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Be-Life talk, le podcast qui met la santé en action

Ménopause : et si on parlait traitements ?

Ménopause : et si on parlait traitements ?

24min |30/09/2024
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Ménopause : et si on parlait traitements ?

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24min |30/09/2024
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Description

🎙 Nouveau podcast : "Ménopause : quels traitements privilégier ?"

La ménopause est une étape naturelle dans la vie des femmes, marquée par l’arrêt des menstruations. Elle s’accompagne souvent de divers inconforts, tels que des bouffées de chaleur, des sautes d’humeur, ou encore des troubles du sommeil. Ces changements, causés par des variations hormonales, peuvent impacter le bien-être quotidien.


Heureusement, des solutions naturelles et des ajustements de mode de vie peuvent aider à mieux les gérer. Mais quel traitement est vraiment le plus adapté ? Faut-il se tourner vers les phytoestrogènes ou privilégier des solutions sans hormones ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque approche ? Dans ce nouvel épisode, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life, et Ingrid Theunissen, gynécologue, vous éclairent sur les différentes options thérapeutiques, allant des traitements naturels aux alternatives plus classiques.


Nos expertes aborderont également l’importance de la nutrition durant cette période clé de la vie, et comment certains choix alimentaires peuvent aider à soulager les symptômes de la ménopause.


🌸 Ecoutez ce podcast pour découvrir des conseils pratiques et des pistes de solutions pour mieux vivre la ménopause.

Votre avis compte pour nous ! Dans le but d'améliorer nos podcasts et de répondre à vos attentes, nous aimerions connaître votre opinion : https://forms.gle/QVfw7yXYN6aNRZyW8


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Alexandra

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Be Life Talk. J'espère que vous allez bien. On est en Pépanie une nouvelle fois, d'Ingrid Theunissen, docteur et gynécologue. Vous pratiquez notamment la médecine intégrative. Merci d'être avec nous. Et puis avec nous également Laurence Lins, directrice scientifique chez Be-Life. Dans cet épisode, on va s'intéresser au traitement de la ménopause. Et pour commencer, je propose que l'on rappelle ce que sont la ménopause et la...

  • Docteur Ingrid Theunissen

    La ménopause clinique consiste en l'arrêt des règles pendant un an. L'arrêt des règles correspond à l'arrêt de fonctionnement des ovaires parce qu'il y a épuisement de notre capitale folliculaire. Nous, les femmes, avons reçu dans le ventre de notre maman, c'est constitué toute notre capitale de gamètes et arrive un moment où celui-ci est épuisé et donc les ovaires arrêtent de fonctionner. Ça, c'est la ménopause clinique. un an sans règle. La ménopause biologique pourrait avoir lieu quelques mois auparavant et la ménopause biologique c'est un diagnostic qui se fait à la prise de sang où il y a un taux d'hormones qui augmente et donc ça correspond à une ménopause biologique. La périménopause est toute cette période qui précède l'arrêt définitif du fonction des ovaires donc qui commence par des irrégularités menstruelles des arrêts de règles plus ou moins longs et puis un arrêt définitif.

  • Alexandra

    Est-ce que ça veut dire que dès qu'on a un petit retard et qu'on sait que ce n'est pas une grossesse par exemple, il faut s'inquiéter en tant que personne de sexe féminin ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Il ne faut pas s'inquiéter, il faut s'interroger, de se dire tiens pourquoi est-ce que mon cycle est irrégulier ? Parce que parfois une émotion importante, un voyage, un régime alimentaire particulier, une intervention chirurgicale peut provoquer... des retards de règles. Donc, ce n'est pas parce que vous avez 42 ans et que tout d'un coup, vos règles sont retardées. Ça y est, c'est la ménopause, pas de panique. Il faut juste s'interroger sur le pourquoi. Ce que je voulais dire, c'est que cette définition de ménopause correspond bien sûr à des femmes qui n'ont pas de traitement hormonal, pas de pilule ou qui n'ont pas un stérilet à base d'hormones qui s'interfèrent bien sûr avec le cycle menstruel.

  • Alexandra

    Oui, c'est ce que j'allais dire. Dans ces cas-là, ça change. Dans le cadre de la ménopause, il y a des traitements médicamenteux qui existent.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    L'idée est que puisque vos ovaires ont arrêté de fonctionner et que votre production d'oestrogènes a chuté, la majorité des oestrogènes chez la femme sont synthétisés par les ovaires, mais pas l'entièreté. Le tissu gras, la graisse abdominale fabriquent également des oestrogènes. Il y a une chute quand même importante des oestrogènes. Et ceci génère une série de symptômes, de symptômes que moi, je définis comme des symptômes liés au sevrage aux oestrogènes. Donc, on se retrouve du jour au lendemain sans oestrogène.

  • Alexandra

    Quel type de symptômes, par exemple ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors, les symptômes qui sont les plus populaires dans l'inconscient collectif ou qui suscitent des blagues, ce sont les bouffées de chaleur, les troubles de l'humeur, les troubles du sommeil et également les douleurs ostéo-articulaires.

  • Alexandra

    Est-ce que toutes les bouffées de chaleur... sont un signal de ménopause ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors c'est une excellente question parce qu'on a tendance à penser bouffée de chaleur, aïe aïe c'est ma ménopause dans l'inconscient collectif, voilà. Et donc moi j'explique aux patientes que les bouffées de chaleur surviennent dans la période particulière qui est je n'ai plus d'oestrogène je n'ai plus d'oestrogène parce que j'arrête mon traitement hormonal substitutif parce que mes ovaires ont arrêté de fonctionner Donc c'est au niveau du système nerveux central, perturbations au niveau des neurotransmetteurs, le thermostats des règles, on a des bouffées de chaleur. Ces bouffées de chaleur durent le temps que le cerveau s'adapte. Mais il y a toute une autre série de causes de bouffées de chaleur et parfois je vois débarquer des petites dames, 65 ans, ménopausées depuis 15 ans, je viens pour ma ménopause parce que j'ai des bouffées de chaleur. Ce n'est pas le cas. Donc les autres causes de bouffée de chaleur, c'est la thyroïde, un dysfonctionnement thyroïdien. Une autre cause de bouffée de chaleur, c'est des interactions médicamenteuses et ça, on ne s'en rend pas compte. On prend un antihypertenseur, un hypolipémien, on multiplie et on a des bouffées de chaleur. Une troisième cause de bouffée de chaleur, c'est une surcharge hépatique. Ça, c'est des bouffées de chaleur nocturnes parce que le foie a trop de travail à faire. quatrième cause de bouffée de chaleur, de plus en plus, ce sont les intolérances alimentaires. On sait que, donc là, on est aussi dans quelque chose qui concerne les neurotransmetteurs, mais 80% de la sérotonine, qui est un neurotransmetteur essentiel, est synthétisée par notre flore intestinale. Quand il y a une intolérance alimentaire, on peut avoir des bouffées de chaleur aussi. Donc, ne pas dans la déconstruction de la ménopause, il faut aussi sortir bouffée de chaleur de ménopause. Et je tiens à dire que les hommes ont aussi des bouffées de chaleur, pour ces raisons évoquées, et que là... On dit ah oui, oui, j'ai un coup de chaud et puis c'est tout.

  • Alexandra

    On n'en fait pas toute une histoire. Est-ce qu'il y a des personnes vers qui on peut se tourner quand on a des symptômes qu'on penserait apparenter à la ménopause, mais que finalement on se rend compte que ce n'est pas le cas ? Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? On se rend compte qu'on a effectivement ses bouffées de chaleur, par exemple, ou qu'on a un retard de règles. On a pris rendez-vous chez notre gynécologue qui nous confirme que ce n'est pas un dérèglement. Hormonale en termes de ménopause, quelle est la suite ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors là, je pense que c'est lorsque le bilan médical est important. Ménopause, oui, non. Prise de sang qui confirme l'état hormonal. Aussi, inscrire ça dans une chronologie de vie par rapport à l'arrêt des règles, par rapport à l'arrêt d'un traitement éventuel. Après, ça fait partie de ces symptômes invalidants sur la qualité de vie. où la médecine conventionnelle est un peu démunie. Une fois qu'on a exclu la pathologie, il faut exclure la pathologie. Et là, on se tourne vers, je pense principalement, une éducation à la santé, améliorer l'hygiène de vie, apprendre à se connaître et à adapter sa façon d'organiser sa vie, j'ai envie de dire. Et alors, si on pense que les bouffées de chaleur sont liées à une interaction médicamenteuse, Bella... changer les heures de prise des médicaments ou essayer d'en éliminer au minimum. Si on pense que c'est une fragilité hépatique, avec des compléments alimentaires, avec le mode de vie soutenir au niveau du système hépatique. Si ce sont des intolérances alimentaires, soutenir sa flore intestinale, adapter son régime. Là, on est vraiment dans cette médecine que je prône, qui est une médecine globale, la personne dans sa globalité, mais individuelle, parce que chacun est différent et chacun a ses points de faiblesse.

  • Alexandra

    Oui, il y a un passif pour chaque personne qui est à prendre en compte aussi, évidemment. Voilà,

  • Docteur Ingrid Theunissen

    et la ménopause, bien sûr qu'il y a un passif. On est dans la cinquantaine, donc c'est le moment où le passif fait surface.

  • Alexandra

    On l'a déjà évoqué dans l'épisode précédent, mais ça reste un sujet qui est particulièrement tabou dans notre société, la ménopause.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, ça reste un sujet tabou parce que c'est associé à la fin de la féminité, à la fin, comme on l'avait dit dans l'épisode précédent, à la fin du statut maman. Alors moi, en tant que gynécologue, je pense que pour 30% des femmes, et j'expérimente semaine après semaine, que pour une femme sur trois, ça se passe très bien. Il y a un sevrage en oestrogène, mais les patients constatent cette modification, mais leur qualité de vie n'en est pas perturbée. Pour 10 à 15%, c'est un véritable enfer. Leur qualité de vie est vraiment fort perturbée, elles ne se reconnaissent plus, elles ont beaucoup de mal à mener à bien leur activité et à continuer leur vie. Et pour 55-60% des patientes, c'est une phase d'adaptation, c'est un moment de questionnement comme cela a été évoqué dans l'épisode précédent.

  • Alexandra

    Et c'est dans ces deux cas de figure-là, les deux derniers que vous évoquez, qu'on peut avoir recours à un traitement hormonal de substitution ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, alors jusqu'à il y a... peu, on avait le réflexe arrêt de fonctionnement des ovaires, chute des oestrogènes, on propose à toutes les femmes, sans sélection particulière, sans tableau clinique particulier, on propose un traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Laurence ?

  • Laurence Lins

    Oui, tout à fait. Dans la littérature scientifique, au niveau médical, ce n'est plus le traitement qui doit être proposé en première intention. Parce que ce traitement, et on va en parler, je pense, a des risques. Il y a toute une partie de la population des femmes qui ne peuvent absolument pas avoir ce traitement de substitution hormonale, parce que ce n'est pas du tout sans risque. Je pense qu'effectivement, les médecins... doivent être bien au courant du fait que ce qui est recommandé dans la littérature n'est plus de proposer ce traitement sans distinction, comme le docteur Theunissen vient d'expliquer.

  • Alexandra

    Et donc, dans quel cas est-ce qu'on recommande ce traitement ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Les patientes que je vois entrer en enfer, bien sûr, je leur recommande le traitement hormonal substitutif dès que les facteurs de risque médicaux sont écartés. Quels sont les facteurs de risque médicaux ? Le plus important, c'est le risque de cancer du sein. Donc les antécédents familiaux de cancer du sein et l'examen clinique, mais aussi l'examen de dépistage, parce qu'il y a certains tissus mammaires qu'on sait sont plus à risque de développer un cancer du sein. Donc une fois que le facteur de risque mammaire est écarté, on peut aborder l'option traitement hormonal substitutif en numéro 1, écarter ce facteur de risque. Le deuxième facteur de risque, c'est la pathologie de l'utérus. Lorsqu'on a des fibromes importants, polype de l'utérus, une muqueuse de l'utérus qui est trop épaisse. Là aussi, il y a un risque de développement de cancer. Et le troisième facteur de risque, c'est le risque de thromboembolie, donc de thrombose veineuse au niveau des membres inférieurs ou bien aussi un risque d'accident vasculaire cérébral. Donc s'assurer que la patiente n'a pas dans son histoire médicale des risques de thromboembolie. Donc ça, c'est le bilan qu'il faut faire avant d'envisager un traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Ça, c'est pour les personnes qui... qui vivent un enfer durant leur ménopause. Pour les autres, comment ça se passe ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors pour celles pour qui ça se passe bien, ben voilà, là on est dans une éducation à la santé, éducation à l'hygiène de vie. Et pour celles qui sont un petit peu bousculées, là on questionne leur choix, le choix de la femme. Est-ce qu'elle souhaite, oui ou non, prendre un traitement hormonal substitutif ? Parce qu'au fil des années, les femmes se réapproprient leur corps et comme il s'agit d'un traitement de qualité de vie, la ménopause n'est pas... Ce n'est pas une maladie, donc ce n'est pas un traitement médical. C'est un traitement pour la qualité de vie. Là, c'est quelque chose qu'on discute avec la patiente, avec leurs croyances et avec leurs souhaits. Et une certaine proportion de femmes décident de commencer le traitement hormonal substitutif. Dans ma vision, le fait d'instaurer ce traitement substitutif s'accompagne d'une réelle amélioration de la qualité de vie. Donc quand les patientes viennent me voir à la visite suivante et me disent Si j'avais su, j'aurais commencé plus tôt Là, je suis certaine qu'il y a eu un bénéfice au niveau de leur qualité de vie et que ça a été un bon choix. Si elles reviennent à la consultation suivante et qu'elles disent oui, ça va un peu mieux, je suis un peu plus en forme mais qu'au fait, il n'y a pas un réel bénéfice, comme on prend un risque au niveau, on augmente le risque de cancer féminin, là, il faut évaluer si ça vaut la peine de poursuivre.

  • Alexandra

    En termes de dosage, ça varie d'une personne à l'autre aussi, je suppose, et de la situation de chaque personne.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors le dosage, moi je recommande des hormones biosimilaires, c'est-à-dire une structure chimique identique aux hormones fabriquées par nos ovaires. Et moi j'applique le dosage le minimum efficace. Donc c'est souvent un petit peu en dessous de ce qui est recommandé. Et le dosage est adapté aussi en fonction de l'âge des patientes. Une fois que les patientes commencent un traitement substitutif sur le long terme, le foie qui est en charge de la détoxification du métabolisme et des hormones fonctionnent moins bien. Donc, au fil du temps, je diminue le dosage du traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a des personnes qui prennent ce traitement jusqu'à la fin de leur vie ? Ou est-ce que c'est vraiment une durée qui est précise ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Les guidelines recommandent de donner une dose, une certaine dose, la même pour tout le monde. Là, de nouveau, moi, j'ai tendance à adapter. Et aussi, après cinq ans de traitement, il faut arrêter. Et ça, c'est... réimposer un sevrage brutal, donc au fait une deuxième ménopause, une ménopause médicamenteuse. Et là, moi, j'ai aussi une autre façon de fonctionner. Comme je diminue le dosage au fil du temps, j'essaye de faire un sevrage progressif aux hormones. Le temps avançant, les besoins de la femme sont différents, le mode de vie est différent. Donc parfois, cet arrêt ne se pose sans aucun problème.

  • Alexandra

    Et est-ce que dans le cadre d'un arrêt du traitement, il arrive de faire marche arrière ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Donc marche arrière dans le sens qu'on a arrêté le traitement hormonal substitutif. que notre qualité de vie se retrouve détériorée et que donc tant pis les recommandations pour préserver la qualité de vie qui était l'indication initiale, on poursuit le traitement. Mais de nouveau, on est face à une femme qui fait un choix libre en conscience avec une balance risque-bénéfice et avec un suivi mammaire régulier et gynécologique régulier.

  • Alexandra

    Dans le cadre de ces traitements, il est aussi possible d'avoir un soutien et dans ce cas-là, on se tourne davantage vers les compléments.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, moi je pense... que la qualité de vie, le fait de vieillir en bonne santé, de garder son énergie et son bien-être, chez la femme ne se résume pas à prendre un traitement hormonal substitutif une fois qu'elles sont ménopausées. Donc là aussi, dans le défi de vieillir en bonne santé, certains compléments alimentaires, qui bien sûr font partie d'une hygiène de vie globale, ont tout à fait leur place. Et moi, de nouveau, j'ai tendance à proposer aux patients des petites cures de soutien de détoxification hépatique parce que tout ce qui est médicament doit être métabolisé par le foie et en particulier le traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Laurence, il y a toutes sortes d'écrits scientifiques sur le sujet qui appuient cette prise de complément et qui se vérifient en fait sur le long terme.

  • Laurence Lins

    Alors, il y a... Deux aspects, donc il y a d'une part la phytothérapie où effectivement la littérature scientifique est assez abondante, en tout cas par rapport à certaines plantes, par rapport à leur effet, à leur efficacité. Là aussi, il faut distinguer deux types de plantes. Donc il y a les plantes qui contiennent des phyto-œstrogènes et donc ce sont ces phyto-œstrogènes qui vont avoir une activité et puis d'autres plantes qui ont d'autres principes actifs qui vont, par exemple, agir sur les bouffées de chaleur. Donc on peut avoir des produits... avec phyto-oestrogène et des produits sans phyto-oestrogène. Donc là, encore une fois, ça dépend au cas par cas. Et de nouveau, l'avis d'un thérapeute ou d'un médecin peut être évidemment tout à fait conseillé. Mais effectivement, ces compléments, ces plantes, mais aussi certaines vitamines, ont un effet qui est soutenu par la littérature scientifique. On peut penser effectivement au niveau de la détox du foie. au brocoli et à certaines vitamines comme la vitamine E, la vitamine C ou les vitamines B qui vont effectivement soutenir cette activité hépatique qui est importante.

  • Alexandra

    Est-ce que c'est des périodes où on peut faire davantage de détox ?

  • Laurence Lins

    Ce n'est pas la détox printanière forcément, mais oui, il faut être attentif à ne pas surcharger son foie. Donc il y a à la fois... ce qu'on peut prendre en complément, mais également à la manière de s'alimenter. Donc on peut manger par exemple plus d'artichauts, on peut aller vers certains plants, manger plus de brocolis, donc on parlait du brocolis tout à l'heure, c'est vraiment une plante qui est vraiment, un légume qui est vraiment très intéressant, comme tous les crucifères d'ailleurs. Donc voilà, donc oui, on peut être attentif à manger ces aliments-là. Mais voilà, ce n'est pas une vraie cure détox. En tout cas, ce n'est pas une cure détox printemps comme on l'entend de manière usuelle.

  • Alexandra

    Bien entendu. Vous avez évoqué les cas particuliers, j'ai envie de dire, même s'il y en a de plus en plus, de cancers. Dans le cas de femmes qui ont un cancer au moment de leur ménopause, comment est-ce que ça se passe ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors, il y a des patientes qui, au moment de leur ménopause, avant l'instauration du traitement hormonal substitutif, ce n'est pas une cure détox. Voilà, la question ne se pose pas, mais il y a bon nombre de patientes qui, du jour au lendemain, sortent de leur mammographie et doivent arrêter immédiatement le traitement hormonal substitutif qu'elles prennent depuis quelques années parce qu'on vient de poser un diagnostic de cancer du sein et qu'il y a une contre-indication. Et là, en plus du stress du diagnostic, s'ajoute un sevrage brutal et on se retrouve à la case départ, c'est-à-dire à souffrir des symptômes de carence en oestrogène. Et je pense que c'est un bon moment, de manière ponctuelle, pour aider cette transition, de faire appel aux compléments dont parlait Laurence pour atténuer cet inconfort au niveau de la qualité de vie.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a des professionnels en particulier vers lesquels on peut se tourner dans ce cas de moment de vie, en plus de son référent médical ? Est-ce que ça vous arrive de conseiller d'autres personnes ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    D'autres thérapeutes ? Moi je conseille parfois dans cette situation où il y a une contre-indication médicale à prendre un traitement hormonal substitutif et où la qualité de vie est vraiment compliquée. Je pense que l'acupuncture peut être une médecine complémentaire qui aide les femmes. Je pense aussi que consulter quelqu'un... qui peut faire une prise en charge nutritionnelle raisonnée, j'ai envie de dire, qui ne soit pas dans des excès de régime et dans des excès de compléments alimentaires. Bon, voilà, il faut trouver, là, il faut avoir des thérapeutes compétents. Je pense aussi que l'homéopathie peut bien, bien aider à atténuer les symptômes. Donc, oui, ça, c'est un message important. Ce n'est pas l'alternative traitement hormonal substitutif ou en fer. Si pour une raison de choix personnel ou raison médicale, on n'a pas accès au traitement hormonal substitutif, il y a bien sûr énormément de choses qui peuvent aider les femmes à améliorer leur qualité de vie.

  • Alexandra

    Vous voulez dire un mot supplémentaire, Laurence, sur le sujet ?

  • Laurence Lins

    Oui, tout à fait. Je pense que prendre 45 compléments alimentaires pour aller mieux, évidemment, ça n'a pas de sens. Il y a toujours cette notion de dose aussi. Donc, on... Ça ne sert à rien de prendre 36 000 choses. Il faut effectivement avoir un conseil nutritionnel qui est raisonné. Ce n'est pas une période non plus où on a forcément envie d'être complètement contraint par un régime alimentaire. Justement, on doit retrouver une qualité de vie. Ce n'est pas pour se retrouver complètement coincé avec des injonctions, même si ça peut partir d'une bonne intention. Je crois aussi qu'il y a... Cette notion de bien-être, même au niveau alimentaire, l'alimentation doit rester, même si elle est saine, elle doit rester un plaisir et aussi un moment convivial que l'on partage. Donc il ne faut pas se remettre d'autres contraintes supplémentaires.

  • Alexandra

    C'est un équilibre à trouver. On le voit quand même à certains niveaux dans la société, c'est des sujets, des thématiques qui évoluent. Vous l'avez dit à plusieurs reprises, la ménopause ce n'est pas une maladie. Est-ce que c'est une évolution que vous voyez, vous, dans les patientes que vous recevez, dans la perception de ce moment de vie ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Je pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui s'interrogent sur cette étape de vie et que ça devient une étape de vie et que dans les femmes qui viennent en consultation voient ça plutôt comme une étape de vie, je me répète, et pas comme une maladie. mais une étape de vie particulière où on a besoin de l'aide et de l'éclairage professionnel de santé pour ne pas entrer dans les injonctions des médecins. Et donc les patientes se réapproprient de plus en plus leur corps et le fait de prendre un traitement hormonal substitutif devient une vraie question de santé.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a une sensibilisation à mettre en place à ce niveau-là ou vous considérez qu'elle est déjà faite ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Je pense que la sensibilisation... d'être toutes les maladies féminines qui n'en sont pas, et de se les réapproprier par les femmes. Je pense que ce mouvement est en cours, et comme ces jeunes femmes vont un jour arriver à la ménopause, ça va suivre le mouvement.

  • Alexandra

    Oui, parce que c'est vrai que c'est quelque chose qu'on observe déjà au niveau de la prise de la pilule, par exemple. Et on souligne quand même que la base, on le répète souvent dans ce podcast, c'est quand même d'avoir une hygiène de vie qui soit bonne et que c'est d'abord là-dessus qu'il faut se concentrer, évidemment, le renseignement.

  • Laurence Lins

    Tout à fait. On revient toujours à la même chose, c'est que pour être en bonne santé, il ne faut pas s'y prendre quand on est malade ou quand on arrive dans des situations où notre corps nous signale très clairement qu'il y a un déséquilibre. Et donc pour ça, on doit effectivement faire attention à son alimentation. On va répéter encore une fois les choses, mais l'alimentation de type diète méditerranéenne, c'est global, mais c'est vraiment mettre l'accent sur... Les produits végétaux, c'est manger moins de viande rouge, plus de poissons gras, ne pas manger trop de produits laitiers, en tout cas certainement pas de produits laitiers non fermentés, ça c'est évident. Il y a tellement d'autres choses intéressantes à pouvoir cuisiner que le lait par exemple. Donc je crois que c'est vraiment quelque chose de global. Et moi, je serais la plus heureuse si on enseignait à l'école chez les tout-petits comment bien manger, comment prendre du plaisir à manger, d'avoir ce réflexe de bonne santé. Et ce n'est pas nouveau. Hippocrate nous l'a bien dit que notre premier médicament, c'est notre alimentation. Et c'est clair qu'il y a certaines étapes dans la vie qui peuvent nous mettre face au fait qu'on n'a pas toujours bien pris soin de soi. Et donc, quelque part... La ménopause est une opportunité pour se rendre compte si on se traite bien. Il y a vraiment cette idée que prendre soin de soi, ça commence dès le tout jeune âge, que c'est quelque chose qui est important, c'est réapproprier aussi sa santé. Et ce n'est pas vrai que pour les femmes qui vont entrer en ménopause, c'est vrai pour tout le monde. Et voilà, vieillir en bonne santé, c'est quand même la chose la plus extraordinaire que l'on peut souhaiter.

  • Alexandra

    Bien évidemment. Merci mesdames.

  • Laurence Lins

    Merci beaucoup.

  • Alexandra

    Et voici qui clôture cet épisode sur le traitement de la ménopause. Merci docteur Theunissend'avoir été avec nous, merci Laurence également. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à nous apporter votre soutien en lui attribuant une cote, une étoile, en nous laissant un commentaire. C'est toujours un coup de pouce bienvenu. Je me permets aussi de vous rappeler qu'il y a eu un autre épisode sur le sujet de la ménopause, celui enregistré juste avant celui-ci. Il est disponible sur... toutes les plateformes d'écoute, comme tous les autres épisodes de ce podcast Be Live Talk. Je vous souhaite de passer un excellent moment à l'écoute de ces épisodes. Prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres. A très bientôt.

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🎙 Nouveau podcast : "Ménopause : quels traitements privilégier ?"

La ménopause est une étape naturelle dans la vie des femmes, marquée par l’arrêt des menstruations. Elle s’accompagne souvent de divers inconforts, tels que des bouffées de chaleur, des sautes d’humeur, ou encore des troubles du sommeil. Ces changements, causés par des variations hormonales, peuvent impacter le bien-être quotidien.


Heureusement, des solutions naturelles et des ajustements de mode de vie peuvent aider à mieux les gérer. Mais quel traitement est vraiment le plus adapté ? Faut-il se tourner vers les phytoestrogènes ou privilégier des solutions sans hormones ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque approche ? Dans ce nouvel épisode, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life, et Ingrid Theunissen, gynécologue, vous éclairent sur les différentes options thérapeutiques, allant des traitements naturels aux alternatives plus classiques.


Nos expertes aborderont également l’importance de la nutrition durant cette période clé de la vie, et comment certains choix alimentaires peuvent aider à soulager les symptômes de la ménopause.


🌸 Ecoutez ce podcast pour découvrir des conseils pratiques et des pistes de solutions pour mieux vivre la ménopause.

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  • Alexandra

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Be Life Talk. J'espère que vous allez bien. On est en Pépanie une nouvelle fois, d'Ingrid Theunissen, docteur et gynécologue. Vous pratiquez notamment la médecine intégrative. Merci d'être avec nous. Et puis avec nous également Laurence Lins, directrice scientifique chez Be-Life. Dans cet épisode, on va s'intéresser au traitement de la ménopause. Et pour commencer, je propose que l'on rappelle ce que sont la ménopause et la...

  • Docteur Ingrid Theunissen

    La ménopause clinique consiste en l'arrêt des règles pendant un an. L'arrêt des règles correspond à l'arrêt de fonctionnement des ovaires parce qu'il y a épuisement de notre capitale folliculaire. Nous, les femmes, avons reçu dans le ventre de notre maman, c'est constitué toute notre capitale de gamètes et arrive un moment où celui-ci est épuisé et donc les ovaires arrêtent de fonctionner. Ça, c'est la ménopause clinique. un an sans règle. La ménopause biologique pourrait avoir lieu quelques mois auparavant et la ménopause biologique c'est un diagnostic qui se fait à la prise de sang où il y a un taux d'hormones qui augmente et donc ça correspond à une ménopause biologique. La périménopause est toute cette période qui précède l'arrêt définitif du fonction des ovaires donc qui commence par des irrégularités menstruelles des arrêts de règles plus ou moins longs et puis un arrêt définitif.

  • Alexandra

    Est-ce que ça veut dire que dès qu'on a un petit retard et qu'on sait que ce n'est pas une grossesse par exemple, il faut s'inquiéter en tant que personne de sexe féminin ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Il ne faut pas s'inquiéter, il faut s'interroger, de se dire tiens pourquoi est-ce que mon cycle est irrégulier ? Parce que parfois une émotion importante, un voyage, un régime alimentaire particulier, une intervention chirurgicale peut provoquer... des retards de règles. Donc, ce n'est pas parce que vous avez 42 ans et que tout d'un coup, vos règles sont retardées. Ça y est, c'est la ménopause, pas de panique. Il faut juste s'interroger sur le pourquoi. Ce que je voulais dire, c'est que cette définition de ménopause correspond bien sûr à des femmes qui n'ont pas de traitement hormonal, pas de pilule ou qui n'ont pas un stérilet à base d'hormones qui s'interfèrent bien sûr avec le cycle menstruel.

  • Alexandra

    Oui, c'est ce que j'allais dire. Dans ces cas-là, ça change. Dans le cadre de la ménopause, il y a des traitements médicamenteux qui existent.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    L'idée est que puisque vos ovaires ont arrêté de fonctionner et que votre production d'oestrogènes a chuté, la majorité des oestrogènes chez la femme sont synthétisés par les ovaires, mais pas l'entièreté. Le tissu gras, la graisse abdominale fabriquent également des oestrogènes. Il y a une chute quand même importante des oestrogènes. Et ceci génère une série de symptômes, de symptômes que moi, je définis comme des symptômes liés au sevrage aux oestrogènes. Donc, on se retrouve du jour au lendemain sans oestrogène.

  • Alexandra

    Quel type de symptômes, par exemple ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors, les symptômes qui sont les plus populaires dans l'inconscient collectif ou qui suscitent des blagues, ce sont les bouffées de chaleur, les troubles de l'humeur, les troubles du sommeil et également les douleurs ostéo-articulaires.

  • Alexandra

    Est-ce que toutes les bouffées de chaleur... sont un signal de ménopause ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors c'est une excellente question parce qu'on a tendance à penser bouffée de chaleur, aïe aïe c'est ma ménopause dans l'inconscient collectif, voilà. Et donc moi j'explique aux patientes que les bouffées de chaleur surviennent dans la période particulière qui est je n'ai plus d'oestrogène je n'ai plus d'oestrogène parce que j'arrête mon traitement hormonal substitutif parce que mes ovaires ont arrêté de fonctionner Donc c'est au niveau du système nerveux central, perturbations au niveau des neurotransmetteurs, le thermostats des règles, on a des bouffées de chaleur. Ces bouffées de chaleur durent le temps que le cerveau s'adapte. Mais il y a toute une autre série de causes de bouffées de chaleur et parfois je vois débarquer des petites dames, 65 ans, ménopausées depuis 15 ans, je viens pour ma ménopause parce que j'ai des bouffées de chaleur. Ce n'est pas le cas. Donc les autres causes de bouffée de chaleur, c'est la thyroïde, un dysfonctionnement thyroïdien. Une autre cause de bouffée de chaleur, c'est des interactions médicamenteuses et ça, on ne s'en rend pas compte. On prend un antihypertenseur, un hypolipémien, on multiplie et on a des bouffées de chaleur. Une troisième cause de bouffée de chaleur, c'est une surcharge hépatique. Ça, c'est des bouffées de chaleur nocturnes parce que le foie a trop de travail à faire. quatrième cause de bouffée de chaleur, de plus en plus, ce sont les intolérances alimentaires. On sait que, donc là, on est aussi dans quelque chose qui concerne les neurotransmetteurs, mais 80% de la sérotonine, qui est un neurotransmetteur essentiel, est synthétisée par notre flore intestinale. Quand il y a une intolérance alimentaire, on peut avoir des bouffées de chaleur aussi. Donc, ne pas dans la déconstruction de la ménopause, il faut aussi sortir bouffée de chaleur de ménopause. Et je tiens à dire que les hommes ont aussi des bouffées de chaleur, pour ces raisons évoquées, et que là... On dit ah oui, oui, j'ai un coup de chaud et puis c'est tout.

  • Alexandra

    On n'en fait pas toute une histoire. Est-ce qu'il y a des personnes vers qui on peut se tourner quand on a des symptômes qu'on penserait apparenter à la ménopause, mais que finalement on se rend compte que ce n'est pas le cas ? Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? On se rend compte qu'on a effectivement ses bouffées de chaleur, par exemple, ou qu'on a un retard de règles. On a pris rendez-vous chez notre gynécologue qui nous confirme que ce n'est pas un dérèglement. Hormonale en termes de ménopause, quelle est la suite ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors là, je pense que c'est lorsque le bilan médical est important. Ménopause, oui, non. Prise de sang qui confirme l'état hormonal. Aussi, inscrire ça dans une chronologie de vie par rapport à l'arrêt des règles, par rapport à l'arrêt d'un traitement éventuel. Après, ça fait partie de ces symptômes invalidants sur la qualité de vie. où la médecine conventionnelle est un peu démunie. Une fois qu'on a exclu la pathologie, il faut exclure la pathologie. Et là, on se tourne vers, je pense principalement, une éducation à la santé, améliorer l'hygiène de vie, apprendre à se connaître et à adapter sa façon d'organiser sa vie, j'ai envie de dire. Et alors, si on pense que les bouffées de chaleur sont liées à une interaction médicamenteuse, Bella... changer les heures de prise des médicaments ou essayer d'en éliminer au minimum. Si on pense que c'est une fragilité hépatique, avec des compléments alimentaires, avec le mode de vie soutenir au niveau du système hépatique. Si ce sont des intolérances alimentaires, soutenir sa flore intestinale, adapter son régime. Là, on est vraiment dans cette médecine que je prône, qui est une médecine globale, la personne dans sa globalité, mais individuelle, parce que chacun est différent et chacun a ses points de faiblesse.

  • Alexandra

    Oui, il y a un passif pour chaque personne qui est à prendre en compte aussi, évidemment. Voilà,

  • Docteur Ingrid Theunissen

    et la ménopause, bien sûr qu'il y a un passif. On est dans la cinquantaine, donc c'est le moment où le passif fait surface.

  • Alexandra

    On l'a déjà évoqué dans l'épisode précédent, mais ça reste un sujet qui est particulièrement tabou dans notre société, la ménopause.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, ça reste un sujet tabou parce que c'est associé à la fin de la féminité, à la fin, comme on l'avait dit dans l'épisode précédent, à la fin du statut maman. Alors moi, en tant que gynécologue, je pense que pour 30% des femmes, et j'expérimente semaine après semaine, que pour une femme sur trois, ça se passe très bien. Il y a un sevrage en oestrogène, mais les patients constatent cette modification, mais leur qualité de vie n'en est pas perturbée. Pour 10 à 15%, c'est un véritable enfer. Leur qualité de vie est vraiment fort perturbée, elles ne se reconnaissent plus, elles ont beaucoup de mal à mener à bien leur activité et à continuer leur vie. Et pour 55-60% des patientes, c'est une phase d'adaptation, c'est un moment de questionnement comme cela a été évoqué dans l'épisode précédent.

  • Alexandra

    Et c'est dans ces deux cas de figure-là, les deux derniers que vous évoquez, qu'on peut avoir recours à un traitement hormonal de substitution ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, alors jusqu'à il y a... peu, on avait le réflexe arrêt de fonctionnement des ovaires, chute des oestrogènes, on propose à toutes les femmes, sans sélection particulière, sans tableau clinique particulier, on propose un traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Laurence ?

  • Laurence Lins

    Oui, tout à fait. Dans la littérature scientifique, au niveau médical, ce n'est plus le traitement qui doit être proposé en première intention. Parce que ce traitement, et on va en parler, je pense, a des risques. Il y a toute une partie de la population des femmes qui ne peuvent absolument pas avoir ce traitement de substitution hormonale, parce que ce n'est pas du tout sans risque. Je pense qu'effectivement, les médecins... doivent être bien au courant du fait que ce qui est recommandé dans la littérature n'est plus de proposer ce traitement sans distinction, comme le docteur Theunissen vient d'expliquer.

  • Alexandra

    Et donc, dans quel cas est-ce qu'on recommande ce traitement ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Les patientes que je vois entrer en enfer, bien sûr, je leur recommande le traitement hormonal substitutif dès que les facteurs de risque médicaux sont écartés. Quels sont les facteurs de risque médicaux ? Le plus important, c'est le risque de cancer du sein. Donc les antécédents familiaux de cancer du sein et l'examen clinique, mais aussi l'examen de dépistage, parce qu'il y a certains tissus mammaires qu'on sait sont plus à risque de développer un cancer du sein. Donc une fois que le facteur de risque mammaire est écarté, on peut aborder l'option traitement hormonal substitutif en numéro 1, écarter ce facteur de risque. Le deuxième facteur de risque, c'est la pathologie de l'utérus. Lorsqu'on a des fibromes importants, polype de l'utérus, une muqueuse de l'utérus qui est trop épaisse. Là aussi, il y a un risque de développement de cancer. Et le troisième facteur de risque, c'est le risque de thromboembolie, donc de thrombose veineuse au niveau des membres inférieurs ou bien aussi un risque d'accident vasculaire cérébral. Donc s'assurer que la patiente n'a pas dans son histoire médicale des risques de thromboembolie. Donc ça, c'est le bilan qu'il faut faire avant d'envisager un traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Ça, c'est pour les personnes qui... qui vivent un enfer durant leur ménopause. Pour les autres, comment ça se passe ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors pour celles pour qui ça se passe bien, ben voilà, là on est dans une éducation à la santé, éducation à l'hygiène de vie. Et pour celles qui sont un petit peu bousculées, là on questionne leur choix, le choix de la femme. Est-ce qu'elle souhaite, oui ou non, prendre un traitement hormonal substitutif ? Parce qu'au fil des années, les femmes se réapproprient leur corps et comme il s'agit d'un traitement de qualité de vie, la ménopause n'est pas... Ce n'est pas une maladie, donc ce n'est pas un traitement médical. C'est un traitement pour la qualité de vie. Là, c'est quelque chose qu'on discute avec la patiente, avec leurs croyances et avec leurs souhaits. Et une certaine proportion de femmes décident de commencer le traitement hormonal substitutif. Dans ma vision, le fait d'instaurer ce traitement substitutif s'accompagne d'une réelle amélioration de la qualité de vie. Donc quand les patientes viennent me voir à la visite suivante et me disent Si j'avais su, j'aurais commencé plus tôt Là, je suis certaine qu'il y a eu un bénéfice au niveau de leur qualité de vie et que ça a été un bon choix. Si elles reviennent à la consultation suivante et qu'elles disent oui, ça va un peu mieux, je suis un peu plus en forme mais qu'au fait, il n'y a pas un réel bénéfice, comme on prend un risque au niveau, on augmente le risque de cancer féminin, là, il faut évaluer si ça vaut la peine de poursuivre.

  • Alexandra

    En termes de dosage, ça varie d'une personne à l'autre aussi, je suppose, et de la situation de chaque personne.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors le dosage, moi je recommande des hormones biosimilaires, c'est-à-dire une structure chimique identique aux hormones fabriquées par nos ovaires. Et moi j'applique le dosage le minimum efficace. Donc c'est souvent un petit peu en dessous de ce qui est recommandé. Et le dosage est adapté aussi en fonction de l'âge des patientes. Une fois que les patientes commencent un traitement substitutif sur le long terme, le foie qui est en charge de la détoxification du métabolisme et des hormones fonctionnent moins bien. Donc, au fil du temps, je diminue le dosage du traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a des personnes qui prennent ce traitement jusqu'à la fin de leur vie ? Ou est-ce que c'est vraiment une durée qui est précise ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Les guidelines recommandent de donner une dose, une certaine dose, la même pour tout le monde. Là, de nouveau, moi, j'ai tendance à adapter. Et aussi, après cinq ans de traitement, il faut arrêter. Et ça, c'est... réimposer un sevrage brutal, donc au fait une deuxième ménopause, une ménopause médicamenteuse. Et là, moi, j'ai aussi une autre façon de fonctionner. Comme je diminue le dosage au fil du temps, j'essaye de faire un sevrage progressif aux hormones. Le temps avançant, les besoins de la femme sont différents, le mode de vie est différent. Donc parfois, cet arrêt ne se pose sans aucun problème.

  • Alexandra

    Et est-ce que dans le cadre d'un arrêt du traitement, il arrive de faire marche arrière ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Donc marche arrière dans le sens qu'on a arrêté le traitement hormonal substitutif. que notre qualité de vie se retrouve détériorée et que donc tant pis les recommandations pour préserver la qualité de vie qui était l'indication initiale, on poursuit le traitement. Mais de nouveau, on est face à une femme qui fait un choix libre en conscience avec une balance risque-bénéfice et avec un suivi mammaire régulier et gynécologique régulier.

  • Alexandra

    Dans le cadre de ces traitements, il est aussi possible d'avoir un soutien et dans ce cas-là, on se tourne davantage vers les compléments.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, moi je pense... que la qualité de vie, le fait de vieillir en bonne santé, de garder son énergie et son bien-être, chez la femme ne se résume pas à prendre un traitement hormonal substitutif une fois qu'elles sont ménopausées. Donc là aussi, dans le défi de vieillir en bonne santé, certains compléments alimentaires, qui bien sûr font partie d'une hygiène de vie globale, ont tout à fait leur place. Et moi, de nouveau, j'ai tendance à proposer aux patients des petites cures de soutien de détoxification hépatique parce que tout ce qui est médicament doit être métabolisé par le foie et en particulier le traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Laurence, il y a toutes sortes d'écrits scientifiques sur le sujet qui appuient cette prise de complément et qui se vérifient en fait sur le long terme.

  • Laurence Lins

    Alors, il y a... Deux aspects, donc il y a d'une part la phytothérapie où effectivement la littérature scientifique est assez abondante, en tout cas par rapport à certaines plantes, par rapport à leur effet, à leur efficacité. Là aussi, il faut distinguer deux types de plantes. Donc il y a les plantes qui contiennent des phyto-œstrogènes et donc ce sont ces phyto-œstrogènes qui vont avoir une activité et puis d'autres plantes qui ont d'autres principes actifs qui vont, par exemple, agir sur les bouffées de chaleur. Donc on peut avoir des produits... avec phyto-oestrogène et des produits sans phyto-oestrogène. Donc là, encore une fois, ça dépend au cas par cas. Et de nouveau, l'avis d'un thérapeute ou d'un médecin peut être évidemment tout à fait conseillé. Mais effectivement, ces compléments, ces plantes, mais aussi certaines vitamines, ont un effet qui est soutenu par la littérature scientifique. On peut penser effectivement au niveau de la détox du foie. au brocoli et à certaines vitamines comme la vitamine E, la vitamine C ou les vitamines B qui vont effectivement soutenir cette activité hépatique qui est importante.

  • Alexandra

    Est-ce que c'est des périodes où on peut faire davantage de détox ?

  • Laurence Lins

    Ce n'est pas la détox printanière forcément, mais oui, il faut être attentif à ne pas surcharger son foie. Donc il y a à la fois... ce qu'on peut prendre en complément, mais également à la manière de s'alimenter. Donc on peut manger par exemple plus d'artichauts, on peut aller vers certains plants, manger plus de brocolis, donc on parlait du brocolis tout à l'heure, c'est vraiment une plante qui est vraiment, un légume qui est vraiment très intéressant, comme tous les crucifères d'ailleurs. Donc voilà, donc oui, on peut être attentif à manger ces aliments-là. Mais voilà, ce n'est pas une vraie cure détox. En tout cas, ce n'est pas une cure détox printemps comme on l'entend de manière usuelle.

  • Alexandra

    Bien entendu. Vous avez évoqué les cas particuliers, j'ai envie de dire, même s'il y en a de plus en plus, de cancers. Dans le cas de femmes qui ont un cancer au moment de leur ménopause, comment est-ce que ça se passe ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors, il y a des patientes qui, au moment de leur ménopause, avant l'instauration du traitement hormonal substitutif, ce n'est pas une cure détox. Voilà, la question ne se pose pas, mais il y a bon nombre de patientes qui, du jour au lendemain, sortent de leur mammographie et doivent arrêter immédiatement le traitement hormonal substitutif qu'elles prennent depuis quelques années parce qu'on vient de poser un diagnostic de cancer du sein et qu'il y a une contre-indication. Et là, en plus du stress du diagnostic, s'ajoute un sevrage brutal et on se retrouve à la case départ, c'est-à-dire à souffrir des symptômes de carence en oestrogène. Et je pense que c'est un bon moment, de manière ponctuelle, pour aider cette transition, de faire appel aux compléments dont parlait Laurence pour atténuer cet inconfort au niveau de la qualité de vie.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a des professionnels en particulier vers lesquels on peut se tourner dans ce cas de moment de vie, en plus de son référent médical ? Est-ce que ça vous arrive de conseiller d'autres personnes ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    D'autres thérapeutes ? Moi je conseille parfois dans cette situation où il y a une contre-indication médicale à prendre un traitement hormonal substitutif et où la qualité de vie est vraiment compliquée. Je pense que l'acupuncture peut être une médecine complémentaire qui aide les femmes. Je pense aussi que consulter quelqu'un... qui peut faire une prise en charge nutritionnelle raisonnée, j'ai envie de dire, qui ne soit pas dans des excès de régime et dans des excès de compléments alimentaires. Bon, voilà, il faut trouver, là, il faut avoir des thérapeutes compétents. Je pense aussi que l'homéopathie peut bien, bien aider à atténuer les symptômes. Donc, oui, ça, c'est un message important. Ce n'est pas l'alternative traitement hormonal substitutif ou en fer. Si pour une raison de choix personnel ou raison médicale, on n'a pas accès au traitement hormonal substitutif, il y a bien sûr énormément de choses qui peuvent aider les femmes à améliorer leur qualité de vie.

  • Alexandra

    Vous voulez dire un mot supplémentaire, Laurence, sur le sujet ?

  • Laurence Lins

    Oui, tout à fait. Je pense que prendre 45 compléments alimentaires pour aller mieux, évidemment, ça n'a pas de sens. Il y a toujours cette notion de dose aussi. Donc, on... Ça ne sert à rien de prendre 36 000 choses. Il faut effectivement avoir un conseil nutritionnel qui est raisonné. Ce n'est pas une période non plus où on a forcément envie d'être complètement contraint par un régime alimentaire. Justement, on doit retrouver une qualité de vie. Ce n'est pas pour se retrouver complètement coincé avec des injonctions, même si ça peut partir d'une bonne intention. Je crois aussi qu'il y a... Cette notion de bien-être, même au niveau alimentaire, l'alimentation doit rester, même si elle est saine, elle doit rester un plaisir et aussi un moment convivial que l'on partage. Donc il ne faut pas se remettre d'autres contraintes supplémentaires.

  • Alexandra

    C'est un équilibre à trouver. On le voit quand même à certains niveaux dans la société, c'est des sujets, des thématiques qui évoluent. Vous l'avez dit à plusieurs reprises, la ménopause ce n'est pas une maladie. Est-ce que c'est une évolution que vous voyez, vous, dans les patientes que vous recevez, dans la perception de ce moment de vie ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Je pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui s'interrogent sur cette étape de vie et que ça devient une étape de vie et que dans les femmes qui viennent en consultation voient ça plutôt comme une étape de vie, je me répète, et pas comme une maladie. mais une étape de vie particulière où on a besoin de l'aide et de l'éclairage professionnel de santé pour ne pas entrer dans les injonctions des médecins. Et donc les patientes se réapproprient de plus en plus leur corps et le fait de prendre un traitement hormonal substitutif devient une vraie question de santé.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a une sensibilisation à mettre en place à ce niveau-là ou vous considérez qu'elle est déjà faite ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Je pense que la sensibilisation... d'être toutes les maladies féminines qui n'en sont pas, et de se les réapproprier par les femmes. Je pense que ce mouvement est en cours, et comme ces jeunes femmes vont un jour arriver à la ménopause, ça va suivre le mouvement.

  • Alexandra

    Oui, parce que c'est vrai que c'est quelque chose qu'on observe déjà au niveau de la prise de la pilule, par exemple. Et on souligne quand même que la base, on le répète souvent dans ce podcast, c'est quand même d'avoir une hygiène de vie qui soit bonne et que c'est d'abord là-dessus qu'il faut se concentrer, évidemment, le renseignement.

  • Laurence Lins

    Tout à fait. On revient toujours à la même chose, c'est que pour être en bonne santé, il ne faut pas s'y prendre quand on est malade ou quand on arrive dans des situations où notre corps nous signale très clairement qu'il y a un déséquilibre. Et donc pour ça, on doit effectivement faire attention à son alimentation. On va répéter encore une fois les choses, mais l'alimentation de type diète méditerranéenne, c'est global, mais c'est vraiment mettre l'accent sur... Les produits végétaux, c'est manger moins de viande rouge, plus de poissons gras, ne pas manger trop de produits laitiers, en tout cas certainement pas de produits laitiers non fermentés, ça c'est évident. Il y a tellement d'autres choses intéressantes à pouvoir cuisiner que le lait par exemple. Donc je crois que c'est vraiment quelque chose de global. Et moi, je serais la plus heureuse si on enseignait à l'école chez les tout-petits comment bien manger, comment prendre du plaisir à manger, d'avoir ce réflexe de bonne santé. Et ce n'est pas nouveau. Hippocrate nous l'a bien dit que notre premier médicament, c'est notre alimentation. Et c'est clair qu'il y a certaines étapes dans la vie qui peuvent nous mettre face au fait qu'on n'a pas toujours bien pris soin de soi. Et donc, quelque part... La ménopause est une opportunité pour se rendre compte si on se traite bien. Il y a vraiment cette idée que prendre soin de soi, ça commence dès le tout jeune âge, que c'est quelque chose qui est important, c'est réapproprier aussi sa santé. Et ce n'est pas vrai que pour les femmes qui vont entrer en ménopause, c'est vrai pour tout le monde. Et voilà, vieillir en bonne santé, c'est quand même la chose la plus extraordinaire que l'on peut souhaiter.

  • Alexandra

    Bien évidemment. Merci mesdames.

  • Laurence Lins

    Merci beaucoup.

  • Alexandra

    Et voici qui clôture cet épisode sur le traitement de la ménopause. Merci docteur Theunissend'avoir été avec nous, merci Laurence également. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à nous apporter votre soutien en lui attribuant une cote, une étoile, en nous laissant un commentaire. C'est toujours un coup de pouce bienvenu. Je me permets aussi de vous rappeler qu'il y a eu un autre épisode sur le sujet de la ménopause, celui enregistré juste avant celui-ci. Il est disponible sur... toutes les plateformes d'écoute, comme tous les autres épisodes de ce podcast Be Live Talk. Je vous souhaite de passer un excellent moment à l'écoute de ces épisodes. Prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres. A très bientôt.

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Description

🎙 Nouveau podcast : "Ménopause : quels traitements privilégier ?"

La ménopause est une étape naturelle dans la vie des femmes, marquée par l’arrêt des menstruations. Elle s’accompagne souvent de divers inconforts, tels que des bouffées de chaleur, des sautes d’humeur, ou encore des troubles du sommeil. Ces changements, causés par des variations hormonales, peuvent impacter le bien-être quotidien.


Heureusement, des solutions naturelles et des ajustements de mode de vie peuvent aider à mieux les gérer. Mais quel traitement est vraiment le plus adapté ? Faut-il se tourner vers les phytoestrogènes ou privilégier des solutions sans hormones ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque approche ? Dans ce nouvel épisode, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life, et Ingrid Theunissen, gynécologue, vous éclairent sur les différentes options thérapeutiques, allant des traitements naturels aux alternatives plus classiques.


Nos expertes aborderont également l’importance de la nutrition durant cette période clé de la vie, et comment certains choix alimentaires peuvent aider à soulager les symptômes de la ménopause.


🌸 Ecoutez ce podcast pour découvrir des conseils pratiques et des pistes de solutions pour mieux vivre la ménopause.

Votre avis compte pour nous ! Dans le but d'améliorer nos podcasts et de répondre à vos attentes, nous aimerions connaître votre opinion : https://forms.gle/QVfw7yXYN6aNRZyW8


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Alexandra

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Be Life Talk. J'espère que vous allez bien. On est en Pépanie une nouvelle fois, d'Ingrid Theunissen, docteur et gynécologue. Vous pratiquez notamment la médecine intégrative. Merci d'être avec nous. Et puis avec nous également Laurence Lins, directrice scientifique chez Be-Life. Dans cet épisode, on va s'intéresser au traitement de la ménopause. Et pour commencer, je propose que l'on rappelle ce que sont la ménopause et la...

  • Docteur Ingrid Theunissen

    La ménopause clinique consiste en l'arrêt des règles pendant un an. L'arrêt des règles correspond à l'arrêt de fonctionnement des ovaires parce qu'il y a épuisement de notre capitale folliculaire. Nous, les femmes, avons reçu dans le ventre de notre maman, c'est constitué toute notre capitale de gamètes et arrive un moment où celui-ci est épuisé et donc les ovaires arrêtent de fonctionner. Ça, c'est la ménopause clinique. un an sans règle. La ménopause biologique pourrait avoir lieu quelques mois auparavant et la ménopause biologique c'est un diagnostic qui se fait à la prise de sang où il y a un taux d'hormones qui augmente et donc ça correspond à une ménopause biologique. La périménopause est toute cette période qui précède l'arrêt définitif du fonction des ovaires donc qui commence par des irrégularités menstruelles des arrêts de règles plus ou moins longs et puis un arrêt définitif.

  • Alexandra

    Est-ce que ça veut dire que dès qu'on a un petit retard et qu'on sait que ce n'est pas une grossesse par exemple, il faut s'inquiéter en tant que personne de sexe féminin ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Il ne faut pas s'inquiéter, il faut s'interroger, de se dire tiens pourquoi est-ce que mon cycle est irrégulier ? Parce que parfois une émotion importante, un voyage, un régime alimentaire particulier, une intervention chirurgicale peut provoquer... des retards de règles. Donc, ce n'est pas parce que vous avez 42 ans et que tout d'un coup, vos règles sont retardées. Ça y est, c'est la ménopause, pas de panique. Il faut juste s'interroger sur le pourquoi. Ce que je voulais dire, c'est que cette définition de ménopause correspond bien sûr à des femmes qui n'ont pas de traitement hormonal, pas de pilule ou qui n'ont pas un stérilet à base d'hormones qui s'interfèrent bien sûr avec le cycle menstruel.

  • Alexandra

    Oui, c'est ce que j'allais dire. Dans ces cas-là, ça change. Dans le cadre de la ménopause, il y a des traitements médicamenteux qui existent.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    L'idée est que puisque vos ovaires ont arrêté de fonctionner et que votre production d'oestrogènes a chuté, la majorité des oestrogènes chez la femme sont synthétisés par les ovaires, mais pas l'entièreté. Le tissu gras, la graisse abdominale fabriquent également des oestrogènes. Il y a une chute quand même importante des oestrogènes. Et ceci génère une série de symptômes, de symptômes que moi, je définis comme des symptômes liés au sevrage aux oestrogènes. Donc, on se retrouve du jour au lendemain sans oestrogène.

  • Alexandra

    Quel type de symptômes, par exemple ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors, les symptômes qui sont les plus populaires dans l'inconscient collectif ou qui suscitent des blagues, ce sont les bouffées de chaleur, les troubles de l'humeur, les troubles du sommeil et également les douleurs ostéo-articulaires.

  • Alexandra

    Est-ce que toutes les bouffées de chaleur... sont un signal de ménopause ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors c'est une excellente question parce qu'on a tendance à penser bouffée de chaleur, aïe aïe c'est ma ménopause dans l'inconscient collectif, voilà. Et donc moi j'explique aux patientes que les bouffées de chaleur surviennent dans la période particulière qui est je n'ai plus d'oestrogène je n'ai plus d'oestrogène parce que j'arrête mon traitement hormonal substitutif parce que mes ovaires ont arrêté de fonctionner Donc c'est au niveau du système nerveux central, perturbations au niveau des neurotransmetteurs, le thermostats des règles, on a des bouffées de chaleur. Ces bouffées de chaleur durent le temps que le cerveau s'adapte. Mais il y a toute une autre série de causes de bouffées de chaleur et parfois je vois débarquer des petites dames, 65 ans, ménopausées depuis 15 ans, je viens pour ma ménopause parce que j'ai des bouffées de chaleur. Ce n'est pas le cas. Donc les autres causes de bouffée de chaleur, c'est la thyroïde, un dysfonctionnement thyroïdien. Une autre cause de bouffée de chaleur, c'est des interactions médicamenteuses et ça, on ne s'en rend pas compte. On prend un antihypertenseur, un hypolipémien, on multiplie et on a des bouffées de chaleur. Une troisième cause de bouffée de chaleur, c'est une surcharge hépatique. Ça, c'est des bouffées de chaleur nocturnes parce que le foie a trop de travail à faire. quatrième cause de bouffée de chaleur, de plus en plus, ce sont les intolérances alimentaires. On sait que, donc là, on est aussi dans quelque chose qui concerne les neurotransmetteurs, mais 80% de la sérotonine, qui est un neurotransmetteur essentiel, est synthétisée par notre flore intestinale. Quand il y a une intolérance alimentaire, on peut avoir des bouffées de chaleur aussi. Donc, ne pas dans la déconstruction de la ménopause, il faut aussi sortir bouffée de chaleur de ménopause. Et je tiens à dire que les hommes ont aussi des bouffées de chaleur, pour ces raisons évoquées, et que là... On dit ah oui, oui, j'ai un coup de chaud et puis c'est tout.

  • Alexandra

    On n'en fait pas toute une histoire. Est-ce qu'il y a des personnes vers qui on peut se tourner quand on a des symptômes qu'on penserait apparenter à la ménopause, mais que finalement on se rend compte que ce n'est pas le cas ? Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? On se rend compte qu'on a effectivement ses bouffées de chaleur, par exemple, ou qu'on a un retard de règles. On a pris rendez-vous chez notre gynécologue qui nous confirme que ce n'est pas un dérèglement. Hormonale en termes de ménopause, quelle est la suite ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors là, je pense que c'est lorsque le bilan médical est important. Ménopause, oui, non. Prise de sang qui confirme l'état hormonal. Aussi, inscrire ça dans une chronologie de vie par rapport à l'arrêt des règles, par rapport à l'arrêt d'un traitement éventuel. Après, ça fait partie de ces symptômes invalidants sur la qualité de vie. où la médecine conventionnelle est un peu démunie. Une fois qu'on a exclu la pathologie, il faut exclure la pathologie. Et là, on se tourne vers, je pense principalement, une éducation à la santé, améliorer l'hygiène de vie, apprendre à se connaître et à adapter sa façon d'organiser sa vie, j'ai envie de dire. Et alors, si on pense que les bouffées de chaleur sont liées à une interaction médicamenteuse, Bella... changer les heures de prise des médicaments ou essayer d'en éliminer au minimum. Si on pense que c'est une fragilité hépatique, avec des compléments alimentaires, avec le mode de vie soutenir au niveau du système hépatique. Si ce sont des intolérances alimentaires, soutenir sa flore intestinale, adapter son régime. Là, on est vraiment dans cette médecine que je prône, qui est une médecine globale, la personne dans sa globalité, mais individuelle, parce que chacun est différent et chacun a ses points de faiblesse.

  • Alexandra

    Oui, il y a un passif pour chaque personne qui est à prendre en compte aussi, évidemment. Voilà,

  • Docteur Ingrid Theunissen

    et la ménopause, bien sûr qu'il y a un passif. On est dans la cinquantaine, donc c'est le moment où le passif fait surface.

  • Alexandra

    On l'a déjà évoqué dans l'épisode précédent, mais ça reste un sujet qui est particulièrement tabou dans notre société, la ménopause.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, ça reste un sujet tabou parce que c'est associé à la fin de la féminité, à la fin, comme on l'avait dit dans l'épisode précédent, à la fin du statut maman. Alors moi, en tant que gynécologue, je pense que pour 30% des femmes, et j'expérimente semaine après semaine, que pour une femme sur trois, ça se passe très bien. Il y a un sevrage en oestrogène, mais les patients constatent cette modification, mais leur qualité de vie n'en est pas perturbée. Pour 10 à 15%, c'est un véritable enfer. Leur qualité de vie est vraiment fort perturbée, elles ne se reconnaissent plus, elles ont beaucoup de mal à mener à bien leur activité et à continuer leur vie. Et pour 55-60% des patientes, c'est une phase d'adaptation, c'est un moment de questionnement comme cela a été évoqué dans l'épisode précédent.

  • Alexandra

    Et c'est dans ces deux cas de figure-là, les deux derniers que vous évoquez, qu'on peut avoir recours à un traitement hormonal de substitution ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, alors jusqu'à il y a... peu, on avait le réflexe arrêt de fonctionnement des ovaires, chute des oestrogènes, on propose à toutes les femmes, sans sélection particulière, sans tableau clinique particulier, on propose un traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Laurence ?

  • Laurence Lins

    Oui, tout à fait. Dans la littérature scientifique, au niveau médical, ce n'est plus le traitement qui doit être proposé en première intention. Parce que ce traitement, et on va en parler, je pense, a des risques. Il y a toute une partie de la population des femmes qui ne peuvent absolument pas avoir ce traitement de substitution hormonale, parce que ce n'est pas du tout sans risque. Je pense qu'effectivement, les médecins... doivent être bien au courant du fait que ce qui est recommandé dans la littérature n'est plus de proposer ce traitement sans distinction, comme le docteur Theunissen vient d'expliquer.

  • Alexandra

    Et donc, dans quel cas est-ce qu'on recommande ce traitement ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Les patientes que je vois entrer en enfer, bien sûr, je leur recommande le traitement hormonal substitutif dès que les facteurs de risque médicaux sont écartés. Quels sont les facteurs de risque médicaux ? Le plus important, c'est le risque de cancer du sein. Donc les antécédents familiaux de cancer du sein et l'examen clinique, mais aussi l'examen de dépistage, parce qu'il y a certains tissus mammaires qu'on sait sont plus à risque de développer un cancer du sein. Donc une fois que le facteur de risque mammaire est écarté, on peut aborder l'option traitement hormonal substitutif en numéro 1, écarter ce facteur de risque. Le deuxième facteur de risque, c'est la pathologie de l'utérus. Lorsqu'on a des fibromes importants, polype de l'utérus, une muqueuse de l'utérus qui est trop épaisse. Là aussi, il y a un risque de développement de cancer. Et le troisième facteur de risque, c'est le risque de thromboembolie, donc de thrombose veineuse au niveau des membres inférieurs ou bien aussi un risque d'accident vasculaire cérébral. Donc s'assurer que la patiente n'a pas dans son histoire médicale des risques de thromboembolie. Donc ça, c'est le bilan qu'il faut faire avant d'envisager un traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Ça, c'est pour les personnes qui... qui vivent un enfer durant leur ménopause. Pour les autres, comment ça se passe ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors pour celles pour qui ça se passe bien, ben voilà, là on est dans une éducation à la santé, éducation à l'hygiène de vie. Et pour celles qui sont un petit peu bousculées, là on questionne leur choix, le choix de la femme. Est-ce qu'elle souhaite, oui ou non, prendre un traitement hormonal substitutif ? Parce qu'au fil des années, les femmes se réapproprient leur corps et comme il s'agit d'un traitement de qualité de vie, la ménopause n'est pas... Ce n'est pas une maladie, donc ce n'est pas un traitement médical. C'est un traitement pour la qualité de vie. Là, c'est quelque chose qu'on discute avec la patiente, avec leurs croyances et avec leurs souhaits. Et une certaine proportion de femmes décident de commencer le traitement hormonal substitutif. Dans ma vision, le fait d'instaurer ce traitement substitutif s'accompagne d'une réelle amélioration de la qualité de vie. Donc quand les patientes viennent me voir à la visite suivante et me disent Si j'avais su, j'aurais commencé plus tôt Là, je suis certaine qu'il y a eu un bénéfice au niveau de leur qualité de vie et que ça a été un bon choix. Si elles reviennent à la consultation suivante et qu'elles disent oui, ça va un peu mieux, je suis un peu plus en forme mais qu'au fait, il n'y a pas un réel bénéfice, comme on prend un risque au niveau, on augmente le risque de cancer féminin, là, il faut évaluer si ça vaut la peine de poursuivre.

  • Alexandra

    En termes de dosage, ça varie d'une personne à l'autre aussi, je suppose, et de la situation de chaque personne.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors le dosage, moi je recommande des hormones biosimilaires, c'est-à-dire une structure chimique identique aux hormones fabriquées par nos ovaires. Et moi j'applique le dosage le minimum efficace. Donc c'est souvent un petit peu en dessous de ce qui est recommandé. Et le dosage est adapté aussi en fonction de l'âge des patientes. Une fois que les patientes commencent un traitement substitutif sur le long terme, le foie qui est en charge de la détoxification du métabolisme et des hormones fonctionnent moins bien. Donc, au fil du temps, je diminue le dosage du traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a des personnes qui prennent ce traitement jusqu'à la fin de leur vie ? Ou est-ce que c'est vraiment une durée qui est précise ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Les guidelines recommandent de donner une dose, une certaine dose, la même pour tout le monde. Là, de nouveau, moi, j'ai tendance à adapter. Et aussi, après cinq ans de traitement, il faut arrêter. Et ça, c'est... réimposer un sevrage brutal, donc au fait une deuxième ménopause, une ménopause médicamenteuse. Et là, moi, j'ai aussi une autre façon de fonctionner. Comme je diminue le dosage au fil du temps, j'essaye de faire un sevrage progressif aux hormones. Le temps avançant, les besoins de la femme sont différents, le mode de vie est différent. Donc parfois, cet arrêt ne se pose sans aucun problème.

  • Alexandra

    Et est-ce que dans le cadre d'un arrêt du traitement, il arrive de faire marche arrière ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Donc marche arrière dans le sens qu'on a arrêté le traitement hormonal substitutif. que notre qualité de vie se retrouve détériorée et que donc tant pis les recommandations pour préserver la qualité de vie qui était l'indication initiale, on poursuit le traitement. Mais de nouveau, on est face à une femme qui fait un choix libre en conscience avec une balance risque-bénéfice et avec un suivi mammaire régulier et gynécologique régulier.

  • Alexandra

    Dans le cadre de ces traitements, il est aussi possible d'avoir un soutien et dans ce cas-là, on se tourne davantage vers les compléments.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, moi je pense... que la qualité de vie, le fait de vieillir en bonne santé, de garder son énergie et son bien-être, chez la femme ne se résume pas à prendre un traitement hormonal substitutif une fois qu'elles sont ménopausées. Donc là aussi, dans le défi de vieillir en bonne santé, certains compléments alimentaires, qui bien sûr font partie d'une hygiène de vie globale, ont tout à fait leur place. Et moi, de nouveau, j'ai tendance à proposer aux patients des petites cures de soutien de détoxification hépatique parce que tout ce qui est médicament doit être métabolisé par le foie et en particulier le traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Laurence, il y a toutes sortes d'écrits scientifiques sur le sujet qui appuient cette prise de complément et qui se vérifient en fait sur le long terme.

  • Laurence Lins

    Alors, il y a... Deux aspects, donc il y a d'une part la phytothérapie où effectivement la littérature scientifique est assez abondante, en tout cas par rapport à certaines plantes, par rapport à leur effet, à leur efficacité. Là aussi, il faut distinguer deux types de plantes. Donc il y a les plantes qui contiennent des phyto-œstrogènes et donc ce sont ces phyto-œstrogènes qui vont avoir une activité et puis d'autres plantes qui ont d'autres principes actifs qui vont, par exemple, agir sur les bouffées de chaleur. Donc on peut avoir des produits... avec phyto-oestrogène et des produits sans phyto-oestrogène. Donc là, encore une fois, ça dépend au cas par cas. Et de nouveau, l'avis d'un thérapeute ou d'un médecin peut être évidemment tout à fait conseillé. Mais effectivement, ces compléments, ces plantes, mais aussi certaines vitamines, ont un effet qui est soutenu par la littérature scientifique. On peut penser effectivement au niveau de la détox du foie. au brocoli et à certaines vitamines comme la vitamine E, la vitamine C ou les vitamines B qui vont effectivement soutenir cette activité hépatique qui est importante.

  • Alexandra

    Est-ce que c'est des périodes où on peut faire davantage de détox ?

  • Laurence Lins

    Ce n'est pas la détox printanière forcément, mais oui, il faut être attentif à ne pas surcharger son foie. Donc il y a à la fois... ce qu'on peut prendre en complément, mais également à la manière de s'alimenter. Donc on peut manger par exemple plus d'artichauts, on peut aller vers certains plants, manger plus de brocolis, donc on parlait du brocolis tout à l'heure, c'est vraiment une plante qui est vraiment, un légume qui est vraiment très intéressant, comme tous les crucifères d'ailleurs. Donc voilà, donc oui, on peut être attentif à manger ces aliments-là. Mais voilà, ce n'est pas une vraie cure détox. En tout cas, ce n'est pas une cure détox printemps comme on l'entend de manière usuelle.

  • Alexandra

    Bien entendu. Vous avez évoqué les cas particuliers, j'ai envie de dire, même s'il y en a de plus en plus, de cancers. Dans le cas de femmes qui ont un cancer au moment de leur ménopause, comment est-ce que ça se passe ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors, il y a des patientes qui, au moment de leur ménopause, avant l'instauration du traitement hormonal substitutif, ce n'est pas une cure détox. Voilà, la question ne se pose pas, mais il y a bon nombre de patientes qui, du jour au lendemain, sortent de leur mammographie et doivent arrêter immédiatement le traitement hormonal substitutif qu'elles prennent depuis quelques années parce qu'on vient de poser un diagnostic de cancer du sein et qu'il y a une contre-indication. Et là, en plus du stress du diagnostic, s'ajoute un sevrage brutal et on se retrouve à la case départ, c'est-à-dire à souffrir des symptômes de carence en oestrogène. Et je pense que c'est un bon moment, de manière ponctuelle, pour aider cette transition, de faire appel aux compléments dont parlait Laurence pour atténuer cet inconfort au niveau de la qualité de vie.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a des professionnels en particulier vers lesquels on peut se tourner dans ce cas de moment de vie, en plus de son référent médical ? Est-ce que ça vous arrive de conseiller d'autres personnes ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    D'autres thérapeutes ? Moi je conseille parfois dans cette situation où il y a une contre-indication médicale à prendre un traitement hormonal substitutif et où la qualité de vie est vraiment compliquée. Je pense que l'acupuncture peut être une médecine complémentaire qui aide les femmes. Je pense aussi que consulter quelqu'un... qui peut faire une prise en charge nutritionnelle raisonnée, j'ai envie de dire, qui ne soit pas dans des excès de régime et dans des excès de compléments alimentaires. Bon, voilà, il faut trouver, là, il faut avoir des thérapeutes compétents. Je pense aussi que l'homéopathie peut bien, bien aider à atténuer les symptômes. Donc, oui, ça, c'est un message important. Ce n'est pas l'alternative traitement hormonal substitutif ou en fer. Si pour une raison de choix personnel ou raison médicale, on n'a pas accès au traitement hormonal substitutif, il y a bien sûr énormément de choses qui peuvent aider les femmes à améliorer leur qualité de vie.

  • Alexandra

    Vous voulez dire un mot supplémentaire, Laurence, sur le sujet ?

  • Laurence Lins

    Oui, tout à fait. Je pense que prendre 45 compléments alimentaires pour aller mieux, évidemment, ça n'a pas de sens. Il y a toujours cette notion de dose aussi. Donc, on... Ça ne sert à rien de prendre 36 000 choses. Il faut effectivement avoir un conseil nutritionnel qui est raisonné. Ce n'est pas une période non plus où on a forcément envie d'être complètement contraint par un régime alimentaire. Justement, on doit retrouver une qualité de vie. Ce n'est pas pour se retrouver complètement coincé avec des injonctions, même si ça peut partir d'une bonne intention. Je crois aussi qu'il y a... Cette notion de bien-être, même au niveau alimentaire, l'alimentation doit rester, même si elle est saine, elle doit rester un plaisir et aussi un moment convivial que l'on partage. Donc il ne faut pas se remettre d'autres contraintes supplémentaires.

  • Alexandra

    C'est un équilibre à trouver. On le voit quand même à certains niveaux dans la société, c'est des sujets, des thématiques qui évoluent. Vous l'avez dit à plusieurs reprises, la ménopause ce n'est pas une maladie. Est-ce que c'est une évolution que vous voyez, vous, dans les patientes que vous recevez, dans la perception de ce moment de vie ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Je pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui s'interrogent sur cette étape de vie et que ça devient une étape de vie et que dans les femmes qui viennent en consultation voient ça plutôt comme une étape de vie, je me répète, et pas comme une maladie. mais une étape de vie particulière où on a besoin de l'aide et de l'éclairage professionnel de santé pour ne pas entrer dans les injonctions des médecins. Et donc les patientes se réapproprient de plus en plus leur corps et le fait de prendre un traitement hormonal substitutif devient une vraie question de santé.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a une sensibilisation à mettre en place à ce niveau-là ou vous considérez qu'elle est déjà faite ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Je pense que la sensibilisation... d'être toutes les maladies féminines qui n'en sont pas, et de se les réapproprier par les femmes. Je pense que ce mouvement est en cours, et comme ces jeunes femmes vont un jour arriver à la ménopause, ça va suivre le mouvement.

  • Alexandra

    Oui, parce que c'est vrai que c'est quelque chose qu'on observe déjà au niveau de la prise de la pilule, par exemple. Et on souligne quand même que la base, on le répète souvent dans ce podcast, c'est quand même d'avoir une hygiène de vie qui soit bonne et que c'est d'abord là-dessus qu'il faut se concentrer, évidemment, le renseignement.

  • Laurence Lins

    Tout à fait. On revient toujours à la même chose, c'est que pour être en bonne santé, il ne faut pas s'y prendre quand on est malade ou quand on arrive dans des situations où notre corps nous signale très clairement qu'il y a un déséquilibre. Et donc pour ça, on doit effectivement faire attention à son alimentation. On va répéter encore une fois les choses, mais l'alimentation de type diète méditerranéenne, c'est global, mais c'est vraiment mettre l'accent sur... Les produits végétaux, c'est manger moins de viande rouge, plus de poissons gras, ne pas manger trop de produits laitiers, en tout cas certainement pas de produits laitiers non fermentés, ça c'est évident. Il y a tellement d'autres choses intéressantes à pouvoir cuisiner que le lait par exemple. Donc je crois que c'est vraiment quelque chose de global. Et moi, je serais la plus heureuse si on enseignait à l'école chez les tout-petits comment bien manger, comment prendre du plaisir à manger, d'avoir ce réflexe de bonne santé. Et ce n'est pas nouveau. Hippocrate nous l'a bien dit que notre premier médicament, c'est notre alimentation. Et c'est clair qu'il y a certaines étapes dans la vie qui peuvent nous mettre face au fait qu'on n'a pas toujours bien pris soin de soi. Et donc, quelque part... La ménopause est une opportunité pour se rendre compte si on se traite bien. Il y a vraiment cette idée que prendre soin de soi, ça commence dès le tout jeune âge, que c'est quelque chose qui est important, c'est réapproprier aussi sa santé. Et ce n'est pas vrai que pour les femmes qui vont entrer en ménopause, c'est vrai pour tout le monde. Et voilà, vieillir en bonne santé, c'est quand même la chose la plus extraordinaire que l'on peut souhaiter.

  • Alexandra

    Bien évidemment. Merci mesdames.

  • Laurence Lins

    Merci beaucoup.

  • Alexandra

    Et voici qui clôture cet épisode sur le traitement de la ménopause. Merci docteur Theunissend'avoir été avec nous, merci Laurence également. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à nous apporter votre soutien en lui attribuant une cote, une étoile, en nous laissant un commentaire. C'est toujours un coup de pouce bienvenu. Je me permets aussi de vous rappeler qu'il y a eu un autre épisode sur le sujet de la ménopause, celui enregistré juste avant celui-ci. Il est disponible sur... toutes les plateformes d'écoute, comme tous les autres épisodes de ce podcast Be Live Talk. Je vous souhaite de passer un excellent moment à l'écoute de ces épisodes. Prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres. A très bientôt.

Description

🎙 Nouveau podcast : "Ménopause : quels traitements privilégier ?"

La ménopause est une étape naturelle dans la vie des femmes, marquée par l’arrêt des menstruations. Elle s’accompagne souvent de divers inconforts, tels que des bouffées de chaleur, des sautes d’humeur, ou encore des troubles du sommeil. Ces changements, causés par des variations hormonales, peuvent impacter le bien-être quotidien.


Heureusement, des solutions naturelles et des ajustements de mode de vie peuvent aider à mieux les gérer. Mais quel traitement est vraiment le plus adapté ? Faut-il se tourner vers les phytoestrogènes ou privilégier des solutions sans hormones ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque approche ? Dans ce nouvel épisode, Laurence Lins, Directrice scientifique chez Be-Life, et Ingrid Theunissen, gynécologue, vous éclairent sur les différentes options thérapeutiques, allant des traitements naturels aux alternatives plus classiques.


Nos expertes aborderont également l’importance de la nutrition durant cette période clé de la vie, et comment certains choix alimentaires peuvent aider à soulager les symptômes de la ménopause.


🌸 Ecoutez ce podcast pour découvrir des conseils pratiques et des pistes de solutions pour mieux vivre la ménopause.

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Transcription

  • Alexandra

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Be Life Talk. J'espère que vous allez bien. On est en Pépanie une nouvelle fois, d'Ingrid Theunissen, docteur et gynécologue. Vous pratiquez notamment la médecine intégrative. Merci d'être avec nous. Et puis avec nous également Laurence Lins, directrice scientifique chez Be-Life. Dans cet épisode, on va s'intéresser au traitement de la ménopause. Et pour commencer, je propose que l'on rappelle ce que sont la ménopause et la...

  • Docteur Ingrid Theunissen

    La ménopause clinique consiste en l'arrêt des règles pendant un an. L'arrêt des règles correspond à l'arrêt de fonctionnement des ovaires parce qu'il y a épuisement de notre capitale folliculaire. Nous, les femmes, avons reçu dans le ventre de notre maman, c'est constitué toute notre capitale de gamètes et arrive un moment où celui-ci est épuisé et donc les ovaires arrêtent de fonctionner. Ça, c'est la ménopause clinique. un an sans règle. La ménopause biologique pourrait avoir lieu quelques mois auparavant et la ménopause biologique c'est un diagnostic qui se fait à la prise de sang où il y a un taux d'hormones qui augmente et donc ça correspond à une ménopause biologique. La périménopause est toute cette période qui précède l'arrêt définitif du fonction des ovaires donc qui commence par des irrégularités menstruelles des arrêts de règles plus ou moins longs et puis un arrêt définitif.

  • Alexandra

    Est-ce que ça veut dire que dès qu'on a un petit retard et qu'on sait que ce n'est pas une grossesse par exemple, il faut s'inquiéter en tant que personne de sexe féminin ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Il ne faut pas s'inquiéter, il faut s'interroger, de se dire tiens pourquoi est-ce que mon cycle est irrégulier ? Parce que parfois une émotion importante, un voyage, un régime alimentaire particulier, une intervention chirurgicale peut provoquer... des retards de règles. Donc, ce n'est pas parce que vous avez 42 ans et que tout d'un coup, vos règles sont retardées. Ça y est, c'est la ménopause, pas de panique. Il faut juste s'interroger sur le pourquoi. Ce que je voulais dire, c'est que cette définition de ménopause correspond bien sûr à des femmes qui n'ont pas de traitement hormonal, pas de pilule ou qui n'ont pas un stérilet à base d'hormones qui s'interfèrent bien sûr avec le cycle menstruel.

  • Alexandra

    Oui, c'est ce que j'allais dire. Dans ces cas-là, ça change. Dans le cadre de la ménopause, il y a des traitements médicamenteux qui existent.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    L'idée est que puisque vos ovaires ont arrêté de fonctionner et que votre production d'oestrogènes a chuté, la majorité des oestrogènes chez la femme sont synthétisés par les ovaires, mais pas l'entièreté. Le tissu gras, la graisse abdominale fabriquent également des oestrogènes. Il y a une chute quand même importante des oestrogènes. Et ceci génère une série de symptômes, de symptômes que moi, je définis comme des symptômes liés au sevrage aux oestrogènes. Donc, on se retrouve du jour au lendemain sans oestrogène.

  • Alexandra

    Quel type de symptômes, par exemple ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors, les symptômes qui sont les plus populaires dans l'inconscient collectif ou qui suscitent des blagues, ce sont les bouffées de chaleur, les troubles de l'humeur, les troubles du sommeil et également les douleurs ostéo-articulaires.

  • Alexandra

    Est-ce que toutes les bouffées de chaleur... sont un signal de ménopause ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors c'est une excellente question parce qu'on a tendance à penser bouffée de chaleur, aïe aïe c'est ma ménopause dans l'inconscient collectif, voilà. Et donc moi j'explique aux patientes que les bouffées de chaleur surviennent dans la période particulière qui est je n'ai plus d'oestrogène je n'ai plus d'oestrogène parce que j'arrête mon traitement hormonal substitutif parce que mes ovaires ont arrêté de fonctionner Donc c'est au niveau du système nerveux central, perturbations au niveau des neurotransmetteurs, le thermostats des règles, on a des bouffées de chaleur. Ces bouffées de chaleur durent le temps que le cerveau s'adapte. Mais il y a toute une autre série de causes de bouffées de chaleur et parfois je vois débarquer des petites dames, 65 ans, ménopausées depuis 15 ans, je viens pour ma ménopause parce que j'ai des bouffées de chaleur. Ce n'est pas le cas. Donc les autres causes de bouffée de chaleur, c'est la thyroïde, un dysfonctionnement thyroïdien. Une autre cause de bouffée de chaleur, c'est des interactions médicamenteuses et ça, on ne s'en rend pas compte. On prend un antihypertenseur, un hypolipémien, on multiplie et on a des bouffées de chaleur. Une troisième cause de bouffée de chaleur, c'est une surcharge hépatique. Ça, c'est des bouffées de chaleur nocturnes parce que le foie a trop de travail à faire. quatrième cause de bouffée de chaleur, de plus en plus, ce sont les intolérances alimentaires. On sait que, donc là, on est aussi dans quelque chose qui concerne les neurotransmetteurs, mais 80% de la sérotonine, qui est un neurotransmetteur essentiel, est synthétisée par notre flore intestinale. Quand il y a une intolérance alimentaire, on peut avoir des bouffées de chaleur aussi. Donc, ne pas dans la déconstruction de la ménopause, il faut aussi sortir bouffée de chaleur de ménopause. Et je tiens à dire que les hommes ont aussi des bouffées de chaleur, pour ces raisons évoquées, et que là... On dit ah oui, oui, j'ai un coup de chaud et puis c'est tout.

  • Alexandra

    On n'en fait pas toute une histoire. Est-ce qu'il y a des personnes vers qui on peut se tourner quand on a des symptômes qu'on penserait apparenter à la ménopause, mais que finalement on se rend compte que ce n'est pas le cas ? Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? On se rend compte qu'on a effectivement ses bouffées de chaleur, par exemple, ou qu'on a un retard de règles. On a pris rendez-vous chez notre gynécologue qui nous confirme que ce n'est pas un dérèglement. Hormonale en termes de ménopause, quelle est la suite ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors là, je pense que c'est lorsque le bilan médical est important. Ménopause, oui, non. Prise de sang qui confirme l'état hormonal. Aussi, inscrire ça dans une chronologie de vie par rapport à l'arrêt des règles, par rapport à l'arrêt d'un traitement éventuel. Après, ça fait partie de ces symptômes invalidants sur la qualité de vie. où la médecine conventionnelle est un peu démunie. Une fois qu'on a exclu la pathologie, il faut exclure la pathologie. Et là, on se tourne vers, je pense principalement, une éducation à la santé, améliorer l'hygiène de vie, apprendre à se connaître et à adapter sa façon d'organiser sa vie, j'ai envie de dire. Et alors, si on pense que les bouffées de chaleur sont liées à une interaction médicamenteuse, Bella... changer les heures de prise des médicaments ou essayer d'en éliminer au minimum. Si on pense que c'est une fragilité hépatique, avec des compléments alimentaires, avec le mode de vie soutenir au niveau du système hépatique. Si ce sont des intolérances alimentaires, soutenir sa flore intestinale, adapter son régime. Là, on est vraiment dans cette médecine que je prône, qui est une médecine globale, la personne dans sa globalité, mais individuelle, parce que chacun est différent et chacun a ses points de faiblesse.

  • Alexandra

    Oui, il y a un passif pour chaque personne qui est à prendre en compte aussi, évidemment. Voilà,

  • Docteur Ingrid Theunissen

    et la ménopause, bien sûr qu'il y a un passif. On est dans la cinquantaine, donc c'est le moment où le passif fait surface.

  • Alexandra

    On l'a déjà évoqué dans l'épisode précédent, mais ça reste un sujet qui est particulièrement tabou dans notre société, la ménopause.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, ça reste un sujet tabou parce que c'est associé à la fin de la féminité, à la fin, comme on l'avait dit dans l'épisode précédent, à la fin du statut maman. Alors moi, en tant que gynécologue, je pense que pour 30% des femmes, et j'expérimente semaine après semaine, que pour une femme sur trois, ça se passe très bien. Il y a un sevrage en oestrogène, mais les patients constatent cette modification, mais leur qualité de vie n'en est pas perturbée. Pour 10 à 15%, c'est un véritable enfer. Leur qualité de vie est vraiment fort perturbée, elles ne se reconnaissent plus, elles ont beaucoup de mal à mener à bien leur activité et à continuer leur vie. Et pour 55-60% des patientes, c'est une phase d'adaptation, c'est un moment de questionnement comme cela a été évoqué dans l'épisode précédent.

  • Alexandra

    Et c'est dans ces deux cas de figure-là, les deux derniers que vous évoquez, qu'on peut avoir recours à un traitement hormonal de substitution ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, alors jusqu'à il y a... peu, on avait le réflexe arrêt de fonctionnement des ovaires, chute des oestrogènes, on propose à toutes les femmes, sans sélection particulière, sans tableau clinique particulier, on propose un traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Laurence ?

  • Laurence Lins

    Oui, tout à fait. Dans la littérature scientifique, au niveau médical, ce n'est plus le traitement qui doit être proposé en première intention. Parce que ce traitement, et on va en parler, je pense, a des risques. Il y a toute une partie de la population des femmes qui ne peuvent absolument pas avoir ce traitement de substitution hormonale, parce que ce n'est pas du tout sans risque. Je pense qu'effectivement, les médecins... doivent être bien au courant du fait que ce qui est recommandé dans la littérature n'est plus de proposer ce traitement sans distinction, comme le docteur Theunissen vient d'expliquer.

  • Alexandra

    Et donc, dans quel cas est-ce qu'on recommande ce traitement ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Les patientes que je vois entrer en enfer, bien sûr, je leur recommande le traitement hormonal substitutif dès que les facteurs de risque médicaux sont écartés. Quels sont les facteurs de risque médicaux ? Le plus important, c'est le risque de cancer du sein. Donc les antécédents familiaux de cancer du sein et l'examen clinique, mais aussi l'examen de dépistage, parce qu'il y a certains tissus mammaires qu'on sait sont plus à risque de développer un cancer du sein. Donc une fois que le facteur de risque mammaire est écarté, on peut aborder l'option traitement hormonal substitutif en numéro 1, écarter ce facteur de risque. Le deuxième facteur de risque, c'est la pathologie de l'utérus. Lorsqu'on a des fibromes importants, polype de l'utérus, une muqueuse de l'utérus qui est trop épaisse. Là aussi, il y a un risque de développement de cancer. Et le troisième facteur de risque, c'est le risque de thromboembolie, donc de thrombose veineuse au niveau des membres inférieurs ou bien aussi un risque d'accident vasculaire cérébral. Donc s'assurer que la patiente n'a pas dans son histoire médicale des risques de thromboembolie. Donc ça, c'est le bilan qu'il faut faire avant d'envisager un traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Ça, c'est pour les personnes qui... qui vivent un enfer durant leur ménopause. Pour les autres, comment ça se passe ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors pour celles pour qui ça se passe bien, ben voilà, là on est dans une éducation à la santé, éducation à l'hygiène de vie. Et pour celles qui sont un petit peu bousculées, là on questionne leur choix, le choix de la femme. Est-ce qu'elle souhaite, oui ou non, prendre un traitement hormonal substitutif ? Parce qu'au fil des années, les femmes se réapproprient leur corps et comme il s'agit d'un traitement de qualité de vie, la ménopause n'est pas... Ce n'est pas une maladie, donc ce n'est pas un traitement médical. C'est un traitement pour la qualité de vie. Là, c'est quelque chose qu'on discute avec la patiente, avec leurs croyances et avec leurs souhaits. Et une certaine proportion de femmes décident de commencer le traitement hormonal substitutif. Dans ma vision, le fait d'instaurer ce traitement substitutif s'accompagne d'une réelle amélioration de la qualité de vie. Donc quand les patientes viennent me voir à la visite suivante et me disent Si j'avais su, j'aurais commencé plus tôt Là, je suis certaine qu'il y a eu un bénéfice au niveau de leur qualité de vie et que ça a été un bon choix. Si elles reviennent à la consultation suivante et qu'elles disent oui, ça va un peu mieux, je suis un peu plus en forme mais qu'au fait, il n'y a pas un réel bénéfice, comme on prend un risque au niveau, on augmente le risque de cancer féminin, là, il faut évaluer si ça vaut la peine de poursuivre.

  • Alexandra

    En termes de dosage, ça varie d'une personne à l'autre aussi, je suppose, et de la situation de chaque personne.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors le dosage, moi je recommande des hormones biosimilaires, c'est-à-dire une structure chimique identique aux hormones fabriquées par nos ovaires. Et moi j'applique le dosage le minimum efficace. Donc c'est souvent un petit peu en dessous de ce qui est recommandé. Et le dosage est adapté aussi en fonction de l'âge des patientes. Une fois que les patientes commencent un traitement substitutif sur le long terme, le foie qui est en charge de la détoxification du métabolisme et des hormones fonctionnent moins bien. Donc, au fil du temps, je diminue le dosage du traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a des personnes qui prennent ce traitement jusqu'à la fin de leur vie ? Ou est-ce que c'est vraiment une durée qui est précise ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Les guidelines recommandent de donner une dose, une certaine dose, la même pour tout le monde. Là, de nouveau, moi, j'ai tendance à adapter. Et aussi, après cinq ans de traitement, il faut arrêter. Et ça, c'est... réimposer un sevrage brutal, donc au fait une deuxième ménopause, une ménopause médicamenteuse. Et là, moi, j'ai aussi une autre façon de fonctionner. Comme je diminue le dosage au fil du temps, j'essaye de faire un sevrage progressif aux hormones. Le temps avançant, les besoins de la femme sont différents, le mode de vie est différent. Donc parfois, cet arrêt ne se pose sans aucun problème.

  • Alexandra

    Et est-ce que dans le cadre d'un arrêt du traitement, il arrive de faire marche arrière ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Donc marche arrière dans le sens qu'on a arrêté le traitement hormonal substitutif. que notre qualité de vie se retrouve détériorée et que donc tant pis les recommandations pour préserver la qualité de vie qui était l'indication initiale, on poursuit le traitement. Mais de nouveau, on est face à une femme qui fait un choix libre en conscience avec une balance risque-bénéfice et avec un suivi mammaire régulier et gynécologique régulier.

  • Alexandra

    Dans le cadre de ces traitements, il est aussi possible d'avoir un soutien et dans ce cas-là, on se tourne davantage vers les compléments.

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Oui, moi je pense... que la qualité de vie, le fait de vieillir en bonne santé, de garder son énergie et son bien-être, chez la femme ne se résume pas à prendre un traitement hormonal substitutif une fois qu'elles sont ménopausées. Donc là aussi, dans le défi de vieillir en bonne santé, certains compléments alimentaires, qui bien sûr font partie d'une hygiène de vie globale, ont tout à fait leur place. Et moi, de nouveau, j'ai tendance à proposer aux patients des petites cures de soutien de détoxification hépatique parce que tout ce qui est médicament doit être métabolisé par le foie et en particulier le traitement hormonal substitutif.

  • Alexandra

    Laurence, il y a toutes sortes d'écrits scientifiques sur le sujet qui appuient cette prise de complément et qui se vérifient en fait sur le long terme.

  • Laurence Lins

    Alors, il y a... Deux aspects, donc il y a d'une part la phytothérapie où effectivement la littérature scientifique est assez abondante, en tout cas par rapport à certaines plantes, par rapport à leur effet, à leur efficacité. Là aussi, il faut distinguer deux types de plantes. Donc il y a les plantes qui contiennent des phyto-œstrogènes et donc ce sont ces phyto-œstrogènes qui vont avoir une activité et puis d'autres plantes qui ont d'autres principes actifs qui vont, par exemple, agir sur les bouffées de chaleur. Donc on peut avoir des produits... avec phyto-oestrogène et des produits sans phyto-oestrogène. Donc là, encore une fois, ça dépend au cas par cas. Et de nouveau, l'avis d'un thérapeute ou d'un médecin peut être évidemment tout à fait conseillé. Mais effectivement, ces compléments, ces plantes, mais aussi certaines vitamines, ont un effet qui est soutenu par la littérature scientifique. On peut penser effectivement au niveau de la détox du foie. au brocoli et à certaines vitamines comme la vitamine E, la vitamine C ou les vitamines B qui vont effectivement soutenir cette activité hépatique qui est importante.

  • Alexandra

    Est-ce que c'est des périodes où on peut faire davantage de détox ?

  • Laurence Lins

    Ce n'est pas la détox printanière forcément, mais oui, il faut être attentif à ne pas surcharger son foie. Donc il y a à la fois... ce qu'on peut prendre en complément, mais également à la manière de s'alimenter. Donc on peut manger par exemple plus d'artichauts, on peut aller vers certains plants, manger plus de brocolis, donc on parlait du brocolis tout à l'heure, c'est vraiment une plante qui est vraiment, un légume qui est vraiment très intéressant, comme tous les crucifères d'ailleurs. Donc voilà, donc oui, on peut être attentif à manger ces aliments-là. Mais voilà, ce n'est pas une vraie cure détox. En tout cas, ce n'est pas une cure détox printemps comme on l'entend de manière usuelle.

  • Alexandra

    Bien entendu. Vous avez évoqué les cas particuliers, j'ai envie de dire, même s'il y en a de plus en plus, de cancers. Dans le cas de femmes qui ont un cancer au moment de leur ménopause, comment est-ce que ça se passe ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Alors, il y a des patientes qui, au moment de leur ménopause, avant l'instauration du traitement hormonal substitutif, ce n'est pas une cure détox. Voilà, la question ne se pose pas, mais il y a bon nombre de patientes qui, du jour au lendemain, sortent de leur mammographie et doivent arrêter immédiatement le traitement hormonal substitutif qu'elles prennent depuis quelques années parce qu'on vient de poser un diagnostic de cancer du sein et qu'il y a une contre-indication. Et là, en plus du stress du diagnostic, s'ajoute un sevrage brutal et on se retrouve à la case départ, c'est-à-dire à souffrir des symptômes de carence en oestrogène. Et je pense que c'est un bon moment, de manière ponctuelle, pour aider cette transition, de faire appel aux compléments dont parlait Laurence pour atténuer cet inconfort au niveau de la qualité de vie.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a des professionnels en particulier vers lesquels on peut se tourner dans ce cas de moment de vie, en plus de son référent médical ? Est-ce que ça vous arrive de conseiller d'autres personnes ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    D'autres thérapeutes ? Moi je conseille parfois dans cette situation où il y a une contre-indication médicale à prendre un traitement hormonal substitutif et où la qualité de vie est vraiment compliquée. Je pense que l'acupuncture peut être une médecine complémentaire qui aide les femmes. Je pense aussi que consulter quelqu'un... qui peut faire une prise en charge nutritionnelle raisonnée, j'ai envie de dire, qui ne soit pas dans des excès de régime et dans des excès de compléments alimentaires. Bon, voilà, il faut trouver, là, il faut avoir des thérapeutes compétents. Je pense aussi que l'homéopathie peut bien, bien aider à atténuer les symptômes. Donc, oui, ça, c'est un message important. Ce n'est pas l'alternative traitement hormonal substitutif ou en fer. Si pour une raison de choix personnel ou raison médicale, on n'a pas accès au traitement hormonal substitutif, il y a bien sûr énormément de choses qui peuvent aider les femmes à améliorer leur qualité de vie.

  • Alexandra

    Vous voulez dire un mot supplémentaire, Laurence, sur le sujet ?

  • Laurence Lins

    Oui, tout à fait. Je pense que prendre 45 compléments alimentaires pour aller mieux, évidemment, ça n'a pas de sens. Il y a toujours cette notion de dose aussi. Donc, on... Ça ne sert à rien de prendre 36 000 choses. Il faut effectivement avoir un conseil nutritionnel qui est raisonné. Ce n'est pas une période non plus où on a forcément envie d'être complètement contraint par un régime alimentaire. Justement, on doit retrouver une qualité de vie. Ce n'est pas pour se retrouver complètement coincé avec des injonctions, même si ça peut partir d'une bonne intention. Je crois aussi qu'il y a... Cette notion de bien-être, même au niveau alimentaire, l'alimentation doit rester, même si elle est saine, elle doit rester un plaisir et aussi un moment convivial que l'on partage. Donc il ne faut pas se remettre d'autres contraintes supplémentaires.

  • Alexandra

    C'est un équilibre à trouver. On le voit quand même à certains niveaux dans la société, c'est des sujets, des thématiques qui évoluent. Vous l'avez dit à plusieurs reprises, la ménopause ce n'est pas une maladie. Est-ce que c'est une évolution que vous voyez, vous, dans les patientes que vous recevez, dans la perception de ce moment de vie ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Je pense qu'il y a de plus en plus de femmes qui s'interrogent sur cette étape de vie et que ça devient une étape de vie et que dans les femmes qui viennent en consultation voient ça plutôt comme une étape de vie, je me répète, et pas comme une maladie. mais une étape de vie particulière où on a besoin de l'aide et de l'éclairage professionnel de santé pour ne pas entrer dans les injonctions des médecins. Et donc les patientes se réapproprient de plus en plus leur corps et le fait de prendre un traitement hormonal substitutif devient une vraie question de santé.

  • Alexandra

    Est-ce qu'il y a une sensibilisation à mettre en place à ce niveau-là ou vous considérez qu'elle est déjà faite ?

  • Docteur Ingrid Theunissen

    Je pense que la sensibilisation... d'être toutes les maladies féminines qui n'en sont pas, et de se les réapproprier par les femmes. Je pense que ce mouvement est en cours, et comme ces jeunes femmes vont un jour arriver à la ménopause, ça va suivre le mouvement.

  • Alexandra

    Oui, parce que c'est vrai que c'est quelque chose qu'on observe déjà au niveau de la prise de la pilule, par exemple. Et on souligne quand même que la base, on le répète souvent dans ce podcast, c'est quand même d'avoir une hygiène de vie qui soit bonne et que c'est d'abord là-dessus qu'il faut se concentrer, évidemment, le renseignement.

  • Laurence Lins

    Tout à fait. On revient toujours à la même chose, c'est que pour être en bonne santé, il ne faut pas s'y prendre quand on est malade ou quand on arrive dans des situations où notre corps nous signale très clairement qu'il y a un déséquilibre. Et donc pour ça, on doit effectivement faire attention à son alimentation. On va répéter encore une fois les choses, mais l'alimentation de type diète méditerranéenne, c'est global, mais c'est vraiment mettre l'accent sur... Les produits végétaux, c'est manger moins de viande rouge, plus de poissons gras, ne pas manger trop de produits laitiers, en tout cas certainement pas de produits laitiers non fermentés, ça c'est évident. Il y a tellement d'autres choses intéressantes à pouvoir cuisiner que le lait par exemple. Donc je crois que c'est vraiment quelque chose de global. Et moi, je serais la plus heureuse si on enseignait à l'école chez les tout-petits comment bien manger, comment prendre du plaisir à manger, d'avoir ce réflexe de bonne santé. Et ce n'est pas nouveau. Hippocrate nous l'a bien dit que notre premier médicament, c'est notre alimentation. Et c'est clair qu'il y a certaines étapes dans la vie qui peuvent nous mettre face au fait qu'on n'a pas toujours bien pris soin de soi. Et donc, quelque part... La ménopause est une opportunité pour se rendre compte si on se traite bien. Il y a vraiment cette idée que prendre soin de soi, ça commence dès le tout jeune âge, que c'est quelque chose qui est important, c'est réapproprier aussi sa santé. Et ce n'est pas vrai que pour les femmes qui vont entrer en ménopause, c'est vrai pour tout le monde. Et voilà, vieillir en bonne santé, c'est quand même la chose la plus extraordinaire que l'on peut souhaiter.

  • Alexandra

    Bien évidemment. Merci mesdames.

  • Laurence Lins

    Merci beaucoup.

  • Alexandra

    Et voici qui clôture cet épisode sur le traitement de la ménopause. Merci docteur Theunissend'avoir été avec nous, merci Laurence également. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à nous apporter votre soutien en lui attribuant une cote, une étoile, en nous laissant un commentaire. C'est toujours un coup de pouce bienvenu. Je me permets aussi de vous rappeler qu'il y a eu un autre épisode sur le sujet de la ménopause, celui enregistré juste avant celui-ci. Il est disponible sur... toutes les plateformes d'écoute, comme tous les autres épisodes de ce podcast Be Live Talk. Je vous souhaite de passer un excellent moment à l'écoute de ces épisodes. Prenez autant soin de vous que ce que vous prenez soin des autres. A très bientôt.

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