Speaker #0Bienvenue sur Arty Time, ta dose d'humour culturel. Je te parle d'artistes morts ou vivants ou morts-vivants. De lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument éviter. Je te fais des résumés des expositions si t'as la flemme d'y aller et que tu veux briller à la machine à café au dimanche midi chez ta belle-mère. Ne me remercie pas, c'est gratuit. Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute ! Coucou mes petits curieux, je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Et dans ma vie, en plus de visiter des musées et de rencontrer des humoristes, je m'occupe de la communication d'entreprise. Je réalise des plans de com, je gère des sites web, des pages LinkedIn, des événements, bref, tout ce qui donne une bonne image. Il m'arrive même de faire des podcasts pour les entreprises, mais on n'est pas là pour parler de ça. Ce 46e épisode est consacré à deux stars, le centre Beaubourg... et Suzanne Valadon. Commençons par le Temple de l'art moderne parisien construit entre 1971 et 1977. Le Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, ça c'est le nom officiel complet. Centre Beaubourg pour son appellation légèrement plus simplifiée. On a aussi Beaubourg pour les intimes et si tu vois vraiment pas de quel musée je te parle... On l'appelle aussi parfois le Notre-Dame de la tuyauterie, parce que juste en face, il y a un Leroy Merlin. Bon bref, je disais le temple de l'art moderne. L'art moderne, c'est l'art traditionnel qui a pris un shoot de LSD. C'est ce super mouvement qui dit merde aux règles classiques, préférant exprimer des émotions et des idées à travers des formes abstraites, des couleurs folles. On adore ! Alors déjà, sa construction, c'était un véritable bordel, puisque ses deux architectes, Renzo Piano et Richard Rogers, ont eu l'idée de mettre tout le bazar technique à l'extérieur, pour libérer l'espace intérieur. Résultat, un chantier qui a duré 5 ans et qui a coûté la peau du cul. Et à son inauguration en 1977, un critique d'art sceptique a déclaré que le bâtiment ressemblait à une raffinerie de pétrole plantée en plein Paris. Et l'un des architectes aurait répondu Parfait, l'art est une énergie, non ? Biosourcée et non fossile, naturellement. Autre fait marquant, en 1985, un artiste légèrement barré, nommé Pierre Pinoncelli, a pissé sur la fontaine de Duchamp, exposée au musée. Il a uriné sur une œuvre d'art. Bon, en même temps, comme on lui en vouloir, cette fameuse fontaine de Duchamp est un uré noir, le fameux. L'art conceptuel poussé à l'extrême. Bon, maintenant, parlons de Suzanne Valadon et de son expo en ce moment. si vous écoutez le podcast à sa sortie. Cette nana, c'est la rockstar de la peinture du début du XXe siècle. Elle est née en 1875 dans une famille pauvre, et à 15 ans, elle bossait déjà comme trapéziste dans un cirque. Mais une chute lui a fait dire... Faut que le trapèze ! Bon, je crois pas, mais bon. Elle s'est reconvertie en modèle pour les peintres. Ah oui, alors à l'époque, pour se faire un peu d'argent, certaines femmes restaient des heures sans bouger, le temps que l'artiste repère tous les détails de leur anatomie. Elle devait prendre... beaucoup de ritaline. Elle devient modèle pour les plus grands peintres de Montmartre. Renoir, Degas, Toulouse-Lautrec. Bah Toulouse-Lautrec avec qui elle a une relation endiablée. Et un jour, elle se dit « Et mais pourquoi je poserais toute ma vie alors que moi aussi je peux peindre ? » Et là, bim, elle se lance. C'est lors de ses longs moments solitaires en tant que modèle qu'elle a commencé à peindre en douce. Elle observait les techniques des artistes pour qui elle posait. Un peu comme si j'apprenais à être agricultrice devant l'amour et dans le pré. Suzanne, c'était un peu la rebelle de l'époque. Elle peignait des nus féminins, entre autres, sans se soucier des conventions. Ces femmes n'étaient pas des poupées Barbie idéalisées, mais de vraies meufs avec des formes, des poils, tout le reste. D'ailleurs, dans l'exposition, qui lui est consacrée à Beaubourg, on en voit plein. Les tableaux sont plus sublimes les uns que les autres, les dessins aussi. Une douceur, un amour des femmes ressortent de ses coups de pinceau et de crayon. Elle avait un caractère bien trempé. Quand on lui demandait pourquoi elle peignait des femmes si imparfaites, elle répondait « Imparfaite, vous dites ? » C'est vous qui avez un problème de vision ! Inspirante cette Suzanne. Et elle a même été la première femme admise à la Société Nationale des Beaux-Arts. Du côté de sa vie perso, Suzanne a eu un fils, Maurice Utrio, qui est devenu un célèbre peintre à son tour. Mais le truc, c'est qu'elle ne savait pas trop qui était le père. Elle l'a eu à 18 ans et elle a toujours gardé le mystère. Et c'était aussi une grande amoureuse des Ausha. Miaou ! Elle en avait plein et elle en peignait souvent. Maintenant, parlons de quelques-unes de ses œuvres. La Chambre bleue, 1923, imaginez une femme en pantalon fumant une cigarette sur un lit tranquillou-bilou, telle une Vénus du XVIe siècle, défiant tous les clichés de son époque. L'œuvre a été achetée par l'État français en 1924 et fait maintenant partie des collections de Beaubourg. La Chambre bleue est considérée comme un manifeste de la liberté féminine et de la modernité. Cette scène est si moderne qu'on pourrait presque y ajouter un smartphone et la poster sur Insta. Autre tableau, Adam et Ève, c'est la version du couple originel mais version Valadon. Ce tableau marque un tournant dans sa carrière, alors âgée d'une quarantaine d'années. C'est à cette période qu'elle abandonne le dessin pour se consacrer pleinement à la peinture. Cette œuvre est un véritable hymne à l'amour et à la liberté des corps, avec des figures qui semblent flotter ou danser dans un décor archaïque, orné du symbolique pommier. Initialement, Adam était représentant et entièrement nu. Et des feuilles de vignes ont été ajoutées plus tard pour cacher son kiki, probablement à la demande des organisateurs du salon d'automne de 1920 où le tableau a été exposé. Cette censure souligne les difficultés rencontrées par les femmes artistes de l'époque pour présenter des nus masculins et confirme le rôle pionnier de Valadon dans la rupture des conventions artistiques. Merci Suzanne ! Autre tableau, le portrait de Maurice Utrio, son fils. Là, c'est Suzanne qui peint son fils, alors âgé de 38 ans. Il est représenté avec une présence imposante, son regard est impérieux et son allure assurée, reflétant la confiance masculine d'un artiste qui commence à connaître la célébrité. Utrio est peint tenant fermement son pinceau et sa palette, symbole de son métier et de son identité d'artiste. Et en arrière-plan, on y découvre un intérieur bourgeois, une cheminée en marbre noir, l'encadrement d'une toile, situant Utrio dans un contexte de réussite sociale. Une composition plutôt sobre et classique, avec une harmonie de couleurs mettant en valeur le sujet principal. Et ce qui est surtout hyper intéressant, c'est le regard unique d'une mère artiste sur son fils artiste, capturant à la fois le lien familial et leur connexion artistique. Témoignage d'une relation complexe entre Suzanne Valadon et Maurice Utrio, deux figures majeures de l'art du début du XXe siècle. Voilà mes petits baroudeurs du dimanche. C'est sur cette dernière description de la badass peintre Suzanne Valadon que je vous laisse. A bientôt mes petits curieux. A bientôt mes petits curieux ! Arrrr, coquine ! Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire, ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple autour de toi, à la machine à café, dans le métro... Bah tiens oui, si là, t'es dans le métro en ce moment... Parles-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaime. Merci. Allez, bisous.