- Rébecca
Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants,
- Vera
et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !
- Rébecca
Alors bonjour, merci d'être venu pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.
- Vera
Donc je m'appelle Vera, j'ai 31 ans, j'ai 5 enfants qui ont... 14, 13, 10, 4 et un an aujourd'hui.
- Rébecca
Ah ouais, bon anniversaire au dernier. Ok, ah oui, donc une grosse expérience à nous raconter. Alors, première question que je pose à chaque fois, et encore plus cette fois parce que si mes calculs ne sont pas trop mauvais, tu étais quand même assez jeune quand tu as eu ton premier enfant. Est-ce que tu avais pensé à accouchement dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que tu y pensais ou pas du tout ?
- Vera
Alors non, je ne pensais même pas bébé,
- Rébecca
en grossesse.
- Vera
Et puis moi, je me suis vraiment laissée porter parce que ça se passait très bien. Donc moi, je pensais juste avoir mon bébé. Je ne me suis posé aucune question sur l'allaitement, sur le maternage. Ça coulait de source en fait. Mon bébé allait bien. Il n'y avait pas d'autre manière de le nourrir que de lui donner le sein. Enfin voilà, un peu naïf malgré tout.
- Rébecca
Et du coup, qu'on ne fasse pas des maths dans ce podcast, tu avais quel âge quand tu as eu ton premier enfant ?
- Vera
J'avais 16 ans quand elle est née.
- Rébecca
Ok, donc forcément, en plus à cet âge-là, je pense qu'on est un peu dans le monde de la télé, des bisounours, tout va bien. Ok, bon, alors comment s'est passé ce premier projet bébé du coup, bien que tu m'as dit que tu n'avais pas vraiment de projet bébé du coup ?
- Vera
Il n'y avait pas de projet bébé. Moi, à la base, je voulais avorter de ma fille et en fait, je suis tombée... sur une échographe qui était totalement contre l'avortement et qui m'a laissé 45 minutes avec le cœur de mon bébé.
- Rébecca
Oh là !
- Vera
Donc, je suis sortie en disant, bon, je vais avoir un bébé parce que j'arrête là les démarches d'avortement. Donc, ma grossesse s'est super bien passée tout du long. Je n'avais même pas pris de ventre. Je me rappelle pour le rendez-vous de l'échographie du troisième trimestre, justement, on m'a demandé si je venais pour un avortement.
- Rébecca
Ah, ok.
- Vera
Non, non, non, je suis à presque sept mois de grossesse. Et donc, voilà. Donc, la grossesse, aucun mot, rien du tout.
- Rébecca
Ok, d'accord. Et du coup, ce premier accouchement, comment il s'est amorcé, comment il s'est déroulé ?
- Vera
Eh bien, du coup, à... 34 semaines, j'avais un rendez-vous à la maternité où le bébé était bien haut, tout allait bien. Et en rentrant chez moi, j'ai senti comme une petite fuite. Je me suis dit, c'est bizarre. Donc, j'ai attendu et puis ça continuait. Je suis partie faire un contrôle à la maternité. J'étais à 32 semaines et en fait, on m'a fait un premier test en me disant que du coup, j'avais un petit peu fait une fissure de la poche des os. Donc, mon bébé allait bien. On a choisi forcément de m'hospitaliser. Je suis restée 15 jours. Et à 34 semaines, ils se sont rendus compte que le bébé grossissait apparemment plus assez. Et donc, la question du déclenchement s'est posée.
- Rébecca
OK. Est-ce que tu étais accompagnée dans cette étape quand même ?
- Vera
Oui, bah oui, moi j'avais ma famille. Mon chéri.
- Rébecca
Tu ne te retrouvais pas toute seule face à ce bouleversement ?
- Vera
Heureusement. Ma mère était à Lyon quand je me suis hospitalisée et j'étais sur Paris. Elle a pris le train, je me rappelle, en catastrophe. Elle est arrivée à 1h du matin à la maternité. Pas de soie, toute seule, une seule seconde.
- Rébecca
Ok. Du coup, je suppose que déjà quand on est... Plus âgés, entre guillemets, quand on nous parle d'éclenchement, ce n'est pas ce que c'est. Donc, je suppose que toi, à cet âge-là, tu n'avais aucune idée de ce qui t'attendait.
- Vera
Non, pas du tout. Et puis, on ne nous prépare pas. J'avais vraiment tout fait dans les clous, suivi de préparation à l'application à la maternité. vraiment, on ne nous prépare pas à tout ça.
- Rébecca
Et comment ça s'est passé ? Tu te souviens de comment on a déclenché ?
- Vera
Oui, on m'a déclenché au départ par tampon, ce qui n'a pas fonctionné. Ensuite, on m'a déclenché avec une perfusion d'ocytocine. J'ai passé 48 heures avec des contractions horribles, sans aucun moyen de me soulager. Et le gynéco me regardait en me disant « je n'ai jamais vu de contraction aussi forte de toute ma carrière » . et en fait j'en pouvais plus et en fait il a commencé à avoir des ralentissements cardiaques pour ma fille et t'avais pas de péridurale du coup ?
- Rébecca
non ok d'accord parce qu'en général maintenant logiquement quand on met une perfusion de cytocine on soulage un petit peu parce qu'on sait que ça fait mal après c'était ce que les choses étaient pareilles il y a presque 15 ans je ne sais pas Merci.
- Vera
On m'a laissé dans ma salle sans pouvoir bouger parce que j'étais sous monito. Évidemment, il n'était pas mobile. Enfin, voilà. Ce n'était pas du tout…
- Rébecca
Ok, ouais. Bon, on a eu un peu mal, quoi.
- Vera
Un petit peu. Et voilà.
- Rébecca
Du coup, tu restes 48 heures comme ça. Il y a des petits ralentissements au niveau de bébé, alors ?
- Vera
Des gros ralentissements. un montant à moi qui commence à ralentir. Moi, je me vois partir et du coup, là, en fait, ils sont rentrés dans la salle, ils ont dit « C'est très Ariane Codrouge, ils ont quand même eu le temps de me faire un rachis » et je suis partie tout de suite au bloc. Là, il n'y a plus de questions qui se posent.
- Rébecca
Et Codrouge, en général, il n'y a plus rien.
- Vera
Il n'y a plus rien d'autre à faire.
- Rébecca
Ok, et est-ce que tu te souviens du coup, est-ce que tu étais consciente, est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé pendant cette césarienne ?
- Vera
Alors oui, parce que autant l'équipe qui était là en travail, c'était pas vraiment un travail, mais pendant la période avant la scène, n'était pas du tout bienveillante. Par contre, l'équipe du bloc, ils ont été exceptionnels. Moi, je suis arrivée, ils m'ont câlinée, ils m'ont dit que ça allait bien se passer. J'ai accouché du coup sur du rap français parce que j'avais que ça. Voilà, ils n'ont même pas eu le temps de me présenter ma fille. Elle est partie tout de suite. Mais la personne qui était présente, l'infirmière, je pensais partie prendre des photos pour que je puisse la voir. Elle m'a tout de suite rassurée en me disant qu'elle allait bien. Parce qu'en fait, ils ont demandé, vu que moi j'étais mineure et que je n'étais pas encore émancipée à ce moment-là, ils ont demandé à ma mère. ce qu'il devait faire, me concernant, concernant ma fille. Et donc, ma mère a dit, la question ne se pose pas, c'est ma fille la priorité. Donc, moi, j'étais quand même très inquiète parce qu'en tant que maman, c'est justement le choix qu'on ferait.
- Rébecca
Oui, forcément, mais c'est très dur à digérer en tant que maman de maman.
- Vera
C'est ça. Donc, du coup, ils m'ont rassurée, ma mère et mon beau-père sont partis avec... avec ma fille pendant les soins. Et puis, moi, je suis restée là.
- Rébecca
OK. Et comment ça s'est passé ? Après, est-ce que vous êtes bien remises toutes les deux ?
- Vera
Après, j'ai de nouveau eu l'équipe qui n'était pas du tout bienveillante. Donc, moi, je voulais aller voir ma fille qui était du coup en néonate parce qu'elle est née à 34 semaines plus 2.
- Rébecca
OK.
- Vera
Et en fait, j'ai eu une sage-femme qui m'a regardée et qui m'a dit, mais de toute façon, le brancard ne passe pas en néonate. Donc, si vous voulez aller voir votre fille, il va falloir vous lever pour y aller. Sauf que je sortais du bloc. On ne peut pas se lever. Donc, j'ai essayé. Je me suis cassée la figure. Elle a rigolé. Elle m'a ramassée. Et après, elle m'a dit, enfin, il ne faut pas vous plaindre. Certains bébés seraient déjà morts.
- Rébecca
Ok.
- Vera
J'avais 16 ans. Oh, pardon. Je ne t'en fais pas pleurer, dis donc.
- Rébecca
Oui. Non, mais c'est tellement dur. Déjà, c'est dur pour n'importe quelle maman. mes côtés à tous Quand t'as 16 ans, c'est impensable,
- Vera
quoi. C'est pareil, je voulais la déter. Ils m'ont dit, bah non, va falloir tirer votre lait. Évidemment, on m'avait jamais parlé de colostrum, de tout ça. Vraiment, moi, j'avais jamais acheté un biberon. Ma mère m'a allaitée, elle a allaité ma soeur. Je savais même pas qu'on donnait du lait en poudre à un bébé. Vraiment, j'étais un peu naïve. Mais pour moi, un bébé, il prend le sein. Et du coup, j'ai essayé de tirer mon lait. Il n'y avait pas de lait. parce qu'en fait c'est du colostrum elle me disait qu'il n'y avait pas ce qu'il fallait donc j'ai pas eu de montée de lait c'est ça rien la 34 semaines en code rouge forcément c'est compliqué oui oui bref ça a été une boucherie de A à Z et c'est quand je suis sortie qu'après Après, ça allait mieux. Bon, l'allaitement, ça a été le dernier de mes soucis. Du coup, ma fille n'a pas été allaitée. Enfin, un petit peu, mais pas... Ça s'est très vite arrêté. Et puis, voilà.
- Rébecca
Et ouais. Une sacrée épreuve pour un premier enfant, quand même.
- Vera
Ouais.
- Rébecca
OK. Bon, et si on élude ce personnel soignant assez exécrable, comment se portait ta fille ?
- Vera
Ma fille, finalement, elle est très bien. Elle était toute petite, elle faisait 2,1 kg, ce qui est déjà un bon poids à ce stade, mais c'était un petit bébé. Elle n'a pas eu de gros soucis, elle avait juste du mal à réguler sa température. Elle était sous chauffeuse, mais elle n'a eu besoin d'aucune aide. Elle a tout de suite respiré. Son abgar était à 10 dès qu'elle est née. Vraiment, on a eu une chance incroyable parce que c'était déjà une petite battante. Oui,
- Rébecca
ok. Et toi, comment tu te remets physiquement et émotionnellement de cet accouchement ? Eh bien,
- Vera
émotionnellement, il n'y a pas... Je pense qu'il y a aussi la naïveté de quand on a 16 ans, où on se dit que ce n'est pas grave, qu'on devait se faire comme ça.
- Rébecca
On se relève, de toute façon, il n'y a pas le choix. Voilà,
- Vera
je pense que ce serait arrivé là. j'aurais eu beaucoup plus de mal qu'à ce moment-là où on vit les choses un petit peu comme elles se présentent. Physiquement, ça a été beaucoup plus difficile parce que déjà un accouchement, ce n'est pas évident. Une césarienne, ça ne l'est pas non plus. Après, j'ai eu des petites complications, une petite infection de la plaie. Mais rien de dramatique. Et puis à 16 ans, on se remet quand même vachement plus vite.
- Rébecca
Physiquement, on n'a pas le même physique qu'à 30 ans.
- Vera
Ça n'en vit pas, les choses. Malgré tout, je pense que l'esprit nous protège beaucoup. Donc en fait, moi, j'ai tout de suite été très, très fusionnale avec ma fille. Il n'y a pas eu de cassure du lien qui aurait pu se créer aussi, de difficulté de créer ce lien avec elle. Pas du tout, parce qu'en fait, même aujourd'hui, donc ma fille connaît toute son histoire, elle le sait, elle ne dira jamais que c'est un accident, que c'est une erreur. Ma fille, elle me dit que c'était mon cadeau. elle avait voilà c'est comme en ce moment à cet âge là surtout que là elle approche des 16 ans donc je peux pas être mamie tout de suite mais mais ouais on lui dit que c'est c'est notre plus beau cadeau quoi trop
- Rébecca
beau ouais une bonne fin pour une histoire qui a commencé assez bizarrement ok bon et du coup après ce premier bébé et premier accouchement euh Plus ou moins traumatisant. À quel moment tu te dis, si tu te dis, on lance le projet bébé 2, ou est-ce que c'est de nouveau une surprise ?
- Vera
Toujours. Je suis partie du principe que du moment que j'avais ma première fille, moi, j'ai beaucoup d'écarts avec ma grande sœur et j'avais très envie que mes enfants soient proches en âge. Donc, presque tout de suite après la naissance de ma fille, je savais que... que j'en ferai un deuxième. Donc après, il y a des contraintes médicales depuis que j'ai eu une césarienne qui font que... Je crois que j'ai attendu le minimum parce que du coup, elles ont 17 mois d'écart.
- Rébecca
Ok, ouais. Donc, dès que t'as eu le feu vert, c'est parti.
- Vera
C'est ça.
- Rébecca
Ok. D'accord. Et du coup, comment ça se passe, cette deuxième grossesse ? Est-ce que tout va bien ?
- Vera
Eh bien, du coup, j'ai passé... toute ma grossesse à me préparer et à mener un combat parce que j'avais plus du tout confiance au corps médical. Donc moi, j'étais revenue en région lyonnaise, qui est ma région. Donc, j'ai choisi une clinique qui avait un taux de césarienne assez bas. J'ai choisi une gynécologue en disant dès le départ que je m'opposerais à une césarienne. Et je me suis beaucoup documentée, énormément. Donc, grâce à... entre autres à l'association Césarine, qui a une foule d'informations. Et ça s'est bien passé. Alors, sur la fin, ma gynécologue voulait à tout prix me faire passer ma radio du bassin, parce qu'elle s'était mis en tête que ma fille ne passerait pas. Et en fait, je me suis opposée à tout. Je lui ai dit non. De toute façon, ils ont réveillé quelque chose en moi. Je leur ai dit à partir de maintenant, je déciderai d'absolument tout ce qui se passe toujours et vous n'aurez jamais rien à dire.
- Rébecca
Ok.
- Vera
Et puis voilà.
- Rébecca
Oui, et puis au fond de toi, tu sentais que ça allait au final. Oui,
- Vera
oui, oui. Donc du coup, elle était prévue le 24 juillet. Elle est arrivée le 24 juillet. Je suis tombée sur un... Ouais, elle était à 8h30. Elle a attendu que la gynéco ait bu son café. Enfin, vraiment, la possibilité... C'est aujourd'hui.
- Rébecca
Allez, on y va.
- Vera
C'est ça. Donc bon, après, mon travail était très, très long parce que je ne fais que des travails longs. Je crois qu'il a duré presque 72 heures. Je suis arrivée à la maternité. Il était peut-être deux heures du matin et c'était un malioticien qui était là. Et il a été rempli de bienveillance parce que le travail n'est pas assez vite. Et en fait, il m'a dit... Il va y avoir le changement de garde. Je sais comment ça va se passer avec eux. Donc, il m'a proposé de me percer la poche des os pour accélérer le travail. Et il m'a dit, écoute, je vais quand même te faire... Je te propose. Je crois qu'il avait bien compris qu'on ne m'imposerait plus rien. Il m'a dit, je te propose de quand même te faire la péridurale parce que si l'autre équipe, après, trouve que ça ne va pas assez vite ou autre... J'ai peur qu'ils ne prennent pas le temps de te faire un rachis et que ça parte en anesthésie générale. Donc du coup, j'ai accepté.
- Rébecca
Toi, ce n'était pas quelque chose de rédhibitoire, la péridurale ?
- Vera
Alors, pour ma fille, mon objectif, c'était qu'elle naisse par voie basse.
- Rébecca
Ok, peu importe.
- Vera
Peu importe comment, je ne voulais pas revivre une césarienne parce que déjà, un avac, ce n'est pas maintenant. ça va beaucoup mieux, mais en tout cas, il y a 14 ans, les choses ne se passaient pas de la même manière. Un abac, ce n'était pas forcément toujours accepté, surtout que là, j'avais 17 ans.
- Rébecca
Oui, tu étais encore mineure, du coup.
- Vera
Je m'étais fait émanciper.
- Rébecca
Ok.
- Vera
Mais du coup, le corps médical aurait pu essayer de me mettre un peu plus la pression, peut-être, qu'aujourd'hui. C'est ça. Donc, j'ai accepté tout ce qu'il m'a dit parce que justement, il me l'a apporté avec énormément de bienveillance et de respect.
- Rébecca
Mais tu as bien expliqué toutes les étapes, contrairement à d'autres personnes qui t'imposent et qui te disent c'est comme ça et pas autrement. C'est ça. Ok. Et du coup, on te perche la poche des os, on attend la péridurale et comment ça se passe ensuite ? Est-ce que ça va plutôt vite ou est-ce que ça bloque tout ?
- Vera
Alors, ça ne bloque rien, mais... Malgré tout, la peridurale, elle ralentit un petit peu les choses. Le travail n'était déjà pas très rapide. Il m'a proposé de me mettre dans sa position magique. Donc, c'est sur le côté avec une jambe surélevée. Et puis du coup, les choses se sont faites. Sauf que moi, je ne savais pas comment c'était une voie basse. Donc, je n'arrêtais pas de l'appeler. Je me disais, mais là, j'ai quand même un peu l'impression de devoir aller au WC. Il me disait, non, non, c'est rien. C'est qu'elle est en train d'arriver. et à un moment donné j'ai dit non mais il faut que je le rappelle parce que là je... je sens que quand même, il y a quelque chose qui se passe. Et je me rappelle, je sonne, je sonne. Et c'est ma gynéco qui arrive, il est 8h25. Elle me dit, mais on est venue il y a quelques minutes, qu'est-ce qui se passe ? Et en fait, elle regarde, elle dit, ah bah oui. C'est bien fait de m'appeler. Donc, elle sort ses gants un peu en catastrophe. Et je me rappelle, elle me regarde, elle me dit vraiment, au moins, j'ai eu le temps de boire mon café.
- Rébecca
c'est bien elle était synchro c'est ça et du coup elle m'a terminé et tout s'est bien passé tout s'est bien passé et toi est-ce que tu vis vraiment le moment comme une victoire de te dire j'ai réussi ah
- Vera
bah oui parce que après ensuite de coup je lui ai dit bah vous voyez qu'elle était passée il n'y avait pas besoin de faire de radio c'est oui moi je mais en fait je voyais pas Je ne voyais pas les choses se passer autrement. Je savais que ma fille allait naître par voie basse.
- Rébecca
Ok. Et du coup, est-ce que la rencontre est différente ? Est-ce que tu vois vraiment, tu vis vraiment le moment comme une réussite, de voir ta fille, de la prendre dans tes bras tout de suite et pas qu'elle parte en néonate ?
- Vera
Ah bah oui, c'est sûr qu'elle me paraissait énorme. Elle avait plein de cheveux, elle était là. la séparation en fait je pense que je me suis rendu compte de la difficulté de l'accouchement de ma première quand ma deuxième aînée elle est restée avec moi enfin on réalise parfois comme je disais tout à l'heure le cerveau il se protège donc je pense qu'on réalise aussi les choses avec du recul oui et autant ma première elle m'a fait devenir maman autant ma deuxième elle m'a appris à donner naissance oui oui tu as complètement changé Oui, ma première, pour moi, je n'ai pas accouché en fait. J'ai eu une césarienne.
- Rébecca
Oui, c'est souvent ce qu'on dit. Non, je n'ai pas accouché. On m'a accouché. Non, pas tout à fait, mais...
- Vera
Même temps, on m'a accroché,
- Rébecca
juste elle est née. Voilà, elle est là. Oui, c'est comme si tu avais une appendicite. J'ai eu une opération, j'ai eu un bébé du coup.
- Vera
C'est un peu ça.
- Rébecca
Ok, donc tout est différent.
- Vera
Oui.
- Rébecca
Ok, donc à tel point, est-ce que tu avais pour projet d'avoir une famille nombreuse ou est-ce que tu avais juste deux enfants et après on verra ?
- Vera
Moi, je suis quelqu'un qui est pleine de certitudes. J'ai toujours su que j'aurais cinq enfants. Je l'ai toujours dit. Mais depuis toute petite, je savais que j'aurais cinq enfants.
- Rébecca
Ok. Du coup, tu as continué ce projet petit à petit. C'est ça. Comment est arrivé le projet Bébé 3 ?
- Vera
Plus ou moins pareil. Je me suis dit, il y en a deux, il en faut un troisième. Il en faut un troisième, mais voilà. Et puis, j'avais quand même envie d'avoir un garçon. Parce que mes deux premières sont des filles. Et je me disais, oh là là, un petit garçon, il manque quelque chose à la maison. Parce que du coup, pour ma deuxième, jusqu'à six mois de grossesse, l'échographe pensait que c'était d'un garçon. Et c'est à l'échographie du troisième trimestre où il m'a dit, non, c'est une petite fille, en fait. Donc, c'est vrai qu'il y avait un petit peu ce côté où je me disais, je ne sais pas, je sens que du coup, il y a un garçon qui m'attend, qui m'appelle.
- Rébecca
Et donc, mon fils est né en 2014.
- Vera
Là, la grossesse s'est très, très bien passée. L'accouchement... Là, c'est moi qui n'étais pas prête à accoucher. J'étais tellement bien enceinte que je n'avais pas envie de me lémer pareil à terre deux jours avant, je crois. Mais je n'avais pas envie de lâcher. Et donc, le travail a duré des heures et des heures. Je suis très le martyr.
- Rébecca
Je les ai suppliées de me faire la péridurale. Elle n'a fonctionné que sur un côté. donc euh c'est C'était affreux, en fait. C'était vraiment horrible.
- Vera
J'avais extrêmement mal. L'équipe était... Elle était présente, sans vraiment l'être. Moi, quand j'accouche, j'ai besoin qu'on me materne, qu'on me fasse des câlins,
- Rébecca
qu'on soit là vraiment pour moi et pas juste qu'on...
- Vera
En fait, soit qu'on soit pas là, soit que si on soit là, on soit là pour moi, en fait.
- Rébecca
Pour te chouchoter, oui.
- Vera
C'est ça. Et du coup, ouais... Non, ce n'était pas un joli accouchement, mais mon fils est né et il allait très bien. Après, il n'y a pas eu de complications pendant l'accouchement. Mais il m'a... C'est horrible ce que je vais dire, parce que je ne sais pas trop comment le formuler. J'ai envie de dire qu'il ne m'a rien apporté l'accouchement. Il m'a apporté mon fils et c'est quelque chose de sublime. Et voilà, je l'aime d'amour, mais il n'y a pas eu...
- Rébecca
C'était pas une victoire que le précédent où vraiment tu t'étais dit, là, c'est la réussite.
- Vera
C'est ça. Il n'y a pas eu de pic de « waouh, je l'ai fait » , en fait.
- Rébecca
Oui. Là, tu avais retrouvé les petits chaussons. Bon, c'est bon, ça s'est bien passé.
- Vera
Voilà. L'accouchement, par contre, s'est très bien passé. Il a allé très bien. Il est merveilleux. C'était un petit garçon. Non, mais c'est vrai. Je le dis, il est merveilleux. Mais il était magnifique. J'ai été remplie d'émotions de voir mon fils, mais pas de ce que moi, j'avais fait.
- Rébecca
Oui. Et en termes d'accouchement vraiment pur et simple, ce n'était pas une grosse victoire.
- Vera
C'est ça.
- Rébecca
OK. En tout cas, ça t'a apporté le petit garçon que tu avais prévu dans tes plans.
- Vera
Oui, oui. J'aime beaucoup faire des to-do list.
- Rébecca
Du coup, bébé 3, check. Et on passe à la suite.
- Vera
C'est ça. Du coup, là, après, on a attendu très, très longtemps avec mon mari parce que, du coup, mon fils a 4 ans. Donc, on a voulu se marier avant. Donc, on a acheté notre maison. Enfin, voilà, on a avancé sur notre chemin de vie. et puis on a eu envie de notre bébé et là ça a été la conception a été très longue très compliquée ok on a eu un petit moment presque trois ans, c'est ça ? À peu près, oui, à ce que je tombe enceinte.
- Rébecca
Ok, c'est pas l'habitude là, parce que pour les trois premiers, c'était projet, c'était fait.
- Vera
C'est ça, donc là, j'ai appris déjà la patience. Donc finalement, je suis maintenant enceinte. On a eu un projet d'accouchement à domicile.
- Rébecca
Ok.
- Vera
Sauf qu'il faut trouver une sage-femme qui accepte de suivre son accouchement à domicile quand il y a déjà une césarienne.
- Rébecca
En plus, c'est vrai que... C'est compliqué d'accouchement de la victime, en plus d'un antécédent.
- Vera
C'est ça. On a trouvé une sage-femme que nous, on adore. Donc, on a fait le suivi de grossesse avec elle. Aux échographies, on a commencé à se rendre compte que notre bébé était bien portant. Et puis, ma sage-femme, elle nous suivait quand même. Elle nous a dit, il n'y a pas de souci. moi je je te fais confiance. Sauf que ma sage-femme s'est retrouvée suspendue. Ma sage-femme s'est retrouvée suspendue. J'étais enceinte de 8 mois. Donc, ça remet tout en question. Parce qu'elle savait que la levée de sa suspension aurait lieu après l'accouchement. Donc, je lui ai proposé, je lui ai parlé de faire un accouchement. je m'en assistais à la maison elle m'a dit que elle voyait pas de soucis dans le fait de faire ça mais qu'elle voulait quand même voir l'échographie de contrôle de fin de grossesse parce que du coup j'avais mon échographie du troisième trimestre et elle m'avait demandé de faire une échographie de contrôle pour vérifier non pas le poids mais le périmètre crânien de mon fils parce qu'il faut savoir aussi que moi mes bébés se placent toujours avec le dos contre mon ventre. Donc, en fait, pas dans le bon sens. Enfin, ils ont la tête en bas, mais la sortie est déjà plus compliquée. Et en fait, son périmètre crânien, il était, je crois, au 99e percentile. C'est une tête énorme. Il était prévu à plus de 4 kilos. Elle m'a dit, écoute, au vu du périmètre crânien et de la position, je préférerais quand même que tu ailles accoucher à la maternité. Donc, j'ai accepté. Il faut savoir que pendant toute ma grossesse, j'étais suivie par Abby, en parallèle, que tu as aussi, je crois, interviewée en podcast.
- Rébecca
Oui.
- Vera
Voilà. Et du coup, Abby, je lui ai dit, à Abby et à mon mari, je leur ai dit que, OK, j'irai à la maternité, mais qu'ils seraient tous les deux présents.
- Rébecca
OK.
- Vera
Et c'est en 2021, encore dans la période Covid, Aller faire comprendre ça à la maternité, ce n'est pas évident. Surtout que je les ai appelés, je leur ai dit, écoutez, moi, je vais venir accoucher chez vous. Par contre, je vais sortir tout de suite après. Je ne veux pas rester. Je ne veux pas être en votre présence. Ils m'ont dit, OK, on est d'accord pour que tu partes tout de suite. Par contre, pour le reste, on verra. J'ai dit, OK, on verra. Donc le travail s'est lancé à la maison, tout se passait bien, on a appelé Abby, donc pareil, un travail de 48 heures. Donc mon mari appelle Abby, il lui dit écoute, le travail est quand même bien bien avancé, on va partir à la maternité. On appelle la maternité, qu'ils nous disent, parce que moi je ne déconnecte pas, jamais, donc je prends le téléphone, je parle avec la sage-femme, qui me dit non mais là c'est qu'un début de travail.
- Rébecca
Et si vous pouvez parler, c'est que...
- Vera
C'est ça. Et je lui dis non. En fait, là, on va arriver parce que je sais quand même de quoi je parle. Donc, elle me dit OK. Nous, on part. Donc, il faut savoir que je suis quand même à une heure de route de la maternité.
- Rébecca
OK.
- Vera
Donc, on arrive à la maternité. Il est peut-être 23h30. Mon mari va faire les papiers d'admission et je monte avec Abby.
- Rébecca
Donc la sage-femme allume grand la lumière, habille, éteint tout pour que je sois bien dans la pénombre, que je sois tranquille. Elle me propose de voir où j'en suis, donc de me faire un toucher, j'accepte. Je crois que j'étais à 5 ou 6 centimètres. Elle me dit on va passer en salle de pré-travail, il va falloir qu'Ali Gael parte et du coup que votre mari rentre. Et je lui dis non. Ils vont être là tous les deux. Donc, elle me dit, non, ça ne va pas être possible. Donc, il y a le médecin, le responsable en tout cas du service à ce moment-là qui arrive, qui me dit, non, mais enfin, madame, si quelqu'un veut accoucher avec sa grand-mère, tu vas laisser les faire, en fait.
- Vera
Ben, grave.
- Rébecca
Voilà, je ne vois pas où est le souci. Donc, il me dit, non, ça ne va pas être possible. Et puis, il part. Et donc, moi, je regarde Abigail et je lui dis, on prend mes affaires, je m'en vais. Et donc, j'ouvre la porte du service, parce que du coup, c'est tout verrouillé. Donc, j'ouvre la porte pour partir. Mon mari est devant la porte avec la valise. Il me regarde, qu'est-ce que tu fais ? Tu vas où ? Moi, je m'effondre dans ses bras en me disant, on part, je ne couche pas là. Sauf que j'ai la nausée en même temps. Donc, je ne sais pas ce qu'ils se disent avec Abigail. Qu'est-ce que vous vous dites ?
- Speaker #2
et on se dit que... on va rentrer,
- Rébecca
on va faire un point. Je ne sais pas si tu as entendu, mais en gros, ils se disent qu'ils vont rentrer, faire un point. Donc finalement, je pense qu'ils cèdent tous un petit peu au moins sur la salle de pré-travail. Je ne sais pas, moi, j'ai vu la lampe tamisée, je l'ai prise en disant, de toute façon, je l'emmène avec moi. Donc j'ai piqué la lampe dans leur bureau. On part dans la salle de pré-travail. Moi, je voulais... la salle nature qui n'était évidemment pas disponible, sinon c'est pas drôle. Donc je me mets sous la douche, j'allume l'eau et je me dis que je ne bougerai plus de là. Avec ma lampe, toujours. Quelqu'un me l'a enlevé des mains à un moment donné. Et donc je suis là sous la douche, donc sur une chaise, j'ai mon mari à côté de moi et Abby de l'autre côté, qui était en début de grossesse en plus de mon fils. Je me souviens très bien de lui avoir dit « Non mais prends un ballon pour t'asseoir. » Parce que quand même, t'es enceinte aussi. Elle m'a regardée en me disant, mais Vera, à un moment donné, t'as peut-être autre chose à penser. Et donc, mon mari essaye d'aller boire. Je lui dis, non, t'as pas le droit de t'éloigner de moi. Vraiment, il avait interdiction de s'éloigner de moi. C'est vraiment, mais même pas le champ de vision, c'est la présence. Il fallait qu'il me... Voilà. Les sages-femmes voulaient à tout prix que je sois monitorée, sauf que je ne voulais pas. Je disais non à absolument tout. Donc, Abby leur explique que c'est elle qui va tenir les capteurs pour qu'ils puissent avoir au moins un semblant de quelque chose. Là, je commence un peu à perdre pied. Donc, je leur raconte. Je ne sais même pas ce que je vous dis à tous les deux. Un truc qui n'a rien à voir avec un accouchement. Je crois que je parle de l'avenir d'Abby.
- Vera
ok La grossesse, elle va avoir un bébé, comment ça va se passer ?
- Rébecca
Voilà, n'importe quoi. Et Abby essaye de mettre un petit coup de pied dans ma chaise pour recaler le capteur. Mal, lui en a pris. J'ai brillé, j'ai pris les capteurs, je lui ai jeté en disant que je ne voulais plus du tout du monito, qu'on me laisse tranquille dans ma douche. Donc là, elle a compris, elle a dit bon, je lâche l'affaire. La sage-femme rentre parce qu'elle entend bien qu'il n'y a plus rien. Je lui dis non, mais de toute façon, mon bébé va très bien, laissez-moi tranquille. Ok. Donc la sage-femme sort et en fait, dès qu'elle n'est pas rentrée beaucoup de fois, non, peut-être une fois ou deux, à chaque fois qu'elle rentre, j'ai plus de contractions, j'ai plus rien. C'est comme si...
- Vera
Oui, énervée, je me sable le bloc.
- Rébecca
Voilà. En fait, non, mon corps... Je ne voulais pas qu'elle soit présente. Donc, en fait, tout se stoppe dès qu'elle arrive. Dès qu'elle n'est pas là, j'ai très, très mal. Donc, là, je veux à tout prix la péridurale. Une belle phase de désespérance. Habissant que je suis en train de vraiment m'agacer. Donc, elle est partie demander du protoxyde d'azote. Parce que, de toute façon, la péridurale, là, c'était...
- Vera
Trop tard.
- Rébecca
C'était bien trop tard. Donc, elle me ramène le protoxyde d'azote. Ça a été la meilleure invention pour moi à ce moment-là. Parce que j'arrivais à faire tenir le masque sans les mains. J'étais à fond avec ça. Déjà que je leur disais un peu n'importe quoi. Là, je pense qu'on atteignait des sommets. Et puis, ça continue un peu comme ça. Ils discutent entre eux. Moi, je suis vraiment dans ma bulle. Et à un moment, elle me dit, écoute, Vera, là, il va quand même y avoir un souci. T'es bien assise sur ta chaise. Je vois pas bien comment ton bébé va sortir, en fait. Parce que ça ne passera pas. Donc, elle me dit, il va falloir te lever et peut-être te mettre... Merci. Sur Guillaume, donc Guillaume c'est mon mari, donc j'accepte, donc mon pauvre mari, donc ils étaient habillés tous avec leurs chaussures, enfin voilà, il n'y a que moi qui à peine rentre dans la pièce, m'étais déshabillée, il ne pouvait même pas aller boire, donc autant dire qu'enlever ses chaussures, ce n'était pas possible. Donc il se retrouve par terre dans la douche, trempé, et moi qui me jette sur lui, je lui vomis dessus en plus, par délicatement. Et donc, je sais que je lève la tête en lui disant « Je suis vraiment désolée. » Il me dit « Non, mais ce n'est pas grave. » L'avantage d'être sous la douche, d'ailleurs. Et donc, Abby regarde et elle voit que mon fils, il est là. Donc, elle l'ouvre. Elle essaye de sonner. Personne ne vient. Elle ouvre la porte. Elle leur dit « Le bébé arrive. » Au cas où,
- Vera
si vous voulez.
- Rébecca
Voilà. Personne n'arrive. Donc, Abby a récupéré mon fils. et Au moment où, en fait, elle l'a... Parce que, du coup, moi, j'étais penchée sur mon mari. Donc, en fait, il n'y avait que Abby qui pouvait le réceptionner. Donc, elle récupère mon fils. Et à ce moment-là, les sages-femmes sont arrivées dans la pièce. Mon fils était déjà né.
- Vera
Elles ont constaté qu'effectivement, il était né.
- Rébecca
Voilà, c'est ça. Donc, là, tout de suite, il faut couper le cordon, il faut couper le cordon. À la base, je voulais laisser battre le cordon, mais je n'étais plus vraiment là. Je crois que c'est toi qui l'as coupé. C'est mon mari qui l'a quand même coupé. Je suis allée m'installer. En fait, je ne suis même pas montée après. Je ne suis même pas allée en salle de travail parce que j'étais en salle de pré-travail. Je ne suis pas allée en chambre parce que je leur ai dit que je voulais partir. Et j'ai accouché du coup à 3h du matin. Abby avait un entretien en plus professionnel avec Glitter. Donc, elle est partie. C'était la seule nuit où elle m'avait dit « Ce serait bien que tu n'accouches pas cette nuit-là. » Évidemment que c'est cette nuit-là que j'ai accouché.
- Vera
C'est pas de moi aussi, non.
- Rébecca
Voilà, donc elle, elle est partie. Et puis nous, à 8h30, 9h, on a vu le médecin. Et dans la foulée, on est rentrés chez nous. Et mon bébé né, il faisait 4,3 kg, du coup.
- Vera
Ah oui.
- Rébecca
Et c'est pareil, je voulais à tout prix partir avec le placenta. Et du coup, je me rappelle, j'ai crié sur les pauvres sages-femmes. Pardon si elle passe par là. Pour qu'elle ne le jette pas et qu'elle me laisse bien de... Deux côtés, elles ont accepté et après, on est rentrés à la maison avec notre bébé.
- Vera
Dans tout ça, tu as quand même eu un accompagnement assez compréhensif de la part du personnel soignant. Ils auraient pu être beaucoup moins... ne pas te laisser partir, tout ça. Je pense que légalement, ils n'ont pas le droit, mais c'est compliqué de faire ça à la pratique.
- Rébecca
Alors oui, mais en fait, je pense qu'ils ont bien compris que je ne leur laisserai pas le choix. Parce que j'ai ouvert la porte, moi j'étais prête à... J'étais prête à partir de toute façon. C'est pareil, quand je suis arrivée dans le hall pour accéder, il y a l'agent de sécurité qui me tendait un masque, période Covid. J'ai pris le masque, je lui ai jeté dessus en me disant « mais qu'est-ce qu'il veut que je fasse avec ça ? » Je pense que vraiment, dès le départ, ils ont senti que…
- Vera
Il fallait mieux t'écouter.
- Rébecca
Voilà, c'est pas arrivé toute seule, il y a ça aussi. C'est que moi, mon mari, il était là pour moi et Adil, elle était là pour gérer le reste. Donc, moi, je suis sans filtre. Et surtout à ce moment-là, je pense que si elle n'avait pas été là, les choses se seraient passées différemment parce qu'ils se seraient sûrement braqués sur les attitudes que j'avais peut-être à ce moment-là. Surtout qu'on ne se rend pas forcément compte. Avec le recul, je me dis, je m'excuse auprès d'elle. Je ne sais pas, elle était très sympa. Mais sur le coup, on n'a pas le temps de réfléchir à tout ça. Abby, elle, elle est externe à la situation. donc euh Donc, elle a pu aller les voir et leur dire, elle ne l'a pas fait exprès. En fait, elle est très gentille. Rassurez-vous, ça va bien se passer. Elle a pu faire ce tampon pour que moi, mon mari puisse rester disponible à 100% pour moi et qu'en même temps, l'équipe soit rassurée. Par exemple, elle a trouvé le compromis de tenir les capteurs. Je pense qu'ils ont bien eu 15 minutes de battement cardiaque. Il n'y avait rien d'inquiétant dessus. Enfin, voilà. Parce que du coup, je suis arrivée en chambre, il était minuit, à 3h, mon fils était né. Donc, elles n'ont même pas eu le temps vraiment de s'inquiéter de ce qui se passait dans la chambre. pour moi.
- Vera
Oui, au moins, tu étais tranquille. Tu faisais ton petit presque accouchement à domicile à l'hôpital, quoi.
- Rébecca
En plus, elle s'était vraiment débordée cette nuit-là parce que toutes les pembres de travail étaient prises. Normalement, à 5 cm, on ne passe pas en salle de pré-travail. Mais là, tout le service était plein. C'est pour ça aussi qu'elle pensait que j'étais en début de travail. Elles essayaient peut-être un petit peu d'espacer les arrêts.
- Vera
C'est arrivé.
- Rébecca
Voilà, c'est pas évident. Surtout, moi, je suis un peu en zone rurale. On a très peu de maternités. Là, de là où je suis, il y a une maternité à une heure. L'autre est à une heure. Enfin, voilà, j'ai deux maternités à une heure de route à un moment donné.
- Vera
Oui, si tout le monde est comme toi, forcément.
- Rébecca
Et voilà, forcément, c'est le cas. De toute façon, ici, il n'y a pas de maternité proche. Après, il faut aller sur Lyon, quoi. Oui,
- Vera
OK. Ok, donc quand même une bonne expérience du coup pour ce quatrième accouchement.
- Rébecca
C'est ça. Et du coup, ma cinquième après, pareil. Pareil,
- Vera
ça a été un bébé assez long à arriver du coup.
- Rébecca
Oui, oui. Oui, et puis en plus de ça, moi je voulais avoir mes cinq enfants avant mes 30 ans ou à mes 30 ans maximum.
- Vera
Ça, tu l'as fait quand même.
- Rébecca
Oui. Vraiment, je l'ai dit, je me fais des to-do list dans ma vie. En fait, j'ai eu des cycles très très longs après l'accouchement de mon fils, des cycles de plus de 50 jours, ce qui n'est pas évident pour concevoir un bébé. Et puis en plus, j'étais en formation sur la période de conception, donc j'étais très très peu présente chez moi. Et le mois précédent, j'avais eu un cycle, je crois qu'il faisait presque 70 jours. donc j'avais dit à mon mari écoute je vais faire un test de grossesse ça va faire venir mes règles ce qui a été le cas et donc le cycle suivant on s'était dit on essaye là et puis si ça marche pas on retente une fois et après on arrête du coup ma fille est née en septembre j'ai eu mes 30 ans en juin juste avant donc on s'est fait une dernière chance sauf qu'évidemment cette période là j'étais absolument jamais chez moi donc il n'y avait qu'une seule possibilité Merci. que je tombe enceinte ce mois-ci. Donc, arrivé, je crois, pareil, 70 jours, je me suis dit, bon, je vais faire un test qui s'est avéré positif. Donc, j'avais réveillé mon mari en me disant,
- Vera
regarde, il y a deux barres. Ça, c'est bien.
- Rébecca
Donc, il m'a dit n'importe quoi. Ça, c'est pas possible. On savait que là, c'était mort. Je me suis dit, non. Comme quoi, il se fait bien d'une fois. Je lui ai dit, non, non, le test est positif. Donc, on était... très content et donc on a cherché pareil une sage-femme qui faisait des accouchements à domicile. Nous n'avons pas trouvé qui m'acceptait parce que du coup ma sage-femme précédente qui avait été suspendue était à la retraite. Mais on a trouvé une sage-femme qui était d'accord pour venir en suivi post accouchement non assisté et faire tout le suivi de grossesse. Donc je suis allée faire mon échographie de datation puisque mes cycles étaient très très longs. La date qui a été donnée, tout de suite, j'ai dit que ce n'était pas possible, que cette date ne correspondait pas. Sauf que là, il m'a dit « Oui, je te crois, mais de toute façon, c'est un cinquième, tu n'as jamais accouché vraiment après terme, un ou deux jours avant. » Parce que c'était vraiment l'histoire de quelques jours.
- Vera
Ok. Toi, tu savais que ce n'était pas juste, mais bon.
- Rébecca
Voilà. Mais il m'a dit « Ce n'est pas très, très grave. » Je lui ai dit « Écoute, je sens que ce n'est pas ok. » Mais il m'a quand même beaucoup rassurée en me disant que ce n'était pas très grave. Mais je savais que pour cette grossesse-là, j'allais aller en dépassement de termes. Vraiment, dès le départ, je l'ai su. Donc, Massage Femme... C'est quand même fou.
- Vera
Je veux dire qu'il faut quand même souligner que tu as un instinct, au-delà du côté rigolo de chez mes to-do listes et ça ne marche pas de toi-même, mais tu as quand même un instinct assez incroyable sur tout ce qui t'est arrivé. Parce qu'au final, quand on regarde bien, tu savais presque tout. Qu'est-ce qui allait se passer, comment ça allait se passer et quand ça allait se passer. Je souligne juste ça, que des fois, il faut s'écouter, parce que vraiment, on est les meilleurs médecins pour nous-mêmes.
- Rébecca
Oui, et puis c'est pareil, le test de grossesse pour ma fille, au-delà du fait que mon cycle était très très long, j'avais fait un rêve, tu te rappelles Guillaume de ce rêve ? C'était n'importe quoi. J'avais fait un rêve juste avant de faire le test de grossesse, où j'avais rêvé que j'accouchais de jumeaux dans la rue.
- Vera
Ok.
- Rébecca
Genre, sur un grand marché. Et que mon mari n'était même pas là. Vraiment, j'allais dans une ruelle et j'accouchais de jumeaux. C'était... Et donc, quand je me suis réveillée, je me suis dit, Non mais je vais quand même faire un test de grossesse. Et c'est là qu'il m'a dit qu'il en avait gardé un en réserve au cas où.
- Vera
Le test d'urgence.
- Rébecca
Le sif lui casse trop les pieds. On connaît quand on est en essai. Donc du coup, qui s'est avéré positif. Et donc, la grossesse se passe très bien. Ma sage-femme est formidable. Elle est exceptionnelle de douceur. Vraiment une perle de sage-femme comme je pense qu'on... qu'on devrait avoir plus et vraiment elle écoute et dans la confiance mais tout en étant parce que ma sage-femme précédente elle était très professionnelle mais très, enfin je crois qu'on a jamais parlé vraiment grossesse avec elle on parlait plantes, on s'échangeait des trucs voilà alors que là on reste quand même même si elle est très bienveillante sur un côté très médical où elle a des pères, des voilà donc ça se passe très très bien, deux femmes différentes Toutes les deux très bienveillantes,
- Vera
mais ouais.
- Rébecca
Donc voilà, ça se passe. Tout le suivi se passe très, très bien. Elle me conseille d'aller m'inscrire à la maternité. Vu comment ça s'était passé pour mon fils, je m'inscris dans la même maternité en me disant de toute façon, quand j'accoucherai,
- Vera
je ferai ma vie.
- Rébecca
Voilà, et puis je pourrai partir. On ne me cassera pas les pieds plus que ça. Je n'avais pas suivi, mais il y a eu un changement de cadre de santé. Voilà, c'est important pour la suite. Moi, je ne me renseigne pas forcément sur l'équipe.
- Vera
C'est pas forcément les infos qu'on a non plus.
- Rébecca
C'est ça. Il faut savoir que sur la période aussi de mon accouchement, il y a un cadre de santé sur l'autre maternité à une heure de route qui a malheureusement fait une déchirure de sa césarienne au moment de l'accouchement. OK. Voilà. ce qui... très rare, il faut le dire, mais qui peut arriver. Donc, pour les deux, la maman et le bébé, ça s'est bien passé, mais on va dire que dans le secteur, ça a rajouté des peurs sur les utérus cicatriciels, ce qui est normal. Donc, voilà, on est un peu dans ce contexte-là où moi, je suis quand même très, très protégée par mes proches de tout ça, mais où les professionnels, eux, peuvent commencer à avoir des petites inquiétudes. Et puis, je vais faire mon rendez-vous d'inscription à la maternité. où il commence à me parler. Donc, ça se voit, je ne suis pas très maigre. J'ai pris 30 kilos pour mon fils, que je n'ai jamais perdu. Et puis, j'ai eu un bébé, du coup, macrosome. Il commence à me parler de diabète gestationnelle. Il faut savoir que pour mon fils, à 37 semaines de grossesse, ils m'ont fait faire un post-prandial qui s'est avéré négatif. Mais ils ont quand même voulu le faire. Et là, il commence à me parler de diabète gestationnelle. J'ai dit, écoutez, stop. Je viens juste pour m'inscrire. Je fais tout mon souvenir en libéral. Laissez-moi tranquille. Il n'y a pas de diabète gestationnel. Je fais des gros bébés. Mon mari fait 1m90. Je ne suis pas petite non plus. Voilà.
- Vera
Et puis, cinquième grossesse, il y a un moment, tu connais un peu. C'est ça.
- Rébecca
Et surtout, je faisais des prises de sang, de glycémie malgré tout, tous les mois qui revenaient parfaites. Il n'y a pas de raison de s'inquiéter. On peut quand même, quand on est en bonne santé, être gros. Ce n'est pas grave. Voilà. Sauf que là, ça ne leur convenait pas trop, mais je pense qu'il y a des notes dans nos dossiers. Ils ont compris qu'il ne fallait pas trop m'embêter, donc ils m'ont laissé faire mon boulot. J'ai quand même demandé lors de ce rendez-vous d'inscription quel était leur protocole, eux, sur les dépassements de termes. Donc, ils m'ont indiqué qu'ils allaient jusqu'à 41 semaines plus 6, ce qui, il faut le reconnaître, est déjà pas mal en France. Certaines maternités vont jusqu'à 41 plus 2, plus 4. Voilà. Donc, moi, je leur ai dit que OK, mais que la date n'était pas bonne. ils m'ont expliqué qu'ils ne pouvaient pas modifier J'ai dit très bien, mais vraiment, j'ai senti tout du long que ça n'allait pas le faire. Arrive du coup les 41 semaines de grossesse. J'appelle ma sage-femme. Je lui dis, écoute, je ne me sens pas de faire mon suivi de dépassement de terme à la maternité. Je préférerais le faire en libéral. Est-ce que tu es d'accord ? Donc, elle m'a tout de suite dit qu'il n'y avait aucun problème pour elle. J'ai appelé mon éco-graphe. À qui j'ai demandé s'ils étaient d'accord pour faire le suivi de dépassement de terme. Ils m'ont dit que pour eux, il n'y avait pas de problème non plus. C'est leur métier de faire des échographies. Donc, j'ai appelé la maternité parce que je suis quelqu'un de très honnête et que je pars du principe que si je fais les choses correctement, ça se passera bien. Donc, j'ai appelé la maternité en leur expliquant que c'était le jour de mon terme, que j'avais mes professionnels qui acceptaient de faire le suivi en libéral et je leur proposais de leur envoyer les comptes rendus de ce qui se passait.
- Vera
Ok. Et là...
- Rébecca
Je vais s'en arriver le truc,
- Vera
là.
- Rébecca
Et là, ils vont commencer à être... un petit peu moins sympathique, parce que du coup, Massage Femme est connu pour faire des accouchements à domicile. Donc, ils ont commencé à mettre un peu la pression, et je leur ai dit, écoutez, stop, on va arrêter là. De toute façon, il y a la loi Kouchner. J'ai le libre choix du praticien. Je ne veux pas venir faire mon suivi à la maternité. C'est comme ça, et pas autrement. Je leur ai donné le nom de Massage Femme. Ils m'ont dit qu'eux ne voulaient pas que je leur envoie de compte rendu. Très bien. Donc, ils sont rentrés en contact par mail avec Massage Femme. qui a été transparente dès le départ en me disant qu'elle, elle me suivrait jusqu'à 41 plus 6, qu'elle serait d'accord pour venir en post-terme et que passé 41 plus 6, elle ne ferait pas de suivi de grossesse. Ce que je... Enfin, voilà. Les choses ont été posées avec ma sage-femme. Je lui ai dit que moi, de toute façon, je savais qu'il y avait une petite erreur de date, mais que je n'irais pas au-delà de 42 semaines plus 1 ou plus 2.
- Vera
Oui.
- Rébecca
Donc, voilà. Donc, elle m'a tout de suite dit qu'elle avait... eu un mail de la maternité, qu'elle avait essayé de les rassurer. Eux étaient persuadés qu'elle allait faire un accouchement à domicile, mais qu'elle leur cachait, ce qui est n'importe quoi, même si ça avait été son choix. Elle ne dépend pas de l'hôpital, elle fait bien ce qu'elle a envie. Mais ils ont un peu essayé de mettre la pression à ma sage-femme, ce qui, moi, m'a un peu agacée, parce que je suis adulte, en fait, je suis grande, je prends mes décisions, et si on a quelque chose à me dire, qu'on vienne. J'ai été honnête. Oui, c'est ça. Les documents, c'est eux qui n'ont pas voulu. Bref. Donc, moi, je vais faire ma petite échographie. Donc, pareil, mon bébé était prévu à 4 kilos. Donc, je vais faire ma petite échographie de dépassement de terme à 41 semaines. Je fais mes prises de sang, pas prises de sang, mais mes examens de journée, tout ça, tout ça chez Massage Femme. Tout est bien. Le dimanche, elle me revoit à 41 plus 2. Non, le samedi. Elle me voit le samedi et elle me dit que la bandelette des protéines... Et bof. Donc, elle me demande d'aller faire une prise de sang. Ok. Ce que je vais faire, la prise de sang ne revient pas très bonne. Donc là, elle me dit, écoute, je voudrais que tu ailles quand même faire un check-up à la maternité pour être sûre qu'il n'y ait pas de pré-eclampsie. Parce que du coup, c'est le signe, les protéines. Je lui dis, ok, il n'y a pas de problème. Est-ce que je pars maintenant ? Elle me dit, non, écoute, j'ai appelé la maternité. ils t'attendent dimanche matin Donc, le dimanche matin, elle me dit par contre, bois beaucoup d'eau. Parce que moi, je suis un chameau, je bois très peu. Et elle pensait que c'était ça qui posait souci. Donc, je bois énormément. Je me rends à la maternité avec quand même ma valise dans le coffre parce que même si... À un moment donné, la médecine, je ne suis pas contre la médecine. Elle fait des choses très bien. On en a besoin. Donc, j'arrive à la maternité, on fait les prises de sang, tous les résultats sont bons, et là, ils commencent à me mettre une pression affreuse. Ils veulent à tout prix que je rencontre l'anesthésiste. Je leur dis, enfin, j'en ai pas besoin, je compte pas avoir la péridurale. Dans tous les cas, j'ai accouché ici de mes deux derniers enfants, vous avez tout ce qu'il faut dans mon dossier, enfin, laissez-moi tranquille. Finalement, j'accepte de voir leur anesthésiste qui vient. qui veut à tout prix que je me pêche, je lui dis mais enfin ça ne servira à rien que je monte là sur la balance étant donné qu'on n'a pas le poids de départ de la grossesse, ça n'a pas de distance. Il me regarde et me dit est-ce que vous arrivez à monter deux étages ? Oui, j'y arrive. Il faut savoir qu'on fait énormément de rando. Trois jours avant, on était partis monter une tour énorme et il faut savoir que ma maison a quatre étages, donc des escaliers, j'en monte quelques-uns. Donc, des propos un peu grossophobes, même s'ils le cachent plus ou moins. Donc, je m'agace, je leur dis que stop, en fait, on arrête là. Ils me font une échographie où ils me disent que le bébé est prévu à 4 kilos. Et puis, elle part, elle revient, elle me dit non, finalement, il fera 5,2 kilos. Je dis OK, très bien, c'est pas grave. Je dis même s'il faisait 6 kilos, il sortira bien. donc voilà une ambiance un peu particulière où ils sont tous là à mettre un peu la pression et je sens qu'on n'est pas dans la bienveillance et dans la compréhension moi je suis quand même venue en me disant peut-être qu'il y a une pré-éclampsie à aucun moment on nous rassure bref donc je sors j'appelle tout de suite mon ostéo parce que j'avais été la voir sur la fin de ma grossesse on avait parlé des protocoles un peu par hasard de déclenchement que eux avaient en tant qu'ostéopathes Et elle m'avait dit qu'elle ne le faisait vraiment qu'en dernière possibilité. Donc, je l'appelle en pleurs en lui racontant ce qui s'est passé. Et elle me dit, écoute, tu viens demain et je te fais le protocole. Elle me dit, voilà, ça ne fonctionnera peut-être pas, mais en tout cas, ça laissera de la place à ton bébé et ça ne te fera pas de mal. Donc, je vais faire ce protocole avec elle. Ma sage-femme me fait le lendemain, du coup, après le mardi. Donc, le lundi, je vais faire mon protocole de déclenchement chez l'ostéopathe. Le mardi, je retourne faire un contrôle avec ma sage-femme et elle me fait un décollement. Donc j'ai un peu de faux travail. Il faut savoir que moi, mes enfants sont tous partis la semaine avant mon terme chez ma mère. Donc ils ne vont plus à l'école, ils ne vont plus nulle part parce que c'était pour éviter d'avoir à gérer leur regard le moment venu. Donc j'ai tous les jours au téléphone mes enfants et ma mère. qui commence aussi un peu à s'inquiéter pour moi. Oui,
- Vera
forcément.
- Rébecca
Parce que là, je vis très, très mal ce dépassement de calme. Je suis en pleurs tous les jours. J'ai l'impression qu'on ne me laisse pas tranquille. J'ai juste besoin de profiter, de me poser. Et en fait, je m'épuise. Je fais du ballon toute la journée dans ma maison. Je fais des randos en me disant, « Allez, il va sortir ce bébé. » Enfin, c'est n'importe quoi. Ma sage-femme me dit, mais écris-lui à ton bébé. Donc, je le fais, mais en fait, ce n'est même pas naturel. C'est juste, vas-y, sors.
- Vera
Oui, il faut le faire. Du coup, tu le fais, mais il n'y a pas de conviction.
- Rébecca
Voilà. À 41 plus 6, je vais chez ma sage-femme pour notre dernier rendez-vous ensemble. Elle me refait un décollement. Elle me redit que du coup, là, elle arrête de faire le suivi. Je lui dis que je comprends, mais que moi, de toute façon, donc là, c'est le vendredi, je crois. Je lui dis que moi, je veux me laisser un ou deux jours tranquille et que le dimanche soir, j'appellerai la maternité pour caler le déclenchement. Donc à ce moment-là, je sors, j'appelle la maternité pour les prévenir. Je leur dis écoutez, moi, j'ai besoin d'être tranquille deux jours. Et puis après, à 42 semaines, je vous appelle et on organise tout ça. Mais là, j'ai besoin d'être en paix. Voilà, je rentre chez moi. La cadre de santé, je crois, m'appelle. Je lui dis, laissez-moi tranquille. En fait, je ne veux pas parler avec vous. Je vous ai dit ce que j'avais à vous dire. On arrête là. Le lendemain matin, je me réveille, donc à 42 semaines. Donc moi, il faut savoir que je n'ai jamais eu de pré-travail. Autant mes accouchements sont très longs, mais parce qu'en fait, quand j'ai des contractions, c'est que j'accouche. Sauf pour ma fille, parce que du coup, j'ai eu des déclenchements, mais des décollements qui montraient des contractions. J'ai eu un peu de faux travail, mais rien de très douloureux. Et donc là, je me réveille le 19 septembre et je dis à mon mari, quand même, si ça n'avait pas été pour cette grossesse-là, je t'aurais dit que le travail commençait à se lancer. Et donc, mon mari qui me connaît, il sait que le travail s'est lancé, mais moi, je suis... Pas du tout dans cette... Je fais un déni d'accouchement. Non, c'est pas ça. Voilà. Donc, la journée se passe. Je vois que l'hôpital essaye de m'appeler. Je n'ai pas envie de leur répondre. Mon mari me fait couler un bain. Je suis dans mon bain. C'est quand même bien, bien mal. Et puis, mon mari... rappelle la maternité, il leur dit écoutez, le travail commence à se lancer, laissez-la tranquille, arrêtez de nous harceler. Je crois qu'ils lui disent qu'il faut qu'on vienne tout de suite. Il dit non, on ne va pas venir parce que eux, ils nous avaient expliqué leur protocole de déclenchement. On a le droit de ne pas avoir la péridurale, mais on reste allongé, monito en continu, accouchement, forcément les pieds dans les écriers. On parle d'un bébé macrosome, comment un bébé macrosome peut sortir dans ces conditions-là. Donc, il leur dit « Laissez-nous, on viendra si on a envie et quand on a envie, en fait. » Et donc, il revient vers moi. Je lui écoute « Installe une application de contraction pour voir un petit peu où ça en est. » Donc, il ne me dit rien. Enfin, il me le dit, mais après, au bout de cinq minutes, elle lui dit « Filez à la maternité. » Puis, il me regarde et puis, il essaye de me préparer au fait que je vais accoucher. En fait, moi, vraiment, je n'y crois pas. Ça a été tellement une semaine de pression. Je lui dis non, je ne suis pas en train d'accoucher. Je sors du bain parce que je commençais à avoir un peu froid, je ne suis pas très bien. Je voulais à tout prix qu'il installe la piscine d'accouchement. Sauf que... Du coup, je sais pas, il veut que je tienne le tuyau pour remplir d'eau chaude pendant que lui... Bref, je sais pas ce qu'il se passe, il faut que je tienne le truc, ça m'énerve. J'ai mal, moi j'ai... Donc comme je disais, mes bébés ont leur dos collé à mon ventre, donc en fait moi j'ai toutes les contractions dans les reins. Donc c'est très douloureux. Je me jette par terre, je pleure, je lui dis que j'en ai marre, que de toute façon, je ne suis même pas en train d'accoucher, que ce n'est pas normal d'avoir autant mal alors que je n'accouche pas.
- Vera
La lumière ne s'allume pas du coup.
- Rébecca
Vraiment, le déni total. Donc il vient, il essaye de me masser, mais il perd un petit peu pied. Il appelle Abby en lui disant, écoute, là, je ne sais pas trop quoi faire pour la calmer parce qu'elle ne se rend pas compte qu'elle est en train d'accoucher. Et Abhi lui dit, écoute, elle va sûrement attendre cette nuit pour accoucher. Et il lui dit, non, vraiment là, je sens que ce n'est pas très loin, mais en même temps, je ne peux pas la calmer. Je suis complètement hystérique. Je lui dis, écoute, je pars à la maternité parce que de toute façon, j'ai trop mal. Mes os sont en train de se casser. Et vraiment, en fait, pour moi, je ne suis pas en train d'accoucher. Donc, c'est pas normal d'avoir autant de mal alors qu'on n'accouche pas. Donc, je descends et je pars en voiture, en fait. Et là, mon mari se dit, non, mais elle va vraiment... Il me connaît, en fait. Il se dit, elle va prendre le volant, elle va conduire. Oui,
- Vera
elle ne t'accouche pas.
- Rébecca
Donc, il se dit, je n'ai pas le choix, je vais l'emmener à la maternité parce que sinon, elle va se mettre en danger. Donc, il prend le volant pour m'emmener. Donc, moi, je suis sur le siège avant. je suis pas attachée, le bip bip de la voiture est très très bien en tant qu'auto-hypnose d'ailleurs vu que la ceinture n'est pas attachée dès que la voiture fait bip bip de manière régulière donc moi je me concentre sur ce bip bip dès qu'il s'arrête, bah évidemment je rebouche pour que la voiture se rende compte que je n'ai pas de ceinture mon mari est un peu agacé par ce par ce bruit mais il dit rien là il est très concentré sur je conduis euh... On part à la maternité. On est à un quart d'heure de l'hôpital. Je lui dis, écoute, là, tu vas les appeler et tu vas leur dire que la petite est en train de naître parce que je sens la tête. Je lui dis, de toute façon, quand je vais arriver, ils vont me mettre la péridurale. Oui, oui, vraiment, là, je... Je me sens la tête.
- Vera
Tu es connectée.
- Rébecca
Voilà, que je vais avoir la péridurale. Donc, il les appelle. Eux, ils demandent, oui, est-ce qu'elle a perdu les os ? Pareil, je n'ai jamais perdu les os, à part au moment où mes enfants naissent. Et la fois où on m'a percé la poche des os, sinon je ne perds pas les os. Donc, il leur dit, non. Et en fait, moi, je prends le téléphone et je leur dis, non, mais écoutez. Et puis encore très consciente malgré tout, parce que je ne déconnecte jamais totalement. Donc, je suis au téléphone en train de leur dire, non, mais là, je vous dis, je suis en train de sentir la tête. On arrive dans 10 minutes. Il y a combien de temps sur le GPS ? Enfin, voilà. Et en fait, il ne me croit pas. Il ne me croit pas au téléphone. Donc, mon mari raccroche. Et puis, il se met à rigoler. Il se dit, elle va le mettre dans la voiture. Et moi, je dis, non, parce que je vais avoir la période du rêve. C'est un peu lunaire. On arrive devant l'hôpital. Donc, il se met devant les portes des urgences. Il sort de la voiture. Il verrouille la voiture, mon mari. Et puis, il ne me dit rien. moi je sais pas vraiment où qu'on est arrivé parce qu'il y a quand même une partie de moi qui est déjà partie donc lui il sort de la voiture il déroule la voiture, moi je me mets à crier mais t'es où, mais pourquoi vous m'abandonnez je rappelle que je ne supporte pas qu'on soit éloigné de moi quand on couche donc là moi c'est le désespoir total je me mets à pleurer en me demandant mais pourquoi il m'abandonne toute seule dans la voiture je ne sais où en fait parce que je sais qu'on doit...
- Vera
c'est au milieu de la nature là
- Rébecca
Je ne me rends pas vraiment compte. Et puis surtout, j'ai mes jambes sur le siège avant passager et mon corps est sur les sièges arrière. Je me suis glissée entre les sièges à moitié. Je suis très, très souple pour une grosse finale. Et donc, du coup, il rentre à l'intérieur. Il va voir l'accueil. Ma femme est en train d'accoucher. Est-ce que les équipes sont là ? Il leur dit, non, ils ne nous ont même pas prévenus. Super. Voilà, le smur arrive, ils sortent, ils ouvrent la porte, ils soulèvent ma robe, donc la tête est déjà dehors. Donc ils disent, ah il y a la tête, ils me remettent ma robe, ils ferment la porte. Et mon mari monte en voiture et commence à rouler. Et en fait, je ne parle pas parce que lui, il est très dans l'action. Donc à ce moment-là, ce n'est pas qu'il n'a pas envie de me rassurer ou autre, mais c'est qu'il fonctionne comme si...
- Vera
Il veut mettre en sécurité.
- Rébecca
C'est ça, on lui dit, tu fais ça, tu fais ça. Donc en fait, il fallait juste bouger la voiture. de quelques mètres pour se mettre devant l'entrée des pompiers, mais il ne me parle pas, moi je m'agace. Il ne me répond pas. Après, voilà. Donc, on arrive. Il n'est pas encore totalement garé que la porte arrière, donc la porte avant du côté passager, là où il y a mon popotin, il ouvre la porte. Et puis, il met sa main, le monsieur du sumur, sans en fait me dire quoi que ce soit. Et sauf que moi, j'ai des réflexes. Donc, en fait, je lui mets un coup de pied comme les chevaux. Donc mon mari qui était en train de sortir de la voiture, donc il va le voir, il a un mouvement de recul parce que quand même j'y suis pas allée de main morte. Donc il me dit non mais j'ai entendu dire le coup de pied c'était pas obligatoire. Mon mari lui dit écoutez vous vous permettez de la toucher sans même lui dire.
- Vera
C'est un réflexe en fait.
- Rébecca
C'est ça donc là le monsieur du sumur se dit oui en fait je suis en train de faire n'importe quoi. il me dit écoutez je vais regarder où est le bébé je mets ma main en fait il y avait déjà la tête donc il met sa main Dieu celle-ci peut pas pour finir la faute ce qui ne sert à rien mais bref c'est pas grave il y a un autre monsieur du SMUR qui ouvre la porte du coup arrière gauche parce que ma tête était par là-bas voilà et il me dit alors là madame il va falloir pousser je lui dis écoutez moi bien je pousserai quand j'ai envie de pousser laissez-moi tranquille Donc, ils ont tout de suite compris en fait à qui ils avaient affaire. Parce qu'Ivoire nous dit, d'accord, très bien, vous faites d'autres. S'il vous plaît, il n'y a pas de souci, je suis là. Et donc, moi, je pousse en fait, mais parce que c'est instinctif. Je ne me dis pas, tiens, là, je ne pousse pas du tout. Mon mari voit toutes les sages-femmes qui arrivent. Peut-être qu'elle voulait se faire un délire comme dans Urgence, en fait. Parce qu'elles sont toutes là en train d'arriver en courant, en mettant leurs gants, avec les kits de secours, tout ça. Comme pour... En vrai, elles avaient 15 minutes pour descendre tranquilles. Mais... Je sais pas, elles ont voulu... Bref. Bref. Donc, elles arrivent pour, en fait, juste récupérer ma fille. Et en fait, moi, pendant tout ce moment-là, je regarde le monsieur du fumier, je lui dis... Dites-leur de pas couper le cordon. Dites-leur de pas couper le cordon. Sauf qu'en fait, dans ce genre d'accouchement, ils coupent automatiquement le... C'est même pas mon mari qui l'a coupé. Ils sont rentrés tout de suite à l'intérieur avec ma fille. Et en fait, moi, je me suis levée et puis je l'ai rejoint sur le bancard. Et du coup, on est montés en salle de pré-travail. Il était... On n'est pas sûr de l'heure. Parce qu'en fait, personne n'a regardé l'heure. On a dit qu'il était 20h. Ça se trouve, il était plus. Ça se trouve, il était moins. Et en fait, moi, je veux... tout de suite partir parce que je sens que elles sont sympas mais que j'ai pas envie d'être là et mon ami me dit quand même écoute le temps qu'on reste les deux heures en salle de pré-travail il va être 22h je suis fatiguée je voudrais qu'on passe la nuit là et en fait on est mis dans une chambre qui est sale où je peux même pas me doucher parce qu'il y avait du sang dans la douche mais qui est pas le mien parce que je suis pas allée il y a des traces de pas donc en fait hors de question que je me douche là dedans moi j'ai un groupe sanguin négatif mon mari a un groupe sanguin positif et mon bébé avait un groupe sanguin positif on a fait une prise de sang pendant la grossesse donc je voulais qu'on me fasse tout de suite l'injection de rophylax elle traîne à me la faire donc en fait moi je dors pas tant qu'on me l'a pas fait parce que on a tous des frayeurs comme ça moi ma mère n'a pas eu cette injection là quand elle a fait une fausse couche et en fait elle n'a jamais pu avoir d'autres enfants derrière elle a fait que des que des fausses couches à répétition donc même si je compte plus avoir d'enfants c'est quand même quelque chose qui moi me stressait en tout cas et qui a pas été entendu à ce moment là, elles viennent pas pour me le faire mon mari a un matelas au sol, il dort avec notre bébé qui dort super bien eux deux ils vivent leur meilleure nuit, moi j'arrive pas à dormir, je suis pas chez moi en plus j'ai rien prévu, j'ai pas pris mes draps, j'ai pas pris mes oreillers Merci. Je suis mal toute la nuit. Je leur dis, je veux voir le médecin dès qu'il arrive. Elles me disent, oui, vous serez les premiers à voir le médecin pour pouvoir partir. Finalement, le lendemain matin, ils nous font traîner pour voir le médecin. Ils nous forcent, pour mon fils, ils ne m'ont même pas fait ça, ils nous forcent à revenir le lundi pour faire les tests d'audition et tout à la maternité. Je leur dis, très bien. Bref, ça a été n'importe quoi. Finalement, ils ont quand même... Ils vont partir. Ils ont été jusqu'à faire un signalement, en fait, par peur de défauts. défaut de soins, qui a été classée très très vite parce que la professionnelle qui s'occupe des informations préoccupantes a vu qu'il n'y avait pas de soucis, surtout que moi je lui ai montré les SMS échangés avec ma sage-femme où je lui disais de toute façon dimanche je contacte ma maternité en fait je ne pouvais pas faire de signalement tant que j'étais enceinte parce que notre bébé n'avait pas d'existence juridiques et en fait ils ont profité des cas l'aîné donc je suis quand même très très contente de mon accouchement dans la voiture plutôt que d'avoir accouché dans la maternité, non ? Donc voilà.
- Vera
Ok, ouais, vraiment l'opposé parfait du premier accouchement. Ok, une sacrée expérience. Et du coup, tu t'es bien relise de ce dernier accouchement ?
- Rébecca
Ah mais oui, je suis rentrée chez moi. Les suites de couches entre une césarienne et une voix basse, ça n'a rien à voir. C'est simple, j'ai accouché, j'ai bien dû marcher déjà pour aller jusqu'au brancard. Je ne l'aurais jamais fait pour...
- Vera
Et du coup,
- Rébecca
elle ne faisait pas 4 kilos, elle faisait 4,630 kilos. Ah oui, pas mal de bébé.
- Vera
Merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec moi, c'était hyper enrichissant et hyper intéressant un vrai roman un petit film qu'on a regardé
- Rébecca
Merci à toi
- Vera
Avec grand plaisir et merci d'avoir partagé tout ça, c'est super intéressant plein de rebondissements et super intéressant
- Rébecca
Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout s'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît N'hésite pas à me laisser une petite note, surtout en application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal.
- Vera
Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !