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Capital Humain

Comprendre et alléger la charge mentale

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29min |20/08/2025
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Description

🎙 Capital Humain – Épisode spĂ©cial : Comprendre et allĂ©ger la charge mentale

Bienvenue dans Capital Humain, le podcast qui place l’humain au centre de la performance. Je suis Magaly SimĂ©on, ancienne dirigeante, membre de Comex dans de grands groupes et aujourd’hui coach. J’ai vu Ă  quel point les Ă©quipes, le capital humain, peuvent transformer une entreprise. Mais j’ai aussi constatĂ© combien la rĂ©alitĂ© est parfois difficile : attirer et garder les meilleurs talents, Ă©viter les dĂ©parts inattendus, donner envie Ă  chacun de se lever chaque matin avec l’énergie de donner le meilleur de soi
 Ce sont des dĂ©fis universels.

Dans ce podcast, je partage avec vous des témoignages inspirants et vrais, ainsi que des stratégies concrÚtes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succÚs.

👉 Dans cet Ă©pisode, nous allons explorer un sujet qui nous concerne toutes et tous, dans notre vie professionnelle comme personnelle : la charge mentale.
Ce poids invisible qui s’accumule au fil des journĂ©es, entre la gestion de nos vies, de nos responsabilitĂ©s et de nos attentes, est devenu un vĂ©ritable enjeu de sociĂ©tĂ©. Il touche particuliĂšrement les femmes, mais aucun salariĂ©, aucun manager, aucune organisation n’y Ă©chappe vraiment.

Pour cet Ă©tĂ©, j’ai choisi de rééditer les Ă©pisodes que vous avez le plus aimĂ©s sur ce thĂšme. Parce que la charge mentale n’est pas une fatalitĂ©, et que chacun peut apprendre Ă  mieux la comprendre, Ă  la partager et Ă  trouver des clĂ©s pour l’allĂ©ger.

💡 À travers ces rediffusions, vous allez dĂ©couvrir :

  • Des tĂ©moignages forts qui mettent des mots sur ce que beaucoup ressentent sans toujours l’exprimer

  • Des Ă©clairages concrets pour analyser et identifier vos propres sources de charge mentale

  • Des outils et des stratĂ©gies pour retrouver de la sĂ©rĂ©nitĂ©, de l’équilibre et du plaisir, au travail comme dans la vie personnelle

Que vous écoutiez pour la premiÚre fois ou que vous choisissiez de réécouter ces épisodes, je suis convaincue que vous y trouverez une valeur nouvelle, adaptée à vos propres défis du moment.

âžĄïž Abonnez-vous pour ne manquer aucun Ă©pisode de Capital Humain, et profitez de l’étĂ© pour prendre soin de vous, recharger vos batteries
 et pourquoi pas, commencer Ă  allĂ©ger votre charge mentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Capital Humain, je suis Magali SimĂ©on, ancienne dirigeante, membre de Comex dans des grands groupes et coach. J'ai vu Ă  quel point les Ă©quipes, le capital humain peut transformer une entreprise. Mais la rĂ©alitĂ© est parfois difficile. Est-ce que vous avez du mal Ă  attirer ou garder les meilleurs talents ? Est-ce que vous ĂȘtes parfois frustrĂ© devant certains dĂ©parts ? Ou est-ce que vous vous demandez combien de vos salariĂ©s se lĂšvent chaque matin avec l'envie de donner le meilleur d'eux-mĂȘmes ? Dans ce podcast, nous proposons des histoires inspirantes et vraies, des stratĂ©gies concrĂštes pour transformer votre capital humain en un vĂ©ritable levier de succĂšs. Alors, est-ce que vous ĂȘtes prĂȘts Ă  transformer ou amĂ©liorer votre approche ? Abonnez-vous et rejoignez-moi chaque semaine pour partager vos dĂ©fis et cĂ©lĂ©brer vos succĂšs. La charge mentale, la gestion de nos vies, la gestion de nos attentes sont des sujets qui nous prĂ©occupent beaucoup. Alors, pour cet Ă©tĂ©, Nous avons choisi de rééditer les Ă©pisodes sur ce sujet-lĂ  que vous avez le plus aimĂ© pour que vous puissiez en profiter une deuxiĂšme fois, une troisiĂšme fois, autant de fois que vous voulez. Je vous souhaite une trĂšs bonne Ă©coute.

  • Speaker #1

    Bonjour dans notre podcast Top Ă  la charge mentale. DĂ©busquer tous les endroits oĂč il y a la charge mentale, comprendre ce qui se passe, comprendre comment on peut faire pour gagner en confort, c'est l'objectif de ce podcast. Aujourd'hui, je reçois une invitĂ©e un peu particuliĂšre. Elle s'appelle Louise, ou en tout cas, elle nous a dit qu'elle s'appelait Louise, puisqu'elle tĂ©moigne de façon anonyme. Vous comprendrez pourquoi quand elle se prĂ©sentera. Louise a une vie pleine d'incertitudes, et c'est trĂšs contributif de sa charge mentale. Vous comprendrez aussi pourquoi. Elle a aussi une vie oĂč elle doit assumer seule. tous les Ă©lĂ©ments de la vie quotidienne avec des enfants, alors mĂȘme qu'elle a bien un conjoint. Et donc ça, ça a aussi des impacts qui font que c'est un peu diffĂ©rent, par exemple, d'une maman solo. Et elle nous explique comment elle a appris avec l'expĂ©rience Ă  renoncer Ă  la perfection, s'entourer des bonnes personnes et apprendre Ă  lĂącher prise. Et je crois que tout est rĂ©sumĂ© ici. Eh bien, bonjour Louise ! Je suis ravie de vous accueillir dans le podcast de Lily Facilite la Viste. top Ă  la charge mentale. Louise, vous ĂȘtes une invitĂ©e un peu particuliĂšre pour nous aujourd'hui puisque vous avez un statut que vous allez nous expliquer qui vous rend un peu diffĂ©rente peut-ĂȘtre de la plupart des gens et c'est pour ça qu'on a dĂ©cidĂ© d'Ă©changer avec vous puisqu'on nous nous sommes dit que la charge mentale pour vous Ă©tait peut-ĂȘtre un sujet avec encore plus d'acuitĂ© que pour la plupart des gens. Est-ce que vous voulez bien nous dire qui vous ĂȘtes ?

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait, bonjour. Je m'appelle Louise, c'est le prĂ©nom que je vais prendre aujourd'hui. Je tiens un compte humoristique sur Instagram qui s'appelle La Femme de Ton Chef et qui est un espace d'humour et Ă©galement d'Ă©change pour les femmes de militaire et plus prĂ©cisĂ©ment les femmes d'officier. Je suis mariĂ©e Ă  un militaire, je suis mĂšre de famille et effectivement, concernant la charge mentale, je pense qu'on a toutes les mĂȘmes problĂ©matiques. Elles sont peut-ĂȘtre un petit peu plus exacerbĂ©es sur certains aspects chez nous.

  • Speaker #1

    Alors... C'est vraiment un des sujets, c'est-Ă -dire comment c'est plus dur ou comment c'est plus compliquĂ© pour une femme de militaire, va ĂȘtre le sujet un peu central de cet entretien. Mais dĂ©jĂ , c'est une des questions que je pose souvent Ă  nos invitĂ©s. Pour vous, la charge mentale, ça se dĂ©finit comment, Louise ?

  • Speaker #2

    La charge mentale, pour moi, c'est tout ce qui m'empĂȘche de me coucher tĂŽt et de m'endormir tĂŽt.

  • Speaker #1

    D'accord. Et de vous coucher et de vous endormir, c'est les deux.

  • Speaker #2

    Exactement, parce que je peux me coucher tĂŽt, en revanche est-ce que je vais rĂ©ussir Ă  m'endormir tĂŽt ? Non. Donc ça peut ĂȘtre des choses trĂšs trĂšs importantes comme le paiement de factures, la prise de rendez-vous mĂ©dicaux, comme des choses trĂšs futiles, anticiper une nouvelle pointure pour des baskets pour mon deuxiĂšme par exemple.

  • Speaker #1

    Et ça, ça vous empĂȘche de vous endormir ?

  • Speaker #2

    Oui, tout Ă  fait.

  • Speaker #1

    Alors mĂȘme que ce ne sont pas des gros soucis ?

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Pour moi, tout ce qui fait, je me couche une fois que ma charge mentale est lissĂ©e, plus ou moins anticipĂ©e, que je m'en suis, alors non pas dĂ©barrassĂ©e, mais que je suis Ă  peu prĂšs au clair dans ma tĂȘte. Donc ce petit espace-temps qui m'empĂȘche de m'endormir immĂ©diatement le soir va correspondre Ă  ma charge mentale, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc finalement, la charge mentale pour vous, vous allez pouvoir vous coucher plus sereine si vous l'avez sortie de votre tĂȘte.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Et alors, ça ne veut pas dire que c'est seulement ce Ă  quoi je pense. C'est tout ce que ça reprĂ©sente. Mais dans mon esprit, la charge mentale, c'est vraiment l'ensemble des choses auxquelles une maman, parce que c'est ce que je suis, en l'occurrence, va penser le soir. Demain, il faut absolument que je pense au cartable. Je n'ai pas Ă  renvoyer ce document pour l'Ă©cole. Et au fait, est-ce qu'il a bien fait ça ? Il faut que je lui demande demain. S'il n'est pas lĂ , il n'est pas joignable. VoilĂ , c'est tout ça. On va l'organiser sur la journĂ©e. Mais ça se ressent pour moi pas forcĂ©ment la journĂ©e puisque c'est assez organisĂ©. Ça se ressent vraiment le soir oĂč c'est mon petit crĂ©neau de stress chargemental.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous connaissez la définition scientifique de la chargementale ? Est-ce que ça a été théorisé par une chercheuse russe ? Une femme, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, je l'ai entendu dans un de vos podcasts. Je ne me suis pas forcément... Je valide, mais... Je vous donne ma propre définition qui n'est pas parfaite, mais allez-y, vous pouvez effectivement faire.

  • Speaker #1

    En fait, ce que dit cette chercheuse qui s'appelle Zygarnik, c'est que pour elle, il y a charge mentale à partir du moment... En fait, ce qu'elle dit, c'est que ce qui prend de l'espace dans le cerveau, voire ce qui fatigue le cerveau, c'est quand une tùche est ouverte et non fermée. Et elle considÚre qu'il y a charge mentale au-delà de quatre tùches ouvertes et non fermées.

  • Speaker #2

    D'accord, je n'avais pas cette notion.

  • Speaker #1

    Ce que j'aime bien dans cette... définition et c'est pour ça que ce que vous dites m'y fait penser parce que je ne la recite pas dans chaque podcast c'est cette notion de tùche ouverte en fait d'accord,

  • Speaker #2

    oui ça correspond de trucs à faire,

  • Speaker #1

    lĂ  oĂč je suis moins je suis plus mitigĂ©e avec elle c'est quand elle parle de 4 je pense qu'elle a dĂ» faire ses travaux avant que se dĂ©veloppent les mamans qui travaillent et qui ont Ă  mon avis bien explosĂ© le plafond des 4 par jour la charge mentale pour moi elle est au delĂ  de 4 par jour quand mĂȘme Et ce serait quoi votre dĂ©finition Ă  vous, alors pour le coup, par rapport Ă  celle-lĂ  ?

  • Speaker #2

    Une charge est lourde à porter, à au moins qu'elle soit ouverte. C'est quelque chose de constant. On n'a pas besoin d'avoir une tùche ouverte pour y penser. Il y a des besoins récurrents, il y a des besoins linéaires, et puis il y a d'autres petites tùches plus ou moins ponctuelles. Pour moi, l'impératif, c'est plutÎt d'arriver à prioriser ces tùches. de ne pas se laisser déborder.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette idĂ©e, effectivement, que lĂ  oĂč peut-ĂȘtre la charge mentale est devenue plus un sujet au XXIe siĂšcle, c'est la dimension rĂ©currente. Alors moi, j'assume pour des mamans qui travaillent, parce que toutes les enquĂȘtes montrent que c'est encore les mamans, en grande partie, qui assument l'intendance qui gĂ©nĂšre la charge mentale. Et j'aime bien, effectivement, cette idĂ©e de rĂ©currence. C'est-Ă -dire qu'en fait, on n'a jamais fini. C'est ça qui est fatigant quand on est une maman qui travaille. On est d'accord. Et alors, le mĂ©tier de votre mari, ça change quoi par rapport aux autres Ă©pouses dont les maris ont des mĂ©tiers peut-ĂȘtre plus classiques ?

  • Speaker #2

    DĂ©jĂ , c'est ma vision. Je ne veux blesser personne parce que je pense qu'on a toute notre propre Ă©chelle de valeur et que ce qui peut paraĂźtre trĂšs important pour certaines ne l'est pas pour d'autres. Je pense qu'en essayant de lister vraiment les caractĂ©ristiques du mĂ©tier de militaire, officier ou pas officier d'ailleurs, ça va ĂȘtre pour la conjointe, ça va ĂȘtre vraiment un gros pĂŽle qui est l'incertitude, l'incertitude constante par rapport au dĂ©part, par rapport au retour, par rapport aux dates de permission, ce que reprĂ©sentent les vacances dans le langage militaire, les mutations, oĂč vais-je ĂȘtre dans trois ans, oĂč vais-je ĂȘtre dans dix ans, ça c'est quand mĂȘme une grande inconnue. Donc l'incertitude c'est quelque chose qu'on retrouve. dans la vie de chaque famille, de chaque couple, Ă©videmment. Je pense qu'elle est plus rĂ©currente. Bien entendu, on va avoir le paramĂštre absence, les absences de l'autre, qui sont trĂšs douloureuses, trĂšs compliquĂ©es Ă  accepter au dĂ©but, je dirais. Il n'y a pas d'Ă©chelle de valeur encore une fois, mais depuis que je suis maman, je vois bien la diffĂ©rence. Je trouve que pour la charge mentale, on se retrouve temporairement comme une mĂšre cĂ©libataire. Je leur tire mon chapeau parce que c'est lĂ . se rendent compte vraiment de toutes les difficultĂ©s qu'elles rencontrent, et encore, on n'a pas forcĂ©ment le critĂšre financier qu'elles ont. Mais donc, l'absence, donc avec cette pĂ©riode plus ou moins longue, et en fait, ce n'est pas tant que le papa n'est pas lĂ , c'est qu'en fait, il n'y a pas de relais autre, c'est-Ă -dire que la famille, si je parle de ma situation, mais Ă©galement de la situation de mes amis, les familles sont loin. Pour les autistes, ils en bougent rĂ©guliĂšrement, notamment dans l'armĂ©e de terre, mais c'est aussi le cas par exemple pour... pour les marins, il n'y a pas une dramerie mobile, il y a Ă©galement d'autres entitĂ©s, mais en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les militaires bougent beaucoup, et on peut se retrouver sans famille, c'est-Ă -dire sans nos parents, sans nos beaux-parents, pour des moments importants. Donc on n'a pas notre mari, mais on n'a Ă©galement pas d'autres soutiens. Ça, c'est les deux gros problĂšmes, l'incertitude et puis les absences, et quelque chose que je n'avais pas forcĂ©ment anticipĂ©, la gestion de pĂŽles que nous ne maĂźtrisons pas, c'est-Ă -dire que Merci. Dans ma reprĂ©sentation idĂ©ale d'une vie de famille, chacun de plus ou moins choisit ses pĂŽles de compĂ©tences par affinitĂ© ou parce que ça se trouve comme ça, sans parler vraiment du rĂŽle pĂšre-mĂšre. Il y a des choses qu'on peut aimer faire, d'autres un peu moins. On se rĂ©partit les tĂąches de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e dans un couple. Je dirais Ă©quilibrĂ©e. En revanche, le mĂ©tier militaire fait qu'on peut se retrouver Ă  gĂ©rer des choses pour lesquelles on n'Ă©tait pas forcĂ©ment hyper fan. Alors ça peut ĂȘtre de la mĂ©canique, mais tout le monde ne dĂ©teste pas la mĂ©canique. Mais ça peut ĂȘtre de l'administratif, on peut avoir des couples comme ça. Mais ça peut ĂȘtre des choses totalement diverses et mariĂ©es. Ça peut ĂȘtre un document pour la mutuelle, comme ça peut ĂȘtre gĂ©rer les repas, ou un enfant malade. Ce n'est pas forcĂ©ment des tĂąches que pour les mamans. Il y a des parents, des papas qui adorent faire Ă  manger. Ça, c'est faisable au quotidien. Il y a d'autres choses. qu'on n'avait pas forcĂ©ment anticipĂ©. Je ne sais pas, devoir ĂȘtre en Ă©change avec le garagiste pour une rĂ©paration. Moi, je ne suis pas forcĂ©ment Ă  l'aise parce que je n'y connais rien, ça ne m'intĂ©resse pas. VoilĂ , c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on apprenne Ă  gĂ©rer de par l'incertitude et l'absence. Donc ça, c'est une troisiĂšme tĂąche un peu surprise. Je n'avais pas anticipĂ© ça. Et aprĂšs, bien sĂ»r, en fond, on a la prise de risque du mĂ©tier des maris et l'absence de routine. Alors, qui est une bonne chose, je trouve, mais qu'il faut aussi avoir en tĂȘte.

  • Speaker #1

    AprĂšs, c'est peut-ĂȘtre une question Ă  laquelle vous ne souhaiterez peut-ĂȘtre pas rĂ©pondre, mais j'ai eu le sentiment, comme vous avez citĂ© « assumer tout l'Ă©paule » , qu'il y avait du vĂ©cu derriĂšre. Vous avez un exemple d'une fois oĂč vous avez dĂ» assumer un truc oĂč vous vous ĂȘtes dit « non mais lĂ , honnĂȘtement, j'ai pas signĂ© pour ça » .

  • Speaker #2

    Tout le temps, la gestion de l'amĂ©nagement, vous avez un mari qui est injoignable. Vous devez gĂ©rer... Alors, il n'est pas compliquĂ©. Pour le coup, je pense que je suis assez Ă  l'aise dans tout ce qui est communication et ça ne me pose pas de problĂšme. LĂ , je parle vraiment au nom de ce que je connais moi. Je sais que c'est compliquĂ© un petit peu pour moi, mais que ça l'est Ă©normĂ©ment pour d'autres, parce qu'on parle avec des abonnĂ©s, mais Ă©galement des amis au quotidien. GĂ©rer, voilĂ , typiquement le garagiste. Je ne connais rien. Les bougies, je ne sais pas. Prendre des dĂ©cisions qui engagent notre avenir, c'est-Ă -dire un choix de logement, par exemple. Il faut bien, on a une proposition de logement, il faut bien, alors nous, moi, d'autres personnes, il faut rendre rĂ©ponse. On ne sait pas si, on ne connaĂźt pas la ville, on ne sait pas si tel logement va ĂȘtre agrĂ©able ou non. Il faut quand mĂȘme se dĂ©cider, rendre rĂ©ponse. Je pense notamment aux familles qui sont mutĂ©es en rĂ©gion parisienne. C'est trĂšs rapide, il faut ĂȘtre capable de rĂ©flĂ©chir rapidement sans se concerter. Donc ça demande quand mĂȘme une capacitĂ© d'action assez rapide. Mais se dire lĂącher prise, ce n'est pas grave. Je ne fais pas les choses parfaitement, mais qui le fait ? Et nos conditions de vie font qu'il faut accepter de faire au mieux.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand je vous entends et que je dĂ©couvre la caractĂ©ristique de votre situation, finalement, la diffĂ©rence entre vous et une maman cĂ©libataire, une maman solo, c'est que vous ĂȘtes amenĂ© Ă  assumer beaucoup de choses en maman solo, mais in fine, vous avez un papa qui revient et qui peut avoir un avis. a posteriori, oĂč il va ĂȘtre d'accord ou pas d'accord sur ce que vous avez fait. Et donc, ça met une espĂšce de pression un peu supplĂ©mentaire. C'est-Ă -dire que vous prenez les dĂ©cisions seules, mais vous ne les prenez pas juste pour vous seuls.

  • Speaker #2

    Exactement, c'est-Ă -dire, j'ai accouchĂ© seule comme beaucoup, par exemple, tout se passe, c'est une naissance classique, mais qu'est-ce qu'on fait dĂšs qu'il y a des questions qui se posent, si votre conjoint n'est pas joignable Ă  l'instant T ? Parfois, en tant que jeune maman, on a des interrogations complĂštement futiles. Une maman seule, c'est encore plus dur, bien Ă©videmment, puisqu'elle n'a pas de relais. À la limite, quand on est vraiment seule, on prend les dĂ©cisions qui nous sont propres. C'est ce que j'ai appris Ă  faire maintenant. puisque je suis un peu plus ĂągĂ©e et que les enfants et d'envoi, aprĂšs on est amenĂ© Ă  ĂȘtre plus sĂ»r de notre choix, c'est trĂšs compliquĂ© de se retrouver de vouloir absolument pallier toutes les Ă©ventualitĂ©s anticiper Ă©ventuellement ce que pourrait penser l'autre alors que l'autre pensera qu'on a fait trĂšs bien les choses, mais que ce soit pour les enfants, que ce soit pour la maison que ce soit pour l'emploi ça peut ĂȘtre aussi des choix de vie il faut se dĂ©cider Ă  distance sur La fiche de mutation, c'est un document que vont remplir les militaires de maniĂšre plus ou moins variĂ©e, mais oĂč on donne nos voeux, par exemple. Vous n'ĂȘtes pas forcĂ©ment ensemble pour rĂ©diger ce papier. Alors, dans certains couples, ça va trĂšs bien. Depuis le dĂ©but, c'est actĂ© que ça sera plutĂŽt tel ou tel type d'emploi. On a peut-ĂȘtre besoin parfois d'en parler. Donc, je pense que le ciment du couple est primordial. Il faut quand mĂȘme vraiment partager les mĂȘmes valeurs, ĂȘtre d'accord sur les visions importantes. sur le mode Ă©ducatif, parce qu'on n'est pas forcĂ©ment raccord en termes de dĂ©calage horaire, en termes de disponibilitĂ© mentale. VoilĂ , les gens qui travaillent ont encore plus d'impĂ©ratifs. Il faut arriver Ă  se croiser, entre guillemets, et Ă©changer sur des sujets trĂšs importants, comme des sujets absolument pas importants, qui sont juste le type de vĂȘtement ou le cadeau Ă  apporter Ă  l'anniversaire. ça effectivement, c'est plus du ressort de la personne qui est prĂ©sente, en l'occurrence, de la vie.

  • Speaker #1

    Et alors vous, Louise, comment est-ce que vous avez appris à gérer votre charge mentale ? C'est quoi vos trucs et astuces ? Est-ce que vous avez le sentiment que l'expérience permet de faire mieux ? Vous avez parlé, et c'est des mots que je trouve hyper importants, de lùcher prise, de renoncer à la perfection. On voit dans notre podcast que tous nos invités qui sont arrivés à faire ça considÚrent qu'ils ont déjà franchi un pas. Vous, c'est quoi vos trucs qui font que vous arrivez à... finalement, vous ne couchez pas trop tard, en fait, et vous endormez.

  • Speaker #2

    Exactement. Alors, je suis tout Ă  fait d'accord. LĂ , j'ai pris, c'est la premiĂšre chose, c'est de dire, je fais comme je peux. Je fais au mieux en fonction de mes impĂ©ratifs actuels et de mes ambitions. C'est-Ă -dire que, qu'est-ce qui est important pour moi, je ne sais pas, le mois prochain, mardi, Ă  15h, est-ce que le plus important pour moi va ĂȘtre de faire un repas Ă©quilibrĂ©, va ĂȘtre de terminer absolument un projet, va ĂȘtre de rĂ©aliser des Ă©conomies, parce qu'on est dans une phase oĂč il faut le faire. ou de passer un trĂšs bon moment au parc parce que je sens que l'aĂźnĂ© va en avoir pratiquement besoin. Une fois que j'ai fait mon choix du moment, j'adapte ma charge mentale et le reste n'a pas d'importance. Donc il faut vraiment, c'est lĂ  que le soutien du militaire est trĂšs important, parce que je pense que c'est trĂšs compliquĂ©, il ne faut pas que le mari nous en rajoute. On ne lui en rajoute pas parce que dans son mĂ©tier, il n'a pas besoin qu'on lui en rajoute. les couples qui fonctionnent et qui durent. sont les couples qui sont, je pense, reconnaissants l'un vers l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Mais ça s'applique trÚs bien à tous les couples.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Exactement. Pour parler plus particuliĂšrement des militaires, je pense qu'il ne faut pas procrastiner parce qu'on ne sait pas de quoi va ĂȘtre fait le lendemain. C'est ce qu'on disait, l'incertitude des dĂ©parts, tout peut changer, les dates de vacances, etc. Donc, faire ce qu'on peut faire au jour le jour, ce qui est vraiment important d'avoir priorisĂ© en amont. Tout n'est pas Ă  traiter au mĂȘme rang. Et anticiper, il y a des choses, les enfants grandissent, vous savez que vous allez avoir besoin d'un manteau, alors est-ce que ça ira au suivant, parce que l'aĂźnĂ© aura un an plus, c'est pas dit. VoilĂ , ça c'est des choses qu'on peut anticiper, parce qu'il y a aussi un besoin d'Ă©conomie qu'on a tous, mais qu'on ne sait pas si l'annĂ©e prochaine... Ne pas compter sur l'autre, entre guillemets, c'est pas sympa pour mon mari quand je dis ça, mais ne pas compter sur l'autre et accepter, entre guillemets, sa charge mentale, et l'anticiper. C'est ce que je fais. Moi, je n'ai pas de problĂšme avec ça. Je pense que ça peut ĂȘtre dur Ă  entendre, peut-ĂȘtre pour des personnes plus jeunes. Et moi, j'Ă©tais comme ça il y a quelques temps, il n'y a pas si longtemps. Mais je pense qu'on arrive Ă  un stade oĂč on accepte sa charge mentale, on accepte qu'il y a des choses qui nous incombent, mais on accepte Ă©galement qu'on les gĂšre Ă  notre maniĂšre.

  • Speaker #1

    C'est hyper intĂ©ressant. J'aime beaucoup ce que vous dites, Louise, parce que ça m'a pris beaucoup plus de temps, je pense que vous, pour arriver Ă  ce que j'entends dans votre conclusion, dans votre derniĂšre phrase. qui est finalement, au lieu de serrer les dents en regardant la montagne, on se dit « ok, c'est lĂ  » , et l'un dans l'autre on va y arriver, et on fera ce qu'on peut faire, et puis c'est des trucs qu'on n'arrive pas Ă  faire, et bien tant pis. Ça c'est la premiĂšre chose que j'entends dans ce que vous dites, dans ce lĂącher-prise qui est d'arrĂȘter de considĂ©rer que coĂ»te que coĂ»te, il faut grimper cette montagne, et d'accepter aussi dans un couple que ce qu'a fait l'autre, il l'a fait comme il considĂ©rait bien que c'Ă©tait fait et qu'il faut vraiment passer Ă  autre chose et ne pas y passer trop de temps.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait, mais dans l'autre sens Ă©galement. Le papa n'est pas lĂ  pour un anniversaire, il a juste le temps de passer un message ou de faire un appel, mais un oreille qui ne nous arrange pas, ce n'est pas top. Mais il a fait ce qu'il estimait possible et bien Ă  l'instant T. Donc, de notre cĂŽtĂ©, ne pas se dire, il n'est pas lĂ , il faut absolument
 combler, entre guillemets, il faut combler dans la surenchĂšre, l'anniversaire doit ĂȘtre quand mĂȘme gĂ©nial parce que, Ă©videmment, le premier anniversaire du premier enfant, c'est ce qu'on a envie de faire. Et puis, au fur et Ă  mesure, on se rend compte que la vraie vie nous rattrape et que finalement... tout va bien, en fait, rien n'est grave. Une fois que vous avez payĂ© vos factures, que vos enfants sont en bonne santĂ©, on rend grĂące et puis on se dit, le reste n'est pas important. Donc, on fait au mieux. C'est lĂ  que c'est vraiment un mode Ă©quipe, parce qu'il faut, ce sont eux les militaires. AprĂšs, il y a aussi des couples, les deux sont militaires, alors lĂ , c'est encore un niveau au-dessus d'organisation. Mais une fois qu'on a acceptĂ© plus... pas la rĂ©partition des rĂŽles, mais la rĂ©partition de la charge mentale, on peut s'en dĂ©tacher Ă  un moment donnĂ© et dire « Écoute, moi, ça, je ne veux plus gĂ©rer. Écoute, les impĂŽts, jusqu'Ă  prĂ©sent, c'est moi qui les faisais. J'en ai marre. J'ai l'impression que je fonctionne un peu trop. C'est trop pour ma charge mentale. » Alors, effectivement, j'ai pas de mari qui va me dire « TrĂšs bien, pas de souci. » C'est pas lui qui va me dire ça. En revanche, si on choisit bien la personne avec qui on fonde sa famille, on doit ĂȘtre capable d'ajuster notre barĂšme de couple. quelque chose que je mets en place Ă©galement, je fais beaucoup de listes, je pense qu'une fois qu'on a couchĂ© par Ă©crit ce qu'on avait en tĂȘte, on a dĂ©jĂ  fait la moitiĂ©, vraiment, on n'a plus qu'Ă  coucher, et on se rend compte que finalement, oui, il faut absolument rĂ©pondre au carton d'invitation, c'est pas trĂšs compliquĂ© Ă  faire, en revanche, un document Ă  transmettre Ă  la mairie, ou Ă  la CAF, ou Ă  la centre maternelle, ça va ĂȘtre peut-ĂȘtre un petit peu plus laborieux mais en fait ça nous prend quelques minutes, quelques heures, si vraiment vous n'avez pas accĂšs Ă  la technologie, il manque un papier, etc. Je pense qu'il faut aussi vivre avec son temps. Alors, quand on parlait de faciliter la vie, j'ai dĂ©couvert ça il n'y a pas longtemps, le partage de documents. Bon, ça fait un peu... J'imagine que tout le monde... Peut-ĂȘtre qu'il y a plein de gens qui connaissent, mais je ne sais pas. Le partage de documents en ligne dans une famille, c'est extrĂȘmement simple. C'est-Ă -dire que vous avez les carnets de santĂ© Ă  disposition, vous avez vos revenus, vos... Vous avez un mot de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, vous avez absolument tout. La poste vous dit, il manque tel document. Vous avez tout. Vous avez votre piĂšce d'identitĂ©, celle de votre mari. Pas de chance, il est au fin fond dans l'autre continent, il n'est pas joignable. Vous avez quand mĂȘme son certificat de position militaire. Se faciliter la vie, ne pas se retrouver dans des situations, je pense qu'on aurait pu anticiper, puisqu'ils ne sont pas lĂ . globalement, ils sont quand mĂȘme trĂšs peu lĂ . Ça, c'est une rĂ©alitĂ©. En tout cas, c'est ma rĂ©alitĂ©. Quand ils sont lĂ , ils ont du travail. Alors, il y a aussi des moments de rĂ©pit, Ă©videmment, mais c'est un beau mĂ©tier. Si on fait ce mĂ©tier, c'est qu'on l'aime et qu'on en est fiers et que la famille l'accepte aussi. Sinon, Ă  un moment donnĂ©, c'est compliquĂ©. Donc, il ne faut pas non plus voir le verre Ă  moitiĂ© vide. Moi, je pense que c'est une chance de faire un beau mĂ©tier, de pouvoir en mĂȘme temps Ă©lever ses enfants dans l'amour et en se rendant service mutuellement. On ne peut pas non plus se reprĂ©senter en martyr en disant « moi, vous voyez, j'y arrive, je suis femme de militaire, j'ai accouchĂ© seule, j'ai fait mes cartons » . Oui, en fait, on l'a quasiment toute fait. On l'a toute fait. Ou en fin de carriĂšre des maris, qu'ils soient de l'engagĂ© volontaire, mĂȘme s'il ne fait que cinq ans, jusqu'Ă  l'officier qui va quitter un peu plus tard. on l'aura sĂ»rement fait. C'est assez rare de ne pas dĂ©mĂ©nager. Donc, je trouve que se plaire un peu et rĂ©pĂ©ter, oui, alors c'Ă©tait trĂšs compliquĂ©, c'est trĂšs compliquĂ©, c'est une tendance qu'on observe parfois dans notre milieu. Tu verras, ça va ĂȘtre absolument dur, l'annĂ©e prochaine, c'est la pire. Ah non, mais cette ville, ça affreut, on n'a pas du tout aimĂ©. Et en fait, quand on fait l'inverse, tout va bien. Quand on dit, tu sais, moi, j'ai bien vĂ©cu ces annĂ©es-lĂ , moi, j'ai bien aimĂ© cette ville, eh bien, tout est beaucoup plus simple. Merci. S'Ă©loigner un petit peu, c'est comme tout, bien s'entourer, c'est toujours trĂšs important dans la vie. Quand vous n'avez pas votre mari, que vous n'avez pas vos parents et que vous ĂȘtes avec de jeunes enfants, ou mĂȘme des enfants plus ĂągĂ©s, parce que petit enfant, petit problĂšme, grand enfant, grand problĂšme, on ne peut pas se laisser « polluer » par des personnes qui vont nous en ralouquer. Donc moi, mon credo, c'est un peu de me faciliter la vie, de me laisser guider par l'amour et en me disant « rien n'est grave » . Je fais ce que je peux et je suis quand mĂȘme consciente de ma chance. Ne pas se placer dans la position de la femme de militaire qui est dans l'attente constante, qui est dans la glorification de sa douleur, parce que je trouve que c'est faux. Je trouve que c'est faux. On est forcĂ©ment comme ça au dĂ©but. On est forcĂ©ment comme ça quelques temps, mais ça ne doit pas durer.

  • Speaker #1

    J'aime bien ce que vous dites, qui pour moi pourrait ĂȘtre le mot de conclut. C'est-Ă -dire que si je rĂ©sume... de la façon dont je l'ai compris, une des bonnes façons de vivre la situation que vous vivez, mais aussi, si je vais plus loin, une des bonnes façons aussi de faire avec sa charge mentale. c'est d'ĂȘtre alors vous l'avez dit dans le lĂącher prise mais vous rajoutez une dimension qui est d'avoir une attitude positive et vous en rajoutez encore une et je pense que c'est la premiĂšre fois que je l'entends et je la souligne parce que l'expĂ©rience m'a appris qu'elle Ă©tait trĂšs vraie c'est aussi de s'entourer de personnes ressources qui vont aider Ă  rendre qui vont nous aider Ă  admettre que c'est possible en fait et qu'on va y arriver beaucoup plus que de personnes qui sont vers Ă  moitiĂ© vide et qui nous tirent vers ce qui est compliquĂ© et difficile.

  • Speaker #2

    Absolument. Et se dire que dĂšs lors que la charge mentale est identifiĂ©e, anticipĂ©e, comme on disait, c'est assez rĂ©current, les besoins notamment liĂ©s aux enfants, c'est tout le temps la mĂȘme chose, entre guillemets. Une fois que ça s'est anticipĂ©, on se libĂšre d'un gros poids. Et chaque case cochĂ©e reprĂ©sente du positif. Être consciente du bĂ©nĂ©fice qu'on en retire, surtout congratuler pour notre bonne gestion. Notre gestion, c'est dĂ©jĂ  pas mal. d'autres gestions sur tous les fronts. Une fois qu'on a fait ça, je pense qu'on est libĂ©rĂ©s, on libĂšre aussi d'autres amis, puisque se dire, Ă©coute, moi, j'ai rĂ©ussi ça, je trouve que maintenant, ça va mieux, on libĂšre la parole, c'est plus simple pour tout le monde, et on libĂšre le militaire, qui n'est pas lĂ , alors qu'il va nous Ă©couter en disant, oui, c'est trĂšs compliquĂ©, effectivement, le maĂźtre a dit ça, je comprends bien. En fait, il est Ă ... il ne peut pas rĂ©soudre les problĂšmes du quotidien. Ce n'est pas possible. Ce serait se mentir. On ne peut pas compenser l'un l'autre et on ne peut pas demander Ă  une personne qui est en train de dĂ©fendre son pays, ou en tout cas de faire son travail, de nous aider pour un problĂšme administratif. Je pense. Je ne pensais pas comme ça il y a quelques annĂ©es. C'est trĂšs important la charge mentale. qui Ă©volue d'une femme Ă  l'autre, bien sĂ»r, d'une femme de militaire Ă  l'autre encore plus. Mais en grandissant, c'est-Ă -dire en vieillissant, les enfants nous font relativiser. Et la charge mentale n'est pas la mĂȘme. Et je me dis maintenant, qu'est-ce qui Ă©tait vraiment compliquĂ© il y a quelques annĂ©es quand je n'avais que moi Ă  gĂ©rer, entre guillemets. Je me prenais peut-ĂȘtre la tĂȘte pour pas grand-chose. VoilĂ .

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait Louise, ce que nous... ce que nous on pratique beaucoup chez Lily Facilite la vie, c'est que ce qui est compliquĂ©, c'est quand c'est la premiĂšre fois. La premiĂšre fois augmente l'intensitĂ© de l'apprĂ©hension, et donc toutes les premiĂšres fois sont plus compliquĂ©es. Et c'est vrai que quand on a passĂ© la premiĂšre fois, et plus on passe de premiĂšre fois, et plus les premiĂšres fois suivantes, on se dit en fait ça va, maintenant je le sais, il y a une espĂšce de track record, on se dit ok, je suis arrivĂ© jusque lĂ , et donc il n'y a pas de raison que celle-lĂ  ne passe pas. Mais je pense que quand on est jeune, les premiĂšres fois sont compliquĂ©es. Et moi, il me semble que la premiĂšre fois qui reprĂ©sente le premier enfant, alors il y a sĂ»rement des femmes
 Le premier dĂ©part. Oui, le premier dĂ©part, l'arrivĂ©e de votre premier enfant, tout ça, c'est des premiĂšres fois qui sont trĂšs fortes, en fait. Et aprĂšs, je pense qu'une fois qu'on a passĂ© celle-lĂ , les autres premiĂšres fois doivent sembler aussi peut-ĂȘtre un peu plus faciles. Peut-ĂȘtre.

  • Speaker #2

    Si on est capable de tirer un petit peu les
 les consĂ©quences de cette expĂ©rience, c'est-Ă -dire de s'entourer, de partager. Et ça, ça n'a pas fonctionnĂ©. Je me rends compte maintenant que ça, c'est pas le bon choix. Alors, encore plus quand on travaille parce qu'on se rend bien compte qu'on ne peut pas ĂȘtre partout, on ne peut pas se dĂ©multiplier. Mais on peut trouver de la ressource. L'Ève n'arrive pas toute seule. Je pense que tout n'est pas en dĂ». Il faut se rendre auprĂšs des mairies, auprĂšs des prestations sociales, du dĂ©partement, voir ce qui peut ĂȘtre mis en place quand on est vraiment dans une situation oĂč on se dit Merci. LĂ , ça va ĂȘtre trĂšs compliquĂ©. J'aurai, je ne sais pas, dĂ©jĂ  un enfant petit et je vais devoir en accueillir un second. Comment faire ? La famille n'est pas tout le temps disponible non plus.

  • Speaker #1

    Écoutez, Louise, j'aime bien, c'est parfait. Merci Ă  vous pour ce temps et pour l'authenticitĂ© de vos propos. C'est-Ă -dire, j'aime beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci à vous de m'avoir permis de m'exprimer sur ce sujet qui, je pense, nous concerne toutes. Ne pas hésiter à trouver de l'aide, à chercher de l'aide pour en trouver. Et quand on se rend compte qu'on n'a pas l'aide qu'on estime nécessaire, cherchez ailleurs tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça sera le mot de la fin parfait.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir Ă©tĂ© avec nous aujourd'hui. Si vous avez aimĂ© cet Ă©pisode, pensez Ă  le partager avec vos collĂšgues ou avec d'autres dirigeants et Ă  nous laisser une petite note. Ça fait toujours plaisir et ça nous aide beaucoup. Vous souhaitez en savoir plus ? Abonnez-vous pour rester avec nous et sentez-vous libre de nous faire part de vos rĂ©flexions en commentaire. J'adore ça. Et si vous avez envie de partager votre histoire, ou vos expĂ©riences, n'hĂ©sitez pas Ă  me contacter sur mon site. Lily facilite la vie. Info. À bientĂŽt dans Capital Humain, le podcast pour que les salariĂ©s soient heureux et productifs.

Description

🎙 Capital Humain – Épisode spĂ©cial : Comprendre et allĂ©ger la charge mentale

Bienvenue dans Capital Humain, le podcast qui place l’humain au centre de la performance. Je suis Magaly SimĂ©on, ancienne dirigeante, membre de Comex dans de grands groupes et aujourd’hui coach. J’ai vu Ă  quel point les Ă©quipes, le capital humain, peuvent transformer une entreprise. Mais j’ai aussi constatĂ© combien la rĂ©alitĂ© est parfois difficile : attirer et garder les meilleurs talents, Ă©viter les dĂ©parts inattendus, donner envie Ă  chacun de se lever chaque matin avec l’énergie de donner le meilleur de soi
 Ce sont des dĂ©fis universels.

Dans ce podcast, je partage avec vous des témoignages inspirants et vrais, ainsi que des stratégies concrÚtes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succÚs.

👉 Dans cet Ă©pisode, nous allons explorer un sujet qui nous concerne toutes et tous, dans notre vie professionnelle comme personnelle : la charge mentale.
Ce poids invisible qui s’accumule au fil des journĂ©es, entre la gestion de nos vies, de nos responsabilitĂ©s et de nos attentes, est devenu un vĂ©ritable enjeu de sociĂ©tĂ©. Il touche particuliĂšrement les femmes, mais aucun salariĂ©, aucun manager, aucune organisation n’y Ă©chappe vraiment.

Pour cet Ă©tĂ©, j’ai choisi de rééditer les Ă©pisodes que vous avez le plus aimĂ©s sur ce thĂšme. Parce que la charge mentale n’est pas une fatalitĂ©, et que chacun peut apprendre Ă  mieux la comprendre, Ă  la partager et Ă  trouver des clĂ©s pour l’allĂ©ger.

💡 À travers ces rediffusions, vous allez dĂ©couvrir :

  • Des tĂ©moignages forts qui mettent des mots sur ce que beaucoup ressentent sans toujours l’exprimer

  • Des Ă©clairages concrets pour analyser et identifier vos propres sources de charge mentale

  • Des outils et des stratĂ©gies pour retrouver de la sĂ©rĂ©nitĂ©, de l’équilibre et du plaisir, au travail comme dans la vie personnelle

Que vous écoutiez pour la premiÚre fois ou que vous choisissiez de réécouter ces épisodes, je suis convaincue que vous y trouverez une valeur nouvelle, adaptée à vos propres défis du moment.

âžĄïž Abonnez-vous pour ne manquer aucun Ă©pisode de Capital Humain, et profitez de l’étĂ© pour prendre soin de vous, recharger vos batteries
 et pourquoi pas, commencer Ă  allĂ©ger votre charge mentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Capital Humain, je suis Magali SimĂ©on, ancienne dirigeante, membre de Comex dans des grands groupes et coach. J'ai vu Ă  quel point les Ă©quipes, le capital humain peut transformer une entreprise. Mais la rĂ©alitĂ© est parfois difficile. Est-ce que vous avez du mal Ă  attirer ou garder les meilleurs talents ? Est-ce que vous ĂȘtes parfois frustrĂ© devant certains dĂ©parts ? Ou est-ce que vous vous demandez combien de vos salariĂ©s se lĂšvent chaque matin avec l'envie de donner le meilleur d'eux-mĂȘmes ? Dans ce podcast, nous proposons des histoires inspirantes et vraies, des stratĂ©gies concrĂštes pour transformer votre capital humain en un vĂ©ritable levier de succĂšs. Alors, est-ce que vous ĂȘtes prĂȘts Ă  transformer ou amĂ©liorer votre approche ? Abonnez-vous et rejoignez-moi chaque semaine pour partager vos dĂ©fis et cĂ©lĂ©brer vos succĂšs. La charge mentale, la gestion de nos vies, la gestion de nos attentes sont des sujets qui nous prĂ©occupent beaucoup. Alors, pour cet Ă©tĂ©, Nous avons choisi de rééditer les Ă©pisodes sur ce sujet-lĂ  que vous avez le plus aimĂ© pour que vous puissiez en profiter une deuxiĂšme fois, une troisiĂšme fois, autant de fois que vous voulez. Je vous souhaite une trĂšs bonne Ă©coute.

  • Speaker #1

    Bonjour dans notre podcast Top Ă  la charge mentale. DĂ©busquer tous les endroits oĂč il y a la charge mentale, comprendre ce qui se passe, comprendre comment on peut faire pour gagner en confort, c'est l'objectif de ce podcast. Aujourd'hui, je reçois une invitĂ©e un peu particuliĂšre. Elle s'appelle Louise, ou en tout cas, elle nous a dit qu'elle s'appelait Louise, puisqu'elle tĂ©moigne de façon anonyme. Vous comprendrez pourquoi quand elle se prĂ©sentera. Louise a une vie pleine d'incertitudes, et c'est trĂšs contributif de sa charge mentale. Vous comprendrez aussi pourquoi. Elle a aussi une vie oĂč elle doit assumer seule. tous les Ă©lĂ©ments de la vie quotidienne avec des enfants, alors mĂȘme qu'elle a bien un conjoint. Et donc ça, ça a aussi des impacts qui font que c'est un peu diffĂ©rent, par exemple, d'une maman solo. Et elle nous explique comment elle a appris avec l'expĂ©rience Ă  renoncer Ă  la perfection, s'entourer des bonnes personnes et apprendre Ă  lĂącher prise. Et je crois que tout est rĂ©sumĂ© ici. Eh bien, bonjour Louise ! Je suis ravie de vous accueillir dans le podcast de Lily Facilite la Viste. top Ă  la charge mentale. Louise, vous ĂȘtes une invitĂ©e un peu particuliĂšre pour nous aujourd'hui puisque vous avez un statut que vous allez nous expliquer qui vous rend un peu diffĂ©rente peut-ĂȘtre de la plupart des gens et c'est pour ça qu'on a dĂ©cidĂ© d'Ă©changer avec vous puisqu'on nous nous sommes dit que la charge mentale pour vous Ă©tait peut-ĂȘtre un sujet avec encore plus d'acuitĂ© que pour la plupart des gens. Est-ce que vous voulez bien nous dire qui vous ĂȘtes ?

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait, bonjour. Je m'appelle Louise, c'est le prĂ©nom que je vais prendre aujourd'hui. Je tiens un compte humoristique sur Instagram qui s'appelle La Femme de Ton Chef et qui est un espace d'humour et Ă©galement d'Ă©change pour les femmes de militaire et plus prĂ©cisĂ©ment les femmes d'officier. Je suis mariĂ©e Ă  un militaire, je suis mĂšre de famille et effectivement, concernant la charge mentale, je pense qu'on a toutes les mĂȘmes problĂ©matiques. Elles sont peut-ĂȘtre un petit peu plus exacerbĂ©es sur certains aspects chez nous.

  • Speaker #1

    Alors... C'est vraiment un des sujets, c'est-Ă -dire comment c'est plus dur ou comment c'est plus compliquĂ© pour une femme de militaire, va ĂȘtre le sujet un peu central de cet entretien. Mais dĂ©jĂ , c'est une des questions que je pose souvent Ă  nos invitĂ©s. Pour vous, la charge mentale, ça se dĂ©finit comment, Louise ?

  • Speaker #2

    La charge mentale, pour moi, c'est tout ce qui m'empĂȘche de me coucher tĂŽt et de m'endormir tĂŽt.

  • Speaker #1

    D'accord. Et de vous coucher et de vous endormir, c'est les deux.

  • Speaker #2

    Exactement, parce que je peux me coucher tĂŽt, en revanche est-ce que je vais rĂ©ussir Ă  m'endormir tĂŽt ? Non. Donc ça peut ĂȘtre des choses trĂšs trĂšs importantes comme le paiement de factures, la prise de rendez-vous mĂ©dicaux, comme des choses trĂšs futiles, anticiper une nouvelle pointure pour des baskets pour mon deuxiĂšme par exemple.

  • Speaker #1

    Et ça, ça vous empĂȘche de vous endormir ?

  • Speaker #2

    Oui, tout Ă  fait.

  • Speaker #1

    Alors mĂȘme que ce ne sont pas des gros soucis ?

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Pour moi, tout ce qui fait, je me couche une fois que ma charge mentale est lissĂ©e, plus ou moins anticipĂ©e, que je m'en suis, alors non pas dĂ©barrassĂ©e, mais que je suis Ă  peu prĂšs au clair dans ma tĂȘte. Donc ce petit espace-temps qui m'empĂȘche de m'endormir immĂ©diatement le soir va correspondre Ă  ma charge mentale, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc finalement, la charge mentale pour vous, vous allez pouvoir vous coucher plus sereine si vous l'avez sortie de votre tĂȘte.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Et alors, ça ne veut pas dire que c'est seulement ce Ă  quoi je pense. C'est tout ce que ça reprĂ©sente. Mais dans mon esprit, la charge mentale, c'est vraiment l'ensemble des choses auxquelles une maman, parce que c'est ce que je suis, en l'occurrence, va penser le soir. Demain, il faut absolument que je pense au cartable. Je n'ai pas Ă  renvoyer ce document pour l'Ă©cole. Et au fait, est-ce qu'il a bien fait ça ? Il faut que je lui demande demain. S'il n'est pas lĂ , il n'est pas joignable. VoilĂ , c'est tout ça. On va l'organiser sur la journĂ©e. Mais ça se ressent pour moi pas forcĂ©ment la journĂ©e puisque c'est assez organisĂ©. Ça se ressent vraiment le soir oĂč c'est mon petit crĂ©neau de stress chargemental.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous connaissez la définition scientifique de la chargementale ? Est-ce que ça a été théorisé par une chercheuse russe ? Une femme, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, je l'ai entendu dans un de vos podcasts. Je ne me suis pas forcément... Je valide, mais... Je vous donne ma propre définition qui n'est pas parfaite, mais allez-y, vous pouvez effectivement faire.

  • Speaker #1

    En fait, ce que dit cette chercheuse qui s'appelle Zygarnik, c'est que pour elle, il y a charge mentale à partir du moment... En fait, ce qu'elle dit, c'est que ce qui prend de l'espace dans le cerveau, voire ce qui fatigue le cerveau, c'est quand une tùche est ouverte et non fermée. Et elle considÚre qu'il y a charge mentale au-delà de quatre tùches ouvertes et non fermées.

  • Speaker #2

    D'accord, je n'avais pas cette notion.

  • Speaker #1

    Ce que j'aime bien dans cette... définition et c'est pour ça que ce que vous dites m'y fait penser parce que je ne la recite pas dans chaque podcast c'est cette notion de tùche ouverte en fait d'accord,

  • Speaker #2

    oui ça correspond de trucs à faire,

  • Speaker #1

    lĂ  oĂč je suis moins je suis plus mitigĂ©e avec elle c'est quand elle parle de 4 je pense qu'elle a dĂ» faire ses travaux avant que se dĂ©veloppent les mamans qui travaillent et qui ont Ă  mon avis bien explosĂ© le plafond des 4 par jour la charge mentale pour moi elle est au delĂ  de 4 par jour quand mĂȘme Et ce serait quoi votre dĂ©finition Ă  vous, alors pour le coup, par rapport Ă  celle-lĂ  ?

  • Speaker #2

    Une charge est lourde à porter, à au moins qu'elle soit ouverte. C'est quelque chose de constant. On n'a pas besoin d'avoir une tùche ouverte pour y penser. Il y a des besoins récurrents, il y a des besoins linéaires, et puis il y a d'autres petites tùches plus ou moins ponctuelles. Pour moi, l'impératif, c'est plutÎt d'arriver à prioriser ces tùches. de ne pas se laisser déborder.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette idĂ©e, effectivement, que lĂ  oĂč peut-ĂȘtre la charge mentale est devenue plus un sujet au XXIe siĂšcle, c'est la dimension rĂ©currente. Alors moi, j'assume pour des mamans qui travaillent, parce que toutes les enquĂȘtes montrent que c'est encore les mamans, en grande partie, qui assument l'intendance qui gĂ©nĂšre la charge mentale. Et j'aime bien, effectivement, cette idĂ©e de rĂ©currence. C'est-Ă -dire qu'en fait, on n'a jamais fini. C'est ça qui est fatigant quand on est une maman qui travaille. On est d'accord. Et alors, le mĂ©tier de votre mari, ça change quoi par rapport aux autres Ă©pouses dont les maris ont des mĂ©tiers peut-ĂȘtre plus classiques ?

  • Speaker #2

    DĂ©jĂ , c'est ma vision. Je ne veux blesser personne parce que je pense qu'on a toute notre propre Ă©chelle de valeur et que ce qui peut paraĂźtre trĂšs important pour certaines ne l'est pas pour d'autres. Je pense qu'en essayant de lister vraiment les caractĂ©ristiques du mĂ©tier de militaire, officier ou pas officier d'ailleurs, ça va ĂȘtre pour la conjointe, ça va ĂȘtre vraiment un gros pĂŽle qui est l'incertitude, l'incertitude constante par rapport au dĂ©part, par rapport au retour, par rapport aux dates de permission, ce que reprĂ©sentent les vacances dans le langage militaire, les mutations, oĂč vais-je ĂȘtre dans trois ans, oĂč vais-je ĂȘtre dans dix ans, ça c'est quand mĂȘme une grande inconnue. Donc l'incertitude c'est quelque chose qu'on retrouve. dans la vie de chaque famille, de chaque couple, Ă©videmment. Je pense qu'elle est plus rĂ©currente. Bien entendu, on va avoir le paramĂštre absence, les absences de l'autre, qui sont trĂšs douloureuses, trĂšs compliquĂ©es Ă  accepter au dĂ©but, je dirais. Il n'y a pas d'Ă©chelle de valeur encore une fois, mais depuis que je suis maman, je vois bien la diffĂ©rence. Je trouve que pour la charge mentale, on se retrouve temporairement comme une mĂšre cĂ©libataire. Je leur tire mon chapeau parce que c'est lĂ . se rendent compte vraiment de toutes les difficultĂ©s qu'elles rencontrent, et encore, on n'a pas forcĂ©ment le critĂšre financier qu'elles ont. Mais donc, l'absence, donc avec cette pĂ©riode plus ou moins longue, et en fait, ce n'est pas tant que le papa n'est pas lĂ , c'est qu'en fait, il n'y a pas de relais autre, c'est-Ă -dire que la famille, si je parle de ma situation, mais Ă©galement de la situation de mes amis, les familles sont loin. Pour les autistes, ils en bougent rĂ©guliĂšrement, notamment dans l'armĂ©e de terre, mais c'est aussi le cas par exemple pour... pour les marins, il n'y a pas une dramerie mobile, il y a Ă©galement d'autres entitĂ©s, mais en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les militaires bougent beaucoup, et on peut se retrouver sans famille, c'est-Ă -dire sans nos parents, sans nos beaux-parents, pour des moments importants. Donc on n'a pas notre mari, mais on n'a Ă©galement pas d'autres soutiens. Ça, c'est les deux gros problĂšmes, l'incertitude et puis les absences, et quelque chose que je n'avais pas forcĂ©ment anticipĂ©, la gestion de pĂŽles que nous ne maĂźtrisons pas, c'est-Ă -dire que Merci. Dans ma reprĂ©sentation idĂ©ale d'une vie de famille, chacun de plus ou moins choisit ses pĂŽles de compĂ©tences par affinitĂ© ou parce que ça se trouve comme ça, sans parler vraiment du rĂŽle pĂšre-mĂšre. Il y a des choses qu'on peut aimer faire, d'autres un peu moins. On se rĂ©partit les tĂąches de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e dans un couple. Je dirais Ă©quilibrĂ©e. En revanche, le mĂ©tier militaire fait qu'on peut se retrouver Ă  gĂ©rer des choses pour lesquelles on n'Ă©tait pas forcĂ©ment hyper fan. Alors ça peut ĂȘtre de la mĂ©canique, mais tout le monde ne dĂ©teste pas la mĂ©canique. Mais ça peut ĂȘtre de l'administratif, on peut avoir des couples comme ça. Mais ça peut ĂȘtre des choses totalement diverses et mariĂ©es. Ça peut ĂȘtre un document pour la mutuelle, comme ça peut ĂȘtre gĂ©rer les repas, ou un enfant malade. Ce n'est pas forcĂ©ment des tĂąches que pour les mamans. Il y a des parents, des papas qui adorent faire Ă  manger. Ça, c'est faisable au quotidien. Il y a d'autres choses. qu'on n'avait pas forcĂ©ment anticipĂ©. Je ne sais pas, devoir ĂȘtre en Ă©change avec le garagiste pour une rĂ©paration. Moi, je ne suis pas forcĂ©ment Ă  l'aise parce que je n'y connais rien, ça ne m'intĂ©resse pas. VoilĂ , c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on apprenne Ă  gĂ©rer de par l'incertitude et l'absence. Donc ça, c'est une troisiĂšme tĂąche un peu surprise. Je n'avais pas anticipĂ© ça. Et aprĂšs, bien sĂ»r, en fond, on a la prise de risque du mĂ©tier des maris et l'absence de routine. Alors, qui est une bonne chose, je trouve, mais qu'il faut aussi avoir en tĂȘte.

  • Speaker #1

    AprĂšs, c'est peut-ĂȘtre une question Ă  laquelle vous ne souhaiterez peut-ĂȘtre pas rĂ©pondre, mais j'ai eu le sentiment, comme vous avez citĂ© « assumer tout l'Ă©paule » , qu'il y avait du vĂ©cu derriĂšre. Vous avez un exemple d'une fois oĂč vous avez dĂ» assumer un truc oĂč vous vous ĂȘtes dit « non mais lĂ , honnĂȘtement, j'ai pas signĂ© pour ça » .

  • Speaker #2

    Tout le temps, la gestion de l'amĂ©nagement, vous avez un mari qui est injoignable. Vous devez gĂ©rer... Alors, il n'est pas compliquĂ©. Pour le coup, je pense que je suis assez Ă  l'aise dans tout ce qui est communication et ça ne me pose pas de problĂšme. LĂ , je parle vraiment au nom de ce que je connais moi. Je sais que c'est compliquĂ© un petit peu pour moi, mais que ça l'est Ă©normĂ©ment pour d'autres, parce qu'on parle avec des abonnĂ©s, mais Ă©galement des amis au quotidien. GĂ©rer, voilĂ , typiquement le garagiste. Je ne connais rien. Les bougies, je ne sais pas. Prendre des dĂ©cisions qui engagent notre avenir, c'est-Ă -dire un choix de logement, par exemple. Il faut bien, on a une proposition de logement, il faut bien, alors nous, moi, d'autres personnes, il faut rendre rĂ©ponse. On ne sait pas si, on ne connaĂźt pas la ville, on ne sait pas si tel logement va ĂȘtre agrĂ©able ou non. Il faut quand mĂȘme se dĂ©cider, rendre rĂ©ponse. Je pense notamment aux familles qui sont mutĂ©es en rĂ©gion parisienne. C'est trĂšs rapide, il faut ĂȘtre capable de rĂ©flĂ©chir rapidement sans se concerter. Donc ça demande quand mĂȘme une capacitĂ© d'action assez rapide. Mais se dire lĂącher prise, ce n'est pas grave. Je ne fais pas les choses parfaitement, mais qui le fait ? Et nos conditions de vie font qu'il faut accepter de faire au mieux.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand je vous entends et que je dĂ©couvre la caractĂ©ristique de votre situation, finalement, la diffĂ©rence entre vous et une maman cĂ©libataire, une maman solo, c'est que vous ĂȘtes amenĂ© Ă  assumer beaucoup de choses en maman solo, mais in fine, vous avez un papa qui revient et qui peut avoir un avis. a posteriori, oĂč il va ĂȘtre d'accord ou pas d'accord sur ce que vous avez fait. Et donc, ça met une espĂšce de pression un peu supplĂ©mentaire. C'est-Ă -dire que vous prenez les dĂ©cisions seules, mais vous ne les prenez pas juste pour vous seuls.

  • Speaker #2

    Exactement, c'est-Ă -dire, j'ai accouchĂ© seule comme beaucoup, par exemple, tout se passe, c'est une naissance classique, mais qu'est-ce qu'on fait dĂšs qu'il y a des questions qui se posent, si votre conjoint n'est pas joignable Ă  l'instant T ? Parfois, en tant que jeune maman, on a des interrogations complĂštement futiles. Une maman seule, c'est encore plus dur, bien Ă©videmment, puisqu'elle n'a pas de relais. À la limite, quand on est vraiment seule, on prend les dĂ©cisions qui nous sont propres. C'est ce que j'ai appris Ă  faire maintenant. puisque je suis un peu plus ĂągĂ©e et que les enfants et d'envoi, aprĂšs on est amenĂ© Ă  ĂȘtre plus sĂ»r de notre choix, c'est trĂšs compliquĂ© de se retrouver de vouloir absolument pallier toutes les Ă©ventualitĂ©s anticiper Ă©ventuellement ce que pourrait penser l'autre alors que l'autre pensera qu'on a fait trĂšs bien les choses, mais que ce soit pour les enfants, que ce soit pour la maison que ce soit pour l'emploi ça peut ĂȘtre aussi des choix de vie il faut se dĂ©cider Ă  distance sur La fiche de mutation, c'est un document que vont remplir les militaires de maniĂšre plus ou moins variĂ©e, mais oĂč on donne nos voeux, par exemple. Vous n'ĂȘtes pas forcĂ©ment ensemble pour rĂ©diger ce papier. Alors, dans certains couples, ça va trĂšs bien. Depuis le dĂ©but, c'est actĂ© que ça sera plutĂŽt tel ou tel type d'emploi. On a peut-ĂȘtre besoin parfois d'en parler. Donc, je pense que le ciment du couple est primordial. Il faut quand mĂȘme vraiment partager les mĂȘmes valeurs, ĂȘtre d'accord sur les visions importantes. sur le mode Ă©ducatif, parce qu'on n'est pas forcĂ©ment raccord en termes de dĂ©calage horaire, en termes de disponibilitĂ© mentale. VoilĂ , les gens qui travaillent ont encore plus d'impĂ©ratifs. Il faut arriver Ă  se croiser, entre guillemets, et Ă©changer sur des sujets trĂšs importants, comme des sujets absolument pas importants, qui sont juste le type de vĂȘtement ou le cadeau Ă  apporter Ă  l'anniversaire. ça effectivement, c'est plus du ressort de la personne qui est prĂ©sente, en l'occurrence, de la vie.

  • Speaker #1

    Et alors vous, Louise, comment est-ce que vous avez appris à gérer votre charge mentale ? C'est quoi vos trucs et astuces ? Est-ce que vous avez le sentiment que l'expérience permet de faire mieux ? Vous avez parlé, et c'est des mots que je trouve hyper importants, de lùcher prise, de renoncer à la perfection. On voit dans notre podcast que tous nos invités qui sont arrivés à faire ça considÚrent qu'ils ont déjà franchi un pas. Vous, c'est quoi vos trucs qui font que vous arrivez à... finalement, vous ne couchez pas trop tard, en fait, et vous endormez.

  • Speaker #2

    Exactement. Alors, je suis tout Ă  fait d'accord. LĂ , j'ai pris, c'est la premiĂšre chose, c'est de dire, je fais comme je peux. Je fais au mieux en fonction de mes impĂ©ratifs actuels et de mes ambitions. C'est-Ă -dire que, qu'est-ce qui est important pour moi, je ne sais pas, le mois prochain, mardi, Ă  15h, est-ce que le plus important pour moi va ĂȘtre de faire un repas Ă©quilibrĂ©, va ĂȘtre de terminer absolument un projet, va ĂȘtre de rĂ©aliser des Ă©conomies, parce qu'on est dans une phase oĂč il faut le faire. ou de passer un trĂšs bon moment au parc parce que je sens que l'aĂźnĂ© va en avoir pratiquement besoin. Une fois que j'ai fait mon choix du moment, j'adapte ma charge mentale et le reste n'a pas d'importance. Donc il faut vraiment, c'est lĂ  que le soutien du militaire est trĂšs important, parce que je pense que c'est trĂšs compliquĂ©, il ne faut pas que le mari nous en rajoute. On ne lui en rajoute pas parce que dans son mĂ©tier, il n'a pas besoin qu'on lui en rajoute. les couples qui fonctionnent et qui durent. sont les couples qui sont, je pense, reconnaissants l'un vers l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Mais ça s'applique trÚs bien à tous les couples.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Exactement. Pour parler plus particuliĂšrement des militaires, je pense qu'il ne faut pas procrastiner parce qu'on ne sait pas de quoi va ĂȘtre fait le lendemain. C'est ce qu'on disait, l'incertitude des dĂ©parts, tout peut changer, les dates de vacances, etc. Donc, faire ce qu'on peut faire au jour le jour, ce qui est vraiment important d'avoir priorisĂ© en amont. Tout n'est pas Ă  traiter au mĂȘme rang. Et anticiper, il y a des choses, les enfants grandissent, vous savez que vous allez avoir besoin d'un manteau, alors est-ce que ça ira au suivant, parce que l'aĂźnĂ© aura un an plus, c'est pas dit. VoilĂ , ça c'est des choses qu'on peut anticiper, parce qu'il y a aussi un besoin d'Ă©conomie qu'on a tous, mais qu'on ne sait pas si l'annĂ©e prochaine... Ne pas compter sur l'autre, entre guillemets, c'est pas sympa pour mon mari quand je dis ça, mais ne pas compter sur l'autre et accepter, entre guillemets, sa charge mentale, et l'anticiper. C'est ce que je fais. Moi, je n'ai pas de problĂšme avec ça. Je pense que ça peut ĂȘtre dur Ă  entendre, peut-ĂȘtre pour des personnes plus jeunes. Et moi, j'Ă©tais comme ça il y a quelques temps, il n'y a pas si longtemps. Mais je pense qu'on arrive Ă  un stade oĂč on accepte sa charge mentale, on accepte qu'il y a des choses qui nous incombent, mais on accepte Ă©galement qu'on les gĂšre Ă  notre maniĂšre.

  • Speaker #1

    C'est hyper intĂ©ressant. J'aime beaucoup ce que vous dites, Louise, parce que ça m'a pris beaucoup plus de temps, je pense que vous, pour arriver Ă  ce que j'entends dans votre conclusion, dans votre derniĂšre phrase. qui est finalement, au lieu de serrer les dents en regardant la montagne, on se dit « ok, c'est lĂ  » , et l'un dans l'autre on va y arriver, et on fera ce qu'on peut faire, et puis c'est des trucs qu'on n'arrive pas Ă  faire, et bien tant pis. Ça c'est la premiĂšre chose que j'entends dans ce que vous dites, dans ce lĂącher-prise qui est d'arrĂȘter de considĂ©rer que coĂ»te que coĂ»te, il faut grimper cette montagne, et d'accepter aussi dans un couple que ce qu'a fait l'autre, il l'a fait comme il considĂ©rait bien que c'Ă©tait fait et qu'il faut vraiment passer Ă  autre chose et ne pas y passer trop de temps.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait, mais dans l'autre sens Ă©galement. Le papa n'est pas lĂ  pour un anniversaire, il a juste le temps de passer un message ou de faire un appel, mais un oreille qui ne nous arrange pas, ce n'est pas top. Mais il a fait ce qu'il estimait possible et bien Ă  l'instant T. Donc, de notre cĂŽtĂ©, ne pas se dire, il n'est pas lĂ , il faut absolument
 combler, entre guillemets, il faut combler dans la surenchĂšre, l'anniversaire doit ĂȘtre quand mĂȘme gĂ©nial parce que, Ă©videmment, le premier anniversaire du premier enfant, c'est ce qu'on a envie de faire. Et puis, au fur et Ă  mesure, on se rend compte que la vraie vie nous rattrape et que finalement... tout va bien, en fait, rien n'est grave. Une fois que vous avez payĂ© vos factures, que vos enfants sont en bonne santĂ©, on rend grĂące et puis on se dit, le reste n'est pas important. Donc, on fait au mieux. C'est lĂ  que c'est vraiment un mode Ă©quipe, parce qu'il faut, ce sont eux les militaires. AprĂšs, il y a aussi des couples, les deux sont militaires, alors lĂ , c'est encore un niveau au-dessus d'organisation. Mais une fois qu'on a acceptĂ© plus... pas la rĂ©partition des rĂŽles, mais la rĂ©partition de la charge mentale, on peut s'en dĂ©tacher Ă  un moment donnĂ© et dire « Écoute, moi, ça, je ne veux plus gĂ©rer. Écoute, les impĂŽts, jusqu'Ă  prĂ©sent, c'est moi qui les faisais. J'en ai marre. J'ai l'impression que je fonctionne un peu trop. C'est trop pour ma charge mentale. » Alors, effectivement, j'ai pas de mari qui va me dire « TrĂšs bien, pas de souci. » C'est pas lui qui va me dire ça. En revanche, si on choisit bien la personne avec qui on fonde sa famille, on doit ĂȘtre capable d'ajuster notre barĂšme de couple. quelque chose que je mets en place Ă©galement, je fais beaucoup de listes, je pense qu'une fois qu'on a couchĂ© par Ă©crit ce qu'on avait en tĂȘte, on a dĂ©jĂ  fait la moitiĂ©, vraiment, on n'a plus qu'Ă  coucher, et on se rend compte que finalement, oui, il faut absolument rĂ©pondre au carton d'invitation, c'est pas trĂšs compliquĂ© Ă  faire, en revanche, un document Ă  transmettre Ă  la mairie, ou Ă  la CAF, ou Ă  la centre maternelle, ça va ĂȘtre peut-ĂȘtre un petit peu plus laborieux mais en fait ça nous prend quelques minutes, quelques heures, si vraiment vous n'avez pas accĂšs Ă  la technologie, il manque un papier, etc. Je pense qu'il faut aussi vivre avec son temps. Alors, quand on parlait de faciliter la vie, j'ai dĂ©couvert ça il n'y a pas longtemps, le partage de documents. Bon, ça fait un peu... J'imagine que tout le monde... Peut-ĂȘtre qu'il y a plein de gens qui connaissent, mais je ne sais pas. Le partage de documents en ligne dans une famille, c'est extrĂȘmement simple. C'est-Ă -dire que vous avez les carnets de santĂ© Ă  disposition, vous avez vos revenus, vos... Vous avez un mot de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, vous avez absolument tout. La poste vous dit, il manque tel document. Vous avez tout. Vous avez votre piĂšce d'identitĂ©, celle de votre mari. Pas de chance, il est au fin fond dans l'autre continent, il n'est pas joignable. Vous avez quand mĂȘme son certificat de position militaire. Se faciliter la vie, ne pas se retrouver dans des situations, je pense qu'on aurait pu anticiper, puisqu'ils ne sont pas lĂ . globalement, ils sont quand mĂȘme trĂšs peu lĂ . Ça, c'est une rĂ©alitĂ©. En tout cas, c'est ma rĂ©alitĂ©. Quand ils sont lĂ , ils ont du travail. Alors, il y a aussi des moments de rĂ©pit, Ă©videmment, mais c'est un beau mĂ©tier. Si on fait ce mĂ©tier, c'est qu'on l'aime et qu'on en est fiers et que la famille l'accepte aussi. Sinon, Ă  un moment donnĂ©, c'est compliquĂ©. Donc, il ne faut pas non plus voir le verre Ă  moitiĂ© vide. Moi, je pense que c'est une chance de faire un beau mĂ©tier, de pouvoir en mĂȘme temps Ă©lever ses enfants dans l'amour et en se rendant service mutuellement. On ne peut pas non plus se reprĂ©senter en martyr en disant « moi, vous voyez, j'y arrive, je suis femme de militaire, j'ai accouchĂ© seule, j'ai fait mes cartons » . Oui, en fait, on l'a quasiment toute fait. On l'a toute fait. Ou en fin de carriĂšre des maris, qu'ils soient de l'engagĂ© volontaire, mĂȘme s'il ne fait que cinq ans, jusqu'Ă  l'officier qui va quitter un peu plus tard. on l'aura sĂ»rement fait. C'est assez rare de ne pas dĂ©mĂ©nager. Donc, je trouve que se plaire un peu et rĂ©pĂ©ter, oui, alors c'Ă©tait trĂšs compliquĂ©, c'est trĂšs compliquĂ©, c'est une tendance qu'on observe parfois dans notre milieu. Tu verras, ça va ĂȘtre absolument dur, l'annĂ©e prochaine, c'est la pire. Ah non, mais cette ville, ça affreut, on n'a pas du tout aimĂ©. Et en fait, quand on fait l'inverse, tout va bien. Quand on dit, tu sais, moi, j'ai bien vĂ©cu ces annĂ©es-lĂ , moi, j'ai bien aimĂ© cette ville, eh bien, tout est beaucoup plus simple. Merci. S'Ă©loigner un petit peu, c'est comme tout, bien s'entourer, c'est toujours trĂšs important dans la vie. Quand vous n'avez pas votre mari, que vous n'avez pas vos parents et que vous ĂȘtes avec de jeunes enfants, ou mĂȘme des enfants plus ĂągĂ©s, parce que petit enfant, petit problĂšme, grand enfant, grand problĂšme, on ne peut pas se laisser « polluer » par des personnes qui vont nous en ralouquer. Donc moi, mon credo, c'est un peu de me faciliter la vie, de me laisser guider par l'amour et en me disant « rien n'est grave » . Je fais ce que je peux et je suis quand mĂȘme consciente de ma chance. Ne pas se placer dans la position de la femme de militaire qui est dans l'attente constante, qui est dans la glorification de sa douleur, parce que je trouve que c'est faux. Je trouve que c'est faux. On est forcĂ©ment comme ça au dĂ©but. On est forcĂ©ment comme ça quelques temps, mais ça ne doit pas durer.

  • Speaker #1

    J'aime bien ce que vous dites, qui pour moi pourrait ĂȘtre le mot de conclut. C'est-Ă -dire que si je rĂ©sume... de la façon dont je l'ai compris, une des bonnes façons de vivre la situation que vous vivez, mais aussi, si je vais plus loin, une des bonnes façons aussi de faire avec sa charge mentale. c'est d'ĂȘtre alors vous l'avez dit dans le lĂącher prise mais vous rajoutez une dimension qui est d'avoir une attitude positive et vous en rajoutez encore une et je pense que c'est la premiĂšre fois que je l'entends et je la souligne parce que l'expĂ©rience m'a appris qu'elle Ă©tait trĂšs vraie c'est aussi de s'entourer de personnes ressources qui vont aider Ă  rendre qui vont nous aider Ă  admettre que c'est possible en fait et qu'on va y arriver beaucoup plus que de personnes qui sont vers Ă  moitiĂ© vide et qui nous tirent vers ce qui est compliquĂ© et difficile.

  • Speaker #2

    Absolument. Et se dire que dĂšs lors que la charge mentale est identifiĂ©e, anticipĂ©e, comme on disait, c'est assez rĂ©current, les besoins notamment liĂ©s aux enfants, c'est tout le temps la mĂȘme chose, entre guillemets. Une fois que ça s'est anticipĂ©, on se libĂšre d'un gros poids. Et chaque case cochĂ©e reprĂ©sente du positif. Être consciente du bĂ©nĂ©fice qu'on en retire, surtout congratuler pour notre bonne gestion. Notre gestion, c'est dĂ©jĂ  pas mal. d'autres gestions sur tous les fronts. Une fois qu'on a fait ça, je pense qu'on est libĂ©rĂ©s, on libĂšre aussi d'autres amis, puisque se dire, Ă©coute, moi, j'ai rĂ©ussi ça, je trouve que maintenant, ça va mieux, on libĂšre la parole, c'est plus simple pour tout le monde, et on libĂšre le militaire, qui n'est pas lĂ , alors qu'il va nous Ă©couter en disant, oui, c'est trĂšs compliquĂ©, effectivement, le maĂźtre a dit ça, je comprends bien. En fait, il est Ă ... il ne peut pas rĂ©soudre les problĂšmes du quotidien. Ce n'est pas possible. Ce serait se mentir. On ne peut pas compenser l'un l'autre et on ne peut pas demander Ă  une personne qui est en train de dĂ©fendre son pays, ou en tout cas de faire son travail, de nous aider pour un problĂšme administratif. Je pense. Je ne pensais pas comme ça il y a quelques annĂ©es. C'est trĂšs important la charge mentale. qui Ă©volue d'une femme Ă  l'autre, bien sĂ»r, d'une femme de militaire Ă  l'autre encore plus. Mais en grandissant, c'est-Ă -dire en vieillissant, les enfants nous font relativiser. Et la charge mentale n'est pas la mĂȘme. Et je me dis maintenant, qu'est-ce qui Ă©tait vraiment compliquĂ© il y a quelques annĂ©es quand je n'avais que moi Ă  gĂ©rer, entre guillemets. Je me prenais peut-ĂȘtre la tĂȘte pour pas grand-chose. VoilĂ .

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait Louise, ce que nous... ce que nous on pratique beaucoup chez Lily Facilite la vie, c'est que ce qui est compliquĂ©, c'est quand c'est la premiĂšre fois. La premiĂšre fois augmente l'intensitĂ© de l'apprĂ©hension, et donc toutes les premiĂšres fois sont plus compliquĂ©es. Et c'est vrai que quand on a passĂ© la premiĂšre fois, et plus on passe de premiĂšre fois, et plus les premiĂšres fois suivantes, on se dit en fait ça va, maintenant je le sais, il y a une espĂšce de track record, on se dit ok, je suis arrivĂ© jusque lĂ , et donc il n'y a pas de raison que celle-lĂ  ne passe pas. Mais je pense que quand on est jeune, les premiĂšres fois sont compliquĂ©es. Et moi, il me semble que la premiĂšre fois qui reprĂ©sente le premier enfant, alors il y a sĂ»rement des femmes
 Le premier dĂ©part. Oui, le premier dĂ©part, l'arrivĂ©e de votre premier enfant, tout ça, c'est des premiĂšres fois qui sont trĂšs fortes, en fait. Et aprĂšs, je pense qu'une fois qu'on a passĂ© celle-lĂ , les autres premiĂšres fois doivent sembler aussi peut-ĂȘtre un peu plus faciles. Peut-ĂȘtre.

  • Speaker #2

    Si on est capable de tirer un petit peu les
 les consĂ©quences de cette expĂ©rience, c'est-Ă -dire de s'entourer, de partager. Et ça, ça n'a pas fonctionnĂ©. Je me rends compte maintenant que ça, c'est pas le bon choix. Alors, encore plus quand on travaille parce qu'on se rend bien compte qu'on ne peut pas ĂȘtre partout, on ne peut pas se dĂ©multiplier. Mais on peut trouver de la ressource. L'Ève n'arrive pas toute seule. Je pense que tout n'est pas en dĂ». Il faut se rendre auprĂšs des mairies, auprĂšs des prestations sociales, du dĂ©partement, voir ce qui peut ĂȘtre mis en place quand on est vraiment dans une situation oĂč on se dit Merci. LĂ , ça va ĂȘtre trĂšs compliquĂ©. J'aurai, je ne sais pas, dĂ©jĂ  un enfant petit et je vais devoir en accueillir un second. Comment faire ? La famille n'est pas tout le temps disponible non plus.

  • Speaker #1

    Écoutez, Louise, j'aime bien, c'est parfait. Merci Ă  vous pour ce temps et pour l'authenticitĂ© de vos propos. C'est-Ă -dire, j'aime beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci à vous de m'avoir permis de m'exprimer sur ce sujet qui, je pense, nous concerne toutes. Ne pas hésiter à trouver de l'aide, à chercher de l'aide pour en trouver. Et quand on se rend compte qu'on n'a pas l'aide qu'on estime nécessaire, cherchez ailleurs tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça sera le mot de la fin parfait.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir Ă©tĂ© avec nous aujourd'hui. Si vous avez aimĂ© cet Ă©pisode, pensez Ă  le partager avec vos collĂšgues ou avec d'autres dirigeants et Ă  nous laisser une petite note. Ça fait toujours plaisir et ça nous aide beaucoup. Vous souhaitez en savoir plus ? Abonnez-vous pour rester avec nous et sentez-vous libre de nous faire part de vos rĂ©flexions en commentaire. J'adore ça. Et si vous avez envie de partager votre histoire, ou vos expĂ©riences, n'hĂ©sitez pas Ă  me contacter sur mon site. Lily facilite la vie. Info. À bientĂŽt dans Capital Humain, le podcast pour que les salariĂ©s soient heureux et productifs.

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🎙 Capital Humain – Épisode spĂ©cial : Comprendre et allĂ©ger la charge mentale

Bienvenue dans Capital Humain, le podcast qui place l’humain au centre de la performance. Je suis Magaly SimĂ©on, ancienne dirigeante, membre de Comex dans de grands groupes et aujourd’hui coach. J’ai vu Ă  quel point les Ă©quipes, le capital humain, peuvent transformer une entreprise. Mais j’ai aussi constatĂ© combien la rĂ©alitĂ© est parfois difficile : attirer et garder les meilleurs talents, Ă©viter les dĂ©parts inattendus, donner envie Ă  chacun de se lever chaque matin avec l’énergie de donner le meilleur de soi
 Ce sont des dĂ©fis universels.

Dans ce podcast, je partage avec vous des témoignages inspirants et vrais, ainsi que des stratégies concrÚtes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succÚs.

👉 Dans cet Ă©pisode, nous allons explorer un sujet qui nous concerne toutes et tous, dans notre vie professionnelle comme personnelle : la charge mentale.
Ce poids invisible qui s’accumule au fil des journĂ©es, entre la gestion de nos vies, de nos responsabilitĂ©s et de nos attentes, est devenu un vĂ©ritable enjeu de sociĂ©tĂ©. Il touche particuliĂšrement les femmes, mais aucun salariĂ©, aucun manager, aucune organisation n’y Ă©chappe vraiment.

Pour cet Ă©tĂ©, j’ai choisi de rééditer les Ă©pisodes que vous avez le plus aimĂ©s sur ce thĂšme. Parce que la charge mentale n’est pas une fatalitĂ©, et que chacun peut apprendre Ă  mieux la comprendre, Ă  la partager et Ă  trouver des clĂ©s pour l’allĂ©ger.

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Que vous écoutiez pour la premiÚre fois ou que vous choisissiez de réécouter ces épisodes, je suis convaincue que vous y trouverez une valeur nouvelle, adaptée à vos propres défis du moment.

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 et pourquoi pas, commencer Ă  allĂ©ger votre charge mentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Capital Humain, je suis Magali SimĂ©on, ancienne dirigeante, membre de Comex dans des grands groupes et coach. J'ai vu Ă  quel point les Ă©quipes, le capital humain peut transformer une entreprise. Mais la rĂ©alitĂ© est parfois difficile. Est-ce que vous avez du mal Ă  attirer ou garder les meilleurs talents ? Est-ce que vous ĂȘtes parfois frustrĂ© devant certains dĂ©parts ? Ou est-ce que vous vous demandez combien de vos salariĂ©s se lĂšvent chaque matin avec l'envie de donner le meilleur d'eux-mĂȘmes ? Dans ce podcast, nous proposons des histoires inspirantes et vraies, des stratĂ©gies concrĂštes pour transformer votre capital humain en un vĂ©ritable levier de succĂšs. Alors, est-ce que vous ĂȘtes prĂȘts Ă  transformer ou amĂ©liorer votre approche ? Abonnez-vous et rejoignez-moi chaque semaine pour partager vos dĂ©fis et cĂ©lĂ©brer vos succĂšs. La charge mentale, la gestion de nos vies, la gestion de nos attentes sont des sujets qui nous prĂ©occupent beaucoup. Alors, pour cet Ă©tĂ©, Nous avons choisi de rééditer les Ă©pisodes sur ce sujet-lĂ  que vous avez le plus aimĂ© pour que vous puissiez en profiter une deuxiĂšme fois, une troisiĂšme fois, autant de fois que vous voulez. Je vous souhaite une trĂšs bonne Ă©coute.

  • Speaker #1

    Bonjour dans notre podcast Top Ă  la charge mentale. DĂ©busquer tous les endroits oĂč il y a la charge mentale, comprendre ce qui se passe, comprendre comment on peut faire pour gagner en confort, c'est l'objectif de ce podcast. Aujourd'hui, je reçois une invitĂ©e un peu particuliĂšre. Elle s'appelle Louise, ou en tout cas, elle nous a dit qu'elle s'appelait Louise, puisqu'elle tĂ©moigne de façon anonyme. Vous comprendrez pourquoi quand elle se prĂ©sentera. Louise a une vie pleine d'incertitudes, et c'est trĂšs contributif de sa charge mentale. Vous comprendrez aussi pourquoi. Elle a aussi une vie oĂč elle doit assumer seule. tous les Ă©lĂ©ments de la vie quotidienne avec des enfants, alors mĂȘme qu'elle a bien un conjoint. Et donc ça, ça a aussi des impacts qui font que c'est un peu diffĂ©rent, par exemple, d'une maman solo. Et elle nous explique comment elle a appris avec l'expĂ©rience Ă  renoncer Ă  la perfection, s'entourer des bonnes personnes et apprendre Ă  lĂącher prise. Et je crois que tout est rĂ©sumĂ© ici. Eh bien, bonjour Louise ! Je suis ravie de vous accueillir dans le podcast de Lily Facilite la Viste. top Ă  la charge mentale. Louise, vous ĂȘtes une invitĂ©e un peu particuliĂšre pour nous aujourd'hui puisque vous avez un statut que vous allez nous expliquer qui vous rend un peu diffĂ©rente peut-ĂȘtre de la plupart des gens et c'est pour ça qu'on a dĂ©cidĂ© d'Ă©changer avec vous puisqu'on nous nous sommes dit que la charge mentale pour vous Ă©tait peut-ĂȘtre un sujet avec encore plus d'acuitĂ© que pour la plupart des gens. Est-ce que vous voulez bien nous dire qui vous ĂȘtes ?

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait, bonjour. Je m'appelle Louise, c'est le prĂ©nom que je vais prendre aujourd'hui. Je tiens un compte humoristique sur Instagram qui s'appelle La Femme de Ton Chef et qui est un espace d'humour et Ă©galement d'Ă©change pour les femmes de militaire et plus prĂ©cisĂ©ment les femmes d'officier. Je suis mariĂ©e Ă  un militaire, je suis mĂšre de famille et effectivement, concernant la charge mentale, je pense qu'on a toutes les mĂȘmes problĂ©matiques. Elles sont peut-ĂȘtre un petit peu plus exacerbĂ©es sur certains aspects chez nous.

  • Speaker #1

    Alors... C'est vraiment un des sujets, c'est-Ă -dire comment c'est plus dur ou comment c'est plus compliquĂ© pour une femme de militaire, va ĂȘtre le sujet un peu central de cet entretien. Mais dĂ©jĂ , c'est une des questions que je pose souvent Ă  nos invitĂ©s. Pour vous, la charge mentale, ça se dĂ©finit comment, Louise ?

  • Speaker #2

    La charge mentale, pour moi, c'est tout ce qui m'empĂȘche de me coucher tĂŽt et de m'endormir tĂŽt.

  • Speaker #1

    D'accord. Et de vous coucher et de vous endormir, c'est les deux.

  • Speaker #2

    Exactement, parce que je peux me coucher tĂŽt, en revanche est-ce que je vais rĂ©ussir Ă  m'endormir tĂŽt ? Non. Donc ça peut ĂȘtre des choses trĂšs trĂšs importantes comme le paiement de factures, la prise de rendez-vous mĂ©dicaux, comme des choses trĂšs futiles, anticiper une nouvelle pointure pour des baskets pour mon deuxiĂšme par exemple.

  • Speaker #1

    Et ça, ça vous empĂȘche de vous endormir ?

  • Speaker #2

    Oui, tout Ă  fait.

  • Speaker #1

    Alors mĂȘme que ce ne sont pas des gros soucis ?

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Pour moi, tout ce qui fait, je me couche une fois que ma charge mentale est lissĂ©e, plus ou moins anticipĂ©e, que je m'en suis, alors non pas dĂ©barrassĂ©e, mais que je suis Ă  peu prĂšs au clair dans ma tĂȘte. Donc ce petit espace-temps qui m'empĂȘche de m'endormir immĂ©diatement le soir va correspondre Ă  ma charge mentale, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc finalement, la charge mentale pour vous, vous allez pouvoir vous coucher plus sereine si vous l'avez sortie de votre tĂȘte.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Et alors, ça ne veut pas dire que c'est seulement ce Ă  quoi je pense. C'est tout ce que ça reprĂ©sente. Mais dans mon esprit, la charge mentale, c'est vraiment l'ensemble des choses auxquelles une maman, parce que c'est ce que je suis, en l'occurrence, va penser le soir. Demain, il faut absolument que je pense au cartable. Je n'ai pas Ă  renvoyer ce document pour l'Ă©cole. Et au fait, est-ce qu'il a bien fait ça ? Il faut que je lui demande demain. S'il n'est pas lĂ , il n'est pas joignable. VoilĂ , c'est tout ça. On va l'organiser sur la journĂ©e. Mais ça se ressent pour moi pas forcĂ©ment la journĂ©e puisque c'est assez organisĂ©. Ça se ressent vraiment le soir oĂč c'est mon petit crĂ©neau de stress chargemental.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous connaissez la définition scientifique de la chargementale ? Est-ce que ça a été théorisé par une chercheuse russe ? Une femme, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, je l'ai entendu dans un de vos podcasts. Je ne me suis pas forcément... Je valide, mais... Je vous donne ma propre définition qui n'est pas parfaite, mais allez-y, vous pouvez effectivement faire.

  • Speaker #1

    En fait, ce que dit cette chercheuse qui s'appelle Zygarnik, c'est que pour elle, il y a charge mentale à partir du moment... En fait, ce qu'elle dit, c'est que ce qui prend de l'espace dans le cerveau, voire ce qui fatigue le cerveau, c'est quand une tùche est ouverte et non fermée. Et elle considÚre qu'il y a charge mentale au-delà de quatre tùches ouvertes et non fermées.

  • Speaker #2

    D'accord, je n'avais pas cette notion.

  • Speaker #1

    Ce que j'aime bien dans cette... définition et c'est pour ça que ce que vous dites m'y fait penser parce que je ne la recite pas dans chaque podcast c'est cette notion de tùche ouverte en fait d'accord,

  • Speaker #2

    oui ça correspond de trucs à faire,

  • Speaker #1

    lĂ  oĂč je suis moins je suis plus mitigĂ©e avec elle c'est quand elle parle de 4 je pense qu'elle a dĂ» faire ses travaux avant que se dĂ©veloppent les mamans qui travaillent et qui ont Ă  mon avis bien explosĂ© le plafond des 4 par jour la charge mentale pour moi elle est au delĂ  de 4 par jour quand mĂȘme Et ce serait quoi votre dĂ©finition Ă  vous, alors pour le coup, par rapport Ă  celle-lĂ  ?

  • Speaker #2

    Une charge est lourde à porter, à au moins qu'elle soit ouverte. C'est quelque chose de constant. On n'a pas besoin d'avoir une tùche ouverte pour y penser. Il y a des besoins récurrents, il y a des besoins linéaires, et puis il y a d'autres petites tùches plus ou moins ponctuelles. Pour moi, l'impératif, c'est plutÎt d'arriver à prioriser ces tùches. de ne pas se laisser déborder.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette idĂ©e, effectivement, que lĂ  oĂč peut-ĂȘtre la charge mentale est devenue plus un sujet au XXIe siĂšcle, c'est la dimension rĂ©currente. Alors moi, j'assume pour des mamans qui travaillent, parce que toutes les enquĂȘtes montrent que c'est encore les mamans, en grande partie, qui assument l'intendance qui gĂ©nĂšre la charge mentale. Et j'aime bien, effectivement, cette idĂ©e de rĂ©currence. C'est-Ă -dire qu'en fait, on n'a jamais fini. C'est ça qui est fatigant quand on est une maman qui travaille. On est d'accord. Et alors, le mĂ©tier de votre mari, ça change quoi par rapport aux autres Ă©pouses dont les maris ont des mĂ©tiers peut-ĂȘtre plus classiques ?

  • Speaker #2

    DĂ©jĂ , c'est ma vision. Je ne veux blesser personne parce que je pense qu'on a toute notre propre Ă©chelle de valeur et que ce qui peut paraĂźtre trĂšs important pour certaines ne l'est pas pour d'autres. Je pense qu'en essayant de lister vraiment les caractĂ©ristiques du mĂ©tier de militaire, officier ou pas officier d'ailleurs, ça va ĂȘtre pour la conjointe, ça va ĂȘtre vraiment un gros pĂŽle qui est l'incertitude, l'incertitude constante par rapport au dĂ©part, par rapport au retour, par rapport aux dates de permission, ce que reprĂ©sentent les vacances dans le langage militaire, les mutations, oĂč vais-je ĂȘtre dans trois ans, oĂč vais-je ĂȘtre dans dix ans, ça c'est quand mĂȘme une grande inconnue. Donc l'incertitude c'est quelque chose qu'on retrouve. dans la vie de chaque famille, de chaque couple, Ă©videmment. Je pense qu'elle est plus rĂ©currente. Bien entendu, on va avoir le paramĂštre absence, les absences de l'autre, qui sont trĂšs douloureuses, trĂšs compliquĂ©es Ă  accepter au dĂ©but, je dirais. Il n'y a pas d'Ă©chelle de valeur encore une fois, mais depuis que je suis maman, je vois bien la diffĂ©rence. Je trouve que pour la charge mentale, on se retrouve temporairement comme une mĂšre cĂ©libataire. Je leur tire mon chapeau parce que c'est lĂ . se rendent compte vraiment de toutes les difficultĂ©s qu'elles rencontrent, et encore, on n'a pas forcĂ©ment le critĂšre financier qu'elles ont. Mais donc, l'absence, donc avec cette pĂ©riode plus ou moins longue, et en fait, ce n'est pas tant que le papa n'est pas lĂ , c'est qu'en fait, il n'y a pas de relais autre, c'est-Ă -dire que la famille, si je parle de ma situation, mais Ă©galement de la situation de mes amis, les familles sont loin. Pour les autistes, ils en bougent rĂ©guliĂšrement, notamment dans l'armĂ©e de terre, mais c'est aussi le cas par exemple pour... pour les marins, il n'y a pas une dramerie mobile, il y a Ă©galement d'autres entitĂ©s, mais en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les militaires bougent beaucoup, et on peut se retrouver sans famille, c'est-Ă -dire sans nos parents, sans nos beaux-parents, pour des moments importants. Donc on n'a pas notre mari, mais on n'a Ă©galement pas d'autres soutiens. Ça, c'est les deux gros problĂšmes, l'incertitude et puis les absences, et quelque chose que je n'avais pas forcĂ©ment anticipĂ©, la gestion de pĂŽles que nous ne maĂźtrisons pas, c'est-Ă -dire que Merci. Dans ma reprĂ©sentation idĂ©ale d'une vie de famille, chacun de plus ou moins choisit ses pĂŽles de compĂ©tences par affinitĂ© ou parce que ça se trouve comme ça, sans parler vraiment du rĂŽle pĂšre-mĂšre. Il y a des choses qu'on peut aimer faire, d'autres un peu moins. On se rĂ©partit les tĂąches de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e dans un couple. Je dirais Ă©quilibrĂ©e. En revanche, le mĂ©tier militaire fait qu'on peut se retrouver Ă  gĂ©rer des choses pour lesquelles on n'Ă©tait pas forcĂ©ment hyper fan. Alors ça peut ĂȘtre de la mĂ©canique, mais tout le monde ne dĂ©teste pas la mĂ©canique. Mais ça peut ĂȘtre de l'administratif, on peut avoir des couples comme ça. Mais ça peut ĂȘtre des choses totalement diverses et mariĂ©es. Ça peut ĂȘtre un document pour la mutuelle, comme ça peut ĂȘtre gĂ©rer les repas, ou un enfant malade. Ce n'est pas forcĂ©ment des tĂąches que pour les mamans. Il y a des parents, des papas qui adorent faire Ă  manger. Ça, c'est faisable au quotidien. Il y a d'autres choses. qu'on n'avait pas forcĂ©ment anticipĂ©. Je ne sais pas, devoir ĂȘtre en Ă©change avec le garagiste pour une rĂ©paration. Moi, je ne suis pas forcĂ©ment Ă  l'aise parce que je n'y connais rien, ça ne m'intĂ©resse pas. VoilĂ , c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on apprenne Ă  gĂ©rer de par l'incertitude et l'absence. Donc ça, c'est une troisiĂšme tĂąche un peu surprise. Je n'avais pas anticipĂ© ça. Et aprĂšs, bien sĂ»r, en fond, on a la prise de risque du mĂ©tier des maris et l'absence de routine. Alors, qui est une bonne chose, je trouve, mais qu'il faut aussi avoir en tĂȘte.

  • Speaker #1

    AprĂšs, c'est peut-ĂȘtre une question Ă  laquelle vous ne souhaiterez peut-ĂȘtre pas rĂ©pondre, mais j'ai eu le sentiment, comme vous avez citĂ© « assumer tout l'Ă©paule » , qu'il y avait du vĂ©cu derriĂšre. Vous avez un exemple d'une fois oĂč vous avez dĂ» assumer un truc oĂč vous vous ĂȘtes dit « non mais lĂ , honnĂȘtement, j'ai pas signĂ© pour ça » .

  • Speaker #2

    Tout le temps, la gestion de l'amĂ©nagement, vous avez un mari qui est injoignable. Vous devez gĂ©rer... Alors, il n'est pas compliquĂ©. Pour le coup, je pense que je suis assez Ă  l'aise dans tout ce qui est communication et ça ne me pose pas de problĂšme. LĂ , je parle vraiment au nom de ce que je connais moi. Je sais que c'est compliquĂ© un petit peu pour moi, mais que ça l'est Ă©normĂ©ment pour d'autres, parce qu'on parle avec des abonnĂ©s, mais Ă©galement des amis au quotidien. GĂ©rer, voilĂ , typiquement le garagiste. Je ne connais rien. Les bougies, je ne sais pas. Prendre des dĂ©cisions qui engagent notre avenir, c'est-Ă -dire un choix de logement, par exemple. Il faut bien, on a une proposition de logement, il faut bien, alors nous, moi, d'autres personnes, il faut rendre rĂ©ponse. On ne sait pas si, on ne connaĂźt pas la ville, on ne sait pas si tel logement va ĂȘtre agrĂ©able ou non. Il faut quand mĂȘme se dĂ©cider, rendre rĂ©ponse. Je pense notamment aux familles qui sont mutĂ©es en rĂ©gion parisienne. C'est trĂšs rapide, il faut ĂȘtre capable de rĂ©flĂ©chir rapidement sans se concerter. Donc ça demande quand mĂȘme une capacitĂ© d'action assez rapide. Mais se dire lĂącher prise, ce n'est pas grave. Je ne fais pas les choses parfaitement, mais qui le fait ? Et nos conditions de vie font qu'il faut accepter de faire au mieux.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand je vous entends et que je dĂ©couvre la caractĂ©ristique de votre situation, finalement, la diffĂ©rence entre vous et une maman cĂ©libataire, une maman solo, c'est que vous ĂȘtes amenĂ© Ă  assumer beaucoup de choses en maman solo, mais in fine, vous avez un papa qui revient et qui peut avoir un avis. a posteriori, oĂč il va ĂȘtre d'accord ou pas d'accord sur ce que vous avez fait. Et donc, ça met une espĂšce de pression un peu supplĂ©mentaire. C'est-Ă -dire que vous prenez les dĂ©cisions seules, mais vous ne les prenez pas juste pour vous seuls.

  • Speaker #2

    Exactement, c'est-Ă -dire, j'ai accouchĂ© seule comme beaucoup, par exemple, tout se passe, c'est une naissance classique, mais qu'est-ce qu'on fait dĂšs qu'il y a des questions qui se posent, si votre conjoint n'est pas joignable Ă  l'instant T ? Parfois, en tant que jeune maman, on a des interrogations complĂštement futiles. Une maman seule, c'est encore plus dur, bien Ă©videmment, puisqu'elle n'a pas de relais. À la limite, quand on est vraiment seule, on prend les dĂ©cisions qui nous sont propres. C'est ce que j'ai appris Ă  faire maintenant. puisque je suis un peu plus ĂągĂ©e et que les enfants et d'envoi, aprĂšs on est amenĂ© Ă  ĂȘtre plus sĂ»r de notre choix, c'est trĂšs compliquĂ© de se retrouver de vouloir absolument pallier toutes les Ă©ventualitĂ©s anticiper Ă©ventuellement ce que pourrait penser l'autre alors que l'autre pensera qu'on a fait trĂšs bien les choses, mais que ce soit pour les enfants, que ce soit pour la maison que ce soit pour l'emploi ça peut ĂȘtre aussi des choix de vie il faut se dĂ©cider Ă  distance sur La fiche de mutation, c'est un document que vont remplir les militaires de maniĂšre plus ou moins variĂ©e, mais oĂč on donne nos voeux, par exemple. Vous n'ĂȘtes pas forcĂ©ment ensemble pour rĂ©diger ce papier. Alors, dans certains couples, ça va trĂšs bien. Depuis le dĂ©but, c'est actĂ© que ça sera plutĂŽt tel ou tel type d'emploi. On a peut-ĂȘtre besoin parfois d'en parler. Donc, je pense que le ciment du couple est primordial. Il faut quand mĂȘme vraiment partager les mĂȘmes valeurs, ĂȘtre d'accord sur les visions importantes. sur le mode Ă©ducatif, parce qu'on n'est pas forcĂ©ment raccord en termes de dĂ©calage horaire, en termes de disponibilitĂ© mentale. VoilĂ , les gens qui travaillent ont encore plus d'impĂ©ratifs. Il faut arriver Ă  se croiser, entre guillemets, et Ă©changer sur des sujets trĂšs importants, comme des sujets absolument pas importants, qui sont juste le type de vĂȘtement ou le cadeau Ă  apporter Ă  l'anniversaire. ça effectivement, c'est plus du ressort de la personne qui est prĂ©sente, en l'occurrence, de la vie.

  • Speaker #1

    Et alors vous, Louise, comment est-ce que vous avez appris à gérer votre charge mentale ? C'est quoi vos trucs et astuces ? Est-ce que vous avez le sentiment que l'expérience permet de faire mieux ? Vous avez parlé, et c'est des mots que je trouve hyper importants, de lùcher prise, de renoncer à la perfection. On voit dans notre podcast que tous nos invités qui sont arrivés à faire ça considÚrent qu'ils ont déjà franchi un pas. Vous, c'est quoi vos trucs qui font que vous arrivez à... finalement, vous ne couchez pas trop tard, en fait, et vous endormez.

  • Speaker #2

    Exactement. Alors, je suis tout Ă  fait d'accord. LĂ , j'ai pris, c'est la premiĂšre chose, c'est de dire, je fais comme je peux. Je fais au mieux en fonction de mes impĂ©ratifs actuels et de mes ambitions. C'est-Ă -dire que, qu'est-ce qui est important pour moi, je ne sais pas, le mois prochain, mardi, Ă  15h, est-ce que le plus important pour moi va ĂȘtre de faire un repas Ă©quilibrĂ©, va ĂȘtre de terminer absolument un projet, va ĂȘtre de rĂ©aliser des Ă©conomies, parce qu'on est dans une phase oĂč il faut le faire. ou de passer un trĂšs bon moment au parc parce que je sens que l'aĂźnĂ© va en avoir pratiquement besoin. Une fois que j'ai fait mon choix du moment, j'adapte ma charge mentale et le reste n'a pas d'importance. Donc il faut vraiment, c'est lĂ  que le soutien du militaire est trĂšs important, parce que je pense que c'est trĂšs compliquĂ©, il ne faut pas que le mari nous en rajoute. On ne lui en rajoute pas parce que dans son mĂ©tier, il n'a pas besoin qu'on lui en rajoute. les couples qui fonctionnent et qui durent. sont les couples qui sont, je pense, reconnaissants l'un vers l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Mais ça s'applique trÚs bien à tous les couples.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Exactement. Pour parler plus particuliĂšrement des militaires, je pense qu'il ne faut pas procrastiner parce qu'on ne sait pas de quoi va ĂȘtre fait le lendemain. C'est ce qu'on disait, l'incertitude des dĂ©parts, tout peut changer, les dates de vacances, etc. Donc, faire ce qu'on peut faire au jour le jour, ce qui est vraiment important d'avoir priorisĂ© en amont. Tout n'est pas Ă  traiter au mĂȘme rang. Et anticiper, il y a des choses, les enfants grandissent, vous savez que vous allez avoir besoin d'un manteau, alors est-ce que ça ira au suivant, parce que l'aĂźnĂ© aura un an plus, c'est pas dit. VoilĂ , ça c'est des choses qu'on peut anticiper, parce qu'il y a aussi un besoin d'Ă©conomie qu'on a tous, mais qu'on ne sait pas si l'annĂ©e prochaine... Ne pas compter sur l'autre, entre guillemets, c'est pas sympa pour mon mari quand je dis ça, mais ne pas compter sur l'autre et accepter, entre guillemets, sa charge mentale, et l'anticiper. C'est ce que je fais. Moi, je n'ai pas de problĂšme avec ça. Je pense que ça peut ĂȘtre dur Ă  entendre, peut-ĂȘtre pour des personnes plus jeunes. Et moi, j'Ă©tais comme ça il y a quelques temps, il n'y a pas si longtemps. Mais je pense qu'on arrive Ă  un stade oĂč on accepte sa charge mentale, on accepte qu'il y a des choses qui nous incombent, mais on accepte Ă©galement qu'on les gĂšre Ă  notre maniĂšre.

  • Speaker #1

    C'est hyper intĂ©ressant. J'aime beaucoup ce que vous dites, Louise, parce que ça m'a pris beaucoup plus de temps, je pense que vous, pour arriver Ă  ce que j'entends dans votre conclusion, dans votre derniĂšre phrase. qui est finalement, au lieu de serrer les dents en regardant la montagne, on se dit « ok, c'est lĂ  » , et l'un dans l'autre on va y arriver, et on fera ce qu'on peut faire, et puis c'est des trucs qu'on n'arrive pas Ă  faire, et bien tant pis. Ça c'est la premiĂšre chose que j'entends dans ce que vous dites, dans ce lĂącher-prise qui est d'arrĂȘter de considĂ©rer que coĂ»te que coĂ»te, il faut grimper cette montagne, et d'accepter aussi dans un couple que ce qu'a fait l'autre, il l'a fait comme il considĂ©rait bien que c'Ă©tait fait et qu'il faut vraiment passer Ă  autre chose et ne pas y passer trop de temps.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait, mais dans l'autre sens Ă©galement. Le papa n'est pas lĂ  pour un anniversaire, il a juste le temps de passer un message ou de faire un appel, mais un oreille qui ne nous arrange pas, ce n'est pas top. Mais il a fait ce qu'il estimait possible et bien Ă  l'instant T. Donc, de notre cĂŽtĂ©, ne pas se dire, il n'est pas lĂ , il faut absolument
 combler, entre guillemets, il faut combler dans la surenchĂšre, l'anniversaire doit ĂȘtre quand mĂȘme gĂ©nial parce que, Ă©videmment, le premier anniversaire du premier enfant, c'est ce qu'on a envie de faire. Et puis, au fur et Ă  mesure, on se rend compte que la vraie vie nous rattrape et que finalement... tout va bien, en fait, rien n'est grave. Une fois que vous avez payĂ© vos factures, que vos enfants sont en bonne santĂ©, on rend grĂące et puis on se dit, le reste n'est pas important. Donc, on fait au mieux. C'est lĂ  que c'est vraiment un mode Ă©quipe, parce qu'il faut, ce sont eux les militaires. AprĂšs, il y a aussi des couples, les deux sont militaires, alors lĂ , c'est encore un niveau au-dessus d'organisation. Mais une fois qu'on a acceptĂ© plus... pas la rĂ©partition des rĂŽles, mais la rĂ©partition de la charge mentale, on peut s'en dĂ©tacher Ă  un moment donnĂ© et dire « Écoute, moi, ça, je ne veux plus gĂ©rer. Écoute, les impĂŽts, jusqu'Ă  prĂ©sent, c'est moi qui les faisais. J'en ai marre. J'ai l'impression que je fonctionne un peu trop. C'est trop pour ma charge mentale. » Alors, effectivement, j'ai pas de mari qui va me dire « TrĂšs bien, pas de souci. » C'est pas lui qui va me dire ça. En revanche, si on choisit bien la personne avec qui on fonde sa famille, on doit ĂȘtre capable d'ajuster notre barĂšme de couple. quelque chose que je mets en place Ă©galement, je fais beaucoup de listes, je pense qu'une fois qu'on a couchĂ© par Ă©crit ce qu'on avait en tĂȘte, on a dĂ©jĂ  fait la moitiĂ©, vraiment, on n'a plus qu'Ă  coucher, et on se rend compte que finalement, oui, il faut absolument rĂ©pondre au carton d'invitation, c'est pas trĂšs compliquĂ© Ă  faire, en revanche, un document Ă  transmettre Ă  la mairie, ou Ă  la CAF, ou Ă  la centre maternelle, ça va ĂȘtre peut-ĂȘtre un petit peu plus laborieux mais en fait ça nous prend quelques minutes, quelques heures, si vraiment vous n'avez pas accĂšs Ă  la technologie, il manque un papier, etc. Je pense qu'il faut aussi vivre avec son temps. Alors, quand on parlait de faciliter la vie, j'ai dĂ©couvert ça il n'y a pas longtemps, le partage de documents. Bon, ça fait un peu... J'imagine que tout le monde... Peut-ĂȘtre qu'il y a plein de gens qui connaissent, mais je ne sais pas. Le partage de documents en ligne dans une famille, c'est extrĂȘmement simple. C'est-Ă -dire que vous avez les carnets de santĂ© Ă  disposition, vous avez vos revenus, vos... Vous avez un mot de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, vous avez absolument tout. La poste vous dit, il manque tel document. Vous avez tout. Vous avez votre piĂšce d'identitĂ©, celle de votre mari. Pas de chance, il est au fin fond dans l'autre continent, il n'est pas joignable. Vous avez quand mĂȘme son certificat de position militaire. Se faciliter la vie, ne pas se retrouver dans des situations, je pense qu'on aurait pu anticiper, puisqu'ils ne sont pas lĂ . globalement, ils sont quand mĂȘme trĂšs peu lĂ . Ça, c'est une rĂ©alitĂ©. En tout cas, c'est ma rĂ©alitĂ©. Quand ils sont lĂ , ils ont du travail. Alors, il y a aussi des moments de rĂ©pit, Ă©videmment, mais c'est un beau mĂ©tier. Si on fait ce mĂ©tier, c'est qu'on l'aime et qu'on en est fiers et que la famille l'accepte aussi. Sinon, Ă  un moment donnĂ©, c'est compliquĂ©. Donc, il ne faut pas non plus voir le verre Ă  moitiĂ© vide. Moi, je pense que c'est une chance de faire un beau mĂ©tier, de pouvoir en mĂȘme temps Ă©lever ses enfants dans l'amour et en se rendant service mutuellement. On ne peut pas non plus se reprĂ©senter en martyr en disant « moi, vous voyez, j'y arrive, je suis femme de militaire, j'ai accouchĂ© seule, j'ai fait mes cartons » . Oui, en fait, on l'a quasiment toute fait. On l'a toute fait. Ou en fin de carriĂšre des maris, qu'ils soient de l'engagĂ© volontaire, mĂȘme s'il ne fait que cinq ans, jusqu'Ă  l'officier qui va quitter un peu plus tard. on l'aura sĂ»rement fait. C'est assez rare de ne pas dĂ©mĂ©nager. Donc, je trouve que se plaire un peu et rĂ©pĂ©ter, oui, alors c'Ă©tait trĂšs compliquĂ©, c'est trĂšs compliquĂ©, c'est une tendance qu'on observe parfois dans notre milieu. Tu verras, ça va ĂȘtre absolument dur, l'annĂ©e prochaine, c'est la pire. Ah non, mais cette ville, ça affreut, on n'a pas du tout aimĂ©. Et en fait, quand on fait l'inverse, tout va bien. Quand on dit, tu sais, moi, j'ai bien vĂ©cu ces annĂ©es-lĂ , moi, j'ai bien aimĂ© cette ville, eh bien, tout est beaucoup plus simple. Merci. S'Ă©loigner un petit peu, c'est comme tout, bien s'entourer, c'est toujours trĂšs important dans la vie. Quand vous n'avez pas votre mari, que vous n'avez pas vos parents et que vous ĂȘtes avec de jeunes enfants, ou mĂȘme des enfants plus ĂągĂ©s, parce que petit enfant, petit problĂšme, grand enfant, grand problĂšme, on ne peut pas se laisser « polluer » par des personnes qui vont nous en ralouquer. Donc moi, mon credo, c'est un peu de me faciliter la vie, de me laisser guider par l'amour et en me disant « rien n'est grave » . Je fais ce que je peux et je suis quand mĂȘme consciente de ma chance. Ne pas se placer dans la position de la femme de militaire qui est dans l'attente constante, qui est dans la glorification de sa douleur, parce que je trouve que c'est faux. Je trouve que c'est faux. On est forcĂ©ment comme ça au dĂ©but. On est forcĂ©ment comme ça quelques temps, mais ça ne doit pas durer.

  • Speaker #1

    J'aime bien ce que vous dites, qui pour moi pourrait ĂȘtre le mot de conclut. C'est-Ă -dire que si je rĂ©sume... de la façon dont je l'ai compris, une des bonnes façons de vivre la situation que vous vivez, mais aussi, si je vais plus loin, une des bonnes façons aussi de faire avec sa charge mentale. c'est d'ĂȘtre alors vous l'avez dit dans le lĂącher prise mais vous rajoutez une dimension qui est d'avoir une attitude positive et vous en rajoutez encore une et je pense que c'est la premiĂšre fois que je l'entends et je la souligne parce que l'expĂ©rience m'a appris qu'elle Ă©tait trĂšs vraie c'est aussi de s'entourer de personnes ressources qui vont aider Ă  rendre qui vont nous aider Ă  admettre que c'est possible en fait et qu'on va y arriver beaucoup plus que de personnes qui sont vers Ă  moitiĂ© vide et qui nous tirent vers ce qui est compliquĂ© et difficile.

  • Speaker #2

    Absolument. Et se dire que dĂšs lors que la charge mentale est identifiĂ©e, anticipĂ©e, comme on disait, c'est assez rĂ©current, les besoins notamment liĂ©s aux enfants, c'est tout le temps la mĂȘme chose, entre guillemets. Une fois que ça s'est anticipĂ©, on se libĂšre d'un gros poids. Et chaque case cochĂ©e reprĂ©sente du positif. Être consciente du bĂ©nĂ©fice qu'on en retire, surtout congratuler pour notre bonne gestion. Notre gestion, c'est dĂ©jĂ  pas mal. d'autres gestions sur tous les fronts. Une fois qu'on a fait ça, je pense qu'on est libĂ©rĂ©s, on libĂšre aussi d'autres amis, puisque se dire, Ă©coute, moi, j'ai rĂ©ussi ça, je trouve que maintenant, ça va mieux, on libĂšre la parole, c'est plus simple pour tout le monde, et on libĂšre le militaire, qui n'est pas lĂ , alors qu'il va nous Ă©couter en disant, oui, c'est trĂšs compliquĂ©, effectivement, le maĂźtre a dit ça, je comprends bien. En fait, il est Ă ... il ne peut pas rĂ©soudre les problĂšmes du quotidien. Ce n'est pas possible. Ce serait se mentir. On ne peut pas compenser l'un l'autre et on ne peut pas demander Ă  une personne qui est en train de dĂ©fendre son pays, ou en tout cas de faire son travail, de nous aider pour un problĂšme administratif. Je pense. Je ne pensais pas comme ça il y a quelques annĂ©es. C'est trĂšs important la charge mentale. qui Ă©volue d'une femme Ă  l'autre, bien sĂ»r, d'une femme de militaire Ă  l'autre encore plus. Mais en grandissant, c'est-Ă -dire en vieillissant, les enfants nous font relativiser. Et la charge mentale n'est pas la mĂȘme. Et je me dis maintenant, qu'est-ce qui Ă©tait vraiment compliquĂ© il y a quelques annĂ©es quand je n'avais que moi Ă  gĂ©rer, entre guillemets. Je me prenais peut-ĂȘtre la tĂȘte pour pas grand-chose. VoilĂ .

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait Louise, ce que nous... ce que nous on pratique beaucoup chez Lily Facilite la vie, c'est que ce qui est compliquĂ©, c'est quand c'est la premiĂšre fois. La premiĂšre fois augmente l'intensitĂ© de l'apprĂ©hension, et donc toutes les premiĂšres fois sont plus compliquĂ©es. Et c'est vrai que quand on a passĂ© la premiĂšre fois, et plus on passe de premiĂšre fois, et plus les premiĂšres fois suivantes, on se dit en fait ça va, maintenant je le sais, il y a une espĂšce de track record, on se dit ok, je suis arrivĂ© jusque lĂ , et donc il n'y a pas de raison que celle-lĂ  ne passe pas. Mais je pense que quand on est jeune, les premiĂšres fois sont compliquĂ©es. Et moi, il me semble que la premiĂšre fois qui reprĂ©sente le premier enfant, alors il y a sĂ»rement des femmes
 Le premier dĂ©part. Oui, le premier dĂ©part, l'arrivĂ©e de votre premier enfant, tout ça, c'est des premiĂšres fois qui sont trĂšs fortes, en fait. Et aprĂšs, je pense qu'une fois qu'on a passĂ© celle-lĂ , les autres premiĂšres fois doivent sembler aussi peut-ĂȘtre un peu plus faciles. Peut-ĂȘtre.

  • Speaker #2

    Si on est capable de tirer un petit peu les
 les consĂ©quences de cette expĂ©rience, c'est-Ă -dire de s'entourer, de partager. Et ça, ça n'a pas fonctionnĂ©. Je me rends compte maintenant que ça, c'est pas le bon choix. Alors, encore plus quand on travaille parce qu'on se rend bien compte qu'on ne peut pas ĂȘtre partout, on ne peut pas se dĂ©multiplier. Mais on peut trouver de la ressource. L'Ève n'arrive pas toute seule. Je pense que tout n'est pas en dĂ». Il faut se rendre auprĂšs des mairies, auprĂšs des prestations sociales, du dĂ©partement, voir ce qui peut ĂȘtre mis en place quand on est vraiment dans une situation oĂč on se dit Merci. LĂ , ça va ĂȘtre trĂšs compliquĂ©. J'aurai, je ne sais pas, dĂ©jĂ  un enfant petit et je vais devoir en accueillir un second. Comment faire ? La famille n'est pas tout le temps disponible non plus.

  • Speaker #1

    Écoutez, Louise, j'aime bien, c'est parfait. Merci Ă  vous pour ce temps et pour l'authenticitĂ© de vos propos. C'est-Ă -dire, j'aime beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci à vous de m'avoir permis de m'exprimer sur ce sujet qui, je pense, nous concerne toutes. Ne pas hésiter à trouver de l'aide, à chercher de l'aide pour en trouver. Et quand on se rend compte qu'on n'a pas l'aide qu'on estime nécessaire, cherchez ailleurs tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça sera le mot de la fin parfait.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir Ă©tĂ© avec nous aujourd'hui. Si vous avez aimĂ© cet Ă©pisode, pensez Ă  le partager avec vos collĂšgues ou avec d'autres dirigeants et Ă  nous laisser une petite note. Ça fait toujours plaisir et ça nous aide beaucoup. Vous souhaitez en savoir plus ? Abonnez-vous pour rester avec nous et sentez-vous libre de nous faire part de vos rĂ©flexions en commentaire. J'adore ça. Et si vous avez envie de partager votre histoire, ou vos expĂ©riences, n'hĂ©sitez pas Ă  me contacter sur mon site. Lily facilite la vie. Info. À bientĂŽt dans Capital Humain, le podcast pour que les salariĂ©s soient heureux et productifs.

Description

🎙 Capital Humain – Épisode spĂ©cial : Comprendre et allĂ©ger la charge mentale

Bienvenue dans Capital Humain, le podcast qui place l’humain au centre de la performance. Je suis Magaly SimĂ©on, ancienne dirigeante, membre de Comex dans de grands groupes et aujourd’hui coach. J’ai vu Ă  quel point les Ă©quipes, le capital humain, peuvent transformer une entreprise. Mais j’ai aussi constatĂ© combien la rĂ©alitĂ© est parfois difficile : attirer et garder les meilleurs talents, Ă©viter les dĂ©parts inattendus, donner envie Ă  chacun de se lever chaque matin avec l’énergie de donner le meilleur de soi
 Ce sont des dĂ©fis universels.

Dans ce podcast, je partage avec vous des témoignages inspirants et vrais, ainsi que des stratégies concrÚtes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succÚs.

👉 Dans cet Ă©pisode, nous allons explorer un sujet qui nous concerne toutes et tous, dans notre vie professionnelle comme personnelle : la charge mentale.
Ce poids invisible qui s’accumule au fil des journĂ©es, entre la gestion de nos vies, de nos responsabilitĂ©s et de nos attentes, est devenu un vĂ©ritable enjeu de sociĂ©tĂ©. Il touche particuliĂšrement les femmes, mais aucun salariĂ©, aucun manager, aucune organisation n’y Ă©chappe vraiment.

Pour cet Ă©tĂ©, j’ai choisi de rééditer les Ă©pisodes que vous avez le plus aimĂ©s sur ce thĂšme. Parce que la charge mentale n’est pas une fatalitĂ©, et que chacun peut apprendre Ă  mieux la comprendre, Ă  la partager et Ă  trouver des clĂ©s pour l’allĂ©ger.

💡 À travers ces rediffusions, vous allez dĂ©couvrir :

  • Des tĂ©moignages forts qui mettent des mots sur ce que beaucoup ressentent sans toujours l’exprimer

  • Des Ă©clairages concrets pour analyser et identifier vos propres sources de charge mentale

  • Des outils et des stratĂ©gies pour retrouver de la sĂ©rĂ©nitĂ©, de l’équilibre et du plaisir, au travail comme dans la vie personnelle

Que vous écoutiez pour la premiÚre fois ou que vous choisissiez de réécouter ces épisodes, je suis convaincue que vous y trouverez une valeur nouvelle, adaptée à vos propres défis du moment.

âžĄïž Abonnez-vous pour ne manquer aucun Ă©pisode de Capital Humain, et profitez de l’étĂ© pour prendre soin de vous, recharger vos batteries
 et pourquoi pas, commencer Ă  allĂ©ger votre charge mentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Capital Humain, je suis Magali SimĂ©on, ancienne dirigeante, membre de Comex dans des grands groupes et coach. J'ai vu Ă  quel point les Ă©quipes, le capital humain peut transformer une entreprise. Mais la rĂ©alitĂ© est parfois difficile. Est-ce que vous avez du mal Ă  attirer ou garder les meilleurs talents ? Est-ce que vous ĂȘtes parfois frustrĂ© devant certains dĂ©parts ? Ou est-ce que vous vous demandez combien de vos salariĂ©s se lĂšvent chaque matin avec l'envie de donner le meilleur d'eux-mĂȘmes ? Dans ce podcast, nous proposons des histoires inspirantes et vraies, des stratĂ©gies concrĂštes pour transformer votre capital humain en un vĂ©ritable levier de succĂšs. Alors, est-ce que vous ĂȘtes prĂȘts Ă  transformer ou amĂ©liorer votre approche ? Abonnez-vous et rejoignez-moi chaque semaine pour partager vos dĂ©fis et cĂ©lĂ©brer vos succĂšs. La charge mentale, la gestion de nos vies, la gestion de nos attentes sont des sujets qui nous prĂ©occupent beaucoup. Alors, pour cet Ă©tĂ©, Nous avons choisi de rééditer les Ă©pisodes sur ce sujet-lĂ  que vous avez le plus aimĂ© pour que vous puissiez en profiter une deuxiĂšme fois, une troisiĂšme fois, autant de fois que vous voulez. Je vous souhaite une trĂšs bonne Ă©coute.

  • Speaker #1

    Bonjour dans notre podcast Top Ă  la charge mentale. DĂ©busquer tous les endroits oĂč il y a la charge mentale, comprendre ce qui se passe, comprendre comment on peut faire pour gagner en confort, c'est l'objectif de ce podcast. Aujourd'hui, je reçois une invitĂ©e un peu particuliĂšre. Elle s'appelle Louise, ou en tout cas, elle nous a dit qu'elle s'appelait Louise, puisqu'elle tĂ©moigne de façon anonyme. Vous comprendrez pourquoi quand elle se prĂ©sentera. Louise a une vie pleine d'incertitudes, et c'est trĂšs contributif de sa charge mentale. Vous comprendrez aussi pourquoi. Elle a aussi une vie oĂč elle doit assumer seule. tous les Ă©lĂ©ments de la vie quotidienne avec des enfants, alors mĂȘme qu'elle a bien un conjoint. Et donc ça, ça a aussi des impacts qui font que c'est un peu diffĂ©rent, par exemple, d'une maman solo. Et elle nous explique comment elle a appris avec l'expĂ©rience Ă  renoncer Ă  la perfection, s'entourer des bonnes personnes et apprendre Ă  lĂącher prise. Et je crois que tout est rĂ©sumĂ© ici. Eh bien, bonjour Louise ! Je suis ravie de vous accueillir dans le podcast de Lily Facilite la Viste. top Ă  la charge mentale. Louise, vous ĂȘtes une invitĂ©e un peu particuliĂšre pour nous aujourd'hui puisque vous avez un statut que vous allez nous expliquer qui vous rend un peu diffĂ©rente peut-ĂȘtre de la plupart des gens et c'est pour ça qu'on a dĂ©cidĂ© d'Ă©changer avec vous puisqu'on nous nous sommes dit que la charge mentale pour vous Ă©tait peut-ĂȘtre un sujet avec encore plus d'acuitĂ© que pour la plupart des gens. Est-ce que vous voulez bien nous dire qui vous ĂȘtes ?

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait, bonjour. Je m'appelle Louise, c'est le prĂ©nom que je vais prendre aujourd'hui. Je tiens un compte humoristique sur Instagram qui s'appelle La Femme de Ton Chef et qui est un espace d'humour et Ă©galement d'Ă©change pour les femmes de militaire et plus prĂ©cisĂ©ment les femmes d'officier. Je suis mariĂ©e Ă  un militaire, je suis mĂšre de famille et effectivement, concernant la charge mentale, je pense qu'on a toutes les mĂȘmes problĂ©matiques. Elles sont peut-ĂȘtre un petit peu plus exacerbĂ©es sur certains aspects chez nous.

  • Speaker #1

    Alors... C'est vraiment un des sujets, c'est-Ă -dire comment c'est plus dur ou comment c'est plus compliquĂ© pour une femme de militaire, va ĂȘtre le sujet un peu central de cet entretien. Mais dĂ©jĂ , c'est une des questions que je pose souvent Ă  nos invitĂ©s. Pour vous, la charge mentale, ça se dĂ©finit comment, Louise ?

  • Speaker #2

    La charge mentale, pour moi, c'est tout ce qui m'empĂȘche de me coucher tĂŽt et de m'endormir tĂŽt.

  • Speaker #1

    D'accord. Et de vous coucher et de vous endormir, c'est les deux.

  • Speaker #2

    Exactement, parce que je peux me coucher tĂŽt, en revanche est-ce que je vais rĂ©ussir Ă  m'endormir tĂŽt ? Non. Donc ça peut ĂȘtre des choses trĂšs trĂšs importantes comme le paiement de factures, la prise de rendez-vous mĂ©dicaux, comme des choses trĂšs futiles, anticiper une nouvelle pointure pour des baskets pour mon deuxiĂšme par exemple.

  • Speaker #1

    Et ça, ça vous empĂȘche de vous endormir ?

  • Speaker #2

    Oui, tout Ă  fait.

  • Speaker #1

    Alors mĂȘme que ce ne sont pas des gros soucis ?

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Pour moi, tout ce qui fait, je me couche une fois que ma charge mentale est lissĂ©e, plus ou moins anticipĂ©e, que je m'en suis, alors non pas dĂ©barrassĂ©e, mais que je suis Ă  peu prĂšs au clair dans ma tĂȘte. Donc ce petit espace-temps qui m'empĂȘche de m'endormir immĂ©diatement le soir va correspondre Ă  ma charge mentale, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc finalement, la charge mentale pour vous, vous allez pouvoir vous coucher plus sereine si vous l'avez sortie de votre tĂȘte.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Et alors, ça ne veut pas dire que c'est seulement ce Ă  quoi je pense. C'est tout ce que ça reprĂ©sente. Mais dans mon esprit, la charge mentale, c'est vraiment l'ensemble des choses auxquelles une maman, parce que c'est ce que je suis, en l'occurrence, va penser le soir. Demain, il faut absolument que je pense au cartable. Je n'ai pas Ă  renvoyer ce document pour l'Ă©cole. Et au fait, est-ce qu'il a bien fait ça ? Il faut que je lui demande demain. S'il n'est pas lĂ , il n'est pas joignable. VoilĂ , c'est tout ça. On va l'organiser sur la journĂ©e. Mais ça se ressent pour moi pas forcĂ©ment la journĂ©e puisque c'est assez organisĂ©. Ça se ressent vraiment le soir oĂč c'est mon petit crĂ©neau de stress chargemental.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous connaissez la définition scientifique de la chargementale ? Est-ce que ça a été théorisé par une chercheuse russe ? Une femme, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, je l'ai entendu dans un de vos podcasts. Je ne me suis pas forcément... Je valide, mais... Je vous donne ma propre définition qui n'est pas parfaite, mais allez-y, vous pouvez effectivement faire.

  • Speaker #1

    En fait, ce que dit cette chercheuse qui s'appelle Zygarnik, c'est que pour elle, il y a charge mentale à partir du moment... En fait, ce qu'elle dit, c'est que ce qui prend de l'espace dans le cerveau, voire ce qui fatigue le cerveau, c'est quand une tùche est ouverte et non fermée. Et elle considÚre qu'il y a charge mentale au-delà de quatre tùches ouvertes et non fermées.

  • Speaker #2

    D'accord, je n'avais pas cette notion.

  • Speaker #1

    Ce que j'aime bien dans cette... définition et c'est pour ça que ce que vous dites m'y fait penser parce que je ne la recite pas dans chaque podcast c'est cette notion de tùche ouverte en fait d'accord,

  • Speaker #2

    oui ça correspond de trucs à faire,

  • Speaker #1

    lĂ  oĂč je suis moins je suis plus mitigĂ©e avec elle c'est quand elle parle de 4 je pense qu'elle a dĂ» faire ses travaux avant que se dĂ©veloppent les mamans qui travaillent et qui ont Ă  mon avis bien explosĂ© le plafond des 4 par jour la charge mentale pour moi elle est au delĂ  de 4 par jour quand mĂȘme Et ce serait quoi votre dĂ©finition Ă  vous, alors pour le coup, par rapport Ă  celle-lĂ  ?

  • Speaker #2

    Une charge est lourde à porter, à au moins qu'elle soit ouverte. C'est quelque chose de constant. On n'a pas besoin d'avoir une tùche ouverte pour y penser. Il y a des besoins récurrents, il y a des besoins linéaires, et puis il y a d'autres petites tùches plus ou moins ponctuelles. Pour moi, l'impératif, c'est plutÎt d'arriver à prioriser ces tùches. de ne pas se laisser déborder.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette idĂ©e, effectivement, que lĂ  oĂč peut-ĂȘtre la charge mentale est devenue plus un sujet au XXIe siĂšcle, c'est la dimension rĂ©currente. Alors moi, j'assume pour des mamans qui travaillent, parce que toutes les enquĂȘtes montrent que c'est encore les mamans, en grande partie, qui assument l'intendance qui gĂ©nĂšre la charge mentale. Et j'aime bien, effectivement, cette idĂ©e de rĂ©currence. C'est-Ă -dire qu'en fait, on n'a jamais fini. C'est ça qui est fatigant quand on est une maman qui travaille. On est d'accord. Et alors, le mĂ©tier de votre mari, ça change quoi par rapport aux autres Ă©pouses dont les maris ont des mĂ©tiers peut-ĂȘtre plus classiques ?

  • Speaker #2

    DĂ©jĂ , c'est ma vision. Je ne veux blesser personne parce que je pense qu'on a toute notre propre Ă©chelle de valeur et que ce qui peut paraĂźtre trĂšs important pour certaines ne l'est pas pour d'autres. Je pense qu'en essayant de lister vraiment les caractĂ©ristiques du mĂ©tier de militaire, officier ou pas officier d'ailleurs, ça va ĂȘtre pour la conjointe, ça va ĂȘtre vraiment un gros pĂŽle qui est l'incertitude, l'incertitude constante par rapport au dĂ©part, par rapport au retour, par rapport aux dates de permission, ce que reprĂ©sentent les vacances dans le langage militaire, les mutations, oĂč vais-je ĂȘtre dans trois ans, oĂč vais-je ĂȘtre dans dix ans, ça c'est quand mĂȘme une grande inconnue. Donc l'incertitude c'est quelque chose qu'on retrouve. dans la vie de chaque famille, de chaque couple, Ă©videmment. Je pense qu'elle est plus rĂ©currente. Bien entendu, on va avoir le paramĂštre absence, les absences de l'autre, qui sont trĂšs douloureuses, trĂšs compliquĂ©es Ă  accepter au dĂ©but, je dirais. Il n'y a pas d'Ă©chelle de valeur encore une fois, mais depuis que je suis maman, je vois bien la diffĂ©rence. Je trouve que pour la charge mentale, on se retrouve temporairement comme une mĂšre cĂ©libataire. Je leur tire mon chapeau parce que c'est lĂ . se rendent compte vraiment de toutes les difficultĂ©s qu'elles rencontrent, et encore, on n'a pas forcĂ©ment le critĂšre financier qu'elles ont. Mais donc, l'absence, donc avec cette pĂ©riode plus ou moins longue, et en fait, ce n'est pas tant que le papa n'est pas lĂ , c'est qu'en fait, il n'y a pas de relais autre, c'est-Ă -dire que la famille, si je parle de ma situation, mais Ă©galement de la situation de mes amis, les familles sont loin. Pour les autistes, ils en bougent rĂ©guliĂšrement, notamment dans l'armĂ©e de terre, mais c'est aussi le cas par exemple pour... pour les marins, il n'y a pas une dramerie mobile, il y a Ă©galement d'autres entitĂ©s, mais en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les militaires bougent beaucoup, et on peut se retrouver sans famille, c'est-Ă -dire sans nos parents, sans nos beaux-parents, pour des moments importants. Donc on n'a pas notre mari, mais on n'a Ă©galement pas d'autres soutiens. Ça, c'est les deux gros problĂšmes, l'incertitude et puis les absences, et quelque chose que je n'avais pas forcĂ©ment anticipĂ©, la gestion de pĂŽles que nous ne maĂźtrisons pas, c'est-Ă -dire que Merci. Dans ma reprĂ©sentation idĂ©ale d'une vie de famille, chacun de plus ou moins choisit ses pĂŽles de compĂ©tences par affinitĂ© ou parce que ça se trouve comme ça, sans parler vraiment du rĂŽle pĂšre-mĂšre. Il y a des choses qu'on peut aimer faire, d'autres un peu moins. On se rĂ©partit les tĂąches de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e dans un couple. Je dirais Ă©quilibrĂ©e. En revanche, le mĂ©tier militaire fait qu'on peut se retrouver Ă  gĂ©rer des choses pour lesquelles on n'Ă©tait pas forcĂ©ment hyper fan. Alors ça peut ĂȘtre de la mĂ©canique, mais tout le monde ne dĂ©teste pas la mĂ©canique. Mais ça peut ĂȘtre de l'administratif, on peut avoir des couples comme ça. Mais ça peut ĂȘtre des choses totalement diverses et mariĂ©es. Ça peut ĂȘtre un document pour la mutuelle, comme ça peut ĂȘtre gĂ©rer les repas, ou un enfant malade. Ce n'est pas forcĂ©ment des tĂąches que pour les mamans. Il y a des parents, des papas qui adorent faire Ă  manger. Ça, c'est faisable au quotidien. Il y a d'autres choses. qu'on n'avait pas forcĂ©ment anticipĂ©. Je ne sais pas, devoir ĂȘtre en Ă©change avec le garagiste pour une rĂ©paration. Moi, je ne suis pas forcĂ©ment Ă  l'aise parce que je n'y connais rien, ça ne m'intĂ©resse pas. VoilĂ , c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on apprenne Ă  gĂ©rer de par l'incertitude et l'absence. Donc ça, c'est une troisiĂšme tĂąche un peu surprise. Je n'avais pas anticipĂ© ça. Et aprĂšs, bien sĂ»r, en fond, on a la prise de risque du mĂ©tier des maris et l'absence de routine. Alors, qui est une bonne chose, je trouve, mais qu'il faut aussi avoir en tĂȘte.

  • Speaker #1

    AprĂšs, c'est peut-ĂȘtre une question Ă  laquelle vous ne souhaiterez peut-ĂȘtre pas rĂ©pondre, mais j'ai eu le sentiment, comme vous avez citĂ© « assumer tout l'Ă©paule » , qu'il y avait du vĂ©cu derriĂšre. Vous avez un exemple d'une fois oĂč vous avez dĂ» assumer un truc oĂč vous vous ĂȘtes dit « non mais lĂ , honnĂȘtement, j'ai pas signĂ© pour ça » .

  • Speaker #2

    Tout le temps, la gestion de l'amĂ©nagement, vous avez un mari qui est injoignable. Vous devez gĂ©rer... Alors, il n'est pas compliquĂ©. Pour le coup, je pense que je suis assez Ă  l'aise dans tout ce qui est communication et ça ne me pose pas de problĂšme. LĂ , je parle vraiment au nom de ce que je connais moi. Je sais que c'est compliquĂ© un petit peu pour moi, mais que ça l'est Ă©normĂ©ment pour d'autres, parce qu'on parle avec des abonnĂ©s, mais Ă©galement des amis au quotidien. GĂ©rer, voilĂ , typiquement le garagiste. Je ne connais rien. Les bougies, je ne sais pas. Prendre des dĂ©cisions qui engagent notre avenir, c'est-Ă -dire un choix de logement, par exemple. Il faut bien, on a une proposition de logement, il faut bien, alors nous, moi, d'autres personnes, il faut rendre rĂ©ponse. On ne sait pas si, on ne connaĂźt pas la ville, on ne sait pas si tel logement va ĂȘtre agrĂ©able ou non. Il faut quand mĂȘme se dĂ©cider, rendre rĂ©ponse. Je pense notamment aux familles qui sont mutĂ©es en rĂ©gion parisienne. C'est trĂšs rapide, il faut ĂȘtre capable de rĂ©flĂ©chir rapidement sans se concerter. Donc ça demande quand mĂȘme une capacitĂ© d'action assez rapide. Mais se dire lĂącher prise, ce n'est pas grave. Je ne fais pas les choses parfaitement, mais qui le fait ? Et nos conditions de vie font qu'il faut accepter de faire au mieux.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand je vous entends et que je dĂ©couvre la caractĂ©ristique de votre situation, finalement, la diffĂ©rence entre vous et une maman cĂ©libataire, une maman solo, c'est que vous ĂȘtes amenĂ© Ă  assumer beaucoup de choses en maman solo, mais in fine, vous avez un papa qui revient et qui peut avoir un avis. a posteriori, oĂč il va ĂȘtre d'accord ou pas d'accord sur ce que vous avez fait. Et donc, ça met une espĂšce de pression un peu supplĂ©mentaire. C'est-Ă -dire que vous prenez les dĂ©cisions seules, mais vous ne les prenez pas juste pour vous seuls.

  • Speaker #2

    Exactement, c'est-Ă -dire, j'ai accouchĂ© seule comme beaucoup, par exemple, tout se passe, c'est une naissance classique, mais qu'est-ce qu'on fait dĂšs qu'il y a des questions qui se posent, si votre conjoint n'est pas joignable Ă  l'instant T ? Parfois, en tant que jeune maman, on a des interrogations complĂštement futiles. Une maman seule, c'est encore plus dur, bien Ă©videmment, puisqu'elle n'a pas de relais. À la limite, quand on est vraiment seule, on prend les dĂ©cisions qui nous sont propres. C'est ce que j'ai appris Ă  faire maintenant. puisque je suis un peu plus ĂągĂ©e et que les enfants et d'envoi, aprĂšs on est amenĂ© Ă  ĂȘtre plus sĂ»r de notre choix, c'est trĂšs compliquĂ© de se retrouver de vouloir absolument pallier toutes les Ă©ventualitĂ©s anticiper Ă©ventuellement ce que pourrait penser l'autre alors que l'autre pensera qu'on a fait trĂšs bien les choses, mais que ce soit pour les enfants, que ce soit pour la maison que ce soit pour l'emploi ça peut ĂȘtre aussi des choix de vie il faut se dĂ©cider Ă  distance sur La fiche de mutation, c'est un document que vont remplir les militaires de maniĂšre plus ou moins variĂ©e, mais oĂč on donne nos voeux, par exemple. Vous n'ĂȘtes pas forcĂ©ment ensemble pour rĂ©diger ce papier. Alors, dans certains couples, ça va trĂšs bien. Depuis le dĂ©but, c'est actĂ© que ça sera plutĂŽt tel ou tel type d'emploi. On a peut-ĂȘtre besoin parfois d'en parler. Donc, je pense que le ciment du couple est primordial. Il faut quand mĂȘme vraiment partager les mĂȘmes valeurs, ĂȘtre d'accord sur les visions importantes. sur le mode Ă©ducatif, parce qu'on n'est pas forcĂ©ment raccord en termes de dĂ©calage horaire, en termes de disponibilitĂ© mentale. VoilĂ , les gens qui travaillent ont encore plus d'impĂ©ratifs. Il faut arriver Ă  se croiser, entre guillemets, et Ă©changer sur des sujets trĂšs importants, comme des sujets absolument pas importants, qui sont juste le type de vĂȘtement ou le cadeau Ă  apporter Ă  l'anniversaire. ça effectivement, c'est plus du ressort de la personne qui est prĂ©sente, en l'occurrence, de la vie.

  • Speaker #1

    Et alors vous, Louise, comment est-ce que vous avez appris à gérer votre charge mentale ? C'est quoi vos trucs et astuces ? Est-ce que vous avez le sentiment que l'expérience permet de faire mieux ? Vous avez parlé, et c'est des mots que je trouve hyper importants, de lùcher prise, de renoncer à la perfection. On voit dans notre podcast que tous nos invités qui sont arrivés à faire ça considÚrent qu'ils ont déjà franchi un pas. Vous, c'est quoi vos trucs qui font que vous arrivez à... finalement, vous ne couchez pas trop tard, en fait, et vous endormez.

  • Speaker #2

    Exactement. Alors, je suis tout Ă  fait d'accord. LĂ , j'ai pris, c'est la premiĂšre chose, c'est de dire, je fais comme je peux. Je fais au mieux en fonction de mes impĂ©ratifs actuels et de mes ambitions. C'est-Ă -dire que, qu'est-ce qui est important pour moi, je ne sais pas, le mois prochain, mardi, Ă  15h, est-ce que le plus important pour moi va ĂȘtre de faire un repas Ă©quilibrĂ©, va ĂȘtre de terminer absolument un projet, va ĂȘtre de rĂ©aliser des Ă©conomies, parce qu'on est dans une phase oĂč il faut le faire. ou de passer un trĂšs bon moment au parc parce que je sens que l'aĂźnĂ© va en avoir pratiquement besoin. Une fois que j'ai fait mon choix du moment, j'adapte ma charge mentale et le reste n'a pas d'importance. Donc il faut vraiment, c'est lĂ  que le soutien du militaire est trĂšs important, parce que je pense que c'est trĂšs compliquĂ©, il ne faut pas que le mari nous en rajoute. On ne lui en rajoute pas parce que dans son mĂ©tier, il n'a pas besoin qu'on lui en rajoute. les couples qui fonctionnent et qui durent. sont les couples qui sont, je pense, reconnaissants l'un vers l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Mais ça s'applique trÚs bien à tous les couples.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait. Exactement. Pour parler plus particuliĂšrement des militaires, je pense qu'il ne faut pas procrastiner parce qu'on ne sait pas de quoi va ĂȘtre fait le lendemain. C'est ce qu'on disait, l'incertitude des dĂ©parts, tout peut changer, les dates de vacances, etc. Donc, faire ce qu'on peut faire au jour le jour, ce qui est vraiment important d'avoir priorisĂ© en amont. Tout n'est pas Ă  traiter au mĂȘme rang. Et anticiper, il y a des choses, les enfants grandissent, vous savez que vous allez avoir besoin d'un manteau, alors est-ce que ça ira au suivant, parce que l'aĂźnĂ© aura un an plus, c'est pas dit. VoilĂ , ça c'est des choses qu'on peut anticiper, parce qu'il y a aussi un besoin d'Ă©conomie qu'on a tous, mais qu'on ne sait pas si l'annĂ©e prochaine... Ne pas compter sur l'autre, entre guillemets, c'est pas sympa pour mon mari quand je dis ça, mais ne pas compter sur l'autre et accepter, entre guillemets, sa charge mentale, et l'anticiper. C'est ce que je fais. Moi, je n'ai pas de problĂšme avec ça. Je pense que ça peut ĂȘtre dur Ă  entendre, peut-ĂȘtre pour des personnes plus jeunes. Et moi, j'Ă©tais comme ça il y a quelques temps, il n'y a pas si longtemps. Mais je pense qu'on arrive Ă  un stade oĂč on accepte sa charge mentale, on accepte qu'il y a des choses qui nous incombent, mais on accepte Ă©galement qu'on les gĂšre Ă  notre maniĂšre.

  • Speaker #1

    C'est hyper intĂ©ressant. J'aime beaucoup ce que vous dites, Louise, parce que ça m'a pris beaucoup plus de temps, je pense que vous, pour arriver Ă  ce que j'entends dans votre conclusion, dans votre derniĂšre phrase. qui est finalement, au lieu de serrer les dents en regardant la montagne, on se dit « ok, c'est lĂ  » , et l'un dans l'autre on va y arriver, et on fera ce qu'on peut faire, et puis c'est des trucs qu'on n'arrive pas Ă  faire, et bien tant pis. Ça c'est la premiĂšre chose que j'entends dans ce que vous dites, dans ce lĂącher-prise qui est d'arrĂȘter de considĂ©rer que coĂ»te que coĂ»te, il faut grimper cette montagne, et d'accepter aussi dans un couple que ce qu'a fait l'autre, il l'a fait comme il considĂ©rait bien que c'Ă©tait fait et qu'il faut vraiment passer Ă  autre chose et ne pas y passer trop de temps.

  • Speaker #2

    Tout Ă  fait, mais dans l'autre sens Ă©galement. Le papa n'est pas lĂ  pour un anniversaire, il a juste le temps de passer un message ou de faire un appel, mais un oreille qui ne nous arrange pas, ce n'est pas top. Mais il a fait ce qu'il estimait possible et bien Ă  l'instant T. Donc, de notre cĂŽtĂ©, ne pas se dire, il n'est pas lĂ , il faut absolument
 combler, entre guillemets, il faut combler dans la surenchĂšre, l'anniversaire doit ĂȘtre quand mĂȘme gĂ©nial parce que, Ă©videmment, le premier anniversaire du premier enfant, c'est ce qu'on a envie de faire. Et puis, au fur et Ă  mesure, on se rend compte que la vraie vie nous rattrape et que finalement... tout va bien, en fait, rien n'est grave. Une fois que vous avez payĂ© vos factures, que vos enfants sont en bonne santĂ©, on rend grĂące et puis on se dit, le reste n'est pas important. Donc, on fait au mieux. C'est lĂ  que c'est vraiment un mode Ă©quipe, parce qu'il faut, ce sont eux les militaires. AprĂšs, il y a aussi des couples, les deux sont militaires, alors lĂ , c'est encore un niveau au-dessus d'organisation. Mais une fois qu'on a acceptĂ© plus... pas la rĂ©partition des rĂŽles, mais la rĂ©partition de la charge mentale, on peut s'en dĂ©tacher Ă  un moment donnĂ© et dire « Écoute, moi, ça, je ne veux plus gĂ©rer. Écoute, les impĂŽts, jusqu'Ă  prĂ©sent, c'est moi qui les faisais. J'en ai marre. J'ai l'impression que je fonctionne un peu trop. C'est trop pour ma charge mentale. » Alors, effectivement, j'ai pas de mari qui va me dire « TrĂšs bien, pas de souci. » C'est pas lui qui va me dire ça. En revanche, si on choisit bien la personne avec qui on fonde sa famille, on doit ĂȘtre capable d'ajuster notre barĂšme de couple. quelque chose que je mets en place Ă©galement, je fais beaucoup de listes, je pense qu'une fois qu'on a couchĂ© par Ă©crit ce qu'on avait en tĂȘte, on a dĂ©jĂ  fait la moitiĂ©, vraiment, on n'a plus qu'Ă  coucher, et on se rend compte que finalement, oui, il faut absolument rĂ©pondre au carton d'invitation, c'est pas trĂšs compliquĂ© Ă  faire, en revanche, un document Ă  transmettre Ă  la mairie, ou Ă  la CAF, ou Ă  la centre maternelle, ça va ĂȘtre peut-ĂȘtre un petit peu plus laborieux mais en fait ça nous prend quelques minutes, quelques heures, si vraiment vous n'avez pas accĂšs Ă  la technologie, il manque un papier, etc. Je pense qu'il faut aussi vivre avec son temps. Alors, quand on parlait de faciliter la vie, j'ai dĂ©couvert ça il n'y a pas longtemps, le partage de documents. Bon, ça fait un peu... J'imagine que tout le monde... Peut-ĂȘtre qu'il y a plein de gens qui connaissent, mais je ne sais pas. Le partage de documents en ligne dans une famille, c'est extrĂȘmement simple. C'est-Ă -dire que vous avez les carnets de santĂ© Ă  disposition, vous avez vos revenus, vos... Vous avez un mot de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, vous avez absolument tout. La poste vous dit, il manque tel document. Vous avez tout. Vous avez votre piĂšce d'identitĂ©, celle de votre mari. Pas de chance, il est au fin fond dans l'autre continent, il n'est pas joignable. Vous avez quand mĂȘme son certificat de position militaire. Se faciliter la vie, ne pas se retrouver dans des situations, je pense qu'on aurait pu anticiper, puisqu'ils ne sont pas lĂ . globalement, ils sont quand mĂȘme trĂšs peu lĂ . Ça, c'est une rĂ©alitĂ©. En tout cas, c'est ma rĂ©alitĂ©. Quand ils sont lĂ , ils ont du travail. Alors, il y a aussi des moments de rĂ©pit, Ă©videmment, mais c'est un beau mĂ©tier. Si on fait ce mĂ©tier, c'est qu'on l'aime et qu'on en est fiers et que la famille l'accepte aussi. Sinon, Ă  un moment donnĂ©, c'est compliquĂ©. Donc, il ne faut pas non plus voir le verre Ă  moitiĂ© vide. Moi, je pense que c'est une chance de faire un beau mĂ©tier, de pouvoir en mĂȘme temps Ă©lever ses enfants dans l'amour et en se rendant service mutuellement. On ne peut pas non plus se reprĂ©senter en martyr en disant « moi, vous voyez, j'y arrive, je suis femme de militaire, j'ai accouchĂ© seule, j'ai fait mes cartons » . Oui, en fait, on l'a quasiment toute fait. On l'a toute fait. Ou en fin de carriĂšre des maris, qu'ils soient de l'engagĂ© volontaire, mĂȘme s'il ne fait que cinq ans, jusqu'Ă  l'officier qui va quitter un peu plus tard. on l'aura sĂ»rement fait. C'est assez rare de ne pas dĂ©mĂ©nager. Donc, je trouve que se plaire un peu et rĂ©pĂ©ter, oui, alors c'Ă©tait trĂšs compliquĂ©, c'est trĂšs compliquĂ©, c'est une tendance qu'on observe parfois dans notre milieu. Tu verras, ça va ĂȘtre absolument dur, l'annĂ©e prochaine, c'est la pire. Ah non, mais cette ville, ça affreut, on n'a pas du tout aimĂ©. Et en fait, quand on fait l'inverse, tout va bien. Quand on dit, tu sais, moi, j'ai bien vĂ©cu ces annĂ©es-lĂ , moi, j'ai bien aimĂ© cette ville, eh bien, tout est beaucoup plus simple. Merci. S'Ă©loigner un petit peu, c'est comme tout, bien s'entourer, c'est toujours trĂšs important dans la vie. Quand vous n'avez pas votre mari, que vous n'avez pas vos parents et que vous ĂȘtes avec de jeunes enfants, ou mĂȘme des enfants plus ĂągĂ©s, parce que petit enfant, petit problĂšme, grand enfant, grand problĂšme, on ne peut pas se laisser « polluer » par des personnes qui vont nous en ralouquer. Donc moi, mon credo, c'est un peu de me faciliter la vie, de me laisser guider par l'amour et en me disant « rien n'est grave » . Je fais ce que je peux et je suis quand mĂȘme consciente de ma chance. Ne pas se placer dans la position de la femme de militaire qui est dans l'attente constante, qui est dans la glorification de sa douleur, parce que je trouve que c'est faux. Je trouve que c'est faux. On est forcĂ©ment comme ça au dĂ©but. On est forcĂ©ment comme ça quelques temps, mais ça ne doit pas durer.

  • Speaker #1

    J'aime bien ce que vous dites, qui pour moi pourrait ĂȘtre le mot de conclut. C'est-Ă -dire que si je rĂ©sume... de la façon dont je l'ai compris, une des bonnes façons de vivre la situation que vous vivez, mais aussi, si je vais plus loin, une des bonnes façons aussi de faire avec sa charge mentale. c'est d'ĂȘtre alors vous l'avez dit dans le lĂącher prise mais vous rajoutez une dimension qui est d'avoir une attitude positive et vous en rajoutez encore une et je pense que c'est la premiĂšre fois que je l'entends et je la souligne parce que l'expĂ©rience m'a appris qu'elle Ă©tait trĂšs vraie c'est aussi de s'entourer de personnes ressources qui vont aider Ă  rendre qui vont nous aider Ă  admettre que c'est possible en fait et qu'on va y arriver beaucoup plus que de personnes qui sont vers Ă  moitiĂ© vide et qui nous tirent vers ce qui est compliquĂ© et difficile.

  • Speaker #2

    Absolument. Et se dire que dĂšs lors que la charge mentale est identifiĂ©e, anticipĂ©e, comme on disait, c'est assez rĂ©current, les besoins notamment liĂ©s aux enfants, c'est tout le temps la mĂȘme chose, entre guillemets. Une fois que ça s'est anticipĂ©, on se libĂšre d'un gros poids. Et chaque case cochĂ©e reprĂ©sente du positif. Être consciente du bĂ©nĂ©fice qu'on en retire, surtout congratuler pour notre bonne gestion. Notre gestion, c'est dĂ©jĂ  pas mal. d'autres gestions sur tous les fronts. Une fois qu'on a fait ça, je pense qu'on est libĂ©rĂ©s, on libĂšre aussi d'autres amis, puisque se dire, Ă©coute, moi, j'ai rĂ©ussi ça, je trouve que maintenant, ça va mieux, on libĂšre la parole, c'est plus simple pour tout le monde, et on libĂšre le militaire, qui n'est pas lĂ , alors qu'il va nous Ă©couter en disant, oui, c'est trĂšs compliquĂ©, effectivement, le maĂźtre a dit ça, je comprends bien. En fait, il est Ă ... il ne peut pas rĂ©soudre les problĂšmes du quotidien. Ce n'est pas possible. Ce serait se mentir. On ne peut pas compenser l'un l'autre et on ne peut pas demander Ă  une personne qui est en train de dĂ©fendre son pays, ou en tout cas de faire son travail, de nous aider pour un problĂšme administratif. Je pense. Je ne pensais pas comme ça il y a quelques annĂ©es. C'est trĂšs important la charge mentale. qui Ă©volue d'une femme Ă  l'autre, bien sĂ»r, d'une femme de militaire Ă  l'autre encore plus. Mais en grandissant, c'est-Ă -dire en vieillissant, les enfants nous font relativiser. Et la charge mentale n'est pas la mĂȘme. Et je me dis maintenant, qu'est-ce qui Ă©tait vraiment compliquĂ© il y a quelques annĂ©es quand je n'avais que moi Ă  gĂ©rer, entre guillemets. Je me prenais peut-ĂȘtre la tĂȘte pour pas grand-chose. VoilĂ .

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait Louise, ce que nous... ce que nous on pratique beaucoup chez Lily Facilite la vie, c'est que ce qui est compliquĂ©, c'est quand c'est la premiĂšre fois. La premiĂšre fois augmente l'intensitĂ© de l'apprĂ©hension, et donc toutes les premiĂšres fois sont plus compliquĂ©es. Et c'est vrai que quand on a passĂ© la premiĂšre fois, et plus on passe de premiĂšre fois, et plus les premiĂšres fois suivantes, on se dit en fait ça va, maintenant je le sais, il y a une espĂšce de track record, on se dit ok, je suis arrivĂ© jusque lĂ , et donc il n'y a pas de raison que celle-lĂ  ne passe pas. Mais je pense que quand on est jeune, les premiĂšres fois sont compliquĂ©es. Et moi, il me semble que la premiĂšre fois qui reprĂ©sente le premier enfant, alors il y a sĂ»rement des femmes
 Le premier dĂ©part. Oui, le premier dĂ©part, l'arrivĂ©e de votre premier enfant, tout ça, c'est des premiĂšres fois qui sont trĂšs fortes, en fait. Et aprĂšs, je pense qu'une fois qu'on a passĂ© celle-lĂ , les autres premiĂšres fois doivent sembler aussi peut-ĂȘtre un peu plus faciles. Peut-ĂȘtre.

  • Speaker #2

    Si on est capable de tirer un petit peu les
 les consĂ©quences de cette expĂ©rience, c'est-Ă -dire de s'entourer, de partager. Et ça, ça n'a pas fonctionnĂ©. Je me rends compte maintenant que ça, c'est pas le bon choix. Alors, encore plus quand on travaille parce qu'on se rend bien compte qu'on ne peut pas ĂȘtre partout, on ne peut pas se dĂ©multiplier. Mais on peut trouver de la ressource. L'Ève n'arrive pas toute seule. Je pense que tout n'est pas en dĂ». Il faut se rendre auprĂšs des mairies, auprĂšs des prestations sociales, du dĂ©partement, voir ce qui peut ĂȘtre mis en place quand on est vraiment dans une situation oĂč on se dit Merci. LĂ , ça va ĂȘtre trĂšs compliquĂ©. J'aurai, je ne sais pas, dĂ©jĂ  un enfant petit et je vais devoir en accueillir un second. Comment faire ? La famille n'est pas tout le temps disponible non plus.

  • Speaker #1

    Écoutez, Louise, j'aime bien, c'est parfait. Merci Ă  vous pour ce temps et pour l'authenticitĂ© de vos propos. C'est-Ă -dire, j'aime beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci à vous de m'avoir permis de m'exprimer sur ce sujet qui, je pense, nous concerne toutes. Ne pas hésiter à trouver de l'aide, à chercher de l'aide pour en trouver. Et quand on se rend compte qu'on n'a pas l'aide qu'on estime nécessaire, cherchez ailleurs tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça sera le mot de la fin parfait.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir Ă©tĂ© avec nous aujourd'hui. Si vous avez aimĂ© cet Ă©pisode, pensez Ă  le partager avec vos collĂšgues ou avec d'autres dirigeants et Ă  nous laisser une petite note. Ça fait toujours plaisir et ça nous aide beaucoup. Vous souhaitez en savoir plus ? Abonnez-vous pour rester avec nous et sentez-vous libre de nous faire part de vos rĂ©flexions en commentaire. J'adore ça. Et si vous avez envie de partager votre histoire, ou vos expĂ©riences, n'hĂ©sitez pas Ă  me contacter sur mon site. Lily facilite la vie. Info. À bientĂŽt dans Capital Humain, le podcast pour que les salariĂ©s soient heureux et productifs.

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