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Atchoum, le podcast des allergies qui répond à tes souhaits

allergie aux pollens

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12min |31/03/2025
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Atchoum, le podcast des allergies qui répond à tes souhaits

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12min |31/03/2025
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Description

L’allergie aux pollens, également appelée pollinose ou parfois « rhume des foins » est une maladie allergique en pleine expansion.

Mais qu’est-ce c’est un pollen d’abord?

Vous pouvez aller plus loin dans vos connaissances sur les allergies avec les sites web oasis-allergie.org et allergique.org où vous me retrouverez avec également d'autres médecins allergologues ainsi que des patients allergiques pour d'autre type d'informations sur les allergies. Portez vous bien les amis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Hachoum, le podcast des allergies qui répond à tes souhaits. Je m'appelle Philippe, je suis médecin allergologue et je t'emmène avec moi dans le blog passionnant des allergies. Aujourd'hui, nous allons parler de l'allergie aux pollens. L'allergie aux pollens, également appelée polynose ou parfois rhume des foins, est une maladie allergique en pleine expansion. Mais qu'est-ce qu'un pollen d'abord ? Si la plupart des végétaux sont à la fois mâles et femelles et s'en passent très bien, les pollens sont une nécessité pour de très nombreuses herbes, plantes et arbres pour leur reproduction. Sans eux, pas de fruits, pas de graines, plus de diversité de vie pour ces acteurs essentiels de notre quotidien. Il s'étudie en laboratoire sous le nom de palynologie. En dehors des connaissances scientifiques pures, cela permet concrètement de donner des bulletins d'information tout au long des saisons et de faire des prévisions de type et de quantité de pollen. Pour les archéologues, ce sont des indices précieux pour reconstituer le biotope des lieux anciens et donc les climats de ces époques, mais également pour déterminer si des lieux de sépulture étaient accompagnés d'offrandes de fleurs, comme cela a été discuté pour Néandertal. Et pourtant, ceux-ci sont chaque année de plus en plus redoutés par des milliards d'humains petits et grands. Formé dans la fleur par l'étamine et destiné aux pistils, le pollen a de multiples manières de se répandre. Porté par des insectes, on le dit entomogame. Diffusé par l'eau, il est hydrochorique. Si des animaux se chargent de cette tâche, il est zoologame. Enfin, si le vent le transporte, il est anémogame. Un jour, Bastien, un petit bonhomme de 12 ans, m'a dit dégoûté. Vous voulez dire que c'est le sperme des plantes que l'on respire ? Ben oui, Bastien, c'est un peu ça. Et quand tu te baignes dans la mer ? Non, ça je te dirai quand t'auras 13 ans. C'est gros comme un pollen. Quelques dizaines de microns. De 20 à 55, soit moins d'un vingtième de la taille d'un acarien. Leur forme est très variable, parfois en forme de T, parfois proche de l'étoile de la mort de Star Wars, ou voïde le plus souvent. Le pollen intact n'est qu'un polluant comme un autre, un gros polluant, ce qu'on appelle PM10. Les petits polluants, ce sont les particules fines d'une taille entre celles d'un globule rouge, 7 microns, et celles d'une bactérie, 1 micron. Un pollen, c'est assez gros, quoi. D'ailleurs, c'est pas au pollen que vous êtes allergique, non, vous commencez à en avoir l'habitude. Ce sont des molécules constituant le pollen qui sont les allergènes. Les pollens aériens sont constitués d'une paroi externe dure. Les xynes, avec à l'intérieur deux ou trois compartiments. Ils transportent sur leur membrane externe le microbiote de la plante émettrice, mais ils se chargent également des polluants atmosphériques qui vont l'altérer et lui permettre de diffuser dans l'air ses composants allergéniques. C'est à cause de la pollution qu'on devient allergique alors ? Pas tout à fait, non. Le pollen, par lui-même, vieillit et va diffuser ses allergènes en se dégradant. La pollution atmosphérique a deux effets. Le premier, c'est d'altérer la paroi externe, l'hexine, et de faciliter la diffusion plus précoce des molécules constituantes avant même que le pollen ne se soit dégradé lui-même. Le deuxième, c'est de faire produire par le pollen des composants de défense comme les PR10 et celles-ci sont justement l'allergène majeure des allergiques au pollen de Béthulacé. Par contre, le réchauffement climatique, lui, est tout à fait responsable de l'augmentation du nombre de grains de pollen dans l'air, ça oui. Une température plus élevée, davantage de CO2, mais c'est le bonheur pour la pollinisation printanière. Ces dernières années ont mis en évidence de manière globale des saisons polliniques plus riches en nombre de grains de pollen par mètre cube d'air et des saisons plus longues. C'est la tendance générale. Bien sûr, il y a des variations selon les pays. Le réchauffement n'est pas homogène. La tendance globale est tout de même partout, des saisons plus précoces, plus longues, plus intenses. C'est qui le responsable du réchauffement climatique déjà ? Les plantes ? Non, mauvaise réponse. Vous pouvez repartir avec votre diesel et ses particules fines qui altèrent les grains du pollen et relarguent son CO2. Ok, j'ai bien compris, c'est ma faute, comme d'habitude. Je fais quoi maintenant pour ne plus souffrir de mon allergie aux pollens ? D'abord, il va falloir respecter les règles habituelles. Aérez votre maison dix minutes par jour, avant ou après le coucher du soleil. Prenez votre traitement antihistaminique avant de vous exposer aux pollens. Roulez en voiture, fenêtres fermées. Ne faites pas sécher votre linge en extérieur en saison de pollen. Portez masque et lunettes si vous devez sortir aux heures de pollinisation, les heures chaudes. Pas de sport en extérieur non plus sur ces heures-là. Rincez-vous les cheveux, le nez et la gorge en rentrant chez vous. Enfin, prenez votre spray anti-inflammatoire en rentrant si le nez est bouché ou démange. Ensuite, si ces traitements ne suffisent pas, prenez rendez-vous chez un médecin allergologue afin qu'il voit s'il est possible de vous désensibiliser. Que ce soit possible ou non, il refera un point avec vous sur les solutions adaptées. Non mais moi mon médecin il me fait une piqûre de cortisone et hop c'est fini. C'est pas une bonne idée. D'abord votre injection c'est celle d'un corticoïde retard. Vous avez l'impression d'avoir une prise isolée alors que non, il s'agit d'un corticoïde qui va diffuser lentement, plusieurs mois, dans votre corps sans qu'il soit possible de l'arrêter. De plus, ces injections sont parfois responsables de nécrose musculaire ou de la hanche. Si vous avez besoin d'un corticoïde, prenez-le par la bouche. D'une part, vous êtes alors conscient que vous en prenez plusieurs jours de suite. Ensuite, en cas de maladie, vous pouvez l'arrêter aussitôt. C'est fréquent l'allergie aux pollens ? Oui, très fréquent. Pas loin du quart de la population a une forme plus ou moins forte d'allergie aux pollens. Il est rare que cela commence avant deux ans et parfois quand votre système immunitaire décline avec l'âge, vous pouvez guérir de votre allergie aux pollens. Comment sait-on que l'on est allergique aux pollens ? Nez qui coule sans fièvre, les yeux, la gorge ou les oreilles qui démangent, des éternuements, une diminution de l'odorat, le nez bouché, une haute pression respiratoire sont les signes habituels des allergies aux allergènes de l'air. Si cela vous le fait en extérieur, toujours à la même période, dans la même région, c'est très probablement une allergie aux pollens. Le médecin allergologue pourra vous recevoir pour faire le bilan de tout ça, mais l'urgence est pour l'instant de voir votre médecin traitant pour qu'il vous donne de quoi passer la saison. Souvenez-vous de notre premier épisode. Chaque fois que vous hésitez à vous traiter, que vous dites c'est pas grave votre allergie se renforce. La désensibilisation augmentera progressivement la quantité de pollen que vous arriverez à supporter sans réagir. Son efficacité est nette après le troisième mois de prise. Elle dure trois ans. à 5 ans avant d'être arrêté. De toute manière, je suis allergique à tous les pollens. Alors, effectivement, certaines personnes sont allergiques à des molécules qui n'appartiennent pas à une seule famille de pollens, mais à de très nombreuses familles. C'est alors difficile d'être efficace avec une désensibilisation, car nos produits de traitement d'immunothérapie sont très riches en allergènes majeurs spécifiques, mais peu en allergènes mi-jeurs. mineurs, pardon, qui sont ceux communs entre les différentes familles de pollen. Parfois, votre allergie au pollen ne se traduira pas par ses signes habituels, mais par des allergies alimentaires. Les plus fréquentes sont les allergies croisées des PR10, qui entraînent des réactions qui peuvent être présentes toute l'année avec des fruits ou des légumes crus, qui démangent la gorge, laissent une sensation de difficulté à déglutir ou un gonflement de lèvres. Si cela ne le fait qu'avec l'aliment cru et pas quand il est cuit, vous êtes probablement allergique à cette molécule. D'autres molécules polyniques vous feront réagir avec les bananes et l'avocat, d'autres avec le melon, concombre, pastèque, d'autres encore avec le céleri ou la laitue. C'est le monde merveilleux des allergies croisées que nous aborderons plus tard. Et comment je sais si c'est grave cette réaction alimentaire ? Il n'y a pas de certitude en médecine, ça serait trop facile. Disons que les PR10, fruits et légumes crus, c'est plutôt pas grave et très rarement grave, alors que le céleri cuit, c'est plutôt grave, mais parfois non. Quand la forme est grave, souvent, il y aura des maux de ventre, de la démangeaison de la pomme des mains, de la plante des pieds ou du haut du crâne, suivi d'une éruption urticarienne, d'un œdème ou d'une oppression respiratoire. Avec ces signes-là, c'est grave. Allez écouter l'épisode sur le choc anaphylactique, ça vous sera utile. Ok, c'est bon, je suis concerné, je veux savoir quelle pollen est là quand c'est ma saison. En fait, dire quelle pollen est dans votre nez à un moment précis, c'est impossible. Mais dire quelle pollen est très probablement en cause pour vous, ça l'est déjà plus. Voyons les outils. A tout seigneur, tout honneur, le RNSA, sur le site pollen.fr, vous propose des calendriers polliniques rétrospectifs et prévisionnels basés sur les mesures des centaines de capteurs polliniques analysés. année après année. Ils donnent des tendances à partir des mesures de la semaine d'avant. Ils vous disent de quelle pollen vous avez souffert la semaine dernière. Un capteur de pollen comme votre nez surreprésente toujours les pollens qui lui sont les plus proches et témoigne essentiellement de l'activité pollinique des deux kilomètres autour. Une autre manière de faire, c'est les pollinariums. Sur le site web web.alertepollen.org, vous créez un jardin avec les espèces endémiques de votre région et observez jour après jour la maturation des plantes pour annoncer la saison dès que la fleur paraît. C'est bien, mais c'est du travail. En plus, vous n'habitez pas dans le pollinarium et peut-être que votre jardin est mieux exposé que celui du pollinarium et que votre pollen à vous, chez vous, est déjà dans l'air. Sinon, il y a aussi pollinaire.fr qui améliore le concept du pollinarium en y ajoutant de l'autodéclaratif. Vous savez, allergique aux pollens de poissée, vous avez des symptômes ? Signalez-le sur votre application et votre plainte sera diffusée chez tous les membres du réseau. Vous êtes botaniste et voyez une plante qui pollinise ? Signalez-le là et tous les allergiques aux pollens de cette plante le sauront. Oui, ils sont très bien ces sites, mais moi, c'est différent. Effectivement, votre nez est votre nez. Peut-être est-il plus fragile, peut-être êtes-vous allergique à des allergènes communs entre pollens, à d'autres allergènes que ceux des pollens. Peut-être êtes-vous fumeur, vapoteur, tous ces éléments personnels qui font que ces alertes ne sont finalement pas si adaptées que ça pour vous. Si vous voulez le savoir, apprenez à vous connaître vous-même. Lors de la consultation avec votre médecin allergologue, votre habitat, vos habitudes, votre état de santé seront mis en parallèle avec vos tests cutanés et biologiques. Et en apprenant à reconnaître les plantes qui émettent vos pollens, vous serez le meilleur pour savoir quand et comment réagir. En résumé, l'allergie est en augmentation. Il y a de plus en plus de pollens dans l'air et les saisons sont de plus en plus longues et intenses. Ce n'est pas la faute des plantes, mais des humains, qui polluent et réchauffent la planète. Vous n'êtes pas allergique aux pollens, mais à des molécules libérées par le pollen et ces molécules peuvent également vous donner des signes alimentaires. Il y a des traitements et des mesures de prévention efficaces à prendre. Et si ceci s'avère insuffisant, une immunothérapie allergénique, des sensibilisations, est bien souvent possible. De nombreux outils collaboratifs permettent d'estimer votre risque allergique. Ils sont utiles, même s'ils ne sont pas absolus. Dans le prochain épisode, nous parlerons de l'asthme. Merci à vous les amis. Prenez soin de vous.

Description

L’allergie aux pollens, également appelée pollinose ou parfois « rhume des foins » est une maladie allergique en pleine expansion.

Mais qu’est-ce c’est un pollen d’abord?

Vous pouvez aller plus loin dans vos connaissances sur les allergies avec les sites web oasis-allergie.org et allergique.org où vous me retrouverez avec également d'autres médecins allergologues ainsi que des patients allergiques pour d'autre type d'informations sur les allergies. Portez vous bien les amis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Hachoum, le podcast des allergies qui répond à tes souhaits. Je m'appelle Philippe, je suis médecin allergologue et je t'emmène avec moi dans le blog passionnant des allergies. Aujourd'hui, nous allons parler de l'allergie aux pollens. L'allergie aux pollens, également appelée polynose ou parfois rhume des foins, est une maladie allergique en pleine expansion. Mais qu'est-ce qu'un pollen d'abord ? Si la plupart des végétaux sont à la fois mâles et femelles et s'en passent très bien, les pollens sont une nécessité pour de très nombreuses herbes, plantes et arbres pour leur reproduction. Sans eux, pas de fruits, pas de graines, plus de diversité de vie pour ces acteurs essentiels de notre quotidien. Il s'étudie en laboratoire sous le nom de palynologie. En dehors des connaissances scientifiques pures, cela permet concrètement de donner des bulletins d'information tout au long des saisons et de faire des prévisions de type et de quantité de pollen. Pour les archéologues, ce sont des indices précieux pour reconstituer le biotope des lieux anciens et donc les climats de ces époques, mais également pour déterminer si des lieux de sépulture étaient accompagnés d'offrandes de fleurs, comme cela a été discuté pour Néandertal. Et pourtant, ceux-ci sont chaque année de plus en plus redoutés par des milliards d'humains petits et grands. Formé dans la fleur par l'étamine et destiné aux pistils, le pollen a de multiples manières de se répandre. Porté par des insectes, on le dit entomogame. Diffusé par l'eau, il est hydrochorique. Si des animaux se chargent de cette tâche, il est zoologame. Enfin, si le vent le transporte, il est anémogame. Un jour, Bastien, un petit bonhomme de 12 ans, m'a dit dégoûté. Vous voulez dire que c'est le sperme des plantes que l'on respire ? Ben oui, Bastien, c'est un peu ça. Et quand tu te baignes dans la mer ? Non, ça je te dirai quand t'auras 13 ans. C'est gros comme un pollen. Quelques dizaines de microns. De 20 à 55, soit moins d'un vingtième de la taille d'un acarien. Leur forme est très variable, parfois en forme de T, parfois proche de l'étoile de la mort de Star Wars, ou voïde le plus souvent. Le pollen intact n'est qu'un polluant comme un autre, un gros polluant, ce qu'on appelle PM10. Les petits polluants, ce sont les particules fines d'une taille entre celles d'un globule rouge, 7 microns, et celles d'une bactérie, 1 micron. Un pollen, c'est assez gros, quoi. D'ailleurs, c'est pas au pollen que vous êtes allergique, non, vous commencez à en avoir l'habitude. Ce sont des molécules constituant le pollen qui sont les allergènes. Les pollens aériens sont constitués d'une paroi externe dure. Les xynes, avec à l'intérieur deux ou trois compartiments. Ils transportent sur leur membrane externe le microbiote de la plante émettrice, mais ils se chargent également des polluants atmosphériques qui vont l'altérer et lui permettre de diffuser dans l'air ses composants allergéniques. C'est à cause de la pollution qu'on devient allergique alors ? Pas tout à fait, non. Le pollen, par lui-même, vieillit et va diffuser ses allergènes en se dégradant. La pollution atmosphérique a deux effets. Le premier, c'est d'altérer la paroi externe, l'hexine, et de faciliter la diffusion plus précoce des molécules constituantes avant même que le pollen ne se soit dégradé lui-même. Le deuxième, c'est de faire produire par le pollen des composants de défense comme les PR10 et celles-ci sont justement l'allergène majeure des allergiques au pollen de Béthulacé. Par contre, le réchauffement climatique, lui, est tout à fait responsable de l'augmentation du nombre de grains de pollen dans l'air, ça oui. Une température plus élevée, davantage de CO2, mais c'est le bonheur pour la pollinisation printanière. Ces dernières années ont mis en évidence de manière globale des saisons polliniques plus riches en nombre de grains de pollen par mètre cube d'air et des saisons plus longues. C'est la tendance générale. Bien sûr, il y a des variations selon les pays. Le réchauffement n'est pas homogène. La tendance globale est tout de même partout, des saisons plus précoces, plus longues, plus intenses. C'est qui le responsable du réchauffement climatique déjà ? Les plantes ? Non, mauvaise réponse. Vous pouvez repartir avec votre diesel et ses particules fines qui altèrent les grains du pollen et relarguent son CO2. Ok, j'ai bien compris, c'est ma faute, comme d'habitude. Je fais quoi maintenant pour ne plus souffrir de mon allergie aux pollens ? D'abord, il va falloir respecter les règles habituelles. Aérez votre maison dix minutes par jour, avant ou après le coucher du soleil. Prenez votre traitement antihistaminique avant de vous exposer aux pollens. Roulez en voiture, fenêtres fermées. Ne faites pas sécher votre linge en extérieur en saison de pollen. Portez masque et lunettes si vous devez sortir aux heures de pollinisation, les heures chaudes. Pas de sport en extérieur non plus sur ces heures-là. Rincez-vous les cheveux, le nez et la gorge en rentrant chez vous. Enfin, prenez votre spray anti-inflammatoire en rentrant si le nez est bouché ou démange. Ensuite, si ces traitements ne suffisent pas, prenez rendez-vous chez un médecin allergologue afin qu'il voit s'il est possible de vous désensibiliser. Que ce soit possible ou non, il refera un point avec vous sur les solutions adaptées. Non mais moi mon médecin il me fait une piqûre de cortisone et hop c'est fini. C'est pas une bonne idée. D'abord votre injection c'est celle d'un corticoïde retard. Vous avez l'impression d'avoir une prise isolée alors que non, il s'agit d'un corticoïde qui va diffuser lentement, plusieurs mois, dans votre corps sans qu'il soit possible de l'arrêter. De plus, ces injections sont parfois responsables de nécrose musculaire ou de la hanche. Si vous avez besoin d'un corticoïde, prenez-le par la bouche. D'une part, vous êtes alors conscient que vous en prenez plusieurs jours de suite. Ensuite, en cas de maladie, vous pouvez l'arrêter aussitôt. C'est fréquent l'allergie aux pollens ? Oui, très fréquent. Pas loin du quart de la population a une forme plus ou moins forte d'allergie aux pollens. Il est rare que cela commence avant deux ans et parfois quand votre système immunitaire décline avec l'âge, vous pouvez guérir de votre allergie aux pollens. Comment sait-on que l'on est allergique aux pollens ? Nez qui coule sans fièvre, les yeux, la gorge ou les oreilles qui démangent, des éternuements, une diminution de l'odorat, le nez bouché, une haute pression respiratoire sont les signes habituels des allergies aux allergènes de l'air. Si cela vous le fait en extérieur, toujours à la même période, dans la même région, c'est très probablement une allergie aux pollens. Le médecin allergologue pourra vous recevoir pour faire le bilan de tout ça, mais l'urgence est pour l'instant de voir votre médecin traitant pour qu'il vous donne de quoi passer la saison. Souvenez-vous de notre premier épisode. Chaque fois que vous hésitez à vous traiter, que vous dites c'est pas grave votre allergie se renforce. La désensibilisation augmentera progressivement la quantité de pollen que vous arriverez à supporter sans réagir. Son efficacité est nette après le troisième mois de prise. Elle dure trois ans. à 5 ans avant d'être arrêté. De toute manière, je suis allergique à tous les pollens. Alors, effectivement, certaines personnes sont allergiques à des molécules qui n'appartiennent pas à une seule famille de pollens, mais à de très nombreuses familles. C'est alors difficile d'être efficace avec une désensibilisation, car nos produits de traitement d'immunothérapie sont très riches en allergènes majeurs spécifiques, mais peu en allergènes mi-jeurs. mineurs, pardon, qui sont ceux communs entre les différentes familles de pollen. Parfois, votre allergie au pollen ne se traduira pas par ses signes habituels, mais par des allergies alimentaires. Les plus fréquentes sont les allergies croisées des PR10, qui entraînent des réactions qui peuvent être présentes toute l'année avec des fruits ou des légumes crus, qui démangent la gorge, laissent une sensation de difficulté à déglutir ou un gonflement de lèvres. Si cela ne le fait qu'avec l'aliment cru et pas quand il est cuit, vous êtes probablement allergique à cette molécule. D'autres molécules polyniques vous feront réagir avec les bananes et l'avocat, d'autres avec le melon, concombre, pastèque, d'autres encore avec le céleri ou la laitue. C'est le monde merveilleux des allergies croisées que nous aborderons plus tard. Et comment je sais si c'est grave cette réaction alimentaire ? Il n'y a pas de certitude en médecine, ça serait trop facile. Disons que les PR10, fruits et légumes crus, c'est plutôt pas grave et très rarement grave, alors que le céleri cuit, c'est plutôt grave, mais parfois non. Quand la forme est grave, souvent, il y aura des maux de ventre, de la démangeaison de la pomme des mains, de la plante des pieds ou du haut du crâne, suivi d'une éruption urticarienne, d'un œdème ou d'une oppression respiratoire. Avec ces signes-là, c'est grave. Allez écouter l'épisode sur le choc anaphylactique, ça vous sera utile. Ok, c'est bon, je suis concerné, je veux savoir quelle pollen est là quand c'est ma saison. En fait, dire quelle pollen est dans votre nez à un moment précis, c'est impossible. Mais dire quelle pollen est très probablement en cause pour vous, ça l'est déjà plus. Voyons les outils. A tout seigneur, tout honneur, le RNSA, sur le site pollen.fr, vous propose des calendriers polliniques rétrospectifs et prévisionnels basés sur les mesures des centaines de capteurs polliniques analysés. année après année. Ils donnent des tendances à partir des mesures de la semaine d'avant. Ils vous disent de quelle pollen vous avez souffert la semaine dernière. Un capteur de pollen comme votre nez surreprésente toujours les pollens qui lui sont les plus proches et témoigne essentiellement de l'activité pollinique des deux kilomètres autour. Une autre manière de faire, c'est les pollinariums. Sur le site web web.alertepollen.org, vous créez un jardin avec les espèces endémiques de votre région et observez jour après jour la maturation des plantes pour annoncer la saison dès que la fleur paraît. C'est bien, mais c'est du travail. En plus, vous n'habitez pas dans le pollinarium et peut-être que votre jardin est mieux exposé que celui du pollinarium et que votre pollen à vous, chez vous, est déjà dans l'air. Sinon, il y a aussi pollinaire.fr qui améliore le concept du pollinarium en y ajoutant de l'autodéclaratif. Vous savez, allergique aux pollens de poissée, vous avez des symptômes ? Signalez-le sur votre application et votre plainte sera diffusée chez tous les membres du réseau. Vous êtes botaniste et voyez une plante qui pollinise ? Signalez-le là et tous les allergiques aux pollens de cette plante le sauront. Oui, ils sont très bien ces sites, mais moi, c'est différent. Effectivement, votre nez est votre nez. Peut-être est-il plus fragile, peut-être êtes-vous allergique à des allergènes communs entre pollens, à d'autres allergènes que ceux des pollens. Peut-être êtes-vous fumeur, vapoteur, tous ces éléments personnels qui font que ces alertes ne sont finalement pas si adaptées que ça pour vous. Si vous voulez le savoir, apprenez à vous connaître vous-même. Lors de la consultation avec votre médecin allergologue, votre habitat, vos habitudes, votre état de santé seront mis en parallèle avec vos tests cutanés et biologiques. Et en apprenant à reconnaître les plantes qui émettent vos pollens, vous serez le meilleur pour savoir quand et comment réagir. En résumé, l'allergie est en augmentation. Il y a de plus en plus de pollens dans l'air et les saisons sont de plus en plus longues et intenses. Ce n'est pas la faute des plantes, mais des humains, qui polluent et réchauffent la planète. Vous n'êtes pas allergique aux pollens, mais à des molécules libérées par le pollen et ces molécules peuvent également vous donner des signes alimentaires. Il y a des traitements et des mesures de prévention efficaces à prendre. Et si ceci s'avère insuffisant, une immunothérapie allergénique, des sensibilisations, est bien souvent possible. De nombreux outils collaboratifs permettent d'estimer votre risque allergique. Ils sont utiles, même s'ils ne sont pas absolus. Dans le prochain épisode, nous parlerons de l'asthme. Merci à vous les amis. Prenez soin de vous.

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L’allergie aux pollens, également appelée pollinose ou parfois « rhume des foins » est une maladie allergique en pleine expansion.

Mais qu’est-ce c’est un pollen d’abord?

Vous pouvez aller plus loin dans vos connaissances sur les allergies avec les sites web oasis-allergie.org et allergique.org où vous me retrouverez avec également d'autres médecins allergologues ainsi que des patients allergiques pour d'autre type d'informations sur les allergies. Portez vous bien les amis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Hachoum, le podcast des allergies qui répond à tes souhaits. Je m'appelle Philippe, je suis médecin allergologue et je t'emmène avec moi dans le blog passionnant des allergies. Aujourd'hui, nous allons parler de l'allergie aux pollens. L'allergie aux pollens, également appelée polynose ou parfois rhume des foins, est une maladie allergique en pleine expansion. Mais qu'est-ce qu'un pollen d'abord ? Si la plupart des végétaux sont à la fois mâles et femelles et s'en passent très bien, les pollens sont une nécessité pour de très nombreuses herbes, plantes et arbres pour leur reproduction. Sans eux, pas de fruits, pas de graines, plus de diversité de vie pour ces acteurs essentiels de notre quotidien. Il s'étudie en laboratoire sous le nom de palynologie. En dehors des connaissances scientifiques pures, cela permet concrètement de donner des bulletins d'information tout au long des saisons et de faire des prévisions de type et de quantité de pollen. Pour les archéologues, ce sont des indices précieux pour reconstituer le biotope des lieux anciens et donc les climats de ces époques, mais également pour déterminer si des lieux de sépulture étaient accompagnés d'offrandes de fleurs, comme cela a été discuté pour Néandertal. Et pourtant, ceux-ci sont chaque année de plus en plus redoutés par des milliards d'humains petits et grands. Formé dans la fleur par l'étamine et destiné aux pistils, le pollen a de multiples manières de se répandre. Porté par des insectes, on le dit entomogame. Diffusé par l'eau, il est hydrochorique. Si des animaux se chargent de cette tâche, il est zoologame. Enfin, si le vent le transporte, il est anémogame. Un jour, Bastien, un petit bonhomme de 12 ans, m'a dit dégoûté. Vous voulez dire que c'est le sperme des plantes que l'on respire ? Ben oui, Bastien, c'est un peu ça. Et quand tu te baignes dans la mer ? Non, ça je te dirai quand t'auras 13 ans. C'est gros comme un pollen. Quelques dizaines de microns. De 20 à 55, soit moins d'un vingtième de la taille d'un acarien. Leur forme est très variable, parfois en forme de T, parfois proche de l'étoile de la mort de Star Wars, ou voïde le plus souvent. Le pollen intact n'est qu'un polluant comme un autre, un gros polluant, ce qu'on appelle PM10. Les petits polluants, ce sont les particules fines d'une taille entre celles d'un globule rouge, 7 microns, et celles d'une bactérie, 1 micron. Un pollen, c'est assez gros, quoi. D'ailleurs, c'est pas au pollen que vous êtes allergique, non, vous commencez à en avoir l'habitude. Ce sont des molécules constituant le pollen qui sont les allergènes. Les pollens aériens sont constitués d'une paroi externe dure. Les xynes, avec à l'intérieur deux ou trois compartiments. Ils transportent sur leur membrane externe le microbiote de la plante émettrice, mais ils se chargent également des polluants atmosphériques qui vont l'altérer et lui permettre de diffuser dans l'air ses composants allergéniques. C'est à cause de la pollution qu'on devient allergique alors ? Pas tout à fait, non. Le pollen, par lui-même, vieillit et va diffuser ses allergènes en se dégradant. La pollution atmosphérique a deux effets. Le premier, c'est d'altérer la paroi externe, l'hexine, et de faciliter la diffusion plus précoce des molécules constituantes avant même que le pollen ne se soit dégradé lui-même. Le deuxième, c'est de faire produire par le pollen des composants de défense comme les PR10 et celles-ci sont justement l'allergène majeure des allergiques au pollen de Béthulacé. Par contre, le réchauffement climatique, lui, est tout à fait responsable de l'augmentation du nombre de grains de pollen dans l'air, ça oui. Une température plus élevée, davantage de CO2, mais c'est le bonheur pour la pollinisation printanière. Ces dernières années ont mis en évidence de manière globale des saisons polliniques plus riches en nombre de grains de pollen par mètre cube d'air et des saisons plus longues. C'est la tendance générale. Bien sûr, il y a des variations selon les pays. Le réchauffement n'est pas homogène. La tendance globale est tout de même partout, des saisons plus précoces, plus longues, plus intenses. C'est qui le responsable du réchauffement climatique déjà ? Les plantes ? Non, mauvaise réponse. Vous pouvez repartir avec votre diesel et ses particules fines qui altèrent les grains du pollen et relarguent son CO2. Ok, j'ai bien compris, c'est ma faute, comme d'habitude. Je fais quoi maintenant pour ne plus souffrir de mon allergie aux pollens ? D'abord, il va falloir respecter les règles habituelles. Aérez votre maison dix minutes par jour, avant ou après le coucher du soleil. Prenez votre traitement antihistaminique avant de vous exposer aux pollens. Roulez en voiture, fenêtres fermées. Ne faites pas sécher votre linge en extérieur en saison de pollen. Portez masque et lunettes si vous devez sortir aux heures de pollinisation, les heures chaudes. Pas de sport en extérieur non plus sur ces heures-là. Rincez-vous les cheveux, le nez et la gorge en rentrant chez vous. Enfin, prenez votre spray anti-inflammatoire en rentrant si le nez est bouché ou démange. Ensuite, si ces traitements ne suffisent pas, prenez rendez-vous chez un médecin allergologue afin qu'il voit s'il est possible de vous désensibiliser. Que ce soit possible ou non, il refera un point avec vous sur les solutions adaptées. Non mais moi mon médecin il me fait une piqûre de cortisone et hop c'est fini. C'est pas une bonne idée. D'abord votre injection c'est celle d'un corticoïde retard. Vous avez l'impression d'avoir une prise isolée alors que non, il s'agit d'un corticoïde qui va diffuser lentement, plusieurs mois, dans votre corps sans qu'il soit possible de l'arrêter. De plus, ces injections sont parfois responsables de nécrose musculaire ou de la hanche. Si vous avez besoin d'un corticoïde, prenez-le par la bouche. D'une part, vous êtes alors conscient que vous en prenez plusieurs jours de suite. Ensuite, en cas de maladie, vous pouvez l'arrêter aussitôt. C'est fréquent l'allergie aux pollens ? Oui, très fréquent. Pas loin du quart de la population a une forme plus ou moins forte d'allergie aux pollens. Il est rare que cela commence avant deux ans et parfois quand votre système immunitaire décline avec l'âge, vous pouvez guérir de votre allergie aux pollens. Comment sait-on que l'on est allergique aux pollens ? Nez qui coule sans fièvre, les yeux, la gorge ou les oreilles qui démangent, des éternuements, une diminution de l'odorat, le nez bouché, une haute pression respiratoire sont les signes habituels des allergies aux allergènes de l'air. Si cela vous le fait en extérieur, toujours à la même période, dans la même région, c'est très probablement une allergie aux pollens. Le médecin allergologue pourra vous recevoir pour faire le bilan de tout ça, mais l'urgence est pour l'instant de voir votre médecin traitant pour qu'il vous donne de quoi passer la saison. Souvenez-vous de notre premier épisode. Chaque fois que vous hésitez à vous traiter, que vous dites c'est pas grave votre allergie se renforce. La désensibilisation augmentera progressivement la quantité de pollen que vous arriverez à supporter sans réagir. Son efficacité est nette après le troisième mois de prise. Elle dure trois ans. à 5 ans avant d'être arrêté. De toute manière, je suis allergique à tous les pollens. Alors, effectivement, certaines personnes sont allergiques à des molécules qui n'appartiennent pas à une seule famille de pollens, mais à de très nombreuses familles. C'est alors difficile d'être efficace avec une désensibilisation, car nos produits de traitement d'immunothérapie sont très riches en allergènes majeurs spécifiques, mais peu en allergènes mi-jeurs. mineurs, pardon, qui sont ceux communs entre les différentes familles de pollen. Parfois, votre allergie au pollen ne se traduira pas par ses signes habituels, mais par des allergies alimentaires. Les plus fréquentes sont les allergies croisées des PR10, qui entraînent des réactions qui peuvent être présentes toute l'année avec des fruits ou des légumes crus, qui démangent la gorge, laissent une sensation de difficulté à déglutir ou un gonflement de lèvres. Si cela ne le fait qu'avec l'aliment cru et pas quand il est cuit, vous êtes probablement allergique à cette molécule. D'autres molécules polyniques vous feront réagir avec les bananes et l'avocat, d'autres avec le melon, concombre, pastèque, d'autres encore avec le céleri ou la laitue. C'est le monde merveilleux des allergies croisées que nous aborderons plus tard. Et comment je sais si c'est grave cette réaction alimentaire ? Il n'y a pas de certitude en médecine, ça serait trop facile. Disons que les PR10, fruits et légumes crus, c'est plutôt pas grave et très rarement grave, alors que le céleri cuit, c'est plutôt grave, mais parfois non. Quand la forme est grave, souvent, il y aura des maux de ventre, de la démangeaison de la pomme des mains, de la plante des pieds ou du haut du crâne, suivi d'une éruption urticarienne, d'un œdème ou d'une oppression respiratoire. Avec ces signes-là, c'est grave. Allez écouter l'épisode sur le choc anaphylactique, ça vous sera utile. Ok, c'est bon, je suis concerné, je veux savoir quelle pollen est là quand c'est ma saison. En fait, dire quelle pollen est dans votre nez à un moment précis, c'est impossible. Mais dire quelle pollen est très probablement en cause pour vous, ça l'est déjà plus. Voyons les outils. A tout seigneur, tout honneur, le RNSA, sur le site pollen.fr, vous propose des calendriers polliniques rétrospectifs et prévisionnels basés sur les mesures des centaines de capteurs polliniques analysés. année après année. Ils donnent des tendances à partir des mesures de la semaine d'avant. Ils vous disent de quelle pollen vous avez souffert la semaine dernière. Un capteur de pollen comme votre nez surreprésente toujours les pollens qui lui sont les plus proches et témoigne essentiellement de l'activité pollinique des deux kilomètres autour. Une autre manière de faire, c'est les pollinariums. Sur le site web web.alertepollen.org, vous créez un jardin avec les espèces endémiques de votre région et observez jour après jour la maturation des plantes pour annoncer la saison dès que la fleur paraît. C'est bien, mais c'est du travail. En plus, vous n'habitez pas dans le pollinarium et peut-être que votre jardin est mieux exposé que celui du pollinarium et que votre pollen à vous, chez vous, est déjà dans l'air. Sinon, il y a aussi pollinaire.fr qui améliore le concept du pollinarium en y ajoutant de l'autodéclaratif. Vous savez, allergique aux pollens de poissée, vous avez des symptômes ? Signalez-le sur votre application et votre plainte sera diffusée chez tous les membres du réseau. Vous êtes botaniste et voyez une plante qui pollinise ? Signalez-le là et tous les allergiques aux pollens de cette plante le sauront. Oui, ils sont très bien ces sites, mais moi, c'est différent. Effectivement, votre nez est votre nez. Peut-être est-il plus fragile, peut-être êtes-vous allergique à des allergènes communs entre pollens, à d'autres allergènes que ceux des pollens. Peut-être êtes-vous fumeur, vapoteur, tous ces éléments personnels qui font que ces alertes ne sont finalement pas si adaptées que ça pour vous. Si vous voulez le savoir, apprenez à vous connaître vous-même. Lors de la consultation avec votre médecin allergologue, votre habitat, vos habitudes, votre état de santé seront mis en parallèle avec vos tests cutanés et biologiques. Et en apprenant à reconnaître les plantes qui émettent vos pollens, vous serez le meilleur pour savoir quand et comment réagir. En résumé, l'allergie est en augmentation. Il y a de plus en plus de pollens dans l'air et les saisons sont de plus en plus longues et intenses. Ce n'est pas la faute des plantes, mais des humains, qui polluent et réchauffent la planète. Vous n'êtes pas allergique aux pollens, mais à des molécules libérées par le pollen et ces molécules peuvent également vous donner des signes alimentaires. Il y a des traitements et des mesures de prévention efficaces à prendre. Et si ceci s'avère insuffisant, une immunothérapie allergénique, des sensibilisations, est bien souvent possible. De nombreux outils collaboratifs permettent d'estimer votre risque allergique. Ils sont utiles, même s'ils ne sont pas absolus. Dans le prochain épisode, nous parlerons de l'asthme. Merci à vous les amis. Prenez soin de vous.

Description

L’allergie aux pollens, également appelée pollinose ou parfois « rhume des foins » est une maladie allergique en pleine expansion.

Mais qu’est-ce c’est un pollen d’abord?

Vous pouvez aller plus loin dans vos connaissances sur les allergies avec les sites web oasis-allergie.org et allergique.org où vous me retrouverez avec également d'autres médecins allergologues ainsi que des patients allergiques pour d'autre type d'informations sur les allergies. Portez vous bien les amis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Hachoum, le podcast des allergies qui répond à tes souhaits. Je m'appelle Philippe, je suis médecin allergologue et je t'emmène avec moi dans le blog passionnant des allergies. Aujourd'hui, nous allons parler de l'allergie aux pollens. L'allergie aux pollens, également appelée polynose ou parfois rhume des foins, est une maladie allergique en pleine expansion. Mais qu'est-ce qu'un pollen d'abord ? Si la plupart des végétaux sont à la fois mâles et femelles et s'en passent très bien, les pollens sont une nécessité pour de très nombreuses herbes, plantes et arbres pour leur reproduction. Sans eux, pas de fruits, pas de graines, plus de diversité de vie pour ces acteurs essentiels de notre quotidien. Il s'étudie en laboratoire sous le nom de palynologie. En dehors des connaissances scientifiques pures, cela permet concrètement de donner des bulletins d'information tout au long des saisons et de faire des prévisions de type et de quantité de pollen. Pour les archéologues, ce sont des indices précieux pour reconstituer le biotope des lieux anciens et donc les climats de ces époques, mais également pour déterminer si des lieux de sépulture étaient accompagnés d'offrandes de fleurs, comme cela a été discuté pour Néandertal. Et pourtant, ceux-ci sont chaque année de plus en plus redoutés par des milliards d'humains petits et grands. Formé dans la fleur par l'étamine et destiné aux pistils, le pollen a de multiples manières de se répandre. Porté par des insectes, on le dit entomogame. Diffusé par l'eau, il est hydrochorique. Si des animaux se chargent de cette tâche, il est zoologame. Enfin, si le vent le transporte, il est anémogame. Un jour, Bastien, un petit bonhomme de 12 ans, m'a dit dégoûté. Vous voulez dire que c'est le sperme des plantes que l'on respire ? Ben oui, Bastien, c'est un peu ça. Et quand tu te baignes dans la mer ? Non, ça je te dirai quand t'auras 13 ans. C'est gros comme un pollen. Quelques dizaines de microns. De 20 à 55, soit moins d'un vingtième de la taille d'un acarien. Leur forme est très variable, parfois en forme de T, parfois proche de l'étoile de la mort de Star Wars, ou voïde le plus souvent. Le pollen intact n'est qu'un polluant comme un autre, un gros polluant, ce qu'on appelle PM10. Les petits polluants, ce sont les particules fines d'une taille entre celles d'un globule rouge, 7 microns, et celles d'une bactérie, 1 micron. Un pollen, c'est assez gros, quoi. D'ailleurs, c'est pas au pollen que vous êtes allergique, non, vous commencez à en avoir l'habitude. Ce sont des molécules constituant le pollen qui sont les allergènes. Les pollens aériens sont constitués d'une paroi externe dure. Les xynes, avec à l'intérieur deux ou trois compartiments. Ils transportent sur leur membrane externe le microbiote de la plante émettrice, mais ils se chargent également des polluants atmosphériques qui vont l'altérer et lui permettre de diffuser dans l'air ses composants allergéniques. C'est à cause de la pollution qu'on devient allergique alors ? Pas tout à fait, non. Le pollen, par lui-même, vieillit et va diffuser ses allergènes en se dégradant. La pollution atmosphérique a deux effets. Le premier, c'est d'altérer la paroi externe, l'hexine, et de faciliter la diffusion plus précoce des molécules constituantes avant même que le pollen ne se soit dégradé lui-même. Le deuxième, c'est de faire produire par le pollen des composants de défense comme les PR10 et celles-ci sont justement l'allergène majeure des allergiques au pollen de Béthulacé. Par contre, le réchauffement climatique, lui, est tout à fait responsable de l'augmentation du nombre de grains de pollen dans l'air, ça oui. Une température plus élevée, davantage de CO2, mais c'est le bonheur pour la pollinisation printanière. Ces dernières années ont mis en évidence de manière globale des saisons polliniques plus riches en nombre de grains de pollen par mètre cube d'air et des saisons plus longues. C'est la tendance générale. Bien sûr, il y a des variations selon les pays. Le réchauffement n'est pas homogène. La tendance globale est tout de même partout, des saisons plus précoces, plus longues, plus intenses. C'est qui le responsable du réchauffement climatique déjà ? Les plantes ? Non, mauvaise réponse. Vous pouvez repartir avec votre diesel et ses particules fines qui altèrent les grains du pollen et relarguent son CO2. Ok, j'ai bien compris, c'est ma faute, comme d'habitude. Je fais quoi maintenant pour ne plus souffrir de mon allergie aux pollens ? D'abord, il va falloir respecter les règles habituelles. Aérez votre maison dix minutes par jour, avant ou après le coucher du soleil. Prenez votre traitement antihistaminique avant de vous exposer aux pollens. Roulez en voiture, fenêtres fermées. Ne faites pas sécher votre linge en extérieur en saison de pollen. Portez masque et lunettes si vous devez sortir aux heures de pollinisation, les heures chaudes. Pas de sport en extérieur non plus sur ces heures-là. Rincez-vous les cheveux, le nez et la gorge en rentrant chez vous. Enfin, prenez votre spray anti-inflammatoire en rentrant si le nez est bouché ou démange. Ensuite, si ces traitements ne suffisent pas, prenez rendez-vous chez un médecin allergologue afin qu'il voit s'il est possible de vous désensibiliser. Que ce soit possible ou non, il refera un point avec vous sur les solutions adaptées. Non mais moi mon médecin il me fait une piqûre de cortisone et hop c'est fini. C'est pas une bonne idée. D'abord votre injection c'est celle d'un corticoïde retard. Vous avez l'impression d'avoir une prise isolée alors que non, il s'agit d'un corticoïde qui va diffuser lentement, plusieurs mois, dans votre corps sans qu'il soit possible de l'arrêter. De plus, ces injections sont parfois responsables de nécrose musculaire ou de la hanche. Si vous avez besoin d'un corticoïde, prenez-le par la bouche. D'une part, vous êtes alors conscient que vous en prenez plusieurs jours de suite. Ensuite, en cas de maladie, vous pouvez l'arrêter aussitôt. C'est fréquent l'allergie aux pollens ? Oui, très fréquent. Pas loin du quart de la population a une forme plus ou moins forte d'allergie aux pollens. Il est rare que cela commence avant deux ans et parfois quand votre système immunitaire décline avec l'âge, vous pouvez guérir de votre allergie aux pollens. Comment sait-on que l'on est allergique aux pollens ? Nez qui coule sans fièvre, les yeux, la gorge ou les oreilles qui démangent, des éternuements, une diminution de l'odorat, le nez bouché, une haute pression respiratoire sont les signes habituels des allergies aux allergènes de l'air. Si cela vous le fait en extérieur, toujours à la même période, dans la même région, c'est très probablement une allergie aux pollens. Le médecin allergologue pourra vous recevoir pour faire le bilan de tout ça, mais l'urgence est pour l'instant de voir votre médecin traitant pour qu'il vous donne de quoi passer la saison. Souvenez-vous de notre premier épisode. Chaque fois que vous hésitez à vous traiter, que vous dites c'est pas grave votre allergie se renforce. La désensibilisation augmentera progressivement la quantité de pollen que vous arriverez à supporter sans réagir. Son efficacité est nette après le troisième mois de prise. Elle dure trois ans. à 5 ans avant d'être arrêté. De toute manière, je suis allergique à tous les pollens. Alors, effectivement, certaines personnes sont allergiques à des molécules qui n'appartiennent pas à une seule famille de pollens, mais à de très nombreuses familles. C'est alors difficile d'être efficace avec une désensibilisation, car nos produits de traitement d'immunothérapie sont très riches en allergènes majeurs spécifiques, mais peu en allergènes mi-jeurs. mineurs, pardon, qui sont ceux communs entre les différentes familles de pollen. Parfois, votre allergie au pollen ne se traduira pas par ses signes habituels, mais par des allergies alimentaires. Les plus fréquentes sont les allergies croisées des PR10, qui entraînent des réactions qui peuvent être présentes toute l'année avec des fruits ou des légumes crus, qui démangent la gorge, laissent une sensation de difficulté à déglutir ou un gonflement de lèvres. Si cela ne le fait qu'avec l'aliment cru et pas quand il est cuit, vous êtes probablement allergique à cette molécule. D'autres molécules polyniques vous feront réagir avec les bananes et l'avocat, d'autres avec le melon, concombre, pastèque, d'autres encore avec le céleri ou la laitue. C'est le monde merveilleux des allergies croisées que nous aborderons plus tard. Et comment je sais si c'est grave cette réaction alimentaire ? Il n'y a pas de certitude en médecine, ça serait trop facile. Disons que les PR10, fruits et légumes crus, c'est plutôt pas grave et très rarement grave, alors que le céleri cuit, c'est plutôt grave, mais parfois non. Quand la forme est grave, souvent, il y aura des maux de ventre, de la démangeaison de la pomme des mains, de la plante des pieds ou du haut du crâne, suivi d'une éruption urticarienne, d'un œdème ou d'une oppression respiratoire. Avec ces signes-là, c'est grave. Allez écouter l'épisode sur le choc anaphylactique, ça vous sera utile. Ok, c'est bon, je suis concerné, je veux savoir quelle pollen est là quand c'est ma saison. En fait, dire quelle pollen est dans votre nez à un moment précis, c'est impossible. Mais dire quelle pollen est très probablement en cause pour vous, ça l'est déjà plus. Voyons les outils. A tout seigneur, tout honneur, le RNSA, sur le site pollen.fr, vous propose des calendriers polliniques rétrospectifs et prévisionnels basés sur les mesures des centaines de capteurs polliniques analysés. année après année. Ils donnent des tendances à partir des mesures de la semaine d'avant. Ils vous disent de quelle pollen vous avez souffert la semaine dernière. Un capteur de pollen comme votre nez surreprésente toujours les pollens qui lui sont les plus proches et témoigne essentiellement de l'activité pollinique des deux kilomètres autour. Une autre manière de faire, c'est les pollinariums. Sur le site web web.alertepollen.org, vous créez un jardin avec les espèces endémiques de votre région et observez jour après jour la maturation des plantes pour annoncer la saison dès que la fleur paraît. C'est bien, mais c'est du travail. En plus, vous n'habitez pas dans le pollinarium et peut-être que votre jardin est mieux exposé que celui du pollinarium et que votre pollen à vous, chez vous, est déjà dans l'air. Sinon, il y a aussi pollinaire.fr qui améliore le concept du pollinarium en y ajoutant de l'autodéclaratif. Vous savez, allergique aux pollens de poissée, vous avez des symptômes ? Signalez-le sur votre application et votre plainte sera diffusée chez tous les membres du réseau. Vous êtes botaniste et voyez une plante qui pollinise ? Signalez-le là et tous les allergiques aux pollens de cette plante le sauront. Oui, ils sont très bien ces sites, mais moi, c'est différent. Effectivement, votre nez est votre nez. Peut-être est-il plus fragile, peut-être êtes-vous allergique à des allergènes communs entre pollens, à d'autres allergènes que ceux des pollens. Peut-être êtes-vous fumeur, vapoteur, tous ces éléments personnels qui font que ces alertes ne sont finalement pas si adaptées que ça pour vous. Si vous voulez le savoir, apprenez à vous connaître vous-même. Lors de la consultation avec votre médecin allergologue, votre habitat, vos habitudes, votre état de santé seront mis en parallèle avec vos tests cutanés et biologiques. Et en apprenant à reconnaître les plantes qui émettent vos pollens, vous serez le meilleur pour savoir quand et comment réagir. En résumé, l'allergie est en augmentation. Il y a de plus en plus de pollens dans l'air et les saisons sont de plus en plus longues et intenses. Ce n'est pas la faute des plantes, mais des humains, qui polluent et réchauffent la planète. Vous n'êtes pas allergique aux pollens, mais à des molécules libérées par le pollen et ces molécules peuvent également vous donner des signes alimentaires. Il y a des traitements et des mesures de prévention efficaces à prendre. Et si ceci s'avère insuffisant, une immunothérapie allergénique, des sensibilisations, est bien souvent possible. De nombreux outils collaboratifs permettent d'estimer votre risque allergique. Ils sont utiles, même s'ils ne sont pas absolus. Dans le prochain épisode, nous parlerons de l'asthme. Merci à vous les amis. Prenez soin de vous.

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