- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Au-delà du terrain. C'est le dernier épisode de cette saison 3. Nous sommes toujours dans les bureaux de Honnay. Et je suis toujours Angélique à mes côtés. Mon chroniqueur favori François.
- Speaker #1
Bonjour à tous.
- Speaker #0
Et mon deuxième chroniqueur favori, sois pas jaloux, Pierre Ambroise.
- Speaker #2
Je le suis, jaloux. Je dis quand même bonjour.
- Speaker #0
Donc on est sur la suite et la fin malheureusement, toutes bonnes choses à la fin, de cette discussion avec Flavien, le meilleur ami de nos mollets. Bonjour Flavien, est-ce que ça te va comme qualificatif le meilleur ami de nos mollets ?
- Speaker #3
Allez, on y va ainsi, dernière ligne droite.
- Speaker #1
Alors en parlant de meilleur ami, est-ce que c'est important d'être bien entouré quand on est entrepreneur et aussi sportif ? Question que je vous pose à tous les deux.
- Speaker #3
Dans tous les cas, je pense que l'entourage, il est essentiel pour pouvoir déjà se sentir bien et puis évidemment pour performer. En tout cas, avoir un regard autre que celui qu'on porte sur soi et sur ses propres performances. Donc évidemment, évidemment.
- Speaker #1
Je me permets de faire une aparté. On dit souvent qu'en tant que chef d'entreprise, le plus difficile, justement, c'est ça, c'est de trouver les bonnes personnes.
- Speaker #3
Aujourd'hui, j'ai drastiquement restreint en tout cas les personnes avec qui je travaille. Donc aujourd'hui, je m'occupe du produit. du marketing, de la logistique, de l'expédition des colis. Donc j'ai une personne aujourd'hui qui bosse à mes côtés sur la partie commerciale en stage et puis j'ai des talentueux freelance qui m'accompagnent sur des projets précis. Mais je n'ai jamais eu aussi peu de gens autour de moi, donc ça n'a jamais été aussi difficile en termes de charge de travail. Mais c'est toujours un équilibre à trouver. J'ai jamais recruté 50 000 personnes, donc je ne peux pas répondre à cette question comme un grand DRH. En revanche, une chose est sûre, c'est qu'il faut trouver les bonnes personnes, parce que mieux vaut être seul que mal accompagné. Si tu as quelqu'un qui fit ni avec tes valeurs, ni avec ce que tu attends d'elle d'un point de vue professionnel ou sportif, ça peut se transformer en boulet. Je pense que dans tous les cas, le côté recrutement, ça reste une bonne rencontre entre celui qui recrute et celui qui est recruté. D'accord.
- Speaker #0
Et tu appliques ça également, parce que là, on parle RH au sein de ton entreprise, mais est-ce que tu appliques ça également, partage de valeurs, même vision, un peu même aussi mood et camaraderie sur tes partenaires externes, tes revendeurs, tes partenaires financiers, tes partenaires logistiques, autres ?
- Speaker #3
Partout. La vie est courte et donc il faut faire au moins ce qu'on aime au quotidien, ça c'est le plus important. et quoi de mieux que de passer du temps avec des gens qui vont dans le même sens que toi qui ont les mêmes valeurs les mêmes objectifs et puis dans leur imperfection t'apportes au quotidien quel que soit le secteur que ce soit le sport ou quoi le plus important c'est d'aller dans la même direction
- Speaker #1
Tu as créé Beaumelais en 2020 est-ce qu'on peut dire qu'aujourd'hui tu as atteint ta vitesse de croisière par rapport à ton fonctionnement aujourd'hui ?
- Speaker #3
C'est une question qui est... Non, qui est vide vue. En réalité, non, pas du tout. Aujourd'hui, on est en capacité de créer de la valeur auprès de nos partenaires, auprès de nos revendeurs, pour nos clients. On va dire que maintenant, il y a le dernier maillon qui va quand même faire durer. sur le long terme, c'est créer suffisamment de valeur, en tout cas pour correctement pouvoir se rétribuer personnellement, et puis pouvoir monter une équipe. Donc il y a encore du boulot à faire, et il y a cette taille critique à réussir à atteindre. Donc aujourd'hui, fort heureusement, on se rend compte que... il y a toute une partie qu'on n'arrive plus à traquer dans ce qui se passe pour Beaumolet en termes d'opportunités, que ce soit des opportunités extérieures, des médias, des partenaires, des revendeurs, et aussi bien des nouveaux clients qu'on n'arrive pas vraiment à identifier. La provenance de ces nouveaux clients, on ne se dit plus tout de suite, c'est forcément lié à un post sur les réseaux sociaux. Non, là, on arrive sur ce trou noir marketing. Souvent, les marketeux aiment bien traquer toute la data pour essayer de trouver d'où provient le dernier client, l'attribution de ce dernier client. Et en l'occurrence, ça y est, il y a l'effet bouche-oreille de Beaumolet qui commence à porter son fruit. Et si je lève le pied à 19h, il se peut qu'il y ait une vente Beaumolet à 19h30, ce qui avant n'était pas le cas au tout début, où si tu ne fais pas ton poste sur les réseaux sociaux, tu n'as pas une vente qui a lieu sur ta boutique en ligne.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Petite question Flavien, qu'est-ce qui est le plus difficile ? Est-ce que c'est les premiers kilomètres ou est-ce que c'est de maintenir justement cette vitesse ?
- Speaker #3
Je pense que les premiers kilomètres, c'est les plus durs. Parce que tu n'as pas l'effet d'inertie, on parle de métaphore de la boule de neige. Le plus dur en tout cas, ça a été vraiment de démarrer beau mollet. Parce qu'en l'occurrence, quand tu dis je vais lancer une marque, il faut se dire que c'est un peu comme chez vous. Tu sors du train, il pleut. il y a du vent, il y a les gens qui poussent. Bref, il n'y a rien qui va dans le bon sens. Tu te dis que c'est mal barré et tu n'es pas encore au métro. Et c'est un peu la même chose dans l'entrepreneuriat. Je suis vraiment désolé pour tous les Nîlois qui nous écoutent.
- Speaker #0
On est bien à Lille quand même.
- Speaker #3
Vous êtes quand même bien, vous êtes tout chaleureux. Et ça, c'est pas mal. Mais c'est qu'entre l'idée et le passage à l'action, il s'en passe très concrètement. Nous, quand on dit qu'on va lancer une marque et qu'on va fabriquer en France, aujourd'hui, c'est une chaîne de valeur qui n'est pas si développée que ça. Fabricants, t-shirts, chaussettes, machin, que ça s'est fait. Non, on a voulu construire notre marque. Donc, il a fallu trouver un fabricant de fil, un tricoteur, la confection et essayer de faire tout ça. Et ça paraît simple dit comme ça. Vous avez beau faire Google, taper, trouver les numéros de téléphone des personnes. Aujourd'hui, il y a des nouveaux porteurs de projets. Il faut défendre son projet auprès des fournisseurs. Aujourd'hui, ils reçoivent 100 nouvelles demandes, en tout cas de porteurs de projets. Donc en réalité, vous êtes déjà en train de pitcher. C'est pour ça que vous êtes obligés d'avoir des convictions quand vous parlez. Parce que la vérité, c'est que s'ils ne veulent pas vous aider, ils ne vous aident pas ou alors ils vont mettre des minimums de commandes que vous ne serez jamais capables de tenir. Et en général, ça fait banque route. Et c'est pour ça qu'il y a beaucoup de gens qui ne font même pas la première année. Donc le plus dur, c'est d'avoir cette inertie. Parce que ce que je dis pour déjà ne serait-ce qu'avoir un produit que vous n'êtes même pas sûr de vendre, derrière, il faut être capable d'aller trouver des clients et le vendre. Et les clients, ils ont besoin d'être rassurés, de savoir s'il y a déjà eu du monde à vendre. Les revendeurs, c'est exactement la même chose. Donc, c'est un truc où vous vous dites, sur le papier, le business model, ça peut être simple. Mais en réalité, il faut des revendeurs pour vendre. Mais pour vendre, il faut avoir le produit. Mais pour avoir le produit, il faut avoir du chiffre d'affaires. Et donc, c'est une équation interminable où, à un moment donné, il faut réussir à la bypasser, à rentrer par un côté et puis réussir à bâtir cette petite boule de neige qui va grossir petit à petit. Et on se rend compte qu'au fil du temps, alors c'est pas que c'est de plus en plus facile, c'est d'autres problématiques, mais on va dire qu'il y a cet effet cumulé de tout ce qu'on a accompli au quotidien, les postes, la répétition, le produit, et c'est d'autres problématiques ensuite.
- Speaker #0
Dans le sport, Pierre Ambroise, ça, ça se confirme ou au contraire, perci entre guillemets, c'est plus ou moins facile et le plus compliqué, c'est vraiment de se maintenir à un haut niveau ?
- Speaker #2
Ça dépend des histoires. C'est vrai que quand on regarde Teddy Riner, ça se passe très bien pour lui. J'ai encore croisé ses concurrents l'autre jour à l'INSEP, que personne ne connaît. Et il me disait, je vais arrêter, parce qu'il est là depuis 15 ans. Donc il a fait 4 générations, le mec. Pareil pour Usain Bolt, ça s'est très bien passé pour lui. J'en ai d'autres, des Shell, Ian Fraser dans l'atelier. Pour ma part, j'ai vraiment vécu une ascension où c'était hyper agréable. Difficile à accéder quand même au très haut niveau, mais par contre, beaucoup plus compliqué d'y rester. C'est compliqué à être régulier. dans l'envie, dans le niveau tout court, parce qu'il y a les jeunes qui poussent, il y a plein de choses. Tu deviens grand petit à petit, donc tu as moins d'ambition, tu as d'autres choses en tête, alors que quand tu es jeune, tu n'as que ça à penser. Ce n'est pas encore un métier. parce que économiquement, ce n'est pas forcément encore un métier, et puis tu ne t'en rends pas compte forcément. Et puis après, il y a les choses de la vie, les prêts immobiliers, les gens qui sont venus après, tu as tes projets à droite, à gauche, et puis à un moment donné, tout ça jumelé, finalement, on a moins le temps pour s'entraîner, on le prend moins, et c'est, comme tu disais tout à l'heure, une sorte d'inertie, c'est un peu le serpent qui se mord la queue.
- Speaker #1
surtout que toi t'as voulu aussi vivre en même temps que les gens voient les médailles mais c'est quand même une vie de moine tu te lèves, tu t'entraînes, tu fais une sieste, tu manges bien attention, le kiné, tu retournes t'entraîner alors oui les gens mettent France 2 et voient Nelson Monfort te faire une interview de dingue mais le reste de la semaine t'es tout seul dans ton truc et tu bosses si tu veux qu'il se passe pas grand chose dans ta vie pendant 10 ans c'est le cas et tu finis ta carrière t'as rien appris
- Speaker #2
pas rien connu, ça c'est le cas de beaucoup.
- Speaker #0
Question pour Monsieur Touroud, Flavien Quelles sont les prochaines bornes à atteindre justement pour Beaumolet pour développer ta marque ?
- Speaker #2
Prochaine borne à courir du coup j'imagine
- Speaker #1
Ou à atteindre
- Speaker #0
Moi j'étais sur la petite borne
- Speaker #2
Vous m'avez chauffé là en deux secondes Si sur cette année 2024,
- Speaker #3
une belle année sportive on atteint les 30 revendeurs ce sera déjà une belle représentation de Beaumolet sur le territoire français au plus proche des coureurs à temps plein, tout le temps, partout Merci quand je dis au plus proche c'est-à-dire que quiconque veut découvrir nos produits pourra nous retrouver à moins de 300 km de chez lui ça ce serait déjà un bel objectif aujourd'hui t'es à combien de revendeurs ? aujourd'hui on en a 7 ok donc message à tous les revendeurs qui nous écoutent à bonne entendeur carrément non mais en tout cas ils vont jouer un rôle donc on a posé des bases solides on n'a pas voulu brûler les étapes enfin on a déjà brûlé assez de choses des points de vie surtout mais et Voilà, on a fait des bons produits, on a essayé vraiment de faire notre maximum pour faire les produits que les coureurs ont envie de porter, de résoudre en tout cas cette équation difficile. On en est aujourd'hui très content, on n'a pas voulu brûler les étapes auprès des revendeurs et je pense que c'est le bon moment en tout cas pour faire croître et ce nombre de revendeurs et évidemment la vente en ligne puisqu'aujourd'hui ça représente 80% de notre chiffre d'affaires. Donc évidemment on ne va pas oublier. Pierre-Paul Jacques qui se retrouve au fin fond de la campagne.
- Speaker #1
Et quel genre de réussite tu vises ? Plutôt Nike, Adidas ou Veja ?
- Speaker #3
on va dire le Patagonia de la chaussette, ce serait pas mal. Non, le marché européen, il est conséquent sur la chaussette. Évidemment, on fait t-shirt et short, mais là où il y a une vraie carte à jouer, c'est sur la chaussette. Parce qu'aujourd'hui, quand on pense chaussette de sport, quand on ferme les yeux, on imagine la paire de chaussettes médicales. Enfin bref, ça ne fait pas triper. Et aujourd'hui... Surtout en 2024, le côté fashion et le côté sport, ça se marie. Il faut regarder aussi les derniers défilés de mode du luxe. Ça s'inspire de la nature, de l'outdoor, parce qu'il y a une envie de revenir à l'essentiel. Et dans le sport, c'est marrant, mais on reste sur ce côté très médical, à essayer de prouver la technicité à outrance, sans pour autant avoir une approche un peu plus créative. et c'est avec cette approche différenciante aussi qu'on a envie de raconter des histoires je pense notamment à la collab avec Pierre Ambroise un bel ensemble t-shirt et chaussettes marinières avec une marinière qui est quelque chose dans le prêt-à-porter qu'on retrouve un peu partout, mais une marinière qu'on s'est réappropriée avec des grandes bandes bleues et blanches. Et c'est comme ça aussi qu'on a envie de voir le sport, c'est à travers la gaieté des couleurs, des motifs, pour donner envie aux gens de courir et de s'exprimer à travers la course à pied, de plein d'autres façons, autre que par se remuer les mollets.
- Speaker #0
On parle de Patagonia, est-ce qu'il faut forcément viser aussi haut pour parvenir à ses fins ?
- Speaker #3
Je pense que comme un athlète, c'est ultra important d'avoir une étoile du Nord, ambitieuse en tout cas, qui puisse illuminer ton chemin, même dans la pénombre. Et si aujourd'hui, je me contentais juste de voir mon aventure beaumoler comme le simple fait de vendre des chaussettes, aujourd'hui, je ne ferais pas tout le travail que je suis en train de faire au quotidien. Donc clairement... pour une vision, pour avoir une belle vision de ce que je fais au quotidien, et voir beaucoup plus grand en fait. Et en réalité, viser grand, sans se brûler des ailes, c'est toujours l'enjeu, mais viser grand c'est ce qui permet aussi d'avoir les visions globales, d'être sur les vrais enjeux. Parce que quand on vise grand, on doit penser grand, on doit prendre de la hauteur, et c'est cette hauteur qui permet de prendre des décisions importantes, pertinentes, pour le projet.
- Speaker #1
Pour terminer messieurs, je voudrais savoir quels sont vos projets à tous les deux ? Et qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ? Flavien, en premier. Allez Flavien.
- Speaker #3
On a fait le GR58, le tour du Keras à la frontière italienne. Là on aimerait bien se préparer pour un GR20. entre copains,
- Speaker #2
ça peut être pas mal et moi de mon côté j'ai plusieurs projets mais j'aimerais surtout en fait avoir une certaine un certain plaisir et une réussite que j'ai pu avoir dans le sport, la retrouver dans quelque chose qui est totalement différent Je vais monter une salle de sport un peu spécialisée type athlée, bootcamp et compagnie à Lille. J'espère que ça fonctionnera et j'espère prendre du plaisir là-dedans. Ce sont des choses vraiment différentes du sport. Je vais le construire différemment avec d'autres personnes, mais c'est tout nouveau pour moi. Je suis assez curieux de savoir comment ça va se passer.
- Speaker #1
On sent de l'envie en tout cas.
- Speaker #0
Et on vous souhaite beaucoup de réussite.
- Speaker #2
Et on compte bien faire les 100 GR de cette belle planète.
- Speaker #0
il va falloir de la chaussette par contre oui c'est bon on a un partenaire solide et bien c'est tout ce qu'on vous souhaite en tout cas messieurs on souhaite également une longue vie à Beaumolet merci à toi Flavien d'avoir partagé ton expérience merci également à Peb qui porte décidément bien les chaussettes Beaumolet en toutes circonstances et à toi François de m'avoir accompagné dans ces épisodes le coup de sifflet a retenti c'est terminé pour cette partie on se retrouve très vite au delà du terrain