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Biomédicalement vôtre

Diabète gestationnel : qui dépister et comment ?

Diabète gestationnel : qui dépister et comment ?

05min |20/02/2024|

529

Play
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05min |20/02/2024|

529

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Description

Le diabète gestationnel peut être une source d’inquiétude chez de nombreuses femmes enceintes. Comment le dépister ? Présage-t-il d’un suivi particulier après l’accouchement ?

Simon Samaan, biologiste médical nous explique les différents cas de figure.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine nous retrouvons Aurélie, un médecin généraliste à Vendôme, qui a une petite question pour nous.

  • Speaker #1

    Bonjour, je viens de recevoir une de mes patientes que j'avais perdue de vue depuis quelques temps. Elle vient de me présenter un test de grossesse positif. En la pesant, j'ai constaté une nette prise de poids depuis la dernière fois que je l'ai vue, c'est-à-dire depuis deux ans. Qu'est-ce que je pourrais prescrire pour un dépistage de diabète gestationnel ?

  • Speaker #0

    Alors bonjour Simon, vous êtes biologiste médical spécialisé en biochimie métabolique au laboratoire Cerba. Peut-être qu'Aurélie voudra proposer une glycosurie sur bandelettes, qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #2

    Non, surtout pas. En fait, il y a des modifications physiologiques de la fonction tubulaire chez la femme enceinte, surtout au début de grossesse. Du coup, ça pourrait être positif. Il y a beaucoup de glycosuries normoglycémiques chez la femme enceinte, il ne faut surtout pas en tenir compte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous pouvez lui proposer pour le dépistage ?

  • Speaker #2

    Tout d'abord, savoir où en est de la grossesse. Si c'était un premier trimestre, il faut prescrire une glycémie à jeun. Et là, j'insiste, c'est une glycémie veineuse et non pas une glycémie capillaire avec un lecteur à domicile.

  • Speaker #0

    Très bien. Quoi d'autre, mis à part la glycémie à jeun ?

  • Speaker #2

    Entre 24 et 28e semaine d'aménorrhée, il faut faire une hyperglycémie provoquée par voie orale, l'HGPO.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'HGPO, comment on pourrait l'interpréter chez une femme enceinte ?

  • Speaker #2

    D'abord, il y a des conditions standards. Il faut savoir que ces trois prélèvements, après ingestion de 75 grammes de glucose, on réalise un prélèvement à jeun avant l'ingestion, et un prélèvement à une heure et un prélèvement à deux heures. Ce qu'il faut regarder, c'est vraiment le résultat de T deux heures après ingestion.

  • Speaker #0

    D'accord, donc si je récapitule, pour le dépistage d'un diabète gestationnel, on va partir tout d'abord vers une glycémie à jeun par ponction veineuse et une hyperglycémie provoquée orale. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Entre 24 et 28 semaines d'améliorée.

  • Speaker #0

    Si la patiente a envie de savoir si son diabète préexistait avant sa grossesse, est-ce qu'on pourrait utiliser l'hémoglobine glyquée ?

  • Speaker #2

    Alors, je reviens toujours sur la glycémie veineuse à jeun. Si on a une valeur supérieure à 1,26 là, ça serait plutôt une glycémie en faveur de diabète de type 2. Il y a une étude qui a été publiée qui parlait de l'hémoglobine glyquée comme critère de diagnostic pendant l'épidémie de Covid, puisqu'il y a des patients qui n'ont pas pu faire leur suivi classique, on n'a pas pu faire des HGPO. Mais aujourd'hui, en fait, ce ne sont pas des recommandations officielles. Après, si on est un peu coincé et il n'y a que ça à faire, il faut que l'hémoglobine glyquée soit, on va dire, située entre 5,7 et 6,4. Pour parler de diabète gestationnel, au-delà de 6,5, on peut aborder la question de diabète de type 2. Mais encore une fois, ce ne sont pas des recommandations officielles.

  • Speaker #0

    D'accord, je comprends. C'est concomitant à l'épidémie du Covid. Exactement. D'accord. Et le dosage de l'insuline ? Peptide C ?

  • Speaker #2

    Alors, le peptide C, c'est un indicateur de l'activité résiduelle des cellules bêta de l'îlot de Langerhans. On l'utilise plutôt pour des suivis de patients diabétiques de type 1. Clairement, pour le suivi de diabète gestationnel ou le suivi d'une femme enceinte diabétique, c'est vraiment l'autosurveillance avec la glycémie capillaire, principalement pour le suivi des mesures hygiéno-dététiques.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et si jamais c'est une grossesse chez une patiente diabétique, quel suivi on pourrait faire ?

  • Speaker #2

    Si c'est une dame qui a été déjà diagnostiquée diabétique avant la grossesse, elle a son suivi par son diabétologue. Là, moi j'insiste sur l'autosurveillance de la glycémie par un lecteur, la glycémie capillaire. Et deuxièmement, s'il s'agit vraiment de suivi biologique, je privilégie les fructosamines à l'hémoglobine glyquée au vu de leur demi-vie plus courte.

  • Speaker #0

    Toujours pas d'hémoglobine glyquée ?

  • Speaker #2

    Toujours pas, sauf si on est coincé.

  • Speaker #0

    C'est le moment Simon de la question rituelle. Pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas très longtemps, une consoeur qui elle-même était enceinte et elle a eu un diabète gestationnel m'a posé la question suivante, est-ce que je vais devenir diabétique ? Bon, on ne va pas mentir, il y a un risque à peu près de 7 fois plus important chez une femme qui a eu un diabète gestationnel de devenir diabétique de type 2. Mais encore, c'est lié à son style de vie, l'hygiène de vie, l'activité physique, l'alimentation équilibrée. Tout ça, ça joue un rôle pour diminuer ce risque-là. Après, bien évidemment, si on a des facteurs héréditaires, ça peut jouer un rôle. Mais essentiellement, si on fait attention à notre style de vie, je pense que ça ira bien pour limiter ce risque.

  • Speaker #0

    Donc un diabète gestationnel va entraîner... peut potentiellement entraîner un changement de mode de vie.

  • Speaker #2

    Potentiellement, oui. Il y a des études de cohorte, oui, mais c'est là où il faut prendre ça comme une opportunité de changer.

  • Speaker #0

    Exactement. Merci beaucoup, Simon, pour votre intervention et pour ces précieuses informations. Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

Description

Le diabète gestationnel peut être une source d’inquiétude chez de nombreuses femmes enceintes. Comment le dépister ? Présage-t-il d’un suivi particulier après l’accouchement ?

Simon Samaan, biologiste médical nous explique les différents cas de figure.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine nous retrouvons Aurélie, un médecin généraliste à Vendôme, qui a une petite question pour nous.

  • Speaker #1

    Bonjour, je viens de recevoir une de mes patientes que j'avais perdue de vue depuis quelques temps. Elle vient de me présenter un test de grossesse positif. En la pesant, j'ai constaté une nette prise de poids depuis la dernière fois que je l'ai vue, c'est-à-dire depuis deux ans. Qu'est-ce que je pourrais prescrire pour un dépistage de diabète gestationnel ?

  • Speaker #0

    Alors bonjour Simon, vous êtes biologiste médical spécialisé en biochimie métabolique au laboratoire Cerba. Peut-être qu'Aurélie voudra proposer une glycosurie sur bandelettes, qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #2

    Non, surtout pas. En fait, il y a des modifications physiologiques de la fonction tubulaire chez la femme enceinte, surtout au début de grossesse. Du coup, ça pourrait être positif. Il y a beaucoup de glycosuries normoglycémiques chez la femme enceinte, il ne faut surtout pas en tenir compte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous pouvez lui proposer pour le dépistage ?

  • Speaker #2

    Tout d'abord, savoir où en est de la grossesse. Si c'était un premier trimestre, il faut prescrire une glycémie à jeun. Et là, j'insiste, c'est une glycémie veineuse et non pas une glycémie capillaire avec un lecteur à domicile.

  • Speaker #0

    Très bien. Quoi d'autre, mis à part la glycémie à jeun ?

  • Speaker #2

    Entre 24 et 28e semaine d'aménorrhée, il faut faire une hyperglycémie provoquée par voie orale, l'HGPO.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'HGPO, comment on pourrait l'interpréter chez une femme enceinte ?

  • Speaker #2

    D'abord, il y a des conditions standards. Il faut savoir que ces trois prélèvements, après ingestion de 75 grammes de glucose, on réalise un prélèvement à jeun avant l'ingestion, et un prélèvement à une heure et un prélèvement à deux heures. Ce qu'il faut regarder, c'est vraiment le résultat de T deux heures après ingestion.

  • Speaker #0

    D'accord, donc si je récapitule, pour le dépistage d'un diabète gestationnel, on va partir tout d'abord vers une glycémie à jeun par ponction veineuse et une hyperglycémie provoquée orale. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Entre 24 et 28 semaines d'améliorée.

  • Speaker #0

    Si la patiente a envie de savoir si son diabète préexistait avant sa grossesse, est-ce qu'on pourrait utiliser l'hémoglobine glyquée ?

  • Speaker #2

    Alors, je reviens toujours sur la glycémie veineuse à jeun. Si on a une valeur supérieure à 1,26 là, ça serait plutôt une glycémie en faveur de diabète de type 2. Il y a une étude qui a été publiée qui parlait de l'hémoglobine glyquée comme critère de diagnostic pendant l'épidémie de Covid, puisqu'il y a des patients qui n'ont pas pu faire leur suivi classique, on n'a pas pu faire des HGPO. Mais aujourd'hui, en fait, ce ne sont pas des recommandations officielles. Après, si on est un peu coincé et il n'y a que ça à faire, il faut que l'hémoglobine glyquée soit, on va dire, située entre 5,7 et 6,4. Pour parler de diabète gestationnel, au-delà de 6,5, on peut aborder la question de diabète de type 2. Mais encore une fois, ce ne sont pas des recommandations officielles.

  • Speaker #0

    D'accord, je comprends. C'est concomitant à l'épidémie du Covid. Exactement. D'accord. Et le dosage de l'insuline ? Peptide C ?

  • Speaker #2

    Alors, le peptide C, c'est un indicateur de l'activité résiduelle des cellules bêta de l'îlot de Langerhans. On l'utilise plutôt pour des suivis de patients diabétiques de type 1. Clairement, pour le suivi de diabète gestationnel ou le suivi d'une femme enceinte diabétique, c'est vraiment l'autosurveillance avec la glycémie capillaire, principalement pour le suivi des mesures hygiéno-dététiques.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et si jamais c'est une grossesse chez une patiente diabétique, quel suivi on pourrait faire ?

  • Speaker #2

    Si c'est une dame qui a été déjà diagnostiquée diabétique avant la grossesse, elle a son suivi par son diabétologue. Là, moi j'insiste sur l'autosurveillance de la glycémie par un lecteur, la glycémie capillaire. Et deuxièmement, s'il s'agit vraiment de suivi biologique, je privilégie les fructosamines à l'hémoglobine glyquée au vu de leur demi-vie plus courte.

  • Speaker #0

    Toujours pas d'hémoglobine glyquée ?

  • Speaker #2

    Toujours pas, sauf si on est coincé.

  • Speaker #0

    C'est le moment Simon de la question rituelle. Pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas très longtemps, une consoeur qui elle-même était enceinte et elle a eu un diabète gestationnel m'a posé la question suivante, est-ce que je vais devenir diabétique ? Bon, on ne va pas mentir, il y a un risque à peu près de 7 fois plus important chez une femme qui a eu un diabète gestationnel de devenir diabétique de type 2. Mais encore, c'est lié à son style de vie, l'hygiène de vie, l'activité physique, l'alimentation équilibrée. Tout ça, ça joue un rôle pour diminuer ce risque-là. Après, bien évidemment, si on a des facteurs héréditaires, ça peut jouer un rôle. Mais essentiellement, si on fait attention à notre style de vie, je pense que ça ira bien pour limiter ce risque.

  • Speaker #0

    Donc un diabète gestationnel va entraîner... peut potentiellement entraîner un changement de mode de vie.

  • Speaker #2

    Potentiellement, oui. Il y a des études de cohorte, oui, mais c'est là où il faut prendre ça comme une opportunité de changer.

  • Speaker #0

    Exactement. Merci beaucoup, Simon, pour votre intervention et pour ces précieuses informations. Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

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Le diabète gestationnel peut être une source d’inquiétude chez de nombreuses femmes enceintes. Comment le dépister ? Présage-t-il d’un suivi particulier après l’accouchement ?

Simon Samaan, biologiste médical nous explique les différents cas de figure.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine nous retrouvons Aurélie, un médecin généraliste à Vendôme, qui a une petite question pour nous.

  • Speaker #1

    Bonjour, je viens de recevoir une de mes patientes que j'avais perdue de vue depuis quelques temps. Elle vient de me présenter un test de grossesse positif. En la pesant, j'ai constaté une nette prise de poids depuis la dernière fois que je l'ai vue, c'est-à-dire depuis deux ans. Qu'est-ce que je pourrais prescrire pour un dépistage de diabète gestationnel ?

  • Speaker #0

    Alors bonjour Simon, vous êtes biologiste médical spécialisé en biochimie métabolique au laboratoire Cerba. Peut-être qu'Aurélie voudra proposer une glycosurie sur bandelettes, qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #2

    Non, surtout pas. En fait, il y a des modifications physiologiques de la fonction tubulaire chez la femme enceinte, surtout au début de grossesse. Du coup, ça pourrait être positif. Il y a beaucoup de glycosuries normoglycémiques chez la femme enceinte, il ne faut surtout pas en tenir compte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous pouvez lui proposer pour le dépistage ?

  • Speaker #2

    Tout d'abord, savoir où en est de la grossesse. Si c'était un premier trimestre, il faut prescrire une glycémie à jeun. Et là, j'insiste, c'est une glycémie veineuse et non pas une glycémie capillaire avec un lecteur à domicile.

  • Speaker #0

    Très bien. Quoi d'autre, mis à part la glycémie à jeun ?

  • Speaker #2

    Entre 24 et 28e semaine d'aménorrhée, il faut faire une hyperglycémie provoquée par voie orale, l'HGPO.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'HGPO, comment on pourrait l'interpréter chez une femme enceinte ?

  • Speaker #2

    D'abord, il y a des conditions standards. Il faut savoir que ces trois prélèvements, après ingestion de 75 grammes de glucose, on réalise un prélèvement à jeun avant l'ingestion, et un prélèvement à une heure et un prélèvement à deux heures. Ce qu'il faut regarder, c'est vraiment le résultat de T deux heures après ingestion.

  • Speaker #0

    D'accord, donc si je récapitule, pour le dépistage d'un diabète gestationnel, on va partir tout d'abord vers une glycémie à jeun par ponction veineuse et une hyperglycémie provoquée orale. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Entre 24 et 28 semaines d'améliorée.

  • Speaker #0

    Si la patiente a envie de savoir si son diabète préexistait avant sa grossesse, est-ce qu'on pourrait utiliser l'hémoglobine glyquée ?

  • Speaker #2

    Alors, je reviens toujours sur la glycémie veineuse à jeun. Si on a une valeur supérieure à 1,26 là, ça serait plutôt une glycémie en faveur de diabète de type 2. Il y a une étude qui a été publiée qui parlait de l'hémoglobine glyquée comme critère de diagnostic pendant l'épidémie de Covid, puisqu'il y a des patients qui n'ont pas pu faire leur suivi classique, on n'a pas pu faire des HGPO. Mais aujourd'hui, en fait, ce ne sont pas des recommandations officielles. Après, si on est un peu coincé et il n'y a que ça à faire, il faut que l'hémoglobine glyquée soit, on va dire, située entre 5,7 et 6,4. Pour parler de diabète gestationnel, au-delà de 6,5, on peut aborder la question de diabète de type 2. Mais encore une fois, ce ne sont pas des recommandations officielles.

  • Speaker #0

    D'accord, je comprends. C'est concomitant à l'épidémie du Covid. Exactement. D'accord. Et le dosage de l'insuline ? Peptide C ?

  • Speaker #2

    Alors, le peptide C, c'est un indicateur de l'activité résiduelle des cellules bêta de l'îlot de Langerhans. On l'utilise plutôt pour des suivis de patients diabétiques de type 1. Clairement, pour le suivi de diabète gestationnel ou le suivi d'une femme enceinte diabétique, c'est vraiment l'autosurveillance avec la glycémie capillaire, principalement pour le suivi des mesures hygiéno-dététiques.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et si jamais c'est une grossesse chez une patiente diabétique, quel suivi on pourrait faire ?

  • Speaker #2

    Si c'est une dame qui a été déjà diagnostiquée diabétique avant la grossesse, elle a son suivi par son diabétologue. Là, moi j'insiste sur l'autosurveillance de la glycémie par un lecteur, la glycémie capillaire. Et deuxièmement, s'il s'agit vraiment de suivi biologique, je privilégie les fructosamines à l'hémoglobine glyquée au vu de leur demi-vie plus courte.

  • Speaker #0

    Toujours pas d'hémoglobine glyquée ?

  • Speaker #2

    Toujours pas, sauf si on est coincé.

  • Speaker #0

    C'est le moment Simon de la question rituelle. Pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas très longtemps, une consoeur qui elle-même était enceinte et elle a eu un diabète gestationnel m'a posé la question suivante, est-ce que je vais devenir diabétique ? Bon, on ne va pas mentir, il y a un risque à peu près de 7 fois plus important chez une femme qui a eu un diabète gestationnel de devenir diabétique de type 2. Mais encore, c'est lié à son style de vie, l'hygiène de vie, l'activité physique, l'alimentation équilibrée. Tout ça, ça joue un rôle pour diminuer ce risque-là. Après, bien évidemment, si on a des facteurs héréditaires, ça peut jouer un rôle. Mais essentiellement, si on fait attention à notre style de vie, je pense que ça ira bien pour limiter ce risque.

  • Speaker #0

    Donc un diabète gestationnel va entraîner... peut potentiellement entraîner un changement de mode de vie.

  • Speaker #2

    Potentiellement, oui. Il y a des études de cohorte, oui, mais c'est là où il faut prendre ça comme une opportunité de changer.

  • Speaker #0

    Exactement. Merci beaucoup, Simon, pour votre intervention et pour ces précieuses informations. Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

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Le diabète gestationnel peut être une source d’inquiétude chez de nombreuses femmes enceintes. Comment le dépister ? Présage-t-il d’un suivi particulier après l’accouchement ?

Simon Samaan, biologiste médical nous explique les différents cas de figure.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui pour ce nouvel épisode. Biomédicalement Vôtre, la juste prescription des examens biologiques, c'est le podcast qui aide les professionnels de santé à anticiper les risques et à cultiver les bonnes pratiques liées à la prescription des examens de biologie. Je suis Abla, biologiste médicale, et cette semaine nous retrouvons Aurélie, un médecin généraliste à Vendôme, qui a une petite question pour nous.

  • Speaker #1

    Bonjour, je viens de recevoir une de mes patientes que j'avais perdue de vue depuis quelques temps. Elle vient de me présenter un test de grossesse positif. En la pesant, j'ai constaté une nette prise de poids depuis la dernière fois que je l'ai vue, c'est-à-dire depuis deux ans. Qu'est-ce que je pourrais prescrire pour un dépistage de diabète gestationnel ?

  • Speaker #0

    Alors bonjour Simon, vous êtes biologiste médical spécialisé en biochimie métabolique au laboratoire Cerba. Peut-être qu'Aurélie voudra proposer une glycosurie sur bandelettes, qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #2

    Non, surtout pas. En fait, il y a des modifications physiologiques de la fonction tubulaire chez la femme enceinte, surtout au début de grossesse. Du coup, ça pourrait être positif. Il y a beaucoup de glycosuries normoglycémiques chez la femme enceinte, il ne faut surtout pas en tenir compte.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous pouvez lui proposer pour le dépistage ?

  • Speaker #2

    Tout d'abord, savoir où en est de la grossesse. Si c'était un premier trimestre, il faut prescrire une glycémie à jeun. Et là, j'insiste, c'est une glycémie veineuse et non pas une glycémie capillaire avec un lecteur à domicile.

  • Speaker #0

    Très bien. Quoi d'autre, mis à part la glycémie à jeun ?

  • Speaker #2

    Entre 24 et 28e semaine d'aménorrhée, il faut faire une hyperglycémie provoquée par voie orale, l'HGPO.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'HGPO, comment on pourrait l'interpréter chez une femme enceinte ?

  • Speaker #2

    D'abord, il y a des conditions standards. Il faut savoir que ces trois prélèvements, après ingestion de 75 grammes de glucose, on réalise un prélèvement à jeun avant l'ingestion, et un prélèvement à une heure et un prélèvement à deux heures. Ce qu'il faut regarder, c'est vraiment le résultat de T deux heures après ingestion.

  • Speaker #0

    D'accord, donc si je récapitule, pour le dépistage d'un diabète gestationnel, on va partir tout d'abord vers une glycémie à jeun par ponction veineuse et une hyperglycémie provoquée orale. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Entre 24 et 28 semaines d'améliorée.

  • Speaker #0

    Si la patiente a envie de savoir si son diabète préexistait avant sa grossesse, est-ce qu'on pourrait utiliser l'hémoglobine glyquée ?

  • Speaker #2

    Alors, je reviens toujours sur la glycémie veineuse à jeun. Si on a une valeur supérieure à 1,26 là, ça serait plutôt une glycémie en faveur de diabète de type 2. Il y a une étude qui a été publiée qui parlait de l'hémoglobine glyquée comme critère de diagnostic pendant l'épidémie de Covid, puisqu'il y a des patients qui n'ont pas pu faire leur suivi classique, on n'a pas pu faire des HGPO. Mais aujourd'hui, en fait, ce ne sont pas des recommandations officielles. Après, si on est un peu coincé et il n'y a que ça à faire, il faut que l'hémoglobine glyquée soit, on va dire, située entre 5,7 et 6,4. Pour parler de diabète gestationnel, au-delà de 6,5, on peut aborder la question de diabète de type 2. Mais encore une fois, ce ne sont pas des recommandations officielles.

  • Speaker #0

    D'accord, je comprends. C'est concomitant à l'épidémie du Covid. Exactement. D'accord. Et le dosage de l'insuline ? Peptide C ?

  • Speaker #2

    Alors, le peptide C, c'est un indicateur de l'activité résiduelle des cellules bêta de l'îlot de Langerhans. On l'utilise plutôt pour des suivis de patients diabétiques de type 1. Clairement, pour le suivi de diabète gestationnel ou le suivi d'une femme enceinte diabétique, c'est vraiment l'autosurveillance avec la glycémie capillaire, principalement pour le suivi des mesures hygiéno-dététiques.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et si jamais c'est une grossesse chez une patiente diabétique, quel suivi on pourrait faire ?

  • Speaker #2

    Si c'est une dame qui a été déjà diagnostiquée diabétique avant la grossesse, elle a son suivi par son diabétologue. Là, moi j'insiste sur l'autosurveillance de la glycémie par un lecteur, la glycémie capillaire. Et deuxièmement, s'il s'agit vraiment de suivi biologique, je privilégie les fructosamines à l'hémoglobine glyquée au vu de leur demi-vie plus courte.

  • Speaker #0

    Toujours pas d'hémoglobine glyquée ?

  • Speaker #2

    Toujours pas, sauf si on est coincé.

  • Speaker #0

    C'est le moment Simon de la question rituelle. Pouvez-vous raconter à nos auditeurs un cas qui vous a marqué ?

  • Speaker #2

    Alors, il n'y a pas très longtemps, une consoeur qui elle-même était enceinte et elle a eu un diabète gestationnel m'a posé la question suivante, est-ce que je vais devenir diabétique ? Bon, on ne va pas mentir, il y a un risque à peu près de 7 fois plus important chez une femme qui a eu un diabète gestationnel de devenir diabétique de type 2. Mais encore, c'est lié à son style de vie, l'hygiène de vie, l'activité physique, l'alimentation équilibrée. Tout ça, ça joue un rôle pour diminuer ce risque-là. Après, bien évidemment, si on a des facteurs héréditaires, ça peut jouer un rôle. Mais essentiellement, si on fait attention à notre style de vie, je pense que ça ira bien pour limiter ce risque.

  • Speaker #0

    Donc un diabète gestationnel va entraîner... peut potentiellement entraîner un changement de mode de vie.

  • Speaker #2

    Potentiellement, oui. Il y a des études de cohorte, oui, mais c'est là où il faut prendre ça comme une opportunité de changer.

  • Speaker #0

    Exactement. Merci beaucoup, Simon, pour votre intervention et pour ces précieuses informations. Vous souhaitez suivre nos actualités médicales ? Inscrivez-vous à notre newsletter et abonnez-vous à notre podcast. Vous êtes un professionnel de santé ? Vous vous posez une question ? N'hésitez pas aussi à contacter notre équipe médicale. Nous tâcherons d'y répondre dans un prochain épisode. A bientôt !

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