- Speaker #0
Hello maman et bienvenue sur Balance ton accouchement, le podcast qui recense les histoires d'accouchement, qu'elles se soient bien ou mal passées, car toute histoire mérite d'être entendue. Vous écouterez ici des parcours faciles ou difficiles, des expériences uniques et surtout de la bienveillance et de la sincérité. Alors que tu sois maman, papa, future maman, futur papa ou simplement intéressé par l'accouchement et par ce qu'il fait traverser aux femmes et aux hommes, tu es le bienvenu par ici. Moi, je suis Rebecca. maman de deux enfants, est complètement bouleversée par les accouchements et la maternité. Alors, sans plus attendre, voici le nouvel épisode du jour ! Alors bonjour, merci de m'en joindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont, et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie ?
- Speaker #1
Alors, eh bien, je m'appelle Sophie, j'ai trois enfants. La première, elle a 30 ans, bientôt 31. La deuxième, elle a 27. Et le petit dernier, il aura 25 au mois de janvier. Mes attentes aujourd'hui, ce serait d'être grand-mère. Mais bon, voilà, ils ne sont pas pressés. On va attendre.
- Speaker #0
Ouais, ok, donc ça change un petit peu des formats que je propose habituellement parce que généralement on me donne des petits bébés qu'on prend 12 jours et 2-3 ans maximum et je trouve ça super intéressant d'entendre ton point de vue, toi qui as accouché une génération, il y a une génération de ça, donc ça va être super intéressant. Alors, première question que je pose à chaque fois et qui sera d'autant plus intéressante avec toi, est-ce que tu avais pensé à ton accouchement avant ? Pendant ta première grossesse, est-ce que c'était quelque chose à laquelle tu pensais, on pensait à l'époque ou pas spécialement ?
- Speaker #1
Alors oui, on y pensait énormément, mais je pense seule. Parce qu'à l'époque, les femmes ne parlaient pas entre elles. On ne parlait pas non plus de la délivrance, on ne parlait pas du tout de tous les inconvénients et de tout ce qui pouvait se passer. En fait, il fallait... Heureusement d'ailleurs, je dirais, on avait des livres à disposition qu'on pouvait acheter. Le plus connu était Laurence Pernoud, si ça vous dit quelque chose, il a été vendu pendant peut-être 30 ou 40 ans, je ne sais pas. Et on achetait ce bouquin-là pour pouvoir se renseigner sur ce qu'il se passait au niveau de l'accouchement. Donc ça a été un petit peu la surprise. Bon, voilà.
- Speaker #0
Ok. D'accord. Donc toi, tu tombes enceinte. Comment se passe ta première grossesse ? Est-ce qu'il y a des soucis ? Est-ce qu'il y a des choses particulières ? Comment se passe ton suivi ?
- Speaker #1
Alors, mon suivi... En fait, la grossesse s'est très bien passée. Hormis que j'ai été hospitalisée parce que j'ai eu une petite infection dans les reins, le bébé s'était couché sur la vessie en coupe transversale. J'avais la tête sur un côté, les pieds de l'autre. Et ça me provoquait des infections urinaires. Et les trois derniers mois, je les ai passés à la clinique parce qu'ils avaient très peur. J'en ai fait une fois et puis j'ai recommencé peut-être 15 jours après. Et donc, ils voulaient surveiller parce que j'ai été beaucoup sur antibiotiques du coup. Mais autrement, la grossesse s'est faite un vrai bonheur. Je n'ai pas eu de complications particulières hormis ça. Parce qu'en plus, même à la clinique, je pouvais bouger. Je n'étais pas cantonnée sur un lit. Si j'avais envie de me déplacer, je pouvais. mais bon voilà il y avait cette petite surveillance pour mes reins et puis bon sinon non ça s'est très bien passé voilà je peux pas dire j'ai pas souffert le martyr comme certaines mamans quelques petites nausées au début je me souviens sans plus voilà un poids j'ai pris du poids normalement je crois que j'avais pris 13 kilos sur cette grossesse là et un truc tout à fait banal voilà j'ai été enceinte facilement aussi J'ai arrêté ma pilule, j'étais en 5 mois d'après.
- Speaker #0
Ah oui, d'accord.
- Speaker #1
En gros, c'était ça.
- Speaker #0
Ok, donc tout s'annonçait très bien. Du coup, est-ce que ton gynécologue ou ta sage-femme te parlait de l'accouchement, ce qui allait se passer, ce qui était proposé ? Est-ce que tu savais, par rapport au livre, mais par rapport à ce que tu voulais ? Nous,
- Speaker #1
on n'avait que des suivis gynécologiques avec un gynéco parce qu'on n'avait pas l'occasion de pouvoir… voir une sage-femme en dehors. Une des évolutions qui s'est faite justement au cours de ces 30 dernières années, c'est cette fameuse prise en charge également, qui est pas mal parce que je trouve que d'être suivie par une sage-femme, c'est quand même bien différent d'un gynécologue parce que ce n'est pas un médecin. De base, c'est une infirmière, la sage-femme, elle a un cursus infirmier et non pas médical comme le médecin. Elle est dans le paramédical et donc elle voit les gens, les patients différemment.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Voilà. Et ça, c'est quelque chose que je trouve aujourd'hui top. Voilà. Parce que les gynécos étaient un peu plus froids. C'était vraiment des médecins, voilà, c'était des médecins à l'ancienne. Encore que moi, j'ai eu la chance de tomber sur un médecin qui démarrait et qui était ouvert. Lui-même avait accouché ses propres enfants, était en train aussi d'accoucher ses propres enfants, parce que je crois qu'il en avait un à ce moment-là qui est… sa femme était enceinte, et donc on en parlait ouvertement, etc. Mais on n'était pas forcément à l'aise en tant que femme de parler de choses, de poser des questions sur les accouchements, etc. Ça ne venait pas naturellement.
- Speaker #0
Et du coup, il y avait Péridural, c'était presque obligatoire ou ce n'était pas encore ?
- Speaker #1
Alors, pour la Péridural, je vais te dire franchement, Alors, ça a commencé à arriver, ça faisait 2-3 ans. Et la péridurale, à l'époque, n'était utilisée exclusivement pour les opérations du bas du corps. Elle commençait à arriver dans les salles d'accouchement non remboursées. C'était à nous de payer. Et à l'époque, ça coûtait 2 000 francs. Ah oui ? Alors, nous… Avec mon mari, on avait une mutuelle d'entreprise qui remboursait extrêmement bien et qui faisait toujours une petite prime de naissance à l'époque. Donc, ça fait à peu près 300 euros aujourd'hui, qui faisait une prime pour la naissance des enfants. On pouvait l'utiliser pour faire la péridurale ou pas, ou la garder pour nous. Mais ce n'était pas gratuit. Elles n'étaient pas encore… Elles n'étaient pas accessibles aussi facilement qu'aujourd'hui. Voilà.
- Speaker #0
Ok. D'accord. Et toi, du coup, est-ce que tu savais ce que c'était ? Est-ce que c'était quelque chose qui te donnait envie ?
- Speaker #1
J'avais très peur parce que moi, je faisais pas mal, enfin, je faisais facilement des baisses de tension. Et quand j'ai accouché, j'ai vu ma tension monter sur l'appareil qui était à côté de moi. Et je suis montée, je crois, à 18. Et quand j'ai vu ça, effectivement, j'ai pris peur. Parce que je me suis dit, oh là là, si ça monte trop. Enfin, moi qui avais toujours des tensions qui baissaient à 10, 11. Je me suis dit, oh là là. Et la dame, quand elle m'a proposé, si je voulais, de prendre la péridurale, je lui ai dit, est-ce que ça va me faire baisser la tension ou pas ? C'était la chose qui m'inquiétait. Elle m'a dit, oui, mais de toute façon, ne vous inquiétez pas, parce que la tension qui monte lors d'un accouchement, c'est tout à fait normal. Et au contraire, il faut qu'elle monte, parce que si elle descend, ce n'est pas normal. Et là, nous, on doit s'inquiéter. Et donc, c'est le cas. la physiologie du corps qui doit faire que vous devez monter en tension. Ce qui provoque aussi chez certaines femmes des AVC. Ça peut arriver. Mais du coup, quand j'ai vu ça, il y avait une infirmière qui arrivait avec le matériel, etc. Et je lui ai dit, non, je ne vais pas la faire. Du coup, j'ai eu un accouchement traditionnel. De toute façon, je n'ai pas eu de souffrance. Aucune. Donc, l'accouchement s'est fait en 55 minutes. Avec une contraction.
- Speaker #0
Si on revient un tout petit peu en arrière, du coup, est-ce que tu te souviens de ce moment où l'accouchement est arrivé ? Est-ce que tu viens des contractions qui s'intensifient ?
- Speaker #1
Oui. Alors,
- Speaker #0
raconte-nous un petit peu ça.
- Speaker #1
Il était 8h du matin. J'étais en clinique puisque j'étais hospitalisée. On était le 18 décembre et c'était le premier jour de l'année où il neigeait.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et c'était un de mes voeux que je voulais pour ma première fille, enfin pour mon premier accouchement, je voulais que ce soit le premier jour de l'année où il neige et j'étais exaucée. C'est étrange des fois, il y a des choses comme ça. Et donc le médecin est arrivé dans ma chambre à 8 heures du matin pour la visite. Et je lui ai dit, non, vous ne me regardez pas, je venais de me lever, je n'étais pas propre. Et il m'a dit, si, on va regarder parce que là, on arrive quand même proche du terme. Je fais mes visites, je veux regarder. J'ai dit, attendez. Il m'a dit, non, non, il m'a dit, je regarde. Donc, il a regardé et il m'a dit, là, on est bien embêté parce que le col, il est en train de s'ouvrir. Et du coup, il m'a dit, écoutez, vous allez vous laver, vous prenez vos petites affaires, tout ça, puis vous partez en salle d'accouchement. Et il était 8h du matin. À 10h, j'ai une infirmière qui vient me voir en chambre et j'étais en train de bidouiller des affaires de bébé. En fait, j'étais en train de... d'avoir le réflexe de nidification. J'étais en train de préparer les affaires du bébé, des machins. Et je n'étais toujours pas lavée. Et là, elle m'a un peu bousculée. Elle m'a dit, non, non, mais là, il faut vous dépêcher. J'étais debout, je marchais tranquillement. J'étais, voilà, mais j'étais bien. Et donc, je suis allée en salle d'accouchement à 11 heures. Et bon, moi, j'ai eu mes trois bébés qui sont nés, ce qu'on appelle coiffés. C'est-à-dire que moi, les poches des os ne perçaient pas.
- Speaker #0
Ah, d'accord.
- Speaker #1
Donc, les trois. et du coup elle a décidé de la percer d'elle-même parce que de toute façon elle n'aurait pas percé au moment de l'accouchement elle était très très épaisse elle s'y est reprise à deux reprises je crois la sage-femme et du coup à 11h je lui demande à combien je suis dilatée elle me dit à 4 cm donc c'est là où commencent les contractions d'accord,
- Speaker #0
pour l'instant tu n'avais pas vraiment de contractions toi ?
- Speaker #1
rien du tout, rien du tout par contre ça se voyait au monitoring... Parce qu'il m'avait collé le monitoring depuis 8h du matin. Effectivement, j'en avais quelques-unes, mais je ne ressentais absolument rien.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et après, donc là, effectivement, à 4 cm, je me suis dit, c'est bon, elle est là à midi. Alors, je ne sais pas où j'ai été chercher ça. Je n'en ai aucune idée, mais moi, dans ma tête, j'avais fait un calcul entre ce qu'elle m'avait dit, les centimètres, les machins, et je me suis dit, elle est là à midi. Et la sage-femme, je me souviens très bien, m'avait répondu, ah non, certainement pas pour un premier. S'il arrive à 6h du soir, vous aurez de la chance. Et bon, c'est tout. Et j'ai commencé à m'endormir entre chaque contraction. Je dormais complètement. Alors, ça pouvait être toutes les trois minutes, j'en sais rien du tout. Mais en tout cas, je dormais et je dormais profondément. Et je me réveillais au moment des contractions quand elle tapait un petit peu. Mais attention, ce n'était pas à s'accrocher au mur, je les sentais, c'est tout. Et arrivé sur le coup de midi moins cinq, donc mon mari était avec moi. Et à midi moins 5, les soignants étaient partis. Enfin, ils étaient dans les couloirs. Ils s'occupaient parce qu'il y avait trois autres mamans à ce moment-là qui accouchaient. Et donc, je lui dis, va les chercher vite. Elle est en train de sortir. Et là, mon mari, il va dans le couloir les chercher derrière. Et l'infirmière n'était pas contente parce que c'était un endroit stérilisé. Et ils m'ont dit Dépêchez-vous parce qu'elle est en train de sortir. Donc, ils ont rappelé le gynéco qui était reparti à son bureau.
- Speaker #0
Et parce qu'à l'époque, je suppose que le gynéco devait être forcément présent pour l'accouchement.
- Speaker #1
Non, pas spécialement. Mais lui, comme il m'avait suivi, il voulait absolument être là. Et en plus, il y avait quelque chose qui s'était passé avec ce monsieur du fait de sa jeunesse et tout ça. Et donc, au moment où il arrive, c'était trop tard. En fait, il était devant la porte. Et la sage-femme l'avait dans les mains. En fait, je n'ai pas eu le temps de dire ouf. Elle est sortie toute seule sans même pousser.
- Speaker #0
Ah ouais, tu n'as pas l'impression d'avoir poussé ni d'avoir eu mal plus que ça.
- Speaker #1
Non, je n'ai pas eu mal plus que ça. Alors, je ne peux pas dire… Oui, je l'ai senti un petit peu, mais je ne peux pas dire que c'était une douleur flagrante. Ce n'était pas… Voilà. Et j'ai pu profiter de sa naissance. Bien, parce que j'ai... Bon, à part que j'ai été... Elle est sortie tellement vite. Et ça, par contre, c'est un petit regret que j'ai eu. Je n'ai pas eu d'épisio. J'ai été arrachée. Voilà. Parce qu'elle est sortie vraiment trop vite. J'ai eu deux points à l'extérieur et sept à l'intérieur. Voilà.
- Speaker #0
D'accord. Et toi, tu aurais préféré, du coup, une épisiotomie à une piscine ?
- Speaker #1
Oui, parce que déchirer, et surtout avec autant de points, en fait, ça met très longtemps à cicatriser. Et ça, par contre, ça fait mal. Voilà. Ça, c'est vraiment désagréable. Les déchirures, c'est vraiment désagréable. J'ai eu de la chance malgré tout que ça se cicatrise à peu près bien. Parce qu'il y a des mamans, par contre, après, avec les câlins avec papa, des fois, ça peut être compliqué. Mais par contre, moi, ça a été… Voilà, juste ça a été long. Je crois que j'ai mis trois mois, je crois, à cicatriser.
- Speaker #0
D'accord. OK. Et du coup, c'est trois mois douloureux au final.
- Speaker #1
Oui, oui, oui.
- Speaker #0
D'accord. Et du coup, tu as pu avoir ta fille directement ? Est-ce qu'on l'a vu peau à peau ?
- Speaker #1
Ils me l'ont lavé. En fait, ils avaient les lavabos, tout ça, dans la salle d'accouchement, dans la salle de travail. Donc, ils l'ont lavé tout de suite. Ils me l'ont pesé. Ils ont fait les coefficients d'Abgar. Après, ils m'ont demandé pour la délivrance. Ils m'ont demandé de pousser. J'ai dit non, je suis fatiguée.
- Speaker #0
Tu ne savais pas que j'allais pousser le placenta, du coup, toi ?
- Speaker #1
Non, je ne le savais pas. Et surtout... Moi, je n'avais plus envie de pousser. Et je me dis, mais aujourd'hui, avec le recul, et surtout que j'ai travaillé dans ce domaine, je me dis, mais comment c'est possible que je n'avais pas envie de pousser ? Et j'ai eu ça pour mes trois. Je n'avais pas envie. La délivrance, c'est quelque chose. À chaque fois, ils ont été obligés de m'appuyer sur le ventre. Par chance, c'est descendu tout de suite. Ce n'était pas collé ni rien. Ils n'étaient pas déchirés les placentas. Mais c'était quelque chose. À chaque fois, je n'avais pas envie de le faire. C'est fou.
- Speaker #0
Des fois, tu avais tout donné pour la naissance.
- Speaker #1
Si on peut appeler ça comme ça. Parce que quand je vois des mamans qui travaillent pendant 12-24 heures, des fois même plus. Bon, encore que maintenant, ils ne les laissent plus trop souffrir quand même. Je me dis quand même, je n'étais pas très courageuse.
- Speaker #0
Ok, et donc du coup, est-ce que tu avais envie d'allaiter ? Est-ce que tu as pu le faire ?
- Speaker #1
Non, à l'époque, c'était la grande mode des biberons, j'aurais aimé allaiter, mais de première fille, je n'ai pas pu. Ok,
- Speaker #0
parce qu'on ne vous connaissait pas du tout ?
- Speaker #1
On nous en empêchait, il y avait les gros lobbies de biberons qu'on connaît, qui faisaient pression pour qu'on nourrisse les enfants aux biberons. Et du coup, quand il prenait le bébé, il lui donnait un premier biberon. Dès qu'il les avait habillés, etc., il leur donnait un premier biberon. On n'avait pas le temps de… Ah ouais, ouais, ouais, c'était assez compliqué. Pour aller tester, c'était chaud. Ah ouais,
- Speaker #0
ouais, donc il fallait vraiment vouloir savoir et oser se mettre en travers pour…
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est ça. C'est ce que j'ai fait d'ailleurs pour mon fils, parce que lui… comment il était bon de très petit poids alors pareil ils ont voulu me faire le même cinéma mais mais par contre j'ai dès qu'ils me l'ont mis sur le ventre alors lui me l'ont mis tout nu sur le ventre Et ils ont même pas eu le temps parce qu'en fait il s'est il s'est mis directement au sein tout seul et oui et il est pourtant il est né à huit mois et il a même pas cherché en fait il s'est mis tout seul au sein et donc eux ils n'étaient pas contents parce que bon là il y avait le coup quand même du petit poids parce qu'il faisait que deux kilos et demi Et eux, ils m'ont dit, écoutez, on va quand même lui donner des biberons de complément parce qu'on n'a pas le choix, on ne peut pas, un bébé de ce poids-là, on est plus ou moins obligé. Mais bon, ils ont été très contrariés et j'ai voulu le mettre au sein.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et c'était trop tard.
- Speaker #0
Ok. Ah ouais, une époque quand même pas si lointaine, mais alors à des années-lumière de ce qui se passe actuellement.
- Speaker #1
Complètement, complètement. Aujourd'hui, on respecte plus ou moins quand même les mamans. qu'à l'époque, c'était très rigide, et même au niveau des positions d'accouchement. Mes deux premières, c'était forcément sur le dos. On n'avait pas le droit de changer de position. Et par contre, mon fils, j'ai fait ce que je voulais. Et par chance, c'était grâce à l'infirmière et non pas à la sage-femme. Parce qu'à mes accouchements, j'ai toujours eu la même sage-infirmière. Je n'ai jamais eu la même sage-femme et j'ai toujours eu la même infirmière. Et par chance, l'infirmière que j'avais, elle avait dit à la sage-femme, laissez-la faire. elle sait ce qu'elle fait, laissez-la elle va se débrouiller toute seule et vous verrez ça va bien se passer heureusement que j'ai eu quelqu'un mais c'était vraiment aujourd'hui on écoute un peu plus heureusement, franchement d'accord,
- Speaker #0
donc bon si on retourne dans le passé, dans ton accouchement donc le premier quand même assez rapide, très rapide juste la déchirure qui t'a quand même dérangé
- Speaker #1
et pas de soucis sinon particuliers en postpartum non non du tout non à part les fils mais le postpartum c'est pareil bon pareil ça aussi c'est quelque chose que j'aurais bien aimé savoir parce qu'à l'époque on n'en parlait absolument pas et même avec des soignants quoi le fait qu'on avait les hormones qui baissaient et qu'on avait le baby blues on a commencé seulement à en parler je crois 5-6 ans après mais en tout cas pas à cette époque là d'accord et
- Speaker #0
donc ça c'est quelque chose que tu as ressenti violemment oui ouais oui
- Speaker #1
Oui, très violemment. Ça m'a duré plusieurs mois. Jusqu'au jour où je me suis dit... Et là, j'avais vu mon médecin traitant qui m'avait dit Écoute, je ne peux rien faire pour toi parce que tu ne vas pas bien, mais tu as une belle petite fille. Elle est super, elle allait bien en plus. Elle était énergique, etc. Et il m'avait dit Écoute, c'est à toi de te remuer. Et puis, je suis sortie de son cabinet. J'ai regardé ma fille. J'ai dit Mais c'est vrai, mais tu es une conne, quoi. Revue-toi ! Il faut arrêter de chialer et il faut y aller. Et c'est ce que j'ai fait. Comme si j'avais mis la dépression derrière moi. Et puis c'est reparti. C'est parti comme ça. Je m'en souviens très bien parce que j'étais dans la voiture avec la petite à côté. Et je me suis dit, c'est vrai que ce n'est pas possible. Et ça, c'est quelque chose que j'aurais bien aimé savoir en parlant avec d'autres femmes. Oui,
- Speaker #0
c'est sûr.
- Speaker #1
Mais non, on n'en parlait pas du tout. Tout ça, c'était des choses qui étaient cachées.
- Speaker #0
Et puis, tu as quand même eu de la chance, entre guillemets, de... réussir à remonter la pente toute seule comme ça d'un coup parce que ça peut ne pas bien se passer aussi bien et devenir dramatique quoi parce que un tel discours c'est quand même pas très...
- Speaker #1
Non, et surtout qu'il y a des mamans, je sais qu'à l'époque, elles ne comprenaient pas pourquoi elles repoussaient des fois le bébé également, parce que ça venait de tout ça aussi. Et c'est bien dommage, parce que du coup, ça provoque des mauvaises relations entre la maman et les enfants. C'est dommage.
- Speaker #0
Ok, donc effectivement, on n'est quand même pas à la même époque.
- Speaker #1
Non, on n'est pas du tout à la même époque, pas du tout.
- Speaker #0
D'accord, et donc du coup... Trois, quatre ans plus tard, vous décidez de lancer BB2. C'était aussi voulu ?
- Speaker #1
Oui, les trois ont été voulus. J'ai arrêté ma pilule. Les trois, j'étais enceinte le mois d'après.
- Speaker #0
C'est super.
- Speaker #1
Voilà. Et donc, la deuxième, un petit peu plus de difficultés, on va dire. Toujours les trois dans la même position. La tête à gauche et les pieds à droite. Ils n'ont jamais été autrement. Ils se sont retournés à chaque fois au dernier moment. Par contre, pour celle-ci, c'était une petite fille aussi, qui était un peu plus grosse que les deux autres. Elle faisait 2,980 kg. C'est la plus grosse que j'ai eue. Et elle, je suis arrivée aussi à terme. Par contre, j'ai eu quelques petits hémorroïdes, des choses comme ça, des choses qui étaient un peu plus gênantes. Parce qu'en plus, ça me provoquait des contractions tout le long de la grossesse, des mini-contractions. Par contre, sinon je suis allée jusqu'au bout comme ça. Je n'ai pas pris plus de poids qu'à la première grossesse, pareil. Et j'ai su que j'accouchais, en fait, on préparait la venue d'invité. Et puis, sur le coup de 11h du matin, il faisait chaud parce que c'était au mois de juin. Et je me suis dit, c'est bizarre, j'ai un œdème dans les jambes. Et là, j'ai dit à mon mari, il faut qu'on parte à la clinique, je suis en train d'accoucher.
- Speaker #0
Ah ouais, t'as fait directement faire le lien. Ouais, ouais.
- Speaker #1
Et du coup, on a eu le temps d'emmener... Toujours pareil, c'est bizarre, mes accouchements ont été étranges. Et on a eu le temps d'emmener ma première chez sa mamie. Et puis après, on est partis accoucher. Je suis arrivée, donc le médecin, on a mis à peu près une heure, pareil. J'ai accouché les trois un samedi à midi, mon fils à minuit. D'accord. Voilà. Et 12h chacun. Et donc, quand je suis arrivée, le médecin a voulu regarder où j'en étais. J'étais complètement dilatée. Et là, il me dit, tu vas pousser. Et j'ai dit, ben non. Je dis, moi, je ne ressens rien. Je n'avais aucune contraction. Ah oui ? Pas de poche des os percée, rien. Du coup, le médecin dit à mon mari, écoute, est-ce que tu as un appareil photo ? Parce qu'il dit, moi aussi, je vais me faire plaisir. Parce qu'un accouchement comme ça, on en a un sur un million.
- Speaker #0
Ah oui, dilatation complète sans douleur. Oui,
- Speaker #1
et surtout que je maîtrisais toutes les poussées.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et donc, il m'a fait pousser pour voir la tête, etc., la tête de l'enfant sortir. Donc, mon mari prenait les photos tranquillement. Et la petite, elle est sortie comme ça en cinq minutes de temps.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Et tu ne te souviens pas d'avoir souffert, d'avoir…
- Speaker #1
Non, du tout. Et comment… Non, aucune souffrance. J'y suis allée comme si j'allais chez le médecin. Et je me suis retrouvée avec le bébé. Alors ça, par contre, ça m'a un peu frustrée parce que du coup, je n'ai pas vécu l'accouchement pour la deuxième. C'était très vite, cinq minutes, on ne ressent aucune contraction, rien du tout. C'est assez bizarre de se retrouver dans une salle avec le bébé sur soi et on n'a pas poussé. Voilà, ça fait drôle. Pareil, placenta qui est sortie, placenta normale qui est sortie facilement. Enfin bon, pareil, je ne voulais pas pousser, mais c'est le médecin qui m'a poussé sur le ventre et qui l'a fait sortir. Et même topo que la première, ils m'ont obligé les biberons, etc. Donc voilà. Et du coup,
- Speaker #0
j'ai une question, les photos, elles sont dessus quoi ?
- Speaker #1
Du coup, je me vois accoucher dessus. Alors, je t'avouerais que je ne les regarde pas souvent.
- Speaker #0
Oui, parce que c'est quand même…
- Speaker #1
C'est spécial. Et du coup, ma fille, par contre, elle s'est vue naître. Alors, elle les a regardées une fois, je crois une fois ou deux. Et puis voilà, elles se sont rangées. Bon,
- Speaker #0
mais c'est vrai que ça fait bizarre. Elles sont restées pour vous, ce n'est pas pour le médecin. Oui.
- Speaker #1
Non, non, non, c'était pour nous. Mais comme il disait le médecin, il m'a dit, je ne verrai ça qu'une fois dans ma carrière, en fait. Quelqu'un qui peut s'arrêter au moment, toute seule. Et il en a profité, mais vraiment, il n'y croyait même pas, lui. Il m'a dit, je ne pensais même pas le voir. Parce qu'il m'a dit, c'est extrêmement rare. De pouvoir faire ça, c'est extrêmement rare.
- Speaker #0
Ah oui, ok. D'accord. Et du coup, ta fille, elle est bien ? Il n'y avait pas de soucis ?
- Speaker #1
ça allait très bien pareil pour le baby blues j'ai eu un petit coup de blues de 3 jours après je crois mais comme je savais déjà de la première je l'ai très vite évacué je ne l'ai pas laissé s'installer en fait c'était quand même une force mentale je pense assez incroyable parce qu'entre le fait de ne
- Speaker #0
pas souffrir pendant un accouchement enfin ne pas avoir mal alors que c'est quand même une prouesse on le sait maintenant que ça fait quand même mal Et puis de pouvoir chasser une dépression postpartum, parce que quand on dit que ça dure plusieurs mois, en général, c'est plus qu'un baby blues. Et de pouvoir la chasser comme ça, en disant juste, non, c'est fini, je n'ai plus envie, en gros, c'est quand même une force mentale.
- Speaker #1
Il ne faut pas se laisser aller, parce qu'on sent que ça peut vite dévier. Enfin, pour moi, par. On sent que ça peut vite dévier, en fait. Et je ne voulais surtout pas ça. Surtout pas. Voilà.
- Speaker #0
Et du coup, cette fois encore, tu as pu avoir ta fille assez rapidement après qu'il l'ait du coup pesée, nettoyée.
- Speaker #1
Oui, tout de suite aussi. Ça a été pareil. C'était dans la salle d'accouchement parce qu'en fait, j'ai accouché les trois dans la même salle. Donc, les lieux, je les connaissais. Voilà. Voilà.
- Speaker #0
OK. Et donc, voilà. Donc, assez bien vécu aussi. Pas de soucis particuliers ?
- Speaker #1
Non, du tout.
- Speaker #0
Est-ce que ta déchirure est revenue ? Oui.
- Speaker #1
En fait, pas de déchirure. Alors, elle, ça a été un vrai bonheur quelque part. Parce que, voilà, elle est sortie. J'allais à la poste mettre une lettre, en gros. Voilà, c'était un peu ça. Et je retourne à la maison comme si de rien n'était. Je n'ai même pas eu de complications autres sur la semaine où je suis restée à la clinique. Ça a été facile. Enfin, je ne sais pas comment dire, mais c'était vraiment d'une simplicité. Voilà, je vais faire mes courses, en gros. Donc, je souhaite ça à toutes les mamans. Mais voilà. Mais je n'en ai eu qu'un comme ça. Ce qui est déjà pas mal.
- Speaker #0
À ce point-là, oui, quand même. Oui. OK. D'accord. Donc, oui, toi, pas du tout échaudée par l'accouchement. Tu te dis pourquoi pas recommencer du coup ?
- Speaker #1
Surtout que je n'avais pas de garçon. Donc, je voulais absolument un petit gars. Alors ça, c'est pareil. Ça, c'est un truc. Tu vois, quand je te parle des soignants d'avant qui étaient un petit peu rigides, ça... Ce que je regrette, c'est qu'à l'époque, on n'avait pas le matériel échographique comme on a aujourd'hui. Mais moi, sur ma première, je voulais absolument une fille. Et quand j'y avais été, c'était sur le cinquième mois, il m'a dit écoutez, je crois que c'est un garçon Et j'ai fait un rejet de mon bébé. J'ai fait un rejet. Sur le coup, j'étais très très mal, je me souviens, parce que moi, je voulais absolument une fille et j'étais sûre que c'était une fille. Le pire, c'est que j'avais déjà commencé et j'avais raison. Et le pire, c'est que j'avais acheté plein de vêtements, tout ça, pour filles. Et le monsieur m'avait dit, écoutez, l'appareil n'est pas très perfectionné. Revenez demain, on refera une autre échographie et on verra. Le lendemain, quand je suis revenue, cette demoiselle s'était tournée. Donc, je suis restée jusqu'au bout avec cette inquiétude d'avoir un garçon en premier. Alors que bon, je n'avais pas à faire de choix puisque c'est quand même un premier, on prend ce qui vient. Voilà, même pour les autres, c'est un peu ridicule ce que je dis, mais normalement on est censé moins vouloir garçon ou fille quand c'est le premier. Et par contre à mon fils, c'est quelque chose que j'ai fait à l'inverse par rapport aux filles. Alors là, il y a eu beaucoup de changements sur les grossesses. J'ai eu des petits problèmes de santé là par contre. Et quand on m'a dit, vous voulez savoir si c'est un garçon ou une fille, je leur ai dit non, je ne veux pas savoir. S'il y a encore une erreur, je voulais absolument un garçon. Et je me suis dit, si c'est une fille, elle sera dans mes bras, ça ne sera pas pareil. Je la prendrai, c'est tout. Et donc, je suis restée avec cette petite surprise, comme ça, jusqu'au bout. Et j'étais bien, en fait, de ne pas savoir ce que c'était. De se retrouver un petit peu comme à l'ancienne, sans savoir. Par contre, lui, j'ai eu des problèmes au niveau des échanges placentaires. C'est pour ça qu'il était tout petit petit, il n'arrivait pas à grandir. Sans doute, il est né, il faisait 45 cm avec 2,5 kg. C'était le plus petit bébé que j'ai eu. Mais il faut savoir aussi qu'une de mes grand-mères, je sais qu'elle faisait des bébés de plus en plus petits, ma mère également. Donc est-ce que c'est la génétique, je n'en sais rien. toujours est-il que bon ils m'ont fait beaucoup beaucoup d'écho Doppler tous les 15 jours je crois j'en avais marre parce qu'en plus lui j'avais le col ouvert à deux mois donc j'ai eu un cercle oui j'ai eu un cerclage et pas très très en forme j'étais relativement fatiguée
- Speaker #0
Peut-être aussi parce qu'il y avait les deux plus grandes, il y avait les écoles, etc. C'est différent, quand on en a un troisième, c'est différent. Il y a les premiers qui sont là. Et du coup, après j'étais pas mal épaulée par des copines aussi, qui m'ont beaucoup aidée, qui habitaient à côté de chez moi. Et lui, alors là par contre, la naissance ça a été un folklore. Parce qu'il faut savoir que ma deuxième, elle avait attrapé la grippe. Et je l'ai attrapée également. et j'ai fait de la fièvre. Alors, la grippe en soi, ça n'a pas de danger pour le bébé. Ça n'a aucune conséquence. Par contre, la fièvre, oui, ça colore le liquide amniotique. OK.
- Speaker #1
Et on était à 8 mois. C'est ça, tu étais à 8 mois de grossesse, du coup.
- Speaker #0
Ouais, j'étais à 8 mois. Et ce qui était embêtant, il aurait fallu que je puisse aller jusqu'au bout de ma grossesse pour que le bébé soit un petit peu plus gros. Et donc, surtout qu'on pensait qu'il ne serait pas à 2,5 kg. Le médecin pensait qu'il serait à 2,1 kg.
- Speaker #1
Ah oui. Et...
- Speaker #0
Et... Voilà, et donc le matin, je vais chez le médecin, non c'était la veille, attendez, oui non c'est le matin, c'est le matin, donc le médecin me demande, le vendredi, le vendredi matin, donc le médecin me demande pour pouvoir m'ausculter, parce que j'avais un rendez-vous, et il avait bien vu que j'avais de la fièvre, etc., donc il a voulu quand même toucher le... le cerclage pour regarder un petit peu où c'était le col et j'ai été dilaté j'avais fait sauter le col et le médecin a tiré dessus carrément il m'a dit de toute façon au départ je voulais pas parce que c'est le médecin que j'avais eu pour ma première et je le connaissais bien je savais comment il était et en fait il a voulu me déclencher l'accouchement sans me mettre d'ocytocine parce que moi franchement j'en avais pas besoin donc et du coup je lui dis non ben non vous allez me tirer dessus et vous allez tirer sur le col le col. Il m'a dit, ben, oui, mais je dis, non, mais attendez, il y a encore un mois, il n'est pas assez gros. J'étais inquiète, surtout pour ça. Il m'a dit, oui, mais de toute façon, là, le liquide, il est coloré, on n'a pas le choix. Donc, bon, il a regardé, il a tiré le col, voilà.
- Speaker #1
Donc, parce que tu avais de la fièvre, du coup, pour lui, il fallait déclencher absolument.
- Speaker #0
Oui. Oui, oui, parce que le liquide était déjà jaune. Quand ils ont regardé, alors, avec leurs appareils, là, ils avaient regardé, le liquide était déjà jaune. Et du coup, ben, je lui ai dit, à ce soir, alors. Et puis, il rigolait. Et puis le soir, mon mari est quand même parti travailler parce qu'il était d'après-midi. Et puis ma copine a dit, de toute façon, ne t'inquiète pas, je vais m'occuper d'elle. Il n'y a pas de souci. Si ça ne va pas, on t'appelle. Et donc l'après-midi, elle n'arrête pas. Elle me téléphone toutes les heures. Et tout, Sophie, comment ça va ? Et moi, tranquillement, le syndrome de nullification qui revient.
- Speaker #1
Tu es en train de nettoyer ta maison de fond en con.
- Speaker #0
Même pas. J'étais en train de me faire des colorations de cheveux et compagnie. J'étais en train de me maquiller. Enfin bref, je suis arrivée toute pimpante à la maternité. Enfin bref, et donc bon, c'est tout. Et le soir, ma copine me ramène mes filles de l'école. Et puis elle me dit, alors t'en es où ? Impossible par contre de m'asseoir, je ne pouvais pas m'asseoir. Je faisais du sang pas dans la maison, impossible de m'asseoir. Et là, elle me dit, écoute, puisque c'est comme ça, elle me dit, tu veux qu'on appelle ton homme ? Et puis, va t'emmener. Et je fais, ben non, je ne veux pas. Pour le moment, je ne suis pas prête. C'est non. Et elle me dit, écoute, je te laisse mon grand. Parce qu'elle avait un garçon qui avait 12 ans. Et si ça ne va pas, tu m'appelles, j'emmène la deuxième. Elle faisait de la natation, la deuxième. Elle me dit, je l'emmène. Et si ça ne va pas, tu m'appelles, je reviens. Et j'ai dit non, non, mais tu as le temps, vas-y, tu peux me laisser ton gamin, il n'y a pas de problème. Il va m'aider à faire mes valises et tout ça. Donc, elle me laisse le gamin. Elle revient le soir. Donc, moi, entre-temps, j'appelle quand même mon mari. Et puis, elle revient. Il était bien 19h30, je crois, quelque chose comme ça. Et elle me fait, mais alors, tu n'es pas prête ? Je fais, non, je ne suis pas prête. Mais elle me dit, bon, là, j'emmène les filles. Je fais, non, parce qu'elles n'ont pas mangé. Elle m'a dit, mais attends, mais tu n'es pas sérieuse. Elle me dit, là, il faut que tu y ailles. Je lui ai dit non, je te les emmènerai après, je les fais manger, je te les emmène.
- Speaker #1
Mais parce que tu avais mal ? Non. Le timing faisait qu'elle pensait que c'était le moment ?
- Speaker #0
Ah non, pas du tout de douleur, rien. En fait, rien du tout. Et juste ça travaillait un peu. Moi, j'avais regardé parce que je savais quand même regarder le col. J'étais à 3,5 cm, ça ne bougeait pas en fait. Et du coup, mon mari arrive dans l'entrefait sur le coup de 20 heures, 20 heures, quelque chose comme ça. Les filles finissent de manger, leurs affaires étaient prêtes, tout ça, donc je les emmène, je téléphone quand même à la copine, je dis, ça y est, c'est bon, on arrive. Elle, son mari était revenu du travail aussi. Et puis là, il me voit descendre de la voiture avec les bagages et tout, qui me fait, non mais t'es sérieuse ? Il dit, tu pars à coucher, tu fais encore les valises, les machins, tu bouges comme... Bah, j'ai dit, oui. Et puis il me dit, écoute, moi, il dit, Nathalie, quand elle a couché, elle n'était pas comme ça. Ben ouais, je suis désolée, mais bon voilà, c'était ça, c'était le folklore. Et du coup, on arrive à la maternité, et là, on me met en salle d'accouchement pour vérifier un petit peu tout ça. Et puis on me dit, écoutez, on va vous remettre un peu en chambre, parce que c'est toujours à 3,5 cm. Est-ce que vous voulez qu'on vous perce la poche des os ? Ben je fais non, j'aimerais bien qu'elle arrive à percer un jour toute seule, ça serait quand même pas mal. Et là, elle m'avait mise dans une autre chambre, parce qu'il y avait trois salles d'accouchement dans cette clinique-là. Et elle m'avait mise dans la toute première. Et donc, je lui dis, mais je veux bien aller en chambre, mais par contre, est-ce qu'on peut préparer pour me mettre dans la troisième ? Et elle me dit, ah bon ? Et elle me dit, pourquoi ? Et je dis, parce que j'ai accouché mes deux filles là-bas, j'aimerais bien accoucher de mon garçon. Et ça, par contre, j'ai trouvé ça sympa, parce qu'aujourd'hui, je sais que c'est beaucoup de travail pour les aides-soignantes. Elle m'a accordé le fait, après, de revenir et d'utiliser cette salle d'accouchement. Donc j'ai accouché les trois enfants au même endroit. Et donc je suis partie en chambre. Et sur le coup de 11h, 11h30... Non, 11h, 11h. Quelque chose comme ça, ouais, dans les 11h. Et du coup, je lui dis... Je retourne la voir et je lui dis, écoutez, là j'en ai marre. C'est bon. Il ne va pas arriver à 5h du matin. Moi, je ne vais pas redormir. Il y avait mon mari qui était là. Je lui dis, vous me percez la poche des autres, puis ça va, basta. Et du coup, elle me dit, c'est comme vous voulez. Je lui dis, oui, parce que sinon... L'année prochaine, j'y suis encore. Je n'avais pas de patience, en fait. Et du coup, elle me perce la poche des os. Et donc, la fameuse infirmière qui avait toujours été avec moi, et ce n'était pas la même sage-femme, elle me demande comment ça va, etc. Elle me dit, ça y est, vous allez peut-être avoir un petit garçon. Je ne sais pas encore, donc on verra.
- Speaker #1
Tu n'avais pas de pressentiment, toi,
- Speaker #0
que ça se passait ? Non. Alors si, certainement, parce que j'étais incapable de choisir un prénom de fille. Et tous les vêtements, c'était que du bleu. D'accord. Alors, parce que je voulais me préparer quand même un petit peu, si jamais ça avait été une fille, impossible de choisir un prénom. Ah oui.
- Speaker #1
Alors que tu avais le prénom de garçon.
- Speaker #0
Oui, c'était un prénom de garçon. Et un seul. Il n'y avait pas d'autre prénom. Ce n'était pas possible. Et du coup, j'étais dans cette fameuse salle de travail. Et la sage-femme qui, à un moment donné, au bout de trois quarts d'heure, me dit… Il va peut-être falloir que je regarde. Je fais, ben non, je ne vois pas pourquoi. Et puis, la sage-femme, je voyais qu'elle reboussait un petit peu son nez, tout ça. Et puis, l'infirmière qui lui dit, ben non, laissez-la. Parce qu'en fait, cette dame, elle se débrouille toute seule. Et il n'y a pas besoin d'aller l'aider. Et s'il y a besoin, elle vous le dira. Et puis, arrivée à minuit moins cinq, là, elle me dit, il faut quand même que je puisse regarder. Parce qu'elle voyait que sur le monitoring, ça s'accélérait grandement. Et elle me dit... je ne tire pas, je ne fais rien. Je ne fais rien sans que vous me le disiez. Et j'ai dit, bon, ok, vous pouvez regarder, mais vous ne tirez pas, vous ne faites rien, vous me laissez faire toute seule. Et donc, elle regarde. Effectivement, j'étais complètement dilatée. J'étais à 8 ou 9 centimètres, quelque chose comme ça.
- Speaker #1
Il n'y a toujours pas de douleur,
- Speaker #0
toi. Non, non, pas du tout. Là, elle me sort. C'est bon, vous pouvez y aller. Je fais non. Alors elle me dit mais pourquoi ? Je dis parce que là il est minuit moins 5, je voudrais accoucher à minuit parce que mes deux filles sont nées à midi, un samedi midi, je voudrais accoucher de mon fils un samedi à minuit. Alors elle rigolait, elle me dit c'est comme vous voulez, elle me dit si vous voulez entre temps je peux appeler le gynéco. Et là je lui dis attendez parce que là on est de nuit, c'est qui le gynéco de garde ? J'ai eu le réflexe tout de suite et elle me donne le nom et je fais non, j'en veux pas. Ce monsieur il faisait des épisiotomies à tour de bras et je n'étais pas d'accord avec ça. Qu'on me la fasse parce que c'était nécessaire, je suis d'accord. Si on me la fait juste parce qu'il voulait toucher un petit chèque à la fin du mois, je ne le suis pas. Je ne suis pas un bétail. Et à l'époque, c'était courant, ça, les épisodes comme ça. Voilà, c'était… Et donc, elle me dit, c'est comme vous voulez. Et puis, je la regarde et je fais, mais pourquoi vous n'êtes pas capable de sortir le bébé ? Je lui dis, moi, j'aimerais bien accoucher avec une sage-femme. Je lui dis, ça va me changer. Et elle me dit Si vous le souhaitez, c'est moi qui vous le fais. Et je lui dis Oui, ça sera vous. Et là, je lui dis Par contre, je vais me mettre accroupie. Parce que je ne sais plus comment j'étais installée. J'étais sur le dos parce qu'elle était en train de regarder le col. Et je lui dis Écoutez, je vais me mettre accroupie. J'avais regardé l'heure et je lui dis Maintenant, je vais commencer à pousser. Et donc, elle l'a rattrapée, la tête en bas. J'étais sur mes genoux, en fait. J'ai pu choisir ma position.
- Speaker #1
Ça t'est venu naturellement du coup ? Ah oui,
- Speaker #0
oui, oui. En fait, j'étais plus à l'aise. J'ai senti le bébé descendre. Là, je l'ai vraiment senti descendre par rapport à mes deux filles, où c'était un peu la première la surprise, je n'en ai pas profité. La deuxième, elle arrive comme un cheveu sur la soupe. Lui, je l'ai senti sortir. J'ai eu un peu plus de douleur, même au niveau des contractions. J'ai senti les contractions. Malgré qu'il était tout petit, petit, j'ai quand même senti qu'il avait les épaules plus larges, monsieur. J'ai senti qu'au niveau de l'ossature, ce n'était pas la même. Elle me l'a rattrapé, je me suis rallongée, je me souviens, sur la table. Mon mari a pu couper le cordon umbilical sur les trois, donc il a coupé le cordon. Et là, après, elle m'a mis le temps de faire la délivrance, donc elle m'avait mis le bébé sur moi. Et donc, elle me demande de pousser. Donc pareil, le même système, je ne voulais plus pousser. Et par contre, là, au niveau du placenta, on a eu une très mauvaise surprise parce qu'en fait, on savait pourquoi le bébé avait du mal à grossir. En fait, pendant ma grossesse, le placenta était très, très, très petit. J'ai eu un placenta d'à peine 250 grammes, alors qu'en moyenne, c'est entre 750 et 1 kilo.
- Speaker #1
OK, d'accord.
- Speaker #0
Donc, ils avaient appelé au cas où, le temps que j'accouche, ils avaient un service d'ambulance en bas. pour pouvoir emmener le bébé dans une maternité avec une néonate. C'était à 500 mètres de chez moi, de là où j'avais accouché, parce qu'en fait, la clinique et l'hôpital, ils sont proches. Et donc, ils attendaient pour pouvoir l'emmener. Et en fait, quand ils l'ont pesé, qu'ils ont vu qu'il avait mangé, etc., ils me l'ont laissé. En fait, il n'est pas parti. Il est resté avec moi. Et il a repris très, très vite du poids. En fait, il est resté deux jours avec un petit poids. Il avait perdu, je crois, 50 grammes. Et vu qu'il mangeait comme un cochon entre les seins et les biberons, monsieur, il avait repris tout son poids au bout de deux jours. C'était un gros gourmand.
- Speaker #1
Et du coup, ce moment où tu as vu ton bébé et su que c'était un petit garçon, du coup, tu as ressenti…
- Speaker #0
J'étais super contente parce qu'en fait, c'est une petite coquine, mais bon, c'est la première chose que j'ai regardée.
- Speaker #1
Ça se comprend.
- Speaker #0
Et c'est curieux parce que le relationnel avec un garçon, dès le départ en fait j'ai pas trouvé que c'était le même mes filles je les adore d'ailleurs elles le savent c'est des amours pour moi parce qu'elles sont même là maintenant à 30 ans 27 ans elles s'occupent beaucoup de moi mais le relationnel avec un garçon une maman c'est pas du tout la même chose déjà j'ai trouvé au niveau de la naissance alors est-ce que c'est parce que c'était aussi le dernier qu'il y a peut-être eu un peu plus de soucis au niveau de la grossesse je sais pas mais en tout cas j'ai toujours trouvé que c'était différent je ne sais pas si c'est une idée ou quoi...
- Speaker #1
D'accord. Et du coup, bébé était allaité au biberon et au sein du coup ?
- Speaker #0
Alors le biberon, ils l'ont arrêté au bout de trois jours. Ils ont dit non mais là, on ne va pas en faire une baleine. Parce qu'ils ont vu que j'avais du colostrum comme il fallait. Après, j'ai eu les montées de lait tout de suite. En fait, c'est parti à une vitesse et pas de difficulté au niveau de l'allaitement. J'ai eu aucune gersure, rien. En fait, je mettais le bébé au sein, j'en avais marre, je le posais. Des fois, je m'occupais des enfants à côté. Alors ça, c'est le folklore aussi quand on en a plusieurs. Mais on s'occupe des plus grands, on reprend le bébé. Mais il était sympa quand même parce qu'il ne disait jamais rien. Il passait son temps à manger et dormir. C'était un bébé qui ne pleurait pas. Et il dormait au milieu des enfants qui couraient, qui jouaient. En plus, j'avais beaucoup de copines qui venaient avec beaucoup d'enfants. Je n'avais que des copines avec trois enfants. Donc, ça faisait beaucoup de bruit. Et non, il dormait. Voilà, il faisait son train-train de bébé tranquillement. Et je l'ai allaité jusqu'à six mois.
- Speaker #1
D'accord. Oui, donc quand même une belle performance.
- Speaker #0
Oui, oui. J'ai pu profiter vraiment de ce côté maternité au moins une fois, on va dire. Parce que quand même, j'ai trouvé ça frustrant pour les filles. J'aurais bien aimé pouvoir les allaiter. Et toi quand même. Oui, moi j'aurais aimé. Oui, oui.
- Speaker #1
OK. Et du coup, à l'époque, tu prenais des cachets pour stopper la montée de lait ? Non,
- Speaker #0
je ne sais même pas. Je t'avouerai que je ne sais pas du tout si ça se faisait ou pas. En tout cas, moi, je mettais des coquilles et je récoltais le lait. Et les coquilles, je les mettais dans des sachets spéciaux que je mettais au congélateur. Et après, quand j'ai commencé la diversification alimentaire, quand je faisais des purées, des choses comme ça, je rajoutais du lait dedans.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
C'est ce qu'on faisait beaucoup de façon à ne pas utiliser de lait maternisé. Voilà. Ça se faisait énormément, oui. C'était assez courant.
- Speaker #1
D'accord. Oui, c'est vrai que c'est une bonne manière. Au moins, il n'est pas complètement perdu, quoi.
- Speaker #0
Oui, voilà, c'est ça. Et du coup, après, quand j'ai arrêté l'allaitement, j'ai fait encore quelques mois après, derrière, avec mon lait. Bon, après, je ne sais pas si ça a vraiment un intérêt particulier, parce que moi, quand je travaillais, on nous disait qu'au-delà de six mois, ça ne servait plus à rien de leur donner du lait de la maman, ça ne servait plus à rien de les allaiter, parce qu'ils avaient leur immunité. Donc, je ne sais pas si ça avait un intérêt particulier. Voilà, bon, en tout cas, je l'ai fait. Oui, quand même,
- Speaker #1
à l'heure actuelle, les recommandations, c'est quand même… au moins jusqu'à un an que du lait maternel ou du coup infantile, si jamais il y en a, mais soit l'alimentation principale de l'enfant. Oui,
- Speaker #0
oui, oui, tout à fait. Mais bon, je vois ma deuxième, très vite, ils me l'ont fait, à l'âge de deux mois, je crois, ils ont commencé à… je pense aussi que ça venait des biberons de lait qui n'étaient pas assez conséquents, parce qu'en fait, elle avait faim. Et très vite, ils ont intégré l'alimentaire dans ses repas. J'ai trouvé ça extrêmement tôt. Ma première, je crois que j'avais attendu 3-4 mois. Mais la deuxième, la deux mois, elle commençait déjà des petites purées, des choses comme ça. Mais je pense que c'est au niveau des laits maternisés. En plus, ils n'étaient peut-être pas aussi adaptés qu'aujourd'hui, avec toute la science qui existe. Mais j'ai trouvé ça dommage d'aller si vite.
- Speaker #1
Clairement,
- Speaker #0
oui.
- Speaker #1
Et du coup, tu m'as confié avant de commencer l'enregistrement que tu avais du coup changé de voie professionnelle, que tu avais fait aide-soignante du coup en bloc obstétrique. Est-ce que tu peux nous raconter du coup, toi qui as vécu du coup l'arrivée de la péridurale, mais qui était, du coup, ce n'était pas l'époque où c'était d'office parce qu'au contraire, elle n'était pas encore tout à fait là. Du coup, est-ce que tu peux nous parler de la suite de l'évolution de ton point de vue du coup, toi, professionnelle ?
- Speaker #0
Alors, je n'ai même eu... J'ai eu l'occasion également, alors avant de commencer à travailler, j'ai eu l'occasion de voir une péridurale en direct sur une de mes cousines. Parce qu'elle avait accouché six mois après mon garçon. Et son mari ne voulait pas y aller, donc c'était moi qui l'avais accompagnée. Et du coup, elle, elle avait un très très gros bébé. La petite, elle est née à 3,5 kg. Enfin très gros, il y a plus gros que ça, mais elle était déjà costaud. Et en plus, elle a accouché après terme, une semaine après. Et du coup, je l'ai accompagnée pour le déclenchement et jusqu'à son accouchement. Je suis restée avec elle tout le temps qu'il a fallu. Et je les ai vues faire la péridurale. J'ai trouvé ça, à l'époque, donc c'était en 2000, assez barbare. Ils n'étaient pas très doux. Bon, après, elle a été efficace, par contre. Elle n'a pas ressenti ses contractions. Elle avait les jambes un peu… Je pense que c'était mal dosé parce qu'aujourd'hui, ils ne font plus du tout de la même façon. Ils essayent d'éviter que les jambes soient complètement endormies, etc. Mais le bas des jambes, elle n'aurait pas pu marcher. Elle se serait levée, elle serait tombée. Et moi, 10 ans plus tard, j'ai travaillé en maternité. Enfin, j'ai fait la maternité et après un peu d'obstétrique. Et donc, j'ai vu l'arrivée des anesthésistes qui faisaient ça relativement facilement. Bon, moi, j'étais sûre. J'ai fait quelques accouchements autosiques, c'est-à-dire sur le dos, là, normal, où il n'y avait pas de péridurale. Et j'ai assisté surtout au péridurale pour les césariennes, parce qu'ils en font aussi pour les césariennes maintenant. Et donc, j'ai trouvé ça chouette parce que du coup, la maman, malgré tout, sans sentir forcément qu'on la coupe, etc., elle arrivait à sentir quand même le bébé qui naissait. Je ne sais pas comment t'expliquer, parce qu'elles ont quand même un drap bleu devant elles. pas voir leur ventre, mais elles savent quand le bébé sort. Et ça, j'ai trouvé ça sympa. Cette évolution sur la péridurale et tout ce système autour de prise en charge, c'est vraiment génial. Comment ça a évolué, c'est super. Franchement, on n'aurait pas cru que ça évolue comme ça. Quand moi, je voyais, c'était quand même archaïque. Il fallait beaucoup de matériel et tout, parce que moi, quand ils sont arrivés la première fois avec leur chariot, c'était un chariot avec plein de trucs. Et là, maintenant, ils ont leur piqûre, leur tube. Ils mettent le machin, ils font baisser la maman, ils font faire le dos rond, ils vont chercher la vertèbre. Et puis, ils piquent, ils mettent un cathéter, et après, ils mettent la piqûre dedans. Et ça se fait, mais avec une facilité, une douceur. Aujourd'hui, les mamans, je ne suis pas sûre qu'elles sentent quoi que ce soit. Ça doit aller très, très vite, je pense. C'est juste, il ne faut pas qu'elles bougent. Voilà. Mais c'est génial, c'est des évolutions qui sont cool quand même, parce qu'il y en a certaines, elles souffrent beaucoup.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Et est-ce que tu as senti le changement, du coup, comme j'en parle un petit peu depuis tout à l'heure, mais de la péridurale qui est presque imposée, du coup ?
- Speaker #0
Moi, je ne l'ai pas vu, ça. Parce que, comme je te disais, peut-être qu'en clinique privée, certainement. Parce qu'ils ont besoin de financement pour faire fonctionner. Et puis, ils ont des gros lobbies. Donc, forcément, ils veulent que l'argent rentre. Maintenant, l'hôpital privé, je ne pense pas. Moi, je n'ai travaillé qu'en hôpital public. En général, on ne le fait pas parce qu'il y a la charte du patient qui existe. Et normalement, on n'est pas censé imposer les soins. En dehors d'une complication. Attention, s'il y avait un risque pour une maman, même si elle n'est pas d'accord, je pense que les médecins jugeraient sur place et le feraient si vraiment il y a un danger quelconque. Maintenant, moi, je n'ai pas assisté à des obligations parce qu'ils reposent même la question au dernier moment si la personne est vraiment d'accord. Non, moi, je n'ai pas noté de choses… Non, ça, non.
- Speaker #1
Et d'un point de vue plus positif, entre guillemets, du moins pour les mamans qui sont intéressées, sur le fait de mettre en poids peu directement et plus faire toutes les mesures à la sortie de l'enfant et favoriser l'allaitement aussi. Est-ce que tu as vu le changement se faire ?
- Speaker #0
Oui, pour l'allaitement, clairement. Ah oui, ça, franchement… Ah ouais, non mais ça… Maintenant, ils proposent beaucoup plus facilement. Pareil, moi, j'ai travaillé que dans le public. Le privé, je ne sais pas si c'est encore imposé ou quoi. Mais en tout cas, dans le public, ils font tout pour que ça se passe en douceur. J'ai même vu des très jeunes filles accouchées. La plus jeune que j'ai vue, je crois, c'est 13 ans. Où ils ont été quand même bienveillants. Moi, je ne l'ai pas approchée parce que justement, trop jeune. Donc, c'était forcément une auxiliaire puéricultrice qui gérait et l'infirmière. Là, l'aide-soignante, elle ne rentre pas dedans puisque nous, on ne fait que les adultes. On ne fait pas les bébés, on ne fait pas les enfants. Mais par contre, j'ai quand même pu aller dans la chambre, accompagner l'infirmière, etc. pour voir un peu comment ça se passait. Et donc, 13 ans, c'est très très jeune. Mais il y avait une bienveillance quand même qui était là pour lui apprendre à laver le bébé, lui demander si elle voulait allaiter. compliqué donc ils lui ont donné le biberon et surtout parce qu'il y avait aussi la crainte des soignants qu'elle joue plus à la poupée à cet âge là que d'être maman et c'est un choc aussi parce que il ya plein de paramètres qui rentrent en compte elle a eu aussi les visites d'une psychologue cette jeune fille et mais j'ai trouvé ouais qui avait pas de jugement même quand on était simplement nous dans nos réunions et c'est à j'ai jamais vu de jugement juste une inquiétude quant à la prise en charge parce que vraiment 13 ans je le rappelle c'est quand même extrêmement jeune et mais bon ça s'était fait en douceur elle arrivait parfaitement à s'occuper de son enfant parce que justement les soignants étaient là pour lui montrer c'est ça qui était cool comment prendre le bébé, comment le changer comment la nourrir etc donc un bon suivi derrière ça change beaucoup, par contre au niveau médical, les médecins ont toujours du mal, avec des patients qui sont un petit peu hors normes, à être un peu plus conciliants, je vais dire. Il y en a qui sont… Bon, heureusement, ils ne le font pas forcément devant la patiente, mais parfois, dans les salles d'accouchement, nous, après, quand on sort, qu'on va dans les bureaux infirmiers, on entend des choses, des fois, qui ne sont pas très gentilles. Et heureusement, ils ne le font pas devant les patients.
- Speaker #1
Oui, c'est déjà ça.
- Speaker #0
Oui, parce que tout ce qui est gynécologue, etc., ils ont un certain nombre d'années d'études et souvent, ils sont là à penser qu'ils sont supérieurs au reste des gens qui travaillent avec eux. C'est compliqué. Et du coup, bon voilà. Mais bon, je ne l'ai entendu que d'une seule gynécologue. Et par contre, les autres, j'ai même eu beaucoup d'attention. Les premières fois où je suis arrivée dans les services, etc., c'était des gens, au contraire, même, qui avaient à cœur de... de nous montrer comment ça se passait. Je suis même tombée sur une maman qui était d'accord pour me montrer l'appareil génital au moment de la césarienne. C'est-à-dire que le chirurgien avait carrément sorti son appareil génital pour me montrer l'utérus et les ovaires. Donc, ça, j'ai vraiment… Avec l'accord de la maman, attention, elle ne l'a pas fait comme ça. Et du coup, j'ai trouvé ça génial. C'est de pouvoir voir un petit peu comment ça se passe. pouvoir faire des prises en charge correctes. Voilà. Aussi, accompagner une maman même après sur l'extérieur, si jamais il y a un souci dans les chambres, lui expliquer comment ça se passe. Voilà. Mais bon, ça fait partie aussi de nos formations, tout ça. Il n'y a pas que l'accompagnement. physique. Nous, on doit savoir aussi certaines choses sur la médecine, ce qu'on n'apprend pas forcément pendant les formations qu'on a à l'école. Donc voilà. Mais oui, il y a quand même beaucoup de changements, heureusement.
- Speaker #1
Pour toi, ton expérience te paraît quand même bien mieux.
- Speaker #0
C'est essentiel que ça ait changé, oui. Parce qu'ils étaient même un peu… Je trouve qu'ils étaient même parfois barbares. Moi, quand j'ai accouché de mes filles, j'ai entendu des trucs dans le couloir. Mon Dieu ! C'était d'une vulgarité pas possible. C'était sans nom. Donc, aujourd'hui, il y a des gens qui porteraient plainte pour ça. Ok. Oui.
- Speaker #1
L'évolution, c'est du bien quand même. Oui.
- Speaker #0
Oui. Oh là là. Et la charte, c'était Bernard Kouchner, je crois qu'il avait fait ça en 2004. Si je ne me trompe pas, la charte du patient hospitalisé a changé beaucoup les choses.
- Speaker #1
Ok, y compris en termes de maternité,
- Speaker #0
d'accouchement. Oui, il faut la lire, il y a plusieurs pages de respect aux patients. En général, on ne se souvient pas de tous les petits machins qu'il a mis, mais en général, les soignants essayent de les suivre quand même. Notamment le consentement.
- Speaker #1
Oui, qui est quand même essentiel.
- Speaker #0
C'est primordial parce que moi, à l'époque où j'ai accouché de mes filles, le consentement, il n'y en avait pas.
- Speaker #1
Ok, c'était je fais et...
- Speaker #0
Voilà, et c'est tout. Oui,
- Speaker #1
voilà. Eh bien, écoute, merci beaucoup à toi de...
- Speaker #0
Non, c'est moi qui ai tout fait. Ça fait du bien de se rappeler des souvenirs.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
c'est sûr.
- Speaker #1
Pour nous, ça fait du bien de l'entendre parce que c'est vrai que... Parce que ça reste quand même un sujet tabou, la maternité, l'accouchement et tout ça. Et on n'en parle pas forcément avec les principales intéressées, à savoir nos mères, nos tantes ou je ne sais pas. Donc, c'est vrai que ça fait du bien d'avoir un avis de la génération d'avant et qui nous raconte ce qui s'est passé, comment ça se passe et tout ça. Donc, merci beaucoup à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. S'il t'a plu ou si le podcast de manière générale te plaît, n'hésite pas à me laisser une petite note. surtout en application des coups de préférés. 5 étoiles, ce serait l'idéal. Et pour découvrir d'autres histoires aussi passionnantes qu'intéressantes, rendez-vous mercredi prochain. A très vite !