou du moins leurs idées plus accessibles. Et dans cette idée-là, ces peintures-là sont plutôt des peintures qui sont à l'eau avec le minimum de substances nocives à l'intérieur, mais ça reste du coup des peintures qui sont aussi issues de l'industrie. On pourrait les fabriquer aussi nous-mêmes à partir d'une base transparente qu'on viendrait teinter aussi. Donc techniquement, ces peintures-là, c'est des colles qui sont teintées par des pigments.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et donc, du coup, toi, j'invite les gens à aller regarder ton site internet, je le mettrai en lien dans le descriptif du podcast. En gros, est-ce que tu peux expliquer aux gens ce que toi tu proposes et aux personnes qui nous écoutent, quel type de projet ils pourraient réaliser, par exemple avec toi, qu'est-ce que tu fais comme collaboration, comme projet aujourd'hui à proposer ?

  • Romain Gauthier

    Déjà on peut décider de venir imprimer avec moi à l'atelier, que ce soit sur papier ou sur textile. On peut aussi me demander, moi, d'imprimer leurs projets sur papier, sur textile ou d'autres supports, du moment qu'ils sont quand même playlist. Là aujourd'hui par exemple, après l'épisode, je vais devoir imprimer des dossiers de chaises, des dossiers de chaises en tissu. Juste avant, j'imprimais sur du textile et ce week-end, ça va être un mélange de papier et de textile avec une encre qui est juste composée de jus de citron que je viens brûler derrière. On peut aussi me demander de faire une animation ou une performance lors d'événements. pour que les personnes présentes à l'événement réalisent eux-mêmes ou non des impressions encore une fois sur textile mais aussi sur la peau l'une des choses que j'aime bien faire c'est des petits tatouages comestibles et alcoolisés que j'appelais tatou cocktail donc on peut aussi m'appeler pour une dimension plus événementielle et après si on veut m'appeler pour collaborer sur n'importe quel projet et aussi m'inviter à... à y injecter ma créativité ou mes idées avec plaisir. Techniquement, on peut venir imprimer sur papier et textile déjà de manière simple. Pour le reste, on peut m'envoyer un petit message et en réfléchir ensemble.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord alors ça m'a donné plein de questions ce que tu dis, donc le tattoo cocktail qui est présent sur ton site donc encore une fois allez le voir j'ai énormément de personnes qui me disent et qui me posent la question est-ce qu'il est possible en France de faire des tatouages à base d'encre végétale, j'ai contacté sur Instagram des tatoueurs parce qu'il y a des gens qui me suivent alors que je ne voyais pas forcément le lien et on m'a dit qu'en France ça n'était pas autorisé ou en tout cas, tu sais, les encres n'étaient pas homologuées ou validées, je ne sais pas quoi, mais qu'apparemment, dans d'autres pays, et on m'a parlé du Japon, donc il faut que je creuse, apparemment, ils font des tatouages avec de l'encre végétale. et franchement je voulais savoir si tu avais des infos ou si du coup ça te...

  • Romain Gauthier

    tu avais quelque chose moi je connais le jaguar qui va être alors connais-toi le jaguar c'est un c'est un fruit d'Amérique latine et on en extrait le jus pour faire des pour faire des petits tatouages temporaires comme ça c'est un peu plus propre entre guillemets que le henné parce que le henné souvent pour être noir il est teinté ou il est oxydé et c'est cette oxydation qui est un peu néfaste pour la peau d'accord encore une fois ça dépend de quelle est la durée de vie du tatouage moi mes petits tatouages c'est des choses qui sont très subsaines c'est des choses qui vont durer peut-être une journée parce que l'idée c'est plutôt le geste de tatouer, c'est plutôt fabriquer la peinture ensemble que de vraiment repartir avec un motif sur soi pendant 3 semaines ouais d'accord ok j'avais une autre question à te poser

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on doit te la dire t'en as parlé les minimums de commandes moi j'ai travaillé dans des grands groupes si on a un projet généralement les gens te disent bah oui il m'en faudrait 200 mais toi tu travailles à la main tout ce que tu fais c'est toi qui le fais quelle est le quelle est le comment on va dire la quantité que tu peux réaliser toi chez Rose Studio est-ce que tu te dis bah voilà au-delà de telle quantité moi je le fais pas ou il faut me donner un délai ou est-ce qu'en fait tu t'interdis rien et tu peux t'es ok de faire

  • Romain Gauthier

    J'aime bien dire que la meilleure énergie verte, c'est ton énergie propre. Donc, tant qu'il me reste des forces, on y va. Après, forcément, ça peut prendre un peu plus de temps. Je ne suis pas équipé pour imprimer 200 t-shirts à la minute. Je peux peut-être être équipé pour en imprimer 200 à la journée. Ça dépend de la complexité de l'impression. mais tant qu'on a un petit peu de temps moi je suis prêt d'imprimer tout et n'importe quoi on m'a posé la dernière fois la question combien d'impressions j'avais fait en une journée je crois que le plus c'était 1000 et c'était des petites impressions au pochoir sur des drapeaux pour le musée de Monaco c'était 1000 impressions au pochoir à faire le drapeau faisait 4 mètres par 3 il était posé au sol et je descendais à chaque fois au sol pour venir imprimer mes petites étoiles ça m'a fait pas mal de squats

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors du coup, ma question derrière, c'est… Alors attention, c'est assez naïf, mais pourquoi on voit plein de trucs de tote bag, d'outils publicitaires, etc., de boîtes, de projets, tu sais, ça fait partie du budget com. Est-ce qu'il est envisageable pour ces entreprises de passer via une impression plus vertueuse, plus verte ?

  • Romain Gauthier

    Moi encore une fois je pense que c'est l'histoire qu'on a envie de raconter et les liens qu'on a envie de créer. Si une entreprise n'a pas envie de s'intégrer à son territoire, ne pas rechercher des couleurs qui vont être locales pour créer du lien avec les personnes du territoire, je ne vois pas en quoi ça serait plus logique d'aller chercher des plantes qui vont pousser beaucoup plus loin pour le faire juste pour dire que c'est naturel. Je pense qu'encore une fois, l'écologie, il faut le voir comme l'intelligence de savoir vivre ensemble. Et c'est en ça qu'on devrait avoir un intérêt à travailler autrement les uns avec les autres. C'est pour créer du lien, créer des circuits de valeurs, et raconter des histoires qui vont inspirer les autres pour faire de même.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, et est-ce que tu as constaté, toi qui as fait les deux techniques, la technique plus tradie et la technique plus écologique, on va dire, pour faire des raccourcis, est-ce que tu as constaté que c'était forcément beaucoup plus cher de travailler proprement ?

  • Romain Gauthier

    Ça peut dépendre des projets. C'est vrai que marquer un textile de manière végétale, c'est beaucoup de temps. Et le temps, forcément, ça peut coûter beaucoup d'argent. Donc sur ce terrain là oui Après si je repense à mon encre au jus de citron Ok elle ne fait pas toutes les couleurs Par contre elle ne coûte pas très cher Elle est rapide à produire, rapide à mettre en place Rapide à révéler Et ça ça peut être une solution Si les personnes en ce moment sont capables de l'accepter Et de trouver aussi des idées pour l'exploiter Moi je pense que cette encre Elle peut être totalement adaptée pour l'étiquetage Par exemple une étiquette en général C'est souvent une couleur foncée sur un tissu clair

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc là dessus on n'a pas besoin d'avoir forcément un noir pur une couleur déjà juste français peut faire l'affaire d'accord donc toi tu vois plutôt cette application pour les tictages par exemple textiles d'un produit à vendre ?

  • Romain Gauthier

    Par exemple parce que aussi moi il y a beaucoup de gens qui viennent et qui font de l'upcycling Bon bah ils connaissent pas toujours les matériaux de leurs t-shirts, peut-être que des fois il y a déjà des impressions dessus, peut-être que des fois ils ont des t-shirts noirs, blancs, beiges, donc si j'applique la même couleur végétale sur toutes, à part faire du noir, je vais pas pouvoir produire grand chose.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc je pense qu'il faut vraiment réfléchir à l'usage avant de déterminer ensuite la technique la plus adaptée. Par exemple aussi mes katagami qui ne consomment pas d'eau pour être produits. je vais pouvoir les utiliser dans un certain cadre. En événementiel, ça marche très bien. Pour faire des petites productions à la maison, ça marche très bien. Mais pour faire un grand tirage avec plein de couleurs, ça va être plus compliqué. Ce n'est pas pour rien qu'on a inventé les cadres et ces techniques-là. Donc, je pense que vraiment l'enjeu de l'écologie aujourd'hui, c'est de repenser un peu les usages et d'adapter les méthodes.

  • Romain Gauthier

    parce que des fois il y a des méthodes qui sont disproportionnées pour des usages qui sont désuets et c'est là où ça devient problématique d'accord ok est-ce que tu peux nous parler de ta perception de la demande est-ce que tu trouves qu'il y a de plus en plus de gens qui viennent vers toi pour travailler avec des matières naturelles ou c'est flat ou tu sens que ils ont des freins que tu dois lever

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, je pense que la demande est croissante. Après, je suis encore tout jeune. Moi, ça fait à peine trois ans que j'ai lancé le studio. Je commence à peine à avoir des demandes régulières. Et c'est vrai que dès le départ, les gens restent venus me voir à la fois pour ce côté écologique et pour aussi le côté créatif. Donc, je n'ai pas pu, je pense, observer un espèce de revirement. ou de greenwashing de la part de ces personnes-là.

  • Romain Gauthier

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je pense que la demande reste quand même croissante. Et si en plus, toi, tu me dis que tu as plein de jeunes qui sont intéressés de le faire, je pense qu'effectivement, forcément, les choses sont croissantes. Après... Encore une fois, je pense qu'il y a plein de gens qui ont envie de s'exprimer aujourd'hui. C'est peut-être aussi pour ça que la sérigraphie a le vent en poupe, parce que c'est une technique qui est accessible. Et comme on a tous envie de raconter des choses, c'est peut-être un outil assez facile pour pouvoir mettre ces choses-là en place et pouvoir créer sa marque ou personnaliser son packaging ou alors justement aider ses copains à faire vivre leur projet.

  • Romain Gauthier

    ouais, carrément alors du coup maintenant je vais te poser un peu les questions rapides d'inspiration repréciser aussi juste pour parce que je me suis notée de dire que tu faisais aussi des ateliers via la plateforme We Can Do que c'est des formations tu l'as dit tu peux aller à des événements etc ça c'est juste pour le rappeler parce que je me l'étais notée de le préciser je voulais savoir Romain aujourd'hui quelles sont les personnes qui t'inspirent et qui te... qui te tirent vers le haut dans ta technique ? Est-ce que tu as des contes que tu regardes sur la sérigraphie ? Est-ce que tu as des artistes qui t'inspirent ? Qu'est-ce qui t'inspire aujourd'hui et qui t'aide à modifier, à amplifier ta créativité ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois qu'au niveau de la sérigraphie, il y a Lorenzo Boegli en Suisse, qui n'est pas forcément dans une démarche écologique, même s'il tente deux ou trois choses maintenant. qui a eu vraiment une approche assez différente, où lui, il a testé d'imprimer en RVB. Alors que nous, on imprime souvent en CMJN, en superposant comme ça les couleurs. RVB, lui, il va imprimer en fait avec des encres qui vont, je ne sais même pas vraiment bien le définir, mais vont attraper la lumière. En fait, il n'imprime pas en gros sur un papier blanc, il imprime sur un papier noir, avec des couleurs qui attrapent la lumière. Donc ça, en fait, il a un style. Tu vas voir son compte, c'est un mec, il imprime, il a des lunettes, genre on dirait qu'il a un casque de VR sur la tête. Il y a cette dimension-là, ce truc-là, cet outil, ce corps un peu robot, moi je le trouve super cool. Alors ce n'est pas forcément green, il y a des taches partout, c'est des encres assez polluantes, j'imagine. Mais dans cette dimension-là, d'avoir voulu créer un cadre particulier, d'être une façon d'imprimer différente, ça c'est hyper inspirant. Du côté plus naturel, il y a un italien, sans compte, c'est Medula Made. Et lui par contre il imprime qu'avec des encres naturelles qu'il fabrique lui-même. Il n'y a pas longtemps, il a fait les 10 ans, il a fait un poster avec les 100 couleurs naturelles qu'il fait. Lui il utilise beaucoup justement de sources de couleurs végétales pour fabriquer ses encres. C'est beaucoup en fait d'encre qui vont être assez translucides parce que c'est souvent des jus qu'il a épaissis à la gomme de gois ou des choses comme ça. Donc lui il est aussi hyper inspirant. Et d'un autre côté, deux filles. dans leur compte ça peut être hors cadre avec un K pour cadre et Impressions Atelier qui sont deux filles qui vont utiliser aussi cette technique que je leur ai fait découvrir, là c'est Katagami et qui vont aussi se poser des questions, qui vont avoir une réflexion plus holistique sur la pratique de la sérigraphie donc ça c'est des comptes qui m'inspirent et je dirais ça ça fait chouette

  • Romain Gauthier

    C'est chouette parce qu'en plus, pareil, tu sors de la France, ça ouvre un peu le champ, c'est chouette. Est-ce qu'il y a un événement en sérigraphie qui est organisé ? Parce que c'est quand même une pratique répandue quand même, que ce soit technique traditionnelle ou végétale. Est-ce que tu connais quelque chose, un événement ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne crois pas. Il me semble qu'il y en a… Il me semble qu'il y a des choses qui se passent du côté de Lyon, puisque aussi historiquement, Lyon, c'est une grosse ville de la sérigraphie. C'est là où on a inventé l'impression à la lyonnaise, c'est là où on fait les foulards à la messe. Donc, il y a des choses de ce côté-là. Il me semblait qu'il y avait aussi quelque chose du côté de Nantes, avec Marché Noir, quelque chose dans l'idée. J'essaierai de regarder. Il doit y avoir aussi sur Paris des festivals comme ça de l'édition, de la sérigraphie en soi. Bonne question. Après, c'est vrai qu'encore une fois, la sérigraphie, j'utilise vraiment comme un médium. comme un peintre pourrait utiliser la peinture, ou un sculpteur, la sculpture. Donc je ne me ressens pas non plus sérigraphe à 100%, et donc je ne suis pas non plus hyper curieux de ce qui existe uniquement en sérigraphie. Mais c'est aussi un projet que j'aimerais porter, peut-être, d'essayer de fédérer comme ça, ou d'imaginer un projet comme ça, collaboratif, autour de la sérigraphie. C'est des voiles

  • Romain Gauthier

    Série graphique végétale tu peux compter sur mon soutien donc toujours pour tirer le trait de la série graphique moi je ramène ça aussi, tu sais beaucoup à ce que je dis que j'appelle moi les encres épaissies tu appelles peinture, mais tu vois on a Elisabeth Dumont alors c'est une autre génération mais Elisabeth Dumont, elle est connue pour son livre Encre de Plante elle a fait des encres avec tout et en fait je me dis de faire rencontrer ces générations tous ces jeunes, moi je te dis au festival on m'a alpaguée en disant attends c'est toi qui prends le son viens j'ai quelque chose à dire et il y a des jeunes qui s'associaient donc c'est ce que je te dis c'est souvent des mecs qui disaient bah voilà moi je veux lancer ça on a une troisième associée elle fait le jardin nous deux on fait la sérigraphie il y a des gens qui me contactent sur Instagram donc il y a une envie d'aller vers la sérigraphie clean j'ai même là à Lille rencontré un donc c'est la fabrique à cocon au cocon qui partage son atelier avec une sérigraphe. Et cette sérigraphe, elle s'est proposée d'essayer de reproduire le logo à récovert que j'avais travaillé en cours de tâche. Et tu vois, en fait, tu sens qu'il y a quand même une envie. Le truc, c'est que c'est vrai, comme je le dis à chaque fois, s'il n'y a pas de gens identifiés, d'événements, où vous vous rassemblez et tout ça, c'est vrai que c'est un peu plus compliqué de parler d'une même voix et d'avancer. Mais franchement, si tu veux lancer ça, tu me diras comment je peux t'aider, mais avec grand plaisir. franchement je trouve ça trop top est-ce que tu as des livres que tu aimerais recommander qui t'ont aidé alors ça peut être des livres, ça peut être des comptes insta ça peut être des magazines, ça peut être des vidéos youtube quelque chose qui t'a aidé dans ta pratique comme un déclic ou un truc que tu recommanderais alors pas tellement parce que j'ai

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai peur souvent des livres, surtout ceux qui sont au plus proche de ma pratique, parce que plus tu les lis, plus tu prends ça comme des recettes, et du coup, plus t'es bloqué, parce qu'une fois que t'es dans une recette, il suffit qu'il y ait un élément de la recette qui change, et tu penses que tu peux plus la réaliser. Donc, j'en ai pas tellement, mais peut-être que plus sur la peinture, et encore, non, je crois que... En fait, c'est pour ça que mon ancien apprenti Mélanie, ou que même Raphaël, parfois me déteste, je note jamais rien. Et c'est pour ça que, encore une fois, la couleur c'est toujours une destination, c'est toujours une rencontre pour moi. J'aime bien toujours faire quelque chose de différent, modifier toujours un petit paramètre, que chaque chose soit vraiment de l'ordre de l'expérience plus que de la recette. Donc j'essaie de me tenir quand même assez éloigné des livres, du moins tous ceux qui sont au plus proche de ce que je peux faire. Et en vrai, un livre qui m'a touché par contre, ça n'a rien à voir avec la couleur en soi, mais c'est Change ton monde. Chantons. C'est un livre, Cédric, j'ai oublié son nom de famille. C'est un niçois qui palliait un peu au manque de l'État français sur la gestion migratoire du côté de Nice et de la frontière italienne. Et pourquoi il m'a choqué ? Parce que dans ce livre, la couleur noire apparaît vraiment d'une manière très particulière. Et c'est plus en ça que je pense que ça a inspiré aussi ma pratique. Quand je te dis que j'ai envie de laisser parler des couleurs parce que les couleurs doivent s'exprimer, je ne veux pas me faire le porte-parole des couleurs parce que... c'est pas l'idée forcément mais si juste on peut déjà se décaler de se dire ok, même chez les artistes que je voyais pendant les workshops ou même par rapport à mes potes artistes aussi qui voient surtout la couleur comme ça sortie du tube mais qui racontent pas forcément la recette, qui racontent pas forcément la matière, qui racontent pas forcément l'expérience de cette couleur voilà, moi ce livre Change ton monde, il a un peu changé le mien parce que vraiment, ils proposaient la couleur d'une manière assez différente, presque en creux, sans la nommer forcément.

  • Romain Gauthier

    Est-ce que tu as écouté des épisodes de podcast qui t'ont plu ? Parce que c'est qu'on a peu d'épisodes sur la sérigraphie, mais est-ce que tu en as écouté certains et est-ce que tu peux en donner un qui t'a plu ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'en ai écouté quelques-uns. Je ne sais pas s'il y en a un qui m'a plus plu que l'autre parce qu'ils sont tous quand même super chouettes. Par contre, quand j'ai découvert ton compte et que j'ai découvert qu'on s'intéressait, à cette couleur végétale, j'ai trouvé ça vraiment cool. Et au-delà de cool, j'ai vraiment eu un peu d'espoir, dans le sens où on arrêtait peut-être de voir la couleur végétale juste comme quelque chose qui ne tient pas, ou comme quelque chose qui peut être désuet, mais qu'on va en faire quelque chose de moderne, qu'on va en faire quelque chose de fédérateur, qu'on va en faire quelque chose qui donne la parole aux gens. Et ça en soi, je pense que c'est hyper inspirant. donc je dirais pas forcément un épisode en soi mais je pense que la dynamique générale d'utiliser la couleur végétale pour créer du lien je pense que là-dedans on a tout compris

  • Romain Gauthier

    Ah génial, écoute c'est hyper c'est hyper touchant ce que tu me dis ça me fait plaisir et c'est vraiment le but de prendre toutes les applications de faire parler des débutants, des expérimentés c'est chouette et dire que peu importe le niveau peu importe comment tu prends le sujet c'est super si tu travailles la couleur végétale bah viens, partage, interagis rencontre des gens parce qu'en fait on n'est pas au début je pensais que c'était vraiment de niche, tu vois vraiment le sujet très peu connu etc et quand je vois qu'il y a 1500 personnes qui écoutent par mois le podcast sans que j'ai fait aucune pub payante et c'est juste un peu le bouche à oreille j'ai énormément d'espoir de me dire en fait on est nombreux il faut se rencontrer il faut s'échanger et en fait je pense que comme tu dis les projets collaboratifs ils vont forcément découler parce qu'on peut pas être partout on peut pas tout faire mais si on met les gens en lien bah franchement je pense qu'on va avoir des beaux trucs et j'ai déjà des retours de gens qui me disent tiens grâce au podcast j'ai rencontré un tel on travaille ensemble elle me fournit ici elle me fournit là on a trouvé enfin bref et quand j'entends ça ou j'ai des retours comme ça ça me fait hyper plaisir Est-ce que tu veux, dans ce podcast, on passe le micro à quelqu'un ? Oui. Dans toujours cette histoire de maillon, de chaîne de valeur. À qui tu penses, toi Romain ? Soit pour continuer à expérimenter et à creuser la sérigraphie, soit dans le monde de la couleur végétale, à qui tu penses ? À qui t'aimerais ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Peut-être pour essayer de faire un lien. Elle était venue me rencontrer à l'atelier, je crois, l'année dernière. pour voir un petit peu comment j'étais installée et comment on pourrait installer son atelier à elle, c'est celle qui tient le compte Sulfat Paris. Donc elle est à la fois sur la couleur naturelle et en même temps sur la sérigraphie. Donc peut-être que ça pourrait donner une suite à cet épisode.

  • Romain Gauthier

    D'accord, je vais la contacter. Je vais creuser un petit peu, mais ok. Sulfat Paris, bon bah super. Est-ce qu'il y a une question Romain que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé aborder ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne crois pas et sinon j'espère que dans tous les cas on aura l'occasion de se recroiser pour poser toutes celles qu'on ne s'est pas posées

  • Romain Gauthier

    Ouais carrément, non franchement carrément c'est hyper intéressant, moi j'aime beaucoup ce sujet là aussi et je pense que ça va nourrir pas mal de monde sur ce que tu as apporté aujourd'hui, et bah écoute Romain je te remercie Merci à toi Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Artecovert A-R-T-E-C-O-V-E-R-T Merci pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast et de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix, c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et présentation de Romain Gauthier

    00:00

  • Romain Gauthier : parcours et découverte de la sérigraphie

    00:45

  • Les avantages de la sérigraphie et son approche collective

    02:00

  • Comprendre la sérigraphie : techniques et impacts environnementaux

    04:29

  • Présentation de RoStudio et ses valeurs écologiques

    08:34

  • Comment rendre la sérigraphie moins impactante sur l'environnement

    11:12

  • Fabrication d'encres à partir de plantes et autres matériaux

    13:26

  • Projets et collaborations possibles avec RoStudio

    22:59

  • Conclusion et perspectives pour l'avenir de la sérigraphie écologique

    40:34

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la couleur végétale et des plantes tinctoriales avec notre invitée exceptionnelle, Romain Gauthier, artiste visionnaire et fondateur de Raw Studio. En tant qu'ingénieure agronome passionnée de couleur végétale, Pauline Leroux vous guide à travers une discussion enrichissante qui explore les profondeurs de la sérigraphie, ses techniques traditionnelles, et son impact écologique.


Romain nous partage son parcours inspirant, depuis sa découverte de la sérigraphie aux Beaux-Arts jusqu'à la création de son studio axé sur l'écologie. "La couleur est un langage, une façon de raconter des histoires", déclare-t-il, illustrant ainsi l'importance de la couleur végétale dans l'art et la narration. Ensemble, ils abordent les défis liés à l'utilisation de peintures végétales, tout en mettant en lumière des méthodes innovantes pour rendre la sérigraphie plus durable. Grâce à l'utilisation de matériaux de réemploi et à la fabrication d'encres à partir de plantes, Romain démontre comment l'écologie et l'art peuvent s'entrelacer harmonieusement.


Au fil de cette conversation, vous découvrirez des projets fascinants réalisés avec des couleurs extraites de plantes locales, telles que l'indigo et la garance, ainsi que l'importance des pigments végétaux dans la création artistique. Romain nous explique également comment les colorants biosourcés et les tanins issus des plantes contribuent à une approche plus respectueuse de l'environnement dans la coloration capillaire végétale et d'autres applications artistiques.


Cet épisode est une véritable source d'inspiration pour tous ceux qui souhaitent allier art et écologie dans leur pratique. Que vous soyez artiste, amateur de jardinage ou simplement curieux d'en savoir plus sur les fibres naturelles et la teinture naturelle, vous trouverez dans cette discussion des clés pour intégrer la couleur végétale dans vos créations.


N'hésitez pas à explorer les liens utiles mentionnés dans l'épisode pour approfondir vos connaissances sur les colorants végétaux et les techniques de sérigraphie écologiques. Rejoignez-nous pour cette belle aventure au cœur des couleurs de plantes et des pratiques durables.


Belle écoute à tous !


Pauline


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Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Romain Gauthier de Raw Studio. Bonjour Romain.

  • Romain Gauthier

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Romain est un invité courageux parce qu'il enregistre de dehors dans le froid. Je l'admire déjà rien que pour ça, donc on va essayer de ne pas le laisser congeler dehors. Romain, je suis ravie de te recevoir. Je te l'expliquais avant qu'on enregistre. J'ai peu d'invités sur la sérigraphie. j'ai beaucoup de questions des gens qui me suivent sur Instagram ou des auditeurs sur la technique de la sérigraphie, comment la rendre plus vertueuse, comment utiliser les encres végétales, comment il y a plein de questions, c'est souvent des questions, c'est ce que je te disais d'hommes qui sont plus jeunes que moi dans la vingtaine, trentaine, qui essayent d'expérimenter et donc je suis ravie que Mathieu Ruiz m'ait passé ton contact parce que quand j'ai regardé ce que tu faisais, je me suis dit mais c'est carrément Ce genre de témoignages dont on a besoin, qui peut nourrir les auditeurs. Donc je suis ravie et je voudrais te proposer de te présenter, de raconter un petit peu toi ton parcours, comment tu as cheminé pour arriver à la sérigraphie, à la couleur végétale et un petit peu qui t'a formé jusqu'ici.

  • Romain Gauthier

    Eh bien ouais, moi je m'appelle Romain, je suis artiste, j'ai créé mon studio de sérigraphie qui s'appelle RoStudio. et la sérigraphie je la rencontre assez tôt, je la rencontre aux Beaux-Arts, je fais les Beaux-Arts à Nice, à la ville d'Arsens, et c'est pendant mon parcours assez tôt que je découvre cette technique, et je la trouve plutôt sympa parce qu'elle a deux avantages, la première c'est qu'elle permet de réaliser les travaux des autres personnes, c'est pas forcément une technique qui peut être très individuelle, souvent c'est une technique de service, de prestation de service, donc assez tôt je me dis qu'artiste ça peut être compliqué, Donc si mes potes, eux, ils finissent artistes, je pourrais peut-être imprimer leur boulot. Donc ça pouvait être une technique de pouvoir en vivre après les beaux-arts. Et la sérigraphie, c'est aussi une des seules techniques, on pourrait dire peut-être en ton direct, où disons que la couleur passe directement à travers le cadre. Elle n'a pas besoin de passer dans du tuyau comme pour une imprimante, elle n'a pas besoin d'adhérer à une plaque comme pour de la gravure. Donc pour fabriquer après des peintures soi-même, ça peut être une solution de facilité. L'écran, il effectue juste un tamis. et donc tant que la peinture passe à travers potentiellement elle peut s'accrocher à la feuille derrière donc pour ces deux avantages là je la trouvais plutôt cool et au delà de ça encore une fois peut-être que quand je la découvre tout de suite on me parle de la trame Et cet objet, la trame, ça me plaît. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai tout de suite vu un peu comme la représentation d'un schéma d'une population, comme plein de petits points qui sont à côté des uns des autres, plus ou moins gros et plus ou moins espacés les uns des autres. Donc je la vois quand même comme un outil presque collectif. Préto, je la vois comme ça. Donc je la garde comme ça, et puis je pense que dans mon travail, cet outil, le collectif, c'est quelque chose qui revient.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. C'est beau ta manière de l'aborder. Je trouve que ça fait reprendre la sérigraphie d'un autre point de vue. Je trouve ça intéressant. Du coup, comment... Donc, tu démarres par de la sérigraphie, on va dire, traditionnelle. Oui,

  • Romain Gauthier

    très traditionnelle.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, voilà. Est-ce que tu peux réexpliquer, parce que même moi, je t'avoue, je suis vraiment novice. Est-ce que tu peux réexpliquer un peu le principe de la sérigraphie et la technique historique, on va dire, qui est un peu... Remise un peu en question, ces derniers temps, on voit qu'il y a des gens qui essayent de trouver des méthodes un peu moins impactantes. Est-ce que tu peux expliquer la technique que tu as apprise et comment on peut un peu moins impacter sur cette technique ?

  • Romain Gauthier

    Bien sûr, la sérigraphie, déjà on peut décomposer le mot. Sérigraphie, souvent on pense que c'est pour imprimer en série, mais à l'origine ça vient plutôt de séricum qui est la soie. et graphène-écriture. Donc la sérigraphie, c'est écrire avec la soie. Pourquoi la soie ? Déjà parce que potentiellement, si on raccroche ça à l'Asie, là où ça émerge, ou du moins c'est l'histoire qu'on raconte en général, c'est un pays qui développe ce matériau et il décide de l'utiliser pour imprimer sur les kimonos. Ils utilisent de la soie et des papiers découpés qu'ils assemblent entre eux et ça leur fait des pochoirs qu'on peut appeler katagami. et avec ces pochoirs, ils impriment. Et ensuite, quand la diaspora peut évoluer en Europe et aux Etats-Unis, ils rencontrent des procédés photographiques, et là ils modernisent le procédé, c'est là vraiment que ça devient de la sérigraphie. On tend la toile sur des cadres, pour permettre de manipuler ces pochoirs de manière plus industrielle, on enduit la soie d'une mution qui est photosensible, qui va nous permettre ensuite de découper dans notre soie, en utilisant la lumière plutôt que des ciseaux et le papier qu'on faisait à l'origine. pour faire des motifs beaucoup plus précis et des choses beaucoup plus précises. Donc la sérigraphie, c'est ça. C'est réussir à écrire, imprimer, reproduire des images grâce à de la soie, grâce à des tissus de soie, grâce à des cadres en soie, qu'on manipule couleur après couleur. En sérigraphie, c'est assez binaire, la couleur passe ou elle ne passe pas. On peut imprimer des dégradés et plusieurs couleurs en même temps, mais on n'imprimera jamais différentes couleurs à différents endroits d'un même coup de racle. sauf si on fait quelque chose qui ressemblerait à un monotype mais c'est pas vraiment fait pour ça c'est vraiment une question de pochoir couche après couche et alors après comment ça se fait effectivement on doit réaliser le cadre avec une technique d'insolation. On passe sa couche de couleur avec une racle. On racle la couleur à travers le cadre et elle s'imprime sur le support, qu'il soit du papier, du textile, un cadran de monte, un panneau de signalisation, un circuit imprimé, par exemple. Ah ouais ? Carrément.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Incroyable.

  • Romain Gauthier

    Tout ce qui est plat et lisse. En scénographie, on aime bien dire qu'on imprime sur tout ce qui est plat et lisse. Dès qu'on va avoir du volume, ça peut être un peu compliqué. Puisque notre écran est tendu, c'est un tissu tendu, on cherche toujours à essayer d'imprimer sur une couche qui, elle aussi, est tendue et lisse. Si on veut imprimer sur quelque chose en volume, notre racle va un peu buguer, accrocher ses différents volumes. La peinture va un peu faire ce qu'elle veut derrière, donc elle va glisser, couler, baver, se mettre en épaisseur. Ça ne sera jamais très net. Donc vraiment tout ce qui est plat et lisse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc ça veut dire que contrairement, par exemple, à la teinture végétale qui prône les supports naturels, toi tu peux imprimer. Enfin, sérigraphié, du coup, en fait, sur n'importe quel support, il n'a pas besoin d'être naturel.

  • Romain Gauthier

    Eh bien, on va dire oui et non. Oui et non. Ça dépend si j'ai envie de le faire avec des peintures qui, elles aussi, sont naturelles ou ça dépend un peu des conditions de mon impression. Moi, j'aime bien dire qu'une peinture, c'est une colle qui est colorée. Donc, pour faire de la peinture, il faut d'un côté de la colle, de l'autre côté de la couleur. Maintenant, toutes ces colles naturelles, comme de la sève, comme de l'œuf, comme de la farine, comme n'importe quoi. Elle va réussir à adhérer plus ou moins sur un matériau en fonction de sa nature. Sur du bois, sur du papier, ça va être assez simple. Par contre, sur du plastique, sur du verre, c'est peut-être quelque chose qui va être plus compliqué.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok.

  • Romain Gauthier

    Donc, on peut imprimer sur tout et n'importe quoi, sur n'importe quel matériau. Par contre, si ça a besoin de tenir à des conditions particulières, de frottement, d'intempéries, de choses comme ça, il faudra choisir une colle qui soit adaptée. Et parfois, dans les colles naturelles, pour l'instant, moi, je n'ai pas toutes les réponses ou je n'ai pas encore fait tous les essais pour adhérer à n'importe quel support et en partie au support synthétique.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Ah, ok, c'est plus clair. Ok, et alors du coup est-ce que tu peux présenter un petit peu ton Raw Studio quand est-ce que tu l'as créé qu'est-ce que tu y fais combien vous êtes à travailler là je vois que tu es dans une structure où il y avait plein de monde, est-ce que c'est une maison d'artistes ou est-ce que c'est ton atelier où il y a plein de gens est-ce que tu peux nous expliquer

  • Romain Gauthier

    Alors Raw Studio c'est un atelier de sérigraphie qui Comment dire ? qui veut rendre la sérigraphie écologique et accessible. Je suis dans un atelier avec deux autres sérigraphes que je connais parce que j'avais fait des stages avec eux quand j'étais encore au Beaux-Arts. Donc à un moment où ils ont eu besoin de changer d'atelier, il leur fallait potentiellement une troisième personne et je me suis présenté et ça a collé. Et ici, on essaye avant tout d'utiliser la sérigraphie pour créer du lien. ou pour penser peut-être aussi l'impression autrement et l'écologie en général. C'est pour ça que j'aime bien me dire sérigraph holistique, c'est parce que l'idée ce n'est pas seulement d'imprimer des choses, c'est d'essayer de raconter des histoires avec, et de penser la sérigraphie de manière assez globale, c'est-à-dire penser l'atelier, penser les encres, penser les écrans différemment, mais penser aussi les projets de manière plus globale. parce que justement encore une fois on ne peut pas forcément imprimer sur tout et n'importe quoi ou on ne peut pas fabriquer toutes les couleurs donc il y a aussi un peu de pédagogie parfois à faire ou des compromis et c'est en ça que je trouve que ça a une dimension écologique l'écologie parfois si on la pense comme un écosystème c'est aussi faire des compromis pour que tout le monde arrive à bien vivre ensemble ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors du coup sur ta vous êtes basé donc tu m'as dit à Paris oui exactement à Montreux en 93 ok et donc ça a été quand est-ce que tu as rejoint ou quand est-ce que tu as créé Rostudio du coup ?

  • Romain Gauthier

    officiellement je crois que ça se passe à l'été 2020 je crois que ça se passe à l'été 2020 je sors des beaux-arts en 2018 et assez rapidement je suis accompagné par Paul-Ancourt-Ploy pour développer ce projet créer le business plan et une fois que l'accompagnement est terminé c'est peut-être une question que tu me poseras derrière mais je fais une petite formation avec les Namaks et Magali Bontou d'accord ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et aujourd'hui vous êtes combien dans l'atelier dans lequel tu es ?

  • Romain Gauthier

    techniquement aujourd'hui on est 4 je travaille avec Mélanie qui est mon ancienne apprentie je travaille aussi avec Raphaël qui est mon nouvel apprenti et aujourd'hui on a aussi Guillaume qui est en stage

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok est-ce que tu peux nous expliquer comment tu pas Verdi mais comment tu rends moins impactant la sérigraphie dans ta pratique et les différentes étapes du coup ouais

  • Romain Gauthier

    ça va commencer par l'atelier l'atelier il a été fabriqué à la main avec des matériaux de réemploi les machines aussi sont de seconde main quand c'est possible de le faire on va aussi du coup avoir cette technique des katagami qui est en fait une façon de fabriquer des petits pochoirs de sérigraphie sans utiliser d'eau ni d'émulsion photosensible. On va fabriquer nos peintures nous-mêmes, avec des ingrédients bruts et naturels, quand c'est possible, surtout pour le papier, le carton, le verre, et en fait plein d'autres matériaux. Et encore une fois aussi avoir cette pédagogie avec mes clients ou mes clientes, de leur dire que parfois, effectivement, est-ce que le rose fluo qu'ils veulent, c'est vraiment la bonne couleur pour leur projet, Et c'est en ça aussi qu'ici j'aime bien dire que la couleur c'est chez nous plutôt une destination qu'un point de départ. On ne va pas plonger dans un pantone et ensuite essayer de le reproduire. Ça peut nous arriver, tu vois, cette semaine c'est ce qu'on a réalisé. Mais quand c'est possible, on essaye aussi de les accompagner et de leur dire voilà peut-être que votre projet peut se nourrir d'une couleur qui est plus proche de vos valeurs, qui est plus la vôtre, qui vous est plus propre en fait. C'est pour ça que j'aime bien dire qu'on fabrique des couleurs propres aussi ici. qui sont propres pour l'environnement, mais qui sont aussi propres aux gens qui nous demandent ces couleurs. Et on pourrait les fabriquer à partir des choses qui sont dans leur environnement, par rapport aux déchets de leur activité, par rapport à... On essaie d'avoir cette réflexion-là aussi. Donc c'est dans toute cette dimension, je pense, logistique qu'on essaie de retrouver l'écologie.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors du coup t'as une donc nous ce qu'on a pour l'instant exploré sur le podcast c'est la fabrication d'encre d'encre qui si elles sont très fluides on va dire sont des encres d'écriture si elles sont épaissies je pense que c'est le terme je ne sais pas si tu as mais épaissies avec de la gomme de goire ou de la gomme de c'était quoi l'autre nom la gomme de santa de xanthane on a entendu aussi d'autres types de gommes de gommes mais pour d'autres utilisations arabiques, voilà. Et donc, en gros, si je comprends bien, toi, tu commences par réaliser tes couleurs, enfin tes encres, entre guillemets, avec des plantes. Puis tu les épaissis et ça devient ta matière colorante, c'est ça ?

  • Romain Gauthier

    Ben, ça peut. Moi, j'aime bien parler de peinture parce que à la fois, ça me rapproche du monde des beaux-arts que j'apprécie. Et en même temps, quand j'ai voulu commencer à fabriquer mes premières peintures, j'ai commencé à les fabriquer comme on peut fabriquer un masque pour les visages ou un masque pour les cheveux. et en bidouillant à un moment je me suis demandé ok est-ce que ça colle, est-ce que ça colle pas donc en fait est-ce que ma peinture ça serait pas une colle que je dois colorer et du coup si je dois choisir une colle colorée, quelle colle j'utilise et quelle source de couleur j'utilise alors la source de couleur ça peut être des plantes mais ça peut être aussi des pigments, ça peut être des terres donc si jamais je dois travailler avec une plante je peux aussi décider de la travailler à partir des colorants de cette plante mais je peux aussi décider d'en extraire un pigment Et là, on va avoir déjà une distinction entre qu'est-ce qu'est un pigment ou qu'est-ce qu'est un colorant. Un pigment, ça va être la couleur sous un état insoluble, et un colorant, ça va être la couleur plutôt sous un état insoluble. Un des premiers projets que j'avais fait, c'était récupérer des plantes dans les rues de Paris, en extraire la couleur, la fixer, en faire abriquer un pigment, et essayer d'obtenir comme ça un espèce de nuancier des rues de Paris, avec lequel on pourrait se rendre compte aussi que les rues finalement les plus riches sont les plus pauvres en couleur, et les rues les plus pauvres sont les plus riches en couleur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah, j'ai bien !

  • Romain Gauthier

    C'est bien ça ! Donc voilà, j'utilise pas forcément que des plantes, surtout que, encore une fois, les plantes ça demande aussi des fois certains types de manipulations qui sont pas toujours évidentes, ou on n'arrive pas toujours à fabriquer tous les tons possibles. Avec des pigments, c'est vrai que parfois on arrive à obtenir d'autres choses, donc je me contrains pas à une matière végétale exclusive, j'essaye vraiment d'utiliser l'écologie comme un outil. et donc parfois c'est vrai que j'utilise des ingrédients bruts et naturels certains pigments que je peux manipuler ne sont pas toujours d'origine naturelle la colle que je fabrique, les autres ingrédients vont l'être mais des fois la source de couleur en elle-même peut être assez variée et ça c'est quelque chose que j'avais expérimenté dès le départ parce que je me rappelle dans des premiers projets aussi qu'on m'avait demandé un mec qui voulait fabriquer une peinture à partir de la poudre de billets de billets de dollars ah ouais ? donc j'avais trouvé ça assez chouette aussi de me dire que voilà on peut on peut aussi essayer d'utiliser ces couleurs vraiment pour raconter des histoires et sans ça aussi qu'elles peuvent être écologiques parce que si on commence à laisser parler les couleurs je pense que ça évoque quand même déjà des idées plutôt que si on fait juste que les regarder et juste se dire ok cette couleur c'est rouge cette couleur c'est vert mais si on commence à les laisser parler moi je pense que mon atelier il veut ça aussi il veut laisser les couleurs s'exprimer et je pense que si on rajoute ou si on pense cette phrase par rapport à ce qui existe dans la société ou par rapport à l'actualité parfois C'est en ça aussi que mon atelier se veut écologique. Et je prends l'écologie comme l'intelligence de vivre ensemble, de penser comme un écosystème.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme type de gomme tu utilises quoi toi ? tu en utilises des naturels et des des naturels gomme xanthane,

  • Romain Gauthier

    gomme de goire,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    gomme aradique et en colorant issus des plantes, donc ceux que tu as gardé entre guillemets dans la short list qu'est-ce que tu peux nous citer pour nous inspirer un peu, parce qu'il y a beaucoup de fans de botanique je te le dis sur le podcast Donc dès que tu dis un nom de plante, c'est vrai que c'est moi la première.

  • Romain Gauthier

    Un des jolis projets que j'avais réalisé avec Paraboot et Classique, qui est une maison d'édition à Paris, c'était de réaliser une couleur à partir des mauvaises herbes, encore une fois, qui poussaient devant l'usine Paraboot, et d'utiliser cette peinture pour imprimer les boîtes de la collaboration entre Paraboot et Classique. Et on avait utilisé de la vergerette du Canada, que j'avais découvert justement grâce à Magali Bontou, quand j'avais fait mon stage avec elle à l'ENAMAC. on avait utilisé du mille-per-tuis et un petit peu de sauge. Super. Mais après, voilà, encore une fois... Moi je pense qu'il faut toujours réfléchir à ce qu'on veut faire avec cette couleur. Est-ce qu'on veut qu'elle soit grand teint ? Je pense que ça c'est quelque chose qu'on entend souvent dans le podcast. On veut que ça soit grand teint, que ça tienne longtemps. Mais si c'est une impression qui est juste là pour véhiculer un message, et que le message il est immédiat, pas besoin que ça soit grand teint. On peut ramasser n'importe quelle mauvaise herbe qui pousse devant chez soi, n'importe quel fruit du jardin, n'importe quelle épluchure de légumes, on va en faire une couleur. Et parfois, même une couleur qui n'existe pas vraiment peut raconter quelque chose. Je m'explique. Le premier workshop que j'avais donné au Beaux-Arts de Nice, j'avais été réinvité par mon ancienne prof de scénographie. On avait fabriqué un nuancier à partir des déchets qui avaient été les déchets d'un repas qu'on avait partagé ensemble. Donc on avait utilisé des choses qui pouvaient teindre, parce qu'on sait qu'on peut teindre avec des déchets, c'est ce qu'on faisait au Moyen-Âge pour les paysans par exemple. Mais on sait aussi qu'une pelure de citron, ça n'a pas donné de couleur. Mais ce n'est pas parce qu'on ne voit pas la couleur qu'elle n'existe pas. Et donc fabriquer un nuancier avec ces choses-là, ça permettait vraiment de tracer un peu une forme d'archéologie du repas, ou de colorimétrie du repas, du nuancier du repas. Et ça, ça raconte déjà quelque chose. Même si la couleur, on ne la voit pas, c'est pas pour ça qu'encore une fois, elle ne s'exprime pas et qu'elle n'existe pas. Donc j'utilise à peu près tout et n'importe quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et en pigments minéraux donc du coup vous disiez nous on a reçu Ludivine Rouboreil des Ocres de France la société des Ocres de France parce qu'en fait il y a beaucoup de gens qui me parlaient des pigments minéraux et ce qui peut être utilisé ou pas tu sais les différences les avantages des uns la tenue la couleur bref donc avec Ludivine on avait exploré ce côté là toi tu peux je ne savais pas en sérigraphie on peut utiliser des pigments minéraux pour sérigraphier Il n'y a aucune contre-indication ? Il n'y a rien du tout ? C'est une source de couleur ?

  • Romain Gauthier

    C'est une source de couleur. Pour réduire la poussière, on pourrait réduire ton appart en poudre et en faire une peinture.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok.

  • Romain Gauthier

    Ce serait pas cool, mais on va le garder.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord,

  • Romain Gauthier

    ok. Si on arrive à mélanger n'importe quoi d'un peu solide et fin avec une colle et la faire passer à travers notre tamis, en sérigraphie, on utilise des mailles qui sont très ouvertes pour imprimer sur du textile ou en général déposer surtout beaucoup d'encre. et donc si la maille est très ouverte on peut faire passer des pigments très gros à travers Par contre, si la maille est plus serrée, là, il va nous falloir des peintures qui sont plus fines, plus finement broyées.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et est-ce que tu utilises aussi des matières d'origine, on va dire, animales au sens large, genre des insectes, les cochenilles, tout ça, tu as essayé de shérigraphier ?

  • Romain Gauthier

    Non, ça, je m'étais un peu... Pas forcément interdit, mais c'était pas... Après, j'utilise des œufs, donc je ne suis pas non plus végan. D'accord. Mais si je veux, je peux fabriquer des peintures véganes sans utiliser d'œufs. Mais non, la cochenille... Je vois ce que ça donne. Pour l'instant, je n'ai jamais eu vraiment l'occasion de l'utiliser en particulier. De l'utiliser ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui. D'accord, mais en tout cas, ce n'est pas contre-indiqué et les pigments minéraux sont utilisés dans la graphique.

  • Romain Gauthier

    Non, ce n'est pas contre-indiqué. La gorgxanthame, par exemple, c'est sécrété par une petite bactérie, donc ça pourrait rentrer aussi dans le domaine animal.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, exactement. J'ai regardé sur ton site, j'ai vu tes travaux, j'ai vu ce que tu proposais et à un moment, même la personnalisation des produits, j'ai vu que tu proposais des effets couleurs, des suppléments. Je t'ai fait un petit imprimé du sujet sur lequel je voulais qu'on échange dans fluo, encre, or, etc. que tu peux rajouter à de la sérigraphie. là tu me surprendrais de me dire que c'est naturel du coup qu'est-ce que tu utilises d'autre qu'est-ce qu'on peut comment dire, je vais réussir à faire ma question en gros si c'est pas naturel c'est forcément des trucs synthétiques que tu peux intégrer à ta composition c'est ça c'est ça qu'on pourrait faire après en général l'un des missions encore une fois de mon atelier c'est de rendre

  • Romain Gauthier

    la scénographie accessible Dans mon premier atelier, qui était Homemakers, un Fab Lab dans le 15ème, j'ai découvert un peu ce monde-là du textile, surtout du textile parisien, mais de toutes ces marques qui se heurtaient à des minimums de commandes. Et je me suis dit, ok, il y a peut-être quelque chose à faire avec ça. et comment on peut leur permettre d'imprimer eux-mêmes peut-être leurs projets aussi pour rendre leurs rêves ou du moins leurs idées plus accessibles. Et dans cette idée-là, ces peintures-là sont plutôt des peintures qui sont à l'eau avec le minimum de substances nocives à l'intérieur, mais ça reste du coup des peintures qui sont aussi issues de l'industrie. On pourrait les fabriquer aussi nous-mêmes à partir d'une base transparente qu'on viendrait teinter aussi. Donc techniquement, ces peintures-là, c'est des colles qui sont teintées par des pigments.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et donc, du coup, toi, j'invite les gens à aller regarder ton site internet, je le mettrai en lien dans le descriptif du podcast. En gros, est-ce que tu peux expliquer aux gens ce que toi tu proposes et aux personnes qui nous écoutent, quel type de projet ils pourraient réaliser, par exemple avec toi, qu'est-ce que tu fais comme collaboration, comme projet aujourd'hui à proposer ?

  • Romain Gauthier

    Déjà on peut décider de venir imprimer avec moi à l'atelier, que ce soit sur papier ou sur textile. On peut aussi me demander, moi, d'imprimer leurs projets sur papier, sur textile ou d'autres supports, du moment qu'ils sont quand même playlist. Là aujourd'hui par exemple, après l'épisode, je vais devoir imprimer des dossiers de chaises, des dossiers de chaises en tissu. Juste avant, j'imprimais sur du textile et ce week-end, ça va être un mélange de papier et de textile avec une encre qui est juste composée de jus de citron que je viens brûler derrière. On peut aussi me demander de faire une animation ou une performance lors d'événements. pour que les personnes présentes à l'événement réalisent eux-mêmes ou non des impressions encore une fois sur textile mais aussi sur la peau l'une des choses que j'aime bien faire c'est des petits tatouages comestibles et alcoolisés que j'appelais tatou cocktail donc on peut aussi m'appeler pour une dimension plus événementielle et après si on veut m'appeler pour collaborer sur n'importe quel projet et aussi m'inviter à... à y injecter ma créativité ou mes idées avec plaisir. Techniquement, on peut venir imprimer sur papier et textile déjà de manière simple. Pour le reste, on peut m'envoyer un petit message et en réfléchir ensemble.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord alors ça m'a donné plein de questions ce que tu dis, donc le tattoo cocktail qui est présent sur ton site donc encore une fois allez le voir j'ai énormément de personnes qui me disent et qui me posent la question est-ce qu'il est possible en France de faire des tatouages à base d'encre végétale, j'ai contacté sur Instagram des tatoueurs parce qu'il y a des gens qui me suivent alors que je ne voyais pas forcément le lien et on m'a dit qu'en France ça n'était pas autorisé ou en tout cas, tu sais, les encres n'étaient pas homologuées ou validées, je ne sais pas quoi, mais qu'apparemment, dans d'autres pays, et on m'a parlé du Japon, donc il faut que je creuse, apparemment, ils font des tatouages avec de l'encre végétale. et franchement je voulais savoir si tu avais des infos ou si du coup ça te...

  • Romain Gauthier

    tu avais quelque chose moi je connais le jaguar qui va être alors connais-toi le jaguar c'est un c'est un fruit d'Amérique latine et on en extrait le jus pour faire des pour faire des petits tatouages temporaires comme ça c'est un peu plus propre entre guillemets que le henné parce que le henné souvent pour être noir il est teinté ou il est oxydé et c'est cette oxydation qui est un peu néfaste pour la peau d'accord encore une fois ça dépend de quelle est la durée de vie du tatouage moi mes petits tatouages c'est des choses qui sont très subsaines c'est des choses qui vont durer peut-être une journée parce que l'idée c'est plutôt le geste de tatouer, c'est plutôt fabriquer la peinture ensemble que de vraiment repartir avec un motif sur soi pendant 3 semaines ouais d'accord ok j'avais une autre question à te poser

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on doit te la dire t'en as parlé les minimums de commandes moi j'ai travaillé dans des grands groupes si on a un projet généralement les gens te disent bah oui il m'en faudrait 200 mais toi tu travailles à la main tout ce que tu fais c'est toi qui le fais quelle est le quelle est le comment on va dire la quantité que tu peux réaliser toi chez Rose Studio est-ce que tu te dis bah voilà au-delà de telle quantité moi je le fais pas ou il faut me donner un délai ou est-ce qu'en fait tu t'interdis rien et tu peux t'es ok de faire

  • Romain Gauthier

    J'aime bien dire que la meilleure énergie verte, c'est ton énergie propre. Donc, tant qu'il me reste des forces, on y va. Après, forcément, ça peut prendre un peu plus de temps. Je ne suis pas équipé pour imprimer 200 t-shirts à la minute. Je peux peut-être être équipé pour en imprimer 200 à la journée. Ça dépend de la complexité de l'impression. mais tant qu'on a un petit peu de temps moi je suis prêt d'imprimer tout et n'importe quoi on m'a posé la dernière fois la question combien d'impressions j'avais fait en une journée je crois que le plus c'était 1000 et c'était des petites impressions au pochoir sur des drapeaux pour le musée de Monaco c'était 1000 impressions au pochoir à faire le drapeau faisait 4 mètres par 3 il était posé au sol et je descendais à chaque fois au sol pour venir imprimer mes petites étoiles ça m'a fait pas mal de squats

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors du coup, ma question derrière, c'est… Alors attention, c'est assez naïf, mais pourquoi on voit plein de trucs de tote bag, d'outils publicitaires, etc., de boîtes, de projets, tu sais, ça fait partie du budget com. Est-ce qu'il est envisageable pour ces entreprises de passer via une impression plus vertueuse, plus verte ?

  • Romain Gauthier

    Moi encore une fois je pense que c'est l'histoire qu'on a envie de raconter et les liens qu'on a envie de créer. Si une entreprise n'a pas envie de s'intégrer à son territoire, ne pas rechercher des couleurs qui vont être locales pour créer du lien avec les personnes du territoire, je ne vois pas en quoi ça serait plus logique d'aller chercher des plantes qui vont pousser beaucoup plus loin pour le faire juste pour dire que c'est naturel. Je pense qu'encore une fois, l'écologie, il faut le voir comme l'intelligence de savoir vivre ensemble. Et c'est en ça qu'on devrait avoir un intérêt à travailler autrement les uns avec les autres. C'est pour créer du lien, créer des circuits de valeurs, et raconter des histoires qui vont inspirer les autres pour faire de même.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, et est-ce que tu as constaté, toi qui as fait les deux techniques, la technique plus tradie et la technique plus écologique, on va dire, pour faire des raccourcis, est-ce que tu as constaté que c'était forcément beaucoup plus cher de travailler proprement ?

  • Romain Gauthier

    Ça peut dépendre des projets. C'est vrai que marquer un textile de manière végétale, c'est beaucoup de temps. Et le temps, forcément, ça peut coûter beaucoup d'argent. Donc sur ce terrain là oui Après si je repense à mon encre au jus de citron Ok elle ne fait pas toutes les couleurs Par contre elle ne coûte pas très cher Elle est rapide à produire, rapide à mettre en place Rapide à révéler Et ça ça peut être une solution Si les personnes en ce moment sont capables de l'accepter Et de trouver aussi des idées pour l'exploiter Moi je pense que cette encre Elle peut être totalement adaptée pour l'étiquetage Par exemple une étiquette en général C'est souvent une couleur foncée sur un tissu clair

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc là dessus on n'a pas besoin d'avoir forcément un noir pur une couleur déjà juste français peut faire l'affaire d'accord donc toi tu vois plutôt cette application pour les tictages par exemple textiles d'un produit à vendre ?

  • Romain Gauthier

    Par exemple parce que aussi moi il y a beaucoup de gens qui viennent et qui font de l'upcycling Bon bah ils connaissent pas toujours les matériaux de leurs t-shirts, peut-être que des fois il y a déjà des impressions dessus, peut-être que des fois ils ont des t-shirts noirs, blancs, beiges, donc si j'applique la même couleur végétale sur toutes, à part faire du noir, je vais pas pouvoir produire grand chose.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc je pense qu'il faut vraiment réfléchir à l'usage avant de déterminer ensuite la technique la plus adaptée. Par exemple aussi mes katagami qui ne consomment pas d'eau pour être produits. je vais pouvoir les utiliser dans un certain cadre. En événementiel, ça marche très bien. Pour faire des petites productions à la maison, ça marche très bien. Mais pour faire un grand tirage avec plein de couleurs, ça va être plus compliqué. Ce n'est pas pour rien qu'on a inventé les cadres et ces techniques-là. Donc, je pense que vraiment l'enjeu de l'écologie aujourd'hui, c'est de repenser un peu les usages et d'adapter les méthodes.

  • Romain Gauthier

    parce que des fois il y a des méthodes qui sont disproportionnées pour des usages qui sont désuets et c'est là où ça devient problématique d'accord ok est-ce que tu peux nous parler de ta perception de la demande est-ce que tu trouves qu'il y a de plus en plus de gens qui viennent vers toi pour travailler avec des matières naturelles ou c'est flat ou tu sens que ils ont des freins que tu dois lever

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, je pense que la demande est croissante. Après, je suis encore tout jeune. Moi, ça fait à peine trois ans que j'ai lancé le studio. Je commence à peine à avoir des demandes régulières. Et c'est vrai que dès le départ, les gens restent venus me voir à la fois pour ce côté écologique et pour aussi le côté créatif. Donc, je n'ai pas pu, je pense, observer un espèce de revirement. ou de greenwashing de la part de ces personnes-là.

  • Romain Gauthier

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je pense que la demande reste quand même croissante. Et si en plus, toi, tu me dis que tu as plein de jeunes qui sont intéressés de le faire, je pense qu'effectivement, forcément, les choses sont croissantes. Après... Encore une fois, je pense qu'il y a plein de gens qui ont envie de s'exprimer aujourd'hui. C'est peut-être aussi pour ça que la sérigraphie a le vent en poupe, parce que c'est une technique qui est accessible. Et comme on a tous envie de raconter des choses, c'est peut-être un outil assez facile pour pouvoir mettre ces choses-là en place et pouvoir créer sa marque ou personnaliser son packaging ou alors justement aider ses copains à faire vivre leur projet.

  • Romain Gauthier

    ouais, carrément alors du coup maintenant je vais te poser un peu les questions rapides d'inspiration repréciser aussi juste pour parce que je me suis notée de dire que tu faisais aussi des ateliers via la plateforme We Can Do que c'est des formations tu l'as dit tu peux aller à des événements etc ça c'est juste pour le rappeler parce que je me l'étais notée de le préciser je voulais savoir Romain aujourd'hui quelles sont les personnes qui t'inspirent et qui te... qui te tirent vers le haut dans ta technique ? Est-ce que tu as des contes que tu regardes sur la sérigraphie ? Est-ce que tu as des artistes qui t'inspirent ? Qu'est-ce qui t'inspire aujourd'hui et qui t'aide à modifier, à amplifier ta créativité ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois qu'au niveau de la sérigraphie, il y a Lorenzo Boegli en Suisse, qui n'est pas forcément dans une démarche écologique, même s'il tente deux ou trois choses maintenant. qui a eu vraiment une approche assez différente, où lui, il a testé d'imprimer en RVB. Alors que nous, on imprime souvent en CMJN, en superposant comme ça les couleurs. RVB, lui, il va imprimer en fait avec des encres qui vont, je ne sais même pas vraiment bien le définir, mais vont attraper la lumière. En fait, il n'imprime pas en gros sur un papier blanc, il imprime sur un papier noir, avec des couleurs qui attrapent la lumière. Donc ça, en fait, il a un style. Tu vas voir son compte, c'est un mec, il imprime, il a des lunettes, genre on dirait qu'il a un casque de VR sur la tête. Il y a cette dimension-là, ce truc-là, cet outil, ce corps un peu robot, moi je le trouve super cool. Alors ce n'est pas forcément green, il y a des taches partout, c'est des encres assez polluantes, j'imagine. Mais dans cette dimension-là, d'avoir voulu créer un cadre particulier, d'être une façon d'imprimer différente, ça c'est hyper inspirant. Du côté plus naturel, il y a un italien, sans compte, c'est Medula Made. Et lui par contre il imprime qu'avec des encres naturelles qu'il fabrique lui-même. Il n'y a pas longtemps, il a fait les 10 ans, il a fait un poster avec les 100 couleurs naturelles qu'il fait. Lui il utilise beaucoup justement de sources de couleurs végétales pour fabriquer ses encres. C'est beaucoup en fait d'encre qui vont être assez translucides parce que c'est souvent des jus qu'il a épaissis à la gomme de gois ou des choses comme ça. Donc lui il est aussi hyper inspirant. Et d'un autre côté, deux filles. dans leur compte ça peut être hors cadre avec un K pour cadre et Impressions Atelier qui sont deux filles qui vont utiliser aussi cette technique que je leur ai fait découvrir, là c'est Katagami et qui vont aussi se poser des questions, qui vont avoir une réflexion plus holistique sur la pratique de la sérigraphie donc ça c'est des comptes qui m'inspirent et je dirais ça ça fait chouette

  • Romain Gauthier

    C'est chouette parce qu'en plus, pareil, tu sors de la France, ça ouvre un peu le champ, c'est chouette. Est-ce qu'il y a un événement en sérigraphie qui est organisé ? Parce que c'est quand même une pratique répandue quand même, que ce soit technique traditionnelle ou végétale. Est-ce que tu connais quelque chose, un événement ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne crois pas. Il me semble qu'il y en a… Il me semble qu'il y a des choses qui se passent du côté de Lyon, puisque aussi historiquement, Lyon, c'est une grosse ville de la sérigraphie. C'est là où on a inventé l'impression à la lyonnaise, c'est là où on fait les foulards à la messe. Donc, il y a des choses de ce côté-là. Il me semblait qu'il y avait aussi quelque chose du côté de Nantes, avec Marché Noir, quelque chose dans l'idée. J'essaierai de regarder. Il doit y avoir aussi sur Paris des festivals comme ça de l'édition, de la sérigraphie en soi. Bonne question. Après, c'est vrai qu'encore une fois, la sérigraphie, j'utilise vraiment comme un médium. comme un peintre pourrait utiliser la peinture, ou un sculpteur, la sculpture. Donc je ne me ressens pas non plus sérigraphe à 100%, et donc je ne suis pas non plus hyper curieux de ce qui existe uniquement en sérigraphie. Mais c'est aussi un projet que j'aimerais porter, peut-être, d'essayer de fédérer comme ça, ou d'imaginer un projet comme ça, collaboratif, autour de la sérigraphie. C'est des voiles

  • Romain Gauthier

    Série graphique végétale tu peux compter sur mon soutien donc toujours pour tirer le trait de la série graphique moi je ramène ça aussi, tu sais beaucoup à ce que je dis que j'appelle moi les encres épaissies tu appelles peinture, mais tu vois on a Elisabeth Dumont alors c'est une autre génération mais Elisabeth Dumont, elle est connue pour son livre Encre de Plante elle a fait des encres avec tout et en fait je me dis de faire rencontrer ces générations tous ces jeunes, moi je te dis au festival on m'a alpaguée en disant attends c'est toi qui prends le son viens j'ai quelque chose à dire et il y a des jeunes qui s'associaient donc c'est ce que je te dis c'est souvent des mecs qui disaient bah voilà moi je veux lancer ça on a une troisième associée elle fait le jardin nous deux on fait la sérigraphie il y a des gens qui me contactent sur Instagram donc il y a une envie d'aller vers la sérigraphie clean j'ai même là à Lille rencontré un donc c'est la fabrique à cocon au cocon qui partage son atelier avec une sérigraphe. Et cette sérigraphe, elle s'est proposée d'essayer de reproduire le logo à récovert que j'avais travaillé en cours de tâche. Et tu vois, en fait, tu sens qu'il y a quand même une envie. Le truc, c'est que c'est vrai, comme je le dis à chaque fois, s'il n'y a pas de gens identifiés, d'événements, où vous vous rassemblez et tout ça, c'est vrai que c'est un peu plus compliqué de parler d'une même voix et d'avancer. Mais franchement, si tu veux lancer ça, tu me diras comment je peux t'aider, mais avec grand plaisir. franchement je trouve ça trop top est-ce que tu as des livres que tu aimerais recommander qui t'ont aidé alors ça peut être des livres, ça peut être des comptes insta ça peut être des magazines, ça peut être des vidéos youtube quelque chose qui t'a aidé dans ta pratique comme un déclic ou un truc que tu recommanderais alors pas tellement parce que j'ai

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai peur souvent des livres, surtout ceux qui sont au plus proche de ma pratique, parce que plus tu les lis, plus tu prends ça comme des recettes, et du coup, plus t'es bloqué, parce qu'une fois que t'es dans une recette, il suffit qu'il y ait un élément de la recette qui change, et tu penses que tu peux plus la réaliser. Donc, j'en ai pas tellement, mais peut-être que plus sur la peinture, et encore, non, je crois que... En fait, c'est pour ça que mon ancien apprenti Mélanie, ou que même Raphaël, parfois me déteste, je note jamais rien. Et c'est pour ça que, encore une fois, la couleur c'est toujours une destination, c'est toujours une rencontre pour moi. J'aime bien toujours faire quelque chose de différent, modifier toujours un petit paramètre, que chaque chose soit vraiment de l'ordre de l'expérience plus que de la recette. Donc j'essaie de me tenir quand même assez éloigné des livres, du moins tous ceux qui sont au plus proche de ce que je peux faire. Et en vrai, un livre qui m'a touché par contre, ça n'a rien à voir avec la couleur en soi, mais c'est Change ton monde. Chantons. C'est un livre, Cédric, j'ai oublié son nom de famille. C'est un niçois qui palliait un peu au manque de l'État français sur la gestion migratoire du côté de Nice et de la frontière italienne. Et pourquoi il m'a choqué ? Parce que dans ce livre, la couleur noire apparaît vraiment d'une manière très particulière. Et c'est plus en ça que je pense que ça a inspiré aussi ma pratique. Quand je te dis que j'ai envie de laisser parler des couleurs parce que les couleurs doivent s'exprimer, je ne veux pas me faire le porte-parole des couleurs parce que... c'est pas l'idée forcément mais si juste on peut déjà se décaler de se dire ok, même chez les artistes que je voyais pendant les workshops ou même par rapport à mes potes artistes aussi qui voient surtout la couleur comme ça sortie du tube mais qui racontent pas forcément la recette, qui racontent pas forcément la matière, qui racontent pas forcément l'expérience de cette couleur voilà, moi ce livre Change ton monde, il a un peu changé le mien parce que vraiment, ils proposaient la couleur d'une manière assez différente, presque en creux, sans la nommer forcément.

  • Romain Gauthier

    Est-ce que tu as écouté des épisodes de podcast qui t'ont plu ? Parce que c'est qu'on a peu d'épisodes sur la sérigraphie, mais est-ce que tu en as écouté certains et est-ce que tu peux en donner un qui t'a plu ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'en ai écouté quelques-uns. Je ne sais pas s'il y en a un qui m'a plus plu que l'autre parce qu'ils sont tous quand même super chouettes. Par contre, quand j'ai découvert ton compte et que j'ai découvert qu'on s'intéressait, à cette couleur végétale, j'ai trouvé ça vraiment cool. Et au-delà de cool, j'ai vraiment eu un peu d'espoir, dans le sens où on arrêtait peut-être de voir la couleur végétale juste comme quelque chose qui ne tient pas, ou comme quelque chose qui peut être désuet, mais qu'on va en faire quelque chose de moderne, qu'on va en faire quelque chose de fédérateur, qu'on va en faire quelque chose qui donne la parole aux gens. Et ça en soi, je pense que c'est hyper inspirant. donc je dirais pas forcément un épisode en soi mais je pense que la dynamique générale d'utiliser la couleur végétale pour créer du lien je pense que là-dedans on a tout compris

  • Romain Gauthier

    Ah génial, écoute c'est hyper c'est hyper touchant ce que tu me dis ça me fait plaisir et c'est vraiment le but de prendre toutes les applications de faire parler des débutants, des expérimentés c'est chouette et dire que peu importe le niveau peu importe comment tu prends le sujet c'est super si tu travailles la couleur végétale bah viens, partage, interagis rencontre des gens parce qu'en fait on n'est pas au début je pensais que c'était vraiment de niche, tu vois vraiment le sujet très peu connu etc et quand je vois qu'il y a 1500 personnes qui écoutent par mois le podcast sans que j'ai fait aucune pub payante et c'est juste un peu le bouche à oreille j'ai énormément d'espoir de me dire en fait on est nombreux il faut se rencontrer il faut s'échanger et en fait je pense que comme tu dis les projets collaboratifs ils vont forcément découler parce qu'on peut pas être partout on peut pas tout faire mais si on met les gens en lien bah franchement je pense qu'on va avoir des beaux trucs et j'ai déjà des retours de gens qui me disent tiens grâce au podcast j'ai rencontré un tel on travaille ensemble elle me fournit ici elle me fournit là on a trouvé enfin bref et quand j'entends ça ou j'ai des retours comme ça ça me fait hyper plaisir Est-ce que tu veux, dans ce podcast, on passe le micro à quelqu'un ? Oui. Dans toujours cette histoire de maillon, de chaîne de valeur. À qui tu penses, toi Romain ? Soit pour continuer à expérimenter et à creuser la sérigraphie, soit dans le monde de la couleur végétale, à qui tu penses ? À qui t'aimerais ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Peut-être pour essayer de faire un lien. Elle était venue me rencontrer à l'atelier, je crois, l'année dernière. pour voir un petit peu comment j'étais installée et comment on pourrait installer son atelier à elle, c'est celle qui tient le compte Sulfat Paris. Donc elle est à la fois sur la couleur naturelle et en même temps sur la sérigraphie. Donc peut-être que ça pourrait donner une suite à cet épisode.

  • Romain Gauthier

    D'accord, je vais la contacter. Je vais creuser un petit peu, mais ok. Sulfat Paris, bon bah super. Est-ce qu'il y a une question Romain que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé aborder ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne crois pas et sinon j'espère que dans tous les cas on aura l'occasion de se recroiser pour poser toutes celles qu'on ne s'est pas posées

  • Romain Gauthier

    Ouais carrément, non franchement carrément c'est hyper intéressant, moi j'aime beaucoup ce sujet là aussi et je pense que ça va nourrir pas mal de monde sur ce que tu as apporté aujourd'hui, et bah écoute Romain je te remercie Merci à toi Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Artecovert A-R-T-E-C-O-V-E-R-T Merci pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast et de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix, c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et présentation de Romain Gauthier

    00:00

  • Romain Gauthier : parcours et découverte de la sérigraphie

    00:45

  • Les avantages de la sérigraphie et son approche collective

    02:00

  • Comprendre la sérigraphie : techniques et impacts environnementaux

    04:29

  • Présentation de RoStudio et ses valeurs écologiques

    08:34

  • Comment rendre la sérigraphie moins impactante sur l'environnement

    11:12

  • Fabrication d'encres à partir de plantes et autres matériaux

    13:26

  • Projets et collaborations possibles avec RoStudio

    22:59

  • Conclusion et perspectives pour l'avenir de la sérigraphie écologique

    40:34

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la couleur végétale et des plantes tinctoriales avec notre invitée exceptionnelle, Romain Gauthier, artiste visionnaire et fondateur de Raw Studio. En tant qu'ingénieure agronome passionnée de couleur végétale, Pauline Leroux vous guide à travers une discussion enrichissante qui explore les profondeurs de la sérigraphie, ses techniques traditionnelles, et son impact écologique.


Romain nous partage son parcours inspirant, depuis sa découverte de la sérigraphie aux Beaux-Arts jusqu'à la création de son studio axé sur l'écologie. "La couleur est un langage, une façon de raconter des histoires", déclare-t-il, illustrant ainsi l'importance de la couleur végétale dans l'art et la narration. Ensemble, ils abordent les défis liés à l'utilisation de peintures végétales, tout en mettant en lumière des méthodes innovantes pour rendre la sérigraphie plus durable. Grâce à l'utilisation de matériaux de réemploi et à la fabrication d'encres à partir de plantes, Romain démontre comment l'écologie et l'art peuvent s'entrelacer harmonieusement.


Au fil de cette conversation, vous découvrirez des projets fascinants réalisés avec des couleurs extraites de plantes locales, telles que l'indigo et la garance, ainsi que l'importance des pigments végétaux dans la création artistique. Romain nous explique également comment les colorants biosourcés et les tanins issus des plantes contribuent à une approche plus respectueuse de l'environnement dans la coloration capillaire végétale et d'autres applications artistiques.


Cet épisode est une véritable source d'inspiration pour tous ceux qui souhaitent allier art et écologie dans leur pratique. Que vous soyez artiste, amateur de jardinage ou simplement curieux d'en savoir plus sur les fibres naturelles et la teinture naturelle, vous trouverez dans cette discussion des clés pour intégrer la couleur végétale dans vos créations.


N'hésitez pas à explorer les liens utiles mentionnés dans l'épisode pour approfondir vos connaissances sur les colorants végétaux et les techniques de sérigraphie écologiques. Rejoignez-nous pour cette belle aventure au cœur des couleurs de plantes et des pratiques durables.


Belle écoute à tous !


Pauline


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⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : https://www.patreon.com/ArtEcoVert 

👁️Instagram : @artecovert     

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👤PROFIL PAULINE LEROUX 

🎨PROFIL ENTREPRISE ARTECOVERT 


🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Romain Gauthier de Raw Studio. Bonjour Romain.

  • Romain Gauthier

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Romain est un invité courageux parce qu'il enregistre de dehors dans le froid. Je l'admire déjà rien que pour ça, donc on va essayer de ne pas le laisser congeler dehors. Romain, je suis ravie de te recevoir. Je te l'expliquais avant qu'on enregistre. J'ai peu d'invités sur la sérigraphie. j'ai beaucoup de questions des gens qui me suivent sur Instagram ou des auditeurs sur la technique de la sérigraphie, comment la rendre plus vertueuse, comment utiliser les encres végétales, comment il y a plein de questions, c'est souvent des questions, c'est ce que je te disais d'hommes qui sont plus jeunes que moi dans la vingtaine, trentaine, qui essayent d'expérimenter et donc je suis ravie que Mathieu Ruiz m'ait passé ton contact parce que quand j'ai regardé ce que tu faisais, je me suis dit mais c'est carrément Ce genre de témoignages dont on a besoin, qui peut nourrir les auditeurs. Donc je suis ravie et je voudrais te proposer de te présenter, de raconter un petit peu toi ton parcours, comment tu as cheminé pour arriver à la sérigraphie, à la couleur végétale et un petit peu qui t'a formé jusqu'ici.

  • Romain Gauthier

    Eh bien ouais, moi je m'appelle Romain, je suis artiste, j'ai créé mon studio de sérigraphie qui s'appelle RoStudio. et la sérigraphie je la rencontre assez tôt, je la rencontre aux Beaux-Arts, je fais les Beaux-Arts à Nice, à la ville d'Arsens, et c'est pendant mon parcours assez tôt que je découvre cette technique, et je la trouve plutôt sympa parce qu'elle a deux avantages, la première c'est qu'elle permet de réaliser les travaux des autres personnes, c'est pas forcément une technique qui peut être très individuelle, souvent c'est une technique de service, de prestation de service, donc assez tôt je me dis qu'artiste ça peut être compliqué, Donc si mes potes, eux, ils finissent artistes, je pourrais peut-être imprimer leur boulot. Donc ça pouvait être une technique de pouvoir en vivre après les beaux-arts. Et la sérigraphie, c'est aussi une des seules techniques, on pourrait dire peut-être en ton direct, où disons que la couleur passe directement à travers le cadre. Elle n'a pas besoin de passer dans du tuyau comme pour une imprimante, elle n'a pas besoin d'adhérer à une plaque comme pour de la gravure. Donc pour fabriquer après des peintures soi-même, ça peut être une solution de facilité. L'écran, il effectue juste un tamis. et donc tant que la peinture passe à travers potentiellement elle peut s'accrocher à la feuille derrière donc pour ces deux avantages là je la trouvais plutôt cool et au delà de ça encore une fois peut-être que quand je la découvre tout de suite on me parle de la trame Et cet objet, la trame, ça me plaît. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai tout de suite vu un peu comme la représentation d'un schéma d'une population, comme plein de petits points qui sont à côté des uns des autres, plus ou moins gros et plus ou moins espacés les uns des autres. Donc je la vois quand même comme un outil presque collectif. Préto, je la vois comme ça. Donc je la garde comme ça, et puis je pense que dans mon travail, cet outil, le collectif, c'est quelque chose qui revient.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. C'est beau ta manière de l'aborder. Je trouve que ça fait reprendre la sérigraphie d'un autre point de vue. Je trouve ça intéressant. Du coup, comment... Donc, tu démarres par de la sérigraphie, on va dire, traditionnelle. Oui,

  • Romain Gauthier

    très traditionnelle.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, voilà. Est-ce que tu peux réexpliquer, parce que même moi, je t'avoue, je suis vraiment novice. Est-ce que tu peux réexpliquer un peu le principe de la sérigraphie et la technique historique, on va dire, qui est un peu... Remise un peu en question, ces derniers temps, on voit qu'il y a des gens qui essayent de trouver des méthodes un peu moins impactantes. Est-ce que tu peux expliquer la technique que tu as apprise et comment on peut un peu moins impacter sur cette technique ?

  • Romain Gauthier

    Bien sûr, la sérigraphie, déjà on peut décomposer le mot. Sérigraphie, souvent on pense que c'est pour imprimer en série, mais à l'origine ça vient plutôt de séricum qui est la soie. et graphène-écriture. Donc la sérigraphie, c'est écrire avec la soie. Pourquoi la soie ? Déjà parce que potentiellement, si on raccroche ça à l'Asie, là où ça émerge, ou du moins c'est l'histoire qu'on raconte en général, c'est un pays qui développe ce matériau et il décide de l'utiliser pour imprimer sur les kimonos. Ils utilisent de la soie et des papiers découpés qu'ils assemblent entre eux et ça leur fait des pochoirs qu'on peut appeler katagami. et avec ces pochoirs, ils impriment. Et ensuite, quand la diaspora peut évoluer en Europe et aux Etats-Unis, ils rencontrent des procédés photographiques, et là ils modernisent le procédé, c'est là vraiment que ça devient de la sérigraphie. On tend la toile sur des cadres, pour permettre de manipuler ces pochoirs de manière plus industrielle, on enduit la soie d'une mution qui est photosensible, qui va nous permettre ensuite de découper dans notre soie, en utilisant la lumière plutôt que des ciseaux et le papier qu'on faisait à l'origine. pour faire des motifs beaucoup plus précis et des choses beaucoup plus précises. Donc la sérigraphie, c'est ça. C'est réussir à écrire, imprimer, reproduire des images grâce à de la soie, grâce à des tissus de soie, grâce à des cadres en soie, qu'on manipule couleur après couleur. En sérigraphie, c'est assez binaire, la couleur passe ou elle ne passe pas. On peut imprimer des dégradés et plusieurs couleurs en même temps, mais on n'imprimera jamais différentes couleurs à différents endroits d'un même coup de racle. sauf si on fait quelque chose qui ressemblerait à un monotype mais c'est pas vraiment fait pour ça c'est vraiment une question de pochoir couche après couche et alors après comment ça se fait effectivement on doit réaliser le cadre avec une technique d'insolation. On passe sa couche de couleur avec une racle. On racle la couleur à travers le cadre et elle s'imprime sur le support, qu'il soit du papier, du textile, un cadran de monte, un panneau de signalisation, un circuit imprimé, par exemple. Ah ouais ? Carrément.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Incroyable.

  • Romain Gauthier

    Tout ce qui est plat et lisse. En scénographie, on aime bien dire qu'on imprime sur tout ce qui est plat et lisse. Dès qu'on va avoir du volume, ça peut être un peu compliqué. Puisque notre écran est tendu, c'est un tissu tendu, on cherche toujours à essayer d'imprimer sur une couche qui, elle aussi, est tendue et lisse. Si on veut imprimer sur quelque chose en volume, notre racle va un peu buguer, accrocher ses différents volumes. La peinture va un peu faire ce qu'elle veut derrière, donc elle va glisser, couler, baver, se mettre en épaisseur. Ça ne sera jamais très net. Donc vraiment tout ce qui est plat et lisse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc ça veut dire que contrairement, par exemple, à la teinture végétale qui prône les supports naturels, toi tu peux imprimer. Enfin, sérigraphié, du coup, en fait, sur n'importe quel support, il n'a pas besoin d'être naturel.

  • Romain Gauthier

    Eh bien, on va dire oui et non. Oui et non. Ça dépend si j'ai envie de le faire avec des peintures qui, elles aussi, sont naturelles ou ça dépend un peu des conditions de mon impression. Moi, j'aime bien dire qu'une peinture, c'est une colle qui est colorée. Donc, pour faire de la peinture, il faut d'un côté de la colle, de l'autre côté de la couleur. Maintenant, toutes ces colles naturelles, comme de la sève, comme de l'œuf, comme de la farine, comme n'importe quoi. Elle va réussir à adhérer plus ou moins sur un matériau en fonction de sa nature. Sur du bois, sur du papier, ça va être assez simple. Par contre, sur du plastique, sur du verre, c'est peut-être quelque chose qui va être plus compliqué.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok.

  • Romain Gauthier

    Donc, on peut imprimer sur tout et n'importe quoi, sur n'importe quel matériau. Par contre, si ça a besoin de tenir à des conditions particulières, de frottement, d'intempéries, de choses comme ça, il faudra choisir une colle qui soit adaptée. Et parfois, dans les colles naturelles, pour l'instant, moi, je n'ai pas toutes les réponses ou je n'ai pas encore fait tous les essais pour adhérer à n'importe quel support et en partie au support synthétique.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Ah, ok, c'est plus clair. Ok, et alors du coup est-ce que tu peux présenter un petit peu ton Raw Studio quand est-ce que tu l'as créé qu'est-ce que tu y fais combien vous êtes à travailler là je vois que tu es dans une structure où il y avait plein de monde, est-ce que c'est une maison d'artistes ou est-ce que c'est ton atelier où il y a plein de gens est-ce que tu peux nous expliquer

  • Romain Gauthier

    Alors Raw Studio c'est un atelier de sérigraphie qui Comment dire ? qui veut rendre la sérigraphie écologique et accessible. Je suis dans un atelier avec deux autres sérigraphes que je connais parce que j'avais fait des stages avec eux quand j'étais encore au Beaux-Arts. Donc à un moment où ils ont eu besoin de changer d'atelier, il leur fallait potentiellement une troisième personne et je me suis présenté et ça a collé. Et ici, on essaye avant tout d'utiliser la sérigraphie pour créer du lien. ou pour penser peut-être aussi l'impression autrement et l'écologie en général. C'est pour ça que j'aime bien me dire sérigraph holistique, c'est parce que l'idée ce n'est pas seulement d'imprimer des choses, c'est d'essayer de raconter des histoires avec, et de penser la sérigraphie de manière assez globale, c'est-à-dire penser l'atelier, penser les encres, penser les écrans différemment, mais penser aussi les projets de manière plus globale. parce que justement encore une fois on ne peut pas forcément imprimer sur tout et n'importe quoi ou on ne peut pas fabriquer toutes les couleurs donc il y a aussi un peu de pédagogie parfois à faire ou des compromis et c'est en ça que je trouve que ça a une dimension écologique l'écologie parfois si on la pense comme un écosystème c'est aussi faire des compromis pour que tout le monde arrive à bien vivre ensemble ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors du coup sur ta vous êtes basé donc tu m'as dit à Paris oui exactement à Montreux en 93 ok et donc ça a été quand est-ce que tu as rejoint ou quand est-ce que tu as créé Rostudio du coup ?

  • Romain Gauthier

    officiellement je crois que ça se passe à l'été 2020 je crois que ça se passe à l'été 2020 je sors des beaux-arts en 2018 et assez rapidement je suis accompagné par Paul-Ancourt-Ploy pour développer ce projet créer le business plan et une fois que l'accompagnement est terminé c'est peut-être une question que tu me poseras derrière mais je fais une petite formation avec les Namaks et Magali Bontou d'accord ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et aujourd'hui vous êtes combien dans l'atelier dans lequel tu es ?

  • Romain Gauthier

    techniquement aujourd'hui on est 4 je travaille avec Mélanie qui est mon ancienne apprentie je travaille aussi avec Raphaël qui est mon nouvel apprenti et aujourd'hui on a aussi Guillaume qui est en stage

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok est-ce que tu peux nous expliquer comment tu pas Verdi mais comment tu rends moins impactant la sérigraphie dans ta pratique et les différentes étapes du coup ouais

  • Romain Gauthier

    ça va commencer par l'atelier l'atelier il a été fabriqué à la main avec des matériaux de réemploi les machines aussi sont de seconde main quand c'est possible de le faire on va aussi du coup avoir cette technique des katagami qui est en fait une façon de fabriquer des petits pochoirs de sérigraphie sans utiliser d'eau ni d'émulsion photosensible. On va fabriquer nos peintures nous-mêmes, avec des ingrédients bruts et naturels, quand c'est possible, surtout pour le papier, le carton, le verre, et en fait plein d'autres matériaux. Et encore une fois aussi avoir cette pédagogie avec mes clients ou mes clientes, de leur dire que parfois, effectivement, est-ce que le rose fluo qu'ils veulent, c'est vraiment la bonne couleur pour leur projet, Et c'est en ça aussi qu'ici j'aime bien dire que la couleur c'est chez nous plutôt une destination qu'un point de départ. On ne va pas plonger dans un pantone et ensuite essayer de le reproduire. Ça peut nous arriver, tu vois, cette semaine c'est ce qu'on a réalisé. Mais quand c'est possible, on essaye aussi de les accompagner et de leur dire voilà peut-être que votre projet peut se nourrir d'une couleur qui est plus proche de vos valeurs, qui est plus la vôtre, qui vous est plus propre en fait. C'est pour ça que j'aime bien dire qu'on fabrique des couleurs propres aussi ici. qui sont propres pour l'environnement, mais qui sont aussi propres aux gens qui nous demandent ces couleurs. Et on pourrait les fabriquer à partir des choses qui sont dans leur environnement, par rapport aux déchets de leur activité, par rapport à... On essaie d'avoir cette réflexion-là aussi. Donc c'est dans toute cette dimension, je pense, logistique qu'on essaie de retrouver l'écologie.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors du coup t'as une donc nous ce qu'on a pour l'instant exploré sur le podcast c'est la fabrication d'encre d'encre qui si elles sont très fluides on va dire sont des encres d'écriture si elles sont épaissies je pense que c'est le terme je ne sais pas si tu as mais épaissies avec de la gomme de goire ou de la gomme de c'était quoi l'autre nom la gomme de santa de xanthane on a entendu aussi d'autres types de gommes de gommes mais pour d'autres utilisations arabiques, voilà. Et donc, en gros, si je comprends bien, toi, tu commences par réaliser tes couleurs, enfin tes encres, entre guillemets, avec des plantes. Puis tu les épaissis et ça devient ta matière colorante, c'est ça ?

  • Romain Gauthier

    Ben, ça peut. Moi, j'aime bien parler de peinture parce que à la fois, ça me rapproche du monde des beaux-arts que j'apprécie. Et en même temps, quand j'ai voulu commencer à fabriquer mes premières peintures, j'ai commencé à les fabriquer comme on peut fabriquer un masque pour les visages ou un masque pour les cheveux. et en bidouillant à un moment je me suis demandé ok est-ce que ça colle, est-ce que ça colle pas donc en fait est-ce que ma peinture ça serait pas une colle que je dois colorer et du coup si je dois choisir une colle colorée, quelle colle j'utilise et quelle source de couleur j'utilise alors la source de couleur ça peut être des plantes mais ça peut être aussi des pigments, ça peut être des terres donc si jamais je dois travailler avec une plante je peux aussi décider de la travailler à partir des colorants de cette plante mais je peux aussi décider d'en extraire un pigment Et là, on va avoir déjà une distinction entre qu'est-ce qu'est un pigment ou qu'est-ce qu'est un colorant. Un pigment, ça va être la couleur sous un état insoluble, et un colorant, ça va être la couleur plutôt sous un état insoluble. Un des premiers projets que j'avais fait, c'était récupérer des plantes dans les rues de Paris, en extraire la couleur, la fixer, en faire abriquer un pigment, et essayer d'obtenir comme ça un espèce de nuancier des rues de Paris, avec lequel on pourrait se rendre compte aussi que les rues finalement les plus riches sont les plus pauvres en couleur, et les rues les plus pauvres sont les plus riches en couleur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah, j'ai bien !

  • Romain Gauthier

    C'est bien ça ! Donc voilà, j'utilise pas forcément que des plantes, surtout que, encore une fois, les plantes ça demande aussi des fois certains types de manipulations qui sont pas toujours évidentes, ou on n'arrive pas toujours à fabriquer tous les tons possibles. Avec des pigments, c'est vrai que parfois on arrive à obtenir d'autres choses, donc je me contrains pas à une matière végétale exclusive, j'essaye vraiment d'utiliser l'écologie comme un outil. et donc parfois c'est vrai que j'utilise des ingrédients bruts et naturels certains pigments que je peux manipuler ne sont pas toujours d'origine naturelle la colle que je fabrique, les autres ingrédients vont l'être mais des fois la source de couleur en elle-même peut être assez variée et ça c'est quelque chose que j'avais expérimenté dès le départ parce que je me rappelle dans des premiers projets aussi qu'on m'avait demandé un mec qui voulait fabriquer une peinture à partir de la poudre de billets de billets de dollars ah ouais ? donc j'avais trouvé ça assez chouette aussi de me dire que voilà on peut on peut aussi essayer d'utiliser ces couleurs vraiment pour raconter des histoires et sans ça aussi qu'elles peuvent être écologiques parce que si on commence à laisser parler les couleurs je pense que ça évoque quand même déjà des idées plutôt que si on fait juste que les regarder et juste se dire ok cette couleur c'est rouge cette couleur c'est vert mais si on commence à les laisser parler moi je pense que mon atelier il veut ça aussi il veut laisser les couleurs s'exprimer et je pense que si on rajoute ou si on pense cette phrase par rapport à ce qui existe dans la société ou par rapport à l'actualité parfois C'est en ça aussi que mon atelier se veut écologique. Et je prends l'écologie comme l'intelligence de vivre ensemble, de penser comme un écosystème.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme type de gomme tu utilises quoi toi ? tu en utilises des naturels et des des naturels gomme xanthane,

  • Romain Gauthier

    gomme de goire,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    gomme aradique et en colorant issus des plantes, donc ceux que tu as gardé entre guillemets dans la short list qu'est-ce que tu peux nous citer pour nous inspirer un peu, parce qu'il y a beaucoup de fans de botanique je te le dis sur le podcast Donc dès que tu dis un nom de plante, c'est vrai que c'est moi la première.

  • Romain Gauthier

    Un des jolis projets que j'avais réalisé avec Paraboot et Classique, qui est une maison d'édition à Paris, c'était de réaliser une couleur à partir des mauvaises herbes, encore une fois, qui poussaient devant l'usine Paraboot, et d'utiliser cette peinture pour imprimer les boîtes de la collaboration entre Paraboot et Classique. Et on avait utilisé de la vergerette du Canada, que j'avais découvert justement grâce à Magali Bontou, quand j'avais fait mon stage avec elle à l'ENAMAC. on avait utilisé du mille-per-tuis et un petit peu de sauge. Super. Mais après, voilà, encore une fois... Moi je pense qu'il faut toujours réfléchir à ce qu'on veut faire avec cette couleur. Est-ce qu'on veut qu'elle soit grand teint ? Je pense que ça c'est quelque chose qu'on entend souvent dans le podcast. On veut que ça soit grand teint, que ça tienne longtemps. Mais si c'est une impression qui est juste là pour véhiculer un message, et que le message il est immédiat, pas besoin que ça soit grand teint. On peut ramasser n'importe quelle mauvaise herbe qui pousse devant chez soi, n'importe quel fruit du jardin, n'importe quelle épluchure de légumes, on va en faire une couleur. Et parfois, même une couleur qui n'existe pas vraiment peut raconter quelque chose. Je m'explique. Le premier workshop que j'avais donné au Beaux-Arts de Nice, j'avais été réinvité par mon ancienne prof de scénographie. On avait fabriqué un nuancier à partir des déchets qui avaient été les déchets d'un repas qu'on avait partagé ensemble. Donc on avait utilisé des choses qui pouvaient teindre, parce qu'on sait qu'on peut teindre avec des déchets, c'est ce qu'on faisait au Moyen-Âge pour les paysans par exemple. Mais on sait aussi qu'une pelure de citron, ça n'a pas donné de couleur. Mais ce n'est pas parce qu'on ne voit pas la couleur qu'elle n'existe pas. Et donc fabriquer un nuancier avec ces choses-là, ça permettait vraiment de tracer un peu une forme d'archéologie du repas, ou de colorimétrie du repas, du nuancier du repas. Et ça, ça raconte déjà quelque chose. Même si la couleur, on ne la voit pas, c'est pas pour ça qu'encore une fois, elle ne s'exprime pas et qu'elle n'existe pas. Donc j'utilise à peu près tout et n'importe quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et en pigments minéraux donc du coup vous disiez nous on a reçu Ludivine Rouboreil des Ocres de France la société des Ocres de France parce qu'en fait il y a beaucoup de gens qui me parlaient des pigments minéraux et ce qui peut être utilisé ou pas tu sais les différences les avantages des uns la tenue la couleur bref donc avec Ludivine on avait exploré ce côté là toi tu peux je ne savais pas en sérigraphie on peut utiliser des pigments minéraux pour sérigraphier Il n'y a aucune contre-indication ? Il n'y a rien du tout ? C'est une source de couleur ?

  • Romain Gauthier

    C'est une source de couleur. Pour réduire la poussière, on pourrait réduire ton appart en poudre et en faire une peinture.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok.

  • Romain Gauthier

    Ce serait pas cool, mais on va le garder.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord,

  • Romain Gauthier

    ok. Si on arrive à mélanger n'importe quoi d'un peu solide et fin avec une colle et la faire passer à travers notre tamis, en sérigraphie, on utilise des mailles qui sont très ouvertes pour imprimer sur du textile ou en général déposer surtout beaucoup d'encre. et donc si la maille est très ouverte on peut faire passer des pigments très gros à travers Par contre, si la maille est plus serrée, là, il va nous falloir des peintures qui sont plus fines, plus finement broyées.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et est-ce que tu utilises aussi des matières d'origine, on va dire, animales au sens large, genre des insectes, les cochenilles, tout ça, tu as essayé de shérigraphier ?

  • Romain Gauthier

    Non, ça, je m'étais un peu... Pas forcément interdit, mais c'était pas... Après, j'utilise des œufs, donc je ne suis pas non plus végan. D'accord. Mais si je veux, je peux fabriquer des peintures véganes sans utiliser d'œufs. Mais non, la cochenille... Je vois ce que ça donne. Pour l'instant, je n'ai jamais eu vraiment l'occasion de l'utiliser en particulier. De l'utiliser ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui. D'accord, mais en tout cas, ce n'est pas contre-indiqué et les pigments minéraux sont utilisés dans la graphique.

  • Romain Gauthier

    Non, ce n'est pas contre-indiqué. La gorgxanthame, par exemple, c'est sécrété par une petite bactérie, donc ça pourrait rentrer aussi dans le domaine animal.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, exactement. J'ai regardé sur ton site, j'ai vu tes travaux, j'ai vu ce que tu proposais et à un moment, même la personnalisation des produits, j'ai vu que tu proposais des effets couleurs, des suppléments. Je t'ai fait un petit imprimé du sujet sur lequel je voulais qu'on échange dans fluo, encre, or, etc. que tu peux rajouter à de la sérigraphie. là tu me surprendrais de me dire que c'est naturel du coup qu'est-ce que tu utilises d'autre qu'est-ce qu'on peut comment dire, je vais réussir à faire ma question en gros si c'est pas naturel c'est forcément des trucs synthétiques que tu peux intégrer à ta composition c'est ça c'est ça qu'on pourrait faire après en général l'un des missions encore une fois de mon atelier c'est de rendre

  • Romain Gauthier

    la scénographie accessible Dans mon premier atelier, qui était Homemakers, un Fab Lab dans le 15ème, j'ai découvert un peu ce monde-là du textile, surtout du textile parisien, mais de toutes ces marques qui se heurtaient à des minimums de commandes. Et je me suis dit, ok, il y a peut-être quelque chose à faire avec ça. et comment on peut leur permettre d'imprimer eux-mêmes peut-être leurs projets aussi pour rendre leurs rêves ou du moins leurs idées plus accessibles. Et dans cette idée-là, ces peintures-là sont plutôt des peintures qui sont à l'eau avec le minimum de substances nocives à l'intérieur, mais ça reste du coup des peintures qui sont aussi issues de l'industrie. On pourrait les fabriquer aussi nous-mêmes à partir d'une base transparente qu'on viendrait teinter aussi. Donc techniquement, ces peintures-là, c'est des colles qui sont teintées par des pigments.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et donc, du coup, toi, j'invite les gens à aller regarder ton site internet, je le mettrai en lien dans le descriptif du podcast. En gros, est-ce que tu peux expliquer aux gens ce que toi tu proposes et aux personnes qui nous écoutent, quel type de projet ils pourraient réaliser, par exemple avec toi, qu'est-ce que tu fais comme collaboration, comme projet aujourd'hui à proposer ?

  • Romain Gauthier

    Déjà on peut décider de venir imprimer avec moi à l'atelier, que ce soit sur papier ou sur textile. On peut aussi me demander, moi, d'imprimer leurs projets sur papier, sur textile ou d'autres supports, du moment qu'ils sont quand même playlist. Là aujourd'hui par exemple, après l'épisode, je vais devoir imprimer des dossiers de chaises, des dossiers de chaises en tissu. Juste avant, j'imprimais sur du textile et ce week-end, ça va être un mélange de papier et de textile avec une encre qui est juste composée de jus de citron que je viens brûler derrière. On peut aussi me demander de faire une animation ou une performance lors d'événements. pour que les personnes présentes à l'événement réalisent eux-mêmes ou non des impressions encore une fois sur textile mais aussi sur la peau l'une des choses que j'aime bien faire c'est des petits tatouages comestibles et alcoolisés que j'appelais tatou cocktail donc on peut aussi m'appeler pour une dimension plus événementielle et après si on veut m'appeler pour collaborer sur n'importe quel projet et aussi m'inviter à... à y injecter ma créativité ou mes idées avec plaisir. Techniquement, on peut venir imprimer sur papier et textile déjà de manière simple. Pour le reste, on peut m'envoyer un petit message et en réfléchir ensemble.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord alors ça m'a donné plein de questions ce que tu dis, donc le tattoo cocktail qui est présent sur ton site donc encore une fois allez le voir j'ai énormément de personnes qui me disent et qui me posent la question est-ce qu'il est possible en France de faire des tatouages à base d'encre végétale, j'ai contacté sur Instagram des tatoueurs parce qu'il y a des gens qui me suivent alors que je ne voyais pas forcément le lien et on m'a dit qu'en France ça n'était pas autorisé ou en tout cas, tu sais, les encres n'étaient pas homologuées ou validées, je ne sais pas quoi, mais qu'apparemment, dans d'autres pays, et on m'a parlé du Japon, donc il faut que je creuse, apparemment, ils font des tatouages avec de l'encre végétale. et franchement je voulais savoir si tu avais des infos ou si du coup ça te...

  • Romain Gauthier

    tu avais quelque chose moi je connais le jaguar qui va être alors connais-toi le jaguar c'est un c'est un fruit d'Amérique latine et on en extrait le jus pour faire des pour faire des petits tatouages temporaires comme ça c'est un peu plus propre entre guillemets que le henné parce que le henné souvent pour être noir il est teinté ou il est oxydé et c'est cette oxydation qui est un peu néfaste pour la peau d'accord encore une fois ça dépend de quelle est la durée de vie du tatouage moi mes petits tatouages c'est des choses qui sont très subsaines c'est des choses qui vont durer peut-être une journée parce que l'idée c'est plutôt le geste de tatouer, c'est plutôt fabriquer la peinture ensemble que de vraiment repartir avec un motif sur soi pendant 3 semaines ouais d'accord ok j'avais une autre question à te poser

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on doit te la dire t'en as parlé les minimums de commandes moi j'ai travaillé dans des grands groupes si on a un projet généralement les gens te disent bah oui il m'en faudrait 200 mais toi tu travailles à la main tout ce que tu fais c'est toi qui le fais quelle est le quelle est le comment on va dire la quantité que tu peux réaliser toi chez Rose Studio est-ce que tu te dis bah voilà au-delà de telle quantité moi je le fais pas ou il faut me donner un délai ou est-ce qu'en fait tu t'interdis rien et tu peux t'es ok de faire

  • Romain Gauthier

    J'aime bien dire que la meilleure énergie verte, c'est ton énergie propre. Donc, tant qu'il me reste des forces, on y va. Après, forcément, ça peut prendre un peu plus de temps. Je ne suis pas équipé pour imprimer 200 t-shirts à la minute. Je peux peut-être être équipé pour en imprimer 200 à la journée. Ça dépend de la complexité de l'impression. mais tant qu'on a un petit peu de temps moi je suis prêt d'imprimer tout et n'importe quoi on m'a posé la dernière fois la question combien d'impressions j'avais fait en une journée je crois que le plus c'était 1000 et c'était des petites impressions au pochoir sur des drapeaux pour le musée de Monaco c'était 1000 impressions au pochoir à faire le drapeau faisait 4 mètres par 3 il était posé au sol et je descendais à chaque fois au sol pour venir imprimer mes petites étoiles ça m'a fait pas mal de squats

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors du coup, ma question derrière, c'est… Alors attention, c'est assez naïf, mais pourquoi on voit plein de trucs de tote bag, d'outils publicitaires, etc., de boîtes, de projets, tu sais, ça fait partie du budget com. Est-ce qu'il est envisageable pour ces entreprises de passer via une impression plus vertueuse, plus verte ?

  • Romain Gauthier

    Moi encore une fois je pense que c'est l'histoire qu'on a envie de raconter et les liens qu'on a envie de créer. Si une entreprise n'a pas envie de s'intégrer à son territoire, ne pas rechercher des couleurs qui vont être locales pour créer du lien avec les personnes du territoire, je ne vois pas en quoi ça serait plus logique d'aller chercher des plantes qui vont pousser beaucoup plus loin pour le faire juste pour dire que c'est naturel. Je pense qu'encore une fois, l'écologie, il faut le voir comme l'intelligence de savoir vivre ensemble. Et c'est en ça qu'on devrait avoir un intérêt à travailler autrement les uns avec les autres. C'est pour créer du lien, créer des circuits de valeurs, et raconter des histoires qui vont inspirer les autres pour faire de même.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, et est-ce que tu as constaté, toi qui as fait les deux techniques, la technique plus tradie et la technique plus écologique, on va dire, pour faire des raccourcis, est-ce que tu as constaté que c'était forcément beaucoup plus cher de travailler proprement ?

  • Romain Gauthier

    Ça peut dépendre des projets. C'est vrai que marquer un textile de manière végétale, c'est beaucoup de temps. Et le temps, forcément, ça peut coûter beaucoup d'argent. Donc sur ce terrain là oui Après si je repense à mon encre au jus de citron Ok elle ne fait pas toutes les couleurs Par contre elle ne coûte pas très cher Elle est rapide à produire, rapide à mettre en place Rapide à révéler Et ça ça peut être une solution Si les personnes en ce moment sont capables de l'accepter Et de trouver aussi des idées pour l'exploiter Moi je pense que cette encre Elle peut être totalement adaptée pour l'étiquetage Par exemple une étiquette en général C'est souvent une couleur foncée sur un tissu clair

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc là dessus on n'a pas besoin d'avoir forcément un noir pur une couleur déjà juste français peut faire l'affaire d'accord donc toi tu vois plutôt cette application pour les tictages par exemple textiles d'un produit à vendre ?

  • Romain Gauthier

    Par exemple parce que aussi moi il y a beaucoup de gens qui viennent et qui font de l'upcycling Bon bah ils connaissent pas toujours les matériaux de leurs t-shirts, peut-être que des fois il y a déjà des impressions dessus, peut-être que des fois ils ont des t-shirts noirs, blancs, beiges, donc si j'applique la même couleur végétale sur toutes, à part faire du noir, je vais pas pouvoir produire grand chose.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc je pense qu'il faut vraiment réfléchir à l'usage avant de déterminer ensuite la technique la plus adaptée. Par exemple aussi mes katagami qui ne consomment pas d'eau pour être produits. je vais pouvoir les utiliser dans un certain cadre. En événementiel, ça marche très bien. Pour faire des petites productions à la maison, ça marche très bien. Mais pour faire un grand tirage avec plein de couleurs, ça va être plus compliqué. Ce n'est pas pour rien qu'on a inventé les cadres et ces techniques-là. Donc, je pense que vraiment l'enjeu de l'écologie aujourd'hui, c'est de repenser un peu les usages et d'adapter les méthodes.

  • Romain Gauthier

    parce que des fois il y a des méthodes qui sont disproportionnées pour des usages qui sont désuets et c'est là où ça devient problématique d'accord ok est-ce que tu peux nous parler de ta perception de la demande est-ce que tu trouves qu'il y a de plus en plus de gens qui viennent vers toi pour travailler avec des matières naturelles ou c'est flat ou tu sens que ils ont des freins que tu dois lever

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, je pense que la demande est croissante. Après, je suis encore tout jeune. Moi, ça fait à peine trois ans que j'ai lancé le studio. Je commence à peine à avoir des demandes régulières. Et c'est vrai que dès le départ, les gens restent venus me voir à la fois pour ce côté écologique et pour aussi le côté créatif. Donc, je n'ai pas pu, je pense, observer un espèce de revirement. ou de greenwashing de la part de ces personnes-là.

  • Romain Gauthier

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je pense que la demande reste quand même croissante. Et si en plus, toi, tu me dis que tu as plein de jeunes qui sont intéressés de le faire, je pense qu'effectivement, forcément, les choses sont croissantes. Après... Encore une fois, je pense qu'il y a plein de gens qui ont envie de s'exprimer aujourd'hui. C'est peut-être aussi pour ça que la sérigraphie a le vent en poupe, parce que c'est une technique qui est accessible. Et comme on a tous envie de raconter des choses, c'est peut-être un outil assez facile pour pouvoir mettre ces choses-là en place et pouvoir créer sa marque ou personnaliser son packaging ou alors justement aider ses copains à faire vivre leur projet.

  • Romain Gauthier

    ouais, carrément alors du coup maintenant je vais te poser un peu les questions rapides d'inspiration repréciser aussi juste pour parce que je me suis notée de dire que tu faisais aussi des ateliers via la plateforme We Can Do que c'est des formations tu l'as dit tu peux aller à des événements etc ça c'est juste pour le rappeler parce que je me l'étais notée de le préciser je voulais savoir Romain aujourd'hui quelles sont les personnes qui t'inspirent et qui te... qui te tirent vers le haut dans ta technique ? Est-ce que tu as des contes que tu regardes sur la sérigraphie ? Est-ce que tu as des artistes qui t'inspirent ? Qu'est-ce qui t'inspire aujourd'hui et qui t'aide à modifier, à amplifier ta créativité ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois qu'au niveau de la sérigraphie, il y a Lorenzo Boegli en Suisse, qui n'est pas forcément dans une démarche écologique, même s'il tente deux ou trois choses maintenant. qui a eu vraiment une approche assez différente, où lui, il a testé d'imprimer en RVB. Alors que nous, on imprime souvent en CMJN, en superposant comme ça les couleurs. RVB, lui, il va imprimer en fait avec des encres qui vont, je ne sais même pas vraiment bien le définir, mais vont attraper la lumière. En fait, il n'imprime pas en gros sur un papier blanc, il imprime sur un papier noir, avec des couleurs qui attrapent la lumière. Donc ça, en fait, il a un style. Tu vas voir son compte, c'est un mec, il imprime, il a des lunettes, genre on dirait qu'il a un casque de VR sur la tête. Il y a cette dimension-là, ce truc-là, cet outil, ce corps un peu robot, moi je le trouve super cool. Alors ce n'est pas forcément green, il y a des taches partout, c'est des encres assez polluantes, j'imagine. Mais dans cette dimension-là, d'avoir voulu créer un cadre particulier, d'être une façon d'imprimer différente, ça c'est hyper inspirant. Du côté plus naturel, il y a un italien, sans compte, c'est Medula Made. Et lui par contre il imprime qu'avec des encres naturelles qu'il fabrique lui-même. Il n'y a pas longtemps, il a fait les 10 ans, il a fait un poster avec les 100 couleurs naturelles qu'il fait. Lui il utilise beaucoup justement de sources de couleurs végétales pour fabriquer ses encres. C'est beaucoup en fait d'encre qui vont être assez translucides parce que c'est souvent des jus qu'il a épaissis à la gomme de gois ou des choses comme ça. Donc lui il est aussi hyper inspirant. Et d'un autre côté, deux filles. dans leur compte ça peut être hors cadre avec un K pour cadre et Impressions Atelier qui sont deux filles qui vont utiliser aussi cette technique que je leur ai fait découvrir, là c'est Katagami et qui vont aussi se poser des questions, qui vont avoir une réflexion plus holistique sur la pratique de la sérigraphie donc ça c'est des comptes qui m'inspirent et je dirais ça ça fait chouette

  • Romain Gauthier

    C'est chouette parce qu'en plus, pareil, tu sors de la France, ça ouvre un peu le champ, c'est chouette. Est-ce qu'il y a un événement en sérigraphie qui est organisé ? Parce que c'est quand même une pratique répandue quand même, que ce soit technique traditionnelle ou végétale. Est-ce que tu connais quelque chose, un événement ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne crois pas. Il me semble qu'il y en a… Il me semble qu'il y a des choses qui se passent du côté de Lyon, puisque aussi historiquement, Lyon, c'est une grosse ville de la sérigraphie. C'est là où on a inventé l'impression à la lyonnaise, c'est là où on fait les foulards à la messe. Donc, il y a des choses de ce côté-là. Il me semblait qu'il y avait aussi quelque chose du côté de Nantes, avec Marché Noir, quelque chose dans l'idée. J'essaierai de regarder. Il doit y avoir aussi sur Paris des festivals comme ça de l'édition, de la sérigraphie en soi. Bonne question. Après, c'est vrai qu'encore une fois, la sérigraphie, j'utilise vraiment comme un médium. comme un peintre pourrait utiliser la peinture, ou un sculpteur, la sculpture. Donc je ne me ressens pas non plus sérigraphe à 100%, et donc je ne suis pas non plus hyper curieux de ce qui existe uniquement en sérigraphie. Mais c'est aussi un projet que j'aimerais porter, peut-être, d'essayer de fédérer comme ça, ou d'imaginer un projet comme ça, collaboratif, autour de la sérigraphie. C'est des voiles

  • Romain Gauthier

    Série graphique végétale tu peux compter sur mon soutien donc toujours pour tirer le trait de la série graphique moi je ramène ça aussi, tu sais beaucoup à ce que je dis que j'appelle moi les encres épaissies tu appelles peinture, mais tu vois on a Elisabeth Dumont alors c'est une autre génération mais Elisabeth Dumont, elle est connue pour son livre Encre de Plante elle a fait des encres avec tout et en fait je me dis de faire rencontrer ces générations tous ces jeunes, moi je te dis au festival on m'a alpaguée en disant attends c'est toi qui prends le son viens j'ai quelque chose à dire et il y a des jeunes qui s'associaient donc c'est ce que je te dis c'est souvent des mecs qui disaient bah voilà moi je veux lancer ça on a une troisième associée elle fait le jardin nous deux on fait la sérigraphie il y a des gens qui me contactent sur Instagram donc il y a une envie d'aller vers la sérigraphie clean j'ai même là à Lille rencontré un donc c'est la fabrique à cocon au cocon qui partage son atelier avec une sérigraphe. Et cette sérigraphe, elle s'est proposée d'essayer de reproduire le logo à récovert que j'avais travaillé en cours de tâche. Et tu vois, en fait, tu sens qu'il y a quand même une envie. Le truc, c'est que c'est vrai, comme je le dis à chaque fois, s'il n'y a pas de gens identifiés, d'événements, où vous vous rassemblez et tout ça, c'est vrai que c'est un peu plus compliqué de parler d'une même voix et d'avancer. Mais franchement, si tu veux lancer ça, tu me diras comment je peux t'aider, mais avec grand plaisir. franchement je trouve ça trop top est-ce que tu as des livres que tu aimerais recommander qui t'ont aidé alors ça peut être des livres, ça peut être des comptes insta ça peut être des magazines, ça peut être des vidéos youtube quelque chose qui t'a aidé dans ta pratique comme un déclic ou un truc que tu recommanderais alors pas tellement parce que j'ai

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai peur souvent des livres, surtout ceux qui sont au plus proche de ma pratique, parce que plus tu les lis, plus tu prends ça comme des recettes, et du coup, plus t'es bloqué, parce qu'une fois que t'es dans une recette, il suffit qu'il y ait un élément de la recette qui change, et tu penses que tu peux plus la réaliser. Donc, j'en ai pas tellement, mais peut-être que plus sur la peinture, et encore, non, je crois que... En fait, c'est pour ça que mon ancien apprenti Mélanie, ou que même Raphaël, parfois me déteste, je note jamais rien. Et c'est pour ça que, encore une fois, la couleur c'est toujours une destination, c'est toujours une rencontre pour moi. J'aime bien toujours faire quelque chose de différent, modifier toujours un petit paramètre, que chaque chose soit vraiment de l'ordre de l'expérience plus que de la recette. Donc j'essaie de me tenir quand même assez éloigné des livres, du moins tous ceux qui sont au plus proche de ce que je peux faire. Et en vrai, un livre qui m'a touché par contre, ça n'a rien à voir avec la couleur en soi, mais c'est Change ton monde. Chantons. C'est un livre, Cédric, j'ai oublié son nom de famille. C'est un niçois qui palliait un peu au manque de l'État français sur la gestion migratoire du côté de Nice et de la frontière italienne. Et pourquoi il m'a choqué ? Parce que dans ce livre, la couleur noire apparaît vraiment d'une manière très particulière. Et c'est plus en ça que je pense que ça a inspiré aussi ma pratique. Quand je te dis que j'ai envie de laisser parler des couleurs parce que les couleurs doivent s'exprimer, je ne veux pas me faire le porte-parole des couleurs parce que... c'est pas l'idée forcément mais si juste on peut déjà se décaler de se dire ok, même chez les artistes que je voyais pendant les workshops ou même par rapport à mes potes artistes aussi qui voient surtout la couleur comme ça sortie du tube mais qui racontent pas forcément la recette, qui racontent pas forcément la matière, qui racontent pas forcément l'expérience de cette couleur voilà, moi ce livre Change ton monde, il a un peu changé le mien parce que vraiment, ils proposaient la couleur d'une manière assez différente, presque en creux, sans la nommer forcément.

  • Romain Gauthier

    Est-ce que tu as écouté des épisodes de podcast qui t'ont plu ? Parce que c'est qu'on a peu d'épisodes sur la sérigraphie, mais est-ce que tu en as écouté certains et est-ce que tu peux en donner un qui t'a plu ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'en ai écouté quelques-uns. Je ne sais pas s'il y en a un qui m'a plus plu que l'autre parce qu'ils sont tous quand même super chouettes. Par contre, quand j'ai découvert ton compte et que j'ai découvert qu'on s'intéressait, à cette couleur végétale, j'ai trouvé ça vraiment cool. Et au-delà de cool, j'ai vraiment eu un peu d'espoir, dans le sens où on arrêtait peut-être de voir la couleur végétale juste comme quelque chose qui ne tient pas, ou comme quelque chose qui peut être désuet, mais qu'on va en faire quelque chose de moderne, qu'on va en faire quelque chose de fédérateur, qu'on va en faire quelque chose qui donne la parole aux gens. Et ça en soi, je pense que c'est hyper inspirant. donc je dirais pas forcément un épisode en soi mais je pense que la dynamique générale d'utiliser la couleur végétale pour créer du lien je pense que là-dedans on a tout compris

  • Romain Gauthier

    Ah génial, écoute c'est hyper c'est hyper touchant ce que tu me dis ça me fait plaisir et c'est vraiment le but de prendre toutes les applications de faire parler des débutants, des expérimentés c'est chouette et dire que peu importe le niveau peu importe comment tu prends le sujet c'est super si tu travailles la couleur végétale bah viens, partage, interagis rencontre des gens parce qu'en fait on n'est pas au début je pensais que c'était vraiment de niche, tu vois vraiment le sujet très peu connu etc et quand je vois qu'il y a 1500 personnes qui écoutent par mois le podcast sans que j'ai fait aucune pub payante et c'est juste un peu le bouche à oreille j'ai énormément d'espoir de me dire en fait on est nombreux il faut se rencontrer il faut s'échanger et en fait je pense que comme tu dis les projets collaboratifs ils vont forcément découler parce qu'on peut pas être partout on peut pas tout faire mais si on met les gens en lien bah franchement je pense qu'on va avoir des beaux trucs et j'ai déjà des retours de gens qui me disent tiens grâce au podcast j'ai rencontré un tel on travaille ensemble elle me fournit ici elle me fournit là on a trouvé enfin bref et quand j'entends ça ou j'ai des retours comme ça ça me fait hyper plaisir Est-ce que tu veux, dans ce podcast, on passe le micro à quelqu'un ? Oui. Dans toujours cette histoire de maillon, de chaîne de valeur. À qui tu penses, toi Romain ? Soit pour continuer à expérimenter et à creuser la sérigraphie, soit dans le monde de la couleur végétale, à qui tu penses ? À qui t'aimerais ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Peut-être pour essayer de faire un lien. Elle était venue me rencontrer à l'atelier, je crois, l'année dernière. pour voir un petit peu comment j'étais installée et comment on pourrait installer son atelier à elle, c'est celle qui tient le compte Sulfat Paris. Donc elle est à la fois sur la couleur naturelle et en même temps sur la sérigraphie. Donc peut-être que ça pourrait donner une suite à cet épisode.

  • Romain Gauthier

    D'accord, je vais la contacter. Je vais creuser un petit peu, mais ok. Sulfat Paris, bon bah super. Est-ce qu'il y a une question Romain que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé aborder ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne crois pas et sinon j'espère que dans tous les cas on aura l'occasion de se recroiser pour poser toutes celles qu'on ne s'est pas posées

  • Romain Gauthier

    Ouais carrément, non franchement carrément c'est hyper intéressant, moi j'aime beaucoup ce sujet là aussi et je pense que ça va nourrir pas mal de monde sur ce que tu as apporté aujourd'hui, et bah écoute Romain je te remercie Merci à toi Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Artecovert A-R-T-E-C-O-V-E-R-T Merci pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast et de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix, c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et présentation de Romain Gauthier

    00:00

  • Romain Gauthier : parcours et découverte de la sérigraphie

    00:45

  • Les avantages de la sérigraphie et son approche collective

    02:00

  • Comprendre la sérigraphie : techniques et impacts environnementaux

    04:29

  • Présentation de RoStudio et ses valeurs écologiques

    08:34

  • Comment rendre la sérigraphie moins impactante sur l'environnement

    11:12

  • Fabrication d'encres à partir de plantes et autres matériaux

    13:26

  • Projets et collaborations possibles avec RoStudio

    22:59

  • Conclusion et perspectives pour l'avenir de la sérigraphie écologique

    40:34

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la couleur végétale et des plantes tinctoriales avec notre invitée exceptionnelle, Romain Gauthier, artiste visionnaire et fondateur de Raw Studio. En tant qu'ingénieure agronome passionnée de couleur végétale, Pauline Leroux vous guide à travers une discussion enrichissante qui explore les profondeurs de la sérigraphie, ses techniques traditionnelles, et son impact écologique.


Romain nous partage son parcours inspirant, depuis sa découverte de la sérigraphie aux Beaux-Arts jusqu'à la création de son studio axé sur l'écologie. "La couleur est un langage, une façon de raconter des histoires", déclare-t-il, illustrant ainsi l'importance de la couleur végétale dans l'art et la narration. Ensemble, ils abordent les défis liés à l'utilisation de peintures végétales, tout en mettant en lumière des méthodes innovantes pour rendre la sérigraphie plus durable. Grâce à l'utilisation de matériaux de réemploi et à la fabrication d'encres à partir de plantes, Romain démontre comment l'écologie et l'art peuvent s'entrelacer harmonieusement.


Au fil de cette conversation, vous découvrirez des projets fascinants réalisés avec des couleurs extraites de plantes locales, telles que l'indigo et la garance, ainsi que l'importance des pigments végétaux dans la création artistique. Romain nous explique également comment les colorants biosourcés et les tanins issus des plantes contribuent à une approche plus respectueuse de l'environnement dans la coloration capillaire végétale et d'autres applications artistiques.


Cet épisode est une véritable source d'inspiration pour tous ceux qui souhaitent allier art et écologie dans leur pratique. Que vous soyez artiste, amateur de jardinage ou simplement curieux d'en savoir plus sur les fibres naturelles et la teinture naturelle, vous trouverez dans cette discussion des clés pour intégrer la couleur végétale dans vos créations.


N'hésitez pas à explorer les liens utiles mentionnés dans l'épisode pour approfondir vos connaissances sur les colorants végétaux et les techniques de sérigraphie écologiques. Rejoignez-nous pour cette belle aventure au cœur des couleurs de plantes et des pratiques durables.


Belle écoute à tous !


Pauline


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Romain Gauthier de Raw Studio. Bonjour Romain.

  • Romain Gauthier

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Romain est un invité courageux parce qu'il enregistre de dehors dans le froid. Je l'admire déjà rien que pour ça, donc on va essayer de ne pas le laisser congeler dehors. Romain, je suis ravie de te recevoir. Je te l'expliquais avant qu'on enregistre. J'ai peu d'invités sur la sérigraphie. j'ai beaucoup de questions des gens qui me suivent sur Instagram ou des auditeurs sur la technique de la sérigraphie, comment la rendre plus vertueuse, comment utiliser les encres végétales, comment il y a plein de questions, c'est souvent des questions, c'est ce que je te disais d'hommes qui sont plus jeunes que moi dans la vingtaine, trentaine, qui essayent d'expérimenter et donc je suis ravie que Mathieu Ruiz m'ait passé ton contact parce que quand j'ai regardé ce que tu faisais, je me suis dit mais c'est carrément Ce genre de témoignages dont on a besoin, qui peut nourrir les auditeurs. Donc je suis ravie et je voudrais te proposer de te présenter, de raconter un petit peu toi ton parcours, comment tu as cheminé pour arriver à la sérigraphie, à la couleur végétale et un petit peu qui t'a formé jusqu'ici.

  • Romain Gauthier

    Eh bien ouais, moi je m'appelle Romain, je suis artiste, j'ai créé mon studio de sérigraphie qui s'appelle RoStudio. et la sérigraphie je la rencontre assez tôt, je la rencontre aux Beaux-Arts, je fais les Beaux-Arts à Nice, à la ville d'Arsens, et c'est pendant mon parcours assez tôt que je découvre cette technique, et je la trouve plutôt sympa parce qu'elle a deux avantages, la première c'est qu'elle permet de réaliser les travaux des autres personnes, c'est pas forcément une technique qui peut être très individuelle, souvent c'est une technique de service, de prestation de service, donc assez tôt je me dis qu'artiste ça peut être compliqué, Donc si mes potes, eux, ils finissent artistes, je pourrais peut-être imprimer leur boulot. Donc ça pouvait être une technique de pouvoir en vivre après les beaux-arts. Et la sérigraphie, c'est aussi une des seules techniques, on pourrait dire peut-être en ton direct, où disons que la couleur passe directement à travers le cadre. Elle n'a pas besoin de passer dans du tuyau comme pour une imprimante, elle n'a pas besoin d'adhérer à une plaque comme pour de la gravure. Donc pour fabriquer après des peintures soi-même, ça peut être une solution de facilité. L'écran, il effectue juste un tamis. et donc tant que la peinture passe à travers potentiellement elle peut s'accrocher à la feuille derrière donc pour ces deux avantages là je la trouvais plutôt cool et au delà de ça encore une fois peut-être que quand je la découvre tout de suite on me parle de la trame Et cet objet, la trame, ça me plaît. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai tout de suite vu un peu comme la représentation d'un schéma d'une population, comme plein de petits points qui sont à côté des uns des autres, plus ou moins gros et plus ou moins espacés les uns des autres. Donc je la vois quand même comme un outil presque collectif. Préto, je la vois comme ça. Donc je la garde comme ça, et puis je pense que dans mon travail, cet outil, le collectif, c'est quelque chose qui revient.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. C'est beau ta manière de l'aborder. Je trouve que ça fait reprendre la sérigraphie d'un autre point de vue. Je trouve ça intéressant. Du coup, comment... Donc, tu démarres par de la sérigraphie, on va dire, traditionnelle. Oui,

  • Romain Gauthier

    très traditionnelle.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, voilà. Est-ce que tu peux réexpliquer, parce que même moi, je t'avoue, je suis vraiment novice. Est-ce que tu peux réexpliquer un peu le principe de la sérigraphie et la technique historique, on va dire, qui est un peu... Remise un peu en question, ces derniers temps, on voit qu'il y a des gens qui essayent de trouver des méthodes un peu moins impactantes. Est-ce que tu peux expliquer la technique que tu as apprise et comment on peut un peu moins impacter sur cette technique ?

  • Romain Gauthier

    Bien sûr, la sérigraphie, déjà on peut décomposer le mot. Sérigraphie, souvent on pense que c'est pour imprimer en série, mais à l'origine ça vient plutôt de séricum qui est la soie. et graphène-écriture. Donc la sérigraphie, c'est écrire avec la soie. Pourquoi la soie ? Déjà parce que potentiellement, si on raccroche ça à l'Asie, là où ça émerge, ou du moins c'est l'histoire qu'on raconte en général, c'est un pays qui développe ce matériau et il décide de l'utiliser pour imprimer sur les kimonos. Ils utilisent de la soie et des papiers découpés qu'ils assemblent entre eux et ça leur fait des pochoirs qu'on peut appeler katagami. et avec ces pochoirs, ils impriment. Et ensuite, quand la diaspora peut évoluer en Europe et aux Etats-Unis, ils rencontrent des procédés photographiques, et là ils modernisent le procédé, c'est là vraiment que ça devient de la sérigraphie. On tend la toile sur des cadres, pour permettre de manipuler ces pochoirs de manière plus industrielle, on enduit la soie d'une mution qui est photosensible, qui va nous permettre ensuite de découper dans notre soie, en utilisant la lumière plutôt que des ciseaux et le papier qu'on faisait à l'origine. pour faire des motifs beaucoup plus précis et des choses beaucoup plus précises. Donc la sérigraphie, c'est ça. C'est réussir à écrire, imprimer, reproduire des images grâce à de la soie, grâce à des tissus de soie, grâce à des cadres en soie, qu'on manipule couleur après couleur. En sérigraphie, c'est assez binaire, la couleur passe ou elle ne passe pas. On peut imprimer des dégradés et plusieurs couleurs en même temps, mais on n'imprimera jamais différentes couleurs à différents endroits d'un même coup de racle. sauf si on fait quelque chose qui ressemblerait à un monotype mais c'est pas vraiment fait pour ça c'est vraiment une question de pochoir couche après couche et alors après comment ça se fait effectivement on doit réaliser le cadre avec une technique d'insolation. On passe sa couche de couleur avec une racle. On racle la couleur à travers le cadre et elle s'imprime sur le support, qu'il soit du papier, du textile, un cadran de monte, un panneau de signalisation, un circuit imprimé, par exemple. Ah ouais ? Carrément.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Incroyable.

  • Romain Gauthier

    Tout ce qui est plat et lisse. En scénographie, on aime bien dire qu'on imprime sur tout ce qui est plat et lisse. Dès qu'on va avoir du volume, ça peut être un peu compliqué. Puisque notre écran est tendu, c'est un tissu tendu, on cherche toujours à essayer d'imprimer sur une couche qui, elle aussi, est tendue et lisse. Si on veut imprimer sur quelque chose en volume, notre racle va un peu buguer, accrocher ses différents volumes. La peinture va un peu faire ce qu'elle veut derrière, donc elle va glisser, couler, baver, se mettre en épaisseur. Ça ne sera jamais très net. Donc vraiment tout ce qui est plat et lisse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc ça veut dire que contrairement, par exemple, à la teinture végétale qui prône les supports naturels, toi tu peux imprimer. Enfin, sérigraphié, du coup, en fait, sur n'importe quel support, il n'a pas besoin d'être naturel.

  • Romain Gauthier

    Eh bien, on va dire oui et non. Oui et non. Ça dépend si j'ai envie de le faire avec des peintures qui, elles aussi, sont naturelles ou ça dépend un peu des conditions de mon impression. Moi, j'aime bien dire qu'une peinture, c'est une colle qui est colorée. Donc, pour faire de la peinture, il faut d'un côté de la colle, de l'autre côté de la couleur. Maintenant, toutes ces colles naturelles, comme de la sève, comme de l'œuf, comme de la farine, comme n'importe quoi. Elle va réussir à adhérer plus ou moins sur un matériau en fonction de sa nature. Sur du bois, sur du papier, ça va être assez simple. Par contre, sur du plastique, sur du verre, c'est peut-être quelque chose qui va être plus compliqué.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok.

  • Romain Gauthier

    Donc, on peut imprimer sur tout et n'importe quoi, sur n'importe quel matériau. Par contre, si ça a besoin de tenir à des conditions particulières, de frottement, d'intempéries, de choses comme ça, il faudra choisir une colle qui soit adaptée. Et parfois, dans les colles naturelles, pour l'instant, moi, je n'ai pas toutes les réponses ou je n'ai pas encore fait tous les essais pour adhérer à n'importe quel support et en partie au support synthétique.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Ah, ok, c'est plus clair. Ok, et alors du coup est-ce que tu peux présenter un petit peu ton Raw Studio quand est-ce que tu l'as créé qu'est-ce que tu y fais combien vous êtes à travailler là je vois que tu es dans une structure où il y avait plein de monde, est-ce que c'est une maison d'artistes ou est-ce que c'est ton atelier où il y a plein de gens est-ce que tu peux nous expliquer

  • Romain Gauthier

    Alors Raw Studio c'est un atelier de sérigraphie qui Comment dire ? qui veut rendre la sérigraphie écologique et accessible. Je suis dans un atelier avec deux autres sérigraphes que je connais parce que j'avais fait des stages avec eux quand j'étais encore au Beaux-Arts. Donc à un moment où ils ont eu besoin de changer d'atelier, il leur fallait potentiellement une troisième personne et je me suis présenté et ça a collé. Et ici, on essaye avant tout d'utiliser la sérigraphie pour créer du lien. ou pour penser peut-être aussi l'impression autrement et l'écologie en général. C'est pour ça que j'aime bien me dire sérigraph holistique, c'est parce que l'idée ce n'est pas seulement d'imprimer des choses, c'est d'essayer de raconter des histoires avec, et de penser la sérigraphie de manière assez globale, c'est-à-dire penser l'atelier, penser les encres, penser les écrans différemment, mais penser aussi les projets de manière plus globale. parce que justement encore une fois on ne peut pas forcément imprimer sur tout et n'importe quoi ou on ne peut pas fabriquer toutes les couleurs donc il y a aussi un peu de pédagogie parfois à faire ou des compromis et c'est en ça que je trouve que ça a une dimension écologique l'écologie parfois si on la pense comme un écosystème c'est aussi faire des compromis pour que tout le monde arrive à bien vivre ensemble ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors du coup sur ta vous êtes basé donc tu m'as dit à Paris oui exactement à Montreux en 93 ok et donc ça a été quand est-ce que tu as rejoint ou quand est-ce que tu as créé Rostudio du coup ?

  • Romain Gauthier

    officiellement je crois que ça se passe à l'été 2020 je crois que ça se passe à l'été 2020 je sors des beaux-arts en 2018 et assez rapidement je suis accompagné par Paul-Ancourt-Ploy pour développer ce projet créer le business plan et une fois que l'accompagnement est terminé c'est peut-être une question que tu me poseras derrière mais je fais une petite formation avec les Namaks et Magali Bontou d'accord ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et aujourd'hui vous êtes combien dans l'atelier dans lequel tu es ?

  • Romain Gauthier

    techniquement aujourd'hui on est 4 je travaille avec Mélanie qui est mon ancienne apprentie je travaille aussi avec Raphaël qui est mon nouvel apprenti et aujourd'hui on a aussi Guillaume qui est en stage

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok est-ce que tu peux nous expliquer comment tu pas Verdi mais comment tu rends moins impactant la sérigraphie dans ta pratique et les différentes étapes du coup ouais

  • Romain Gauthier

    ça va commencer par l'atelier l'atelier il a été fabriqué à la main avec des matériaux de réemploi les machines aussi sont de seconde main quand c'est possible de le faire on va aussi du coup avoir cette technique des katagami qui est en fait une façon de fabriquer des petits pochoirs de sérigraphie sans utiliser d'eau ni d'émulsion photosensible. On va fabriquer nos peintures nous-mêmes, avec des ingrédients bruts et naturels, quand c'est possible, surtout pour le papier, le carton, le verre, et en fait plein d'autres matériaux. Et encore une fois aussi avoir cette pédagogie avec mes clients ou mes clientes, de leur dire que parfois, effectivement, est-ce que le rose fluo qu'ils veulent, c'est vraiment la bonne couleur pour leur projet, Et c'est en ça aussi qu'ici j'aime bien dire que la couleur c'est chez nous plutôt une destination qu'un point de départ. On ne va pas plonger dans un pantone et ensuite essayer de le reproduire. Ça peut nous arriver, tu vois, cette semaine c'est ce qu'on a réalisé. Mais quand c'est possible, on essaye aussi de les accompagner et de leur dire voilà peut-être que votre projet peut se nourrir d'une couleur qui est plus proche de vos valeurs, qui est plus la vôtre, qui vous est plus propre en fait. C'est pour ça que j'aime bien dire qu'on fabrique des couleurs propres aussi ici. qui sont propres pour l'environnement, mais qui sont aussi propres aux gens qui nous demandent ces couleurs. Et on pourrait les fabriquer à partir des choses qui sont dans leur environnement, par rapport aux déchets de leur activité, par rapport à... On essaie d'avoir cette réflexion-là aussi. Donc c'est dans toute cette dimension, je pense, logistique qu'on essaie de retrouver l'écologie.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors du coup t'as une donc nous ce qu'on a pour l'instant exploré sur le podcast c'est la fabrication d'encre d'encre qui si elles sont très fluides on va dire sont des encres d'écriture si elles sont épaissies je pense que c'est le terme je ne sais pas si tu as mais épaissies avec de la gomme de goire ou de la gomme de c'était quoi l'autre nom la gomme de santa de xanthane on a entendu aussi d'autres types de gommes de gommes mais pour d'autres utilisations arabiques, voilà. Et donc, en gros, si je comprends bien, toi, tu commences par réaliser tes couleurs, enfin tes encres, entre guillemets, avec des plantes. Puis tu les épaissis et ça devient ta matière colorante, c'est ça ?

  • Romain Gauthier

    Ben, ça peut. Moi, j'aime bien parler de peinture parce que à la fois, ça me rapproche du monde des beaux-arts que j'apprécie. Et en même temps, quand j'ai voulu commencer à fabriquer mes premières peintures, j'ai commencé à les fabriquer comme on peut fabriquer un masque pour les visages ou un masque pour les cheveux. et en bidouillant à un moment je me suis demandé ok est-ce que ça colle, est-ce que ça colle pas donc en fait est-ce que ma peinture ça serait pas une colle que je dois colorer et du coup si je dois choisir une colle colorée, quelle colle j'utilise et quelle source de couleur j'utilise alors la source de couleur ça peut être des plantes mais ça peut être aussi des pigments, ça peut être des terres donc si jamais je dois travailler avec une plante je peux aussi décider de la travailler à partir des colorants de cette plante mais je peux aussi décider d'en extraire un pigment Et là, on va avoir déjà une distinction entre qu'est-ce qu'est un pigment ou qu'est-ce qu'est un colorant. Un pigment, ça va être la couleur sous un état insoluble, et un colorant, ça va être la couleur plutôt sous un état insoluble. Un des premiers projets que j'avais fait, c'était récupérer des plantes dans les rues de Paris, en extraire la couleur, la fixer, en faire abriquer un pigment, et essayer d'obtenir comme ça un espèce de nuancier des rues de Paris, avec lequel on pourrait se rendre compte aussi que les rues finalement les plus riches sont les plus pauvres en couleur, et les rues les plus pauvres sont les plus riches en couleur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah, j'ai bien !

  • Romain Gauthier

    C'est bien ça ! Donc voilà, j'utilise pas forcément que des plantes, surtout que, encore une fois, les plantes ça demande aussi des fois certains types de manipulations qui sont pas toujours évidentes, ou on n'arrive pas toujours à fabriquer tous les tons possibles. Avec des pigments, c'est vrai que parfois on arrive à obtenir d'autres choses, donc je me contrains pas à une matière végétale exclusive, j'essaye vraiment d'utiliser l'écologie comme un outil. et donc parfois c'est vrai que j'utilise des ingrédients bruts et naturels certains pigments que je peux manipuler ne sont pas toujours d'origine naturelle la colle que je fabrique, les autres ingrédients vont l'être mais des fois la source de couleur en elle-même peut être assez variée et ça c'est quelque chose que j'avais expérimenté dès le départ parce que je me rappelle dans des premiers projets aussi qu'on m'avait demandé un mec qui voulait fabriquer une peinture à partir de la poudre de billets de billets de dollars ah ouais ? donc j'avais trouvé ça assez chouette aussi de me dire que voilà on peut on peut aussi essayer d'utiliser ces couleurs vraiment pour raconter des histoires et sans ça aussi qu'elles peuvent être écologiques parce que si on commence à laisser parler les couleurs je pense que ça évoque quand même déjà des idées plutôt que si on fait juste que les regarder et juste se dire ok cette couleur c'est rouge cette couleur c'est vert mais si on commence à les laisser parler moi je pense que mon atelier il veut ça aussi il veut laisser les couleurs s'exprimer et je pense que si on rajoute ou si on pense cette phrase par rapport à ce qui existe dans la société ou par rapport à l'actualité parfois C'est en ça aussi que mon atelier se veut écologique. Et je prends l'écologie comme l'intelligence de vivre ensemble, de penser comme un écosystème.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme type de gomme tu utilises quoi toi ? tu en utilises des naturels et des des naturels gomme xanthane,

  • Romain Gauthier

    gomme de goire,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    gomme aradique et en colorant issus des plantes, donc ceux que tu as gardé entre guillemets dans la short list qu'est-ce que tu peux nous citer pour nous inspirer un peu, parce qu'il y a beaucoup de fans de botanique je te le dis sur le podcast Donc dès que tu dis un nom de plante, c'est vrai que c'est moi la première.

  • Romain Gauthier

    Un des jolis projets que j'avais réalisé avec Paraboot et Classique, qui est une maison d'édition à Paris, c'était de réaliser une couleur à partir des mauvaises herbes, encore une fois, qui poussaient devant l'usine Paraboot, et d'utiliser cette peinture pour imprimer les boîtes de la collaboration entre Paraboot et Classique. Et on avait utilisé de la vergerette du Canada, que j'avais découvert justement grâce à Magali Bontou, quand j'avais fait mon stage avec elle à l'ENAMAC. on avait utilisé du mille-per-tuis et un petit peu de sauge. Super. Mais après, voilà, encore une fois... Moi je pense qu'il faut toujours réfléchir à ce qu'on veut faire avec cette couleur. Est-ce qu'on veut qu'elle soit grand teint ? Je pense que ça c'est quelque chose qu'on entend souvent dans le podcast. On veut que ça soit grand teint, que ça tienne longtemps. Mais si c'est une impression qui est juste là pour véhiculer un message, et que le message il est immédiat, pas besoin que ça soit grand teint. On peut ramasser n'importe quelle mauvaise herbe qui pousse devant chez soi, n'importe quel fruit du jardin, n'importe quelle épluchure de légumes, on va en faire une couleur. Et parfois, même une couleur qui n'existe pas vraiment peut raconter quelque chose. Je m'explique. Le premier workshop que j'avais donné au Beaux-Arts de Nice, j'avais été réinvité par mon ancienne prof de scénographie. On avait fabriqué un nuancier à partir des déchets qui avaient été les déchets d'un repas qu'on avait partagé ensemble. Donc on avait utilisé des choses qui pouvaient teindre, parce qu'on sait qu'on peut teindre avec des déchets, c'est ce qu'on faisait au Moyen-Âge pour les paysans par exemple. Mais on sait aussi qu'une pelure de citron, ça n'a pas donné de couleur. Mais ce n'est pas parce qu'on ne voit pas la couleur qu'elle n'existe pas. Et donc fabriquer un nuancier avec ces choses-là, ça permettait vraiment de tracer un peu une forme d'archéologie du repas, ou de colorimétrie du repas, du nuancier du repas. Et ça, ça raconte déjà quelque chose. Même si la couleur, on ne la voit pas, c'est pas pour ça qu'encore une fois, elle ne s'exprime pas et qu'elle n'existe pas. Donc j'utilise à peu près tout et n'importe quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et en pigments minéraux donc du coup vous disiez nous on a reçu Ludivine Rouboreil des Ocres de France la société des Ocres de France parce qu'en fait il y a beaucoup de gens qui me parlaient des pigments minéraux et ce qui peut être utilisé ou pas tu sais les différences les avantages des uns la tenue la couleur bref donc avec Ludivine on avait exploré ce côté là toi tu peux je ne savais pas en sérigraphie on peut utiliser des pigments minéraux pour sérigraphier Il n'y a aucune contre-indication ? Il n'y a rien du tout ? C'est une source de couleur ?

  • Romain Gauthier

    C'est une source de couleur. Pour réduire la poussière, on pourrait réduire ton appart en poudre et en faire une peinture.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok.

  • Romain Gauthier

    Ce serait pas cool, mais on va le garder.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord,

  • Romain Gauthier

    ok. Si on arrive à mélanger n'importe quoi d'un peu solide et fin avec une colle et la faire passer à travers notre tamis, en sérigraphie, on utilise des mailles qui sont très ouvertes pour imprimer sur du textile ou en général déposer surtout beaucoup d'encre. et donc si la maille est très ouverte on peut faire passer des pigments très gros à travers Par contre, si la maille est plus serrée, là, il va nous falloir des peintures qui sont plus fines, plus finement broyées.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et est-ce que tu utilises aussi des matières d'origine, on va dire, animales au sens large, genre des insectes, les cochenilles, tout ça, tu as essayé de shérigraphier ?

  • Romain Gauthier

    Non, ça, je m'étais un peu... Pas forcément interdit, mais c'était pas... Après, j'utilise des œufs, donc je ne suis pas non plus végan. D'accord. Mais si je veux, je peux fabriquer des peintures véganes sans utiliser d'œufs. Mais non, la cochenille... Je vois ce que ça donne. Pour l'instant, je n'ai jamais eu vraiment l'occasion de l'utiliser en particulier. De l'utiliser ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui. D'accord, mais en tout cas, ce n'est pas contre-indiqué et les pigments minéraux sont utilisés dans la graphique.

  • Romain Gauthier

    Non, ce n'est pas contre-indiqué. La gorgxanthame, par exemple, c'est sécrété par une petite bactérie, donc ça pourrait rentrer aussi dans le domaine animal.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, exactement. J'ai regardé sur ton site, j'ai vu tes travaux, j'ai vu ce que tu proposais et à un moment, même la personnalisation des produits, j'ai vu que tu proposais des effets couleurs, des suppléments. Je t'ai fait un petit imprimé du sujet sur lequel je voulais qu'on échange dans fluo, encre, or, etc. que tu peux rajouter à de la sérigraphie. là tu me surprendrais de me dire que c'est naturel du coup qu'est-ce que tu utilises d'autre qu'est-ce qu'on peut comment dire, je vais réussir à faire ma question en gros si c'est pas naturel c'est forcément des trucs synthétiques que tu peux intégrer à ta composition c'est ça c'est ça qu'on pourrait faire après en général l'un des missions encore une fois de mon atelier c'est de rendre

  • Romain Gauthier

    la scénographie accessible Dans mon premier atelier, qui était Homemakers, un Fab Lab dans le 15ème, j'ai découvert un peu ce monde-là du textile, surtout du textile parisien, mais de toutes ces marques qui se heurtaient à des minimums de commandes. Et je me suis dit, ok, il y a peut-être quelque chose à faire avec ça. et comment on peut leur permettre d'imprimer eux-mêmes peut-être leurs projets aussi pour rendre leurs rêves ou du moins leurs idées plus accessibles. Et dans cette idée-là, ces peintures-là sont plutôt des peintures qui sont à l'eau avec le minimum de substances nocives à l'intérieur, mais ça reste du coup des peintures qui sont aussi issues de l'industrie. On pourrait les fabriquer aussi nous-mêmes à partir d'une base transparente qu'on viendrait teinter aussi. Donc techniquement, ces peintures-là, c'est des colles qui sont teintées par des pigments.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et donc, du coup, toi, j'invite les gens à aller regarder ton site internet, je le mettrai en lien dans le descriptif du podcast. En gros, est-ce que tu peux expliquer aux gens ce que toi tu proposes et aux personnes qui nous écoutent, quel type de projet ils pourraient réaliser, par exemple avec toi, qu'est-ce que tu fais comme collaboration, comme projet aujourd'hui à proposer ?

  • Romain Gauthier

    Déjà on peut décider de venir imprimer avec moi à l'atelier, que ce soit sur papier ou sur textile. On peut aussi me demander, moi, d'imprimer leurs projets sur papier, sur textile ou d'autres supports, du moment qu'ils sont quand même playlist. Là aujourd'hui par exemple, après l'épisode, je vais devoir imprimer des dossiers de chaises, des dossiers de chaises en tissu. Juste avant, j'imprimais sur du textile et ce week-end, ça va être un mélange de papier et de textile avec une encre qui est juste composée de jus de citron que je viens brûler derrière. On peut aussi me demander de faire une animation ou une performance lors d'événements. pour que les personnes présentes à l'événement réalisent eux-mêmes ou non des impressions encore une fois sur textile mais aussi sur la peau l'une des choses que j'aime bien faire c'est des petits tatouages comestibles et alcoolisés que j'appelais tatou cocktail donc on peut aussi m'appeler pour une dimension plus événementielle et après si on veut m'appeler pour collaborer sur n'importe quel projet et aussi m'inviter à... à y injecter ma créativité ou mes idées avec plaisir. Techniquement, on peut venir imprimer sur papier et textile déjà de manière simple. Pour le reste, on peut m'envoyer un petit message et en réfléchir ensemble.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord alors ça m'a donné plein de questions ce que tu dis, donc le tattoo cocktail qui est présent sur ton site donc encore une fois allez le voir j'ai énormément de personnes qui me disent et qui me posent la question est-ce qu'il est possible en France de faire des tatouages à base d'encre végétale, j'ai contacté sur Instagram des tatoueurs parce qu'il y a des gens qui me suivent alors que je ne voyais pas forcément le lien et on m'a dit qu'en France ça n'était pas autorisé ou en tout cas, tu sais, les encres n'étaient pas homologuées ou validées, je ne sais pas quoi, mais qu'apparemment, dans d'autres pays, et on m'a parlé du Japon, donc il faut que je creuse, apparemment, ils font des tatouages avec de l'encre végétale. et franchement je voulais savoir si tu avais des infos ou si du coup ça te...

  • Romain Gauthier

    tu avais quelque chose moi je connais le jaguar qui va être alors connais-toi le jaguar c'est un c'est un fruit d'Amérique latine et on en extrait le jus pour faire des pour faire des petits tatouages temporaires comme ça c'est un peu plus propre entre guillemets que le henné parce que le henné souvent pour être noir il est teinté ou il est oxydé et c'est cette oxydation qui est un peu néfaste pour la peau d'accord encore une fois ça dépend de quelle est la durée de vie du tatouage moi mes petits tatouages c'est des choses qui sont très subsaines c'est des choses qui vont durer peut-être une journée parce que l'idée c'est plutôt le geste de tatouer, c'est plutôt fabriquer la peinture ensemble que de vraiment repartir avec un motif sur soi pendant 3 semaines ouais d'accord ok j'avais une autre question à te poser

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on doit te la dire t'en as parlé les minimums de commandes moi j'ai travaillé dans des grands groupes si on a un projet généralement les gens te disent bah oui il m'en faudrait 200 mais toi tu travailles à la main tout ce que tu fais c'est toi qui le fais quelle est le quelle est le comment on va dire la quantité que tu peux réaliser toi chez Rose Studio est-ce que tu te dis bah voilà au-delà de telle quantité moi je le fais pas ou il faut me donner un délai ou est-ce qu'en fait tu t'interdis rien et tu peux t'es ok de faire

  • Romain Gauthier

    J'aime bien dire que la meilleure énergie verte, c'est ton énergie propre. Donc, tant qu'il me reste des forces, on y va. Après, forcément, ça peut prendre un peu plus de temps. Je ne suis pas équipé pour imprimer 200 t-shirts à la minute. Je peux peut-être être équipé pour en imprimer 200 à la journée. Ça dépend de la complexité de l'impression. mais tant qu'on a un petit peu de temps moi je suis prêt d'imprimer tout et n'importe quoi on m'a posé la dernière fois la question combien d'impressions j'avais fait en une journée je crois que le plus c'était 1000 et c'était des petites impressions au pochoir sur des drapeaux pour le musée de Monaco c'était 1000 impressions au pochoir à faire le drapeau faisait 4 mètres par 3 il était posé au sol et je descendais à chaque fois au sol pour venir imprimer mes petites étoiles ça m'a fait pas mal de squats

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors du coup, ma question derrière, c'est… Alors attention, c'est assez naïf, mais pourquoi on voit plein de trucs de tote bag, d'outils publicitaires, etc., de boîtes, de projets, tu sais, ça fait partie du budget com. Est-ce qu'il est envisageable pour ces entreprises de passer via une impression plus vertueuse, plus verte ?

  • Romain Gauthier

    Moi encore une fois je pense que c'est l'histoire qu'on a envie de raconter et les liens qu'on a envie de créer. Si une entreprise n'a pas envie de s'intégrer à son territoire, ne pas rechercher des couleurs qui vont être locales pour créer du lien avec les personnes du territoire, je ne vois pas en quoi ça serait plus logique d'aller chercher des plantes qui vont pousser beaucoup plus loin pour le faire juste pour dire que c'est naturel. Je pense qu'encore une fois, l'écologie, il faut le voir comme l'intelligence de savoir vivre ensemble. Et c'est en ça qu'on devrait avoir un intérêt à travailler autrement les uns avec les autres. C'est pour créer du lien, créer des circuits de valeurs, et raconter des histoires qui vont inspirer les autres pour faire de même.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, et est-ce que tu as constaté, toi qui as fait les deux techniques, la technique plus tradie et la technique plus écologique, on va dire, pour faire des raccourcis, est-ce que tu as constaté que c'était forcément beaucoup plus cher de travailler proprement ?

  • Romain Gauthier

    Ça peut dépendre des projets. C'est vrai que marquer un textile de manière végétale, c'est beaucoup de temps. Et le temps, forcément, ça peut coûter beaucoup d'argent. Donc sur ce terrain là oui Après si je repense à mon encre au jus de citron Ok elle ne fait pas toutes les couleurs Par contre elle ne coûte pas très cher Elle est rapide à produire, rapide à mettre en place Rapide à révéler Et ça ça peut être une solution Si les personnes en ce moment sont capables de l'accepter Et de trouver aussi des idées pour l'exploiter Moi je pense que cette encre Elle peut être totalement adaptée pour l'étiquetage Par exemple une étiquette en général C'est souvent une couleur foncée sur un tissu clair

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc là dessus on n'a pas besoin d'avoir forcément un noir pur une couleur déjà juste français peut faire l'affaire d'accord donc toi tu vois plutôt cette application pour les tictages par exemple textiles d'un produit à vendre ?

  • Romain Gauthier

    Par exemple parce que aussi moi il y a beaucoup de gens qui viennent et qui font de l'upcycling Bon bah ils connaissent pas toujours les matériaux de leurs t-shirts, peut-être que des fois il y a déjà des impressions dessus, peut-être que des fois ils ont des t-shirts noirs, blancs, beiges, donc si j'applique la même couleur végétale sur toutes, à part faire du noir, je vais pas pouvoir produire grand chose.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc je pense qu'il faut vraiment réfléchir à l'usage avant de déterminer ensuite la technique la plus adaptée. Par exemple aussi mes katagami qui ne consomment pas d'eau pour être produits. je vais pouvoir les utiliser dans un certain cadre. En événementiel, ça marche très bien. Pour faire des petites productions à la maison, ça marche très bien. Mais pour faire un grand tirage avec plein de couleurs, ça va être plus compliqué. Ce n'est pas pour rien qu'on a inventé les cadres et ces techniques-là. Donc, je pense que vraiment l'enjeu de l'écologie aujourd'hui, c'est de repenser un peu les usages et d'adapter les méthodes.

  • Romain Gauthier

    parce que des fois il y a des méthodes qui sont disproportionnées pour des usages qui sont désuets et c'est là où ça devient problématique d'accord ok est-ce que tu peux nous parler de ta perception de la demande est-ce que tu trouves qu'il y a de plus en plus de gens qui viennent vers toi pour travailler avec des matières naturelles ou c'est flat ou tu sens que ils ont des freins que tu dois lever

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, je pense que la demande est croissante. Après, je suis encore tout jeune. Moi, ça fait à peine trois ans que j'ai lancé le studio. Je commence à peine à avoir des demandes régulières. Et c'est vrai que dès le départ, les gens restent venus me voir à la fois pour ce côté écologique et pour aussi le côté créatif. Donc, je n'ai pas pu, je pense, observer un espèce de revirement. ou de greenwashing de la part de ces personnes-là.

  • Romain Gauthier

    D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je pense que la demande reste quand même croissante. Et si en plus, toi, tu me dis que tu as plein de jeunes qui sont intéressés de le faire, je pense qu'effectivement, forcément, les choses sont croissantes. Après... Encore une fois, je pense qu'il y a plein de gens qui ont envie de s'exprimer aujourd'hui. C'est peut-être aussi pour ça que la sérigraphie a le vent en poupe, parce que c'est une technique qui est accessible. Et comme on a tous envie de raconter des choses, c'est peut-être un outil assez facile pour pouvoir mettre ces choses-là en place et pouvoir créer sa marque ou personnaliser son packaging ou alors justement aider ses copains à faire vivre leur projet.

  • Romain Gauthier

    ouais, carrément alors du coup maintenant je vais te poser un peu les questions rapides d'inspiration repréciser aussi juste pour parce que je me suis notée de dire que tu faisais aussi des ateliers via la plateforme We Can Do que c'est des formations tu l'as dit tu peux aller à des événements etc ça c'est juste pour le rappeler parce que je me l'étais notée de le préciser je voulais savoir Romain aujourd'hui quelles sont les personnes qui t'inspirent et qui te... qui te tirent vers le haut dans ta technique ? Est-ce que tu as des contes que tu regardes sur la sérigraphie ? Est-ce que tu as des artistes qui t'inspirent ? Qu'est-ce qui t'inspire aujourd'hui et qui t'aide à modifier, à amplifier ta créativité ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois qu'au niveau de la sérigraphie, il y a Lorenzo Boegli en Suisse, qui n'est pas forcément dans une démarche écologique, même s'il tente deux ou trois choses maintenant. qui a eu vraiment une approche assez différente, où lui, il a testé d'imprimer en RVB. Alors que nous, on imprime souvent en CMJN, en superposant comme ça les couleurs. RVB, lui, il va imprimer en fait avec des encres qui vont, je ne sais même pas vraiment bien le définir, mais vont attraper la lumière. En fait, il n'imprime pas en gros sur un papier blanc, il imprime sur un papier noir, avec des couleurs qui attrapent la lumière. Donc ça, en fait, il a un style. Tu vas voir son compte, c'est un mec, il imprime, il a des lunettes, genre on dirait qu'il a un casque de VR sur la tête. Il y a cette dimension-là, ce truc-là, cet outil, ce corps un peu robot, moi je le trouve super cool. Alors ce n'est pas forcément green, il y a des taches partout, c'est des encres assez polluantes, j'imagine. Mais dans cette dimension-là, d'avoir voulu créer un cadre particulier, d'être une façon d'imprimer différente, ça c'est hyper inspirant. Du côté plus naturel, il y a un italien, sans compte, c'est Medula Made. Et lui par contre il imprime qu'avec des encres naturelles qu'il fabrique lui-même. Il n'y a pas longtemps, il a fait les 10 ans, il a fait un poster avec les 100 couleurs naturelles qu'il fait. Lui il utilise beaucoup justement de sources de couleurs végétales pour fabriquer ses encres. C'est beaucoup en fait d'encre qui vont être assez translucides parce que c'est souvent des jus qu'il a épaissis à la gomme de gois ou des choses comme ça. Donc lui il est aussi hyper inspirant. Et d'un autre côté, deux filles. dans leur compte ça peut être hors cadre avec un K pour cadre et Impressions Atelier qui sont deux filles qui vont utiliser aussi cette technique que je leur ai fait découvrir, là c'est Katagami et qui vont aussi se poser des questions, qui vont avoir une réflexion plus holistique sur la pratique de la sérigraphie donc ça c'est des comptes qui m'inspirent et je dirais ça ça fait chouette

  • Romain Gauthier

    C'est chouette parce qu'en plus, pareil, tu sors de la France, ça ouvre un peu le champ, c'est chouette. Est-ce qu'il y a un événement en sérigraphie qui est organisé ? Parce que c'est quand même une pratique répandue quand même, que ce soit technique traditionnelle ou végétale. Est-ce que tu connais quelque chose, un événement ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne crois pas. Il me semble qu'il y en a… Il me semble qu'il y a des choses qui se passent du côté de Lyon, puisque aussi historiquement, Lyon, c'est une grosse ville de la sérigraphie. C'est là où on a inventé l'impression à la lyonnaise, c'est là où on fait les foulards à la messe. Donc, il y a des choses de ce côté-là. Il me semblait qu'il y avait aussi quelque chose du côté de Nantes, avec Marché Noir, quelque chose dans l'idée. J'essaierai de regarder. Il doit y avoir aussi sur Paris des festivals comme ça de l'édition, de la sérigraphie en soi. Bonne question. Après, c'est vrai qu'encore une fois, la sérigraphie, j'utilise vraiment comme un médium. comme un peintre pourrait utiliser la peinture, ou un sculpteur, la sculpture. Donc je ne me ressens pas non plus sérigraphe à 100%, et donc je ne suis pas non plus hyper curieux de ce qui existe uniquement en sérigraphie. Mais c'est aussi un projet que j'aimerais porter, peut-être, d'essayer de fédérer comme ça, ou d'imaginer un projet comme ça, collaboratif, autour de la sérigraphie. C'est des voiles

  • Romain Gauthier

    Série graphique végétale tu peux compter sur mon soutien donc toujours pour tirer le trait de la série graphique moi je ramène ça aussi, tu sais beaucoup à ce que je dis que j'appelle moi les encres épaissies tu appelles peinture, mais tu vois on a Elisabeth Dumont alors c'est une autre génération mais Elisabeth Dumont, elle est connue pour son livre Encre de Plante elle a fait des encres avec tout et en fait je me dis de faire rencontrer ces générations tous ces jeunes, moi je te dis au festival on m'a alpaguée en disant attends c'est toi qui prends le son viens j'ai quelque chose à dire et il y a des jeunes qui s'associaient donc c'est ce que je te dis c'est souvent des mecs qui disaient bah voilà moi je veux lancer ça on a une troisième associée elle fait le jardin nous deux on fait la sérigraphie il y a des gens qui me contactent sur Instagram donc il y a une envie d'aller vers la sérigraphie clean j'ai même là à Lille rencontré un donc c'est la fabrique à cocon au cocon qui partage son atelier avec une sérigraphe. Et cette sérigraphe, elle s'est proposée d'essayer de reproduire le logo à récovert que j'avais travaillé en cours de tâche. Et tu vois, en fait, tu sens qu'il y a quand même une envie. Le truc, c'est que c'est vrai, comme je le dis à chaque fois, s'il n'y a pas de gens identifiés, d'événements, où vous vous rassemblez et tout ça, c'est vrai que c'est un peu plus compliqué de parler d'une même voix et d'avancer. Mais franchement, si tu veux lancer ça, tu me diras comment je peux t'aider, mais avec grand plaisir. franchement je trouve ça trop top est-ce que tu as des livres que tu aimerais recommander qui t'ont aidé alors ça peut être des livres, ça peut être des comptes insta ça peut être des magazines, ça peut être des vidéos youtube quelque chose qui t'a aidé dans ta pratique comme un déclic ou un truc que tu recommanderais alors pas tellement parce que j'ai

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'ai peur souvent des livres, surtout ceux qui sont au plus proche de ma pratique, parce que plus tu les lis, plus tu prends ça comme des recettes, et du coup, plus t'es bloqué, parce qu'une fois que t'es dans une recette, il suffit qu'il y ait un élément de la recette qui change, et tu penses que tu peux plus la réaliser. Donc, j'en ai pas tellement, mais peut-être que plus sur la peinture, et encore, non, je crois que... En fait, c'est pour ça que mon ancien apprenti Mélanie, ou que même Raphaël, parfois me déteste, je note jamais rien. Et c'est pour ça que, encore une fois, la couleur c'est toujours une destination, c'est toujours une rencontre pour moi. J'aime bien toujours faire quelque chose de différent, modifier toujours un petit paramètre, que chaque chose soit vraiment de l'ordre de l'expérience plus que de la recette. Donc j'essaie de me tenir quand même assez éloigné des livres, du moins tous ceux qui sont au plus proche de ce que je peux faire. Et en vrai, un livre qui m'a touché par contre, ça n'a rien à voir avec la couleur en soi, mais c'est Change ton monde. Chantons. C'est un livre, Cédric, j'ai oublié son nom de famille. C'est un niçois qui palliait un peu au manque de l'État français sur la gestion migratoire du côté de Nice et de la frontière italienne. Et pourquoi il m'a choqué ? Parce que dans ce livre, la couleur noire apparaît vraiment d'une manière très particulière. Et c'est plus en ça que je pense que ça a inspiré aussi ma pratique. Quand je te dis que j'ai envie de laisser parler des couleurs parce que les couleurs doivent s'exprimer, je ne veux pas me faire le porte-parole des couleurs parce que... c'est pas l'idée forcément mais si juste on peut déjà se décaler de se dire ok, même chez les artistes que je voyais pendant les workshops ou même par rapport à mes potes artistes aussi qui voient surtout la couleur comme ça sortie du tube mais qui racontent pas forcément la recette, qui racontent pas forcément la matière, qui racontent pas forcément l'expérience de cette couleur voilà, moi ce livre Change ton monde, il a un peu changé le mien parce que vraiment, ils proposaient la couleur d'une manière assez différente, presque en creux, sans la nommer forcément.

  • Romain Gauthier

    Est-ce que tu as écouté des épisodes de podcast qui t'ont plu ? Parce que c'est qu'on a peu d'épisodes sur la sérigraphie, mais est-ce que tu en as écouté certains et est-ce que tu peux en donner un qui t'a plu ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'en ai écouté quelques-uns. Je ne sais pas s'il y en a un qui m'a plus plu que l'autre parce qu'ils sont tous quand même super chouettes. Par contre, quand j'ai découvert ton compte et que j'ai découvert qu'on s'intéressait, à cette couleur végétale, j'ai trouvé ça vraiment cool. Et au-delà de cool, j'ai vraiment eu un peu d'espoir, dans le sens où on arrêtait peut-être de voir la couleur végétale juste comme quelque chose qui ne tient pas, ou comme quelque chose qui peut être désuet, mais qu'on va en faire quelque chose de moderne, qu'on va en faire quelque chose de fédérateur, qu'on va en faire quelque chose qui donne la parole aux gens. Et ça en soi, je pense que c'est hyper inspirant. donc je dirais pas forcément un épisode en soi mais je pense que la dynamique générale d'utiliser la couleur végétale pour créer du lien je pense que là-dedans on a tout compris

  • Romain Gauthier

    Ah génial, écoute c'est hyper c'est hyper touchant ce que tu me dis ça me fait plaisir et c'est vraiment le but de prendre toutes les applications de faire parler des débutants, des expérimentés c'est chouette et dire que peu importe le niveau peu importe comment tu prends le sujet c'est super si tu travailles la couleur végétale bah viens, partage, interagis rencontre des gens parce qu'en fait on n'est pas au début je pensais que c'était vraiment de niche, tu vois vraiment le sujet très peu connu etc et quand je vois qu'il y a 1500 personnes qui écoutent par mois le podcast sans que j'ai fait aucune pub payante et c'est juste un peu le bouche à oreille j'ai énormément d'espoir de me dire en fait on est nombreux il faut se rencontrer il faut s'échanger et en fait je pense que comme tu dis les projets collaboratifs ils vont forcément découler parce qu'on peut pas être partout on peut pas tout faire mais si on met les gens en lien bah franchement je pense qu'on va avoir des beaux trucs et j'ai déjà des retours de gens qui me disent tiens grâce au podcast j'ai rencontré un tel on travaille ensemble elle me fournit ici elle me fournit là on a trouvé enfin bref et quand j'entends ça ou j'ai des retours comme ça ça me fait hyper plaisir Est-ce que tu veux, dans ce podcast, on passe le micro à quelqu'un ? Oui. Dans toujours cette histoire de maillon, de chaîne de valeur. À qui tu penses, toi Romain ? Soit pour continuer à expérimenter et à creuser la sérigraphie, soit dans le monde de la couleur végétale, à qui tu penses ? À qui t'aimerais ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Peut-être pour essayer de faire un lien. Elle était venue me rencontrer à l'atelier, je crois, l'année dernière. pour voir un petit peu comment j'étais installée et comment on pourrait installer son atelier à elle, c'est celle qui tient le compte Sulfat Paris. Donc elle est à la fois sur la couleur naturelle et en même temps sur la sérigraphie. Donc peut-être que ça pourrait donner une suite à cet épisode.

  • Romain Gauthier

    D'accord, je vais la contacter. Je vais creuser un petit peu, mais ok. Sulfat Paris, bon bah super. Est-ce qu'il y a une question Romain que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé aborder ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne crois pas et sinon j'espère que dans tous les cas on aura l'occasion de se recroiser pour poser toutes celles qu'on ne s'est pas posées

  • Romain Gauthier

    Ouais carrément, non franchement carrément c'est hyper intéressant, moi j'aime beaucoup ce sujet là aussi et je pense que ça va nourrir pas mal de monde sur ce que tu as apporté aujourd'hui, et bah écoute Romain je te remercie Merci à toi Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Artecovert A-R-T-E-C-O-V-E-R-T Merci pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast et de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix, c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et présentation de Romain Gauthier

    00:00

  • Romain Gauthier : parcours et découverte de la sérigraphie

    00:45

  • Les avantages de la sérigraphie et son approche collective

    02:00

  • Comprendre la sérigraphie : techniques et impacts environnementaux

    04:29

  • Présentation de RoStudio et ses valeurs écologiques

    08:34

  • Comment rendre la sérigraphie moins impactante sur l'environnement

    11:12

  • Fabrication d'encres à partir de plantes et autres matériaux

    13:26

  • Projets et collaborations possibles avec RoStudio

    22:59

  • Conclusion et perspectives pour l'avenir de la sérigraphie écologique

    40:34

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