- Speaker #0
Bienvenue à la pause café de Balance ta vie.
- Speaker #1
LĂ oĂč on discute, rĂ©flĂ©chit, autour de sujets qui nous questionnent, mais sur lesquels Lila et moi, nous n'avons aucune connaissance particuliĂšre.
- Speaker #0
On le fait comme deux potes le feraient autour d'un bon café. L'idée, c'est de s'ouvrir par le partage, et donc si vous avez des connaissances ou du vécu particulier sur le sujet, balancez-nous tout ça.
- Speaker #1
Et oui, vous pouvez le faire via nos réseaux ou par mail à l'adresse balance-nous-ta-vie-en-un-mot-arobage-mail.com On en fera certainement quelque chose à partager avec l'ensemble de la communauté. Bonne écoute !
- Speaker #0
Ăa va ! Oui, on va aborder un sujet un peu dĂ©licat. Oui. On n'est pas trop Ă l'aise.
- Speaker #1
Je suis un peu... En fait, c'est un sujet que je trouve extrĂȘmement passionnant. Je pense qu'il mĂ©riterait d'ĂȘtre rĂ©flĂ©chi. Je ne pense pas avoir de mon cĂŽtĂ©, je ne parle pas pour toi, mais toute la connaissance certainement pour en parler. Par contre, il est assez... Oui, je suis assez mal Ă l'aise d'en parler.
- Speaker #0
Oui, et pourtant, voilĂ , moi, j'ai envie d'en parler. Et ce qui m'a donnĂ© envie d'en parler, c'est qu'on a eu rĂ©cemment, j'ai participĂ© Ă un groupe oĂč on a Ă©tĂ© sensibilisĂ© au sexisme et au harcĂšlement de rue Ă l'Ă©gard des femmes. Et en fait, j'ai trouvĂ© le sujet. Et franchement, ce n'Ă©tait pas la maniĂšre dont c'Ă©tait amenĂ©. Le sujet hyper cloisonnant, lĂ oĂč l'idĂ©e, c'Ă©tait de rassembler autour de...
- Speaker #1
Du comportement commun,
- Speaker #0
en fait, tu vois ? Oui, c'est ça. De quelque chose qui ne convient, et autour de la table, il y avait des hommes et des femmes, qui ne convient ni aux hommes, ni aux femmes, et qui ne convenait certainement à personne qui était présent autour de la table.
- Speaker #1
Mais donc, quand tu dis cloisonnant, tu veux dire parce que ça sépare les hommes et les femmes ? Oui,
- Speaker #0
en fait, le truc, c'est que je me suis rendue compte que, d'abord, j'ai été mal à l'aise par le cÎté englobant, en fait, comme si on me faisait dire que tous les hommes sont, et...
- Speaker #1
Et toutes les femmes sont.
- Speaker #0
Et toutes les femmes sont, tu vois. Et donc, on rĂ©duit les hommes Ă des stĂ©rĂ©otypes et on rĂ©duit les femmes Ă d'autres stĂ©rĂ©otypes. StĂ©rĂ©otypes sur lesquels ils s'opposent, ils sont en conflit. Et en fait, pendant l'Ă©change, je connais bien les personnes qui Ă©taient autour de la table. Je sais qu'il n'y a personne qui a des comportements inappropriĂ©s Ă l'Ă©gard des femmes ou qui justifient ou qui... Ils trouvent normal ce type de comportement, donc sexisme de rue, etc. Et pourtant, il y avait comme une nĂ©cessitĂ©, un souhait de rĂ©tablir la vĂ©ritĂ©, de rĂ©tablir l'Ă©quilibre, de mettre de la nuance. Il fait qu'en fait, ils en sont venus Ă apporter des arguments contre carrĂ© les choses qui Ă©taient mises en Ă©vidence comme Ă©tant des vĂ©ritĂ©s absolues. Ils ont... Ils ont challengĂ© les chiffres, ils se sont mis Ă questionner comment est-ce qu'on est arrivĂ© Ă ces chiffres-lĂ , qui on a questionnĂ©, dans quel environnement. Et on est venu Ă discuter de dĂ©tails, lĂ oĂč le message fondamental, c'Ă©tait rassemblons-nous, soyons plus Ă©galitaires. Ăa a créé en fait de la distance, lĂ oĂč l'objectif, c'Ă©tait de rassembler sur une cause commune.
- Speaker #1
Oui, et c'est un sujet qui est une cause commune. Aujourd'hui, il y a Ă©normĂ©ment de personnes qui peuvent se rassembler autour. En fait, en t'Ă©coutant, ce Ă quoi ça me fait penser, c'est un peu ce principe d'extrĂȘme. D'extrĂȘme dans le sens de c'est tout blanc ou c'est tout noir. Tu vois, lĂ oĂč moi, je voudrais ramener la nuance. Donc, pour revenir sur le fĂ©minisme, par exemple. Moi, je me considĂšre plus ou moins fĂ©ministe. VoilĂ , de nouveau, je n'ai pas une connaissance du sujet incroyable, mais... Je trouve que les femmes, oui, elles ont Ă©tĂ©, elles ont subi, elles ont Ă©tĂ© mises de cĂŽtĂ© trĂšs fort pendant trĂšs longtemps. Et heureusement qu'Ă©normĂ©ment de femmes se sont battues pour nos droits, dont on bĂ©nĂ©ficie aujourd'hui, ici et maintenant. Et il y a encore des combats Ă mener, des mentalitĂ©s Ă changer. Et ça, j'en suis convaincue et je porte ce message. Tu vois, je ne voudrais pas qu'on pense que parce qu'on met de la nuance, d'un coup... On pense que tout ça...
- Speaker #0
On minimise ce qui existe vraiment. Toute la violence faite aux femmes, les droits des femmes qui sont beaucoup moins... Comment dire ? Qu'on a acquis beaucoup plus récemment que les hommes.
- Speaker #1
Et qu'il y a encore tout un tas d'endroits dans le monde oĂč on est loin d'en ĂȘtre lĂ . Donc voilĂ , ça c'est une Ă©vidence pour moi. Ce qui m'ennuie, c'est quand on bascule et... tu as mis les mots maintenant sur ce que je pense, dans cette opposition, oĂč du coup maintenant les hommes doivent payer. Donc les hommes d'aujourd'hui... doivent payer pour les hommes d'hier quelque part. Et donc il y a une espĂšce de bascule du on peut bien vous faire ça ou parler de vous comme ça parce que finalement nous on a tellement subi. C'est comme s'il y avait un rééquilibrage. Ăa moi ça me gĂȘne un peu. Ce qui me gĂȘne un peu aussi, pas ce qui me gĂȘne un peu, ce qui me questionne plutĂŽt et ça c'est vraiment une question que je trouve qu'on gagne Ă la mettre sur la table, c'est je me dis ĂȘtre un homme aujourd'hui. Voilà ça c'est le genre de truc que je suis. J'ai peur de dire aujourd'hui mais je pense que je vais le faire. Pour moi ĂȘtre un homme Ă notre Ă©poque Je pense que, dans une certaine mesure, ça peut ĂȘtre compliquĂ©. En disant ça, et donc je rappelle que je n'oppose pas, et c'est lĂ que le « et » prend la place sur le « ou » , c'est pas pour autant que je dis qu'ĂȘtre une femme, d'un coup, est facile. Je ne le pense pas, je pense qu'on a vraiment tout un tas de galĂšres, et on l'aborde dans tout un tas d'autres sujets, notamment au niveau de l'Ăąge, etc., oĂč on n'est pas logĂ© Ă la mĂȘme enseigne. Ăa ne change rien, ça. Mais je pense que, aussi, ĂȘtre un homme aujourd'hui, ça peut ĂȘtre un peu aliĂ©nant, comme ça.
- Speaker #0
Parce qu'en fait, on bouge les normes, lĂ oĂč avant... et sans trouver que c'Ă©tait bien juste, etc. Mais il y avait une sorte d'ordre Ă©tabli ou dĂ©sordre Ă©tabli. Il y avait du coup un modĂšle Ă suivre. Aujourd'hui, j'ai le sentiment que les hommes doivent rĂ©inventer une façon d'ĂȘtre homme, retrouver une place et une place par rapport aux femmes. Ce qui fait qu'ils doivent un peu dĂ©construire ce qu'ils ont appris et construire un truc qui n'existe pas vraiment.
- Speaker #1
En s'excusant de ce qu'ils Ă©taient, de ce qu'ils pourraient ĂȘtre, de ce que leurs enfants pourraient ĂȘtre. Enfin, tu vois, il y a de ça. En ayant effectivement... Oui. Et en ayant, je pense, en tout cas dans mon entourage, et je pense notamment Ă mon mari, oui, c'est d'autres choses. Des injonctions contradictoires. Ah oui. Alors, classiquement, soit un homme, soit fort, soit sĂ©curisant, soit solide. Tiens cette famille, nourris ta famille, inculque des valeurs masculines, etc. Et en mĂȘme temps... Soit un pĂšre prĂ©sent qui se roule par terre avec ses enfants, qui donne tout l'amour, qui peut dire Ă ses enfants que pleurer c'est ok.
- Speaker #0
Montre ta vulnérabilité, tes émotions.
- Speaker #1
Effectivement, fais la vaisselle, passe l'aspirateur et je suis contente, c'est normal qu'il le fasse. Je fais partie de ces gĂ©nĂ©rations-lĂ . Mon mari, on s'est rencontrĂ©s, je pense que dans le premier mois, j'Ă©tais dĂ©jĂ en train d'expliquer, moi fille de pĂšre espagnol, qu'il Ă©tait hors de question qu'il n'y ait pas une... rĂ©partition Ă©quitable et que c'Ă©tait pas ton mari t'aide non ton mari contribue au mĂȘme titre que moi on travaille tous les deux on a deux enfants bref tu vois mais voilĂ donc ils doivent ĂȘtre tout ça ils doivent prendre soin d'eux ils doivent parce que c'est ma lecture des injonctions de la sociĂ©tĂ© auxquelles je contribue certainement aussi et auxquelles chacun contribue plus ou moins fortement on est d'accord ou pas d'accord avec tout on s'entend donc je pense que ça peut ĂȘtre difficile aujourd'hui de se dire ok mais qu'est-ce que j'ai encore le droit de faire ou pas bĂȘtement le excuse moi mais juste le ... Combien d'hommes j'ai pas entendu me dire ces deux trois derniĂšres annĂ©es est-ce que je peux encore tenir la porte ? Est-ce qu'on peut encore dire mademoiselle, madame, etc. ? Et je comprends les questions qu'il y a derriĂšre, les combats qu'il y a derriĂšre. Mais je peux aussi comprendre que du coup t'es paumĂ©, tu sais plus ce que tu peux faire de bien.
- Speaker #0
Il y a deux choses sur lesquelles j'ai envie de rebondir. A la fois le fait qu'ils ne savent plus ce qu'il faut faire de ce qu'il ne faut pas faire, distinguer les deux. Autour de cette table, quand on a fait cette formation, c'est ce qui est ressorti, on sait pas trĂšs bien. Il y avait notamment un collĂšgue qui expliquait que s'il rentrait tard le soir et qu'il Ă©tait derriĂšre une femme, systĂ©matiquement, il changeait de trottoir. Et lĂ oĂč d'autres ont dit, tu la considĂšres comme quelqu'un d'infĂ©rieur ou tu penses ce Ă quoi elle pourrait penser, tu anticipes ce Ă quoi elle pourrait penser. Et donc, ça partait d'une bonne intention. On ne savait plus si c'Ă©tait un comportement Ă avoir ou pas. Tout comme il y avait une... plus jeunes participantes, qui disaient qu'aujourd'hui, les garçons, quand ils abordent une fille en soirĂ©e, en tout cas dans son cercle d'amis, ils commencent par dire « je ne voudrais pas te faire peur » . Tellement on a l'image de ces hommes prĂ©dateurs et avec des comportements oppressants, insĂ©curisants.
- Speaker #1
Et il y en a.
- Speaker #0
Et il y en a, Ă©videmment. Et il y en a encore beaucoup. C'Ă©tait clair. Et donc, ça pour moi, c'est la premiĂšre chose sur laquelle j'avais envie de revenir. C'est le fait qu'effectivement, je peux constater au quotidien que c'est quelque chose de... compliquĂ©, qu'on ne sait plus quoi faire, qu'est-ce qu'il faut faire, qu'est-ce qu'il ne faut pas faire. Je vois des mamans s'inquiĂ©ter aussi, des mamans de jeunes hommes qui disent, je ne sais plus, moi, ce que je dois dire Ă mon fils, ce qu'il peut ou ne peut pas faire, est-ce qu'il a le droit de draguer une fille, est-ce qu'il a le droit d'insister, jusqu'oĂč en fait, c'est quoi la limite de savoir si on est dans la sĂ©duction ou pas dans le non-respect du consentement. C'est vraiment... une nouvelle forme de relation et de position Ă crĂ©er. Et je pense que c'est ça, en fait, de se poser ces questions. Mais quand je t'entendais parler sur ces nouveaux hommes Ă crĂ©er, ou Ă se crĂ©er, je pense que les femmes sont exactement dans la mĂȘme situation. Tu vois ce cĂŽtĂ©, on est forte, on est indĂ©pendante, on prend nos responsabilitĂ©s, on n'a pas besoin de mec, on se met au bricolage, nous aussi, et alors ? Tu vois, c'est aussi toute une nouvelle femme qu'on construit, qu'on crĂ©e, une nouvelle version de la femme. Et c'est pas... Pas Ă©vident non plus, en fait.
- Speaker #1
Mais non, parce qu'on n'a pas les codes. En fait, quand je t'entends, je me dis, oui, c'est l'expression du changement. On est dans cette zone de changement, un changement qui est souhaitĂ©, souhaitable, mais oĂč on ne sait pas oĂč est-ce qu'on va aller. On chemine, on trimballe encore ce qu'il y a derriĂšre nous et on le trimballe Ă juste titre, parce que ça a une valeur, ça doit exister.
- Speaker #0
Et ça doit ĂȘtre changĂ©, ça doit Ă©voluer Ă plein d'Ă©gards.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et c'est trĂšs chouette, ce trajet. je pense, et je suis trĂšs contente qu'on soit partie prenante de cette Ă©poque-lĂ . Je pense qu'on a de la chance que ce soit ces questions-lĂ qu'on a Ă se poser aujourd'hui, par rapport Ă une autre Ă©poque, en tout cas, ou Ă d'autres lieux. Et en mĂȘme temps, en mĂȘme temps, j'ai l'impression, je reviens sur mes messages extrĂȘmes, je pense que les messages extrĂȘmes qu'on entend, donc le fĂ©minisme extrĂȘme, certainement le masculinisme extrĂȘme aussi, tu vois, viennent casser le dĂ©bat. empĂȘcher le dĂ©bat. Et chacun se retranche de son cĂŽtĂ©. Donc, on crĂ©e des clubs fĂ©ministes. J'ai cru entendre qu'il y avait des clubs masculins mais avec aussi l'idĂ©e de les hommes reprenant un peu le pouvoir aussi, tu vois. Et ça casse le dĂ©bat. Parce que moi, perso, si tu me dis que tout ce que je fais, c'est nul, que tout ce que j'ai fait, c'est nul et que tout ce que je ferai demain, ce sera forcĂ©ment nul, je n'ai pas envie de discuter avec toi.
- Speaker #0
Et que ce que tu es, est en fait voué à ... Oui, c'est ça, est nul en fait.
- Speaker #1
Sans te connaĂźtre. Mais parce que je gĂ©nĂ©ralise sur base de certaines vĂ©ritĂ©s. Tu vois ? Il y a vraiment plein de vĂ©ritĂ©s qui ne sont pas OK. Et aussi, du coup, je repense Ă ce que tu disais tout Ă l'heure en tant que mĂšre. Moi, j'ai deux garçons. Alors, ils sont encore un peu petits. Je suis contente de... MĂȘme si je me pose la question du consentement quand le petit veut faire un bisou le soir Ă son frĂšre pour lui dire bonne nuit, son frĂšre n'a pas envie. Et du coup, je suis lĂ genre, oui, il y a quand mĂȘme les rĂšgles de politesse, de respect. Et en mĂȘme temps, on doit pouvoir dire non. OK, trouvons autre chose. Mais donc, ça m'amĂšne Ă la question du comment. OK, dire ce qu'on ne peut pas faire. OK, dire ce qu'on ne veut plus. Mais ce qu'on ne peut pas aussi dire... comment est-ce qu'on fait autrement ? Qu'est-ce qui est OK ? Et est-ce qu'on peut aussi, c'est des questions ouvertes, je n'ai pas la rĂ©ponse, mais est-ce qu'on peut aussi ne pas faire passer des messages qui concernent, comme une vĂ©ritĂ© absolue, de ce que toutes les femmes ou de ce que tous les hommes devraient ou voudraient ?
- Speaker #0
Envie, voudraient faire, c'est ça. Devraient ĂȘtre. En fait, on est, je crois, sans, comme tu le dis, et vraiment c'est hyper important pour moi, sans nier toutes les dĂ©rives, toutes les... Les situations oĂč le patriarcat a encore beaucoup trop d'impact et existe encore beaucoup trop. Du coup, j'ai perdu mon fil en voulant mettre en Ă©vidence toutes ces nuances importantes pour moi. Oui, c'est la chance d'ĂȘtre Ă une Ă©poque oĂč on se pose ces questions et oĂč on va, je crois, rĂ©inventer un nouveau mode de relation entre les individus, qu'ils soient hommes, qu'ils soient femmes, avec toutes leurs particularitĂ©s, sans devoir... coller Ă ce que c'est qu'une femme ou ce que c'est qu'un homme, et ĂȘtre rĂ©duit à ça.
- Speaker #1
Mais tu vois, quand je t'entends dire ça, je me dis, j'aimerais que ce soit le cas. Mais est-ce que c'est vraiment le cas ? Comment ça se fait qu'en abordant ce sujet, j'ai peur ? J'ai peur de me mettre Ă dos tout un tas de... En fait, c'est les extrĂȘmes. Je pense que c'est ça. On n'ose pas en parler parce que dire qu'ĂȘtre un homme, c'est difficile, ce serait renier d'autre chose, et l'inverse Ă©tant vrai. D'ailleurs, on met tous les deux beaucoup de nuances parce que je trouverais dommage que le message qui soit entendu, c'est celui-lĂ du... un message sans nuance.
- Speaker #0
En fait,
- Speaker #1
c'est pas possible, c'est pas dire ton clan. Oui, c'est ça. Et donc, si t'es pas l'un, t'es forcĂ©ment... Si t'es avec l'un, t'es contre l'autre. Moi, j'ai envie d'ĂȘtre avec les deux. J'ai envie de dĂ©fendre les droits des femmes.
- Speaker #0
Avec le nouveau, en fait.
- Speaker #1
Et de défendre les droits des hommes. Parce que qu'est-ce qui risque de se passer ? C'est qu'on inverse la bascule.
- Speaker #0
Oui, je crois que c'est sur... En tout cas, je sais pas si on ira jusqu'Ă inverser la tendance, la bascule, mais c'est l'inconfort... C'est en fait... Perdre une partie des forces qui me dĂ©solent ou qui m'attristent, c'est de me dire que si je me replonge dans ce moment oĂč tous les gens autour de la table sont bienveillants, sont conscients, oĂč il n'y a pas de machistes, il n'y a pas de machos, c'est de perdre cette force qu'on pourrait tous mettre ensemble Ă crĂ©er de nouveaux modes de relations plus Ă©galitaires, plus justes. Parce que justement, on insiste sur le fait qu'il y a des gens qu'il faut punir, qu'il y a des gens qui doivent payer pour tout ce qui a Ă©tĂ© fait. Et puis, il y a un autre genre qui maintenant peut prendre toute la place, peut reprendre le pouvoir. Et on s'est dit... Quelques fois ces derniers temps, des comportements qu'on voit chez des femmes, si on les prenait et on les mettait dans la bouche des hommes, on trouverait ça inacceptable. Et voilĂ , c'est des comportements qui sont faits, qui sont ok, qui passent, qui crĂ©ent de la rigolade.
- Speaker #1
Si nous on avait le droit. C'est ça. D'ĂȘtre sexiste, alors qu'en fait, on n'est pas plus ni moins.
- Speaker #0
On ne devrait pas ĂȘtre plus autorisĂ©.
- Speaker #1
En tout cas, si on veut de l'égalité de droit, elle se joue dans les deux sens. Ok, nous, on a eu des droits à récupérer, sans aucun doute, certainement encore quelques-uns. Mais ce n'est pas pour autant que, d'un coup, l'autre cÎté du genre doit perdre ses droits.
- Speaker #0
Et donc, c'est de se mobiliser autour de cause, l'Ă©galitĂ© des salaires. pour compĂ©tences Ă©gales, le fait que les violences faites aux femmes soient justement rĂ©primĂ©es, pareil pour les violences faites aux femmes, les violences faites aux autres en fait. En fait c'est vraiment essayer de... Ce qui m'embĂȘte c'est que plutĂŽt que de se mobiliser pour des causes communes, on se mobilise les uns contre les autres et donc on perd de l'Ă©nergie, on perd des forces actives en fait pour faire Ă©voluer quelque chose qui sera de toute façon positif pour tout le monde.
- Speaker #1
C'est dingue en fait ! le nombre de fois dans des Ă©changes oĂč on retombe sur la difficultĂ© Ă faire coexister des rĂ©alitĂ©s diffĂ©rentes. En tout cas, moi, je suis dĂ©solĂ©e, mais je trouve ça aberrant et Ă la fois ultra incroyable de se rendre compte comme le « ou » est la norme. C'est de nouveau ce que j'entends dans ton explication. LĂ , c'est un peu ce « c'est l'un ou l'autre, pas l'un et l'autre » . Alors que c'est vraiment un fondamental puisqu'on peut tous avancer dans la mĂȘme direction et que moi, je suis sĂ»re qu'il y a plein, plein, plein de personnes. qui seraient d'accord de le faire. Oui,
- Speaker #0
qui seraient d'accord de le faire et qui se braquent parce que la façon de le faire est jugeante et parfois agressive.
- Speaker #1
Ăa ne donne pas envie. Je serais trĂšs intĂ©ressĂ©e d'avoir l'avis d'homme sur le sujet. Est-ce que tu peux dire ma difficultĂ© ? En fait, je suis fatiguĂ©e aujourd'hui d'ĂȘtre un homme. D'ĂȘtre un homme, d'ĂȘtre un humain, d'ĂȘtre un parent. d'ĂȘtre... Est-ce que... Ouais, tu vois. AprĂšs, les statistiques ne vont pas dans ce sens-lĂ . Les statistiques au niveau de l'Ă©puisement, les femmes restent quand mĂȘme pour deux tiers concernĂ©es. Ăa veut dire qu'il y a quelque chose qui se joue clairement encore chez nous,
- Speaker #0
plus fort. Dans la charge mentale, plus forte chez les femmes que chez les hommes. Et tu vois, tout ça, pour moi, c'est vraiment... C'est à ça que je veux arriver, c'est que les faits sont lĂ et ils sont vrais. Comment mobiliser tout le monde pour que... Enfin, comment mobiliser tous les genres ? pour que ce soit ces faits qu'on vienne faire Ă©voluer et pas opposer les parties les uns aux autres, ce qui en fait dessert la cause au final. Ăa ne fait pas avancer l'histoire.
- Speaker #1
Oui. J'ai souri parce que je trouve ça vraiment chouette d'avoir puâŠ
- Speaker #0
En parler.
- Speaker #1
Oui, Ă©laborer autour de ça et de comprendre quelque part ce qui met mal Ă l'aise dans le sujet. Or, comme il est un peu risquĂ©, peut-ĂȘtre que dans mon esprit, mais j'ai un doute. On verra bien. Ce qui est abordĂ©, que ça puisse quelque part, enfin, ça empĂȘche le dĂ©bat. Oui. Et lĂ , du coup, je me dis, c'est cool, l'en discuter, ça permet d'avoir dĂ©jĂ des pistes de rĂ©flexion supplĂ©mentaire. Oui.
- Speaker #0
Oui. On va voir ce qu'on en fera.
- Speaker #1
Oui. La suite au prochain épisode. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
On se retrouve pour une bonne discussion, peut-ĂȘtre sur un sujet un peu moins... Oui. Comment on dit ? Un peu moins...
- Speaker #1
C'est-Ă -dire moins touchy, mais c'est...
- Speaker #0
Oui. C'est... Allez !
- Speaker #1
c'est pas problĂ©matique c'est un sujet un peu moins ah je sais plus polĂ©mique polĂ©mique peut-ĂȘtre sur un sujet un peu moins polĂ©mique allez Sarah ça a Ă©tĂ© une bonne soirĂ©e Ă toi aussi salut merci d'avoir Ă©coutĂ© cet Ă©pisode on a Ă coeur qu'il vous ait inspirĂ© si c'est le cas pensez Ă le partager autour de vous Ă dĂ©poser vos Ă©toiles et Ă vous abonner pour ne rien manquer on se retrouve la semaine prochaine avec un nouvel Ă©pisode et d'ici lĂ sur Instagram et Youtube Ă bientĂŽt ah
- Speaker #0
c'était cool