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Episode 84 : Sonia - De la césarienne d'urgence à l'AVAC en péridurale ambulatoire cover
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Balance ton accouchement

Episode 84 : Sonia - De la césarienne d'urgence à l'AVAC en péridurale ambulatoire

Episode 84 : Sonia - De la césarienne d'urgence à l'AVAC en péridurale ambulatoire

1h16 |30/08/2024
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Episode 84 : Sonia - De la césarienne d'urgence à l'AVAC en péridurale ambulatoire

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1h16 |30/08/2024
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Description

Je vous retrouve aujourd'hui avec l'histoire de Sonia qui a vécu de nombreuses expériences d'accouchement très différentes. Son premier accouchement, très médicalisé, douloureux et déclenché s'est terminé en césarienne, lui laissant un petit goût amer malgré la beauté de cette première rencontre. Pour son deuxième enfant, la décision est prise, ce sera une voie basse même si tout ne se passe pas comme prévu : finalement bébé arrive alors que Sonia ne reçoit plus de péridurale.

Mais l'expérience de Sonia ne s'arrête pas là, puisqu'elle vivra par la suite la perte d'un bébé, suite à une IMG. Une décision lourde et difficile à prendre qui n'est pas sans conséquence. Enfin son petit bébé arc-en-ciel lui réservera un bel accouchement, serein et doux avec une péridurale justement dosée qui lui permet de se déplacer et de profiter de ce moment.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !

  • Speaker #1

    Bonjour et merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Sonia, j'ai 38 ans aujourd'hui, deux grandes filles qui ont 12 et 8 ans. En 2022, j'ai perdu un bébé et depuis 8 mois, j'ai une autre petite fille.

  • Speaker #1

    Ok, parfait, d'accord. Une expérience assez construite.

  • Speaker #2

    De maternité, donc sur plus de 12 ans.

  • Speaker #1

    Ok, alors première question que je pose à chaque fois. Est-ce que tu avais pensé accouchement du coup dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose dont on parlait déjà et avec laquelle tu étais à l'aise ou alors ça te faisait peur au contraire ?

  • Speaker #2

    Alors il y a 12 ans, même plus de 12 ans parce que quand je suis tombée enceinte c'était presque il y a 13 ans, ça n'existait pas tout ce qui était podcast, même émission télé etc. On n'en parlait pas tellement de l'accouchement. J'avais assez peur de l'accouchement. C'est vrai que ma mère avait eu des césariennes et que j'avais quand même beaucoup d'histoires de césariennes autour de moi. Du coup, j'étais plutôt dans cette idée qu'un accouchement, c'est très médicalisé. Potentiellement, ça mène à une chirurgie. Et ça me faisait quand même assez peur, surtout que je n'étais pas très bien préparée et que ma première fille, c'était une surprise.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord.

  • Speaker #2

    J'étais assez jeune, donc j'avais 25 ans. Et donc, je n'avais pas beaucoup de copines ou de gens autour de moi qui avaient eu des enfants. Donc, j'étais toute nouvelle dans la maternité.

  • Speaker #1

    Tu étais un peu la première du cercle d'amis à expérimenter ça. Ok, d'accord. Et du coup, comment s'est passée cette première grossesse ? Est-ce que c'était une bonne expérience ? Est-ce que tu regardes de bons souvenirs ?

  • Speaker #2

    C'était une grossesse qui était compliquée déjà parce que comme j'étais très jeune, je n'y connaissais rien et j'étais… pas tellement, c'est pas une grossesse que j'ai tellement investie. Je venais d'être embauchée en plus, j'avais mon premier travail, etc. Donc, disons que je n'ai pas été hyper focalisée sur ma grossesse. Et en plus, j'ai eu de l'hypertension, ce qui fait que j'avais un petit bébé et que c'était quand même assez anxiogène parce que j'avais beaucoup d'échographie. Enfin, j'étais toujours, on m'alertait sur l'hypertension, etc. que je pouvais avoir. Donc, c'était pas... pas quelque chose, enfin, c'était pas une grossesse épanouie, apaisée, où tout se passe bien. Non, c'était pas un chemin tranquille, cette grossesse. Voilà. Et du coup, ce qui fait qu'on m'a même déclenché un mois à l'avance parce que le bébé ne grandissait plus.

  • Speaker #1

    D'accord. Ok. Est-ce que t'avais été quand même préparée à cet accouchement ou t'as pas eu le temps ?

  • Speaker #2

    Voilà. Du coup, j'ai voulu faire mes cours de prépa. vraiment à la toute fin. Ce qui fait qu'en fait, déjà que j'y connaissais rien, mais alors les cours de préparation, j'ai dû en faire deux. Donc quand je suis arrivée et qu'on m'a dit, j'étais à 36, je crois, 37, on m'a dit finalement, madame, on vous garde, vous allez accoucher demain, on vous déclenche. Moi, j'avais pas d'info, c'était vraiment l'inconnu. Je me souviens même d'avoir passé ma nuit à essayer de regarder des informations. sur internet pour essayer d'être un minimum préparé à ce qui pouvait m'arriver le lendemain.

  • Speaker #1

    Ok, et tu étais allée pour un contrôle de routine et du coup tu as été gardée. Ok, et alors comment ça s'est passé du coup ce déclenchement ? Déjà comment tu l'as vécu toi, déclenchement ça te faisait peur ou pas plus que ça ?

  • Speaker #2

    Je crois que je ne savais même pas que ça existait, je pense. Moi on m'avait donné une date, je pensais que j'accouchais à cette date-là, je ne pensais pas qu'on pouvait accoucher un mois avant. Surtout que je venais juste d'arrêter presque de travail et donc j'ai eu un congé maternité très très très réduit on va dire. et oui du coup déclenchement bon moi je m'étais dit de toute façon tout ça ça va être très médicalisé dès que j'ai mal je vais avoir la péridurale et puis voilà elle va sortir et puis c'est fini finalement non parce qu'un déclenchement c'est très très douloureux quand

  • Speaker #1

    tu t'attends pas avoir mal bah ça se passe pas bien en général tu te souviens de la méthode qui avait été utilisée oui on m'avait mis un tampon ok un tampon

  • Speaker #2

    qui déclenche des contractions, qui finit par déclencher des contractions. Mais moi, j'ai eu des contractions qui étaient non-stop, type gastro très très fortes, mais il n'y avait pas de pause. Donc, quand on me disait reposez-vous entre les douleurs mais en fait, il n'y avait pas. C'était juste très douloureux. En plus, on avait dit à mon mari rentrez chez vous, ce sera le lendemain matin qu'elle accouchera Moi, je m'étais dit quoi ? Ça va durer encore comme ça pendant... Et puis, finalement, je pense que la sage-femme a eu pitié de moi. Ils m'ont posé la péridurale, mais je n'étais qu'à un centimètre. Oui,

  • Speaker #1

    tu avais vraiment trop mal.

  • Speaker #2

    J'avais trop mal. Puis le bébé n'était en fait pas du tout prêt à venir. Donc, c'était un déclenchement sur un col fermé.

  • Speaker #1

    OK. Et comme ça s'est déroulé, du coup, tu as eu la péridurale assez rapidement. Je pense qu'il n'y a pas été à ce que le travail se mette en place rapidement.

  • Speaker #2

    En fait, le travail était quand même en place. finalement après la péridurale je crois que je suis restée j'ai dormi, je n'en pouvais plus je me suis à moitié même évanouie avec l'effet de la péridurale et puis je pense que j'étais quasiment à 8 cm au bout de plusieurs heures, assez classiquement et il y avait un rythme fétal qui était la petite ne supportait plus les contractions parce que c'était un petit bébé et donc césarienne d'urgence c'est fini, césarienne d'urgence Ce qui était quand même assez décevant.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après avoir vécu tout ça, quand même, voilà. Moi,

  • Speaker #2

    j'avais l'impression d'être dans une machine à laver. Donc, de toute façon, je me laissais guider. Je ne prenais pas de décision dans ce truc-là. Tu te laisses guider par l'équipe médicale.

  • Speaker #1

    Et toi, est-ce que tu le vis mal ou vraiment tu t'es détachée ? Tu te dis, bon, on fait ce qu'il faut faire et on y va.

  • Speaker #2

    Oui, je pense que je me dis... plutôt dit on fait ce qu'il faut faire et puis j'ai confiance en l'équipe médicale après moi j'avais pas du tout rêvé un accouchement physio en fait j'avais rien rêvé spécialement donc oui puis à l'époque un truc qui vient n'en paraît peut-être pas vraiment non plus de ce que c'était un accouchement physio quoi je pense pas c'était pas du tout revenu à la mode comme maintenant et donc voilà je suis partie en césarienne c'était j'ai eu une expérience compliquée de cette césarienne parce que j'ai eu l'impression de sentir beaucoup de choses et je ne m'y attendais pas. Alors que quand j'avais la péridurale, pendant les contractions, je sais que je ne chantais pas, quasiment pas le bas de mon corps. Et quand ils m'ont passée en césarienne, alors là, je pouvais lever mes jambes, bouger, etc. Et ça m'a mis un coup de panique extrême. Parce que je me suis dit, là, ils vont m'ouvrir à vif. Parce que c'était quand même... Enfin, tout le monde était énervé, quoi. Il fallait y aller. Il fallait aller vite. Ouais. Ce n'était pas tranquille. D'ailleurs, mon mari n'est pas pu être là. Je m'en voyais en césarienne très vite, en urgence.

  • Speaker #1

    Tu avais quand même la peur de te sentir et de te faire ouvrir.

  • Speaker #2

    Oui, je me suis. Je leur ai dit, attendez, je peux lever les jambes. Il y a 20 minutes, ce n'était pas possible. Il y a un problème. Ils m'ont dit, non, c'est normal. Bon, je n'étais pas rassurée. Ils m'ont mis un coup de masque. Je pense que j'étais trop agitée en fait. À la limite, je leur disais, mais non, mais n'y allez pas, n'y allez pas là. Je sens tout, je sens tout. Et donc, ils m'ont mis un coup de masque et c'est passé.

  • Speaker #1

    Et tu t'es endormie du coup ou c'était juste pour te détendre ?

  • Speaker #2

    J'étais complètement dans le cirage. J'étais à moitié… Alors, je me souviens qu'il y avait un anesthésiste super sympa qui me tenait l'épaule, qui me tenait la main en me disant, ne vous inquiétez pas, je suis là. Parce que c'est vrai que quand ça va très vite, que tu as beaucoup de gens qui tournent autour de toi, je serais capable de reconnaître les visages, de dire combien de personnes étaient là. Ça a été très, très vite. Donc oui, ça s'est passé assez vite, assez violent quand même. Et puis finalement, la petite maman stress, c'était qu'elle soit trop petite parce qu'on m'avait prévu un bébé de moins de 2 kilos. Et donc la première question que j'ai posée, c'est elle pèse combien ? Et même pour mon mari, ça a été, je pense, du stress de me voir partir comme ça en urgence. au bloc et lui il attendait quoi de voir qu'est ce qui allait se passer c'était ouais c'était quand même assez intense mais elle allait bien elle faisait quand même 2,4 kg ce qui était mieux bien mieux que ce qu'ils avaient anticipé avec l'échographie, les échographies. Et elle allait très bien, quoi. Mais moi, j'ai eu une cicatrice qui était quand même très importante, je pense, parce qu'ils ont été très vite. Et puis, pour se remettre, c'était long. Le remarcher, c'était douloureux. J'ai eu de la chance que j'étais dans une toute petite maternité où j'étais toute seule ce soir-là. J'avais toute l'équipe pour moi. Du coup, en salle de réveil, normalement, tu attends deux heures toute seule, avec d'autres mamans, mais sans ton bébé. Moi, il y a quelqu'un qui est venu, l'infirmière est sérieuse, qui est restée avec moi et mon bébé et mon mari. Comme j'étais toute seule, je pouvais avoir mon mari et mon bébé. Donc oui, je l'ai eu vite. Je ne sais pas quand ils m'ont recousu, tout de suite, j'ai pu avoir le bébé.

  • Speaker #1

    Ok, ça, ça a été. Mais bon, c'est vrai que sur le point psychologique, un peu choqué. sur le plan physique, compliqué de se remettre d'une assez lourde opération qu'on minimise un peu trop.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on minimise, et puis surtout les suites, parce que je sais que j'avais très mal. Je ne pouvais pas me relever. En plus, je devais... Je mettais 15 minutes à aller aux toilettes qui étaient dans ma chambre, tellement ça faisait mal. Et bêtement, je n'ai pas demandé de médicaments antidouleurs.

  • Speaker #1

    Et c'était systématique, du coup ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai juste eu des comprimés de Doliprane. C'était pas suffisant.

  • Speaker #1

    Non, clairement, je pense que le doliprane avec une césarienne,

  • Speaker #2

    c'est rien, quoi. J'ai pris du doliprane, je sais pas, deux, trois fois par jour, classiquement. Et deux jours après, j'en ai même parlé à ma meilleure amie qui était la fille à mère. Je lui ai dit, franchement, j'ai très, très mal. Je mets beaucoup de temps à aller aux toilettes. Je me relève pas. Elle m'a dit, mais pourquoi tu ne leur as pas dit que tu avais mal ? Et en fait, quand tu demandes pas, personne ne m'a demandé. Enfin, moi, je me suis dit, si on me demande pas, c'est que c'est ça. Faut que je prenne juste du doliprane et puis... Il n'y a pas de solution. Appel à la population, quand on a mal, il faut demander. Et il y a des solutions.

  • Speaker #1

    Surtout à l'hôpital.

  • Speaker #2

    Il y a des solutions autres que le Doliprane.

  • Speaker #1

    C'est clair. Est-ce que tu avais prévu d'allaiter ? Est-ce que c'était quelque chose pour toi ou pas vraiment ? Est-ce que ça a été en question ?

  • Speaker #2

    L'allaitement, ce n'était pas quelque chose que j'avais prévu de faire, pas plus que ça. Et finalement, quand elle est née, j'ai commencé l'allaitement et je me suis mis comme un espèce de défi d'y arriver. Je ne sais pas pourquoi, c'était vraiment un truc qui me tenait vachement à cœur, peut-être parce que je n'avais pas beaucoup investi la grossesse, du coup je me disais que l'allaitement c'est une espèce de réparation. Donc je l'ai allaitée, mais elle a été complétée par des biberons. Du coup ça a été un allaitement qui était quand même très compliqué. Qui a duré quand même un an.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand même, donc tu t'es accrochée.

  • Speaker #2

    Mais toujours en mixte. Parce qu'en fait, dès le début, je n'ai pas été assez accompagnée dans l'allaitement et la montée de lait, ce n'est pas tellement fait. Je n'avais pas assez de lait.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    d'accord. Oui, je me suis accrochée.

  • Speaker #1

    Oui, donc une première expérience qui reste un petit peu en travers de la gorge. Ce n'était pas horrible, mais ce n'est pas fou non plus.

  • Speaker #2

    Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, quatre ans plus tard, est-ce que c'est de nouveau une surprise ou est-ce que c'est… Vous qui décidez cette fois de lancer Projet Bébé

  • Speaker #2

    2. Non, ce n'était pas une surprise. C'était une envie qu'on avait tous les deux. Ma première avait donc trois ans et on s'est dit, là c'est bon, on peut y aller. Et donc, elle est arrivée tout de suite. Je suis tombée enceinte tout de suite. Et là, je m'étais dit, je vais essayer quand même d'avoir un accouchement en voix basse, même si ça me faisait quand même peur. Mais toujours très médicalisée. J'étais dans un hôpital avec un suivi. assez classique, j'ai pas fait de choses particulières, de préparation autre que les préparations classiques. Donc j'avais prévu un accouchement avec péridurale, classiquement, et c'est ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Et ton projet du coup d'accoucher voix basse ne faisait pas de problème du tout ?

  • Speaker #2

    Non, non. Ils m'ont proposé quand même une césarienne programmée à l'hôpital, et moi je me suis dit Bon, on va quand même essayer de voix basse et puis aller J'ai eu en plus un travail qui s'est déclenché tout seul. Je n'avais pas mal. Je suis arrivée à l'hôpital, j'étais à 4 cm, pas de douleur. Donc, nickel. Ils m'ont posé la péridurale directe alors qu'ils auraient pu attendre. Donc, finalement, je n'ai jamais eu mal pour cet accouchement-là. Ce n'est pas assez très facile. Ok.

  • Speaker #1

    On va revenir un petit peu en détail quand même. Mais du coup, ta grossesse s'est bien passée cette fois-ci encore. Tu n'as pas eu de soucis particuliers ?

  • Speaker #2

    Pas de soucis. Non, pas de soucis particuliers, tout allait bien.

  • Speaker #1

    C'est bien cette fois.

  • Speaker #2

    Aussi c'est bien, j'avais les échos comme il fallait, je me suis quand même beaucoup plus reposée, beaucoup plus concentrée sur moi. Pendant cette grossesse-là, je l'ai beaucoup plus investie. aussi parce que je me disais que ce sera sûrement probablement la dernière grossesse donc j'étais c'est une grossesse beaucoup plus sereine tranquille du coup tu suis donc juste des cours classiques mais pas vraiment de

  • Speaker #1

    préparation pour un accouchement voix basse après une césarienne je veux dire non j'ai fait les cours collectifs à la maternité hyper classique ok d'accord Et du coup, comment se déclenche le moment du grand jour ?

  • Speaker #2

    J'avais eu des contractions dans la nuit. Je savais que j'avais rendez-vous à la maternité une semaine avant le terme pour un bilan classique, l'échographie une semaine avant. Et je me disais, bon, quand même, j'ai des contractions assez rapprochées, ça me fait un petit peu mal, etc. Et mon mari, comme par hasard, je savais que ce jour-là, il était en congé. Donc, je pense qu'aussi... cerveau savait que ce jour-là, il était dispo. Et donc, je lui dis, j'ai rendez-vous de toute façon ce matin à la maternité, mais je pense qu'on va prendre la valise. Je pense qu'on va y rester. Ça risque d'être le moment. Et en fait, j'arrive, je lui dis, oui, j'ai des contractions. Elle s'achève, elle me regarde, elle me dit, oui, là, je pense que vous êtes en travail. Vous n'étagez pas 2-3 centimètres. Vous restez. Ok.

  • Speaker #1

    Donc vraiment... Hyper spontanée,

  • Speaker #2

    là. Oui, mais j'étais hyper bien, parce que même mon mari, il pensait que c'était un truc de routine. Il me disait, bon, on va manger où ce midi, après ? Qu'elle reste ? Et je ne pense qu'on ne sort plus. Je pense qu'elle va manger.

  • Speaker #1

    Elle va rester,

  • Speaker #2

    en fait. Et lui, il n'y croyait pas du tout, parce que comme j'étais hyper bien, il ne pensait pas que j'étais...

  • Speaker #1

    C'était rien comparé à la douleur que tu avais provoqué le tampon la première fois.

  • Speaker #2

    Et puis comme j'étais préparée aussi, je me doutais de ce que ça pouvait faire la première fois. Je n'avais aucune idée aussi. Je pense que c'était l'effet surprise. Oui, forcément. Après aussi, ma fille, le truc, c'est qu'elle ne bougeait plus, la deuxième. Elle était quand même très peu active dans mon ventre. Et donc, ils ont aussi, pour cet accouchement, ils m'ont dit on va essayer d'accélérer les choses. On ne va pas… peut-être aussi c'est pour ça qu'ils m'avaient posé la période râle assez tôt par rapport à mon état physique. parce qu'il voulait quand même que ça ne dure pas des jours, vu qu'on n'arrivait plus trop à la stimuler, qu'elle restait très inactive dans mon ventre.

  • Speaker #1

    Et puis, tu as quand même un utérus cicatricien, donc en général, il ne force pas non plus un travail très long pour éviter de se partir de ses ariennes. Oui,

  • Speaker #2

    donc il y avait tout ce contexte-là qui faisait que de toute façon, je ne rentrais pas chez moi et qu'il voulait que ça avance.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'ils ont fait des choses pour que ça avance plus vite ce travail, hors de mettre une péridurale assez tôt ?

  • Speaker #2

    Oui, ils m'ont percé la poche des os, dès qu'ils m'ont posé la péridurale, de façon mécanique.

  • Speaker #1

    Encore assez tôt, du coup, dans ton avancée.

  • Speaker #2

    4 cm, oui. Mais elle m'a dit, le but, c'est de... Je pense qu'on ne peut pas même mettre beaucoup d'ocytocine en perf, vu que j'avais un utérus cicatriciel. Oui. Une des façons aussi d'accélérer le travail, c'était de percer la poche des os artificiellement, enfin manuellement.

  • Speaker #1

    Et ça marche du coup ? Ça déploie le travail un peu plus rapidement ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas. Comme je n'ai pas fait avec et sans, je ne peux pas dire. Mais ça a quand même duré très longtemps. Je ne sais pas. J'ai dû avoir l'apéritif à 15h peut-être, de l'après-midi, 15-16h. Et ma fille est née, je ne sais pas, je crois à 2h du matin. une heure et demie du matin.

  • Speaker #1

    Oui donc ça va pas être plus instantané quoi.

  • Speaker #2

    Pas instantané non, c'est vrai. Et puis je sais qu'elle revenait toutes les heures me contrôler, elle me disait bon à chaque fois elle me disait bon j'espère que ça va prendre à peu près un centimètre, sinon on part en césarienne quoi. Donc on était là en train de se dire j'espère que ça avance, j'espère que ça avance.

  • Speaker #1

    Ouais et t'avais une péridurale très dosée du coup, où tu pouvais bouger un petit peu ?

  • Speaker #2

    On pouvait pas bouger, c'était encore les... Il n'y avait pas les péridurales vraiment ambulatoires où tu peux marcher dans la pièce. Quoique je pense que j'aurais pu marcher, mais comme ils ne veulent pas, ils te demandent de rester au lit. Et puis moi, je n'avais même pas qu'on pouvait se lever. Donc, j'étais dans mon lit. Après, je sentais très bien mes contractions. Et je sais que même au moment de la pousser, quand elle est sortie, je n'avais plus le cathéter dans le dos. De toute façon, je n'avais plus de produit depuis un certain temps. La poche de péridurale, il n'y avait plus de produit.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    J'ai utilisé tout tellement que ça a duré longtemps.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment ça s'est passé ? Tu sentais quand même ? Enfin, tu sentais ou tu avais été quand même un petit peu anesthésiée ?

  • Speaker #2

    J'ai bien senti parce que je sais quand elle m'a dit bon là ça fait très très longtemps, vous êtes à 10, le bébé n'est pas encore descendu dans le bassin mais on va essayer de pousser quand même. Donc j'ai essayé de pousser, elle m'a dit ah bah c'est bon je pense qu'elle va sortir et là mon mari qui était à côté de moi me montre le fil du cathéter en me montrant qu'il n'y en avait plus dans le dos parce que moi je voulais me remettre un petit coup là. Et bien j'ai fait oh là là, bon de toute façon c'était trop tard il fallait... mais ça je pense que ça m'a quand même un peu un petit coup de pression là et puis mon mari me dit ça fait déjà un certain temps qu'il n'y avait plus de produit dans le truc donc j'étais peu anesthésie à la fin donc j'ai très bien senti le passage de ma fille du coup ça n'a pas duré longtemps je pense qu'en moi j'ai dit 5 minutes mon mari me dit que c'était plus 10-15 minutes mais elle était sortie Ça a été vite, alors qu'elle n'était même pas engagée. Donc oui, oui, rapide.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, là, tu le vis comment ? C'est cette première naissance par voix basse. Par voix basse.

  • Speaker #2

    J'étais vachement contente que ça se passe comme ça et que je n'ai pas une douleur incommensurable, malgré le fait qu'il n'y ait pas la p... quasiment plus de produits après ils m'ont recousu ça ça a été très compliqué parce que j'avais quelques petits points et donc j'étais à moi j'étais à vif quoi vraiment oui j'avais beau leur dire j'ai mal franchement j'ai mal je sens tout vous me recouser ça me fait très mal et je suis tombé sur une interne disait non non mais c'est bon il reste de la pérille reste de la pérille moi je savais très bien que j'avais plus mais non il n'y avait pas beaucoup d'écouté donc c'est cet après a été a été compliqué. C'est quelques minutes, heures d'après. Heureusement, je regardais mon bébé et je me disais, voilà, peut-être que ça me faisait penser à autre chose. Mais là-dessus, j'ai un manque de bienveillance quand même.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    De ne pas écouter que j'avais mal, quoi. Ils auraient pu me faire une petite anesthésie locale, au moins.

  • Speaker #1

    Oui, ou mettre un petit spray comme on fait parfois.

  • Speaker #2

    Je n'en sais rien, mais là, je suis sûre que je n'avais rien. Mon mari me le dit, tu avais hyper mal, ça se voyait. C'est vraiment ce moment-là qui était le plus douloureux, plus que le passage du bébé.

  • Speaker #1

    Et c'était épidiotomie ou c'était une déchirure naturelle ?

  • Speaker #2

    Petite déchirure.

  • Speaker #1

    Oui. OK. Et comment tu vis ta suite d'accouchement direct ? Du coup, toi qui as vécu une césarienne et des points du coup de... de déchirure, la comparaison, t'en es où ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai trouvé qu'après un accouchement en voie basse, surtout que la péridurale étant peu dosée et puis surtout, elle avait disparu depuis un certain temps, j'ai pu me mettre debout tout de suite. Donc, franchement, la reprise physique, physiquement, je me sentais bien. Après, j'ai eu quand même pas mal de douleurs à ces points qui duraient vraiment, franchement, longtemps. Les fils étaient trop serrés. Donc, pendant plusieurs jours, voire semaines, j'ai trouvé que ça restait très douloureux. Je me baladais avec un petit coussin pour m'asseoir. Et en fait, c'était juste que les points étaient trop serrés, m'avait dit la sage-femme plus tard. C'est dommage.

  • Speaker #1

    C'était le point noir de cette affaire, encore au final.

  • Speaker #2

    Et puis en plus, il n'y en avait pas beaucoup, mais il suffit d'un qui est serré et qui fait mal. Et puis même après, quand les points ont disparu, je sais que j'avais encore des douleurs justement à cette petite déchirure. Et ça a mis longtemps à partir.

  • Speaker #1

    Et du coup, le fait de rencontrer ton bébé d'une manière différente, pas dans un bloc, ça a quand même changé pas mal de choses ?

  • Speaker #2

    Oui, l'attachement se fait différemment. Je n'ai trouvé que ma deuxième, je l'ai eue tout de suite contre moi. En plus, elle me ressemblait beaucoup. Je me suis tout de suite vue en elle. Il y avait vraiment un lien d'attachement tout de suite. Un petit coup de foudre. Alors que la première, c'était différent parce que déjà, ce n'était pas prévu. La grossesse, je ne l'avais pas investie. L'accouchement, ça avait été assez traumatisant. Donc, je n'avais pas eu le lien d'attachement qui s'était fait aussi facilement.

  • Speaker #1

    Et cette fois-ci, tu avais toujours un projet d'allaitement peut-être un peu plus facile du coup ?

  • Speaker #2

    Oui. J'avais toujours mon projet d'allaitement, ça s'est plutôt bien passé. Je l'ai allaité aussi un an, complémenté quand elle a commencé à aller à la crèche, etc. Mais c'était un bébé qui était très, contrairement à la première, très difficile, qui ne dormait pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    alors que la première a fait ses nuits à deux mois et demi quoi, génial ! Oui,

  • Speaker #1

    elle jouait la nuit !

  • Speaker #2

    Elle ne dormait pas du tout pendant six mois, elle ne dormait pas plus d'une heure ou deux heures d'affilée, c'était un enfer, c'était très collé à moi, c'était un autre bébé quoi, c'était compliqué. L'après était plus compliqué finalement, comme quoi ça ne joue pas.

  • Speaker #1

    Oui, comme quoi ça ne veut rien dire. Et du coup, tu es vraiment dans ton idée de c'était la deuxième, la dernière, c'est fini. Ou est-ce qu'au moment de l'accoucher, tu te dis peut-être que…

  • Speaker #2

    Non, au moment de l'accoucher, je ne me dis pas peut-être. Mais moi, j'avais quand même cette idée où je m'étais dit peut-être que plus tard, 4, 5 ans après, j'aimerais bien peut-être avoir un autre enfant. Mais mon mari a toujours dit que lui, il n'en voulait que deux. C'était son schéma idéal. Dans sa famille, ils sont trois. Ils sont trois frères et sœurs. Et c'était trop pour lui. Il m'a toujours dit qu'on était trop. Donc, moi, deux, c'est bien. Donc, moi, j'aurais bien aimé avoir trois. Lui, il n'en voulait que deux. Bon, comme il faut être deux pour choisir.

  • Speaker #1

    Oui, a priori, c'est plus facile de ne pas le faire que de le faire, Nico.

  • Speaker #2

    Absolument. Donc, ça faisait quand même un certain temps que je m'étais dit, de toute façon, il n'y aura pas d'autres bébés. J'avais fait plus ou moins le deuil d'une nouvelle grossesse.

  • Speaker #1

    Et du coup, à quel moment, finalement, le projet BB3 est arrivé ?

  • Speaker #2

    Alors, le projet BB3 est arrivé. Donc, ma petite avait 5 ans et demi. Et mon mari, surtout, allait avoir 40 ans.

  • Speaker #1

    D'accord, grosse étape.

  • Speaker #2

    Grosse étape pour lui, je pense. Donc, moi, j'avais 35 ans. Et donc, il allait avoir 40 ans. Et comme ça, du jour au lendemain, alors qu'il était parti faire un voyage avec des copains, il revient et il me dit, OK, faisons un autre bébé. Alors qu'on n'en parlait pas du tout. Ce n'était pas un projet. Enfin, ce n'était pas un projet. Moi, je ne revenais pas du tout à la charge parce que je savais que c'était mort. Il n'y avait pas d'ouverture.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un corps. Tu t'es fait une raison quand même. Je me suis dit, bon, de toute façon, là...

  • Speaker #2

    Oui, voilà, ça faisait déjà... Peut-être que j'avais dû en parler une ou deux fois, un ou deux ans avant, puis après, j'avais vu qu'il n'y avait pas d'ouverture. Ce n'était pas peut-être, c'était non catégorique. Il disait à tout le monde, c'est non, non, non. J'étais très, très, très surprise quand il m'a dit ça. Vraiment, je n'aurais pas parié un euro là-dessus. Vraiment.

  • Speaker #1

    Et toi, c'était un projet qui t'a toujours envie au final.

  • Speaker #2

    qui me faisait toujours envie, mais c'est vrai que je ne l'avais pas anticipé parce que je ne me disais pas, tiens, ce n'est pas un projet que j'avais rêvé, anticipé, parce que pour moi, il n'y avait pas d'opportunité. C'était bon.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, suite à ce revirement soudain après un week-end entre amis, vous lancez le projet BB3, du coup. On ne va pas te le dire dix fois non plus.

  • Speaker #2

    Donc, on était en... En octobre 2021, il me dit Allez, allons-y Et je suis tombée enceinte en janvier 2021.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, c'est rapide quand même.

  • Speaker #2

    Oui, rapide.

  • Speaker #1

    Et alors, qu'est-ce qui se passe cette fois-ci ? Parce que, du coup, tout ne se passe pas aussi bien que pour les deux premières.

  • Speaker #2

    Finalement, du coup, en fait, on ne le dit pas à mes filles tout de suite. On attend. C'est un truc qu'on a gardé vraiment pour tous les deux. Je pense qu'on l'a dit à très peu de personnes autour de nous. On fait la T1, enfin on attendait de faire l'échographie de T1 pour pouvoir l'annoncer. On fait la T1, c'était en mars 2022. Tout va bien, la T1 est nickel. La sage-femme qui le fait en plus c'est quelqu'un qui travaille dans un diagnostic anténatal, donc c'est quand même quelqu'un qui est parfaitement qualifié pour faire ce genre de... Voilà, il n'y avait pas d'erreur sur l'échographie. En plus on nous dit que c'est un petit garçon. Moi j'étais hyper surprise d'avoir un petit garçon parce que je pensais que j'aurais que des filles dans ma vie, ça se confirme. J'avais prévu d'avoir une fille, donc c'est vrai que ça a mis plusieurs jours avant que l'information de me dire que je vais avoir un garçon, je l'intègre. C'était compliqué, parce que je m'étais projetée sur une fille. Et du coup, quand on a eu la T1, tout allait bien, on a fini par l'annoncer à trois mois, je crois qu'il y a eu trois mois et demi. à tout le monde, à nos amis, à nos parents, à mon travail, etc. Et tout le monde était hyper surpris parce que comme ce n'était pas un projet de vie dont on avait déjà parlé, ou au contraire, on en avait déjà parlé en disant que c'était niet, les gens étaient très, très surpris. D'ailleurs, beaucoup de personnes nous ont demandé est-ce que c'était prévu. Donc effectivement, ça aurait pu être un imprévu. Donc voilà, et qu'est-ce qui s'est passé ? C'est qu'après cette T1, j'ai fait les examens du tri-test.

  • Speaker #0

    qui te donne les probabilités d'avoir un enfant porteur de trisomie 13, 18 ou 21. Et on nous dit que j'ai une probabilité qui n'est quand même pas terrible, qui est de 1 sur 102. Normalement, le tritest, ça va aussi avec ton âge et avec d'autres marqueurs liés aussi à la clarté nucale de l'échographie. Pourtant, moi, elle était très fine, la clarté nucale. et d'autres marqueurs sérologiques et donc on me dit 1 sur 102 et donc 1 sur 102 c'était quand même un chiffre qui était qui était fort par rapport à mon âge tu vois mon âge ne justifiait pas le 1 sur 102 oui je suis avec le 35 ans du fait d'être 36 ans mais du voilà 36 ans le 1 sur 102 c'était pas s'il n'y avait pas que ça quoi qui fait que donc après tu as le tri test ensuite tu es éligible pour faire un dpni donc un dépistage non-invasif, une prise de sang. Il faut quand même savoir que le 1 sur 102, il y a quelques années, c'était une aminosynthèse. Maintenant, il y a ce test qui existe. Donc, nous, on dit oui, on fait le dépistage, etc. On fait le dépistage et je n'ai pas eu de retour par rapport à ce dépistage. Là, j'étais quand même plus avancée dans ma grossesse parce qu'il s'est passé du temps. Et donc, j'en parle à… On avait commencé à faire de l'haptonomie, par exemple. Donc là, on était parti sur un… Enfin, moi, j'étais partie sur ma dernière grossesse. Je vais l'investir à fond. Je vais faire du yoga. Je vais faire de l'haptonomie. Enfin, voilà, j'étais vraiment dans une toute autre logique par rapport à cette grossesse-là. Et donc, même les sages-femmes qu'on voit, je lui dis, j'ai toujours pas de résultats de ce DPNI. Elle me dit, c'est de la bonne nouvelle parce que quand c'est… Résultat positif, on nous appelle et quand c'est négatif, on envoie un courrier. Donc là, probablement qu'on attend le courrier en fait. Et il s'est quand même passé deux semaines et demie, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, quand même assez sur l'échelle d'une grossesse.

  • Speaker #0

    Ce qui est quand même très long entre le moment où j'ai fait mon test et le moment où ils nous ont donné le résultat. Alors que normalement, il se passe deux jours en temps normal. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'ils ont paumé mon résultat.

  • Speaker #1

    Super !

  • Speaker #0

    Oui, ils ont paumé mon résultat, je pense qu'ils ont refait le truc. Bref, et là, c'est vrai que dès que le truc a été positif, on a été appelé dans l'heure. Et donc, moi, je suis vraiment tombée née nue quand ma sage-femme m'a dit je suis désolée, mais le résultat est positif Donc, mon résultat était positif à la trisomie 21, qui est donc la seule trisomie qui est potentiellement viable. contrairement à la trisomie 13 ou 18. Et donc, voilà, c'était un énorme coup de massue. Franchement, on ne s'y attendait vraiment pas. Parce que comme l'échographie, elle était nickel, la T1, elle était nickel, moi, je n'étais pas si vieille, tout ce temps entre le DPNI, etc., on avait eu le temps de se projeter sur autre chose. Et en fait, on m'avait dit aussi ce pourcentage. peut être annonciateur d'une hypertension qui arriverait durant la grossesse. Et c'est vrai que j'avais déjà eu. Du coup, la sage-femme m'a dit qu'on va être vigilant là-dessus. Donc, ça ne m'avait pas inquiétée. Je m'étais dit, c'est pour ça que j'ai un résultat pas terrible parce que j'ai ce marqueur. Et donc, probablement que j'aurais de l'hypertension. Ça se traite. Et puis voilà. Et donc là, tout de suite, ça bascule. Donc, c'est un autre schéma. Du coup, on a été suivis très rapidement par le centre de diagnostic anténatal où ils te font des échographies, où ils te font d'autres examens comme une amniocynthèse pour confirmer le résultat.

  • Speaker #1

    Tu l'as eu,

  • Speaker #0

    du coup ? Tout de suite. Le surlendemain, on était reçus au diagnostic anténatal. pour l'amnésie synthèse, qui te donne donc une confirmation du résultat, parce que le DPNI, même si c'est fiable à 99,99%, il préfère avoir un résultat absolument certain, pour aussi la suite de la procédure, selon ce que tu choisis, il leur faut la fiabilité des résultats. Donc très vite, nous, quand on est arrivés, on nous a dit qu'est-ce que vous voulez faire ? Sur quoi vous orienterez ? Quelle décision vous souhaitez vous orienter par rapport à ce résultat-là ?

  • Speaker #1

    Vous en aviez parlé, vous, entre vous, même avant de savoir qu'il y avait un problème ? Si problème il y avait, on ferait ça ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Alors, on en avait parlé, mais vraiment très brièvement, parce qu'en fait, moi, vraiment, je n'y croyais pas du tout. Je ne m'étais pas dit, tiens, ça pourrait arriver, qu'est-ce qu'on fera ? On avait légèrement évoqué, mais ce n'était pas… Franchement, on n'a pas vraiment eu une conversation là-dessus. Après, quand le résultat a été confirmé, qu'on avait à peu près 48 heures avant d'arriver au diagnostic antenatal, j'ai fait énormément de recherches pour comprendre. Et très vite, c'est vrai que le parcours qui nous attendait a été assez clair pour moi. Et mon mari, très vite, m'a suivie sur la décision parce qu'il a bien vu que j'avais regardé, que c'était fiable ce que j'avais regardé. Si je prenais cette décision-là, c'est que ce n'était pas par gaieté de cœur, mais que c'était la meilleure décision pour nous.

  • Speaker #1

    Pour vous,

  • Speaker #0

    c'était non ? En fait, pour nous, c'était la meilleure décision d'interrompre cette grossesse compte tenu de tout ce qui pouvait arriver à ce bébé. entre le moment où on a eu le diagnostic et la suite. Donc oui, très vite, on leur a dit je pense qu'on va s'orienter vers une IMG Mais pour autant, on n'a pas été très bien accompagnés par rapport à cette prise de décision qui a été… J'étais très seule, j'ai trouvé que je n'avais pas été très accompagnée pour avoir toutes les informations.

  • Speaker #1

    Oui, tu n'as pas eu d'informations. Juste, vous ne voulez pas, vous ne voulez pas. OK, on fait comme ça.

  • Speaker #0

    Alors que tu ne peux pas décider ça aussi vite. Moi, j'ai fait beaucoup de recherches parce que j'ai lu des thèses et des choses très détaillées et poussées. Mais si je n'avais pas été en capacité de faire ça, je ne sais pas comment font les autres parents qui ne sont pas accompagnés dans la décision. C'est vrai que la trisomie 21, on a cette image d'un enfant qui serait un peu handicapé, mais ça, c'est l'exception. Ça arrive très peu souvent, ce genre d'enfant qui est juste un peu handicapé mentalement. En vrai, ce n'est pas ça la trisomie 21. C'est beaucoup plus dur que ça. C'est beaucoup plus dur. C'est-à-dire que j'avais regardé, entre le moment où j'ai eu le... L'information, j'avais déjà une chance sur trois d'avoir une mort fétale in utero avant la naissance. Déjà une chance sur trois. 10% de morts-nés qui ne survivent pas à l'accouchement. 80% de chances d'avoir un bébé qui, s'il arrive à naître, soit opéré à la naissance. Qui ne survivent probablement pas. Enfin, tu vois, tout ça cumulé, c'était en fait un paysage tellement noir. même si tu dis même les gens qui sont très croyants et qui voient que le positif j'en voyais très peu en fait le chemin lumineux il n'y en avait quasiment pas ça faisait beaucoup de choses ça faisait beaucoup trop de choses qui faisaient que probablement j'aurais jamais un enfant qui soit juste un peu handicapé c'était pas ça la suite Donc voilà, moi j'ai vraiment beaucoup cherché, j'ai trouvé que c'était très peu fourni sur internet, très peu d'infos, on t'accompagne très peu aussi, les soignants m'ont très peu accompagné là-dessus, sur ce que pouvait être un enfant atteint de trisomie 21, j'ai pas eu trop cette info-là. Donc on a fait ce choix en conscience et avec les éléments qu'on avait. Maintenant, je pense que... Moi, je n'ai jamais regretté parce que vraiment, me disant quel aurait été son avenir s'il y en avait eu un, ce n'est pas ça que je voulais pour mon enfant. Et vraiment, le s'il y en avait eu un, c'est pas... En fait, c'est très peu probable que tu arrives à avoir un bébé qui soit en vie et qui ait plus de 5 ans, qui vive plus de 5 ans, je veux dire. Donc déjà,

  • Speaker #1

    rien que ça...

  • Speaker #0

    Rien que ça, c'était compliqué. J'avais aussi les sœurs qui... Je ne me voyais pas poursuivre ma grossesse et finalement perdre mon bébé à la naissance. Oui. Par rapport à elle aussi, c'était hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Mais ça faisait beaucoup de points dans la liste.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, oui, oui. Donc oui, très vite, on s'est orienté vers une IMG et donc on a été accompagné plutôt en ce sens-là.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé du coup ?

  • Speaker #0

    On a été reçu à l'hôpital, c'était à l'hôpital de Trousseau à Paris. Au bout de, je ne sais pas, il s'est passé peut-être deux, trois semaines entre le moment où j'ai fait la myosynthèse et le moment où ils nous ont reçu pour cette IMG.

  • Speaker #1

    Plus d'un mois et demi depuis que vous aviez eu un premier diagnostic ?

  • Speaker #0

    Parce que là, j'étais à 4 mois et demi, je pense. Donc oui, quand même assez loin. Et voilà, du coup, ils te reçoivent et tu pars en salle de travail assez classiquement. Et on te déclenche l'accouchement comme on te déclencherait un accouchement, comme j'ai eu quasiment pour ma première fille. Sauf que là, contrairement au premier accouchement, la différence, c'est que je trouve... Bon, déjà, ils ne viennent pas te voir toutes les heures pour te dire Madame, vous en êtes à ton 1 Donc ça, ce n'était pas le cas. Tu n'as évidemment pas de monito sur le ventre. Et le personnel soignant est quand même beaucoup plus... Comment on va dire ? Il prend beaucoup plus de pincettes. Ce n'est pas du tout quelqu'un qui arrive avec le grand sourire. J'ai rêvé aux douleurs. Ah oui, tu as aussi la péridurale d'emblée.

  • Speaker #1

    Oui, mais il n'y a pas d'attente.

  • Speaker #0

    En fait, ce n'est même pas une question. Ils te disent, c'est déjà cette souffrance comme ça. On vous met la péridurale avant tout geste médical. Parce qu'en plus, les gestes sont très douloureux de toute façon, parce que ton corps n'est pas prêt à coucher. Donc, l'inverse fait que tu as une péridurale. et ensuite qu'ils interviennent médicalement pour provoquer l'accouchement.

  • Speaker #1

    Et par voie basse du coup, presque nécessairement ?

  • Speaker #0

    Par voie basse, oui. J'ai été assez surprise. Moi, je ne pensais pas que j'allais accoucher. Je n'imaginais pas que j'accoucherais. Je pensais que j'allais bêtement aller au bloc endormi. Mais non, ce n'est pas ça. Ça ne se passe pas comme ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en général, les complications post-opératoires sont plus... complexe du coup il préfère autant que ça passe par les voies naturelles.

  • Speaker #0

    Papa que je crois qu'aussi ils te disent que c'est important de pouvoir aussi que la mère ou le papa aussi se rendent compte que tu as vraiment accouché. Oui. Parce que sinon c'est vraiment on off, tu arrives au bloc, tu ressors en étant endormi c'est pas du tout le même le même cheminement.

  • Speaker #1

    Et quand se passe l'après du coup ?

  • Speaker #0

    Alors, après, c'est très rapide. C'est-à-dire que je pense que j'ai dû accoucher, il était minuit 15. Je suis ressortie à midi du jour même.

  • Speaker #1

    Et là, il y a des choses qui sont organisées pour faire un deuil, pour faire un enterrement, faire quelque chose. C'est une question qu'on te pose. C'est pas de question du tout.

  • Speaker #0

    C'est effectivement une question qu'on… qu'on pose. On te pose déjà la question avant, est-ce que tu veux le voir ? Est-ce que tu ne veux pas le voir ? Est-ce que tu veux faire des funérailles ? Est-ce que tu ne veux pas en faire ? Qu'est-ce qu'on nous a demandé aussi ? Ah oui, tu peux aussi le déclarer, pas le déclarer, donner un prénom, on peut donner de prénom. Ils proposent aussi de faire des photos, enfin, ils font automatiquement, en fait, des photos qui te laissent à disposition dans leur base de données et tu viens les chercher quand tu veux. Donc il y a quand même des choses qui sont faites, on va dire, sur le moment où ils t'expliquent bien les choses, mais il n'y a pas d'accompagnement. Moi, j'ai trouvé que ça manquait beaucoup d'accompagnement à partir du moment où tu sors de l'hôpital. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu sors 12 heures plus tard et au final… Tu sors rien.

  • Speaker #0

    Tu n'as évidemment pas de bébé, mais surtout tu n'as pas d'informations sur les accompagnements psychologiques qui peuvent exister, les associations qui existent, tout ça, tu n'es pas accompagné là-dedans. Donc, parce qu'il y a pas de mal. Vraiment dommage.

  • Speaker #1

    Oui, forcément. Et vous, vous aviez choisi de le voir, de faire des funérailles ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on avait choisi de ne pas faire de funérailles. Franchement, c'était trop lourd à organiser. Trop lourd dans le sens, moi je n'avais pas du tout l'énergie de m'occuper de ça. Après du coup, ils font des funérailles, enfin ils ne font pas des funérailles, ils font des, je ne sais pas comment dire, il y a une crémation qui a lieu de ton enfant. mais une crémation collective avec les autres bébés de l'hôpital. Je me disais que ce n'était pas si mal d'avoir une crémation collective, ça me semblait être bien. Et ensuite, le voir ou pas le voir, moi j'avais demandé à mon mari de le voir, mais moi je ne pouvais pas. Mais j'ai eu quand même des photos, donc bon, je vais dire que je l'ai vu, mais je ne l'ai jamais vu sur le moment. C'était trop...

  • Speaker #1

    Après, chaque décision est la bonne décision. De toute façon, tant que c'est pour toi, il n'y a pas de mauvaise décision.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai qu'ils me l'ont demandé beaucoup de fois, beaucoup, beaucoup de fois. Ça, je pense que comme il y a beaucoup de parents qui se changent d'avis... Je pense qu'à chaque fois qu'il venait nous voir, il nous disait vous êtes sûr, vous êtes sûr, vous êtes sûr, oui je suis sûr, oui je suis sûr, oui je suis sûr. Mais oui, oui, ils nous ont demandé énormément de fois.

  • Speaker #1

    Ok, du coup, après, est-ce que tu te dis, du coup c'est fini, ou est-ce que tu te dis, je veux un autre enfant, je veux ce troisième enfant, enfin, quatrième ?

  • Speaker #0

    Je me suis dit, avant l'IMG, je ne m'étais dit plus jamais. plus jamais je refais vivre ça à ma famille, c'est trop lourd. Au moment de l'IMG, même vraiment le jour de cet accouchement, je me suis dit, en fait, je ne veux pas finir là-dessus. C'est-à-dire que le jour même où j'ai accouché, j'étais déjà en train de me dire, je vais retomber enceinte, je vais réaccoucher, je ne veux pas réaccoucher de cette façon-là, je veux vraiment donner naissance à un bébé. Donc oui, c'est un projet que j'avais. très vite et que j'ai pas partagé tout de suite. En fait, je me disais, je veux un autre bébé, mais pas instantanément. Je voulais qu'il se passe quand même un peu de temps. Et ça, c'était partagé par mon mari, oui. Lui, il était plutôt... En fait, je pense qu'il me voyait tellement mal qu'il faisait ce que je... Enfin, voilà, il allait dans mon sens, quoi.

  • Speaker #1

    Et à quel moment, du coup, vous vous êtes sentie prête à lancer ce projet bébé ?

  • Speaker #0

    Alors, on s'est sentie pas prête. En fait, je suis retombée enceinte deux mois en août. Donc, c'était trois mois après. Pareil, sans faire gaffe, une fois, je suis retombée enceinte. Je n'avais pas repris de contraception, évidemment. Et c'était encore une surprise parce que, franchement, on ne s'était pas dit je vais retomber enceinte Et donc, je suis revenue de mes vacances du mois d'août enceinte. Je l'ai appris la veille de la rentrée scolaire du mois de septembre. J'étais évidemment paniquée parce que je me suis dit ça va, il va se repasser quelque chose de terrible J'étais très, très angoissée. Et je n'avais pas tout à fait tort parce que, du coup, la grossesse s'est quand même arrêtée au bout de deux mois, un peu plus de deux mois. Donc ça pareil, autre coup dur. Et là, on a été obligés d'aller voir encore. Enfin, j'ai encore eu le droit, peut-être pas encore, mais j'ai eu le droit à un courtage, hospitalisation, etc. Donc c'était encore...

  • Speaker #1

    Le procès, c'est quand même pas rien.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et il se trouve que c'est tombé quasiment le jour de mon terme. Le jour que j'aurais dû avoir pour mon terme. Donc c'était une semaine chargée. double peigne enfin vraiment très compliqué et en fait après je suis retombée et après voilà on n'a pas laissé de temps passer je suis retombée enceinte en janvier cette fois de manière désirée entre guillemets, pas de surprise là c'était pas vraiment une surprise non non, il s'est passé donc on se revoit la fausse couche et il s'est passé un peu moins de 3 mois

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une nouvelle fois cette peur qui t'a essayé à faire mal se passer ? Ou est-ce que tu te dis cette fois c'est bon, cette fois je sens que ça va aller ?

  • Speaker #0

    Je ne me dis pas vraiment que ça va mal se passer, mais je ne me dis pas non plus que ça va hyper bien se passer. Ça reste encore compliqué à l'investir. Là, il y a eu déjà deux fois où ça s'est quand même très très mal passé. Je n'arrive pas à me projeter sur une issue positive. Et d'ailleurs, on l'annonce très tard, cette grossesse. Je pense que je l'ai annoncé, que ce soit à mon travail, je devais être à plus de cinq mois.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as eu un suivi particulier après ces deux interruptions de grossesse ? Ou est-ce que non, c'était classique ?

  • Speaker #0

    C'est moi qui l'ai mis en place. Oui, j'ai eu un suivi particulier. J'ai été suivie directement par le diagnostic anténatal. C'est-à-dire que j'avais des échographies plus régulières et surtout faites par des professionnels vraiment... guéri.

  • Speaker #1

    Donc tu avais moins de place au doute cette fois-ci. Si tu disais que ça allait, logiquement c'est que ça allait vraiment.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Puis j'avais fait bien sûr le dpni d'office. Je ne suis pas passée par le tritest, etc. C'est-à-dire que dès que tu fais la T1, donc je l'ai fait le plus tôt possible, j'ai eu le dpni, j'ai eu le résultat très rapidement aussi.

  • Speaker #1

    Et qui était bon cette fois-ci, il n'y avait pas de problème du tout.

  • Speaker #0

    qui était bon, tout allait bien. Du coup, assez vite, j'ai été quand même rassurée. Et on a su que c'était une petite fille aussi avant la deuxième écho. On l'a su entre la première et la deuxième, parce que j'en avais une intermédiaire. Et ça, ça m'a vachement rassurée aussi. Je vais me dire que c'était une autre histoire, que c'était du coup une petite fille et que probablement qu'elle aurait plus de chances d'être menée à terme, vu que j'avais déjà eu deux filles qui allaient bien. Pour moi, c'était plus facile à envisager quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un moment où vraiment tu t'es sentie investie, c'est à partir de ce moment-là ?

  • Speaker #0

    La grossesse, oui, pour l'investir, ça a été beaucoup plus long. D'ailleurs, je n'avais pas de ventre avant 4 mois et demi, facile, 5 mois. La petite, je ne l'ai pas sentie bouger avant d'avoir passé la date d'anniversaire de l'IMG. Des fois, il y a des dates symboliques comme ça. Du coup, j'étais à plus de 4 mois, ce qui est quand même tard. Les autres fois, j'avais senti beaucoup plus tôt. Donc oui, ça a été beaucoup plus long à investir. Et je pense que j'ai commencé à investir cette grossesse en juillet. Donc quand même, entre janvier et juillet, il s'est passé pas mal de temps. Parce que lors d'un contrôle assez classique, on m'a dit que mon col était ouvert. et que j'étais bien trop précocement avancée dans la grossesse et que du coup, il y avait un risque. J'ai été arrêtée tout de suite. Je devais quand même rester assez, enfin, pas alitée, mais tranquille. Donc, voilà. Là, je pense que du moment où on m'a dit que je pouvais presque la perdre, j'ai commencé à l'investir. Un peu. Ça a resté... Peu, mais un peu plus en fait. Je pense que là, tout de suite, ça a concrétisé le fait que, si j'ai peur de la perdre, c'est que du coup, je me suis quand même attachée. Donc oui, ça a été quand même assez long. Et sinon, l'attachement, je dirais qu'il ne s'est pas fait, qu'il ne s'est fait que quand elle est née.

  • Speaker #1

    Oui, ok. Et du coup, est-ce que tu avais des envies pour cet accouchement qui du coup se rapprochait ? Est-ce que tu avais des projets, des envies ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, déjà, dès ma troisième courroie de sèche, j'avais le projet d'avoir un accouchement physio. Donc là, j'étais partie dans un truc complètement différent. Dans l'idéal, j'aurais aimé accoucher dans une baignoire dans mon salon, mais ce n'était pas possible. La maison de naissance non plus, ce n'était pas une option. Donc, oui, j'étais partie dans un truc vraiment… Le moins médicalisé possible, en tout cas.

  • Speaker #1

    Ok. Et est-ce que tu t'étais préparée pour ça, particulièrement, peut-être refait l'abtonomie ?

  • Speaker #0

    J'étais hyper préparée.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Franchement, alors déjà, ça faisait... Je ne sais pas combien d'années que j'écoutais les podcasts, tout confondu. Donc là-dessus, j'étais hyper préparée. J'avais fait de l'abtonomie, oui. Bien que l'abtonomie, je n'ai pas trouvé que ça me servait beaucoup pour l'accouchement. C'était plutôt pour... pour le lien pendant la grossesse, pour que le papa aussi puisse avoir sa place dans cette grossesse. C'est important pour moi. Après, j'ai fait aussi de l'hypnose. J'ai fait une préparation à l'accouchement via de l'hypnose. J'avais des audios comme ça que j'écoutais, qui me permettaient d'arriver au fur et à mesure, plus tu fais, à te mettre dans une situation un peu de trance, on va dire, pour arriver à... Pour la douleur, en fait, clairement, arriver à... dépasser les stades de douleur. Donc, j'étais franchement hyper préparée. Je connaissais tous les stades. Là-dessus, j'étais très, très... Je ne suis pas du tout arrivée les mains dans les poches comme j'avais pu le faire pour la première.

  • Speaker #1

    Technique pour gérer la douleur qui allait...

  • Speaker #0

    Complètement. J'avais mon petit truc, mon petit sifflet. J'avais le peigne. J'avais ma bouillotte. J'avais tout anticipé. Mon ballon. Enfin, ouais, ouais. Le papa, on lui avait montré les points d'acupression. Franchement, j'avais une boîte à outils. Enfin, très bien garni, on va dire. Ok. Et alors,

  • Speaker #1

    du coup, est-ce que tu avais une salle nature sur place ou c'était un classique d'accouchement ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'ai décidé d'accoucher au Bluet. D'accord. Qui est donc une maternité de niveau 1, mais qui a collé à l'hôpital Trousseau. Et donc, ça me rassurait dans le sens où je me disais, s'il y a un problème, enfin, on a Trousseau qui est à côté, quoi. Voilà. un hôpital pour les enfants qui est de niveau, des plus hauts niveaux de Paris. Donc pour moi, c'était quand même le bon compromis de me dire que j'étais dans une maternité qui respectait la physiologie, tout en étant, mon côté angoissé était quand même apaisé par le fait d'être en lien avec un gros hôpital. Et pour mon mari aussi, c'était important d'être à proximité d'un endroit où il y avait de l'ARIA. parce qu'il m'avait dit, tu vois, comment ça s'est passé pour la première grossesse, quand t'es partie en catastrophe en césarienne, il avait quand même eu un peu peur, quoi. Donc, pour lui, d'être collée à ce gros hôpital, c'était rassurant. Il n'aurait jamais accepté que j'accouche dans le salon, je pense. Clairement, on était là depuis tout ce qu'on avait vécu, c'était plus... Ça n'aurait pas été une option. Donc, les bleuets, oui, c'était l'option, l'option qui, du coup, était bien par rapport à notre parcours. et nos envies.

  • Speaker #1

    Et puis qui est quand même reconnu et reconnu pour son côté physio quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, donc quand tu dis il y avait des salles nature, je vais te dire que je suppose, n'en ayant pas vu, j'imagine qu'il y en a, mais je ne sais pas, je ne les ai pas pas vues, j'ai pas eu le droit.

  • Speaker #1

    Ok alors comment ça s'est passé justement, si on arrive à ce moment clé ?

  • Speaker #0

    Ce qui s'est passé, c'est que je suis tombée enceinte en janvier pour cette dernière grossesse. Et pour ma troisième grossesse, j'étais tombée aussi enceinte en janvier. Et il se trouve que les termes avaient dix jours d'écart. Neuf ou dix jours d'écart, selon comment tu comptes. Et donc, j'avais extrêmement peur d'accoucher le jour de mon terme pour ma troisième grossesse. Parce que j'imaginais un grand malheur. Donc, mon but, c'était d'accoucher avant. Mon terme, c'était prévu le 21 pour cette dernière et mon autre terme, c'était le 11. Pour moi, il fallait que j'accouche bien avant le 11.

  • Speaker #1

    D'accord. Bien avant, bien avant.

  • Speaker #0

    Bien avant pour être sûre. Déjà dès la fin du mois de septembre, je m'étais remise à bouger. 36 semaines passées, j'ai refait du vélo, je faisais du sport. Je remettais tout en route. J'avais fait aussi de l'acupuncture pour déclencher. Et j'étais prête à tout faire pour que ça arrive avant le 11 ans. Et il se trouve que j'ai vu la psychologue de la maternité le 6 octobre. Et elle m'a dit, il faut lui parler à ce bébé, lui dire que vous êtes prête, etc. Donc moi, j'ai parlé à mon bébé l'après-midi. Je lui ai dit, c'est bon, là, je suis prête, tu peux venir. Et j'ai perdu les os dans la nuit.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    En contraction, comme ça.

  • Speaker #1

    C'est un coup de quand même bébé.

  • Speaker #0

    Franchement, oui, je pense que... Je pense que j'avais pas spécialement de contractions. J'en avais pas du tout, même. Du coup, je me suis réveillée dans la nuit, je vais aux toilettes. Bien sûr, à la fin, tu vas aux toilettes toutes les heures. Je vais aux toilettes, et là, je me dis, oh, il y a un truc qui coule, c'est bizarre. Je me relève, bon, je me dis, bon, c'est bizarre et tout. Dans le déni complet, je me recouche. Après, je me relève, je me dis, oh, c'est bizarre, ça continue de couler. Bon, ben voilà, il n'y avait plus de déni, en fait. C'était très bien. C'était bon,

  • Speaker #1

    là.

  • Speaker #0

    C'était bon, donc j'ai réveillé mon mari, je lui ai dit c'est bon, tranquille, surtout on ne se précipite pas à la maternité, parce que moi j'avais envisagé de faire le travail à la maison. Vous n'avez plus rien possible. Bah évidemment, sauf qu'en fait j'ai appelé l'hôpital et ils m'ont dit, ah bah non, il faut venir dans les, je ne sais plus combien, 4h ou 6h, pour avoir les antibiotiques, quand tu fiches sur la poche des os, donc ça j'étais dégoûtée, parce que moi je n'avais pas du tout prévu ça. J'avais vraiment prévu de faire le maximum à la maison. Vraiment, j'étais à fond pour faire des trucs à la maison. J'avais tout imaginé. Et donc, quand on me dit, non, il faut venir. Et en plus, tu n'as aucune contraction. C'était hyper plombant. Là, ça m'a vraiment mis un coup au moral. Donc, on y allait. Il n'y avait pas de contraction. On y allait, je crois, il était midi. Il n'y avait pas de contraction. Ils nous ont dit, il faut faire du... plein de positions de yoga. Elle m'a donné une vidéo où il fallait faire plein de positions de yoga pour ouvrir, appuyer, que ça se mette en route. Donc, c'est ce que j'ai fait. Et ensuite, ils m'ont dit, il faut faire du tire-lait. Ça va faire des pics d'ocytocine et ça va provoquer l'accouchement. Ça peut aider à mettre en route, en tout cas, le travail. Parce que là, je n'avais rien. Il ne se passait rien. C'était juste que j'avais perdu les os. Et effectivement, à 19h, ça s'est mis en route d'un coup. D'un coup, j'avais des contractions. Franchement, je trouvais quand même bien. Toutes les cinq minutes.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu n'avais plus de poche des os, donc forcément, en général, ça intensifie un peu les choses.

  • Speaker #0

    Je n'avais jamais eu cette sensation d'espèce de boule de bowling qui appuie et qui essaie de sortir. Ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Très belle description. C'était exactement ça. Donc, toutes les cinq minutes et tout. Mais moi, je m'étais dit, je suis dans ma bulle, il n'y a pas de problème, je vais essayer de tenir le plus longtemps possible. En plus, j'ai quand même accouché un certain nombre de fois, ça devrait aller vite. J'étais un peu dans l'idée de me dire, c'est comme un… C'est pas comme un marathon, mais c'est comme une épreuve sportive. Faut tenir, faut tenir, faut aller le plus loin possible. Mais je m'étais pas du tout dit, il faut plus ou moins que je parle à mon bébé. C'est un travail à deux, c'est pas que moi. Et non, moi, j'étais que concentrée sur moi comme une épreuve sportive. Donc, en fait, ça a duré quand même... J'étais dans ma chambre, etc. Je faisais du ballon, je me suis mise sous la douche, j'ai commencé les bruits, la machin... Les bruits... Vocalise hyper grave. Pendant quand même, ça a duré, je ne sais pas, deux heures, avec des contractions toutes les deux minutes, trois minutes. Mon mari ne s'attendait pas du tout à ça. Il était un peu… Je pense qu'il est… Comme il n'avait jamais vécu un accouchement plus ou moins physio, il n'avait jamais vu ça. Il était quand même un peu démuni,

  • Speaker #2

    je pense,

  • Speaker #0

    de me voir pendant une heure vocalisée dans la douche. Donc, il voulait absolument appeler les soignants pour partir parce que j'étais dans ma chambre, en fait. qu'on soit au plus près de l'aspect médical voilà il me disait bon lui il devait se dire dès qu'on sera dans la salle de travail il y a du personnel c'est bon là j'étais dans ma chambre toute seule il n'était pas rassuré du coup ouais et donc on a appelé les soignants tout de suite voilà l'infirmière elle m'a vu elle a dit oui oui on va y aller on va y aller donc on est parti et tout et ils me disent vous êtes à deux oui le coup de dieu oh Bon, OK. Mais je n'avais pas trop mal, ça allait. Et après, là, ça s'est intensifié de fou. Vraiment, c'était hyper intense. Il n'y avait pas du tout de pause. Et ça a duré comme ça pendant, je ne sais pas, je vais dire trois heures, deux, trois heures. Un ballon dans une salle de pré-travail avec une autre dame.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, pas du tout dans une bulle. Enfin, ce n'était vraiment pas les conditions qu'on imagine. Ah non. En pleine lumière, j'avais mis mon masque pour ne pas avoir de la lumière. J'avais mis mes écouteurs pour faire mes audios d'hypnose. Toutes les contractions, j'avais mes audios d'hypnose. Bouillotte et tout. Et ça a duré comme ça pendant 2-3 heures. Et 2-3 heures, ils reviennent m'examiner. Parce que je n'en pouvais plus. Moi, je voulais aller dans la baignoire. Je leur demandais la baignoire, la baignoire, la baignoire. Je pense qu'il n'y avait pas de place dans la baignoire. Et elle revient m'examiner. Et elle me dit... Moi, je pensais que j'étais à 8, 9, que ça y est, c'était bon, parce que j'en pouvais plus. Pour moi, j'étais au stade de la désespérance. Là,

  • Speaker #2

    on y était à fond.

  • Speaker #0

    Elle me dit, vous êtes à 4. Là, je dis, oh là là, c'est pas possible.

  • Speaker #1

    Et tu ne te dis pas, ok, je vais prendre l'apéritif, tu continues à rester dans ton...

  • Speaker #0

    Là, si. Au moment où elle m'examine, elle me sort plus ou moins de ma pseudo-bulle. Elle me demande pour m'examiner, en plus de me mettre sur le lit. Ce qui était, mais c'était très, très compliqué de s'installer sur le lit parce que je n'avais pas de pause. Vraiment, il n'y avait pas de pause. C'était en continu quasiment. Peut-être, je ne sais pas, cinq secondes de pause. Je n'avais pas du tout le temps de mettre mes audios de pause. Ça, c'est sûr. Je vois bien que tu es mort. Et puis, il y avait une autre personne à côté. Enfin, je n'étais pas du tout dans une bulle tranquille, dans la pénombre comme on peut l'imaginer. Et donc, quand elle m'a examinée et qu'elle m'a dit vous êtes à 4 là je me suis dit, je pense que j'ai eu l'intellectuel qui s'est remis, ma conscience qui m'a dit non mais tu te rends compte, ça fait 5 heures que tu es là en train d'hurler à la mort Parce que j'hurlais à la mort. Je faisais un boucan dans tous les étages. Qu'est-ce qui va se passer pour arriver à 10 ? Je ne peux pas revivre encore le double de ce que j'ai vécu. Donc, je lui ai redemandé la baignoire. Elle m'a dit pas tout de suite. Et donc, elle m'a proposé le gaz, là.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le gaz méopathe, le truc là pour te... Et ils ont accepté de me mettre en salle de travail. Il y avait enfin une salle de travail qui se libérait, mais ce n'est pas une salle nature. C'est pour ça que je te dis que la salle nature, je ne sais pas s'il y en a. Je n'en ai pas vu la couleur. Elle devait être prise comme les baignoires. Il n'y avait rien. Donc, on m'a mis en salle classique de travail. J'ai commencé à prendre le gaz. C'était impossible parce que ça demandait un effort. Et en fait, moi, je ne pouvais plus faire d'effort là. C'était... Oui. Tout de suite, je l'ai enlevé. J'ai dit, j'en veux pas de votre gaz, alors qu'ils avaient mis je ne sais pas combien de temps à l'installer. Bon, tant pis. J'ai balancé le truc et je ne tenais plus sur mes jambes. C'est-à-dire que mon mari me dit, je te tenais à moitié parce que je ne tenais plus de douleurs, etc. Et là, on avait en fait un mot magique pour demander la péridurale, qui était carotte. Et je lui avais dit, je dis carotte.

  • Speaker #1

    Tu ne discutes pas.

  • Speaker #0

    Et que là, j'ai atteint ma limite en fait de douleurs, etc. Et donc là, j'ai dit carotte, carotte, carotte, carotte. Même à la sage-femme, je lui disais carotte, carotte. Et elle m'a dit, OK, OK.

  • Speaker #1

    Je ne comprends pas, mais d'accord.

  • Speaker #0

    Je l'avais mis, je crois, dans mon projet de naissance, carotte. Et donc, elle m'a dit, oui, oui, on arrive. Et là, je pense qu'avant que l'anesthésiste vienne, moi, j'ai l'impression qu'il s'est passé deux minutes. Mais mon mari me dit qu'il s'est passé une demi-heure. Donc, là, j'ai un blackout.

  • Speaker #1

    Oui, je vais douleur sûrement.

  • Speaker #0

    Pas ce qui s'est passé entre ce moment-là et l'anesthésiste.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #0

    Mon mari me dit que j'étais debout, à moitié en train de ne pas tenir sur mes jambes. Je suis passée quand même de la position, vraiment avec mon masque sur les yeux, sur mon ballon, concentrée sur mes audios, à debout, en train de marcher vers la nissole de travail.

  • Speaker #1

    Oui, en train d'attendre là.

  • Speaker #0

    Plus du tout dans cette… Là, tu n'es plus du tout dans cette espèce de moment un peu fermé que tu t'es créé. Là, tu es vraiment en train de subir, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense qu'à partir du moment où tu as craqué pour la péridurale, en fait, du coup, tu n'es plus du tout dedans et tu te dis de toute façon, j'attends juste la fin, là.

  • Speaker #0

    J'attends juste la fin et puis vraiment, je pense que j'étais au bout de mes capacités. Vraiment. Parce que 5 heures comme ça, je ne sais pas combien ça... Oui, c'est ça, ça a duré quand même 5 heures. C'était vraiment intense, quoi. J'ai eu l'impression de m'être fait marcher, enfin, rouler dessus par un camion de douleur, etc. Et donc, en plus, quand la nécessité est venue, elle était exécrable. Elle me demandait de ne pas bouger, des trucs complètement fous, quoi. Comment tu veux ne pas bouger ? C'était juste un enfer. Et je me souviens de mon mari qui m'a bloquée très, très fort parce qu'il se disait que si elle se plante au moment de lui mettre la pérille, elle va être, je ne sais pas, paralysée, la pauvre. Du coup, lui, quand même, il a été, je pense, très démuni.

  • Speaker #2

    Et voilà,

  • Speaker #0

    il a dû quand même avoir peur de tout ce qui se passait. Il ne connaissait pas, en fait. Et puis, de me voir comme ça, de me voir hurler.

  • Speaker #1

    Ça fait quelque chose, quoi.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas quelqu'un qui hurle comme ça devant tout le monde. Et là, j'étais en train d'hurler. Il n'y a plus complètement d'isignivier. Il n'y a plus de filtre. Et dès qu'il y a eu la péridurale, ça a quand même vachement calmé les choses. Les contractions étaient extrêmement fortes et rapprochées. Et là, du coup, ça a permis de retasser, de relisser, d'avoir des contractions plutôt classiques et à des fréquences plus espacées. Mais a priori, je pense que de toute façon, ça faisait un petit bout de temps qu'il voulait que j'aie une péridurale. du fait de l'éthiopie cicatricienne. Oui, forcément. Quand tu as des contractions très fortes et très rapprochées, ils ont peur de la rupture utérine. Ils ont peur de ça et qu'il faille intervenir en urgence. Donc, quand j'ai demandé à la péridurale, personne ne m'a dit qu'il fallait C'est bon. C'est sûr. Ah non, non, non. Ce n'était pas du tout ça. Ils ne m'ont pas proposé la baignoire non plus. C'était vraiment, je pense…

  • Speaker #1

    Tu viens de la demander parce qu'on allait lui proposer de toute façon.

  • Speaker #0

    Oui. Même si j'avais demandé de ne pas me la proposer, je sentais que c'était… Parce qu'ils monitoraient. Je les voyais qui revenaient voir mes contractions et tout. Je pense que c'était… J'étais déjà dans leur viseur depuis quelques temps. Donc, ils ne m'ont pas proposé la baignoire pour apaiser. Ils ne m'ont rien proposé. C'était ce qu'ils voulaient faire.

  • Speaker #1

    Donc toi tu le vis bien, au final tu te dis que c'est la bonne décision.

  • Speaker #0

    Bof, parce que je me dis que j'aurais dû tenir plus longtemps, et j'aurais dû aller dans la baignoire, mais je ne me rendais pas compte que c'était un peu critique.

  • Speaker #1

    Oui, qui était un peu dans le stade ultime là et qui fallait agir.

  • Speaker #0

    Oui, ils ne m'ont pas vraiment dit. Peut-être que si elles m'avaient dit, en fait là, vraiment madame, vu votre utérus cicatriciel, c'était nécessaire. Comme on ne me l'a pas dit, j'étais plutôt en train de me dire, je suis nulle, pourquoi je n'ai pas tenu plus longtemps ? Bon.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Du coup, c'était une péridurale. C'est pour ça aussi que j'avais choisi les bluets. C'est une péridurale ambulatoire. Donc, tu es complètement... Tu peux marcher. Complètement. Tu peux aller aux toilettes. Tu peux être... libre de tout mouvement, tu fais ce que tu veux mais donc tu sens encore tes contractions c'est pas une petite sieste c'est pas c'est pas du tout ça donc oui j'étais encore dans la douleur mais pas du tout au même degré et surtout avec des pauses donc oui ça change tout donc là j'étais encore sur mon ballon et j'arrivais complètement à gérer c'était beaucoup plus... apaisée.

  • Speaker #1

    Et alors du coup comment elle arrive au final ?

  • Speaker #0

    Et bien finalement il se passe encore comme quoi, il se passe encore cinq heures. Donc finalement avec cinq heures, j'aurais pas tenu, clairement c'était pas une option. Ah non, d'ailleurs je m'étais dit mais si j'avais accouché dans ma baignoire, alors ça serait peut-être pas passé comme ça, mais il se trouve qu'en fait la petite aussi elle était mal positionnée. Elle était en position défléchie, du coup elle appuyait pas bien sur le col, donc le col s'ouvrait pas. Donc voilà, ça faisait que le travail n'avançait pas correctement. Elle était en plus, après quand elle s'est engagée, elle était en quart de tour, il a fallu la repositionner à la main, avec des échos et compagnie. Enfin ça sans péridural tu peux pas.

  • Speaker #1

    Oui clairement.

  • Speaker #0

    Déjà avec péridural c'était très très douloureux, clairement. Mais alors, son père dirait, j'imagine même pas, quoi.

  • Speaker #2

    C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Je veux dire, c'était pas un... Je pense que de toute façon, il l'aurait jamais proposé.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, voilà, je pense qu'elle, elle était mal engagée, elle était pas bien positionnée, d'où le travail très très long. Et oui. Mais bon, c'est comme ça. Et elle est finie par sortir au bout de deux ou cinq heures. Quand même. Et là, par contre, ça s'est passé. C'était hyper doux, je sentais tout. C'était très apaisé, j'avais la position que je voulais. Et c'était quelle position du coup ? Je voulais être à quatre pattes. À la base, je m'étais mise à quatre pattes. Et finalement, le rythme cardiaque, ça marchait. Ça n'allait pas. Mais c'était aussi du fait qu'elle était mal positionnée. Il y avait des positions qui ne portaient pas. Donc finalement, je me suis mise sur le côté avec une jambe un peu surélevée. Et voilà, en fait, elle est sortie très vite. C'était très, très... Très doux et en plus j'ai vraiment très bien senti son arrivée.

  • Speaker #1

    Et tu as pu l'attraper du coup toi ? C'était pas forcément une envie ?

  • Speaker #0

    C'était pas forcément une envie. Mais bon, elle me l'a donnée tout de suite en fait. Elle me l'a passée entre les jambes tout de suite. Il n'y avait pas de... Elle ne l'a pas oubliée. C'est comme ça, ils te donnent ton bébé. S'il n'y a pas de souci, ils te le donnent tout de suite. Et tu restes ton peau à peau pendant plusieurs heures. Sans problème. Ils ne vont pas du tout la mesurer tout ça. Ils attendent. que tu aies eu ton bébé, que tu lui fasses le câlin, que tout se passe bien. Et pareil, j'ai eu le droit au clampage tardif. J'avais demandé à ce qu'il clampe le cordon. Donc ça, c'était quand même assez impressionnant de voir les battements du cordon qui s'arrêtent. Et voilà, après, la fin, ça s'est très bien passé. C'était très doux. Ça s'est fini très doux.

  • Speaker #1

    C'est ce moment de magie comme la deuxième fois.

  • Speaker #0

    Oui, là, je l'ai ressenti tout de suite. Dès que je l'ai vue, je me suis sentie vraiment libérée. Et je n'ai pas eu peur, je me suis dit c'est bon, elle va bien. Parce que c'est vrai que pendant l'accouchement, il y avait quand même beaucoup de ralentissement. Elle était quand même beaucoup monitorée, il y avait pas mal de fois où elle était... où ça bipait rouge et tout, et du coup, il y avait des moments de stress quand même.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien de la voir saine et sauve dans tes bras.

  • Speaker #0

    C'est ça, quand elle était là, et je n'ai pas eu de poing du coup. Ah bah non, bah non. Rien du tout, nickel. Donc oui, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Un post-accouchement immédiat beaucoup plus doux, ça se voit ?

  • Speaker #0

    Un post-accouchement immédiat, je me suis levée tout de suite. J'ai fait pipi tout de suite. J'aurais pu aller faire un petit footing tout de suite. Je me sentais hyper bien en fait. Pas de lourdeur, rien du tout. Cette période durelle et ambulatoire, je pense que c'est vraiment une... d'avancer.

  • Speaker #1

    Ok, et bien écoute, on finit sur cette note positive et pleine de magie.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour tes témoignages, pour tout ce que tu as, d'avoir bien voulu transmettre tout ce que tu as vécu, des hauts et des bas, des hauts bien hauts et des bas très bas. Donc, merci beaucoup d'avoir bien voulu partager. Je pense que tu n'es pas la seule à avoir vécu, peut-être pas tout d'un coup, mais d'avoir vécu des événements comme ça. Ça fait du bien de se sentir pas seule de temps en temps.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #3

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite !

Description

Je vous retrouve aujourd'hui avec l'histoire de Sonia qui a vécu de nombreuses expériences d'accouchement très différentes. Son premier accouchement, très médicalisé, douloureux et déclenché s'est terminé en césarienne, lui laissant un petit goût amer malgré la beauté de cette première rencontre. Pour son deuxième enfant, la décision est prise, ce sera une voie basse même si tout ne se passe pas comme prévu : finalement bébé arrive alors que Sonia ne reçoit plus de péridurale.

Mais l'expérience de Sonia ne s'arrête pas là, puisqu'elle vivra par la suite la perte d'un bébé, suite à une IMG. Une décision lourde et difficile à prendre qui n'est pas sans conséquence. Enfin son petit bébé arc-en-ciel lui réservera un bel accouchement, serein et doux avec une péridurale justement dosée qui lui permet de se déplacer et de profiter de ce moment.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !

  • Speaker #1

    Bonjour et merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Sonia, j'ai 38 ans aujourd'hui, deux grandes filles qui ont 12 et 8 ans. En 2022, j'ai perdu un bébé et depuis 8 mois, j'ai une autre petite fille.

  • Speaker #1

    Ok, parfait, d'accord. Une expérience assez construite.

  • Speaker #2

    De maternité, donc sur plus de 12 ans.

  • Speaker #1

    Ok, alors première question que je pose à chaque fois. Est-ce que tu avais pensé accouchement du coup dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose dont on parlait déjà et avec laquelle tu étais à l'aise ou alors ça te faisait peur au contraire ?

  • Speaker #2

    Alors il y a 12 ans, même plus de 12 ans parce que quand je suis tombée enceinte c'était presque il y a 13 ans, ça n'existait pas tout ce qui était podcast, même émission télé etc. On n'en parlait pas tellement de l'accouchement. J'avais assez peur de l'accouchement. C'est vrai que ma mère avait eu des césariennes et que j'avais quand même beaucoup d'histoires de césariennes autour de moi. Du coup, j'étais plutôt dans cette idée qu'un accouchement, c'est très médicalisé. Potentiellement, ça mène à une chirurgie. Et ça me faisait quand même assez peur, surtout que je n'étais pas très bien préparée et que ma première fille, c'était une surprise.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord.

  • Speaker #2

    J'étais assez jeune, donc j'avais 25 ans. Et donc, je n'avais pas beaucoup de copines ou de gens autour de moi qui avaient eu des enfants. Donc, j'étais toute nouvelle dans la maternité.

  • Speaker #1

    Tu étais un peu la première du cercle d'amis à expérimenter ça. Ok, d'accord. Et du coup, comment s'est passée cette première grossesse ? Est-ce que c'était une bonne expérience ? Est-ce que tu regardes de bons souvenirs ?

  • Speaker #2

    C'était une grossesse qui était compliquée déjà parce que comme j'étais très jeune, je n'y connaissais rien et j'étais… pas tellement, c'est pas une grossesse que j'ai tellement investie. Je venais d'être embauchée en plus, j'avais mon premier travail, etc. Donc, disons que je n'ai pas été hyper focalisée sur ma grossesse. Et en plus, j'ai eu de l'hypertension, ce qui fait que j'avais un petit bébé et que c'était quand même assez anxiogène parce que j'avais beaucoup d'échographie. Enfin, j'étais toujours, on m'alertait sur l'hypertension, etc. que je pouvais avoir. Donc, c'était pas... pas quelque chose, enfin, c'était pas une grossesse épanouie, apaisée, où tout se passe bien. Non, c'était pas un chemin tranquille, cette grossesse. Voilà. Et du coup, ce qui fait qu'on m'a même déclenché un mois à l'avance parce que le bébé ne grandissait plus.

  • Speaker #1

    D'accord. Ok. Est-ce que t'avais été quand même préparée à cet accouchement ou t'as pas eu le temps ?

  • Speaker #2

    Voilà. Du coup, j'ai voulu faire mes cours de prépa. vraiment à la toute fin. Ce qui fait qu'en fait, déjà que j'y connaissais rien, mais alors les cours de préparation, j'ai dû en faire deux. Donc quand je suis arrivée et qu'on m'a dit, j'étais à 36, je crois, 37, on m'a dit finalement, madame, on vous garde, vous allez accoucher demain, on vous déclenche. Moi, j'avais pas d'info, c'était vraiment l'inconnu. Je me souviens même d'avoir passé ma nuit à essayer de regarder des informations. sur internet pour essayer d'être un minimum préparé à ce qui pouvait m'arriver le lendemain.

  • Speaker #1

    Ok, et tu étais allée pour un contrôle de routine et du coup tu as été gardée. Ok, et alors comment ça s'est passé du coup ce déclenchement ? Déjà comment tu l'as vécu toi, déclenchement ça te faisait peur ou pas plus que ça ?

  • Speaker #2

    Je crois que je ne savais même pas que ça existait, je pense. Moi on m'avait donné une date, je pensais que j'accouchais à cette date-là, je ne pensais pas qu'on pouvait accoucher un mois avant. Surtout que je venais juste d'arrêter presque de travail et donc j'ai eu un congé maternité très très très réduit on va dire. et oui du coup déclenchement bon moi je m'étais dit de toute façon tout ça ça va être très médicalisé dès que j'ai mal je vais avoir la péridurale et puis voilà elle va sortir et puis c'est fini finalement non parce qu'un déclenchement c'est très très douloureux quand

  • Speaker #1

    tu t'attends pas avoir mal bah ça se passe pas bien en général tu te souviens de la méthode qui avait été utilisée oui on m'avait mis un tampon ok un tampon

  • Speaker #2

    qui déclenche des contractions, qui finit par déclencher des contractions. Mais moi, j'ai eu des contractions qui étaient non-stop, type gastro très très fortes, mais il n'y avait pas de pause. Donc, quand on me disait reposez-vous entre les douleurs mais en fait, il n'y avait pas. C'était juste très douloureux. En plus, on avait dit à mon mari rentrez chez vous, ce sera le lendemain matin qu'elle accouchera Moi, je m'étais dit quoi ? Ça va durer encore comme ça pendant... Et puis, finalement, je pense que la sage-femme a eu pitié de moi. Ils m'ont posé la péridurale, mais je n'étais qu'à un centimètre. Oui,

  • Speaker #1

    tu avais vraiment trop mal.

  • Speaker #2

    J'avais trop mal. Puis le bébé n'était en fait pas du tout prêt à venir. Donc, c'était un déclenchement sur un col fermé.

  • Speaker #1

    OK. Et comme ça s'est déroulé, du coup, tu as eu la péridurale assez rapidement. Je pense qu'il n'y a pas été à ce que le travail se mette en place rapidement.

  • Speaker #2

    En fait, le travail était quand même en place. finalement après la péridurale je crois que je suis restée j'ai dormi, je n'en pouvais plus je me suis à moitié même évanouie avec l'effet de la péridurale et puis je pense que j'étais quasiment à 8 cm au bout de plusieurs heures, assez classiquement et il y avait un rythme fétal qui était la petite ne supportait plus les contractions parce que c'était un petit bébé et donc césarienne d'urgence c'est fini, césarienne d'urgence Ce qui était quand même assez décevant.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après avoir vécu tout ça, quand même, voilà. Moi,

  • Speaker #2

    j'avais l'impression d'être dans une machine à laver. Donc, de toute façon, je me laissais guider. Je ne prenais pas de décision dans ce truc-là. Tu te laisses guider par l'équipe médicale.

  • Speaker #1

    Et toi, est-ce que tu le vis mal ou vraiment tu t'es détachée ? Tu te dis, bon, on fait ce qu'il faut faire et on y va.

  • Speaker #2

    Oui, je pense que je me dis... plutôt dit on fait ce qu'il faut faire et puis j'ai confiance en l'équipe médicale après moi j'avais pas du tout rêvé un accouchement physio en fait j'avais rien rêvé spécialement donc oui puis à l'époque un truc qui vient n'en paraît peut-être pas vraiment non plus de ce que c'était un accouchement physio quoi je pense pas c'était pas du tout revenu à la mode comme maintenant et donc voilà je suis partie en césarienne c'était j'ai eu une expérience compliquée de cette césarienne parce que j'ai eu l'impression de sentir beaucoup de choses et je ne m'y attendais pas. Alors que quand j'avais la péridurale, pendant les contractions, je sais que je ne chantais pas, quasiment pas le bas de mon corps. Et quand ils m'ont passée en césarienne, alors là, je pouvais lever mes jambes, bouger, etc. Et ça m'a mis un coup de panique extrême. Parce que je me suis dit, là, ils vont m'ouvrir à vif. Parce que c'était quand même... Enfin, tout le monde était énervé, quoi. Il fallait y aller. Il fallait aller vite. Ouais. Ce n'était pas tranquille. D'ailleurs, mon mari n'est pas pu être là. Je m'en voyais en césarienne très vite, en urgence.

  • Speaker #1

    Tu avais quand même la peur de te sentir et de te faire ouvrir.

  • Speaker #2

    Oui, je me suis. Je leur ai dit, attendez, je peux lever les jambes. Il y a 20 minutes, ce n'était pas possible. Il y a un problème. Ils m'ont dit, non, c'est normal. Bon, je n'étais pas rassurée. Ils m'ont mis un coup de masque. Je pense que j'étais trop agitée en fait. À la limite, je leur disais, mais non, mais n'y allez pas, n'y allez pas là. Je sens tout, je sens tout. Et donc, ils m'ont mis un coup de masque et c'est passé.

  • Speaker #1

    Et tu t'es endormie du coup ou c'était juste pour te détendre ?

  • Speaker #2

    J'étais complètement dans le cirage. J'étais à moitié… Alors, je me souviens qu'il y avait un anesthésiste super sympa qui me tenait l'épaule, qui me tenait la main en me disant, ne vous inquiétez pas, je suis là. Parce que c'est vrai que quand ça va très vite, que tu as beaucoup de gens qui tournent autour de toi, je serais capable de reconnaître les visages, de dire combien de personnes étaient là. Ça a été très, très vite. Donc oui, ça s'est passé assez vite, assez violent quand même. Et puis finalement, la petite maman stress, c'était qu'elle soit trop petite parce qu'on m'avait prévu un bébé de moins de 2 kilos. Et donc la première question que j'ai posée, c'est elle pèse combien ? Et même pour mon mari, ça a été, je pense, du stress de me voir partir comme ça en urgence. au bloc et lui il attendait quoi de voir qu'est ce qui allait se passer c'était ouais c'était quand même assez intense mais elle allait bien elle faisait quand même 2,4 kg ce qui était mieux bien mieux que ce qu'ils avaient anticipé avec l'échographie, les échographies. Et elle allait très bien, quoi. Mais moi, j'ai eu une cicatrice qui était quand même très importante, je pense, parce qu'ils ont été très vite. Et puis, pour se remettre, c'était long. Le remarcher, c'était douloureux. J'ai eu de la chance que j'étais dans une toute petite maternité où j'étais toute seule ce soir-là. J'avais toute l'équipe pour moi. Du coup, en salle de réveil, normalement, tu attends deux heures toute seule, avec d'autres mamans, mais sans ton bébé. Moi, il y a quelqu'un qui est venu, l'infirmière est sérieuse, qui est restée avec moi et mon bébé et mon mari. Comme j'étais toute seule, je pouvais avoir mon mari et mon bébé. Donc oui, je l'ai eu vite. Je ne sais pas quand ils m'ont recousu, tout de suite, j'ai pu avoir le bébé.

  • Speaker #1

    Ok, ça, ça a été. Mais bon, c'est vrai que sur le point psychologique, un peu choqué. sur le plan physique, compliqué de se remettre d'une assez lourde opération qu'on minimise un peu trop.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on minimise, et puis surtout les suites, parce que je sais que j'avais très mal. Je ne pouvais pas me relever. En plus, je devais... Je mettais 15 minutes à aller aux toilettes qui étaient dans ma chambre, tellement ça faisait mal. Et bêtement, je n'ai pas demandé de médicaments antidouleurs.

  • Speaker #1

    Et c'était systématique, du coup ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai juste eu des comprimés de Doliprane. C'était pas suffisant.

  • Speaker #1

    Non, clairement, je pense que le doliprane avec une césarienne,

  • Speaker #2

    c'est rien, quoi. J'ai pris du doliprane, je sais pas, deux, trois fois par jour, classiquement. Et deux jours après, j'en ai même parlé à ma meilleure amie qui était la fille à mère. Je lui ai dit, franchement, j'ai très, très mal. Je mets beaucoup de temps à aller aux toilettes. Je me relève pas. Elle m'a dit, mais pourquoi tu ne leur as pas dit que tu avais mal ? Et en fait, quand tu demandes pas, personne ne m'a demandé. Enfin, moi, je me suis dit, si on me demande pas, c'est que c'est ça. Faut que je prenne juste du doliprane et puis... Il n'y a pas de solution. Appel à la population, quand on a mal, il faut demander. Et il y a des solutions.

  • Speaker #1

    Surtout à l'hôpital.

  • Speaker #2

    Il y a des solutions autres que le Doliprane.

  • Speaker #1

    C'est clair. Est-ce que tu avais prévu d'allaiter ? Est-ce que c'était quelque chose pour toi ou pas vraiment ? Est-ce que ça a été en question ?

  • Speaker #2

    L'allaitement, ce n'était pas quelque chose que j'avais prévu de faire, pas plus que ça. Et finalement, quand elle est née, j'ai commencé l'allaitement et je me suis mis comme un espèce de défi d'y arriver. Je ne sais pas pourquoi, c'était vraiment un truc qui me tenait vachement à cœur, peut-être parce que je n'avais pas beaucoup investi la grossesse, du coup je me disais que l'allaitement c'est une espèce de réparation. Donc je l'ai allaitée, mais elle a été complétée par des biberons. Du coup ça a été un allaitement qui était quand même très compliqué. Qui a duré quand même un an.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand même, donc tu t'es accrochée.

  • Speaker #2

    Mais toujours en mixte. Parce qu'en fait, dès le début, je n'ai pas été assez accompagnée dans l'allaitement et la montée de lait, ce n'est pas tellement fait. Je n'avais pas assez de lait.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    d'accord. Oui, je me suis accrochée.

  • Speaker #1

    Oui, donc une première expérience qui reste un petit peu en travers de la gorge. Ce n'était pas horrible, mais ce n'est pas fou non plus.

  • Speaker #2

    Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, quatre ans plus tard, est-ce que c'est de nouveau une surprise ou est-ce que c'est… Vous qui décidez cette fois de lancer Projet Bébé

  • Speaker #2

    2. Non, ce n'était pas une surprise. C'était une envie qu'on avait tous les deux. Ma première avait donc trois ans et on s'est dit, là c'est bon, on peut y aller. Et donc, elle est arrivée tout de suite. Je suis tombée enceinte tout de suite. Et là, je m'étais dit, je vais essayer quand même d'avoir un accouchement en voix basse, même si ça me faisait quand même peur. Mais toujours très médicalisée. J'étais dans un hôpital avec un suivi. assez classique, j'ai pas fait de choses particulières, de préparation autre que les préparations classiques. Donc j'avais prévu un accouchement avec péridurale, classiquement, et c'est ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Et ton projet du coup d'accoucher voix basse ne faisait pas de problème du tout ?

  • Speaker #2

    Non, non. Ils m'ont proposé quand même une césarienne programmée à l'hôpital, et moi je me suis dit Bon, on va quand même essayer de voix basse et puis aller J'ai eu en plus un travail qui s'est déclenché tout seul. Je n'avais pas mal. Je suis arrivée à l'hôpital, j'étais à 4 cm, pas de douleur. Donc, nickel. Ils m'ont posé la péridurale directe alors qu'ils auraient pu attendre. Donc, finalement, je n'ai jamais eu mal pour cet accouchement-là. Ce n'est pas assez très facile. Ok.

  • Speaker #1

    On va revenir un petit peu en détail quand même. Mais du coup, ta grossesse s'est bien passée cette fois-ci encore. Tu n'as pas eu de soucis particuliers ?

  • Speaker #2

    Pas de soucis. Non, pas de soucis particuliers, tout allait bien.

  • Speaker #1

    C'est bien cette fois.

  • Speaker #2

    Aussi c'est bien, j'avais les échos comme il fallait, je me suis quand même beaucoup plus reposée, beaucoup plus concentrée sur moi. Pendant cette grossesse-là, je l'ai beaucoup plus investie. aussi parce que je me disais que ce sera sûrement probablement la dernière grossesse donc j'étais c'est une grossesse beaucoup plus sereine tranquille du coup tu suis donc juste des cours classiques mais pas vraiment de

  • Speaker #1

    préparation pour un accouchement voix basse après une césarienne je veux dire non j'ai fait les cours collectifs à la maternité hyper classique ok d'accord Et du coup, comment se déclenche le moment du grand jour ?

  • Speaker #2

    J'avais eu des contractions dans la nuit. Je savais que j'avais rendez-vous à la maternité une semaine avant le terme pour un bilan classique, l'échographie une semaine avant. Et je me disais, bon, quand même, j'ai des contractions assez rapprochées, ça me fait un petit peu mal, etc. Et mon mari, comme par hasard, je savais que ce jour-là, il était en congé. Donc, je pense qu'aussi... cerveau savait que ce jour-là, il était dispo. Et donc, je lui dis, j'ai rendez-vous de toute façon ce matin à la maternité, mais je pense qu'on va prendre la valise. Je pense qu'on va y rester. Ça risque d'être le moment. Et en fait, j'arrive, je lui dis, oui, j'ai des contractions. Elle s'achève, elle me regarde, elle me dit, oui, là, je pense que vous êtes en travail. Vous n'étagez pas 2-3 centimètres. Vous restez. Ok.

  • Speaker #1

    Donc vraiment... Hyper spontanée,

  • Speaker #2

    là. Oui, mais j'étais hyper bien, parce que même mon mari, il pensait que c'était un truc de routine. Il me disait, bon, on va manger où ce midi, après ? Qu'elle reste ? Et je ne pense qu'on ne sort plus. Je pense qu'elle va manger.

  • Speaker #1

    Elle va rester,

  • Speaker #2

    en fait. Et lui, il n'y croyait pas du tout, parce que comme j'étais hyper bien, il ne pensait pas que j'étais...

  • Speaker #1

    C'était rien comparé à la douleur que tu avais provoqué le tampon la première fois.

  • Speaker #2

    Et puis comme j'étais préparée aussi, je me doutais de ce que ça pouvait faire la première fois. Je n'avais aucune idée aussi. Je pense que c'était l'effet surprise. Oui, forcément. Après aussi, ma fille, le truc, c'est qu'elle ne bougeait plus, la deuxième. Elle était quand même très peu active dans mon ventre. Et donc, ils ont aussi, pour cet accouchement, ils m'ont dit on va essayer d'accélérer les choses. On ne va pas… peut-être aussi c'est pour ça qu'ils m'avaient posé la période râle assez tôt par rapport à mon état physique. parce qu'il voulait quand même que ça ne dure pas des jours, vu qu'on n'arrivait plus trop à la stimuler, qu'elle restait très inactive dans mon ventre.

  • Speaker #1

    Et puis, tu as quand même un utérus cicatricien, donc en général, il ne force pas non plus un travail très long pour éviter de se partir de ses ariennes. Oui,

  • Speaker #2

    donc il y avait tout ce contexte-là qui faisait que de toute façon, je ne rentrais pas chez moi et qu'il voulait que ça avance.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'ils ont fait des choses pour que ça avance plus vite ce travail, hors de mettre une péridurale assez tôt ?

  • Speaker #2

    Oui, ils m'ont percé la poche des os, dès qu'ils m'ont posé la péridurale, de façon mécanique.

  • Speaker #1

    Encore assez tôt, du coup, dans ton avancée.

  • Speaker #2

    4 cm, oui. Mais elle m'a dit, le but, c'est de... Je pense qu'on ne peut pas même mettre beaucoup d'ocytocine en perf, vu que j'avais un utérus cicatriciel. Oui. Une des façons aussi d'accélérer le travail, c'était de percer la poche des os artificiellement, enfin manuellement.

  • Speaker #1

    Et ça marche du coup ? Ça déploie le travail un peu plus rapidement ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas. Comme je n'ai pas fait avec et sans, je ne peux pas dire. Mais ça a quand même duré très longtemps. Je ne sais pas. J'ai dû avoir l'apéritif à 15h peut-être, de l'après-midi, 15-16h. Et ma fille est née, je ne sais pas, je crois à 2h du matin. une heure et demie du matin.

  • Speaker #1

    Oui donc ça va pas être plus instantané quoi.

  • Speaker #2

    Pas instantané non, c'est vrai. Et puis je sais qu'elle revenait toutes les heures me contrôler, elle me disait bon à chaque fois elle me disait bon j'espère que ça va prendre à peu près un centimètre, sinon on part en césarienne quoi. Donc on était là en train de se dire j'espère que ça avance, j'espère que ça avance.

  • Speaker #1

    Ouais et t'avais une péridurale très dosée du coup, où tu pouvais bouger un petit peu ?

  • Speaker #2

    On pouvait pas bouger, c'était encore les... Il n'y avait pas les péridurales vraiment ambulatoires où tu peux marcher dans la pièce. Quoique je pense que j'aurais pu marcher, mais comme ils ne veulent pas, ils te demandent de rester au lit. Et puis moi, je n'avais même pas qu'on pouvait se lever. Donc, j'étais dans mon lit. Après, je sentais très bien mes contractions. Et je sais que même au moment de la pousser, quand elle est sortie, je n'avais plus le cathéter dans le dos. De toute façon, je n'avais plus de produit depuis un certain temps. La poche de péridurale, il n'y avait plus de produit.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    J'ai utilisé tout tellement que ça a duré longtemps.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment ça s'est passé ? Tu sentais quand même ? Enfin, tu sentais ou tu avais été quand même un petit peu anesthésiée ?

  • Speaker #2

    J'ai bien senti parce que je sais quand elle m'a dit bon là ça fait très très longtemps, vous êtes à 10, le bébé n'est pas encore descendu dans le bassin mais on va essayer de pousser quand même. Donc j'ai essayé de pousser, elle m'a dit ah bah c'est bon je pense qu'elle va sortir et là mon mari qui était à côté de moi me montre le fil du cathéter en me montrant qu'il n'y en avait plus dans le dos parce que moi je voulais me remettre un petit coup là. Et bien j'ai fait oh là là, bon de toute façon c'était trop tard il fallait... mais ça je pense que ça m'a quand même un peu un petit coup de pression là et puis mon mari me dit ça fait déjà un certain temps qu'il n'y avait plus de produit dans le truc donc j'étais peu anesthésie à la fin donc j'ai très bien senti le passage de ma fille du coup ça n'a pas duré longtemps je pense qu'en moi j'ai dit 5 minutes mon mari me dit que c'était plus 10-15 minutes mais elle était sortie Ça a été vite, alors qu'elle n'était même pas engagée. Donc oui, oui, rapide.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, là, tu le vis comment ? C'est cette première naissance par voix basse. Par voix basse.

  • Speaker #2

    J'étais vachement contente que ça se passe comme ça et que je n'ai pas une douleur incommensurable, malgré le fait qu'il n'y ait pas la p... quasiment plus de produits après ils m'ont recousu ça ça a été très compliqué parce que j'avais quelques petits points et donc j'étais à moi j'étais à vif quoi vraiment oui j'avais beau leur dire j'ai mal franchement j'ai mal je sens tout vous me recouser ça me fait très mal et je suis tombé sur une interne disait non non mais c'est bon il reste de la pérille reste de la pérille moi je savais très bien que j'avais plus mais non il n'y avait pas beaucoup d'écouté donc c'est cet après a été a été compliqué. C'est quelques minutes, heures d'après. Heureusement, je regardais mon bébé et je me disais, voilà, peut-être que ça me faisait penser à autre chose. Mais là-dessus, j'ai un manque de bienveillance quand même.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    De ne pas écouter que j'avais mal, quoi. Ils auraient pu me faire une petite anesthésie locale, au moins.

  • Speaker #1

    Oui, ou mettre un petit spray comme on fait parfois.

  • Speaker #2

    Je n'en sais rien, mais là, je suis sûre que je n'avais rien. Mon mari me le dit, tu avais hyper mal, ça se voyait. C'est vraiment ce moment-là qui était le plus douloureux, plus que le passage du bébé.

  • Speaker #1

    Et c'était épidiotomie ou c'était une déchirure naturelle ?

  • Speaker #2

    Petite déchirure.

  • Speaker #1

    Oui. OK. Et comment tu vis ta suite d'accouchement direct ? Du coup, toi qui as vécu une césarienne et des points du coup de... de déchirure, la comparaison, t'en es où ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai trouvé qu'après un accouchement en voie basse, surtout que la péridurale étant peu dosée et puis surtout, elle avait disparu depuis un certain temps, j'ai pu me mettre debout tout de suite. Donc, franchement, la reprise physique, physiquement, je me sentais bien. Après, j'ai eu quand même pas mal de douleurs à ces points qui duraient vraiment, franchement, longtemps. Les fils étaient trop serrés. Donc, pendant plusieurs jours, voire semaines, j'ai trouvé que ça restait très douloureux. Je me baladais avec un petit coussin pour m'asseoir. Et en fait, c'était juste que les points étaient trop serrés, m'avait dit la sage-femme plus tard. C'est dommage.

  • Speaker #1

    C'était le point noir de cette affaire, encore au final.

  • Speaker #2

    Et puis en plus, il n'y en avait pas beaucoup, mais il suffit d'un qui est serré et qui fait mal. Et puis même après, quand les points ont disparu, je sais que j'avais encore des douleurs justement à cette petite déchirure. Et ça a mis longtemps à partir.

  • Speaker #1

    Et du coup, le fait de rencontrer ton bébé d'une manière différente, pas dans un bloc, ça a quand même changé pas mal de choses ?

  • Speaker #2

    Oui, l'attachement se fait différemment. Je n'ai trouvé que ma deuxième, je l'ai eue tout de suite contre moi. En plus, elle me ressemblait beaucoup. Je me suis tout de suite vue en elle. Il y avait vraiment un lien d'attachement tout de suite. Un petit coup de foudre. Alors que la première, c'était différent parce que déjà, ce n'était pas prévu. La grossesse, je ne l'avais pas investie. L'accouchement, ça avait été assez traumatisant. Donc, je n'avais pas eu le lien d'attachement qui s'était fait aussi facilement.

  • Speaker #1

    Et cette fois-ci, tu avais toujours un projet d'allaitement peut-être un peu plus facile du coup ?

  • Speaker #2

    Oui. J'avais toujours mon projet d'allaitement, ça s'est plutôt bien passé. Je l'ai allaité aussi un an, complémenté quand elle a commencé à aller à la crèche, etc. Mais c'était un bébé qui était très, contrairement à la première, très difficile, qui ne dormait pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    alors que la première a fait ses nuits à deux mois et demi quoi, génial ! Oui,

  • Speaker #1

    elle jouait la nuit !

  • Speaker #2

    Elle ne dormait pas du tout pendant six mois, elle ne dormait pas plus d'une heure ou deux heures d'affilée, c'était un enfer, c'était très collé à moi, c'était un autre bébé quoi, c'était compliqué. L'après était plus compliqué finalement, comme quoi ça ne joue pas.

  • Speaker #1

    Oui, comme quoi ça ne veut rien dire. Et du coup, tu es vraiment dans ton idée de c'était la deuxième, la dernière, c'est fini. Ou est-ce qu'au moment de l'accoucher, tu te dis peut-être que…

  • Speaker #2

    Non, au moment de l'accoucher, je ne me dis pas peut-être. Mais moi, j'avais quand même cette idée où je m'étais dit peut-être que plus tard, 4, 5 ans après, j'aimerais bien peut-être avoir un autre enfant. Mais mon mari a toujours dit que lui, il n'en voulait que deux. C'était son schéma idéal. Dans sa famille, ils sont trois. Ils sont trois frères et sœurs. Et c'était trop pour lui. Il m'a toujours dit qu'on était trop. Donc, moi, deux, c'est bien. Donc, moi, j'aurais bien aimé avoir trois. Lui, il n'en voulait que deux. Bon, comme il faut être deux pour choisir.

  • Speaker #1

    Oui, a priori, c'est plus facile de ne pas le faire que de le faire, Nico.

  • Speaker #2

    Absolument. Donc, ça faisait quand même un certain temps que je m'étais dit, de toute façon, il n'y aura pas d'autres bébés. J'avais fait plus ou moins le deuil d'une nouvelle grossesse.

  • Speaker #1

    Et du coup, à quel moment, finalement, le projet BB3 est arrivé ?

  • Speaker #2

    Alors, le projet BB3 est arrivé. Donc, ma petite avait 5 ans et demi. Et mon mari, surtout, allait avoir 40 ans.

  • Speaker #1

    D'accord, grosse étape.

  • Speaker #2

    Grosse étape pour lui, je pense. Donc, moi, j'avais 35 ans. Et donc, il allait avoir 40 ans. Et comme ça, du jour au lendemain, alors qu'il était parti faire un voyage avec des copains, il revient et il me dit, OK, faisons un autre bébé. Alors qu'on n'en parlait pas du tout. Ce n'était pas un projet. Enfin, ce n'était pas un projet. Moi, je ne revenais pas du tout à la charge parce que je savais que c'était mort. Il n'y avait pas d'ouverture.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un corps. Tu t'es fait une raison quand même. Je me suis dit, bon, de toute façon, là...

  • Speaker #2

    Oui, voilà, ça faisait déjà... Peut-être que j'avais dû en parler une ou deux fois, un ou deux ans avant, puis après, j'avais vu qu'il n'y avait pas d'ouverture. Ce n'était pas peut-être, c'était non catégorique. Il disait à tout le monde, c'est non, non, non. J'étais très, très, très surprise quand il m'a dit ça. Vraiment, je n'aurais pas parié un euro là-dessus. Vraiment.

  • Speaker #1

    Et toi, c'était un projet qui t'a toujours envie au final.

  • Speaker #2

    qui me faisait toujours envie, mais c'est vrai que je ne l'avais pas anticipé parce que je ne me disais pas, tiens, ce n'est pas un projet que j'avais rêvé, anticipé, parce que pour moi, il n'y avait pas d'opportunité. C'était bon.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, suite à ce revirement soudain après un week-end entre amis, vous lancez le projet BB3, du coup. On ne va pas te le dire dix fois non plus.

  • Speaker #2

    Donc, on était en... En octobre 2021, il me dit Allez, allons-y Et je suis tombée enceinte en janvier 2021.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, c'est rapide quand même.

  • Speaker #2

    Oui, rapide.

  • Speaker #1

    Et alors, qu'est-ce qui se passe cette fois-ci ? Parce que, du coup, tout ne se passe pas aussi bien que pour les deux premières.

  • Speaker #2

    Finalement, du coup, en fait, on ne le dit pas à mes filles tout de suite. On attend. C'est un truc qu'on a gardé vraiment pour tous les deux. Je pense qu'on l'a dit à très peu de personnes autour de nous. On fait la T1, enfin on attendait de faire l'échographie de T1 pour pouvoir l'annoncer. On fait la T1, c'était en mars 2022. Tout va bien, la T1 est nickel. La sage-femme qui le fait en plus c'est quelqu'un qui travaille dans un diagnostic anténatal, donc c'est quand même quelqu'un qui est parfaitement qualifié pour faire ce genre de... Voilà, il n'y avait pas d'erreur sur l'échographie. En plus on nous dit que c'est un petit garçon. Moi j'étais hyper surprise d'avoir un petit garçon parce que je pensais que j'aurais que des filles dans ma vie, ça se confirme. J'avais prévu d'avoir une fille, donc c'est vrai que ça a mis plusieurs jours avant que l'information de me dire que je vais avoir un garçon, je l'intègre. C'était compliqué, parce que je m'étais projetée sur une fille. Et du coup, quand on a eu la T1, tout allait bien, on a fini par l'annoncer à trois mois, je crois qu'il y a eu trois mois et demi. à tout le monde, à nos amis, à nos parents, à mon travail, etc. Et tout le monde était hyper surpris parce que comme ce n'était pas un projet de vie dont on avait déjà parlé, ou au contraire, on en avait déjà parlé en disant que c'était niet, les gens étaient très, très surpris. D'ailleurs, beaucoup de personnes nous ont demandé est-ce que c'était prévu. Donc effectivement, ça aurait pu être un imprévu. Donc voilà, et qu'est-ce qui s'est passé ? C'est qu'après cette T1, j'ai fait les examens du tri-test.

  • Speaker #0

    qui te donne les probabilités d'avoir un enfant porteur de trisomie 13, 18 ou 21. Et on nous dit que j'ai une probabilité qui n'est quand même pas terrible, qui est de 1 sur 102. Normalement, le tritest, ça va aussi avec ton âge et avec d'autres marqueurs liés aussi à la clarté nucale de l'échographie. Pourtant, moi, elle était très fine, la clarté nucale. et d'autres marqueurs sérologiques et donc on me dit 1 sur 102 et donc 1 sur 102 c'était quand même un chiffre qui était qui était fort par rapport à mon âge tu vois mon âge ne justifiait pas le 1 sur 102 oui je suis avec le 35 ans du fait d'être 36 ans mais du voilà 36 ans le 1 sur 102 c'était pas s'il n'y avait pas que ça quoi qui fait que donc après tu as le tri test ensuite tu es éligible pour faire un dpni donc un dépistage non-invasif, une prise de sang. Il faut quand même savoir que le 1 sur 102, il y a quelques années, c'était une aminosynthèse. Maintenant, il y a ce test qui existe. Donc, nous, on dit oui, on fait le dépistage, etc. On fait le dépistage et je n'ai pas eu de retour par rapport à ce dépistage. Là, j'étais quand même plus avancée dans ma grossesse parce qu'il s'est passé du temps. Et donc, j'en parle à… On avait commencé à faire de l'haptonomie, par exemple. Donc là, on était parti sur un… Enfin, moi, j'étais partie sur ma dernière grossesse. Je vais l'investir à fond. Je vais faire du yoga. Je vais faire de l'haptonomie. Enfin, voilà, j'étais vraiment dans une toute autre logique par rapport à cette grossesse-là. Et donc, même les sages-femmes qu'on voit, je lui dis, j'ai toujours pas de résultats de ce DPNI. Elle me dit, c'est de la bonne nouvelle parce que quand c'est… Résultat positif, on nous appelle et quand c'est négatif, on envoie un courrier. Donc là, probablement qu'on attend le courrier en fait. Et il s'est quand même passé deux semaines et demie, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, quand même assez sur l'échelle d'une grossesse.

  • Speaker #0

    Ce qui est quand même très long entre le moment où j'ai fait mon test et le moment où ils nous ont donné le résultat. Alors que normalement, il se passe deux jours en temps normal. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'ils ont paumé mon résultat.

  • Speaker #1

    Super !

  • Speaker #0

    Oui, ils ont paumé mon résultat, je pense qu'ils ont refait le truc. Bref, et là, c'est vrai que dès que le truc a été positif, on a été appelé dans l'heure. Et donc, moi, je suis vraiment tombée née nue quand ma sage-femme m'a dit je suis désolée, mais le résultat est positif Donc, mon résultat était positif à la trisomie 21, qui est donc la seule trisomie qui est potentiellement viable. contrairement à la trisomie 13 ou 18. Et donc, voilà, c'était un énorme coup de massue. Franchement, on ne s'y attendait vraiment pas. Parce que comme l'échographie, elle était nickel, la T1, elle était nickel, moi, je n'étais pas si vieille, tout ce temps entre le DPNI, etc., on avait eu le temps de se projeter sur autre chose. Et en fait, on m'avait dit aussi ce pourcentage. peut être annonciateur d'une hypertension qui arriverait durant la grossesse. Et c'est vrai que j'avais déjà eu. Du coup, la sage-femme m'a dit qu'on va être vigilant là-dessus. Donc, ça ne m'avait pas inquiétée. Je m'étais dit, c'est pour ça que j'ai un résultat pas terrible parce que j'ai ce marqueur. Et donc, probablement que j'aurais de l'hypertension. Ça se traite. Et puis voilà. Et donc là, tout de suite, ça bascule. Donc, c'est un autre schéma. Du coup, on a été suivis très rapidement par le centre de diagnostic anténatal où ils te font des échographies, où ils te font d'autres examens comme une amniocynthèse pour confirmer le résultat.

  • Speaker #1

    Tu l'as eu,

  • Speaker #0

    du coup ? Tout de suite. Le surlendemain, on était reçus au diagnostic anténatal. pour l'amnésie synthèse, qui te donne donc une confirmation du résultat, parce que le DPNI, même si c'est fiable à 99,99%, il préfère avoir un résultat absolument certain, pour aussi la suite de la procédure, selon ce que tu choisis, il leur faut la fiabilité des résultats. Donc très vite, nous, quand on est arrivés, on nous a dit qu'est-ce que vous voulez faire ? Sur quoi vous orienterez ? Quelle décision vous souhaitez vous orienter par rapport à ce résultat-là ?

  • Speaker #1

    Vous en aviez parlé, vous, entre vous, même avant de savoir qu'il y avait un problème ? Si problème il y avait, on ferait ça ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Alors, on en avait parlé, mais vraiment très brièvement, parce qu'en fait, moi, vraiment, je n'y croyais pas du tout. Je ne m'étais pas dit, tiens, ça pourrait arriver, qu'est-ce qu'on fera ? On avait légèrement évoqué, mais ce n'était pas… Franchement, on n'a pas vraiment eu une conversation là-dessus. Après, quand le résultat a été confirmé, qu'on avait à peu près 48 heures avant d'arriver au diagnostic antenatal, j'ai fait énormément de recherches pour comprendre. Et très vite, c'est vrai que le parcours qui nous attendait a été assez clair pour moi. Et mon mari, très vite, m'a suivie sur la décision parce qu'il a bien vu que j'avais regardé, que c'était fiable ce que j'avais regardé. Si je prenais cette décision-là, c'est que ce n'était pas par gaieté de cœur, mais que c'était la meilleure décision pour nous.

  • Speaker #1

    Pour vous,

  • Speaker #0

    c'était non ? En fait, pour nous, c'était la meilleure décision d'interrompre cette grossesse compte tenu de tout ce qui pouvait arriver à ce bébé. entre le moment où on a eu le diagnostic et la suite. Donc oui, très vite, on leur a dit je pense qu'on va s'orienter vers une IMG Mais pour autant, on n'a pas été très bien accompagnés par rapport à cette prise de décision qui a été… J'étais très seule, j'ai trouvé que je n'avais pas été très accompagnée pour avoir toutes les informations.

  • Speaker #1

    Oui, tu n'as pas eu d'informations. Juste, vous ne voulez pas, vous ne voulez pas. OK, on fait comme ça.

  • Speaker #0

    Alors que tu ne peux pas décider ça aussi vite. Moi, j'ai fait beaucoup de recherches parce que j'ai lu des thèses et des choses très détaillées et poussées. Mais si je n'avais pas été en capacité de faire ça, je ne sais pas comment font les autres parents qui ne sont pas accompagnés dans la décision. C'est vrai que la trisomie 21, on a cette image d'un enfant qui serait un peu handicapé, mais ça, c'est l'exception. Ça arrive très peu souvent, ce genre d'enfant qui est juste un peu handicapé mentalement. En vrai, ce n'est pas ça la trisomie 21. C'est beaucoup plus dur que ça. C'est beaucoup plus dur. C'est-à-dire que j'avais regardé, entre le moment où j'ai eu le... L'information, j'avais déjà une chance sur trois d'avoir une mort fétale in utero avant la naissance. Déjà une chance sur trois. 10% de morts-nés qui ne survivent pas à l'accouchement. 80% de chances d'avoir un bébé qui, s'il arrive à naître, soit opéré à la naissance. Qui ne survivent probablement pas. Enfin, tu vois, tout ça cumulé, c'était en fait un paysage tellement noir. même si tu dis même les gens qui sont très croyants et qui voient que le positif j'en voyais très peu en fait le chemin lumineux il n'y en avait quasiment pas ça faisait beaucoup de choses ça faisait beaucoup trop de choses qui faisaient que probablement j'aurais jamais un enfant qui soit juste un peu handicapé c'était pas ça la suite Donc voilà, moi j'ai vraiment beaucoup cherché, j'ai trouvé que c'était très peu fourni sur internet, très peu d'infos, on t'accompagne très peu aussi, les soignants m'ont très peu accompagné là-dessus, sur ce que pouvait être un enfant atteint de trisomie 21, j'ai pas eu trop cette info-là. Donc on a fait ce choix en conscience et avec les éléments qu'on avait. Maintenant, je pense que... Moi, je n'ai jamais regretté parce que vraiment, me disant quel aurait été son avenir s'il y en avait eu un, ce n'est pas ça que je voulais pour mon enfant. Et vraiment, le s'il y en avait eu un, c'est pas... En fait, c'est très peu probable que tu arrives à avoir un bébé qui soit en vie et qui ait plus de 5 ans, qui vive plus de 5 ans, je veux dire. Donc déjà,

  • Speaker #1

    rien que ça...

  • Speaker #0

    Rien que ça, c'était compliqué. J'avais aussi les sœurs qui... Je ne me voyais pas poursuivre ma grossesse et finalement perdre mon bébé à la naissance. Oui. Par rapport à elle aussi, c'était hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Mais ça faisait beaucoup de points dans la liste.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, oui, oui. Donc oui, très vite, on s'est orienté vers une IMG et donc on a été accompagné plutôt en ce sens-là.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé du coup ?

  • Speaker #0

    On a été reçu à l'hôpital, c'était à l'hôpital de Trousseau à Paris. Au bout de, je ne sais pas, il s'est passé peut-être deux, trois semaines entre le moment où j'ai fait la myosynthèse et le moment où ils nous ont reçu pour cette IMG.

  • Speaker #1

    Plus d'un mois et demi depuis que vous aviez eu un premier diagnostic ?

  • Speaker #0

    Parce que là, j'étais à 4 mois et demi, je pense. Donc oui, quand même assez loin. Et voilà, du coup, ils te reçoivent et tu pars en salle de travail assez classiquement. Et on te déclenche l'accouchement comme on te déclencherait un accouchement, comme j'ai eu quasiment pour ma première fille. Sauf que là, contrairement au premier accouchement, la différence, c'est que je trouve... Bon, déjà, ils ne viennent pas te voir toutes les heures pour te dire Madame, vous en êtes à ton 1 Donc ça, ce n'était pas le cas. Tu n'as évidemment pas de monito sur le ventre. Et le personnel soignant est quand même beaucoup plus... Comment on va dire ? Il prend beaucoup plus de pincettes. Ce n'est pas du tout quelqu'un qui arrive avec le grand sourire. J'ai rêvé aux douleurs. Ah oui, tu as aussi la péridurale d'emblée.

  • Speaker #1

    Oui, mais il n'y a pas d'attente.

  • Speaker #0

    En fait, ce n'est même pas une question. Ils te disent, c'est déjà cette souffrance comme ça. On vous met la péridurale avant tout geste médical. Parce qu'en plus, les gestes sont très douloureux de toute façon, parce que ton corps n'est pas prêt à coucher. Donc, l'inverse fait que tu as une péridurale. et ensuite qu'ils interviennent médicalement pour provoquer l'accouchement.

  • Speaker #1

    Et par voie basse du coup, presque nécessairement ?

  • Speaker #0

    Par voie basse, oui. J'ai été assez surprise. Moi, je ne pensais pas que j'allais accoucher. Je n'imaginais pas que j'accoucherais. Je pensais que j'allais bêtement aller au bloc endormi. Mais non, ce n'est pas ça. Ça ne se passe pas comme ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en général, les complications post-opératoires sont plus... complexe du coup il préfère autant que ça passe par les voies naturelles.

  • Speaker #0

    Papa que je crois qu'aussi ils te disent que c'est important de pouvoir aussi que la mère ou le papa aussi se rendent compte que tu as vraiment accouché. Oui. Parce que sinon c'est vraiment on off, tu arrives au bloc, tu ressors en étant endormi c'est pas du tout le même le même cheminement.

  • Speaker #1

    Et quand se passe l'après du coup ?

  • Speaker #0

    Alors, après, c'est très rapide. C'est-à-dire que je pense que j'ai dû accoucher, il était minuit 15. Je suis ressortie à midi du jour même.

  • Speaker #1

    Et là, il y a des choses qui sont organisées pour faire un deuil, pour faire un enterrement, faire quelque chose. C'est une question qu'on te pose. C'est pas de question du tout.

  • Speaker #0

    C'est effectivement une question qu'on… qu'on pose. On te pose déjà la question avant, est-ce que tu veux le voir ? Est-ce que tu ne veux pas le voir ? Est-ce que tu veux faire des funérailles ? Est-ce que tu ne veux pas en faire ? Qu'est-ce qu'on nous a demandé aussi ? Ah oui, tu peux aussi le déclarer, pas le déclarer, donner un prénom, on peut donner de prénom. Ils proposent aussi de faire des photos, enfin, ils font automatiquement, en fait, des photos qui te laissent à disposition dans leur base de données et tu viens les chercher quand tu veux. Donc il y a quand même des choses qui sont faites, on va dire, sur le moment où ils t'expliquent bien les choses, mais il n'y a pas d'accompagnement. Moi, j'ai trouvé que ça manquait beaucoup d'accompagnement à partir du moment où tu sors de l'hôpital. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu sors 12 heures plus tard et au final… Tu sors rien.

  • Speaker #0

    Tu n'as évidemment pas de bébé, mais surtout tu n'as pas d'informations sur les accompagnements psychologiques qui peuvent exister, les associations qui existent, tout ça, tu n'es pas accompagné là-dedans. Donc, parce qu'il y a pas de mal. Vraiment dommage.

  • Speaker #1

    Oui, forcément. Et vous, vous aviez choisi de le voir, de faire des funérailles ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on avait choisi de ne pas faire de funérailles. Franchement, c'était trop lourd à organiser. Trop lourd dans le sens, moi je n'avais pas du tout l'énergie de m'occuper de ça. Après du coup, ils font des funérailles, enfin ils ne font pas des funérailles, ils font des, je ne sais pas comment dire, il y a une crémation qui a lieu de ton enfant. mais une crémation collective avec les autres bébés de l'hôpital. Je me disais que ce n'était pas si mal d'avoir une crémation collective, ça me semblait être bien. Et ensuite, le voir ou pas le voir, moi j'avais demandé à mon mari de le voir, mais moi je ne pouvais pas. Mais j'ai eu quand même des photos, donc bon, je vais dire que je l'ai vu, mais je ne l'ai jamais vu sur le moment. C'était trop...

  • Speaker #1

    Après, chaque décision est la bonne décision. De toute façon, tant que c'est pour toi, il n'y a pas de mauvaise décision.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai qu'ils me l'ont demandé beaucoup de fois, beaucoup, beaucoup de fois. Ça, je pense que comme il y a beaucoup de parents qui se changent d'avis... Je pense qu'à chaque fois qu'il venait nous voir, il nous disait vous êtes sûr, vous êtes sûr, vous êtes sûr, oui je suis sûr, oui je suis sûr, oui je suis sûr. Mais oui, oui, ils nous ont demandé énormément de fois.

  • Speaker #1

    Ok, du coup, après, est-ce que tu te dis, du coup c'est fini, ou est-ce que tu te dis, je veux un autre enfant, je veux ce troisième enfant, enfin, quatrième ?

  • Speaker #0

    Je me suis dit, avant l'IMG, je ne m'étais dit plus jamais. plus jamais je refais vivre ça à ma famille, c'est trop lourd. Au moment de l'IMG, même vraiment le jour de cet accouchement, je me suis dit, en fait, je ne veux pas finir là-dessus. C'est-à-dire que le jour même où j'ai accouché, j'étais déjà en train de me dire, je vais retomber enceinte, je vais réaccoucher, je ne veux pas réaccoucher de cette façon-là, je veux vraiment donner naissance à un bébé. Donc oui, c'est un projet que j'avais. très vite et que j'ai pas partagé tout de suite. En fait, je me disais, je veux un autre bébé, mais pas instantanément. Je voulais qu'il se passe quand même un peu de temps. Et ça, c'était partagé par mon mari, oui. Lui, il était plutôt... En fait, je pense qu'il me voyait tellement mal qu'il faisait ce que je... Enfin, voilà, il allait dans mon sens, quoi.

  • Speaker #1

    Et à quel moment, du coup, vous vous êtes sentie prête à lancer ce projet bébé ?

  • Speaker #0

    Alors, on s'est sentie pas prête. En fait, je suis retombée enceinte deux mois en août. Donc, c'était trois mois après. Pareil, sans faire gaffe, une fois, je suis retombée enceinte. Je n'avais pas repris de contraception, évidemment. Et c'était encore une surprise parce que, franchement, on ne s'était pas dit je vais retomber enceinte Et donc, je suis revenue de mes vacances du mois d'août enceinte. Je l'ai appris la veille de la rentrée scolaire du mois de septembre. J'étais évidemment paniquée parce que je me suis dit ça va, il va se repasser quelque chose de terrible J'étais très, très angoissée. Et je n'avais pas tout à fait tort parce que, du coup, la grossesse s'est quand même arrêtée au bout de deux mois, un peu plus de deux mois. Donc ça pareil, autre coup dur. Et là, on a été obligés d'aller voir encore. Enfin, j'ai encore eu le droit, peut-être pas encore, mais j'ai eu le droit à un courtage, hospitalisation, etc. Donc c'était encore...

  • Speaker #1

    Le procès, c'est quand même pas rien.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et il se trouve que c'est tombé quasiment le jour de mon terme. Le jour que j'aurais dû avoir pour mon terme. Donc c'était une semaine chargée. double peigne enfin vraiment très compliqué et en fait après je suis retombée et après voilà on n'a pas laissé de temps passer je suis retombée enceinte en janvier cette fois de manière désirée entre guillemets, pas de surprise là c'était pas vraiment une surprise non non, il s'est passé donc on se revoit la fausse couche et il s'est passé un peu moins de 3 mois

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une nouvelle fois cette peur qui t'a essayé à faire mal se passer ? Ou est-ce que tu te dis cette fois c'est bon, cette fois je sens que ça va aller ?

  • Speaker #0

    Je ne me dis pas vraiment que ça va mal se passer, mais je ne me dis pas non plus que ça va hyper bien se passer. Ça reste encore compliqué à l'investir. Là, il y a eu déjà deux fois où ça s'est quand même très très mal passé. Je n'arrive pas à me projeter sur une issue positive. Et d'ailleurs, on l'annonce très tard, cette grossesse. Je pense que je l'ai annoncé, que ce soit à mon travail, je devais être à plus de cinq mois.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as eu un suivi particulier après ces deux interruptions de grossesse ? Ou est-ce que non, c'était classique ?

  • Speaker #0

    C'est moi qui l'ai mis en place. Oui, j'ai eu un suivi particulier. J'ai été suivie directement par le diagnostic anténatal. C'est-à-dire que j'avais des échographies plus régulières et surtout faites par des professionnels vraiment... guéri.

  • Speaker #1

    Donc tu avais moins de place au doute cette fois-ci. Si tu disais que ça allait, logiquement c'est que ça allait vraiment.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Puis j'avais fait bien sûr le dpni d'office. Je ne suis pas passée par le tritest, etc. C'est-à-dire que dès que tu fais la T1, donc je l'ai fait le plus tôt possible, j'ai eu le dpni, j'ai eu le résultat très rapidement aussi.

  • Speaker #1

    Et qui était bon cette fois-ci, il n'y avait pas de problème du tout.

  • Speaker #0

    qui était bon, tout allait bien. Du coup, assez vite, j'ai été quand même rassurée. Et on a su que c'était une petite fille aussi avant la deuxième écho. On l'a su entre la première et la deuxième, parce que j'en avais une intermédiaire. Et ça, ça m'a vachement rassurée aussi. Je vais me dire que c'était une autre histoire, que c'était du coup une petite fille et que probablement qu'elle aurait plus de chances d'être menée à terme, vu que j'avais déjà eu deux filles qui allaient bien. Pour moi, c'était plus facile à envisager quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un moment où vraiment tu t'es sentie investie, c'est à partir de ce moment-là ?

  • Speaker #0

    La grossesse, oui, pour l'investir, ça a été beaucoup plus long. D'ailleurs, je n'avais pas de ventre avant 4 mois et demi, facile, 5 mois. La petite, je ne l'ai pas sentie bouger avant d'avoir passé la date d'anniversaire de l'IMG. Des fois, il y a des dates symboliques comme ça. Du coup, j'étais à plus de 4 mois, ce qui est quand même tard. Les autres fois, j'avais senti beaucoup plus tôt. Donc oui, ça a été beaucoup plus long à investir. Et je pense que j'ai commencé à investir cette grossesse en juillet. Donc quand même, entre janvier et juillet, il s'est passé pas mal de temps. Parce que lors d'un contrôle assez classique, on m'a dit que mon col était ouvert. et que j'étais bien trop précocement avancée dans la grossesse et que du coup, il y avait un risque. J'ai été arrêtée tout de suite. Je devais quand même rester assez, enfin, pas alitée, mais tranquille. Donc, voilà. Là, je pense que du moment où on m'a dit que je pouvais presque la perdre, j'ai commencé à l'investir. Un peu. Ça a resté... Peu, mais un peu plus en fait. Je pense que là, tout de suite, ça a concrétisé le fait que, si j'ai peur de la perdre, c'est que du coup, je me suis quand même attachée. Donc oui, ça a été quand même assez long. Et sinon, l'attachement, je dirais qu'il ne s'est pas fait, qu'il ne s'est fait que quand elle est née.

  • Speaker #1

    Oui, ok. Et du coup, est-ce que tu avais des envies pour cet accouchement qui du coup se rapprochait ? Est-ce que tu avais des projets, des envies ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, déjà, dès ma troisième courroie de sèche, j'avais le projet d'avoir un accouchement physio. Donc là, j'étais partie dans un truc complètement différent. Dans l'idéal, j'aurais aimé accoucher dans une baignoire dans mon salon, mais ce n'était pas possible. La maison de naissance non plus, ce n'était pas une option. Donc, oui, j'étais partie dans un truc vraiment… Le moins médicalisé possible, en tout cas.

  • Speaker #1

    Ok. Et est-ce que tu t'étais préparée pour ça, particulièrement, peut-être refait l'abtonomie ?

  • Speaker #0

    J'étais hyper préparée.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Franchement, alors déjà, ça faisait... Je ne sais pas combien d'années que j'écoutais les podcasts, tout confondu. Donc là-dessus, j'étais hyper préparée. J'avais fait de l'abtonomie, oui. Bien que l'abtonomie, je n'ai pas trouvé que ça me servait beaucoup pour l'accouchement. C'était plutôt pour... pour le lien pendant la grossesse, pour que le papa aussi puisse avoir sa place dans cette grossesse. C'est important pour moi. Après, j'ai fait aussi de l'hypnose. J'ai fait une préparation à l'accouchement via de l'hypnose. J'avais des audios comme ça que j'écoutais, qui me permettaient d'arriver au fur et à mesure, plus tu fais, à te mettre dans une situation un peu de trance, on va dire, pour arriver à... Pour la douleur, en fait, clairement, arriver à... dépasser les stades de douleur. Donc, j'étais franchement hyper préparée. Je connaissais tous les stades. Là-dessus, j'étais très, très... Je ne suis pas du tout arrivée les mains dans les poches comme j'avais pu le faire pour la première.

  • Speaker #1

    Technique pour gérer la douleur qui allait...

  • Speaker #0

    Complètement. J'avais mon petit truc, mon petit sifflet. J'avais le peigne. J'avais ma bouillotte. J'avais tout anticipé. Mon ballon. Enfin, ouais, ouais. Le papa, on lui avait montré les points d'acupression. Franchement, j'avais une boîte à outils. Enfin, très bien garni, on va dire. Ok. Et alors,

  • Speaker #1

    du coup, est-ce que tu avais une salle nature sur place ou c'était un classique d'accouchement ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'ai décidé d'accoucher au Bluet. D'accord. Qui est donc une maternité de niveau 1, mais qui a collé à l'hôpital Trousseau. Et donc, ça me rassurait dans le sens où je me disais, s'il y a un problème, enfin, on a Trousseau qui est à côté, quoi. Voilà. un hôpital pour les enfants qui est de niveau, des plus hauts niveaux de Paris. Donc pour moi, c'était quand même le bon compromis de me dire que j'étais dans une maternité qui respectait la physiologie, tout en étant, mon côté angoissé était quand même apaisé par le fait d'être en lien avec un gros hôpital. Et pour mon mari aussi, c'était important d'être à proximité d'un endroit où il y avait de l'ARIA. parce qu'il m'avait dit, tu vois, comment ça s'est passé pour la première grossesse, quand t'es partie en catastrophe en césarienne, il avait quand même eu un peu peur, quoi. Donc, pour lui, d'être collée à ce gros hôpital, c'était rassurant. Il n'aurait jamais accepté que j'accouche dans le salon, je pense. Clairement, on était là depuis tout ce qu'on avait vécu, c'était plus... Ça n'aurait pas été une option. Donc, les bleuets, oui, c'était l'option, l'option qui, du coup, était bien par rapport à notre parcours. et nos envies.

  • Speaker #1

    Et puis qui est quand même reconnu et reconnu pour son côté physio quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, donc quand tu dis il y avait des salles nature, je vais te dire que je suppose, n'en ayant pas vu, j'imagine qu'il y en a, mais je ne sais pas, je ne les ai pas pas vues, j'ai pas eu le droit.

  • Speaker #1

    Ok alors comment ça s'est passé justement, si on arrive à ce moment clé ?

  • Speaker #0

    Ce qui s'est passé, c'est que je suis tombée enceinte en janvier pour cette dernière grossesse. Et pour ma troisième grossesse, j'étais tombée aussi enceinte en janvier. Et il se trouve que les termes avaient dix jours d'écart. Neuf ou dix jours d'écart, selon comment tu comptes. Et donc, j'avais extrêmement peur d'accoucher le jour de mon terme pour ma troisième grossesse. Parce que j'imaginais un grand malheur. Donc, mon but, c'était d'accoucher avant. Mon terme, c'était prévu le 21 pour cette dernière et mon autre terme, c'était le 11. Pour moi, il fallait que j'accouche bien avant le 11.

  • Speaker #1

    D'accord. Bien avant, bien avant.

  • Speaker #0

    Bien avant pour être sûre. Déjà dès la fin du mois de septembre, je m'étais remise à bouger. 36 semaines passées, j'ai refait du vélo, je faisais du sport. Je remettais tout en route. J'avais fait aussi de l'acupuncture pour déclencher. Et j'étais prête à tout faire pour que ça arrive avant le 11 ans. Et il se trouve que j'ai vu la psychologue de la maternité le 6 octobre. Et elle m'a dit, il faut lui parler à ce bébé, lui dire que vous êtes prête, etc. Donc moi, j'ai parlé à mon bébé l'après-midi. Je lui ai dit, c'est bon, là, je suis prête, tu peux venir. Et j'ai perdu les os dans la nuit.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    En contraction, comme ça.

  • Speaker #1

    C'est un coup de quand même bébé.

  • Speaker #0

    Franchement, oui, je pense que... Je pense que j'avais pas spécialement de contractions. J'en avais pas du tout, même. Du coup, je me suis réveillée dans la nuit, je vais aux toilettes. Bien sûr, à la fin, tu vas aux toilettes toutes les heures. Je vais aux toilettes, et là, je me dis, oh, il y a un truc qui coule, c'est bizarre. Je me relève, bon, je me dis, bon, c'est bizarre et tout. Dans le déni complet, je me recouche. Après, je me relève, je me dis, oh, c'est bizarre, ça continue de couler. Bon, ben voilà, il n'y avait plus de déni, en fait. C'était très bien. C'était bon,

  • Speaker #1

    là.

  • Speaker #0

    C'était bon, donc j'ai réveillé mon mari, je lui ai dit c'est bon, tranquille, surtout on ne se précipite pas à la maternité, parce que moi j'avais envisagé de faire le travail à la maison. Vous n'avez plus rien possible. Bah évidemment, sauf qu'en fait j'ai appelé l'hôpital et ils m'ont dit, ah bah non, il faut venir dans les, je ne sais plus combien, 4h ou 6h, pour avoir les antibiotiques, quand tu fiches sur la poche des os, donc ça j'étais dégoûtée, parce que moi je n'avais pas du tout prévu ça. J'avais vraiment prévu de faire le maximum à la maison. Vraiment, j'étais à fond pour faire des trucs à la maison. J'avais tout imaginé. Et donc, quand on me dit, non, il faut venir. Et en plus, tu n'as aucune contraction. C'était hyper plombant. Là, ça m'a vraiment mis un coup au moral. Donc, on y allait. Il n'y avait pas de contraction. On y allait, je crois, il était midi. Il n'y avait pas de contraction. Ils nous ont dit, il faut faire du... plein de positions de yoga. Elle m'a donné une vidéo où il fallait faire plein de positions de yoga pour ouvrir, appuyer, que ça se mette en route. Donc, c'est ce que j'ai fait. Et ensuite, ils m'ont dit, il faut faire du tire-lait. Ça va faire des pics d'ocytocine et ça va provoquer l'accouchement. Ça peut aider à mettre en route, en tout cas, le travail. Parce que là, je n'avais rien. Il ne se passait rien. C'était juste que j'avais perdu les os. Et effectivement, à 19h, ça s'est mis en route d'un coup. D'un coup, j'avais des contractions. Franchement, je trouvais quand même bien. Toutes les cinq minutes.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu n'avais plus de poche des os, donc forcément, en général, ça intensifie un peu les choses.

  • Speaker #0

    Je n'avais jamais eu cette sensation d'espèce de boule de bowling qui appuie et qui essaie de sortir. Ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Très belle description. C'était exactement ça. Donc, toutes les cinq minutes et tout. Mais moi, je m'étais dit, je suis dans ma bulle, il n'y a pas de problème, je vais essayer de tenir le plus longtemps possible. En plus, j'ai quand même accouché un certain nombre de fois, ça devrait aller vite. J'étais un peu dans l'idée de me dire, c'est comme un… C'est pas comme un marathon, mais c'est comme une épreuve sportive. Faut tenir, faut tenir, faut aller le plus loin possible. Mais je m'étais pas du tout dit, il faut plus ou moins que je parle à mon bébé. C'est un travail à deux, c'est pas que moi. Et non, moi, j'étais que concentrée sur moi comme une épreuve sportive. Donc, en fait, ça a duré quand même... J'étais dans ma chambre, etc. Je faisais du ballon, je me suis mise sous la douche, j'ai commencé les bruits, la machin... Les bruits... Vocalise hyper grave. Pendant quand même, ça a duré, je ne sais pas, deux heures, avec des contractions toutes les deux minutes, trois minutes. Mon mari ne s'attendait pas du tout à ça. Il était un peu… Je pense qu'il est… Comme il n'avait jamais vécu un accouchement plus ou moins physio, il n'avait jamais vu ça. Il était quand même un peu démuni,

  • Speaker #2

    je pense,

  • Speaker #0

    de me voir pendant une heure vocalisée dans la douche. Donc, il voulait absolument appeler les soignants pour partir parce que j'étais dans ma chambre, en fait. qu'on soit au plus près de l'aspect médical voilà il me disait bon lui il devait se dire dès qu'on sera dans la salle de travail il y a du personnel c'est bon là j'étais dans ma chambre toute seule il n'était pas rassuré du coup ouais et donc on a appelé les soignants tout de suite voilà l'infirmière elle m'a vu elle a dit oui oui on va y aller on va y aller donc on est parti et tout et ils me disent vous êtes à deux oui le coup de dieu oh Bon, OK. Mais je n'avais pas trop mal, ça allait. Et après, là, ça s'est intensifié de fou. Vraiment, c'était hyper intense. Il n'y avait pas du tout de pause. Et ça a duré comme ça pendant, je ne sais pas, je vais dire trois heures, deux, trois heures. Un ballon dans une salle de pré-travail avec une autre dame.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, pas du tout dans une bulle. Enfin, ce n'était vraiment pas les conditions qu'on imagine. Ah non. En pleine lumière, j'avais mis mon masque pour ne pas avoir de la lumière. J'avais mis mes écouteurs pour faire mes audios d'hypnose. Toutes les contractions, j'avais mes audios d'hypnose. Bouillotte et tout. Et ça a duré comme ça pendant 2-3 heures. Et 2-3 heures, ils reviennent m'examiner. Parce que je n'en pouvais plus. Moi, je voulais aller dans la baignoire. Je leur demandais la baignoire, la baignoire, la baignoire. Je pense qu'il n'y avait pas de place dans la baignoire. Et elle revient m'examiner. Et elle me dit... Moi, je pensais que j'étais à 8, 9, que ça y est, c'était bon, parce que j'en pouvais plus. Pour moi, j'étais au stade de la désespérance. Là,

  • Speaker #2

    on y était à fond.

  • Speaker #0

    Elle me dit, vous êtes à 4. Là, je dis, oh là là, c'est pas possible.

  • Speaker #1

    Et tu ne te dis pas, ok, je vais prendre l'apéritif, tu continues à rester dans ton...

  • Speaker #0

    Là, si. Au moment où elle m'examine, elle me sort plus ou moins de ma pseudo-bulle. Elle me demande pour m'examiner, en plus de me mettre sur le lit. Ce qui était, mais c'était très, très compliqué de s'installer sur le lit parce que je n'avais pas de pause. Vraiment, il n'y avait pas de pause. C'était en continu quasiment. Peut-être, je ne sais pas, cinq secondes de pause. Je n'avais pas du tout le temps de mettre mes audios de pause. Ça, c'est sûr. Je vois bien que tu es mort. Et puis, il y avait une autre personne à côté. Enfin, je n'étais pas du tout dans une bulle tranquille, dans la pénombre comme on peut l'imaginer. Et donc, quand elle m'a examinée et qu'elle m'a dit vous êtes à 4 là je me suis dit, je pense que j'ai eu l'intellectuel qui s'est remis, ma conscience qui m'a dit non mais tu te rends compte, ça fait 5 heures que tu es là en train d'hurler à la mort Parce que j'hurlais à la mort. Je faisais un boucan dans tous les étages. Qu'est-ce qui va se passer pour arriver à 10 ? Je ne peux pas revivre encore le double de ce que j'ai vécu. Donc, je lui ai redemandé la baignoire. Elle m'a dit pas tout de suite. Et donc, elle m'a proposé le gaz, là.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le gaz méopathe, le truc là pour te... Et ils ont accepté de me mettre en salle de travail. Il y avait enfin une salle de travail qui se libérait, mais ce n'est pas une salle nature. C'est pour ça que je te dis que la salle nature, je ne sais pas s'il y en a. Je n'en ai pas vu la couleur. Elle devait être prise comme les baignoires. Il n'y avait rien. Donc, on m'a mis en salle classique de travail. J'ai commencé à prendre le gaz. C'était impossible parce que ça demandait un effort. Et en fait, moi, je ne pouvais plus faire d'effort là. C'était... Oui. Tout de suite, je l'ai enlevé. J'ai dit, j'en veux pas de votre gaz, alors qu'ils avaient mis je ne sais pas combien de temps à l'installer. Bon, tant pis. J'ai balancé le truc et je ne tenais plus sur mes jambes. C'est-à-dire que mon mari me dit, je te tenais à moitié parce que je ne tenais plus de douleurs, etc. Et là, on avait en fait un mot magique pour demander la péridurale, qui était carotte. Et je lui avais dit, je dis carotte.

  • Speaker #1

    Tu ne discutes pas.

  • Speaker #0

    Et que là, j'ai atteint ma limite en fait de douleurs, etc. Et donc là, j'ai dit carotte, carotte, carotte, carotte. Même à la sage-femme, je lui disais carotte, carotte. Et elle m'a dit, OK, OK.

  • Speaker #1

    Je ne comprends pas, mais d'accord.

  • Speaker #0

    Je l'avais mis, je crois, dans mon projet de naissance, carotte. Et donc, elle m'a dit, oui, oui, on arrive. Et là, je pense qu'avant que l'anesthésiste vienne, moi, j'ai l'impression qu'il s'est passé deux minutes. Mais mon mari me dit qu'il s'est passé une demi-heure. Donc, là, j'ai un blackout.

  • Speaker #1

    Oui, je vais douleur sûrement.

  • Speaker #0

    Pas ce qui s'est passé entre ce moment-là et l'anesthésiste.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #0

    Mon mari me dit que j'étais debout, à moitié en train de ne pas tenir sur mes jambes. Je suis passée quand même de la position, vraiment avec mon masque sur les yeux, sur mon ballon, concentrée sur mes audios, à debout, en train de marcher vers la nissole de travail.

  • Speaker #1

    Oui, en train d'attendre là.

  • Speaker #0

    Plus du tout dans cette… Là, tu n'es plus du tout dans cette espèce de moment un peu fermé que tu t'es créé. Là, tu es vraiment en train de subir, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense qu'à partir du moment où tu as craqué pour la péridurale, en fait, du coup, tu n'es plus du tout dedans et tu te dis de toute façon, j'attends juste la fin, là.

  • Speaker #0

    J'attends juste la fin et puis vraiment, je pense que j'étais au bout de mes capacités. Vraiment. Parce que 5 heures comme ça, je ne sais pas combien ça... Oui, c'est ça, ça a duré quand même 5 heures. C'était vraiment intense, quoi. J'ai eu l'impression de m'être fait marcher, enfin, rouler dessus par un camion de douleur, etc. Et donc, en plus, quand la nécessité est venue, elle était exécrable. Elle me demandait de ne pas bouger, des trucs complètement fous, quoi. Comment tu veux ne pas bouger ? C'était juste un enfer. Et je me souviens de mon mari qui m'a bloquée très, très fort parce qu'il se disait que si elle se plante au moment de lui mettre la pérille, elle va être, je ne sais pas, paralysée, la pauvre. Du coup, lui, quand même, il a été, je pense, très démuni.

  • Speaker #2

    Et voilà,

  • Speaker #0

    il a dû quand même avoir peur de tout ce qui se passait. Il ne connaissait pas, en fait. Et puis, de me voir comme ça, de me voir hurler.

  • Speaker #1

    Ça fait quelque chose, quoi.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas quelqu'un qui hurle comme ça devant tout le monde. Et là, j'étais en train d'hurler. Il n'y a plus complètement d'isignivier. Il n'y a plus de filtre. Et dès qu'il y a eu la péridurale, ça a quand même vachement calmé les choses. Les contractions étaient extrêmement fortes et rapprochées. Et là, du coup, ça a permis de retasser, de relisser, d'avoir des contractions plutôt classiques et à des fréquences plus espacées. Mais a priori, je pense que de toute façon, ça faisait un petit bout de temps qu'il voulait que j'aie une péridurale. du fait de l'éthiopie cicatricienne. Oui, forcément. Quand tu as des contractions très fortes et très rapprochées, ils ont peur de la rupture utérine. Ils ont peur de ça et qu'il faille intervenir en urgence. Donc, quand j'ai demandé à la péridurale, personne ne m'a dit qu'il fallait C'est bon. C'est sûr. Ah non, non, non. Ce n'était pas du tout ça. Ils ne m'ont pas proposé la baignoire non plus. C'était vraiment, je pense…

  • Speaker #1

    Tu viens de la demander parce qu'on allait lui proposer de toute façon.

  • Speaker #0

    Oui. Même si j'avais demandé de ne pas me la proposer, je sentais que c'était… Parce qu'ils monitoraient. Je les voyais qui revenaient voir mes contractions et tout. Je pense que c'était… J'étais déjà dans leur viseur depuis quelques temps. Donc, ils ne m'ont pas proposé la baignoire pour apaiser. Ils ne m'ont rien proposé. C'était ce qu'ils voulaient faire.

  • Speaker #1

    Donc toi tu le vis bien, au final tu te dis que c'est la bonne décision.

  • Speaker #0

    Bof, parce que je me dis que j'aurais dû tenir plus longtemps, et j'aurais dû aller dans la baignoire, mais je ne me rendais pas compte que c'était un peu critique.

  • Speaker #1

    Oui, qui était un peu dans le stade ultime là et qui fallait agir.

  • Speaker #0

    Oui, ils ne m'ont pas vraiment dit. Peut-être que si elles m'avaient dit, en fait là, vraiment madame, vu votre utérus cicatriciel, c'était nécessaire. Comme on ne me l'a pas dit, j'étais plutôt en train de me dire, je suis nulle, pourquoi je n'ai pas tenu plus longtemps ? Bon.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Du coup, c'était une péridurale. C'est pour ça aussi que j'avais choisi les bluets. C'est une péridurale ambulatoire. Donc, tu es complètement... Tu peux marcher. Complètement. Tu peux aller aux toilettes. Tu peux être... libre de tout mouvement, tu fais ce que tu veux mais donc tu sens encore tes contractions c'est pas une petite sieste c'est pas c'est pas du tout ça donc oui j'étais encore dans la douleur mais pas du tout au même degré et surtout avec des pauses donc oui ça change tout donc là j'étais encore sur mon ballon et j'arrivais complètement à gérer c'était beaucoup plus... apaisée.

  • Speaker #1

    Et alors du coup comment elle arrive au final ?

  • Speaker #0

    Et bien finalement il se passe encore comme quoi, il se passe encore cinq heures. Donc finalement avec cinq heures, j'aurais pas tenu, clairement c'était pas une option. Ah non, d'ailleurs je m'étais dit mais si j'avais accouché dans ma baignoire, alors ça serait peut-être pas passé comme ça, mais il se trouve qu'en fait la petite aussi elle était mal positionnée. Elle était en position défléchie, du coup elle appuyait pas bien sur le col, donc le col s'ouvrait pas. Donc voilà, ça faisait que le travail n'avançait pas correctement. Elle était en plus, après quand elle s'est engagée, elle était en quart de tour, il a fallu la repositionner à la main, avec des échos et compagnie. Enfin ça sans péridural tu peux pas.

  • Speaker #1

    Oui clairement.

  • Speaker #0

    Déjà avec péridural c'était très très douloureux, clairement. Mais alors, son père dirait, j'imagine même pas, quoi.

  • Speaker #2

    C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Je veux dire, c'était pas un... Je pense que de toute façon, il l'aurait jamais proposé.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, voilà, je pense qu'elle, elle était mal engagée, elle était pas bien positionnée, d'où le travail très très long. Et oui. Mais bon, c'est comme ça. Et elle est finie par sortir au bout de deux ou cinq heures. Quand même. Et là, par contre, ça s'est passé. C'était hyper doux, je sentais tout. C'était très apaisé, j'avais la position que je voulais. Et c'était quelle position du coup ? Je voulais être à quatre pattes. À la base, je m'étais mise à quatre pattes. Et finalement, le rythme cardiaque, ça marchait. Ça n'allait pas. Mais c'était aussi du fait qu'elle était mal positionnée. Il y avait des positions qui ne portaient pas. Donc finalement, je me suis mise sur le côté avec une jambe un peu surélevée. Et voilà, en fait, elle est sortie très vite. C'était très, très... Très doux et en plus j'ai vraiment très bien senti son arrivée.

  • Speaker #1

    Et tu as pu l'attraper du coup toi ? C'était pas forcément une envie ?

  • Speaker #0

    C'était pas forcément une envie. Mais bon, elle me l'a donnée tout de suite en fait. Elle me l'a passée entre les jambes tout de suite. Il n'y avait pas de... Elle ne l'a pas oubliée. C'est comme ça, ils te donnent ton bébé. S'il n'y a pas de souci, ils te le donnent tout de suite. Et tu restes ton peau à peau pendant plusieurs heures. Sans problème. Ils ne vont pas du tout la mesurer tout ça. Ils attendent. que tu aies eu ton bébé, que tu lui fasses le câlin, que tout se passe bien. Et pareil, j'ai eu le droit au clampage tardif. J'avais demandé à ce qu'il clampe le cordon. Donc ça, c'était quand même assez impressionnant de voir les battements du cordon qui s'arrêtent. Et voilà, après, la fin, ça s'est très bien passé. C'était très doux. Ça s'est fini très doux.

  • Speaker #1

    C'est ce moment de magie comme la deuxième fois.

  • Speaker #0

    Oui, là, je l'ai ressenti tout de suite. Dès que je l'ai vue, je me suis sentie vraiment libérée. Et je n'ai pas eu peur, je me suis dit c'est bon, elle va bien. Parce que c'est vrai que pendant l'accouchement, il y avait quand même beaucoup de ralentissement. Elle était quand même beaucoup monitorée, il y avait pas mal de fois où elle était... où ça bipait rouge et tout, et du coup, il y avait des moments de stress quand même.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien de la voir saine et sauve dans tes bras.

  • Speaker #0

    C'est ça, quand elle était là, et je n'ai pas eu de poing du coup. Ah bah non, bah non. Rien du tout, nickel. Donc oui, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Un post-accouchement immédiat beaucoup plus doux, ça se voit ?

  • Speaker #0

    Un post-accouchement immédiat, je me suis levée tout de suite. J'ai fait pipi tout de suite. J'aurais pu aller faire un petit footing tout de suite. Je me sentais hyper bien en fait. Pas de lourdeur, rien du tout. Cette période durelle et ambulatoire, je pense que c'est vraiment une... d'avancer.

  • Speaker #1

    Ok, et bien écoute, on finit sur cette note positive et pleine de magie.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour tes témoignages, pour tout ce que tu as, d'avoir bien voulu transmettre tout ce que tu as vécu, des hauts et des bas, des hauts bien hauts et des bas très bas. Donc, merci beaucoup d'avoir bien voulu partager. Je pense que tu n'es pas la seule à avoir vécu, peut-être pas tout d'un coup, mais d'avoir vécu des événements comme ça. Ça fait du bien de se sentir pas seule de temps en temps.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #3

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite !

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Description

Je vous retrouve aujourd'hui avec l'histoire de Sonia qui a vécu de nombreuses expériences d'accouchement très différentes. Son premier accouchement, très médicalisé, douloureux et déclenché s'est terminé en césarienne, lui laissant un petit goût amer malgré la beauté de cette première rencontre. Pour son deuxième enfant, la décision est prise, ce sera une voie basse même si tout ne se passe pas comme prévu : finalement bébé arrive alors que Sonia ne reçoit plus de péridurale.

Mais l'expérience de Sonia ne s'arrête pas là, puisqu'elle vivra par la suite la perte d'un bébé, suite à une IMG. Une décision lourde et difficile à prendre qui n'est pas sans conséquence. Enfin son petit bébé arc-en-ciel lui réservera un bel accouchement, serein et doux avec une péridurale justement dosée qui lui permet de se déplacer et de profiter de ce moment.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !

  • Speaker #1

    Bonjour et merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Sonia, j'ai 38 ans aujourd'hui, deux grandes filles qui ont 12 et 8 ans. En 2022, j'ai perdu un bébé et depuis 8 mois, j'ai une autre petite fille.

  • Speaker #1

    Ok, parfait, d'accord. Une expérience assez construite.

  • Speaker #2

    De maternité, donc sur plus de 12 ans.

  • Speaker #1

    Ok, alors première question que je pose à chaque fois. Est-ce que tu avais pensé accouchement du coup dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose dont on parlait déjà et avec laquelle tu étais à l'aise ou alors ça te faisait peur au contraire ?

  • Speaker #2

    Alors il y a 12 ans, même plus de 12 ans parce que quand je suis tombée enceinte c'était presque il y a 13 ans, ça n'existait pas tout ce qui était podcast, même émission télé etc. On n'en parlait pas tellement de l'accouchement. J'avais assez peur de l'accouchement. C'est vrai que ma mère avait eu des césariennes et que j'avais quand même beaucoup d'histoires de césariennes autour de moi. Du coup, j'étais plutôt dans cette idée qu'un accouchement, c'est très médicalisé. Potentiellement, ça mène à une chirurgie. Et ça me faisait quand même assez peur, surtout que je n'étais pas très bien préparée et que ma première fille, c'était une surprise.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord.

  • Speaker #2

    J'étais assez jeune, donc j'avais 25 ans. Et donc, je n'avais pas beaucoup de copines ou de gens autour de moi qui avaient eu des enfants. Donc, j'étais toute nouvelle dans la maternité.

  • Speaker #1

    Tu étais un peu la première du cercle d'amis à expérimenter ça. Ok, d'accord. Et du coup, comment s'est passée cette première grossesse ? Est-ce que c'était une bonne expérience ? Est-ce que tu regardes de bons souvenirs ?

  • Speaker #2

    C'était une grossesse qui était compliquée déjà parce que comme j'étais très jeune, je n'y connaissais rien et j'étais… pas tellement, c'est pas une grossesse que j'ai tellement investie. Je venais d'être embauchée en plus, j'avais mon premier travail, etc. Donc, disons que je n'ai pas été hyper focalisée sur ma grossesse. Et en plus, j'ai eu de l'hypertension, ce qui fait que j'avais un petit bébé et que c'était quand même assez anxiogène parce que j'avais beaucoup d'échographie. Enfin, j'étais toujours, on m'alertait sur l'hypertension, etc. que je pouvais avoir. Donc, c'était pas... pas quelque chose, enfin, c'était pas une grossesse épanouie, apaisée, où tout se passe bien. Non, c'était pas un chemin tranquille, cette grossesse. Voilà. Et du coup, ce qui fait qu'on m'a même déclenché un mois à l'avance parce que le bébé ne grandissait plus.

  • Speaker #1

    D'accord. Ok. Est-ce que t'avais été quand même préparée à cet accouchement ou t'as pas eu le temps ?

  • Speaker #2

    Voilà. Du coup, j'ai voulu faire mes cours de prépa. vraiment à la toute fin. Ce qui fait qu'en fait, déjà que j'y connaissais rien, mais alors les cours de préparation, j'ai dû en faire deux. Donc quand je suis arrivée et qu'on m'a dit, j'étais à 36, je crois, 37, on m'a dit finalement, madame, on vous garde, vous allez accoucher demain, on vous déclenche. Moi, j'avais pas d'info, c'était vraiment l'inconnu. Je me souviens même d'avoir passé ma nuit à essayer de regarder des informations. sur internet pour essayer d'être un minimum préparé à ce qui pouvait m'arriver le lendemain.

  • Speaker #1

    Ok, et tu étais allée pour un contrôle de routine et du coup tu as été gardée. Ok, et alors comment ça s'est passé du coup ce déclenchement ? Déjà comment tu l'as vécu toi, déclenchement ça te faisait peur ou pas plus que ça ?

  • Speaker #2

    Je crois que je ne savais même pas que ça existait, je pense. Moi on m'avait donné une date, je pensais que j'accouchais à cette date-là, je ne pensais pas qu'on pouvait accoucher un mois avant. Surtout que je venais juste d'arrêter presque de travail et donc j'ai eu un congé maternité très très très réduit on va dire. et oui du coup déclenchement bon moi je m'étais dit de toute façon tout ça ça va être très médicalisé dès que j'ai mal je vais avoir la péridurale et puis voilà elle va sortir et puis c'est fini finalement non parce qu'un déclenchement c'est très très douloureux quand

  • Speaker #1

    tu t'attends pas avoir mal bah ça se passe pas bien en général tu te souviens de la méthode qui avait été utilisée oui on m'avait mis un tampon ok un tampon

  • Speaker #2

    qui déclenche des contractions, qui finit par déclencher des contractions. Mais moi, j'ai eu des contractions qui étaient non-stop, type gastro très très fortes, mais il n'y avait pas de pause. Donc, quand on me disait reposez-vous entre les douleurs mais en fait, il n'y avait pas. C'était juste très douloureux. En plus, on avait dit à mon mari rentrez chez vous, ce sera le lendemain matin qu'elle accouchera Moi, je m'étais dit quoi ? Ça va durer encore comme ça pendant... Et puis, finalement, je pense que la sage-femme a eu pitié de moi. Ils m'ont posé la péridurale, mais je n'étais qu'à un centimètre. Oui,

  • Speaker #1

    tu avais vraiment trop mal.

  • Speaker #2

    J'avais trop mal. Puis le bébé n'était en fait pas du tout prêt à venir. Donc, c'était un déclenchement sur un col fermé.

  • Speaker #1

    OK. Et comme ça s'est déroulé, du coup, tu as eu la péridurale assez rapidement. Je pense qu'il n'y a pas été à ce que le travail se mette en place rapidement.

  • Speaker #2

    En fait, le travail était quand même en place. finalement après la péridurale je crois que je suis restée j'ai dormi, je n'en pouvais plus je me suis à moitié même évanouie avec l'effet de la péridurale et puis je pense que j'étais quasiment à 8 cm au bout de plusieurs heures, assez classiquement et il y avait un rythme fétal qui était la petite ne supportait plus les contractions parce que c'était un petit bébé et donc césarienne d'urgence c'est fini, césarienne d'urgence Ce qui était quand même assez décevant.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après avoir vécu tout ça, quand même, voilà. Moi,

  • Speaker #2

    j'avais l'impression d'être dans une machine à laver. Donc, de toute façon, je me laissais guider. Je ne prenais pas de décision dans ce truc-là. Tu te laisses guider par l'équipe médicale.

  • Speaker #1

    Et toi, est-ce que tu le vis mal ou vraiment tu t'es détachée ? Tu te dis, bon, on fait ce qu'il faut faire et on y va.

  • Speaker #2

    Oui, je pense que je me dis... plutôt dit on fait ce qu'il faut faire et puis j'ai confiance en l'équipe médicale après moi j'avais pas du tout rêvé un accouchement physio en fait j'avais rien rêvé spécialement donc oui puis à l'époque un truc qui vient n'en paraît peut-être pas vraiment non plus de ce que c'était un accouchement physio quoi je pense pas c'était pas du tout revenu à la mode comme maintenant et donc voilà je suis partie en césarienne c'était j'ai eu une expérience compliquée de cette césarienne parce que j'ai eu l'impression de sentir beaucoup de choses et je ne m'y attendais pas. Alors que quand j'avais la péridurale, pendant les contractions, je sais que je ne chantais pas, quasiment pas le bas de mon corps. Et quand ils m'ont passée en césarienne, alors là, je pouvais lever mes jambes, bouger, etc. Et ça m'a mis un coup de panique extrême. Parce que je me suis dit, là, ils vont m'ouvrir à vif. Parce que c'était quand même... Enfin, tout le monde était énervé, quoi. Il fallait y aller. Il fallait aller vite. Ouais. Ce n'était pas tranquille. D'ailleurs, mon mari n'est pas pu être là. Je m'en voyais en césarienne très vite, en urgence.

  • Speaker #1

    Tu avais quand même la peur de te sentir et de te faire ouvrir.

  • Speaker #2

    Oui, je me suis. Je leur ai dit, attendez, je peux lever les jambes. Il y a 20 minutes, ce n'était pas possible. Il y a un problème. Ils m'ont dit, non, c'est normal. Bon, je n'étais pas rassurée. Ils m'ont mis un coup de masque. Je pense que j'étais trop agitée en fait. À la limite, je leur disais, mais non, mais n'y allez pas, n'y allez pas là. Je sens tout, je sens tout. Et donc, ils m'ont mis un coup de masque et c'est passé.

  • Speaker #1

    Et tu t'es endormie du coup ou c'était juste pour te détendre ?

  • Speaker #2

    J'étais complètement dans le cirage. J'étais à moitié… Alors, je me souviens qu'il y avait un anesthésiste super sympa qui me tenait l'épaule, qui me tenait la main en me disant, ne vous inquiétez pas, je suis là. Parce que c'est vrai que quand ça va très vite, que tu as beaucoup de gens qui tournent autour de toi, je serais capable de reconnaître les visages, de dire combien de personnes étaient là. Ça a été très, très vite. Donc oui, ça s'est passé assez vite, assez violent quand même. Et puis finalement, la petite maman stress, c'était qu'elle soit trop petite parce qu'on m'avait prévu un bébé de moins de 2 kilos. Et donc la première question que j'ai posée, c'est elle pèse combien ? Et même pour mon mari, ça a été, je pense, du stress de me voir partir comme ça en urgence. au bloc et lui il attendait quoi de voir qu'est ce qui allait se passer c'était ouais c'était quand même assez intense mais elle allait bien elle faisait quand même 2,4 kg ce qui était mieux bien mieux que ce qu'ils avaient anticipé avec l'échographie, les échographies. Et elle allait très bien, quoi. Mais moi, j'ai eu une cicatrice qui était quand même très importante, je pense, parce qu'ils ont été très vite. Et puis, pour se remettre, c'était long. Le remarcher, c'était douloureux. J'ai eu de la chance que j'étais dans une toute petite maternité où j'étais toute seule ce soir-là. J'avais toute l'équipe pour moi. Du coup, en salle de réveil, normalement, tu attends deux heures toute seule, avec d'autres mamans, mais sans ton bébé. Moi, il y a quelqu'un qui est venu, l'infirmière est sérieuse, qui est restée avec moi et mon bébé et mon mari. Comme j'étais toute seule, je pouvais avoir mon mari et mon bébé. Donc oui, je l'ai eu vite. Je ne sais pas quand ils m'ont recousu, tout de suite, j'ai pu avoir le bébé.

  • Speaker #1

    Ok, ça, ça a été. Mais bon, c'est vrai que sur le point psychologique, un peu choqué. sur le plan physique, compliqué de se remettre d'une assez lourde opération qu'on minimise un peu trop.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on minimise, et puis surtout les suites, parce que je sais que j'avais très mal. Je ne pouvais pas me relever. En plus, je devais... Je mettais 15 minutes à aller aux toilettes qui étaient dans ma chambre, tellement ça faisait mal. Et bêtement, je n'ai pas demandé de médicaments antidouleurs.

  • Speaker #1

    Et c'était systématique, du coup ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai juste eu des comprimés de Doliprane. C'était pas suffisant.

  • Speaker #1

    Non, clairement, je pense que le doliprane avec une césarienne,

  • Speaker #2

    c'est rien, quoi. J'ai pris du doliprane, je sais pas, deux, trois fois par jour, classiquement. Et deux jours après, j'en ai même parlé à ma meilleure amie qui était la fille à mère. Je lui ai dit, franchement, j'ai très, très mal. Je mets beaucoup de temps à aller aux toilettes. Je me relève pas. Elle m'a dit, mais pourquoi tu ne leur as pas dit que tu avais mal ? Et en fait, quand tu demandes pas, personne ne m'a demandé. Enfin, moi, je me suis dit, si on me demande pas, c'est que c'est ça. Faut que je prenne juste du doliprane et puis... Il n'y a pas de solution. Appel à la population, quand on a mal, il faut demander. Et il y a des solutions.

  • Speaker #1

    Surtout à l'hôpital.

  • Speaker #2

    Il y a des solutions autres que le Doliprane.

  • Speaker #1

    C'est clair. Est-ce que tu avais prévu d'allaiter ? Est-ce que c'était quelque chose pour toi ou pas vraiment ? Est-ce que ça a été en question ?

  • Speaker #2

    L'allaitement, ce n'était pas quelque chose que j'avais prévu de faire, pas plus que ça. Et finalement, quand elle est née, j'ai commencé l'allaitement et je me suis mis comme un espèce de défi d'y arriver. Je ne sais pas pourquoi, c'était vraiment un truc qui me tenait vachement à cœur, peut-être parce que je n'avais pas beaucoup investi la grossesse, du coup je me disais que l'allaitement c'est une espèce de réparation. Donc je l'ai allaitée, mais elle a été complétée par des biberons. Du coup ça a été un allaitement qui était quand même très compliqué. Qui a duré quand même un an.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand même, donc tu t'es accrochée.

  • Speaker #2

    Mais toujours en mixte. Parce qu'en fait, dès le début, je n'ai pas été assez accompagnée dans l'allaitement et la montée de lait, ce n'est pas tellement fait. Je n'avais pas assez de lait.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    d'accord. Oui, je me suis accrochée.

  • Speaker #1

    Oui, donc une première expérience qui reste un petit peu en travers de la gorge. Ce n'était pas horrible, mais ce n'est pas fou non plus.

  • Speaker #2

    Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, quatre ans plus tard, est-ce que c'est de nouveau une surprise ou est-ce que c'est… Vous qui décidez cette fois de lancer Projet Bébé

  • Speaker #2

    2. Non, ce n'était pas une surprise. C'était une envie qu'on avait tous les deux. Ma première avait donc trois ans et on s'est dit, là c'est bon, on peut y aller. Et donc, elle est arrivée tout de suite. Je suis tombée enceinte tout de suite. Et là, je m'étais dit, je vais essayer quand même d'avoir un accouchement en voix basse, même si ça me faisait quand même peur. Mais toujours très médicalisée. J'étais dans un hôpital avec un suivi. assez classique, j'ai pas fait de choses particulières, de préparation autre que les préparations classiques. Donc j'avais prévu un accouchement avec péridurale, classiquement, et c'est ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Et ton projet du coup d'accoucher voix basse ne faisait pas de problème du tout ?

  • Speaker #2

    Non, non. Ils m'ont proposé quand même une césarienne programmée à l'hôpital, et moi je me suis dit Bon, on va quand même essayer de voix basse et puis aller J'ai eu en plus un travail qui s'est déclenché tout seul. Je n'avais pas mal. Je suis arrivée à l'hôpital, j'étais à 4 cm, pas de douleur. Donc, nickel. Ils m'ont posé la péridurale directe alors qu'ils auraient pu attendre. Donc, finalement, je n'ai jamais eu mal pour cet accouchement-là. Ce n'est pas assez très facile. Ok.

  • Speaker #1

    On va revenir un petit peu en détail quand même. Mais du coup, ta grossesse s'est bien passée cette fois-ci encore. Tu n'as pas eu de soucis particuliers ?

  • Speaker #2

    Pas de soucis. Non, pas de soucis particuliers, tout allait bien.

  • Speaker #1

    C'est bien cette fois.

  • Speaker #2

    Aussi c'est bien, j'avais les échos comme il fallait, je me suis quand même beaucoup plus reposée, beaucoup plus concentrée sur moi. Pendant cette grossesse-là, je l'ai beaucoup plus investie. aussi parce que je me disais que ce sera sûrement probablement la dernière grossesse donc j'étais c'est une grossesse beaucoup plus sereine tranquille du coup tu suis donc juste des cours classiques mais pas vraiment de

  • Speaker #1

    préparation pour un accouchement voix basse après une césarienne je veux dire non j'ai fait les cours collectifs à la maternité hyper classique ok d'accord Et du coup, comment se déclenche le moment du grand jour ?

  • Speaker #2

    J'avais eu des contractions dans la nuit. Je savais que j'avais rendez-vous à la maternité une semaine avant le terme pour un bilan classique, l'échographie une semaine avant. Et je me disais, bon, quand même, j'ai des contractions assez rapprochées, ça me fait un petit peu mal, etc. Et mon mari, comme par hasard, je savais que ce jour-là, il était en congé. Donc, je pense qu'aussi... cerveau savait que ce jour-là, il était dispo. Et donc, je lui dis, j'ai rendez-vous de toute façon ce matin à la maternité, mais je pense qu'on va prendre la valise. Je pense qu'on va y rester. Ça risque d'être le moment. Et en fait, j'arrive, je lui dis, oui, j'ai des contractions. Elle s'achève, elle me regarde, elle me dit, oui, là, je pense que vous êtes en travail. Vous n'étagez pas 2-3 centimètres. Vous restez. Ok.

  • Speaker #1

    Donc vraiment... Hyper spontanée,

  • Speaker #2

    là. Oui, mais j'étais hyper bien, parce que même mon mari, il pensait que c'était un truc de routine. Il me disait, bon, on va manger où ce midi, après ? Qu'elle reste ? Et je ne pense qu'on ne sort plus. Je pense qu'elle va manger.

  • Speaker #1

    Elle va rester,

  • Speaker #2

    en fait. Et lui, il n'y croyait pas du tout, parce que comme j'étais hyper bien, il ne pensait pas que j'étais...

  • Speaker #1

    C'était rien comparé à la douleur que tu avais provoqué le tampon la première fois.

  • Speaker #2

    Et puis comme j'étais préparée aussi, je me doutais de ce que ça pouvait faire la première fois. Je n'avais aucune idée aussi. Je pense que c'était l'effet surprise. Oui, forcément. Après aussi, ma fille, le truc, c'est qu'elle ne bougeait plus, la deuxième. Elle était quand même très peu active dans mon ventre. Et donc, ils ont aussi, pour cet accouchement, ils m'ont dit on va essayer d'accélérer les choses. On ne va pas… peut-être aussi c'est pour ça qu'ils m'avaient posé la période râle assez tôt par rapport à mon état physique. parce qu'il voulait quand même que ça ne dure pas des jours, vu qu'on n'arrivait plus trop à la stimuler, qu'elle restait très inactive dans mon ventre.

  • Speaker #1

    Et puis, tu as quand même un utérus cicatricien, donc en général, il ne force pas non plus un travail très long pour éviter de se partir de ses ariennes. Oui,

  • Speaker #2

    donc il y avait tout ce contexte-là qui faisait que de toute façon, je ne rentrais pas chez moi et qu'il voulait que ça avance.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'ils ont fait des choses pour que ça avance plus vite ce travail, hors de mettre une péridurale assez tôt ?

  • Speaker #2

    Oui, ils m'ont percé la poche des os, dès qu'ils m'ont posé la péridurale, de façon mécanique.

  • Speaker #1

    Encore assez tôt, du coup, dans ton avancée.

  • Speaker #2

    4 cm, oui. Mais elle m'a dit, le but, c'est de... Je pense qu'on ne peut pas même mettre beaucoup d'ocytocine en perf, vu que j'avais un utérus cicatriciel. Oui. Une des façons aussi d'accélérer le travail, c'était de percer la poche des os artificiellement, enfin manuellement.

  • Speaker #1

    Et ça marche du coup ? Ça déploie le travail un peu plus rapidement ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas. Comme je n'ai pas fait avec et sans, je ne peux pas dire. Mais ça a quand même duré très longtemps. Je ne sais pas. J'ai dû avoir l'apéritif à 15h peut-être, de l'après-midi, 15-16h. Et ma fille est née, je ne sais pas, je crois à 2h du matin. une heure et demie du matin.

  • Speaker #1

    Oui donc ça va pas être plus instantané quoi.

  • Speaker #2

    Pas instantané non, c'est vrai. Et puis je sais qu'elle revenait toutes les heures me contrôler, elle me disait bon à chaque fois elle me disait bon j'espère que ça va prendre à peu près un centimètre, sinon on part en césarienne quoi. Donc on était là en train de se dire j'espère que ça avance, j'espère que ça avance.

  • Speaker #1

    Ouais et t'avais une péridurale très dosée du coup, où tu pouvais bouger un petit peu ?

  • Speaker #2

    On pouvait pas bouger, c'était encore les... Il n'y avait pas les péridurales vraiment ambulatoires où tu peux marcher dans la pièce. Quoique je pense que j'aurais pu marcher, mais comme ils ne veulent pas, ils te demandent de rester au lit. Et puis moi, je n'avais même pas qu'on pouvait se lever. Donc, j'étais dans mon lit. Après, je sentais très bien mes contractions. Et je sais que même au moment de la pousser, quand elle est sortie, je n'avais plus le cathéter dans le dos. De toute façon, je n'avais plus de produit depuis un certain temps. La poche de péridurale, il n'y avait plus de produit.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    J'ai utilisé tout tellement que ça a duré longtemps.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment ça s'est passé ? Tu sentais quand même ? Enfin, tu sentais ou tu avais été quand même un petit peu anesthésiée ?

  • Speaker #2

    J'ai bien senti parce que je sais quand elle m'a dit bon là ça fait très très longtemps, vous êtes à 10, le bébé n'est pas encore descendu dans le bassin mais on va essayer de pousser quand même. Donc j'ai essayé de pousser, elle m'a dit ah bah c'est bon je pense qu'elle va sortir et là mon mari qui était à côté de moi me montre le fil du cathéter en me montrant qu'il n'y en avait plus dans le dos parce que moi je voulais me remettre un petit coup là. Et bien j'ai fait oh là là, bon de toute façon c'était trop tard il fallait... mais ça je pense que ça m'a quand même un peu un petit coup de pression là et puis mon mari me dit ça fait déjà un certain temps qu'il n'y avait plus de produit dans le truc donc j'étais peu anesthésie à la fin donc j'ai très bien senti le passage de ma fille du coup ça n'a pas duré longtemps je pense qu'en moi j'ai dit 5 minutes mon mari me dit que c'était plus 10-15 minutes mais elle était sortie Ça a été vite, alors qu'elle n'était même pas engagée. Donc oui, oui, rapide.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, là, tu le vis comment ? C'est cette première naissance par voix basse. Par voix basse.

  • Speaker #2

    J'étais vachement contente que ça se passe comme ça et que je n'ai pas une douleur incommensurable, malgré le fait qu'il n'y ait pas la p... quasiment plus de produits après ils m'ont recousu ça ça a été très compliqué parce que j'avais quelques petits points et donc j'étais à moi j'étais à vif quoi vraiment oui j'avais beau leur dire j'ai mal franchement j'ai mal je sens tout vous me recouser ça me fait très mal et je suis tombé sur une interne disait non non mais c'est bon il reste de la pérille reste de la pérille moi je savais très bien que j'avais plus mais non il n'y avait pas beaucoup d'écouté donc c'est cet après a été a été compliqué. C'est quelques minutes, heures d'après. Heureusement, je regardais mon bébé et je me disais, voilà, peut-être que ça me faisait penser à autre chose. Mais là-dessus, j'ai un manque de bienveillance quand même.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    De ne pas écouter que j'avais mal, quoi. Ils auraient pu me faire une petite anesthésie locale, au moins.

  • Speaker #1

    Oui, ou mettre un petit spray comme on fait parfois.

  • Speaker #2

    Je n'en sais rien, mais là, je suis sûre que je n'avais rien. Mon mari me le dit, tu avais hyper mal, ça se voyait. C'est vraiment ce moment-là qui était le plus douloureux, plus que le passage du bébé.

  • Speaker #1

    Et c'était épidiotomie ou c'était une déchirure naturelle ?

  • Speaker #2

    Petite déchirure.

  • Speaker #1

    Oui. OK. Et comment tu vis ta suite d'accouchement direct ? Du coup, toi qui as vécu une césarienne et des points du coup de... de déchirure, la comparaison, t'en es où ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai trouvé qu'après un accouchement en voie basse, surtout que la péridurale étant peu dosée et puis surtout, elle avait disparu depuis un certain temps, j'ai pu me mettre debout tout de suite. Donc, franchement, la reprise physique, physiquement, je me sentais bien. Après, j'ai eu quand même pas mal de douleurs à ces points qui duraient vraiment, franchement, longtemps. Les fils étaient trop serrés. Donc, pendant plusieurs jours, voire semaines, j'ai trouvé que ça restait très douloureux. Je me baladais avec un petit coussin pour m'asseoir. Et en fait, c'était juste que les points étaient trop serrés, m'avait dit la sage-femme plus tard. C'est dommage.

  • Speaker #1

    C'était le point noir de cette affaire, encore au final.

  • Speaker #2

    Et puis en plus, il n'y en avait pas beaucoup, mais il suffit d'un qui est serré et qui fait mal. Et puis même après, quand les points ont disparu, je sais que j'avais encore des douleurs justement à cette petite déchirure. Et ça a mis longtemps à partir.

  • Speaker #1

    Et du coup, le fait de rencontrer ton bébé d'une manière différente, pas dans un bloc, ça a quand même changé pas mal de choses ?

  • Speaker #2

    Oui, l'attachement se fait différemment. Je n'ai trouvé que ma deuxième, je l'ai eue tout de suite contre moi. En plus, elle me ressemblait beaucoup. Je me suis tout de suite vue en elle. Il y avait vraiment un lien d'attachement tout de suite. Un petit coup de foudre. Alors que la première, c'était différent parce que déjà, ce n'était pas prévu. La grossesse, je ne l'avais pas investie. L'accouchement, ça avait été assez traumatisant. Donc, je n'avais pas eu le lien d'attachement qui s'était fait aussi facilement.

  • Speaker #1

    Et cette fois-ci, tu avais toujours un projet d'allaitement peut-être un peu plus facile du coup ?

  • Speaker #2

    Oui. J'avais toujours mon projet d'allaitement, ça s'est plutôt bien passé. Je l'ai allaité aussi un an, complémenté quand elle a commencé à aller à la crèche, etc. Mais c'était un bébé qui était très, contrairement à la première, très difficile, qui ne dormait pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    alors que la première a fait ses nuits à deux mois et demi quoi, génial ! Oui,

  • Speaker #1

    elle jouait la nuit !

  • Speaker #2

    Elle ne dormait pas du tout pendant six mois, elle ne dormait pas plus d'une heure ou deux heures d'affilée, c'était un enfer, c'était très collé à moi, c'était un autre bébé quoi, c'était compliqué. L'après était plus compliqué finalement, comme quoi ça ne joue pas.

  • Speaker #1

    Oui, comme quoi ça ne veut rien dire. Et du coup, tu es vraiment dans ton idée de c'était la deuxième, la dernière, c'est fini. Ou est-ce qu'au moment de l'accoucher, tu te dis peut-être que…

  • Speaker #2

    Non, au moment de l'accoucher, je ne me dis pas peut-être. Mais moi, j'avais quand même cette idée où je m'étais dit peut-être que plus tard, 4, 5 ans après, j'aimerais bien peut-être avoir un autre enfant. Mais mon mari a toujours dit que lui, il n'en voulait que deux. C'était son schéma idéal. Dans sa famille, ils sont trois. Ils sont trois frères et sœurs. Et c'était trop pour lui. Il m'a toujours dit qu'on était trop. Donc, moi, deux, c'est bien. Donc, moi, j'aurais bien aimé avoir trois. Lui, il n'en voulait que deux. Bon, comme il faut être deux pour choisir.

  • Speaker #1

    Oui, a priori, c'est plus facile de ne pas le faire que de le faire, Nico.

  • Speaker #2

    Absolument. Donc, ça faisait quand même un certain temps que je m'étais dit, de toute façon, il n'y aura pas d'autres bébés. J'avais fait plus ou moins le deuil d'une nouvelle grossesse.

  • Speaker #1

    Et du coup, à quel moment, finalement, le projet BB3 est arrivé ?

  • Speaker #2

    Alors, le projet BB3 est arrivé. Donc, ma petite avait 5 ans et demi. Et mon mari, surtout, allait avoir 40 ans.

  • Speaker #1

    D'accord, grosse étape.

  • Speaker #2

    Grosse étape pour lui, je pense. Donc, moi, j'avais 35 ans. Et donc, il allait avoir 40 ans. Et comme ça, du jour au lendemain, alors qu'il était parti faire un voyage avec des copains, il revient et il me dit, OK, faisons un autre bébé. Alors qu'on n'en parlait pas du tout. Ce n'était pas un projet. Enfin, ce n'était pas un projet. Moi, je ne revenais pas du tout à la charge parce que je savais que c'était mort. Il n'y avait pas d'ouverture.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un corps. Tu t'es fait une raison quand même. Je me suis dit, bon, de toute façon, là...

  • Speaker #2

    Oui, voilà, ça faisait déjà... Peut-être que j'avais dû en parler une ou deux fois, un ou deux ans avant, puis après, j'avais vu qu'il n'y avait pas d'ouverture. Ce n'était pas peut-être, c'était non catégorique. Il disait à tout le monde, c'est non, non, non. J'étais très, très, très surprise quand il m'a dit ça. Vraiment, je n'aurais pas parié un euro là-dessus. Vraiment.

  • Speaker #1

    Et toi, c'était un projet qui t'a toujours envie au final.

  • Speaker #2

    qui me faisait toujours envie, mais c'est vrai que je ne l'avais pas anticipé parce que je ne me disais pas, tiens, ce n'est pas un projet que j'avais rêvé, anticipé, parce que pour moi, il n'y avait pas d'opportunité. C'était bon.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, suite à ce revirement soudain après un week-end entre amis, vous lancez le projet BB3, du coup. On ne va pas te le dire dix fois non plus.

  • Speaker #2

    Donc, on était en... En octobre 2021, il me dit Allez, allons-y Et je suis tombée enceinte en janvier 2021.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, c'est rapide quand même.

  • Speaker #2

    Oui, rapide.

  • Speaker #1

    Et alors, qu'est-ce qui se passe cette fois-ci ? Parce que, du coup, tout ne se passe pas aussi bien que pour les deux premières.

  • Speaker #2

    Finalement, du coup, en fait, on ne le dit pas à mes filles tout de suite. On attend. C'est un truc qu'on a gardé vraiment pour tous les deux. Je pense qu'on l'a dit à très peu de personnes autour de nous. On fait la T1, enfin on attendait de faire l'échographie de T1 pour pouvoir l'annoncer. On fait la T1, c'était en mars 2022. Tout va bien, la T1 est nickel. La sage-femme qui le fait en plus c'est quelqu'un qui travaille dans un diagnostic anténatal, donc c'est quand même quelqu'un qui est parfaitement qualifié pour faire ce genre de... Voilà, il n'y avait pas d'erreur sur l'échographie. En plus on nous dit que c'est un petit garçon. Moi j'étais hyper surprise d'avoir un petit garçon parce que je pensais que j'aurais que des filles dans ma vie, ça se confirme. J'avais prévu d'avoir une fille, donc c'est vrai que ça a mis plusieurs jours avant que l'information de me dire que je vais avoir un garçon, je l'intègre. C'était compliqué, parce que je m'étais projetée sur une fille. Et du coup, quand on a eu la T1, tout allait bien, on a fini par l'annoncer à trois mois, je crois qu'il y a eu trois mois et demi. à tout le monde, à nos amis, à nos parents, à mon travail, etc. Et tout le monde était hyper surpris parce que comme ce n'était pas un projet de vie dont on avait déjà parlé, ou au contraire, on en avait déjà parlé en disant que c'était niet, les gens étaient très, très surpris. D'ailleurs, beaucoup de personnes nous ont demandé est-ce que c'était prévu. Donc effectivement, ça aurait pu être un imprévu. Donc voilà, et qu'est-ce qui s'est passé ? C'est qu'après cette T1, j'ai fait les examens du tri-test.

  • Speaker #0

    qui te donne les probabilités d'avoir un enfant porteur de trisomie 13, 18 ou 21. Et on nous dit que j'ai une probabilité qui n'est quand même pas terrible, qui est de 1 sur 102. Normalement, le tritest, ça va aussi avec ton âge et avec d'autres marqueurs liés aussi à la clarté nucale de l'échographie. Pourtant, moi, elle était très fine, la clarté nucale. et d'autres marqueurs sérologiques et donc on me dit 1 sur 102 et donc 1 sur 102 c'était quand même un chiffre qui était qui était fort par rapport à mon âge tu vois mon âge ne justifiait pas le 1 sur 102 oui je suis avec le 35 ans du fait d'être 36 ans mais du voilà 36 ans le 1 sur 102 c'était pas s'il n'y avait pas que ça quoi qui fait que donc après tu as le tri test ensuite tu es éligible pour faire un dpni donc un dépistage non-invasif, une prise de sang. Il faut quand même savoir que le 1 sur 102, il y a quelques années, c'était une aminosynthèse. Maintenant, il y a ce test qui existe. Donc, nous, on dit oui, on fait le dépistage, etc. On fait le dépistage et je n'ai pas eu de retour par rapport à ce dépistage. Là, j'étais quand même plus avancée dans ma grossesse parce qu'il s'est passé du temps. Et donc, j'en parle à… On avait commencé à faire de l'haptonomie, par exemple. Donc là, on était parti sur un… Enfin, moi, j'étais partie sur ma dernière grossesse. Je vais l'investir à fond. Je vais faire du yoga. Je vais faire de l'haptonomie. Enfin, voilà, j'étais vraiment dans une toute autre logique par rapport à cette grossesse-là. Et donc, même les sages-femmes qu'on voit, je lui dis, j'ai toujours pas de résultats de ce DPNI. Elle me dit, c'est de la bonne nouvelle parce que quand c'est… Résultat positif, on nous appelle et quand c'est négatif, on envoie un courrier. Donc là, probablement qu'on attend le courrier en fait. Et il s'est quand même passé deux semaines et demie, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, quand même assez sur l'échelle d'une grossesse.

  • Speaker #0

    Ce qui est quand même très long entre le moment où j'ai fait mon test et le moment où ils nous ont donné le résultat. Alors que normalement, il se passe deux jours en temps normal. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'ils ont paumé mon résultat.

  • Speaker #1

    Super !

  • Speaker #0

    Oui, ils ont paumé mon résultat, je pense qu'ils ont refait le truc. Bref, et là, c'est vrai que dès que le truc a été positif, on a été appelé dans l'heure. Et donc, moi, je suis vraiment tombée née nue quand ma sage-femme m'a dit je suis désolée, mais le résultat est positif Donc, mon résultat était positif à la trisomie 21, qui est donc la seule trisomie qui est potentiellement viable. contrairement à la trisomie 13 ou 18. Et donc, voilà, c'était un énorme coup de massue. Franchement, on ne s'y attendait vraiment pas. Parce que comme l'échographie, elle était nickel, la T1, elle était nickel, moi, je n'étais pas si vieille, tout ce temps entre le DPNI, etc., on avait eu le temps de se projeter sur autre chose. Et en fait, on m'avait dit aussi ce pourcentage. peut être annonciateur d'une hypertension qui arriverait durant la grossesse. Et c'est vrai que j'avais déjà eu. Du coup, la sage-femme m'a dit qu'on va être vigilant là-dessus. Donc, ça ne m'avait pas inquiétée. Je m'étais dit, c'est pour ça que j'ai un résultat pas terrible parce que j'ai ce marqueur. Et donc, probablement que j'aurais de l'hypertension. Ça se traite. Et puis voilà. Et donc là, tout de suite, ça bascule. Donc, c'est un autre schéma. Du coup, on a été suivis très rapidement par le centre de diagnostic anténatal où ils te font des échographies, où ils te font d'autres examens comme une amniocynthèse pour confirmer le résultat.

  • Speaker #1

    Tu l'as eu,

  • Speaker #0

    du coup ? Tout de suite. Le surlendemain, on était reçus au diagnostic anténatal. pour l'amnésie synthèse, qui te donne donc une confirmation du résultat, parce que le DPNI, même si c'est fiable à 99,99%, il préfère avoir un résultat absolument certain, pour aussi la suite de la procédure, selon ce que tu choisis, il leur faut la fiabilité des résultats. Donc très vite, nous, quand on est arrivés, on nous a dit qu'est-ce que vous voulez faire ? Sur quoi vous orienterez ? Quelle décision vous souhaitez vous orienter par rapport à ce résultat-là ?

  • Speaker #1

    Vous en aviez parlé, vous, entre vous, même avant de savoir qu'il y avait un problème ? Si problème il y avait, on ferait ça ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Alors, on en avait parlé, mais vraiment très brièvement, parce qu'en fait, moi, vraiment, je n'y croyais pas du tout. Je ne m'étais pas dit, tiens, ça pourrait arriver, qu'est-ce qu'on fera ? On avait légèrement évoqué, mais ce n'était pas… Franchement, on n'a pas vraiment eu une conversation là-dessus. Après, quand le résultat a été confirmé, qu'on avait à peu près 48 heures avant d'arriver au diagnostic antenatal, j'ai fait énormément de recherches pour comprendre. Et très vite, c'est vrai que le parcours qui nous attendait a été assez clair pour moi. Et mon mari, très vite, m'a suivie sur la décision parce qu'il a bien vu que j'avais regardé, que c'était fiable ce que j'avais regardé. Si je prenais cette décision-là, c'est que ce n'était pas par gaieté de cœur, mais que c'était la meilleure décision pour nous.

  • Speaker #1

    Pour vous,

  • Speaker #0

    c'était non ? En fait, pour nous, c'était la meilleure décision d'interrompre cette grossesse compte tenu de tout ce qui pouvait arriver à ce bébé. entre le moment où on a eu le diagnostic et la suite. Donc oui, très vite, on leur a dit je pense qu'on va s'orienter vers une IMG Mais pour autant, on n'a pas été très bien accompagnés par rapport à cette prise de décision qui a été… J'étais très seule, j'ai trouvé que je n'avais pas été très accompagnée pour avoir toutes les informations.

  • Speaker #1

    Oui, tu n'as pas eu d'informations. Juste, vous ne voulez pas, vous ne voulez pas. OK, on fait comme ça.

  • Speaker #0

    Alors que tu ne peux pas décider ça aussi vite. Moi, j'ai fait beaucoup de recherches parce que j'ai lu des thèses et des choses très détaillées et poussées. Mais si je n'avais pas été en capacité de faire ça, je ne sais pas comment font les autres parents qui ne sont pas accompagnés dans la décision. C'est vrai que la trisomie 21, on a cette image d'un enfant qui serait un peu handicapé, mais ça, c'est l'exception. Ça arrive très peu souvent, ce genre d'enfant qui est juste un peu handicapé mentalement. En vrai, ce n'est pas ça la trisomie 21. C'est beaucoup plus dur que ça. C'est beaucoup plus dur. C'est-à-dire que j'avais regardé, entre le moment où j'ai eu le... L'information, j'avais déjà une chance sur trois d'avoir une mort fétale in utero avant la naissance. Déjà une chance sur trois. 10% de morts-nés qui ne survivent pas à l'accouchement. 80% de chances d'avoir un bébé qui, s'il arrive à naître, soit opéré à la naissance. Qui ne survivent probablement pas. Enfin, tu vois, tout ça cumulé, c'était en fait un paysage tellement noir. même si tu dis même les gens qui sont très croyants et qui voient que le positif j'en voyais très peu en fait le chemin lumineux il n'y en avait quasiment pas ça faisait beaucoup de choses ça faisait beaucoup trop de choses qui faisaient que probablement j'aurais jamais un enfant qui soit juste un peu handicapé c'était pas ça la suite Donc voilà, moi j'ai vraiment beaucoup cherché, j'ai trouvé que c'était très peu fourni sur internet, très peu d'infos, on t'accompagne très peu aussi, les soignants m'ont très peu accompagné là-dessus, sur ce que pouvait être un enfant atteint de trisomie 21, j'ai pas eu trop cette info-là. Donc on a fait ce choix en conscience et avec les éléments qu'on avait. Maintenant, je pense que... Moi, je n'ai jamais regretté parce que vraiment, me disant quel aurait été son avenir s'il y en avait eu un, ce n'est pas ça que je voulais pour mon enfant. Et vraiment, le s'il y en avait eu un, c'est pas... En fait, c'est très peu probable que tu arrives à avoir un bébé qui soit en vie et qui ait plus de 5 ans, qui vive plus de 5 ans, je veux dire. Donc déjà,

  • Speaker #1

    rien que ça...

  • Speaker #0

    Rien que ça, c'était compliqué. J'avais aussi les sœurs qui... Je ne me voyais pas poursuivre ma grossesse et finalement perdre mon bébé à la naissance. Oui. Par rapport à elle aussi, c'était hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Mais ça faisait beaucoup de points dans la liste.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, oui, oui. Donc oui, très vite, on s'est orienté vers une IMG et donc on a été accompagné plutôt en ce sens-là.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé du coup ?

  • Speaker #0

    On a été reçu à l'hôpital, c'était à l'hôpital de Trousseau à Paris. Au bout de, je ne sais pas, il s'est passé peut-être deux, trois semaines entre le moment où j'ai fait la myosynthèse et le moment où ils nous ont reçu pour cette IMG.

  • Speaker #1

    Plus d'un mois et demi depuis que vous aviez eu un premier diagnostic ?

  • Speaker #0

    Parce que là, j'étais à 4 mois et demi, je pense. Donc oui, quand même assez loin. Et voilà, du coup, ils te reçoivent et tu pars en salle de travail assez classiquement. Et on te déclenche l'accouchement comme on te déclencherait un accouchement, comme j'ai eu quasiment pour ma première fille. Sauf que là, contrairement au premier accouchement, la différence, c'est que je trouve... Bon, déjà, ils ne viennent pas te voir toutes les heures pour te dire Madame, vous en êtes à ton 1 Donc ça, ce n'était pas le cas. Tu n'as évidemment pas de monito sur le ventre. Et le personnel soignant est quand même beaucoup plus... Comment on va dire ? Il prend beaucoup plus de pincettes. Ce n'est pas du tout quelqu'un qui arrive avec le grand sourire. J'ai rêvé aux douleurs. Ah oui, tu as aussi la péridurale d'emblée.

  • Speaker #1

    Oui, mais il n'y a pas d'attente.

  • Speaker #0

    En fait, ce n'est même pas une question. Ils te disent, c'est déjà cette souffrance comme ça. On vous met la péridurale avant tout geste médical. Parce qu'en plus, les gestes sont très douloureux de toute façon, parce que ton corps n'est pas prêt à coucher. Donc, l'inverse fait que tu as une péridurale. et ensuite qu'ils interviennent médicalement pour provoquer l'accouchement.

  • Speaker #1

    Et par voie basse du coup, presque nécessairement ?

  • Speaker #0

    Par voie basse, oui. J'ai été assez surprise. Moi, je ne pensais pas que j'allais accoucher. Je n'imaginais pas que j'accoucherais. Je pensais que j'allais bêtement aller au bloc endormi. Mais non, ce n'est pas ça. Ça ne se passe pas comme ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en général, les complications post-opératoires sont plus... complexe du coup il préfère autant que ça passe par les voies naturelles.

  • Speaker #0

    Papa que je crois qu'aussi ils te disent que c'est important de pouvoir aussi que la mère ou le papa aussi se rendent compte que tu as vraiment accouché. Oui. Parce que sinon c'est vraiment on off, tu arrives au bloc, tu ressors en étant endormi c'est pas du tout le même le même cheminement.

  • Speaker #1

    Et quand se passe l'après du coup ?

  • Speaker #0

    Alors, après, c'est très rapide. C'est-à-dire que je pense que j'ai dû accoucher, il était minuit 15. Je suis ressortie à midi du jour même.

  • Speaker #1

    Et là, il y a des choses qui sont organisées pour faire un deuil, pour faire un enterrement, faire quelque chose. C'est une question qu'on te pose. C'est pas de question du tout.

  • Speaker #0

    C'est effectivement une question qu'on… qu'on pose. On te pose déjà la question avant, est-ce que tu veux le voir ? Est-ce que tu ne veux pas le voir ? Est-ce que tu veux faire des funérailles ? Est-ce que tu ne veux pas en faire ? Qu'est-ce qu'on nous a demandé aussi ? Ah oui, tu peux aussi le déclarer, pas le déclarer, donner un prénom, on peut donner de prénom. Ils proposent aussi de faire des photos, enfin, ils font automatiquement, en fait, des photos qui te laissent à disposition dans leur base de données et tu viens les chercher quand tu veux. Donc il y a quand même des choses qui sont faites, on va dire, sur le moment où ils t'expliquent bien les choses, mais il n'y a pas d'accompagnement. Moi, j'ai trouvé que ça manquait beaucoup d'accompagnement à partir du moment où tu sors de l'hôpital. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu sors 12 heures plus tard et au final… Tu sors rien.

  • Speaker #0

    Tu n'as évidemment pas de bébé, mais surtout tu n'as pas d'informations sur les accompagnements psychologiques qui peuvent exister, les associations qui existent, tout ça, tu n'es pas accompagné là-dedans. Donc, parce qu'il y a pas de mal. Vraiment dommage.

  • Speaker #1

    Oui, forcément. Et vous, vous aviez choisi de le voir, de faire des funérailles ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on avait choisi de ne pas faire de funérailles. Franchement, c'était trop lourd à organiser. Trop lourd dans le sens, moi je n'avais pas du tout l'énergie de m'occuper de ça. Après du coup, ils font des funérailles, enfin ils ne font pas des funérailles, ils font des, je ne sais pas comment dire, il y a une crémation qui a lieu de ton enfant. mais une crémation collective avec les autres bébés de l'hôpital. Je me disais que ce n'était pas si mal d'avoir une crémation collective, ça me semblait être bien. Et ensuite, le voir ou pas le voir, moi j'avais demandé à mon mari de le voir, mais moi je ne pouvais pas. Mais j'ai eu quand même des photos, donc bon, je vais dire que je l'ai vu, mais je ne l'ai jamais vu sur le moment. C'était trop...

  • Speaker #1

    Après, chaque décision est la bonne décision. De toute façon, tant que c'est pour toi, il n'y a pas de mauvaise décision.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai qu'ils me l'ont demandé beaucoup de fois, beaucoup, beaucoup de fois. Ça, je pense que comme il y a beaucoup de parents qui se changent d'avis... Je pense qu'à chaque fois qu'il venait nous voir, il nous disait vous êtes sûr, vous êtes sûr, vous êtes sûr, oui je suis sûr, oui je suis sûr, oui je suis sûr. Mais oui, oui, ils nous ont demandé énormément de fois.

  • Speaker #1

    Ok, du coup, après, est-ce que tu te dis, du coup c'est fini, ou est-ce que tu te dis, je veux un autre enfant, je veux ce troisième enfant, enfin, quatrième ?

  • Speaker #0

    Je me suis dit, avant l'IMG, je ne m'étais dit plus jamais. plus jamais je refais vivre ça à ma famille, c'est trop lourd. Au moment de l'IMG, même vraiment le jour de cet accouchement, je me suis dit, en fait, je ne veux pas finir là-dessus. C'est-à-dire que le jour même où j'ai accouché, j'étais déjà en train de me dire, je vais retomber enceinte, je vais réaccoucher, je ne veux pas réaccoucher de cette façon-là, je veux vraiment donner naissance à un bébé. Donc oui, c'est un projet que j'avais. très vite et que j'ai pas partagé tout de suite. En fait, je me disais, je veux un autre bébé, mais pas instantanément. Je voulais qu'il se passe quand même un peu de temps. Et ça, c'était partagé par mon mari, oui. Lui, il était plutôt... En fait, je pense qu'il me voyait tellement mal qu'il faisait ce que je... Enfin, voilà, il allait dans mon sens, quoi.

  • Speaker #1

    Et à quel moment, du coup, vous vous êtes sentie prête à lancer ce projet bébé ?

  • Speaker #0

    Alors, on s'est sentie pas prête. En fait, je suis retombée enceinte deux mois en août. Donc, c'était trois mois après. Pareil, sans faire gaffe, une fois, je suis retombée enceinte. Je n'avais pas repris de contraception, évidemment. Et c'était encore une surprise parce que, franchement, on ne s'était pas dit je vais retomber enceinte Et donc, je suis revenue de mes vacances du mois d'août enceinte. Je l'ai appris la veille de la rentrée scolaire du mois de septembre. J'étais évidemment paniquée parce que je me suis dit ça va, il va se repasser quelque chose de terrible J'étais très, très angoissée. Et je n'avais pas tout à fait tort parce que, du coup, la grossesse s'est quand même arrêtée au bout de deux mois, un peu plus de deux mois. Donc ça pareil, autre coup dur. Et là, on a été obligés d'aller voir encore. Enfin, j'ai encore eu le droit, peut-être pas encore, mais j'ai eu le droit à un courtage, hospitalisation, etc. Donc c'était encore...

  • Speaker #1

    Le procès, c'est quand même pas rien.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et il se trouve que c'est tombé quasiment le jour de mon terme. Le jour que j'aurais dû avoir pour mon terme. Donc c'était une semaine chargée. double peigne enfin vraiment très compliqué et en fait après je suis retombée et après voilà on n'a pas laissé de temps passer je suis retombée enceinte en janvier cette fois de manière désirée entre guillemets, pas de surprise là c'était pas vraiment une surprise non non, il s'est passé donc on se revoit la fausse couche et il s'est passé un peu moins de 3 mois

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une nouvelle fois cette peur qui t'a essayé à faire mal se passer ? Ou est-ce que tu te dis cette fois c'est bon, cette fois je sens que ça va aller ?

  • Speaker #0

    Je ne me dis pas vraiment que ça va mal se passer, mais je ne me dis pas non plus que ça va hyper bien se passer. Ça reste encore compliqué à l'investir. Là, il y a eu déjà deux fois où ça s'est quand même très très mal passé. Je n'arrive pas à me projeter sur une issue positive. Et d'ailleurs, on l'annonce très tard, cette grossesse. Je pense que je l'ai annoncé, que ce soit à mon travail, je devais être à plus de cinq mois.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as eu un suivi particulier après ces deux interruptions de grossesse ? Ou est-ce que non, c'était classique ?

  • Speaker #0

    C'est moi qui l'ai mis en place. Oui, j'ai eu un suivi particulier. J'ai été suivie directement par le diagnostic anténatal. C'est-à-dire que j'avais des échographies plus régulières et surtout faites par des professionnels vraiment... guéri.

  • Speaker #1

    Donc tu avais moins de place au doute cette fois-ci. Si tu disais que ça allait, logiquement c'est que ça allait vraiment.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Puis j'avais fait bien sûr le dpni d'office. Je ne suis pas passée par le tritest, etc. C'est-à-dire que dès que tu fais la T1, donc je l'ai fait le plus tôt possible, j'ai eu le dpni, j'ai eu le résultat très rapidement aussi.

  • Speaker #1

    Et qui était bon cette fois-ci, il n'y avait pas de problème du tout.

  • Speaker #0

    qui était bon, tout allait bien. Du coup, assez vite, j'ai été quand même rassurée. Et on a su que c'était une petite fille aussi avant la deuxième écho. On l'a su entre la première et la deuxième, parce que j'en avais une intermédiaire. Et ça, ça m'a vachement rassurée aussi. Je vais me dire que c'était une autre histoire, que c'était du coup une petite fille et que probablement qu'elle aurait plus de chances d'être menée à terme, vu que j'avais déjà eu deux filles qui allaient bien. Pour moi, c'était plus facile à envisager quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un moment où vraiment tu t'es sentie investie, c'est à partir de ce moment-là ?

  • Speaker #0

    La grossesse, oui, pour l'investir, ça a été beaucoup plus long. D'ailleurs, je n'avais pas de ventre avant 4 mois et demi, facile, 5 mois. La petite, je ne l'ai pas sentie bouger avant d'avoir passé la date d'anniversaire de l'IMG. Des fois, il y a des dates symboliques comme ça. Du coup, j'étais à plus de 4 mois, ce qui est quand même tard. Les autres fois, j'avais senti beaucoup plus tôt. Donc oui, ça a été beaucoup plus long à investir. Et je pense que j'ai commencé à investir cette grossesse en juillet. Donc quand même, entre janvier et juillet, il s'est passé pas mal de temps. Parce que lors d'un contrôle assez classique, on m'a dit que mon col était ouvert. et que j'étais bien trop précocement avancée dans la grossesse et que du coup, il y avait un risque. J'ai été arrêtée tout de suite. Je devais quand même rester assez, enfin, pas alitée, mais tranquille. Donc, voilà. Là, je pense que du moment où on m'a dit que je pouvais presque la perdre, j'ai commencé à l'investir. Un peu. Ça a resté... Peu, mais un peu plus en fait. Je pense que là, tout de suite, ça a concrétisé le fait que, si j'ai peur de la perdre, c'est que du coup, je me suis quand même attachée. Donc oui, ça a été quand même assez long. Et sinon, l'attachement, je dirais qu'il ne s'est pas fait, qu'il ne s'est fait que quand elle est née.

  • Speaker #1

    Oui, ok. Et du coup, est-ce que tu avais des envies pour cet accouchement qui du coup se rapprochait ? Est-ce que tu avais des projets, des envies ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, déjà, dès ma troisième courroie de sèche, j'avais le projet d'avoir un accouchement physio. Donc là, j'étais partie dans un truc complètement différent. Dans l'idéal, j'aurais aimé accoucher dans une baignoire dans mon salon, mais ce n'était pas possible. La maison de naissance non plus, ce n'était pas une option. Donc, oui, j'étais partie dans un truc vraiment… Le moins médicalisé possible, en tout cas.

  • Speaker #1

    Ok. Et est-ce que tu t'étais préparée pour ça, particulièrement, peut-être refait l'abtonomie ?

  • Speaker #0

    J'étais hyper préparée.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Franchement, alors déjà, ça faisait... Je ne sais pas combien d'années que j'écoutais les podcasts, tout confondu. Donc là-dessus, j'étais hyper préparée. J'avais fait de l'abtonomie, oui. Bien que l'abtonomie, je n'ai pas trouvé que ça me servait beaucoup pour l'accouchement. C'était plutôt pour... pour le lien pendant la grossesse, pour que le papa aussi puisse avoir sa place dans cette grossesse. C'est important pour moi. Après, j'ai fait aussi de l'hypnose. J'ai fait une préparation à l'accouchement via de l'hypnose. J'avais des audios comme ça que j'écoutais, qui me permettaient d'arriver au fur et à mesure, plus tu fais, à te mettre dans une situation un peu de trance, on va dire, pour arriver à... Pour la douleur, en fait, clairement, arriver à... dépasser les stades de douleur. Donc, j'étais franchement hyper préparée. Je connaissais tous les stades. Là-dessus, j'étais très, très... Je ne suis pas du tout arrivée les mains dans les poches comme j'avais pu le faire pour la première.

  • Speaker #1

    Technique pour gérer la douleur qui allait...

  • Speaker #0

    Complètement. J'avais mon petit truc, mon petit sifflet. J'avais le peigne. J'avais ma bouillotte. J'avais tout anticipé. Mon ballon. Enfin, ouais, ouais. Le papa, on lui avait montré les points d'acupression. Franchement, j'avais une boîte à outils. Enfin, très bien garni, on va dire. Ok. Et alors,

  • Speaker #1

    du coup, est-ce que tu avais une salle nature sur place ou c'était un classique d'accouchement ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'ai décidé d'accoucher au Bluet. D'accord. Qui est donc une maternité de niveau 1, mais qui a collé à l'hôpital Trousseau. Et donc, ça me rassurait dans le sens où je me disais, s'il y a un problème, enfin, on a Trousseau qui est à côté, quoi. Voilà. un hôpital pour les enfants qui est de niveau, des plus hauts niveaux de Paris. Donc pour moi, c'était quand même le bon compromis de me dire que j'étais dans une maternité qui respectait la physiologie, tout en étant, mon côté angoissé était quand même apaisé par le fait d'être en lien avec un gros hôpital. Et pour mon mari aussi, c'était important d'être à proximité d'un endroit où il y avait de l'ARIA. parce qu'il m'avait dit, tu vois, comment ça s'est passé pour la première grossesse, quand t'es partie en catastrophe en césarienne, il avait quand même eu un peu peur, quoi. Donc, pour lui, d'être collée à ce gros hôpital, c'était rassurant. Il n'aurait jamais accepté que j'accouche dans le salon, je pense. Clairement, on était là depuis tout ce qu'on avait vécu, c'était plus... Ça n'aurait pas été une option. Donc, les bleuets, oui, c'était l'option, l'option qui, du coup, était bien par rapport à notre parcours. et nos envies.

  • Speaker #1

    Et puis qui est quand même reconnu et reconnu pour son côté physio quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, donc quand tu dis il y avait des salles nature, je vais te dire que je suppose, n'en ayant pas vu, j'imagine qu'il y en a, mais je ne sais pas, je ne les ai pas pas vues, j'ai pas eu le droit.

  • Speaker #1

    Ok alors comment ça s'est passé justement, si on arrive à ce moment clé ?

  • Speaker #0

    Ce qui s'est passé, c'est que je suis tombée enceinte en janvier pour cette dernière grossesse. Et pour ma troisième grossesse, j'étais tombée aussi enceinte en janvier. Et il se trouve que les termes avaient dix jours d'écart. Neuf ou dix jours d'écart, selon comment tu comptes. Et donc, j'avais extrêmement peur d'accoucher le jour de mon terme pour ma troisième grossesse. Parce que j'imaginais un grand malheur. Donc, mon but, c'était d'accoucher avant. Mon terme, c'était prévu le 21 pour cette dernière et mon autre terme, c'était le 11. Pour moi, il fallait que j'accouche bien avant le 11.

  • Speaker #1

    D'accord. Bien avant, bien avant.

  • Speaker #0

    Bien avant pour être sûre. Déjà dès la fin du mois de septembre, je m'étais remise à bouger. 36 semaines passées, j'ai refait du vélo, je faisais du sport. Je remettais tout en route. J'avais fait aussi de l'acupuncture pour déclencher. Et j'étais prête à tout faire pour que ça arrive avant le 11 ans. Et il se trouve que j'ai vu la psychologue de la maternité le 6 octobre. Et elle m'a dit, il faut lui parler à ce bébé, lui dire que vous êtes prête, etc. Donc moi, j'ai parlé à mon bébé l'après-midi. Je lui ai dit, c'est bon, là, je suis prête, tu peux venir. Et j'ai perdu les os dans la nuit.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    En contraction, comme ça.

  • Speaker #1

    C'est un coup de quand même bébé.

  • Speaker #0

    Franchement, oui, je pense que... Je pense que j'avais pas spécialement de contractions. J'en avais pas du tout, même. Du coup, je me suis réveillée dans la nuit, je vais aux toilettes. Bien sûr, à la fin, tu vas aux toilettes toutes les heures. Je vais aux toilettes, et là, je me dis, oh, il y a un truc qui coule, c'est bizarre. Je me relève, bon, je me dis, bon, c'est bizarre et tout. Dans le déni complet, je me recouche. Après, je me relève, je me dis, oh, c'est bizarre, ça continue de couler. Bon, ben voilà, il n'y avait plus de déni, en fait. C'était très bien. C'était bon,

  • Speaker #1

    là.

  • Speaker #0

    C'était bon, donc j'ai réveillé mon mari, je lui ai dit c'est bon, tranquille, surtout on ne se précipite pas à la maternité, parce que moi j'avais envisagé de faire le travail à la maison. Vous n'avez plus rien possible. Bah évidemment, sauf qu'en fait j'ai appelé l'hôpital et ils m'ont dit, ah bah non, il faut venir dans les, je ne sais plus combien, 4h ou 6h, pour avoir les antibiotiques, quand tu fiches sur la poche des os, donc ça j'étais dégoûtée, parce que moi je n'avais pas du tout prévu ça. J'avais vraiment prévu de faire le maximum à la maison. Vraiment, j'étais à fond pour faire des trucs à la maison. J'avais tout imaginé. Et donc, quand on me dit, non, il faut venir. Et en plus, tu n'as aucune contraction. C'était hyper plombant. Là, ça m'a vraiment mis un coup au moral. Donc, on y allait. Il n'y avait pas de contraction. On y allait, je crois, il était midi. Il n'y avait pas de contraction. Ils nous ont dit, il faut faire du... plein de positions de yoga. Elle m'a donné une vidéo où il fallait faire plein de positions de yoga pour ouvrir, appuyer, que ça se mette en route. Donc, c'est ce que j'ai fait. Et ensuite, ils m'ont dit, il faut faire du tire-lait. Ça va faire des pics d'ocytocine et ça va provoquer l'accouchement. Ça peut aider à mettre en route, en tout cas, le travail. Parce que là, je n'avais rien. Il ne se passait rien. C'était juste que j'avais perdu les os. Et effectivement, à 19h, ça s'est mis en route d'un coup. D'un coup, j'avais des contractions. Franchement, je trouvais quand même bien. Toutes les cinq minutes.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu n'avais plus de poche des os, donc forcément, en général, ça intensifie un peu les choses.

  • Speaker #0

    Je n'avais jamais eu cette sensation d'espèce de boule de bowling qui appuie et qui essaie de sortir. Ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Très belle description. C'était exactement ça. Donc, toutes les cinq minutes et tout. Mais moi, je m'étais dit, je suis dans ma bulle, il n'y a pas de problème, je vais essayer de tenir le plus longtemps possible. En plus, j'ai quand même accouché un certain nombre de fois, ça devrait aller vite. J'étais un peu dans l'idée de me dire, c'est comme un… C'est pas comme un marathon, mais c'est comme une épreuve sportive. Faut tenir, faut tenir, faut aller le plus loin possible. Mais je m'étais pas du tout dit, il faut plus ou moins que je parle à mon bébé. C'est un travail à deux, c'est pas que moi. Et non, moi, j'étais que concentrée sur moi comme une épreuve sportive. Donc, en fait, ça a duré quand même... J'étais dans ma chambre, etc. Je faisais du ballon, je me suis mise sous la douche, j'ai commencé les bruits, la machin... Les bruits... Vocalise hyper grave. Pendant quand même, ça a duré, je ne sais pas, deux heures, avec des contractions toutes les deux minutes, trois minutes. Mon mari ne s'attendait pas du tout à ça. Il était un peu… Je pense qu'il est… Comme il n'avait jamais vécu un accouchement plus ou moins physio, il n'avait jamais vu ça. Il était quand même un peu démuni,

  • Speaker #2

    je pense,

  • Speaker #0

    de me voir pendant une heure vocalisée dans la douche. Donc, il voulait absolument appeler les soignants pour partir parce que j'étais dans ma chambre, en fait. qu'on soit au plus près de l'aspect médical voilà il me disait bon lui il devait se dire dès qu'on sera dans la salle de travail il y a du personnel c'est bon là j'étais dans ma chambre toute seule il n'était pas rassuré du coup ouais et donc on a appelé les soignants tout de suite voilà l'infirmière elle m'a vu elle a dit oui oui on va y aller on va y aller donc on est parti et tout et ils me disent vous êtes à deux oui le coup de dieu oh Bon, OK. Mais je n'avais pas trop mal, ça allait. Et après, là, ça s'est intensifié de fou. Vraiment, c'était hyper intense. Il n'y avait pas du tout de pause. Et ça a duré comme ça pendant, je ne sais pas, je vais dire trois heures, deux, trois heures. Un ballon dans une salle de pré-travail avec une autre dame.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, pas du tout dans une bulle. Enfin, ce n'était vraiment pas les conditions qu'on imagine. Ah non. En pleine lumière, j'avais mis mon masque pour ne pas avoir de la lumière. J'avais mis mes écouteurs pour faire mes audios d'hypnose. Toutes les contractions, j'avais mes audios d'hypnose. Bouillotte et tout. Et ça a duré comme ça pendant 2-3 heures. Et 2-3 heures, ils reviennent m'examiner. Parce que je n'en pouvais plus. Moi, je voulais aller dans la baignoire. Je leur demandais la baignoire, la baignoire, la baignoire. Je pense qu'il n'y avait pas de place dans la baignoire. Et elle revient m'examiner. Et elle me dit... Moi, je pensais que j'étais à 8, 9, que ça y est, c'était bon, parce que j'en pouvais plus. Pour moi, j'étais au stade de la désespérance. Là,

  • Speaker #2

    on y était à fond.

  • Speaker #0

    Elle me dit, vous êtes à 4. Là, je dis, oh là là, c'est pas possible.

  • Speaker #1

    Et tu ne te dis pas, ok, je vais prendre l'apéritif, tu continues à rester dans ton...

  • Speaker #0

    Là, si. Au moment où elle m'examine, elle me sort plus ou moins de ma pseudo-bulle. Elle me demande pour m'examiner, en plus de me mettre sur le lit. Ce qui était, mais c'était très, très compliqué de s'installer sur le lit parce que je n'avais pas de pause. Vraiment, il n'y avait pas de pause. C'était en continu quasiment. Peut-être, je ne sais pas, cinq secondes de pause. Je n'avais pas du tout le temps de mettre mes audios de pause. Ça, c'est sûr. Je vois bien que tu es mort. Et puis, il y avait une autre personne à côté. Enfin, je n'étais pas du tout dans une bulle tranquille, dans la pénombre comme on peut l'imaginer. Et donc, quand elle m'a examinée et qu'elle m'a dit vous êtes à 4 là je me suis dit, je pense que j'ai eu l'intellectuel qui s'est remis, ma conscience qui m'a dit non mais tu te rends compte, ça fait 5 heures que tu es là en train d'hurler à la mort Parce que j'hurlais à la mort. Je faisais un boucan dans tous les étages. Qu'est-ce qui va se passer pour arriver à 10 ? Je ne peux pas revivre encore le double de ce que j'ai vécu. Donc, je lui ai redemandé la baignoire. Elle m'a dit pas tout de suite. Et donc, elle m'a proposé le gaz, là.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le gaz méopathe, le truc là pour te... Et ils ont accepté de me mettre en salle de travail. Il y avait enfin une salle de travail qui se libérait, mais ce n'est pas une salle nature. C'est pour ça que je te dis que la salle nature, je ne sais pas s'il y en a. Je n'en ai pas vu la couleur. Elle devait être prise comme les baignoires. Il n'y avait rien. Donc, on m'a mis en salle classique de travail. J'ai commencé à prendre le gaz. C'était impossible parce que ça demandait un effort. Et en fait, moi, je ne pouvais plus faire d'effort là. C'était... Oui. Tout de suite, je l'ai enlevé. J'ai dit, j'en veux pas de votre gaz, alors qu'ils avaient mis je ne sais pas combien de temps à l'installer. Bon, tant pis. J'ai balancé le truc et je ne tenais plus sur mes jambes. C'est-à-dire que mon mari me dit, je te tenais à moitié parce que je ne tenais plus de douleurs, etc. Et là, on avait en fait un mot magique pour demander la péridurale, qui était carotte. Et je lui avais dit, je dis carotte.

  • Speaker #1

    Tu ne discutes pas.

  • Speaker #0

    Et que là, j'ai atteint ma limite en fait de douleurs, etc. Et donc là, j'ai dit carotte, carotte, carotte, carotte. Même à la sage-femme, je lui disais carotte, carotte. Et elle m'a dit, OK, OK.

  • Speaker #1

    Je ne comprends pas, mais d'accord.

  • Speaker #0

    Je l'avais mis, je crois, dans mon projet de naissance, carotte. Et donc, elle m'a dit, oui, oui, on arrive. Et là, je pense qu'avant que l'anesthésiste vienne, moi, j'ai l'impression qu'il s'est passé deux minutes. Mais mon mari me dit qu'il s'est passé une demi-heure. Donc, là, j'ai un blackout.

  • Speaker #1

    Oui, je vais douleur sûrement.

  • Speaker #0

    Pas ce qui s'est passé entre ce moment-là et l'anesthésiste.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #0

    Mon mari me dit que j'étais debout, à moitié en train de ne pas tenir sur mes jambes. Je suis passée quand même de la position, vraiment avec mon masque sur les yeux, sur mon ballon, concentrée sur mes audios, à debout, en train de marcher vers la nissole de travail.

  • Speaker #1

    Oui, en train d'attendre là.

  • Speaker #0

    Plus du tout dans cette… Là, tu n'es plus du tout dans cette espèce de moment un peu fermé que tu t'es créé. Là, tu es vraiment en train de subir, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense qu'à partir du moment où tu as craqué pour la péridurale, en fait, du coup, tu n'es plus du tout dedans et tu te dis de toute façon, j'attends juste la fin, là.

  • Speaker #0

    J'attends juste la fin et puis vraiment, je pense que j'étais au bout de mes capacités. Vraiment. Parce que 5 heures comme ça, je ne sais pas combien ça... Oui, c'est ça, ça a duré quand même 5 heures. C'était vraiment intense, quoi. J'ai eu l'impression de m'être fait marcher, enfin, rouler dessus par un camion de douleur, etc. Et donc, en plus, quand la nécessité est venue, elle était exécrable. Elle me demandait de ne pas bouger, des trucs complètement fous, quoi. Comment tu veux ne pas bouger ? C'était juste un enfer. Et je me souviens de mon mari qui m'a bloquée très, très fort parce qu'il se disait que si elle se plante au moment de lui mettre la pérille, elle va être, je ne sais pas, paralysée, la pauvre. Du coup, lui, quand même, il a été, je pense, très démuni.

  • Speaker #2

    Et voilà,

  • Speaker #0

    il a dû quand même avoir peur de tout ce qui se passait. Il ne connaissait pas, en fait. Et puis, de me voir comme ça, de me voir hurler.

  • Speaker #1

    Ça fait quelque chose, quoi.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas quelqu'un qui hurle comme ça devant tout le monde. Et là, j'étais en train d'hurler. Il n'y a plus complètement d'isignivier. Il n'y a plus de filtre. Et dès qu'il y a eu la péridurale, ça a quand même vachement calmé les choses. Les contractions étaient extrêmement fortes et rapprochées. Et là, du coup, ça a permis de retasser, de relisser, d'avoir des contractions plutôt classiques et à des fréquences plus espacées. Mais a priori, je pense que de toute façon, ça faisait un petit bout de temps qu'il voulait que j'aie une péridurale. du fait de l'éthiopie cicatricienne. Oui, forcément. Quand tu as des contractions très fortes et très rapprochées, ils ont peur de la rupture utérine. Ils ont peur de ça et qu'il faille intervenir en urgence. Donc, quand j'ai demandé à la péridurale, personne ne m'a dit qu'il fallait C'est bon. C'est sûr. Ah non, non, non. Ce n'était pas du tout ça. Ils ne m'ont pas proposé la baignoire non plus. C'était vraiment, je pense…

  • Speaker #1

    Tu viens de la demander parce qu'on allait lui proposer de toute façon.

  • Speaker #0

    Oui. Même si j'avais demandé de ne pas me la proposer, je sentais que c'était… Parce qu'ils monitoraient. Je les voyais qui revenaient voir mes contractions et tout. Je pense que c'était… J'étais déjà dans leur viseur depuis quelques temps. Donc, ils ne m'ont pas proposé la baignoire pour apaiser. Ils ne m'ont rien proposé. C'était ce qu'ils voulaient faire.

  • Speaker #1

    Donc toi tu le vis bien, au final tu te dis que c'est la bonne décision.

  • Speaker #0

    Bof, parce que je me dis que j'aurais dû tenir plus longtemps, et j'aurais dû aller dans la baignoire, mais je ne me rendais pas compte que c'était un peu critique.

  • Speaker #1

    Oui, qui était un peu dans le stade ultime là et qui fallait agir.

  • Speaker #0

    Oui, ils ne m'ont pas vraiment dit. Peut-être que si elles m'avaient dit, en fait là, vraiment madame, vu votre utérus cicatriciel, c'était nécessaire. Comme on ne me l'a pas dit, j'étais plutôt en train de me dire, je suis nulle, pourquoi je n'ai pas tenu plus longtemps ? Bon.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Du coup, c'était une péridurale. C'est pour ça aussi que j'avais choisi les bluets. C'est une péridurale ambulatoire. Donc, tu es complètement... Tu peux marcher. Complètement. Tu peux aller aux toilettes. Tu peux être... libre de tout mouvement, tu fais ce que tu veux mais donc tu sens encore tes contractions c'est pas une petite sieste c'est pas c'est pas du tout ça donc oui j'étais encore dans la douleur mais pas du tout au même degré et surtout avec des pauses donc oui ça change tout donc là j'étais encore sur mon ballon et j'arrivais complètement à gérer c'était beaucoup plus... apaisée.

  • Speaker #1

    Et alors du coup comment elle arrive au final ?

  • Speaker #0

    Et bien finalement il se passe encore comme quoi, il se passe encore cinq heures. Donc finalement avec cinq heures, j'aurais pas tenu, clairement c'était pas une option. Ah non, d'ailleurs je m'étais dit mais si j'avais accouché dans ma baignoire, alors ça serait peut-être pas passé comme ça, mais il se trouve qu'en fait la petite aussi elle était mal positionnée. Elle était en position défléchie, du coup elle appuyait pas bien sur le col, donc le col s'ouvrait pas. Donc voilà, ça faisait que le travail n'avançait pas correctement. Elle était en plus, après quand elle s'est engagée, elle était en quart de tour, il a fallu la repositionner à la main, avec des échos et compagnie. Enfin ça sans péridural tu peux pas.

  • Speaker #1

    Oui clairement.

  • Speaker #0

    Déjà avec péridural c'était très très douloureux, clairement. Mais alors, son père dirait, j'imagine même pas, quoi.

  • Speaker #2

    C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Je veux dire, c'était pas un... Je pense que de toute façon, il l'aurait jamais proposé.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, voilà, je pense qu'elle, elle était mal engagée, elle était pas bien positionnée, d'où le travail très très long. Et oui. Mais bon, c'est comme ça. Et elle est finie par sortir au bout de deux ou cinq heures. Quand même. Et là, par contre, ça s'est passé. C'était hyper doux, je sentais tout. C'était très apaisé, j'avais la position que je voulais. Et c'était quelle position du coup ? Je voulais être à quatre pattes. À la base, je m'étais mise à quatre pattes. Et finalement, le rythme cardiaque, ça marchait. Ça n'allait pas. Mais c'était aussi du fait qu'elle était mal positionnée. Il y avait des positions qui ne portaient pas. Donc finalement, je me suis mise sur le côté avec une jambe un peu surélevée. Et voilà, en fait, elle est sortie très vite. C'était très, très... Très doux et en plus j'ai vraiment très bien senti son arrivée.

  • Speaker #1

    Et tu as pu l'attraper du coup toi ? C'était pas forcément une envie ?

  • Speaker #0

    C'était pas forcément une envie. Mais bon, elle me l'a donnée tout de suite en fait. Elle me l'a passée entre les jambes tout de suite. Il n'y avait pas de... Elle ne l'a pas oubliée. C'est comme ça, ils te donnent ton bébé. S'il n'y a pas de souci, ils te le donnent tout de suite. Et tu restes ton peau à peau pendant plusieurs heures. Sans problème. Ils ne vont pas du tout la mesurer tout ça. Ils attendent. que tu aies eu ton bébé, que tu lui fasses le câlin, que tout se passe bien. Et pareil, j'ai eu le droit au clampage tardif. J'avais demandé à ce qu'il clampe le cordon. Donc ça, c'était quand même assez impressionnant de voir les battements du cordon qui s'arrêtent. Et voilà, après, la fin, ça s'est très bien passé. C'était très doux. Ça s'est fini très doux.

  • Speaker #1

    C'est ce moment de magie comme la deuxième fois.

  • Speaker #0

    Oui, là, je l'ai ressenti tout de suite. Dès que je l'ai vue, je me suis sentie vraiment libérée. Et je n'ai pas eu peur, je me suis dit c'est bon, elle va bien. Parce que c'est vrai que pendant l'accouchement, il y avait quand même beaucoup de ralentissement. Elle était quand même beaucoup monitorée, il y avait pas mal de fois où elle était... où ça bipait rouge et tout, et du coup, il y avait des moments de stress quand même.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien de la voir saine et sauve dans tes bras.

  • Speaker #0

    C'est ça, quand elle était là, et je n'ai pas eu de poing du coup. Ah bah non, bah non. Rien du tout, nickel. Donc oui, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Un post-accouchement immédiat beaucoup plus doux, ça se voit ?

  • Speaker #0

    Un post-accouchement immédiat, je me suis levée tout de suite. J'ai fait pipi tout de suite. J'aurais pu aller faire un petit footing tout de suite. Je me sentais hyper bien en fait. Pas de lourdeur, rien du tout. Cette période durelle et ambulatoire, je pense que c'est vraiment une... d'avancer.

  • Speaker #1

    Ok, et bien écoute, on finit sur cette note positive et pleine de magie.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour tes témoignages, pour tout ce que tu as, d'avoir bien voulu transmettre tout ce que tu as vécu, des hauts et des bas, des hauts bien hauts et des bas très bas. Donc, merci beaucoup d'avoir bien voulu partager. Je pense que tu n'es pas la seule à avoir vécu, peut-être pas tout d'un coup, mais d'avoir vécu des événements comme ça. Ça fait du bien de se sentir pas seule de temps en temps.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #3

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite !

Description

Je vous retrouve aujourd'hui avec l'histoire de Sonia qui a vécu de nombreuses expériences d'accouchement très différentes. Son premier accouchement, très médicalisé, douloureux et déclenché s'est terminé en césarienne, lui laissant un petit goût amer malgré la beauté de cette première rencontre. Pour son deuxième enfant, la décision est prise, ce sera une voie basse même si tout ne se passe pas comme prévu : finalement bébé arrive alors que Sonia ne reçoit plus de péridurale.

Mais l'expérience de Sonia ne s'arrête pas là, puisqu'elle vivra par la suite la perte d'un bébé, suite à une IMG. Une décision lourde et difficile à prendre qui n'est pas sans conséquence. Enfin son petit bébé arc-en-ciel lui réservera un bel accouchement, serein et doux avec une péridurale justement dosée qui lui permet de se déplacer et de profiter de ce moment.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !

  • Speaker #1

    Bonjour et merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont ou il a, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #2

    Bonjour, je m'appelle Sonia, j'ai 38 ans aujourd'hui, deux grandes filles qui ont 12 et 8 ans. En 2022, j'ai perdu un bébé et depuis 8 mois, j'ai une autre petite fille.

  • Speaker #1

    Ok, parfait, d'accord. Une expérience assez construite.

  • Speaker #2

    De maternité, donc sur plus de 12 ans.

  • Speaker #1

    Ok, alors première question que je pose à chaque fois. Est-ce que tu avais pensé accouchement du coup dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose dont on parlait déjà et avec laquelle tu étais à l'aise ou alors ça te faisait peur au contraire ?

  • Speaker #2

    Alors il y a 12 ans, même plus de 12 ans parce que quand je suis tombée enceinte c'était presque il y a 13 ans, ça n'existait pas tout ce qui était podcast, même émission télé etc. On n'en parlait pas tellement de l'accouchement. J'avais assez peur de l'accouchement. C'est vrai que ma mère avait eu des césariennes et que j'avais quand même beaucoup d'histoires de césariennes autour de moi. Du coup, j'étais plutôt dans cette idée qu'un accouchement, c'est très médicalisé. Potentiellement, ça mène à une chirurgie. Et ça me faisait quand même assez peur, surtout que je n'étais pas très bien préparée et que ma première fille, c'était une surprise.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord.

  • Speaker #2

    J'étais assez jeune, donc j'avais 25 ans. Et donc, je n'avais pas beaucoup de copines ou de gens autour de moi qui avaient eu des enfants. Donc, j'étais toute nouvelle dans la maternité.

  • Speaker #1

    Tu étais un peu la première du cercle d'amis à expérimenter ça. Ok, d'accord. Et du coup, comment s'est passée cette première grossesse ? Est-ce que c'était une bonne expérience ? Est-ce que tu regardes de bons souvenirs ?

  • Speaker #2

    C'était une grossesse qui était compliquée déjà parce que comme j'étais très jeune, je n'y connaissais rien et j'étais… pas tellement, c'est pas une grossesse que j'ai tellement investie. Je venais d'être embauchée en plus, j'avais mon premier travail, etc. Donc, disons que je n'ai pas été hyper focalisée sur ma grossesse. Et en plus, j'ai eu de l'hypertension, ce qui fait que j'avais un petit bébé et que c'était quand même assez anxiogène parce que j'avais beaucoup d'échographie. Enfin, j'étais toujours, on m'alertait sur l'hypertension, etc. que je pouvais avoir. Donc, c'était pas... pas quelque chose, enfin, c'était pas une grossesse épanouie, apaisée, où tout se passe bien. Non, c'était pas un chemin tranquille, cette grossesse. Voilà. Et du coup, ce qui fait qu'on m'a même déclenché un mois à l'avance parce que le bébé ne grandissait plus.

  • Speaker #1

    D'accord. Ok. Est-ce que t'avais été quand même préparée à cet accouchement ou t'as pas eu le temps ?

  • Speaker #2

    Voilà. Du coup, j'ai voulu faire mes cours de prépa. vraiment à la toute fin. Ce qui fait qu'en fait, déjà que j'y connaissais rien, mais alors les cours de préparation, j'ai dû en faire deux. Donc quand je suis arrivée et qu'on m'a dit, j'étais à 36, je crois, 37, on m'a dit finalement, madame, on vous garde, vous allez accoucher demain, on vous déclenche. Moi, j'avais pas d'info, c'était vraiment l'inconnu. Je me souviens même d'avoir passé ma nuit à essayer de regarder des informations. sur internet pour essayer d'être un minimum préparé à ce qui pouvait m'arriver le lendemain.

  • Speaker #1

    Ok, et tu étais allée pour un contrôle de routine et du coup tu as été gardée. Ok, et alors comment ça s'est passé du coup ce déclenchement ? Déjà comment tu l'as vécu toi, déclenchement ça te faisait peur ou pas plus que ça ?

  • Speaker #2

    Je crois que je ne savais même pas que ça existait, je pense. Moi on m'avait donné une date, je pensais que j'accouchais à cette date-là, je ne pensais pas qu'on pouvait accoucher un mois avant. Surtout que je venais juste d'arrêter presque de travail et donc j'ai eu un congé maternité très très très réduit on va dire. et oui du coup déclenchement bon moi je m'étais dit de toute façon tout ça ça va être très médicalisé dès que j'ai mal je vais avoir la péridurale et puis voilà elle va sortir et puis c'est fini finalement non parce qu'un déclenchement c'est très très douloureux quand

  • Speaker #1

    tu t'attends pas avoir mal bah ça se passe pas bien en général tu te souviens de la méthode qui avait été utilisée oui on m'avait mis un tampon ok un tampon

  • Speaker #2

    qui déclenche des contractions, qui finit par déclencher des contractions. Mais moi, j'ai eu des contractions qui étaient non-stop, type gastro très très fortes, mais il n'y avait pas de pause. Donc, quand on me disait reposez-vous entre les douleurs mais en fait, il n'y avait pas. C'était juste très douloureux. En plus, on avait dit à mon mari rentrez chez vous, ce sera le lendemain matin qu'elle accouchera Moi, je m'étais dit quoi ? Ça va durer encore comme ça pendant... Et puis, finalement, je pense que la sage-femme a eu pitié de moi. Ils m'ont posé la péridurale, mais je n'étais qu'à un centimètre. Oui,

  • Speaker #1

    tu avais vraiment trop mal.

  • Speaker #2

    J'avais trop mal. Puis le bébé n'était en fait pas du tout prêt à venir. Donc, c'était un déclenchement sur un col fermé.

  • Speaker #1

    OK. Et comme ça s'est déroulé, du coup, tu as eu la péridurale assez rapidement. Je pense qu'il n'y a pas été à ce que le travail se mette en place rapidement.

  • Speaker #2

    En fait, le travail était quand même en place. finalement après la péridurale je crois que je suis restée j'ai dormi, je n'en pouvais plus je me suis à moitié même évanouie avec l'effet de la péridurale et puis je pense que j'étais quasiment à 8 cm au bout de plusieurs heures, assez classiquement et il y avait un rythme fétal qui était la petite ne supportait plus les contractions parce que c'était un petit bébé et donc césarienne d'urgence c'est fini, césarienne d'urgence Ce qui était quand même assez décevant.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'après avoir vécu tout ça, quand même, voilà. Moi,

  • Speaker #2

    j'avais l'impression d'être dans une machine à laver. Donc, de toute façon, je me laissais guider. Je ne prenais pas de décision dans ce truc-là. Tu te laisses guider par l'équipe médicale.

  • Speaker #1

    Et toi, est-ce que tu le vis mal ou vraiment tu t'es détachée ? Tu te dis, bon, on fait ce qu'il faut faire et on y va.

  • Speaker #2

    Oui, je pense que je me dis... plutôt dit on fait ce qu'il faut faire et puis j'ai confiance en l'équipe médicale après moi j'avais pas du tout rêvé un accouchement physio en fait j'avais rien rêvé spécialement donc oui puis à l'époque un truc qui vient n'en paraît peut-être pas vraiment non plus de ce que c'était un accouchement physio quoi je pense pas c'était pas du tout revenu à la mode comme maintenant et donc voilà je suis partie en césarienne c'était j'ai eu une expérience compliquée de cette césarienne parce que j'ai eu l'impression de sentir beaucoup de choses et je ne m'y attendais pas. Alors que quand j'avais la péridurale, pendant les contractions, je sais que je ne chantais pas, quasiment pas le bas de mon corps. Et quand ils m'ont passée en césarienne, alors là, je pouvais lever mes jambes, bouger, etc. Et ça m'a mis un coup de panique extrême. Parce que je me suis dit, là, ils vont m'ouvrir à vif. Parce que c'était quand même... Enfin, tout le monde était énervé, quoi. Il fallait y aller. Il fallait aller vite. Ouais. Ce n'était pas tranquille. D'ailleurs, mon mari n'est pas pu être là. Je m'en voyais en césarienne très vite, en urgence.

  • Speaker #1

    Tu avais quand même la peur de te sentir et de te faire ouvrir.

  • Speaker #2

    Oui, je me suis. Je leur ai dit, attendez, je peux lever les jambes. Il y a 20 minutes, ce n'était pas possible. Il y a un problème. Ils m'ont dit, non, c'est normal. Bon, je n'étais pas rassurée. Ils m'ont mis un coup de masque. Je pense que j'étais trop agitée en fait. À la limite, je leur disais, mais non, mais n'y allez pas, n'y allez pas là. Je sens tout, je sens tout. Et donc, ils m'ont mis un coup de masque et c'est passé.

  • Speaker #1

    Et tu t'es endormie du coup ou c'était juste pour te détendre ?

  • Speaker #2

    J'étais complètement dans le cirage. J'étais à moitié… Alors, je me souviens qu'il y avait un anesthésiste super sympa qui me tenait l'épaule, qui me tenait la main en me disant, ne vous inquiétez pas, je suis là. Parce que c'est vrai que quand ça va très vite, que tu as beaucoup de gens qui tournent autour de toi, je serais capable de reconnaître les visages, de dire combien de personnes étaient là. Ça a été très, très vite. Donc oui, ça s'est passé assez vite, assez violent quand même. Et puis finalement, la petite maman stress, c'était qu'elle soit trop petite parce qu'on m'avait prévu un bébé de moins de 2 kilos. Et donc la première question que j'ai posée, c'est elle pèse combien ? Et même pour mon mari, ça a été, je pense, du stress de me voir partir comme ça en urgence. au bloc et lui il attendait quoi de voir qu'est ce qui allait se passer c'était ouais c'était quand même assez intense mais elle allait bien elle faisait quand même 2,4 kg ce qui était mieux bien mieux que ce qu'ils avaient anticipé avec l'échographie, les échographies. Et elle allait très bien, quoi. Mais moi, j'ai eu une cicatrice qui était quand même très importante, je pense, parce qu'ils ont été très vite. Et puis, pour se remettre, c'était long. Le remarcher, c'était douloureux. J'ai eu de la chance que j'étais dans une toute petite maternité où j'étais toute seule ce soir-là. J'avais toute l'équipe pour moi. Du coup, en salle de réveil, normalement, tu attends deux heures toute seule, avec d'autres mamans, mais sans ton bébé. Moi, il y a quelqu'un qui est venu, l'infirmière est sérieuse, qui est restée avec moi et mon bébé et mon mari. Comme j'étais toute seule, je pouvais avoir mon mari et mon bébé. Donc oui, je l'ai eu vite. Je ne sais pas quand ils m'ont recousu, tout de suite, j'ai pu avoir le bébé.

  • Speaker #1

    Ok, ça, ça a été. Mais bon, c'est vrai que sur le point psychologique, un peu choqué. sur le plan physique, compliqué de se remettre d'une assez lourde opération qu'on minimise un peu trop.

  • Speaker #2

    Je pense qu'on minimise, et puis surtout les suites, parce que je sais que j'avais très mal. Je ne pouvais pas me relever. En plus, je devais... Je mettais 15 minutes à aller aux toilettes qui étaient dans ma chambre, tellement ça faisait mal. Et bêtement, je n'ai pas demandé de médicaments antidouleurs.

  • Speaker #1

    Et c'était systématique, du coup ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai juste eu des comprimés de Doliprane. C'était pas suffisant.

  • Speaker #1

    Non, clairement, je pense que le doliprane avec une césarienne,

  • Speaker #2

    c'est rien, quoi. J'ai pris du doliprane, je sais pas, deux, trois fois par jour, classiquement. Et deux jours après, j'en ai même parlé à ma meilleure amie qui était la fille à mère. Je lui ai dit, franchement, j'ai très, très mal. Je mets beaucoup de temps à aller aux toilettes. Je me relève pas. Elle m'a dit, mais pourquoi tu ne leur as pas dit que tu avais mal ? Et en fait, quand tu demandes pas, personne ne m'a demandé. Enfin, moi, je me suis dit, si on me demande pas, c'est que c'est ça. Faut que je prenne juste du doliprane et puis... Il n'y a pas de solution. Appel à la population, quand on a mal, il faut demander. Et il y a des solutions.

  • Speaker #1

    Surtout à l'hôpital.

  • Speaker #2

    Il y a des solutions autres que le Doliprane.

  • Speaker #1

    C'est clair. Est-ce que tu avais prévu d'allaiter ? Est-ce que c'était quelque chose pour toi ou pas vraiment ? Est-ce que ça a été en question ?

  • Speaker #2

    L'allaitement, ce n'était pas quelque chose que j'avais prévu de faire, pas plus que ça. Et finalement, quand elle est née, j'ai commencé l'allaitement et je me suis mis comme un espèce de défi d'y arriver. Je ne sais pas pourquoi, c'était vraiment un truc qui me tenait vachement à cœur, peut-être parce que je n'avais pas beaucoup investi la grossesse, du coup je me disais que l'allaitement c'est une espèce de réparation. Donc je l'ai allaitée, mais elle a été complétée par des biberons. Du coup ça a été un allaitement qui était quand même très compliqué. Qui a duré quand même un an.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand même, donc tu t'es accrochée.

  • Speaker #2

    Mais toujours en mixte. Parce qu'en fait, dès le début, je n'ai pas été assez accompagnée dans l'allaitement et la montée de lait, ce n'est pas tellement fait. Je n'avais pas assez de lait.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    d'accord. Oui, je me suis accrochée.

  • Speaker #1

    Oui, donc une première expérience qui reste un petit peu en travers de la gorge. Ce n'était pas horrible, mais ce n'est pas fou non plus.

  • Speaker #2

    Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, quatre ans plus tard, est-ce que c'est de nouveau une surprise ou est-ce que c'est… Vous qui décidez cette fois de lancer Projet Bébé

  • Speaker #2

    2. Non, ce n'était pas une surprise. C'était une envie qu'on avait tous les deux. Ma première avait donc trois ans et on s'est dit, là c'est bon, on peut y aller. Et donc, elle est arrivée tout de suite. Je suis tombée enceinte tout de suite. Et là, je m'étais dit, je vais essayer quand même d'avoir un accouchement en voix basse, même si ça me faisait quand même peur. Mais toujours très médicalisée. J'étais dans un hôpital avec un suivi. assez classique, j'ai pas fait de choses particulières, de préparation autre que les préparations classiques. Donc j'avais prévu un accouchement avec péridurale, classiquement, et c'est ce qui s'est passé.

  • Speaker #1

    Et ton projet du coup d'accoucher voix basse ne faisait pas de problème du tout ?

  • Speaker #2

    Non, non. Ils m'ont proposé quand même une césarienne programmée à l'hôpital, et moi je me suis dit Bon, on va quand même essayer de voix basse et puis aller J'ai eu en plus un travail qui s'est déclenché tout seul. Je n'avais pas mal. Je suis arrivée à l'hôpital, j'étais à 4 cm, pas de douleur. Donc, nickel. Ils m'ont posé la péridurale directe alors qu'ils auraient pu attendre. Donc, finalement, je n'ai jamais eu mal pour cet accouchement-là. Ce n'est pas assez très facile. Ok.

  • Speaker #1

    On va revenir un petit peu en détail quand même. Mais du coup, ta grossesse s'est bien passée cette fois-ci encore. Tu n'as pas eu de soucis particuliers ?

  • Speaker #2

    Pas de soucis. Non, pas de soucis particuliers, tout allait bien.

  • Speaker #1

    C'est bien cette fois.

  • Speaker #2

    Aussi c'est bien, j'avais les échos comme il fallait, je me suis quand même beaucoup plus reposée, beaucoup plus concentrée sur moi. Pendant cette grossesse-là, je l'ai beaucoup plus investie. aussi parce que je me disais que ce sera sûrement probablement la dernière grossesse donc j'étais c'est une grossesse beaucoup plus sereine tranquille du coup tu suis donc juste des cours classiques mais pas vraiment de

  • Speaker #1

    préparation pour un accouchement voix basse après une césarienne je veux dire non j'ai fait les cours collectifs à la maternité hyper classique ok d'accord Et du coup, comment se déclenche le moment du grand jour ?

  • Speaker #2

    J'avais eu des contractions dans la nuit. Je savais que j'avais rendez-vous à la maternité une semaine avant le terme pour un bilan classique, l'échographie une semaine avant. Et je me disais, bon, quand même, j'ai des contractions assez rapprochées, ça me fait un petit peu mal, etc. Et mon mari, comme par hasard, je savais que ce jour-là, il était en congé. Donc, je pense qu'aussi... cerveau savait que ce jour-là, il était dispo. Et donc, je lui dis, j'ai rendez-vous de toute façon ce matin à la maternité, mais je pense qu'on va prendre la valise. Je pense qu'on va y rester. Ça risque d'être le moment. Et en fait, j'arrive, je lui dis, oui, j'ai des contractions. Elle s'achève, elle me regarde, elle me dit, oui, là, je pense que vous êtes en travail. Vous n'étagez pas 2-3 centimètres. Vous restez. Ok.

  • Speaker #1

    Donc vraiment... Hyper spontanée,

  • Speaker #2

    là. Oui, mais j'étais hyper bien, parce que même mon mari, il pensait que c'était un truc de routine. Il me disait, bon, on va manger où ce midi, après ? Qu'elle reste ? Et je ne pense qu'on ne sort plus. Je pense qu'elle va manger.

  • Speaker #1

    Elle va rester,

  • Speaker #2

    en fait. Et lui, il n'y croyait pas du tout, parce que comme j'étais hyper bien, il ne pensait pas que j'étais...

  • Speaker #1

    C'était rien comparé à la douleur que tu avais provoqué le tampon la première fois.

  • Speaker #2

    Et puis comme j'étais préparée aussi, je me doutais de ce que ça pouvait faire la première fois. Je n'avais aucune idée aussi. Je pense que c'était l'effet surprise. Oui, forcément. Après aussi, ma fille, le truc, c'est qu'elle ne bougeait plus, la deuxième. Elle était quand même très peu active dans mon ventre. Et donc, ils ont aussi, pour cet accouchement, ils m'ont dit on va essayer d'accélérer les choses. On ne va pas… peut-être aussi c'est pour ça qu'ils m'avaient posé la période râle assez tôt par rapport à mon état physique. parce qu'il voulait quand même que ça ne dure pas des jours, vu qu'on n'arrivait plus trop à la stimuler, qu'elle restait très inactive dans mon ventre.

  • Speaker #1

    Et puis, tu as quand même un utérus cicatricien, donc en général, il ne force pas non plus un travail très long pour éviter de se partir de ses ariennes. Oui,

  • Speaker #2

    donc il y avait tout ce contexte-là qui faisait que de toute façon, je ne rentrais pas chez moi et qu'il voulait que ça avance.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'ils ont fait des choses pour que ça avance plus vite ce travail, hors de mettre une péridurale assez tôt ?

  • Speaker #2

    Oui, ils m'ont percé la poche des os, dès qu'ils m'ont posé la péridurale, de façon mécanique.

  • Speaker #1

    Encore assez tôt, du coup, dans ton avancée.

  • Speaker #2

    4 cm, oui. Mais elle m'a dit, le but, c'est de... Je pense qu'on ne peut pas même mettre beaucoup d'ocytocine en perf, vu que j'avais un utérus cicatriciel. Oui. Une des façons aussi d'accélérer le travail, c'était de percer la poche des os artificiellement, enfin manuellement.

  • Speaker #1

    Et ça marche du coup ? Ça déploie le travail un peu plus rapidement ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas. Comme je n'ai pas fait avec et sans, je ne peux pas dire. Mais ça a quand même duré très longtemps. Je ne sais pas. J'ai dû avoir l'apéritif à 15h peut-être, de l'après-midi, 15-16h. Et ma fille est née, je ne sais pas, je crois à 2h du matin. une heure et demie du matin.

  • Speaker #1

    Oui donc ça va pas être plus instantané quoi.

  • Speaker #2

    Pas instantané non, c'est vrai. Et puis je sais qu'elle revenait toutes les heures me contrôler, elle me disait bon à chaque fois elle me disait bon j'espère que ça va prendre à peu près un centimètre, sinon on part en césarienne quoi. Donc on était là en train de se dire j'espère que ça avance, j'espère que ça avance.

  • Speaker #1

    Ouais et t'avais une péridurale très dosée du coup, où tu pouvais bouger un petit peu ?

  • Speaker #2

    On pouvait pas bouger, c'était encore les... Il n'y avait pas les péridurales vraiment ambulatoires où tu peux marcher dans la pièce. Quoique je pense que j'aurais pu marcher, mais comme ils ne veulent pas, ils te demandent de rester au lit. Et puis moi, je n'avais même pas qu'on pouvait se lever. Donc, j'étais dans mon lit. Après, je sentais très bien mes contractions. Et je sais que même au moment de la pousser, quand elle est sortie, je n'avais plus le cathéter dans le dos. De toute façon, je n'avais plus de produit depuis un certain temps. La poche de péridurale, il n'y avait plus de produit.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    J'ai utilisé tout tellement que ça a duré longtemps.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment ça s'est passé ? Tu sentais quand même ? Enfin, tu sentais ou tu avais été quand même un petit peu anesthésiée ?

  • Speaker #2

    J'ai bien senti parce que je sais quand elle m'a dit bon là ça fait très très longtemps, vous êtes à 10, le bébé n'est pas encore descendu dans le bassin mais on va essayer de pousser quand même. Donc j'ai essayé de pousser, elle m'a dit ah bah c'est bon je pense qu'elle va sortir et là mon mari qui était à côté de moi me montre le fil du cathéter en me montrant qu'il n'y en avait plus dans le dos parce que moi je voulais me remettre un petit coup là. Et bien j'ai fait oh là là, bon de toute façon c'était trop tard il fallait... mais ça je pense que ça m'a quand même un peu un petit coup de pression là et puis mon mari me dit ça fait déjà un certain temps qu'il n'y avait plus de produit dans le truc donc j'étais peu anesthésie à la fin donc j'ai très bien senti le passage de ma fille du coup ça n'a pas duré longtemps je pense qu'en moi j'ai dit 5 minutes mon mari me dit que c'était plus 10-15 minutes mais elle était sortie Ça a été vite, alors qu'elle n'était même pas engagée. Donc oui, oui, rapide.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, là, tu le vis comment ? C'est cette première naissance par voix basse. Par voix basse.

  • Speaker #2

    J'étais vachement contente que ça se passe comme ça et que je n'ai pas une douleur incommensurable, malgré le fait qu'il n'y ait pas la p... quasiment plus de produits après ils m'ont recousu ça ça a été très compliqué parce que j'avais quelques petits points et donc j'étais à moi j'étais à vif quoi vraiment oui j'avais beau leur dire j'ai mal franchement j'ai mal je sens tout vous me recouser ça me fait très mal et je suis tombé sur une interne disait non non mais c'est bon il reste de la pérille reste de la pérille moi je savais très bien que j'avais plus mais non il n'y avait pas beaucoup d'écouté donc c'est cet après a été a été compliqué. C'est quelques minutes, heures d'après. Heureusement, je regardais mon bébé et je me disais, voilà, peut-être que ça me faisait penser à autre chose. Mais là-dessus, j'ai un manque de bienveillance quand même.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    De ne pas écouter que j'avais mal, quoi. Ils auraient pu me faire une petite anesthésie locale, au moins.

  • Speaker #1

    Oui, ou mettre un petit spray comme on fait parfois.

  • Speaker #2

    Je n'en sais rien, mais là, je suis sûre que je n'avais rien. Mon mari me le dit, tu avais hyper mal, ça se voyait. C'est vraiment ce moment-là qui était le plus douloureux, plus que le passage du bébé.

  • Speaker #1

    Et c'était épidiotomie ou c'était une déchirure naturelle ?

  • Speaker #2

    Petite déchirure.

  • Speaker #1

    Oui. OK. Et comment tu vis ta suite d'accouchement direct ? Du coup, toi qui as vécu une césarienne et des points du coup de... de déchirure, la comparaison, t'en es où ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai trouvé qu'après un accouchement en voie basse, surtout que la péridurale étant peu dosée et puis surtout, elle avait disparu depuis un certain temps, j'ai pu me mettre debout tout de suite. Donc, franchement, la reprise physique, physiquement, je me sentais bien. Après, j'ai eu quand même pas mal de douleurs à ces points qui duraient vraiment, franchement, longtemps. Les fils étaient trop serrés. Donc, pendant plusieurs jours, voire semaines, j'ai trouvé que ça restait très douloureux. Je me baladais avec un petit coussin pour m'asseoir. Et en fait, c'était juste que les points étaient trop serrés, m'avait dit la sage-femme plus tard. C'est dommage.

  • Speaker #1

    C'était le point noir de cette affaire, encore au final.

  • Speaker #2

    Et puis en plus, il n'y en avait pas beaucoup, mais il suffit d'un qui est serré et qui fait mal. Et puis même après, quand les points ont disparu, je sais que j'avais encore des douleurs justement à cette petite déchirure. Et ça a mis longtemps à partir.

  • Speaker #1

    Et du coup, le fait de rencontrer ton bébé d'une manière différente, pas dans un bloc, ça a quand même changé pas mal de choses ?

  • Speaker #2

    Oui, l'attachement se fait différemment. Je n'ai trouvé que ma deuxième, je l'ai eue tout de suite contre moi. En plus, elle me ressemblait beaucoup. Je me suis tout de suite vue en elle. Il y avait vraiment un lien d'attachement tout de suite. Un petit coup de foudre. Alors que la première, c'était différent parce que déjà, ce n'était pas prévu. La grossesse, je ne l'avais pas investie. L'accouchement, ça avait été assez traumatisant. Donc, je n'avais pas eu le lien d'attachement qui s'était fait aussi facilement.

  • Speaker #1

    Et cette fois-ci, tu avais toujours un projet d'allaitement peut-être un peu plus facile du coup ?

  • Speaker #2

    Oui. J'avais toujours mon projet d'allaitement, ça s'est plutôt bien passé. Je l'ai allaité aussi un an, complémenté quand elle a commencé à aller à la crèche, etc. Mais c'était un bébé qui était très, contrairement à la première, très difficile, qui ne dormait pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    alors que la première a fait ses nuits à deux mois et demi quoi, génial ! Oui,

  • Speaker #1

    elle jouait la nuit !

  • Speaker #2

    Elle ne dormait pas du tout pendant six mois, elle ne dormait pas plus d'une heure ou deux heures d'affilée, c'était un enfer, c'était très collé à moi, c'était un autre bébé quoi, c'était compliqué. L'après était plus compliqué finalement, comme quoi ça ne joue pas.

  • Speaker #1

    Oui, comme quoi ça ne veut rien dire. Et du coup, tu es vraiment dans ton idée de c'était la deuxième, la dernière, c'est fini. Ou est-ce qu'au moment de l'accoucher, tu te dis peut-être que…

  • Speaker #2

    Non, au moment de l'accoucher, je ne me dis pas peut-être. Mais moi, j'avais quand même cette idée où je m'étais dit peut-être que plus tard, 4, 5 ans après, j'aimerais bien peut-être avoir un autre enfant. Mais mon mari a toujours dit que lui, il n'en voulait que deux. C'était son schéma idéal. Dans sa famille, ils sont trois. Ils sont trois frères et sœurs. Et c'était trop pour lui. Il m'a toujours dit qu'on était trop. Donc, moi, deux, c'est bien. Donc, moi, j'aurais bien aimé avoir trois. Lui, il n'en voulait que deux. Bon, comme il faut être deux pour choisir.

  • Speaker #1

    Oui, a priori, c'est plus facile de ne pas le faire que de le faire, Nico.

  • Speaker #2

    Absolument. Donc, ça faisait quand même un certain temps que je m'étais dit, de toute façon, il n'y aura pas d'autres bébés. J'avais fait plus ou moins le deuil d'une nouvelle grossesse.

  • Speaker #1

    Et du coup, à quel moment, finalement, le projet BB3 est arrivé ?

  • Speaker #2

    Alors, le projet BB3 est arrivé. Donc, ma petite avait 5 ans et demi. Et mon mari, surtout, allait avoir 40 ans.

  • Speaker #1

    D'accord, grosse étape.

  • Speaker #2

    Grosse étape pour lui, je pense. Donc, moi, j'avais 35 ans. Et donc, il allait avoir 40 ans. Et comme ça, du jour au lendemain, alors qu'il était parti faire un voyage avec des copains, il revient et il me dit, OK, faisons un autre bébé. Alors qu'on n'en parlait pas du tout. Ce n'était pas un projet. Enfin, ce n'était pas un projet. Moi, je ne revenais pas du tout à la charge parce que je savais que c'était mort. Il n'y avait pas d'ouverture.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un corps. Tu t'es fait une raison quand même. Je me suis dit, bon, de toute façon, là...

  • Speaker #2

    Oui, voilà, ça faisait déjà... Peut-être que j'avais dû en parler une ou deux fois, un ou deux ans avant, puis après, j'avais vu qu'il n'y avait pas d'ouverture. Ce n'était pas peut-être, c'était non catégorique. Il disait à tout le monde, c'est non, non, non. J'étais très, très, très surprise quand il m'a dit ça. Vraiment, je n'aurais pas parié un euro là-dessus. Vraiment.

  • Speaker #1

    Et toi, c'était un projet qui t'a toujours envie au final.

  • Speaker #2

    qui me faisait toujours envie, mais c'est vrai que je ne l'avais pas anticipé parce que je ne me disais pas, tiens, ce n'est pas un projet que j'avais rêvé, anticipé, parce que pour moi, il n'y avait pas d'opportunité. C'était bon.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, suite à ce revirement soudain après un week-end entre amis, vous lancez le projet BB3, du coup. On ne va pas te le dire dix fois non plus.

  • Speaker #2

    Donc, on était en... En octobre 2021, il me dit Allez, allons-y Et je suis tombée enceinte en janvier 2021.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, c'est rapide quand même.

  • Speaker #2

    Oui, rapide.

  • Speaker #1

    Et alors, qu'est-ce qui se passe cette fois-ci ? Parce que, du coup, tout ne se passe pas aussi bien que pour les deux premières.

  • Speaker #2

    Finalement, du coup, en fait, on ne le dit pas à mes filles tout de suite. On attend. C'est un truc qu'on a gardé vraiment pour tous les deux. Je pense qu'on l'a dit à très peu de personnes autour de nous. On fait la T1, enfin on attendait de faire l'échographie de T1 pour pouvoir l'annoncer. On fait la T1, c'était en mars 2022. Tout va bien, la T1 est nickel. La sage-femme qui le fait en plus c'est quelqu'un qui travaille dans un diagnostic anténatal, donc c'est quand même quelqu'un qui est parfaitement qualifié pour faire ce genre de... Voilà, il n'y avait pas d'erreur sur l'échographie. En plus on nous dit que c'est un petit garçon. Moi j'étais hyper surprise d'avoir un petit garçon parce que je pensais que j'aurais que des filles dans ma vie, ça se confirme. J'avais prévu d'avoir une fille, donc c'est vrai que ça a mis plusieurs jours avant que l'information de me dire que je vais avoir un garçon, je l'intègre. C'était compliqué, parce que je m'étais projetée sur une fille. Et du coup, quand on a eu la T1, tout allait bien, on a fini par l'annoncer à trois mois, je crois qu'il y a eu trois mois et demi. à tout le monde, à nos amis, à nos parents, à mon travail, etc. Et tout le monde était hyper surpris parce que comme ce n'était pas un projet de vie dont on avait déjà parlé, ou au contraire, on en avait déjà parlé en disant que c'était niet, les gens étaient très, très surpris. D'ailleurs, beaucoup de personnes nous ont demandé est-ce que c'était prévu. Donc effectivement, ça aurait pu être un imprévu. Donc voilà, et qu'est-ce qui s'est passé ? C'est qu'après cette T1, j'ai fait les examens du tri-test.

  • Speaker #0

    qui te donne les probabilités d'avoir un enfant porteur de trisomie 13, 18 ou 21. Et on nous dit que j'ai une probabilité qui n'est quand même pas terrible, qui est de 1 sur 102. Normalement, le tritest, ça va aussi avec ton âge et avec d'autres marqueurs liés aussi à la clarté nucale de l'échographie. Pourtant, moi, elle était très fine, la clarté nucale. et d'autres marqueurs sérologiques et donc on me dit 1 sur 102 et donc 1 sur 102 c'était quand même un chiffre qui était qui était fort par rapport à mon âge tu vois mon âge ne justifiait pas le 1 sur 102 oui je suis avec le 35 ans du fait d'être 36 ans mais du voilà 36 ans le 1 sur 102 c'était pas s'il n'y avait pas que ça quoi qui fait que donc après tu as le tri test ensuite tu es éligible pour faire un dpni donc un dépistage non-invasif, une prise de sang. Il faut quand même savoir que le 1 sur 102, il y a quelques années, c'était une aminosynthèse. Maintenant, il y a ce test qui existe. Donc, nous, on dit oui, on fait le dépistage, etc. On fait le dépistage et je n'ai pas eu de retour par rapport à ce dépistage. Là, j'étais quand même plus avancée dans ma grossesse parce qu'il s'est passé du temps. Et donc, j'en parle à… On avait commencé à faire de l'haptonomie, par exemple. Donc là, on était parti sur un… Enfin, moi, j'étais partie sur ma dernière grossesse. Je vais l'investir à fond. Je vais faire du yoga. Je vais faire de l'haptonomie. Enfin, voilà, j'étais vraiment dans une toute autre logique par rapport à cette grossesse-là. Et donc, même les sages-femmes qu'on voit, je lui dis, j'ai toujours pas de résultats de ce DPNI. Elle me dit, c'est de la bonne nouvelle parce que quand c'est… Résultat positif, on nous appelle et quand c'est négatif, on envoie un courrier. Donc là, probablement qu'on attend le courrier en fait. Et il s'est quand même passé deux semaines et demie, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, quand même assez sur l'échelle d'une grossesse.

  • Speaker #0

    Ce qui est quand même très long entre le moment où j'ai fait mon test et le moment où ils nous ont donné le résultat. Alors que normalement, il se passe deux jours en temps normal. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'ils ont paumé mon résultat.

  • Speaker #1

    Super !

  • Speaker #0

    Oui, ils ont paumé mon résultat, je pense qu'ils ont refait le truc. Bref, et là, c'est vrai que dès que le truc a été positif, on a été appelé dans l'heure. Et donc, moi, je suis vraiment tombée née nue quand ma sage-femme m'a dit je suis désolée, mais le résultat est positif Donc, mon résultat était positif à la trisomie 21, qui est donc la seule trisomie qui est potentiellement viable. contrairement à la trisomie 13 ou 18. Et donc, voilà, c'était un énorme coup de massue. Franchement, on ne s'y attendait vraiment pas. Parce que comme l'échographie, elle était nickel, la T1, elle était nickel, moi, je n'étais pas si vieille, tout ce temps entre le DPNI, etc., on avait eu le temps de se projeter sur autre chose. Et en fait, on m'avait dit aussi ce pourcentage. peut être annonciateur d'une hypertension qui arriverait durant la grossesse. Et c'est vrai que j'avais déjà eu. Du coup, la sage-femme m'a dit qu'on va être vigilant là-dessus. Donc, ça ne m'avait pas inquiétée. Je m'étais dit, c'est pour ça que j'ai un résultat pas terrible parce que j'ai ce marqueur. Et donc, probablement que j'aurais de l'hypertension. Ça se traite. Et puis voilà. Et donc là, tout de suite, ça bascule. Donc, c'est un autre schéma. Du coup, on a été suivis très rapidement par le centre de diagnostic anténatal où ils te font des échographies, où ils te font d'autres examens comme une amniocynthèse pour confirmer le résultat.

  • Speaker #1

    Tu l'as eu,

  • Speaker #0

    du coup ? Tout de suite. Le surlendemain, on était reçus au diagnostic anténatal. pour l'amnésie synthèse, qui te donne donc une confirmation du résultat, parce que le DPNI, même si c'est fiable à 99,99%, il préfère avoir un résultat absolument certain, pour aussi la suite de la procédure, selon ce que tu choisis, il leur faut la fiabilité des résultats. Donc très vite, nous, quand on est arrivés, on nous a dit qu'est-ce que vous voulez faire ? Sur quoi vous orienterez ? Quelle décision vous souhaitez vous orienter par rapport à ce résultat-là ?

  • Speaker #1

    Vous en aviez parlé, vous, entre vous, même avant de savoir qu'il y avait un problème ? Si problème il y avait, on ferait ça ou pas vraiment ?

  • Speaker #0

    Alors, on en avait parlé, mais vraiment très brièvement, parce qu'en fait, moi, vraiment, je n'y croyais pas du tout. Je ne m'étais pas dit, tiens, ça pourrait arriver, qu'est-ce qu'on fera ? On avait légèrement évoqué, mais ce n'était pas… Franchement, on n'a pas vraiment eu une conversation là-dessus. Après, quand le résultat a été confirmé, qu'on avait à peu près 48 heures avant d'arriver au diagnostic antenatal, j'ai fait énormément de recherches pour comprendre. Et très vite, c'est vrai que le parcours qui nous attendait a été assez clair pour moi. Et mon mari, très vite, m'a suivie sur la décision parce qu'il a bien vu que j'avais regardé, que c'était fiable ce que j'avais regardé. Si je prenais cette décision-là, c'est que ce n'était pas par gaieté de cœur, mais que c'était la meilleure décision pour nous.

  • Speaker #1

    Pour vous,

  • Speaker #0

    c'était non ? En fait, pour nous, c'était la meilleure décision d'interrompre cette grossesse compte tenu de tout ce qui pouvait arriver à ce bébé. entre le moment où on a eu le diagnostic et la suite. Donc oui, très vite, on leur a dit je pense qu'on va s'orienter vers une IMG Mais pour autant, on n'a pas été très bien accompagnés par rapport à cette prise de décision qui a été… J'étais très seule, j'ai trouvé que je n'avais pas été très accompagnée pour avoir toutes les informations.

  • Speaker #1

    Oui, tu n'as pas eu d'informations. Juste, vous ne voulez pas, vous ne voulez pas. OK, on fait comme ça.

  • Speaker #0

    Alors que tu ne peux pas décider ça aussi vite. Moi, j'ai fait beaucoup de recherches parce que j'ai lu des thèses et des choses très détaillées et poussées. Mais si je n'avais pas été en capacité de faire ça, je ne sais pas comment font les autres parents qui ne sont pas accompagnés dans la décision. C'est vrai que la trisomie 21, on a cette image d'un enfant qui serait un peu handicapé, mais ça, c'est l'exception. Ça arrive très peu souvent, ce genre d'enfant qui est juste un peu handicapé mentalement. En vrai, ce n'est pas ça la trisomie 21. C'est beaucoup plus dur que ça. C'est beaucoup plus dur. C'est-à-dire que j'avais regardé, entre le moment où j'ai eu le... L'information, j'avais déjà une chance sur trois d'avoir une mort fétale in utero avant la naissance. Déjà une chance sur trois. 10% de morts-nés qui ne survivent pas à l'accouchement. 80% de chances d'avoir un bébé qui, s'il arrive à naître, soit opéré à la naissance. Qui ne survivent probablement pas. Enfin, tu vois, tout ça cumulé, c'était en fait un paysage tellement noir. même si tu dis même les gens qui sont très croyants et qui voient que le positif j'en voyais très peu en fait le chemin lumineux il n'y en avait quasiment pas ça faisait beaucoup de choses ça faisait beaucoup trop de choses qui faisaient que probablement j'aurais jamais un enfant qui soit juste un peu handicapé c'était pas ça la suite Donc voilà, moi j'ai vraiment beaucoup cherché, j'ai trouvé que c'était très peu fourni sur internet, très peu d'infos, on t'accompagne très peu aussi, les soignants m'ont très peu accompagné là-dessus, sur ce que pouvait être un enfant atteint de trisomie 21, j'ai pas eu trop cette info-là. Donc on a fait ce choix en conscience et avec les éléments qu'on avait. Maintenant, je pense que... Moi, je n'ai jamais regretté parce que vraiment, me disant quel aurait été son avenir s'il y en avait eu un, ce n'est pas ça que je voulais pour mon enfant. Et vraiment, le s'il y en avait eu un, c'est pas... En fait, c'est très peu probable que tu arrives à avoir un bébé qui soit en vie et qui ait plus de 5 ans, qui vive plus de 5 ans, je veux dire. Donc déjà,

  • Speaker #1

    rien que ça...

  • Speaker #0

    Rien que ça, c'était compliqué. J'avais aussi les sœurs qui... Je ne me voyais pas poursuivre ma grossesse et finalement perdre mon bébé à la naissance. Oui. Par rapport à elle aussi, c'était hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Mais ça faisait beaucoup de points dans la liste.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, oui, oui. Donc oui, très vite, on s'est orienté vers une IMG et donc on a été accompagné plutôt en ce sens-là.

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé du coup ?

  • Speaker #0

    On a été reçu à l'hôpital, c'était à l'hôpital de Trousseau à Paris. Au bout de, je ne sais pas, il s'est passé peut-être deux, trois semaines entre le moment où j'ai fait la myosynthèse et le moment où ils nous ont reçu pour cette IMG.

  • Speaker #1

    Plus d'un mois et demi depuis que vous aviez eu un premier diagnostic ?

  • Speaker #0

    Parce que là, j'étais à 4 mois et demi, je pense. Donc oui, quand même assez loin. Et voilà, du coup, ils te reçoivent et tu pars en salle de travail assez classiquement. Et on te déclenche l'accouchement comme on te déclencherait un accouchement, comme j'ai eu quasiment pour ma première fille. Sauf que là, contrairement au premier accouchement, la différence, c'est que je trouve... Bon, déjà, ils ne viennent pas te voir toutes les heures pour te dire Madame, vous en êtes à ton 1 Donc ça, ce n'était pas le cas. Tu n'as évidemment pas de monito sur le ventre. Et le personnel soignant est quand même beaucoup plus... Comment on va dire ? Il prend beaucoup plus de pincettes. Ce n'est pas du tout quelqu'un qui arrive avec le grand sourire. J'ai rêvé aux douleurs. Ah oui, tu as aussi la péridurale d'emblée.

  • Speaker #1

    Oui, mais il n'y a pas d'attente.

  • Speaker #0

    En fait, ce n'est même pas une question. Ils te disent, c'est déjà cette souffrance comme ça. On vous met la péridurale avant tout geste médical. Parce qu'en plus, les gestes sont très douloureux de toute façon, parce que ton corps n'est pas prêt à coucher. Donc, l'inverse fait que tu as une péridurale. et ensuite qu'ils interviennent médicalement pour provoquer l'accouchement.

  • Speaker #1

    Et par voie basse du coup, presque nécessairement ?

  • Speaker #0

    Par voie basse, oui. J'ai été assez surprise. Moi, je ne pensais pas que j'allais accoucher. Je n'imaginais pas que j'accoucherais. Je pensais que j'allais bêtement aller au bloc endormi. Mais non, ce n'est pas ça. Ça ne se passe pas comme ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en général, les complications post-opératoires sont plus... complexe du coup il préfère autant que ça passe par les voies naturelles.

  • Speaker #0

    Papa que je crois qu'aussi ils te disent que c'est important de pouvoir aussi que la mère ou le papa aussi se rendent compte que tu as vraiment accouché. Oui. Parce que sinon c'est vraiment on off, tu arrives au bloc, tu ressors en étant endormi c'est pas du tout le même le même cheminement.

  • Speaker #1

    Et quand se passe l'après du coup ?

  • Speaker #0

    Alors, après, c'est très rapide. C'est-à-dire que je pense que j'ai dû accoucher, il était minuit 15. Je suis ressortie à midi du jour même.

  • Speaker #1

    Et là, il y a des choses qui sont organisées pour faire un deuil, pour faire un enterrement, faire quelque chose. C'est une question qu'on te pose. C'est pas de question du tout.

  • Speaker #0

    C'est effectivement une question qu'on… qu'on pose. On te pose déjà la question avant, est-ce que tu veux le voir ? Est-ce que tu ne veux pas le voir ? Est-ce que tu veux faire des funérailles ? Est-ce que tu ne veux pas en faire ? Qu'est-ce qu'on nous a demandé aussi ? Ah oui, tu peux aussi le déclarer, pas le déclarer, donner un prénom, on peut donner de prénom. Ils proposent aussi de faire des photos, enfin, ils font automatiquement, en fait, des photos qui te laissent à disposition dans leur base de données et tu viens les chercher quand tu veux. Donc il y a quand même des choses qui sont faites, on va dire, sur le moment où ils t'expliquent bien les choses, mais il n'y a pas d'accompagnement. Moi, j'ai trouvé que ça manquait beaucoup d'accompagnement à partir du moment où tu sors de l'hôpital. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu sors 12 heures plus tard et au final… Tu sors rien.

  • Speaker #0

    Tu n'as évidemment pas de bébé, mais surtout tu n'as pas d'informations sur les accompagnements psychologiques qui peuvent exister, les associations qui existent, tout ça, tu n'es pas accompagné là-dedans. Donc, parce qu'il y a pas de mal. Vraiment dommage.

  • Speaker #1

    Oui, forcément. Et vous, vous aviez choisi de le voir, de faire des funérailles ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on avait choisi de ne pas faire de funérailles. Franchement, c'était trop lourd à organiser. Trop lourd dans le sens, moi je n'avais pas du tout l'énergie de m'occuper de ça. Après du coup, ils font des funérailles, enfin ils ne font pas des funérailles, ils font des, je ne sais pas comment dire, il y a une crémation qui a lieu de ton enfant. mais une crémation collective avec les autres bébés de l'hôpital. Je me disais que ce n'était pas si mal d'avoir une crémation collective, ça me semblait être bien. Et ensuite, le voir ou pas le voir, moi j'avais demandé à mon mari de le voir, mais moi je ne pouvais pas. Mais j'ai eu quand même des photos, donc bon, je vais dire que je l'ai vu, mais je ne l'ai jamais vu sur le moment. C'était trop...

  • Speaker #1

    Après, chaque décision est la bonne décision. De toute façon, tant que c'est pour toi, il n'y a pas de mauvaise décision.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai qu'ils me l'ont demandé beaucoup de fois, beaucoup, beaucoup de fois. Ça, je pense que comme il y a beaucoup de parents qui se changent d'avis... Je pense qu'à chaque fois qu'il venait nous voir, il nous disait vous êtes sûr, vous êtes sûr, vous êtes sûr, oui je suis sûr, oui je suis sûr, oui je suis sûr. Mais oui, oui, ils nous ont demandé énormément de fois.

  • Speaker #1

    Ok, du coup, après, est-ce que tu te dis, du coup c'est fini, ou est-ce que tu te dis, je veux un autre enfant, je veux ce troisième enfant, enfin, quatrième ?

  • Speaker #0

    Je me suis dit, avant l'IMG, je ne m'étais dit plus jamais. plus jamais je refais vivre ça à ma famille, c'est trop lourd. Au moment de l'IMG, même vraiment le jour de cet accouchement, je me suis dit, en fait, je ne veux pas finir là-dessus. C'est-à-dire que le jour même où j'ai accouché, j'étais déjà en train de me dire, je vais retomber enceinte, je vais réaccoucher, je ne veux pas réaccoucher de cette façon-là, je veux vraiment donner naissance à un bébé. Donc oui, c'est un projet que j'avais. très vite et que j'ai pas partagé tout de suite. En fait, je me disais, je veux un autre bébé, mais pas instantanément. Je voulais qu'il se passe quand même un peu de temps. Et ça, c'était partagé par mon mari, oui. Lui, il était plutôt... En fait, je pense qu'il me voyait tellement mal qu'il faisait ce que je... Enfin, voilà, il allait dans mon sens, quoi.

  • Speaker #1

    Et à quel moment, du coup, vous vous êtes sentie prête à lancer ce projet bébé ?

  • Speaker #0

    Alors, on s'est sentie pas prête. En fait, je suis retombée enceinte deux mois en août. Donc, c'était trois mois après. Pareil, sans faire gaffe, une fois, je suis retombée enceinte. Je n'avais pas repris de contraception, évidemment. Et c'était encore une surprise parce que, franchement, on ne s'était pas dit je vais retomber enceinte Et donc, je suis revenue de mes vacances du mois d'août enceinte. Je l'ai appris la veille de la rentrée scolaire du mois de septembre. J'étais évidemment paniquée parce que je me suis dit ça va, il va se repasser quelque chose de terrible J'étais très, très angoissée. Et je n'avais pas tout à fait tort parce que, du coup, la grossesse s'est quand même arrêtée au bout de deux mois, un peu plus de deux mois. Donc ça pareil, autre coup dur. Et là, on a été obligés d'aller voir encore. Enfin, j'ai encore eu le droit, peut-être pas encore, mais j'ai eu le droit à un courtage, hospitalisation, etc. Donc c'était encore...

  • Speaker #1

    Le procès, c'est quand même pas rien.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et il se trouve que c'est tombé quasiment le jour de mon terme. Le jour que j'aurais dû avoir pour mon terme. Donc c'était une semaine chargée. double peigne enfin vraiment très compliqué et en fait après je suis retombée et après voilà on n'a pas laissé de temps passer je suis retombée enceinte en janvier cette fois de manière désirée entre guillemets, pas de surprise là c'était pas vraiment une surprise non non, il s'est passé donc on se revoit la fausse couche et il s'est passé un peu moins de 3 mois

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une nouvelle fois cette peur qui t'a essayé à faire mal se passer ? Ou est-ce que tu te dis cette fois c'est bon, cette fois je sens que ça va aller ?

  • Speaker #0

    Je ne me dis pas vraiment que ça va mal se passer, mais je ne me dis pas non plus que ça va hyper bien se passer. Ça reste encore compliqué à l'investir. Là, il y a eu déjà deux fois où ça s'est quand même très très mal passé. Je n'arrive pas à me projeter sur une issue positive. Et d'ailleurs, on l'annonce très tard, cette grossesse. Je pense que je l'ai annoncé, que ce soit à mon travail, je devais être à plus de cinq mois.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as eu un suivi particulier après ces deux interruptions de grossesse ? Ou est-ce que non, c'était classique ?

  • Speaker #0

    C'est moi qui l'ai mis en place. Oui, j'ai eu un suivi particulier. J'ai été suivie directement par le diagnostic anténatal. C'est-à-dire que j'avais des échographies plus régulières et surtout faites par des professionnels vraiment... guéri.

  • Speaker #1

    Donc tu avais moins de place au doute cette fois-ci. Si tu disais que ça allait, logiquement c'est que ça allait vraiment.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Puis j'avais fait bien sûr le dpni d'office. Je ne suis pas passée par le tritest, etc. C'est-à-dire que dès que tu fais la T1, donc je l'ai fait le plus tôt possible, j'ai eu le dpni, j'ai eu le résultat très rapidement aussi.

  • Speaker #1

    Et qui était bon cette fois-ci, il n'y avait pas de problème du tout.

  • Speaker #0

    qui était bon, tout allait bien. Du coup, assez vite, j'ai été quand même rassurée. Et on a su que c'était une petite fille aussi avant la deuxième écho. On l'a su entre la première et la deuxième, parce que j'en avais une intermédiaire. Et ça, ça m'a vachement rassurée aussi. Je vais me dire que c'était une autre histoire, que c'était du coup une petite fille et que probablement qu'elle aurait plus de chances d'être menée à terme, vu que j'avais déjà eu deux filles qui allaient bien. Pour moi, c'était plus facile à envisager quelque chose de positif.

  • Speaker #1

    Oui, il y a un moment où vraiment tu t'es sentie investie, c'est à partir de ce moment-là ?

  • Speaker #0

    La grossesse, oui, pour l'investir, ça a été beaucoup plus long. D'ailleurs, je n'avais pas de ventre avant 4 mois et demi, facile, 5 mois. La petite, je ne l'ai pas sentie bouger avant d'avoir passé la date d'anniversaire de l'IMG. Des fois, il y a des dates symboliques comme ça. Du coup, j'étais à plus de 4 mois, ce qui est quand même tard. Les autres fois, j'avais senti beaucoup plus tôt. Donc oui, ça a été beaucoup plus long à investir. Et je pense que j'ai commencé à investir cette grossesse en juillet. Donc quand même, entre janvier et juillet, il s'est passé pas mal de temps. Parce que lors d'un contrôle assez classique, on m'a dit que mon col était ouvert. et que j'étais bien trop précocement avancée dans la grossesse et que du coup, il y avait un risque. J'ai été arrêtée tout de suite. Je devais quand même rester assez, enfin, pas alitée, mais tranquille. Donc, voilà. Là, je pense que du moment où on m'a dit que je pouvais presque la perdre, j'ai commencé à l'investir. Un peu. Ça a resté... Peu, mais un peu plus en fait. Je pense que là, tout de suite, ça a concrétisé le fait que, si j'ai peur de la perdre, c'est que du coup, je me suis quand même attachée. Donc oui, ça a été quand même assez long. Et sinon, l'attachement, je dirais qu'il ne s'est pas fait, qu'il ne s'est fait que quand elle est née.

  • Speaker #1

    Oui, ok. Et du coup, est-ce que tu avais des envies pour cet accouchement qui du coup se rapprochait ? Est-ce que tu avais des projets, des envies ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, déjà, dès ma troisième courroie de sèche, j'avais le projet d'avoir un accouchement physio. Donc là, j'étais partie dans un truc complètement différent. Dans l'idéal, j'aurais aimé accoucher dans une baignoire dans mon salon, mais ce n'était pas possible. La maison de naissance non plus, ce n'était pas une option. Donc, oui, j'étais partie dans un truc vraiment… Le moins médicalisé possible, en tout cas.

  • Speaker #1

    Ok. Et est-ce que tu t'étais préparée pour ça, particulièrement, peut-être refait l'abtonomie ?

  • Speaker #0

    J'étais hyper préparée.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Franchement, alors déjà, ça faisait... Je ne sais pas combien d'années que j'écoutais les podcasts, tout confondu. Donc là-dessus, j'étais hyper préparée. J'avais fait de l'abtonomie, oui. Bien que l'abtonomie, je n'ai pas trouvé que ça me servait beaucoup pour l'accouchement. C'était plutôt pour... pour le lien pendant la grossesse, pour que le papa aussi puisse avoir sa place dans cette grossesse. C'est important pour moi. Après, j'ai fait aussi de l'hypnose. J'ai fait une préparation à l'accouchement via de l'hypnose. J'avais des audios comme ça que j'écoutais, qui me permettaient d'arriver au fur et à mesure, plus tu fais, à te mettre dans une situation un peu de trance, on va dire, pour arriver à... Pour la douleur, en fait, clairement, arriver à... dépasser les stades de douleur. Donc, j'étais franchement hyper préparée. Je connaissais tous les stades. Là-dessus, j'étais très, très... Je ne suis pas du tout arrivée les mains dans les poches comme j'avais pu le faire pour la première.

  • Speaker #1

    Technique pour gérer la douleur qui allait...

  • Speaker #0

    Complètement. J'avais mon petit truc, mon petit sifflet. J'avais le peigne. J'avais ma bouillotte. J'avais tout anticipé. Mon ballon. Enfin, ouais, ouais. Le papa, on lui avait montré les points d'acupression. Franchement, j'avais une boîte à outils. Enfin, très bien garni, on va dire. Ok. Et alors,

  • Speaker #1

    du coup, est-ce que tu avais une salle nature sur place ou c'était un classique d'accouchement ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'ai décidé d'accoucher au Bluet. D'accord. Qui est donc une maternité de niveau 1, mais qui a collé à l'hôpital Trousseau. Et donc, ça me rassurait dans le sens où je me disais, s'il y a un problème, enfin, on a Trousseau qui est à côté, quoi. Voilà. un hôpital pour les enfants qui est de niveau, des plus hauts niveaux de Paris. Donc pour moi, c'était quand même le bon compromis de me dire que j'étais dans une maternité qui respectait la physiologie, tout en étant, mon côté angoissé était quand même apaisé par le fait d'être en lien avec un gros hôpital. Et pour mon mari aussi, c'était important d'être à proximité d'un endroit où il y avait de l'ARIA. parce qu'il m'avait dit, tu vois, comment ça s'est passé pour la première grossesse, quand t'es partie en catastrophe en césarienne, il avait quand même eu un peu peur, quoi. Donc, pour lui, d'être collée à ce gros hôpital, c'était rassurant. Il n'aurait jamais accepté que j'accouche dans le salon, je pense. Clairement, on était là depuis tout ce qu'on avait vécu, c'était plus... Ça n'aurait pas été une option. Donc, les bleuets, oui, c'était l'option, l'option qui, du coup, était bien par rapport à notre parcours. et nos envies.

  • Speaker #1

    Et puis qui est quand même reconnu et reconnu pour son côté physio quoi.

  • Speaker #0

    Exactement, donc quand tu dis il y avait des salles nature, je vais te dire que je suppose, n'en ayant pas vu, j'imagine qu'il y en a, mais je ne sais pas, je ne les ai pas pas vues, j'ai pas eu le droit.

  • Speaker #1

    Ok alors comment ça s'est passé justement, si on arrive à ce moment clé ?

  • Speaker #0

    Ce qui s'est passé, c'est que je suis tombée enceinte en janvier pour cette dernière grossesse. Et pour ma troisième grossesse, j'étais tombée aussi enceinte en janvier. Et il se trouve que les termes avaient dix jours d'écart. Neuf ou dix jours d'écart, selon comment tu comptes. Et donc, j'avais extrêmement peur d'accoucher le jour de mon terme pour ma troisième grossesse. Parce que j'imaginais un grand malheur. Donc, mon but, c'était d'accoucher avant. Mon terme, c'était prévu le 21 pour cette dernière et mon autre terme, c'était le 11. Pour moi, il fallait que j'accouche bien avant le 11.

  • Speaker #1

    D'accord. Bien avant, bien avant.

  • Speaker #0

    Bien avant pour être sûre. Déjà dès la fin du mois de septembre, je m'étais remise à bouger. 36 semaines passées, j'ai refait du vélo, je faisais du sport. Je remettais tout en route. J'avais fait aussi de l'acupuncture pour déclencher. Et j'étais prête à tout faire pour que ça arrive avant le 11 ans. Et il se trouve que j'ai vu la psychologue de la maternité le 6 octobre. Et elle m'a dit, il faut lui parler à ce bébé, lui dire que vous êtes prête, etc. Donc moi, j'ai parlé à mon bébé l'après-midi. Je lui ai dit, c'est bon, là, je suis prête, tu peux venir. Et j'ai perdu les os dans la nuit.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    En contraction, comme ça.

  • Speaker #1

    C'est un coup de quand même bébé.

  • Speaker #0

    Franchement, oui, je pense que... Je pense que j'avais pas spécialement de contractions. J'en avais pas du tout, même. Du coup, je me suis réveillée dans la nuit, je vais aux toilettes. Bien sûr, à la fin, tu vas aux toilettes toutes les heures. Je vais aux toilettes, et là, je me dis, oh, il y a un truc qui coule, c'est bizarre. Je me relève, bon, je me dis, bon, c'est bizarre et tout. Dans le déni complet, je me recouche. Après, je me relève, je me dis, oh, c'est bizarre, ça continue de couler. Bon, ben voilà, il n'y avait plus de déni, en fait. C'était très bien. C'était bon,

  • Speaker #1

    là.

  • Speaker #0

    C'était bon, donc j'ai réveillé mon mari, je lui ai dit c'est bon, tranquille, surtout on ne se précipite pas à la maternité, parce que moi j'avais envisagé de faire le travail à la maison. Vous n'avez plus rien possible. Bah évidemment, sauf qu'en fait j'ai appelé l'hôpital et ils m'ont dit, ah bah non, il faut venir dans les, je ne sais plus combien, 4h ou 6h, pour avoir les antibiotiques, quand tu fiches sur la poche des os, donc ça j'étais dégoûtée, parce que moi je n'avais pas du tout prévu ça. J'avais vraiment prévu de faire le maximum à la maison. Vraiment, j'étais à fond pour faire des trucs à la maison. J'avais tout imaginé. Et donc, quand on me dit, non, il faut venir. Et en plus, tu n'as aucune contraction. C'était hyper plombant. Là, ça m'a vraiment mis un coup au moral. Donc, on y allait. Il n'y avait pas de contraction. On y allait, je crois, il était midi. Il n'y avait pas de contraction. Ils nous ont dit, il faut faire du... plein de positions de yoga. Elle m'a donné une vidéo où il fallait faire plein de positions de yoga pour ouvrir, appuyer, que ça se mette en route. Donc, c'est ce que j'ai fait. Et ensuite, ils m'ont dit, il faut faire du tire-lait. Ça va faire des pics d'ocytocine et ça va provoquer l'accouchement. Ça peut aider à mettre en route, en tout cas, le travail. Parce que là, je n'avais rien. Il ne se passait rien. C'était juste que j'avais perdu les os. Et effectivement, à 19h, ça s'est mis en route d'un coup. D'un coup, j'avais des contractions. Franchement, je trouvais quand même bien. Toutes les cinq minutes.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu n'avais plus de poche des os, donc forcément, en général, ça intensifie un peu les choses.

  • Speaker #0

    Je n'avais jamais eu cette sensation d'espèce de boule de bowling qui appuie et qui essaie de sortir. Ok,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Très belle description. C'était exactement ça. Donc, toutes les cinq minutes et tout. Mais moi, je m'étais dit, je suis dans ma bulle, il n'y a pas de problème, je vais essayer de tenir le plus longtemps possible. En plus, j'ai quand même accouché un certain nombre de fois, ça devrait aller vite. J'étais un peu dans l'idée de me dire, c'est comme un… C'est pas comme un marathon, mais c'est comme une épreuve sportive. Faut tenir, faut tenir, faut aller le plus loin possible. Mais je m'étais pas du tout dit, il faut plus ou moins que je parle à mon bébé. C'est un travail à deux, c'est pas que moi. Et non, moi, j'étais que concentrée sur moi comme une épreuve sportive. Donc, en fait, ça a duré quand même... J'étais dans ma chambre, etc. Je faisais du ballon, je me suis mise sous la douche, j'ai commencé les bruits, la machin... Les bruits... Vocalise hyper grave. Pendant quand même, ça a duré, je ne sais pas, deux heures, avec des contractions toutes les deux minutes, trois minutes. Mon mari ne s'attendait pas du tout à ça. Il était un peu… Je pense qu'il est… Comme il n'avait jamais vécu un accouchement plus ou moins physio, il n'avait jamais vu ça. Il était quand même un peu démuni,

  • Speaker #2

    je pense,

  • Speaker #0

    de me voir pendant une heure vocalisée dans la douche. Donc, il voulait absolument appeler les soignants pour partir parce que j'étais dans ma chambre, en fait. qu'on soit au plus près de l'aspect médical voilà il me disait bon lui il devait se dire dès qu'on sera dans la salle de travail il y a du personnel c'est bon là j'étais dans ma chambre toute seule il n'était pas rassuré du coup ouais et donc on a appelé les soignants tout de suite voilà l'infirmière elle m'a vu elle a dit oui oui on va y aller on va y aller donc on est parti et tout et ils me disent vous êtes à deux oui le coup de dieu oh Bon, OK. Mais je n'avais pas trop mal, ça allait. Et après, là, ça s'est intensifié de fou. Vraiment, c'était hyper intense. Il n'y avait pas du tout de pause. Et ça a duré comme ça pendant, je ne sais pas, je vais dire trois heures, deux, trois heures. Un ballon dans une salle de pré-travail avec une autre dame.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, pas du tout dans une bulle. Enfin, ce n'était vraiment pas les conditions qu'on imagine. Ah non. En pleine lumière, j'avais mis mon masque pour ne pas avoir de la lumière. J'avais mis mes écouteurs pour faire mes audios d'hypnose. Toutes les contractions, j'avais mes audios d'hypnose. Bouillotte et tout. Et ça a duré comme ça pendant 2-3 heures. Et 2-3 heures, ils reviennent m'examiner. Parce que je n'en pouvais plus. Moi, je voulais aller dans la baignoire. Je leur demandais la baignoire, la baignoire, la baignoire. Je pense qu'il n'y avait pas de place dans la baignoire. Et elle revient m'examiner. Et elle me dit... Moi, je pensais que j'étais à 8, 9, que ça y est, c'était bon, parce que j'en pouvais plus. Pour moi, j'étais au stade de la désespérance. Là,

  • Speaker #2

    on y était à fond.

  • Speaker #0

    Elle me dit, vous êtes à 4. Là, je dis, oh là là, c'est pas possible.

  • Speaker #1

    Et tu ne te dis pas, ok, je vais prendre l'apéritif, tu continues à rester dans ton...

  • Speaker #0

    Là, si. Au moment où elle m'examine, elle me sort plus ou moins de ma pseudo-bulle. Elle me demande pour m'examiner, en plus de me mettre sur le lit. Ce qui était, mais c'était très, très compliqué de s'installer sur le lit parce que je n'avais pas de pause. Vraiment, il n'y avait pas de pause. C'était en continu quasiment. Peut-être, je ne sais pas, cinq secondes de pause. Je n'avais pas du tout le temps de mettre mes audios de pause. Ça, c'est sûr. Je vois bien que tu es mort. Et puis, il y avait une autre personne à côté. Enfin, je n'étais pas du tout dans une bulle tranquille, dans la pénombre comme on peut l'imaginer. Et donc, quand elle m'a examinée et qu'elle m'a dit vous êtes à 4 là je me suis dit, je pense que j'ai eu l'intellectuel qui s'est remis, ma conscience qui m'a dit non mais tu te rends compte, ça fait 5 heures que tu es là en train d'hurler à la mort Parce que j'hurlais à la mort. Je faisais un boucan dans tous les étages. Qu'est-ce qui va se passer pour arriver à 10 ? Je ne peux pas revivre encore le double de ce que j'ai vécu. Donc, je lui ai redemandé la baignoire. Elle m'a dit pas tout de suite. Et donc, elle m'a proposé le gaz, là.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Le gaz méopathe, le truc là pour te... Et ils ont accepté de me mettre en salle de travail. Il y avait enfin une salle de travail qui se libérait, mais ce n'est pas une salle nature. C'est pour ça que je te dis que la salle nature, je ne sais pas s'il y en a. Je n'en ai pas vu la couleur. Elle devait être prise comme les baignoires. Il n'y avait rien. Donc, on m'a mis en salle classique de travail. J'ai commencé à prendre le gaz. C'était impossible parce que ça demandait un effort. Et en fait, moi, je ne pouvais plus faire d'effort là. C'était... Oui. Tout de suite, je l'ai enlevé. J'ai dit, j'en veux pas de votre gaz, alors qu'ils avaient mis je ne sais pas combien de temps à l'installer. Bon, tant pis. J'ai balancé le truc et je ne tenais plus sur mes jambes. C'est-à-dire que mon mari me dit, je te tenais à moitié parce que je ne tenais plus de douleurs, etc. Et là, on avait en fait un mot magique pour demander la péridurale, qui était carotte. Et je lui avais dit, je dis carotte.

  • Speaker #1

    Tu ne discutes pas.

  • Speaker #0

    Et que là, j'ai atteint ma limite en fait de douleurs, etc. Et donc là, j'ai dit carotte, carotte, carotte, carotte. Même à la sage-femme, je lui disais carotte, carotte. Et elle m'a dit, OK, OK.

  • Speaker #1

    Je ne comprends pas, mais d'accord.

  • Speaker #0

    Je l'avais mis, je crois, dans mon projet de naissance, carotte. Et donc, elle m'a dit, oui, oui, on arrive. Et là, je pense qu'avant que l'anesthésiste vienne, moi, j'ai l'impression qu'il s'est passé deux minutes. Mais mon mari me dit qu'il s'est passé une demi-heure. Donc, là, j'ai un blackout.

  • Speaker #1

    Oui, je vais douleur sûrement.

  • Speaker #0

    Pas ce qui s'est passé entre ce moment-là et l'anesthésiste.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #0

    Mon mari me dit que j'étais debout, à moitié en train de ne pas tenir sur mes jambes. Je suis passée quand même de la position, vraiment avec mon masque sur les yeux, sur mon ballon, concentrée sur mes audios, à debout, en train de marcher vers la nissole de travail.

  • Speaker #1

    Oui, en train d'attendre là.

  • Speaker #0

    Plus du tout dans cette… Là, tu n'es plus du tout dans cette espèce de moment un peu fermé que tu t'es créé. Là, tu es vraiment en train de subir, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense qu'à partir du moment où tu as craqué pour la péridurale, en fait, du coup, tu n'es plus du tout dedans et tu te dis de toute façon, j'attends juste la fin, là.

  • Speaker #0

    J'attends juste la fin et puis vraiment, je pense que j'étais au bout de mes capacités. Vraiment. Parce que 5 heures comme ça, je ne sais pas combien ça... Oui, c'est ça, ça a duré quand même 5 heures. C'était vraiment intense, quoi. J'ai eu l'impression de m'être fait marcher, enfin, rouler dessus par un camion de douleur, etc. Et donc, en plus, quand la nécessité est venue, elle était exécrable. Elle me demandait de ne pas bouger, des trucs complètement fous, quoi. Comment tu veux ne pas bouger ? C'était juste un enfer. Et je me souviens de mon mari qui m'a bloquée très, très fort parce qu'il se disait que si elle se plante au moment de lui mettre la pérille, elle va être, je ne sais pas, paralysée, la pauvre. Du coup, lui, quand même, il a été, je pense, très démuni.

  • Speaker #2

    Et voilà,

  • Speaker #0

    il a dû quand même avoir peur de tout ce qui se passait. Il ne connaissait pas, en fait. Et puis, de me voir comme ça, de me voir hurler.

  • Speaker #1

    Ça fait quelque chose, quoi.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas quelqu'un qui hurle comme ça devant tout le monde. Et là, j'étais en train d'hurler. Il n'y a plus complètement d'isignivier. Il n'y a plus de filtre. Et dès qu'il y a eu la péridurale, ça a quand même vachement calmé les choses. Les contractions étaient extrêmement fortes et rapprochées. Et là, du coup, ça a permis de retasser, de relisser, d'avoir des contractions plutôt classiques et à des fréquences plus espacées. Mais a priori, je pense que de toute façon, ça faisait un petit bout de temps qu'il voulait que j'aie une péridurale. du fait de l'éthiopie cicatricienne. Oui, forcément. Quand tu as des contractions très fortes et très rapprochées, ils ont peur de la rupture utérine. Ils ont peur de ça et qu'il faille intervenir en urgence. Donc, quand j'ai demandé à la péridurale, personne ne m'a dit qu'il fallait C'est bon. C'est sûr. Ah non, non, non. Ce n'était pas du tout ça. Ils ne m'ont pas proposé la baignoire non plus. C'était vraiment, je pense…

  • Speaker #1

    Tu viens de la demander parce qu'on allait lui proposer de toute façon.

  • Speaker #0

    Oui. Même si j'avais demandé de ne pas me la proposer, je sentais que c'était… Parce qu'ils monitoraient. Je les voyais qui revenaient voir mes contractions et tout. Je pense que c'était… J'étais déjà dans leur viseur depuis quelques temps. Donc, ils ne m'ont pas proposé la baignoire pour apaiser. Ils ne m'ont rien proposé. C'était ce qu'ils voulaient faire.

  • Speaker #1

    Donc toi tu le vis bien, au final tu te dis que c'est la bonne décision.

  • Speaker #0

    Bof, parce que je me dis que j'aurais dû tenir plus longtemps, et j'aurais dû aller dans la baignoire, mais je ne me rendais pas compte que c'était un peu critique.

  • Speaker #1

    Oui, qui était un peu dans le stade ultime là et qui fallait agir.

  • Speaker #0

    Oui, ils ne m'ont pas vraiment dit. Peut-être que si elles m'avaient dit, en fait là, vraiment madame, vu votre utérus cicatriciel, c'était nécessaire. Comme on ne me l'a pas dit, j'étais plutôt en train de me dire, je suis nulle, pourquoi je n'ai pas tenu plus longtemps ? Bon.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Du coup, c'était une péridurale. C'est pour ça aussi que j'avais choisi les bluets. C'est une péridurale ambulatoire. Donc, tu es complètement... Tu peux marcher. Complètement. Tu peux aller aux toilettes. Tu peux être... libre de tout mouvement, tu fais ce que tu veux mais donc tu sens encore tes contractions c'est pas une petite sieste c'est pas c'est pas du tout ça donc oui j'étais encore dans la douleur mais pas du tout au même degré et surtout avec des pauses donc oui ça change tout donc là j'étais encore sur mon ballon et j'arrivais complètement à gérer c'était beaucoup plus... apaisée.

  • Speaker #1

    Et alors du coup comment elle arrive au final ?

  • Speaker #0

    Et bien finalement il se passe encore comme quoi, il se passe encore cinq heures. Donc finalement avec cinq heures, j'aurais pas tenu, clairement c'était pas une option. Ah non, d'ailleurs je m'étais dit mais si j'avais accouché dans ma baignoire, alors ça serait peut-être pas passé comme ça, mais il se trouve qu'en fait la petite aussi elle était mal positionnée. Elle était en position défléchie, du coup elle appuyait pas bien sur le col, donc le col s'ouvrait pas. Donc voilà, ça faisait que le travail n'avançait pas correctement. Elle était en plus, après quand elle s'est engagée, elle était en quart de tour, il a fallu la repositionner à la main, avec des échos et compagnie. Enfin ça sans péridural tu peux pas.

  • Speaker #1

    Oui clairement.

  • Speaker #0

    Déjà avec péridural c'était très très douloureux, clairement. Mais alors, son père dirait, j'imagine même pas, quoi.

  • Speaker #2

    C'est pas possible.

  • Speaker #0

    Je veux dire, c'était pas un... Je pense que de toute façon, il l'aurait jamais proposé.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, voilà, je pense qu'elle, elle était mal engagée, elle était pas bien positionnée, d'où le travail très très long. Et oui. Mais bon, c'est comme ça. Et elle est finie par sortir au bout de deux ou cinq heures. Quand même. Et là, par contre, ça s'est passé. C'était hyper doux, je sentais tout. C'était très apaisé, j'avais la position que je voulais. Et c'était quelle position du coup ? Je voulais être à quatre pattes. À la base, je m'étais mise à quatre pattes. Et finalement, le rythme cardiaque, ça marchait. Ça n'allait pas. Mais c'était aussi du fait qu'elle était mal positionnée. Il y avait des positions qui ne portaient pas. Donc finalement, je me suis mise sur le côté avec une jambe un peu surélevée. Et voilà, en fait, elle est sortie très vite. C'était très, très... Très doux et en plus j'ai vraiment très bien senti son arrivée.

  • Speaker #1

    Et tu as pu l'attraper du coup toi ? C'était pas forcément une envie ?

  • Speaker #0

    C'était pas forcément une envie. Mais bon, elle me l'a donnée tout de suite en fait. Elle me l'a passée entre les jambes tout de suite. Il n'y avait pas de... Elle ne l'a pas oubliée. C'est comme ça, ils te donnent ton bébé. S'il n'y a pas de souci, ils te le donnent tout de suite. Et tu restes ton peau à peau pendant plusieurs heures. Sans problème. Ils ne vont pas du tout la mesurer tout ça. Ils attendent. que tu aies eu ton bébé, que tu lui fasses le câlin, que tout se passe bien. Et pareil, j'ai eu le droit au clampage tardif. J'avais demandé à ce qu'il clampe le cordon. Donc ça, c'était quand même assez impressionnant de voir les battements du cordon qui s'arrêtent. Et voilà, après, la fin, ça s'est très bien passé. C'était très doux. Ça s'est fini très doux.

  • Speaker #1

    C'est ce moment de magie comme la deuxième fois.

  • Speaker #0

    Oui, là, je l'ai ressenti tout de suite. Dès que je l'ai vue, je me suis sentie vraiment libérée. Et je n'ai pas eu peur, je me suis dit c'est bon, elle va bien. Parce que c'est vrai que pendant l'accouchement, il y avait quand même beaucoup de ralentissement. Elle était quand même beaucoup monitorée, il y avait pas mal de fois où elle était... où ça bipait rouge et tout, et du coup, il y avait des moments de stress quand même.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien de la voir saine et sauve dans tes bras.

  • Speaker #0

    C'est ça, quand elle était là, et je n'ai pas eu de poing du coup. Ah bah non, bah non. Rien du tout, nickel. Donc oui, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Un post-accouchement immédiat beaucoup plus doux, ça se voit ?

  • Speaker #0

    Un post-accouchement immédiat, je me suis levée tout de suite. J'ai fait pipi tout de suite. J'aurais pu aller faire un petit footing tout de suite. Je me sentais hyper bien en fait. Pas de lourdeur, rien du tout. Cette période durelle et ambulatoire, je pense que c'est vraiment une... d'avancer.

  • Speaker #1

    Ok, et bien écoute, on finit sur cette note positive et pleine de magie.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour tes témoignages, pour tout ce que tu as, d'avoir bien voulu transmettre tout ce que tu as vécu, des hauts et des bas, des hauts bien hauts et des bas très bas. Donc, merci beaucoup d'avoir bien voulu partager. Je pense que tu n'es pas la seule à avoir vécu, peut-être pas tout d'un coup, mais d'avoir vécu des événements comme ça. Ça fait du bien de se sentir pas seule de temps en temps.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #3

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. À très vite !

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