- Speaker #0
Bienvenue dans le podcast Ausare, le rendez-vous des professionnels de santé qui veulent sortir des sentiers battus et donner vie à leurs ambitions entrepreneuriales. Je suis Capucine et après avoir passé plus de 7 ans dans la direction d'établissements de santé, j'ai décidé de lancer ma société. Aujourd'hui, j'accompagne les professionnels de santé dans la création et le développement de leur activité pour être plus épanouis, impactants et surtout à être plus alignés avec leurs aspirations profondes. Alors si tu souhaites développer tes compétences, modeler ton mindset. ou encore t'inspirer, tu es au bon endroit. Chaque semaine, retrouve ici des conseils concrets, des stratégies actionnables et des témoignages inspirants. Ce podcast est là pour te donner de la confiance, des idées et de l'énergie pour construire un projet qui te ressemble. Alors prends une pause, ouvre ton esprit et rejoins-moi pour un nouvel épisode d'Ozari. Belle écoute Bonjour Maud, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation sur le podcast Ausha. Je suis vraiment ravie de t'avoir parce que je sais que tu as un agenda plus que rempli. Voilà, alors aujourd'hui, l'idée, c'est d'échanger un petit peu sur ton beau parcours, riche parcours et de nous dire le pourquoi du comment tu en es arrivé là et qu'est-ce que tu fais aujourd'hui.
- Speaker #1
Bonjour Capucine et merci beaucoup pour l'invitation sur ce podcast. C'est un plaisir d'être avec toi aujourd'hui.
- Speaker #0
Alors Maud, est-ce que tu peux déjà commencer par te présenter, nous expliquer un petit peu ton parcours cours déjà dans la santé et puis maintenant ce que tu fais.
- Speaker #1
Donc moi c'est Maud, j'ai 42 ans, j'ai deux enfants, une grande fille de 15, un garçon de 12 et je vis dans le centre de la France, mon mari est agriculteur et moi je suis infirmière de formation première, j'ai travaillé 7 ans dans le service des urgences de Bourges, l'hôpital de Bourges et j'étais aussi formatrice en geste de premier secours en AFGSU. pour les soignants qui connaissent. Et du coup, j'ai fait sept ans là-bas, sept ans au niveau des urgences de Bourges. Et ensuite, j'ai intégré un monde complètement différent, celui des crèches. Pareil, j'avais été recrutée pour mon profil de formatrice un peu, donc ça m'a permis de rester sur des formations dans des équipes de crèches avec la santé, la sécurité. Et puis, j'ai découvert aussi ce magnifique concept du management le jour où je suis passée directe dans les crèches. Et comme on n'a absolument aucune formation en management quand on est dans les professions médicales ou paramédicales, eh bien évidemment, j'ai passé une première année très très compliquée en termes de management et j'ai découvert un outil, un outil de communication, un outil de compréhension de soi. Et ça a été tellement éclairant sur mon propre fonctionnement et sur le fonctionnement des autres et des membres de mon équipe notamment, que je me suis formée sur cet outil. J'ai pu appliquer des choses, ça marchait. Ça marchait au boulot, mais ça marchait aussi à la maison. C'était le gros bonus. Et c'était tellement bien que je me suis formée complètement sur cet outil-là, l'outil Process Communication Model. Et j'ai fini par me lancer en indépendante, en formatrice indépendante, en septembre 2020. Voilà. Et depuis, j'accompagne les équipes, j'accompagne les soignants, les équipes de soignants. Et puis sur tous ces sujets-là de communication et de relations et de santé relationnelle.
- Speaker #0
Génial. Alors moi, ma première question, c'est pourquoi être passée d'infirmière finalement à directrice de crèche
- Speaker #1
Oui, parce que c'est les opportunités pour le coup. Comme j'étais dans ce monde des crèches, j'étais dans un poste, dans une crèche en tant qu'infirmière, avec une collègue qui était directrice, elle, à ce moment-là, d'éducatrice et éducatrice de jeunes enfants. Et j'étais formatrice aussi ponctuellement sur... sur le réseau de toute la France de ce groupe de crèches. Et en fait, il y a eu une opportunité, il y a eu une ouverture d'une micro-crèche. Et le projet était très intéressant. Et je savais que j'étais accompagnée par mes collègues. Donc, je me suis lancée à ce moment-là. C'était l'occasion aussi de découvrir un autre secteur, un autre milieu qu'un fermier en crèche simple.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Encore une fois, le réseau, c'est primordial. Oui. Je comprends d'avoir proposé ce beau poste, un beau challenge, parce qu'effectivement, on se rend compte que dans la santé, on n'est pas du tout formé, notamment quand on est soignant et qu'on passe manager à tous les outils qui touchent le management. Et pour autant, c'est quand même un des premiers métiers où on touche le plus d'humains possible, que ce soit les collaborateurs, que ce soit les personnes qu'on doit... encadrer des personnes dont on doit prendre soin, les proches, les familles, c'est juste incroyable. Et il n'y a pas grand-chose.
- Speaker #1
Non, il n'y a pas grand-chose. On a des formations, on a des approches et quelques outils disponibles sur le savoir-être. Et malgré tout, ce n'est pas autant formateur. Vraiment, quand j'ai découvert l'outil ProcessCom, je le dis d'ailleurs à chaque fois que je fais des formations avec les soignants, j'aurais eu cet outil-là aux urges. j'y serais restée. Je n'aurais peut-être pas quitté l'hôpital, je ne serais peut-être pas allée dans le monde des crèches, alors j'aurais loupé d'autres opportunités. Bref, c'est la vie, c'est les destins et c'est les choix. Mais vraiment, cet outil-là, je sais que quand je l'apporte auprès des équipes soignantes, que ce soit pour des relations d'équipe ou pour de la gestion de relations avec les patients, c'est vraiment ce que je dis. Ce type d'outil-là mérite à être connu dans les équipes parce que quand on est armé pour savoir... communiquer pour améliorer notre communication, notre posture, notre comportement et aussi notre gestion de stress, on est quand même plus efficace et on gagne en énergie et on s'y épuise moins.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Donc si je comprends bien, cet outil ProcessCom, c'est vraiment comprendre l'autre et répondre par rapport à ses besoins, peut-être ses attentes, ses envies, ses souhaits.
- Speaker #1
Il y a les deux parties. L'outil ProcessCom, il y a la partie connaissance de soi et gestion de soi. où, pour le coup, on découvre notre inventaire de personnalités. Donc, je mets un guillemet sur inventaire. Ce n'est pas un test de personnalité, c'est vraiment un inventaire. C'est-à-dire qu'on a tous les types de personnalités en nous. Après, il y a forcément des forces, des facettes qu'on utilise plus régulièrement que d'autres. Et donc, ça, c'est ce qui est visible dans nos comportements et dans notre communication, la manière dont on va communiquer. Et en fait, c'est tout simple. Il y a des gens avec qui la communication, ça passe tout de suite. Et il y en a d'autres, on a beau communiquer avec eux, on a l'impression de parler une langue étrangère. Ça, c'est vraiment la forme. Je vois que tu comprends. Et c'est vraiment ça. On peut avoir l'impression de répéter 25 fois la même chose. Mais en fait, si ce n'est pas dit sur le bon canal de communication pour l'autre personne en face, on ne fait pas passer le message. Donc, c'est un petit peu un talkie-walkie. Si moi, je suis branchée sur le canal 3 et que toi, en face, Capucine, tu es branchée sur le canal 5, on peut se parler longtemps, mais pas s'entendre. Ça va grésiller, c'est tout ce que ça va faire. Donc en fait, voilà, cet outil-là, ProcessCom, il permet de mieux comprendre comment nous, on communique en tant que soignants et du coup, quelles sont nos ressources aussi, comment on peut gérer notre stress, comment on peut gérer notre motivation au quotidien. Et puis, ça permet de comprendre le comportement des autres et notamment le comportement sous stress. Et on sait très bien que quand on accompagne des patients ou des aidants de patients, voilà, il y a des sources de stress et des situations qui sont parfois compliquées, impactantes, émotionnellement... instables ou émotionnellement challengeantes. Et du coup, comprendre ce qui se joue chez l'autre, ça permet de s'adapter en tant que soignant. Et pour le coup, c'est un gain d'énergie. Alors, pour le coup, je le dis souvent aussi, mais ce type d'outil-là, c'est très égoïste pour les soignants. C'est-à-dire que ça nous permet de nous adapter encore mieux aux patients ou aux aidants ou à nos collègues. Et c'est un gain d'énergie pour tout le monde.
- Speaker #0
Non, mais c'est génial. C'est vrai que j'en ai déjà entendu parler. Il y a pas mal de monde autour de moi qui ont testé cet outil. qui est absolument formidable, effectivement. Et moi, j'ai une question. Comment tu as fait cette transition, justement, de directrice de crèche à vouloir monter ta société Est-ce que ça a été une transition en douceur, c'est-à-dire que tu as gardé un pied quand même dans ton poste ou alors tu as tout plaqué du jour au lendemain et tu as créé ta société
- Speaker #1
Alors, je n'ai pas tout plaqué du jour au lendemain parce qu'il y a un certain événement national interplanétaire, même, je dirais, inter... internationale qui est arrivée qui s'appelle la COVID-19. Donc du coup, j'ai passé ma formation de formatrice Processcom et puis j'ai retardé un peu mon départ. En tout cas, ça m'a permis de prendre le temps de le préparer aussi. Ce qui m'a décidé principalement, c'est que je voulais vraiment revenir pleinement dans le monde de la formation. Je n'étais pas dans mon poste de directrice de crèche. Je n'avais pas la possibilité d'évoluer pleinement en tant que formatrice. Et j'avais vraiment envie de revenir à temps plein. Et c'est ce qui m'a motivée du coup à me lancer en indépendante et à monter mon organisme de formation. Donc la transition s'est faite un peu longtemps parce qu'il a fallu que je monte un dossier pour pouvoir démissionner et être accompagnée aussi par la loi démission qui était passée. Donc j'ai fait un rendez-vous avec un conseiller en évolution professionnelle. J'ai monté tout un dossier pendant neuf mois. En tout, ça m'a pris neuf mois. avec une étude de marché, avec tous ces éléments-là qui étaient nécessaires. Et puis, il y a une commission. Et la commission, elle nous valide ou non notre dossier. Et dans ces cas-là, on est autorisé à partir de notre emploi, à démissionner et à pouvoir bénéficier aussi des aides pour lancer son projet pleinement en gardant un certain filet.
- Speaker #0
Oui, je le dis souvent, mais on est très chanceux en France.
- Speaker #1
Bien sûr, bien sûr.
- Speaker #0
Il y a beaucoup de filets de sécurité.
- Speaker #1
Ça demande… Il y a beaucoup de filets de sécurité et ça demande même beaucoup d'investissement parce qu'il faut monter des dossiers, il faut bien suivre les procédures aussi. En tout cas, c'est ce qui permet aussi de lancer dans l'entrepreneuriat et d'avoir des aides et de pouvoir démarrer son activité sereinement, sachant qu'un démarrage d'activité, que ce soit une start-up ou un organisme de formation comme moi, ça demande du temps, ça demande le temps de s'implanter, de faire du réseau. de communiquer et ça ne se fait pas du jour au lendemain, c'est sûr.
- Speaker #0
Exactement. Donc toi, tu as constitué ton dossier. Et une fois que ta démission a été actée, que ton offre, peut-être ton projet était un petit peu plus ficelé, donc tu es partie de ton job et ensuite tu t'es mise à temps plein pour trouver tes premiers clients ou tu en avais déjà
- Speaker #1
Exactement. Non, je n'en avais pas au départ. C'était vraiment… Alors, on a un gros réseau aussi de formateurs Processcom. où pour le coup, on est connectés entre nous. Donc, ça m'a permis aussi de prendre des infos auprès d'autres collègues qui se sont eux-mêmes lancés en indépendant. Mais je suis partie de rien, vraiment de rien. Et ça a permis, je me suis lancée sur les réseaux professionnels, sur les différents réseaux aussi professionnels, mais en mode local, avec des after work, des relais business, pour pouvoir communiquer, apprendre à pitcher aussi. Et puis, commencer à faire de la communication et de la pub pour pouvoir vendre les formations et démarrer pleinement l'activité. Donc, ça demande du temps. Ça demande du temps, mais une fois que c'est lancé, une fois que le réseau commence à être créé, ça fait boule de neige et c'est très intéressant.
- Speaker #0
Oui, c'est intéressant ce que tu dis, parce que quand on démarre une activité, on ne sait pas vraiment par où aller, par où commencer. On est seul. aller dans tous les sens, à se dire, allez, je vais aller faire un coup dans ce réseau, un coup dans ce réseau, à publier sur LinkedIn, sur Insta, bref. Et en fait, c'est assez difficile de se canaliser, de se dire, là, je me focalise pendant un mois, deux mois sur cette stratégie, je m'y tiens. Et toi, quelle stratégie finalement était la plus payante
- Speaker #1
Alors au départ, clairement, j'ai fait comme tu viens de le dire, je suis allée un peu partout, j'ai testé LinkedIn, j'ai testé Instagram, Facebook, j'ai dû y aller un peu, mais pas beaucoup. Et puis les réseaux business dans mon secteur, oui, forcément, j'y suis allée. Il y en avait quelques-uns, donc je les ai testés pour la plupart. Et en fait, il y a un moment où je me suis dit, je m'éparpille et il faut absolument que je me recentre et que je me concentre sur un canal de communication et un réseau. Et en fait, ça s'est fait comme ça au fur et à mesure. Par contre, je me suis formée. Alors, on a la chance aussi, je pense. En France, d'avoir de nombreux sites ou de nombreux entrepreneurs qui donnent des astuces. Il y a des livres blancs pour apprendre à communiquer sur LinkedIn, par exemple. Il y a beaucoup de choses qui sont offertes. Ça demande du temps et de l'énergie de se former. Mais c'est très intéressant parce que derrière, on est beaucoup plus efficace. Et une fois qu'on a commencé à trouver les bons réseaux qui nous correspondent, c'est plus facile de faire une stratégie de communication, de connecter avec les bonnes personnes. Et ensuite, il y a une partie de bouche à oreille. Clairement, il y a aussi une partie de bouche à oreille. Une fois qu'on a fait une première formation, les gens sont contents. On arrive à communiquer sur un autre secteur. Et puis, on arrive à contacter quelqu'un d'autre ou quelqu'un nous contacte en nous disant J'ai entendu que vous faisiez ça, j'ai besoin d'infos. Voilà, ça fonctionne vraiment comme ça. Ça demande de l'énergie et du temps et de la présence et de la communication. Mais il n'y a que comme ça que ça fonctionne.
- Speaker #0
Et toi, en combien de temps à peu près, ton activité a vraiment décollé et que tu as pu avoir assez de trésorerie éventuellement pour payer toutes tes charges, pour te payer un salaire
- Speaker #1
Je dirais que trois ans. Trois ans ont été nécessaires pour vraiment lancer la machine et avoir justement ce fonds de roulement et pouvoir payer ses charges et tout ce qui va avec. La vie a joué un mauvais tour, du coup j'ai dû mettre un petit peu en pause pour pouvoir m'occuper de mon petit garçon qui était malade. Donc du coup ça a mis un frein et en même temps j'ai eu un réseau de soutien de mes formateurs, de mes amis et de mes collègues formateurs qui m'ont permis de maintenir les choses. Donc, à l'heure actuelle, j'ai repris depuis un an une activité d'infirmière intérimaire. Je suis revenue dans les soins, du coup, pour pouvoir ne pas fermer ma boîte, avoir cette liberté et ce temps disponible pour la maison et pour ma famille, et en même temps, de pouvoir manger, parce qu'il faut bien manger. Mais pour le coup, ça me permet de retester aussi dans des vraies conditions l'outil ProcessCom que j'utilise au quotidien. Je fais beaucoup de résidences pour les personnes âgées d'EHPAD. Et voilà, en termes de communication, c'est hyper intéressant de jouer avec cet outil-là et de comprendre ce qui se passe et de pouvoir aider aussi les collègues. Du coup, je donne des astuces pour certains résidents qui peuvent être un peu plus compliqués que d'autres. Je m'amuse à décrypter, à donner des astuces de communication. Et en plus, ça marche. Donc, c'est hyper intéressant. C'est hyper enrichissant.
- Speaker #0
Ah bah oui, là, t'as trouvé ton public, c'est sûr. Écoute, je trouve que c'est hyper intéressant ce que tu dis, et très très important, le fait de se dire, je retourne un petit peu dans les soins, pour souffler peut-être, effectivement, pour enlever cette charge mentale que parfois on peut avoir en tant qu'entrepreneur, se dire, j'ai pas assez de chiffre d'affaires, j'ai pas assez de clients, comment je vais faire à la fin du mois, et finalement, ne plus dormir, être tout le temps stressée, ce qui peut être aussi difficile à vivre. Et on a cette chance quand on a travaillé effectivement dans la santé, quel que soit le métier, parce que même moi en tant qu'ancienne directrice, si je le souhaitais, je pourrais retourner dans un poste comme celui-ci. Mais de se dire, ben voilà, pendant six mois, trois mois, un an ou même tout le temps, je retourne sur le terrain. Et ce n'est pas un échec, pas du tout, parce qu'il y en a beaucoup qui peuvent le voir comme ça. C'est juste une preuve d'humilité. C'est une preuve de prendre soin de soi aussi, de sa santé mentale. Et voilà, de faire un pas de côté, peut-être de reprendre son souffle pour mieux continuer après la mission qu'on s'est donnée dans notre entreprise.
- Speaker #1
C'est exactement ça, je ne peux pas dire mieux Capucine. Et pour le coup, je passais mon temps à dire en formation, prenez soin de vous, faites attention, vos besoins psychologiques sont importants. Et il y a un moment, je suis arrivée dans le mur où pour le coup, en termes de stress, et tu le disais très bien, la charge mentale que j'avais. Il y avait besoin de moi à la maison, il y avait besoin pour les soins, il y avait besoin pour les rendez-vous médicaux. On n'avait pas le choix, on le savait, on avait un temps donné consacré à ça. Et pour le coup, je me suis dit, mais il faut que j'arrive à me libérer de l'autre côté, la pression que je peux me mettre sur ma société. Et je n'avais pas envie de la fermer. Je ne voulais pas renoncer à tout ce que j'avais construit. Donc, j'ai fait le choix, vraiment. Et pour le coup, c'était très bienveillant envers moi. C'était... On a discuté avec mon mari, on a discuté avec les enfants aussi. Et pour le coup, j'ai dit, voilà, je n'arrête pas. Je mets en pause un petit peu. Alors clairement, la prospection, depuis deux ans, je l'ai vraiment diminuée énormément en termes de pourcentage parce qu'il y avait besoin de moi ailleurs. Mais du coup, je ne ferme pas. Mon objectif, c'était de ne pas fermer mon organisme de formation, de continuer à faire les missions que je faisais. J'ai d'autres missions, d'autres collègues aussi qui travaillent avec moi sur des projets spécifiques. Donc ça, ça me permet de les continuer. Ça me permet de continuer à faire ma participation pour un diplôme universitaire à Gustave Roussy qui me tenait à cœur. Et en même temps, j'ai ce côté tête libérée en me disant, voilà, je fais tant de jours dans le mois en mission intérim. En plus, je vais toujours... un peu sur les mêmes 2-3 établissements. Donc, j'ai une continuité des soins et ça, c'était important pour moi aussi. C'est des résidents que maintenant je connais bien, des équipes que je connais bien et que je viens aider en renfort. Et ça, c'est une charge mentale en moi, pour moi, qui me permet de continuer mon entrepreneuriat tout en ayant cette sécurité du métier infirmier.
- Speaker #0
Oui, bien sûr, bien sûr. Et puis, je pense que l'un va nourrir l'autre aussi, comme tu le disais si bien. Oui. Tu peux mettre aussi en pratique. ce que tu dis en formation sur le terrain. Et donc ça, je trouve ça formidable aussi, parce que même en tant que formateur, j'ai envie de dire, on a toujours besoin d'être connecté aussi avec le terrain, ce qui se passe, ce qui se dit, comment ça peut évoluer aussi. Parce que même si les prises en charge restent plus ou moins les mêmes, mais tout change malgré tout. Les relations entre les personnes changent aussi, notamment depuis le Covid, on a bien vu cette évolution. dans les interactions entre les personnes. Donc, je trouve ça très, très intéressant. Et ça m'emmène aussi sur ta dernière casquette, puisque tu as rejoint Femmes de Santé, c'est ça
- Speaker #1
Oui, alors, Femmes de Santé, je l'ai rejoint quasiment dès le moment où je me suis lancée dans l'entreprenariat. En faisant mes premières approches via LinkedIn, je suis tombée un jour sur un poste de Femmes de Santé. Ça m'a accrochée. Femmes de Santé, c'est quoi ce truc Je suis allée voir, j'ai découvert un collectif vraiment engagé, avec des personnes hyper intéressantes, hyper enrichissantes, hyper inspirantes. Donc, je n'ai pas réfléchi longtemps, je me suis inscrite quasiment tout de suite. Et depuis, depuis 4 ans, un peu plus de 4 ans, je participe aux événements. J'ai participé en tant qu'invité au départ. Et puis, on m'a appelée pour mener un atelier sur les états généraux. Et puis, de fil en aiguille, à la fin de l'année 2024, on m'a proposé de devenir la déléguée nationale. Donc, mon rôle là-bas, au sein du collectif, c'est vraiment de promouvoir les actions qui sont faites au sein du collectif Femmes de Santé. pouvoir faire un relais sur les actions et sur les engagements qu'on a au sein du collectif et du coup participer à toutes les rencontres, participer aux projets en 2025 qu'on a aussi, donc avec un déploiement en région de délégués régionales avec lesquels on va pouvoir faire le lien. Voilà, il y a plein d'actions, on travaille sur des sujets de la santé de la femme, on a trois thèmes principaux, on tourne dessus tous les trois ans et tous les trois ans on revient sur le sujet pour pouvoir enrichir nos recommandations, enrichir nos travaux. Les sujets, c'est la santé de la femme, la place de la femme dans le secteur de la santé et la santé environnementale. Cette année, on est à nouveau sur le sujet de la santé des femmes. On enrichit les travaux qu'on a réalisés en 2022. Et à la fin de l'année, on a des recommandations, on a des propositions que l'on fait remonter au gouvernement, aux instances, pour pouvoir améliorer les choses, avoir une santé plus juste et plus équitable pour les femmes. mettre des vraies données scientifiques sur la santé des femmes, aider aussi à rendre visibles les startups, toutes les personnes qui sont engagées et qui s'investissent pour ces thèmes-là. Donc c'est un très chouette collectif, où j'ai redécouvert le mot sororité, vraiment. Je n'avais jamais ressenti autant de sororité. Au sein d'un groupe, on est plus de 2700 et c'est très bougeant, très challengeant et très inspirant.
- Speaker #0
C'est vrai que Femmes de Santé, c'est une association qui est absolument incroyable, qui existe depuis quelques années maintenant, mais on sent bien qu'il y a un tournant qui est en train de se faire dans cette année. Et j'invite tous les auditeurs qui nous écoutent à aller voir aussi ce qu'est Femmes de Santé, parce que je suis tout à fait d'accord avec toi Maud. vraiment une association, un collectif hyper bienveillant où chacun apporte à sa manière sa contribution aussi dans ce milieu-là. Et quand on se lance notamment dans l'entrepreneuriat, ça peut être vraiment d'une grande aide. On rencontre des personnes formidables et puis ça vient de nourrir aussi. Il y a tellement de choses qui sont faites en France. par des femmes, et pas que, parce qu'il y a aussi quelques hommes dans ces collectifs, il faut le dire, mais c'est juste incroyable, et se soutenir entre nous, je pense que c'est fondamental aussi aujourd'hui.
- Speaker #1
Oui, et puis c'est un vrai enjeu de société, la santé des femmes, c'est la moitié de la population, et beaucoup de choses ont été conçues plutôt sur de la physiologie des hommes, que ce soit les médicaments, que ce soit, j'ai découvert l'autre jour,
- Speaker #0
les EPI,
- Speaker #1
les... les équipements de protection individuelle, c'est basé sur la taille d'un homme moyen. Il y a beaucoup de choses qui sont comme ça. Et le but, ce n'est pas juste de dire on est des femmes, on existe. Non, ce n'est pas ça. C'est juste rendre les choses plus équitables et plus justes, s'occuper des particularités de la femme. Les symptômes ne sont pas les mêmes, les prises en charge ne sont pas les mêmes. C'est comme ça, on est différents physiologiquement, biologiquement. Il n'y a pas de problématique là-dessus, on le sait. Mais du coup, les choses ne sont pas toutes adaptées. Et au travail non plus, dans la santé du travail non plus. Et l'intérêt de ça, c'est vraiment juste de redonner une équité dans ces traitements-là et dans le principe de la santé de l'être humain et du coup de la femme. Et en plus, c'est gagnant, c'est gagnant pour tout le monde, c'est gagnant pour la société entière. On sait que les femmes vivent plus longtemps, sauf qu'on a démontré que les femmes vivaient plus longtemps, mais elles vivent plus longtemps en plus mauvaise santé. Et en fin de compte, économiquement, socialement, ce n'est pas plus bénéfique. Donc il est vraiment urgent et encore plus urgent de se saisir à pleine main de ces sujets-là. La parole se libère de plus en plus. On le voit sur certains sujets. Je pense à l'endométriose qui s'est beaucoup, la parole s'est beaucoup libérée là-dessus. Les violences sexistes et sexuelles, la parole se libère aussi beaucoup là-dessus. Au-delà de la santé, et c'est tant mieux. Et je pense qu'il y a encore du chemin. Mais en tout cas, on va dans le bon sens. Et l'intérêt, c'est d'avancer encore plus vite pour améliorer les choses. Et je pense qu'au vu du climat international actuel, il ne faut pas lâcher prise.
- Speaker #0
Complètement. on est tout à fait d'accord avec ça malheureusement effectivement on a besoin de se rassembler d'être mobilisés tous ensemble femmes comme hommes aussi bien sûr et de lutter ensemble contre ces inégalités qui restent encore un petit peu au
- Speaker #1
sein de la France et partout dans le monde aussi oui c'est de l'expressibilité c'est de la diminution de la charge mentale c'est tous ces choses-là que l'on traite et sur lesquelles on travaille au sein du collectif
- Speaker #0
C'est passionnant, c'est passionnant. Et puis, j'ai hâte de voir la suite. Puisqu'étant membre, c'est pareil, j'ai hâte que ça arrive aussi en région. Et ça peut nous emmener, mais c'est super chouette. Et moi, j'avais cette question parce que tu as plein de casquettes différentes. Oui. Maman, infirmière, entrepreneur, porte-parole du collectif Femmes de Santé. Est-ce que tu peux me dire... Finalement, quelle qualité ou quelle compétence que tu as acquise toi pendant toutes ces années en poste en tant qu'infirmière ou même directrice de crèche t'ont aidé justement à en arriver là aujourd'hui
- Speaker #1
Eh bien, je crois que c'est de découvrir l'outil Processcom. C'est très basique. Mais je pense que j'ai beaucoup évolué et j'ai beaucoup mûri aussi en vieillissant. Mais vraiment découvrir cet outil Processcom et avoir une meilleure connaissance de moi. de ma manière de stresser et aussi de toutes les capacités que j'avais. C'est-à-dire que je n'aurais pas découvert l'outil ProcessCom, je ne sais pas si je me serais un jour lancée en indépendante. Pour moi, ce n'était pas possible. Je n'en avais pas les capacités, je n'étais pas… Et en fait, dans une des facettes de notre inventaire de personnalité, il y a l'étage promoteur. L'étage promoteur, c'est celui qui a les challenges, les défis, qui ose. Et en fait, j'ai appris à développer cet étage-là, qui est chez moi plutôt haut. Et voilà, en fait, en mobilisant ces forces-là, en se mettant en mouvement sur des qualités que j'ai et que j'ai redécouvert, eh bien, ça m'a permis aussi de bouger et d'avancer et de me lancer, surtout. Réussir à jongler avec les différentes casquettes, je pense que c'est vraiment parce que, pour le coup, je me connais bien. Je sais aussi de ce que j'ai besoin. Je sais adapter. adapter mes journées ou mes semaines en fonction de ce que je vais avoir devoir faire. Est-ce que c'est faire un aller-retour à l'hôpital pour mon fils Je sais que je suis en mode off. Ou alors, travailler sur un projet de formation que j'ai. Ou alors, répondre et être présente pour le collectif. En fait, ce n'est pas que je compartimente, mais c'est juste qu'au moment où je suis pleinement sur un des sujets, quels qu'ils soient, pro ou perso, je suis là. Et je me suis souvent préparée. à ça, donc j'ai pris soin de moi avant, ou alors je sais que je vais pouvoir prendre soin de moi derrière. Et cette manière de jongler avec mes besoins psychologiques, mon stress et mes capacités de communication ou d'adaptation, eh bien c'est ça qui me permet de tout concilier. Alors, je ne fais pas tout bien, je rassure tout le monde, les auditeurs qui nous écoutent, j'ai aussi des coups de moins bien. On est tout à fait d'accord. Je ne suis pas en stress. Enfin, ça m'arrive d'être en stress, plutôt, je veux dire. Je ne suis pas en zéro stress tous les jours. C'est juste que, du coup, j'en ai conscience et je suis vigilante à tout ça.
- Speaker #0
Et justement, tu as eu des difficultés quand tu t'es lancée dans l'entrepreneuriat ou encore aujourd'hui
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Bien sûr, c'est tout ce qui va être de la mise en avant. Pour le coup, alors ça, je l'ai beaucoup travaillé, j'ai fini par être déléguée nationale pour Femmes de Santé, donc ce point-là, je pense que je l'ai bien dépassé. Mais c'est tout ce qui va être de la prise de contact. Alors, développer le réseau, j'ai appris à le faire, mais c'est tout ce qui va être oser décrocher son téléphone, se vendre, en fait, vendre les formations qu'on a envie de vendre. C'est peut-être ça la partie la plus dure qui a été à mobiliser pour moi. Donc, je pense que j'y travaille toujours. Mais en tout cas, oui, on a forcément des... Souvent, on a un secteur où on est plus en difficulté que d'autres quand on débute dans l'entrepreneuriat. Ça peut être la comptabilité, ça peut être la communication, ça peut être la prospection. Bon, moi, je sais que c'est la prospection. Voilà. Je vais faire... J'aime bien la prospection indirecte. Voilà. C'est une manière détournée de dire... Voilà. Je fonctionne beaucoup comme ça.
- Speaker #0
Donc c'est les deux. De toute façon, l'entrepreneuriat, c'est vraiment un métier. Ça s'apprend. Effectivement, moi, je pense que de toute façon, les professionnels de la santé ont toutes les capacités pour entreprendre. Quand bien même, il faut avoir cette culture d'apprendre à apprendre. C'est-à-dire se dire, je ne sais pas, c'est OK, je vais apprendre. Comme tu disais, on a beaucoup de ressources quand même à notre disposition, que ce soit des ressources gratuites, payantes, des accompagnements. Il y a quand même tout un panel de choses qui peut convenir à tout type de personnes. Et il faut absolument s'en saisir, à mon sens, parce que c'est comme ça qu'on avance. On ne peut pas rester seul face à ces problématiques. C'est un petit peu comme quand on travaille dans la santé. De toute façon, on s'aide des uns des autres. Là, c'est pareil. Il faut avoir un bon entourage. Il faut s'appuyer sur les bonnes personnes au bon moment pour pouvoir avancer. Ça, c'est certain.
- Speaker #1
Oui, je suis d'accord avec toi. Et c'est aussi ne pas hésiter à demander de l'aide. On se lance dans l'entrepreneuriat, on n'est pas obligé de tout réussir du premier coup. On a le droit de ne pas savoir, on a le droit d'apprendre, on a le droit de demander de l'aide à quelqu'un de notre famille qui est plus doué pour de l'informatique ou qui est plus doué pour la comptabilité. Et puis, ne pas hésiter à demander à ses pairs, à demander à des collègues, à aller voir dans des réseaux. Voilà, c'est vraiment aussi comme ça. Il y aura toujours quelqu'un. Vous vous essuierez peut-être des refus. Il y a des gens qui vont refuser de vous aider, mais il y a des gens qui acceptent de vous aider. Et parfois, cette aide ponctuelle-là va permettre de débloquer un level dans votre entrepreneuriat et ça permet de passer un palier au-dessus et ça permet d'avancer. Donc, on se lance dans l'entrepreneuriat, on sait très bien qu'on a tout à apprendre et qu'il faut oser. demander de l'aide, il n'y a pas de honte à ça. Et au contraire, on avance plus vite pour le coup.
- Speaker #0
Complètement. Et justement, quels petits mots tu pourrais dire aux professionnels de santé qui souhaitent se lancer, mais qui n'osent pas
- Speaker #1
Quand on a une vraie envie, quand on a un rêve, ça peut être un rêve, mais en tout cas, ça peut être une envie professionnelle ou une envie d'entrepreneuriat, il faut oser. Le conseil que je peux donner pour oser, c'est de bien se connaître. De connaître aussi autant ses forces que ses faiblesses. Et du coup, ses forces, on va pouvoir mettre des actions en place tout de suite. Et les faiblesses, on peut les travailler. Soit on demande de l'aide, soit on délègue, soit on apprend à les travailler et on se forme. Comme tu le disais, avoir cette appétence d'apprendre à apprendre, ça demande du temps. Il faut être patient. C'est un deuxième conseil. Il faut être patient. Il y a parfois des entrepreneurs. ou des startups qui explosent et c'est génial, c'est parfait, ça veut dire que ça répond à un vrai besoin et il y a quand même une grosse majorité de démarrages qui sont plus lents, qui sont plus progressifs et c'est ok. Et dernier conseil, célébrez les victoires. Quand on démarre, c'est un verre, célébrez les victoires. C'est-à-dire, j'ai fait ça ce mois-ci, j'ai fait que ça, mais c'est pas grave, c'est une victoire et on va continuer. Et on va se lancer. C'est ça qui est le plus important, je pense.
- Speaker #0
Génial. Merci, Maud. Et pour clôturer ce podcast, est-ce que tu aurais un livre, un podcast, un film, n'importe une ressource que tu conseillerais à un professionnel de santé
- Speaker #1
J'ai envie de dire un livre sur la process com. Je le répète et je le dis. Non, la communication pour les soignants, la communication, c'est un soin. C'est un vrai soin. C'est vraiment ce que je dis aussi dans mes formations. Et l'outil ProcessCom, c'est un outil qui permet vraiment de bien se comprendre et de mieux comprendre aussi ce qui se joue chez l'autre. Il y a beaucoup de livres sur la ProcessCom. Vous pouvez aller sur les sites Internet. Il y en a trop.
- Speaker #0
Je ne vais pas citer.
- Speaker #1
Il y a des amis qui ont écrit, donc je ne vais pas réussir à citer tout le monde. Mais des livres sur la connaissance de soi. En tant que soignant, quand on veut se lancer dans quelque chose ou quand on a envie d'évoluer dans le monde infirmier ou à l'extérieur du monde infirmier, ou du monde médical ou paramédical, mieux se connaître, bien se connaître, c'est essentiel. Et ça ne fait pas partie de nos formations initiales. Donc, c'est pour moi un des meilleurs conseils.
- Speaker #0
Merci Maud pour ce beau moment ensemble. J'espère qu'il aura pu... permettre à certaines personnes de passer le cap, en tout cas d'oser franchir une étape de plus dans leur projet. Et puis, on se dit à très vite. Je pense qu'on se croisera probablement via Femmes de Santé.
- Speaker #1
Avec grand plaisir, merci Capucine c'était un chouette moment et oui je terminerai là-dessus quand on a une envie ou un rêve il faut oser, il faut s'armer avant de se lancer, mais il faut oser ça vaut le coup, vraiment ça vaut le coup même quand la vie vous met des gros bâtons dans les roues, quoi qu'il arrive ce que vous avez accompli, c'est jamais perdu, c'est que du bénéfice et c'est que une richesse même si c'est un échec, même si la start-up elle coule c'est pas grave, vous avez appris un truc et en tout cas c'est une richesse et une richesse, pardon, et c'est un moment de vie qui compte, parce que pour vous, ça a compté, donc c'est ça qui est intéressant aussi, et qui est important à réaliser.
- Speaker #0
Merci Capucine Merci à toi Maud, à très vite