Speaker #0Bonjour à tous et à toutes, et bienvenue sur Bulles de vie, le podcast qui éclaire les facettes du handicap, avec des témoignages réels et des discussions enrichissantes. Aujourd'hui, plongeons dans le monde de l'emploi des auxiliaires de vie à domicile. Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Bulles de Vie, le podcast où nous éclatons les bulles de préjugés pour laisser place à un regard neuf sur le monde du handicap. Je m'appelle Jenny Madani, je suis lourdement handicapée, mariée depuis 15 ans, maman d'une petite fille de 10 ans et je suis entrepreneur à plein temps. J'ai décidé de mettre mes années d'expérience personnelle et professionnelle à profit en devenant... Consultante handicap et coach pour les personnes handicapées. À travers ce podcast, je souhaite éveiller les consciences de ceux qui ne côtoient pas forcément le handicap au quotidien. Alors rejoignez-moi chaque semaine pour une nouvelle bulle de vie où nous apprendrons, grandirons et évoluerons ensemble. Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Bulles de vie, le podcast qui parle du handicap et bien plus. Aujourd'hui, je vais explorer les réalités de l'emploi des auxiliaires de vie à domicile, un sujet essentiel qui touche de nombreuses familles et individus. Commençons par comprendre les trois principaux modes d'organisation pour l'emploi d'auxiliaires de vie. Il existe le prestataire de service, le mandataire, l'emploi direct. Personnellement, j'utilise depuis plusieurs années l'emploi direct. En tant que particulier employeur, je gère directement mes auxiliaires de vie. Cela implique certes des responsabilités juridiques et des charges financières, comme les frais de licenciement, les dépenses liées à la médecine du travail, ou encore les bons de transport. Les salaires et les charges patronales sont en grande partie subventionnés par les conseils généraux. Pour vous donner une idée, employer des auxiliaires de vie 24h sur 24 représente environ 12 000 euros de salaire mensuel sans compter les charges patronales. Là où la situation se complique, c'est lorsqu'il est nécessaire de se séparer d'un employé. Toutes ces charges annexes peuvent devenir un véritable casse-tête. Par exemple, une de mes connaissances a récemment dû renoncer à déménager après avoir calculé les coûts de licenciement à environ 9000 euros. Une somme énorme par rapport à son allocation d'adultes handicapé de 900 euros par mois. Un autre exemple frappant concerne une auxiliaire de vie qui s'est blessée hors du travail et a été déclarée inapte. Les frais de licenciement se sont élevés à 14 000 euros environ. Imaginez la difficulté de couvrir de telles sommes sans revenus importants. Prenons l'exemple également de la médecine du travail. Dans mon département, il faut débourser 80 euros par salarié chaque année. Avec 18 salariés embauchés au fil de l'année, bien sûr pas tous en même temps, les coûts s'additionnent vite. J'ai tenté de négocier pour ne payer que pour trois employés fixes, mais cela a été refusé. Récemment, le Conseil Général a même baissé le tarif horaire net. Sachant que nous ne pouvons pas diminuer le taux horaire sans l'accord du salarié, cela m'oblige à payer de ma poche environ 5 centimes par heure. Cela semble peu, mais ça représente environ 20 euros par mois pour 430 heures. Et pour ceux qui nécessitent un accompagnement constant, ces coûts deviennent encore plus pesants. Beaucoup me conseillent alors de me tourner vers un prestataire de service. Mais là aussi, le manque de personnel est un problème récurrent. Je ne parle même pas de personnel qualifié. Concernant le mandataire, bien qu'il allège le fardeau administratif, il laisse toujours la responsabilité finale à l'employeur, ce qui peut conduire à des complications imprévues. Sachant que, au 1er février 2024, le taux horaire pour un prestataire de services est de 23,50 euros minimum contre 17,35 euros pour l'emploi direct. Il suffirait de mettre cette différence de 6,15 euros minimum par heure dans une enveloppe budgétaire liée aux frais annexes de l'emploi direct. Ainsi, lorsqu'un particulier employeur aurait des frais liés à l'emploi de son salarié, il pourrait faire une demande auprès de la MDPH pour que ces frais lui soient remboursés. Alors je précise, la MDPH, c'est la maison départementale des personnes handicapées. Il y en a une par département. Malheureusement, malgré plusieurs discussions avec des représentants politiques, peu de solutions concrètes ont été mises en place pour soulager les employeurs comme nous des charges supplémentaires. Depuis deux ans, le taux horaire net est passé de 9,62 à 11,76 euros. C'est génial pour les salariés, mais beaucoup moins pour nous employeurs. En effet, les indemnités de licenciement augmentent et les charges annexes ne sont toujours pas remboursées. Dans certains départements, les MDPH acceptent qu'une partie du salaire versé à l'employeur puisse être utilisée pour payer les charges annexes. Malheureusement, ce n'est pas le cas de tous les départements. La solution souvent envisagée est le recours au prestataire de service. A une époque, il fut même envisagé de supprimer l'emploi direct. Sauf que le prestataire de service n'apporte pas de solution concrète pour une personne active comme le sont la plupart des personnes handicapées. En effet, il est très compliqué d'avoir recours à un prestataire de service pour pouvoir partir en vacances loin de son domicile. À moins d'avoir recours à celui-ci sur place. Déjà qu'il est difficile d'obtenir du personnel à son domicile, je vous laisse imaginer pendant une semaine de vacances. Comme je vous l'ai signifié précédemment, ils manquent cruellement de personnel. De nombreuses personnes me signifient que leurs prestataires ne trouvent jamais suffisamment de personnel. Elles sont donc obligées de retourner dans leur famille le temps d'un week-end, par exemple, car il n'y a personne pour s'occuper d'elles. J'en ai fait moi-même l'expérience dernièrement. Je recherchais des personnes pendant un mois pour rester avec moi la nuit. J'ai appelé un prestataire, il ne m'a trouvé personne. Finalement, j'ai recruté moi-même. Je pense qu'il est crucial de continuer à discuter de ces questions, de partager nos expériences et de chercher ensemble des solutions pour améliorer le quotidien de ceux qui dépendent de ces services essentiels. Partagez vos histoires et vos idées avec moi et ensemble, explorons des voies pour un avenir plus inclusif. Merci de m'avoir écouté et à très bientôt pour un nouvel épisode de Bulles de Vie. J'espère que ce dernier épisode de Bulles de Vie vous a enchanté. Votre avis est précieux, alors n'hésitez pas à partager vos réflexions et commentaires sur la plateforme où vous suivez ce podcast. De plus, je vous encourage chaleureusement à faire découvrir cette expérience à vos proches, afin qu'eux aussi puissent s'ouvrir au monde du handicap. J'ai hâte de vous retrouver très bientôt pour un nouvel épisode de Bulles de Vie. Restez à l'écoute et continuons ensemble à créer un monde où chacun est traité avec équité et considération. À bientôt !