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Bombo - créer le bon et le beau avec passion !

De la beauté et de la douceur dans le monde avec Stéphanie Dezangré

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41min |26/10/2024
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Bombo - créer le bon et le beau avec passion !

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Description

De la beauté et de la douceur dans le monde avec Stéphanie Dezangré


Dans ce nouvel épisode de Bombo, je vous emmène dans l’atelier de Tiroir de Lou où Stéphanie, sa fondatrice, bijoutière et conteuse d’histoires se dévoile à nous.


Stéphanie nous partage son vécu, sa sensibilité, ses besoins et sa force créatrice. Elle crée avec ses tiroirs ce qu’elle veut voir dans le monde, de la beauté, de la douceur et du lien. Suivre ses instincts, ses élans et sa vulnérabilité, c’est un des secrets dont elle nous parle aujourd’hui.


Tout comme de rester dans la gourmandise et la joie dans l’assiette, de regarder avec compassion le petit enfant qu’on a été et se guérir, d’écrire ses émotions pour se décharger et tout ce qui peut nous aider à nous prendre par la main. C’est aussi ce qu’elle a créé avec « Belle Personne » un carnet de liens avec soi.


Je vous souhaite de vous parer d’énormément de joie et de compassion pour vous embrasser pleinement. Belle écoute


Liens externes :


Site de Tiroir de Lou : https://www.tiroirdelou.com/fr

Instagram de Tiroir de Lou : https://www.instagram.com/tiroirdelou/

Acheter le carnet " Belle Personne" : https://www.tiroirdelou.com/fr/produits/carnet-belle-personne-se-redecouvrir-pour-saimer-davantage


Site de Cyril Dion : https://www.cyrildion.com

Site de "Un Dimanche à la Campagne" : https://www.instagram.com/dimanchealacampagne.officiel/

Instagram de Frédéric Lopez : https://www.instagram.com/fredericlopez.officiel/


➡️ Rejoignez la communauté Bombo Podcast sur Instagram : https://www.instagram.com/bombopodcast/


Bombo est disponible gratuitement sur toutes les plateformes : Apple Podcasts, Spotify, Deezer, PodcastAddict, Amazon Music .. Si vous avez aimé cet épisode, laissez moi des étoiles ⭐ et abonnez-vous pour ne rater aucun nouvel épisode.


Bombo, le podcast, donne la parole à des passionnés, des rêveurs, des artistes afin de créer, questionner et propager la joie ! Le propos de mes invité.e.s n’a pas la valeur d’expertise mais est le reflet de leur vécu, leur liberté et leur intimité. 

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Bombo est une émission créée par Frédérique Scarnière

Générique : Frédérique Scarnière sur une musique composée par Christophe Gérard.

Montage et mixage : Frédérique Scarnière.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le monde de Bombo. Un monde de bon et de beau. Ici, on écoute nos frissons, nos palpitations. On se délecte de ses sensations et on œuvre pour les transmettre. Dans cette tribu de passionnés, on danse la vie. On dévore le monde et on croque l'aventure à pleine bouche. Je suis Frédérice Carnière. et je suis moi-même une exploratrice de la vie. Mes invités sont des explorateurs du goût, des chercheurs d'or, des chefs d'orchestre, des artistes, des passionnés. À travers mes mots ou les leurs, je vous invite à voyager avec passion. Bienvenue dans le gargouillis de nos cœurs. Dans ce nouvel épisode de Bombo, je vous emmène dans l'atelier de Tiroir De Lou, où Stéphanie, sa fondatrice, bijoutière et conteuse d'histoire, se dévoile à nous. Stéphanie nous partage son vécu, sa sensibilité, ses besoins et sa force créatrice. Elle crie avec ses tiroirs ce qu'elle veut voir dans le monde, de la beauté, de la douceur et du lien. Suivre ses instincts, ses élans et sa vulnérabilité, c'est un des secrets dont elle nous parle aujourd'hui. C'est comme de rester dans la gourmandise et la joie dans l'assiette, de regarder avec compassion le petit enfant qu'on a été, et se guérir, d'écrire ses émotions pour se décharger. Et tout ce qui peut nous aider à nous prendre par la main, c'est ce qu'elle a créé avec Belle Personne, un carnet de liens avec soi. Je vous souhaite de vous parer d'énormément de joie et de compassion pour vous embrasser pleinement. Belle écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #2

    Bonjour Frédérique.

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans ton atelier aujourd'hui. Je suis contente de découvrir le lieu et d'être dans ta petite grotte, la rue de la magie sans perdre.

  • Speaker #2

    Vous entendrez peut-être des sons, des sonnets marteaux, c'est parce qu'on est à l'atelier. Bienvenue d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Je vais bien. Je surfe un peu sur la lenteur et la douceur de l'été. J'aime bien l'été à Bruxelles. Je me sens inspirée, j'avance sur la fin de l'année, ce qui est important pour ma santé mentale, parce que j'ai tendance parfois à vouloir suivre mon instinct, et de temps en temps, je change mon planning en last minute, et je me retrouve à devoir faire plein de choses dans des périodes très courtes. Et là, je suis bien organisée, bien avancée, et donc je vais pouvoir entamer la deuxième partie de l'année avec beaucoup de sérénité,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #2

    Ça fait du bien. Ouais.

  • Speaker #1

    J'ai une question que je pose à tous mes invités et je trouve très révélatrice de qui nous sommes un peu à l'intérieur. C'est quelle petite fille étais-tu et est-ce que tu avais des rêves ?

  • Speaker #2

    Alors, je pense pouvoir dire que j'étais une petite fille joyeuse. Très fantasque, c'est trop fort comme mot, mais j'étais beaucoup dans mon imaginaire. J'aimais beaucoup. créer déjà, je fabriquais beaucoup de choses. J'aimais bien le contact avec la matière, j'aimais bien mettre des choses en forme. Je faisais plein de miniatures avec des petits bouts de vitel, de coton-tige, de bois, de caissettes de mandarine, enfin je chipotais. Je faisais plein de trucs avec mes mains, avec ce que je trouvais à la maison. Et ça, ça peut résumer pas mal de choses. mon enfance, je pense. Beaucoup de mes moments heureux étaient en fait des moments dans ma bulle où je pouvais suivre le flot de mon imaginaire et me créer des mondes. Tout doux,

  • Speaker #1

    c'est chouette.

  • Speaker #2

    Oui, je dirais joyeuse, créative. Dans le lien aussi, j'avais de grands amis et c'était un des piliers de... de mon enfance aussi. Ouais. C'est lui la famille, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. C'est déjà un peu les valeurs que tu portes aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Oui, j'essaye. Ouais, tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est chouette. En fait, c'est qui tu es. Enfin, tu étais déjà... Je veux dire, il y en a qui, parfois, une grosse cassure et se révèlent seulement. Et là, on dirait que tu étais déjà libre et...

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu étais là.

  • Speaker #2

    Après, je ne suis pas libre dans ma tête. Non, pardon. Oui, c'est ce qui compte le plus. Et donc, c'est ma ligne conductrice. Mais ce n'est pas toujours évident de rester calqué sur une ligne et de s'y filer.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, tu as créé une tiroir de loup il y a, je pense, plus d'une dizaine d'années maintenant ?

  • Speaker #2

    Oui, ça fait 11 ans et demi.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'entreprendre a toujours été une évidence ? Et est-ce qu'il l'est encore aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Alors, entreprendre, c'est un bien grand mot. Ce qui a été une évidence pour moi, je crois que c'était la liberté. Je me souviens plutôt de certaines pensées qui traversaient l'esprit en classe, à l'école. L'idée de travailler... dans un bureau fermé derrière une fenêtre, d'avoir tous les jours les mêmes horaires. Ça, ça me rendait folle déjà. À l'école, ça m'angoissait beaucoup. Et donc, je pense que je me suis dirigée vers le journalisme, parce que j'étudiais le journalisme à la base, pour cette raison-là, pour rester dans une forme de liberté. Alors, ça me demande d'aller au-delà de mon anxiété, parce que mon anxiété, elle me demanderait à la limite de rester dans ma bulle du matin au soir. Mais... Oui, cette liberté, c'est vraiment le mot le plus important quant à mon choix d'orientation, je pense. Et elle parle de liberté créatrice, en fait, créative. C'est place à ma créativité. Et quand j'étais journaliste, j'étais freelance déjà, et puis j'étais employée deux ans. Mais bon, j'étais déjà freelance, donc il y avait déjà cette notion de liberté. J'étais déjà dans quelque chose de créatif, ça me plaisait pas mal. Il y avait des cadres, mais au fil du temps, j'ai pu être vraiment libre de ce que je partageais et ça m'a vraiment plu. Mais j'étais dans un bureau, au tout début, je faisais des reportages, on allait à gauche, à droite, je prenais ma petite voiture et j'allais interviewer quelqu'un au bout de la Belgique. Je trouvais ça très chouette, je faisais beaucoup de testés pour roues, donc j'étais pas mal sur le terrain. Puis les budgets ont été un peu réduits à la baisse. Et je me suis retrouvée un peu plus dans les bureaux. Je me sentais un peu plus étriquée par rapport à mes valeurs, par rapport au travail que je pouvais fournir. Et c'est comme ça que je me suis lancée à temps plein dans Tiroleur de Meux. Parce que j'allais dire dans la bijouterie, mais je ne fais pas que de la bijouterie. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est plus large. C'est un univers que tu t'es créé.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est chouette parce que tu viens, j'apprécie, nous inviter. des collaborateurs, que tu dis, je ne sais plus où tu as dit ça, mais que tu n'es pas une chef d'entreprise, que tu es un guide, et j'ai l'impression que tu viens de faire accompagner, en fait, aussi, et les accompagner.

  • Speaker #2

    Oui, par mon équipe, mais aussi par d'autres artisans avec lesquels on collabore, que ce soit pendant notre marché de Noël, ou pour des collaborations plus spontanées pendant l'année. Donc, oui. On se crée un univers aussi comme ça, en s'entourant de personnes qui partagent les mêmes valeurs. Je fais des super belles rencontres comme ça. Donc, il me permet que... Ben oui. Voilà. Que tu as réussi ici. Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des conseils, justement, pour garder cette flamme créatrice dans tel moment, peut-être, je ne sais pas, on parle souvent de la page blanche, mais est-ce que tu as parfois cette peur de ne pas créer ? Non.

  • Speaker #2

    Alors, je sais que c'est une question universelle, et je ne peux pas paraître super présenteuse à ton distance, mais en fait, je n'ai jamais connu ça, la page blanche. Quand je veux rédiger un texte, oui, mais pour créer de la matière, pour créer mon objet, pour créer un bijou, non. Je suis toujours driveée par l'envie de créer des choses jolies, de la beauté, de l'harmonie, ce que j'aurais en fait joué. Je crois que j'ai juste envie de créer ce que j'ai envie de voir. Oui. Dans le monde, partout. Et donc, ce que je cherche en créant, c'est ça. Et je suis toujours à l'affût de belles choses. Et Instagram, pour ça, c'est un super outil. On critique beaucoup Instagram. Mais pour moi, si on se met à suivre des comptes qui résonnent avec nous et qui reflètent des choses qui nous font du bien, ça peut être très positif. Et donc, j'ai... J'ai en permanence au fond de moi un petit moteur créatif qui me crée des idées et qui me met en mouvement pour pouvoir les créer. Ça empêche que j'ai plein de moments de procrastination. J'ai une idée, mais je ne la mets pas dans la matière tout de suite. J'ai le syndrome de l'imposteur comme tout le monde et tout ça. Mais j'ai quand même une force créatrice en moi qui est permanente, même quand ça ne va pas du tout. Et créer, je pense, est vraiment... mon oxygène. C'est vraiment ma...

  • Speaker #1

    Ta bulle d'air. Ouais.

  • Speaker #2

    J'allais dire ma bouée de sauvetage, alors c'est peut-être un peu dramatique comme ça, mais c'est ce qui me permet de me sentir bien.

  • Speaker #1

    C'est un besoin viscéral que tu dois rentrer et bien peut-être exprimer.

  • Speaker #2

    Et canalisé aussi parfois. Parce que quand ma fille est née, ça m'a très fort perturbée de ne plus avoir autant d'espace pour créer. C'était du temps plein pour moi. Et donc, quand j'étais en congé maternité, je me sentais parfois perdue de ne pas avoir cet outil. C'est comme une béquille dans ma vie. Je pense que c'est vraiment un outil de santé mentale pour moi. Et donc, ce n'était pas toujours évident d'accepter d'avoir moins de temps pour ça. Aujourd'hui, je retrouve ce temps petit à petit.

  • Speaker #1

    Et comment gères-tu justement ton temps de création et de toutes les casquettes que tu peux porter ?

  • Speaker #2

    C'est du bricolage.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    mon temps de création, je peux l'exprimer. Enfin, je peux le retrouver ici, à l'atelier. Mais il y a aussi plein de choses courantes ici à gérer. des discussions à avoir avec certaines personnes de l'équipe, il y a des événements organisés, il y a plus d'action. Donc, je dirais que ma créativité, j'arrive à m'y reconnecter les deux jours où je travaille de la maison. Ça, ça fait vraiment partie de mon équilibre aujourd'hui. Je travaille les jeudis et vendredis de chez moi et ça m'offre vraiment un temps ouvert à la création. Et la création, ça peut aussi être monter une vidéo, écrire un texte ou... pour vraiment pleinement fabriquer une maquette l'un des jours aussi.

  • Speaker #1

    C'est précieux, je trouve ces moments... Et on ne se retrouve pas... J'ai l'impression que le monde est tellement en accéléré et en constante stimulation, parce que c'est une constante stimulation, que de se créer ces moments de repli, en fait, justement, ça permet, je l'imagine aussi, de créer... D'avoir enfin cet espace juste pour dire qu'est-ce que j'ai dans la tête ?

  • Speaker #2

    Là, tu parles d'un aspect super important de la créativité, c'est le rien. Avant de pouvoir créer, on a besoin d'un moment de rien, d'une balade dans la nature, de regarder le plafond. C'est important de s'octroyer des moments de vie. Alors, je n'y suis pas encore. J'ai beaucoup de mal à le faire. Mais c'est aussi pour ça que j'ai besoin de ces deux jours, l'un à la suite de l'autre. C'est pour... prendre mon souffle le jeudi matin et pouvoir me lancer dans le mouvement créatif ensuite. Et sinon, certains soirs, sans le besoin de créer, parfois c'est juste écrire un texte, ou retoucher des photos que j'ai faites la veille. Ça, j'adore faire des photos, les retoucher, travailler la lumière, monter des vidéos, j'adore aussi. Alors, tout ça, c'est très chronophage. Je ne suis pas souvent à l'arrêt. J'aimerais l'être peut-être un peu plus. Mais ça... Une activité nourrit l'autre. C'est aussi comme ça que je nourris ma créativité. Je fais des photos,

  • Speaker #1

    je crée des bijoux,

  • Speaker #2

    je fais des vidéos, je crée des textes. J'organise un événement. Enfin, tout ça. Je fais des visuels pour les événements. Il y a plein de choses qui me donnent une certaine... qui créent une certaine dynamique. et qui, je crois, ensemble créent la vie, en fait. Il y a quelque chose de très vivant dans ce que j'ai l'occasion de faire ici.

  • Speaker #1

    Tu racontes des histoires aussi. Oui,

  • Speaker #2

    c'est surtout ça que je fais.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est normal que ce soit un tout de... C'est vraiment un univers que tu viens remporter. Après, il y a des petits protagonistes. Pas protagonistes, mais que chaque bijou, finalement, est un nouveau personnage dans ton histoire.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Justement,

  • Speaker #2

    ton travail est délicat et sensible.

  • Speaker #1

    Et comment, en tant qu'entrepreneur et chef d'entreprise, tu gères cette sensibilité pour la maintenir ou en général, toutes tes casquettes ?

  • Speaker #2

    C'est le plus difficile. Ce qui est très difficile, c'est le côté équipe. Je suis un animal social, mais je suis aussi introvertie, en fait. je l'ai appris quand j'ai découvert qu'en fait je me ressourçais seule et pas entourée de gens. Donc ça déjà c'est un aspect compliqué pour moi la casquette de chef même si je ne me sens pas chef et je ne me présente pas comme la chef, je reste la locomotive qui guide et donc je dois pouvoir fournir une certaine énergie pour pouvoir tirer l'ensemble de l'équipe vers le haut. C'est pas toujours possible c'est pas toujours... d'actualité quand je suis malade, fatiguée ou dans les choux. Donc ça déjà, c'est compliqué. Sinon, tout l'aspect de... plus propre à l'entreprise, donc la finance, la compta, la gestion, tout ça, c'est vraiment... C'est Nicolas qui s'en occupe, c'est mon compagnon. Alors, on en discute régulièrement, mais vraiment, il a carte blanche sur tout ça, j'ai totalement confiance en lui. C'est lui qui gère cet aspect-là. Avant, c'était mon papa, donc déjà, depuis le début, c'est vraiment un volet entrepreneurial qui n'est pas dans mes mains. Je suis très instinctive, donc... Ce n'est pas les chiffres qui nous guident, c'est plutôt mon instinct, les envies du moment. Mais quelque part, je suis aussi aux manettes de l'entreprise, c'est juste que je n'ai pas des manettes chiffrées.

  • Speaker #1

    Ce qui est libérateur ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Tout à fait libérateur. Oui, je suis très reconnaissante pour ça. Pouvoir compter sur des personnes de confiance pour cet aspect-là. En fait, je crois même que c'est... la raison pour laquelle beaucoup de gens doivent fermer boutique, ils disaient qu'ils doivent gérer seuls tous les aspects d'entreprise. Et pour un créatif, entrepreneur, idéaliste, ça étouffe en fait de devoir travailler dans les chiffres. Oui,

  • Speaker #1

    j'imagine. Et puis même, c'est la source quand même de stress et d'anxiété, de zirala ou pas, mais je trouve que ne plus que d'avoir dans sa tête... C'est... tout doux. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas porteur de création, pour dire.

  • Speaker #2

    Non. Après, c'est l'harmonie du yin et du yang. C'est vraiment... L'un ne va pas sans l'autre. Mais ici, en tout cas, on a trouvé un équilibre comme ça. On est en deux dans l'entreprise à pouvoir chacun gérer. Moi, je gère le contenu et Nicolas, il gère le contenant. Mon père disait... je gère le bateau j'ai construit le bateau enfin j'ai construit ma construction du bateau mais je je tiens la barre du bateau et voilà et tu tu t'amuses tu as une posture toute la la cargaison oui oui voilà

  • Speaker #1

    et l'équipage c'est aussi ça je trouve de pouvoir se reposer finalement comme tu dis sur quelqu'un qui que ça ne pèse pas aussi de porter ouais

  • Speaker #2

    Ce qui m'aide aussi à gérer cette sensibilité, c'est qu'ici, c'est un secret pour personne et on travaille à peu près entre sensibles, avec des degrés divers et des facettes de personnalités différentes, évidemment. Mais c'est un élément qui fait partie de l'énergie de l'atelier. Il y a beaucoup de tolérance au travers de ça, parce que la vulnérabilité est au centre des discussions en général. Voilà, ce n'est pas le chef d'entreprise qui gère et qui sourit tout le temps, qui a tout le temps un faux sourire Colgate pour gérer ses équipes. C'est le règne de la transparence. Et quand ça ne va pas, ça ne va pas. Quand ça ne va pas, ça ne va pas. Alors, on n'est pas là comme des locs par terre à se plaindre du tout, mais on fait de la place au moment plus difficile. Et je pense que... L'entreprise comme petit organisme de la société doit fonctionner comme une famille, doit fonctionner comme tout autre organisme. Et la vulnérabilité fait partie de la vie de l'humain. On vit tous des moments plus compliqués. Et surtout quand on est plus sensible.

  • Speaker #1

    C'est sûr, et j'ai l'impression que tu embarques aussi dans ton avis. Tu as dit toute une communauté d'hypersensibles. J'ai l'impression en tout cas que... Enfin... De mon point de vue, maintenant, je ne suis plus quelques années et je suis dans ton univers, entre guillemets. Et j'ai l'impression quand même que toutes les personnes qui répondent à, justement, ta communication et ces valeurs fortes que tu dégages, en fait, c'est les gens qui te ressemblent.

  • Speaker #2

    Oui, mais oui, et je pense que ça ne vaut pas que pour Terroir de loup, ça vaut pour tous les projets, les projets qui fonctionnent. on réussit à toucher le cœur de gens qui raisonnent avec ce qu'ils proposent. Donc voilà, c'est le cœur de ce qu'on fait. C'est pour ça que je dépose mon cœur sur la table. Ce n'est pas stratégique, ça vient tout seul. Et puis le mouvement se crée comme ça, comme tout dans la vie, comme tout sur Terre. Ce sont des mouvements très organiques qui sont très puissants. Et pour moi, quand une entreprise est fondée sur le cœur, elle ne peut que fonctionner. Je ne pense pas, en tout cas quand on parle d'artisanat, d'art, quand on est dans les techs, par exemple, c'est peut-être différent, mais... Et encore, je pense que quand les intentions viennent du cœur,

  • Speaker #1

    ça se met tout seul.

  • Speaker #2

    Ça a l'air complètement cliché, bateau, walk, tout ce qu'on veut, mais c'est ce que j'expérimente, c'est ce que je ressens vraiment.

  • Speaker #1

    Non, je pense que les intentions ne sont pas dégagées de la même manière non plus, l'énergie, ils ressentent les choses. Et je me demandais, ça je ne l'ai pas mis dans mes questions, mais quand tu crées tes bijoux, est-ce que tu imagines... la personne, la femme ou la jeune mère qui va porter ton bijou.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. C'est aussi pour ça que les événements sont importants. Même si ce sont des moments qui me drainent beaucoup, ça me nourrit aussi beaucoup de voir les clientes repartir avec leurs bijoux ou même arriver avec d'anciennes collections qu'elles portent. Ça, c'est super puissant pour moi. Et oui, évidemment, je réfléchis toujours à la personne pour... qui je crée ce bijou en résonance avec moi. Parce qu'en fait, la première personne pour qui je crée ce bijou, c'est moi, la femme générique, avec mes caractéristiques, ma sensibilité, avec l'envie d'exprimer ma féminité comme ça. Ce n'est pas le cas de toutes les femmes, évidemment. En tout cas, c'est ce qui me fait du bien à moi. Et donc, c'est... Je le crée pour moi, tout en pensant au soutien que chaque bijou pourrait apporter en fonction de certaines phases de vie, certains événements, certaines réflexions.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, j'ai reçu une de tes bagues pour la naissance de mon petit garçon. Et je trouve que c'est vrai que ces bijoux-là sont vraiment quand même pour des phases de vie. Bref, je trouve que ça nous accompagne.

  • Speaker #2

    je dis souvent on met le bijou et je pense que c'est pour ça que naturellement je me suis dirigée vers ces objets là ce sont les objets les plus émotionnels qui soient ça véhicule toujours une émotion il y a toujours un symbole c'est pour ça qu'on parle de talismans, de gris-gris ces aspects là sont vraiment essentiels dans ce qu'on fait en tout cas ici on fait pas un bijou commercial on fait un bijou on est véhicule d'émotion, véhicule de message.

  • Speaker #1

    Même d'héritage, parce que finalement, les bijoux qui marquent une vie sont quand même transmis de génération en génération.

  • Speaker #2

    D'où l'importance d'essayer d'acheter des bijoux qui vont être pérennes dans le temps, du massif, de l'argent massif ou de l'or massif. Si on achète du plaqué or, s'assurer qu'on pourra derrière la refaire et d'en faire si besoin.

  • Speaker #1

    Et un tout autre sujet, mais avec des sens développés comme le tien, est-ce que la nourriture est source d'inspiration et de joie aussi ?

  • Speaker #2

    Oui, beaucoup. Alors, je suis une grande gourmande depuis toujours. J'ai une fourchette plutôt sucrée, même si j'essaye de réduire ma consommation de sucre. Je ne résiste pas à un fondant au chocolat avec une boule de glace. Ce que j'adore dans... Ce qui me fait craquer sur un plat, en général, c'est les textures, les jeux de textures et de sensations. Je pense que ça, c'est ce qui parle à ma sensibilité. Dès qu'il y a un croquant avec quelque chose de moelleux, avec un sucré-salé, dès que mes sens, au-delà du goût, sont touchés, là, je palpite.

  • Speaker #1

    Comme une sorte de surprise, pas à chaque bouchée, mais que... Tout le palais en a dans tous les recours.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Oui, vraiment. Au-delà de la gourmandise, l'alimentation aujourd'hui est aussi source d'anxiété pour moi. Parce que j'ai l'impression,

  • Speaker #1

    comme beaucoup de gens je pense aujourd'hui,

  • Speaker #2

    qu'à chaque fois que je mets une bouchée dans ma bouche, je m'empoisonne. Il y a quand même quelque chose de très fort en ce moment lié à la qualité de nos aliments, à la pollution du sol, au bien-être animal. Il y a tous ces sujets-là qui sont au centre de l'attention de plein de gens. C'est très positif et c'est aussi très anxiogène, je trouve. Et donc, je me demande toujours, je me questionne beaucoup. Comment mieux manger ? Comment mieux nourrir ma fille aussi ? quels sont mes réels besoins à moi parce qu'on a beau partir sur des théories voilà certains auront besoin de plus de protéines d'autres ne pourront plus manger de gluten certains auront envie de se diriger vers exclusivement du végétal voilà c'est très intime c'est très personnel j'essaye de frais mon chemin là dedans parce que mais je ne peux pas me reposer sur ce que j'ai connu enfant parce que c'était pas forcément ce que j'ai envie de reproduire aujourd'hui même s'il y avait beaucoup de positifs mais c'est quand même beaucoup de crème beurre, beaucoup de viande. Voilà.

  • Speaker #1

    De sucre,

  • Speaker #2

    oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Même les desserts d'aujourd'hui sont beaucoup moins sucrés qu'à l'époque. Et c'est vrai que... Je ne suis pas sûre que ça touche tout le monde. C'est encore une part, pour l'instant, une option d'éducation et de gens peut-être plus privilégiés qui ont accès à des produits, mais j'en sens quand même que ça... Ça se propage lentement, mais seulement, j'espère. C'est vrai que tu as raison. En fait, quand tu n'achètes pas bio, que tu es en vacances et qu'il n'y a pas cette offre qu'on s'est construite ici avec nos petites habitudes, c'est très difficile de se dire, OK, en fait, ces fraises, je ne sais pas si ça me fait du bien. Par exemple, ou n'importe quoi.

  • Speaker #2

    Oui, je trouve ça super compliqué. Il y a quelques années, j'ai lu un des chiffres qui m'ont complètement choquée. Ça parlait de la teneur en nutriments des aliments. Et j'ai retenu qu'une pomme contient aujourd'hui 50 ou 100 fois moins de nutriments qu'une pomme dans les années 30. Donc ça, ça m'avait fait un bon petit électrochoc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Et moi, là, je suis venue cette année. Le AVD,

  • Speaker #2

    la fructose en profilage alimentaire. Ouais, je vois.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est certain qu'aujourd'hui, nos aliments ont été tellement transformés pour que le consommateur ait plus facile. Et c'est à l'infini.

  • Speaker #2

    Oui, mais j'essaye de ne pas me faire trop polluer par ces sujets-là non plus et de rester dans la gourmandise et dans la joie de l'assiette. Donc, la joie, je la trouve... Moi, je cuisine... ou végétales, tu ne manges pas assez de protéines. Et je pense que ça a un impact sur mon énergie. J'essaye. J'essaye vraiment de manger plus d'oeufs, de manger plein de petits poissons gras, d'améliorer mes apports en bons gras et en protéines comme ça. Mais sinon, je suis la plus heureuse avec une tarte aux légumes d'été. Une petite pâte sablée faite maison avec quelques simples cubes de légumes et plein d'huile de l'huile, ça me rend un pote. Et sinon, on ne va pas préférer mon plat préféré. Ça reste les restaurants à la salade de chèvre. Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Je suis une femme de chèvre aussi. Et est-ce que tu manges tes émotions ?

  • Speaker #2

    Bien sûr ! Oui, je l'ai fait très longtemps. Aussi parce que dans les environnements de travail où j'ai évolué, il y avait toujours un gâteau, un bonbon, un truc. Donc, il suffisait de se lever, de traverser l'espace de travail pour... Pour vite chipper une petite poudre de sucre. Je le fais moins aujourd'hui. J'essaye d'être moins entourée de sucre. J'ai toujours les chocolats à portée de main. Ça, oui. Mais je n'en mange pas une plaquette. Je vais en manger un carré ou deux. Mais si je m'écoutais, je passerais beaucoup de temps à manger,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #2

    L'astuce que j'ai trouvée pour gérer mes émotions sans les manger, c'est les écrits. C'est les... déposer sur, je vais dire le papier, mais je n'écris pas sur papier, j'écris dans mon téléphone ou mon iPad sur mon ordi dans une application qui s'appelle Evernote, qui permet de centraliser les notes sur chaque outil de travail et donc que je sois dans mon bain, dans la voiture ou au boulot, je peux tout décharger. Poubelle mentale. Hop, j'écris et puis c'est connu même. Oui, dès qu'on arrive en fin de note, notre cœur se réouvre, on s'apaise, on voit plus clair et on peut réavancer.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu les relis ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est marrant que tu poses cette question parce que ce week-end, j'ai relu. Alors, dans mes notes, j'ai toutes mes poubelles mentales, mais j'ai aussi des notes importantes de prise de conscience, de compréhension de certaines choses. Et celles-là, je leur mets une étiquette qui s'appelle essentielle Et ces notes-là, je vais les relire. si je mets l'étiquette essentielle ça veut dire qu'il y a quelque chose d'important que je risque d'oublier mais dont je peux avoir besoin plus tard et voilà je chemine beaucoup j'essaye beaucoup de comprendre mes fonctionnements, les fonctionnements de ma famille les fonctionnements de mon amoureux pour créer un environnement

  • Speaker #0

    pas exclusivement positif, mais le plus positif possible pour notre fille.

  • Speaker #1

    Plus heureux. Plus heureux,

  • Speaker #0

    voilà.

  • Speaker #1

    C'est très fatigant. Mais c'est un bon type, ça m'empêche de décharger de la manière qui nous convient, que ce soit en vocal ou en notes ou en dessin. Je ne sais pas ce que les gens peuvent... De la manière dont ils peuvent décharger, mais... Je pense qu'il y en a même sans cuisinant. Je crois que... Faire travailler ses marrons,

  • Speaker #0

    j'ai moins la tête.

  • Speaker #1

    Et j'ai toujours ressenti énormément de joie, de justice et de bienveillance dans tout ce que tu me partages. Comment affrontes-tu toi le monde d'aujourd'hui et toute... Pas cette négativité, mais en fait tous les événements qui pourraient justement perturber... d'insérénité.

  • Speaker #0

    Alors déjà, je m'en protège. Pour une ancienne journaliste, c'est peut-être bizarre, mais j'ai aussi quitté ce milieu pour cette raison-là, je pense. Je ne regarde plus les infos. Je suis au courant des grandes lignes, mais c'est trop compliqué pour moi. Je suis au courant, je suis consciente de ce qui se passe. Je n'ai pas besoin plusieurs fois par jour qu'on me rappelle que des enfants meurent à Gaza. C'est un peu trop lourd pour moi. J'essaye de me concentrer sur mon quotidien.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    je l'ai déjà dit plus tôt, mais créer ce que j'ai envie de voir apparaître dans le monde. Créer des choses jolies. Et c'est un privilège, j'en ai conscience. C'est vraiment une chance de pouvoir le faire, de pouvoir se concentrer là-dessus. Mais ça m'aide énormément. Alors, je suis aussi assez idéaliste par nature. Alors, c'est étrange que je sois anxieuse.

  • Speaker #1

    depuis toujours.

  • Speaker #0

    Et donc, j'ai tendance, dans la peur, à aller zoomer sur ce qui ne va pas, à zoomer sur les choses qui me font peur, comme tous les anxieux. Mais j'essaye de prendre le plus souvent possible le contre-pied de ça et de me connecter à l'idéaliste en moi qui croit qu'on va... Voilà, l'humanité est trop résiliente. on est tous dotés d'un cœur on peut y arriver si chacun enfin pour moi je sais que c'est une théorie de privilégié en matière à chaque fois mais ça n'empêche que j'y crois quand même, je pense pas qu'il faille être privilégié forcément pour prendre soin de soi je suis convaincue que quand on commence à s'intéresser à ce qu'on porte de plus lourd à nos blessures qu'on que tout doucement on arrive à les alchimiser, à en prendre soin, à regarder l'enfant qu'on a été dans les yeux, et à le regarder avec compassion et amour, quand on arrive à être dans le pardon, à accepter que les autres soient aussi faillibles, à accepter nos propres imperfections pour accepter ensuite celles des autres. Tout ce travail d'introspection, de guérison, ça n'a rien de perché, en fait. C'est simple et c'est dur à la fois. Ça demande un courage énorme et je souhaite que beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humains trouvent ce courage. Et même tous ceux qui gambadent là dans la rue, qui n'ont pas de problème, tout le monde porte des blessures qui les font se comporter de façon parfois moins vertueuse. Voilà. C'est sûr,

  • Speaker #1

    ça leur appartient et malheureusement on doit dealer avec justement les comportements et les blessures de chacun qui sont mises en lumière ou pas en fait, pas en lumière, mais c'est sûr que quand tu regardes comme tu dis le petit enfant à l'intérieur... Soit c'est un enfant blessé qui se défend, qui a mis sa carapace en armure pour affronter ce monde, ou c'est quelqu'un qui va creuser à l'intérieur et soigner sa petite faille. Oui,

  • Speaker #0

    c'est rien de plus que ce qu'on a appris sur Hitler. Qu'est-ce qui s'est passé s'il avait été traité dans cette école d'art, s'il n'avait pas été maltraité. Voilà, c'est un raccourci, mais en fait, c'est à peu près ça. Je pense que si 100% des humains avaient l'opportunité de prendre un peu soin d'eux intérieurement,

  • Speaker #1

    on n'aurait peut-être plus de Poutine ou de Trump,

  • Speaker #0

    peut-être. Je ne sais pas, c'est une hypothèse, mais j'aime bien y croire. Et quand je crois à ça, quand je me mets en mouvement aussi pour peut-être créer... direction vers ce mouvement-là, aussi simplement avec Théor de Loup, je me sens mieux, parce que j'ai l'impression d'agir dans le bon sens. Quand je me mets en action, je pense à Géraldine Rémy, dans son livre de la licorne, elle parle d'éco-anxiété, elle disait que la seule façon de sortir de l'éco-anxiété, c'est de se mettre en action. pour ceux en quoi on croit. Et effectivement,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Quand je sens que j'oeuvre pour quelque chose de meilleur à mon échelle de colibri,

  • Speaker #1

    je me sens mieux. En tout cas, on fait avec tout ce qu'on peut et tout le cœur.

  • Speaker #0

    Mais ça demande du courage de fonctionner avec le cœur quand on a des boucliers dans tous les sens. C'est compliqué de vivre le cœur ouvert dans cette société-ci. Je ne sais même pas si c'est souhaitable. Je pense que ces boucliers restent parfois importants. Mais essayer d'en faire tomber quelques-uns, ça peut rendre service. À la communauté.

  • Speaker #1

    Oui, et je trouve qu'il faut la force aussi d'oser montrer ce qu'il y a à l'intérieur et déjà de l'assumer avec soi-même. Et ensuite d'oser le dévoiler au monde. C'est vrai qu'en fait, quand tu vois quelqu'un comme toi qui... qui parle le sujet qu'il aime vraiment du cœur, en fait, tu as juste envie de faire pareil.

  • Speaker #0

    C'est l'invitation. Et c'est en ça que je... Enfin, c'est en ça que je crois pouvoir contribuer à quelque chose. Je sais lire à l'intérieur de moi et je sais le mettre en mots. Et donc, je confie mes mots à d'autres personnes qui auront envie de les lire pour ouvrir quelque chose. en eux. C'est en ça que la littérature fait du bien. Il y a beaucoup d'auteurs qui font ça très bien. Il y a des journalistes qui créent des documentaires, ils font ça très bien. Je pense à Nance et Moutz de Nuit et culottée. Ils ont créé un concept d'émission tout simple. Ils partent tout nus, dépouillés de tout. Le but de partir tout nus, ce n'est pas de faire du buzz, c'est vraiment juste l'idée du dépouillement. et d'aller à la rencontre de gens d'inconnus et de se retrouver chez eux le soir et de refaire le monde, de discuter de ce que toutes ces personnes ont vécu, le cœur ouvert et moi quand je regarde ce genre d'émissions, tout comme les émissions de Frédéric Lopez d'ailleurs je suis ouverte j'y crois je crois qu'on peut créer ce monde là et ça, ça me fait du bien et donc tous les communicants qui ont la possibilité d'exprimer des choses avec le cœur, il faut le faire. Je pense que là, il y a un vrai rôle à jouer. C'est ce que Cyril Dion dit aussi et fait aussi dans tout son combat contre la moine. Voilà, pour l'écologie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que toutes ces personnalités ouvrent la voie au même monde qu'on voudrait.

  • Speaker #0

    Oui, ils offrent un autre filtre, en fait, parce que si on se... qu'au filtre des informations. Ça reste un filtre. Mais on n'a plus envie de se lever. Ni de faire des enfants, ni de créer des projets.

  • Speaker #1

    Donc, ces projets, est-ce qu'il y en a que tu veux réaliser ou réaliser prochainement ?

  • Speaker #0

    Justement, ce qui me chipote beaucoup, c'est le manque de temps pour créer encore plus de contenu. Potentiellement, des documentaires. je ne sais pas encore très bien quoi mais mon rêve ce serait d'oeuvrer un peu plus dans ce sens là et de toucher peut-être d'autres gens donc pas que les femmes de la communauté Théor de l'eau mais d'aller peut-être un peu plus large alors voilà ça c'est ce qui me fait rêver c'est même plus que faire rêver c'est comme si ça m'appelait ça fait longtemps maintenant donc je ne sais pas exactement comment mettre ça en place mais je me laisse le temps, on verra bien Merci Parfois, je me dis que si je meurs maintenant et que je n'ai pas pu exprimer tout ça, j'aurais raté quelque chose. C'est vraiment une espèce de... Une mission de vie, presque.

  • Speaker #1

    C'est un peu ton élan journaliste qui te dit qu'il n'y a pas des reportages, mais il y a justement un chemin à montrer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Écoute. On verra. See you soon, là.

  • Speaker #0

    Oui, oui, on verra. Oui. Je ne vais pas mettre la pression parce que c'est dégueulasse. Oui, non, non, non. C'est complètement contre-productif. Mais en même temps,

  • Speaker #1

    tu n'es pas obligée d'être toute seule, justement.

  • Speaker #0

    Non. Oui, parce qu'il y a plein de petits colibris qui voudraient te participer à ce qu'on a fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Si vous nous écoutez. Oui. C'est vrai que je te vois bien, en fait, diffuser tes messages de manière plus universelle. Et évidemment, ça ne touche déjà beaucoup de personnes, mais il y a peut-être un tournage d'hiver à prolonger. Oui. Écoute,

  • Speaker #0

    un tout grand merci. Merci à toi, c'était très agréable de discuter avec toi.

  • Speaker #1

    Moi aussi, ça me plaît.

  • Speaker #0

    J'espère que tu étais claire, que je commence à partir de tous les sens.

  • Speaker #1

    Parfait.

Description

De la beauté et de la douceur dans le monde avec Stéphanie Dezangré


Dans ce nouvel épisode de Bombo, je vous emmène dans l’atelier de Tiroir de Lou où Stéphanie, sa fondatrice, bijoutière et conteuse d’histoires se dévoile à nous.


Stéphanie nous partage son vécu, sa sensibilité, ses besoins et sa force créatrice. Elle crée avec ses tiroirs ce qu’elle veut voir dans le monde, de la beauté, de la douceur et du lien. Suivre ses instincts, ses élans et sa vulnérabilité, c’est un des secrets dont elle nous parle aujourd’hui.


Tout comme de rester dans la gourmandise et la joie dans l’assiette, de regarder avec compassion le petit enfant qu’on a été et se guérir, d’écrire ses émotions pour se décharger et tout ce qui peut nous aider à nous prendre par la main. C’est aussi ce qu’elle a créé avec « Belle Personne » un carnet de liens avec soi.


Je vous souhaite de vous parer d’énormément de joie et de compassion pour vous embrasser pleinement. Belle écoute


Liens externes :


Site de Tiroir de Lou : https://www.tiroirdelou.com/fr

Instagram de Tiroir de Lou : https://www.instagram.com/tiroirdelou/

Acheter le carnet " Belle Personne" : https://www.tiroirdelou.com/fr/produits/carnet-belle-personne-se-redecouvrir-pour-saimer-davantage


Site de Cyril Dion : https://www.cyrildion.com

Site de "Un Dimanche à la Campagne" : https://www.instagram.com/dimanchealacampagne.officiel/

Instagram de Frédéric Lopez : https://www.instagram.com/fredericlopez.officiel/


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Bombo est disponible gratuitement sur toutes les plateformes : Apple Podcasts, Spotify, Deezer, PodcastAddict, Amazon Music .. Si vous avez aimé cet épisode, laissez moi des étoiles ⭐ et abonnez-vous pour ne rater aucun nouvel épisode.


Bombo, le podcast, donne la parole à des passionnés, des rêveurs, des artistes afin de créer, questionner et propager la joie ! Le propos de mes invité.e.s n’a pas la valeur d’expertise mais est le reflet de leur vécu, leur liberté et leur intimité. 

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Bombo est une émission créée par Frédérique Scarnière

Générique : Frédérique Scarnière sur une musique composée par Christophe Gérard.

Montage et mixage : Frédérique Scarnière.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le monde de Bombo. Un monde de bon et de beau. Ici, on écoute nos frissons, nos palpitations. On se délecte de ses sensations et on œuvre pour les transmettre. Dans cette tribu de passionnés, on danse la vie. On dévore le monde et on croque l'aventure à pleine bouche. Je suis Frédérice Carnière. et je suis moi-même une exploratrice de la vie. Mes invités sont des explorateurs du goût, des chercheurs d'or, des chefs d'orchestre, des artistes, des passionnés. À travers mes mots ou les leurs, je vous invite à voyager avec passion. Bienvenue dans le gargouillis de nos cœurs. Dans ce nouvel épisode de Bombo, je vous emmène dans l'atelier de Tiroir De Lou, où Stéphanie, sa fondatrice, bijoutière et conteuse d'histoire, se dévoile à nous. Stéphanie nous partage son vécu, sa sensibilité, ses besoins et sa force créatrice. Elle crie avec ses tiroirs ce qu'elle veut voir dans le monde, de la beauté, de la douceur et du lien. Suivre ses instincts, ses élans et sa vulnérabilité, c'est un des secrets dont elle nous parle aujourd'hui. C'est comme de rester dans la gourmandise et la joie dans l'assiette, de regarder avec compassion le petit enfant qu'on a été, et se guérir, d'écrire ses émotions pour se décharger. Et tout ce qui peut nous aider à nous prendre par la main, c'est ce qu'elle a créé avec Belle Personne, un carnet de liens avec soi. Je vous souhaite de vous parer d'énormément de joie et de compassion pour vous embrasser pleinement. Belle écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #2

    Bonjour Frédérique.

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans ton atelier aujourd'hui. Je suis contente de découvrir le lieu et d'être dans ta petite grotte, la rue de la magie sans perdre.

  • Speaker #2

    Vous entendrez peut-être des sons, des sonnets marteaux, c'est parce qu'on est à l'atelier. Bienvenue d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Je vais bien. Je surfe un peu sur la lenteur et la douceur de l'été. J'aime bien l'été à Bruxelles. Je me sens inspirée, j'avance sur la fin de l'année, ce qui est important pour ma santé mentale, parce que j'ai tendance parfois à vouloir suivre mon instinct, et de temps en temps, je change mon planning en last minute, et je me retrouve à devoir faire plein de choses dans des périodes très courtes. Et là, je suis bien organisée, bien avancée, et donc je vais pouvoir entamer la deuxième partie de l'année avec beaucoup de sérénité,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #2

    Ça fait du bien. Ouais.

  • Speaker #1

    J'ai une question que je pose à tous mes invités et je trouve très révélatrice de qui nous sommes un peu à l'intérieur. C'est quelle petite fille étais-tu et est-ce que tu avais des rêves ?

  • Speaker #2

    Alors, je pense pouvoir dire que j'étais une petite fille joyeuse. Très fantasque, c'est trop fort comme mot, mais j'étais beaucoup dans mon imaginaire. J'aimais beaucoup. créer déjà, je fabriquais beaucoup de choses. J'aimais bien le contact avec la matière, j'aimais bien mettre des choses en forme. Je faisais plein de miniatures avec des petits bouts de vitel, de coton-tige, de bois, de caissettes de mandarine, enfin je chipotais. Je faisais plein de trucs avec mes mains, avec ce que je trouvais à la maison. Et ça, ça peut résumer pas mal de choses. mon enfance, je pense. Beaucoup de mes moments heureux étaient en fait des moments dans ma bulle où je pouvais suivre le flot de mon imaginaire et me créer des mondes. Tout doux,

  • Speaker #1

    c'est chouette.

  • Speaker #2

    Oui, je dirais joyeuse, créative. Dans le lien aussi, j'avais de grands amis et c'était un des piliers de... de mon enfance aussi. Ouais. C'est lui la famille, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. C'est déjà un peu les valeurs que tu portes aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Oui, j'essaye. Ouais, tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est chouette. En fait, c'est qui tu es. Enfin, tu étais déjà... Je veux dire, il y en a qui, parfois, une grosse cassure et se révèlent seulement. Et là, on dirait que tu étais déjà libre et...

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu étais là.

  • Speaker #2

    Après, je ne suis pas libre dans ma tête. Non, pardon. Oui, c'est ce qui compte le plus. Et donc, c'est ma ligne conductrice. Mais ce n'est pas toujours évident de rester calqué sur une ligne et de s'y filer.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, tu as créé une tiroir de loup il y a, je pense, plus d'une dizaine d'années maintenant ?

  • Speaker #2

    Oui, ça fait 11 ans et demi.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'entreprendre a toujours été une évidence ? Et est-ce qu'il l'est encore aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Alors, entreprendre, c'est un bien grand mot. Ce qui a été une évidence pour moi, je crois que c'était la liberté. Je me souviens plutôt de certaines pensées qui traversaient l'esprit en classe, à l'école. L'idée de travailler... dans un bureau fermé derrière une fenêtre, d'avoir tous les jours les mêmes horaires. Ça, ça me rendait folle déjà. À l'école, ça m'angoissait beaucoup. Et donc, je pense que je me suis dirigée vers le journalisme, parce que j'étudiais le journalisme à la base, pour cette raison-là, pour rester dans une forme de liberté. Alors, ça me demande d'aller au-delà de mon anxiété, parce que mon anxiété, elle me demanderait à la limite de rester dans ma bulle du matin au soir. Mais... Oui, cette liberté, c'est vraiment le mot le plus important quant à mon choix d'orientation, je pense. Et elle parle de liberté créatrice, en fait, créative. C'est place à ma créativité. Et quand j'étais journaliste, j'étais freelance déjà, et puis j'étais employée deux ans. Mais bon, j'étais déjà freelance, donc il y avait déjà cette notion de liberté. J'étais déjà dans quelque chose de créatif, ça me plaisait pas mal. Il y avait des cadres, mais au fil du temps, j'ai pu être vraiment libre de ce que je partageais et ça m'a vraiment plu. Mais j'étais dans un bureau, au tout début, je faisais des reportages, on allait à gauche, à droite, je prenais ma petite voiture et j'allais interviewer quelqu'un au bout de la Belgique. Je trouvais ça très chouette, je faisais beaucoup de testés pour roues, donc j'étais pas mal sur le terrain. Puis les budgets ont été un peu réduits à la baisse. Et je me suis retrouvée un peu plus dans les bureaux. Je me sentais un peu plus étriquée par rapport à mes valeurs, par rapport au travail que je pouvais fournir. Et c'est comme ça que je me suis lancée à temps plein dans Tiroleur de Meux. Parce que j'allais dire dans la bijouterie, mais je ne fais pas que de la bijouterie. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est plus large. C'est un univers que tu t'es créé.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est chouette parce que tu viens, j'apprécie, nous inviter. des collaborateurs, que tu dis, je ne sais plus où tu as dit ça, mais que tu n'es pas une chef d'entreprise, que tu es un guide, et j'ai l'impression que tu viens de faire accompagner, en fait, aussi, et les accompagner.

  • Speaker #2

    Oui, par mon équipe, mais aussi par d'autres artisans avec lesquels on collabore, que ce soit pendant notre marché de Noël, ou pour des collaborations plus spontanées pendant l'année. Donc, oui. On se crée un univers aussi comme ça, en s'entourant de personnes qui partagent les mêmes valeurs. Je fais des super belles rencontres comme ça. Donc, il me permet que... Ben oui. Voilà. Que tu as réussi ici. Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des conseils, justement, pour garder cette flamme créatrice dans tel moment, peut-être, je ne sais pas, on parle souvent de la page blanche, mais est-ce que tu as parfois cette peur de ne pas créer ? Non.

  • Speaker #2

    Alors, je sais que c'est une question universelle, et je ne peux pas paraître super présenteuse à ton distance, mais en fait, je n'ai jamais connu ça, la page blanche. Quand je veux rédiger un texte, oui, mais pour créer de la matière, pour créer mon objet, pour créer un bijou, non. Je suis toujours driveée par l'envie de créer des choses jolies, de la beauté, de l'harmonie, ce que j'aurais en fait joué. Je crois que j'ai juste envie de créer ce que j'ai envie de voir. Oui. Dans le monde, partout. Et donc, ce que je cherche en créant, c'est ça. Et je suis toujours à l'affût de belles choses. Et Instagram, pour ça, c'est un super outil. On critique beaucoup Instagram. Mais pour moi, si on se met à suivre des comptes qui résonnent avec nous et qui reflètent des choses qui nous font du bien, ça peut être très positif. Et donc, j'ai... J'ai en permanence au fond de moi un petit moteur créatif qui me crée des idées et qui me met en mouvement pour pouvoir les créer. Ça empêche que j'ai plein de moments de procrastination. J'ai une idée, mais je ne la mets pas dans la matière tout de suite. J'ai le syndrome de l'imposteur comme tout le monde et tout ça. Mais j'ai quand même une force créatrice en moi qui est permanente, même quand ça ne va pas du tout. Et créer, je pense, est vraiment... mon oxygène. C'est vraiment ma...

  • Speaker #1

    Ta bulle d'air. Ouais.

  • Speaker #2

    J'allais dire ma bouée de sauvetage, alors c'est peut-être un peu dramatique comme ça, mais c'est ce qui me permet de me sentir bien.

  • Speaker #1

    C'est un besoin viscéral que tu dois rentrer et bien peut-être exprimer.

  • Speaker #2

    Et canalisé aussi parfois. Parce que quand ma fille est née, ça m'a très fort perturbée de ne plus avoir autant d'espace pour créer. C'était du temps plein pour moi. Et donc, quand j'étais en congé maternité, je me sentais parfois perdue de ne pas avoir cet outil. C'est comme une béquille dans ma vie. Je pense que c'est vraiment un outil de santé mentale pour moi. Et donc, ce n'était pas toujours évident d'accepter d'avoir moins de temps pour ça. Aujourd'hui, je retrouve ce temps petit à petit.

  • Speaker #1

    Et comment gères-tu justement ton temps de création et de toutes les casquettes que tu peux porter ?

  • Speaker #2

    C'est du bricolage.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    mon temps de création, je peux l'exprimer. Enfin, je peux le retrouver ici, à l'atelier. Mais il y a aussi plein de choses courantes ici à gérer. des discussions à avoir avec certaines personnes de l'équipe, il y a des événements organisés, il y a plus d'action. Donc, je dirais que ma créativité, j'arrive à m'y reconnecter les deux jours où je travaille de la maison. Ça, ça fait vraiment partie de mon équilibre aujourd'hui. Je travaille les jeudis et vendredis de chez moi et ça m'offre vraiment un temps ouvert à la création. Et la création, ça peut aussi être monter une vidéo, écrire un texte ou... pour vraiment pleinement fabriquer une maquette l'un des jours aussi.

  • Speaker #1

    C'est précieux, je trouve ces moments... Et on ne se retrouve pas... J'ai l'impression que le monde est tellement en accéléré et en constante stimulation, parce que c'est une constante stimulation, que de se créer ces moments de repli, en fait, justement, ça permet, je l'imagine aussi, de créer... D'avoir enfin cet espace juste pour dire qu'est-ce que j'ai dans la tête ?

  • Speaker #2

    Là, tu parles d'un aspect super important de la créativité, c'est le rien. Avant de pouvoir créer, on a besoin d'un moment de rien, d'une balade dans la nature, de regarder le plafond. C'est important de s'octroyer des moments de vie. Alors, je n'y suis pas encore. J'ai beaucoup de mal à le faire. Mais c'est aussi pour ça que j'ai besoin de ces deux jours, l'un à la suite de l'autre. C'est pour... prendre mon souffle le jeudi matin et pouvoir me lancer dans le mouvement créatif ensuite. Et sinon, certains soirs, sans le besoin de créer, parfois c'est juste écrire un texte, ou retoucher des photos que j'ai faites la veille. Ça, j'adore faire des photos, les retoucher, travailler la lumière, monter des vidéos, j'adore aussi. Alors, tout ça, c'est très chronophage. Je ne suis pas souvent à l'arrêt. J'aimerais l'être peut-être un peu plus. Mais ça... Une activité nourrit l'autre. C'est aussi comme ça que je nourris ma créativité. Je fais des photos,

  • Speaker #1

    je crée des bijoux,

  • Speaker #2

    je fais des vidéos, je crée des textes. J'organise un événement. Enfin, tout ça. Je fais des visuels pour les événements. Il y a plein de choses qui me donnent une certaine... qui créent une certaine dynamique. et qui, je crois, ensemble créent la vie, en fait. Il y a quelque chose de très vivant dans ce que j'ai l'occasion de faire ici.

  • Speaker #1

    Tu racontes des histoires aussi. Oui,

  • Speaker #2

    c'est surtout ça que je fais.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est normal que ce soit un tout de... C'est vraiment un univers que tu viens remporter. Après, il y a des petits protagonistes. Pas protagonistes, mais que chaque bijou, finalement, est un nouveau personnage dans ton histoire.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Justement,

  • Speaker #2

    ton travail est délicat et sensible.

  • Speaker #1

    Et comment, en tant qu'entrepreneur et chef d'entreprise, tu gères cette sensibilité pour la maintenir ou en général, toutes tes casquettes ?

  • Speaker #2

    C'est le plus difficile. Ce qui est très difficile, c'est le côté équipe. Je suis un animal social, mais je suis aussi introvertie, en fait. je l'ai appris quand j'ai découvert qu'en fait je me ressourçais seule et pas entourée de gens. Donc ça déjà c'est un aspect compliqué pour moi la casquette de chef même si je ne me sens pas chef et je ne me présente pas comme la chef, je reste la locomotive qui guide et donc je dois pouvoir fournir une certaine énergie pour pouvoir tirer l'ensemble de l'équipe vers le haut. C'est pas toujours possible c'est pas toujours... d'actualité quand je suis malade, fatiguée ou dans les choux. Donc ça déjà, c'est compliqué. Sinon, tout l'aspect de... plus propre à l'entreprise, donc la finance, la compta, la gestion, tout ça, c'est vraiment... C'est Nicolas qui s'en occupe, c'est mon compagnon. Alors, on en discute régulièrement, mais vraiment, il a carte blanche sur tout ça, j'ai totalement confiance en lui. C'est lui qui gère cet aspect-là. Avant, c'était mon papa, donc déjà, depuis le début, c'est vraiment un volet entrepreneurial qui n'est pas dans mes mains. Je suis très instinctive, donc... Ce n'est pas les chiffres qui nous guident, c'est plutôt mon instinct, les envies du moment. Mais quelque part, je suis aussi aux manettes de l'entreprise, c'est juste que je n'ai pas des manettes chiffrées.

  • Speaker #1

    Ce qui est libérateur ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Tout à fait libérateur. Oui, je suis très reconnaissante pour ça. Pouvoir compter sur des personnes de confiance pour cet aspect-là. En fait, je crois même que c'est... la raison pour laquelle beaucoup de gens doivent fermer boutique, ils disaient qu'ils doivent gérer seuls tous les aspects d'entreprise. Et pour un créatif, entrepreneur, idéaliste, ça étouffe en fait de devoir travailler dans les chiffres. Oui,

  • Speaker #1

    j'imagine. Et puis même, c'est la source quand même de stress et d'anxiété, de zirala ou pas, mais je trouve que ne plus que d'avoir dans sa tête... C'est... tout doux. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas porteur de création, pour dire.

  • Speaker #2

    Non. Après, c'est l'harmonie du yin et du yang. C'est vraiment... L'un ne va pas sans l'autre. Mais ici, en tout cas, on a trouvé un équilibre comme ça. On est en deux dans l'entreprise à pouvoir chacun gérer. Moi, je gère le contenu et Nicolas, il gère le contenant. Mon père disait... je gère le bateau j'ai construit le bateau enfin j'ai construit ma construction du bateau mais je je tiens la barre du bateau et voilà et tu tu t'amuses tu as une posture toute la la cargaison oui oui voilà

  • Speaker #1

    et l'équipage c'est aussi ça je trouve de pouvoir se reposer finalement comme tu dis sur quelqu'un qui que ça ne pèse pas aussi de porter ouais

  • Speaker #2

    Ce qui m'aide aussi à gérer cette sensibilité, c'est qu'ici, c'est un secret pour personne et on travaille à peu près entre sensibles, avec des degrés divers et des facettes de personnalités différentes, évidemment. Mais c'est un élément qui fait partie de l'énergie de l'atelier. Il y a beaucoup de tolérance au travers de ça, parce que la vulnérabilité est au centre des discussions en général. Voilà, ce n'est pas le chef d'entreprise qui gère et qui sourit tout le temps, qui a tout le temps un faux sourire Colgate pour gérer ses équipes. C'est le règne de la transparence. Et quand ça ne va pas, ça ne va pas. Quand ça ne va pas, ça ne va pas. Alors, on n'est pas là comme des locs par terre à se plaindre du tout, mais on fait de la place au moment plus difficile. Et je pense que... L'entreprise comme petit organisme de la société doit fonctionner comme une famille, doit fonctionner comme tout autre organisme. Et la vulnérabilité fait partie de la vie de l'humain. On vit tous des moments plus compliqués. Et surtout quand on est plus sensible.

  • Speaker #1

    C'est sûr, et j'ai l'impression que tu embarques aussi dans ton avis. Tu as dit toute une communauté d'hypersensibles. J'ai l'impression en tout cas que... Enfin... De mon point de vue, maintenant, je ne suis plus quelques années et je suis dans ton univers, entre guillemets. Et j'ai l'impression quand même que toutes les personnes qui répondent à, justement, ta communication et ces valeurs fortes que tu dégages, en fait, c'est les gens qui te ressemblent.

  • Speaker #2

    Oui, mais oui, et je pense que ça ne vaut pas que pour Terroir de loup, ça vaut pour tous les projets, les projets qui fonctionnent. on réussit à toucher le cœur de gens qui raisonnent avec ce qu'ils proposent. Donc voilà, c'est le cœur de ce qu'on fait. C'est pour ça que je dépose mon cœur sur la table. Ce n'est pas stratégique, ça vient tout seul. Et puis le mouvement se crée comme ça, comme tout dans la vie, comme tout sur Terre. Ce sont des mouvements très organiques qui sont très puissants. Et pour moi, quand une entreprise est fondée sur le cœur, elle ne peut que fonctionner. Je ne pense pas, en tout cas quand on parle d'artisanat, d'art, quand on est dans les techs, par exemple, c'est peut-être différent, mais... Et encore, je pense que quand les intentions viennent du cœur,

  • Speaker #1

    ça se met tout seul.

  • Speaker #2

    Ça a l'air complètement cliché, bateau, walk, tout ce qu'on veut, mais c'est ce que j'expérimente, c'est ce que je ressens vraiment.

  • Speaker #1

    Non, je pense que les intentions ne sont pas dégagées de la même manière non plus, l'énergie, ils ressentent les choses. Et je me demandais, ça je ne l'ai pas mis dans mes questions, mais quand tu crées tes bijoux, est-ce que tu imagines... la personne, la femme ou la jeune mère qui va porter ton bijou.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. C'est aussi pour ça que les événements sont importants. Même si ce sont des moments qui me drainent beaucoup, ça me nourrit aussi beaucoup de voir les clientes repartir avec leurs bijoux ou même arriver avec d'anciennes collections qu'elles portent. Ça, c'est super puissant pour moi. Et oui, évidemment, je réfléchis toujours à la personne pour... qui je crée ce bijou en résonance avec moi. Parce qu'en fait, la première personne pour qui je crée ce bijou, c'est moi, la femme générique, avec mes caractéristiques, ma sensibilité, avec l'envie d'exprimer ma féminité comme ça. Ce n'est pas le cas de toutes les femmes, évidemment. En tout cas, c'est ce qui me fait du bien à moi. Et donc, c'est... Je le crée pour moi, tout en pensant au soutien que chaque bijou pourrait apporter en fonction de certaines phases de vie, certains événements, certaines réflexions.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, j'ai reçu une de tes bagues pour la naissance de mon petit garçon. Et je trouve que c'est vrai que ces bijoux-là sont vraiment quand même pour des phases de vie. Bref, je trouve que ça nous accompagne.

  • Speaker #2

    je dis souvent on met le bijou et je pense que c'est pour ça que naturellement je me suis dirigée vers ces objets là ce sont les objets les plus émotionnels qui soient ça véhicule toujours une émotion il y a toujours un symbole c'est pour ça qu'on parle de talismans, de gris-gris ces aspects là sont vraiment essentiels dans ce qu'on fait en tout cas ici on fait pas un bijou commercial on fait un bijou on est véhicule d'émotion, véhicule de message.

  • Speaker #1

    Même d'héritage, parce que finalement, les bijoux qui marquent une vie sont quand même transmis de génération en génération.

  • Speaker #2

    D'où l'importance d'essayer d'acheter des bijoux qui vont être pérennes dans le temps, du massif, de l'argent massif ou de l'or massif. Si on achète du plaqué or, s'assurer qu'on pourra derrière la refaire et d'en faire si besoin.

  • Speaker #1

    Et un tout autre sujet, mais avec des sens développés comme le tien, est-ce que la nourriture est source d'inspiration et de joie aussi ?

  • Speaker #2

    Oui, beaucoup. Alors, je suis une grande gourmande depuis toujours. J'ai une fourchette plutôt sucrée, même si j'essaye de réduire ma consommation de sucre. Je ne résiste pas à un fondant au chocolat avec une boule de glace. Ce que j'adore dans... Ce qui me fait craquer sur un plat, en général, c'est les textures, les jeux de textures et de sensations. Je pense que ça, c'est ce qui parle à ma sensibilité. Dès qu'il y a un croquant avec quelque chose de moelleux, avec un sucré-salé, dès que mes sens, au-delà du goût, sont touchés, là, je palpite.

  • Speaker #1

    Comme une sorte de surprise, pas à chaque bouchée, mais que... Tout le palais en a dans tous les recours.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Oui, vraiment. Au-delà de la gourmandise, l'alimentation aujourd'hui est aussi source d'anxiété pour moi. Parce que j'ai l'impression,

  • Speaker #1

    comme beaucoup de gens je pense aujourd'hui,

  • Speaker #2

    qu'à chaque fois que je mets une bouchée dans ma bouche, je m'empoisonne. Il y a quand même quelque chose de très fort en ce moment lié à la qualité de nos aliments, à la pollution du sol, au bien-être animal. Il y a tous ces sujets-là qui sont au centre de l'attention de plein de gens. C'est très positif et c'est aussi très anxiogène, je trouve. Et donc, je me demande toujours, je me questionne beaucoup. Comment mieux manger ? Comment mieux nourrir ma fille aussi ? quels sont mes réels besoins à moi parce qu'on a beau partir sur des théories voilà certains auront besoin de plus de protéines d'autres ne pourront plus manger de gluten certains auront envie de se diriger vers exclusivement du végétal voilà c'est très intime c'est très personnel j'essaye de frais mon chemin là dedans parce que mais je ne peux pas me reposer sur ce que j'ai connu enfant parce que c'était pas forcément ce que j'ai envie de reproduire aujourd'hui même s'il y avait beaucoup de positifs mais c'est quand même beaucoup de crème beurre, beaucoup de viande. Voilà.

  • Speaker #1

    De sucre,

  • Speaker #2

    oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Même les desserts d'aujourd'hui sont beaucoup moins sucrés qu'à l'époque. Et c'est vrai que... Je ne suis pas sûre que ça touche tout le monde. C'est encore une part, pour l'instant, une option d'éducation et de gens peut-être plus privilégiés qui ont accès à des produits, mais j'en sens quand même que ça... Ça se propage lentement, mais seulement, j'espère. C'est vrai que tu as raison. En fait, quand tu n'achètes pas bio, que tu es en vacances et qu'il n'y a pas cette offre qu'on s'est construite ici avec nos petites habitudes, c'est très difficile de se dire, OK, en fait, ces fraises, je ne sais pas si ça me fait du bien. Par exemple, ou n'importe quoi.

  • Speaker #2

    Oui, je trouve ça super compliqué. Il y a quelques années, j'ai lu un des chiffres qui m'ont complètement choquée. Ça parlait de la teneur en nutriments des aliments. Et j'ai retenu qu'une pomme contient aujourd'hui 50 ou 100 fois moins de nutriments qu'une pomme dans les années 30. Donc ça, ça m'avait fait un bon petit électrochoc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Et moi, là, je suis venue cette année. Le AVD,

  • Speaker #2

    la fructose en profilage alimentaire. Ouais, je vois.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est certain qu'aujourd'hui, nos aliments ont été tellement transformés pour que le consommateur ait plus facile. Et c'est à l'infini.

  • Speaker #2

    Oui, mais j'essaye de ne pas me faire trop polluer par ces sujets-là non plus et de rester dans la gourmandise et dans la joie de l'assiette. Donc, la joie, je la trouve... Moi, je cuisine... ou végétales, tu ne manges pas assez de protéines. Et je pense que ça a un impact sur mon énergie. J'essaye. J'essaye vraiment de manger plus d'oeufs, de manger plein de petits poissons gras, d'améliorer mes apports en bons gras et en protéines comme ça. Mais sinon, je suis la plus heureuse avec une tarte aux légumes d'été. Une petite pâte sablée faite maison avec quelques simples cubes de légumes et plein d'huile de l'huile, ça me rend un pote. Et sinon, on ne va pas préférer mon plat préféré. Ça reste les restaurants à la salade de chèvre. Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Je suis une femme de chèvre aussi. Et est-ce que tu manges tes émotions ?

  • Speaker #2

    Bien sûr ! Oui, je l'ai fait très longtemps. Aussi parce que dans les environnements de travail où j'ai évolué, il y avait toujours un gâteau, un bonbon, un truc. Donc, il suffisait de se lever, de traverser l'espace de travail pour... Pour vite chipper une petite poudre de sucre. Je le fais moins aujourd'hui. J'essaye d'être moins entourée de sucre. J'ai toujours les chocolats à portée de main. Ça, oui. Mais je n'en mange pas une plaquette. Je vais en manger un carré ou deux. Mais si je m'écoutais, je passerais beaucoup de temps à manger,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #2

    L'astuce que j'ai trouvée pour gérer mes émotions sans les manger, c'est les écrits. C'est les... déposer sur, je vais dire le papier, mais je n'écris pas sur papier, j'écris dans mon téléphone ou mon iPad sur mon ordi dans une application qui s'appelle Evernote, qui permet de centraliser les notes sur chaque outil de travail et donc que je sois dans mon bain, dans la voiture ou au boulot, je peux tout décharger. Poubelle mentale. Hop, j'écris et puis c'est connu même. Oui, dès qu'on arrive en fin de note, notre cœur se réouvre, on s'apaise, on voit plus clair et on peut réavancer.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu les relis ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est marrant que tu poses cette question parce que ce week-end, j'ai relu. Alors, dans mes notes, j'ai toutes mes poubelles mentales, mais j'ai aussi des notes importantes de prise de conscience, de compréhension de certaines choses. Et celles-là, je leur mets une étiquette qui s'appelle essentielle Et ces notes-là, je vais les relire. si je mets l'étiquette essentielle ça veut dire qu'il y a quelque chose d'important que je risque d'oublier mais dont je peux avoir besoin plus tard et voilà je chemine beaucoup j'essaye beaucoup de comprendre mes fonctionnements, les fonctionnements de ma famille les fonctionnements de mon amoureux pour créer un environnement

  • Speaker #0

    pas exclusivement positif, mais le plus positif possible pour notre fille.

  • Speaker #1

    Plus heureux. Plus heureux,

  • Speaker #0

    voilà.

  • Speaker #1

    C'est très fatigant. Mais c'est un bon type, ça m'empêche de décharger de la manière qui nous convient, que ce soit en vocal ou en notes ou en dessin. Je ne sais pas ce que les gens peuvent... De la manière dont ils peuvent décharger, mais... Je pense qu'il y en a même sans cuisinant. Je crois que... Faire travailler ses marrons,

  • Speaker #0

    j'ai moins la tête.

  • Speaker #1

    Et j'ai toujours ressenti énormément de joie, de justice et de bienveillance dans tout ce que tu me partages. Comment affrontes-tu toi le monde d'aujourd'hui et toute... Pas cette négativité, mais en fait tous les événements qui pourraient justement perturber... d'insérénité.

  • Speaker #0

    Alors déjà, je m'en protège. Pour une ancienne journaliste, c'est peut-être bizarre, mais j'ai aussi quitté ce milieu pour cette raison-là, je pense. Je ne regarde plus les infos. Je suis au courant des grandes lignes, mais c'est trop compliqué pour moi. Je suis au courant, je suis consciente de ce qui se passe. Je n'ai pas besoin plusieurs fois par jour qu'on me rappelle que des enfants meurent à Gaza. C'est un peu trop lourd pour moi. J'essaye de me concentrer sur mon quotidien.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    je l'ai déjà dit plus tôt, mais créer ce que j'ai envie de voir apparaître dans le monde. Créer des choses jolies. Et c'est un privilège, j'en ai conscience. C'est vraiment une chance de pouvoir le faire, de pouvoir se concentrer là-dessus. Mais ça m'aide énormément. Alors, je suis aussi assez idéaliste par nature. Alors, c'est étrange que je sois anxieuse.

  • Speaker #1

    depuis toujours.

  • Speaker #0

    Et donc, j'ai tendance, dans la peur, à aller zoomer sur ce qui ne va pas, à zoomer sur les choses qui me font peur, comme tous les anxieux. Mais j'essaye de prendre le plus souvent possible le contre-pied de ça et de me connecter à l'idéaliste en moi qui croit qu'on va... Voilà, l'humanité est trop résiliente. on est tous dotés d'un cœur on peut y arriver si chacun enfin pour moi je sais que c'est une théorie de privilégié en matière à chaque fois mais ça n'empêche que j'y crois quand même, je pense pas qu'il faille être privilégié forcément pour prendre soin de soi je suis convaincue que quand on commence à s'intéresser à ce qu'on porte de plus lourd à nos blessures qu'on que tout doucement on arrive à les alchimiser, à en prendre soin, à regarder l'enfant qu'on a été dans les yeux, et à le regarder avec compassion et amour, quand on arrive à être dans le pardon, à accepter que les autres soient aussi faillibles, à accepter nos propres imperfections pour accepter ensuite celles des autres. Tout ce travail d'introspection, de guérison, ça n'a rien de perché, en fait. C'est simple et c'est dur à la fois. Ça demande un courage énorme et je souhaite que beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humains trouvent ce courage. Et même tous ceux qui gambadent là dans la rue, qui n'ont pas de problème, tout le monde porte des blessures qui les font se comporter de façon parfois moins vertueuse. Voilà. C'est sûr,

  • Speaker #1

    ça leur appartient et malheureusement on doit dealer avec justement les comportements et les blessures de chacun qui sont mises en lumière ou pas en fait, pas en lumière, mais c'est sûr que quand tu regardes comme tu dis le petit enfant à l'intérieur... Soit c'est un enfant blessé qui se défend, qui a mis sa carapace en armure pour affronter ce monde, ou c'est quelqu'un qui va creuser à l'intérieur et soigner sa petite faille. Oui,

  • Speaker #0

    c'est rien de plus que ce qu'on a appris sur Hitler. Qu'est-ce qui s'est passé s'il avait été traité dans cette école d'art, s'il n'avait pas été maltraité. Voilà, c'est un raccourci, mais en fait, c'est à peu près ça. Je pense que si 100% des humains avaient l'opportunité de prendre un peu soin d'eux intérieurement,

  • Speaker #1

    on n'aurait peut-être plus de Poutine ou de Trump,

  • Speaker #0

    peut-être. Je ne sais pas, c'est une hypothèse, mais j'aime bien y croire. Et quand je crois à ça, quand je me mets en mouvement aussi pour peut-être créer... direction vers ce mouvement-là, aussi simplement avec Théor de Loup, je me sens mieux, parce que j'ai l'impression d'agir dans le bon sens. Quand je me mets en action, je pense à Géraldine Rémy, dans son livre de la licorne, elle parle d'éco-anxiété, elle disait que la seule façon de sortir de l'éco-anxiété, c'est de se mettre en action. pour ceux en quoi on croit. Et effectivement,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Quand je sens que j'oeuvre pour quelque chose de meilleur à mon échelle de colibri,

  • Speaker #1

    je me sens mieux. En tout cas, on fait avec tout ce qu'on peut et tout le cœur.

  • Speaker #0

    Mais ça demande du courage de fonctionner avec le cœur quand on a des boucliers dans tous les sens. C'est compliqué de vivre le cœur ouvert dans cette société-ci. Je ne sais même pas si c'est souhaitable. Je pense que ces boucliers restent parfois importants. Mais essayer d'en faire tomber quelques-uns, ça peut rendre service. À la communauté.

  • Speaker #1

    Oui, et je trouve qu'il faut la force aussi d'oser montrer ce qu'il y a à l'intérieur et déjà de l'assumer avec soi-même. Et ensuite d'oser le dévoiler au monde. C'est vrai qu'en fait, quand tu vois quelqu'un comme toi qui... qui parle le sujet qu'il aime vraiment du cœur, en fait, tu as juste envie de faire pareil.

  • Speaker #0

    C'est l'invitation. Et c'est en ça que je... Enfin, c'est en ça que je crois pouvoir contribuer à quelque chose. Je sais lire à l'intérieur de moi et je sais le mettre en mots. Et donc, je confie mes mots à d'autres personnes qui auront envie de les lire pour ouvrir quelque chose. en eux. C'est en ça que la littérature fait du bien. Il y a beaucoup d'auteurs qui font ça très bien. Il y a des journalistes qui créent des documentaires, ils font ça très bien. Je pense à Nance et Moutz de Nuit et culottée. Ils ont créé un concept d'émission tout simple. Ils partent tout nus, dépouillés de tout. Le but de partir tout nus, ce n'est pas de faire du buzz, c'est vraiment juste l'idée du dépouillement. et d'aller à la rencontre de gens d'inconnus et de se retrouver chez eux le soir et de refaire le monde, de discuter de ce que toutes ces personnes ont vécu, le cœur ouvert et moi quand je regarde ce genre d'émissions, tout comme les émissions de Frédéric Lopez d'ailleurs je suis ouverte j'y crois je crois qu'on peut créer ce monde là et ça, ça me fait du bien et donc tous les communicants qui ont la possibilité d'exprimer des choses avec le cœur, il faut le faire. Je pense que là, il y a un vrai rôle à jouer. C'est ce que Cyril Dion dit aussi et fait aussi dans tout son combat contre la moine. Voilà, pour l'écologie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que toutes ces personnalités ouvrent la voie au même monde qu'on voudrait.

  • Speaker #0

    Oui, ils offrent un autre filtre, en fait, parce que si on se... qu'au filtre des informations. Ça reste un filtre. Mais on n'a plus envie de se lever. Ni de faire des enfants, ni de créer des projets.

  • Speaker #1

    Donc, ces projets, est-ce qu'il y en a que tu veux réaliser ou réaliser prochainement ?

  • Speaker #0

    Justement, ce qui me chipote beaucoup, c'est le manque de temps pour créer encore plus de contenu. Potentiellement, des documentaires. je ne sais pas encore très bien quoi mais mon rêve ce serait d'oeuvrer un peu plus dans ce sens là et de toucher peut-être d'autres gens donc pas que les femmes de la communauté Théor de l'eau mais d'aller peut-être un peu plus large alors voilà ça c'est ce qui me fait rêver c'est même plus que faire rêver c'est comme si ça m'appelait ça fait longtemps maintenant donc je ne sais pas exactement comment mettre ça en place mais je me laisse le temps, on verra bien Merci Parfois, je me dis que si je meurs maintenant et que je n'ai pas pu exprimer tout ça, j'aurais raté quelque chose. C'est vraiment une espèce de... Une mission de vie, presque.

  • Speaker #1

    C'est un peu ton élan journaliste qui te dit qu'il n'y a pas des reportages, mais il y a justement un chemin à montrer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Écoute. On verra. See you soon, là.

  • Speaker #0

    Oui, oui, on verra. Oui. Je ne vais pas mettre la pression parce que c'est dégueulasse. Oui, non, non, non. C'est complètement contre-productif. Mais en même temps,

  • Speaker #1

    tu n'es pas obligée d'être toute seule, justement.

  • Speaker #0

    Non. Oui, parce qu'il y a plein de petits colibris qui voudraient te participer à ce qu'on a fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Si vous nous écoutez. Oui. C'est vrai que je te vois bien, en fait, diffuser tes messages de manière plus universelle. Et évidemment, ça ne touche déjà beaucoup de personnes, mais il y a peut-être un tournage d'hiver à prolonger. Oui. Écoute,

  • Speaker #0

    un tout grand merci. Merci à toi, c'était très agréable de discuter avec toi.

  • Speaker #1

    Moi aussi, ça me plaît.

  • Speaker #0

    J'espère que tu étais claire, que je commence à partir de tous les sens.

  • Speaker #1

    Parfait.

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Description

De la beauté et de la douceur dans le monde avec Stéphanie Dezangré


Dans ce nouvel épisode de Bombo, je vous emmène dans l’atelier de Tiroir de Lou où Stéphanie, sa fondatrice, bijoutière et conteuse d’histoires se dévoile à nous.


Stéphanie nous partage son vécu, sa sensibilité, ses besoins et sa force créatrice. Elle crée avec ses tiroirs ce qu’elle veut voir dans le monde, de la beauté, de la douceur et du lien. Suivre ses instincts, ses élans et sa vulnérabilité, c’est un des secrets dont elle nous parle aujourd’hui.


Tout comme de rester dans la gourmandise et la joie dans l’assiette, de regarder avec compassion le petit enfant qu’on a été et se guérir, d’écrire ses émotions pour se décharger et tout ce qui peut nous aider à nous prendre par la main. C’est aussi ce qu’elle a créé avec « Belle Personne » un carnet de liens avec soi.


Je vous souhaite de vous parer d’énormément de joie et de compassion pour vous embrasser pleinement. Belle écoute


Liens externes :


Site de Tiroir de Lou : https://www.tiroirdelou.com/fr

Instagram de Tiroir de Lou : https://www.instagram.com/tiroirdelou/

Acheter le carnet " Belle Personne" : https://www.tiroirdelou.com/fr/produits/carnet-belle-personne-se-redecouvrir-pour-saimer-davantage


Site de Cyril Dion : https://www.cyrildion.com

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Bombo, le podcast, donne la parole à des passionnés, des rêveurs, des artistes afin de créer, questionner et propager la joie ! Le propos de mes invité.e.s n’a pas la valeur d’expertise mais est le reflet de leur vécu, leur liberté et leur intimité. 

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Bombo est une émission créée par Frédérique Scarnière

Générique : Frédérique Scarnière sur une musique composée par Christophe Gérard.

Montage et mixage : Frédérique Scarnière.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le monde de Bombo. Un monde de bon et de beau. Ici, on écoute nos frissons, nos palpitations. On se délecte de ses sensations et on œuvre pour les transmettre. Dans cette tribu de passionnés, on danse la vie. On dévore le monde et on croque l'aventure à pleine bouche. Je suis Frédérice Carnière. et je suis moi-même une exploratrice de la vie. Mes invités sont des explorateurs du goût, des chercheurs d'or, des chefs d'orchestre, des artistes, des passionnés. À travers mes mots ou les leurs, je vous invite à voyager avec passion. Bienvenue dans le gargouillis de nos cœurs. Dans ce nouvel épisode de Bombo, je vous emmène dans l'atelier de Tiroir De Lou, où Stéphanie, sa fondatrice, bijoutière et conteuse d'histoire, se dévoile à nous. Stéphanie nous partage son vécu, sa sensibilité, ses besoins et sa force créatrice. Elle crie avec ses tiroirs ce qu'elle veut voir dans le monde, de la beauté, de la douceur et du lien. Suivre ses instincts, ses élans et sa vulnérabilité, c'est un des secrets dont elle nous parle aujourd'hui. C'est comme de rester dans la gourmandise et la joie dans l'assiette, de regarder avec compassion le petit enfant qu'on a été, et se guérir, d'écrire ses émotions pour se décharger. Et tout ce qui peut nous aider à nous prendre par la main, c'est ce qu'elle a créé avec Belle Personne, un carnet de liens avec soi. Je vous souhaite de vous parer d'énormément de joie et de compassion pour vous embrasser pleinement. Belle écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #2

    Bonjour Frédérique.

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans ton atelier aujourd'hui. Je suis contente de découvrir le lieu et d'être dans ta petite grotte, la rue de la magie sans perdre.

  • Speaker #2

    Vous entendrez peut-être des sons, des sonnets marteaux, c'est parce qu'on est à l'atelier. Bienvenue d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Je vais bien. Je surfe un peu sur la lenteur et la douceur de l'été. J'aime bien l'été à Bruxelles. Je me sens inspirée, j'avance sur la fin de l'année, ce qui est important pour ma santé mentale, parce que j'ai tendance parfois à vouloir suivre mon instinct, et de temps en temps, je change mon planning en last minute, et je me retrouve à devoir faire plein de choses dans des périodes très courtes. Et là, je suis bien organisée, bien avancée, et donc je vais pouvoir entamer la deuxième partie de l'année avec beaucoup de sérénité,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #2

    Ça fait du bien. Ouais.

  • Speaker #1

    J'ai une question que je pose à tous mes invités et je trouve très révélatrice de qui nous sommes un peu à l'intérieur. C'est quelle petite fille étais-tu et est-ce que tu avais des rêves ?

  • Speaker #2

    Alors, je pense pouvoir dire que j'étais une petite fille joyeuse. Très fantasque, c'est trop fort comme mot, mais j'étais beaucoup dans mon imaginaire. J'aimais beaucoup. créer déjà, je fabriquais beaucoup de choses. J'aimais bien le contact avec la matière, j'aimais bien mettre des choses en forme. Je faisais plein de miniatures avec des petits bouts de vitel, de coton-tige, de bois, de caissettes de mandarine, enfin je chipotais. Je faisais plein de trucs avec mes mains, avec ce que je trouvais à la maison. Et ça, ça peut résumer pas mal de choses. mon enfance, je pense. Beaucoup de mes moments heureux étaient en fait des moments dans ma bulle où je pouvais suivre le flot de mon imaginaire et me créer des mondes. Tout doux,

  • Speaker #1

    c'est chouette.

  • Speaker #2

    Oui, je dirais joyeuse, créative. Dans le lien aussi, j'avais de grands amis et c'était un des piliers de... de mon enfance aussi. Ouais. C'est lui la famille, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. C'est déjà un peu les valeurs que tu portes aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Oui, j'essaye. Ouais, tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est chouette. En fait, c'est qui tu es. Enfin, tu étais déjà... Je veux dire, il y en a qui, parfois, une grosse cassure et se révèlent seulement. Et là, on dirait que tu étais déjà libre et...

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu étais là.

  • Speaker #2

    Après, je ne suis pas libre dans ma tête. Non, pardon. Oui, c'est ce qui compte le plus. Et donc, c'est ma ligne conductrice. Mais ce n'est pas toujours évident de rester calqué sur une ligne et de s'y filer.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, tu as créé une tiroir de loup il y a, je pense, plus d'une dizaine d'années maintenant ?

  • Speaker #2

    Oui, ça fait 11 ans et demi.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'entreprendre a toujours été une évidence ? Et est-ce qu'il l'est encore aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Alors, entreprendre, c'est un bien grand mot. Ce qui a été une évidence pour moi, je crois que c'était la liberté. Je me souviens plutôt de certaines pensées qui traversaient l'esprit en classe, à l'école. L'idée de travailler... dans un bureau fermé derrière une fenêtre, d'avoir tous les jours les mêmes horaires. Ça, ça me rendait folle déjà. À l'école, ça m'angoissait beaucoup. Et donc, je pense que je me suis dirigée vers le journalisme, parce que j'étudiais le journalisme à la base, pour cette raison-là, pour rester dans une forme de liberté. Alors, ça me demande d'aller au-delà de mon anxiété, parce que mon anxiété, elle me demanderait à la limite de rester dans ma bulle du matin au soir. Mais... Oui, cette liberté, c'est vraiment le mot le plus important quant à mon choix d'orientation, je pense. Et elle parle de liberté créatrice, en fait, créative. C'est place à ma créativité. Et quand j'étais journaliste, j'étais freelance déjà, et puis j'étais employée deux ans. Mais bon, j'étais déjà freelance, donc il y avait déjà cette notion de liberté. J'étais déjà dans quelque chose de créatif, ça me plaisait pas mal. Il y avait des cadres, mais au fil du temps, j'ai pu être vraiment libre de ce que je partageais et ça m'a vraiment plu. Mais j'étais dans un bureau, au tout début, je faisais des reportages, on allait à gauche, à droite, je prenais ma petite voiture et j'allais interviewer quelqu'un au bout de la Belgique. Je trouvais ça très chouette, je faisais beaucoup de testés pour roues, donc j'étais pas mal sur le terrain. Puis les budgets ont été un peu réduits à la baisse. Et je me suis retrouvée un peu plus dans les bureaux. Je me sentais un peu plus étriquée par rapport à mes valeurs, par rapport au travail que je pouvais fournir. Et c'est comme ça que je me suis lancée à temps plein dans Tiroleur de Meux. Parce que j'allais dire dans la bijouterie, mais je ne fais pas que de la bijouterie. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est plus large. C'est un univers que tu t'es créé.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est chouette parce que tu viens, j'apprécie, nous inviter. des collaborateurs, que tu dis, je ne sais plus où tu as dit ça, mais que tu n'es pas une chef d'entreprise, que tu es un guide, et j'ai l'impression que tu viens de faire accompagner, en fait, aussi, et les accompagner.

  • Speaker #2

    Oui, par mon équipe, mais aussi par d'autres artisans avec lesquels on collabore, que ce soit pendant notre marché de Noël, ou pour des collaborations plus spontanées pendant l'année. Donc, oui. On se crée un univers aussi comme ça, en s'entourant de personnes qui partagent les mêmes valeurs. Je fais des super belles rencontres comme ça. Donc, il me permet que... Ben oui. Voilà. Que tu as réussi ici. Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des conseils, justement, pour garder cette flamme créatrice dans tel moment, peut-être, je ne sais pas, on parle souvent de la page blanche, mais est-ce que tu as parfois cette peur de ne pas créer ? Non.

  • Speaker #2

    Alors, je sais que c'est une question universelle, et je ne peux pas paraître super présenteuse à ton distance, mais en fait, je n'ai jamais connu ça, la page blanche. Quand je veux rédiger un texte, oui, mais pour créer de la matière, pour créer mon objet, pour créer un bijou, non. Je suis toujours driveée par l'envie de créer des choses jolies, de la beauté, de l'harmonie, ce que j'aurais en fait joué. Je crois que j'ai juste envie de créer ce que j'ai envie de voir. Oui. Dans le monde, partout. Et donc, ce que je cherche en créant, c'est ça. Et je suis toujours à l'affût de belles choses. Et Instagram, pour ça, c'est un super outil. On critique beaucoup Instagram. Mais pour moi, si on se met à suivre des comptes qui résonnent avec nous et qui reflètent des choses qui nous font du bien, ça peut être très positif. Et donc, j'ai... J'ai en permanence au fond de moi un petit moteur créatif qui me crée des idées et qui me met en mouvement pour pouvoir les créer. Ça empêche que j'ai plein de moments de procrastination. J'ai une idée, mais je ne la mets pas dans la matière tout de suite. J'ai le syndrome de l'imposteur comme tout le monde et tout ça. Mais j'ai quand même une force créatrice en moi qui est permanente, même quand ça ne va pas du tout. Et créer, je pense, est vraiment... mon oxygène. C'est vraiment ma...

  • Speaker #1

    Ta bulle d'air. Ouais.

  • Speaker #2

    J'allais dire ma bouée de sauvetage, alors c'est peut-être un peu dramatique comme ça, mais c'est ce qui me permet de me sentir bien.

  • Speaker #1

    C'est un besoin viscéral que tu dois rentrer et bien peut-être exprimer.

  • Speaker #2

    Et canalisé aussi parfois. Parce que quand ma fille est née, ça m'a très fort perturbée de ne plus avoir autant d'espace pour créer. C'était du temps plein pour moi. Et donc, quand j'étais en congé maternité, je me sentais parfois perdue de ne pas avoir cet outil. C'est comme une béquille dans ma vie. Je pense que c'est vraiment un outil de santé mentale pour moi. Et donc, ce n'était pas toujours évident d'accepter d'avoir moins de temps pour ça. Aujourd'hui, je retrouve ce temps petit à petit.

  • Speaker #1

    Et comment gères-tu justement ton temps de création et de toutes les casquettes que tu peux porter ?

  • Speaker #2

    C'est du bricolage.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    mon temps de création, je peux l'exprimer. Enfin, je peux le retrouver ici, à l'atelier. Mais il y a aussi plein de choses courantes ici à gérer. des discussions à avoir avec certaines personnes de l'équipe, il y a des événements organisés, il y a plus d'action. Donc, je dirais que ma créativité, j'arrive à m'y reconnecter les deux jours où je travaille de la maison. Ça, ça fait vraiment partie de mon équilibre aujourd'hui. Je travaille les jeudis et vendredis de chez moi et ça m'offre vraiment un temps ouvert à la création. Et la création, ça peut aussi être monter une vidéo, écrire un texte ou... pour vraiment pleinement fabriquer une maquette l'un des jours aussi.

  • Speaker #1

    C'est précieux, je trouve ces moments... Et on ne se retrouve pas... J'ai l'impression que le monde est tellement en accéléré et en constante stimulation, parce que c'est une constante stimulation, que de se créer ces moments de repli, en fait, justement, ça permet, je l'imagine aussi, de créer... D'avoir enfin cet espace juste pour dire qu'est-ce que j'ai dans la tête ?

  • Speaker #2

    Là, tu parles d'un aspect super important de la créativité, c'est le rien. Avant de pouvoir créer, on a besoin d'un moment de rien, d'une balade dans la nature, de regarder le plafond. C'est important de s'octroyer des moments de vie. Alors, je n'y suis pas encore. J'ai beaucoup de mal à le faire. Mais c'est aussi pour ça que j'ai besoin de ces deux jours, l'un à la suite de l'autre. C'est pour... prendre mon souffle le jeudi matin et pouvoir me lancer dans le mouvement créatif ensuite. Et sinon, certains soirs, sans le besoin de créer, parfois c'est juste écrire un texte, ou retoucher des photos que j'ai faites la veille. Ça, j'adore faire des photos, les retoucher, travailler la lumière, monter des vidéos, j'adore aussi. Alors, tout ça, c'est très chronophage. Je ne suis pas souvent à l'arrêt. J'aimerais l'être peut-être un peu plus. Mais ça... Une activité nourrit l'autre. C'est aussi comme ça que je nourris ma créativité. Je fais des photos,

  • Speaker #1

    je crée des bijoux,

  • Speaker #2

    je fais des vidéos, je crée des textes. J'organise un événement. Enfin, tout ça. Je fais des visuels pour les événements. Il y a plein de choses qui me donnent une certaine... qui créent une certaine dynamique. et qui, je crois, ensemble créent la vie, en fait. Il y a quelque chose de très vivant dans ce que j'ai l'occasion de faire ici.

  • Speaker #1

    Tu racontes des histoires aussi. Oui,

  • Speaker #2

    c'est surtout ça que je fais.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est normal que ce soit un tout de... C'est vraiment un univers que tu viens remporter. Après, il y a des petits protagonistes. Pas protagonistes, mais que chaque bijou, finalement, est un nouveau personnage dans ton histoire.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Justement,

  • Speaker #2

    ton travail est délicat et sensible.

  • Speaker #1

    Et comment, en tant qu'entrepreneur et chef d'entreprise, tu gères cette sensibilité pour la maintenir ou en général, toutes tes casquettes ?

  • Speaker #2

    C'est le plus difficile. Ce qui est très difficile, c'est le côté équipe. Je suis un animal social, mais je suis aussi introvertie, en fait. je l'ai appris quand j'ai découvert qu'en fait je me ressourçais seule et pas entourée de gens. Donc ça déjà c'est un aspect compliqué pour moi la casquette de chef même si je ne me sens pas chef et je ne me présente pas comme la chef, je reste la locomotive qui guide et donc je dois pouvoir fournir une certaine énergie pour pouvoir tirer l'ensemble de l'équipe vers le haut. C'est pas toujours possible c'est pas toujours... d'actualité quand je suis malade, fatiguée ou dans les choux. Donc ça déjà, c'est compliqué. Sinon, tout l'aspect de... plus propre à l'entreprise, donc la finance, la compta, la gestion, tout ça, c'est vraiment... C'est Nicolas qui s'en occupe, c'est mon compagnon. Alors, on en discute régulièrement, mais vraiment, il a carte blanche sur tout ça, j'ai totalement confiance en lui. C'est lui qui gère cet aspect-là. Avant, c'était mon papa, donc déjà, depuis le début, c'est vraiment un volet entrepreneurial qui n'est pas dans mes mains. Je suis très instinctive, donc... Ce n'est pas les chiffres qui nous guident, c'est plutôt mon instinct, les envies du moment. Mais quelque part, je suis aussi aux manettes de l'entreprise, c'est juste que je n'ai pas des manettes chiffrées.

  • Speaker #1

    Ce qui est libérateur ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Tout à fait libérateur. Oui, je suis très reconnaissante pour ça. Pouvoir compter sur des personnes de confiance pour cet aspect-là. En fait, je crois même que c'est... la raison pour laquelle beaucoup de gens doivent fermer boutique, ils disaient qu'ils doivent gérer seuls tous les aspects d'entreprise. Et pour un créatif, entrepreneur, idéaliste, ça étouffe en fait de devoir travailler dans les chiffres. Oui,

  • Speaker #1

    j'imagine. Et puis même, c'est la source quand même de stress et d'anxiété, de zirala ou pas, mais je trouve que ne plus que d'avoir dans sa tête... C'est... tout doux. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas porteur de création, pour dire.

  • Speaker #2

    Non. Après, c'est l'harmonie du yin et du yang. C'est vraiment... L'un ne va pas sans l'autre. Mais ici, en tout cas, on a trouvé un équilibre comme ça. On est en deux dans l'entreprise à pouvoir chacun gérer. Moi, je gère le contenu et Nicolas, il gère le contenant. Mon père disait... je gère le bateau j'ai construit le bateau enfin j'ai construit ma construction du bateau mais je je tiens la barre du bateau et voilà et tu tu t'amuses tu as une posture toute la la cargaison oui oui voilà

  • Speaker #1

    et l'équipage c'est aussi ça je trouve de pouvoir se reposer finalement comme tu dis sur quelqu'un qui que ça ne pèse pas aussi de porter ouais

  • Speaker #2

    Ce qui m'aide aussi à gérer cette sensibilité, c'est qu'ici, c'est un secret pour personne et on travaille à peu près entre sensibles, avec des degrés divers et des facettes de personnalités différentes, évidemment. Mais c'est un élément qui fait partie de l'énergie de l'atelier. Il y a beaucoup de tolérance au travers de ça, parce que la vulnérabilité est au centre des discussions en général. Voilà, ce n'est pas le chef d'entreprise qui gère et qui sourit tout le temps, qui a tout le temps un faux sourire Colgate pour gérer ses équipes. C'est le règne de la transparence. Et quand ça ne va pas, ça ne va pas. Quand ça ne va pas, ça ne va pas. Alors, on n'est pas là comme des locs par terre à se plaindre du tout, mais on fait de la place au moment plus difficile. Et je pense que... L'entreprise comme petit organisme de la société doit fonctionner comme une famille, doit fonctionner comme tout autre organisme. Et la vulnérabilité fait partie de la vie de l'humain. On vit tous des moments plus compliqués. Et surtout quand on est plus sensible.

  • Speaker #1

    C'est sûr, et j'ai l'impression que tu embarques aussi dans ton avis. Tu as dit toute une communauté d'hypersensibles. J'ai l'impression en tout cas que... Enfin... De mon point de vue, maintenant, je ne suis plus quelques années et je suis dans ton univers, entre guillemets. Et j'ai l'impression quand même que toutes les personnes qui répondent à, justement, ta communication et ces valeurs fortes que tu dégages, en fait, c'est les gens qui te ressemblent.

  • Speaker #2

    Oui, mais oui, et je pense que ça ne vaut pas que pour Terroir de loup, ça vaut pour tous les projets, les projets qui fonctionnent. on réussit à toucher le cœur de gens qui raisonnent avec ce qu'ils proposent. Donc voilà, c'est le cœur de ce qu'on fait. C'est pour ça que je dépose mon cœur sur la table. Ce n'est pas stratégique, ça vient tout seul. Et puis le mouvement se crée comme ça, comme tout dans la vie, comme tout sur Terre. Ce sont des mouvements très organiques qui sont très puissants. Et pour moi, quand une entreprise est fondée sur le cœur, elle ne peut que fonctionner. Je ne pense pas, en tout cas quand on parle d'artisanat, d'art, quand on est dans les techs, par exemple, c'est peut-être différent, mais... Et encore, je pense que quand les intentions viennent du cœur,

  • Speaker #1

    ça se met tout seul.

  • Speaker #2

    Ça a l'air complètement cliché, bateau, walk, tout ce qu'on veut, mais c'est ce que j'expérimente, c'est ce que je ressens vraiment.

  • Speaker #1

    Non, je pense que les intentions ne sont pas dégagées de la même manière non plus, l'énergie, ils ressentent les choses. Et je me demandais, ça je ne l'ai pas mis dans mes questions, mais quand tu crées tes bijoux, est-ce que tu imagines... la personne, la femme ou la jeune mère qui va porter ton bijou.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. C'est aussi pour ça que les événements sont importants. Même si ce sont des moments qui me drainent beaucoup, ça me nourrit aussi beaucoup de voir les clientes repartir avec leurs bijoux ou même arriver avec d'anciennes collections qu'elles portent. Ça, c'est super puissant pour moi. Et oui, évidemment, je réfléchis toujours à la personne pour... qui je crée ce bijou en résonance avec moi. Parce qu'en fait, la première personne pour qui je crée ce bijou, c'est moi, la femme générique, avec mes caractéristiques, ma sensibilité, avec l'envie d'exprimer ma féminité comme ça. Ce n'est pas le cas de toutes les femmes, évidemment. En tout cas, c'est ce qui me fait du bien à moi. Et donc, c'est... Je le crée pour moi, tout en pensant au soutien que chaque bijou pourrait apporter en fonction de certaines phases de vie, certains événements, certaines réflexions.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, j'ai reçu une de tes bagues pour la naissance de mon petit garçon. Et je trouve que c'est vrai que ces bijoux-là sont vraiment quand même pour des phases de vie. Bref, je trouve que ça nous accompagne.

  • Speaker #2

    je dis souvent on met le bijou et je pense que c'est pour ça que naturellement je me suis dirigée vers ces objets là ce sont les objets les plus émotionnels qui soient ça véhicule toujours une émotion il y a toujours un symbole c'est pour ça qu'on parle de talismans, de gris-gris ces aspects là sont vraiment essentiels dans ce qu'on fait en tout cas ici on fait pas un bijou commercial on fait un bijou on est véhicule d'émotion, véhicule de message.

  • Speaker #1

    Même d'héritage, parce que finalement, les bijoux qui marquent une vie sont quand même transmis de génération en génération.

  • Speaker #2

    D'où l'importance d'essayer d'acheter des bijoux qui vont être pérennes dans le temps, du massif, de l'argent massif ou de l'or massif. Si on achète du plaqué or, s'assurer qu'on pourra derrière la refaire et d'en faire si besoin.

  • Speaker #1

    Et un tout autre sujet, mais avec des sens développés comme le tien, est-ce que la nourriture est source d'inspiration et de joie aussi ?

  • Speaker #2

    Oui, beaucoup. Alors, je suis une grande gourmande depuis toujours. J'ai une fourchette plutôt sucrée, même si j'essaye de réduire ma consommation de sucre. Je ne résiste pas à un fondant au chocolat avec une boule de glace. Ce que j'adore dans... Ce qui me fait craquer sur un plat, en général, c'est les textures, les jeux de textures et de sensations. Je pense que ça, c'est ce qui parle à ma sensibilité. Dès qu'il y a un croquant avec quelque chose de moelleux, avec un sucré-salé, dès que mes sens, au-delà du goût, sont touchés, là, je palpite.

  • Speaker #1

    Comme une sorte de surprise, pas à chaque bouchée, mais que... Tout le palais en a dans tous les recours.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Oui, vraiment. Au-delà de la gourmandise, l'alimentation aujourd'hui est aussi source d'anxiété pour moi. Parce que j'ai l'impression,

  • Speaker #1

    comme beaucoup de gens je pense aujourd'hui,

  • Speaker #2

    qu'à chaque fois que je mets une bouchée dans ma bouche, je m'empoisonne. Il y a quand même quelque chose de très fort en ce moment lié à la qualité de nos aliments, à la pollution du sol, au bien-être animal. Il y a tous ces sujets-là qui sont au centre de l'attention de plein de gens. C'est très positif et c'est aussi très anxiogène, je trouve. Et donc, je me demande toujours, je me questionne beaucoup. Comment mieux manger ? Comment mieux nourrir ma fille aussi ? quels sont mes réels besoins à moi parce qu'on a beau partir sur des théories voilà certains auront besoin de plus de protéines d'autres ne pourront plus manger de gluten certains auront envie de se diriger vers exclusivement du végétal voilà c'est très intime c'est très personnel j'essaye de frais mon chemin là dedans parce que mais je ne peux pas me reposer sur ce que j'ai connu enfant parce que c'était pas forcément ce que j'ai envie de reproduire aujourd'hui même s'il y avait beaucoup de positifs mais c'est quand même beaucoup de crème beurre, beaucoup de viande. Voilà.

  • Speaker #1

    De sucre,

  • Speaker #2

    oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Même les desserts d'aujourd'hui sont beaucoup moins sucrés qu'à l'époque. Et c'est vrai que... Je ne suis pas sûre que ça touche tout le monde. C'est encore une part, pour l'instant, une option d'éducation et de gens peut-être plus privilégiés qui ont accès à des produits, mais j'en sens quand même que ça... Ça se propage lentement, mais seulement, j'espère. C'est vrai que tu as raison. En fait, quand tu n'achètes pas bio, que tu es en vacances et qu'il n'y a pas cette offre qu'on s'est construite ici avec nos petites habitudes, c'est très difficile de se dire, OK, en fait, ces fraises, je ne sais pas si ça me fait du bien. Par exemple, ou n'importe quoi.

  • Speaker #2

    Oui, je trouve ça super compliqué. Il y a quelques années, j'ai lu un des chiffres qui m'ont complètement choquée. Ça parlait de la teneur en nutriments des aliments. Et j'ai retenu qu'une pomme contient aujourd'hui 50 ou 100 fois moins de nutriments qu'une pomme dans les années 30. Donc ça, ça m'avait fait un bon petit électrochoc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Et moi, là, je suis venue cette année. Le AVD,

  • Speaker #2

    la fructose en profilage alimentaire. Ouais, je vois.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est certain qu'aujourd'hui, nos aliments ont été tellement transformés pour que le consommateur ait plus facile. Et c'est à l'infini.

  • Speaker #2

    Oui, mais j'essaye de ne pas me faire trop polluer par ces sujets-là non plus et de rester dans la gourmandise et dans la joie de l'assiette. Donc, la joie, je la trouve... Moi, je cuisine... ou végétales, tu ne manges pas assez de protéines. Et je pense que ça a un impact sur mon énergie. J'essaye. J'essaye vraiment de manger plus d'oeufs, de manger plein de petits poissons gras, d'améliorer mes apports en bons gras et en protéines comme ça. Mais sinon, je suis la plus heureuse avec une tarte aux légumes d'été. Une petite pâte sablée faite maison avec quelques simples cubes de légumes et plein d'huile de l'huile, ça me rend un pote. Et sinon, on ne va pas préférer mon plat préféré. Ça reste les restaurants à la salade de chèvre. Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Je suis une femme de chèvre aussi. Et est-ce que tu manges tes émotions ?

  • Speaker #2

    Bien sûr ! Oui, je l'ai fait très longtemps. Aussi parce que dans les environnements de travail où j'ai évolué, il y avait toujours un gâteau, un bonbon, un truc. Donc, il suffisait de se lever, de traverser l'espace de travail pour... Pour vite chipper une petite poudre de sucre. Je le fais moins aujourd'hui. J'essaye d'être moins entourée de sucre. J'ai toujours les chocolats à portée de main. Ça, oui. Mais je n'en mange pas une plaquette. Je vais en manger un carré ou deux. Mais si je m'écoutais, je passerais beaucoup de temps à manger,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #2

    L'astuce que j'ai trouvée pour gérer mes émotions sans les manger, c'est les écrits. C'est les... déposer sur, je vais dire le papier, mais je n'écris pas sur papier, j'écris dans mon téléphone ou mon iPad sur mon ordi dans une application qui s'appelle Evernote, qui permet de centraliser les notes sur chaque outil de travail et donc que je sois dans mon bain, dans la voiture ou au boulot, je peux tout décharger. Poubelle mentale. Hop, j'écris et puis c'est connu même. Oui, dès qu'on arrive en fin de note, notre cœur se réouvre, on s'apaise, on voit plus clair et on peut réavancer.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu les relis ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est marrant que tu poses cette question parce que ce week-end, j'ai relu. Alors, dans mes notes, j'ai toutes mes poubelles mentales, mais j'ai aussi des notes importantes de prise de conscience, de compréhension de certaines choses. Et celles-là, je leur mets une étiquette qui s'appelle essentielle Et ces notes-là, je vais les relire. si je mets l'étiquette essentielle ça veut dire qu'il y a quelque chose d'important que je risque d'oublier mais dont je peux avoir besoin plus tard et voilà je chemine beaucoup j'essaye beaucoup de comprendre mes fonctionnements, les fonctionnements de ma famille les fonctionnements de mon amoureux pour créer un environnement

  • Speaker #0

    pas exclusivement positif, mais le plus positif possible pour notre fille.

  • Speaker #1

    Plus heureux. Plus heureux,

  • Speaker #0

    voilà.

  • Speaker #1

    C'est très fatigant. Mais c'est un bon type, ça m'empêche de décharger de la manière qui nous convient, que ce soit en vocal ou en notes ou en dessin. Je ne sais pas ce que les gens peuvent... De la manière dont ils peuvent décharger, mais... Je pense qu'il y en a même sans cuisinant. Je crois que... Faire travailler ses marrons,

  • Speaker #0

    j'ai moins la tête.

  • Speaker #1

    Et j'ai toujours ressenti énormément de joie, de justice et de bienveillance dans tout ce que tu me partages. Comment affrontes-tu toi le monde d'aujourd'hui et toute... Pas cette négativité, mais en fait tous les événements qui pourraient justement perturber... d'insérénité.

  • Speaker #0

    Alors déjà, je m'en protège. Pour une ancienne journaliste, c'est peut-être bizarre, mais j'ai aussi quitté ce milieu pour cette raison-là, je pense. Je ne regarde plus les infos. Je suis au courant des grandes lignes, mais c'est trop compliqué pour moi. Je suis au courant, je suis consciente de ce qui se passe. Je n'ai pas besoin plusieurs fois par jour qu'on me rappelle que des enfants meurent à Gaza. C'est un peu trop lourd pour moi. J'essaye de me concentrer sur mon quotidien.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    je l'ai déjà dit plus tôt, mais créer ce que j'ai envie de voir apparaître dans le monde. Créer des choses jolies. Et c'est un privilège, j'en ai conscience. C'est vraiment une chance de pouvoir le faire, de pouvoir se concentrer là-dessus. Mais ça m'aide énormément. Alors, je suis aussi assez idéaliste par nature. Alors, c'est étrange que je sois anxieuse.

  • Speaker #1

    depuis toujours.

  • Speaker #0

    Et donc, j'ai tendance, dans la peur, à aller zoomer sur ce qui ne va pas, à zoomer sur les choses qui me font peur, comme tous les anxieux. Mais j'essaye de prendre le plus souvent possible le contre-pied de ça et de me connecter à l'idéaliste en moi qui croit qu'on va... Voilà, l'humanité est trop résiliente. on est tous dotés d'un cœur on peut y arriver si chacun enfin pour moi je sais que c'est une théorie de privilégié en matière à chaque fois mais ça n'empêche que j'y crois quand même, je pense pas qu'il faille être privilégié forcément pour prendre soin de soi je suis convaincue que quand on commence à s'intéresser à ce qu'on porte de plus lourd à nos blessures qu'on que tout doucement on arrive à les alchimiser, à en prendre soin, à regarder l'enfant qu'on a été dans les yeux, et à le regarder avec compassion et amour, quand on arrive à être dans le pardon, à accepter que les autres soient aussi faillibles, à accepter nos propres imperfections pour accepter ensuite celles des autres. Tout ce travail d'introspection, de guérison, ça n'a rien de perché, en fait. C'est simple et c'est dur à la fois. Ça demande un courage énorme et je souhaite que beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humains trouvent ce courage. Et même tous ceux qui gambadent là dans la rue, qui n'ont pas de problème, tout le monde porte des blessures qui les font se comporter de façon parfois moins vertueuse. Voilà. C'est sûr,

  • Speaker #1

    ça leur appartient et malheureusement on doit dealer avec justement les comportements et les blessures de chacun qui sont mises en lumière ou pas en fait, pas en lumière, mais c'est sûr que quand tu regardes comme tu dis le petit enfant à l'intérieur... Soit c'est un enfant blessé qui se défend, qui a mis sa carapace en armure pour affronter ce monde, ou c'est quelqu'un qui va creuser à l'intérieur et soigner sa petite faille. Oui,

  • Speaker #0

    c'est rien de plus que ce qu'on a appris sur Hitler. Qu'est-ce qui s'est passé s'il avait été traité dans cette école d'art, s'il n'avait pas été maltraité. Voilà, c'est un raccourci, mais en fait, c'est à peu près ça. Je pense que si 100% des humains avaient l'opportunité de prendre un peu soin d'eux intérieurement,

  • Speaker #1

    on n'aurait peut-être plus de Poutine ou de Trump,

  • Speaker #0

    peut-être. Je ne sais pas, c'est une hypothèse, mais j'aime bien y croire. Et quand je crois à ça, quand je me mets en mouvement aussi pour peut-être créer... direction vers ce mouvement-là, aussi simplement avec Théor de Loup, je me sens mieux, parce que j'ai l'impression d'agir dans le bon sens. Quand je me mets en action, je pense à Géraldine Rémy, dans son livre de la licorne, elle parle d'éco-anxiété, elle disait que la seule façon de sortir de l'éco-anxiété, c'est de se mettre en action. pour ceux en quoi on croit. Et effectivement,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Quand je sens que j'oeuvre pour quelque chose de meilleur à mon échelle de colibri,

  • Speaker #1

    je me sens mieux. En tout cas, on fait avec tout ce qu'on peut et tout le cœur.

  • Speaker #0

    Mais ça demande du courage de fonctionner avec le cœur quand on a des boucliers dans tous les sens. C'est compliqué de vivre le cœur ouvert dans cette société-ci. Je ne sais même pas si c'est souhaitable. Je pense que ces boucliers restent parfois importants. Mais essayer d'en faire tomber quelques-uns, ça peut rendre service. À la communauté.

  • Speaker #1

    Oui, et je trouve qu'il faut la force aussi d'oser montrer ce qu'il y a à l'intérieur et déjà de l'assumer avec soi-même. Et ensuite d'oser le dévoiler au monde. C'est vrai qu'en fait, quand tu vois quelqu'un comme toi qui... qui parle le sujet qu'il aime vraiment du cœur, en fait, tu as juste envie de faire pareil.

  • Speaker #0

    C'est l'invitation. Et c'est en ça que je... Enfin, c'est en ça que je crois pouvoir contribuer à quelque chose. Je sais lire à l'intérieur de moi et je sais le mettre en mots. Et donc, je confie mes mots à d'autres personnes qui auront envie de les lire pour ouvrir quelque chose. en eux. C'est en ça que la littérature fait du bien. Il y a beaucoup d'auteurs qui font ça très bien. Il y a des journalistes qui créent des documentaires, ils font ça très bien. Je pense à Nance et Moutz de Nuit et culottée. Ils ont créé un concept d'émission tout simple. Ils partent tout nus, dépouillés de tout. Le but de partir tout nus, ce n'est pas de faire du buzz, c'est vraiment juste l'idée du dépouillement. et d'aller à la rencontre de gens d'inconnus et de se retrouver chez eux le soir et de refaire le monde, de discuter de ce que toutes ces personnes ont vécu, le cœur ouvert et moi quand je regarde ce genre d'émissions, tout comme les émissions de Frédéric Lopez d'ailleurs je suis ouverte j'y crois je crois qu'on peut créer ce monde là et ça, ça me fait du bien et donc tous les communicants qui ont la possibilité d'exprimer des choses avec le cœur, il faut le faire. Je pense que là, il y a un vrai rôle à jouer. C'est ce que Cyril Dion dit aussi et fait aussi dans tout son combat contre la moine. Voilà, pour l'écologie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que toutes ces personnalités ouvrent la voie au même monde qu'on voudrait.

  • Speaker #0

    Oui, ils offrent un autre filtre, en fait, parce que si on se... qu'au filtre des informations. Ça reste un filtre. Mais on n'a plus envie de se lever. Ni de faire des enfants, ni de créer des projets.

  • Speaker #1

    Donc, ces projets, est-ce qu'il y en a que tu veux réaliser ou réaliser prochainement ?

  • Speaker #0

    Justement, ce qui me chipote beaucoup, c'est le manque de temps pour créer encore plus de contenu. Potentiellement, des documentaires. je ne sais pas encore très bien quoi mais mon rêve ce serait d'oeuvrer un peu plus dans ce sens là et de toucher peut-être d'autres gens donc pas que les femmes de la communauté Théor de l'eau mais d'aller peut-être un peu plus large alors voilà ça c'est ce qui me fait rêver c'est même plus que faire rêver c'est comme si ça m'appelait ça fait longtemps maintenant donc je ne sais pas exactement comment mettre ça en place mais je me laisse le temps, on verra bien Merci Parfois, je me dis que si je meurs maintenant et que je n'ai pas pu exprimer tout ça, j'aurais raté quelque chose. C'est vraiment une espèce de... Une mission de vie, presque.

  • Speaker #1

    C'est un peu ton élan journaliste qui te dit qu'il n'y a pas des reportages, mais il y a justement un chemin à montrer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Écoute. On verra. See you soon, là.

  • Speaker #0

    Oui, oui, on verra. Oui. Je ne vais pas mettre la pression parce que c'est dégueulasse. Oui, non, non, non. C'est complètement contre-productif. Mais en même temps,

  • Speaker #1

    tu n'es pas obligée d'être toute seule, justement.

  • Speaker #0

    Non. Oui, parce qu'il y a plein de petits colibris qui voudraient te participer à ce qu'on a fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Si vous nous écoutez. Oui. C'est vrai que je te vois bien, en fait, diffuser tes messages de manière plus universelle. Et évidemment, ça ne touche déjà beaucoup de personnes, mais il y a peut-être un tournage d'hiver à prolonger. Oui. Écoute,

  • Speaker #0

    un tout grand merci. Merci à toi, c'était très agréable de discuter avec toi.

  • Speaker #1

    Moi aussi, ça me plaît.

  • Speaker #0

    J'espère que tu étais claire, que je commence à partir de tous les sens.

  • Speaker #1

    Parfait.

Description

De la beauté et de la douceur dans le monde avec Stéphanie Dezangré


Dans ce nouvel épisode de Bombo, je vous emmène dans l’atelier de Tiroir de Lou où Stéphanie, sa fondatrice, bijoutière et conteuse d’histoires se dévoile à nous.


Stéphanie nous partage son vécu, sa sensibilité, ses besoins et sa force créatrice. Elle crée avec ses tiroirs ce qu’elle veut voir dans le monde, de la beauté, de la douceur et du lien. Suivre ses instincts, ses élans et sa vulnérabilité, c’est un des secrets dont elle nous parle aujourd’hui.


Tout comme de rester dans la gourmandise et la joie dans l’assiette, de regarder avec compassion le petit enfant qu’on a été et se guérir, d’écrire ses émotions pour se décharger et tout ce qui peut nous aider à nous prendre par la main. C’est aussi ce qu’elle a créé avec « Belle Personne » un carnet de liens avec soi.


Je vous souhaite de vous parer d’énormément de joie et de compassion pour vous embrasser pleinement. Belle écoute


Liens externes :


Site de Tiroir de Lou : https://www.tiroirdelou.com/fr

Instagram de Tiroir de Lou : https://www.instagram.com/tiroirdelou/

Acheter le carnet " Belle Personne" : https://www.tiroirdelou.com/fr/produits/carnet-belle-personne-se-redecouvrir-pour-saimer-davantage


Site de Cyril Dion : https://www.cyrildion.com

Site de "Un Dimanche à la Campagne" : https://www.instagram.com/dimanchealacampagne.officiel/

Instagram de Frédéric Lopez : https://www.instagram.com/fredericlopez.officiel/


➡️ Rejoignez la communauté Bombo Podcast sur Instagram : https://www.instagram.com/bombopodcast/


Bombo est disponible gratuitement sur toutes les plateformes : Apple Podcasts, Spotify, Deezer, PodcastAddict, Amazon Music .. Si vous avez aimé cet épisode, laissez moi des étoiles ⭐ et abonnez-vous pour ne rater aucun nouvel épisode.


Bombo, le podcast, donne la parole à des passionnés, des rêveurs, des artistes afin de créer, questionner et propager la joie ! Le propos de mes invité.e.s n’a pas la valeur d’expertise mais est le reflet de leur vécu, leur liberté et leur intimité. 

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Bombo est une émission créée par Frédérique Scarnière

Générique : Frédérique Scarnière sur une musique composée par Christophe Gérard.

Montage et mixage : Frédérique Scarnière.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le monde de Bombo. Un monde de bon et de beau. Ici, on écoute nos frissons, nos palpitations. On se délecte de ses sensations et on œuvre pour les transmettre. Dans cette tribu de passionnés, on danse la vie. On dévore le monde et on croque l'aventure à pleine bouche. Je suis Frédérice Carnière. et je suis moi-même une exploratrice de la vie. Mes invités sont des explorateurs du goût, des chercheurs d'or, des chefs d'orchestre, des artistes, des passionnés. À travers mes mots ou les leurs, je vous invite à voyager avec passion. Bienvenue dans le gargouillis de nos cœurs. Dans ce nouvel épisode de Bombo, je vous emmène dans l'atelier de Tiroir De Lou, où Stéphanie, sa fondatrice, bijoutière et conteuse d'histoire, se dévoile à nous. Stéphanie nous partage son vécu, sa sensibilité, ses besoins et sa force créatrice. Elle crie avec ses tiroirs ce qu'elle veut voir dans le monde, de la beauté, de la douceur et du lien. Suivre ses instincts, ses élans et sa vulnérabilité, c'est un des secrets dont elle nous parle aujourd'hui. C'est comme de rester dans la gourmandise et la joie dans l'assiette, de regarder avec compassion le petit enfant qu'on a été, et se guérir, d'écrire ses émotions pour se décharger. Et tout ce qui peut nous aider à nous prendre par la main, c'est ce qu'elle a créé avec Belle Personne, un carnet de liens avec soi. Je vous souhaite de vous parer d'énormément de joie et de compassion pour vous embrasser pleinement. Belle écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie.

  • Speaker #2

    Bonjour Frédérique.

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans ton atelier aujourd'hui. Je suis contente de découvrir le lieu et d'être dans ta petite grotte, la rue de la magie sans perdre.

  • Speaker #2

    Vous entendrez peut-être des sons, des sonnets marteaux, c'est parce qu'on est à l'atelier. Bienvenue d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Je vais bien. Je surfe un peu sur la lenteur et la douceur de l'été. J'aime bien l'été à Bruxelles. Je me sens inspirée, j'avance sur la fin de l'année, ce qui est important pour ma santé mentale, parce que j'ai tendance parfois à vouloir suivre mon instinct, et de temps en temps, je change mon planning en last minute, et je me retrouve à devoir faire plein de choses dans des périodes très courtes. Et là, je suis bien organisée, bien avancée, et donc je vais pouvoir entamer la deuxième partie de l'année avec beaucoup de sérénité,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #2

    Ça fait du bien. Ouais.

  • Speaker #1

    J'ai une question que je pose à tous mes invités et je trouve très révélatrice de qui nous sommes un peu à l'intérieur. C'est quelle petite fille étais-tu et est-ce que tu avais des rêves ?

  • Speaker #2

    Alors, je pense pouvoir dire que j'étais une petite fille joyeuse. Très fantasque, c'est trop fort comme mot, mais j'étais beaucoup dans mon imaginaire. J'aimais beaucoup. créer déjà, je fabriquais beaucoup de choses. J'aimais bien le contact avec la matière, j'aimais bien mettre des choses en forme. Je faisais plein de miniatures avec des petits bouts de vitel, de coton-tige, de bois, de caissettes de mandarine, enfin je chipotais. Je faisais plein de trucs avec mes mains, avec ce que je trouvais à la maison. Et ça, ça peut résumer pas mal de choses. mon enfance, je pense. Beaucoup de mes moments heureux étaient en fait des moments dans ma bulle où je pouvais suivre le flot de mon imaginaire et me créer des mondes. Tout doux,

  • Speaker #1

    c'est chouette.

  • Speaker #2

    Oui, je dirais joyeuse, créative. Dans le lien aussi, j'avais de grands amis et c'était un des piliers de... de mon enfance aussi. Ouais. C'est lui la famille, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. C'est déjà un peu les valeurs que tu portes aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Oui, j'essaye. Ouais, tout à fait.

  • Speaker #1

    C'est chouette. En fait, c'est qui tu es. Enfin, tu étais déjà... Je veux dire, il y en a qui, parfois, une grosse cassure et se révèlent seulement. Et là, on dirait que tu étais déjà libre et...

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Speaker #1

    Tu étais là.

  • Speaker #2

    Après, je ne suis pas libre dans ma tête. Non, pardon. Oui, c'est ce qui compte le plus. Et donc, c'est ma ligne conductrice. Mais ce n'est pas toujours évident de rester calqué sur une ligne et de s'y filer.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, tu as créé une tiroir de loup il y a, je pense, plus d'une dizaine d'années maintenant ?

  • Speaker #2

    Oui, ça fait 11 ans et demi.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'entreprendre a toujours été une évidence ? Et est-ce qu'il l'est encore aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Alors, entreprendre, c'est un bien grand mot. Ce qui a été une évidence pour moi, je crois que c'était la liberté. Je me souviens plutôt de certaines pensées qui traversaient l'esprit en classe, à l'école. L'idée de travailler... dans un bureau fermé derrière une fenêtre, d'avoir tous les jours les mêmes horaires. Ça, ça me rendait folle déjà. À l'école, ça m'angoissait beaucoup. Et donc, je pense que je me suis dirigée vers le journalisme, parce que j'étudiais le journalisme à la base, pour cette raison-là, pour rester dans une forme de liberté. Alors, ça me demande d'aller au-delà de mon anxiété, parce que mon anxiété, elle me demanderait à la limite de rester dans ma bulle du matin au soir. Mais... Oui, cette liberté, c'est vraiment le mot le plus important quant à mon choix d'orientation, je pense. Et elle parle de liberté créatrice, en fait, créative. C'est place à ma créativité. Et quand j'étais journaliste, j'étais freelance déjà, et puis j'étais employée deux ans. Mais bon, j'étais déjà freelance, donc il y avait déjà cette notion de liberté. J'étais déjà dans quelque chose de créatif, ça me plaisait pas mal. Il y avait des cadres, mais au fil du temps, j'ai pu être vraiment libre de ce que je partageais et ça m'a vraiment plu. Mais j'étais dans un bureau, au tout début, je faisais des reportages, on allait à gauche, à droite, je prenais ma petite voiture et j'allais interviewer quelqu'un au bout de la Belgique. Je trouvais ça très chouette, je faisais beaucoup de testés pour roues, donc j'étais pas mal sur le terrain. Puis les budgets ont été un peu réduits à la baisse. Et je me suis retrouvée un peu plus dans les bureaux. Je me sentais un peu plus étriquée par rapport à mes valeurs, par rapport au travail que je pouvais fournir. Et c'est comme ça que je me suis lancée à temps plein dans Tiroleur de Meux. Parce que j'allais dire dans la bijouterie, mais je ne fais pas que de la bijouterie. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est plus large. C'est un univers que tu t'es créé.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est chouette parce que tu viens, j'apprécie, nous inviter. des collaborateurs, que tu dis, je ne sais plus où tu as dit ça, mais que tu n'es pas une chef d'entreprise, que tu es un guide, et j'ai l'impression que tu viens de faire accompagner, en fait, aussi, et les accompagner.

  • Speaker #2

    Oui, par mon équipe, mais aussi par d'autres artisans avec lesquels on collabore, que ce soit pendant notre marché de Noël, ou pour des collaborations plus spontanées pendant l'année. Donc, oui. On se crée un univers aussi comme ça, en s'entourant de personnes qui partagent les mêmes valeurs. Je fais des super belles rencontres comme ça. Donc, il me permet que... Ben oui. Voilà. Que tu as réussi ici. Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des conseils, justement, pour garder cette flamme créatrice dans tel moment, peut-être, je ne sais pas, on parle souvent de la page blanche, mais est-ce que tu as parfois cette peur de ne pas créer ? Non.

  • Speaker #2

    Alors, je sais que c'est une question universelle, et je ne peux pas paraître super présenteuse à ton distance, mais en fait, je n'ai jamais connu ça, la page blanche. Quand je veux rédiger un texte, oui, mais pour créer de la matière, pour créer mon objet, pour créer un bijou, non. Je suis toujours driveée par l'envie de créer des choses jolies, de la beauté, de l'harmonie, ce que j'aurais en fait joué. Je crois que j'ai juste envie de créer ce que j'ai envie de voir. Oui. Dans le monde, partout. Et donc, ce que je cherche en créant, c'est ça. Et je suis toujours à l'affût de belles choses. Et Instagram, pour ça, c'est un super outil. On critique beaucoup Instagram. Mais pour moi, si on se met à suivre des comptes qui résonnent avec nous et qui reflètent des choses qui nous font du bien, ça peut être très positif. Et donc, j'ai... J'ai en permanence au fond de moi un petit moteur créatif qui me crée des idées et qui me met en mouvement pour pouvoir les créer. Ça empêche que j'ai plein de moments de procrastination. J'ai une idée, mais je ne la mets pas dans la matière tout de suite. J'ai le syndrome de l'imposteur comme tout le monde et tout ça. Mais j'ai quand même une force créatrice en moi qui est permanente, même quand ça ne va pas du tout. Et créer, je pense, est vraiment... mon oxygène. C'est vraiment ma...

  • Speaker #1

    Ta bulle d'air. Ouais.

  • Speaker #2

    J'allais dire ma bouée de sauvetage, alors c'est peut-être un peu dramatique comme ça, mais c'est ce qui me permet de me sentir bien.

  • Speaker #1

    C'est un besoin viscéral que tu dois rentrer et bien peut-être exprimer.

  • Speaker #2

    Et canalisé aussi parfois. Parce que quand ma fille est née, ça m'a très fort perturbée de ne plus avoir autant d'espace pour créer. C'était du temps plein pour moi. Et donc, quand j'étais en congé maternité, je me sentais parfois perdue de ne pas avoir cet outil. C'est comme une béquille dans ma vie. Je pense que c'est vraiment un outil de santé mentale pour moi. Et donc, ce n'était pas toujours évident d'accepter d'avoir moins de temps pour ça. Aujourd'hui, je retrouve ce temps petit à petit.

  • Speaker #1

    Et comment gères-tu justement ton temps de création et de toutes les casquettes que tu peux porter ?

  • Speaker #2

    C'est du bricolage.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    mon temps de création, je peux l'exprimer. Enfin, je peux le retrouver ici, à l'atelier. Mais il y a aussi plein de choses courantes ici à gérer. des discussions à avoir avec certaines personnes de l'équipe, il y a des événements organisés, il y a plus d'action. Donc, je dirais que ma créativité, j'arrive à m'y reconnecter les deux jours où je travaille de la maison. Ça, ça fait vraiment partie de mon équilibre aujourd'hui. Je travaille les jeudis et vendredis de chez moi et ça m'offre vraiment un temps ouvert à la création. Et la création, ça peut aussi être monter une vidéo, écrire un texte ou... pour vraiment pleinement fabriquer une maquette l'un des jours aussi.

  • Speaker #1

    C'est précieux, je trouve ces moments... Et on ne se retrouve pas... J'ai l'impression que le monde est tellement en accéléré et en constante stimulation, parce que c'est une constante stimulation, que de se créer ces moments de repli, en fait, justement, ça permet, je l'imagine aussi, de créer... D'avoir enfin cet espace juste pour dire qu'est-ce que j'ai dans la tête ?

  • Speaker #2

    Là, tu parles d'un aspect super important de la créativité, c'est le rien. Avant de pouvoir créer, on a besoin d'un moment de rien, d'une balade dans la nature, de regarder le plafond. C'est important de s'octroyer des moments de vie. Alors, je n'y suis pas encore. J'ai beaucoup de mal à le faire. Mais c'est aussi pour ça que j'ai besoin de ces deux jours, l'un à la suite de l'autre. C'est pour... prendre mon souffle le jeudi matin et pouvoir me lancer dans le mouvement créatif ensuite. Et sinon, certains soirs, sans le besoin de créer, parfois c'est juste écrire un texte, ou retoucher des photos que j'ai faites la veille. Ça, j'adore faire des photos, les retoucher, travailler la lumière, monter des vidéos, j'adore aussi. Alors, tout ça, c'est très chronophage. Je ne suis pas souvent à l'arrêt. J'aimerais l'être peut-être un peu plus. Mais ça... Une activité nourrit l'autre. C'est aussi comme ça que je nourris ma créativité. Je fais des photos,

  • Speaker #1

    je crée des bijoux,

  • Speaker #2

    je fais des vidéos, je crée des textes. J'organise un événement. Enfin, tout ça. Je fais des visuels pour les événements. Il y a plein de choses qui me donnent une certaine... qui créent une certaine dynamique. et qui, je crois, ensemble créent la vie, en fait. Il y a quelque chose de très vivant dans ce que j'ai l'occasion de faire ici.

  • Speaker #1

    Tu racontes des histoires aussi. Oui,

  • Speaker #2

    c'est surtout ça que je fais.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est normal que ce soit un tout de... C'est vraiment un univers que tu viens remporter. Après, il y a des petits protagonistes. Pas protagonistes, mais que chaque bijou, finalement, est un nouveau personnage dans ton histoire.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Justement,

  • Speaker #2

    ton travail est délicat et sensible.

  • Speaker #1

    Et comment, en tant qu'entrepreneur et chef d'entreprise, tu gères cette sensibilité pour la maintenir ou en général, toutes tes casquettes ?

  • Speaker #2

    C'est le plus difficile. Ce qui est très difficile, c'est le côté équipe. Je suis un animal social, mais je suis aussi introvertie, en fait. je l'ai appris quand j'ai découvert qu'en fait je me ressourçais seule et pas entourée de gens. Donc ça déjà c'est un aspect compliqué pour moi la casquette de chef même si je ne me sens pas chef et je ne me présente pas comme la chef, je reste la locomotive qui guide et donc je dois pouvoir fournir une certaine énergie pour pouvoir tirer l'ensemble de l'équipe vers le haut. C'est pas toujours possible c'est pas toujours... d'actualité quand je suis malade, fatiguée ou dans les choux. Donc ça déjà, c'est compliqué. Sinon, tout l'aspect de... plus propre à l'entreprise, donc la finance, la compta, la gestion, tout ça, c'est vraiment... C'est Nicolas qui s'en occupe, c'est mon compagnon. Alors, on en discute régulièrement, mais vraiment, il a carte blanche sur tout ça, j'ai totalement confiance en lui. C'est lui qui gère cet aspect-là. Avant, c'était mon papa, donc déjà, depuis le début, c'est vraiment un volet entrepreneurial qui n'est pas dans mes mains. Je suis très instinctive, donc... Ce n'est pas les chiffres qui nous guident, c'est plutôt mon instinct, les envies du moment. Mais quelque part, je suis aussi aux manettes de l'entreprise, c'est juste que je n'ai pas des manettes chiffrées.

  • Speaker #1

    Ce qui est libérateur ou pas forcément ?

  • Speaker #2

    Tout à fait libérateur. Oui, je suis très reconnaissante pour ça. Pouvoir compter sur des personnes de confiance pour cet aspect-là. En fait, je crois même que c'est... la raison pour laquelle beaucoup de gens doivent fermer boutique, ils disaient qu'ils doivent gérer seuls tous les aspects d'entreprise. Et pour un créatif, entrepreneur, idéaliste, ça étouffe en fait de devoir travailler dans les chiffres. Oui,

  • Speaker #1

    j'imagine. Et puis même, c'est la source quand même de stress et d'anxiété, de zirala ou pas, mais je trouve que ne plus que d'avoir dans sa tête... C'est... tout doux. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas porteur de création, pour dire.

  • Speaker #2

    Non. Après, c'est l'harmonie du yin et du yang. C'est vraiment... L'un ne va pas sans l'autre. Mais ici, en tout cas, on a trouvé un équilibre comme ça. On est en deux dans l'entreprise à pouvoir chacun gérer. Moi, je gère le contenu et Nicolas, il gère le contenant. Mon père disait... je gère le bateau j'ai construit le bateau enfin j'ai construit ma construction du bateau mais je je tiens la barre du bateau et voilà et tu tu t'amuses tu as une posture toute la la cargaison oui oui voilà

  • Speaker #1

    et l'équipage c'est aussi ça je trouve de pouvoir se reposer finalement comme tu dis sur quelqu'un qui que ça ne pèse pas aussi de porter ouais

  • Speaker #2

    Ce qui m'aide aussi à gérer cette sensibilité, c'est qu'ici, c'est un secret pour personne et on travaille à peu près entre sensibles, avec des degrés divers et des facettes de personnalités différentes, évidemment. Mais c'est un élément qui fait partie de l'énergie de l'atelier. Il y a beaucoup de tolérance au travers de ça, parce que la vulnérabilité est au centre des discussions en général. Voilà, ce n'est pas le chef d'entreprise qui gère et qui sourit tout le temps, qui a tout le temps un faux sourire Colgate pour gérer ses équipes. C'est le règne de la transparence. Et quand ça ne va pas, ça ne va pas. Quand ça ne va pas, ça ne va pas. Alors, on n'est pas là comme des locs par terre à se plaindre du tout, mais on fait de la place au moment plus difficile. Et je pense que... L'entreprise comme petit organisme de la société doit fonctionner comme une famille, doit fonctionner comme tout autre organisme. Et la vulnérabilité fait partie de la vie de l'humain. On vit tous des moments plus compliqués. Et surtout quand on est plus sensible.

  • Speaker #1

    C'est sûr, et j'ai l'impression que tu embarques aussi dans ton avis. Tu as dit toute une communauté d'hypersensibles. J'ai l'impression en tout cas que... Enfin... De mon point de vue, maintenant, je ne suis plus quelques années et je suis dans ton univers, entre guillemets. Et j'ai l'impression quand même que toutes les personnes qui répondent à, justement, ta communication et ces valeurs fortes que tu dégages, en fait, c'est les gens qui te ressemblent.

  • Speaker #2

    Oui, mais oui, et je pense que ça ne vaut pas que pour Terroir de loup, ça vaut pour tous les projets, les projets qui fonctionnent. on réussit à toucher le cœur de gens qui raisonnent avec ce qu'ils proposent. Donc voilà, c'est le cœur de ce qu'on fait. C'est pour ça que je dépose mon cœur sur la table. Ce n'est pas stratégique, ça vient tout seul. Et puis le mouvement se crée comme ça, comme tout dans la vie, comme tout sur Terre. Ce sont des mouvements très organiques qui sont très puissants. Et pour moi, quand une entreprise est fondée sur le cœur, elle ne peut que fonctionner. Je ne pense pas, en tout cas quand on parle d'artisanat, d'art, quand on est dans les techs, par exemple, c'est peut-être différent, mais... Et encore, je pense que quand les intentions viennent du cœur,

  • Speaker #1

    ça se met tout seul.

  • Speaker #2

    Ça a l'air complètement cliché, bateau, walk, tout ce qu'on veut, mais c'est ce que j'expérimente, c'est ce que je ressens vraiment.

  • Speaker #1

    Non, je pense que les intentions ne sont pas dégagées de la même manière non plus, l'énergie, ils ressentent les choses. Et je me demandais, ça je ne l'ai pas mis dans mes questions, mais quand tu crées tes bijoux, est-ce que tu imagines... la personne, la femme ou la jeune mère qui va porter ton bijou.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. C'est aussi pour ça que les événements sont importants. Même si ce sont des moments qui me drainent beaucoup, ça me nourrit aussi beaucoup de voir les clientes repartir avec leurs bijoux ou même arriver avec d'anciennes collections qu'elles portent. Ça, c'est super puissant pour moi. Et oui, évidemment, je réfléchis toujours à la personne pour... qui je crée ce bijou en résonance avec moi. Parce qu'en fait, la première personne pour qui je crée ce bijou, c'est moi, la femme générique, avec mes caractéristiques, ma sensibilité, avec l'envie d'exprimer ma féminité comme ça. Ce n'est pas le cas de toutes les femmes, évidemment. En tout cas, c'est ce qui me fait du bien à moi. Et donc, c'est... Je le crée pour moi, tout en pensant au soutien que chaque bijou pourrait apporter en fonction de certaines phases de vie, certains événements, certaines réflexions.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, j'ai reçu une de tes bagues pour la naissance de mon petit garçon. Et je trouve que c'est vrai que ces bijoux-là sont vraiment quand même pour des phases de vie. Bref, je trouve que ça nous accompagne.

  • Speaker #2

    je dis souvent on met le bijou et je pense que c'est pour ça que naturellement je me suis dirigée vers ces objets là ce sont les objets les plus émotionnels qui soient ça véhicule toujours une émotion il y a toujours un symbole c'est pour ça qu'on parle de talismans, de gris-gris ces aspects là sont vraiment essentiels dans ce qu'on fait en tout cas ici on fait pas un bijou commercial on fait un bijou on est véhicule d'émotion, véhicule de message.

  • Speaker #1

    Même d'héritage, parce que finalement, les bijoux qui marquent une vie sont quand même transmis de génération en génération.

  • Speaker #2

    D'où l'importance d'essayer d'acheter des bijoux qui vont être pérennes dans le temps, du massif, de l'argent massif ou de l'or massif. Si on achète du plaqué or, s'assurer qu'on pourra derrière la refaire et d'en faire si besoin.

  • Speaker #1

    Et un tout autre sujet, mais avec des sens développés comme le tien, est-ce que la nourriture est source d'inspiration et de joie aussi ?

  • Speaker #2

    Oui, beaucoup. Alors, je suis une grande gourmande depuis toujours. J'ai une fourchette plutôt sucrée, même si j'essaye de réduire ma consommation de sucre. Je ne résiste pas à un fondant au chocolat avec une boule de glace. Ce que j'adore dans... Ce qui me fait craquer sur un plat, en général, c'est les textures, les jeux de textures et de sensations. Je pense que ça, c'est ce qui parle à ma sensibilité. Dès qu'il y a un croquant avec quelque chose de moelleux, avec un sucré-salé, dès que mes sens, au-delà du goût, sont touchés, là, je palpite.

  • Speaker #1

    Comme une sorte de surprise, pas à chaque bouchée, mais que... Tout le palais en a dans tous les recours.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Oui, vraiment. Au-delà de la gourmandise, l'alimentation aujourd'hui est aussi source d'anxiété pour moi. Parce que j'ai l'impression,

  • Speaker #1

    comme beaucoup de gens je pense aujourd'hui,

  • Speaker #2

    qu'à chaque fois que je mets une bouchée dans ma bouche, je m'empoisonne. Il y a quand même quelque chose de très fort en ce moment lié à la qualité de nos aliments, à la pollution du sol, au bien-être animal. Il y a tous ces sujets-là qui sont au centre de l'attention de plein de gens. C'est très positif et c'est aussi très anxiogène, je trouve. Et donc, je me demande toujours, je me questionne beaucoup. Comment mieux manger ? Comment mieux nourrir ma fille aussi ? quels sont mes réels besoins à moi parce qu'on a beau partir sur des théories voilà certains auront besoin de plus de protéines d'autres ne pourront plus manger de gluten certains auront envie de se diriger vers exclusivement du végétal voilà c'est très intime c'est très personnel j'essaye de frais mon chemin là dedans parce que mais je ne peux pas me reposer sur ce que j'ai connu enfant parce que c'était pas forcément ce que j'ai envie de reproduire aujourd'hui même s'il y avait beaucoup de positifs mais c'est quand même beaucoup de crème beurre, beaucoup de viande. Voilà.

  • Speaker #1

    De sucre,

  • Speaker #2

    oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Même les desserts d'aujourd'hui sont beaucoup moins sucrés qu'à l'époque. Et c'est vrai que... Je ne suis pas sûre que ça touche tout le monde. C'est encore une part, pour l'instant, une option d'éducation et de gens peut-être plus privilégiés qui ont accès à des produits, mais j'en sens quand même que ça... Ça se propage lentement, mais seulement, j'espère. C'est vrai que tu as raison. En fait, quand tu n'achètes pas bio, que tu es en vacances et qu'il n'y a pas cette offre qu'on s'est construite ici avec nos petites habitudes, c'est très difficile de se dire, OK, en fait, ces fraises, je ne sais pas si ça me fait du bien. Par exemple, ou n'importe quoi.

  • Speaker #2

    Oui, je trouve ça super compliqué. Il y a quelques années, j'ai lu un des chiffres qui m'ont complètement choquée. Ça parlait de la teneur en nutriments des aliments. Et j'ai retenu qu'une pomme contient aujourd'hui 50 ou 100 fois moins de nutriments qu'une pomme dans les années 30. Donc ça, ça m'avait fait un bon petit électrochoc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Et moi, là, je suis venue cette année. Le AVD,

  • Speaker #2

    la fructose en profilage alimentaire. Ouais, je vois.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est certain qu'aujourd'hui, nos aliments ont été tellement transformés pour que le consommateur ait plus facile. Et c'est à l'infini.

  • Speaker #2

    Oui, mais j'essaye de ne pas me faire trop polluer par ces sujets-là non plus et de rester dans la gourmandise et dans la joie de l'assiette. Donc, la joie, je la trouve... Moi, je cuisine... ou végétales, tu ne manges pas assez de protéines. Et je pense que ça a un impact sur mon énergie. J'essaye. J'essaye vraiment de manger plus d'oeufs, de manger plein de petits poissons gras, d'améliorer mes apports en bons gras et en protéines comme ça. Mais sinon, je suis la plus heureuse avec une tarte aux légumes d'été. Une petite pâte sablée faite maison avec quelques simples cubes de légumes et plein d'huile de l'huile, ça me rend un pote. Et sinon, on ne va pas préférer mon plat préféré. Ça reste les restaurants à la salade de chèvre. Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Je suis une femme de chèvre aussi. Et est-ce que tu manges tes émotions ?

  • Speaker #2

    Bien sûr ! Oui, je l'ai fait très longtemps. Aussi parce que dans les environnements de travail où j'ai évolué, il y avait toujours un gâteau, un bonbon, un truc. Donc, il suffisait de se lever, de traverser l'espace de travail pour... Pour vite chipper une petite poudre de sucre. Je le fais moins aujourd'hui. J'essaye d'être moins entourée de sucre. J'ai toujours les chocolats à portée de main. Ça, oui. Mais je n'en mange pas une plaquette. Je vais en manger un carré ou deux. Mais si je m'écoutais, je passerais beaucoup de temps à manger,

  • Speaker #1

    je pense.

  • Speaker #2

    L'astuce que j'ai trouvée pour gérer mes émotions sans les manger, c'est les écrits. C'est les... déposer sur, je vais dire le papier, mais je n'écris pas sur papier, j'écris dans mon téléphone ou mon iPad sur mon ordi dans une application qui s'appelle Evernote, qui permet de centraliser les notes sur chaque outil de travail et donc que je sois dans mon bain, dans la voiture ou au boulot, je peux tout décharger. Poubelle mentale. Hop, j'écris et puis c'est connu même. Oui, dès qu'on arrive en fin de note, notre cœur se réouvre, on s'apaise, on voit plus clair et on peut réavancer.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu les relis ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est marrant que tu poses cette question parce que ce week-end, j'ai relu. Alors, dans mes notes, j'ai toutes mes poubelles mentales, mais j'ai aussi des notes importantes de prise de conscience, de compréhension de certaines choses. Et celles-là, je leur mets une étiquette qui s'appelle essentielle Et ces notes-là, je vais les relire. si je mets l'étiquette essentielle ça veut dire qu'il y a quelque chose d'important que je risque d'oublier mais dont je peux avoir besoin plus tard et voilà je chemine beaucoup j'essaye beaucoup de comprendre mes fonctionnements, les fonctionnements de ma famille les fonctionnements de mon amoureux pour créer un environnement

  • Speaker #0

    pas exclusivement positif, mais le plus positif possible pour notre fille.

  • Speaker #1

    Plus heureux. Plus heureux,

  • Speaker #0

    voilà.

  • Speaker #1

    C'est très fatigant. Mais c'est un bon type, ça m'empêche de décharger de la manière qui nous convient, que ce soit en vocal ou en notes ou en dessin. Je ne sais pas ce que les gens peuvent... De la manière dont ils peuvent décharger, mais... Je pense qu'il y en a même sans cuisinant. Je crois que... Faire travailler ses marrons,

  • Speaker #0

    j'ai moins la tête.

  • Speaker #1

    Et j'ai toujours ressenti énormément de joie, de justice et de bienveillance dans tout ce que tu me partages. Comment affrontes-tu toi le monde d'aujourd'hui et toute... Pas cette négativité, mais en fait tous les événements qui pourraient justement perturber... d'insérénité.

  • Speaker #0

    Alors déjà, je m'en protège. Pour une ancienne journaliste, c'est peut-être bizarre, mais j'ai aussi quitté ce milieu pour cette raison-là, je pense. Je ne regarde plus les infos. Je suis au courant des grandes lignes, mais c'est trop compliqué pour moi. Je suis au courant, je suis consciente de ce qui se passe. Je n'ai pas besoin plusieurs fois par jour qu'on me rappelle que des enfants meurent à Gaza. C'est un peu trop lourd pour moi. J'essaye de me concentrer sur mon quotidien.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    je l'ai déjà dit plus tôt, mais créer ce que j'ai envie de voir apparaître dans le monde. Créer des choses jolies. Et c'est un privilège, j'en ai conscience. C'est vraiment une chance de pouvoir le faire, de pouvoir se concentrer là-dessus. Mais ça m'aide énormément. Alors, je suis aussi assez idéaliste par nature. Alors, c'est étrange que je sois anxieuse.

  • Speaker #1

    depuis toujours.

  • Speaker #0

    Et donc, j'ai tendance, dans la peur, à aller zoomer sur ce qui ne va pas, à zoomer sur les choses qui me font peur, comme tous les anxieux. Mais j'essaye de prendre le plus souvent possible le contre-pied de ça et de me connecter à l'idéaliste en moi qui croit qu'on va... Voilà, l'humanité est trop résiliente. on est tous dotés d'un cœur on peut y arriver si chacun enfin pour moi je sais que c'est une théorie de privilégié en matière à chaque fois mais ça n'empêche que j'y crois quand même, je pense pas qu'il faille être privilégié forcément pour prendre soin de soi je suis convaincue que quand on commence à s'intéresser à ce qu'on porte de plus lourd à nos blessures qu'on que tout doucement on arrive à les alchimiser, à en prendre soin, à regarder l'enfant qu'on a été dans les yeux, et à le regarder avec compassion et amour, quand on arrive à être dans le pardon, à accepter que les autres soient aussi faillibles, à accepter nos propres imperfections pour accepter ensuite celles des autres. Tout ce travail d'introspection, de guérison, ça n'a rien de perché, en fait. C'est simple et c'est dur à la fois. Ça demande un courage énorme et je souhaite que beaucoup, beaucoup, beaucoup d'humains trouvent ce courage. Et même tous ceux qui gambadent là dans la rue, qui n'ont pas de problème, tout le monde porte des blessures qui les font se comporter de façon parfois moins vertueuse. Voilà. C'est sûr,

  • Speaker #1

    ça leur appartient et malheureusement on doit dealer avec justement les comportements et les blessures de chacun qui sont mises en lumière ou pas en fait, pas en lumière, mais c'est sûr que quand tu regardes comme tu dis le petit enfant à l'intérieur... Soit c'est un enfant blessé qui se défend, qui a mis sa carapace en armure pour affronter ce monde, ou c'est quelqu'un qui va creuser à l'intérieur et soigner sa petite faille. Oui,

  • Speaker #0

    c'est rien de plus que ce qu'on a appris sur Hitler. Qu'est-ce qui s'est passé s'il avait été traité dans cette école d'art, s'il n'avait pas été maltraité. Voilà, c'est un raccourci, mais en fait, c'est à peu près ça. Je pense que si 100% des humains avaient l'opportunité de prendre un peu soin d'eux intérieurement,

  • Speaker #1

    on n'aurait peut-être plus de Poutine ou de Trump,

  • Speaker #0

    peut-être. Je ne sais pas, c'est une hypothèse, mais j'aime bien y croire. Et quand je crois à ça, quand je me mets en mouvement aussi pour peut-être créer... direction vers ce mouvement-là, aussi simplement avec Théor de Loup, je me sens mieux, parce que j'ai l'impression d'agir dans le bon sens. Quand je me mets en action, je pense à Géraldine Rémy, dans son livre de la licorne, elle parle d'éco-anxiété, elle disait que la seule façon de sortir de l'éco-anxiété, c'est de se mettre en action. pour ceux en quoi on croit. Et effectivement,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Quand je sens que j'oeuvre pour quelque chose de meilleur à mon échelle de colibri,

  • Speaker #1

    je me sens mieux. En tout cas, on fait avec tout ce qu'on peut et tout le cœur.

  • Speaker #0

    Mais ça demande du courage de fonctionner avec le cœur quand on a des boucliers dans tous les sens. C'est compliqué de vivre le cœur ouvert dans cette société-ci. Je ne sais même pas si c'est souhaitable. Je pense que ces boucliers restent parfois importants. Mais essayer d'en faire tomber quelques-uns, ça peut rendre service. À la communauté.

  • Speaker #1

    Oui, et je trouve qu'il faut la force aussi d'oser montrer ce qu'il y a à l'intérieur et déjà de l'assumer avec soi-même. Et ensuite d'oser le dévoiler au monde. C'est vrai qu'en fait, quand tu vois quelqu'un comme toi qui... qui parle le sujet qu'il aime vraiment du cœur, en fait, tu as juste envie de faire pareil.

  • Speaker #0

    C'est l'invitation. Et c'est en ça que je... Enfin, c'est en ça que je crois pouvoir contribuer à quelque chose. Je sais lire à l'intérieur de moi et je sais le mettre en mots. Et donc, je confie mes mots à d'autres personnes qui auront envie de les lire pour ouvrir quelque chose. en eux. C'est en ça que la littérature fait du bien. Il y a beaucoup d'auteurs qui font ça très bien. Il y a des journalistes qui créent des documentaires, ils font ça très bien. Je pense à Nance et Moutz de Nuit et culottée. Ils ont créé un concept d'émission tout simple. Ils partent tout nus, dépouillés de tout. Le but de partir tout nus, ce n'est pas de faire du buzz, c'est vraiment juste l'idée du dépouillement. et d'aller à la rencontre de gens d'inconnus et de se retrouver chez eux le soir et de refaire le monde, de discuter de ce que toutes ces personnes ont vécu, le cœur ouvert et moi quand je regarde ce genre d'émissions, tout comme les émissions de Frédéric Lopez d'ailleurs je suis ouverte j'y crois je crois qu'on peut créer ce monde là et ça, ça me fait du bien et donc tous les communicants qui ont la possibilité d'exprimer des choses avec le cœur, il faut le faire. Je pense que là, il y a un vrai rôle à jouer. C'est ce que Cyril Dion dit aussi et fait aussi dans tout son combat contre la moine. Voilà, pour l'écologie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que toutes ces personnalités ouvrent la voie au même monde qu'on voudrait.

  • Speaker #0

    Oui, ils offrent un autre filtre, en fait, parce que si on se... qu'au filtre des informations. Ça reste un filtre. Mais on n'a plus envie de se lever. Ni de faire des enfants, ni de créer des projets.

  • Speaker #1

    Donc, ces projets, est-ce qu'il y en a que tu veux réaliser ou réaliser prochainement ?

  • Speaker #0

    Justement, ce qui me chipote beaucoup, c'est le manque de temps pour créer encore plus de contenu. Potentiellement, des documentaires. je ne sais pas encore très bien quoi mais mon rêve ce serait d'oeuvrer un peu plus dans ce sens là et de toucher peut-être d'autres gens donc pas que les femmes de la communauté Théor de l'eau mais d'aller peut-être un peu plus large alors voilà ça c'est ce qui me fait rêver c'est même plus que faire rêver c'est comme si ça m'appelait ça fait longtemps maintenant donc je ne sais pas exactement comment mettre ça en place mais je me laisse le temps, on verra bien Merci Parfois, je me dis que si je meurs maintenant et que je n'ai pas pu exprimer tout ça, j'aurais raté quelque chose. C'est vraiment une espèce de... Une mission de vie, presque.

  • Speaker #1

    C'est un peu ton élan journaliste qui te dit qu'il n'y a pas des reportages, mais il y a justement un chemin à montrer.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Écoute. On verra. See you soon, là.

  • Speaker #0

    Oui, oui, on verra. Oui. Je ne vais pas mettre la pression parce que c'est dégueulasse. Oui, non, non, non. C'est complètement contre-productif. Mais en même temps,

  • Speaker #1

    tu n'es pas obligée d'être toute seule, justement.

  • Speaker #0

    Non. Oui, parce qu'il y a plein de petits colibris qui voudraient te participer à ce qu'on a fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Si vous nous écoutez. Oui. C'est vrai que je te vois bien, en fait, diffuser tes messages de manière plus universelle. Et évidemment, ça ne touche déjà beaucoup de personnes, mais il y a peut-être un tournage d'hiver à prolonger. Oui. Écoute,

  • Speaker #0

    un tout grand merci. Merci à toi, c'était très agréable de discuter avec toi.

  • Speaker #1

    Moi aussi, ça me plaît.

  • Speaker #0

    J'espère que tu étais claire, que je commence à partir de tous les sens.

  • Speaker #1

    Parfait.

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