- Speaker #0
Je voulais approfondir certains thèmes que tu as abordés dans le livre justement. Il y en a un qui me parle beaucoup, c'est les arguments d'autorité. Parce que je crois que j'avais dû voir passer un de tes post-linked-in où tu en parlais. Et puis dans ton post-linked-in, comme moi je l'avais lu ou compris, c'était plutôt négatif. Enfin négatif dans le sens, attention à ne pas trop utiliser d'arguments d'autorité. Et puis, quand je dis que ça me parle, c'est parce que les arguments d'autorité, moi, j'aime beaucoup. Bien sûr. J'aime bien pouvoir citer une personne. Typiquement, maintenant, avec, si je ne dis pas de bêtises, tu seras le 51e épisode, donc 51e invité. Bon, tu l'as été de quoi, mais disons, voilà, il y aura 51 épisodes, donc tu seras encore une fois le 51e épisode. Donc, en fait, au lieu de citer des Barack Obama, des Schwarzenegger, des Elon Musk ou autre, Maintenant, si je peux citer ce que certains de mes invités ont eu, en plus d'être un argument d'autorité, parce que mes invités ont une certaine autorité dans un domaine, dans une expertise précise, il y a un côté qui m'approche plus de ces invités. Il me l'en dit à moi, c'est pas Obama qui ne m'a rien dit du tout. Alors que toi, tu m'as dit l'argent est l'ombre de la compétence, je pourrais dire Mathieu, Marc... C'est pour ça que ça me parle pas mal. Et je voulais savoir, dans le livre, tu ne le décris pas comme moi je l'avais lu sur LinkedIn, ou compris encore une fois. Mais là, tu le dis plutôt, c'est intéressant d'utiliser, mais tu tires quand même une sonnette d'alarme. Attention à ne pas trop l'utiliser quand même. Qu'est-ce que tu peux dire par rapport aux arguments d'autorité ? Encore une fois, qui est typiquement le fait de citer une personne ou une phrase qu'une personne...
- Speaker #1
Oui, c'est une citation. Lorsque vous citez un rapport, lorsque vous citez ce qu'a dit un grand chef d'État, peu importe, c'est qu'on amène de l'autorité dans le discours. C'est ce mécanisme-là, c'est assez simple. Sur LinkedIn, quand j'en parle, c'est souvent en réaction à l'utilisation, que ce soit en politique... d'un argument d'autorité que j'ai repéré. Et le problème, c'est que l'argument d'autorité est rattaché au monde des sophismes, c'est-à-dire des raisonnements trompeurs. Pourquoi ? C'est parce que souvent, on essaie de faire passer un propos comme vrai parce qu'une autorité l'a dit. Ce qui est complètement absurde. Je veux dire, Elon Musk, dans le monde du business, il a dit plein de choses. On l'a vu aujourd'hui, il faut s'en méfier à cause des fake news, etc. Donc, on ne peut plus... rattacher l'autorité d'Elon Musk à la véracité d'un propos. Et souvent les gens c'est ce qu'ils essaient de faire. Non, c'est pas moi qui le dis, c'est Winston Churchill, tu sais. Ok, d'accord. Et ça, il faut faire attention. Par contre, l'être humain est très réceptif à l'autorité. Nous sommes des animaux, donc nous la hiérarchie, on en a quand même besoin dans la vie. Je pense que quand tout est plat, c'est pas gérable. Et même quand tu regardes un peu les études en psychologie sur le rapport à l'autorité, Il est extrêmement important pour avancer. Il y a des gens qui n'ont pas envie de diriger, qui ont besoin. Moi, je veux faire mon petit taf, je veux qu'on me dise quoi faire, etc. Donc, si tu veux, l'autorité, on peut l'utiliser convenablement parce que certaines personnes ont besoin d'entendre cette autorité. Je vais te donner un exemple très concret. Tu vas aller voir des investisseurs, le fameux pitch, le fameux discours commercial. C'est clair que si tu as déjà eu des clients, si tu as déjà eu une autorité dans ton domaine, si tu as déjà eu des investissements d'une grande banque, c'est intéressant. Et derrière cette autorité, il y a ce qu'on appelle en rhétorique le paradiscursif, c'est-à-dire c'est de la fusion d'images. Donc si moi maintenant je te dis que je travaille sur trois continents avec telle entreprise, une entreprise dans le luxe qui fait des milliers de collaboratrices et collaborateurs dans le monde. tu vas te dire, ok, cette entreprise-là, elle a tel qualificatif, telle qualité, Mathieu bosse avec, donc Mathieu se rapproche de ses qualités, de ses qualificatifs. C'est aussi à ça que ça sert l'autorité. Donc dans le monde de la vente, oui, tu peux citer. Après, il y a ce qu'on appelle, le monde anglophone appelle ça du name dropping, c'est quand ça devient presque une passion pour certains. Donc ils lâchent des noms. Ah mais lui je connais, lui je connais, lui j'ai bossé avec lui, j'ai bossé avec elle. Elle, elle est dans mes contacts, regarde, j'ai son numéro, etc. Et là, on tombe dans l'excès parce que ça aveugle l'émetteur du message. L'émetteur du message tombe complètement amoureux de ce qu'il dit. Et ça, tous les excès sont à fuir. Donc l'argument d'autorité, pourquoi il est rattaché au monde du sophisme, c'est parce que souvent, on essaie de faire passer en force un message au prétexte que... Il y a de l'autorité, mais de temps en temps, ça peut faire du bien, sachant qu'on a besoin de street cred, comme on disait. Et puis RTS et Roll, c'est des arguments d'autorité, mais je les assume à 101%.
- Speaker #0
Tu parles beaucoup d'un fléau en entreprise que je t'ai entendu dire, que tu cites et mentionnes dans ton livre. Le flot de paroles incessants.
- Speaker #1
Oui, il y a des gens qui n'arrivent pas à s'arrêter. Il y a des gens qui n'arrivent pas à s'arrêter. Alors soit c'est parce qu'ils tombent amoureux de ce qu'ils disent. Et puis finalement, ils parlent, ils parlent, ils parlent et ils s'écoutent parler. Et c'est ce que je dis, c'est le danger. C'est quand la parole commence à caresser l'oreille de celui qui la prononce. C'est justement que tu commences à être dans le mauvais camp. Et après, il y a des gens par stress aussi, par peur du vide. Aujourd'hui, on vit dans un monde très productif. Ça veut dire qu'aujourd'hui, envoyer un camion... à 50% rempli pour une livraison, ça paraît absurde. Et le parallèle à la communication, il est évident. C'est-à-dire que le silence paraît absurde. On a besoin de le combler. Tu vois, ce vide, on a besoin de le combler. Donc, beaucoup de monde comble le vide, pose une question, n'attendent pas suffisamment longtemps, donc répondent à la question qu'ils ont posée. Et puis ça, c'est ce stress, des fois, qui appelle ce flot incessant de paroles. Et il y a un petit truc que vous pouvez tester, enfin, ceux qui écoutent peuvent tester. Nous n'arrivons pas à ce flot. plus à faire des phrases claires, concises, précises. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, comme on ne structure plus sa pensée, quand on parle, on ne met pas un terme à sa phrase avec une sonorité adaptée. À la fin d'une phrase, il y a quoi ? Il y a un point, donc c'est Bonjour, je m'appelle Mathieu. Mais les gens, vu qu'il n'y a pas de structure, c'est Bonjour, je m'appelle Mathieu, j'ai 33 ans. Et en fait, on remonte chaque fois l'intonation, ce qu'appelle la suite, et on ne sait même plus quand il faut s'arrêter. Et ça... C'est un petit exercice que vous pouvez faire à la maison. C'est juste de vous entraîner à parler et à terminer vos phrases par un point. Et non pas par un point, parce que finalement, ça appelle un discours interminable.