- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planques, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valais.
- Nathalie Leturcq
Mon but,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,
- Nathalie Leturcq
bonne écoute !
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc bonjour à tous, je suis ravie de recevoir sur le podcast ArtEcoVert, Nathalie Leturcq. Bonjour Nathalie !
- Nathalie Leturcq
Bonjour Pauline ! Bonjour à tous !
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, je suis ravie d'accueillir Nathalie. Pour ceux qui suivent sur Patreon, qui ont suivi le magazine numéro 1 de La Couleur Végétale, Nathalie est apparue dans ce magazine. Nathalie est une membre active du Patreon à Recover. On a beaucoup de points en commun. On va les raconter dans ton parcours, notamment notre localisation de base. Et ce que j'aurais aimé, Nathalie, c'est avant tout que tu puisses te présenter aux auditeurs. Et aujourd'hui, on va faire un épisode vraiment... J'ai envie de dire, pas bottage de fesses, mais pas loin quand même, avec quelques inputs pour se différencier, se démarquer, défendre la couleur végétale, etc. Donc, premièrement, on commence par la présentation de Nathalie. Comment t'en es arrivé à la couleur végétale ? Comment t'en es arrivé à créer ta marque Nathalie Le Turc, teinture naturelle dans les îles Canaries ?
- Nathalie Leturcq
Beaucoup de questions, Pauline. Bon, on va commencer par la première. Donc, je m'appelle Nathalie Le Turc, je parle français, même si j'habite dans les îles Canaries, parce que je suis née à Tournai, le côté ch'timi belge. Bon, de ça, on n'a pas l'habitude de dire son âge, mais je crois que c'est aussi important que les éditeurs sachent qu'il n'y a pas d'âge pour commencer une entreprise. Donc, voilà, cette année, je vais avoir 60 ans. Mon entreprise, je l'ai créée légalement, pour dire comme ça, il y a presque 11 ans. mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas commencé avant, mais j'ai créé mon entreprise légalement il y a 11 ans. Mon parcours, c'est un parcours assez atypique parce que j'étais née à Tournai, j'ai étudié à l'Institut Saint-Luc, qui est un institut Saint-Luc qui est très connu des Français parce qu'ils forment des architectes très connus et ils n'ont pas que ces sections-là, il y a de l'éministrerie, il y a du dessin, comment je vais dire... de l'aménagement intérieur, il y a la photographie. Et maintenant, depuis quelques années, à mon époque, ce n'était pas là, ils ont une section mode. Donc, moi, j'ai beaucoup d'amour pour cette école parce que, franchement, déjà, les bases de la créativité, de l'innovation, de faire des choses différentes, je les ai apprises dans cette école. Après, mon parcours, il s'est un peu laissé aller parce que je suis venue en vacances avec ma maman dans les îles Canaries. Et là, bon voilà, les histoires d'amour, j'ai rencontré la personne qui allait devenir mon mari. Donc, j'avais 21 ans quand je suis venue m'installer dans les îles Canaries. Je me suis mariée, j'ai eu deux enfants et j'étais femme au foyer. Mais parfois, les histoires d'amour ont un final qui n'est pas aussi amusant. Donc, je me suis séparée de cette personne. J'avais mes deux enfants avec moi. et puis petit clap petit, les moyens financiers que j'avais commençaient à aller vers le bas. Et je me suis dit il faut rebondir. Alors, rebondir comment ? Il y a une petite copine de mon fils qui venait toujours à la maison, elle était assez jeune et alors bon, toujours dans le souci de bon, les garçons, les filles, vous pouvez rester à la maison l'après-midi, mais les jours où je ne suis pas là, vous ne pouvez pas être là. Donc, la copine de mon fils, je lui ai dit écoute, tu peux venir passer tout le temps de ta vie ici dans la maison, mais Tu vas devoir m'accompagner le mardi et le jeudi parce que moi, je prends des cours de patronage, de confection et de couture. Et c'est assez amusant cette histoire parce que finalement, elle s'est tellement intéressée à ce qu'on était en train de faire qu'elle, elle était déjà mise dans les blogs, etc. Et elle m'a dit, on va créer un blog, il faut qu'on fasse une marque. Et on a créé une première marque qui était des, comment je veux dire, il y avait des vêtements, des accessoires, tout était orienté sur le monde, le bord de la plage, les couleurs pastelles. On a fait des, comment je veux dire, des sacs pour mettre les tables de surf, des collections d'été pour la plage. Et ça, c'était la première marque qu'on a créée à deux et c'était comme un jeu, quoi. Parce qu'on s'amusait comme des folles à mettre du crochet dans des mini-jupes, faire de la teinture sur des tops. On s'amusait comme des folles et on avait cette idée de fantaisie de créer cette marque. Mais c'est elle qui m'a mis vraiment les pieds dans le cambouis. Et à partir de là, elle a continué ses études. Elle est partie étudier. Ses études étaient orientées vers la viticulture. Et bon, elle a été étudiée à Bordeaux, etc. On n'a pas perdu le projet, mais moi, j'avais déjà les pieds dedans et je n'avais plus la copine qui m'aidait. Donc, j'ai continué. Le deuxième moment décisif, c'est lors d'un festival qui est organisé dans l'été. Il y a un centre de viticulture, on dirait un château. En France, on dirait un château, un centre viticole. Ils organisent un projet qui s'appelle « Boire et mode » . Drink & Fashion en anglais. Et elle me dit, ça y est, ça c'est l'occasion, on va donner de la visibilité à notre marque, on va aller, on va participer à cet événement, on va préparer une collection d'objets pour vendre aux petits marchés qu'ils allaient faire dans ce château viticole, et il faut qu'on participe. Et alors, moi, je lui dis encore en plus, je lui dis, écoute, c'est pas nous qui organisons ça, c'est des filles qui sont dans un cercle très restreint de la capitale de Santa Cruz de Ténérife. C'est des cuculapralines, elles ne vont jamais nous laisser rentrer dans le bazar. Et elle, elle me dit, il n'y a pas de problème, parce que son père aussi fait du vin. Et elle dit, moi, je vais demander le numéro du patron d'endroit à mon père. Donc, c'est ce qu'elle fait. Elle lui téléphone et elle lui dit, bon, Philippe et mon frère, je suis la fille de monsieur un tel. Et nous, on veut participer à votre événement de boisson, de vin et de mode. Et le monsieur lui dit, oui. Alors là, j'étais le cul par terre. parce que c'est une gamine de 15 ans qui avait fait le forcing pour qu'on puisse participer à cet événement de mode. Et bon, alors tout a démarré là. J'ai mis les pieds dans cet endroit. Et bon, ça, vous pouvez le voir dans le magazine, puisqu'il y a la photo, etc. Et j'ai dit, ça y est, j'ai senti une vibration. J'ai dit, c'est ici que je veux faire mon projet. Et là, après, et pourquoi, quand on veut faire un projet, parfois on trouve les excuses adéquates. J'ai commencé à faire des recherches sur tous les produits. de la viticulture, les déchets de la viticulture. Et dans le livre de Dominique Cardon, que j'avais déjà à l'époque, j'ai trouvé que les Indiens d'Amérique faisaient de la teinture avec les peaux de raisin. J'ai dit, ça y est, j'ai le créneau. Je vais retourner, je vais dire à ce monsieur-là que je veux faire un projet de teinture naturelle et que je veux utiliser tous les déchets de sa viticulture pour faire ce projet. Eh bien voilà, dix ans plus tard, ça fait onze ans que je travaille avec lui pour la faire courte. Et c'est comme ça que ça a commencé. Donc, il n'y a pas de mauvaises idées. Il faut y aller parfois au culot et se lancer. Donc, c'est à partir de ce moment-là que je me suis lancée. Puis, j'ai sorti le carnet d'artisanat. J'ai fait une entreprise et blablabla jusqu'à nos jours.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Top. Alors, je le dis pour ceux qui n'ont pas lu le magazine et je les invite à aller lire le premier magazine gratuit qui est dispo pour tout le monde. Toi, tu as vraiment switché vers la couleur végétale pour des problèmes de santé et des problèmes… d'allergie, ça c'est un des premiers points. Est-ce que tu veux développer ou on laisse aller lire le...
- Nathalie Leturcq
Je veux peut-être rajouter une petite note. En fait, je n'ai pas switché sur la couleur végétale. En fait, j'ai été esclave de contrôler depuis les premiers jours où j'ai eu vraiment un gros problème de santé quand j'avais 6 ans sur la contamination des colorants dans l'alimentation, qui au fil des ans s'est multipliée. pas de teinture sur mes cheveux, je ne les supporte pas. Je ne peux pas mettre des cosmétiques qui ne sont pas en poudre, 100%, parce que tous les adjuvants des cosmétiques qui les font en crème, je ne sais pas si tu te souviens, il y avait des fards à paupières qu'on sortait des grandes marques, et alors on pouvait mettre un tout petit peu, et puis commencer à tirer sur les côtés, et ça faisait un effet smog, non ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Eh bien,
- Nathalie Leturcq
le premier jour où j'ai essayé ce produit-là, parce qu'il y avait en plusieurs couleurs, je ne vais pas dire la marque, c'est une grande marque française, je me suis retrouvée avec Merci. Des brûlures sur la peau et ça m'a pris deux mois. toute ma peau s'est pelée parce qu'il y a quelque chose dans le produit qui m'a fait des allergies incroyables et toute ma peau s'est brûlée avec le contact au soleil. Et j'en ai eu pour deux mois pour récupérer ma figure parce que ça a gonflé, ça a brûlé, ça a brûlé. Et bon, donc moi, c'est zéro cosmétique, zéro teinture, zéro rien du tout. Et dans les vêtements, c'est la même chose parce que c'est l'expérience que j'ai avec mes enfants. Mon fils le grand, il a des allergies aux colorants de vêtements et ça, je l'ai découvert quand on était en vacances. Il s'est fait une grosse tache de glace sur la chemise. Je lui ai acheté un t-shirt dans le premier magasin que j'ai vu. Je lui ai mis. Et le pauvre, il a aussi été malade pendant des semaines parce que je n'avais pas lavé le t-shirt avant de lui mettre.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah oui, d'accord.
- Nathalie Leturcq
Après ça, quand j'ai commencé à faire des trucs de mode et que je voulais travailler dans cette bodega, je me suis dit, j'avais déjà des livres et des connaissances d'avoir des choses que j'avais lues, parce que j'ai de l'intérêt intellectuel. Mais là, j'ai découvert que le créneau, c'était la teinture naturelle. et c'est là-dessus que je me suis lancée.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Génial. Donc, cette histoire de démarrage, mais aussi cette histoire d'allergie. Donc, aujourd'hui, tu as ta marque à ton propre nom. Ce qu'on a constaté aussi toutes les deux, parce que tu es intervenue, donc on fait des rencontres sur Patreon entre les différentes personnes et il y en avait une première où c'était l'idée de se rencontrer et d'échanger et on était ensemble toutes les deux, plus de novices, on va dire. Et l'idée, c'était un peu... comment on fait, comment on démarre, comment ceci, etc. Et là, je me suis rendue compte. Donc moi, comme je te le disais, je travaille ça parce que depuis deux ans et demi que je rencontre des artisanes, j'ai l'impression qu'on descend toutes de deux formateurs, de deux jambes, Michel Garcia, Dominique Cardon. Globalement, les savoirs, on les a deux, plus les lectures qu'on a, la Bible de Dominique Cardon et les livres à dispo. Mais finalement, on fait la même chose dans le sens... on a été formé par les mêmes personnes et on fait la même chose. Et quand tu as témoigné à ce moment-là, je me suis dit, en fait, Nathalie, on est en phase là-dessus. Qu'est-ce que tu pourrais dire, toi ? Donc déjà, un, est-ce que toi, tu vis de ton activité ? Et deux, est-ce que tu peux nous expliquer comment tu as fait pour justement te démarquer, réussir ? Et qu'est-ce que tu conseillerais ?
- Nathalie Leturcq
Bon alors déjà, ce que tu viens de dire, c'est complètement pertinent. Et quand on dit que c'est pertinent, c'est qu'à partir du moment où ces deux grands acteurs ont commencé à donner de la visibilité à leurs connaissances en écrivant des livres, en faisant des stages et aussi en organisant, bon Michel il organise des formations en ligne aussi, il vend des vidéos avec des cours. Et donc à partir du moment où on n'est plus indépendant et qu'on a de quoi se reposer, Mais ce que je veux remarquer, recalquer exactement aussi dans ce parcours-là, c'est que moi, j'ai commencé et j'ai pu m'introduire et faire des premiers essais à la dette végétale parce que la première chose, c'est que je lis des centaines et des milliers de pages dans les livres anciens. Et ça, c'est un peu une démarche que tout le monde a fait parce que Dominique, elle fait de l'archéologie, etc. Donc, il faut qu'on reparte depuis le départ. Et de commencer seule, c'est hyper compliqué. Mais moi, comme je suis là, je n'ai pas eu d'autres alternatives. Je me suis commencé à me mettre vraiment les mains dans le cambouis en essayant de refaire des recettes que j'ai lues quelque part. Et j'ai eu quelques épisodes aussi de mauvaises surprises parce que quand on ne connaît pas les produits chimiques exactement qu'on veut travailler, qu'on mélange cristaux de soude et soude caustique, je ne vous dis pas le résultat. Ça peut vraiment être dangereux. Donc, bon. Mais bon. pour passer, je veux dire, il y a déjà aussi la lecture, on peut être autodidacte et on peut découvrir les choses par soi-même en faisant des lectures appropriées bon, et puis évidemment vraiment les deux colonnes Michel et Dominique, c'est incontournable à partir de là, il y en a d'autres maintenant mais c'est incontournable pour aller vers des solutions qui sont vraies, pas d'écouter de voir quelqu'un qui en 1 minute 30 secondes dans un petit TikTok vous avez fait un résultat magnifique de teinture végétale, mais il y a 3h ou 4h ou 5h ou 2 jours de boulot derrière, mais ça, dans les TikTok, on ne les voit pas. Donc voilà. Donc pour en revenir à ta question, qui disait plein de choses pour... Est-ce que tu en vis ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Est-ce que tu en vis ? Et comment tu t'es démarquée ?
- Nathalie Leturcq
Donc voilà, moi j'ai commencé là-dedans. Alors comment je me démarque ou comment je me suis démarquée ? Premièrement, évidemment, je suis dans une région où je suis pratiquement la seule qui a commencé à faire revivre ce savoir ancestral qui a un rapport historique avec les îles Canaries. Et si on veut, je prends une tangente qui est avoir un territoire avec des produits locaux. Donc, c'est ce que je défends à mort. Je ne vais pas les mettre dans le palo campé, même si j'en utilise pour certains trucs, mais je ne vais pas les mettre avec des produits qui sont kilomètres zéro du Brésil. J'essaie de retrouver mes ressources sectoriales dans ma région, même si au début, ce n'est pas évident, parce qu'il faut après se mettre à connaître les plantes, les ramasser, faire des essais. Et là, on découvre des nouvelles plantes qui sont vraiment locales ou qui sont en grande quantité ici. mais Tous les ans, je découvre des plantes nouvelles. Ce n'est pas un truc, dès le départ, c'est une formation constante d'année par année. Une fois qu'on a assimilé des principes et qu'on les connaît bien, à ce moment-là, on peut commencer à faire de l'argent sur ces principes qu'on connaît. Donc, à la limite, moi, j'ai commencé avec la cochenille, à faire des petits ateliers de cochenille. Allez, on va faire un petit foulard rose et l'affaire est faite. Et puis, j'ai commencé à me mettre dans la formation des enfants. Parce que donner de la formation aux enfants, ce n'est pas compliqué. Tant que les parents ne sont pas là, ils ne râlent pas. Les enfants, ils sont ouverts à tout. Non, mais c'est excellent. Oui, par exemple. C'est un chemin pour former à donner des formations. Parce que là, le client, il ne réclame pas. Généralement, il s'amuse. Donc, on a toujours un joli feedback dès le départ. Et de commencer avec une formation professionnelle et d'avoir dans son groupe de personnes quelqu'un qui est plus malin que vous et qui en sait plus sur l'intention que vous, ça, ça pose des gros problèmes. Merci. Donc, il faut commencer à avoir des connaissances très solides sur ce qu'on veut donner, reporter en cours. Et je vous dis, si vous voulez vous former à donner des cours, commencez par chercher des collectifs où il y a des enfants. C'est la meilleure façon d'apprendre. Alors, comment ça s'est fait ? Moi, je vous dis que comme personne, je suis très, très, très attachée aux rapports humains. Je suis sûre qu'on peut trouver, et c'est ce que j'ai fait, trouver du travail et trouver des débouchés, trouver des acteurs intéressés à ce qu'on propose dans des dizaines d'endroits vraiment différents. Ça peut aller des foires d'agriculture, aux foires de l'artisanat, des foires d'artisanat, à des foires spéciales pour le textile. Ça peut être dans des rencontres sur les musées. Ça peut être à travers des professeurs d'université qui cherchent des... Les profs d'université, généralement, pardon que je le dise, ils ont des formations techniques très fortes, mais ils n'ont pas beaucoup de pratiques dans les formations techniques qu'ils donnent. Alors parfois, ils veulent une personne relais qui, elle, est très à l'aise avec le tissu, avec les processus de mordantage, etc. Et pas qu'ils ne connaissent pas la théorie, mais ils ne se lancent pas à donner la pratique. Et dans l'actualité, comme l'enseignement est vraiment maintenant se recentrent sur des pratiques etc. Donc là on a un créneau aussi, on a plein de créneaux partout mais il faut y aller de l'avant il ne faut pas avoir peur de se promener dans plein d'environnements différents de comme je dis, de donner des cartes visites comme des bonbons et de parler avec les personnes de dire qui on est modestement mais d'introduire notre spécialisation dans les colorants naturels et souvent ça fait un déclic Merci. Et ils disent, ah oui, mais j'ai un projet, je vais retourner vers vous. Alors, bon, ben voilà. Et c'est comme ça que je peux donner fait et foi que mon entreprise s'est construite grâce à ça. Et même si au départ, je voulais vendre des accessoires de mode, je peux vous dire que les accessoires de mode, c'est moins de 10% de ce que je mets en caisse par année dans l'actualité.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Aujourd'hui, est-ce que tu vis de ton activité ?
- Nathalie Leturcq
Oui. Je vis de mon activité. Donc voilà, je vais vous dire, je suis propriétaire de ma maison, donc je ne paye pas de loyer. Ça, il faut le tenir en compte. Je vis dans les îles Canaries et on ne paye pas de chauffage non plus. Mais tout ce qui est impôts, tout ce qui est fonctionnement de ma maison, de ma vie, de ce que je mange, de l'entretien de ma voiture, etc. Je suis à un niveau maintenant zéro. Je ne peux pas me payer deux semaines de vacances.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Tu es déjà en vacances au Canaries.
- Nathalie Leturcq
Oui, non, mais en même temps, je veux continuer à booster mon entreprise parce que mon prochain palier, c'est d'avoir des sous pour faire des vacances qui vont m'emmener pour rencontrer tous ces gens qu'on connaît dans le podcast et d'aller les voir et de leur dire, « Ah, ben Henri-Joseph, c'est super, je suis deux semaines à la Martinique, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? » Non, moi, je ne veux pas aller à la plage, je veux voir des plantes, je veux faire des choses. Allez, on va aller boire le petit ponche, mais on va parler des choses qu'on aime, de la couleur et de ses applications. Donc là, maintenant, c'est mon prochain rêve, c'est de faire assez de sous pour partir en vacances.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et d'aller découvrir voilà aller au Mexique et je sais pas venir en France te voir boire une bière avec toi ça c'est tous mes objectifs de vacances ok alors moi ce qui m'intéresse aussi alors on en a parlé dans le magazine numéro 1 couleur végétale mais tu as réussi à organiser un défilé de mode aux couleurs végétales il n'y avait pas que de la couleur il y avait aussi des impressions textiles t'as fait plein de trucs. J'ai vu, tu m'as envoyé plein de photos. Je sais que c'est le rêve de pas mal de personnes qui nous écoutent. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu cette aventure et comment, encore une fois, tu as fait bouger les lignes, comment tu t'es battue, comment tu es allée créer ce projet ?
- Nathalie Leturcq
Bon, alors, pour reprendre depuis le début, comme j'ai dit, moi, ma passion, à part de la couleur végétale, c'est la mode. J'adore, Je ne suis pas la représentante parfaite, mais j'adore. Alors, ce qui m'intéresse, c'est ça. C'est toutes les techniques qu'on peut appliquer. Ce n'est pas seulement faire de la teinture, c'est voir comment ils ont fait l'impression, comment ça se faisait au 18e siècle, comment les Japonais font ce qu'ils font. D'ailleurs, je vais même vous raconter une petite anecdote, ça va vous amuser. Il y a un moment, mon fils, il travaillait dans la gastronomie et il était en stage à Hong Kong. Et il a eu l'occasion d'aller faire deux semaines de vacances au Japon. Et quand il est arrivé au Japon, à Tokyo, je lui ai dit « Quelle ville tu vas aller visiter ? » Il m'a dit « Je vais aller à Kyoto. » Et je lui ai dit « Écoute, mon fils, je te finance le stage au musée de la teinture et du shibori de Kyoto. Je te l'exige comme je suis ta mère. Tu vas aller faire le stage pour moi. Je paye le stage, mais après, tu me racontes ce qui s'est passé. » Alors, vous n'imaginez pas les créneaux que j'ai. J'envoie des espions. Des personnes en… mission, tu es à tel endroit, tu dois aller faire ça ou tu dois faire ce stage, je te le paye, je te paye le restaurant en retour, enfin j'ai des combines pas possibles pour avoir des acteurs à tous les endroits où je veux que ça bouge. Investi. Donc moi, ce qui me fascine encore plus que la couleur végétale, pardon, ce sont tous ces systèmes de comment on décore les tissus et comment ils ont été décorés pendant l'histoire. Donc, comment ça s'est passé pour en revenir à l'histoire de la mode ? La première collaboration que j'ai faite sur un défilé de mode, c'est qu'il y avait une fille qui, elle, elle était déjà mise dans le monde de la mode et elle a vu le créneau de l'éco-sustainable. Comment est-ce qu'on dit ça en français ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Textile sustainable,
- Nathalie Leturcq
je ne sais pas.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Soutenable.
- Nathalie Leturcq
C'est ça, c'est le soutenable, c'est le vert, c'est toute l'écologie qu'il y a en ce moment. Et donc, elle a voulu faire un créneau. Et elle a dit, en 2015, je vais faire une collection, mais tu peux me faire les tissus. Et moi, j'ai dit, écoute, pourquoi pas ? Donc, la première collection, c'était assez basique. C'était pas mal d'éco-print en gris, parce que c'était le mordant de fer. 2015, il y a 10 ans de ça, je ne dominais que des choses simples. Mais elle a mis la première collection sur le podium. Et moi, je me suis vue dans... tout le backstage à voir comment monter une collection, etc., etc., etc. Donc, les années suivantes, j'ai produit des collections. Et quand on veut être sur un runway, sur une présentation de collection, c'est qu'on peut présenter des collections, mais on n'est pas spécialement, on n'est pas reçu pour présenter notre collection. Vous comprenez ce que je dis ? C'est des, comment je veux dire, c'est comme des offres, il y a des... toutes les collections. Paris, c'est complètement différent. Mais en Espagne, si vous voulez être sur la Mercedes Benz Fashion Week, vous devez être admis parce que vous envoyez un pre-shoot de votre collection. Donc, ils voient que ça y est, ça tient la route. Et après, vous êtes admis. Et après, vous payez pour participer.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah oui, d'accord.
- Nathalie Leturcq
C'est pas... En dehors de la France, tout fonctionne comme ça. Si demain, n'importe quelle personne... qui est en France, elle veut montrer sa collection à Sceaux, à New York, c'est 5 000 euros, tu peux le faire.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Ah ouais, tu vois, je ne savais pas. D'accord, OK.
- Nathalie Leturcq
C'est ça.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il faut payer pour montrer sa collection.
- Nathalie Leturcq
Voilà. Alors, celui qui est invité à montrer une collection, même à Paris, il y a les grandes collections, grandes, grandes, mais il y a d'autres endroits dans le centre de Paris où on peut présenter une collection quand elle a été admise par le comité organisateur. Et on ne doit pas être dans le cercle fermé des grands créateurs français. On ne doit pas être dans ce cercle fermé. Il y a d'autres endroits où on peut montrer ces créations. Et par exemple, pour donner un autre exemple, il y a près de Bâle. J'ai participé à le séminaire international du patchwork à Sainte-Marie-aux-Mines. Ils font tous les ans une foire internationale pour les personnes qui vendent du tissu en gros, mais ils organisent des défilés. Donc, on peut proposer un défilé en France à une association comme ça et ils vont être ravis de recevoir votre collection. pour la faire défiler.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, OK.
- Nathalie Leturcq
Donc là, si on peut dire, mon apogée personnel, c'est cette année, l'année passée, la saison passée et la saison, ouais, toute la saison passée. Premièrement, j'ai une, comment je vais dire, une créatrice qui vit dans les îles Canaries, Ike. Elle, elle a la reconnaissance pour être sur les podiums à la Fashion Week de Madrid. Et elle, elle fait des superbes collections, mais elle voulait introduire Merci. de la couleur végétale. Voilà, parce qu'elles, elles ne savent pas, donc ils demandent à d'autres gens qui savent. Et elle a fait une collection incroyable qui était un ensemble de tissus teints, genre tie-dye, et où elle avait fait retravailler toutes les pièces avec de la broderie locale. C'était époustouflant. Donc là, si vous voulez, ce n'est pas mon nom, mais mon nom était dans sa collection et elle était sur les podiums à Madrid. Là, à Madrid, je ne suis pas encore arrivée parce que je ne crois pas que j'ai le niveau. Mais peut-être que si, mais bon, peu importe. Ça demande un an de travail de préparer une collection. Parce qu'il faut penser à tout. Il faut penser à la musique, il faut penser à la mise en scène, il faut penser que les filles qui présentent ça, elles ont une taille 34-36, ça ne peut pas être trop grand, ça ne peut pas être trop petit. Ça doit être impeccable sur le corps de la fille qui va les présenter. Et les modèles, on ne les reçoit qu'un mois à l'avance. Et là, autant de poitines, autant de tailles, autant de machins, ça ne peut pas être n'importe quoi. On ne met pas des sacs sur des filles. Tout doit être mesuré. Il faut tous les accessoires si on ne veut pas dépendre d'une autre marque. Il faut faire aussi les accessoires. Il faut trouver les chaussures. C'est un boulot, la musique, les images. C'est un boulot dingue. Mais c'est hyper amusant de faire. Mais pendant qu'on fait ça, on ne gagne pas un franc. Donc, il faut comprendre tous les mécanismes. Mais c'est hyper amusant de pouvoir être les ambassadeurs de la couleur végétale. sur les podiums. Donc, c'est un créneau, on peut s'y mettre. Alors, après, je disais, cette fille, elle a présenté sa collection à Madrid, et puis, moi, l'année dernière, à la Semaine Internationale de la Mode de Ténérife, j'ai présenté ma collection. Là, normalement, on a deux endroits où il y a le show, il y a l'endroit qu'on appelle la boîte noire. C'est une installation de lumière. C'est incroyable. Ils mettent un fric dingue là-dedans. Et vraiment, la qualité des photos est le premier choix impeccable. Toute la mise en scène, ils ont des drones, des caméras qui bougent. Ils font des reportages qui sont magnifiques. Et j'ai proposé ma collection. Et l'année dernière, ils ont accepté ma collection dans la boîte noire. Et ça fait dix ans que je lutte pour ça. C'est génial. Oui, sur les... sur les shows qui sont des très beaux shows qui sont dans la même semaine de la mode mais qui sont deuxième choix si on veut ces tendances de la mode etc mais pour être dans le choix des créateurs qui sont dans cette boîte noire ils ont des créateurs internationaux qui viennent présenter leur collection, c'est pas n'importe quoi et l'année dernière c'était l'accomplissement je suis arrivé là alors Pour faire mieux, ça va être difficile. Donc, maintenant, je vais faire, je ne sais pas, des aquarelles végétales l'année prochaine.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah non, c'est super. C'est hyper intéressant de voir aussi comment ça se passe derrière. Alors, tu vis de ton activité. Qu'est-ce que tu proposes ? Donc, tu as des formations, tu proposes des produits. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu tes différentes sources de revenus sans rentrer trop dans le détail, mais nous dire un peu ce que tu fais et les ressources sectoriales que tu utilises aussi ?
- Nathalie Leturcq
Alors, voilà. D'abord, pourquoi comprendre, c'est que ce que je propose, c'est vraiment ce que le client veut. Ce n'est pas moi qui propose, c'est le client qui me dit. Par exemple, cette année, j'ai un client, c'est un industriel. L'année dernière, il est déjà venu, il a fait un petit atelier là, où j'ai le truc du vin là, et il a fait un petit atelier, quatre personnes. OK.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'ailleurs, ils m'ont posé des questions très techniques sur la teinture. Dès qu'on a été en confiance, je leur ai dit, mais vous, vous êtes de ce secteur-là. Vous faites quoi dans la vie ? Nous, on est des chimistes. On est des chimistes et on analyse les eaux résiduelles des grandes boîtes comme Inditex pour savoir s'ils ne jettent pas des produits chimiques polluants dans la nature. Donc, ils m'avaient fait des questions sur les teintures naturelles qui étaient très spécifiques, en fait. Techniques. Une fois que je les ai découvertes, j'ai dit, ah oui, d'accord. Donc, on a passé une journée magnifique. Ils m'ont fait un petit stage. L'année suivante, le gars revient, le CEO de l'entreprise. Il me dit, bon, maintenant, on va organiser une semaine de meeting de notre entreprise ici à Ténérife. Et j'ai besoin que tu m'organises un atelier pour 75 personnes. Alors, dans ma tête, pendant cinq minutes, j'ai dit, c'est pas possible. Le gars, il est flou, 75 personnes. Je n'ai jamais fait un atelier pour 75 personnes. Et puis, comme j'y vais au culot, je lui dis, il n'y a pas de problème. Je vais vous préparer ça. Alors, c'est là où on a le temps. On a un temps matériel parce qu'il s'est contacté avec moi en juillet pour un truc qui allait être au mois de février. Donc là, j'avais tout le temps du monde d'aller chez les fournisseurs, chercher le matériel individuel parce qu'on faisait du... du catasome, mais non, on écrasait des plantes, etc. Donc, j'avais besoin du matériel individuel pour 75 personnes. J'avais besoin de me fournir en tissu et de couper des morceaux de tissu. Parce qu'après, ils ont voulu faire une pièce textile avec le travail des 75 personnes. Ah,
- Nathalie Leturcq
d'accord.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Pour exposer la soirée de clôture de leur semaine de meeting, c'était une pièce textile où il y avait les lettres de la compagnie en soie qui étaient chacune d'une couleur différente. Attention, ils m'ont donné la gamme de couleurs. Donc, ça a l'air con comme ça, mais il y avait un boulot derrière. Mais j'avais le temps de le faire. Et puis, alors voilà, la facture. Et ils ont eu une facture en conséquence de ce qu'ils m'ont demandé. Mais comme ça, le prix à la fin, ça n'avait aucune importance. Ce qu'ils voulaient, eux, c'était monter leur show. Et j'ai pu matérialiser un rêve qu'ils avaient de faire cette formation en tête naturelle. de créer des pièces textiles qui allaient être dans leur bureau d'Amsterdam, de Beijing et de Sao Paulo. Et tout ça dans la bonne humeur. Donc, moi, je ne me demande pas ce que je propose. Je fais beaucoup de contacts dans l'extérieur, dans des milieux différents, ce que j'ai dit. Je donne des cartes de visite à tout va tout bien. Et moi, je montre sur mes canaux sociaux. Ce dont je suis capable, je suis capable de faire des encres, je suis capable de faire de la teinture sur la soie, sur la laine, sur des fibres de banane par exemple, sur des fibres de raffia. Je fais beaucoup d'investigations, de recherches personnelles pour donner des supports différents, pour montrer dans des petites quantités jusqu'où vont mes conséquences. Et après j'attends que le client vienne vers moi et me mette devant un projet. incroyable, impossible. Et je peux vous assurer que les dernières années, il y a beaucoup de projets intéressants auxquels j'ai dit non parce que j'avais peur. Et puis, il ne faut pas se le pas les filles. Il faut dire que oui, et puis on trouve tous les collaborateurs qu'on a besoin pour mettre ce projet en place. Et comme à la fin, il y en a un qui va payer ce qu'on va demander, ça n'a pas d'importance.
- Nathalie Leturcq
C'est hyper intéressant que tu parles de la peur dans les échanges avec les artisanes, parce que je vous appelle comme ça tout le temps. toutes les personnes qui travaillent autour de la couleur végétale. Cette histoire de peur d'accepter un contrat qui nous semble trop gros pour nous toutes seules. Et c'est pour ça que dans la communauté Patreon, tu as des gens qui se mettent en lien. Et des fois, elles acceptent des commandes à plusieurs. Ou elles se filent des commandes quand elles sont blindées. En fait, elles ont des gens qui les appellent et des fois, ça tombe mal. Et donc, elles refilent à quelqu'un d'autre. Et en fait, c'est aussi ça la communauté Patreon. C'est mettez-vous en lien. Et c'est ce qu'on a essayé de faire. tu l'as vu quand on a fait notre c'est un peu notre rencontre, moi je veux qu'on passe d'une audience de ceux qui écoutent le podcast à des gens qui agissent ensemble, c'est pour ça qu'on fait des rencontres et à ces fameuses rencontres où tu étais là et où on avait d'autres personnes c'est comment on crée du lien, comment on se connait mieux et comment après c'est beaucoup plus facile de dire attends, on s'est rencontrés, on s'apprécie, on a vu qu'on avait des points en commun, tiens, j'ai telle piste, j'ai telle touche, je vais pas y arriver toute seule, viens me filer un coup de main il y en a plein, des connexions, des interconnexions, on peut pas, bon je vais pas dévoiler les projets qui se créent Merci. Mais ça, c'est une de mes fiertés, tu vois, c'est de voir que derrière ce podcast, il y a cette communauté. Et cette communauté, elle fait vraiment de... Elle catalyse et ça fait plein de petits bébés un peu partout et ça, c'est chouette.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, mais toi, tu es l'élément clé parce que tu as l'agenda avec tous les numéros de téléphone de tout le monde. C'est ça ta force. Tu es la database en personne de tous les gens qui ramassent un truc dans la nature qui peut servir à de la couleur naturelle. Toi, tu as le numéro de téléphone de cette personne. Et si la personne a des difficultés techniques, tu as le numéro de téléphone aussi de la personne qui dit Il faut à cette femme-là, il faut lui donner un coup de pouce ou est-ce que tu es d'accord de donner un coup de pouce ? Évidemment, il y a des gens comme Michel qui disent jamais que non. Peut-être qu'il dit non, mais je n'en sais rien puisque je ne le connais pas personnellement. Mais je suis sûre que si on a des emmerdes, on peut lui écrire et dire, écoute Michel, on est dans ce projet-là et là, j'ai besoin de ton opinion. Et je suis sûre que même mon ayant son opinion, on doit tous travailler ensemble. Il n'y a que de cette manière-là qu'on va sortir du trou.
- Nathalie Leturcq
Oui, c'est ça. Et donc, tu vois, quand je te disais qu'on avait plein de points communs, notamment de notre localisation, donc moi, je suis à une demi-heure de tournée, donc bon, bref, il y a aussi un point commun qu'on a, c'est, je pense, d'y aller au culot et de ne pas avoir peur d'aller solliciter les gens. Vas-y !
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Culot et compétence, c'est-à-dire culot et connaissance. On ne peut pas y aller au culot s'il n'y a rien derrière. Attention, il faut avoir une formation. Peu importe la quantité de formation, mais on ne peut jamais aller au culot sur quelque chose.
- Nathalie Leturcq
De vide,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
oui. On ne peut pas inventer non plus toute l'histoire. Il faut avoir une... Quand je te disais, allez, pour reprendre un petit échantillon du parcours, parce que ça, ça va aussi éclairer un petit peu les gens. Si tu me dis, Nathalie, tu es bonne en quoi ? Ou tu es diplômée en quoi ? Donc, à 20 ans, je ne suis diplômée en rien pratiquement. J'ai fait le bac artistique à Saint-Luc. Là, c'était magnifique. J'ai fait une année de photographie professionnelle à Bruxelles. Mais je suis diplômée en quoi maintenant ? Je suis diplômée en technologie textile, en création de projets écologiques dans les entreprises. Je suis diplômée en finition après textile, coloration industrielle et naturelle, parce que naturelle aussi. Tu veux la liste des diplômes que j'ai ?
- Nathalie Leturcq
Non, tu en as plein. Je peux te les envoyer.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'ai fait ma chaîne pour créer ma propre page web. Je fais tout moi-même. Parce qu'au début, justement, je n'avais pas de personnes sur lesquelles je pouvais m'appuyer. Donc, si je n'ai pas de personnes sur lesquelles je puisse m'appuyer et je sens que je ne peux pas progresser parce qu'il me manque des connaissances, eh bien, j'étudie. J'étudie, j'étudie.
- Nathalie Leturcq
Tu es aussi intervenue sur la table ronde qu'on a organisée avec Greening. Donc, pour les membres Patreon, j'explique qu'il y a des tables rondes qui sont organisées entre nous. Et là, c'était l'histoire des mordants et de tous les auxiliaires qu'on utilisait dans la teinture. Et toi, tu es aussi venue nous raconter tout l'aspect historique de tout ce que tu avais lu. Et en fait, je sais, et tu m'envoies régulièrement des ouvrages et des synthèses d'ouvrages, et je sais que tu es hyper intéressée par l'histoire et les manuscrits. Donc oui, tu as raison, bien sûr, on y va au culot, mais on a derrière des connaissances. Moi, personnellement, j'ai dû faire le choix entre le savoir-faire et le faire-savoir. Parce qu'à un moment, si je veux mettre en avant tous les acteurs de la couleur végétale et je me suis demandé où je peux être le plus utile, et pour moi, le plus utile, c'est de continuer à en parler, de continuer à faire des liens entre les gens. Mais ce que tu dis est vrai, c'est-à-dire que quand on me pose une question et qu'on me dit « je suis en train de travailler ça, est-ce que tu connaîtrais pas ? » Eh bien, si. En fait, si, parce que je n'ai fait que ça depuis deux ans et demi, de contacter tout le monde, de m'intéresser aux gens, de m'intéresser à leurs projets ou à leurs besoins. Et du coup, je comprends bien ce que tu dis. Et... Et en fait, pareil, tu vois, quand je suis en interview avec vous, je vous écoute et j'apprends. Vous me formez en direct sur… Tu vois, là, on est à plus de 150 invités. Ils me forment en direct. C'est de la masterclass privée. J'ai vraiment cette chance. Et j'arrive quand même à avoir une bonne mémoire et retenir. Du coup, ce bagage-là, moi, c'est plutôt ça. Parce que la technique, j'ai dû un peu laisser tomber, clairement. Parce que monter des épisodes, faire du lien, faire des projets, aller chercher des entreprises, organiser la communauté, faire le magazine en ligne. Bon, on ne s'ennuie pas et on n'a pas... Enfin, tu vois ce que je veux dire. Donc voilà, moi, c'est plutôt le faire savoir. Mais je veux dire, il y a une énorme part de culot et il y a une énorme part aussi, et tu l'as bien dit quand on a fait cette présentation avec les rencontres Patreon, il y a aussi une part de sortir de la case, se différencier, se démarquer, apporter sa patte. et ça, c'est... Être créatif, redoubler d'énergie pour aller contacter des gens. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ce qui... Parce que ça, je trouve que ça transparaît beaucoup chez toi. Est-ce que tu peux expliquer ? Alors, ce n'est pas facile, mais aux gens, comment tu te drives à faire ça ? Comment tu te drives à dire, allez, tous les jours, je vais appeler quelqu'un, tous les jours, je vais faire un truc différent, quoi ? Peut-être pas tous les jours.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'abord, non, mais si, si, si. Attends un petit peu. Tous les jours, ça, c'est, comme on dit, le service au client. Le service au client, c'est que des gens qui ont déjà compté pour moi pour des projets, par exemple, ce matin, Non mais bah... J'ai réussi à m'introduire dans le système légal. Quand je suis allée ici, on a un projet dans les écoles qui font des genres de petits ateliers de 12 heures où on doit montrer l'importance de l'artisanat local des îles Canaries. Ils ont un fric dingue pour essayer de garder ce patrimoine parce que les artisans vieillissent et il n'y a pas de jeunes qui reprennent.
- Nathalie Leturcq
De renouvellement, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc là, ils ont un budget dans le gouvernement incroyable pour booster ça. Donc, j'ai terminé une saison où je donne toujours le même atelier avec les sacs et les plantes sauvages que les enfants récollectent dans la cour de l'école, etc. Parce qu'ici, il y a des herbes partout, donc peu importe. Mais je suis déjà en train de proposer des nouveaux projets pour l'année prochaine. j'attends pas qu'ils me disent bon il y a déjà 500 écoles qui ont eu ton projet, ils commencent à se lasser, ils veulent autre chose. Je ne veux pas qu'ils switchent sur la poterie. Je veux qu'ils continuent à faire des choses qui vont avoir des couleurs naturelles avec le papier, le textile, que ça, c'est ma spécialité, parce que je suis décoration textile, mon carnet d'artisanat, c'est décoration textile, donc je ne peux pas trop sortir de mon truc. Mais le papier aquarelle, c'est du coton aussi. Donc, il faut vraiment être créatif, il faut être au taquet, il faut... pas laisser un excellent client vouloir choisir un autre produit que les nôtres. Donc, tous les étés, maintenant, je vais travailler à des projets qui peuvent être scolaires parce que je veux proposer des nouveaux projets alternatifs à celui que je donne déjà pour les écoles qui ont déjà demandé mon projet. L'année dernière, je leur ai fait de la teinture à l'indigo dans les écoles. Je ne sais même pas comment j'ai réussi à faire le truc en deux heures. Donc, il faut... il y a un travail en amont mais il faut le faire ce travail il faut dire voilà je propose ça comment est-ce qu'on réduit les temps comment est-ce qu'on arrive à concentrer une formation en 2-3 heures de temps pour des enfants et voilà et alors on commence avec les enfants comme toujours moi les enfants c'est mon terrain de jeu ils testent complètement eux ils testent tout ce que je fais je vois directement leur tête si ça leur plaît et les adultes c'est comme des enfants ... mais ils veulent des grandes connaissances à côté. Donc là, on doit tout expliquer avec des formules chimiques, etc., tout ce qu'on veut. Mais les adultes, ils aiment les effets surprises, ils aiment les choses amusantes. Donc, il faut travailler ça au niveau des enfants où là, c'est vraiment pur jeu. Ils ne veulent pas d'explication, ils veulent seulement voir le résultat. Et puis, monter cette formation pour des projets avec des adultes où on leur explique comment ça fonctionne. et on les forme aussi pour qu'ils puissent avoir un débouché de ce qu'ils apprennent. Former des gens qui ne vont rien faire avec, c'est faire des temps comme formateur.
- Nathalie Leturcq
D'accord, donc on le répète. Donc, tu t'as dit tout à l'heure, un ancrage local, des connaissances solides, commencer les formations avec les enfants, passer aux adultes. Tu as dit se perfectionner aussi. Là, tu nous expliques qu'il faut se renouveler. Être créatif, prospectif.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Voilà, et alors, en étant créatif, là, je vais vous donner encore un créneau, parce que, non, mais les créneaux, moi, je ne sais pas pourquoi, parfois, c'est ça, c'est ma tête, elle part en vrille, et elle a des idées stupides qui apparaissent, et puis après, je les mets en pratique, ces idées. Mais par exemple, quand on parle de lire sur la teinture naturelle, ne vous focalisez pas seulement sur les livres. qui parle de la teinture, parce que tout ce qui est antérieur à 1856, c'était fait avec de la coloration naturelle. Donc, pour en revenir à notre petite réunion privée qu'on a eue, où on ne veut pas dire qui était là, etc., mais il y a coloration naturelle dans l'architecture, coloration naturelle dans les cosmétiques, coloration naturelle pour... Il y a des millions d'applications qui sont déjà dans des encyclopédies du passé, qu'on peut lire, et la teinture naturelle, elle est partout. Donc, ne focalisez pas vraiment ou uniquement sur le textile et lisez surtout d'autres... d'autres manuels, parce que moi, je vais te révéler que la première recette d'encre à la cochenille, que j'ai commercialisée dans des kits dans un magasin de musée, où je mets des cartes postales qui sont reproduites ou des travaux originaux d'une artiste qui a fait des cartes postales avec des illustrations botaniques qui ont été faites avec l'encre naturelle, aquarelle de cochenille. Moi, je vends la plume en bambou et le pot de 30 ml de teinture originale d'encre d'encre d'écriture originale de Cochny, suivant une recette du XVIIIe siècle que j'ai trouvée dans un livre de cosmétiques.
- Nathalie Leturcq
Tu vois. D'où l'importance... Ouais. Il faut aller regarder un peu partout et je le rappelle, alors je fais vraiment fort la promotion du podcast, mais sur le podcast... On ne parle pas que de teinture, on parle de textile, on parle d'alimentaire, on parle de bâtiment, on parle de recherche, de chimie verte, etc. Et tu as raison de le rappeler, il faut aller regarder un peu partout. On parle beaucoup de jardins tinctoriaux. Il y a pas mal de trucs aussi de ce côté-là. D'ailleurs, je pense que tu étais aussi intervenue pour la quinzaine de l'agriculture tinctoriale où on emmenait tout le monde en voyage, où tu parlais aussi des jardins. En fait, tu interviens beaucoup, Nathalie. Il faudrait ralentir.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je suis passionnée, c'est ça. C'est ça. En fait, les gens doivent comprendre que... quand ils font un tandem avec toi, on a vraiment l'interlocutrice incroyable avec qui on peut partager, poser des questions, faire... Je ne veux pas te faire de la pub, mais je suis obligée. Parce que regarde, si on a plein d'acteurs sur le podcast, finalement, la personne avec qui on est en confiance, parce qu'on n'a pas encore réussi, et ça, ça va venir sur le podcast, à se faire des amitiés comme ça, moi, je... Je ne peux pas renoncer au podcast parce que rien qu'en écoutant les épisodes des autres, j'ai des autres idées qui me rentrent par la tête.
- Nathalie Leturcq
Ouais,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
mais c'est ça. Je vais aller jeter un oeil sur mes livres et stories, sur ça, et je vais voir si, avec l'idée d'un tel et ce qui s'est dit durant un podcast, je ne vais pas aller trouver un créneau. Et je cherche des créneaux tout le temps. Mais c'est génial.
- Nathalie Leturcq
C'est génial parce que c'était exactement ça le but, tu vois. c'est de rencontrer vraiment plein de gens différents qui sont passionnés de plein de trucs et en fait que tu vois ça match ou que ça donne une idée ou que ça crée du lien ou que les gens s'appellent parce qu'ils sont dans la même région. Franchement, ça me touche énormément ce que tu dis parce que c'est vraiment ça l'objectif. Alors, un autre truc qui est important, donc tu l'as dit, on l'aborde depuis le début du podcast, c'est un peu sortir du cadre. De mon côté, ce que je perçois, parce qu'on est aujourd'hui à 150 invités, donc épisode comme on est en train de faire là toutes les deux en one to one, on est à deux on prend du temps mais j'ai contacté et puis avec la communauté Patreon qui grandit je pense que je suis à plus de 1000 personnes contactées en France, un peu le contour de l'Europe, on va dire francophone sur la couleur végétale ce que je constate c'est que les gens qui réussissent, alors attention je vais faire peut-être un gros raccourci mais je voudrais ton avis c'est des gens qui ont les bases de la teinture végétale mais qui l'ajoutent à quelque chose d'autre Ils ramènent leur bagage, ils ramènent leur parcours. Et en fait, c'est ce combo-là qui fait qu'ils se révèlent par la couleur végétale, mais parce qu'ils ont amené quelque chose d'autre. Qu'est-ce que tu en penses là-dessus ? Est-ce que c'est ça aussi sortir du cadre ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, absolument. Sortir du cadre, c'est ça. C'est savoir exactement ce qu'on sait bien faire et apporter la couleur végétale dans ce qu'on sait bien faire. Et c'est un challenge, mais je crois que si on a déjà une spécialité, c'est-à-dire si on domine déjà, Comment je veux dire ? Je ne sais pas, moi. C'est comme celui qui dit, moi, j'ai une papeterie, je fais du papier de fantaisie. Allez, imaginez. Ça passe vraiment par ma tête, mais vraiment en 7 secondes. Je n'ai rien préparé du tout. Si on imagine un producteur de papier de fantaisie, un papier de papier cadeau, le papier cadeau, c'est encore la même histoire. Le papier cadeau fantaisie, c'est du pur colorant chimique. la partie papier c'est biodégradable c'est la même chose que les vêtements les vêtements c'est la partie fibre naturelle, coton, même coton bio biodégradable, la partie colorant chimique, c'est l'horreur de ce qu'il y a dans ce coton là il y a tellement d'applications possibles moi j'ai vu justement, je ne savais pas il y a un type qui est viticulteur à la péninsule, je ne sais pas dans quelle province d'Espagne donc il m'a contacté parce qu'il voulait faire des écoles des étiquettes avec des déchets de vin pour faire l'impression de ces étiquettes. Et alors, il me dit, mais moi, c'est parce que j'ai trouvé du papier industriel qui est fait avec des déchets de la vigne. Et j'ai dit, alors, tu m'envoies un morceau ? Je n'ai jamais vu ça de ma vie. Donc, voilà. Donc maintenant, il y a des gens qui sont dans la papeterie. dans la papeterie de luxe, qui font des papiers. Par exemple, moi, j'ai un artisan ici qui est sur l'île d'à côté, encore, c'est même pas ça. Il était inscrit dans un de mes cours qui était un cours textile. Et quand il est arrivé, il m'a dit, « Madame, moi, je ne fais rien ici parce que je suis artisan, mais je fais du papier. » Non, non, non, non, non, non. J'ai dit, « Tu n'as aucune idée. Tu ne peux pas foutre le camp. Tu t'es inscrit. Tu vas faire une semaine de stage. Les filles, je m'occupe de vous pour le textile, mais attendez, je vais me centrer sur ce monsieur qui fait du papier. On a fait du papier en couleur, avec des... des pigments de plantes locales avec de la cochenille pour faire des invitations de mariage qui sont à tomber par terre. Donc c'est ça. Si vous avez une spécialité, lancez la couleur végétale dans votre spécialité. Si vous avez besoin de personnes qui vous orientent sur leur connaissance de le colorant naturel, vous avez les 100 personnes du podcast qui peuvent vous donner un coup de main ou que vous pouvez contrater dans un contrat. contacté, contraté, même en complet silence. On fait des...
- Nathalie Leturcq
Des accords de confidentialité.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc, on ne peut pas parler de tout non plus. Mais n'hésitez pas. Appelez Pauline et dites-lui, Pauline, j'ai un projet là. Moi, je suis spécialiste dans telle industrie et je ne sais pas comment faire. Elle, elle va vous mettre en contact avec la personne adéquate. Et sinon, on peut chercher ensemble. On peut faire un comité.
- Nathalie Leturcq
Oui, les réunions de collectifs Patreon. pour que chacun... Tu vois, c'est ce qui s'est passé naturellement.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, mais attendez. Dominique, elle ne peut pas être partout, mais elle a fait un comité d'experts pour refaire les couleurs de Paul Gou. Et pourquoi on ne fait pas un comité d'experts pour refaire les recettes d'élaboration de papier semi-artisanal avec les colorants naturels ? Pourquoi on ne met pas ensemble des gens qui ont... l'intérêt de la cosmétique, l'intérêt du papier, l'intérêt des beaux-arts, et pas tous se mettre à faire des... Pardon que je le dise, j'en fais aussi, et je vais en faire encore plein cet été, des échantillons de 5 cm² qui ne servent à rien, qui finissent dans des catalogues, d'accord, on peut le faire, on est... Regardez mon catalogue, c'est super, j'ai fait 200 couleurs de peinture végétale, je suis une craque. Mais quand t'as un client qui vient et qui te dit j'ai besoin de 150 mètres de mètres linéaires, Merci. Parce que j'ai un budget pour faire une décoration 100% écologique dans un centre commercial super important, dans le centre d'une grande ville européenne. Et madame, est-ce que vous pouvez me faire 150 mètres de tissu ? Eh bien, il faut pouvoir dire que oui. Sinon, on reste à dormir avec son catalogue d'échantillons.
- Nathalie Leturcq
Super. Bon, dans les changements, on va dire dans... Dans les sorties de cases, plusieurs exemples que j'avais envie quand même de dire. Tu vois, on a des passionnés de teinture végétale qui se sont lancés dans l'architecture d'intérieur et qui rénovent des hôtels. Donc là, je pense à Virginie Lagerbe de Pérégrine qui est arrivée sur le podcast et qui développe ça avec Brio. On a Romain de Rostudio qui était passionné de sérigraphie et de cocktails. Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a fait des sérigraphies qui peuvent se manger sur la main avec des petits cocktails au cou. couleurs végétales. Et ce truc est incroyable. Des ateliers volages qui adorent la brique, le travail sur la brique. J'ai d'ailleurs son collier ici. Elle travaille la brique et la teinture végétale. Donc ateliers volages. Je pense aussi aux agriculteurs qui adorent faire des ongans, des préparations aux plantes médicinales et qui se lancent dans les plantes tinctoriales pour soit colorer leurs produits, soit se diversifier. Tu as parlé de la papeterie. Donc ça, on a vu Merci. Donc, c'est Cueillette Paris qui fait des ensembles de carnets magnifiques, des marque-pages de dingue. Franchement, rien que de voir son site, ça donne envie de tout acheter. Donc, bravo. On a vu des gens passionnés du maquillage qui avaient un bagage scientifique. Eh bien, Elodie Carpentier, elle s'est lancée. Elle a créé son vernis, son rouge à lèvres, sa boîte, elle est en train de décoller. Donc, en fait, ce que je veux vraiment dire, c'est que les exemples ne manquent pas. J'en ai encore plein à vous proposer. Et tout ça, c'est ce fameux atelier. comment se différencier par ou dans la couleur végétale. Donc, comment se différencier dans la couleur végétale, c'est ça, c'est apporter son bagage et venir vraiment être singulier. Et je voulais aborder aussi un sujet avec toi, c'est comment se différencier avec la couleur végétale. On a beaucoup d'artisans, de designers, de gens qui font des trucs merveilleux, mais qui travaillent encore aujourd'hui avec la couleur de synthèse. Comment nous, on arrive à leur dire que tout ce qu'ils créent aujourd'hui, en feutre, en... plumes, en liège, en tout ça, ça peut être converti en couleur végétale et qu'ils ne seront plus obligés de travailler avec des masques à gaz. J'ai vu des créatrices sur Instagram qui travaillent avec des masques pour faire leur création parce qu'elles utilisent du colorant de synthèse. Qu'est-ce que tu en penses de ça ? Alors,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
je sais qu'on est en open micro, qu'il y a plein de gens qui vont nous écouter. Mais moi, je ne suis pas une personne qui prend les choses avec des pincettes. Alors, je vais te dire que, indirectement, et même s'il y a des personnes comme ça qui nous écoutent, le conseil, c'est de passer à la teinture végétale. Pourquoi ? Parce que d'ici 2030, vous n'aurez plus de boulot.
- Nathalie Leturcq
Et alors, pourquoi tu dis ça ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je dis ça parce que les normes européennes, avec la quantité des produits chimiques qui sont introduits dans n'importe quel processus de fabrication artisanale, parce que moi je ne fais pas en France, mais les artisans ici, on fait partie de l'industrie, donc on est obligé d'oublier aux mêmes règles qu'eux. Donc, toute la quantité de produits qui sont toxiques, qui sont employés depuis des générations pour faire cette coloration chimique immédiate. Et dans beaucoup d'entreprises déjà, et en plus dans beaucoup d'artisanats, ils vont tomber par leur propre poids si eux, ils n'innovent pas et ils ne sont pas dans les réglementations. Tu comprends ce que je veux dire ?
- Nathalie Leturcq
Oui, je comprends.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est-à-dire que c'est simple parce que maintenant, une entreprise qui veut avoir une reconnaissance d'un certificat de sostenibilité, elle a tous les critères de Ce n'est pas l'UNESCO ? Si, c'est l'UNESCO, oui. Il y a 16 ou 17 critères de sostenibilité dans lesquels, si ton entreprise veut avoir un certificat ISO, elle doit entrer. Donc, ils doivent travailler sur l'artisanat, sur le patrimoine, sur le kilomètre zéro.
- Nathalie Leturcq
C'est un objectif de développement durable ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Les ODD ? Exactement. Mais oui, mais si tu n'as pas les ODD d'ici 2030, bas 2050, ton entreprise, elle ne va plus travailler. Alors, c'est là où il y a beaucoup de créneaux où les acteurs... acteurs de la couleur naturelle qui pensent que ce n'est pas rentable ou que ce n'est pas tal, ils doivent aller au taquet parce que toutes les entreprises qui veulent vérifier leur certification, elles doivent faire des projets communautaires qui sont près de la nature, qui englobent le patrimoine régional. Et on ne peut rien faire de projet comme ça si on ne met pas des artisans au milieu.
- Nathalie Leturcq
Un autre truc en cette faveur-là, c'est ce qui se passe aux États-Unis par rapport au colorant de synthèse dans l'alimentaire. Trump, s'il a bien fait un truc bien, c'est ça, c'est qu'il a accéléré. Il n'y aura plus de colorant de synthèse dans l'aliment en 2027, je crois. Donc là, tu as toutes les marques M&M's, Ketchup, machin, qui sont en train de prendre le bas de combat, de voir comment ils peuvent remplacer ça par des naturopathes.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Mais le M&M's, il est complètement chimique. Alors,
- Nathalie Leturcq
écoute, ils ont référencé… Alors, pas les M&M's, ils sont en cours. Mais ils ont référencé aux États-Unis le poids, tu sais le butterfly poids, la fleur de poids bleu, comme colorant alimentaire, elle est validée. Donc ça, pour moi, c'est des signaux qui sont forts. Tu as plein de marques aux États-Unis qui sont en train de basculer. Et un truc que je pense que tout le monde sait, mais je vais le dire haut et fort, tout ce qui se passe aux États-Unis arrive six mois à un an après chez nous. Tout ce qui se passe dans l'alimentaire, pour avoir bossé dix ans dans la grande distri en alimentaire, tout ce qui se passe en alimentaire, passe après, dans la cosmétique, dans le textile, etc. Donc moi, je ne fais que collecter tous les signaux faibles, mais ils deviennent de plus en plus forts, et je suis d'accord avec toi. Alors, je n'avais pas le 2030, c'est pour ça que je t'ai demandé de préciser, mais effectivement, avec les objectifs de développement durable, on est sur ce timing-là.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et en fait, avec les objectifs de développement durable, même si c'est... L'Europe, elle a mis un pas en arrière, parce que maintenant, elle accepte le greenwashing, elle est retournée sur ce... Sur ce truc-là, si, si, elle est en train de retourner dessus parce qu'elle a... Et bon, elle a les pressions politiques aussi, donc ce n'est pas seulement le vouloir bien faire, mais le voir qui est-ce qui finance tout ça, etc. Enfin bref, on ne va pas se mettre là-dedans. Mais ce que je veux dire, c'est que si toutes les entreprises petites, moyennes et grandes qui veulent entrer et qui veulent recevoir des financiations européennes, elles vont devoir monter patte blanche, elles vont devoir avoir un certificat comme quoi elles font tout ce qu'elles font avec ces principes de ODS. donc Il y a énormément de créneaux dans ces ODS parce que maintenant, il y a plein de comités d'entreprise qui vont vouloir faire des activités pour ses employés, pour les enfants des employés, pour les journées de rassemblement d'employés. Parce que même si dans l'entreprise, ils ne veulent pas mettre de la couleur végétale, ils vont devoir faire des actions qui vont dans le sens des ODS. Donc là, on a plein de créneaux où on peut aller donner des journées de formation, etc. Et à la limite, c'est ça, quoi. Il faut commencer à écrire aux entreprises en leur disant, écoutez, vous ne voulez pas avoir un certificat comme quoi vous avez réussi à faire quelque chose pour l'ODS numéro machin, bar numéro je ne sais pas quoi. Moi, je peux vous proposer des activités parfois dans l'entreprise pour que vous ayez un certificat. Qui dit ce que vous avez travaillé avec des artisans locaux, avec de l'agriculture locale ? Et bon, ben voilà, pour votre ISO, je ne sais pas quoi, là, si vous ne faites pas ça, vous n'allez pas l'avoir. Alors, je vous propose des activités. Il faut y aller.
- Nathalie Leturcq
Et on a de quoi faire. Et on a de quoi faire. Vu tous nos acteurs sur le podcast, on a de quoi faire. Alors, écoute, je pense qu'en termes de conseils,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
de se bouger, de se secouer,
- Nathalie Leturcq
je pense qu'on était pas mal. Est-ce que tu peux me dire les sources tectoriales que tu utilises ? Et si tu devais en choisir une qui t'incarne, tu dirais quoi et tu dirais laquelle et pourquoi ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Les sources de tinctorial que j'utilise pour la production de mes accessoires, etc., je favorise évidemment toutes les sources de tinctorial que je peux recollecter dans les îles Canaries. Donc, j'ai beaucoup de teintes indifférents, j'ai de la taille, j'ai moi-même des pépins de raisin. J'ai plein de choses. J'ai la cochenille, ça c'est un truc historique. Tout le monde est fou de la cochenille. Là, je sors de la maison, je fais 50 mètres, je vais en trouver. Donc, on a plein de sources intérieures. Alors, je travaille aussi avec certains agriculteurs locaux. Là, par exemple, il y a des gens qui plantent des fleurs pour les cimetières et qui plantent, je le dirais, une fleur jaune.
- Nathalie Leturcq
Chrysanthème ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, qui a de la lutéine dedans. Les tagettes. C'est du Canada.
- Nathalie Leturcq
Les tagettes.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, c'est du Canada.
- Nathalie Leturcq
L'assoulidage du Canada.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Exactement. Donc, eux, ils plantent ça des hectares entiers pour mettre dans les cimetières, pour les bouquets des cimetières. Là, maintenant, c'est la saison ici. Moi, je vais voir cet agriculteur. Je lui dis, écoute, allez, vends-moi un bon. Et maintenant, je suis en train de les faire sécher. Je ne les ai pas cultivés moi-même, Mais c'est cultivé ici. Si on n'en a pas, on achète aussi. Et autant qu'acheter à l'extérieur, j'achète avec les agriculteurs locaux. Donc voilà. Et puis, je fais énormément de cueillette. Parce qu'ici, on a vraiment une biodiversité qui est… Et ce que disait Henri-Joseph, on a plein de plantes qui sont des mauvaises herbes, comme on dit en Europe, mais qui ont beaucoup de caractéristiques avec des colorants. Et moi, je sais les endroits où fleurissent les mauvaises herbes. Donc, je fais énormément de cueillette. Alors, si je devais être une plante tectoriale, que personne n'a nommée, et que dès le premier jour du podcast, je savais déjà la plante tectoriale que je voulais être, si j'arrivais à un moment donné à avoir mon épisode, je serais la fleur de cartam.
- Nathalie Leturcq
Ah, génial ! Cartam du teinturier.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Pourquoi ? Parce que ça, c'est une fleur. Il y a une énorme histoire dans la coloration des soies de Versailles. Le rose bonbon de Marie-Antoinette. C'est fait avec cette sorose de cartam. Donc, nous, dans les îles Canaries, ils ont cultivé des hectares pour pouvoir à prise provisionner la France de la fleur de cartam. Et c'était assez intéressant parce qu'il y a une histoire locale. Si vous allez dans un restaurant vraiment super du bord de route local dans les îles Canaries, vous allez voir que tout ce qu'on mange, qu'on mange à la cuillère, c'est-à-dire les pois chiches, Ici, on a plein de choses qui sont faites avec des fruits secs, non, des légumes secs. Toute la cuisine canarienne est de couleur jaune. Pourquoi ? Parce que les femmes canariennes devaient laver les fleurs de safran. de la cartam et que pour ne pas jeter l'eau, il faut cuisiner les aliments dedans. Et pour ça, toute la cuisine des îles Canaries, maintenant, ils mettent du colorant artificiel azoïque dans les préparations parce qu'on n'a pas une énorme production de fleurs de cartam, alors que ça ne pousse pas, c'est pas compliqué.
- Nathalie Leturcq
Ah non, j'en ai fait chez moi, tu vois, dans le nord de la France. Oui,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
mais ramasser les fleurs à la main... C'est ça le prix du truc. Donc, cette fleur-là, pourquoi ? Parce qu'il y a une énorme histoire de la culture gastronomique et aussi de ces exportations qu'on faisait des plantes sectorielles vers l'Europe pour alimenter toute l'industrie textile européenne. Donc, ça, c'est vraiment propre des îles Canaries. Donc, cette fleur, je l'adore. Et en plus, parce que, justement, cette fleur, elle sort du cadre. elle est différente, il faut lui faire un procédé acide basique pour extraire le colorant on l'a transformé on l'a transporté déjà sur des tissus qui étaient teints qu'on déteignait à l'arrivée tu sais ça ? on ne transportait pas la fleur de cartam on faisait l'extraction ici on teignait des morceaux de coton et c'était l'actu que le polo rend et après on refaisait le truc à l'envers on re-acidifiait
- Nathalie Leturcq
pour récupérer le colorant. Incroyable.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Pour récupérer le colorant et on tirait le coton qui était de nouveau blanc et on mettait les soies dedans. Alors, ça, c'est sortir du cadre, vraiment. Oui, complètement. Et en plus, moi, je suis un peu comme ça. Soit les personnes me trouvent du premier abord très acide ou très alcaline. Donc, généralement, les relations que j'ai avec des gens, ça passe sous sa casse parce que je suis vraie et Et j'aime dire les choses vraies. Je ne veux pas maquiller ma vérité, au moins ma vérité. Je ne veux pas la maquiller. Et si je peux donner un conseil, je donne un conseil. Si je peux aider, je peux aider. Et si la personne me trouve antipathique, c'est son choix. On est des milliers de personnes dans le monde, mais j'aime les relations réelles et fidèles. Pour ça, je suis fidèle à toi.
- Nathalie Leturcq
C'est clair. Depuis le début, Nathalie. Franchement, depuis le début. écoute je suis moi je suis très reconnaissante parce que tu il faut le dire aussi dans cette communauté on a de la chance c'est qu'on a des gens comme toi passionnés qui n'hésitent pas à nous aider quand j'ai une question je te la pose quand tu as des quand tu retrouves des choses incroyables tu me dis et tu savais ça et je trouve ça génial donc merci pour ça je suis hyper contente de cet épisode parce que t'as bousculé un petit peu les personnes qui étaient venues mais dans le bon sens du terme Elles en avaient besoin, elles étaient contentes. Et je pense que ces rencontres Patreon, où l'idée, c'est de sortir du cas, de trouver son idée, de trouver sa brèche et d'y aller à fond, tu es la bienvenue parce que c'est ouvert à tous. Mais je sais que toi, avec ce franc-parler et toutes ces expériences que tu as faites, tu es vraiment hyper bien placée pour le faire. Est-ce qu'il y a quelqu'un que tu me recommandes pour le podcast pour continuer à... avancé dans les découvertes, a aidé à faire des tilts à nos auditeurs, auditrices,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
qu'on remercie. D'abord, tous les gens que tu as invités au podcast, ils sont tous très très bien. Mais là, moi, par exemple, j'ai une rencontre que j'ai faite personnellement au musée de l'impression textile de Melouse. Il y a une fille qui s'appelle Céline Lacarte. Je t'ai envoyé son contact, je ne sais pas si elle va répondre ou pas. Elle n'est pas du tout spécialisée dans la couleur naturelle. Mais je voudrais qu'on l'emmène dans ce voyage, parce qu'elle, elle donne des cours d'impression textile à ce musée de l'impression textile de Mulhouse. Elle a entre ses mains des planches originales gravées en bois du XVIIIe siècle. Rien que de l'avoir en main, tu n'as pas envie de la laisser tomber, parce qu'elle offre ses ateliers avec ses planches originales, avec de la peinture de récup. plastique. Et ça, ça me brise le cœur. Parce qu'elle est là, dans le musée, où ils expliquent la teinture naturelle, l'impression des mordants, la teinture au-dessus, où il y a tous ces exemples qui ont été faits, des toiles de juif, en rouge, en bleu, tout ça, ça donne un coup de cœur, c'est à tomber par terre quand on connaît la teinture naturelle, on voit le travail qui a été fait dans ces musées. Et moi, je veux faire pareil, et je n'y arrive pas encore. Mais c'est ce que je veux. Et puis, elle, elle a toute cette connaissance de comment... Elle a trouvé aussi des... Elle n'a pas les... Comment je vais dire ? Les cases de tampons originales comme il y en a. Elle s'est inventée des systèmes pour faire de la pression textile avec ses planches. Et puis, on est là et on passe un après-midi à tomber par terre et on fait des compositions textiles avec ces planches du 18e siècle. Parce que c'est toutes des planches qui manquent. Les planches, ça marche en deux, trois capes différentes. Donc, les planches avec lesquelles on peut travailler, c'est des planches qui sont perdues. Il manque le reste du motif. Donc, ce n'est pas un ensemble de planches avec lesquelles on peut reconstruire un imprimé original de l'époque. c'est des planches qui sont comme ça, qui sont toutes seules, qui sont...
- Nathalie Leturcq
Des morceaux d'un motif.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Quand on est dans son atelier, on est entouré de ses planches, de ses impressions. Et je crois que, moi, j'aimerais bien que les acteurs de la manipulation de couleurs, des impressions textiles, même s'ils ne font pas de la teinture naturelle, c'est les gens qu'il faut interviewer pour les obliger, quelque part, à dire, écoute, tu pourrais faire une formation avec Michel. tu pourrais apprendre et alors on pourrait faire des projets dans les musées français que je ne suis ni française j'y habite même pas en France mais si moi j'habitais en France et que j'étais à Mulhouse là je les tannerais les gens du musée en disant écoutez ça va pas il faut faire un projet couleur naturelle et là il y a un créneau pour avoir un travail vraiment intéressant dans un musée et justement ils le font pas parce qu'ils ont personne qui a la connaissance pour le faire Merci.
- Nathalie Leturcq
Bon, écoute, je prends ce contact, Céline. Je voudrais rappeler l'épisode 80... Attends, attends. Je voudrais rappeler l'épisode 80 de... Tu m'as perdue, du coup. De Clément Bautier. Clément Bautier qui nous a parlé des impressions, des impressions textiles aux couleurs végétales et il re-balaye la méthode O. Et je trouve que cet épisode, il est hyper intéressant pour remettre bien les bases. Donc voilà, je voulais juste rebondir là-dessus.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc ça, et alors... tu as vu ce qu'ils ont fait avec le film, avec le Last Ex et Obélix, allez voir le film, ils ont tout fait en nature naturelle. Ne me dites pas qu'il n'y a pas de créneau, c'est incroyable. Évidemment, il faut être spécialisé, il faut avoir du courage pour dire, je vais faire la robe de Cléopâtre. Il faut avoir du courage pour ça, il faut dire oui au challenge, il faut travailler pour y arriver et pour ça, on est toute une communauté, on peut s'aider. Alors, la deuxième personne que j'aimerais bien que tu fasses l'interview, que je ne connais pas non plus, et je suis très intéressée, c'est Lucie Laporte, parce qu'elle est costumière, mais je sais qu'elle a travaillé au Gobelin. Alors, le monde de la tapisserie Gobelin, je crois qu'elle a des trucs à nous raconter. Ça doit être... C'est ça, c'est replonger dans l'histoire, replonger dans les musées français, etc., les techniques anciennes. Parce qu'en fait, moi, je dois reconnaître... la France elle est gardienne des métiers d'art, du savoir-faire et ça et voilà, après tu vas me demander ce que je recommande aux jeunes écoutez les gars, mettez-vous dans la formation en ligne gratuite de Louis Vuitton Mouette NSI si vous êtes jeune allez toquer à tous les projets qui sont financiers par ce gros groupe qui donne des opportunités aux jeunes d'apprendre des métiers d'art. N'ayez pas peur, n'hésitez pas, allez, allez. Il y avait un film, et ça c'est une phrase qui m'est restée et que je garde dans la tête tous les jours. Si vous voulez attraper une étoile dans votre vie, il faut viser la lune. Rêvez grand ! ayez des projets ambitieux. Peut-être que jamais je vais pouvoir faire, moi, la toile de juillet, une seule fois dans ma vie, de refaire ce truc-là. Mais ce sont les obsessions que j'ai tous les jours. Je veux briller, pas comme personne. Demain, on ne parle pas de moi, je m'en fous. Mais moi, comme personne, je veux briller dans l'excellence de ce que je fais tous les jours. Et je veux me coucher le soir en me disant, « Tu as encore réussi cette natalité incroyable. » Je ne sais pas pourquoi on me le dise. Je le fais parce que c'est le bonheur de toutes mes journées, de me lever, de penser aux plantes, à la teinture, à ce que je peux inventer, quelle collection je vais créer. Et attendez, ce n'est pas gagné tous les jours. Parfois, je me couche et je dis, mais qu'est-ce que tu as foutu avec cette recette ? Tu voulais faire du vert, maintenant tu as une autre couleur. Mais qu'est-ce que tu n'as pas compris ? Et là, je me remets à étudier, je relis des bouquins. Là, c'est parce que je n'ai pas assez de connaissances. Si je n'arrive pas à l'objet... que je me suis fixé, c'est qu'il me manque des connaissances. Et s'il me manque des connaissances, je retourne aux études.
- Nathalie Leturcq
Bon, Nathalie, je pense que tu as bien bouclé la boucle de ton épisode. Moi, je voulais te remercier parce que depuis tout à l'heure, je ne sais pas si tu vois, mais j'ai mal aux zygomatiques tellement tu me fais rire. Merci pour tes solaires, ça fait du bien, ça requinque. Vraiment, j'espère que vous aurez apprécié cet épisode. Un petit peu bottage de fesses quand même, il faut se le dire. Ne l'abandonnez pas,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
on veut que personne n'abandonne. Voilà. N'abandonnez pas. Allez travailler à la poste, à coller des timbres si vous voulez. mais tous les après-midi, faites de la teinture végétale. Celui qui a commencé là-dedans, il a déjà fait le pire du travail. S'il a en plus acquéri des connaissances, il a fait les deux tiers du travail. Alors maintenant, ce qu'il faut faire, c'est essayer de briller par votre imagination. Et si vous n'en avez pas, on est 100 personnes, 200 personnes, je ne sais pas combien de personnes il y a dans le...
- Nathalie Leturcq
En tout, on est 350. 350.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
On est 350 personnes. Il y a 300 personnes qui ont un compte Instagram. Et moi aussi, j'ai un compte Instagram. Et si vous avez des doutes, écrivez en privé. Bonjour, je ne vous connais pas, madame. Soyez polies, déjà. Mais parce que ça, c'est important aussi. Parce que voilà. Moi, j'ai un gars qui m'a écrit. Il m'a dit, moi, je fais une collection pour la semaine de la mode à Mélisand. Et j'exige que vous me fassiez les tissus. Mais je l'ai envoyé faire foutre. Parce que moi, d'abord, on me dit bonjour, madame, je m'appelle monsieur un tel, j'ai gagné un prix de mode et je voudrais que vous collaboriez avec moi pour vos tissus. Ça, ça marche. D'accord, je suis contente de t'aider. Mais si tu me dis, je m'appelle Julien, j'ai gagné le prix machin et je veux, j'exige que tu me fasses des tissus. Là, je l'ai envoyé beauté, mais directement. Je me dis, je m'en fous, je dirais pas la Fashion Week 2001, tu iras tout seul avec tes tissus de merde. donc voilà alors c'est ça quoi on est tellement de gens dans le podcast vous avez l'Instagram de tout le monde, celui qui veut vous répondre et qui veut vous aider, il va vous répondre et il va dire je suis contente de faire ta connaissance et voilà. Alors, si vous avez des gros projets, peut-être qu'ils vont demander de travailler au projet et d'être payés en contrepartie et même si on n'est pas payé avec de l'argent, on peut faire des trocs. Tu as peut-être des connaissances dont j'ai besoin, moi j'ai, toi tu as, et on peut s'entraider et c'est ça qu'il faut faire. Alors, j'invite tous les gens qui sont là et qui ont mis le pied dans la teinture de rue. végétale de ne pas abandonner. La première qu'on doit soutenir et qui ne peut pas abandonner, c'est Pauline, parce que tout le monde a besoin d'elle et on a tous besoin d'elle.
- Nathalie Leturcq
Et moi,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
j'ai besoin de vous. Allons à une étape suivante et en commençant à nous parler et à collaborer entre nous, et peu importe si on est à la Martinique ou au Mexique, c'est même pas ça, parce qu'en plus, plus de richesses on a, plus de richesses internales, plus de connaissances on a, si tout le monde met son petit grain de sel. Et parfois, il y a des gens qui pensent que moi, je ne suis personne dans cette communauté. Ce n'est pas vrai. On a tous commencé. On a tous été personnes. Et ceux qui sont déjà plus avancés, c'est qu'ils ont commencé avant et qu'ils avaient des meilleurs contacts. Alors, comme on est plein de contacts, contactez les gens.
- Nathalie Leturcq
Et rejoignez Patreon. Rejoignez Patreon pour être plus nombreux dans cette communauté et venez aux rencontres entre nous parce qu'on se présente, on parle de nos parcours et on a passé un super moment. avec deux personnes qui sont arrivées avec des sujets qu'on n'avait pas forcément, qu'on n'a pas forcément toujours abordés sur le podcast. Donc, c'est hyper intéressant. Bon, bah écoute, Nathalie, on s'arrête là, sinon on peut passer toute l'après-midi, toutes les deux. Un énorme merci à toi d'être venue et de nous avoir partagé ton expérience. Et je te dis à très bientôt. Je sais que tu vas réintervenir sur d'autres sujets avec Aréco Vert. Je n'ai aucun doute là-dessus. Je te souhaite une très belle après-midi. Je te dis merci beaucoup.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Pareillement, au revoir Pauline,
- Nathalie Leturcq
à très bientôt Au revoir Nathalie, tu restes là Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale Merci à tous
Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale indigo tendance innovation nuances cosmétiques biotechnologies