- Speaker #0
Ok, je stresse de ouf. Bonjour et bienvenue sur le podcast d'ExtraLife. Je suis Louise Thiard, architecte ingénieure. Et à côté de cela, je m'improvise journaliste pour rencontrer des acteurs de l'économie circulaire. Aujourd'hui, je suis hyper heureuse car je suis en compagnie de Philippe Gaud, que j'ai connu grâce à l'ENSCI, les ateliers, en décembre de l'année dernière qui présentait son projet de fin de semestre. Donc tu vas nous le présenter. Est-ce que tu peux d'abord toi te présenter ?
- Speaker #1
Oui, bonjour Louise, merci de me recevoir aujourd'hui. Je m'appelle Philippe Gaud, je suis franco-canadien, j'ai grandi à Paris et donc je suis étudiant en design actuellement en dernière année à la Design Academy d'Eindhoven aux Pays-Bas. Donc on s'est connu avec Louise au cours de mon échange Erasmus à l'ENSCI. Et avant ça, j'ai fait aussi trois ans à Strate École de Design à Sèvres.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous raconter ton parcours professionnel, ta formation ?
- Speaker #1
Oui, alors j'ai commencé, j'ai une éducation bilingue anglais français et ensuite j'ai commencé donc à 17 ans à Strate où j'ai fait trois ans en design d'espace et j'étais designer d'espace et un peu micro architecture scénographie design intérieur une sorte de formation globale là dessus et ensuite après en fait un stage à l'AREP au design lab donc pour le mobilier extérieur donc mobilier urbain, avec beaucoup de contraintes, beaucoup de création d'un ordinateur, beaucoup de déconnexion par rapport à la matière. Je me suis senti envie de plus travailler la matière. Et donc je suis parti à la Design Academy d'Eindhoven aux Pays-Bas. C'est une école qui est réputée pour sa pratique en atelier et son expérimentation avec la matière directement. Et c'est ça qui m'avait toujours plu dans le design et c'est comme ça que j'étais rentré dedans. Donc je suis parti là-bas pour faire ça. Et maintenant je suis en phase de diplôme, que je passe le 1er juillet. Ok.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux... Attends, parce que je pense que ça va un peu structurer notre échange. Si tu nous parles dans l'ordre Strate, stage à l'AREP, Eindhoven, puis ENSCI ?
- Speaker #1
Puis un stage à l'atelier craft.
- Speaker #0
Puis craft ?
- Speaker #1
Ouais. Donc un studio de scénographie, d'architecture et de design de produits à Aubervilliers. Ensuite, un échange à l'ENSCI. Et maintenant, le diplôme de retour aux Pays-Bas.
- Speaker #0
Et quand est-ce que... Notre podcast parle de réemploi, donc réemploi slash recyclage, en l'occurrence. Quand est-ce que tu as commencé à t'y intéresser ? Est-ce que c'était Arep, comme tu disais, qui manquait un peu de matière ? Qui manquait un peu de...
- Speaker #1
Je pense, j'ai commencé à m'y intéresser en... J'ai toujours aimé bricoler. Donc je pense déjà, il y a une petite part de ça qui vient de... Quand j'étais tout jeune, mon père habitait en Normandie. Il y a aussi cette partie de... Quand tu construis des trucs sur place à la campagne, tu fais avec ce qu'il y a. Des restes de portes, des restes de fenêtres. Je pense que ça a commencé comme ça, puis en plus, la passion au bricolage. Et ensuite, très vite, je pense aussi en rentrant en école de design, parfois tu dois matérialiser des projets et tu n'as pas forcément de moyens pour acheter des matériaux neufs. Et donc, beaucoup, ça part là-dessus. Donc tu regardes sur LeBonCoin, sur Geev, même pour avoir des matériaux gratuits, les encombrants beaucoup, le recyclage des matériaux qui vont à la poubelle. Et donc je pense qu'il y a pas mal de projets, de maquettes qui se font comme ça, en utilisant des matériaux par question budgétaires au début. En tout cas en école.
- Speaker #0
C'est hyper bien, on est pile dans le thème. Parce qu'en fait aussi... Je choisis de se rencontrer pour qu'on démonte un peu le cliché du réemploi ou le bricolage. Le réemploi, ça fait bricolage, c'est sale, c'est pas très beau, ça fait pas solide. On entend parfois un peu ça. Je préfère un truc neutre ... impec que j'ai juste à poser, c'est nickel. Donc on va en parler forcément de la désirabilité et la nouvelle esthétique. ça change l'esthétique des projets et comment est-ce que c'est perçu par le grand public ou par un potentiel client, ce qui est un peu la même chose. Toi ça serait quoi la raison pour laquelle tu t'es lancé ?
- Speaker #1
Pour en revenir à ce que tu disais avant aussi un peu, je pense aussi que le fait que je me sois intéressé au réemploi et que je l'utilise dans ma pratique, c'est que j'ai toujours eu un problème d'accumulation des choses et la peur de jeter aussi. J'ai toujours une sorte d'accumulation de la matière parce que je me dis tout le temps, ah tiens, ça, ça peut servir pour quelque chose. J'aime beaucoup construire, même quand je vois quelque chose dans un magasin, Je me dis tout le temps que j'aimerais... je préfère le construire moi-même donc je garde tout. c'est peut-être pas une pratique très saine mais d'un autre côté il y a une accumulation des pièces, tu peux voir un objet dans une pièce et le transformer en quelque chose d'autre moi j'ai toujours eu cette envie là quand tu vois quelque chose tu veux le transformer c'est le sydrome de diogène. il y a des déchets c'est compliqué, j'ai hâte de finir les études d'avoir un atelier pour stocker tout ça. pour l'avenir tu comptes continuer à travailler avec des matériaux que tu trouves, ça t'inspire ? je trouve qu'il y a des projets qui s'y prêtent vraiment bien je pense que ça dépend de la chose mais j'ai toujours eu cette conscience écologique là à réaliser avec l'existant parce qu'il y a même des matériaux incroyables qui ne perdent pas de leur structuralité qui ne perdent pas de leur usage à travers le temps et donc c'est super intéressant pour plein de projets
- Speaker #0
Est-ce que tu pourrais nous citer quelques matériaux que tu as appréhendés et comment ? parce que c'est de la matière qui t'a un peu dicté comment il fallait c'est s'en servir. Tu peux nous raconter des anecdotes ?
- Speaker #1
Je pense que j'avais pas mal travaillé récemment sur le projet avec les bandeaux en aluminium. Parlons des bandeaux. Du bâtiment Bréguet à Centrale Supélec. C'était des grands bandeaux, des extrusions. Donc il faut être... il faut improviser quand tu as cette matière. Et il y a ce gisement qui a une fin. Ça veut dire que tu vas créer. le but du coup avec ce projet, avec ces bandeaux aluminium là, c'était de créer du mobilier pour le nouveau bâtiment avec les déchets de l'ancien bâtiment. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on a cette matière là qui est unique, parce qu'elle n'existe que là. c'est pas un profil d'extrusion aluminium qui va être produit en masse dans le monde entier et qui est produit toujours, ça ça a été produit une fois pour le bâtiment et donc moi je le vois plutôt comme un jeu et un jeu d'impro et en fait c'est plus un jeu avec la matière plutôt que la conception en fait il y a beaucoup plus une, en tout cas de mon point de vue avec le réemploi il y a plus une pratique de jeu avec la matière puisque tu vas pas pouvoir prédire ce que tu as entre les mains. Et donc c'est plutôt juste des tests en atelier, direct en échelle 1. Et voilà, donc moi c'est ce que j'aime faire, je pense. concevoir en physique, en atelier, et moins sur ordinateur. Et donc le réemploi, ça se prête super bien à ce jeu-là. Oui,
- Speaker #0
et tu as bien aimé l'exercice que tu as fait pendant ce semestre-là ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Oui, d'ailleurs, vous aviez... Tu peux nous résumer le sujet ? Comment ça vous a été présenté le premier jour ?
- Speaker #1
Donc nous, le sujet, c'était... Je pense que le projet s'appelait « Produits Déchets - Déchets Produits » . Et donc normalement, c'était... c'était ce sujet-là, ça travaillait plutôt avec des déchets ménagers qu'on trouve dans la poubelle de recyclage. Mais comme il y avait cette opportunité-là avec les bandeaux aluminium, donc la tâche, c'était plutôt d'utiliser ces bandeaux-là. Parce que maintenant, aussi, c'était aussi pour, je pense, démystifier le fait du recyclage infini de l'aluminium, parce qu'il y a aussi beaucoup de marques qui jouent là-dessus, sur le fait que l'aluminium, on peut le refondre et le faire refondre à l'infini. c'est vrai qu'il ne perd pas ses qualités mais ça demande beaucoup d'énergie de faire au fond de l'aluminium des feux des chaleurs extrêmes et donc le but c'était comment on peut utiliser cette matière là un peu en low tech avec des outils assez primaires électroportatifs donc on a utilisé que des personnes. à colonnes et des scies sur table. C'est à peu près tout. Peut-être une plieuse manuelle, même pas électrique. Donc en fait, c'est des process qui sont très peu coûteux et peu coûteux pour l'environnement aussi, en énergie. Et donc c'est ça qui... C'était un peu ça le but du projet. C'était donc concevoir avec cette matière-là en la transformant le moins possible. Et le projet, c'était de concevoir en série. Donc de penser à cet objet-là qui peut se décliner. Il y a une grosse différence quand on commence à penser en objet unique et en série. Ensuite, il faut avoir un process, quelque chose de plus rationnel et de plus efficace, avec le moins d'étapes.
- Speaker #0
Tu penses qu'on pourrait faire... Là, c'est manuel, Tu penses qu'on pourrait faire un process industriel avec des matériaux... usagers qui ont déjà vécu ?
- Speaker #1
Je pense que pour les industries, c'est compliqué parce que j'ai visité d'ailleurs mes premières usines de fabrication il n'y a pas longtemps. Et en fait, tu te rends compte de la complexité du système et que mettre en place, changer un détail sur une machine, c'est énorme. et en fait je pense le problème pour ces industries c'est qu'il n'y a pas assez de fiabilité sur les matériaux qu'ils vont recevoir. Et que ces matériaux-là sont trop sujets au changement. Donc ça rend compliqué de le faire rentrer dans une production de masse. Parce que, comme je disais tout à l'heure, il faut rester sur l'improvisation. Et ça, c'est très compliqué dans un système, dans une usine.
- Speaker #0
Donc ça restera le design avec des objets ? De ce qu'on demande, ça restera quelque chose de petite échelle, d'artisanal.
- Speaker #1
en tout cas pour l'instant je trouve que ça l'est ça devrait le rester tu penses ? peut-être moi il y a un côté aussi si tu penses à une échelle globale c'est aussi ce réemploi là d'où il vient si tu restes à une échelle locale je trouve que tu peux beaucoup plus sourcer tes matériaux facilement parce que tu vas sourcer les matériaux qui sont autour de toi après oui si tu as une énorme usine je sais pas qui en Allemagne, qui est décrochée un peu d'une ville où il y a toutes ces possibilités de réemploi. Ça laisse penser aussi où est-ce que tu sources ces choses-là, et si ça doit voyager des milliers de kilomètres. Pour retourner à la musique. Je ne sais pas. En tout cas, je pense que c'est intéressant de penser des systèmes de production de masse avec du réemploi. Là, je n'ai pas trop d'exemples.
- Speaker #0
dans la tête parce que je pense à ce que tu as fait chez
- Speaker #1
Atelier Craft c'était utiliser des profilés ah non ça c'est des profilés neufs tous les profilés que vous utilisez non pour Back Market ah ouais par exemple non c'était des racks à palettes de recup C'était une boîte qui était en Ile-de-France je pense. Et en fait eux ils reconditionnent plein de rack-à-palettes usagées de stockage. Donc les racks à palettes, c'est un système modulaire où il y a des horizontales et des verticales avec un système mécanique qui se clippent. Et donc tout était fait en réemploi. parce que c'était donc ça c'était dans le cadre de mon stage c'était pour les locaux de back market à Bordeaux à Paris et à New York ils sont allés à New York ? c'était ça aussi en fait à New York c'était ils y sont allés je pense pour checker les travaux mais c'était ça a été le projet a été la production a été faite par quelqu'un sur place directement à New York et c'est là en fait que c'est intéressant parce que du coup nous nous, on l'avait fait en France avec ces matériaux reconditionnés-là qui étaient accessibles à nous en Ile-de-France. Sauf que là, on passe aux États-Unis et c'est un autre système métrique. C'est un autre système, complètement un autre système aussi industriel. Et donc, ils n'avaient pas les mêmes racks industriels. Donc, je pense que ceux qu'on a fait en France devaient faire 30 mm d'épaisseur. Aux États-Unis, tout est un peu plus gros, tout est un peu plus balèze. Donc, c'était... 45 mm d'épaisseur, donc ça change aussi toute la gueule du truc. Et après, il y a la sensibilité du prestataire aussi. Je sais que tout ce qui a été fait avec l'atelier craft, tout était en assemblage mécanique pour que ça puisse être démonté. Sauf que l'américain, ce qu'il a fait, c'est qu'il a tout soudé en respectant le dessin. Donc il y a des dessins qui ont été envoyés et tout a été soudé. qu'il y avait la possibilité de mettre des vis, mais ça prenait plus c'est plus rapide de souder donc ouais ce projet là c'était marrant parce que ça montre aussi que selon en fait comme on parlait tout à l'heure, c'est pourquoi le réemploi pour moi c'est quelque chose d'extrêmement local et ça montre que même tu changes de continent et du coup le projet n'a pas la même esthétique ça nous ramène au sujet de l'esthétique parce que l'esthétique du réemploi tu
- Speaker #0
m'as dit tout à l'heure que c'était quelque chose qui était utilisé dans le neuf aussi dans des projets neufs enfin des designers qui vendent du mobilier qui a l'apparence d'être monté est démontable. Est-ce que tu peux élaborer un peu sur ce principe ?
- Speaker #1
Oui. C'est vrai que le réemploi a une esthétique, de par son échelle, qui est faite à petite échelle et un peu artisanalement. Ça veut dire que le réemploi ne se prête pas vraiment à des process hyper industriels. et des process hyper industriels c'est ce qui nous donne des objets comme dans le monde de l'édition je pense à tout ce qui s'était fait dans les années 90-2000 c'était vraiment les formes organiques où on voit aucun assemblage où tout paraît venir d'une seule et même matière et en fait dans le réemploi en tout cas moi comment j'ai appris à le travailler par exemple quand j'ai fait mon stage à la Télécraft c'était aussi de penser le réemploi mais si tu fais un projet en réemploi et que tu soudes tout ensuite il sera plus difficilement réemployable après donc c'est aussi de penser l'après le réemploi mais l'après réemploi et donc beaucoup ça se fait en assemblage mécanique parce que aussi à la Télécraft ils font de la scénographie donc c'est de la scénographie temporaire donc il faut penser à la vie d'après de ces structures là donc comme beaucoup se fait en assemblage mécanique et donc je pense que ces projets là ... ils ont eu beaucoup d'envergure médiatique. Tous ces projets qui ont été faits avec du réemploi, donc dans les magazines de design et dans les Design Week à Milan, à Paris, à Eindhoven, à Copenhague. Et ces projets-là de réemploi, en fait, ils ont été beaucoup vus à travers le monde. Et il y a cette esthétique-là de... On comprend, en fait, comment la chose est faite. On comprend les assemblages. On comprend comment la chose est produite. et maintenant j'ai remarqué aussi que c'est aussi des trends des tendances merci c'est des tendances qui sont dans le monde du design aussi et donc il y a des par exemple Pharma Fantasma qui ont sorti une nouvelle lampe avec Floss qui s'appelle la Super Wire et cette lampe là elle Elle a pour volonté d'avoir tous les assemblages apparents pour que la personne qui achète cette lampe peut comprendre son système de... la façon dont on les fabriquait, et pour faciliter le démontage, le remplaçage des pièces, et donc la réparation. Maintenant, il y a beaucoup plus de ces marques-là qui tendent vers ça. Je trouve qu'il y a une esthétique qui a été prise avec des projets du réemploi.
- Speaker #0
C'est quoi l'esthétique du réemploi ? C'est des tâches, des étiquettes un peu arrachées, des petites bosses ?
- Speaker #1
Je ne pense pas forcément. c'est ça dépend du produit. Après, c'est ça aussi ce qui fait la singularité des objets qui sont faits en réemploi. C'est que le matériau, par exemple, je pense aux bandeau en aluminium, ils sont tous différents parce qu'il y en a qui ont vécu à l'intérieur pendant 50 ans, 40 ans. 40-50 ans, il y en a qui ont vécu dehors. Donc forcément, ils n'ont pas été soumis. soumis aux mêmes éléments, ils n'ont pas été soumis à la même météo. Donc ces objets-là, ces matériaux-là ont déjà des différences entre eux. Et après, pour l'esthétique, je trouve que c'est bien de sortir justement de ce côté le réemploi, c'est forcément un peu crasseux et un peu... Je trouve qu'il y avait un peu cette connotation que le réemploi, c'est forcément des structures faites en palettes Euh... un peu pour des festivals des trucs comme ça il y avait un peu l'esthétique de la palette c'est vrai ? c'est un vrai terme ? non je pense pas Philippe Gaulle et c'est pour ça que je trouve ça intéressant de sortir de cette esthétique là et d'aller vers un produit beaucoup plus poussé et ça ça viendra je pense autant si les créateurs peuvent dédier autant de temps au réemploi aussi peut-être autant d'argent économiquement qui est mis dans le réemploi pour en passer plus de temps sur vraiment la conception d'un produit avec du réemploi. Et pour moi, je trouve que le but du réemploi, c'est de même pas savoir qu'il y a du réemploi dans le projet.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est de même pas le reconnaître.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. Et tu penses pas que le discours... Enfin, il faudrait même pas le pointer en disant, ah ça, regardez, c'est des tomates, c'est du terrazzo qu'on a fait avec des briques broyées. Je pense que un jour on va arrêter de l'exprimer expliquer ?
- Speaker #1
Après, si c'est normalisé, si maintenant c'est obligé, peut-être qu'on devrait arrêter de le pointer. Mais non, je trouve ça intéressant de savoir d'où viennent la... Parce qu'il y a une vraie, aussi, avec le rempois, ce qui est intéressant, c'est que je trouve qu'il y a une vraie traçabilité de la matière. Parce que du coup, OK, maintenant, quand t'achètes de l'aluminium directement d'un gros fournisseur, c'est impossible de savoir d'où l'aluminium La mine de bauxite. Oui, la mine de bauxite. C'est très compliqué à retracer ces choses-là. Pareil pour le profilé d'extrusion aluminium que tu vas récupérer, mais au moins, tu sais quelle ville a servi avant. Il y a un concept de traçabilité qui est intéressant. Je pense qu'il faut continuer à le dire. Il faut continuer à en parler, mais je pense qu'un projet de réemploi est réussi quand ça ne se voit pas.
- Speaker #0
Oui, c'est intéressant. du point de vue du designer, il va essayer que ça ne se voit pas, pour que ça ne le joue pas en sa défaveur peut-être. Si ça se voit trop, ça sera moins vendeur. Mais qu'est-ce qui va changer dans toi, de la conception à la réalisation, quand tu bosses avec un matériau qui a déjà vécu ?
- Speaker #1
Par rapport à un matériau neuf, je pense que l'atout de travailler avec un matériau neuf, c'est que tu peux travailler en amont d'avoir ce matériau. Parce que tu es à peu près sûr. si tu travailles avec des matériaux qui proviennent de l'industrie et pas des matériaux organiques, tu es à peu près sûr que le matériau est standard et que le matériau répondra à tes attentes quand tu le recevras. Après là je parle d'une pratique où c'est moi qui vais fabriquer. Mais alors que quand tu travailles avec le réemploi... Je trouve qu'il faut être beaucoup plus flexible, beaucoup plus sur ses appuis, beaucoup plus pour improviser. Donc je pense qu'il y a une sorte de mindset à avoir, et ça, je pense qu'on l'apprend constamment, parce que chaque projet fait avec du réemploi ne se ressemblera pas. Donc ouais, je pense que c'est la différence entre ça et ça. Je pense que la majeure différence, c'est l'incertitude et le fait de... super important d'avoir une si tu travailles avec du matériau en réemploi d'avoir une pratique où c'est toi qui le mets en réemploi ou pas forcément toi qui fabrique tout mais toi qui prototype aussi avec pour comprendre les limites du matériau parce qu'il ya plein de choses que tu découvres en fait en faisant il y a plein de choses que tu découvres une fois que tu as le matériau sous les mains que tu ne découvrirais pas sur un logiciel 3D si tu travaillais avec le matériau standard c'est que le matériau même si c'est de l'acier, il a une flexion tu peux prendre des pièces en pincement il y a plein de choses que tu ne peux pas voir sur le site internet est-ce que le truc se plie je pense que c'est important d'avoir le contact directement avec la matière pour le remploi. tout cas.
- Speaker #0
Ça m'amène à une question que je me pose pour les designers et les architectes, apprendre à aussi faire avec des matériaux de réemploi qui ont un stock fini. VS dans le neuf où tu pourrais commander un nombre infini de petites pièces pour ton projet comment tu fais face à ça le chef schéma classique où tu pars du principe que la ressource sera infinie contre un projet où en fait tu vas pas pouvoir si ta lampe se vend hyper bien et que t'as plus de matériaux tu vas devoir rester sur ta faim ouais je pense que c'est ça aussi la
- Speaker #1
beauté de la chose une fois que le gisement est coulé, le gisement est fini C'est fini. Je pense qu'on a été habitués à l'abondance des matériaux et à l'abondance qu'on peut tout avoir super facilement et sans limite. Je pense que c'est bien de s'imposer des limites. Et oui, cette pièce-là aurait été créée avec cette matière-là. Une fois que cette matière-là est finie, la pièce aussi, la production aussi. et ensuite c'est un... peut-être un nouveau projet de réemploi ça nous laisse du temps pour faire un autre projet cette force à passer à autre chose parce que forcément le stock fini c'est quelque chose qu'on n'a pas conscientisé encore sur les ressources finies sur terre on
- Speaker #0
ne sait pas, mais c'est normal parce qu'à notre échelle on ne sait pas combien il reste pour combien de temps on en a encore mais ça tu l'intègres un peu dans ta pratique forcément,
- Speaker #1
l'activance Oui carrément je pense aussi une nouvelle nouvelle aspect super important à penser c'est maintenant on peut plus dessiner quelque chose sans penser à la vie après de ce qu'on dessine là je parle de design d'objet il faut forcément enfin je trouve ça ça super important maintenant de penser à ce que deviennent les pièces après donc c'est pour ça que d'ailleurs tous ces fabricants maintenant pensent à la démontabilité des pièces et il y a un super projet aussi Je ne sais pas si tu le connais. Ça s'appelle Open Structure. Et en fait, c'est un... C'était un des profs à la Design Academy qui vient de Bruxelles, Thomas Lomé. Et lui, ce qu'il a créé, c'est une sorte de... Il a juste créé une grille, en fait, avec des dimensions. Et il faut respecter cette grille-là. Et donc, tu dessines des pièces en respectant cette grille-là. C'est une grosse inspiration des Legos et de Wikipédia, en fait. Et donc, dès qu'il y a une pièce qui est dessinée, elle est envoyée à lui, à son archive. vie la photo. et ensuite ces pièces là elles sont disponibles soit à l'achat soit au téléchargement pour un prix c'est impression 3d et en fait le but c'est que avec cette pièce là tu peux créer tu peux créer un tabouret est en fait quand tu as plus dans ce tabouret là tu peux aussi créer une lampe et donc cette pièce là en fait sa vie n'est pas limitée à un objet donc là quand on parlait tout tout à l'heure de gisement avec une fin. Si tu crées cette pièce... tu crées 100 pièces avec le gisement que tu as sous la main, mais que tu laisses l'opportunité à cette pièce d'avoir des vies après, du coup, ce gisement-là n'est jamais vraiment fini. Il peut constamment évoluer. Et donc, Open Structure, c'est super intéressant. C'est plus comme un label qui peut être mis sur des objets qui sont compatibles avec les autres objets Open Structure. Et donc, démontables, réutilisables, Donc c'est des Legos pour construire des objets.
- Speaker #0
Ok. Voilà. Et c'est des parties un peu plus... Il y a des parties électroniques, il y a des parties lumineuses, il y a des parties mécaniques, il y a des parties organiques, mais toujours avec cette compatibilité. Et après, quelque chose est plus ou moins compatible. Donc il y a un truc qui peut être compatible à 10% et un truc qui peut être compatible à 50%, quoi. Selon, par exemple, là où sont les accroches, les trous, etc.
- Speaker #1
Ok. Toi, tu as bossé là-dessus aussi, sur le fait d'être réemployable, recyclable à l'infini. Tu es en train de faire ton projet de fin d'étude dessus, avec de la cire naturelle.
- Speaker #0
Oui, je peux l'expliquer.
- Speaker #1
Qui se refond,
- Speaker #0
oui. Alors le but, c'était de penser à un nouveau système de consommation. C'est-à-dire qu'on ne consommerait plus un produit, mais plutôt qu'on consommerait une matière première. Donc par exemple, comme dans Open Structure, au lieu de consommer... on peut penser qu'au lieu de consommer un produit, on consomme plutôt les parties d'un produit qui ensuite peuvent devenir d'autres produits. Là, dans ce projet-là, le but, c'était de penser à une gamme de luminaires. Donc, la technique de production, c'est le rotomoulage. J'ai construit une machine pour rotomouler de la cire naturelle. Donc, il y a plusieurs cires. J'ai travaillé avec la cire d'abeille. la cire de riz de sonderie la cire de colza la cire de tournesol tu les as mélangées ? ouais tout c'est des mélanges il n'y a aucune formule de lampe qui est complètement naturelle et donc le but ensuite c'est de travailler sur un système un peu utopique où on aurait par exemple un magasin dans une ville Merci. Et donc il y aurait ces machines directement là. Et donc on arrive dans le magasin et en 30 minutes, on peut ressortir avec son objet, mais qui a été produit directement en face de nous. Parce que le process de retomoulage, il est sur le process de sèche-jampe là, c'est même plus rapide qu'un process industriel. Parce qu'un process industriel, en termes de plastique, ça doit tourner au moins 35 minutes dans un moule. Parce qu'il faut chauffer le plastique, l'amener en point de fusion, ensuite le faire tourner, et le faire refroidir. Alors que là, la cire, en fait, ça chauffe à beaucoup plus basse température. Et après, avec des mixtures et des ajouts naturels, j'ai réussi à avoir des cires qui fondent à 80 degrés. Donc, elles peuvent servir pour une utilisation chez soi. Ça peut servir sans fondre, même rester au soleil dans un appartement. Et pour le transport aussi. Dans des camions, dans des cargos, il y a la température max que ça peut atteindre, 70 degrés. au soleil donc le but c'était aussi ça c'était de créer cette matière là en fait qui est un peu infinie et qui peut être remoulée à l'infini et donc le but c'est qu'on aille qu'on se rende dans ce magasin là et qu'on voit la matière se faire transformer devant nos yeux et qu'on reparte avec cette matière mais avec une vraie connexion avec cette matière là donc on s'approprie la matière et ensuite par exemple si imaginons la lampe se casse ou justement on veut changer de lampe, on s'est acheté une lampe de table et on veut maintenant une lampe à suspension ou une applique murale on pourrait retourner dans ce magasin là refaire fondre directement sa lampe la seule chose qui resterait avec nous c'est la base et l'électronique et le but du coup c'est aussi de faire cet écosystème là de lampe qu'elle marche toute avec la même base donc la base aussi a des accroches pour pouvoir l'accrocher dans les murs la base a des accroches pour pouvoir la suspendre au plafond et la base en lampe de table posée donc la chose qui reste avec nous c'est la base et ensuite c'est plus la coque qui est faite en cire autour qui serait amenée à changer et la coque en cire comment tu comment t'as fait ton processus de dessin qu'est-ce qui t'a inspiré le processus de dessin bon après je m'attarde souvent pas trop sur les formes ok c'est une forme super douce Merci.
- Speaker #1
C'est une contrainte technique ?
- Speaker #0
En fait, la contrainte technique qu'il y a maintenant, c'est la base. Donc on a la base. La première lampe à être faite, c'est la lampe de table. Et par exemple, même celle-là, le proto, je l'ai fait un peu intuitivement. Donc je l'ai fait autour. D'abord en mousse. Donc c'est sculpté à la main, en gros. Donc j'ai dessiné un peu. Je sais à peu près la forme que je veux avoir. Je sais qu'elle doit faire cette taille-là. et là pour cette forme là ça a été fait autour, ensuite re-sculpté à la main, modélisé en 3D, ensuite re-imprimé, etc. Mais la forme de base est un peu intuitive. C'est un peu un cube qui se transforme ensuite en sphère. Et donc maintenant, ça apporte une contrainte, mais une contrainte qui est intéressante pour développer la gamme. Ça c'était la lampe de table, et pour créer la lampe à suspension, la lampe murale, il faut garder la même base qui fait 10 cm par 10 cm pour que la base puisse aller sur toutes les lampes. Et ensuite, il faut imaginer du coup plus... Si elle est en suspension, elle devrait être peut-être un peu plus grande pour qu'elle soit un peu plus légère. Parce qu'on reste avec la même matière.
- Speaker #1
Oui, la même quantité.
- Speaker #0
La même quantité. Donc par exemple, la lampe de table, les murs, ils font 6 mm. La suspension, les murs, ils font plutôt 3 mm. Ok.
- Speaker #1
Ça change quelque chose sur la lumière à l'intérieur ?
- Speaker #0
Oui, la lumière sera encore plus présente. Mais l'enveloppe sera plus grosse. Donc ça s'équilibre un peu. et par exemple pour la lampe murale peut-être comme elle sera contrainte à des forces vu que ça s'est fixé au mur peut-être là ça doit être encore plus petit et encore plus épais mais c'est plus petit, plus épais donc c'est plus près de l'ampoule ça chauffe ? non ça ne chauffe pas forcément c'est des ampoules LED mais du coup la réfractation de la lumière sera différente mais c'est ça qui est super intéressant et je pense que c'est dans le process de création. création, c'est de se mettre des contraintes pour pouvoir avancer. C'est jamais... Moi, je trouve ça super compliqué d'avoir une carte blanche. Même sur un projet que je m'impose à moi-même, je me mets des contraintes sur... Par exemple, tout doit commencer avec un cube de 10 sur 10. Ça, c'est la base. Et ensuite, ça grandit de ça. Mais donc, pour le processus de dessin, c'est un peu... Et puis, je pense, oui, le but aussi, c'est de reprendre c'est un matériau qui est 100% biosourcé il y a ce qui inspire aussi les formes je pense c'est le rotomoulage ça crée une surface extrêmement lisse sur l'extérieur et parfaite et du coup on a un peu envie de contraster avec les formes organiques ça
- Speaker #1
se voit très bien sur ta page insta Philippe-du-Bago j'ai AUD qui... il y a une photo superbe c'est un peu irrégulier non ? enfin le dessus la texture ?
- Speaker #0
oui en fait la surface qui est en contact avec le moule devient super lisse mais la surface à l'intérieur quand ça va tourner et sécher ça va devenir un peu l'intérieur est un peu granuleux et donc ça va créer cette sorte de texture quand la lumière quand la lampe sera allumée donc voilà donc c'est...
- Speaker #1
Et la cire ne va pas du tout perdre ses qualités si tu la refonds 50 fois et que tu la remoules 50 fois ? Elle va foncer ou elle va grumeler ?
- Speaker #0
Ça, c'est des tests encore, je pense, à faire. Pour l'instant, j'ai fait refondre une petite dizaine de fois et ça ne perd pas de qualité. C'est sûr, il faut faire attention quand on va faire fondre de ne pas passer des seuils de température. Donc, ne pas aller à plus de 100 degrés. sinon ça peut changer la chimie de la chaîne moléculaire de la cire et ensuite ensuite perdre certaines propriétés. Donc je pense qu'il y a des choses à respecter dans la manière où c'est refondu, réemployé, recyclé. Mais sinon, techniquement, c'est un produit... Il y a même des cires qui ont été retrouvées. dans des tombes je crois en égypte antique autour des momies donc il ya des cires bas comme ils ont retrouvé ils ont retrouvé des bas c'est en fait la cire c'est de l'huile en soit donc ils ont retrouvé ça aussi en longévité il n'y a pas de soucis je pense on peut se dire si cette lampe existera toute ta vie et qu'elle est passée de génération en génération c'est pour le mieux une lampe qui sent bon ouais c'est vrai je me suis comment ça s'est égrat si tu l'as enfouie vraiment sous la terre combien de temps la cire reste
- Speaker #1
Est-ce qu'elle est mangée par des fourmis ?
- Speaker #0
Possible.
- Speaker #1
C'est comestible. Il faut que tu goûtes ?
- Speaker #0
C'est comestible, bah t'en manges tous les jours de la cire aussi.
- Speaker #1
C'est vrai ?
- Speaker #0
Ouais. Dans tous les emballages de fruits. C'est une couche protéctrice, surtout la cire de palmier, carnaubée.
- Speaker #1
Les pommes par exemple ?
- Speaker #0
Pommes, c'est pour ça qu'elles sont un peu brillantes. Beaucoup de fruits sont enrobés d'une fine couche de cire. Il y en a dans les bonbons, il y en a dans plein de choses. Mais c'est enrobé, après c'est pas mauvais pour la santé. Et c'est fait pour protéger aussi, ça rend l'imperméable, l'hermétique. C'est une couche invisible. perméable hermétique, qui conserve plus longtemps.
- Speaker #1
C'est une espèce d'emballage biodégradable,
- Speaker #0
comestible.
- Speaker #1
Oui, ça change des bougies qui sont faites en pétrole.
- Speaker #0
Oui. Les premiers prototypes que j'avais faits, c'était en cire de paraffine, en base de pétrole. Parce que c'est ce qu'il y a partout, en fait. Il y a très peu de marques, même les marques haut de gamme de bougies, ne font pas en cire naturelle. Parce qu'en fait, il y a des qualités que la cire de pétrole a. C'est juste mieux. C'est plus facile à travailler. J'ai un peu galéré à élaborer une recette. Mais la cire de pétrole, c'est beaucoup plus simple à travailler. Ça garde mieux, je pense. les huiles essentielles pour les bougies qui sentent bon, enfin il y a tout un côté plus pratique et donc c'est toujours utilisé même dans les bougies très haut de gamme il y a peut-être un côté plus plastique qui s'altère pas avec les huiles,
- Speaker #1
ouais c'est ça, si tu mets une huile essentielle dans une huile dans une cire naturelle,
- Speaker #0
peut-être que ça change l'odeur ou des trucs comme ça ouais c'est complètement inodore la cire,
- Speaker #1
la paraffine ça c'est un inodeur elle a un inodeur ta lampe ?
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
C'est vrai ?
- Speaker #0
Ouais. Ça sent quoi ? Ça dépend des recettes, mais il y en a avec de la cire d'abeille, avec de la cire de... La cire de riz sent super bon. La cire de palmier... Ouais, il y a des odeurs différentes. J'aimerais trop sentir. Ça m'intrigue.
- Speaker #1
Ah ouais, ça c'est hyper vendeur.
- Speaker #0
Donc ouais, des objets avec des odeurs.
- Speaker #1
C'est trop marrant. Un autre concept. Il y a un concept aussi que j'aime beaucoup, c'est la chaise qui est faite avec des petits modules qui sont tous les mêmes. fait avec des chutes et en fait tu pourrais refaire la chaise avec les mêmes éléments mais elle aurait d'autres couleurs mais elle serait le même design.
- Speaker #0
c'est pas vraiment comme open structure est-ce que c'est une open structure ce système de chef non c'est pas une open structure alors parce que c'est moins réversible ok les transformations qui sont faites sont moins réversibles parce qu'il y a peut-être un truc à travailler dessus pour que ça devienne réversible mais le but je pense que le but de ce projet c'était pas forcément de ce projet, ce n'était pas axé sur le réemploi et sur l'économie de matière. C'était plus sur comment avoir des objets, comment dans une industrie de standardisation, avoir des objets uniques. Et donc c'était plutôt laisser le choix à la personne qui va assembler la chaise, d'assembler différemment. Donc le concept de la chaise, c'est que c'est une chaise faite avec 20 pièces identiques et ces pièces là le but c'est d'avoir des partenariats avec des industriels, en fait, sur des... Par exemple, s'il reste de la place sur des lits de fraiseuse, de découpe numérique, de découpe laser, c'est en fait envoyer ces fichiers-là aux industriels-là et s'ils leur laissent des... Parfois, il y a des vides à combler parce qu'il y a des pièces bizarres à couper en découpe numérique. Donc, ça serait de découper des pièces pour ce projet-là. Donc, la pièce, c'est un... Ouais, c'est un trapèze. Si on en met deux côte à côte, enfin face à face, ça fait un rectangle. Donc avec ça, en fait, avec cette pièce-là fois 20, on a toutes les parties de la chaise, les 4 pieds, le dossier, l'assise. Et donc, elle peut être faite en n'importe quoi. Par exemple, pour ce projet-là, pour faire le proto, j'avais laissé un moule dans l'atelier plastique à mon école et j'avais mis un mot et c'était, si vous avez des restes de plastique de coulée, versez-le. Et donc, il y a quelqu'un qui avait fait, je pense, beaucoup trop de... de rubber, de caoutchouc, et elle avait tout versé dedans. Donc j'avais réussi à retrouver avec une partie toute molle. Et donc on peut penser, du coup, tu as cet archive de pièces-là, et avec cet archive-là, par exemple, cette partie molle, si tu penses à des systèmes d'assemblage, ça peut devenir un dossier. ça ne sera pas une partie structurelle de la chaise, ça ne sera pas un pied ou ça ne sera pas un contre-ventement mais tu peux te dire selon la source de matériaux et ces matériaux-là comme la source elle est imprévisible, ça vient des industries ou ça peut venir de n'importe où. Le but c'est aussi, comme je disais tout à l'heure, c'est aussi l'impro dans la vue où tu construis ta chaise.
- Speaker #1
Et tu penses que tu pourrais faire une table avec ces pièces ?
- Speaker #0
Je pense que c'est possible, oui, en décuplant. Il y a aussi un langage que je trouve intéressant, c'est le il ya le langage des donc comme toutes les pièces sont identiques parfois il est des trous qui sont faits pour des assemblages dans une certaine partie de la chaise mais qui sont présents sur tout le reste de la chaise et ces trous là qui n'ont pas forcément d'utilité mais ça reste le langage formel de la chaise qui permet de de comprendre que c'est fait de 20 pièces identiques oui ça se voit elles ont toutes une couleur différente mais c'est
- Speaker #1
C'est très module, répétitif, ça se reconnaît. Est-ce que... Donc ça, tu as fait ça chez Atelier Craft aussi ?
- Speaker #0
Ça, je l'ai fait... La chaise que tu vois là, je l'ai faite avec leur chute, en fait. Mais ça, je l'avais conçue à l'école, à la Dienne Académie.
- Speaker #1
Et si on reste... Si on reste sur les rebuts de l'industrie, j'essaie de transitionner vers un sujet sur lequel tu es en réflexion en ce moment, pour des matériaux qui sortent de l'usine et qui ont des défauts. Comment tu les répares et pourquoi tu les répares ?
- Speaker #0
Ouais, alors les rebuts de l'industrie, il y a... Donc j'ai visité plusieurs usines pour mon autre projet de diplôme. Et parce que mon thème, c'était plus axé sur... Comment en fait obtenir une singularité dans la production de masse ? Et donc comment à travers un process standardisé avoir une singularité dans les objets qui sortent de cette ligne de production ? Et donc j'ai visité cette usine, une usine d'un fabricant français de mobilier outdoor, donc en acier et en aluminium. d'extérieur usine à l'extérieur ? non, un fabricant de mobilier d'extérieur et en fait on se rend vite compte de la complexité de la chaîne de production et aussi de la rigueur à travers les produits qui en sortent et donc s'il y a un mini défaut et parfois ça va prendre trop de temps de le réparer Merci. et donc souvent ces objets là ils sont pas jetés ils sont ensuite compressés, mis à une benne et revendus au poids de l'acier ou de l'aluminium mais moi ce qui m'intéressait beaucoup à travers cette usine là c'est que c'était une usine par rapport aux autres que j'ai visitées c'était extrêmement humain donc il y avait encore, même s'ils produisent il y a une chaise qui produit à 150 000 exemplaires par an ça restait extrêmement humain et il y avait tu pouvais, mais ça se sentait pas Merci. forcément dans les produits finis. Et donc le but de ce projet-là, c'était plus de reprendre ces chaises-là, c'est par exemple ces chaises-là qui avaient des défauts, de ne plus voir les défauts comme des erreurs, mais de plutôt voir les défauts comme des... comme une marque de la main qui est derrière, comme une célébration de l'humain, en fait. Et parce que l'humain n'est pas comme la machine, donc l'humain fait des erreurs, l'humain fait des choix, l'humain... improvise, fait des choses et donc forcément il y a des erreurs qui vont sortir et donc le but là c'est de travailler sur ces objets qui ont des défauts et par défaut il y aura des techniques qui peuvent être appliquées donc pour combler les trous peut-être c'est aussi pour sublimer, parfois c'est juste des rivets qui sont écrasés et donc ça c'est vraiment un défaut esthétique, c'est pas un défaut mécanique et donc peut-être le... le but de ce projet-là, c'est plutôt de sublimer ces défauts-là. Donc c'est de mettre en avant ce défaut-là au lieu de le cacher. Parce qu'après, en fait, un rivet à enlever, c'est agrandi le trou. Donc après, pour la chaîne de production, c'est plus possible. Donc normalement, ça, c'est jeté. Donc c'est plutôt, ouais, sublimer les défauts.
- Speaker #1
Comment tu fais ? Tu rajoutes...
- Speaker #0
Dans ce projet-là, du coup, je garde le mobilier en brut. donc en acier ou en aluminium non peint pour pouvoir voir toutes les marques de production parce qu'il y a beaucoup à travers les étapes, il y a beaucoup d'opérateurs qui font des ponçages sur les coins qui rectifient des choses et ensuite tous ces défauts là sont lissés complètement par la cabine de peinture donc ils ont une peinture en poudre par un powder coating je ne sais pas comment c'est en français Merci. c'est une peinture anti-rouge ils ont une peinture c'est une cabine de peinture positif, négatif et la poudre elle se fusionne au métal parce qu'il y a un courant alternatif je ne sais pas le nom en français je n'en ai jamais entendu parler c'est du powder coating je
- Speaker #1
pense que tu l'as Ça sort d'un pistolet ou ça sort d'un...
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
C'est ça. Et c'est attiré, c'est aimanté par...
- Speaker #0
Oui, il y a un courant positif dans la peinture et il y a un courant négatif sur le rail sur lequel est mis l'objet. Ok, c'est ce rail-là. Et donc en fait, c'est cette étape-là qui est un peu, qui uniformise, qui standardise toutes ces pièces qui ont reçu toutes ces marques de fabrique à travers le process. Donc ça, c'est un peu l'étape qui vient tout glisser. Et donc le but, c'est de récupérer ces pièces ça va monter qu'elles aillent dans cette étape-là. Et aussi de travailler sur le co-signage de ces pièces-là par les ouvriers directement et comment eux peuvent s'approprier ce qu'ils sortent de l'usine. Et potentiellement, le but, imaginons, ce serait qu'ils puissent reconnaître sur quelles pièces ils ont fabriquées, quelles pièces ils ont impactées. Parce qu'il y aura une marque personnelle, il y aura une marque singulière. Et donc, c'est de reconnaître ça. Et donc, d'utiliser les défauts de l'un à l'autre. les pièces avec des défauts ça faisait sens cette marque là ils ont déjà Les pièces avec des défauts qui sont passées en peinture, ils sont déjà vendus dans le magasin d'usine pour des prix moins chers. Donc ils utilisent déjà les pièces avec des défauts. Mais c'est les défauts qui viennent après peinture. Donc souvent c'est des coulures.
- Speaker #1
Et toi, tu travailles avec un matériau brut et pour souligner les défauts, tu fais une couleur ?
- Speaker #0
Ouais, donc il y aura... En fait, je n'ai pas encore reçu ces pièces-là. Donc là, je suis en train de travailler dessus en ce moment. et le but, oui, c'est que toute la... toutes les interventions qui vont être faites après donc pour réparer ces défauts là ou pour sublimer ces défauts là qu'elles aient une couleur unie donc qu'elles aient toutes la même couleur donc par exemple ça peut être orange fluo une couleur qui n'est pas encore dans le catalogue de la marque et donc ça serait une chaise qui sera brute et couleur avec selon l'impact qui a été mis dessus
- Speaker #1
Ouais, ok, c'est beau. Ça veut dire que tu racontes quelque chose... par le design tu t'embrasses le fait qu'il y ait des défauts est-ce que c'est comme ça que tu milites est-ce que c'est comme ça que tu fais passer ton message est-ce que tu tu
- Speaker #0
penses qu'il y a un message à passer je pense je pense il y a il y a je pense on a été un peu trop habitué à la standardisation Voilà. la perfection, même tu le vois dans les fruits et légumes en supermarché il y a des pommes qui sont rejetées parce que elles n'ont pas la tête d'une pomme je pense il y a eu un peu trop de on a été trop habitué à la standardisation et du coup je pense c'est important de questionner, je ne sais pas si c'est moi ce que je fais c'est juste questionner en fait pourquoi au revoir on a besoin que tout soit standardisé. Et pourquoi on ne peut pas embrasser un truc plus unique, même dans la production de masse ? Et à quoi ça ressemblerait s'il y avait ça ? C'est plutôt une question là-dessus. Ouais, à quoi ça ressemblerait la production non standard ?
- Speaker #1
Ça pratique. Est-ce qu'elle est originale ? Est-ce qu'elle est unique ? Est-ce qu'elle est rare ? Ou est-ce qu'à l'école, on vous dit... En l'occurrence, à l'ENSI, c'était le thème du studio, mais est-ce que tu vois tous les étudiants qui bossent avec des trucs tout neufs ? Il y a eu un tournant qui se fait dans le design ?
- Speaker #0
Je pense, oui. En tout cas, en école de design. Il y a pas mal de gens, plus en plus de gens qui travaillent avec le réemploi. Je pense qu'il y a aussi récemment beaucoup plus même de marques qui se sont lancées là-dedans. Je pense par exemple à Maximum qui travaille avec le réemploi pas mal pour le mobilier. ça c'est des références quand même qu'il y a dans les écoles de design dans l'univers collectif ou même le projet mais ça c'était quand même il y a 20 ans le projet Réanime du studio 5.5 qui avait fait du réemploi avec comment injecter une nouvelle vie dans un objet cassé donc je pense que cet imaginaire là et cet univers là il est vachement présent dans la création, dans les écoles ensuite je pense c'est un univers Je trouve qu'il reste... Après, je ne sais pas parce que je ne suis pas encore sorti de cet univers-là, mais j'ai l'impression que cet univers-là, il est vachement présent. Il a toujours été, peut-être toujours présent dans les écoles. Et peut-être qu'il disparaît un peu à la sortie de ces écoles-là. C'est vrai ?
- Speaker #1
Quand tu te mets à bosser ?
- Speaker #0
Ouais, quand les gens se mettent à bosser pour des boîtes avec des contraintes, avec des contraintes économiques, qui travaillent avec des vrais industriels. En train du temps. Ouais, j'ai l'impression qu'il y a ce... Cet imaginaire-là de faire des projets en réemploi qui est très présent en école, il disparaît un peu. Je le vois pour des amis qui sont diplômés, qui faisaient des projets avec ça. Ils arrivent dans une boîte, ce n'est pas eux qui vont faire ce qu'ils veulent. Et ce n'est pas dans les agendas des grands studios.
- Speaker #1
projet, par exemple ton premier projet de design ou spatial autour du réemploi, tu ferais quoi ?
- Speaker #0
C'est une bonne question. Il y a aussi un côté... être important, surtout dans une ville comme Paris, pour réemploi. Ça peut aussi être le réemploi d'éléments architecturaux, historiques. Par exemple, maintenant, on voit pour conserver l'héritage, plutôt. Donc si on a, par exemple, imaginons, on peut avoir accès à des trucs qui sont changés dans les bouches du métro. Enfin, les nettoyages. Ou même, plutôt vraiment... Art nouveau.
- Speaker #1
T'inquiète pas, ça va pas être refondu, ça.
- Speaker #0
Non mais par exemple moi je vois parfois quand je me balade dans Paris je vois dans des sacs de gravats des moulures d'apartus maniens qui sont mis à la rue donc aussi comment réemployer ces choses-là pour pas qu'elles soient détruites et récupérer plutôt une trace de l'héritage pour qu'ils persistent donc peut-être pas jusqu'au bouche de métroir à Renouveau mais ouais par exemple ça ce que j'ai vu des appartus
- Speaker #1
où il y a des moulures magnifiques qui sont complètement enlevées détruites pourquoi pas tout ce qu'on jette aujourd'hui c'est des choses qu'on perd de notre héritage parce qu'on n'en refera pas des moulures dans cet appart maintenant elles sont en polystyrène elles ne sont pas en stuc fait à la main elles sont préfa collées clairement c'est pas intéressant
- Speaker #0
Et il y a un langage esthétique aussi assez fou avec ça. Oui. Pourquoi pas ? Pour employer des moulures.
- Speaker #1
Oui. Pour les sauver.
- Speaker #0
Pour les conserver,
- Speaker #1
c'est ça, les protéger.
- Speaker #0
Oui, l'Annecy, mais je trouve que c'est un bon équilibre entre l'école où j'étais avant, donc Strat et Eindhoven. Donc il y a ce côté un peu libre d'expérimenter avec la matière. Il y a des super ateliers et c'est une école très libre qui est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Mais il y a ce côté libre, mais... ça reste quand même connecté à l'industrie et avec une réalité industrielle de mise en oeuvre donc ça c'est super intéressant d'avoir ces deux côtés là et à Strat ? à Strat c'est hyper connecté à la réalité industrielle et moins libre conceptuellement c'est production production et à Endoven c'est vraiment le contraire moi j'ai fait un peu de tout donc je suis content et à Endoven voici où tu n'as vraiment pas besoin de... Limite, c'est le diable qui travaille avec l'industrie. C'est vrai ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Qu'est-ce que... Oui, d'ailleurs, dans ta tendance à... Si tu veux garder des trucs, est-ce que tu collectionnais des choses ? Est-ce que tu collectionnes aujourd'hui ? Que t'as collectionné ?
- Speaker #1
J'ai collectionné. Je collectionnais beaucoup de choses. Les timbres... les pièces les cartes après tous les trucs les cartes beaucoup de trucs du tabac les petits sachets le truc qui roulait avec une bille dedans. C'était une sorte de petit oblong avec une bille, tu le jetais. Il y avait des personnages dessus.
- Speaker #0
Ah oui, je vois.
- Speaker #1
Donc ça, c'est dans les collections enfants.
- Speaker #0
T'avais un classeur pochette plastique avec des cartes.
- Speaker #1
Carrément. Et puis ensuite, des collections comme ça. Et puis sinon, moi, je prends beaucoup de trucs dans les encombrants, après, que je vois de très dans la rue. Donc il y a des... dans la cave de De mes parents, j'ai des carcasses de chaises. Des trucs qui sont piques partout. C'est un peu le bordel. Des carcasses de chaises, des bouts de vélo, des mousses acoustiques. Après, j'ai aussi plein de potes. Je pense qu'ils sont au courant. J'ai des potes qui démontaient un studio de musique. Donc, il y avait des mousses acoustiques. Une pièce entière recouverte de mousses acoustiques. Ils m'ont tout filé ça dans des sacs. Ah, c'est total. mon tour à amener ça et aussi je récupère tout un peu tu fais ton petit stock donc tu fais un peu tu me disais que tu faisais un peu de bricolage bricolage du dimanche
- Speaker #0
qu'est-ce que t'as encore tes timbres ? ouais tu continues ?
- Speaker #1
non ça se fait plus trop déjà ça se fait plus trop déjà que je crois que j'ai commencé quand j'avais 8 ans et j'arrivais dans un il y a un marché de timbres devant l'Elysée et moi j'y allais avec mon père mais j'avais 8 ans et il y avait que des que des mecs de 60 ans qui vendaient leurs timbres quoi. j'étais le seul gamin mais c'était marrant par exemple j'ai construit des scénographies aussi pour des soirées à Amsterdam pour une radio et ça j'ai fait avec que du métal de seconde main donc il y a un truc aussi dans le milieu de l'événementiel où je trouve il y a des budgets qui sont tout petits parfois et donc ça pousse plutôt à aller soit chercher les encombrants et faire du réemploi donc ouais il y a le milieu de la teuf prête bien.
- Speaker #0
Oui, le côté éphémère, débattable, remontable, limite dans le temps,
- Speaker #1
l'objet. Puis il y a, quand même, il y a tout le côté DIY, un peu, des subcultures, des cultures underground et tout.
- Speaker #0
Et tu penses que ça manque de quoi pour que ça passe cette barrière, que ça vienne dans la vie de tous les jours, que ça... Donc... Tout le monde l'adopte ? Je pense que...
- Speaker #1
Je pense que les... Je ne sais pas. Les gens l'adoptent de plus en plus, mais peut-être qu'il y a ce côté... Je pense que les gens aiment bien le côté d'avoir une histoire vers les matériaux, de savoir d'où ça vient, d'avoir... Ouais, que ces matériaux... de connaître la vie avant du matériau. Je me dis que ça, ça peut être un côté intéressant.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça.
- Speaker #1
Pour convaincre le public.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Peut-être, oui.
- Speaker #0
L'histoire que tu peux raconter. Mais l'histoire... On se disait qu'un projet devait raconter son histoire sans que son concepteur ait besoin de l'expliquer. Enfin, en archi ou en objet.
- Speaker #1
design produit comment le matériau peut raconter son histoire sans que tu aies à parler ça peut être parce que tu disais il faut que ça a pas l'air d'être du réemploi il y a plein de choses à explorer ça peut être à travers du graphisme ça peut être à travers de la communication ça peut être à travers euh je pense l'univers aussi si tu penses à que ce matériau là je sais pas si tu dis que ce matériau là il a été récupéré je sais pas d'un cirque et qu'ensuite du coup la pièce que tu vas faire avec va évoquer cet univers là très légèrement il peut y avoir quand même des clins d'oeil qui sont faits avec d'où vient ce matériau là.
- Speaker #0
Clairement, parce qu'il y a des couleurs, par exemple le cirque, je ne sais pas pourquoi on a pris cet exemple, du jaune et du rouge, une bâche jaune et rouge pour un transat par exemple.
- Speaker #1
Oui, les formes de chapiteaux, les trucs tendus,
- Speaker #0
etc. Ça va t'évoquer et tu vas te dire « Ah, ok,
- Speaker #1
peut-être que ça vient de là » .
- Speaker #0
Oui, c'est un jeu qu'on aime tous un peu faire. Soit le découvrir par soi-même, tu vois. « Ah ça, on dirait... » Tu vois, deviner. La porte qui devient une table, tu as encore les trous de la serrure. Ou tu laisses la poignée, tu vois,
- Speaker #1
sur la table. de jouer avec ça, avec la provenance.
- Speaker #0
après ça devient un design narratif ça fait toujours plaisir en tout cas sinon il y a d'autres matériaux sur d'autres chantiers je vais continuer à te solliciter ton cerveau créatif carrément très bien,
- Speaker #1
merci beaucoup Philippe merci à toi, c'était cool
- Speaker #0
Merci beaucoup d'avoir écouté ce podcast. S'il vous a plu, je vous invite à le partager, à en parler autour de vous. Il s'appelle BIS. Il est disponible sur des plateformes. Vous pouvez aussi suivre le compte Extra Life sur LinkedIn. On est plutôt actifs. Et comme ça, vous serez tenus au courant de quand sortiront les prochains épisodes. Merci beaucoup.