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Arty Time : je visite les musées et je fais des résumés humoristiques et j'interviewe des comédien.ne !

SOLÈNE_ROSSIGNOL & FRANÇOIS_TRUFFAUT 🎦

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35min |06/04/2025
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35min |06/04/2025
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Description

Pour mon interview du mois, on a parlé 'ventre' avec la comédienne Solène Rossignol. 'Ventre' c'est le nom de son 3e et réussi spectacle.

On a aussi beaucoup parlé de cinéma, d'émotions, de philo et de François Truffaut.

Et c'était bien 🤩


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et en fait des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Arty Time avec une déclinaison de mon podcast Arty Time, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Et pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, pour qu'ils me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou l'une d'entre eux pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être complet, fais chauffer la bouilloire pour partager ce moment avec nous. Bonne écoute ! Hello mes petits curieux et curieuses et bienvenue dans ce nouvel épisode d'ArtiTime avec et aujourd'hui j'ai la joie de recevoir Solène Rossignol. Bienvenue Solène !

  • Speaker #1

    Merci !

  • Speaker #0

    Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. J'aide les entreprises à communiquer de façon engagée et engageante et ça m'arrive même de faire des podcasts pour les entreprises mais on n'est pas là pour parler de ça. On est ensemble pour parler de toi Solène et aussi de quelqu'un. que tu aimes beaucoup, dont je te laisse annoncer le nom.

  • Speaker #1

    François Truffaut.

  • Speaker #0

    Je ne l'avais encore jamais eu, ce nom, proposé par des comédiens, trop bien. Donc, réalisateur. Tu veux nous le pitcher en deux, trois mots, sinon j'ai mes antisèches.

  • Speaker #1

    François Truffaut, c'est un réalisateur de la Nouvelle Vague, très connu pour sa saga sur Antoine Douanel, qui est un peu son double. Aussi, scénariste, critique pour les cahiers du cinéma. et voilà.

  • Speaker #0

    Ouais, on peut aussi parler de mouvements révolutionnaires quand tu parles de la nouvelle vague carrément et d'autres jeunes réalisateurs qui faisaient partie de cette mouvance, Jean-Luc Godard notamment et Agnès Varda, j'ai un petit clair nom. Mais pourquoi du coup as-tu choisi cet artiste ?

  • Speaker #1

    Je pense que tout mon métier ça a été assez rentré là je fais du stand-up en ce moment mais je suis passionnée par le cinéma et c'est probablement le réalisateur que j'ai découvert et qui m'a donné envie de partir sur cette voie. J'aime beaucoup de choses chez lui, j'aime beaucoup de ses films, j'aime beaucoup sa façon de raconter les histoires, que je trouve au final, ça a l'air très simple, c'est pas du tout prétentieux dans la forme, c'est des histoires où on peut s'identifier, et en même temps c'est hyper pensé. Donc il y a beaucoup de sensibilité. Voilà, je pense que c'est... Je pourrais t'en parler sur plus de trucs, mais pour l'instant,

  • Speaker #0

    c'est ça. Il est autodidacte. À 22 ans, il s'est lancé. Toi, comment t'es devenue comédienne ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis venue à Paris et j'ai fait deux années de conservatoire d'arrondissement dans le cinquième arrondissement. Et ensuite, j'ai fait la classe libre au cours Florent. Et ensuite, je me suis lancée dans les différents troupes de théâtre. qu'on appelle un peu théâtre public, un petit peu de théâtre, un peu de texte, avant d'arriver au stand-up, où je suis arrivée 5-6 ans plus tard, après.

  • Speaker #0

    Tu te souviens si tu as eu un déclic, justement, avant de commencer ça et de monter sur Paris ?

  • Speaker #1

    C'est un déclic un peu étrange. Au départ, moi, je voulais être écrivain, et j'ai eu une passion pour Sophie Marceau.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et du coup ? Je ne sais pas pourquoi, je me suis dit, mais c'était vraiment toute petite, ça. C'était un truc où je me suis dit, ah, j'aimerais bien être Sophie Marceau en tant qu'actrice. Et après, ça, c'est le début. Et après, déclic, non, je commençais à bouffer des films, bouffer des histoires. Et après, je suis... En fait, ça a toujours été très clair depuis mes 6-7 ans que je voulais faire ça. Donc, il n'y a pas eu de déclic tardif.

  • Speaker #0

    Et pourtant, tu as eu quand même une histoire d'études dans la philo.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Oui, parce que j'adore... réfléchir. Et la philo, j'ai su très rapidement que je n'allais pas être prof de philo parce que c'est hyper compliqué d'arriver à être prof de philo. Il y a très peu de place au concours et puis je ne me voyais pas corriger des copies. Ça ne m'enthousiasmait pas comme projet de vie. Mais par contre, ça me passionnait et j'avais l'intuition que ça allait forcément nourrir la suite de l'écriture. Donc, j'ai commencé par ça. Doublé du fait, quand même, pour être honnête, que ça faisait très peur d'arriver à Paris à 18 ans. donc il me fallait un petit peu de backup avant donc la philo c'était à Paris ou alors dans le centre ? j'ai commencé à Bordeaux parce que j'ai fait une hippocagne et une cagne dans un lycée à Montaigne dans le centre de Bordeaux et après je l'ai terminé en faisant à la Sorbonne et en faisant ça tu savais déjà que t'allais pas aller vers ça mais t'allais plutôt aller dans le milieu artistique ouais je savais déjà et

  • Speaker #0

    du coup comment ça te nourrit maintenant ce que tu disais ?

  • Speaker #1

    je trouve que typiquement pour le stand-up en ce moment ce qui est la majeure partie de ma vie c'est clairement... C'est un peu comme une disserte le stand-up. Vraiment, tu as un sujet, tu le déplies, tu essaies de voir, tiens, si je veux parler d'écologie, quelle va être ma problématique sur ça ? Comment est-ce que je vais le déplier ? Il y a vraiment quelque chose. Et alors là, du coup, ludique. Donc, pas de copie à corriger. Donc, il y a quand même une grosse réflexion. En ce moment, ça se voit très facilement, le lien avec la philo, je trouve.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as commencé... jeune, on va dire, ta carrière. Loin de moi de penser que tu es maintenant très vieille. Oui,

  • Speaker #1

    mais j'ai quand même un peu bourlingué.

  • Speaker #0

    Les larmes plus âgées, on va dire. Je vais partager un de tes premiers souvenirs sur scène qui remonte quand même.

  • Speaker #1

    en professionnel peut-être ouais c'est ça perso non mais en professionnel j'ai j'ai eu deux projets qui m'ont non en fait j'en ai eu plein mais il ya un projet avec une metteuse en scène qui est qui fait toujours partie de mes amis et dont je suis admiratif du travail pauline bail qui dirige maintenant le théâtre public de montreuil et qui a fait sa première pièce de création qui s'appelle Attire d'elle, où j'étais un de ses personnages. Et on a joué ça au Ciné 13, maintenant je crois que ça ne s'appelle plus Ciné 13, c'est dans le 18ème, ça s'appelle Théâtre Le Pic. Et ça c'était une expérience de troupe assez fabuleuse, enrichissante, donc c'était super chouette. Et ce théâtre était hyper beau. Ouais, donc c'était un peu ma pièce de sortie d'école en fait, où on a commencé à voir ce que c'était que jouer en fait dans des conditions pro, pas forcément gagner d'argent, même plus en perdre, comment est-ce que t'arrives à percer dans le milieu, on s'est confronté plein fou à comment est-ce qu'on arrive à en vivre économiquement et à devenir professionnel en fait, après les pièces d'école sympas. et comment on va gérer notre vie.

  • Speaker #0

    C'est ton premier souvenir plutôt dans une notion de troupe à plusieurs. Et après ?

  • Speaker #1

    Stand-up, alors ma première expérience était affreuse. Affreusissime. Je pense comme beaucoup de gens qui étaient adjoints à l'interview. Oh là là ! Dans un boui-boui à Strasbourg-Saint-Denis, une sorte d'arrière-fond de bar.

  • Speaker #0

    Un bar à chicha ?

  • Speaker #1

    C'était même pas un bar à chicha, c'était même pas un PMU, c'était... Même pas un bar à prostituées, mais je ne sais, enfin un bourbier quoi. Et en plus moi j'étais arrivée donc avec ma petite culture théâtre classique. Donc évidemment j'ai commencé le stand-up en ayant un spectacle écrit de 55 minutes. Et puis je suis arrivée sur les scènes et en fait je me suis rendue compte que ça n'avait rien à voir. Du coup moi j'avais tout appris au mot près et là j'étais là, oh mon dieu quel enfer. Et voilà, donc ça j'ai perdu évidemment la mémoire, etc. Mais bon, c'est un dépucelage...

  • Speaker #0

    Dans la douleur.

  • Speaker #1

    Dans la douleur, voilà. Mais ce qui est très bien, c'est que du coup je me suis dit deuxième passage, en fait je vais pas du tout faire ce sketch, je vais en faire un deuxième. En même temps là je dis dépucelage, mais c'est un lien parce que je me suis dit, ouais j'ai fait tout un truc sur la première fois, la deuxième fois, et du coup c'était hybride, mais ça m'a permis de me rendre compte qu'il fallait être sur l'instant, dans le stand-up, vraiment... connecté avec les gens, que le texte n'était pas uniquement le seul support. Alors ça m'a mis longtemps à vraiment l'intégrer, mais ça a quand même été un premier... J'ai commencé à toucher du doigt ce que ça voulait dire.

  • Speaker #0

    J'ai envie de continuer là-dessus, plutôt que de reparler de de François Truffaut, on y reviendra, mais c'est hyper intéressant comment tu passes de la vie théâtrale au stand-up. Sauf que c'est deux disciplines différentes.

  • Speaker #1

    C'est pas tellement différent, on s'en rend pas compte. En fait, c'est pas évident quand t'es comédien d'arriver dans le stand-up parce que c'est vraiment... Déjà, t'es toujours caché par un perso. Là, il faut que ce personnage, ce soit toi. Tu dois te rencontrer toi-même alors que t'as passé ta vie à te fuir. Donc c'est quand même très bizarre. Et ouais, au niveau de l'écriture... Alors là, maintenant, où j'en suis dans mon expérience, je suis en train de gommer les scories de faussement. Salut, je parle comme dans la vie, on est au café. Parce qu'au final, tu te rends compte que si tu tournes un spectacle, les mots, ça devient rythmique. Et tu as de la grâce, parfois tu rajoutes des choses, mais en vrai, des fois, tu ne peux pas. Ça redevient un texte de théâtre, mais en fait, tu dois l'avoir éprouvé avant, tu le co-construis sur scène. Ce qui n'est pas du tout le cas quand tu fais du théâtre de base.

  • Speaker #0

    Ou alors, ce que beaucoup disent, c'est qu'ils ont effectivement un texte et que tu as quand même des petites parties d'impro.

  • Speaker #1

    Ouais. Alors ouais, ça aussi, tu peux avoir des rendez-vous d'impro. En plus de ça, ouais. Ouais, carrément. C'est ce que j'essaie de faire, là. J'ai deux trucs dans le spectacle où c'est des points de rendez-vous.

  • Speaker #0

    Du coup, vie théâtrale et puis ce spectacle qui est arrivé.

  • Speaker #1

    J'en ai eu plusieurs. Contrairement aux autres humoristes... Enfin non, il y en a plein qui font comme ça. Mais il y a quand même un peu le truc de te dire, ton premier spectacle, tu vas mettre énormément de temps à le construire. Tu peux mettre huit ans et tu tournes pendant huit ans et tout. Moi, je crois que j'en suis au cinquième. mais parce que ça correspond à des moments de vie autobiographiques. En fait, ma vie a tellement bougé depuis dix ans que c'est impossible de refaire la même chose. J'ai commencé le stand-up, je n'avais jamais eu de copains de ma vie par exemple. Là maintenant, je suis divorcée, donc on n'est plus du tout sur ce même truc. Et maintenant, c'est ce spectacle qui, je pense, me ressemble le plus parce qu'il est peut-être un peu plus intemporel, où je parle du rapport au corps, en tant que femme. et surtout du rapport au ventre qui est maintenant aussi un rapport avec ton intuition, ce que tu sens profondément. et à quel point en tant que femme, en fait, notre vente, c'est un truc qui est hyper central sur beaucoup de choses. Du coup, ça me permet de déplier beaucoup de sujets. Et je l'espère, je vais pouvoir le garder un peu plus longtemps, celui-là.

  • Speaker #0

    On a un peu parlé de cinéma et du coup, le lien avec François Truffaut. Quand il a que, ou c'est quand même beaucoup, 21 longs-métrages à son actif, tu en as un dont tu voudrais nous parler plus particulièrement ? Tu en as un où tu parles de bouffe, de ventre ?

  • Speaker #1

    Alors non, pas de bouffe. Je me doutais un petit peu que tu allais me poser cette question, mais en fait, il y en a beaucoup. Alors évidemment, il y a les gars de sans coup, parce que c'est vraiment un truc d'émotion très fort pour moi. De la gueule de Jean-Pierre Ligaud pendant tout le film. Donc il y a lui dont je peux parler. Et il y a aussi un... Il y en a beaucoup, mais un qui me marque beaucoup, c'est la femme d'à côté aussi, avec Fanny Ardant et les deux pardules. ou typiquement histoire d'amour passionnel pas très 2025 mais je pense que ça m'a beaucoup dans les rapports hommes-femmes ça fait partie des trucs qui m'ont beaucoup alimenté c'est vraiment les histoires d'amour on appelle crime passionnel des choses comme ça qu'on fait plus maintenant justement sur les nouveaux codes

  • Speaker #0

    Truffaut c'était un fervent défenseur de la politique des auteurs et il a contribué aussi à redéfinir en cela le cinéma français. Qu'est-ce qui définit, qu'est-ce qui redéfinit l'humour pour toi aujourd'hui ? C'est quoi les nouveaux codes ? Parce que là, on citait justement ce film-là.

  • Speaker #1

    Les nouveaux codes par rapport à quoi ?

  • Speaker #0

    C'est un mauvais exemple, le crime passionnel, mais est-ce qu'il y a des tendances sur lesquelles toi tu as envie d'aller ?

  • Speaker #1

    Alors, tendance, je ne sais pas. En ce moment, je m'interroge beaucoup sur comment est-ce qu'on va être plus résistant politiquement avec tout ce qui se passe. Tu me fais faire ce podcast, ça fait 15 jours qu'il se passe n'importe quoi. On est en février,

  • Speaker #0

    effectivement. Trump a déjà un mois de posture, de position dans le monde.

  • Speaker #1

    Il y a ce truc de guerre en Ukraine, on ne sait pas. Donc, je m'interroge beaucoup sur... Qu'est-ce que ça va être là sur ces prochains mois ? Comment est-ce qu'on va évoluer ?

  • Speaker #0

    Et la place de l'humour du coup ?

  • Speaker #1

    Et la place de l'humour...

  • Speaker #0

    Ça va toujours nous être accordé ?

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que... Là en fait je sens bien que nous en fait l'humour c'est un vrai exutoire en ce moment parce que les gens ils ont tellement besoin de ça. On dit tout le temps ça sur Instagram mais aussi sur scène. Je sens que les gens ils ont tellement besoin de se détendre. Mais je sens qu'aussi il se passe tellement des choses incroyables en ce moment que... Pour l'instant, on n'en parle pas énormément. Et je me dis de plus en plus qu'on va être obligés d'en parler. Mais alors là, ça va nous demander un effort d'écriture, de bienveillance et d'écoute du public. Il n'y a pas que nous, en fait. Je crois que le public aussi va devoir être un peu... Parce que...

  • Speaker #0

    Et puis les tendances vont vite aussi, je trouve. Avec toutes ces annonces que Trump peut faire notamment. Mais tout va beaucoup plus vite. Et donc, même en tant qu'auteur... Et humoriste, comment tu rebondis à chaque fois sur chacune de ces blagues ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une vraie question. En fait, moi, j'ai commencé à être hyper intéressée par l'humour. J'ai commencé à faire un peu d'humour, un poil politique, mais avec de l'intime cet été, quand il y a eu la dissolution. Et c'est vrai qu'en fait, comme tu dis, ça se passe tellement vite en ce moment que c'est impossible. En fait, tu commences à écrire quelque chose, ça bouge tout le temps.

  • Speaker #0

    Sauf à faire des chroniques d'eau, où l'on te demande de travailler sur l'actualité. Mais un spectacle, c'est un temps long.

  • Speaker #1

    et du coup là c'est une dinguerie en ce moment il y a aussi autre chose,

  • Speaker #0

    tu disais le public est venu là aussi pour rigoler, est-ce que justement ils ont envie de rigoler mais pas de ça ils veulent qu'on leur propose d'autres sujets que l'actualité et un peu un ras-le-bol je sens de ça après je sens qu'il y a aussi un truc où parler

  • Speaker #1

    que de nos problèmes de couple en fait je pense qu'on peut mixer les deux On peut mettre des angles sans dire « Ah, salut, je vais vous parler de François Bérou » et vers que ça. Et dans ce cas-là, effectivement, autant regarder un édito. Mais je pense que... Non, c'est juste des problématiques. Rien que parler d'avortement, c'est un des sujets politiques. Et on n'est pas obligé de citer Trump ou quoi que ce soit. On peut en parler sans...

  • Speaker #0

    En macro, effectivement. Dans ton dernier spectacle, « Ventre » , Comment le processus créatif est arrivé ? Est-ce que c'est un spectacle que tu aurais pu écrire il y a dix ans, par exemple ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Ouh là là. Pas du tout. Alors déjà, pour plein de tas de raisons. Déjà, de manière du sujet. Je suis tellement en haine de ma... propre personne et mon propre physique que c'était impossible de parler de ça, de parler de mon ventre. En fait pour expliquer, je fais tout un truc sur ce complexe du ventre, sur comment est-ce que mon père m'a beaucoup dit qu'il fallait que je maigrisse etc et tout et en fait après je fais toute une extension mais et j'aurais jamais pu en parler avant parce que c'était pas du tout réglé et en plus de ça heureusement que j'ai été accompagnée par Marion Mézadorian, maiteure en scène qui elle me pousse à aller dans le plus dans le personnel et à moins de cacher dans l'écriture et dans les petites blagues et dans le côté un peu mignon et du coup je pense que t'es venue toi à un moment où là en ce moment la fin j'aborde des sujets, je suis pas sûre que tu les as vus, enfin sur les rapports entre les couples ça a dû bouger et ça c'est des sujets que j'aurais jamais pu arriver à être soi-même et parler de sujets qui sont très personnels heureusement qu'il y a Marion qui me guide et qui me donne le courage d'aller plus loin parce que c'est quelque chose où je n'aurais pas eu le courage d'y aller toute seule.

  • Speaker #0

    Son épisode est disponible sur notre plateforme de podcast que j'ai interviewée aussi. Excellent. François Truffaut, il a souvent travaillé avec les mêmes acteurs, notamment Jean-Pierre Léaud. Comment tu t'entoures pour tes projets ? Tu as parlé de Marion.

  • Speaker #1

    Marion, c'est une fidèle... Je pense qu'on a commencé ensemble. Moi, je suis très fidèle. Alors en ce moment, je suis très seule à part Marion parce que sur le stand-up, je n'ai pas encore trouvé d'autres... En fait, j'adore être dans les comédie clubs, mais je n'ai pas de famille de création. Et en même temps, on ne nous encourage pas de fou sur ça. Mais après, j'ai une grosse famille de scénaristes parce que j'ai fait une formation de scénariste. On se retrouve tous les mois et on se donne des nouveaux projets. On se fait lire nos nouveaux projets, etc. Donc c'est des gens... Déborah Grunemann, Elodie Wallas, Guillaume Miquel, ce sont des gens qui sont professionnels, qui écrivent plein de scénarios.

  • Speaker #0

    Qui nous nourrissent.

  • Speaker #1

    Et c'est tellement bien d'avoir cette émulation intellectuelle.

  • Speaker #0

    Dans le film La nuit américaine, il explore les coulisses du cinéma. Alors tu parles un peu des comédie-clubs. Tu nous parles des coulisses des comédie-clubs.

  • Speaker #1

    Ça bouge beaucoup. Il y a plein de comédie clubs qui sont très différents. Donc en ce moment, moi je trouvais que ça avait beaucoup bougé en termes de féminisme. Il y a eu tout le truc de Mediapart l'année dernière et j'étais là, bon bah à la limite ça arrive un peu tard parce qu'en fait ça a beaucoup bougé. Est-ce que ça donne pas un peu une image un peu plus négative que ça n'en a l'air ? Je trouve quand même qu'il y a encore beaucoup de choses qui ne bougent pas assez. Je pense qu'en fait on s'en rend pas compte des violences sexistes.

  • Speaker #0

    Beaucoup de line-up avec pas mal d'hommes.

  • Speaker #1

    Ça reste encore beaucoup de line-up avec beaucoup de gars. Il y a tout un truc économique où je trouve qu'en fait aussi en tant que femme, il faudrait qu'on accède à plus, à des plateaux où on est mieux payé. Et oui, les blagues sur Hidalgo, enfin... Non, mais c'est... Il y a beaucoup de blagues encore. Je trouve qu'on se censure beaucoup plus facilement en ce moment sur tout ce qui est religion, couleur de peau. Mais bizarrement, les blagues de violence contre les femmes, on ne fait pas beaucoup de censure.

  • Speaker #0

    Ça fait encore rire,

  • Speaker #1

    quoi. Oui, ça fait encore rire. Il y a beaucoup de second degré. On doit comprendre le second degré sur ça, alors que sur d'autres choses... Donc ça, par contre, oui, ça pourrait être intéressant de se pencher sur la question.

  • Speaker #0

    Tu parles de ton spectacle Vente, tu nous parlais ce d'avant, de tes autres inspirations qui t'ont conduite à écrire quatre autres spectacles.

  • Speaker #1

    Oui, écoute, en termes d'écriture, j'ai été vachement fan de Blanche Gardin. J'ai fait plusieurs spectacles. L'avant-dernier, ça s'appelait Tout va bien, qui parlait de dépression.

  • Speaker #0

    Le titre, hein ? Bivalent.

  • Speaker #1

    Ouais. L'autre, je parlais de ma vie rêvée, ça s'appelait Solène vend du rêve. Et le premier, je crois qu'il n'avait pas de titre. Ça devait parler de mon mariage, je crois. Et moi, je n'ai pas énormément d'auteurs de stand-up américains. Je ne suis pas une folle dingue de ça. Parce que tu vois, quand tu m'as demandé un artiste, ça ne m'est pas du tout venu à l'esprit de te donner un auteur comique. Même si... alors si en termes d'écriture mais en fait je me suis censuré dans tout ce que tu m'as demandé parce que j'allais dire Louis Ciquet mais j'étais on peut pas parler de ça j'allais dire Woody Allen pareil et tu vois et tout un truc mais j'ai checké sur François Truffaut et j'ai un peu un doute aussi voilà c'est ça.

  • Speaker #0

    Non lui il a été vachement fasciné par l'oeuvre d'Alfred Hitchcock a priori donc je sais pas s'il a des dossiers lui aussi peut-être.

  • Speaker #1

    Bah ouais après pas à l'heure qu'il est non.

  • Speaker #0

    Tu parlais des 400 coups au début de notre interview. Ça parle quand même vachement de rébellion.

  • Speaker #1

    Hum.

  • Speaker #0

    Est-ce que Solène était rebelle, le jeune ? Ça me fait penser à la photo de ton affiche qui est tellement chopinette.

  • Speaker #1

    Eh bien oui et non. De base, j'étais plutôt bonne élève, sauf que des fois, j'avais des fulgurances où j'étais vraiment pas d'accord. Ou genre, on avait des punitions collectives où je disais non. Et avec mon père, ça m'arrivait plein de fois de faire la drama queen à 7 ans, de prendre ma valise et dire je quitte la maison. Et donc ils étaient là genre mais tu ne sais pas conduire. Tu portais le bus ! Vraiment, c'était ridicule. Donc globalement de base je suis plutôt ça j'ai polissé mais après il y a des fulgurances où effectivement je suis un petit peu folle dingue.

  • Speaker #0

    Il y a des coups de gueule mais c'est des coups de gueule sur quoi ?

  • Speaker #1

    L'injustice beaucoup. L'injustice, le manque d'honnêteté. Ouais. J'aime pas trop ce truc de se faire passer pour des bonnes personnes. J'aime plutôt... T'est ce qu'on met,

  • Speaker #0

    quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. Les donneurs de leçons 100% bonnes personnes, ça m'engage. Je préfère assumer le fait qu'on a chacun ses parts un petit peu pas forcément reluisantes. Plutôt que les grandes discussions politiques où on donne des leçons, ça m'agace aussi.

  • Speaker #0

    Justement, ton côté assumé dans ton spectacle, t'as lié vraiment admirablement une certaine... forme de drame, c'est drôle, tu parles de drame, la queen, tu le ressors émotionnel, donc naturellement avec humour. Comment t'arrives à équilibrer les deux piliers ? Ça,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si je les équilibre encore. C'est une bonne question, je crois que je le fais. Comment j'équilibre, je ne sais pas. Je n'ai pas de technique. Mais typiquement, tu vois, ça c'est vraiment ce que je trouve, ce que j'aime chez Truffaut, tu as vraiment ce truc à la fois drame et à la fois très quotidien. Ça fait partie vraiment de mon... De ce que j'aime quand tu racontes une histoire. J'ai l'impression qu'on ne peut pas être 100% comédie ou 100% drame. Et comment j'allie ? J'essaie de partir sur du quotidien.

  • Speaker #0

    C'est ce qui peut aussi se sentir de plus proche, le public. Que ça sorte aussi, que ça percute sur leur quotidien.

  • Speaker #1

    Je me dis en fait, si tu essaies de prendre un exemple du quotidien, je ne sais pas, n'importe quoi. ta logistique les blagues que t'as faites ce week-end tu me disais que t'étais à Nantes on se racontait une vie je sais pas qu'est-ce qu'il se passe à Nantes c'est comme Paris t'as dit alors attends la question c'est quoi comment est-ce que j'allais j'ai oublié la question les

  • Speaker #0

    deux façon drame et puis humour émotionnel

  • Speaker #1

    Je me dis, on part d'une situation du quotidien. J'en sais rien. On beurre une tartine, tout le monde beurre une tartine. Et qu'est-ce qu'on peut raconter à partir de beurrer cette tartine ? Je sais... Ouais.

  • Speaker #0

    Et peut-être aussi en macro, t'as une sorte de relation humaine complexe. Parce que là, c'est peut-être juste la situation physique. Mais c'est ce qu'il a vachement illustré dans Jules et Jim. Jules et Jim, oui. Où il explore ses relations humaines. Toi, justement, en ayant fait des études de... De psy, comment est-ce que tu as des thèmes vraiment de prédilection dans ce choix des relations humaines ?

  • Speaker #1

    Les thèmes de prédilection, c'est ça la question ? Beaucoup les rapports hommes-femmes quand même, beaucoup les rapports femmes-femmes, enfin le rapport de femme à soi-même, ça c'est vraiment des trucs depuis le départ. Donc au final des choses assez bateaux, le corps et probablement la mort. sur différents aspects voilà le prochain thème la mort non ? écoute ça l'était un peu avec le spectacle d'avant parce qu'il y avait je parlais beaucoup de la mort de mon père je sais pas le prochain thème ça se trouve il y aura ce

  • Speaker #0

    sera mon chat le fameux chat très jalouse de gribouille j'ai peur de me faire piquer Grimouille en sortant.

  • Speaker #1

    Je vais les mettre après dans Story.

  • Speaker #0

    Truffaut, il a adapté de nombreux livres au cinéma, notamment Faraday 451. Toi, tu te verrais peut-être retourner plus vers le théâtre un jour et adapter une pièce.

  • Speaker #1

    Je pense que ça sera probablement la suite de ce que je vais faire. Là, je suis sur un projet d'une personne qui retourne sur sa terre d'origine. Ça, c'est un projet de scénario qui va faire toute une enquête. autour d'Amnesie et je suis en train de l'adapter en pièce de théâtre aussi donc c'est oui j'ai un peu un besoin de collectif et besoin de collectif et un besoin de toucher un public plus large donc ouais ça va être la suite je pense

  • Speaker #0

    La gestion des émotions. Vaste sujet. On en a un peu parlé, mais comment t'arrives à gérer les tiennes sur scène ? C'est tout en données, tout en n'étant pas trop...

  • Speaker #1

    Ah ouais, ça c'est un vrai sujet.

  • Speaker #0

    Les fleurs de bac, évidemment.

  • Speaker #1

    Écoute, non, ça ne marche pas sur moi, je t'en prie. Je fais de la respiration, des trucs d'appli de respiration, respiration carré, etc. Ça, ça marche pas mal. Et aussi... connecter aux yeux des gens. Mais même dans la vraie vie. Tu vois, je crois que là, depuis qu'on se part, j'ai un peu du mal à te regarder dans les yeux.

  • Speaker #0

    Tu cherches des questions que je t'ai posées. Il faut dire, mes questions sont tellement alambiquées, je comprends.

  • Speaker #1

    Je dirais gestion des émotions, respiration, arriver à connecter et essayer de ne pas réagir au quart de tour. Ça, c'est dans la vraie vie. Et après, sur scène, Heureusement qu'on a le support de texte pour s'appuyer quand même. Ça c'est un vrai... Et il faut arriver à faire confiance à son texte, à se dire bon là il réagisse pas comme je pensais qu'il allait réagir, mais normalement après il y a quand même suffisamment de matière et je suis quand même suffisamment fière de ce que je fais pour pouvoir... pour pouvoir avoir confiance et gérer ces émotions qui partent partout.

  • Speaker #0

    Oui. Tu penses que...

  • Speaker #1

    dans ses différents films Truffaut il a exploré divers genres cinématographiques bien sûr tu penses que tu pourrais toi aller vers un autre style d'humour si j'irais dans un autre style d'humour probablement très très noir c'est même pourquoi je m'en doutais donc plus assumé peut-être que c'est ça mais je trouve que c'est tellement plus généreux pour le public d'arriver à mettre un peu plus de légèreté que c'est pas quelque chose... Enfin, pour l'instant, j'ai pas envie d'aller vers là.

  • Speaker #0

    C'est peut-être cathartique pour toi qu'ils donnent le texte, et puis eux, ça donnerait à réfléchir pour eux, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, carrément. Mais je trouve que là, en ce moment, la société ne... Enfin, c'est pas rendre service, en fait. Je trouve qu'il y a tout un truc de comment est-ce que tu gères la frustration, la colère, etc. Si on peut le transformer en chose plus solaire, c'est quand même plus chouette.

  • Speaker #0

    C'est ça votre rôle d'humoriste ?

  • Speaker #1

    Je trouve que oui, carrément.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un des rôles aussi de parler de sujets tabous qu'on a du mal à aborder dans la société ? Un grand S, c'est qu'on devrait mettre sur les planches.

  • Speaker #1

    Oui. Typiquement, de plus en plus, je parle de violence conjugale dans le spectacle. Et pour moi, c'est un tabou quand même très fort. Très très fort, surtout tellement tabou qu'on n'en parle pas forcément à ses amis ou à sa famille. Et ça, typiquement, c'est vraiment ça qui me meut le plus. Tu vois, typiquement, il y a un exemple, c'est que j'ai fait une vidéo sur ça il n'y a pas longtemps sur Instagram. Et je me suis dit, c'est étrange, il y a d'autres vidéos qui sont plus partagées. Je n'ai pas l'impression que ce soit plus mauvaise que les autres. Et je vois qu'il n'y a personne qui partage ça en story. Donc à chaque fois, je dis, bon, merci du partage. Ils disent, non, mais merci à toi de traiter ce genre de sujet. Je n'ose pas l'envoyer directement à mon amie parce qu'en fait, j'ai peur qu'elle le prenne mal. Mais du coup, j'espère qu'elle va tomber sur ma story et qu'elle voit le truc. Et je suis là genre, waouh. On en est à ce tabou de ne pas pouvoir en parler entre potes.

  • Speaker #0

    On le reçoit en tant que femme aussi, en tant qu'amie.

  • Speaker #1

    Et je sais très bien, parce qu'on ne veut pas forcément l'entendre quand on est dans ce genre de situation. Donc j'ai vraiment l'impression qu'il y a une forme de résistance souterraine. Comment est-ce qu'on arrive à en parler pour arriver à toucher les gens et que les gens se cassent de ce genre de situation ? Mais c'est pas du tout manqué. Je vais pas te dire ça, salut, je fais un spectacle.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est chouette parce que là, tu es vraiment utile.

  • Speaker #1

    Alors là, typiquement, je trouve que oui, il y a vraiment du sens. Mais est-ce que c'est des passages qui passent en comédie-club ? Je pense pas.

  • Speaker #0

    Mais t'as peut-être pas leur place. Non, non plus. Leur place est peut-être plus en dur sur un spectacle notamment.

  • Speaker #1

    Et sur un spectacle d'une heure où les gens ont appris à te connaître et à être détendus, et à savoir qu'on va parler d'autres choses, qu'on n'est pas totalement sur ce sujet-là. Mais oui, arriver à parler de ça, mais il y a des gens qui font des choses formidables sur l'inceste, justement tu as interviewé Eva Ramy. Marion parle du génocide arménien, elle parle aussi d'instest. C'est de plus en plus important maintenant, on voit chez les humoristes qu'ils s'emparent de ces sujets.

  • Speaker #0

    Humoristes et globalement tous les artistes. Tu parles d'échanges de femmes, pas d'échanges mais de sororités. Le mot n'a pas été posé mais justement, Truffaut a travaillé avec pas mal d'actrices emblématiques. Tu as cité Fanny Ardant et Jeanne Moreau, Catherine Deneuve. Il y a d'autres collaborations féminines que tu aimerais avoir ? Tu as parlé de Marion, mais tu as parlé de...

  • Speaker #1

    Oh là là, mais tellement ! Elle lance des appels. Collaboration. Alors, en tant que réalisatrice, j'aime beaucoup Noémie Lwowski. J'adore Agnès Jaoui. Je... en tant qu'autrice, Alice Zenithère, en tant que musicienne, Zao Tsagazon. Donc oui, il y a tout un tas de personnes.

  • Speaker #0

    La perche ne pouvait pas être plus belle. J'allais entamer et ouvrir une nouvelle porte autour de la musique, qui joue un rôle essentiel dans les films de Truffaut. C'est quoi pour toi l'importance qui pourrait être accordée à la musique dans ton art ?

  • Speaker #1

    C'est incroyable comme c'est un vecteur d'émotion. Je ne m'en étais pas rendue compte au départ, il n'y avait que le texte pour moi qui marchait. Mais pour tout, il n'y avait vraiment que le texte, même pas d'image, même pas de mise en scène. Pour moi, il n'y avait que le texte qui était important tout le temps. Et de plus en plus, tu te rends compte, tu mets une musique par-dessus un texte, ça change tout. J'avais lu justement Truffaut, il disait qu'il analysait les films plan par plan en voyant. seconde par seconde combien durait un plan, il enlevait le son, il regardait que l'image, il n'écoutait que le son, il ne regardait pas l'image et tout. Et c'est vrai que c'est une science. Moi je ne suis pas du tout musicienne, donc je n'en étais pas du tout rendue compte. Et de plus en plus, quand je fais des vidéos sur Instagram, quand je rajoute du son, je vois que ça change tout. Et du coup ça c'est une étape que j'aimerais bien plus mettre dans mon spectacle, de rajouter de la musique.

  • Speaker #0

    Ou quand tu rappes, enfin c'est pas toi, c'est quel partenariat déjà ?

  • Speaker #1

    C'est Natacha.

  • Speaker #0

    C'est Natacha.

  • Speaker #1

    Et oui,

  • Speaker #0

    ça se dit encore, raper, j'ai l'impression d'avoir une expression de vieille là.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Raper, je ne sais pas. Pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Oui, on va dire que ça se dit.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça se dit, c'est plus musique urbaine.

  • Speaker #0

    Oui. Une dernière question, Truffaut a laissé un héritage durable dans le cinéma français. On a déjà ouvert pas mal de portes sur l'utilité et ce que des humoristes vont laisser. Toi, de ton propre travail, qu'est ce que tu voudrais laisser comme héritage qu'est ce que tu veux dire sur ton épitaphe de ton équipement glauque j'aimerais beaucoup que alors attends ça va partir en ego trip total pour

  • Speaker #1

    résister à toi c'est ton épisode j'aimerais beaucoup qu'on puisse se dire elle a mis la noblesse à l'humour tu vois j'en peux plus d'entendre les gens déprécier ça et dire oh là là on va se payer une belle tronche de rire c'est un peu comme se vider que d'aller rigoler non en fait c'est un vrai job c'est très très dur et on peut et si tu arrives à rigoler d'un sujet ça veut dire que t'as pris de la distance tu l'as digéré, tu l'as pensé et donc c'est tellement d'une noblesse folle t'as réfléchi,

  • Speaker #0

    t'as pris un angle comme tu parlais pour la philo vas-y un angle et une dissertation ...

  • Speaker #1

    donc écoute voilà après si ça peut être l'épitaphe de quelqu'un d'autre du moment que c'est une épitaphe de quelqu'un ça peut être chouette du moment que le job que l'humour a fait ce job ouais c'est toi ouais tu parlais de le prochain projet

  • Speaker #0

    dans les tuyaux tu parlais d'une scène d'une pièce que tu voudrais adapter t'as d'autres choses dont tu voudrais partager l'année 2025 ?

  • Speaker #1

    euh non c'est cette pièce de théâtre et possiblement le scénario après euh c'est voilà pour l'instant on est qu'en février si ça se trouve je vais devenir une star du rap totalement star du rap et donc j'aimerais bien me mettre au slam en vrai j'ai un ami Mathieu Ramélé qui fait du slam et qui participe au Grand Ilocan Moustache Poésie Club je sais pas si tu vois c'est un spectacle de slam super et ça peut être un petit défi qu'on s'est qui m'a mis on va aller sur une scène de slam carrément que tu puisses toi et l'intérieur ok bon bah rendez-vous est pris pour 2025 du coup objectif 2025

  • Speaker #0

    génial on te retrouve sur tes réseaux sociaux et puis ton spectacle ventre qui tourne encore exactement merci Solène merci Célia ça t'a plu ? laisse moi un gentil commentaire ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast et par exemple autour de toi à la machine à café dans le médecin bah tiens oui si là t'es dans le médecin en ce moment par exemple ton voisin tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time merci allez merci

Description

Pour mon interview du mois, on a parlé 'ventre' avec la comédienne Solène Rossignol. 'Ventre' c'est le nom de son 3e et réussi spectacle.

On a aussi beaucoup parlé de cinéma, d'émotions, de philo et de François Truffaut.

Et c'était bien 🤩


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et en fait des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Arty Time avec une déclinaison de mon podcast Arty Time, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Et pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, pour qu'ils me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou l'une d'entre eux pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être complet, fais chauffer la bouilloire pour partager ce moment avec nous. Bonne écoute ! Hello mes petits curieux et curieuses et bienvenue dans ce nouvel épisode d'ArtiTime avec et aujourd'hui j'ai la joie de recevoir Solène Rossignol. Bienvenue Solène !

  • Speaker #1

    Merci !

  • Speaker #0

    Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. J'aide les entreprises à communiquer de façon engagée et engageante et ça m'arrive même de faire des podcasts pour les entreprises mais on n'est pas là pour parler de ça. On est ensemble pour parler de toi Solène et aussi de quelqu'un. que tu aimes beaucoup, dont je te laisse annoncer le nom.

  • Speaker #1

    François Truffaut.

  • Speaker #0

    Je ne l'avais encore jamais eu, ce nom, proposé par des comédiens, trop bien. Donc, réalisateur. Tu veux nous le pitcher en deux, trois mots, sinon j'ai mes antisèches.

  • Speaker #1

    François Truffaut, c'est un réalisateur de la Nouvelle Vague, très connu pour sa saga sur Antoine Douanel, qui est un peu son double. Aussi, scénariste, critique pour les cahiers du cinéma. et voilà.

  • Speaker #0

    Ouais, on peut aussi parler de mouvements révolutionnaires quand tu parles de la nouvelle vague carrément et d'autres jeunes réalisateurs qui faisaient partie de cette mouvance, Jean-Luc Godard notamment et Agnès Varda, j'ai un petit clair nom. Mais pourquoi du coup as-tu choisi cet artiste ?

  • Speaker #1

    Je pense que tout mon métier ça a été assez rentré là je fais du stand-up en ce moment mais je suis passionnée par le cinéma et c'est probablement le réalisateur que j'ai découvert et qui m'a donné envie de partir sur cette voie. J'aime beaucoup de choses chez lui, j'aime beaucoup de ses films, j'aime beaucoup sa façon de raconter les histoires, que je trouve au final, ça a l'air très simple, c'est pas du tout prétentieux dans la forme, c'est des histoires où on peut s'identifier, et en même temps c'est hyper pensé. Donc il y a beaucoup de sensibilité. Voilà, je pense que c'est... Je pourrais t'en parler sur plus de trucs, mais pour l'instant,

  • Speaker #0

    c'est ça. Il est autodidacte. À 22 ans, il s'est lancé. Toi, comment t'es devenue comédienne ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis venue à Paris et j'ai fait deux années de conservatoire d'arrondissement dans le cinquième arrondissement. Et ensuite, j'ai fait la classe libre au cours Florent. Et ensuite, je me suis lancée dans les différents troupes de théâtre. qu'on appelle un peu théâtre public, un petit peu de théâtre, un peu de texte, avant d'arriver au stand-up, où je suis arrivée 5-6 ans plus tard, après.

  • Speaker #0

    Tu te souviens si tu as eu un déclic, justement, avant de commencer ça et de monter sur Paris ?

  • Speaker #1

    C'est un déclic un peu étrange. Au départ, moi, je voulais être écrivain, et j'ai eu une passion pour Sophie Marceau.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et du coup ? Je ne sais pas pourquoi, je me suis dit, mais c'était vraiment toute petite, ça. C'était un truc où je me suis dit, ah, j'aimerais bien être Sophie Marceau en tant qu'actrice. Et après, ça, c'est le début. Et après, déclic, non, je commençais à bouffer des films, bouffer des histoires. Et après, je suis... En fait, ça a toujours été très clair depuis mes 6-7 ans que je voulais faire ça. Donc, il n'y a pas eu de déclic tardif.

  • Speaker #0

    Et pourtant, tu as eu quand même une histoire d'études dans la philo.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Oui, parce que j'adore... réfléchir. Et la philo, j'ai su très rapidement que je n'allais pas être prof de philo parce que c'est hyper compliqué d'arriver à être prof de philo. Il y a très peu de place au concours et puis je ne me voyais pas corriger des copies. Ça ne m'enthousiasmait pas comme projet de vie. Mais par contre, ça me passionnait et j'avais l'intuition que ça allait forcément nourrir la suite de l'écriture. Donc, j'ai commencé par ça. Doublé du fait, quand même, pour être honnête, que ça faisait très peur d'arriver à Paris à 18 ans. donc il me fallait un petit peu de backup avant donc la philo c'était à Paris ou alors dans le centre ? j'ai commencé à Bordeaux parce que j'ai fait une hippocagne et une cagne dans un lycée à Montaigne dans le centre de Bordeaux et après je l'ai terminé en faisant à la Sorbonne et en faisant ça tu savais déjà que t'allais pas aller vers ça mais t'allais plutôt aller dans le milieu artistique ouais je savais déjà et

  • Speaker #0

    du coup comment ça te nourrit maintenant ce que tu disais ?

  • Speaker #1

    je trouve que typiquement pour le stand-up en ce moment ce qui est la majeure partie de ma vie c'est clairement... C'est un peu comme une disserte le stand-up. Vraiment, tu as un sujet, tu le déplies, tu essaies de voir, tiens, si je veux parler d'écologie, quelle va être ma problématique sur ça ? Comment est-ce que je vais le déplier ? Il y a vraiment quelque chose. Et alors là, du coup, ludique. Donc, pas de copie à corriger. Donc, il y a quand même une grosse réflexion. En ce moment, ça se voit très facilement, le lien avec la philo, je trouve.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as commencé... jeune, on va dire, ta carrière. Loin de moi de penser que tu es maintenant très vieille. Oui,

  • Speaker #1

    mais j'ai quand même un peu bourlingué.

  • Speaker #0

    Les larmes plus âgées, on va dire. Je vais partager un de tes premiers souvenirs sur scène qui remonte quand même.

  • Speaker #1

    en professionnel peut-être ouais c'est ça perso non mais en professionnel j'ai j'ai eu deux projets qui m'ont non en fait j'en ai eu plein mais il ya un projet avec une metteuse en scène qui est qui fait toujours partie de mes amis et dont je suis admiratif du travail pauline bail qui dirige maintenant le théâtre public de montreuil et qui a fait sa première pièce de création qui s'appelle Attire d'elle, où j'étais un de ses personnages. Et on a joué ça au Ciné 13, maintenant je crois que ça ne s'appelle plus Ciné 13, c'est dans le 18ème, ça s'appelle Théâtre Le Pic. Et ça c'était une expérience de troupe assez fabuleuse, enrichissante, donc c'était super chouette. Et ce théâtre était hyper beau. Ouais, donc c'était un peu ma pièce de sortie d'école en fait, où on a commencé à voir ce que c'était que jouer en fait dans des conditions pro, pas forcément gagner d'argent, même plus en perdre, comment est-ce que t'arrives à percer dans le milieu, on s'est confronté plein fou à comment est-ce qu'on arrive à en vivre économiquement et à devenir professionnel en fait, après les pièces d'école sympas. et comment on va gérer notre vie.

  • Speaker #0

    C'est ton premier souvenir plutôt dans une notion de troupe à plusieurs. Et après ?

  • Speaker #1

    Stand-up, alors ma première expérience était affreuse. Affreusissime. Je pense comme beaucoup de gens qui étaient adjoints à l'interview. Oh là là ! Dans un boui-boui à Strasbourg-Saint-Denis, une sorte d'arrière-fond de bar.

  • Speaker #0

    Un bar à chicha ?

  • Speaker #1

    C'était même pas un bar à chicha, c'était même pas un PMU, c'était... Même pas un bar à prostituées, mais je ne sais, enfin un bourbier quoi. Et en plus moi j'étais arrivée donc avec ma petite culture théâtre classique. Donc évidemment j'ai commencé le stand-up en ayant un spectacle écrit de 55 minutes. Et puis je suis arrivée sur les scènes et en fait je me suis rendue compte que ça n'avait rien à voir. Du coup moi j'avais tout appris au mot près et là j'étais là, oh mon dieu quel enfer. Et voilà, donc ça j'ai perdu évidemment la mémoire, etc. Mais bon, c'est un dépucelage...

  • Speaker #0

    Dans la douleur.

  • Speaker #1

    Dans la douleur, voilà. Mais ce qui est très bien, c'est que du coup je me suis dit deuxième passage, en fait je vais pas du tout faire ce sketch, je vais en faire un deuxième. En même temps là je dis dépucelage, mais c'est un lien parce que je me suis dit, ouais j'ai fait tout un truc sur la première fois, la deuxième fois, et du coup c'était hybride, mais ça m'a permis de me rendre compte qu'il fallait être sur l'instant, dans le stand-up, vraiment... connecté avec les gens, que le texte n'était pas uniquement le seul support. Alors ça m'a mis longtemps à vraiment l'intégrer, mais ça a quand même été un premier... J'ai commencé à toucher du doigt ce que ça voulait dire.

  • Speaker #0

    J'ai envie de continuer là-dessus, plutôt que de reparler de de François Truffaut, on y reviendra, mais c'est hyper intéressant comment tu passes de la vie théâtrale au stand-up. Sauf que c'est deux disciplines différentes.

  • Speaker #1

    C'est pas tellement différent, on s'en rend pas compte. En fait, c'est pas évident quand t'es comédien d'arriver dans le stand-up parce que c'est vraiment... Déjà, t'es toujours caché par un perso. Là, il faut que ce personnage, ce soit toi. Tu dois te rencontrer toi-même alors que t'as passé ta vie à te fuir. Donc c'est quand même très bizarre. Et ouais, au niveau de l'écriture... Alors là, maintenant, où j'en suis dans mon expérience, je suis en train de gommer les scories de faussement. Salut, je parle comme dans la vie, on est au café. Parce qu'au final, tu te rends compte que si tu tournes un spectacle, les mots, ça devient rythmique. Et tu as de la grâce, parfois tu rajoutes des choses, mais en vrai, des fois, tu ne peux pas. Ça redevient un texte de théâtre, mais en fait, tu dois l'avoir éprouvé avant, tu le co-construis sur scène. Ce qui n'est pas du tout le cas quand tu fais du théâtre de base.

  • Speaker #0

    Ou alors, ce que beaucoup disent, c'est qu'ils ont effectivement un texte et que tu as quand même des petites parties d'impro.

  • Speaker #1

    Ouais. Alors ouais, ça aussi, tu peux avoir des rendez-vous d'impro. En plus de ça, ouais. Ouais, carrément. C'est ce que j'essaie de faire, là. J'ai deux trucs dans le spectacle où c'est des points de rendez-vous.

  • Speaker #0

    Du coup, vie théâtrale et puis ce spectacle qui est arrivé.

  • Speaker #1

    J'en ai eu plusieurs. Contrairement aux autres humoristes... Enfin non, il y en a plein qui font comme ça. Mais il y a quand même un peu le truc de te dire, ton premier spectacle, tu vas mettre énormément de temps à le construire. Tu peux mettre huit ans et tu tournes pendant huit ans et tout. Moi, je crois que j'en suis au cinquième. mais parce que ça correspond à des moments de vie autobiographiques. En fait, ma vie a tellement bougé depuis dix ans que c'est impossible de refaire la même chose. J'ai commencé le stand-up, je n'avais jamais eu de copains de ma vie par exemple. Là maintenant, je suis divorcée, donc on n'est plus du tout sur ce même truc. Et maintenant, c'est ce spectacle qui, je pense, me ressemble le plus parce qu'il est peut-être un peu plus intemporel, où je parle du rapport au corps, en tant que femme. et surtout du rapport au ventre qui est maintenant aussi un rapport avec ton intuition, ce que tu sens profondément. et à quel point en tant que femme, en fait, notre vente, c'est un truc qui est hyper central sur beaucoup de choses. Du coup, ça me permet de déplier beaucoup de sujets. Et je l'espère, je vais pouvoir le garder un peu plus longtemps, celui-là.

  • Speaker #0

    On a un peu parlé de cinéma et du coup, le lien avec François Truffaut. Quand il a que, ou c'est quand même beaucoup, 21 longs-métrages à son actif, tu en as un dont tu voudrais nous parler plus particulièrement ? Tu en as un où tu parles de bouffe, de ventre ?

  • Speaker #1

    Alors non, pas de bouffe. Je me doutais un petit peu que tu allais me poser cette question, mais en fait, il y en a beaucoup. Alors évidemment, il y a les gars de sans coup, parce que c'est vraiment un truc d'émotion très fort pour moi. De la gueule de Jean-Pierre Ligaud pendant tout le film. Donc il y a lui dont je peux parler. Et il y a aussi un... Il y en a beaucoup, mais un qui me marque beaucoup, c'est la femme d'à côté aussi, avec Fanny Ardant et les deux pardules. ou typiquement histoire d'amour passionnel pas très 2025 mais je pense que ça m'a beaucoup dans les rapports hommes-femmes ça fait partie des trucs qui m'ont beaucoup alimenté c'est vraiment les histoires d'amour on appelle crime passionnel des choses comme ça qu'on fait plus maintenant justement sur les nouveaux codes

  • Speaker #0

    Truffaut c'était un fervent défenseur de la politique des auteurs et il a contribué aussi à redéfinir en cela le cinéma français. Qu'est-ce qui définit, qu'est-ce qui redéfinit l'humour pour toi aujourd'hui ? C'est quoi les nouveaux codes ? Parce que là, on citait justement ce film-là.

  • Speaker #1

    Les nouveaux codes par rapport à quoi ?

  • Speaker #0

    C'est un mauvais exemple, le crime passionnel, mais est-ce qu'il y a des tendances sur lesquelles toi tu as envie d'aller ?

  • Speaker #1

    Alors, tendance, je ne sais pas. En ce moment, je m'interroge beaucoup sur comment est-ce qu'on va être plus résistant politiquement avec tout ce qui se passe. Tu me fais faire ce podcast, ça fait 15 jours qu'il se passe n'importe quoi. On est en février,

  • Speaker #0

    effectivement. Trump a déjà un mois de posture, de position dans le monde.

  • Speaker #1

    Il y a ce truc de guerre en Ukraine, on ne sait pas. Donc, je m'interroge beaucoup sur... Qu'est-ce que ça va être là sur ces prochains mois ? Comment est-ce qu'on va évoluer ?

  • Speaker #0

    Et la place de l'humour du coup ?

  • Speaker #1

    Et la place de l'humour...

  • Speaker #0

    Ça va toujours nous être accordé ?

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que... Là en fait je sens bien que nous en fait l'humour c'est un vrai exutoire en ce moment parce que les gens ils ont tellement besoin de ça. On dit tout le temps ça sur Instagram mais aussi sur scène. Je sens que les gens ils ont tellement besoin de se détendre. Mais je sens qu'aussi il se passe tellement des choses incroyables en ce moment que... Pour l'instant, on n'en parle pas énormément. Et je me dis de plus en plus qu'on va être obligés d'en parler. Mais alors là, ça va nous demander un effort d'écriture, de bienveillance et d'écoute du public. Il n'y a pas que nous, en fait. Je crois que le public aussi va devoir être un peu... Parce que...

  • Speaker #0

    Et puis les tendances vont vite aussi, je trouve. Avec toutes ces annonces que Trump peut faire notamment. Mais tout va beaucoup plus vite. Et donc, même en tant qu'auteur... Et humoriste, comment tu rebondis à chaque fois sur chacune de ces blagues ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une vraie question. En fait, moi, j'ai commencé à être hyper intéressée par l'humour. J'ai commencé à faire un peu d'humour, un poil politique, mais avec de l'intime cet été, quand il y a eu la dissolution. Et c'est vrai qu'en fait, comme tu dis, ça se passe tellement vite en ce moment que c'est impossible. En fait, tu commences à écrire quelque chose, ça bouge tout le temps.

  • Speaker #0

    Sauf à faire des chroniques d'eau, où l'on te demande de travailler sur l'actualité. Mais un spectacle, c'est un temps long.

  • Speaker #1

    et du coup là c'est une dinguerie en ce moment il y a aussi autre chose,

  • Speaker #0

    tu disais le public est venu là aussi pour rigoler, est-ce que justement ils ont envie de rigoler mais pas de ça ils veulent qu'on leur propose d'autres sujets que l'actualité et un peu un ras-le-bol je sens de ça après je sens qu'il y a aussi un truc où parler

  • Speaker #1

    que de nos problèmes de couple en fait je pense qu'on peut mixer les deux On peut mettre des angles sans dire « Ah, salut, je vais vous parler de François Bérou » et vers que ça. Et dans ce cas-là, effectivement, autant regarder un édito. Mais je pense que... Non, c'est juste des problématiques. Rien que parler d'avortement, c'est un des sujets politiques. Et on n'est pas obligé de citer Trump ou quoi que ce soit. On peut en parler sans...

  • Speaker #0

    En macro, effectivement. Dans ton dernier spectacle, « Ventre » , Comment le processus créatif est arrivé ? Est-ce que c'est un spectacle que tu aurais pu écrire il y a dix ans, par exemple ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Ouh là là. Pas du tout. Alors déjà, pour plein de tas de raisons. Déjà, de manière du sujet. Je suis tellement en haine de ma... propre personne et mon propre physique que c'était impossible de parler de ça, de parler de mon ventre. En fait pour expliquer, je fais tout un truc sur ce complexe du ventre, sur comment est-ce que mon père m'a beaucoup dit qu'il fallait que je maigrisse etc et tout et en fait après je fais toute une extension mais et j'aurais jamais pu en parler avant parce que c'était pas du tout réglé et en plus de ça heureusement que j'ai été accompagnée par Marion Mézadorian, maiteure en scène qui elle me pousse à aller dans le plus dans le personnel et à moins de cacher dans l'écriture et dans les petites blagues et dans le côté un peu mignon et du coup je pense que t'es venue toi à un moment où là en ce moment la fin j'aborde des sujets, je suis pas sûre que tu les as vus, enfin sur les rapports entre les couples ça a dû bouger et ça c'est des sujets que j'aurais jamais pu arriver à être soi-même et parler de sujets qui sont très personnels heureusement qu'il y a Marion qui me guide et qui me donne le courage d'aller plus loin parce que c'est quelque chose où je n'aurais pas eu le courage d'y aller toute seule.

  • Speaker #0

    Son épisode est disponible sur notre plateforme de podcast que j'ai interviewée aussi. Excellent. François Truffaut, il a souvent travaillé avec les mêmes acteurs, notamment Jean-Pierre Léaud. Comment tu t'entoures pour tes projets ? Tu as parlé de Marion.

  • Speaker #1

    Marion, c'est une fidèle... Je pense qu'on a commencé ensemble. Moi, je suis très fidèle. Alors en ce moment, je suis très seule à part Marion parce que sur le stand-up, je n'ai pas encore trouvé d'autres... En fait, j'adore être dans les comédie clubs, mais je n'ai pas de famille de création. Et en même temps, on ne nous encourage pas de fou sur ça. Mais après, j'ai une grosse famille de scénaristes parce que j'ai fait une formation de scénariste. On se retrouve tous les mois et on se donne des nouveaux projets. On se fait lire nos nouveaux projets, etc. Donc c'est des gens... Déborah Grunemann, Elodie Wallas, Guillaume Miquel, ce sont des gens qui sont professionnels, qui écrivent plein de scénarios.

  • Speaker #0

    Qui nous nourrissent.

  • Speaker #1

    Et c'est tellement bien d'avoir cette émulation intellectuelle.

  • Speaker #0

    Dans le film La nuit américaine, il explore les coulisses du cinéma. Alors tu parles un peu des comédie-clubs. Tu nous parles des coulisses des comédie-clubs.

  • Speaker #1

    Ça bouge beaucoup. Il y a plein de comédie clubs qui sont très différents. Donc en ce moment, moi je trouvais que ça avait beaucoup bougé en termes de féminisme. Il y a eu tout le truc de Mediapart l'année dernière et j'étais là, bon bah à la limite ça arrive un peu tard parce qu'en fait ça a beaucoup bougé. Est-ce que ça donne pas un peu une image un peu plus négative que ça n'en a l'air ? Je trouve quand même qu'il y a encore beaucoup de choses qui ne bougent pas assez. Je pense qu'en fait on s'en rend pas compte des violences sexistes.

  • Speaker #0

    Beaucoup de line-up avec pas mal d'hommes.

  • Speaker #1

    Ça reste encore beaucoup de line-up avec beaucoup de gars. Il y a tout un truc économique où je trouve qu'en fait aussi en tant que femme, il faudrait qu'on accède à plus, à des plateaux où on est mieux payé. Et oui, les blagues sur Hidalgo, enfin... Non, mais c'est... Il y a beaucoup de blagues encore. Je trouve qu'on se censure beaucoup plus facilement en ce moment sur tout ce qui est religion, couleur de peau. Mais bizarrement, les blagues de violence contre les femmes, on ne fait pas beaucoup de censure.

  • Speaker #0

    Ça fait encore rire,

  • Speaker #1

    quoi. Oui, ça fait encore rire. Il y a beaucoup de second degré. On doit comprendre le second degré sur ça, alors que sur d'autres choses... Donc ça, par contre, oui, ça pourrait être intéressant de se pencher sur la question.

  • Speaker #0

    Tu parles de ton spectacle Vente, tu nous parlais ce d'avant, de tes autres inspirations qui t'ont conduite à écrire quatre autres spectacles.

  • Speaker #1

    Oui, écoute, en termes d'écriture, j'ai été vachement fan de Blanche Gardin. J'ai fait plusieurs spectacles. L'avant-dernier, ça s'appelait Tout va bien, qui parlait de dépression.

  • Speaker #0

    Le titre, hein ? Bivalent.

  • Speaker #1

    Ouais. L'autre, je parlais de ma vie rêvée, ça s'appelait Solène vend du rêve. Et le premier, je crois qu'il n'avait pas de titre. Ça devait parler de mon mariage, je crois. Et moi, je n'ai pas énormément d'auteurs de stand-up américains. Je ne suis pas une folle dingue de ça. Parce que tu vois, quand tu m'as demandé un artiste, ça ne m'est pas du tout venu à l'esprit de te donner un auteur comique. Même si... alors si en termes d'écriture mais en fait je me suis censuré dans tout ce que tu m'as demandé parce que j'allais dire Louis Ciquet mais j'étais on peut pas parler de ça j'allais dire Woody Allen pareil et tu vois et tout un truc mais j'ai checké sur François Truffaut et j'ai un peu un doute aussi voilà c'est ça.

  • Speaker #0

    Non lui il a été vachement fasciné par l'oeuvre d'Alfred Hitchcock a priori donc je sais pas s'il a des dossiers lui aussi peut-être.

  • Speaker #1

    Bah ouais après pas à l'heure qu'il est non.

  • Speaker #0

    Tu parlais des 400 coups au début de notre interview. Ça parle quand même vachement de rébellion.

  • Speaker #1

    Hum.

  • Speaker #0

    Est-ce que Solène était rebelle, le jeune ? Ça me fait penser à la photo de ton affiche qui est tellement chopinette.

  • Speaker #1

    Eh bien oui et non. De base, j'étais plutôt bonne élève, sauf que des fois, j'avais des fulgurances où j'étais vraiment pas d'accord. Ou genre, on avait des punitions collectives où je disais non. Et avec mon père, ça m'arrivait plein de fois de faire la drama queen à 7 ans, de prendre ma valise et dire je quitte la maison. Et donc ils étaient là genre mais tu ne sais pas conduire. Tu portais le bus ! Vraiment, c'était ridicule. Donc globalement de base je suis plutôt ça j'ai polissé mais après il y a des fulgurances où effectivement je suis un petit peu folle dingue.

  • Speaker #0

    Il y a des coups de gueule mais c'est des coups de gueule sur quoi ?

  • Speaker #1

    L'injustice beaucoup. L'injustice, le manque d'honnêteté. Ouais. J'aime pas trop ce truc de se faire passer pour des bonnes personnes. J'aime plutôt... T'est ce qu'on met,

  • Speaker #0

    quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. Les donneurs de leçons 100% bonnes personnes, ça m'engage. Je préfère assumer le fait qu'on a chacun ses parts un petit peu pas forcément reluisantes. Plutôt que les grandes discussions politiques où on donne des leçons, ça m'agace aussi.

  • Speaker #0

    Justement, ton côté assumé dans ton spectacle, t'as lié vraiment admirablement une certaine... forme de drame, c'est drôle, tu parles de drame, la queen, tu le ressors émotionnel, donc naturellement avec humour. Comment t'arrives à équilibrer les deux piliers ? Ça,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si je les équilibre encore. C'est une bonne question, je crois que je le fais. Comment j'équilibre, je ne sais pas. Je n'ai pas de technique. Mais typiquement, tu vois, ça c'est vraiment ce que je trouve, ce que j'aime chez Truffaut, tu as vraiment ce truc à la fois drame et à la fois très quotidien. Ça fait partie vraiment de mon... De ce que j'aime quand tu racontes une histoire. J'ai l'impression qu'on ne peut pas être 100% comédie ou 100% drame. Et comment j'allie ? J'essaie de partir sur du quotidien.

  • Speaker #0

    C'est ce qui peut aussi se sentir de plus proche, le public. Que ça sorte aussi, que ça percute sur leur quotidien.

  • Speaker #1

    Je me dis en fait, si tu essaies de prendre un exemple du quotidien, je ne sais pas, n'importe quoi. ta logistique les blagues que t'as faites ce week-end tu me disais que t'étais à Nantes on se racontait une vie je sais pas qu'est-ce qu'il se passe à Nantes c'est comme Paris t'as dit alors attends la question c'est quoi comment est-ce que j'allais j'ai oublié la question les

  • Speaker #0

    deux façon drame et puis humour émotionnel

  • Speaker #1

    Je me dis, on part d'une situation du quotidien. J'en sais rien. On beurre une tartine, tout le monde beurre une tartine. Et qu'est-ce qu'on peut raconter à partir de beurrer cette tartine ? Je sais... Ouais.

  • Speaker #0

    Et peut-être aussi en macro, t'as une sorte de relation humaine complexe. Parce que là, c'est peut-être juste la situation physique. Mais c'est ce qu'il a vachement illustré dans Jules et Jim. Jules et Jim, oui. Où il explore ses relations humaines. Toi, justement, en ayant fait des études de... De psy, comment est-ce que tu as des thèmes vraiment de prédilection dans ce choix des relations humaines ?

  • Speaker #1

    Les thèmes de prédilection, c'est ça la question ? Beaucoup les rapports hommes-femmes quand même, beaucoup les rapports femmes-femmes, enfin le rapport de femme à soi-même, ça c'est vraiment des trucs depuis le départ. Donc au final des choses assez bateaux, le corps et probablement la mort. sur différents aspects voilà le prochain thème la mort non ? écoute ça l'était un peu avec le spectacle d'avant parce qu'il y avait je parlais beaucoup de la mort de mon père je sais pas le prochain thème ça se trouve il y aura ce

  • Speaker #0

    sera mon chat le fameux chat très jalouse de gribouille j'ai peur de me faire piquer Grimouille en sortant.

  • Speaker #1

    Je vais les mettre après dans Story.

  • Speaker #0

    Truffaut, il a adapté de nombreux livres au cinéma, notamment Faraday 451. Toi, tu te verrais peut-être retourner plus vers le théâtre un jour et adapter une pièce.

  • Speaker #1

    Je pense que ça sera probablement la suite de ce que je vais faire. Là, je suis sur un projet d'une personne qui retourne sur sa terre d'origine. Ça, c'est un projet de scénario qui va faire toute une enquête. autour d'Amnesie et je suis en train de l'adapter en pièce de théâtre aussi donc c'est oui j'ai un peu un besoin de collectif et besoin de collectif et un besoin de toucher un public plus large donc ouais ça va être la suite je pense

  • Speaker #0

    La gestion des émotions. Vaste sujet. On en a un peu parlé, mais comment t'arrives à gérer les tiennes sur scène ? C'est tout en données, tout en n'étant pas trop...

  • Speaker #1

    Ah ouais, ça c'est un vrai sujet.

  • Speaker #0

    Les fleurs de bac, évidemment.

  • Speaker #1

    Écoute, non, ça ne marche pas sur moi, je t'en prie. Je fais de la respiration, des trucs d'appli de respiration, respiration carré, etc. Ça, ça marche pas mal. Et aussi... connecter aux yeux des gens. Mais même dans la vraie vie. Tu vois, je crois que là, depuis qu'on se part, j'ai un peu du mal à te regarder dans les yeux.

  • Speaker #0

    Tu cherches des questions que je t'ai posées. Il faut dire, mes questions sont tellement alambiquées, je comprends.

  • Speaker #1

    Je dirais gestion des émotions, respiration, arriver à connecter et essayer de ne pas réagir au quart de tour. Ça, c'est dans la vraie vie. Et après, sur scène, Heureusement qu'on a le support de texte pour s'appuyer quand même. Ça c'est un vrai... Et il faut arriver à faire confiance à son texte, à se dire bon là il réagisse pas comme je pensais qu'il allait réagir, mais normalement après il y a quand même suffisamment de matière et je suis quand même suffisamment fière de ce que je fais pour pouvoir... pour pouvoir avoir confiance et gérer ces émotions qui partent partout.

  • Speaker #0

    Oui. Tu penses que...

  • Speaker #1

    dans ses différents films Truffaut il a exploré divers genres cinématographiques bien sûr tu penses que tu pourrais toi aller vers un autre style d'humour si j'irais dans un autre style d'humour probablement très très noir c'est même pourquoi je m'en doutais donc plus assumé peut-être que c'est ça mais je trouve que c'est tellement plus généreux pour le public d'arriver à mettre un peu plus de légèreté que c'est pas quelque chose... Enfin, pour l'instant, j'ai pas envie d'aller vers là.

  • Speaker #0

    C'est peut-être cathartique pour toi qu'ils donnent le texte, et puis eux, ça donnerait à réfléchir pour eux, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, carrément. Mais je trouve que là, en ce moment, la société ne... Enfin, c'est pas rendre service, en fait. Je trouve qu'il y a tout un truc de comment est-ce que tu gères la frustration, la colère, etc. Si on peut le transformer en chose plus solaire, c'est quand même plus chouette.

  • Speaker #0

    C'est ça votre rôle d'humoriste ?

  • Speaker #1

    Je trouve que oui, carrément.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un des rôles aussi de parler de sujets tabous qu'on a du mal à aborder dans la société ? Un grand S, c'est qu'on devrait mettre sur les planches.

  • Speaker #1

    Oui. Typiquement, de plus en plus, je parle de violence conjugale dans le spectacle. Et pour moi, c'est un tabou quand même très fort. Très très fort, surtout tellement tabou qu'on n'en parle pas forcément à ses amis ou à sa famille. Et ça, typiquement, c'est vraiment ça qui me meut le plus. Tu vois, typiquement, il y a un exemple, c'est que j'ai fait une vidéo sur ça il n'y a pas longtemps sur Instagram. Et je me suis dit, c'est étrange, il y a d'autres vidéos qui sont plus partagées. Je n'ai pas l'impression que ce soit plus mauvaise que les autres. Et je vois qu'il n'y a personne qui partage ça en story. Donc à chaque fois, je dis, bon, merci du partage. Ils disent, non, mais merci à toi de traiter ce genre de sujet. Je n'ose pas l'envoyer directement à mon amie parce qu'en fait, j'ai peur qu'elle le prenne mal. Mais du coup, j'espère qu'elle va tomber sur ma story et qu'elle voit le truc. Et je suis là genre, waouh. On en est à ce tabou de ne pas pouvoir en parler entre potes.

  • Speaker #0

    On le reçoit en tant que femme aussi, en tant qu'amie.

  • Speaker #1

    Et je sais très bien, parce qu'on ne veut pas forcément l'entendre quand on est dans ce genre de situation. Donc j'ai vraiment l'impression qu'il y a une forme de résistance souterraine. Comment est-ce qu'on arrive à en parler pour arriver à toucher les gens et que les gens se cassent de ce genre de situation ? Mais c'est pas du tout manqué. Je vais pas te dire ça, salut, je fais un spectacle.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est chouette parce que là, tu es vraiment utile.

  • Speaker #1

    Alors là, typiquement, je trouve que oui, il y a vraiment du sens. Mais est-ce que c'est des passages qui passent en comédie-club ? Je pense pas.

  • Speaker #0

    Mais t'as peut-être pas leur place. Non, non plus. Leur place est peut-être plus en dur sur un spectacle notamment.

  • Speaker #1

    Et sur un spectacle d'une heure où les gens ont appris à te connaître et à être détendus, et à savoir qu'on va parler d'autres choses, qu'on n'est pas totalement sur ce sujet-là. Mais oui, arriver à parler de ça, mais il y a des gens qui font des choses formidables sur l'inceste, justement tu as interviewé Eva Ramy. Marion parle du génocide arménien, elle parle aussi d'instest. C'est de plus en plus important maintenant, on voit chez les humoristes qu'ils s'emparent de ces sujets.

  • Speaker #0

    Humoristes et globalement tous les artistes. Tu parles d'échanges de femmes, pas d'échanges mais de sororités. Le mot n'a pas été posé mais justement, Truffaut a travaillé avec pas mal d'actrices emblématiques. Tu as cité Fanny Ardant et Jeanne Moreau, Catherine Deneuve. Il y a d'autres collaborations féminines que tu aimerais avoir ? Tu as parlé de Marion, mais tu as parlé de...

  • Speaker #1

    Oh là là, mais tellement ! Elle lance des appels. Collaboration. Alors, en tant que réalisatrice, j'aime beaucoup Noémie Lwowski. J'adore Agnès Jaoui. Je... en tant qu'autrice, Alice Zenithère, en tant que musicienne, Zao Tsagazon. Donc oui, il y a tout un tas de personnes.

  • Speaker #0

    La perche ne pouvait pas être plus belle. J'allais entamer et ouvrir une nouvelle porte autour de la musique, qui joue un rôle essentiel dans les films de Truffaut. C'est quoi pour toi l'importance qui pourrait être accordée à la musique dans ton art ?

  • Speaker #1

    C'est incroyable comme c'est un vecteur d'émotion. Je ne m'en étais pas rendue compte au départ, il n'y avait que le texte pour moi qui marchait. Mais pour tout, il n'y avait vraiment que le texte, même pas d'image, même pas de mise en scène. Pour moi, il n'y avait que le texte qui était important tout le temps. Et de plus en plus, tu te rends compte, tu mets une musique par-dessus un texte, ça change tout. J'avais lu justement Truffaut, il disait qu'il analysait les films plan par plan en voyant. seconde par seconde combien durait un plan, il enlevait le son, il regardait que l'image, il n'écoutait que le son, il ne regardait pas l'image et tout. Et c'est vrai que c'est une science. Moi je ne suis pas du tout musicienne, donc je n'en étais pas du tout rendue compte. Et de plus en plus, quand je fais des vidéos sur Instagram, quand je rajoute du son, je vois que ça change tout. Et du coup ça c'est une étape que j'aimerais bien plus mettre dans mon spectacle, de rajouter de la musique.

  • Speaker #0

    Ou quand tu rappes, enfin c'est pas toi, c'est quel partenariat déjà ?

  • Speaker #1

    C'est Natacha.

  • Speaker #0

    C'est Natacha.

  • Speaker #1

    Et oui,

  • Speaker #0

    ça se dit encore, raper, j'ai l'impression d'avoir une expression de vieille là.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Raper, je ne sais pas. Pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Oui, on va dire que ça se dit.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça se dit, c'est plus musique urbaine.

  • Speaker #0

    Oui. Une dernière question, Truffaut a laissé un héritage durable dans le cinéma français. On a déjà ouvert pas mal de portes sur l'utilité et ce que des humoristes vont laisser. Toi, de ton propre travail, qu'est ce que tu voudrais laisser comme héritage qu'est ce que tu veux dire sur ton épitaphe de ton équipement glauque j'aimerais beaucoup que alors attends ça va partir en ego trip total pour

  • Speaker #1

    résister à toi c'est ton épisode j'aimerais beaucoup qu'on puisse se dire elle a mis la noblesse à l'humour tu vois j'en peux plus d'entendre les gens déprécier ça et dire oh là là on va se payer une belle tronche de rire c'est un peu comme se vider que d'aller rigoler non en fait c'est un vrai job c'est très très dur et on peut et si tu arrives à rigoler d'un sujet ça veut dire que t'as pris de la distance tu l'as digéré, tu l'as pensé et donc c'est tellement d'une noblesse folle t'as réfléchi,

  • Speaker #0

    t'as pris un angle comme tu parlais pour la philo vas-y un angle et une dissertation ...

  • Speaker #1

    donc écoute voilà après si ça peut être l'épitaphe de quelqu'un d'autre du moment que c'est une épitaphe de quelqu'un ça peut être chouette du moment que le job que l'humour a fait ce job ouais c'est toi ouais tu parlais de le prochain projet

  • Speaker #0

    dans les tuyaux tu parlais d'une scène d'une pièce que tu voudrais adapter t'as d'autres choses dont tu voudrais partager l'année 2025 ?

  • Speaker #1

    euh non c'est cette pièce de théâtre et possiblement le scénario après euh c'est voilà pour l'instant on est qu'en février si ça se trouve je vais devenir une star du rap totalement star du rap et donc j'aimerais bien me mettre au slam en vrai j'ai un ami Mathieu Ramélé qui fait du slam et qui participe au Grand Ilocan Moustache Poésie Club je sais pas si tu vois c'est un spectacle de slam super et ça peut être un petit défi qu'on s'est qui m'a mis on va aller sur une scène de slam carrément que tu puisses toi et l'intérieur ok bon bah rendez-vous est pris pour 2025 du coup objectif 2025

  • Speaker #0

    génial on te retrouve sur tes réseaux sociaux et puis ton spectacle ventre qui tourne encore exactement merci Solène merci Célia ça t'a plu ? laisse moi un gentil commentaire ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast et par exemple autour de toi à la machine à café dans le médecin bah tiens oui si là t'es dans le médecin en ce moment par exemple ton voisin tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time merci allez merci

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Description

Pour mon interview du mois, on a parlé 'ventre' avec la comédienne Solène Rossignol. 'Ventre' c'est le nom de son 3e et réussi spectacle.

On a aussi beaucoup parlé de cinéma, d'émotions, de philo et de François Truffaut.

Et c'était bien 🤩


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et en fait des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Arty Time avec une déclinaison de mon podcast Arty Time, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Et pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, pour qu'ils me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou l'une d'entre eux pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être complet, fais chauffer la bouilloire pour partager ce moment avec nous. Bonne écoute ! Hello mes petits curieux et curieuses et bienvenue dans ce nouvel épisode d'ArtiTime avec et aujourd'hui j'ai la joie de recevoir Solène Rossignol. Bienvenue Solène !

  • Speaker #1

    Merci !

  • Speaker #0

    Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. J'aide les entreprises à communiquer de façon engagée et engageante et ça m'arrive même de faire des podcasts pour les entreprises mais on n'est pas là pour parler de ça. On est ensemble pour parler de toi Solène et aussi de quelqu'un. que tu aimes beaucoup, dont je te laisse annoncer le nom.

  • Speaker #1

    François Truffaut.

  • Speaker #0

    Je ne l'avais encore jamais eu, ce nom, proposé par des comédiens, trop bien. Donc, réalisateur. Tu veux nous le pitcher en deux, trois mots, sinon j'ai mes antisèches.

  • Speaker #1

    François Truffaut, c'est un réalisateur de la Nouvelle Vague, très connu pour sa saga sur Antoine Douanel, qui est un peu son double. Aussi, scénariste, critique pour les cahiers du cinéma. et voilà.

  • Speaker #0

    Ouais, on peut aussi parler de mouvements révolutionnaires quand tu parles de la nouvelle vague carrément et d'autres jeunes réalisateurs qui faisaient partie de cette mouvance, Jean-Luc Godard notamment et Agnès Varda, j'ai un petit clair nom. Mais pourquoi du coup as-tu choisi cet artiste ?

  • Speaker #1

    Je pense que tout mon métier ça a été assez rentré là je fais du stand-up en ce moment mais je suis passionnée par le cinéma et c'est probablement le réalisateur que j'ai découvert et qui m'a donné envie de partir sur cette voie. J'aime beaucoup de choses chez lui, j'aime beaucoup de ses films, j'aime beaucoup sa façon de raconter les histoires, que je trouve au final, ça a l'air très simple, c'est pas du tout prétentieux dans la forme, c'est des histoires où on peut s'identifier, et en même temps c'est hyper pensé. Donc il y a beaucoup de sensibilité. Voilà, je pense que c'est... Je pourrais t'en parler sur plus de trucs, mais pour l'instant,

  • Speaker #0

    c'est ça. Il est autodidacte. À 22 ans, il s'est lancé. Toi, comment t'es devenue comédienne ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis venue à Paris et j'ai fait deux années de conservatoire d'arrondissement dans le cinquième arrondissement. Et ensuite, j'ai fait la classe libre au cours Florent. Et ensuite, je me suis lancée dans les différents troupes de théâtre. qu'on appelle un peu théâtre public, un petit peu de théâtre, un peu de texte, avant d'arriver au stand-up, où je suis arrivée 5-6 ans plus tard, après.

  • Speaker #0

    Tu te souviens si tu as eu un déclic, justement, avant de commencer ça et de monter sur Paris ?

  • Speaker #1

    C'est un déclic un peu étrange. Au départ, moi, je voulais être écrivain, et j'ai eu une passion pour Sophie Marceau.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et du coup ? Je ne sais pas pourquoi, je me suis dit, mais c'était vraiment toute petite, ça. C'était un truc où je me suis dit, ah, j'aimerais bien être Sophie Marceau en tant qu'actrice. Et après, ça, c'est le début. Et après, déclic, non, je commençais à bouffer des films, bouffer des histoires. Et après, je suis... En fait, ça a toujours été très clair depuis mes 6-7 ans que je voulais faire ça. Donc, il n'y a pas eu de déclic tardif.

  • Speaker #0

    Et pourtant, tu as eu quand même une histoire d'études dans la philo.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Oui, parce que j'adore... réfléchir. Et la philo, j'ai su très rapidement que je n'allais pas être prof de philo parce que c'est hyper compliqué d'arriver à être prof de philo. Il y a très peu de place au concours et puis je ne me voyais pas corriger des copies. Ça ne m'enthousiasmait pas comme projet de vie. Mais par contre, ça me passionnait et j'avais l'intuition que ça allait forcément nourrir la suite de l'écriture. Donc, j'ai commencé par ça. Doublé du fait, quand même, pour être honnête, que ça faisait très peur d'arriver à Paris à 18 ans. donc il me fallait un petit peu de backup avant donc la philo c'était à Paris ou alors dans le centre ? j'ai commencé à Bordeaux parce que j'ai fait une hippocagne et une cagne dans un lycée à Montaigne dans le centre de Bordeaux et après je l'ai terminé en faisant à la Sorbonne et en faisant ça tu savais déjà que t'allais pas aller vers ça mais t'allais plutôt aller dans le milieu artistique ouais je savais déjà et

  • Speaker #0

    du coup comment ça te nourrit maintenant ce que tu disais ?

  • Speaker #1

    je trouve que typiquement pour le stand-up en ce moment ce qui est la majeure partie de ma vie c'est clairement... C'est un peu comme une disserte le stand-up. Vraiment, tu as un sujet, tu le déplies, tu essaies de voir, tiens, si je veux parler d'écologie, quelle va être ma problématique sur ça ? Comment est-ce que je vais le déplier ? Il y a vraiment quelque chose. Et alors là, du coup, ludique. Donc, pas de copie à corriger. Donc, il y a quand même une grosse réflexion. En ce moment, ça se voit très facilement, le lien avec la philo, je trouve.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as commencé... jeune, on va dire, ta carrière. Loin de moi de penser que tu es maintenant très vieille. Oui,

  • Speaker #1

    mais j'ai quand même un peu bourlingué.

  • Speaker #0

    Les larmes plus âgées, on va dire. Je vais partager un de tes premiers souvenirs sur scène qui remonte quand même.

  • Speaker #1

    en professionnel peut-être ouais c'est ça perso non mais en professionnel j'ai j'ai eu deux projets qui m'ont non en fait j'en ai eu plein mais il ya un projet avec une metteuse en scène qui est qui fait toujours partie de mes amis et dont je suis admiratif du travail pauline bail qui dirige maintenant le théâtre public de montreuil et qui a fait sa première pièce de création qui s'appelle Attire d'elle, où j'étais un de ses personnages. Et on a joué ça au Ciné 13, maintenant je crois que ça ne s'appelle plus Ciné 13, c'est dans le 18ème, ça s'appelle Théâtre Le Pic. Et ça c'était une expérience de troupe assez fabuleuse, enrichissante, donc c'était super chouette. Et ce théâtre était hyper beau. Ouais, donc c'était un peu ma pièce de sortie d'école en fait, où on a commencé à voir ce que c'était que jouer en fait dans des conditions pro, pas forcément gagner d'argent, même plus en perdre, comment est-ce que t'arrives à percer dans le milieu, on s'est confronté plein fou à comment est-ce qu'on arrive à en vivre économiquement et à devenir professionnel en fait, après les pièces d'école sympas. et comment on va gérer notre vie.

  • Speaker #0

    C'est ton premier souvenir plutôt dans une notion de troupe à plusieurs. Et après ?

  • Speaker #1

    Stand-up, alors ma première expérience était affreuse. Affreusissime. Je pense comme beaucoup de gens qui étaient adjoints à l'interview. Oh là là ! Dans un boui-boui à Strasbourg-Saint-Denis, une sorte d'arrière-fond de bar.

  • Speaker #0

    Un bar à chicha ?

  • Speaker #1

    C'était même pas un bar à chicha, c'était même pas un PMU, c'était... Même pas un bar à prostituées, mais je ne sais, enfin un bourbier quoi. Et en plus moi j'étais arrivée donc avec ma petite culture théâtre classique. Donc évidemment j'ai commencé le stand-up en ayant un spectacle écrit de 55 minutes. Et puis je suis arrivée sur les scènes et en fait je me suis rendue compte que ça n'avait rien à voir. Du coup moi j'avais tout appris au mot près et là j'étais là, oh mon dieu quel enfer. Et voilà, donc ça j'ai perdu évidemment la mémoire, etc. Mais bon, c'est un dépucelage...

  • Speaker #0

    Dans la douleur.

  • Speaker #1

    Dans la douleur, voilà. Mais ce qui est très bien, c'est que du coup je me suis dit deuxième passage, en fait je vais pas du tout faire ce sketch, je vais en faire un deuxième. En même temps là je dis dépucelage, mais c'est un lien parce que je me suis dit, ouais j'ai fait tout un truc sur la première fois, la deuxième fois, et du coup c'était hybride, mais ça m'a permis de me rendre compte qu'il fallait être sur l'instant, dans le stand-up, vraiment... connecté avec les gens, que le texte n'était pas uniquement le seul support. Alors ça m'a mis longtemps à vraiment l'intégrer, mais ça a quand même été un premier... J'ai commencé à toucher du doigt ce que ça voulait dire.

  • Speaker #0

    J'ai envie de continuer là-dessus, plutôt que de reparler de de François Truffaut, on y reviendra, mais c'est hyper intéressant comment tu passes de la vie théâtrale au stand-up. Sauf que c'est deux disciplines différentes.

  • Speaker #1

    C'est pas tellement différent, on s'en rend pas compte. En fait, c'est pas évident quand t'es comédien d'arriver dans le stand-up parce que c'est vraiment... Déjà, t'es toujours caché par un perso. Là, il faut que ce personnage, ce soit toi. Tu dois te rencontrer toi-même alors que t'as passé ta vie à te fuir. Donc c'est quand même très bizarre. Et ouais, au niveau de l'écriture... Alors là, maintenant, où j'en suis dans mon expérience, je suis en train de gommer les scories de faussement. Salut, je parle comme dans la vie, on est au café. Parce qu'au final, tu te rends compte que si tu tournes un spectacle, les mots, ça devient rythmique. Et tu as de la grâce, parfois tu rajoutes des choses, mais en vrai, des fois, tu ne peux pas. Ça redevient un texte de théâtre, mais en fait, tu dois l'avoir éprouvé avant, tu le co-construis sur scène. Ce qui n'est pas du tout le cas quand tu fais du théâtre de base.

  • Speaker #0

    Ou alors, ce que beaucoup disent, c'est qu'ils ont effectivement un texte et que tu as quand même des petites parties d'impro.

  • Speaker #1

    Ouais. Alors ouais, ça aussi, tu peux avoir des rendez-vous d'impro. En plus de ça, ouais. Ouais, carrément. C'est ce que j'essaie de faire, là. J'ai deux trucs dans le spectacle où c'est des points de rendez-vous.

  • Speaker #0

    Du coup, vie théâtrale et puis ce spectacle qui est arrivé.

  • Speaker #1

    J'en ai eu plusieurs. Contrairement aux autres humoristes... Enfin non, il y en a plein qui font comme ça. Mais il y a quand même un peu le truc de te dire, ton premier spectacle, tu vas mettre énormément de temps à le construire. Tu peux mettre huit ans et tu tournes pendant huit ans et tout. Moi, je crois que j'en suis au cinquième. mais parce que ça correspond à des moments de vie autobiographiques. En fait, ma vie a tellement bougé depuis dix ans que c'est impossible de refaire la même chose. J'ai commencé le stand-up, je n'avais jamais eu de copains de ma vie par exemple. Là maintenant, je suis divorcée, donc on n'est plus du tout sur ce même truc. Et maintenant, c'est ce spectacle qui, je pense, me ressemble le plus parce qu'il est peut-être un peu plus intemporel, où je parle du rapport au corps, en tant que femme. et surtout du rapport au ventre qui est maintenant aussi un rapport avec ton intuition, ce que tu sens profondément. et à quel point en tant que femme, en fait, notre vente, c'est un truc qui est hyper central sur beaucoup de choses. Du coup, ça me permet de déplier beaucoup de sujets. Et je l'espère, je vais pouvoir le garder un peu plus longtemps, celui-là.

  • Speaker #0

    On a un peu parlé de cinéma et du coup, le lien avec François Truffaut. Quand il a que, ou c'est quand même beaucoup, 21 longs-métrages à son actif, tu en as un dont tu voudrais nous parler plus particulièrement ? Tu en as un où tu parles de bouffe, de ventre ?

  • Speaker #1

    Alors non, pas de bouffe. Je me doutais un petit peu que tu allais me poser cette question, mais en fait, il y en a beaucoup. Alors évidemment, il y a les gars de sans coup, parce que c'est vraiment un truc d'émotion très fort pour moi. De la gueule de Jean-Pierre Ligaud pendant tout le film. Donc il y a lui dont je peux parler. Et il y a aussi un... Il y en a beaucoup, mais un qui me marque beaucoup, c'est la femme d'à côté aussi, avec Fanny Ardant et les deux pardules. ou typiquement histoire d'amour passionnel pas très 2025 mais je pense que ça m'a beaucoup dans les rapports hommes-femmes ça fait partie des trucs qui m'ont beaucoup alimenté c'est vraiment les histoires d'amour on appelle crime passionnel des choses comme ça qu'on fait plus maintenant justement sur les nouveaux codes

  • Speaker #0

    Truffaut c'était un fervent défenseur de la politique des auteurs et il a contribué aussi à redéfinir en cela le cinéma français. Qu'est-ce qui définit, qu'est-ce qui redéfinit l'humour pour toi aujourd'hui ? C'est quoi les nouveaux codes ? Parce que là, on citait justement ce film-là.

  • Speaker #1

    Les nouveaux codes par rapport à quoi ?

  • Speaker #0

    C'est un mauvais exemple, le crime passionnel, mais est-ce qu'il y a des tendances sur lesquelles toi tu as envie d'aller ?

  • Speaker #1

    Alors, tendance, je ne sais pas. En ce moment, je m'interroge beaucoup sur comment est-ce qu'on va être plus résistant politiquement avec tout ce qui se passe. Tu me fais faire ce podcast, ça fait 15 jours qu'il se passe n'importe quoi. On est en février,

  • Speaker #0

    effectivement. Trump a déjà un mois de posture, de position dans le monde.

  • Speaker #1

    Il y a ce truc de guerre en Ukraine, on ne sait pas. Donc, je m'interroge beaucoup sur... Qu'est-ce que ça va être là sur ces prochains mois ? Comment est-ce qu'on va évoluer ?

  • Speaker #0

    Et la place de l'humour du coup ?

  • Speaker #1

    Et la place de l'humour...

  • Speaker #0

    Ça va toujours nous être accordé ?

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que... Là en fait je sens bien que nous en fait l'humour c'est un vrai exutoire en ce moment parce que les gens ils ont tellement besoin de ça. On dit tout le temps ça sur Instagram mais aussi sur scène. Je sens que les gens ils ont tellement besoin de se détendre. Mais je sens qu'aussi il se passe tellement des choses incroyables en ce moment que... Pour l'instant, on n'en parle pas énormément. Et je me dis de plus en plus qu'on va être obligés d'en parler. Mais alors là, ça va nous demander un effort d'écriture, de bienveillance et d'écoute du public. Il n'y a pas que nous, en fait. Je crois que le public aussi va devoir être un peu... Parce que...

  • Speaker #0

    Et puis les tendances vont vite aussi, je trouve. Avec toutes ces annonces que Trump peut faire notamment. Mais tout va beaucoup plus vite. Et donc, même en tant qu'auteur... Et humoriste, comment tu rebondis à chaque fois sur chacune de ces blagues ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une vraie question. En fait, moi, j'ai commencé à être hyper intéressée par l'humour. J'ai commencé à faire un peu d'humour, un poil politique, mais avec de l'intime cet été, quand il y a eu la dissolution. Et c'est vrai qu'en fait, comme tu dis, ça se passe tellement vite en ce moment que c'est impossible. En fait, tu commences à écrire quelque chose, ça bouge tout le temps.

  • Speaker #0

    Sauf à faire des chroniques d'eau, où l'on te demande de travailler sur l'actualité. Mais un spectacle, c'est un temps long.

  • Speaker #1

    et du coup là c'est une dinguerie en ce moment il y a aussi autre chose,

  • Speaker #0

    tu disais le public est venu là aussi pour rigoler, est-ce que justement ils ont envie de rigoler mais pas de ça ils veulent qu'on leur propose d'autres sujets que l'actualité et un peu un ras-le-bol je sens de ça après je sens qu'il y a aussi un truc où parler

  • Speaker #1

    que de nos problèmes de couple en fait je pense qu'on peut mixer les deux On peut mettre des angles sans dire « Ah, salut, je vais vous parler de François Bérou » et vers que ça. Et dans ce cas-là, effectivement, autant regarder un édito. Mais je pense que... Non, c'est juste des problématiques. Rien que parler d'avortement, c'est un des sujets politiques. Et on n'est pas obligé de citer Trump ou quoi que ce soit. On peut en parler sans...

  • Speaker #0

    En macro, effectivement. Dans ton dernier spectacle, « Ventre » , Comment le processus créatif est arrivé ? Est-ce que c'est un spectacle que tu aurais pu écrire il y a dix ans, par exemple ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Ouh là là. Pas du tout. Alors déjà, pour plein de tas de raisons. Déjà, de manière du sujet. Je suis tellement en haine de ma... propre personne et mon propre physique que c'était impossible de parler de ça, de parler de mon ventre. En fait pour expliquer, je fais tout un truc sur ce complexe du ventre, sur comment est-ce que mon père m'a beaucoup dit qu'il fallait que je maigrisse etc et tout et en fait après je fais toute une extension mais et j'aurais jamais pu en parler avant parce que c'était pas du tout réglé et en plus de ça heureusement que j'ai été accompagnée par Marion Mézadorian, maiteure en scène qui elle me pousse à aller dans le plus dans le personnel et à moins de cacher dans l'écriture et dans les petites blagues et dans le côté un peu mignon et du coup je pense que t'es venue toi à un moment où là en ce moment la fin j'aborde des sujets, je suis pas sûre que tu les as vus, enfin sur les rapports entre les couples ça a dû bouger et ça c'est des sujets que j'aurais jamais pu arriver à être soi-même et parler de sujets qui sont très personnels heureusement qu'il y a Marion qui me guide et qui me donne le courage d'aller plus loin parce que c'est quelque chose où je n'aurais pas eu le courage d'y aller toute seule.

  • Speaker #0

    Son épisode est disponible sur notre plateforme de podcast que j'ai interviewée aussi. Excellent. François Truffaut, il a souvent travaillé avec les mêmes acteurs, notamment Jean-Pierre Léaud. Comment tu t'entoures pour tes projets ? Tu as parlé de Marion.

  • Speaker #1

    Marion, c'est une fidèle... Je pense qu'on a commencé ensemble. Moi, je suis très fidèle. Alors en ce moment, je suis très seule à part Marion parce que sur le stand-up, je n'ai pas encore trouvé d'autres... En fait, j'adore être dans les comédie clubs, mais je n'ai pas de famille de création. Et en même temps, on ne nous encourage pas de fou sur ça. Mais après, j'ai une grosse famille de scénaristes parce que j'ai fait une formation de scénariste. On se retrouve tous les mois et on se donne des nouveaux projets. On se fait lire nos nouveaux projets, etc. Donc c'est des gens... Déborah Grunemann, Elodie Wallas, Guillaume Miquel, ce sont des gens qui sont professionnels, qui écrivent plein de scénarios.

  • Speaker #0

    Qui nous nourrissent.

  • Speaker #1

    Et c'est tellement bien d'avoir cette émulation intellectuelle.

  • Speaker #0

    Dans le film La nuit américaine, il explore les coulisses du cinéma. Alors tu parles un peu des comédie-clubs. Tu nous parles des coulisses des comédie-clubs.

  • Speaker #1

    Ça bouge beaucoup. Il y a plein de comédie clubs qui sont très différents. Donc en ce moment, moi je trouvais que ça avait beaucoup bougé en termes de féminisme. Il y a eu tout le truc de Mediapart l'année dernière et j'étais là, bon bah à la limite ça arrive un peu tard parce qu'en fait ça a beaucoup bougé. Est-ce que ça donne pas un peu une image un peu plus négative que ça n'en a l'air ? Je trouve quand même qu'il y a encore beaucoup de choses qui ne bougent pas assez. Je pense qu'en fait on s'en rend pas compte des violences sexistes.

  • Speaker #0

    Beaucoup de line-up avec pas mal d'hommes.

  • Speaker #1

    Ça reste encore beaucoup de line-up avec beaucoup de gars. Il y a tout un truc économique où je trouve qu'en fait aussi en tant que femme, il faudrait qu'on accède à plus, à des plateaux où on est mieux payé. Et oui, les blagues sur Hidalgo, enfin... Non, mais c'est... Il y a beaucoup de blagues encore. Je trouve qu'on se censure beaucoup plus facilement en ce moment sur tout ce qui est religion, couleur de peau. Mais bizarrement, les blagues de violence contre les femmes, on ne fait pas beaucoup de censure.

  • Speaker #0

    Ça fait encore rire,

  • Speaker #1

    quoi. Oui, ça fait encore rire. Il y a beaucoup de second degré. On doit comprendre le second degré sur ça, alors que sur d'autres choses... Donc ça, par contre, oui, ça pourrait être intéressant de se pencher sur la question.

  • Speaker #0

    Tu parles de ton spectacle Vente, tu nous parlais ce d'avant, de tes autres inspirations qui t'ont conduite à écrire quatre autres spectacles.

  • Speaker #1

    Oui, écoute, en termes d'écriture, j'ai été vachement fan de Blanche Gardin. J'ai fait plusieurs spectacles. L'avant-dernier, ça s'appelait Tout va bien, qui parlait de dépression.

  • Speaker #0

    Le titre, hein ? Bivalent.

  • Speaker #1

    Ouais. L'autre, je parlais de ma vie rêvée, ça s'appelait Solène vend du rêve. Et le premier, je crois qu'il n'avait pas de titre. Ça devait parler de mon mariage, je crois. Et moi, je n'ai pas énormément d'auteurs de stand-up américains. Je ne suis pas une folle dingue de ça. Parce que tu vois, quand tu m'as demandé un artiste, ça ne m'est pas du tout venu à l'esprit de te donner un auteur comique. Même si... alors si en termes d'écriture mais en fait je me suis censuré dans tout ce que tu m'as demandé parce que j'allais dire Louis Ciquet mais j'étais on peut pas parler de ça j'allais dire Woody Allen pareil et tu vois et tout un truc mais j'ai checké sur François Truffaut et j'ai un peu un doute aussi voilà c'est ça.

  • Speaker #0

    Non lui il a été vachement fasciné par l'oeuvre d'Alfred Hitchcock a priori donc je sais pas s'il a des dossiers lui aussi peut-être.

  • Speaker #1

    Bah ouais après pas à l'heure qu'il est non.

  • Speaker #0

    Tu parlais des 400 coups au début de notre interview. Ça parle quand même vachement de rébellion.

  • Speaker #1

    Hum.

  • Speaker #0

    Est-ce que Solène était rebelle, le jeune ? Ça me fait penser à la photo de ton affiche qui est tellement chopinette.

  • Speaker #1

    Eh bien oui et non. De base, j'étais plutôt bonne élève, sauf que des fois, j'avais des fulgurances où j'étais vraiment pas d'accord. Ou genre, on avait des punitions collectives où je disais non. Et avec mon père, ça m'arrivait plein de fois de faire la drama queen à 7 ans, de prendre ma valise et dire je quitte la maison. Et donc ils étaient là genre mais tu ne sais pas conduire. Tu portais le bus ! Vraiment, c'était ridicule. Donc globalement de base je suis plutôt ça j'ai polissé mais après il y a des fulgurances où effectivement je suis un petit peu folle dingue.

  • Speaker #0

    Il y a des coups de gueule mais c'est des coups de gueule sur quoi ?

  • Speaker #1

    L'injustice beaucoup. L'injustice, le manque d'honnêteté. Ouais. J'aime pas trop ce truc de se faire passer pour des bonnes personnes. J'aime plutôt... T'est ce qu'on met,

  • Speaker #0

    quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. Les donneurs de leçons 100% bonnes personnes, ça m'engage. Je préfère assumer le fait qu'on a chacun ses parts un petit peu pas forcément reluisantes. Plutôt que les grandes discussions politiques où on donne des leçons, ça m'agace aussi.

  • Speaker #0

    Justement, ton côté assumé dans ton spectacle, t'as lié vraiment admirablement une certaine... forme de drame, c'est drôle, tu parles de drame, la queen, tu le ressors émotionnel, donc naturellement avec humour. Comment t'arrives à équilibrer les deux piliers ? Ça,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si je les équilibre encore. C'est une bonne question, je crois que je le fais. Comment j'équilibre, je ne sais pas. Je n'ai pas de technique. Mais typiquement, tu vois, ça c'est vraiment ce que je trouve, ce que j'aime chez Truffaut, tu as vraiment ce truc à la fois drame et à la fois très quotidien. Ça fait partie vraiment de mon... De ce que j'aime quand tu racontes une histoire. J'ai l'impression qu'on ne peut pas être 100% comédie ou 100% drame. Et comment j'allie ? J'essaie de partir sur du quotidien.

  • Speaker #0

    C'est ce qui peut aussi se sentir de plus proche, le public. Que ça sorte aussi, que ça percute sur leur quotidien.

  • Speaker #1

    Je me dis en fait, si tu essaies de prendre un exemple du quotidien, je ne sais pas, n'importe quoi. ta logistique les blagues que t'as faites ce week-end tu me disais que t'étais à Nantes on se racontait une vie je sais pas qu'est-ce qu'il se passe à Nantes c'est comme Paris t'as dit alors attends la question c'est quoi comment est-ce que j'allais j'ai oublié la question les

  • Speaker #0

    deux façon drame et puis humour émotionnel

  • Speaker #1

    Je me dis, on part d'une situation du quotidien. J'en sais rien. On beurre une tartine, tout le monde beurre une tartine. Et qu'est-ce qu'on peut raconter à partir de beurrer cette tartine ? Je sais... Ouais.

  • Speaker #0

    Et peut-être aussi en macro, t'as une sorte de relation humaine complexe. Parce que là, c'est peut-être juste la situation physique. Mais c'est ce qu'il a vachement illustré dans Jules et Jim. Jules et Jim, oui. Où il explore ses relations humaines. Toi, justement, en ayant fait des études de... De psy, comment est-ce que tu as des thèmes vraiment de prédilection dans ce choix des relations humaines ?

  • Speaker #1

    Les thèmes de prédilection, c'est ça la question ? Beaucoup les rapports hommes-femmes quand même, beaucoup les rapports femmes-femmes, enfin le rapport de femme à soi-même, ça c'est vraiment des trucs depuis le départ. Donc au final des choses assez bateaux, le corps et probablement la mort. sur différents aspects voilà le prochain thème la mort non ? écoute ça l'était un peu avec le spectacle d'avant parce qu'il y avait je parlais beaucoup de la mort de mon père je sais pas le prochain thème ça se trouve il y aura ce

  • Speaker #0

    sera mon chat le fameux chat très jalouse de gribouille j'ai peur de me faire piquer Grimouille en sortant.

  • Speaker #1

    Je vais les mettre après dans Story.

  • Speaker #0

    Truffaut, il a adapté de nombreux livres au cinéma, notamment Faraday 451. Toi, tu te verrais peut-être retourner plus vers le théâtre un jour et adapter une pièce.

  • Speaker #1

    Je pense que ça sera probablement la suite de ce que je vais faire. Là, je suis sur un projet d'une personne qui retourne sur sa terre d'origine. Ça, c'est un projet de scénario qui va faire toute une enquête. autour d'Amnesie et je suis en train de l'adapter en pièce de théâtre aussi donc c'est oui j'ai un peu un besoin de collectif et besoin de collectif et un besoin de toucher un public plus large donc ouais ça va être la suite je pense

  • Speaker #0

    La gestion des émotions. Vaste sujet. On en a un peu parlé, mais comment t'arrives à gérer les tiennes sur scène ? C'est tout en données, tout en n'étant pas trop...

  • Speaker #1

    Ah ouais, ça c'est un vrai sujet.

  • Speaker #0

    Les fleurs de bac, évidemment.

  • Speaker #1

    Écoute, non, ça ne marche pas sur moi, je t'en prie. Je fais de la respiration, des trucs d'appli de respiration, respiration carré, etc. Ça, ça marche pas mal. Et aussi... connecter aux yeux des gens. Mais même dans la vraie vie. Tu vois, je crois que là, depuis qu'on se part, j'ai un peu du mal à te regarder dans les yeux.

  • Speaker #0

    Tu cherches des questions que je t'ai posées. Il faut dire, mes questions sont tellement alambiquées, je comprends.

  • Speaker #1

    Je dirais gestion des émotions, respiration, arriver à connecter et essayer de ne pas réagir au quart de tour. Ça, c'est dans la vraie vie. Et après, sur scène, Heureusement qu'on a le support de texte pour s'appuyer quand même. Ça c'est un vrai... Et il faut arriver à faire confiance à son texte, à se dire bon là il réagisse pas comme je pensais qu'il allait réagir, mais normalement après il y a quand même suffisamment de matière et je suis quand même suffisamment fière de ce que je fais pour pouvoir... pour pouvoir avoir confiance et gérer ces émotions qui partent partout.

  • Speaker #0

    Oui. Tu penses que...

  • Speaker #1

    dans ses différents films Truffaut il a exploré divers genres cinématographiques bien sûr tu penses que tu pourrais toi aller vers un autre style d'humour si j'irais dans un autre style d'humour probablement très très noir c'est même pourquoi je m'en doutais donc plus assumé peut-être que c'est ça mais je trouve que c'est tellement plus généreux pour le public d'arriver à mettre un peu plus de légèreté que c'est pas quelque chose... Enfin, pour l'instant, j'ai pas envie d'aller vers là.

  • Speaker #0

    C'est peut-être cathartique pour toi qu'ils donnent le texte, et puis eux, ça donnerait à réfléchir pour eux, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, carrément. Mais je trouve que là, en ce moment, la société ne... Enfin, c'est pas rendre service, en fait. Je trouve qu'il y a tout un truc de comment est-ce que tu gères la frustration, la colère, etc. Si on peut le transformer en chose plus solaire, c'est quand même plus chouette.

  • Speaker #0

    C'est ça votre rôle d'humoriste ?

  • Speaker #1

    Je trouve que oui, carrément.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un des rôles aussi de parler de sujets tabous qu'on a du mal à aborder dans la société ? Un grand S, c'est qu'on devrait mettre sur les planches.

  • Speaker #1

    Oui. Typiquement, de plus en plus, je parle de violence conjugale dans le spectacle. Et pour moi, c'est un tabou quand même très fort. Très très fort, surtout tellement tabou qu'on n'en parle pas forcément à ses amis ou à sa famille. Et ça, typiquement, c'est vraiment ça qui me meut le plus. Tu vois, typiquement, il y a un exemple, c'est que j'ai fait une vidéo sur ça il n'y a pas longtemps sur Instagram. Et je me suis dit, c'est étrange, il y a d'autres vidéos qui sont plus partagées. Je n'ai pas l'impression que ce soit plus mauvaise que les autres. Et je vois qu'il n'y a personne qui partage ça en story. Donc à chaque fois, je dis, bon, merci du partage. Ils disent, non, mais merci à toi de traiter ce genre de sujet. Je n'ose pas l'envoyer directement à mon amie parce qu'en fait, j'ai peur qu'elle le prenne mal. Mais du coup, j'espère qu'elle va tomber sur ma story et qu'elle voit le truc. Et je suis là genre, waouh. On en est à ce tabou de ne pas pouvoir en parler entre potes.

  • Speaker #0

    On le reçoit en tant que femme aussi, en tant qu'amie.

  • Speaker #1

    Et je sais très bien, parce qu'on ne veut pas forcément l'entendre quand on est dans ce genre de situation. Donc j'ai vraiment l'impression qu'il y a une forme de résistance souterraine. Comment est-ce qu'on arrive à en parler pour arriver à toucher les gens et que les gens se cassent de ce genre de situation ? Mais c'est pas du tout manqué. Je vais pas te dire ça, salut, je fais un spectacle.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est chouette parce que là, tu es vraiment utile.

  • Speaker #1

    Alors là, typiquement, je trouve que oui, il y a vraiment du sens. Mais est-ce que c'est des passages qui passent en comédie-club ? Je pense pas.

  • Speaker #0

    Mais t'as peut-être pas leur place. Non, non plus. Leur place est peut-être plus en dur sur un spectacle notamment.

  • Speaker #1

    Et sur un spectacle d'une heure où les gens ont appris à te connaître et à être détendus, et à savoir qu'on va parler d'autres choses, qu'on n'est pas totalement sur ce sujet-là. Mais oui, arriver à parler de ça, mais il y a des gens qui font des choses formidables sur l'inceste, justement tu as interviewé Eva Ramy. Marion parle du génocide arménien, elle parle aussi d'instest. C'est de plus en plus important maintenant, on voit chez les humoristes qu'ils s'emparent de ces sujets.

  • Speaker #0

    Humoristes et globalement tous les artistes. Tu parles d'échanges de femmes, pas d'échanges mais de sororités. Le mot n'a pas été posé mais justement, Truffaut a travaillé avec pas mal d'actrices emblématiques. Tu as cité Fanny Ardant et Jeanne Moreau, Catherine Deneuve. Il y a d'autres collaborations féminines que tu aimerais avoir ? Tu as parlé de Marion, mais tu as parlé de...

  • Speaker #1

    Oh là là, mais tellement ! Elle lance des appels. Collaboration. Alors, en tant que réalisatrice, j'aime beaucoup Noémie Lwowski. J'adore Agnès Jaoui. Je... en tant qu'autrice, Alice Zenithère, en tant que musicienne, Zao Tsagazon. Donc oui, il y a tout un tas de personnes.

  • Speaker #0

    La perche ne pouvait pas être plus belle. J'allais entamer et ouvrir une nouvelle porte autour de la musique, qui joue un rôle essentiel dans les films de Truffaut. C'est quoi pour toi l'importance qui pourrait être accordée à la musique dans ton art ?

  • Speaker #1

    C'est incroyable comme c'est un vecteur d'émotion. Je ne m'en étais pas rendue compte au départ, il n'y avait que le texte pour moi qui marchait. Mais pour tout, il n'y avait vraiment que le texte, même pas d'image, même pas de mise en scène. Pour moi, il n'y avait que le texte qui était important tout le temps. Et de plus en plus, tu te rends compte, tu mets une musique par-dessus un texte, ça change tout. J'avais lu justement Truffaut, il disait qu'il analysait les films plan par plan en voyant. seconde par seconde combien durait un plan, il enlevait le son, il regardait que l'image, il n'écoutait que le son, il ne regardait pas l'image et tout. Et c'est vrai que c'est une science. Moi je ne suis pas du tout musicienne, donc je n'en étais pas du tout rendue compte. Et de plus en plus, quand je fais des vidéos sur Instagram, quand je rajoute du son, je vois que ça change tout. Et du coup ça c'est une étape que j'aimerais bien plus mettre dans mon spectacle, de rajouter de la musique.

  • Speaker #0

    Ou quand tu rappes, enfin c'est pas toi, c'est quel partenariat déjà ?

  • Speaker #1

    C'est Natacha.

  • Speaker #0

    C'est Natacha.

  • Speaker #1

    Et oui,

  • Speaker #0

    ça se dit encore, raper, j'ai l'impression d'avoir une expression de vieille là.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Raper, je ne sais pas. Pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Oui, on va dire que ça se dit.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça se dit, c'est plus musique urbaine.

  • Speaker #0

    Oui. Une dernière question, Truffaut a laissé un héritage durable dans le cinéma français. On a déjà ouvert pas mal de portes sur l'utilité et ce que des humoristes vont laisser. Toi, de ton propre travail, qu'est ce que tu voudrais laisser comme héritage qu'est ce que tu veux dire sur ton épitaphe de ton équipement glauque j'aimerais beaucoup que alors attends ça va partir en ego trip total pour

  • Speaker #1

    résister à toi c'est ton épisode j'aimerais beaucoup qu'on puisse se dire elle a mis la noblesse à l'humour tu vois j'en peux plus d'entendre les gens déprécier ça et dire oh là là on va se payer une belle tronche de rire c'est un peu comme se vider que d'aller rigoler non en fait c'est un vrai job c'est très très dur et on peut et si tu arrives à rigoler d'un sujet ça veut dire que t'as pris de la distance tu l'as digéré, tu l'as pensé et donc c'est tellement d'une noblesse folle t'as réfléchi,

  • Speaker #0

    t'as pris un angle comme tu parlais pour la philo vas-y un angle et une dissertation ...

  • Speaker #1

    donc écoute voilà après si ça peut être l'épitaphe de quelqu'un d'autre du moment que c'est une épitaphe de quelqu'un ça peut être chouette du moment que le job que l'humour a fait ce job ouais c'est toi ouais tu parlais de le prochain projet

  • Speaker #0

    dans les tuyaux tu parlais d'une scène d'une pièce que tu voudrais adapter t'as d'autres choses dont tu voudrais partager l'année 2025 ?

  • Speaker #1

    euh non c'est cette pièce de théâtre et possiblement le scénario après euh c'est voilà pour l'instant on est qu'en février si ça se trouve je vais devenir une star du rap totalement star du rap et donc j'aimerais bien me mettre au slam en vrai j'ai un ami Mathieu Ramélé qui fait du slam et qui participe au Grand Ilocan Moustache Poésie Club je sais pas si tu vois c'est un spectacle de slam super et ça peut être un petit défi qu'on s'est qui m'a mis on va aller sur une scène de slam carrément que tu puisses toi et l'intérieur ok bon bah rendez-vous est pris pour 2025 du coup objectif 2025

  • Speaker #0

    génial on te retrouve sur tes réseaux sociaux et puis ton spectacle ventre qui tourne encore exactement merci Solène merci Célia ça t'a plu ? laisse moi un gentil commentaire ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast et par exemple autour de toi à la machine à café dans le médecin bah tiens oui si là t'es dans le médecin en ce moment par exemple ton voisin tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time merci allez merci

Description

Pour mon interview du mois, on a parlé 'ventre' avec la comédienne Solène Rossignol. 'Ventre' c'est le nom de son 3e et réussi spectacle.

On a aussi beaucoup parlé de cinéma, d'émotions, de philo et de François Truffaut.

Et c'était bien 🤩


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et en fait des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Arty Time avec une déclinaison de mon podcast Arty Time, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Et pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, pour qu'ils me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou l'une d'entre eux pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être complet, fais chauffer la bouilloire pour partager ce moment avec nous. Bonne écoute ! Hello mes petits curieux et curieuses et bienvenue dans ce nouvel épisode d'ArtiTime avec et aujourd'hui j'ai la joie de recevoir Solène Rossignol. Bienvenue Solène !

  • Speaker #1

    Merci !

  • Speaker #0

    Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. J'aide les entreprises à communiquer de façon engagée et engageante et ça m'arrive même de faire des podcasts pour les entreprises mais on n'est pas là pour parler de ça. On est ensemble pour parler de toi Solène et aussi de quelqu'un. que tu aimes beaucoup, dont je te laisse annoncer le nom.

  • Speaker #1

    François Truffaut.

  • Speaker #0

    Je ne l'avais encore jamais eu, ce nom, proposé par des comédiens, trop bien. Donc, réalisateur. Tu veux nous le pitcher en deux, trois mots, sinon j'ai mes antisèches.

  • Speaker #1

    François Truffaut, c'est un réalisateur de la Nouvelle Vague, très connu pour sa saga sur Antoine Douanel, qui est un peu son double. Aussi, scénariste, critique pour les cahiers du cinéma. et voilà.

  • Speaker #0

    Ouais, on peut aussi parler de mouvements révolutionnaires quand tu parles de la nouvelle vague carrément et d'autres jeunes réalisateurs qui faisaient partie de cette mouvance, Jean-Luc Godard notamment et Agnès Varda, j'ai un petit clair nom. Mais pourquoi du coup as-tu choisi cet artiste ?

  • Speaker #1

    Je pense que tout mon métier ça a été assez rentré là je fais du stand-up en ce moment mais je suis passionnée par le cinéma et c'est probablement le réalisateur que j'ai découvert et qui m'a donné envie de partir sur cette voie. J'aime beaucoup de choses chez lui, j'aime beaucoup de ses films, j'aime beaucoup sa façon de raconter les histoires, que je trouve au final, ça a l'air très simple, c'est pas du tout prétentieux dans la forme, c'est des histoires où on peut s'identifier, et en même temps c'est hyper pensé. Donc il y a beaucoup de sensibilité. Voilà, je pense que c'est... Je pourrais t'en parler sur plus de trucs, mais pour l'instant,

  • Speaker #0

    c'est ça. Il est autodidacte. À 22 ans, il s'est lancé. Toi, comment t'es devenue comédienne ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis venue à Paris et j'ai fait deux années de conservatoire d'arrondissement dans le cinquième arrondissement. Et ensuite, j'ai fait la classe libre au cours Florent. Et ensuite, je me suis lancée dans les différents troupes de théâtre. qu'on appelle un peu théâtre public, un petit peu de théâtre, un peu de texte, avant d'arriver au stand-up, où je suis arrivée 5-6 ans plus tard, après.

  • Speaker #0

    Tu te souviens si tu as eu un déclic, justement, avant de commencer ça et de monter sur Paris ?

  • Speaker #1

    C'est un déclic un peu étrange. Au départ, moi, je voulais être écrivain, et j'ai eu une passion pour Sophie Marceau.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et du coup ? Je ne sais pas pourquoi, je me suis dit, mais c'était vraiment toute petite, ça. C'était un truc où je me suis dit, ah, j'aimerais bien être Sophie Marceau en tant qu'actrice. Et après, ça, c'est le début. Et après, déclic, non, je commençais à bouffer des films, bouffer des histoires. Et après, je suis... En fait, ça a toujours été très clair depuis mes 6-7 ans que je voulais faire ça. Donc, il n'y a pas eu de déclic tardif.

  • Speaker #0

    Et pourtant, tu as eu quand même une histoire d'études dans la philo.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Oui, parce que j'adore... réfléchir. Et la philo, j'ai su très rapidement que je n'allais pas être prof de philo parce que c'est hyper compliqué d'arriver à être prof de philo. Il y a très peu de place au concours et puis je ne me voyais pas corriger des copies. Ça ne m'enthousiasmait pas comme projet de vie. Mais par contre, ça me passionnait et j'avais l'intuition que ça allait forcément nourrir la suite de l'écriture. Donc, j'ai commencé par ça. Doublé du fait, quand même, pour être honnête, que ça faisait très peur d'arriver à Paris à 18 ans. donc il me fallait un petit peu de backup avant donc la philo c'était à Paris ou alors dans le centre ? j'ai commencé à Bordeaux parce que j'ai fait une hippocagne et une cagne dans un lycée à Montaigne dans le centre de Bordeaux et après je l'ai terminé en faisant à la Sorbonne et en faisant ça tu savais déjà que t'allais pas aller vers ça mais t'allais plutôt aller dans le milieu artistique ouais je savais déjà et

  • Speaker #0

    du coup comment ça te nourrit maintenant ce que tu disais ?

  • Speaker #1

    je trouve que typiquement pour le stand-up en ce moment ce qui est la majeure partie de ma vie c'est clairement... C'est un peu comme une disserte le stand-up. Vraiment, tu as un sujet, tu le déplies, tu essaies de voir, tiens, si je veux parler d'écologie, quelle va être ma problématique sur ça ? Comment est-ce que je vais le déplier ? Il y a vraiment quelque chose. Et alors là, du coup, ludique. Donc, pas de copie à corriger. Donc, il y a quand même une grosse réflexion. En ce moment, ça se voit très facilement, le lien avec la philo, je trouve.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as commencé... jeune, on va dire, ta carrière. Loin de moi de penser que tu es maintenant très vieille. Oui,

  • Speaker #1

    mais j'ai quand même un peu bourlingué.

  • Speaker #0

    Les larmes plus âgées, on va dire. Je vais partager un de tes premiers souvenirs sur scène qui remonte quand même.

  • Speaker #1

    en professionnel peut-être ouais c'est ça perso non mais en professionnel j'ai j'ai eu deux projets qui m'ont non en fait j'en ai eu plein mais il ya un projet avec une metteuse en scène qui est qui fait toujours partie de mes amis et dont je suis admiratif du travail pauline bail qui dirige maintenant le théâtre public de montreuil et qui a fait sa première pièce de création qui s'appelle Attire d'elle, où j'étais un de ses personnages. Et on a joué ça au Ciné 13, maintenant je crois que ça ne s'appelle plus Ciné 13, c'est dans le 18ème, ça s'appelle Théâtre Le Pic. Et ça c'était une expérience de troupe assez fabuleuse, enrichissante, donc c'était super chouette. Et ce théâtre était hyper beau. Ouais, donc c'était un peu ma pièce de sortie d'école en fait, où on a commencé à voir ce que c'était que jouer en fait dans des conditions pro, pas forcément gagner d'argent, même plus en perdre, comment est-ce que t'arrives à percer dans le milieu, on s'est confronté plein fou à comment est-ce qu'on arrive à en vivre économiquement et à devenir professionnel en fait, après les pièces d'école sympas. et comment on va gérer notre vie.

  • Speaker #0

    C'est ton premier souvenir plutôt dans une notion de troupe à plusieurs. Et après ?

  • Speaker #1

    Stand-up, alors ma première expérience était affreuse. Affreusissime. Je pense comme beaucoup de gens qui étaient adjoints à l'interview. Oh là là ! Dans un boui-boui à Strasbourg-Saint-Denis, une sorte d'arrière-fond de bar.

  • Speaker #0

    Un bar à chicha ?

  • Speaker #1

    C'était même pas un bar à chicha, c'était même pas un PMU, c'était... Même pas un bar à prostituées, mais je ne sais, enfin un bourbier quoi. Et en plus moi j'étais arrivée donc avec ma petite culture théâtre classique. Donc évidemment j'ai commencé le stand-up en ayant un spectacle écrit de 55 minutes. Et puis je suis arrivée sur les scènes et en fait je me suis rendue compte que ça n'avait rien à voir. Du coup moi j'avais tout appris au mot près et là j'étais là, oh mon dieu quel enfer. Et voilà, donc ça j'ai perdu évidemment la mémoire, etc. Mais bon, c'est un dépucelage...

  • Speaker #0

    Dans la douleur.

  • Speaker #1

    Dans la douleur, voilà. Mais ce qui est très bien, c'est que du coup je me suis dit deuxième passage, en fait je vais pas du tout faire ce sketch, je vais en faire un deuxième. En même temps là je dis dépucelage, mais c'est un lien parce que je me suis dit, ouais j'ai fait tout un truc sur la première fois, la deuxième fois, et du coup c'était hybride, mais ça m'a permis de me rendre compte qu'il fallait être sur l'instant, dans le stand-up, vraiment... connecté avec les gens, que le texte n'était pas uniquement le seul support. Alors ça m'a mis longtemps à vraiment l'intégrer, mais ça a quand même été un premier... J'ai commencé à toucher du doigt ce que ça voulait dire.

  • Speaker #0

    J'ai envie de continuer là-dessus, plutôt que de reparler de de François Truffaut, on y reviendra, mais c'est hyper intéressant comment tu passes de la vie théâtrale au stand-up. Sauf que c'est deux disciplines différentes.

  • Speaker #1

    C'est pas tellement différent, on s'en rend pas compte. En fait, c'est pas évident quand t'es comédien d'arriver dans le stand-up parce que c'est vraiment... Déjà, t'es toujours caché par un perso. Là, il faut que ce personnage, ce soit toi. Tu dois te rencontrer toi-même alors que t'as passé ta vie à te fuir. Donc c'est quand même très bizarre. Et ouais, au niveau de l'écriture... Alors là, maintenant, où j'en suis dans mon expérience, je suis en train de gommer les scories de faussement. Salut, je parle comme dans la vie, on est au café. Parce qu'au final, tu te rends compte que si tu tournes un spectacle, les mots, ça devient rythmique. Et tu as de la grâce, parfois tu rajoutes des choses, mais en vrai, des fois, tu ne peux pas. Ça redevient un texte de théâtre, mais en fait, tu dois l'avoir éprouvé avant, tu le co-construis sur scène. Ce qui n'est pas du tout le cas quand tu fais du théâtre de base.

  • Speaker #0

    Ou alors, ce que beaucoup disent, c'est qu'ils ont effectivement un texte et que tu as quand même des petites parties d'impro.

  • Speaker #1

    Ouais. Alors ouais, ça aussi, tu peux avoir des rendez-vous d'impro. En plus de ça, ouais. Ouais, carrément. C'est ce que j'essaie de faire, là. J'ai deux trucs dans le spectacle où c'est des points de rendez-vous.

  • Speaker #0

    Du coup, vie théâtrale et puis ce spectacle qui est arrivé.

  • Speaker #1

    J'en ai eu plusieurs. Contrairement aux autres humoristes... Enfin non, il y en a plein qui font comme ça. Mais il y a quand même un peu le truc de te dire, ton premier spectacle, tu vas mettre énormément de temps à le construire. Tu peux mettre huit ans et tu tournes pendant huit ans et tout. Moi, je crois que j'en suis au cinquième. mais parce que ça correspond à des moments de vie autobiographiques. En fait, ma vie a tellement bougé depuis dix ans que c'est impossible de refaire la même chose. J'ai commencé le stand-up, je n'avais jamais eu de copains de ma vie par exemple. Là maintenant, je suis divorcée, donc on n'est plus du tout sur ce même truc. Et maintenant, c'est ce spectacle qui, je pense, me ressemble le plus parce qu'il est peut-être un peu plus intemporel, où je parle du rapport au corps, en tant que femme. et surtout du rapport au ventre qui est maintenant aussi un rapport avec ton intuition, ce que tu sens profondément. et à quel point en tant que femme, en fait, notre vente, c'est un truc qui est hyper central sur beaucoup de choses. Du coup, ça me permet de déplier beaucoup de sujets. Et je l'espère, je vais pouvoir le garder un peu plus longtemps, celui-là.

  • Speaker #0

    On a un peu parlé de cinéma et du coup, le lien avec François Truffaut. Quand il a que, ou c'est quand même beaucoup, 21 longs-métrages à son actif, tu en as un dont tu voudrais nous parler plus particulièrement ? Tu en as un où tu parles de bouffe, de ventre ?

  • Speaker #1

    Alors non, pas de bouffe. Je me doutais un petit peu que tu allais me poser cette question, mais en fait, il y en a beaucoup. Alors évidemment, il y a les gars de sans coup, parce que c'est vraiment un truc d'émotion très fort pour moi. De la gueule de Jean-Pierre Ligaud pendant tout le film. Donc il y a lui dont je peux parler. Et il y a aussi un... Il y en a beaucoup, mais un qui me marque beaucoup, c'est la femme d'à côté aussi, avec Fanny Ardant et les deux pardules. ou typiquement histoire d'amour passionnel pas très 2025 mais je pense que ça m'a beaucoup dans les rapports hommes-femmes ça fait partie des trucs qui m'ont beaucoup alimenté c'est vraiment les histoires d'amour on appelle crime passionnel des choses comme ça qu'on fait plus maintenant justement sur les nouveaux codes

  • Speaker #0

    Truffaut c'était un fervent défenseur de la politique des auteurs et il a contribué aussi à redéfinir en cela le cinéma français. Qu'est-ce qui définit, qu'est-ce qui redéfinit l'humour pour toi aujourd'hui ? C'est quoi les nouveaux codes ? Parce que là, on citait justement ce film-là.

  • Speaker #1

    Les nouveaux codes par rapport à quoi ?

  • Speaker #0

    C'est un mauvais exemple, le crime passionnel, mais est-ce qu'il y a des tendances sur lesquelles toi tu as envie d'aller ?

  • Speaker #1

    Alors, tendance, je ne sais pas. En ce moment, je m'interroge beaucoup sur comment est-ce qu'on va être plus résistant politiquement avec tout ce qui se passe. Tu me fais faire ce podcast, ça fait 15 jours qu'il se passe n'importe quoi. On est en février,

  • Speaker #0

    effectivement. Trump a déjà un mois de posture, de position dans le monde.

  • Speaker #1

    Il y a ce truc de guerre en Ukraine, on ne sait pas. Donc, je m'interroge beaucoup sur... Qu'est-ce que ça va être là sur ces prochains mois ? Comment est-ce qu'on va évoluer ?

  • Speaker #0

    Et la place de l'humour du coup ?

  • Speaker #1

    Et la place de l'humour...

  • Speaker #0

    Ça va toujours nous être accordé ?

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que... Là en fait je sens bien que nous en fait l'humour c'est un vrai exutoire en ce moment parce que les gens ils ont tellement besoin de ça. On dit tout le temps ça sur Instagram mais aussi sur scène. Je sens que les gens ils ont tellement besoin de se détendre. Mais je sens qu'aussi il se passe tellement des choses incroyables en ce moment que... Pour l'instant, on n'en parle pas énormément. Et je me dis de plus en plus qu'on va être obligés d'en parler. Mais alors là, ça va nous demander un effort d'écriture, de bienveillance et d'écoute du public. Il n'y a pas que nous, en fait. Je crois que le public aussi va devoir être un peu... Parce que...

  • Speaker #0

    Et puis les tendances vont vite aussi, je trouve. Avec toutes ces annonces que Trump peut faire notamment. Mais tout va beaucoup plus vite. Et donc, même en tant qu'auteur... Et humoriste, comment tu rebondis à chaque fois sur chacune de ces blagues ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une vraie question. En fait, moi, j'ai commencé à être hyper intéressée par l'humour. J'ai commencé à faire un peu d'humour, un poil politique, mais avec de l'intime cet été, quand il y a eu la dissolution. Et c'est vrai qu'en fait, comme tu dis, ça se passe tellement vite en ce moment que c'est impossible. En fait, tu commences à écrire quelque chose, ça bouge tout le temps.

  • Speaker #0

    Sauf à faire des chroniques d'eau, où l'on te demande de travailler sur l'actualité. Mais un spectacle, c'est un temps long.

  • Speaker #1

    et du coup là c'est une dinguerie en ce moment il y a aussi autre chose,

  • Speaker #0

    tu disais le public est venu là aussi pour rigoler, est-ce que justement ils ont envie de rigoler mais pas de ça ils veulent qu'on leur propose d'autres sujets que l'actualité et un peu un ras-le-bol je sens de ça après je sens qu'il y a aussi un truc où parler

  • Speaker #1

    que de nos problèmes de couple en fait je pense qu'on peut mixer les deux On peut mettre des angles sans dire « Ah, salut, je vais vous parler de François Bérou » et vers que ça. Et dans ce cas-là, effectivement, autant regarder un édito. Mais je pense que... Non, c'est juste des problématiques. Rien que parler d'avortement, c'est un des sujets politiques. Et on n'est pas obligé de citer Trump ou quoi que ce soit. On peut en parler sans...

  • Speaker #0

    En macro, effectivement. Dans ton dernier spectacle, « Ventre » , Comment le processus créatif est arrivé ? Est-ce que c'est un spectacle que tu aurais pu écrire il y a dix ans, par exemple ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Ouh là là. Pas du tout. Alors déjà, pour plein de tas de raisons. Déjà, de manière du sujet. Je suis tellement en haine de ma... propre personne et mon propre physique que c'était impossible de parler de ça, de parler de mon ventre. En fait pour expliquer, je fais tout un truc sur ce complexe du ventre, sur comment est-ce que mon père m'a beaucoup dit qu'il fallait que je maigrisse etc et tout et en fait après je fais toute une extension mais et j'aurais jamais pu en parler avant parce que c'était pas du tout réglé et en plus de ça heureusement que j'ai été accompagnée par Marion Mézadorian, maiteure en scène qui elle me pousse à aller dans le plus dans le personnel et à moins de cacher dans l'écriture et dans les petites blagues et dans le côté un peu mignon et du coup je pense que t'es venue toi à un moment où là en ce moment la fin j'aborde des sujets, je suis pas sûre que tu les as vus, enfin sur les rapports entre les couples ça a dû bouger et ça c'est des sujets que j'aurais jamais pu arriver à être soi-même et parler de sujets qui sont très personnels heureusement qu'il y a Marion qui me guide et qui me donne le courage d'aller plus loin parce que c'est quelque chose où je n'aurais pas eu le courage d'y aller toute seule.

  • Speaker #0

    Son épisode est disponible sur notre plateforme de podcast que j'ai interviewée aussi. Excellent. François Truffaut, il a souvent travaillé avec les mêmes acteurs, notamment Jean-Pierre Léaud. Comment tu t'entoures pour tes projets ? Tu as parlé de Marion.

  • Speaker #1

    Marion, c'est une fidèle... Je pense qu'on a commencé ensemble. Moi, je suis très fidèle. Alors en ce moment, je suis très seule à part Marion parce que sur le stand-up, je n'ai pas encore trouvé d'autres... En fait, j'adore être dans les comédie clubs, mais je n'ai pas de famille de création. Et en même temps, on ne nous encourage pas de fou sur ça. Mais après, j'ai une grosse famille de scénaristes parce que j'ai fait une formation de scénariste. On se retrouve tous les mois et on se donne des nouveaux projets. On se fait lire nos nouveaux projets, etc. Donc c'est des gens... Déborah Grunemann, Elodie Wallas, Guillaume Miquel, ce sont des gens qui sont professionnels, qui écrivent plein de scénarios.

  • Speaker #0

    Qui nous nourrissent.

  • Speaker #1

    Et c'est tellement bien d'avoir cette émulation intellectuelle.

  • Speaker #0

    Dans le film La nuit américaine, il explore les coulisses du cinéma. Alors tu parles un peu des comédie-clubs. Tu nous parles des coulisses des comédie-clubs.

  • Speaker #1

    Ça bouge beaucoup. Il y a plein de comédie clubs qui sont très différents. Donc en ce moment, moi je trouvais que ça avait beaucoup bougé en termes de féminisme. Il y a eu tout le truc de Mediapart l'année dernière et j'étais là, bon bah à la limite ça arrive un peu tard parce qu'en fait ça a beaucoup bougé. Est-ce que ça donne pas un peu une image un peu plus négative que ça n'en a l'air ? Je trouve quand même qu'il y a encore beaucoup de choses qui ne bougent pas assez. Je pense qu'en fait on s'en rend pas compte des violences sexistes.

  • Speaker #0

    Beaucoup de line-up avec pas mal d'hommes.

  • Speaker #1

    Ça reste encore beaucoup de line-up avec beaucoup de gars. Il y a tout un truc économique où je trouve qu'en fait aussi en tant que femme, il faudrait qu'on accède à plus, à des plateaux où on est mieux payé. Et oui, les blagues sur Hidalgo, enfin... Non, mais c'est... Il y a beaucoup de blagues encore. Je trouve qu'on se censure beaucoup plus facilement en ce moment sur tout ce qui est religion, couleur de peau. Mais bizarrement, les blagues de violence contre les femmes, on ne fait pas beaucoup de censure.

  • Speaker #0

    Ça fait encore rire,

  • Speaker #1

    quoi. Oui, ça fait encore rire. Il y a beaucoup de second degré. On doit comprendre le second degré sur ça, alors que sur d'autres choses... Donc ça, par contre, oui, ça pourrait être intéressant de se pencher sur la question.

  • Speaker #0

    Tu parles de ton spectacle Vente, tu nous parlais ce d'avant, de tes autres inspirations qui t'ont conduite à écrire quatre autres spectacles.

  • Speaker #1

    Oui, écoute, en termes d'écriture, j'ai été vachement fan de Blanche Gardin. J'ai fait plusieurs spectacles. L'avant-dernier, ça s'appelait Tout va bien, qui parlait de dépression.

  • Speaker #0

    Le titre, hein ? Bivalent.

  • Speaker #1

    Ouais. L'autre, je parlais de ma vie rêvée, ça s'appelait Solène vend du rêve. Et le premier, je crois qu'il n'avait pas de titre. Ça devait parler de mon mariage, je crois. Et moi, je n'ai pas énormément d'auteurs de stand-up américains. Je ne suis pas une folle dingue de ça. Parce que tu vois, quand tu m'as demandé un artiste, ça ne m'est pas du tout venu à l'esprit de te donner un auteur comique. Même si... alors si en termes d'écriture mais en fait je me suis censuré dans tout ce que tu m'as demandé parce que j'allais dire Louis Ciquet mais j'étais on peut pas parler de ça j'allais dire Woody Allen pareil et tu vois et tout un truc mais j'ai checké sur François Truffaut et j'ai un peu un doute aussi voilà c'est ça.

  • Speaker #0

    Non lui il a été vachement fasciné par l'oeuvre d'Alfred Hitchcock a priori donc je sais pas s'il a des dossiers lui aussi peut-être.

  • Speaker #1

    Bah ouais après pas à l'heure qu'il est non.

  • Speaker #0

    Tu parlais des 400 coups au début de notre interview. Ça parle quand même vachement de rébellion.

  • Speaker #1

    Hum.

  • Speaker #0

    Est-ce que Solène était rebelle, le jeune ? Ça me fait penser à la photo de ton affiche qui est tellement chopinette.

  • Speaker #1

    Eh bien oui et non. De base, j'étais plutôt bonne élève, sauf que des fois, j'avais des fulgurances où j'étais vraiment pas d'accord. Ou genre, on avait des punitions collectives où je disais non. Et avec mon père, ça m'arrivait plein de fois de faire la drama queen à 7 ans, de prendre ma valise et dire je quitte la maison. Et donc ils étaient là genre mais tu ne sais pas conduire. Tu portais le bus ! Vraiment, c'était ridicule. Donc globalement de base je suis plutôt ça j'ai polissé mais après il y a des fulgurances où effectivement je suis un petit peu folle dingue.

  • Speaker #0

    Il y a des coups de gueule mais c'est des coups de gueule sur quoi ?

  • Speaker #1

    L'injustice beaucoup. L'injustice, le manque d'honnêteté. Ouais. J'aime pas trop ce truc de se faire passer pour des bonnes personnes. J'aime plutôt... T'est ce qu'on met,

  • Speaker #0

    quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. Les donneurs de leçons 100% bonnes personnes, ça m'engage. Je préfère assumer le fait qu'on a chacun ses parts un petit peu pas forcément reluisantes. Plutôt que les grandes discussions politiques où on donne des leçons, ça m'agace aussi.

  • Speaker #0

    Justement, ton côté assumé dans ton spectacle, t'as lié vraiment admirablement une certaine... forme de drame, c'est drôle, tu parles de drame, la queen, tu le ressors émotionnel, donc naturellement avec humour. Comment t'arrives à équilibrer les deux piliers ? Ça,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si je les équilibre encore. C'est une bonne question, je crois que je le fais. Comment j'équilibre, je ne sais pas. Je n'ai pas de technique. Mais typiquement, tu vois, ça c'est vraiment ce que je trouve, ce que j'aime chez Truffaut, tu as vraiment ce truc à la fois drame et à la fois très quotidien. Ça fait partie vraiment de mon... De ce que j'aime quand tu racontes une histoire. J'ai l'impression qu'on ne peut pas être 100% comédie ou 100% drame. Et comment j'allie ? J'essaie de partir sur du quotidien.

  • Speaker #0

    C'est ce qui peut aussi se sentir de plus proche, le public. Que ça sorte aussi, que ça percute sur leur quotidien.

  • Speaker #1

    Je me dis en fait, si tu essaies de prendre un exemple du quotidien, je ne sais pas, n'importe quoi. ta logistique les blagues que t'as faites ce week-end tu me disais que t'étais à Nantes on se racontait une vie je sais pas qu'est-ce qu'il se passe à Nantes c'est comme Paris t'as dit alors attends la question c'est quoi comment est-ce que j'allais j'ai oublié la question les

  • Speaker #0

    deux façon drame et puis humour émotionnel

  • Speaker #1

    Je me dis, on part d'une situation du quotidien. J'en sais rien. On beurre une tartine, tout le monde beurre une tartine. Et qu'est-ce qu'on peut raconter à partir de beurrer cette tartine ? Je sais... Ouais.

  • Speaker #0

    Et peut-être aussi en macro, t'as une sorte de relation humaine complexe. Parce que là, c'est peut-être juste la situation physique. Mais c'est ce qu'il a vachement illustré dans Jules et Jim. Jules et Jim, oui. Où il explore ses relations humaines. Toi, justement, en ayant fait des études de... De psy, comment est-ce que tu as des thèmes vraiment de prédilection dans ce choix des relations humaines ?

  • Speaker #1

    Les thèmes de prédilection, c'est ça la question ? Beaucoup les rapports hommes-femmes quand même, beaucoup les rapports femmes-femmes, enfin le rapport de femme à soi-même, ça c'est vraiment des trucs depuis le départ. Donc au final des choses assez bateaux, le corps et probablement la mort. sur différents aspects voilà le prochain thème la mort non ? écoute ça l'était un peu avec le spectacle d'avant parce qu'il y avait je parlais beaucoup de la mort de mon père je sais pas le prochain thème ça se trouve il y aura ce

  • Speaker #0

    sera mon chat le fameux chat très jalouse de gribouille j'ai peur de me faire piquer Grimouille en sortant.

  • Speaker #1

    Je vais les mettre après dans Story.

  • Speaker #0

    Truffaut, il a adapté de nombreux livres au cinéma, notamment Faraday 451. Toi, tu te verrais peut-être retourner plus vers le théâtre un jour et adapter une pièce.

  • Speaker #1

    Je pense que ça sera probablement la suite de ce que je vais faire. Là, je suis sur un projet d'une personne qui retourne sur sa terre d'origine. Ça, c'est un projet de scénario qui va faire toute une enquête. autour d'Amnesie et je suis en train de l'adapter en pièce de théâtre aussi donc c'est oui j'ai un peu un besoin de collectif et besoin de collectif et un besoin de toucher un public plus large donc ouais ça va être la suite je pense

  • Speaker #0

    La gestion des émotions. Vaste sujet. On en a un peu parlé, mais comment t'arrives à gérer les tiennes sur scène ? C'est tout en données, tout en n'étant pas trop...

  • Speaker #1

    Ah ouais, ça c'est un vrai sujet.

  • Speaker #0

    Les fleurs de bac, évidemment.

  • Speaker #1

    Écoute, non, ça ne marche pas sur moi, je t'en prie. Je fais de la respiration, des trucs d'appli de respiration, respiration carré, etc. Ça, ça marche pas mal. Et aussi... connecter aux yeux des gens. Mais même dans la vraie vie. Tu vois, je crois que là, depuis qu'on se part, j'ai un peu du mal à te regarder dans les yeux.

  • Speaker #0

    Tu cherches des questions que je t'ai posées. Il faut dire, mes questions sont tellement alambiquées, je comprends.

  • Speaker #1

    Je dirais gestion des émotions, respiration, arriver à connecter et essayer de ne pas réagir au quart de tour. Ça, c'est dans la vraie vie. Et après, sur scène, Heureusement qu'on a le support de texte pour s'appuyer quand même. Ça c'est un vrai... Et il faut arriver à faire confiance à son texte, à se dire bon là il réagisse pas comme je pensais qu'il allait réagir, mais normalement après il y a quand même suffisamment de matière et je suis quand même suffisamment fière de ce que je fais pour pouvoir... pour pouvoir avoir confiance et gérer ces émotions qui partent partout.

  • Speaker #0

    Oui. Tu penses que...

  • Speaker #1

    dans ses différents films Truffaut il a exploré divers genres cinématographiques bien sûr tu penses que tu pourrais toi aller vers un autre style d'humour si j'irais dans un autre style d'humour probablement très très noir c'est même pourquoi je m'en doutais donc plus assumé peut-être que c'est ça mais je trouve que c'est tellement plus généreux pour le public d'arriver à mettre un peu plus de légèreté que c'est pas quelque chose... Enfin, pour l'instant, j'ai pas envie d'aller vers là.

  • Speaker #0

    C'est peut-être cathartique pour toi qu'ils donnent le texte, et puis eux, ça donnerait à réfléchir pour eux, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, carrément. Mais je trouve que là, en ce moment, la société ne... Enfin, c'est pas rendre service, en fait. Je trouve qu'il y a tout un truc de comment est-ce que tu gères la frustration, la colère, etc. Si on peut le transformer en chose plus solaire, c'est quand même plus chouette.

  • Speaker #0

    C'est ça votre rôle d'humoriste ?

  • Speaker #1

    Je trouve que oui, carrément.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est un des rôles aussi de parler de sujets tabous qu'on a du mal à aborder dans la société ? Un grand S, c'est qu'on devrait mettre sur les planches.

  • Speaker #1

    Oui. Typiquement, de plus en plus, je parle de violence conjugale dans le spectacle. Et pour moi, c'est un tabou quand même très fort. Très très fort, surtout tellement tabou qu'on n'en parle pas forcément à ses amis ou à sa famille. Et ça, typiquement, c'est vraiment ça qui me meut le plus. Tu vois, typiquement, il y a un exemple, c'est que j'ai fait une vidéo sur ça il n'y a pas longtemps sur Instagram. Et je me suis dit, c'est étrange, il y a d'autres vidéos qui sont plus partagées. Je n'ai pas l'impression que ce soit plus mauvaise que les autres. Et je vois qu'il n'y a personne qui partage ça en story. Donc à chaque fois, je dis, bon, merci du partage. Ils disent, non, mais merci à toi de traiter ce genre de sujet. Je n'ose pas l'envoyer directement à mon amie parce qu'en fait, j'ai peur qu'elle le prenne mal. Mais du coup, j'espère qu'elle va tomber sur ma story et qu'elle voit le truc. Et je suis là genre, waouh. On en est à ce tabou de ne pas pouvoir en parler entre potes.

  • Speaker #0

    On le reçoit en tant que femme aussi, en tant qu'amie.

  • Speaker #1

    Et je sais très bien, parce qu'on ne veut pas forcément l'entendre quand on est dans ce genre de situation. Donc j'ai vraiment l'impression qu'il y a une forme de résistance souterraine. Comment est-ce qu'on arrive à en parler pour arriver à toucher les gens et que les gens se cassent de ce genre de situation ? Mais c'est pas du tout manqué. Je vais pas te dire ça, salut, je fais un spectacle.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est chouette parce que là, tu es vraiment utile.

  • Speaker #1

    Alors là, typiquement, je trouve que oui, il y a vraiment du sens. Mais est-ce que c'est des passages qui passent en comédie-club ? Je pense pas.

  • Speaker #0

    Mais t'as peut-être pas leur place. Non, non plus. Leur place est peut-être plus en dur sur un spectacle notamment.

  • Speaker #1

    Et sur un spectacle d'une heure où les gens ont appris à te connaître et à être détendus, et à savoir qu'on va parler d'autres choses, qu'on n'est pas totalement sur ce sujet-là. Mais oui, arriver à parler de ça, mais il y a des gens qui font des choses formidables sur l'inceste, justement tu as interviewé Eva Ramy. Marion parle du génocide arménien, elle parle aussi d'instest. C'est de plus en plus important maintenant, on voit chez les humoristes qu'ils s'emparent de ces sujets.

  • Speaker #0

    Humoristes et globalement tous les artistes. Tu parles d'échanges de femmes, pas d'échanges mais de sororités. Le mot n'a pas été posé mais justement, Truffaut a travaillé avec pas mal d'actrices emblématiques. Tu as cité Fanny Ardant et Jeanne Moreau, Catherine Deneuve. Il y a d'autres collaborations féminines que tu aimerais avoir ? Tu as parlé de Marion, mais tu as parlé de...

  • Speaker #1

    Oh là là, mais tellement ! Elle lance des appels. Collaboration. Alors, en tant que réalisatrice, j'aime beaucoup Noémie Lwowski. J'adore Agnès Jaoui. Je... en tant qu'autrice, Alice Zenithère, en tant que musicienne, Zao Tsagazon. Donc oui, il y a tout un tas de personnes.

  • Speaker #0

    La perche ne pouvait pas être plus belle. J'allais entamer et ouvrir une nouvelle porte autour de la musique, qui joue un rôle essentiel dans les films de Truffaut. C'est quoi pour toi l'importance qui pourrait être accordée à la musique dans ton art ?

  • Speaker #1

    C'est incroyable comme c'est un vecteur d'émotion. Je ne m'en étais pas rendue compte au départ, il n'y avait que le texte pour moi qui marchait. Mais pour tout, il n'y avait vraiment que le texte, même pas d'image, même pas de mise en scène. Pour moi, il n'y avait que le texte qui était important tout le temps. Et de plus en plus, tu te rends compte, tu mets une musique par-dessus un texte, ça change tout. J'avais lu justement Truffaut, il disait qu'il analysait les films plan par plan en voyant. seconde par seconde combien durait un plan, il enlevait le son, il regardait que l'image, il n'écoutait que le son, il ne regardait pas l'image et tout. Et c'est vrai que c'est une science. Moi je ne suis pas du tout musicienne, donc je n'en étais pas du tout rendue compte. Et de plus en plus, quand je fais des vidéos sur Instagram, quand je rajoute du son, je vois que ça change tout. Et du coup ça c'est une étape que j'aimerais bien plus mettre dans mon spectacle, de rajouter de la musique.

  • Speaker #0

    Ou quand tu rappes, enfin c'est pas toi, c'est quel partenariat déjà ?

  • Speaker #1

    C'est Natacha.

  • Speaker #0

    C'est Natacha.

  • Speaker #1

    Et oui,

  • Speaker #0

    ça se dit encore, raper, j'ai l'impression d'avoir une expression de vieille là.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Raper, je ne sais pas. Pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Oui, on va dire que ça se dit.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça se dit, c'est plus musique urbaine.

  • Speaker #0

    Oui. Une dernière question, Truffaut a laissé un héritage durable dans le cinéma français. On a déjà ouvert pas mal de portes sur l'utilité et ce que des humoristes vont laisser. Toi, de ton propre travail, qu'est ce que tu voudrais laisser comme héritage qu'est ce que tu veux dire sur ton épitaphe de ton équipement glauque j'aimerais beaucoup que alors attends ça va partir en ego trip total pour

  • Speaker #1

    résister à toi c'est ton épisode j'aimerais beaucoup qu'on puisse se dire elle a mis la noblesse à l'humour tu vois j'en peux plus d'entendre les gens déprécier ça et dire oh là là on va se payer une belle tronche de rire c'est un peu comme se vider que d'aller rigoler non en fait c'est un vrai job c'est très très dur et on peut et si tu arrives à rigoler d'un sujet ça veut dire que t'as pris de la distance tu l'as digéré, tu l'as pensé et donc c'est tellement d'une noblesse folle t'as réfléchi,

  • Speaker #0

    t'as pris un angle comme tu parlais pour la philo vas-y un angle et une dissertation ...

  • Speaker #1

    donc écoute voilà après si ça peut être l'épitaphe de quelqu'un d'autre du moment que c'est une épitaphe de quelqu'un ça peut être chouette du moment que le job que l'humour a fait ce job ouais c'est toi ouais tu parlais de le prochain projet

  • Speaker #0

    dans les tuyaux tu parlais d'une scène d'une pièce que tu voudrais adapter t'as d'autres choses dont tu voudrais partager l'année 2025 ?

  • Speaker #1

    euh non c'est cette pièce de théâtre et possiblement le scénario après euh c'est voilà pour l'instant on est qu'en février si ça se trouve je vais devenir une star du rap totalement star du rap et donc j'aimerais bien me mettre au slam en vrai j'ai un ami Mathieu Ramélé qui fait du slam et qui participe au Grand Ilocan Moustache Poésie Club je sais pas si tu vois c'est un spectacle de slam super et ça peut être un petit défi qu'on s'est qui m'a mis on va aller sur une scène de slam carrément que tu puisses toi et l'intérieur ok bon bah rendez-vous est pris pour 2025 du coup objectif 2025

  • Speaker #0

    génial on te retrouve sur tes réseaux sociaux et puis ton spectacle ventre qui tourne encore exactement merci Solène merci Célia ça t'a plu ? laisse moi un gentil commentaire ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast et par exemple autour de toi à la machine à café dans le médecin bah tiens oui si là t'es dans le médecin en ce moment par exemple ton voisin tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time merci allez merci

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