Speaker #0Lorsque je parle de ma vision jumelée, j'ai déjà eu le retour que celle-ci était utopique. Le hic, c'est que cette vision est simplement le reflet de ma propre perception du monde. Utopie, c'est pour moi le mot qu'on donne à la muraille qu'on construit entre soi et le monde. Je m'appelle Garance et à travers ce podcast, je t'invite à te questionner sur ta propre perception de notre monde. Je te souhaite une bonne écoute. Ma vérité n'est pas ta vérité. Pour autant... Toutes deux sont légitimes. Bonjour à toutes et tous, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, pour ce nouvel épisode, on va parler de vérité et de réalité. C'est un sujet qui me fait sourire parce que je me rappelle qu'au lycée, c'était un des premiers cours de philo que j'avais eu et que je m'étais régalée à écrire là-dessus, sauf que j'avais eu une note pourrie et que du coup j'avais été frustrée. Du coup, aujourd'hui, je prends ma revanche et je vous partage mon point de vue. sur la question. Ce qui me fait rire, c'est que souvent, on parle de la vérité, de la réalité, alors qu'en fait, je pense qu'il y a autant de vérités et autant de réalités qu'il existe d'individus. Parce que pour moi, nos vérités sont liées à nos réalités. Et en tant que différents individus, même en étant, j'en sais rien, si je compare avec mon frère, on a des réalités qui sont assez similaires, mais qui ne sont pas les mêmes, et nos vérités sont très différentes. Entre deux individus qui ne vivent pas dans le même pays, dans les mêmes conditions, dans la même culture, dans les mêmes croyances, bien évidemment que nos réalités sont différentes et donc forcément nos vérités aussi. Parce que quand je parle de vérité, de réalité, ça me fait beaucoup penser aux discussions politiques qu'on peut avoir entre nous et des fois d'entendre vraiment des débats complètement stériles parce qu'en fait chacun se balance sa vérité à la tronche. En espérant que l'autre va le gober, alors qu'en fait, c'est une vérité tellement différente de sa propre réalité que ça ne peut pas fonctionner. C'est comme forcer à faire rentrer le carré dans le rond, à un moment, tu peux t'acharner autant que tu veux, ça ne rentrera pas. Et je pense que c'est important de se rendre compte vraiment de ce fait que nos vérités dépendent des réalités dans lesquelles on a... grandit, la réalité de notre monde, la réalité de nos croyances, et qu'en fait on peut pas attendre d'un individu qu'il ait une vérité différente de tout ça. Je pense qu'on peut on peut avoir vécu certaines choses, pas forcément avoir appris à penser différemment, que ce soit dans la famille, d'entendre les mêmes choses en boucle, et à un moment d'avoir cette ouverture d'esprit quelque part dans son tempérament de De voir autrement, d'aller chercher ailleurs, de se construire ses propres idées. Mais quoi qu'il en soit, cette vérité, elle va être très propre à la réaction à notre environnement et qui on est, notre personnalité. Donc c'est quand même notre vérité, je pense que c'est quelque chose de très intime. Et du coup, je pense qu'on gagnerait vraiment, au lieu de dire qu'on a la vérité, de dire je parle de ma vérité. Et je pense que si rien que ça, on arrivait à le verbaliser... Déjà, il y aurait beaucoup de repas de famille qui seraient plus calmes, je pense. Après, ça reste à démontrer. Mais je pense vraiment que dans nos interactions sur plein de sujets, on ne serait pas dans essayer de convaincre l'autre parce qu'on serait reconnaître que ma vérité n'est que ma vérité et n'est pas la vérité. C'est entendre de fait que c'est le cas pour quelqu'un d'autre, que quelqu'un d'autre a donc une vérité qui est différente, liée à sa réalité qui lui est propre. Du coup, je crois vraiment que juste ce petit shift de se dire, ok, là je ne détiens pas la vérité, quand je parle de la réalité du monde, ça c'est pareil, on pourrait dire qu'on a une base commune, on vit sur la même planète, on vit dans le même univers, mais rien que ça, on voit bien qu'il n'y a pas de consensus commun. Et je pense vraiment qu'il faut arrêter d'attendre d'avoir une réalité commune, parce que... Je pense qu'on peut discuter, échanger dans le respect, dans des réalités complètement différentes, avec des vérités différentes à partir du moment où dans notre posture, on a justement ces limites qui sont tracées, de se dire ok, moi j'ai cette réalité, cette vérité-là, je sais pourquoi je crois ça, pourquoi je pense ça, et en face de moi j'ai quelqu'un qui me parle du même procédé, et quand il me parle de sa vérité, ça vient pas... Contredire ma vérité, c'est juste... Un autre aspect du prisme, en fait c'est exactement ça. Je me dis, le monde, la réalité dans laquelle chacun en vit, c'est comme un gigantesque prisme qu'on voyait tous d'une façon différente. Et donc forcément, c'est impossible qu'on ait le même point de vue, qu'on ait exactement la même vérité, la même réalité. Et je pense que c'est pas une mauvaise chose, cette pluralité de... de perception, au contraire, je pense que ça peut être très enrichissant, mais pour pouvoir profiter de cet échange, et justement que ce soit un échange et pas un espèce de combat, de chercher à persuader et d'aller dire à quelqu'un qui a une réalité différente de la nôtre, de lui dire mais non, mais tu peux pas penser ça, tu peux pas dire ça, regarde ça, machin, alors qu'en fait c'est complètement stérile parce que là n'est pas la question. Et je sais que moi, souvent, quand j'échange avec des personnes et que je parle de ma vision du monde, Et que justement, des fois, j'entends que c'est pas forcément le mot utopique, mais bisounours, je l'ai beaucoup entendu. Quand j'explique, je suis capable d'expliquer pourquoi je pense les choses telles que je les pense par rapport à ce que j'ai vécu, j'ai remarqué que c'est là où, en fait, dans les conversations, c'est là où il y avait plus d'échanges. Et que c'était chouette parce que je pouvais discuter avec des gens qui avaient une réalité très très loin de la mienne, mais pour voir ces personnes-là... partir de oh là là mais toi tu sais pas de quoi tu parles tu vis dans le monde des bisounours ça ok j'entends ton point de vue je le comprends mieux et du coup quelque part de plus l'accueillir et je peux vous dire que ça c'est déjà extrêmement précieux parce que pouvoir échanger les uns les autres peu importe nos différences et d'avoir cette cette place pour écouter une et accueillir une réalité différente parce qu'il ya des fois j'ai l'impression que notre réalité c'est tellement quelque chose qui qui nous identifie, que dès qu'on entend quelqu'un le remettre en question, c'est toute notre identité qui s'effondre, et du coup il faut se battre pour dire non, non, tu peux pas dire ça, c'est pas vrai, ça c'est pas vrai alors qu'en fait c'est pas vrai. Je veux dire, toutes les perceptions sont légitimes. Peut-être qu'on le voit dans sa vie, même on voit avec la réalité qu'on vit, même si ça peut être plus ou moins la même, en grandissant, nos perceptions changent, nos vérités changent, et c'est très bien comme ça. Je pense qu'il faut laisser à chacun cette possibilité d'évolution. Et quand on parle d'une vérité, de rappeler que c'est notre vérité et pas la vérité, mais c'est aussi notre vérité à un instant T. Et du coup, juste recontextualiser tout. Et je pense que rien comme ça, dans nos échanges, dans notre compréhension du monde, dans l'accueil de nos différences, je trouve que ça laisse déjà beaucoup plus de place. Je peux entendre que c'est pas facile, parce que je trouve que les concepts de vérité et de réalité, c'est des choses auxquelles on s'accroche beaucoup. Et je pense que déjà, essayer d'aller creuser, ok, est-ce que moi, il y a effectivement quelque chose qui pour moi est la vérité, et que je ne vois pas comme juste ma vérité ? Est-ce qu'il y a un sujet particulier où je sens que ça me touche ? D'essayer d'aller regarder, de se dire, ah oui, ok, effectivement, ça c'est très très important pour moi, tellement important pour moi. que je n'arrive pas à entendre que ce ne soit pas le cas pour d'autres personnes. Ok, alors peut-être qu'on va aller du côté des valeurs. Et ok, ça peut être une façon de découvrir ces valeurs. Effectivement, une vérité qui est insupportable à entendre bafouer dans la bouche d'autres personnes, peut-être que ça vient juste nous indiquer, ok, ça c'est une valeur qui me définit, qui est très chère à mon cœur. Mais ok, pour autant, c'est ma valeur, c'est ma vérité, et ça n'a pas besoin d'être le cas pour tout le monde. Parce que si on était tous en plus standardisés à, oui, on vit la même chose, et enfin, ce serait chiant. Je pense qu'on perdrait tout l'intérêt de nos différences, du fait qu'on évolue constamment, du fait qu'on s'enrichit les uns les autres, du fait d'être surpris par quelqu'un dont on pensait connaître la réalité et qu'en fait, on découvre une vérité auquel on ne s'attendait pas. Je trouverais ça triste. Et je pense que du coup, ça vaut vraiment le coup d'apprendre. à recontextualiser les choses, d'être vraiment attentif dans ses paroles, parce que je pense que rien que ça déjà c'est énorme, d'être capable de dire, ok, j'entends, là on parle de réalités différentes, on parle de vérités différentes, ma vérité est celle-là, cette vérité est la tienne, ok, on a deux vérités qui sont dans un prisme peut-être complètement opposé, peut-être proche, mais pour autant, on peut se partager ces perceptions-là et les accueillir sans remettre en cause qui on est, d'où on vient, ce qui nous définit, et justement se rapprocher de quelque chose, d'un vivre ensemble, où on peut accueillir toutes nos différences, nos différences de perception, nos différences de croyance, nos différences de réalité, et que je pense que c'est ça qui, quelque part, a de la valeur et qui est vraiment beau. Alors je vous propose de vous questionner vraiment sur votre propre rapport. Moi, ok, qu'est-ce qui est ma réalité qui est propre et qui n'est peut-être pas la réalité de quelqu'un, par exemple, avec qui je me suis embrouillée au dernier repas de famille ou peu importe, et d'essayer de le voir autrement, de tout d'un coup, voir qu'on est dans un prisme, qu'on est dans ce côté-là du prisme et que d'autres personnes peuvent être de l'autre côté du prisme. Du coup, au lieu de se sentir agressée ou incompris ou vraiment trigger par ce genre de choses, de se dire ok en fait, cette personne c'est aussi légitime, ce qu'elle a essayé d'exprimer. Et du coup de s'accorder cet espace, de se dire ok, je laisse la place à ma vérité et à la vérité des autres. Il n'y a pas de vérité, il n'y a pas une seule vérité, c'est impossible. Et vraiment d'être dans cette posture d'accueil. Donc, par rapport à tout ça, je serais curieuse d'avoir vos retours. Est-ce que ça vous fait penser à des conflits que vous avez eus avec d'autres personnes récemment ? Est-ce que ça résonne avec ce que vous vivez actuellement ? Comme d'habitude, n'hésitez pas à me partager tout ça dans les commentaires. Je me ferai un plaisir de lire et d'échanger avec vous. En attendant, je vous souhaite une bonne continuation et je vous dis à la semaine prochaine.