- Speaker #0
Bienvenue dans Balance la vie, le podcast de deux psy pĂ©tillantes dans lequel on vous partage nos dĂ©sĂ©quilibres du moment, nos rĂ©flexions et nos actions. On le fait en toute lĂ©gĂšretĂ© et humilitĂ© pour vous inspirer, vous aider Ă trouver votre propre balance et kiffer, ĂȘtre vous.
- Speaker #1
Sarah et Lolila,
- Speaker #0
alors aujourd'hui on va raconter une histoire.
- Speaker #1
J'adore les histoires.
- Speaker #0
Moi aussi. Surtout quand il s'agit... de tranches de vie réelles.
- Speaker #1
Et Ă©videmment, on a toujours une idĂ©e derriĂšre la tĂȘte. Dans cet Ă©pisode, notre objectif est de vous partager un outil qu'on apprĂ©cie et qui est particuliĂšrement utile pour rĂ©aliser une sorte de lĂącher-prise.
- Speaker #0
Alors plus prĂ©cisĂ©ment, il s'agit d'apprendre Ă prendre prise lĂ oĂč c'est utile et pertinent pour nous. ConcrĂštement, lĂ oĂč on a un retour sur investissement, oĂč on ne perd pas son Ă©nergie pour rien.
- Speaker #1
Exactement, Lila. Et on va utiliser l'histoire de Camille et de sa découverte des cercles d'influence de Covey pour illustrer tout ça.
- Speaker #0
Camille, c'est une jeune femme dans la trentaine. Selon certains, ce sera jeune ou pas. Elle vit dans un bel appart Ă Bruxelles. C'est assez loin, en fait, du village d'oĂč elle vient, du village dans lequel elle a grandi. Et elle, elle adore sa vie citadine, les cafĂ©s cosy. les amis avec qui elle partage des soirĂ©es. Mais il y a une ombre au tableau, c'est sa relation avec sa mĂšre, sa mĂšre qui s'appelle Claire. Claire, c'est une femme qui a une personnalitĂ© assez forte. Elle est toujours prompte Ă donner son avis, mĂȘme quand on ne lui a pas demandĂ©. Et depuis que Camille est toute petite, sa mĂšre la critique constamment, mĂȘme devant ses amis. Pourquoi tu portes toujours des vĂȘtements si Ă©tranges ? Tu devrais trouver un vrai job, pas ce job de rĂȘveur. Ou si tu avais suivi mon conseil, tu n'en serais pas lĂ , le fameux je te l'avais dit C'est en fait avec ces phrases que Camille a grandi. Elle les connaissait par cĆur. Chaque coup de tĂ©lĂ©phone de Camille Ă sa mĂšre se termine par un soupir Ă©puisĂ© et avec le sentiment de n'ĂȘtre jamais assez bien pour sa maman. Ăvidemment, elle aimait sa mĂšre, mais chaque interaction avec elle la laissait dĂ©moralisĂ©e. Elle avait essayĂ© de discuter avec elle, de se justifier, de faire semblant de ne pas entendre. Mais rien n'y faisait clair. Continuer de rabaisser continuellement Camille, mĂȘme parfois de maniĂšre subtile et parfois de maniĂšre brutale.
- Speaker #1
Et puis, un jour, alors qu'elle suit une formation dans son entreprise, Camille entend parler du livre que j'adore, Les 7 habitudes des gens efficaces de Stephen Covey. Plus prĂ©cisĂ©ment, la formatrice dĂ©crit le concept, un des concepts clĂ©s de Covey, celui des cercles d'influence. Et de par les exemples qui sont pris par la formatrice et aussi partagĂ©s par les participants, doucement Camille rĂ©alise que sa relation avec sa mĂšre s'inscrit parfaitement dans ces cercles. Alors ces cercles d'influence, pour vous expliquer de quoi il s'agit, imaginez trois cercles concentriques, donc trois cercles les uns dans les autres, avec le plus petit Ă l'intĂ©rieur et le plus grand Ă l'extĂ©rieur. Celui au centre, le plus petit, c'est celui qu'on appelle le cercle de notre zone de contrĂŽle. Au milieu, il y a celui que l'on appelle la zone d'influence. Et enfin, Ă l'extĂ©rieur, le troisiĂšme et dernier cercle, c'est celui qu'on appellera la zone d'impuissance, c'est-Ă -dire lĂ oĂč on ne peut absolument rien contrĂŽler. Dans cette formation, ils Ă©changent Ă©videmment des exemples, ceux qui sont pris par la formatrice, par les participants. Et Camille rĂ©alise doucement mais sĂ»rement que sa relation avec sa mĂšre s'inscrit parfaitement dans ses cercles.
- Speaker #0
Ah, surprise !
- Speaker #1
Claire, sa mĂšre, fait partie de son cercle de prĂ©occupation d'impuissance. Le dernier, donc celui qu'on a mis Ă l'extĂ©rieur tout Ă l'heure. C'est-Ă -dire que Claire est quelqu'un dont le comportement l'affecte, mais sur qui elle n'a finalement que trĂšs peu de contrĂŽle. Comme par exemple lorsqu'elle lui fait des commentaires sur ses goĂ»ts vestimentaires, sa maniĂšre de se coiffer, son parfum, etc. Et donc Camille comprend que mĂȘme si elle passe des heures Ă rĂ©flĂ©chir Ă comment sa mĂšre pourrait changer, ou Ă ce qu'elle devrait dire pour la faire changer d'avis ou de maniĂšre de dire les choses, et bien en fait ses efforts sont vains. En effet, elle a dĂ©jĂ pris la peine de lui expliquer que ses commentaires la blessent, qu'elle n'en a pas besoin puisque finalement ça lui fait plus de tort que de mal. Et elle lui a dit plus d'une fois, de diffĂ©rentes maniĂšres. Elle avait d'ailleurs dĂ©jĂ tellement essayĂ© qu'elle en Ă©tait Ă se demander, Ă la lumiĂšre de ce concept, pourquoi elle n'avait pas lĂąchĂ© avant ?
- Speaker #0
Comme une prise de conscience.
- Speaker #1
C'est ça. Jusque-là ... Elle lui a dit encore et encore, parce que quelque part, dire, exprimer, c'est dans sa zone de contrÎle.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et puis, ça a tout son sens d'exprimer une demande, de dire ce qui ne va pas. Mais Ă©tant donnĂ© le rĂ©sultat, puisque lĂ , le rĂ©sultat, c'est que ça ne change pas, eh bien, elle a tout intĂ©rĂȘt Ă arrĂȘter d'essayer de vouloir changer le comportement de sa maman, qui est donc dans sa zone d'impuissance. Et c'est probablement pour ça que ça ne sert Ă rien. Elle n'a pas d'impact dessus.
- Speaker #0
Non, elle serait entre guillemets... Bien courageuse, pour ne pas dire bĂȘte, de continuer Ă s'Ă©puiser, Ă dire Ă sa mĂšre que ses propos la blessent, alors qu'elle a tout essayĂ© Ă ce sujet et que ça ne change rien.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
Camille, elle sait que depuis toujours, sa mĂšre a un fort caractĂšre. Ce caractĂšre qui a Ă©tĂ© façonnĂ© par ses propres expĂ©riences, son passĂ©, les difficultĂ©s qu'elle a traversĂ©es et qu'elle veut garder pour elle. Qu'elle est incapable de mettre au travail pour les dĂ©passer, incapable de se remettre en question par rapport aux demandes de sa fille. Et lĂ , en dĂ©couvrant cet outil, Camille prend conscience que ce qu'elle essaye de faire depuis toutes ces annĂ©es, c'est-Ă -dire changer sa mĂšre, ça avait pour effet de l'Ă©puiser. Ăa lui faisait vivre des passages incessants de l'espoir Ă la dĂ©ception, de l'espoir Ă la dĂ©ception. Et elle ne pouvait pas contrĂŽler la maniĂšre dont sa mĂšre voyait la vie, la maternitĂ©, etc. En d'autres termes, elle Ă©tait en train de prendre conscience que... toutes ces tentatives jusqu'Ă prĂ©sent lui faisaient gaspiller de l'Ă©nergie prĂ©cieuse Ă essayer de contrĂŽler l'incontrĂŽlable.
- Speaker #1
Oui, sans compter les probablement chamailleries que ça amĂšne, les incomprĂ©hensions oĂč chacun en ressort en plus un peu mĂ©content.
- Speaker #0
Exactement. Et l'anticipation parce qu'à chacune des rencontres qui étaient prévues, elle anticipe à quel point ça va mal se passer et du coup ça crispe son comportement et ça risque d'influencer de maniÚre négative les champs. AprÚs cette prise de conscience, Camille s'est mise à travailler le rapport à sa mÚre à travers les cercles. Elle savait que jusqu'à présent, toutes ces tentatives, elle pouvait les classer dans son cercle d'impuissance, de préoccupation. Elle décide alors de se focaliser sur ce qu'elle pouvait changer. Camille pouvait par exemple changer sa propre réaction aux critiques de sa mÚre. Elle pouvait changer aussi la maniÚre dont elle gérait ses interactions. ConcrÚtement, elle a pris plusieurs actions concrÚtes qui se trouvent dans sa zone de contrÎle.
- Speaker #1
Alors, d'abord, revoir ses attentes. Camille décide d'accepter que sa mÚre ne changera probablement pas. Elle cesse d'espérer des compliments ou l'approbation et réalise que c'est simplement la maniÚre de sa maman de s'exprimer. En changeant ses attentes, elle ne se sentira plus déçue aprÚs chaque conversation. ou en tout cas beaucoup moins. Ensuite, elle peut fixer des limites, c'est-à -dire qu'elle mette en place des limites claires. Par exemple, lorsqu'une conversation avec sa mÚre devient trop critique, elle peut dire calmement Maman, je comprends que tu t'inquiÚtes pour moi, mais je ne souhaite pas discuter de ça maintenant. Si Claire persiste, Camille coupe court à la conversation en disant qu'elle doit partir faire quelque chose pour pouvoir clore cette conversation.
- Speaker #0
Oui, tu vois, ce qui est intéressant ici, c'est qu'à la fois, elle s'est dit comment est-ce que j'ai fixé mes limites et elle a pensé aussi à quel scénario je vais déployer en fonction de la réaction de ma mÚre. Elle est vraiment dans la maßtrise de la situation.
- Speaker #1
AprĂšs avoir revu ses attentes, aprĂšs avoir fixĂ© des limites, eh bien, elle va renforcer sa confiance en elle. Camille dĂ©cide de travailler donc sur sa propre confiance. Elle commence Ă tenir un journal de gratitude oĂč elle note. ses succĂšs, aussi petits soient-ils, pour justement contrebalancer les critiques de sa mĂšre. Elle se rappelle rĂ©guliĂšrement qu'elle est compĂ©tente, qu'elle est aimĂ©e par ses amis et que ses choix sont valides, mĂȘme si sa mĂšre ne les comprend pas, ne les valide pas. Et puis, elle choisit ses batailles. Camille se demande s'il est vraiment nĂ©cessaire de rĂ©pondre Ă chaque critique, finalement. Parfois, elle choisit simplement d'ignorer certaines remarques un peu... C'est quoi la bave qui coule sur la colombe, sur la diffĂ©rence, la carapace ? Tu vois ça ?
- Speaker #0
Qui coule sur la carapace de mon indifférence.
- Speaker #1
Voilà , c'est ça. Exactement. Elle les laisse glisser comme de l'eau sur les plumes d'un canard. C'est bien dit, ça. Répondre systématiquement ne fait finalement qu'alimenter les tensions.
- Speaker #0
Alors dit comme ça, ça peut sembler Ă©vident, simpliste. Cela dit, c'est un vĂ©ritable travail qui prend du temps. Ăa passe par d'abord la prise de conscience, ensuite le fait d'identifier le plus clairement possible quel objectif on vise, quels besoins on veut nourrir. TroisiĂšmement, d'identifier ce qui est dans notre zone d'impuissance versus dans notre zone de contrĂŽle et d'influence. Et enfin, commencer Ă mettre en place les actions concrĂštes dans les zones pertinentes pour regagner en maĂźtrise et en Ă©nergie vitale. Et ça, c'est vraiment important de ne pas passer Ă cĂŽtĂ© de cette derniĂšre Ă©tape parce que c'est en mettant en Ćuvre, c'est en passant Ă l'action qu'on va vĂ©ritablement gĂ©nĂ©rer du changement, du repositionnement.
- Speaker #1
Oui, ce que tu dis, c'est que le changement, il prend du temps, il est progressif, comme dans toute nouvelle habitude qu'on installe.
- Speaker #0
Et il n'est pas linĂ©aire. Donc, ça veut dire qu'il y a des choses qu'on va imaginer trĂšs bien sur notre papier, mĂȘme avec notre thĂ©rapeute, avec un ami, quand on va rĂ©flĂ©chir autour de ces cercles. Et Ă l'Ă©preuve de la rĂ©alitĂ©, ce n'est pas tout Ă fait ce qu'on avait imaginĂ©. OK, on ajuste.
- Speaker #1
D'ailleurs, on a pu constater au fil du temps que les nouvelles stratĂ©gies de Camille ont commencĂ© Ă porter leurs fruits. Claire. continue de critiquer, mais Camille se sent de moins en moins affectĂ©e. Elle parvient Ă rester plutĂŽt calme, Ă prendre un certain recul et mĂȘme parfois Ă anticiper les remarques de sa mĂšre avec une certaine lĂ©gĂšretĂ©.
- Speaker #0
Et mĂȘme de l'humour parfois.
- Speaker #1
L'un des premiers retours que Camille nous a fait avec grande satisfaction, vraiment concernant l'expĂ©rience d'un repas de famille, oĂč sa mĂšre a lancĂ© une pique, comme toujours, quelque chose comme Oui Camille, tu devrais vraiment penser Ă te poser, Ă ton Ăąge j'avais dĂ©jĂ deux enfants moi ! Et bien plutĂŽt que de se sentir blessĂ©e ou de rĂ©pliquer, Camille a souri et elle a rĂ©pondu Oui, mais chacun son rythme non ? et elle a changĂ© subtilement de sujet.
- Speaker #0
Ce qu'elle aurait été incapable de faire quelques semaines auparavant.
- Speaker #1
Oui, d'ailleurs aujourd'hui Camille dit que peu Ă peu les critiques deviennent moins frĂ©quentes et les conversations plus agrĂ©ables. On peut se demander si c'est Camille qui a changĂ© de perception et qui n'entend plus si fort les critiques de Claire, ou si c'est Claire qui, n'ayant plus de prise sur sa fille avec ses remarques acerbes, commence Ă parler d'autres choses, des sujets plus neutres ou mĂȘme positifs.
- Speaker #0
GrĂące au cercle d'influence de Covey et Ă ce qu'en a fait Camille, elle a pu transformer une relation tendue avec sa maman en une relation plus saine, plus sereine. Elle a compris qu'elle ne pouvait pas changer les autres, y compris sa mĂšre. mais qu'elle pouvait changer la maniĂšre dont elle rĂ©agit aux autres, dont elle est avec les autres, dont elle fait face aux autres. Elle voulait par-dessus tout conserver ses liens avec sa mĂšre, mais sans en souffrir. En concentrant son Ă©nergie sur ce qu'elle pouvait influencer, elle a retrouvĂ© une paix intĂ©rieure et elle a mĂȘme rĂ©ussi Ă adoucir, sans jamais l'avoir vraiment recherchĂ© directement, mais elle a rĂ©ussi Ă adoucir le comportement de sa mĂšre. MoralitĂ©. C'est contre-productif de vouloir contrĂŽler le vent et bien plus efficace parfois d'ajuster ses voiles vers l'objectif qu'on a visĂ©.
- Speaker #1
C'est tellement bien dit pour clÎturer cet épisode.
- Speaker #0
Sous le vent.
- Speaker #1
Ah j'ai envie de chanter. Allez, on vous épargne ça. A plus !
- Speaker #0
A bientĂŽt ! Salut Sarah !
- Speaker #1
Merci d'avoir Ă©coutĂ© cet Ă©pisode. On a Ă cĆur qu'il vous ait inspirĂ©. Si c'est le cas, pensez Ă le partager autour de vous, Ă dĂ©poser vos Ă©toiles et Ă vous abonner pour ne rien manquer. On se retrouve la semaine prochaine avec un nouvel Ă©pisode et d'ici lĂ sur Instagram et Youtube. A bientĂŽt !
- Speaker #0
Sous le vent, si tu crois que... C'est juste une pause, un répit, avant les dangers. C'est pas si c'est mes vrais parents, mais en tout.
- Speaker #1
Et qui est utile ?
- Speaker #0
Si la gonzesse qui avait écrit l'épiderme avait bien écrit, pas de problÚme. Et particuliÚrement utile.
- Speaker #1
Un outil qu'on a pris ici. Sarah, essaie de parler de santé sans salive dans ta bouche. Ta phrase est tellement longue dans ma bouche que...
- Speaker #0
Plus dans le train.
- Speaker #1
Plus dans le train, mĂȘme si c'est la troisiĂšme.
- Speaker #0
Allez, plus dans le train. LĂšve ta tĂȘte dans le train.
- Speaker #1
Oui, tout Ă fait. D'ailleurs, avec Claire... Pourquoi j'ai envie de l'appeler Claire ? En fait pour moi la fille c'est Claire parce que Claire c'est pas un nom de mĂšre. PurĂšze, il y a des mĂšres qui s'appellent Claire, Sarah. PurĂšze. C'est qui la perfectionniste ? Elle s'est pas musculĂ©e de l'autre tĂȘte du temps. Et ça, c'est... TrĂšs subtile, elle-mĂȘme ne s'en est pas encore. Ăa y est ! Elle a mis le bon cut !
- Speaker #0
Je vais couper ton cut, il n'y aura pas de redondant !
- Speaker #1
J'adore !