Speaker #0Bienvenue sur ArtiTime, ta dose d'humour culturel. Je te parle d'artistes morts ou vivants ou morvés. De lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument éviter. Je te fais des résumés des expositions, si t'as la flemme d'y aller, et que tu veux briller à la machine à café ou dimanche midi chez ta belle-mère. Ne me remercie pas, c'est gratuit. Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute ! Coucou mes petits curieux et bienvenue dans ce nouvel épisode. Je vais vous parler d'une nouvelle exposition en ce joli printemps 2025 à la Fondation Louis Vuitton, consacrée à David Hockney. Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Quand je ne vous parle pas dans un micro, j'accompagne les entreprises dans leur croissance et leur visibilité grâce à mon expertise de communicant. Et ça m'arrive même de faire des podcasts pour les entreprises, mais... on n'est pas là pour parler de ça. On est là pour vous parler de la gigantesque exposition qui vient d'ouvrir ses portes à la fondation Louis Vuitton. Celle du papy que j'aurais rêvé avoir, David Hockney. Si vous prévoyez d'y aller prochainement, faut que je vous prévienne. Il y a un truc à mettre pour regarder ces tableaux, c'est une paire de lunettes de soleil. Il est vrai que notre ami David n'a pas peur de nous éblouir. C'est le genre d'artiste qui n'a jamais eu peur de mettre beaucoup beaucoup trop de couleurs dans une même image. Il est super cool, un peu vieux, Il faut bien le reconnaître, il est né en 1937, mais par un gars. Il est british, personne n'est parfait, et il a passé sa vie à peindre des piscines, des amoureux, des fauteuils jaunes, des arbres en fleurs, bref, tout ce qu'on aime. C'est l'oncle excentrique de l'art contemporain, celui qui déboule à Noël avec une chemise fluo et une tablette tactile dans la main. Car oui, cette expo fait la part belle à l'une de ses séries de plus de 200 tableaux, uniquement réalisés à l'aide d'iPad. Devons-nous d'ailleurs parler de tableaux ? Mais commençons par le début. Notre petit David naît en 1937 à Bradford, une ville du nord de l'Angleterre qui a la même énergie qu'un dimanche de pluie à Maubeuge. Là-bas, tout est gris. Le ciel est gris, les rues sont grises, même les pigeons sont accros aux prosaques. Et pourtant, le petit Ockney, lui, il voit déjà la vie en rose. Très vite, il veut peindre, dessiner, colorier, décorer des cahiers d'école avec des petits cœurs et des visages. Le foot pour lui, c'est non merci. Il veut de la peinture à l'eau. Il rentre à la Royal College of Art de Londres, où il devient la star des sales gosses. Il met un peu le bazar, il se teint les cheveux en blond, au pire oxydé. Il refuse de peindre comme les autres. À une époque où l'homosexualité est encore illégale au Royaume-Uni, lui, il expose des couples gays dans ses toiles. Et il y a d'ailleurs dans l'une des salles de beaux tableaux de cette période. Et spoiler alert, c'est révolutionnaire pour l'époque. Il veut vivre libre, peindre libre, aimer libre. Et en 1964... David prend l'avion et atterrit à Los Angeles. Alors là, c'est comme si on offrait un spa 5 étoiles à un pingouin qui aurait vécu toute sa vie dans un congélo. Le soleil, le ciel bleu, les garçons torse nu, les palmiers, les garçons torse nu, les piscines, les garçons torse nu dans les piscines, et ce, à chaque coin de rue. Il tombe amoureux de cette lumière, une lumière qui, comme il le dit lui-même, ne ressemble à aucune autre. Il se met à peindre la Californie comme un enfant découvrirait les stabilos ou des légumines. Il peint avec passion, candeur et un zeste de folie douce. Et c'est là qu'il crée sa fameuse série de piscines et surtout le chef-d'oeuvre intersidéral de sa carrière Bigger Splash en 1967. C'est un plouf, juste un plouf. Pas de corps, pas de visage, juste une éclaboussure figée dans le temps. Comme si tu appuyais sur pause pendant un plongeon. C'est mystérieux, c'est géométrique, c'est d'une beauté froide mais super funky. C'est LA peinture que moi je veux dans ma salle de bain. Mais derrière le clinquant Hayley, Hockney continue à parler d'intimité, de solitude, de tension dans les relations. Il peint ses amours, ses ruptures, ses obsessions avec pudeur, mais toujours avec du rose et beaucoup de couleurs flashy dans les coins. Vous verrez aussi le superbe tableau Portrait of an Artist, 1972. C'est la toile culte. Celle qui s'est vendue à plus de 90 millions de dollars, rien que ça. C'est un mec qui est dans la piscine et puis un mec qui est debout sur le bord, qui le regarde. On sent la tension, l'histoire d'amour qui s'effrite. Et pourtant, tout est calme. Le bleu est parfait, le corps dans l'eau est flou. À se demander si on saute ou si on reste au sec. Faisons un petit tour dans le futur, au moment où, à plus de 70 balais, David, alors qu'il découvre la Normandie et l'iPhone, il découvre aussi l'iPad et là, il vrille. Il se dit « C'est génial, je peux peindre au lit ! » Alors il l'aurait dit avec une voix un peu plus masculine, mais désolé, je n'ai qu'une fille pour faire les voix off. Et il commence à faire des dessins avec son doigt, comme un enfant de 4 ans qui découvre Paint. Sauf que lui, chaque gribouillis à la tronche d'un chef-d'oeuvre. Il y a même une salle immense à la fondation qui est recouverte de ses 220 tableaux qu'il a fait à l'iPad en 2020. C'est coloré comme un rayon de légumes dans un supermarché. C'est beau et franchement, j'avais le cœur rempli de chaleur en voyant ces tableaux. Et il va encore plus loin, il utilise des écrans LED pour créer des toiles vivantes. Il y a des arbres qui bougent, des feuilles qui tombent, c'est hyper poétique et super moderne. Je regrette que Monet n'ait pas eu d'abonnement à Adobe. J'ai pas trop envie de vous spoiler cette sublime expo, allez voir toutes les salles, la dernière est très interactive, un peu à l'image de l'atelier des lumières. Cette salle vous retrace ses expériences de scénographe théâtrale qu'il a eues. Comment vous parler de cette expo sans vous parler du lieu qui l'accueille ? La Fondation Louis Vuitton, ce truc c'est pas un musée, c'est un vaisseau spatial de l'art. Ce lieu c'est 11 voiles de verre, 13 500 m², 19 000 panneaux de béton et probablement autant de selfies postées chaque jour par les visiteurs. Posée au cœur du bois de Boulogne, la Fondation ressemble à un bateau en verre géant. Elle a été dessinée par Franck Guéry, un architecte. qui fait des bâtiments comme d'autres font des origamis, mais avec 800 tonnes de verre. Des courbes partout, de la lumière dans tous les coins. Mais ce n'est pas juste beau, c'est intelligent. L'architecture symbolise la légèreté, le voyage, la transparence de l'art contemporain. Gehry, c'est aussi l'auteur du musée Guggenheim de Bilbao et de la Philharmonie de Los Angeles. Bref, le gars, il aime les formes libres, un peu comme David Hockney. Des structures qu'on dirait soufflées par le vent, des bâtiments qui ont l'air de danser intérieurs. peu bourré, mais avec grâce. Pour la fondation Louis Vuitton, il s'est inspiré des voiliers du jardin d'acclimatation qui est juste à côté. Et ça se voit, le bâtiment semble flotter au-dessus des arbres, porté par ses onze voiles de verre incurvés. Comme si le musée allait prendre le large, d'un moment ou un autre, pour nous livrer des toiles de Basquiat sur les côtes bretonnes. Chaque voile capte la lumière différemment. Le bâtiment change selon les heures du jour, les saisons, l'humeur et ton feed Instagram. Bref, L'addition Fondation Louis Vuitton plus David Hockney, ça nous enseigne un truc hyper simple. La vie est courte, alors peins-la en couleur. J'ai adoré découvrir ce David, j'ai adoré en savoir et en voir un peu plus sur ce David Hockney qui a refusé les règles, les cadres, les limites. Il est libre. Il peint libre et il continue à 86 ans de créer avec enthousiasme, avec l'enthousiasme d'un ado qui découvre TikTok. Il prouve qu'on peut être un vieux monsieur et faire de l'art. Avec une tablette. Qu'on peut parler d'amour avec des couleurs flashy. Et qu'une piscine, si on la regarde bien, c'est pas juste une piscine. Mais la métaphore de la liberté, du désir, du mouvement. Bref, je vous souhaite un bon plongeon. A bientôt mes petits curieux. Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, autour de tout le monde. À la machine à café, dans le métro. Bah tiens oui, si là, t'es dans le métro en ce moment. par exemple, mon voisin, tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time. Merci. Allez.