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Bryan Umana | Des parcours inspirants

#64: Marc Oehler (CEO Infomaniak) - Tech durable, souveraineté et IA en Suisse

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1h38 |07/12/2025
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Description

Dans cet extrait, j’échange avec Marc Oehler, CEO d’Infomaniak, l’une des entreprises technologiques les plus respectées de Suisse. Il nous plonge dans les coulisses d’une société qui a choisi une voie exigeante : indépendance, innovation locale, souveraineté des données et responsabilité environnementale, bien avant que ces sujets deviennent tendance.


Marc partage les choix stratégiques, les renoncements nécessaires et les défis humains derrière la croissance d’Infomaniak, et explique comment il construit une culture d’entreprise autonome, responsabilisante et durable.


Tu y découvriras :

- Comment Infomaniak préserve son indépendance face aux géants du cloud

- Leadership et culture interne : autonomie, sens et performance

- Souveraineté numérique et décisions stratégiques

- Construire une entreprise durable et éthique


Sommaire de l'épisode :

(00:00) Intro
(00:50) Intro Bryan
(02:38) Début de l’épisode

(04:58) Qui est Marc ?
(06:15) Étapes clés de son parcours
(14:48) Son évolution en tant que leader
(23:16) Gestion de l’humain
(32:41) Gestion vie privée – vie professionnelle
(41:54) Sa journée type
(47:10) L’IA chez Infomaniak
(55:21) Nouvelle ordonnance suisse
(59:22) Différences entre Infomaniak et Proton
(01:09:24) Pourquoi ne pas laisser ses données chez les GAFAM
(01:12:55) Leur position vis-à-vis du public cloud
(01:20:38) Son duo avec Boris Siegenthaler
(01:24:27) Rétrospective
(01:29:05) Le sport dans sa vie
(01:32:47) Question d’un·e ancien·ne invité·e
(01:35:13) Le succès
(01:37:16) Fin


Un échange authentique et inspirant pour tous ceux qui s’intéressent à l’entrepreneuriat, la tech éthique et le leadership en Suisse, Suisse romande ou francophonie.


Pour nous voir en vidéo, rendez-vous sur YouTube, suis-moi sur Instagram pour plus de contenu, @bryanumana.swiss et retrouve tout ce dont on a parlé sur la fiche de l'épisode: https://bit.ly/ep64-marc-oehler


Reste connecté en t'abonnant et note le podcast pour m'aider à toucher plus de gens ✌️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Marc Oehler

    Chez Infomaniak, on ne garde pas les données, on ne les stocke pas, donc ça change énormément le jeu.

  • Bryan Umana

    Comment est-ce qu'Infomaniak se positionne aujourd'hui sur la nouvelle ordonnance suisse, sur la surveillance des télécommunications ?

  • Marc Oehler

    Vraiment tout ce que je faisais au quotidien avec le GPT, je le fais aujourd'hui avec Uria, ça marche super bien. L'équipe qui travaille dessus, elle est super motivée.

  • Bryan Umana

    De 14 à plus de 300, de quelques millions à près de 60 millions de chiffres d'affaires.

  • Marc Oehler

    Je me dis tout le temps qu'on s'en est sorti pour tout en fait. Si on est là aujourd'hui pour se parler, c'est que tout ce qu'on a eu jusqu'à maintenant qui n'était pas top, on s'en est sorti. Il y a eu plein de choses et on a eu plein d'événements. Ça peut être des choses professionnelles, ça peut être personnel, des séparations, des décès, des moments hyper durs. On a l'impression qu'on ne va pas se relever à ce moment-là. Mais finalement, on est là et on s'est relevé.

  • Bryan Umana

    Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui dit « Bon, de toute façon, moi, je m'en fous. Ça m'embête de passer Google Drive, de migrer le tout sur KDrive. Et finalement, je n'ai rien à cacher. Les photos de ma famille. » Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui te dit ça ? Salut les amis et bienvenue sur mon podcast. où les épisodes échangent librement avec des entrepreneurs ou des experts. passionnés sur des thèmes variés comme le sport, l'éducation et la santé. Je suis Bryan Umana, associé gérant de l'entreprise Willight telecoms, spécialiste en infrastructures informatiques et téléphonie, COO et associé de la startup Solarsplit, une plateforme qui veut démocratiser l'investissement dans l'énergie solaire, enthousiaste de sport et de développement personnel. Pourquoi ce podcast ? Pour apprendre, être inspiré et partager tout ça avec toi. Dans ce dernier épisode de l'année 2025, j'échange avec Marc Oehler, CEO d'Infomaniak, une entreprise suisse basée à Genève. historiquement hébergeur web, devenue un acteur majeur du cloud et des outils collaboratifs. Elle se positionne comme une alternative européenne aux GAFAM, avec un focus fort sur la vie privée, la durabilité et l'impact social. Avec Marc, on a parlé des étapes clés de son parcours, de son évolution en tant que leader, d'IA, donc d'intelligence artificielle, et de son utilisation chez Infomaniak, de la nouvelle ordonnance suisse sur la surveillance des télécommunications, de la différence entre Infomaniak et Proton, de la raison de nos... pas laisser ses données chez les GAFAM, du public cloud et de bien d'autres sujets. Si tu veux en savoir plus sur la genèse d'Infomaniak, je t'invite à écouter l'épisode avec Boris Higuen-Tallaire qui est le fondateur et avec qui on a enregistré en 2024. Je ne te retiens pas plus longtemps mais avant, pour m'aider à grandir et à continuer, je te demande une seule chose, c'est de t'abonner à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes, de laisser ta meilleure note possible, c'est-à-dire 5 étoiles, et de commenter, c'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, et notre nouveau site internet est en ligne. Tu y trouveras toutes les références citées durant l'épisode. Bienvenue dans mon podcast et bonne écoute. Marc, tu as dit récemment sur LinkedIn, on marche sur la tête. C'est exactement ce qu'il faut absolument éviter en Suisse. Confier les données de défense à un prestataire non souverain. dépendant exclusivement d'une juridiction étrangère. Pourquoi est-ce que la souveraineté est si importante ?

  • Marc Oehler

    C'est une bonne question. Et d'ailleurs, c'était suite à l'article, c'était l'armée suisse qui avait rejoint Microsoft, il me semble, sur cet article-là. Il y a eu deux choses coup sur coup. Et depuis, l'armée suisse, via son chef, a fait marche arrière, a annoncé qu'en fait, finalement, il ne mettrait pas les données chez Microsoft parce que c'est trop dangereux. en raison de sécurité. Voilà, donc je suis quand même content que l'UEM s'en rende compte. Pourquoi ? C'est tout simplement parce qu'on est un pays souverain, on est un pays indépendant, et il faut qu'on puisse garder cette souveraineté. Et régulièrement, alors je ne suis pas spécialement pro-armée, régulièrement on pense quand même que l'armée c'est ce qui représente le plus la souveraineté. Si on commence déjà par, pour l'armée, mettre les données aux Etats-Unis, on a déjà un problème. Surtout que les Etats-Unis ont... Ces derniers temps étaient assez menaçants, en tout cas oralement, envers les divers pays européens, notamment en menaçant de prendre le Groenland ou même sur d'autres pays, notamment le Brésil où ils disaient qu'ils allaient avoir des répercussions suite à la peine de l'ex-président Bolsonaro. Ce sont des choses sur lesquelles on pourrait aussi être menacé à l'avenir si on devient trop dépendant.

  • Bryan Umana

    Donc l'armée suisse est revenue en arrière, ou en tout cas il y a ce souhait. C'est suite à des échanges que vous avez eus avec ? C'est suite à la communication que vous faites ?

  • Marc Oehler

    Alors on n'a pas eu d'échange directement avec l'armée suisse. Par contre, on a eu des échanges avec la Confédération. On parle, on a été voir des parlementaires, par exemple lors de la session d'automne. après je n'irai pas jusqu'à dire qu'on a fait bouger les choses par contre forcément c'est toutes ces petites actions qui sont menées parfois de concert ou indépendantes, font évoluer en fait les mentalités là-dedans. Il y a des actions de nous, il y a aussi des concurrents qui le font, et puis des grands médias aussi simplement qui se posent des questions en fait sur la souveraineté. Et au bout d'un moment, ça fait écho.

  • Bryan Umana

    Et Marc, peut-être pour les personnes qui ne te connaîtraient pas, et qui nous regardent et qui reconnaîtraient cette magnifique salle où j'ai été il y a environ un an. Qui es-tu Marc ?

  • Marc Oehler

    Je suis Marc Huller, j'ai 41 ans pour encore quelques jours. Je suis directeur général d'Infomaniak et je suis dans cette entreprise depuis plus de 20 ans. La moitié de ma vie, j'ai passé ici. J'ai commencé au support technique et ensuite j'ai évolué à différents postes. J'étais responsable du support, ensuite j'étais directeur des opérations chez Infomaniak et depuis décembre 2020, je suis directeur général.

  • Bryan Umana

    Tu es Genevois ?

  • Marc Oehler

    Oui.

  • Bryan Umana

    Et donc tu l'as dit, plus de 20 ans depuis 2004. Exact. Donc tu commences dans le service support. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je sais, on te le dit souvent aussi, tu as plus de 20 ans dans la même boîte. Aujourd'hui, c'est quand même assez rare. En plus, on va dire que tu as gravi tous les échelons pour arriver à prendre le lit de l'entreprise. de la structure, de cette belle structure qu'est Infomaniak. Si tu regardes ton propre parcours, avec un peu de recul, quelles ont été les étapes clés qui t'ont permis d'arriver là où tu es aujourd'hui ?

  • Marc Oehler

    Alors c'est dur à dire, c'est beaucoup d'éléments mélangés. Je dirais que déjà, j'aime profondément la boîte. et déjà avant de travailler ici, je voulais travailler chez Infomaniak et j'ai été client d'Infomaniak quand il s'était un magasin de vente d'ordinateurs. Donc déjà là, j'avais acheté un ordinateur chez Infomaniak. J'ai aimé l'ambiance, j'ai dit un jour peut-être que j'essaierai de travailler ici. Et après quelques années, j'ai eu l'opportunité justement de rejoindre les supports techniques. Donc déjà à partir de là, j'étais déjà très fier de travailler ici. Ça m'a donné la motivation qui fait que... que peut-être qu'on fait un petit peu plus, qu'on se donne un peu plus. Ensuite, ce qui aide aussi, c'est que je suis passionné finalement d'informatique, mais plus globalement en fait de tout ce qui se passe autour d'Internet. Donc travailler finalement chez un hébergeur qui est vraiment directement lié à Internet, c'est un peu mélangé avec la passion. C'est-à-dire que non seulement c'est un travail, mais c'est quelque chose qui m'intéresse énormément. Donc j'ai aidé des clients pour leur site Internet. Je discutais avec des collègues qui sont tout aussi passionnés, puis qui testent aussi les nouvelles technologies. Donc en fait, c'est toujours intéressant ce qu'on fait ici. Et après, par passion, vu que je faisais aussi beaucoup de sites internet ou de bidouilles, je pourrais dire, de mon côté, ça m'a permis vraiment de mieux comprendre ce qu'on fait et finalement d'être très à l'aise dans mon métier de support technique. Et petit à petit, je me suis aussi, j'étais de plus en plus à l'aise avec les collègues. J'ai toujours été à l'aise avec les collègues, mais après, avec l'expérience qui vient, on commence à aider les collègues, on peut aussi plus rapidement insister sur certains points, par exemple des évolutions qu'on devait faire, infomaniaques, mais qu'on n'arrivait pas pour des questions techniques, c'était compliqué, ou que ça prenait trop de temps, ou que ce n'était pas possible, etc. En fait, à force d'entendre les besoins des clients et d'avoir soi-même ses besoins, ça fait qu'on pousse encore plus. Et ça, ça m'a aussi permis de me faire remarquer. C'est là que Boris Sigenthaler, qui est le fondateur d'Infomaniak et qui a été directeur jusqu'à 2020, c'est là qu'il a commencé à voir que j'en voulais finalement, que je défendais vraiment l'intérêt des clients, je défendais vraiment l'intérêt d'Infomaniak. Et ça, c'est aussi un des éléments clés. Donc je dirais, il y a vraiment le fait d'être fier. et presque amoureux de la boîte, je pourrais dire, le fait de très bien connaître les produits, très bien connaître finalement le marché et ensuite défendre avec beaucoup d'intérêt les clients et Infoméa globalement.

  • Bryan Umana

    Est-ce qu'il y a des faits marquants pendant ces 20 ans ? Des étapes importantes qui ont fait que que ce soit des relations complémentaires ? ou à l'inverse très portante ou un événement, je ne sais pas, un gros client qui a signé, qui a fait que vous avez pu investir encore plus dans la boîte, tu vois, vraiment un ou plusieurs.

  • Marc Oehler

    Un Fomenac ou moi particulièrement ?

  • Bryan Umana

    Je dirais qu'il y a un lien dans le sens où c'est plutôt toi, ton parcours. Et donc de facto infomaniak aussi ?

  • Marc Oehler

    Il y a beaucoup de points. Après, c'est une question un peu compliquée. C'est dur à répondre comme ça, mais il y a beaucoup de points marquants. Je me souviens en fait, après, est-ce que c'est des choses qui m'ont aidé dans mon parcours ou non ? Je ne sais pas trop. Mais déjà, par exemple, quand je suis arrivé, Google existait à peine. et les smartphones n'existaient pas. Donc il y avait déjà tout ce gap, cette évolution qui... qui a apparu au fur et à mesure de mon parcours ici. Et puis après, il y a vraiment aussi, par exemple, je me souviens, il y avait un grand CMS qui est Joomla, par exemple, qu'on avait réussi à récupérer pour héberger la communauté francophone de Joomla chez nous. Ça, typiquement, c'était un des points forts, un des faits marquants, parce que c'était aussi beaucoup de discussions, c'est une grande communauté. ils voulaient avant tout euh euh être sûr que tout fonctionne et aller chez un hébergeur plus connu à cette époque. Mais voilà, de par le fait que je suis passionné par le domaine, que je suis content de parler avec eux, je pense qu'ils ont aussi eu une sorte de feeling et que ça a permis finalement de rendre ça possible. Ils ont été hébergés chez nous et ils se sont rendus compte que finalement ça allait très bien, ils étaient très contents et c'est quelque chose qui a duré des années. Aujourd'hui cette communauté, elle est... Elle n'existe plus vraiment, Joomla, c'est un peu disparu. Mais on avait aussi fait ça avec la communauté WordPress francophone après, qui est toujours présente. Il y a d'autres faits marquants, c'est les évolutions de l'entreprise, où là, c'était clairement des gros changements. C'était historiquement à Fomana qu'on avait commencé avec une offre unique, qui était de l'hébergement et des mails. Cette offre, quand on est arrivé... On a littéralement cassé le marché parce que les prix c'était de 1500 euros par mois et quand on est arrivé, on est arrivé avec un prix autour des 200 euros. En France-Suisse c'est l'équivalent, j'ai l'habitude de parler en euros vis-à-vis de ce tarif. On a cassé le marché à ce niveau-là et puis avec l'évolution, on est aussi devenu un peu cher finalement parce qu'il y a d'autres acteurs qui viennent. et puis qui propose la même chose un peu moins cher et là on a dû se réinventer. On a dû se réinventer totalement, il y avait aussi finalement l'écosystème autour de nous, la concurrence qui évoluait, qui proposait des nouveaux services. Et ça c'est autour de 2017-2018, on a dû proposer des services basés sur le cloud, basés sur le streaming qu'on faisait déjà depuis un certain moment, mais c'était l'idée de le proposer au grand public. C'est un autre tournant, c'est quand on a attaqué cette partie-là, ce changement de sortir de ce produit unique. Et aujourd'hui, on est encore sous cette lancée. C'est-à-dire que tous les produits qu'on a aujourd'hui sont issus de cette diversification. Le cloud nous a permis d'avoir le Pubicloud, qui est aujourd'hui un de nos produits phares. Et le Pubicloud, c'est un des produits qui a le plus d'avenir. On a la plus grande progression dessus, on est extrêmement reconnu dessus, et ça permet à des entreprises de toutes... de taille de nous rejoindre pour la partie infrastructure.

  • Bryan Umana

    Quand tu parles de... Je vais noter et puis on parlera du public cloud après. J'aimerais juste rester sur cette partie de ton parcours. Et toi, humainement, étonné qu'encore une fois, tu aies passé du support à CEO, à directeur général d'Infomaniak, typiquement en termes de collaborateurs, collaboratrices. Comment est-ce que vous étiez quand tu as commencé ?

  • Marc Oehler

    Alors oui, ça c'est un fait marquant d'ailleurs, effectivement. Je suis arrivé, on était 14, et aujourd'hui on est près de 300. Ça a beaucoup évolué, on est beaucoup plus. Ce qui est très intéressant, c'est que sur les 14 qu'on était au début, il en reste encore une dizaine qui sont encore prêts. Ah ouais,

  • Bryan Umana

    magnifique.

  • Marc Oehler

    Oui, donc le noyau, on va dire, de base, on est toujours là. On a tous évolué un peu dans des postes différents. Mais on est toujours présent et ça fait aussi une équipe super soudée en fait sur ce noyau. C'est vraiment des personnes que je connais extrêmement bien. Attends, c'était les meilleurs trucs. Ouais, on peut dire ça, c'est 8 heures par jour. On se voit en soie saoul, on se connaît très bien. Et puis, ça permet aussi des relations très naturelles. Là-dedans, il y a vraiment des personnes en fait de plein de métiers. Il y a un développeur, il y a une autre CTO, il y a une RH, il y a la con... Conta, il y a évidemment Boris. Donc, on a tous évolué, mais on est humainement, je veux dire, connecté par ce départ.

  • Bryan Umana

    Et comment est-ce que toi, tu évolues humainement en tant que leader, quand justement on passe de 14 à plus de 300, quand on passe de X, je ne sais pas, je me souviens, Boris avait de... On avait mentionné, pour les gens qui nous écoutent, qui nous découvrent, j'avais fait avec Boris il y a un an environ, c'était le numéro 48. Il avait dit que très rapidement, avec la vente du matériel, ce magasin informatique, il avait fait déjà pas mal de chiffres d'affaires, quelques millions assez rapidement. Donc, ce que je veux dire, c'est que, encore une fois, de 14 à plus de 300, de quelques millions à près de 60 millions de chiffres d'affaires. toi en tant que personne comment est-ce que Tu évolues, comment est-ce que tu te développes pour aujourd'hui justement pouvoir continuer à être la bonne personne au sein d'Infomaniac ?

  • Marc Oehler

    C'est la clé d'être la bonne personne, ça demande de l'évolution constante. Comme je disais, j'aime profondément la boîte, donc déjà ça me motive de faire les choses bien. J'aime énormément mes collègues aussi. C'est aussi très important d'apprécier les gens avec qui on travaille, apprécier ce qu'on fait, apprécier pour qui on travaille. Tout ça c'est important et c'est un mélange de tout ça. J'ai eu l'opportunité de grandir avec la boîte. On a commencé à 14, on est 300 aujourd'hui. Tout ça vient étape par étape. Ce n'est pas du jour au lendemain je suis propulsé, tiens tu as 300 personnes à gérer, ça aurait été assez compliqué sur le moment. Là, à voir l'évolution qu'on voit arriver petit à petit, même si ça va vite, parce que ça s'est vraiment accéléré ces dernières années. Parce qu'on était, je vais dire des chiffres, ça ne sera peut-être pas super précis, mais on était autour de 80-100 en 2017-18, je crois. Donc voilà, il y a eu cette explosion. Et la barrière des 250 collaborateurs, ça change vraiment. C'est une autre dynamique. Mais j'ai pu évoluer avec l'entreprise, le fait d'être proche des collègues, de justement aussi avoir ce noyau avec qui je peux toujours un peu me reposer, discuter, de l'évolution, parce que c'est des personnes qui sont très sincères avec moi. C'est-à-dire que si je fais quelque chose de mal, ou qu'ils n'estiment pas forcément plein de bon sens, ils vont me le dire. Et ça, ça me permet vraiment d'évoluer. Donc je suis guidé par mes collègues. C'est-à-dire de vraiment travailler dans l'intérêt d'Infomaniac et de mes collègues. C'est vraiment un équipe que j'essaie d'avoir. C'est que les gens se sentent bien ici. C'est très important qu'on se sente bien, qu'on vienne travailler avec la motivation au contraire de la boule au ventre. Et j'essaie vraiment de coordonner tout ça, que les gens se sentent bien, qu'on avance dans le bon sens et que ce soit dans l'intérêt de l'entreprise. Et c'est toujours un équilibre.

  • Bryan Umana

    Mais en termes de... Alors je comprends bien, il y a... ta motivation intrinsèque, vraiment cette passion que tu as, que ce soit vis-à-vis du domaine et d'infomaniac. Par contre, en termes peut-être d'apprentissage humain, psychologie humaine, parce qu'aujourd'hui, en tant que CEO, tu es un psychologue, tu gères... Quelqu'un m'a dit récemment, comment ? GDM, gestion des merdes. Alors, tu vois ce que je veux dire ? Peut-être que tu avais déjà cette appétence finalement de l'humain, et j'imagine. Sinon, je ne pense pas que tu serais le CEO aujourd'hui d'Infomaniac. Mais est-ce que tu étais outillé pour ça au fur et à mesure des années ? Est-ce qu'il y a eu des rencontres ? Boris, qui est toujours là et qui... et ça j'aimerais qu'on en parle aussi un peu ce duo que vous faites ensemble mais qui est-ce qu'il y a eu encore pendant ces années des mentors ou justement en fait des personnes marquantes mais dans le sens négatif et ce que je veux dire par là c'est peut-être une personne en qui tu avais confiance ou vous aviez confiance et puis finalement qui n'était pas la personne que vous pensiez Et donc, là, boum, tu level up, j'essaye de ne pas trop faire d'anglicisme, tu montes de niveau très rapidement.

  • Marc Oehler

    J'ai l'avantage d'être ici depuis 20 ans. J'ai aussi, par le passé, travaillé dans une autre entreprise avant. Cette autre entreprise, c'est une énorme entreprise. Dans cette entreprise, j'ai vu des choses qui fonctionnent mal. des cadres qui sont qui finalement profitent presque de leur situation c'est un peu les petits chefs comme on appelle ça, ce que nous ici on essaie vraiment d'éviter, des gens qui sont juste là pour donner des ordres sans arrêt mais qui n'ont ni queue ni tête et aucun bon sens ensuite en arrivant ici j'ai eu la chance d'avoir différents responsables des bons des moins bons des... de différentes façons de manager. Et je pouvais aussi voir la réaction que j'avais. J'ai pu observer évidemment ma réaction, mais aussi la réaction des collègues. J'ai eu l'avantage d'être des deux côtés finalement, entre le management et la partie d'employé sur management. Donc j'ai vraiment pu voir, tiens, quand cette personne fait ce genre de décision, ça a cet impact-là. Au contraire, si elle fait cette chose positive, les gens sont heureux, du coup c'est plus motivant, etc. J'ai vraiment pu... Voir cette évolution en interne de comment différents types de management réagissent sur les personnes, ça m'a vraiment permis d'évoluer fortement. Quand j'ai eu l'opportunité de commencer à manager, j'ai rapidement pris tout ce qui me plaisait et j'ai essayé d'éviter au maximum la partie déplaisante. Et même dans des choses compliquées, il peut y avoir du positif. C'est-à-dire que quand on doit dire à une personne, je ne sais pas, que... On ne la sent pas suffisamment motivée, etc. On peut avoir un peu une sorte de peur de lui dire les choses en face. Mais j'ai aussi vu finalement que quand on ne dit pas les choses, c'est presque pire. Parce que du coup, on fait un peu des sortes d'allusions, des sous-entendus. Les personnes sont perdues, on ne comprend pas ce qu'on veut. Tout ça, ça m'a permis de me forger. Après que j'ai passé vraiment le cap de faire des acteurs d'opération et de commencer à gérer des autres départements, finalement, de parler à des développeurs. des administrateurs système qui sont des métiers très techniques, c'est des ingénieurs, donc c'est encore un autre profil. Là, Boris m'a beaucoup aidé, c'est-à-dire qu'il avait fait ça pendant des années, donc il a rajouté cette couche d'expérience supplémentaire de comment faire avec des profils un peu différents qui ne sont pas de mon métier. Et je pense qu'il y a vraiment un truc qui m'a vraiment appris là-dedans, c'est l'empathie, c'est l'humain avant tout et l'objectif de l'entreprise. C'est vraiment de réussir, comme je disais avant, de faire converger ces deux choses et à partir de là on y arrive. Et c'est vraiment l'écoute, c'est la bienveillance, c'est parler avec les personnes, comprendre les personnes, entendre les besoins des personnes et y répondre. C'est aussi très important de toujours répondre aux demandes. Il n'y a rien de pire quand on a des responsables, qu'on pose des questions, on a des revendications. On dit « Ah ouais, mais ça, ça me déplaît. Pourquoi on fait ça ? C'est un peu bête, ça sert à rien. » Et que le manager écoute et dit « Ah ouais, ok, effectivement, je vais regarder. » Et il ne revient jamais. Il n'y a rien de plus frustrant. C'est justement ça, c'est mettre en place cette rigueur de répondre à chaque demande, d'être disponible. Et ça, c'est Boris qui m'a bien appris cette facette-là.

  • Bryan Umana

    Et j'entends de l'empathie, l'humain, mais... Comment est-ce que tu fais quand tu as une trahison humaine ? Est-ce que tu as eu dans ta carrière des trahisons ? Une ou des trahisons ? Et quand je dis trahison, c'est encore une fois une personne. On faisait confiance à cette personne-là. Et puis finalement, des mensonges. Tu vois vraiment un cas RH assez lourd potentiellement. Est-ce que ça, tu as eu dans ton parcours ? Dans tous les cas, il n'y a pas 36 000 solutions dans la vie quand on a une étape assez difficile, que ce soit un décès, que ce soit une rupture, rupture amoureuse, professionnelle, peu importe. Soit on s'habitue un petit peu sur son sort et puis on reste là. Soit finalement, on avance, on apprend et on continue. Donc toi, tu décides d'avancer, d'apprendre et de continuer. Mais comment est-ce qu'on garde de l'empathie et comment est-ce qu'on continue à faire confiance alors qu'on se fait trahir ? Professionnellement ?

  • Marc Oehler

    C'est... Personnellement, j'essaie d'être très loyal et juste. C'est important, je ne fais pas de coups derrière le dos. S'il y a des choses qui ne vont pas, je le dis. Je fais vraiment en sorte d'être constructif au maximum. J'ai déjà eu des situations avec des personnes qui m'ont trahi, c'est peut-être un peu le grand mot, mais qui ne m'ont pas rendu cette loyauté finalement, qui... Des personnes qui disent A et qui font B, c'est compliqué, on ne peut pas compter dessus. Je suis assez juste dans le sens, ou ça va dans les deux sens. Je suis loyal envers tout le monde, je suis direct envers tout le monde, sauf qu'effectivement il faut qu'on me le rende aussi, et si on ne le fait pas, il y a forcément des conséquences. ça peut être des conséquences simplement d'avoir une discussion franche qui n'est pas toujours agréable mais voilà je vais dire j'ai entendu ça comment ça se fait tu me dis l'inverse ça remet tout de suite un peu les pendules à l'heure pour revenir à la question précisément j'aime bien répéter que Un des trucs les plus difficiles que j'ai, c'est de ne pas devenir un vieux con. C'est vraiment ça. C'est de ne pas être trop finalement encrassé par les réactions négatives. Par exemple, on veut mettre en place un truc cool, une activité sympa, on se dit que ça va bien se passer, et puis il y a toujours sur 300, il y a toujours 10-15 personnes qui vont râler. Alors que c'est quelque chose de positif. La réaction primaire serait de dire, bon ok, si vous n'êtes pas content, on ne fait plus. Mais en fait, on ne peut pas faire ça. Et c'est justement ce côté-là que j'ai de ne pas devenir un vieux con, c'est de ne pas justement toujours se niveler vers le bas et de se dire, bon, les gens ne sont pas contents, on arrête. On essaie d'être souple, typiquement au niveau des horaires. Les gens peuvent partir, on fixe un peu des heures de début et de fin pour que les gens soient présents en réus. Mais si quelqu'un arrive un peu en retard, ce n'est pas très grave. Si quelqu'un, entre midi et deux, dépasse, ce n'est pas très grave. Mais il va toujours y avoir des gens qui abusent. Et là, il faut vraiment avoir la force de ne pas dire « Non, non, on ne va pas devenir plus rigide. Ce n'est pas parce qu'il y a quelques personnes qui abusent qu'on doit punir tout le monde. » Ça, ça permet de... Enfin, c'est dur, mais c'est ce qui permet de garder une boîte humaine.

  • Bryan Umana

    Je pense que c'est important de mentionner ça parce qu'aujourd'hui, on a... Enfin, j'allais dire Gen Z, futur Gen Alpha, j'en ai entendu parler il n'y a pas très longtemps. Ça, ce sera... tes enfants aussi exactement et puis ma fille qui a 3 mois et demi donc tu vois félicitations monsieur Génalpa et donc aujourd'hui les personnes ont besoin de raison ont besoin d'une mission de valeur et autres et moi je suis 100% aligné avec ça raison pour laquelle j'aime tellement votre boîte Infomaniac Mais c'est vrai que quand t'as une boîte et que t'as des personnes qui ne jouent pas le jeu, des fois t'as envie de te dire « Bon, vous n'êtes pas contents, alors organisation verticale, pyramidal, type armée, et puis c'est parti à l'ancienne ! » Et c'est pas si facile quand tu te ramasses porte après porte après porte de justement garder cette espèce de sang-froid. Et de continuer à se dire, non, mais voilà, c'est pas la majorité, c'est pas la minorité qui doit l'emporter sur la majorité. Et puis continuer à avancer dans ce sens-là. Donc je trouve que c'est important que tu le mentionnes, que chez Infomaniac aussi, il y a des personnes qui ne jouent pas le jeu. Et je trouve des fois, on oublie.

  • Marc Oehler

    Tu sais,

  • Bryan Umana

    quand t'es dans ton truc, t'es dans ta boîte, petite boîte, faisons-nous... j'ai deux casquettes, une qui est Will.i.telecom, c'est l'infrastructure informatique réseau téléphonique IP on gère des data centers aussi pour certains clients là on est une petite dizaine et puis l'autre, Startup, Solar Speed Clean Tech on lève des fonds, un peu la startup à la dure on va dire, plein de formes de mise en relation des parties prenantes du domaine solaire et là dans la startup, finalement tout le monde est à fond Parce que déjà, il y a plusieurs associés. Enfin, on est plusieurs associés. Parce que les devs, ils sont aussi à fond. Il y a une mission. Et puis, ils font le tout from scratch. C'est eux qui font les bases, finalement. Et chez WeLight Telecoms, c'est une PME, petite entreprise qui roule, on va dire. Alors, il y a des hauts, des bas. Mais par contre, effectivement...

  • Marc Oehler

    Des fois, quand tu as des cas RH un peu spéciaux et que tu as la tête dans le guidon, tu as l'impression que tu es le seul à vivre ça. Et donc, je trouve que c'est important d'avoir une personne comme toi qui vient d'une entreprise comme Infomaniac, où de l'extérieur, on a l'impression que les locaux sont incroyables, tout est rose, la vie est belle, un event par mois, etc. Et oui. de manière générale, mais il y a quand même des situations difficiles.

  • Bryan Umana

    Oui, bien sûr. D'ailleurs, on est presque passé à un event par semaine maintenant. On a augmenté la cadence. Il y a des événements difficiles. Après, j'échange aussi beaucoup avec d'autres personnes qui ont plus ou moins mon poste ou qui ont beaucoup d'équipes. Et cette situation, elle est un peu partout comme ça. Vraiment l'important, c'est de garder un peu la foi. On garde la foi sur l'humain, sachant que partout. Partout, il y aura toujours des gens qui râlent, qui ne sont pas contents, qui pensent que l'herbe est plus verte ailleurs. C'est un peu sur des légendes. Mais ce n'est pas grave. En fait, on discute avec ces gens, on explique nos arguments, ils entendent, ils n'entendent pas. L'important, c'est que globalement, ça se passe bien. J'entends plein de choses. J'essaie d'être vraiment accessible avec tous mes collègues. Il y en a qui osent plus ou moins quand on est 300, quand ça a un peu plus de distance avec certaines personnes. parce qu'on les côtoie simplement moins. Mais voilà, j'entends un peu tout. Il y a des choses qui me surprennent, des choses qui me surprennent moins parce que je commence un peu à comprendre aussi la nature humaine. De nouveau, ce qui est important, c'est de garder son objectif, sa vision, comment on souhaite être ici. Le travail, c'est une partie tellement importante de notre vie. On est là 8 heures par jour. Cinq jours par semaine, c'est énorme quand même, c'est 40 heures dans la semaine, il faut que ça se passe bien. C'est horrible, je parle des fois avec des amis, mes amis d'enfance, on n'est pas dans le même milieu, il y en a qui travaillent à l'État, il y en a qui travaillent dans des grandes entreprises privées, il y en a qui travaillent dans des petites start-up, il y en a qui créent leur boîte, il y a de tout. Mais des fois quand j'en entends certains qui sont tristes d'aller au boulot, ils arrivent le matin, ils espèrent qu'une chose c'est d'être à 18h. J'ai croisé une fois un voisin dans mon allée, c'était vendredi fin de journée. Je lui ai dit ça va ? Il me dit ouais comme un vendredi. Je lui ai dit ça veut dire quoi ? Il me dit ça veut dire que c'est bientôt lundi. Mais ce n'est pas possible, le niveau de dépression. On est là tellement, c'est tellement important d'être heureux dans son travail. Moi je fais tout pour l'être et je fais tout aussi pour que mes collègues le soient. Et ça c'est vraiment le maître mot. C'est presque ça qui va driver toutes nos décisions. On ne va pas faire des choses à contre-coeur. On fait des choses qu'on aime faire. Tout comme, par exemple, la charte environnementale qu'on fait. Il y a peut-être des gens qui pensent que d'autres entreprises qui sont peut-être un peu plus portées sur l'argent vont penser que c'est une souffrance pour la boîte. Au contraire, c'est une immense fierté. On vient travailler, on est avec des collègues cools, on fait des choses bien et on les fait bien. C'est ultra important. Donc moi, je suis vraiment content de travailler tous les jours, de venir tous les jours et je suis... content que mes collègues le soient aussi.

  • Marc Oehler

    Et comment est-ce que tu fais quand tu as trois enfants, dont un ou une, je ne sais pas si c'est une petite fille ou un petit garçon, assez petit, moins d'un an je crois, non ?

  • Bryan Umana

    Non, non, non, trois ans en décembre. Trois ans en décembre,

  • Marc Oehler

    le plus petit ?

  • Bryan Umana

    Le plus petit, oui.

  • Marc Oehler

    En fait, je pense que j'ai écouté un podcast dans lequel tu étais majeur. Ça va vite, ça passe vite. C'est ça. De trois ans à ?

  • Bryan Umana

    J'ai ma plus grande qui a 8 ans, le second qui a 5 ans et le plus petit qui va faire 3 ans en décembre.

  • Marc Oehler

    Ok, d'accord. Et ça fait 2017 et toi, tu étais responsable des opérations.

  • Bryan Umana

    Quand je suis arrivé directeur d'opérations et d'ailleurs, Boris m'avait dit à ce moment-là, comment tu vas faire ? Il n'était pas super content d'apprendre que j'allais avoir une fille là bientôt. Mais il m'a dit aussi, il m'a dit assez rapidement, voilà, ça va être dur. Et le poste de directeur d'opération, c'était aussi pour me tester, pour voir est-ce que je suis capable de tenir, d'avoir ça sur les épaules.

  • Marc Oehler

    Finalement, tu t'es dit, tiens, deux de plus pour te montrer que c'est possible. Deux de plus.

  • Bryan Umana

    Je reprends ta question. J'essaie de séparer pas mal ma vie privée de ma vie pro. On me demande souvent comment tu fais d'être autant chargé au travail, autant chargé à la maison. Déjà ma femme m'aide beaucoup, ça m'aide énormément de pouvoir être soulagé à ce niveau-là, de ne pas avoir à penser aussi à tout en dehors. Ensuite j'essaie vraiment de beaucoup séparer ma vie privée et ma vie pro, c'est-à-dire que quand je suis au boulot, je suis au boulot. Ça n'empêche que des fois on m'appelle, il y a des choses, je fais avec. Mais j'essaie quand même de séparer, je ramène... peu mes émotions personnelles au travail et l'inverse aussi. C'est-à-dire que des fois je suis en dehors, il y a un problème, il y a un serveur qui a une panne, il y a un client qui n'est pas content, on me demande des conseils, je vais y répondre, je suis toujours disponible, mon téléphone est toujours on, mais j'essaye quand même d'avoir ma tête qui est avec ma famille et vraiment d'avoir cette séparation. Je ne ramène pas du tout les problèmes du travail à la maison. je parlais avec un Un ami qui a une entreprise, il n'y avait plus tard que deux jours, on parlait de ça. Est-ce que tu parles à la maison de ce qui se passe au travail ? Et il me disait non. Et je disais, mais c'est marrant, moi non plus. Je ne parle absolument pas de ça. Je n'ai juste pas envie. J'ai envie de changer. De toute façon, moi, mon boulot, c'est de parler toute la journée. Je ne fais que de parler. Donc, c'est vraiment ça. Qu'est-ce que tu fais ? Je parle. Donc, je parle tout le temps. donc en fait une fois que j'arrive à la maison j'ai envie de parler encore mais d'autres choses c'était... Et après j'ai mes moments, c'est à dire que je vais aussi avoir besoin de mes moments. C'est à dire que j'essaie de faire pas mal de sport, de vélo, de course à pied, des choses qui me permettent d'être seul entre guillemets, de m'isoler. Et c'est là que je vais aussi beaucoup réfléchir, je me réfléchis beaucoup aussi au travail, sur la vie privée. Bon la vie privée elle roule plutôt donc je ne pose pas trop de questions, mais sur le travail voilà je me pose beaucoup de questions sur ah bah tiens il y a eu ça... j'ai pas trop aimé, ça faut trouver une façon de le faire, ah bah demain je vais voir lui, demain je vais voir lui, du coup je m'arrête, je note trois trucs, puis je repars. C'est aussi un petit, un sas de décompression, mais c'est aussi un sas de réflexion, là où je commence un peu à aller plus en profondeur sur ce qui se passe, comment améliorer les choses. C'est très très très souvent en vélo ou en marchant que je me fais ces réflexions, parce que sinon je suis tout le temps dans le feu, que je sois au travail, c'est le feu à la maison. C'est le feu, les enfants, ils aiment faire du bruit. Et voilà, du coup, j'arrive à bien répartir les deux. Je suis très agréablement surpris, parce que tout le monde me prévient, attention, ça va être dur, mais en fait, j'arrive à gérer, c'est cool.

  • Marc Oehler

    Et tu as toujours été de cette façon, de vraiment, quand tu fais une activité, tu fais pleinement cette activité, et ensuite, quand tu passes à une autre, tu passes à l'autre, parce que ça c'est un élément qui est pas trivial tu sais on dit beaucoup, je médite pas je médite plus, mais on dit beaucoup que la méditation aide à ça à vraiment ce focus exactement, ce focus finalement quand on parle du bonheur par exemple, on parle aussi de ça c'est très cliché ce que je veux dire, mais vive le moment présent et vive le moment présent, là c'est ce que tu dis quand t'es au taf T'es au taf, t'es pas à la maison avec les problèmes, etc. Et quand t'es à la maison, t'es à la maison avec tes enfants, avec ta femme, avec ta famille. Mais t'es pas en train de... Tu ne réfléchis pas à ce qui s'est passé ou t'es pas dans l'anticipation de... Dans un mois, j'ai ci, j'ai ça. Et aujourd'hui, c'est ce qui bouffe l'humanité, entre guillemets. On est anxieux ou on stresse à propos d'un événement qui va arriver en s'imaginant des éléments, en se disant... Si je loupe cette présentation dans deux semaines, qu'est-ce qui va se passer ? On se stresse déjà de parler devant un parterre de X personnes. Et quand on est à l'événement même, en fait, ça ne se passe pas du tout comme on imaginait. C'est soit pire, soit mieux. Et ça, c'est très fréquent. On l'entend tout le temps. Les gens, et je m'inclus aussi un petit peu dedans. Et ça, c'est un des éléments que... C'est un des kiffs énormes. pour moi le podcast, c'est que là, je suis vraiment avec toi. Je suis 100%, mais plus 200% focus à écouter ce que tu dis pour pouvoir essayer de répondre de la meilleure manière possible, de rien louper. C'est vrai que, par contre, souvent, quand j'arrive à la maison, parce que je suis très chargé avec les différentes activités, et puis il y a eu toute une période cette année, c'est une période de compliqué en termes... financière pour WeLightElecoms, un petit peu RH aussi. Et donc, ça a été très lourd. Et même si j'essaye un maximum d'arriver et de... et de ne pas ramener mes problèmes à la maison. N'empêche que, force est de constater que je suis quand même impacté. Et toi, tu as toujours réussi à faire la part des choses comme ça ?

  • Bryan Umana

    Il y a forcément des choses qui me touchent. Après, je suis quelqu'un d'assez optimiste. J'aime bien voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, à un tel point que je suis quasiment tout le temps en retard. Parce que même quand il reste trois minutes, je me dis que c'est bon, ça va passer. et c'est C'est ça qui fait que je pense que j'arrive à finalement pas trop être submergé, si on peut dire ça comme ça. C'est parce que, au final, je me dis tout le temps qu'on s'en est sorti pour tout, en fait. Si on est là aujourd'hui pour se parler, c'est que tout ce qu'on a eu jusqu'à maintenant qui n'était pas top, on s'en est sorti. Il y a eu plein de choses et on a eu plein d'événements. Ça peut être des choses professionnelles, ça peut être personnel, des séparations, des décès, des moments hyper durs. on a l'impression qu'on va... de ne pas se relever à ce moment-là. Mais finalement, on est là et on s'est relevé. Et je le dis aussi des fois à des collègues, quand on a un gros truc à faire, on a vraiment une grosse tâche, on dit ça va être chaud, ça va être compliqué, ça va être dur. En fait, je répète toujours, mais n'oublie pas, on a déjà parlé dix fois de tout ça, on a à chaque fois réussi. Donc c'est pourquoi on n'y arriverait pas cette fois. Et j'essaie vraiment de garder cette philosophie de se dire on va y arriver, on va y arriver, on va y arriver. Et ça me permet de ne pas trop être submergé par tout ça. Après, la séparation, pour revenir à la séparation de... du privé pro, c'est aussi de ce côté de ne pas me prendre la tête. C'est-à-dire que je ne vais pas être angoissé que mon téléphone sonne à un moment ou à l'autre. En fait, mon téléphone, il peut sonner à tout moment, dans le privé, dans le pro. Ok, très bien, ça va, je vis bien avec ça et je suis content. Le truc de vivre pleinement l'instant présent, là, par exemple, on est en mode avion sur le téléphone, ça ne m'arrive pas souvent. Donc là, je suis vraiment très présent. Mais sinon, ça peut arriver. Je vais avoir des... Je suis avec ma famille, on m'appelle, il y a un truc. Ou d'un coup, je pense à un truc qui s'est passé la veille, je réfléchis. Mais ça ne m'impacte pas négativement. Déjà parce que j'aime ça. J'aime ma vie privée, j'aime ma vie pro. Et en fait, j'essaie de garder une séparation physique. Mais je ne me prends pas la tête quand ça se mélange un peu.

  • Marc Oehler

    Et ça a toujours été comme ça ?

  • Bryan Umana

    Oui. C'est vraiment quelque chose que j'ai... Toujours fait, en fait. J'ai vraiment toujours séparé ma vie privée et ma vie pro. J'ai vraiment très, très, très rarement ramené mes problèmes familiaux ici. Presque, on va dire jamais. Et l'inverse. J'essaie vraiment d'être une machine avec ça.

  • Marc Oehler

    Ok. Et on est dans cette thématique. Une journée, enfin une semaine, plus ou moins type. Le type de marque, c'est quoi ?

  • Bryan Umana

    C'est parler, comme je disais avant. Je vais avoir des réunions qui sont hebdomadaires. Déjà, globalement, c'est des réunions. Mon but, c'est vraiment un rôle de chef d'orchestre. Je vais voir des personnes, discuter avec des personnes, régler des problèmes, en soulever d'autres. Mais ça va vraiment être toujours des discussions, des réunions, et après la période où je rattrape mes mails en retard. C'est à peu près ça, la semaine type. Je vais avoir des réunions hebdomadaires qui se déroulent toutes les semaines. Le lundi, ça va être réuni par exemple avec la compta, les RH. Après l'après-midi, c'est là où on va regarder un peu ce qui se fait en termes de conception, design. Après le mardi, ça va être sur des produits. Le mercredi, etc. C'est vraiment assez bien réparti comme ça. Donc ça, c'est un peu la partie que je connais par cœur et qui est, on va dire la routine, mais ce n'est pas du tout la routine mettre au boulot-dodo. C'est juste la routine parce que c'est à des heures fixes. Mais après, c'est à chaque fois plein d'aventures. Côté RH, c'est de l'humain. Donc, il y a plein de trucs dans tous les sens. Et côté produit, c'est feedback client. Est-ce qu'il y a eu des pannes ? Est-ce qu'il y a des nouveaux produits ? Où on en est ? Ça, c'est la partie fixe. Et après, on va avoir des rencontres avec des clients. On va avoir des événements exceptionnels avec des collègues. D'un coup, un événement particulier. panne plus grande, un nouveau produit qui va sortir, on a bien s'organiser en termes de communication ou comme aujourd'hui un podcast. Après, c'est toutes ces choses-là qui vont s'aligner sur ma semaine, mais grosso modo, c'est vraiment parler avec des gens et de résoudre des questions. Ça, c'est la base. Vraiment, je suis là pour répondre. Il y a des questions, je réponds et puis parfois après, c'est quand je vois qu'il y a un truc Merci. qui ne va pas, je vais réunir certaines personnes. Ce produit, typiquement, ce n'est pas très intuitif, il faudrait l'améliorer. Du coup, on met des personnes ensemble, on essaie de lancer ce projet pour que ça aille dans le bon sens.

  • Marc Oehler

    Les week-ends, tu bosses ? Les soirs, tu bosses ?

  • Bryan Umana

    De nouveau, ce sont des choses où je ne me prends pas la tête. Oui, je vais avoir des week-ends où je finis mes mails, j'envoie 2-3 messages. J'essaye d'éviter d'en aider mes collègues ou des Ausha. Je vais les programmer pour le lundi. Le but, c'est que les gens se reposent. C'est important qu'on se repose tous.

  • Marc Oehler

    Les Ausha, tu peux les programmer ?

  • Bryan Umana

    Ouais, on peut dire, on voit lundi à 9h.

  • Marc Oehler

    Enfin, je dis ça, avec WeLight Telecom, on utilise votre cas suite.

  • Bryan Umana

    Ah oui, bien sûr.

  • Marc Oehler

    Ah ouais, ok. L'autre jour, je voulais faire, je suis comme toi, j'essaye de ne pas déranger mes collègues le week-end, donc je programme les mails. Et l'autre jour, je voulais faire un catch-up, et j'ai programmé un mail, mais je ne savais pas qu'on pouvait programmer les cas.

  • Bryan Umana

    Ça, c'est la partie palpable. Et après la partie non palpable et qui est la majorité finalement de mon travail le week-end, c'est que je cogite. J'arrête pas de cogiter finalement et c'est vraiment de penser à bah tiens, comment faire ? En fait, c'est dès que j'ai un blanc, dès que mon cerveau en guillemets n'est pas capré par quelque chose, bah je commence à penser, ah mais tiens, ça y est, ce truc, comment on peut faire ? Ah, puis il y a ça. Aussi quand je teste, enfin quand j'utilise nos produits. Parce que je suis aussi utilisateur finalement. Dès que je vois un truc qui ne marche pas, je vais le remonter, je vais faire une note. Pour ne pas oublier le lundi, je m'envoie des mails à moi-même. Mais globalement, c'est vraiment le cogité. C'est ce côté de... Le soir, en me couchant, je me dis, il y a ce truc-là, il faut que j'arrive à le régler. Mais j'essaie aussi un maximum de noter, de poser les choses, pour ne pas que ça m'empêche de dormir. Sinon, on tourne trop en rond. Je note les choses. J'y repenserai demain, puis le lendemain je reprends, puis quand j'arrive lundi je suis hyper frais. Et c'est surtout beaucoup pendant les vacances. Là je suis parti en vacances une dizaine de jours seul. Seul ? Ouais, seul seul.

  • Marc Oehler

    Qu'est-ce que t'as fait ?

  • Bryan Umana

    J'ai participé à un marathon et je suis allé faire ce marathon à Chicago.

  • Marc Oehler

    Ah magnifique !

  • Bryan Umana

    Ouais, ouais. On en parle après. C'est dur mais...

  • Marc Oehler

    On en parle après.

  • Bryan Umana

    Voilà ce genre de... Ce genre de temps, ça me permet finalement de récupérer une énergie de dingue et de reset. En fait, je reboote vraiment littéralement. Sinon, je suis dans le jus, dans le jus. Plus ça avance, plus je suis dans le jus. D'un coup, j'ai une coupure, même si c'est cinq jours, quatre jours ou même un week-end. Ça me permet vraiment de me poser, cogiter, réfléchir, prendre du recul, parce que c'est important. Et après, je reviens et j'ai plein d'énergie. Thomas, que tu connais, qui est notre responsable de com, m'a dit « Depuis que tu es revenu en vacances, tu n'en peux plus. » Boris m'a dit hier « Tu es tué, mais tu as plein d'énergie. » C'est parce que finalement, j'ai tous ces trucs qui sont emmagasinés, que j'ai cogité, que j'ai noté. Et puis maintenant, j'arrive et je balance tout.

  • Marc Oehler

    Et puis l'IA, là au milieu, dans ta vie, dans l'organisation et autres, ça me fait une belle entrée en matière. à propos de l'IA, l'intelligence artificielle. J'ai vu hier soir, je crois, j'ai tapé ton nom. C'est temps, je tape souvent ton nom. Et puis, je pense qu'il y a trois ans environ, c'était plus ou moins quand on a eu l'annonce OpenAI, chat GPT, etc. Tu disais que vous utilisiez chat GPT. Maintenant, j'imagine que ce n'est plus le cas. ou en tout cas de manière minime ou bien centralisée notre épisode va sortir en décembre donc Eurya qui est aujourd'hui dans la casse-suite mais demain qui sera pas que dans la casse-suite d'après tout ce que j'ai compris exactement et demain c'est quand en termes de vous avez déjà une date ?

  • Bryan Umana

    Oui à En décembre ce sera déjà ? En fait on avance super bien, mais l'idée maintenant c'est de sortir quand on a suffisamment d'éléments dans l'IA, qu'elle fonctionne suffisamment bien pour qu'on ait vraiment l'effet waouh quand les gens vont le tester. Donc nous on l'utilise déjà, mais il y a des petits trucs qui nous dérangent encore, qu'on est en train d'améliorer. Il y a notamment la version, une chose qu'on n'a pas, c'est d'avoir une version gratuite. On ne veut pas le sortir sans la version gratuite, parce que sinon les gens vont aller, ils doivent se créer un compte, mais pourquoi je me créerais un compte ? J'ai déjà un compte partout, ça je comprends tout à fait. Donc voilà, on essaie d'améliorer encore ces choses-là avant de le sortir. Mais c'est un projet hyper excitant.

  • Marc Oehler

    Moi qui ne suis pas du tout dedans, qui suis juste un client, je me réjouis. Donc j'imagine pas vous.

  • Bryan Umana

    C'est ça. Quand l'IA est sortie, quand l'IA a fait un grand bond en avant avec la sortie de ChatGPT, c'est un peu ce genre d'événement. Je me souviens que j'étais, quand j'en ai entendu parler, j'utilisais la première fois. C'était assez fou. assez rapidement je me suis dit un peu dans la merde là quand même comment ça va faire enfin comment on va faire parce que ça demande des investissements des millions qu'on a pas voire des milliards sur le long terme qu'on a pas non plus donc c'est on était vraiment en train de se dire ah ça va être chaud là enfin et encore l'IA c'était que le début parce que quand ChatDéputé est sorti c'était un chat on posait des questions il répondait bien mais il n'y avait pas encore toutes les intégrations comme aujourd'hui la recherche web etc donc c'était C'était déjà chaud, mais assez rapidement, comme d'habitude, il y a la communauté open source qui commence à proposer des outils, qui commence à faire évoluer les modèles, c'est-à-dire que OpenAI fait chat GPT, il y a plein de communautés autour qui vont faire des protocoles, des éléments qui vont être repris par OpenAI, et on a vu que la communauté open source finalement réussit à se faire une place là-dedans. Il y a des modèles qui arrivent en open source, et là assez rapidement on s'est dit bon c'est cool on va pouvoir participer aussi, développer à notre manière, pouvoir bénéficier de certains modèles open source et puis les améliorer. Et un jour ce qu'on aimerait c'est aussi développer un autre modèle, un autre modèle à nous, vraiment 100% souverain. Aujourd'hui on utilise des modèles qui sont étrangers, donc qui sont un petit peu orientés. Il n'y a aucun modèle 100% objectif, il y aura toujours des biais. Mais là aujourd'hui on est super content de ce qu'on a, on a quelque chose qui marche super bien, on peut lui poser des questions, lui envoyer des images, il répond. Enfin vraiment tout ce que je fais au quotidien avec le GPT, je le fais aujourd'hui avec Uria, ça marche super bien. L'équipe qui travaille dessus elle est super motivée, ça fait ultra plaisir d'avoir des gens qui sont à fond. et ce que j'aime bien c'est que C'est qu'ils me disent des trucs genre « Ah non mais ça il faut qu'on le fasse bien parce que ma mère va l'utiliser. » Donc ça c'est encore mieux parce qu'on sait, là on connaît nos clients. Donc c'est important, tout le monde bosse dessus, on a une grande fierté de sortir cet outil et on l'a léché. C'est-à-dire qu'on a fait des illustrations dessus, des animations. Donc ouais, ça va être incroyable quand on va le sortir d'ici début décembre, fin novembre, début décembre.

  • Marc Oehler

    Ok, donc normalement... L'épisode sortira début décembre, donc on verra si on est synchro ou non.

  • Bryan Umana

    Voilà.

  • Marc Oehler

    Ouais, bah magnifique, je me réjouis.

  • Bryan Umana

    Et après, il y aura aussi des intégrations dans nos outils. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a la rédaction de mails. On a aussi, quand on ouvre un document dans le drive, on peut poser des questions sur les documents. Et ce qui va suivre, et c'est la partie la plus excitante, c'est qu'on reçoit un mail, on le résume, ça le traduit en même temps. Ensuite, on se dit, bah tiens, on va prendre les dix derniers mails de cette personne, on va poser des questions. C'est toutes ces choses qu'on est en train d'intégrer maintenant. Bientôt, une entreprise pourra simplement aller dans le drive et dire « Comment j'ai payé d'électricité la semaine passée ? » Elle pose la question, ça va aller chercher dans toutes les factures liées à l'électricité automatiquement, comprendre ce que c'est et donner le chiffre. Et après, on pourra aller beaucoup plus loin. Ça va être de poser des questions simplement sur un peu plus organisationnelles. Par exemple, là, il y a tous les PV des réunions qu'on fait sur les cinq dernières années. Qu'est-ce que tu penses qu'on peut améliorer finalement dans notre façon de travailler ? Et l'IA amène une nouvelle approche. On sait très bien que l'IA, ce n'est pas vraiment de l'intelligence. C'est juste qu'on prend plein de données et puis on mélange. Mais ça permet aussi justement d'avoir cette vision mathématique que nous, en tant qu'humains, forcément on perd, ce qui est logique. Mais là, on pourra justement aussi nous permettre à chaque fois de nous recentrer et de dire, tiens, analyse un peu ce qu'on a fait ici, analyse ce projet. Je parlais avec un ami aussi qui me disait que eux maintenant en fait ils prennent tous les échanges de mails qu'ils ont avec leurs clients, tous les tous les travaux qu'ils ont fait autour d'un projet, ils mettent tous dans un dossier et ils demandent à l'IA qu'est ce qu'on peut améliorer encore ? Qu'est ce que tu peux nous proposer ? Et après il va pointer du doigt plein de petites choses et c'est tous ces oublis en fait qu'on fait, qu'après on est obligé de rattraper, bah là ça permettra d'anticiper et ça c'est sur quoi on bosse et là on va.

  • Marc Oehler

    Toi aujourd'hui, parce que Thomas, juste avant, Thomas Jacobsen, que tu as mentionné avant, donc on est mi-novembre et il m'a dit qu'il avait, il y a quelques jours avant, supprimé sa GPT de son iPhone, je crois. Toi aujourd'hui, tu n'utilises plus que le LLM, l'IA d'Infomaniac.

  • Bryan Umana

    Je viens de me désabonner aussi. Ça coupe à la fin du mois, pile quand le nôtre va sortir. Le seul truc qu'on n'a pas encore développé aujourd'hui et qui me manquera, c'est les instructions sur les dossiers. C'est-à-dire de faire des dossiers, avoir des instructions, comme ça on a juste à demander une question sans devoir faire un prompt immense, parce que c'est dans les instructions. C'est quelque chose qu'on est en train de développer, qu'on aura à la fin novembre, mais qu'on n'a pas aujourd'hui. C'est le seul truc qui me manque là maintenant pour plus jamais l'utiliser. mais par contre je suis déjà désabonné parce que je sais qu'on l'aura donc clairement je suis désintoxiqué aussi ce qui est super embêtant avec le GPT c'est qu'on sait qu'il garde les données donc tout ce que j'utilise dessus je suis toujours obligé de le censurer quand ça me concerne pas pour moi même j'auto accepte certaines choses que j'envoie mais pas pour d'autres donc je vais pas typiquement si je dois l'aider à rédiger un mail je vais enlever le nom de l'applicant avec qui je parle et ce genre de choses euh C'est super embêtant. Là, avec RIA, ça marche très bien. Je ne le fais plus. Là, je gagne du temps de fou. Parce que chez Infomaniac, on ne garde pas les données, on ne les stocke pas. Ça change énormément le jeu.

  • Marc Oehler

    Je profite. Tu parles de protection des données. Comment est-ce qu'Infomaniac se positionne aujourd'hui sur la nouvelle ordre de l'ensuite, sur la surveillance des télécommunications ? Pour les personnes qui suivent un petit peu, on en entend beaucoup parler Il y a eu votre ami Proton qui a annoncé On ne sait pas encore, peut-être que toi tu le sais ou vous le savez Qu'il allait potentiellement partir de la Suisse en partie à cause de cette nouvelle ordonnance C'est hors de question que vous partiez pour ces raisons-là voire même sur deux questions que vous partiez, point. Pourquoi est-ce que, alors je ne vais pas te faire parler pour proton, tu n'es pas proton, mais pourquoi est-ce que potentiellement eux partiraient, mais vous pas, qu'est-ce qui les fait partir, enfin plutôt, qu'est-ce qu'une entreprise comme eux met en avant pour partir et qu'est-ce qui fait que vous en fait, ça ne change rien, ou entre guillemets, ça ne change rien ? et vous restez ici, comment est-ce que vous vous positionnez sur cette nouvelle ordonnance ? Et peut-être est-ce que tu pourrais expliquer un peu cette manière très globale, cette nouvelle ordonnance ?

  • Bryan Umana

    Déjà c'est drôle que tu dises « amis protons » parce que souvent on essaie de nous mettre dos à dos suite à des positionnements qui sont différents, donc on n'est pas dos à dos. Comme tu dis, je ne peux pas non plus me prononcer pour eux. Ils ont été très clairs sur les raisons de pourquoi ils partent. C'est justement cette ordonnance sur pourquoi ils pourraient partir, surtout, parce que ce n'est pas encore acté. Eux, c'est leur business model. Leur business model est basé sur la privacy, quasi exclusivement sur la privacy. Donc, c'est très important pour eux d'avoir un... un cadre légal en Suisse qui soit irréprochable à ce niveau-là. Et à partir du moment où ce cadre évolue, pour eux ça devient compliqué et je comprends entièrement. Et pour nous, c'est aussi le cas. Nous, dans le business model, on est aussi connu pour le respect de la vie privée. Toutefois, il est un petit peu différent et c'est pour ça qu'on a eu un positionnement différent. Nous, on se base sur le fait qu'on n'analyse pas les données de nos clients. On est un hébergeur. avant tout pour des particuliers et des PME qui vont être sensibles au respect des données, mais qui n'ont pas besoin d'anonymat. Chez nous, ce n'est pas de l'anonymat, on s'inscrit, on met nom, prénom, téléphone, adresse mail, et après nous on garantit le respect, c'est-à-dire qu'on ne va pas utiliser leurs données pour entraîner des modèles ou pour les revendre ailleurs, encore pire. Mais voilà, ce n'est pas du tout ce qu'on fait. Nous, on est là-dessus. C'est pour ça qu'on a un positionnement un petit peu différent au niveau de cette loi. La loi, elle va exiger que si elle passe, c'est une ordonnance. Donc là, on essaie de faire en sorte que cette ordonnance soit modifiée dans sa substance pour que finalement, on ait la population qui puisse se prononcer. Parce que sinon, une ordonnance, la population ne peut pas se prononcer. C'est le Conseil fédéral qui valide directement. Donc on essaie vraiment de faire en sorte que ça évolue, que ça perde sa substance et qu'après on se prononce dessus.

  • Marc Oehler

    Ça va demander de stocker plus de données, d'avoir une collaboration plus étroite avec la justice et aussi avec la police. Et ça, c'est un des gros soucis pour nous. C'est qu'une demande d'accès à des datas doit pour nous toujours passer par un juge. C'est important de la séparation des pouvoirs et c'est pour ça qu'on s'oppose aussi à cette loi.

  • Bryan Umana

    Et Proton ? Infomaniac et Proton, qu'est-ce qui vous différencie ? Pourquoi en fait est-ce que vous n'êtes pas plus proche ? Tu vois, on parle d'au-delà d'une... Et ça, vous ne le dites pas, c'est moi qui le dis. Au-delà d'une Suisse souveraine, c'est vraiment une Europe souveraine. Et ça, justement, c'est votre souhait. C'est vraiment plutôt qu'on... qu'on utilise les hébergeurs européens plutôt que les GAFAM. Donc, on a Infomaniac et Proton en Suisse. Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas plus de... Ou peut-être qu'on a, je ne sais pas, je pose une question. J'ai l'impression, typiquement, Proton, ils ont aussi un LLM, le RIA. Maintenant, vous, vous venez avec le vôtre. Pourquoi n'avoir pas fait quelque chose en commun ? Est-ce que c'est envisageable dans un futur ? Quelle est votre relation avec eux ?

  • Marc Oehler

    On collabore beaucoup avec des concurrents. C'est juste que historiquement, on est un hébergeur. Donc on a plus l'habitude de collaborer avec des hébergeurs. Breton est venu après. C'est une boîte qui est moins ancienne, qui collabore aussi beaucoup avec d'autres entreprises de la place. Je pense que ça ne s'est juste jamais fait, puisqu'aujourd'hui il n'y a pas de derrière-pensée ou de choses comme ça. Maintenant on est ouvert à discuter avec Proton, on l'a déjà fait, ça s'est bien passé. On aime la concurrence aussi. En FOMINA, globalement, c'est important d'avoir de la concurrence, c'est important d'avoir pas un seul acteur. C'est justement le problème qu'on a avec le GAFAM aujourd'hui, c'est d'avoir un Google qui est surpuissant, un Microsoft qui est surpuissant, et un Amazon qui est surpuissant. Et les trois, ils font la loi, ils décident de ce qu'ils veulent, ils influencent la politique américaine fortement, comme on le voit. Ils influencent la politique européenne aussi, fortement, en bloquant des lois, en faisant du lobbying très fort. Ça, ce n'est pas du tout ce qu'on souhaite. Ce n'est pas une économie qu'on souhaite, ce n'est pas le monde dans lequel on souhaite vivre. Nous, on veut de la concurrence. Il en faudrait plein, en fait, des InfoManag, des Proton, d'autres hébergeurs, d'autres entreprises de notre taille. Malheureusement, aujourd'hui, ce n'est plus le cas, parce que justement, ces hyperscalers, ils ont mangé une grosse part du marché, et nous, on a eu de la chance de survivre, parce qu'on a un autre business model, on a été assez grand, on a atteint la taille critique et la diversification critique pour être encore là aujourd'hui. Aussi le fait de très rapidement avoir arrêté de faire confiance en Microsoft, d'être passé sur de l'open source, sur des Linux, ça nous a sauvés clairement. Proton sont là aussi, ils ont leur business model qui est aussi radicalement différent du GAFAM. Donc c'est important d'avoir cette concurrence. Pourquoi on n'a pas fait quelque chose ensemble jusqu'à maintenant ? On a rarement fait des choses avec d'autres entreprises, ce n'est pas quelque chose de commun en tout cas avec les concurrents. Par contre, on souhaite de la concurrence. C'est-à-dire qu'on ne leur souhaite pas le malheur, mais on souhaite être meilleur qu'eux. Et eux, je pensais la même chose. Maintenant, c'est une rivalité que j'aime bien, qui motive. Parce qu'ils sortent des produits, on voit que ça bouge. Ils sortent des choses que j'aurais bien aimé sortir avant eux, sur lesquelles on bossait ou qu'on avait l'idée de faire. Et je suis sûr aussi que c'est la même chose dans l'autre sens. Donc c'est important. Pour revenir précisément à la question du LLM, pourquoi on n'a pas eu l'idée de le faire ensemble. Nous, on a commencé le nôtre il y a très longtemps, au tout début. Eux, ils n'étaient pas encore vraiment sur ce secteur. Le nôtre était devenu un peu, en guillemets, tombé aux oubliettes, parce qu'on s'était plus basé sur l'API qu'on proposait aux entreprises. Eux ont voulu faire une version grand public, ils l'ont sorti. Depuis, nous, on est en train de refaire Eurea. donc on a toujours été un peu sur une... Sur une chasse, un fait un pas en plus, l'autre fait un pas en plus et on monte comme ça. Au fond, on n'a pas tous les deux créé notre modèle. C'est des modèles qui sont open source, qu'on a récupérés et sur lesquels on a rajouté autour des éléments pour le rendre plus utilisable. Mais maintenant, ce que j'aimerais, c'est qu'un jour, comme je disais avant, c'est qu'un jour, on ait notre propre modèle. Et ce modèle-là, les investissements que ça demande, ça nous demandera forcément de nous allier avec d'autres acteurs et peut-être que là, ce sera possible.

  • Bryan Umana

    C'est vrai que je comprends la dynamique de... Ben non, en fait, vous, infomaniac, vous voulez de la concurrence parce que c'est justement la problématique qu'on a aujourd'hui avec les géants du web. Par contre, en tant que Suisse... Finalement, d'avoir deux acteurs, un comme Proton, un comme... Alors, moi, je connais beaucoup moins Proton. J'ai un MailChimp Proton parce que c'est un peu historique. Mais par contre, je ne connais pas leur structure. Je ne sais même pas... Je crois qu'ils sont à Genève aussi. Oui, oui. Mais je ne sais pas exactement tout ce qu'ils font. Je connais très peu. Mais on va dire que si on prend l'exemple des géants du web... Foumaniac est un tout petit acteur par rapport aux géants du web. J'imagine que Proton, c'est pareil. C'est là où je me dis qu'on a deux, par rapport au marché mondial, deux petits acteurs suisses. Pourquoi pas unir ces forces-là ? Parce qu'en Europe, on en a d'autres. Il y a d'autres acteurs aussi qui sont aussi très petits par rapport, encore une fois, à ces géants du web. si on a une belle... collaboration en Suisse avec d'autres acteurs européens, ça fait que finalement, on n'a pas ce monopole. On a quand même plusieurs acteurs en Europe avec une force quand même un peu plus importante que si finalement chaque pays a plusieurs acteurs. Parce que tu vois, j'ai l'impression que c'est aussi un peu la problématique de l'Europe. C'est que tu prends la taille de l'Europe et la taille des US, c'est plus ou moins la même taille, sauf que les US, c'est un pays. Alors que l'Europe, on a... Combien ? Vingt et quelques ? Beaucoup.

  • Marc Oehler

    Et beaucoup de langues différentes aussi. Exactement.

  • Bryan Umana

    Alors ça c'est clair, c'est une barrière, c'est une problématique. Mais n'empêche que justement, si... Alors, est-ce qu'on ne va pas parler politique ici, Union Européenne ou pas, voilà, c'est, je vais me dire, un petit peu égal, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que si on veut pouvoir consommer, utiliser les produits européens... Il faut vraiment qu'on puisse le faire et qu'on ait des alternatives comme vous. Sauf que j'ai l'impression que ce ne sera pas le cas. Il n'y a pas chaque pays qui aura leur infomaniac. J'ai l'impression que l'union fait la force aujourd'hui par rapport à ces géants, aux gars-femmes. Et c'est un peu pour cette raison que... que je posais la question. Ce n'est pas dans l'idée d'avoir un monopole européen et pour reproduire finalement ce qui se passe aux Etats-Unis.

  • Marc Oehler

    L'union fait la force, mais aussi la diversification des acteurs fait la force pour le consommateur. C'est aussi important. Il y a plein d'acteurs en Europe. On pourrait se demander pourquoi Etzner et OVH ne se mettent pas ensemble. Je pense qu'il y a plein de raisons. Et tout simplement, les deux acteurs se portent bien et ils n'ont aucune raison de le faire. Il y a aussi peut-être des... Alors je connais très peu ces deux entreprises, en tout cas de l'intérieur, je connais en tant que concurrent. Mais ils ont peut-être des philosophies différentes et que ça va être dur de les aligner. Proton et nous, par exemple, on a déjà la structure, finalement, de comment les produits sont réalisés, c'est totalement différent. Proton... vont mettre un maximum dans le front, en fait, dû à leur encryption de bout en bout. C'est totalement différent de nous. Nous, on n'est pas du tout organisés de la même manière. Donc, nous, on chiffre plus derrière, en fait, en bac. Donc, si on voulait faire quelque chose ensemble, il faudrait qu'un de nous deux trahisse notre façon de faire. Donc, ça va déjà être compliqué. Ensuite, effectivement, on est les deux à Genève. Et c'est ce qui est assez drôle, c'est que... Deux acteurs, j'ai l'impression, en Europe, qui font un webmail. Il faut que les deux soient à Genève. Et ça, c'est un peu compliqué pour le recrutement. On a déjà peu de candidats et en plus, on va le diviser par deux. C'est un peu dommage. Mais d'un autre côté, c'est aussi bien d'avoir un pôle technologique qui se construit ici. D'avoir Genève qui a deux entreprises bien connues. Donc ça, c'est sympa. De nouveau, c'est de concurrence. Et ouais, on n'a pas de raison de vouloir faire quelque chose ensemble. C'est juste une concurrence qui est saine. Ils font des bons produits, on fait des bons produits, on se stimule, on se partage malheureusement les candidats développeurs.

  • Bryan Umana

    Par rapport à ça, par rapport à la nouvelle ordonnance, par rapport aux géants du web, les données, quelle est la problématique d'avoir ces données dans les GAFAM ? Donc les GAFAM, les Google, les Microsoft, Amazon, Apple, je pense que je l'ai oublié, Facebook, qui ne s'appelle plus Facebook, mais bref. En plus, les jeunes ne connaissent plus Facebook, ne connaissent pas Facebook. On est vieux, ça. Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui dit, bon, de toute façon, moi, je m'en fous. Alors déjà, ça m'embête de passer de mon vieux Google Drive au K-Drive parce que c'est pénible en termes de... Alors que ça ne l'est pas, mais je prends un peu l'avis qu'on pourrait entendre. Donc de passer de Google Drive, de migrer le tout sur KDrive. Et finalement, j'ai rien à cacher. Les photos de ma famille, les photos... Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui te dit ça ?

  • Marc Oehler

    Le rien à cacher, il me dérange toujours beaucoup. Parce que quand on me dit j'ai rien à cacher, j'ai dit donne-moi ton téléphone. Du coup, il y en a toujours au moins une photo gênante sur son téléphone. On se prend en photo, j'ai du bide. Il y a toujours un truc gênant. Donc ça, c'est déjà un argument un peu simple. Il y a énormément d'arguments qui vont en faveur de la souveraineté. Il y a déjà un qui est très important, c'est la souveraineté globale. Au-delà d'avoir la souveraineté sur ces données, c'est la souveraineté tout court. On sait que le numérique, c'est l'économie de demain. On sait qu'on voit déjà la... taille des GAFAM aujourd'hui, ça va encore plus grandir dans le futur. Est-ce que c'est ce qu'on souhaite ? Est-ce qu'on souhaite vraiment qu'il n'y ait plus que quelques acteurs qui partagent l'entièreté du gâteau, qui va être un énorme gâteau et qu'en Europe on n'ait plus aucune technologie, plus aucun savoir-faire ? Est-ce que c'est vraiment ce qu'on souhaite ? On voit déjà les problèmes que ça pose au niveau des industries, par exemple automobile etc. où finalement il y a tellement de délocalisations que le chômage monte dans ces pays. Là, c'est un peu ce qu'on est en train de faire, complètement même, dans le numérique. Donc ça, c'est en termes d'emploi, c'est un réel problème. On a des écoles en Suisse qui sont, et même en Europe globalement, on va parler pour l'Europe, mais on a des écoles qui sont excellentes. Mais ces écoles, aujourd'hui, on dirait qu'elles forment des étudiants qui, finalement, bosseront pour le GAFAM. C'est-à-dire qu'on va payer des formations pour, finalement, le donner au GAFAM, qui eux-mêmes ne payent pas d'impôts ici. Est-ce que c'est un modèle économique qu'on souhaite ? Non. Après, il y a aussi la partie des pressions qu'on pourrait avoir. Si toutes les entreprises européennes mettent toutes les données sur le GAFA, mais qui sait si demain on ne va pas se faire bloquer. On a pu avoir des taxes du jour au lendemain, 31% pour l'Europe, puis 15%, 31%, puis 39% pour la Suisse, du jour au lendemain. réelles raisons palpables, sans qu'on comprenne vraiment objectivement, ok, il y a ça, on a peut-être abusé. Non, il n'y a pas. Donc, qui sait qu'un jour, on ne pourrait pas avoir des menaces aussi à ce niveau-là. Donc, c'est très important d'être souvent sur le numérique, parce que c'est vraiment, tout simplement, l'avenir et déjà le présent. On doit garder la maîtrise de tout ça.

  • Bryan Umana

    Qui dit données, tu l'as dit à plusieurs reprises, infomaniac. est à la base un hébergeur. Hébergeur égale datacenter. Datacenter, pour les personnes qui ne sauraient pas, égale cloud. Tu as parlé du public cloud. Qu'est-ce que c'est le public cloud ? Comment est-ce que vous vous positionnez là-dessus ? Quelle est l'évolution des datacenters ? Il y a un an, avec Boris, l'épisode que j'ai fait avec Boris, hum Votre nouveau data center n'était pas encore terminé complètement. J'ai eu la chance de le visiter aussi. Magnifique projet où la chaleur est réutilisée, redistribuée. Tout a été pensé pour que l'impact soit le plus positif possible. Public Cloud, Evolution Data Center, où est-ce qu'on en est chez InfoManiac ?

  • Marc Oehler

    Alors le public cloud c'est, pour que tout le monde comprenne bien, c'est une infrastructure qu'on peut utiliser, que le public finalement, que tout le monde peut utiliser, à l'inverse d'un private cloud où c'est sa propre infrastructure. Le public cloud c'est l'infrastructure dont on peut consommer en tant que client, dans lequel on peut... en quelque sorte reproduire ce qu'on avait à l'époque quand les entreprises avaient leur rack, avaient leur serveur, leurs différentes machines et services dans leur bâtiment. Aujourd'hui ça ne se fait plus trop et tout ça s'est transposé dans le cloud où on va louer des machines chez un hébergeur. Et pendant une certaine période c'était des machines physiques qu'on louait, donc on s'enlevait finalement la contrainte d'avoir quelque chose d'un peu frais, un peu climatisé, avec l'électricité, les pannes d'électricité, internet, pannes d'internet, etc. Il fallait avoir cette maîtrise et en étant chez un hébergeur de housing, donc de serveur, on s'enlevait cette contrainte. Le cloud permet encore d'enlever la contrainte du matériel derrière. C'est-à-dire qu'on va être sur un ensemble de machines où finalement tout est distribué. C'est-à-dire que la data est sur plusieurs disques, sur plusieurs serveurs, parfois même dans plusieurs data centers. Le calcul c'est la même chose, ce qui fait qu'on peut perdre un bout de machine et le service continuera à fonctionner. Ça c'est le cloud, et le plus cloud c'est le fait qu'on puisse après aller le consommer en tant que client, prendre des machines virtuelles dessus et consommer notre infrastructure. Comme je disais avant, c'est vraiment l'avenir pour InfoVenax, c'est là que tout se dirige. Internet tel qu'on le connaît, avec l'IA, on voit que ça change. Les gens vont beaucoup moins sur Google, je pense que toi-même à titre privé, tu vas moins. Si tu regardes à l'époque, on allait sur Google, quand je dis l'époque, c'est il y a quelques années, même quelques mois peut-être, on allait sur Google 50 fois par jour et puis Wikipédia 3-4 fois par jour, minimum. Aujourd'hui, on va quasi plus sur Google et on va quasi plus sur Wikipédia. Donc on voit bien que ça, ça change. Et quelque chose qui va rester, c'est les apps. Donc les apps sur les smartphones, sur le mobile. Ces apps, elles doivent tourner avec une infrastructure derrière. Ça, c'est le public cloud. Les IA... tourne ces infrastructures derrière, c'est aussi le public cloud. Et c'est là-dessus que nous, on est en train d'investir un maximum, de construire une infrastructure qui est robuste sur plusieurs data centers. On est en train déjà de réfléchir à notre prochain data center qui sera encore plus vertueux que l'actuel, enfin que le nouveau qu'on a inauguré cette année.

  • Bryan Umana

    Et donc là, ça, c'est un projet que vous avez, très concret. Vous avez déjà défini le lieu. Oui,

  • Marc Oehler

    c'est toujours en Suisse, dans la région de Bulle. C'est le projet sous lequel bosse Boris.

  • Bryan Umana

    C'est lui le hardu des datacenters.

  • Marc Oehler

    Pour rigoler, on pourrait dire que quand on est geek, on aime bien construire des ordinateurs et mettre ça par graphique. Et lui, il a le level du dessus. Il construit des datacenters. Mais il aime ça et là, il est vraiment pleinement dessus. tout en formant d'autres collègues qui vont pouvoir prendre le relais aussi pour qu'on partage le savoir-faire. Ça va être dans la région de Bulle. Maintenant, l'avenir de tout ça, c'est d'avoir plusieurs data centers moins majeurs, moins importants, mais avec des services plus distribués. Qu'on ait des services vraiment qui sont hébergés un petit peu dans le nouveau data center ici à Genève, l'autre qui sera à Bulle, le prochain qui sera peut-être à Zurich, admettons. On peut avoir des services qui sont un peu partout et ce qui fait que les data centers deviennent moins critiques. C'est-à-dire que s'ils tombent, les services continuent à tourner, comme le cloud. Comme je disais, dans le cloud, on perd une machine, le service tourne, on ne voit rien. L'idée, c'est d'aller plus loin, de perdre un data center et on verrait rien. C'est vraiment comme ça qu'on va avoir une redondance complète.

  • Bryan Umana

    Et puis finalement, ce qui est intéressant, j'avais lu un livre il y a très longtemps, et ça parlait des smart cities. Des smart cities dans le sens... Et moi, ça me parlait beaucoup, étant dans le domaine aussi un petit peu avec Will.i.tel.com, où on parlait justement dans ce livre, il parlait, je n'ai plus le nom du livre, mais finalement, l'idéal serait un data center quasiment dans chaque ville, voire parfois dans des communes, qui est au sous-sol à un endroit. et puis qui en fait réutilise la chaleur pour l'envoyer vers les différents logements, des panneaux solaires un peu partout, qui vont justement produire de l'énergie pour ces data centers, etc. L'eau réutilisée. Et puis là, c'est ce que vous avez fait avec ce data center en début d'année. C'est ce que vous continuez à faire avec le prochain data center qui sera construit. Et en fait, ce qui est dommage, c'est que pas tous les data centers sont construits comme ça, alors que... sur le long terme, il y a un réel, si on veut parler financièrement, il y a un réel retour sur investissement ?

  • Marc Oehler

    Clairement, et ça c'est quelque chose qu'on aimerait que ça change. On se bat pour que ça évolue. Le projet, donc le D4, le data center qu'on a inauguré cette année, ce projet est open source. C'est-à-dire que tous les recherches qu'on a fait, les plans, les metrics, on a tout rendu open source sur le site d4project.org. Donc si un jour un concurrent souhaite faire un datacenter comme nous, il peut aller là-dessus, il va s'éviter beaucoup de recherches, beaucoup de frais, d'études, parce qu'on a vraiment tout rendu disponible. Et ce qu'on souhaiterait c'est qu'à l'avenir, c'est que la loi exigent que les data centers soient faits comme ça à l'avenir et qu'on arrête de créer des data centers. Aujourd'hui je vois et ça me choque qu'on a encore des fois des pages de vente data center qui s'ouvrent où ils disent data center à 17 degrés, 18 degrés mais il n'y a plus besoin aujourd'hui en fait c'est fini les serveurs tournent avec une chaleur beaucoup plus haute les arguments ça devrait être justement l'efficience d'utilisation de l'eau ça devrait être l'efficience énergétique voire mieux la récupération énergétique ça devrait être ça les critères. Aujourd'hui, on vend des critères qui sont obsolètes, tout simplement. À part la sécurité qui est toujours revivante entre avant et maintenant, ça c'est non négociable. Mais le reste, aujourd'hui, un data center ne doit plus être fait comme à l'époque. On en voit encore sans arrêt des projets. On entend parler, il y a quelques années, Microsoft qui avait balancé un data center sous l'eau. Tous les médias relaient l'info comme quoi c'est génial, mais c'est totalement pourri. Et il faut arrêter de relayer ce genre de trucs. pensée vertueuse et ça devrait être obligatoire.

  • Bryan Umana

    On a parlé de Boris à plusieurs reprises. Aujourd'hui, est-ce que toi, c'est un mentor ? Comment est-ce que vous fonctionnez ? Est-ce que vous êtes en duo ? Quel est son rôle pour toi ? Ou l'inverse ?

  • Marc Oehler

    Je pense qu'on se complète très bien. On a les deux des forces, on a les deux des arguments en notre faveur. On a aussi les deux des défauts, on se complète aussi là-dessus. Lui, il est aujourd'hui directeur stratégique, donc il voit vraiment la vision d'Infomaniac demain, après-demain, etc. Moi, comme ça, je peux vraiment me concentrer sur le présent, sur où est-ce qu'on va, qu'est-ce qu'on fait là aujourd'hui. attention le projet là qui est sorti dans trois mois et lui pense un peu plus loin il pense au futur data center et heureusement j'ai déjà beaucoup de boulot avec le quotidien là donc heureusement qu'ils pensent aux prochains data center heureusement qu'ils pensent à tout ça et en parallèle pour moi c'est aussi un mentor comme je disais avant dans le sens où des fois je me pose des questions où je fais des choix qui peuvent parfois être un peu un peu radicaux et je vais je vais le je vais le voir Et des fois, je lui pose des questions. Je lui dis, j'ai l'intention de faire ça, qu'est-ce que tu en penses ? Alors souvent, il me dit, ok, c'est cool, bien joué, ou des trucs comme ça. Mais c'est aussi important d'avoir quelqu'un qui va donner un avis clairement sincère et complètement en faveur de la boîte. Il n'y a aucun égo, ça c'est sûr. Et qui en plus est directeur au supérieur arché, ce qui fait que vraiment, il ne va pas se gêner non plus. Donc pour moi, c'est hyper complémentaire. Il y a plein de choses qu'on fait ensemble au quotidien. Comme je disais, l'évaluation des conceptions, là il est présent, en tout cas moi, il y a des produits sur lesquels il est beaucoup plus impliqué, plus fort, il est plus présent que moi physiquement et mentalement à ce moment-là, et d'autres ça va être moi, on se complète bien là-dessus. Et ça permet aussi, comme je disais avant, l'idée de ne pas devenir un vieux con, il est plus détaché du quotidien comme ça, donc ça permet aussi d'avoir plus de recul. Merci. Quand moi je suis un peu, ce truc qui revient, qui revient, qui revient, qui revient, lui il arrive en mode, eh tranquille, parce qu'il a moins l'émotion dedans, pour moi c'est important d'avoir ça et je suis aussi très très content que ça ait commencé comme ça, parce que si à l'époque il m'avait dit, tiens les clés, moi je me casse, ça aurait été compliqué, j'ai pu apprendre, ça me permet aussi un peu de savoir que j'ai pas. Tout repose exclusivement sur moi. C'est un super équilibre et je suis très satisfait de ça. Ça évolue. On voit aussi qu'il me fait complètement confiance. Je suis très libre de plein de choses. Je le tiens au courant. Il faut savoir qu'étant donné qu'il est propriétaire d'entreprise, il est aussi président du conseil d'administration. De toute façon, il y a aussi ce reporting. On se voit toutes les semaines. officiellement pour parler de tout mais en fait on se voit tous les jours tous les jours on parle on discute et puis et puis on parla des produits des évolutions il fait aussi énormément de feedback d'input il a aussi un niveau d'exigence élevé il va pas il va pas abandonner c'est à dire que si un truc qui le déplaît et que pour tout le monde ça n'a pas d'impossibles et que même tout le monde m'a convaincu que c'est impossible il va dire non non mais on va le faire ça aide beaucoup et puis ouais il est Je pense qu'on se compète super bien.

  • Bryan Umana

    Je change un petit peu de sujet, mais qu'est-ce que tu dirais aux marques de 2004 ? Si tu veux lui parler.

  • Marc Oehler

    Je dirais Ausha, ça va être cool. Je dirais que tu as fait le bon choix. J'ai quand même beaucoup de chance d'être là aujourd'hui. J'ai beaucoup d'avoir postulé ici, qu'on m'ait pris, que j'ai été à la hauteur de ce qu'on attendait à l'époque, que finalement tous les efforts que j'ai faits, des fois justement quand on remonte des choses... que tu n'as jamais de feedback, des trucs comme ça, mais je n'ai jamais lâché l'affaire aussi, je dirais aux marques de 2004, tiens, ça marchera au bout d'un moment. Donc, voilà, c'est ça, persévère, exactement.

  • Bryan Umana

    Il y a eu des doutes parfois, des remises en question ?

  • Marc Oehler

    Oui, j'ai fait près de dix ans au support sans réelle évolution. Au début, forcément, au bout d'un moment, je me dis, mais est-ce que c'est toujours ce que je vais vouloir faire plus plus tard ? Prendre des téléphones, répondre aux clients, c'est super cool. De voir plein de personnes indépendantes qui ont des soucis différents, c'est super. Mais des fois, il y a des triggers comme ça, des choses qui reviennent tout le temps. Et ça, c'est usant. Et là, des fois, effectivement, quand ça fait quelques années qu'on le fait, on se dit peut-être qu'on aimerait faire autre chose une fois. Mais j'ai toujours eu la passion, finalement, de ce que je fais. De nouveau, d'Internet, comme je disais, ça m'a... toujours permis de de de persévérer on peut dire et puis et puis à un moment donné ça a bougé il ya aussi l'organisation de l'entreprise qui a changé les produits qui ont évolué ce qui fait aussi que le boulot il serait invente J'étais assez bon aussi dans le métier. Je me lance des fleurs. Mais je répondais bien aux questions. Mes collègues venaient me voir, me poser des questions. Donc ça donne aussi une sorte de confort. C'est sûr que c'est agréable quand les gens viennent te poser des questions parce qu'ils savent que tu maîtrises le sujet. Donc ça, ça a aidé aussi à accomplir un peu certains doutes à un certain moment.

  • Bryan Umana

    Et on revient peut-être au tout début de l'épisode, ton enfance. parce que Donc ça, on ne l'a pas dit. On avait parlé avec Boris l'année passée. Boris n'a pas fait de hautes études. Je crois que votre CTO non plus. Il y a pas mal de personnes comme ça. Et toi, tu fais partie de ces personnes-là aussi.

  • Marc Oehler

    Oui. Le CTO, il a quand même fait le PFL. Ah, le CTO. Mais pas en informatique.

  • Bryan Umana

    Pas en informatique.

  • Marc Oehler

    Il n'a pas de hautes études d'informatique. Mais si tu lui parles, tu verras que c'est comme s'il avait fait.

  • Bryan Umana

    Oui, bon, finalement, c'est... C'est comme Boris, comme toi, c'est d'autodidacte, de la passion, etc. Et ça peut faire plus. Je dis ça peut parce que je n'ai pas non plus envie de cracher sur les études. Il n'y a pas une façon de faire. Et c'est ça que je trouve important de relever. C'est qu'on peut ne pas faire d'études. Si on a la passion et envie d'avancer, c'est possible. On peut aussi faire des études. De toute façon, il faut quand même aussi de la passion et envie d'avancer. Et puis, on peut atteindre nos objectifs.

  • Marc Oehler

    Après, on vient aussi d'une... Moi, j'ai 41 ans, comme je disais. René, je crois qu'il a 45. Donc, René Lurian, notre CTO. Boris, il a autour des 50. C'est une période aussi où il y avait moins d'études d'informatique qu'aujourd'hui. Il y avait aussi moins de diversité. Aujourd'hui, on a l'école 42. À l'époque, je l'aurais fait, cette école 42. Ça aurait été mon rêve, mais ça n'existait pas. Quand on est, en l'occurrence pour moi et un peu Boris aussi, quand on n'est pas super académique, c'est pas vraiment notre truc d'écouter les gens parler et d'apprendre. Autant on adore apprendre les deux, on lit des revues scientifiques, des trucs comme ça, donc on aime apprendre, mais c'était peut-être la façon qu'on nous apprenait qui n'était peut-être pas idéale. Ce qu'on a retrouvé ici, c'est qu'ici on fait, c'est vraiment le changement. À l'école, t'apprends beaucoup. C'est un certain rythme, là je parle vraiment pour moi, où je trouvais toujours un peu, enfin tu parles pendant trois mois de la même chose, on l'a compris au bout d'un moment, donc c'est un peu embêtant. En fait, tu arrives à Infomaniac et là tu fais quoi, et chaque chose que tu fais a une réelle conséquence, mais ça change tout. C'est hyper motivant et après tu as ta curiosité qui fait que tu es autodidacte et que tu évolues.

  • Bryan Umana

    On est malheureusement rattrapé par le temps. Je voulais juste revenir par rapport au marathon de Chicago. Donc, tu cours, tu l'as dit, tu fais du vélo. Est-ce qu'il y a d'autres activités que tu veux faire ? Je sais, je l'avais déjà entendu. Tu es fan de basket, de sport de manière générale. Tu as dit que ça t'aidait, typiquement le vélo et la course, pour réfléchir. Ce marathon de Chicago, c'était le premier, c'était un objectif, tu t'es fixé ?

  • Marc Oehler

    C'était un objectif. En fait, dans cette entreprise-là, il faut que vous voyez qu'il y a plein de sportifs.

  • Bryan Umana

    Il y a un coureur. Il y a plusieurs.

  • Marc Oehler

    Il y a justement Swan Blanc qui est ingénieur IA. Lui, il est marathonien, il vise de se qualifier aux Jeux Olympiques. Il est en dessous des 2h15 autour de ça.

  • Bryan Umana

    C'est le temps que tu as fait à Chicago. Oui exactement,

  • Marc Oehler

    je l'ai mis 5 minutes. Il y a René Lurian, notre CTO, qui a fait l'UTMB, qui va aller sortir en vélo, il va aller boire un café en Italie. Il y a du gros niveau, il y a des triathlètes, il y a de tout. Donc ça c'est motivant d'avoir des gens autour. Je me suis dit un jour, pourquoi je ne le ferais pas ? Je me suis dit, dans ma quarantaine, je vais faire un marathon, je vais m'inscrire à un major. Donc les Majors, c'est les six grands marathons. Il y a Berlin, Londres, Chicago, New York et Tokyo. Et je crois que je n'oublie rien. Boston et je vais être tiré au sort il y a peut-être une chance sur 15 sur 20 d'être tiré au sort et un soir je couchais mes gamins et en même temps je lui disais allez je m'inscris on verra bien et j'étais tiré au sort et là je me suis dit oh là là j'étais absolument pas prêt je courais pas j'ai fait je me suis blessé dans l'entraînement enfin c'était vraiment une purge l'entraînement mais voilà je l'ai fait j'ai fini Et c'était cool alors j'ai fait un temps tout pourri je vais pas le dire mais j'ai fini en pleine forme du coup le soir j'ai pu aller voir un match de basket j'étais content Le sport en général Alors pas le Chicago, là c'est plus un défi personnel Mais le sport en général C'est quelque chose qui permet vraiment de se détendre Je pense que Sans ça, la tension elle monte Et de pouvoir faire Courir, faire du vélo Faire du basket Je fais plein d'autres choses, j'ai fait de la boxe Pendant des années Tout ça ça permet de se défouler D'avoir vraiment une heure, une heure et demie Enfin, pas pour la course et le vélo, c'est quand même plus long, mais où tu es vraiment détendu. Et là, pour le coup, tu ne peux vraiment pas penser à autre chose. Donc, tu es vraiment bloqué sur le truc et ça détend. Je fais plein de choses en parallèle. Je suis un peu un passionné compulsif. Je vois un truc, j'adore, je fonce dedans. Et puis après, quelques mois, j'oublie.

  • Bryan Umana

    Ok. Et sport, vous avez une salle aussi, une salle de fitness ici. Tu en fais combien de fois par semaine ? Tu t'imposes une certaine discipline par rapport à ça. Et ça, depuis tout le temps ? Depuis tout le temps, tu fais du sport et tu gardes ça ?

  • Marc Oehler

    On va dans les trucs très personnels, mais je suis un gros mangeur, donc il faut que je fasse du sport, parce que sinon je gonfle. Et pendant un certain temps, j'avais bien gonflé, donc là, il fallait que je dégonfles aussi un peu. J'ai toujours fait du sport, en fait. Même à la période où j'étais au sommet de ma rondeur, je faisais déjà du sport, de la boxe, etc. À part pendant le Covid, où c'était déjà plus compliqué. Là, je ne courais pas du tout. mais oui je fais au minimum trois trois séances de course à pied par semaine et puis mais sinon je rajoute souvent d'autres trucs en parallèle où je vais faire du tennis je faisais de la boxe aussi un moment jusqu'à quatre fois par semaine j'essaye de faire pas mal ok marc

  • Bryan Umana

    j'ai un concept ou un une ancienne invité pose une question à futurs invités et donc voici la question quel conseil donnes tu souvent et que tu n'arrives pas à appliquer ?

  • Marc Oehler

    Il y en a sans doute plein, mais comme ça, c'est dur d'arriver à l'heure. Oui, je pense que ça peut être un bon exemple parce que j'insiste beaucoup sur la rigueur, en fait, ici, sur le fait que quand on s'engage à faire quelque chose, on le fait, on le tient, d'avoir un peu cet esprit pro parce que vu qu'on est... quand même très cool en parallèle, il y a des gens qui confondent un peu. Il faut être très pro et typiquement, je ne suis jamais ponctuel.

  • Bryan Umana

    Aujourd'hui, tu es à l'heure. Thomas m'a dit qu'il y a 10h15, tu es arrivé à 10h.

  • Marc Oehler

    C'est parce que j'étais stressé un peu, du coup, j'anticipe plus. Ce que j'ai donné comme exemple, c'est un peu bidon, mais je ne sais pas.

  • Bryan Umana

    À tes enfants, il y a un truc ?

  • Marc Oehler

    De... non. C'est dur.

  • Bryan Umana

    T'es irréprochable avec tes enfants ? Ah non, pas du tout, pas du tout.

  • Marc Oehler

    Non, il y a des choses où je sais que je ne suis pas du tout irréprochable, mais je ne dis pas aux autres de l'être. Mais c'est notamment, par exemple, avec mes enfants, des fois je perds patience, quand ça clique dans tous les sens, puis je ne sais pas combien de temps, ça monte d'un coup. Et je sais qu'il faudrait que je sois plus calme. Et puis ça, ma femme me dit, mais c'est là qu'il faut que tu prennes le relais, tu dois être calme. au moins ça m'énerve c'est un peu ce genre de choses En fait, on me dit des conseils que je n'applique pas. C'est plus ça, je pense.

  • Bryan Umana

    Je pense que c'est un bon exemple, le fait d'être ponctuel. La ponctualité. Parce que je me reconnais un peu dans ce que tu dis. Souvent, je me dis, là, ça passe encore. Encore cinq minutes, je termine ça à fond, je fais. Puis en fait, après, ça déborde un petit peu sur le reste. Et après, ce qui est paradoxal, c'est... Je n'arrive pas à l'heure parce que je glandais ou quoi que ce soit. C'est juste que tu as envie de terminer ce truc ou tu te dis justement peut-être que tu t'estimes un peu mal.

  • Marc Oehler

    C'est ça. Tu penses d'un jour que tu veux un moment que tu peux faire, traverser la ville en 10 minutes, ça passe, pas de problème.

  • Bryan Umana

    Oui, exactement. Marc, encore une fois, le temps nous rattrape. Ma dernière question, qu'est-ce que le succès pour toi ?

  • Marc Oehler

    Je pense que le succès c'est juste d'être heureux. C'est un peu bidon ce que je vais dire, mais c'est le plus important. C'est de se lever, d'être content. Moi c'est vraiment ça. Des gens vont baser le succès sur l'argent, sur la notoriété, sur je ne sais quoi. Moi, je suis juste content. Donc, c'est bien. C'est d'être accordé avec ses valeurs aussi. Je n'ai pas besoin de me trahir pour faire ce que je fais aujourd'hui. Et ça, c'est aussi super cool. Donc, je dirais que c'est ces deux choses.

  • Bryan Umana

    Et si tu avais un conseil pour une... pour un jeune ou un moins jeune qui veut se lancer, qui se pose des questions, est-ce que je dois vraiment continuer, j'ai l'impression que j'ai pas de retour par rapport à ce que je fais, alors que j'ai l'impression que je le fais bien, tu vois, un peu par rapport à ce que tu disais, où il y a eu parfois des doutes, qu'est-ce que tu dirais à cette personne-là qui doute un petit peu ?

  • Marc Oehler

    Je dirais de bouger, en fait, c'est le... Le pire, c'est d'accepter et de rien faire. Si la situation ne te convient pas, change. Fais autre chose, en fait. Après, quand on dit un jeune, je pense que c'est quelqu'un qui est en début de carrière. 20, 25, 30, tu peux changer. Après, tu commences à avoir des obligations et ça devient plus compliqué. Et puis après, c'est trop tard. Donc, il faut y aller. Et on parlait avant de persévérance. Je pense que ça fait partie aussi. Mais voilà, de ne pas... De ne pas tomber dans une routine qui nous déplaît. C'est bête. Je disais avant qu'on travaille 8 heures par jour, 5 jours par semaine. Il faut aimer ce qu'on fait. Donc, sois au moins sûr d'aimer ce que tu fais. C'est important.

  • Bryan Umana

    Marc, est-ce qu'il y a un élément qu'on n'aurait pas mentionné, qui te tenait à cœur de partager aujourd'hui ?

  • Marc Oehler

    Je crois qu'on a été très complets. Donc, non. Après, on pourra peut-être un jour faire une version 2. Avec grand plaisir. On pourra avoir d'autres thèmes.

  • Bryan Umana

    Merci beaucoup, Marc.

  • Marc Oehler

    Merci à toi.

  • Bryan Umana

    C'était un grand plaisir pour moi.

  • Marc Oehler

    Avec plaisir, merci.

  • Bryan Umana

    A bientôt.

  • Marc Oehler

    A bientôt.

  • Bryan Umana

    Ciao, ciao. Merci d'avoir écouté l'épisode en entier. Pour m'aider à continuer, je te demande une seule chose. Abonne-toi au podcast sur ta plateforme préférée, sur Spotify ou Apple Podcast par exemple, et sur YouTube. N'oublie pas de donner ton avis en le notant avec la meilleure note possible et de le partager autour de toi. C'est ce qui m'aide à continuer. On se retrouve en janvier 2026 pour le premier épisode de l'année. Ciao, ciao.

Description

Dans cet extrait, j’échange avec Marc Oehler, CEO d’Infomaniak, l’une des entreprises technologiques les plus respectées de Suisse. Il nous plonge dans les coulisses d’une société qui a choisi une voie exigeante : indépendance, innovation locale, souveraineté des données et responsabilité environnementale, bien avant que ces sujets deviennent tendance.


Marc partage les choix stratégiques, les renoncements nécessaires et les défis humains derrière la croissance d’Infomaniak, et explique comment il construit une culture d’entreprise autonome, responsabilisante et durable.


Tu y découvriras :

- Comment Infomaniak préserve son indépendance face aux géants du cloud

- Leadership et culture interne : autonomie, sens et performance

- Souveraineté numérique et décisions stratégiques

- Construire une entreprise durable et éthique


Sommaire de l'épisode :

(00:00) Intro
(00:50) Intro Bryan
(02:38) Début de l’épisode

(04:58) Qui est Marc ?
(06:15) Étapes clés de son parcours
(14:48) Son évolution en tant que leader
(23:16) Gestion de l’humain
(32:41) Gestion vie privée – vie professionnelle
(41:54) Sa journée type
(47:10) L’IA chez Infomaniak
(55:21) Nouvelle ordonnance suisse
(59:22) Différences entre Infomaniak et Proton
(01:09:24) Pourquoi ne pas laisser ses données chez les GAFAM
(01:12:55) Leur position vis-à-vis du public cloud
(01:20:38) Son duo avec Boris Siegenthaler
(01:24:27) Rétrospective
(01:29:05) Le sport dans sa vie
(01:32:47) Question d’un·e ancien·ne invité·e
(01:35:13) Le succès
(01:37:16) Fin


Un échange authentique et inspirant pour tous ceux qui s’intéressent à l’entrepreneuriat, la tech éthique et le leadership en Suisse, Suisse romande ou francophonie.


Pour nous voir en vidéo, rendez-vous sur YouTube, suis-moi sur Instagram pour plus de contenu, @bryanumana.swiss et retrouve tout ce dont on a parlé sur la fiche de l'épisode: https://bit.ly/ep64-marc-oehler


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Transcription

  • Marc Oehler

    Chez Infomaniak, on ne garde pas les données, on ne les stocke pas, donc ça change énormément le jeu.

  • Bryan Umana

    Comment est-ce qu'Infomaniak se positionne aujourd'hui sur la nouvelle ordonnance suisse, sur la surveillance des télécommunications ?

  • Marc Oehler

    Vraiment tout ce que je faisais au quotidien avec le GPT, je le fais aujourd'hui avec Uria, ça marche super bien. L'équipe qui travaille dessus, elle est super motivée.

  • Bryan Umana

    De 14 à plus de 300, de quelques millions à près de 60 millions de chiffres d'affaires.

  • Marc Oehler

    Je me dis tout le temps qu'on s'en est sorti pour tout en fait. Si on est là aujourd'hui pour se parler, c'est que tout ce qu'on a eu jusqu'à maintenant qui n'était pas top, on s'en est sorti. Il y a eu plein de choses et on a eu plein d'événements. Ça peut être des choses professionnelles, ça peut être personnel, des séparations, des décès, des moments hyper durs. On a l'impression qu'on ne va pas se relever à ce moment-là. Mais finalement, on est là et on s'est relevé.

  • Bryan Umana

    Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui dit « Bon, de toute façon, moi, je m'en fous. Ça m'embête de passer Google Drive, de migrer le tout sur KDrive. Et finalement, je n'ai rien à cacher. Les photos de ma famille. » Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui te dit ça ? Salut les amis et bienvenue sur mon podcast. où les épisodes échangent librement avec des entrepreneurs ou des experts. passionnés sur des thèmes variés comme le sport, l'éducation et la santé. Je suis Bryan Umana, associé gérant de l'entreprise Willight telecoms, spécialiste en infrastructures informatiques et téléphonie, COO et associé de la startup Solarsplit, une plateforme qui veut démocratiser l'investissement dans l'énergie solaire, enthousiaste de sport et de développement personnel. Pourquoi ce podcast ? Pour apprendre, être inspiré et partager tout ça avec toi. Dans ce dernier épisode de l'année 2025, j'échange avec Marc Oehler, CEO d'Infomaniak, une entreprise suisse basée à Genève. historiquement hébergeur web, devenue un acteur majeur du cloud et des outils collaboratifs. Elle se positionne comme une alternative européenne aux GAFAM, avec un focus fort sur la vie privée, la durabilité et l'impact social. Avec Marc, on a parlé des étapes clés de son parcours, de son évolution en tant que leader, d'IA, donc d'intelligence artificielle, et de son utilisation chez Infomaniak, de la nouvelle ordonnance suisse sur la surveillance des télécommunications, de la différence entre Infomaniak et Proton, de la raison de nos... pas laisser ses données chez les GAFAM, du public cloud et de bien d'autres sujets. Si tu veux en savoir plus sur la genèse d'Infomaniak, je t'invite à écouter l'épisode avec Boris Higuen-Tallaire qui est le fondateur et avec qui on a enregistré en 2024. Je ne te retiens pas plus longtemps mais avant, pour m'aider à grandir et à continuer, je te demande une seule chose, c'est de t'abonner à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes, de laisser ta meilleure note possible, c'est-à-dire 5 étoiles, et de commenter, c'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, et notre nouveau site internet est en ligne. Tu y trouveras toutes les références citées durant l'épisode. Bienvenue dans mon podcast et bonne écoute. Marc, tu as dit récemment sur LinkedIn, on marche sur la tête. C'est exactement ce qu'il faut absolument éviter en Suisse. Confier les données de défense à un prestataire non souverain. dépendant exclusivement d'une juridiction étrangère. Pourquoi est-ce que la souveraineté est si importante ?

  • Marc Oehler

    C'est une bonne question. Et d'ailleurs, c'était suite à l'article, c'était l'armée suisse qui avait rejoint Microsoft, il me semble, sur cet article-là. Il y a eu deux choses coup sur coup. Et depuis, l'armée suisse, via son chef, a fait marche arrière, a annoncé qu'en fait, finalement, il ne mettrait pas les données chez Microsoft parce que c'est trop dangereux. en raison de sécurité. Voilà, donc je suis quand même content que l'UEM s'en rende compte. Pourquoi ? C'est tout simplement parce qu'on est un pays souverain, on est un pays indépendant, et il faut qu'on puisse garder cette souveraineté. Et régulièrement, alors je ne suis pas spécialement pro-armée, régulièrement on pense quand même que l'armée c'est ce qui représente le plus la souveraineté. Si on commence déjà par, pour l'armée, mettre les données aux Etats-Unis, on a déjà un problème. Surtout que les Etats-Unis ont... Ces derniers temps étaient assez menaçants, en tout cas oralement, envers les divers pays européens, notamment en menaçant de prendre le Groenland ou même sur d'autres pays, notamment le Brésil où ils disaient qu'ils allaient avoir des répercussions suite à la peine de l'ex-président Bolsonaro. Ce sont des choses sur lesquelles on pourrait aussi être menacé à l'avenir si on devient trop dépendant.

  • Bryan Umana

    Donc l'armée suisse est revenue en arrière, ou en tout cas il y a ce souhait. C'est suite à des échanges que vous avez eus avec ? C'est suite à la communication que vous faites ?

  • Marc Oehler

    Alors on n'a pas eu d'échange directement avec l'armée suisse. Par contre, on a eu des échanges avec la Confédération. On parle, on a été voir des parlementaires, par exemple lors de la session d'automne. après je n'irai pas jusqu'à dire qu'on a fait bouger les choses par contre forcément c'est toutes ces petites actions qui sont menées parfois de concert ou indépendantes, font évoluer en fait les mentalités là-dedans. Il y a des actions de nous, il y a aussi des concurrents qui le font, et puis des grands médias aussi simplement qui se posent des questions en fait sur la souveraineté. Et au bout d'un moment, ça fait écho.

  • Bryan Umana

    Et Marc, peut-être pour les personnes qui ne te connaîtraient pas, et qui nous regardent et qui reconnaîtraient cette magnifique salle où j'ai été il y a environ un an. Qui es-tu Marc ?

  • Marc Oehler

    Je suis Marc Huller, j'ai 41 ans pour encore quelques jours. Je suis directeur général d'Infomaniak et je suis dans cette entreprise depuis plus de 20 ans. La moitié de ma vie, j'ai passé ici. J'ai commencé au support technique et ensuite j'ai évolué à différents postes. J'étais responsable du support, ensuite j'étais directeur des opérations chez Infomaniak et depuis décembre 2020, je suis directeur général.

  • Bryan Umana

    Tu es Genevois ?

  • Marc Oehler

    Oui.

  • Bryan Umana

    Et donc tu l'as dit, plus de 20 ans depuis 2004. Exact. Donc tu commences dans le service support. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je sais, on te le dit souvent aussi, tu as plus de 20 ans dans la même boîte. Aujourd'hui, c'est quand même assez rare. En plus, on va dire que tu as gravi tous les échelons pour arriver à prendre le lit de l'entreprise. de la structure, de cette belle structure qu'est Infomaniak. Si tu regardes ton propre parcours, avec un peu de recul, quelles ont été les étapes clés qui t'ont permis d'arriver là où tu es aujourd'hui ?

  • Marc Oehler

    Alors c'est dur à dire, c'est beaucoup d'éléments mélangés. Je dirais que déjà, j'aime profondément la boîte. et déjà avant de travailler ici, je voulais travailler chez Infomaniak et j'ai été client d'Infomaniak quand il s'était un magasin de vente d'ordinateurs. Donc déjà là, j'avais acheté un ordinateur chez Infomaniak. J'ai aimé l'ambiance, j'ai dit un jour peut-être que j'essaierai de travailler ici. Et après quelques années, j'ai eu l'opportunité justement de rejoindre les supports techniques. Donc déjà à partir de là, j'étais déjà très fier de travailler ici. Ça m'a donné la motivation qui fait que... que peut-être qu'on fait un petit peu plus, qu'on se donne un peu plus. Ensuite, ce qui aide aussi, c'est que je suis passionné finalement d'informatique, mais plus globalement en fait de tout ce qui se passe autour d'Internet. Donc travailler finalement chez un hébergeur qui est vraiment directement lié à Internet, c'est un peu mélangé avec la passion. C'est-à-dire que non seulement c'est un travail, mais c'est quelque chose qui m'intéresse énormément. Donc j'ai aidé des clients pour leur site Internet. Je discutais avec des collègues qui sont tout aussi passionnés, puis qui testent aussi les nouvelles technologies. Donc en fait, c'est toujours intéressant ce qu'on fait ici. Et après, par passion, vu que je faisais aussi beaucoup de sites internet ou de bidouilles, je pourrais dire, de mon côté, ça m'a permis vraiment de mieux comprendre ce qu'on fait et finalement d'être très à l'aise dans mon métier de support technique. Et petit à petit, je me suis aussi, j'étais de plus en plus à l'aise avec les collègues. J'ai toujours été à l'aise avec les collègues, mais après, avec l'expérience qui vient, on commence à aider les collègues, on peut aussi plus rapidement insister sur certains points, par exemple des évolutions qu'on devait faire, infomaniaques, mais qu'on n'arrivait pas pour des questions techniques, c'était compliqué, ou que ça prenait trop de temps, ou que ce n'était pas possible, etc. En fait, à force d'entendre les besoins des clients et d'avoir soi-même ses besoins, ça fait qu'on pousse encore plus. Et ça, ça m'a aussi permis de me faire remarquer. C'est là que Boris Sigenthaler, qui est le fondateur d'Infomaniak et qui a été directeur jusqu'à 2020, c'est là qu'il a commencé à voir que j'en voulais finalement, que je défendais vraiment l'intérêt des clients, je défendais vraiment l'intérêt d'Infomaniak. Et ça, c'est aussi un des éléments clés. Donc je dirais, il y a vraiment le fait d'être fier. et presque amoureux de la boîte, je pourrais dire, le fait de très bien connaître les produits, très bien connaître finalement le marché et ensuite défendre avec beaucoup d'intérêt les clients et Infoméa globalement.

  • Bryan Umana

    Est-ce qu'il y a des faits marquants pendant ces 20 ans ? Des étapes importantes qui ont fait que que ce soit des relations complémentaires ? ou à l'inverse très portante ou un événement, je ne sais pas, un gros client qui a signé, qui a fait que vous avez pu investir encore plus dans la boîte, tu vois, vraiment un ou plusieurs.

  • Marc Oehler

    Un Fomenac ou moi particulièrement ?

  • Bryan Umana

    Je dirais qu'il y a un lien dans le sens où c'est plutôt toi, ton parcours. Et donc de facto infomaniak aussi ?

  • Marc Oehler

    Il y a beaucoup de points. Après, c'est une question un peu compliquée. C'est dur à répondre comme ça, mais il y a beaucoup de points marquants. Je me souviens en fait, après, est-ce que c'est des choses qui m'ont aidé dans mon parcours ou non ? Je ne sais pas trop. Mais déjà, par exemple, quand je suis arrivé, Google existait à peine. et les smartphones n'existaient pas. Donc il y avait déjà tout ce gap, cette évolution qui... qui a apparu au fur et à mesure de mon parcours ici. Et puis après, il y a vraiment aussi, par exemple, je me souviens, il y avait un grand CMS qui est Joomla, par exemple, qu'on avait réussi à récupérer pour héberger la communauté francophone de Joomla chez nous. Ça, typiquement, c'était un des points forts, un des faits marquants, parce que c'était aussi beaucoup de discussions, c'est une grande communauté. ils voulaient avant tout euh euh être sûr que tout fonctionne et aller chez un hébergeur plus connu à cette époque. Mais voilà, de par le fait que je suis passionné par le domaine, que je suis content de parler avec eux, je pense qu'ils ont aussi eu une sorte de feeling et que ça a permis finalement de rendre ça possible. Ils ont été hébergés chez nous et ils se sont rendus compte que finalement ça allait très bien, ils étaient très contents et c'est quelque chose qui a duré des années. Aujourd'hui cette communauté, elle est... Elle n'existe plus vraiment, Joomla, c'est un peu disparu. Mais on avait aussi fait ça avec la communauté WordPress francophone après, qui est toujours présente. Il y a d'autres faits marquants, c'est les évolutions de l'entreprise, où là, c'était clairement des gros changements. C'était historiquement à Fomana qu'on avait commencé avec une offre unique, qui était de l'hébergement et des mails. Cette offre, quand on est arrivé... On a littéralement cassé le marché parce que les prix c'était de 1500 euros par mois et quand on est arrivé, on est arrivé avec un prix autour des 200 euros. En France-Suisse c'est l'équivalent, j'ai l'habitude de parler en euros vis-à-vis de ce tarif. On a cassé le marché à ce niveau-là et puis avec l'évolution, on est aussi devenu un peu cher finalement parce qu'il y a d'autres acteurs qui viennent. et puis qui propose la même chose un peu moins cher et là on a dû se réinventer. On a dû se réinventer totalement, il y avait aussi finalement l'écosystème autour de nous, la concurrence qui évoluait, qui proposait des nouveaux services. Et ça c'est autour de 2017-2018, on a dû proposer des services basés sur le cloud, basés sur le streaming qu'on faisait déjà depuis un certain moment, mais c'était l'idée de le proposer au grand public. C'est un autre tournant, c'est quand on a attaqué cette partie-là, ce changement de sortir de ce produit unique. Et aujourd'hui, on est encore sous cette lancée. C'est-à-dire que tous les produits qu'on a aujourd'hui sont issus de cette diversification. Le cloud nous a permis d'avoir le Pubicloud, qui est aujourd'hui un de nos produits phares. Et le Pubicloud, c'est un des produits qui a le plus d'avenir. On a la plus grande progression dessus, on est extrêmement reconnu dessus, et ça permet à des entreprises de toutes... de taille de nous rejoindre pour la partie infrastructure.

  • Bryan Umana

    Quand tu parles de... Je vais noter et puis on parlera du public cloud après. J'aimerais juste rester sur cette partie de ton parcours. Et toi, humainement, étonné qu'encore une fois, tu aies passé du support à CEO, à directeur général d'Infomaniak, typiquement en termes de collaborateurs, collaboratrices. Comment est-ce que vous étiez quand tu as commencé ?

  • Marc Oehler

    Alors oui, ça c'est un fait marquant d'ailleurs, effectivement. Je suis arrivé, on était 14, et aujourd'hui on est près de 300. Ça a beaucoup évolué, on est beaucoup plus. Ce qui est très intéressant, c'est que sur les 14 qu'on était au début, il en reste encore une dizaine qui sont encore prêts. Ah ouais,

  • Bryan Umana

    magnifique.

  • Marc Oehler

    Oui, donc le noyau, on va dire, de base, on est toujours là. On a tous évolué un peu dans des postes différents. Mais on est toujours présent et ça fait aussi une équipe super soudée en fait sur ce noyau. C'est vraiment des personnes que je connais extrêmement bien. Attends, c'était les meilleurs trucs. Ouais, on peut dire ça, c'est 8 heures par jour. On se voit en soie saoul, on se connaît très bien. Et puis, ça permet aussi des relations très naturelles. Là-dedans, il y a vraiment des personnes en fait de plein de métiers. Il y a un développeur, il y a une autre CTO, il y a une RH, il y a la con... Conta, il y a évidemment Boris. Donc, on a tous évolué, mais on est humainement, je veux dire, connecté par ce départ.

  • Bryan Umana

    Et comment est-ce que toi, tu évolues humainement en tant que leader, quand justement on passe de 14 à plus de 300, quand on passe de X, je ne sais pas, je me souviens, Boris avait de... On avait mentionné, pour les gens qui nous écoutent, qui nous découvrent, j'avais fait avec Boris il y a un an environ, c'était le numéro 48. Il avait dit que très rapidement, avec la vente du matériel, ce magasin informatique, il avait fait déjà pas mal de chiffres d'affaires, quelques millions assez rapidement. Donc, ce que je veux dire, c'est que, encore une fois, de 14 à plus de 300, de quelques millions à près de 60 millions de chiffres d'affaires. toi en tant que personne comment est-ce que Tu évolues, comment est-ce que tu te développes pour aujourd'hui justement pouvoir continuer à être la bonne personne au sein d'Infomaniac ?

  • Marc Oehler

    C'est la clé d'être la bonne personne, ça demande de l'évolution constante. Comme je disais, j'aime profondément la boîte, donc déjà ça me motive de faire les choses bien. J'aime énormément mes collègues aussi. C'est aussi très important d'apprécier les gens avec qui on travaille, apprécier ce qu'on fait, apprécier pour qui on travaille. Tout ça c'est important et c'est un mélange de tout ça. J'ai eu l'opportunité de grandir avec la boîte. On a commencé à 14, on est 300 aujourd'hui. Tout ça vient étape par étape. Ce n'est pas du jour au lendemain je suis propulsé, tiens tu as 300 personnes à gérer, ça aurait été assez compliqué sur le moment. Là, à voir l'évolution qu'on voit arriver petit à petit, même si ça va vite, parce que ça s'est vraiment accéléré ces dernières années. Parce qu'on était, je vais dire des chiffres, ça ne sera peut-être pas super précis, mais on était autour de 80-100 en 2017-18, je crois. Donc voilà, il y a eu cette explosion. Et la barrière des 250 collaborateurs, ça change vraiment. C'est une autre dynamique. Mais j'ai pu évoluer avec l'entreprise, le fait d'être proche des collègues, de justement aussi avoir ce noyau avec qui je peux toujours un peu me reposer, discuter, de l'évolution, parce que c'est des personnes qui sont très sincères avec moi. C'est-à-dire que si je fais quelque chose de mal, ou qu'ils n'estiment pas forcément plein de bon sens, ils vont me le dire. Et ça, ça me permet vraiment d'évoluer. Donc je suis guidé par mes collègues. C'est-à-dire de vraiment travailler dans l'intérêt d'Infomaniac et de mes collègues. C'est vraiment un équipe que j'essaie d'avoir. C'est que les gens se sentent bien ici. C'est très important qu'on se sente bien, qu'on vienne travailler avec la motivation au contraire de la boule au ventre. Et j'essaie vraiment de coordonner tout ça, que les gens se sentent bien, qu'on avance dans le bon sens et que ce soit dans l'intérêt de l'entreprise. Et c'est toujours un équilibre.

  • Bryan Umana

    Mais en termes de... Alors je comprends bien, il y a... ta motivation intrinsèque, vraiment cette passion que tu as, que ce soit vis-à-vis du domaine et d'infomaniac. Par contre, en termes peut-être d'apprentissage humain, psychologie humaine, parce qu'aujourd'hui, en tant que CEO, tu es un psychologue, tu gères... Quelqu'un m'a dit récemment, comment ? GDM, gestion des merdes. Alors, tu vois ce que je veux dire ? Peut-être que tu avais déjà cette appétence finalement de l'humain, et j'imagine. Sinon, je ne pense pas que tu serais le CEO aujourd'hui d'Infomaniac. Mais est-ce que tu étais outillé pour ça au fur et à mesure des années ? Est-ce qu'il y a eu des rencontres ? Boris, qui est toujours là et qui... et ça j'aimerais qu'on en parle aussi un peu ce duo que vous faites ensemble mais qui est-ce qu'il y a eu encore pendant ces années des mentors ou justement en fait des personnes marquantes mais dans le sens négatif et ce que je veux dire par là c'est peut-être une personne en qui tu avais confiance ou vous aviez confiance et puis finalement qui n'était pas la personne que vous pensiez Et donc, là, boum, tu level up, j'essaye de ne pas trop faire d'anglicisme, tu montes de niveau très rapidement.

  • Marc Oehler

    J'ai l'avantage d'être ici depuis 20 ans. J'ai aussi, par le passé, travaillé dans une autre entreprise avant. Cette autre entreprise, c'est une énorme entreprise. Dans cette entreprise, j'ai vu des choses qui fonctionnent mal. des cadres qui sont qui finalement profitent presque de leur situation c'est un peu les petits chefs comme on appelle ça, ce que nous ici on essaie vraiment d'éviter, des gens qui sont juste là pour donner des ordres sans arrêt mais qui n'ont ni queue ni tête et aucun bon sens ensuite en arrivant ici j'ai eu la chance d'avoir différents responsables des bons des moins bons des... de différentes façons de manager. Et je pouvais aussi voir la réaction que j'avais. J'ai pu observer évidemment ma réaction, mais aussi la réaction des collègues. J'ai eu l'avantage d'être des deux côtés finalement, entre le management et la partie d'employé sur management. Donc j'ai vraiment pu voir, tiens, quand cette personne fait ce genre de décision, ça a cet impact-là. Au contraire, si elle fait cette chose positive, les gens sont heureux, du coup c'est plus motivant, etc. J'ai vraiment pu... Voir cette évolution en interne de comment différents types de management réagissent sur les personnes, ça m'a vraiment permis d'évoluer fortement. Quand j'ai eu l'opportunité de commencer à manager, j'ai rapidement pris tout ce qui me plaisait et j'ai essayé d'éviter au maximum la partie déplaisante. Et même dans des choses compliquées, il peut y avoir du positif. C'est-à-dire que quand on doit dire à une personne, je ne sais pas, que... On ne la sent pas suffisamment motivée, etc. On peut avoir un peu une sorte de peur de lui dire les choses en face. Mais j'ai aussi vu finalement que quand on ne dit pas les choses, c'est presque pire. Parce que du coup, on fait un peu des sortes d'allusions, des sous-entendus. Les personnes sont perdues, on ne comprend pas ce qu'on veut. Tout ça, ça m'a permis de me forger. Après que j'ai passé vraiment le cap de faire des acteurs d'opération et de commencer à gérer des autres départements, finalement, de parler à des développeurs. des administrateurs système qui sont des métiers très techniques, c'est des ingénieurs, donc c'est encore un autre profil. Là, Boris m'a beaucoup aidé, c'est-à-dire qu'il avait fait ça pendant des années, donc il a rajouté cette couche d'expérience supplémentaire de comment faire avec des profils un peu différents qui ne sont pas de mon métier. Et je pense qu'il y a vraiment un truc qui m'a vraiment appris là-dedans, c'est l'empathie, c'est l'humain avant tout et l'objectif de l'entreprise. C'est vraiment de réussir, comme je disais avant, de faire converger ces deux choses et à partir de là on y arrive. Et c'est vraiment l'écoute, c'est la bienveillance, c'est parler avec les personnes, comprendre les personnes, entendre les besoins des personnes et y répondre. C'est aussi très important de toujours répondre aux demandes. Il n'y a rien de pire quand on a des responsables, qu'on pose des questions, on a des revendications. On dit « Ah ouais, mais ça, ça me déplaît. Pourquoi on fait ça ? C'est un peu bête, ça sert à rien. » Et que le manager écoute et dit « Ah ouais, ok, effectivement, je vais regarder. » Et il ne revient jamais. Il n'y a rien de plus frustrant. C'est justement ça, c'est mettre en place cette rigueur de répondre à chaque demande, d'être disponible. Et ça, c'est Boris qui m'a bien appris cette facette-là.

  • Bryan Umana

    Et j'entends de l'empathie, l'humain, mais... Comment est-ce que tu fais quand tu as une trahison humaine ? Est-ce que tu as eu dans ta carrière des trahisons ? Une ou des trahisons ? Et quand je dis trahison, c'est encore une fois une personne. On faisait confiance à cette personne-là. Et puis finalement, des mensonges. Tu vois vraiment un cas RH assez lourd potentiellement. Est-ce que ça, tu as eu dans ton parcours ? Dans tous les cas, il n'y a pas 36 000 solutions dans la vie quand on a une étape assez difficile, que ce soit un décès, que ce soit une rupture, rupture amoureuse, professionnelle, peu importe. Soit on s'habitue un petit peu sur son sort et puis on reste là. Soit finalement, on avance, on apprend et on continue. Donc toi, tu décides d'avancer, d'apprendre et de continuer. Mais comment est-ce qu'on garde de l'empathie et comment est-ce qu'on continue à faire confiance alors qu'on se fait trahir ? Professionnellement ?

  • Marc Oehler

    C'est... Personnellement, j'essaie d'être très loyal et juste. C'est important, je ne fais pas de coups derrière le dos. S'il y a des choses qui ne vont pas, je le dis. Je fais vraiment en sorte d'être constructif au maximum. J'ai déjà eu des situations avec des personnes qui m'ont trahi, c'est peut-être un peu le grand mot, mais qui ne m'ont pas rendu cette loyauté finalement, qui... Des personnes qui disent A et qui font B, c'est compliqué, on ne peut pas compter dessus. Je suis assez juste dans le sens, ou ça va dans les deux sens. Je suis loyal envers tout le monde, je suis direct envers tout le monde, sauf qu'effectivement il faut qu'on me le rende aussi, et si on ne le fait pas, il y a forcément des conséquences. ça peut être des conséquences simplement d'avoir une discussion franche qui n'est pas toujours agréable mais voilà je vais dire j'ai entendu ça comment ça se fait tu me dis l'inverse ça remet tout de suite un peu les pendules à l'heure pour revenir à la question précisément j'aime bien répéter que Un des trucs les plus difficiles que j'ai, c'est de ne pas devenir un vieux con. C'est vraiment ça. C'est de ne pas être trop finalement encrassé par les réactions négatives. Par exemple, on veut mettre en place un truc cool, une activité sympa, on se dit que ça va bien se passer, et puis il y a toujours sur 300, il y a toujours 10-15 personnes qui vont râler. Alors que c'est quelque chose de positif. La réaction primaire serait de dire, bon ok, si vous n'êtes pas content, on ne fait plus. Mais en fait, on ne peut pas faire ça. Et c'est justement ce côté-là que j'ai de ne pas devenir un vieux con, c'est de ne pas justement toujours se niveler vers le bas et de se dire, bon, les gens ne sont pas contents, on arrête. On essaie d'être souple, typiquement au niveau des horaires. Les gens peuvent partir, on fixe un peu des heures de début et de fin pour que les gens soient présents en réus. Mais si quelqu'un arrive un peu en retard, ce n'est pas très grave. Si quelqu'un, entre midi et deux, dépasse, ce n'est pas très grave. Mais il va toujours y avoir des gens qui abusent. Et là, il faut vraiment avoir la force de ne pas dire « Non, non, on ne va pas devenir plus rigide. Ce n'est pas parce qu'il y a quelques personnes qui abusent qu'on doit punir tout le monde. » Ça, ça permet de... Enfin, c'est dur, mais c'est ce qui permet de garder une boîte humaine.

  • Bryan Umana

    Je pense que c'est important de mentionner ça parce qu'aujourd'hui, on a... Enfin, j'allais dire Gen Z, futur Gen Alpha, j'en ai entendu parler il n'y a pas très longtemps. Ça, ce sera... tes enfants aussi exactement et puis ma fille qui a 3 mois et demi donc tu vois félicitations monsieur Génalpa et donc aujourd'hui les personnes ont besoin de raison ont besoin d'une mission de valeur et autres et moi je suis 100% aligné avec ça raison pour laquelle j'aime tellement votre boîte Infomaniac Mais c'est vrai que quand t'as une boîte et que t'as des personnes qui ne jouent pas le jeu, des fois t'as envie de te dire « Bon, vous n'êtes pas contents, alors organisation verticale, pyramidal, type armée, et puis c'est parti à l'ancienne ! » Et c'est pas si facile quand tu te ramasses porte après porte après porte de justement garder cette espèce de sang-froid. Et de continuer à se dire, non, mais voilà, c'est pas la majorité, c'est pas la minorité qui doit l'emporter sur la majorité. Et puis continuer à avancer dans ce sens-là. Donc je trouve que c'est important que tu le mentionnes, que chez Infomaniac aussi, il y a des personnes qui ne jouent pas le jeu. Et je trouve des fois, on oublie.

  • Marc Oehler

    Tu sais,

  • Bryan Umana

    quand t'es dans ton truc, t'es dans ta boîte, petite boîte, faisons-nous... j'ai deux casquettes, une qui est Will.i.telecom, c'est l'infrastructure informatique réseau téléphonique IP on gère des data centers aussi pour certains clients là on est une petite dizaine et puis l'autre, Startup, Solar Speed Clean Tech on lève des fonds, un peu la startup à la dure on va dire, plein de formes de mise en relation des parties prenantes du domaine solaire et là dans la startup, finalement tout le monde est à fond Parce que déjà, il y a plusieurs associés. Enfin, on est plusieurs associés. Parce que les devs, ils sont aussi à fond. Il y a une mission. Et puis, ils font le tout from scratch. C'est eux qui font les bases, finalement. Et chez WeLight Telecoms, c'est une PME, petite entreprise qui roule, on va dire. Alors, il y a des hauts, des bas. Mais par contre, effectivement...

  • Marc Oehler

    Des fois, quand tu as des cas RH un peu spéciaux et que tu as la tête dans le guidon, tu as l'impression que tu es le seul à vivre ça. Et donc, je trouve que c'est important d'avoir une personne comme toi qui vient d'une entreprise comme Infomaniac, où de l'extérieur, on a l'impression que les locaux sont incroyables, tout est rose, la vie est belle, un event par mois, etc. Et oui. de manière générale, mais il y a quand même des situations difficiles.

  • Bryan Umana

    Oui, bien sûr. D'ailleurs, on est presque passé à un event par semaine maintenant. On a augmenté la cadence. Il y a des événements difficiles. Après, j'échange aussi beaucoup avec d'autres personnes qui ont plus ou moins mon poste ou qui ont beaucoup d'équipes. Et cette situation, elle est un peu partout comme ça. Vraiment l'important, c'est de garder un peu la foi. On garde la foi sur l'humain, sachant que partout. Partout, il y aura toujours des gens qui râlent, qui ne sont pas contents, qui pensent que l'herbe est plus verte ailleurs. C'est un peu sur des légendes. Mais ce n'est pas grave. En fait, on discute avec ces gens, on explique nos arguments, ils entendent, ils n'entendent pas. L'important, c'est que globalement, ça se passe bien. J'entends plein de choses. J'essaie d'être vraiment accessible avec tous mes collègues. Il y en a qui osent plus ou moins quand on est 300, quand ça a un peu plus de distance avec certaines personnes. parce qu'on les côtoie simplement moins. Mais voilà, j'entends un peu tout. Il y a des choses qui me surprennent, des choses qui me surprennent moins parce que je commence un peu à comprendre aussi la nature humaine. De nouveau, ce qui est important, c'est de garder son objectif, sa vision, comment on souhaite être ici. Le travail, c'est une partie tellement importante de notre vie. On est là 8 heures par jour. Cinq jours par semaine, c'est énorme quand même, c'est 40 heures dans la semaine, il faut que ça se passe bien. C'est horrible, je parle des fois avec des amis, mes amis d'enfance, on n'est pas dans le même milieu, il y en a qui travaillent à l'État, il y en a qui travaillent dans des grandes entreprises privées, il y en a qui travaillent dans des petites start-up, il y en a qui créent leur boîte, il y a de tout. Mais des fois quand j'en entends certains qui sont tristes d'aller au boulot, ils arrivent le matin, ils espèrent qu'une chose c'est d'être à 18h. J'ai croisé une fois un voisin dans mon allée, c'était vendredi fin de journée. Je lui ai dit ça va ? Il me dit ouais comme un vendredi. Je lui ai dit ça veut dire quoi ? Il me dit ça veut dire que c'est bientôt lundi. Mais ce n'est pas possible, le niveau de dépression. On est là tellement, c'est tellement important d'être heureux dans son travail. Moi je fais tout pour l'être et je fais tout aussi pour que mes collègues le soient. Et ça c'est vraiment le maître mot. C'est presque ça qui va driver toutes nos décisions. On ne va pas faire des choses à contre-coeur. On fait des choses qu'on aime faire. Tout comme, par exemple, la charte environnementale qu'on fait. Il y a peut-être des gens qui pensent que d'autres entreprises qui sont peut-être un peu plus portées sur l'argent vont penser que c'est une souffrance pour la boîte. Au contraire, c'est une immense fierté. On vient travailler, on est avec des collègues cools, on fait des choses bien et on les fait bien. C'est ultra important. Donc moi, je suis vraiment content de travailler tous les jours, de venir tous les jours et je suis... content que mes collègues le soient aussi.

  • Marc Oehler

    Et comment est-ce que tu fais quand tu as trois enfants, dont un ou une, je ne sais pas si c'est une petite fille ou un petit garçon, assez petit, moins d'un an je crois, non ?

  • Bryan Umana

    Non, non, non, trois ans en décembre. Trois ans en décembre,

  • Marc Oehler

    le plus petit ?

  • Bryan Umana

    Le plus petit, oui.

  • Marc Oehler

    En fait, je pense que j'ai écouté un podcast dans lequel tu étais majeur. Ça va vite, ça passe vite. C'est ça. De trois ans à ?

  • Bryan Umana

    J'ai ma plus grande qui a 8 ans, le second qui a 5 ans et le plus petit qui va faire 3 ans en décembre.

  • Marc Oehler

    Ok, d'accord. Et ça fait 2017 et toi, tu étais responsable des opérations.

  • Bryan Umana

    Quand je suis arrivé directeur d'opérations et d'ailleurs, Boris m'avait dit à ce moment-là, comment tu vas faire ? Il n'était pas super content d'apprendre que j'allais avoir une fille là bientôt. Mais il m'a dit aussi, il m'a dit assez rapidement, voilà, ça va être dur. Et le poste de directeur d'opération, c'était aussi pour me tester, pour voir est-ce que je suis capable de tenir, d'avoir ça sur les épaules.

  • Marc Oehler

    Finalement, tu t'es dit, tiens, deux de plus pour te montrer que c'est possible. Deux de plus.

  • Bryan Umana

    Je reprends ta question. J'essaie de séparer pas mal ma vie privée de ma vie pro. On me demande souvent comment tu fais d'être autant chargé au travail, autant chargé à la maison. Déjà ma femme m'aide beaucoup, ça m'aide énormément de pouvoir être soulagé à ce niveau-là, de ne pas avoir à penser aussi à tout en dehors. Ensuite j'essaie vraiment de beaucoup séparer ma vie privée et ma vie pro, c'est-à-dire que quand je suis au boulot, je suis au boulot. Ça n'empêche que des fois on m'appelle, il y a des choses, je fais avec. Mais j'essaie quand même de séparer, je ramène... peu mes émotions personnelles au travail et l'inverse aussi. C'est-à-dire que des fois je suis en dehors, il y a un problème, il y a un serveur qui a une panne, il y a un client qui n'est pas content, on me demande des conseils, je vais y répondre, je suis toujours disponible, mon téléphone est toujours on, mais j'essaye quand même d'avoir ma tête qui est avec ma famille et vraiment d'avoir cette séparation. Je ne ramène pas du tout les problèmes du travail à la maison. je parlais avec un Un ami qui a une entreprise, il n'y avait plus tard que deux jours, on parlait de ça. Est-ce que tu parles à la maison de ce qui se passe au travail ? Et il me disait non. Et je disais, mais c'est marrant, moi non plus. Je ne parle absolument pas de ça. Je n'ai juste pas envie. J'ai envie de changer. De toute façon, moi, mon boulot, c'est de parler toute la journée. Je ne fais que de parler. Donc, c'est vraiment ça. Qu'est-ce que tu fais ? Je parle. Donc, je parle tout le temps. donc en fait une fois que j'arrive à la maison j'ai envie de parler encore mais d'autres choses c'était... Et après j'ai mes moments, c'est à dire que je vais aussi avoir besoin de mes moments. C'est à dire que j'essaie de faire pas mal de sport, de vélo, de course à pied, des choses qui me permettent d'être seul entre guillemets, de m'isoler. Et c'est là que je vais aussi beaucoup réfléchir, je me réfléchis beaucoup aussi au travail, sur la vie privée. Bon la vie privée elle roule plutôt donc je ne pose pas trop de questions, mais sur le travail voilà je me pose beaucoup de questions sur ah bah tiens il y a eu ça... j'ai pas trop aimé, ça faut trouver une façon de le faire, ah bah demain je vais voir lui, demain je vais voir lui, du coup je m'arrête, je note trois trucs, puis je repars. C'est aussi un petit, un sas de décompression, mais c'est aussi un sas de réflexion, là où je commence un peu à aller plus en profondeur sur ce qui se passe, comment améliorer les choses. C'est très très très souvent en vélo ou en marchant que je me fais ces réflexions, parce que sinon je suis tout le temps dans le feu, que je sois au travail, c'est le feu à la maison. C'est le feu, les enfants, ils aiment faire du bruit. Et voilà, du coup, j'arrive à bien répartir les deux. Je suis très agréablement surpris, parce que tout le monde me prévient, attention, ça va être dur, mais en fait, j'arrive à gérer, c'est cool.

  • Marc Oehler

    Et tu as toujours été de cette façon, de vraiment, quand tu fais une activité, tu fais pleinement cette activité, et ensuite, quand tu passes à une autre, tu passes à l'autre, parce que ça c'est un élément qui est pas trivial tu sais on dit beaucoup, je médite pas je médite plus, mais on dit beaucoup que la méditation aide à ça à vraiment ce focus exactement, ce focus finalement quand on parle du bonheur par exemple, on parle aussi de ça c'est très cliché ce que je veux dire, mais vive le moment présent et vive le moment présent, là c'est ce que tu dis quand t'es au taf T'es au taf, t'es pas à la maison avec les problèmes, etc. Et quand t'es à la maison, t'es à la maison avec tes enfants, avec ta femme, avec ta famille. Mais t'es pas en train de... Tu ne réfléchis pas à ce qui s'est passé ou t'es pas dans l'anticipation de... Dans un mois, j'ai ci, j'ai ça. Et aujourd'hui, c'est ce qui bouffe l'humanité, entre guillemets. On est anxieux ou on stresse à propos d'un événement qui va arriver en s'imaginant des éléments, en se disant... Si je loupe cette présentation dans deux semaines, qu'est-ce qui va se passer ? On se stresse déjà de parler devant un parterre de X personnes. Et quand on est à l'événement même, en fait, ça ne se passe pas du tout comme on imaginait. C'est soit pire, soit mieux. Et ça, c'est très fréquent. On l'entend tout le temps. Les gens, et je m'inclus aussi un petit peu dedans. Et ça, c'est un des éléments que... C'est un des kiffs énormes. pour moi le podcast, c'est que là, je suis vraiment avec toi. Je suis 100%, mais plus 200% focus à écouter ce que tu dis pour pouvoir essayer de répondre de la meilleure manière possible, de rien louper. C'est vrai que, par contre, souvent, quand j'arrive à la maison, parce que je suis très chargé avec les différentes activités, et puis il y a eu toute une période cette année, c'est une période de compliqué en termes... financière pour WeLightElecoms, un petit peu RH aussi. Et donc, ça a été très lourd. Et même si j'essaye un maximum d'arriver et de... et de ne pas ramener mes problèmes à la maison. N'empêche que, force est de constater que je suis quand même impacté. Et toi, tu as toujours réussi à faire la part des choses comme ça ?

  • Bryan Umana

    Il y a forcément des choses qui me touchent. Après, je suis quelqu'un d'assez optimiste. J'aime bien voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, à un tel point que je suis quasiment tout le temps en retard. Parce que même quand il reste trois minutes, je me dis que c'est bon, ça va passer. et c'est C'est ça qui fait que je pense que j'arrive à finalement pas trop être submergé, si on peut dire ça comme ça. C'est parce que, au final, je me dis tout le temps qu'on s'en est sorti pour tout, en fait. Si on est là aujourd'hui pour se parler, c'est que tout ce qu'on a eu jusqu'à maintenant qui n'était pas top, on s'en est sorti. Il y a eu plein de choses et on a eu plein d'événements. Ça peut être des choses professionnelles, ça peut être personnel, des séparations, des décès, des moments hyper durs. on a l'impression qu'on va... de ne pas se relever à ce moment-là. Mais finalement, on est là et on s'est relevé. Et je le dis aussi des fois à des collègues, quand on a un gros truc à faire, on a vraiment une grosse tâche, on dit ça va être chaud, ça va être compliqué, ça va être dur. En fait, je répète toujours, mais n'oublie pas, on a déjà parlé dix fois de tout ça, on a à chaque fois réussi. Donc c'est pourquoi on n'y arriverait pas cette fois. Et j'essaie vraiment de garder cette philosophie de se dire on va y arriver, on va y arriver, on va y arriver. Et ça me permet de ne pas trop être submergé par tout ça. Après, la séparation, pour revenir à la séparation de... du privé pro, c'est aussi de ce côté de ne pas me prendre la tête. C'est-à-dire que je ne vais pas être angoissé que mon téléphone sonne à un moment ou à l'autre. En fait, mon téléphone, il peut sonner à tout moment, dans le privé, dans le pro. Ok, très bien, ça va, je vis bien avec ça et je suis content. Le truc de vivre pleinement l'instant présent, là, par exemple, on est en mode avion sur le téléphone, ça ne m'arrive pas souvent. Donc là, je suis vraiment très présent. Mais sinon, ça peut arriver. Je vais avoir des... Je suis avec ma famille, on m'appelle, il y a un truc. Ou d'un coup, je pense à un truc qui s'est passé la veille, je réfléchis. Mais ça ne m'impacte pas négativement. Déjà parce que j'aime ça. J'aime ma vie privée, j'aime ma vie pro. Et en fait, j'essaie de garder une séparation physique. Mais je ne me prends pas la tête quand ça se mélange un peu.

  • Marc Oehler

    Et ça a toujours été comme ça ?

  • Bryan Umana

    Oui. C'est vraiment quelque chose que j'ai... Toujours fait, en fait. J'ai vraiment toujours séparé ma vie privée et ma vie pro. J'ai vraiment très, très, très rarement ramené mes problèmes familiaux ici. Presque, on va dire jamais. Et l'inverse. J'essaie vraiment d'être une machine avec ça.

  • Marc Oehler

    Ok. Et on est dans cette thématique. Une journée, enfin une semaine, plus ou moins type. Le type de marque, c'est quoi ?

  • Bryan Umana

    C'est parler, comme je disais avant. Je vais avoir des réunions qui sont hebdomadaires. Déjà, globalement, c'est des réunions. Mon but, c'est vraiment un rôle de chef d'orchestre. Je vais voir des personnes, discuter avec des personnes, régler des problèmes, en soulever d'autres. Mais ça va vraiment être toujours des discussions, des réunions, et après la période où je rattrape mes mails en retard. C'est à peu près ça, la semaine type. Je vais avoir des réunions hebdomadaires qui se déroulent toutes les semaines. Le lundi, ça va être réuni par exemple avec la compta, les RH. Après l'après-midi, c'est là où on va regarder un peu ce qui se fait en termes de conception, design. Après le mardi, ça va être sur des produits. Le mercredi, etc. C'est vraiment assez bien réparti comme ça. Donc ça, c'est un peu la partie que je connais par cœur et qui est, on va dire la routine, mais ce n'est pas du tout la routine mettre au boulot-dodo. C'est juste la routine parce que c'est à des heures fixes. Mais après, c'est à chaque fois plein d'aventures. Côté RH, c'est de l'humain. Donc, il y a plein de trucs dans tous les sens. Et côté produit, c'est feedback client. Est-ce qu'il y a eu des pannes ? Est-ce qu'il y a des nouveaux produits ? Où on en est ? Ça, c'est la partie fixe. Et après, on va avoir des rencontres avec des clients. On va avoir des événements exceptionnels avec des collègues. D'un coup, un événement particulier. panne plus grande, un nouveau produit qui va sortir, on a bien s'organiser en termes de communication ou comme aujourd'hui un podcast. Après, c'est toutes ces choses-là qui vont s'aligner sur ma semaine, mais grosso modo, c'est vraiment parler avec des gens et de résoudre des questions. Ça, c'est la base. Vraiment, je suis là pour répondre. Il y a des questions, je réponds et puis parfois après, c'est quand je vois qu'il y a un truc Merci. qui ne va pas, je vais réunir certaines personnes. Ce produit, typiquement, ce n'est pas très intuitif, il faudrait l'améliorer. Du coup, on met des personnes ensemble, on essaie de lancer ce projet pour que ça aille dans le bon sens.

  • Marc Oehler

    Les week-ends, tu bosses ? Les soirs, tu bosses ?

  • Bryan Umana

    De nouveau, ce sont des choses où je ne me prends pas la tête. Oui, je vais avoir des week-ends où je finis mes mails, j'envoie 2-3 messages. J'essaye d'éviter d'en aider mes collègues ou des Ausha. Je vais les programmer pour le lundi. Le but, c'est que les gens se reposent. C'est important qu'on se repose tous.

  • Marc Oehler

    Les Ausha, tu peux les programmer ?

  • Bryan Umana

    Ouais, on peut dire, on voit lundi à 9h.

  • Marc Oehler

    Enfin, je dis ça, avec WeLight Telecom, on utilise votre cas suite.

  • Bryan Umana

    Ah oui, bien sûr.

  • Marc Oehler

    Ah ouais, ok. L'autre jour, je voulais faire, je suis comme toi, j'essaye de ne pas déranger mes collègues le week-end, donc je programme les mails. Et l'autre jour, je voulais faire un catch-up, et j'ai programmé un mail, mais je ne savais pas qu'on pouvait programmer les cas.

  • Bryan Umana

    Ça, c'est la partie palpable. Et après la partie non palpable et qui est la majorité finalement de mon travail le week-end, c'est que je cogite. J'arrête pas de cogiter finalement et c'est vraiment de penser à bah tiens, comment faire ? En fait, c'est dès que j'ai un blanc, dès que mon cerveau en guillemets n'est pas capré par quelque chose, bah je commence à penser, ah mais tiens, ça y est, ce truc, comment on peut faire ? Ah, puis il y a ça. Aussi quand je teste, enfin quand j'utilise nos produits. Parce que je suis aussi utilisateur finalement. Dès que je vois un truc qui ne marche pas, je vais le remonter, je vais faire une note. Pour ne pas oublier le lundi, je m'envoie des mails à moi-même. Mais globalement, c'est vraiment le cogité. C'est ce côté de... Le soir, en me couchant, je me dis, il y a ce truc-là, il faut que j'arrive à le régler. Mais j'essaie aussi un maximum de noter, de poser les choses, pour ne pas que ça m'empêche de dormir. Sinon, on tourne trop en rond. Je note les choses. J'y repenserai demain, puis le lendemain je reprends, puis quand j'arrive lundi je suis hyper frais. Et c'est surtout beaucoup pendant les vacances. Là je suis parti en vacances une dizaine de jours seul. Seul ? Ouais, seul seul.

  • Marc Oehler

    Qu'est-ce que t'as fait ?

  • Bryan Umana

    J'ai participé à un marathon et je suis allé faire ce marathon à Chicago.

  • Marc Oehler

    Ah magnifique !

  • Bryan Umana

    Ouais, ouais. On en parle après. C'est dur mais...

  • Marc Oehler

    On en parle après.

  • Bryan Umana

    Voilà ce genre de... Ce genre de temps, ça me permet finalement de récupérer une énergie de dingue et de reset. En fait, je reboote vraiment littéralement. Sinon, je suis dans le jus, dans le jus. Plus ça avance, plus je suis dans le jus. D'un coup, j'ai une coupure, même si c'est cinq jours, quatre jours ou même un week-end. Ça me permet vraiment de me poser, cogiter, réfléchir, prendre du recul, parce que c'est important. Et après, je reviens et j'ai plein d'énergie. Thomas, que tu connais, qui est notre responsable de com, m'a dit « Depuis que tu es revenu en vacances, tu n'en peux plus. » Boris m'a dit hier « Tu es tué, mais tu as plein d'énergie. » C'est parce que finalement, j'ai tous ces trucs qui sont emmagasinés, que j'ai cogité, que j'ai noté. Et puis maintenant, j'arrive et je balance tout.

  • Marc Oehler

    Et puis l'IA, là au milieu, dans ta vie, dans l'organisation et autres, ça me fait une belle entrée en matière. à propos de l'IA, l'intelligence artificielle. J'ai vu hier soir, je crois, j'ai tapé ton nom. C'est temps, je tape souvent ton nom. Et puis, je pense qu'il y a trois ans environ, c'était plus ou moins quand on a eu l'annonce OpenAI, chat GPT, etc. Tu disais que vous utilisiez chat GPT. Maintenant, j'imagine que ce n'est plus le cas. ou en tout cas de manière minime ou bien centralisée notre épisode va sortir en décembre donc Eurya qui est aujourd'hui dans la casse-suite mais demain qui sera pas que dans la casse-suite d'après tout ce que j'ai compris exactement et demain c'est quand en termes de vous avez déjà une date ?

  • Bryan Umana

    Oui à En décembre ce sera déjà ? En fait on avance super bien, mais l'idée maintenant c'est de sortir quand on a suffisamment d'éléments dans l'IA, qu'elle fonctionne suffisamment bien pour qu'on ait vraiment l'effet waouh quand les gens vont le tester. Donc nous on l'utilise déjà, mais il y a des petits trucs qui nous dérangent encore, qu'on est en train d'améliorer. Il y a notamment la version, une chose qu'on n'a pas, c'est d'avoir une version gratuite. On ne veut pas le sortir sans la version gratuite, parce que sinon les gens vont aller, ils doivent se créer un compte, mais pourquoi je me créerais un compte ? J'ai déjà un compte partout, ça je comprends tout à fait. Donc voilà, on essaie d'améliorer encore ces choses-là avant de le sortir. Mais c'est un projet hyper excitant.

  • Marc Oehler

    Moi qui ne suis pas du tout dedans, qui suis juste un client, je me réjouis. Donc j'imagine pas vous.

  • Bryan Umana

    C'est ça. Quand l'IA est sortie, quand l'IA a fait un grand bond en avant avec la sortie de ChatGPT, c'est un peu ce genre d'événement. Je me souviens que j'étais, quand j'en ai entendu parler, j'utilisais la première fois. C'était assez fou. assez rapidement je me suis dit un peu dans la merde là quand même comment ça va faire enfin comment on va faire parce que ça demande des investissements des millions qu'on a pas voire des milliards sur le long terme qu'on a pas non plus donc c'est on était vraiment en train de se dire ah ça va être chaud là enfin et encore l'IA c'était que le début parce que quand ChatDéputé est sorti c'était un chat on posait des questions il répondait bien mais il n'y avait pas encore toutes les intégrations comme aujourd'hui la recherche web etc donc c'était C'était déjà chaud, mais assez rapidement, comme d'habitude, il y a la communauté open source qui commence à proposer des outils, qui commence à faire évoluer les modèles, c'est-à-dire que OpenAI fait chat GPT, il y a plein de communautés autour qui vont faire des protocoles, des éléments qui vont être repris par OpenAI, et on a vu que la communauté open source finalement réussit à se faire une place là-dedans. Il y a des modèles qui arrivent en open source, et là assez rapidement on s'est dit bon c'est cool on va pouvoir participer aussi, développer à notre manière, pouvoir bénéficier de certains modèles open source et puis les améliorer. Et un jour ce qu'on aimerait c'est aussi développer un autre modèle, un autre modèle à nous, vraiment 100% souverain. Aujourd'hui on utilise des modèles qui sont étrangers, donc qui sont un petit peu orientés. Il n'y a aucun modèle 100% objectif, il y aura toujours des biais. Mais là aujourd'hui on est super content de ce qu'on a, on a quelque chose qui marche super bien, on peut lui poser des questions, lui envoyer des images, il répond. Enfin vraiment tout ce que je fais au quotidien avec le GPT, je le fais aujourd'hui avec Uria, ça marche super bien. L'équipe qui travaille dessus elle est super motivée, ça fait ultra plaisir d'avoir des gens qui sont à fond. et ce que j'aime bien c'est que C'est qu'ils me disent des trucs genre « Ah non mais ça il faut qu'on le fasse bien parce que ma mère va l'utiliser. » Donc ça c'est encore mieux parce qu'on sait, là on connaît nos clients. Donc c'est important, tout le monde bosse dessus, on a une grande fierté de sortir cet outil et on l'a léché. C'est-à-dire qu'on a fait des illustrations dessus, des animations. Donc ouais, ça va être incroyable quand on va le sortir d'ici début décembre, fin novembre, début décembre.

  • Marc Oehler

    Ok, donc normalement... L'épisode sortira début décembre, donc on verra si on est synchro ou non.

  • Bryan Umana

    Voilà.

  • Marc Oehler

    Ouais, bah magnifique, je me réjouis.

  • Bryan Umana

    Et après, il y aura aussi des intégrations dans nos outils. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a la rédaction de mails. On a aussi, quand on ouvre un document dans le drive, on peut poser des questions sur les documents. Et ce qui va suivre, et c'est la partie la plus excitante, c'est qu'on reçoit un mail, on le résume, ça le traduit en même temps. Ensuite, on se dit, bah tiens, on va prendre les dix derniers mails de cette personne, on va poser des questions. C'est toutes ces choses qu'on est en train d'intégrer maintenant. Bientôt, une entreprise pourra simplement aller dans le drive et dire « Comment j'ai payé d'électricité la semaine passée ? » Elle pose la question, ça va aller chercher dans toutes les factures liées à l'électricité automatiquement, comprendre ce que c'est et donner le chiffre. Et après, on pourra aller beaucoup plus loin. Ça va être de poser des questions simplement sur un peu plus organisationnelles. Par exemple, là, il y a tous les PV des réunions qu'on fait sur les cinq dernières années. Qu'est-ce que tu penses qu'on peut améliorer finalement dans notre façon de travailler ? Et l'IA amène une nouvelle approche. On sait très bien que l'IA, ce n'est pas vraiment de l'intelligence. C'est juste qu'on prend plein de données et puis on mélange. Mais ça permet aussi justement d'avoir cette vision mathématique que nous, en tant qu'humains, forcément on perd, ce qui est logique. Mais là, on pourra justement aussi nous permettre à chaque fois de nous recentrer et de dire, tiens, analyse un peu ce qu'on a fait ici, analyse ce projet. Je parlais avec un ami aussi qui me disait que eux maintenant en fait ils prennent tous les échanges de mails qu'ils ont avec leurs clients, tous les tous les travaux qu'ils ont fait autour d'un projet, ils mettent tous dans un dossier et ils demandent à l'IA qu'est ce qu'on peut améliorer encore ? Qu'est ce que tu peux nous proposer ? Et après il va pointer du doigt plein de petites choses et c'est tous ces oublis en fait qu'on fait, qu'après on est obligé de rattraper, bah là ça permettra d'anticiper et ça c'est sur quoi on bosse et là on va.

  • Marc Oehler

    Toi aujourd'hui, parce que Thomas, juste avant, Thomas Jacobsen, que tu as mentionné avant, donc on est mi-novembre et il m'a dit qu'il avait, il y a quelques jours avant, supprimé sa GPT de son iPhone, je crois. Toi aujourd'hui, tu n'utilises plus que le LLM, l'IA d'Infomaniac.

  • Bryan Umana

    Je viens de me désabonner aussi. Ça coupe à la fin du mois, pile quand le nôtre va sortir. Le seul truc qu'on n'a pas encore développé aujourd'hui et qui me manquera, c'est les instructions sur les dossiers. C'est-à-dire de faire des dossiers, avoir des instructions, comme ça on a juste à demander une question sans devoir faire un prompt immense, parce que c'est dans les instructions. C'est quelque chose qu'on est en train de développer, qu'on aura à la fin novembre, mais qu'on n'a pas aujourd'hui. C'est le seul truc qui me manque là maintenant pour plus jamais l'utiliser. mais par contre je suis déjà désabonné parce que je sais qu'on l'aura donc clairement je suis désintoxiqué aussi ce qui est super embêtant avec le GPT c'est qu'on sait qu'il garde les données donc tout ce que j'utilise dessus je suis toujours obligé de le censurer quand ça me concerne pas pour moi même j'auto accepte certaines choses que j'envoie mais pas pour d'autres donc je vais pas typiquement si je dois l'aider à rédiger un mail je vais enlever le nom de l'applicant avec qui je parle et ce genre de choses euh C'est super embêtant. Là, avec RIA, ça marche très bien. Je ne le fais plus. Là, je gagne du temps de fou. Parce que chez Infomaniac, on ne garde pas les données, on ne les stocke pas. Ça change énormément le jeu.

  • Marc Oehler

    Je profite. Tu parles de protection des données. Comment est-ce qu'Infomaniac se positionne aujourd'hui sur la nouvelle ordre de l'ensuite, sur la surveillance des télécommunications ? Pour les personnes qui suivent un petit peu, on en entend beaucoup parler Il y a eu votre ami Proton qui a annoncé On ne sait pas encore, peut-être que toi tu le sais ou vous le savez Qu'il allait potentiellement partir de la Suisse en partie à cause de cette nouvelle ordonnance C'est hors de question que vous partiez pour ces raisons-là voire même sur deux questions que vous partiez, point. Pourquoi est-ce que, alors je ne vais pas te faire parler pour proton, tu n'es pas proton, mais pourquoi est-ce que potentiellement eux partiraient, mais vous pas, qu'est-ce qui les fait partir, enfin plutôt, qu'est-ce qu'une entreprise comme eux met en avant pour partir et qu'est-ce qui fait que vous en fait, ça ne change rien, ou entre guillemets, ça ne change rien ? et vous restez ici, comment est-ce que vous vous positionnez sur cette nouvelle ordonnance ? Et peut-être est-ce que tu pourrais expliquer un peu cette manière très globale, cette nouvelle ordonnance ?

  • Bryan Umana

    Déjà c'est drôle que tu dises « amis protons » parce que souvent on essaie de nous mettre dos à dos suite à des positionnements qui sont différents, donc on n'est pas dos à dos. Comme tu dis, je ne peux pas non plus me prononcer pour eux. Ils ont été très clairs sur les raisons de pourquoi ils partent. C'est justement cette ordonnance sur pourquoi ils pourraient partir, surtout, parce que ce n'est pas encore acté. Eux, c'est leur business model. Leur business model est basé sur la privacy, quasi exclusivement sur la privacy. Donc, c'est très important pour eux d'avoir un... un cadre légal en Suisse qui soit irréprochable à ce niveau-là. Et à partir du moment où ce cadre évolue, pour eux ça devient compliqué et je comprends entièrement. Et pour nous, c'est aussi le cas. Nous, dans le business model, on est aussi connu pour le respect de la vie privée. Toutefois, il est un petit peu différent et c'est pour ça qu'on a eu un positionnement différent. Nous, on se base sur le fait qu'on n'analyse pas les données de nos clients. On est un hébergeur. avant tout pour des particuliers et des PME qui vont être sensibles au respect des données, mais qui n'ont pas besoin d'anonymat. Chez nous, ce n'est pas de l'anonymat, on s'inscrit, on met nom, prénom, téléphone, adresse mail, et après nous on garantit le respect, c'est-à-dire qu'on ne va pas utiliser leurs données pour entraîner des modèles ou pour les revendre ailleurs, encore pire. Mais voilà, ce n'est pas du tout ce qu'on fait. Nous, on est là-dessus. C'est pour ça qu'on a un positionnement un petit peu différent au niveau de cette loi. La loi, elle va exiger que si elle passe, c'est une ordonnance. Donc là, on essaie de faire en sorte que cette ordonnance soit modifiée dans sa substance pour que finalement, on ait la population qui puisse se prononcer. Parce que sinon, une ordonnance, la population ne peut pas se prononcer. C'est le Conseil fédéral qui valide directement. Donc on essaie vraiment de faire en sorte que ça évolue, que ça perde sa substance et qu'après on se prononce dessus.

  • Marc Oehler

    Ça va demander de stocker plus de données, d'avoir une collaboration plus étroite avec la justice et aussi avec la police. Et ça, c'est un des gros soucis pour nous. C'est qu'une demande d'accès à des datas doit pour nous toujours passer par un juge. C'est important de la séparation des pouvoirs et c'est pour ça qu'on s'oppose aussi à cette loi.

  • Bryan Umana

    Et Proton ? Infomaniac et Proton, qu'est-ce qui vous différencie ? Pourquoi en fait est-ce que vous n'êtes pas plus proche ? Tu vois, on parle d'au-delà d'une... Et ça, vous ne le dites pas, c'est moi qui le dis. Au-delà d'une Suisse souveraine, c'est vraiment une Europe souveraine. Et ça, justement, c'est votre souhait. C'est vraiment plutôt qu'on... qu'on utilise les hébergeurs européens plutôt que les GAFAM. Donc, on a Infomaniac et Proton en Suisse. Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas plus de... Ou peut-être qu'on a, je ne sais pas, je pose une question. J'ai l'impression, typiquement, Proton, ils ont aussi un LLM, le RIA. Maintenant, vous, vous venez avec le vôtre. Pourquoi n'avoir pas fait quelque chose en commun ? Est-ce que c'est envisageable dans un futur ? Quelle est votre relation avec eux ?

  • Marc Oehler

    On collabore beaucoup avec des concurrents. C'est juste que historiquement, on est un hébergeur. Donc on a plus l'habitude de collaborer avec des hébergeurs. Breton est venu après. C'est une boîte qui est moins ancienne, qui collabore aussi beaucoup avec d'autres entreprises de la place. Je pense que ça ne s'est juste jamais fait, puisqu'aujourd'hui il n'y a pas de derrière-pensée ou de choses comme ça. Maintenant on est ouvert à discuter avec Proton, on l'a déjà fait, ça s'est bien passé. On aime la concurrence aussi. En FOMINA, globalement, c'est important d'avoir de la concurrence, c'est important d'avoir pas un seul acteur. C'est justement le problème qu'on a avec le GAFAM aujourd'hui, c'est d'avoir un Google qui est surpuissant, un Microsoft qui est surpuissant, et un Amazon qui est surpuissant. Et les trois, ils font la loi, ils décident de ce qu'ils veulent, ils influencent la politique américaine fortement, comme on le voit. Ils influencent la politique européenne aussi, fortement, en bloquant des lois, en faisant du lobbying très fort. Ça, ce n'est pas du tout ce qu'on souhaite. Ce n'est pas une économie qu'on souhaite, ce n'est pas le monde dans lequel on souhaite vivre. Nous, on veut de la concurrence. Il en faudrait plein, en fait, des InfoManag, des Proton, d'autres hébergeurs, d'autres entreprises de notre taille. Malheureusement, aujourd'hui, ce n'est plus le cas, parce que justement, ces hyperscalers, ils ont mangé une grosse part du marché, et nous, on a eu de la chance de survivre, parce qu'on a un autre business model, on a été assez grand, on a atteint la taille critique et la diversification critique pour être encore là aujourd'hui. Aussi le fait de très rapidement avoir arrêté de faire confiance en Microsoft, d'être passé sur de l'open source, sur des Linux, ça nous a sauvés clairement. Proton sont là aussi, ils ont leur business model qui est aussi radicalement différent du GAFAM. Donc c'est important d'avoir cette concurrence. Pourquoi on n'a pas fait quelque chose ensemble jusqu'à maintenant ? On a rarement fait des choses avec d'autres entreprises, ce n'est pas quelque chose de commun en tout cas avec les concurrents. Par contre, on souhaite de la concurrence. C'est-à-dire qu'on ne leur souhaite pas le malheur, mais on souhaite être meilleur qu'eux. Et eux, je pensais la même chose. Maintenant, c'est une rivalité que j'aime bien, qui motive. Parce qu'ils sortent des produits, on voit que ça bouge. Ils sortent des choses que j'aurais bien aimé sortir avant eux, sur lesquelles on bossait ou qu'on avait l'idée de faire. Et je suis sûr aussi que c'est la même chose dans l'autre sens. Donc c'est important. Pour revenir précisément à la question du LLM, pourquoi on n'a pas eu l'idée de le faire ensemble. Nous, on a commencé le nôtre il y a très longtemps, au tout début. Eux, ils n'étaient pas encore vraiment sur ce secteur. Le nôtre était devenu un peu, en guillemets, tombé aux oubliettes, parce qu'on s'était plus basé sur l'API qu'on proposait aux entreprises. Eux ont voulu faire une version grand public, ils l'ont sorti. Depuis, nous, on est en train de refaire Eurea. donc on a toujours été un peu sur une... Sur une chasse, un fait un pas en plus, l'autre fait un pas en plus et on monte comme ça. Au fond, on n'a pas tous les deux créé notre modèle. C'est des modèles qui sont open source, qu'on a récupérés et sur lesquels on a rajouté autour des éléments pour le rendre plus utilisable. Mais maintenant, ce que j'aimerais, c'est qu'un jour, comme je disais avant, c'est qu'un jour, on ait notre propre modèle. Et ce modèle-là, les investissements que ça demande, ça nous demandera forcément de nous allier avec d'autres acteurs et peut-être que là, ce sera possible.

  • Bryan Umana

    C'est vrai que je comprends la dynamique de... Ben non, en fait, vous, infomaniac, vous voulez de la concurrence parce que c'est justement la problématique qu'on a aujourd'hui avec les géants du web. Par contre, en tant que Suisse... Finalement, d'avoir deux acteurs, un comme Proton, un comme... Alors, moi, je connais beaucoup moins Proton. J'ai un MailChimp Proton parce que c'est un peu historique. Mais par contre, je ne connais pas leur structure. Je ne sais même pas... Je crois qu'ils sont à Genève aussi. Oui, oui. Mais je ne sais pas exactement tout ce qu'ils font. Je connais très peu. Mais on va dire que si on prend l'exemple des géants du web... Foumaniac est un tout petit acteur par rapport aux géants du web. J'imagine que Proton, c'est pareil. C'est là où je me dis qu'on a deux, par rapport au marché mondial, deux petits acteurs suisses. Pourquoi pas unir ces forces-là ? Parce qu'en Europe, on en a d'autres. Il y a d'autres acteurs aussi qui sont aussi très petits par rapport, encore une fois, à ces géants du web. si on a une belle... collaboration en Suisse avec d'autres acteurs européens, ça fait que finalement, on n'a pas ce monopole. On a quand même plusieurs acteurs en Europe avec une force quand même un peu plus importante que si finalement chaque pays a plusieurs acteurs. Parce que tu vois, j'ai l'impression que c'est aussi un peu la problématique de l'Europe. C'est que tu prends la taille de l'Europe et la taille des US, c'est plus ou moins la même taille, sauf que les US, c'est un pays. Alors que l'Europe, on a... Combien ? Vingt et quelques ? Beaucoup.

  • Marc Oehler

    Et beaucoup de langues différentes aussi. Exactement.

  • Bryan Umana

    Alors ça c'est clair, c'est une barrière, c'est une problématique. Mais n'empêche que justement, si... Alors, est-ce qu'on ne va pas parler politique ici, Union Européenne ou pas, voilà, c'est, je vais me dire, un petit peu égal, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que si on veut pouvoir consommer, utiliser les produits européens... Il faut vraiment qu'on puisse le faire et qu'on ait des alternatives comme vous. Sauf que j'ai l'impression que ce ne sera pas le cas. Il n'y a pas chaque pays qui aura leur infomaniac. J'ai l'impression que l'union fait la force aujourd'hui par rapport à ces géants, aux gars-femmes. Et c'est un peu pour cette raison que... que je posais la question. Ce n'est pas dans l'idée d'avoir un monopole européen et pour reproduire finalement ce qui se passe aux Etats-Unis.

  • Marc Oehler

    L'union fait la force, mais aussi la diversification des acteurs fait la force pour le consommateur. C'est aussi important. Il y a plein d'acteurs en Europe. On pourrait se demander pourquoi Etzner et OVH ne se mettent pas ensemble. Je pense qu'il y a plein de raisons. Et tout simplement, les deux acteurs se portent bien et ils n'ont aucune raison de le faire. Il y a aussi peut-être des... Alors je connais très peu ces deux entreprises, en tout cas de l'intérieur, je connais en tant que concurrent. Mais ils ont peut-être des philosophies différentes et que ça va être dur de les aligner. Proton et nous, par exemple, on a déjà la structure, finalement, de comment les produits sont réalisés, c'est totalement différent. Proton... vont mettre un maximum dans le front, en fait, dû à leur encryption de bout en bout. C'est totalement différent de nous. Nous, on n'est pas du tout organisés de la même manière. Donc, nous, on chiffre plus derrière, en fait, en bac. Donc, si on voulait faire quelque chose ensemble, il faudrait qu'un de nous deux trahisse notre façon de faire. Donc, ça va déjà être compliqué. Ensuite, effectivement, on est les deux à Genève. Et c'est ce qui est assez drôle, c'est que... Deux acteurs, j'ai l'impression, en Europe, qui font un webmail. Il faut que les deux soient à Genève. Et ça, c'est un peu compliqué pour le recrutement. On a déjà peu de candidats et en plus, on va le diviser par deux. C'est un peu dommage. Mais d'un autre côté, c'est aussi bien d'avoir un pôle technologique qui se construit ici. D'avoir Genève qui a deux entreprises bien connues. Donc ça, c'est sympa. De nouveau, c'est de concurrence. Et ouais, on n'a pas de raison de vouloir faire quelque chose ensemble. C'est juste une concurrence qui est saine. Ils font des bons produits, on fait des bons produits, on se stimule, on se partage malheureusement les candidats développeurs.

  • Bryan Umana

    Par rapport à ça, par rapport à la nouvelle ordonnance, par rapport aux géants du web, les données, quelle est la problématique d'avoir ces données dans les GAFAM ? Donc les GAFAM, les Google, les Microsoft, Amazon, Apple, je pense que je l'ai oublié, Facebook, qui ne s'appelle plus Facebook, mais bref. En plus, les jeunes ne connaissent plus Facebook, ne connaissent pas Facebook. On est vieux, ça. Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui dit, bon, de toute façon, moi, je m'en fous. Alors déjà, ça m'embête de passer de mon vieux Google Drive au K-Drive parce que c'est pénible en termes de... Alors que ça ne l'est pas, mais je prends un peu l'avis qu'on pourrait entendre. Donc de passer de Google Drive, de migrer le tout sur KDrive. Et finalement, j'ai rien à cacher. Les photos de ma famille, les photos... Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui te dit ça ?

  • Marc Oehler

    Le rien à cacher, il me dérange toujours beaucoup. Parce que quand on me dit j'ai rien à cacher, j'ai dit donne-moi ton téléphone. Du coup, il y en a toujours au moins une photo gênante sur son téléphone. On se prend en photo, j'ai du bide. Il y a toujours un truc gênant. Donc ça, c'est déjà un argument un peu simple. Il y a énormément d'arguments qui vont en faveur de la souveraineté. Il y a déjà un qui est très important, c'est la souveraineté globale. Au-delà d'avoir la souveraineté sur ces données, c'est la souveraineté tout court. On sait que le numérique, c'est l'économie de demain. On sait qu'on voit déjà la... taille des GAFAM aujourd'hui, ça va encore plus grandir dans le futur. Est-ce que c'est ce qu'on souhaite ? Est-ce qu'on souhaite vraiment qu'il n'y ait plus que quelques acteurs qui partagent l'entièreté du gâteau, qui va être un énorme gâteau et qu'en Europe on n'ait plus aucune technologie, plus aucun savoir-faire ? Est-ce que c'est vraiment ce qu'on souhaite ? On voit déjà les problèmes que ça pose au niveau des industries, par exemple automobile etc. où finalement il y a tellement de délocalisations que le chômage monte dans ces pays. Là, c'est un peu ce qu'on est en train de faire, complètement même, dans le numérique. Donc ça, c'est en termes d'emploi, c'est un réel problème. On a des écoles en Suisse qui sont, et même en Europe globalement, on va parler pour l'Europe, mais on a des écoles qui sont excellentes. Mais ces écoles, aujourd'hui, on dirait qu'elles forment des étudiants qui, finalement, bosseront pour le GAFAM. C'est-à-dire qu'on va payer des formations pour, finalement, le donner au GAFAM, qui eux-mêmes ne payent pas d'impôts ici. Est-ce que c'est un modèle économique qu'on souhaite ? Non. Après, il y a aussi la partie des pressions qu'on pourrait avoir. Si toutes les entreprises européennes mettent toutes les données sur le GAFA, mais qui sait si demain on ne va pas se faire bloquer. On a pu avoir des taxes du jour au lendemain, 31% pour l'Europe, puis 15%, 31%, puis 39% pour la Suisse, du jour au lendemain. réelles raisons palpables, sans qu'on comprenne vraiment objectivement, ok, il y a ça, on a peut-être abusé. Non, il n'y a pas. Donc, qui sait qu'un jour, on ne pourrait pas avoir des menaces aussi à ce niveau-là. Donc, c'est très important d'être souvent sur le numérique, parce que c'est vraiment, tout simplement, l'avenir et déjà le présent. On doit garder la maîtrise de tout ça.

  • Bryan Umana

    Qui dit données, tu l'as dit à plusieurs reprises, infomaniac. est à la base un hébergeur. Hébergeur égale datacenter. Datacenter, pour les personnes qui ne sauraient pas, égale cloud. Tu as parlé du public cloud. Qu'est-ce que c'est le public cloud ? Comment est-ce que vous vous positionnez là-dessus ? Quelle est l'évolution des datacenters ? Il y a un an, avec Boris, l'épisode que j'ai fait avec Boris, hum Votre nouveau data center n'était pas encore terminé complètement. J'ai eu la chance de le visiter aussi. Magnifique projet où la chaleur est réutilisée, redistribuée. Tout a été pensé pour que l'impact soit le plus positif possible. Public Cloud, Evolution Data Center, où est-ce qu'on en est chez InfoManiac ?

  • Marc Oehler

    Alors le public cloud c'est, pour que tout le monde comprenne bien, c'est une infrastructure qu'on peut utiliser, que le public finalement, que tout le monde peut utiliser, à l'inverse d'un private cloud où c'est sa propre infrastructure. Le public cloud c'est l'infrastructure dont on peut consommer en tant que client, dans lequel on peut... en quelque sorte reproduire ce qu'on avait à l'époque quand les entreprises avaient leur rack, avaient leur serveur, leurs différentes machines et services dans leur bâtiment. Aujourd'hui ça ne se fait plus trop et tout ça s'est transposé dans le cloud où on va louer des machines chez un hébergeur. Et pendant une certaine période c'était des machines physiques qu'on louait, donc on s'enlevait finalement la contrainte d'avoir quelque chose d'un peu frais, un peu climatisé, avec l'électricité, les pannes d'électricité, internet, pannes d'internet, etc. Il fallait avoir cette maîtrise et en étant chez un hébergeur de housing, donc de serveur, on s'enlevait cette contrainte. Le cloud permet encore d'enlever la contrainte du matériel derrière. C'est-à-dire qu'on va être sur un ensemble de machines où finalement tout est distribué. C'est-à-dire que la data est sur plusieurs disques, sur plusieurs serveurs, parfois même dans plusieurs data centers. Le calcul c'est la même chose, ce qui fait qu'on peut perdre un bout de machine et le service continuera à fonctionner. Ça c'est le cloud, et le plus cloud c'est le fait qu'on puisse après aller le consommer en tant que client, prendre des machines virtuelles dessus et consommer notre infrastructure. Comme je disais avant, c'est vraiment l'avenir pour InfoVenax, c'est là que tout se dirige. Internet tel qu'on le connaît, avec l'IA, on voit que ça change. Les gens vont beaucoup moins sur Google, je pense que toi-même à titre privé, tu vas moins. Si tu regardes à l'époque, on allait sur Google, quand je dis l'époque, c'est il y a quelques années, même quelques mois peut-être, on allait sur Google 50 fois par jour et puis Wikipédia 3-4 fois par jour, minimum. Aujourd'hui, on va quasi plus sur Google et on va quasi plus sur Wikipédia. Donc on voit bien que ça, ça change. Et quelque chose qui va rester, c'est les apps. Donc les apps sur les smartphones, sur le mobile. Ces apps, elles doivent tourner avec une infrastructure derrière. Ça, c'est le public cloud. Les IA... tourne ces infrastructures derrière, c'est aussi le public cloud. Et c'est là-dessus que nous, on est en train d'investir un maximum, de construire une infrastructure qui est robuste sur plusieurs data centers. On est en train déjà de réfléchir à notre prochain data center qui sera encore plus vertueux que l'actuel, enfin que le nouveau qu'on a inauguré cette année.

  • Bryan Umana

    Et donc là, ça, c'est un projet que vous avez, très concret. Vous avez déjà défini le lieu. Oui,

  • Marc Oehler

    c'est toujours en Suisse, dans la région de Bulle. C'est le projet sous lequel bosse Boris.

  • Bryan Umana

    C'est lui le hardu des datacenters.

  • Marc Oehler

    Pour rigoler, on pourrait dire que quand on est geek, on aime bien construire des ordinateurs et mettre ça par graphique. Et lui, il a le level du dessus. Il construit des datacenters. Mais il aime ça et là, il est vraiment pleinement dessus. tout en formant d'autres collègues qui vont pouvoir prendre le relais aussi pour qu'on partage le savoir-faire. Ça va être dans la région de Bulle. Maintenant, l'avenir de tout ça, c'est d'avoir plusieurs data centers moins majeurs, moins importants, mais avec des services plus distribués. Qu'on ait des services vraiment qui sont hébergés un petit peu dans le nouveau data center ici à Genève, l'autre qui sera à Bulle, le prochain qui sera peut-être à Zurich, admettons. On peut avoir des services qui sont un peu partout et ce qui fait que les data centers deviennent moins critiques. C'est-à-dire que s'ils tombent, les services continuent à tourner, comme le cloud. Comme je disais, dans le cloud, on perd une machine, le service tourne, on ne voit rien. L'idée, c'est d'aller plus loin, de perdre un data center et on verrait rien. C'est vraiment comme ça qu'on va avoir une redondance complète.

  • Bryan Umana

    Et puis finalement, ce qui est intéressant, j'avais lu un livre il y a très longtemps, et ça parlait des smart cities. Des smart cities dans le sens... Et moi, ça me parlait beaucoup, étant dans le domaine aussi un petit peu avec Will.i.tel.com, où on parlait justement dans ce livre, il parlait, je n'ai plus le nom du livre, mais finalement, l'idéal serait un data center quasiment dans chaque ville, voire parfois dans des communes, qui est au sous-sol à un endroit. et puis qui en fait réutilise la chaleur pour l'envoyer vers les différents logements, des panneaux solaires un peu partout, qui vont justement produire de l'énergie pour ces data centers, etc. L'eau réutilisée. Et puis là, c'est ce que vous avez fait avec ce data center en début d'année. C'est ce que vous continuez à faire avec le prochain data center qui sera construit. Et en fait, ce qui est dommage, c'est que pas tous les data centers sont construits comme ça, alors que... sur le long terme, il y a un réel, si on veut parler financièrement, il y a un réel retour sur investissement ?

  • Marc Oehler

    Clairement, et ça c'est quelque chose qu'on aimerait que ça change. On se bat pour que ça évolue. Le projet, donc le D4, le data center qu'on a inauguré cette année, ce projet est open source. C'est-à-dire que tous les recherches qu'on a fait, les plans, les metrics, on a tout rendu open source sur le site d4project.org. Donc si un jour un concurrent souhaite faire un datacenter comme nous, il peut aller là-dessus, il va s'éviter beaucoup de recherches, beaucoup de frais, d'études, parce qu'on a vraiment tout rendu disponible. Et ce qu'on souhaiterait c'est qu'à l'avenir, c'est que la loi exigent que les data centers soient faits comme ça à l'avenir et qu'on arrête de créer des data centers. Aujourd'hui je vois et ça me choque qu'on a encore des fois des pages de vente data center qui s'ouvrent où ils disent data center à 17 degrés, 18 degrés mais il n'y a plus besoin aujourd'hui en fait c'est fini les serveurs tournent avec une chaleur beaucoup plus haute les arguments ça devrait être justement l'efficience d'utilisation de l'eau ça devrait être l'efficience énergétique voire mieux la récupération énergétique ça devrait être ça les critères. Aujourd'hui, on vend des critères qui sont obsolètes, tout simplement. À part la sécurité qui est toujours revivante entre avant et maintenant, ça c'est non négociable. Mais le reste, aujourd'hui, un data center ne doit plus être fait comme à l'époque. On en voit encore sans arrêt des projets. On entend parler, il y a quelques années, Microsoft qui avait balancé un data center sous l'eau. Tous les médias relaient l'info comme quoi c'est génial, mais c'est totalement pourri. Et il faut arrêter de relayer ce genre de trucs. pensée vertueuse et ça devrait être obligatoire.

  • Bryan Umana

    On a parlé de Boris à plusieurs reprises. Aujourd'hui, est-ce que toi, c'est un mentor ? Comment est-ce que vous fonctionnez ? Est-ce que vous êtes en duo ? Quel est son rôle pour toi ? Ou l'inverse ?

  • Marc Oehler

    Je pense qu'on se complète très bien. On a les deux des forces, on a les deux des arguments en notre faveur. On a aussi les deux des défauts, on se complète aussi là-dessus. Lui, il est aujourd'hui directeur stratégique, donc il voit vraiment la vision d'Infomaniac demain, après-demain, etc. Moi, comme ça, je peux vraiment me concentrer sur le présent, sur où est-ce qu'on va, qu'est-ce qu'on fait là aujourd'hui. attention le projet là qui est sorti dans trois mois et lui pense un peu plus loin il pense au futur data center et heureusement j'ai déjà beaucoup de boulot avec le quotidien là donc heureusement qu'ils pensent aux prochains data center heureusement qu'ils pensent à tout ça et en parallèle pour moi c'est aussi un mentor comme je disais avant dans le sens où des fois je me pose des questions où je fais des choix qui peuvent parfois être un peu un peu radicaux et je vais je vais le je vais le voir Et des fois, je lui pose des questions. Je lui dis, j'ai l'intention de faire ça, qu'est-ce que tu en penses ? Alors souvent, il me dit, ok, c'est cool, bien joué, ou des trucs comme ça. Mais c'est aussi important d'avoir quelqu'un qui va donner un avis clairement sincère et complètement en faveur de la boîte. Il n'y a aucun égo, ça c'est sûr. Et qui en plus est directeur au supérieur arché, ce qui fait que vraiment, il ne va pas se gêner non plus. Donc pour moi, c'est hyper complémentaire. Il y a plein de choses qu'on fait ensemble au quotidien. Comme je disais, l'évaluation des conceptions, là il est présent, en tout cas moi, il y a des produits sur lesquels il est beaucoup plus impliqué, plus fort, il est plus présent que moi physiquement et mentalement à ce moment-là, et d'autres ça va être moi, on se complète bien là-dessus. Et ça permet aussi, comme je disais avant, l'idée de ne pas devenir un vieux con, il est plus détaché du quotidien comme ça, donc ça permet aussi d'avoir plus de recul. Merci. Quand moi je suis un peu, ce truc qui revient, qui revient, qui revient, qui revient, lui il arrive en mode, eh tranquille, parce qu'il a moins l'émotion dedans, pour moi c'est important d'avoir ça et je suis aussi très très content que ça ait commencé comme ça, parce que si à l'époque il m'avait dit, tiens les clés, moi je me casse, ça aurait été compliqué, j'ai pu apprendre, ça me permet aussi un peu de savoir que j'ai pas. Tout repose exclusivement sur moi. C'est un super équilibre et je suis très satisfait de ça. Ça évolue. On voit aussi qu'il me fait complètement confiance. Je suis très libre de plein de choses. Je le tiens au courant. Il faut savoir qu'étant donné qu'il est propriétaire d'entreprise, il est aussi président du conseil d'administration. De toute façon, il y a aussi ce reporting. On se voit toutes les semaines. officiellement pour parler de tout mais en fait on se voit tous les jours tous les jours on parle on discute et puis et puis on parla des produits des évolutions il fait aussi énormément de feedback d'input il a aussi un niveau d'exigence élevé il va pas il va pas abandonner c'est à dire que si un truc qui le déplaît et que pour tout le monde ça n'a pas d'impossibles et que même tout le monde m'a convaincu que c'est impossible il va dire non non mais on va le faire ça aide beaucoup et puis ouais il est Je pense qu'on se compète super bien.

  • Bryan Umana

    Je change un petit peu de sujet, mais qu'est-ce que tu dirais aux marques de 2004 ? Si tu veux lui parler.

  • Marc Oehler

    Je dirais Ausha, ça va être cool. Je dirais que tu as fait le bon choix. J'ai quand même beaucoup de chance d'être là aujourd'hui. J'ai beaucoup d'avoir postulé ici, qu'on m'ait pris, que j'ai été à la hauteur de ce qu'on attendait à l'époque, que finalement tous les efforts que j'ai faits, des fois justement quand on remonte des choses... que tu n'as jamais de feedback, des trucs comme ça, mais je n'ai jamais lâché l'affaire aussi, je dirais aux marques de 2004, tiens, ça marchera au bout d'un moment. Donc, voilà, c'est ça, persévère, exactement.

  • Bryan Umana

    Il y a eu des doutes parfois, des remises en question ?

  • Marc Oehler

    Oui, j'ai fait près de dix ans au support sans réelle évolution. Au début, forcément, au bout d'un moment, je me dis, mais est-ce que c'est toujours ce que je vais vouloir faire plus plus tard ? Prendre des téléphones, répondre aux clients, c'est super cool. De voir plein de personnes indépendantes qui ont des soucis différents, c'est super. Mais des fois, il y a des triggers comme ça, des choses qui reviennent tout le temps. Et ça, c'est usant. Et là, des fois, effectivement, quand ça fait quelques années qu'on le fait, on se dit peut-être qu'on aimerait faire autre chose une fois. Mais j'ai toujours eu la passion, finalement, de ce que je fais. De nouveau, d'Internet, comme je disais, ça m'a... toujours permis de de de persévérer on peut dire et puis et puis à un moment donné ça a bougé il ya aussi l'organisation de l'entreprise qui a changé les produits qui ont évolué ce qui fait aussi que le boulot il serait invente J'étais assez bon aussi dans le métier. Je me lance des fleurs. Mais je répondais bien aux questions. Mes collègues venaient me voir, me poser des questions. Donc ça donne aussi une sorte de confort. C'est sûr que c'est agréable quand les gens viennent te poser des questions parce qu'ils savent que tu maîtrises le sujet. Donc ça, ça a aidé aussi à accomplir un peu certains doutes à un certain moment.

  • Bryan Umana

    Et on revient peut-être au tout début de l'épisode, ton enfance. parce que Donc ça, on ne l'a pas dit. On avait parlé avec Boris l'année passée. Boris n'a pas fait de hautes études. Je crois que votre CTO non plus. Il y a pas mal de personnes comme ça. Et toi, tu fais partie de ces personnes-là aussi.

  • Marc Oehler

    Oui. Le CTO, il a quand même fait le PFL. Ah, le CTO. Mais pas en informatique.

  • Bryan Umana

    Pas en informatique.

  • Marc Oehler

    Il n'a pas de hautes études d'informatique. Mais si tu lui parles, tu verras que c'est comme s'il avait fait.

  • Bryan Umana

    Oui, bon, finalement, c'est... C'est comme Boris, comme toi, c'est d'autodidacte, de la passion, etc. Et ça peut faire plus. Je dis ça peut parce que je n'ai pas non plus envie de cracher sur les études. Il n'y a pas une façon de faire. Et c'est ça que je trouve important de relever. C'est qu'on peut ne pas faire d'études. Si on a la passion et envie d'avancer, c'est possible. On peut aussi faire des études. De toute façon, il faut quand même aussi de la passion et envie d'avancer. Et puis, on peut atteindre nos objectifs.

  • Marc Oehler

    Après, on vient aussi d'une... Moi, j'ai 41 ans, comme je disais. René, je crois qu'il a 45. Donc, René Lurian, notre CTO. Boris, il a autour des 50. C'est une période aussi où il y avait moins d'études d'informatique qu'aujourd'hui. Il y avait aussi moins de diversité. Aujourd'hui, on a l'école 42. À l'époque, je l'aurais fait, cette école 42. Ça aurait été mon rêve, mais ça n'existait pas. Quand on est, en l'occurrence pour moi et un peu Boris aussi, quand on n'est pas super académique, c'est pas vraiment notre truc d'écouter les gens parler et d'apprendre. Autant on adore apprendre les deux, on lit des revues scientifiques, des trucs comme ça, donc on aime apprendre, mais c'était peut-être la façon qu'on nous apprenait qui n'était peut-être pas idéale. Ce qu'on a retrouvé ici, c'est qu'ici on fait, c'est vraiment le changement. À l'école, t'apprends beaucoup. C'est un certain rythme, là je parle vraiment pour moi, où je trouvais toujours un peu, enfin tu parles pendant trois mois de la même chose, on l'a compris au bout d'un moment, donc c'est un peu embêtant. En fait, tu arrives à Infomaniac et là tu fais quoi, et chaque chose que tu fais a une réelle conséquence, mais ça change tout. C'est hyper motivant et après tu as ta curiosité qui fait que tu es autodidacte et que tu évolues.

  • Bryan Umana

    On est malheureusement rattrapé par le temps. Je voulais juste revenir par rapport au marathon de Chicago. Donc, tu cours, tu l'as dit, tu fais du vélo. Est-ce qu'il y a d'autres activités que tu veux faire ? Je sais, je l'avais déjà entendu. Tu es fan de basket, de sport de manière générale. Tu as dit que ça t'aidait, typiquement le vélo et la course, pour réfléchir. Ce marathon de Chicago, c'était le premier, c'était un objectif, tu t'es fixé ?

  • Marc Oehler

    C'était un objectif. En fait, dans cette entreprise-là, il faut que vous voyez qu'il y a plein de sportifs.

  • Bryan Umana

    Il y a un coureur. Il y a plusieurs.

  • Marc Oehler

    Il y a justement Swan Blanc qui est ingénieur IA. Lui, il est marathonien, il vise de se qualifier aux Jeux Olympiques. Il est en dessous des 2h15 autour de ça.

  • Bryan Umana

    C'est le temps que tu as fait à Chicago. Oui exactement,

  • Marc Oehler

    je l'ai mis 5 minutes. Il y a René Lurian, notre CTO, qui a fait l'UTMB, qui va aller sortir en vélo, il va aller boire un café en Italie. Il y a du gros niveau, il y a des triathlètes, il y a de tout. Donc ça c'est motivant d'avoir des gens autour. Je me suis dit un jour, pourquoi je ne le ferais pas ? Je me suis dit, dans ma quarantaine, je vais faire un marathon, je vais m'inscrire à un major. Donc les Majors, c'est les six grands marathons. Il y a Berlin, Londres, Chicago, New York et Tokyo. Et je crois que je n'oublie rien. Boston et je vais être tiré au sort il y a peut-être une chance sur 15 sur 20 d'être tiré au sort et un soir je couchais mes gamins et en même temps je lui disais allez je m'inscris on verra bien et j'étais tiré au sort et là je me suis dit oh là là j'étais absolument pas prêt je courais pas j'ai fait je me suis blessé dans l'entraînement enfin c'était vraiment une purge l'entraînement mais voilà je l'ai fait j'ai fini Et c'était cool alors j'ai fait un temps tout pourri je vais pas le dire mais j'ai fini en pleine forme du coup le soir j'ai pu aller voir un match de basket j'étais content Le sport en général Alors pas le Chicago, là c'est plus un défi personnel Mais le sport en général C'est quelque chose qui permet vraiment de se détendre Je pense que Sans ça, la tension elle monte Et de pouvoir faire Courir, faire du vélo Faire du basket Je fais plein d'autres choses, j'ai fait de la boxe Pendant des années Tout ça ça permet de se défouler D'avoir vraiment une heure, une heure et demie Enfin, pas pour la course et le vélo, c'est quand même plus long, mais où tu es vraiment détendu. Et là, pour le coup, tu ne peux vraiment pas penser à autre chose. Donc, tu es vraiment bloqué sur le truc et ça détend. Je fais plein de choses en parallèle. Je suis un peu un passionné compulsif. Je vois un truc, j'adore, je fonce dedans. Et puis après, quelques mois, j'oublie.

  • Bryan Umana

    Ok. Et sport, vous avez une salle aussi, une salle de fitness ici. Tu en fais combien de fois par semaine ? Tu t'imposes une certaine discipline par rapport à ça. Et ça, depuis tout le temps ? Depuis tout le temps, tu fais du sport et tu gardes ça ?

  • Marc Oehler

    On va dans les trucs très personnels, mais je suis un gros mangeur, donc il faut que je fasse du sport, parce que sinon je gonfle. Et pendant un certain temps, j'avais bien gonflé, donc là, il fallait que je dégonfles aussi un peu. J'ai toujours fait du sport, en fait. Même à la période où j'étais au sommet de ma rondeur, je faisais déjà du sport, de la boxe, etc. À part pendant le Covid, où c'était déjà plus compliqué. Là, je ne courais pas du tout. mais oui je fais au minimum trois trois séances de course à pied par semaine et puis mais sinon je rajoute souvent d'autres trucs en parallèle où je vais faire du tennis je faisais de la boxe aussi un moment jusqu'à quatre fois par semaine j'essaye de faire pas mal ok marc

  • Bryan Umana

    j'ai un concept ou un une ancienne invité pose une question à futurs invités et donc voici la question quel conseil donnes tu souvent et que tu n'arrives pas à appliquer ?

  • Marc Oehler

    Il y en a sans doute plein, mais comme ça, c'est dur d'arriver à l'heure. Oui, je pense que ça peut être un bon exemple parce que j'insiste beaucoup sur la rigueur, en fait, ici, sur le fait que quand on s'engage à faire quelque chose, on le fait, on le tient, d'avoir un peu cet esprit pro parce que vu qu'on est... quand même très cool en parallèle, il y a des gens qui confondent un peu. Il faut être très pro et typiquement, je ne suis jamais ponctuel.

  • Bryan Umana

    Aujourd'hui, tu es à l'heure. Thomas m'a dit qu'il y a 10h15, tu es arrivé à 10h.

  • Marc Oehler

    C'est parce que j'étais stressé un peu, du coup, j'anticipe plus. Ce que j'ai donné comme exemple, c'est un peu bidon, mais je ne sais pas.

  • Bryan Umana

    À tes enfants, il y a un truc ?

  • Marc Oehler

    De... non. C'est dur.

  • Bryan Umana

    T'es irréprochable avec tes enfants ? Ah non, pas du tout, pas du tout.

  • Marc Oehler

    Non, il y a des choses où je sais que je ne suis pas du tout irréprochable, mais je ne dis pas aux autres de l'être. Mais c'est notamment, par exemple, avec mes enfants, des fois je perds patience, quand ça clique dans tous les sens, puis je ne sais pas combien de temps, ça monte d'un coup. Et je sais qu'il faudrait que je sois plus calme. Et puis ça, ma femme me dit, mais c'est là qu'il faut que tu prennes le relais, tu dois être calme. au moins ça m'énerve c'est un peu ce genre de choses En fait, on me dit des conseils que je n'applique pas. C'est plus ça, je pense.

  • Bryan Umana

    Je pense que c'est un bon exemple, le fait d'être ponctuel. La ponctualité. Parce que je me reconnais un peu dans ce que tu dis. Souvent, je me dis, là, ça passe encore. Encore cinq minutes, je termine ça à fond, je fais. Puis en fait, après, ça déborde un petit peu sur le reste. Et après, ce qui est paradoxal, c'est... Je n'arrive pas à l'heure parce que je glandais ou quoi que ce soit. C'est juste que tu as envie de terminer ce truc ou tu te dis justement peut-être que tu t'estimes un peu mal.

  • Marc Oehler

    C'est ça. Tu penses d'un jour que tu veux un moment que tu peux faire, traverser la ville en 10 minutes, ça passe, pas de problème.

  • Bryan Umana

    Oui, exactement. Marc, encore une fois, le temps nous rattrape. Ma dernière question, qu'est-ce que le succès pour toi ?

  • Marc Oehler

    Je pense que le succès c'est juste d'être heureux. C'est un peu bidon ce que je vais dire, mais c'est le plus important. C'est de se lever, d'être content. Moi c'est vraiment ça. Des gens vont baser le succès sur l'argent, sur la notoriété, sur je ne sais quoi. Moi, je suis juste content. Donc, c'est bien. C'est d'être accordé avec ses valeurs aussi. Je n'ai pas besoin de me trahir pour faire ce que je fais aujourd'hui. Et ça, c'est aussi super cool. Donc, je dirais que c'est ces deux choses.

  • Bryan Umana

    Et si tu avais un conseil pour une... pour un jeune ou un moins jeune qui veut se lancer, qui se pose des questions, est-ce que je dois vraiment continuer, j'ai l'impression que j'ai pas de retour par rapport à ce que je fais, alors que j'ai l'impression que je le fais bien, tu vois, un peu par rapport à ce que tu disais, où il y a eu parfois des doutes, qu'est-ce que tu dirais à cette personne-là qui doute un petit peu ?

  • Marc Oehler

    Je dirais de bouger, en fait, c'est le... Le pire, c'est d'accepter et de rien faire. Si la situation ne te convient pas, change. Fais autre chose, en fait. Après, quand on dit un jeune, je pense que c'est quelqu'un qui est en début de carrière. 20, 25, 30, tu peux changer. Après, tu commences à avoir des obligations et ça devient plus compliqué. Et puis après, c'est trop tard. Donc, il faut y aller. Et on parlait avant de persévérance. Je pense que ça fait partie aussi. Mais voilà, de ne pas... De ne pas tomber dans une routine qui nous déplaît. C'est bête. Je disais avant qu'on travaille 8 heures par jour, 5 jours par semaine. Il faut aimer ce qu'on fait. Donc, sois au moins sûr d'aimer ce que tu fais. C'est important.

  • Bryan Umana

    Marc, est-ce qu'il y a un élément qu'on n'aurait pas mentionné, qui te tenait à cœur de partager aujourd'hui ?

  • Marc Oehler

    Je crois qu'on a été très complets. Donc, non. Après, on pourra peut-être un jour faire une version 2. Avec grand plaisir. On pourra avoir d'autres thèmes.

  • Bryan Umana

    Merci beaucoup, Marc.

  • Marc Oehler

    Merci à toi.

  • Bryan Umana

    C'était un grand plaisir pour moi.

  • Marc Oehler

    Avec plaisir, merci.

  • Bryan Umana

    A bientôt.

  • Marc Oehler

    A bientôt.

  • Bryan Umana

    Ciao, ciao. Merci d'avoir écouté l'épisode en entier. Pour m'aider à continuer, je te demande une seule chose. Abonne-toi au podcast sur ta plateforme préférée, sur Spotify ou Apple Podcast par exemple, et sur YouTube. N'oublie pas de donner ton avis en le notant avec la meilleure note possible et de le partager autour de toi. C'est ce qui m'aide à continuer. On se retrouve en janvier 2026 pour le premier épisode de l'année. Ciao, ciao.

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Description

Dans cet extrait, j’échange avec Marc Oehler, CEO d’Infomaniak, l’une des entreprises technologiques les plus respectées de Suisse. Il nous plonge dans les coulisses d’une société qui a choisi une voie exigeante : indépendance, innovation locale, souveraineté des données et responsabilité environnementale, bien avant que ces sujets deviennent tendance.


Marc partage les choix stratégiques, les renoncements nécessaires et les défis humains derrière la croissance d’Infomaniak, et explique comment il construit une culture d’entreprise autonome, responsabilisante et durable.


Tu y découvriras :

- Comment Infomaniak préserve son indépendance face aux géants du cloud

- Leadership et culture interne : autonomie, sens et performance

- Souveraineté numérique et décisions stratégiques

- Construire une entreprise durable et éthique


Sommaire de l'épisode :

(00:00) Intro
(00:50) Intro Bryan
(02:38) Début de l’épisode

(04:58) Qui est Marc ?
(06:15) Étapes clés de son parcours
(14:48) Son évolution en tant que leader
(23:16) Gestion de l’humain
(32:41) Gestion vie privée – vie professionnelle
(41:54) Sa journée type
(47:10) L’IA chez Infomaniak
(55:21) Nouvelle ordonnance suisse
(59:22) Différences entre Infomaniak et Proton
(01:09:24) Pourquoi ne pas laisser ses données chez les GAFAM
(01:12:55) Leur position vis-à-vis du public cloud
(01:20:38) Son duo avec Boris Siegenthaler
(01:24:27) Rétrospective
(01:29:05) Le sport dans sa vie
(01:32:47) Question d’un·e ancien·ne invité·e
(01:35:13) Le succès
(01:37:16) Fin


Un échange authentique et inspirant pour tous ceux qui s’intéressent à l’entrepreneuriat, la tech éthique et le leadership en Suisse, Suisse romande ou francophonie.


Pour nous voir en vidéo, rendez-vous sur YouTube, suis-moi sur Instagram pour plus de contenu, @bryanumana.swiss et retrouve tout ce dont on a parlé sur la fiche de l'épisode: https://bit.ly/ep64-marc-oehler


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Marc Oehler

    Chez Infomaniak, on ne garde pas les données, on ne les stocke pas, donc ça change énormément le jeu.

  • Bryan Umana

    Comment est-ce qu'Infomaniak se positionne aujourd'hui sur la nouvelle ordonnance suisse, sur la surveillance des télécommunications ?

  • Marc Oehler

    Vraiment tout ce que je faisais au quotidien avec le GPT, je le fais aujourd'hui avec Uria, ça marche super bien. L'équipe qui travaille dessus, elle est super motivée.

  • Bryan Umana

    De 14 à plus de 300, de quelques millions à près de 60 millions de chiffres d'affaires.

  • Marc Oehler

    Je me dis tout le temps qu'on s'en est sorti pour tout en fait. Si on est là aujourd'hui pour se parler, c'est que tout ce qu'on a eu jusqu'à maintenant qui n'était pas top, on s'en est sorti. Il y a eu plein de choses et on a eu plein d'événements. Ça peut être des choses professionnelles, ça peut être personnel, des séparations, des décès, des moments hyper durs. On a l'impression qu'on ne va pas se relever à ce moment-là. Mais finalement, on est là et on s'est relevé.

  • Bryan Umana

    Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui dit « Bon, de toute façon, moi, je m'en fous. Ça m'embête de passer Google Drive, de migrer le tout sur KDrive. Et finalement, je n'ai rien à cacher. Les photos de ma famille. » Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui te dit ça ? Salut les amis et bienvenue sur mon podcast. où les épisodes échangent librement avec des entrepreneurs ou des experts. passionnés sur des thèmes variés comme le sport, l'éducation et la santé. Je suis Bryan Umana, associé gérant de l'entreprise Willight telecoms, spécialiste en infrastructures informatiques et téléphonie, COO et associé de la startup Solarsplit, une plateforme qui veut démocratiser l'investissement dans l'énergie solaire, enthousiaste de sport et de développement personnel. Pourquoi ce podcast ? Pour apprendre, être inspiré et partager tout ça avec toi. Dans ce dernier épisode de l'année 2025, j'échange avec Marc Oehler, CEO d'Infomaniak, une entreprise suisse basée à Genève. historiquement hébergeur web, devenue un acteur majeur du cloud et des outils collaboratifs. Elle se positionne comme une alternative européenne aux GAFAM, avec un focus fort sur la vie privée, la durabilité et l'impact social. Avec Marc, on a parlé des étapes clés de son parcours, de son évolution en tant que leader, d'IA, donc d'intelligence artificielle, et de son utilisation chez Infomaniak, de la nouvelle ordonnance suisse sur la surveillance des télécommunications, de la différence entre Infomaniak et Proton, de la raison de nos... pas laisser ses données chez les GAFAM, du public cloud et de bien d'autres sujets. Si tu veux en savoir plus sur la genèse d'Infomaniak, je t'invite à écouter l'épisode avec Boris Higuen-Tallaire qui est le fondateur et avec qui on a enregistré en 2024. Je ne te retiens pas plus longtemps mais avant, pour m'aider à grandir et à continuer, je te demande une seule chose, c'est de t'abonner à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes, de laisser ta meilleure note possible, c'est-à-dire 5 étoiles, et de commenter, c'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, et notre nouveau site internet est en ligne. Tu y trouveras toutes les références citées durant l'épisode. Bienvenue dans mon podcast et bonne écoute. Marc, tu as dit récemment sur LinkedIn, on marche sur la tête. C'est exactement ce qu'il faut absolument éviter en Suisse. Confier les données de défense à un prestataire non souverain. dépendant exclusivement d'une juridiction étrangère. Pourquoi est-ce que la souveraineté est si importante ?

  • Marc Oehler

    C'est une bonne question. Et d'ailleurs, c'était suite à l'article, c'était l'armée suisse qui avait rejoint Microsoft, il me semble, sur cet article-là. Il y a eu deux choses coup sur coup. Et depuis, l'armée suisse, via son chef, a fait marche arrière, a annoncé qu'en fait, finalement, il ne mettrait pas les données chez Microsoft parce que c'est trop dangereux. en raison de sécurité. Voilà, donc je suis quand même content que l'UEM s'en rende compte. Pourquoi ? C'est tout simplement parce qu'on est un pays souverain, on est un pays indépendant, et il faut qu'on puisse garder cette souveraineté. Et régulièrement, alors je ne suis pas spécialement pro-armée, régulièrement on pense quand même que l'armée c'est ce qui représente le plus la souveraineté. Si on commence déjà par, pour l'armée, mettre les données aux Etats-Unis, on a déjà un problème. Surtout que les Etats-Unis ont... Ces derniers temps étaient assez menaçants, en tout cas oralement, envers les divers pays européens, notamment en menaçant de prendre le Groenland ou même sur d'autres pays, notamment le Brésil où ils disaient qu'ils allaient avoir des répercussions suite à la peine de l'ex-président Bolsonaro. Ce sont des choses sur lesquelles on pourrait aussi être menacé à l'avenir si on devient trop dépendant.

  • Bryan Umana

    Donc l'armée suisse est revenue en arrière, ou en tout cas il y a ce souhait. C'est suite à des échanges que vous avez eus avec ? C'est suite à la communication que vous faites ?

  • Marc Oehler

    Alors on n'a pas eu d'échange directement avec l'armée suisse. Par contre, on a eu des échanges avec la Confédération. On parle, on a été voir des parlementaires, par exemple lors de la session d'automne. après je n'irai pas jusqu'à dire qu'on a fait bouger les choses par contre forcément c'est toutes ces petites actions qui sont menées parfois de concert ou indépendantes, font évoluer en fait les mentalités là-dedans. Il y a des actions de nous, il y a aussi des concurrents qui le font, et puis des grands médias aussi simplement qui se posent des questions en fait sur la souveraineté. Et au bout d'un moment, ça fait écho.

  • Bryan Umana

    Et Marc, peut-être pour les personnes qui ne te connaîtraient pas, et qui nous regardent et qui reconnaîtraient cette magnifique salle où j'ai été il y a environ un an. Qui es-tu Marc ?

  • Marc Oehler

    Je suis Marc Huller, j'ai 41 ans pour encore quelques jours. Je suis directeur général d'Infomaniak et je suis dans cette entreprise depuis plus de 20 ans. La moitié de ma vie, j'ai passé ici. J'ai commencé au support technique et ensuite j'ai évolué à différents postes. J'étais responsable du support, ensuite j'étais directeur des opérations chez Infomaniak et depuis décembre 2020, je suis directeur général.

  • Bryan Umana

    Tu es Genevois ?

  • Marc Oehler

    Oui.

  • Bryan Umana

    Et donc tu l'as dit, plus de 20 ans depuis 2004. Exact. Donc tu commences dans le service support. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je sais, on te le dit souvent aussi, tu as plus de 20 ans dans la même boîte. Aujourd'hui, c'est quand même assez rare. En plus, on va dire que tu as gravi tous les échelons pour arriver à prendre le lit de l'entreprise. de la structure, de cette belle structure qu'est Infomaniak. Si tu regardes ton propre parcours, avec un peu de recul, quelles ont été les étapes clés qui t'ont permis d'arriver là où tu es aujourd'hui ?

  • Marc Oehler

    Alors c'est dur à dire, c'est beaucoup d'éléments mélangés. Je dirais que déjà, j'aime profondément la boîte. et déjà avant de travailler ici, je voulais travailler chez Infomaniak et j'ai été client d'Infomaniak quand il s'était un magasin de vente d'ordinateurs. Donc déjà là, j'avais acheté un ordinateur chez Infomaniak. J'ai aimé l'ambiance, j'ai dit un jour peut-être que j'essaierai de travailler ici. Et après quelques années, j'ai eu l'opportunité justement de rejoindre les supports techniques. Donc déjà à partir de là, j'étais déjà très fier de travailler ici. Ça m'a donné la motivation qui fait que... que peut-être qu'on fait un petit peu plus, qu'on se donne un peu plus. Ensuite, ce qui aide aussi, c'est que je suis passionné finalement d'informatique, mais plus globalement en fait de tout ce qui se passe autour d'Internet. Donc travailler finalement chez un hébergeur qui est vraiment directement lié à Internet, c'est un peu mélangé avec la passion. C'est-à-dire que non seulement c'est un travail, mais c'est quelque chose qui m'intéresse énormément. Donc j'ai aidé des clients pour leur site Internet. Je discutais avec des collègues qui sont tout aussi passionnés, puis qui testent aussi les nouvelles technologies. Donc en fait, c'est toujours intéressant ce qu'on fait ici. Et après, par passion, vu que je faisais aussi beaucoup de sites internet ou de bidouilles, je pourrais dire, de mon côté, ça m'a permis vraiment de mieux comprendre ce qu'on fait et finalement d'être très à l'aise dans mon métier de support technique. Et petit à petit, je me suis aussi, j'étais de plus en plus à l'aise avec les collègues. J'ai toujours été à l'aise avec les collègues, mais après, avec l'expérience qui vient, on commence à aider les collègues, on peut aussi plus rapidement insister sur certains points, par exemple des évolutions qu'on devait faire, infomaniaques, mais qu'on n'arrivait pas pour des questions techniques, c'était compliqué, ou que ça prenait trop de temps, ou que ce n'était pas possible, etc. En fait, à force d'entendre les besoins des clients et d'avoir soi-même ses besoins, ça fait qu'on pousse encore plus. Et ça, ça m'a aussi permis de me faire remarquer. C'est là que Boris Sigenthaler, qui est le fondateur d'Infomaniak et qui a été directeur jusqu'à 2020, c'est là qu'il a commencé à voir que j'en voulais finalement, que je défendais vraiment l'intérêt des clients, je défendais vraiment l'intérêt d'Infomaniak. Et ça, c'est aussi un des éléments clés. Donc je dirais, il y a vraiment le fait d'être fier. et presque amoureux de la boîte, je pourrais dire, le fait de très bien connaître les produits, très bien connaître finalement le marché et ensuite défendre avec beaucoup d'intérêt les clients et Infoméa globalement.

  • Bryan Umana

    Est-ce qu'il y a des faits marquants pendant ces 20 ans ? Des étapes importantes qui ont fait que que ce soit des relations complémentaires ? ou à l'inverse très portante ou un événement, je ne sais pas, un gros client qui a signé, qui a fait que vous avez pu investir encore plus dans la boîte, tu vois, vraiment un ou plusieurs.

  • Marc Oehler

    Un Fomenac ou moi particulièrement ?

  • Bryan Umana

    Je dirais qu'il y a un lien dans le sens où c'est plutôt toi, ton parcours. Et donc de facto infomaniak aussi ?

  • Marc Oehler

    Il y a beaucoup de points. Après, c'est une question un peu compliquée. C'est dur à répondre comme ça, mais il y a beaucoup de points marquants. Je me souviens en fait, après, est-ce que c'est des choses qui m'ont aidé dans mon parcours ou non ? Je ne sais pas trop. Mais déjà, par exemple, quand je suis arrivé, Google existait à peine. et les smartphones n'existaient pas. Donc il y avait déjà tout ce gap, cette évolution qui... qui a apparu au fur et à mesure de mon parcours ici. Et puis après, il y a vraiment aussi, par exemple, je me souviens, il y avait un grand CMS qui est Joomla, par exemple, qu'on avait réussi à récupérer pour héberger la communauté francophone de Joomla chez nous. Ça, typiquement, c'était un des points forts, un des faits marquants, parce que c'était aussi beaucoup de discussions, c'est une grande communauté. ils voulaient avant tout euh euh être sûr que tout fonctionne et aller chez un hébergeur plus connu à cette époque. Mais voilà, de par le fait que je suis passionné par le domaine, que je suis content de parler avec eux, je pense qu'ils ont aussi eu une sorte de feeling et que ça a permis finalement de rendre ça possible. Ils ont été hébergés chez nous et ils se sont rendus compte que finalement ça allait très bien, ils étaient très contents et c'est quelque chose qui a duré des années. Aujourd'hui cette communauté, elle est... Elle n'existe plus vraiment, Joomla, c'est un peu disparu. Mais on avait aussi fait ça avec la communauté WordPress francophone après, qui est toujours présente. Il y a d'autres faits marquants, c'est les évolutions de l'entreprise, où là, c'était clairement des gros changements. C'était historiquement à Fomana qu'on avait commencé avec une offre unique, qui était de l'hébergement et des mails. Cette offre, quand on est arrivé... On a littéralement cassé le marché parce que les prix c'était de 1500 euros par mois et quand on est arrivé, on est arrivé avec un prix autour des 200 euros. En France-Suisse c'est l'équivalent, j'ai l'habitude de parler en euros vis-à-vis de ce tarif. On a cassé le marché à ce niveau-là et puis avec l'évolution, on est aussi devenu un peu cher finalement parce qu'il y a d'autres acteurs qui viennent. et puis qui propose la même chose un peu moins cher et là on a dû se réinventer. On a dû se réinventer totalement, il y avait aussi finalement l'écosystème autour de nous, la concurrence qui évoluait, qui proposait des nouveaux services. Et ça c'est autour de 2017-2018, on a dû proposer des services basés sur le cloud, basés sur le streaming qu'on faisait déjà depuis un certain moment, mais c'était l'idée de le proposer au grand public. C'est un autre tournant, c'est quand on a attaqué cette partie-là, ce changement de sortir de ce produit unique. Et aujourd'hui, on est encore sous cette lancée. C'est-à-dire que tous les produits qu'on a aujourd'hui sont issus de cette diversification. Le cloud nous a permis d'avoir le Pubicloud, qui est aujourd'hui un de nos produits phares. Et le Pubicloud, c'est un des produits qui a le plus d'avenir. On a la plus grande progression dessus, on est extrêmement reconnu dessus, et ça permet à des entreprises de toutes... de taille de nous rejoindre pour la partie infrastructure.

  • Bryan Umana

    Quand tu parles de... Je vais noter et puis on parlera du public cloud après. J'aimerais juste rester sur cette partie de ton parcours. Et toi, humainement, étonné qu'encore une fois, tu aies passé du support à CEO, à directeur général d'Infomaniak, typiquement en termes de collaborateurs, collaboratrices. Comment est-ce que vous étiez quand tu as commencé ?

  • Marc Oehler

    Alors oui, ça c'est un fait marquant d'ailleurs, effectivement. Je suis arrivé, on était 14, et aujourd'hui on est près de 300. Ça a beaucoup évolué, on est beaucoup plus. Ce qui est très intéressant, c'est que sur les 14 qu'on était au début, il en reste encore une dizaine qui sont encore prêts. Ah ouais,

  • Bryan Umana

    magnifique.

  • Marc Oehler

    Oui, donc le noyau, on va dire, de base, on est toujours là. On a tous évolué un peu dans des postes différents. Mais on est toujours présent et ça fait aussi une équipe super soudée en fait sur ce noyau. C'est vraiment des personnes que je connais extrêmement bien. Attends, c'était les meilleurs trucs. Ouais, on peut dire ça, c'est 8 heures par jour. On se voit en soie saoul, on se connaît très bien. Et puis, ça permet aussi des relations très naturelles. Là-dedans, il y a vraiment des personnes en fait de plein de métiers. Il y a un développeur, il y a une autre CTO, il y a une RH, il y a la con... Conta, il y a évidemment Boris. Donc, on a tous évolué, mais on est humainement, je veux dire, connecté par ce départ.

  • Bryan Umana

    Et comment est-ce que toi, tu évolues humainement en tant que leader, quand justement on passe de 14 à plus de 300, quand on passe de X, je ne sais pas, je me souviens, Boris avait de... On avait mentionné, pour les gens qui nous écoutent, qui nous découvrent, j'avais fait avec Boris il y a un an environ, c'était le numéro 48. Il avait dit que très rapidement, avec la vente du matériel, ce magasin informatique, il avait fait déjà pas mal de chiffres d'affaires, quelques millions assez rapidement. Donc, ce que je veux dire, c'est que, encore une fois, de 14 à plus de 300, de quelques millions à près de 60 millions de chiffres d'affaires. toi en tant que personne comment est-ce que Tu évolues, comment est-ce que tu te développes pour aujourd'hui justement pouvoir continuer à être la bonne personne au sein d'Infomaniac ?

  • Marc Oehler

    C'est la clé d'être la bonne personne, ça demande de l'évolution constante. Comme je disais, j'aime profondément la boîte, donc déjà ça me motive de faire les choses bien. J'aime énormément mes collègues aussi. C'est aussi très important d'apprécier les gens avec qui on travaille, apprécier ce qu'on fait, apprécier pour qui on travaille. Tout ça c'est important et c'est un mélange de tout ça. J'ai eu l'opportunité de grandir avec la boîte. On a commencé à 14, on est 300 aujourd'hui. Tout ça vient étape par étape. Ce n'est pas du jour au lendemain je suis propulsé, tiens tu as 300 personnes à gérer, ça aurait été assez compliqué sur le moment. Là, à voir l'évolution qu'on voit arriver petit à petit, même si ça va vite, parce que ça s'est vraiment accéléré ces dernières années. Parce qu'on était, je vais dire des chiffres, ça ne sera peut-être pas super précis, mais on était autour de 80-100 en 2017-18, je crois. Donc voilà, il y a eu cette explosion. Et la barrière des 250 collaborateurs, ça change vraiment. C'est une autre dynamique. Mais j'ai pu évoluer avec l'entreprise, le fait d'être proche des collègues, de justement aussi avoir ce noyau avec qui je peux toujours un peu me reposer, discuter, de l'évolution, parce que c'est des personnes qui sont très sincères avec moi. C'est-à-dire que si je fais quelque chose de mal, ou qu'ils n'estiment pas forcément plein de bon sens, ils vont me le dire. Et ça, ça me permet vraiment d'évoluer. Donc je suis guidé par mes collègues. C'est-à-dire de vraiment travailler dans l'intérêt d'Infomaniac et de mes collègues. C'est vraiment un équipe que j'essaie d'avoir. C'est que les gens se sentent bien ici. C'est très important qu'on se sente bien, qu'on vienne travailler avec la motivation au contraire de la boule au ventre. Et j'essaie vraiment de coordonner tout ça, que les gens se sentent bien, qu'on avance dans le bon sens et que ce soit dans l'intérêt de l'entreprise. Et c'est toujours un équilibre.

  • Bryan Umana

    Mais en termes de... Alors je comprends bien, il y a... ta motivation intrinsèque, vraiment cette passion que tu as, que ce soit vis-à-vis du domaine et d'infomaniac. Par contre, en termes peut-être d'apprentissage humain, psychologie humaine, parce qu'aujourd'hui, en tant que CEO, tu es un psychologue, tu gères... Quelqu'un m'a dit récemment, comment ? GDM, gestion des merdes. Alors, tu vois ce que je veux dire ? Peut-être que tu avais déjà cette appétence finalement de l'humain, et j'imagine. Sinon, je ne pense pas que tu serais le CEO aujourd'hui d'Infomaniac. Mais est-ce que tu étais outillé pour ça au fur et à mesure des années ? Est-ce qu'il y a eu des rencontres ? Boris, qui est toujours là et qui... et ça j'aimerais qu'on en parle aussi un peu ce duo que vous faites ensemble mais qui est-ce qu'il y a eu encore pendant ces années des mentors ou justement en fait des personnes marquantes mais dans le sens négatif et ce que je veux dire par là c'est peut-être une personne en qui tu avais confiance ou vous aviez confiance et puis finalement qui n'était pas la personne que vous pensiez Et donc, là, boum, tu level up, j'essaye de ne pas trop faire d'anglicisme, tu montes de niveau très rapidement.

  • Marc Oehler

    J'ai l'avantage d'être ici depuis 20 ans. J'ai aussi, par le passé, travaillé dans une autre entreprise avant. Cette autre entreprise, c'est une énorme entreprise. Dans cette entreprise, j'ai vu des choses qui fonctionnent mal. des cadres qui sont qui finalement profitent presque de leur situation c'est un peu les petits chefs comme on appelle ça, ce que nous ici on essaie vraiment d'éviter, des gens qui sont juste là pour donner des ordres sans arrêt mais qui n'ont ni queue ni tête et aucun bon sens ensuite en arrivant ici j'ai eu la chance d'avoir différents responsables des bons des moins bons des... de différentes façons de manager. Et je pouvais aussi voir la réaction que j'avais. J'ai pu observer évidemment ma réaction, mais aussi la réaction des collègues. J'ai eu l'avantage d'être des deux côtés finalement, entre le management et la partie d'employé sur management. Donc j'ai vraiment pu voir, tiens, quand cette personne fait ce genre de décision, ça a cet impact-là. Au contraire, si elle fait cette chose positive, les gens sont heureux, du coup c'est plus motivant, etc. J'ai vraiment pu... Voir cette évolution en interne de comment différents types de management réagissent sur les personnes, ça m'a vraiment permis d'évoluer fortement. Quand j'ai eu l'opportunité de commencer à manager, j'ai rapidement pris tout ce qui me plaisait et j'ai essayé d'éviter au maximum la partie déplaisante. Et même dans des choses compliquées, il peut y avoir du positif. C'est-à-dire que quand on doit dire à une personne, je ne sais pas, que... On ne la sent pas suffisamment motivée, etc. On peut avoir un peu une sorte de peur de lui dire les choses en face. Mais j'ai aussi vu finalement que quand on ne dit pas les choses, c'est presque pire. Parce que du coup, on fait un peu des sortes d'allusions, des sous-entendus. Les personnes sont perdues, on ne comprend pas ce qu'on veut. Tout ça, ça m'a permis de me forger. Après que j'ai passé vraiment le cap de faire des acteurs d'opération et de commencer à gérer des autres départements, finalement, de parler à des développeurs. des administrateurs système qui sont des métiers très techniques, c'est des ingénieurs, donc c'est encore un autre profil. Là, Boris m'a beaucoup aidé, c'est-à-dire qu'il avait fait ça pendant des années, donc il a rajouté cette couche d'expérience supplémentaire de comment faire avec des profils un peu différents qui ne sont pas de mon métier. Et je pense qu'il y a vraiment un truc qui m'a vraiment appris là-dedans, c'est l'empathie, c'est l'humain avant tout et l'objectif de l'entreprise. C'est vraiment de réussir, comme je disais avant, de faire converger ces deux choses et à partir de là on y arrive. Et c'est vraiment l'écoute, c'est la bienveillance, c'est parler avec les personnes, comprendre les personnes, entendre les besoins des personnes et y répondre. C'est aussi très important de toujours répondre aux demandes. Il n'y a rien de pire quand on a des responsables, qu'on pose des questions, on a des revendications. On dit « Ah ouais, mais ça, ça me déplaît. Pourquoi on fait ça ? C'est un peu bête, ça sert à rien. » Et que le manager écoute et dit « Ah ouais, ok, effectivement, je vais regarder. » Et il ne revient jamais. Il n'y a rien de plus frustrant. C'est justement ça, c'est mettre en place cette rigueur de répondre à chaque demande, d'être disponible. Et ça, c'est Boris qui m'a bien appris cette facette-là.

  • Bryan Umana

    Et j'entends de l'empathie, l'humain, mais... Comment est-ce que tu fais quand tu as une trahison humaine ? Est-ce que tu as eu dans ta carrière des trahisons ? Une ou des trahisons ? Et quand je dis trahison, c'est encore une fois une personne. On faisait confiance à cette personne-là. Et puis finalement, des mensonges. Tu vois vraiment un cas RH assez lourd potentiellement. Est-ce que ça, tu as eu dans ton parcours ? Dans tous les cas, il n'y a pas 36 000 solutions dans la vie quand on a une étape assez difficile, que ce soit un décès, que ce soit une rupture, rupture amoureuse, professionnelle, peu importe. Soit on s'habitue un petit peu sur son sort et puis on reste là. Soit finalement, on avance, on apprend et on continue. Donc toi, tu décides d'avancer, d'apprendre et de continuer. Mais comment est-ce qu'on garde de l'empathie et comment est-ce qu'on continue à faire confiance alors qu'on se fait trahir ? Professionnellement ?

  • Marc Oehler

    C'est... Personnellement, j'essaie d'être très loyal et juste. C'est important, je ne fais pas de coups derrière le dos. S'il y a des choses qui ne vont pas, je le dis. Je fais vraiment en sorte d'être constructif au maximum. J'ai déjà eu des situations avec des personnes qui m'ont trahi, c'est peut-être un peu le grand mot, mais qui ne m'ont pas rendu cette loyauté finalement, qui... Des personnes qui disent A et qui font B, c'est compliqué, on ne peut pas compter dessus. Je suis assez juste dans le sens, ou ça va dans les deux sens. Je suis loyal envers tout le monde, je suis direct envers tout le monde, sauf qu'effectivement il faut qu'on me le rende aussi, et si on ne le fait pas, il y a forcément des conséquences. ça peut être des conséquences simplement d'avoir une discussion franche qui n'est pas toujours agréable mais voilà je vais dire j'ai entendu ça comment ça se fait tu me dis l'inverse ça remet tout de suite un peu les pendules à l'heure pour revenir à la question précisément j'aime bien répéter que Un des trucs les plus difficiles que j'ai, c'est de ne pas devenir un vieux con. C'est vraiment ça. C'est de ne pas être trop finalement encrassé par les réactions négatives. Par exemple, on veut mettre en place un truc cool, une activité sympa, on se dit que ça va bien se passer, et puis il y a toujours sur 300, il y a toujours 10-15 personnes qui vont râler. Alors que c'est quelque chose de positif. La réaction primaire serait de dire, bon ok, si vous n'êtes pas content, on ne fait plus. Mais en fait, on ne peut pas faire ça. Et c'est justement ce côté-là que j'ai de ne pas devenir un vieux con, c'est de ne pas justement toujours se niveler vers le bas et de se dire, bon, les gens ne sont pas contents, on arrête. On essaie d'être souple, typiquement au niveau des horaires. Les gens peuvent partir, on fixe un peu des heures de début et de fin pour que les gens soient présents en réus. Mais si quelqu'un arrive un peu en retard, ce n'est pas très grave. Si quelqu'un, entre midi et deux, dépasse, ce n'est pas très grave. Mais il va toujours y avoir des gens qui abusent. Et là, il faut vraiment avoir la force de ne pas dire « Non, non, on ne va pas devenir plus rigide. Ce n'est pas parce qu'il y a quelques personnes qui abusent qu'on doit punir tout le monde. » Ça, ça permet de... Enfin, c'est dur, mais c'est ce qui permet de garder une boîte humaine.

  • Bryan Umana

    Je pense que c'est important de mentionner ça parce qu'aujourd'hui, on a... Enfin, j'allais dire Gen Z, futur Gen Alpha, j'en ai entendu parler il n'y a pas très longtemps. Ça, ce sera... tes enfants aussi exactement et puis ma fille qui a 3 mois et demi donc tu vois félicitations monsieur Génalpa et donc aujourd'hui les personnes ont besoin de raison ont besoin d'une mission de valeur et autres et moi je suis 100% aligné avec ça raison pour laquelle j'aime tellement votre boîte Infomaniac Mais c'est vrai que quand t'as une boîte et que t'as des personnes qui ne jouent pas le jeu, des fois t'as envie de te dire « Bon, vous n'êtes pas contents, alors organisation verticale, pyramidal, type armée, et puis c'est parti à l'ancienne ! » Et c'est pas si facile quand tu te ramasses porte après porte après porte de justement garder cette espèce de sang-froid. Et de continuer à se dire, non, mais voilà, c'est pas la majorité, c'est pas la minorité qui doit l'emporter sur la majorité. Et puis continuer à avancer dans ce sens-là. Donc je trouve que c'est important que tu le mentionnes, que chez Infomaniac aussi, il y a des personnes qui ne jouent pas le jeu. Et je trouve des fois, on oublie.

  • Marc Oehler

    Tu sais,

  • Bryan Umana

    quand t'es dans ton truc, t'es dans ta boîte, petite boîte, faisons-nous... j'ai deux casquettes, une qui est Will.i.telecom, c'est l'infrastructure informatique réseau téléphonique IP on gère des data centers aussi pour certains clients là on est une petite dizaine et puis l'autre, Startup, Solar Speed Clean Tech on lève des fonds, un peu la startup à la dure on va dire, plein de formes de mise en relation des parties prenantes du domaine solaire et là dans la startup, finalement tout le monde est à fond Parce que déjà, il y a plusieurs associés. Enfin, on est plusieurs associés. Parce que les devs, ils sont aussi à fond. Il y a une mission. Et puis, ils font le tout from scratch. C'est eux qui font les bases, finalement. Et chez WeLight Telecoms, c'est une PME, petite entreprise qui roule, on va dire. Alors, il y a des hauts, des bas. Mais par contre, effectivement...

  • Marc Oehler

    Des fois, quand tu as des cas RH un peu spéciaux et que tu as la tête dans le guidon, tu as l'impression que tu es le seul à vivre ça. Et donc, je trouve que c'est important d'avoir une personne comme toi qui vient d'une entreprise comme Infomaniac, où de l'extérieur, on a l'impression que les locaux sont incroyables, tout est rose, la vie est belle, un event par mois, etc. Et oui. de manière générale, mais il y a quand même des situations difficiles.

  • Bryan Umana

    Oui, bien sûr. D'ailleurs, on est presque passé à un event par semaine maintenant. On a augmenté la cadence. Il y a des événements difficiles. Après, j'échange aussi beaucoup avec d'autres personnes qui ont plus ou moins mon poste ou qui ont beaucoup d'équipes. Et cette situation, elle est un peu partout comme ça. Vraiment l'important, c'est de garder un peu la foi. On garde la foi sur l'humain, sachant que partout. Partout, il y aura toujours des gens qui râlent, qui ne sont pas contents, qui pensent que l'herbe est plus verte ailleurs. C'est un peu sur des légendes. Mais ce n'est pas grave. En fait, on discute avec ces gens, on explique nos arguments, ils entendent, ils n'entendent pas. L'important, c'est que globalement, ça se passe bien. J'entends plein de choses. J'essaie d'être vraiment accessible avec tous mes collègues. Il y en a qui osent plus ou moins quand on est 300, quand ça a un peu plus de distance avec certaines personnes. parce qu'on les côtoie simplement moins. Mais voilà, j'entends un peu tout. Il y a des choses qui me surprennent, des choses qui me surprennent moins parce que je commence un peu à comprendre aussi la nature humaine. De nouveau, ce qui est important, c'est de garder son objectif, sa vision, comment on souhaite être ici. Le travail, c'est une partie tellement importante de notre vie. On est là 8 heures par jour. Cinq jours par semaine, c'est énorme quand même, c'est 40 heures dans la semaine, il faut que ça se passe bien. C'est horrible, je parle des fois avec des amis, mes amis d'enfance, on n'est pas dans le même milieu, il y en a qui travaillent à l'État, il y en a qui travaillent dans des grandes entreprises privées, il y en a qui travaillent dans des petites start-up, il y en a qui créent leur boîte, il y a de tout. Mais des fois quand j'en entends certains qui sont tristes d'aller au boulot, ils arrivent le matin, ils espèrent qu'une chose c'est d'être à 18h. J'ai croisé une fois un voisin dans mon allée, c'était vendredi fin de journée. Je lui ai dit ça va ? Il me dit ouais comme un vendredi. Je lui ai dit ça veut dire quoi ? Il me dit ça veut dire que c'est bientôt lundi. Mais ce n'est pas possible, le niveau de dépression. On est là tellement, c'est tellement important d'être heureux dans son travail. Moi je fais tout pour l'être et je fais tout aussi pour que mes collègues le soient. Et ça c'est vraiment le maître mot. C'est presque ça qui va driver toutes nos décisions. On ne va pas faire des choses à contre-coeur. On fait des choses qu'on aime faire. Tout comme, par exemple, la charte environnementale qu'on fait. Il y a peut-être des gens qui pensent que d'autres entreprises qui sont peut-être un peu plus portées sur l'argent vont penser que c'est une souffrance pour la boîte. Au contraire, c'est une immense fierté. On vient travailler, on est avec des collègues cools, on fait des choses bien et on les fait bien. C'est ultra important. Donc moi, je suis vraiment content de travailler tous les jours, de venir tous les jours et je suis... content que mes collègues le soient aussi.

  • Marc Oehler

    Et comment est-ce que tu fais quand tu as trois enfants, dont un ou une, je ne sais pas si c'est une petite fille ou un petit garçon, assez petit, moins d'un an je crois, non ?

  • Bryan Umana

    Non, non, non, trois ans en décembre. Trois ans en décembre,

  • Marc Oehler

    le plus petit ?

  • Bryan Umana

    Le plus petit, oui.

  • Marc Oehler

    En fait, je pense que j'ai écouté un podcast dans lequel tu étais majeur. Ça va vite, ça passe vite. C'est ça. De trois ans à ?

  • Bryan Umana

    J'ai ma plus grande qui a 8 ans, le second qui a 5 ans et le plus petit qui va faire 3 ans en décembre.

  • Marc Oehler

    Ok, d'accord. Et ça fait 2017 et toi, tu étais responsable des opérations.

  • Bryan Umana

    Quand je suis arrivé directeur d'opérations et d'ailleurs, Boris m'avait dit à ce moment-là, comment tu vas faire ? Il n'était pas super content d'apprendre que j'allais avoir une fille là bientôt. Mais il m'a dit aussi, il m'a dit assez rapidement, voilà, ça va être dur. Et le poste de directeur d'opération, c'était aussi pour me tester, pour voir est-ce que je suis capable de tenir, d'avoir ça sur les épaules.

  • Marc Oehler

    Finalement, tu t'es dit, tiens, deux de plus pour te montrer que c'est possible. Deux de plus.

  • Bryan Umana

    Je reprends ta question. J'essaie de séparer pas mal ma vie privée de ma vie pro. On me demande souvent comment tu fais d'être autant chargé au travail, autant chargé à la maison. Déjà ma femme m'aide beaucoup, ça m'aide énormément de pouvoir être soulagé à ce niveau-là, de ne pas avoir à penser aussi à tout en dehors. Ensuite j'essaie vraiment de beaucoup séparer ma vie privée et ma vie pro, c'est-à-dire que quand je suis au boulot, je suis au boulot. Ça n'empêche que des fois on m'appelle, il y a des choses, je fais avec. Mais j'essaie quand même de séparer, je ramène... peu mes émotions personnelles au travail et l'inverse aussi. C'est-à-dire que des fois je suis en dehors, il y a un problème, il y a un serveur qui a une panne, il y a un client qui n'est pas content, on me demande des conseils, je vais y répondre, je suis toujours disponible, mon téléphone est toujours on, mais j'essaye quand même d'avoir ma tête qui est avec ma famille et vraiment d'avoir cette séparation. Je ne ramène pas du tout les problèmes du travail à la maison. je parlais avec un Un ami qui a une entreprise, il n'y avait plus tard que deux jours, on parlait de ça. Est-ce que tu parles à la maison de ce qui se passe au travail ? Et il me disait non. Et je disais, mais c'est marrant, moi non plus. Je ne parle absolument pas de ça. Je n'ai juste pas envie. J'ai envie de changer. De toute façon, moi, mon boulot, c'est de parler toute la journée. Je ne fais que de parler. Donc, c'est vraiment ça. Qu'est-ce que tu fais ? Je parle. Donc, je parle tout le temps. donc en fait une fois que j'arrive à la maison j'ai envie de parler encore mais d'autres choses c'était... Et après j'ai mes moments, c'est à dire que je vais aussi avoir besoin de mes moments. C'est à dire que j'essaie de faire pas mal de sport, de vélo, de course à pied, des choses qui me permettent d'être seul entre guillemets, de m'isoler. Et c'est là que je vais aussi beaucoup réfléchir, je me réfléchis beaucoup aussi au travail, sur la vie privée. Bon la vie privée elle roule plutôt donc je ne pose pas trop de questions, mais sur le travail voilà je me pose beaucoup de questions sur ah bah tiens il y a eu ça... j'ai pas trop aimé, ça faut trouver une façon de le faire, ah bah demain je vais voir lui, demain je vais voir lui, du coup je m'arrête, je note trois trucs, puis je repars. C'est aussi un petit, un sas de décompression, mais c'est aussi un sas de réflexion, là où je commence un peu à aller plus en profondeur sur ce qui se passe, comment améliorer les choses. C'est très très très souvent en vélo ou en marchant que je me fais ces réflexions, parce que sinon je suis tout le temps dans le feu, que je sois au travail, c'est le feu à la maison. C'est le feu, les enfants, ils aiment faire du bruit. Et voilà, du coup, j'arrive à bien répartir les deux. Je suis très agréablement surpris, parce que tout le monde me prévient, attention, ça va être dur, mais en fait, j'arrive à gérer, c'est cool.

  • Marc Oehler

    Et tu as toujours été de cette façon, de vraiment, quand tu fais une activité, tu fais pleinement cette activité, et ensuite, quand tu passes à une autre, tu passes à l'autre, parce que ça c'est un élément qui est pas trivial tu sais on dit beaucoup, je médite pas je médite plus, mais on dit beaucoup que la méditation aide à ça à vraiment ce focus exactement, ce focus finalement quand on parle du bonheur par exemple, on parle aussi de ça c'est très cliché ce que je veux dire, mais vive le moment présent et vive le moment présent, là c'est ce que tu dis quand t'es au taf T'es au taf, t'es pas à la maison avec les problèmes, etc. Et quand t'es à la maison, t'es à la maison avec tes enfants, avec ta femme, avec ta famille. Mais t'es pas en train de... Tu ne réfléchis pas à ce qui s'est passé ou t'es pas dans l'anticipation de... Dans un mois, j'ai ci, j'ai ça. Et aujourd'hui, c'est ce qui bouffe l'humanité, entre guillemets. On est anxieux ou on stresse à propos d'un événement qui va arriver en s'imaginant des éléments, en se disant... Si je loupe cette présentation dans deux semaines, qu'est-ce qui va se passer ? On se stresse déjà de parler devant un parterre de X personnes. Et quand on est à l'événement même, en fait, ça ne se passe pas du tout comme on imaginait. C'est soit pire, soit mieux. Et ça, c'est très fréquent. On l'entend tout le temps. Les gens, et je m'inclus aussi un petit peu dedans. Et ça, c'est un des éléments que... C'est un des kiffs énormes. pour moi le podcast, c'est que là, je suis vraiment avec toi. Je suis 100%, mais plus 200% focus à écouter ce que tu dis pour pouvoir essayer de répondre de la meilleure manière possible, de rien louper. C'est vrai que, par contre, souvent, quand j'arrive à la maison, parce que je suis très chargé avec les différentes activités, et puis il y a eu toute une période cette année, c'est une période de compliqué en termes... financière pour WeLightElecoms, un petit peu RH aussi. Et donc, ça a été très lourd. Et même si j'essaye un maximum d'arriver et de... et de ne pas ramener mes problèmes à la maison. N'empêche que, force est de constater que je suis quand même impacté. Et toi, tu as toujours réussi à faire la part des choses comme ça ?

  • Bryan Umana

    Il y a forcément des choses qui me touchent. Après, je suis quelqu'un d'assez optimiste. J'aime bien voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, à un tel point que je suis quasiment tout le temps en retard. Parce que même quand il reste trois minutes, je me dis que c'est bon, ça va passer. et c'est C'est ça qui fait que je pense que j'arrive à finalement pas trop être submergé, si on peut dire ça comme ça. C'est parce que, au final, je me dis tout le temps qu'on s'en est sorti pour tout, en fait. Si on est là aujourd'hui pour se parler, c'est que tout ce qu'on a eu jusqu'à maintenant qui n'était pas top, on s'en est sorti. Il y a eu plein de choses et on a eu plein d'événements. Ça peut être des choses professionnelles, ça peut être personnel, des séparations, des décès, des moments hyper durs. on a l'impression qu'on va... de ne pas se relever à ce moment-là. Mais finalement, on est là et on s'est relevé. Et je le dis aussi des fois à des collègues, quand on a un gros truc à faire, on a vraiment une grosse tâche, on dit ça va être chaud, ça va être compliqué, ça va être dur. En fait, je répète toujours, mais n'oublie pas, on a déjà parlé dix fois de tout ça, on a à chaque fois réussi. Donc c'est pourquoi on n'y arriverait pas cette fois. Et j'essaie vraiment de garder cette philosophie de se dire on va y arriver, on va y arriver, on va y arriver. Et ça me permet de ne pas trop être submergé par tout ça. Après, la séparation, pour revenir à la séparation de... du privé pro, c'est aussi de ce côté de ne pas me prendre la tête. C'est-à-dire que je ne vais pas être angoissé que mon téléphone sonne à un moment ou à l'autre. En fait, mon téléphone, il peut sonner à tout moment, dans le privé, dans le pro. Ok, très bien, ça va, je vis bien avec ça et je suis content. Le truc de vivre pleinement l'instant présent, là, par exemple, on est en mode avion sur le téléphone, ça ne m'arrive pas souvent. Donc là, je suis vraiment très présent. Mais sinon, ça peut arriver. Je vais avoir des... Je suis avec ma famille, on m'appelle, il y a un truc. Ou d'un coup, je pense à un truc qui s'est passé la veille, je réfléchis. Mais ça ne m'impacte pas négativement. Déjà parce que j'aime ça. J'aime ma vie privée, j'aime ma vie pro. Et en fait, j'essaie de garder une séparation physique. Mais je ne me prends pas la tête quand ça se mélange un peu.

  • Marc Oehler

    Et ça a toujours été comme ça ?

  • Bryan Umana

    Oui. C'est vraiment quelque chose que j'ai... Toujours fait, en fait. J'ai vraiment toujours séparé ma vie privée et ma vie pro. J'ai vraiment très, très, très rarement ramené mes problèmes familiaux ici. Presque, on va dire jamais. Et l'inverse. J'essaie vraiment d'être une machine avec ça.

  • Marc Oehler

    Ok. Et on est dans cette thématique. Une journée, enfin une semaine, plus ou moins type. Le type de marque, c'est quoi ?

  • Bryan Umana

    C'est parler, comme je disais avant. Je vais avoir des réunions qui sont hebdomadaires. Déjà, globalement, c'est des réunions. Mon but, c'est vraiment un rôle de chef d'orchestre. Je vais voir des personnes, discuter avec des personnes, régler des problèmes, en soulever d'autres. Mais ça va vraiment être toujours des discussions, des réunions, et après la période où je rattrape mes mails en retard. C'est à peu près ça, la semaine type. Je vais avoir des réunions hebdomadaires qui se déroulent toutes les semaines. Le lundi, ça va être réuni par exemple avec la compta, les RH. Après l'après-midi, c'est là où on va regarder un peu ce qui se fait en termes de conception, design. Après le mardi, ça va être sur des produits. Le mercredi, etc. C'est vraiment assez bien réparti comme ça. Donc ça, c'est un peu la partie que je connais par cœur et qui est, on va dire la routine, mais ce n'est pas du tout la routine mettre au boulot-dodo. C'est juste la routine parce que c'est à des heures fixes. Mais après, c'est à chaque fois plein d'aventures. Côté RH, c'est de l'humain. Donc, il y a plein de trucs dans tous les sens. Et côté produit, c'est feedback client. Est-ce qu'il y a eu des pannes ? Est-ce qu'il y a des nouveaux produits ? Où on en est ? Ça, c'est la partie fixe. Et après, on va avoir des rencontres avec des clients. On va avoir des événements exceptionnels avec des collègues. D'un coup, un événement particulier. panne plus grande, un nouveau produit qui va sortir, on a bien s'organiser en termes de communication ou comme aujourd'hui un podcast. Après, c'est toutes ces choses-là qui vont s'aligner sur ma semaine, mais grosso modo, c'est vraiment parler avec des gens et de résoudre des questions. Ça, c'est la base. Vraiment, je suis là pour répondre. Il y a des questions, je réponds et puis parfois après, c'est quand je vois qu'il y a un truc Merci. qui ne va pas, je vais réunir certaines personnes. Ce produit, typiquement, ce n'est pas très intuitif, il faudrait l'améliorer. Du coup, on met des personnes ensemble, on essaie de lancer ce projet pour que ça aille dans le bon sens.

  • Marc Oehler

    Les week-ends, tu bosses ? Les soirs, tu bosses ?

  • Bryan Umana

    De nouveau, ce sont des choses où je ne me prends pas la tête. Oui, je vais avoir des week-ends où je finis mes mails, j'envoie 2-3 messages. J'essaye d'éviter d'en aider mes collègues ou des Ausha. Je vais les programmer pour le lundi. Le but, c'est que les gens se reposent. C'est important qu'on se repose tous.

  • Marc Oehler

    Les Ausha, tu peux les programmer ?

  • Bryan Umana

    Ouais, on peut dire, on voit lundi à 9h.

  • Marc Oehler

    Enfin, je dis ça, avec WeLight Telecom, on utilise votre cas suite.

  • Bryan Umana

    Ah oui, bien sûr.

  • Marc Oehler

    Ah ouais, ok. L'autre jour, je voulais faire, je suis comme toi, j'essaye de ne pas déranger mes collègues le week-end, donc je programme les mails. Et l'autre jour, je voulais faire un catch-up, et j'ai programmé un mail, mais je ne savais pas qu'on pouvait programmer les cas.

  • Bryan Umana

    Ça, c'est la partie palpable. Et après la partie non palpable et qui est la majorité finalement de mon travail le week-end, c'est que je cogite. J'arrête pas de cogiter finalement et c'est vraiment de penser à bah tiens, comment faire ? En fait, c'est dès que j'ai un blanc, dès que mon cerveau en guillemets n'est pas capré par quelque chose, bah je commence à penser, ah mais tiens, ça y est, ce truc, comment on peut faire ? Ah, puis il y a ça. Aussi quand je teste, enfin quand j'utilise nos produits. Parce que je suis aussi utilisateur finalement. Dès que je vois un truc qui ne marche pas, je vais le remonter, je vais faire une note. Pour ne pas oublier le lundi, je m'envoie des mails à moi-même. Mais globalement, c'est vraiment le cogité. C'est ce côté de... Le soir, en me couchant, je me dis, il y a ce truc-là, il faut que j'arrive à le régler. Mais j'essaie aussi un maximum de noter, de poser les choses, pour ne pas que ça m'empêche de dormir. Sinon, on tourne trop en rond. Je note les choses. J'y repenserai demain, puis le lendemain je reprends, puis quand j'arrive lundi je suis hyper frais. Et c'est surtout beaucoup pendant les vacances. Là je suis parti en vacances une dizaine de jours seul. Seul ? Ouais, seul seul.

  • Marc Oehler

    Qu'est-ce que t'as fait ?

  • Bryan Umana

    J'ai participé à un marathon et je suis allé faire ce marathon à Chicago.

  • Marc Oehler

    Ah magnifique !

  • Bryan Umana

    Ouais, ouais. On en parle après. C'est dur mais...

  • Marc Oehler

    On en parle après.

  • Bryan Umana

    Voilà ce genre de... Ce genre de temps, ça me permet finalement de récupérer une énergie de dingue et de reset. En fait, je reboote vraiment littéralement. Sinon, je suis dans le jus, dans le jus. Plus ça avance, plus je suis dans le jus. D'un coup, j'ai une coupure, même si c'est cinq jours, quatre jours ou même un week-end. Ça me permet vraiment de me poser, cogiter, réfléchir, prendre du recul, parce que c'est important. Et après, je reviens et j'ai plein d'énergie. Thomas, que tu connais, qui est notre responsable de com, m'a dit « Depuis que tu es revenu en vacances, tu n'en peux plus. » Boris m'a dit hier « Tu es tué, mais tu as plein d'énergie. » C'est parce que finalement, j'ai tous ces trucs qui sont emmagasinés, que j'ai cogité, que j'ai noté. Et puis maintenant, j'arrive et je balance tout.

  • Marc Oehler

    Et puis l'IA, là au milieu, dans ta vie, dans l'organisation et autres, ça me fait une belle entrée en matière. à propos de l'IA, l'intelligence artificielle. J'ai vu hier soir, je crois, j'ai tapé ton nom. C'est temps, je tape souvent ton nom. Et puis, je pense qu'il y a trois ans environ, c'était plus ou moins quand on a eu l'annonce OpenAI, chat GPT, etc. Tu disais que vous utilisiez chat GPT. Maintenant, j'imagine que ce n'est plus le cas. ou en tout cas de manière minime ou bien centralisée notre épisode va sortir en décembre donc Eurya qui est aujourd'hui dans la casse-suite mais demain qui sera pas que dans la casse-suite d'après tout ce que j'ai compris exactement et demain c'est quand en termes de vous avez déjà une date ?

  • Bryan Umana

    Oui à En décembre ce sera déjà ? En fait on avance super bien, mais l'idée maintenant c'est de sortir quand on a suffisamment d'éléments dans l'IA, qu'elle fonctionne suffisamment bien pour qu'on ait vraiment l'effet waouh quand les gens vont le tester. Donc nous on l'utilise déjà, mais il y a des petits trucs qui nous dérangent encore, qu'on est en train d'améliorer. Il y a notamment la version, une chose qu'on n'a pas, c'est d'avoir une version gratuite. On ne veut pas le sortir sans la version gratuite, parce que sinon les gens vont aller, ils doivent se créer un compte, mais pourquoi je me créerais un compte ? J'ai déjà un compte partout, ça je comprends tout à fait. Donc voilà, on essaie d'améliorer encore ces choses-là avant de le sortir. Mais c'est un projet hyper excitant.

  • Marc Oehler

    Moi qui ne suis pas du tout dedans, qui suis juste un client, je me réjouis. Donc j'imagine pas vous.

  • Bryan Umana

    C'est ça. Quand l'IA est sortie, quand l'IA a fait un grand bond en avant avec la sortie de ChatGPT, c'est un peu ce genre d'événement. Je me souviens que j'étais, quand j'en ai entendu parler, j'utilisais la première fois. C'était assez fou. assez rapidement je me suis dit un peu dans la merde là quand même comment ça va faire enfin comment on va faire parce que ça demande des investissements des millions qu'on a pas voire des milliards sur le long terme qu'on a pas non plus donc c'est on était vraiment en train de se dire ah ça va être chaud là enfin et encore l'IA c'était que le début parce que quand ChatDéputé est sorti c'était un chat on posait des questions il répondait bien mais il n'y avait pas encore toutes les intégrations comme aujourd'hui la recherche web etc donc c'était C'était déjà chaud, mais assez rapidement, comme d'habitude, il y a la communauté open source qui commence à proposer des outils, qui commence à faire évoluer les modèles, c'est-à-dire que OpenAI fait chat GPT, il y a plein de communautés autour qui vont faire des protocoles, des éléments qui vont être repris par OpenAI, et on a vu que la communauté open source finalement réussit à se faire une place là-dedans. Il y a des modèles qui arrivent en open source, et là assez rapidement on s'est dit bon c'est cool on va pouvoir participer aussi, développer à notre manière, pouvoir bénéficier de certains modèles open source et puis les améliorer. Et un jour ce qu'on aimerait c'est aussi développer un autre modèle, un autre modèle à nous, vraiment 100% souverain. Aujourd'hui on utilise des modèles qui sont étrangers, donc qui sont un petit peu orientés. Il n'y a aucun modèle 100% objectif, il y aura toujours des biais. Mais là aujourd'hui on est super content de ce qu'on a, on a quelque chose qui marche super bien, on peut lui poser des questions, lui envoyer des images, il répond. Enfin vraiment tout ce que je fais au quotidien avec le GPT, je le fais aujourd'hui avec Uria, ça marche super bien. L'équipe qui travaille dessus elle est super motivée, ça fait ultra plaisir d'avoir des gens qui sont à fond. et ce que j'aime bien c'est que C'est qu'ils me disent des trucs genre « Ah non mais ça il faut qu'on le fasse bien parce que ma mère va l'utiliser. » Donc ça c'est encore mieux parce qu'on sait, là on connaît nos clients. Donc c'est important, tout le monde bosse dessus, on a une grande fierté de sortir cet outil et on l'a léché. C'est-à-dire qu'on a fait des illustrations dessus, des animations. Donc ouais, ça va être incroyable quand on va le sortir d'ici début décembre, fin novembre, début décembre.

  • Marc Oehler

    Ok, donc normalement... L'épisode sortira début décembre, donc on verra si on est synchro ou non.

  • Bryan Umana

    Voilà.

  • Marc Oehler

    Ouais, bah magnifique, je me réjouis.

  • Bryan Umana

    Et après, il y aura aussi des intégrations dans nos outils. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a la rédaction de mails. On a aussi, quand on ouvre un document dans le drive, on peut poser des questions sur les documents. Et ce qui va suivre, et c'est la partie la plus excitante, c'est qu'on reçoit un mail, on le résume, ça le traduit en même temps. Ensuite, on se dit, bah tiens, on va prendre les dix derniers mails de cette personne, on va poser des questions. C'est toutes ces choses qu'on est en train d'intégrer maintenant. Bientôt, une entreprise pourra simplement aller dans le drive et dire « Comment j'ai payé d'électricité la semaine passée ? » Elle pose la question, ça va aller chercher dans toutes les factures liées à l'électricité automatiquement, comprendre ce que c'est et donner le chiffre. Et après, on pourra aller beaucoup plus loin. Ça va être de poser des questions simplement sur un peu plus organisationnelles. Par exemple, là, il y a tous les PV des réunions qu'on fait sur les cinq dernières années. Qu'est-ce que tu penses qu'on peut améliorer finalement dans notre façon de travailler ? Et l'IA amène une nouvelle approche. On sait très bien que l'IA, ce n'est pas vraiment de l'intelligence. C'est juste qu'on prend plein de données et puis on mélange. Mais ça permet aussi justement d'avoir cette vision mathématique que nous, en tant qu'humains, forcément on perd, ce qui est logique. Mais là, on pourra justement aussi nous permettre à chaque fois de nous recentrer et de dire, tiens, analyse un peu ce qu'on a fait ici, analyse ce projet. Je parlais avec un ami aussi qui me disait que eux maintenant en fait ils prennent tous les échanges de mails qu'ils ont avec leurs clients, tous les tous les travaux qu'ils ont fait autour d'un projet, ils mettent tous dans un dossier et ils demandent à l'IA qu'est ce qu'on peut améliorer encore ? Qu'est ce que tu peux nous proposer ? Et après il va pointer du doigt plein de petites choses et c'est tous ces oublis en fait qu'on fait, qu'après on est obligé de rattraper, bah là ça permettra d'anticiper et ça c'est sur quoi on bosse et là on va.

  • Marc Oehler

    Toi aujourd'hui, parce que Thomas, juste avant, Thomas Jacobsen, que tu as mentionné avant, donc on est mi-novembre et il m'a dit qu'il avait, il y a quelques jours avant, supprimé sa GPT de son iPhone, je crois. Toi aujourd'hui, tu n'utilises plus que le LLM, l'IA d'Infomaniac.

  • Bryan Umana

    Je viens de me désabonner aussi. Ça coupe à la fin du mois, pile quand le nôtre va sortir. Le seul truc qu'on n'a pas encore développé aujourd'hui et qui me manquera, c'est les instructions sur les dossiers. C'est-à-dire de faire des dossiers, avoir des instructions, comme ça on a juste à demander une question sans devoir faire un prompt immense, parce que c'est dans les instructions. C'est quelque chose qu'on est en train de développer, qu'on aura à la fin novembre, mais qu'on n'a pas aujourd'hui. C'est le seul truc qui me manque là maintenant pour plus jamais l'utiliser. mais par contre je suis déjà désabonné parce que je sais qu'on l'aura donc clairement je suis désintoxiqué aussi ce qui est super embêtant avec le GPT c'est qu'on sait qu'il garde les données donc tout ce que j'utilise dessus je suis toujours obligé de le censurer quand ça me concerne pas pour moi même j'auto accepte certaines choses que j'envoie mais pas pour d'autres donc je vais pas typiquement si je dois l'aider à rédiger un mail je vais enlever le nom de l'applicant avec qui je parle et ce genre de choses euh C'est super embêtant. Là, avec RIA, ça marche très bien. Je ne le fais plus. Là, je gagne du temps de fou. Parce que chez Infomaniac, on ne garde pas les données, on ne les stocke pas. Ça change énormément le jeu.

  • Marc Oehler

    Je profite. Tu parles de protection des données. Comment est-ce qu'Infomaniac se positionne aujourd'hui sur la nouvelle ordre de l'ensuite, sur la surveillance des télécommunications ? Pour les personnes qui suivent un petit peu, on en entend beaucoup parler Il y a eu votre ami Proton qui a annoncé On ne sait pas encore, peut-être que toi tu le sais ou vous le savez Qu'il allait potentiellement partir de la Suisse en partie à cause de cette nouvelle ordonnance C'est hors de question que vous partiez pour ces raisons-là voire même sur deux questions que vous partiez, point. Pourquoi est-ce que, alors je ne vais pas te faire parler pour proton, tu n'es pas proton, mais pourquoi est-ce que potentiellement eux partiraient, mais vous pas, qu'est-ce qui les fait partir, enfin plutôt, qu'est-ce qu'une entreprise comme eux met en avant pour partir et qu'est-ce qui fait que vous en fait, ça ne change rien, ou entre guillemets, ça ne change rien ? et vous restez ici, comment est-ce que vous vous positionnez sur cette nouvelle ordonnance ? Et peut-être est-ce que tu pourrais expliquer un peu cette manière très globale, cette nouvelle ordonnance ?

  • Bryan Umana

    Déjà c'est drôle que tu dises « amis protons » parce que souvent on essaie de nous mettre dos à dos suite à des positionnements qui sont différents, donc on n'est pas dos à dos. Comme tu dis, je ne peux pas non plus me prononcer pour eux. Ils ont été très clairs sur les raisons de pourquoi ils partent. C'est justement cette ordonnance sur pourquoi ils pourraient partir, surtout, parce que ce n'est pas encore acté. Eux, c'est leur business model. Leur business model est basé sur la privacy, quasi exclusivement sur la privacy. Donc, c'est très important pour eux d'avoir un... un cadre légal en Suisse qui soit irréprochable à ce niveau-là. Et à partir du moment où ce cadre évolue, pour eux ça devient compliqué et je comprends entièrement. Et pour nous, c'est aussi le cas. Nous, dans le business model, on est aussi connu pour le respect de la vie privée. Toutefois, il est un petit peu différent et c'est pour ça qu'on a eu un positionnement différent. Nous, on se base sur le fait qu'on n'analyse pas les données de nos clients. On est un hébergeur. avant tout pour des particuliers et des PME qui vont être sensibles au respect des données, mais qui n'ont pas besoin d'anonymat. Chez nous, ce n'est pas de l'anonymat, on s'inscrit, on met nom, prénom, téléphone, adresse mail, et après nous on garantit le respect, c'est-à-dire qu'on ne va pas utiliser leurs données pour entraîner des modèles ou pour les revendre ailleurs, encore pire. Mais voilà, ce n'est pas du tout ce qu'on fait. Nous, on est là-dessus. C'est pour ça qu'on a un positionnement un petit peu différent au niveau de cette loi. La loi, elle va exiger que si elle passe, c'est une ordonnance. Donc là, on essaie de faire en sorte que cette ordonnance soit modifiée dans sa substance pour que finalement, on ait la population qui puisse se prononcer. Parce que sinon, une ordonnance, la population ne peut pas se prononcer. C'est le Conseil fédéral qui valide directement. Donc on essaie vraiment de faire en sorte que ça évolue, que ça perde sa substance et qu'après on se prononce dessus.

  • Marc Oehler

    Ça va demander de stocker plus de données, d'avoir une collaboration plus étroite avec la justice et aussi avec la police. Et ça, c'est un des gros soucis pour nous. C'est qu'une demande d'accès à des datas doit pour nous toujours passer par un juge. C'est important de la séparation des pouvoirs et c'est pour ça qu'on s'oppose aussi à cette loi.

  • Bryan Umana

    Et Proton ? Infomaniac et Proton, qu'est-ce qui vous différencie ? Pourquoi en fait est-ce que vous n'êtes pas plus proche ? Tu vois, on parle d'au-delà d'une... Et ça, vous ne le dites pas, c'est moi qui le dis. Au-delà d'une Suisse souveraine, c'est vraiment une Europe souveraine. Et ça, justement, c'est votre souhait. C'est vraiment plutôt qu'on... qu'on utilise les hébergeurs européens plutôt que les GAFAM. Donc, on a Infomaniac et Proton en Suisse. Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas plus de... Ou peut-être qu'on a, je ne sais pas, je pose une question. J'ai l'impression, typiquement, Proton, ils ont aussi un LLM, le RIA. Maintenant, vous, vous venez avec le vôtre. Pourquoi n'avoir pas fait quelque chose en commun ? Est-ce que c'est envisageable dans un futur ? Quelle est votre relation avec eux ?

  • Marc Oehler

    On collabore beaucoup avec des concurrents. C'est juste que historiquement, on est un hébergeur. Donc on a plus l'habitude de collaborer avec des hébergeurs. Breton est venu après. C'est une boîte qui est moins ancienne, qui collabore aussi beaucoup avec d'autres entreprises de la place. Je pense que ça ne s'est juste jamais fait, puisqu'aujourd'hui il n'y a pas de derrière-pensée ou de choses comme ça. Maintenant on est ouvert à discuter avec Proton, on l'a déjà fait, ça s'est bien passé. On aime la concurrence aussi. En FOMINA, globalement, c'est important d'avoir de la concurrence, c'est important d'avoir pas un seul acteur. C'est justement le problème qu'on a avec le GAFAM aujourd'hui, c'est d'avoir un Google qui est surpuissant, un Microsoft qui est surpuissant, et un Amazon qui est surpuissant. Et les trois, ils font la loi, ils décident de ce qu'ils veulent, ils influencent la politique américaine fortement, comme on le voit. Ils influencent la politique européenne aussi, fortement, en bloquant des lois, en faisant du lobbying très fort. Ça, ce n'est pas du tout ce qu'on souhaite. Ce n'est pas une économie qu'on souhaite, ce n'est pas le monde dans lequel on souhaite vivre. Nous, on veut de la concurrence. Il en faudrait plein, en fait, des InfoManag, des Proton, d'autres hébergeurs, d'autres entreprises de notre taille. Malheureusement, aujourd'hui, ce n'est plus le cas, parce que justement, ces hyperscalers, ils ont mangé une grosse part du marché, et nous, on a eu de la chance de survivre, parce qu'on a un autre business model, on a été assez grand, on a atteint la taille critique et la diversification critique pour être encore là aujourd'hui. Aussi le fait de très rapidement avoir arrêté de faire confiance en Microsoft, d'être passé sur de l'open source, sur des Linux, ça nous a sauvés clairement. Proton sont là aussi, ils ont leur business model qui est aussi radicalement différent du GAFAM. Donc c'est important d'avoir cette concurrence. Pourquoi on n'a pas fait quelque chose ensemble jusqu'à maintenant ? On a rarement fait des choses avec d'autres entreprises, ce n'est pas quelque chose de commun en tout cas avec les concurrents. Par contre, on souhaite de la concurrence. C'est-à-dire qu'on ne leur souhaite pas le malheur, mais on souhaite être meilleur qu'eux. Et eux, je pensais la même chose. Maintenant, c'est une rivalité que j'aime bien, qui motive. Parce qu'ils sortent des produits, on voit que ça bouge. Ils sortent des choses que j'aurais bien aimé sortir avant eux, sur lesquelles on bossait ou qu'on avait l'idée de faire. Et je suis sûr aussi que c'est la même chose dans l'autre sens. Donc c'est important. Pour revenir précisément à la question du LLM, pourquoi on n'a pas eu l'idée de le faire ensemble. Nous, on a commencé le nôtre il y a très longtemps, au tout début. Eux, ils n'étaient pas encore vraiment sur ce secteur. Le nôtre était devenu un peu, en guillemets, tombé aux oubliettes, parce qu'on s'était plus basé sur l'API qu'on proposait aux entreprises. Eux ont voulu faire une version grand public, ils l'ont sorti. Depuis, nous, on est en train de refaire Eurea. donc on a toujours été un peu sur une... Sur une chasse, un fait un pas en plus, l'autre fait un pas en plus et on monte comme ça. Au fond, on n'a pas tous les deux créé notre modèle. C'est des modèles qui sont open source, qu'on a récupérés et sur lesquels on a rajouté autour des éléments pour le rendre plus utilisable. Mais maintenant, ce que j'aimerais, c'est qu'un jour, comme je disais avant, c'est qu'un jour, on ait notre propre modèle. Et ce modèle-là, les investissements que ça demande, ça nous demandera forcément de nous allier avec d'autres acteurs et peut-être que là, ce sera possible.

  • Bryan Umana

    C'est vrai que je comprends la dynamique de... Ben non, en fait, vous, infomaniac, vous voulez de la concurrence parce que c'est justement la problématique qu'on a aujourd'hui avec les géants du web. Par contre, en tant que Suisse... Finalement, d'avoir deux acteurs, un comme Proton, un comme... Alors, moi, je connais beaucoup moins Proton. J'ai un MailChimp Proton parce que c'est un peu historique. Mais par contre, je ne connais pas leur structure. Je ne sais même pas... Je crois qu'ils sont à Genève aussi. Oui, oui. Mais je ne sais pas exactement tout ce qu'ils font. Je connais très peu. Mais on va dire que si on prend l'exemple des géants du web... Foumaniac est un tout petit acteur par rapport aux géants du web. J'imagine que Proton, c'est pareil. C'est là où je me dis qu'on a deux, par rapport au marché mondial, deux petits acteurs suisses. Pourquoi pas unir ces forces-là ? Parce qu'en Europe, on en a d'autres. Il y a d'autres acteurs aussi qui sont aussi très petits par rapport, encore une fois, à ces géants du web. si on a une belle... collaboration en Suisse avec d'autres acteurs européens, ça fait que finalement, on n'a pas ce monopole. On a quand même plusieurs acteurs en Europe avec une force quand même un peu plus importante que si finalement chaque pays a plusieurs acteurs. Parce que tu vois, j'ai l'impression que c'est aussi un peu la problématique de l'Europe. C'est que tu prends la taille de l'Europe et la taille des US, c'est plus ou moins la même taille, sauf que les US, c'est un pays. Alors que l'Europe, on a... Combien ? Vingt et quelques ? Beaucoup.

  • Marc Oehler

    Et beaucoup de langues différentes aussi. Exactement.

  • Bryan Umana

    Alors ça c'est clair, c'est une barrière, c'est une problématique. Mais n'empêche que justement, si... Alors, est-ce qu'on ne va pas parler politique ici, Union Européenne ou pas, voilà, c'est, je vais me dire, un petit peu égal, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que si on veut pouvoir consommer, utiliser les produits européens... Il faut vraiment qu'on puisse le faire et qu'on ait des alternatives comme vous. Sauf que j'ai l'impression que ce ne sera pas le cas. Il n'y a pas chaque pays qui aura leur infomaniac. J'ai l'impression que l'union fait la force aujourd'hui par rapport à ces géants, aux gars-femmes. Et c'est un peu pour cette raison que... que je posais la question. Ce n'est pas dans l'idée d'avoir un monopole européen et pour reproduire finalement ce qui se passe aux Etats-Unis.

  • Marc Oehler

    L'union fait la force, mais aussi la diversification des acteurs fait la force pour le consommateur. C'est aussi important. Il y a plein d'acteurs en Europe. On pourrait se demander pourquoi Etzner et OVH ne se mettent pas ensemble. Je pense qu'il y a plein de raisons. Et tout simplement, les deux acteurs se portent bien et ils n'ont aucune raison de le faire. Il y a aussi peut-être des... Alors je connais très peu ces deux entreprises, en tout cas de l'intérieur, je connais en tant que concurrent. Mais ils ont peut-être des philosophies différentes et que ça va être dur de les aligner. Proton et nous, par exemple, on a déjà la structure, finalement, de comment les produits sont réalisés, c'est totalement différent. Proton... vont mettre un maximum dans le front, en fait, dû à leur encryption de bout en bout. C'est totalement différent de nous. Nous, on n'est pas du tout organisés de la même manière. Donc, nous, on chiffre plus derrière, en fait, en bac. Donc, si on voulait faire quelque chose ensemble, il faudrait qu'un de nous deux trahisse notre façon de faire. Donc, ça va déjà être compliqué. Ensuite, effectivement, on est les deux à Genève. Et c'est ce qui est assez drôle, c'est que... Deux acteurs, j'ai l'impression, en Europe, qui font un webmail. Il faut que les deux soient à Genève. Et ça, c'est un peu compliqué pour le recrutement. On a déjà peu de candidats et en plus, on va le diviser par deux. C'est un peu dommage. Mais d'un autre côté, c'est aussi bien d'avoir un pôle technologique qui se construit ici. D'avoir Genève qui a deux entreprises bien connues. Donc ça, c'est sympa. De nouveau, c'est de concurrence. Et ouais, on n'a pas de raison de vouloir faire quelque chose ensemble. C'est juste une concurrence qui est saine. Ils font des bons produits, on fait des bons produits, on se stimule, on se partage malheureusement les candidats développeurs.

  • Bryan Umana

    Par rapport à ça, par rapport à la nouvelle ordonnance, par rapport aux géants du web, les données, quelle est la problématique d'avoir ces données dans les GAFAM ? Donc les GAFAM, les Google, les Microsoft, Amazon, Apple, je pense que je l'ai oublié, Facebook, qui ne s'appelle plus Facebook, mais bref. En plus, les jeunes ne connaissent plus Facebook, ne connaissent pas Facebook. On est vieux, ça. Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui dit, bon, de toute façon, moi, je m'en fous. Alors déjà, ça m'embête de passer de mon vieux Google Drive au K-Drive parce que c'est pénible en termes de... Alors que ça ne l'est pas, mais je prends un peu l'avis qu'on pourrait entendre. Donc de passer de Google Drive, de migrer le tout sur KDrive. Et finalement, j'ai rien à cacher. Les photos de ma famille, les photos... Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui te dit ça ?

  • Marc Oehler

    Le rien à cacher, il me dérange toujours beaucoup. Parce que quand on me dit j'ai rien à cacher, j'ai dit donne-moi ton téléphone. Du coup, il y en a toujours au moins une photo gênante sur son téléphone. On se prend en photo, j'ai du bide. Il y a toujours un truc gênant. Donc ça, c'est déjà un argument un peu simple. Il y a énormément d'arguments qui vont en faveur de la souveraineté. Il y a déjà un qui est très important, c'est la souveraineté globale. Au-delà d'avoir la souveraineté sur ces données, c'est la souveraineté tout court. On sait que le numérique, c'est l'économie de demain. On sait qu'on voit déjà la... taille des GAFAM aujourd'hui, ça va encore plus grandir dans le futur. Est-ce que c'est ce qu'on souhaite ? Est-ce qu'on souhaite vraiment qu'il n'y ait plus que quelques acteurs qui partagent l'entièreté du gâteau, qui va être un énorme gâteau et qu'en Europe on n'ait plus aucune technologie, plus aucun savoir-faire ? Est-ce que c'est vraiment ce qu'on souhaite ? On voit déjà les problèmes que ça pose au niveau des industries, par exemple automobile etc. où finalement il y a tellement de délocalisations que le chômage monte dans ces pays. Là, c'est un peu ce qu'on est en train de faire, complètement même, dans le numérique. Donc ça, c'est en termes d'emploi, c'est un réel problème. On a des écoles en Suisse qui sont, et même en Europe globalement, on va parler pour l'Europe, mais on a des écoles qui sont excellentes. Mais ces écoles, aujourd'hui, on dirait qu'elles forment des étudiants qui, finalement, bosseront pour le GAFAM. C'est-à-dire qu'on va payer des formations pour, finalement, le donner au GAFAM, qui eux-mêmes ne payent pas d'impôts ici. Est-ce que c'est un modèle économique qu'on souhaite ? Non. Après, il y a aussi la partie des pressions qu'on pourrait avoir. Si toutes les entreprises européennes mettent toutes les données sur le GAFA, mais qui sait si demain on ne va pas se faire bloquer. On a pu avoir des taxes du jour au lendemain, 31% pour l'Europe, puis 15%, 31%, puis 39% pour la Suisse, du jour au lendemain. réelles raisons palpables, sans qu'on comprenne vraiment objectivement, ok, il y a ça, on a peut-être abusé. Non, il n'y a pas. Donc, qui sait qu'un jour, on ne pourrait pas avoir des menaces aussi à ce niveau-là. Donc, c'est très important d'être souvent sur le numérique, parce que c'est vraiment, tout simplement, l'avenir et déjà le présent. On doit garder la maîtrise de tout ça.

  • Bryan Umana

    Qui dit données, tu l'as dit à plusieurs reprises, infomaniac. est à la base un hébergeur. Hébergeur égale datacenter. Datacenter, pour les personnes qui ne sauraient pas, égale cloud. Tu as parlé du public cloud. Qu'est-ce que c'est le public cloud ? Comment est-ce que vous vous positionnez là-dessus ? Quelle est l'évolution des datacenters ? Il y a un an, avec Boris, l'épisode que j'ai fait avec Boris, hum Votre nouveau data center n'était pas encore terminé complètement. J'ai eu la chance de le visiter aussi. Magnifique projet où la chaleur est réutilisée, redistribuée. Tout a été pensé pour que l'impact soit le plus positif possible. Public Cloud, Evolution Data Center, où est-ce qu'on en est chez InfoManiac ?

  • Marc Oehler

    Alors le public cloud c'est, pour que tout le monde comprenne bien, c'est une infrastructure qu'on peut utiliser, que le public finalement, que tout le monde peut utiliser, à l'inverse d'un private cloud où c'est sa propre infrastructure. Le public cloud c'est l'infrastructure dont on peut consommer en tant que client, dans lequel on peut... en quelque sorte reproduire ce qu'on avait à l'époque quand les entreprises avaient leur rack, avaient leur serveur, leurs différentes machines et services dans leur bâtiment. Aujourd'hui ça ne se fait plus trop et tout ça s'est transposé dans le cloud où on va louer des machines chez un hébergeur. Et pendant une certaine période c'était des machines physiques qu'on louait, donc on s'enlevait finalement la contrainte d'avoir quelque chose d'un peu frais, un peu climatisé, avec l'électricité, les pannes d'électricité, internet, pannes d'internet, etc. Il fallait avoir cette maîtrise et en étant chez un hébergeur de housing, donc de serveur, on s'enlevait cette contrainte. Le cloud permet encore d'enlever la contrainte du matériel derrière. C'est-à-dire qu'on va être sur un ensemble de machines où finalement tout est distribué. C'est-à-dire que la data est sur plusieurs disques, sur plusieurs serveurs, parfois même dans plusieurs data centers. Le calcul c'est la même chose, ce qui fait qu'on peut perdre un bout de machine et le service continuera à fonctionner. Ça c'est le cloud, et le plus cloud c'est le fait qu'on puisse après aller le consommer en tant que client, prendre des machines virtuelles dessus et consommer notre infrastructure. Comme je disais avant, c'est vraiment l'avenir pour InfoVenax, c'est là que tout se dirige. Internet tel qu'on le connaît, avec l'IA, on voit que ça change. Les gens vont beaucoup moins sur Google, je pense que toi-même à titre privé, tu vas moins. Si tu regardes à l'époque, on allait sur Google, quand je dis l'époque, c'est il y a quelques années, même quelques mois peut-être, on allait sur Google 50 fois par jour et puis Wikipédia 3-4 fois par jour, minimum. Aujourd'hui, on va quasi plus sur Google et on va quasi plus sur Wikipédia. Donc on voit bien que ça, ça change. Et quelque chose qui va rester, c'est les apps. Donc les apps sur les smartphones, sur le mobile. Ces apps, elles doivent tourner avec une infrastructure derrière. Ça, c'est le public cloud. Les IA... tourne ces infrastructures derrière, c'est aussi le public cloud. Et c'est là-dessus que nous, on est en train d'investir un maximum, de construire une infrastructure qui est robuste sur plusieurs data centers. On est en train déjà de réfléchir à notre prochain data center qui sera encore plus vertueux que l'actuel, enfin que le nouveau qu'on a inauguré cette année.

  • Bryan Umana

    Et donc là, ça, c'est un projet que vous avez, très concret. Vous avez déjà défini le lieu. Oui,

  • Marc Oehler

    c'est toujours en Suisse, dans la région de Bulle. C'est le projet sous lequel bosse Boris.

  • Bryan Umana

    C'est lui le hardu des datacenters.

  • Marc Oehler

    Pour rigoler, on pourrait dire que quand on est geek, on aime bien construire des ordinateurs et mettre ça par graphique. Et lui, il a le level du dessus. Il construit des datacenters. Mais il aime ça et là, il est vraiment pleinement dessus. tout en formant d'autres collègues qui vont pouvoir prendre le relais aussi pour qu'on partage le savoir-faire. Ça va être dans la région de Bulle. Maintenant, l'avenir de tout ça, c'est d'avoir plusieurs data centers moins majeurs, moins importants, mais avec des services plus distribués. Qu'on ait des services vraiment qui sont hébergés un petit peu dans le nouveau data center ici à Genève, l'autre qui sera à Bulle, le prochain qui sera peut-être à Zurich, admettons. On peut avoir des services qui sont un peu partout et ce qui fait que les data centers deviennent moins critiques. C'est-à-dire que s'ils tombent, les services continuent à tourner, comme le cloud. Comme je disais, dans le cloud, on perd une machine, le service tourne, on ne voit rien. L'idée, c'est d'aller plus loin, de perdre un data center et on verrait rien. C'est vraiment comme ça qu'on va avoir une redondance complète.

  • Bryan Umana

    Et puis finalement, ce qui est intéressant, j'avais lu un livre il y a très longtemps, et ça parlait des smart cities. Des smart cities dans le sens... Et moi, ça me parlait beaucoup, étant dans le domaine aussi un petit peu avec Will.i.tel.com, où on parlait justement dans ce livre, il parlait, je n'ai plus le nom du livre, mais finalement, l'idéal serait un data center quasiment dans chaque ville, voire parfois dans des communes, qui est au sous-sol à un endroit. et puis qui en fait réutilise la chaleur pour l'envoyer vers les différents logements, des panneaux solaires un peu partout, qui vont justement produire de l'énergie pour ces data centers, etc. L'eau réutilisée. Et puis là, c'est ce que vous avez fait avec ce data center en début d'année. C'est ce que vous continuez à faire avec le prochain data center qui sera construit. Et en fait, ce qui est dommage, c'est que pas tous les data centers sont construits comme ça, alors que... sur le long terme, il y a un réel, si on veut parler financièrement, il y a un réel retour sur investissement ?

  • Marc Oehler

    Clairement, et ça c'est quelque chose qu'on aimerait que ça change. On se bat pour que ça évolue. Le projet, donc le D4, le data center qu'on a inauguré cette année, ce projet est open source. C'est-à-dire que tous les recherches qu'on a fait, les plans, les metrics, on a tout rendu open source sur le site d4project.org. Donc si un jour un concurrent souhaite faire un datacenter comme nous, il peut aller là-dessus, il va s'éviter beaucoup de recherches, beaucoup de frais, d'études, parce qu'on a vraiment tout rendu disponible. Et ce qu'on souhaiterait c'est qu'à l'avenir, c'est que la loi exigent que les data centers soient faits comme ça à l'avenir et qu'on arrête de créer des data centers. Aujourd'hui je vois et ça me choque qu'on a encore des fois des pages de vente data center qui s'ouvrent où ils disent data center à 17 degrés, 18 degrés mais il n'y a plus besoin aujourd'hui en fait c'est fini les serveurs tournent avec une chaleur beaucoup plus haute les arguments ça devrait être justement l'efficience d'utilisation de l'eau ça devrait être l'efficience énergétique voire mieux la récupération énergétique ça devrait être ça les critères. Aujourd'hui, on vend des critères qui sont obsolètes, tout simplement. À part la sécurité qui est toujours revivante entre avant et maintenant, ça c'est non négociable. Mais le reste, aujourd'hui, un data center ne doit plus être fait comme à l'époque. On en voit encore sans arrêt des projets. On entend parler, il y a quelques années, Microsoft qui avait balancé un data center sous l'eau. Tous les médias relaient l'info comme quoi c'est génial, mais c'est totalement pourri. Et il faut arrêter de relayer ce genre de trucs. pensée vertueuse et ça devrait être obligatoire.

  • Bryan Umana

    On a parlé de Boris à plusieurs reprises. Aujourd'hui, est-ce que toi, c'est un mentor ? Comment est-ce que vous fonctionnez ? Est-ce que vous êtes en duo ? Quel est son rôle pour toi ? Ou l'inverse ?

  • Marc Oehler

    Je pense qu'on se complète très bien. On a les deux des forces, on a les deux des arguments en notre faveur. On a aussi les deux des défauts, on se complète aussi là-dessus. Lui, il est aujourd'hui directeur stratégique, donc il voit vraiment la vision d'Infomaniac demain, après-demain, etc. Moi, comme ça, je peux vraiment me concentrer sur le présent, sur où est-ce qu'on va, qu'est-ce qu'on fait là aujourd'hui. attention le projet là qui est sorti dans trois mois et lui pense un peu plus loin il pense au futur data center et heureusement j'ai déjà beaucoup de boulot avec le quotidien là donc heureusement qu'ils pensent aux prochains data center heureusement qu'ils pensent à tout ça et en parallèle pour moi c'est aussi un mentor comme je disais avant dans le sens où des fois je me pose des questions où je fais des choix qui peuvent parfois être un peu un peu radicaux et je vais je vais le je vais le voir Et des fois, je lui pose des questions. Je lui dis, j'ai l'intention de faire ça, qu'est-ce que tu en penses ? Alors souvent, il me dit, ok, c'est cool, bien joué, ou des trucs comme ça. Mais c'est aussi important d'avoir quelqu'un qui va donner un avis clairement sincère et complètement en faveur de la boîte. Il n'y a aucun égo, ça c'est sûr. Et qui en plus est directeur au supérieur arché, ce qui fait que vraiment, il ne va pas se gêner non plus. Donc pour moi, c'est hyper complémentaire. Il y a plein de choses qu'on fait ensemble au quotidien. Comme je disais, l'évaluation des conceptions, là il est présent, en tout cas moi, il y a des produits sur lesquels il est beaucoup plus impliqué, plus fort, il est plus présent que moi physiquement et mentalement à ce moment-là, et d'autres ça va être moi, on se complète bien là-dessus. Et ça permet aussi, comme je disais avant, l'idée de ne pas devenir un vieux con, il est plus détaché du quotidien comme ça, donc ça permet aussi d'avoir plus de recul. Merci. Quand moi je suis un peu, ce truc qui revient, qui revient, qui revient, qui revient, lui il arrive en mode, eh tranquille, parce qu'il a moins l'émotion dedans, pour moi c'est important d'avoir ça et je suis aussi très très content que ça ait commencé comme ça, parce que si à l'époque il m'avait dit, tiens les clés, moi je me casse, ça aurait été compliqué, j'ai pu apprendre, ça me permet aussi un peu de savoir que j'ai pas. Tout repose exclusivement sur moi. C'est un super équilibre et je suis très satisfait de ça. Ça évolue. On voit aussi qu'il me fait complètement confiance. Je suis très libre de plein de choses. Je le tiens au courant. Il faut savoir qu'étant donné qu'il est propriétaire d'entreprise, il est aussi président du conseil d'administration. De toute façon, il y a aussi ce reporting. On se voit toutes les semaines. officiellement pour parler de tout mais en fait on se voit tous les jours tous les jours on parle on discute et puis et puis on parla des produits des évolutions il fait aussi énormément de feedback d'input il a aussi un niveau d'exigence élevé il va pas il va pas abandonner c'est à dire que si un truc qui le déplaît et que pour tout le monde ça n'a pas d'impossibles et que même tout le monde m'a convaincu que c'est impossible il va dire non non mais on va le faire ça aide beaucoup et puis ouais il est Je pense qu'on se compète super bien.

  • Bryan Umana

    Je change un petit peu de sujet, mais qu'est-ce que tu dirais aux marques de 2004 ? Si tu veux lui parler.

  • Marc Oehler

    Je dirais Ausha, ça va être cool. Je dirais que tu as fait le bon choix. J'ai quand même beaucoup de chance d'être là aujourd'hui. J'ai beaucoup d'avoir postulé ici, qu'on m'ait pris, que j'ai été à la hauteur de ce qu'on attendait à l'époque, que finalement tous les efforts que j'ai faits, des fois justement quand on remonte des choses... que tu n'as jamais de feedback, des trucs comme ça, mais je n'ai jamais lâché l'affaire aussi, je dirais aux marques de 2004, tiens, ça marchera au bout d'un moment. Donc, voilà, c'est ça, persévère, exactement.

  • Bryan Umana

    Il y a eu des doutes parfois, des remises en question ?

  • Marc Oehler

    Oui, j'ai fait près de dix ans au support sans réelle évolution. Au début, forcément, au bout d'un moment, je me dis, mais est-ce que c'est toujours ce que je vais vouloir faire plus plus tard ? Prendre des téléphones, répondre aux clients, c'est super cool. De voir plein de personnes indépendantes qui ont des soucis différents, c'est super. Mais des fois, il y a des triggers comme ça, des choses qui reviennent tout le temps. Et ça, c'est usant. Et là, des fois, effectivement, quand ça fait quelques années qu'on le fait, on se dit peut-être qu'on aimerait faire autre chose une fois. Mais j'ai toujours eu la passion, finalement, de ce que je fais. De nouveau, d'Internet, comme je disais, ça m'a... toujours permis de de de persévérer on peut dire et puis et puis à un moment donné ça a bougé il ya aussi l'organisation de l'entreprise qui a changé les produits qui ont évolué ce qui fait aussi que le boulot il serait invente J'étais assez bon aussi dans le métier. Je me lance des fleurs. Mais je répondais bien aux questions. Mes collègues venaient me voir, me poser des questions. Donc ça donne aussi une sorte de confort. C'est sûr que c'est agréable quand les gens viennent te poser des questions parce qu'ils savent que tu maîtrises le sujet. Donc ça, ça a aidé aussi à accomplir un peu certains doutes à un certain moment.

  • Bryan Umana

    Et on revient peut-être au tout début de l'épisode, ton enfance. parce que Donc ça, on ne l'a pas dit. On avait parlé avec Boris l'année passée. Boris n'a pas fait de hautes études. Je crois que votre CTO non plus. Il y a pas mal de personnes comme ça. Et toi, tu fais partie de ces personnes-là aussi.

  • Marc Oehler

    Oui. Le CTO, il a quand même fait le PFL. Ah, le CTO. Mais pas en informatique.

  • Bryan Umana

    Pas en informatique.

  • Marc Oehler

    Il n'a pas de hautes études d'informatique. Mais si tu lui parles, tu verras que c'est comme s'il avait fait.

  • Bryan Umana

    Oui, bon, finalement, c'est... C'est comme Boris, comme toi, c'est d'autodidacte, de la passion, etc. Et ça peut faire plus. Je dis ça peut parce que je n'ai pas non plus envie de cracher sur les études. Il n'y a pas une façon de faire. Et c'est ça que je trouve important de relever. C'est qu'on peut ne pas faire d'études. Si on a la passion et envie d'avancer, c'est possible. On peut aussi faire des études. De toute façon, il faut quand même aussi de la passion et envie d'avancer. Et puis, on peut atteindre nos objectifs.

  • Marc Oehler

    Après, on vient aussi d'une... Moi, j'ai 41 ans, comme je disais. René, je crois qu'il a 45. Donc, René Lurian, notre CTO. Boris, il a autour des 50. C'est une période aussi où il y avait moins d'études d'informatique qu'aujourd'hui. Il y avait aussi moins de diversité. Aujourd'hui, on a l'école 42. À l'époque, je l'aurais fait, cette école 42. Ça aurait été mon rêve, mais ça n'existait pas. Quand on est, en l'occurrence pour moi et un peu Boris aussi, quand on n'est pas super académique, c'est pas vraiment notre truc d'écouter les gens parler et d'apprendre. Autant on adore apprendre les deux, on lit des revues scientifiques, des trucs comme ça, donc on aime apprendre, mais c'était peut-être la façon qu'on nous apprenait qui n'était peut-être pas idéale. Ce qu'on a retrouvé ici, c'est qu'ici on fait, c'est vraiment le changement. À l'école, t'apprends beaucoup. C'est un certain rythme, là je parle vraiment pour moi, où je trouvais toujours un peu, enfin tu parles pendant trois mois de la même chose, on l'a compris au bout d'un moment, donc c'est un peu embêtant. En fait, tu arrives à Infomaniac et là tu fais quoi, et chaque chose que tu fais a une réelle conséquence, mais ça change tout. C'est hyper motivant et après tu as ta curiosité qui fait que tu es autodidacte et que tu évolues.

  • Bryan Umana

    On est malheureusement rattrapé par le temps. Je voulais juste revenir par rapport au marathon de Chicago. Donc, tu cours, tu l'as dit, tu fais du vélo. Est-ce qu'il y a d'autres activités que tu veux faire ? Je sais, je l'avais déjà entendu. Tu es fan de basket, de sport de manière générale. Tu as dit que ça t'aidait, typiquement le vélo et la course, pour réfléchir. Ce marathon de Chicago, c'était le premier, c'était un objectif, tu t'es fixé ?

  • Marc Oehler

    C'était un objectif. En fait, dans cette entreprise-là, il faut que vous voyez qu'il y a plein de sportifs.

  • Bryan Umana

    Il y a un coureur. Il y a plusieurs.

  • Marc Oehler

    Il y a justement Swan Blanc qui est ingénieur IA. Lui, il est marathonien, il vise de se qualifier aux Jeux Olympiques. Il est en dessous des 2h15 autour de ça.

  • Bryan Umana

    C'est le temps que tu as fait à Chicago. Oui exactement,

  • Marc Oehler

    je l'ai mis 5 minutes. Il y a René Lurian, notre CTO, qui a fait l'UTMB, qui va aller sortir en vélo, il va aller boire un café en Italie. Il y a du gros niveau, il y a des triathlètes, il y a de tout. Donc ça c'est motivant d'avoir des gens autour. Je me suis dit un jour, pourquoi je ne le ferais pas ? Je me suis dit, dans ma quarantaine, je vais faire un marathon, je vais m'inscrire à un major. Donc les Majors, c'est les six grands marathons. Il y a Berlin, Londres, Chicago, New York et Tokyo. Et je crois que je n'oublie rien. Boston et je vais être tiré au sort il y a peut-être une chance sur 15 sur 20 d'être tiré au sort et un soir je couchais mes gamins et en même temps je lui disais allez je m'inscris on verra bien et j'étais tiré au sort et là je me suis dit oh là là j'étais absolument pas prêt je courais pas j'ai fait je me suis blessé dans l'entraînement enfin c'était vraiment une purge l'entraînement mais voilà je l'ai fait j'ai fini Et c'était cool alors j'ai fait un temps tout pourri je vais pas le dire mais j'ai fini en pleine forme du coup le soir j'ai pu aller voir un match de basket j'étais content Le sport en général Alors pas le Chicago, là c'est plus un défi personnel Mais le sport en général C'est quelque chose qui permet vraiment de se détendre Je pense que Sans ça, la tension elle monte Et de pouvoir faire Courir, faire du vélo Faire du basket Je fais plein d'autres choses, j'ai fait de la boxe Pendant des années Tout ça ça permet de se défouler D'avoir vraiment une heure, une heure et demie Enfin, pas pour la course et le vélo, c'est quand même plus long, mais où tu es vraiment détendu. Et là, pour le coup, tu ne peux vraiment pas penser à autre chose. Donc, tu es vraiment bloqué sur le truc et ça détend. Je fais plein de choses en parallèle. Je suis un peu un passionné compulsif. Je vois un truc, j'adore, je fonce dedans. Et puis après, quelques mois, j'oublie.

  • Bryan Umana

    Ok. Et sport, vous avez une salle aussi, une salle de fitness ici. Tu en fais combien de fois par semaine ? Tu t'imposes une certaine discipline par rapport à ça. Et ça, depuis tout le temps ? Depuis tout le temps, tu fais du sport et tu gardes ça ?

  • Marc Oehler

    On va dans les trucs très personnels, mais je suis un gros mangeur, donc il faut que je fasse du sport, parce que sinon je gonfle. Et pendant un certain temps, j'avais bien gonflé, donc là, il fallait que je dégonfles aussi un peu. J'ai toujours fait du sport, en fait. Même à la période où j'étais au sommet de ma rondeur, je faisais déjà du sport, de la boxe, etc. À part pendant le Covid, où c'était déjà plus compliqué. Là, je ne courais pas du tout. mais oui je fais au minimum trois trois séances de course à pied par semaine et puis mais sinon je rajoute souvent d'autres trucs en parallèle où je vais faire du tennis je faisais de la boxe aussi un moment jusqu'à quatre fois par semaine j'essaye de faire pas mal ok marc

  • Bryan Umana

    j'ai un concept ou un une ancienne invité pose une question à futurs invités et donc voici la question quel conseil donnes tu souvent et que tu n'arrives pas à appliquer ?

  • Marc Oehler

    Il y en a sans doute plein, mais comme ça, c'est dur d'arriver à l'heure. Oui, je pense que ça peut être un bon exemple parce que j'insiste beaucoup sur la rigueur, en fait, ici, sur le fait que quand on s'engage à faire quelque chose, on le fait, on le tient, d'avoir un peu cet esprit pro parce que vu qu'on est... quand même très cool en parallèle, il y a des gens qui confondent un peu. Il faut être très pro et typiquement, je ne suis jamais ponctuel.

  • Bryan Umana

    Aujourd'hui, tu es à l'heure. Thomas m'a dit qu'il y a 10h15, tu es arrivé à 10h.

  • Marc Oehler

    C'est parce que j'étais stressé un peu, du coup, j'anticipe plus. Ce que j'ai donné comme exemple, c'est un peu bidon, mais je ne sais pas.

  • Bryan Umana

    À tes enfants, il y a un truc ?

  • Marc Oehler

    De... non. C'est dur.

  • Bryan Umana

    T'es irréprochable avec tes enfants ? Ah non, pas du tout, pas du tout.

  • Marc Oehler

    Non, il y a des choses où je sais que je ne suis pas du tout irréprochable, mais je ne dis pas aux autres de l'être. Mais c'est notamment, par exemple, avec mes enfants, des fois je perds patience, quand ça clique dans tous les sens, puis je ne sais pas combien de temps, ça monte d'un coup. Et je sais qu'il faudrait que je sois plus calme. Et puis ça, ma femme me dit, mais c'est là qu'il faut que tu prennes le relais, tu dois être calme. au moins ça m'énerve c'est un peu ce genre de choses En fait, on me dit des conseils que je n'applique pas. C'est plus ça, je pense.

  • Bryan Umana

    Je pense que c'est un bon exemple, le fait d'être ponctuel. La ponctualité. Parce que je me reconnais un peu dans ce que tu dis. Souvent, je me dis, là, ça passe encore. Encore cinq minutes, je termine ça à fond, je fais. Puis en fait, après, ça déborde un petit peu sur le reste. Et après, ce qui est paradoxal, c'est... Je n'arrive pas à l'heure parce que je glandais ou quoi que ce soit. C'est juste que tu as envie de terminer ce truc ou tu te dis justement peut-être que tu t'estimes un peu mal.

  • Marc Oehler

    C'est ça. Tu penses d'un jour que tu veux un moment que tu peux faire, traverser la ville en 10 minutes, ça passe, pas de problème.

  • Bryan Umana

    Oui, exactement. Marc, encore une fois, le temps nous rattrape. Ma dernière question, qu'est-ce que le succès pour toi ?

  • Marc Oehler

    Je pense que le succès c'est juste d'être heureux. C'est un peu bidon ce que je vais dire, mais c'est le plus important. C'est de se lever, d'être content. Moi c'est vraiment ça. Des gens vont baser le succès sur l'argent, sur la notoriété, sur je ne sais quoi. Moi, je suis juste content. Donc, c'est bien. C'est d'être accordé avec ses valeurs aussi. Je n'ai pas besoin de me trahir pour faire ce que je fais aujourd'hui. Et ça, c'est aussi super cool. Donc, je dirais que c'est ces deux choses.

  • Bryan Umana

    Et si tu avais un conseil pour une... pour un jeune ou un moins jeune qui veut se lancer, qui se pose des questions, est-ce que je dois vraiment continuer, j'ai l'impression que j'ai pas de retour par rapport à ce que je fais, alors que j'ai l'impression que je le fais bien, tu vois, un peu par rapport à ce que tu disais, où il y a eu parfois des doutes, qu'est-ce que tu dirais à cette personne-là qui doute un petit peu ?

  • Marc Oehler

    Je dirais de bouger, en fait, c'est le... Le pire, c'est d'accepter et de rien faire. Si la situation ne te convient pas, change. Fais autre chose, en fait. Après, quand on dit un jeune, je pense que c'est quelqu'un qui est en début de carrière. 20, 25, 30, tu peux changer. Après, tu commences à avoir des obligations et ça devient plus compliqué. Et puis après, c'est trop tard. Donc, il faut y aller. Et on parlait avant de persévérance. Je pense que ça fait partie aussi. Mais voilà, de ne pas... De ne pas tomber dans une routine qui nous déplaît. C'est bête. Je disais avant qu'on travaille 8 heures par jour, 5 jours par semaine. Il faut aimer ce qu'on fait. Donc, sois au moins sûr d'aimer ce que tu fais. C'est important.

  • Bryan Umana

    Marc, est-ce qu'il y a un élément qu'on n'aurait pas mentionné, qui te tenait à cœur de partager aujourd'hui ?

  • Marc Oehler

    Je crois qu'on a été très complets. Donc, non. Après, on pourra peut-être un jour faire une version 2. Avec grand plaisir. On pourra avoir d'autres thèmes.

  • Bryan Umana

    Merci beaucoup, Marc.

  • Marc Oehler

    Merci à toi.

  • Bryan Umana

    C'était un grand plaisir pour moi.

  • Marc Oehler

    Avec plaisir, merci.

  • Bryan Umana

    A bientôt.

  • Marc Oehler

    A bientôt.

  • Bryan Umana

    Ciao, ciao. Merci d'avoir écouté l'épisode en entier. Pour m'aider à continuer, je te demande une seule chose. Abonne-toi au podcast sur ta plateforme préférée, sur Spotify ou Apple Podcast par exemple, et sur YouTube. N'oublie pas de donner ton avis en le notant avec la meilleure note possible et de le partager autour de toi. C'est ce qui m'aide à continuer. On se retrouve en janvier 2026 pour le premier épisode de l'année. Ciao, ciao.

Description

Dans cet extrait, j’échange avec Marc Oehler, CEO d’Infomaniak, l’une des entreprises technologiques les plus respectées de Suisse. Il nous plonge dans les coulisses d’une société qui a choisi une voie exigeante : indépendance, innovation locale, souveraineté des données et responsabilité environnementale, bien avant que ces sujets deviennent tendance.


Marc partage les choix stratégiques, les renoncements nécessaires et les défis humains derrière la croissance d’Infomaniak, et explique comment il construit une culture d’entreprise autonome, responsabilisante et durable.


Tu y découvriras :

- Comment Infomaniak préserve son indépendance face aux géants du cloud

- Leadership et culture interne : autonomie, sens et performance

- Souveraineté numérique et décisions stratégiques

- Construire une entreprise durable et éthique


Sommaire de l'épisode :

(00:00) Intro
(00:50) Intro Bryan
(02:38) Début de l’épisode

(04:58) Qui est Marc ?
(06:15) Étapes clés de son parcours
(14:48) Son évolution en tant que leader
(23:16) Gestion de l’humain
(32:41) Gestion vie privée – vie professionnelle
(41:54) Sa journée type
(47:10) L’IA chez Infomaniak
(55:21) Nouvelle ordonnance suisse
(59:22) Différences entre Infomaniak et Proton
(01:09:24) Pourquoi ne pas laisser ses données chez les GAFAM
(01:12:55) Leur position vis-à-vis du public cloud
(01:20:38) Son duo avec Boris Siegenthaler
(01:24:27) Rétrospective
(01:29:05) Le sport dans sa vie
(01:32:47) Question d’un·e ancien·ne invité·e
(01:35:13) Le succès
(01:37:16) Fin


Un échange authentique et inspirant pour tous ceux qui s’intéressent à l’entrepreneuriat, la tech éthique et le leadership en Suisse, Suisse romande ou francophonie.


Pour nous voir en vidéo, rendez-vous sur YouTube, suis-moi sur Instagram pour plus de contenu, @bryanumana.swiss et retrouve tout ce dont on a parlé sur la fiche de l'épisode: https://bit.ly/ep64-marc-oehler


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Transcription

  • Marc Oehler

    Chez Infomaniak, on ne garde pas les données, on ne les stocke pas, donc ça change énormément le jeu.

  • Bryan Umana

    Comment est-ce qu'Infomaniak se positionne aujourd'hui sur la nouvelle ordonnance suisse, sur la surveillance des télécommunications ?

  • Marc Oehler

    Vraiment tout ce que je faisais au quotidien avec le GPT, je le fais aujourd'hui avec Uria, ça marche super bien. L'équipe qui travaille dessus, elle est super motivée.

  • Bryan Umana

    De 14 à plus de 300, de quelques millions à près de 60 millions de chiffres d'affaires.

  • Marc Oehler

    Je me dis tout le temps qu'on s'en est sorti pour tout en fait. Si on est là aujourd'hui pour se parler, c'est que tout ce qu'on a eu jusqu'à maintenant qui n'était pas top, on s'en est sorti. Il y a eu plein de choses et on a eu plein d'événements. Ça peut être des choses professionnelles, ça peut être personnel, des séparations, des décès, des moments hyper durs. On a l'impression qu'on ne va pas se relever à ce moment-là. Mais finalement, on est là et on s'est relevé.

  • Bryan Umana

    Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui dit « Bon, de toute façon, moi, je m'en fous. Ça m'embête de passer Google Drive, de migrer le tout sur KDrive. Et finalement, je n'ai rien à cacher. Les photos de ma famille. » Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui te dit ça ? Salut les amis et bienvenue sur mon podcast. où les épisodes échangent librement avec des entrepreneurs ou des experts. passionnés sur des thèmes variés comme le sport, l'éducation et la santé. Je suis Bryan Umana, associé gérant de l'entreprise Willight telecoms, spécialiste en infrastructures informatiques et téléphonie, COO et associé de la startup Solarsplit, une plateforme qui veut démocratiser l'investissement dans l'énergie solaire, enthousiaste de sport et de développement personnel. Pourquoi ce podcast ? Pour apprendre, être inspiré et partager tout ça avec toi. Dans ce dernier épisode de l'année 2025, j'échange avec Marc Oehler, CEO d'Infomaniak, une entreprise suisse basée à Genève. historiquement hébergeur web, devenue un acteur majeur du cloud et des outils collaboratifs. Elle se positionne comme une alternative européenne aux GAFAM, avec un focus fort sur la vie privée, la durabilité et l'impact social. Avec Marc, on a parlé des étapes clés de son parcours, de son évolution en tant que leader, d'IA, donc d'intelligence artificielle, et de son utilisation chez Infomaniak, de la nouvelle ordonnance suisse sur la surveillance des télécommunications, de la différence entre Infomaniak et Proton, de la raison de nos... pas laisser ses données chez les GAFAM, du public cloud et de bien d'autres sujets. Si tu veux en savoir plus sur la genèse d'Infomaniak, je t'invite à écouter l'épisode avec Boris Higuen-Tallaire qui est le fondateur et avec qui on a enregistré en 2024. Je ne te retiens pas plus longtemps mais avant, pour m'aider à grandir et à continuer, je te demande une seule chose, c'est de t'abonner à la plateforme de podcast sur laquelle tu l'écoutes, de laisser ta meilleure note possible, c'est-à-dire 5 étoiles, et de commenter, c'est ce qui fait grandir le podcast et qui me permet d'inviter plus de personnes. Je suis aussi sur Instagram, et notre nouveau site internet est en ligne. Tu y trouveras toutes les références citées durant l'épisode. Bienvenue dans mon podcast et bonne écoute. Marc, tu as dit récemment sur LinkedIn, on marche sur la tête. C'est exactement ce qu'il faut absolument éviter en Suisse. Confier les données de défense à un prestataire non souverain. dépendant exclusivement d'une juridiction étrangère. Pourquoi est-ce que la souveraineté est si importante ?

  • Marc Oehler

    C'est une bonne question. Et d'ailleurs, c'était suite à l'article, c'était l'armée suisse qui avait rejoint Microsoft, il me semble, sur cet article-là. Il y a eu deux choses coup sur coup. Et depuis, l'armée suisse, via son chef, a fait marche arrière, a annoncé qu'en fait, finalement, il ne mettrait pas les données chez Microsoft parce que c'est trop dangereux. en raison de sécurité. Voilà, donc je suis quand même content que l'UEM s'en rende compte. Pourquoi ? C'est tout simplement parce qu'on est un pays souverain, on est un pays indépendant, et il faut qu'on puisse garder cette souveraineté. Et régulièrement, alors je ne suis pas spécialement pro-armée, régulièrement on pense quand même que l'armée c'est ce qui représente le plus la souveraineté. Si on commence déjà par, pour l'armée, mettre les données aux Etats-Unis, on a déjà un problème. Surtout que les Etats-Unis ont... Ces derniers temps étaient assez menaçants, en tout cas oralement, envers les divers pays européens, notamment en menaçant de prendre le Groenland ou même sur d'autres pays, notamment le Brésil où ils disaient qu'ils allaient avoir des répercussions suite à la peine de l'ex-président Bolsonaro. Ce sont des choses sur lesquelles on pourrait aussi être menacé à l'avenir si on devient trop dépendant.

  • Bryan Umana

    Donc l'armée suisse est revenue en arrière, ou en tout cas il y a ce souhait. C'est suite à des échanges que vous avez eus avec ? C'est suite à la communication que vous faites ?

  • Marc Oehler

    Alors on n'a pas eu d'échange directement avec l'armée suisse. Par contre, on a eu des échanges avec la Confédération. On parle, on a été voir des parlementaires, par exemple lors de la session d'automne. après je n'irai pas jusqu'à dire qu'on a fait bouger les choses par contre forcément c'est toutes ces petites actions qui sont menées parfois de concert ou indépendantes, font évoluer en fait les mentalités là-dedans. Il y a des actions de nous, il y a aussi des concurrents qui le font, et puis des grands médias aussi simplement qui se posent des questions en fait sur la souveraineté. Et au bout d'un moment, ça fait écho.

  • Bryan Umana

    Et Marc, peut-être pour les personnes qui ne te connaîtraient pas, et qui nous regardent et qui reconnaîtraient cette magnifique salle où j'ai été il y a environ un an. Qui es-tu Marc ?

  • Marc Oehler

    Je suis Marc Huller, j'ai 41 ans pour encore quelques jours. Je suis directeur général d'Infomaniak et je suis dans cette entreprise depuis plus de 20 ans. La moitié de ma vie, j'ai passé ici. J'ai commencé au support technique et ensuite j'ai évolué à différents postes. J'étais responsable du support, ensuite j'étais directeur des opérations chez Infomaniak et depuis décembre 2020, je suis directeur général.

  • Bryan Umana

    Tu es Genevois ?

  • Marc Oehler

    Oui.

  • Bryan Umana

    Et donc tu l'as dit, plus de 20 ans depuis 2004. Exact. Donc tu commences dans le service support. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je sais, on te le dit souvent aussi, tu as plus de 20 ans dans la même boîte. Aujourd'hui, c'est quand même assez rare. En plus, on va dire que tu as gravi tous les échelons pour arriver à prendre le lit de l'entreprise. de la structure, de cette belle structure qu'est Infomaniak. Si tu regardes ton propre parcours, avec un peu de recul, quelles ont été les étapes clés qui t'ont permis d'arriver là où tu es aujourd'hui ?

  • Marc Oehler

    Alors c'est dur à dire, c'est beaucoup d'éléments mélangés. Je dirais que déjà, j'aime profondément la boîte. et déjà avant de travailler ici, je voulais travailler chez Infomaniak et j'ai été client d'Infomaniak quand il s'était un magasin de vente d'ordinateurs. Donc déjà là, j'avais acheté un ordinateur chez Infomaniak. J'ai aimé l'ambiance, j'ai dit un jour peut-être que j'essaierai de travailler ici. Et après quelques années, j'ai eu l'opportunité justement de rejoindre les supports techniques. Donc déjà à partir de là, j'étais déjà très fier de travailler ici. Ça m'a donné la motivation qui fait que... que peut-être qu'on fait un petit peu plus, qu'on se donne un peu plus. Ensuite, ce qui aide aussi, c'est que je suis passionné finalement d'informatique, mais plus globalement en fait de tout ce qui se passe autour d'Internet. Donc travailler finalement chez un hébergeur qui est vraiment directement lié à Internet, c'est un peu mélangé avec la passion. C'est-à-dire que non seulement c'est un travail, mais c'est quelque chose qui m'intéresse énormément. Donc j'ai aidé des clients pour leur site Internet. Je discutais avec des collègues qui sont tout aussi passionnés, puis qui testent aussi les nouvelles technologies. Donc en fait, c'est toujours intéressant ce qu'on fait ici. Et après, par passion, vu que je faisais aussi beaucoup de sites internet ou de bidouilles, je pourrais dire, de mon côté, ça m'a permis vraiment de mieux comprendre ce qu'on fait et finalement d'être très à l'aise dans mon métier de support technique. Et petit à petit, je me suis aussi, j'étais de plus en plus à l'aise avec les collègues. J'ai toujours été à l'aise avec les collègues, mais après, avec l'expérience qui vient, on commence à aider les collègues, on peut aussi plus rapidement insister sur certains points, par exemple des évolutions qu'on devait faire, infomaniaques, mais qu'on n'arrivait pas pour des questions techniques, c'était compliqué, ou que ça prenait trop de temps, ou que ce n'était pas possible, etc. En fait, à force d'entendre les besoins des clients et d'avoir soi-même ses besoins, ça fait qu'on pousse encore plus. Et ça, ça m'a aussi permis de me faire remarquer. C'est là que Boris Sigenthaler, qui est le fondateur d'Infomaniak et qui a été directeur jusqu'à 2020, c'est là qu'il a commencé à voir que j'en voulais finalement, que je défendais vraiment l'intérêt des clients, je défendais vraiment l'intérêt d'Infomaniak. Et ça, c'est aussi un des éléments clés. Donc je dirais, il y a vraiment le fait d'être fier. et presque amoureux de la boîte, je pourrais dire, le fait de très bien connaître les produits, très bien connaître finalement le marché et ensuite défendre avec beaucoup d'intérêt les clients et Infoméa globalement.

  • Bryan Umana

    Est-ce qu'il y a des faits marquants pendant ces 20 ans ? Des étapes importantes qui ont fait que que ce soit des relations complémentaires ? ou à l'inverse très portante ou un événement, je ne sais pas, un gros client qui a signé, qui a fait que vous avez pu investir encore plus dans la boîte, tu vois, vraiment un ou plusieurs.

  • Marc Oehler

    Un Fomenac ou moi particulièrement ?

  • Bryan Umana

    Je dirais qu'il y a un lien dans le sens où c'est plutôt toi, ton parcours. Et donc de facto infomaniak aussi ?

  • Marc Oehler

    Il y a beaucoup de points. Après, c'est une question un peu compliquée. C'est dur à répondre comme ça, mais il y a beaucoup de points marquants. Je me souviens en fait, après, est-ce que c'est des choses qui m'ont aidé dans mon parcours ou non ? Je ne sais pas trop. Mais déjà, par exemple, quand je suis arrivé, Google existait à peine. et les smartphones n'existaient pas. Donc il y avait déjà tout ce gap, cette évolution qui... qui a apparu au fur et à mesure de mon parcours ici. Et puis après, il y a vraiment aussi, par exemple, je me souviens, il y avait un grand CMS qui est Joomla, par exemple, qu'on avait réussi à récupérer pour héberger la communauté francophone de Joomla chez nous. Ça, typiquement, c'était un des points forts, un des faits marquants, parce que c'était aussi beaucoup de discussions, c'est une grande communauté. ils voulaient avant tout euh euh être sûr que tout fonctionne et aller chez un hébergeur plus connu à cette époque. Mais voilà, de par le fait que je suis passionné par le domaine, que je suis content de parler avec eux, je pense qu'ils ont aussi eu une sorte de feeling et que ça a permis finalement de rendre ça possible. Ils ont été hébergés chez nous et ils se sont rendus compte que finalement ça allait très bien, ils étaient très contents et c'est quelque chose qui a duré des années. Aujourd'hui cette communauté, elle est... Elle n'existe plus vraiment, Joomla, c'est un peu disparu. Mais on avait aussi fait ça avec la communauté WordPress francophone après, qui est toujours présente. Il y a d'autres faits marquants, c'est les évolutions de l'entreprise, où là, c'était clairement des gros changements. C'était historiquement à Fomana qu'on avait commencé avec une offre unique, qui était de l'hébergement et des mails. Cette offre, quand on est arrivé... On a littéralement cassé le marché parce que les prix c'était de 1500 euros par mois et quand on est arrivé, on est arrivé avec un prix autour des 200 euros. En France-Suisse c'est l'équivalent, j'ai l'habitude de parler en euros vis-à-vis de ce tarif. On a cassé le marché à ce niveau-là et puis avec l'évolution, on est aussi devenu un peu cher finalement parce qu'il y a d'autres acteurs qui viennent. et puis qui propose la même chose un peu moins cher et là on a dû se réinventer. On a dû se réinventer totalement, il y avait aussi finalement l'écosystème autour de nous, la concurrence qui évoluait, qui proposait des nouveaux services. Et ça c'est autour de 2017-2018, on a dû proposer des services basés sur le cloud, basés sur le streaming qu'on faisait déjà depuis un certain moment, mais c'était l'idée de le proposer au grand public. C'est un autre tournant, c'est quand on a attaqué cette partie-là, ce changement de sortir de ce produit unique. Et aujourd'hui, on est encore sous cette lancée. C'est-à-dire que tous les produits qu'on a aujourd'hui sont issus de cette diversification. Le cloud nous a permis d'avoir le Pubicloud, qui est aujourd'hui un de nos produits phares. Et le Pubicloud, c'est un des produits qui a le plus d'avenir. On a la plus grande progression dessus, on est extrêmement reconnu dessus, et ça permet à des entreprises de toutes... de taille de nous rejoindre pour la partie infrastructure.

  • Bryan Umana

    Quand tu parles de... Je vais noter et puis on parlera du public cloud après. J'aimerais juste rester sur cette partie de ton parcours. Et toi, humainement, étonné qu'encore une fois, tu aies passé du support à CEO, à directeur général d'Infomaniak, typiquement en termes de collaborateurs, collaboratrices. Comment est-ce que vous étiez quand tu as commencé ?

  • Marc Oehler

    Alors oui, ça c'est un fait marquant d'ailleurs, effectivement. Je suis arrivé, on était 14, et aujourd'hui on est près de 300. Ça a beaucoup évolué, on est beaucoup plus. Ce qui est très intéressant, c'est que sur les 14 qu'on était au début, il en reste encore une dizaine qui sont encore prêts. Ah ouais,

  • Bryan Umana

    magnifique.

  • Marc Oehler

    Oui, donc le noyau, on va dire, de base, on est toujours là. On a tous évolué un peu dans des postes différents. Mais on est toujours présent et ça fait aussi une équipe super soudée en fait sur ce noyau. C'est vraiment des personnes que je connais extrêmement bien. Attends, c'était les meilleurs trucs. Ouais, on peut dire ça, c'est 8 heures par jour. On se voit en soie saoul, on se connaît très bien. Et puis, ça permet aussi des relations très naturelles. Là-dedans, il y a vraiment des personnes en fait de plein de métiers. Il y a un développeur, il y a une autre CTO, il y a une RH, il y a la con... Conta, il y a évidemment Boris. Donc, on a tous évolué, mais on est humainement, je veux dire, connecté par ce départ.

  • Bryan Umana

    Et comment est-ce que toi, tu évolues humainement en tant que leader, quand justement on passe de 14 à plus de 300, quand on passe de X, je ne sais pas, je me souviens, Boris avait de... On avait mentionné, pour les gens qui nous écoutent, qui nous découvrent, j'avais fait avec Boris il y a un an environ, c'était le numéro 48. Il avait dit que très rapidement, avec la vente du matériel, ce magasin informatique, il avait fait déjà pas mal de chiffres d'affaires, quelques millions assez rapidement. Donc, ce que je veux dire, c'est que, encore une fois, de 14 à plus de 300, de quelques millions à près de 60 millions de chiffres d'affaires. toi en tant que personne comment est-ce que Tu évolues, comment est-ce que tu te développes pour aujourd'hui justement pouvoir continuer à être la bonne personne au sein d'Infomaniac ?

  • Marc Oehler

    C'est la clé d'être la bonne personne, ça demande de l'évolution constante. Comme je disais, j'aime profondément la boîte, donc déjà ça me motive de faire les choses bien. J'aime énormément mes collègues aussi. C'est aussi très important d'apprécier les gens avec qui on travaille, apprécier ce qu'on fait, apprécier pour qui on travaille. Tout ça c'est important et c'est un mélange de tout ça. J'ai eu l'opportunité de grandir avec la boîte. On a commencé à 14, on est 300 aujourd'hui. Tout ça vient étape par étape. Ce n'est pas du jour au lendemain je suis propulsé, tiens tu as 300 personnes à gérer, ça aurait été assez compliqué sur le moment. Là, à voir l'évolution qu'on voit arriver petit à petit, même si ça va vite, parce que ça s'est vraiment accéléré ces dernières années. Parce qu'on était, je vais dire des chiffres, ça ne sera peut-être pas super précis, mais on était autour de 80-100 en 2017-18, je crois. Donc voilà, il y a eu cette explosion. Et la barrière des 250 collaborateurs, ça change vraiment. C'est une autre dynamique. Mais j'ai pu évoluer avec l'entreprise, le fait d'être proche des collègues, de justement aussi avoir ce noyau avec qui je peux toujours un peu me reposer, discuter, de l'évolution, parce que c'est des personnes qui sont très sincères avec moi. C'est-à-dire que si je fais quelque chose de mal, ou qu'ils n'estiment pas forcément plein de bon sens, ils vont me le dire. Et ça, ça me permet vraiment d'évoluer. Donc je suis guidé par mes collègues. C'est-à-dire de vraiment travailler dans l'intérêt d'Infomaniac et de mes collègues. C'est vraiment un équipe que j'essaie d'avoir. C'est que les gens se sentent bien ici. C'est très important qu'on se sente bien, qu'on vienne travailler avec la motivation au contraire de la boule au ventre. Et j'essaie vraiment de coordonner tout ça, que les gens se sentent bien, qu'on avance dans le bon sens et que ce soit dans l'intérêt de l'entreprise. Et c'est toujours un équilibre.

  • Bryan Umana

    Mais en termes de... Alors je comprends bien, il y a... ta motivation intrinsèque, vraiment cette passion que tu as, que ce soit vis-à-vis du domaine et d'infomaniac. Par contre, en termes peut-être d'apprentissage humain, psychologie humaine, parce qu'aujourd'hui, en tant que CEO, tu es un psychologue, tu gères... Quelqu'un m'a dit récemment, comment ? GDM, gestion des merdes. Alors, tu vois ce que je veux dire ? Peut-être que tu avais déjà cette appétence finalement de l'humain, et j'imagine. Sinon, je ne pense pas que tu serais le CEO aujourd'hui d'Infomaniac. Mais est-ce que tu étais outillé pour ça au fur et à mesure des années ? Est-ce qu'il y a eu des rencontres ? Boris, qui est toujours là et qui... et ça j'aimerais qu'on en parle aussi un peu ce duo que vous faites ensemble mais qui est-ce qu'il y a eu encore pendant ces années des mentors ou justement en fait des personnes marquantes mais dans le sens négatif et ce que je veux dire par là c'est peut-être une personne en qui tu avais confiance ou vous aviez confiance et puis finalement qui n'était pas la personne que vous pensiez Et donc, là, boum, tu level up, j'essaye de ne pas trop faire d'anglicisme, tu montes de niveau très rapidement.

  • Marc Oehler

    J'ai l'avantage d'être ici depuis 20 ans. J'ai aussi, par le passé, travaillé dans une autre entreprise avant. Cette autre entreprise, c'est une énorme entreprise. Dans cette entreprise, j'ai vu des choses qui fonctionnent mal. des cadres qui sont qui finalement profitent presque de leur situation c'est un peu les petits chefs comme on appelle ça, ce que nous ici on essaie vraiment d'éviter, des gens qui sont juste là pour donner des ordres sans arrêt mais qui n'ont ni queue ni tête et aucun bon sens ensuite en arrivant ici j'ai eu la chance d'avoir différents responsables des bons des moins bons des... de différentes façons de manager. Et je pouvais aussi voir la réaction que j'avais. J'ai pu observer évidemment ma réaction, mais aussi la réaction des collègues. J'ai eu l'avantage d'être des deux côtés finalement, entre le management et la partie d'employé sur management. Donc j'ai vraiment pu voir, tiens, quand cette personne fait ce genre de décision, ça a cet impact-là. Au contraire, si elle fait cette chose positive, les gens sont heureux, du coup c'est plus motivant, etc. J'ai vraiment pu... Voir cette évolution en interne de comment différents types de management réagissent sur les personnes, ça m'a vraiment permis d'évoluer fortement. Quand j'ai eu l'opportunité de commencer à manager, j'ai rapidement pris tout ce qui me plaisait et j'ai essayé d'éviter au maximum la partie déplaisante. Et même dans des choses compliquées, il peut y avoir du positif. C'est-à-dire que quand on doit dire à une personne, je ne sais pas, que... On ne la sent pas suffisamment motivée, etc. On peut avoir un peu une sorte de peur de lui dire les choses en face. Mais j'ai aussi vu finalement que quand on ne dit pas les choses, c'est presque pire. Parce que du coup, on fait un peu des sortes d'allusions, des sous-entendus. Les personnes sont perdues, on ne comprend pas ce qu'on veut. Tout ça, ça m'a permis de me forger. Après que j'ai passé vraiment le cap de faire des acteurs d'opération et de commencer à gérer des autres départements, finalement, de parler à des développeurs. des administrateurs système qui sont des métiers très techniques, c'est des ingénieurs, donc c'est encore un autre profil. Là, Boris m'a beaucoup aidé, c'est-à-dire qu'il avait fait ça pendant des années, donc il a rajouté cette couche d'expérience supplémentaire de comment faire avec des profils un peu différents qui ne sont pas de mon métier. Et je pense qu'il y a vraiment un truc qui m'a vraiment appris là-dedans, c'est l'empathie, c'est l'humain avant tout et l'objectif de l'entreprise. C'est vraiment de réussir, comme je disais avant, de faire converger ces deux choses et à partir de là on y arrive. Et c'est vraiment l'écoute, c'est la bienveillance, c'est parler avec les personnes, comprendre les personnes, entendre les besoins des personnes et y répondre. C'est aussi très important de toujours répondre aux demandes. Il n'y a rien de pire quand on a des responsables, qu'on pose des questions, on a des revendications. On dit « Ah ouais, mais ça, ça me déplaît. Pourquoi on fait ça ? C'est un peu bête, ça sert à rien. » Et que le manager écoute et dit « Ah ouais, ok, effectivement, je vais regarder. » Et il ne revient jamais. Il n'y a rien de plus frustrant. C'est justement ça, c'est mettre en place cette rigueur de répondre à chaque demande, d'être disponible. Et ça, c'est Boris qui m'a bien appris cette facette-là.

  • Bryan Umana

    Et j'entends de l'empathie, l'humain, mais... Comment est-ce que tu fais quand tu as une trahison humaine ? Est-ce que tu as eu dans ta carrière des trahisons ? Une ou des trahisons ? Et quand je dis trahison, c'est encore une fois une personne. On faisait confiance à cette personne-là. Et puis finalement, des mensonges. Tu vois vraiment un cas RH assez lourd potentiellement. Est-ce que ça, tu as eu dans ton parcours ? Dans tous les cas, il n'y a pas 36 000 solutions dans la vie quand on a une étape assez difficile, que ce soit un décès, que ce soit une rupture, rupture amoureuse, professionnelle, peu importe. Soit on s'habitue un petit peu sur son sort et puis on reste là. Soit finalement, on avance, on apprend et on continue. Donc toi, tu décides d'avancer, d'apprendre et de continuer. Mais comment est-ce qu'on garde de l'empathie et comment est-ce qu'on continue à faire confiance alors qu'on se fait trahir ? Professionnellement ?

  • Marc Oehler

    C'est... Personnellement, j'essaie d'être très loyal et juste. C'est important, je ne fais pas de coups derrière le dos. S'il y a des choses qui ne vont pas, je le dis. Je fais vraiment en sorte d'être constructif au maximum. J'ai déjà eu des situations avec des personnes qui m'ont trahi, c'est peut-être un peu le grand mot, mais qui ne m'ont pas rendu cette loyauté finalement, qui... Des personnes qui disent A et qui font B, c'est compliqué, on ne peut pas compter dessus. Je suis assez juste dans le sens, ou ça va dans les deux sens. Je suis loyal envers tout le monde, je suis direct envers tout le monde, sauf qu'effectivement il faut qu'on me le rende aussi, et si on ne le fait pas, il y a forcément des conséquences. ça peut être des conséquences simplement d'avoir une discussion franche qui n'est pas toujours agréable mais voilà je vais dire j'ai entendu ça comment ça se fait tu me dis l'inverse ça remet tout de suite un peu les pendules à l'heure pour revenir à la question précisément j'aime bien répéter que Un des trucs les plus difficiles que j'ai, c'est de ne pas devenir un vieux con. C'est vraiment ça. C'est de ne pas être trop finalement encrassé par les réactions négatives. Par exemple, on veut mettre en place un truc cool, une activité sympa, on se dit que ça va bien se passer, et puis il y a toujours sur 300, il y a toujours 10-15 personnes qui vont râler. Alors que c'est quelque chose de positif. La réaction primaire serait de dire, bon ok, si vous n'êtes pas content, on ne fait plus. Mais en fait, on ne peut pas faire ça. Et c'est justement ce côté-là que j'ai de ne pas devenir un vieux con, c'est de ne pas justement toujours se niveler vers le bas et de se dire, bon, les gens ne sont pas contents, on arrête. On essaie d'être souple, typiquement au niveau des horaires. Les gens peuvent partir, on fixe un peu des heures de début et de fin pour que les gens soient présents en réus. Mais si quelqu'un arrive un peu en retard, ce n'est pas très grave. Si quelqu'un, entre midi et deux, dépasse, ce n'est pas très grave. Mais il va toujours y avoir des gens qui abusent. Et là, il faut vraiment avoir la force de ne pas dire « Non, non, on ne va pas devenir plus rigide. Ce n'est pas parce qu'il y a quelques personnes qui abusent qu'on doit punir tout le monde. » Ça, ça permet de... Enfin, c'est dur, mais c'est ce qui permet de garder une boîte humaine.

  • Bryan Umana

    Je pense que c'est important de mentionner ça parce qu'aujourd'hui, on a... Enfin, j'allais dire Gen Z, futur Gen Alpha, j'en ai entendu parler il n'y a pas très longtemps. Ça, ce sera... tes enfants aussi exactement et puis ma fille qui a 3 mois et demi donc tu vois félicitations monsieur Génalpa et donc aujourd'hui les personnes ont besoin de raison ont besoin d'une mission de valeur et autres et moi je suis 100% aligné avec ça raison pour laquelle j'aime tellement votre boîte Infomaniac Mais c'est vrai que quand t'as une boîte et que t'as des personnes qui ne jouent pas le jeu, des fois t'as envie de te dire « Bon, vous n'êtes pas contents, alors organisation verticale, pyramidal, type armée, et puis c'est parti à l'ancienne ! » Et c'est pas si facile quand tu te ramasses porte après porte après porte de justement garder cette espèce de sang-froid. Et de continuer à se dire, non, mais voilà, c'est pas la majorité, c'est pas la minorité qui doit l'emporter sur la majorité. Et puis continuer à avancer dans ce sens-là. Donc je trouve que c'est important que tu le mentionnes, que chez Infomaniac aussi, il y a des personnes qui ne jouent pas le jeu. Et je trouve des fois, on oublie.

  • Marc Oehler

    Tu sais,

  • Bryan Umana

    quand t'es dans ton truc, t'es dans ta boîte, petite boîte, faisons-nous... j'ai deux casquettes, une qui est Will.i.telecom, c'est l'infrastructure informatique réseau téléphonique IP on gère des data centers aussi pour certains clients là on est une petite dizaine et puis l'autre, Startup, Solar Speed Clean Tech on lève des fonds, un peu la startup à la dure on va dire, plein de formes de mise en relation des parties prenantes du domaine solaire et là dans la startup, finalement tout le monde est à fond Parce que déjà, il y a plusieurs associés. Enfin, on est plusieurs associés. Parce que les devs, ils sont aussi à fond. Il y a une mission. Et puis, ils font le tout from scratch. C'est eux qui font les bases, finalement. Et chez WeLight Telecoms, c'est une PME, petite entreprise qui roule, on va dire. Alors, il y a des hauts, des bas. Mais par contre, effectivement...

  • Marc Oehler

    Des fois, quand tu as des cas RH un peu spéciaux et que tu as la tête dans le guidon, tu as l'impression que tu es le seul à vivre ça. Et donc, je trouve que c'est important d'avoir une personne comme toi qui vient d'une entreprise comme Infomaniac, où de l'extérieur, on a l'impression que les locaux sont incroyables, tout est rose, la vie est belle, un event par mois, etc. Et oui. de manière générale, mais il y a quand même des situations difficiles.

  • Bryan Umana

    Oui, bien sûr. D'ailleurs, on est presque passé à un event par semaine maintenant. On a augmenté la cadence. Il y a des événements difficiles. Après, j'échange aussi beaucoup avec d'autres personnes qui ont plus ou moins mon poste ou qui ont beaucoup d'équipes. Et cette situation, elle est un peu partout comme ça. Vraiment l'important, c'est de garder un peu la foi. On garde la foi sur l'humain, sachant que partout. Partout, il y aura toujours des gens qui râlent, qui ne sont pas contents, qui pensent que l'herbe est plus verte ailleurs. C'est un peu sur des légendes. Mais ce n'est pas grave. En fait, on discute avec ces gens, on explique nos arguments, ils entendent, ils n'entendent pas. L'important, c'est que globalement, ça se passe bien. J'entends plein de choses. J'essaie d'être vraiment accessible avec tous mes collègues. Il y en a qui osent plus ou moins quand on est 300, quand ça a un peu plus de distance avec certaines personnes. parce qu'on les côtoie simplement moins. Mais voilà, j'entends un peu tout. Il y a des choses qui me surprennent, des choses qui me surprennent moins parce que je commence un peu à comprendre aussi la nature humaine. De nouveau, ce qui est important, c'est de garder son objectif, sa vision, comment on souhaite être ici. Le travail, c'est une partie tellement importante de notre vie. On est là 8 heures par jour. Cinq jours par semaine, c'est énorme quand même, c'est 40 heures dans la semaine, il faut que ça se passe bien. C'est horrible, je parle des fois avec des amis, mes amis d'enfance, on n'est pas dans le même milieu, il y en a qui travaillent à l'État, il y en a qui travaillent dans des grandes entreprises privées, il y en a qui travaillent dans des petites start-up, il y en a qui créent leur boîte, il y a de tout. Mais des fois quand j'en entends certains qui sont tristes d'aller au boulot, ils arrivent le matin, ils espèrent qu'une chose c'est d'être à 18h. J'ai croisé une fois un voisin dans mon allée, c'était vendredi fin de journée. Je lui ai dit ça va ? Il me dit ouais comme un vendredi. Je lui ai dit ça veut dire quoi ? Il me dit ça veut dire que c'est bientôt lundi. Mais ce n'est pas possible, le niveau de dépression. On est là tellement, c'est tellement important d'être heureux dans son travail. Moi je fais tout pour l'être et je fais tout aussi pour que mes collègues le soient. Et ça c'est vraiment le maître mot. C'est presque ça qui va driver toutes nos décisions. On ne va pas faire des choses à contre-coeur. On fait des choses qu'on aime faire. Tout comme, par exemple, la charte environnementale qu'on fait. Il y a peut-être des gens qui pensent que d'autres entreprises qui sont peut-être un peu plus portées sur l'argent vont penser que c'est une souffrance pour la boîte. Au contraire, c'est une immense fierté. On vient travailler, on est avec des collègues cools, on fait des choses bien et on les fait bien. C'est ultra important. Donc moi, je suis vraiment content de travailler tous les jours, de venir tous les jours et je suis... content que mes collègues le soient aussi.

  • Marc Oehler

    Et comment est-ce que tu fais quand tu as trois enfants, dont un ou une, je ne sais pas si c'est une petite fille ou un petit garçon, assez petit, moins d'un an je crois, non ?

  • Bryan Umana

    Non, non, non, trois ans en décembre. Trois ans en décembre,

  • Marc Oehler

    le plus petit ?

  • Bryan Umana

    Le plus petit, oui.

  • Marc Oehler

    En fait, je pense que j'ai écouté un podcast dans lequel tu étais majeur. Ça va vite, ça passe vite. C'est ça. De trois ans à ?

  • Bryan Umana

    J'ai ma plus grande qui a 8 ans, le second qui a 5 ans et le plus petit qui va faire 3 ans en décembre.

  • Marc Oehler

    Ok, d'accord. Et ça fait 2017 et toi, tu étais responsable des opérations.

  • Bryan Umana

    Quand je suis arrivé directeur d'opérations et d'ailleurs, Boris m'avait dit à ce moment-là, comment tu vas faire ? Il n'était pas super content d'apprendre que j'allais avoir une fille là bientôt. Mais il m'a dit aussi, il m'a dit assez rapidement, voilà, ça va être dur. Et le poste de directeur d'opération, c'était aussi pour me tester, pour voir est-ce que je suis capable de tenir, d'avoir ça sur les épaules.

  • Marc Oehler

    Finalement, tu t'es dit, tiens, deux de plus pour te montrer que c'est possible. Deux de plus.

  • Bryan Umana

    Je reprends ta question. J'essaie de séparer pas mal ma vie privée de ma vie pro. On me demande souvent comment tu fais d'être autant chargé au travail, autant chargé à la maison. Déjà ma femme m'aide beaucoup, ça m'aide énormément de pouvoir être soulagé à ce niveau-là, de ne pas avoir à penser aussi à tout en dehors. Ensuite j'essaie vraiment de beaucoup séparer ma vie privée et ma vie pro, c'est-à-dire que quand je suis au boulot, je suis au boulot. Ça n'empêche que des fois on m'appelle, il y a des choses, je fais avec. Mais j'essaie quand même de séparer, je ramène... peu mes émotions personnelles au travail et l'inverse aussi. C'est-à-dire que des fois je suis en dehors, il y a un problème, il y a un serveur qui a une panne, il y a un client qui n'est pas content, on me demande des conseils, je vais y répondre, je suis toujours disponible, mon téléphone est toujours on, mais j'essaye quand même d'avoir ma tête qui est avec ma famille et vraiment d'avoir cette séparation. Je ne ramène pas du tout les problèmes du travail à la maison. je parlais avec un Un ami qui a une entreprise, il n'y avait plus tard que deux jours, on parlait de ça. Est-ce que tu parles à la maison de ce qui se passe au travail ? Et il me disait non. Et je disais, mais c'est marrant, moi non plus. Je ne parle absolument pas de ça. Je n'ai juste pas envie. J'ai envie de changer. De toute façon, moi, mon boulot, c'est de parler toute la journée. Je ne fais que de parler. Donc, c'est vraiment ça. Qu'est-ce que tu fais ? Je parle. Donc, je parle tout le temps. donc en fait une fois que j'arrive à la maison j'ai envie de parler encore mais d'autres choses c'était... Et après j'ai mes moments, c'est à dire que je vais aussi avoir besoin de mes moments. C'est à dire que j'essaie de faire pas mal de sport, de vélo, de course à pied, des choses qui me permettent d'être seul entre guillemets, de m'isoler. Et c'est là que je vais aussi beaucoup réfléchir, je me réfléchis beaucoup aussi au travail, sur la vie privée. Bon la vie privée elle roule plutôt donc je ne pose pas trop de questions, mais sur le travail voilà je me pose beaucoup de questions sur ah bah tiens il y a eu ça... j'ai pas trop aimé, ça faut trouver une façon de le faire, ah bah demain je vais voir lui, demain je vais voir lui, du coup je m'arrête, je note trois trucs, puis je repars. C'est aussi un petit, un sas de décompression, mais c'est aussi un sas de réflexion, là où je commence un peu à aller plus en profondeur sur ce qui se passe, comment améliorer les choses. C'est très très très souvent en vélo ou en marchant que je me fais ces réflexions, parce que sinon je suis tout le temps dans le feu, que je sois au travail, c'est le feu à la maison. C'est le feu, les enfants, ils aiment faire du bruit. Et voilà, du coup, j'arrive à bien répartir les deux. Je suis très agréablement surpris, parce que tout le monde me prévient, attention, ça va être dur, mais en fait, j'arrive à gérer, c'est cool.

  • Marc Oehler

    Et tu as toujours été de cette façon, de vraiment, quand tu fais une activité, tu fais pleinement cette activité, et ensuite, quand tu passes à une autre, tu passes à l'autre, parce que ça c'est un élément qui est pas trivial tu sais on dit beaucoup, je médite pas je médite plus, mais on dit beaucoup que la méditation aide à ça à vraiment ce focus exactement, ce focus finalement quand on parle du bonheur par exemple, on parle aussi de ça c'est très cliché ce que je veux dire, mais vive le moment présent et vive le moment présent, là c'est ce que tu dis quand t'es au taf T'es au taf, t'es pas à la maison avec les problèmes, etc. Et quand t'es à la maison, t'es à la maison avec tes enfants, avec ta femme, avec ta famille. Mais t'es pas en train de... Tu ne réfléchis pas à ce qui s'est passé ou t'es pas dans l'anticipation de... Dans un mois, j'ai ci, j'ai ça. Et aujourd'hui, c'est ce qui bouffe l'humanité, entre guillemets. On est anxieux ou on stresse à propos d'un événement qui va arriver en s'imaginant des éléments, en se disant... Si je loupe cette présentation dans deux semaines, qu'est-ce qui va se passer ? On se stresse déjà de parler devant un parterre de X personnes. Et quand on est à l'événement même, en fait, ça ne se passe pas du tout comme on imaginait. C'est soit pire, soit mieux. Et ça, c'est très fréquent. On l'entend tout le temps. Les gens, et je m'inclus aussi un petit peu dedans. Et ça, c'est un des éléments que... C'est un des kiffs énormes. pour moi le podcast, c'est que là, je suis vraiment avec toi. Je suis 100%, mais plus 200% focus à écouter ce que tu dis pour pouvoir essayer de répondre de la meilleure manière possible, de rien louper. C'est vrai que, par contre, souvent, quand j'arrive à la maison, parce que je suis très chargé avec les différentes activités, et puis il y a eu toute une période cette année, c'est une période de compliqué en termes... financière pour WeLightElecoms, un petit peu RH aussi. Et donc, ça a été très lourd. Et même si j'essaye un maximum d'arriver et de... et de ne pas ramener mes problèmes à la maison. N'empêche que, force est de constater que je suis quand même impacté. Et toi, tu as toujours réussi à faire la part des choses comme ça ?

  • Bryan Umana

    Il y a forcément des choses qui me touchent. Après, je suis quelqu'un d'assez optimiste. J'aime bien voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, à un tel point que je suis quasiment tout le temps en retard. Parce que même quand il reste trois minutes, je me dis que c'est bon, ça va passer. et c'est C'est ça qui fait que je pense que j'arrive à finalement pas trop être submergé, si on peut dire ça comme ça. C'est parce que, au final, je me dis tout le temps qu'on s'en est sorti pour tout, en fait. Si on est là aujourd'hui pour se parler, c'est que tout ce qu'on a eu jusqu'à maintenant qui n'était pas top, on s'en est sorti. Il y a eu plein de choses et on a eu plein d'événements. Ça peut être des choses professionnelles, ça peut être personnel, des séparations, des décès, des moments hyper durs. on a l'impression qu'on va... de ne pas se relever à ce moment-là. Mais finalement, on est là et on s'est relevé. Et je le dis aussi des fois à des collègues, quand on a un gros truc à faire, on a vraiment une grosse tâche, on dit ça va être chaud, ça va être compliqué, ça va être dur. En fait, je répète toujours, mais n'oublie pas, on a déjà parlé dix fois de tout ça, on a à chaque fois réussi. Donc c'est pourquoi on n'y arriverait pas cette fois. Et j'essaie vraiment de garder cette philosophie de se dire on va y arriver, on va y arriver, on va y arriver. Et ça me permet de ne pas trop être submergé par tout ça. Après, la séparation, pour revenir à la séparation de... du privé pro, c'est aussi de ce côté de ne pas me prendre la tête. C'est-à-dire que je ne vais pas être angoissé que mon téléphone sonne à un moment ou à l'autre. En fait, mon téléphone, il peut sonner à tout moment, dans le privé, dans le pro. Ok, très bien, ça va, je vis bien avec ça et je suis content. Le truc de vivre pleinement l'instant présent, là, par exemple, on est en mode avion sur le téléphone, ça ne m'arrive pas souvent. Donc là, je suis vraiment très présent. Mais sinon, ça peut arriver. Je vais avoir des... Je suis avec ma famille, on m'appelle, il y a un truc. Ou d'un coup, je pense à un truc qui s'est passé la veille, je réfléchis. Mais ça ne m'impacte pas négativement. Déjà parce que j'aime ça. J'aime ma vie privée, j'aime ma vie pro. Et en fait, j'essaie de garder une séparation physique. Mais je ne me prends pas la tête quand ça se mélange un peu.

  • Marc Oehler

    Et ça a toujours été comme ça ?

  • Bryan Umana

    Oui. C'est vraiment quelque chose que j'ai... Toujours fait, en fait. J'ai vraiment toujours séparé ma vie privée et ma vie pro. J'ai vraiment très, très, très rarement ramené mes problèmes familiaux ici. Presque, on va dire jamais. Et l'inverse. J'essaie vraiment d'être une machine avec ça.

  • Marc Oehler

    Ok. Et on est dans cette thématique. Une journée, enfin une semaine, plus ou moins type. Le type de marque, c'est quoi ?

  • Bryan Umana

    C'est parler, comme je disais avant. Je vais avoir des réunions qui sont hebdomadaires. Déjà, globalement, c'est des réunions. Mon but, c'est vraiment un rôle de chef d'orchestre. Je vais voir des personnes, discuter avec des personnes, régler des problèmes, en soulever d'autres. Mais ça va vraiment être toujours des discussions, des réunions, et après la période où je rattrape mes mails en retard. C'est à peu près ça, la semaine type. Je vais avoir des réunions hebdomadaires qui se déroulent toutes les semaines. Le lundi, ça va être réuni par exemple avec la compta, les RH. Après l'après-midi, c'est là où on va regarder un peu ce qui se fait en termes de conception, design. Après le mardi, ça va être sur des produits. Le mercredi, etc. C'est vraiment assez bien réparti comme ça. Donc ça, c'est un peu la partie que je connais par cœur et qui est, on va dire la routine, mais ce n'est pas du tout la routine mettre au boulot-dodo. C'est juste la routine parce que c'est à des heures fixes. Mais après, c'est à chaque fois plein d'aventures. Côté RH, c'est de l'humain. Donc, il y a plein de trucs dans tous les sens. Et côté produit, c'est feedback client. Est-ce qu'il y a eu des pannes ? Est-ce qu'il y a des nouveaux produits ? Où on en est ? Ça, c'est la partie fixe. Et après, on va avoir des rencontres avec des clients. On va avoir des événements exceptionnels avec des collègues. D'un coup, un événement particulier. panne plus grande, un nouveau produit qui va sortir, on a bien s'organiser en termes de communication ou comme aujourd'hui un podcast. Après, c'est toutes ces choses-là qui vont s'aligner sur ma semaine, mais grosso modo, c'est vraiment parler avec des gens et de résoudre des questions. Ça, c'est la base. Vraiment, je suis là pour répondre. Il y a des questions, je réponds et puis parfois après, c'est quand je vois qu'il y a un truc Merci. qui ne va pas, je vais réunir certaines personnes. Ce produit, typiquement, ce n'est pas très intuitif, il faudrait l'améliorer. Du coup, on met des personnes ensemble, on essaie de lancer ce projet pour que ça aille dans le bon sens.

  • Marc Oehler

    Les week-ends, tu bosses ? Les soirs, tu bosses ?

  • Bryan Umana

    De nouveau, ce sont des choses où je ne me prends pas la tête. Oui, je vais avoir des week-ends où je finis mes mails, j'envoie 2-3 messages. J'essaye d'éviter d'en aider mes collègues ou des Ausha. Je vais les programmer pour le lundi. Le but, c'est que les gens se reposent. C'est important qu'on se repose tous.

  • Marc Oehler

    Les Ausha, tu peux les programmer ?

  • Bryan Umana

    Ouais, on peut dire, on voit lundi à 9h.

  • Marc Oehler

    Enfin, je dis ça, avec WeLight Telecom, on utilise votre cas suite.

  • Bryan Umana

    Ah oui, bien sûr.

  • Marc Oehler

    Ah ouais, ok. L'autre jour, je voulais faire, je suis comme toi, j'essaye de ne pas déranger mes collègues le week-end, donc je programme les mails. Et l'autre jour, je voulais faire un catch-up, et j'ai programmé un mail, mais je ne savais pas qu'on pouvait programmer les cas.

  • Bryan Umana

    Ça, c'est la partie palpable. Et après la partie non palpable et qui est la majorité finalement de mon travail le week-end, c'est que je cogite. J'arrête pas de cogiter finalement et c'est vraiment de penser à bah tiens, comment faire ? En fait, c'est dès que j'ai un blanc, dès que mon cerveau en guillemets n'est pas capré par quelque chose, bah je commence à penser, ah mais tiens, ça y est, ce truc, comment on peut faire ? Ah, puis il y a ça. Aussi quand je teste, enfin quand j'utilise nos produits. Parce que je suis aussi utilisateur finalement. Dès que je vois un truc qui ne marche pas, je vais le remonter, je vais faire une note. Pour ne pas oublier le lundi, je m'envoie des mails à moi-même. Mais globalement, c'est vraiment le cogité. C'est ce côté de... Le soir, en me couchant, je me dis, il y a ce truc-là, il faut que j'arrive à le régler. Mais j'essaie aussi un maximum de noter, de poser les choses, pour ne pas que ça m'empêche de dormir. Sinon, on tourne trop en rond. Je note les choses. J'y repenserai demain, puis le lendemain je reprends, puis quand j'arrive lundi je suis hyper frais. Et c'est surtout beaucoup pendant les vacances. Là je suis parti en vacances une dizaine de jours seul. Seul ? Ouais, seul seul.

  • Marc Oehler

    Qu'est-ce que t'as fait ?

  • Bryan Umana

    J'ai participé à un marathon et je suis allé faire ce marathon à Chicago.

  • Marc Oehler

    Ah magnifique !

  • Bryan Umana

    Ouais, ouais. On en parle après. C'est dur mais...

  • Marc Oehler

    On en parle après.

  • Bryan Umana

    Voilà ce genre de... Ce genre de temps, ça me permet finalement de récupérer une énergie de dingue et de reset. En fait, je reboote vraiment littéralement. Sinon, je suis dans le jus, dans le jus. Plus ça avance, plus je suis dans le jus. D'un coup, j'ai une coupure, même si c'est cinq jours, quatre jours ou même un week-end. Ça me permet vraiment de me poser, cogiter, réfléchir, prendre du recul, parce que c'est important. Et après, je reviens et j'ai plein d'énergie. Thomas, que tu connais, qui est notre responsable de com, m'a dit « Depuis que tu es revenu en vacances, tu n'en peux plus. » Boris m'a dit hier « Tu es tué, mais tu as plein d'énergie. » C'est parce que finalement, j'ai tous ces trucs qui sont emmagasinés, que j'ai cogité, que j'ai noté. Et puis maintenant, j'arrive et je balance tout.

  • Marc Oehler

    Et puis l'IA, là au milieu, dans ta vie, dans l'organisation et autres, ça me fait une belle entrée en matière. à propos de l'IA, l'intelligence artificielle. J'ai vu hier soir, je crois, j'ai tapé ton nom. C'est temps, je tape souvent ton nom. Et puis, je pense qu'il y a trois ans environ, c'était plus ou moins quand on a eu l'annonce OpenAI, chat GPT, etc. Tu disais que vous utilisiez chat GPT. Maintenant, j'imagine que ce n'est plus le cas. ou en tout cas de manière minime ou bien centralisée notre épisode va sortir en décembre donc Eurya qui est aujourd'hui dans la casse-suite mais demain qui sera pas que dans la casse-suite d'après tout ce que j'ai compris exactement et demain c'est quand en termes de vous avez déjà une date ?

  • Bryan Umana

    Oui à En décembre ce sera déjà ? En fait on avance super bien, mais l'idée maintenant c'est de sortir quand on a suffisamment d'éléments dans l'IA, qu'elle fonctionne suffisamment bien pour qu'on ait vraiment l'effet waouh quand les gens vont le tester. Donc nous on l'utilise déjà, mais il y a des petits trucs qui nous dérangent encore, qu'on est en train d'améliorer. Il y a notamment la version, une chose qu'on n'a pas, c'est d'avoir une version gratuite. On ne veut pas le sortir sans la version gratuite, parce que sinon les gens vont aller, ils doivent se créer un compte, mais pourquoi je me créerais un compte ? J'ai déjà un compte partout, ça je comprends tout à fait. Donc voilà, on essaie d'améliorer encore ces choses-là avant de le sortir. Mais c'est un projet hyper excitant.

  • Marc Oehler

    Moi qui ne suis pas du tout dedans, qui suis juste un client, je me réjouis. Donc j'imagine pas vous.

  • Bryan Umana

    C'est ça. Quand l'IA est sortie, quand l'IA a fait un grand bond en avant avec la sortie de ChatGPT, c'est un peu ce genre d'événement. Je me souviens que j'étais, quand j'en ai entendu parler, j'utilisais la première fois. C'était assez fou. assez rapidement je me suis dit un peu dans la merde là quand même comment ça va faire enfin comment on va faire parce que ça demande des investissements des millions qu'on a pas voire des milliards sur le long terme qu'on a pas non plus donc c'est on était vraiment en train de se dire ah ça va être chaud là enfin et encore l'IA c'était que le début parce que quand ChatDéputé est sorti c'était un chat on posait des questions il répondait bien mais il n'y avait pas encore toutes les intégrations comme aujourd'hui la recherche web etc donc c'était C'était déjà chaud, mais assez rapidement, comme d'habitude, il y a la communauté open source qui commence à proposer des outils, qui commence à faire évoluer les modèles, c'est-à-dire que OpenAI fait chat GPT, il y a plein de communautés autour qui vont faire des protocoles, des éléments qui vont être repris par OpenAI, et on a vu que la communauté open source finalement réussit à se faire une place là-dedans. Il y a des modèles qui arrivent en open source, et là assez rapidement on s'est dit bon c'est cool on va pouvoir participer aussi, développer à notre manière, pouvoir bénéficier de certains modèles open source et puis les améliorer. Et un jour ce qu'on aimerait c'est aussi développer un autre modèle, un autre modèle à nous, vraiment 100% souverain. Aujourd'hui on utilise des modèles qui sont étrangers, donc qui sont un petit peu orientés. Il n'y a aucun modèle 100% objectif, il y aura toujours des biais. Mais là aujourd'hui on est super content de ce qu'on a, on a quelque chose qui marche super bien, on peut lui poser des questions, lui envoyer des images, il répond. Enfin vraiment tout ce que je fais au quotidien avec le GPT, je le fais aujourd'hui avec Uria, ça marche super bien. L'équipe qui travaille dessus elle est super motivée, ça fait ultra plaisir d'avoir des gens qui sont à fond. et ce que j'aime bien c'est que C'est qu'ils me disent des trucs genre « Ah non mais ça il faut qu'on le fasse bien parce que ma mère va l'utiliser. » Donc ça c'est encore mieux parce qu'on sait, là on connaît nos clients. Donc c'est important, tout le monde bosse dessus, on a une grande fierté de sortir cet outil et on l'a léché. C'est-à-dire qu'on a fait des illustrations dessus, des animations. Donc ouais, ça va être incroyable quand on va le sortir d'ici début décembre, fin novembre, début décembre.

  • Marc Oehler

    Ok, donc normalement... L'épisode sortira début décembre, donc on verra si on est synchro ou non.

  • Bryan Umana

    Voilà.

  • Marc Oehler

    Ouais, bah magnifique, je me réjouis.

  • Bryan Umana

    Et après, il y aura aussi des intégrations dans nos outils. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a la rédaction de mails. On a aussi, quand on ouvre un document dans le drive, on peut poser des questions sur les documents. Et ce qui va suivre, et c'est la partie la plus excitante, c'est qu'on reçoit un mail, on le résume, ça le traduit en même temps. Ensuite, on se dit, bah tiens, on va prendre les dix derniers mails de cette personne, on va poser des questions. C'est toutes ces choses qu'on est en train d'intégrer maintenant. Bientôt, une entreprise pourra simplement aller dans le drive et dire « Comment j'ai payé d'électricité la semaine passée ? » Elle pose la question, ça va aller chercher dans toutes les factures liées à l'électricité automatiquement, comprendre ce que c'est et donner le chiffre. Et après, on pourra aller beaucoup plus loin. Ça va être de poser des questions simplement sur un peu plus organisationnelles. Par exemple, là, il y a tous les PV des réunions qu'on fait sur les cinq dernières années. Qu'est-ce que tu penses qu'on peut améliorer finalement dans notre façon de travailler ? Et l'IA amène une nouvelle approche. On sait très bien que l'IA, ce n'est pas vraiment de l'intelligence. C'est juste qu'on prend plein de données et puis on mélange. Mais ça permet aussi justement d'avoir cette vision mathématique que nous, en tant qu'humains, forcément on perd, ce qui est logique. Mais là, on pourra justement aussi nous permettre à chaque fois de nous recentrer et de dire, tiens, analyse un peu ce qu'on a fait ici, analyse ce projet. Je parlais avec un ami aussi qui me disait que eux maintenant en fait ils prennent tous les échanges de mails qu'ils ont avec leurs clients, tous les tous les travaux qu'ils ont fait autour d'un projet, ils mettent tous dans un dossier et ils demandent à l'IA qu'est ce qu'on peut améliorer encore ? Qu'est ce que tu peux nous proposer ? Et après il va pointer du doigt plein de petites choses et c'est tous ces oublis en fait qu'on fait, qu'après on est obligé de rattraper, bah là ça permettra d'anticiper et ça c'est sur quoi on bosse et là on va.

  • Marc Oehler

    Toi aujourd'hui, parce que Thomas, juste avant, Thomas Jacobsen, que tu as mentionné avant, donc on est mi-novembre et il m'a dit qu'il avait, il y a quelques jours avant, supprimé sa GPT de son iPhone, je crois. Toi aujourd'hui, tu n'utilises plus que le LLM, l'IA d'Infomaniac.

  • Bryan Umana

    Je viens de me désabonner aussi. Ça coupe à la fin du mois, pile quand le nôtre va sortir. Le seul truc qu'on n'a pas encore développé aujourd'hui et qui me manquera, c'est les instructions sur les dossiers. C'est-à-dire de faire des dossiers, avoir des instructions, comme ça on a juste à demander une question sans devoir faire un prompt immense, parce que c'est dans les instructions. C'est quelque chose qu'on est en train de développer, qu'on aura à la fin novembre, mais qu'on n'a pas aujourd'hui. C'est le seul truc qui me manque là maintenant pour plus jamais l'utiliser. mais par contre je suis déjà désabonné parce que je sais qu'on l'aura donc clairement je suis désintoxiqué aussi ce qui est super embêtant avec le GPT c'est qu'on sait qu'il garde les données donc tout ce que j'utilise dessus je suis toujours obligé de le censurer quand ça me concerne pas pour moi même j'auto accepte certaines choses que j'envoie mais pas pour d'autres donc je vais pas typiquement si je dois l'aider à rédiger un mail je vais enlever le nom de l'applicant avec qui je parle et ce genre de choses euh C'est super embêtant. Là, avec RIA, ça marche très bien. Je ne le fais plus. Là, je gagne du temps de fou. Parce que chez Infomaniac, on ne garde pas les données, on ne les stocke pas. Ça change énormément le jeu.

  • Marc Oehler

    Je profite. Tu parles de protection des données. Comment est-ce qu'Infomaniac se positionne aujourd'hui sur la nouvelle ordre de l'ensuite, sur la surveillance des télécommunications ? Pour les personnes qui suivent un petit peu, on en entend beaucoup parler Il y a eu votre ami Proton qui a annoncé On ne sait pas encore, peut-être que toi tu le sais ou vous le savez Qu'il allait potentiellement partir de la Suisse en partie à cause de cette nouvelle ordonnance C'est hors de question que vous partiez pour ces raisons-là voire même sur deux questions que vous partiez, point. Pourquoi est-ce que, alors je ne vais pas te faire parler pour proton, tu n'es pas proton, mais pourquoi est-ce que potentiellement eux partiraient, mais vous pas, qu'est-ce qui les fait partir, enfin plutôt, qu'est-ce qu'une entreprise comme eux met en avant pour partir et qu'est-ce qui fait que vous en fait, ça ne change rien, ou entre guillemets, ça ne change rien ? et vous restez ici, comment est-ce que vous vous positionnez sur cette nouvelle ordonnance ? Et peut-être est-ce que tu pourrais expliquer un peu cette manière très globale, cette nouvelle ordonnance ?

  • Bryan Umana

    Déjà c'est drôle que tu dises « amis protons » parce que souvent on essaie de nous mettre dos à dos suite à des positionnements qui sont différents, donc on n'est pas dos à dos. Comme tu dis, je ne peux pas non plus me prononcer pour eux. Ils ont été très clairs sur les raisons de pourquoi ils partent. C'est justement cette ordonnance sur pourquoi ils pourraient partir, surtout, parce que ce n'est pas encore acté. Eux, c'est leur business model. Leur business model est basé sur la privacy, quasi exclusivement sur la privacy. Donc, c'est très important pour eux d'avoir un... un cadre légal en Suisse qui soit irréprochable à ce niveau-là. Et à partir du moment où ce cadre évolue, pour eux ça devient compliqué et je comprends entièrement. Et pour nous, c'est aussi le cas. Nous, dans le business model, on est aussi connu pour le respect de la vie privée. Toutefois, il est un petit peu différent et c'est pour ça qu'on a eu un positionnement différent. Nous, on se base sur le fait qu'on n'analyse pas les données de nos clients. On est un hébergeur. avant tout pour des particuliers et des PME qui vont être sensibles au respect des données, mais qui n'ont pas besoin d'anonymat. Chez nous, ce n'est pas de l'anonymat, on s'inscrit, on met nom, prénom, téléphone, adresse mail, et après nous on garantit le respect, c'est-à-dire qu'on ne va pas utiliser leurs données pour entraîner des modèles ou pour les revendre ailleurs, encore pire. Mais voilà, ce n'est pas du tout ce qu'on fait. Nous, on est là-dessus. C'est pour ça qu'on a un positionnement un petit peu différent au niveau de cette loi. La loi, elle va exiger que si elle passe, c'est une ordonnance. Donc là, on essaie de faire en sorte que cette ordonnance soit modifiée dans sa substance pour que finalement, on ait la population qui puisse se prononcer. Parce que sinon, une ordonnance, la population ne peut pas se prononcer. C'est le Conseil fédéral qui valide directement. Donc on essaie vraiment de faire en sorte que ça évolue, que ça perde sa substance et qu'après on se prononce dessus.

  • Marc Oehler

    Ça va demander de stocker plus de données, d'avoir une collaboration plus étroite avec la justice et aussi avec la police. Et ça, c'est un des gros soucis pour nous. C'est qu'une demande d'accès à des datas doit pour nous toujours passer par un juge. C'est important de la séparation des pouvoirs et c'est pour ça qu'on s'oppose aussi à cette loi.

  • Bryan Umana

    Et Proton ? Infomaniac et Proton, qu'est-ce qui vous différencie ? Pourquoi en fait est-ce que vous n'êtes pas plus proche ? Tu vois, on parle d'au-delà d'une... Et ça, vous ne le dites pas, c'est moi qui le dis. Au-delà d'une Suisse souveraine, c'est vraiment une Europe souveraine. Et ça, justement, c'est votre souhait. C'est vraiment plutôt qu'on... qu'on utilise les hébergeurs européens plutôt que les GAFAM. Donc, on a Infomaniac et Proton en Suisse. Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas plus de... Ou peut-être qu'on a, je ne sais pas, je pose une question. J'ai l'impression, typiquement, Proton, ils ont aussi un LLM, le RIA. Maintenant, vous, vous venez avec le vôtre. Pourquoi n'avoir pas fait quelque chose en commun ? Est-ce que c'est envisageable dans un futur ? Quelle est votre relation avec eux ?

  • Marc Oehler

    On collabore beaucoup avec des concurrents. C'est juste que historiquement, on est un hébergeur. Donc on a plus l'habitude de collaborer avec des hébergeurs. Breton est venu après. C'est une boîte qui est moins ancienne, qui collabore aussi beaucoup avec d'autres entreprises de la place. Je pense que ça ne s'est juste jamais fait, puisqu'aujourd'hui il n'y a pas de derrière-pensée ou de choses comme ça. Maintenant on est ouvert à discuter avec Proton, on l'a déjà fait, ça s'est bien passé. On aime la concurrence aussi. En FOMINA, globalement, c'est important d'avoir de la concurrence, c'est important d'avoir pas un seul acteur. C'est justement le problème qu'on a avec le GAFAM aujourd'hui, c'est d'avoir un Google qui est surpuissant, un Microsoft qui est surpuissant, et un Amazon qui est surpuissant. Et les trois, ils font la loi, ils décident de ce qu'ils veulent, ils influencent la politique américaine fortement, comme on le voit. Ils influencent la politique européenne aussi, fortement, en bloquant des lois, en faisant du lobbying très fort. Ça, ce n'est pas du tout ce qu'on souhaite. Ce n'est pas une économie qu'on souhaite, ce n'est pas le monde dans lequel on souhaite vivre. Nous, on veut de la concurrence. Il en faudrait plein, en fait, des InfoManag, des Proton, d'autres hébergeurs, d'autres entreprises de notre taille. Malheureusement, aujourd'hui, ce n'est plus le cas, parce que justement, ces hyperscalers, ils ont mangé une grosse part du marché, et nous, on a eu de la chance de survivre, parce qu'on a un autre business model, on a été assez grand, on a atteint la taille critique et la diversification critique pour être encore là aujourd'hui. Aussi le fait de très rapidement avoir arrêté de faire confiance en Microsoft, d'être passé sur de l'open source, sur des Linux, ça nous a sauvés clairement. Proton sont là aussi, ils ont leur business model qui est aussi radicalement différent du GAFAM. Donc c'est important d'avoir cette concurrence. Pourquoi on n'a pas fait quelque chose ensemble jusqu'à maintenant ? On a rarement fait des choses avec d'autres entreprises, ce n'est pas quelque chose de commun en tout cas avec les concurrents. Par contre, on souhaite de la concurrence. C'est-à-dire qu'on ne leur souhaite pas le malheur, mais on souhaite être meilleur qu'eux. Et eux, je pensais la même chose. Maintenant, c'est une rivalité que j'aime bien, qui motive. Parce qu'ils sortent des produits, on voit que ça bouge. Ils sortent des choses que j'aurais bien aimé sortir avant eux, sur lesquelles on bossait ou qu'on avait l'idée de faire. Et je suis sûr aussi que c'est la même chose dans l'autre sens. Donc c'est important. Pour revenir précisément à la question du LLM, pourquoi on n'a pas eu l'idée de le faire ensemble. Nous, on a commencé le nôtre il y a très longtemps, au tout début. Eux, ils n'étaient pas encore vraiment sur ce secteur. Le nôtre était devenu un peu, en guillemets, tombé aux oubliettes, parce qu'on s'était plus basé sur l'API qu'on proposait aux entreprises. Eux ont voulu faire une version grand public, ils l'ont sorti. Depuis, nous, on est en train de refaire Eurea. donc on a toujours été un peu sur une... Sur une chasse, un fait un pas en plus, l'autre fait un pas en plus et on monte comme ça. Au fond, on n'a pas tous les deux créé notre modèle. C'est des modèles qui sont open source, qu'on a récupérés et sur lesquels on a rajouté autour des éléments pour le rendre plus utilisable. Mais maintenant, ce que j'aimerais, c'est qu'un jour, comme je disais avant, c'est qu'un jour, on ait notre propre modèle. Et ce modèle-là, les investissements que ça demande, ça nous demandera forcément de nous allier avec d'autres acteurs et peut-être que là, ce sera possible.

  • Bryan Umana

    C'est vrai que je comprends la dynamique de... Ben non, en fait, vous, infomaniac, vous voulez de la concurrence parce que c'est justement la problématique qu'on a aujourd'hui avec les géants du web. Par contre, en tant que Suisse... Finalement, d'avoir deux acteurs, un comme Proton, un comme... Alors, moi, je connais beaucoup moins Proton. J'ai un MailChimp Proton parce que c'est un peu historique. Mais par contre, je ne connais pas leur structure. Je ne sais même pas... Je crois qu'ils sont à Genève aussi. Oui, oui. Mais je ne sais pas exactement tout ce qu'ils font. Je connais très peu. Mais on va dire que si on prend l'exemple des géants du web... Foumaniac est un tout petit acteur par rapport aux géants du web. J'imagine que Proton, c'est pareil. C'est là où je me dis qu'on a deux, par rapport au marché mondial, deux petits acteurs suisses. Pourquoi pas unir ces forces-là ? Parce qu'en Europe, on en a d'autres. Il y a d'autres acteurs aussi qui sont aussi très petits par rapport, encore une fois, à ces géants du web. si on a une belle... collaboration en Suisse avec d'autres acteurs européens, ça fait que finalement, on n'a pas ce monopole. On a quand même plusieurs acteurs en Europe avec une force quand même un peu plus importante que si finalement chaque pays a plusieurs acteurs. Parce que tu vois, j'ai l'impression que c'est aussi un peu la problématique de l'Europe. C'est que tu prends la taille de l'Europe et la taille des US, c'est plus ou moins la même taille, sauf que les US, c'est un pays. Alors que l'Europe, on a... Combien ? Vingt et quelques ? Beaucoup.

  • Marc Oehler

    Et beaucoup de langues différentes aussi. Exactement.

  • Bryan Umana

    Alors ça c'est clair, c'est une barrière, c'est une problématique. Mais n'empêche que justement, si... Alors, est-ce qu'on ne va pas parler politique ici, Union Européenne ou pas, voilà, c'est, je vais me dire, un petit peu égal, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que si on veut pouvoir consommer, utiliser les produits européens... Il faut vraiment qu'on puisse le faire et qu'on ait des alternatives comme vous. Sauf que j'ai l'impression que ce ne sera pas le cas. Il n'y a pas chaque pays qui aura leur infomaniac. J'ai l'impression que l'union fait la force aujourd'hui par rapport à ces géants, aux gars-femmes. Et c'est un peu pour cette raison que... que je posais la question. Ce n'est pas dans l'idée d'avoir un monopole européen et pour reproduire finalement ce qui se passe aux Etats-Unis.

  • Marc Oehler

    L'union fait la force, mais aussi la diversification des acteurs fait la force pour le consommateur. C'est aussi important. Il y a plein d'acteurs en Europe. On pourrait se demander pourquoi Etzner et OVH ne se mettent pas ensemble. Je pense qu'il y a plein de raisons. Et tout simplement, les deux acteurs se portent bien et ils n'ont aucune raison de le faire. Il y a aussi peut-être des... Alors je connais très peu ces deux entreprises, en tout cas de l'intérieur, je connais en tant que concurrent. Mais ils ont peut-être des philosophies différentes et que ça va être dur de les aligner. Proton et nous, par exemple, on a déjà la structure, finalement, de comment les produits sont réalisés, c'est totalement différent. Proton... vont mettre un maximum dans le front, en fait, dû à leur encryption de bout en bout. C'est totalement différent de nous. Nous, on n'est pas du tout organisés de la même manière. Donc, nous, on chiffre plus derrière, en fait, en bac. Donc, si on voulait faire quelque chose ensemble, il faudrait qu'un de nous deux trahisse notre façon de faire. Donc, ça va déjà être compliqué. Ensuite, effectivement, on est les deux à Genève. Et c'est ce qui est assez drôle, c'est que... Deux acteurs, j'ai l'impression, en Europe, qui font un webmail. Il faut que les deux soient à Genève. Et ça, c'est un peu compliqué pour le recrutement. On a déjà peu de candidats et en plus, on va le diviser par deux. C'est un peu dommage. Mais d'un autre côté, c'est aussi bien d'avoir un pôle technologique qui se construit ici. D'avoir Genève qui a deux entreprises bien connues. Donc ça, c'est sympa. De nouveau, c'est de concurrence. Et ouais, on n'a pas de raison de vouloir faire quelque chose ensemble. C'est juste une concurrence qui est saine. Ils font des bons produits, on fait des bons produits, on se stimule, on se partage malheureusement les candidats développeurs.

  • Bryan Umana

    Par rapport à ça, par rapport à la nouvelle ordonnance, par rapport aux géants du web, les données, quelle est la problématique d'avoir ces données dans les GAFAM ? Donc les GAFAM, les Google, les Microsoft, Amazon, Apple, je pense que je l'ai oublié, Facebook, qui ne s'appelle plus Facebook, mais bref. En plus, les jeunes ne connaissent plus Facebook, ne connaissent pas Facebook. On est vieux, ça. Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui dit, bon, de toute façon, moi, je m'en fous. Alors déjà, ça m'embête de passer de mon vieux Google Drive au K-Drive parce que c'est pénible en termes de... Alors que ça ne l'est pas, mais je prends un peu l'avis qu'on pourrait entendre. Donc de passer de Google Drive, de migrer le tout sur KDrive. Et finalement, j'ai rien à cacher. Les photos de ma famille, les photos... Qu'est-ce que tu réponds à quelqu'un qui te dit ça ?

  • Marc Oehler

    Le rien à cacher, il me dérange toujours beaucoup. Parce que quand on me dit j'ai rien à cacher, j'ai dit donne-moi ton téléphone. Du coup, il y en a toujours au moins une photo gênante sur son téléphone. On se prend en photo, j'ai du bide. Il y a toujours un truc gênant. Donc ça, c'est déjà un argument un peu simple. Il y a énormément d'arguments qui vont en faveur de la souveraineté. Il y a déjà un qui est très important, c'est la souveraineté globale. Au-delà d'avoir la souveraineté sur ces données, c'est la souveraineté tout court. On sait que le numérique, c'est l'économie de demain. On sait qu'on voit déjà la... taille des GAFAM aujourd'hui, ça va encore plus grandir dans le futur. Est-ce que c'est ce qu'on souhaite ? Est-ce qu'on souhaite vraiment qu'il n'y ait plus que quelques acteurs qui partagent l'entièreté du gâteau, qui va être un énorme gâteau et qu'en Europe on n'ait plus aucune technologie, plus aucun savoir-faire ? Est-ce que c'est vraiment ce qu'on souhaite ? On voit déjà les problèmes que ça pose au niveau des industries, par exemple automobile etc. où finalement il y a tellement de délocalisations que le chômage monte dans ces pays. Là, c'est un peu ce qu'on est en train de faire, complètement même, dans le numérique. Donc ça, c'est en termes d'emploi, c'est un réel problème. On a des écoles en Suisse qui sont, et même en Europe globalement, on va parler pour l'Europe, mais on a des écoles qui sont excellentes. Mais ces écoles, aujourd'hui, on dirait qu'elles forment des étudiants qui, finalement, bosseront pour le GAFAM. C'est-à-dire qu'on va payer des formations pour, finalement, le donner au GAFAM, qui eux-mêmes ne payent pas d'impôts ici. Est-ce que c'est un modèle économique qu'on souhaite ? Non. Après, il y a aussi la partie des pressions qu'on pourrait avoir. Si toutes les entreprises européennes mettent toutes les données sur le GAFA, mais qui sait si demain on ne va pas se faire bloquer. On a pu avoir des taxes du jour au lendemain, 31% pour l'Europe, puis 15%, 31%, puis 39% pour la Suisse, du jour au lendemain. réelles raisons palpables, sans qu'on comprenne vraiment objectivement, ok, il y a ça, on a peut-être abusé. Non, il n'y a pas. Donc, qui sait qu'un jour, on ne pourrait pas avoir des menaces aussi à ce niveau-là. Donc, c'est très important d'être souvent sur le numérique, parce que c'est vraiment, tout simplement, l'avenir et déjà le présent. On doit garder la maîtrise de tout ça.

  • Bryan Umana

    Qui dit données, tu l'as dit à plusieurs reprises, infomaniac. est à la base un hébergeur. Hébergeur égale datacenter. Datacenter, pour les personnes qui ne sauraient pas, égale cloud. Tu as parlé du public cloud. Qu'est-ce que c'est le public cloud ? Comment est-ce que vous vous positionnez là-dessus ? Quelle est l'évolution des datacenters ? Il y a un an, avec Boris, l'épisode que j'ai fait avec Boris, hum Votre nouveau data center n'était pas encore terminé complètement. J'ai eu la chance de le visiter aussi. Magnifique projet où la chaleur est réutilisée, redistribuée. Tout a été pensé pour que l'impact soit le plus positif possible. Public Cloud, Evolution Data Center, où est-ce qu'on en est chez InfoManiac ?

  • Marc Oehler

    Alors le public cloud c'est, pour que tout le monde comprenne bien, c'est une infrastructure qu'on peut utiliser, que le public finalement, que tout le monde peut utiliser, à l'inverse d'un private cloud où c'est sa propre infrastructure. Le public cloud c'est l'infrastructure dont on peut consommer en tant que client, dans lequel on peut... en quelque sorte reproduire ce qu'on avait à l'époque quand les entreprises avaient leur rack, avaient leur serveur, leurs différentes machines et services dans leur bâtiment. Aujourd'hui ça ne se fait plus trop et tout ça s'est transposé dans le cloud où on va louer des machines chez un hébergeur. Et pendant une certaine période c'était des machines physiques qu'on louait, donc on s'enlevait finalement la contrainte d'avoir quelque chose d'un peu frais, un peu climatisé, avec l'électricité, les pannes d'électricité, internet, pannes d'internet, etc. Il fallait avoir cette maîtrise et en étant chez un hébergeur de housing, donc de serveur, on s'enlevait cette contrainte. Le cloud permet encore d'enlever la contrainte du matériel derrière. C'est-à-dire qu'on va être sur un ensemble de machines où finalement tout est distribué. C'est-à-dire que la data est sur plusieurs disques, sur plusieurs serveurs, parfois même dans plusieurs data centers. Le calcul c'est la même chose, ce qui fait qu'on peut perdre un bout de machine et le service continuera à fonctionner. Ça c'est le cloud, et le plus cloud c'est le fait qu'on puisse après aller le consommer en tant que client, prendre des machines virtuelles dessus et consommer notre infrastructure. Comme je disais avant, c'est vraiment l'avenir pour InfoVenax, c'est là que tout se dirige. Internet tel qu'on le connaît, avec l'IA, on voit que ça change. Les gens vont beaucoup moins sur Google, je pense que toi-même à titre privé, tu vas moins. Si tu regardes à l'époque, on allait sur Google, quand je dis l'époque, c'est il y a quelques années, même quelques mois peut-être, on allait sur Google 50 fois par jour et puis Wikipédia 3-4 fois par jour, minimum. Aujourd'hui, on va quasi plus sur Google et on va quasi plus sur Wikipédia. Donc on voit bien que ça, ça change. Et quelque chose qui va rester, c'est les apps. Donc les apps sur les smartphones, sur le mobile. Ces apps, elles doivent tourner avec une infrastructure derrière. Ça, c'est le public cloud. Les IA... tourne ces infrastructures derrière, c'est aussi le public cloud. Et c'est là-dessus que nous, on est en train d'investir un maximum, de construire une infrastructure qui est robuste sur plusieurs data centers. On est en train déjà de réfléchir à notre prochain data center qui sera encore plus vertueux que l'actuel, enfin que le nouveau qu'on a inauguré cette année.

  • Bryan Umana

    Et donc là, ça, c'est un projet que vous avez, très concret. Vous avez déjà défini le lieu. Oui,

  • Marc Oehler

    c'est toujours en Suisse, dans la région de Bulle. C'est le projet sous lequel bosse Boris.

  • Bryan Umana

    C'est lui le hardu des datacenters.

  • Marc Oehler

    Pour rigoler, on pourrait dire que quand on est geek, on aime bien construire des ordinateurs et mettre ça par graphique. Et lui, il a le level du dessus. Il construit des datacenters. Mais il aime ça et là, il est vraiment pleinement dessus. tout en formant d'autres collègues qui vont pouvoir prendre le relais aussi pour qu'on partage le savoir-faire. Ça va être dans la région de Bulle. Maintenant, l'avenir de tout ça, c'est d'avoir plusieurs data centers moins majeurs, moins importants, mais avec des services plus distribués. Qu'on ait des services vraiment qui sont hébergés un petit peu dans le nouveau data center ici à Genève, l'autre qui sera à Bulle, le prochain qui sera peut-être à Zurich, admettons. On peut avoir des services qui sont un peu partout et ce qui fait que les data centers deviennent moins critiques. C'est-à-dire que s'ils tombent, les services continuent à tourner, comme le cloud. Comme je disais, dans le cloud, on perd une machine, le service tourne, on ne voit rien. L'idée, c'est d'aller plus loin, de perdre un data center et on verrait rien. C'est vraiment comme ça qu'on va avoir une redondance complète.

  • Bryan Umana

    Et puis finalement, ce qui est intéressant, j'avais lu un livre il y a très longtemps, et ça parlait des smart cities. Des smart cities dans le sens... Et moi, ça me parlait beaucoup, étant dans le domaine aussi un petit peu avec Will.i.tel.com, où on parlait justement dans ce livre, il parlait, je n'ai plus le nom du livre, mais finalement, l'idéal serait un data center quasiment dans chaque ville, voire parfois dans des communes, qui est au sous-sol à un endroit. et puis qui en fait réutilise la chaleur pour l'envoyer vers les différents logements, des panneaux solaires un peu partout, qui vont justement produire de l'énergie pour ces data centers, etc. L'eau réutilisée. Et puis là, c'est ce que vous avez fait avec ce data center en début d'année. C'est ce que vous continuez à faire avec le prochain data center qui sera construit. Et en fait, ce qui est dommage, c'est que pas tous les data centers sont construits comme ça, alors que... sur le long terme, il y a un réel, si on veut parler financièrement, il y a un réel retour sur investissement ?

  • Marc Oehler

    Clairement, et ça c'est quelque chose qu'on aimerait que ça change. On se bat pour que ça évolue. Le projet, donc le D4, le data center qu'on a inauguré cette année, ce projet est open source. C'est-à-dire que tous les recherches qu'on a fait, les plans, les metrics, on a tout rendu open source sur le site d4project.org. Donc si un jour un concurrent souhaite faire un datacenter comme nous, il peut aller là-dessus, il va s'éviter beaucoup de recherches, beaucoup de frais, d'études, parce qu'on a vraiment tout rendu disponible. Et ce qu'on souhaiterait c'est qu'à l'avenir, c'est que la loi exigent que les data centers soient faits comme ça à l'avenir et qu'on arrête de créer des data centers. Aujourd'hui je vois et ça me choque qu'on a encore des fois des pages de vente data center qui s'ouvrent où ils disent data center à 17 degrés, 18 degrés mais il n'y a plus besoin aujourd'hui en fait c'est fini les serveurs tournent avec une chaleur beaucoup plus haute les arguments ça devrait être justement l'efficience d'utilisation de l'eau ça devrait être l'efficience énergétique voire mieux la récupération énergétique ça devrait être ça les critères. Aujourd'hui, on vend des critères qui sont obsolètes, tout simplement. À part la sécurité qui est toujours revivante entre avant et maintenant, ça c'est non négociable. Mais le reste, aujourd'hui, un data center ne doit plus être fait comme à l'époque. On en voit encore sans arrêt des projets. On entend parler, il y a quelques années, Microsoft qui avait balancé un data center sous l'eau. Tous les médias relaient l'info comme quoi c'est génial, mais c'est totalement pourri. Et il faut arrêter de relayer ce genre de trucs. pensée vertueuse et ça devrait être obligatoire.

  • Bryan Umana

    On a parlé de Boris à plusieurs reprises. Aujourd'hui, est-ce que toi, c'est un mentor ? Comment est-ce que vous fonctionnez ? Est-ce que vous êtes en duo ? Quel est son rôle pour toi ? Ou l'inverse ?

  • Marc Oehler

    Je pense qu'on se complète très bien. On a les deux des forces, on a les deux des arguments en notre faveur. On a aussi les deux des défauts, on se complète aussi là-dessus. Lui, il est aujourd'hui directeur stratégique, donc il voit vraiment la vision d'Infomaniac demain, après-demain, etc. Moi, comme ça, je peux vraiment me concentrer sur le présent, sur où est-ce qu'on va, qu'est-ce qu'on fait là aujourd'hui. attention le projet là qui est sorti dans trois mois et lui pense un peu plus loin il pense au futur data center et heureusement j'ai déjà beaucoup de boulot avec le quotidien là donc heureusement qu'ils pensent aux prochains data center heureusement qu'ils pensent à tout ça et en parallèle pour moi c'est aussi un mentor comme je disais avant dans le sens où des fois je me pose des questions où je fais des choix qui peuvent parfois être un peu un peu radicaux et je vais je vais le je vais le voir Et des fois, je lui pose des questions. Je lui dis, j'ai l'intention de faire ça, qu'est-ce que tu en penses ? Alors souvent, il me dit, ok, c'est cool, bien joué, ou des trucs comme ça. Mais c'est aussi important d'avoir quelqu'un qui va donner un avis clairement sincère et complètement en faveur de la boîte. Il n'y a aucun égo, ça c'est sûr. Et qui en plus est directeur au supérieur arché, ce qui fait que vraiment, il ne va pas se gêner non plus. Donc pour moi, c'est hyper complémentaire. Il y a plein de choses qu'on fait ensemble au quotidien. Comme je disais, l'évaluation des conceptions, là il est présent, en tout cas moi, il y a des produits sur lesquels il est beaucoup plus impliqué, plus fort, il est plus présent que moi physiquement et mentalement à ce moment-là, et d'autres ça va être moi, on se complète bien là-dessus. Et ça permet aussi, comme je disais avant, l'idée de ne pas devenir un vieux con, il est plus détaché du quotidien comme ça, donc ça permet aussi d'avoir plus de recul. Merci. Quand moi je suis un peu, ce truc qui revient, qui revient, qui revient, qui revient, lui il arrive en mode, eh tranquille, parce qu'il a moins l'émotion dedans, pour moi c'est important d'avoir ça et je suis aussi très très content que ça ait commencé comme ça, parce que si à l'époque il m'avait dit, tiens les clés, moi je me casse, ça aurait été compliqué, j'ai pu apprendre, ça me permet aussi un peu de savoir que j'ai pas. Tout repose exclusivement sur moi. C'est un super équilibre et je suis très satisfait de ça. Ça évolue. On voit aussi qu'il me fait complètement confiance. Je suis très libre de plein de choses. Je le tiens au courant. Il faut savoir qu'étant donné qu'il est propriétaire d'entreprise, il est aussi président du conseil d'administration. De toute façon, il y a aussi ce reporting. On se voit toutes les semaines. officiellement pour parler de tout mais en fait on se voit tous les jours tous les jours on parle on discute et puis et puis on parla des produits des évolutions il fait aussi énormément de feedback d'input il a aussi un niveau d'exigence élevé il va pas il va pas abandonner c'est à dire que si un truc qui le déplaît et que pour tout le monde ça n'a pas d'impossibles et que même tout le monde m'a convaincu que c'est impossible il va dire non non mais on va le faire ça aide beaucoup et puis ouais il est Je pense qu'on se compète super bien.

  • Bryan Umana

    Je change un petit peu de sujet, mais qu'est-ce que tu dirais aux marques de 2004 ? Si tu veux lui parler.

  • Marc Oehler

    Je dirais Ausha, ça va être cool. Je dirais que tu as fait le bon choix. J'ai quand même beaucoup de chance d'être là aujourd'hui. J'ai beaucoup d'avoir postulé ici, qu'on m'ait pris, que j'ai été à la hauteur de ce qu'on attendait à l'époque, que finalement tous les efforts que j'ai faits, des fois justement quand on remonte des choses... que tu n'as jamais de feedback, des trucs comme ça, mais je n'ai jamais lâché l'affaire aussi, je dirais aux marques de 2004, tiens, ça marchera au bout d'un moment. Donc, voilà, c'est ça, persévère, exactement.

  • Bryan Umana

    Il y a eu des doutes parfois, des remises en question ?

  • Marc Oehler

    Oui, j'ai fait près de dix ans au support sans réelle évolution. Au début, forcément, au bout d'un moment, je me dis, mais est-ce que c'est toujours ce que je vais vouloir faire plus plus tard ? Prendre des téléphones, répondre aux clients, c'est super cool. De voir plein de personnes indépendantes qui ont des soucis différents, c'est super. Mais des fois, il y a des triggers comme ça, des choses qui reviennent tout le temps. Et ça, c'est usant. Et là, des fois, effectivement, quand ça fait quelques années qu'on le fait, on se dit peut-être qu'on aimerait faire autre chose une fois. Mais j'ai toujours eu la passion, finalement, de ce que je fais. De nouveau, d'Internet, comme je disais, ça m'a... toujours permis de de de persévérer on peut dire et puis et puis à un moment donné ça a bougé il ya aussi l'organisation de l'entreprise qui a changé les produits qui ont évolué ce qui fait aussi que le boulot il serait invente J'étais assez bon aussi dans le métier. Je me lance des fleurs. Mais je répondais bien aux questions. Mes collègues venaient me voir, me poser des questions. Donc ça donne aussi une sorte de confort. C'est sûr que c'est agréable quand les gens viennent te poser des questions parce qu'ils savent que tu maîtrises le sujet. Donc ça, ça a aidé aussi à accomplir un peu certains doutes à un certain moment.

  • Bryan Umana

    Et on revient peut-être au tout début de l'épisode, ton enfance. parce que Donc ça, on ne l'a pas dit. On avait parlé avec Boris l'année passée. Boris n'a pas fait de hautes études. Je crois que votre CTO non plus. Il y a pas mal de personnes comme ça. Et toi, tu fais partie de ces personnes-là aussi.

  • Marc Oehler

    Oui. Le CTO, il a quand même fait le PFL. Ah, le CTO. Mais pas en informatique.

  • Bryan Umana

    Pas en informatique.

  • Marc Oehler

    Il n'a pas de hautes études d'informatique. Mais si tu lui parles, tu verras que c'est comme s'il avait fait.

  • Bryan Umana

    Oui, bon, finalement, c'est... C'est comme Boris, comme toi, c'est d'autodidacte, de la passion, etc. Et ça peut faire plus. Je dis ça peut parce que je n'ai pas non plus envie de cracher sur les études. Il n'y a pas une façon de faire. Et c'est ça que je trouve important de relever. C'est qu'on peut ne pas faire d'études. Si on a la passion et envie d'avancer, c'est possible. On peut aussi faire des études. De toute façon, il faut quand même aussi de la passion et envie d'avancer. Et puis, on peut atteindre nos objectifs.

  • Marc Oehler

    Après, on vient aussi d'une... Moi, j'ai 41 ans, comme je disais. René, je crois qu'il a 45. Donc, René Lurian, notre CTO. Boris, il a autour des 50. C'est une période aussi où il y avait moins d'études d'informatique qu'aujourd'hui. Il y avait aussi moins de diversité. Aujourd'hui, on a l'école 42. À l'époque, je l'aurais fait, cette école 42. Ça aurait été mon rêve, mais ça n'existait pas. Quand on est, en l'occurrence pour moi et un peu Boris aussi, quand on n'est pas super académique, c'est pas vraiment notre truc d'écouter les gens parler et d'apprendre. Autant on adore apprendre les deux, on lit des revues scientifiques, des trucs comme ça, donc on aime apprendre, mais c'était peut-être la façon qu'on nous apprenait qui n'était peut-être pas idéale. Ce qu'on a retrouvé ici, c'est qu'ici on fait, c'est vraiment le changement. À l'école, t'apprends beaucoup. C'est un certain rythme, là je parle vraiment pour moi, où je trouvais toujours un peu, enfin tu parles pendant trois mois de la même chose, on l'a compris au bout d'un moment, donc c'est un peu embêtant. En fait, tu arrives à Infomaniac et là tu fais quoi, et chaque chose que tu fais a une réelle conséquence, mais ça change tout. C'est hyper motivant et après tu as ta curiosité qui fait que tu es autodidacte et que tu évolues.

  • Bryan Umana

    On est malheureusement rattrapé par le temps. Je voulais juste revenir par rapport au marathon de Chicago. Donc, tu cours, tu l'as dit, tu fais du vélo. Est-ce qu'il y a d'autres activités que tu veux faire ? Je sais, je l'avais déjà entendu. Tu es fan de basket, de sport de manière générale. Tu as dit que ça t'aidait, typiquement le vélo et la course, pour réfléchir. Ce marathon de Chicago, c'était le premier, c'était un objectif, tu t'es fixé ?

  • Marc Oehler

    C'était un objectif. En fait, dans cette entreprise-là, il faut que vous voyez qu'il y a plein de sportifs.

  • Bryan Umana

    Il y a un coureur. Il y a plusieurs.

  • Marc Oehler

    Il y a justement Swan Blanc qui est ingénieur IA. Lui, il est marathonien, il vise de se qualifier aux Jeux Olympiques. Il est en dessous des 2h15 autour de ça.

  • Bryan Umana

    C'est le temps que tu as fait à Chicago. Oui exactement,

  • Marc Oehler

    je l'ai mis 5 minutes. Il y a René Lurian, notre CTO, qui a fait l'UTMB, qui va aller sortir en vélo, il va aller boire un café en Italie. Il y a du gros niveau, il y a des triathlètes, il y a de tout. Donc ça c'est motivant d'avoir des gens autour. Je me suis dit un jour, pourquoi je ne le ferais pas ? Je me suis dit, dans ma quarantaine, je vais faire un marathon, je vais m'inscrire à un major. Donc les Majors, c'est les six grands marathons. Il y a Berlin, Londres, Chicago, New York et Tokyo. Et je crois que je n'oublie rien. Boston et je vais être tiré au sort il y a peut-être une chance sur 15 sur 20 d'être tiré au sort et un soir je couchais mes gamins et en même temps je lui disais allez je m'inscris on verra bien et j'étais tiré au sort et là je me suis dit oh là là j'étais absolument pas prêt je courais pas j'ai fait je me suis blessé dans l'entraînement enfin c'était vraiment une purge l'entraînement mais voilà je l'ai fait j'ai fini Et c'était cool alors j'ai fait un temps tout pourri je vais pas le dire mais j'ai fini en pleine forme du coup le soir j'ai pu aller voir un match de basket j'étais content Le sport en général Alors pas le Chicago, là c'est plus un défi personnel Mais le sport en général C'est quelque chose qui permet vraiment de se détendre Je pense que Sans ça, la tension elle monte Et de pouvoir faire Courir, faire du vélo Faire du basket Je fais plein d'autres choses, j'ai fait de la boxe Pendant des années Tout ça ça permet de se défouler D'avoir vraiment une heure, une heure et demie Enfin, pas pour la course et le vélo, c'est quand même plus long, mais où tu es vraiment détendu. Et là, pour le coup, tu ne peux vraiment pas penser à autre chose. Donc, tu es vraiment bloqué sur le truc et ça détend. Je fais plein de choses en parallèle. Je suis un peu un passionné compulsif. Je vois un truc, j'adore, je fonce dedans. Et puis après, quelques mois, j'oublie.

  • Bryan Umana

    Ok. Et sport, vous avez une salle aussi, une salle de fitness ici. Tu en fais combien de fois par semaine ? Tu t'imposes une certaine discipline par rapport à ça. Et ça, depuis tout le temps ? Depuis tout le temps, tu fais du sport et tu gardes ça ?

  • Marc Oehler

    On va dans les trucs très personnels, mais je suis un gros mangeur, donc il faut que je fasse du sport, parce que sinon je gonfle. Et pendant un certain temps, j'avais bien gonflé, donc là, il fallait que je dégonfles aussi un peu. J'ai toujours fait du sport, en fait. Même à la période où j'étais au sommet de ma rondeur, je faisais déjà du sport, de la boxe, etc. À part pendant le Covid, où c'était déjà plus compliqué. Là, je ne courais pas du tout. mais oui je fais au minimum trois trois séances de course à pied par semaine et puis mais sinon je rajoute souvent d'autres trucs en parallèle où je vais faire du tennis je faisais de la boxe aussi un moment jusqu'à quatre fois par semaine j'essaye de faire pas mal ok marc

  • Bryan Umana

    j'ai un concept ou un une ancienne invité pose une question à futurs invités et donc voici la question quel conseil donnes tu souvent et que tu n'arrives pas à appliquer ?

  • Marc Oehler

    Il y en a sans doute plein, mais comme ça, c'est dur d'arriver à l'heure. Oui, je pense que ça peut être un bon exemple parce que j'insiste beaucoup sur la rigueur, en fait, ici, sur le fait que quand on s'engage à faire quelque chose, on le fait, on le tient, d'avoir un peu cet esprit pro parce que vu qu'on est... quand même très cool en parallèle, il y a des gens qui confondent un peu. Il faut être très pro et typiquement, je ne suis jamais ponctuel.

  • Bryan Umana

    Aujourd'hui, tu es à l'heure. Thomas m'a dit qu'il y a 10h15, tu es arrivé à 10h.

  • Marc Oehler

    C'est parce que j'étais stressé un peu, du coup, j'anticipe plus. Ce que j'ai donné comme exemple, c'est un peu bidon, mais je ne sais pas.

  • Bryan Umana

    À tes enfants, il y a un truc ?

  • Marc Oehler

    De... non. C'est dur.

  • Bryan Umana

    T'es irréprochable avec tes enfants ? Ah non, pas du tout, pas du tout.

  • Marc Oehler

    Non, il y a des choses où je sais que je ne suis pas du tout irréprochable, mais je ne dis pas aux autres de l'être. Mais c'est notamment, par exemple, avec mes enfants, des fois je perds patience, quand ça clique dans tous les sens, puis je ne sais pas combien de temps, ça monte d'un coup. Et je sais qu'il faudrait que je sois plus calme. Et puis ça, ma femme me dit, mais c'est là qu'il faut que tu prennes le relais, tu dois être calme. au moins ça m'énerve c'est un peu ce genre de choses En fait, on me dit des conseils que je n'applique pas. C'est plus ça, je pense.

  • Bryan Umana

    Je pense que c'est un bon exemple, le fait d'être ponctuel. La ponctualité. Parce que je me reconnais un peu dans ce que tu dis. Souvent, je me dis, là, ça passe encore. Encore cinq minutes, je termine ça à fond, je fais. Puis en fait, après, ça déborde un petit peu sur le reste. Et après, ce qui est paradoxal, c'est... Je n'arrive pas à l'heure parce que je glandais ou quoi que ce soit. C'est juste que tu as envie de terminer ce truc ou tu te dis justement peut-être que tu t'estimes un peu mal.

  • Marc Oehler

    C'est ça. Tu penses d'un jour que tu veux un moment que tu peux faire, traverser la ville en 10 minutes, ça passe, pas de problème.

  • Bryan Umana

    Oui, exactement. Marc, encore une fois, le temps nous rattrape. Ma dernière question, qu'est-ce que le succès pour toi ?

  • Marc Oehler

    Je pense que le succès c'est juste d'être heureux. C'est un peu bidon ce que je vais dire, mais c'est le plus important. C'est de se lever, d'être content. Moi c'est vraiment ça. Des gens vont baser le succès sur l'argent, sur la notoriété, sur je ne sais quoi. Moi, je suis juste content. Donc, c'est bien. C'est d'être accordé avec ses valeurs aussi. Je n'ai pas besoin de me trahir pour faire ce que je fais aujourd'hui. Et ça, c'est aussi super cool. Donc, je dirais que c'est ces deux choses.

  • Bryan Umana

    Et si tu avais un conseil pour une... pour un jeune ou un moins jeune qui veut se lancer, qui se pose des questions, est-ce que je dois vraiment continuer, j'ai l'impression que j'ai pas de retour par rapport à ce que je fais, alors que j'ai l'impression que je le fais bien, tu vois, un peu par rapport à ce que tu disais, où il y a eu parfois des doutes, qu'est-ce que tu dirais à cette personne-là qui doute un petit peu ?

  • Marc Oehler

    Je dirais de bouger, en fait, c'est le... Le pire, c'est d'accepter et de rien faire. Si la situation ne te convient pas, change. Fais autre chose, en fait. Après, quand on dit un jeune, je pense que c'est quelqu'un qui est en début de carrière. 20, 25, 30, tu peux changer. Après, tu commences à avoir des obligations et ça devient plus compliqué. Et puis après, c'est trop tard. Donc, il faut y aller. Et on parlait avant de persévérance. Je pense que ça fait partie aussi. Mais voilà, de ne pas... De ne pas tomber dans une routine qui nous déplaît. C'est bête. Je disais avant qu'on travaille 8 heures par jour, 5 jours par semaine. Il faut aimer ce qu'on fait. Donc, sois au moins sûr d'aimer ce que tu fais. C'est important.

  • Bryan Umana

    Marc, est-ce qu'il y a un élément qu'on n'aurait pas mentionné, qui te tenait à cœur de partager aujourd'hui ?

  • Marc Oehler

    Je crois qu'on a été très complets. Donc, non. Après, on pourra peut-être un jour faire une version 2. Avec grand plaisir. On pourra avoir d'autres thèmes.

  • Bryan Umana

    Merci beaucoup, Marc.

  • Marc Oehler

    Merci à toi.

  • Bryan Umana

    C'était un grand plaisir pour moi.

  • Marc Oehler

    Avec plaisir, merci.

  • Bryan Umana

    A bientôt.

  • Marc Oehler

    A bientôt.

  • Bryan Umana

    Ciao, ciao. Merci d'avoir écouté l'épisode en entier. Pour m'aider à continuer, je te demande une seule chose. Abonne-toi au podcast sur ta plateforme préférée, sur Spotify ou Apple Podcast par exemple, et sur YouTube. N'oublie pas de donner ton avis en le notant avec la meilleure note possible et de le partager autour de toi. C'est ce qui m'aide à continuer. On se retrouve en janvier 2026 pour le premier épisode de l'année. Ciao, ciao.

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