Speaker #0Bienvenue sur ArtiTime, ta dose d'humour culturel. Je te parle d'artistes morts ou vivants ou morts vivants. De lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument éviter. Je te fais des résumés des expositions, si t'as la flemme d'y aller, et que tu veux briller à la machine à capter ou du monde je me dis, chez ta belle-mère. Ne me remercie pas, c'est gratuit. Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute ! Coucou mes petits curieux ! Pour ce 47e épisode, j'ai la joie de participer à la 3e édition du podcastant, après mes participations aux deux éditions précédentes. J'ai envie de mettre à l'honneur la fresque de la biodiversité, la nature, les animaux, aussi importante pour nos amis les artistes. Et je me fixe un défi de taille pour cet épisode, réconcilier nature et business, en vous parlant d'un drôle de banquier qui avait la main verte. Bienvenue dans ce nouvel épisode consacré à Albert Kahn. Un banquier philanthrope qui a transformé son jardin en un véritable tour du monde végétal. Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Quand je ne vous parle pas dans un micro, j'accompagne les entreprises dans leur croissance et visibilité, grâce à mon expertise de communicante. Et ça m'arrive même de faire des podcasts pour les entreprises, mais on n'est pas là pour parler de ça. Cette semaine, on se met au vert et on part à Boulogne, bien court, près de Paris, sans nous arrêter dans le bois. Albert Kahn, c'est un peu le Indiana Jones de la finance. Mais au lieu de chercher des trésors, il collectionnait des arbres. Il est né en 1860 en Alsace. Ce petit gars a grandi avec une obsession, comprendre le monde. Et pas juste en regardant les documentaires sur Arte. De toute façon, il n'y avait pas la télé à l'époque. Il voulait le voir, le toucher, le sentir le monde. A 16 ans, il débarque à Paris avec trois piécettes en poche. Et parvient en quelques années à les transformer en une fortune colossale. Comment ? En devenant un as de la finance. C'était le Louloua Street, version Belle Épaule. mais en plus sympa et moins cocaïné. Bon en gros il a fait fortune en spéculant sur les actions des compagnies d'or et de diamants. Mais passons. A 38 ans, il était donc très très jeune, il se lance dans un projet un peu fou. Il envoie des photographes aux quatre coins du monde pour capturer des images en couleur. Google Earth avant l'heure. A l'époque c'était aussi révolutionnaire que si aujourd'hui on envoyait des gens faire des selfies sur Mars. Il appelle ça les archives de la planète. C'était Instagram avant l'heure. en beaucoup plus classe. Autre anecdote sur ce bon vieux Albert, pendant la première guerre mondiale, alors que tout le monde pense à se planquer, bah lui, il organise des rencontres entre intellectuels de différents pays. Mais creusons le sujet qui nous rassemble aujourd'hui, sa fondation et pourquoi a-t-il décidé de la fonder ? Bah notre Albert était persuadé que si les gens comprenaient mieux les autres cultures, il y aurait moins de conflits. C'était un peu le hippie de la haute finance. Et il se disait, si je montre à ces cons à quel point le monde est beau et diversifié, peut-être qu'ils arrêteront de se... taper dessus. Et avec tout ce qu'il a collecté, il a créé un lieu à son image, à Boulogne. Un jardin incroyable, un musée, une bulle de sérénité en plein cœur du béton. Son jardin, à Boulogne, un parc de 4 hectares où vous pourrez faire le tour du monde en 80 pas, sans prendre l'avion. Un écolo à voleurs. On y trouve un jardin français, tiré au cordeau, parce que même les arbres doivent respecter le code Napoléon. Un jardin anglais, une forêt vosgienne. Un petit coucou à ses racines alsaciennes. Un jardin japonais zen, des ponts rouges, des lanternes, des bambous et même une forêt bleue. Oui, bleue, les jardiniers étaient des schtroumpfs. Albert Kahn, c'était le DJ de la botanique. Le lien entre l'art et la nature dans ce lieu, c'est comme une histoire d'amour passionné. Les jardins sont conçus comme des tableaux vivants, changeant au fil des saisons. C'est de l'art éphémère. Chaque allée, chaque bosquet est... pensé pour créer une émotion, une ambiance. C'est comme si Monet avait troqué ses pinceaux contre une bêche et des graines. J'ai eu l'occasion de visiter ce jardin à différentes saisons et à chaque fois, c'est une nouvelle découverte. Et je ne pouvais pas aborder la biodiversité sans parler d'autres artistes qui ont pris la nature comme muse. A commencer par Nils Udo, le MacGyver de la nature. Ce plasticien allemand crée des œuvres éphémères avec ce qu'il trouve dans les bois. On appelle ça du land art. Son truc, c'est de faire des installations gigantesques qui ressemblent à des nids d'oiseaux géants ou à des bateaux en feuilles. Son œuvre phare, le nid. Un nid de 6 mètres de diamètre, fait de boulot et un œuf géant au milieu. Un autre king du land art, Andy Goldsworthy. Ce type est un magicien. Il est capable de transformer un tas de cailloux en œuvre d'art. Il se sert généralement que de ses propres mains et de ses dents, et quelques outils improvisés, et éventuellement un couteau. Son truc à lui, c'est de jouer avec les formes naturelles et de créer des sculptures éphémères. Et sa pièce maîtresse, Ice Star, une étoile géante faite de morceaux de colle glacée ensemble. Mieux que si la Reine des Neiges avait pris des cours d'art contemporain. Autre artiste, Anna Mendieta. Sa patte à elle est située à la croisée du land art et du body art. Elle explore la relation intime entre le corps humain et l'environnement naturel, créant ce qu'elle appelle le Earth Body Art. Elle considère la Terre comme une déesse, et cherche à exprimer l'immédiateté de la vie et l'éternité de la nature à travers son art. Et j'ai aussi envie de vous parler de L. Anatsui, un sculpteur né au Ghana. Il a créé une sculpture monumentale, nommé Erosion, à base d'un tronc d'arbre qu'il couvre d'incisions. Et après trois semaines de travail, il décide d'attaquer lui-même l'œuvre, à l'aide d'une tronçonneuse. Une façon de rappeler qu'il faut des milliers d'années pour développer culture et langage, mais qu'il suffit de quelques secondes pour la détruire. Il est aussi très connu pour l'utilisation de matériaux récupérés tels que des capsules de bouteilles, des canettes, des fils de fer, des plaques d'aluminium pour créer ses œuvres. Ces artistes et tellement d'autres voient la nature comme une toile géante, un matériau vivant. Pour eux, l'art et la biodiversité, c'est comme Tic et Tac, Mario et Luigi, des spaghettis et des boulettes. Végétal, évidemment, c'est encore meilleur quand c'est ensemble. Ainsi se termine cet épisode spécial pour la fresque de la biodiversité et le podcastant. Vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes d'écoute les 46 autres artistes dont je vous ai parlé depuis 2022. J'interview aussi des comédiens, des comédiennes, comme Marion Mésadorian ou encore Eva Ramy. On parle d'art et d'humour. C'est la fin de notre balade artistico-botanique, mes petits chlorophyliens en herbe. Et la prochaine fois que vous vous baladerez dans un parc, rappelez-vous, chaque brin d'herbe est potentiellement une œuvre d'art en devenir. Et je vous laisse avec cette jolie citation d'Albert. « Et si on gardait une trace du monde avant qu'on le bousille ? » À bientôt mes petites pousses créatives. Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire, ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro. Bah tiens, oui, si là, tu es dans le métro en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time. Merci. Allez, bisous.