- Speaker #0
Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médical, et cette semaine, nous retrouvons Laura, généraliste à Paris, qui a une question qui vous parlera peut-être.
- Speaker #1
Bonjour, je reçois un patient de 41 ans. Je découvre pendant l'interrogatoire que son père a eu un cancer de l'estomac. Quelle démarche suivre ?
- Speaker #0
Bonjour Sabine, un grand merci pour votre présence. Vous êtes biologiste au sein du pôle infectiologie du laboratoire CERBA. Quelle serait votre réponse pour Laura ?
- Speaker #2
Pour un patient asymptomatique de moins de 40 ans, dont le père a un antécédent de cancer gastrique, il est tout à fait indiqué de faire une recherche d'helicobacter pylori. Cette recherche peut se faire à l'aide de trois tests non-invasifs que sont le test respiratoire à l'urée marquée, la recherche d'antigènes d'helicobacter pylori dans les selles et la sérologie.
- Speaker #0
Très bien, je vois qu'on dispose de beaucoup de tests non-invasifs. Est-ce que les trois sont remboursés par la nomenclature des actes de biologie médicale ?
- Speaker #2
Oui, les trois tests sont remboursés.
- Speaker #0
Très bien, alors comment choisir dans ce cas, Sabine ? Est-ce qu'il y a un test qui sort du lot ?
- Speaker #2
Le test qui présente les meilleures performances en termes de sensibilité et de spécificité, c'est le test respiratoire alluré marqué, suivi de la recherche d'antigènes pylori dans les selles, et enfin la sérologie. Ce qu'il faut savoir, c'est que les deux premiers tests ont des contraintes préanalytiques. Pour le test respiratoire et la recherche d'antigènes dans les selles, il faut un arrêt des IPP depuis au moins deux semaines et un arrêt des antibiotiques depuis... au moins 4 semaines. Et puis, pour le test respiratoire, il faut en plus être à jeun depuis la veille au soir et ne pas avoir fumé depuis la veille au soir. C'est la raison pour laquelle la sérologie peut être réalisée chez un patient qui ne peut pas arrêter les IPP.
- Speaker #0
Très bien. Et en cas de positivité d'un de ces tests, quelle est la suite ?
- Speaker #2
La suite, c'est la réalisation d'une gastroscopie par un gastro-entérologue, qui va permettre la réalisation de biopsies à visée anatomopathologique et de biopsies à visée bactériologique. Donc, on fera une PCR avec recherche de la résistance à la claritromycine pour un patient naïf de tout traitement. Et puis, pour un patient qui a des antécédents de traitement pour une infection par helicobacter pylori, on réalisera une culture avec un antibiogramme.
- Speaker #0
Alors, on dispose de plusieurs tests non-invasifs pour le patient de Laura, qui est jeune, asymptomatiques et qui a des antécédents familiaux de cancer gastrique, est-ce le cas pour tous les patients ?
- Speaker #2
Non, ce n'est pas le cas. Pour les patients de plus de 40 ans qui présentent une symptomatologie digestive haute, il est recommandé de faire d'emblée une gastroscopie avec réalisation de biopsie pour la recherche d'helicobacter pylori par bactériologie ou par PCR et puis pour la réalisation de biopsies à visée anatomo-pathologique.
- Speaker #0
Donc Sabine, in fine, quel est le risque avéré pour ces patients ?
- Speaker #2
Pour un patient infecté par Helicobacter pylori, ce qu'il faut savoir, c'est que 80% de ces patients vont rester complètement asymptomatiques tout au long de leur vie. 10% vont développer un ulcère duodénal. A peu près 5% vont développer un ulcère gastrique. Et enfin, il peut y avoir une complication qui est rare, qui est le cancer gastrique, dans à peu près 1% des cas.
- Speaker #0
Très bien. Donc si je récapitule bien, pour le diagnostic d'une infection par helicobacter pylori chez un sujet asymptomatique avec antécédents familiaux, nous disposons de tests non-invasifs qui sont le test respiratoire alluré, la sérologie et la recherche des antigènes dans les selles. En cas de positivité d'un de ces tests, on passe à la gastroscopie avec une culture ou une PCR.
- Speaker #2
Oui, c'est tout à fait ça.
- Speaker #0
Alors, c'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Sabine, un point de vigilance ou un chiffre clé à donner à nos auditeurs ?
- Speaker #2
Alors le chiffre clé, c'est la réalisation en France de 600 000 gastroscopies par an pour recherche des d'helicobacter pylori, ce qui est un chiffre conséquent, et la mise sous traitement potentiel de 200 000 patients. Et le point de vigilance, c'est le fait de devoir faire un contrôle d'éradication post-traitement qui se fait par deux tests possiblement. Le test respiratoire allurée marquée ou la recherche d'antigènes d'helicobacter pylori dans les selles.
- Speaker #0
Donc pas de sérologie ?
- Speaker #2
Non, la sérologie n'est absolument pas indiquée dans le contrôle d'éradication, puisqu'elle va rester positive possiblement toute la vie du patient. Il ne faut jamais faire de sérologie chez un patient qui a des antécédents de traitement pour une infection par helicobacter pylori.
- Speaker #0
Eh bien, un grand merci Sabine d'avoir été parmi nous et d'avoir partagé votre expérience.
- Speaker #2
Merci à vous.
- Speaker #0
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