- Speaker #0
Aujourd'hui, je vais à la rencontre de Lucie, ou plutôt, elle est venue à ma rencontre. Et lors de ces rencontres, je t'invite à écouter autant dans ce qu'elle dit que dans ce que je dis. Il y a des choses qui vont sûrement résonner en toi et c'est en ça que c'est intéressant. Et tu vas voir, chacune, on a des petites astuces, des façons de faire qui peuvent aussi t'aider. Donc, je te souhaite une belle écoute. Tu es curieuse de mieux te découvrir, de mieux te comprendre, pour faire des changements dans ta vie ou être plus en accord avec toi-même ? Alors ce podcast est pour toi. Je me présente, Patricia Homer, femme sur une ferme depuis 37 ans, et depuis 2021, j'accompagne des femmes comme toi à être plus en accord avec elles-mêmes, plus en paix intérieure, afin d'être plus épanouie, et bien dans leur botte, sur la ferme. Donc aujourd'hui, on va être avec Lucie, que je vais laisser se présenter, et puis après on va discuter ensemble.
- Speaker #1
Bonjour, donc je suis Lucie Illy, je suis agricultrice, principalement je fais des pommes bio, un petit peu de poire depuis pas très longtemps et j'avais un petit atelier raisin table que je suis en train d'agrandir depuis l'an dernier.
- Speaker #0
Ah bah ça je savais pas ! Ok, et puis t'es maman aussi ?
- Speaker #1
Oui, mes deux parents, oui, c'est une exploitation familiale. Mes deux parents sont à la retraite maintenant. Et mon père travaille quand même avec moi tous les jours.
- Speaker #0
Non, mais toi, tu es maman, c'est ça ? Ah oui, pardon,
- Speaker #1
d'accord.
- Speaker #0
Oui, oui,
- Speaker #1
je suis maman, oui. Maman de jumeaux de 6 ans, presque.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
OK. Et mon conjoint travaille à l'extérieur.
- Speaker #0
D'accord. Donc, sur la ferme, ton père et toi. Voilà, c'est ça. Et les salariés dans les cas.
- Speaker #1
Exactement. Un salarié permanent. Et après, des saisonniers en fonction des saisons sur les coups de bourre.
- Speaker #0
D'accord. Et aujourd'hui, je voulais te parler plus d'un côté, des fois, émotionnel. Comment toi, tu gères ta vie tous les jours ? Est-ce que des fois, tu as des hauts, tu as des bas ? Et qu'est-ce que tu fais quand tu es en haut ? Qu'est-ce que tu fais quand tu es en bas ? Qu'est-ce que c'est qui te met en bas ? Qu'est-ce que c'est qui te remet en haut ? Enfin, voilà, un petit peu aborder ce côté-là.
- Speaker #1
Alors, oui, effectivement, on n'est pas toujours d'humeur égale. Alors, c'est vrai que l'activité agricole, c'est ça un peu, j'ai l'impression qu'il nous rythme nos hauts et nos bas. Les récoltes pas très bonnes, les récoltes difficiles, ça a tendance un peu à nous mettre en difficulté. Après, je suis assez, j'ai un caractère très optimiste et j'ai la chance d'être beaucoup moins angoissée. J'ai plutôt tiré de mon père pour ça, qui arrive à relativiser beaucoup de choses et à être... toujours optimiste malgré les difficultés qu'on rencontre. Et effectivement, du côté de ma mère, elle a toujours été très stressée et avoir du mal à trouver le côté optimiste dans une situation difficile. Et donc, du coup, je ne sais pas si c'est de l'avoir vu beaucoup en souffrir ou si c'est juste quelque chose de naturel chez moi, mais c'est vrai que j'ai un caractère très optimiste et donc j'arrive assez facilement à me sortir des situations où je suis un peu déprimée. Après, j'avoue que mes enfants m'aident beaucoup parce que c'est vrai qu'une vie de famille, quand ça se passe bien, quand on rentre à la maison et qu'on est dans un petit cocon familial, que ça se passe bien avec le conjoint, avec les enfants, même si voilà, il y a des aléas du quotidien comme dans tous les couples, comme dans toutes les familles. Mais voilà, je me raccroche beaucoup à mes enfants et c'est quelque chose qui m'aide beaucoup. J'ai la chance d'avoir mes parents près de moi, voilà, on habite à côté, ils vieillissent auprès de moi donc c'est aussi agréable. Je pense que je n'aurais pas pu m'éloigner trop de ma famille. Et il y a un truc tout bête qui... C'est triste, mais malheureusement, ça m'aide beaucoup. Il s'avère que ma sœur a une maladie auto-immune, enfin plusieurs d'ailleurs, et elle a des moments très très difficiles dans sa vie. Elle a à peine plus de 40 ans, elle ne peut plus travailler. Et c'est bête à dire, mais je lui dis assez régulièrement, quand ça ne va pas, c'est vrai que quand je discute avec elle et qu'elle me raconte tous ces problèmes de santé sur lesquels on ne se rend pas compte une fois qu'on n'a plus la santé. Donc moi, je me dis, j'ai énormément de problèmes, mais... ma santé va bien, j'ai la chance d'avoir... Et c'est vrai qu'une fois qu'on a ça, ça nous fait vachement relativiser. Et souvent, je lui dis, mais heureusement que t'es là, parce que quand j'ai pas le moral et qu'on discute ensemble, je me rends compte de toi, les difficultés que t'as, et tu pourras pas les changer. On peut essayer d'améliorer notre santé par quelques petits trucs, mais quand vraiment, il y a des grosses difficultés de santé, on peut malheureusement pas faire grand-chose à part l'hygiène de vie, des choses comme ça. Mais du coup, mine de rien, ça fait partie des choses qui m'aident à me dire, bon, voilà. relativisons, toi ça va et donc du coup c'est peut-être un peu idiot à dire mais ça fait partie des choses qui m'aident de me rendre compte que je ne suis pas si malheureuse, ça va bien tant que la santé va, le reste j'arriverai à le faire aller, c'est à moi de me donner les clés pour que ça aille bien Donc voilà, ça, ça fait partie des choses qui...
- Speaker #0
Ah bah super, ouais. Je comprends tout à fait ça, parce que moi aussi, j'ai un caractère plutôt à rebondir. Donc, ouais,
- Speaker #1
ouais. Et puis bon, c'est vrai que malgré les problèmes qu'on rencontre, même si des fois, les marchés ne vont pas bien, on a des difficultés pour la vente, les prix ne sont pas bons, on arrive en fin de mois, on se dit, mon Dieu, je n'ai pas de quoi payer mes factures. Il y a des fois, quand j'en discute justement avec ma sœur, qui a plus le caractère de ma mère, elle me dit, oh là là, je ne sais pas comment tu fais, moi, je dors mieux. Alors oui, il y a des nuits où on ne dort pas bien, Mais malgré tout, ce qui m'aide aussi, ça c'est quelque chose que je me rends compte aussi, je le fais assez souvent, quand je suis dans une difficulté et que j'ai du mal à voir le côté positif, je regarde en arrière des moments où j'ai eu le même genre de difficulté. Par exemple, quand on est submergé de boulot aussi, des fois ça peut angoisser. Et je me dis, mais regarde, tu as eu des moments où ça a été difficile, et tu as rebondi, et tu t'en es sorti en fait. Il faut avancer petit à petit. s'organiser, prendre les choses les plus pressées, les faire en premier, puis le reste, ça traîne un peu, tant pis, même si des fois, tu es relancé pour certaines choses, tout ça. Mais voilà, et en fait, de regarder en arrière et de me dire, regarde, ça t'est déjà arrivé ou dans d'autres, pas exactement les mêmes difficultés, mais ça t'est arrivé d'avoir ce genre de difficultés ou certaines difficultés et tu as réussi à les surmonter en fait. Donc, il ne faut pas non plus trop s'angoisser. Et il faut savoir des fois, je pense, regarder en arrière et se dire… Il n'y a pas de raison, tu y arriveras. On y est arrivé auparavant, on y arrivera encore cette fois-ci. Ça, ça m'aide beaucoup.
- Speaker #0
C'est clair que quand tu regardes en arrière et que toi, c'est un tremplin, que ce n'est pas justement de se laisser traîner par le passé, puis après, tu fractionnes tes étapes, c'est clair que oui, ça aide beaucoup.
- Speaker #1
C'est ça. Et j'essaye aussi, ça, c'est quelque chose que j'ai commencé à faire avec mon conjoint avant qu'on ait les enfants, mais que j'ai accentué avec les enfants. J'essaye de... On ramène toujours du boulot à la maison, quand on est agriculteur. Moi, j'habite sur place. J'ai vraiment les bâtiments, les frigos, les vergers, tout à proximité de ma maison. Donc, c'est des fois difficile de compartimenter. Mais par contre, j'ai la chance d'avoir des animaux, mais uniquement pour le côté personnel, pas professionnel. Donc, ça ne me prend pas énormément de temps le matin de nourrir les animaux, le soir. Donc voilà, ça, c'est des petites choses régulières du quotidien. Mais j'essaye de vraiment avoir une coupure, par exemple, au week-end, avec mes enfants. Alors, des fois, le samedi, c'est un peu compliqué. Mais le dimanche, je me garde des bulles de famille ou alors de sorties entre amis. On a une organisation avec mon conjoint où lui, il fait des sorties avec ses copains. Par exemple, ils font de la moto. Ils savent faire de la moto. Moi, je m'occupe des enfants. Je fais une activité avec les enfants. Et après, inversement, moi, je monte à cheval. J'ai mes chevaux à la maison. Lui, il garde les petits. Puis moi, je vais monter à cheval avec les copains, les copines. On se fait des petites balades. Et voilà, on se garde un peu des moments à nous, perso, où on n'a pas forcément la famille. On se fait des moments avec les copains. Des moments où chacun de notre côté, on aime bien avoir ce côté, on est assez indépendant dans notre couple, on aime nos petites activités à nous et rien qu'à nous, ça nous laisse une petite bulle d'air personnelle, pas individualiste, mais vraiment pour nous. Et après, on a nos côtés en famille où on essaye vraiment de se réserver des moments, où on se dit, bon ben voilà, là c'est en famille, et par exemple, j'essaye vraiment de couper avec le boulot, et d'avoir, voilà, j'essaye de garder ça.
- Speaker #0
C'est bien, c'est une bonne organisation.
- Speaker #1
On essaie en tout cas, ça ne marche pas à tous les coups.
- Speaker #0
Mais de toute façon, chacun prend l'organisation qui convient en fonction de...
- Speaker #1
Voilà, alors il y a des fois, c'est vrai qu'on a un peu la tête occupée parce qu'on se dit Ah ouais, mais je laisse tomber. Il y a des choses qui ne vont pas avancer au boulot. Là, par exemple, pendant Noël, j'étais en retard sur pas mal de trucs. Eh bien, tant pis, j'ai coupé, j'ai pris du temps avec mes enfants parce que je sais qu'ils grandissent. Des fois, je me dis qu'ils auront 14 ans, ils n'auront plus envie de faire ça avec toi. Donc là, qu'ils en ont 5, 6... J'essaye de profiter du moment présent. Et tant pis s'il y a des trucs qui traînent un peu. S'il faut que je finisse un truc plus tard à un autre moment ou que je mette un petit coup de bourre à un autre, je le ferai. Mais j'essaye de me garder des moments. Et ça, ça m'aide à passer les moments difficiles.
- Speaker #0
Oui, surtout que comme tu dis, tu te libères de vrais moments sans culpabilité. Quand tu te fais tes bulles, c'est défini, etc.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Je pense que définir à l'avance, dire tel jour, tel horaire, j'arrête, quoi. c'est important, ça permet de faire des sas.
- Speaker #1
Oui, et puis c'est vrai que le fait que mon conjoint ne travaille pas avec moi, je pense que ça nous permet mine de rien, lui, il a son boulot à lui, donc ça nous permet déjà le soir d'échanger sur autre chose, que s'il travaillait avec moi, on aurait moins d'échanges sur d'autres choses. Et puis on a vraiment chacun notre activité, donc ça nous fait vraiment une indépendance et une force à chacun. Et il m'a beaucoup aidé à me dire, c'est un peu lui qui m'a poussé au début à me dire, écoute là, non, aujourd'hui, tu dis à tes clients, non, c'est dimanche, on est en famille. Et du coup, il m'a un peu aidé. Et c'est vrai qu'au début, ça peut paraître un peu, on se dit, voilà, culpabilisant. Mais en fait, on se rend compte que non, on a une vie comme tout le monde. Et finalement, ça aide à un bon équilibre.
- Speaker #0
Oui, surtout en habitant sur place, faire de la vente directe. Tout à fait. Voilà, moi, je sais ce que c'est avec les fromages. Pareil, j'ai cadré des horaires. Au début, je ne voulais pas en mettre. Puis après, j'ai cadré des horaires. Et en dehors des horaires, au bout d'un moment, tu dis non. Tout à fait. Sauf si c'est quelqu'un que je connais qui me fait un SMS. Mais autrement, tu ne vis pas.
- Speaker #1
C'est ça. Donc, il y a quelques petits trucs comme ça sur lesquels je déroge un peu. J'ai des gens qui ne passent que le dimanche.
- Speaker #0
Oui, non, mais tu avertis.
- Speaker #1
Donc là, on arrive à se trouver un intérêt d'entente. On arrive à trouver, mais voilà, sans se laisser bouffer.
- Speaker #0
Mais c'est vrai que sur ce côté-là, il y a un peu un... Comment dire ? Donner des habitudes aux clients.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Parce que moi, au début, j'ai eu la réflexion ici de personnes qui venaient à n'importe quelle heure, mais de toute façon, vous êtes là. Eh oui, c'est ça. Oui, on est là. Donc, savoir mettre ses limites et tout, c'est super qu'on a pu le faire.
- Speaker #1
C'est vrai qu'au début, il y en a quelques-uns que ça a pu un peu les surprendre. Et puis, vu que j'ai eu mes enfants il n'y a pas si longtemps que ça, la plupart des gens ont plutôt bien compris. On me dit, oui, vous êtes mère de famille, des enfants en bas âge. En plus, j'en ai eu deux d'un coup. Du coup, les gens étaient plutôt sensibles. Et j'ai eu plutôt un bon retour de ce côté-là. Après, effectivement, comme de partout, il y a toujours quelqu'un qui va... Mais dans l'ensemble, ça a été plutôt bien accepté, bien vu. Alors, je n'ai pas encore réussi à mettre en place d'horaire. parce que ça j'ai un peu des difficultés mais par contre voilà ils savent que le matin avant 8h30 je ne suis pas disponible que je mène mes enfants à l'école le soir c'est mon conjoint qui récupère les enfants à la garderie donc moi je suis disponible un petit peu plus tard le soir du temps de midi je suis plutôt assez disponible parce que voilà les enfants sont à la cantine donc là j'arrive à bon j'essaye de me garder pareil parce que ça c'est pareil quand on est sur place des repas de midi les gens ah mais vous êtes là donc la vie je mange comme vous c'est ça oui mais voilà donc du coup c'est vrai que c'est bien d'arriver à mettre des barrières voilà
- Speaker #0
Non, mais c'est très bien d'arriver à faire ça.
- Speaker #1
Et c'est vrai que je suis engagée aussi, c'est vrai que je n'ai pas pensé à le dire, mais mine de rien, ça rajoute un petit peu. Je suis engagée syndicalement. Et ça, c'est encore un autre truc où il faut que j'arrive à jongler. Là, je n'ai pas encore bien trouvé toutes les bases. Mais c'est ça, quand je suis obligée de partir une journée ou deux jours, en semaine, sur un temps de travail, après, il faut que j'arrive à le rattraper et pas forcément sur ma vie de famille. Donc voilà, ça, c'est encore un équilibre à trouver.
- Speaker #0
Oui, c'est important quand ça nous attire, mais ça demande une organisation encore. C'est ça. Oui, parce que vous le disiez dans l'épisode de la dernière fois.
- Speaker #1
Parce que c'est vrai que c'est bien, moi, je trouve, d'avoir des convictions personnelles. Et j'ai besoin d'un engagement parce que je suis assez engagée pour plein de choses. Et j'ai besoin de défendre tout ça. Mais voilà, ça fait partie de l'équilibre à trouver.
- Speaker #0
Bon, mais tu as l'air d'avoir plein de ressources quand même pour...
- Speaker #1
J'essaye en tout cas.
- Speaker #0
Non, non, mais tu vois, je veux dire... tu vois moi le podcast je l'appelle bien dans tes bottes on sent que quand on est bien dans nos bottes qu'on est stable et tout on arrive à mettre des limites on arrive à faire plein de choses on est plus il n'y a pas de la rigidité mais il n'y a pas de la souplesse on est entre les deux c'est
- Speaker #1
vrai que j'aurais plutôt eu tendance habituellement à me laisser gagner Et c'est vraiment mon conjoint, je crois, qui m'a dit non, ben là, non, en fait. Et je ne me rends pas compte. Puis après, réflexion, on se dit, ben oui, il n'a peut-être pas tort. Et en fait, c'est vrai que ça n'a pas toujours été comme ça. Il y a eu des moments où je me suis plus laissée. Et puis, la chance que j'ai eue aussi, c'est que j'ai arrêté l'école à 18 ans. J'ai commencé à travailler avec mes parents. Et mes parents ne m'ont pas du tout... Ils m'ont laissé beaucoup de liberté dans mes choix. Même si je n'étais pas... Au début, je n'étais que salariée de l'exploitation. Je pouvais prendre les décisions sur certains trucs. Mes parents m'ont vraiment laissé... Quand je disais, tiens, il faudrait qu'on essaye ça, même s'ils n'étaient pas convaincus, ils m'ont laissé faire ses choix. Ils m'ont dit, écoute, vas-y, essaye. Plus de plantes, plus de plantes. Voilà, c'est des gens très ouverts. Et j'ai eu la chance, je pense, de beaucoup aider. Parce que quand je discute des fois avec d'autres fils d'agriculteurs ou d'autres filles d'agriculteurs, pas tout le monde a eu cette Ausha. Même des fois, arrivé à un certain âge, je n'ai pas toujours requis des cibles sur la ferme. Et moi, ça, ils m'ont... Ils m'ont dit attention, là tu vas peut-être... Mais ils m'ont laissé faire. Et après, ils m'ont laissé aussi vivre ma vie. J'avais 18 ans, j'avais une bonne bande de copains. Et j'aimais bien sortir, j'aimais bien aller faire la fête et tout. Et en fait, ils m'ont toujours... Ils ne m'ont pas dit, ah bah non, là le boulot n'est pas fini. Mon père me disait souvent, écoute, vas-y, moi je termine. Enfin voilà, ils m'ont laissé une grande liberté. Et je pense que ça m'a... Je n'ai jamais été resserrée dans un... Dans un moule, dans un cadre, même quand j'étais à l'école, ils me laissaient beaucoup de liberté et tout ça. Et je pense que ça m'a toute seule appris un peu mes limites, à me dire ah bah oui, là, faut peut-être pas que j'abuse Mais ils m'ont... voilà, j'ai eu la chance de pouvoir bien vivre ma jeunesse, j'ai pu sortir avec les copains et de moi-même, après, je me suis... Voilà, petit à petit, j'ai pris plus de responsabilités. Petit à petit, j'ai fait de plus en plus de choses sur l'exploitation. Mais je n'ai jamais été... Voilà, ça a été très facile pour moi. Mes parents, je pense, m'ont beaucoup aidé à arriver à ce que je suis maintenant. Oui,
- Speaker #0
et de ce que tu me dis, entre ton côté naturel d'aller de l'avant et puis qu'ils t'ont laissé prendre des initiatives, ça ne t'a pas brimé tes initiatives et ça te permet d'en prendre d'autres.
- Speaker #1
Tout à fait. Oui, c'est ça, quoi. Et puis, c'est vrai que j'ai plutôt eu de la chance parce que je me suis rarement beaucoup plantée. J'ai eu quelques plantages, mais qui n'ont jamais été dramatiques. Donc, c'est vrai que ça encourage à essayer de nouvelles initiatives. Et puis, il y a des périodes aussi où on est plus à même. Il y a des fois où on n'a pas forcément, où on a la tête un peu ailleurs. Et ce ne sont pas des moments qui sont très à même pour se lancer dans certains projets. Il y a vraiment des moments où j'ai été plus entreprenante que d'autres. Oui,
- Speaker #0
oui.
- Speaker #1
Je pense qu'il faut s'écouter aussi. Oui,
- Speaker #0
on n'est pas toujours au top du... Voilà.
- Speaker #1
Après, c'est vrai que d'avoir des projets, ça aide aussi à avancer. Les périodes où j'ai un peu moins de projets, c'est vrai que c'est un peu plus barbant, j'allais dire. C'est bien de pouvoir se projeter, de pouvoir dire, je vais essayer ça. Moi, j'ai besoin d'avoir des projets, d'avoir quelque chose qui va un peu m'inciter à aller vers l'avant.
- Speaker #0
Et justement, ma question, ça allait être, est-ce que tu as des projets pour cette année ou les années à venir ? Qu'est-ce qui te motive ?
- Speaker #1
C'est surtout des projets de restructuration de ma ferme. Parce que quand j'ai repris l'exploitation de mes parents, on était 100% pommes. Donc on était en conventionnel, même si on était très proche du bio, on était encore en conventionnel. Donc en 2017, on a fait un passage en bio. Du bio, je suis allée vers la biodynamie. Donc c'est quelque chose qui me plaît beaucoup. Et donc j'essaye de me... Alors même si des fois je manque un peu de temps, j'essaye de pousser un petit peu plus vers la biodynamie et de mieux... Je fais la base de la biodynamie et chaque année j'essaie de faire un petit truc en plus, d'essayer de nouvelles choses, d'apprendre de nouvelles choses, de ne pas rester sur mes acquis et d'aller plus loin à chaque fois dans ce qui m'intéresse. J'ai réduit mes surfaces de pommiers pour amener de la diversité parce qu'en bio et en biodynamie, et même au niveau économique, ça faisait longtemps qu'avec mes parents... on cherchait à se diversifier. Donc voilà, j'ai enlevé des pommes, j'ai remis un peu de poire, j'ai mis un peu de raisin de table, j'en ai mis un petit peu plus. Voilà, travailler sur la diversité comme ça. Je ne faisais pas du tout de légumes, je faisais un petit peu de légumes, un petit peu de butternut, de potimarron, des cultures annuelles comme ça, un petit peu en fonction des années. Là en ce moment c'est ça, peut-être l'an prochain ce sera autre chose. Un petit peu de fruits rouges peut-être. Enfin voilà, j'ai des petits projets comme ça de diversification. Et puis, vraiment, la biodynamie qui me plaît beaucoup et d'essayer d'aller vers ça.
- Speaker #0
C'est super.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
C'est sûr que les fruits rouges, c'est plus loin à ramasser que les légumes.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Bon, est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux rajouter ? Est-ce que c'est…
- Speaker #1
Non, là, c'est pas mal.
- Speaker #0
Bon, je te remercie bien d'avoir pris le temps, malgré la taille. Merci beaucoup. Merci. Bonne journée, alors.
- Speaker #1
Merci, toi aussi.
- Speaker #0
Et merci d'avoir écouté cet épisode. Es-tu un peu plus épanoui dans tes bottes ? Si cet épisode t'a plu, une belle chose que tu peux faire, c'est de t'abonner sur ta plateforme favorite. Alors merci et à bientôt dans un nouvel épisode de Bien dans tes bottes.