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Capital Humain – RH, Management et Santé Mentale au Travail

Comprendre et alléger la charge mentale

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29min |20/08/2025
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29min |20/08/2025
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Description

🎙 Capital Humain – Épisode spécial : Comprendre et alléger la charge mentale

Bienvenue dans Capital Humain, le podcast qui place l’humain au centre de la performance. Je suis Magaly Siméon, ancienne dirigeante, membre de Comex dans de grands groupes et aujourd’hui coach. J’ai vu à quel point les équipes, le capital humain, peuvent transformer une entreprise. Mais j’ai aussi constaté combien la réalité est parfois difficile : attirer et garder les meilleurs talents, éviter les départs inattendus, donner envie à chacun de se lever chaque matin avec l’énergie de donner le meilleur de soi… Ce sont des défis universels.

Dans ce podcast, je partage avec vous des témoignages inspirants et vrais, ainsi que des stratégies concrètes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succès.

👉 Dans cet épisode, nous allons explorer un sujet qui nous concerne toutes et tous, dans notre vie professionnelle comme personnelle : la charge mentale.
Ce poids invisible qui s’accumule au fil des journées, entre la gestion de nos vies, de nos responsabilités et de nos attentes, est devenu un véritable enjeu de société. Il touche particulièrement les femmes, mais aucun salarié, aucun manager, aucune organisation n’y échappe vraiment.

Pour cet été, j’ai choisi de rééditer les épisodes que vous avez le plus aimés sur ce thème. Parce que la charge mentale n’est pas une fatalité, et que chacun peut apprendre à mieux la comprendre, à la partager et à trouver des clés pour l’alléger.

💡 À travers ces rediffusions, vous allez découvrir :

  • Des témoignages forts qui mettent des mots sur ce que beaucoup ressentent sans toujours l’exprimer

  • Des éclairages concrets pour analyser et identifier vos propres sources de charge mentale

  • Des outils et des stratégies pour retrouver de la sérénité, de l’équilibre et du plaisir, au travail comme dans la vie personnelle

Que vous écoutiez pour la première fois ou que vous choisissiez de réécouter ces épisodes, je suis convaincue que vous y trouverez une valeur nouvelle, adaptée à vos propres défis du moment.

➡️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode de Capital Humain, et profitez de l’été pour prendre soin de vous, recharger vos batteries… et pourquoi pas, commencer à alléger votre charge mentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Capital Humain, je suis Magali Siméon, ancienne dirigeante, membre de Comex dans des grands groupes et coach. J'ai vu à quel point les équipes, le capital humain peut transformer une entreprise. Mais la réalité est parfois difficile. Est-ce que vous avez du mal à attirer ou garder les meilleurs talents ? Est-ce que vous êtes parfois frustré devant certains départs ? Ou est-ce que vous vous demandez combien de vos salariés se lèvent chaque matin avec l'envie de donner le meilleur d'eux-mêmes ? Dans ce podcast, nous proposons des histoires inspirantes et vraies, des stratégies concrètes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succès. Alors, est-ce que vous êtes prêts à transformer ou améliorer votre approche ? Abonnez-vous et rejoignez-moi chaque semaine pour partager vos défis et célébrer vos succès. La charge mentale, la gestion de nos vies, la gestion de nos attentes sont des sujets qui nous préoccupent beaucoup. Alors, pour cet été, Nous avons choisi de rééditer les épisodes sur ce sujet-là que vous avez le plus aimé pour que vous puissiez en profiter une deuxième fois, une troisième fois, autant de fois que vous voulez. Je vous souhaite une très bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour dans notre podcast Top à la charge mentale. Débusquer tous les endroits où il y a la charge mentale, comprendre ce qui se passe, comprendre comment on peut faire pour gagner en confort, c'est l'objectif de ce podcast. Aujourd'hui, je reçois une invitée un peu particulière. Elle s'appelle Louise, ou en tout cas, elle nous a dit qu'elle s'appelait Louise, puisqu'elle témoigne de façon anonyme. Vous comprendrez pourquoi quand elle se présentera. Louise a une vie pleine d'incertitudes, et c'est très contributif de sa charge mentale. Vous comprendrez aussi pourquoi. Elle a aussi une vie où elle doit assumer seule. tous les éléments de la vie quotidienne avec des enfants, alors même qu'elle a bien un conjoint. Et donc ça, ça a aussi des impacts qui font que c'est un peu différent, par exemple, d'une maman solo. Et elle nous explique comment elle a appris avec l'expérience à renoncer à la perfection, s'entourer des bonnes personnes et apprendre à lâcher prise. Et je crois que tout est résumé ici. Eh bien, bonjour Louise ! Je suis ravie de vous accueillir dans le podcast de Lily Facilite la Viste. top à la charge mentale. Louise, vous êtes une invitée un peu particulière pour nous aujourd'hui puisque vous avez un statut que vous allez nous expliquer qui vous rend un peu différente peut-être de la plupart des gens et c'est pour ça qu'on a décidé d'échanger avec vous puisqu'on nous nous sommes dit que la charge mentale pour vous était peut-être un sujet avec encore plus d'acuité que pour la plupart des gens. Est-ce que vous voulez bien nous dire qui vous êtes ?

  • Speaker #2

    Tout à fait, bonjour. Je m'appelle Louise, c'est le prénom que je vais prendre aujourd'hui. Je tiens un compte humoristique sur Instagram qui s'appelle La Femme de Ton Chef et qui est un espace d'humour et également d'échange pour les femmes de militaire et plus précisément les femmes d'officier. Je suis mariée à un militaire, je suis mère de famille et effectivement, concernant la charge mentale, je pense qu'on a toutes les mêmes problématiques. Elles sont peut-être un petit peu plus exacerbées sur certains aspects chez nous.

  • Speaker #1

    Alors... C'est vraiment un des sujets, c'est-à-dire comment c'est plus dur ou comment c'est plus compliqué pour une femme de militaire, va être le sujet un peu central de cet entretien. Mais déjà, c'est une des questions que je pose souvent à nos invités. Pour vous, la charge mentale, ça se définit comment, Louise ?

  • Speaker #2

    La charge mentale, pour moi, c'est tout ce qui m'empêche de me coucher tôt et de m'endormir tôt.

  • Speaker #1

    D'accord. Et de vous coucher et de vous endormir, c'est les deux.

  • Speaker #2

    Exactement, parce que je peux me coucher tôt, en revanche est-ce que je vais réussir à m'endormir tôt ? Non. Donc ça peut être des choses très très importantes comme le paiement de factures, la prise de rendez-vous médicaux, comme des choses très futiles, anticiper une nouvelle pointure pour des baskets pour mon deuxième par exemple.

  • Speaker #1

    Et ça, ça vous empêche de vous endormir ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors même que ce ne sont pas des gros soucis ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. Pour moi, tout ce qui fait, je me couche une fois que ma charge mentale est lissée, plus ou moins anticipée, que je m'en suis, alors non pas débarrassée, mais que je suis à peu près au clair dans ma tête. Donc ce petit espace-temps qui m'empêche de m'endormir immédiatement le soir va correspondre à ma charge mentale, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc finalement, la charge mentale pour vous, vous allez pouvoir vous coucher plus sereine si vous l'avez sortie de votre tête.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et alors, ça ne veut pas dire que c'est seulement ce à quoi je pense. C'est tout ce que ça représente. Mais dans mon esprit, la charge mentale, c'est vraiment l'ensemble des choses auxquelles une maman, parce que c'est ce que je suis, en l'occurrence, va penser le soir. Demain, il faut absolument que je pense au cartable. Je n'ai pas à renvoyer ce document pour l'école. Et au fait, est-ce qu'il a bien fait ça ? Il faut que je lui demande demain. S'il n'est pas là, il n'est pas joignable. Voilà, c'est tout ça. On va l'organiser sur la journée. Mais ça se ressent pour moi pas forcément la journée puisque c'est assez organisé. Ça se ressent vraiment le soir où c'est mon petit créneau de stress chargemental.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous connaissez la définition scientifique de la chargementale ? Est-ce que ça a été théorisé par une chercheuse russe ? Une femme, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, je l'ai entendu dans un de vos podcasts. Je ne me suis pas forcément... Je valide, mais... Je vous donne ma propre définition qui n'est pas parfaite, mais allez-y, vous pouvez effectivement faire.

  • Speaker #1

    En fait, ce que dit cette chercheuse qui s'appelle Zygarnik, c'est que pour elle, il y a charge mentale à partir du moment... En fait, ce qu'elle dit, c'est que ce qui prend de l'espace dans le cerveau, voire ce qui fatigue le cerveau, c'est quand une tâche est ouverte et non fermée. Et elle considère qu'il y a charge mentale au-delà de quatre tâches ouvertes et non fermées.

  • Speaker #2

    D'accord, je n'avais pas cette notion.

  • Speaker #1

    Ce que j'aime bien dans cette... définition et c'est pour ça que ce que vous dites m'y fait penser parce que je ne la recite pas dans chaque podcast c'est cette notion de tâche ouverte en fait d'accord,

  • Speaker #2

    oui ça correspond de trucs à faire,

  • Speaker #1

    là où je suis moins je suis plus mitigée avec elle c'est quand elle parle de 4 je pense qu'elle a dû faire ses travaux avant que se développent les mamans qui travaillent et qui ont à mon avis bien explosé le plafond des 4 par jour la charge mentale pour moi elle est au delà de 4 par jour quand même Et ce serait quoi votre définition à vous, alors pour le coup, par rapport à celle-là ?

  • Speaker #2

    Une charge est lourde à porter, à au moins qu'elle soit ouverte. C'est quelque chose de constant. On n'a pas besoin d'avoir une tâche ouverte pour y penser. Il y a des besoins récurrents, il y a des besoins linéaires, et puis il y a d'autres petites tâches plus ou moins ponctuelles. Pour moi, l'impératif, c'est plutôt d'arriver à prioriser ces tâches. de ne pas se laisser déborder.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette idée, effectivement, que là où peut-être la charge mentale est devenue plus un sujet au XXIe siècle, c'est la dimension récurrente. Alors moi, j'assume pour des mamans qui travaillent, parce que toutes les enquêtes montrent que c'est encore les mamans, en grande partie, qui assument l'intendance qui génère la charge mentale. Et j'aime bien, effectivement, cette idée de récurrence. C'est-à-dire qu'en fait, on n'a jamais fini. C'est ça qui est fatigant quand on est une maman qui travaille. On est d'accord. Et alors, le métier de votre mari, ça change quoi par rapport aux autres épouses dont les maris ont des métiers peut-être plus classiques ?

  • Speaker #2

    Déjà, c'est ma vision. Je ne veux blesser personne parce que je pense qu'on a toute notre propre échelle de valeur et que ce qui peut paraître très important pour certaines ne l'est pas pour d'autres. Je pense qu'en essayant de lister vraiment les caractéristiques du métier de militaire, officier ou pas officier d'ailleurs, ça va être pour la conjointe, ça va être vraiment un gros pôle qui est l'incertitude, l'incertitude constante par rapport au départ, par rapport au retour, par rapport aux dates de permission, ce que représentent les vacances dans le langage militaire, les mutations, où vais-je être dans trois ans, où vais-je être dans dix ans, ça c'est quand même une grande inconnue. Donc l'incertitude c'est quelque chose qu'on retrouve. dans la vie de chaque famille, de chaque couple, évidemment. Je pense qu'elle est plus récurrente. Bien entendu, on va avoir le paramètre absence, les absences de l'autre, qui sont très douloureuses, très compliquées à accepter au début, je dirais. Il n'y a pas d'échelle de valeur encore une fois, mais depuis que je suis maman, je vois bien la différence. Je trouve que pour la charge mentale, on se retrouve temporairement comme une mère célibataire. Je leur tire mon chapeau parce que c'est là. se rendent compte vraiment de toutes les difficultés qu'elles rencontrent, et encore, on n'a pas forcément le critère financier qu'elles ont. Mais donc, l'absence, donc avec cette période plus ou moins longue, et en fait, ce n'est pas tant que le papa n'est pas là, c'est qu'en fait, il n'y a pas de relais autre, c'est-à-dire que la famille, si je parle de ma situation, mais également de la situation de mes amis, les familles sont loin. Pour les autistes, ils en bougent régulièrement, notamment dans l'armée de terre, mais c'est aussi le cas par exemple pour... pour les marins, il n'y a pas une dramerie mobile, il y a également d'autres entités, mais en règle générale, les militaires bougent beaucoup, et on peut se retrouver sans famille, c'est-à-dire sans nos parents, sans nos beaux-parents, pour des moments importants. Donc on n'a pas notre mari, mais on n'a également pas d'autres soutiens. Ça, c'est les deux gros problèmes, l'incertitude et puis les absences, et quelque chose que je n'avais pas forcément anticipé, la gestion de pôles que nous ne maîtrisons pas, c'est-à-dire que Merci. Dans ma représentation idéale d'une vie de famille, chacun de plus ou moins choisit ses pôles de compétences par affinité ou parce que ça se trouve comme ça, sans parler vraiment du rôle père-mère. Il y a des choses qu'on peut aimer faire, d'autres un peu moins. On se répartit les tâches de manière équilibrée dans un couple. Je dirais équilibrée. En revanche, le métier militaire fait qu'on peut se retrouver à gérer des choses pour lesquelles on n'était pas forcément hyper fan. Alors ça peut être de la mécanique, mais tout le monde ne déteste pas la mécanique. Mais ça peut être de l'administratif, on peut avoir des couples comme ça. Mais ça peut être des choses totalement diverses et mariées. Ça peut être un document pour la mutuelle, comme ça peut être gérer les repas, ou un enfant malade. Ce n'est pas forcément des tâches que pour les mamans. Il y a des parents, des papas qui adorent faire à manger. Ça, c'est faisable au quotidien. Il y a d'autres choses. qu'on n'avait pas forcément anticipé. Je ne sais pas, devoir être en échange avec le garagiste pour une réparation. Moi, je ne suis pas forcément à l'aise parce que je n'y connais rien, ça ne m'intéresse pas. Voilà, c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on apprenne à gérer de par l'incertitude et l'absence. Donc ça, c'est une troisième tâche un peu surprise. Je n'avais pas anticipé ça. Et après, bien sûr, en fond, on a la prise de risque du métier des maris et l'absence de routine. Alors, qui est une bonne chose, je trouve, mais qu'il faut aussi avoir en tête.

  • Speaker #1

    Après, c'est peut-être une question à laquelle vous ne souhaiterez peut-être pas répondre, mais j'ai eu le sentiment, comme vous avez cité « assumer tout l'épaule » , qu'il y avait du vécu derrière. Vous avez un exemple d'une fois où vous avez dû assumer un truc où vous vous êtes dit « non mais là, honnêtement, j'ai pas signé pour ça » .

  • Speaker #2

    Tout le temps, la gestion de l'aménagement, vous avez un mari qui est injoignable. Vous devez gérer... Alors, il n'est pas compliqué. Pour le coup, je pense que je suis assez à l'aise dans tout ce qui est communication et ça ne me pose pas de problème. Là, je parle vraiment au nom de ce que je connais moi. Je sais que c'est compliqué un petit peu pour moi, mais que ça l'est énormément pour d'autres, parce qu'on parle avec des abonnés, mais également des amis au quotidien. Gérer, voilà, typiquement le garagiste. Je ne connais rien. Les bougies, je ne sais pas. Prendre des décisions qui engagent notre avenir, c'est-à-dire un choix de logement, par exemple. Il faut bien, on a une proposition de logement, il faut bien, alors nous, moi, d'autres personnes, il faut rendre réponse. On ne sait pas si, on ne connaît pas la ville, on ne sait pas si tel logement va être agréable ou non. Il faut quand même se décider, rendre réponse. Je pense notamment aux familles qui sont mutées en région parisienne. C'est très rapide, il faut être capable de réfléchir rapidement sans se concerter. Donc ça demande quand même une capacité d'action assez rapide. Mais se dire lâcher prise, ce n'est pas grave. Je ne fais pas les choses parfaitement, mais qui le fait ? Et nos conditions de vie font qu'il faut accepter de faire au mieux.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand je vous entends et que je découvre la caractéristique de votre situation, finalement, la différence entre vous et une maman célibataire, une maman solo, c'est que vous êtes amené à assumer beaucoup de choses en maman solo, mais in fine, vous avez un papa qui revient et qui peut avoir un avis. a posteriori, où il va être d'accord ou pas d'accord sur ce que vous avez fait. Et donc, ça met une espèce de pression un peu supplémentaire. C'est-à-dire que vous prenez les décisions seules, mais vous ne les prenez pas juste pour vous seuls.

  • Speaker #2

    Exactement, c'est-à-dire, j'ai accouché seule comme beaucoup, par exemple, tout se passe, c'est une naissance classique, mais qu'est-ce qu'on fait dès qu'il y a des questions qui se posent, si votre conjoint n'est pas joignable à l'instant T ? Parfois, en tant que jeune maman, on a des interrogations complètement futiles. Une maman seule, c'est encore plus dur, bien évidemment, puisqu'elle n'a pas de relais. À la limite, quand on est vraiment seule, on prend les décisions qui nous sont propres. C'est ce que j'ai appris à faire maintenant. puisque je suis un peu plus âgée et que les enfants et d'envoi, après on est amené à être plus sûr de notre choix, c'est très compliqué de se retrouver de vouloir absolument pallier toutes les éventualités anticiper éventuellement ce que pourrait penser l'autre alors que l'autre pensera qu'on a fait très bien les choses, mais que ce soit pour les enfants, que ce soit pour la maison que ce soit pour l'emploi ça peut être aussi des choix de vie il faut se décider à distance sur La fiche de mutation, c'est un document que vont remplir les militaires de manière plus ou moins variée, mais où on donne nos voeux, par exemple. Vous n'êtes pas forcément ensemble pour rédiger ce papier. Alors, dans certains couples, ça va très bien. Depuis le début, c'est acté que ça sera plutôt tel ou tel type d'emploi. On a peut-être besoin parfois d'en parler. Donc, je pense que le ciment du couple est primordial. Il faut quand même vraiment partager les mêmes valeurs, être d'accord sur les visions importantes. sur le mode éducatif, parce qu'on n'est pas forcément raccord en termes de décalage horaire, en termes de disponibilité mentale. Voilà, les gens qui travaillent ont encore plus d'impératifs. Il faut arriver à se croiser, entre guillemets, et échanger sur des sujets très importants, comme des sujets absolument pas importants, qui sont juste le type de vêtement ou le cadeau à apporter à l'anniversaire. ça effectivement, c'est plus du ressort de la personne qui est présente, en l'occurrence, de la vie.

  • Speaker #1

    Et alors vous, Louise, comment est-ce que vous avez appris à gérer votre charge mentale ? C'est quoi vos trucs et astuces ? Est-ce que vous avez le sentiment que l'expérience permet de faire mieux ? Vous avez parlé, et c'est des mots que je trouve hyper importants, de lâcher prise, de renoncer à la perfection. On voit dans notre podcast que tous nos invités qui sont arrivés à faire ça considèrent qu'ils ont déjà franchi un pas. Vous, c'est quoi vos trucs qui font que vous arrivez à... finalement, vous ne couchez pas trop tard, en fait, et vous endormez.

  • Speaker #2

    Exactement. Alors, je suis tout à fait d'accord. Là, j'ai pris, c'est la première chose, c'est de dire, je fais comme je peux. Je fais au mieux en fonction de mes impératifs actuels et de mes ambitions. C'est-à-dire que, qu'est-ce qui est important pour moi, je ne sais pas, le mois prochain, mardi, à 15h, est-ce que le plus important pour moi va être de faire un repas équilibré, va être de terminer absolument un projet, va être de réaliser des économies, parce qu'on est dans une phase où il faut le faire. ou de passer un très bon moment au parc parce que je sens que l'aîné va en avoir pratiquement besoin. Une fois que j'ai fait mon choix du moment, j'adapte ma charge mentale et le reste n'a pas d'importance. Donc il faut vraiment, c'est là que le soutien du militaire est très important, parce que je pense que c'est très compliqué, il ne faut pas que le mari nous en rajoute. On ne lui en rajoute pas parce que dans son métier, il n'a pas besoin qu'on lui en rajoute. les couples qui fonctionnent et qui durent. sont les couples qui sont, je pense, reconnaissants l'un vers l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Mais ça s'applique très bien à tous les couples.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Exactement. Pour parler plus particulièrement des militaires, je pense qu'il ne faut pas procrastiner parce qu'on ne sait pas de quoi va être fait le lendemain. C'est ce qu'on disait, l'incertitude des départs, tout peut changer, les dates de vacances, etc. Donc, faire ce qu'on peut faire au jour le jour, ce qui est vraiment important d'avoir priorisé en amont. Tout n'est pas à traiter au même rang. Et anticiper, il y a des choses, les enfants grandissent, vous savez que vous allez avoir besoin d'un manteau, alors est-ce que ça ira au suivant, parce que l'aîné aura un an plus, c'est pas dit. Voilà, ça c'est des choses qu'on peut anticiper, parce qu'il y a aussi un besoin d'économie qu'on a tous, mais qu'on ne sait pas si l'année prochaine... Ne pas compter sur l'autre, entre guillemets, c'est pas sympa pour mon mari quand je dis ça, mais ne pas compter sur l'autre et accepter, entre guillemets, sa charge mentale, et l'anticiper. C'est ce que je fais. Moi, je n'ai pas de problème avec ça. Je pense que ça peut être dur à entendre, peut-être pour des personnes plus jeunes. Et moi, j'étais comme ça il y a quelques temps, il n'y a pas si longtemps. Mais je pense qu'on arrive à un stade où on accepte sa charge mentale, on accepte qu'il y a des choses qui nous incombent, mais on accepte également qu'on les gère à notre manière.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant. J'aime beaucoup ce que vous dites, Louise, parce que ça m'a pris beaucoup plus de temps, je pense que vous, pour arriver à ce que j'entends dans votre conclusion, dans votre dernière phrase. qui est finalement, au lieu de serrer les dents en regardant la montagne, on se dit « ok, c'est là » , et l'un dans l'autre on va y arriver, et on fera ce qu'on peut faire, et puis c'est des trucs qu'on n'arrive pas à faire, et bien tant pis. Ça c'est la première chose que j'entends dans ce que vous dites, dans ce lâcher-prise qui est d'arrêter de considérer que coûte que coûte, il faut grimper cette montagne, et d'accepter aussi dans un couple que ce qu'a fait l'autre, il l'a fait comme il considérait bien que c'était fait et qu'il faut vraiment passer à autre chose et ne pas y passer trop de temps.

  • Speaker #2

    Tout à fait, mais dans l'autre sens également. Le papa n'est pas là pour un anniversaire, il a juste le temps de passer un message ou de faire un appel, mais un oreille qui ne nous arrange pas, ce n'est pas top. Mais il a fait ce qu'il estimait possible et bien à l'instant T. Donc, de notre côté, ne pas se dire, il n'est pas là, il faut absolument… combler, entre guillemets, il faut combler dans la surenchère, l'anniversaire doit être quand même génial parce que, évidemment, le premier anniversaire du premier enfant, c'est ce qu'on a envie de faire. Et puis, au fur et à mesure, on se rend compte que la vraie vie nous rattrape et que finalement... tout va bien, en fait, rien n'est grave. Une fois que vous avez payé vos factures, que vos enfants sont en bonne santé, on rend grâce et puis on se dit, le reste n'est pas important. Donc, on fait au mieux. C'est là que c'est vraiment un mode équipe, parce qu'il faut, ce sont eux les militaires. Après, il y a aussi des couples, les deux sont militaires, alors là, c'est encore un niveau au-dessus d'organisation. Mais une fois qu'on a accepté plus... pas la répartition des rôles, mais la répartition de la charge mentale, on peut s'en détacher à un moment donné et dire « Écoute, moi, ça, je ne veux plus gérer. Écoute, les impôts, jusqu'à présent, c'est moi qui les faisais. J'en ai marre. J'ai l'impression que je fonctionne un peu trop. C'est trop pour ma charge mentale. » Alors, effectivement, j'ai pas de mari qui va me dire « Très bien, pas de souci. » C'est pas lui qui va me dire ça. En revanche, si on choisit bien la personne avec qui on fonde sa famille, on doit être capable d'ajuster notre barème de couple. quelque chose que je mets en place également, je fais beaucoup de listes, je pense qu'une fois qu'on a couché par écrit ce qu'on avait en tête, on a déjà fait la moitié, vraiment, on n'a plus qu'à coucher, et on se rend compte que finalement, oui, il faut absolument répondre au carton d'invitation, c'est pas très compliqué à faire, en revanche, un document à transmettre à la mairie, ou à la CAF, ou à la centre maternelle, ça va être peut-être un petit peu plus laborieux mais en fait ça nous prend quelques minutes, quelques heures, si vraiment vous n'avez pas accès à la technologie, il manque un papier, etc. Je pense qu'il faut aussi vivre avec son temps. Alors, quand on parlait de faciliter la vie, j'ai découvert ça il n'y a pas longtemps, le partage de documents. Bon, ça fait un peu... J'imagine que tout le monde... Peut-être qu'il y a plein de gens qui connaissent, mais je ne sais pas. Le partage de documents en ligne dans une famille, c'est extrêmement simple. C'est-à-dire que vous avez les carnets de santé à disposition, vous avez vos revenus, vos... Vous avez un mot de l'année précédente, vous avez absolument tout. La poste vous dit, il manque tel document. Vous avez tout. Vous avez votre pièce d'identité, celle de votre mari. Pas de chance, il est au fin fond dans l'autre continent, il n'est pas joignable. Vous avez quand même son certificat de position militaire. Se faciliter la vie, ne pas se retrouver dans des situations, je pense qu'on aurait pu anticiper, puisqu'ils ne sont pas là. globalement, ils sont quand même très peu là. Ça, c'est une réalité. En tout cas, c'est ma réalité. Quand ils sont là, ils ont du travail. Alors, il y a aussi des moments de répit, évidemment, mais c'est un beau métier. Si on fait ce métier, c'est qu'on l'aime et qu'on en est fiers et que la famille l'accepte aussi. Sinon, à un moment donné, c'est compliqué. Donc, il ne faut pas non plus voir le verre à moitié vide. Moi, je pense que c'est une chance de faire un beau métier, de pouvoir en même temps élever ses enfants dans l'amour et en se rendant service mutuellement. On ne peut pas non plus se représenter en martyr en disant « moi, vous voyez, j'y arrive, je suis femme de militaire, j'ai accouché seule, j'ai fait mes cartons » . Oui, en fait, on l'a quasiment toute fait. On l'a toute fait. Ou en fin de carrière des maris, qu'ils soient de l'engagé volontaire, même s'il ne fait que cinq ans, jusqu'à l'officier qui va quitter un peu plus tard. on l'aura sûrement fait. C'est assez rare de ne pas déménager. Donc, je trouve que se plaire un peu et répéter, oui, alors c'était très compliqué, c'est très compliqué, c'est une tendance qu'on observe parfois dans notre milieu. Tu verras, ça va être absolument dur, l'année prochaine, c'est la pire. Ah non, mais cette ville, ça affreut, on n'a pas du tout aimé. Et en fait, quand on fait l'inverse, tout va bien. Quand on dit, tu sais, moi, j'ai bien vécu ces années-là, moi, j'ai bien aimé cette ville, eh bien, tout est beaucoup plus simple. Merci. S'éloigner un petit peu, c'est comme tout, bien s'entourer, c'est toujours très important dans la vie. Quand vous n'avez pas votre mari, que vous n'avez pas vos parents et que vous êtes avec de jeunes enfants, ou même des enfants plus âgés, parce que petit enfant, petit problème, grand enfant, grand problème, on ne peut pas se laisser « polluer » par des personnes qui vont nous en ralouquer. Donc moi, mon credo, c'est un peu de me faciliter la vie, de me laisser guider par l'amour et en me disant « rien n'est grave » . Je fais ce que je peux et je suis quand même consciente de ma chance. Ne pas se placer dans la position de la femme de militaire qui est dans l'attente constante, qui est dans la glorification de sa douleur, parce que je trouve que c'est faux. Je trouve que c'est faux. On est forcément comme ça au début. On est forcément comme ça quelques temps, mais ça ne doit pas durer.

  • Speaker #1

    J'aime bien ce que vous dites, qui pour moi pourrait être le mot de conclut. C'est-à-dire que si je résume... de la façon dont je l'ai compris, une des bonnes façons de vivre la situation que vous vivez, mais aussi, si je vais plus loin, une des bonnes façons aussi de faire avec sa charge mentale. c'est d'être alors vous l'avez dit dans le lâcher prise mais vous rajoutez une dimension qui est d'avoir une attitude positive et vous en rajoutez encore une et je pense que c'est la première fois que je l'entends et je la souligne parce que l'expérience m'a appris qu'elle était très vraie c'est aussi de s'entourer de personnes ressources qui vont aider à rendre qui vont nous aider à admettre que c'est possible en fait et qu'on va y arriver beaucoup plus que de personnes qui sont vers à moitié vide et qui nous tirent vers ce qui est compliqué et difficile.

  • Speaker #2

    Absolument. Et se dire que dès lors que la charge mentale est identifiée, anticipée, comme on disait, c'est assez récurrent, les besoins notamment liés aux enfants, c'est tout le temps la même chose, entre guillemets. Une fois que ça s'est anticipé, on se libère d'un gros poids. Et chaque case cochée représente du positif. Être consciente du bénéfice qu'on en retire, surtout congratuler pour notre bonne gestion. Notre gestion, c'est déjà pas mal. d'autres gestions sur tous les fronts. Une fois qu'on a fait ça, je pense qu'on est libérés, on libère aussi d'autres amis, puisque se dire, écoute, moi, j'ai réussi ça, je trouve que maintenant, ça va mieux, on libère la parole, c'est plus simple pour tout le monde, et on libère le militaire, qui n'est pas là, alors qu'il va nous écouter en disant, oui, c'est très compliqué, effectivement, le maître a dit ça, je comprends bien. En fait, il est à... il ne peut pas résoudre les problèmes du quotidien. Ce n'est pas possible. Ce serait se mentir. On ne peut pas compenser l'un l'autre et on ne peut pas demander à une personne qui est en train de défendre son pays, ou en tout cas de faire son travail, de nous aider pour un problème administratif. Je pense. Je ne pensais pas comme ça il y a quelques années. C'est très important la charge mentale. qui évolue d'une femme à l'autre, bien sûr, d'une femme de militaire à l'autre encore plus. Mais en grandissant, c'est-à-dire en vieillissant, les enfants nous font relativiser. Et la charge mentale n'est pas la même. Et je me dis maintenant, qu'est-ce qui était vraiment compliqué il y a quelques années quand je n'avais que moi à gérer, entre guillemets. Je me prenais peut-être la tête pour pas grand-chose. Voilà.

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait Louise, ce que nous... ce que nous on pratique beaucoup chez Lily Facilite la vie, c'est que ce qui est compliqué, c'est quand c'est la première fois. La première fois augmente l'intensité de l'appréhension, et donc toutes les premières fois sont plus compliquées. Et c'est vrai que quand on a passé la première fois, et plus on passe de première fois, et plus les premières fois suivantes, on se dit en fait ça va, maintenant je le sais, il y a une espèce de track record, on se dit ok, je suis arrivé jusque là, et donc il n'y a pas de raison que celle-là ne passe pas. Mais je pense que quand on est jeune, les premières fois sont compliquées. Et moi, il me semble que la première fois qui représente le premier enfant, alors il y a sûrement des femmes… Le premier départ. Oui, le premier départ, l'arrivée de votre premier enfant, tout ça, c'est des premières fois qui sont très fortes, en fait. Et après, je pense qu'une fois qu'on a passé celle-là, les autres premières fois doivent sembler aussi peut-être un peu plus faciles. Peut-être.

  • Speaker #2

    Si on est capable de tirer un petit peu les… les conséquences de cette expérience, c'est-à-dire de s'entourer, de partager. Et ça, ça n'a pas fonctionné. Je me rends compte maintenant que ça, c'est pas le bon choix. Alors, encore plus quand on travaille parce qu'on se rend bien compte qu'on ne peut pas être partout, on ne peut pas se démultiplier. Mais on peut trouver de la ressource. L'Ève n'arrive pas toute seule. Je pense que tout n'est pas en dû. Il faut se rendre auprès des mairies, auprès des prestations sociales, du département, voir ce qui peut être mis en place quand on est vraiment dans une situation où on se dit Merci. Là, ça va être très compliqué. J'aurai, je ne sais pas, déjà un enfant petit et je vais devoir en accueillir un second. Comment faire ? La famille n'est pas tout le temps disponible non plus.

  • Speaker #1

    Écoutez, Louise, j'aime bien, c'est parfait. Merci à vous pour ce temps et pour l'authenticité de vos propos. C'est-à-dire, j'aime beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci à vous de m'avoir permis de m'exprimer sur ce sujet qui, je pense, nous concerne toutes. Ne pas hésiter à trouver de l'aide, à chercher de l'aide pour en trouver. Et quand on se rend compte qu'on n'a pas l'aide qu'on estime nécessaire, cherchez ailleurs tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça sera le mot de la fin parfait.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir été avec nous aujourd'hui. Si vous avez aimé cet épisode, pensez à le partager avec vos collègues ou avec d'autres dirigeants et à nous laisser une petite note. Ça fait toujours plaisir et ça nous aide beaucoup. Vous souhaitez en savoir plus ? Abonnez-vous pour rester avec nous et sentez-vous libre de nous faire part de vos réflexions en commentaire. J'adore ça. Et si vous avez envie de partager votre histoire, ou vos expériences, n'hésitez pas à me contacter sur mon site. Lily facilite la vie. Info. À bientôt dans Capital Humain, le podcast pour que les salariés soient heureux et productifs.

Description

🎙 Capital Humain – Épisode spécial : Comprendre et alléger la charge mentale

Bienvenue dans Capital Humain, le podcast qui place l’humain au centre de la performance. Je suis Magaly Siméon, ancienne dirigeante, membre de Comex dans de grands groupes et aujourd’hui coach. J’ai vu à quel point les équipes, le capital humain, peuvent transformer une entreprise. Mais j’ai aussi constaté combien la réalité est parfois difficile : attirer et garder les meilleurs talents, éviter les départs inattendus, donner envie à chacun de se lever chaque matin avec l’énergie de donner le meilleur de soi… Ce sont des défis universels.

Dans ce podcast, je partage avec vous des témoignages inspirants et vrais, ainsi que des stratégies concrètes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succès.

👉 Dans cet épisode, nous allons explorer un sujet qui nous concerne toutes et tous, dans notre vie professionnelle comme personnelle : la charge mentale.
Ce poids invisible qui s’accumule au fil des journées, entre la gestion de nos vies, de nos responsabilités et de nos attentes, est devenu un véritable enjeu de société. Il touche particulièrement les femmes, mais aucun salarié, aucun manager, aucune organisation n’y échappe vraiment.

Pour cet été, j’ai choisi de rééditer les épisodes que vous avez le plus aimés sur ce thème. Parce que la charge mentale n’est pas une fatalité, et que chacun peut apprendre à mieux la comprendre, à la partager et à trouver des clés pour l’alléger.

💡 À travers ces rediffusions, vous allez découvrir :

  • Des témoignages forts qui mettent des mots sur ce que beaucoup ressentent sans toujours l’exprimer

  • Des éclairages concrets pour analyser et identifier vos propres sources de charge mentale

  • Des outils et des stratégies pour retrouver de la sérénité, de l’équilibre et du plaisir, au travail comme dans la vie personnelle

Que vous écoutiez pour la première fois ou que vous choisissiez de réécouter ces épisodes, je suis convaincue que vous y trouverez une valeur nouvelle, adaptée à vos propres défis du moment.

➡️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode de Capital Humain, et profitez de l’été pour prendre soin de vous, recharger vos batteries… et pourquoi pas, commencer à alléger votre charge mentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Capital Humain, je suis Magali Siméon, ancienne dirigeante, membre de Comex dans des grands groupes et coach. J'ai vu à quel point les équipes, le capital humain peut transformer une entreprise. Mais la réalité est parfois difficile. Est-ce que vous avez du mal à attirer ou garder les meilleurs talents ? Est-ce que vous êtes parfois frustré devant certains départs ? Ou est-ce que vous vous demandez combien de vos salariés se lèvent chaque matin avec l'envie de donner le meilleur d'eux-mêmes ? Dans ce podcast, nous proposons des histoires inspirantes et vraies, des stratégies concrètes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succès. Alors, est-ce que vous êtes prêts à transformer ou améliorer votre approche ? Abonnez-vous et rejoignez-moi chaque semaine pour partager vos défis et célébrer vos succès. La charge mentale, la gestion de nos vies, la gestion de nos attentes sont des sujets qui nous préoccupent beaucoup. Alors, pour cet été, Nous avons choisi de rééditer les épisodes sur ce sujet-là que vous avez le plus aimé pour que vous puissiez en profiter une deuxième fois, une troisième fois, autant de fois que vous voulez. Je vous souhaite une très bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour dans notre podcast Top à la charge mentale. Débusquer tous les endroits où il y a la charge mentale, comprendre ce qui se passe, comprendre comment on peut faire pour gagner en confort, c'est l'objectif de ce podcast. Aujourd'hui, je reçois une invitée un peu particulière. Elle s'appelle Louise, ou en tout cas, elle nous a dit qu'elle s'appelait Louise, puisqu'elle témoigne de façon anonyme. Vous comprendrez pourquoi quand elle se présentera. Louise a une vie pleine d'incertitudes, et c'est très contributif de sa charge mentale. Vous comprendrez aussi pourquoi. Elle a aussi une vie où elle doit assumer seule. tous les éléments de la vie quotidienne avec des enfants, alors même qu'elle a bien un conjoint. Et donc ça, ça a aussi des impacts qui font que c'est un peu différent, par exemple, d'une maman solo. Et elle nous explique comment elle a appris avec l'expérience à renoncer à la perfection, s'entourer des bonnes personnes et apprendre à lâcher prise. Et je crois que tout est résumé ici. Eh bien, bonjour Louise ! Je suis ravie de vous accueillir dans le podcast de Lily Facilite la Viste. top à la charge mentale. Louise, vous êtes une invitée un peu particulière pour nous aujourd'hui puisque vous avez un statut que vous allez nous expliquer qui vous rend un peu différente peut-être de la plupart des gens et c'est pour ça qu'on a décidé d'échanger avec vous puisqu'on nous nous sommes dit que la charge mentale pour vous était peut-être un sujet avec encore plus d'acuité que pour la plupart des gens. Est-ce que vous voulez bien nous dire qui vous êtes ?

  • Speaker #2

    Tout à fait, bonjour. Je m'appelle Louise, c'est le prénom que je vais prendre aujourd'hui. Je tiens un compte humoristique sur Instagram qui s'appelle La Femme de Ton Chef et qui est un espace d'humour et également d'échange pour les femmes de militaire et plus précisément les femmes d'officier. Je suis mariée à un militaire, je suis mère de famille et effectivement, concernant la charge mentale, je pense qu'on a toutes les mêmes problématiques. Elles sont peut-être un petit peu plus exacerbées sur certains aspects chez nous.

  • Speaker #1

    Alors... C'est vraiment un des sujets, c'est-à-dire comment c'est plus dur ou comment c'est plus compliqué pour une femme de militaire, va être le sujet un peu central de cet entretien. Mais déjà, c'est une des questions que je pose souvent à nos invités. Pour vous, la charge mentale, ça se définit comment, Louise ?

  • Speaker #2

    La charge mentale, pour moi, c'est tout ce qui m'empêche de me coucher tôt et de m'endormir tôt.

  • Speaker #1

    D'accord. Et de vous coucher et de vous endormir, c'est les deux.

  • Speaker #2

    Exactement, parce que je peux me coucher tôt, en revanche est-ce que je vais réussir à m'endormir tôt ? Non. Donc ça peut être des choses très très importantes comme le paiement de factures, la prise de rendez-vous médicaux, comme des choses très futiles, anticiper une nouvelle pointure pour des baskets pour mon deuxième par exemple.

  • Speaker #1

    Et ça, ça vous empêche de vous endormir ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors même que ce ne sont pas des gros soucis ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. Pour moi, tout ce qui fait, je me couche une fois que ma charge mentale est lissée, plus ou moins anticipée, que je m'en suis, alors non pas débarrassée, mais que je suis à peu près au clair dans ma tête. Donc ce petit espace-temps qui m'empêche de m'endormir immédiatement le soir va correspondre à ma charge mentale, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc finalement, la charge mentale pour vous, vous allez pouvoir vous coucher plus sereine si vous l'avez sortie de votre tête.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et alors, ça ne veut pas dire que c'est seulement ce à quoi je pense. C'est tout ce que ça représente. Mais dans mon esprit, la charge mentale, c'est vraiment l'ensemble des choses auxquelles une maman, parce que c'est ce que je suis, en l'occurrence, va penser le soir. Demain, il faut absolument que je pense au cartable. Je n'ai pas à renvoyer ce document pour l'école. Et au fait, est-ce qu'il a bien fait ça ? Il faut que je lui demande demain. S'il n'est pas là, il n'est pas joignable. Voilà, c'est tout ça. On va l'organiser sur la journée. Mais ça se ressent pour moi pas forcément la journée puisque c'est assez organisé. Ça se ressent vraiment le soir où c'est mon petit créneau de stress chargemental.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous connaissez la définition scientifique de la chargementale ? Est-ce que ça a été théorisé par une chercheuse russe ? Une femme, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, je l'ai entendu dans un de vos podcasts. Je ne me suis pas forcément... Je valide, mais... Je vous donne ma propre définition qui n'est pas parfaite, mais allez-y, vous pouvez effectivement faire.

  • Speaker #1

    En fait, ce que dit cette chercheuse qui s'appelle Zygarnik, c'est que pour elle, il y a charge mentale à partir du moment... En fait, ce qu'elle dit, c'est que ce qui prend de l'espace dans le cerveau, voire ce qui fatigue le cerveau, c'est quand une tâche est ouverte et non fermée. Et elle considère qu'il y a charge mentale au-delà de quatre tâches ouvertes et non fermées.

  • Speaker #2

    D'accord, je n'avais pas cette notion.

  • Speaker #1

    Ce que j'aime bien dans cette... définition et c'est pour ça que ce que vous dites m'y fait penser parce que je ne la recite pas dans chaque podcast c'est cette notion de tâche ouverte en fait d'accord,

  • Speaker #2

    oui ça correspond de trucs à faire,

  • Speaker #1

    là où je suis moins je suis plus mitigée avec elle c'est quand elle parle de 4 je pense qu'elle a dû faire ses travaux avant que se développent les mamans qui travaillent et qui ont à mon avis bien explosé le plafond des 4 par jour la charge mentale pour moi elle est au delà de 4 par jour quand même Et ce serait quoi votre définition à vous, alors pour le coup, par rapport à celle-là ?

  • Speaker #2

    Une charge est lourde à porter, à au moins qu'elle soit ouverte. C'est quelque chose de constant. On n'a pas besoin d'avoir une tâche ouverte pour y penser. Il y a des besoins récurrents, il y a des besoins linéaires, et puis il y a d'autres petites tâches plus ou moins ponctuelles. Pour moi, l'impératif, c'est plutôt d'arriver à prioriser ces tâches. de ne pas se laisser déborder.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette idée, effectivement, que là où peut-être la charge mentale est devenue plus un sujet au XXIe siècle, c'est la dimension récurrente. Alors moi, j'assume pour des mamans qui travaillent, parce que toutes les enquêtes montrent que c'est encore les mamans, en grande partie, qui assument l'intendance qui génère la charge mentale. Et j'aime bien, effectivement, cette idée de récurrence. C'est-à-dire qu'en fait, on n'a jamais fini. C'est ça qui est fatigant quand on est une maman qui travaille. On est d'accord. Et alors, le métier de votre mari, ça change quoi par rapport aux autres épouses dont les maris ont des métiers peut-être plus classiques ?

  • Speaker #2

    Déjà, c'est ma vision. Je ne veux blesser personne parce que je pense qu'on a toute notre propre échelle de valeur et que ce qui peut paraître très important pour certaines ne l'est pas pour d'autres. Je pense qu'en essayant de lister vraiment les caractéristiques du métier de militaire, officier ou pas officier d'ailleurs, ça va être pour la conjointe, ça va être vraiment un gros pôle qui est l'incertitude, l'incertitude constante par rapport au départ, par rapport au retour, par rapport aux dates de permission, ce que représentent les vacances dans le langage militaire, les mutations, où vais-je être dans trois ans, où vais-je être dans dix ans, ça c'est quand même une grande inconnue. Donc l'incertitude c'est quelque chose qu'on retrouve. dans la vie de chaque famille, de chaque couple, évidemment. Je pense qu'elle est plus récurrente. Bien entendu, on va avoir le paramètre absence, les absences de l'autre, qui sont très douloureuses, très compliquées à accepter au début, je dirais. Il n'y a pas d'échelle de valeur encore une fois, mais depuis que je suis maman, je vois bien la différence. Je trouve que pour la charge mentale, on se retrouve temporairement comme une mère célibataire. Je leur tire mon chapeau parce que c'est là. se rendent compte vraiment de toutes les difficultés qu'elles rencontrent, et encore, on n'a pas forcément le critère financier qu'elles ont. Mais donc, l'absence, donc avec cette période plus ou moins longue, et en fait, ce n'est pas tant que le papa n'est pas là, c'est qu'en fait, il n'y a pas de relais autre, c'est-à-dire que la famille, si je parle de ma situation, mais également de la situation de mes amis, les familles sont loin. Pour les autistes, ils en bougent régulièrement, notamment dans l'armée de terre, mais c'est aussi le cas par exemple pour... pour les marins, il n'y a pas une dramerie mobile, il y a également d'autres entités, mais en règle générale, les militaires bougent beaucoup, et on peut se retrouver sans famille, c'est-à-dire sans nos parents, sans nos beaux-parents, pour des moments importants. Donc on n'a pas notre mari, mais on n'a également pas d'autres soutiens. Ça, c'est les deux gros problèmes, l'incertitude et puis les absences, et quelque chose que je n'avais pas forcément anticipé, la gestion de pôles que nous ne maîtrisons pas, c'est-à-dire que Merci. Dans ma représentation idéale d'une vie de famille, chacun de plus ou moins choisit ses pôles de compétences par affinité ou parce que ça se trouve comme ça, sans parler vraiment du rôle père-mère. Il y a des choses qu'on peut aimer faire, d'autres un peu moins. On se répartit les tâches de manière équilibrée dans un couple. Je dirais équilibrée. En revanche, le métier militaire fait qu'on peut se retrouver à gérer des choses pour lesquelles on n'était pas forcément hyper fan. Alors ça peut être de la mécanique, mais tout le monde ne déteste pas la mécanique. Mais ça peut être de l'administratif, on peut avoir des couples comme ça. Mais ça peut être des choses totalement diverses et mariées. Ça peut être un document pour la mutuelle, comme ça peut être gérer les repas, ou un enfant malade. Ce n'est pas forcément des tâches que pour les mamans. Il y a des parents, des papas qui adorent faire à manger. Ça, c'est faisable au quotidien. Il y a d'autres choses. qu'on n'avait pas forcément anticipé. Je ne sais pas, devoir être en échange avec le garagiste pour une réparation. Moi, je ne suis pas forcément à l'aise parce que je n'y connais rien, ça ne m'intéresse pas. Voilà, c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on apprenne à gérer de par l'incertitude et l'absence. Donc ça, c'est une troisième tâche un peu surprise. Je n'avais pas anticipé ça. Et après, bien sûr, en fond, on a la prise de risque du métier des maris et l'absence de routine. Alors, qui est une bonne chose, je trouve, mais qu'il faut aussi avoir en tête.

  • Speaker #1

    Après, c'est peut-être une question à laquelle vous ne souhaiterez peut-être pas répondre, mais j'ai eu le sentiment, comme vous avez cité « assumer tout l'épaule » , qu'il y avait du vécu derrière. Vous avez un exemple d'une fois où vous avez dû assumer un truc où vous vous êtes dit « non mais là, honnêtement, j'ai pas signé pour ça » .

  • Speaker #2

    Tout le temps, la gestion de l'aménagement, vous avez un mari qui est injoignable. Vous devez gérer... Alors, il n'est pas compliqué. Pour le coup, je pense que je suis assez à l'aise dans tout ce qui est communication et ça ne me pose pas de problème. Là, je parle vraiment au nom de ce que je connais moi. Je sais que c'est compliqué un petit peu pour moi, mais que ça l'est énormément pour d'autres, parce qu'on parle avec des abonnés, mais également des amis au quotidien. Gérer, voilà, typiquement le garagiste. Je ne connais rien. Les bougies, je ne sais pas. Prendre des décisions qui engagent notre avenir, c'est-à-dire un choix de logement, par exemple. Il faut bien, on a une proposition de logement, il faut bien, alors nous, moi, d'autres personnes, il faut rendre réponse. On ne sait pas si, on ne connaît pas la ville, on ne sait pas si tel logement va être agréable ou non. Il faut quand même se décider, rendre réponse. Je pense notamment aux familles qui sont mutées en région parisienne. C'est très rapide, il faut être capable de réfléchir rapidement sans se concerter. Donc ça demande quand même une capacité d'action assez rapide. Mais se dire lâcher prise, ce n'est pas grave. Je ne fais pas les choses parfaitement, mais qui le fait ? Et nos conditions de vie font qu'il faut accepter de faire au mieux.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand je vous entends et que je découvre la caractéristique de votre situation, finalement, la différence entre vous et une maman célibataire, une maman solo, c'est que vous êtes amené à assumer beaucoup de choses en maman solo, mais in fine, vous avez un papa qui revient et qui peut avoir un avis. a posteriori, où il va être d'accord ou pas d'accord sur ce que vous avez fait. Et donc, ça met une espèce de pression un peu supplémentaire. C'est-à-dire que vous prenez les décisions seules, mais vous ne les prenez pas juste pour vous seuls.

  • Speaker #2

    Exactement, c'est-à-dire, j'ai accouché seule comme beaucoup, par exemple, tout se passe, c'est une naissance classique, mais qu'est-ce qu'on fait dès qu'il y a des questions qui se posent, si votre conjoint n'est pas joignable à l'instant T ? Parfois, en tant que jeune maman, on a des interrogations complètement futiles. Une maman seule, c'est encore plus dur, bien évidemment, puisqu'elle n'a pas de relais. À la limite, quand on est vraiment seule, on prend les décisions qui nous sont propres. C'est ce que j'ai appris à faire maintenant. puisque je suis un peu plus âgée et que les enfants et d'envoi, après on est amené à être plus sûr de notre choix, c'est très compliqué de se retrouver de vouloir absolument pallier toutes les éventualités anticiper éventuellement ce que pourrait penser l'autre alors que l'autre pensera qu'on a fait très bien les choses, mais que ce soit pour les enfants, que ce soit pour la maison que ce soit pour l'emploi ça peut être aussi des choix de vie il faut se décider à distance sur La fiche de mutation, c'est un document que vont remplir les militaires de manière plus ou moins variée, mais où on donne nos voeux, par exemple. Vous n'êtes pas forcément ensemble pour rédiger ce papier. Alors, dans certains couples, ça va très bien. Depuis le début, c'est acté que ça sera plutôt tel ou tel type d'emploi. On a peut-être besoin parfois d'en parler. Donc, je pense que le ciment du couple est primordial. Il faut quand même vraiment partager les mêmes valeurs, être d'accord sur les visions importantes. sur le mode éducatif, parce qu'on n'est pas forcément raccord en termes de décalage horaire, en termes de disponibilité mentale. Voilà, les gens qui travaillent ont encore plus d'impératifs. Il faut arriver à se croiser, entre guillemets, et échanger sur des sujets très importants, comme des sujets absolument pas importants, qui sont juste le type de vêtement ou le cadeau à apporter à l'anniversaire. ça effectivement, c'est plus du ressort de la personne qui est présente, en l'occurrence, de la vie.

  • Speaker #1

    Et alors vous, Louise, comment est-ce que vous avez appris à gérer votre charge mentale ? C'est quoi vos trucs et astuces ? Est-ce que vous avez le sentiment que l'expérience permet de faire mieux ? Vous avez parlé, et c'est des mots que je trouve hyper importants, de lâcher prise, de renoncer à la perfection. On voit dans notre podcast que tous nos invités qui sont arrivés à faire ça considèrent qu'ils ont déjà franchi un pas. Vous, c'est quoi vos trucs qui font que vous arrivez à... finalement, vous ne couchez pas trop tard, en fait, et vous endormez.

  • Speaker #2

    Exactement. Alors, je suis tout à fait d'accord. Là, j'ai pris, c'est la première chose, c'est de dire, je fais comme je peux. Je fais au mieux en fonction de mes impératifs actuels et de mes ambitions. C'est-à-dire que, qu'est-ce qui est important pour moi, je ne sais pas, le mois prochain, mardi, à 15h, est-ce que le plus important pour moi va être de faire un repas équilibré, va être de terminer absolument un projet, va être de réaliser des économies, parce qu'on est dans une phase où il faut le faire. ou de passer un très bon moment au parc parce que je sens que l'aîné va en avoir pratiquement besoin. Une fois que j'ai fait mon choix du moment, j'adapte ma charge mentale et le reste n'a pas d'importance. Donc il faut vraiment, c'est là que le soutien du militaire est très important, parce que je pense que c'est très compliqué, il ne faut pas que le mari nous en rajoute. On ne lui en rajoute pas parce que dans son métier, il n'a pas besoin qu'on lui en rajoute. les couples qui fonctionnent et qui durent. sont les couples qui sont, je pense, reconnaissants l'un vers l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Mais ça s'applique très bien à tous les couples.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Exactement. Pour parler plus particulièrement des militaires, je pense qu'il ne faut pas procrastiner parce qu'on ne sait pas de quoi va être fait le lendemain. C'est ce qu'on disait, l'incertitude des départs, tout peut changer, les dates de vacances, etc. Donc, faire ce qu'on peut faire au jour le jour, ce qui est vraiment important d'avoir priorisé en amont. Tout n'est pas à traiter au même rang. Et anticiper, il y a des choses, les enfants grandissent, vous savez que vous allez avoir besoin d'un manteau, alors est-ce que ça ira au suivant, parce que l'aîné aura un an plus, c'est pas dit. Voilà, ça c'est des choses qu'on peut anticiper, parce qu'il y a aussi un besoin d'économie qu'on a tous, mais qu'on ne sait pas si l'année prochaine... Ne pas compter sur l'autre, entre guillemets, c'est pas sympa pour mon mari quand je dis ça, mais ne pas compter sur l'autre et accepter, entre guillemets, sa charge mentale, et l'anticiper. C'est ce que je fais. Moi, je n'ai pas de problème avec ça. Je pense que ça peut être dur à entendre, peut-être pour des personnes plus jeunes. Et moi, j'étais comme ça il y a quelques temps, il n'y a pas si longtemps. Mais je pense qu'on arrive à un stade où on accepte sa charge mentale, on accepte qu'il y a des choses qui nous incombent, mais on accepte également qu'on les gère à notre manière.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant. J'aime beaucoup ce que vous dites, Louise, parce que ça m'a pris beaucoup plus de temps, je pense que vous, pour arriver à ce que j'entends dans votre conclusion, dans votre dernière phrase. qui est finalement, au lieu de serrer les dents en regardant la montagne, on se dit « ok, c'est là » , et l'un dans l'autre on va y arriver, et on fera ce qu'on peut faire, et puis c'est des trucs qu'on n'arrive pas à faire, et bien tant pis. Ça c'est la première chose que j'entends dans ce que vous dites, dans ce lâcher-prise qui est d'arrêter de considérer que coûte que coûte, il faut grimper cette montagne, et d'accepter aussi dans un couple que ce qu'a fait l'autre, il l'a fait comme il considérait bien que c'était fait et qu'il faut vraiment passer à autre chose et ne pas y passer trop de temps.

  • Speaker #2

    Tout à fait, mais dans l'autre sens également. Le papa n'est pas là pour un anniversaire, il a juste le temps de passer un message ou de faire un appel, mais un oreille qui ne nous arrange pas, ce n'est pas top. Mais il a fait ce qu'il estimait possible et bien à l'instant T. Donc, de notre côté, ne pas se dire, il n'est pas là, il faut absolument… combler, entre guillemets, il faut combler dans la surenchère, l'anniversaire doit être quand même génial parce que, évidemment, le premier anniversaire du premier enfant, c'est ce qu'on a envie de faire. Et puis, au fur et à mesure, on se rend compte que la vraie vie nous rattrape et que finalement... tout va bien, en fait, rien n'est grave. Une fois que vous avez payé vos factures, que vos enfants sont en bonne santé, on rend grâce et puis on se dit, le reste n'est pas important. Donc, on fait au mieux. C'est là que c'est vraiment un mode équipe, parce qu'il faut, ce sont eux les militaires. Après, il y a aussi des couples, les deux sont militaires, alors là, c'est encore un niveau au-dessus d'organisation. Mais une fois qu'on a accepté plus... pas la répartition des rôles, mais la répartition de la charge mentale, on peut s'en détacher à un moment donné et dire « Écoute, moi, ça, je ne veux plus gérer. Écoute, les impôts, jusqu'à présent, c'est moi qui les faisais. J'en ai marre. J'ai l'impression que je fonctionne un peu trop. C'est trop pour ma charge mentale. » Alors, effectivement, j'ai pas de mari qui va me dire « Très bien, pas de souci. » C'est pas lui qui va me dire ça. En revanche, si on choisit bien la personne avec qui on fonde sa famille, on doit être capable d'ajuster notre barème de couple. quelque chose que je mets en place également, je fais beaucoup de listes, je pense qu'une fois qu'on a couché par écrit ce qu'on avait en tête, on a déjà fait la moitié, vraiment, on n'a plus qu'à coucher, et on se rend compte que finalement, oui, il faut absolument répondre au carton d'invitation, c'est pas très compliqué à faire, en revanche, un document à transmettre à la mairie, ou à la CAF, ou à la centre maternelle, ça va être peut-être un petit peu plus laborieux mais en fait ça nous prend quelques minutes, quelques heures, si vraiment vous n'avez pas accès à la technologie, il manque un papier, etc. Je pense qu'il faut aussi vivre avec son temps. Alors, quand on parlait de faciliter la vie, j'ai découvert ça il n'y a pas longtemps, le partage de documents. Bon, ça fait un peu... J'imagine que tout le monde... Peut-être qu'il y a plein de gens qui connaissent, mais je ne sais pas. Le partage de documents en ligne dans une famille, c'est extrêmement simple. C'est-à-dire que vous avez les carnets de santé à disposition, vous avez vos revenus, vos... Vous avez un mot de l'année précédente, vous avez absolument tout. La poste vous dit, il manque tel document. Vous avez tout. Vous avez votre pièce d'identité, celle de votre mari. Pas de chance, il est au fin fond dans l'autre continent, il n'est pas joignable. Vous avez quand même son certificat de position militaire. Se faciliter la vie, ne pas se retrouver dans des situations, je pense qu'on aurait pu anticiper, puisqu'ils ne sont pas là. globalement, ils sont quand même très peu là. Ça, c'est une réalité. En tout cas, c'est ma réalité. Quand ils sont là, ils ont du travail. Alors, il y a aussi des moments de répit, évidemment, mais c'est un beau métier. Si on fait ce métier, c'est qu'on l'aime et qu'on en est fiers et que la famille l'accepte aussi. Sinon, à un moment donné, c'est compliqué. Donc, il ne faut pas non plus voir le verre à moitié vide. Moi, je pense que c'est une chance de faire un beau métier, de pouvoir en même temps élever ses enfants dans l'amour et en se rendant service mutuellement. On ne peut pas non plus se représenter en martyr en disant « moi, vous voyez, j'y arrive, je suis femme de militaire, j'ai accouché seule, j'ai fait mes cartons » . Oui, en fait, on l'a quasiment toute fait. On l'a toute fait. Ou en fin de carrière des maris, qu'ils soient de l'engagé volontaire, même s'il ne fait que cinq ans, jusqu'à l'officier qui va quitter un peu plus tard. on l'aura sûrement fait. C'est assez rare de ne pas déménager. Donc, je trouve que se plaire un peu et répéter, oui, alors c'était très compliqué, c'est très compliqué, c'est une tendance qu'on observe parfois dans notre milieu. Tu verras, ça va être absolument dur, l'année prochaine, c'est la pire. Ah non, mais cette ville, ça affreut, on n'a pas du tout aimé. Et en fait, quand on fait l'inverse, tout va bien. Quand on dit, tu sais, moi, j'ai bien vécu ces années-là, moi, j'ai bien aimé cette ville, eh bien, tout est beaucoup plus simple. Merci. S'éloigner un petit peu, c'est comme tout, bien s'entourer, c'est toujours très important dans la vie. Quand vous n'avez pas votre mari, que vous n'avez pas vos parents et que vous êtes avec de jeunes enfants, ou même des enfants plus âgés, parce que petit enfant, petit problème, grand enfant, grand problème, on ne peut pas se laisser « polluer » par des personnes qui vont nous en ralouquer. Donc moi, mon credo, c'est un peu de me faciliter la vie, de me laisser guider par l'amour et en me disant « rien n'est grave » . Je fais ce que je peux et je suis quand même consciente de ma chance. Ne pas se placer dans la position de la femme de militaire qui est dans l'attente constante, qui est dans la glorification de sa douleur, parce que je trouve que c'est faux. Je trouve que c'est faux. On est forcément comme ça au début. On est forcément comme ça quelques temps, mais ça ne doit pas durer.

  • Speaker #1

    J'aime bien ce que vous dites, qui pour moi pourrait être le mot de conclut. C'est-à-dire que si je résume... de la façon dont je l'ai compris, une des bonnes façons de vivre la situation que vous vivez, mais aussi, si je vais plus loin, une des bonnes façons aussi de faire avec sa charge mentale. c'est d'être alors vous l'avez dit dans le lâcher prise mais vous rajoutez une dimension qui est d'avoir une attitude positive et vous en rajoutez encore une et je pense que c'est la première fois que je l'entends et je la souligne parce que l'expérience m'a appris qu'elle était très vraie c'est aussi de s'entourer de personnes ressources qui vont aider à rendre qui vont nous aider à admettre que c'est possible en fait et qu'on va y arriver beaucoup plus que de personnes qui sont vers à moitié vide et qui nous tirent vers ce qui est compliqué et difficile.

  • Speaker #2

    Absolument. Et se dire que dès lors que la charge mentale est identifiée, anticipée, comme on disait, c'est assez récurrent, les besoins notamment liés aux enfants, c'est tout le temps la même chose, entre guillemets. Une fois que ça s'est anticipé, on se libère d'un gros poids. Et chaque case cochée représente du positif. Être consciente du bénéfice qu'on en retire, surtout congratuler pour notre bonne gestion. Notre gestion, c'est déjà pas mal. d'autres gestions sur tous les fronts. Une fois qu'on a fait ça, je pense qu'on est libérés, on libère aussi d'autres amis, puisque se dire, écoute, moi, j'ai réussi ça, je trouve que maintenant, ça va mieux, on libère la parole, c'est plus simple pour tout le monde, et on libère le militaire, qui n'est pas là, alors qu'il va nous écouter en disant, oui, c'est très compliqué, effectivement, le maître a dit ça, je comprends bien. En fait, il est à... il ne peut pas résoudre les problèmes du quotidien. Ce n'est pas possible. Ce serait se mentir. On ne peut pas compenser l'un l'autre et on ne peut pas demander à une personne qui est en train de défendre son pays, ou en tout cas de faire son travail, de nous aider pour un problème administratif. Je pense. Je ne pensais pas comme ça il y a quelques années. C'est très important la charge mentale. qui évolue d'une femme à l'autre, bien sûr, d'une femme de militaire à l'autre encore plus. Mais en grandissant, c'est-à-dire en vieillissant, les enfants nous font relativiser. Et la charge mentale n'est pas la même. Et je me dis maintenant, qu'est-ce qui était vraiment compliqué il y a quelques années quand je n'avais que moi à gérer, entre guillemets. Je me prenais peut-être la tête pour pas grand-chose. Voilà.

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait Louise, ce que nous... ce que nous on pratique beaucoup chez Lily Facilite la vie, c'est que ce qui est compliqué, c'est quand c'est la première fois. La première fois augmente l'intensité de l'appréhension, et donc toutes les premières fois sont plus compliquées. Et c'est vrai que quand on a passé la première fois, et plus on passe de première fois, et plus les premières fois suivantes, on se dit en fait ça va, maintenant je le sais, il y a une espèce de track record, on se dit ok, je suis arrivé jusque là, et donc il n'y a pas de raison que celle-là ne passe pas. Mais je pense que quand on est jeune, les premières fois sont compliquées. Et moi, il me semble que la première fois qui représente le premier enfant, alors il y a sûrement des femmes… Le premier départ. Oui, le premier départ, l'arrivée de votre premier enfant, tout ça, c'est des premières fois qui sont très fortes, en fait. Et après, je pense qu'une fois qu'on a passé celle-là, les autres premières fois doivent sembler aussi peut-être un peu plus faciles. Peut-être.

  • Speaker #2

    Si on est capable de tirer un petit peu les… les conséquences de cette expérience, c'est-à-dire de s'entourer, de partager. Et ça, ça n'a pas fonctionné. Je me rends compte maintenant que ça, c'est pas le bon choix. Alors, encore plus quand on travaille parce qu'on se rend bien compte qu'on ne peut pas être partout, on ne peut pas se démultiplier. Mais on peut trouver de la ressource. L'Ève n'arrive pas toute seule. Je pense que tout n'est pas en dû. Il faut se rendre auprès des mairies, auprès des prestations sociales, du département, voir ce qui peut être mis en place quand on est vraiment dans une situation où on se dit Merci. Là, ça va être très compliqué. J'aurai, je ne sais pas, déjà un enfant petit et je vais devoir en accueillir un second. Comment faire ? La famille n'est pas tout le temps disponible non plus.

  • Speaker #1

    Écoutez, Louise, j'aime bien, c'est parfait. Merci à vous pour ce temps et pour l'authenticité de vos propos. C'est-à-dire, j'aime beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci à vous de m'avoir permis de m'exprimer sur ce sujet qui, je pense, nous concerne toutes. Ne pas hésiter à trouver de l'aide, à chercher de l'aide pour en trouver. Et quand on se rend compte qu'on n'a pas l'aide qu'on estime nécessaire, cherchez ailleurs tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça sera le mot de la fin parfait.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir été avec nous aujourd'hui. Si vous avez aimé cet épisode, pensez à le partager avec vos collègues ou avec d'autres dirigeants et à nous laisser une petite note. Ça fait toujours plaisir et ça nous aide beaucoup. Vous souhaitez en savoir plus ? Abonnez-vous pour rester avec nous et sentez-vous libre de nous faire part de vos réflexions en commentaire. J'adore ça. Et si vous avez envie de partager votre histoire, ou vos expériences, n'hésitez pas à me contacter sur mon site. Lily facilite la vie. Info. À bientôt dans Capital Humain, le podcast pour que les salariés soient heureux et productifs.

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Description

🎙 Capital Humain – Épisode spécial : Comprendre et alléger la charge mentale

Bienvenue dans Capital Humain, le podcast qui place l’humain au centre de la performance. Je suis Magaly Siméon, ancienne dirigeante, membre de Comex dans de grands groupes et aujourd’hui coach. J’ai vu à quel point les équipes, le capital humain, peuvent transformer une entreprise. Mais j’ai aussi constaté combien la réalité est parfois difficile : attirer et garder les meilleurs talents, éviter les départs inattendus, donner envie à chacun de se lever chaque matin avec l’énergie de donner le meilleur de soi… Ce sont des défis universels.

Dans ce podcast, je partage avec vous des témoignages inspirants et vrais, ainsi que des stratégies concrètes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succès.

👉 Dans cet épisode, nous allons explorer un sujet qui nous concerne toutes et tous, dans notre vie professionnelle comme personnelle : la charge mentale.
Ce poids invisible qui s’accumule au fil des journées, entre la gestion de nos vies, de nos responsabilités et de nos attentes, est devenu un véritable enjeu de société. Il touche particulièrement les femmes, mais aucun salarié, aucun manager, aucune organisation n’y échappe vraiment.

Pour cet été, j’ai choisi de rééditer les épisodes que vous avez le plus aimés sur ce thème. Parce que la charge mentale n’est pas une fatalité, et que chacun peut apprendre à mieux la comprendre, à la partager et à trouver des clés pour l’alléger.

💡 À travers ces rediffusions, vous allez découvrir :

  • Des témoignages forts qui mettent des mots sur ce que beaucoup ressentent sans toujours l’exprimer

  • Des éclairages concrets pour analyser et identifier vos propres sources de charge mentale

  • Des outils et des stratégies pour retrouver de la sérénité, de l’équilibre et du plaisir, au travail comme dans la vie personnelle

Que vous écoutiez pour la première fois ou que vous choisissiez de réécouter ces épisodes, je suis convaincue que vous y trouverez une valeur nouvelle, adaptée à vos propres défis du moment.

➡️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode de Capital Humain, et profitez de l’été pour prendre soin de vous, recharger vos batteries… et pourquoi pas, commencer à alléger votre charge mentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Capital Humain, je suis Magali Siméon, ancienne dirigeante, membre de Comex dans des grands groupes et coach. J'ai vu à quel point les équipes, le capital humain peut transformer une entreprise. Mais la réalité est parfois difficile. Est-ce que vous avez du mal à attirer ou garder les meilleurs talents ? Est-ce que vous êtes parfois frustré devant certains départs ? Ou est-ce que vous vous demandez combien de vos salariés se lèvent chaque matin avec l'envie de donner le meilleur d'eux-mêmes ? Dans ce podcast, nous proposons des histoires inspirantes et vraies, des stratégies concrètes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succès. Alors, est-ce que vous êtes prêts à transformer ou améliorer votre approche ? Abonnez-vous et rejoignez-moi chaque semaine pour partager vos défis et célébrer vos succès. La charge mentale, la gestion de nos vies, la gestion de nos attentes sont des sujets qui nous préoccupent beaucoup. Alors, pour cet été, Nous avons choisi de rééditer les épisodes sur ce sujet-là que vous avez le plus aimé pour que vous puissiez en profiter une deuxième fois, une troisième fois, autant de fois que vous voulez. Je vous souhaite une très bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour dans notre podcast Top à la charge mentale. Débusquer tous les endroits où il y a la charge mentale, comprendre ce qui se passe, comprendre comment on peut faire pour gagner en confort, c'est l'objectif de ce podcast. Aujourd'hui, je reçois une invitée un peu particulière. Elle s'appelle Louise, ou en tout cas, elle nous a dit qu'elle s'appelait Louise, puisqu'elle témoigne de façon anonyme. Vous comprendrez pourquoi quand elle se présentera. Louise a une vie pleine d'incertitudes, et c'est très contributif de sa charge mentale. Vous comprendrez aussi pourquoi. Elle a aussi une vie où elle doit assumer seule. tous les éléments de la vie quotidienne avec des enfants, alors même qu'elle a bien un conjoint. Et donc ça, ça a aussi des impacts qui font que c'est un peu différent, par exemple, d'une maman solo. Et elle nous explique comment elle a appris avec l'expérience à renoncer à la perfection, s'entourer des bonnes personnes et apprendre à lâcher prise. Et je crois que tout est résumé ici. Eh bien, bonjour Louise ! Je suis ravie de vous accueillir dans le podcast de Lily Facilite la Viste. top à la charge mentale. Louise, vous êtes une invitée un peu particulière pour nous aujourd'hui puisque vous avez un statut que vous allez nous expliquer qui vous rend un peu différente peut-être de la plupart des gens et c'est pour ça qu'on a décidé d'échanger avec vous puisqu'on nous nous sommes dit que la charge mentale pour vous était peut-être un sujet avec encore plus d'acuité que pour la plupart des gens. Est-ce que vous voulez bien nous dire qui vous êtes ?

  • Speaker #2

    Tout à fait, bonjour. Je m'appelle Louise, c'est le prénom que je vais prendre aujourd'hui. Je tiens un compte humoristique sur Instagram qui s'appelle La Femme de Ton Chef et qui est un espace d'humour et également d'échange pour les femmes de militaire et plus précisément les femmes d'officier. Je suis mariée à un militaire, je suis mère de famille et effectivement, concernant la charge mentale, je pense qu'on a toutes les mêmes problématiques. Elles sont peut-être un petit peu plus exacerbées sur certains aspects chez nous.

  • Speaker #1

    Alors... C'est vraiment un des sujets, c'est-à-dire comment c'est plus dur ou comment c'est plus compliqué pour une femme de militaire, va être le sujet un peu central de cet entretien. Mais déjà, c'est une des questions que je pose souvent à nos invités. Pour vous, la charge mentale, ça se définit comment, Louise ?

  • Speaker #2

    La charge mentale, pour moi, c'est tout ce qui m'empêche de me coucher tôt et de m'endormir tôt.

  • Speaker #1

    D'accord. Et de vous coucher et de vous endormir, c'est les deux.

  • Speaker #2

    Exactement, parce que je peux me coucher tôt, en revanche est-ce que je vais réussir à m'endormir tôt ? Non. Donc ça peut être des choses très très importantes comme le paiement de factures, la prise de rendez-vous médicaux, comme des choses très futiles, anticiper une nouvelle pointure pour des baskets pour mon deuxième par exemple.

  • Speaker #1

    Et ça, ça vous empêche de vous endormir ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors même que ce ne sont pas des gros soucis ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. Pour moi, tout ce qui fait, je me couche une fois que ma charge mentale est lissée, plus ou moins anticipée, que je m'en suis, alors non pas débarrassée, mais que je suis à peu près au clair dans ma tête. Donc ce petit espace-temps qui m'empêche de m'endormir immédiatement le soir va correspondre à ma charge mentale, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc finalement, la charge mentale pour vous, vous allez pouvoir vous coucher plus sereine si vous l'avez sortie de votre tête.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et alors, ça ne veut pas dire que c'est seulement ce à quoi je pense. C'est tout ce que ça représente. Mais dans mon esprit, la charge mentale, c'est vraiment l'ensemble des choses auxquelles une maman, parce que c'est ce que je suis, en l'occurrence, va penser le soir. Demain, il faut absolument que je pense au cartable. Je n'ai pas à renvoyer ce document pour l'école. Et au fait, est-ce qu'il a bien fait ça ? Il faut que je lui demande demain. S'il n'est pas là, il n'est pas joignable. Voilà, c'est tout ça. On va l'organiser sur la journée. Mais ça se ressent pour moi pas forcément la journée puisque c'est assez organisé. Ça se ressent vraiment le soir où c'est mon petit créneau de stress chargemental.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous connaissez la définition scientifique de la chargementale ? Est-ce que ça a été théorisé par une chercheuse russe ? Une femme, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, je l'ai entendu dans un de vos podcasts. Je ne me suis pas forcément... Je valide, mais... Je vous donne ma propre définition qui n'est pas parfaite, mais allez-y, vous pouvez effectivement faire.

  • Speaker #1

    En fait, ce que dit cette chercheuse qui s'appelle Zygarnik, c'est que pour elle, il y a charge mentale à partir du moment... En fait, ce qu'elle dit, c'est que ce qui prend de l'espace dans le cerveau, voire ce qui fatigue le cerveau, c'est quand une tâche est ouverte et non fermée. Et elle considère qu'il y a charge mentale au-delà de quatre tâches ouvertes et non fermées.

  • Speaker #2

    D'accord, je n'avais pas cette notion.

  • Speaker #1

    Ce que j'aime bien dans cette... définition et c'est pour ça que ce que vous dites m'y fait penser parce que je ne la recite pas dans chaque podcast c'est cette notion de tâche ouverte en fait d'accord,

  • Speaker #2

    oui ça correspond de trucs à faire,

  • Speaker #1

    là où je suis moins je suis plus mitigée avec elle c'est quand elle parle de 4 je pense qu'elle a dû faire ses travaux avant que se développent les mamans qui travaillent et qui ont à mon avis bien explosé le plafond des 4 par jour la charge mentale pour moi elle est au delà de 4 par jour quand même Et ce serait quoi votre définition à vous, alors pour le coup, par rapport à celle-là ?

  • Speaker #2

    Une charge est lourde à porter, à au moins qu'elle soit ouverte. C'est quelque chose de constant. On n'a pas besoin d'avoir une tâche ouverte pour y penser. Il y a des besoins récurrents, il y a des besoins linéaires, et puis il y a d'autres petites tâches plus ou moins ponctuelles. Pour moi, l'impératif, c'est plutôt d'arriver à prioriser ces tâches. de ne pas se laisser déborder.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette idée, effectivement, que là où peut-être la charge mentale est devenue plus un sujet au XXIe siècle, c'est la dimension récurrente. Alors moi, j'assume pour des mamans qui travaillent, parce que toutes les enquêtes montrent que c'est encore les mamans, en grande partie, qui assument l'intendance qui génère la charge mentale. Et j'aime bien, effectivement, cette idée de récurrence. C'est-à-dire qu'en fait, on n'a jamais fini. C'est ça qui est fatigant quand on est une maman qui travaille. On est d'accord. Et alors, le métier de votre mari, ça change quoi par rapport aux autres épouses dont les maris ont des métiers peut-être plus classiques ?

  • Speaker #2

    Déjà, c'est ma vision. Je ne veux blesser personne parce que je pense qu'on a toute notre propre échelle de valeur et que ce qui peut paraître très important pour certaines ne l'est pas pour d'autres. Je pense qu'en essayant de lister vraiment les caractéristiques du métier de militaire, officier ou pas officier d'ailleurs, ça va être pour la conjointe, ça va être vraiment un gros pôle qui est l'incertitude, l'incertitude constante par rapport au départ, par rapport au retour, par rapport aux dates de permission, ce que représentent les vacances dans le langage militaire, les mutations, où vais-je être dans trois ans, où vais-je être dans dix ans, ça c'est quand même une grande inconnue. Donc l'incertitude c'est quelque chose qu'on retrouve. dans la vie de chaque famille, de chaque couple, évidemment. Je pense qu'elle est plus récurrente. Bien entendu, on va avoir le paramètre absence, les absences de l'autre, qui sont très douloureuses, très compliquées à accepter au début, je dirais. Il n'y a pas d'échelle de valeur encore une fois, mais depuis que je suis maman, je vois bien la différence. Je trouve que pour la charge mentale, on se retrouve temporairement comme une mère célibataire. Je leur tire mon chapeau parce que c'est là. se rendent compte vraiment de toutes les difficultés qu'elles rencontrent, et encore, on n'a pas forcément le critère financier qu'elles ont. Mais donc, l'absence, donc avec cette période plus ou moins longue, et en fait, ce n'est pas tant que le papa n'est pas là, c'est qu'en fait, il n'y a pas de relais autre, c'est-à-dire que la famille, si je parle de ma situation, mais également de la situation de mes amis, les familles sont loin. Pour les autistes, ils en bougent régulièrement, notamment dans l'armée de terre, mais c'est aussi le cas par exemple pour... pour les marins, il n'y a pas une dramerie mobile, il y a également d'autres entités, mais en règle générale, les militaires bougent beaucoup, et on peut se retrouver sans famille, c'est-à-dire sans nos parents, sans nos beaux-parents, pour des moments importants. Donc on n'a pas notre mari, mais on n'a également pas d'autres soutiens. Ça, c'est les deux gros problèmes, l'incertitude et puis les absences, et quelque chose que je n'avais pas forcément anticipé, la gestion de pôles que nous ne maîtrisons pas, c'est-à-dire que Merci. Dans ma représentation idéale d'une vie de famille, chacun de plus ou moins choisit ses pôles de compétences par affinité ou parce que ça se trouve comme ça, sans parler vraiment du rôle père-mère. Il y a des choses qu'on peut aimer faire, d'autres un peu moins. On se répartit les tâches de manière équilibrée dans un couple. Je dirais équilibrée. En revanche, le métier militaire fait qu'on peut se retrouver à gérer des choses pour lesquelles on n'était pas forcément hyper fan. Alors ça peut être de la mécanique, mais tout le monde ne déteste pas la mécanique. Mais ça peut être de l'administratif, on peut avoir des couples comme ça. Mais ça peut être des choses totalement diverses et mariées. Ça peut être un document pour la mutuelle, comme ça peut être gérer les repas, ou un enfant malade. Ce n'est pas forcément des tâches que pour les mamans. Il y a des parents, des papas qui adorent faire à manger. Ça, c'est faisable au quotidien. Il y a d'autres choses. qu'on n'avait pas forcément anticipé. Je ne sais pas, devoir être en échange avec le garagiste pour une réparation. Moi, je ne suis pas forcément à l'aise parce que je n'y connais rien, ça ne m'intéresse pas. Voilà, c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on apprenne à gérer de par l'incertitude et l'absence. Donc ça, c'est une troisième tâche un peu surprise. Je n'avais pas anticipé ça. Et après, bien sûr, en fond, on a la prise de risque du métier des maris et l'absence de routine. Alors, qui est une bonne chose, je trouve, mais qu'il faut aussi avoir en tête.

  • Speaker #1

    Après, c'est peut-être une question à laquelle vous ne souhaiterez peut-être pas répondre, mais j'ai eu le sentiment, comme vous avez cité « assumer tout l'épaule » , qu'il y avait du vécu derrière. Vous avez un exemple d'une fois où vous avez dû assumer un truc où vous vous êtes dit « non mais là, honnêtement, j'ai pas signé pour ça » .

  • Speaker #2

    Tout le temps, la gestion de l'aménagement, vous avez un mari qui est injoignable. Vous devez gérer... Alors, il n'est pas compliqué. Pour le coup, je pense que je suis assez à l'aise dans tout ce qui est communication et ça ne me pose pas de problème. Là, je parle vraiment au nom de ce que je connais moi. Je sais que c'est compliqué un petit peu pour moi, mais que ça l'est énormément pour d'autres, parce qu'on parle avec des abonnés, mais également des amis au quotidien. Gérer, voilà, typiquement le garagiste. Je ne connais rien. Les bougies, je ne sais pas. Prendre des décisions qui engagent notre avenir, c'est-à-dire un choix de logement, par exemple. Il faut bien, on a une proposition de logement, il faut bien, alors nous, moi, d'autres personnes, il faut rendre réponse. On ne sait pas si, on ne connaît pas la ville, on ne sait pas si tel logement va être agréable ou non. Il faut quand même se décider, rendre réponse. Je pense notamment aux familles qui sont mutées en région parisienne. C'est très rapide, il faut être capable de réfléchir rapidement sans se concerter. Donc ça demande quand même une capacité d'action assez rapide. Mais se dire lâcher prise, ce n'est pas grave. Je ne fais pas les choses parfaitement, mais qui le fait ? Et nos conditions de vie font qu'il faut accepter de faire au mieux.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand je vous entends et que je découvre la caractéristique de votre situation, finalement, la différence entre vous et une maman célibataire, une maman solo, c'est que vous êtes amené à assumer beaucoup de choses en maman solo, mais in fine, vous avez un papa qui revient et qui peut avoir un avis. a posteriori, où il va être d'accord ou pas d'accord sur ce que vous avez fait. Et donc, ça met une espèce de pression un peu supplémentaire. C'est-à-dire que vous prenez les décisions seules, mais vous ne les prenez pas juste pour vous seuls.

  • Speaker #2

    Exactement, c'est-à-dire, j'ai accouché seule comme beaucoup, par exemple, tout se passe, c'est une naissance classique, mais qu'est-ce qu'on fait dès qu'il y a des questions qui se posent, si votre conjoint n'est pas joignable à l'instant T ? Parfois, en tant que jeune maman, on a des interrogations complètement futiles. Une maman seule, c'est encore plus dur, bien évidemment, puisqu'elle n'a pas de relais. À la limite, quand on est vraiment seule, on prend les décisions qui nous sont propres. C'est ce que j'ai appris à faire maintenant. puisque je suis un peu plus âgée et que les enfants et d'envoi, après on est amené à être plus sûr de notre choix, c'est très compliqué de se retrouver de vouloir absolument pallier toutes les éventualités anticiper éventuellement ce que pourrait penser l'autre alors que l'autre pensera qu'on a fait très bien les choses, mais que ce soit pour les enfants, que ce soit pour la maison que ce soit pour l'emploi ça peut être aussi des choix de vie il faut se décider à distance sur La fiche de mutation, c'est un document que vont remplir les militaires de manière plus ou moins variée, mais où on donne nos voeux, par exemple. Vous n'êtes pas forcément ensemble pour rédiger ce papier. Alors, dans certains couples, ça va très bien. Depuis le début, c'est acté que ça sera plutôt tel ou tel type d'emploi. On a peut-être besoin parfois d'en parler. Donc, je pense que le ciment du couple est primordial. Il faut quand même vraiment partager les mêmes valeurs, être d'accord sur les visions importantes. sur le mode éducatif, parce qu'on n'est pas forcément raccord en termes de décalage horaire, en termes de disponibilité mentale. Voilà, les gens qui travaillent ont encore plus d'impératifs. Il faut arriver à se croiser, entre guillemets, et échanger sur des sujets très importants, comme des sujets absolument pas importants, qui sont juste le type de vêtement ou le cadeau à apporter à l'anniversaire. ça effectivement, c'est plus du ressort de la personne qui est présente, en l'occurrence, de la vie.

  • Speaker #1

    Et alors vous, Louise, comment est-ce que vous avez appris à gérer votre charge mentale ? C'est quoi vos trucs et astuces ? Est-ce que vous avez le sentiment que l'expérience permet de faire mieux ? Vous avez parlé, et c'est des mots que je trouve hyper importants, de lâcher prise, de renoncer à la perfection. On voit dans notre podcast que tous nos invités qui sont arrivés à faire ça considèrent qu'ils ont déjà franchi un pas. Vous, c'est quoi vos trucs qui font que vous arrivez à... finalement, vous ne couchez pas trop tard, en fait, et vous endormez.

  • Speaker #2

    Exactement. Alors, je suis tout à fait d'accord. Là, j'ai pris, c'est la première chose, c'est de dire, je fais comme je peux. Je fais au mieux en fonction de mes impératifs actuels et de mes ambitions. C'est-à-dire que, qu'est-ce qui est important pour moi, je ne sais pas, le mois prochain, mardi, à 15h, est-ce que le plus important pour moi va être de faire un repas équilibré, va être de terminer absolument un projet, va être de réaliser des économies, parce qu'on est dans une phase où il faut le faire. ou de passer un très bon moment au parc parce que je sens que l'aîné va en avoir pratiquement besoin. Une fois que j'ai fait mon choix du moment, j'adapte ma charge mentale et le reste n'a pas d'importance. Donc il faut vraiment, c'est là que le soutien du militaire est très important, parce que je pense que c'est très compliqué, il ne faut pas que le mari nous en rajoute. On ne lui en rajoute pas parce que dans son métier, il n'a pas besoin qu'on lui en rajoute. les couples qui fonctionnent et qui durent. sont les couples qui sont, je pense, reconnaissants l'un vers l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Mais ça s'applique très bien à tous les couples.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Exactement. Pour parler plus particulièrement des militaires, je pense qu'il ne faut pas procrastiner parce qu'on ne sait pas de quoi va être fait le lendemain. C'est ce qu'on disait, l'incertitude des départs, tout peut changer, les dates de vacances, etc. Donc, faire ce qu'on peut faire au jour le jour, ce qui est vraiment important d'avoir priorisé en amont. Tout n'est pas à traiter au même rang. Et anticiper, il y a des choses, les enfants grandissent, vous savez que vous allez avoir besoin d'un manteau, alors est-ce que ça ira au suivant, parce que l'aîné aura un an plus, c'est pas dit. Voilà, ça c'est des choses qu'on peut anticiper, parce qu'il y a aussi un besoin d'économie qu'on a tous, mais qu'on ne sait pas si l'année prochaine... Ne pas compter sur l'autre, entre guillemets, c'est pas sympa pour mon mari quand je dis ça, mais ne pas compter sur l'autre et accepter, entre guillemets, sa charge mentale, et l'anticiper. C'est ce que je fais. Moi, je n'ai pas de problème avec ça. Je pense que ça peut être dur à entendre, peut-être pour des personnes plus jeunes. Et moi, j'étais comme ça il y a quelques temps, il n'y a pas si longtemps. Mais je pense qu'on arrive à un stade où on accepte sa charge mentale, on accepte qu'il y a des choses qui nous incombent, mais on accepte également qu'on les gère à notre manière.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant. J'aime beaucoup ce que vous dites, Louise, parce que ça m'a pris beaucoup plus de temps, je pense que vous, pour arriver à ce que j'entends dans votre conclusion, dans votre dernière phrase. qui est finalement, au lieu de serrer les dents en regardant la montagne, on se dit « ok, c'est là » , et l'un dans l'autre on va y arriver, et on fera ce qu'on peut faire, et puis c'est des trucs qu'on n'arrive pas à faire, et bien tant pis. Ça c'est la première chose que j'entends dans ce que vous dites, dans ce lâcher-prise qui est d'arrêter de considérer que coûte que coûte, il faut grimper cette montagne, et d'accepter aussi dans un couple que ce qu'a fait l'autre, il l'a fait comme il considérait bien que c'était fait et qu'il faut vraiment passer à autre chose et ne pas y passer trop de temps.

  • Speaker #2

    Tout à fait, mais dans l'autre sens également. Le papa n'est pas là pour un anniversaire, il a juste le temps de passer un message ou de faire un appel, mais un oreille qui ne nous arrange pas, ce n'est pas top. Mais il a fait ce qu'il estimait possible et bien à l'instant T. Donc, de notre côté, ne pas se dire, il n'est pas là, il faut absolument… combler, entre guillemets, il faut combler dans la surenchère, l'anniversaire doit être quand même génial parce que, évidemment, le premier anniversaire du premier enfant, c'est ce qu'on a envie de faire. Et puis, au fur et à mesure, on se rend compte que la vraie vie nous rattrape et que finalement... tout va bien, en fait, rien n'est grave. Une fois que vous avez payé vos factures, que vos enfants sont en bonne santé, on rend grâce et puis on se dit, le reste n'est pas important. Donc, on fait au mieux. C'est là que c'est vraiment un mode équipe, parce qu'il faut, ce sont eux les militaires. Après, il y a aussi des couples, les deux sont militaires, alors là, c'est encore un niveau au-dessus d'organisation. Mais une fois qu'on a accepté plus... pas la répartition des rôles, mais la répartition de la charge mentale, on peut s'en détacher à un moment donné et dire « Écoute, moi, ça, je ne veux plus gérer. Écoute, les impôts, jusqu'à présent, c'est moi qui les faisais. J'en ai marre. J'ai l'impression que je fonctionne un peu trop. C'est trop pour ma charge mentale. » Alors, effectivement, j'ai pas de mari qui va me dire « Très bien, pas de souci. » C'est pas lui qui va me dire ça. En revanche, si on choisit bien la personne avec qui on fonde sa famille, on doit être capable d'ajuster notre barème de couple. quelque chose que je mets en place également, je fais beaucoup de listes, je pense qu'une fois qu'on a couché par écrit ce qu'on avait en tête, on a déjà fait la moitié, vraiment, on n'a plus qu'à coucher, et on se rend compte que finalement, oui, il faut absolument répondre au carton d'invitation, c'est pas très compliqué à faire, en revanche, un document à transmettre à la mairie, ou à la CAF, ou à la centre maternelle, ça va être peut-être un petit peu plus laborieux mais en fait ça nous prend quelques minutes, quelques heures, si vraiment vous n'avez pas accès à la technologie, il manque un papier, etc. Je pense qu'il faut aussi vivre avec son temps. Alors, quand on parlait de faciliter la vie, j'ai découvert ça il n'y a pas longtemps, le partage de documents. Bon, ça fait un peu... J'imagine que tout le monde... Peut-être qu'il y a plein de gens qui connaissent, mais je ne sais pas. Le partage de documents en ligne dans une famille, c'est extrêmement simple. C'est-à-dire que vous avez les carnets de santé à disposition, vous avez vos revenus, vos... Vous avez un mot de l'année précédente, vous avez absolument tout. La poste vous dit, il manque tel document. Vous avez tout. Vous avez votre pièce d'identité, celle de votre mari. Pas de chance, il est au fin fond dans l'autre continent, il n'est pas joignable. Vous avez quand même son certificat de position militaire. Se faciliter la vie, ne pas se retrouver dans des situations, je pense qu'on aurait pu anticiper, puisqu'ils ne sont pas là. globalement, ils sont quand même très peu là. Ça, c'est une réalité. En tout cas, c'est ma réalité. Quand ils sont là, ils ont du travail. Alors, il y a aussi des moments de répit, évidemment, mais c'est un beau métier. Si on fait ce métier, c'est qu'on l'aime et qu'on en est fiers et que la famille l'accepte aussi. Sinon, à un moment donné, c'est compliqué. Donc, il ne faut pas non plus voir le verre à moitié vide. Moi, je pense que c'est une chance de faire un beau métier, de pouvoir en même temps élever ses enfants dans l'amour et en se rendant service mutuellement. On ne peut pas non plus se représenter en martyr en disant « moi, vous voyez, j'y arrive, je suis femme de militaire, j'ai accouché seule, j'ai fait mes cartons » . Oui, en fait, on l'a quasiment toute fait. On l'a toute fait. Ou en fin de carrière des maris, qu'ils soient de l'engagé volontaire, même s'il ne fait que cinq ans, jusqu'à l'officier qui va quitter un peu plus tard. on l'aura sûrement fait. C'est assez rare de ne pas déménager. Donc, je trouve que se plaire un peu et répéter, oui, alors c'était très compliqué, c'est très compliqué, c'est une tendance qu'on observe parfois dans notre milieu. Tu verras, ça va être absolument dur, l'année prochaine, c'est la pire. Ah non, mais cette ville, ça affreut, on n'a pas du tout aimé. Et en fait, quand on fait l'inverse, tout va bien. Quand on dit, tu sais, moi, j'ai bien vécu ces années-là, moi, j'ai bien aimé cette ville, eh bien, tout est beaucoup plus simple. Merci. S'éloigner un petit peu, c'est comme tout, bien s'entourer, c'est toujours très important dans la vie. Quand vous n'avez pas votre mari, que vous n'avez pas vos parents et que vous êtes avec de jeunes enfants, ou même des enfants plus âgés, parce que petit enfant, petit problème, grand enfant, grand problème, on ne peut pas se laisser « polluer » par des personnes qui vont nous en ralouquer. Donc moi, mon credo, c'est un peu de me faciliter la vie, de me laisser guider par l'amour et en me disant « rien n'est grave » . Je fais ce que je peux et je suis quand même consciente de ma chance. Ne pas se placer dans la position de la femme de militaire qui est dans l'attente constante, qui est dans la glorification de sa douleur, parce que je trouve que c'est faux. Je trouve que c'est faux. On est forcément comme ça au début. On est forcément comme ça quelques temps, mais ça ne doit pas durer.

  • Speaker #1

    J'aime bien ce que vous dites, qui pour moi pourrait être le mot de conclut. C'est-à-dire que si je résume... de la façon dont je l'ai compris, une des bonnes façons de vivre la situation que vous vivez, mais aussi, si je vais plus loin, une des bonnes façons aussi de faire avec sa charge mentale. c'est d'être alors vous l'avez dit dans le lâcher prise mais vous rajoutez une dimension qui est d'avoir une attitude positive et vous en rajoutez encore une et je pense que c'est la première fois que je l'entends et je la souligne parce que l'expérience m'a appris qu'elle était très vraie c'est aussi de s'entourer de personnes ressources qui vont aider à rendre qui vont nous aider à admettre que c'est possible en fait et qu'on va y arriver beaucoup plus que de personnes qui sont vers à moitié vide et qui nous tirent vers ce qui est compliqué et difficile.

  • Speaker #2

    Absolument. Et se dire que dès lors que la charge mentale est identifiée, anticipée, comme on disait, c'est assez récurrent, les besoins notamment liés aux enfants, c'est tout le temps la même chose, entre guillemets. Une fois que ça s'est anticipé, on se libère d'un gros poids. Et chaque case cochée représente du positif. Être consciente du bénéfice qu'on en retire, surtout congratuler pour notre bonne gestion. Notre gestion, c'est déjà pas mal. d'autres gestions sur tous les fronts. Une fois qu'on a fait ça, je pense qu'on est libérés, on libère aussi d'autres amis, puisque se dire, écoute, moi, j'ai réussi ça, je trouve que maintenant, ça va mieux, on libère la parole, c'est plus simple pour tout le monde, et on libère le militaire, qui n'est pas là, alors qu'il va nous écouter en disant, oui, c'est très compliqué, effectivement, le maître a dit ça, je comprends bien. En fait, il est à... il ne peut pas résoudre les problèmes du quotidien. Ce n'est pas possible. Ce serait se mentir. On ne peut pas compenser l'un l'autre et on ne peut pas demander à une personne qui est en train de défendre son pays, ou en tout cas de faire son travail, de nous aider pour un problème administratif. Je pense. Je ne pensais pas comme ça il y a quelques années. C'est très important la charge mentale. qui évolue d'une femme à l'autre, bien sûr, d'une femme de militaire à l'autre encore plus. Mais en grandissant, c'est-à-dire en vieillissant, les enfants nous font relativiser. Et la charge mentale n'est pas la même. Et je me dis maintenant, qu'est-ce qui était vraiment compliqué il y a quelques années quand je n'avais que moi à gérer, entre guillemets. Je me prenais peut-être la tête pour pas grand-chose. Voilà.

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait Louise, ce que nous... ce que nous on pratique beaucoup chez Lily Facilite la vie, c'est que ce qui est compliqué, c'est quand c'est la première fois. La première fois augmente l'intensité de l'appréhension, et donc toutes les premières fois sont plus compliquées. Et c'est vrai que quand on a passé la première fois, et plus on passe de première fois, et plus les premières fois suivantes, on se dit en fait ça va, maintenant je le sais, il y a une espèce de track record, on se dit ok, je suis arrivé jusque là, et donc il n'y a pas de raison que celle-là ne passe pas. Mais je pense que quand on est jeune, les premières fois sont compliquées. Et moi, il me semble que la première fois qui représente le premier enfant, alors il y a sûrement des femmes… Le premier départ. Oui, le premier départ, l'arrivée de votre premier enfant, tout ça, c'est des premières fois qui sont très fortes, en fait. Et après, je pense qu'une fois qu'on a passé celle-là, les autres premières fois doivent sembler aussi peut-être un peu plus faciles. Peut-être.

  • Speaker #2

    Si on est capable de tirer un petit peu les… les conséquences de cette expérience, c'est-à-dire de s'entourer, de partager. Et ça, ça n'a pas fonctionné. Je me rends compte maintenant que ça, c'est pas le bon choix. Alors, encore plus quand on travaille parce qu'on se rend bien compte qu'on ne peut pas être partout, on ne peut pas se démultiplier. Mais on peut trouver de la ressource. L'Ève n'arrive pas toute seule. Je pense que tout n'est pas en dû. Il faut se rendre auprès des mairies, auprès des prestations sociales, du département, voir ce qui peut être mis en place quand on est vraiment dans une situation où on se dit Merci. Là, ça va être très compliqué. J'aurai, je ne sais pas, déjà un enfant petit et je vais devoir en accueillir un second. Comment faire ? La famille n'est pas tout le temps disponible non plus.

  • Speaker #1

    Écoutez, Louise, j'aime bien, c'est parfait. Merci à vous pour ce temps et pour l'authenticité de vos propos. C'est-à-dire, j'aime beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci à vous de m'avoir permis de m'exprimer sur ce sujet qui, je pense, nous concerne toutes. Ne pas hésiter à trouver de l'aide, à chercher de l'aide pour en trouver. Et quand on se rend compte qu'on n'a pas l'aide qu'on estime nécessaire, cherchez ailleurs tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça sera le mot de la fin parfait.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir été avec nous aujourd'hui. Si vous avez aimé cet épisode, pensez à le partager avec vos collègues ou avec d'autres dirigeants et à nous laisser une petite note. Ça fait toujours plaisir et ça nous aide beaucoup. Vous souhaitez en savoir plus ? Abonnez-vous pour rester avec nous et sentez-vous libre de nous faire part de vos réflexions en commentaire. J'adore ça. Et si vous avez envie de partager votre histoire, ou vos expériences, n'hésitez pas à me contacter sur mon site. Lily facilite la vie. Info. À bientôt dans Capital Humain, le podcast pour que les salariés soient heureux et productifs.

Description

🎙 Capital Humain – Épisode spécial : Comprendre et alléger la charge mentale

Bienvenue dans Capital Humain, le podcast qui place l’humain au centre de la performance. Je suis Magaly Siméon, ancienne dirigeante, membre de Comex dans de grands groupes et aujourd’hui coach. J’ai vu à quel point les équipes, le capital humain, peuvent transformer une entreprise. Mais j’ai aussi constaté combien la réalité est parfois difficile : attirer et garder les meilleurs talents, éviter les départs inattendus, donner envie à chacun de se lever chaque matin avec l’énergie de donner le meilleur de soi… Ce sont des défis universels.

Dans ce podcast, je partage avec vous des témoignages inspirants et vrais, ainsi que des stratégies concrètes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succès.

👉 Dans cet épisode, nous allons explorer un sujet qui nous concerne toutes et tous, dans notre vie professionnelle comme personnelle : la charge mentale.
Ce poids invisible qui s’accumule au fil des journées, entre la gestion de nos vies, de nos responsabilités et de nos attentes, est devenu un véritable enjeu de société. Il touche particulièrement les femmes, mais aucun salarié, aucun manager, aucune organisation n’y échappe vraiment.

Pour cet été, j’ai choisi de rééditer les épisodes que vous avez le plus aimés sur ce thème. Parce que la charge mentale n’est pas une fatalité, et que chacun peut apprendre à mieux la comprendre, à la partager et à trouver des clés pour l’alléger.

💡 À travers ces rediffusions, vous allez découvrir :

  • Des témoignages forts qui mettent des mots sur ce que beaucoup ressentent sans toujours l’exprimer

  • Des éclairages concrets pour analyser et identifier vos propres sources de charge mentale

  • Des outils et des stratégies pour retrouver de la sérénité, de l’équilibre et du plaisir, au travail comme dans la vie personnelle

Que vous écoutiez pour la première fois ou que vous choisissiez de réécouter ces épisodes, je suis convaincue que vous y trouverez une valeur nouvelle, adaptée à vos propres défis du moment.

➡️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode de Capital Humain, et profitez de l’été pour prendre soin de vous, recharger vos batteries… et pourquoi pas, commencer à alléger votre charge mentale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Capital Humain, je suis Magali Siméon, ancienne dirigeante, membre de Comex dans des grands groupes et coach. J'ai vu à quel point les équipes, le capital humain peut transformer une entreprise. Mais la réalité est parfois difficile. Est-ce que vous avez du mal à attirer ou garder les meilleurs talents ? Est-ce que vous êtes parfois frustré devant certains départs ? Ou est-ce que vous vous demandez combien de vos salariés se lèvent chaque matin avec l'envie de donner le meilleur d'eux-mêmes ? Dans ce podcast, nous proposons des histoires inspirantes et vraies, des stratégies concrètes pour transformer votre capital humain en un véritable levier de succès. Alors, est-ce que vous êtes prêts à transformer ou améliorer votre approche ? Abonnez-vous et rejoignez-moi chaque semaine pour partager vos défis et célébrer vos succès. La charge mentale, la gestion de nos vies, la gestion de nos attentes sont des sujets qui nous préoccupent beaucoup. Alors, pour cet été, Nous avons choisi de rééditer les épisodes sur ce sujet-là que vous avez le plus aimé pour que vous puissiez en profiter une deuxième fois, une troisième fois, autant de fois que vous voulez. Je vous souhaite une très bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour dans notre podcast Top à la charge mentale. Débusquer tous les endroits où il y a la charge mentale, comprendre ce qui se passe, comprendre comment on peut faire pour gagner en confort, c'est l'objectif de ce podcast. Aujourd'hui, je reçois une invitée un peu particulière. Elle s'appelle Louise, ou en tout cas, elle nous a dit qu'elle s'appelait Louise, puisqu'elle témoigne de façon anonyme. Vous comprendrez pourquoi quand elle se présentera. Louise a une vie pleine d'incertitudes, et c'est très contributif de sa charge mentale. Vous comprendrez aussi pourquoi. Elle a aussi une vie où elle doit assumer seule. tous les éléments de la vie quotidienne avec des enfants, alors même qu'elle a bien un conjoint. Et donc ça, ça a aussi des impacts qui font que c'est un peu différent, par exemple, d'une maman solo. Et elle nous explique comment elle a appris avec l'expérience à renoncer à la perfection, s'entourer des bonnes personnes et apprendre à lâcher prise. Et je crois que tout est résumé ici. Eh bien, bonjour Louise ! Je suis ravie de vous accueillir dans le podcast de Lily Facilite la Viste. top à la charge mentale. Louise, vous êtes une invitée un peu particulière pour nous aujourd'hui puisque vous avez un statut que vous allez nous expliquer qui vous rend un peu différente peut-être de la plupart des gens et c'est pour ça qu'on a décidé d'échanger avec vous puisqu'on nous nous sommes dit que la charge mentale pour vous était peut-être un sujet avec encore plus d'acuité que pour la plupart des gens. Est-ce que vous voulez bien nous dire qui vous êtes ?

  • Speaker #2

    Tout à fait, bonjour. Je m'appelle Louise, c'est le prénom que je vais prendre aujourd'hui. Je tiens un compte humoristique sur Instagram qui s'appelle La Femme de Ton Chef et qui est un espace d'humour et également d'échange pour les femmes de militaire et plus précisément les femmes d'officier. Je suis mariée à un militaire, je suis mère de famille et effectivement, concernant la charge mentale, je pense qu'on a toutes les mêmes problématiques. Elles sont peut-être un petit peu plus exacerbées sur certains aspects chez nous.

  • Speaker #1

    Alors... C'est vraiment un des sujets, c'est-à-dire comment c'est plus dur ou comment c'est plus compliqué pour une femme de militaire, va être le sujet un peu central de cet entretien. Mais déjà, c'est une des questions que je pose souvent à nos invités. Pour vous, la charge mentale, ça se définit comment, Louise ?

  • Speaker #2

    La charge mentale, pour moi, c'est tout ce qui m'empêche de me coucher tôt et de m'endormir tôt.

  • Speaker #1

    D'accord. Et de vous coucher et de vous endormir, c'est les deux.

  • Speaker #2

    Exactement, parce que je peux me coucher tôt, en revanche est-ce que je vais réussir à m'endormir tôt ? Non. Donc ça peut être des choses très très importantes comme le paiement de factures, la prise de rendez-vous médicaux, comme des choses très futiles, anticiper une nouvelle pointure pour des baskets pour mon deuxième par exemple.

  • Speaker #1

    Et ça, ça vous empêche de vous endormir ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Alors même que ce ne sont pas des gros soucis ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. Pour moi, tout ce qui fait, je me couche une fois que ma charge mentale est lissée, plus ou moins anticipée, que je m'en suis, alors non pas débarrassée, mais que je suis à peu près au clair dans ma tête. Donc ce petit espace-temps qui m'empêche de m'endormir immédiatement le soir va correspondre à ma charge mentale, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc finalement, la charge mentale pour vous, vous allez pouvoir vous coucher plus sereine si vous l'avez sortie de votre tête.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Et alors, ça ne veut pas dire que c'est seulement ce à quoi je pense. C'est tout ce que ça représente. Mais dans mon esprit, la charge mentale, c'est vraiment l'ensemble des choses auxquelles une maman, parce que c'est ce que je suis, en l'occurrence, va penser le soir. Demain, il faut absolument que je pense au cartable. Je n'ai pas à renvoyer ce document pour l'école. Et au fait, est-ce qu'il a bien fait ça ? Il faut que je lui demande demain. S'il n'est pas là, il n'est pas joignable. Voilà, c'est tout ça. On va l'organiser sur la journée. Mais ça se ressent pour moi pas forcément la journée puisque c'est assez organisé. Ça se ressent vraiment le soir où c'est mon petit créneau de stress chargemental.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous connaissez la définition scientifique de la chargementale ? Est-ce que ça a été théorisé par une chercheuse russe ? Une femme, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, je l'ai entendu dans un de vos podcasts. Je ne me suis pas forcément... Je valide, mais... Je vous donne ma propre définition qui n'est pas parfaite, mais allez-y, vous pouvez effectivement faire.

  • Speaker #1

    En fait, ce que dit cette chercheuse qui s'appelle Zygarnik, c'est que pour elle, il y a charge mentale à partir du moment... En fait, ce qu'elle dit, c'est que ce qui prend de l'espace dans le cerveau, voire ce qui fatigue le cerveau, c'est quand une tâche est ouverte et non fermée. Et elle considère qu'il y a charge mentale au-delà de quatre tâches ouvertes et non fermées.

  • Speaker #2

    D'accord, je n'avais pas cette notion.

  • Speaker #1

    Ce que j'aime bien dans cette... définition et c'est pour ça que ce que vous dites m'y fait penser parce que je ne la recite pas dans chaque podcast c'est cette notion de tâche ouverte en fait d'accord,

  • Speaker #2

    oui ça correspond de trucs à faire,

  • Speaker #1

    là où je suis moins je suis plus mitigée avec elle c'est quand elle parle de 4 je pense qu'elle a dû faire ses travaux avant que se développent les mamans qui travaillent et qui ont à mon avis bien explosé le plafond des 4 par jour la charge mentale pour moi elle est au delà de 4 par jour quand même Et ce serait quoi votre définition à vous, alors pour le coup, par rapport à celle-là ?

  • Speaker #2

    Une charge est lourde à porter, à au moins qu'elle soit ouverte. C'est quelque chose de constant. On n'a pas besoin d'avoir une tâche ouverte pour y penser. Il y a des besoins récurrents, il y a des besoins linéaires, et puis il y a d'autres petites tâches plus ou moins ponctuelles. Pour moi, l'impératif, c'est plutôt d'arriver à prioriser ces tâches. de ne pas se laisser déborder.

  • Speaker #1

    J'aime bien cette idée, effectivement, que là où peut-être la charge mentale est devenue plus un sujet au XXIe siècle, c'est la dimension récurrente. Alors moi, j'assume pour des mamans qui travaillent, parce que toutes les enquêtes montrent que c'est encore les mamans, en grande partie, qui assument l'intendance qui génère la charge mentale. Et j'aime bien, effectivement, cette idée de récurrence. C'est-à-dire qu'en fait, on n'a jamais fini. C'est ça qui est fatigant quand on est une maman qui travaille. On est d'accord. Et alors, le métier de votre mari, ça change quoi par rapport aux autres épouses dont les maris ont des métiers peut-être plus classiques ?

  • Speaker #2

    Déjà, c'est ma vision. Je ne veux blesser personne parce que je pense qu'on a toute notre propre échelle de valeur et que ce qui peut paraître très important pour certaines ne l'est pas pour d'autres. Je pense qu'en essayant de lister vraiment les caractéristiques du métier de militaire, officier ou pas officier d'ailleurs, ça va être pour la conjointe, ça va être vraiment un gros pôle qui est l'incertitude, l'incertitude constante par rapport au départ, par rapport au retour, par rapport aux dates de permission, ce que représentent les vacances dans le langage militaire, les mutations, où vais-je être dans trois ans, où vais-je être dans dix ans, ça c'est quand même une grande inconnue. Donc l'incertitude c'est quelque chose qu'on retrouve. dans la vie de chaque famille, de chaque couple, évidemment. Je pense qu'elle est plus récurrente. Bien entendu, on va avoir le paramètre absence, les absences de l'autre, qui sont très douloureuses, très compliquées à accepter au début, je dirais. Il n'y a pas d'échelle de valeur encore une fois, mais depuis que je suis maman, je vois bien la différence. Je trouve que pour la charge mentale, on se retrouve temporairement comme une mère célibataire. Je leur tire mon chapeau parce que c'est là. se rendent compte vraiment de toutes les difficultés qu'elles rencontrent, et encore, on n'a pas forcément le critère financier qu'elles ont. Mais donc, l'absence, donc avec cette période plus ou moins longue, et en fait, ce n'est pas tant que le papa n'est pas là, c'est qu'en fait, il n'y a pas de relais autre, c'est-à-dire que la famille, si je parle de ma situation, mais également de la situation de mes amis, les familles sont loin. Pour les autistes, ils en bougent régulièrement, notamment dans l'armée de terre, mais c'est aussi le cas par exemple pour... pour les marins, il n'y a pas une dramerie mobile, il y a également d'autres entités, mais en règle générale, les militaires bougent beaucoup, et on peut se retrouver sans famille, c'est-à-dire sans nos parents, sans nos beaux-parents, pour des moments importants. Donc on n'a pas notre mari, mais on n'a également pas d'autres soutiens. Ça, c'est les deux gros problèmes, l'incertitude et puis les absences, et quelque chose que je n'avais pas forcément anticipé, la gestion de pôles que nous ne maîtrisons pas, c'est-à-dire que Merci. Dans ma représentation idéale d'une vie de famille, chacun de plus ou moins choisit ses pôles de compétences par affinité ou parce que ça se trouve comme ça, sans parler vraiment du rôle père-mère. Il y a des choses qu'on peut aimer faire, d'autres un peu moins. On se répartit les tâches de manière équilibrée dans un couple. Je dirais équilibrée. En revanche, le métier militaire fait qu'on peut se retrouver à gérer des choses pour lesquelles on n'était pas forcément hyper fan. Alors ça peut être de la mécanique, mais tout le monde ne déteste pas la mécanique. Mais ça peut être de l'administratif, on peut avoir des couples comme ça. Mais ça peut être des choses totalement diverses et mariées. Ça peut être un document pour la mutuelle, comme ça peut être gérer les repas, ou un enfant malade. Ce n'est pas forcément des tâches que pour les mamans. Il y a des parents, des papas qui adorent faire à manger. Ça, c'est faisable au quotidien. Il y a d'autres choses. qu'on n'avait pas forcément anticipé. Je ne sais pas, devoir être en échange avec le garagiste pour une réparation. Moi, je ne suis pas forcément à l'aise parce que je n'y connais rien, ça ne m'intéresse pas. Voilà, c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on apprenne à gérer de par l'incertitude et l'absence. Donc ça, c'est une troisième tâche un peu surprise. Je n'avais pas anticipé ça. Et après, bien sûr, en fond, on a la prise de risque du métier des maris et l'absence de routine. Alors, qui est une bonne chose, je trouve, mais qu'il faut aussi avoir en tête.

  • Speaker #1

    Après, c'est peut-être une question à laquelle vous ne souhaiterez peut-être pas répondre, mais j'ai eu le sentiment, comme vous avez cité « assumer tout l'épaule » , qu'il y avait du vécu derrière. Vous avez un exemple d'une fois où vous avez dû assumer un truc où vous vous êtes dit « non mais là, honnêtement, j'ai pas signé pour ça » .

  • Speaker #2

    Tout le temps, la gestion de l'aménagement, vous avez un mari qui est injoignable. Vous devez gérer... Alors, il n'est pas compliqué. Pour le coup, je pense que je suis assez à l'aise dans tout ce qui est communication et ça ne me pose pas de problème. Là, je parle vraiment au nom de ce que je connais moi. Je sais que c'est compliqué un petit peu pour moi, mais que ça l'est énormément pour d'autres, parce qu'on parle avec des abonnés, mais également des amis au quotidien. Gérer, voilà, typiquement le garagiste. Je ne connais rien. Les bougies, je ne sais pas. Prendre des décisions qui engagent notre avenir, c'est-à-dire un choix de logement, par exemple. Il faut bien, on a une proposition de logement, il faut bien, alors nous, moi, d'autres personnes, il faut rendre réponse. On ne sait pas si, on ne connaît pas la ville, on ne sait pas si tel logement va être agréable ou non. Il faut quand même se décider, rendre réponse. Je pense notamment aux familles qui sont mutées en région parisienne. C'est très rapide, il faut être capable de réfléchir rapidement sans se concerter. Donc ça demande quand même une capacité d'action assez rapide. Mais se dire lâcher prise, ce n'est pas grave. Je ne fais pas les choses parfaitement, mais qui le fait ? Et nos conditions de vie font qu'il faut accepter de faire au mieux.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand je vous entends et que je découvre la caractéristique de votre situation, finalement, la différence entre vous et une maman célibataire, une maman solo, c'est que vous êtes amené à assumer beaucoup de choses en maman solo, mais in fine, vous avez un papa qui revient et qui peut avoir un avis. a posteriori, où il va être d'accord ou pas d'accord sur ce que vous avez fait. Et donc, ça met une espèce de pression un peu supplémentaire. C'est-à-dire que vous prenez les décisions seules, mais vous ne les prenez pas juste pour vous seuls.

  • Speaker #2

    Exactement, c'est-à-dire, j'ai accouché seule comme beaucoup, par exemple, tout se passe, c'est une naissance classique, mais qu'est-ce qu'on fait dès qu'il y a des questions qui se posent, si votre conjoint n'est pas joignable à l'instant T ? Parfois, en tant que jeune maman, on a des interrogations complètement futiles. Une maman seule, c'est encore plus dur, bien évidemment, puisqu'elle n'a pas de relais. À la limite, quand on est vraiment seule, on prend les décisions qui nous sont propres. C'est ce que j'ai appris à faire maintenant. puisque je suis un peu plus âgée et que les enfants et d'envoi, après on est amené à être plus sûr de notre choix, c'est très compliqué de se retrouver de vouloir absolument pallier toutes les éventualités anticiper éventuellement ce que pourrait penser l'autre alors que l'autre pensera qu'on a fait très bien les choses, mais que ce soit pour les enfants, que ce soit pour la maison que ce soit pour l'emploi ça peut être aussi des choix de vie il faut se décider à distance sur La fiche de mutation, c'est un document que vont remplir les militaires de manière plus ou moins variée, mais où on donne nos voeux, par exemple. Vous n'êtes pas forcément ensemble pour rédiger ce papier. Alors, dans certains couples, ça va très bien. Depuis le début, c'est acté que ça sera plutôt tel ou tel type d'emploi. On a peut-être besoin parfois d'en parler. Donc, je pense que le ciment du couple est primordial. Il faut quand même vraiment partager les mêmes valeurs, être d'accord sur les visions importantes. sur le mode éducatif, parce qu'on n'est pas forcément raccord en termes de décalage horaire, en termes de disponibilité mentale. Voilà, les gens qui travaillent ont encore plus d'impératifs. Il faut arriver à se croiser, entre guillemets, et échanger sur des sujets très importants, comme des sujets absolument pas importants, qui sont juste le type de vêtement ou le cadeau à apporter à l'anniversaire. ça effectivement, c'est plus du ressort de la personne qui est présente, en l'occurrence, de la vie.

  • Speaker #1

    Et alors vous, Louise, comment est-ce que vous avez appris à gérer votre charge mentale ? C'est quoi vos trucs et astuces ? Est-ce que vous avez le sentiment que l'expérience permet de faire mieux ? Vous avez parlé, et c'est des mots que je trouve hyper importants, de lâcher prise, de renoncer à la perfection. On voit dans notre podcast que tous nos invités qui sont arrivés à faire ça considèrent qu'ils ont déjà franchi un pas. Vous, c'est quoi vos trucs qui font que vous arrivez à... finalement, vous ne couchez pas trop tard, en fait, et vous endormez.

  • Speaker #2

    Exactement. Alors, je suis tout à fait d'accord. Là, j'ai pris, c'est la première chose, c'est de dire, je fais comme je peux. Je fais au mieux en fonction de mes impératifs actuels et de mes ambitions. C'est-à-dire que, qu'est-ce qui est important pour moi, je ne sais pas, le mois prochain, mardi, à 15h, est-ce que le plus important pour moi va être de faire un repas équilibré, va être de terminer absolument un projet, va être de réaliser des économies, parce qu'on est dans une phase où il faut le faire. ou de passer un très bon moment au parc parce que je sens que l'aîné va en avoir pratiquement besoin. Une fois que j'ai fait mon choix du moment, j'adapte ma charge mentale et le reste n'a pas d'importance. Donc il faut vraiment, c'est là que le soutien du militaire est très important, parce que je pense que c'est très compliqué, il ne faut pas que le mari nous en rajoute. On ne lui en rajoute pas parce que dans son métier, il n'a pas besoin qu'on lui en rajoute. les couples qui fonctionnent et qui durent. sont les couples qui sont, je pense, reconnaissants l'un vers l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Mais ça s'applique très bien à tous les couples.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Exactement. Pour parler plus particulièrement des militaires, je pense qu'il ne faut pas procrastiner parce qu'on ne sait pas de quoi va être fait le lendemain. C'est ce qu'on disait, l'incertitude des départs, tout peut changer, les dates de vacances, etc. Donc, faire ce qu'on peut faire au jour le jour, ce qui est vraiment important d'avoir priorisé en amont. Tout n'est pas à traiter au même rang. Et anticiper, il y a des choses, les enfants grandissent, vous savez que vous allez avoir besoin d'un manteau, alors est-ce que ça ira au suivant, parce que l'aîné aura un an plus, c'est pas dit. Voilà, ça c'est des choses qu'on peut anticiper, parce qu'il y a aussi un besoin d'économie qu'on a tous, mais qu'on ne sait pas si l'année prochaine... Ne pas compter sur l'autre, entre guillemets, c'est pas sympa pour mon mari quand je dis ça, mais ne pas compter sur l'autre et accepter, entre guillemets, sa charge mentale, et l'anticiper. C'est ce que je fais. Moi, je n'ai pas de problème avec ça. Je pense que ça peut être dur à entendre, peut-être pour des personnes plus jeunes. Et moi, j'étais comme ça il y a quelques temps, il n'y a pas si longtemps. Mais je pense qu'on arrive à un stade où on accepte sa charge mentale, on accepte qu'il y a des choses qui nous incombent, mais on accepte également qu'on les gère à notre manière.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant. J'aime beaucoup ce que vous dites, Louise, parce que ça m'a pris beaucoup plus de temps, je pense que vous, pour arriver à ce que j'entends dans votre conclusion, dans votre dernière phrase. qui est finalement, au lieu de serrer les dents en regardant la montagne, on se dit « ok, c'est là » , et l'un dans l'autre on va y arriver, et on fera ce qu'on peut faire, et puis c'est des trucs qu'on n'arrive pas à faire, et bien tant pis. Ça c'est la première chose que j'entends dans ce que vous dites, dans ce lâcher-prise qui est d'arrêter de considérer que coûte que coûte, il faut grimper cette montagne, et d'accepter aussi dans un couple que ce qu'a fait l'autre, il l'a fait comme il considérait bien que c'était fait et qu'il faut vraiment passer à autre chose et ne pas y passer trop de temps.

  • Speaker #2

    Tout à fait, mais dans l'autre sens également. Le papa n'est pas là pour un anniversaire, il a juste le temps de passer un message ou de faire un appel, mais un oreille qui ne nous arrange pas, ce n'est pas top. Mais il a fait ce qu'il estimait possible et bien à l'instant T. Donc, de notre côté, ne pas se dire, il n'est pas là, il faut absolument… combler, entre guillemets, il faut combler dans la surenchère, l'anniversaire doit être quand même génial parce que, évidemment, le premier anniversaire du premier enfant, c'est ce qu'on a envie de faire. Et puis, au fur et à mesure, on se rend compte que la vraie vie nous rattrape et que finalement... tout va bien, en fait, rien n'est grave. Une fois que vous avez payé vos factures, que vos enfants sont en bonne santé, on rend grâce et puis on se dit, le reste n'est pas important. Donc, on fait au mieux. C'est là que c'est vraiment un mode équipe, parce qu'il faut, ce sont eux les militaires. Après, il y a aussi des couples, les deux sont militaires, alors là, c'est encore un niveau au-dessus d'organisation. Mais une fois qu'on a accepté plus... pas la répartition des rôles, mais la répartition de la charge mentale, on peut s'en détacher à un moment donné et dire « Écoute, moi, ça, je ne veux plus gérer. Écoute, les impôts, jusqu'à présent, c'est moi qui les faisais. J'en ai marre. J'ai l'impression que je fonctionne un peu trop. C'est trop pour ma charge mentale. » Alors, effectivement, j'ai pas de mari qui va me dire « Très bien, pas de souci. » C'est pas lui qui va me dire ça. En revanche, si on choisit bien la personne avec qui on fonde sa famille, on doit être capable d'ajuster notre barème de couple. quelque chose que je mets en place également, je fais beaucoup de listes, je pense qu'une fois qu'on a couché par écrit ce qu'on avait en tête, on a déjà fait la moitié, vraiment, on n'a plus qu'à coucher, et on se rend compte que finalement, oui, il faut absolument répondre au carton d'invitation, c'est pas très compliqué à faire, en revanche, un document à transmettre à la mairie, ou à la CAF, ou à la centre maternelle, ça va être peut-être un petit peu plus laborieux mais en fait ça nous prend quelques minutes, quelques heures, si vraiment vous n'avez pas accès à la technologie, il manque un papier, etc. Je pense qu'il faut aussi vivre avec son temps. Alors, quand on parlait de faciliter la vie, j'ai découvert ça il n'y a pas longtemps, le partage de documents. Bon, ça fait un peu... J'imagine que tout le monde... Peut-être qu'il y a plein de gens qui connaissent, mais je ne sais pas. Le partage de documents en ligne dans une famille, c'est extrêmement simple. C'est-à-dire que vous avez les carnets de santé à disposition, vous avez vos revenus, vos... Vous avez un mot de l'année précédente, vous avez absolument tout. La poste vous dit, il manque tel document. Vous avez tout. Vous avez votre pièce d'identité, celle de votre mari. Pas de chance, il est au fin fond dans l'autre continent, il n'est pas joignable. Vous avez quand même son certificat de position militaire. Se faciliter la vie, ne pas se retrouver dans des situations, je pense qu'on aurait pu anticiper, puisqu'ils ne sont pas là. globalement, ils sont quand même très peu là. Ça, c'est une réalité. En tout cas, c'est ma réalité. Quand ils sont là, ils ont du travail. Alors, il y a aussi des moments de répit, évidemment, mais c'est un beau métier. Si on fait ce métier, c'est qu'on l'aime et qu'on en est fiers et que la famille l'accepte aussi. Sinon, à un moment donné, c'est compliqué. Donc, il ne faut pas non plus voir le verre à moitié vide. Moi, je pense que c'est une chance de faire un beau métier, de pouvoir en même temps élever ses enfants dans l'amour et en se rendant service mutuellement. On ne peut pas non plus se représenter en martyr en disant « moi, vous voyez, j'y arrive, je suis femme de militaire, j'ai accouché seule, j'ai fait mes cartons » . Oui, en fait, on l'a quasiment toute fait. On l'a toute fait. Ou en fin de carrière des maris, qu'ils soient de l'engagé volontaire, même s'il ne fait que cinq ans, jusqu'à l'officier qui va quitter un peu plus tard. on l'aura sûrement fait. C'est assez rare de ne pas déménager. Donc, je trouve que se plaire un peu et répéter, oui, alors c'était très compliqué, c'est très compliqué, c'est une tendance qu'on observe parfois dans notre milieu. Tu verras, ça va être absolument dur, l'année prochaine, c'est la pire. Ah non, mais cette ville, ça affreut, on n'a pas du tout aimé. Et en fait, quand on fait l'inverse, tout va bien. Quand on dit, tu sais, moi, j'ai bien vécu ces années-là, moi, j'ai bien aimé cette ville, eh bien, tout est beaucoup plus simple. Merci. S'éloigner un petit peu, c'est comme tout, bien s'entourer, c'est toujours très important dans la vie. Quand vous n'avez pas votre mari, que vous n'avez pas vos parents et que vous êtes avec de jeunes enfants, ou même des enfants plus âgés, parce que petit enfant, petit problème, grand enfant, grand problème, on ne peut pas se laisser « polluer » par des personnes qui vont nous en ralouquer. Donc moi, mon credo, c'est un peu de me faciliter la vie, de me laisser guider par l'amour et en me disant « rien n'est grave » . Je fais ce que je peux et je suis quand même consciente de ma chance. Ne pas se placer dans la position de la femme de militaire qui est dans l'attente constante, qui est dans la glorification de sa douleur, parce que je trouve que c'est faux. Je trouve que c'est faux. On est forcément comme ça au début. On est forcément comme ça quelques temps, mais ça ne doit pas durer.

  • Speaker #1

    J'aime bien ce que vous dites, qui pour moi pourrait être le mot de conclut. C'est-à-dire que si je résume... de la façon dont je l'ai compris, une des bonnes façons de vivre la situation que vous vivez, mais aussi, si je vais plus loin, une des bonnes façons aussi de faire avec sa charge mentale. c'est d'être alors vous l'avez dit dans le lâcher prise mais vous rajoutez une dimension qui est d'avoir une attitude positive et vous en rajoutez encore une et je pense que c'est la première fois que je l'entends et je la souligne parce que l'expérience m'a appris qu'elle était très vraie c'est aussi de s'entourer de personnes ressources qui vont aider à rendre qui vont nous aider à admettre que c'est possible en fait et qu'on va y arriver beaucoup plus que de personnes qui sont vers à moitié vide et qui nous tirent vers ce qui est compliqué et difficile.

  • Speaker #2

    Absolument. Et se dire que dès lors que la charge mentale est identifiée, anticipée, comme on disait, c'est assez récurrent, les besoins notamment liés aux enfants, c'est tout le temps la même chose, entre guillemets. Une fois que ça s'est anticipé, on se libère d'un gros poids. Et chaque case cochée représente du positif. Être consciente du bénéfice qu'on en retire, surtout congratuler pour notre bonne gestion. Notre gestion, c'est déjà pas mal. d'autres gestions sur tous les fronts. Une fois qu'on a fait ça, je pense qu'on est libérés, on libère aussi d'autres amis, puisque se dire, écoute, moi, j'ai réussi ça, je trouve que maintenant, ça va mieux, on libère la parole, c'est plus simple pour tout le monde, et on libère le militaire, qui n'est pas là, alors qu'il va nous écouter en disant, oui, c'est très compliqué, effectivement, le maître a dit ça, je comprends bien. En fait, il est à... il ne peut pas résoudre les problèmes du quotidien. Ce n'est pas possible. Ce serait se mentir. On ne peut pas compenser l'un l'autre et on ne peut pas demander à une personne qui est en train de défendre son pays, ou en tout cas de faire son travail, de nous aider pour un problème administratif. Je pense. Je ne pensais pas comme ça il y a quelques années. C'est très important la charge mentale. qui évolue d'une femme à l'autre, bien sûr, d'une femme de militaire à l'autre encore plus. Mais en grandissant, c'est-à-dire en vieillissant, les enfants nous font relativiser. Et la charge mentale n'est pas la même. Et je me dis maintenant, qu'est-ce qui était vraiment compliqué il y a quelques années quand je n'avais que moi à gérer, entre guillemets. Je me prenais peut-être la tête pour pas grand-chose. Voilà.

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait Louise, ce que nous... ce que nous on pratique beaucoup chez Lily Facilite la vie, c'est que ce qui est compliqué, c'est quand c'est la première fois. La première fois augmente l'intensité de l'appréhension, et donc toutes les premières fois sont plus compliquées. Et c'est vrai que quand on a passé la première fois, et plus on passe de première fois, et plus les premières fois suivantes, on se dit en fait ça va, maintenant je le sais, il y a une espèce de track record, on se dit ok, je suis arrivé jusque là, et donc il n'y a pas de raison que celle-là ne passe pas. Mais je pense que quand on est jeune, les premières fois sont compliquées. Et moi, il me semble que la première fois qui représente le premier enfant, alors il y a sûrement des femmes… Le premier départ. Oui, le premier départ, l'arrivée de votre premier enfant, tout ça, c'est des premières fois qui sont très fortes, en fait. Et après, je pense qu'une fois qu'on a passé celle-là, les autres premières fois doivent sembler aussi peut-être un peu plus faciles. Peut-être.

  • Speaker #2

    Si on est capable de tirer un petit peu les… les conséquences de cette expérience, c'est-à-dire de s'entourer, de partager. Et ça, ça n'a pas fonctionné. Je me rends compte maintenant que ça, c'est pas le bon choix. Alors, encore plus quand on travaille parce qu'on se rend bien compte qu'on ne peut pas être partout, on ne peut pas se démultiplier. Mais on peut trouver de la ressource. L'Ève n'arrive pas toute seule. Je pense que tout n'est pas en dû. Il faut se rendre auprès des mairies, auprès des prestations sociales, du département, voir ce qui peut être mis en place quand on est vraiment dans une situation où on se dit Merci. Là, ça va être très compliqué. J'aurai, je ne sais pas, déjà un enfant petit et je vais devoir en accueillir un second. Comment faire ? La famille n'est pas tout le temps disponible non plus.

  • Speaker #1

    Écoutez, Louise, j'aime bien, c'est parfait. Merci à vous pour ce temps et pour l'authenticité de vos propos. C'est-à-dire, j'aime beaucoup.

  • Speaker #2

    Merci à vous de m'avoir permis de m'exprimer sur ce sujet qui, je pense, nous concerne toutes. Ne pas hésiter à trouver de l'aide, à chercher de l'aide pour en trouver. Et quand on se rend compte qu'on n'a pas l'aide qu'on estime nécessaire, cherchez ailleurs tout simplement.

  • Speaker #1

    Ça sera le mot de la fin parfait.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir été avec nous aujourd'hui. Si vous avez aimé cet épisode, pensez à le partager avec vos collègues ou avec d'autres dirigeants et à nous laisser une petite note. Ça fait toujours plaisir et ça nous aide beaucoup. Vous souhaitez en savoir plus ? Abonnez-vous pour rester avec nous et sentez-vous libre de nous faire part de vos réflexions en commentaire. J'adore ça. Et si vous avez envie de partager votre histoire, ou vos expériences, n'hésitez pas à me contacter sur mon site. Lily facilite la vie. Info. À bientôt dans Capital Humain, le podcast pour que les salariés soient heureux et productifs.

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