undefined cover
undefined cover
environnement-interieur cover
environnement-interieur cover
Atchoum, le podcast des allergies qui répond à tes souhaits

environnement-interieur

environnement-interieur

12min |31/05/2025
Play
undefined cover
undefined cover
environnement-interieur cover
environnement-interieur cover
Atchoum, le podcast des allergies qui répond à tes souhaits

environnement-interieur

environnement-interieur

12min |31/05/2025
Play

Description

L’environnement intérieur, votre maison, votre voiture, votre bureau, est la principale source de substances chimiques polluantes. Je vous propose dans ce podcast de vous promener dans les différents produits, gazs, allergènes, risques qui y sont attachés et, surtout, de vous amener vers des solutions simples et peu coûteuses pour améliorer votre environnement. Un air pur est un air sans. Vous pouvez aller plus loin dans vos connaissances sur les allergies avec les sites web oasis-allergie.org et allergique.org où vous me retrouverez avec également d'autres médecins allergologues ainsi que des patients allergiques pour d'autre type d'informations sur les allergies. Portez vous bien les amis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Achoum, le podcast des allergiques qui répond à tes souhaits. Je m'appelle Philippe, je suis médecin allergologue et je t'emmène avec moi dans le monde passionnant des allergies. Aujourd'hui, nous allons parler de l'environnement intérieur. L'environnement intérieur, c'est notre meilleur ennemi. Je vous emmène pour un long voyage dans l'air. Mais pas celui des montagnes, ni celui du bord de la mer. Je veux plutôt parler de cet air que vous inspirez sans y prêter attention. dans votre appartement, au bureau, dans votre voiture, et qui représente plus de 90% de l'air que vous respirerez dans votre vie, avec en moyenne 15 000 litres respirés par jour. Je suis sûr que vous ne pensez probablement jamais à sa composition. Or, cet élément essentiel à la vie, peut se révéler être un allié précieux ou un adversaire redoutable. Allergène, irritant, particules fines, composés chimiques insaisissables, l'air intérieur est aujourd'hui considéré comme étant 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur, selon les estimations de l'ONS, Organisation mondiale de la santé, de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, ANSES, et de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur, OQAI. Ça fait du monde qui essaie de vous dire qu'il y a un problème. Mais je crois que globalement, la population, vous et moi, on s'en fiche un peu. C'est plus facile de se plaindre de la pollution extérieure. Parce que celle-là, c'est la faute des autres, pas de nous. Il est d'ailleurs surprenant de constater qu'en voulant éviter les polluants urbains, nous finissons par en accumuler d'autres, pire, dans notre espace clos, en fermant nos fenêtres. Comment purifier notre refuge sans vivre dans une bulle ? Nous allons aborder cette question en plusieurs thèmes, avec des exemples concrets et des solutions pratiques. La pollution, c'est d'abord des poussières dans l'air. Il y en a des grosses, elles vont dans le nez, sur la peau, on les mouche, on les voit. Celles-là, elles nous dérangent parce qu'on les voit. Pourtant, ce sont les moins embêtantes, car le souci en termes de poussière, ce sont plutôt les petites particules, celles qu'on appelle les particules fines, les PM2,5, les PM5, les PM10, des assaillants insaisissables. Les particules fines constituent les vedettes de la pollution atmosphérique, intérieure ou extérieure. On les classe en fonction de leur taille et on les appelle PM pour Particulate Matter, que l'on pourrait traduire par particules de matière. Les PM10 sont inférieurs à 10 microns. micromètres, elles atteignent le nez, la gorge et les bronches. Les PM2-5, de 2,5 microns ou moins, elles peuvent pénétrer jusqu'aux alvéoles pulmonaires. Et les PM5, entre les deux, elles combinent les inconvénients des deux. Et vous vous demandez peut-être où on les trouve ? Eh bien, partout ! Elles sont émises lors de la combustion du tabac, du bois, du gaz, à la cuisson des aliments, en particulier avec la friture, les grillades, les wok, quand vous allumez des bougies parfumées, de l'encens ou un poêle à bois, quand vous vaporisez des sprays, des aérosols ménagers, et bien sûr par l'intrusion de la circulation externe via les fenêtres, les balcons et les stationnements souterrains. Mais ce n'est pas fini. Ces particules fonctionnent également comme des véhicules de covoiturage pour les allergènes. Les pollens, les spores fongiques, les fragments d'acariens, les particules de détergent, la colophane, les microfibres. Ces particules irritent les voies respiratoires, provoquent des crises d'asthme, aggravent la bronchite, exacerbent les symptômes chez les personnes allergiques et affaiblissent les défenses naturelles. Quelles sont les conséquences sur la santé ? Il a été démontré que les taux de particules fines, les PM2,5, qui s'infiltrent dans la circulation sanguine, sont corrélés à une augmentation des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, les AVC, des troubles cognitifs et de mémoire, de nombreux cancers, de l'asthme et des bronchites chroniques, des infections respiratoires chez les enfants et également à une baisse de la fertilité. D'après une enquête de l'Agence européenne pour l'environnement, environ 400 000 décès prématurés par an en Europe sont attribuables à une exposition accrue aux particules fines. Alors, que faire en pratique ? Eh bien, à la maison, il faut utiliser un aspirateur muni d'un filtre HEPA 14 pour aspirer sans relarguer. Il faut préférer un chiffon humide qui va fixer les poussières à un plumeau, qui va bien souvent les remettre en suspension. Il faut réduire les texils présents dans la maison, moquettes, rideaux épais, coussins, peluches, tentures. Il faut aérer deux fois par jour, hors des pics de pollen et de pollution, c'est-à-dire le plus souvent tôt le matin. Si vous êtes particulièrement fragile, vous pouvez envisager d'investir dans un purificateur d'air équipé d'un filtre HEPA ou à charbon actif pour assainir l'air. Mais d'abord et avant tout, limitez les sources intérieures. Pas de fumée, pas de bougie, pas d'encens, pas d'huile essentielle en diffusion. Parlons désormais des composés organiques volatiles, les fameuses COV et les autres gaz. La chimie invisible de votre quotidien. Vous avez sûrement en tête les campagnes contre la malbouffe et ses perturbateurs endocriniens responsables de l'épidémie d'obésité, hein ? Alors dites-vous un instant que votre air, c'est pareil. Vous respirez un air ultra transformé. Votre asthme, votre état de santé, il est également perturbé par cet air intérieur malsain. Les COV sont partout dans nos intérieurs. Les principaux sont le formaldéhyde, le benzène, le toluène ou le limonène. Les principales sources de pollution sont les meubles neufs, en particulier ceux en panneaux de particules ou en MDF, les Medium Density Fiber Boards, qui signifient en français panneaux de fibre densité moyenne. Les adhésifs, laques, peintures, les détergents pour un usage domestique, tels des nettoyants multisurfaces. Les lessives assouplissants parfumés, les désodorisances près d'ambiance bougies parfumées et les diffuseurs d'huiles essentielles et l'encens bien sûr. Mais alors pourquoi les huiles essentielles sont-elles problématiques ? Oui, elles sont naturelles bien sûr. Mais le tabac aussi est naturel, le cannabis aussi. Mais diffusées à chaud ou vaporisées, elles relâchent des terpènes qui sont des allergènes puissants. et des aldéhydes, les COV, ces irritants pour les bronches et les allergènes pour la peau. À forte dose, elles aggravent les symptômes asthmatiques, provoquent des dermatites et participent à la pollution de votre air. Les autres gaz, ce seront du monoxyde de carbone, le CO, libéré par les chaudières, les cheminées et les poils défectueux. Évidemment, il est mortel à forte concentration, mais il est très irritant à faible concentration. Il y a le dioxyde d'azote, le NO2, produit par les plaques de cuisson au gaz, les fours, les chaudières. Il exacerbe l'asthme. L'ozone, O3, formé par la réaction entre les COV et la lumière. C'est un irritant majeur. Il est libéré dans l'air intérieur par certains équipements de bureau, comme les imprimantes laser, les photocopieuses, certains types d'épurateurs d'air également. tels que les générateurs électriques ou les générateurs d'ion. Vous voulez épurer et finalement vous aggraver le problème. Quelques données intéressantes en passant. Dans une enquête de l'Office de la qualité de l'air intérieur, l'OQAI, 40% des logements français dépassent les seuils recommandés en formaldéhyde. Le benzène, classé cancérogène avéré, est retrouvé dans près de 25% des logements. Alors que faire ? Eh bien, il faut abandonner les aérosols et les désodorisants. Utilisez les produits liquides non parfumés dont vous imbiberez le chiffon pour le nettoyage. Il faut choisir des peintures, des colles et des vernis étiquetés A+. Il faut privilégier les produits bruts. savon noir, pierre blanche, bicarbonate, vinaigre, attention au mélange. Utilisez des applications comme Yuka pour scanner les produits. Assurez-vous de bien aérer la pièce après les travaux ou l'installation de nouveaux meubles et préférez les anciens meubles aux nouveaux. Prendre soin de faire entretenir ses appareils à combustion tous les ans. Si vous roulez beaucoup, évitez les voitures neuves, préférez les véhicules d'occasion, surtout si vous êtes en âge d'avoir des enfants ou si vous en transportez souvent. Allergènes aériens et autres pièges En termes d'allergènes intérieurs, il y a parfois des insoupçonnés. Les parfums des lessives, les assouplissants, les gels douche, les savons, les conservateurs pour ces mêmes produits comme la méthylisothiazolinone et les parabènes, la colophage, la lanoline, les conservateurs de caoutchouc qui sont dans les aérosols, les cols, les pansements, les instruments de musique, les chaussons, les grands classiques bien sûr que vous connaissez déjà comme les acariens dans vos matelas, coussins, peluches, tapis, les moisissures aux endroits humides, les cuisses, cuisine, salle de bain, les caves et les squames animales, poils, plumes et salives. Les mesures préventives classiques sont l'utilisation de housses anti-acariens, le lavage des draps à 60 degrés, l'usage d'un aspirateur HEPA 14, la surveillance des moisissures derrière les meubles qui forment des plans froids, dans les salles de bain et les fenêtres, le maintien d'une hygiène stricte pour les animaux qui ne vont évidemment pas dans les chambres, brossage régulier, nettoyage des paniers. Avez-vous pensé à l'humidité, cet amplificateur silencieux ? Et oui, parce que la quantité d'eau dans l'air contribue à votre bien-être. Idéalement, vous vivez autour de 50% d'hygrométrie. En dessous de 30%, vous vous asséchez. Au-delà de 70%, c'est un problème. Le rôle de l'humidité est souvent sous-estimé. Elle favorise la croissance des moisissures, multiplie la présence des acariens, accroît la quantité de COV dans l'air et facilite la propagation des allergènes. Certains signes doivent vous alerter, une odeur de moisissure, des taches sombres ou verdâtres sur les murs, derrière les meubles, une condensation persistante sur les vitres, un air qui semble lourd et étouffant. Il y a des solutions simples pour améliorer ces soucis d'humidité. Ventilation naturelle ou mécanique, la VMC. Les réparations des fuites. L'utilisation d'un déshumidificateur dans les zones à risque, comme une chambre. Le séchage du linge dehors. Le séchage des surfaces après la douche pour éviter l'évaporation de cette eau dans notre air. Les femmes enceintes et les nourrissons sont les êtres les plus vulnérables. En effet, les COV traversent le placenta. Les nourrissons respirent deux fois plus d'air par rapport à leur poids corporel qu'un adulte. Ils rampent sur les sols, mettent leurs mains à leur bouche, Et alors, oui, le contact avec les microbes est nécessaire pour un bon apprentissage immunitaire. D'accord, mais là, des microbes, il n'y en a plus. La maison, elle est propre, stérile. Mais elle est très riche en polluants intérieurs. Et les risques pour eux, c'est quoi ? Un asthme précoce, une dermatite atopique, un retard du développement du poumon, une sensibilité accrue aux infections. Alors, quelques conseils. Évitez les rénovations pendant votre grossesse. Choisissez du mobilier certifié A+, ou des meubles anciens. Utiliser des lessives neutres, sans parfum, sans isothiazolinone. Utiliser des nettoyants simples, pas de spray. Aérer régulièrement, même en hiver. En résumé, l'environnement intérieur est devenu un terrain de recherche majeur pour les allergologues. On sait désormais que la prévalence de l'asthme a doublé en 30 ans dans les pays industrialisés. L'exposition précoce à des allergènes associés à des facteurs chimiques irritants peut induire la sensibilisation. La combinaison humidité, composé organique volatile et allergène est particulièrement délétère. L'allergologue moderne ne se contente plus de presser des antihistaminiques. Il accompagne ses patients dans l'adaptation de leur habitat, parfois avec l'aide des conseillers médicaux en environnement intérieur, les fameux CMEI, qui sont capables de cartographier les sources de pollution à domicile. En conclusion, simplifier, c'est purifier. Assainir l'air intérieur ne demande ni argent, ni gadget miracle. C'est une démarche de bon sens. Réduisez, voire supprimez les combustions, les sprays, les désodorisants. Choisissez des produits simples, bruts, sans parfum. Nettoyez avec méthode. Contrôlez l'humidité. Aérez chaque jour. Rappelez-vous, on n'est pas allergique à sa maison mais à ce qu'elle contient. Et surtout, un air pur est un air sans rien d'ajouté. Dans le prochain épisode, nous parlerons de l'allergie à l'œuf. Merci à vous les amis, prenez soin de vous.

Description

L’environnement intérieur, votre maison, votre voiture, votre bureau, est la principale source de substances chimiques polluantes. Je vous propose dans ce podcast de vous promener dans les différents produits, gazs, allergènes, risques qui y sont attachés et, surtout, de vous amener vers des solutions simples et peu coûteuses pour améliorer votre environnement. Un air pur est un air sans. Vous pouvez aller plus loin dans vos connaissances sur les allergies avec les sites web oasis-allergie.org et allergique.org où vous me retrouverez avec également d'autres médecins allergologues ainsi que des patients allergiques pour d'autre type d'informations sur les allergies. Portez vous bien les amis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Achoum, le podcast des allergiques qui répond à tes souhaits. Je m'appelle Philippe, je suis médecin allergologue et je t'emmène avec moi dans le monde passionnant des allergies. Aujourd'hui, nous allons parler de l'environnement intérieur. L'environnement intérieur, c'est notre meilleur ennemi. Je vous emmène pour un long voyage dans l'air. Mais pas celui des montagnes, ni celui du bord de la mer. Je veux plutôt parler de cet air que vous inspirez sans y prêter attention. dans votre appartement, au bureau, dans votre voiture, et qui représente plus de 90% de l'air que vous respirerez dans votre vie, avec en moyenne 15 000 litres respirés par jour. Je suis sûr que vous ne pensez probablement jamais à sa composition. Or, cet élément essentiel à la vie, peut se révéler être un allié précieux ou un adversaire redoutable. Allergène, irritant, particules fines, composés chimiques insaisissables, l'air intérieur est aujourd'hui considéré comme étant 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur, selon les estimations de l'ONS, Organisation mondiale de la santé, de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, ANSES, et de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur, OQAI. Ça fait du monde qui essaie de vous dire qu'il y a un problème. Mais je crois que globalement, la population, vous et moi, on s'en fiche un peu. C'est plus facile de se plaindre de la pollution extérieure. Parce que celle-là, c'est la faute des autres, pas de nous. Il est d'ailleurs surprenant de constater qu'en voulant éviter les polluants urbains, nous finissons par en accumuler d'autres, pire, dans notre espace clos, en fermant nos fenêtres. Comment purifier notre refuge sans vivre dans une bulle ? Nous allons aborder cette question en plusieurs thèmes, avec des exemples concrets et des solutions pratiques. La pollution, c'est d'abord des poussières dans l'air. Il y en a des grosses, elles vont dans le nez, sur la peau, on les mouche, on les voit. Celles-là, elles nous dérangent parce qu'on les voit. Pourtant, ce sont les moins embêtantes, car le souci en termes de poussière, ce sont plutôt les petites particules, celles qu'on appelle les particules fines, les PM2,5, les PM5, les PM10, des assaillants insaisissables. Les particules fines constituent les vedettes de la pollution atmosphérique, intérieure ou extérieure. On les classe en fonction de leur taille et on les appelle PM pour Particulate Matter, que l'on pourrait traduire par particules de matière. Les PM10 sont inférieurs à 10 microns. micromètres, elles atteignent le nez, la gorge et les bronches. Les PM2-5, de 2,5 microns ou moins, elles peuvent pénétrer jusqu'aux alvéoles pulmonaires. Et les PM5, entre les deux, elles combinent les inconvénients des deux. Et vous vous demandez peut-être où on les trouve ? Eh bien, partout ! Elles sont émises lors de la combustion du tabac, du bois, du gaz, à la cuisson des aliments, en particulier avec la friture, les grillades, les wok, quand vous allumez des bougies parfumées, de l'encens ou un poêle à bois, quand vous vaporisez des sprays, des aérosols ménagers, et bien sûr par l'intrusion de la circulation externe via les fenêtres, les balcons et les stationnements souterrains. Mais ce n'est pas fini. Ces particules fonctionnent également comme des véhicules de covoiturage pour les allergènes. Les pollens, les spores fongiques, les fragments d'acariens, les particules de détergent, la colophane, les microfibres. Ces particules irritent les voies respiratoires, provoquent des crises d'asthme, aggravent la bronchite, exacerbent les symptômes chez les personnes allergiques et affaiblissent les défenses naturelles. Quelles sont les conséquences sur la santé ? Il a été démontré que les taux de particules fines, les PM2,5, qui s'infiltrent dans la circulation sanguine, sont corrélés à une augmentation des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, les AVC, des troubles cognitifs et de mémoire, de nombreux cancers, de l'asthme et des bronchites chroniques, des infections respiratoires chez les enfants et également à une baisse de la fertilité. D'après une enquête de l'Agence européenne pour l'environnement, environ 400 000 décès prématurés par an en Europe sont attribuables à une exposition accrue aux particules fines. Alors, que faire en pratique ? Eh bien, à la maison, il faut utiliser un aspirateur muni d'un filtre HEPA 14 pour aspirer sans relarguer. Il faut préférer un chiffon humide qui va fixer les poussières à un plumeau, qui va bien souvent les remettre en suspension. Il faut réduire les texils présents dans la maison, moquettes, rideaux épais, coussins, peluches, tentures. Il faut aérer deux fois par jour, hors des pics de pollen et de pollution, c'est-à-dire le plus souvent tôt le matin. Si vous êtes particulièrement fragile, vous pouvez envisager d'investir dans un purificateur d'air équipé d'un filtre HEPA ou à charbon actif pour assainir l'air. Mais d'abord et avant tout, limitez les sources intérieures. Pas de fumée, pas de bougie, pas d'encens, pas d'huile essentielle en diffusion. Parlons désormais des composés organiques volatiles, les fameuses COV et les autres gaz. La chimie invisible de votre quotidien. Vous avez sûrement en tête les campagnes contre la malbouffe et ses perturbateurs endocriniens responsables de l'épidémie d'obésité, hein ? Alors dites-vous un instant que votre air, c'est pareil. Vous respirez un air ultra transformé. Votre asthme, votre état de santé, il est également perturbé par cet air intérieur malsain. Les COV sont partout dans nos intérieurs. Les principaux sont le formaldéhyde, le benzène, le toluène ou le limonène. Les principales sources de pollution sont les meubles neufs, en particulier ceux en panneaux de particules ou en MDF, les Medium Density Fiber Boards, qui signifient en français panneaux de fibre densité moyenne. Les adhésifs, laques, peintures, les détergents pour un usage domestique, tels des nettoyants multisurfaces. Les lessives assouplissants parfumés, les désodorisances près d'ambiance bougies parfumées et les diffuseurs d'huiles essentielles et l'encens bien sûr. Mais alors pourquoi les huiles essentielles sont-elles problématiques ? Oui, elles sont naturelles bien sûr. Mais le tabac aussi est naturel, le cannabis aussi. Mais diffusées à chaud ou vaporisées, elles relâchent des terpènes qui sont des allergènes puissants. et des aldéhydes, les COV, ces irritants pour les bronches et les allergènes pour la peau. À forte dose, elles aggravent les symptômes asthmatiques, provoquent des dermatites et participent à la pollution de votre air. Les autres gaz, ce seront du monoxyde de carbone, le CO, libéré par les chaudières, les cheminées et les poils défectueux. Évidemment, il est mortel à forte concentration, mais il est très irritant à faible concentration. Il y a le dioxyde d'azote, le NO2, produit par les plaques de cuisson au gaz, les fours, les chaudières. Il exacerbe l'asthme. L'ozone, O3, formé par la réaction entre les COV et la lumière. C'est un irritant majeur. Il est libéré dans l'air intérieur par certains équipements de bureau, comme les imprimantes laser, les photocopieuses, certains types d'épurateurs d'air également. tels que les générateurs électriques ou les générateurs d'ion. Vous voulez épurer et finalement vous aggraver le problème. Quelques données intéressantes en passant. Dans une enquête de l'Office de la qualité de l'air intérieur, l'OQAI, 40% des logements français dépassent les seuils recommandés en formaldéhyde. Le benzène, classé cancérogène avéré, est retrouvé dans près de 25% des logements. Alors que faire ? Eh bien, il faut abandonner les aérosols et les désodorisants. Utilisez les produits liquides non parfumés dont vous imbiberez le chiffon pour le nettoyage. Il faut choisir des peintures, des colles et des vernis étiquetés A+. Il faut privilégier les produits bruts. savon noir, pierre blanche, bicarbonate, vinaigre, attention au mélange. Utilisez des applications comme Yuka pour scanner les produits. Assurez-vous de bien aérer la pièce après les travaux ou l'installation de nouveaux meubles et préférez les anciens meubles aux nouveaux. Prendre soin de faire entretenir ses appareils à combustion tous les ans. Si vous roulez beaucoup, évitez les voitures neuves, préférez les véhicules d'occasion, surtout si vous êtes en âge d'avoir des enfants ou si vous en transportez souvent. Allergènes aériens et autres pièges En termes d'allergènes intérieurs, il y a parfois des insoupçonnés. Les parfums des lessives, les assouplissants, les gels douche, les savons, les conservateurs pour ces mêmes produits comme la méthylisothiazolinone et les parabènes, la colophage, la lanoline, les conservateurs de caoutchouc qui sont dans les aérosols, les cols, les pansements, les instruments de musique, les chaussons, les grands classiques bien sûr que vous connaissez déjà comme les acariens dans vos matelas, coussins, peluches, tapis, les moisissures aux endroits humides, les cuisses, cuisine, salle de bain, les caves et les squames animales, poils, plumes et salives. Les mesures préventives classiques sont l'utilisation de housses anti-acariens, le lavage des draps à 60 degrés, l'usage d'un aspirateur HEPA 14, la surveillance des moisissures derrière les meubles qui forment des plans froids, dans les salles de bain et les fenêtres, le maintien d'une hygiène stricte pour les animaux qui ne vont évidemment pas dans les chambres, brossage régulier, nettoyage des paniers. Avez-vous pensé à l'humidité, cet amplificateur silencieux ? Et oui, parce que la quantité d'eau dans l'air contribue à votre bien-être. Idéalement, vous vivez autour de 50% d'hygrométrie. En dessous de 30%, vous vous asséchez. Au-delà de 70%, c'est un problème. Le rôle de l'humidité est souvent sous-estimé. Elle favorise la croissance des moisissures, multiplie la présence des acariens, accroît la quantité de COV dans l'air et facilite la propagation des allergènes. Certains signes doivent vous alerter, une odeur de moisissure, des taches sombres ou verdâtres sur les murs, derrière les meubles, une condensation persistante sur les vitres, un air qui semble lourd et étouffant. Il y a des solutions simples pour améliorer ces soucis d'humidité. Ventilation naturelle ou mécanique, la VMC. Les réparations des fuites. L'utilisation d'un déshumidificateur dans les zones à risque, comme une chambre. Le séchage du linge dehors. Le séchage des surfaces après la douche pour éviter l'évaporation de cette eau dans notre air. Les femmes enceintes et les nourrissons sont les êtres les plus vulnérables. En effet, les COV traversent le placenta. Les nourrissons respirent deux fois plus d'air par rapport à leur poids corporel qu'un adulte. Ils rampent sur les sols, mettent leurs mains à leur bouche, Et alors, oui, le contact avec les microbes est nécessaire pour un bon apprentissage immunitaire. D'accord, mais là, des microbes, il n'y en a plus. La maison, elle est propre, stérile. Mais elle est très riche en polluants intérieurs. Et les risques pour eux, c'est quoi ? Un asthme précoce, une dermatite atopique, un retard du développement du poumon, une sensibilité accrue aux infections. Alors, quelques conseils. Évitez les rénovations pendant votre grossesse. Choisissez du mobilier certifié A+, ou des meubles anciens. Utiliser des lessives neutres, sans parfum, sans isothiazolinone. Utiliser des nettoyants simples, pas de spray. Aérer régulièrement, même en hiver. En résumé, l'environnement intérieur est devenu un terrain de recherche majeur pour les allergologues. On sait désormais que la prévalence de l'asthme a doublé en 30 ans dans les pays industrialisés. L'exposition précoce à des allergènes associés à des facteurs chimiques irritants peut induire la sensibilisation. La combinaison humidité, composé organique volatile et allergène est particulièrement délétère. L'allergologue moderne ne se contente plus de presser des antihistaminiques. Il accompagne ses patients dans l'adaptation de leur habitat, parfois avec l'aide des conseillers médicaux en environnement intérieur, les fameux CMEI, qui sont capables de cartographier les sources de pollution à domicile. En conclusion, simplifier, c'est purifier. Assainir l'air intérieur ne demande ni argent, ni gadget miracle. C'est une démarche de bon sens. Réduisez, voire supprimez les combustions, les sprays, les désodorisants. Choisissez des produits simples, bruts, sans parfum. Nettoyez avec méthode. Contrôlez l'humidité. Aérez chaque jour. Rappelez-vous, on n'est pas allergique à sa maison mais à ce qu'elle contient. Et surtout, un air pur est un air sans rien d'ajouté. Dans le prochain épisode, nous parlerons de l'allergie à l'œuf. Merci à vous les amis, prenez soin de vous.

Share

Embed

You may also like

Description

L’environnement intérieur, votre maison, votre voiture, votre bureau, est la principale source de substances chimiques polluantes. Je vous propose dans ce podcast de vous promener dans les différents produits, gazs, allergènes, risques qui y sont attachés et, surtout, de vous amener vers des solutions simples et peu coûteuses pour améliorer votre environnement. Un air pur est un air sans. Vous pouvez aller plus loin dans vos connaissances sur les allergies avec les sites web oasis-allergie.org et allergique.org où vous me retrouverez avec également d'autres médecins allergologues ainsi que des patients allergiques pour d'autre type d'informations sur les allergies. Portez vous bien les amis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Achoum, le podcast des allergiques qui répond à tes souhaits. Je m'appelle Philippe, je suis médecin allergologue et je t'emmène avec moi dans le monde passionnant des allergies. Aujourd'hui, nous allons parler de l'environnement intérieur. L'environnement intérieur, c'est notre meilleur ennemi. Je vous emmène pour un long voyage dans l'air. Mais pas celui des montagnes, ni celui du bord de la mer. Je veux plutôt parler de cet air que vous inspirez sans y prêter attention. dans votre appartement, au bureau, dans votre voiture, et qui représente plus de 90% de l'air que vous respirerez dans votre vie, avec en moyenne 15 000 litres respirés par jour. Je suis sûr que vous ne pensez probablement jamais à sa composition. Or, cet élément essentiel à la vie, peut se révéler être un allié précieux ou un adversaire redoutable. Allergène, irritant, particules fines, composés chimiques insaisissables, l'air intérieur est aujourd'hui considéré comme étant 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur, selon les estimations de l'ONS, Organisation mondiale de la santé, de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, ANSES, et de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur, OQAI. Ça fait du monde qui essaie de vous dire qu'il y a un problème. Mais je crois que globalement, la population, vous et moi, on s'en fiche un peu. C'est plus facile de se plaindre de la pollution extérieure. Parce que celle-là, c'est la faute des autres, pas de nous. Il est d'ailleurs surprenant de constater qu'en voulant éviter les polluants urbains, nous finissons par en accumuler d'autres, pire, dans notre espace clos, en fermant nos fenêtres. Comment purifier notre refuge sans vivre dans une bulle ? Nous allons aborder cette question en plusieurs thèmes, avec des exemples concrets et des solutions pratiques. La pollution, c'est d'abord des poussières dans l'air. Il y en a des grosses, elles vont dans le nez, sur la peau, on les mouche, on les voit. Celles-là, elles nous dérangent parce qu'on les voit. Pourtant, ce sont les moins embêtantes, car le souci en termes de poussière, ce sont plutôt les petites particules, celles qu'on appelle les particules fines, les PM2,5, les PM5, les PM10, des assaillants insaisissables. Les particules fines constituent les vedettes de la pollution atmosphérique, intérieure ou extérieure. On les classe en fonction de leur taille et on les appelle PM pour Particulate Matter, que l'on pourrait traduire par particules de matière. Les PM10 sont inférieurs à 10 microns. micromètres, elles atteignent le nez, la gorge et les bronches. Les PM2-5, de 2,5 microns ou moins, elles peuvent pénétrer jusqu'aux alvéoles pulmonaires. Et les PM5, entre les deux, elles combinent les inconvénients des deux. Et vous vous demandez peut-être où on les trouve ? Eh bien, partout ! Elles sont émises lors de la combustion du tabac, du bois, du gaz, à la cuisson des aliments, en particulier avec la friture, les grillades, les wok, quand vous allumez des bougies parfumées, de l'encens ou un poêle à bois, quand vous vaporisez des sprays, des aérosols ménagers, et bien sûr par l'intrusion de la circulation externe via les fenêtres, les balcons et les stationnements souterrains. Mais ce n'est pas fini. Ces particules fonctionnent également comme des véhicules de covoiturage pour les allergènes. Les pollens, les spores fongiques, les fragments d'acariens, les particules de détergent, la colophane, les microfibres. Ces particules irritent les voies respiratoires, provoquent des crises d'asthme, aggravent la bronchite, exacerbent les symptômes chez les personnes allergiques et affaiblissent les défenses naturelles. Quelles sont les conséquences sur la santé ? Il a été démontré que les taux de particules fines, les PM2,5, qui s'infiltrent dans la circulation sanguine, sont corrélés à une augmentation des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, les AVC, des troubles cognitifs et de mémoire, de nombreux cancers, de l'asthme et des bronchites chroniques, des infections respiratoires chez les enfants et également à une baisse de la fertilité. D'après une enquête de l'Agence européenne pour l'environnement, environ 400 000 décès prématurés par an en Europe sont attribuables à une exposition accrue aux particules fines. Alors, que faire en pratique ? Eh bien, à la maison, il faut utiliser un aspirateur muni d'un filtre HEPA 14 pour aspirer sans relarguer. Il faut préférer un chiffon humide qui va fixer les poussières à un plumeau, qui va bien souvent les remettre en suspension. Il faut réduire les texils présents dans la maison, moquettes, rideaux épais, coussins, peluches, tentures. Il faut aérer deux fois par jour, hors des pics de pollen et de pollution, c'est-à-dire le plus souvent tôt le matin. Si vous êtes particulièrement fragile, vous pouvez envisager d'investir dans un purificateur d'air équipé d'un filtre HEPA ou à charbon actif pour assainir l'air. Mais d'abord et avant tout, limitez les sources intérieures. Pas de fumée, pas de bougie, pas d'encens, pas d'huile essentielle en diffusion. Parlons désormais des composés organiques volatiles, les fameuses COV et les autres gaz. La chimie invisible de votre quotidien. Vous avez sûrement en tête les campagnes contre la malbouffe et ses perturbateurs endocriniens responsables de l'épidémie d'obésité, hein ? Alors dites-vous un instant que votre air, c'est pareil. Vous respirez un air ultra transformé. Votre asthme, votre état de santé, il est également perturbé par cet air intérieur malsain. Les COV sont partout dans nos intérieurs. Les principaux sont le formaldéhyde, le benzène, le toluène ou le limonène. Les principales sources de pollution sont les meubles neufs, en particulier ceux en panneaux de particules ou en MDF, les Medium Density Fiber Boards, qui signifient en français panneaux de fibre densité moyenne. Les adhésifs, laques, peintures, les détergents pour un usage domestique, tels des nettoyants multisurfaces. Les lessives assouplissants parfumés, les désodorisances près d'ambiance bougies parfumées et les diffuseurs d'huiles essentielles et l'encens bien sûr. Mais alors pourquoi les huiles essentielles sont-elles problématiques ? Oui, elles sont naturelles bien sûr. Mais le tabac aussi est naturel, le cannabis aussi. Mais diffusées à chaud ou vaporisées, elles relâchent des terpènes qui sont des allergènes puissants. et des aldéhydes, les COV, ces irritants pour les bronches et les allergènes pour la peau. À forte dose, elles aggravent les symptômes asthmatiques, provoquent des dermatites et participent à la pollution de votre air. Les autres gaz, ce seront du monoxyde de carbone, le CO, libéré par les chaudières, les cheminées et les poils défectueux. Évidemment, il est mortel à forte concentration, mais il est très irritant à faible concentration. Il y a le dioxyde d'azote, le NO2, produit par les plaques de cuisson au gaz, les fours, les chaudières. Il exacerbe l'asthme. L'ozone, O3, formé par la réaction entre les COV et la lumière. C'est un irritant majeur. Il est libéré dans l'air intérieur par certains équipements de bureau, comme les imprimantes laser, les photocopieuses, certains types d'épurateurs d'air également. tels que les générateurs électriques ou les générateurs d'ion. Vous voulez épurer et finalement vous aggraver le problème. Quelques données intéressantes en passant. Dans une enquête de l'Office de la qualité de l'air intérieur, l'OQAI, 40% des logements français dépassent les seuils recommandés en formaldéhyde. Le benzène, classé cancérogène avéré, est retrouvé dans près de 25% des logements. Alors que faire ? Eh bien, il faut abandonner les aérosols et les désodorisants. Utilisez les produits liquides non parfumés dont vous imbiberez le chiffon pour le nettoyage. Il faut choisir des peintures, des colles et des vernis étiquetés A+. Il faut privilégier les produits bruts. savon noir, pierre blanche, bicarbonate, vinaigre, attention au mélange. Utilisez des applications comme Yuka pour scanner les produits. Assurez-vous de bien aérer la pièce après les travaux ou l'installation de nouveaux meubles et préférez les anciens meubles aux nouveaux. Prendre soin de faire entretenir ses appareils à combustion tous les ans. Si vous roulez beaucoup, évitez les voitures neuves, préférez les véhicules d'occasion, surtout si vous êtes en âge d'avoir des enfants ou si vous en transportez souvent. Allergènes aériens et autres pièges En termes d'allergènes intérieurs, il y a parfois des insoupçonnés. Les parfums des lessives, les assouplissants, les gels douche, les savons, les conservateurs pour ces mêmes produits comme la méthylisothiazolinone et les parabènes, la colophage, la lanoline, les conservateurs de caoutchouc qui sont dans les aérosols, les cols, les pansements, les instruments de musique, les chaussons, les grands classiques bien sûr que vous connaissez déjà comme les acariens dans vos matelas, coussins, peluches, tapis, les moisissures aux endroits humides, les cuisses, cuisine, salle de bain, les caves et les squames animales, poils, plumes et salives. Les mesures préventives classiques sont l'utilisation de housses anti-acariens, le lavage des draps à 60 degrés, l'usage d'un aspirateur HEPA 14, la surveillance des moisissures derrière les meubles qui forment des plans froids, dans les salles de bain et les fenêtres, le maintien d'une hygiène stricte pour les animaux qui ne vont évidemment pas dans les chambres, brossage régulier, nettoyage des paniers. Avez-vous pensé à l'humidité, cet amplificateur silencieux ? Et oui, parce que la quantité d'eau dans l'air contribue à votre bien-être. Idéalement, vous vivez autour de 50% d'hygrométrie. En dessous de 30%, vous vous asséchez. Au-delà de 70%, c'est un problème. Le rôle de l'humidité est souvent sous-estimé. Elle favorise la croissance des moisissures, multiplie la présence des acariens, accroît la quantité de COV dans l'air et facilite la propagation des allergènes. Certains signes doivent vous alerter, une odeur de moisissure, des taches sombres ou verdâtres sur les murs, derrière les meubles, une condensation persistante sur les vitres, un air qui semble lourd et étouffant. Il y a des solutions simples pour améliorer ces soucis d'humidité. Ventilation naturelle ou mécanique, la VMC. Les réparations des fuites. L'utilisation d'un déshumidificateur dans les zones à risque, comme une chambre. Le séchage du linge dehors. Le séchage des surfaces après la douche pour éviter l'évaporation de cette eau dans notre air. Les femmes enceintes et les nourrissons sont les êtres les plus vulnérables. En effet, les COV traversent le placenta. Les nourrissons respirent deux fois plus d'air par rapport à leur poids corporel qu'un adulte. Ils rampent sur les sols, mettent leurs mains à leur bouche, Et alors, oui, le contact avec les microbes est nécessaire pour un bon apprentissage immunitaire. D'accord, mais là, des microbes, il n'y en a plus. La maison, elle est propre, stérile. Mais elle est très riche en polluants intérieurs. Et les risques pour eux, c'est quoi ? Un asthme précoce, une dermatite atopique, un retard du développement du poumon, une sensibilité accrue aux infections. Alors, quelques conseils. Évitez les rénovations pendant votre grossesse. Choisissez du mobilier certifié A+, ou des meubles anciens. Utiliser des lessives neutres, sans parfum, sans isothiazolinone. Utiliser des nettoyants simples, pas de spray. Aérer régulièrement, même en hiver. En résumé, l'environnement intérieur est devenu un terrain de recherche majeur pour les allergologues. On sait désormais que la prévalence de l'asthme a doublé en 30 ans dans les pays industrialisés. L'exposition précoce à des allergènes associés à des facteurs chimiques irritants peut induire la sensibilisation. La combinaison humidité, composé organique volatile et allergène est particulièrement délétère. L'allergologue moderne ne se contente plus de presser des antihistaminiques. Il accompagne ses patients dans l'adaptation de leur habitat, parfois avec l'aide des conseillers médicaux en environnement intérieur, les fameux CMEI, qui sont capables de cartographier les sources de pollution à domicile. En conclusion, simplifier, c'est purifier. Assainir l'air intérieur ne demande ni argent, ni gadget miracle. C'est une démarche de bon sens. Réduisez, voire supprimez les combustions, les sprays, les désodorisants. Choisissez des produits simples, bruts, sans parfum. Nettoyez avec méthode. Contrôlez l'humidité. Aérez chaque jour. Rappelez-vous, on n'est pas allergique à sa maison mais à ce qu'elle contient. Et surtout, un air pur est un air sans rien d'ajouté. Dans le prochain épisode, nous parlerons de l'allergie à l'œuf. Merci à vous les amis, prenez soin de vous.

Description

L’environnement intérieur, votre maison, votre voiture, votre bureau, est la principale source de substances chimiques polluantes. Je vous propose dans ce podcast de vous promener dans les différents produits, gazs, allergènes, risques qui y sont attachés et, surtout, de vous amener vers des solutions simples et peu coûteuses pour améliorer votre environnement. Un air pur est un air sans. Vous pouvez aller plus loin dans vos connaissances sur les allergies avec les sites web oasis-allergie.org et allergique.org où vous me retrouverez avec également d'autres médecins allergologues ainsi que des patients allergiques pour d'autre type d'informations sur les allergies. Portez vous bien les amis.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, c'est Achoum, le podcast des allergiques qui répond à tes souhaits. Je m'appelle Philippe, je suis médecin allergologue et je t'emmène avec moi dans le monde passionnant des allergies. Aujourd'hui, nous allons parler de l'environnement intérieur. L'environnement intérieur, c'est notre meilleur ennemi. Je vous emmène pour un long voyage dans l'air. Mais pas celui des montagnes, ni celui du bord de la mer. Je veux plutôt parler de cet air que vous inspirez sans y prêter attention. dans votre appartement, au bureau, dans votre voiture, et qui représente plus de 90% de l'air que vous respirerez dans votre vie, avec en moyenne 15 000 litres respirés par jour. Je suis sûr que vous ne pensez probablement jamais à sa composition. Or, cet élément essentiel à la vie, peut se révéler être un allié précieux ou un adversaire redoutable. Allergène, irritant, particules fines, composés chimiques insaisissables, l'air intérieur est aujourd'hui considéré comme étant 5 à 10 fois plus pollué que l'air extérieur, selon les estimations de l'ONS, Organisation mondiale de la santé, de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, ANSES, et de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur, OQAI. Ça fait du monde qui essaie de vous dire qu'il y a un problème. Mais je crois que globalement, la population, vous et moi, on s'en fiche un peu. C'est plus facile de se plaindre de la pollution extérieure. Parce que celle-là, c'est la faute des autres, pas de nous. Il est d'ailleurs surprenant de constater qu'en voulant éviter les polluants urbains, nous finissons par en accumuler d'autres, pire, dans notre espace clos, en fermant nos fenêtres. Comment purifier notre refuge sans vivre dans une bulle ? Nous allons aborder cette question en plusieurs thèmes, avec des exemples concrets et des solutions pratiques. La pollution, c'est d'abord des poussières dans l'air. Il y en a des grosses, elles vont dans le nez, sur la peau, on les mouche, on les voit. Celles-là, elles nous dérangent parce qu'on les voit. Pourtant, ce sont les moins embêtantes, car le souci en termes de poussière, ce sont plutôt les petites particules, celles qu'on appelle les particules fines, les PM2,5, les PM5, les PM10, des assaillants insaisissables. Les particules fines constituent les vedettes de la pollution atmosphérique, intérieure ou extérieure. On les classe en fonction de leur taille et on les appelle PM pour Particulate Matter, que l'on pourrait traduire par particules de matière. Les PM10 sont inférieurs à 10 microns. micromètres, elles atteignent le nez, la gorge et les bronches. Les PM2-5, de 2,5 microns ou moins, elles peuvent pénétrer jusqu'aux alvéoles pulmonaires. Et les PM5, entre les deux, elles combinent les inconvénients des deux. Et vous vous demandez peut-être où on les trouve ? Eh bien, partout ! Elles sont émises lors de la combustion du tabac, du bois, du gaz, à la cuisson des aliments, en particulier avec la friture, les grillades, les wok, quand vous allumez des bougies parfumées, de l'encens ou un poêle à bois, quand vous vaporisez des sprays, des aérosols ménagers, et bien sûr par l'intrusion de la circulation externe via les fenêtres, les balcons et les stationnements souterrains. Mais ce n'est pas fini. Ces particules fonctionnent également comme des véhicules de covoiturage pour les allergènes. Les pollens, les spores fongiques, les fragments d'acariens, les particules de détergent, la colophane, les microfibres. Ces particules irritent les voies respiratoires, provoquent des crises d'asthme, aggravent la bronchite, exacerbent les symptômes chez les personnes allergiques et affaiblissent les défenses naturelles. Quelles sont les conséquences sur la santé ? Il a été démontré que les taux de particules fines, les PM2,5, qui s'infiltrent dans la circulation sanguine, sont corrélés à une augmentation des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, les AVC, des troubles cognitifs et de mémoire, de nombreux cancers, de l'asthme et des bronchites chroniques, des infections respiratoires chez les enfants et également à une baisse de la fertilité. D'après une enquête de l'Agence européenne pour l'environnement, environ 400 000 décès prématurés par an en Europe sont attribuables à une exposition accrue aux particules fines. Alors, que faire en pratique ? Eh bien, à la maison, il faut utiliser un aspirateur muni d'un filtre HEPA 14 pour aspirer sans relarguer. Il faut préférer un chiffon humide qui va fixer les poussières à un plumeau, qui va bien souvent les remettre en suspension. Il faut réduire les texils présents dans la maison, moquettes, rideaux épais, coussins, peluches, tentures. Il faut aérer deux fois par jour, hors des pics de pollen et de pollution, c'est-à-dire le plus souvent tôt le matin. Si vous êtes particulièrement fragile, vous pouvez envisager d'investir dans un purificateur d'air équipé d'un filtre HEPA ou à charbon actif pour assainir l'air. Mais d'abord et avant tout, limitez les sources intérieures. Pas de fumée, pas de bougie, pas d'encens, pas d'huile essentielle en diffusion. Parlons désormais des composés organiques volatiles, les fameuses COV et les autres gaz. La chimie invisible de votre quotidien. Vous avez sûrement en tête les campagnes contre la malbouffe et ses perturbateurs endocriniens responsables de l'épidémie d'obésité, hein ? Alors dites-vous un instant que votre air, c'est pareil. Vous respirez un air ultra transformé. Votre asthme, votre état de santé, il est également perturbé par cet air intérieur malsain. Les COV sont partout dans nos intérieurs. Les principaux sont le formaldéhyde, le benzène, le toluène ou le limonène. Les principales sources de pollution sont les meubles neufs, en particulier ceux en panneaux de particules ou en MDF, les Medium Density Fiber Boards, qui signifient en français panneaux de fibre densité moyenne. Les adhésifs, laques, peintures, les détergents pour un usage domestique, tels des nettoyants multisurfaces. Les lessives assouplissants parfumés, les désodorisances près d'ambiance bougies parfumées et les diffuseurs d'huiles essentielles et l'encens bien sûr. Mais alors pourquoi les huiles essentielles sont-elles problématiques ? Oui, elles sont naturelles bien sûr. Mais le tabac aussi est naturel, le cannabis aussi. Mais diffusées à chaud ou vaporisées, elles relâchent des terpènes qui sont des allergènes puissants. et des aldéhydes, les COV, ces irritants pour les bronches et les allergènes pour la peau. À forte dose, elles aggravent les symptômes asthmatiques, provoquent des dermatites et participent à la pollution de votre air. Les autres gaz, ce seront du monoxyde de carbone, le CO, libéré par les chaudières, les cheminées et les poils défectueux. Évidemment, il est mortel à forte concentration, mais il est très irritant à faible concentration. Il y a le dioxyde d'azote, le NO2, produit par les plaques de cuisson au gaz, les fours, les chaudières. Il exacerbe l'asthme. L'ozone, O3, formé par la réaction entre les COV et la lumière. C'est un irritant majeur. Il est libéré dans l'air intérieur par certains équipements de bureau, comme les imprimantes laser, les photocopieuses, certains types d'épurateurs d'air également. tels que les générateurs électriques ou les générateurs d'ion. Vous voulez épurer et finalement vous aggraver le problème. Quelques données intéressantes en passant. Dans une enquête de l'Office de la qualité de l'air intérieur, l'OQAI, 40% des logements français dépassent les seuils recommandés en formaldéhyde. Le benzène, classé cancérogène avéré, est retrouvé dans près de 25% des logements. Alors que faire ? Eh bien, il faut abandonner les aérosols et les désodorisants. Utilisez les produits liquides non parfumés dont vous imbiberez le chiffon pour le nettoyage. Il faut choisir des peintures, des colles et des vernis étiquetés A+. Il faut privilégier les produits bruts. savon noir, pierre blanche, bicarbonate, vinaigre, attention au mélange. Utilisez des applications comme Yuka pour scanner les produits. Assurez-vous de bien aérer la pièce après les travaux ou l'installation de nouveaux meubles et préférez les anciens meubles aux nouveaux. Prendre soin de faire entretenir ses appareils à combustion tous les ans. Si vous roulez beaucoup, évitez les voitures neuves, préférez les véhicules d'occasion, surtout si vous êtes en âge d'avoir des enfants ou si vous en transportez souvent. Allergènes aériens et autres pièges En termes d'allergènes intérieurs, il y a parfois des insoupçonnés. Les parfums des lessives, les assouplissants, les gels douche, les savons, les conservateurs pour ces mêmes produits comme la méthylisothiazolinone et les parabènes, la colophage, la lanoline, les conservateurs de caoutchouc qui sont dans les aérosols, les cols, les pansements, les instruments de musique, les chaussons, les grands classiques bien sûr que vous connaissez déjà comme les acariens dans vos matelas, coussins, peluches, tapis, les moisissures aux endroits humides, les cuisses, cuisine, salle de bain, les caves et les squames animales, poils, plumes et salives. Les mesures préventives classiques sont l'utilisation de housses anti-acariens, le lavage des draps à 60 degrés, l'usage d'un aspirateur HEPA 14, la surveillance des moisissures derrière les meubles qui forment des plans froids, dans les salles de bain et les fenêtres, le maintien d'une hygiène stricte pour les animaux qui ne vont évidemment pas dans les chambres, brossage régulier, nettoyage des paniers. Avez-vous pensé à l'humidité, cet amplificateur silencieux ? Et oui, parce que la quantité d'eau dans l'air contribue à votre bien-être. Idéalement, vous vivez autour de 50% d'hygrométrie. En dessous de 30%, vous vous asséchez. Au-delà de 70%, c'est un problème. Le rôle de l'humidité est souvent sous-estimé. Elle favorise la croissance des moisissures, multiplie la présence des acariens, accroît la quantité de COV dans l'air et facilite la propagation des allergènes. Certains signes doivent vous alerter, une odeur de moisissure, des taches sombres ou verdâtres sur les murs, derrière les meubles, une condensation persistante sur les vitres, un air qui semble lourd et étouffant. Il y a des solutions simples pour améliorer ces soucis d'humidité. Ventilation naturelle ou mécanique, la VMC. Les réparations des fuites. L'utilisation d'un déshumidificateur dans les zones à risque, comme une chambre. Le séchage du linge dehors. Le séchage des surfaces après la douche pour éviter l'évaporation de cette eau dans notre air. Les femmes enceintes et les nourrissons sont les êtres les plus vulnérables. En effet, les COV traversent le placenta. Les nourrissons respirent deux fois plus d'air par rapport à leur poids corporel qu'un adulte. Ils rampent sur les sols, mettent leurs mains à leur bouche, Et alors, oui, le contact avec les microbes est nécessaire pour un bon apprentissage immunitaire. D'accord, mais là, des microbes, il n'y en a plus. La maison, elle est propre, stérile. Mais elle est très riche en polluants intérieurs. Et les risques pour eux, c'est quoi ? Un asthme précoce, une dermatite atopique, un retard du développement du poumon, une sensibilité accrue aux infections. Alors, quelques conseils. Évitez les rénovations pendant votre grossesse. Choisissez du mobilier certifié A+, ou des meubles anciens. Utiliser des lessives neutres, sans parfum, sans isothiazolinone. Utiliser des nettoyants simples, pas de spray. Aérer régulièrement, même en hiver. En résumé, l'environnement intérieur est devenu un terrain de recherche majeur pour les allergologues. On sait désormais que la prévalence de l'asthme a doublé en 30 ans dans les pays industrialisés. L'exposition précoce à des allergènes associés à des facteurs chimiques irritants peut induire la sensibilisation. La combinaison humidité, composé organique volatile et allergène est particulièrement délétère. L'allergologue moderne ne se contente plus de presser des antihistaminiques. Il accompagne ses patients dans l'adaptation de leur habitat, parfois avec l'aide des conseillers médicaux en environnement intérieur, les fameux CMEI, qui sont capables de cartographier les sources de pollution à domicile. En conclusion, simplifier, c'est purifier. Assainir l'air intérieur ne demande ni argent, ni gadget miracle. C'est une démarche de bon sens. Réduisez, voire supprimez les combustions, les sprays, les désodorisants. Choisissez des produits simples, bruts, sans parfum. Nettoyez avec méthode. Contrôlez l'humidité. Aérez chaque jour. Rappelez-vous, on n'est pas allergique à sa maison mais à ce qu'elle contient. Et surtout, un air pur est un air sans rien d'ajouté. Dans le prochain épisode, nous parlerons de l'allergie à l'œuf. Merci à vous les amis, prenez soin de vous.

Share

Embed

You may also like