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Balance ton accouchement

Episode 85 : Jennifer - D'une péridurale regrettée à l'accouchement à domicile

Episode 85 : Jennifer - D'une péridurale regrettée à l'accouchement à domicile

55min |04/09/2024
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Description

Je vous propose de découvrir aujourd'hui l'histoire de Jennifer qui nous partage ses deux expériences d'accouchement. Une première histoire qui s'écrit en milieu hospitalier, au cours de laquelle elle finit par demander une péridurale, ce qu'elle regrettera beaucoup par la suite. Après une pause imposée pour raisons de santé, un nouveau bébé s'apprête à pointer le bout de son nez et cette fois-ci Jennifer n'a qu'une envie : donner la vie à la maison, en toute intimité.


Envie d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !

  • Speaker #1

    Alors bonjour, merci de m'en venir pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils sont, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #2

    Eh bien bonjour, je m'appelle Jennifer, je suis maman de deux petites filles, la première qui a deux ans et demi, qui s'appelle June, et la seconde qui s'appelle Max et qui a six mois.

  • Speaker #1

    Ok, alors première question que je pose à chaque fois, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose qui te faisait envie, qui te stressait ou à laquelle tu ne pensais pas du tout, ce qui est très bien aussi ?

  • Speaker #2

    Complètement, j'y pensais tout le temps. Je me suis surpréparée pour ma première fille. Vraiment, j'ai mis le paquet, j'ai fait un peu de sophrologie, je faisais plein, plein, plein de prépa, je lisais plein de livres. Vraiment, j'étais très, très dans la théorie pour mon premier accouchement.

  • Speaker #1

    Ok, alors si on revient un tout petit peu en arrière, est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé 1 du coup ?

  • Speaker #2

    Oui, je m'en souviens très bien. On a mis un an à peu près à avoir notre... Enfin, j'ai mis un an avant de tomber enceinte.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, les derniers mois, c'était vraiment long. Oui.

  • Speaker #1

    Ça commence à peser.

  • Speaker #2

    Oui. Alors, c'était long pour des gens qui mettent des années à avoir des enfants. Évidemment, un an, c'est rien. Mais c'est vrai que j'avais ce désir d'enfant qui était vraiment présent. Et ça devenait un peu... Un peu long.

  • Speaker #1

    Oui, forcément. Et quand elle est arrivée, du coup, comment ça s'est passé ? Quand le bébé s'est implanté, je veux dire.

  • Speaker #2

    Eh bien, j'ai appris ça. J'avais du retard. Alors, ça faisait plusieurs mois que mon corps me faisait des petites blagues. OK. Un jour de retard, deux jours de retard. À chaque fois, je me disais, ça y est, c'est bon, c'est la bonne. Et puis, en fait, non. Donc, cette fois, j'ai attendu presque six jours avant de faire un test. Je voulais vraiment pas avoir de désillusion. Et j'ai fait le test à 5h du matin parce qu'on m'avait dit surtout faut le faire le matin. Donc je pouvais plus attendre, je me suis levée et c'était un vrai bonheur. Mais j'étais toute seule dans mes... c'était pas glamour, j'étais toute seule dans mes toilettes avec les deux barres. Mais c'était un beau moment.

  • Speaker #1

    Ok. Et alors comment s'est passée cette première grossesse ?

  • Speaker #2

    Elle s'est vraiment très, très bien passée. J'ai vécu une belle grossesse. Si ce n'est à quatre mois, j'ai perdu du sang. Et en fait, ma fille n'était pas toute seule dans mon ventre. Donc, j'ai appris ça. J'ai appris ça. En fait, j'ai appris qu'elle n'était pas toute seule. Et puis, elle est devenue toute seule en l'espace de quelques secondes. Donc, c'était... C'était compliqué, je l'ai oublié toute la grossesse. Vraiment, j'ai fait un gros déni sur ce qu'il y a. Et puis, ça m'est revenu après. Mais sinon, hormis ce moment un peu compliqué, la grossesse était merveilleuse.

  • Speaker #3

    Vraiment,

  • Speaker #2

    hormis le fait que j'ai pris 30 kilos.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    C'est génial.

  • Speaker #1

    Il fallait faire de la place à bébé.

  • Speaker #2

    Oui, pourtant, je ne me suis pas trop laissée aller. J'ai fait du sport toute la grossesse, mais ça n'a pas... Il y avait besoin.

  • Speaker #3

    C'est ça.

  • Speaker #1

    OK. Et alors, du coup, tu as étudié, tu avais suivi pas mal de préparations à l'accouchement, sophrologie, tout ça. Tu peux nous expliquer un petit peu plus ?

  • Speaker #2

    Eh bien, en fait, c'était avec la sage-femme avec qui je faisais le suivi. Donc, elle faisait dans le cadre des cours de prépa à l'accouchement, elle faisait pas mal de sophrologie. Et donc, c'est technique de respiration, en fait, et d'essayer de visualiser, etc. Donc, j'étais super assidue pendant les cours. Je refaisais à la maison. C'était vraiment quelque chose qui me tenait vachement à cœur. Je me disais que... Toute la réussite de mon accouchement allait passer par cette préparation en amont.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, tu avais des envies pour ton accouchement ? Toi, tu avais un projet de naissance plus ou moins établi ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, oui. Avec du recul, maintenant, j'étais dans une certaine utopie. Mais déjà, à la base, je voulais accoucher à la maison pour mon premier. Mais mon mari, lui, n'y était pas pour. Donc, on a abandonné le projet parce qu'il faut qu'on soit une équipe. Oui. Donc voilà, c'était à la maternité. Et donc oui, j'avais beaucoup d'attentes de ne pas avoir la péridurale, que le travail se fasse de manière tout à fait naturelle, pas d'ocytocine, etc. Enfin voilà, essayer d'avoir un accouchement le plus physiologique possible. Mais voilà.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, ta maternité te suivait un petit peu dans ce sens ? Il y avait des salles nature, des choses comme ça mises à ta disposition ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Oui, il y avait une salle nature avec une baignoire. Oui, il y avait vraiment tout le package pour essayer d'avoir l'accouchement le plus physiologique possible.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Mais alors, comment s'est passée ta toute fin de grossesse du coup ?

  • Speaker #2

    Eh bien, c'était plutôt chouette. Alors, j'ai accouché en septembre. pour ma fille. Donc, il y a eu des belles, belles chaleurs. J'ai bien, bien, bien souffert avec mes plus 30 kilos. J'avais bien chaud. Et sur la fin... En plus, ma sache-femme m'avait dit Oulala, ça va être un super gros bébé. Elle va arriver beaucoup plus tôt que prévu. Et pas du tout. Elle est arrivée à trois jours du terme. Mais moi, depuis le début septembre, j'étais là, allez, ça y est, ça va arriver, ça va arriver. J'avais des mini-contractions. Je me dis, oulala, ça y est, c'est fait. Pas du tout. Mais sinon, c'était bien, j'étais en forme.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, le jour J, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Eh bien, il y a eu un petit faux départ le samedi. Enfin, la nuit du vendredi au samedi, j'ai commencé à avoir quelques contractions qui étaient plus ou moins régulières. Et puis, je suis allée prendre une petite douche. Enfin, voilà, ce qu'on nous dit souvent, aller prendre une douche ou un bain pour voir si ça s'atténue. J'ai eu l'impression de perdre du liquide. Donc, j'ai un peu… Je n'ai pas stressé, mais j'ai appelé la maternité. Je leur ai dit, on m'a dit, bon, venez, on va vérifier que ce ne soit pas une fissure de la poche des os.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, on est partis en plein milieu de la nuit. Et en fait, pas du tout de perte. Il n'y avait pas de liquide. Tout était nickel. Le col était bien, bien fermé.

  • Speaker #1

    C'était autre chose. OK. Voilà.

  • Speaker #2

    Ils m'ont dit, non, non, ce n'est pas ça. Des fois, ça arrive en fin de grossesse qu'en fait, il y ait des fuites urinaires, tout simplement. Et on a l'impression que non. Donc, voilà, ce n'était pas ça. Mais on est rentrés à 4 heures du matin. En plus, on faisait les beaux dans la voiture. Je dis on faisait les beaux parce que le lendemain, ce n'était pas ça. On faisait les baux dans la voiture, je me disais, oh là là, je gère super bien les contractions. C'est très drôle avec le recul maintenant.

  • Speaker #1

    Toujours la même chose, quand on s'est réconcilié, on le sait que c'est ce moment-là.

  • Speaker #2

    Oui, mais je ne le savais pas à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #1

    forcément. Ok, donc fausse joie, fausse surprise.

  • Speaker #2

    C'est ça, et donc on est rentrés à la maison à 4h du matin. Donc là, il a fallu aller dormir, on a essayé. Le lendemain, on a... On a fait plein de choses. Et puis, alors moi, regain d'énergie le samedi après-midi. J'avais envie de refaire toute ma maison. Donc, je me suis mise à peindre des meubles, à faire des gâteaux, etc. Et puis, le soir au repas, j'ai commencé à avoir une douleur. Enfin, des douleurs que je n'avais pas connues encore. Et puis, dans la soirée, vers 22h, j'ai commencé à avoir des contractions. Et là, j'ai dit, ah ! C'est donc les contractions. Ça change un petit peu,

  • Speaker #1

    du coup.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et puis, il devait être, je ne sais pas, 3h du matin, peut-être. J'ai essayé de travailler au maximum à la maison. Vraiment, je voulais faire un gros travail à la maison et arriver à la maternité et que ça se passe plutôt bien. Voilà, j'étais toujours dans mon utopie d'accouchement merveilleux. Et en fait, on est partis. Enfin, mon mari a appelé la maternité en disant, là, les contractions, elles sont bien, bien régulières. Et puis, elles ont dit, non, mais c'est un premier, vous avez le temps. J'avais vraiment, vraiment super mal. Donc, on a pris la voiture. Et là, on n'a pas parlé du trajet.

  • Speaker #1

    Là, tu ne gérais pas bien les contractions. Là,

  • Speaker #2

    il n'y avait pas de musique. Mon mari roulait bien, bien vite. Et il n'y avait pas de blague à ce moment-là.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, quand vous arrivez, changement de décor, pour le coup, on t'examine et c'est vraiment bien parti, là.

  • Speaker #2

    Oui, mais en fait, changement de décor et puis du coup, explosion complètement de la bulle que j'avais créée à la maison. Parce que le fait de prendre la voiture, déjà, ça m'a sorti un peu de la bulle. Donc, j'arrivais beaucoup moins à gérer les contractions. Et puis là, je suis arrivée à la maternité, on n'arrivait pas à rentrer, etc. Enfin, c'était épique. Et là, on arrive, il faut faire un test urinaire. Du coup, je me suis fait examiner. Je ne savais pas à l'époque que ce n'était pas obligatoire et que je pouvais très bien faire mon travail comme ça. Et donc, je me suis fait examiner. Et là, la sage-femme me dit, vous êtes à trois. Donc, je me suis dit, toutes ces heures que j'ai passées à la maison, je ne suis qu'à trois. Non, donc là, je vais mourir vraiment. Donc ça a été le premier moment où je pense que mon projet de naissance a pris un coup.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Parce que je me suis dit que la douleur, l'intensité dans laquelle j'étais à ce moment-là, elle était vraiment réelle. Et je me suis dit que j'arriverais jamais à 10 comme ça. Enfin, c'était impossible. Oui. Avec le recul, je sais très bien qu'en fait, j'aurais pu passer de 3 à 10 en une heure. Mais dans ma tête, je m'étais dit, mon col, il va s'ouvrir de temps. toutes les heures, enfin voilà, j'étais très dans la théorie encore une fois.

  • Speaker #1

    Un centimètre par heure, du coup il me reste au moins 7 heures, ça va être insupportable quoi et ça,

  • Speaker #2

    c'est ça, je me suis dit ça va être dingue donc j'ai essayé de gérer comme j'ai pu et puis à un moment je dis à la sage-femme là je vais prendre la péridurale elle me dit vous êtes sûre ? Oui, je suis sûre elle dit non mais vous allez me le redemander parce que dans votre projet de naissance c'est écrit que vous la voulez pas donc vraiment je veux que vous soyez sûre de vous mais à ce moment là j'étais sûre de Juste, je voulais quelque chose qui me soulage, mais j'ai pleuré. C'était un premier échec pour moi.

  • Speaker #1

    De prendre la péridurale, c'était...

  • Speaker #2

    Je l'ai vécu vraiment comme un échec parce que je m'étais, entre guillemets, vraiment préparée pour que ça ne se passe pas comme ça. Et en plus de ça, je pense que ce qui a beaucoup joué, c'est que pendant toute ma grossesse, à chaque fois que je disais que je voulais accoucher de manière la plus naturelle possible sans péridurale, on me disait, tu verras bien le jour J, tu verras bien. et puis au moment où j'ai demandé cette péril j'avais toutes ces personnes là derrière moi du coup c'était pas du tout c'était pas un bon moteur c'était plutôt un frein et je me suis dit et voilà et donc là gros échec ça a été très très compliqué la péril et avec du recul est-ce que tu penses que c'était la fameuse phase de désespérance ou c'était juste la douleur qui t'a alors pour avoir vécu mon deuxième accouchement je sais maintenant que je fais des bébés vite j'accouche vite rires et même si c'était un premier je pense que clairement j'étais ouais j'étais pas loin j'étais peut-être qu'à 3 à ce moment là mais mais oui j'étais probablement pas si loin que ça en fait et j'aurais peut-être pu y aller après voilà ça s'est fait comme ça et puis c'est pas grave les choses se sont faites ma fille est née il n'y a pas eu d'instrumentalisation sur la suite de la de l'accouchement. Donc ça, c'était quand même hyper important pour moi. Mais je ne me suis pas sentie actrice.

  • Speaker #1

    Oui. On va revenir un tout petit peu en arrière. À partir du moment où tu as la péridurale, tu sens vraiment le soulagement qui arrive. Est-ce que ça te fait du bien, mine de rien ?

  • Speaker #2

    Oui. Vraiment, elle a fonctionné dès le début.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Elle a été bien posée. Elle a fonctionné dès le début. Par contre, j'ai demandé à être le plus mobile possible parce que je savais que le mouvement était très important pour la descente du bébé. Mais alors, on m'a dit oui, elle n'est pas très dosée. Je ne pouvais pas marcher. Je ne pouvais pas me mettre... Mes jambes, je les sentais à moitié. Elles étaient du coton. Donc, je ne pouvais pas m'être... Je n'ai pas réussi à être mobile sur le début de ma péridurale du tout. Et j'ai attendu. Et ça, ça a été terrible. J'étais là, sur le lit. Et j'attendais que ça vienne. Et donc, les sages-femmes venaient. Et c'est vraiment le cliché dans lequel je ne voulais pas tomber. C'est-à-dire, elles m'examinaient. Elles me disaient, vous êtes à 6. Vous êtes à 8. C'est bien, là, vous êtes à 8. Et je ne sentais rien. Je n'avais pas de sensation. Et vers la fin, la péridurale a commencé à ne plus être… Parce qu'on m'a posé la péridurale à 6 heures du matin. Ok. Et j'ai accouché à 13h50.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, ça a été quand même long. Enfin, long. À la fois, ça peut être beaucoup plus long que ça. Et pour moi, ça m'a paru vraiment interminable. Oui,

  • Speaker #1

    parce que d'attendre et d'être complètement passif, ça t'a paru...

  • Speaker #2

    Ah oui, j'étais coulée dans mon lit. On me disait, allez, on va se mettre sur le côté. Alors, je me mettais sur le côté. Et puis après, à revenir, je me mettais sur l'autre côté. Et vraiment, quand elles m'ont dit, bon, Bella, vous êtes à neuf, j'ai commencé à ressentir des contractions. Mais c'était minime. Enfin, voilà, j'avais des petites sensations. Et je me suis dit, bon, je vais peut-être sentir mon bébé descendre. Alors j'ai senti un peu bébé descendre. La poche des os a explosé juste avant l'arrivée. J'ai même pas senti, j'ai senti juste le liquide qui coule. J'ai pas eu des sensations folles comme j'ai pu avoir pour mon second, qui n'a rien à voir.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup, comment s'est passé l'arrivée de bébé ?

  • Speaker #2

    C'était merveilleux, ça a pas duré très longtemps. J'ai essayé d'accoucher dans une position physiologique, non pas gynéco, les pieds dans les étriers. Mais la sage-femme qui était avec moi, la position gynéco lui allait bien. Donc, j'ai juste essayé une fois d'être sur le côté. Et elle m'a dit non, mais là, ça ne marche pas. Là, c'est bon, vous n'y arrivez pas. Allez, vous allez être sur le dos, ce n'est pas grave. Il y en a plein qui accouchent comme ça. Et sur le coup, avec du recul, je me dis, mais je n'aurais pas dû me laisser faire. Mais sur le coup, on est là, dans le feu de l'action. Et puis,

  • Speaker #1

    tu ne connais pas. Donc, de toute façon, tu te laisses faire.

  • Speaker #2

    et je me suis mis sur le dos et on m'a dit allez pousser madame le cliché et j'ai poussé et là tu sentais un petit peu quand même oui j'ai senti avant d'avoir ma deuxième fille je disais que j'avais senti mon bébé descendre mon bébé sortir en fait on ne sent quasiment rien avec la péridurale vraiment j'avais des petites sensations de la tête qui sortait Et c'était chouette parce que j'avais l'impression un peu de guider mon bébé et d'être un peu moins passive sur cet accouchement. C'était hyper important pour moi. Mais voilà, je n'avais pas les pleines sensations de l'accouchement physio que j'avais imaginé toute ma grossesse. Mais c'était merveilleux parce que le bébé est sorti, on me l'a posé sur moi, j'ai pleuré toutes les larmes de mon cœur. Je me suis dit, elle est trop belle. Alors que voilà, c'est un bébé qui sort du ventre. Non,

  • Speaker #1

    c'était ton bébé, du coup.

  • Speaker #2

    C'était ma fille, mon premier enfant, celle qui m'a fait devenir mère. Et c'était forcément merveilleux. Et j'ai oublié le temps d'un instant. J'ai oublié que j'avais la pérille. J'ai oublié que mon projet de naissance était complètement foutu en l'air. J'ai oublié tout ça. Et j'ai juste profité de ce moment qui était complètement magique au-dessus du temps. J'ai regardé mon mari. Il avait la petite larme et il me dit, mais non, pas du tout.

  • Speaker #3

    Mais c'est bon.

  • Speaker #2

    Je t'ai émis. pas le droit d'être ému. Et voilà, on était heureux tous les deux. Et on est restés comme ça pendant deux heures dans la salle de naissance avec bébé en peau à peau. Et c'était vraiment merveilleux. Vraiment, c'était un moment incroyable.

  • Speaker #1

    Et du coup, côté physique, donc tu n'utilisais pas d'instrument, pas de déchirure non plus, tout allait bien ?

  • Speaker #2

    Oui, vraiment, ça s'est très, très bien passé. Je n'ai rien eu du tout. Après coup, ma sachant m'a dit qu'elle m'avait fait un poids à l'intérieur, mais qu'il n'était vraiment pas nécessaire, qu'il aurait pu cicatriser tout seul. Mais ça ne m'a pas gênée, je n'ai pas eu de douleur. Et ma fibre est sortie naturellement, il n'y a pas eu de ventouse, il n'y a pas eu de forceps, il n'y a pas eu de tout ça. Et ça, c'était quelque chose auquel je tenais fort, fort, fort.

  • Speaker #1

    C'était déjà ça, au moins de cocher sur ton projet.

  • Speaker #2

    Voilà, il vaut mieux regarder le positif plutôt que de se concentrer que sur les choses qui n'ont pas été. Et donc en effet, ça c'est quelque chose de positif, qui s'est bien passé. Et puis on est restés deux heures, quasiment deux heures, tous les trois, en salle de naissance avec bébé. Voilà, c'était un moment incroyable. C'était un moment génial.

  • Speaker #1

    Et comment se passe ton post-accouchement, aussi bien physiquement que mentalement ? Tout va bien ?

  • Speaker #2

    Non, j'ai vécu un postpartum assez compliqué. Alors déjà, la mise en place de l'allaitement a été très, très compliquée. Et ça, c'est encore quelque chose que je voulais vraiment cocher. Et ça a été très compliqué. Au final, ma première fille, on a dû la complémenter assez tôt parce qu'elle ne prenait pas de poids. Et voilà, c'était incompréhensible. On a compris un peu plus tard pourquoi. C'est que... J'ai eu un cancer de la thyroïde qui a été découvert à trois mois post-partum.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, ce n'est pas le post-partum que j'avais rêvé.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #2

    Et donc, le post-partum, en fait, il est passé vraiment à… Il a été mis entre parenthèses parce que j'avais ça à gérer, même si ce n'est pas le cancer le plus difficile du monde, mais ça reste un cancer et ça reste des choses à gérer quand même. Donc… Donc j'ai géré ça et c'est vrai que le postpartum a été un peu particulier à vivre. D'autant plus que l'allaitement, ça n'a pas été un franc succès. Donc ça, ça a été compliqué à vivre et puis je me suis battue pendant... Je me suis quand même battue pendant neuf mois jusqu'au dernier traitement où là, je devais arrêter d'allaiter parce que ce n'était plus possible pour mon bébé de recevoir mon lait. Donc, j'ai été en allaitement mixte jusqu'à neuf mois. Je me suis battue pendant neuf mois, tirer mon lait, me lever la nuit. Vraiment en mode Xena la guerrière, j'ai dit allez, je ne me laisse pas faire Je ne voulais pas lâcher ça, mais c'est vrai qu'aux yeux de pas mal de monde, je suis passée pour une… Pour une folle, tout le monde m'a dit, mais en fait, ce n'est pas compliqué. Tu arrêtes l'allaitement, tu donnes un biberon. Et ce n'était pas si simple.

  • Speaker #1

    Pas si simple, oui.

  • Speaker #2

    Et je suis très heureuse aujourd'hui du parcours qu'on a eu et du bel allaitement qu'on a eu, même si ça arrêtait beaucoup plus tôt que ce que je voulais. Et que ce n'était pas l'allaitement rêvé, c'était quand même une belle aventure pour nous deux.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Et toi, tu te remets quand même, entre guillemets, facilement, rapidement. Je ne sais pas quels sont les mots. de ce cancer au final ?

  • Speaker #2

    Alors, je me suis remise... Les mots... Disons que je n'ai plus de thyroïde aujourd'hui parce qu'on m'a tout enlevé. On m'a enlevé tous les ganglions, tout parce que c'est un cancer assez rare à mon âge. Normalement, il ne se met à se tasser pas du tout. Et là, il y en avait sur les ganglions. C'était compliqué à gérer parce qu'à la fois, moi, j'avais l'impression de vivre quelque chose de vraiment difficile. Et puis... Extérieurement, on me disait, ça va, c'est un cancer facile, tu ne vas pas mourir. En effet, je suis un bébé de 4 mois et là, vraiment, c'est compliqué à vivre. Et puis, effectivement, par contre, l'accouchement, je l'ai super bien encaissé. Je n'ai vraiment eu aucun désagrément. Enfin, non, ça s'est super bien passé. Je n'ai pas eu de douleur. J'ai repris la course à pied assez tôt. Je suis assez sportive et c'était mon moyen de... soufflé donc à trois mois et demi quatre mois je crois j'ai repris le sport vraiment cet accouchement m'a pas laissé de traces par contre le cancer j'étais j'étais en ce qu'on appelle un hyperthyroïdie donc mon coeur battait très très vite donc j'avais des sueurs alors normalement on perd du poids en hyperthyroïdie je suis la session qui confirme la règle moi je prenais du poids j'ai pris six kilos après mon accouchement donc c'est normal ça ne se passe pas comme ça

  • Speaker #1

    Ok, l'acceptation du corps toujours un peu compliquée du coup.

  • Speaker #2

    Super horrible, c'était vraiment compliqué. J'avais imaginé, je me disais, allez quand on accouche, on perd entre temps et temps. Mais en fait pas du tout, moi je prends 6 kilos. Après l'accouchement du coup, je suis devenue une petite boule parce que j'étais toute gonflée, toute bouffie le temps que les hormones de synthèse fassent leur job. J'ai une cicatrice en plein milieu du cou. Alors... Les gens me disent Ah mais elle ne se voit pas du tout ! mais sauf que moi tous les matins je la vois. C'est rien mais physiquement c'est quelque chose. Il y a eu tout ça qui a été mis sur le devant de la scène en postpartum et vraiment ça je ne l'avais pas anticipé du tout.

  • Speaker #1

    Eh oui, forcément.

  • Speaker #2

    Mais on s'en est sortis, on s'en est sortis tous les trois en famille et puis bien sûr avec le soutien de ma famille. de mes amis, mais on s'en est sortis. Et aujourd'hui, c'est quelque chose qui nous lie, qui nous lira à jamais. Parce que c'est une épreuve qu'on a traversée et c'est quelque chose qui, forcément, a créé des liens qui sont très forts entre ma fille et moi. Parce qu'on a été séparées plusieurs fois et que, ouais, c'était pas la période la plus heureuse, mais on a réussi à vivre de très, très, très beaux moments. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est beau. Et du coup, à quel moment vous décidez de lancer Projet Bébé 2 ? Avant que ce soit une surprise.

  • Speaker #2

    Non, ce n'était pas du tout une surprise. À l'initial, on s'était dit qu'on voulait des enfants rapprochés.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Très, très rapprochés. Vraiment, si je n'avais pas eu le cancer, je pense qu'on aurait lancé le Projet Bébé 2 très, très tôt.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais pour soigner le cancer de la thyroïde, j'ai dû avoir une cure diode. Donc c'est un petit nuage Tchernobyl qu'on avale dans une petite gélule. Donc, paix à prix, on ne peut pas avoir d'enfant pendant au moins six mois à un an parce qu'il y a des risques de malformations, il y a des risques d'arrêt de grossesse. Et puis voilà, ce n'est pas un produit qui est très recommandé, on va dire. Donc ça, ça a été un... quelque chose à traverser parce que ben ok on veut un deuxième enfant mais ça sera pas de suite parce qu'on peut c'est un peu la double peine quoi le résultat du cancer qui en plus t'empêche d'avoir un enfant Oui, vraiment, ça a été encore quelque chose à passer, mais on a réussi. Et je comptais les mois. Donc, à partir du moment où j'ai eu ma cure dure d'an outre, j'ai compté les mois. Et à l'hôpital, ils m'avaient dit, OK, dans six mois, ça ira. On fera les examens. Si on considère que vous êtes en rémission, on pourra peut-être envisager de faire ce deuxième enfant. Enfin, pourrez-vous l'envisager ? Et quand j'ai eu mon endocrino au mois de février et qu'elle a dit, c'est bon, go, vous pouvez y aller. On a dit, c'est parti.

  • Speaker #1

    Et que c'est bon,

  • Speaker #2

    il va. Et puis, ce bébé, ce n'est pas une surprise. Mais n'empêche qu'on m'avait dit que ça prendrait beaucoup de temps, que le traitement que j'avais eu n'était pas anodin et que forcément, je n'aurais pas un enfant de suite comme ça. Je ne pourrais pas tomber enceinte de suite comme ça. Ça allait prendre beaucoup de temps. Il fallait être patient, etc. Donc, on s'était préparé. parce que ça prenne du temps. Et le mois d'après, je suis enceinte de ma deuxième fille.

  • Speaker #1

    Ok. Ah ouais, donc ultra rapide.

  • Speaker #2

    Donc très, très rapide. Pour le coup, là, on était en vacances. Ça, c'est un souvenir pareil, impérissable. On était en vacances quand je l'ai appris. Et on s'est dit, oh, bémence ! Déjà ? C'était pas prévu comme ça. Mais on était extrêmement ravis et en même temps hyper flippés en se disant Mais attends, on s'était dit que ça prendrait vachement de temps, mais là, là…

  • Speaker #1

    On est déjà là, du coup, là.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais. Donc, c'était quand même un super bon moment.

  • Speaker #1

    C'était trop chouette. OK. Et comment se passe cette nouvelle grossesse, alors ?

  • Speaker #2

    Elle se passe, pareil, merveilleusement bien, avec beaucoup moins de stress et de préparation. Puisque là, cette fois, je suis passée du tout à rien. Mais là, par contre, je tenais à l'accouchement à la maison. Encore plus avec tout ce que je venais de vivre. Vraiment, les hôpitaux, tout ça, je voulais les avoir. Les barres. Et donc, j'ai dit à mon mari, franchement, on va se renseigner. Je vais te montrer un documentaire. Tu vas voir, ça va te donner envie d'accoucher à la maison. Et voilà, on a beaucoup communiqué. Et il m'a dit, OK, OK, on y va. Donc, évidemment, c'était non négociable qu'on faisait ça avec une sage-femme. Et la chance a voulu qu'une sage-femme s'est installée à son cabinet à 20 minutes de chez nous. Et donc, on s'est dit, c'est parfait, c'est notre chance. Donc, voilà, on a décidé de partir dans ce beau projet d'accouchement à la maison.

  • Speaker #1

    Ok. Et ton mari, du coup, a vite basculé du côté domicile de la force.

  • Speaker #2

    Oui, et en même temps, toute la grossesse, ça revenait toujours un peu. C'était toujours une discussion où il disait, oui, mais quand même. Au début, il ne voulait pas. Il me disait, tu sais, s'il te passe quelque chose, je m'en voudrais toute ma vie. S'il t'arrive quelque chose à toi et au bébé, etc. Donc, on a beaucoup communiqué sur ça. Et on a eu aussi des rendez-vous avec la sage-femme qui... Alors, elle n'était pas là pour nous rassurer. Elle était là pour nous parler de l'accouchement à la maison. Et j'ai trouvé ça très chouette parce que autant elle prône l'accouchement à la maison, la physiologie, etc., autant elle ne va pas être dans montrer tous les bons côtés. Donc, elle nous a expliqué qu'en effet, il y avait des risques de transfert. Je me souviens de ce rendez-vous. Je suis ressortie du rendez-vous, j'ai pleuré. Je me suis dit, si je dois me faire transfert à la maternité, je vais pleurer toutes les larmes de mon cœur. Et voilà, j'ai trouvé son approche très intéressante et instructive et éducative et vraiment chouette. Et donc, à la suite de ce rendez-vous, il m'a dit OK, c'est bon. J'étais à huit mois de grossesse déjà.

  • Speaker #1

    Fallait que ce soit bon.

  • Speaker #2

    Oui, il fallait qu'on soit prêts. Mais il m'a dit que c'est bon, qu'il était prêt et que go. Enfin, il était prêt, mais en même temps, deux jours avant que j'accouche, il me dit mais tu te rends compte ce qu'on va faire ? Oui, oui, je sais. Je sais, je sais. Mais oui, il a basculé du côté domicile.

  • Speaker #1

    Ok, et comment tu te prépares du coup justement à cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #2

    Eh bien, je ne me prépare pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Et c'est là toute la simplicité et la magie de cet accouchement. C'est que je crois que je me suis tellement, tellement, tellement préparée pour mon premier accouchement. Enfin, vraiment, je suis allée... Je me disais, alors j'avais lu des choses, il fallait se masser le périnée pour éviter qu'il y ait des déchirures, etc. Donc j'avais fait tout ça pour mon premier accouchement. Et puis pour mon deuxième accouchement, au bout du troisième cours de prépa, je dis à ma sage-femme, écoute...

  • Speaker #0

    je me sens pas vraiment prête, je n'ai rien fait. Elle me dit mais que veux-tu faire ? Je lui dis je sais pas, me masser le périnée, c'était vraiment un truc. Elle me dit mais non, mais t'as pas besoin de faire tout ça, prépare-toi comme t'as besoin de te préparer tout simplement. Et donc la seule chose qu'on a fait, c'est qu'on a regardé un documentaire, le documentaire de Nina Nare, je crois, ou Nina Nare, je sais pas comment on dit. Ça, ça a été la seule préparation à l'accouchement. C'est-à-dire, en fait, on a regardé ce documentaire, on s'est dit, ah, on ne veut vraiment pas aller à la maternité. En effet. Et voilà, il n'y a pas eu de prépa, je n'ai pas fait de sophrologie. Alors, j'ai fait un petit peu de yoga, mais je n'ai pas fait beaucoup de séances parce que j'ai travaillé jusqu'à 15 jours avant d'accoucher. Donc, plus j'avais ma première à gérer. Oui,

  • Speaker #1

    ça change un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, oui, elle est gardée que partiellement. Et alors, je n'ai pas vraiment vécu cette grossesse comme la première. Eh oui. La tête dans le guidon, en fait, tout simplement. Des fois, le soir, je disais, oh, mon bébé, tu es là, je sais, je suis désolée. Toute la journée, je n'étais pas parlée. Alors que la première grossesse, tu parles à ton bébé du matin au soir. Oui. Et là, c'était vraiment différent, quoi. Puis, j'ai vraiment travaillé. Et puis, j'ai eu... Alors... J'ai eu la sensation de devoir prouver aussi qu'enceinte ne voulait pas dire incapable. Et donc, j'ai travaillé. Je voulais montrer qu'on pouvait travailler. C'était stupide parce qu'en fait, j'avais pas besoin. Mais du coup, mon bébé s'est un peu caché. Puisqu'à six mois de grossesse, il s'est un peu caché. Pour l'essayer de prouver ça, c'était nul. J'ai fait de l'ostéopathie. Ça a été vraiment chouette. Ça m'a permis de me libérer. et la fin de la grossesse était magique je n'ai pris que 10 kg changement de plan il y avait aussi le cancer je pense de la thyroïde pour ma première grossesse qui était déjà là en fait et je pense que c'est ça qui a fait que mais tant mieux parce que j'avais pas tout perdu de ma première donc ouais fallait pas non plus toujours un gros delta mais j'ai bien vécu cette grossesse elle était magique elle était magique et on voulait pas connaître le sexe du bébé ok donc ça a été un bébé ça a été notre deuxième bébé, toute la grossesse. Et ça aussi, ça a été merveilleux.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, comment s'est passé la toute fin de grossesse et le début de l'arrivée de bébé ?

  • Speaker #0

    Toute fin de grossesse, c'était chouette. Vraiment, j'avais des bonnes sensations. Je me sentais bien dans mon corps. J'étais sereine. Je me souviens de rencontrer des gens à qui je parle de mon projet d'accouchement à la maison. Alors que ma famille n'était pas du tout au courant. Nos familles n'étaient pas au courant. On a pris cette décision de ne pas le dire. Parce qu'on n'avait pas envie d'utiliser d'énergie à montrer par A plus B que ce n'était pas dangereux, qu'on savait ce qu'on faisait, etc. Et voilà, on s'est mis dans cette bulle-là et on n'en a parlé à personne. Bon, par contre, les gens autour de nous, en soi, moi, je m'en fichais de leur avis et puis je n'avais pas envie de les convaincre. C'était mon projet. Et j'ai revu un monsieur il n'y a pas longtemps qui m'a dit, je me souviens quand je... Quand je t'ai vue, je trouvais que tu étais vachement sereine quand même et très calme par rapport à ça. Alors que moi, ça m'aurait fait peur. Mais non, c'était pas... C'est ça, j'étais très sereine, assez calme. Et j'avais hâte de vivre ce beau moment. Je sais pas pourquoi. Au fond de moi, je savais que ça serait quelque chose de fou à vivre. Et donc, l'arrivée, pareil. Ça a été comme pour ma première fille. Il y a eu un faux départ. Il y en a eu deux. Il y en a eu un... Une semaine juste avant d'accoucher, où vraiment, là, pendant 4 heures, j'ai eu des contractions très régulières, mais qui n'étaient pas les contractions. Celles-là, je le savais, par contre. Et puis, ça s'est arrêté. Je me suis dit, oh, mince, dommage. Et pour le dire, tout ça. La semaine d'après, pareil, la veille, j'ai eu 5 heures de contractions dans la nuit. C'était intense parce que, du coup, j'ai fait quasiment une nuit blanche.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et le lendemain, donc, là... c'était les vrais. Ça a débuté vers 23h vraiment. Mais le soir, en mangeant, on a fait une raclette avec mes parents qui n'étaient pas du tout au courant de notre projet d'accouchement à la maison. On avait la piscine qui était gonflée dans le bureau, porte fermée. Et je ne sais pas pourquoi, j'ai dit à mon mari quand ils sont partis, je lui ai dit, c'était cool qu'on fasse ça parce que je pense que c'était notre dernier repas avant l'arrivée de bébé. Il me dit, ah ouais, tu penses ? Je dis, ouais, je pense que là, c'est pour ce soir.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu me dis ça depuis une semaine. Non, mais là, c'est pour ce soir. Et vraiment, ça a été ça, puisque à 23h, ça a commencé, et puis ça ne s'est pas arrêté.

  • Speaker #1

    Ok. Tu étais à combien de semaines de grossesse, je me souviens ?

  • Speaker #0

    J'étais au bout, et j'étais à un jour du terme.

  • Speaker #1

    Ah oui, OK. On était vraiment au bout du bout.

  • Speaker #0

    Mes bébés ont décidé d'aller au bout.

  • Speaker #1

    OK, c'est bien. Tant mieux.

  • Speaker #0

    Oui, c'était très chouette. Et avec du recul, je suis très contente parce que j'ai même pas assez profité de ma première, je pense, sur cette grossesse-là. C'est fou. On se dit, il faut profiter de plein de choses, des moments qu'on a à deux, des moments qu'on a à trois. Et ça passe tellement vite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Et alors, comment s'est passée cette nuit, du coup ?

  • Speaker #0

    Elle était folle. C'était une belle nuit de décembre puisque ma fille est née le 15 décembre.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Alors, ma première fille était malade. C'est un détail, mais ça n'en est pas un parce que quand elle est malade, donc elle ne veut que maman. Sauf que maman a des contractions et qu'elle se sent de plus en plus intense. Et à 23h30, je lui ai dit, écoute, mon cœur, je vais te mettre dans le lit avec papa. Et maman, elle va se lever parce que là, je ne veux plus. J'étais couchée sur le côté et à chaque contraction, je soufflais. Je me rappelle très bien d'être en position fœtus et de faire, allez, je vais gérer, je vais gérer. Et il y a un moment, je me suis dit, non, là, il faut que je me mette dans ma bulle, il faut que je me mette avec ce deuxième bébé et puis papa va gérer.

  • Speaker #1

    C'est ça, il faut laisser la grande et passer sur la concentration au petit qui avait besoin de toi. C'est ça.

  • Speaker #0

    J'ai dit à mon mari pendant que j'étais en train de rendormir la petite, Vas-y, tu peux aller remplir la piscine cette fois, c'est bon. Il a mis la piscine à remplir pendant que je gérais ça. Après, je lui ai dit, Vas-y, va te coucher. Tant que je n'ai pas besoin de toi, dors. Il y aura besoin d'énergie après. Donc, il se sent recouché. J'ai passé de 23h30 jusqu'à 1h30 du matin à peu près, seule dans la pénombre. vraiment presque dans le noir total avec mon bébé.

  • Speaker #1

    Ce qui t'allait toi au final, c'est ce que tu voulais.

  • Speaker #0

    Ce qui m'allait très bien, vraiment, c'était exactement... Je n'avais rien projeté parce que je ne voulais pas vivre de désillusion, mais je voulais quelque chose de doux et ça l'était. C'était très très doux. J'avais la piscine au milieu de mon salon, j'avais allumé juste le sapin. On avait fait un sapin en bois, on avait des guirlandes. J'ai juste allumé le sapin et à la lumière du sapin, j'ai essayé de gérer ces contractions qui devenaient quand même de plus en plus intenses.

  • Speaker #1

    Ok. Et au niveau de la douleur, ça n'était pas insupportable ?

  • Speaker #0

    C'était très, très, très, très, très, très intense. C'était très intense, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis dit de toute façon, là, j'y suis. donc il va falloir aller au bout je suis chez moi, tout va bien je suis en sécurité, je sais que la sage-femme si je l'appelle elle vient, tout va bien se passer j'avais préparé une petite playlist vraiment essayer de mettre dans une bulle, en fait j'ai mis trois chansons et j'ai pas pu la seule musique que j'avais envie d'entendre c'est celle de mon bébé qui était en train de descendre et on a dansé toutes les deux pendant ces heures là Et c'était magique. Et juste envoyer quelques messages à une amie en lui disant Ça y est, c'est bon, je crois que... Parce que c'était elle qui devait venir si jamais on avait besoin pour ma fille. C'était elle qui devait prendre le relais, puisque ma famille n'étant pas au courant, je me voyais mal les appeler en disant Eh, coucou, je suis dans ma piscine, dans le salon, je suis en train d'accoucher. Non, je savais que ça allait me couper. Je savais que ça allait me couper. Donc, je savais que cette amie-là, elle serait là à n'importe quelle heure. Donc, je lui parlais. Elle a réussi à me faire un peu rire. Puis à un moment donné, je lui ai dit, bon, allez, je pose le téléphone. Là, j'ai besoin de vraiment ne plus avoir de contact avec rien, si ce n'est avec ce bébé. Et donc, j'ai commencé un peu à me mettre sur le ballon. Et puis après, je me suis dit, l'eau chaude, ça me ferait peut-être du bien. Parce que c'était vraiment intense, les contractions. Mais en fait, j'ai accouché à 3h du matin. Donc, de 23h à 3h, c'est un peu rapide.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc j'ai essayé de me mettre dans l'eau sauf que l'eau était froide. Et ça, c'était pas possible. J'avais besoin de quelque chose d'enveloppant. Donc j'ai essayé entre deux contractions de remplir des casseroles d'eau chaude, de les mettre dans la piscine mais c'était ingérable. J'ai abandonné la piscine pour un temps et je me suis mise sur le ballon, j'ai mis une serviette sous mes fesses et à chaque contraction, je tirais sur les pans de la serviette en soufflant et voilà, j'ai accueilli comme ça chaque contraction. jusqu'au moment où il y a eu la contraction où là je me suis dit ok c'est bon je vais réveiller Alex ouais on va l'accueillir ce bébé donc je suis allée le réveiller il m'a dit t'es sûr hein ouais ouais ouais ouais je suis là Et donc il s'est levé et et donc c'est lui qui a géré l'intendance de l'eau chaude parce que j'avais vraiment besoin de me mettre dans l'eau chaude ça m'a fait beaucoup de bien la piscine Et donc je suis rentrée dans la piscine, il devait être, je sais pas, peut-être 2h du matin, quelque chose comme ça. Et lui il a géré, il a rempli des casseroles d'eau chaude, il a mis les casseroles d'eau chaude dans l'eau. On s'est pas beaucoup parlé mais on savait qu'on était là l'un pour l'autre. Et c'est ça qui était vraiment beau, c'est que de temps en temps il me disait, on avait rigolé parce que je lui disais... J'avais lu dans une BD qu'il fallait avoir la bouche molle pour que le col soit mou. Donc, il n'arrêtait pas de me dire, allez, bouche molle, col mou, à chaque contraction. C'était très, très drôle. Et donc, on a géré comme ça jusqu'à 3h du matin. Ma fille s'est réveillée à 2h30, évidemment.

  • Speaker #1

    Et pas de rechinant.

  • Speaker #0

    Ouais, et je ne faisais pas de bruit encore à ce moment-là. Et donc, on lui a expliqué que bébé allait arriver. Elle avait tout juste deux ans, donc elle est quand même petite. Donc, on lui a vraiment expliqué. Et on avait lu des livres pour vraiment la préparer à tout ça. On lui avait dit que maman pouvait faire du bruit, etc. Parce que, voilà, on ne voulait pas que ce soit... Bon, la pauvre, au moment où elle veut me faire un câlin, j'ai eu une contraction qui me fait clairement donner de la voix. Et la pauvre, elle était à trois centimètres de mon visage. Elle a eu un peu peur. Mais sinon, voilà, elle a été là tout le long. Et elle venait, elle me touchait les mains, ou elle me disait Ah, t'es trop forte, maman ! Et franchement, c'est des moments incroyables. C'était un de mes piliers pour l'accouchement. Je savais qu'elle serait un pilier pour moi. Je ne voulais pas la faire garder, parce que je savais qu'elle était capable d'encaisser ça. Et je savais aussi qu'on avait besoin d'être nous trois pour accueillir ce bébé. Et donc, on était là tous les trois à gérer ça. Et puis... Je crois qu'il était trois heures moins le quart. On a regardé un peu les heures des messages avec mon mari pour tracer tout ça. Je lui ai dit, vas-y, envoie un message à la sage-femme parce que là, vraiment, je sens que la tête, elle est bien, bien, bien descendue. Les contractions sont terribles. Donc, vas-y. Donc, il lui a envoyé des SMS. Puis, il a appelé et il revient. Il dit, Nina me demande, est-ce que vraiment, t'es sûre qu'il faut qu'elle vienne maintenant ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je sais pas. Je ne sais pas. Et là, j'ai une méga contraction. Et tu fais oui, oui, va-t-il qu'elle vienne ? Et donc, elle est arrivée. Il devait être 3h. Je crois qu'elle arrive à 3h06 ou 3h07. Et là, au moment où elle ouvre la porte, je suis en pleine contraction. Je rugis comme une lionne. Et je me souviens qu'elle dit, ah oui, c'était le moment, en effet.

  • Speaker #1

    Il fallait que je vienne là.

  • Speaker #0

    Il fallait que je vienne. Je lui avais dit, je ne veux pas que tu m'auscultes, je ne veux pas savoir à combien je suis. Et elle m'avait dit que de toute façon, pour elle, ce n'était pas des indicateurs, l'ouverture du col. Elle me verrait à mon état où j'en suis. Et c'est ma plus grande fierté, c'est que je ne me suis pas fait ausculter de toute ma grossesse, ni pour mon accouchement. J'y tenais très, très fort à ça. Et ça a marché. Je n'ai pas été ausculter rien du tout. Et elle a été là, et elle a été là au bon moment. Puisque c'était le moment où vraiment, il y a un moment où je... À chaque contraction, je me disais, ça y est, la tête, là, je vais bientôt la sentir. Et non. Et il y a eu un moment où je me souviens de lui dire, Mina, je n'y arriverai pas. Je ne vais pas y arriver, ça ne va pas aller. Et elle me disait, mais si, tu as déjà tout fait. Et elle me répétait tout le temps, laisse-toi porter, laisse-toi porter. Alors, à chaque contraction, je me disais ça, allez, laisse-toi porter. laisse-toi porter et c'était super intense et il y a un moment j'ai senti la tête et là quand on sent la tête là c'est là où je me suis dit ah oui non mais j'ai pas du tout senti la tête en fait pour mon premier accouchement j'ai senti la tête qui commence à sortir et là elle reventre et là je dis à Nina voilà mais j'y arriverai pas c'est sûr et elle était là et à un moment donné j'ai fermé les yeux à partir du moment où elle est arrivée dans la maison j'ai fermé les yeux et je les ai rouverts que quand ma fille est arrivé et je savais qu'elle était là je savais pas où dans la piège je savais même pas où moi j'étais exactement dans cette piège comme dans un j'étais dans un vrai vortex avec mon bébé enfin c'est vraiment pas possible de l'expliquer de manière rationnelle mais on était là j'étais avec mon bébé et je savais que nina était là avec moi je savais qu'Alex était là à un moment il est venu il a voulu me toucher les épaules et je Je ne pouvais pas me faire toucher. Mon corps, je n'arrivais pas à ce qu'on me touche. Ce n'était pas lui. Je ne voulais pas qu'il me fasse de papouille. Là, j'étais dans mon... Donc, je lui ai dit non, non, non. Non, non, c'est trop mignon, mais non. S'il te plaît. Continue le shot, c'est parfait. Et donc, pareil, il était là. Je savais qu'il était là. Je savais que John était là. Je savais que tout le monde était là sans en savoir où ils étaient, sans les entendre vraiment. Mais on se parlait sans se parler. C'était un moment indescriptible. Et puis est arrivé le moment où la tête est sortie une deuxième fois et elle est re-rentrée. Et elle a dit, c'est pas possible. C'est pas possible. Mais qu'est-ce que tu me fais, bébé ? Et la troisième fois, la tête est sortie. Et là, je m'étais dit... Ok, la tête va sortir et là, je vais avoir ce moment de repos. Je vais avoir un moment où ça va flotter un peu, où je vais pouvoir souffler. Et puis, je vais accueillir mon bébé, ça y est. Et en fait, ça ne s'est pas du tout passé comme ça. La tête est sortie et la contraction a continué de monter en intensité. Et en fait, le bébé est sorti sur une seule contraction. J'ai senti la poche des os a exploser la deuxième fois où j'ai senti la tête. Ça a été impressionnant. Et donc, la troisième fois, la tête est sortie, la contraction est montée, montée, montée. Et là, j'ai senti les épaules et mon bébé sortir. Et en fait, je savais que Nina était là. Moi, je tenais la piscine très, très fort, donc je ne pouvais pas retenir mon bébé. Mais je savais que Nina le ferait. Enfin, je savais qu'elle était là. Je ne savais pas où elle était. Et donc, elle a guidé bébé. Et je l'ai pris dans mes bras. Et je ne sais pas. je pense que ça s'est passé en 3 secondes mais pour moi c'était super long ce moment d'attraper mon bébé, de le serrer contre moi je me souviens de me mettre à genoux et de me dire waouh,

  • Speaker #1

    waouh on l'a fait,

  • Speaker #0

    c'était trop bien c'est fou de se dire c'était trop bien après ce moment hyper intense je pourrais pas dire que j'ai eu mal parce que vraiment c'est pas comme ça que je l'ai ressenti mais Je me suis dit, ça y est, elle est là. Ou il est là, parce que le bébé. Je ne savais pas. Je ne savais pas le genre de mon enfant encore à ce moment-là. Et on ne l'a pas su pendant au moins une heure, on était là. J'étais dans la piscine au début, je l'avais contre moi. Et j'ai eu un moment de lucidité où j'ai dit à ma sage-femme, fais des photos. Parce que je veux me souvenir de ce moment toute ma vie. Je veux le montrer à mon enfant. Je veux que je fasse des photos. Donc les photos, elles sont à moitié floues. Mais elles sont là. Mais elles sont là. Elles ont le mérite d'être là et c'est trop chouette. Et je reste un peu dans l'eau, puis après on a vite froid. Quand tout redescend, on a vite un peu froid. Donc j'ai gardé mon bébé contre moi, je suis sortie de la piscine. Puis j'ai encore le gordon et j'ai toujours... J'ai mon deuxième accouchement à faire, puisque j'ai toujours le placenta à la tête. Et oui. et pour ce deuxième accouchement je laisse les rênes à ma sage-femme vraiment je me mets sur mon canapé et je lui dis vas-y guide-moi, j'ai tout donné là j'ai tout donné, je te laisse me guider et puis finalement j'ai deux contractions et la deuxième il sort ça c'est la délivrance, vraiment quand tu passes un tas, il sort là on se dit, oh punaise c'est vraiment la vraie délivrance quand le placenta sort et on a gardé ma fille je dis ma fille mais à ce moment là c'est toujours pas ce que c'est mais on a gardé le placenta on s'est beaucoup questionné sur est-ce qu'on fait un bébé lotus ou pas et puis on s'est dit qu'on ne pourrait pas gérer ça on ne se sentait pas capable de le faire mais on voulait quand même que elle reste accrochée à son placenta au moins jusqu'à ce que Il n'y a plus de battements dans le cordon. Et donc, on l'a gardé accroché à son placenta. Et puis, à un moment, ma sachet, elle me dit, quand même, on va regarder ce que c'est. Eh bien, oui. Et donc, on a soulevé la serviette. Elle était toujours en pot à pot contre moi. Elle était dans la serviette. Et là, on a fait, mais c'est une fille. Eh bien, ça sera Max. Et en fait, Alex... À ce moment-là, elle me dit que June le savait, puisque quand elle est sortie de mon ventre, June était là avec Alex. Elle a vu naître sa sœur, et je trouve ça merveilleux. Et elle a dit à Alex à ce moment-là, Ah, mais c'est Max ! Parce qu'elle connaissait les prénoms, et donc elle savait que c'était une fille.

  • Speaker #1

    C'est la seule qui avait gardé l'esprit qui fait la garder.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas qu'elle a vu, parce que ce n'était pas possible dans l'angle, mais je ne sais pas comment elle le sait. Toi, elle le savait depuis toujours. Mais ouais, c'était... Donc j'ai trouvé... L'accouchement était merveilleux. Et de découvrir le sexe de mon bébé, j'ai trouvé ça aussi trop chouette comme moment. C'était beau de le faire en famille avec la sage-femme. On était tous les cinq. C'était vraiment trop, trop beau. Et puis après, c'est moi qui ai coupé le cordon. Je trouve que symboliquement, c'est assez joli.

  • Speaker #1

    Oui, c'est beau aussi.

  • Speaker #0

    En fait, mon mari, déjà la première fois, il ne voulait pas le faire.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et là, ma soeur me dit... Elle lui dit, alors, tu veux le faire, Alex ? Il dit, non, non, non, je ne veux pas couper le cordon. Je lui dis, moi, je vais le faire. Je vais couper le cordon. Symboliquement c'était beau, on n'a pas coupé le cordon avec ma fille évidemment, elle est toujours en koala contre moi, même à 6 mois, mais c'est moi qui ai coupé le cordon et c'était un beau moment aussi encore de cet accouchement à vivre et vraiment je trouve que la symbolique est belle, de pouvoir couper ce cordon, de mettre fin à ces 9 mois de grossesse, c'était cool, c'était chouette.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup, je suppose que tu te remets quand même très rapidement et très facilement de cet accouchement au final.

  • Speaker #0

    Oui, je me remets très bien. Alors, il y a des mots en postpartum que je n'avais pas découvert pour ma fille, notamment la belle crille d'hémorroïde. C'est le truc vraiment très, très glamour. Le petit bonus. Il faut vraiment qu'on en parle parce que ça peut être très violent. Et donc, j'ai passé quatre jours à bien souffrir de ça. Mais mis à part ce petit désagrément, on en a beaucoup rigolé avec mon mari d'ailleurs. Même si ce n'était pas très rigolo sur le moment.

  • Speaker #1

    Sur le moment.

  • Speaker #0

    Mais c'était... Ouais, c'est... J'ai... Je sais même pas si vraiment j'ai eu un moment où j'ai pas été bien après cet accouchement. J'ai très peu saigné, alors que pour ma fille, j'ai pas beaucoup d'enfants, je crois pas. Mais je me suis remis très vite de cet accouchement. Et puis de toute façon, c'est vrai que quand on a déjà un enfant, les 40 jours post-accouchement sont compliqués à garder. Mais j'ai quand même dit à mon mari, écoute, on va essayer au moins la première semaine. que j'en fasse le moins possible et que je reste le plus allongée possible parce que pour moi, c'est important et c'est un temps de repos et d'accueil de bébé. Pour moi, c'était inconcevable qu'à deux jours d'avoir accouché, je me balade dans la vie, même si j'avais envie de dire Regardez mon bébé, regardez, j'ai accouché chez moi ! Bien sûr que j'avais envie de faire ça, mais non, pas du tout. Je suis restée dans mon lit le plus possible. Je pense pendant presque 15 jours, je suis restée beaucoup, beaucoup assise ou allongée. Ça m'a permis de me remettre hyper vite de cet accouchement, forcément. Le repos, je pense qu'il est important. C'est bien d'avoir de l'énergie et de faire des choses. Mais vraiment, moi, dans mon cas, je pense dans le cas de pas mal de femmes, mais il y en a qui ont plus la possibilité de le faire que d'autres. Donc, j'avais la chance de pouvoir le faire. Donc, j'ai pris ce moment et je me suis super bien remise physiquement. de cet accouchement. Alors, l'allaitement n'a pas été le plus... On se dit, l'accouchement à la maison, c'est merveilleux, tout va être facile, et en fait, non. C'est encore pas facile, c'est encore un combat que je mène avec l'allaitement. Mais on est à six mois d'allaitement, et ça tombe toujours, mais c'est un gros don de moi-même, encore une fois. Je ne sais pas combien de temps je vais tenir, mais j'aime bien ce lien, et je lui donne des belles choses. Donc on va tenir encore un peu, mais je retiens que des belles choses de cet accouchement. Il était merveilleux, il était doux, il était très puissant aussi quand même. C'était très intense. Et j'ai cette phrase, j'ai écrit le récit de mon accouchement et le titre, c'est Laisse-toi porter C'est vraiment ça. C'est ce que ma sage-femme m'a dit toute la fin de ma grossesse et puis le jour J. C'est ça. Je me suis laissée porter et c'est mon bébé qui a tout fait. Elle est trop forte. Je l'ai juste écoutée et guidée. C'était trop beau.

  • Speaker #1

    Petite question. Est-ce que tu as ressenti le fameux cercle de feu dont on parle en accouchement physio ou pas spécialement ?

  • Speaker #0

    Évidemment. Le feu, ce n'est même pas le bon terme.

  • Speaker #1

    Le cercle de l'enfer.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, on a l'impression que notre corps s'écartèle, qu'il se coupe en deux. Oui, je l'ai senti. Je l'ai très bien senti. Les murs l'ont entendu et toutes les personnes dans la pièce ont bien entendu aussi que c'était un beau cercle de feu. Je l'ai bien, bien senti. Et d'ailleurs, je me le disais, je me disais, mais à quel moment je vais ressentir ça ?

  • Speaker #1

    Et c'est arrivé.

  • Speaker #0

    Et c'est arrivé. On l'a bien senti, le cercle de feu.

  • Speaker #1

    Ok. Eh bien, écoute, merci beaucoup pour ce beau témoignage. Deux expériences très différentes. Mais écoute, tu nous fais rêver avec ton accouchement à domicile. Donc, merci beaucoup d'avoir partagé tout ça.

  • Speaker #0

    Merci de ton écoute, c'était chouette de passer ce moment avec toi.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Description

Je vous propose de découvrir aujourd'hui l'histoire de Jennifer qui nous partage ses deux expériences d'accouchement. Une première histoire qui s'écrit en milieu hospitalier, au cours de laquelle elle finit par demander une péridurale, ce qu'elle regrettera beaucoup par la suite. Après une pause imposée pour raisons de santé, un nouveau bébé s'apprête à pointer le bout de son nez et cette fois-ci Jennifer n'a qu'une envie : donner la vie à la maison, en toute intimité.


Envie d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !

  • Speaker #1

    Alors bonjour, merci de m'en venir pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils sont, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #2

    Eh bien bonjour, je m'appelle Jennifer, je suis maman de deux petites filles, la première qui a deux ans et demi, qui s'appelle June, et la seconde qui s'appelle Max et qui a six mois.

  • Speaker #1

    Ok, alors première question que je pose à chaque fois, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose qui te faisait envie, qui te stressait ou à laquelle tu ne pensais pas du tout, ce qui est très bien aussi ?

  • Speaker #2

    Complètement, j'y pensais tout le temps. Je me suis surpréparée pour ma première fille. Vraiment, j'ai mis le paquet, j'ai fait un peu de sophrologie, je faisais plein, plein, plein de prépa, je lisais plein de livres. Vraiment, j'étais très, très dans la théorie pour mon premier accouchement.

  • Speaker #1

    Ok, alors si on revient un tout petit peu en arrière, est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé 1 du coup ?

  • Speaker #2

    Oui, je m'en souviens très bien. On a mis un an à peu près à avoir notre... Enfin, j'ai mis un an avant de tomber enceinte.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, les derniers mois, c'était vraiment long. Oui.

  • Speaker #1

    Ça commence à peser.

  • Speaker #2

    Oui. Alors, c'était long pour des gens qui mettent des années à avoir des enfants. Évidemment, un an, c'est rien. Mais c'est vrai que j'avais ce désir d'enfant qui était vraiment présent. Et ça devenait un peu... Un peu long.

  • Speaker #1

    Oui, forcément. Et quand elle est arrivée, du coup, comment ça s'est passé ? Quand le bébé s'est implanté, je veux dire.

  • Speaker #2

    Eh bien, j'ai appris ça. J'avais du retard. Alors, ça faisait plusieurs mois que mon corps me faisait des petites blagues. OK. Un jour de retard, deux jours de retard. À chaque fois, je me disais, ça y est, c'est bon, c'est la bonne. Et puis, en fait, non. Donc, cette fois, j'ai attendu presque six jours avant de faire un test. Je voulais vraiment pas avoir de désillusion. Et j'ai fait le test à 5h du matin parce qu'on m'avait dit surtout faut le faire le matin. Donc je pouvais plus attendre, je me suis levée et c'était un vrai bonheur. Mais j'étais toute seule dans mes... c'était pas glamour, j'étais toute seule dans mes toilettes avec les deux barres. Mais c'était un beau moment.

  • Speaker #1

    Ok. Et alors comment s'est passée cette première grossesse ?

  • Speaker #2

    Elle s'est vraiment très, très bien passée. J'ai vécu une belle grossesse. Si ce n'est à quatre mois, j'ai perdu du sang. Et en fait, ma fille n'était pas toute seule dans mon ventre. Donc, j'ai appris ça. J'ai appris ça. En fait, j'ai appris qu'elle n'était pas toute seule. Et puis, elle est devenue toute seule en l'espace de quelques secondes. Donc, c'était... C'était compliqué, je l'ai oublié toute la grossesse. Vraiment, j'ai fait un gros déni sur ce qu'il y a. Et puis, ça m'est revenu après. Mais sinon, hormis ce moment un peu compliqué, la grossesse était merveilleuse.

  • Speaker #3

    Vraiment,

  • Speaker #2

    hormis le fait que j'ai pris 30 kilos.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    C'est génial.

  • Speaker #1

    Il fallait faire de la place à bébé.

  • Speaker #2

    Oui, pourtant, je ne me suis pas trop laissée aller. J'ai fait du sport toute la grossesse, mais ça n'a pas... Il y avait besoin.

  • Speaker #3

    C'est ça.

  • Speaker #1

    OK. Et alors, du coup, tu as étudié, tu avais suivi pas mal de préparations à l'accouchement, sophrologie, tout ça. Tu peux nous expliquer un petit peu plus ?

  • Speaker #2

    Eh bien, en fait, c'était avec la sage-femme avec qui je faisais le suivi. Donc, elle faisait dans le cadre des cours de prépa à l'accouchement, elle faisait pas mal de sophrologie. Et donc, c'est technique de respiration, en fait, et d'essayer de visualiser, etc. Donc, j'étais super assidue pendant les cours. Je refaisais à la maison. C'était vraiment quelque chose qui me tenait vachement à cœur. Je me disais que... Toute la réussite de mon accouchement allait passer par cette préparation en amont.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, tu avais des envies pour ton accouchement ? Toi, tu avais un projet de naissance plus ou moins établi ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, oui. Avec du recul, maintenant, j'étais dans une certaine utopie. Mais déjà, à la base, je voulais accoucher à la maison pour mon premier. Mais mon mari, lui, n'y était pas pour. Donc, on a abandonné le projet parce qu'il faut qu'on soit une équipe. Oui. Donc voilà, c'était à la maternité. Et donc oui, j'avais beaucoup d'attentes de ne pas avoir la péridurale, que le travail se fasse de manière tout à fait naturelle, pas d'ocytocine, etc. Enfin voilà, essayer d'avoir un accouchement le plus physiologique possible. Mais voilà.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, ta maternité te suivait un petit peu dans ce sens ? Il y avait des salles nature, des choses comme ça mises à ta disposition ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Oui, il y avait une salle nature avec une baignoire. Oui, il y avait vraiment tout le package pour essayer d'avoir l'accouchement le plus physiologique possible.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Mais alors, comment s'est passée ta toute fin de grossesse du coup ?

  • Speaker #2

    Eh bien, c'était plutôt chouette. Alors, j'ai accouché en septembre. pour ma fille. Donc, il y a eu des belles, belles chaleurs. J'ai bien, bien, bien souffert avec mes plus 30 kilos. J'avais bien chaud. Et sur la fin... En plus, ma sache-femme m'avait dit Oulala, ça va être un super gros bébé. Elle va arriver beaucoup plus tôt que prévu. Et pas du tout. Elle est arrivée à trois jours du terme. Mais moi, depuis le début septembre, j'étais là, allez, ça y est, ça va arriver, ça va arriver. J'avais des mini-contractions. Je me dis, oulala, ça y est, c'est fait. Pas du tout. Mais sinon, c'était bien, j'étais en forme.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, le jour J, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Eh bien, il y a eu un petit faux départ le samedi. Enfin, la nuit du vendredi au samedi, j'ai commencé à avoir quelques contractions qui étaient plus ou moins régulières. Et puis, je suis allée prendre une petite douche. Enfin, voilà, ce qu'on nous dit souvent, aller prendre une douche ou un bain pour voir si ça s'atténue. J'ai eu l'impression de perdre du liquide. Donc, j'ai un peu… Je n'ai pas stressé, mais j'ai appelé la maternité. Je leur ai dit, on m'a dit, bon, venez, on va vérifier que ce ne soit pas une fissure de la poche des os.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, on est partis en plein milieu de la nuit. Et en fait, pas du tout de perte. Il n'y avait pas de liquide. Tout était nickel. Le col était bien, bien fermé.

  • Speaker #1

    C'était autre chose. OK. Voilà.

  • Speaker #2

    Ils m'ont dit, non, non, ce n'est pas ça. Des fois, ça arrive en fin de grossesse qu'en fait, il y ait des fuites urinaires, tout simplement. Et on a l'impression que non. Donc, voilà, ce n'était pas ça. Mais on est rentrés à 4 heures du matin. En plus, on faisait les beaux dans la voiture. Je dis on faisait les beaux parce que le lendemain, ce n'était pas ça. On faisait les baux dans la voiture, je me disais, oh là là, je gère super bien les contractions. C'est très drôle avec le recul maintenant.

  • Speaker #1

    Toujours la même chose, quand on s'est réconcilié, on le sait que c'est ce moment-là.

  • Speaker #2

    Oui, mais je ne le savais pas à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #1

    forcément. Ok, donc fausse joie, fausse surprise.

  • Speaker #2

    C'est ça, et donc on est rentrés à la maison à 4h du matin. Donc là, il a fallu aller dormir, on a essayé. Le lendemain, on a... On a fait plein de choses. Et puis, alors moi, regain d'énergie le samedi après-midi. J'avais envie de refaire toute ma maison. Donc, je me suis mise à peindre des meubles, à faire des gâteaux, etc. Et puis, le soir au repas, j'ai commencé à avoir une douleur. Enfin, des douleurs que je n'avais pas connues encore. Et puis, dans la soirée, vers 22h, j'ai commencé à avoir des contractions. Et là, j'ai dit, ah ! C'est donc les contractions. Ça change un petit peu,

  • Speaker #1

    du coup.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et puis, il devait être, je ne sais pas, 3h du matin, peut-être. J'ai essayé de travailler au maximum à la maison. Vraiment, je voulais faire un gros travail à la maison et arriver à la maternité et que ça se passe plutôt bien. Voilà, j'étais toujours dans mon utopie d'accouchement merveilleux. Et en fait, on est partis. Enfin, mon mari a appelé la maternité en disant, là, les contractions, elles sont bien, bien régulières. Et puis, elles ont dit, non, mais c'est un premier, vous avez le temps. J'avais vraiment, vraiment super mal. Donc, on a pris la voiture. Et là, on n'a pas parlé du trajet.

  • Speaker #1

    Là, tu ne gérais pas bien les contractions. Là,

  • Speaker #2

    il n'y avait pas de musique. Mon mari roulait bien, bien vite. Et il n'y avait pas de blague à ce moment-là.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, quand vous arrivez, changement de décor, pour le coup, on t'examine et c'est vraiment bien parti, là.

  • Speaker #2

    Oui, mais en fait, changement de décor et puis du coup, explosion complètement de la bulle que j'avais créée à la maison. Parce que le fait de prendre la voiture, déjà, ça m'a sorti un peu de la bulle. Donc, j'arrivais beaucoup moins à gérer les contractions. Et puis là, je suis arrivée à la maternité, on n'arrivait pas à rentrer, etc. Enfin, c'était épique. Et là, on arrive, il faut faire un test urinaire. Du coup, je me suis fait examiner. Je ne savais pas à l'époque que ce n'était pas obligatoire et que je pouvais très bien faire mon travail comme ça. Et donc, je me suis fait examiner. Et là, la sage-femme me dit, vous êtes à trois. Donc, je me suis dit, toutes ces heures que j'ai passées à la maison, je ne suis qu'à trois. Non, donc là, je vais mourir vraiment. Donc ça a été le premier moment où je pense que mon projet de naissance a pris un coup.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Parce que je me suis dit que la douleur, l'intensité dans laquelle j'étais à ce moment-là, elle était vraiment réelle. Et je me suis dit que j'arriverais jamais à 10 comme ça. Enfin, c'était impossible. Oui. Avec le recul, je sais très bien qu'en fait, j'aurais pu passer de 3 à 10 en une heure. Mais dans ma tête, je m'étais dit, mon col, il va s'ouvrir de temps. toutes les heures, enfin voilà, j'étais très dans la théorie encore une fois.

  • Speaker #1

    Un centimètre par heure, du coup il me reste au moins 7 heures, ça va être insupportable quoi et ça,

  • Speaker #2

    c'est ça, je me suis dit ça va être dingue donc j'ai essayé de gérer comme j'ai pu et puis à un moment je dis à la sage-femme là je vais prendre la péridurale elle me dit vous êtes sûre ? Oui, je suis sûre elle dit non mais vous allez me le redemander parce que dans votre projet de naissance c'est écrit que vous la voulez pas donc vraiment je veux que vous soyez sûre de vous mais à ce moment là j'étais sûre de Juste, je voulais quelque chose qui me soulage, mais j'ai pleuré. C'était un premier échec pour moi.

  • Speaker #1

    De prendre la péridurale, c'était...

  • Speaker #2

    Je l'ai vécu vraiment comme un échec parce que je m'étais, entre guillemets, vraiment préparée pour que ça ne se passe pas comme ça. Et en plus de ça, je pense que ce qui a beaucoup joué, c'est que pendant toute ma grossesse, à chaque fois que je disais que je voulais accoucher de manière la plus naturelle possible sans péridurale, on me disait, tu verras bien le jour J, tu verras bien. et puis au moment où j'ai demandé cette péril j'avais toutes ces personnes là derrière moi du coup c'était pas du tout c'était pas un bon moteur c'était plutôt un frein et je me suis dit et voilà et donc là gros échec ça a été très très compliqué la péril et avec du recul est-ce que tu penses que c'était la fameuse phase de désespérance ou c'était juste la douleur qui t'a alors pour avoir vécu mon deuxième accouchement je sais maintenant que je fais des bébés vite j'accouche vite rires et même si c'était un premier je pense que clairement j'étais ouais j'étais pas loin j'étais peut-être qu'à 3 à ce moment là mais mais oui j'étais probablement pas si loin que ça en fait et j'aurais peut-être pu y aller après voilà ça s'est fait comme ça et puis c'est pas grave les choses se sont faites ma fille est née il n'y a pas eu d'instrumentalisation sur la suite de la de l'accouchement. Donc ça, c'était quand même hyper important pour moi. Mais je ne me suis pas sentie actrice.

  • Speaker #1

    Oui. On va revenir un tout petit peu en arrière. À partir du moment où tu as la péridurale, tu sens vraiment le soulagement qui arrive. Est-ce que ça te fait du bien, mine de rien ?

  • Speaker #2

    Oui. Vraiment, elle a fonctionné dès le début.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Elle a été bien posée. Elle a fonctionné dès le début. Par contre, j'ai demandé à être le plus mobile possible parce que je savais que le mouvement était très important pour la descente du bébé. Mais alors, on m'a dit oui, elle n'est pas très dosée. Je ne pouvais pas marcher. Je ne pouvais pas me mettre... Mes jambes, je les sentais à moitié. Elles étaient du coton. Donc, je ne pouvais pas m'être... Je n'ai pas réussi à être mobile sur le début de ma péridurale du tout. Et j'ai attendu. Et ça, ça a été terrible. J'étais là, sur le lit. Et j'attendais que ça vienne. Et donc, les sages-femmes venaient. Et c'est vraiment le cliché dans lequel je ne voulais pas tomber. C'est-à-dire, elles m'examinaient. Elles me disaient, vous êtes à 6. Vous êtes à 8. C'est bien, là, vous êtes à 8. Et je ne sentais rien. Je n'avais pas de sensation. Et vers la fin, la péridurale a commencé à ne plus être… Parce qu'on m'a posé la péridurale à 6 heures du matin. Ok. Et j'ai accouché à 13h50.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, ça a été quand même long. Enfin, long. À la fois, ça peut être beaucoup plus long que ça. Et pour moi, ça m'a paru vraiment interminable. Oui,

  • Speaker #1

    parce que d'attendre et d'être complètement passif, ça t'a paru...

  • Speaker #2

    Ah oui, j'étais coulée dans mon lit. On me disait, allez, on va se mettre sur le côté. Alors, je me mettais sur le côté. Et puis après, à revenir, je me mettais sur l'autre côté. Et vraiment, quand elles m'ont dit, bon, Bella, vous êtes à neuf, j'ai commencé à ressentir des contractions. Mais c'était minime. Enfin, voilà, j'avais des petites sensations. Et je me suis dit, bon, je vais peut-être sentir mon bébé descendre. Alors j'ai senti un peu bébé descendre. La poche des os a explosé juste avant l'arrivée. J'ai même pas senti, j'ai senti juste le liquide qui coule. J'ai pas eu des sensations folles comme j'ai pu avoir pour mon second, qui n'a rien à voir.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup, comment s'est passé l'arrivée de bébé ?

  • Speaker #2

    C'était merveilleux, ça a pas duré très longtemps. J'ai essayé d'accoucher dans une position physiologique, non pas gynéco, les pieds dans les étriers. Mais la sage-femme qui était avec moi, la position gynéco lui allait bien. Donc, j'ai juste essayé une fois d'être sur le côté. Et elle m'a dit non, mais là, ça ne marche pas. Là, c'est bon, vous n'y arrivez pas. Allez, vous allez être sur le dos, ce n'est pas grave. Il y en a plein qui accouchent comme ça. Et sur le coup, avec du recul, je me dis, mais je n'aurais pas dû me laisser faire. Mais sur le coup, on est là, dans le feu de l'action. Et puis,

  • Speaker #1

    tu ne connais pas. Donc, de toute façon, tu te laisses faire.

  • Speaker #2

    et je me suis mis sur le dos et on m'a dit allez pousser madame le cliché et j'ai poussé et là tu sentais un petit peu quand même oui j'ai senti avant d'avoir ma deuxième fille je disais que j'avais senti mon bébé descendre mon bébé sortir en fait on ne sent quasiment rien avec la péridurale vraiment j'avais des petites sensations de la tête qui sortait Et c'était chouette parce que j'avais l'impression un peu de guider mon bébé et d'être un peu moins passive sur cet accouchement. C'était hyper important pour moi. Mais voilà, je n'avais pas les pleines sensations de l'accouchement physio que j'avais imaginé toute ma grossesse. Mais c'était merveilleux parce que le bébé est sorti, on me l'a posé sur moi, j'ai pleuré toutes les larmes de mon cœur. Je me suis dit, elle est trop belle. Alors que voilà, c'est un bébé qui sort du ventre. Non,

  • Speaker #1

    c'était ton bébé, du coup.

  • Speaker #2

    C'était ma fille, mon premier enfant, celle qui m'a fait devenir mère. Et c'était forcément merveilleux. Et j'ai oublié le temps d'un instant. J'ai oublié que j'avais la pérille. J'ai oublié que mon projet de naissance était complètement foutu en l'air. J'ai oublié tout ça. Et j'ai juste profité de ce moment qui était complètement magique au-dessus du temps. J'ai regardé mon mari. Il avait la petite larme et il me dit, mais non, pas du tout.

  • Speaker #3

    Mais c'est bon.

  • Speaker #2

    Je t'ai émis. pas le droit d'être ému. Et voilà, on était heureux tous les deux. Et on est restés comme ça pendant deux heures dans la salle de naissance avec bébé en peau à peau. Et c'était vraiment merveilleux. Vraiment, c'était un moment incroyable.

  • Speaker #1

    Et du coup, côté physique, donc tu n'utilisais pas d'instrument, pas de déchirure non plus, tout allait bien ?

  • Speaker #2

    Oui, vraiment, ça s'est très, très bien passé. Je n'ai rien eu du tout. Après coup, ma sachant m'a dit qu'elle m'avait fait un poids à l'intérieur, mais qu'il n'était vraiment pas nécessaire, qu'il aurait pu cicatriser tout seul. Mais ça ne m'a pas gênée, je n'ai pas eu de douleur. Et ma fibre est sortie naturellement, il n'y a pas eu de ventouse, il n'y a pas eu de forceps, il n'y a pas eu de tout ça. Et ça, c'était quelque chose auquel je tenais fort, fort, fort.

  • Speaker #1

    C'était déjà ça, au moins de cocher sur ton projet.

  • Speaker #2

    Voilà, il vaut mieux regarder le positif plutôt que de se concentrer que sur les choses qui n'ont pas été. Et donc en effet, ça c'est quelque chose de positif, qui s'est bien passé. Et puis on est restés deux heures, quasiment deux heures, tous les trois, en salle de naissance avec bébé. Voilà, c'était un moment incroyable. C'était un moment génial.

  • Speaker #1

    Et comment se passe ton post-accouchement, aussi bien physiquement que mentalement ? Tout va bien ?

  • Speaker #2

    Non, j'ai vécu un postpartum assez compliqué. Alors déjà, la mise en place de l'allaitement a été très, très compliquée. Et ça, c'est encore quelque chose que je voulais vraiment cocher. Et ça a été très compliqué. Au final, ma première fille, on a dû la complémenter assez tôt parce qu'elle ne prenait pas de poids. Et voilà, c'était incompréhensible. On a compris un peu plus tard pourquoi. C'est que... J'ai eu un cancer de la thyroïde qui a été découvert à trois mois post-partum.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, ce n'est pas le post-partum que j'avais rêvé.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #2

    Et donc, le post-partum, en fait, il est passé vraiment à… Il a été mis entre parenthèses parce que j'avais ça à gérer, même si ce n'est pas le cancer le plus difficile du monde, mais ça reste un cancer et ça reste des choses à gérer quand même. Donc… Donc j'ai géré ça et c'est vrai que le postpartum a été un peu particulier à vivre. D'autant plus que l'allaitement, ça n'a pas été un franc succès. Donc ça, ça a été compliqué à vivre et puis je me suis battue pendant... Je me suis quand même battue pendant neuf mois jusqu'au dernier traitement où là, je devais arrêter d'allaiter parce que ce n'était plus possible pour mon bébé de recevoir mon lait. Donc, j'ai été en allaitement mixte jusqu'à neuf mois. Je me suis battue pendant neuf mois, tirer mon lait, me lever la nuit. Vraiment en mode Xena la guerrière, j'ai dit allez, je ne me laisse pas faire Je ne voulais pas lâcher ça, mais c'est vrai qu'aux yeux de pas mal de monde, je suis passée pour une… Pour une folle, tout le monde m'a dit, mais en fait, ce n'est pas compliqué. Tu arrêtes l'allaitement, tu donnes un biberon. Et ce n'était pas si simple.

  • Speaker #1

    Pas si simple, oui.

  • Speaker #2

    Et je suis très heureuse aujourd'hui du parcours qu'on a eu et du bel allaitement qu'on a eu, même si ça arrêtait beaucoup plus tôt que ce que je voulais. Et que ce n'était pas l'allaitement rêvé, c'était quand même une belle aventure pour nous deux.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Et toi, tu te remets quand même, entre guillemets, facilement, rapidement. Je ne sais pas quels sont les mots. de ce cancer au final ?

  • Speaker #2

    Alors, je me suis remise... Les mots... Disons que je n'ai plus de thyroïde aujourd'hui parce qu'on m'a tout enlevé. On m'a enlevé tous les ganglions, tout parce que c'est un cancer assez rare à mon âge. Normalement, il ne se met à se tasser pas du tout. Et là, il y en avait sur les ganglions. C'était compliqué à gérer parce qu'à la fois, moi, j'avais l'impression de vivre quelque chose de vraiment difficile. Et puis... Extérieurement, on me disait, ça va, c'est un cancer facile, tu ne vas pas mourir. En effet, je suis un bébé de 4 mois et là, vraiment, c'est compliqué à vivre. Et puis, effectivement, par contre, l'accouchement, je l'ai super bien encaissé. Je n'ai vraiment eu aucun désagrément. Enfin, non, ça s'est super bien passé. Je n'ai pas eu de douleur. J'ai repris la course à pied assez tôt. Je suis assez sportive et c'était mon moyen de... soufflé donc à trois mois et demi quatre mois je crois j'ai repris le sport vraiment cet accouchement m'a pas laissé de traces par contre le cancer j'étais j'étais en ce qu'on appelle un hyperthyroïdie donc mon coeur battait très très vite donc j'avais des sueurs alors normalement on perd du poids en hyperthyroïdie je suis la session qui confirme la règle moi je prenais du poids j'ai pris six kilos après mon accouchement donc c'est normal ça ne se passe pas comme ça

  • Speaker #1

    Ok, l'acceptation du corps toujours un peu compliquée du coup.

  • Speaker #2

    Super horrible, c'était vraiment compliqué. J'avais imaginé, je me disais, allez quand on accouche, on perd entre temps et temps. Mais en fait pas du tout, moi je prends 6 kilos. Après l'accouchement du coup, je suis devenue une petite boule parce que j'étais toute gonflée, toute bouffie le temps que les hormones de synthèse fassent leur job. J'ai une cicatrice en plein milieu du cou. Alors... Les gens me disent Ah mais elle ne se voit pas du tout ! mais sauf que moi tous les matins je la vois. C'est rien mais physiquement c'est quelque chose. Il y a eu tout ça qui a été mis sur le devant de la scène en postpartum et vraiment ça je ne l'avais pas anticipé du tout.

  • Speaker #1

    Eh oui, forcément.

  • Speaker #2

    Mais on s'en est sortis, on s'en est sortis tous les trois en famille et puis bien sûr avec le soutien de ma famille. de mes amis, mais on s'en est sortis. Et aujourd'hui, c'est quelque chose qui nous lie, qui nous lira à jamais. Parce que c'est une épreuve qu'on a traversée et c'est quelque chose qui, forcément, a créé des liens qui sont très forts entre ma fille et moi. Parce qu'on a été séparées plusieurs fois et que, ouais, c'était pas la période la plus heureuse, mais on a réussi à vivre de très, très, très beaux moments. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est beau. Et du coup, à quel moment vous décidez de lancer Projet Bébé 2 ? Avant que ce soit une surprise.

  • Speaker #2

    Non, ce n'était pas du tout une surprise. À l'initial, on s'était dit qu'on voulait des enfants rapprochés.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Très, très rapprochés. Vraiment, si je n'avais pas eu le cancer, je pense qu'on aurait lancé le Projet Bébé 2 très, très tôt.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais pour soigner le cancer de la thyroïde, j'ai dû avoir une cure diode. Donc c'est un petit nuage Tchernobyl qu'on avale dans une petite gélule. Donc, paix à prix, on ne peut pas avoir d'enfant pendant au moins six mois à un an parce qu'il y a des risques de malformations, il y a des risques d'arrêt de grossesse. Et puis voilà, ce n'est pas un produit qui est très recommandé, on va dire. Donc ça, ça a été un... quelque chose à traverser parce que ben ok on veut un deuxième enfant mais ça sera pas de suite parce qu'on peut c'est un peu la double peine quoi le résultat du cancer qui en plus t'empêche d'avoir un enfant Oui, vraiment, ça a été encore quelque chose à passer, mais on a réussi. Et je comptais les mois. Donc, à partir du moment où j'ai eu ma cure dure d'an outre, j'ai compté les mois. Et à l'hôpital, ils m'avaient dit, OK, dans six mois, ça ira. On fera les examens. Si on considère que vous êtes en rémission, on pourra peut-être envisager de faire ce deuxième enfant. Enfin, pourrez-vous l'envisager ? Et quand j'ai eu mon endocrino au mois de février et qu'elle a dit, c'est bon, go, vous pouvez y aller. On a dit, c'est parti.

  • Speaker #1

    Et que c'est bon,

  • Speaker #2

    il va. Et puis, ce bébé, ce n'est pas une surprise. Mais n'empêche qu'on m'avait dit que ça prendrait beaucoup de temps, que le traitement que j'avais eu n'était pas anodin et que forcément, je n'aurais pas un enfant de suite comme ça. Je ne pourrais pas tomber enceinte de suite comme ça. Ça allait prendre beaucoup de temps. Il fallait être patient, etc. Donc, on s'était préparé. parce que ça prenne du temps. Et le mois d'après, je suis enceinte de ma deuxième fille.

  • Speaker #1

    Ok. Ah ouais, donc ultra rapide.

  • Speaker #2

    Donc très, très rapide. Pour le coup, là, on était en vacances. Ça, c'est un souvenir pareil, impérissable. On était en vacances quand je l'ai appris. Et on s'est dit, oh, bémence ! Déjà ? C'était pas prévu comme ça. Mais on était extrêmement ravis et en même temps hyper flippés en se disant Mais attends, on s'était dit que ça prendrait vachement de temps, mais là, là…

  • Speaker #1

    On est déjà là, du coup, là.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais. Donc, c'était quand même un super bon moment.

  • Speaker #1

    C'était trop chouette. OK. Et comment se passe cette nouvelle grossesse, alors ?

  • Speaker #2

    Elle se passe, pareil, merveilleusement bien, avec beaucoup moins de stress et de préparation. Puisque là, cette fois, je suis passée du tout à rien. Mais là, par contre, je tenais à l'accouchement à la maison. Encore plus avec tout ce que je venais de vivre. Vraiment, les hôpitaux, tout ça, je voulais les avoir. Les barres. Et donc, j'ai dit à mon mari, franchement, on va se renseigner. Je vais te montrer un documentaire. Tu vas voir, ça va te donner envie d'accoucher à la maison. Et voilà, on a beaucoup communiqué. Et il m'a dit, OK, OK, on y va. Donc, évidemment, c'était non négociable qu'on faisait ça avec une sage-femme. Et la chance a voulu qu'une sage-femme s'est installée à son cabinet à 20 minutes de chez nous. Et donc, on s'est dit, c'est parfait, c'est notre chance. Donc, voilà, on a décidé de partir dans ce beau projet d'accouchement à la maison.

  • Speaker #1

    Ok. Et ton mari, du coup, a vite basculé du côté domicile de la force.

  • Speaker #2

    Oui, et en même temps, toute la grossesse, ça revenait toujours un peu. C'était toujours une discussion où il disait, oui, mais quand même. Au début, il ne voulait pas. Il me disait, tu sais, s'il te passe quelque chose, je m'en voudrais toute ma vie. S'il t'arrive quelque chose à toi et au bébé, etc. Donc, on a beaucoup communiqué sur ça. Et on a eu aussi des rendez-vous avec la sage-femme qui... Alors, elle n'était pas là pour nous rassurer. Elle était là pour nous parler de l'accouchement à la maison. Et j'ai trouvé ça très chouette parce que autant elle prône l'accouchement à la maison, la physiologie, etc., autant elle ne va pas être dans montrer tous les bons côtés. Donc, elle nous a expliqué qu'en effet, il y avait des risques de transfert. Je me souviens de ce rendez-vous. Je suis ressortie du rendez-vous, j'ai pleuré. Je me suis dit, si je dois me faire transfert à la maternité, je vais pleurer toutes les larmes de mon cœur. Et voilà, j'ai trouvé son approche très intéressante et instructive et éducative et vraiment chouette. Et donc, à la suite de ce rendez-vous, il m'a dit OK, c'est bon. J'étais à huit mois de grossesse déjà.

  • Speaker #1

    Fallait que ce soit bon.

  • Speaker #2

    Oui, il fallait qu'on soit prêts. Mais il m'a dit que c'est bon, qu'il était prêt et que go. Enfin, il était prêt, mais en même temps, deux jours avant que j'accouche, il me dit mais tu te rends compte ce qu'on va faire ? Oui, oui, je sais. Je sais, je sais. Mais oui, il a basculé du côté domicile.

  • Speaker #1

    Ok, et comment tu te prépares du coup justement à cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #2

    Eh bien, je ne me prépare pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Et c'est là toute la simplicité et la magie de cet accouchement. C'est que je crois que je me suis tellement, tellement, tellement préparée pour mon premier accouchement. Enfin, vraiment, je suis allée... Je me disais, alors j'avais lu des choses, il fallait se masser le périnée pour éviter qu'il y ait des déchirures, etc. Donc j'avais fait tout ça pour mon premier accouchement. Et puis pour mon deuxième accouchement, au bout du troisième cours de prépa, je dis à ma sage-femme, écoute...

  • Speaker #0

    je me sens pas vraiment prête, je n'ai rien fait. Elle me dit mais que veux-tu faire ? Je lui dis je sais pas, me masser le périnée, c'était vraiment un truc. Elle me dit mais non, mais t'as pas besoin de faire tout ça, prépare-toi comme t'as besoin de te préparer tout simplement. Et donc la seule chose qu'on a fait, c'est qu'on a regardé un documentaire, le documentaire de Nina Nare, je crois, ou Nina Nare, je sais pas comment on dit. Ça, ça a été la seule préparation à l'accouchement. C'est-à-dire, en fait, on a regardé ce documentaire, on s'est dit, ah, on ne veut vraiment pas aller à la maternité. En effet. Et voilà, il n'y a pas eu de prépa, je n'ai pas fait de sophrologie. Alors, j'ai fait un petit peu de yoga, mais je n'ai pas fait beaucoup de séances parce que j'ai travaillé jusqu'à 15 jours avant d'accoucher. Donc, plus j'avais ma première à gérer. Oui,

  • Speaker #1

    ça change un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, oui, elle est gardée que partiellement. Et alors, je n'ai pas vraiment vécu cette grossesse comme la première. Eh oui. La tête dans le guidon, en fait, tout simplement. Des fois, le soir, je disais, oh, mon bébé, tu es là, je sais, je suis désolée. Toute la journée, je n'étais pas parlée. Alors que la première grossesse, tu parles à ton bébé du matin au soir. Oui. Et là, c'était vraiment différent, quoi. Puis, j'ai vraiment travaillé. Et puis, j'ai eu... Alors... J'ai eu la sensation de devoir prouver aussi qu'enceinte ne voulait pas dire incapable. Et donc, j'ai travaillé. Je voulais montrer qu'on pouvait travailler. C'était stupide parce qu'en fait, j'avais pas besoin. Mais du coup, mon bébé s'est un peu caché. Puisqu'à six mois de grossesse, il s'est un peu caché. Pour l'essayer de prouver ça, c'était nul. J'ai fait de l'ostéopathie. Ça a été vraiment chouette. Ça m'a permis de me libérer. et la fin de la grossesse était magique je n'ai pris que 10 kg changement de plan il y avait aussi le cancer je pense de la thyroïde pour ma première grossesse qui était déjà là en fait et je pense que c'est ça qui a fait que mais tant mieux parce que j'avais pas tout perdu de ma première donc ouais fallait pas non plus toujours un gros delta mais j'ai bien vécu cette grossesse elle était magique elle était magique et on voulait pas connaître le sexe du bébé ok donc ça a été un bébé ça a été notre deuxième bébé, toute la grossesse. Et ça aussi, ça a été merveilleux.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, comment s'est passé la toute fin de grossesse et le début de l'arrivée de bébé ?

  • Speaker #0

    Toute fin de grossesse, c'était chouette. Vraiment, j'avais des bonnes sensations. Je me sentais bien dans mon corps. J'étais sereine. Je me souviens de rencontrer des gens à qui je parle de mon projet d'accouchement à la maison. Alors que ma famille n'était pas du tout au courant. Nos familles n'étaient pas au courant. On a pris cette décision de ne pas le dire. Parce qu'on n'avait pas envie d'utiliser d'énergie à montrer par A plus B que ce n'était pas dangereux, qu'on savait ce qu'on faisait, etc. Et voilà, on s'est mis dans cette bulle-là et on n'en a parlé à personne. Bon, par contre, les gens autour de nous, en soi, moi, je m'en fichais de leur avis et puis je n'avais pas envie de les convaincre. C'était mon projet. Et j'ai revu un monsieur il n'y a pas longtemps qui m'a dit, je me souviens quand je... Quand je t'ai vue, je trouvais que tu étais vachement sereine quand même et très calme par rapport à ça. Alors que moi, ça m'aurait fait peur. Mais non, c'était pas... C'est ça, j'étais très sereine, assez calme. Et j'avais hâte de vivre ce beau moment. Je sais pas pourquoi. Au fond de moi, je savais que ça serait quelque chose de fou à vivre. Et donc, l'arrivée, pareil. Ça a été comme pour ma première fille. Il y a eu un faux départ. Il y en a eu deux. Il y en a eu un... Une semaine juste avant d'accoucher, où vraiment, là, pendant 4 heures, j'ai eu des contractions très régulières, mais qui n'étaient pas les contractions. Celles-là, je le savais, par contre. Et puis, ça s'est arrêté. Je me suis dit, oh, mince, dommage. Et pour le dire, tout ça. La semaine d'après, pareil, la veille, j'ai eu 5 heures de contractions dans la nuit. C'était intense parce que, du coup, j'ai fait quasiment une nuit blanche.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et le lendemain, donc, là... c'était les vrais. Ça a débuté vers 23h vraiment. Mais le soir, en mangeant, on a fait une raclette avec mes parents qui n'étaient pas du tout au courant de notre projet d'accouchement à la maison. On avait la piscine qui était gonflée dans le bureau, porte fermée. Et je ne sais pas pourquoi, j'ai dit à mon mari quand ils sont partis, je lui ai dit, c'était cool qu'on fasse ça parce que je pense que c'était notre dernier repas avant l'arrivée de bébé. Il me dit, ah ouais, tu penses ? Je dis, ouais, je pense que là, c'est pour ce soir.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu me dis ça depuis une semaine. Non, mais là, c'est pour ce soir. Et vraiment, ça a été ça, puisque à 23h, ça a commencé, et puis ça ne s'est pas arrêté.

  • Speaker #1

    Ok. Tu étais à combien de semaines de grossesse, je me souviens ?

  • Speaker #0

    J'étais au bout, et j'étais à un jour du terme.

  • Speaker #1

    Ah oui, OK. On était vraiment au bout du bout.

  • Speaker #0

    Mes bébés ont décidé d'aller au bout.

  • Speaker #1

    OK, c'est bien. Tant mieux.

  • Speaker #0

    Oui, c'était très chouette. Et avec du recul, je suis très contente parce que j'ai même pas assez profité de ma première, je pense, sur cette grossesse-là. C'est fou. On se dit, il faut profiter de plein de choses, des moments qu'on a à deux, des moments qu'on a à trois. Et ça passe tellement vite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Et alors, comment s'est passée cette nuit, du coup ?

  • Speaker #0

    Elle était folle. C'était une belle nuit de décembre puisque ma fille est née le 15 décembre.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Alors, ma première fille était malade. C'est un détail, mais ça n'en est pas un parce que quand elle est malade, donc elle ne veut que maman. Sauf que maman a des contractions et qu'elle se sent de plus en plus intense. Et à 23h30, je lui ai dit, écoute, mon cœur, je vais te mettre dans le lit avec papa. Et maman, elle va se lever parce que là, je ne veux plus. J'étais couchée sur le côté et à chaque contraction, je soufflais. Je me rappelle très bien d'être en position fœtus et de faire, allez, je vais gérer, je vais gérer. Et il y a un moment, je me suis dit, non, là, il faut que je me mette dans ma bulle, il faut que je me mette avec ce deuxième bébé et puis papa va gérer.

  • Speaker #1

    C'est ça, il faut laisser la grande et passer sur la concentration au petit qui avait besoin de toi. C'est ça.

  • Speaker #0

    J'ai dit à mon mari pendant que j'étais en train de rendormir la petite, Vas-y, tu peux aller remplir la piscine cette fois, c'est bon. Il a mis la piscine à remplir pendant que je gérais ça. Après, je lui ai dit, Vas-y, va te coucher. Tant que je n'ai pas besoin de toi, dors. Il y aura besoin d'énergie après. Donc, il se sent recouché. J'ai passé de 23h30 jusqu'à 1h30 du matin à peu près, seule dans la pénombre. vraiment presque dans le noir total avec mon bébé.

  • Speaker #1

    Ce qui t'allait toi au final, c'est ce que tu voulais.

  • Speaker #0

    Ce qui m'allait très bien, vraiment, c'était exactement... Je n'avais rien projeté parce que je ne voulais pas vivre de désillusion, mais je voulais quelque chose de doux et ça l'était. C'était très très doux. J'avais la piscine au milieu de mon salon, j'avais allumé juste le sapin. On avait fait un sapin en bois, on avait des guirlandes. J'ai juste allumé le sapin et à la lumière du sapin, j'ai essayé de gérer ces contractions qui devenaient quand même de plus en plus intenses.

  • Speaker #1

    Ok. Et au niveau de la douleur, ça n'était pas insupportable ?

  • Speaker #0

    C'était très, très, très, très, très, très intense. C'était très intense, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis dit de toute façon, là, j'y suis. donc il va falloir aller au bout je suis chez moi, tout va bien je suis en sécurité, je sais que la sage-femme si je l'appelle elle vient, tout va bien se passer j'avais préparé une petite playlist vraiment essayer de mettre dans une bulle, en fait j'ai mis trois chansons et j'ai pas pu la seule musique que j'avais envie d'entendre c'est celle de mon bébé qui était en train de descendre et on a dansé toutes les deux pendant ces heures là Et c'était magique. Et juste envoyer quelques messages à une amie en lui disant Ça y est, c'est bon, je crois que... Parce que c'était elle qui devait venir si jamais on avait besoin pour ma fille. C'était elle qui devait prendre le relais, puisque ma famille n'étant pas au courant, je me voyais mal les appeler en disant Eh, coucou, je suis dans ma piscine, dans le salon, je suis en train d'accoucher. Non, je savais que ça allait me couper. Je savais que ça allait me couper. Donc, je savais que cette amie-là, elle serait là à n'importe quelle heure. Donc, je lui parlais. Elle a réussi à me faire un peu rire. Puis à un moment donné, je lui ai dit, bon, allez, je pose le téléphone. Là, j'ai besoin de vraiment ne plus avoir de contact avec rien, si ce n'est avec ce bébé. Et donc, j'ai commencé un peu à me mettre sur le ballon. Et puis après, je me suis dit, l'eau chaude, ça me ferait peut-être du bien. Parce que c'était vraiment intense, les contractions. Mais en fait, j'ai accouché à 3h du matin. Donc, de 23h à 3h, c'est un peu rapide.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc j'ai essayé de me mettre dans l'eau sauf que l'eau était froide. Et ça, c'était pas possible. J'avais besoin de quelque chose d'enveloppant. Donc j'ai essayé entre deux contractions de remplir des casseroles d'eau chaude, de les mettre dans la piscine mais c'était ingérable. J'ai abandonné la piscine pour un temps et je me suis mise sur le ballon, j'ai mis une serviette sous mes fesses et à chaque contraction, je tirais sur les pans de la serviette en soufflant et voilà, j'ai accueilli comme ça chaque contraction. jusqu'au moment où il y a eu la contraction où là je me suis dit ok c'est bon je vais réveiller Alex ouais on va l'accueillir ce bébé donc je suis allée le réveiller il m'a dit t'es sûr hein ouais ouais ouais ouais je suis là Et donc il s'est levé et et donc c'est lui qui a géré l'intendance de l'eau chaude parce que j'avais vraiment besoin de me mettre dans l'eau chaude ça m'a fait beaucoup de bien la piscine Et donc je suis rentrée dans la piscine, il devait être, je sais pas, peut-être 2h du matin, quelque chose comme ça. Et lui il a géré, il a rempli des casseroles d'eau chaude, il a mis les casseroles d'eau chaude dans l'eau. On s'est pas beaucoup parlé mais on savait qu'on était là l'un pour l'autre. Et c'est ça qui était vraiment beau, c'est que de temps en temps il me disait, on avait rigolé parce que je lui disais... J'avais lu dans une BD qu'il fallait avoir la bouche molle pour que le col soit mou. Donc, il n'arrêtait pas de me dire, allez, bouche molle, col mou, à chaque contraction. C'était très, très drôle. Et donc, on a géré comme ça jusqu'à 3h du matin. Ma fille s'est réveillée à 2h30, évidemment.

  • Speaker #1

    Et pas de rechinant.

  • Speaker #0

    Ouais, et je ne faisais pas de bruit encore à ce moment-là. Et donc, on lui a expliqué que bébé allait arriver. Elle avait tout juste deux ans, donc elle est quand même petite. Donc, on lui a vraiment expliqué. Et on avait lu des livres pour vraiment la préparer à tout ça. On lui avait dit que maman pouvait faire du bruit, etc. Parce que, voilà, on ne voulait pas que ce soit... Bon, la pauvre, au moment où elle veut me faire un câlin, j'ai eu une contraction qui me fait clairement donner de la voix. Et la pauvre, elle était à trois centimètres de mon visage. Elle a eu un peu peur. Mais sinon, voilà, elle a été là tout le long. Et elle venait, elle me touchait les mains, ou elle me disait Ah, t'es trop forte, maman ! Et franchement, c'est des moments incroyables. C'était un de mes piliers pour l'accouchement. Je savais qu'elle serait un pilier pour moi. Je ne voulais pas la faire garder, parce que je savais qu'elle était capable d'encaisser ça. Et je savais aussi qu'on avait besoin d'être nous trois pour accueillir ce bébé. Et donc, on était là tous les trois à gérer ça. Et puis... Je crois qu'il était trois heures moins le quart. On a regardé un peu les heures des messages avec mon mari pour tracer tout ça. Je lui ai dit, vas-y, envoie un message à la sage-femme parce que là, vraiment, je sens que la tête, elle est bien, bien, bien descendue. Les contractions sont terribles. Donc, vas-y. Donc, il lui a envoyé des SMS. Puis, il a appelé et il revient. Il dit, Nina me demande, est-ce que vraiment, t'es sûre qu'il faut qu'elle vienne maintenant ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je sais pas. Je ne sais pas. Et là, j'ai une méga contraction. Et tu fais oui, oui, va-t-il qu'elle vienne ? Et donc, elle est arrivée. Il devait être 3h. Je crois qu'elle arrive à 3h06 ou 3h07. Et là, au moment où elle ouvre la porte, je suis en pleine contraction. Je rugis comme une lionne. Et je me souviens qu'elle dit, ah oui, c'était le moment, en effet.

  • Speaker #1

    Il fallait que je vienne là.

  • Speaker #0

    Il fallait que je vienne. Je lui avais dit, je ne veux pas que tu m'auscultes, je ne veux pas savoir à combien je suis. Et elle m'avait dit que de toute façon, pour elle, ce n'était pas des indicateurs, l'ouverture du col. Elle me verrait à mon état où j'en suis. Et c'est ma plus grande fierté, c'est que je ne me suis pas fait ausculter de toute ma grossesse, ni pour mon accouchement. J'y tenais très, très fort à ça. Et ça a marché. Je n'ai pas été ausculter rien du tout. Et elle a été là, et elle a été là au bon moment. Puisque c'était le moment où vraiment, il y a un moment où je... À chaque contraction, je me disais, ça y est, la tête, là, je vais bientôt la sentir. Et non. Et il y a eu un moment où je me souviens de lui dire, Mina, je n'y arriverai pas. Je ne vais pas y arriver, ça ne va pas aller. Et elle me disait, mais si, tu as déjà tout fait. Et elle me répétait tout le temps, laisse-toi porter, laisse-toi porter. Alors, à chaque contraction, je me disais ça, allez, laisse-toi porter. laisse-toi porter et c'était super intense et il y a un moment j'ai senti la tête et là quand on sent la tête là c'est là où je me suis dit ah oui non mais j'ai pas du tout senti la tête en fait pour mon premier accouchement j'ai senti la tête qui commence à sortir et là elle reventre et là je dis à Nina voilà mais j'y arriverai pas c'est sûr et elle était là et à un moment donné j'ai fermé les yeux à partir du moment où elle est arrivée dans la maison j'ai fermé les yeux et je les ai rouverts que quand ma fille est arrivé et je savais qu'elle était là je savais pas où dans la piège je savais même pas où moi j'étais exactement dans cette piège comme dans un j'étais dans un vrai vortex avec mon bébé enfin c'est vraiment pas possible de l'expliquer de manière rationnelle mais on était là j'étais avec mon bébé et je savais que nina était là avec moi je savais qu'Alex était là à un moment il est venu il a voulu me toucher les épaules et je Je ne pouvais pas me faire toucher. Mon corps, je n'arrivais pas à ce qu'on me touche. Ce n'était pas lui. Je ne voulais pas qu'il me fasse de papouille. Là, j'étais dans mon... Donc, je lui ai dit non, non, non. Non, non, c'est trop mignon, mais non. S'il te plaît. Continue le shot, c'est parfait. Et donc, pareil, il était là. Je savais qu'il était là. Je savais que John était là. Je savais que tout le monde était là sans en savoir où ils étaient, sans les entendre vraiment. Mais on se parlait sans se parler. C'était un moment indescriptible. Et puis est arrivé le moment où la tête est sortie une deuxième fois et elle est re-rentrée. Et elle a dit, c'est pas possible. C'est pas possible. Mais qu'est-ce que tu me fais, bébé ? Et la troisième fois, la tête est sortie. Et là, je m'étais dit... Ok, la tête va sortir et là, je vais avoir ce moment de repos. Je vais avoir un moment où ça va flotter un peu, où je vais pouvoir souffler. Et puis, je vais accueillir mon bébé, ça y est. Et en fait, ça ne s'est pas du tout passé comme ça. La tête est sortie et la contraction a continué de monter en intensité. Et en fait, le bébé est sorti sur une seule contraction. J'ai senti la poche des os a exploser la deuxième fois où j'ai senti la tête. Ça a été impressionnant. Et donc, la troisième fois, la tête est sortie, la contraction est montée, montée, montée. Et là, j'ai senti les épaules et mon bébé sortir. Et en fait, je savais que Nina était là. Moi, je tenais la piscine très, très fort, donc je ne pouvais pas retenir mon bébé. Mais je savais que Nina le ferait. Enfin, je savais qu'elle était là. Je ne savais pas où elle était. Et donc, elle a guidé bébé. Et je l'ai pris dans mes bras. Et je ne sais pas. je pense que ça s'est passé en 3 secondes mais pour moi c'était super long ce moment d'attraper mon bébé, de le serrer contre moi je me souviens de me mettre à genoux et de me dire waouh,

  • Speaker #1

    waouh on l'a fait,

  • Speaker #0

    c'était trop bien c'est fou de se dire c'était trop bien après ce moment hyper intense je pourrais pas dire que j'ai eu mal parce que vraiment c'est pas comme ça que je l'ai ressenti mais Je me suis dit, ça y est, elle est là. Ou il est là, parce que le bébé. Je ne savais pas. Je ne savais pas le genre de mon enfant encore à ce moment-là. Et on ne l'a pas su pendant au moins une heure, on était là. J'étais dans la piscine au début, je l'avais contre moi. Et j'ai eu un moment de lucidité où j'ai dit à ma sage-femme, fais des photos. Parce que je veux me souvenir de ce moment toute ma vie. Je veux le montrer à mon enfant. Je veux que je fasse des photos. Donc les photos, elles sont à moitié floues. Mais elles sont là. Mais elles sont là. Elles ont le mérite d'être là et c'est trop chouette. Et je reste un peu dans l'eau, puis après on a vite froid. Quand tout redescend, on a vite un peu froid. Donc j'ai gardé mon bébé contre moi, je suis sortie de la piscine. Puis j'ai encore le gordon et j'ai toujours... J'ai mon deuxième accouchement à faire, puisque j'ai toujours le placenta à la tête. Et oui. et pour ce deuxième accouchement je laisse les rênes à ma sage-femme vraiment je me mets sur mon canapé et je lui dis vas-y guide-moi, j'ai tout donné là j'ai tout donné, je te laisse me guider et puis finalement j'ai deux contractions et la deuxième il sort ça c'est la délivrance, vraiment quand tu passes un tas, il sort là on se dit, oh punaise c'est vraiment la vraie délivrance quand le placenta sort et on a gardé ma fille je dis ma fille mais à ce moment là c'est toujours pas ce que c'est mais on a gardé le placenta on s'est beaucoup questionné sur est-ce qu'on fait un bébé lotus ou pas et puis on s'est dit qu'on ne pourrait pas gérer ça on ne se sentait pas capable de le faire mais on voulait quand même que elle reste accrochée à son placenta au moins jusqu'à ce que Il n'y a plus de battements dans le cordon. Et donc, on l'a gardé accroché à son placenta. Et puis, à un moment, ma sachet, elle me dit, quand même, on va regarder ce que c'est. Eh bien, oui. Et donc, on a soulevé la serviette. Elle était toujours en pot à pot contre moi. Elle était dans la serviette. Et là, on a fait, mais c'est une fille. Eh bien, ça sera Max. Et en fait, Alex... À ce moment-là, elle me dit que June le savait, puisque quand elle est sortie de mon ventre, June était là avec Alex. Elle a vu naître sa sœur, et je trouve ça merveilleux. Et elle a dit à Alex à ce moment-là, Ah, mais c'est Max ! Parce qu'elle connaissait les prénoms, et donc elle savait que c'était une fille.

  • Speaker #1

    C'est la seule qui avait gardé l'esprit qui fait la garder.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas qu'elle a vu, parce que ce n'était pas possible dans l'angle, mais je ne sais pas comment elle le sait. Toi, elle le savait depuis toujours. Mais ouais, c'était... Donc j'ai trouvé... L'accouchement était merveilleux. Et de découvrir le sexe de mon bébé, j'ai trouvé ça aussi trop chouette comme moment. C'était beau de le faire en famille avec la sage-femme. On était tous les cinq. C'était vraiment trop, trop beau. Et puis après, c'est moi qui ai coupé le cordon. Je trouve que symboliquement, c'est assez joli.

  • Speaker #1

    Oui, c'est beau aussi.

  • Speaker #0

    En fait, mon mari, déjà la première fois, il ne voulait pas le faire.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et là, ma soeur me dit... Elle lui dit, alors, tu veux le faire, Alex ? Il dit, non, non, non, je ne veux pas couper le cordon. Je lui dis, moi, je vais le faire. Je vais couper le cordon. Symboliquement c'était beau, on n'a pas coupé le cordon avec ma fille évidemment, elle est toujours en koala contre moi, même à 6 mois, mais c'est moi qui ai coupé le cordon et c'était un beau moment aussi encore de cet accouchement à vivre et vraiment je trouve que la symbolique est belle, de pouvoir couper ce cordon, de mettre fin à ces 9 mois de grossesse, c'était cool, c'était chouette.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup, je suppose que tu te remets quand même très rapidement et très facilement de cet accouchement au final.

  • Speaker #0

    Oui, je me remets très bien. Alors, il y a des mots en postpartum que je n'avais pas découvert pour ma fille, notamment la belle crille d'hémorroïde. C'est le truc vraiment très, très glamour. Le petit bonus. Il faut vraiment qu'on en parle parce que ça peut être très violent. Et donc, j'ai passé quatre jours à bien souffrir de ça. Mais mis à part ce petit désagrément, on en a beaucoup rigolé avec mon mari d'ailleurs. Même si ce n'était pas très rigolo sur le moment.

  • Speaker #1

    Sur le moment.

  • Speaker #0

    Mais c'était... Ouais, c'est... J'ai... Je sais même pas si vraiment j'ai eu un moment où j'ai pas été bien après cet accouchement. J'ai très peu saigné, alors que pour ma fille, j'ai pas beaucoup d'enfants, je crois pas. Mais je me suis remis très vite de cet accouchement. Et puis de toute façon, c'est vrai que quand on a déjà un enfant, les 40 jours post-accouchement sont compliqués à garder. Mais j'ai quand même dit à mon mari, écoute, on va essayer au moins la première semaine. que j'en fasse le moins possible et que je reste le plus allongée possible parce que pour moi, c'est important et c'est un temps de repos et d'accueil de bébé. Pour moi, c'était inconcevable qu'à deux jours d'avoir accouché, je me balade dans la vie, même si j'avais envie de dire Regardez mon bébé, regardez, j'ai accouché chez moi ! Bien sûr que j'avais envie de faire ça, mais non, pas du tout. Je suis restée dans mon lit le plus possible. Je pense pendant presque 15 jours, je suis restée beaucoup, beaucoup assise ou allongée. Ça m'a permis de me remettre hyper vite de cet accouchement, forcément. Le repos, je pense qu'il est important. C'est bien d'avoir de l'énergie et de faire des choses. Mais vraiment, moi, dans mon cas, je pense dans le cas de pas mal de femmes, mais il y en a qui ont plus la possibilité de le faire que d'autres. Donc, j'avais la chance de pouvoir le faire. Donc, j'ai pris ce moment et je me suis super bien remise physiquement. de cet accouchement. Alors, l'allaitement n'a pas été le plus... On se dit, l'accouchement à la maison, c'est merveilleux, tout va être facile, et en fait, non. C'est encore pas facile, c'est encore un combat que je mène avec l'allaitement. Mais on est à six mois d'allaitement, et ça tombe toujours, mais c'est un gros don de moi-même, encore une fois. Je ne sais pas combien de temps je vais tenir, mais j'aime bien ce lien, et je lui donne des belles choses. Donc on va tenir encore un peu, mais je retiens que des belles choses de cet accouchement. Il était merveilleux, il était doux, il était très puissant aussi quand même. C'était très intense. Et j'ai cette phrase, j'ai écrit le récit de mon accouchement et le titre, c'est Laisse-toi porter C'est vraiment ça. C'est ce que ma sage-femme m'a dit toute la fin de ma grossesse et puis le jour J. C'est ça. Je me suis laissée porter et c'est mon bébé qui a tout fait. Elle est trop forte. Je l'ai juste écoutée et guidée. C'était trop beau.

  • Speaker #1

    Petite question. Est-ce que tu as ressenti le fameux cercle de feu dont on parle en accouchement physio ou pas spécialement ?

  • Speaker #0

    Évidemment. Le feu, ce n'est même pas le bon terme.

  • Speaker #1

    Le cercle de l'enfer.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, on a l'impression que notre corps s'écartèle, qu'il se coupe en deux. Oui, je l'ai senti. Je l'ai très bien senti. Les murs l'ont entendu et toutes les personnes dans la pièce ont bien entendu aussi que c'était un beau cercle de feu. Je l'ai bien, bien senti. Et d'ailleurs, je me le disais, je me disais, mais à quel moment je vais ressentir ça ?

  • Speaker #1

    Et c'est arrivé.

  • Speaker #0

    Et c'est arrivé. On l'a bien senti, le cercle de feu.

  • Speaker #1

    Ok. Eh bien, écoute, merci beaucoup pour ce beau témoignage. Deux expériences très différentes. Mais écoute, tu nous fais rêver avec ton accouchement à domicile. Donc, merci beaucoup d'avoir partagé tout ça.

  • Speaker #0

    Merci de ton écoute, c'était chouette de passer ce moment avec toi.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

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Description

Je vous propose de découvrir aujourd'hui l'histoire de Jennifer qui nous partage ses deux expériences d'accouchement. Une première histoire qui s'écrit en milieu hospitalier, au cours de laquelle elle finit par demander une péridurale, ce qu'elle regrettera beaucoup par la suite. Après une pause imposée pour raisons de santé, un nouveau bébé s'apprête à pointer le bout de son nez et cette fois-ci Jennifer n'a qu'une envie : donner la vie à la maison, en toute intimité.


Envie d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !

  • Speaker #1

    Alors bonjour, merci de m'en venir pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils sont, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #2

    Eh bien bonjour, je m'appelle Jennifer, je suis maman de deux petites filles, la première qui a deux ans et demi, qui s'appelle June, et la seconde qui s'appelle Max et qui a six mois.

  • Speaker #1

    Ok, alors première question que je pose à chaque fois, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose qui te faisait envie, qui te stressait ou à laquelle tu ne pensais pas du tout, ce qui est très bien aussi ?

  • Speaker #2

    Complètement, j'y pensais tout le temps. Je me suis surpréparée pour ma première fille. Vraiment, j'ai mis le paquet, j'ai fait un peu de sophrologie, je faisais plein, plein, plein de prépa, je lisais plein de livres. Vraiment, j'étais très, très dans la théorie pour mon premier accouchement.

  • Speaker #1

    Ok, alors si on revient un tout petit peu en arrière, est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé 1 du coup ?

  • Speaker #2

    Oui, je m'en souviens très bien. On a mis un an à peu près à avoir notre... Enfin, j'ai mis un an avant de tomber enceinte.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, les derniers mois, c'était vraiment long. Oui.

  • Speaker #1

    Ça commence à peser.

  • Speaker #2

    Oui. Alors, c'était long pour des gens qui mettent des années à avoir des enfants. Évidemment, un an, c'est rien. Mais c'est vrai que j'avais ce désir d'enfant qui était vraiment présent. Et ça devenait un peu... Un peu long.

  • Speaker #1

    Oui, forcément. Et quand elle est arrivée, du coup, comment ça s'est passé ? Quand le bébé s'est implanté, je veux dire.

  • Speaker #2

    Eh bien, j'ai appris ça. J'avais du retard. Alors, ça faisait plusieurs mois que mon corps me faisait des petites blagues. OK. Un jour de retard, deux jours de retard. À chaque fois, je me disais, ça y est, c'est bon, c'est la bonne. Et puis, en fait, non. Donc, cette fois, j'ai attendu presque six jours avant de faire un test. Je voulais vraiment pas avoir de désillusion. Et j'ai fait le test à 5h du matin parce qu'on m'avait dit surtout faut le faire le matin. Donc je pouvais plus attendre, je me suis levée et c'était un vrai bonheur. Mais j'étais toute seule dans mes... c'était pas glamour, j'étais toute seule dans mes toilettes avec les deux barres. Mais c'était un beau moment.

  • Speaker #1

    Ok. Et alors comment s'est passée cette première grossesse ?

  • Speaker #2

    Elle s'est vraiment très, très bien passée. J'ai vécu une belle grossesse. Si ce n'est à quatre mois, j'ai perdu du sang. Et en fait, ma fille n'était pas toute seule dans mon ventre. Donc, j'ai appris ça. J'ai appris ça. En fait, j'ai appris qu'elle n'était pas toute seule. Et puis, elle est devenue toute seule en l'espace de quelques secondes. Donc, c'était... C'était compliqué, je l'ai oublié toute la grossesse. Vraiment, j'ai fait un gros déni sur ce qu'il y a. Et puis, ça m'est revenu après. Mais sinon, hormis ce moment un peu compliqué, la grossesse était merveilleuse.

  • Speaker #3

    Vraiment,

  • Speaker #2

    hormis le fait que j'ai pris 30 kilos.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    C'est génial.

  • Speaker #1

    Il fallait faire de la place à bébé.

  • Speaker #2

    Oui, pourtant, je ne me suis pas trop laissée aller. J'ai fait du sport toute la grossesse, mais ça n'a pas... Il y avait besoin.

  • Speaker #3

    C'est ça.

  • Speaker #1

    OK. Et alors, du coup, tu as étudié, tu avais suivi pas mal de préparations à l'accouchement, sophrologie, tout ça. Tu peux nous expliquer un petit peu plus ?

  • Speaker #2

    Eh bien, en fait, c'était avec la sage-femme avec qui je faisais le suivi. Donc, elle faisait dans le cadre des cours de prépa à l'accouchement, elle faisait pas mal de sophrologie. Et donc, c'est technique de respiration, en fait, et d'essayer de visualiser, etc. Donc, j'étais super assidue pendant les cours. Je refaisais à la maison. C'était vraiment quelque chose qui me tenait vachement à cœur. Je me disais que... Toute la réussite de mon accouchement allait passer par cette préparation en amont.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, tu avais des envies pour ton accouchement ? Toi, tu avais un projet de naissance plus ou moins établi ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, oui. Avec du recul, maintenant, j'étais dans une certaine utopie. Mais déjà, à la base, je voulais accoucher à la maison pour mon premier. Mais mon mari, lui, n'y était pas pour. Donc, on a abandonné le projet parce qu'il faut qu'on soit une équipe. Oui. Donc voilà, c'était à la maternité. Et donc oui, j'avais beaucoup d'attentes de ne pas avoir la péridurale, que le travail se fasse de manière tout à fait naturelle, pas d'ocytocine, etc. Enfin voilà, essayer d'avoir un accouchement le plus physiologique possible. Mais voilà.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, ta maternité te suivait un petit peu dans ce sens ? Il y avait des salles nature, des choses comme ça mises à ta disposition ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Oui, il y avait une salle nature avec une baignoire. Oui, il y avait vraiment tout le package pour essayer d'avoir l'accouchement le plus physiologique possible.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Mais alors, comment s'est passée ta toute fin de grossesse du coup ?

  • Speaker #2

    Eh bien, c'était plutôt chouette. Alors, j'ai accouché en septembre. pour ma fille. Donc, il y a eu des belles, belles chaleurs. J'ai bien, bien, bien souffert avec mes plus 30 kilos. J'avais bien chaud. Et sur la fin... En plus, ma sache-femme m'avait dit Oulala, ça va être un super gros bébé. Elle va arriver beaucoup plus tôt que prévu. Et pas du tout. Elle est arrivée à trois jours du terme. Mais moi, depuis le début septembre, j'étais là, allez, ça y est, ça va arriver, ça va arriver. J'avais des mini-contractions. Je me dis, oulala, ça y est, c'est fait. Pas du tout. Mais sinon, c'était bien, j'étais en forme.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, le jour J, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Eh bien, il y a eu un petit faux départ le samedi. Enfin, la nuit du vendredi au samedi, j'ai commencé à avoir quelques contractions qui étaient plus ou moins régulières. Et puis, je suis allée prendre une petite douche. Enfin, voilà, ce qu'on nous dit souvent, aller prendre une douche ou un bain pour voir si ça s'atténue. J'ai eu l'impression de perdre du liquide. Donc, j'ai un peu… Je n'ai pas stressé, mais j'ai appelé la maternité. Je leur ai dit, on m'a dit, bon, venez, on va vérifier que ce ne soit pas une fissure de la poche des os.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, on est partis en plein milieu de la nuit. Et en fait, pas du tout de perte. Il n'y avait pas de liquide. Tout était nickel. Le col était bien, bien fermé.

  • Speaker #1

    C'était autre chose. OK. Voilà.

  • Speaker #2

    Ils m'ont dit, non, non, ce n'est pas ça. Des fois, ça arrive en fin de grossesse qu'en fait, il y ait des fuites urinaires, tout simplement. Et on a l'impression que non. Donc, voilà, ce n'était pas ça. Mais on est rentrés à 4 heures du matin. En plus, on faisait les beaux dans la voiture. Je dis on faisait les beaux parce que le lendemain, ce n'était pas ça. On faisait les baux dans la voiture, je me disais, oh là là, je gère super bien les contractions. C'est très drôle avec le recul maintenant.

  • Speaker #1

    Toujours la même chose, quand on s'est réconcilié, on le sait que c'est ce moment-là.

  • Speaker #2

    Oui, mais je ne le savais pas à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #1

    forcément. Ok, donc fausse joie, fausse surprise.

  • Speaker #2

    C'est ça, et donc on est rentrés à la maison à 4h du matin. Donc là, il a fallu aller dormir, on a essayé. Le lendemain, on a... On a fait plein de choses. Et puis, alors moi, regain d'énergie le samedi après-midi. J'avais envie de refaire toute ma maison. Donc, je me suis mise à peindre des meubles, à faire des gâteaux, etc. Et puis, le soir au repas, j'ai commencé à avoir une douleur. Enfin, des douleurs que je n'avais pas connues encore. Et puis, dans la soirée, vers 22h, j'ai commencé à avoir des contractions. Et là, j'ai dit, ah ! C'est donc les contractions. Ça change un petit peu,

  • Speaker #1

    du coup.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et puis, il devait être, je ne sais pas, 3h du matin, peut-être. J'ai essayé de travailler au maximum à la maison. Vraiment, je voulais faire un gros travail à la maison et arriver à la maternité et que ça se passe plutôt bien. Voilà, j'étais toujours dans mon utopie d'accouchement merveilleux. Et en fait, on est partis. Enfin, mon mari a appelé la maternité en disant, là, les contractions, elles sont bien, bien régulières. Et puis, elles ont dit, non, mais c'est un premier, vous avez le temps. J'avais vraiment, vraiment super mal. Donc, on a pris la voiture. Et là, on n'a pas parlé du trajet.

  • Speaker #1

    Là, tu ne gérais pas bien les contractions. Là,

  • Speaker #2

    il n'y avait pas de musique. Mon mari roulait bien, bien vite. Et il n'y avait pas de blague à ce moment-là.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, quand vous arrivez, changement de décor, pour le coup, on t'examine et c'est vraiment bien parti, là.

  • Speaker #2

    Oui, mais en fait, changement de décor et puis du coup, explosion complètement de la bulle que j'avais créée à la maison. Parce que le fait de prendre la voiture, déjà, ça m'a sorti un peu de la bulle. Donc, j'arrivais beaucoup moins à gérer les contractions. Et puis là, je suis arrivée à la maternité, on n'arrivait pas à rentrer, etc. Enfin, c'était épique. Et là, on arrive, il faut faire un test urinaire. Du coup, je me suis fait examiner. Je ne savais pas à l'époque que ce n'était pas obligatoire et que je pouvais très bien faire mon travail comme ça. Et donc, je me suis fait examiner. Et là, la sage-femme me dit, vous êtes à trois. Donc, je me suis dit, toutes ces heures que j'ai passées à la maison, je ne suis qu'à trois. Non, donc là, je vais mourir vraiment. Donc ça a été le premier moment où je pense que mon projet de naissance a pris un coup.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Parce que je me suis dit que la douleur, l'intensité dans laquelle j'étais à ce moment-là, elle était vraiment réelle. Et je me suis dit que j'arriverais jamais à 10 comme ça. Enfin, c'était impossible. Oui. Avec le recul, je sais très bien qu'en fait, j'aurais pu passer de 3 à 10 en une heure. Mais dans ma tête, je m'étais dit, mon col, il va s'ouvrir de temps. toutes les heures, enfin voilà, j'étais très dans la théorie encore une fois.

  • Speaker #1

    Un centimètre par heure, du coup il me reste au moins 7 heures, ça va être insupportable quoi et ça,

  • Speaker #2

    c'est ça, je me suis dit ça va être dingue donc j'ai essayé de gérer comme j'ai pu et puis à un moment je dis à la sage-femme là je vais prendre la péridurale elle me dit vous êtes sûre ? Oui, je suis sûre elle dit non mais vous allez me le redemander parce que dans votre projet de naissance c'est écrit que vous la voulez pas donc vraiment je veux que vous soyez sûre de vous mais à ce moment là j'étais sûre de Juste, je voulais quelque chose qui me soulage, mais j'ai pleuré. C'était un premier échec pour moi.

  • Speaker #1

    De prendre la péridurale, c'était...

  • Speaker #2

    Je l'ai vécu vraiment comme un échec parce que je m'étais, entre guillemets, vraiment préparée pour que ça ne se passe pas comme ça. Et en plus de ça, je pense que ce qui a beaucoup joué, c'est que pendant toute ma grossesse, à chaque fois que je disais que je voulais accoucher de manière la plus naturelle possible sans péridurale, on me disait, tu verras bien le jour J, tu verras bien. et puis au moment où j'ai demandé cette péril j'avais toutes ces personnes là derrière moi du coup c'était pas du tout c'était pas un bon moteur c'était plutôt un frein et je me suis dit et voilà et donc là gros échec ça a été très très compliqué la péril et avec du recul est-ce que tu penses que c'était la fameuse phase de désespérance ou c'était juste la douleur qui t'a alors pour avoir vécu mon deuxième accouchement je sais maintenant que je fais des bébés vite j'accouche vite rires et même si c'était un premier je pense que clairement j'étais ouais j'étais pas loin j'étais peut-être qu'à 3 à ce moment là mais mais oui j'étais probablement pas si loin que ça en fait et j'aurais peut-être pu y aller après voilà ça s'est fait comme ça et puis c'est pas grave les choses se sont faites ma fille est née il n'y a pas eu d'instrumentalisation sur la suite de la de l'accouchement. Donc ça, c'était quand même hyper important pour moi. Mais je ne me suis pas sentie actrice.

  • Speaker #1

    Oui. On va revenir un tout petit peu en arrière. À partir du moment où tu as la péridurale, tu sens vraiment le soulagement qui arrive. Est-ce que ça te fait du bien, mine de rien ?

  • Speaker #2

    Oui. Vraiment, elle a fonctionné dès le début.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Elle a été bien posée. Elle a fonctionné dès le début. Par contre, j'ai demandé à être le plus mobile possible parce que je savais que le mouvement était très important pour la descente du bébé. Mais alors, on m'a dit oui, elle n'est pas très dosée. Je ne pouvais pas marcher. Je ne pouvais pas me mettre... Mes jambes, je les sentais à moitié. Elles étaient du coton. Donc, je ne pouvais pas m'être... Je n'ai pas réussi à être mobile sur le début de ma péridurale du tout. Et j'ai attendu. Et ça, ça a été terrible. J'étais là, sur le lit. Et j'attendais que ça vienne. Et donc, les sages-femmes venaient. Et c'est vraiment le cliché dans lequel je ne voulais pas tomber. C'est-à-dire, elles m'examinaient. Elles me disaient, vous êtes à 6. Vous êtes à 8. C'est bien, là, vous êtes à 8. Et je ne sentais rien. Je n'avais pas de sensation. Et vers la fin, la péridurale a commencé à ne plus être… Parce qu'on m'a posé la péridurale à 6 heures du matin. Ok. Et j'ai accouché à 13h50.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, ça a été quand même long. Enfin, long. À la fois, ça peut être beaucoup plus long que ça. Et pour moi, ça m'a paru vraiment interminable. Oui,

  • Speaker #1

    parce que d'attendre et d'être complètement passif, ça t'a paru...

  • Speaker #2

    Ah oui, j'étais coulée dans mon lit. On me disait, allez, on va se mettre sur le côté. Alors, je me mettais sur le côté. Et puis après, à revenir, je me mettais sur l'autre côté. Et vraiment, quand elles m'ont dit, bon, Bella, vous êtes à neuf, j'ai commencé à ressentir des contractions. Mais c'était minime. Enfin, voilà, j'avais des petites sensations. Et je me suis dit, bon, je vais peut-être sentir mon bébé descendre. Alors j'ai senti un peu bébé descendre. La poche des os a explosé juste avant l'arrivée. J'ai même pas senti, j'ai senti juste le liquide qui coule. J'ai pas eu des sensations folles comme j'ai pu avoir pour mon second, qui n'a rien à voir.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup, comment s'est passé l'arrivée de bébé ?

  • Speaker #2

    C'était merveilleux, ça a pas duré très longtemps. J'ai essayé d'accoucher dans une position physiologique, non pas gynéco, les pieds dans les étriers. Mais la sage-femme qui était avec moi, la position gynéco lui allait bien. Donc, j'ai juste essayé une fois d'être sur le côté. Et elle m'a dit non, mais là, ça ne marche pas. Là, c'est bon, vous n'y arrivez pas. Allez, vous allez être sur le dos, ce n'est pas grave. Il y en a plein qui accouchent comme ça. Et sur le coup, avec du recul, je me dis, mais je n'aurais pas dû me laisser faire. Mais sur le coup, on est là, dans le feu de l'action. Et puis,

  • Speaker #1

    tu ne connais pas. Donc, de toute façon, tu te laisses faire.

  • Speaker #2

    et je me suis mis sur le dos et on m'a dit allez pousser madame le cliché et j'ai poussé et là tu sentais un petit peu quand même oui j'ai senti avant d'avoir ma deuxième fille je disais que j'avais senti mon bébé descendre mon bébé sortir en fait on ne sent quasiment rien avec la péridurale vraiment j'avais des petites sensations de la tête qui sortait Et c'était chouette parce que j'avais l'impression un peu de guider mon bébé et d'être un peu moins passive sur cet accouchement. C'était hyper important pour moi. Mais voilà, je n'avais pas les pleines sensations de l'accouchement physio que j'avais imaginé toute ma grossesse. Mais c'était merveilleux parce que le bébé est sorti, on me l'a posé sur moi, j'ai pleuré toutes les larmes de mon cœur. Je me suis dit, elle est trop belle. Alors que voilà, c'est un bébé qui sort du ventre. Non,

  • Speaker #1

    c'était ton bébé, du coup.

  • Speaker #2

    C'était ma fille, mon premier enfant, celle qui m'a fait devenir mère. Et c'était forcément merveilleux. Et j'ai oublié le temps d'un instant. J'ai oublié que j'avais la pérille. J'ai oublié que mon projet de naissance était complètement foutu en l'air. J'ai oublié tout ça. Et j'ai juste profité de ce moment qui était complètement magique au-dessus du temps. J'ai regardé mon mari. Il avait la petite larme et il me dit, mais non, pas du tout.

  • Speaker #3

    Mais c'est bon.

  • Speaker #2

    Je t'ai émis. pas le droit d'être ému. Et voilà, on était heureux tous les deux. Et on est restés comme ça pendant deux heures dans la salle de naissance avec bébé en peau à peau. Et c'était vraiment merveilleux. Vraiment, c'était un moment incroyable.

  • Speaker #1

    Et du coup, côté physique, donc tu n'utilisais pas d'instrument, pas de déchirure non plus, tout allait bien ?

  • Speaker #2

    Oui, vraiment, ça s'est très, très bien passé. Je n'ai rien eu du tout. Après coup, ma sachant m'a dit qu'elle m'avait fait un poids à l'intérieur, mais qu'il n'était vraiment pas nécessaire, qu'il aurait pu cicatriser tout seul. Mais ça ne m'a pas gênée, je n'ai pas eu de douleur. Et ma fibre est sortie naturellement, il n'y a pas eu de ventouse, il n'y a pas eu de forceps, il n'y a pas eu de tout ça. Et ça, c'était quelque chose auquel je tenais fort, fort, fort.

  • Speaker #1

    C'était déjà ça, au moins de cocher sur ton projet.

  • Speaker #2

    Voilà, il vaut mieux regarder le positif plutôt que de se concentrer que sur les choses qui n'ont pas été. Et donc en effet, ça c'est quelque chose de positif, qui s'est bien passé. Et puis on est restés deux heures, quasiment deux heures, tous les trois, en salle de naissance avec bébé. Voilà, c'était un moment incroyable. C'était un moment génial.

  • Speaker #1

    Et comment se passe ton post-accouchement, aussi bien physiquement que mentalement ? Tout va bien ?

  • Speaker #2

    Non, j'ai vécu un postpartum assez compliqué. Alors déjà, la mise en place de l'allaitement a été très, très compliquée. Et ça, c'est encore quelque chose que je voulais vraiment cocher. Et ça a été très compliqué. Au final, ma première fille, on a dû la complémenter assez tôt parce qu'elle ne prenait pas de poids. Et voilà, c'était incompréhensible. On a compris un peu plus tard pourquoi. C'est que... J'ai eu un cancer de la thyroïde qui a été découvert à trois mois post-partum.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, ce n'est pas le post-partum que j'avais rêvé.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #2

    Et donc, le post-partum, en fait, il est passé vraiment à… Il a été mis entre parenthèses parce que j'avais ça à gérer, même si ce n'est pas le cancer le plus difficile du monde, mais ça reste un cancer et ça reste des choses à gérer quand même. Donc… Donc j'ai géré ça et c'est vrai que le postpartum a été un peu particulier à vivre. D'autant plus que l'allaitement, ça n'a pas été un franc succès. Donc ça, ça a été compliqué à vivre et puis je me suis battue pendant... Je me suis quand même battue pendant neuf mois jusqu'au dernier traitement où là, je devais arrêter d'allaiter parce que ce n'était plus possible pour mon bébé de recevoir mon lait. Donc, j'ai été en allaitement mixte jusqu'à neuf mois. Je me suis battue pendant neuf mois, tirer mon lait, me lever la nuit. Vraiment en mode Xena la guerrière, j'ai dit allez, je ne me laisse pas faire Je ne voulais pas lâcher ça, mais c'est vrai qu'aux yeux de pas mal de monde, je suis passée pour une… Pour une folle, tout le monde m'a dit, mais en fait, ce n'est pas compliqué. Tu arrêtes l'allaitement, tu donnes un biberon. Et ce n'était pas si simple.

  • Speaker #1

    Pas si simple, oui.

  • Speaker #2

    Et je suis très heureuse aujourd'hui du parcours qu'on a eu et du bel allaitement qu'on a eu, même si ça arrêtait beaucoup plus tôt que ce que je voulais. Et que ce n'était pas l'allaitement rêvé, c'était quand même une belle aventure pour nous deux.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Et toi, tu te remets quand même, entre guillemets, facilement, rapidement. Je ne sais pas quels sont les mots. de ce cancer au final ?

  • Speaker #2

    Alors, je me suis remise... Les mots... Disons que je n'ai plus de thyroïde aujourd'hui parce qu'on m'a tout enlevé. On m'a enlevé tous les ganglions, tout parce que c'est un cancer assez rare à mon âge. Normalement, il ne se met à se tasser pas du tout. Et là, il y en avait sur les ganglions. C'était compliqué à gérer parce qu'à la fois, moi, j'avais l'impression de vivre quelque chose de vraiment difficile. Et puis... Extérieurement, on me disait, ça va, c'est un cancer facile, tu ne vas pas mourir. En effet, je suis un bébé de 4 mois et là, vraiment, c'est compliqué à vivre. Et puis, effectivement, par contre, l'accouchement, je l'ai super bien encaissé. Je n'ai vraiment eu aucun désagrément. Enfin, non, ça s'est super bien passé. Je n'ai pas eu de douleur. J'ai repris la course à pied assez tôt. Je suis assez sportive et c'était mon moyen de... soufflé donc à trois mois et demi quatre mois je crois j'ai repris le sport vraiment cet accouchement m'a pas laissé de traces par contre le cancer j'étais j'étais en ce qu'on appelle un hyperthyroïdie donc mon coeur battait très très vite donc j'avais des sueurs alors normalement on perd du poids en hyperthyroïdie je suis la session qui confirme la règle moi je prenais du poids j'ai pris six kilos après mon accouchement donc c'est normal ça ne se passe pas comme ça

  • Speaker #1

    Ok, l'acceptation du corps toujours un peu compliquée du coup.

  • Speaker #2

    Super horrible, c'était vraiment compliqué. J'avais imaginé, je me disais, allez quand on accouche, on perd entre temps et temps. Mais en fait pas du tout, moi je prends 6 kilos. Après l'accouchement du coup, je suis devenue une petite boule parce que j'étais toute gonflée, toute bouffie le temps que les hormones de synthèse fassent leur job. J'ai une cicatrice en plein milieu du cou. Alors... Les gens me disent Ah mais elle ne se voit pas du tout ! mais sauf que moi tous les matins je la vois. C'est rien mais physiquement c'est quelque chose. Il y a eu tout ça qui a été mis sur le devant de la scène en postpartum et vraiment ça je ne l'avais pas anticipé du tout.

  • Speaker #1

    Eh oui, forcément.

  • Speaker #2

    Mais on s'en est sortis, on s'en est sortis tous les trois en famille et puis bien sûr avec le soutien de ma famille. de mes amis, mais on s'en est sortis. Et aujourd'hui, c'est quelque chose qui nous lie, qui nous lira à jamais. Parce que c'est une épreuve qu'on a traversée et c'est quelque chose qui, forcément, a créé des liens qui sont très forts entre ma fille et moi. Parce qu'on a été séparées plusieurs fois et que, ouais, c'était pas la période la plus heureuse, mais on a réussi à vivre de très, très, très beaux moments. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est beau. Et du coup, à quel moment vous décidez de lancer Projet Bébé 2 ? Avant que ce soit une surprise.

  • Speaker #2

    Non, ce n'était pas du tout une surprise. À l'initial, on s'était dit qu'on voulait des enfants rapprochés.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Très, très rapprochés. Vraiment, si je n'avais pas eu le cancer, je pense qu'on aurait lancé le Projet Bébé 2 très, très tôt.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais pour soigner le cancer de la thyroïde, j'ai dû avoir une cure diode. Donc c'est un petit nuage Tchernobyl qu'on avale dans une petite gélule. Donc, paix à prix, on ne peut pas avoir d'enfant pendant au moins six mois à un an parce qu'il y a des risques de malformations, il y a des risques d'arrêt de grossesse. Et puis voilà, ce n'est pas un produit qui est très recommandé, on va dire. Donc ça, ça a été un... quelque chose à traverser parce que ben ok on veut un deuxième enfant mais ça sera pas de suite parce qu'on peut c'est un peu la double peine quoi le résultat du cancer qui en plus t'empêche d'avoir un enfant Oui, vraiment, ça a été encore quelque chose à passer, mais on a réussi. Et je comptais les mois. Donc, à partir du moment où j'ai eu ma cure dure d'an outre, j'ai compté les mois. Et à l'hôpital, ils m'avaient dit, OK, dans six mois, ça ira. On fera les examens. Si on considère que vous êtes en rémission, on pourra peut-être envisager de faire ce deuxième enfant. Enfin, pourrez-vous l'envisager ? Et quand j'ai eu mon endocrino au mois de février et qu'elle a dit, c'est bon, go, vous pouvez y aller. On a dit, c'est parti.

  • Speaker #1

    Et que c'est bon,

  • Speaker #2

    il va. Et puis, ce bébé, ce n'est pas une surprise. Mais n'empêche qu'on m'avait dit que ça prendrait beaucoup de temps, que le traitement que j'avais eu n'était pas anodin et que forcément, je n'aurais pas un enfant de suite comme ça. Je ne pourrais pas tomber enceinte de suite comme ça. Ça allait prendre beaucoup de temps. Il fallait être patient, etc. Donc, on s'était préparé. parce que ça prenne du temps. Et le mois d'après, je suis enceinte de ma deuxième fille.

  • Speaker #1

    Ok. Ah ouais, donc ultra rapide.

  • Speaker #2

    Donc très, très rapide. Pour le coup, là, on était en vacances. Ça, c'est un souvenir pareil, impérissable. On était en vacances quand je l'ai appris. Et on s'est dit, oh, bémence ! Déjà ? C'était pas prévu comme ça. Mais on était extrêmement ravis et en même temps hyper flippés en se disant Mais attends, on s'était dit que ça prendrait vachement de temps, mais là, là…

  • Speaker #1

    On est déjà là, du coup, là.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais. Donc, c'était quand même un super bon moment.

  • Speaker #1

    C'était trop chouette. OK. Et comment se passe cette nouvelle grossesse, alors ?

  • Speaker #2

    Elle se passe, pareil, merveilleusement bien, avec beaucoup moins de stress et de préparation. Puisque là, cette fois, je suis passée du tout à rien. Mais là, par contre, je tenais à l'accouchement à la maison. Encore plus avec tout ce que je venais de vivre. Vraiment, les hôpitaux, tout ça, je voulais les avoir. Les barres. Et donc, j'ai dit à mon mari, franchement, on va se renseigner. Je vais te montrer un documentaire. Tu vas voir, ça va te donner envie d'accoucher à la maison. Et voilà, on a beaucoup communiqué. Et il m'a dit, OK, OK, on y va. Donc, évidemment, c'était non négociable qu'on faisait ça avec une sage-femme. Et la chance a voulu qu'une sage-femme s'est installée à son cabinet à 20 minutes de chez nous. Et donc, on s'est dit, c'est parfait, c'est notre chance. Donc, voilà, on a décidé de partir dans ce beau projet d'accouchement à la maison.

  • Speaker #1

    Ok. Et ton mari, du coup, a vite basculé du côté domicile de la force.

  • Speaker #2

    Oui, et en même temps, toute la grossesse, ça revenait toujours un peu. C'était toujours une discussion où il disait, oui, mais quand même. Au début, il ne voulait pas. Il me disait, tu sais, s'il te passe quelque chose, je m'en voudrais toute ma vie. S'il t'arrive quelque chose à toi et au bébé, etc. Donc, on a beaucoup communiqué sur ça. Et on a eu aussi des rendez-vous avec la sage-femme qui... Alors, elle n'était pas là pour nous rassurer. Elle était là pour nous parler de l'accouchement à la maison. Et j'ai trouvé ça très chouette parce que autant elle prône l'accouchement à la maison, la physiologie, etc., autant elle ne va pas être dans montrer tous les bons côtés. Donc, elle nous a expliqué qu'en effet, il y avait des risques de transfert. Je me souviens de ce rendez-vous. Je suis ressortie du rendez-vous, j'ai pleuré. Je me suis dit, si je dois me faire transfert à la maternité, je vais pleurer toutes les larmes de mon cœur. Et voilà, j'ai trouvé son approche très intéressante et instructive et éducative et vraiment chouette. Et donc, à la suite de ce rendez-vous, il m'a dit OK, c'est bon. J'étais à huit mois de grossesse déjà.

  • Speaker #1

    Fallait que ce soit bon.

  • Speaker #2

    Oui, il fallait qu'on soit prêts. Mais il m'a dit que c'est bon, qu'il était prêt et que go. Enfin, il était prêt, mais en même temps, deux jours avant que j'accouche, il me dit mais tu te rends compte ce qu'on va faire ? Oui, oui, je sais. Je sais, je sais. Mais oui, il a basculé du côté domicile.

  • Speaker #1

    Ok, et comment tu te prépares du coup justement à cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #2

    Eh bien, je ne me prépare pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Et c'est là toute la simplicité et la magie de cet accouchement. C'est que je crois que je me suis tellement, tellement, tellement préparée pour mon premier accouchement. Enfin, vraiment, je suis allée... Je me disais, alors j'avais lu des choses, il fallait se masser le périnée pour éviter qu'il y ait des déchirures, etc. Donc j'avais fait tout ça pour mon premier accouchement. Et puis pour mon deuxième accouchement, au bout du troisième cours de prépa, je dis à ma sage-femme, écoute...

  • Speaker #0

    je me sens pas vraiment prête, je n'ai rien fait. Elle me dit mais que veux-tu faire ? Je lui dis je sais pas, me masser le périnée, c'était vraiment un truc. Elle me dit mais non, mais t'as pas besoin de faire tout ça, prépare-toi comme t'as besoin de te préparer tout simplement. Et donc la seule chose qu'on a fait, c'est qu'on a regardé un documentaire, le documentaire de Nina Nare, je crois, ou Nina Nare, je sais pas comment on dit. Ça, ça a été la seule préparation à l'accouchement. C'est-à-dire, en fait, on a regardé ce documentaire, on s'est dit, ah, on ne veut vraiment pas aller à la maternité. En effet. Et voilà, il n'y a pas eu de prépa, je n'ai pas fait de sophrologie. Alors, j'ai fait un petit peu de yoga, mais je n'ai pas fait beaucoup de séances parce que j'ai travaillé jusqu'à 15 jours avant d'accoucher. Donc, plus j'avais ma première à gérer. Oui,

  • Speaker #1

    ça change un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, oui, elle est gardée que partiellement. Et alors, je n'ai pas vraiment vécu cette grossesse comme la première. Eh oui. La tête dans le guidon, en fait, tout simplement. Des fois, le soir, je disais, oh, mon bébé, tu es là, je sais, je suis désolée. Toute la journée, je n'étais pas parlée. Alors que la première grossesse, tu parles à ton bébé du matin au soir. Oui. Et là, c'était vraiment différent, quoi. Puis, j'ai vraiment travaillé. Et puis, j'ai eu... Alors... J'ai eu la sensation de devoir prouver aussi qu'enceinte ne voulait pas dire incapable. Et donc, j'ai travaillé. Je voulais montrer qu'on pouvait travailler. C'était stupide parce qu'en fait, j'avais pas besoin. Mais du coup, mon bébé s'est un peu caché. Puisqu'à six mois de grossesse, il s'est un peu caché. Pour l'essayer de prouver ça, c'était nul. J'ai fait de l'ostéopathie. Ça a été vraiment chouette. Ça m'a permis de me libérer. et la fin de la grossesse était magique je n'ai pris que 10 kg changement de plan il y avait aussi le cancer je pense de la thyroïde pour ma première grossesse qui était déjà là en fait et je pense que c'est ça qui a fait que mais tant mieux parce que j'avais pas tout perdu de ma première donc ouais fallait pas non plus toujours un gros delta mais j'ai bien vécu cette grossesse elle était magique elle était magique et on voulait pas connaître le sexe du bébé ok donc ça a été un bébé ça a été notre deuxième bébé, toute la grossesse. Et ça aussi, ça a été merveilleux.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, comment s'est passé la toute fin de grossesse et le début de l'arrivée de bébé ?

  • Speaker #0

    Toute fin de grossesse, c'était chouette. Vraiment, j'avais des bonnes sensations. Je me sentais bien dans mon corps. J'étais sereine. Je me souviens de rencontrer des gens à qui je parle de mon projet d'accouchement à la maison. Alors que ma famille n'était pas du tout au courant. Nos familles n'étaient pas au courant. On a pris cette décision de ne pas le dire. Parce qu'on n'avait pas envie d'utiliser d'énergie à montrer par A plus B que ce n'était pas dangereux, qu'on savait ce qu'on faisait, etc. Et voilà, on s'est mis dans cette bulle-là et on n'en a parlé à personne. Bon, par contre, les gens autour de nous, en soi, moi, je m'en fichais de leur avis et puis je n'avais pas envie de les convaincre. C'était mon projet. Et j'ai revu un monsieur il n'y a pas longtemps qui m'a dit, je me souviens quand je... Quand je t'ai vue, je trouvais que tu étais vachement sereine quand même et très calme par rapport à ça. Alors que moi, ça m'aurait fait peur. Mais non, c'était pas... C'est ça, j'étais très sereine, assez calme. Et j'avais hâte de vivre ce beau moment. Je sais pas pourquoi. Au fond de moi, je savais que ça serait quelque chose de fou à vivre. Et donc, l'arrivée, pareil. Ça a été comme pour ma première fille. Il y a eu un faux départ. Il y en a eu deux. Il y en a eu un... Une semaine juste avant d'accoucher, où vraiment, là, pendant 4 heures, j'ai eu des contractions très régulières, mais qui n'étaient pas les contractions. Celles-là, je le savais, par contre. Et puis, ça s'est arrêté. Je me suis dit, oh, mince, dommage. Et pour le dire, tout ça. La semaine d'après, pareil, la veille, j'ai eu 5 heures de contractions dans la nuit. C'était intense parce que, du coup, j'ai fait quasiment une nuit blanche.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et le lendemain, donc, là... c'était les vrais. Ça a débuté vers 23h vraiment. Mais le soir, en mangeant, on a fait une raclette avec mes parents qui n'étaient pas du tout au courant de notre projet d'accouchement à la maison. On avait la piscine qui était gonflée dans le bureau, porte fermée. Et je ne sais pas pourquoi, j'ai dit à mon mari quand ils sont partis, je lui ai dit, c'était cool qu'on fasse ça parce que je pense que c'était notre dernier repas avant l'arrivée de bébé. Il me dit, ah ouais, tu penses ? Je dis, ouais, je pense que là, c'est pour ce soir.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu me dis ça depuis une semaine. Non, mais là, c'est pour ce soir. Et vraiment, ça a été ça, puisque à 23h, ça a commencé, et puis ça ne s'est pas arrêté.

  • Speaker #1

    Ok. Tu étais à combien de semaines de grossesse, je me souviens ?

  • Speaker #0

    J'étais au bout, et j'étais à un jour du terme.

  • Speaker #1

    Ah oui, OK. On était vraiment au bout du bout.

  • Speaker #0

    Mes bébés ont décidé d'aller au bout.

  • Speaker #1

    OK, c'est bien. Tant mieux.

  • Speaker #0

    Oui, c'était très chouette. Et avec du recul, je suis très contente parce que j'ai même pas assez profité de ma première, je pense, sur cette grossesse-là. C'est fou. On se dit, il faut profiter de plein de choses, des moments qu'on a à deux, des moments qu'on a à trois. Et ça passe tellement vite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Et alors, comment s'est passée cette nuit, du coup ?

  • Speaker #0

    Elle était folle. C'était une belle nuit de décembre puisque ma fille est née le 15 décembre.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Alors, ma première fille était malade. C'est un détail, mais ça n'en est pas un parce que quand elle est malade, donc elle ne veut que maman. Sauf que maman a des contractions et qu'elle se sent de plus en plus intense. Et à 23h30, je lui ai dit, écoute, mon cœur, je vais te mettre dans le lit avec papa. Et maman, elle va se lever parce que là, je ne veux plus. J'étais couchée sur le côté et à chaque contraction, je soufflais. Je me rappelle très bien d'être en position fœtus et de faire, allez, je vais gérer, je vais gérer. Et il y a un moment, je me suis dit, non, là, il faut que je me mette dans ma bulle, il faut que je me mette avec ce deuxième bébé et puis papa va gérer.

  • Speaker #1

    C'est ça, il faut laisser la grande et passer sur la concentration au petit qui avait besoin de toi. C'est ça.

  • Speaker #0

    J'ai dit à mon mari pendant que j'étais en train de rendormir la petite, Vas-y, tu peux aller remplir la piscine cette fois, c'est bon. Il a mis la piscine à remplir pendant que je gérais ça. Après, je lui ai dit, Vas-y, va te coucher. Tant que je n'ai pas besoin de toi, dors. Il y aura besoin d'énergie après. Donc, il se sent recouché. J'ai passé de 23h30 jusqu'à 1h30 du matin à peu près, seule dans la pénombre. vraiment presque dans le noir total avec mon bébé.

  • Speaker #1

    Ce qui t'allait toi au final, c'est ce que tu voulais.

  • Speaker #0

    Ce qui m'allait très bien, vraiment, c'était exactement... Je n'avais rien projeté parce que je ne voulais pas vivre de désillusion, mais je voulais quelque chose de doux et ça l'était. C'était très très doux. J'avais la piscine au milieu de mon salon, j'avais allumé juste le sapin. On avait fait un sapin en bois, on avait des guirlandes. J'ai juste allumé le sapin et à la lumière du sapin, j'ai essayé de gérer ces contractions qui devenaient quand même de plus en plus intenses.

  • Speaker #1

    Ok. Et au niveau de la douleur, ça n'était pas insupportable ?

  • Speaker #0

    C'était très, très, très, très, très, très intense. C'était très intense, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis dit de toute façon, là, j'y suis. donc il va falloir aller au bout je suis chez moi, tout va bien je suis en sécurité, je sais que la sage-femme si je l'appelle elle vient, tout va bien se passer j'avais préparé une petite playlist vraiment essayer de mettre dans une bulle, en fait j'ai mis trois chansons et j'ai pas pu la seule musique que j'avais envie d'entendre c'est celle de mon bébé qui était en train de descendre et on a dansé toutes les deux pendant ces heures là Et c'était magique. Et juste envoyer quelques messages à une amie en lui disant Ça y est, c'est bon, je crois que... Parce que c'était elle qui devait venir si jamais on avait besoin pour ma fille. C'était elle qui devait prendre le relais, puisque ma famille n'étant pas au courant, je me voyais mal les appeler en disant Eh, coucou, je suis dans ma piscine, dans le salon, je suis en train d'accoucher. Non, je savais que ça allait me couper. Je savais que ça allait me couper. Donc, je savais que cette amie-là, elle serait là à n'importe quelle heure. Donc, je lui parlais. Elle a réussi à me faire un peu rire. Puis à un moment donné, je lui ai dit, bon, allez, je pose le téléphone. Là, j'ai besoin de vraiment ne plus avoir de contact avec rien, si ce n'est avec ce bébé. Et donc, j'ai commencé un peu à me mettre sur le ballon. Et puis après, je me suis dit, l'eau chaude, ça me ferait peut-être du bien. Parce que c'était vraiment intense, les contractions. Mais en fait, j'ai accouché à 3h du matin. Donc, de 23h à 3h, c'est un peu rapide.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc j'ai essayé de me mettre dans l'eau sauf que l'eau était froide. Et ça, c'était pas possible. J'avais besoin de quelque chose d'enveloppant. Donc j'ai essayé entre deux contractions de remplir des casseroles d'eau chaude, de les mettre dans la piscine mais c'était ingérable. J'ai abandonné la piscine pour un temps et je me suis mise sur le ballon, j'ai mis une serviette sous mes fesses et à chaque contraction, je tirais sur les pans de la serviette en soufflant et voilà, j'ai accueilli comme ça chaque contraction. jusqu'au moment où il y a eu la contraction où là je me suis dit ok c'est bon je vais réveiller Alex ouais on va l'accueillir ce bébé donc je suis allée le réveiller il m'a dit t'es sûr hein ouais ouais ouais ouais je suis là Et donc il s'est levé et et donc c'est lui qui a géré l'intendance de l'eau chaude parce que j'avais vraiment besoin de me mettre dans l'eau chaude ça m'a fait beaucoup de bien la piscine Et donc je suis rentrée dans la piscine, il devait être, je sais pas, peut-être 2h du matin, quelque chose comme ça. Et lui il a géré, il a rempli des casseroles d'eau chaude, il a mis les casseroles d'eau chaude dans l'eau. On s'est pas beaucoup parlé mais on savait qu'on était là l'un pour l'autre. Et c'est ça qui était vraiment beau, c'est que de temps en temps il me disait, on avait rigolé parce que je lui disais... J'avais lu dans une BD qu'il fallait avoir la bouche molle pour que le col soit mou. Donc, il n'arrêtait pas de me dire, allez, bouche molle, col mou, à chaque contraction. C'était très, très drôle. Et donc, on a géré comme ça jusqu'à 3h du matin. Ma fille s'est réveillée à 2h30, évidemment.

  • Speaker #1

    Et pas de rechinant.

  • Speaker #0

    Ouais, et je ne faisais pas de bruit encore à ce moment-là. Et donc, on lui a expliqué que bébé allait arriver. Elle avait tout juste deux ans, donc elle est quand même petite. Donc, on lui a vraiment expliqué. Et on avait lu des livres pour vraiment la préparer à tout ça. On lui avait dit que maman pouvait faire du bruit, etc. Parce que, voilà, on ne voulait pas que ce soit... Bon, la pauvre, au moment où elle veut me faire un câlin, j'ai eu une contraction qui me fait clairement donner de la voix. Et la pauvre, elle était à trois centimètres de mon visage. Elle a eu un peu peur. Mais sinon, voilà, elle a été là tout le long. Et elle venait, elle me touchait les mains, ou elle me disait Ah, t'es trop forte, maman ! Et franchement, c'est des moments incroyables. C'était un de mes piliers pour l'accouchement. Je savais qu'elle serait un pilier pour moi. Je ne voulais pas la faire garder, parce que je savais qu'elle était capable d'encaisser ça. Et je savais aussi qu'on avait besoin d'être nous trois pour accueillir ce bébé. Et donc, on était là tous les trois à gérer ça. Et puis... Je crois qu'il était trois heures moins le quart. On a regardé un peu les heures des messages avec mon mari pour tracer tout ça. Je lui ai dit, vas-y, envoie un message à la sage-femme parce que là, vraiment, je sens que la tête, elle est bien, bien, bien descendue. Les contractions sont terribles. Donc, vas-y. Donc, il lui a envoyé des SMS. Puis, il a appelé et il revient. Il dit, Nina me demande, est-ce que vraiment, t'es sûre qu'il faut qu'elle vienne maintenant ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je sais pas. Je ne sais pas. Et là, j'ai une méga contraction. Et tu fais oui, oui, va-t-il qu'elle vienne ? Et donc, elle est arrivée. Il devait être 3h. Je crois qu'elle arrive à 3h06 ou 3h07. Et là, au moment où elle ouvre la porte, je suis en pleine contraction. Je rugis comme une lionne. Et je me souviens qu'elle dit, ah oui, c'était le moment, en effet.

  • Speaker #1

    Il fallait que je vienne là.

  • Speaker #0

    Il fallait que je vienne. Je lui avais dit, je ne veux pas que tu m'auscultes, je ne veux pas savoir à combien je suis. Et elle m'avait dit que de toute façon, pour elle, ce n'était pas des indicateurs, l'ouverture du col. Elle me verrait à mon état où j'en suis. Et c'est ma plus grande fierté, c'est que je ne me suis pas fait ausculter de toute ma grossesse, ni pour mon accouchement. J'y tenais très, très fort à ça. Et ça a marché. Je n'ai pas été ausculter rien du tout. Et elle a été là, et elle a été là au bon moment. Puisque c'était le moment où vraiment, il y a un moment où je... À chaque contraction, je me disais, ça y est, la tête, là, je vais bientôt la sentir. Et non. Et il y a eu un moment où je me souviens de lui dire, Mina, je n'y arriverai pas. Je ne vais pas y arriver, ça ne va pas aller. Et elle me disait, mais si, tu as déjà tout fait. Et elle me répétait tout le temps, laisse-toi porter, laisse-toi porter. Alors, à chaque contraction, je me disais ça, allez, laisse-toi porter. laisse-toi porter et c'était super intense et il y a un moment j'ai senti la tête et là quand on sent la tête là c'est là où je me suis dit ah oui non mais j'ai pas du tout senti la tête en fait pour mon premier accouchement j'ai senti la tête qui commence à sortir et là elle reventre et là je dis à Nina voilà mais j'y arriverai pas c'est sûr et elle était là et à un moment donné j'ai fermé les yeux à partir du moment où elle est arrivée dans la maison j'ai fermé les yeux et je les ai rouverts que quand ma fille est arrivé et je savais qu'elle était là je savais pas où dans la piège je savais même pas où moi j'étais exactement dans cette piège comme dans un j'étais dans un vrai vortex avec mon bébé enfin c'est vraiment pas possible de l'expliquer de manière rationnelle mais on était là j'étais avec mon bébé et je savais que nina était là avec moi je savais qu'Alex était là à un moment il est venu il a voulu me toucher les épaules et je Je ne pouvais pas me faire toucher. Mon corps, je n'arrivais pas à ce qu'on me touche. Ce n'était pas lui. Je ne voulais pas qu'il me fasse de papouille. Là, j'étais dans mon... Donc, je lui ai dit non, non, non. Non, non, c'est trop mignon, mais non. S'il te plaît. Continue le shot, c'est parfait. Et donc, pareil, il était là. Je savais qu'il était là. Je savais que John était là. Je savais que tout le monde était là sans en savoir où ils étaient, sans les entendre vraiment. Mais on se parlait sans se parler. C'était un moment indescriptible. Et puis est arrivé le moment où la tête est sortie une deuxième fois et elle est re-rentrée. Et elle a dit, c'est pas possible. C'est pas possible. Mais qu'est-ce que tu me fais, bébé ? Et la troisième fois, la tête est sortie. Et là, je m'étais dit... Ok, la tête va sortir et là, je vais avoir ce moment de repos. Je vais avoir un moment où ça va flotter un peu, où je vais pouvoir souffler. Et puis, je vais accueillir mon bébé, ça y est. Et en fait, ça ne s'est pas du tout passé comme ça. La tête est sortie et la contraction a continué de monter en intensité. Et en fait, le bébé est sorti sur une seule contraction. J'ai senti la poche des os a exploser la deuxième fois où j'ai senti la tête. Ça a été impressionnant. Et donc, la troisième fois, la tête est sortie, la contraction est montée, montée, montée. Et là, j'ai senti les épaules et mon bébé sortir. Et en fait, je savais que Nina était là. Moi, je tenais la piscine très, très fort, donc je ne pouvais pas retenir mon bébé. Mais je savais que Nina le ferait. Enfin, je savais qu'elle était là. Je ne savais pas où elle était. Et donc, elle a guidé bébé. Et je l'ai pris dans mes bras. Et je ne sais pas. je pense que ça s'est passé en 3 secondes mais pour moi c'était super long ce moment d'attraper mon bébé, de le serrer contre moi je me souviens de me mettre à genoux et de me dire waouh,

  • Speaker #1

    waouh on l'a fait,

  • Speaker #0

    c'était trop bien c'est fou de se dire c'était trop bien après ce moment hyper intense je pourrais pas dire que j'ai eu mal parce que vraiment c'est pas comme ça que je l'ai ressenti mais Je me suis dit, ça y est, elle est là. Ou il est là, parce que le bébé. Je ne savais pas. Je ne savais pas le genre de mon enfant encore à ce moment-là. Et on ne l'a pas su pendant au moins une heure, on était là. J'étais dans la piscine au début, je l'avais contre moi. Et j'ai eu un moment de lucidité où j'ai dit à ma sage-femme, fais des photos. Parce que je veux me souvenir de ce moment toute ma vie. Je veux le montrer à mon enfant. Je veux que je fasse des photos. Donc les photos, elles sont à moitié floues. Mais elles sont là. Mais elles sont là. Elles ont le mérite d'être là et c'est trop chouette. Et je reste un peu dans l'eau, puis après on a vite froid. Quand tout redescend, on a vite un peu froid. Donc j'ai gardé mon bébé contre moi, je suis sortie de la piscine. Puis j'ai encore le gordon et j'ai toujours... J'ai mon deuxième accouchement à faire, puisque j'ai toujours le placenta à la tête. Et oui. et pour ce deuxième accouchement je laisse les rênes à ma sage-femme vraiment je me mets sur mon canapé et je lui dis vas-y guide-moi, j'ai tout donné là j'ai tout donné, je te laisse me guider et puis finalement j'ai deux contractions et la deuxième il sort ça c'est la délivrance, vraiment quand tu passes un tas, il sort là on se dit, oh punaise c'est vraiment la vraie délivrance quand le placenta sort et on a gardé ma fille je dis ma fille mais à ce moment là c'est toujours pas ce que c'est mais on a gardé le placenta on s'est beaucoup questionné sur est-ce qu'on fait un bébé lotus ou pas et puis on s'est dit qu'on ne pourrait pas gérer ça on ne se sentait pas capable de le faire mais on voulait quand même que elle reste accrochée à son placenta au moins jusqu'à ce que Il n'y a plus de battements dans le cordon. Et donc, on l'a gardé accroché à son placenta. Et puis, à un moment, ma sachet, elle me dit, quand même, on va regarder ce que c'est. Eh bien, oui. Et donc, on a soulevé la serviette. Elle était toujours en pot à pot contre moi. Elle était dans la serviette. Et là, on a fait, mais c'est une fille. Eh bien, ça sera Max. Et en fait, Alex... À ce moment-là, elle me dit que June le savait, puisque quand elle est sortie de mon ventre, June était là avec Alex. Elle a vu naître sa sœur, et je trouve ça merveilleux. Et elle a dit à Alex à ce moment-là, Ah, mais c'est Max ! Parce qu'elle connaissait les prénoms, et donc elle savait que c'était une fille.

  • Speaker #1

    C'est la seule qui avait gardé l'esprit qui fait la garder.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas qu'elle a vu, parce que ce n'était pas possible dans l'angle, mais je ne sais pas comment elle le sait. Toi, elle le savait depuis toujours. Mais ouais, c'était... Donc j'ai trouvé... L'accouchement était merveilleux. Et de découvrir le sexe de mon bébé, j'ai trouvé ça aussi trop chouette comme moment. C'était beau de le faire en famille avec la sage-femme. On était tous les cinq. C'était vraiment trop, trop beau. Et puis après, c'est moi qui ai coupé le cordon. Je trouve que symboliquement, c'est assez joli.

  • Speaker #1

    Oui, c'est beau aussi.

  • Speaker #0

    En fait, mon mari, déjà la première fois, il ne voulait pas le faire.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et là, ma soeur me dit... Elle lui dit, alors, tu veux le faire, Alex ? Il dit, non, non, non, je ne veux pas couper le cordon. Je lui dis, moi, je vais le faire. Je vais couper le cordon. Symboliquement c'était beau, on n'a pas coupé le cordon avec ma fille évidemment, elle est toujours en koala contre moi, même à 6 mois, mais c'est moi qui ai coupé le cordon et c'était un beau moment aussi encore de cet accouchement à vivre et vraiment je trouve que la symbolique est belle, de pouvoir couper ce cordon, de mettre fin à ces 9 mois de grossesse, c'était cool, c'était chouette.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup, je suppose que tu te remets quand même très rapidement et très facilement de cet accouchement au final.

  • Speaker #0

    Oui, je me remets très bien. Alors, il y a des mots en postpartum que je n'avais pas découvert pour ma fille, notamment la belle crille d'hémorroïde. C'est le truc vraiment très, très glamour. Le petit bonus. Il faut vraiment qu'on en parle parce que ça peut être très violent. Et donc, j'ai passé quatre jours à bien souffrir de ça. Mais mis à part ce petit désagrément, on en a beaucoup rigolé avec mon mari d'ailleurs. Même si ce n'était pas très rigolo sur le moment.

  • Speaker #1

    Sur le moment.

  • Speaker #0

    Mais c'était... Ouais, c'est... J'ai... Je sais même pas si vraiment j'ai eu un moment où j'ai pas été bien après cet accouchement. J'ai très peu saigné, alors que pour ma fille, j'ai pas beaucoup d'enfants, je crois pas. Mais je me suis remis très vite de cet accouchement. Et puis de toute façon, c'est vrai que quand on a déjà un enfant, les 40 jours post-accouchement sont compliqués à garder. Mais j'ai quand même dit à mon mari, écoute, on va essayer au moins la première semaine. que j'en fasse le moins possible et que je reste le plus allongée possible parce que pour moi, c'est important et c'est un temps de repos et d'accueil de bébé. Pour moi, c'était inconcevable qu'à deux jours d'avoir accouché, je me balade dans la vie, même si j'avais envie de dire Regardez mon bébé, regardez, j'ai accouché chez moi ! Bien sûr que j'avais envie de faire ça, mais non, pas du tout. Je suis restée dans mon lit le plus possible. Je pense pendant presque 15 jours, je suis restée beaucoup, beaucoup assise ou allongée. Ça m'a permis de me remettre hyper vite de cet accouchement, forcément. Le repos, je pense qu'il est important. C'est bien d'avoir de l'énergie et de faire des choses. Mais vraiment, moi, dans mon cas, je pense dans le cas de pas mal de femmes, mais il y en a qui ont plus la possibilité de le faire que d'autres. Donc, j'avais la chance de pouvoir le faire. Donc, j'ai pris ce moment et je me suis super bien remise physiquement. de cet accouchement. Alors, l'allaitement n'a pas été le plus... On se dit, l'accouchement à la maison, c'est merveilleux, tout va être facile, et en fait, non. C'est encore pas facile, c'est encore un combat que je mène avec l'allaitement. Mais on est à six mois d'allaitement, et ça tombe toujours, mais c'est un gros don de moi-même, encore une fois. Je ne sais pas combien de temps je vais tenir, mais j'aime bien ce lien, et je lui donne des belles choses. Donc on va tenir encore un peu, mais je retiens que des belles choses de cet accouchement. Il était merveilleux, il était doux, il était très puissant aussi quand même. C'était très intense. Et j'ai cette phrase, j'ai écrit le récit de mon accouchement et le titre, c'est Laisse-toi porter C'est vraiment ça. C'est ce que ma sage-femme m'a dit toute la fin de ma grossesse et puis le jour J. C'est ça. Je me suis laissée porter et c'est mon bébé qui a tout fait. Elle est trop forte. Je l'ai juste écoutée et guidée. C'était trop beau.

  • Speaker #1

    Petite question. Est-ce que tu as ressenti le fameux cercle de feu dont on parle en accouchement physio ou pas spécialement ?

  • Speaker #0

    Évidemment. Le feu, ce n'est même pas le bon terme.

  • Speaker #1

    Le cercle de l'enfer.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, on a l'impression que notre corps s'écartèle, qu'il se coupe en deux. Oui, je l'ai senti. Je l'ai très bien senti. Les murs l'ont entendu et toutes les personnes dans la pièce ont bien entendu aussi que c'était un beau cercle de feu. Je l'ai bien, bien senti. Et d'ailleurs, je me le disais, je me disais, mais à quel moment je vais ressentir ça ?

  • Speaker #1

    Et c'est arrivé.

  • Speaker #0

    Et c'est arrivé. On l'a bien senti, le cercle de feu.

  • Speaker #1

    Ok. Eh bien, écoute, merci beaucoup pour ce beau témoignage. Deux expériences très différentes. Mais écoute, tu nous fais rêver avec ton accouchement à domicile. Donc, merci beaucoup d'avoir partagé tout ça.

  • Speaker #0

    Merci de ton écoute, c'était chouette de passer ce moment avec toi.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

Description

Je vous propose de découvrir aujourd'hui l'histoire de Jennifer qui nous partage ses deux expériences d'accouchement. Une première histoire qui s'écrit en milieu hospitalier, au cours de laquelle elle finit par demander une péridurale, ce qu'elle regrettera beaucoup par la suite. Après une pause imposée pour raisons de santé, un nouveau bébé s'apprête à pointer le bout de son nez et cette fois-ci Jennifer n'a qu'une envie : donner la vie à la maison, en toute intimité.


Envie d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur instagram : @balance_ton_accouchement


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour !

  • Speaker #1

    Alors bonjour, merci de m'en venir pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils sont, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #2

    Eh bien bonjour, je m'appelle Jennifer, je suis maman de deux petites filles, la première qui a deux ans et demi, qui s'appelle June, et la seconde qui s'appelle Max et qui a six mois.

  • Speaker #1

    Ok, alors première question que je pose à chaque fois, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta première grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose qui te faisait envie, qui te stressait ou à laquelle tu ne pensais pas du tout, ce qui est très bien aussi ?

  • Speaker #2

    Complètement, j'y pensais tout le temps. Je me suis surpréparée pour ma première fille. Vraiment, j'ai mis le paquet, j'ai fait un peu de sophrologie, je faisais plein, plein, plein de prépa, je lisais plein de livres. Vraiment, j'étais très, très dans la théorie pour mon premier accouchement.

  • Speaker #1

    Ok, alors si on revient un tout petit peu en arrière, est-ce que tu te souviens du moment où vous avez lancé Projet Bébé 1 du coup ?

  • Speaker #2

    Oui, je m'en souviens très bien. On a mis un an à peu près à avoir notre... Enfin, j'ai mis un an avant de tomber enceinte.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, les derniers mois, c'était vraiment long. Oui.

  • Speaker #1

    Ça commence à peser.

  • Speaker #2

    Oui. Alors, c'était long pour des gens qui mettent des années à avoir des enfants. Évidemment, un an, c'est rien. Mais c'est vrai que j'avais ce désir d'enfant qui était vraiment présent. Et ça devenait un peu... Un peu long.

  • Speaker #1

    Oui, forcément. Et quand elle est arrivée, du coup, comment ça s'est passé ? Quand le bébé s'est implanté, je veux dire.

  • Speaker #2

    Eh bien, j'ai appris ça. J'avais du retard. Alors, ça faisait plusieurs mois que mon corps me faisait des petites blagues. OK. Un jour de retard, deux jours de retard. À chaque fois, je me disais, ça y est, c'est bon, c'est la bonne. Et puis, en fait, non. Donc, cette fois, j'ai attendu presque six jours avant de faire un test. Je voulais vraiment pas avoir de désillusion. Et j'ai fait le test à 5h du matin parce qu'on m'avait dit surtout faut le faire le matin. Donc je pouvais plus attendre, je me suis levée et c'était un vrai bonheur. Mais j'étais toute seule dans mes... c'était pas glamour, j'étais toute seule dans mes toilettes avec les deux barres. Mais c'était un beau moment.

  • Speaker #1

    Ok. Et alors comment s'est passée cette première grossesse ?

  • Speaker #2

    Elle s'est vraiment très, très bien passée. J'ai vécu une belle grossesse. Si ce n'est à quatre mois, j'ai perdu du sang. Et en fait, ma fille n'était pas toute seule dans mon ventre. Donc, j'ai appris ça. J'ai appris ça. En fait, j'ai appris qu'elle n'était pas toute seule. Et puis, elle est devenue toute seule en l'espace de quelques secondes. Donc, c'était... C'était compliqué, je l'ai oublié toute la grossesse. Vraiment, j'ai fait un gros déni sur ce qu'il y a. Et puis, ça m'est revenu après. Mais sinon, hormis ce moment un peu compliqué, la grossesse était merveilleuse.

  • Speaker #3

    Vraiment,

  • Speaker #2

    hormis le fait que j'ai pris 30 kilos.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    C'est génial.

  • Speaker #1

    Il fallait faire de la place à bébé.

  • Speaker #2

    Oui, pourtant, je ne me suis pas trop laissée aller. J'ai fait du sport toute la grossesse, mais ça n'a pas... Il y avait besoin.

  • Speaker #3

    C'est ça.

  • Speaker #1

    OK. Et alors, du coup, tu as étudié, tu avais suivi pas mal de préparations à l'accouchement, sophrologie, tout ça. Tu peux nous expliquer un petit peu plus ?

  • Speaker #2

    Eh bien, en fait, c'était avec la sage-femme avec qui je faisais le suivi. Donc, elle faisait dans le cadre des cours de prépa à l'accouchement, elle faisait pas mal de sophrologie. Et donc, c'est technique de respiration, en fait, et d'essayer de visualiser, etc. Donc, j'étais super assidue pendant les cours. Je refaisais à la maison. C'était vraiment quelque chose qui me tenait vachement à cœur. Je me disais que... Toute la réussite de mon accouchement allait passer par cette préparation en amont.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, tu avais des envies pour ton accouchement ? Toi, tu avais un projet de naissance plus ou moins établi ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, oui. Avec du recul, maintenant, j'étais dans une certaine utopie. Mais déjà, à la base, je voulais accoucher à la maison pour mon premier. Mais mon mari, lui, n'y était pas pour. Donc, on a abandonné le projet parce qu'il faut qu'on soit une équipe. Oui. Donc voilà, c'était à la maternité. Et donc oui, j'avais beaucoup d'attentes de ne pas avoir la péridurale, que le travail se fasse de manière tout à fait naturelle, pas d'ocytocine, etc. Enfin voilà, essayer d'avoir un accouchement le plus physiologique possible. Mais voilà.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, ta maternité te suivait un petit peu dans ce sens ? Il y avait des salles nature, des choses comme ça mises à ta disposition ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Oui, il y avait une salle nature avec une baignoire. Oui, il y avait vraiment tout le package pour essayer d'avoir l'accouchement le plus physiologique possible.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Mais alors, comment s'est passée ta toute fin de grossesse du coup ?

  • Speaker #2

    Eh bien, c'était plutôt chouette. Alors, j'ai accouché en septembre. pour ma fille. Donc, il y a eu des belles, belles chaleurs. J'ai bien, bien, bien souffert avec mes plus 30 kilos. J'avais bien chaud. Et sur la fin... En plus, ma sache-femme m'avait dit Oulala, ça va être un super gros bébé. Elle va arriver beaucoup plus tôt que prévu. Et pas du tout. Elle est arrivée à trois jours du terme. Mais moi, depuis le début septembre, j'étais là, allez, ça y est, ça va arriver, ça va arriver. J'avais des mini-contractions. Je me dis, oulala, ça y est, c'est fait. Pas du tout. Mais sinon, c'était bien, j'étais en forme.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, le jour J, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Eh bien, il y a eu un petit faux départ le samedi. Enfin, la nuit du vendredi au samedi, j'ai commencé à avoir quelques contractions qui étaient plus ou moins régulières. Et puis, je suis allée prendre une petite douche. Enfin, voilà, ce qu'on nous dit souvent, aller prendre une douche ou un bain pour voir si ça s'atténue. J'ai eu l'impression de perdre du liquide. Donc, j'ai un peu… Je n'ai pas stressé, mais j'ai appelé la maternité. Je leur ai dit, on m'a dit, bon, venez, on va vérifier que ce ne soit pas une fissure de la poche des os.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, on est partis en plein milieu de la nuit. Et en fait, pas du tout de perte. Il n'y avait pas de liquide. Tout était nickel. Le col était bien, bien fermé.

  • Speaker #1

    C'était autre chose. OK. Voilà.

  • Speaker #2

    Ils m'ont dit, non, non, ce n'est pas ça. Des fois, ça arrive en fin de grossesse qu'en fait, il y ait des fuites urinaires, tout simplement. Et on a l'impression que non. Donc, voilà, ce n'était pas ça. Mais on est rentrés à 4 heures du matin. En plus, on faisait les beaux dans la voiture. Je dis on faisait les beaux parce que le lendemain, ce n'était pas ça. On faisait les baux dans la voiture, je me disais, oh là là, je gère super bien les contractions. C'est très drôle avec le recul maintenant.

  • Speaker #1

    Toujours la même chose, quand on s'est réconcilié, on le sait que c'est ce moment-là.

  • Speaker #2

    Oui, mais je ne le savais pas à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #1

    forcément. Ok, donc fausse joie, fausse surprise.

  • Speaker #2

    C'est ça, et donc on est rentrés à la maison à 4h du matin. Donc là, il a fallu aller dormir, on a essayé. Le lendemain, on a... On a fait plein de choses. Et puis, alors moi, regain d'énergie le samedi après-midi. J'avais envie de refaire toute ma maison. Donc, je me suis mise à peindre des meubles, à faire des gâteaux, etc. Et puis, le soir au repas, j'ai commencé à avoir une douleur. Enfin, des douleurs que je n'avais pas connues encore. Et puis, dans la soirée, vers 22h, j'ai commencé à avoir des contractions. Et là, j'ai dit, ah ! C'est donc les contractions. Ça change un petit peu,

  • Speaker #1

    du coup.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et puis, il devait être, je ne sais pas, 3h du matin, peut-être. J'ai essayé de travailler au maximum à la maison. Vraiment, je voulais faire un gros travail à la maison et arriver à la maternité et que ça se passe plutôt bien. Voilà, j'étais toujours dans mon utopie d'accouchement merveilleux. Et en fait, on est partis. Enfin, mon mari a appelé la maternité en disant, là, les contractions, elles sont bien, bien régulières. Et puis, elles ont dit, non, mais c'est un premier, vous avez le temps. J'avais vraiment, vraiment super mal. Donc, on a pris la voiture. Et là, on n'a pas parlé du trajet.

  • Speaker #1

    Là, tu ne gérais pas bien les contractions. Là,

  • Speaker #2

    il n'y avait pas de musique. Mon mari roulait bien, bien vite. Et il n'y avait pas de blague à ce moment-là.

  • Speaker #1

    OK. Et du coup, quand vous arrivez, changement de décor, pour le coup, on t'examine et c'est vraiment bien parti, là.

  • Speaker #2

    Oui, mais en fait, changement de décor et puis du coup, explosion complètement de la bulle que j'avais créée à la maison. Parce que le fait de prendre la voiture, déjà, ça m'a sorti un peu de la bulle. Donc, j'arrivais beaucoup moins à gérer les contractions. Et puis là, je suis arrivée à la maternité, on n'arrivait pas à rentrer, etc. Enfin, c'était épique. Et là, on arrive, il faut faire un test urinaire. Du coup, je me suis fait examiner. Je ne savais pas à l'époque que ce n'était pas obligatoire et que je pouvais très bien faire mon travail comme ça. Et donc, je me suis fait examiner. Et là, la sage-femme me dit, vous êtes à trois. Donc, je me suis dit, toutes ces heures que j'ai passées à la maison, je ne suis qu'à trois. Non, donc là, je vais mourir vraiment. Donc ça a été le premier moment où je pense que mon projet de naissance a pris un coup.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Parce que je me suis dit que la douleur, l'intensité dans laquelle j'étais à ce moment-là, elle était vraiment réelle. Et je me suis dit que j'arriverais jamais à 10 comme ça. Enfin, c'était impossible. Oui. Avec le recul, je sais très bien qu'en fait, j'aurais pu passer de 3 à 10 en une heure. Mais dans ma tête, je m'étais dit, mon col, il va s'ouvrir de temps. toutes les heures, enfin voilà, j'étais très dans la théorie encore une fois.

  • Speaker #1

    Un centimètre par heure, du coup il me reste au moins 7 heures, ça va être insupportable quoi et ça,

  • Speaker #2

    c'est ça, je me suis dit ça va être dingue donc j'ai essayé de gérer comme j'ai pu et puis à un moment je dis à la sage-femme là je vais prendre la péridurale elle me dit vous êtes sûre ? Oui, je suis sûre elle dit non mais vous allez me le redemander parce que dans votre projet de naissance c'est écrit que vous la voulez pas donc vraiment je veux que vous soyez sûre de vous mais à ce moment là j'étais sûre de Juste, je voulais quelque chose qui me soulage, mais j'ai pleuré. C'était un premier échec pour moi.

  • Speaker #1

    De prendre la péridurale, c'était...

  • Speaker #2

    Je l'ai vécu vraiment comme un échec parce que je m'étais, entre guillemets, vraiment préparée pour que ça ne se passe pas comme ça. Et en plus de ça, je pense que ce qui a beaucoup joué, c'est que pendant toute ma grossesse, à chaque fois que je disais que je voulais accoucher de manière la plus naturelle possible sans péridurale, on me disait, tu verras bien le jour J, tu verras bien. et puis au moment où j'ai demandé cette péril j'avais toutes ces personnes là derrière moi du coup c'était pas du tout c'était pas un bon moteur c'était plutôt un frein et je me suis dit et voilà et donc là gros échec ça a été très très compliqué la péril et avec du recul est-ce que tu penses que c'était la fameuse phase de désespérance ou c'était juste la douleur qui t'a alors pour avoir vécu mon deuxième accouchement je sais maintenant que je fais des bébés vite j'accouche vite rires et même si c'était un premier je pense que clairement j'étais ouais j'étais pas loin j'étais peut-être qu'à 3 à ce moment là mais mais oui j'étais probablement pas si loin que ça en fait et j'aurais peut-être pu y aller après voilà ça s'est fait comme ça et puis c'est pas grave les choses se sont faites ma fille est née il n'y a pas eu d'instrumentalisation sur la suite de la de l'accouchement. Donc ça, c'était quand même hyper important pour moi. Mais je ne me suis pas sentie actrice.

  • Speaker #1

    Oui. On va revenir un tout petit peu en arrière. À partir du moment où tu as la péridurale, tu sens vraiment le soulagement qui arrive. Est-ce que ça te fait du bien, mine de rien ?

  • Speaker #2

    Oui. Vraiment, elle a fonctionné dès le début.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Elle a été bien posée. Elle a fonctionné dès le début. Par contre, j'ai demandé à être le plus mobile possible parce que je savais que le mouvement était très important pour la descente du bébé. Mais alors, on m'a dit oui, elle n'est pas très dosée. Je ne pouvais pas marcher. Je ne pouvais pas me mettre... Mes jambes, je les sentais à moitié. Elles étaient du coton. Donc, je ne pouvais pas m'être... Je n'ai pas réussi à être mobile sur le début de ma péridurale du tout. Et j'ai attendu. Et ça, ça a été terrible. J'étais là, sur le lit. Et j'attendais que ça vienne. Et donc, les sages-femmes venaient. Et c'est vraiment le cliché dans lequel je ne voulais pas tomber. C'est-à-dire, elles m'examinaient. Elles me disaient, vous êtes à 6. Vous êtes à 8. C'est bien, là, vous êtes à 8. Et je ne sentais rien. Je n'avais pas de sensation. Et vers la fin, la péridurale a commencé à ne plus être… Parce qu'on m'a posé la péridurale à 6 heures du matin. Ok. Et j'ai accouché à 13h50.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, ça a été quand même long. Enfin, long. À la fois, ça peut être beaucoup plus long que ça. Et pour moi, ça m'a paru vraiment interminable. Oui,

  • Speaker #1

    parce que d'attendre et d'être complètement passif, ça t'a paru...

  • Speaker #2

    Ah oui, j'étais coulée dans mon lit. On me disait, allez, on va se mettre sur le côté. Alors, je me mettais sur le côté. Et puis après, à revenir, je me mettais sur l'autre côté. Et vraiment, quand elles m'ont dit, bon, Bella, vous êtes à neuf, j'ai commencé à ressentir des contractions. Mais c'était minime. Enfin, voilà, j'avais des petites sensations. Et je me suis dit, bon, je vais peut-être sentir mon bébé descendre. Alors j'ai senti un peu bébé descendre. La poche des os a explosé juste avant l'arrivée. J'ai même pas senti, j'ai senti juste le liquide qui coule. J'ai pas eu des sensations folles comme j'ai pu avoir pour mon second, qui n'a rien à voir.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup, comment s'est passé l'arrivée de bébé ?

  • Speaker #2

    C'était merveilleux, ça a pas duré très longtemps. J'ai essayé d'accoucher dans une position physiologique, non pas gynéco, les pieds dans les étriers. Mais la sage-femme qui était avec moi, la position gynéco lui allait bien. Donc, j'ai juste essayé une fois d'être sur le côté. Et elle m'a dit non, mais là, ça ne marche pas. Là, c'est bon, vous n'y arrivez pas. Allez, vous allez être sur le dos, ce n'est pas grave. Il y en a plein qui accouchent comme ça. Et sur le coup, avec du recul, je me dis, mais je n'aurais pas dû me laisser faire. Mais sur le coup, on est là, dans le feu de l'action. Et puis,

  • Speaker #1

    tu ne connais pas. Donc, de toute façon, tu te laisses faire.

  • Speaker #2

    et je me suis mis sur le dos et on m'a dit allez pousser madame le cliché et j'ai poussé et là tu sentais un petit peu quand même oui j'ai senti avant d'avoir ma deuxième fille je disais que j'avais senti mon bébé descendre mon bébé sortir en fait on ne sent quasiment rien avec la péridurale vraiment j'avais des petites sensations de la tête qui sortait Et c'était chouette parce que j'avais l'impression un peu de guider mon bébé et d'être un peu moins passive sur cet accouchement. C'était hyper important pour moi. Mais voilà, je n'avais pas les pleines sensations de l'accouchement physio que j'avais imaginé toute ma grossesse. Mais c'était merveilleux parce que le bébé est sorti, on me l'a posé sur moi, j'ai pleuré toutes les larmes de mon cœur. Je me suis dit, elle est trop belle. Alors que voilà, c'est un bébé qui sort du ventre. Non,

  • Speaker #1

    c'était ton bébé, du coup.

  • Speaker #2

    C'était ma fille, mon premier enfant, celle qui m'a fait devenir mère. Et c'était forcément merveilleux. Et j'ai oublié le temps d'un instant. J'ai oublié que j'avais la pérille. J'ai oublié que mon projet de naissance était complètement foutu en l'air. J'ai oublié tout ça. Et j'ai juste profité de ce moment qui était complètement magique au-dessus du temps. J'ai regardé mon mari. Il avait la petite larme et il me dit, mais non, pas du tout.

  • Speaker #3

    Mais c'est bon.

  • Speaker #2

    Je t'ai émis. pas le droit d'être ému. Et voilà, on était heureux tous les deux. Et on est restés comme ça pendant deux heures dans la salle de naissance avec bébé en peau à peau. Et c'était vraiment merveilleux. Vraiment, c'était un moment incroyable.

  • Speaker #1

    Et du coup, côté physique, donc tu n'utilisais pas d'instrument, pas de déchirure non plus, tout allait bien ?

  • Speaker #2

    Oui, vraiment, ça s'est très, très bien passé. Je n'ai rien eu du tout. Après coup, ma sachant m'a dit qu'elle m'avait fait un poids à l'intérieur, mais qu'il n'était vraiment pas nécessaire, qu'il aurait pu cicatriser tout seul. Mais ça ne m'a pas gênée, je n'ai pas eu de douleur. Et ma fibre est sortie naturellement, il n'y a pas eu de ventouse, il n'y a pas eu de forceps, il n'y a pas eu de tout ça. Et ça, c'était quelque chose auquel je tenais fort, fort, fort.

  • Speaker #1

    C'était déjà ça, au moins de cocher sur ton projet.

  • Speaker #2

    Voilà, il vaut mieux regarder le positif plutôt que de se concentrer que sur les choses qui n'ont pas été. Et donc en effet, ça c'est quelque chose de positif, qui s'est bien passé. Et puis on est restés deux heures, quasiment deux heures, tous les trois, en salle de naissance avec bébé. Voilà, c'était un moment incroyable. C'était un moment génial.

  • Speaker #1

    Et comment se passe ton post-accouchement, aussi bien physiquement que mentalement ? Tout va bien ?

  • Speaker #2

    Non, j'ai vécu un postpartum assez compliqué. Alors déjà, la mise en place de l'allaitement a été très, très compliquée. Et ça, c'est encore quelque chose que je voulais vraiment cocher. Et ça a été très compliqué. Au final, ma première fille, on a dû la complémenter assez tôt parce qu'elle ne prenait pas de poids. Et voilà, c'était incompréhensible. On a compris un peu plus tard pourquoi. C'est que... J'ai eu un cancer de la thyroïde qui a été découvert à trois mois post-partum.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #2

    Donc, ce n'est pas le post-partum que j'avais rêvé.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #2

    Et donc, le post-partum, en fait, il est passé vraiment à… Il a été mis entre parenthèses parce que j'avais ça à gérer, même si ce n'est pas le cancer le plus difficile du monde, mais ça reste un cancer et ça reste des choses à gérer quand même. Donc… Donc j'ai géré ça et c'est vrai que le postpartum a été un peu particulier à vivre. D'autant plus que l'allaitement, ça n'a pas été un franc succès. Donc ça, ça a été compliqué à vivre et puis je me suis battue pendant... Je me suis quand même battue pendant neuf mois jusqu'au dernier traitement où là, je devais arrêter d'allaiter parce que ce n'était plus possible pour mon bébé de recevoir mon lait. Donc, j'ai été en allaitement mixte jusqu'à neuf mois. Je me suis battue pendant neuf mois, tirer mon lait, me lever la nuit. Vraiment en mode Xena la guerrière, j'ai dit allez, je ne me laisse pas faire Je ne voulais pas lâcher ça, mais c'est vrai qu'aux yeux de pas mal de monde, je suis passée pour une… Pour une folle, tout le monde m'a dit, mais en fait, ce n'est pas compliqué. Tu arrêtes l'allaitement, tu donnes un biberon. Et ce n'était pas si simple.

  • Speaker #1

    Pas si simple, oui.

  • Speaker #2

    Et je suis très heureuse aujourd'hui du parcours qu'on a eu et du bel allaitement qu'on a eu, même si ça arrêtait beaucoup plus tôt que ce que je voulais. Et que ce n'était pas l'allaitement rêvé, c'était quand même une belle aventure pour nous deux.

  • Speaker #1

    Ok, d'accord. Et toi, tu te remets quand même, entre guillemets, facilement, rapidement. Je ne sais pas quels sont les mots. de ce cancer au final ?

  • Speaker #2

    Alors, je me suis remise... Les mots... Disons que je n'ai plus de thyroïde aujourd'hui parce qu'on m'a tout enlevé. On m'a enlevé tous les ganglions, tout parce que c'est un cancer assez rare à mon âge. Normalement, il ne se met à se tasser pas du tout. Et là, il y en avait sur les ganglions. C'était compliqué à gérer parce qu'à la fois, moi, j'avais l'impression de vivre quelque chose de vraiment difficile. Et puis... Extérieurement, on me disait, ça va, c'est un cancer facile, tu ne vas pas mourir. En effet, je suis un bébé de 4 mois et là, vraiment, c'est compliqué à vivre. Et puis, effectivement, par contre, l'accouchement, je l'ai super bien encaissé. Je n'ai vraiment eu aucun désagrément. Enfin, non, ça s'est super bien passé. Je n'ai pas eu de douleur. J'ai repris la course à pied assez tôt. Je suis assez sportive et c'était mon moyen de... soufflé donc à trois mois et demi quatre mois je crois j'ai repris le sport vraiment cet accouchement m'a pas laissé de traces par contre le cancer j'étais j'étais en ce qu'on appelle un hyperthyroïdie donc mon coeur battait très très vite donc j'avais des sueurs alors normalement on perd du poids en hyperthyroïdie je suis la session qui confirme la règle moi je prenais du poids j'ai pris six kilos après mon accouchement donc c'est normal ça ne se passe pas comme ça

  • Speaker #1

    Ok, l'acceptation du corps toujours un peu compliquée du coup.

  • Speaker #2

    Super horrible, c'était vraiment compliqué. J'avais imaginé, je me disais, allez quand on accouche, on perd entre temps et temps. Mais en fait pas du tout, moi je prends 6 kilos. Après l'accouchement du coup, je suis devenue une petite boule parce que j'étais toute gonflée, toute bouffie le temps que les hormones de synthèse fassent leur job. J'ai une cicatrice en plein milieu du cou. Alors... Les gens me disent Ah mais elle ne se voit pas du tout ! mais sauf que moi tous les matins je la vois. C'est rien mais physiquement c'est quelque chose. Il y a eu tout ça qui a été mis sur le devant de la scène en postpartum et vraiment ça je ne l'avais pas anticipé du tout.

  • Speaker #1

    Eh oui, forcément.

  • Speaker #2

    Mais on s'en est sortis, on s'en est sortis tous les trois en famille et puis bien sûr avec le soutien de ma famille. de mes amis, mais on s'en est sortis. Et aujourd'hui, c'est quelque chose qui nous lie, qui nous lira à jamais. Parce que c'est une épreuve qu'on a traversée et c'est quelque chose qui, forcément, a créé des liens qui sont très forts entre ma fille et moi. Parce qu'on a été séparées plusieurs fois et que, ouais, c'était pas la période la plus heureuse, mais on a réussi à vivre de très, très, très beaux moments. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est beau. Et du coup, à quel moment vous décidez de lancer Projet Bébé 2 ? Avant que ce soit une surprise.

  • Speaker #2

    Non, ce n'était pas du tout une surprise. À l'initial, on s'était dit qu'on voulait des enfants rapprochés.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Très, très rapprochés. Vraiment, si je n'avais pas eu le cancer, je pense qu'on aurait lancé le Projet Bébé 2 très, très tôt.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais pour soigner le cancer de la thyroïde, j'ai dû avoir une cure diode. Donc c'est un petit nuage Tchernobyl qu'on avale dans une petite gélule. Donc, paix à prix, on ne peut pas avoir d'enfant pendant au moins six mois à un an parce qu'il y a des risques de malformations, il y a des risques d'arrêt de grossesse. Et puis voilà, ce n'est pas un produit qui est très recommandé, on va dire. Donc ça, ça a été un... quelque chose à traverser parce que ben ok on veut un deuxième enfant mais ça sera pas de suite parce qu'on peut c'est un peu la double peine quoi le résultat du cancer qui en plus t'empêche d'avoir un enfant Oui, vraiment, ça a été encore quelque chose à passer, mais on a réussi. Et je comptais les mois. Donc, à partir du moment où j'ai eu ma cure dure d'an outre, j'ai compté les mois. Et à l'hôpital, ils m'avaient dit, OK, dans six mois, ça ira. On fera les examens. Si on considère que vous êtes en rémission, on pourra peut-être envisager de faire ce deuxième enfant. Enfin, pourrez-vous l'envisager ? Et quand j'ai eu mon endocrino au mois de février et qu'elle a dit, c'est bon, go, vous pouvez y aller. On a dit, c'est parti.

  • Speaker #1

    Et que c'est bon,

  • Speaker #2

    il va. Et puis, ce bébé, ce n'est pas une surprise. Mais n'empêche qu'on m'avait dit que ça prendrait beaucoup de temps, que le traitement que j'avais eu n'était pas anodin et que forcément, je n'aurais pas un enfant de suite comme ça. Je ne pourrais pas tomber enceinte de suite comme ça. Ça allait prendre beaucoup de temps. Il fallait être patient, etc. Donc, on s'était préparé. parce que ça prenne du temps. Et le mois d'après, je suis enceinte de ma deuxième fille.

  • Speaker #1

    Ok. Ah ouais, donc ultra rapide.

  • Speaker #2

    Donc très, très rapide. Pour le coup, là, on était en vacances. Ça, c'est un souvenir pareil, impérissable. On était en vacances quand je l'ai appris. Et on s'est dit, oh, bémence ! Déjà ? C'était pas prévu comme ça. Mais on était extrêmement ravis et en même temps hyper flippés en se disant Mais attends, on s'était dit que ça prendrait vachement de temps, mais là, là…

  • Speaker #1

    On est déjà là, du coup, là.

  • Speaker #2

    Ouais, ouais. Donc, c'était quand même un super bon moment.

  • Speaker #1

    C'était trop chouette. OK. Et comment se passe cette nouvelle grossesse, alors ?

  • Speaker #2

    Elle se passe, pareil, merveilleusement bien, avec beaucoup moins de stress et de préparation. Puisque là, cette fois, je suis passée du tout à rien. Mais là, par contre, je tenais à l'accouchement à la maison. Encore plus avec tout ce que je venais de vivre. Vraiment, les hôpitaux, tout ça, je voulais les avoir. Les barres. Et donc, j'ai dit à mon mari, franchement, on va se renseigner. Je vais te montrer un documentaire. Tu vas voir, ça va te donner envie d'accoucher à la maison. Et voilà, on a beaucoup communiqué. Et il m'a dit, OK, OK, on y va. Donc, évidemment, c'était non négociable qu'on faisait ça avec une sage-femme. Et la chance a voulu qu'une sage-femme s'est installée à son cabinet à 20 minutes de chez nous. Et donc, on s'est dit, c'est parfait, c'est notre chance. Donc, voilà, on a décidé de partir dans ce beau projet d'accouchement à la maison.

  • Speaker #1

    Ok. Et ton mari, du coup, a vite basculé du côté domicile de la force.

  • Speaker #2

    Oui, et en même temps, toute la grossesse, ça revenait toujours un peu. C'était toujours une discussion où il disait, oui, mais quand même. Au début, il ne voulait pas. Il me disait, tu sais, s'il te passe quelque chose, je m'en voudrais toute ma vie. S'il t'arrive quelque chose à toi et au bébé, etc. Donc, on a beaucoup communiqué sur ça. Et on a eu aussi des rendez-vous avec la sage-femme qui... Alors, elle n'était pas là pour nous rassurer. Elle était là pour nous parler de l'accouchement à la maison. Et j'ai trouvé ça très chouette parce que autant elle prône l'accouchement à la maison, la physiologie, etc., autant elle ne va pas être dans montrer tous les bons côtés. Donc, elle nous a expliqué qu'en effet, il y avait des risques de transfert. Je me souviens de ce rendez-vous. Je suis ressortie du rendez-vous, j'ai pleuré. Je me suis dit, si je dois me faire transfert à la maternité, je vais pleurer toutes les larmes de mon cœur. Et voilà, j'ai trouvé son approche très intéressante et instructive et éducative et vraiment chouette. Et donc, à la suite de ce rendez-vous, il m'a dit OK, c'est bon. J'étais à huit mois de grossesse déjà.

  • Speaker #1

    Fallait que ce soit bon.

  • Speaker #2

    Oui, il fallait qu'on soit prêts. Mais il m'a dit que c'est bon, qu'il était prêt et que go. Enfin, il était prêt, mais en même temps, deux jours avant que j'accouche, il me dit mais tu te rends compte ce qu'on va faire ? Oui, oui, je sais. Je sais, je sais. Mais oui, il a basculé du côté domicile.

  • Speaker #1

    Ok, et comment tu te prépares du coup justement à cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #2

    Eh bien, je ne me prépare pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Et c'est là toute la simplicité et la magie de cet accouchement. C'est que je crois que je me suis tellement, tellement, tellement préparée pour mon premier accouchement. Enfin, vraiment, je suis allée... Je me disais, alors j'avais lu des choses, il fallait se masser le périnée pour éviter qu'il y ait des déchirures, etc. Donc j'avais fait tout ça pour mon premier accouchement. Et puis pour mon deuxième accouchement, au bout du troisième cours de prépa, je dis à ma sage-femme, écoute...

  • Speaker #0

    je me sens pas vraiment prête, je n'ai rien fait. Elle me dit mais que veux-tu faire ? Je lui dis je sais pas, me masser le périnée, c'était vraiment un truc. Elle me dit mais non, mais t'as pas besoin de faire tout ça, prépare-toi comme t'as besoin de te préparer tout simplement. Et donc la seule chose qu'on a fait, c'est qu'on a regardé un documentaire, le documentaire de Nina Nare, je crois, ou Nina Nare, je sais pas comment on dit. Ça, ça a été la seule préparation à l'accouchement. C'est-à-dire, en fait, on a regardé ce documentaire, on s'est dit, ah, on ne veut vraiment pas aller à la maternité. En effet. Et voilà, il n'y a pas eu de prépa, je n'ai pas fait de sophrologie. Alors, j'ai fait un petit peu de yoga, mais je n'ai pas fait beaucoup de séances parce que j'ai travaillé jusqu'à 15 jours avant d'accoucher. Donc, plus j'avais ma première à gérer. Oui,

  • Speaker #1

    ça change un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui, oui, elle est gardée que partiellement. Et alors, je n'ai pas vraiment vécu cette grossesse comme la première. Eh oui. La tête dans le guidon, en fait, tout simplement. Des fois, le soir, je disais, oh, mon bébé, tu es là, je sais, je suis désolée. Toute la journée, je n'étais pas parlée. Alors que la première grossesse, tu parles à ton bébé du matin au soir. Oui. Et là, c'était vraiment différent, quoi. Puis, j'ai vraiment travaillé. Et puis, j'ai eu... Alors... J'ai eu la sensation de devoir prouver aussi qu'enceinte ne voulait pas dire incapable. Et donc, j'ai travaillé. Je voulais montrer qu'on pouvait travailler. C'était stupide parce qu'en fait, j'avais pas besoin. Mais du coup, mon bébé s'est un peu caché. Puisqu'à six mois de grossesse, il s'est un peu caché. Pour l'essayer de prouver ça, c'était nul. J'ai fait de l'ostéopathie. Ça a été vraiment chouette. Ça m'a permis de me libérer. et la fin de la grossesse était magique je n'ai pris que 10 kg changement de plan il y avait aussi le cancer je pense de la thyroïde pour ma première grossesse qui était déjà là en fait et je pense que c'est ça qui a fait que mais tant mieux parce que j'avais pas tout perdu de ma première donc ouais fallait pas non plus toujours un gros delta mais j'ai bien vécu cette grossesse elle était magique elle était magique et on voulait pas connaître le sexe du bébé ok donc ça a été un bébé ça a été notre deuxième bébé, toute la grossesse. Et ça aussi, ça a été merveilleux.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, comment s'est passé la toute fin de grossesse et le début de l'arrivée de bébé ?

  • Speaker #0

    Toute fin de grossesse, c'était chouette. Vraiment, j'avais des bonnes sensations. Je me sentais bien dans mon corps. J'étais sereine. Je me souviens de rencontrer des gens à qui je parle de mon projet d'accouchement à la maison. Alors que ma famille n'était pas du tout au courant. Nos familles n'étaient pas au courant. On a pris cette décision de ne pas le dire. Parce qu'on n'avait pas envie d'utiliser d'énergie à montrer par A plus B que ce n'était pas dangereux, qu'on savait ce qu'on faisait, etc. Et voilà, on s'est mis dans cette bulle-là et on n'en a parlé à personne. Bon, par contre, les gens autour de nous, en soi, moi, je m'en fichais de leur avis et puis je n'avais pas envie de les convaincre. C'était mon projet. Et j'ai revu un monsieur il n'y a pas longtemps qui m'a dit, je me souviens quand je... Quand je t'ai vue, je trouvais que tu étais vachement sereine quand même et très calme par rapport à ça. Alors que moi, ça m'aurait fait peur. Mais non, c'était pas... C'est ça, j'étais très sereine, assez calme. Et j'avais hâte de vivre ce beau moment. Je sais pas pourquoi. Au fond de moi, je savais que ça serait quelque chose de fou à vivre. Et donc, l'arrivée, pareil. Ça a été comme pour ma première fille. Il y a eu un faux départ. Il y en a eu deux. Il y en a eu un... Une semaine juste avant d'accoucher, où vraiment, là, pendant 4 heures, j'ai eu des contractions très régulières, mais qui n'étaient pas les contractions. Celles-là, je le savais, par contre. Et puis, ça s'est arrêté. Je me suis dit, oh, mince, dommage. Et pour le dire, tout ça. La semaine d'après, pareil, la veille, j'ai eu 5 heures de contractions dans la nuit. C'était intense parce que, du coup, j'ai fait quasiment une nuit blanche.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et le lendemain, donc, là... c'était les vrais. Ça a débuté vers 23h vraiment. Mais le soir, en mangeant, on a fait une raclette avec mes parents qui n'étaient pas du tout au courant de notre projet d'accouchement à la maison. On avait la piscine qui était gonflée dans le bureau, porte fermée. Et je ne sais pas pourquoi, j'ai dit à mon mari quand ils sont partis, je lui ai dit, c'était cool qu'on fasse ça parce que je pense que c'était notre dernier repas avant l'arrivée de bébé. Il me dit, ah ouais, tu penses ? Je dis, ouais, je pense que là, c'est pour ce soir.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Tu me dis ça depuis une semaine. Non, mais là, c'est pour ce soir. Et vraiment, ça a été ça, puisque à 23h, ça a commencé, et puis ça ne s'est pas arrêté.

  • Speaker #1

    Ok. Tu étais à combien de semaines de grossesse, je me souviens ?

  • Speaker #0

    J'étais au bout, et j'étais à un jour du terme.

  • Speaker #1

    Ah oui, OK. On était vraiment au bout du bout.

  • Speaker #0

    Mes bébés ont décidé d'aller au bout.

  • Speaker #1

    OK, c'est bien. Tant mieux.

  • Speaker #0

    Oui, c'était très chouette. Et avec du recul, je suis très contente parce que j'ai même pas assez profité de ma première, je pense, sur cette grossesse-là. C'est fou. On se dit, il faut profiter de plein de choses, des moments qu'on a à deux, des moments qu'on a à trois. Et ça passe tellement vite.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair. Et alors, comment s'est passée cette nuit, du coup ?

  • Speaker #0

    Elle était folle. C'était une belle nuit de décembre puisque ma fille est née le 15 décembre.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Alors, ma première fille était malade. C'est un détail, mais ça n'en est pas un parce que quand elle est malade, donc elle ne veut que maman. Sauf que maman a des contractions et qu'elle se sent de plus en plus intense. Et à 23h30, je lui ai dit, écoute, mon cœur, je vais te mettre dans le lit avec papa. Et maman, elle va se lever parce que là, je ne veux plus. J'étais couchée sur le côté et à chaque contraction, je soufflais. Je me rappelle très bien d'être en position fœtus et de faire, allez, je vais gérer, je vais gérer. Et il y a un moment, je me suis dit, non, là, il faut que je me mette dans ma bulle, il faut que je me mette avec ce deuxième bébé et puis papa va gérer.

  • Speaker #1

    C'est ça, il faut laisser la grande et passer sur la concentration au petit qui avait besoin de toi. C'est ça.

  • Speaker #0

    J'ai dit à mon mari pendant que j'étais en train de rendormir la petite, Vas-y, tu peux aller remplir la piscine cette fois, c'est bon. Il a mis la piscine à remplir pendant que je gérais ça. Après, je lui ai dit, Vas-y, va te coucher. Tant que je n'ai pas besoin de toi, dors. Il y aura besoin d'énergie après. Donc, il se sent recouché. J'ai passé de 23h30 jusqu'à 1h30 du matin à peu près, seule dans la pénombre. vraiment presque dans le noir total avec mon bébé.

  • Speaker #1

    Ce qui t'allait toi au final, c'est ce que tu voulais.

  • Speaker #0

    Ce qui m'allait très bien, vraiment, c'était exactement... Je n'avais rien projeté parce que je ne voulais pas vivre de désillusion, mais je voulais quelque chose de doux et ça l'était. C'était très très doux. J'avais la piscine au milieu de mon salon, j'avais allumé juste le sapin. On avait fait un sapin en bois, on avait des guirlandes. J'ai juste allumé le sapin et à la lumière du sapin, j'ai essayé de gérer ces contractions qui devenaient quand même de plus en plus intenses.

  • Speaker #1

    Ok. Et au niveau de la douleur, ça n'était pas insupportable ?

  • Speaker #0

    C'était très, très, très, très, très, très intense. C'était très intense, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis dit de toute façon, là, j'y suis. donc il va falloir aller au bout je suis chez moi, tout va bien je suis en sécurité, je sais que la sage-femme si je l'appelle elle vient, tout va bien se passer j'avais préparé une petite playlist vraiment essayer de mettre dans une bulle, en fait j'ai mis trois chansons et j'ai pas pu la seule musique que j'avais envie d'entendre c'est celle de mon bébé qui était en train de descendre et on a dansé toutes les deux pendant ces heures là Et c'était magique. Et juste envoyer quelques messages à une amie en lui disant Ça y est, c'est bon, je crois que... Parce que c'était elle qui devait venir si jamais on avait besoin pour ma fille. C'était elle qui devait prendre le relais, puisque ma famille n'étant pas au courant, je me voyais mal les appeler en disant Eh, coucou, je suis dans ma piscine, dans le salon, je suis en train d'accoucher. Non, je savais que ça allait me couper. Je savais que ça allait me couper. Donc, je savais que cette amie-là, elle serait là à n'importe quelle heure. Donc, je lui parlais. Elle a réussi à me faire un peu rire. Puis à un moment donné, je lui ai dit, bon, allez, je pose le téléphone. Là, j'ai besoin de vraiment ne plus avoir de contact avec rien, si ce n'est avec ce bébé. Et donc, j'ai commencé un peu à me mettre sur le ballon. Et puis après, je me suis dit, l'eau chaude, ça me ferait peut-être du bien. Parce que c'était vraiment intense, les contractions. Mais en fait, j'ai accouché à 3h du matin. Donc, de 23h à 3h, c'est un peu rapide.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc j'ai essayé de me mettre dans l'eau sauf que l'eau était froide. Et ça, c'était pas possible. J'avais besoin de quelque chose d'enveloppant. Donc j'ai essayé entre deux contractions de remplir des casseroles d'eau chaude, de les mettre dans la piscine mais c'était ingérable. J'ai abandonné la piscine pour un temps et je me suis mise sur le ballon, j'ai mis une serviette sous mes fesses et à chaque contraction, je tirais sur les pans de la serviette en soufflant et voilà, j'ai accueilli comme ça chaque contraction. jusqu'au moment où il y a eu la contraction où là je me suis dit ok c'est bon je vais réveiller Alex ouais on va l'accueillir ce bébé donc je suis allée le réveiller il m'a dit t'es sûr hein ouais ouais ouais ouais je suis là Et donc il s'est levé et et donc c'est lui qui a géré l'intendance de l'eau chaude parce que j'avais vraiment besoin de me mettre dans l'eau chaude ça m'a fait beaucoup de bien la piscine Et donc je suis rentrée dans la piscine, il devait être, je sais pas, peut-être 2h du matin, quelque chose comme ça. Et lui il a géré, il a rempli des casseroles d'eau chaude, il a mis les casseroles d'eau chaude dans l'eau. On s'est pas beaucoup parlé mais on savait qu'on était là l'un pour l'autre. Et c'est ça qui était vraiment beau, c'est que de temps en temps il me disait, on avait rigolé parce que je lui disais... J'avais lu dans une BD qu'il fallait avoir la bouche molle pour que le col soit mou. Donc, il n'arrêtait pas de me dire, allez, bouche molle, col mou, à chaque contraction. C'était très, très drôle. Et donc, on a géré comme ça jusqu'à 3h du matin. Ma fille s'est réveillée à 2h30, évidemment.

  • Speaker #1

    Et pas de rechinant.

  • Speaker #0

    Ouais, et je ne faisais pas de bruit encore à ce moment-là. Et donc, on lui a expliqué que bébé allait arriver. Elle avait tout juste deux ans, donc elle est quand même petite. Donc, on lui a vraiment expliqué. Et on avait lu des livres pour vraiment la préparer à tout ça. On lui avait dit que maman pouvait faire du bruit, etc. Parce que, voilà, on ne voulait pas que ce soit... Bon, la pauvre, au moment où elle veut me faire un câlin, j'ai eu une contraction qui me fait clairement donner de la voix. Et la pauvre, elle était à trois centimètres de mon visage. Elle a eu un peu peur. Mais sinon, voilà, elle a été là tout le long. Et elle venait, elle me touchait les mains, ou elle me disait Ah, t'es trop forte, maman ! Et franchement, c'est des moments incroyables. C'était un de mes piliers pour l'accouchement. Je savais qu'elle serait un pilier pour moi. Je ne voulais pas la faire garder, parce que je savais qu'elle était capable d'encaisser ça. Et je savais aussi qu'on avait besoin d'être nous trois pour accueillir ce bébé. Et donc, on était là tous les trois à gérer ça. Et puis... Je crois qu'il était trois heures moins le quart. On a regardé un peu les heures des messages avec mon mari pour tracer tout ça. Je lui ai dit, vas-y, envoie un message à la sage-femme parce que là, vraiment, je sens que la tête, elle est bien, bien, bien descendue. Les contractions sont terribles. Donc, vas-y. Donc, il lui a envoyé des SMS. Puis, il a appelé et il revient. Il dit, Nina me demande, est-ce que vraiment, t'es sûre qu'il faut qu'elle vienne maintenant ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je sais pas. Je ne sais pas. Et là, j'ai une méga contraction. Et tu fais oui, oui, va-t-il qu'elle vienne ? Et donc, elle est arrivée. Il devait être 3h. Je crois qu'elle arrive à 3h06 ou 3h07. Et là, au moment où elle ouvre la porte, je suis en pleine contraction. Je rugis comme une lionne. Et je me souviens qu'elle dit, ah oui, c'était le moment, en effet.

  • Speaker #1

    Il fallait que je vienne là.

  • Speaker #0

    Il fallait que je vienne. Je lui avais dit, je ne veux pas que tu m'auscultes, je ne veux pas savoir à combien je suis. Et elle m'avait dit que de toute façon, pour elle, ce n'était pas des indicateurs, l'ouverture du col. Elle me verrait à mon état où j'en suis. Et c'est ma plus grande fierté, c'est que je ne me suis pas fait ausculter de toute ma grossesse, ni pour mon accouchement. J'y tenais très, très fort à ça. Et ça a marché. Je n'ai pas été ausculter rien du tout. Et elle a été là, et elle a été là au bon moment. Puisque c'était le moment où vraiment, il y a un moment où je... À chaque contraction, je me disais, ça y est, la tête, là, je vais bientôt la sentir. Et non. Et il y a eu un moment où je me souviens de lui dire, Mina, je n'y arriverai pas. Je ne vais pas y arriver, ça ne va pas aller. Et elle me disait, mais si, tu as déjà tout fait. Et elle me répétait tout le temps, laisse-toi porter, laisse-toi porter. Alors, à chaque contraction, je me disais ça, allez, laisse-toi porter. laisse-toi porter et c'était super intense et il y a un moment j'ai senti la tête et là quand on sent la tête là c'est là où je me suis dit ah oui non mais j'ai pas du tout senti la tête en fait pour mon premier accouchement j'ai senti la tête qui commence à sortir et là elle reventre et là je dis à Nina voilà mais j'y arriverai pas c'est sûr et elle était là et à un moment donné j'ai fermé les yeux à partir du moment où elle est arrivée dans la maison j'ai fermé les yeux et je les ai rouverts que quand ma fille est arrivé et je savais qu'elle était là je savais pas où dans la piège je savais même pas où moi j'étais exactement dans cette piège comme dans un j'étais dans un vrai vortex avec mon bébé enfin c'est vraiment pas possible de l'expliquer de manière rationnelle mais on était là j'étais avec mon bébé et je savais que nina était là avec moi je savais qu'Alex était là à un moment il est venu il a voulu me toucher les épaules et je Je ne pouvais pas me faire toucher. Mon corps, je n'arrivais pas à ce qu'on me touche. Ce n'était pas lui. Je ne voulais pas qu'il me fasse de papouille. Là, j'étais dans mon... Donc, je lui ai dit non, non, non. Non, non, c'est trop mignon, mais non. S'il te plaît. Continue le shot, c'est parfait. Et donc, pareil, il était là. Je savais qu'il était là. Je savais que John était là. Je savais que tout le monde était là sans en savoir où ils étaient, sans les entendre vraiment. Mais on se parlait sans se parler. C'était un moment indescriptible. Et puis est arrivé le moment où la tête est sortie une deuxième fois et elle est re-rentrée. Et elle a dit, c'est pas possible. C'est pas possible. Mais qu'est-ce que tu me fais, bébé ? Et la troisième fois, la tête est sortie. Et là, je m'étais dit... Ok, la tête va sortir et là, je vais avoir ce moment de repos. Je vais avoir un moment où ça va flotter un peu, où je vais pouvoir souffler. Et puis, je vais accueillir mon bébé, ça y est. Et en fait, ça ne s'est pas du tout passé comme ça. La tête est sortie et la contraction a continué de monter en intensité. Et en fait, le bébé est sorti sur une seule contraction. J'ai senti la poche des os a exploser la deuxième fois où j'ai senti la tête. Ça a été impressionnant. Et donc, la troisième fois, la tête est sortie, la contraction est montée, montée, montée. Et là, j'ai senti les épaules et mon bébé sortir. Et en fait, je savais que Nina était là. Moi, je tenais la piscine très, très fort, donc je ne pouvais pas retenir mon bébé. Mais je savais que Nina le ferait. Enfin, je savais qu'elle était là. Je ne savais pas où elle était. Et donc, elle a guidé bébé. Et je l'ai pris dans mes bras. Et je ne sais pas. je pense que ça s'est passé en 3 secondes mais pour moi c'était super long ce moment d'attraper mon bébé, de le serrer contre moi je me souviens de me mettre à genoux et de me dire waouh,

  • Speaker #1

    waouh on l'a fait,

  • Speaker #0

    c'était trop bien c'est fou de se dire c'était trop bien après ce moment hyper intense je pourrais pas dire que j'ai eu mal parce que vraiment c'est pas comme ça que je l'ai ressenti mais Je me suis dit, ça y est, elle est là. Ou il est là, parce que le bébé. Je ne savais pas. Je ne savais pas le genre de mon enfant encore à ce moment-là. Et on ne l'a pas su pendant au moins une heure, on était là. J'étais dans la piscine au début, je l'avais contre moi. Et j'ai eu un moment de lucidité où j'ai dit à ma sage-femme, fais des photos. Parce que je veux me souvenir de ce moment toute ma vie. Je veux le montrer à mon enfant. Je veux que je fasse des photos. Donc les photos, elles sont à moitié floues. Mais elles sont là. Mais elles sont là. Elles ont le mérite d'être là et c'est trop chouette. Et je reste un peu dans l'eau, puis après on a vite froid. Quand tout redescend, on a vite un peu froid. Donc j'ai gardé mon bébé contre moi, je suis sortie de la piscine. Puis j'ai encore le gordon et j'ai toujours... J'ai mon deuxième accouchement à faire, puisque j'ai toujours le placenta à la tête. Et oui. et pour ce deuxième accouchement je laisse les rênes à ma sage-femme vraiment je me mets sur mon canapé et je lui dis vas-y guide-moi, j'ai tout donné là j'ai tout donné, je te laisse me guider et puis finalement j'ai deux contractions et la deuxième il sort ça c'est la délivrance, vraiment quand tu passes un tas, il sort là on se dit, oh punaise c'est vraiment la vraie délivrance quand le placenta sort et on a gardé ma fille je dis ma fille mais à ce moment là c'est toujours pas ce que c'est mais on a gardé le placenta on s'est beaucoup questionné sur est-ce qu'on fait un bébé lotus ou pas et puis on s'est dit qu'on ne pourrait pas gérer ça on ne se sentait pas capable de le faire mais on voulait quand même que elle reste accrochée à son placenta au moins jusqu'à ce que Il n'y a plus de battements dans le cordon. Et donc, on l'a gardé accroché à son placenta. Et puis, à un moment, ma sachet, elle me dit, quand même, on va regarder ce que c'est. Eh bien, oui. Et donc, on a soulevé la serviette. Elle était toujours en pot à pot contre moi. Elle était dans la serviette. Et là, on a fait, mais c'est une fille. Eh bien, ça sera Max. Et en fait, Alex... À ce moment-là, elle me dit que June le savait, puisque quand elle est sortie de mon ventre, June était là avec Alex. Elle a vu naître sa sœur, et je trouve ça merveilleux. Et elle a dit à Alex à ce moment-là, Ah, mais c'est Max ! Parce qu'elle connaissait les prénoms, et donc elle savait que c'était une fille.

  • Speaker #1

    C'est la seule qui avait gardé l'esprit qui fait la garder.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas qu'elle a vu, parce que ce n'était pas possible dans l'angle, mais je ne sais pas comment elle le sait. Toi, elle le savait depuis toujours. Mais ouais, c'était... Donc j'ai trouvé... L'accouchement était merveilleux. Et de découvrir le sexe de mon bébé, j'ai trouvé ça aussi trop chouette comme moment. C'était beau de le faire en famille avec la sage-femme. On était tous les cinq. C'était vraiment trop, trop beau. Et puis après, c'est moi qui ai coupé le cordon. Je trouve que symboliquement, c'est assez joli.

  • Speaker #1

    Oui, c'est beau aussi.

  • Speaker #0

    En fait, mon mari, déjà la première fois, il ne voulait pas le faire.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Et là, ma soeur me dit... Elle lui dit, alors, tu veux le faire, Alex ? Il dit, non, non, non, je ne veux pas couper le cordon. Je lui dis, moi, je vais le faire. Je vais couper le cordon. Symboliquement c'était beau, on n'a pas coupé le cordon avec ma fille évidemment, elle est toujours en koala contre moi, même à 6 mois, mais c'est moi qui ai coupé le cordon et c'était un beau moment aussi encore de cet accouchement à vivre et vraiment je trouve que la symbolique est belle, de pouvoir couper ce cordon, de mettre fin à ces 9 mois de grossesse, c'était cool, c'était chouette.

  • Speaker #1

    Ok, et du coup, je suppose que tu te remets quand même très rapidement et très facilement de cet accouchement au final.

  • Speaker #0

    Oui, je me remets très bien. Alors, il y a des mots en postpartum que je n'avais pas découvert pour ma fille, notamment la belle crille d'hémorroïde. C'est le truc vraiment très, très glamour. Le petit bonus. Il faut vraiment qu'on en parle parce que ça peut être très violent. Et donc, j'ai passé quatre jours à bien souffrir de ça. Mais mis à part ce petit désagrément, on en a beaucoup rigolé avec mon mari d'ailleurs. Même si ce n'était pas très rigolo sur le moment.

  • Speaker #1

    Sur le moment.

  • Speaker #0

    Mais c'était... Ouais, c'est... J'ai... Je sais même pas si vraiment j'ai eu un moment où j'ai pas été bien après cet accouchement. J'ai très peu saigné, alors que pour ma fille, j'ai pas beaucoup d'enfants, je crois pas. Mais je me suis remis très vite de cet accouchement. Et puis de toute façon, c'est vrai que quand on a déjà un enfant, les 40 jours post-accouchement sont compliqués à garder. Mais j'ai quand même dit à mon mari, écoute, on va essayer au moins la première semaine. que j'en fasse le moins possible et que je reste le plus allongée possible parce que pour moi, c'est important et c'est un temps de repos et d'accueil de bébé. Pour moi, c'était inconcevable qu'à deux jours d'avoir accouché, je me balade dans la vie, même si j'avais envie de dire Regardez mon bébé, regardez, j'ai accouché chez moi ! Bien sûr que j'avais envie de faire ça, mais non, pas du tout. Je suis restée dans mon lit le plus possible. Je pense pendant presque 15 jours, je suis restée beaucoup, beaucoup assise ou allongée. Ça m'a permis de me remettre hyper vite de cet accouchement, forcément. Le repos, je pense qu'il est important. C'est bien d'avoir de l'énergie et de faire des choses. Mais vraiment, moi, dans mon cas, je pense dans le cas de pas mal de femmes, mais il y en a qui ont plus la possibilité de le faire que d'autres. Donc, j'avais la chance de pouvoir le faire. Donc, j'ai pris ce moment et je me suis super bien remise physiquement. de cet accouchement. Alors, l'allaitement n'a pas été le plus... On se dit, l'accouchement à la maison, c'est merveilleux, tout va être facile, et en fait, non. C'est encore pas facile, c'est encore un combat que je mène avec l'allaitement. Mais on est à six mois d'allaitement, et ça tombe toujours, mais c'est un gros don de moi-même, encore une fois. Je ne sais pas combien de temps je vais tenir, mais j'aime bien ce lien, et je lui donne des belles choses. Donc on va tenir encore un peu, mais je retiens que des belles choses de cet accouchement. Il était merveilleux, il était doux, il était très puissant aussi quand même. C'était très intense. Et j'ai cette phrase, j'ai écrit le récit de mon accouchement et le titre, c'est Laisse-toi porter C'est vraiment ça. C'est ce que ma sage-femme m'a dit toute la fin de ma grossesse et puis le jour J. C'est ça. Je me suis laissée porter et c'est mon bébé qui a tout fait. Elle est trop forte. Je l'ai juste écoutée et guidée. C'était trop beau.

  • Speaker #1

    Petite question. Est-ce que tu as ressenti le fameux cercle de feu dont on parle en accouchement physio ou pas spécialement ?

  • Speaker #0

    Évidemment. Le feu, ce n'est même pas le bon terme.

  • Speaker #1

    Le cercle de l'enfer.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, on a l'impression que notre corps s'écartèle, qu'il se coupe en deux. Oui, je l'ai senti. Je l'ai très bien senti. Les murs l'ont entendu et toutes les personnes dans la pièce ont bien entendu aussi que c'était un beau cercle de feu. Je l'ai bien, bien senti. Et d'ailleurs, je me le disais, je me disais, mais à quel moment je vais ressentir ça ?

  • Speaker #1

    Et c'est arrivé.

  • Speaker #0

    Et c'est arrivé. On l'a bien senti, le cercle de feu.

  • Speaker #1

    Ok. Eh bien, écoute, merci beaucoup pour ce beau témoignage. Deux expériences très différentes. Mais écoute, tu nous fais rêver avec ton accouchement à domicile. Donc, merci beaucoup d'avoir partagé tout ça.

  • Speaker #0

    Merci de ton écoute, c'était chouette de passer ce moment avec toi.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !

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