- Speaker #0
Tu pensais que bosser à ton compte, c'était la liberté, moins de stress, plus de temps pour toi, une reconversion pleine de sens. Mais parfois, tu as la boule au ventre, tu ouvres ton ordi avec la fatigue d'un marathon que tu n'as jamais choisi de courir, tu te demandes comment t'en es arrivé là, et si t'es la seule à saturer. Dans cet épisode, j'accueille Marion, Customer Care Manager Freelance, maman, et surtout humaine avant tout. Elle nous partage son parcours, ses prises de conscience et surtout, ce qui l'a amené tout droit vers un burnout. C'est une discussion à cœur ouvert entre lucidité, vulnérabilité et espoir, parce que comprendre comment ça commence, c'est déjà se protéger, et parce qu'on mérite mieux que de s'oublier, même dans une reconversion qu'on a choisie. Bienvenue sur le podcast Because We Care, le podcast qui allie stratégie business, expérience client et vraie vie d'entrepreneur. Ici pas de recettes magiques, juste des tasses de thé bien chaudes, ta safe place et des vérités qui brûlent juste comme il faut. Hello Marion, bienvenue sur Because We Care, le podcast qui dit la vérité sur l'entrepreneuriat. Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Bonjour Doriane, merci, ça va très bien.
- Speaker #0
Je suis trop contente, on se connaît depuis très longtemps, mais ça me fait toujours trop plaisir d'avoir une visio avec toi parce qu'on se voit et on se parle, donc j'ai l'impression de prendre comme un petit thé ensemble, donc c'est trop cool. Aujourd'hui, tu es venue nous parler d'un sujet hyper important et très sérieux, et juste avant... On va quand même un petit peu parler de toi, retracer un petit peu ton parcours. Est-ce que tu peux te présenter ?
- Speaker #1
Oui, je m'appelle Marion. On me connaît sur Internet sous le nom Café InCare. J'ai 33 ans. J'habite entre Clermont-Ferrand et Lyon, à la campagne. Et je suis Customer Care Manager depuis 4 ans à mon compte. Et auparavant, j'ai travaillé 10 ans en relations clients dans une très grosse structure.
- Speaker #0
Ok. Donc avant de te lancer dans l'univers du freelancing, de l'entrepreneuriat, tu étais salariée et tu étais déjà dans le bain du service client en fait.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Ok. Est-ce qu'il y a des éléments de ton parcours avant ta vie de freelance que tu as envie de nous partager ? Est-ce qu'il y avait déjà eu, on va mettre les pieds dans le plat, on va parler du burn-out de l'entrepreneur aujourd'hui. Est-ce que dans ta vie de salariée, il y avait déjà eu des...
- Speaker #1
Des prémices ou quelque chose comme ça ? Voilà,
- Speaker #0
des prémices ou même un burn-out complètement.
- Speaker #1
Alors non, c'était complètement l'inverse. C'était le brown-out pour moi. T'ennuyais ? Je m'ennuyais. J'allais chercher du boulot dans d'autres services. Ça a été très particulier parce qu'on avait dans mon service, en tout cas, des pics très intenses à certaines périodes de trimestre, parce qu'on fonctionnait par ces trimestres, en tout cas sur la fin, sur les deux, trois dernières années. Et sur ces deux, trois dernières années, donc en dehors de certains pics... Non, je te dis une bêtise, pardon. Il y a eu les deux premières années, j'étais en service client vraiment particulier sur un centre d'appel. On n'était pas très nombreux pour un centre d'appel, on était une petite vingtaine, mais c'était très dense. Voilà, on ne s'arrêtait pas avec d'autres petites missions. Après, il y a eu quelques années où j'étais sur des producteurs d'énergie, un certain segment. Et là, c'était par trimestre, mais c'était globalement assez calme. Donc, il y avait quand même des pics où je m'ennuyais très fortement, où j'allais chercher du travail dans d'autres services, dans mon ancien service notamment. Et voilà, j'allais toujours chercher des missions, typiquement que des cadres avaient. Moi, j'étais simple agent de maîtrise, en fait, et j'allais chercher d'autres missions parce que je m'ennuyais. J'avais besoin d'un peu plus de challenge, on va dire. Et après, il y a eu deux, trois années où ça a été un peu plus dynamique et je suis tombée enceinte. Donc, ça a tout remis en question. Voilà. Mais non, c'était plutôt l'inverse. Burnout, pour moi, je ne connaissais pas en tant que salariée.
- Speaker #0
Ok. Et c'est peut-être pour ça aussi que tu as voulu chercher une vie de freelancing, où tu pourrais avoir tes propres projets, ou ça part de cette démarche-là ?
- Speaker #1
Alors oui, ma maternité, c'est le point de départ de tout ça, tout simplement parce que j'ai eu un accouchement très dur, très difficile, prématuré avec la néonate, et que j'habitais à une heure de route de mon travail. Donc j'ai été très traumatisée par cet accouchement, par la néonate, et un an de mon fils, quand il a été question de reprendre le travail. J'ai eu beaucoup de difficultés, j'ai failli avoir plusieurs accidents de voiture sur l'autoroute. Ça a été très dur, j'arrivais en état de stress au travail, j'étais complètement déconnectée, comme si mes collègues n'avaient pas changé, mais que moi j'avais changé du tout au tout. Et j'avais l'impression d'être un extraterrestre, c'était très désagréable comme sensation à vivre. Et j'ai appris la grossesse surprise de ma fille, j'étais enceinte d'un mois sans le savoir.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc ça a litement. de nouveau pour éviter ce qui m'est arrivé la première fois. Donc malgré moi, j'ai été forcée d'arrêter de travailler, d'être alitée pendant quasiment neuf mois finalement. Et à l'issue de mon accouchement, qui s'est bien mieux passé, etc. et de ma fille qui est arrivée, la question de reprendre la route tous les jours, de laisser mes enfants de 7h à 19h chez une nounou, ce n'était pas possible pour moi. Je me suis dit, il faut que je change de vie, ce n'est pas possible.
- Speaker #0
Ok. Donc à ce moment-là, on fait connaissance, tu suis le campus Customer Care, tu es diplômée Ausha la main d'ailleurs, une des meilleures élèves de ta promo, je me souviens. Et juste après, tu commences à ce moment-là une toute nouvelle vie de freelance. Est-ce que tu peux nous parler de comment ça se passe, les débuts de ta vie de freelance, comment tu trouves tes clients, est-ce que l'émission se passe bien ? Vraiment, ton expérience dans cette nouvelle vie de Customer Care Manager.
- Speaker #1
Alors déjà ce qu'il faut savoir c'est que moi je te connaissais, enfin c'est un bien grand mot, mais par les réseaux sociaux depuis bien avant le fait que je rentre dans la formation. C'est-à-dire qu'en 2018-2019 j'avais créé un podcast justement, c'est ce qui m'avait permis de garder la tête hors de l'eau, sur les femmes qui entreprenaient, enfin les mères qui entreprenaient. Et du coup je te suivais parce que c'était les tout débuts d'Aline, tes débuts aussi je crois, enfin voilà les vagues d'entrepreneurs, Mylan Ford aussi. et je vous suivais parce que ça me donnait de la force, du courage et tout. Donc, ça avait commencé par là et j'avais gardé ta formation en tête à cette époque-là déjà. Et puis bon, il a fallu que ça fasse son chemin. Et puis effectivement, j'ai décidé de faire la formation parce que je connaissais toute la relation de client, mais pas d'un point de vue entrepreneurial. Donc ça, je voulais m'y former. Et puis également, tu avais tout un carnet autour de toi, des personnes qui te font confiance, et puis un contenu finalement de formation. qui pour moi était qualitatif. Je te disais, ça fait plusieurs années que je suivais ce que tu disais. Et pour moi, ça faisait sens. Donc, c'était normal que je remette ma confiance finalement dans la meilleure personne qui me semblait être capable de délivrer les informations qui m'étaient utiles finalement pour me reconvertir. Et puis, honnêtement, quand je suis en formation et là en reconversion, j'ai tapé dans le tas. Je n'ai même pas cherché à comprendre. Je me suis dit, je me reconvertis. Donc j'y vais, j'ai créé mon compte Instagram, j'ai pris une graphiste aussi, Marion, à Marion Studio, qui m'a aidée pour faire les posts, je voulais quelque chose de professionnel, etc. Et puis tout de suite, finalement j'ai eu un premier prospect qui est venu à moi, puis un deuxième, j'en ai contacté un troisième, il y a eu un client, c'est par le biais du Discord, l'espace du couple avec Florentine, c'était par le biais du Discord. et un autre client, quand j'ai eu comme ça sur Internet... En lisant une annonce, je crois. Ça a été très mixte. Il y a eu des personnes qui sont venues à moi, d'autres, c'est moi qui suis venue à eux, et d'autres, j'ai répondu à des annonces via le Discord de la formation.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
J'ai été en mode bulldozer. Je n'ai pas cherché à comprendre. Et puis après, j'ai essuyé de nombreux refus aussi. Je n'ai pas eu que des validations sur les postulations que j'ai faites.
- Speaker #0
Et donc, tu as trouvé quand même assez rapidement des missions qui te permettaient d'avoir un revenu confortable ?
- Speaker #1
Alors, super rapidement, j'ai démarré la première collaboration en août. Enfin, avant, parce que j'ai eu des petites missions, mais c'était du ponctuel. C'était d'améliorer des expériences clients, parcours clients. Donc, c'était du ponctuel. Et là, je ne l'ai eu même pas en sortie de formation. Je n'étais même pas diplômée. Et puis après, la première grosse collaboration, je l'ai décrochée au mois d'août. Donc, ça devait être 2022, je crois, ou 2023. Et puis après, ça a enchaîné une autre collaboration qui a commencé au mois d'octobre et après, une autre au mois de décembre. En gros, j'ai eu deux mois, deux mois, deux mois, je crois, entre chaque début de collaboration jusqu'à ce que les trois se cumulent finalement les unes aux autres.
- Speaker #0
D'accord, donc tu as eu trois grosses missions long terme tout cumulé. Tu faisais à peu près combien d'heures par semaine ?
- Speaker #1
Je calcule les plus à la fin.
- Speaker #0
C'était plus pour ?
- Speaker #1
Je calcule les plus à la fin et c'est ce qui m'a menée au burn-out. Je pense que j'ai eu le... comment dire ? C'est pas que j'ai eu les yeux plus gros que le ventre, mais c'était tellement challengeant et tellement gratifiant quelque part. Et puis quand on est avec des clients différents, il y a des missions différentes, des sujets différents. C'était à chaque fois des formations sur des sujets qui n'étaient pas les mêmes. Donc c'était, je crois, gratifiant et challengeant de se dire qu'on pouvait contribuer à plusieurs entreprises.
- Speaker #0
Et puis tu avais tellement connu l'ennui avant qu'à mon avis, là, tu étais en mode, mais trop bien. Enfin, c'était stimulant, la stimulation dont tu avais besoin, en fait.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Et pendant combien de temps tu as travaillé avec ces trois missions cumulées ? beaucoup d'heures par semaine et donc quand même pas mal d'investissements de ta part ?
- Speaker #1
Il y a une mission que j'ai arrêtée en mars pour diverses raisons et les deux autres, je les ai arrêtées en décembre 2023. Du coup, j'ai décidé de les arrêter. Donc ça a fini. En gros, j'ai travaillé à peu près une bonne année.
- Speaker #0
Une bonne année.
- Speaker #1
C'était six mois quasiment et l'autre, c'était une bonne année avec les deux autres.
- Speaker #0
Ok, oui, c'est ça parce que tu t'es lancée toi en 2022. C'est la promo de 2022. Ok, à quel moment t'as senti qu'il y avait un truc qui clochait dans ta vie pro de CCM Freelance ?
- Speaker #1
Alors, effectivement, comme je te disais, je m'ennuyais dans mon travail précédent. Donc là, je me suis investie pleinement, mais ça rentrait en contradiction finalement avec le temps que je voulais passer avec mes enfants. Et ça, je l'ai perdu de vue en route parce que dans cette notion aussi de reconversion, il y avait le temps que je voulais passer avec mes enfants, du temps de qualité. Je voulais aller les chercher à l'école, les amener à l'école, les chercher à l'école, etc. Je voulais faire partie de ces mamans qui sont présentes pour leurs enfants, pour le coup, de par ce que j'ai vécu moi à titre personnel. Je ne voulais pas reproduire la même chose. Sauf que finalement, j'ai reproduit la même chose malgré moi. Et typiquement, quand j'étais en vacances, on va dire, où je me suis vue, j'étais malade comme un chien, je travaillais des scènes mais ubuesques. Vraiment, en tant que salariée, tu ne vivrais pas. J'étais en vacances, entre guillemets, je voyais mes enfants qui jouaient dehors avec ma famille et tout. Et moi, j'étais derrière mon ordinateur à travailler. Et je me revois en larmes à dire à ma mère, mais moi, je travaille, j'en ai marre de travailler, j'en peux plus. Et là, je me suis dit, mais ce n'est pas possible. Il y a vraiment une grosse dissonance cognitive entre ce que je voulais au départ et ce que j'ai mis en place, finalement.
- Speaker #0
Donc ça, c'était la première prise de confiance ?
- Speaker #1
Ah oui. C'était vraiment de fondre en larmes bêtement, de me dire que je suis en train de travailler, alors que ce n'est pas ce que j'aurais voulu là, tout de suite, maintenant, dans l'instant.
- Speaker #0
Mais à ce moment-là, tu ne t'es pas dit que c'était un burn-out ? Tu t'es dit...
- Speaker #1
Non, franchement, le burn-out, c'est venu après. ces rétrospectivements, je me suis là... T'as cramé toutes tes cartouches, en fait. Moi, la question du burn-out, j'ai mis des mots dessus. Après coup, ce n'était pas sur le moment. Sur le moment, je me suis dit, mince, il y a une grosse dissonance entre ce que j'imaginais et ce que j'ai créé, finalement.
- Speaker #0
Et c'est pour ça, petit à petit, je pense que ce mal-être a continué à grandir après cette prise de conscience. Qu'est-ce que t'as fait ? Quelles ont été les actions que t'as prises par rapport à ça ?
- Speaker #1
Eh bien, ce qui s'est passé, c'est que j'étais tellement motivée, j'avais tellement envie que j'ai voulu prendre sur le moment des responsabilités encore plus grandes. Et d'ailleurs, je m'en excuse auprès de mes clients parce que finalement, j'ai fait un rétro-pédalage. C'est-à-dire qu'en gros, avant l'été, il y avait vraiment cette ambition de croître encore plus. Et moi, j'étais trop motivée, j'avais envie, j'avais très envie. Et il y a eu l'été qui est passé, j'ai pu prendre quelques jours quand même de congé, de me poser, savoir ce que je voulais réellement. Et là, ça a été la décompression complète. Je me suis dit, Marion, tu es partie dans la mauvaise direction. Tu n'es pas au bon endroit. Du coup, ça a été la douche froide pour moi. Comment faire un rétro-prédalage auprès des clients ? De dire que finalement, l'investissement qu'on avait eu, c'est trop. C'est submergeant et que là, c'est délétère et pour moi, mais aussi pour l'entreprise pour laquelle je travaille. Parce que moi, c'était ça aussi. C'était ça, je pensais à moi. Mais en fait, si moi, en tant qu'individu, je ne vais pas bien dans mes baskets, je ne peux pas accompagner correctement l'entreprise pour laquelle je travaille. Donc, ce n'était pas bon. Ce n'était pas bon et ce n'était pas honnête de ma part en plus de ça.
- Speaker #0
Ok. Et donc, tu as tout arrêté ?
- Speaker #1
Alors, je n'ai pas arrêté du jour au lendemain. J'ai prévenu mes clients qu'effectivement, je comptais m'arrêter. Et j'ai tout mis en place avec eux, les processus de recrutement, toutes les formations, toutes les mises en place des bases de données. En gros, ma manière à moi de les remercier et puis de dire qu'effectivement, j'avais besoin de partir, mais que je ne faisais pas ça non plus comme une voleuse, quelque part, ça a été de tout mettre en place et d'accompagner mes clients à ma succession.
- Speaker #0
Et à ce moment-là, quand tu sais que tu veux arrêter et que tu commences à mettre en place ces choses pour arrêter, est-ce que tu sens, tu sais que c'est quand même un burn-out que tu fais ou tu n'as pas encore mis les mots dessus
- Speaker #1
C'est vraiment quand j'ai arrêté, c'est début 2024, quand j'ai tout arrêté et que tout est retombé du coup, que je n'avais plus de travail à faire. Et là, je me suis dit, mince, effectivement, là, il faut se reconstruire.
- Speaker #0
Limite, c'est là que ça a été le plus dur, une fois que tu as arrêté ?
- Speaker #1
Ah oui, c'était l'hiver. On était en plein hiver, en plein mois de janvier. C'était super calme. Et là, c'est propice à l'introspection aussi. C'est le moment où tu es plus chez toi, où tu es en mode cocooning et tout. Et je me suis pris comme une gifle. Mais ça m'a retransportée des années en arrière avec cet accouchement traumatique, le sentiment de solitude, d'incompréhension. Ça m'a fait travailler aussi tout ce que j'avais mis sous le tapis. Ces dernières années, j'avais dit « allez hop, allez hop » , j'avais tout mis sous le tapis et ça m'a un peu explosée au visage. 2024, ça a été rude pour moi.
- Speaker #0
Ça s'est manifesté comment chez toi, tous ces symptômes au final du burn-out ? J'ai l'impression qu'il y a eu deux temps. Il y a eu le vrai burn-out, mais au final, tu as tenu parce que tu as été jusqu'au bout avec tes clients, tu as mis en place les formations, tu as recruté des gens, etc. Et ensuite, tu as eu les vrais symptômes qui sont apparus au moment où tes nerfs relâchent. C'est comme quand parfois tu es une personne stressée. Je ne sais pas si ça te fait ça régulièrement, moi ça me fait ça régulièrement. Et que dès que tu es en vacances, tu tombes malade. Comme tout corps de ton système immunitaire,
- Speaker #1
il se dit... Moi non, mais mon frère, oui. Chaque année, tu peux être sûre que tous les étés, il va y avoir un truc. C'est imparable.
- Speaker #0
J'ai l'impression que c'est ce qui était un peu arrivé. Les vrais symptômes du burn-out sont arrivés quand au final, tu avais plus ce qui te causait ce mal-être. Comment ça s'est manifesté chez toi ? Où tu t'es dit, vraiment, il y a un truc qui ne va pas, il faut que je me fasse aider ?
- Speaker #1
Ça s'est manifesté, je dirais, d'un point de vue personnel, vraiment. C'est-à-dire que je savais que j'avais une petite sécurité avec le Pôle emploi, donc pas besoin de chercher du travail dans l'immédiat. Je n'avais jamais été au chômage, donc là, voilà, ça s'est présenté comme ça. Donc d'un point de vue financier, je savais que j'avais le temps de tenir quelques temps pour me retaper. Par contre, d'un point de vue émotionnel et psychologique, ça a été rude. Alors après, tes mamans, tu sais ce que c'est. Moi en tout cas c'est quelque chose dont je m'applique à faire C'est que j'ai des enfants, je tiens pour eux Je ne me suis pas effondrée, je n'ai pas fait une dépression à être alitée, à ne plus pouvoir me lever, etc. J'avais des enfants, il fallait se lever le matin, il fallait être présente, il fallait les accompagner. Mais comme toujours, ces six dernières années, si tu veux, les enfants n'ont jamais pâti. Mais par contre, moi, le couple, parce que ça, on n'en parle pas du couple, mais le couple, il prend cher aussi. Beaucoup d'incompréhension, beaucoup de... de communication qui devrait avoir lieu mais qui sont compliqués parce que tant que tu sais pas ce qui t'arrive c'est compliqué de communiquer voilà aussi Le fait que ta famille te dise mais pourquoi tu as tout quitté aussi alors que là ça fonctionnait bien pour toi qu'est ce que tu fais quoi ils sont dans l'incompréhension et puis ouais c'était des mois à créer j'ai beaucoup créé tu vois j'ai fait de la peinture j'ai fait j'ai écrit j'ai voilà remis en En branle, on va dire, toute la partie créative que j'avais. J'ai même fait des ateliers aussi d'un point de vue pro avec d'autres personnes, que j'ai animées. Je me suis penchée sur ça, sur la partie spirituelle aussi, j'ai beaucoup développé ça. J'ai développé aussi finalement des amitiés. Et ça, ça m'a sauvée, objectivement, parce que j'étais très seule, je ne m'en rendais pas compte. Donc voilà, si tu veux, pour moi, ça a été vraiment comme... Un soufflé, tu vois, t'imagines un soufflé que tu as fait, que tu as cuisiné, d'un coup il retombe complètement. Et là c'est bon, je fais quoi ? Je fais quoi ? Je suis qui ? Qu'est-ce que je veux ? Je croyais que c'était ça que je voulais, mais en fait les conditions ça ne me convient pas. Alors en plus tu sais, sur internet on voit beaucoup les entrepreneurs aller à la course aux millions, à la hustle hard, tu vois, où les membres preneurs, voilà, tu ne dis pas tout. Toi, quand tu es en mode slow life, tu te dis que ce n'est pas le mode de vie qui te convient. Je ne veux pas être une tradwife non plus, mais je ne veux pas non plus être quelqu'un qui bosse H24. Et ça a été ça. Ça a été la voie du milieu pour moi qui a été dure à trouver. C'était de me dire où est ma voie du milieu à moi. Je ne veux plus être salariée. Je ne veux pas travailler comme une acharnée en étant à mon compte. Je veux pouvoir profiter de mes enfants parce que demain, on ne sait pas de quoi la vie est faite. Je ne veux pas regretter dans 15 ans de ne pas connaître mes enfants et de ne pas avoir passé du temps avec eux. Mais pour autant, je veux m'éclater aussi et être challengée intellectuellement. Il y a l'aspect financier, mais pour moi, ce n'était même pas ça la question. C'était de me dire, intellectuellement, j'ai besoin d'être challengée, d'être stimulée, de faire quelque chose. Donc, c'était ça qui était dur, trouver la voie du milieu.
- Speaker #0
En fait, j'ai l'impression que ces missions en Customer Care qui sont beaucoup à charger, ça a été comme la goutte d'eau, au final, de plusieurs années de choses que tu n'avais pas trouvées. Peut-être. Justement, qu'est-ce qui te convient vraiment ? Ou peut-être de choses aussi, comme tu dis, que tu avais mis sous le tapis et au final que tu aurais peut-être dû régler, etc. Et pour beaucoup de personnes, j'ai l'impression que le burnout, c'est ça aussi. C'est un peu le stop. Donc, ce n'est pas forcément dû que au boulot, que à la vie professionnelle. D'ailleurs, parfois, il y a aussi beaucoup de la vie personnelle qui rentre en compte. Parce que maman, charge mentale, pas le temps de penser à soi, etc. Enfin, tout qui va vite et tout. Donc, c'est intéressant à avoir comme retour. pendant l'année 2024 à quel moment tu t'es dit c'est un burn out et à quel moment t'as mis en place des choses pour aller de l'avant aller mieux et qu'est-ce que t'as mis en place aussi ?
- Speaker #1
Je dirais que je m'étais dit tout janvier je prends du temps, je m'étais dit janvier de toute façon c'est un mois mort entre guillemets, c'est le mois des bonnes résolutions pour la plupart mais pour moi c'est un mois assez mort, les bonnes résolutions pour moi se font en septembre tu vois, je suis en année plutôt scolaire, donc je me suis dit janvier je me laisse du temps savoir où je vais, ce que je veux, etc. Sauf que j'ai vu que ça durait. Février, ça continuait. Mars aussi, je ne savais pas où j'allais. J'ai eu la chance d'être dans une pépinière d'entreprise. Donc là, mon local, il est dans un bâtiment où il y a plusieurs professionnels des métiers du bien-être. J'ai fait un bilan de compétences, ça faisait des années que je voulais en faire un. Et chance, j'ai Laura qui fait des bilans de compétences, donc j'ai vu Laura. Et là, je me suis retrouvée à pleurer, littéralement, avec elle. C'est-à-dire que je fondais en larmes. C'était pire qu'une séance chez le psy, en fait. Je lui disais, mais je suis vraiment désolée, je me confondais en excuses. Voilà, je ne savais plus où m'être parce qu'en fait, je disais, je pleure, je ne faisais que ça, quoi. Pleurer, pleurer, pleurer, me dire mais je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie. Et c'était rude, c'était vraiment rude. Et après, il a fallu vraiment du temps pour que je voie un psy. Pour le coup, j'en ai vu un en octobre-novembre. Où là, je n'ai plus pu tenir pour différentes raisons. J'en étais au point de me dire, je vais aller me planter sur un arbre. C'était un peu ça l'idée. C'est soit ça, soit...
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Là, j'en étais à un point où je me disais, ma vie, mes enfants seraient mieux sans moi. Donc bon, partant de ce postulat-là, je me suis dit, il serait peut-être temps quand même de voir quelqu'un, finalement.
- Speaker #0
Et tu dirais que c'est ce qui t'a le plus aidée ?
- Speaker #1
Non, absolument pas.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Une petite claque pour les psys. Non, c'est bête, mais c'est d'avoir des amis, vraiment. Je suis quelqu'un d'assez introvertie depuis que je suis enfant. Et après, bon, ça... Ça tend à changer ces dernières années. En tant que Customer Care Manager, ça ne se voit quasiment plus. D'ailleurs, après 15 ans de relation client, ça ne se voit plus beaucoup. Mais depuis que j'ai habité là où j'étais, je n'avais pas vraiment d'amis. En fait, j'ai mes amis qui sont loin de chez moi, à des centaines de kilomètres. Donc, tu les vois l'été, tu les vois de temps en temps. Mais tu n'es pas quelqu'un avec qui tu vas te balader, avec qui tu prends un café, ce genre de choses. Ma famille est très loin aussi. J'avais ce sentiment d'isolement et le fait d'avoir eu un groupe d'amis. avec qui j'ai pu parler de sujets philosophiques, de sujets très lourds, très graves, mais aussi très légers. Ça a été mes salivateurs. Et puis on a été se balader dans la forêt, on a été rire, pleurer. En gros, tout ce qui me manquait, que je n'avais pas pu évacuer ces dernières années, je l'ai fait là, à ce moment-là. Et c'est ça qui m'a sauvée, en fait.
- Speaker #0
Et tu penses que voir un psychologue, ça t'a aidé aussi ou pas ?
- Speaker #1
Non. Me concernant, non pas du tout parce que ce qu'il faut savoir c'est que je fais aussi de l'accompagnement périnatal avec des femmes, des enfants, moi en tant que praticienne. Et ce que je m'applique à faire, notamment parce que je me suis spécialisée dans l'accouchement traumatique, ce que je m'applique moi à faire avec les personnes que j'accompagne, c'est de ne pas les retraumatiser, de ne pas appuyer là où ça fait mal et d'aller par des biais détournés en gros. les accompagner, leur faire dire ce qu'elles ont à dire, mais sans les brusquer. Et moi, ce qui m'est arrivé, c'est que c'est tout l'inverse. J'ai dû redire toute ma vie, tous mes traumas d'enfants, d'ados, d'adultes. Donc ça ne fait que re-balayer tout ce que je sais déjà, tout ce qui me blesse déjà. Et il n'y avait pas cette notion de « Bon, ok, on fait quoi avec ça maintenant ? » Tout ça, tu le sais, j'étais dans ma vie, donc je l'ai vécu, j'en suis consciente. Maintenant, c'était moi ce qu'il me fallait. T'en fais quoi ? Comment tu le transformes ? Tu vois, un peu comme un... Comment on appelle ça ? Un alchimiste, tu sais, qui transforme le plan en or. Moi, je voulais ça. C'était ma boule, là, on en fait quoi ? On la transforme comment, en fait ? Et ça, je ne l'ai pas eu. Alors, c'est peut-être moi qui n'ai pas assez persisté, mais au bout de 5 ou 6 séances, à ressasser les mêmes choses. Voilà.
- Speaker #0
Et puis, il y a la personne en elle-même aussi. Parfois, on n'accroche pas forcément. Ils n'ont pas une approche assez personnalisée. Enfin, parfois, c'est le professionnel aussi qui ne convient pas.
- Speaker #1
Possiblement. J'en avais consulté une, d'ailleurs, il y a quatre ans. Et puis, pareil, je n'accrochais pas avec l'approche. Ce n'était pas avec la personne, mais l'approche. Disons que je crois que ce qui est compliqué, c'est que quand on est au courant soi-même, tu vois, de ses propres traumas, de ses propres failles, de ses propres fêlures, finalement, et que ce n'est pas quelqu'un qui doit mettre le doigt dessus. il y a cette partie là où le psychologue pour moi peut mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans ta vie. Mais quand tu en es déjà informé, moi, ce qui manquait, ce n'était pas la partie « j'ai pointé ça, ça, ça du doigt » , c'est vraiment « vous en faites quoi ? » « Comment on peut vous accompagner à l'intégrer dans votre vie et à faire en sorte que vous le transformiez de cette manière ou vous mettiez plus de limites là-dessus ? » C'était ça, en fait, où axer la communication. Et ça, je ne l'ai pas trouvé, en fait. Donc, je n'ai peut-être pas trouvé la bonne personne, effectivement. Mais je me suis dit que finalement, je m'aiderais mieux moi-même. à ne pas tout le temps ressasser les mêmes problèmes et à avancer. Moi, je voulais avancer. Et finalement, ça a été salvateur, je pense.
- Speaker #0
Au final, ce qui ressort, c'est que pendant chaque étape de cet épisode de Burnout, tu es ultra consciente de tout. À aucun moment... Tu vois, par exemple, j'ai connu moi-même des copines qui ont eu ça, qui ne se rendaient pas compte qu'elles étaient dans un cercle qui les amenait justement au Burnout, et qui, même avec des enfants, un jour n'ont pas pu se lever. Vraiment, c'était plus fort qu'elles. Leur corps ne répondait plus. Son cerveau voulait, mais elle ne pouvait plus se lever. Donc je pense que ça fait ça quand tu n'es pas consciente de ce qui t'arrive. Toi, tu as eu quand même conscience de ça et tu as anticipé un minimum. Tu as arrêté de bosser, tu as quand même arrêté tes missions. Missions pour lesquelles tu étais trop heureuse d'avoir, que tu aimais profondément, etc. Donc tu étais consciente, ultra-consciente, et tu as rapidement, quand même, assez rapidement, moi je trouve, par rapport à chronologiquement parlant, je veux dire, par rapport au premier signe de mal-être dans ta vie pro, tu as pu mettre assez rapidement tout ça. Est-ce que tu aurais justement des conseils à donner aux personnes qui nous écoutent pour être conscient, être vraiment dans la conscience de savoir si on met en passe d'aller vers le burnout ou pas ?
- Speaker #1
Le premier, c'est un conseil que j'ai donné pendant la réunion qu'on a tous eue ensemble à Paris. C'est le fait de, quand on se reconvertit, notamment parce qu'il y a beaucoup de personnes qui se reconvertissent, Si... quelle vie elle veut l'avoir, vraiment se l'afficher. Je veux travailler tant d'heures par semaine, je veux faire cette reconversion parce que j'ai telle et telle ambition. Et se rappeler quand après on dépasse ce cadre-là, se dire, ok, là ça va, je suis d'accord avec ça, ou est-ce qu'à l'inverse, j'ai outrepassé les limites que je m'étais fixé au départ, et le cadre que je m'étais fixé au départ. Je pense que ça c'est important parce que... Je pense ne pas être la seule, justement, à être très dynamisée par cette envie de bien faire, d'avoir plein d'heures, de peut-être avoir aussi un chiffre d'affaires très correct pour avoir des projets, voyager, ce genre de choses. Et en fait, les personnes se brûlent les ailes. Donc, il y a ça. Il y a le fait vraiment de se poser un cas, de se l'afficher quelque part ou un carnet, peu importe, mais de l'écrire et de s'y référer de temps en temps. Il y a... Qu'est-ce que je pourrais donner d'autre ? Faire attention aussi aux signes physiques, tout simplement. Est-ce que tu dors assez bien ? Est-ce que tu es tout le temps fatigué ? Est-ce que tu as mal quelque part en permanence ? Ce genre de petits signaux où tu es tout le temps rumé, tu as tout le temps mal au côté droit. Je ne sais pas, tu te lèves et tu es crevé comme si tu n'avais pas dormi ou que tu avais fait la fête pendant des semaines entières. bon à part si tu es un bébé nouveau né qui dort pas ça mis à part évidemment mais Mais voilà, tu vois tous ces petits signaux physiques que ton corps te dit qu'il y a un problème et que tu n'es pas en capacité d'entendre parce que j'ai attrapé un rhume, j'ai attrapé une grippe, j'ai une angine, etc. Oui, mais sauf que là, tu es juste affaibli. Et ton corps, il n'est pas en capacité de se défendre. Donc, il y a ces petits signaux physiques-là et puis toutes les petites contrariétés. C'est-à-dire, et je pense que c'est valable peut-être encore plus fortement quand on est une femme, tu vois, dans le sens où on tolère beaucoup. notre zone de tolérance est très forte et puis on veut pas contrarier, on veut pas dire on absorbe en fait, t'absorbes jusqu'au moment où t'es plus en capacité de le faire et ça c'est en fait au bout d'un moment le corps a sa zone d'absorption mais tu vois tu peux pas l'étendre à l'infini ouais exactement et donc ça explose si on dit qu'il est pas assez salé ton plat est pas assez salé ce soir boum la tâche finie Oui, c'est ça. Et puis après, c'est ta famille qui empathie finalement, parce que tu ne peux pas le dire au travail. Donc, tu vas rebalancer ça sur ton conjoint, sur ta conjointe, les enfants. Enfin, ce n'est pas sain. Ce n'est pas sain.
- Speaker #0
Ok. Là Marion, tu es back dans le game des custom market managers. Tu as envie de revenir. Comment tu vas revenir ? Comment tu veux reprendre ton activité justement pour ne pas retomber ? On n'a pas fait cette conclusion, mais aujourd'hui, j'ai l'impression que ça va. Est-ce que tu te sens guérie ou est-ce que tu sais que tu as encore quelques travaux à effectuer par rapport à ça ?
- Speaker #1
Alors non, je ne dirais pas que je suis guérie. Je dirais juste que je suis en apprentissage, tu vois, des limites notamment. Voilà, moi, j'ai grandi dans le sens où on m'a appris à ne pas dépasser, à rester un peu dans le rang.
- Speaker #0
Ça a vite explosé d'un point de vue physique, on va dire, où j'ai eu un déshabillement pas identique, je suis percée, etc., tatouée. Mais d'un point de vue psychologique, tu vois, et mettre des barrières sur moi, je vaux ça, j'accepte ça, je n'accepte pas ça, c'est plus compliqué, tu vois. Et ça, c'est tant pas que d'un point de vue professionnel, à la vie de tous les jours. Je trouve que c'est compliqué, tu vois, de s'imposer, de dire ça, c'est OK pour moi, ça ne l'est pas. Donc moi, ma zone d'apprentissage, elle reste encore là-dessus et je pense que ce sera probablement le travail de toute une vie. De dire que ce n'est pas parce que tu as des limites qu'en fait tu manques de respect à la personne qui est en face de toi, tu vois, l'interlocuteur. C'est aussi savoir se valoriser et se mettre en accord avec soi-même et c'est important si on veut durer sur le long terme. Et oui, effectivement, j'ai repostulé ces derniers temps à différentes annonces. Je me suis pris plein de refus à nouveau. Et pourquoi je le dis ? Tout simplement parce que j'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'élèves du campus qui sont effrayés par les refus. que ça paralyse beaucoup mais c'est comme ça en fait, c'est le jeu il faut prendre ça comme un jeu, on postule et puis il y aura des oui, il y aura des non et ce que je dis, enfin oser après vous risquez quoi ? Un non c'est la plus grosse chose qui risque d'arriver et comment je me prémunis que ça m'arrive à nouveau ? Alors tout simplement je suis assez vigilante sur le fait de postuler avec des start-up par exemple je sais que cet écosystème là est très en demande Et... de profils qui vont être corvéables. Et ça, je sais que ce n'est pas forcément compatible avec mon profil. Je suis mère de famille, mon conjoint est souvent en déplacement, donc c'est moi qui gère beaucoup de choses malgré tout. Et ce n'est pas compatible avec un emploi du temps à rallonge. Je fais attention aux missions aussi que je choisis, c'est-à-dire est-ce que le sujet me plaît ? Est-ce que l'interlocuteur que j'ai en face de moi me semble digne d'intérêt, digne de confiance ? Est-ce qu'il va être en capacité d'écouter justement ces fameuses limites que je vais poser, en échange évidemment d'un travail de qualité que je fournis ? Ce n'est pas à sens unique de ma part de mettre des conditions, mais en tout cas que ces conditions-là puissent être entendables et valides, qu'elles ne soient pas remises en cause et que ça ne mineure pas finalement la qualité du travail que j'ai à fournir.
- Speaker #1
Ok. Donc tu continues aussi ton autre activité à côté d'accompagnement périnatal, c'est ça ?
- Speaker #2
Donc,
- Speaker #0
tu cumules au final. Je le continue en dilettante. Ce n'est pas très prégnant. Je le continue en dilettante. Mais effectivement, notamment, comme je te disais, j'ai besoin d'être challengée intellectuellement. Et là, j'effectue un travail de recherche. Ça fait six ans que je le fais, mais là, j'ai décidé de me lancer dans l'écriture d'un livre. Parce qu'en français, il y a zéro ressource sur ce sujet-là. Et alors qu'en anglais, on en trouve, en fait, que ce soit des personnes américaines ou anglaises qui écrivent.
- Speaker #1
Sur quel sujet ?
- Speaker #0
Sur l'accouchement traumatique.
- Speaker #1
Hyper intéressant. Donc là, tu es dans le process d'écriture d'un livre ?
- Speaker #0
Je commence l'écriture du livre.
- Speaker #1
D'accord. Donc tu commences l'écriture d'un livre, l'accompagnement périnatal en dilettante de temps en temps, et tu reprends ton activité de customer care manager.
- Speaker #0
Je crois que j'ai besoin effectivement d'être stimulée. C'est ma façon de fonctionner aussi, et je sais que pour beaucoup de personnes, ce n'est pas très compréhensible. En disant qu'en se séparpillant, on ne peut pas faire grand-chose. Mais ce n'est pas une question de se séparpiller. C'est du temps. Typiquement, ce n'est pas 150 % en tant que Customer Care Manager, 150 % en tant qu'accompagnante périnatale, 150 % en tant qu'un livre. C'est 10 % par-ci, 15 % par-là et 80 % sur autre chose. C'est juste une question de curseur, finalement. Mais je crois que c'est indispensable à mon équilibre d'avoir à la fois un côté très pratico-pratique et à la fois le côté humain. Empathique, vraiment, puis tourner vers les femmes. C'est quelque chose qui m'anime beaucoup, de me dire que mon expérience peut servir à d'autres personnes que moi, en fait.
- Speaker #1
Tout à fait. Et en conclusion, cette expérience du burn-out, j'ai l'impression que ça t'a aussi appris à 100% savoir ce que tu veux, ce que tu ne veux pas. Donc, tu t'autorises à être très stimulée avec, par exemple, ces différents projets, mais comme tu l'as dit, en posant des conditions et des limites. aux efforts et au travail que tu vas fournir dans ces différents projets. Et ça, c'est hyper smart de ta part, d'avoir encore une fois conscience de tout ça. Et c'est un super bon conseil, je trouve, à retenir pour toutes les personnes qui nous écoutent. Ce n'est pas parce qu'on a envie de faire plein de choses différentes qu'on va forcément s'épuiser. À partir du moment où, comme tu dis, on délimite ce projet-là, je décide que je mets 20% de mon temps, ce projet-là, ça va être 30%. Par exemple, tous les lundis, c'est dédié à mon livre. Je prends ton exemple. Le mardi et le mercredi pour les accompagnements périnatales et jeudi et vendredi pour le customer care. C'est un exemple, mais en gros, c'est vraiment de poser des limites et d'organiser, je pense aussi, tout ça pour pas que ça déborde sur ce qui compte vraiment, au final, notre vie perso, les enfants, le temps pour soi, etc.
- Speaker #0
Tout à fait, oui.
- Speaker #1
Est-ce que pour finir, Marion, tu aurais trois erreurs à nous partager qui sont absolument à éviter pour ne pas faire un burn-out et au contraire, si tu as trois autres bonnes pratiques aussi à partager pour terminer cet épisode ?
- Speaker #0
Donc la première, je dirais effectivement dépasser ses limites. Pour moi, c'est effectivement la première erreur. Parce que, alors certes, la zone de confort, c'est une chose, la dépasser, la surmonter, etc. Mais tu ne peux pas être tout le temps en dépassement de zone de confort. Tu as besoin de la dépasser ponctuellement et d'y revenir, en fait. Donc, si tu dépasses totalement et tout le temps cette zone de confort, finalement, c'est là où c'est délétère. Donc, ça, c'est la première erreur.
- Speaker #1
C'est comme quelque chose qui s'élargit,
- Speaker #0
mais d'où ça ? C'est un élastique. Non, puis c'est un élastique. En gros, tu vois, il faut que ça revienne et puis ça revient. Si ton élastique reste tendu à un moment donné, il éclate tout simplement. Voilà, s'il y a une image à retenir, c'est ça. Ta zone de confort, tu peux l'outrepasser et sortir et te challenger, mais c'est pas...
- Speaker #1
Tu peux le détendre un peu, qu'il soit moins rigide, mais...
- Speaker #0
Deuxième erreur, je dirais de se brader aussi. Je vois beaucoup de personnes qui se bradent tant en termes de temps que d'argent. Et ça ne peut pas fonctionner. Ça ne peut pas juste fonctionner, en tout cas pas sur le long terme. parce qu'il y a un sentiment de frustration je pense que ça peut générer et une frustration qui dure, qui perdure et un sentiment de ne pas être valorisé à sa juste valeur justement, pour moi ça peut me mener au burn-out de se dire le travail que je fournis n'est pas en adéquation avec ce qu'on pense que je vaux et là niveau confiance en soi c'est mauvais c'est dangereux et ça ça s'applique aussi ça a des répercussions finalement aussi sur la vie de famille et la vie de couple et la vie en tant qu'individu finalement ça remet en cause vraiment qui on est et combien on vaut aux yeux des autres. Et c'est rude, ça peut vraiment aussi être un marqueur. Dernière erreur à ne pas commettre, à mon sens, travailler peut-être sur des sujets qui sont incompatibles, des sujets ou avec des entrepreneurs qui sont complètement incompatibles avec notre mode de vie. Je m'explique. Donc moi, comme je disais, je suis mère de famille. Mon conjoint est souvent en déplacement. J'habite à la campagne. En gros, j'ai une vie tout à fait basique de personne qui vit en France, de mère de famille. Et j'ai travaillé avec des entrepreneurs qui vivent à l'étranger, qui sont jeunes, etc., qui ont beaucoup de temps pour travailler. Et c'est formidable. Franchement, je trouve ça formidable pour eux. Et heureusement qu'il y a des gens comme eux qui font vivre des équipes aussi et qui participent à l'environnement entrepreneurial. Mais du coup, c'était tellement en inadéquation avec mon mode de vie à moi. que je me sentais pas mal à l'aise, mais il y avait un gros décalage en fait, où je me disais, leur mode de vie est tellement différent du mien, que c'est compliqué de se comprendre finalement. Et je ne leur jette pas la pierre et je ne me jette pas la pierre à moi, mais factuellement, voilà, moi je suis ancrée dans un certain quotidien, eux sont ancrés dans un autre quotidien, donc c'est compliqué finalement d'arriver sur quelque chose où on peut se comprendre facilement, en tout cas. Ça demande vraiment des gros ajustements.
- Speaker #1
Tu dirais qu'il y a eu des manques de compréhension de la part de certains de tes clients par rapport à ta vie familiale ? Comme quoi, par exemple, tu n'es pas disponible à 21h du soir pour répondre ou des exemples comme ça ?
- Speaker #0
Non, c'est un manque de ma part, en fait. Là, pour le coup, c'est moi qui ai pas pu mettre de limites. C'est-à-dire que j'ai voulu me mettre à leur niveau pour prouver que j'étais dans le game et tout, que j'avais ma place. Mais factuellement, je suis qui je suis, en fait. Et c'est marrant parce qu'un des premiers conseils que j'ai donné aux personnes aux sessions après nous sur le campus, C'est « soyez qui vous êtes » . Et moi, je me suis gommée pour devenir une personne que j'estimais être valable sur le marché des customer care. Sauf que je suis qui je suis avec le quotidien que j'ai. Malgré tout, je ne peux pas l'effacer. Et puis, je n'en ai pas envie en plus. Donc voilà, c'est la troisième erreur, renier qui on est. Et faire en sorte de vouloir correspondre à quelque chose qu'on attend de soi, mais qui n'est pas soi en fait, tout simplement. Donc la dissonance, elle ne peut pas durer sur le long terme. C'est valable en tant que salarié, mais ça l'est encore plus quand tu es à ton compte et qu'en fait, il n'y a que toi. Tu ne dépends que de toi uniquement. Il n'y a pas d'arrêt maladie. Il n'y a pas de tiens, j'ai ci, j'ai ça. Voilà, c'est toi. Donc, ce n'est pas la même chose. Et après, trois conseils que je pourrais donner. Donc, pour aller vers ce que j'ai dit, poser une limite. Voilà, clairement, dans le sens où savoir qui vous êtes, ce que vous attendez de cet emploi-là.
- Speaker #1
Et connaître ses limites aussi. Pardon ? Connaître aussi ses limites, ce qui est compliqué. Est-ce qu'on pourrait nous dire, en retour de cet épisode, c'est bien beau de nous dire, poser le midi, mais comment on fait pour connaître ses limites ?
- Speaker #0
Je pense que déjà, il faut partir du constat dans quel environnement tu es. Est-ce que tu es une personne célibataire, en couple ? Est-ce que tu as des enfants ? Est-ce que tu as de la famille qui t'accompagne, des amis ? Est-ce que tu viens en ville, à la campagne ? En gros, être lucide sur l'environnement que tu as.
- Speaker #1
Et même le traitement de santé aussi.
- Speaker #0
Est-ce que tu es seule ? Est-ce que tu as des difficultés de santé ? Est-ce que tu peux travailler à 100% ou pas ? Quels sont tes choix en fait ? Quels sont tes choix, tes possibilités et les contraintes avec lesquelles tu fais face ? Typiquement comme tu dis En cas de maladie Tu gères pas tout Si t'as de l'endométriose sévère Par exemple et qu'il y a des jours Où t'es cloué à l'ité Il faut que tu sois honnête Avec ton employeur Ton employeur ou ton client Ça dépend pour qui tu travailles Et que tu subisses pas Cette chose là mais que t'en fasses une force Et que tu puisses Le vivre au quotidien Donc voilà, et c'est à partir de tout ça, en te connaissant toi, je dis pas intimement, mais en tout cas en étant conscient de l'environnement dans lequel tu vis, que tu peux savoir du coup dans quel cadre tu peux évoluer après professionnellement. Voilà, il y a ça en première intention. En deuxième intention, je dirais de choisir les personnes avec qui on travaille. D'être conscient, en tout cas, de l'énergie dans laquelle on travaille. Si c'est des personnes qui ont une énergie assez masculine, on va dire, de travail acharné, avec cette notion très stoïcienne aussi qu'on peut voir, très pratico, très pragmatique. Ou en tout cas, avec cette ambition, une très grosse ambition. Et du coup, il faut que les équipes suivent derrière. Est-ce que tu as les ambitions qui doivent suivre derrière ? Ou est-ce que tu as besoin d'être avec des entrepreneurs un peu plus chill, un peu plus individuels ? qui sont tout seuls, tu vois, et puis que tu travailles en binôme, etc. Ce n'est pas du tout la même dynamique. Et du coup, ce n'est pas les mêmes efforts émotionnels, d'investissement aussi en termes de temps que tu as à fournir. Voilà pour ça. Et puis, ou même en tant que salarié, savoir si tu veux travailler avec un client ou avec une entreprise et être salarié. Et puis, dernière chose, bien s'entourer. Bien s'entourer, avoir des copains, des copines, collègues, faire des times, même si tu es en ligne, etc. Mais pouvoir déposer, même insulter, j'ai envie de te dire, si ça te fait plaisir. Mais en tout cas, tu lâches quelque chose, tu parles de tes déboires, mais aussi tes réussites. Et tu as du soutien. Et ça, c'est précieux. C'est ce qu'on peut avoir aussi dans le campus. Donc, c'est ce que j'apprécie.
- Speaker #1
Marion, merci infiniment pour ton témoignage, ton partage en tout. de transparence et vulnérabilité. Franchement, j'ai appris aussi moi-même beaucoup par rapport à tout ce que tu as partagé. Et vraiment, j'espère que cet épisode pourra servir de prévention aussi à tous les entrepreneurs, futurs entrepreneurs freelance, qui nous écoutent, de faire attention aux signaux, d'arriver à poser leurs limites, d'apprendre à se connaître. Ça, c'est vraiment une base de beaucoup de choses dans la vie, que ce soit la vie pro, perso, apprendre à se connaître, connaître ses limites, et ne pas avoir peur de poser ses limites. Il y a toujours une... très très belle façon, d'ailleurs c'est ce qu'on apprend aussi quand on devient un Customer Care Manager, de dire de belles façons des choses qui vont pas forcément faire plaisir aussi. Donc voilà, poser ses limites, il y a toujours de belles façons de le dire aux autres pour pas qu'ils soient vexés. Et c'était vraiment top. Merci Marion.
- Speaker #0
Merci beaucoup à toi Dorian.
- Speaker #1
Où est-ce qu'on peut te retrouver pour les personnes qui aimeraient soit réagir à l'épisode, te faire un coucou, simplement suivre tes nouvelles aventures de Customer Care Manager, tu nous as dit sur Instagram à Caféine Care, je mettrai le lien. C'est ça. Est-ce qu'il y a un autre endroit où on peut te retrouver ou c'est principalement ?
- Speaker #0
Non, c'est mon canal principal, oui.
- Speaker #2
Tu viens d'écouter un épisode précieux, un épisode où on a parlé de burnout sans tabou, mais avec douceur. Si tu t'es reconnu dans les mots de Marion, prends-le comme un signal, un appel à l'équilibre, à la bienveillance envers toi-même, à la construction d'un business qui respecte ton énergie. On n'est pas là pour se cramer, on est là pour créer,
- Speaker #1
pour vivre,
- Speaker #2
pour respirer et surtout pour s'épanouir. Et si tu as aimé cet échange, n'hésite pas à venir en parler avec moi. ou Marion sur Instagram, parce que parfois, un simple message peut tout changer. Et enfin, j'en profite pour faire un petit peu de prévention, surtout si tu sens que tu es dans une situation de détresse, de burn-out ou de grosse anxiété, vraiment, n'hésite pas à en parler à un professionnel de santé. On néglige toujours notre santé mentale. Quand on est malade, quand on a une angine, quand on a de la fièvre, on va voir un médecin. C'est pareil quand on a un souci avec sa santé mentale. Il faut vraiment abolir ce tabou, d'aller voir. un thérapeute, un psychologue, un professionnel de santé mentale quelconque. Vraiment, je t'encourage à y aller si tu en ressens le besoin. Personnellement, dès que ça va pas, moi je clique, je prends un rendez-vous en ligne avec ma psy et tout va mieux. Très belle journée à toi et en attendant l'épisode de la semaine prochaine surtout. Prends bien soin de toi.