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Balance ton accouchement

Episode 86 : Marylou - Etre dépossédée de son corps par une césarienne inévitable

Episode 86 : Marylou - Etre dépossédée de son corps par une césarienne inévitable

1h14 |11/09/2024
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1h14 |11/09/2024
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Description

Je vous propose de découvrir aujourd’hui l’histoire de Marylou, qui revient avec beaucoup de sincérité et de vérité sur son parcours de maternité entre PMA et arrêts naturels de grossesse. Elle revient aussi sur l’ambivalence de porter la vie d’un enfant tout en faisant le deuil de jumeaux dont le cœur s’est arrêté in utero.


On revient aussi et surtout sur son accouchement dont elle a été complètement dépossédée. De la césarienne obligatoire, à la chute de tension en passant par un manque de communication indéniable… un accouchement difficile à digérer et pourtant loin d’être un parcours isolé.


N’hésitez pas à découvrir cet épisode riche en rebondissements et en émotions que je suis fière de vous proposer aujourd’hui.


Envie de discuter, d’en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur les réseaux @balance_ton_accouchement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Bonjour, merci à toi de m'en joindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter, s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as, et en me disant quel âge ils ont, où ils sont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci beaucoup pour ce podcast. Je m'appelle Marie-Lou, je viens tout juste de fêter mes 28 ans et je suis maman d'un petit garçon qui vient tout juste d'avoir un an le 11 août.

  • Speaker #0

    Tu as deux anniversaires qui viennent de se passer.

  • Speaker #1

    Oui, le 9 et le 11, donc là-dessus c'est vrai qu'on est assez proches.

  • Speaker #0

    Alors du coup, première question que je pose à chaque fois, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'est quelque chose qui te stressait, qui te donnait envie ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup, j'y ai pensé très rapidement. Par rapport justement à mes soucis médicaux, j'avais justement envie de m'écarter de l'aspect médical et d'avoir un accouchement des plus naturel et physiologique possible. Et j'avais visité la maternité pour avoir un bain, etc. Donc c'était plutôt quelque chose dans le naturel que je recherchais. Et je fuyais à tout prix une césarienne, je ne voulais absolument pas de césarienne.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Alors si on revient au tout début, on va remonter un petit peu le temps. Est-ce que tu peux nous parler du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors du coup, je suis en couple depuis 9 ans et atteinte d'endométriose profonde depuis 11 ans maintenant. Et donc, sachant que j'ai déjà été opérée 4 fois en 5 ans, j'ai fait différentes tests de fertilité, etc. J'étais quasiment infertile. Et donc, ma gynécologue m'avait dit que si je voulais tomber enceinte, il fallait que d'abord je me repasse opérée et qu'on entame un parcours fibre juste après. avoir tout nettoyé entre guillemets les caisses d'adhérence, les modules etc et donc tout de suite on savait que ça allait être un parcours bafive et donc très médicalisé etc.

  • Speaker #0

    Et ça a peut-être directement un peu précipité projet bébé ou pas spécialement ?

  • Speaker #1

    Oui honnêtement si, après ça faisait plusieurs années qu'on était ensemble, ça faisait 6-7 ans mais disons qu'on avait aussi envie encore un petit peu de profiter mais du coup du coup effectivement j'ai eu ce sentiment moi personnellement d'être un petit peu précipité.

  • Speaker #0

    Parce que forcément il faut aller vite, le temps passe et les filles prennent du temps en plus.

  • Speaker #1

    Oui, très longtemps.

  • Speaker #0

    Et alors comment ça s'est passé justement ce parcours de grossesse ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça par contre, je précise vraiment qu'il y avait vraiment cette envie au fond de moi, j'ai toujours su que je voulais être maman plutôt jeune. pouvoir vraiment profiter etc parce que avec la pathologie je savais que ça va être un petit peu plus compliqué dans les années à venir donc j'avais vraiment envie d'être voilà pleinement impliquée etc dans ma grossesse et dans mon tout petit mais voilà ça que ça ça a toujours été quelque chose d'important et sachant qu'on s'est renseigné autour chez nous il y avait trois ans d'attentes pour un parcours five donc on a fait le choix de faire cette fille à barcelone beaucoup courageux de la vie en plus parce qu'on est en Bretagne donc on a 12 heures de route.

  • Speaker #0

    Ah oui donc c'est vraiment pas à côté.

  • Speaker #1

    Pas du tout, pas du tout donc c'est vrai que ça a rajouté on va dire des complications mais c'était comme ça on s'était dit qu'on se lançait corps et âme dans ce projet et du coup la première ponction s'est faite le 15 août 2021 et après il y a eu plein de traitements hormonaux etc et j'ai eu le premier transfert d'embryons le 29 avril 2022. Et la prise de soin était positive. Dix jours après, ça a été vraiment le graal. On s'est dit, ça y est, au final, ça a pris beaucoup de temps, etc. Mais ça a fonctionné. Sauf qu'au final, j'ai perdu mon bébé cinq semaines après. Donc là, ça a été la dégringolade parce que, premier échec et puis on y croyait parce qu'on s'était dit que ça allait... fonctionner et que tout allait bien se passer et que voilà et au final oui ça a été très très très très dur parce qu'on a été absolument pas accompagnés

  • Speaker #0

    Est-ce qu'elle fait qu'elle soit en Espagne ou c'est juste...

  • Speaker #1

    C'est un très intéressant question. C'est vrai que je ne m'étais pas posé cette question, mais la distance aussi avec l'Espagne a fait que les médecins, et puis ils sont bridés là-bas, pour eux, ils ont considéré ça comme un échec, mais ce n'est pas grave, on y retourne dans deux mois. Mais non, parce que du coup, psychologiquement et physiquement, deux mois après, on n'est pas remise. On a été aux urgences, forcément, quand on voit l'hémorragie qui se met en place, pour savoir ce qui se passait. Et on nous a dit, c'est comme ça, c'est une fausse couche, vous rentrez chez vous, puis on fait un cure-tâche dans quelques jours. Donc, c'est vrai qu'on n'est pas du tout accompagnés, je trouve, dans ce processus-là.

  • Speaker #0

    Et puis, c'est une clinique 100% PMA, je ne pensais pas, parce que eux, Donc, l'usine, entre guillemets, ils sont encore moins attachés à une recesse ou d'autres praticiens. Oui,

  • Speaker #1

    je pense qu'ils sont habitués. Donc, du coup, voilà. On a pris le temps un petit peu de... Moi, en fait, j'ai refusé le cure-tage. Donc, du coup, par contre, ça a été catastrophique au niveau hémorragie. C'était comme ça, je ne concevais pas de retirer ce qui me restait de mon bébé, encore une fois par une intervention chirurgicale en plus.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as vraiment senti le moment où il est parti ?

  • Speaker #1

    Oui, pour être très honnête, moi j'ai vu une première partie aux toilettes, parce que c'est quelque chose qu'on ressent au fond de nous, on se dit il faut que j'aille aux toilettes. Et en plus, ma... la conjointe venait tout juste de me faire l'injection une demi-heure avant. Donc au début, je me suis dit, c'est encore les douleurs avec les injections, etc. Et là, j'ai été aux toilettes, j'ai vu. Donc là, ça a été les hurlements. Et après, elle m'a descendue s'il fallait, etc. Et sauf qu'à ce moment-là, du coup, j'avais mis ce que j'appelle une culotte de règles. Et en fait, la pauvre, elle a vu le reste dans la baignoire. Et ça, ça a beaucoup...... traumatisée aussi par la suite. Elle a vu vraiment le début d'un bébé de cinq semaines.

  • Speaker #0

    Ça commence à se former à cet âge-là.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ça a été... Par contre, pour une fille, il faut vraiment avoir un couple très, très, très solide parce que c'est très dur physiquement et psychologiquement.

  • Speaker #0

    Le soutien du ou de la partenaire est spécial.

  • Speaker #1

    Incroyable, ça a été incroyable. Donc, voilà. Donc, on est remonté en selle. Du coup, le 26 octobre, j'ai fait un deuxième transfert. La prise de soins était négative. Donc,

  • Speaker #0

    c'était… Pas de doute.

  • Speaker #1

    Voilà. Au moins, je me suis dit, bon, je préfère ça plutôt qu'encore d'y croire. Et puis, voilà. Et il me restait deux embryons. Donc, j'ai décidé, contre l'avis des médecins français et même espagnols, de les transférer en même temps parce que, déjà, financièrement… Très honnêtement, on est arrivé au bout. Ça coûte très cher,

  • Speaker #0

    il faut aussi le préciser quand même.

  • Speaker #1

    On a fait le calcul à la fin. Justement, au moment des deux derniers embryons, on s'est dit, est-ce qu'on peut faire encore deux allers-retours ? On était à 15 000 euros. Donc, ce n'est pas possible. On s'est dit, non, on ne pouvait plus refaire encore un autre allers-retours supplémentaire s'il y avait encore un échec. Mais les médecins ne voulaient pas, me disaient que c'était beaucoup trop risqué par rapport à ce que j'ai un utérus antéversé, rétrofléché, je ne sais pas quoi. Il est mal formé et donc deux embryons en même temps, il y avait un très gros risque d'avoir une grossesse jumellaire. Et donc mon corps n'allait pas supporter, mais c'était comme ça. Là-dessus, je n'ai pas voulu laisser tomber. On a fait ce transfert le 2 décembre 2022 et la prise de sang dix jours après était positive. Donc voilà, grande joie, mais le taux de bêta HCV était très élevé. Bon, c'est peut-être les hormones, parce que je continuais énormément d'injections, même des médicaments par morale, c'était vraiment quelque chose d'assez puissant. Et Noël. passe, etc. Et j'ai d'énormes douleurs au ventre, avec un peu de sang. Donc là, échographie en urgence le lendemain de Noël. En fait, on avait tellement peur de... Voilà, encore une fois, ce soit... une fausse couche et puis, enfin moi ce que j'appelle une grossesse naturelle arrêtée et surprise, la sage-femme en fait à ce moment-là nous annonce que bah écoutez, je crois qu'il y a deux poches, d'accord ? C'est-à-dire, bah je vois deux embryons dans une poche et un embryon de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Donc 3 bébés potentiellement.

  • Speaker #1

    3 bébés, plaît d'un coup comme ça, donc elle ultra fermée. Elle m'a dit c'est pas possible, comment vous allez faire ? Et nous on était complètement, c'était le bonheur le plus total.

  • Speaker #0

    On ne s'attendait pas à avoir une grossesse multiple au final en transférant deux.

  • Speaker #1

    On s'y attendait et puis même si au final on s'y attend sans s'y attendre parce que c'est inimaginable. On ne peut pas passer d'une fausse couche à une grossesse qui... qui ne fonctionne pas, qui ne démarre pas. Et là, triplé. Mais pour nous, c'était comme ça. C'était vraiment le bonheur total. Et à ce moment-là, la sage-femme me dit Écoutez, je vous laisse 15 jours. On se revoit dans 15 jours. Et s'ils sont encore là, il va falloir arrêter les deux cœurs. Pourquoi ? Parce que votre utérus ne pourra pas supporter une grossesse avec des triplés. Et j'ai refusé. J'ai dit Je n'arrêterai pas. aucun coeur d'un côté ou de l'autre. Ce qui doit se faire naturellement se fera naturellement. Et si ça tient, tant mieux. Si ça ne tient pas, ce n'est pas grave. Mais il est hors de question. Elle m'a dit on se donne rendez-vous dans 15 jours pour éventuellement faire ça.

  • Speaker #0

    Pour elle, c'était inquiété qu'elle allait le faire avec ou sans ton consentement ?

  • Speaker #1

    Quasiment. C'était qu'en gros, même si je ne voulais pas, elle allait essayer de me faire un petit peu. une sorte de lavage de cerveau médical en me disant que c'était mieux pour moi parce que j'avais beaucoup beaucoup de douleurs, beaucoup de sérénité parce qu'en fait les saignements, les douleurs etc c'était vraiment dû au manque de place dans mon intérus à la mauvaise position dans mon intérus en fait ils n'avaient pas beaucoup de place donc clairement on m'avait dit avec ou sans mon consentement ça serait mieux pour moi merci Mais je pense qu'aucun médecin ne peut savoir ce qui est le mieux pour sa patiente. C'est la patiente qui peut savoir ce qui est le mieux pour elle-même.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Voilà. Et de là, par contre, allaitement total. Allaitement total au vu des risques avec la grossesse gémélière, plus les antécédents, les douleurs, etc. Le nouvel an au canapé, etc. Dans la télé. Mais ce n'était pas grave, en fait. C'est une bonne cause. Là-dessus, j'ai eu des nausées, j'ai eu des insomnies, j'ai eu des douleurs ligamentaires, des reflux, tout ce qu'on peut imaginer. Mais tout le temps, je me disais que ce n'était pas grave. Même les injections, ce n'était pas grave. C'est ce qu'il fallait. Et la veille de l'échographie, le 13 janvier, je sens qu'il se passe quelque chose. C'est pas normal. Dans mon corps, je me sens triste. Je ne me sens pas bien. Je me sens vide. Il y avait quelque chose. J'étais comme absent toute la journée. Et je me dis, bon, bizarre quand même, parce que je suis censée être contente, je suis censée être heureuse. Et le lendemain, il y a l'échographie. Et là, en fait, le cœur des bébés, donc les jumeaux dans la poche, donc le généraire, se sont arrêtés. Les deux cœurs se sont arrêtés. Alors, pareil, du coup, ultra contradictoire, parce que moi, j'étais en pleurs, très honnêtement. Et là, Sacha me dit, ah, mais... C'est mieux pour vous, voyez, parce que votre utérus ne supportait pas. Donc, au final, c'est ce qu'il y a de mieux pour vous. Vraiment, je vous assure.

  • Speaker #0

    Vraiment le contraire de ce que tu as envie d'entendre à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Totalement. Mais totalement. Et on se dit, mais non, je demande la compassion, je demande de l'écoute. Même, je ne m'en m'impasse qu'on me dise quoi que ce soit. Juste, désolée.

  • Speaker #0

    Au pire, tais-toi, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, exactement. juste désolé, je suis désolée pour vous, plein de courage, c'est tout, vraiment. Et donc là, j'étais avec ma mère à ce moment-là parce que ma compagne était au travail, donc ma mère était, enfin, c'est vraiment, elle m'a accompagnée du début à la fin et elle était, elle pleurait aussi, elle pleurait vraiment parce que, voilà, c'était un effondrement, mais par contre, elle m'a toujours dit, attention, il te reste un bébé qui est là, qui s'accroche, et il faut tout faire pour qu'il reste en fait. Donc il fallait vraiment continuer cet allitement, il fallait vraiment continuer les traitements. Toutes les injections encore une fois, les traitements parvois orales, il fallait tout continuer, il fallait s'accrocher. Il fallait que j'accepte ma tristesse mais en même temps que mon bébé ne la subisse pas en fait.

  • Speaker #0

    Donc tu prennes vite le dessus pour mon bébé qui était là.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire. Donc, à cette heure-ci, là où je vous parle, je n'ai toujours pas fait le deuil. Et donc, la poche jumelle R, en fait, elle devait se résorber petit à petit pour laisser de la place à mon bébé qui restait. Et en fait, comme... Enfin, après, c'est ce que les médecins me disaient. Après, je ne sais pas si c'est vrai ou pas. Mais comme je n'acceptais pas leur départ, en fait, la poche jumelle R, elle est restée très longtemps, plusieurs mois. Elle a mis beaucoup de temps. plus de temps que prévu à se résorber. Et du coup, mon fils, il n'avait pas beaucoup de place pour grandir. C'était compliqué pour lui.

  • Speaker #0

    Et ton utérus arrivait quand même à grossir comme il faut, malgré le fait qu'il ne soit pas tout à fait classique, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Au final, il y avait toujours les douleurs, les tirames, etc. Mais je t'expliquerai après. Mais en fait, il n'avait pas de place et il avait une position. En fait, tout le long, à partir de ce moment-là, il était en position transverse et il n'a jamais eu la tête en bas. Toujours la tête en haut, position transverse, les jambes croisées. En fait, il essaie de prendre le minimum de place qu'il pouvait. Donc ça,

  • Speaker #0

    c'était très... Il laissait la place aux autres, même s'ils n'étaient plus là.

  • Speaker #1

    Mais totalement. Mais totalement. En fait, c'était ça. Je pense que lui aussi avait... un deuil à faire. Même là, je le vois aujourd'hui, il a un an. Il le sait. Il le sait, il le sent. Et c'était compliqué à la fois de faire un deuil tout en donnant la vie. Donc, c'est vrai que c'était compliqué d'être triste pour mes jumeaux, mais je pouvais pas les garder la face pour mon bébé qui restait, alors que lui-même n'arrivait pas à trouver sa place. C'était très compliqué, vraiment. Mais j'étais tellement heureuse d'être enceinte et c'était tellement inespéré, tellement inattendu que je profite. reflétés vraiment de chaque instant. Et encore à ce jour, je n'ai jamais été aussi épanouie qu'en étant enceinte, même si j'aime de tout cas mon fils. Vraiment, mais l'avoir en moi, c'était une relation tellement particulière, en fait. Mais je pense que toute maman qui est enceinte peut le savoir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que des fois, on adore être enceinte. Des fois, on déteste, mais des fois, on adore être enceinte. Oui, c'est vrai. C'est un vrai deuil de ne plus être enceinte. On a beau adorer notre enfant plus que tout, Il ne faut pas avoir peur de dire j'aimais bien être enceinte et je regrette de ne plus être enceinte

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Parce que c'est vrai que j'entends beaucoup de… Je reviens sur mes propos. C'est vrai qu'il y a beaucoup de mamans qui n'aiment pas être enceintes. Et je comprends complètement avec tous les soucis qu'on peut avoir, l'habitement, etc. C'est vraiment les douleurs, les insomnies, la fatigue, tout. Et c'est vrai que j'entends complètement qu'il y a des mamans qui n'ont pas aimé être enceintes. Mais là-dessus, c'est vrai que moi, ça a été un épanouissement. complet et total. Donc voilà, même si il y avait un suivi échographique tous les 15 jours du coup.

  • Speaker #0

    Quand même total pendant toute la grossesse ?

  • Speaker #1

    Oui, jusqu'au bout parce que j'avais un placenta prévia totalement recouvrant. Voilà, mais tous les trucs qu'on peut imaginer, je les ai eus. Le bébé en position transverse, la médecine en bas, le placenta prévia totalement recouvrant, etc. Donc, en fait, j'avais un suivi échographique tous les 15 jours, pendant les 9 mois jusqu'au bout. Pareil, un monitoring toutes les semaines à domicile, à partir des 6-7 mois. Parce qu'en plus, l'hôpital qui me suivait est à une heure de chez moi.

  • Speaker #0

    Ah oui, t'as compris encore toutes les choses.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement. Je suis en pleine campagne et du coup, en fait, j'avais pris rendez-vous avec l'hôpital. qui acceptaient les grossesses gémellaires, les accouchements gémellaires, avec tout l'aspect médical qu'il fallait. Et tout ça, c'est à une heure de chez moi. Donc, même si après, au final, j'ai perdu mes jumeaux, je suis restée quand même dans cet hôpital.

  • Speaker #0

    Tu avais commencé là-bas, donc t'en faisais.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. Mais donc, il y avait forcément tout le temps des risques d'avoir des contractions de travail, etc. Et je n'avais pas le droit, en fait, à chaque fois. À chaque fois, je disais oui, mais... J'espère quand même accoucher par voie basse. On me dit que ça va être très compliqué avec un placenta prévia totalement recouvrant et un bébé en position transverse.

  • Speaker #0

    Je vais te demander justement comment tu te préparais petit à petit à cet accouchement. Est-ce que, du coup, non, t'as répondu, on te laissait pas trop la place à l'espoir ?

  • Speaker #1

    En fait, le problème, c'est qu'à chaque fois, on me disait qu'il y avait un risque d'hémorragie, etc. Mais j'avoue, j'avais toujours un peu espoir. A chaque échographie, on insistait tout le temps. Il n'a pas la tête en bas, mais ça va peut-être changer. Ne vous inquiétez pas. Il est en position transverse, ne vous inquiétez pas. Surtout que moi, je le sentais beaucoup bouger. Mon fils, il bougeait tout le temps. Et il était très agité. Et du coup, je me disais, à tout moment, ça peut changer. Et des fois, quand je le voyais se retourner, je me disais, ça y est, vivement l'échographie, peut-être que... Et non, en fait, le placenta privé était toujours recouvrant jusqu'au bout. Et vers les 7 mois de grossesse, on m'a dit qu'avec tout ça, il allait falloir envisager la possibilité. Et vraiment, pour l'instant, ce n'était pas encore tout à fait fixe. C'est une césarienne. Mais ça, je ne l'entendais pas. Moi, j'avais préparé avec ma conjointe, on avait fait un... Oh là là, j'ai perdu le mot.

  • Speaker #0

    Un projet de naissance.

  • Speaker #1

    Un projet de naissance, merci beaucoup. On avait fait un projet de naissance avec le... On avait visité la maternité, avec une salle, ce qu'ils appellent nature, avec tout ce qu'il fallait, le bain, le ballon, tous les accessoires. Et c'est ça que je voulais. Je voulais à tout près accoucher par voix basse. Je ne voulais pas d'une césarienne parce que... je savais que les douleurs post-opératoires que j'allais avoir avec une intervention utérine ça allait être ma cinquième intervention et toi tu sais ce que c'est pour le coup c'est pas la plupart des femmes qui découvrent ça sur le tard oui c'est ça malheureusement c'est que quand on sait ce que c'est on n'a pas envie d'y retourner en fait donc c'était inenvisageable et je ne voulais pas l'entendre et du coup ma gynécologue m'a dit que évidemment comme j'allais accoucher au mois d'août elle était en vacances, donc ce ne serait pas elle qui allait m'opérer, et qu'elle allait voir avec ses collègues, elle allait faire une réunion avec tous les gynécologues de l'hôpital pour savoir quoi faire. Alors, de mon cas, mais sans doute d'autres cas aussi, d'autres femmes, je ne pense pas que c'était que sur moi. Les contractions. Voilà, c'est ça exactement. Et quelles solutions envisager, ces arénes ou pas, qu'est-ce qu'ils en pensaient ? Et donc, voilà, moi je voulais un accouchement par voie basse, avec une péridurale, mais justement dosée pour sentir les contractions, pour bien pousser. avec la bainothérapie, etc. J'avais tout fait, les séances d'ostéopathie, d'acupuncture, toutes les séances de préparation à l'accouchement, on avait tout assisté à deux pour vraiment être sûre. Et le 29 juin, sachant que j'accoucherai le 11 août, le 29 juin, elle m'annonce que la césarine est obligatoire parce que bébé est toujours en position transverse, toujours placenta prévia totalement recouvrant, ça ne bouge même pas d'un centimètre. Elle m'a dit, ne bouge même pas d'un centimètre. Donc, c'est trop risqué d'attendre plus longtemps parce que j'allais commencer à avoir des contractions de travail au bout d'un moment, chose que je n'avais encore jamais eue.

  • Speaker #0

    Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Voilà, je n'avais encore jamais eu de contractions réelles. En fait, j'avais des douleurs ligamentaires, mais je n'avais pas de contractions au point d'avoir très, très mal. Et là, c'est le coachement qui commence. Parce que je savais ce qui m'attendait avec tout ça. Je savais qu'on m'avait dit attention, il y a une hémorragie à prévoir, donc est-ce que vous nous donnez l'autorisation de transfuser ? Bien sûr que oui. Mais il n'y a aucun médecin qui me prenait au sérieux. Quand je leur disais que j'appréhendais et que je ne voulais pas, j'avais peur, on me répondait systématiquement mais non, ne vous inquiétez pas, on fait des césariennes tous les jours, madame, vous n'êtes pas la première, vous ne serez pas la dernière

  • Speaker #0

    C'est quand même plus aride que ça, on ne l'entendait pas en fait.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Vraiment, on ne me prenait pas au sérieux, on me prenait comme la patiente qui avait peur, mais c'est tout. On n'entendait pas les raisons pour lesquelles je m'inquiétais. Et même au jour de l'accouchement, j'ai reparlé au médecin, je lui ai dit vraiment, je sais que j'ai regardé votre profil sur le site de l'hôpital, je sais que vous connaissez l'endométriose. Vous opérez des femmes atteintes d'endométriose, donc vous savez à quoi vous attendre, mais oui, ne vous inquiétez pas. Donc voilà. Et au final, mon terme était pris pour le 27 août. Mais du coup, il fallait forcément organiser l'accouchement avant, sachant que je déménageais le 1er août, à 9 mois de grossesse.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu complexifies la complexité là.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a tendu une maison jusqu'au dernier moment. Oui. Et ça s'est fait le 1er août, les personnes ne partaient pas avant. Donc du coup, 9 mois de grossesse en train de déménager, incroyable. Mais bon, j'avais que des contractions à cause des efforts. Je portais vraiment les choses très légères. Et du coup, la citerrine a été programmée pour le 11 août, par un gynécologue que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, jamais rencontré. Et donc les médecins, par contre, m'ont demandé...

  • Speaker #0

    Il y a assez mal ou est-ce que tu arrives à te faire à l'idée quand même,

  • Speaker #1

    arriver au mieux au moment ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu arrives à te faire à l'idée quand même ou est-ce que c'était toujours très dur à accepter ?

  • Speaker #1

    Vraiment non. C'était beaucoup d'angoisse. Du moment, c'est pour ça que je me souviens encore de la date du 29 juin parce que de ce moment-là jusqu'au 11 août, je ne dormais plus du tout parce que je me renseignais sur toutes les césarines, les témoignages. Les mamans que j'avais autour de moi, on me disait, mais non, moi, je me suis levée, j'ai peu eu mal, etc. Je me disais, bon, c'est peut-être pas si grave, alors. Et c'était des cauchemars, c'était horrible. Et je n'arrivais pas à accepter ça, parce que, en fait, le problème, c'est que moi, je savais ce qui m'attendait, et que personne ne me croyait, personne ne me prenait au sérieux, c'était ça, surtout. Du coup, il n'y avait rien, en fait, qui était anticipé, à part les séances d'ostéopathie, d'acupuncture, c'était tout, quoi. Donc, euh... C'était ça qui était très compliqué. Et même la veille, ce qu'on m'a dit de venir la veille, par rapport au risque de contraction avec l'heure de route, à éviter le matin même de l'intervention. Du coup, la nuit qui a précédé la césarienne, et je n'arrive même pas à dire l'accouchement, c'est vraiment la césarienne, je n'ai pas dormi. On m'a dit, surtout, dernière nuit, il faut que tu fasses un gros dodo, parce que tu ne sais pas ce qui t'attend. Impossible de fermer la lune. C'était angoissant. C'était vraiment angoissant.

  • Speaker #0

    Et si tu avais pu faire un projet de naissance adapté à la césarienne, je ne sais pas si tu avais envie d'aller t'y, ou si tu avais envie d'avoir plus de peau à peau, c'était possible ? Est-ce que tu en avais envie ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Oui, c'est vrai. C'est vrai que j'ai fait un projet de naissance, du coup, qui a été... On a complètement modifié avec ma compagne parce que ça a changé tout, même pour elle. Elle qui vous l'a dit.

  • Speaker #0

    C'est la vidéo, là.

  • Speaker #1

    Elle souhaitait être là, mais au final, elle ne pouvait pas. Moi, je voulais avoir mon bébé dans les bras. Juste après, je ne pouvais pas. Il y avait plein de trucs. On a dû modifier tout le projet de naissance. Par contre, j'avais laissé tout ce qui concernait mon projet d'allaitement que je souhaitais. Je voulais allaiter mon bébé. Évidemment, la tête est bienvenue dès que possible. Mais ça compliquait tout, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Mais là-dessus, heureusement que j'étais en… En fait, il y avait une maman avec qui j'étais en préparation d'accouchement, les séances, et qu'elle était enceinte de jumelles. Et en fait, on s'est rencontrées il y a quelques mois de ça et on a appris que moi, j'étais au bloc à 9h, parce qu'elle, elle était au bloc à 8h. Et on savait. Elle m'a dit que je passais à 8h, moi j'étais à 9h. Heureusement que je suis passée le matin parce que ça évitait encore plus d'angoisse. On arrive à cette veille de césarienne,

  • Speaker #0

    du coup tu arrives à l'hôpital, tout se met un petit peu en place à ce moment-là et toi tu es vraiment... déprimée entre guillemets quoi.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Je me souviens, ma compagne m'a pris une photo du dernier monitoring. J'avais le sourire sur la photo mais je savais que c'était le dernier. Donc ça c'était pareil parce que j'étais tellement heureuse et épanouie dans ma grossesse que je me suis dit ça y est en plus je ne vais plus être enceinte. Je ne vais plus être enceinte, il n'y aura plus la poche. J'ai mis l'air que moi j'estimais encore avoir un mois. Donc j'aurais pu mes jumeaux non plus. Donc ça, c'était aussi un deuil à faire. Et puis la sage-femme que j'avais, toutes les autres sages-femmes du service étaient toutes adorables. Et je suis tombée sur celle qui n'était pas des plus agréables, où elle m'a dit, de toute façon, là, officiellement, vous n'êtes pas à l'hôpital. Donc officiellement, vous êtes... programmé au bloc demain matin. Donc là, vous n'existez pas à l'hôpital. Par contre, du coup, il n'y a pas de plateau. Vous allez manger à l'extérieur. Et puis voilà, hyper sèche, hyper... Est-ce que je suis pas ? Ah oui, oui, oui. On a été, mais choqués. Heureusement qu'après, elle réapparaît par la suite, une fois que j'ai accouché. Mais après, je ne la reverrai plus. Parce que cette femme-là... Ah mais je me suis dit... On s'est dit, mais attends, mais c'est... on vient là dans un moment quand même plutôt heureux. Enfin, je veux dire, on peut avoir un accueil un petit peu plus chaleureux, mais non. Donc, ça n'a pas aidé, on va dire, à...

  • Speaker #0

    On a retrouvé l'aspect vraiment médical. Pourtant, je suis soignante. Je suis soignante précise, donc je n'ai pas du tout de haine envers le personnel médical, ça en fait partie. Mais disons que j'accueille mieux mes patients que ça.

  • Speaker #1

    Heureusement.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    D'accord, donc vraiment une mauvaise ambiance ou des expériences là-dessus aussi.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est complètement débrouillé. On a dû se faire livrer des repas par barites. C'était... lunaire comme situation d'avant l'accouchement. Mais bon, c'était comme ça, on s'est dit c'est pas grave, voilà. Et puis le principal c'est demain, on s'accrochait vraiment au lendemain. C'était tout ce qui comptait, la rencontre avec notre bébé, même s'il y avait beaucoup beaucoup d'angoisse.

  • Speaker #1

    Il faut s'accrocher au positif, mais c'est compliqué dans ce contexte.

  • Speaker #0

    Complètement,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et du coup, comment ça se passe ? On arrive au grand moment ?

  • Speaker #0

    Oui, au grand moment, oui. Du coup, on arrive le matin, on me dépose la tenue, tout ça, avec les produits. Donc la douche à la bétadine et tout. Donc là, tout de suite, on rentre dans l'aspect médical que je ne voulais pas parce que je repars dans mes interventions de la douche à la bétadine. la tenue bleue qui va avec, la petite charlotte, etc. Tout ce que je connaissais déjà et que je n'avais pas envie de retrouver, en fait, dans le contexte de voir mon bébé, d'accueillir mon bébé, je n'avais pas envie que ce soit dans ce contexte-là que je connaissais déjà. Et donc, je pars au bloc à 9h, on me pose à Péridural. Ça va, il n'y avait vraiment pas beaucoup de retard. Et je dis au revoir à ma compagne. Donc, ça, c'est pareil. Elle ne peut pas du tout venir.

  • Speaker #1

    Pas du tout. C'est pas même pour le moment.

  • Speaker #0

    Non, même pas. On a été en une salle avant. Alors, il faut savoir que j'ai essayé de reconstituer un petit peu tout cette partie accouchement parce que je me souviens de pas grand-chose. Donc, c'est vraiment beaucoup ma compagne qui m'a tout raconté. Je me souviens... pas de... J'avais beaucoup de pertes de mémoire, etc. parce que par rapport à tout ce qui s'est passé par la suite. Je me souviens juste qu'on était dans une salle pendant quelques minutes avant et puis au final, elle était avec moi à ce moment-là, elle était à ma droite et à ce moment-là, nous avons vu, nous sommes parmi les chercheurs, nous disons ça y est, on y va. Et donc, elle est restée dans cette salle pendant une heure et demie, seule.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a été très dur aussi pour elle, parce qu'elle était très inquiète. Elle ne savait pas ce qui se passait. Elle trouvait ça long, étrangement long.

  • Speaker #1

    Je pense qu'une heure et demie toute seule, on trouve ça...

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Sans savoir ce qui se passe. Et puis voilà. Donc à ce moment-là, du coup, je suis partie. On m'a posé la fameuse péridurale, qui est auprès de beaucoup de femmes. Et c'est vrai que c'est impressionnant. et puis à ce moment là on m'a allongée et là c'était parti c'était lancé et là on se dit qu'il n'y a pas le choix donc voilà et puis là ça commence,

  • Speaker #1

    j'ai un petit trou de mémoire où je ne sais pas trop ce qui se passe et du coup je n'ai personne pour me raconter à présent tout se passe assez bien la génétésie c'est bien mis en place, tout allait très bien

  • Speaker #0

    Très bien, vraiment, c'est vrai que même de par mon métier d'aide-soignante, je me rends compte que le personnel du bloc opératoire, alors souvent, je ne dis pas tout le temps, mais souvent, ils sont plutôt dans l'humour, etc., pour essayer un petit peu de détendre l'atmosphère, parce que les patients sont très souvent stressés, à juste titre, et donc j'ai eu une équipe plutôt gentille, la sage-femme était très douce, c'était vraiment bien d'accord donc sur ce fait bien et premier trou de mémoire voilà premier trou de mémoire parce que je sais pas depuis combien de temps il commençait à ouvrir du coup le gynécologue qui était là que j'ai très brièvement rencontré 30 secondes avant lui disant attention vous m'oubliez pas je suis la personne qui a été multiplement opéré qui a un placenta prévia totalement et en plus il y a sans doute des restes de peau gemellère donc s'il vous plaît faites attention oui oui c'est ça d'accord et à ce moment là je sais pas depuis combien de temps du coup ça avait commencé je sens que je commence à me sentir mal ça va pas ça je commence un peu à me sentir partir pourtant j'ai voilà j'ai eu beaucoup d'interventions mais là c'était bizarre et donc je préviens l'anesthésie il y a quelque chose qui va pas c'est pas normal il me dit mais si si si c'est normal vous inquiétez pas c'est l'arraché anesthésie etc vous inquiétez pas Ah oui, mais là, je me sens partir. Et à ce moment-là, je commence à vomir. Et là, toutes les alarmes du scope se mettent à sonner de partout. J'entends Eh chut, eh chut, elle a 6, elle a 6 de tension ! Alors que de base, je suis entre 11 et 12. Donc là, il y avait quelque chose qui n'allait pas. L'anesthésiste m'a masqué oxygène. C'est tout ce dont je me souviens, parce que je partais complètement. Je commence à remonter. Et là il me dit ça va mieux ? Ouais ouais ouais ça va mais c'est pas... J'essayais de lui faire comprendre avec des gestes que c'était pas trop trop ça quoi. Cinq minutes après, rebelote. Vomissement dans le masque à oxygène. Donc là l'anesthésie commence à s'énerver. Il me dit mais vous auriez pu me prévenir, ça va pas ? Je vous aurais enlevé le masque ? Désolée,

  • Speaker #1

    que je peux.

  • Speaker #0

    je me suis dit c'est pas possible et là les alarmes à nouveau qui se redéclenchent pareil elle est assise elle est assise et j'étais retombée apparemment assise de tension et il s'agacait il s'agacait parce que bah oui vous êtes assise de tension vous me prévenez pas bah je suis désolée je c'est pas mon statut mais déjà et je lui dis j'arrive pas j'essayais de lui faire comprendre que j'avais pas la force de parler en fait j'essayais de bah de déjà d'ouvrir les yeux déjà donc Donc, parler, en fait, c'est compliqué quand on est un petit peu en train de partir de l'autre côté. Donc, voilà. Donc là, je sentais que ça commençait un peu à... En fait, ce n'était pas maîtrisé. Je sentais que ça ne suivait pas derrière. Ils n'avaient pas prévu.

  • Speaker #1

    Malgré tout ce que tu avais prévenu, que ce serait potentiellement un peu compliqué.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Pas du tout au fait, quoi.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce que j'ai dit, tout ce que j'ai pu évoquer pendant plus d'un mois, rien n'a été pris en compte. tout a été prêt à la légère et on m'a pas écouté et si on avait pris en compte tout ce que j'avais dit je pense que bah déjà on aurait pu anticiper ça et puis bon on surveille en fait on voit que la tension commence à tomber je suis pas passé de 12 à 6 quoi donc on essaye de voilà mais bon c'est voilà et pendant tout ce temps là en fait ma compagne elle savait pas en fait elle savait pas ce qui se passait elle m'a dit par la suite que personne ne l'a jamais prévenu de quoi que ce soit même après et c'est moi qui lui a tout raconté dans les jours qui ont suivi. Personne, aucun personnel médical ne lui a dit quoi que ce soit pour la prévenir. Donc, ça, c'était vers 9h. Donc, il s'est passé tout ça. Et je sais qu'elle est arrivée vers 10h35, parce qu'elle a regardé l'heure avant d'arriver. À 10h35, elle est arrivée au bloc pour voir la naissance de notre fils. Donc là... C'était un mélange d'émotions complètement...

  • Speaker #1

    Pendant une heure et demie, il s'est passé quoi du coup ? Je suis désolée, mais...

  • Speaker #0

    Je me pose la même question.

  • Speaker #1

    C'est pas trop en fait.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Toi, tu ne te souviens pas du tout. Non. Une heure et demie comme ça pendant une césarienne, c'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai su par la suite, qu'au final, c'était beaucoup en fait. Pour moi... Je suis tellement habituée à avoir des interventions qui durent entre une heure et demie et deux heures que je me suis dit bon bah c'est une énième intervention me dit oui mais là c'est une césarienne c'est pas une intervention où on enlève pas une chose.

  • Speaker #1

    C'est un accouchement même si toi tu le vois pas comme ça c'est censé être un accouchement et pas une opération

  • Speaker #0

    C'est ça c'est exactement la question

  • Speaker #1

    Tu as parlé de votre tour toi si c'était à cause de la copernométriose, à cause de la poche donc je sais pas du tout

  • Speaker #0

    On m'a dit que c'était à cause du placenta prévia. En fait, il y a eu une énorme hémorragie qu'ils n'ont pas su... En fait, ils n'ont pas su la gérer. Le médecin qui était là n'a pas su gérer l'hémorragie. Donc, en fait, je me suis littéralement vidée de mon sang. J'ai perdu 2,8 litres. Ah oui. Voilà. Donc, c'est énorme. Je crois qu'on perd... à peu près 1,5 litre en moyenne, on va dire, quand il y a une hémorragie importante avec un placenta prévia ou autre, de lituites. En fait, c'était la catastrophe au bloc, je pense. Je pense qu'ils étaient complètement dépassés.

  • Speaker #1

    Et puis, toi, tu n'étais plus là, forcément. Si tu as perdu autant de sang, ton cerveau n'arrivait pas à percuter ce qui se passait.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Et le problème, c'est que j'ai su par la suite qu'on ne m'a pas transfusée, alors que j'ai donné mon accord. J'ai vu que de base, j'ai tendance à être anémiée, d'autant plus avec une grossesse. On sait que la plupart des femmes enceintes sont anémiées. Avec un placenta prévia, il va falloir savoir que pendant 9 mois, on m'a bourré de féritines en comprimé plusieurs fois par jour pour anticiper l'hémorragie. Donc moi, j'ai fait tout ce que j'ai pu, mais après, je n'avais pas un taux de féritines énorme. Et donc, forcément, de l'IQ8, je ne sais pas pourquoi, on n'a jamais su pourquoi ils n'ont pas transfusé. De ce que j'ai cru comprendre, c'est qu'en gros, ça prend beaucoup de temps et qu'ils n'avaient pas trop... de temps derrière, il y avait d'autres césariennes. De ce que j'ai cru comprendre.

  • Speaker #1

    Il fallait prendre trop de temps, du coup.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Apparemment, c'était ça, le problème. Donc, c'est vrai que pendant une heure et demie, en fait, ils ont essayé de faire ce qu'ils pouvaient, mais du coup, quand mon fils est né, j'étais pas là. Psychologiquement, j'étais pas là, quoi. J'arrivais pas... En fait, j'ai essayé d'ouvrir les yeux pour le voir.

  • Speaker #1

    T'as quand même vécu le moment, senti le moment où il est sorti, entendu son premier cri ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors je l'ai pas senti, je l'ai entendu, il a pleuré et là ça a été, il y avait ma compagne qui était à ma tête à gauche, ça je m'en souviens par contre, elle était là et on a eu les frissons toutes les deux et je lui dis regarde l'heure, regarde l'heure et elle m'a dit 10h41, ça je m'en souviens pas. Et ça, c'était quelque chose que je voulais vraiment savoir, son heure de naissance précise. Et il est là, j'ai entendu ses petits cris et là, on a pleuré. On a pleuré toutes les deux et c'était tellement émouvant. Et puis, on l'a enveloppée dans un linge. La sage-femme l'a enveloppée dans un linge et nous l'a mise à ma tête. Et du coup, on était avec lui. Et sauf que juste après, après, je ne saurais plus trop le temps exact, mais juste après, ma compagne est partie avec notre bébé en salle de soins rapidement après. Donc, en fait, j'ai profité de mon fils, je ne sais pas, peut-être deux, trois minutes. Franchement, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Il allait bien ou est-ce que c'est parce qu'il avait besoin de soins tout de suite ?

  • Speaker #0

    Il allait bien, mais on voulait être sûrs, je pense, avec tout ce qui s'était passé pendant une heure et demie. Je pense qu'ils ont dû se dire, bon, on va voir si tout va bien, s'il n'y a pas eu de conséquences, s'il est bien. Par contre, il allait très, très bien. Il n'y a eu aucun soin particulier, vraiment pas de problème d'oxygénation, rien du tout. Donc, voilà,

  • Speaker #1

    fédération.

  • Speaker #0

    Ah, c'était... Ouais, mais en fait, à ce moment-là, c'est vraiment horrible, ce que je vais dire. Mais je me suis dit, bon, ça y est, il va bien. Tant pis si toi, ça va pas. Je sais que c'est horrible à entendre, mais...

  • Speaker #1

    C'est toute pensée d'une mère, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Parce qu'après, chaque fois, quand je viens me dire, non, non, il ne faut pas dire ça. Ouais, mais quand on sait que ça y est, son fils est sorti, qu'il va bien et que... il était avec nous et que j'ai pu en profiter quelques minutes, je me suis dit, ça y est, je peux relâcher la pression. Et du coup, c'est là où ça aurait pu être un peu plus dangereux parce que le fait de se laisser aller, alors que j'essayais de me maintenir depuis une heure et demie en éveil, ça a été la libération et de savoir qu'il allait bien, qu'on avait pu en profiter et qu'il était sur toi avec ma compagne entre de bonnes mains. Et à ce moment-là, après, on me le ramène pendant une dizaine de minutes. Parce que je me souviens que la sage-femme me disait Ah, mais regardez-le, profitez-en ! Et j'essayais de faire comprendre que je n'arrivais pas à être là. Je le voyais, je le sentais auprès de moi, je l'entendais. Et c'est un sentiment qui est indescriptible, mais je n'arrivais pas à ouvrir les yeux plus que ça. en fait, à en profiter comme il se devait, tellement j'étais complètement dans les vapes.

  • Speaker #1

    C'est ça ce qu'on prend aussi.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et sauf qu'en plus, ma compagne, ils l'ont renvoyée en salle de réveil. Alors, elle, elle me dit que c'est parce que ils ont commencé à... à me recoudre, mais bon, on ne voyait pas avec le champ. Elle aurait pu être là, mais non, ils l'ont renvoyée toute seule en salle de réveil alors que il y a sa compagne et son fils.

  • Speaker #1

    Parce que ton fils est resté avec toi et du coup, elle est partie toute seule.

  • Speaker #0

    Oui, ils l'ont remise toute seule dans la salle de réveil en attendant que je profite de mon fils. D'accord, c'est spécial. Il y a des trucs incompréhensibles, mais elle, elle est tellement gentille qu'elle n'a pas osé se réveiller. Elle s'est dit qu'ils étaient en train de s'occuper de moi, de s'occuper du petit, donc elle ne voulait pas les embêter en fait. Mais bon, elle n'était pas forcément très rassurée, on va dire. Et là, du coup, je me souviens de la sensation horrible que c'était parce que j'avais vraiment mon tout petit bébé à gauche de ma tête et je ne pouvais pas le toucher à cause de toutes les perfusions que j'avais. Le brassard de tension qui me serrait, il n'arrêtait pas de resserrer tout le temps parce que forcément, il captait qu'il y avait un problème. Les sensations que quand on te trifouille de l'intérieur, tu sens qu'il y a des mains à l'intérieur de ton ventre. Du coup, je ne pouvais que regarder mon fils. Je ne pouvais que l'admirer, je ne pouvais pas le toucher. Ça, c'était quelque chose. On a envie de le serrer dans ses bras et là, on ne peut pas. et je sentais mon ventre rebondir à chaque coup et c'était horrible parce qu'il y a un moment par contre où ça m'a marqué je me suis dit là à ce moment là et plusieurs fois je me suis dit ça plusieurs reprises là t'as juste des sensations avec la péridurale tu sens que t'as des à-coups tu sens que ça te trifouille mais ma petite tu vas morfler quand ça frappe tes fesses et ça c'est quelque chose où je me suis dit là toutes les sensations que t'as Tu sais très bien que quand les antidouleurs ne vont plus faire effet, tu vas alors avoir un mal, des douleurs pas poussées. Et ça, ça revenait sans cesse dans ma tête alors qu'il y avait mon fils à gauche. Et ça, c'est...

  • Speaker #1

    Tu as profité du moment, en fin de compte. Tu as tellement eu peur et tellement souffert par avant que du coup, forcément, tu as l'esprit pratique et logique qui prend le dessus.

  • Speaker #0

    Complètement. Complètement. Et cette sensation de devoir se forcer pour ce moment. en éveil parce que j'avais envie de le regarder parce que je savais qu'il allait bientôt repartir. Du coup, c'était... Et je suis encore restée une heure, un peu plus d'une heure au bloc.

  • Speaker #1

    C'est l'horreur !

  • Speaker #0

    Une heure, une heure et demie même, je crois, pour être refermée.

  • Speaker #1

    Et il était parti, ton fils, du coup ?

  • Speaker #0

    Oui. Par contre, il l'aura menée à ma compagne à peine dix minutes après. J'en ai profité peut-être dix minutes au total et l'ont ramené parce qu'il faisait froid dans le bloc. Et puis, il avait envie d'être... En fait, il fallait qu'il soit en peau à peau et je ne pouvais pas lui offrir ça.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas.

  • Speaker #0

    Voilà. Et ça, c'est pareil. Tout ça, c'est des culpabilités permanentes. On se dit, je n'ai pas pu le prendre dans les bras, je n'ai pas pu lui offrir le peau à peau que je voulais. Heureusement que ma compagne l'a fait, mais on a envie de ressentir ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Pour lui, c'est presque pareil, avec des gros guillemets, parce que c'est quand même un peu à peu avec un parent. Pour toi, tu te sens un peu... Oui, dans ton rôle,

  • Speaker #0

    je comprends. Complètement. Oui, c'est ça. C'est le mot exact. Complètement. Et du coup, il est resté avec ma compagne, du coup, en salle, je ne sais pas, de réveil, de naissance, parce que c'était un peu une salle... Il faisait un peu tout ça. Et moi, je suis retournée du coup en septales vers midi, alors que j'étais au bloc à 9h.

  • Speaker #1

    Tu n'as même pas commencé le réveil, là, toi, à ce stade-là.

  • Speaker #0

    Non, non, non. Il n'y avait pas de... C'était très compliqué. Ouais, vers midi, du coup, quand je suis arrivée, il y avait du coup notre fils avec ma compagne qui était en peau à peau, justement. Et c'était ce dont je rêvais depuis deux heures. Et j'étais tellement dans les vapes. C'était horrible. Et ça, c'est un souvenir. En fait, j'ai vraiment des bribes marquantes. Et à ce moment-là, ma compagne, elle me montre fièrement notre fils. Elle me regarde comme il est beau. Et moi, je dis oui, il est beau. Et je m'efforçais de sourire alors que je l'apercevais à peine. Et tout de suite, ma première question, c'était comment il va ? Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Qu'est-ce qui s'est passé pendant cette réunion-là ? Et j'ai essayé de... parler donc elle me répondait etc et on dit qu'il allait très bien qu'ils avaient fait du poids pour qui gazouillait et je l'entendais et elle me racontait etc et j'arrivais à peine à parler et je savais pas en fait le truc c'est que moi je savais pas ce qu'il m'est arrivé faut savoir que toute cette histoire d'hémorragie de non transfusion etc je

  • Speaker #1

    l'ai su par la suite donc à ce moment là en fait comme tu disais au début c'est là tu as tu as tout regroupé les morceaux du puzzle mais c'est effectivement que toi quand tu sors tu te rends compte de rien et t'as ta connaissance de rien c'est horrible complètement

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est horrible parce que je me dis, mais qu'est-ce qui t'arrive ? Qu'est-ce qui te prend ? Qu'est-ce que tu culpabilises ? Tu te dis, mais pourquoi tu es dans cet état-là ? Mais allez, il y a plein de femmes qui ont des césariennes. Pourquoi toi, tu ne te remets pas ? Mais ouvre les yeux. Parce que j'avais vu tellement de témoignages pendant un mois où je m'étais renseignée qu'il y avait des femmes qui allaient très, très bien et que ça se passait très bien. Et elles n'avaient jamais parlé de rêver comme ça. Et donc, je me suis dit, mais ouvre les yeux, en fait, secoue-toi. Donc je ne m'écoutais pas et tout ce qui comptait pour moi, c'était notre bébé en fait. Donc ma compagne, elle essaye de me parler et elle voit ma tête et elle me dit Mais je trouve que tu ne le regardes pas beaucoup, c'est bizarre. Et là, je ne me souviens pratiquement rien, sauf de cette phrase. Elle est tellement pas méchante et c'était tellement maladroit de sa part parce qu'elle ne savait pas. qui s'était passé et elle m'a dit c'est bizarre,

  • Speaker #1

    tu ne le regardes pas beaucoup mais c'était juste un constat au final voilà,

  • Speaker #0

    et ça m'a blessée mais ça m'a blessée pendant des mois et c'est là qu'a commencé la culpabilité maternelle, parce que en plus la pauvre du coup maintenant elle s'en veut aujourd'hui parce qu'elle ne savait pas du tout et personne ne lui a rien dit et moi non plus, et je lui ai dit je suis désolée, je ne comprends pas ce qui m'arrive, mes yeux se ferment tout seul je ne comprends pas pourquoi Et elle m'a dit, repose-toi, il n'y a pas de souci. Elle était très gentille, elle me dit, repose-toi, dors, je comprends. Et je n'y arrivais pas, en fait, parce que c'est un état où tu es dans les vapes, mais en même temps, tu n'arrives pas à dormir. Donc, c'est juste qu'en fait, ton corps, il est complètement affaibli, mais ce n'est pas pour autant que tu as envie de dormir. Et à ce moment-là, dans ce lit-là, je la vois avec notre fils, et je me dis, on m'a volé ces moments. On m'a volé ces premiers instants. de ces premiers instants de vie de mon bébé, nos premiers moments, à tous les trois, on me les a volés. Parce que si on avait fait le nécessaire, si on avait anticipé, si on m'avait transfusé, je n'aurais pas vécu tout ça. Si on avait anticipé l'hémorragie aussi, je n'aurais pas vécu tout ça. Et ça n'a pas été joli.

  • Speaker #1

    Et pas faute d'avoir prévenu en plus que ça se passerait potentiellement mal.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Absolument. C'est ça, c'est que t'as beau prévenir, en fait, on ne te prend pas en sérieux. Et moi, je le vois dans mon travail. Combien de fois j'ai vu des patients qui disaient Ah, mais j'ai ci, j'ai ça comme problème. Et on les disait Mais t'as vu la 102, là ? Il faut que tu te plaindres. Ouais, mais au final, on ne sait plus pourquoi pour la suite. Donc, voilà. C'est que le personnel médical, des fois, il y en a des très, très bien. Et comme dans tout métier, il y a des fois, il y a des manquements. Et là, malheureusement, il y a eu de très gros manquements. Donc,

  • Speaker #1

    tu n'as pas eu la meilleure prise en charge ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Et puis, après, on m'a dit oui, mais en même temps, au mois d'août, beaucoup de gens sont en vacances. Oui, mais il y a quand même des femmes qui accouchent au mois d'août. Il y a quand même des interventions au mois d'août. On ne s'arrête pas de vivre au mois d'août. Donc, il faut quand même avoir le matériel nécessaire, quelque part, en fait. Oui, et puis,

  • Speaker #1

    tu calcules pas quand tu as bébés venels. C'est bien l'une des seules opérations que tu ne peux pas prévoir à l'avance, pour le coup.

  • Speaker #0

    Complètement. absolument, oui c'est vrai qu'en plus avec les cédariennes en urgence il faut être prêt donc voilà il est temps de profiter à ce moment là de ce qu'on peut et à quel moment toi tu te sens revenir à toi à ton corps à ton cerveau de manière normale vers 14h on est resté je sais pas Plus on est resté, enfin vers 14h je crois environ, on est sorti de la salle de réveil, on est retourné en chambre. Et à ce moment-là, justement, les sages-femmes arrivent, etc. On me dit, est-ce que vous voyez des mouches ? Donc je réponds que non, parce qu'au final, c'est que j'avais récupéré mes esprits et que je n'avais pas de risque de repartir. Et là, il y a la fameuse sage-femme. D'abord, il y a une infirmière qui arrive à ce moment-là, avant, pour me faire une prise de sang vers 14h30. Et avec ma compagne, on lui demande pourquoi. Et pourquoi il y a une prise de sang à faire alors que je sors du bloc. Elle me répond, bah, vous avez perdu beaucoup de sang, madame, je ne comprends pas. Comment ça ? qu'est-ce qui s'est passé, je ne suis pas au courant. Elle me dit, vous avez fait une importante hémorragie, vous êtes au courant. Ah non, pas du tout. Et là, ma compagne a dit, attendez, je ne comprends pas, je suis restée une heure et demie en salle de réveil et on ne m'a pas prévu, qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez perdu 2,8 de sang. Vous avez fait 2 chutes de tension assises. Oh, gros blanc ! À quel moment, c'est l'infirmière du service maternité qui te dit ça ?

  • Speaker #1

    Pour une prise de sang, ça... pensant que tu es au courant de sur quoi, donc vraiment avec aucune délicatesse parce qu'elle ne savait pas.

  • Speaker #0

    Elle ne savait pas, la pauvre, elle est tombée bénie. Donc moi, mon premier réflexe, c'est de toute façon, on m'a transfusé, j'avais donné mon accord. Elle m'a dit, pas du tout. Elle a dit, là, je vais vous faire une prise de sang pour connaître votre taux de féritine et pour vous faire passer le nombre de poches de fer qu'il vous faut. D'accord. Et elle m'a dit, vous n'êtes pas vue. Non. Et en fait, après, j'avais amené un petit miroir, sachant que je n'allais pas pouvoir me lever tout de suite, j'avais amené un petit miroir. Et en fait, mes lèvres étaient translucides. J'avais vraiment les lèvres blanches, mais blanches, j'étais en anémie totale. Et donc, je précise tout ça pour mettre dans le contexte. Donc, elle me fait la prise de soin, etc. Et là, il y a la sage-femme qui arrive, la fameuse sage-femme qui nous avait accueillis la veille avec beaucoup de chaleur humaine. Voilà, qui me dit, ça va ? Je dis, bah... Oui ça peut aller. Elle dit bah hop on va à la douche madame. Oh non. Ah non là je me suis dit c'est un sketch. Elle va me dire je rigole, vous inquiétez pas je rigole. Non. Elle m'a dit bah oui bah attendez comment ça. Ah bah les pansements ils sont propres. Je viens de les regarder, les pansements sont propres. Vous pouvez aller vous laver c'est bon.

  • Speaker #1

    Ça fait trois heures que t'es sortie de la feuille de réveil là.

  • Speaker #0

    Ah oui ça fait... Oui, c'est ça, 2-3 heures. 3 heures maximum. Voilà. Là,

  • Speaker #1

    violente.

  • Speaker #0

    Mais c'était vraiment, allez hop, à la douche. Genre, il y a urgence. Je peux redescendre un peu, je peux récupérer, sachant que justement, quand on est personnel soignant, on sait que le premier lever doit être encadré par un personnel soignant, qui peut être là pour t'aider en cas de chute. Donc là, en fait, moi, tu m'envoies toute seule à la douche. Je fais un malaise sur la douche, qu'est-ce qui se passe ? Qui va me récupérer ?

  • Speaker #1

    Elle n'était pas avec toi, du coup ? Non,

  • Speaker #0

    pas du tout. Oh bah, ok, non. Elle n'était pas restée. Non, non, je pense qu'elle estimait que ma compagne était là, sauf que, bah oui, mais elle n'est pas personnelle soignante, en fait. Si je fais un malaise, elle ne va pas forcément savoir les gestes exacts à avoir, quoi. Donc, voilà. Donc là, je me dis, bon, je viens de me faire ouvrir l'utérus avec une endométriose, avec une hémorragie. Je t'en avais mis total et tu m'envoies la douche 4h après. 3-4h après. C'est quoi ça ? Ouais, moi aussi. Sachant que je précise que les seules antidouleurs que j'avais, c'était de l'acupun et du paracétamol. C'est exactement ce que je prends pour mes douleurs quotidiennes d'endométriose. Donc en fait, le problème c'est que du coup, on te donne le même type de molécules que tu prends au quotidien. Forcément, ça ne fait pas beaucoup effet pour une césarienne. Voilà, donc ça c'était quelque chose. Et ça c'était au retour de la chambre, on m'a proposé la tétée de bienvenue. Et forcément j'ai tout de suite accepté, parce que c'était quelque chose qui me tenait beaucoup à cœur. Et après je n'avais pas grand-chose. Et puis en plus j'avais une forme de mamelon qui était... je ne sais pas, poser problème. On m'a donné des embouts spécifiques pour que mon bébé puisse... Oui, voilà, des bouts de seins, pardon. Et des bouts de seins pour que mon fils puisse téter correctement.

  • Speaker #1

    Ils t'ont laissé essayer sans quand même ou ils t'ont mis directement les bouts de seins ?

  • Speaker #0

    Ils ont essayé plusieurs fois sans. Il avait beaucoup de mal à prendre parce qu'il n'arrivait pas à le prendre en bouche correctement. Et avec le bout de seins, il y arrivait. donc plusieurs fois j'ai réessayé sans et il n'y arrivait pas en fait c'est trop compliqué pour lui et puis voilà donc ça il a eu au moins la tétée de bienvenue après j'ai essayé de tirer du lait pour avoir du colostrum etc parce que j'avais beaucoup de mal à avoir du lait déjà avec la césarienne avec l'hémorragie avec l'anesthésie il y avait trop de... trucs qui ont fait que je crèche aussi c'est vrai aussi vous voulez mais c'est vrai que ça J'ai que du colostrum 48 heures après. Et en plus, il faut savoir que les tirelets de l'hôpital étaient en panne. Donc, pas de chance. On tournait avec un seul tirelet pour le service maternité entière.

  • Speaker #1

    Ton hôpital est quand même assez...

  • Speaker #0

    Oui, c'est un hôpital privé. C'est un limo. Oui, je me suis dit que c'était un hôpital privé. Donc, on n'est pas sur un hôpital public, on n'est pas sur une clinique privée. En fait, il y avait les deux. Je ne connaissais pas ce système d'hôpital privé. Et donc, ce n'était pas de chance. Parce que du coup, j'ai essayé de tirer mon lait jour et nuit. Je l'ai épuisé parce qu'il faut se tenir droite. C'était un tire-lait. Il faut vraiment se tenir bien droite pour bien prendre… Que l'embout tienne bien au niveau du sein. Et du coup, ça me tirait sur les cicatrices. Il fallait se mettre au bord du lit. C'était horrible, même au fauteuil et tout. C'était vraiment... Et du coup, je sonnais très régulièrement pour l'avoir, mais il était tout le temps pris. Donc, je faisais de mon mieux pour tirer pendant une heure d'affilée à chaque fois que je l'avais, jour et nuit. Et en plus de faire têter mon fils. Et du coup, c'était très douloureux. En plus, forcément, mon fils, il appuyait sur mes cicatrices pour le mettre au sein. Donc, c'était... très douloureux. J'ai fini par me créer des crevasses avec tout ça, parce que je faisais trop. Apparemment, c'était beaucoup trop. Je tirais par-dessus les crevasses, donc c'était horrible.

  • Speaker #1

    Tu sentais quand même la douleur ? Ou à côté de l'endométrio, c'était rien peut-être aussi ?

  • Speaker #0

    Franchement, pour avoir des douleurs quotidiennes, et même des douleurs post-opératoires, Cette césarienne a été une douleur indescriptible, mais indescriptible. Je ne pourrais même pas... Quand elle venait pour me dire Vous êtes à combien sur 10 ? Je répondais Si je vous réponds 10, qu'est-ce que ça va changer au niveau des antidouleurs ? Parce que vous mettez le maximum. Elle me dit Vous êtes à 10 ? Je vous jure que je suis à 10 sur 10. Je pleurais tout le temps. Je pleurais. C'était horrible parce qu'il y a un sentiment de... Puis ce mélange où on est content de rencontrer son fils. En même temps, je me dis qu'on aurait dû en avoir trois. Il est tout seul dans son petit...

  • Speaker #1

    Il a toujours ton deck et un cours.

  • Speaker #0

    En plus, c'était l'accouchement qui me remettait au plus haut point, que je fuyais. Les douleurs que j'attendais, elles étaient là. En plus, mon projet d'allaitement, je voulais vraiment faire un allaitement exclusif. Ça ne fonctionnait pas. j'étais en plein baby blues avec la chuteur Monal et en plus à un moment donné parce que mon fils pleurait beaucoup parce qu'il avait faim il était tété et il n'y avait rien et j'essayais à chaque fois je tirais un tout petit peu ce colostrum et c'était le saint Graal et la sage-femme à un moment donné elle a fini par me convaincre de lui donner un biberon pour le caler et je me souviens toujours de cette phrase quand elle est venue, elle a appelé sa collègue Elle était à côté de moi et elle lui a dit au téléphone Amène-moi un biberon s'il te plaît parce que ce pauvre bébé, il a faim. Et ça, ça m'a…

  • Speaker #1

    Ça t'a fait une faim.

  • Speaker #0

    Je me suis dit Mais ce n'est pas possible, on ne peut pas dire ça. Je suis en train de me battre. Je me tue clairement entre les douleurs, la cicatrice et tout pour essayer de faire au mieux pour tirer mon lait avec un pauvre tire-lait pour tout le service. et tu me mets balancer dans la tête la fin sur ton bébé alors j'essaie de faire au mieux pour lui c'est juste pour avoir les quelques gouttes que je parviens à tirer à chaque fois et du coup là ça m'a après il m'a dit ne t'inquiète pas c'est un chuteur monale moi non mais je pense qu'il y a aussi un peu de c'est pas que ça non c'est pas que ça et donc c'est ma c'est ma compagne Du coup, la sage-femme a pris en photo le premier biberon que ma compagne lui a donné. Et là, ça a été le début de ce baby-boos. Après, j'ai eu une dépression postpartum. Et les sages-femmes, il y avait certaines sages-femmes qui étaient spécialisées en allaitement, qui passaient les unes après les autres pour me montrer comment faire, les positions à avoir, la compression du mamelon. Mais rien à faire, en fait, j'avais vraiment beaucoup trop de lait. Beaucoup trop, pardon, de peu de lait. Je n'avais pas assez. Et on m'a dit que c'était à cause de... de tout ça et du coup il y a une culpabilité qui s'est instaurée pour pouvoir allaiter mon fils, c'est mon objectif ultime à sa naissance, j'avais tout acheté sur ma table de chevet, j'avais les crèmes, les cotons, j'avais des soutiens-corps d'allaitement.

  • Speaker #1

    Et puis tu n'avais pas pu avoir de l'accouchement de tes rêves, je pense que tu t'étais aussi raccrochée à ça en projet, c'était la dernière chose que tu pouvais encore faire et qui s'envole.

  • Speaker #0

    Complètement, oui c'est vrai, c'est ça. en fait c'était ça, c'était des désillusions à chaque fois petit à petit qui partaient et j'avais même l'eau intirlée pour la sortie de la maternité qu'on a récupérée mais au final ça allait pas du tout, ça donnait rien et plus ça allait, plus la position assise droite, ça me tirait terriblement et du coup après on avait prévu de faire un aliment mixte mais au final petit à petit j'avais beau, même à la maison donner le sein en fait ça se vidait que quand J'avais un peu de lait, surtout quand j'allais me laver avec l'eau chaude. Du coup, ça se transformait en lait infantile. Donc, c'est vraiment ça. En fait, ce qui m'a marquée le plus, c'est vraiment la culpabilité de ne pas pouvoir porter mon bébé, déjà. Ce qui m'a le plus marquée par rapport aux soins. Le fait de ne pas pouvoir faire ses premiers soins. J'ai assisté à son premier bain dans mon lit pour pouvoir faire ses changes. même à la maison, ne pas pouvoir la laiter. Quand on est rentrés, je devais attendre le retour du travail de ma compagne pour qu'elle m'aide à changer la couche de mon fils parce que je n'y arrivais pas. C'était catastrophique. Et donc, après, il y a eu le retour à la maison parce qu'après le séjour à la maternité, on est restés une semaine parce que mon fils était un tout petit peu... poids. C'était un petit poids, il faisait 2,950 kg. Donc, ce n'était pas énorme pour 51 cm. Il était grand, mais fin, très fin, même encore aujourd'hui, il est très fin. Et pourtant, il mange. C'est bien racheté depuis. Mais voilà, ça a été ça, vraiment, le plus compliqué. Après, il y a eu le retrait des fils, parce qu'en plus, on a mis des fils non résorbables. Donc, à faire. Oui, oui, oui. Ça, je n'ai pas compris non plus. Alors si, je dis, Betty, j'ai demandé à la sage-femme qui était adorable, qui m'a suivie tout le long de ma grossesse. Je dis, mais pourquoi ? Et elle m'a dit, je connais ce chirurgien. J'ai travaillé avec lui avant. Elle m'a dit, je vais être très honnête. Elle m'a balancé ça comme ça. Il n'a pas envie de se faire chier. D'accord. Elle m'a dit, il n'a pas envie de se faire chier. Pour lui, il préfère recoudre comme ça. Et c'est beaucoup plus rapide, beaucoup plus simple. Alors, rapide, pour une heure et demie, franchement, et du coup, c'était une torture, quoi. J'aurais traité les filles.

  • Speaker #1

    Parce que déjà, les agrafes, c'est pas très agréable, alors des filles...

  • Speaker #0

    Ben, c'est ça. Donc, c'est... Voilà, et donc, je suis sortie de l'hôpital avec neuf de féritine, parce qu'entre-temps, j'avais posé deux poches de fer, et puis... pour essayer de remonter un peu, mais au final, je suis ressortie avec neuf, donc ce n'était pas énorme. Et puis voilà, après le retour de couche, tout ça, mais en tout cas, ça a été... En fait, entre les hémorragies, l'anémie, les douleurs, la culpabilité, etc., c'est tout ça qui m'a par la suite plongée dans cette dépression postpartum, le sentiment d'échec de cette césarienne. pour moi, je parle vraiment selon moi, pour mon corps, que je n'ai pas vécu comme un accouchement. Moi, j'ai vécu ça comme une intervention chirurgicale similaire à celle que j'ai déjà eue auparavant.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, toi, tu as vraiment... C'était même limite pire que les autres opérations, parce que ça a duré dix ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça a été pire. Même là, ça commence à se calmer, mais j'en ai fait des cauchemars durant un an. où je rêvais en fait que moi je pleurais pour accoucher par voix basse et qu'on me forçait à ouvrir mon ventre avec les pieds de mon fils qui tortillait à l'intérieur de mon ventre et c'était horrible et quand j'en parle, je dis jamais mon accouchement j'ai toujours la césarienne et j'ai jamais pu toucher ma cicatrice, vraiment je me lave avec une fleur de douche je sèche, je tamponne avec une serviette Et c'est ma compagne qui a fait les soins post-opératoires avec les crèmes, etc. Et c'est pour ça que maintenant, un an après, j'ai une cicatrice. rouge boursouflé avec des keloïdes. J'ai des keloïdes dessus. J'ai fait des séances de windbag, de LPG, etc. pour essayer que ça soit moins inflammatoire. Mais à chaque fois, on me dit que ça ira mieux quand je l'aurai accepté.

  • Speaker #1

    Le problème,

  • Speaker #0

    c'est que je pense que toutes les femmes qui ont une césarine qui n'acceptent pas cette cicatrice, c'est la matérialisation de la césarine qu'on n'a pas acceptée.

  • Speaker #1

    J'ai plusieurs témoignages dont une maman qui m'a dit exactement les mêmes mots que toi à l'instant. Que cette psychiatrie, c'est la preuve de cet accouchement échoué.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et tous les jours, ça te renvoie, parce que tu es obligée de la voir dans le miroir, quand tu t'habilles, etc. Et puis tu la sens. Tu la sens et à chaque douleur. Chaque douleur pendant... Les douleurs, ça a duré vraiment... Les pleines douleurs, ça a duré deux mois. Et au bout du troisième mois, ça a commencé à s'apaiser un petit peu. Mais pendant deux mois, chaque douleur, quand tu portes ton enfant, quand tu vas à la douche, quand tu te baisses, quand tu passes l'aspirateur, tout ça, ça te renvoie à chaque fois à la césarienne. C'est horrible, quoi. Donc,

  • Speaker #1

    voilà. un an plus tard, quasiment jour pour jour. Oui. Est-ce que tu dirais que tu t'es remis de cet accouchement ou toujours pas ?

  • Speaker #0

    Là, je dirais depuis à peu près... J'ai mis, on va dire, franchement, les neuf premiers mois. C'était sûr. Oui.

  • Speaker #1

    Ça fait un peu d'un an. Tu me dirais neuf mois.

  • Speaker #0

    Mais vraiment, je ne m'étais jamais posé cette question. Et là... Alors... En réfléchissant aux différents événements, je dirais neuf mois. Mais je suis en train de me dire, en le verbalisant, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    C'est pas un mythe, en général, tu mets le temps d'une course à te remettre de ton accouchement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que neuf mois, parce qu'en plus, avec tous les soins, j'ai fait des allers-retours pas possibles pour toutes les séances de Winback, LPG, etc. Donc à chaque fois... Ouais, elle rebelote, on refait une demi-heure de rufale, une demi-heure autour, tout ça à cause de la césarienne. Donc, c'est beaucoup de frais aussi par la suite et même de frais pour soi. Je veux dire, physiquement, ce n'est pas agréable aussi d'avoir toutes ces machines sur la cicatrice. Et en fait, je pense que c'est vraiment quand j'ai arrêté, j'ai vraiment eu un ras-le-bol à vers 9-10 mois en postpartum de tous ces rendez-vous. J'ai tout arrêté, j'ai dit, ben tant pis. Si elle reste comme ça, elle reste comme ça. Mais j'en ai marre. J'ai envie de passer à autre chose. J'ai envie de tourner la page, en fait. Et depuis, je commence à mettre de l'huile, par exemple. Des fois, je vais mettre un petit peu d'huile pour la nourrir, pour l'hydrater, etc. Donc, je commence un peu à la toucher.

  • Speaker #1

    Un petit début d'acceptation,

  • Speaker #0

    quoi. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    OK. Merci beaucoup à toi d'avoir partagé ton histoire et de t'être livrée aussi sincèrement sur ton expérience et sur tes ressentis. Parce que, comme je te dis, tu es loin d'être la seule à ressentir ça. J'en ai d'ailleurs d'autres témoignages sur le podcast et c'est loin de refléter l'intégralité des femmes. Mais c'est bien aussi de l'entendre une nouvelle fois et pour les mamans qui sont dans ta situation, de se dire que c'est normal, je ne suis pas toute seule et je ne suis pas une mauvaise mère loin de là.

  • Speaker #0

    Justement, je voulais rajouter juste un petit truc. C'est que j'ai vraiment voulu faire ce podcast déjà avec toi parce que j'ai ressenti beaucoup de bienveillance dans tes différents échanges au cours des podcasts que j'ai écoutés. Et j'ai écouté une maman, alors je suis désolée, je ne me souviendrai plus du nom, avec qui tu avais fait un podcast sur la césarienne. Et quand je l'ai entendu, ça a été un déclic. Et son témoignage m'a fait tellement de bien que j'ai voulu rajouter. ma toute petite pierre à l'édifice pour les mamans qui se reconnaîtront éventuellement dans mon témoignage et que ça pourra aider. Je l'espère, comme moi, cette femme incroyable et très courageuse m'a aidée dans ce témoignage.

  • Speaker #1

    Écoute, ça me fait vraiment plaisir que ça, puisque qu'Anissa ait pu t'aider et je pense qu'à ton tour, tu aideras parce qu'en parler, c'est si important. C'est-à-dire, je ne suis pas toute seule, c'est vital parfois, vraiment.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très thérapeutique.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain.

  • Speaker #0

    A très vite !

Description

Je vous propose de découvrir aujourd’hui l’histoire de Marylou, qui revient avec beaucoup de sincérité et de vérité sur son parcours de maternité entre PMA et arrêts naturels de grossesse. Elle revient aussi sur l’ambivalence de porter la vie d’un enfant tout en faisant le deuil de jumeaux dont le cœur s’est arrêté in utero.


On revient aussi et surtout sur son accouchement dont elle a été complètement dépossédée. De la césarienne obligatoire, à la chute de tension en passant par un manque de communication indéniable… un accouchement difficile à digérer et pourtant loin d’être un parcours isolé.


N’hésitez pas à découvrir cet épisode riche en rebondissements et en émotions que je suis fière de vous proposer aujourd’hui.


Envie de discuter, d’en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur les réseaux @balance_ton_accouchement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Bonjour, merci à toi de m'en joindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter, s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as, et en me disant quel âge ils ont, où ils sont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci beaucoup pour ce podcast. Je m'appelle Marie-Lou, je viens tout juste de fêter mes 28 ans et je suis maman d'un petit garçon qui vient tout juste d'avoir un an le 11 août.

  • Speaker #0

    Tu as deux anniversaires qui viennent de se passer.

  • Speaker #1

    Oui, le 9 et le 11, donc là-dessus c'est vrai qu'on est assez proches.

  • Speaker #0

    Alors du coup, première question que je pose à chaque fois, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'est quelque chose qui te stressait, qui te donnait envie ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup, j'y ai pensé très rapidement. Par rapport justement à mes soucis médicaux, j'avais justement envie de m'écarter de l'aspect médical et d'avoir un accouchement des plus naturel et physiologique possible. Et j'avais visité la maternité pour avoir un bain, etc. Donc c'était plutôt quelque chose dans le naturel que je recherchais. Et je fuyais à tout prix une césarienne, je ne voulais absolument pas de césarienne.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Alors si on revient au tout début, on va remonter un petit peu le temps. Est-ce que tu peux nous parler du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors du coup, je suis en couple depuis 9 ans et atteinte d'endométriose profonde depuis 11 ans maintenant. Et donc, sachant que j'ai déjà été opérée 4 fois en 5 ans, j'ai fait différentes tests de fertilité, etc. J'étais quasiment infertile. Et donc, ma gynécologue m'avait dit que si je voulais tomber enceinte, il fallait que d'abord je me repasse opérée et qu'on entame un parcours fibre juste après. avoir tout nettoyé entre guillemets les caisses d'adhérence, les modules etc et donc tout de suite on savait que ça allait être un parcours bafive et donc très médicalisé etc.

  • Speaker #0

    Et ça a peut-être directement un peu précipité projet bébé ou pas spécialement ?

  • Speaker #1

    Oui honnêtement si, après ça faisait plusieurs années qu'on était ensemble, ça faisait 6-7 ans mais disons qu'on avait aussi envie encore un petit peu de profiter mais du coup du coup effectivement j'ai eu ce sentiment moi personnellement d'être un petit peu précipité.

  • Speaker #0

    Parce que forcément il faut aller vite, le temps passe et les filles prennent du temps en plus.

  • Speaker #1

    Oui, très longtemps.

  • Speaker #0

    Et alors comment ça s'est passé justement ce parcours de grossesse ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça par contre, je précise vraiment qu'il y avait vraiment cette envie au fond de moi, j'ai toujours su que je voulais être maman plutôt jeune. pouvoir vraiment profiter etc parce que avec la pathologie je savais que ça va être un petit peu plus compliqué dans les années à venir donc j'avais vraiment envie d'être voilà pleinement impliquée etc dans ma grossesse et dans mon tout petit mais voilà ça que ça ça a toujours été quelque chose d'important et sachant qu'on s'est renseigné autour chez nous il y avait trois ans d'attentes pour un parcours five donc on a fait le choix de faire cette fille à barcelone beaucoup courageux de la vie en plus parce qu'on est en Bretagne donc on a 12 heures de route.

  • Speaker #0

    Ah oui donc c'est vraiment pas à côté.

  • Speaker #1

    Pas du tout, pas du tout donc c'est vrai que ça a rajouté on va dire des complications mais c'était comme ça on s'était dit qu'on se lançait corps et âme dans ce projet et du coup la première ponction s'est faite le 15 août 2021 et après il y a eu plein de traitements hormonaux etc et j'ai eu le premier transfert d'embryons le 29 avril 2022. Et la prise de soin était positive. Dix jours après, ça a été vraiment le graal. On s'est dit, ça y est, au final, ça a pris beaucoup de temps, etc. Mais ça a fonctionné. Sauf qu'au final, j'ai perdu mon bébé cinq semaines après. Donc là, ça a été la dégringolade parce que, premier échec et puis on y croyait parce qu'on s'était dit que ça allait... fonctionner et que tout allait bien se passer et que voilà et au final oui ça a été très très très très dur parce qu'on a été absolument pas accompagnés

  • Speaker #0

    Est-ce qu'elle fait qu'elle soit en Espagne ou c'est juste...

  • Speaker #1

    C'est un très intéressant question. C'est vrai que je ne m'étais pas posé cette question, mais la distance aussi avec l'Espagne a fait que les médecins, et puis ils sont bridés là-bas, pour eux, ils ont considéré ça comme un échec, mais ce n'est pas grave, on y retourne dans deux mois. Mais non, parce que du coup, psychologiquement et physiquement, deux mois après, on n'est pas remise. On a été aux urgences, forcément, quand on voit l'hémorragie qui se met en place, pour savoir ce qui se passait. Et on nous a dit, c'est comme ça, c'est une fausse couche, vous rentrez chez vous, puis on fait un cure-tâche dans quelques jours. Donc, c'est vrai qu'on n'est pas du tout accompagnés, je trouve, dans ce processus-là.

  • Speaker #0

    Et puis, c'est une clinique 100% PMA, je ne pensais pas, parce que eux, Donc, l'usine, entre guillemets, ils sont encore moins attachés à une recesse ou d'autres praticiens. Oui,

  • Speaker #1

    je pense qu'ils sont habitués. Donc, du coup, voilà. On a pris le temps un petit peu de... Moi, en fait, j'ai refusé le cure-tage. Donc, du coup, par contre, ça a été catastrophique au niveau hémorragie. C'était comme ça, je ne concevais pas de retirer ce qui me restait de mon bébé, encore une fois par une intervention chirurgicale en plus.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as vraiment senti le moment où il est parti ?

  • Speaker #1

    Oui, pour être très honnête, moi j'ai vu une première partie aux toilettes, parce que c'est quelque chose qu'on ressent au fond de nous, on se dit il faut que j'aille aux toilettes. Et en plus, ma... la conjointe venait tout juste de me faire l'injection une demi-heure avant. Donc au début, je me suis dit, c'est encore les douleurs avec les injections, etc. Et là, j'ai été aux toilettes, j'ai vu. Donc là, ça a été les hurlements. Et après, elle m'a descendue s'il fallait, etc. Et sauf qu'à ce moment-là, du coup, j'avais mis ce que j'appelle une culotte de règles. Et en fait, la pauvre, elle a vu le reste dans la baignoire. Et ça, ça a beaucoup...... traumatisée aussi par la suite. Elle a vu vraiment le début d'un bébé de cinq semaines.

  • Speaker #0

    Ça commence à se former à cet âge-là.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ça a été... Par contre, pour une fille, il faut vraiment avoir un couple très, très, très solide parce que c'est très dur physiquement et psychologiquement.

  • Speaker #0

    Le soutien du ou de la partenaire est spécial.

  • Speaker #1

    Incroyable, ça a été incroyable. Donc, voilà. Donc, on est remonté en selle. Du coup, le 26 octobre, j'ai fait un deuxième transfert. La prise de soins était négative. Donc,

  • Speaker #0

    c'était… Pas de doute.

  • Speaker #1

    Voilà. Au moins, je me suis dit, bon, je préfère ça plutôt qu'encore d'y croire. Et puis, voilà. Et il me restait deux embryons. Donc, j'ai décidé, contre l'avis des médecins français et même espagnols, de les transférer en même temps parce que, déjà, financièrement… Très honnêtement, on est arrivé au bout. Ça coûte très cher,

  • Speaker #0

    il faut aussi le préciser quand même.

  • Speaker #1

    On a fait le calcul à la fin. Justement, au moment des deux derniers embryons, on s'est dit, est-ce qu'on peut faire encore deux allers-retours ? On était à 15 000 euros. Donc, ce n'est pas possible. On s'est dit, non, on ne pouvait plus refaire encore un autre allers-retours supplémentaire s'il y avait encore un échec. Mais les médecins ne voulaient pas, me disaient que c'était beaucoup trop risqué par rapport à ce que j'ai un utérus antéversé, rétrofléché, je ne sais pas quoi. Il est mal formé et donc deux embryons en même temps, il y avait un très gros risque d'avoir une grossesse jumellaire. Et donc mon corps n'allait pas supporter, mais c'était comme ça. Là-dessus, je n'ai pas voulu laisser tomber. On a fait ce transfert le 2 décembre 2022 et la prise de sang dix jours après était positive. Donc voilà, grande joie, mais le taux de bêta HCV était très élevé. Bon, c'est peut-être les hormones, parce que je continuais énormément d'injections, même des médicaments par morale, c'était vraiment quelque chose d'assez puissant. Et Noël. passe, etc. Et j'ai d'énormes douleurs au ventre, avec un peu de sang. Donc là, échographie en urgence le lendemain de Noël. En fait, on avait tellement peur de... Voilà, encore une fois, ce soit... une fausse couche et puis, enfin moi ce que j'appelle une grossesse naturelle arrêtée et surprise, la sage-femme en fait à ce moment-là nous annonce que bah écoutez, je crois qu'il y a deux poches, d'accord ? C'est-à-dire, bah je vois deux embryons dans une poche et un embryon de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Donc 3 bébés potentiellement.

  • Speaker #1

    3 bébés, plaît d'un coup comme ça, donc elle ultra fermée. Elle m'a dit c'est pas possible, comment vous allez faire ? Et nous on était complètement, c'était le bonheur le plus total.

  • Speaker #0

    On ne s'attendait pas à avoir une grossesse multiple au final en transférant deux.

  • Speaker #1

    On s'y attendait et puis même si au final on s'y attend sans s'y attendre parce que c'est inimaginable. On ne peut pas passer d'une fausse couche à une grossesse qui... qui ne fonctionne pas, qui ne démarre pas. Et là, triplé. Mais pour nous, c'était comme ça. C'était vraiment le bonheur total. Et à ce moment-là, la sage-femme me dit Écoutez, je vous laisse 15 jours. On se revoit dans 15 jours. Et s'ils sont encore là, il va falloir arrêter les deux cœurs. Pourquoi ? Parce que votre utérus ne pourra pas supporter une grossesse avec des triplés. Et j'ai refusé. J'ai dit Je n'arrêterai pas. aucun coeur d'un côté ou de l'autre. Ce qui doit se faire naturellement se fera naturellement. Et si ça tient, tant mieux. Si ça ne tient pas, ce n'est pas grave. Mais il est hors de question. Elle m'a dit on se donne rendez-vous dans 15 jours pour éventuellement faire ça.

  • Speaker #0

    Pour elle, c'était inquiété qu'elle allait le faire avec ou sans ton consentement ?

  • Speaker #1

    Quasiment. C'était qu'en gros, même si je ne voulais pas, elle allait essayer de me faire un petit peu. une sorte de lavage de cerveau médical en me disant que c'était mieux pour moi parce que j'avais beaucoup beaucoup de douleurs, beaucoup de sérénité parce qu'en fait les saignements, les douleurs etc c'était vraiment dû au manque de place dans mon intérus à la mauvaise position dans mon intérus en fait ils n'avaient pas beaucoup de place donc clairement on m'avait dit avec ou sans mon consentement ça serait mieux pour moi merci Mais je pense qu'aucun médecin ne peut savoir ce qui est le mieux pour sa patiente. C'est la patiente qui peut savoir ce qui est le mieux pour elle-même.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Voilà. Et de là, par contre, allaitement total. Allaitement total au vu des risques avec la grossesse gémélière, plus les antécédents, les douleurs, etc. Le nouvel an au canapé, etc. Dans la télé. Mais ce n'était pas grave, en fait. C'est une bonne cause. Là-dessus, j'ai eu des nausées, j'ai eu des insomnies, j'ai eu des douleurs ligamentaires, des reflux, tout ce qu'on peut imaginer. Mais tout le temps, je me disais que ce n'était pas grave. Même les injections, ce n'était pas grave. C'est ce qu'il fallait. Et la veille de l'échographie, le 13 janvier, je sens qu'il se passe quelque chose. C'est pas normal. Dans mon corps, je me sens triste. Je ne me sens pas bien. Je me sens vide. Il y avait quelque chose. J'étais comme absent toute la journée. Et je me dis, bon, bizarre quand même, parce que je suis censée être contente, je suis censée être heureuse. Et le lendemain, il y a l'échographie. Et là, en fait, le cœur des bébés, donc les jumeaux dans la poche, donc le généraire, se sont arrêtés. Les deux cœurs se sont arrêtés. Alors, pareil, du coup, ultra contradictoire, parce que moi, j'étais en pleurs, très honnêtement. Et là, Sacha me dit, ah, mais... C'est mieux pour vous, voyez, parce que votre utérus ne supportait pas. Donc, au final, c'est ce qu'il y a de mieux pour vous. Vraiment, je vous assure.

  • Speaker #0

    Vraiment le contraire de ce que tu as envie d'entendre à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Totalement. Mais totalement. Et on se dit, mais non, je demande la compassion, je demande de l'écoute. Même, je ne m'en m'impasse qu'on me dise quoi que ce soit. Juste, désolée.

  • Speaker #0

    Au pire, tais-toi, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, exactement. juste désolé, je suis désolée pour vous, plein de courage, c'est tout, vraiment. Et donc là, j'étais avec ma mère à ce moment-là parce que ma compagne était au travail, donc ma mère était, enfin, c'est vraiment, elle m'a accompagnée du début à la fin et elle était, elle pleurait aussi, elle pleurait vraiment parce que, voilà, c'était un effondrement, mais par contre, elle m'a toujours dit, attention, il te reste un bébé qui est là, qui s'accroche, et il faut tout faire pour qu'il reste en fait. Donc il fallait vraiment continuer cet allitement, il fallait vraiment continuer les traitements. Toutes les injections encore une fois, les traitements parvois orales, il fallait tout continuer, il fallait s'accrocher. Il fallait que j'accepte ma tristesse mais en même temps que mon bébé ne la subisse pas en fait.

  • Speaker #0

    Donc tu prennes vite le dessus pour mon bébé qui était là.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire. Donc, à cette heure-ci, là où je vous parle, je n'ai toujours pas fait le deuil. Et donc, la poche jumelle R, en fait, elle devait se résorber petit à petit pour laisser de la place à mon bébé qui restait. Et en fait, comme... Enfin, après, c'est ce que les médecins me disaient. Après, je ne sais pas si c'est vrai ou pas. Mais comme je n'acceptais pas leur départ, en fait, la poche jumelle R, elle est restée très longtemps, plusieurs mois. Elle a mis beaucoup de temps. plus de temps que prévu à se résorber. Et du coup, mon fils, il n'avait pas beaucoup de place pour grandir. C'était compliqué pour lui.

  • Speaker #0

    Et ton utérus arrivait quand même à grossir comme il faut, malgré le fait qu'il ne soit pas tout à fait classique, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Au final, il y avait toujours les douleurs, les tirames, etc. Mais je t'expliquerai après. Mais en fait, il n'avait pas de place et il avait une position. En fait, tout le long, à partir de ce moment-là, il était en position transverse et il n'a jamais eu la tête en bas. Toujours la tête en haut, position transverse, les jambes croisées. En fait, il essaie de prendre le minimum de place qu'il pouvait. Donc ça,

  • Speaker #0

    c'était très... Il laissait la place aux autres, même s'ils n'étaient plus là.

  • Speaker #1

    Mais totalement. Mais totalement. En fait, c'était ça. Je pense que lui aussi avait... un deuil à faire. Même là, je le vois aujourd'hui, il a un an. Il le sait. Il le sait, il le sent. Et c'était compliqué à la fois de faire un deuil tout en donnant la vie. Donc, c'est vrai que c'était compliqué d'être triste pour mes jumeaux, mais je pouvais pas les garder la face pour mon bébé qui restait, alors que lui-même n'arrivait pas à trouver sa place. C'était très compliqué, vraiment. Mais j'étais tellement heureuse d'être enceinte et c'était tellement inespéré, tellement inattendu que je profite. reflétés vraiment de chaque instant. Et encore à ce jour, je n'ai jamais été aussi épanouie qu'en étant enceinte, même si j'aime de tout cas mon fils. Vraiment, mais l'avoir en moi, c'était une relation tellement particulière, en fait. Mais je pense que toute maman qui est enceinte peut le savoir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que des fois, on adore être enceinte. Des fois, on déteste, mais des fois, on adore être enceinte. Oui, c'est vrai. C'est un vrai deuil de ne plus être enceinte. On a beau adorer notre enfant plus que tout, Il ne faut pas avoir peur de dire j'aimais bien être enceinte et je regrette de ne plus être enceinte

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Parce que c'est vrai que j'entends beaucoup de… Je reviens sur mes propos. C'est vrai qu'il y a beaucoup de mamans qui n'aiment pas être enceintes. Et je comprends complètement avec tous les soucis qu'on peut avoir, l'habitement, etc. C'est vraiment les douleurs, les insomnies, la fatigue, tout. Et c'est vrai que j'entends complètement qu'il y a des mamans qui n'ont pas aimé être enceintes. Mais là-dessus, c'est vrai que moi, ça a été un épanouissement. complet et total. Donc voilà, même si il y avait un suivi échographique tous les 15 jours du coup.

  • Speaker #0

    Quand même total pendant toute la grossesse ?

  • Speaker #1

    Oui, jusqu'au bout parce que j'avais un placenta prévia totalement recouvrant. Voilà, mais tous les trucs qu'on peut imaginer, je les ai eus. Le bébé en position transverse, la médecine en bas, le placenta prévia totalement recouvrant, etc. Donc, en fait, j'avais un suivi échographique tous les 15 jours, pendant les 9 mois jusqu'au bout. Pareil, un monitoring toutes les semaines à domicile, à partir des 6-7 mois. Parce qu'en plus, l'hôpital qui me suivait est à une heure de chez moi.

  • Speaker #0

    Ah oui, t'as compris encore toutes les choses.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement. Je suis en pleine campagne et du coup, en fait, j'avais pris rendez-vous avec l'hôpital. qui acceptaient les grossesses gémellaires, les accouchements gémellaires, avec tout l'aspect médical qu'il fallait. Et tout ça, c'est à une heure de chez moi. Donc, même si après, au final, j'ai perdu mes jumeaux, je suis restée quand même dans cet hôpital.

  • Speaker #0

    Tu avais commencé là-bas, donc t'en faisais.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. Mais donc, il y avait forcément tout le temps des risques d'avoir des contractions de travail, etc. Et je n'avais pas le droit, en fait, à chaque fois. À chaque fois, je disais oui, mais... J'espère quand même accoucher par voie basse. On me dit que ça va être très compliqué avec un placenta prévia totalement recouvrant et un bébé en position transverse.

  • Speaker #0

    Je vais te demander justement comment tu te préparais petit à petit à cet accouchement. Est-ce que, du coup, non, t'as répondu, on te laissait pas trop la place à l'espoir ?

  • Speaker #1

    En fait, le problème, c'est qu'à chaque fois, on me disait qu'il y avait un risque d'hémorragie, etc. Mais j'avoue, j'avais toujours un peu espoir. A chaque échographie, on insistait tout le temps. Il n'a pas la tête en bas, mais ça va peut-être changer. Ne vous inquiétez pas. Il est en position transverse, ne vous inquiétez pas. Surtout que moi, je le sentais beaucoup bouger. Mon fils, il bougeait tout le temps. Et il était très agité. Et du coup, je me disais, à tout moment, ça peut changer. Et des fois, quand je le voyais se retourner, je me disais, ça y est, vivement l'échographie, peut-être que... Et non, en fait, le placenta privé était toujours recouvrant jusqu'au bout. Et vers les 7 mois de grossesse, on m'a dit qu'avec tout ça, il allait falloir envisager la possibilité. Et vraiment, pour l'instant, ce n'était pas encore tout à fait fixe. C'est une césarienne. Mais ça, je ne l'entendais pas. Moi, j'avais préparé avec ma conjointe, on avait fait un... Oh là là, j'ai perdu le mot.

  • Speaker #0

    Un projet de naissance.

  • Speaker #1

    Un projet de naissance, merci beaucoup. On avait fait un projet de naissance avec le... On avait visité la maternité, avec une salle, ce qu'ils appellent nature, avec tout ce qu'il fallait, le bain, le ballon, tous les accessoires. Et c'est ça que je voulais. Je voulais à tout près accoucher par voix basse. Je ne voulais pas d'une césarienne parce que... je savais que les douleurs post-opératoires que j'allais avoir avec une intervention utérine ça allait être ma cinquième intervention et toi tu sais ce que c'est pour le coup c'est pas la plupart des femmes qui découvrent ça sur le tard oui c'est ça malheureusement c'est que quand on sait ce que c'est on n'a pas envie d'y retourner en fait donc c'était inenvisageable et je ne voulais pas l'entendre et du coup ma gynécologue m'a dit que évidemment comme j'allais accoucher au mois d'août elle était en vacances, donc ce ne serait pas elle qui allait m'opérer, et qu'elle allait voir avec ses collègues, elle allait faire une réunion avec tous les gynécologues de l'hôpital pour savoir quoi faire. Alors, de mon cas, mais sans doute d'autres cas aussi, d'autres femmes, je ne pense pas que c'était que sur moi. Les contractions. Voilà, c'est ça exactement. Et quelles solutions envisager, ces arénes ou pas, qu'est-ce qu'ils en pensaient ? Et donc, voilà, moi je voulais un accouchement par voie basse, avec une péridurale, mais justement dosée pour sentir les contractions, pour bien pousser. avec la bainothérapie, etc. J'avais tout fait, les séances d'ostéopathie, d'acupuncture, toutes les séances de préparation à l'accouchement, on avait tout assisté à deux pour vraiment être sûre. Et le 29 juin, sachant que j'accoucherai le 11 août, le 29 juin, elle m'annonce que la césarine est obligatoire parce que bébé est toujours en position transverse, toujours placenta prévia totalement recouvrant, ça ne bouge même pas d'un centimètre. Elle m'a dit, ne bouge même pas d'un centimètre. Donc, c'est trop risqué d'attendre plus longtemps parce que j'allais commencer à avoir des contractions de travail au bout d'un moment, chose que je n'avais encore jamais eue.

  • Speaker #0

    Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Voilà, je n'avais encore jamais eu de contractions réelles. En fait, j'avais des douleurs ligamentaires, mais je n'avais pas de contractions au point d'avoir très, très mal. Et là, c'est le coachement qui commence. Parce que je savais ce qui m'attendait avec tout ça. Je savais qu'on m'avait dit attention, il y a une hémorragie à prévoir, donc est-ce que vous nous donnez l'autorisation de transfuser ? Bien sûr que oui. Mais il n'y a aucun médecin qui me prenait au sérieux. Quand je leur disais que j'appréhendais et que je ne voulais pas, j'avais peur, on me répondait systématiquement mais non, ne vous inquiétez pas, on fait des césariennes tous les jours, madame, vous n'êtes pas la première, vous ne serez pas la dernière

  • Speaker #0

    C'est quand même plus aride que ça, on ne l'entendait pas en fait.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Vraiment, on ne me prenait pas au sérieux, on me prenait comme la patiente qui avait peur, mais c'est tout. On n'entendait pas les raisons pour lesquelles je m'inquiétais. Et même au jour de l'accouchement, j'ai reparlé au médecin, je lui ai dit vraiment, je sais que j'ai regardé votre profil sur le site de l'hôpital, je sais que vous connaissez l'endométriose. Vous opérez des femmes atteintes d'endométriose, donc vous savez à quoi vous attendre, mais oui, ne vous inquiétez pas. Donc voilà. Et au final, mon terme était pris pour le 27 août. Mais du coup, il fallait forcément organiser l'accouchement avant, sachant que je déménageais le 1er août, à 9 mois de grossesse.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu complexifies la complexité là.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a tendu une maison jusqu'au dernier moment. Oui. Et ça s'est fait le 1er août, les personnes ne partaient pas avant. Donc du coup, 9 mois de grossesse en train de déménager, incroyable. Mais bon, j'avais que des contractions à cause des efforts. Je portais vraiment les choses très légères. Et du coup, la citerrine a été programmée pour le 11 août, par un gynécologue que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, jamais rencontré. Et donc les médecins, par contre, m'ont demandé...

  • Speaker #0

    Il y a assez mal ou est-ce que tu arrives à te faire à l'idée quand même,

  • Speaker #1

    arriver au mieux au moment ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu arrives à te faire à l'idée quand même ou est-ce que c'était toujours très dur à accepter ?

  • Speaker #1

    Vraiment non. C'était beaucoup d'angoisse. Du moment, c'est pour ça que je me souviens encore de la date du 29 juin parce que de ce moment-là jusqu'au 11 août, je ne dormais plus du tout parce que je me renseignais sur toutes les césarines, les témoignages. Les mamans que j'avais autour de moi, on me disait, mais non, moi, je me suis levée, j'ai peu eu mal, etc. Je me disais, bon, c'est peut-être pas si grave, alors. Et c'était des cauchemars, c'était horrible. Et je n'arrivais pas à accepter ça, parce que, en fait, le problème, c'est que moi, je savais ce qui m'attendait, et que personne ne me croyait, personne ne me prenait au sérieux, c'était ça, surtout. Du coup, il n'y avait rien, en fait, qui était anticipé, à part les séances d'ostéopathie, d'acupuncture, c'était tout, quoi. Donc, euh... C'était ça qui était très compliqué. Et même la veille, ce qu'on m'a dit de venir la veille, par rapport au risque de contraction avec l'heure de route, à éviter le matin même de l'intervention. Du coup, la nuit qui a précédé la césarienne, et je n'arrive même pas à dire l'accouchement, c'est vraiment la césarienne, je n'ai pas dormi. On m'a dit, surtout, dernière nuit, il faut que tu fasses un gros dodo, parce que tu ne sais pas ce qui t'attend. Impossible de fermer la lune. C'était angoissant. C'était vraiment angoissant.

  • Speaker #0

    Et si tu avais pu faire un projet de naissance adapté à la césarienne, je ne sais pas si tu avais envie d'aller t'y, ou si tu avais envie d'avoir plus de peau à peau, c'était possible ? Est-ce que tu en avais envie ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Oui, c'est vrai. C'est vrai que j'ai fait un projet de naissance, du coup, qui a été... On a complètement modifié avec ma compagne parce que ça a changé tout, même pour elle. Elle qui vous l'a dit.

  • Speaker #0

    C'est la vidéo, là.

  • Speaker #1

    Elle souhaitait être là, mais au final, elle ne pouvait pas. Moi, je voulais avoir mon bébé dans les bras. Juste après, je ne pouvais pas. Il y avait plein de trucs. On a dû modifier tout le projet de naissance. Par contre, j'avais laissé tout ce qui concernait mon projet d'allaitement que je souhaitais. Je voulais allaiter mon bébé. Évidemment, la tête est bienvenue dès que possible. Mais ça compliquait tout, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Mais là-dessus, heureusement que j'étais en… En fait, il y avait une maman avec qui j'étais en préparation d'accouchement, les séances, et qu'elle était enceinte de jumelles. Et en fait, on s'est rencontrées il y a quelques mois de ça et on a appris que moi, j'étais au bloc à 9h, parce qu'elle, elle était au bloc à 8h. Et on savait. Elle m'a dit que je passais à 8h, moi j'étais à 9h. Heureusement que je suis passée le matin parce que ça évitait encore plus d'angoisse. On arrive à cette veille de césarienne,

  • Speaker #0

    du coup tu arrives à l'hôpital, tout se met un petit peu en place à ce moment-là et toi tu es vraiment... déprimée entre guillemets quoi.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Je me souviens, ma compagne m'a pris une photo du dernier monitoring. J'avais le sourire sur la photo mais je savais que c'était le dernier. Donc ça c'était pareil parce que j'étais tellement heureuse et épanouie dans ma grossesse que je me suis dit ça y est en plus je ne vais plus être enceinte. Je ne vais plus être enceinte, il n'y aura plus la poche. J'ai mis l'air que moi j'estimais encore avoir un mois. Donc j'aurais pu mes jumeaux non plus. Donc ça, c'était aussi un deuil à faire. Et puis la sage-femme que j'avais, toutes les autres sages-femmes du service étaient toutes adorables. Et je suis tombée sur celle qui n'était pas des plus agréables, où elle m'a dit, de toute façon, là, officiellement, vous n'êtes pas à l'hôpital. Donc officiellement, vous êtes... programmé au bloc demain matin. Donc là, vous n'existez pas à l'hôpital. Par contre, du coup, il n'y a pas de plateau. Vous allez manger à l'extérieur. Et puis voilà, hyper sèche, hyper... Est-ce que je suis pas ? Ah oui, oui, oui. On a été, mais choqués. Heureusement qu'après, elle réapparaît par la suite, une fois que j'ai accouché. Mais après, je ne la reverrai plus. Parce que cette femme-là... Ah mais je me suis dit... On s'est dit, mais attends, mais c'est... on vient là dans un moment quand même plutôt heureux. Enfin, je veux dire, on peut avoir un accueil un petit peu plus chaleureux, mais non. Donc, ça n'a pas aidé, on va dire, à...

  • Speaker #0

    On a retrouvé l'aspect vraiment médical. Pourtant, je suis soignante. Je suis soignante précise, donc je n'ai pas du tout de haine envers le personnel médical, ça en fait partie. Mais disons que j'accueille mieux mes patients que ça.

  • Speaker #1

    Heureusement.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    D'accord, donc vraiment une mauvaise ambiance ou des expériences là-dessus aussi.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est complètement débrouillé. On a dû se faire livrer des repas par barites. C'était... lunaire comme situation d'avant l'accouchement. Mais bon, c'était comme ça, on s'est dit c'est pas grave, voilà. Et puis le principal c'est demain, on s'accrochait vraiment au lendemain. C'était tout ce qui comptait, la rencontre avec notre bébé, même s'il y avait beaucoup beaucoup d'angoisse.

  • Speaker #1

    Il faut s'accrocher au positif, mais c'est compliqué dans ce contexte.

  • Speaker #0

    Complètement,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et du coup, comment ça se passe ? On arrive au grand moment ?

  • Speaker #0

    Oui, au grand moment, oui. Du coup, on arrive le matin, on me dépose la tenue, tout ça, avec les produits. Donc la douche à la bétadine et tout. Donc là, tout de suite, on rentre dans l'aspect médical que je ne voulais pas parce que je repars dans mes interventions de la douche à la bétadine. la tenue bleue qui va avec, la petite charlotte, etc. Tout ce que je connaissais déjà et que je n'avais pas envie de retrouver, en fait, dans le contexte de voir mon bébé, d'accueillir mon bébé, je n'avais pas envie que ce soit dans ce contexte-là que je connaissais déjà. Et donc, je pars au bloc à 9h, on me pose à Péridural. Ça va, il n'y avait vraiment pas beaucoup de retard. Et je dis au revoir à ma compagne. Donc, ça, c'est pareil. Elle ne peut pas du tout venir.

  • Speaker #1

    Pas du tout. C'est pas même pour le moment.

  • Speaker #0

    Non, même pas. On a été en une salle avant. Alors, il faut savoir que j'ai essayé de reconstituer un petit peu tout cette partie accouchement parce que je me souviens de pas grand-chose. Donc, c'est vraiment beaucoup ma compagne qui m'a tout raconté. Je me souviens... pas de... J'avais beaucoup de pertes de mémoire, etc. parce que par rapport à tout ce qui s'est passé par la suite. Je me souviens juste qu'on était dans une salle pendant quelques minutes avant et puis au final, elle était avec moi à ce moment-là, elle était à ma droite et à ce moment-là, nous avons vu, nous sommes parmi les chercheurs, nous disons ça y est, on y va. Et donc, elle est restée dans cette salle pendant une heure et demie, seule.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a été très dur aussi pour elle, parce qu'elle était très inquiète. Elle ne savait pas ce qui se passait. Elle trouvait ça long, étrangement long.

  • Speaker #1

    Je pense qu'une heure et demie toute seule, on trouve ça...

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Sans savoir ce qui se passe. Et puis voilà. Donc à ce moment-là, du coup, je suis partie. On m'a posé la fameuse péridurale, qui est auprès de beaucoup de femmes. Et c'est vrai que c'est impressionnant. et puis à ce moment là on m'a allongée et là c'était parti c'était lancé et là on se dit qu'il n'y a pas le choix donc voilà et puis là ça commence,

  • Speaker #1

    j'ai un petit trou de mémoire où je ne sais pas trop ce qui se passe et du coup je n'ai personne pour me raconter à présent tout se passe assez bien la génétésie c'est bien mis en place, tout allait très bien

  • Speaker #0

    Très bien, vraiment, c'est vrai que même de par mon métier d'aide-soignante, je me rends compte que le personnel du bloc opératoire, alors souvent, je ne dis pas tout le temps, mais souvent, ils sont plutôt dans l'humour, etc., pour essayer un petit peu de détendre l'atmosphère, parce que les patients sont très souvent stressés, à juste titre, et donc j'ai eu une équipe plutôt gentille, la sage-femme était très douce, c'était vraiment bien d'accord donc sur ce fait bien et premier trou de mémoire voilà premier trou de mémoire parce que je sais pas depuis combien de temps il commençait à ouvrir du coup le gynécologue qui était là que j'ai très brièvement rencontré 30 secondes avant lui disant attention vous m'oubliez pas je suis la personne qui a été multiplement opéré qui a un placenta prévia totalement et en plus il y a sans doute des restes de peau gemellère donc s'il vous plaît faites attention oui oui c'est ça d'accord et à ce moment là je sais pas depuis combien de temps du coup ça avait commencé je sens que je commence à me sentir mal ça va pas ça je commence un peu à me sentir partir pourtant j'ai voilà j'ai eu beaucoup d'interventions mais là c'était bizarre et donc je préviens l'anesthésie il y a quelque chose qui va pas c'est pas normal il me dit mais si si si c'est normal vous inquiétez pas c'est l'arraché anesthésie etc vous inquiétez pas Ah oui, mais là, je me sens partir. Et à ce moment-là, je commence à vomir. Et là, toutes les alarmes du scope se mettent à sonner de partout. J'entends Eh chut, eh chut, elle a 6, elle a 6 de tension ! Alors que de base, je suis entre 11 et 12. Donc là, il y avait quelque chose qui n'allait pas. L'anesthésiste m'a masqué oxygène. C'est tout ce dont je me souviens, parce que je partais complètement. Je commence à remonter. Et là il me dit ça va mieux ? Ouais ouais ouais ça va mais c'est pas... J'essayais de lui faire comprendre avec des gestes que c'était pas trop trop ça quoi. Cinq minutes après, rebelote. Vomissement dans le masque à oxygène. Donc là l'anesthésie commence à s'énerver. Il me dit mais vous auriez pu me prévenir, ça va pas ? Je vous aurais enlevé le masque ? Désolée,

  • Speaker #1

    que je peux.

  • Speaker #0

    je me suis dit c'est pas possible et là les alarmes à nouveau qui se redéclenchent pareil elle est assise elle est assise et j'étais retombée apparemment assise de tension et il s'agacait il s'agacait parce que bah oui vous êtes assise de tension vous me prévenez pas bah je suis désolée je c'est pas mon statut mais déjà et je lui dis j'arrive pas j'essayais de lui faire comprendre que j'avais pas la force de parler en fait j'essayais de bah de déjà d'ouvrir les yeux déjà donc Donc, parler, en fait, c'est compliqué quand on est un petit peu en train de partir de l'autre côté. Donc, voilà. Donc là, je sentais que ça commençait un peu à... En fait, ce n'était pas maîtrisé. Je sentais que ça ne suivait pas derrière. Ils n'avaient pas prévu.

  • Speaker #1

    Malgré tout ce que tu avais prévenu, que ce serait potentiellement un peu compliqué.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Pas du tout au fait, quoi.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce que j'ai dit, tout ce que j'ai pu évoquer pendant plus d'un mois, rien n'a été pris en compte. tout a été prêt à la légère et on m'a pas écouté et si on avait pris en compte tout ce que j'avais dit je pense que bah déjà on aurait pu anticiper ça et puis bon on surveille en fait on voit que la tension commence à tomber je suis pas passé de 12 à 6 quoi donc on essaye de voilà mais bon c'est voilà et pendant tout ce temps là en fait ma compagne elle savait pas en fait elle savait pas ce qui se passait elle m'a dit par la suite que personne ne l'a jamais prévenu de quoi que ce soit même après et c'est moi qui lui a tout raconté dans les jours qui ont suivi. Personne, aucun personnel médical ne lui a dit quoi que ce soit pour la prévenir. Donc, ça, c'était vers 9h. Donc, il s'est passé tout ça. Et je sais qu'elle est arrivée vers 10h35, parce qu'elle a regardé l'heure avant d'arriver. À 10h35, elle est arrivée au bloc pour voir la naissance de notre fils. Donc là... C'était un mélange d'émotions complètement...

  • Speaker #1

    Pendant une heure et demie, il s'est passé quoi du coup ? Je suis désolée, mais...

  • Speaker #0

    Je me pose la même question.

  • Speaker #1

    C'est pas trop en fait.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Toi, tu ne te souviens pas du tout. Non. Une heure et demie comme ça pendant une césarienne, c'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai su par la suite, qu'au final, c'était beaucoup en fait. Pour moi... Je suis tellement habituée à avoir des interventions qui durent entre une heure et demie et deux heures que je me suis dit bon bah c'est une énième intervention me dit oui mais là c'est une césarienne c'est pas une intervention où on enlève pas une chose.

  • Speaker #1

    C'est un accouchement même si toi tu le vois pas comme ça c'est censé être un accouchement et pas une opération

  • Speaker #0

    C'est ça c'est exactement la question

  • Speaker #1

    Tu as parlé de votre tour toi si c'était à cause de la copernométriose, à cause de la poche donc je sais pas du tout

  • Speaker #0

    On m'a dit que c'était à cause du placenta prévia. En fait, il y a eu une énorme hémorragie qu'ils n'ont pas su... En fait, ils n'ont pas su la gérer. Le médecin qui était là n'a pas su gérer l'hémorragie. Donc, en fait, je me suis littéralement vidée de mon sang. J'ai perdu 2,8 litres. Ah oui. Voilà. Donc, c'est énorme. Je crois qu'on perd... à peu près 1,5 litre en moyenne, on va dire, quand il y a une hémorragie importante avec un placenta prévia ou autre, de lituites. En fait, c'était la catastrophe au bloc, je pense. Je pense qu'ils étaient complètement dépassés.

  • Speaker #1

    Et puis, toi, tu n'étais plus là, forcément. Si tu as perdu autant de sang, ton cerveau n'arrivait pas à percuter ce qui se passait.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Et le problème, c'est que j'ai su par la suite qu'on ne m'a pas transfusée, alors que j'ai donné mon accord. J'ai vu que de base, j'ai tendance à être anémiée, d'autant plus avec une grossesse. On sait que la plupart des femmes enceintes sont anémiées. Avec un placenta prévia, il va falloir savoir que pendant 9 mois, on m'a bourré de féritines en comprimé plusieurs fois par jour pour anticiper l'hémorragie. Donc moi, j'ai fait tout ce que j'ai pu, mais après, je n'avais pas un taux de féritines énorme. Et donc, forcément, de l'IQ8, je ne sais pas pourquoi, on n'a jamais su pourquoi ils n'ont pas transfusé. De ce que j'ai cru comprendre, c'est qu'en gros, ça prend beaucoup de temps et qu'ils n'avaient pas trop... de temps derrière, il y avait d'autres césariennes. De ce que j'ai cru comprendre.

  • Speaker #1

    Il fallait prendre trop de temps, du coup.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Apparemment, c'était ça, le problème. Donc, c'est vrai que pendant une heure et demie, en fait, ils ont essayé de faire ce qu'ils pouvaient, mais du coup, quand mon fils est né, j'étais pas là. Psychologiquement, j'étais pas là, quoi. J'arrivais pas... En fait, j'ai essayé d'ouvrir les yeux pour le voir.

  • Speaker #1

    T'as quand même vécu le moment, senti le moment où il est sorti, entendu son premier cri ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors je l'ai pas senti, je l'ai entendu, il a pleuré et là ça a été, il y avait ma compagne qui était à ma tête à gauche, ça je m'en souviens par contre, elle était là et on a eu les frissons toutes les deux et je lui dis regarde l'heure, regarde l'heure et elle m'a dit 10h41, ça je m'en souviens pas. Et ça, c'était quelque chose que je voulais vraiment savoir, son heure de naissance précise. Et il est là, j'ai entendu ses petits cris et là, on a pleuré. On a pleuré toutes les deux et c'était tellement émouvant. Et puis, on l'a enveloppée dans un linge. La sage-femme l'a enveloppée dans un linge et nous l'a mise à ma tête. Et du coup, on était avec lui. Et sauf que juste après, après, je ne saurais plus trop le temps exact, mais juste après, ma compagne est partie avec notre bébé en salle de soins rapidement après. Donc, en fait, j'ai profité de mon fils, je ne sais pas, peut-être deux, trois minutes. Franchement, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Il allait bien ou est-ce que c'est parce qu'il avait besoin de soins tout de suite ?

  • Speaker #0

    Il allait bien, mais on voulait être sûrs, je pense, avec tout ce qui s'était passé pendant une heure et demie. Je pense qu'ils ont dû se dire, bon, on va voir si tout va bien, s'il n'y a pas eu de conséquences, s'il est bien. Par contre, il allait très, très bien. Il n'y a eu aucun soin particulier, vraiment pas de problème d'oxygénation, rien du tout. Donc, voilà,

  • Speaker #1

    fédération.

  • Speaker #0

    Ah, c'était... Ouais, mais en fait, à ce moment-là, c'est vraiment horrible, ce que je vais dire. Mais je me suis dit, bon, ça y est, il va bien. Tant pis si toi, ça va pas. Je sais que c'est horrible à entendre, mais...

  • Speaker #1

    C'est toute pensée d'une mère, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Parce qu'après, chaque fois, quand je viens me dire, non, non, il ne faut pas dire ça. Ouais, mais quand on sait que ça y est, son fils est sorti, qu'il va bien et que... il était avec nous et que j'ai pu en profiter quelques minutes, je me suis dit, ça y est, je peux relâcher la pression. Et du coup, c'est là où ça aurait pu être un peu plus dangereux parce que le fait de se laisser aller, alors que j'essayais de me maintenir depuis une heure et demie en éveil, ça a été la libération et de savoir qu'il allait bien, qu'on avait pu en profiter et qu'il était sur toi avec ma compagne entre de bonnes mains. Et à ce moment-là, après, on me le ramène pendant une dizaine de minutes. Parce que je me souviens que la sage-femme me disait Ah, mais regardez-le, profitez-en ! Et j'essayais de faire comprendre que je n'arrivais pas à être là. Je le voyais, je le sentais auprès de moi, je l'entendais. Et c'est un sentiment qui est indescriptible, mais je n'arrivais pas à ouvrir les yeux plus que ça. en fait, à en profiter comme il se devait, tellement j'étais complètement dans les vapes.

  • Speaker #1

    C'est ça ce qu'on prend aussi.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et sauf qu'en plus, ma compagne, ils l'ont renvoyée en salle de réveil. Alors, elle, elle me dit que c'est parce que ils ont commencé à... à me recoudre, mais bon, on ne voyait pas avec le champ. Elle aurait pu être là, mais non, ils l'ont renvoyée toute seule en salle de réveil alors que il y a sa compagne et son fils.

  • Speaker #1

    Parce que ton fils est resté avec toi et du coup, elle est partie toute seule.

  • Speaker #0

    Oui, ils l'ont remise toute seule dans la salle de réveil en attendant que je profite de mon fils. D'accord, c'est spécial. Il y a des trucs incompréhensibles, mais elle, elle est tellement gentille qu'elle n'a pas osé se réveiller. Elle s'est dit qu'ils étaient en train de s'occuper de moi, de s'occuper du petit, donc elle ne voulait pas les embêter en fait. Mais bon, elle n'était pas forcément très rassurée, on va dire. Et là, du coup, je me souviens de la sensation horrible que c'était parce que j'avais vraiment mon tout petit bébé à gauche de ma tête et je ne pouvais pas le toucher à cause de toutes les perfusions que j'avais. Le brassard de tension qui me serrait, il n'arrêtait pas de resserrer tout le temps parce que forcément, il captait qu'il y avait un problème. Les sensations que quand on te trifouille de l'intérieur, tu sens qu'il y a des mains à l'intérieur de ton ventre. Du coup, je ne pouvais que regarder mon fils. Je ne pouvais que l'admirer, je ne pouvais pas le toucher. Ça, c'était quelque chose. On a envie de le serrer dans ses bras et là, on ne peut pas. et je sentais mon ventre rebondir à chaque coup et c'était horrible parce qu'il y a un moment par contre où ça m'a marqué je me suis dit là à ce moment là et plusieurs fois je me suis dit ça plusieurs reprises là t'as juste des sensations avec la péridurale tu sens que t'as des à-coups tu sens que ça te trifouille mais ma petite tu vas morfler quand ça frappe tes fesses et ça c'est quelque chose où je me suis dit là toutes les sensations que t'as Tu sais très bien que quand les antidouleurs ne vont plus faire effet, tu vas alors avoir un mal, des douleurs pas poussées. Et ça, ça revenait sans cesse dans ma tête alors qu'il y avait mon fils à gauche. Et ça, c'est...

  • Speaker #1

    Tu as profité du moment, en fin de compte. Tu as tellement eu peur et tellement souffert par avant que du coup, forcément, tu as l'esprit pratique et logique qui prend le dessus.

  • Speaker #0

    Complètement. Complètement. Et cette sensation de devoir se forcer pour ce moment. en éveil parce que j'avais envie de le regarder parce que je savais qu'il allait bientôt repartir. Du coup, c'était... Et je suis encore restée une heure, un peu plus d'une heure au bloc.

  • Speaker #1

    C'est l'horreur !

  • Speaker #0

    Une heure, une heure et demie même, je crois, pour être refermée.

  • Speaker #1

    Et il était parti, ton fils, du coup ?

  • Speaker #0

    Oui. Par contre, il l'aura menée à ma compagne à peine dix minutes après. J'en ai profité peut-être dix minutes au total et l'ont ramené parce qu'il faisait froid dans le bloc. Et puis, il avait envie d'être... En fait, il fallait qu'il soit en peau à peau et je ne pouvais pas lui offrir ça.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas.

  • Speaker #0

    Voilà. Et ça, c'est pareil. Tout ça, c'est des culpabilités permanentes. On se dit, je n'ai pas pu le prendre dans les bras, je n'ai pas pu lui offrir le peau à peau que je voulais. Heureusement que ma compagne l'a fait, mais on a envie de ressentir ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Pour lui, c'est presque pareil, avec des gros guillemets, parce que c'est quand même un peu à peu avec un parent. Pour toi, tu te sens un peu... Oui, dans ton rôle,

  • Speaker #0

    je comprends. Complètement. Oui, c'est ça. C'est le mot exact. Complètement. Et du coup, il est resté avec ma compagne, du coup, en salle, je ne sais pas, de réveil, de naissance, parce que c'était un peu une salle... Il faisait un peu tout ça. Et moi, je suis retournée du coup en septales vers midi, alors que j'étais au bloc à 9h.

  • Speaker #1

    Tu n'as même pas commencé le réveil, là, toi, à ce stade-là.

  • Speaker #0

    Non, non, non. Il n'y avait pas de... C'était très compliqué. Ouais, vers midi, du coup, quand je suis arrivée, il y avait du coup notre fils avec ma compagne qui était en peau à peau, justement. Et c'était ce dont je rêvais depuis deux heures. Et j'étais tellement dans les vapes. C'était horrible. Et ça, c'est un souvenir. En fait, j'ai vraiment des bribes marquantes. Et à ce moment-là, ma compagne, elle me montre fièrement notre fils. Elle me regarde comme il est beau. Et moi, je dis oui, il est beau. Et je m'efforçais de sourire alors que je l'apercevais à peine. Et tout de suite, ma première question, c'était comment il va ? Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Qu'est-ce qui s'est passé pendant cette réunion-là ? Et j'ai essayé de... parler donc elle me répondait etc et on dit qu'il allait très bien qu'ils avaient fait du poids pour qui gazouillait et je l'entendais et elle me racontait etc et j'arrivais à peine à parler et je savais pas en fait le truc c'est que moi je savais pas ce qu'il m'est arrivé faut savoir que toute cette histoire d'hémorragie de non transfusion etc je

  • Speaker #1

    l'ai su par la suite donc à ce moment là en fait comme tu disais au début c'est là tu as tu as tout regroupé les morceaux du puzzle mais c'est effectivement que toi quand tu sors tu te rends compte de rien et t'as ta connaissance de rien c'est horrible complètement

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est horrible parce que je me dis, mais qu'est-ce qui t'arrive ? Qu'est-ce qui te prend ? Qu'est-ce que tu culpabilises ? Tu te dis, mais pourquoi tu es dans cet état-là ? Mais allez, il y a plein de femmes qui ont des césariennes. Pourquoi toi, tu ne te remets pas ? Mais ouvre les yeux. Parce que j'avais vu tellement de témoignages pendant un mois où je m'étais renseignée qu'il y avait des femmes qui allaient très, très bien et que ça se passait très bien. Et elles n'avaient jamais parlé de rêver comme ça. Et donc, je me suis dit, mais ouvre les yeux, en fait, secoue-toi. Donc je ne m'écoutais pas et tout ce qui comptait pour moi, c'était notre bébé en fait. Donc ma compagne, elle essaye de me parler et elle voit ma tête et elle me dit Mais je trouve que tu ne le regardes pas beaucoup, c'est bizarre. Et là, je ne me souviens pratiquement rien, sauf de cette phrase. Elle est tellement pas méchante et c'était tellement maladroit de sa part parce qu'elle ne savait pas. qui s'était passé et elle m'a dit c'est bizarre,

  • Speaker #1

    tu ne le regardes pas beaucoup mais c'était juste un constat au final voilà,

  • Speaker #0

    et ça m'a blessée mais ça m'a blessée pendant des mois et c'est là qu'a commencé la culpabilité maternelle, parce que en plus la pauvre du coup maintenant elle s'en veut aujourd'hui parce qu'elle ne savait pas du tout et personne ne lui a rien dit et moi non plus, et je lui ai dit je suis désolée, je ne comprends pas ce qui m'arrive, mes yeux se ferment tout seul je ne comprends pas pourquoi Et elle m'a dit, repose-toi, il n'y a pas de souci. Elle était très gentille, elle me dit, repose-toi, dors, je comprends. Et je n'y arrivais pas, en fait, parce que c'est un état où tu es dans les vapes, mais en même temps, tu n'arrives pas à dormir. Donc, c'est juste qu'en fait, ton corps, il est complètement affaibli, mais ce n'est pas pour autant que tu as envie de dormir. Et à ce moment-là, dans ce lit-là, je la vois avec notre fils, et je me dis, on m'a volé ces moments. On m'a volé ces premiers instants. de ces premiers instants de vie de mon bébé, nos premiers moments, à tous les trois, on me les a volés. Parce que si on avait fait le nécessaire, si on avait anticipé, si on m'avait transfusé, je n'aurais pas vécu tout ça. Si on avait anticipé l'hémorragie aussi, je n'aurais pas vécu tout ça. Et ça n'a pas été joli.

  • Speaker #1

    Et pas faute d'avoir prévenu en plus que ça se passerait potentiellement mal.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Absolument. C'est ça, c'est que t'as beau prévenir, en fait, on ne te prend pas en sérieux. Et moi, je le vois dans mon travail. Combien de fois j'ai vu des patients qui disaient Ah, mais j'ai ci, j'ai ça comme problème. Et on les disait Mais t'as vu la 102, là ? Il faut que tu te plaindres. Ouais, mais au final, on ne sait plus pourquoi pour la suite. Donc, voilà. C'est que le personnel médical, des fois, il y en a des très, très bien. Et comme dans tout métier, il y a des fois, il y a des manquements. Et là, malheureusement, il y a eu de très gros manquements. Donc,

  • Speaker #1

    tu n'as pas eu la meilleure prise en charge ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Et puis, après, on m'a dit oui, mais en même temps, au mois d'août, beaucoup de gens sont en vacances. Oui, mais il y a quand même des femmes qui accouchent au mois d'août. Il y a quand même des interventions au mois d'août. On ne s'arrête pas de vivre au mois d'août. Donc, il faut quand même avoir le matériel nécessaire, quelque part, en fait. Oui, et puis,

  • Speaker #1

    tu calcules pas quand tu as bébés venels. C'est bien l'une des seules opérations que tu ne peux pas prévoir à l'avance, pour le coup.

  • Speaker #0

    Complètement. absolument, oui c'est vrai qu'en plus avec les cédariennes en urgence il faut être prêt donc voilà il est temps de profiter à ce moment là de ce qu'on peut et à quel moment toi tu te sens revenir à toi à ton corps à ton cerveau de manière normale vers 14h on est resté je sais pas Plus on est resté, enfin vers 14h je crois environ, on est sorti de la salle de réveil, on est retourné en chambre. Et à ce moment-là, justement, les sages-femmes arrivent, etc. On me dit, est-ce que vous voyez des mouches ? Donc je réponds que non, parce qu'au final, c'est que j'avais récupéré mes esprits et que je n'avais pas de risque de repartir. Et là, il y a la fameuse sage-femme. D'abord, il y a une infirmière qui arrive à ce moment-là, avant, pour me faire une prise de sang vers 14h30. Et avec ma compagne, on lui demande pourquoi. Et pourquoi il y a une prise de sang à faire alors que je sors du bloc. Elle me répond, bah, vous avez perdu beaucoup de sang, madame, je ne comprends pas. Comment ça ? qu'est-ce qui s'est passé, je ne suis pas au courant. Elle me dit, vous avez fait une importante hémorragie, vous êtes au courant. Ah non, pas du tout. Et là, ma compagne a dit, attendez, je ne comprends pas, je suis restée une heure et demie en salle de réveil et on ne m'a pas prévu, qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez perdu 2,8 de sang. Vous avez fait 2 chutes de tension assises. Oh, gros blanc ! À quel moment, c'est l'infirmière du service maternité qui te dit ça ?

  • Speaker #1

    Pour une prise de sang, ça... pensant que tu es au courant de sur quoi, donc vraiment avec aucune délicatesse parce qu'elle ne savait pas.

  • Speaker #0

    Elle ne savait pas, la pauvre, elle est tombée bénie. Donc moi, mon premier réflexe, c'est de toute façon, on m'a transfusé, j'avais donné mon accord. Elle m'a dit, pas du tout. Elle a dit, là, je vais vous faire une prise de sang pour connaître votre taux de féritine et pour vous faire passer le nombre de poches de fer qu'il vous faut. D'accord. Et elle m'a dit, vous n'êtes pas vue. Non. Et en fait, après, j'avais amené un petit miroir, sachant que je n'allais pas pouvoir me lever tout de suite, j'avais amené un petit miroir. Et en fait, mes lèvres étaient translucides. J'avais vraiment les lèvres blanches, mais blanches, j'étais en anémie totale. Et donc, je précise tout ça pour mettre dans le contexte. Donc, elle me fait la prise de soin, etc. Et là, il y a la sage-femme qui arrive, la fameuse sage-femme qui nous avait accueillis la veille avec beaucoup de chaleur humaine. Voilà, qui me dit, ça va ? Je dis, bah... Oui ça peut aller. Elle dit bah hop on va à la douche madame. Oh non. Ah non là je me suis dit c'est un sketch. Elle va me dire je rigole, vous inquiétez pas je rigole. Non. Elle m'a dit bah oui bah attendez comment ça. Ah bah les pansements ils sont propres. Je viens de les regarder, les pansements sont propres. Vous pouvez aller vous laver c'est bon.

  • Speaker #1

    Ça fait trois heures que t'es sortie de la feuille de réveil là.

  • Speaker #0

    Ah oui ça fait... Oui, c'est ça, 2-3 heures. 3 heures maximum. Voilà. Là,

  • Speaker #1

    violente.

  • Speaker #0

    Mais c'était vraiment, allez hop, à la douche. Genre, il y a urgence. Je peux redescendre un peu, je peux récupérer, sachant que justement, quand on est personnel soignant, on sait que le premier lever doit être encadré par un personnel soignant, qui peut être là pour t'aider en cas de chute. Donc là, en fait, moi, tu m'envoies toute seule à la douche. Je fais un malaise sur la douche, qu'est-ce qui se passe ? Qui va me récupérer ?

  • Speaker #1

    Elle n'était pas avec toi, du coup ? Non,

  • Speaker #0

    pas du tout. Oh bah, ok, non. Elle n'était pas restée. Non, non, je pense qu'elle estimait que ma compagne était là, sauf que, bah oui, mais elle n'est pas personnelle soignante, en fait. Si je fais un malaise, elle ne va pas forcément savoir les gestes exacts à avoir, quoi. Donc, voilà. Donc là, je me dis, bon, je viens de me faire ouvrir l'utérus avec une endométriose, avec une hémorragie. Je t'en avais mis total et tu m'envoies la douche 4h après. 3-4h après. C'est quoi ça ? Ouais, moi aussi. Sachant que je précise que les seules antidouleurs que j'avais, c'était de l'acupun et du paracétamol. C'est exactement ce que je prends pour mes douleurs quotidiennes d'endométriose. Donc en fait, le problème c'est que du coup, on te donne le même type de molécules que tu prends au quotidien. Forcément, ça ne fait pas beaucoup effet pour une césarienne. Voilà, donc ça c'était quelque chose. Et ça c'était au retour de la chambre, on m'a proposé la tétée de bienvenue. Et forcément j'ai tout de suite accepté, parce que c'était quelque chose qui me tenait beaucoup à cœur. Et après je n'avais pas grand-chose. Et puis en plus j'avais une forme de mamelon qui était... je ne sais pas, poser problème. On m'a donné des embouts spécifiques pour que mon bébé puisse... Oui, voilà, des bouts de seins, pardon. Et des bouts de seins pour que mon fils puisse téter correctement.

  • Speaker #1

    Ils t'ont laissé essayer sans quand même ou ils t'ont mis directement les bouts de seins ?

  • Speaker #0

    Ils ont essayé plusieurs fois sans. Il avait beaucoup de mal à prendre parce qu'il n'arrivait pas à le prendre en bouche correctement. Et avec le bout de seins, il y arrivait. donc plusieurs fois j'ai réessayé sans et il n'y arrivait pas en fait c'est trop compliqué pour lui et puis voilà donc ça il a eu au moins la tétée de bienvenue après j'ai essayé de tirer du lait pour avoir du colostrum etc parce que j'avais beaucoup de mal à avoir du lait déjà avec la césarienne avec l'hémorragie avec l'anesthésie il y avait trop de... trucs qui ont fait que je crèche aussi c'est vrai aussi vous voulez mais c'est vrai que ça J'ai que du colostrum 48 heures après. Et en plus, il faut savoir que les tirelets de l'hôpital étaient en panne. Donc, pas de chance. On tournait avec un seul tirelet pour le service maternité entière.

  • Speaker #1

    Ton hôpital est quand même assez...

  • Speaker #0

    Oui, c'est un hôpital privé. C'est un limo. Oui, je me suis dit que c'était un hôpital privé. Donc, on n'est pas sur un hôpital public, on n'est pas sur une clinique privée. En fait, il y avait les deux. Je ne connaissais pas ce système d'hôpital privé. Et donc, ce n'était pas de chance. Parce que du coup, j'ai essayé de tirer mon lait jour et nuit. Je l'ai épuisé parce qu'il faut se tenir droite. C'était un tire-lait. Il faut vraiment se tenir bien droite pour bien prendre… Que l'embout tienne bien au niveau du sein. Et du coup, ça me tirait sur les cicatrices. Il fallait se mettre au bord du lit. C'était horrible, même au fauteuil et tout. C'était vraiment... Et du coup, je sonnais très régulièrement pour l'avoir, mais il était tout le temps pris. Donc, je faisais de mon mieux pour tirer pendant une heure d'affilée à chaque fois que je l'avais, jour et nuit. Et en plus de faire têter mon fils. Et du coup, c'était très douloureux. En plus, forcément, mon fils, il appuyait sur mes cicatrices pour le mettre au sein. Donc, c'était... très douloureux. J'ai fini par me créer des crevasses avec tout ça, parce que je faisais trop. Apparemment, c'était beaucoup trop. Je tirais par-dessus les crevasses, donc c'était horrible.

  • Speaker #1

    Tu sentais quand même la douleur ? Ou à côté de l'endométrio, c'était rien peut-être aussi ?

  • Speaker #0

    Franchement, pour avoir des douleurs quotidiennes, et même des douleurs post-opératoires, Cette césarienne a été une douleur indescriptible, mais indescriptible. Je ne pourrais même pas... Quand elle venait pour me dire Vous êtes à combien sur 10 ? Je répondais Si je vous réponds 10, qu'est-ce que ça va changer au niveau des antidouleurs ? Parce que vous mettez le maximum. Elle me dit Vous êtes à 10 ? Je vous jure que je suis à 10 sur 10. Je pleurais tout le temps. Je pleurais. C'était horrible parce qu'il y a un sentiment de... Puis ce mélange où on est content de rencontrer son fils. En même temps, je me dis qu'on aurait dû en avoir trois. Il est tout seul dans son petit...

  • Speaker #1

    Il a toujours ton deck et un cours.

  • Speaker #0

    En plus, c'était l'accouchement qui me remettait au plus haut point, que je fuyais. Les douleurs que j'attendais, elles étaient là. En plus, mon projet d'allaitement, je voulais vraiment faire un allaitement exclusif. Ça ne fonctionnait pas. j'étais en plein baby blues avec la chuteur Monal et en plus à un moment donné parce que mon fils pleurait beaucoup parce qu'il avait faim il était tété et il n'y avait rien et j'essayais à chaque fois je tirais un tout petit peu ce colostrum et c'était le saint Graal et la sage-femme à un moment donné elle a fini par me convaincre de lui donner un biberon pour le caler et je me souviens toujours de cette phrase quand elle est venue, elle a appelé sa collègue Elle était à côté de moi et elle lui a dit au téléphone Amène-moi un biberon s'il te plaît parce que ce pauvre bébé, il a faim. Et ça, ça m'a…

  • Speaker #1

    Ça t'a fait une faim.

  • Speaker #0

    Je me suis dit Mais ce n'est pas possible, on ne peut pas dire ça. Je suis en train de me battre. Je me tue clairement entre les douleurs, la cicatrice et tout pour essayer de faire au mieux pour tirer mon lait avec un pauvre tire-lait pour tout le service. et tu me mets balancer dans la tête la fin sur ton bébé alors j'essaie de faire au mieux pour lui c'est juste pour avoir les quelques gouttes que je parviens à tirer à chaque fois et du coup là ça m'a après il m'a dit ne t'inquiète pas c'est un chuteur monale moi non mais je pense qu'il y a aussi un peu de c'est pas que ça non c'est pas que ça et donc c'est ma c'est ma compagne Du coup, la sage-femme a pris en photo le premier biberon que ma compagne lui a donné. Et là, ça a été le début de ce baby-boos. Après, j'ai eu une dépression postpartum. Et les sages-femmes, il y avait certaines sages-femmes qui étaient spécialisées en allaitement, qui passaient les unes après les autres pour me montrer comment faire, les positions à avoir, la compression du mamelon. Mais rien à faire, en fait, j'avais vraiment beaucoup trop de lait. Beaucoup trop, pardon, de peu de lait. Je n'avais pas assez. Et on m'a dit que c'était à cause de... de tout ça et du coup il y a une culpabilité qui s'est instaurée pour pouvoir allaiter mon fils, c'est mon objectif ultime à sa naissance, j'avais tout acheté sur ma table de chevet, j'avais les crèmes, les cotons, j'avais des soutiens-corps d'allaitement.

  • Speaker #1

    Et puis tu n'avais pas pu avoir de l'accouchement de tes rêves, je pense que tu t'étais aussi raccrochée à ça en projet, c'était la dernière chose que tu pouvais encore faire et qui s'envole.

  • Speaker #0

    Complètement, oui c'est vrai, c'est ça. en fait c'était ça, c'était des désillusions à chaque fois petit à petit qui partaient et j'avais même l'eau intirlée pour la sortie de la maternité qu'on a récupérée mais au final ça allait pas du tout, ça donnait rien et plus ça allait, plus la position assise droite, ça me tirait terriblement et du coup après on avait prévu de faire un aliment mixte mais au final petit à petit j'avais beau, même à la maison donner le sein en fait ça se vidait que quand J'avais un peu de lait, surtout quand j'allais me laver avec l'eau chaude. Du coup, ça se transformait en lait infantile. Donc, c'est vraiment ça. En fait, ce qui m'a marquée le plus, c'est vraiment la culpabilité de ne pas pouvoir porter mon bébé, déjà. Ce qui m'a le plus marquée par rapport aux soins. Le fait de ne pas pouvoir faire ses premiers soins. J'ai assisté à son premier bain dans mon lit pour pouvoir faire ses changes. même à la maison, ne pas pouvoir la laiter. Quand on est rentrés, je devais attendre le retour du travail de ma compagne pour qu'elle m'aide à changer la couche de mon fils parce que je n'y arrivais pas. C'était catastrophique. Et donc, après, il y a eu le retour à la maison parce qu'après le séjour à la maternité, on est restés une semaine parce que mon fils était un tout petit peu... poids. C'était un petit poids, il faisait 2,950 kg. Donc, ce n'était pas énorme pour 51 cm. Il était grand, mais fin, très fin, même encore aujourd'hui, il est très fin. Et pourtant, il mange. C'est bien racheté depuis. Mais voilà, ça a été ça, vraiment, le plus compliqué. Après, il y a eu le retrait des fils, parce qu'en plus, on a mis des fils non résorbables. Donc, à faire. Oui, oui, oui. Ça, je n'ai pas compris non plus. Alors si, je dis, Betty, j'ai demandé à la sage-femme qui était adorable, qui m'a suivie tout le long de ma grossesse. Je dis, mais pourquoi ? Et elle m'a dit, je connais ce chirurgien. J'ai travaillé avec lui avant. Elle m'a dit, je vais être très honnête. Elle m'a balancé ça comme ça. Il n'a pas envie de se faire chier. D'accord. Elle m'a dit, il n'a pas envie de se faire chier. Pour lui, il préfère recoudre comme ça. Et c'est beaucoup plus rapide, beaucoup plus simple. Alors, rapide, pour une heure et demie, franchement, et du coup, c'était une torture, quoi. J'aurais traité les filles.

  • Speaker #1

    Parce que déjà, les agrafes, c'est pas très agréable, alors des filles...

  • Speaker #0

    Ben, c'est ça. Donc, c'est... Voilà, et donc, je suis sortie de l'hôpital avec neuf de féritine, parce qu'entre-temps, j'avais posé deux poches de fer, et puis... pour essayer de remonter un peu, mais au final, je suis ressortie avec neuf, donc ce n'était pas énorme. Et puis voilà, après le retour de couche, tout ça, mais en tout cas, ça a été... En fait, entre les hémorragies, l'anémie, les douleurs, la culpabilité, etc., c'est tout ça qui m'a par la suite plongée dans cette dépression postpartum, le sentiment d'échec de cette césarienne. pour moi, je parle vraiment selon moi, pour mon corps, que je n'ai pas vécu comme un accouchement. Moi, j'ai vécu ça comme une intervention chirurgicale similaire à celle que j'ai déjà eue auparavant.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, toi, tu as vraiment... C'était même limite pire que les autres opérations, parce que ça a duré dix ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça a été pire. Même là, ça commence à se calmer, mais j'en ai fait des cauchemars durant un an. où je rêvais en fait que moi je pleurais pour accoucher par voix basse et qu'on me forçait à ouvrir mon ventre avec les pieds de mon fils qui tortillait à l'intérieur de mon ventre et c'était horrible et quand j'en parle, je dis jamais mon accouchement j'ai toujours la césarienne et j'ai jamais pu toucher ma cicatrice, vraiment je me lave avec une fleur de douche je sèche, je tamponne avec une serviette Et c'est ma compagne qui a fait les soins post-opératoires avec les crèmes, etc. Et c'est pour ça que maintenant, un an après, j'ai une cicatrice. rouge boursouflé avec des keloïdes. J'ai des keloïdes dessus. J'ai fait des séances de windbag, de LPG, etc. pour essayer que ça soit moins inflammatoire. Mais à chaque fois, on me dit que ça ira mieux quand je l'aurai accepté.

  • Speaker #1

    Le problème,

  • Speaker #0

    c'est que je pense que toutes les femmes qui ont une césarine qui n'acceptent pas cette cicatrice, c'est la matérialisation de la césarine qu'on n'a pas acceptée.

  • Speaker #1

    J'ai plusieurs témoignages dont une maman qui m'a dit exactement les mêmes mots que toi à l'instant. Que cette psychiatrie, c'est la preuve de cet accouchement échoué.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et tous les jours, ça te renvoie, parce que tu es obligée de la voir dans le miroir, quand tu t'habilles, etc. Et puis tu la sens. Tu la sens et à chaque douleur. Chaque douleur pendant... Les douleurs, ça a duré vraiment... Les pleines douleurs, ça a duré deux mois. Et au bout du troisième mois, ça a commencé à s'apaiser un petit peu. Mais pendant deux mois, chaque douleur, quand tu portes ton enfant, quand tu vas à la douche, quand tu te baisses, quand tu passes l'aspirateur, tout ça, ça te renvoie à chaque fois à la césarienne. C'est horrible, quoi. Donc,

  • Speaker #1

    voilà. un an plus tard, quasiment jour pour jour. Oui. Est-ce que tu dirais que tu t'es remis de cet accouchement ou toujours pas ?

  • Speaker #0

    Là, je dirais depuis à peu près... J'ai mis, on va dire, franchement, les neuf premiers mois. C'était sûr. Oui.

  • Speaker #1

    Ça fait un peu d'un an. Tu me dirais neuf mois.

  • Speaker #0

    Mais vraiment, je ne m'étais jamais posé cette question. Et là... Alors... En réfléchissant aux différents événements, je dirais neuf mois. Mais je suis en train de me dire, en le verbalisant, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    C'est pas un mythe, en général, tu mets le temps d'une course à te remettre de ton accouchement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que neuf mois, parce qu'en plus, avec tous les soins, j'ai fait des allers-retours pas possibles pour toutes les séances de Winback, LPG, etc. Donc à chaque fois... Ouais, elle rebelote, on refait une demi-heure de rufale, une demi-heure autour, tout ça à cause de la césarienne. Donc, c'est beaucoup de frais aussi par la suite et même de frais pour soi. Je veux dire, physiquement, ce n'est pas agréable aussi d'avoir toutes ces machines sur la cicatrice. Et en fait, je pense que c'est vraiment quand j'ai arrêté, j'ai vraiment eu un ras-le-bol à vers 9-10 mois en postpartum de tous ces rendez-vous. J'ai tout arrêté, j'ai dit, ben tant pis. Si elle reste comme ça, elle reste comme ça. Mais j'en ai marre. J'ai envie de passer à autre chose. J'ai envie de tourner la page, en fait. Et depuis, je commence à mettre de l'huile, par exemple. Des fois, je vais mettre un petit peu d'huile pour la nourrir, pour l'hydrater, etc. Donc, je commence un peu à la toucher.

  • Speaker #1

    Un petit début d'acceptation,

  • Speaker #0

    quoi. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    OK. Merci beaucoup à toi d'avoir partagé ton histoire et de t'être livrée aussi sincèrement sur ton expérience et sur tes ressentis. Parce que, comme je te dis, tu es loin d'être la seule à ressentir ça. J'en ai d'ailleurs d'autres témoignages sur le podcast et c'est loin de refléter l'intégralité des femmes. Mais c'est bien aussi de l'entendre une nouvelle fois et pour les mamans qui sont dans ta situation, de se dire que c'est normal, je ne suis pas toute seule et je ne suis pas une mauvaise mère loin de là.

  • Speaker #0

    Justement, je voulais rajouter juste un petit truc. C'est que j'ai vraiment voulu faire ce podcast déjà avec toi parce que j'ai ressenti beaucoup de bienveillance dans tes différents échanges au cours des podcasts que j'ai écoutés. Et j'ai écouté une maman, alors je suis désolée, je ne me souviendrai plus du nom, avec qui tu avais fait un podcast sur la césarienne. Et quand je l'ai entendu, ça a été un déclic. Et son témoignage m'a fait tellement de bien que j'ai voulu rajouter. ma toute petite pierre à l'édifice pour les mamans qui se reconnaîtront éventuellement dans mon témoignage et que ça pourra aider. Je l'espère, comme moi, cette femme incroyable et très courageuse m'a aidée dans ce témoignage.

  • Speaker #1

    Écoute, ça me fait vraiment plaisir que ça, puisque qu'Anissa ait pu t'aider et je pense qu'à ton tour, tu aideras parce qu'en parler, c'est si important. C'est-à-dire, je ne suis pas toute seule, c'est vital parfois, vraiment.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très thérapeutique.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain.

  • Speaker #0

    A très vite !

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Description

Je vous propose de découvrir aujourd’hui l’histoire de Marylou, qui revient avec beaucoup de sincérité et de vérité sur son parcours de maternité entre PMA et arrêts naturels de grossesse. Elle revient aussi sur l’ambivalence de porter la vie d’un enfant tout en faisant le deuil de jumeaux dont le cœur s’est arrêté in utero.


On revient aussi et surtout sur son accouchement dont elle a été complètement dépossédée. De la césarienne obligatoire, à la chute de tension en passant par un manque de communication indéniable… un accouchement difficile à digérer et pourtant loin d’être un parcours isolé.


N’hésitez pas à découvrir cet épisode riche en rebondissements et en émotions que je suis fière de vous proposer aujourd’hui.


Envie de discuter, d’en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur les réseaux @balance_ton_accouchement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Bonjour, merci à toi de m'en joindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter, s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as, et en me disant quel âge ils ont, où ils sont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci beaucoup pour ce podcast. Je m'appelle Marie-Lou, je viens tout juste de fêter mes 28 ans et je suis maman d'un petit garçon qui vient tout juste d'avoir un an le 11 août.

  • Speaker #0

    Tu as deux anniversaires qui viennent de se passer.

  • Speaker #1

    Oui, le 9 et le 11, donc là-dessus c'est vrai qu'on est assez proches.

  • Speaker #0

    Alors du coup, première question que je pose à chaque fois, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'est quelque chose qui te stressait, qui te donnait envie ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup, j'y ai pensé très rapidement. Par rapport justement à mes soucis médicaux, j'avais justement envie de m'écarter de l'aspect médical et d'avoir un accouchement des plus naturel et physiologique possible. Et j'avais visité la maternité pour avoir un bain, etc. Donc c'était plutôt quelque chose dans le naturel que je recherchais. Et je fuyais à tout prix une césarienne, je ne voulais absolument pas de césarienne.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Alors si on revient au tout début, on va remonter un petit peu le temps. Est-ce que tu peux nous parler du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors du coup, je suis en couple depuis 9 ans et atteinte d'endométriose profonde depuis 11 ans maintenant. Et donc, sachant que j'ai déjà été opérée 4 fois en 5 ans, j'ai fait différentes tests de fertilité, etc. J'étais quasiment infertile. Et donc, ma gynécologue m'avait dit que si je voulais tomber enceinte, il fallait que d'abord je me repasse opérée et qu'on entame un parcours fibre juste après. avoir tout nettoyé entre guillemets les caisses d'adhérence, les modules etc et donc tout de suite on savait que ça allait être un parcours bafive et donc très médicalisé etc.

  • Speaker #0

    Et ça a peut-être directement un peu précipité projet bébé ou pas spécialement ?

  • Speaker #1

    Oui honnêtement si, après ça faisait plusieurs années qu'on était ensemble, ça faisait 6-7 ans mais disons qu'on avait aussi envie encore un petit peu de profiter mais du coup du coup effectivement j'ai eu ce sentiment moi personnellement d'être un petit peu précipité.

  • Speaker #0

    Parce que forcément il faut aller vite, le temps passe et les filles prennent du temps en plus.

  • Speaker #1

    Oui, très longtemps.

  • Speaker #0

    Et alors comment ça s'est passé justement ce parcours de grossesse ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça par contre, je précise vraiment qu'il y avait vraiment cette envie au fond de moi, j'ai toujours su que je voulais être maman plutôt jeune. pouvoir vraiment profiter etc parce que avec la pathologie je savais que ça va être un petit peu plus compliqué dans les années à venir donc j'avais vraiment envie d'être voilà pleinement impliquée etc dans ma grossesse et dans mon tout petit mais voilà ça que ça ça a toujours été quelque chose d'important et sachant qu'on s'est renseigné autour chez nous il y avait trois ans d'attentes pour un parcours five donc on a fait le choix de faire cette fille à barcelone beaucoup courageux de la vie en plus parce qu'on est en Bretagne donc on a 12 heures de route.

  • Speaker #0

    Ah oui donc c'est vraiment pas à côté.

  • Speaker #1

    Pas du tout, pas du tout donc c'est vrai que ça a rajouté on va dire des complications mais c'était comme ça on s'était dit qu'on se lançait corps et âme dans ce projet et du coup la première ponction s'est faite le 15 août 2021 et après il y a eu plein de traitements hormonaux etc et j'ai eu le premier transfert d'embryons le 29 avril 2022. Et la prise de soin était positive. Dix jours après, ça a été vraiment le graal. On s'est dit, ça y est, au final, ça a pris beaucoup de temps, etc. Mais ça a fonctionné. Sauf qu'au final, j'ai perdu mon bébé cinq semaines après. Donc là, ça a été la dégringolade parce que, premier échec et puis on y croyait parce qu'on s'était dit que ça allait... fonctionner et que tout allait bien se passer et que voilà et au final oui ça a été très très très très dur parce qu'on a été absolument pas accompagnés

  • Speaker #0

    Est-ce qu'elle fait qu'elle soit en Espagne ou c'est juste...

  • Speaker #1

    C'est un très intéressant question. C'est vrai que je ne m'étais pas posé cette question, mais la distance aussi avec l'Espagne a fait que les médecins, et puis ils sont bridés là-bas, pour eux, ils ont considéré ça comme un échec, mais ce n'est pas grave, on y retourne dans deux mois. Mais non, parce que du coup, psychologiquement et physiquement, deux mois après, on n'est pas remise. On a été aux urgences, forcément, quand on voit l'hémorragie qui se met en place, pour savoir ce qui se passait. Et on nous a dit, c'est comme ça, c'est une fausse couche, vous rentrez chez vous, puis on fait un cure-tâche dans quelques jours. Donc, c'est vrai qu'on n'est pas du tout accompagnés, je trouve, dans ce processus-là.

  • Speaker #0

    Et puis, c'est une clinique 100% PMA, je ne pensais pas, parce que eux, Donc, l'usine, entre guillemets, ils sont encore moins attachés à une recesse ou d'autres praticiens. Oui,

  • Speaker #1

    je pense qu'ils sont habitués. Donc, du coup, voilà. On a pris le temps un petit peu de... Moi, en fait, j'ai refusé le cure-tage. Donc, du coup, par contre, ça a été catastrophique au niveau hémorragie. C'était comme ça, je ne concevais pas de retirer ce qui me restait de mon bébé, encore une fois par une intervention chirurgicale en plus.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as vraiment senti le moment où il est parti ?

  • Speaker #1

    Oui, pour être très honnête, moi j'ai vu une première partie aux toilettes, parce que c'est quelque chose qu'on ressent au fond de nous, on se dit il faut que j'aille aux toilettes. Et en plus, ma... la conjointe venait tout juste de me faire l'injection une demi-heure avant. Donc au début, je me suis dit, c'est encore les douleurs avec les injections, etc. Et là, j'ai été aux toilettes, j'ai vu. Donc là, ça a été les hurlements. Et après, elle m'a descendue s'il fallait, etc. Et sauf qu'à ce moment-là, du coup, j'avais mis ce que j'appelle une culotte de règles. Et en fait, la pauvre, elle a vu le reste dans la baignoire. Et ça, ça a beaucoup...... traumatisée aussi par la suite. Elle a vu vraiment le début d'un bébé de cinq semaines.

  • Speaker #0

    Ça commence à se former à cet âge-là.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ça a été... Par contre, pour une fille, il faut vraiment avoir un couple très, très, très solide parce que c'est très dur physiquement et psychologiquement.

  • Speaker #0

    Le soutien du ou de la partenaire est spécial.

  • Speaker #1

    Incroyable, ça a été incroyable. Donc, voilà. Donc, on est remonté en selle. Du coup, le 26 octobre, j'ai fait un deuxième transfert. La prise de soins était négative. Donc,

  • Speaker #0

    c'était… Pas de doute.

  • Speaker #1

    Voilà. Au moins, je me suis dit, bon, je préfère ça plutôt qu'encore d'y croire. Et puis, voilà. Et il me restait deux embryons. Donc, j'ai décidé, contre l'avis des médecins français et même espagnols, de les transférer en même temps parce que, déjà, financièrement… Très honnêtement, on est arrivé au bout. Ça coûte très cher,

  • Speaker #0

    il faut aussi le préciser quand même.

  • Speaker #1

    On a fait le calcul à la fin. Justement, au moment des deux derniers embryons, on s'est dit, est-ce qu'on peut faire encore deux allers-retours ? On était à 15 000 euros. Donc, ce n'est pas possible. On s'est dit, non, on ne pouvait plus refaire encore un autre allers-retours supplémentaire s'il y avait encore un échec. Mais les médecins ne voulaient pas, me disaient que c'était beaucoup trop risqué par rapport à ce que j'ai un utérus antéversé, rétrofléché, je ne sais pas quoi. Il est mal formé et donc deux embryons en même temps, il y avait un très gros risque d'avoir une grossesse jumellaire. Et donc mon corps n'allait pas supporter, mais c'était comme ça. Là-dessus, je n'ai pas voulu laisser tomber. On a fait ce transfert le 2 décembre 2022 et la prise de sang dix jours après était positive. Donc voilà, grande joie, mais le taux de bêta HCV était très élevé. Bon, c'est peut-être les hormones, parce que je continuais énormément d'injections, même des médicaments par morale, c'était vraiment quelque chose d'assez puissant. Et Noël. passe, etc. Et j'ai d'énormes douleurs au ventre, avec un peu de sang. Donc là, échographie en urgence le lendemain de Noël. En fait, on avait tellement peur de... Voilà, encore une fois, ce soit... une fausse couche et puis, enfin moi ce que j'appelle une grossesse naturelle arrêtée et surprise, la sage-femme en fait à ce moment-là nous annonce que bah écoutez, je crois qu'il y a deux poches, d'accord ? C'est-à-dire, bah je vois deux embryons dans une poche et un embryon de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Donc 3 bébés potentiellement.

  • Speaker #1

    3 bébés, plaît d'un coup comme ça, donc elle ultra fermée. Elle m'a dit c'est pas possible, comment vous allez faire ? Et nous on était complètement, c'était le bonheur le plus total.

  • Speaker #0

    On ne s'attendait pas à avoir une grossesse multiple au final en transférant deux.

  • Speaker #1

    On s'y attendait et puis même si au final on s'y attend sans s'y attendre parce que c'est inimaginable. On ne peut pas passer d'une fausse couche à une grossesse qui... qui ne fonctionne pas, qui ne démarre pas. Et là, triplé. Mais pour nous, c'était comme ça. C'était vraiment le bonheur total. Et à ce moment-là, la sage-femme me dit Écoutez, je vous laisse 15 jours. On se revoit dans 15 jours. Et s'ils sont encore là, il va falloir arrêter les deux cœurs. Pourquoi ? Parce que votre utérus ne pourra pas supporter une grossesse avec des triplés. Et j'ai refusé. J'ai dit Je n'arrêterai pas. aucun coeur d'un côté ou de l'autre. Ce qui doit se faire naturellement se fera naturellement. Et si ça tient, tant mieux. Si ça ne tient pas, ce n'est pas grave. Mais il est hors de question. Elle m'a dit on se donne rendez-vous dans 15 jours pour éventuellement faire ça.

  • Speaker #0

    Pour elle, c'était inquiété qu'elle allait le faire avec ou sans ton consentement ?

  • Speaker #1

    Quasiment. C'était qu'en gros, même si je ne voulais pas, elle allait essayer de me faire un petit peu. une sorte de lavage de cerveau médical en me disant que c'était mieux pour moi parce que j'avais beaucoup beaucoup de douleurs, beaucoup de sérénité parce qu'en fait les saignements, les douleurs etc c'était vraiment dû au manque de place dans mon intérus à la mauvaise position dans mon intérus en fait ils n'avaient pas beaucoup de place donc clairement on m'avait dit avec ou sans mon consentement ça serait mieux pour moi merci Mais je pense qu'aucun médecin ne peut savoir ce qui est le mieux pour sa patiente. C'est la patiente qui peut savoir ce qui est le mieux pour elle-même.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Voilà. Et de là, par contre, allaitement total. Allaitement total au vu des risques avec la grossesse gémélière, plus les antécédents, les douleurs, etc. Le nouvel an au canapé, etc. Dans la télé. Mais ce n'était pas grave, en fait. C'est une bonne cause. Là-dessus, j'ai eu des nausées, j'ai eu des insomnies, j'ai eu des douleurs ligamentaires, des reflux, tout ce qu'on peut imaginer. Mais tout le temps, je me disais que ce n'était pas grave. Même les injections, ce n'était pas grave. C'est ce qu'il fallait. Et la veille de l'échographie, le 13 janvier, je sens qu'il se passe quelque chose. C'est pas normal. Dans mon corps, je me sens triste. Je ne me sens pas bien. Je me sens vide. Il y avait quelque chose. J'étais comme absent toute la journée. Et je me dis, bon, bizarre quand même, parce que je suis censée être contente, je suis censée être heureuse. Et le lendemain, il y a l'échographie. Et là, en fait, le cœur des bébés, donc les jumeaux dans la poche, donc le généraire, se sont arrêtés. Les deux cœurs se sont arrêtés. Alors, pareil, du coup, ultra contradictoire, parce que moi, j'étais en pleurs, très honnêtement. Et là, Sacha me dit, ah, mais... C'est mieux pour vous, voyez, parce que votre utérus ne supportait pas. Donc, au final, c'est ce qu'il y a de mieux pour vous. Vraiment, je vous assure.

  • Speaker #0

    Vraiment le contraire de ce que tu as envie d'entendre à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Totalement. Mais totalement. Et on se dit, mais non, je demande la compassion, je demande de l'écoute. Même, je ne m'en m'impasse qu'on me dise quoi que ce soit. Juste, désolée.

  • Speaker #0

    Au pire, tais-toi, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, exactement. juste désolé, je suis désolée pour vous, plein de courage, c'est tout, vraiment. Et donc là, j'étais avec ma mère à ce moment-là parce que ma compagne était au travail, donc ma mère était, enfin, c'est vraiment, elle m'a accompagnée du début à la fin et elle était, elle pleurait aussi, elle pleurait vraiment parce que, voilà, c'était un effondrement, mais par contre, elle m'a toujours dit, attention, il te reste un bébé qui est là, qui s'accroche, et il faut tout faire pour qu'il reste en fait. Donc il fallait vraiment continuer cet allitement, il fallait vraiment continuer les traitements. Toutes les injections encore une fois, les traitements parvois orales, il fallait tout continuer, il fallait s'accrocher. Il fallait que j'accepte ma tristesse mais en même temps que mon bébé ne la subisse pas en fait.

  • Speaker #0

    Donc tu prennes vite le dessus pour mon bébé qui était là.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire. Donc, à cette heure-ci, là où je vous parle, je n'ai toujours pas fait le deuil. Et donc, la poche jumelle R, en fait, elle devait se résorber petit à petit pour laisser de la place à mon bébé qui restait. Et en fait, comme... Enfin, après, c'est ce que les médecins me disaient. Après, je ne sais pas si c'est vrai ou pas. Mais comme je n'acceptais pas leur départ, en fait, la poche jumelle R, elle est restée très longtemps, plusieurs mois. Elle a mis beaucoup de temps. plus de temps que prévu à se résorber. Et du coup, mon fils, il n'avait pas beaucoup de place pour grandir. C'était compliqué pour lui.

  • Speaker #0

    Et ton utérus arrivait quand même à grossir comme il faut, malgré le fait qu'il ne soit pas tout à fait classique, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Au final, il y avait toujours les douleurs, les tirames, etc. Mais je t'expliquerai après. Mais en fait, il n'avait pas de place et il avait une position. En fait, tout le long, à partir de ce moment-là, il était en position transverse et il n'a jamais eu la tête en bas. Toujours la tête en haut, position transverse, les jambes croisées. En fait, il essaie de prendre le minimum de place qu'il pouvait. Donc ça,

  • Speaker #0

    c'était très... Il laissait la place aux autres, même s'ils n'étaient plus là.

  • Speaker #1

    Mais totalement. Mais totalement. En fait, c'était ça. Je pense que lui aussi avait... un deuil à faire. Même là, je le vois aujourd'hui, il a un an. Il le sait. Il le sait, il le sent. Et c'était compliqué à la fois de faire un deuil tout en donnant la vie. Donc, c'est vrai que c'était compliqué d'être triste pour mes jumeaux, mais je pouvais pas les garder la face pour mon bébé qui restait, alors que lui-même n'arrivait pas à trouver sa place. C'était très compliqué, vraiment. Mais j'étais tellement heureuse d'être enceinte et c'était tellement inespéré, tellement inattendu que je profite. reflétés vraiment de chaque instant. Et encore à ce jour, je n'ai jamais été aussi épanouie qu'en étant enceinte, même si j'aime de tout cas mon fils. Vraiment, mais l'avoir en moi, c'était une relation tellement particulière, en fait. Mais je pense que toute maman qui est enceinte peut le savoir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que des fois, on adore être enceinte. Des fois, on déteste, mais des fois, on adore être enceinte. Oui, c'est vrai. C'est un vrai deuil de ne plus être enceinte. On a beau adorer notre enfant plus que tout, Il ne faut pas avoir peur de dire j'aimais bien être enceinte et je regrette de ne plus être enceinte

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Parce que c'est vrai que j'entends beaucoup de… Je reviens sur mes propos. C'est vrai qu'il y a beaucoup de mamans qui n'aiment pas être enceintes. Et je comprends complètement avec tous les soucis qu'on peut avoir, l'habitement, etc. C'est vraiment les douleurs, les insomnies, la fatigue, tout. Et c'est vrai que j'entends complètement qu'il y a des mamans qui n'ont pas aimé être enceintes. Mais là-dessus, c'est vrai que moi, ça a été un épanouissement. complet et total. Donc voilà, même si il y avait un suivi échographique tous les 15 jours du coup.

  • Speaker #0

    Quand même total pendant toute la grossesse ?

  • Speaker #1

    Oui, jusqu'au bout parce que j'avais un placenta prévia totalement recouvrant. Voilà, mais tous les trucs qu'on peut imaginer, je les ai eus. Le bébé en position transverse, la médecine en bas, le placenta prévia totalement recouvrant, etc. Donc, en fait, j'avais un suivi échographique tous les 15 jours, pendant les 9 mois jusqu'au bout. Pareil, un monitoring toutes les semaines à domicile, à partir des 6-7 mois. Parce qu'en plus, l'hôpital qui me suivait est à une heure de chez moi.

  • Speaker #0

    Ah oui, t'as compris encore toutes les choses.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement. Je suis en pleine campagne et du coup, en fait, j'avais pris rendez-vous avec l'hôpital. qui acceptaient les grossesses gémellaires, les accouchements gémellaires, avec tout l'aspect médical qu'il fallait. Et tout ça, c'est à une heure de chez moi. Donc, même si après, au final, j'ai perdu mes jumeaux, je suis restée quand même dans cet hôpital.

  • Speaker #0

    Tu avais commencé là-bas, donc t'en faisais.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. Mais donc, il y avait forcément tout le temps des risques d'avoir des contractions de travail, etc. Et je n'avais pas le droit, en fait, à chaque fois. À chaque fois, je disais oui, mais... J'espère quand même accoucher par voie basse. On me dit que ça va être très compliqué avec un placenta prévia totalement recouvrant et un bébé en position transverse.

  • Speaker #0

    Je vais te demander justement comment tu te préparais petit à petit à cet accouchement. Est-ce que, du coup, non, t'as répondu, on te laissait pas trop la place à l'espoir ?

  • Speaker #1

    En fait, le problème, c'est qu'à chaque fois, on me disait qu'il y avait un risque d'hémorragie, etc. Mais j'avoue, j'avais toujours un peu espoir. A chaque échographie, on insistait tout le temps. Il n'a pas la tête en bas, mais ça va peut-être changer. Ne vous inquiétez pas. Il est en position transverse, ne vous inquiétez pas. Surtout que moi, je le sentais beaucoup bouger. Mon fils, il bougeait tout le temps. Et il était très agité. Et du coup, je me disais, à tout moment, ça peut changer. Et des fois, quand je le voyais se retourner, je me disais, ça y est, vivement l'échographie, peut-être que... Et non, en fait, le placenta privé était toujours recouvrant jusqu'au bout. Et vers les 7 mois de grossesse, on m'a dit qu'avec tout ça, il allait falloir envisager la possibilité. Et vraiment, pour l'instant, ce n'était pas encore tout à fait fixe. C'est une césarienne. Mais ça, je ne l'entendais pas. Moi, j'avais préparé avec ma conjointe, on avait fait un... Oh là là, j'ai perdu le mot.

  • Speaker #0

    Un projet de naissance.

  • Speaker #1

    Un projet de naissance, merci beaucoup. On avait fait un projet de naissance avec le... On avait visité la maternité, avec une salle, ce qu'ils appellent nature, avec tout ce qu'il fallait, le bain, le ballon, tous les accessoires. Et c'est ça que je voulais. Je voulais à tout près accoucher par voix basse. Je ne voulais pas d'une césarienne parce que... je savais que les douleurs post-opératoires que j'allais avoir avec une intervention utérine ça allait être ma cinquième intervention et toi tu sais ce que c'est pour le coup c'est pas la plupart des femmes qui découvrent ça sur le tard oui c'est ça malheureusement c'est que quand on sait ce que c'est on n'a pas envie d'y retourner en fait donc c'était inenvisageable et je ne voulais pas l'entendre et du coup ma gynécologue m'a dit que évidemment comme j'allais accoucher au mois d'août elle était en vacances, donc ce ne serait pas elle qui allait m'opérer, et qu'elle allait voir avec ses collègues, elle allait faire une réunion avec tous les gynécologues de l'hôpital pour savoir quoi faire. Alors, de mon cas, mais sans doute d'autres cas aussi, d'autres femmes, je ne pense pas que c'était que sur moi. Les contractions. Voilà, c'est ça exactement. Et quelles solutions envisager, ces arénes ou pas, qu'est-ce qu'ils en pensaient ? Et donc, voilà, moi je voulais un accouchement par voie basse, avec une péridurale, mais justement dosée pour sentir les contractions, pour bien pousser. avec la bainothérapie, etc. J'avais tout fait, les séances d'ostéopathie, d'acupuncture, toutes les séances de préparation à l'accouchement, on avait tout assisté à deux pour vraiment être sûre. Et le 29 juin, sachant que j'accoucherai le 11 août, le 29 juin, elle m'annonce que la césarine est obligatoire parce que bébé est toujours en position transverse, toujours placenta prévia totalement recouvrant, ça ne bouge même pas d'un centimètre. Elle m'a dit, ne bouge même pas d'un centimètre. Donc, c'est trop risqué d'attendre plus longtemps parce que j'allais commencer à avoir des contractions de travail au bout d'un moment, chose que je n'avais encore jamais eue.

  • Speaker #0

    Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Voilà, je n'avais encore jamais eu de contractions réelles. En fait, j'avais des douleurs ligamentaires, mais je n'avais pas de contractions au point d'avoir très, très mal. Et là, c'est le coachement qui commence. Parce que je savais ce qui m'attendait avec tout ça. Je savais qu'on m'avait dit attention, il y a une hémorragie à prévoir, donc est-ce que vous nous donnez l'autorisation de transfuser ? Bien sûr que oui. Mais il n'y a aucun médecin qui me prenait au sérieux. Quand je leur disais que j'appréhendais et que je ne voulais pas, j'avais peur, on me répondait systématiquement mais non, ne vous inquiétez pas, on fait des césariennes tous les jours, madame, vous n'êtes pas la première, vous ne serez pas la dernière

  • Speaker #0

    C'est quand même plus aride que ça, on ne l'entendait pas en fait.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Vraiment, on ne me prenait pas au sérieux, on me prenait comme la patiente qui avait peur, mais c'est tout. On n'entendait pas les raisons pour lesquelles je m'inquiétais. Et même au jour de l'accouchement, j'ai reparlé au médecin, je lui ai dit vraiment, je sais que j'ai regardé votre profil sur le site de l'hôpital, je sais que vous connaissez l'endométriose. Vous opérez des femmes atteintes d'endométriose, donc vous savez à quoi vous attendre, mais oui, ne vous inquiétez pas. Donc voilà. Et au final, mon terme était pris pour le 27 août. Mais du coup, il fallait forcément organiser l'accouchement avant, sachant que je déménageais le 1er août, à 9 mois de grossesse.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu complexifies la complexité là.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a tendu une maison jusqu'au dernier moment. Oui. Et ça s'est fait le 1er août, les personnes ne partaient pas avant. Donc du coup, 9 mois de grossesse en train de déménager, incroyable. Mais bon, j'avais que des contractions à cause des efforts. Je portais vraiment les choses très légères. Et du coup, la citerrine a été programmée pour le 11 août, par un gynécologue que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, jamais rencontré. Et donc les médecins, par contre, m'ont demandé...

  • Speaker #0

    Il y a assez mal ou est-ce que tu arrives à te faire à l'idée quand même,

  • Speaker #1

    arriver au mieux au moment ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu arrives à te faire à l'idée quand même ou est-ce que c'était toujours très dur à accepter ?

  • Speaker #1

    Vraiment non. C'était beaucoup d'angoisse. Du moment, c'est pour ça que je me souviens encore de la date du 29 juin parce que de ce moment-là jusqu'au 11 août, je ne dormais plus du tout parce que je me renseignais sur toutes les césarines, les témoignages. Les mamans que j'avais autour de moi, on me disait, mais non, moi, je me suis levée, j'ai peu eu mal, etc. Je me disais, bon, c'est peut-être pas si grave, alors. Et c'était des cauchemars, c'était horrible. Et je n'arrivais pas à accepter ça, parce que, en fait, le problème, c'est que moi, je savais ce qui m'attendait, et que personne ne me croyait, personne ne me prenait au sérieux, c'était ça, surtout. Du coup, il n'y avait rien, en fait, qui était anticipé, à part les séances d'ostéopathie, d'acupuncture, c'était tout, quoi. Donc, euh... C'était ça qui était très compliqué. Et même la veille, ce qu'on m'a dit de venir la veille, par rapport au risque de contraction avec l'heure de route, à éviter le matin même de l'intervention. Du coup, la nuit qui a précédé la césarienne, et je n'arrive même pas à dire l'accouchement, c'est vraiment la césarienne, je n'ai pas dormi. On m'a dit, surtout, dernière nuit, il faut que tu fasses un gros dodo, parce que tu ne sais pas ce qui t'attend. Impossible de fermer la lune. C'était angoissant. C'était vraiment angoissant.

  • Speaker #0

    Et si tu avais pu faire un projet de naissance adapté à la césarienne, je ne sais pas si tu avais envie d'aller t'y, ou si tu avais envie d'avoir plus de peau à peau, c'était possible ? Est-ce que tu en avais envie ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Oui, c'est vrai. C'est vrai que j'ai fait un projet de naissance, du coup, qui a été... On a complètement modifié avec ma compagne parce que ça a changé tout, même pour elle. Elle qui vous l'a dit.

  • Speaker #0

    C'est la vidéo, là.

  • Speaker #1

    Elle souhaitait être là, mais au final, elle ne pouvait pas. Moi, je voulais avoir mon bébé dans les bras. Juste après, je ne pouvais pas. Il y avait plein de trucs. On a dû modifier tout le projet de naissance. Par contre, j'avais laissé tout ce qui concernait mon projet d'allaitement que je souhaitais. Je voulais allaiter mon bébé. Évidemment, la tête est bienvenue dès que possible. Mais ça compliquait tout, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Mais là-dessus, heureusement que j'étais en… En fait, il y avait une maman avec qui j'étais en préparation d'accouchement, les séances, et qu'elle était enceinte de jumelles. Et en fait, on s'est rencontrées il y a quelques mois de ça et on a appris que moi, j'étais au bloc à 9h, parce qu'elle, elle était au bloc à 8h. Et on savait. Elle m'a dit que je passais à 8h, moi j'étais à 9h. Heureusement que je suis passée le matin parce que ça évitait encore plus d'angoisse. On arrive à cette veille de césarienne,

  • Speaker #0

    du coup tu arrives à l'hôpital, tout se met un petit peu en place à ce moment-là et toi tu es vraiment... déprimée entre guillemets quoi.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Je me souviens, ma compagne m'a pris une photo du dernier monitoring. J'avais le sourire sur la photo mais je savais que c'était le dernier. Donc ça c'était pareil parce que j'étais tellement heureuse et épanouie dans ma grossesse que je me suis dit ça y est en plus je ne vais plus être enceinte. Je ne vais plus être enceinte, il n'y aura plus la poche. J'ai mis l'air que moi j'estimais encore avoir un mois. Donc j'aurais pu mes jumeaux non plus. Donc ça, c'était aussi un deuil à faire. Et puis la sage-femme que j'avais, toutes les autres sages-femmes du service étaient toutes adorables. Et je suis tombée sur celle qui n'était pas des plus agréables, où elle m'a dit, de toute façon, là, officiellement, vous n'êtes pas à l'hôpital. Donc officiellement, vous êtes... programmé au bloc demain matin. Donc là, vous n'existez pas à l'hôpital. Par contre, du coup, il n'y a pas de plateau. Vous allez manger à l'extérieur. Et puis voilà, hyper sèche, hyper... Est-ce que je suis pas ? Ah oui, oui, oui. On a été, mais choqués. Heureusement qu'après, elle réapparaît par la suite, une fois que j'ai accouché. Mais après, je ne la reverrai plus. Parce que cette femme-là... Ah mais je me suis dit... On s'est dit, mais attends, mais c'est... on vient là dans un moment quand même plutôt heureux. Enfin, je veux dire, on peut avoir un accueil un petit peu plus chaleureux, mais non. Donc, ça n'a pas aidé, on va dire, à...

  • Speaker #0

    On a retrouvé l'aspect vraiment médical. Pourtant, je suis soignante. Je suis soignante précise, donc je n'ai pas du tout de haine envers le personnel médical, ça en fait partie. Mais disons que j'accueille mieux mes patients que ça.

  • Speaker #1

    Heureusement.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    D'accord, donc vraiment une mauvaise ambiance ou des expériences là-dessus aussi.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est complètement débrouillé. On a dû se faire livrer des repas par barites. C'était... lunaire comme situation d'avant l'accouchement. Mais bon, c'était comme ça, on s'est dit c'est pas grave, voilà. Et puis le principal c'est demain, on s'accrochait vraiment au lendemain. C'était tout ce qui comptait, la rencontre avec notre bébé, même s'il y avait beaucoup beaucoup d'angoisse.

  • Speaker #1

    Il faut s'accrocher au positif, mais c'est compliqué dans ce contexte.

  • Speaker #0

    Complètement,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et du coup, comment ça se passe ? On arrive au grand moment ?

  • Speaker #0

    Oui, au grand moment, oui. Du coup, on arrive le matin, on me dépose la tenue, tout ça, avec les produits. Donc la douche à la bétadine et tout. Donc là, tout de suite, on rentre dans l'aspect médical que je ne voulais pas parce que je repars dans mes interventions de la douche à la bétadine. la tenue bleue qui va avec, la petite charlotte, etc. Tout ce que je connaissais déjà et que je n'avais pas envie de retrouver, en fait, dans le contexte de voir mon bébé, d'accueillir mon bébé, je n'avais pas envie que ce soit dans ce contexte-là que je connaissais déjà. Et donc, je pars au bloc à 9h, on me pose à Péridural. Ça va, il n'y avait vraiment pas beaucoup de retard. Et je dis au revoir à ma compagne. Donc, ça, c'est pareil. Elle ne peut pas du tout venir.

  • Speaker #1

    Pas du tout. C'est pas même pour le moment.

  • Speaker #0

    Non, même pas. On a été en une salle avant. Alors, il faut savoir que j'ai essayé de reconstituer un petit peu tout cette partie accouchement parce que je me souviens de pas grand-chose. Donc, c'est vraiment beaucoup ma compagne qui m'a tout raconté. Je me souviens... pas de... J'avais beaucoup de pertes de mémoire, etc. parce que par rapport à tout ce qui s'est passé par la suite. Je me souviens juste qu'on était dans une salle pendant quelques minutes avant et puis au final, elle était avec moi à ce moment-là, elle était à ma droite et à ce moment-là, nous avons vu, nous sommes parmi les chercheurs, nous disons ça y est, on y va. Et donc, elle est restée dans cette salle pendant une heure et demie, seule.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a été très dur aussi pour elle, parce qu'elle était très inquiète. Elle ne savait pas ce qui se passait. Elle trouvait ça long, étrangement long.

  • Speaker #1

    Je pense qu'une heure et demie toute seule, on trouve ça...

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Sans savoir ce qui se passe. Et puis voilà. Donc à ce moment-là, du coup, je suis partie. On m'a posé la fameuse péridurale, qui est auprès de beaucoup de femmes. Et c'est vrai que c'est impressionnant. et puis à ce moment là on m'a allongée et là c'était parti c'était lancé et là on se dit qu'il n'y a pas le choix donc voilà et puis là ça commence,

  • Speaker #1

    j'ai un petit trou de mémoire où je ne sais pas trop ce qui se passe et du coup je n'ai personne pour me raconter à présent tout se passe assez bien la génétésie c'est bien mis en place, tout allait très bien

  • Speaker #0

    Très bien, vraiment, c'est vrai que même de par mon métier d'aide-soignante, je me rends compte que le personnel du bloc opératoire, alors souvent, je ne dis pas tout le temps, mais souvent, ils sont plutôt dans l'humour, etc., pour essayer un petit peu de détendre l'atmosphère, parce que les patients sont très souvent stressés, à juste titre, et donc j'ai eu une équipe plutôt gentille, la sage-femme était très douce, c'était vraiment bien d'accord donc sur ce fait bien et premier trou de mémoire voilà premier trou de mémoire parce que je sais pas depuis combien de temps il commençait à ouvrir du coup le gynécologue qui était là que j'ai très brièvement rencontré 30 secondes avant lui disant attention vous m'oubliez pas je suis la personne qui a été multiplement opéré qui a un placenta prévia totalement et en plus il y a sans doute des restes de peau gemellère donc s'il vous plaît faites attention oui oui c'est ça d'accord et à ce moment là je sais pas depuis combien de temps du coup ça avait commencé je sens que je commence à me sentir mal ça va pas ça je commence un peu à me sentir partir pourtant j'ai voilà j'ai eu beaucoup d'interventions mais là c'était bizarre et donc je préviens l'anesthésie il y a quelque chose qui va pas c'est pas normal il me dit mais si si si c'est normal vous inquiétez pas c'est l'arraché anesthésie etc vous inquiétez pas Ah oui, mais là, je me sens partir. Et à ce moment-là, je commence à vomir. Et là, toutes les alarmes du scope se mettent à sonner de partout. J'entends Eh chut, eh chut, elle a 6, elle a 6 de tension ! Alors que de base, je suis entre 11 et 12. Donc là, il y avait quelque chose qui n'allait pas. L'anesthésiste m'a masqué oxygène. C'est tout ce dont je me souviens, parce que je partais complètement. Je commence à remonter. Et là il me dit ça va mieux ? Ouais ouais ouais ça va mais c'est pas... J'essayais de lui faire comprendre avec des gestes que c'était pas trop trop ça quoi. Cinq minutes après, rebelote. Vomissement dans le masque à oxygène. Donc là l'anesthésie commence à s'énerver. Il me dit mais vous auriez pu me prévenir, ça va pas ? Je vous aurais enlevé le masque ? Désolée,

  • Speaker #1

    que je peux.

  • Speaker #0

    je me suis dit c'est pas possible et là les alarmes à nouveau qui se redéclenchent pareil elle est assise elle est assise et j'étais retombée apparemment assise de tension et il s'agacait il s'agacait parce que bah oui vous êtes assise de tension vous me prévenez pas bah je suis désolée je c'est pas mon statut mais déjà et je lui dis j'arrive pas j'essayais de lui faire comprendre que j'avais pas la force de parler en fait j'essayais de bah de déjà d'ouvrir les yeux déjà donc Donc, parler, en fait, c'est compliqué quand on est un petit peu en train de partir de l'autre côté. Donc, voilà. Donc là, je sentais que ça commençait un peu à... En fait, ce n'était pas maîtrisé. Je sentais que ça ne suivait pas derrière. Ils n'avaient pas prévu.

  • Speaker #1

    Malgré tout ce que tu avais prévenu, que ce serait potentiellement un peu compliqué.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Pas du tout au fait, quoi.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce que j'ai dit, tout ce que j'ai pu évoquer pendant plus d'un mois, rien n'a été pris en compte. tout a été prêt à la légère et on m'a pas écouté et si on avait pris en compte tout ce que j'avais dit je pense que bah déjà on aurait pu anticiper ça et puis bon on surveille en fait on voit que la tension commence à tomber je suis pas passé de 12 à 6 quoi donc on essaye de voilà mais bon c'est voilà et pendant tout ce temps là en fait ma compagne elle savait pas en fait elle savait pas ce qui se passait elle m'a dit par la suite que personne ne l'a jamais prévenu de quoi que ce soit même après et c'est moi qui lui a tout raconté dans les jours qui ont suivi. Personne, aucun personnel médical ne lui a dit quoi que ce soit pour la prévenir. Donc, ça, c'était vers 9h. Donc, il s'est passé tout ça. Et je sais qu'elle est arrivée vers 10h35, parce qu'elle a regardé l'heure avant d'arriver. À 10h35, elle est arrivée au bloc pour voir la naissance de notre fils. Donc là... C'était un mélange d'émotions complètement...

  • Speaker #1

    Pendant une heure et demie, il s'est passé quoi du coup ? Je suis désolée, mais...

  • Speaker #0

    Je me pose la même question.

  • Speaker #1

    C'est pas trop en fait.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Toi, tu ne te souviens pas du tout. Non. Une heure et demie comme ça pendant une césarienne, c'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai su par la suite, qu'au final, c'était beaucoup en fait. Pour moi... Je suis tellement habituée à avoir des interventions qui durent entre une heure et demie et deux heures que je me suis dit bon bah c'est une énième intervention me dit oui mais là c'est une césarienne c'est pas une intervention où on enlève pas une chose.

  • Speaker #1

    C'est un accouchement même si toi tu le vois pas comme ça c'est censé être un accouchement et pas une opération

  • Speaker #0

    C'est ça c'est exactement la question

  • Speaker #1

    Tu as parlé de votre tour toi si c'était à cause de la copernométriose, à cause de la poche donc je sais pas du tout

  • Speaker #0

    On m'a dit que c'était à cause du placenta prévia. En fait, il y a eu une énorme hémorragie qu'ils n'ont pas su... En fait, ils n'ont pas su la gérer. Le médecin qui était là n'a pas su gérer l'hémorragie. Donc, en fait, je me suis littéralement vidée de mon sang. J'ai perdu 2,8 litres. Ah oui. Voilà. Donc, c'est énorme. Je crois qu'on perd... à peu près 1,5 litre en moyenne, on va dire, quand il y a une hémorragie importante avec un placenta prévia ou autre, de lituites. En fait, c'était la catastrophe au bloc, je pense. Je pense qu'ils étaient complètement dépassés.

  • Speaker #1

    Et puis, toi, tu n'étais plus là, forcément. Si tu as perdu autant de sang, ton cerveau n'arrivait pas à percuter ce qui se passait.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Et le problème, c'est que j'ai su par la suite qu'on ne m'a pas transfusée, alors que j'ai donné mon accord. J'ai vu que de base, j'ai tendance à être anémiée, d'autant plus avec une grossesse. On sait que la plupart des femmes enceintes sont anémiées. Avec un placenta prévia, il va falloir savoir que pendant 9 mois, on m'a bourré de féritines en comprimé plusieurs fois par jour pour anticiper l'hémorragie. Donc moi, j'ai fait tout ce que j'ai pu, mais après, je n'avais pas un taux de féritines énorme. Et donc, forcément, de l'IQ8, je ne sais pas pourquoi, on n'a jamais su pourquoi ils n'ont pas transfusé. De ce que j'ai cru comprendre, c'est qu'en gros, ça prend beaucoup de temps et qu'ils n'avaient pas trop... de temps derrière, il y avait d'autres césariennes. De ce que j'ai cru comprendre.

  • Speaker #1

    Il fallait prendre trop de temps, du coup.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Apparemment, c'était ça, le problème. Donc, c'est vrai que pendant une heure et demie, en fait, ils ont essayé de faire ce qu'ils pouvaient, mais du coup, quand mon fils est né, j'étais pas là. Psychologiquement, j'étais pas là, quoi. J'arrivais pas... En fait, j'ai essayé d'ouvrir les yeux pour le voir.

  • Speaker #1

    T'as quand même vécu le moment, senti le moment où il est sorti, entendu son premier cri ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors je l'ai pas senti, je l'ai entendu, il a pleuré et là ça a été, il y avait ma compagne qui était à ma tête à gauche, ça je m'en souviens par contre, elle était là et on a eu les frissons toutes les deux et je lui dis regarde l'heure, regarde l'heure et elle m'a dit 10h41, ça je m'en souviens pas. Et ça, c'était quelque chose que je voulais vraiment savoir, son heure de naissance précise. Et il est là, j'ai entendu ses petits cris et là, on a pleuré. On a pleuré toutes les deux et c'était tellement émouvant. Et puis, on l'a enveloppée dans un linge. La sage-femme l'a enveloppée dans un linge et nous l'a mise à ma tête. Et du coup, on était avec lui. Et sauf que juste après, après, je ne saurais plus trop le temps exact, mais juste après, ma compagne est partie avec notre bébé en salle de soins rapidement après. Donc, en fait, j'ai profité de mon fils, je ne sais pas, peut-être deux, trois minutes. Franchement, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Il allait bien ou est-ce que c'est parce qu'il avait besoin de soins tout de suite ?

  • Speaker #0

    Il allait bien, mais on voulait être sûrs, je pense, avec tout ce qui s'était passé pendant une heure et demie. Je pense qu'ils ont dû se dire, bon, on va voir si tout va bien, s'il n'y a pas eu de conséquences, s'il est bien. Par contre, il allait très, très bien. Il n'y a eu aucun soin particulier, vraiment pas de problème d'oxygénation, rien du tout. Donc, voilà,

  • Speaker #1

    fédération.

  • Speaker #0

    Ah, c'était... Ouais, mais en fait, à ce moment-là, c'est vraiment horrible, ce que je vais dire. Mais je me suis dit, bon, ça y est, il va bien. Tant pis si toi, ça va pas. Je sais que c'est horrible à entendre, mais...

  • Speaker #1

    C'est toute pensée d'une mère, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Parce qu'après, chaque fois, quand je viens me dire, non, non, il ne faut pas dire ça. Ouais, mais quand on sait que ça y est, son fils est sorti, qu'il va bien et que... il était avec nous et que j'ai pu en profiter quelques minutes, je me suis dit, ça y est, je peux relâcher la pression. Et du coup, c'est là où ça aurait pu être un peu plus dangereux parce que le fait de se laisser aller, alors que j'essayais de me maintenir depuis une heure et demie en éveil, ça a été la libération et de savoir qu'il allait bien, qu'on avait pu en profiter et qu'il était sur toi avec ma compagne entre de bonnes mains. Et à ce moment-là, après, on me le ramène pendant une dizaine de minutes. Parce que je me souviens que la sage-femme me disait Ah, mais regardez-le, profitez-en ! Et j'essayais de faire comprendre que je n'arrivais pas à être là. Je le voyais, je le sentais auprès de moi, je l'entendais. Et c'est un sentiment qui est indescriptible, mais je n'arrivais pas à ouvrir les yeux plus que ça. en fait, à en profiter comme il se devait, tellement j'étais complètement dans les vapes.

  • Speaker #1

    C'est ça ce qu'on prend aussi.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et sauf qu'en plus, ma compagne, ils l'ont renvoyée en salle de réveil. Alors, elle, elle me dit que c'est parce que ils ont commencé à... à me recoudre, mais bon, on ne voyait pas avec le champ. Elle aurait pu être là, mais non, ils l'ont renvoyée toute seule en salle de réveil alors que il y a sa compagne et son fils.

  • Speaker #1

    Parce que ton fils est resté avec toi et du coup, elle est partie toute seule.

  • Speaker #0

    Oui, ils l'ont remise toute seule dans la salle de réveil en attendant que je profite de mon fils. D'accord, c'est spécial. Il y a des trucs incompréhensibles, mais elle, elle est tellement gentille qu'elle n'a pas osé se réveiller. Elle s'est dit qu'ils étaient en train de s'occuper de moi, de s'occuper du petit, donc elle ne voulait pas les embêter en fait. Mais bon, elle n'était pas forcément très rassurée, on va dire. Et là, du coup, je me souviens de la sensation horrible que c'était parce que j'avais vraiment mon tout petit bébé à gauche de ma tête et je ne pouvais pas le toucher à cause de toutes les perfusions que j'avais. Le brassard de tension qui me serrait, il n'arrêtait pas de resserrer tout le temps parce que forcément, il captait qu'il y avait un problème. Les sensations que quand on te trifouille de l'intérieur, tu sens qu'il y a des mains à l'intérieur de ton ventre. Du coup, je ne pouvais que regarder mon fils. Je ne pouvais que l'admirer, je ne pouvais pas le toucher. Ça, c'était quelque chose. On a envie de le serrer dans ses bras et là, on ne peut pas. et je sentais mon ventre rebondir à chaque coup et c'était horrible parce qu'il y a un moment par contre où ça m'a marqué je me suis dit là à ce moment là et plusieurs fois je me suis dit ça plusieurs reprises là t'as juste des sensations avec la péridurale tu sens que t'as des à-coups tu sens que ça te trifouille mais ma petite tu vas morfler quand ça frappe tes fesses et ça c'est quelque chose où je me suis dit là toutes les sensations que t'as Tu sais très bien que quand les antidouleurs ne vont plus faire effet, tu vas alors avoir un mal, des douleurs pas poussées. Et ça, ça revenait sans cesse dans ma tête alors qu'il y avait mon fils à gauche. Et ça, c'est...

  • Speaker #1

    Tu as profité du moment, en fin de compte. Tu as tellement eu peur et tellement souffert par avant que du coup, forcément, tu as l'esprit pratique et logique qui prend le dessus.

  • Speaker #0

    Complètement. Complètement. Et cette sensation de devoir se forcer pour ce moment. en éveil parce que j'avais envie de le regarder parce que je savais qu'il allait bientôt repartir. Du coup, c'était... Et je suis encore restée une heure, un peu plus d'une heure au bloc.

  • Speaker #1

    C'est l'horreur !

  • Speaker #0

    Une heure, une heure et demie même, je crois, pour être refermée.

  • Speaker #1

    Et il était parti, ton fils, du coup ?

  • Speaker #0

    Oui. Par contre, il l'aura menée à ma compagne à peine dix minutes après. J'en ai profité peut-être dix minutes au total et l'ont ramené parce qu'il faisait froid dans le bloc. Et puis, il avait envie d'être... En fait, il fallait qu'il soit en peau à peau et je ne pouvais pas lui offrir ça.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas.

  • Speaker #0

    Voilà. Et ça, c'est pareil. Tout ça, c'est des culpabilités permanentes. On se dit, je n'ai pas pu le prendre dans les bras, je n'ai pas pu lui offrir le peau à peau que je voulais. Heureusement que ma compagne l'a fait, mais on a envie de ressentir ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Pour lui, c'est presque pareil, avec des gros guillemets, parce que c'est quand même un peu à peu avec un parent. Pour toi, tu te sens un peu... Oui, dans ton rôle,

  • Speaker #0

    je comprends. Complètement. Oui, c'est ça. C'est le mot exact. Complètement. Et du coup, il est resté avec ma compagne, du coup, en salle, je ne sais pas, de réveil, de naissance, parce que c'était un peu une salle... Il faisait un peu tout ça. Et moi, je suis retournée du coup en septales vers midi, alors que j'étais au bloc à 9h.

  • Speaker #1

    Tu n'as même pas commencé le réveil, là, toi, à ce stade-là.

  • Speaker #0

    Non, non, non. Il n'y avait pas de... C'était très compliqué. Ouais, vers midi, du coup, quand je suis arrivée, il y avait du coup notre fils avec ma compagne qui était en peau à peau, justement. Et c'était ce dont je rêvais depuis deux heures. Et j'étais tellement dans les vapes. C'était horrible. Et ça, c'est un souvenir. En fait, j'ai vraiment des bribes marquantes. Et à ce moment-là, ma compagne, elle me montre fièrement notre fils. Elle me regarde comme il est beau. Et moi, je dis oui, il est beau. Et je m'efforçais de sourire alors que je l'apercevais à peine. Et tout de suite, ma première question, c'était comment il va ? Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Qu'est-ce qui s'est passé pendant cette réunion-là ? Et j'ai essayé de... parler donc elle me répondait etc et on dit qu'il allait très bien qu'ils avaient fait du poids pour qui gazouillait et je l'entendais et elle me racontait etc et j'arrivais à peine à parler et je savais pas en fait le truc c'est que moi je savais pas ce qu'il m'est arrivé faut savoir que toute cette histoire d'hémorragie de non transfusion etc je

  • Speaker #1

    l'ai su par la suite donc à ce moment là en fait comme tu disais au début c'est là tu as tu as tout regroupé les morceaux du puzzle mais c'est effectivement que toi quand tu sors tu te rends compte de rien et t'as ta connaissance de rien c'est horrible complètement

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est horrible parce que je me dis, mais qu'est-ce qui t'arrive ? Qu'est-ce qui te prend ? Qu'est-ce que tu culpabilises ? Tu te dis, mais pourquoi tu es dans cet état-là ? Mais allez, il y a plein de femmes qui ont des césariennes. Pourquoi toi, tu ne te remets pas ? Mais ouvre les yeux. Parce que j'avais vu tellement de témoignages pendant un mois où je m'étais renseignée qu'il y avait des femmes qui allaient très, très bien et que ça se passait très bien. Et elles n'avaient jamais parlé de rêver comme ça. Et donc, je me suis dit, mais ouvre les yeux, en fait, secoue-toi. Donc je ne m'écoutais pas et tout ce qui comptait pour moi, c'était notre bébé en fait. Donc ma compagne, elle essaye de me parler et elle voit ma tête et elle me dit Mais je trouve que tu ne le regardes pas beaucoup, c'est bizarre. Et là, je ne me souviens pratiquement rien, sauf de cette phrase. Elle est tellement pas méchante et c'était tellement maladroit de sa part parce qu'elle ne savait pas. qui s'était passé et elle m'a dit c'est bizarre,

  • Speaker #1

    tu ne le regardes pas beaucoup mais c'était juste un constat au final voilà,

  • Speaker #0

    et ça m'a blessée mais ça m'a blessée pendant des mois et c'est là qu'a commencé la culpabilité maternelle, parce que en plus la pauvre du coup maintenant elle s'en veut aujourd'hui parce qu'elle ne savait pas du tout et personne ne lui a rien dit et moi non plus, et je lui ai dit je suis désolée, je ne comprends pas ce qui m'arrive, mes yeux se ferment tout seul je ne comprends pas pourquoi Et elle m'a dit, repose-toi, il n'y a pas de souci. Elle était très gentille, elle me dit, repose-toi, dors, je comprends. Et je n'y arrivais pas, en fait, parce que c'est un état où tu es dans les vapes, mais en même temps, tu n'arrives pas à dormir. Donc, c'est juste qu'en fait, ton corps, il est complètement affaibli, mais ce n'est pas pour autant que tu as envie de dormir. Et à ce moment-là, dans ce lit-là, je la vois avec notre fils, et je me dis, on m'a volé ces moments. On m'a volé ces premiers instants. de ces premiers instants de vie de mon bébé, nos premiers moments, à tous les trois, on me les a volés. Parce que si on avait fait le nécessaire, si on avait anticipé, si on m'avait transfusé, je n'aurais pas vécu tout ça. Si on avait anticipé l'hémorragie aussi, je n'aurais pas vécu tout ça. Et ça n'a pas été joli.

  • Speaker #1

    Et pas faute d'avoir prévenu en plus que ça se passerait potentiellement mal.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Absolument. C'est ça, c'est que t'as beau prévenir, en fait, on ne te prend pas en sérieux. Et moi, je le vois dans mon travail. Combien de fois j'ai vu des patients qui disaient Ah, mais j'ai ci, j'ai ça comme problème. Et on les disait Mais t'as vu la 102, là ? Il faut que tu te plaindres. Ouais, mais au final, on ne sait plus pourquoi pour la suite. Donc, voilà. C'est que le personnel médical, des fois, il y en a des très, très bien. Et comme dans tout métier, il y a des fois, il y a des manquements. Et là, malheureusement, il y a eu de très gros manquements. Donc,

  • Speaker #1

    tu n'as pas eu la meilleure prise en charge ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Et puis, après, on m'a dit oui, mais en même temps, au mois d'août, beaucoup de gens sont en vacances. Oui, mais il y a quand même des femmes qui accouchent au mois d'août. Il y a quand même des interventions au mois d'août. On ne s'arrête pas de vivre au mois d'août. Donc, il faut quand même avoir le matériel nécessaire, quelque part, en fait. Oui, et puis,

  • Speaker #1

    tu calcules pas quand tu as bébés venels. C'est bien l'une des seules opérations que tu ne peux pas prévoir à l'avance, pour le coup.

  • Speaker #0

    Complètement. absolument, oui c'est vrai qu'en plus avec les cédariennes en urgence il faut être prêt donc voilà il est temps de profiter à ce moment là de ce qu'on peut et à quel moment toi tu te sens revenir à toi à ton corps à ton cerveau de manière normale vers 14h on est resté je sais pas Plus on est resté, enfin vers 14h je crois environ, on est sorti de la salle de réveil, on est retourné en chambre. Et à ce moment-là, justement, les sages-femmes arrivent, etc. On me dit, est-ce que vous voyez des mouches ? Donc je réponds que non, parce qu'au final, c'est que j'avais récupéré mes esprits et que je n'avais pas de risque de repartir. Et là, il y a la fameuse sage-femme. D'abord, il y a une infirmière qui arrive à ce moment-là, avant, pour me faire une prise de sang vers 14h30. Et avec ma compagne, on lui demande pourquoi. Et pourquoi il y a une prise de sang à faire alors que je sors du bloc. Elle me répond, bah, vous avez perdu beaucoup de sang, madame, je ne comprends pas. Comment ça ? qu'est-ce qui s'est passé, je ne suis pas au courant. Elle me dit, vous avez fait une importante hémorragie, vous êtes au courant. Ah non, pas du tout. Et là, ma compagne a dit, attendez, je ne comprends pas, je suis restée une heure et demie en salle de réveil et on ne m'a pas prévu, qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez perdu 2,8 de sang. Vous avez fait 2 chutes de tension assises. Oh, gros blanc ! À quel moment, c'est l'infirmière du service maternité qui te dit ça ?

  • Speaker #1

    Pour une prise de sang, ça... pensant que tu es au courant de sur quoi, donc vraiment avec aucune délicatesse parce qu'elle ne savait pas.

  • Speaker #0

    Elle ne savait pas, la pauvre, elle est tombée bénie. Donc moi, mon premier réflexe, c'est de toute façon, on m'a transfusé, j'avais donné mon accord. Elle m'a dit, pas du tout. Elle a dit, là, je vais vous faire une prise de sang pour connaître votre taux de féritine et pour vous faire passer le nombre de poches de fer qu'il vous faut. D'accord. Et elle m'a dit, vous n'êtes pas vue. Non. Et en fait, après, j'avais amené un petit miroir, sachant que je n'allais pas pouvoir me lever tout de suite, j'avais amené un petit miroir. Et en fait, mes lèvres étaient translucides. J'avais vraiment les lèvres blanches, mais blanches, j'étais en anémie totale. Et donc, je précise tout ça pour mettre dans le contexte. Donc, elle me fait la prise de soin, etc. Et là, il y a la sage-femme qui arrive, la fameuse sage-femme qui nous avait accueillis la veille avec beaucoup de chaleur humaine. Voilà, qui me dit, ça va ? Je dis, bah... Oui ça peut aller. Elle dit bah hop on va à la douche madame. Oh non. Ah non là je me suis dit c'est un sketch. Elle va me dire je rigole, vous inquiétez pas je rigole. Non. Elle m'a dit bah oui bah attendez comment ça. Ah bah les pansements ils sont propres. Je viens de les regarder, les pansements sont propres. Vous pouvez aller vous laver c'est bon.

  • Speaker #1

    Ça fait trois heures que t'es sortie de la feuille de réveil là.

  • Speaker #0

    Ah oui ça fait... Oui, c'est ça, 2-3 heures. 3 heures maximum. Voilà. Là,

  • Speaker #1

    violente.

  • Speaker #0

    Mais c'était vraiment, allez hop, à la douche. Genre, il y a urgence. Je peux redescendre un peu, je peux récupérer, sachant que justement, quand on est personnel soignant, on sait que le premier lever doit être encadré par un personnel soignant, qui peut être là pour t'aider en cas de chute. Donc là, en fait, moi, tu m'envoies toute seule à la douche. Je fais un malaise sur la douche, qu'est-ce qui se passe ? Qui va me récupérer ?

  • Speaker #1

    Elle n'était pas avec toi, du coup ? Non,

  • Speaker #0

    pas du tout. Oh bah, ok, non. Elle n'était pas restée. Non, non, je pense qu'elle estimait que ma compagne était là, sauf que, bah oui, mais elle n'est pas personnelle soignante, en fait. Si je fais un malaise, elle ne va pas forcément savoir les gestes exacts à avoir, quoi. Donc, voilà. Donc là, je me dis, bon, je viens de me faire ouvrir l'utérus avec une endométriose, avec une hémorragie. Je t'en avais mis total et tu m'envoies la douche 4h après. 3-4h après. C'est quoi ça ? Ouais, moi aussi. Sachant que je précise que les seules antidouleurs que j'avais, c'était de l'acupun et du paracétamol. C'est exactement ce que je prends pour mes douleurs quotidiennes d'endométriose. Donc en fait, le problème c'est que du coup, on te donne le même type de molécules que tu prends au quotidien. Forcément, ça ne fait pas beaucoup effet pour une césarienne. Voilà, donc ça c'était quelque chose. Et ça c'était au retour de la chambre, on m'a proposé la tétée de bienvenue. Et forcément j'ai tout de suite accepté, parce que c'était quelque chose qui me tenait beaucoup à cœur. Et après je n'avais pas grand-chose. Et puis en plus j'avais une forme de mamelon qui était... je ne sais pas, poser problème. On m'a donné des embouts spécifiques pour que mon bébé puisse... Oui, voilà, des bouts de seins, pardon. Et des bouts de seins pour que mon fils puisse téter correctement.

  • Speaker #1

    Ils t'ont laissé essayer sans quand même ou ils t'ont mis directement les bouts de seins ?

  • Speaker #0

    Ils ont essayé plusieurs fois sans. Il avait beaucoup de mal à prendre parce qu'il n'arrivait pas à le prendre en bouche correctement. Et avec le bout de seins, il y arrivait. donc plusieurs fois j'ai réessayé sans et il n'y arrivait pas en fait c'est trop compliqué pour lui et puis voilà donc ça il a eu au moins la tétée de bienvenue après j'ai essayé de tirer du lait pour avoir du colostrum etc parce que j'avais beaucoup de mal à avoir du lait déjà avec la césarienne avec l'hémorragie avec l'anesthésie il y avait trop de... trucs qui ont fait que je crèche aussi c'est vrai aussi vous voulez mais c'est vrai que ça J'ai que du colostrum 48 heures après. Et en plus, il faut savoir que les tirelets de l'hôpital étaient en panne. Donc, pas de chance. On tournait avec un seul tirelet pour le service maternité entière.

  • Speaker #1

    Ton hôpital est quand même assez...

  • Speaker #0

    Oui, c'est un hôpital privé. C'est un limo. Oui, je me suis dit que c'était un hôpital privé. Donc, on n'est pas sur un hôpital public, on n'est pas sur une clinique privée. En fait, il y avait les deux. Je ne connaissais pas ce système d'hôpital privé. Et donc, ce n'était pas de chance. Parce que du coup, j'ai essayé de tirer mon lait jour et nuit. Je l'ai épuisé parce qu'il faut se tenir droite. C'était un tire-lait. Il faut vraiment se tenir bien droite pour bien prendre… Que l'embout tienne bien au niveau du sein. Et du coup, ça me tirait sur les cicatrices. Il fallait se mettre au bord du lit. C'était horrible, même au fauteuil et tout. C'était vraiment... Et du coup, je sonnais très régulièrement pour l'avoir, mais il était tout le temps pris. Donc, je faisais de mon mieux pour tirer pendant une heure d'affilée à chaque fois que je l'avais, jour et nuit. Et en plus de faire têter mon fils. Et du coup, c'était très douloureux. En plus, forcément, mon fils, il appuyait sur mes cicatrices pour le mettre au sein. Donc, c'était... très douloureux. J'ai fini par me créer des crevasses avec tout ça, parce que je faisais trop. Apparemment, c'était beaucoup trop. Je tirais par-dessus les crevasses, donc c'était horrible.

  • Speaker #1

    Tu sentais quand même la douleur ? Ou à côté de l'endométrio, c'était rien peut-être aussi ?

  • Speaker #0

    Franchement, pour avoir des douleurs quotidiennes, et même des douleurs post-opératoires, Cette césarienne a été une douleur indescriptible, mais indescriptible. Je ne pourrais même pas... Quand elle venait pour me dire Vous êtes à combien sur 10 ? Je répondais Si je vous réponds 10, qu'est-ce que ça va changer au niveau des antidouleurs ? Parce que vous mettez le maximum. Elle me dit Vous êtes à 10 ? Je vous jure que je suis à 10 sur 10. Je pleurais tout le temps. Je pleurais. C'était horrible parce qu'il y a un sentiment de... Puis ce mélange où on est content de rencontrer son fils. En même temps, je me dis qu'on aurait dû en avoir trois. Il est tout seul dans son petit...

  • Speaker #1

    Il a toujours ton deck et un cours.

  • Speaker #0

    En plus, c'était l'accouchement qui me remettait au plus haut point, que je fuyais. Les douleurs que j'attendais, elles étaient là. En plus, mon projet d'allaitement, je voulais vraiment faire un allaitement exclusif. Ça ne fonctionnait pas. j'étais en plein baby blues avec la chuteur Monal et en plus à un moment donné parce que mon fils pleurait beaucoup parce qu'il avait faim il était tété et il n'y avait rien et j'essayais à chaque fois je tirais un tout petit peu ce colostrum et c'était le saint Graal et la sage-femme à un moment donné elle a fini par me convaincre de lui donner un biberon pour le caler et je me souviens toujours de cette phrase quand elle est venue, elle a appelé sa collègue Elle était à côté de moi et elle lui a dit au téléphone Amène-moi un biberon s'il te plaît parce que ce pauvre bébé, il a faim. Et ça, ça m'a…

  • Speaker #1

    Ça t'a fait une faim.

  • Speaker #0

    Je me suis dit Mais ce n'est pas possible, on ne peut pas dire ça. Je suis en train de me battre. Je me tue clairement entre les douleurs, la cicatrice et tout pour essayer de faire au mieux pour tirer mon lait avec un pauvre tire-lait pour tout le service. et tu me mets balancer dans la tête la fin sur ton bébé alors j'essaie de faire au mieux pour lui c'est juste pour avoir les quelques gouttes que je parviens à tirer à chaque fois et du coup là ça m'a après il m'a dit ne t'inquiète pas c'est un chuteur monale moi non mais je pense qu'il y a aussi un peu de c'est pas que ça non c'est pas que ça et donc c'est ma c'est ma compagne Du coup, la sage-femme a pris en photo le premier biberon que ma compagne lui a donné. Et là, ça a été le début de ce baby-boos. Après, j'ai eu une dépression postpartum. Et les sages-femmes, il y avait certaines sages-femmes qui étaient spécialisées en allaitement, qui passaient les unes après les autres pour me montrer comment faire, les positions à avoir, la compression du mamelon. Mais rien à faire, en fait, j'avais vraiment beaucoup trop de lait. Beaucoup trop, pardon, de peu de lait. Je n'avais pas assez. Et on m'a dit que c'était à cause de... de tout ça et du coup il y a une culpabilité qui s'est instaurée pour pouvoir allaiter mon fils, c'est mon objectif ultime à sa naissance, j'avais tout acheté sur ma table de chevet, j'avais les crèmes, les cotons, j'avais des soutiens-corps d'allaitement.

  • Speaker #1

    Et puis tu n'avais pas pu avoir de l'accouchement de tes rêves, je pense que tu t'étais aussi raccrochée à ça en projet, c'était la dernière chose que tu pouvais encore faire et qui s'envole.

  • Speaker #0

    Complètement, oui c'est vrai, c'est ça. en fait c'était ça, c'était des désillusions à chaque fois petit à petit qui partaient et j'avais même l'eau intirlée pour la sortie de la maternité qu'on a récupérée mais au final ça allait pas du tout, ça donnait rien et plus ça allait, plus la position assise droite, ça me tirait terriblement et du coup après on avait prévu de faire un aliment mixte mais au final petit à petit j'avais beau, même à la maison donner le sein en fait ça se vidait que quand J'avais un peu de lait, surtout quand j'allais me laver avec l'eau chaude. Du coup, ça se transformait en lait infantile. Donc, c'est vraiment ça. En fait, ce qui m'a marquée le plus, c'est vraiment la culpabilité de ne pas pouvoir porter mon bébé, déjà. Ce qui m'a le plus marquée par rapport aux soins. Le fait de ne pas pouvoir faire ses premiers soins. J'ai assisté à son premier bain dans mon lit pour pouvoir faire ses changes. même à la maison, ne pas pouvoir la laiter. Quand on est rentrés, je devais attendre le retour du travail de ma compagne pour qu'elle m'aide à changer la couche de mon fils parce que je n'y arrivais pas. C'était catastrophique. Et donc, après, il y a eu le retour à la maison parce qu'après le séjour à la maternité, on est restés une semaine parce que mon fils était un tout petit peu... poids. C'était un petit poids, il faisait 2,950 kg. Donc, ce n'était pas énorme pour 51 cm. Il était grand, mais fin, très fin, même encore aujourd'hui, il est très fin. Et pourtant, il mange. C'est bien racheté depuis. Mais voilà, ça a été ça, vraiment, le plus compliqué. Après, il y a eu le retrait des fils, parce qu'en plus, on a mis des fils non résorbables. Donc, à faire. Oui, oui, oui. Ça, je n'ai pas compris non plus. Alors si, je dis, Betty, j'ai demandé à la sage-femme qui était adorable, qui m'a suivie tout le long de ma grossesse. Je dis, mais pourquoi ? Et elle m'a dit, je connais ce chirurgien. J'ai travaillé avec lui avant. Elle m'a dit, je vais être très honnête. Elle m'a balancé ça comme ça. Il n'a pas envie de se faire chier. D'accord. Elle m'a dit, il n'a pas envie de se faire chier. Pour lui, il préfère recoudre comme ça. Et c'est beaucoup plus rapide, beaucoup plus simple. Alors, rapide, pour une heure et demie, franchement, et du coup, c'était une torture, quoi. J'aurais traité les filles.

  • Speaker #1

    Parce que déjà, les agrafes, c'est pas très agréable, alors des filles...

  • Speaker #0

    Ben, c'est ça. Donc, c'est... Voilà, et donc, je suis sortie de l'hôpital avec neuf de féritine, parce qu'entre-temps, j'avais posé deux poches de fer, et puis... pour essayer de remonter un peu, mais au final, je suis ressortie avec neuf, donc ce n'était pas énorme. Et puis voilà, après le retour de couche, tout ça, mais en tout cas, ça a été... En fait, entre les hémorragies, l'anémie, les douleurs, la culpabilité, etc., c'est tout ça qui m'a par la suite plongée dans cette dépression postpartum, le sentiment d'échec de cette césarienne. pour moi, je parle vraiment selon moi, pour mon corps, que je n'ai pas vécu comme un accouchement. Moi, j'ai vécu ça comme une intervention chirurgicale similaire à celle que j'ai déjà eue auparavant.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, toi, tu as vraiment... C'était même limite pire que les autres opérations, parce que ça a duré dix ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça a été pire. Même là, ça commence à se calmer, mais j'en ai fait des cauchemars durant un an. où je rêvais en fait que moi je pleurais pour accoucher par voix basse et qu'on me forçait à ouvrir mon ventre avec les pieds de mon fils qui tortillait à l'intérieur de mon ventre et c'était horrible et quand j'en parle, je dis jamais mon accouchement j'ai toujours la césarienne et j'ai jamais pu toucher ma cicatrice, vraiment je me lave avec une fleur de douche je sèche, je tamponne avec une serviette Et c'est ma compagne qui a fait les soins post-opératoires avec les crèmes, etc. Et c'est pour ça que maintenant, un an après, j'ai une cicatrice. rouge boursouflé avec des keloïdes. J'ai des keloïdes dessus. J'ai fait des séances de windbag, de LPG, etc. pour essayer que ça soit moins inflammatoire. Mais à chaque fois, on me dit que ça ira mieux quand je l'aurai accepté.

  • Speaker #1

    Le problème,

  • Speaker #0

    c'est que je pense que toutes les femmes qui ont une césarine qui n'acceptent pas cette cicatrice, c'est la matérialisation de la césarine qu'on n'a pas acceptée.

  • Speaker #1

    J'ai plusieurs témoignages dont une maman qui m'a dit exactement les mêmes mots que toi à l'instant. Que cette psychiatrie, c'est la preuve de cet accouchement échoué.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et tous les jours, ça te renvoie, parce que tu es obligée de la voir dans le miroir, quand tu t'habilles, etc. Et puis tu la sens. Tu la sens et à chaque douleur. Chaque douleur pendant... Les douleurs, ça a duré vraiment... Les pleines douleurs, ça a duré deux mois. Et au bout du troisième mois, ça a commencé à s'apaiser un petit peu. Mais pendant deux mois, chaque douleur, quand tu portes ton enfant, quand tu vas à la douche, quand tu te baisses, quand tu passes l'aspirateur, tout ça, ça te renvoie à chaque fois à la césarienne. C'est horrible, quoi. Donc,

  • Speaker #1

    voilà. un an plus tard, quasiment jour pour jour. Oui. Est-ce que tu dirais que tu t'es remis de cet accouchement ou toujours pas ?

  • Speaker #0

    Là, je dirais depuis à peu près... J'ai mis, on va dire, franchement, les neuf premiers mois. C'était sûr. Oui.

  • Speaker #1

    Ça fait un peu d'un an. Tu me dirais neuf mois.

  • Speaker #0

    Mais vraiment, je ne m'étais jamais posé cette question. Et là... Alors... En réfléchissant aux différents événements, je dirais neuf mois. Mais je suis en train de me dire, en le verbalisant, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    C'est pas un mythe, en général, tu mets le temps d'une course à te remettre de ton accouchement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que neuf mois, parce qu'en plus, avec tous les soins, j'ai fait des allers-retours pas possibles pour toutes les séances de Winback, LPG, etc. Donc à chaque fois... Ouais, elle rebelote, on refait une demi-heure de rufale, une demi-heure autour, tout ça à cause de la césarienne. Donc, c'est beaucoup de frais aussi par la suite et même de frais pour soi. Je veux dire, physiquement, ce n'est pas agréable aussi d'avoir toutes ces machines sur la cicatrice. Et en fait, je pense que c'est vraiment quand j'ai arrêté, j'ai vraiment eu un ras-le-bol à vers 9-10 mois en postpartum de tous ces rendez-vous. J'ai tout arrêté, j'ai dit, ben tant pis. Si elle reste comme ça, elle reste comme ça. Mais j'en ai marre. J'ai envie de passer à autre chose. J'ai envie de tourner la page, en fait. Et depuis, je commence à mettre de l'huile, par exemple. Des fois, je vais mettre un petit peu d'huile pour la nourrir, pour l'hydrater, etc. Donc, je commence un peu à la toucher.

  • Speaker #1

    Un petit début d'acceptation,

  • Speaker #0

    quoi. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    OK. Merci beaucoup à toi d'avoir partagé ton histoire et de t'être livrée aussi sincèrement sur ton expérience et sur tes ressentis. Parce que, comme je te dis, tu es loin d'être la seule à ressentir ça. J'en ai d'ailleurs d'autres témoignages sur le podcast et c'est loin de refléter l'intégralité des femmes. Mais c'est bien aussi de l'entendre une nouvelle fois et pour les mamans qui sont dans ta situation, de se dire que c'est normal, je ne suis pas toute seule et je ne suis pas une mauvaise mère loin de là.

  • Speaker #0

    Justement, je voulais rajouter juste un petit truc. C'est que j'ai vraiment voulu faire ce podcast déjà avec toi parce que j'ai ressenti beaucoup de bienveillance dans tes différents échanges au cours des podcasts que j'ai écoutés. Et j'ai écouté une maman, alors je suis désolée, je ne me souviendrai plus du nom, avec qui tu avais fait un podcast sur la césarienne. Et quand je l'ai entendu, ça a été un déclic. Et son témoignage m'a fait tellement de bien que j'ai voulu rajouter. ma toute petite pierre à l'édifice pour les mamans qui se reconnaîtront éventuellement dans mon témoignage et que ça pourra aider. Je l'espère, comme moi, cette femme incroyable et très courageuse m'a aidée dans ce témoignage.

  • Speaker #1

    Écoute, ça me fait vraiment plaisir que ça, puisque qu'Anissa ait pu t'aider et je pense qu'à ton tour, tu aideras parce qu'en parler, c'est si important. C'est-à-dire, je ne suis pas toute seule, c'est vital parfois, vraiment.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très thérapeutique.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain.

  • Speaker #0

    A très vite !

Description

Je vous propose de découvrir aujourd’hui l’histoire de Marylou, qui revient avec beaucoup de sincérité et de vérité sur son parcours de maternité entre PMA et arrêts naturels de grossesse. Elle revient aussi sur l’ambivalence de porter la vie d’un enfant tout en faisant le deuil de jumeaux dont le cœur s’est arrêté in utero.


On revient aussi et surtout sur son accouchement dont elle a été complètement dépossédée. De la césarienne obligatoire, à la chute de tension en passant par un manque de communication indéniable… un accouchement difficile à digérer et pourtant loin d’être un parcours isolé.


N’hésitez pas à découvrir cet épisode riche en rebondissements et en émotions que je suis fière de vous proposer aujourd’hui.


Envie de discuter, d’en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur les réseaux @balance_ton_accouchement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi je suis Rebecca. maman de deux enfants, et complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Bonjour, merci à toi de m'en joindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors, pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter, s'il te plaît, en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as, et en me disant quel âge ils ont, où ils sont, et en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci beaucoup pour ce podcast. Je m'appelle Marie-Lou, je viens tout juste de fêter mes 28 ans et je suis maman d'un petit garçon qui vient tout juste d'avoir un an le 11 août.

  • Speaker #0

    Tu as deux anniversaires qui viennent de se passer.

  • Speaker #1

    Oui, le 9 et le 11, donc là-dessus c'est vrai qu'on est assez proches.

  • Speaker #0

    Alors du coup, première question que je pose à chaque fois, est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'est quelque chose qui te stressait, qui te donnait envie ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Oui, beaucoup, j'y ai pensé très rapidement. Par rapport justement à mes soucis médicaux, j'avais justement envie de m'écarter de l'aspect médical et d'avoir un accouchement des plus naturel et physiologique possible. Et j'avais visité la maternité pour avoir un bain, etc. Donc c'était plutôt quelque chose dans le naturel que je recherchais. Et je fuyais à tout prix une césarienne, je ne voulais absolument pas de césarienne.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Alors si on revient au tout début, on va remonter un petit peu le temps. Est-ce que tu peux nous parler du moment où vous avez lancé Projet Bébé ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors du coup, je suis en couple depuis 9 ans et atteinte d'endométriose profonde depuis 11 ans maintenant. Et donc, sachant que j'ai déjà été opérée 4 fois en 5 ans, j'ai fait différentes tests de fertilité, etc. J'étais quasiment infertile. Et donc, ma gynécologue m'avait dit que si je voulais tomber enceinte, il fallait que d'abord je me repasse opérée et qu'on entame un parcours fibre juste après. avoir tout nettoyé entre guillemets les caisses d'adhérence, les modules etc et donc tout de suite on savait que ça allait être un parcours bafive et donc très médicalisé etc.

  • Speaker #0

    Et ça a peut-être directement un peu précipité projet bébé ou pas spécialement ?

  • Speaker #1

    Oui honnêtement si, après ça faisait plusieurs années qu'on était ensemble, ça faisait 6-7 ans mais disons qu'on avait aussi envie encore un petit peu de profiter mais du coup du coup effectivement j'ai eu ce sentiment moi personnellement d'être un petit peu précipité.

  • Speaker #0

    Parce que forcément il faut aller vite, le temps passe et les filles prennent du temps en plus.

  • Speaker #1

    Oui, très longtemps.

  • Speaker #0

    Et alors comment ça s'est passé justement ce parcours de grossesse ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça par contre, je précise vraiment qu'il y avait vraiment cette envie au fond de moi, j'ai toujours su que je voulais être maman plutôt jeune. pouvoir vraiment profiter etc parce que avec la pathologie je savais que ça va être un petit peu plus compliqué dans les années à venir donc j'avais vraiment envie d'être voilà pleinement impliquée etc dans ma grossesse et dans mon tout petit mais voilà ça que ça ça a toujours été quelque chose d'important et sachant qu'on s'est renseigné autour chez nous il y avait trois ans d'attentes pour un parcours five donc on a fait le choix de faire cette fille à barcelone beaucoup courageux de la vie en plus parce qu'on est en Bretagne donc on a 12 heures de route.

  • Speaker #0

    Ah oui donc c'est vraiment pas à côté.

  • Speaker #1

    Pas du tout, pas du tout donc c'est vrai que ça a rajouté on va dire des complications mais c'était comme ça on s'était dit qu'on se lançait corps et âme dans ce projet et du coup la première ponction s'est faite le 15 août 2021 et après il y a eu plein de traitements hormonaux etc et j'ai eu le premier transfert d'embryons le 29 avril 2022. Et la prise de soin était positive. Dix jours après, ça a été vraiment le graal. On s'est dit, ça y est, au final, ça a pris beaucoup de temps, etc. Mais ça a fonctionné. Sauf qu'au final, j'ai perdu mon bébé cinq semaines après. Donc là, ça a été la dégringolade parce que, premier échec et puis on y croyait parce qu'on s'était dit que ça allait... fonctionner et que tout allait bien se passer et que voilà et au final oui ça a été très très très très dur parce qu'on a été absolument pas accompagnés

  • Speaker #0

    Est-ce qu'elle fait qu'elle soit en Espagne ou c'est juste...

  • Speaker #1

    C'est un très intéressant question. C'est vrai que je ne m'étais pas posé cette question, mais la distance aussi avec l'Espagne a fait que les médecins, et puis ils sont bridés là-bas, pour eux, ils ont considéré ça comme un échec, mais ce n'est pas grave, on y retourne dans deux mois. Mais non, parce que du coup, psychologiquement et physiquement, deux mois après, on n'est pas remise. On a été aux urgences, forcément, quand on voit l'hémorragie qui se met en place, pour savoir ce qui se passait. Et on nous a dit, c'est comme ça, c'est une fausse couche, vous rentrez chez vous, puis on fait un cure-tâche dans quelques jours. Donc, c'est vrai qu'on n'est pas du tout accompagnés, je trouve, dans ce processus-là.

  • Speaker #0

    Et puis, c'est une clinique 100% PMA, je ne pensais pas, parce que eux, Donc, l'usine, entre guillemets, ils sont encore moins attachés à une recesse ou d'autres praticiens. Oui,

  • Speaker #1

    je pense qu'ils sont habitués. Donc, du coup, voilà. On a pris le temps un petit peu de... Moi, en fait, j'ai refusé le cure-tage. Donc, du coup, par contre, ça a été catastrophique au niveau hémorragie. C'était comme ça, je ne concevais pas de retirer ce qui me restait de mon bébé, encore une fois par une intervention chirurgicale en plus.

  • Speaker #0

    Du coup, tu as vraiment senti le moment où il est parti ?

  • Speaker #1

    Oui, pour être très honnête, moi j'ai vu une première partie aux toilettes, parce que c'est quelque chose qu'on ressent au fond de nous, on se dit il faut que j'aille aux toilettes. Et en plus, ma... la conjointe venait tout juste de me faire l'injection une demi-heure avant. Donc au début, je me suis dit, c'est encore les douleurs avec les injections, etc. Et là, j'ai été aux toilettes, j'ai vu. Donc là, ça a été les hurlements. Et après, elle m'a descendue s'il fallait, etc. Et sauf qu'à ce moment-là, du coup, j'avais mis ce que j'appelle une culotte de règles. Et en fait, la pauvre, elle a vu le reste dans la baignoire. Et ça, ça a beaucoup...... traumatisée aussi par la suite. Elle a vu vraiment le début d'un bébé de cinq semaines.

  • Speaker #0

    Ça commence à se former à cet âge-là.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ça a été... Par contre, pour une fille, il faut vraiment avoir un couple très, très, très solide parce que c'est très dur physiquement et psychologiquement.

  • Speaker #0

    Le soutien du ou de la partenaire est spécial.

  • Speaker #1

    Incroyable, ça a été incroyable. Donc, voilà. Donc, on est remonté en selle. Du coup, le 26 octobre, j'ai fait un deuxième transfert. La prise de soins était négative. Donc,

  • Speaker #0

    c'était… Pas de doute.

  • Speaker #1

    Voilà. Au moins, je me suis dit, bon, je préfère ça plutôt qu'encore d'y croire. Et puis, voilà. Et il me restait deux embryons. Donc, j'ai décidé, contre l'avis des médecins français et même espagnols, de les transférer en même temps parce que, déjà, financièrement… Très honnêtement, on est arrivé au bout. Ça coûte très cher,

  • Speaker #0

    il faut aussi le préciser quand même.

  • Speaker #1

    On a fait le calcul à la fin. Justement, au moment des deux derniers embryons, on s'est dit, est-ce qu'on peut faire encore deux allers-retours ? On était à 15 000 euros. Donc, ce n'est pas possible. On s'est dit, non, on ne pouvait plus refaire encore un autre allers-retours supplémentaire s'il y avait encore un échec. Mais les médecins ne voulaient pas, me disaient que c'était beaucoup trop risqué par rapport à ce que j'ai un utérus antéversé, rétrofléché, je ne sais pas quoi. Il est mal formé et donc deux embryons en même temps, il y avait un très gros risque d'avoir une grossesse jumellaire. Et donc mon corps n'allait pas supporter, mais c'était comme ça. Là-dessus, je n'ai pas voulu laisser tomber. On a fait ce transfert le 2 décembre 2022 et la prise de sang dix jours après était positive. Donc voilà, grande joie, mais le taux de bêta HCV était très élevé. Bon, c'est peut-être les hormones, parce que je continuais énormément d'injections, même des médicaments par morale, c'était vraiment quelque chose d'assez puissant. Et Noël. passe, etc. Et j'ai d'énormes douleurs au ventre, avec un peu de sang. Donc là, échographie en urgence le lendemain de Noël. En fait, on avait tellement peur de... Voilà, encore une fois, ce soit... une fausse couche et puis, enfin moi ce que j'appelle une grossesse naturelle arrêtée et surprise, la sage-femme en fait à ce moment-là nous annonce que bah écoutez, je crois qu'il y a deux poches, d'accord ? C'est-à-dire, bah je vois deux embryons dans une poche et un embryon de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Donc 3 bébés potentiellement.

  • Speaker #1

    3 bébés, plaît d'un coup comme ça, donc elle ultra fermée. Elle m'a dit c'est pas possible, comment vous allez faire ? Et nous on était complètement, c'était le bonheur le plus total.

  • Speaker #0

    On ne s'attendait pas à avoir une grossesse multiple au final en transférant deux.

  • Speaker #1

    On s'y attendait et puis même si au final on s'y attend sans s'y attendre parce que c'est inimaginable. On ne peut pas passer d'une fausse couche à une grossesse qui... qui ne fonctionne pas, qui ne démarre pas. Et là, triplé. Mais pour nous, c'était comme ça. C'était vraiment le bonheur total. Et à ce moment-là, la sage-femme me dit Écoutez, je vous laisse 15 jours. On se revoit dans 15 jours. Et s'ils sont encore là, il va falloir arrêter les deux cœurs. Pourquoi ? Parce que votre utérus ne pourra pas supporter une grossesse avec des triplés. Et j'ai refusé. J'ai dit Je n'arrêterai pas. aucun coeur d'un côté ou de l'autre. Ce qui doit se faire naturellement se fera naturellement. Et si ça tient, tant mieux. Si ça ne tient pas, ce n'est pas grave. Mais il est hors de question. Elle m'a dit on se donne rendez-vous dans 15 jours pour éventuellement faire ça.

  • Speaker #0

    Pour elle, c'était inquiété qu'elle allait le faire avec ou sans ton consentement ?

  • Speaker #1

    Quasiment. C'était qu'en gros, même si je ne voulais pas, elle allait essayer de me faire un petit peu. une sorte de lavage de cerveau médical en me disant que c'était mieux pour moi parce que j'avais beaucoup beaucoup de douleurs, beaucoup de sérénité parce qu'en fait les saignements, les douleurs etc c'était vraiment dû au manque de place dans mon intérus à la mauvaise position dans mon intérus en fait ils n'avaient pas beaucoup de place donc clairement on m'avait dit avec ou sans mon consentement ça serait mieux pour moi merci Mais je pense qu'aucun médecin ne peut savoir ce qui est le mieux pour sa patiente. C'est la patiente qui peut savoir ce qui est le mieux pour elle-même.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr.

  • Speaker #1

    Voilà. Et de là, par contre, allaitement total. Allaitement total au vu des risques avec la grossesse gémélière, plus les antécédents, les douleurs, etc. Le nouvel an au canapé, etc. Dans la télé. Mais ce n'était pas grave, en fait. C'est une bonne cause. Là-dessus, j'ai eu des nausées, j'ai eu des insomnies, j'ai eu des douleurs ligamentaires, des reflux, tout ce qu'on peut imaginer. Mais tout le temps, je me disais que ce n'était pas grave. Même les injections, ce n'était pas grave. C'est ce qu'il fallait. Et la veille de l'échographie, le 13 janvier, je sens qu'il se passe quelque chose. C'est pas normal. Dans mon corps, je me sens triste. Je ne me sens pas bien. Je me sens vide. Il y avait quelque chose. J'étais comme absent toute la journée. Et je me dis, bon, bizarre quand même, parce que je suis censée être contente, je suis censée être heureuse. Et le lendemain, il y a l'échographie. Et là, en fait, le cœur des bébés, donc les jumeaux dans la poche, donc le généraire, se sont arrêtés. Les deux cœurs se sont arrêtés. Alors, pareil, du coup, ultra contradictoire, parce que moi, j'étais en pleurs, très honnêtement. Et là, Sacha me dit, ah, mais... C'est mieux pour vous, voyez, parce que votre utérus ne supportait pas. Donc, au final, c'est ce qu'il y a de mieux pour vous. Vraiment, je vous assure.

  • Speaker #0

    Vraiment le contraire de ce que tu as envie d'entendre à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Totalement. Mais totalement. Et on se dit, mais non, je demande la compassion, je demande de l'écoute. Même, je ne m'en m'impasse qu'on me dise quoi que ce soit. Juste, désolée.

  • Speaker #0

    Au pire, tais-toi, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, exactement. juste désolé, je suis désolée pour vous, plein de courage, c'est tout, vraiment. Et donc là, j'étais avec ma mère à ce moment-là parce que ma compagne était au travail, donc ma mère était, enfin, c'est vraiment, elle m'a accompagnée du début à la fin et elle était, elle pleurait aussi, elle pleurait vraiment parce que, voilà, c'était un effondrement, mais par contre, elle m'a toujours dit, attention, il te reste un bébé qui est là, qui s'accroche, et il faut tout faire pour qu'il reste en fait. Donc il fallait vraiment continuer cet allitement, il fallait vraiment continuer les traitements. Toutes les injections encore une fois, les traitements parvois orales, il fallait tout continuer, il fallait s'accrocher. Il fallait que j'accepte ma tristesse mais en même temps que mon bébé ne la subisse pas en fait.

  • Speaker #0

    Donc tu prennes vite le dessus pour mon bébé qui était là.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire. Donc, à cette heure-ci, là où je vous parle, je n'ai toujours pas fait le deuil. Et donc, la poche jumelle R, en fait, elle devait se résorber petit à petit pour laisser de la place à mon bébé qui restait. Et en fait, comme... Enfin, après, c'est ce que les médecins me disaient. Après, je ne sais pas si c'est vrai ou pas. Mais comme je n'acceptais pas leur départ, en fait, la poche jumelle R, elle est restée très longtemps, plusieurs mois. Elle a mis beaucoup de temps. plus de temps que prévu à se résorber. Et du coup, mon fils, il n'avait pas beaucoup de place pour grandir. C'était compliqué pour lui.

  • Speaker #0

    Et ton utérus arrivait quand même à grossir comme il faut, malgré le fait qu'il ne soit pas tout à fait classique, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Au final, il y avait toujours les douleurs, les tirames, etc. Mais je t'expliquerai après. Mais en fait, il n'avait pas de place et il avait une position. En fait, tout le long, à partir de ce moment-là, il était en position transverse et il n'a jamais eu la tête en bas. Toujours la tête en haut, position transverse, les jambes croisées. En fait, il essaie de prendre le minimum de place qu'il pouvait. Donc ça,

  • Speaker #0

    c'était très... Il laissait la place aux autres, même s'ils n'étaient plus là.

  • Speaker #1

    Mais totalement. Mais totalement. En fait, c'était ça. Je pense que lui aussi avait... un deuil à faire. Même là, je le vois aujourd'hui, il a un an. Il le sait. Il le sait, il le sent. Et c'était compliqué à la fois de faire un deuil tout en donnant la vie. Donc, c'est vrai que c'était compliqué d'être triste pour mes jumeaux, mais je pouvais pas les garder la face pour mon bébé qui restait, alors que lui-même n'arrivait pas à trouver sa place. C'était très compliqué, vraiment. Mais j'étais tellement heureuse d'être enceinte et c'était tellement inespéré, tellement inattendu que je profite. reflétés vraiment de chaque instant. Et encore à ce jour, je n'ai jamais été aussi épanouie qu'en étant enceinte, même si j'aime de tout cas mon fils. Vraiment, mais l'avoir en moi, c'était une relation tellement particulière, en fait. Mais je pense que toute maman qui est enceinte peut le savoir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que des fois, on adore être enceinte. Des fois, on déteste, mais des fois, on adore être enceinte. Oui, c'est vrai. C'est un vrai deuil de ne plus être enceinte. On a beau adorer notre enfant plus que tout, Il ne faut pas avoir peur de dire j'aimais bien être enceinte et je regrette de ne plus être enceinte

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Parce que c'est vrai que j'entends beaucoup de… Je reviens sur mes propos. C'est vrai qu'il y a beaucoup de mamans qui n'aiment pas être enceintes. Et je comprends complètement avec tous les soucis qu'on peut avoir, l'habitement, etc. C'est vraiment les douleurs, les insomnies, la fatigue, tout. Et c'est vrai que j'entends complètement qu'il y a des mamans qui n'ont pas aimé être enceintes. Mais là-dessus, c'est vrai que moi, ça a été un épanouissement. complet et total. Donc voilà, même si il y avait un suivi échographique tous les 15 jours du coup.

  • Speaker #0

    Quand même total pendant toute la grossesse ?

  • Speaker #1

    Oui, jusqu'au bout parce que j'avais un placenta prévia totalement recouvrant. Voilà, mais tous les trucs qu'on peut imaginer, je les ai eus. Le bébé en position transverse, la médecine en bas, le placenta prévia totalement recouvrant, etc. Donc, en fait, j'avais un suivi échographique tous les 15 jours, pendant les 9 mois jusqu'au bout. Pareil, un monitoring toutes les semaines à domicile, à partir des 6-7 mois. Parce qu'en plus, l'hôpital qui me suivait est à une heure de chez moi.

  • Speaker #0

    Ah oui, t'as compris encore toutes les choses.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement. Je suis en pleine campagne et du coup, en fait, j'avais pris rendez-vous avec l'hôpital. qui acceptaient les grossesses gémellaires, les accouchements gémellaires, avec tout l'aspect médical qu'il fallait. Et tout ça, c'est à une heure de chez moi. Donc, même si après, au final, j'ai perdu mes jumeaux, je suis restée quand même dans cet hôpital.

  • Speaker #0

    Tu avais commencé là-bas, donc t'en faisais.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. Mais donc, il y avait forcément tout le temps des risques d'avoir des contractions de travail, etc. Et je n'avais pas le droit, en fait, à chaque fois. À chaque fois, je disais oui, mais... J'espère quand même accoucher par voie basse. On me dit que ça va être très compliqué avec un placenta prévia totalement recouvrant et un bébé en position transverse.

  • Speaker #0

    Je vais te demander justement comment tu te préparais petit à petit à cet accouchement. Est-ce que, du coup, non, t'as répondu, on te laissait pas trop la place à l'espoir ?

  • Speaker #1

    En fait, le problème, c'est qu'à chaque fois, on me disait qu'il y avait un risque d'hémorragie, etc. Mais j'avoue, j'avais toujours un peu espoir. A chaque échographie, on insistait tout le temps. Il n'a pas la tête en bas, mais ça va peut-être changer. Ne vous inquiétez pas. Il est en position transverse, ne vous inquiétez pas. Surtout que moi, je le sentais beaucoup bouger. Mon fils, il bougeait tout le temps. Et il était très agité. Et du coup, je me disais, à tout moment, ça peut changer. Et des fois, quand je le voyais se retourner, je me disais, ça y est, vivement l'échographie, peut-être que... Et non, en fait, le placenta privé était toujours recouvrant jusqu'au bout. Et vers les 7 mois de grossesse, on m'a dit qu'avec tout ça, il allait falloir envisager la possibilité. Et vraiment, pour l'instant, ce n'était pas encore tout à fait fixe. C'est une césarienne. Mais ça, je ne l'entendais pas. Moi, j'avais préparé avec ma conjointe, on avait fait un... Oh là là, j'ai perdu le mot.

  • Speaker #0

    Un projet de naissance.

  • Speaker #1

    Un projet de naissance, merci beaucoup. On avait fait un projet de naissance avec le... On avait visité la maternité, avec une salle, ce qu'ils appellent nature, avec tout ce qu'il fallait, le bain, le ballon, tous les accessoires. Et c'est ça que je voulais. Je voulais à tout près accoucher par voix basse. Je ne voulais pas d'une césarienne parce que... je savais que les douleurs post-opératoires que j'allais avoir avec une intervention utérine ça allait être ma cinquième intervention et toi tu sais ce que c'est pour le coup c'est pas la plupart des femmes qui découvrent ça sur le tard oui c'est ça malheureusement c'est que quand on sait ce que c'est on n'a pas envie d'y retourner en fait donc c'était inenvisageable et je ne voulais pas l'entendre et du coup ma gynécologue m'a dit que évidemment comme j'allais accoucher au mois d'août elle était en vacances, donc ce ne serait pas elle qui allait m'opérer, et qu'elle allait voir avec ses collègues, elle allait faire une réunion avec tous les gynécologues de l'hôpital pour savoir quoi faire. Alors, de mon cas, mais sans doute d'autres cas aussi, d'autres femmes, je ne pense pas que c'était que sur moi. Les contractions. Voilà, c'est ça exactement. Et quelles solutions envisager, ces arénes ou pas, qu'est-ce qu'ils en pensaient ? Et donc, voilà, moi je voulais un accouchement par voie basse, avec une péridurale, mais justement dosée pour sentir les contractions, pour bien pousser. avec la bainothérapie, etc. J'avais tout fait, les séances d'ostéopathie, d'acupuncture, toutes les séances de préparation à l'accouchement, on avait tout assisté à deux pour vraiment être sûre. Et le 29 juin, sachant que j'accoucherai le 11 août, le 29 juin, elle m'annonce que la césarine est obligatoire parce que bébé est toujours en position transverse, toujours placenta prévia totalement recouvrant, ça ne bouge même pas d'un centimètre. Elle m'a dit, ne bouge même pas d'un centimètre. Donc, c'est trop risqué d'attendre plus longtemps parce que j'allais commencer à avoir des contractions de travail au bout d'un moment, chose que je n'avais encore jamais eue.

  • Speaker #0

    Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Voilà, je n'avais encore jamais eu de contractions réelles. En fait, j'avais des douleurs ligamentaires, mais je n'avais pas de contractions au point d'avoir très, très mal. Et là, c'est le coachement qui commence. Parce que je savais ce qui m'attendait avec tout ça. Je savais qu'on m'avait dit attention, il y a une hémorragie à prévoir, donc est-ce que vous nous donnez l'autorisation de transfuser ? Bien sûr que oui. Mais il n'y a aucun médecin qui me prenait au sérieux. Quand je leur disais que j'appréhendais et que je ne voulais pas, j'avais peur, on me répondait systématiquement mais non, ne vous inquiétez pas, on fait des césariennes tous les jours, madame, vous n'êtes pas la première, vous ne serez pas la dernière

  • Speaker #0

    C'est quand même plus aride que ça, on ne l'entendait pas en fait.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Vraiment, on ne me prenait pas au sérieux, on me prenait comme la patiente qui avait peur, mais c'est tout. On n'entendait pas les raisons pour lesquelles je m'inquiétais. Et même au jour de l'accouchement, j'ai reparlé au médecin, je lui ai dit vraiment, je sais que j'ai regardé votre profil sur le site de l'hôpital, je sais que vous connaissez l'endométriose. Vous opérez des femmes atteintes d'endométriose, donc vous savez à quoi vous attendre, mais oui, ne vous inquiétez pas. Donc voilà. Et au final, mon terme était pris pour le 27 août. Mais du coup, il fallait forcément organiser l'accouchement avant, sachant que je déménageais le 1er août, à 9 mois de grossesse.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu complexifies la complexité là.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a tendu une maison jusqu'au dernier moment. Oui. Et ça s'est fait le 1er août, les personnes ne partaient pas avant. Donc du coup, 9 mois de grossesse en train de déménager, incroyable. Mais bon, j'avais que des contractions à cause des efforts. Je portais vraiment les choses très légères. Et du coup, la citerrine a été programmée pour le 11 août, par un gynécologue que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, jamais rencontré. Et donc les médecins, par contre, m'ont demandé...

  • Speaker #0

    Il y a assez mal ou est-ce que tu arrives à te faire à l'idée quand même,

  • Speaker #1

    arriver au mieux au moment ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu arrives à te faire à l'idée quand même ou est-ce que c'était toujours très dur à accepter ?

  • Speaker #1

    Vraiment non. C'était beaucoup d'angoisse. Du moment, c'est pour ça que je me souviens encore de la date du 29 juin parce que de ce moment-là jusqu'au 11 août, je ne dormais plus du tout parce que je me renseignais sur toutes les césarines, les témoignages. Les mamans que j'avais autour de moi, on me disait, mais non, moi, je me suis levée, j'ai peu eu mal, etc. Je me disais, bon, c'est peut-être pas si grave, alors. Et c'était des cauchemars, c'était horrible. Et je n'arrivais pas à accepter ça, parce que, en fait, le problème, c'est que moi, je savais ce qui m'attendait, et que personne ne me croyait, personne ne me prenait au sérieux, c'était ça, surtout. Du coup, il n'y avait rien, en fait, qui était anticipé, à part les séances d'ostéopathie, d'acupuncture, c'était tout, quoi. Donc, euh... C'était ça qui était très compliqué. Et même la veille, ce qu'on m'a dit de venir la veille, par rapport au risque de contraction avec l'heure de route, à éviter le matin même de l'intervention. Du coup, la nuit qui a précédé la césarienne, et je n'arrive même pas à dire l'accouchement, c'est vraiment la césarienne, je n'ai pas dormi. On m'a dit, surtout, dernière nuit, il faut que tu fasses un gros dodo, parce que tu ne sais pas ce qui t'attend. Impossible de fermer la lune. C'était angoissant. C'était vraiment angoissant.

  • Speaker #0

    Et si tu avais pu faire un projet de naissance adapté à la césarienne, je ne sais pas si tu avais envie d'aller t'y, ou si tu avais envie d'avoir plus de peau à peau, c'était possible ? Est-ce que tu en avais envie ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Oui, c'est vrai. C'est vrai que j'ai fait un projet de naissance, du coup, qui a été... On a complètement modifié avec ma compagne parce que ça a changé tout, même pour elle. Elle qui vous l'a dit.

  • Speaker #0

    C'est la vidéo, là.

  • Speaker #1

    Elle souhaitait être là, mais au final, elle ne pouvait pas. Moi, je voulais avoir mon bébé dans les bras. Juste après, je ne pouvais pas. Il y avait plein de trucs. On a dû modifier tout le projet de naissance. Par contre, j'avais laissé tout ce qui concernait mon projet d'allaitement que je souhaitais. Je voulais allaiter mon bébé. Évidemment, la tête est bienvenue dès que possible. Mais ça compliquait tout, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Mais là-dessus, heureusement que j'étais en… En fait, il y avait une maman avec qui j'étais en préparation d'accouchement, les séances, et qu'elle était enceinte de jumelles. Et en fait, on s'est rencontrées il y a quelques mois de ça et on a appris que moi, j'étais au bloc à 9h, parce qu'elle, elle était au bloc à 8h. Et on savait. Elle m'a dit que je passais à 8h, moi j'étais à 9h. Heureusement que je suis passée le matin parce que ça évitait encore plus d'angoisse. On arrive à cette veille de césarienne,

  • Speaker #0

    du coup tu arrives à l'hôpital, tout se met un petit peu en place à ce moment-là et toi tu es vraiment... déprimée entre guillemets quoi.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Je me souviens, ma compagne m'a pris une photo du dernier monitoring. J'avais le sourire sur la photo mais je savais que c'était le dernier. Donc ça c'était pareil parce que j'étais tellement heureuse et épanouie dans ma grossesse que je me suis dit ça y est en plus je ne vais plus être enceinte. Je ne vais plus être enceinte, il n'y aura plus la poche. J'ai mis l'air que moi j'estimais encore avoir un mois. Donc j'aurais pu mes jumeaux non plus. Donc ça, c'était aussi un deuil à faire. Et puis la sage-femme que j'avais, toutes les autres sages-femmes du service étaient toutes adorables. Et je suis tombée sur celle qui n'était pas des plus agréables, où elle m'a dit, de toute façon, là, officiellement, vous n'êtes pas à l'hôpital. Donc officiellement, vous êtes... programmé au bloc demain matin. Donc là, vous n'existez pas à l'hôpital. Par contre, du coup, il n'y a pas de plateau. Vous allez manger à l'extérieur. Et puis voilà, hyper sèche, hyper... Est-ce que je suis pas ? Ah oui, oui, oui. On a été, mais choqués. Heureusement qu'après, elle réapparaît par la suite, une fois que j'ai accouché. Mais après, je ne la reverrai plus. Parce que cette femme-là... Ah mais je me suis dit... On s'est dit, mais attends, mais c'est... on vient là dans un moment quand même plutôt heureux. Enfin, je veux dire, on peut avoir un accueil un petit peu plus chaleureux, mais non. Donc, ça n'a pas aidé, on va dire, à...

  • Speaker #0

    On a retrouvé l'aspect vraiment médical. Pourtant, je suis soignante. Je suis soignante précise, donc je n'ai pas du tout de haine envers le personnel médical, ça en fait partie. Mais disons que j'accueille mieux mes patients que ça.

  • Speaker #1

    Heureusement.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    D'accord, donc vraiment une mauvaise ambiance ou des expériences là-dessus aussi.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est complètement débrouillé. On a dû se faire livrer des repas par barites. C'était... lunaire comme situation d'avant l'accouchement. Mais bon, c'était comme ça, on s'est dit c'est pas grave, voilà. Et puis le principal c'est demain, on s'accrochait vraiment au lendemain. C'était tout ce qui comptait, la rencontre avec notre bébé, même s'il y avait beaucoup beaucoup d'angoisse.

  • Speaker #1

    Il faut s'accrocher au positif, mais c'est compliqué dans ce contexte.

  • Speaker #0

    Complètement,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et du coup, comment ça se passe ? On arrive au grand moment ?

  • Speaker #0

    Oui, au grand moment, oui. Du coup, on arrive le matin, on me dépose la tenue, tout ça, avec les produits. Donc la douche à la bétadine et tout. Donc là, tout de suite, on rentre dans l'aspect médical que je ne voulais pas parce que je repars dans mes interventions de la douche à la bétadine. la tenue bleue qui va avec, la petite charlotte, etc. Tout ce que je connaissais déjà et que je n'avais pas envie de retrouver, en fait, dans le contexte de voir mon bébé, d'accueillir mon bébé, je n'avais pas envie que ce soit dans ce contexte-là que je connaissais déjà. Et donc, je pars au bloc à 9h, on me pose à Péridural. Ça va, il n'y avait vraiment pas beaucoup de retard. Et je dis au revoir à ma compagne. Donc, ça, c'est pareil. Elle ne peut pas du tout venir.

  • Speaker #1

    Pas du tout. C'est pas même pour le moment.

  • Speaker #0

    Non, même pas. On a été en une salle avant. Alors, il faut savoir que j'ai essayé de reconstituer un petit peu tout cette partie accouchement parce que je me souviens de pas grand-chose. Donc, c'est vraiment beaucoup ma compagne qui m'a tout raconté. Je me souviens... pas de... J'avais beaucoup de pertes de mémoire, etc. parce que par rapport à tout ce qui s'est passé par la suite. Je me souviens juste qu'on était dans une salle pendant quelques minutes avant et puis au final, elle était avec moi à ce moment-là, elle était à ma droite et à ce moment-là, nous avons vu, nous sommes parmi les chercheurs, nous disons ça y est, on y va. Et donc, elle est restée dans cette salle pendant une heure et demie, seule.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a été très dur aussi pour elle, parce qu'elle était très inquiète. Elle ne savait pas ce qui se passait. Elle trouvait ça long, étrangement long.

  • Speaker #1

    Je pense qu'une heure et demie toute seule, on trouve ça...

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Sans savoir ce qui se passe. Et puis voilà. Donc à ce moment-là, du coup, je suis partie. On m'a posé la fameuse péridurale, qui est auprès de beaucoup de femmes. Et c'est vrai que c'est impressionnant. et puis à ce moment là on m'a allongée et là c'était parti c'était lancé et là on se dit qu'il n'y a pas le choix donc voilà et puis là ça commence,

  • Speaker #1

    j'ai un petit trou de mémoire où je ne sais pas trop ce qui se passe et du coup je n'ai personne pour me raconter à présent tout se passe assez bien la génétésie c'est bien mis en place, tout allait très bien

  • Speaker #0

    Très bien, vraiment, c'est vrai que même de par mon métier d'aide-soignante, je me rends compte que le personnel du bloc opératoire, alors souvent, je ne dis pas tout le temps, mais souvent, ils sont plutôt dans l'humour, etc., pour essayer un petit peu de détendre l'atmosphère, parce que les patients sont très souvent stressés, à juste titre, et donc j'ai eu une équipe plutôt gentille, la sage-femme était très douce, c'était vraiment bien d'accord donc sur ce fait bien et premier trou de mémoire voilà premier trou de mémoire parce que je sais pas depuis combien de temps il commençait à ouvrir du coup le gynécologue qui était là que j'ai très brièvement rencontré 30 secondes avant lui disant attention vous m'oubliez pas je suis la personne qui a été multiplement opéré qui a un placenta prévia totalement et en plus il y a sans doute des restes de peau gemellère donc s'il vous plaît faites attention oui oui c'est ça d'accord et à ce moment là je sais pas depuis combien de temps du coup ça avait commencé je sens que je commence à me sentir mal ça va pas ça je commence un peu à me sentir partir pourtant j'ai voilà j'ai eu beaucoup d'interventions mais là c'était bizarre et donc je préviens l'anesthésie il y a quelque chose qui va pas c'est pas normal il me dit mais si si si c'est normal vous inquiétez pas c'est l'arraché anesthésie etc vous inquiétez pas Ah oui, mais là, je me sens partir. Et à ce moment-là, je commence à vomir. Et là, toutes les alarmes du scope se mettent à sonner de partout. J'entends Eh chut, eh chut, elle a 6, elle a 6 de tension ! Alors que de base, je suis entre 11 et 12. Donc là, il y avait quelque chose qui n'allait pas. L'anesthésiste m'a masqué oxygène. C'est tout ce dont je me souviens, parce que je partais complètement. Je commence à remonter. Et là il me dit ça va mieux ? Ouais ouais ouais ça va mais c'est pas... J'essayais de lui faire comprendre avec des gestes que c'était pas trop trop ça quoi. Cinq minutes après, rebelote. Vomissement dans le masque à oxygène. Donc là l'anesthésie commence à s'énerver. Il me dit mais vous auriez pu me prévenir, ça va pas ? Je vous aurais enlevé le masque ? Désolée,

  • Speaker #1

    que je peux.

  • Speaker #0

    je me suis dit c'est pas possible et là les alarmes à nouveau qui se redéclenchent pareil elle est assise elle est assise et j'étais retombée apparemment assise de tension et il s'agacait il s'agacait parce que bah oui vous êtes assise de tension vous me prévenez pas bah je suis désolée je c'est pas mon statut mais déjà et je lui dis j'arrive pas j'essayais de lui faire comprendre que j'avais pas la force de parler en fait j'essayais de bah de déjà d'ouvrir les yeux déjà donc Donc, parler, en fait, c'est compliqué quand on est un petit peu en train de partir de l'autre côté. Donc, voilà. Donc là, je sentais que ça commençait un peu à... En fait, ce n'était pas maîtrisé. Je sentais que ça ne suivait pas derrière. Ils n'avaient pas prévu.

  • Speaker #1

    Malgré tout ce que tu avais prévenu, que ce serait potentiellement un peu compliqué.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Pas du tout au fait, quoi.

  • Speaker #0

    En fait, tout ce que j'ai dit, tout ce que j'ai pu évoquer pendant plus d'un mois, rien n'a été pris en compte. tout a été prêt à la légère et on m'a pas écouté et si on avait pris en compte tout ce que j'avais dit je pense que bah déjà on aurait pu anticiper ça et puis bon on surveille en fait on voit que la tension commence à tomber je suis pas passé de 12 à 6 quoi donc on essaye de voilà mais bon c'est voilà et pendant tout ce temps là en fait ma compagne elle savait pas en fait elle savait pas ce qui se passait elle m'a dit par la suite que personne ne l'a jamais prévenu de quoi que ce soit même après et c'est moi qui lui a tout raconté dans les jours qui ont suivi. Personne, aucun personnel médical ne lui a dit quoi que ce soit pour la prévenir. Donc, ça, c'était vers 9h. Donc, il s'est passé tout ça. Et je sais qu'elle est arrivée vers 10h35, parce qu'elle a regardé l'heure avant d'arriver. À 10h35, elle est arrivée au bloc pour voir la naissance de notre fils. Donc là... C'était un mélange d'émotions complètement...

  • Speaker #1

    Pendant une heure et demie, il s'est passé quoi du coup ? Je suis désolée, mais...

  • Speaker #0

    Je me pose la même question.

  • Speaker #1

    C'est pas trop en fait.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Toi, tu ne te souviens pas du tout. Non. Une heure et demie comme ça pendant une césarienne, c'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai su par la suite, qu'au final, c'était beaucoup en fait. Pour moi... Je suis tellement habituée à avoir des interventions qui durent entre une heure et demie et deux heures que je me suis dit bon bah c'est une énième intervention me dit oui mais là c'est une césarienne c'est pas une intervention où on enlève pas une chose.

  • Speaker #1

    C'est un accouchement même si toi tu le vois pas comme ça c'est censé être un accouchement et pas une opération

  • Speaker #0

    C'est ça c'est exactement la question

  • Speaker #1

    Tu as parlé de votre tour toi si c'était à cause de la copernométriose, à cause de la poche donc je sais pas du tout

  • Speaker #0

    On m'a dit que c'était à cause du placenta prévia. En fait, il y a eu une énorme hémorragie qu'ils n'ont pas su... En fait, ils n'ont pas su la gérer. Le médecin qui était là n'a pas su gérer l'hémorragie. Donc, en fait, je me suis littéralement vidée de mon sang. J'ai perdu 2,8 litres. Ah oui. Voilà. Donc, c'est énorme. Je crois qu'on perd... à peu près 1,5 litre en moyenne, on va dire, quand il y a une hémorragie importante avec un placenta prévia ou autre, de lituites. En fait, c'était la catastrophe au bloc, je pense. Je pense qu'ils étaient complètement dépassés.

  • Speaker #1

    Et puis, toi, tu n'étais plus là, forcément. Si tu as perdu autant de sang, ton cerveau n'arrivait pas à percuter ce qui se passait.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Et le problème, c'est que j'ai su par la suite qu'on ne m'a pas transfusée, alors que j'ai donné mon accord. J'ai vu que de base, j'ai tendance à être anémiée, d'autant plus avec une grossesse. On sait que la plupart des femmes enceintes sont anémiées. Avec un placenta prévia, il va falloir savoir que pendant 9 mois, on m'a bourré de féritines en comprimé plusieurs fois par jour pour anticiper l'hémorragie. Donc moi, j'ai fait tout ce que j'ai pu, mais après, je n'avais pas un taux de féritines énorme. Et donc, forcément, de l'IQ8, je ne sais pas pourquoi, on n'a jamais su pourquoi ils n'ont pas transfusé. De ce que j'ai cru comprendre, c'est qu'en gros, ça prend beaucoup de temps et qu'ils n'avaient pas trop... de temps derrière, il y avait d'autres césariennes. De ce que j'ai cru comprendre.

  • Speaker #1

    Il fallait prendre trop de temps, du coup.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. Apparemment, c'était ça, le problème. Donc, c'est vrai que pendant une heure et demie, en fait, ils ont essayé de faire ce qu'ils pouvaient, mais du coup, quand mon fils est né, j'étais pas là. Psychologiquement, j'étais pas là, quoi. J'arrivais pas... En fait, j'ai essayé d'ouvrir les yeux pour le voir.

  • Speaker #1

    T'as quand même vécu le moment, senti le moment où il est sorti, entendu son premier cri ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors je l'ai pas senti, je l'ai entendu, il a pleuré et là ça a été, il y avait ma compagne qui était à ma tête à gauche, ça je m'en souviens par contre, elle était là et on a eu les frissons toutes les deux et je lui dis regarde l'heure, regarde l'heure et elle m'a dit 10h41, ça je m'en souviens pas. Et ça, c'était quelque chose que je voulais vraiment savoir, son heure de naissance précise. Et il est là, j'ai entendu ses petits cris et là, on a pleuré. On a pleuré toutes les deux et c'était tellement émouvant. Et puis, on l'a enveloppée dans un linge. La sage-femme l'a enveloppée dans un linge et nous l'a mise à ma tête. Et du coup, on était avec lui. Et sauf que juste après, après, je ne saurais plus trop le temps exact, mais juste après, ma compagne est partie avec notre bébé en salle de soins rapidement après. Donc, en fait, j'ai profité de mon fils, je ne sais pas, peut-être deux, trois minutes. Franchement, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Il allait bien ou est-ce que c'est parce qu'il avait besoin de soins tout de suite ?

  • Speaker #0

    Il allait bien, mais on voulait être sûrs, je pense, avec tout ce qui s'était passé pendant une heure et demie. Je pense qu'ils ont dû se dire, bon, on va voir si tout va bien, s'il n'y a pas eu de conséquences, s'il est bien. Par contre, il allait très, très bien. Il n'y a eu aucun soin particulier, vraiment pas de problème d'oxygénation, rien du tout. Donc, voilà,

  • Speaker #1

    fédération.

  • Speaker #0

    Ah, c'était... Ouais, mais en fait, à ce moment-là, c'est vraiment horrible, ce que je vais dire. Mais je me suis dit, bon, ça y est, il va bien. Tant pis si toi, ça va pas. Je sais que c'est horrible à entendre, mais...

  • Speaker #1

    C'est toute pensée d'une mère, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Parce qu'après, chaque fois, quand je viens me dire, non, non, il ne faut pas dire ça. Ouais, mais quand on sait que ça y est, son fils est sorti, qu'il va bien et que... il était avec nous et que j'ai pu en profiter quelques minutes, je me suis dit, ça y est, je peux relâcher la pression. Et du coup, c'est là où ça aurait pu être un peu plus dangereux parce que le fait de se laisser aller, alors que j'essayais de me maintenir depuis une heure et demie en éveil, ça a été la libération et de savoir qu'il allait bien, qu'on avait pu en profiter et qu'il était sur toi avec ma compagne entre de bonnes mains. Et à ce moment-là, après, on me le ramène pendant une dizaine de minutes. Parce que je me souviens que la sage-femme me disait Ah, mais regardez-le, profitez-en ! Et j'essayais de faire comprendre que je n'arrivais pas à être là. Je le voyais, je le sentais auprès de moi, je l'entendais. Et c'est un sentiment qui est indescriptible, mais je n'arrivais pas à ouvrir les yeux plus que ça. en fait, à en profiter comme il se devait, tellement j'étais complètement dans les vapes.

  • Speaker #1

    C'est ça ce qu'on prend aussi.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et sauf qu'en plus, ma compagne, ils l'ont renvoyée en salle de réveil. Alors, elle, elle me dit que c'est parce que ils ont commencé à... à me recoudre, mais bon, on ne voyait pas avec le champ. Elle aurait pu être là, mais non, ils l'ont renvoyée toute seule en salle de réveil alors que il y a sa compagne et son fils.

  • Speaker #1

    Parce que ton fils est resté avec toi et du coup, elle est partie toute seule.

  • Speaker #0

    Oui, ils l'ont remise toute seule dans la salle de réveil en attendant que je profite de mon fils. D'accord, c'est spécial. Il y a des trucs incompréhensibles, mais elle, elle est tellement gentille qu'elle n'a pas osé se réveiller. Elle s'est dit qu'ils étaient en train de s'occuper de moi, de s'occuper du petit, donc elle ne voulait pas les embêter en fait. Mais bon, elle n'était pas forcément très rassurée, on va dire. Et là, du coup, je me souviens de la sensation horrible que c'était parce que j'avais vraiment mon tout petit bébé à gauche de ma tête et je ne pouvais pas le toucher à cause de toutes les perfusions que j'avais. Le brassard de tension qui me serrait, il n'arrêtait pas de resserrer tout le temps parce que forcément, il captait qu'il y avait un problème. Les sensations que quand on te trifouille de l'intérieur, tu sens qu'il y a des mains à l'intérieur de ton ventre. Du coup, je ne pouvais que regarder mon fils. Je ne pouvais que l'admirer, je ne pouvais pas le toucher. Ça, c'était quelque chose. On a envie de le serrer dans ses bras et là, on ne peut pas. et je sentais mon ventre rebondir à chaque coup et c'était horrible parce qu'il y a un moment par contre où ça m'a marqué je me suis dit là à ce moment là et plusieurs fois je me suis dit ça plusieurs reprises là t'as juste des sensations avec la péridurale tu sens que t'as des à-coups tu sens que ça te trifouille mais ma petite tu vas morfler quand ça frappe tes fesses et ça c'est quelque chose où je me suis dit là toutes les sensations que t'as Tu sais très bien que quand les antidouleurs ne vont plus faire effet, tu vas alors avoir un mal, des douleurs pas poussées. Et ça, ça revenait sans cesse dans ma tête alors qu'il y avait mon fils à gauche. Et ça, c'est...

  • Speaker #1

    Tu as profité du moment, en fin de compte. Tu as tellement eu peur et tellement souffert par avant que du coup, forcément, tu as l'esprit pratique et logique qui prend le dessus.

  • Speaker #0

    Complètement. Complètement. Et cette sensation de devoir se forcer pour ce moment. en éveil parce que j'avais envie de le regarder parce que je savais qu'il allait bientôt repartir. Du coup, c'était... Et je suis encore restée une heure, un peu plus d'une heure au bloc.

  • Speaker #1

    C'est l'horreur !

  • Speaker #0

    Une heure, une heure et demie même, je crois, pour être refermée.

  • Speaker #1

    Et il était parti, ton fils, du coup ?

  • Speaker #0

    Oui. Par contre, il l'aura menée à ma compagne à peine dix minutes après. J'en ai profité peut-être dix minutes au total et l'ont ramené parce qu'il faisait froid dans le bloc. Et puis, il avait envie d'être... En fait, il fallait qu'il soit en peau à peau et je ne pouvais pas lui offrir ça.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas.

  • Speaker #0

    Voilà. Et ça, c'est pareil. Tout ça, c'est des culpabilités permanentes. On se dit, je n'ai pas pu le prendre dans les bras, je n'ai pas pu lui offrir le peau à peau que je voulais. Heureusement que ma compagne l'a fait, mais on a envie de ressentir ça.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Pour lui, c'est presque pareil, avec des gros guillemets, parce que c'est quand même un peu à peu avec un parent. Pour toi, tu te sens un peu... Oui, dans ton rôle,

  • Speaker #0

    je comprends. Complètement. Oui, c'est ça. C'est le mot exact. Complètement. Et du coup, il est resté avec ma compagne, du coup, en salle, je ne sais pas, de réveil, de naissance, parce que c'était un peu une salle... Il faisait un peu tout ça. Et moi, je suis retournée du coup en septales vers midi, alors que j'étais au bloc à 9h.

  • Speaker #1

    Tu n'as même pas commencé le réveil, là, toi, à ce stade-là.

  • Speaker #0

    Non, non, non. Il n'y avait pas de... C'était très compliqué. Ouais, vers midi, du coup, quand je suis arrivée, il y avait du coup notre fils avec ma compagne qui était en peau à peau, justement. Et c'était ce dont je rêvais depuis deux heures. Et j'étais tellement dans les vapes. C'était horrible. Et ça, c'est un souvenir. En fait, j'ai vraiment des bribes marquantes. Et à ce moment-là, ma compagne, elle me montre fièrement notre fils. Elle me regarde comme il est beau. Et moi, je dis oui, il est beau. Et je m'efforçais de sourire alors que je l'apercevais à peine. Et tout de suite, ma première question, c'était comment il va ? Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Qu'est-ce qui s'est passé pendant cette réunion-là ? Et j'ai essayé de... parler donc elle me répondait etc et on dit qu'il allait très bien qu'ils avaient fait du poids pour qui gazouillait et je l'entendais et elle me racontait etc et j'arrivais à peine à parler et je savais pas en fait le truc c'est que moi je savais pas ce qu'il m'est arrivé faut savoir que toute cette histoire d'hémorragie de non transfusion etc je

  • Speaker #1

    l'ai su par la suite donc à ce moment là en fait comme tu disais au début c'est là tu as tu as tout regroupé les morceaux du puzzle mais c'est effectivement que toi quand tu sors tu te rends compte de rien et t'as ta connaissance de rien c'est horrible complètement

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est horrible parce que je me dis, mais qu'est-ce qui t'arrive ? Qu'est-ce qui te prend ? Qu'est-ce que tu culpabilises ? Tu te dis, mais pourquoi tu es dans cet état-là ? Mais allez, il y a plein de femmes qui ont des césariennes. Pourquoi toi, tu ne te remets pas ? Mais ouvre les yeux. Parce que j'avais vu tellement de témoignages pendant un mois où je m'étais renseignée qu'il y avait des femmes qui allaient très, très bien et que ça se passait très bien. Et elles n'avaient jamais parlé de rêver comme ça. Et donc, je me suis dit, mais ouvre les yeux, en fait, secoue-toi. Donc je ne m'écoutais pas et tout ce qui comptait pour moi, c'était notre bébé en fait. Donc ma compagne, elle essaye de me parler et elle voit ma tête et elle me dit Mais je trouve que tu ne le regardes pas beaucoup, c'est bizarre. Et là, je ne me souviens pratiquement rien, sauf de cette phrase. Elle est tellement pas méchante et c'était tellement maladroit de sa part parce qu'elle ne savait pas. qui s'était passé et elle m'a dit c'est bizarre,

  • Speaker #1

    tu ne le regardes pas beaucoup mais c'était juste un constat au final voilà,

  • Speaker #0

    et ça m'a blessée mais ça m'a blessée pendant des mois et c'est là qu'a commencé la culpabilité maternelle, parce que en plus la pauvre du coup maintenant elle s'en veut aujourd'hui parce qu'elle ne savait pas du tout et personne ne lui a rien dit et moi non plus, et je lui ai dit je suis désolée, je ne comprends pas ce qui m'arrive, mes yeux se ferment tout seul je ne comprends pas pourquoi Et elle m'a dit, repose-toi, il n'y a pas de souci. Elle était très gentille, elle me dit, repose-toi, dors, je comprends. Et je n'y arrivais pas, en fait, parce que c'est un état où tu es dans les vapes, mais en même temps, tu n'arrives pas à dormir. Donc, c'est juste qu'en fait, ton corps, il est complètement affaibli, mais ce n'est pas pour autant que tu as envie de dormir. Et à ce moment-là, dans ce lit-là, je la vois avec notre fils, et je me dis, on m'a volé ces moments. On m'a volé ces premiers instants. de ces premiers instants de vie de mon bébé, nos premiers moments, à tous les trois, on me les a volés. Parce que si on avait fait le nécessaire, si on avait anticipé, si on m'avait transfusé, je n'aurais pas vécu tout ça. Si on avait anticipé l'hémorragie aussi, je n'aurais pas vécu tout ça. Et ça n'a pas été joli.

  • Speaker #1

    Et pas faute d'avoir prévenu en plus que ça se passerait potentiellement mal.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Absolument. C'est ça, c'est que t'as beau prévenir, en fait, on ne te prend pas en sérieux. Et moi, je le vois dans mon travail. Combien de fois j'ai vu des patients qui disaient Ah, mais j'ai ci, j'ai ça comme problème. Et on les disait Mais t'as vu la 102, là ? Il faut que tu te plaindres. Ouais, mais au final, on ne sait plus pourquoi pour la suite. Donc, voilà. C'est que le personnel médical, des fois, il y en a des très, très bien. Et comme dans tout métier, il y a des fois, il y a des manquements. Et là, malheureusement, il y a eu de très gros manquements. Donc,

  • Speaker #1

    tu n'as pas eu la meilleure prise en charge ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Et puis, après, on m'a dit oui, mais en même temps, au mois d'août, beaucoup de gens sont en vacances. Oui, mais il y a quand même des femmes qui accouchent au mois d'août. Il y a quand même des interventions au mois d'août. On ne s'arrête pas de vivre au mois d'août. Donc, il faut quand même avoir le matériel nécessaire, quelque part, en fait. Oui, et puis,

  • Speaker #1

    tu calcules pas quand tu as bébés venels. C'est bien l'une des seules opérations que tu ne peux pas prévoir à l'avance, pour le coup.

  • Speaker #0

    Complètement. absolument, oui c'est vrai qu'en plus avec les cédariennes en urgence il faut être prêt donc voilà il est temps de profiter à ce moment là de ce qu'on peut et à quel moment toi tu te sens revenir à toi à ton corps à ton cerveau de manière normale vers 14h on est resté je sais pas Plus on est resté, enfin vers 14h je crois environ, on est sorti de la salle de réveil, on est retourné en chambre. Et à ce moment-là, justement, les sages-femmes arrivent, etc. On me dit, est-ce que vous voyez des mouches ? Donc je réponds que non, parce qu'au final, c'est que j'avais récupéré mes esprits et que je n'avais pas de risque de repartir. Et là, il y a la fameuse sage-femme. D'abord, il y a une infirmière qui arrive à ce moment-là, avant, pour me faire une prise de sang vers 14h30. Et avec ma compagne, on lui demande pourquoi. Et pourquoi il y a une prise de sang à faire alors que je sors du bloc. Elle me répond, bah, vous avez perdu beaucoup de sang, madame, je ne comprends pas. Comment ça ? qu'est-ce qui s'est passé, je ne suis pas au courant. Elle me dit, vous avez fait une importante hémorragie, vous êtes au courant. Ah non, pas du tout. Et là, ma compagne a dit, attendez, je ne comprends pas, je suis restée une heure et demie en salle de réveil et on ne m'a pas prévu, qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez perdu 2,8 de sang. Vous avez fait 2 chutes de tension assises. Oh, gros blanc ! À quel moment, c'est l'infirmière du service maternité qui te dit ça ?

  • Speaker #1

    Pour une prise de sang, ça... pensant que tu es au courant de sur quoi, donc vraiment avec aucune délicatesse parce qu'elle ne savait pas.

  • Speaker #0

    Elle ne savait pas, la pauvre, elle est tombée bénie. Donc moi, mon premier réflexe, c'est de toute façon, on m'a transfusé, j'avais donné mon accord. Elle m'a dit, pas du tout. Elle a dit, là, je vais vous faire une prise de sang pour connaître votre taux de féritine et pour vous faire passer le nombre de poches de fer qu'il vous faut. D'accord. Et elle m'a dit, vous n'êtes pas vue. Non. Et en fait, après, j'avais amené un petit miroir, sachant que je n'allais pas pouvoir me lever tout de suite, j'avais amené un petit miroir. Et en fait, mes lèvres étaient translucides. J'avais vraiment les lèvres blanches, mais blanches, j'étais en anémie totale. Et donc, je précise tout ça pour mettre dans le contexte. Donc, elle me fait la prise de soin, etc. Et là, il y a la sage-femme qui arrive, la fameuse sage-femme qui nous avait accueillis la veille avec beaucoup de chaleur humaine. Voilà, qui me dit, ça va ? Je dis, bah... Oui ça peut aller. Elle dit bah hop on va à la douche madame. Oh non. Ah non là je me suis dit c'est un sketch. Elle va me dire je rigole, vous inquiétez pas je rigole. Non. Elle m'a dit bah oui bah attendez comment ça. Ah bah les pansements ils sont propres. Je viens de les regarder, les pansements sont propres. Vous pouvez aller vous laver c'est bon.

  • Speaker #1

    Ça fait trois heures que t'es sortie de la feuille de réveil là.

  • Speaker #0

    Ah oui ça fait... Oui, c'est ça, 2-3 heures. 3 heures maximum. Voilà. Là,

  • Speaker #1

    violente.

  • Speaker #0

    Mais c'était vraiment, allez hop, à la douche. Genre, il y a urgence. Je peux redescendre un peu, je peux récupérer, sachant que justement, quand on est personnel soignant, on sait que le premier lever doit être encadré par un personnel soignant, qui peut être là pour t'aider en cas de chute. Donc là, en fait, moi, tu m'envoies toute seule à la douche. Je fais un malaise sur la douche, qu'est-ce qui se passe ? Qui va me récupérer ?

  • Speaker #1

    Elle n'était pas avec toi, du coup ? Non,

  • Speaker #0

    pas du tout. Oh bah, ok, non. Elle n'était pas restée. Non, non, je pense qu'elle estimait que ma compagne était là, sauf que, bah oui, mais elle n'est pas personnelle soignante, en fait. Si je fais un malaise, elle ne va pas forcément savoir les gestes exacts à avoir, quoi. Donc, voilà. Donc là, je me dis, bon, je viens de me faire ouvrir l'utérus avec une endométriose, avec une hémorragie. Je t'en avais mis total et tu m'envoies la douche 4h après. 3-4h après. C'est quoi ça ? Ouais, moi aussi. Sachant que je précise que les seules antidouleurs que j'avais, c'était de l'acupun et du paracétamol. C'est exactement ce que je prends pour mes douleurs quotidiennes d'endométriose. Donc en fait, le problème c'est que du coup, on te donne le même type de molécules que tu prends au quotidien. Forcément, ça ne fait pas beaucoup effet pour une césarienne. Voilà, donc ça c'était quelque chose. Et ça c'était au retour de la chambre, on m'a proposé la tétée de bienvenue. Et forcément j'ai tout de suite accepté, parce que c'était quelque chose qui me tenait beaucoup à cœur. Et après je n'avais pas grand-chose. Et puis en plus j'avais une forme de mamelon qui était... je ne sais pas, poser problème. On m'a donné des embouts spécifiques pour que mon bébé puisse... Oui, voilà, des bouts de seins, pardon. Et des bouts de seins pour que mon fils puisse téter correctement.

  • Speaker #1

    Ils t'ont laissé essayer sans quand même ou ils t'ont mis directement les bouts de seins ?

  • Speaker #0

    Ils ont essayé plusieurs fois sans. Il avait beaucoup de mal à prendre parce qu'il n'arrivait pas à le prendre en bouche correctement. Et avec le bout de seins, il y arrivait. donc plusieurs fois j'ai réessayé sans et il n'y arrivait pas en fait c'est trop compliqué pour lui et puis voilà donc ça il a eu au moins la tétée de bienvenue après j'ai essayé de tirer du lait pour avoir du colostrum etc parce que j'avais beaucoup de mal à avoir du lait déjà avec la césarienne avec l'hémorragie avec l'anesthésie il y avait trop de... trucs qui ont fait que je crèche aussi c'est vrai aussi vous voulez mais c'est vrai que ça J'ai que du colostrum 48 heures après. Et en plus, il faut savoir que les tirelets de l'hôpital étaient en panne. Donc, pas de chance. On tournait avec un seul tirelet pour le service maternité entière.

  • Speaker #1

    Ton hôpital est quand même assez...

  • Speaker #0

    Oui, c'est un hôpital privé. C'est un limo. Oui, je me suis dit que c'était un hôpital privé. Donc, on n'est pas sur un hôpital public, on n'est pas sur une clinique privée. En fait, il y avait les deux. Je ne connaissais pas ce système d'hôpital privé. Et donc, ce n'était pas de chance. Parce que du coup, j'ai essayé de tirer mon lait jour et nuit. Je l'ai épuisé parce qu'il faut se tenir droite. C'était un tire-lait. Il faut vraiment se tenir bien droite pour bien prendre… Que l'embout tienne bien au niveau du sein. Et du coup, ça me tirait sur les cicatrices. Il fallait se mettre au bord du lit. C'était horrible, même au fauteuil et tout. C'était vraiment... Et du coup, je sonnais très régulièrement pour l'avoir, mais il était tout le temps pris. Donc, je faisais de mon mieux pour tirer pendant une heure d'affilée à chaque fois que je l'avais, jour et nuit. Et en plus de faire têter mon fils. Et du coup, c'était très douloureux. En plus, forcément, mon fils, il appuyait sur mes cicatrices pour le mettre au sein. Donc, c'était... très douloureux. J'ai fini par me créer des crevasses avec tout ça, parce que je faisais trop. Apparemment, c'était beaucoup trop. Je tirais par-dessus les crevasses, donc c'était horrible.

  • Speaker #1

    Tu sentais quand même la douleur ? Ou à côté de l'endométrio, c'était rien peut-être aussi ?

  • Speaker #0

    Franchement, pour avoir des douleurs quotidiennes, et même des douleurs post-opératoires, Cette césarienne a été une douleur indescriptible, mais indescriptible. Je ne pourrais même pas... Quand elle venait pour me dire Vous êtes à combien sur 10 ? Je répondais Si je vous réponds 10, qu'est-ce que ça va changer au niveau des antidouleurs ? Parce que vous mettez le maximum. Elle me dit Vous êtes à 10 ? Je vous jure que je suis à 10 sur 10. Je pleurais tout le temps. Je pleurais. C'était horrible parce qu'il y a un sentiment de... Puis ce mélange où on est content de rencontrer son fils. En même temps, je me dis qu'on aurait dû en avoir trois. Il est tout seul dans son petit...

  • Speaker #1

    Il a toujours ton deck et un cours.

  • Speaker #0

    En plus, c'était l'accouchement qui me remettait au plus haut point, que je fuyais. Les douleurs que j'attendais, elles étaient là. En plus, mon projet d'allaitement, je voulais vraiment faire un allaitement exclusif. Ça ne fonctionnait pas. j'étais en plein baby blues avec la chuteur Monal et en plus à un moment donné parce que mon fils pleurait beaucoup parce qu'il avait faim il était tété et il n'y avait rien et j'essayais à chaque fois je tirais un tout petit peu ce colostrum et c'était le saint Graal et la sage-femme à un moment donné elle a fini par me convaincre de lui donner un biberon pour le caler et je me souviens toujours de cette phrase quand elle est venue, elle a appelé sa collègue Elle était à côté de moi et elle lui a dit au téléphone Amène-moi un biberon s'il te plaît parce que ce pauvre bébé, il a faim. Et ça, ça m'a…

  • Speaker #1

    Ça t'a fait une faim.

  • Speaker #0

    Je me suis dit Mais ce n'est pas possible, on ne peut pas dire ça. Je suis en train de me battre. Je me tue clairement entre les douleurs, la cicatrice et tout pour essayer de faire au mieux pour tirer mon lait avec un pauvre tire-lait pour tout le service. et tu me mets balancer dans la tête la fin sur ton bébé alors j'essaie de faire au mieux pour lui c'est juste pour avoir les quelques gouttes que je parviens à tirer à chaque fois et du coup là ça m'a après il m'a dit ne t'inquiète pas c'est un chuteur monale moi non mais je pense qu'il y a aussi un peu de c'est pas que ça non c'est pas que ça et donc c'est ma c'est ma compagne Du coup, la sage-femme a pris en photo le premier biberon que ma compagne lui a donné. Et là, ça a été le début de ce baby-boos. Après, j'ai eu une dépression postpartum. Et les sages-femmes, il y avait certaines sages-femmes qui étaient spécialisées en allaitement, qui passaient les unes après les autres pour me montrer comment faire, les positions à avoir, la compression du mamelon. Mais rien à faire, en fait, j'avais vraiment beaucoup trop de lait. Beaucoup trop, pardon, de peu de lait. Je n'avais pas assez. Et on m'a dit que c'était à cause de... de tout ça et du coup il y a une culpabilité qui s'est instaurée pour pouvoir allaiter mon fils, c'est mon objectif ultime à sa naissance, j'avais tout acheté sur ma table de chevet, j'avais les crèmes, les cotons, j'avais des soutiens-corps d'allaitement.

  • Speaker #1

    Et puis tu n'avais pas pu avoir de l'accouchement de tes rêves, je pense que tu t'étais aussi raccrochée à ça en projet, c'était la dernière chose que tu pouvais encore faire et qui s'envole.

  • Speaker #0

    Complètement, oui c'est vrai, c'est ça. en fait c'était ça, c'était des désillusions à chaque fois petit à petit qui partaient et j'avais même l'eau intirlée pour la sortie de la maternité qu'on a récupérée mais au final ça allait pas du tout, ça donnait rien et plus ça allait, plus la position assise droite, ça me tirait terriblement et du coup après on avait prévu de faire un aliment mixte mais au final petit à petit j'avais beau, même à la maison donner le sein en fait ça se vidait que quand J'avais un peu de lait, surtout quand j'allais me laver avec l'eau chaude. Du coup, ça se transformait en lait infantile. Donc, c'est vraiment ça. En fait, ce qui m'a marquée le plus, c'est vraiment la culpabilité de ne pas pouvoir porter mon bébé, déjà. Ce qui m'a le plus marquée par rapport aux soins. Le fait de ne pas pouvoir faire ses premiers soins. J'ai assisté à son premier bain dans mon lit pour pouvoir faire ses changes. même à la maison, ne pas pouvoir la laiter. Quand on est rentrés, je devais attendre le retour du travail de ma compagne pour qu'elle m'aide à changer la couche de mon fils parce que je n'y arrivais pas. C'était catastrophique. Et donc, après, il y a eu le retour à la maison parce qu'après le séjour à la maternité, on est restés une semaine parce que mon fils était un tout petit peu... poids. C'était un petit poids, il faisait 2,950 kg. Donc, ce n'était pas énorme pour 51 cm. Il était grand, mais fin, très fin, même encore aujourd'hui, il est très fin. Et pourtant, il mange. C'est bien racheté depuis. Mais voilà, ça a été ça, vraiment, le plus compliqué. Après, il y a eu le retrait des fils, parce qu'en plus, on a mis des fils non résorbables. Donc, à faire. Oui, oui, oui. Ça, je n'ai pas compris non plus. Alors si, je dis, Betty, j'ai demandé à la sage-femme qui était adorable, qui m'a suivie tout le long de ma grossesse. Je dis, mais pourquoi ? Et elle m'a dit, je connais ce chirurgien. J'ai travaillé avec lui avant. Elle m'a dit, je vais être très honnête. Elle m'a balancé ça comme ça. Il n'a pas envie de se faire chier. D'accord. Elle m'a dit, il n'a pas envie de se faire chier. Pour lui, il préfère recoudre comme ça. Et c'est beaucoup plus rapide, beaucoup plus simple. Alors, rapide, pour une heure et demie, franchement, et du coup, c'était une torture, quoi. J'aurais traité les filles.

  • Speaker #1

    Parce que déjà, les agrafes, c'est pas très agréable, alors des filles...

  • Speaker #0

    Ben, c'est ça. Donc, c'est... Voilà, et donc, je suis sortie de l'hôpital avec neuf de féritine, parce qu'entre-temps, j'avais posé deux poches de fer, et puis... pour essayer de remonter un peu, mais au final, je suis ressortie avec neuf, donc ce n'était pas énorme. Et puis voilà, après le retour de couche, tout ça, mais en tout cas, ça a été... En fait, entre les hémorragies, l'anémie, les douleurs, la culpabilité, etc., c'est tout ça qui m'a par la suite plongée dans cette dépression postpartum, le sentiment d'échec de cette césarienne. pour moi, je parle vraiment selon moi, pour mon corps, que je n'ai pas vécu comme un accouchement. Moi, j'ai vécu ça comme une intervention chirurgicale similaire à celle que j'ai déjà eue auparavant.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, toi, tu as vraiment... C'était même limite pire que les autres opérations, parce que ça a duré dix ans.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça a été pire. Même là, ça commence à se calmer, mais j'en ai fait des cauchemars durant un an. où je rêvais en fait que moi je pleurais pour accoucher par voix basse et qu'on me forçait à ouvrir mon ventre avec les pieds de mon fils qui tortillait à l'intérieur de mon ventre et c'était horrible et quand j'en parle, je dis jamais mon accouchement j'ai toujours la césarienne et j'ai jamais pu toucher ma cicatrice, vraiment je me lave avec une fleur de douche je sèche, je tamponne avec une serviette Et c'est ma compagne qui a fait les soins post-opératoires avec les crèmes, etc. Et c'est pour ça que maintenant, un an après, j'ai une cicatrice. rouge boursouflé avec des keloïdes. J'ai des keloïdes dessus. J'ai fait des séances de windbag, de LPG, etc. pour essayer que ça soit moins inflammatoire. Mais à chaque fois, on me dit que ça ira mieux quand je l'aurai accepté.

  • Speaker #1

    Le problème,

  • Speaker #0

    c'est que je pense que toutes les femmes qui ont une césarine qui n'acceptent pas cette cicatrice, c'est la matérialisation de la césarine qu'on n'a pas acceptée.

  • Speaker #1

    J'ai plusieurs témoignages dont une maman qui m'a dit exactement les mêmes mots que toi à l'instant. Que cette psychiatrie, c'est la preuve de cet accouchement échoué.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Et tous les jours, ça te renvoie, parce que tu es obligée de la voir dans le miroir, quand tu t'habilles, etc. Et puis tu la sens. Tu la sens et à chaque douleur. Chaque douleur pendant... Les douleurs, ça a duré vraiment... Les pleines douleurs, ça a duré deux mois. Et au bout du troisième mois, ça a commencé à s'apaiser un petit peu. Mais pendant deux mois, chaque douleur, quand tu portes ton enfant, quand tu vas à la douche, quand tu te baisses, quand tu passes l'aspirateur, tout ça, ça te renvoie à chaque fois à la césarienne. C'est horrible, quoi. Donc,

  • Speaker #1

    voilà. un an plus tard, quasiment jour pour jour. Oui. Est-ce que tu dirais que tu t'es remis de cet accouchement ou toujours pas ?

  • Speaker #0

    Là, je dirais depuis à peu près... J'ai mis, on va dire, franchement, les neuf premiers mois. C'était sûr. Oui.

  • Speaker #1

    Ça fait un peu d'un an. Tu me dirais neuf mois.

  • Speaker #0

    Mais vraiment, je ne m'étais jamais posé cette question. Et là... Alors... En réfléchissant aux différents événements, je dirais neuf mois. Mais je suis en train de me dire, en le verbalisant, c'est incroyable.

  • Speaker #1

    C'est pas un mythe, en général, tu mets le temps d'une course à te remettre de ton accouchement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que neuf mois, parce qu'en plus, avec tous les soins, j'ai fait des allers-retours pas possibles pour toutes les séances de Winback, LPG, etc. Donc à chaque fois... Ouais, elle rebelote, on refait une demi-heure de rufale, une demi-heure autour, tout ça à cause de la césarienne. Donc, c'est beaucoup de frais aussi par la suite et même de frais pour soi. Je veux dire, physiquement, ce n'est pas agréable aussi d'avoir toutes ces machines sur la cicatrice. Et en fait, je pense que c'est vraiment quand j'ai arrêté, j'ai vraiment eu un ras-le-bol à vers 9-10 mois en postpartum de tous ces rendez-vous. J'ai tout arrêté, j'ai dit, ben tant pis. Si elle reste comme ça, elle reste comme ça. Mais j'en ai marre. J'ai envie de passer à autre chose. J'ai envie de tourner la page, en fait. Et depuis, je commence à mettre de l'huile, par exemple. Des fois, je vais mettre un petit peu d'huile pour la nourrir, pour l'hydrater, etc. Donc, je commence un peu à la toucher.

  • Speaker #1

    Un petit début d'acceptation,

  • Speaker #0

    quoi. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    OK. Merci beaucoup à toi d'avoir partagé ton histoire et de t'être livrée aussi sincèrement sur ton expérience et sur tes ressentis. Parce que, comme je te dis, tu es loin d'être la seule à ressentir ça. J'en ai d'ailleurs d'autres témoignages sur le podcast et c'est loin de refléter l'intégralité des femmes. Mais c'est bien aussi de l'entendre une nouvelle fois et pour les mamans qui sont dans ta situation, de se dire que c'est normal, je ne suis pas toute seule et je ne suis pas une mauvaise mère loin de là.

  • Speaker #0

    Justement, je voulais rajouter juste un petit truc. C'est que j'ai vraiment voulu faire ce podcast déjà avec toi parce que j'ai ressenti beaucoup de bienveillance dans tes différents échanges au cours des podcasts que j'ai écoutés. Et j'ai écouté une maman, alors je suis désolée, je ne me souviendrai plus du nom, avec qui tu avais fait un podcast sur la césarienne. Et quand je l'ai entendu, ça a été un déclic. Et son témoignage m'a fait tellement de bien que j'ai voulu rajouter. ma toute petite pierre à l'édifice pour les mamans qui se reconnaîtront éventuellement dans mon témoignage et que ça pourra aider. Je l'espère, comme moi, cette femme incroyable et très courageuse m'a aidée dans ce témoignage.

  • Speaker #1

    Écoute, ça me fait vraiment plaisir que ça, puisque qu'Anissa ait pu t'aider et je pense qu'à ton tour, tu aideras parce qu'en parler, c'est si important. C'est-à-dire, je ne suis pas toute seule, c'est vital parfois, vraiment.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très thérapeutique.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note sur ton application d'écoute préférée. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain.

  • Speaker #0

    A très vite !

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