undefined cover
undefined cover
Vaginose : et si on arrêtait de l’ignorer ? cover
Vaginose : et si on arrêtait de l’ignorer ? cover
Biomédicalement vôtre

Vaginose : et si on arrêtait de l’ignorer ?

Vaginose : et si on arrêtait de l’ignorer ?

09min |01/07/2025|

248

Play
undefined cover
undefined cover
Vaginose : et si on arrêtait de l’ignorer ? cover
Vaginose : et si on arrêtait de l’ignorer ? cover
Biomédicalement vôtre

Vaginose : et si on arrêtait de l’ignorer ?

Vaginose : et si on arrêtait de l’ignorer ?

09min |01/07/2025|

248

Play

Description

Souvent asymptomatique, la vaginose bactérienne n’est pourtant pas sans conséquences. Fertilité, HPV, risques infectieux… 


Dans cet épisode, Camille d’Humières, biologiste médicale au sein du pôle infectiologie du laboratoire Cerba, nous éclaire sur son impact clinique et les outils diagnostiques à notre disposition. 


Pour en savoir plus :

  • Vaginose et pathologies associées 

Peebles, K., Velloza, J., Balkus, J. E., McClelland, R. S. & Barnabas, R. V. High Global Burden and Costs of Bacterial Vaginosis: A Systematic Review and Meta-Analysis. Sex Transm Dis 46, 304–311 (2019). 

  

  • Vaginose et prématurité 

Bretelle, F. et al. Effectiveness and Costs of Molecular Screening and Treatment for Bacterial Vaginosis to Prevent Preterm Birth: The AuTop Randomized Clinical Trial. JAMA Pediatr 177, 894 (2023). 

  

  • Vaginose et PMA (recommandations) 

Sonigo, C. et al. [First-line management of infertile couple. Guidelines for clinical practice of the French College of Obstetricians and Gynecologists 2022]. Gynecol Obstet Fertil Senol 52, 305–335 (2024). 

  

  • Microbiote vaginal 

Ravel, J. et al. Vaginal microbiome of reproductive-age women. Proc Natl Acad Sci U S A 108 Suppl 1, 4680–4687 (2011). 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine, j'ai le plaisir de recevoir Camille Dumière, biologiste en infectiologie au laboratoire CERBA. Bonjour Camille.

  • Speaker #1

    Bonjour Abla.

  • Speaker #0

    Alors sans plus attendre, voici une question posée par Catherine, médecin généraliste à Montpellier.

  • Speaker #1

    Bonjour. Je reçois une jeune femme qui a des pertes, un prurite et des douleurs pelviennes qui l'incommodent beaucoup. Je suspecte une vaginose. Comment faire pour avoir un diagnostic juste ? Merci Catherine pour cette question autour de la vaginose. Le diagnostic recommandé, c'est un prélèvement vaginal. avec un score de Nugent et une culture, que je détaillerai par la suite du podcast. Et ensuite, je vous présenterai deux alternatives, qui sont la PCR multiplex et l'analyse du microbiote pour un diagnostic de vaginose.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Camille. Est-ce que vous pouvez juste nous rappeler ce que c'est qu'une vaginose et en quoi elle diffère d'une vaginite ?

  • Speaker #1

    Une vaginose bactérienne, c'est vraiment un déséquilibre des bactéries au sein de la flore vaginale. Là, on ne doit trouver normalement que des lactobacilles. Les lactobacilles sont remplacées par des bactéries dites anaérobies qui provoquent cet inconfort vaginal, ces pertes odorantes et qui s'accompagnent vraiment d'un inconfort. C'est une pathologie vraiment répandue parce qu'au moins 50% des femmes feront dans leur vie une vaginose bactérienne.

  • Speaker #0

    Très bien. Et en quoi la prise en charge est si importante ?

  • Speaker #1

    La prise en charge est importante parce que c'est une maladie en fait bactérienne. Il y a des traitements qui existent pour remplacer les bactéries qui n'ont rien à faire là par les bonnes bactéries et enlever. cet inconfort vaginal pour la femme, donc vraiment traiter cette pathologie de vaginose.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il en découle des complications pour ces femmes ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment une très bonne question parce que la vaginose est souvent connue pour l'inconfort que ça provoque chez la femme, qui est déjà important à ne pas négliger. Mais en fait, ce déséquilibre des bactéries dans cet environnement-là altère beaucoup la barrière, la muqueuse, et donc la protection que cela apporte aux femmes. Et il y a quelques exemples précis pour lesquels la vaginose peut avoir des conséquences. Par exemple, pour l'HPV qui peut être responsable du col de l'utérus, il a été bien montré que les femmes qui ont une vaginose vont avoir une clairance du HPV moindre. Donc elles vont être plus à risque de garder leur HPV et potentiellement d'évoluer vers une trajectoire de cancer. Alors tout ça c'est sur du très long terme, mais ça a été bien montré. Pareil pour tout ce qui est IST, infection sexuellement transmissible, une femme qui a une vaginose va être plus à même de contracter, par exemple une infection avec du gonocoque ou du VIH, parce que la barrière est altérée. Et tout le côté de la procréation, enfin grossesse et procréation médicalement assistée, il y a aussi des liens forts entre vaginose et, pour une femme qui essaye d'avoir un enfant, vaginose et fertilité, une perte de la fertilité, enfin moindre fertilité chez les femmes avec une vaginose. Et pour les femmes qui sont enceintes, il a été récemment bien démontré un lien entre prématurité et vaginose. Donc c'est vrai que c'est une pathologie à ne pas négliger. aussi pour toutes ces choses que je viens de vous citer.

  • Speaker #0

    Je sais que certaines vaginoses peuvent être asymptomatiques. Pour ces cas-là aussi, poser le diagnostic est important.

  • Speaker #1

    Tout à fait, 50% des vaginoses sont asymptomatiques. Et il n'y a pas de recommandation actuellement sur le traitement des vaginoses asymptomatiques. En revanche, quand on connaît bien cette pathologie et les conséquences que ça peut engendrer... Je pense qu'il est intéressant, en sachant cela, de savoir est-ce qu'il serait potentiellement pertinent de traiter ou pas cette femme qui a une vaginose asymptomatique, peut-être en fonction de ses risques d'IST ou autres, de grossesse ou d'antécédents. Actuellement, il n'y a pas de recommandation, mais c'est des outils importants à avoir en tête.

  • Speaker #0

    On va dire que ce sera plus du cas par cas.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Vous parliez du prélèvement vaginal avec le score de Nugent. Est-ce que vous pouvez juste nous rappeler ce que c'est ?

  • Speaker #1

    C'est l'outil diagnostic recommandé et remboursé par la Sécurité sociale. qui est un prélèvement vaginal classique. Et après, il y a un score de Nugent. C'est un score fait au microscope par un technicien qui regarde comment est la flore. Est-ce que je vois des lactobacilles ? Est-ce que je vois d'autres bactéries ? Il établit un score et plus le score est haut, plus c'est à risque de vaginose. Et également, le prélèvement est mis en culture pour voir les bactéries qui vont pousser et pareil, pour essayer de répondre à cette question de vaginose, voire d'autres pathologies. Donc ça, c'est vraiment l'examen recommandé et à prescrire en première intention. en cas de suspicion de vaginose.

  • Speaker #0

    Vous disiez aussi qu'il y avait deux autres tests, la PCR et le microbiote vaginal. J'imagine que ça en découle de limites qu'a ce test de première intention. Quelles sont ces limites ?

  • Speaker #1

    C'est un très bon test, mais qu'il y a des limites comme toute chose. Pourquoi ? Parce que ce score, soit il est très haut et on n'a pas vraiment de doute que ce soit une vaginose, soit il est très bas et on n'a pas vraiment de doute que ce ne soit pas une vaginose. Mais il y a... tous les scores intermédiaires, tout le milieu, où en fait on ne sait pas. On n'arrive pas à répondre à cette question. Et ce qui fait que le diagnostic n'est pas posé, cet outil diagnostic n'a pas permis vraiment de répondre à la question. C'est pour ça que c'est important éventuellement de parler d'autres approches qui elles ne sont pas recommandées et ne sont pas remboursées, mais qui sont intéressantes pour éventuellement creuser le diagnostic chez des femmes pour lesquelles cette première ligne n'a pas répondu à la question.

  • Speaker #0

    Même si ce n'est pas concrètement recommandé ni remboursé, est-ce que vous pouvez juste nous parler un petit peu de l'apport de la PCR et l'apport du microbiote vaginal ?

  • Speaker #1

    Alors, il existe des PCR multiplexes. Le principe de multiplexe, c'est qu'il y a plusieurs sondes qui ciblent plusieurs bactéries différentes. Donc, c'est une PCR qui va dire, est-ce que j'ai des lactobacilles ? Oui, non. Est-ce que j'ai les bactéries responsables de la vaginose ? Oui, non. C'est une approche beaucoup plus ciblée qui permet de répondre vraiment à cette question vaginose, oui, non. C'est une approche intéressante, mais cependant, comme toute approche ciblée, on ne trouve que ce qu'on cherche. Si cette femme a par ailleurs peut-être d'autres bactéries, on peut éventuellement passer à côté avec cette Ausha. Mais ça reste une approche vraiment intéressante pour poser un diagnostic de vaginose un peu plus précis parce qu'on va rechercher des bactéries précises responsables de la vaginose.

  • Speaker #0

    D'accord. Et la place du microbiote ?

  • Speaker #1

    La place du microbiote, c'est vraiment une analyse assez exhaustive de l'ensemble. des bactéries qu'il y a dans la flore vaginale. Donc c'est une analyse très exhaustive, extrêmement intéressante, jamais de première intention, de toute évidence. Dans certains cas particuliers, on a besoin de creuser parce qu'on ne comprend pas, parce qu'on remet en question le diagnostic, parce que c'est des profils un peu particuliers. Ça peut être une approche intéressante, en tout cas de savoir qu'elle existe, qu'on peut faire un screening exhaustif des bactéries présentes dans la flore vaginale de la femme.

  • Speaker #0

    Et du coup, ce microbiote vaginal va lui aussi influencer... La fertilité, la susceptibilité aux IST, persistance à l'HPV ?

  • Speaker #1

    Le microbiote vaginal, c'est vraiment l'ensemble des bactéries. Effectivement, si à la suite de l'analyse du microbiote vaginal, on voit qu'il y a une vaginose, effectivement, c'est ce diagnostic de vaginose qui, derrière, pourra avoir toutes les conséquences que je vous ai décrites au départ. Mais il peut y avoir aussi d'autres pathologies. La vaginite, qui est aussi un diagnostic qui est difficile, qui pourra faire peut-être l'objet d'un autre podcast. Mais voilà, donc ça donne accès à l'ensemble des pathologies. bactériennes autour de cette sphère vaginale.

  • Speaker #0

    Et il en découlera une prise en charge personnalisée ?

  • Speaker #1

    Après analyse du microbiote, le médecin qui a prescrit cette analyse pourra, en fonction des résultats, faire une approche plutôt par antibiotiques ou par probiotiques, ou les deux, ou pas forcément si tout va bien.

  • Speaker #0

    Très bien. Si je résume bien, la vaginose est une pathologie bactérienne. Elle est due à un déséquilibre de la flore vaginale. Elle cause de l'inconfort chez 50% des femmes. Elle est aussi responsable de conséquences importantes comme la fertilité, les IST, l'HPV. On a à notre disposition un test qui est recommandé et remboursé par la Sécurité sociale, qui est le prélèvement vaginal et l'étude microbiologique. Mais en cas de doute ou de résultat frustre, on a à notre disposition aussi deux autres tests, que sont la PCR et le microbiote vaginal.

  • Speaker #1

    C'est parfait, merci Abla.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Camille, un cas qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #1

    Alors oui, mais ce n'est pas complètement un cas. C'est plutôt pour montrer à quel point la vaginose maintenant commence à être prise en compte, notamment sur toutes les conséquences qu'elle peut avoir. Parce que récemment, dans la prise en charge des femmes qui rentrent dans un processus de PMA, il est à présent recommandé de faire un prélèvement vaginal pour une évaluation microbiologique. de la flore vaginale de la patiente. Et donc ça, ce n'était pas le cas avant. Et maintenant, c'est vraiment recommandé pour regarder est-ce qu'il y a une vaginose ou pas, dans l'idée de la traiter, si elle rentre dans un processus de PMA.

  • Speaker #0

    Donc la vaginose n'est pas à prendre à la légère.

  • Speaker #1

    Tout à fait, à plat.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Camille d'avoir été là et pour toutes ces informations précieuses.

  • Speaker #1

    Plaisir partagé.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Pour en savoir plus sur le sujet, N'hésitez pas à consulter les ressources bibliographiques disponibles en description et envoyez-nous vos questions à biomédicalementvotre.com. Je vous retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Biomédicalement Votre. Et en attendant, profitez-en pour découvrir ou redécouvrir nos anciens épisodes.

Description

Souvent asymptomatique, la vaginose bactérienne n’est pourtant pas sans conséquences. Fertilité, HPV, risques infectieux… 


Dans cet épisode, Camille d’Humières, biologiste médicale au sein du pôle infectiologie du laboratoire Cerba, nous éclaire sur son impact clinique et les outils diagnostiques à notre disposition. 


Pour en savoir plus :

  • Vaginose et pathologies associées 

Peebles, K., Velloza, J., Balkus, J. E., McClelland, R. S. & Barnabas, R. V. High Global Burden and Costs of Bacterial Vaginosis: A Systematic Review and Meta-Analysis. Sex Transm Dis 46, 304–311 (2019). 

  

  • Vaginose et prématurité 

Bretelle, F. et al. Effectiveness and Costs of Molecular Screening and Treatment for Bacterial Vaginosis to Prevent Preterm Birth: The AuTop Randomized Clinical Trial. JAMA Pediatr 177, 894 (2023). 

  

  • Vaginose et PMA (recommandations) 

Sonigo, C. et al. [First-line management of infertile couple. Guidelines for clinical practice of the French College of Obstetricians and Gynecologists 2022]. Gynecol Obstet Fertil Senol 52, 305–335 (2024). 

  

  • Microbiote vaginal 

Ravel, J. et al. Vaginal microbiome of reproductive-age women. Proc Natl Acad Sci U S A 108 Suppl 1, 4680–4687 (2011). 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine, j'ai le plaisir de recevoir Camille Dumière, biologiste en infectiologie au laboratoire CERBA. Bonjour Camille.

  • Speaker #1

    Bonjour Abla.

  • Speaker #0

    Alors sans plus attendre, voici une question posée par Catherine, médecin généraliste à Montpellier.

  • Speaker #1

    Bonjour. Je reçois une jeune femme qui a des pertes, un prurite et des douleurs pelviennes qui l'incommodent beaucoup. Je suspecte une vaginose. Comment faire pour avoir un diagnostic juste ? Merci Catherine pour cette question autour de la vaginose. Le diagnostic recommandé, c'est un prélèvement vaginal. avec un score de Nugent et une culture, que je détaillerai par la suite du podcast. Et ensuite, je vous présenterai deux alternatives, qui sont la PCR multiplex et l'analyse du microbiote pour un diagnostic de vaginose.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Camille. Est-ce que vous pouvez juste nous rappeler ce que c'est qu'une vaginose et en quoi elle diffère d'une vaginite ?

  • Speaker #1

    Une vaginose bactérienne, c'est vraiment un déséquilibre des bactéries au sein de la flore vaginale. Là, on ne doit trouver normalement que des lactobacilles. Les lactobacilles sont remplacées par des bactéries dites anaérobies qui provoquent cet inconfort vaginal, ces pertes odorantes et qui s'accompagnent vraiment d'un inconfort. C'est une pathologie vraiment répandue parce qu'au moins 50% des femmes feront dans leur vie une vaginose bactérienne.

  • Speaker #0

    Très bien. Et en quoi la prise en charge est si importante ?

  • Speaker #1

    La prise en charge est importante parce que c'est une maladie en fait bactérienne. Il y a des traitements qui existent pour remplacer les bactéries qui n'ont rien à faire là par les bonnes bactéries et enlever. cet inconfort vaginal pour la femme, donc vraiment traiter cette pathologie de vaginose.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il en découle des complications pour ces femmes ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment une très bonne question parce que la vaginose est souvent connue pour l'inconfort que ça provoque chez la femme, qui est déjà important à ne pas négliger. Mais en fait, ce déséquilibre des bactéries dans cet environnement-là altère beaucoup la barrière, la muqueuse, et donc la protection que cela apporte aux femmes. Et il y a quelques exemples précis pour lesquels la vaginose peut avoir des conséquences. Par exemple, pour l'HPV qui peut être responsable du col de l'utérus, il a été bien montré que les femmes qui ont une vaginose vont avoir une clairance du HPV moindre. Donc elles vont être plus à risque de garder leur HPV et potentiellement d'évoluer vers une trajectoire de cancer. Alors tout ça c'est sur du très long terme, mais ça a été bien montré. Pareil pour tout ce qui est IST, infection sexuellement transmissible, une femme qui a une vaginose va être plus à même de contracter, par exemple une infection avec du gonocoque ou du VIH, parce que la barrière est altérée. Et tout le côté de la procréation, enfin grossesse et procréation médicalement assistée, il y a aussi des liens forts entre vaginose et, pour une femme qui essaye d'avoir un enfant, vaginose et fertilité, une perte de la fertilité, enfin moindre fertilité chez les femmes avec une vaginose. Et pour les femmes qui sont enceintes, il a été récemment bien démontré un lien entre prématurité et vaginose. Donc c'est vrai que c'est une pathologie à ne pas négliger. aussi pour toutes ces choses que je viens de vous citer.

  • Speaker #0

    Je sais que certaines vaginoses peuvent être asymptomatiques. Pour ces cas-là aussi, poser le diagnostic est important.

  • Speaker #1

    Tout à fait, 50% des vaginoses sont asymptomatiques. Et il n'y a pas de recommandation actuellement sur le traitement des vaginoses asymptomatiques. En revanche, quand on connaît bien cette pathologie et les conséquences que ça peut engendrer... Je pense qu'il est intéressant, en sachant cela, de savoir est-ce qu'il serait potentiellement pertinent de traiter ou pas cette femme qui a une vaginose asymptomatique, peut-être en fonction de ses risques d'IST ou autres, de grossesse ou d'antécédents. Actuellement, il n'y a pas de recommandation, mais c'est des outils importants à avoir en tête.

  • Speaker #0

    On va dire que ce sera plus du cas par cas.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Vous parliez du prélèvement vaginal avec le score de Nugent. Est-ce que vous pouvez juste nous rappeler ce que c'est ?

  • Speaker #1

    C'est l'outil diagnostic recommandé et remboursé par la Sécurité sociale. qui est un prélèvement vaginal classique. Et après, il y a un score de Nugent. C'est un score fait au microscope par un technicien qui regarde comment est la flore. Est-ce que je vois des lactobacilles ? Est-ce que je vois d'autres bactéries ? Il établit un score et plus le score est haut, plus c'est à risque de vaginose. Et également, le prélèvement est mis en culture pour voir les bactéries qui vont pousser et pareil, pour essayer de répondre à cette question de vaginose, voire d'autres pathologies. Donc ça, c'est vraiment l'examen recommandé et à prescrire en première intention. en cas de suspicion de vaginose.

  • Speaker #0

    Vous disiez aussi qu'il y avait deux autres tests, la PCR et le microbiote vaginal. J'imagine que ça en découle de limites qu'a ce test de première intention. Quelles sont ces limites ?

  • Speaker #1

    C'est un très bon test, mais qu'il y a des limites comme toute chose. Pourquoi ? Parce que ce score, soit il est très haut et on n'a pas vraiment de doute que ce soit une vaginose, soit il est très bas et on n'a pas vraiment de doute que ce ne soit pas une vaginose. Mais il y a... tous les scores intermédiaires, tout le milieu, où en fait on ne sait pas. On n'arrive pas à répondre à cette question. Et ce qui fait que le diagnostic n'est pas posé, cet outil diagnostic n'a pas permis vraiment de répondre à la question. C'est pour ça que c'est important éventuellement de parler d'autres approches qui elles ne sont pas recommandées et ne sont pas remboursées, mais qui sont intéressantes pour éventuellement creuser le diagnostic chez des femmes pour lesquelles cette première ligne n'a pas répondu à la question.

  • Speaker #0

    Même si ce n'est pas concrètement recommandé ni remboursé, est-ce que vous pouvez juste nous parler un petit peu de l'apport de la PCR et l'apport du microbiote vaginal ?

  • Speaker #1

    Alors, il existe des PCR multiplexes. Le principe de multiplexe, c'est qu'il y a plusieurs sondes qui ciblent plusieurs bactéries différentes. Donc, c'est une PCR qui va dire, est-ce que j'ai des lactobacilles ? Oui, non. Est-ce que j'ai les bactéries responsables de la vaginose ? Oui, non. C'est une approche beaucoup plus ciblée qui permet de répondre vraiment à cette question vaginose, oui, non. C'est une approche intéressante, mais cependant, comme toute approche ciblée, on ne trouve que ce qu'on cherche. Si cette femme a par ailleurs peut-être d'autres bactéries, on peut éventuellement passer à côté avec cette Ausha. Mais ça reste une approche vraiment intéressante pour poser un diagnostic de vaginose un peu plus précis parce qu'on va rechercher des bactéries précises responsables de la vaginose.

  • Speaker #0

    D'accord. Et la place du microbiote ?

  • Speaker #1

    La place du microbiote, c'est vraiment une analyse assez exhaustive de l'ensemble. des bactéries qu'il y a dans la flore vaginale. Donc c'est une analyse très exhaustive, extrêmement intéressante, jamais de première intention, de toute évidence. Dans certains cas particuliers, on a besoin de creuser parce qu'on ne comprend pas, parce qu'on remet en question le diagnostic, parce que c'est des profils un peu particuliers. Ça peut être une approche intéressante, en tout cas de savoir qu'elle existe, qu'on peut faire un screening exhaustif des bactéries présentes dans la flore vaginale de la femme.

  • Speaker #0

    Et du coup, ce microbiote vaginal va lui aussi influencer... La fertilité, la susceptibilité aux IST, persistance à l'HPV ?

  • Speaker #1

    Le microbiote vaginal, c'est vraiment l'ensemble des bactéries. Effectivement, si à la suite de l'analyse du microbiote vaginal, on voit qu'il y a une vaginose, effectivement, c'est ce diagnostic de vaginose qui, derrière, pourra avoir toutes les conséquences que je vous ai décrites au départ. Mais il peut y avoir aussi d'autres pathologies. La vaginite, qui est aussi un diagnostic qui est difficile, qui pourra faire peut-être l'objet d'un autre podcast. Mais voilà, donc ça donne accès à l'ensemble des pathologies. bactériennes autour de cette sphère vaginale.

  • Speaker #0

    Et il en découlera une prise en charge personnalisée ?

  • Speaker #1

    Après analyse du microbiote, le médecin qui a prescrit cette analyse pourra, en fonction des résultats, faire une approche plutôt par antibiotiques ou par probiotiques, ou les deux, ou pas forcément si tout va bien.

  • Speaker #0

    Très bien. Si je résume bien, la vaginose est une pathologie bactérienne. Elle est due à un déséquilibre de la flore vaginale. Elle cause de l'inconfort chez 50% des femmes. Elle est aussi responsable de conséquences importantes comme la fertilité, les IST, l'HPV. On a à notre disposition un test qui est recommandé et remboursé par la Sécurité sociale, qui est le prélèvement vaginal et l'étude microbiologique. Mais en cas de doute ou de résultat frustre, on a à notre disposition aussi deux autres tests, que sont la PCR et le microbiote vaginal.

  • Speaker #1

    C'est parfait, merci Abla.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Camille, un cas qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #1

    Alors oui, mais ce n'est pas complètement un cas. C'est plutôt pour montrer à quel point la vaginose maintenant commence à être prise en compte, notamment sur toutes les conséquences qu'elle peut avoir. Parce que récemment, dans la prise en charge des femmes qui rentrent dans un processus de PMA, il est à présent recommandé de faire un prélèvement vaginal pour une évaluation microbiologique. de la flore vaginale de la patiente. Et donc ça, ce n'était pas le cas avant. Et maintenant, c'est vraiment recommandé pour regarder est-ce qu'il y a une vaginose ou pas, dans l'idée de la traiter, si elle rentre dans un processus de PMA.

  • Speaker #0

    Donc la vaginose n'est pas à prendre à la légère.

  • Speaker #1

    Tout à fait, à plat.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Camille d'avoir été là et pour toutes ces informations précieuses.

  • Speaker #1

    Plaisir partagé.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Pour en savoir plus sur le sujet, N'hésitez pas à consulter les ressources bibliographiques disponibles en description et envoyez-nous vos questions à biomédicalementvotre.com. Je vous retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Biomédicalement Votre. Et en attendant, profitez-en pour découvrir ou redécouvrir nos anciens épisodes.

Share

Embed

You may also like

Description

Souvent asymptomatique, la vaginose bactérienne n’est pourtant pas sans conséquences. Fertilité, HPV, risques infectieux… 


Dans cet épisode, Camille d’Humières, biologiste médicale au sein du pôle infectiologie du laboratoire Cerba, nous éclaire sur son impact clinique et les outils diagnostiques à notre disposition. 


Pour en savoir plus :

  • Vaginose et pathologies associées 

Peebles, K., Velloza, J., Balkus, J. E., McClelland, R. S. & Barnabas, R. V. High Global Burden and Costs of Bacterial Vaginosis: A Systematic Review and Meta-Analysis. Sex Transm Dis 46, 304–311 (2019). 

  

  • Vaginose et prématurité 

Bretelle, F. et al. Effectiveness and Costs of Molecular Screening and Treatment for Bacterial Vaginosis to Prevent Preterm Birth: The AuTop Randomized Clinical Trial. JAMA Pediatr 177, 894 (2023). 

  

  • Vaginose et PMA (recommandations) 

Sonigo, C. et al. [First-line management of infertile couple. Guidelines for clinical practice of the French College of Obstetricians and Gynecologists 2022]. Gynecol Obstet Fertil Senol 52, 305–335 (2024). 

  

  • Microbiote vaginal 

Ravel, J. et al. Vaginal microbiome of reproductive-age women. Proc Natl Acad Sci U S A 108 Suppl 1, 4680–4687 (2011). 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine, j'ai le plaisir de recevoir Camille Dumière, biologiste en infectiologie au laboratoire CERBA. Bonjour Camille.

  • Speaker #1

    Bonjour Abla.

  • Speaker #0

    Alors sans plus attendre, voici une question posée par Catherine, médecin généraliste à Montpellier.

  • Speaker #1

    Bonjour. Je reçois une jeune femme qui a des pertes, un prurite et des douleurs pelviennes qui l'incommodent beaucoup. Je suspecte une vaginose. Comment faire pour avoir un diagnostic juste ? Merci Catherine pour cette question autour de la vaginose. Le diagnostic recommandé, c'est un prélèvement vaginal. avec un score de Nugent et une culture, que je détaillerai par la suite du podcast. Et ensuite, je vous présenterai deux alternatives, qui sont la PCR multiplex et l'analyse du microbiote pour un diagnostic de vaginose.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Camille. Est-ce que vous pouvez juste nous rappeler ce que c'est qu'une vaginose et en quoi elle diffère d'une vaginite ?

  • Speaker #1

    Une vaginose bactérienne, c'est vraiment un déséquilibre des bactéries au sein de la flore vaginale. Là, on ne doit trouver normalement que des lactobacilles. Les lactobacilles sont remplacées par des bactéries dites anaérobies qui provoquent cet inconfort vaginal, ces pertes odorantes et qui s'accompagnent vraiment d'un inconfort. C'est une pathologie vraiment répandue parce qu'au moins 50% des femmes feront dans leur vie une vaginose bactérienne.

  • Speaker #0

    Très bien. Et en quoi la prise en charge est si importante ?

  • Speaker #1

    La prise en charge est importante parce que c'est une maladie en fait bactérienne. Il y a des traitements qui existent pour remplacer les bactéries qui n'ont rien à faire là par les bonnes bactéries et enlever. cet inconfort vaginal pour la femme, donc vraiment traiter cette pathologie de vaginose.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il en découle des complications pour ces femmes ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment une très bonne question parce que la vaginose est souvent connue pour l'inconfort que ça provoque chez la femme, qui est déjà important à ne pas négliger. Mais en fait, ce déséquilibre des bactéries dans cet environnement-là altère beaucoup la barrière, la muqueuse, et donc la protection que cela apporte aux femmes. Et il y a quelques exemples précis pour lesquels la vaginose peut avoir des conséquences. Par exemple, pour l'HPV qui peut être responsable du col de l'utérus, il a été bien montré que les femmes qui ont une vaginose vont avoir une clairance du HPV moindre. Donc elles vont être plus à risque de garder leur HPV et potentiellement d'évoluer vers une trajectoire de cancer. Alors tout ça c'est sur du très long terme, mais ça a été bien montré. Pareil pour tout ce qui est IST, infection sexuellement transmissible, une femme qui a une vaginose va être plus à même de contracter, par exemple une infection avec du gonocoque ou du VIH, parce que la barrière est altérée. Et tout le côté de la procréation, enfin grossesse et procréation médicalement assistée, il y a aussi des liens forts entre vaginose et, pour une femme qui essaye d'avoir un enfant, vaginose et fertilité, une perte de la fertilité, enfin moindre fertilité chez les femmes avec une vaginose. Et pour les femmes qui sont enceintes, il a été récemment bien démontré un lien entre prématurité et vaginose. Donc c'est vrai que c'est une pathologie à ne pas négliger. aussi pour toutes ces choses que je viens de vous citer.

  • Speaker #0

    Je sais que certaines vaginoses peuvent être asymptomatiques. Pour ces cas-là aussi, poser le diagnostic est important.

  • Speaker #1

    Tout à fait, 50% des vaginoses sont asymptomatiques. Et il n'y a pas de recommandation actuellement sur le traitement des vaginoses asymptomatiques. En revanche, quand on connaît bien cette pathologie et les conséquences que ça peut engendrer... Je pense qu'il est intéressant, en sachant cela, de savoir est-ce qu'il serait potentiellement pertinent de traiter ou pas cette femme qui a une vaginose asymptomatique, peut-être en fonction de ses risques d'IST ou autres, de grossesse ou d'antécédents. Actuellement, il n'y a pas de recommandation, mais c'est des outils importants à avoir en tête.

  • Speaker #0

    On va dire que ce sera plus du cas par cas.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Vous parliez du prélèvement vaginal avec le score de Nugent. Est-ce que vous pouvez juste nous rappeler ce que c'est ?

  • Speaker #1

    C'est l'outil diagnostic recommandé et remboursé par la Sécurité sociale. qui est un prélèvement vaginal classique. Et après, il y a un score de Nugent. C'est un score fait au microscope par un technicien qui regarde comment est la flore. Est-ce que je vois des lactobacilles ? Est-ce que je vois d'autres bactéries ? Il établit un score et plus le score est haut, plus c'est à risque de vaginose. Et également, le prélèvement est mis en culture pour voir les bactéries qui vont pousser et pareil, pour essayer de répondre à cette question de vaginose, voire d'autres pathologies. Donc ça, c'est vraiment l'examen recommandé et à prescrire en première intention. en cas de suspicion de vaginose.

  • Speaker #0

    Vous disiez aussi qu'il y avait deux autres tests, la PCR et le microbiote vaginal. J'imagine que ça en découle de limites qu'a ce test de première intention. Quelles sont ces limites ?

  • Speaker #1

    C'est un très bon test, mais qu'il y a des limites comme toute chose. Pourquoi ? Parce que ce score, soit il est très haut et on n'a pas vraiment de doute que ce soit une vaginose, soit il est très bas et on n'a pas vraiment de doute que ce ne soit pas une vaginose. Mais il y a... tous les scores intermédiaires, tout le milieu, où en fait on ne sait pas. On n'arrive pas à répondre à cette question. Et ce qui fait que le diagnostic n'est pas posé, cet outil diagnostic n'a pas permis vraiment de répondre à la question. C'est pour ça que c'est important éventuellement de parler d'autres approches qui elles ne sont pas recommandées et ne sont pas remboursées, mais qui sont intéressantes pour éventuellement creuser le diagnostic chez des femmes pour lesquelles cette première ligne n'a pas répondu à la question.

  • Speaker #0

    Même si ce n'est pas concrètement recommandé ni remboursé, est-ce que vous pouvez juste nous parler un petit peu de l'apport de la PCR et l'apport du microbiote vaginal ?

  • Speaker #1

    Alors, il existe des PCR multiplexes. Le principe de multiplexe, c'est qu'il y a plusieurs sondes qui ciblent plusieurs bactéries différentes. Donc, c'est une PCR qui va dire, est-ce que j'ai des lactobacilles ? Oui, non. Est-ce que j'ai les bactéries responsables de la vaginose ? Oui, non. C'est une approche beaucoup plus ciblée qui permet de répondre vraiment à cette question vaginose, oui, non. C'est une approche intéressante, mais cependant, comme toute approche ciblée, on ne trouve que ce qu'on cherche. Si cette femme a par ailleurs peut-être d'autres bactéries, on peut éventuellement passer à côté avec cette Ausha. Mais ça reste une approche vraiment intéressante pour poser un diagnostic de vaginose un peu plus précis parce qu'on va rechercher des bactéries précises responsables de la vaginose.

  • Speaker #0

    D'accord. Et la place du microbiote ?

  • Speaker #1

    La place du microbiote, c'est vraiment une analyse assez exhaustive de l'ensemble. des bactéries qu'il y a dans la flore vaginale. Donc c'est une analyse très exhaustive, extrêmement intéressante, jamais de première intention, de toute évidence. Dans certains cas particuliers, on a besoin de creuser parce qu'on ne comprend pas, parce qu'on remet en question le diagnostic, parce que c'est des profils un peu particuliers. Ça peut être une approche intéressante, en tout cas de savoir qu'elle existe, qu'on peut faire un screening exhaustif des bactéries présentes dans la flore vaginale de la femme.

  • Speaker #0

    Et du coup, ce microbiote vaginal va lui aussi influencer... La fertilité, la susceptibilité aux IST, persistance à l'HPV ?

  • Speaker #1

    Le microbiote vaginal, c'est vraiment l'ensemble des bactéries. Effectivement, si à la suite de l'analyse du microbiote vaginal, on voit qu'il y a une vaginose, effectivement, c'est ce diagnostic de vaginose qui, derrière, pourra avoir toutes les conséquences que je vous ai décrites au départ. Mais il peut y avoir aussi d'autres pathologies. La vaginite, qui est aussi un diagnostic qui est difficile, qui pourra faire peut-être l'objet d'un autre podcast. Mais voilà, donc ça donne accès à l'ensemble des pathologies. bactériennes autour de cette sphère vaginale.

  • Speaker #0

    Et il en découlera une prise en charge personnalisée ?

  • Speaker #1

    Après analyse du microbiote, le médecin qui a prescrit cette analyse pourra, en fonction des résultats, faire une approche plutôt par antibiotiques ou par probiotiques, ou les deux, ou pas forcément si tout va bien.

  • Speaker #0

    Très bien. Si je résume bien, la vaginose est une pathologie bactérienne. Elle est due à un déséquilibre de la flore vaginale. Elle cause de l'inconfort chez 50% des femmes. Elle est aussi responsable de conséquences importantes comme la fertilité, les IST, l'HPV. On a à notre disposition un test qui est recommandé et remboursé par la Sécurité sociale, qui est le prélèvement vaginal et l'étude microbiologique. Mais en cas de doute ou de résultat frustre, on a à notre disposition aussi deux autres tests, que sont la PCR et le microbiote vaginal.

  • Speaker #1

    C'est parfait, merci Abla.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Camille, un cas qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #1

    Alors oui, mais ce n'est pas complètement un cas. C'est plutôt pour montrer à quel point la vaginose maintenant commence à être prise en compte, notamment sur toutes les conséquences qu'elle peut avoir. Parce que récemment, dans la prise en charge des femmes qui rentrent dans un processus de PMA, il est à présent recommandé de faire un prélèvement vaginal pour une évaluation microbiologique. de la flore vaginale de la patiente. Et donc ça, ce n'était pas le cas avant. Et maintenant, c'est vraiment recommandé pour regarder est-ce qu'il y a une vaginose ou pas, dans l'idée de la traiter, si elle rentre dans un processus de PMA.

  • Speaker #0

    Donc la vaginose n'est pas à prendre à la légère.

  • Speaker #1

    Tout à fait, à plat.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Camille d'avoir été là et pour toutes ces informations précieuses.

  • Speaker #1

    Plaisir partagé.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Pour en savoir plus sur le sujet, N'hésitez pas à consulter les ressources bibliographiques disponibles en description et envoyez-nous vos questions à biomédicalementvotre.com. Je vous retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Biomédicalement Votre. Et en attendant, profitez-en pour découvrir ou redécouvrir nos anciens épisodes.

Description

Souvent asymptomatique, la vaginose bactérienne n’est pourtant pas sans conséquences. Fertilité, HPV, risques infectieux… 


Dans cet épisode, Camille d’Humières, biologiste médicale au sein du pôle infectiologie du laboratoire Cerba, nous éclaire sur son impact clinique et les outils diagnostiques à notre disposition. 


Pour en savoir plus :

  • Vaginose et pathologies associées 

Peebles, K., Velloza, J., Balkus, J. E., McClelland, R. S. & Barnabas, R. V. High Global Burden and Costs of Bacterial Vaginosis: A Systematic Review and Meta-Analysis. Sex Transm Dis 46, 304–311 (2019). 

  

  • Vaginose et prématurité 

Bretelle, F. et al. Effectiveness and Costs of Molecular Screening and Treatment for Bacterial Vaginosis to Prevent Preterm Birth: The AuTop Randomized Clinical Trial. JAMA Pediatr 177, 894 (2023). 

  

  • Vaginose et PMA (recommandations) 

Sonigo, C. et al. [First-line management of infertile couple. Guidelines for clinical practice of the French College of Obstetricians and Gynecologists 2022]. Gynecol Obstet Fertil Senol 52, 305–335 (2024). 

  

  • Microbiote vaginal 

Ravel, J. et al. Vaginal microbiome of reproductive-age women. Proc Natl Acad Sci U S A 108 Suppl 1, 4680–4687 (2011). 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode. Biomédicalement Votre, la juste prescription des examens biologiques, c'est LE podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine, j'ai le plaisir de recevoir Camille Dumière, biologiste en infectiologie au laboratoire CERBA. Bonjour Camille.

  • Speaker #1

    Bonjour Abla.

  • Speaker #0

    Alors sans plus attendre, voici une question posée par Catherine, médecin généraliste à Montpellier.

  • Speaker #1

    Bonjour. Je reçois une jeune femme qui a des pertes, un prurite et des douleurs pelviennes qui l'incommodent beaucoup. Je suspecte une vaginose. Comment faire pour avoir un diagnostic juste ? Merci Catherine pour cette question autour de la vaginose. Le diagnostic recommandé, c'est un prélèvement vaginal. avec un score de Nugent et une culture, que je détaillerai par la suite du podcast. Et ensuite, je vous présenterai deux alternatives, qui sont la PCR multiplex et l'analyse du microbiote pour un diagnostic de vaginose.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Camille. Est-ce que vous pouvez juste nous rappeler ce que c'est qu'une vaginose et en quoi elle diffère d'une vaginite ?

  • Speaker #1

    Une vaginose bactérienne, c'est vraiment un déséquilibre des bactéries au sein de la flore vaginale. Là, on ne doit trouver normalement que des lactobacilles. Les lactobacilles sont remplacées par des bactéries dites anaérobies qui provoquent cet inconfort vaginal, ces pertes odorantes et qui s'accompagnent vraiment d'un inconfort. C'est une pathologie vraiment répandue parce qu'au moins 50% des femmes feront dans leur vie une vaginose bactérienne.

  • Speaker #0

    Très bien. Et en quoi la prise en charge est si importante ?

  • Speaker #1

    La prise en charge est importante parce que c'est une maladie en fait bactérienne. Il y a des traitements qui existent pour remplacer les bactéries qui n'ont rien à faire là par les bonnes bactéries et enlever. cet inconfort vaginal pour la femme, donc vraiment traiter cette pathologie de vaginose.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il en découle des complications pour ces femmes ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment une très bonne question parce que la vaginose est souvent connue pour l'inconfort que ça provoque chez la femme, qui est déjà important à ne pas négliger. Mais en fait, ce déséquilibre des bactéries dans cet environnement-là altère beaucoup la barrière, la muqueuse, et donc la protection que cela apporte aux femmes. Et il y a quelques exemples précis pour lesquels la vaginose peut avoir des conséquences. Par exemple, pour l'HPV qui peut être responsable du col de l'utérus, il a été bien montré que les femmes qui ont une vaginose vont avoir une clairance du HPV moindre. Donc elles vont être plus à risque de garder leur HPV et potentiellement d'évoluer vers une trajectoire de cancer. Alors tout ça c'est sur du très long terme, mais ça a été bien montré. Pareil pour tout ce qui est IST, infection sexuellement transmissible, une femme qui a une vaginose va être plus à même de contracter, par exemple une infection avec du gonocoque ou du VIH, parce que la barrière est altérée. Et tout le côté de la procréation, enfin grossesse et procréation médicalement assistée, il y a aussi des liens forts entre vaginose et, pour une femme qui essaye d'avoir un enfant, vaginose et fertilité, une perte de la fertilité, enfin moindre fertilité chez les femmes avec une vaginose. Et pour les femmes qui sont enceintes, il a été récemment bien démontré un lien entre prématurité et vaginose. Donc c'est vrai que c'est une pathologie à ne pas négliger. aussi pour toutes ces choses que je viens de vous citer.

  • Speaker #0

    Je sais que certaines vaginoses peuvent être asymptomatiques. Pour ces cas-là aussi, poser le diagnostic est important.

  • Speaker #1

    Tout à fait, 50% des vaginoses sont asymptomatiques. Et il n'y a pas de recommandation actuellement sur le traitement des vaginoses asymptomatiques. En revanche, quand on connaît bien cette pathologie et les conséquences que ça peut engendrer... Je pense qu'il est intéressant, en sachant cela, de savoir est-ce qu'il serait potentiellement pertinent de traiter ou pas cette femme qui a une vaginose asymptomatique, peut-être en fonction de ses risques d'IST ou autres, de grossesse ou d'antécédents. Actuellement, il n'y a pas de recommandation, mais c'est des outils importants à avoir en tête.

  • Speaker #0

    On va dire que ce sera plus du cas par cas.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Vous parliez du prélèvement vaginal avec le score de Nugent. Est-ce que vous pouvez juste nous rappeler ce que c'est ?

  • Speaker #1

    C'est l'outil diagnostic recommandé et remboursé par la Sécurité sociale. qui est un prélèvement vaginal classique. Et après, il y a un score de Nugent. C'est un score fait au microscope par un technicien qui regarde comment est la flore. Est-ce que je vois des lactobacilles ? Est-ce que je vois d'autres bactéries ? Il établit un score et plus le score est haut, plus c'est à risque de vaginose. Et également, le prélèvement est mis en culture pour voir les bactéries qui vont pousser et pareil, pour essayer de répondre à cette question de vaginose, voire d'autres pathologies. Donc ça, c'est vraiment l'examen recommandé et à prescrire en première intention. en cas de suspicion de vaginose.

  • Speaker #0

    Vous disiez aussi qu'il y avait deux autres tests, la PCR et le microbiote vaginal. J'imagine que ça en découle de limites qu'a ce test de première intention. Quelles sont ces limites ?

  • Speaker #1

    C'est un très bon test, mais qu'il y a des limites comme toute chose. Pourquoi ? Parce que ce score, soit il est très haut et on n'a pas vraiment de doute que ce soit une vaginose, soit il est très bas et on n'a pas vraiment de doute que ce ne soit pas une vaginose. Mais il y a... tous les scores intermédiaires, tout le milieu, où en fait on ne sait pas. On n'arrive pas à répondre à cette question. Et ce qui fait que le diagnostic n'est pas posé, cet outil diagnostic n'a pas permis vraiment de répondre à la question. C'est pour ça que c'est important éventuellement de parler d'autres approches qui elles ne sont pas recommandées et ne sont pas remboursées, mais qui sont intéressantes pour éventuellement creuser le diagnostic chez des femmes pour lesquelles cette première ligne n'a pas répondu à la question.

  • Speaker #0

    Même si ce n'est pas concrètement recommandé ni remboursé, est-ce que vous pouvez juste nous parler un petit peu de l'apport de la PCR et l'apport du microbiote vaginal ?

  • Speaker #1

    Alors, il existe des PCR multiplexes. Le principe de multiplexe, c'est qu'il y a plusieurs sondes qui ciblent plusieurs bactéries différentes. Donc, c'est une PCR qui va dire, est-ce que j'ai des lactobacilles ? Oui, non. Est-ce que j'ai les bactéries responsables de la vaginose ? Oui, non. C'est une approche beaucoup plus ciblée qui permet de répondre vraiment à cette question vaginose, oui, non. C'est une approche intéressante, mais cependant, comme toute approche ciblée, on ne trouve que ce qu'on cherche. Si cette femme a par ailleurs peut-être d'autres bactéries, on peut éventuellement passer à côté avec cette Ausha. Mais ça reste une approche vraiment intéressante pour poser un diagnostic de vaginose un peu plus précis parce qu'on va rechercher des bactéries précises responsables de la vaginose.

  • Speaker #0

    D'accord. Et la place du microbiote ?

  • Speaker #1

    La place du microbiote, c'est vraiment une analyse assez exhaustive de l'ensemble. des bactéries qu'il y a dans la flore vaginale. Donc c'est une analyse très exhaustive, extrêmement intéressante, jamais de première intention, de toute évidence. Dans certains cas particuliers, on a besoin de creuser parce qu'on ne comprend pas, parce qu'on remet en question le diagnostic, parce que c'est des profils un peu particuliers. Ça peut être une approche intéressante, en tout cas de savoir qu'elle existe, qu'on peut faire un screening exhaustif des bactéries présentes dans la flore vaginale de la femme.

  • Speaker #0

    Et du coup, ce microbiote vaginal va lui aussi influencer... La fertilité, la susceptibilité aux IST, persistance à l'HPV ?

  • Speaker #1

    Le microbiote vaginal, c'est vraiment l'ensemble des bactéries. Effectivement, si à la suite de l'analyse du microbiote vaginal, on voit qu'il y a une vaginose, effectivement, c'est ce diagnostic de vaginose qui, derrière, pourra avoir toutes les conséquences que je vous ai décrites au départ. Mais il peut y avoir aussi d'autres pathologies. La vaginite, qui est aussi un diagnostic qui est difficile, qui pourra faire peut-être l'objet d'un autre podcast. Mais voilà, donc ça donne accès à l'ensemble des pathologies. bactériennes autour de cette sphère vaginale.

  • Speaker #0

    Et il en découlera une prise en charge personnalisée ?

  • Speaker #1

    Après analyse du microbiote, le médecin qui a prescrit cette analyse pourra, en fonction des résultats, faire une approche plutôt par antibiotiques ou par probiotiques, ou les deux, ou pas forcément si tout va bien.

  • Speaker #0

    Très bien. Si je résume bien, la vaginose est une pathologie bactérienne. Elle est due à un déséquilibre de la flore vaginale. Elle cause de l'inconfort chez 50% des femmes. Elle est aussi responsable de conséquences importantes comme la fertilité, les IST, l'HPV. On a à notre disposition un test qui est recommandé et remboursé par la Sécurité sociale, qui est le prélèvement vaginal et l'étude microbiologique. Mais en cas de doute ou de résultat frustre, on a à notre disposition aussi deux autres tests, que sont la PCR et le microbiote vaginal.

  • Speaker #1

    C'est parfait, merci Abla.

  • Speaker #0

    C'est le moment de la question rituelle. Avez-vous, Camille, un cas qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #1

    Alors oui, mais ce n'est pas complètement un cas. C'est plutôt pour montrer à quel point la vaginose maintenant commence à être prise en compte, notamment sur toutes les conséquences qu'elle peut avoir. Parce que récemment, dans la prise en charge des femmes qui rentrent dans un processus de PMA, il est à présent recommandé de faire un prélèvement vaginal pour une évaluation microbiologique. de la flore vaginale de la patiente. Et donc ça, ce n'était pas le cas avant. Et maintenant, c'est vraiment recommandé pour regarder est-ce qu'il y a une vaginose ou pas, dans l'idée de la traiter, si elle rentre dans un processus de PMA.

  • Speaker #0

    Donc la vaginose n'est pas à prendre à la légère.

  • Speaker #1

    Tout à fait, à plat.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Camille d'avoir été là et pour toutes ces informations précieuses.

  • Speaker #1

    Plaisir partagé.

  • Speaker #0

    Vous souhaitez suivre nos actualités ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Pour en savoir plus sur le sujet, N'hésitez pas à consulter les ressources bibliographiques disponibles en description et envoyez-nous vos questions à biomédicalementvotre.com. Je vous retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Biomédicalement Votre. Et en attendant, profitez-en pour découvrir ou redécouvrir nos anciens épisodes.

Share

Embed

You may also like