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Biomédicalement vôtre

Génotypage VIH : une prise en charge facilitée

Génotypage VIH : une prise en charge facilitée

05min |14/10/2025|

339

Play
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Biomédicalement vôtre

Génotypage VIH : une prise en charge facilitée

Génotypage VIH : une prise en charge facilitée

05min |14/10/2025|

339

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Description

Quelles sont les conditions optimales pour le prélèvement du génotypage VIH ? 


Benoit Visseaux, biologiste spécialisé en virologie au laboratoire Cerba, nous explique pourquoi et comment réaliser cet examen en laboratoire de ville.


Pour en savoir plus :



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médical, et cette semaine j'ai le plaisir de recevoir Benoît Vissot, biologiste spécialisé en virologie au laboratoire CERBA. Bonjour Benoît.

  • Speaker #1

    Bonjour Abla.

  • Speaker #0

    Alors sans plus attendre, je vous propose d'écouter la question d'Isabelle, médecin à Brest.

  • Speaker #2

    Bonjour, je veux changer le traitement antirétroviral de mon patient atteint de VIH et j'ai besoin de faire un génotypage de résistance. Peut-il se faire prélever n'importe où ?

  • Speaker #0

    Alors Benoît, avant de répondre à Isabelle, pourquoi est-il important de parler aujourd'hui du génotypage de résistance VIH ?

  • Speaker #1

    Parce que le génotypage de résistance VIH est une analyse qui est encore très souvent faite à l'hôpital. et c'est important de le faire de plus en plus en milieu communautaire parce que ça simplifie beaucoup le parcours des patients et pour leur prise en charge générale.

  • Speaker #0

    Très bien. Et dans quel cas doit-on prescrire un génotypage de résistance ?

  • Speaker #1

    À la découverte de l'infection, pour vérifier quel virus infecte le patient et si jamais il avait déjà des mutations de résistance avant même le démarrage du traitement. Et puis après, ça va être au cours de la vie du patient. Chaque fois qu'on suspecte un échappement thérapeutique, c'est-à-dire que le virus se remet à répliquer et qu'il faut vérifier qu'il n'est pas acquis de mutation de résistance pour pouvoir choisir en adéquation avec ces mutations les traitements de deuxième ou troisième ligne. Très bien,

  • Speaker #0

    je comprends. Donc dans le cas du patient d'Isabelle, c'est tout à fait indiqué ?

  • Speaker #1

    Dans le cas du patient d'Isabelle, c'est indiqué, soit parce qu'effectivement sa charge virale est redevenue détectable, et on veut vérifier qu'il n'y a pas de mutation de résistance, soit parce qu'on veut changer son traitement vers un traitement plus confortable ou plus facile, mais qu'on n'a pas tous les gènes du virus dans le dossier et qu'on veut vérifier tous les gènes avant de changer de traitement.

  • Speaker #0

    Très bien, donc Isabelle veut changer le traitement de son patient, donc il peut se trouver dans la situation d'une charge virale détectable. Y a-t-il une relation entre charge virale et génotypage ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a une relation et une complication. lié à la charge virale pour choisir le bon examen de génotypage. Soit le virus réplique, la charge virale est détectable, supérieure à 100 copies, et dans ces cas-là il faut faire le génotypage sur le plasma, sur le virus qui réplique. Si jamais par contre on est dans la situation où on veut faire un changement de traitement pour du confort, la charge virale est indétectable et reste indétectable, on ne peut pas travailler sur le plasma puisqu'on n'a plus d'ARN viral, il ne réplique pas. Dans ces cas-là on peut travailler sur l'ADN proviral, c'est-à-dire le virus qui s'est intégré au lymphocyte du patient. Et là par contre, il faut travailler sur le sang total du patient et pas sur le plasma. Donc il y a un pré-analytique particulier en fonction des cas.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends, si charge virale détectable, plasma, si indétectable, sang total.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Très bien. Quelle serait votre recommandation pour les médecins et biologistes ?

  • Speaker #1

    Il faut que le généraliste discute un peu avec le biologiste et vice-versa en général. Au moins la première fois, autant de bien maîtriser le circuit. Pour pouvoir choisir la bonne matrice, il faut que la prescription soit claire. Est-ce que le médecin veut un génotypage sur ADN proviral ou sur l'infocyte ? ou est-ce que le médecin est en train d'explorer un échec et veut travailler sur le plasma, et ensuite aux biologies de s'adapter, voire de s'adapter pourquoi pas en fonction du résultat de la charge virale pour envoyer la bonne matrice au laboratoire qui fera l'analyse.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors en cas de charge virale détectable pour le patient d'Isabelle, on peut parler d'échec virologique. Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce que c'est qu'un échec virologique et est-ce qu'un génotypage est automatique ?

  • Speaker #1

    Le génotypage doit être automatique. L'échec virologique, c'est une charge virale qui se remet à répliquer sous traitement. Il peut y avoir plein de causes. Mais parfois, ça peut simplement être le patient qui prend moins bien son traitement, et auquel cas le virus n'a pas forcément muté. Mais il faut savoir si oui ou non le virus a muté, a acquis des mutations de résistance, pour choisir correctement les prochaines lignes thérapeutiques.

  • Speaker #0

    Merci Benoît. Et donc Benoît, le patient d'Isabelle peut se faire prélever n'importe où ?

  • Speaker #1

    N'importe où, l'analyse est bien prise en charge par la sécurité sociale, et c'est un simple prélèvement sanguin comme les autres.

  • Speaker #0

    Donc si je résume bien, un génotypage de résistance VIH est indiqué dans différentes situations. Il peut se faire dans n'importe quel laboratoire, à condition de bien choisir sa matrice. Plasma si charge virale détectable et sans totale en cas de charge virale indétectable.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Benoît, un cas à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, un cas malheureusement un peu typique qui nous est arrivé la semaine dernière. Un patient avec une prescription de génotypage résistance va dans son laboratoire de proximité en ville et le laboratoire n'avait jamais eu à faire cette analyse. Donc, ne tenant pas habitué, a d'abord cru qu'il ne pouvait pas la réaliser et a rendu analyse non réalisable dans notre laboratoire. Heureusement, et le biologiste et le médecin On discutait et on ne s'en est pas resté là. Et on discutait aussi avec le laboratoire spécialisé qui pouvait exécuter l'analyse. En discutant ensemble, on a trouvé un échantillon qui était encore conservé et qui permettait de réaliser l'examen. Ce qui était essentiel puisque le patient avait été remis sous traitement, donc la charge virale était de nouveau écrasée et ça restait important de vérifier l'absence de mutation de résistance sur ce prélèvement le jour du prélèvement.

  • Speaker #0

    Un bel exemple de collaboration.

  • Speaker #1

    Absolument. Et aujourd'hui dans notre laboratoire, seulement 40% des génotypages de résistance sont prélevés en ville. Ce qui est déjà beaucoup, mais c'est vrai que c'est encore trop peu. Les patients sont souvent reconvoqués à l'hôpital pour cet examen, parce qu'en ville, il y a souvent ces petits accidents qui compliquent la vie de tout le monde. Donc c'est important qu'on arrive à tous à connaître cet examen et à le réaliser simplement en laboratoire communautaire.

  • Speaker #0

    Un grand merci Benoît d'avoir été là et d'avoir partagé votre expérience.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Abla.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. N'hésitez pas à consulter les ressources mises à votre disposition dans la description de l'épisode. Et envoyez-nous vos questions à biomédicalementvotre.com Je vous retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Biomédicalement Votre.

Chapters

  • Chapitre 1 [INTRODUCTION]

    00:00

  • Chapitre 2 [QUESTION]

    00:19

  • Chapitre 3 [REPONSE]

    00:44

  • Chapitre 4 [QUESTION RITUELLE]

    03:54

Description

Quelles sont les conditions optimales pour le prélèvement du génotypage VIH ? 


Benoit Visseaux, biologiste spécialisé en virologie au laboratoire Cerba, nous explique pourquoi et comment réaliser cet examen en laboratoire de ville.


Pour en savoir plus :



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médical, et cette semaine j'ai le plaisir de recevoir Benoît Vissot, biologiste spécialisé en virologie au laboratoire CERBA. Bonjour Benoît.

  • Speaker #1

    Bonjour Abla.

  • Speaker #0

    Alors sans plus attendre, je vous propose d'écouter la question d'Isabelle, médecin à Brest.

  • Speaker #2

    Bonjour, je veux changer le traitement antirétroviral de mon patient atteint de VIH et j'ai besoin de faire un génotypage de résistance. Peut-il se faire prélever n'importe où ?

  • Speaker #0

    Alors Benoît, avant de répondre à Isabelle, pourquoi est-il important de parler aujourd'hui du génotypage de résistance VIH ?

  • Speaker #1

    Parce que le génotypage de résistance VIH est une analyse qui est encore très souvent faite à l'hôpital. et c'est important de le faire de plus en plus en milieu communautaire parce que ça simplifie beaucoup le parcours des patients et pour leur prise en charge générale.

  • Speaker #0

    Très bien. Et dans quel cas doit-on prescrire un génotypage de résistance ?

  • Speaker #1

    À la découverte de l'infection, pour vérifier quel virus infecte le patient et si jamais il avait déjà des mutations de résistance avant même le démarrage du traitement. Et puis après, ça va être au cours de la vie du patient. Chaque fois qu'on suspecte un échappement thérapeutique, c'est-à-dire que le virus se remet à répliquer et qu'il faut vérifier qu'il n'est pas acquis de mutation de résistance pour pouvoir choisir en adéquation avec ces mutations les traitements de deuxième ou troisième ligne. Très bien,

  • Speaker #0

    je comprends. Donc dans le cas du patient d'Isabelle, c'est tout à fait indiqué ?

  • Speaker #1

    Dans le cas du patient d'Isabelle, c'est indiqué, soit parce qu'effectivement sa charge virale est redevenue détectable, et on veut vérifier qu'il n'y a pas de mutation de résistance, soit parce qu'on veut changer son traitement vers un traitement plus confortable ou plus facile, mais qu'on n'a pas tous les gènes du virus dans le dossier et qu'on veut vérifier tous les gènes avant de changer de traitement.

  • Speaker #0

    Très bien, donc Isabelle veut changer le traitement de son patient, donc il peut se trouver dans la situation d'une charge virale détectable. Y a-t-il une relation entre charge virale et génotypage ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a une relation et une complication. lié à la charge virale pour choisir le bon examen de génotypage. Soit le virus réplique, la charge virale est détectable, supérieure à 100 copies, et dans ces cas-là il faut faire le génotypage sur le plasma, sur le virus qui réplique. Si jamais par contre on est dans la situation où on veut faire un changement de traitement pour du confort, la charge virale est indétectable et reste indétectable, on ne peut pas travailler sur le plasma puisqu'on n'a plus d'ARN viral, il ne réplique pas. Dans ces cas-là on peut travailler sur l'ADN proviral, c'est-à-dire le virus qui s'est intégré au lymphocyte du patient. Et là par contre, il faut travailler sur le sang total du patient et pas sur le plasma. Donc il y a un pré-analytique particulier en fonction des cas.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends, si charge virale détectable, plasma, si indétectable, sang total.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Très bien. Quelle serait votre recommandation pour les médecins et biologistes ?

  • Speaker #1

    Il faut que le généraliste discute un peu avec le biologiste et vice-versa en général. Au moins la première fois, autant de bien maîtriser le circuit. Pour pouvoir choisir la bonne matrice, il faut que la prescription soit claire. Est-ce que le médecin veut un génotypage sur ADN proviral ou sur l'infocyte ? ou est-ce que le médecin est en train d'explorer un échec et veut travailler sur le plasma, et ensuite aux biologies de s'adapter, voire de s'adapter pourquoi pas en fonction du résultat de la charge virale pour envoyer la bonne matrice au laboratoire qui fera l'analyse.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors en cas de charge virale détectable pour le patient d'Isabelle, on peut parler d'échec virologique. Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce que c'est qu'un échec virologique et est-ce qu'un génotypage est automatique ?

  • Speaker #1

    Le génotypage doit être automatique. L'échec virologique, c'est une charge virale qui se remet à répliquer sous traitement. Il peut y avoir plein de causes. Mais parfois, ça peut simplement être le patient qui prend moins bien son traitement, et auquel cas le virus n'a pas forcément muté. Mais il faut savoir si oui ou non le virus a muté, a acquis des mutations de résistance, pour choisir correctement les prochaines lignes thérapeutiques.

  • Speaker #0

    Merci Benoît. Et donc Benoît, le patient d'Isabelle peut se faire prélever n'importe où ?

  • Speaker #1

    N'importe où, l'analyse est bien prise en charge par la sécurité sociale, et c'est un simple prélèvement sanguin comme les autres.

  • Speaker #0

    Donc si je résume bien, un génotypage de résistance VIH est indiqué dans différentes situations. Il peut se faire dans n'importe quel laboratoire, à condition de bien choisir sa matrice. Plasma si charge virale détectable et sans totale en cas de charge virale indétectable.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Benoît, un cas à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, un cas malheureusement un peu typique qui nous est arrivé la semaine dernière. Un patient avec une prescription de génotypage résistance va dans son laboratoire de proximité en ville et le laboratoire n'avait jamais eu à faire cette analyse. Donc, ne tenant pas habitué, a d'abord cru qu'il ne pouvait pas la réaliser et a rendu analyse non réalisable dans notre laboratoire. Heureusement, et le biologiste et le médecin On discutait et on ne s'en est pas resté là. Et on discutait aussi avec le laboratoire spécialisé qui pouvait exécuter l'analyse. En discutant ensemble, on a trouvé un échantillon qui était encore conservé et qui permettait de réaliser l'examen. Ce qui était essentiel puisque le patient avait été remis sous traitement, donc la charge virale était de nouveau écrasée et ça restait important de vérifier l'absence de mutation de résistance sur ce prélèvement le jour du prélèvement.

  • Speaker #0

    Un bel exemple de collaboration.

  • Speaker #1

    Absolument. Et aujourd'hui dans notre laboratoire, seulement 40% des génotypages de résistance sont prélevés en ville. Ce qui est déjà beaucoup, mais c'est vrai que c'est encore trop peu. Les patients sont souvent reconvoqués à l'hôpital pour cet examen, parce qu'en ville, il y a souvent ces petits accidents qui compliquent la vie de tout le monde. Donc c'est important qu'on arrive à tous à connaître cet examen et à le réaliser simplement en laboratoire communautaire.

  • Speaker #0

    Un grand merci Benoît d'avoir été là et d'avoir partagé votre expérience.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Abla.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. N'hésitez pas à consulter les ressources mises à votre disposition dans la description de l'épisode. Et envoyez-nous vos questions à biomédicalementvotre.com Je vous retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Biomédicalement Votre.

Chapters

  • Chapitre 1 [INTRODUCTION]

    00:00

  • Chapitre 2 [QUESTION]

    00:19

  • Chapitre 3 [REPONSE]

    00:44

  • Chapitre 4 [QUESTION RITUELLE]

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Quelles sont les conditions optimales pour le prélèvement du génotypage VIH ? 


Benoit Visseaux, biologiste spécialisé en virologie au laboratoire Cerba, nous explique pourquoi et comment réaliser cet examen en laboratoire de ville.


Pour en savoir plus :



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médical, et cette semaine j'ai le plaisir de recevoir Benoît Vissot, biologiste spécialisé en virologie au laboratoire CERBA. Bonjour Benoît.

  • Speaker #1

    Bonjour Abla.

  • Speaker #0

    Alors sans plus attendre, je vous propose d'écouter la question d'Isabelle, médecin à Brest.

  • Speaker #2

    Bonjour, je veux changer le traitement antirétroviral de mon patient atteint de VIH et j'ai besoin de faire un génotypage de résistance. Peut-il se faire prélever n'importe où ?

  • Speaker #0

    Alors Benoît, avant de répondre à Isabelle, pourquoi est-il important de parler aujourd'hui du génotypage de résistance VIH ?

  • Speaker #1

    Parce que le génotypage de résistance VIH est une analyse qui est encore très souvent faite à l'hôpital. et c'est important de le faire de plus en plus en milieu communautaire parce que ça simplifie beaucoup le parcours des patients et pour leur prise en charge générale.

  • Speaker #0

    Très bien. Et dans quel cas doit-on prescrire un génotypage de résistance ?

  • Speaker #1

    À la découverte de l'infection, pour vérifier quel virus infecte le patient et si jamais il avait déjà des mutations de résistance avant même le démarrage du traitement. Et puis après, ça va être au cours de la vie du patient. Chaque fois qu'on suspecte un échappement thérapeutique, c'est-à-dire que le virus se remet à répliquer et qu'il faut vérifier qu'il n'est pas acquis de mutation de résistance pour pouvoir choisir en adéquation avec ces mutations les traitements de deuxième ou troisième ligne. Très bien,

  • Speaker #0

    je comprends. Donc dans le cas du patient d'Isabelle, c'est tout à fait indiqué ?

  • Speaker #1

    Dans le cas du patient d'Isabelle, c'est indiqué, soit parce qu'effectivement sa charge virale est redevenue détectable, et on veut vérifier qu'il n'y a pas de mutation de résistance, soit parce qu'on veut changer son traitement vers un traitement plus confortable ou plus facile, mais qu'on n'a pas tous les gènes du virus dans le dossier et qu'on veut vérifier tous les gènes avant de changer de traitement.

  • Speaker #0

    Très bien, donc Isabelle veut changer le traitement de son patient, donc il peut se trouver dans la situation d'une charge virale détectable. Y a-t-il une relation entre charge virale et génotypage ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a une relation et une complication. lié à la charge virale pour choisir le bon examen de génotypage. Soit le virus réplique, la charge virale est détectable, supérieure à 100 copies, et dans ces cas-là il faut faire le génotypage sur le plasma, sur le virus qui réplique. Si jamais par contre on est dans la situation où on veut faire un changement de traitement pour du confort, la charge virale est indétectable et reste indétectable, on ne peut pas travailler sur le plasma puisqu'on n'a plus d'ARN viral, il ne réplique pas. Dans ces cas-là on peut travailler sur l'ADN proviral, c'est-à-dire le virus qui s'est intégré au lymphocyte du patient. Et là par contre, il faut travailler sur le sang total du patient et pas sur le plasma. Donc il y a un pré-analytique particulier en fonction des cas.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends, si charge virale détectable, plasma, si indétectable, sang total.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Très bien. Quelle serait votre recommandation pour les médecins et biologistes ?

  • Speaker #1

    Il faut que le généraliste discute un peu avec le biologiste et vice-versa en général. Au moins la première fois, autant de bien maîtriser le circuit. Pour pouvoir choisir la bonne matrice, il faut que la prescription soit claire. Est-ce que le médecin veut un génotypage sur ADN proviral ou sur l'infocyte ? ou est-ce que le médecin est en train d'explorer un échec et veut travailler sur le plasma, et ensuite aux biologies de s'adapter, voire de s'adapter pourquoi pas en fonction du résultat de la charge virale pour envoyer la bonne matrice au laboratoire qui fera l'analyse.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors en cas de charge virale détectable pour le patient d'Isabelle, on peut parler d'échec virologique. Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce que c'est qu'un échec virologique et est-ce qu'un génotypage est automatique ?

  • Speaker #1

    Le génotypage doit être automatique. L'échec virologique, c'est une charge virale qui se remet à répliquer sous traitement. Il peut y avoir plein de causes. Mais parfois, ça peut simplement être le patient qui prend moins bien son traitement, et auquel cas le virus n'a pas forcément muté. Mais il faut savoir si oui ou non le virus a muté, a acquis des mutations de résistance, pour choisir correctement les prochaines lignes thérapeutiques.

  • Speaker #0

    Merci Benoît. Et donc Benoît, le patient d'Isabelle peut se faire prélever n'importe où ?

  • Speaker #1

    N'importe où, l'analyse est bien prise en charge par la sécurité sociale, et c'est un simple prélèvement sanguin comme les autres.

  • Speaker #0

    Donc si je résume bien, un génotypage de résistance VIH est indiqué dans différentes situations. Il peut se faire dans n'importe quel laboratoire, à condition de bien choisir sa matrice. Plasma si charge virale détectable et sans totale en cas de charge virale indétectable.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Benoît, un cas à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, un cas malheureusement un peu typique qui nous est arrivé la semaine dernière. Un patient avec une prescription de génotypage résistance va dans son laboratoire de proximité en ville et le laboratoire n'avait jamais eu à faire cette analyse. Donc, ne tenant pas habitué, a d'abord cru qu'il ne pouvait pas la réaliser et a rendu analyse non réalisable dans notre laboratoire. Heureusement, et le biologiste et le médecin On discutait et on ne s'en est pas resté là. Et on discutait aussi avec le laboratoire spécialisé qui pouvait exécuter l'analyse. En discutant ensemble, on a trouvé un échantillon qui était encore conservé et qui permettait de réaliser l'examen. Ce qui était essentiel puisque le patient avait été remis sous traitement, donc la charge virale était de nouveau écrasée et ça restait important de vérifier l'absence de mutation de résistance sur ce prélèvement le jour du prélèvement.

  • Speaker #0

    Un bel exemple de collaboration.

  • Speaker #1

    Absolument. Et aujourd'hui dans notre laboratoire, seulement 40% des génotypages de résistance sont prélevés en ville. Ce qui est déjà beaucoup, mais c'est vrai que c'est encore trop peu. Les patients sont souvent reconvoqués à l'hôpital pour cet examen, parce qu'en ville, il y a souvent ces petits accidents qui compliquent la vie de tout le monde. Donc c'est important qu'on arrive à tous à connaître cet examen et à le réaliser simplement en laboratoire communautaire.

  • Speaker #0

    Un grand merci Benoît d'avoir été là et d'avoir partagé votre expérience.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Abla.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. N'hésitez pas à consulter les ressources mises à votre disposition dans la description de l'épisode. Et envoyez-nous vos questions à biomédicalementvotre.com Je vous retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Biomédicalement Votre.

Chapters

  • Chapitre 1 [INTRODUCTION]

    00:00

  • Chapitre 2 [QUESTION]

    00:19

  • Chapitre 3 [REPONSE]

    00:44

  • Chapitre 4 [QUESTION RITUELLE]

    03:54

Description

Quelles sont les conditions optimales pour le prélèvement du génotypage VIH ? 


Benoit Visseaux, biologiste spécialisé en virologie au laboratoire Cerba, nous explique pourquoi et comment réaliser cet examen en laboratoire de ville.


Pour en savoir plus :



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médical, et cette semaine j'ai le plaisir de recevoir Benoît Vissot, biologiste spécialisé en virologie au laboratoire CERBA. Bonjour Benoît.

  • Speaker #1

    Bonjour Abla.

  • Speaker #0

    Alors sans plus attendre, je vous propose d'écouter la question d'Isabelle, médecin à Brest.

  • Speaker #2

    Bonjour, je veux changer le traitement antirétroviral de mon patient atteint de VIH et j'ai besoin de faire un génotypage de résistance. Peut-il se faire prélever n'importe où ?

  • Speaker #0

    Alors Benoît, avant de répondre à Isabelle, pourquoi est-il important de parler aujourd'hui du génotypage de résistance VIH ?

  • Speaker #1

    Parce que le génotypage de résistance VIH est une analyse qui est encore très souvent faite à l'hôpital. et c'est important de le faire de plus en plus en milieu communautaire parce que ça simplifie beaucoup le parcours des patients et pour leur prise en charge générale.

  • Speaker #0

    Très bien. Et dans quel cas doit-on prescrire un génotypage de résistance ?

  • Speaker #1

    À la découverte de l'infection, pour vérifier quel virus infecte le patient et si jamais il avait déjà des mutations de résistance avant même le démarrage du traitement. Et puis après, ça va être au cours de la vie du patient. Chaque fois qu'on suspecte un échappement thérapeutique, c'est-à-dire que le virus se remet à répliquer et qu'il faut vérifier qu'il n'est pas acquis de mutation de résistance pour pouvoir choisir en adéquation avec ces mutations les traitements de deuxième ou troisième ligne. Très bien,

  • Speaker #0

    je comprends. Donc dans le cas du patient d'Isabelle, c'est tout à fait indiqué ?

  • Speaker #1

    Dans le cas du patient d'Isabelle, c'est indiqué, soit parce qu'effectivement sa charge virale est redevenue détectable, et on veut vérifier qu'il n'y a pas de mutation de résistance, soit parce qu'on veut changer son traitement vers un traitement plus confortable ou plus facile, mais qu'on n'a pas tous les gènes du virus dans le dossier et qu'on veut vérifier tous les gènes avant de changer de traitement.

  • Speaker #0

    Très bien, donc Isabelle veut changer le traitement de son patient, donc il peut se trouver dans la situation d'une charge virale détectable. Y a-t-il une relation entre charge virale et génotypage ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a une relation et une complication. lié à la charge virale pour choisir le bon examen de génotypage. Soit le virus réplique, la charge virale est détectable, supérieure à 100 copies, et dans ces cas-là il faut faire le génotypage sur le plasma, sur le virus qui réplique. Si jamais par contre on est dans la situation où on veut faire un changement de traitement pour du confort, la charge virale est indétectable et reste indétectable, on ne peut pas travailler sur le plasma puisqu'on n'a plus d'ARN viral, il ne réplique pas. Dans ces cas-là on peut travailler sur l'ADN proviral, c'est-à-dire le virus qui s'est intégré au lymphocyte du patient. Et là par contre, il faut travailler sur le sang total du patient et pas sur le plasma. Donc il y a un pré-analytique particulier en fonction des cas.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends, si charge virale détectable, plasma, si indétectable, sang total.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Très bien. Quelle serait votre recommandation pour les médecins et biologistes ?

  • Speaker #1

    Il faut que le généraliste discute un peu avec le biologiste et vice-versa en général. Au moins la première fois, autant de bien maîtriser le circuit. Pour pouvoir choisir la bonne matrice, il faut que la prescription soit claire. Est-ce que le médecin veut un génotypage sur ADN proviral ou sur l'infocyte ? ou est-ce que le médecin est en train d'explorer un échec et veut travailler sur le plasma, et ensuite aux biologies de s'adapter, voire de s'adapter pourquoi pas en fonction du résultat de la charge virale pour envoyer la bonne matrice au laboratoire qui fera l'analyse.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors en cas de charge virale détectable pour le patient d'Isabelle, on peut parler d'échec virologique. Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce que c'est qu'un échec virologique et est-ce qu'un génotypage est automatique ?

  • Speaker #1

    Le génotypage doit être automatique. L'échec virologique, c'est une charge virale qui se remet à répliquer sous traitement. Il peut y avoir plein de causes. Mais parfois, ça peut simplement être le patient qui prend moins bien son traitement, et auquel cas le virus n'a pas forcément muté. Mais il faut savoir si oui ou non le virus a muté, a acquis des mutations de résistance, pour choisir correctement les prochaines lignes thérapeutiques.

  • Speaker #0

    Merci Benoît. Et donc Benoît, le patient d'Isabelle peut se faire prélever n'importe où ?

  • Speaker #1

    N'importe où, l'analyse est bien prise en charge par la sécurité sociale, et c'est un simple prélèvement sanguin comme les autres.

  • Speaker #0

    Donc si je résume bien, un génotypage de résistance VIH est indiqué dans différentes situations. Il peut se faire dans n'importe quel laboratoire, à condition de bien choisir sa matrice. Plasma si charge virale détectable et sans totale en cas de charge virale indétectable.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Benoît, un cas à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, un cas malheureusement un peu typique qui nous est arrivé la semaine dernière. Un patient avec une prescription de génotypage résistance va dans son laboratoire de proximité en ville et le laboratoire n'avait jamais eu à faire cette analyse. Donc, ne tenant pas habitué, a d'abord cru qu'il ne pouvait pas la réaliser et a rendu analyse non réalisable dans notre laboratoire. Heureusement, et le biologiste et le médecin On discutait et on ne s'en est pas resté là. Et on discutait aussi avec le laboratoire spécialisé qui pouvait exécuter l'analyse. En discutant ensemble, on a trouvé un échantillon qui était encore conservé et qui permettait de réaliser l'examen. Ce qui était essentiel puisque le patient avait été remis sous traitement, donc la charge virale était de nouveau écrasée et ça restait important de vérifier l'absence de mutation de résistance sur ce prélèvement le jour du prélèvement.

  • Speaker #0

    Un bel exemple de collaboration.

  • Speaker #1

    Absolument. Et aujourd'hui dans notre laboratoire, seulement 40% des génotypages de résistance sont prélevés en ville. Ce qui est déjà beaucoup, mais c'est vrai que c'est encore trop peu. Les patients sont souvent reconvoqués à l'hôpital pour cet examen, parce qu'en ville, il y a souvent ces petits accidents qui compliquent la vie de tout le monde. Donc c'est important qu'on arrive à tous à connaître cet examen et à le réaliser simplement en laboratoire communautaire.

  • Speaker #0

    Un grand merci Benoît d'avoir été là et d'avoir partagé votre expérience.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Abla.

  • Speaker #0

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Chapters

  • Chapitre 1 [INTRODUCTION]

    00:00

  • Chapitre 2 [QUESTION]

    00:19

  • Chapitre 3 [REPONSE]

    00:44

  • Chapitre 4 [QUESTION RITUELLE]

    03:54

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