Speaker #0Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste spécialisée en hémostase, et cette semaine, je vais répondre à Pauline, médecin généraliste à Toulouse. Écoutons-la ! Bonjour, j'ai un patient sous apixaban qui doit être opéré en urgence demain matin. Est-ce que je dois demander un dosage ? Très bonne question Pauline, qu'on entend régulièrement. Avant un acte chirurgical en urgence sous apixaban, le dosage spécifique de cet anticoagulant est complètement justifié s'il est disponible rapidement. Pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas se fier aux examens de routine comme le TP et le TCA, parce qu'ils manquent de sensibilité, de spécificité et leur valeur prédictive est très basse. Le but pour le patient, c'est d'avoir un résultat d'apixaban et de s'assurer que le taux résiduel est suffisamment bas pour faire un acte chirurgical en toute sécurité hémostatique. Alors, pourquoi a-t-on mis en place les AOD et quel est l'intérêt des AOD dans le monde des anticoagulants ? Déjà, actuellement, il existe trois AOD les plus souvent utilisés, c'est l'apixaban, le rivaroxaban et le dabigatran. Ils sont communément utilisés dans la prévention de la maladie thromboembolique, dans le traitement de la thrombose véneuse profonde et de l'embolie pulmonaire, mais aussi de la fibrillation atriale. L'avantage de ces AOD, c'est qu'on ne les suit pas en routine. Ça ne sert à rien, contrairement aux AVK par exemple. Par contre, ces AOD ont une limite, c'est une grande variabilité interindividuelle. Ils sont très sensibles à certains facteurs comme l'âge, le poids, la fonction rénale, les interactions médicamenteuses. sur le plan biologique, les AOD sont imprévisibles et que le dosage n'apporte rien sur le plan clinique. Par contre, il existe certaines situations cliniques où le dosage de ces AOD devient pertinent. Quels sont-ils ? C'est avant un geste chirurgical ou un geste invasif pour évaluer le risque hémorragique. En cas de besoin d'un antidote, pour suivre la présence de l'anticoagulant et l'efficacité de l'antidote, là pour le coup, ça ne concerne... que le dabigatran, pour lequel un antidote existe déjà, pour l'évaluation du risque hémorragique et thrombotique, donc en cas de saignement inhabituel ou bien suspicion de surdosage, et une suspicion de mauvaise absorption ou d'interaction médicamenteuse. Sinon, en dehors de ces cas, le dosage n'est pas indiqué. Donc, si on revient aux patients de Pauline, on est dans un contexte chirurgical, donc si le dosage spécifique d'AOD n'est pas disponible, dans ce cas se poseront deux questions. soit décaler la chirurgie si cliniquement possible, ou bien appliquer des protocoles spécifiques de gestion du risque hémorragique. Comment doser les AOD ? Il existe deux tests spécifiques des AOD en fonction de leur classe. Les activités anti-10A pour les Xaban, donc Rivaroxaban et Apixaban, et l'activité anti-2A pour le Dabigatran. Alors il faut faire attention... aux conditions préanalytiques, comme dans tout test d'hémostase, donc niveau de remplissage, le risque d'hémolyse, une double centrifugation, tout ce qui concerne le préanalytique en hémostase en somme. Et, chose très importante, il faudra indiquer l'heure, bien sûr, de prélèvement, l'heure de prise d'AOD et, si possible, la molécule et la posologie. En résumé, les AOD ont simplifié la vie des patients et des prescripteurs, mais leur gestion en situation complexe demande souvent un appui biologique. C'est pour ça que nous, en tant que biologistes, notre rôle est d'accompagner les cliniciens afin de prescrire les bons tests au bon moment, dans une logique de juste prescription. C'est le moment de la question rituelle, et j'ai un cas qui s'est présenté récemment, où un néphrologue m'a appelé pour le suivi d'un de ses patients en insuffisance rénale, pour lequel il voulait un dosage d'apixaban. Et à partir d'un dosage de départ, on a pu surveiller la stabilité de son taux d'apixaban. et ce qui correspond parfaitement à un des cas pour lesquels un dosage d'Apixaban, enfin d'AOD en général, est complètement pertinent. Et j'ai choisi ce cas parce que j'ai été agréablement surprise de la connaissance de ce médecin de tous les cas pour lesquels un dosage d'AOD est pertinent. Et ensemble, on a pu justement garantir la sécurité hémostatique pour 100 patients. Alors j'espère que cet épisode sur les anticoagulants orodirects vous aura plu. Je vous remercie beaucoup pour votre écoute et je vous dis à très bientôt. Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Pour en savoir plus sur le sujet, N'hésitez pas à consulter les ressources bibliographiques disponibles en description et envoyez-nous vos questions à biomédicalementvote.com. Je vous retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Biomédicalement Vote. Et en attendant, profitez-en pour découvrir ou redécouvrir nos anciens épisodes.