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Biomédicalement vôtre

Syndrome hémorragique : de la clinique à la biologie

Syndrome hémorragique : de la clinique à la biologie

04min |27/02/2024|

760

Play
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Syndrome hémorragique : de la clinique à la biologie

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04min |27/02/2024|

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Description

Dans cet épisode de Biomédicalement vôtre, Abla Amara Petitjean revient sur l’importance du contexte clinique et du score hémorragique avant de pousser l’investigation face à une patiente présentant un syndrome hémorragique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Aujourd'hui, épisode spécial, je n'ai pas d'invité. Mais étant moi-même biologiste, je me suis offert le luxe d'en faire un toute seule. Tiens, le téléphone sonne. C'est Guillaume, médecin généraliste à Lyon, qui a une question pour nous. Écoutons-le.

  • Speaker #1

    Bonjour, je me permets de vous appeler parce que là j'ai une patiente, une jeune fille qui est venue me voir en consultation avec sa maman. En fait, suite à ses premières règles, elle a toujours eu des cycles très abondants, donc la maman est relativement inquiète. J'aurais voulu savoir si vous pouviez me conseiller concernant le bilan à prescrire dans ce contexte, s'il vous plaît.

  • Speaker #0

    Alors, à votre avis, qu'est-ce que je pourrais répondre à Guillaume ? Je conseille à Guillaume d'aller plus loin dans son investigation. Est-ce que sa patiente a d'autres signes hémorragiques ? Un épistaxis peut-être ? Est-ce que quelqu'un de sa famille présente les mêmes signes ? Vous avez deviné ? Je vais lui conseiller un bilan Villebrandt. Pourquoi un bilan Willebrand ? Parce que les signes énoncés sont cutanéomuqueux. Pour rappel, un syndrome hémorragique est un saignement extériorisé ou pas. Il peut être acquis ou constitutionnel dû à un déficit en facteur de la coagulation ou autre. On peut dichotomiser deux grandes situations cliniques. Cutanéomuqueuse et profonde. Dans les manifestations cutanéomuqueuses, on va penser aux troubles de l'hémostase primaire, avec des atteintes des plaquettes ou du facteur Willebrand. Les manifestations hémorragiques profondes, ce sera beaucoup plus des déficits en facteurs de la coagulation, constitutionnels ou acquis. Alors quel bilan prescrire dans ces cas-là ? Alors évidemment, en plus du bilan d'orientation TP, TCA, fibrinogène, dans les manifestations cutanéomuqueuses, on va explorer les plaquettes, avec les fonctions plaquettaires et un bilan Willebrand. Pour les manifestations profondes, on va aller doser les facteurs de la coagulation. Et tous ces bilans vont dépendre du bilan d'orientation. Il existe aussi des cas particuliers que je ne vais pas détailler, comme par exemple le déficit en facteur 13. Lui, c'est des hémorragies à la chute du cordon ombilical. Ça fera peut-être l'objet d'un autre épisode un jour. Donc si je récapitule, manifestations hémorragiques, cutanéomuqueuses, on va penser plaquettes, bilans Willebrand. J'arrive à la fin de l'épisode avec notre fameuse question rituelle. Je pense à un cas qui m'a particulièrement marquée. Il y a quelques mois, je reçois le bilan d'une patiente en post-partum avec des hématomes, pour la plupart spontanés. On fait un dosage des facteurs de la coagulation et là, je me retrouve face à un facteur 8 inférieur à 1%. Pour rappel, un facteur 8 à 1%, ça peut avoir des répercussions dramatiques, ça peut entraîner des hémorragies cérébrales, des hémorragies oculaires, digestives, avec des conséquences graves. Du coup, bien évidemment, la patiente étant une femme, ça ne peut pas être une hémophilie. Donc je demande un contrôle à mes techniciens. C'est contrôlé, c'est vérifié, le facteur 8 est confirmé inférieur à 1%. J'ai regardé Amandine, ma collègue, je lui ai dit Amandine, je pense que c'est une hémophilie acquise. Un facteur 8 inférieur à 1%, c'était une femme en âge de procréer, ça sentait l'hémophilie acquise. Donc du coup, j'appelle le généraliste, je le préviens. Il me confirme que la patiente a des hématomes, qu'elle saigne un petit peu. D'ailleurs, les signes cliniques n'étaient pas aussi parlants que dans une hémophilie acquise standard. Je discute avec lui, je lui dis que c'est probablement une hémophilie acquise, que là, le dosage des antifacteurs, la recherche d'antifacteurs est en cours, mais vu l'urgence de la situation, il faut absolument la rediriger vers un médecin interniste, car ça peut facilement être pris en charge si c'est pris à temps. Ce qui a été le cas, elle a été redirigée vers... Un service de médecine interne elle a reçu le traitement approprié et a pu continuer à s'occuper de son nouveau-né tranquillement. Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. À bientôt !

Description

Dans cet épisode de Biomédicalement vôtre, Abla Amara Petitjean revient sur l’importance du contexte clinique et du score hémorragique avant de pousser l’investigation face à une patiente présentant un syndrome hémorragique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Aujourd'hui, épisode spécial, je n'ai pas d'invité. Mais étant moi-même biologiste, je me suis offert le luxe d'en faire un toute seule. Tiens, le téléphone sonne. C'est Guillaume, médecin généraliste à Lyon, qui a une question pour nous. Écoutons-le.

  • Speaker #1

    Bonjour, je me permets de vous appeler parce que là j'ai une patiente, une jeune fille qui est venue me voir en consultation avec sa maman. En fait, suite à ses premières règles, elle a toujours eu des cycles très abondants, donc la maman est relativement inquiète. J'aurais voulu savoir si vous pouviez me conseiller concernant le bilan à prescrire dans ce contexte, s'il vous plaît.

  • Speaker #0

    Alors, à votre avis, qu'est-ce que je pourrais répondre à Guillaume ? Je conseille à Guillaume d'aller plus loin dans son investigation. Est-ce que sa patiente a d'autres signes hémorragiques ? Un épistaxis peut-être ? Est-ce que quelqu'un de sa famille présente les mêmes signes ? Vous avez deviné ? Je vais lui conseiller un bilan Villebrandt. Pourquoi un bilan Willebrand ? Parce que les signes énoncés sont cutanéomuqueux. Pour rappel, un syndrome hémorragique est un saignement extériorisé ou pas. Il peut être acquis ou constitutionnel dû à un déficit en facteur de la coagulation ou autre. On peut dichotomiser deux grandes situations cliniques. Cutanéomuqueuse et profonde. Dans les manifestations cutanéomuqueuses, on va penser aux troubles de l'hémostase primaire, avec des atteintes des plaquettes ou du facteur Willebrand. Les manifestations hémorragiques profondes, ce sera beaucoup plus des déficits en facteurs de la coagulation, constitutionnels ou acquis. Alors quel bilan prescrire dans ces cas-là ? Alors évidemment, en plus du bilan d'orientation TP, TCA, fibrinogène, dans les manifestations cutanéomuqueuses, on va explorer les plaquettes, avec les fonctions plaquettaires et un bilan Willebrand. Pour les manifestations profondes, on va aller doser les facteurs de la coagulation. Et tous ces bilans vont dépendre du bilan d'orientation. Il existe aussi des cas particuliers que je ne vais pas détailler, comme par exemple le déficit en facteur 13. Lui, c'est des hémorragies à la chute du cordon ombilical. Ça fera peut-être l'objet d'un autre épisode un jour. Donc si je récapitule, manifestations hémorragiques, cutanéomuqueuses, on va penser plaquettes, bilans Willebrand. J'arrive à la fin de l'épisode avec notre fameuse question rituelle. Je pense à un cas qui m'a particulièrement marquée. Il y a quelques mois, je reçois le bilan d'une patiente en post-partum avec des hématomes, pour la plupart spontanés. On fait un dosage des facteurs de la coagulation et là, je me retrouve face à un facteur 8 inférieur à 1%. Pour rappel, un facteur 8 à 1%, ça peut avoir des répercussions dramatiques, ça peut entraîner des hémorragies cérébrales, des hémorragies oculaires, digestives, avec des conséquences graves. Du coup, bien évidemment, la patiente étant une femme, ça ne peut pas être une hémophilie. Donc je demande un contrôle à mes techniciens. C'est contrôlé, c'est vérifié, le facteur 8 est confirmé inférieur à 1%. J'ai regardé Amandine, ma collègue, je lui ai dit Amandine, je pense que c'est une hémophilie acquise. Un facteur 8 inférieur à 1%, c'était une femme en âge de procréer, ça sentait l'hémophilie acquise. Donc du coup, j'appelle le généraliste, je le préviens. Il me confirme que la patiente a des hématomes, qu'elle saigne un petit peu. D'ailleurs, les signes cliniques n'étaient pas aussi parlants que dans une hémophilie acquise standard. Je discute avec lui, je lui dis que c'est probablement une hémophilie acquise, que là, le dosage des antifacteurs, la recherche d'antifacteurs est en cours, mais vu l'urgence de la situation, il faut absolument la rediriger vers un médecin interniste, car ça peut facilement être pris en charge si c'est pris à temps. Ce qui a été le cas, elle a été redirigée vers... Un service de médecine interne elle a reçu le traitement approprié et a pu continuer à s'occuper de son nouveau-né tranquillement. Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. À bientôt !

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Dans cet épisode de Biomédicalement vôtre, Abla Amara Petitjean revient sur l’importance du contexte clinique et du score hémorragique avant de pousser l’investigation face à une patiente présentant un syndrome hémorragique.


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    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Aujourd'hui, épisode spécial, je n'ai pas d'invité. Mais étant moi-même biologiste, je me suis offert le luxe d'en faire un toute seule. Tiens, le téléphone sonne. C'est Guillaume, médecin généraliste à Lyon, qui a une question pour nous. Écoutons-le.

  • Speaker #1

    Bonjour, je me permets de vous appeler parce que là j'ai une patiente, une jeune fille qui est venue me voir en consultation avec sa maman. En fait, suite à ses premières règles, elle a toujours eu des cycles très abondants, donc la maman est relativement inquiète. J'aurais voulu savoir si vous pouviez me conseiller concernant le bilan à prescrire dans ce contexte, s'il vous plaît.

  • Speaker #0

    Alors, à votre avis, qu'est-ce que je pourrais répondre à Guillaume ? Je conseille à Guillaume d'aller plus loin dans son investigation. Est-ce que sa patiente a d'autres signes hémorragiques ? Un épistaxis peut-être ? Est-ce que quelqu'un de sa famille présente les mêmes signes ? Vous avez deviné ? Je vais lui conseiller un bilan Villebrandt. Pourquoi un bilan Willebrand ? Parce que les signes énoncés sont cutanéomuqueux. Pour rappel, un syndrome hémorragique est un saignement extériorisé ou pas. Il peut être acquis ou constitutionnel dû à un déficit en facteur de la coagulation ou autre. On peut dichotomiser deux grandes situations cliniques. Cutanéomuqueuse et profonde. Dans les manifestations cutanéomuqueuses, on va penser aux troubles de l'hémostase primaire, avec des atteintes des plaquettes ou du facteur Willebrand. Les manifestations hémorragiques profondes, ce sera beaucoup plus des déficits en facteurs de la coagulation, constitutionnels ou acquis. Alors quel bilan prescrire dans ces cas-là ? Alors évidemment, en plus du bilan d'orientation TP, TCA, fibrinogène, dans les manifestations cutanéomuqueuses, on va explorer les plaquettes, avec les fonctions plaquettaires et un bilan Willebrand. Pour les manifestations profondes, on va aller doser les facteurs de la coagulation. Et tous ces bilans vont dépendre du bilan d'orientation. Il existe aussi des cas particuliers que je ne vais pas détailler, comme par exemple le déficit en facteur 13. Lui, c'est des hémorragies à la chute du cordon ombilical. Ça fera peut-être l'objet d'un autre épisode un jour. Donc si je récapitule, manifestations hémorragiques, cutanéomuqueuses, on va penser plaquettes, bilans Willebrand. J'arrive à la fin de l'épisode avec notre fameuse question rituelle. Je pense à un cas qui m'a particulièrement marquée. Il y a quelques mois, je reçois le bilan d'une patiente en post-partum avec des hématomes, pour la plupart spontanés. On fait un dosage des facteurs de la coagulation et là, je me retrouve face à un facteur 8 inférieur à 1%. Pour rappel, un facteur 8 à 1%, ça peut avoir des répercussions dramatiques, ça peut entraîner des hémorragies cérébrales, des hémorragies oculaires, digestives, avec des conséquences graves. Du coup, bien évidemment, la patiente étant une femme, ça ne peut pas être une hémophilie. Donc je demande un contrôle à mes techniciens. C'est contrôlé, c'est vérifié, le facteur 8 est confirmé inférieur à 1%. J'ai regardé Amandine, ma collègue, je lui ai dit Amandine, je pense que c'est une hémophilie acquise. Un facteur 8 inférieur à 1%, c'était une femme en âge de procréer, ça sentait l'hémophilie acquise. Donc du coup, j'appelle le généraliste, je le préviens. Il me confirme que la patiente a des hématomes, qu'elle saigne un petit peu. D'ailleurs, les signes cliniques n'étaient pas aussi parlants que dans une hémophilie acquise standard. Je discute avec lui, je lui dis que c'est probablement une hémophilie acquise, que là, le dosage des antifacteurs, la recherche d'antifacteurs est en cours, mais vu l'urgence de la situation, il faut absolument la rediriger vers un médecin interniste, car ça peut facilement être pris en charge si c'est pris à temps. Ce qui a été le cas, elle a été redirigée vers... Un service de médecine interne elle a reçu le traitement approprié et a pu continuer à s'occuper de son nouveau-né tranquillement. Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. À bientôt !

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    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Aujourd'hui, épisode spécial, je n'ai pas d'invité. Mais étant moi-même biologiste, je me suis offert le luxe d'en faire un toute seule. Tiens, le téléphone sonne. C'est Guillaume, médecin généraliste à Lyon, qui a une question pour nous. Écoutons-le.

  • Speaker #1

    Bonjour, je me permets de vous appeler parce que là j'ai une patiente, une jeune fille qui est venue me voir en consultation avec sa maman. En fait, suite à ses premières règles, elle a toujours eu des cycles très abondants, donc la maman est relativement inquiète. J'aurais voulu savoir si vous pouviez me conseiller concernant le bilan à prescrire dans ce contexte, s'il vous plaît.

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    Alors, à votre avis, qu'est-ce que je pourrais répondre à Guillaume ? Je conseille à Guillaume d'aller plus loin dans son investigation. Est-ce que sa patiente a d'autres signes hémorragiques ? Un épistaxis peut-être ? Est-ce que quelqu'un de sa famille présente les mêmes signes ? Vous avez deviné ? Je vais lui conseiller un bilan Villebrandt. Pourquoi un bilan Willebrand ? Parce que les signes énoncés sont cutanéomuqueux. Pour rappel, un syndrome hémorragique est un saignement extériorisé ou pas. Il peut être acquis ou constitutionnel dû à un déficit en facteur de la coagulation ou autre. On peut dichotomiser deux grandes situations cliniques. Cutanéomuqueuse et profonde. Dans les manifestations cutanéomuqueuses, on va penser aux troubles de l'hémostase primaire, avec des atteintes des plaquettes ou du facteur Willebrand. Les manifestations hémorragiques profondes, ce sera beaucoup plus des déficits en facteurs de la coagulation, constitutionnels ou acquis. Alors quel bilan prescrire dans ces cas-là ? Alors évidemment, en plus du bilan d'orientation TP, TCA, fibrinogène, dans les manifestations cutanéomuqueuses, on va explorer les plaquettes, avec les fonctions plaquettaires et un bilan Willebrand. Pour les manifestations profondes, on va aller doser les facteurs de la coagulation. Et tous ces bilans vont dépendre du bilan d'orientation. Il existe aussi des cas particuliers que je ne vais pas détailler, comme par exemple le déficit en facteur 13. Lui, c'est des hémorragies à la chute du cordon ombilical. Ça fera peut-être l'objet d'un autre épisode un jour. Donc si je récapitule, manifestations hémorragiques, cutanéomuqueuses, on va penser plaquettes, bilans Willebrand. J'arrive à la fin de l'épisode avec notre fameuse question rituelle. Je pense à un cas qui m'a particulièrement marquée. Il y a quelques mois, je reçois le bilan d'une patiente en post-partum avec des hématomes, pour la plupart spontanés. On fait un dosage des facteurs de la coagulation et là, je me retrouve face à un facteur 8 inférieur à 1%. Pour rappel, un facteur 8 à 1%, ça peut avoir des répercussions dramatiques, ça peut entraîner des hémorragies cérébrales, des hémorragies oculaires, digestives, avec des conséquences graves. Du coup, bien évidemment, la patiente étant une femme, ça ne peut pas être une hémophilie. Donc je demande un contrôle à mes techniciens. C'est contrôlé, c'est vérifié, le facteur 8 est confirmé inférieur à 1%. J'ai regardé Amandine, ma collègue, je lui ai dit Amandine, je pense que c'est une hémophilie acquise. Un facteur 8 inférieur à 1%, c'était une femme en âge de procréer, ça sentait l'hémophilie acquise. Donc du coup, j'appelle le généraliste, je le préviens. Il me confirme que la patiente a des hématomes, qu'elle saigne un petit peu. D'ailleurs, les signes cliniques n'étaient pas aussi parlants que dans une hémophilie acquise standard. Je discute avec lui, je lui dis que c'est probablement une hémophilie acquise, que là, le dosage des antifacteurs, la recherche d'antifacteurs est en cours, mais vu l'urgence de la situation, il faut absolument la rediriger vers un médecin interniste, car ça peut facilement être pris en charge si c'est pris à temps. Ce qui a été le cas, elle a été redirigée vers... Un service de médecine interne elle a reçu le traitement approprié et a pu continuer à s'occuper de son nouveau-né tranquillement. Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. À bientôt !

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